GET_UP_SUP_MAG@5

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Madagascar Battle of the Paddle Danny Ching SUWT Huntington Molokai2Oahu Costa Rica Land Paddle Nicaragua

Stand Up Paddle Mag www.getupsupmag.com


Any dAy on the wAter is A good dAy We make it better

Jenny Kalmbach

17’0” Javelin Carbon

14’0” Javelin Carbon

12’6” Javelin Carbon

14’0” Carbon

14’0” AST

12’6” Carbon

12’6” AST

17’0” x 263/4” x 53/4”

14’0” x 261/8” x 53/4”

12’6” x 281/4” x 55/8”

14’0” x 271/4” x 53/4”

14’0” x 271/4” x 53/4”

12’6” x 30” x 55/8”

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Les planches Naish Glide ont toujours été idéales pour n’importe quel rameur recherchant le maximum de vitesse, de stabilité directionnelle et de glisse. Nous avons maintenant étendu notre gamme pour proposer des planches performantes de la balade jusqu’à la compétition, de l’eau plate jusqu’à la mer ouverte. Depuis des années, la Javelin 17 est une référence dans la catégorie unlimited, la Javelin 14 a prouvé être une grande gagnante de courses à travers le monde. Et maintenant, la nouvelle Glide 14 sera la référence pour les courses en pleine mer ou la balade grâce à son nez plus bas et ses rails plus doux pour une performance sur eau plate encore meilleure. De leur côté, les toutes nouvelles Javelin 12’6’’ (par 28’’) et Glide 12’6’’ ( par 30’’) offrent une vitesse gagnante pour les courses tout en conservant un excellent confort pour la balade. Contrairement à beaucoup d’autres, nous sommes fiers de nos designs mis en production et tous nos riders utilisent les planches de séries que vous trouverez chez votre revendeur. Des champions comme Chuck Patterson, Dave Kalama, Jenny Kalmbach, Karen Wrenn, Michi Schweiger ou Kai Lenny, rident la même planche que vous ; cela veut tout dire.


Jerry Bess Sonni Hoenscheid Dave Kalama Jenny Kalmbach Kai Lenny

ChuCk Patterson Michi Schweiger Photo: Darrell Wong

Karen Wrenn

naish france 02 98 62 88 62 naishfrance.com contact@naishfrance.com

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HOw we ride

rider: Paul JacksOn andrew sHield Pic:


Fly HRS GRip Deck Fly Race caRbon 14'0"

Fly SoFt top

Fly HRS Fly Race 14'0"

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Fly Race caRbon 12'6"

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17

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A D D I C T E D TO R I D E


N°5 Novembre 2011 En couverture : Keahi de Aboitz/franck.d Sur cette page : San Onofre 10 Intro Get Up est édité et propulsé par les éditions Get Up SARL au capital de 7000 euros. 12 Le Petit Veinard 1794 route de Meylan, 38330 Biviers. 14 Le Grand Veinard Impression : Tuerlinckx, Belgique 18 El Quique à Madagascar Toute reproduction partielle ou intégrale est interdite, sous peines de pour28 Cap sur la Californie pour la BOP suites, on lâchera nos molosses, Kuendu, Dario et Nenette. Au cas où des 36 E.T raconte sa course petits malins voudraient photocopier en douce ce magazine ultime et se faire 38 Rencontre avec Mr. Cronsteadt de l’argent de poche, sachez qu’ils ne le sont pas vraiment, Get Up est gratuit ! 40 Danny par Greg et Eric ISSN : 2116-0562 48 SUWT Huntington Beach Directeur de la publication : Franck Debaecker 58 La Molokai2Oahu par Eric Terrien Rédacteur en chef, textes et photos : Franck Debaecker. 62 Le bon départ par Gaétan Séné Photographes : Sylvain Demercastel, Loïc Olivier, Daniele Mei, Gilles Calvet, Ben 66 Le Costa Rica par Fabrice Beaux Thouard/Bic, and Mister DR. 70 Chuck au Nicaragua Pour toutes demandes en mariage, contactez la rédaction à : getupsupmag@gmail.com 84 Zik Mille mercis à : Nini, Rémi, Brisa et le Sossego Surf Camp, Greg Closier, Eric Terrien, Fred, 86 Land Paddle, terre promise Cécile et Candice. Un coucou affectueux à mes loustics et au moustachu d’Arno. 90 Itinéraires Bis Abonnements et vente de dvd sur : http://www.getupsupmag.com 94 En vrac Marques permettant aux stand up surfers de rester sur leur zone réservée, plage de San Onofre.


UNMATCHABLE GLIDE FOR YOUR NEXT CHALLENGE

PROGRAM:

Ph: RRD Team Rider: Marco Bosi, Roberto Ricci

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The new 12’6”Race, is the race sup board fully dedicated to long distance, flat water or open water race courses. We have designed this board with one objective in mind: to create a versatile shape that would perform on a large variety of conditions from choppy water, downwinders and flat water races. It is available both in LTD construction for Pro Racers or Classic technology for allrounders. Race 12’6” Fin Set

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Size (in Inches) Fins 12’6’’ x 29’’ 12’6’’ x 29’’

1x race fin 28 cms 1x race fin 28 cms

Volume (lts)

250 250


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La virée en Californie

P

ersonne ne peut vraiment comprendre l’ampleur du phénomène du stand up paddle aux étatsUnis sans passer quelques jours en Californie, déambuler au volant d’un 4x4 rutilant le long de la Pacific Coast Highway et regarder par la vitre teintée, les paddlers glisser sur les canaux. A ce titre, la marina de Dana Point est le spot de ralliement de tous les amateurs de la discipline. Il y a aussi la plage de San Onofre, un peu plus au sud, longue bande de sable avec en fond une raffinerie. Pas très glamour mais c’est un des meilleurs spots de la côte avec ses délimitations, des lettres «O» et «K» qui en fonction de votre position géographique sur le spot peuvent se lire «OK» ou «KO». Dans ce dernier cas, il est préférable de se décaler un peu plus au sud sous peine de se faire brasser par les longboarders. C’est ainsi aux States, pas de rigolade avec les règles. Chacun tente d’exister et de faire avancer son rêve au milieu de millions d’individualités. Peu d’élus pour la gloire. Pas étonnant donc d’entendre la discipline à laquelle s’astreint Danny Ching dans sa préparation. Réveil à quatre plombes du matin. Vous auriez vu la

tronche d’Eric Terrien quand il a entendu cela. Le pauvre était un peu abattu dans la voiture après notre rencontre avec le champion américain. Personnellement, j’avais en échos ce père de famille qui chaque matin entraînait son gamin sur la plage, un apprenti boxeur qui ne devait pas avoir plus de dix ans. Alors que les gars allaient surfer, le père impassible obligeait son fils à traîner un pneu au bout d’une corde attachée à la taille. Des allers-retours, du fractionné, une discipline drastique pour entretenir le rêve d’une hypothétique gloire par procuration. Dans l’indifférence des joggers du petit matin, pour la plupart de jolies blondes poussant une poussette à laquelle est attachée la laisse du chien, le gamin alignait donc ses courses alors que l’implacable chrono de son père égrainait les secondes. Ce dernier encourageait de temps à autres le minot, au loin Eric Terrien, Greg Closier et l’australien Justin Holland prenaient leurs vagues pour le plaisir. Deux facettes bien différentes de cette Californie qui rayonne encore et qui entretient l’illusion d’un immuable «American Way of Life». F. D..



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Daniel Hugues est le «Petit Veinard» de ce numéro. Il nous détaille sa planche : «Elle fait 7’4 par 27’’ pour 4’’ d’épaisseur. C’est une super planche. Je la surnomme la Old Faithful. Elle a maintenant un an mais a bien failli rendre l’âme. En effet, nous avons oublié de l’attacher sur le toit de la voiture et nous avons enquillé sur la Pacific Coast Highway. Évidemment, nous avons vite entendu un bruit sourd quand la planche a pris son envol pour se ramasser sur le bitume quelques secondes plus tard. Heureusement, personne ne roulait derrière et seul le tail a été endommagé. Dave Daum, le shaper de Kings Paddleboards a shapé cette planche à Carlsbad. Toutes ses planches sont faites à l’ancienne, à la main. J’adore le style de cette board, elle se comporte comme un shortboard, elle est rapide et tourne court.


Photo : © Clark Little

«We do only stand up paddles since 2005»

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La gamme PSH Hull Paddler a été développé pour répondre aux attentes des surfeurs exigeants

de tous les niveaux. Elles sont disponibles en deux tailles. La 10’6’’ a des dimensions généreuses pour être polyvalente sur l’eau

(177 Litres ). Avec une

largeur de 33 1/4’’, elle est facile à pagayer et accessible pour prendre les premières vagues en surf.

Pour

les gabarits les plus lourds, elle offre un confort inégalé en surf. la

9’7’’ est plus compacte, elle

sera la planche idéale pour de plus petits gabarits cherchant une planche stable au line up, qui est

capable de carver et qui dispose d’un

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volume suffisant pour se balader.

Hull Paddlers planche & pagaie :

999 euros 10’6’’ x 33 1/4’’ x 4 3/4’’ Volume : 177 litres

9’7’’ x 32’’x 4 5/8’’ Volume : 160 litres

Distribution Europe Double V. Tel : 33 (0)4 94 97 03 30 - 06 29 12 36 46 - http://www.sunshort.com


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Les Américains, c’est connu, aiment la démesure. Le mythique shaper de Infinity, Jeff Boehne a réalisé une planche incroyable sur laquelle on peut ramer à quatre : la Quadnundrum (essayez de le dire à voix haute, c’est un plaisir ! ). L’engin fait 21’ de long et demande une parfaite coordination entre les paddlers pour avancer en cadence. Eric Terrien et Greg Closier ont testé l’engin avec Dave et sa femme. Une expérience inédite. Bientôt en vidéo sur notre site.



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En août 2011, Rémi Quique partait à Madagascar pour son premier trip organisé par son sponsor F-One. Dure réalité que celle de rider ! Trois semaines à surfer en kite et en stand up les vagues de cette île continent aux paysages sublimes. Nous avons eu la primeur des meilleures images de ce trip. Rémi a bien volontiers accepté de commenter son voyage au pays des Baobabs et autres Lémuriens.

Madagascar Légendes : Rémi Quique | Photos : Gilles Calvet/F-One

Nous sommes sur la route qui va de Fort Dauphin à Lavanono. Il nous a fallu deux jours de 4x4 pour faire 230 kilomètres. Nous sommes à notre deuxième jour de route sur de la latérite rouge qui est ni plus ni moins que l’autoroute A10 de Madagascar. Il a quelques portions en bitume mais c’est encore pire que la piste car ce goudron date de l’époque coloniale et il est encore plus défoncé que ces portions en terre où il faut rouler en première et seconde. Je me souviens que le matin était assez frais pour cet hiver australe. Nous avions quatre voitures tous terrains pour amener toute l’équipe et les riders. Pour l’anecdote, à chaque pause « pipi », il fallait faire très attention et demander quel côté de la route était « fady ». Fady indique que c’est interdit, une tombe rendant cette portion de route sacrée. Les tombes sont souvent très originales, elles ont les formes d’un avion, d’un camion, ou tout autre objet n’ayant rien à voir avec nos sépultures. Nous nous sommes souvent retrouvés au milieu de nul part et tu as toujours une personne qui sort d’un chemin. C’est incroyable. Il faut enfin noter qu’une grosse partie de la forêt primaire a disparu, elle a été brûlé pour subvenir aux besoins en bois des habitants.


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Après une semaine, un gros swell a touché La Réunion et Madagascar. La barre paraît impressionnante mais je suis passé à la faveur du courant sur la droite. Cette session sera l’une des meilleures du trip, j’ai surfé seul pendant deux heures. Il y avait des séries à trois mètres. Sur la première section, tu pouvais caler un ou deux moves. Il fallait ensuite se speeder, tuber et finir dans l’inside. Le vent est side off et au fond c’est du reef. Mais avec cette taille, il y a de l’eau. C’est un spot où il y a pas mal de requins, quelques jours avant cette session, les pêcheurs ont sorti un requin tigre de quatre mètres. J’ai préféré ne pas aller voir l’animal. En fin de session, j’ai été récupérer mon surf de kite, une 6’2 pour un final d’anthologie.


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Dans les rizières : Les agriculteurs marchent et remuent la terre avec un bâton pour oxygéner cette boue. Un boulot de titan car il n’y a pas d’accès pour utiliser des bœufs.

Lagune d’Evatra : Nous avons passé la dernière semaine à Fort Dauphin pour shooter du kite en freestyle sur du plat. Nous avons aussi organisé une excursion à Evatra pour ramer dans la lagune. Je faisais le malin quand on nous a parlé des crocodiles qui pullulent en disant qu’au pire je pourrais les assommer avec ma pagaie. Je l’ai moins fait en voyant leur dentition. Mika Fernandez et Etienne Lhote (short marron) m’accompagnent dans cette balade.


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Un jour sans vent : toute l’équipe F-One teste les stand up


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Singe endémique que l’on trouve dans une réserve de l’île

Mitu Monteiro : le local de Ponta Preta et champion du monde de kite en vagues charge.

Le bus local : il fait la capitale à Fort Dauphin en quatre jours. Vue aérienne : habitations de Fort Dauphin.


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Barrel que je prends sur un beach break à Fort Dauphin durant la dernière semaine. Je suis avec la 7’11. Les vagues fermaient de temps en temps. Juste après cette session, le chauffeur s’est embourbé on ne sait toujours pas comment. On a tenté de sortir le 4x4 avec nos pagaies en vain. Il a fallu appeler une autre voiture pour nous aider. Avec ce swell, beaucoup de spots fermaient, nous avons beaucoup roulé sur les pistes pour trouver un spot.


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Bottom backside : J’avais la 8’4 sous les pieds pour une top session.

Un barrel d’anthologie avec une vision de dingue ! Il pleuvait beaucoup et nous avons eu la chance d’avoir une éclaircie pour rentrer cette image. La vague était vraiment méchante, il y avait moyen de casser des planches tellement elle fracassait.


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Les pêcheurs partent tous les matins à cinq heures quand le vent est offshore et ils reviennent quand le vent est side. Sans internet, c’était une très bonne indication pour connaître la force du vent.

Deux jours avant la plus grosse session du trip, les pêcheurs qui utilisent des pirogues à voiles, ont sorti un requin tigre de quatre mètres. Je n’ai pas voulu assister à la découpe de l’animal et je me demande bien comment ils ont fait pour le hisser dans leur petite embarcation mais à voir la taille de la mâchoire, je n’aurais pas aimé me retrouver en face de lui. Il faut aussi noter que les pêcheurs lisent la mer comme un livre. En fonction du plan d’eau, ils savent s’il y aura du vent le lendemain, son orientation, la force de la houle. Ils sont incroyables et bien meilleurs qu’un site internet de prévisions météorologiques.


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Le dernier jour, avant de partir, nous avons fait surfer les gamins du village. Nous leur avons aussi offert des cahiers et des crayons.

Petite session de kite.


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Californie planète stand up Texte et photos : Franck Debaecker

Je n’ai pas réfléchi à deux fois quand Greg Closier m’a proposé de l’accompagner sur la Battle of the Paddle de Dana Point, l’épreuve majeure de l’année en SUP race. La Californie est l’épicentre de l’onde de choc du séisme prénommé stand up paddle et qui se propage à travers le monde. 12’6 sur l’échelle de Richter. Quelles que soient ses pratiques, race, sup surfing, balade ou fitness, le surf debout à la rame n’en finit donc pas de rallier à lui des pratiquants de tous horizons. Un phénomène qui pourrait, aux dires des personnes que nous avons croisées, prendre une ampleur inattendue.

C

ette immersion au pays des Beach Boys commence par une historique rencontre : deux légendes du shape devant un vieux pain de clark de 14’ marron poussiéreux marqué par les années. Glen Terry Martin, l’emblématique shaper de Hobie (70 000 planches au compteur), et Mickey Munoz, une autre figure du shape, conversent devant l’entrepôt Hobie. Ils sont comme deux gamins devant un sapin de Noël un matin du 25 décembre pendant que leurs parents feraient une « très » grasse matinée. Ils ont déniché cet antique pain de mousse, une pièce rare. Ce matin, et devant ma mine réjouie de reporter en goguette, ils envisagent de reproduire à l’identique un gun de grosses vagues dont la photo a fait couverture d’un Surfer Journal. Dans la salle de shape, « les papys du rabot », tous deux 74 piges au compte-tour, n’ont rien perdu de leur adresse. Bien au contraire. Terry aligne ses maques sur le pain et commence à jouer du rabot

électrique sur la partie supérieure du pain. Il fera de même sur la carène avant d’attaquer les rails. A chaque passe, les conscrits complices échangent leurs avis et ne sont pas avares d’anecdotes. Aujourd’hui, Mickey Munoz est un stand up paddler passionné par cette nouvelle forme de glisse, comme à ses débuts. Un art de vivre qui le conduit à surfer tous les jours. Pionnier du surf, je le retrouverai quelques jours plus tard sur la ligne de départ de la Battle of the Paddle de Dana Point, offrant l’accolade à toutes les stars actuelles, de Kai Lenny à Danny Ching en passant par Jamie Mitchell. Pendant que le bruit singulier du rabot résonne dans la salle de shape, Greg Closier est lui accaparé par ses nouveaux jouets : une 12’6 pour la Battle, un modèle allégé d’un joli vert pâle, et une 7’11 Colin McPhillips Torque verte fluo avec les rails en carbone. Pour lui aussi, c’est Santa Claus, les mandarines en moins car cette année, il a été très sage avec ses sponsors. Sa board de vagues


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est une plume shapée par Mark Johnson avec laquelle Greg s’alignera sur le prochain SUWT, mais nous n’en sommes pas encore là, pour l’instant, il est concentré sur la future Battle. Samedi 24 septembre. D Day, les dés sont jetés. Je descends au parking de l’hôtel et tombe en arrêt devant un rutilant 4X4 Hummer noir avec sur le toit des boardbags jaunes et noirs. Je les reconnais aussitôt, je les ai vus à Lyon durant l’Open du même nom. Il est bientôt 8 heures et le premier départ de la manche qualificative de la B.O.P (la Battle) est dans une petite heure. « Mais qu’est-ce que peut bien faire Robert Teriitehau ? » Je monte à la réception et demande la chambre du Tahitien. - Robert, c’est Franck de Get Up, t’es debout ? - Salut man, ça va man ? - Dis-moi, t’es bien réveillé, je ne rêve pas ? - Bah ouais man. Il est quelle heure man ? - 8 heures, premier départ dans une heure. Tu descends ? - Le temps de me réveiller man. Dis, heureusement que t’as appelé man, merci ! Je laisse Robert et « turbose » (du verbe turboser, si si) à la porte d’entrée du parc de Dana Point. 15 dollars pour la journée. Le parking est plein à craquer. Des grosses cylindrées cousines éloignées de nos très sages modèles « eco friendly ». La planète se mobilise pour ses richesses,

les States demeurent à ce sujet un état fédéral anachronique. De gourmandes cylindrées, pour la plupart surélevées, bardées de matériels, trônent sagement alignées entre les lignes blanches. Il y a aussi des camions des écuries des marques comme celui de Rogue, aux décorations exotiques. Avant d’accéder à la plage, de belles pelouses où s’activent, frénétiques, tout un tas de gens, exposants, bénévoles, équipes de télé et coureurs attardés avant le départ. C’est d’ailleurs la course aux derniers petits détails, notamment le choix du maillot de couleur qui devra être facilement identifiable par les caddies lors des passages dans les chicanes. Certains inscrits de la course reine, l’Elite, passent encore à la jauge avec leurs 12’6, réprimandés par les beach marshalls qui demandent à tous de s’activer. Je retrouve par hasard Eric Terrien et son crew. Il est accompagné d’un jeune « teen-ager » de 50 piges avec, vissée sur la tête, une casquette de rappeur du Bronx et sur le nez des lunettes noires de star du cinéma. Derrière lui, son garde du corps, visiblement un légionnaire au crane rasé originaire des pays de l’Est. C’est du moins l’image qu’ils donnent. Passé la surprise, je reconnais Robert Etienne, ancien directeur marketing de Nidecker, et le shaper d’Eric, Abel Cathelineau. Ils ont en main des nouvelles 12’6 grises et creuses, un process de fabrication maison, mais non


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Départ de la longue distance. encore éprouvé. Il a été développé par Abel depuis un an dans une reculée contrée de l’Est dont il est originaire. Un peu plus loin, je croise aussi l’espagnol Belar Diaz, la nouvelle recrue de Fanatic, la néo-zélandaise Annabel Anderson (que je comprends toujours aussi peu, son flow accentué étant plus rapide que sa cadence de rame). Il y a aussi le breton de Mistral, Gaétan Séné, les italiens de Hobie, Stefano Gigli et Jordano Capparella. Les européens sont, et c’est la première info que je scribouille sur une vieille note de fast food, plus nombreux qu’en 2010, tout comme les Tahitiens. Parmi les favoris, les amateurs peuvent côtoyer Danny Ching sur son imposant stand noir et vert fluo, Travis Grant sur le stand C4, Candice Appleby qui mesure ses planches avec le shaper Joe Bark, Connor Baxter plaisante lui avec le jeune Riggs Napoleon. A ceux qui clament haut et fort qu’ils souhaitent organiser la plus belle épreuve de Sup race de l’année 2012, j’ai l’immense regret de leur annoncer que cette dernière existe déjà et qu’avant de faire preuve d’une si louable ambition, ils devraient faire une escapade à Dana Point pour voir de quoi il en retourne. La B.O.P est incontestablement une grosse machine qui draine du public et qui a l’adhésion de tous les fabricants implantés aux States. Et croyez-moi, ils sont nombreux. Il y aussi la présence de marques fortes du surfwear, certaines d’entre elles, on ne

les nommera pas, boudant ouvertement le stand up en France... Et ce dans le meilleur des cas sinon nous pourrions annoncer dans nos colonnes une prochaine Battle au Pays Basque. Mais revenons à la course : contrairement à l’année dernière, tous les coureurs ne seront pas envoyés ensemble dans une unique manche qualifiée de « mort subite », une course Elite qui n’autorisait, en 2010, aucune improvisation surtout avec des vagues. Vue l’hécatombe de l’année dernière, deux manches qualificatives seront donc lancées, suivies d’une super finale en début d’après midi. Pour les riders, c’est un peu moins la loterie. Pour les gars en milieu de classement, il faudra s’arracher et rentrer dans les 32 pour être sur le départ de cette finale à 14 heures. Cette nouvelle règle incite aussi la plupart des participants à ne pas utiliser de leash dans ces manches, les collisions étant, en statistiques, moins susceptibles de subvenir. échauffement Les coureurs se massent sur la plage. A l’heure dite, les beach marshalls en maillots noir et blancs contrôlent le bon alignement de la ligne de départ avec leurs drapeaux verts. Les participants crient, jouent des coudes pour se placer au mieux. Ils ont tous les yeux rivés sur la première bouée de dégagement. Au top départ, chacun applique sa


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Final technique pour Gaétan Séné (au fond).

Arrivée triomphale de Connor Baxter.


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Kai Lenny, toujours lĂ pour la gagne, terminera 5e en Elite.


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Connor Baxter sur le relais. technique. Il y a ceux qui cherchent à monter rapidement sur leur planche et ceux qui la poussent le plus loin possible tel le waverider Colin McPhillips, l’un des meilleurs dans cet exercice. Pas étonnant donc de le voir s’arracher assez vite. Mais très rapidement, Danny Ching prend la tête de la course. Logique. Il imprime son rythme et se met à l’abri d’une possible collision. Il est accroché par le tahitien Georges Cronsteadt. Mais personne ne souhaite se mettre dans le rouge. Le but des leaders est d’assurer sa place dans la finale, peu importe l’ordre d’arrivée. Ne pas perdre sa planche dans une stupide erreur synonyme, sans leash, d’élimination. C’est donc au petit trot, et comme à la revue du 14, que les coureurs se suivent, « vent du cul dans la plaine ». Il y a aussi de nombreux amateurs et c’est là tout le charme de cette course. Au premier set qui rentre, c’est l’affolement. Cris du public, la clameur monte, cohue à la chicane, beacher sa 12’6 est périlleux dans ce mikado en carbone. Et si la grande explication entre les pros est prévue pour 14 heures, certains amateurs se font de belles frayeurs. Déjà à distance, Andrew Logreco, Kai Lenny, Beau O’Brian, Fernando Stalla, Paul Jackson et Zane Schweitzer draftent le train de la locomotive Ching et Cronsteadt vers l’arrivée. Le shaper d’Infinity David Boehne sera juste dans la liste, il n’en sera pas de même pour le Tropezien, Thierry Kostka. Gaétan Séné passe lui sans encombre collant aux basques de Connor Baxter, Greg Closier sera lui aussi de la fête mais obtiendra son carton d’invitation de justesse. Dans la seconde manche, nous avons bien évidemment les yeux rivés sur Eric Terrien. Le franco-canarien a indéniable-

ment passé un cap cette année. En effet, il a participé à plus d’épreuves internationales. Elles ont bonifié son expérience et sa confiance. Il a aussi travaillé sa condition physique depuis six mois avec son préparateur Braulio. Eric est donc le meilleur européen sur la Battle. Dans sa série, il finira avec une superbe 4e place, prometteuse pour la finale à venir. Départ canon A la surprise générale, dans cette finale, c’est le jeune danois de Naish, Casper Steinfath, qui prend un départ canon. Ce jeune rider que nous avions découvert à La Torche durant les trials progresse sans cesse en vagues mais aussi en race. Vous devriez en entendre parler sous peu. «Il est crucial de prendre un bon départ, raconte le jeune Danois. Kai Lenny et Jake Jensen m’ont donné des conseils avisés. Avec la marée basse, au lieu de sauter directement sur la planche, j’ai couru au maximum pour ensuite monter et imprimer un rythme très élevé. Je me suis retrouvé avec les meilleurs à la première bouée, avec l’appui des vagues, je pouvais espérer le meilleur pour la suite. » Et cette fois encore, tout va se jouer dans les premiers mètres. L’ordre de passage à la bouée de dégagement en face de la plage sera celui qui déterminera qui prendra en premier la première vague et pourra ainsi distancer ses rivaux. Voilà comment Ching, Mitchell et Baxter vont très vite creuser l’écart pour ne plus être repris. Derrière, la bataille déterminera qui rentrera dans les dix. Pour le podium, les trois prétendants ne vont rien lâcher. Agiles dans les passages de chicanes avec une relance immédiate, c’est à la bouée noire sur la


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Départ de l’Open Race gauche du plan d’eau que moult rebondissements surprendront les spectateurs. On y verra Connor Baxter y faire de grands numéros, se couchant sur sa planche pour couper sa vitesse, se faire dépasser par la vague et virer plus facilement ensuite. Un équilibriste. Danny Ching sera de même en difficulté dès le premier tour, tombant et se retrouvant obligé de passer sans sa planche autour de la bouée. Le public a aussi apprécié l’intelligence de course du jeune Baxter qui, avant la chicane sur le bord de retour à la plage, coupe soudain son effort pour prendre une vague et recoller aux deux favoris Ching et Mitchell. Ce dernier ne commettra qu’une petite erreur à la dernière bouée : il chute et bloque par la même Danny Ching. Connor Baxter, très vif, s’échappe et sprint jusqu’à la plage sur un plan d’eau qui n’autorise aucun aléas. Il sait qu’il a déjà course gagnée. Derrière, Jamie et Danny sont à la lutte pour le seconde place. Mais en voulant monter sur le nez de sa 404 pour sprinter, le Californien glisse et tombe. Hurlements de la foule, Jamie Mitchell file sans demander son reste. Quelques minutes plus tard, c’est Eric Terrien qui franchit en 8e place la ligne d’arrivée. Chez les femmes, Candice Appleby peut lever les bras en signe de victoire : elle devance Brandi Baksic et Annabel Anderson, la logique étant respectée chez les girls. En marge de l’Elite Si la B.O.P est une épreuve aussi populaire, c’est que les organisateurs ont su attirer à eux un nombre important d’amateurs. Ils se retrouvent sur un parcours plus accessible, par catégorie d’âges et de planches, un peu avant la

finale Elite. Pas de retours fracassants dans les vagues pour se planter sur le sable et courir dans la chicane, à part pour franchir la ligne. Dans la catégorie Open, le principal est bien de participer et de se tirer la bourre avec les copains. Jean-Philippe Wuilmart ou Alex Ponot, respectivement importateurs français des marques PSH/Kialoa/Hobie et 404/ Riviera/Quickblade se sont arrachés pour bien figurer. Et en regardant les riders s’élancer par vagues successives, nous touchons du doigt le succès le la Battle. Proposer un plateau unique au monde réunissant les meilleurs Américains, Australiens, Hawaiiens, Tahitiens et Européens, tout en offrant à chacun la chance de participer à cette prestigieuse course, d’avoir le dossard de l’événement, de pouvoir se confronter avec des riders de son niveau, bref d’en être. Il en sera de même pour trois autres courses : celle réservée aux jeunes pendant laquelle les parents des gamins, souvent des stars du surf, encadreront le parcours dans un délire collectif totalement américain, la longue distance, qui n’échappera pas à Danny Ching dans la catégorie unlimited et enfin de relais mixte (ou avec un jeune), la dernière compétition du week end, certainement la plus conviviale qui brasse pros et amateurs. Notons que Gaétan Séné remporte la longue distance dans la catégorie 12’6. En course dans le sillage d’Eric Terrien, Gaétan profite d’une petite erreur de ce dernier pour le passer. Il rejoint un groupe de huit concurrents qui se draftent les uns les autres. Fatigué après sa huitième place en Elite la veille (voir encadré), Eric a décidé de lever le pied. Il attend son shaper Abel et Greg Closier à l’arrière de la course pour finir avec eux. Thierry Kostka se consolera lui avec une belle troisième place en 12’6 dans la catégorie 40 - 49 ans.


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E.t un frenchie

dans le top 10 Il gagne tout en France ou en Europe mais n’a jamais pu terminer à une place « honorable » sur une Battle en Californie. C’est chose faite en 2011 et éric nous raconte les moments forts de sa finale. En 2012, E.T aura droit à son dossard jaune. Get Up : Comment s’est déroulée ta qualification ? J’étais assez confiant. Mais j’ai vu le bazar du heat n°1 et j’ai perdu un peu de cette confiance. Je savais que j’avais 95% de chance de me qualifier. Je me suis donc placé assez vite en tête de la course pour me jauger au contact des meilleurs. Get Up : T’es-tu demandé si tu allais prendre un leash ? Oui toute la semaine. Le jour de la course, il y avait de la houle comme par miracle, ce qui n’avait pas été le cas les jours précédents. J’avais donc le leash de prêt mais en fin de compte, je ne l’ai pas utilisé. Get Up : Tu souhaitais marquer des têtes de série dans ta première manche ? Non, dans la séance qualificative, je n’avais pas d’adversaire particulier car le but était principalement de me qualifier. Certains leaders pouvaient même se placer dans les 15 et attendre la finale sans trop puiser dans leurs réserves. Moi je voulais quand même voir à quel niveau j’en étais et je me

suis retrouvé derrière les trois australiens Grant, Mitchell et Margetts. J’avais donc le niveau pour me battre avec eux. Get Up : Et au niveau du matériel ? J’avais ma pagaie de race la Kialoa Toro et j’avais une planche proto de 12’6 creuse qui a le même shape que celle que j’avais pour la Battle à Hawaii mais en plus légère. Malheureusement, elle manquait un peu de rigidité. Get Up : Quel est l’avantage d’une planche légère ? Il est double : tu prends plus facilement les vagues et au passage de celles-ci pour repartir au large, tu relances beaucoup plus vite. On ne gagne pas en vitesse moyenne. Mais en vitesse de pointe, dans les accélérations et les relances, avoir une planche plus légère est un gain important. Get Up : Raconte-nous le départ de la finale. C’est le moment crucial d’une course. La mer était très basse. Sur la droite de la ligne, la meilleure option, il n’y avait


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pas beaucoup d’eau et de grands risques de toucher. Sur la gauche de la ligne la moins bonne option, il y avait plus d’eau. Cela permettait de partir de la plage sans planter l’aileron ou la pagaie. J’ai regardé où se mettait Danny Ching. Il avait opté pour une position intermédiaire sur le milieu, plutôt sur la gauche. Je suis resté avec Gaétan sur la gauche. Mais tout le monde s’est avancé. Le problème des gars sur la droite a été résolu mais notre position est devenue désavantageuse. Au lieu de faire un départ avec de l’eau jusqu’à la taille, nous nous sommes retrouvés avec de l’eau jusqu’au torse. Get Up : Au final, tu te retrouves dans le paquet ? A la bouée de dégagement, je me suis fait bloquer. A la bouée verte, je me suis retrouvé 15e et quand le set est arrivée, je n’ai pris que la troisième vague. Les trois premiers, Connor, Mitchell et Ching ont pris la première vague. Get Up : Comment as-tu remonté dans les 10 ? Quand j’ai vu que je n’étais pas dans les 10, j’étais frustré d’autant qu’avec le nouveau format de course, le temps défile vite (40 minutes contre le double l’année dernière), il ne faut donc pas s’endormir. J’ai géré mon effort pour être

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à 100 % sur les parties sans vagues et à 120 % là où il y avait une chance de prendre des vagues et ainsi remonter .

Get Up : Le passage des bouées était-il technique ? Il n’y avait qu’une seule bouée dangereuse où les vagues déferlaient. Par chance, je n’ai jamais eu à la contourner pendant un set mis à part au dernier tour où j’étais avec Slater Trout et Travis Grant. La vague a cassé avant la bouée et c’est assez délicat car tu es poussé par la mousse, un bon moyen de perdre ta planche. J’ai préféré assurer et m’écarter. J’ai peut-être perdu un peu de temps mais je n’ai pas hypothéqué la course. Get Up : étais-tu sensible à l’ambiance du public ? Si tu entends une voix familière ou ton nom, cela fait toujours plaisir mais sinon non, tu fais abstraction. Get Up : Et ce finish entre toi et Slater ? J’aurais vraiment voulu battre Slater Trout et grappiller une place. Nous avons pris la même vague, nous savions que tout allait se jouer au sprint à la course sur le sable. Tant que tu glisses sur la vague, il n’y a rien à faire sinon te préparer pour ce moment. En l’occurrence, Slater me bat au sprint d’une seconde et finit 7e.


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Georges

cronsteadt le tahitien volant


39 Get Up : As-tu une méthode d’entraînement particulière chez toi ? Fais-tu beaucoup de stand up ? Je m’entraîne trois heures par jour. Je fais du footing en montagne, je vais à la salle et je fais de la pirogue. Je suis dans le team OPT et nous nous préparons en équipe pour des épreuves de haut niveau. Une ou deux semaines avant les échéances importantes en stand up, je remonte sur ma planche. C’est tout. Get Up : Tu as donc une pratique ponctuelle ? Oui, nous n’avons pas de courses pour nous confronter et progresser. Venir sur les compétitions à l’étranger, c’est difficile. Nous aimerions voyager plus souvent pour progresser encore plus. Get Up : As-tu des aides ? C4 pour les planches. Il y a aussi le big waverider Raimana Van Bastolaer qui m’aide, c’est par lui que j’ai connu le stand up, et puis la famille qui me soutient beaucoup. Get Up : Tu aimerais devenir professionnel ? Vu mon âge, le stand up reste une passion. Je ne pense pas pouvoir encore être au top dans dix ans. Mais oui, j’aurais aimé profiter financièrement des années où je suis au top niveau.

Le Tahitien Georges Cronsteadt, rameur émérite en pirogue sur son île, est aussi une valeur montante du stand up race dans les vagues. Nous l’avons rencontré à l’issue de sa course. Get Up : Qui es-tu, de quelle planète viens-tu ? Georges Cronsteadt, j’ai 31 ans et je viens de Tahiti. Je suis facteur dans mon district à l’OPT. Get Up : Etait-ce ta première Battle ? Non. L’année dernière, je suis venu ici et je suis arrivé 7e. J’ai aussi fait la Battle à Hawaii et je me suis classé 6e. Get Up : Comment s’est passée ta première série ? J’avais bien sûr repéré les favoris comme Connor Baxter, Slater Trout, Travis Grant ou Danny Ching. J’ai tout de suite tenté de tenir Danny Ching mais j’ai loupé une vague au second tour et je suis tombé. Il gagne donc cette série qualificative devant moi. Get Up : Et pour la finale ? Dès le départ, nous étions un groupe de quatre, les trois premiers ont réussi à prendre la vague du retour à la plage ce qui n’a pas été mon cas. La différence s’est faite à ce moment précis, je n’ai jamais réussi à revenir sur eux. Mais c’est tout de même un bilan positif, je termine 4e. Sur une Battle, il y a un facteur chance à considérer, il ne faut pas être trop physique mais savoir composer avec les vagues. La prendre au bon moment, c’est la clef.

Get Up : L’arrivée des jeunes comme Baxter, Lenny and co, qu’en penses-tu ? Je trouve leurs performances assez logiques. A leurs âges, j’étais fougueux, je n’avais pas de vie de famille, pas de contraintes et je talonnais les meilleurs en pirogue. Quand tu te donnes à fond, c’est plus facile que quand tu as deux petits garçons à ta charge et que tu dois faire des sacrifices pour progresser. De plus, ces jeunes sont bien entourés, ce n’est pas notre cas à Tahiti. Get Up : Vois-tu des jeunes émerger à Tahiti ? Pour l’instant, non. Le sport numéro reste la pirogue. Get Up : Prends-tu le temps de surfer ? Oui parfois, Raimana me lance dans les grosses vagues mais je n’ai pas assez de temps. Get Up : Quelle est ta journée type à Tahiti ? Je me lève à trois heures, je fais une heure de jogging, puis petit déjeuner et je pars à 7 heures au boulot. Je reviens vers 11h30 et pendant trente minutes, je fais des sprints pour travailler le cardio. Je repars au boulot et le soir, je fais une heure de voiture pour participer à un entraînement en pirogue de deux heures et demi. Get Up : Comment vois-tu le futur du stand up ? Ce sport va devenir énorme. Get Up : Seras-tu en 2012 sur d’autres épreuves, la Molokai par exemple ? Pour l’instant, je préfère la faire en pirogue. Si je trouve un sponsor et que le gouvernement de la Polynésie prend conscience de notre niveau, oui j’aimerais bien me déplacer un peu plus souvent sur d’autres compétitions.


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« A ce niveau de la compétition, c’est le singe sur la planche qui fait la différence et non la planche. »


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y n n Da

Ching

par Eric Terrien et greg closier

Quand deux des principaux riders français, Eric Terrien et Greg Closier, rencontrent la star Danny Ching, le meilleur rider en Sup race, Get Up n’est jamais très loin. Danny Ching nous avait convié à une petite leçon de pirogue, sa discipline de prédilection avant le stand up. Il nous avait donné rendez-vous à Redondo Beach, son club. Nous l’avons pris au mot (en arrivant tout même une heure en retard à cause du GPS de la sœur de Greg, si si). interview exclusif avec un gars plein d’humour qui n’hésite pas à user de l’auto-dérision.


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Eric : Danny, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi, qui es-tu, quel est ton palmarès, ton background ? Danny : Je m’appelle Danny Ching, je viens de Redondo Beach en Californie. Je suis né et j’ai grandi ici avec les Outriggers. Mon père à fondé ce club, juste derrière nous et je rame depuis l’âge de 10 ans. J’ai commencé le SUP en 2009. C’est comme si je m’étais entraîné pour ce sport toute ma vie sans même savoir qu’il existait. La B.O.P 2009 a été ma première course, j’ai fini 3e et depuis j’ai lancé ma propre marque 404 (404sup.com). L’année dernière a été très bonne, j’ai gagné les deux Battles. Cette année, je termine 2e à Hawaii et 3e à Dana Point. On dirait que le niveau de mes concurrents progresse et qu’ils ont appris à ramer. Je n’ai plus qu’à rentrer chez moi et m’entraîner encore plus (rires). Get Up : As-tu été surpris par le résultat de Connor Baxter ? A quoi t’attendais-tu ? Danny : Avant le départ, il y a toujours beaucoup de favoris. Il y a évidemment Travis Grant qui a gagné la B.O.P à Hawaii. Je le connais depuis 7 à 8 ans, on se croise sur les courses d’Outrigger. Nous avions l’habitude de nous voir à Hawaii, de faire des courses l’un contre l’autre et de s’entraîner ensemble. Je connais donc bien son niveau et ce dont il est capable. Après, il y a toujours les anciens vainqueurs comme Jamie Mitchell ou même Chuck Patterson. S’il prend une bonne vague, la messe peut-être vite dite. Mais Jamie Mitchell, dix fois vainqueur de la Molokai, est toujours une grosse menace. On ne gagne pas autant de championnats du monde par hasard. Et bien entendu, il y a aussi Connor Baxter. Il a progressé au fur et à mesure des courses. Cette année, il a une série de victoires partout dans le pays. On s’attend toujours à voir ces gars bien marcher et ce n’était pas une surprise de le voir parmi eux Il y a beaucoup de jeunes qui montent tels que Connor, Slater Trout ou même Kai Lenny. Ce kid ne fait que surfer tous les jours et pourtant il est rapide ! C’est bien, le sport se rajeunit et j’adore cela. La nouvelle génération de paddlers est déjà là, l’année prochaine va être dur à nouveau. Espérons que Jamie, Travis et moi pourrons continuer à représenter l’ancienne génération. Get Up : Qu’est ce qui à fait la différence entre toi et Connor en finale ? J’ai vu que tu as chuté à la fin mais qu’est-ce qui à fait la différence pendant cette course ? Danny : Nous avons eu une belle bataille entre Jamie Mitchell, Connor Baxter et moi. Je crois que chacun d’entre nous à été en tête pendant un moment. C’était à la fin un jeu

de stratégie pour savoir qui allait prendre la tête au dernier tour et qui allait conserver assez d’énergie pour surprendre ses rivaux en venant de derrière. J’avais donc choisi comme option d’être derrière à l’ultime bouée en gardant de l’énergie avec l’espoir de passer devant au sprint, sachant que mon point fort était à la rame et pas vraiment le surf comme Jamie et Connor. Mais juste avant la fin, Jamie a glissé dans le virage, créant une cassure dans le trio. Connor en a profité pour se détacher. A ce niveau, il n’y a pas de place pour les erreurs. Connor est jeune mais il est suffisamment intelligent pour savoir quand attaquer et il a fait tout son possible pour se détacher et maintenir l’écart. De plus, il a eu de la chance car aucune vague n’est rentrée sur la dernière ligne droite. Elle s’est donc transformée en pure compétition à la rame. En arrivant vers la plage, je m’étais défait de Jamie et grâce à une toute petite vague, il est revenu. Nous sommes donc arrivés ensemble sur le sable. J’ai couru sur l’avant de la planche pour prendre les devants mais j’avais oublié de waxer cette partie, j’ai donc glissé et fini par terre. C’était mort. D’ailleurs si tu regardes la vidéo de la course, chacun d’entre nous s’est retrouvé derrière et a failli sortir du trio de tête. Nous avons tous eu la chance de revenir. Et finalement, tout se résume à des fautes d’inattention. Tu fais une erreur et c’est terminé. Jamie a fait un erreur, j’en ai fait une, je suis passé de premier à dernier. Jamie termine 2e et Connor nous à botté le cul (rires). C’est bien pour lui, espérons que la prochaine fois, je ne commettes pas cette même erreur. Get Up : Quelle est la sensation lorsque tu cours sur la plage au milieu de toute cette foule hystérique ? Tu y fais attention ? Danny : Il y a tellement de monde à la Battle, c’est incroyable. Je n’ai encore jamais vu de course avec autant de monde, autant de spectateurs et autant de paddlers. En arrivant sur la plage, tu peux entendre les encouragements de la foule. Et ça peut vraiment te booster par moment. Mais la plupart du temps, tu n’y prêtes pas vraiment attention. La seule chose que j’écoute, ce sont les commentateurs car je veux savoir où se trouvent les autres. Si j’entends que Travis nous rattrape, je sais que c’est le moment d’accélérer pour conserver notre écart. Si j’entends que Jamie vient de prendre une vague, peut-être faudra-t-il que j’accélère ? Pour le reste, même si l’ambiance est vraiment géniale, tu fais abstraction pour uniquement te concentrer sur sa course. Donc je n’entends pas beaucoup tout ce bruit. Quelques trucs ici et là. Et c’est le cas pour la plupart des meilleurs. Get Up : Es-tu surpris par la façon dont Connor


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«Nous recherchons la polyvalence. Pour la longue distance, les planches sont beaucoup plus typées.» Baxter tient son manche avec les deux mains dessus sans utiliser le pommeau ? En as-tu parlé avec lui ? Danny : Non, je n’en ai pas parlé avec Connor mais il a effectivement une technique différente. J’ai remarqué que beaucoup d’Hawaiiens faisaient de même. Jenny Kalmbach a ce même style où elle descend sa main haute sur le manche, elle se baisse un peu et augmente sa fréquence. J’ai le sentiment que cette technique vient de la manière dont ils prennent les vagues à Hawaii, ils ont la chance d’avoir de superbes parcours de downwind et ils passent leur temps à surfer sur leur stand up de race. En étant plus bas, avec une fréquence plus élevée, cela permet d’avoir plus de vitesse pendant un court laps de temps. Ce n’est pas forcément la façon la plus efficace de faire, mais si tu prends une vague, tu es plus rapide que tout le monde. Et j’ai remarqué que Connor a repris plusieurs fois du terrain. C’est un gros sacrifice d’énergie mais cela permet de prendre une vague et au final de récupérer. Il l’a fait aussi pour prendre des vagues qu’il aurait probablement été incapable de surfer : c’est donc un bon petit trick et j’ai le sentiment qu’on va le voir plus souvent dans le futur. Greg Closier : Penses-tu que la planche fait une dif-

férence ? Par exemple entre ta planche, celle de Connor ou celle de Travis ? Danny : En 12’6, je ne trouve pas qu’il y ai une grosse différence entre la planche la plus rapide et la plus lente. Toutes les planches ont leurs points forts et si elles sont bonnes sur une portion du parcours, elles seront moins performantes sur une autre. La planche que nous avons faite à 404 a été prévue pour cette course. Elle est typée pour les bords allant du large vers le bord. Elle va vraiment bien pour prendre les vagues ce qui est le plus important pour moi. Je peux donc prendre une vague que je n’aurais peut-être pas pu prendre sans ou bien prendre une vague que quelqu’un d’autre ne pourrait pas prendre et ainsi créer un écart. J’y perds un peu sur les autres portions mais je sais que ma planche va mieux surfer. Je préfère puiser dans mes réserves sur les autres portions et avoir une planches idéales dans les surfs. Mais toutes les planches commencent à se ressembler, plus elles évoluent, plus elles se ressemblent avec certes, de petits changements. Certaines planches ont eu un avantage ce jour là sur certaines portions, mais si tu a été avantagé sur une partie de la course, du large vers le bord, tu as été désavantagé en repartant vers le large. Je pense qu’à ce


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niveau de la compétition, c’est le singe sur la planche qui fait la différence et non la planche.

une unlimited qu’en 12’6 sur la Elite race ? Danny : Oui, j’utilise la même pagaie pour tout.

Get Up : Par rapport aux pagaies, est-ce que tu utilises différentes tailles ? Danny : La taille que j’utilise est de 80 pouces (203 cm). Je ne sais pas comment j’en suis arrivé là. J’ai beaucoup discuté avec Dave Kalama à propos de la longueur des pagaies.

Eric : C’est bon à savoir ! Danny : Encore une fois, ce n’est pas la planche ni la pagaie qui fait la différence, c’est le rider. La planche et la pagaie t’aident juste à optimiser ta performance.

Eric : Quelle taille fais-tu ? Danny : 1,73. Greg : Tu utilises toujours la même taille, même pour la longue distance ? Danny: J’utilise la même pagaie pour tout faire car je n’ai qu’une seule pagaie (rires). Eric : Donc ta pagaie est 30 cm plus haute que toi ? Danny : Oui, Dave Kalama m’a dit entre 6 et 12 pouces (15 à 30 cm) au-dessus de ta tête. Commencez avec quelque chose dans le genre puis allez ramer et voir comment changer. J’ai une envergure de 74 pouces (187,96 cm) mais je ne mesure que 1,73. Je pense que c’est pour cela que ma pagaie est longue, j’ai un écartement des mains plus grand et ma pagaie est donc un peu différente. Donc pour la longueur, tout dépend de ce qui est confortable pour toi. Le grand changement concerne les pales qui diminuent. Si tu regardes comment fonctionne une pagaie, quand tu la plantes dans l’eau, elle reste au même endroit et tu passes là ou elle est. Une plus grosse pale accroche mieux mais donne une sensation lourde tout au long du mouvement. Alors que si tu prends une petite pale, ça accroche aussi et la sensation est plus légère. On dirait que beaucoup de riders commencent à se diriger vers des pales plus petites ce qui aide à économiser ses forces pour la fin de la course. Mais certains gros gabarits utilisent encore de grosses pales. Eric : Donc utilises-tu des tailles de pales moyennes ? Danny : J’utilise des pagaies Riviera. J’ai aidé à leur développement sur la base de mes pagaies d’Outrigger. On a réduit la pale à 8’3/4 de large soit à peu près 105 square inches (677 cm2). Ce n’est ni trop gros, ni trop petit, juste au milieu. C’est une taille moyenne et je pense que je pourrais même prendre plus petit parfois. Et si la course est beaucoup plus courte, je peux par contre supporter une pale un peu plus grande. Eric : Et tu utilises la même en longue distance sur

Eric : Que penses-tu des stand up paddlers européens ? Danny : Ils vont aller très vite très bientôt. Il y a en Europe des athlètes très forts qui viennent de différents horizons, notamment des disciplines de pagaies olympiques. Il va donc y avoir des échanges et des passerelles vers le stand up. Eric : On va donc avoir du pain sur la planche ? (Rires) Danny : Oui, toi et moi. (Rires) Greg : Es-tu plus impliqué dans le stand up paddle ou dans la pirogue ? Danny : Ma passion reste la pirogue. J’ai grandi dans cet univers et mon père a fondé le club que j’ai repris. J’ai passé toute ma vie à m’entraîner en pirogue. Le stand up est venu après, cette discipline me permet de payer mes factures, il y a plus d’argent dans ce sport et je suis aussi actionnaire de 404. J’ai du plaisir à m’entraîner en stand up et à pratiquer cette discipline d’autant qu’elle me permet de continuer la pirogue. Greg : Mais s’il y a plus d’argent dans le stand up que dans la pirogue, tu n’as pas pour projet de te consacrer à plein temps au stand up ? Tu pourrais ? Danny : Oui bien sûr, je pourrais. Mais il est bon d’avoir un autre centre d’intérêt. L’année dernière, j’ai fait beaucoup de pirogue et peu de stand up, cette année je partage mon temps entre les deux disciplines, j’ai le sentiment que l’année prochaine, je serais plus sur une planche de stand up quand dans ma pirogue, jusqu’au moment ou ce ne sera plus amusant, je réajusterai alors mon emploi du temps. Eric : J’ai une question un peu plus technique. Je voudrais savoir si tes deux pratiques se nourrissent l’une de l’autre, à savoir si tu te sers de la pirogue pour progresser en stand up et inversement notamment dans le geste pour pagayer ? Danny : Le stand up n’est pas aussi rapide que la pirogue. Je pratique la pirogue en solo sur un engin qui est vraiment très léger ou en OC6 avec cinq équipiers. En solo, c’est vraiment très rapide et quand je reprends un stand up, ça fait


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Danny avec son team relais. mal, il y a une sensation de lenteur. J’ai du mal à ramer vite en SUP après l’OC1 qui m’habitue à un bien meilleur rendement à chaque coup de pagaie. Cependant, quand je suis en OC6 avec la grosse et lourde pirogue, les sensations sont proches. Personnellement, je suis plus fort sur la Battle en Californie car c’est la fin de la saison en OC6 par rapport à la Battle d’Hawaii qui elle arrive à la fin de la saison en OC1. Eric : Si le geste du haut du corps est similaire entre la pirogue et le stand up, qu’en est-il du bas du corps ? As-tu une utilisation des jambes spécifique en stand up ? Danny : C’est la partie la plus technique pour moi, à savoir intégrer le travail des jambes comme je le fais en pirogue. En stand up, le geste est le même lorsque je ramène la pagaie vers l’avant, la grande différence est que l’on a pas vraiment à pousser en avant avec les jambes. Donc le geste est le même et j’utilise tout de même un peu les jambes pour pousser (leg drive) mais très peu en comparaison avec la pirogue. Une autre grosse différence est ton équilibre sur la planche qui est moindre que sur une pirogue. Eric : C’est ce qui fait son charme. Danny : Oui, c’est vrai. Le geste est très similaire, je dirais qu’en pirogue la puissance vient du haut du corps alors qu’elle vient aussi des jambes en stand up. Eric : C’est bien j’apprends en même temps.

Get Up : Changeons de sujet, tu as dis que tu étais le propriétaire de 404, comment se passe le travail du design des planches ? Danny : Le travail sur les planches dépend surtout des conditions que nous allons rencontrer en course. Par exemple, sur la Battle, le parcours est parfois plat, à d’autres moments en surf, et parfois même venté. Donc il faut une planche qui puisse être confortable et performante dans toutes ces conditions. Nous recherchons la polyvalence. Pour la longue distance, les planches sont beaucoup plus typées. Celle que j’avais dimanche à Dana Point est complètement différente de celle que j’utilisais à Hawaii. Pour le downwind d’Hawaii, ma planche avait du rocker, un gouvernail et la planche surfait comme dans un rêve alors qu’à Dana Point, c’était plat et ma planche était taillée comme un fusée, beaucoup plus adaptée à ces conditions. Get Up : Mais vous shapez les planches à la main ou avec un ordinateur ? Quel est le process ? Danny : Nous travaillons les designs sur ordinateur puis les planches sont shapées par CNC, puis terminées à la main pour enfin être envoyées à la stratification. Ensuite, après des tests sur l’eau, nous retouchons les shapes sur l’ordinateur en fonction des conditions ou du pratiquant pour de nouveau relancer une fabrication. Les planches sont toutes faites ici en petites séries. Quand nous avons un très bon shape et que nous voulons produire en plus grande série, nous vendons le design sous licence à Riviera qui se charge


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de les produire en nombre pour offrir un tarif plus abordable aux consommateurs.

la fois la longue distance et la course Elite de Dana Point. Je vais donc devoir me consacrer plus au stand up pour y arriver.

Eric : Quel est à ce sujet la véritable histoire du nom 404 ? Est-ce en référence au message d’erreur que tu peux avoir quand tu tapes une adresse internet erronée sur ton navigateur ? Danny : Avec mon associé Greg Jensen, le shaper de 404, nous cherchions un nom pour débuter la marque. Il n’aimait pas les noms que je proposais, je n’aimais pas les siens alors il a dit : « Si nous ne pouvons pas nous mettre d’accord sur un nom, pourquoi ne pas proposer un chiffre et on pourra alors en discuter. » En regardant certains noms sur internet pour voir s’ils étaient déjà pris, nous avons fait une erreur et la page « 404 error » est apparue. En voyant ce chiffre, nous avons pensé que cela pouvait fonctionner. De plus, 404 est en Angleterre un terme usuel pour « ignorant ». Enfin, c’est la moitié de l’indicatif pour Hawaii, 808. Greg a grandi à Hawaii et je suis à moitié Hawaiien. C’était une petite référence supplémentaire pour nous qui voulions nous implanter sur l’archipel.

Greg : Tu seras sur le nouveau format de race proposé par la Waterman League de Tristan Boxford ? Danny : Ce format a l’air bien, mais quand tu envisages une préparation avec trois événements majeurs dans l’année, il est difficile de déroger à ton programme sachant que mon calendrier est très chargé. De plus, la Battle en Californie reste pour moi la plus grande course, elle se déroule chez moi, presque dans mon jardin, et il est important que je sois préparé pour cet event.

Get Up : Comment t’entraînes-tu, quelle serait par exemple ta journée type ? Danny : Le stand up et la pirogue sont mes passions, j’ai la chance de vivre de ces passions. Certaines personnes travaillent 40 heures par semaine pour vivre, je me dois donc de passer le même temps. C’est pourquoi je me réveille très tôt vers les 4h30, je vais à la salle de gym pour une heure, je fais ensuite une heure de cardio, je viens ensuite ici au club pour ramer une heure le matin. C’est dur de se lever aux aurores mais le point positif est qu’à 8 heures, j’ai terminé la séance du matin. Même si mon associé Greg prend à sa charge l’administratif de la boite, je peux assister le matin à des réunions, répondre aux emails et sollicitations pour revenir au club dans l’après midi pour deux heures sur l’eau. Tout dépend du programme de la saison : pirogue ou stand up. Sur la semaine, je m’entraîne entre 10 et 25 heures, tout dépend où j’en suis dans ma préparation. Greg : Quels seront tes objectifs pour 2012 ? Danny : J’en ai deux principaux. Beaucoup de personnes aimeraient que je participe à la Molokai en stand up, épreuve sur laquelle je n’ai jamais été. J’ai déjà participé plusieurs fois à la Molokai en pirogue (la Molokai Outrigger World Championship), épreuve en solo sur laquelle je me classe second en 2011 et que je voulais absolument gagner. C’est mon obsession pour 2012 (rires). Si je réalise mon objectif, je me concentrerais alors sur la Battle, car je veux gagner à

Eric : Une dernière question : après nous avoir fait une petite démonstration de pirogue en nous donnant quelques bons conseils, après avoir expliqué ta technique de rame et l’utilisation de tes jambes, quelle serait ta réaction si l’année prochaine, tu te retrouves premier et que j’arrive juste derrière toi et que je te coiffe sur la ligne ? Danny : Je serai dégoûté car je veux gagné c’est mon objectif (rires). Non, je serai très content de voir qu’une personnes à qui j’ai montré quelques trucs remporte l’épreuve. Beaucoup de personnes me demandent des conseils techniques. Les meilleurs m’ont montré, par le passé, comment progresser. Il est donc de ma responsabilité de faire de même aujourd’hui. Greg : Oui, il parait que tu aides beaucoup de jeunes à progresser ? Tu n’es pas un champion renfermé qui ne partage rien ? Danny : Mon père a créé ce club de pirogue à Redondo Beach, il était avec ma mère un coach de même que mes oncles. Je suis maintenant entraîneur du club où j’ai la charge de la section hommes (entre 70 et 80 personnes sur trois jours). J’ai aussi en charge le programme jeunes pendant quatre jours avec 100 à 150 gamins. J’y passe tous mes étés et j’en retire beaucoup de plaisir. Et si tu es capable d’expliquer à un gamin de 7 ans comment ramer, c’est que tu expliques vraiment bien (rires). Greg : On peut donc s’attendre à voir plein de « mini Ching » dans un proche avenir ? Danny : Oh oui, cette année, nous avons intégré dans notre programme de pirogue chez les jeunes une dizaine de planche de stand up. Les gamins sont très bons et s’ils apprennent dès l’âge de 9 à 10 ans, ils se retrouveront vite à traîner avec les Connor Baxter, Kai Lenny et autres Slater Trout.


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Entraînement au départ de Greg Closier, Colin mcPhillips et Justin Holland.

E

Embedded dans la Hobie Academy

xit la Battle. Je suis encore porté par cette course incroyable que déjà se profile le SUWT de Huntington, une épreuve de vagues réunissant les meilleurs mondiaux et quelques fines gâchettes californiennes. En attendant les trials, je suis intégré dans la Hobie Academy. C’est une présentation de la nouvelle gamme de la marque organisée à l’initiative de leur distributeur Europe, Jean-Philippe et Georget Wuilmart. Ce matin, nous allons donc à San Onofre avec toute la gamme dans un gros fourgon. Colin McPhillips devrait nous y rejoindre et le shaper Mark Johnson y expliquera ses choix techniques. Il passe donc en revue chaque planche, insistant sur les détails importants et les procédés de fabrication. Planches de race 12’6, 14’, gamme Torque, il présente aussi les nouveaux modèles d’une série sup « longboard » développée par Colin et qui viendra en complément des planches plus typées surf aux rails en carbone. Il y a aussi les gonflables, certainement le marché qui connaîtra la plus forte croissance en 2012. Très en avance sur l’offre (et sur le positionnement en prix), Hobie intégrera dans sa gamme une petite taille pour aller jouer dans les vagues ou pour les plus jeunes. Il y aura aussi un modèle école avec de nombreux renforts et une couleur rouge facilement identifiable. Après le speech, place à l’action. Je fais quelques photos puis je range mon matos et empreinte une confortable ATR. Il n’y a pas beaucoup de vagues, un petit mètre pour les marseillais. Les petites séries permettent de partir en double peak, parfait pour tout le monde. Colin régale les pingouins que nous sommes, il vient à ma hauteur et avec aisance, envoie sa planche à midi en backside. Je lui gueule : « comment tu arrives à faire ce move dans ces petites vagues ? » Il se marre et repart en droite : un échauffement avant le contest de la Waterman League à venir. Le soir, nous sommes conviés à un repas chez Jeff Atler, le boss de Hobie. Nous remontons vers Laguna Beach et entrons dans une enceinte de luxueuses villas en bord de mer. Nous trouvons non sans mal, la « cabane » où Jeff « bivouaque ». Je ne te ferai pas « lectrice adorée » une description détaillée, je ne suis pas Valérie Damidot venue poser des décalcomanies sur le premier pan de mur et de toute façon tu n’es pas acheteuse ! Néanmoins, sache que tout est agencé avec goût, confortable moquette blanche, photos de surf des années « Beach Boys » aux murs, vue sur le pacifique à travers une immense baie vitrée. Le quartier ? C’est « Desperate Housewifes » à la sauce surf. Très agréable, je te jure, t’en rêverais et larguerais illico ton modeste pavillon pour cette bicoque. D’ailleurs j’abrège cette description, je vais au bar et je me prends un verre de blanc, un Chardonnay, «pas si mal d’être embedded dans la Hobie Academy» me dit la voix off.


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Huntington beach

chut et regarde

!


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Antoine Le Marseillais de Biarritz est le plus polyvalent des riders du circuit. Avec intelligence, il a fait évoluer ses planches Bonz en début de saison pour coller aux critères de jugement. Le résultat est détonnant et technique. Antoine Delpero allie radicalité dans les turns et choix dans ses trajectoires pour générer de la vitesse dans ses moves. Une tactique payante car il remporte cette étape californienne.


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Kody Il est incroyable de voir comment un champion du monde influence sa génération. On a coutume de dire que Kody Kerbox est très inspiré du style de Kai Lenny. C’est vrai. Et le fait qu’ils utilisent les mêmes planches explique peut-être en partie ce mimétisme.

Rigs Avec pour patronyme Napoleon, nom qui a déjà marqué de son emprunte l’histoire du surf sur deux générations, Rigs est le troisième échelon d’une génétique à déchirer des vagues. Aucun complexe, aussi à l’aise sur une planche de sup race à la Battle que sur sa PSH custom sur le tour de vagues, Rigs Napoleon aime traîner avec Zane. Pas étonnant qu’il balance les mêmes moves même s’il lui manque encore un peu de gabarit pour avoir la puissance requise. Cela ne saurait tarder.


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Pat Je n’avais jamais rencontré Patrice Chanzy. J’avais vu quelques images de ce Tahitien dans d’incroyables tubes. Je me demandais même quel genre de personnage il pouvait bien être ? J’ai aussi été surpris de le voir sur une compète se déroulant sur ce beach break. Pas de tube devant le « pier » d’Huntington. Mais pourtant, Pat a envoyé de gros turns et, à l’image des Tahitiens Patu ou Arsène, a parfaitement tenu son rang.

Daniel Les français l’appellent la « sauterelle », j’ai peur qu’avec sa silhouette longiligne, ce surnom lui reste. Californien surprise issu des trials, il accède en demi-finale. Les vagues en gauches ont permis à ce goofy de trouver les rampes pour se détendre dans d’improbables airs. Parfois au détriment de son flow. Daniel préfigure pourtant ce que deviendra vite le sup surfing : en courbes et aérien.


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Zane « Cette image pourrait avoir pour titre « Chasing Tail ». Ce move est à l’origine un enchaînement de surf appelé un « throw tail » (envoyer le tail). En stand up, c’est new school, on ne voit pas souvent l’arrière être envoyé comme cela. Il faut arriver avec beaucoup de vitesse en haut de la lèvre et rebalancer la planche en top turn. Quand tu le fais vite, tu peux sortir l’arrière au-dessus de la section qui déferle. Il faut alors replaquer le nez sur la vague ou partir en 360.»


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Leco J’étais en train de retrouver mes deux beatniks Eric Terrien et Greg Closier sur le parking de la plage pour rentrer à l’hôtel quand a surgi Leco Salazar. Nous venions de terminer le premier tour et Keahi de Aboitiz avait brillamment remporté les trials. Sale gosse ! Je rentrais donc à la casa quand Leco Salazar est reparti pour une petite session du soir histoire de se mettre les surfers locaux dans la poche. Leco est toujours imprévisible. En free session, il tente beaucoup de moves et c’est pour cela que j’aime le suivre en marge des compètes. Durant cette session, il a envoyé un gros top turn reentry puissant comme il sait les poser et a tenté quelques bons 360. Deux petites séquences dans Get Up.


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Keahi «J’ai été étonné par les conditions que nous avons eues à Huntington pour la compétition. Avec ce petit beach break qui envoyait, il m’était possible de rentrer bien des moves. Cette image illustre probablement la meilleure vague que j’ai eue en compétition à ce jour. Cette photo a été prise alors que je prenais la véritable « bombe » de mon heat. J’étais assez excité donc j’ai poussé fort sur mes appuis pour faire sortir le tail et ça a marché assez bien. C’est l’un des meilleurs turns que j’ai posé en SUP. J’aime vraiment la direction que prend le sport, c’est bon de voir les gars envoyer des gros turns comme des airs en compète. Qui sait où tout cela nous mènera dans le futur ?»


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Sous les piliers d’Hungtington

L

es filles qui jouaient au beach volley sur la plage étaient carénées comme de jolies italiennes, lignes superbes très racées. Longilignes et musclées, elles frappaient fort dans la balle en cuir, débutants s’abstenir sous peine de se faire contrer. Elles faisaient, sans s’en rendre compte, partie d’une comedia dell’arte où chacun se donnait un rôle plus ou moins enviable, une apparence singulière, entre frime et décontraction. La Californie des séries télévisées, celle qui exhibe ses muscles et son bronzage sous le soleil et qui mystifie ses obèses paresseux sur un coin de serviette. Tel était donc le décor de la nouvelle étape du Stand Up World Tour. Et faire un parallèle entre la Battle of the Paddle de Dana Point et ce SUWT ne serait certainement pas rendre service à cette dernière. Deux tentes sur la plage, un petit podium, pas de logiciel donnant les scores en live, certains jugements hâtifs, un public très peu nombreux et souvent indifférent, Tristan Boxford, l’organisateur, nous avait venté cet événement comme étant celui qui serait regardé par toute l’industrie du surf. Espérons juste que les acteurs de cette puissance économique ne seront pas trop regardant car il y avait moyen de tirer sur l’ambulance au niveau de l’organisation. Car côté action, et c’est tout le paradoxe de ce tour qui manque, on le sent, cruellement de moyens, cette épreuve d’Huntington restera dans les annales, comme la première épreuve durant laquelle les riders auront envoyé leurs premiers moves aériens. Il faut dire que le spot s’y prête à merveille : un beach break qui déroule à gauche de la jetée (le « pier »), vagues qui ouvrent en gauche (principalement) mais aussi en droites. Et déjà, dès les trials, c’est le feu. « On fire » les ricains Daniel Hugues pour ne citer que lui, idem pour Matt Becker au style très épuré dans les bottoms, mais le plus fort est le kangourou de Cabrinha Keahi de Aboitz. C’était sa première apparition sur le tour (Keahi devrait participer à l’étape à Big Islands, la finale du tour). Il remporte donc ces trials et se qualifie pour le main event. Au premier tour, il se retrouve avec Kai Lenny. Confrontation intéressante, chacun souhaite prendre l’ascendant, tous deux ayant le potentiel pour disputer une finale. Keahi va scorer 10 sur sa vague (voir la l’image de Franck.d) en claquant un incroyable turn sur une section assez creuse pour lui donner un peu de jus. Kai, positionné trop près des pilonnes, ne prend pas les bonnes vagues et se contente de droites trop courtes sur lesquelles il a plus de mal à monter ses notes et enchaîner. Dans ce premier round, Keahi a alors marqué les esprits et tout le monde cherche des dollars australiens pour miser sur son nom. C’est enterrer un peu vite le champion du monde actuel. S’il a boudé juste après ce heat, Kai est ensuite reparti à l’eau pour « réviser » ses classiques. Bien lui en a pris : au tour suivant le lendemain, il n’a pas de mal à surclasser le heat dans lequel sombre à son tour Keahi (il sera éliminé un peu trop top dans la compétition malheureusement). Arsène Harehoe qui lui n’a pas perdu le fil de ses vagues et qui engrange les points, suit Kai pour les quarts. Les séries sont de plus en plus relevées. Et pour pimenter un peu les oppositions, et comme le SUWT n’en est pas à un paradoxe près, les plus anciens montrent aussi de belles choses : Aaron Napoleon sur ses nouvelles planches Rogue, le Patu de Tahiti toujours aussi motivé, le vaillant basque (pléonasme) Xaby Lafitte (aux States, Xabi prend un Y), mais surtout l’Américain Colin McPhillips. Quand au dernier jour du contest, les vagues tombent en intensité et fréquence, on se dit que Colin ne va faire qu’une bouchée des jeunes Poynter, Lenny and co. C’était sans compter sur notre frenchie globe trotter du longboard, Antoine Delpero. Ce dernier a fracassé sa planche en début de contest et grâce à une réparation de fortune, il avance dans les tours. Jusqu’à la finale. Dans cette dernière, Antoine sera incroyable en style, fléchi sur ses appuis. Il alterne backside et frontside. Si j’osais, je dirais, allez j’ose, qu’il a le « french flair ». Dans ses turns, il projette sa planche pour gagner en vitesse sur le rail. Voilà toute la différence entre le Français et ses rivaux. Colin aurait pu le devancer s’il avait trouvé quelques vagues plus puissantes pour sa Hobie de board. Leco Salazar, que nous voyons plus haut dans le classement avec ses 360 et ses rollers backside envoyés à la volée et Kai Lenny, obligé de sortir à la moitié du heat car ayant pris toutes ses vagues, se consoleront avec une troisième et quatrième place. Au delà du résultat, le fait à retenir est l’émergence sur le tour de nouveaux moves plus aériens. Dorénavant, il faudra conjuguer style sur le rail au surf et explosivité en haut de section pour se projeter en l’air. Un bagage technique requis qui augmente sans cesse sur des vagues de type beach break sous peine de bientôt se faire manger par les trialistes.


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sur

Train d’enfer

la Molokai Texte par Eric Terrien.

Pour la première fois en 2011, Eric Terrien a participé à l’une des plus prestigieuse course au large, la Molokai à Oahu. Un downwind d’anthologie aussi incroyable pour les adeptes de la pirogue que pour les riders en stand up. Eric revient pour Get Up sur sa course, un récit qui devrait vous donner envie vous aussi, de réaliser un tel périple.

J

e me souviens très bien quand, en 2009, Fernando Labad et Guillermo Peña, les précurseurs du stand up en Espagne, ont participé à la Molokai2Oahu, j’avoue les avoir enviés. Ils étaient les premiers Européens à s’aligner sur cette course en stand up paddle. Ils m’avaient, à leur retour, raconté que c’était une expérience si forte qu’ils avaient à jamais été marqués. Ekolu Kalama avait remporté la course. J’allais faire la connaissance de l’Hawaiien quelques semaines plus tard sur la Jever Cup de Hambourg, finissant quelques mètres derrière lui. Quand en 2010, mon ami Fernando Labad et Juanito Caliz ont de nouveau participé à la Molokai, je m’apprêtais à prendre le départ mais faute du feu vert de mes sponsors, je devais vite changer mes plans et rester en France. En 2011, pour les 15 ans de la Molokai, j’ai fait de cette course un des objectifs principaux de ma saison. Mais elle ne s’improvise pas. S’il est simple de s’y inscrire, il faut au préalable régler de nombreux problèmes d’intendance, une affaire très coûteuse. En effet, outre la planche spécifique, il faut se rendre sur place, trouver un bateau pour vous servir d’escorte pendant la course avec à sa barre un capitaine de confiance qui sache positionner son bateau avec des trains de houle au cul.


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Je suis donc arrivé à Maui le 21 juillet après un long voyage de Fuerteventura, mon camp de base. Une nuit à Madrid, une escale à Dallas, un vol annulé à Los Angeles, j’étais complètement crevé quand Honora Kalama, l’épouse d’Ekolu, est venue m’accueillir à l’aéroport de Kahului avec un joli sourire et une guirlande de fleurs. Elle revenait d’un entraînement en OC6, nous avons dû déplacer les rames pour charger mes bagages dans sa voiture. Nous avons dîné ensemble en attendant Ekolu et j’ai sombré dans un profond sommeil. J’accusais le coup du décalage horaire et me réveillais le lendemain à 5 heures du matin. Le samedi nous sommes allés, avec Ekolu et Honora, au championnat OC6 de Maui. Ils ont remporté leurs courses dans leurs séries respectives. Cet événement m’a aussi permis de rencontrer les parents d’Ekolu, Jérôme et Choppie, et Aldo Tasara, le gars qui se cache derrière le pseudonyme de Pur Digital Maui. Peut-être avez-vous suivi les images et vidéos qu’il poste sur facebook ? Il nous aidera dans ce long périple et nous suivra durant la traversée. L’équipe se met en place et je découvre les proches d’Ekolu. Le soir, nous avons participé à un festival de musique, un moment de détente, une bonne occasion de me métamorphoser en local Hawaiien. Le lendemain, nous avons fait un downwind de Maui à Molokai en stand up en empruntant le même itinéraire que celui de a course de SUP qui a eu lieu la semaine précédente (épreuve faisant partie de la Triple Crown et remportée par Connor Baxter). 27 miles avec les 10 premiers similaires à celui du parcours de la Molokai2Oahu. Les 17 autres étaient parfaitement orientés avec du vent fort et de la houle. J’avais prévu de faire des photos mais nous étions tellement pris dans nos surfs que je ne voulais pas nous ralentir et rompre la magie de ces instants. C’était aussi la première fois que je testais la planche que m’avait préparée Ekolu : un modèle typé 100 % downwind, un flotteur très spatulé et différent de celui que j’utilise habituellement. Et pour le coup, j’ai eu du mal à prendre mes marques, je me sentais comme un débutant et avoue avoir perdu confiance. Tout s’accumulait, le manque de sommeil, une réserve d’eau insuffisante dans mon CamelBak, j’arrivais à Molokai sur les rotules. Jamais je n’avais puisé autant dans mes réserves sur un parcours downwind. Un bon test cependant qui, en outre, me faisait économiser et le transport de la planche sur Molokai et un billet d’avion. Quand la voiture des parents d’Ekolu est arrivée et qu’ils nous ont apporté de l’eau de coco, j’ai juste eu la force de me désaltérer et de charger le matos. A peine arrivé à la maison, je m’installais dans ma chambre et sombrais une nouvelle fois dans les bras de Morphée. Le lendemain : nouveau trip. Cette fois, nous partons pour Oahu et Turttle Bay. Je dois participer avec Ekolu à un shooting organisé par

la Waterman League de Tristan Boxford en vue de promouvoir une prochaine compétition de race avec un nouveau format de course. L’avion est si petit qu’il est nécessaire de se peser avant le décollage afin que le poids des passagers soit équitablement réparti. Et vue la taille de la carlingue, il nous est impossible d’embarquer nos pagaies. J’ai la chance d’avoir un hublot et de pouvoir observer le parcours de la Molokai2Oahu du ciel. On survole ensuite Hawaii Kai et Waikiki, une escapade qui vaut le détour. Les jours suivants, je prends le rythme des locaux. Je surfe le matin et je suis convié aux entraînements en OC6 après le déjeuner. Les quatre jours avant la course, je fignole ma préparation avec des parcours downwind pour m’habituer enfin à la planche. Pour bien faire, il aurait fallu que je passe plus de temps à Hawaii mais avec le calendrier des courses en Europe, c’est impossible. Arrive enfin le samedi, veille de la course. Je me repose et confirme mon inscription. Demain, c’est le jour tant attendu. Nous sommes arrivés à la plage tôt. Les bateaux d’escorte étaient amarrés dans la baie. Aldo, Choppie, Jérôme et Ekolu allaient me suivre sur leur bateau, un Boston Whaler. Sur la plage, chacun cherchait son chemin et la question la plus fréquemment posée était « tu prends une direction nord ou sud ? » En effet, nous devions tous aller vers l’ouest, mais certains choisiraient une route un peu plus nord, moins favorable pour les surfs sur la première partie mais plus glissante vers la fin, alors que d’autres s’éloigneraient plus rapidement au sud pour profiter des surfs dès le départ pour ensuite infléchir leurs trajectoires et tirer vers Oahu. Sur les conseils d’Ekolu, j’avais choisi cette dernière option. En effet, il était prévu que la marée commence à monter deux heures après le départ et le courant nous aiderait alors à nous remettre dans le bon axe. Et puis je gardais en tête les conseils des plus expérimentés : se garder de s’exploser dès le départ car le plus difficile reste les dix derniers miles dont les quatre derniers avec le vent de face. Je suis venu pour apprendre donc j’écoute les conseils que l’on me prodigue, je reviendrai dans le futur pour mettre en œuvre mes propres expérimentations en terme de stratégie. 7h30 : C’est la sortie. J’applique à la lettre les conseils prodigués et je vais à mon rythme. Une douzaine de SUP sont devant moi. Sur un parcours classique, je serais alarmé et ferais tout mon possible pour refaire mon retard mais dans le cas présent, je trace ma route avec un seul objectif : être à l’arrivée.


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Eric Terrien longeant China Wall. 8h30 : Après le départ, je quitte Molokai et comme prévu, nous prenons le chemin le plus au sud de toute la flotte des coureurs escortés. Les riders sont minuscules, mais je me concentre sur mes surfs, je ne rame que pour reprendre un peu d’élan et repartir au surf. Je drive la planche en perdant un minimum de vitesse. C’est la clef pour arriver vite et conserver une bonne moyenne. 9h30 : Le père d’Ekolu m’indique que je rame depuis deux heures. Je n’ose pas me retourner, nous sommes au milieu du Pacifique dans le chenal entre Molokai et Kaiwii Oahu. C’est une zone qui a une mauvaise réputation à cause des hauts fonds et des courants qui provoquent des vagues sournoises. 10h : Mon CamelBak est vide, je le jette à Ekolu dans le bateau. Pendant qu’il le remplit, le bateau vient se positionner sur ma trajectoire. Puis Ekolu saute avec le CamelBak plein, je me dirige vers lui, il me passe le CamelBak puis le bateau le récupère ; une manoeuvre simple sur le papier mais pas si facile que cela dans ces conditions de vent, de houle, de clapôt et de courants.

10h30 : Trois heures de course. Je me souviens de ce que ma mère me disait : « Après trois heures, les endorphines se répandront dans ton corps et tout paraîtra alors plus facile ». Je ne sais pas si c’est vrai, en tout cas, je ne sens aucun changement et je n’ai pas le sentiment que tout ira bien, au contraire. Jusqu’à maintenant Oahu semblait se rapprocher mais d’un coup je n’ai plus le sentiment d’avancer. J’ai réalisé un mélange trop concentré de ma boisson énergétique et j’ai l’estomac qui gargouille. Sur le bateau, Ekolu, Jérôme, Choppie et Aldo m’applaudissent, ils m’encouragent, me poussent à chaque fois que je prends un bon surf. Ils entretiennent ma motivation et me préviennent quand une belle vague arrive. Mais je prends moins de surfs, j’ai la sensation de perdre un peu le rythme. Je rame à contre temps et je perds beaucoup d’énergie entre les houles, je pense à ces derniers miles qui vont arriver avec le vent dans la face. 11h30 : Quatre heures de course et je peux maintenant toucher Oahu. Les bateaux convergent et devant moi, j’ai en ligne de mire un prone paddelboard. D’autres bateaux suivent mais aucun stand up à l’horizon. Les encouragements redoublent dans cette zone où les surfs sont moins nombreux. Les courants croisés rendent la navigation


D’un coup, Jérôme me crie « vers la falaise, va vers la falaise ».

périlleuse. Ayant opté pour une route plus au sud, j’ai une fin de parcours un peu moins glissante que ceux qui débouleront à ma droite. Je suis ravi d’arriver enfin et Jérôme me dit que je suis 5 ou 6. C’est dingue mais je ne suis pas encore arrivé.

vagues sur le reef, même si on m’avait recommandé de ne pas le faire sans connaître l’endroit. Un surf pendant lequel tu risques de casser la planche ou de taper l’aileron sur un rocher. Mais je n’y pense pas, avec 20 nœuds de vent contre moi, tout est bon pour avancer un peu plus vite.

12h : Je viens de m’apercevoir que j’ai un stand up au cul. Avec le bateau, je ne l’avais pas vu mais je comprends pourquoi les gars s’égosillent pour me pousser à accélérer. Le type est un peu plus nord que moi et maintenant il me colle au train. L’adrénaline coule dans mes veines, je ne veux pas me faire doubler dans cette dernière partie de la course. D’un coup, Jérôme me crie « vers la falaise, va vers la falaise ». C’est le signal. Je vais attaquer la pire portion de la course, nous arrivons à China Wall, une falaise que je dois longer avant de rentrer dans Hawaii Kai. Le jeu consiste à la longer le plus possible pour s’abriter du vent qui vient alors de face.

Après cette lutte finale, j’arrive sur la plage en 4h56. Je ne connais pas encore ma position exacte mais il n’y a que très peu de monde à déjà être arrivé. Tomoyasu Murabayashi, le japonais avec qui je me suis battu à l’approche de China Wall, arrive cinq minutes plus tard, signe que mon sprint final le vent dans le nez à été des plus efficace ! Au final, je suis 6e en SUP Solo et un des rares jusqu’à maintenant à avoir bouclé ce parcours en SUP en moins de cinq heures. Je termine également premier de ma catégorie « SUP solo unlimited moins de 29 ans ». Ce fut un grand honneur de recevoir le trophée des mains de Mike Takahashi, pionner de cette traversée en paddleboarrd et organisateur de la course.

Je suis donc les instructions et je me colle à China Wall, je distance de nouveau le SUP qui m’avait rattrapé. Au cours des derniers mois, je n’ai pas eu beaucoup de temps pour faire des downwinds en raison du fait que la plupart des courses en Europe sont sur eau plate. Mais le vent de face, c’est mon fort, je vais à un bon rythme et je prends même quelques

Je souhaite remercier de tout cœur ma famille, Robert Etienne et sa famille, Ekolu, Honora, Jérôme et Choppie Kalama, Aldo Tasara, mes sponsors Kialoa, Rip Curl et FCS, Fernando Labad et la IOSUP, Braulio Fernandez mon préparateur physique, et ceux qui m’ont aidé pour l’organisation, l’entraînement et le financement de cette aventure inoubliable.


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Gaétan Séné, Eric Terrien, Didier Leneil et Greg Closier sur l’Open Race de Lyon.


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Open de Lyon la stratégie du départ

Sur une course, que vous soyez un amateur ou un pratiquant aguerri, le départ ne s’improvise pas. Nous avons demandé à Gaétan Séné de nous expliquer en détail ce moment critique et de détailler sa stratégie. Il nous explique les quelques minutes qui précèdent le départ d’une manche de l’Open de Lyon, une compétition sur le Rhône organisée en septembre dernier et ouverte aux amateurs et pros. Texte : Gaétan Séné. Photos : Franck Debaecker


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Pont Wilson

-courant

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n Sup race, prendre un bon départ est primordial pour réaliser une bonne performance. Voici un petit retour technique sur la stratégie, la réflexion et les décisions à prendre avant un départ. Sur la quatrième manche de L’Open Sup de Lyon, durant les minutes qui précèdent le départ, j’ai analysé ces éléments afin d’optimiser les facteurs bénéfiques et néfastes. J’ai pris en compte, le placement sur la ligne de départ (adversaires, débutants ou confirmés, leur nombre, possible drafting), le vent (de dos ou de face, protégé ou pas par les ponts) et enfin le courant et contre courant, une hantise pour certains, comme pour Eric Terrien qui en avait fait les frais sur le Naish Tour à Bordeaux. Voici un petit schéma pour comprendre la configuration de ce départ.

Get Up : Quelles étaient tes stratégies avant course ? Gaétan : 15 minutes avant le « start », j’avais décidé de me placer à gauche de la ligne. Il y avait un plus grand nombre d’aspects bénéfiques à mon sens. Le contre courant, le plan d’eau lisse abrité du vent étaient deux aspects positifs pour diminuer l’investissement physique au départ. Il y avait moins d’éléments perturbateurs. L’aspect négatif était la distance plus longue, environ 10 à 15 mètres qui peut paraître dérisoire en faisant une diagonale pour amorcer le virage. Get Up : Pourtant à la dernière minute, tu as modifié tes choix pourquoi ? Gaétan : A la dernière minute, j’ai dû revoir mon analyse car


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mes principaux adversaires avaient eu la même démarche ou peut-être avaient-ils choisi de se baser sur mon expérience sur le plat. Je me suis donc placé à droite de la ligne, à l’opposé de position initiale. En me plaçant ainsi, j’ai réalisé que le vent me poussait plus fort que le courant ne me faisait dériver. Un premier point positif qui s’ajoutait au fait que je me retrouvais seul, bien espacé des autres concurrents, et éloigné de Greg Closier et Didier Leneil. J’évitais ainsi le risque de me faire drafter. Avec le recul et ma deuxième place sur cette manche, je pense avoir pris la meilleure décision. J’ai pris la trajectoire la plus directe, j’ai pu surfer quelques petites vagues, je me suis abrité du courant avec la pile du pont ce qui m’a permis d’arriver second au premier virage et ainsi de temporiser pour conserver cette place jusqu’à la ligne d’arrivée. En résumé, le Sup race demande une certaine analyse et stratégie avant course : ce n’est pas qu’un sport physique et j’espère bien vous faire partager de nombreuses autres réflexions diverses et variées sur ce jeune sport en pleine effervescence. Get Up : Tu parles de drafting. Peux-tu nous expliquer ce que c’est ? Est-ce perturbant pour le premier, reposant pour le suiveur ? Gaétan : Le Drafting en Sup peut désigner deux actions. La première est de profiter d’un abri aérodynamique. La seconde est de ce faire « porter » par la vague générée par la personne qui vous devance. Avec un vent de face, ces deux actions cumulées réduisent considérablement l’investissement physiologique nécessaire pour maintenir sa vitesse. Cela nécessite de bien maîtriser ses trajectoires pour rester le plus près de son prédécesseur. Pour le premier, le plus perturbant, c’est de savoir que son poursuivant direct se repose et qu’il peut à tout moment accélérer. Get Up : Sur une rivière, quels sont les courants qui sont importants à prendre en compte ? Peuxtu nous donner des exemples concrets qui peuvent servir en compétition ou même en balade ? Gaétan : Sur une rivière ou fleuve comme la Seine, le Rhône de classe 1, en allant de l’amont vers l’aval, le courant principal est au milieu et à l’extérieur des virages. Les zones de contre-courant sont derrière les obstacles (piles de pont, rochers, bateaux amarrés et à l’intérieur des virages serrés). En descendant une rivière, on cherchera donc à rester dans le courant principal et éviter les zones de contre-courant qui ralentissent et inversement si vous remontez la rivière. En remontant donc, comme je l’expliquai précédemment, je cherche le plus possible à me protéger du courant derrière les piles de ponts). Avant ou pendant une compétition, je

repère ces zones de courant et contre-courant qui ne sont pas toujours bien délimitées, je dois donc ajuster sur l’eau en observant de nombreux indicateurs à la surface (petites vagues, zones lisses, marmites, tourbillons). Je peux ainsi profiter au maximum des effets bénéfiques ou néfastes du courant en fonction de ma direction. La vitesse du courant et notre vitesse de déplacement sont aussi influencées proportionnellement à la profondeur du cours d’eau. A vous d’observer et de tester. Un point essentiel avant de s’aventurer sur une rivière est de connaître ces notions, les obstacles peuvent devenir extrêmement dangereux voire mortelles avec un leash. Renseignez-vous avant d’aller sur une rivière ou faite-vous accompagner d’un guide. Get Up : Sur un parcours venté, quelle est la position à adopter ? Comment te sers-tu du vent, comme limites-tu ses effets négatifs ? Gaétan : C’est difficile de donner une technique spécifique dans le vent car il faut prendre en compte beaucoup d’autres éléments, vagues, courants, pagaie, autres pratiquants et leurs niveaux techniques. En général, vent de face, j’essaie d’avoir une fréquence de rame élevée pour conserver une vitesse maximale, j’ai tendance à fléchir davantage les jambes et me courber un peu pour avoir moins de prise au vent, même si je ne suis pas convaincu du bénéfice. A plusieurs, il faut drafter impérativement si l’on veut aller plus vite, en ayant une bonne entente et coordination pour se relayer . Parfois, quelqu’un pourra suivre un groupe en draftant mais il serra incapable physiquement ou techniquement de prendre un relais. En downwind, le vent nous pousse, on peut se redresser et ramer avec plus d’amplitude. Get Up : Quelles sont les grandes différences de stratégies que tu relèves entre un parcours sur une rivière, sur un lac ou en mer ouverte ? Gaétan : Là aussi, c’est difficile de répondre car il faut prendre en compte le vent et le courant qui peuvent modifier le plan d’eau. La stratégie serait d’utiliser une planche adaptée au milieu mais je n’en ai qu’une, heureusement elle est polyvalente. Les stratégies vont donc se profiler en fonction des conditions climatiques et des milieux rencontrés. Sur une mer glassy ou lac, la stratégie sera la prise de vague, avec du vent de face, le drafting. Dans le courant, il faudra faire une analyse et lecture du plan d’eau pour optimiser les trajectoires. En downwind pur, il faut savoir surfer, en beach race, c’est un mélange de toutes les stratégies. Et n’oubliez pas qu’un bon départ en race reste primordial !


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Plus d’une bonne raison pour filer au Costa Rica Interview par Franck Debaecker p h o t o s S y lva i n D e m e rc a s t e l & E d g a r Sa av e d r a .

Fabrice Beaux est un baroudeur windsurfer et surfer qui a, à son actif, de nombreux trips à travers le monde. Il revient sur l’un de ses derniers périples, le Costa Rica et nous donne quelques bonnes raisons pour nous y rendre.


© Sylvain Demercastel Get Up : C’est ton premier trip au Costa Rica ? Non j’y suis allé régulièrement au cours des si dernières années. Et à chaque trip, j’y ai découvert de nouveaux spots. Get Up : Quelle est selon toi la meilleure saison ? Le Costa Rica est un superbe endroit avec des vagues qui marchent à l’année. Il y a deux principales saisons. La période à éviter est peut-être avril à mai. C’est chaud et sec. Il y a aussi septembre et octobre où c’est très pluvieux. De mars à octobre, la côte du Pacifique prend les swells de sud. Et de novembre à avril, les swells de nord sont aussi très bons. Get Up : Comment organises-tu ton trip, qu’emportes-tu avec toi ? Pour le Costa Rica, je fais en sorte de réserver un petit 4x4. J’ai d’habitude des amis chez qui rester. Le plus important reste pour moi d’avoir une bonne caisse, c’est la clef pour scorer de parfaites sessions. Dans mon sac, j’ai deux planches, un SUP et un shortboard. D’un point de vue pratique, je n’oublie pas un chapeau, crème solaire, top manches longues en lycra ou en néoprène selon la saison. Attention au soleil qui tape fort. Aussi, la crème solaire à fort indice est vivement conseillée. Une paire de chaussures de randonnée et un répulsif contre les moustiques figurent aussi sur ma liste.

Get Up : Quel est le budget que tu prévois pour un trip au Costa Rica ? Le plus gros poste reste celui de la voiture, environ 1200 dollars pour quatre semaines (je prends aussi l’assurance). Je reste chez un ami, ce qui aide. Mais si nous devons nous déplacer pour toucher un swell, la nuit de logement est d’environ de 10 à 80 dollars. Get Up : Quels pièges à éviter ? Les drogues, en dehors de cela, la vie est très agréable. Get Up : Si tu devais nous convaincre de choisir cette destination, quels arguments donnerais-tu ? C’est l’un des plus beaux pays que j’ai visité en terme de biodiversité et de nature. Les paysages authentiques vous entourent. Il est courant de croiser des singes ou des iguanes. La nourriture est aussi excellente. La plupart des plantes sont cultivées localement. Les spécialités sont délicieuses. Et puis sur l’eau, les vagues sont idéales quel que soit votre niveau, du débutant au pro surfer. Durant l’un de mes derniers trips, j’ai partagé le peak d’Hermosa Beach avec Kelly Slater. Get Up : Quel était ton matos en Sup ? J’ai utilisé ma nouvelle 8’11 SUPPER, j’ai été ravi de ses


© Sylvain Demercastel

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performances. Elle est assez polyvalente pour être utilisée dans les petites et grosses vagues, je peux aussi monter un gréement de windsurf dessus et elle a assez de volume si je veux faire une balade sur du plat. Pour moi, le stand up est une pratique formidable à la croisée de plein de sports de glisse. Grâce à ce sport, tu as la caisse, et c’est vraiment amusant de surfer des vagues sur ce support. J’adore. Get Up : As-tu rencontré du monde à l’eau ? Cela dépend de la saison et des spots. Les spots peuvent être bondés. La période la plus chargée est Noël, le printemps et de juillet à mi-août. Le reste du temps, ce n’est pas mal. Si tu connais quel spot choisir en fonction du swell,

de la direction du vent, les horaires des marées, c’est un très gros avantage. C’est souvent pourquoi de nombreux touristes se retrouvent sur des spots bondés alors qu’il y avait d’autres options plus intéressantes. Get Up : Sachant la fréquentation des spots importante, comment s’est passée ton intégration avec les surfers ? J’ai surfé en stand up sur l’un des meilleurs point break du Costa Rica, l’une des plus longue vague au monde. Il y avait quatre mètres parfait, elle déroulait comme dans un rêve. Mais il y avait aussi 80 gars à l’eau et je dois dire que j’étais intimidé de me pointer au peak avec mon stand up, la vague


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jamais eu de problème. Mais je ne garantis pas que cela sera toujours le cas. Get Up : Fais-tu aussi beaucoup de surf ? En fonction de quels critères choisis-tu entre surf et SUP ? Cela dépend des conditions du spot. Si la vague est creuse, très rapide et bondée, et qu’il n’y a pas de channel, je pars en surf. J’adore surfer et prendre des barrels. C’est juste plus difficile pour moi d’avoir de belles images en stand up, sachant que j’adore le surf. Sur mon dernier trip, j’ai fait 60 % de stand up, le reste en surf. Mais si la plupart des très bons spots de surf sont trop surpeuplés pour être ridés en stand up, j’ai souvent l’option de m’éloigner un peu en SUP et de rider de superbes « outside reef breaks ». C’est là toute la magie du stand up, l’opportunité de s’éloigner de la foule et de dénicher ton spot. Pour cela, le Costa Rica est incroyable. Get Up : Sur ce trip, tu préfères les gauches ou droites ? Les deux, je les surfes toutes. Get Up : As-tu eu plus de beach breaks ou de vagues de reef ? Il y a toutes sortes de vagues : reef break, point break, beach break, creuse, vague puissante avec plus ou moins de fond, il y a vraiment toutes les options pour tous les niveaux de surfers. Get Up : Ta prochaine destination ? Je vais passer l’hiver aux Philippines dans un endroit dingue avec plein de vagues, que nous avons découvert il y a deux ans. Un super spot pour le windsurf et le kite. Mais je n’oublierai pas mon SUP RRD 8’11 pour la session de matin. cassait sur plus d’un kilomètre. Je suis resté sur l’épaule pour ma première session et me suis rapproché de plus en plus à l’intérieur. Lentement, j’ai fait mon chemin sur le peak principal et j’ai surfé quelques splendides vagues sans frustrer des surfers. Une fois qu’ils ont vu que je savais ce que je faisais et que je ne prenais pas toutes les vagues, ils étaient tous très sympathiques avec moi, ils se marraient et me chambraient. Je n’ai jamais eu à batailler pour une vague, j’attendais mon tour comme les autres, et personne ne m’a droppé. L’intégration parfaite. Cependant, le fait que je sois le seul stand up sur le spot et que je parle espagnol avec un accent qui indique clairement que je ne sois pas sud américain, aident pour me faire accepter. Sur tous les spots que j’ai ridés, je n’ai

Get Up : Dernière question, il chante pas trop souvent en trip ton compère de trip Sylvain Demercastel ? Plus maintenant, depuis que je l’ai démonté dans une soirée karaoke il y a deux ans. Un bon plan en bref : A Guanacaste, près de Playa Negra, un des meilleurs plans pour se loger au Costa Rica. Cela s’appelle Los Nancites Cabinas and Casitas: http://losnancites.com Les vidéos de Fabrice au Costa Rica : http://vimeo.com/30678925 http://www.youtube.com/watch?v=RYIN8TL2JWI


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C h a ss e a u s w e l l a u


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Texte : Chuck Patterson | Photographe : Tim Ditty


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LA fin de l’été est une période propice pour se mettre en chasse des swells du sud en Amérique Centrale, particulièrement après une longue saison de sup race. Après avoir étudié avec attention les prévisions avec mon ami de longue date et photographe Tim Ditty, nous avons choisi de suivre un swell massif qui venait de toucher Tahiti. Nous l’avons suivi jusqu’à ce qu’il atteigne le Nicaragua. Je n’étais jamais allé dans ce pays. et à en juger par toutes les histoires que l’on racontait sur ses vagues parfaites et isolées, je dois dire que j’étais fin prêt pour partir à l’aventure.


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nous traçons sur les pistes à la découverte de l’arrière pays. Quoi de mieux pour découvrir les villages avoisinant et voir de quoi vivent les gens d’ici. Passeport en main, charriant deux boardbags et un sac de voyage, Tim et moi embarquons à Los Angeles pour un long périple au Nicaragua. Quand nous arrivons finalement à Managua, tard dans la soirée, nous constatons que les planches n’ont pas suivi durant la connexion. Mon pire cauchemar. Après de longues heures de discussions avec l’agent de la compagnie, ce dernier jure sur la Sainte Chapelle de Managua que les planches arriveront par le prochain vol et seront livrées au surfcamp à la première heure. Extra, je suis au milieu de nulle part avec des vagues parfaites en vue et pas une seule planche à disposition. De quoi devenir dingue. Mais après deux jours de 4x4 à travers les rivières, la jungle et la pluie, je suis trop rincé pour penser au pire. Nous arrivons finalement au camp et il est vraiment temps de se coucher. Un signe qui ne trompe pas : quand les singes hurleurs se balancent dans les arbres à quelques mètres de votre fenêtre, vous sentez ce parfum particulier qui fleure bon l’aventure. Mais il est trop tôt et le swell n’a pas encore touché les spots qui coin. Alors pour tuer l’attente, nous traçons sur les pistes à la découverte de l’arrière pays. Quoi de mieux pour découvrir les villages voisins et voir de quoi vivent les gens d’ici. En empruntant les pistes de latérite en direction du village le plus proche, nous apercevons les épaisses volutes de fumées en suspension au-dessus des maisons. Les familles préparent leur petit-déjeuner avant d’envoyer leurs gamins à l’école. Certaines maisons sont faites de bois et de terre, d’autres ont des murs en ferraille et en plastic noir, d’anciens sacs de toute évidence. J’admire ces gens capables de se battre contre l’adversité avec si peu de choses en gardant le sourire.


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Puis la pluie est arrivée. En quelques minutes, la route en terre s’est mue en boue et l’eau a inondé les profondes cuvettes du relief pour se jeter ensuite dans la rivière. Nous avons passé la journée à explorer la côte, faisant halte dans des villages de pêcheurs, savourant les saveurs locales alors que notre chauffeur nous expliquait les meilleurs moyens de s’abriter de la houle annoncée. Il y a tellement de superbes plages, chacune surmontée de falaises avec la jungle qui court sur les sommets et qui parfois descend jusqu’au niveau de l’eau. A la fin du jour, le swell a enfin touché la côte. Nous avons terminé cette journée par une session de surf dans une eau à 30 degrés en regardant le soleil sombrer dans l’océan. Plus tard dans la soirée, alors que je rentrais dans la maison, un petit camion est apparu, se frayant tant bien que mal un chemin dans la boue, avec sur son toit, mes deux boardbags. Incroyable. J’aurais juré ne jamais revoir mes planches de sitôt et me contenter de session en bodysurf pour le reste du trip. Le matin suivant, je suis d’attaque très tôt après une nuit agitée sous les éclairs. Il est tombé des cordes sur le toit en tôle. Cela raisonnait comme des flèches en marbre tombant sur une table en verre. Les moustiques sont eux

aussi en chasse et la pluie poursuit son travail de sape jusque dans le milieu de l’après midi. Mais si vous faites un trip de surf, il faut apprendre à être patient et suivre le tempo initié par Dame Nature, particulièrement pendant la saison des pluies. Le matin, on se réveille avec un superbe soleil, un vent légèrement offshore et le bruit sourd des vagues qui cassent sur la plage. L’adrénaline coule dans nos veines et l’excitation nous gagne. En quelques minutes, nous embarquons dans la voiture tout le matos nécessaire et nous voilà « naviguant » à travers les routes inondées jusqu’à la plage. Le beach break le plus proche sature et ferme alors que le swell rentre avec force. Nous remontons pour regarder un outside qui a la réputation de tenir par forte houle. La vue du haut de la falaise est à couper le souffle. Alors que nous contemplons ce spectacle, un set rentre et une vague déroule sur près de 200 mètres avec personne dessus. Les sets font deux tailles de bonhomme, avec une quinzaine de vagues par set, ce qui rend la sortie périlleuse. Après avoir étudié le line up pendant un moment, je prends ma Naish 9’8 Gun, une pagaie et un leash gros diamètre. Je trace ma route vers la zone d’impact. En quelques minutes,


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Alors que nous contemplons ce spectacle, un set rentre et une vague déroule sur près de 200 mètres avec personne dessus

un autre set se pointe à l’horizon. Je passe à travers les vagues pour me positionner au peak. Après deux coups de pagaies, je glisse et plonge dans la vague pour mon premier bottom turn. J’ai une décharge d’adrénaline sur cette première section, je ride vers l’inconnu dans l’inside et sort ensuite avec un maximum de vitesse. Les heures passent en un clin d’œil. Je charge des monstres, des vagues parfaites et toujours pas une bonne âme sur le spot. Au bout d’un moment, je suis curieux de tester une gauche du tonnerre, un outside où le swell semble être le plus puissant et le plus pur. Son orientation est un peu trop ouest et ferme sur le bowl de l’inside. Je décide donc de tester cet outside en droite. La vague est du même type que Mavericks, énorme avec une lèvre épaisse et une colossale section qui tend tel un mur dans l’inside et qui broie des tonnes d’eau en fermant. Je réussie à prendre une poignée de vagues avant d’en prendre une sur la tête qui me sort de l’eau pour une pause bien méritée. Nous déjeunons en admirant le swell quand le vent tourne onshore alors que la prochaine tempête arrive au large. Le ciel vire au noir et se pare de zébrures. Il est temps de tout ranger et de rentrer fissa à la maison.


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Pendant le dîner, nous consultons les prévisions météorologiques du lendemain et décidons de rester pour une nouvelle matinée en espérant le meilleur. Le plan est de louer les services d’un bateau de pêcheurs pour explorer un autre outside en pleine eau protégé par une large baie située à une heure de notre camp. Le jour est bientôt là et nous préparons le matériel dans la pénombre. Nous espérons toujours qu’il y aura une accalmie dans la tempête. Après une longue virée chahutée, nous arrivons enfin au village où notre embarcation nous attend. L’air est calme alors que les premières lueurs du jour enflamment le ciel de couleurs rouges et pourpres. Le pilote du bateau donne le signal du départ. «Vamos». Le bateau est donc prêt à partir et nous attendons le passage de deux grosses vagues pour ensuite trouver un passage vers le large. Plus loin, je peux juste distinguer la brume suivant l’explosion de la mousse sur le reef. Mon esprit gamberge, je me demande bien ce que nous allons dénicher. L’eau autour du bateau est d’un brun sombre verdâtre, de l’eau qui est descendu des montagnes et des rivières. Nous faisons les montagnes russes au-dessus de gros swells et arrivons enfin dans l’inside de cette gauche qui roule sur le reef. Une vague explose sur le haut fond alors que le tube qui suit court down the line en une ligne parfaite. Comme un gamin dans une boutique de sucreries, je passe frénétiquement ma planche et ma pagaie par dessus bord sans oublier au préalable d’enduire mon visage de crème solaire. Je surfe mentale chaque vague alors que je me rapproche du peak sorte de préambule à ce qui m’attend bientôt. Le vent offshore et la disposition des rochers avec le take off rapide promettent quelques départs techniques.

Comme un gamin dans une boutique de sucreries, je passe frénétiquement ma planche et ma pagaie par dessus bord


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Après une bonne heure, deux surfers me rejoignent au peak pour une session mémorable ou chacun poussera les autres à atteindre ses limites. Le soleil altère mes forces et je suis contraint de revenir au bateau pour m’hydrater. Nous surfons encore quelques heures avant d’opter pour une dernière session en soirée à Papoyo. Nous mettons plein gaz en direction de ce reef et comme le vent est toujours offshore, le plan d’eau est lisse et les conditions dantesques. Comme le reste de l’équipe part pour la session, je profite du calme ambiant. Le reef subit les assauts de chaque déferlante. Sachant que cette session pourrait être la dernière avant le prochain swell annoncé, je remonte une nouvelle fois le reef. Assis sur ma planche, je m’attarde sur les montagnes liquides qui croisent au

large et convergent vers nous. A chaque vague, leur taille augmente. Atteignant enfin le peak, je fais un virage serré sous la lèvre et plonge dans la pente de cette bombe, une gauche qui suce sur la section inside, me projetant avec violence dans l’air. Alors que je reconnecte la section dans un long bottom, je fonce sur la lèvre et sort. Mon cœur accélère alors que l’adrénaline irrigue mon corps comme une bouffée de nicotine. Un sentiment incroyable, celui de se retrouver à la limite en ayant la pleine possession de ses moyens et une totale confiance en son équipement. Je pagaie au large pour prendre une vague d’un autre set. Cette fois, je me retrouve un peu trop à l’intérieur pour cette gauche, je me replace donc in extremis et engage une courbe down the line. Je tube et plonge dans ce skate


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parc liquide dans l’inside. Mais j’ai mal calculé mon coup et je me fais prendre, chutant sur le reef à en perdre ma pagaie. Je passe les prochaines 45 minutes à scruter la côte et la mousse pour la retrouver. En vain. Je rejoins le bateau frustré, empoigne ma pagaie de rechange et repars rider deux autres bombes en ajustant de belles courbes. Ainsi passe cette journée et nous rejoignons le village de pêcheurs juste avant la nuit : reste encore le long et inconfortable retour à la maison. Notre dernier jour commence sous la pluie, les éclaircies prenant le dessus vers midi avec un solide vent onshore. Souhaitant avoir une dernière bonne session, nous faisons route vers une baie abritée pour jouer sur des droites. La meilleure manière de se relaxer après ces deux jours intenses. Je sors de l’eau accompagné de chevaux sauvages qui viennent lécher le sel déposé sur ma planche. Je ris en les voyant faire et en s’amusant librement dans l’eau. La nature semble tellement préservée ici. Je prends conscience de l’importance de la protéger et de la préserver avant qu’elle ne disparaisse. Cette nuit, nous remballons toutes les planches et dégustons un poisson local pour le dîner avant de repartir pour une virée dans la jungle de deux heures et demi jusqu’à l’aéroport. Il n’y a finalement rien de plus savoureux qu’un trip organisé à la dernière minute avec des amis proches, à vivre le temps présent et quelques péripéties en guise d’aventures, de scorer un swell dantesque tout en découvrant de nouvelles cultures. Je souhaite remercier Tim Ditty, le photographe, mes sponsors et Surfaricharters.com pour nous avoir donné l’opportunité de faire de cette aventure un succès.


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Dj Mehdi

The Story of Espion En 2002, alors en Turquie, je tombe un peu par hasard sur une émission d’Arte, Music Planet 2 Nite avec Morcheeba. Le groupe anglais, alors au sommet, a convié sur scène un jeune DJ et producteur, un gars pas vraiment connu du grand public, DJ Mehdi. C’est un génie des platines et du son, il collabore déjà avec les rappeurs du 113 ou bien encore Rocé. Dire que j’ai fait « tourner » son album The Story of Espion est un euphémisme. Breakaway, a lui seul, est une véritable petite merveille. Et puis il y a quelques semaines, le 13 septembre exactement, j’ai appris, peut-être comme vous, la disparition de ce grand talent, mort dans un accident à son domicile. Une mezzanine qui s’effondre et voilà Mehdi qui emporte pour toujours ses mélodies, à seulement 34 ans. On ne va pas tomber dans la « nécro », vous trouverez plein de témoignages de sympathie et d’infos le concernant sur le net, ce n’est pas le propos mais si vous êtes passés à côté du talent de cet artiste, bidouilleur de sons, plongez dans sa musique, incroyable par sa richesse et ses influences nombreuses.

Woima Collective

Seun Kuti

From Africa With Fury: Rise Il n’est pas simple d’être l’héritier, au sens propre comme au figuré, d’une légende de la musique moderne. Il l’est encore plus quand votre nom est Kuti et que votre père n’est autre que Fela Anikulapo Kuti. Ce dernier a incarné à lui seul l’Afrobeat, musique au tempo endiablé et aux paroles pour le moins revendicatives et contestataires. Contrairement à l’idée souvent véhiculée dans les médias, Fela n’est pas le père d’une ribambelle de petits Kuti. Il n’a eu que six enfants (reconnus certes). Femi est déjà installé sur la scène internationale (avec le tube Bang Bang Bang) mais il n’est pas le seul. Le plus jeune, Seun, a lui aussi repris le flambeau de l’Afrobeat. Cet album, enregistré à Rio de Janeiro, est digne des longues plages d’improvisation au tempo Afrobeat ponctuées par la magistrale section cuivre du groupe de Fela, le mythique Egypt 80.

Blitz the Ambassador

Native Sun Inviter sur un même morceau (Wahala), Keziah Jones, Promoe, Baloji et Bocafloja (rien que cela) a vivement piqué notre curiosité. Le quatrième opus de Blitz the Ambassador, alias Samuel Baza Awuley, MC ghanéen émigré à New-York, est une véritable tuerie, que je ne saurai trop vous recommander. Ce disque envoie du lourd, métissage de rap et de tempos africains. Une pléiade d’artistes, des influences diverses, un retour aux sources africaines admirablement mêlées à l’univers actuel du rap New-Yorkais, nous avons vraiment accroché sur le morceau qui donne son nom à l’album, Native Sun, Best I can avec Corneille étant celui qui nous a le moins enthousiasmé. A noter que vous trouverez sur Youtube, une vidéo dans laquelle il est possible d’entendre l’intégralité de l’album. Plus aucune excuse pour ne pas élargir son univers musical.

Tezeta Sélection résolument tournée vers l’Afrique et le métissage dans ce Get Up. On termine avec une compilation d’éthiojazz, qui permet de découvrir les meilleures productions des années 70. Sous l’impulsion du saxophoniste allemand Johannes Schleiermacher (pas facile à prononcer en soirée, mais bon...), membre des «Poets of Rhythm», cet album estampillé « Tezeta » voit le jour fin 2010 et reprend à son compte les compositions éthiojazz du grand maître de cette musique au confluent du jazz, du funk et des rythmes africains, nous parlons de Mulatu Astatke (si vous n’avez jamais entendu son morceau fétiche « Yekermo Sew », recherchez l’album «Mochilla Presents Timeless : Mulatu Astatke» paru en 2010. Mulatu Astatke a en outre signé une partie de la B.O de «Broken Flowers» pour les cinéphiles). L’éthio-jazz redevient assez branché sur les ondes, d’autres groupes londoniens comme Skeletons (l’album « Smile ») ont sorti de très bons albums. Avec Woima Collective, vous ne perdrez pas à l’écoute. A découvrir.


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Land Paddle


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Le stand up en mode bitume Nous sommes certains que vous avez déjà eu l’envie de compléter vos sessions aquatiques par des rides sur le bitume. La pratique vient, comme il se doit, des States et fait des émules en France. Nous avons donc essayé le Land Paddle. Et à vrai dire, nous nous sommes vraiment pris au jeu, au point de maintenant avoir les yeux de gamins grands ouverts à la recherche de nouveaux spots et de consulter, avides, les sites des fabricants de longboards. Nous avons donc contacté Grégory Henneguy de Blackkross (vente en ligne sur http://www.blackkross.com) pour lui demander quelques tuyaux sur le choix d’une planche. « Tout dépend des goûts et des couleurs. Comme pour une planche de SUP, de la taille va dépendre le programme et l’accessibilité. Pour facilité l’accessibilité, je conseillerais des planches de Dancing de 1,20 à 1,50 mètre. Ce sont des planches larges et faciles, qui facilitent les déplacements (cross tep qui équivaut au nose ride avec une prise de carre frontside et backside en plus). Chez Blackkross, la planche qui correspond à ce programme est la OSD. Si vous voulez un modèle plus court, la BuZz est une planche très polyvalente, plus proche du sol avec un écartement des pieds moindre. Elle sera plus joueuse dans les prises de carre. C’est aussi une planche qui, en utilisation sans le stick, sera plus polyvalente. Tout dépendra donc de ce que vous voudrez faire après votre acquisition. Côté truck, mieux vaut des modèles inversés. Pour faire une comparaison avec le stand up ou le surf, leur géométrie permet de tourner sur le rail. Un truck classique tournera plus à plat. Il y a plein de marques, on pourra citer les Holey, les Randal ou les Paris Trucks. Au niveau des roues, je préconise 70 mm en taille (ZigZag, Orangatang ou 4 President). En dessous, la roue ne générera pas assez de vitesse. Au dessus (75 mm), la roue peut toucher le plateau. De plus, la planche sera plus haute et pour freiner, cela peut être un

peu plus difficile. Au niveau de la rigidité, optez pour des indices de 78 à 83. La roue aura une bonne accroche, on ne cherche pas dans une pratique Land Paddle à décrocher. Côté équipement, outre le stick (j’aurais bientôt en stock des Kahuna), prenez une bonne paire de gants et un casque, les genouillères ne sont pas indispensables. Chez Triple 8, il y a de très bons produits avec notamment les mousses de casque qui passent à la machine. Et si vous prenez le virus du longboard, vous pouvez visiter le site http://www. riderz.net/ ou rechercher le mag en ligne UD (http:// udmag.net/). » De son côté Stef du CDK (Cri du Kangourou, vente en ligne sur http://www.cdk.fr/), shop très réputé sur Lyon insiste, aussi sur le choix de la board. « La démarche pour choisir une board de paddle skate est différente de celle d’un stand up. Pour ce dernier, nous l’utilisons exclusivement avec la rame et rares sont ceux qui l’utilisent sans. En paddle skate, j’observe que les pratiquants utilisent à la fois leur longskate avec et sans le bigstick, en fonction de l’humeur et de sa forme. La taille influe sur la maniabilité, la stabilité et le poids de votre planche. A partir de vos attentes mais aussi de votre gabarit, il faut trouver la longueur adéquate. On trouve cependant certains standards : en-dessous de 36’’ pour le slalom, le street, les tricks, de 36 à 44’’ pour toutes les disciplines en fonction de votre gabarit et au-dessus de 44’’ pour le cruising et le sidewalking. Le flex est lui l’amortisseur de la planche. Il est caractérisé par l’amorti et le rebond. Je conseille une planche souple pour les personnes qui recherchent surtout le confort et la facilité. Cette rigidité moindre est très appréciée pour le cruising essentiellement. Les boards moyennement souples à fermes sont plus évolutives et sont dédiées au carving. Les planches fermes à rigides sont conseillées pour leur précision au détriment du confort bien entendu. On les utilise en


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1 : Blackkross OSD, 2 : Longboard Secoa/CDK, 3 et 4 : Casque et gant Triple 8, 5 Skate Carver Matt Hoy 6 : Embout de stick Kahuna 7 : Stick Sk8pole

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1 compétition de descente (rigide) ou de slalom (ferme et/ou rigide) ou pour les slides et les tricks. Le flex est variable en fonction du poids du rider ainsi que des trucks qui sont montés car ces derniers peuvent modifier l’empattement du montage. Les shapes ou formes des planches sont très variés et il me semble impossible de tous les décrire. Normalement la forme doit vous renseigner au premier coup d’œil sur le programme de la planche. On distingue le cambre, le concave, le tail et le nose. Le cambre : il est positif sur les boards de carving et slalom qui ont du nerf. Négatif pour les boards de cruising. Plat pour la descente, les tricks ou le street. Pendulaire pour la descente. Pour le concave, plus il est creux, meilleurs sont les appuis au détriment du confort. Enfin le tail est relevé pour le street/trick et pintail pour le carving. Pour terminer, le nose sert pour les nosemanuals et le sidewalking. La forme est souvent l’élément le plus déterminant lors du choix de votre planche. C’est avant tout une histoire de goût. Ce qui compte au final c’est que votre board vous plaise et que vous ayez envie de l’utiliser. Vient alors la question du montage, phase primordiale si l’on veut que notre board réponde à nos attentes. On observe que des fabricants négligent parfois l’efficacité au profit de la rentabilité, on peut trouver le même truck sur toutes les planches de la gamme par exemple. Or, le plus intéressant justement est que l’on bénéficie d’une large gamme d’accessoires sur le marché. Le meilleur conseil que je puisse vous donner

est d’abord de se demander ce que vous attendez de votre planche. A partir de là, on pourra opter pour un montage adéquat. Et pour finir le Bigstick qui se choisit tout simplement en fonction de sa taille et du budget : 5’ pour rider de 1,65 mètre, 5’6’’ pour 1,72 mètre et 6’ pour 1,80 mètre. Il faut compter sur un budget allant de 155 à 239 € pour un longskate complet de série et entre 225 et 320 € pour une board montée sur mesure. Pour le stick, il faut compter entre 89 € et 149 €.» Dans la pratique, il faut noter que l’on n’utilise pas le stick de la même manière qu’une pagaie en stand up. En effet, ce dernier a tendance à rester beaucoup plus derrière le rider (moins de changement de main pour se retrouver en opposition) surtout si la planche est grande et peu apte pour tourner court. Néanmoins, avec une petite planche comme la Carver Matt Hoy, les changements de sticks sont plus rapides et faciles (virage backside avec stick à l’intérieur, frontside avec stick en pivot comme le font Kai Lenny ou Antoine Delpero sur l’eau). L’appui est pourtant au début plus instinctif au bottom frontside stick à l’intérieur. Notons enfin que Sk8pole (http://www.sk8pole.com) propose un stick bien placé en prix que nous avons testé. Avec la Carver par exemple (planche une peu courte à notre goût mais très ludique sur du plat), ce stick télescopique très abordable est un vrai plaisir. A voir comment il tiendra à l’usage. A noter aussi les modèles de skates Fanatic que nous testerons prochainement.


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SURF IN PARIS DIMANCHE 4 DECEMBRE 2011 − 8H30 10 km d'Est en Ouest, de la Bibliothe`que nationale de France au Quai de Javel

www.salonnautiqueparis.com

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Itinéraire Bis

La mission : Braver le courant de l’Isère Départ : intersection entre le Drac et l’isère Vers : le pont saint-laurent à Grenoble Durée : Une bonne heure Indice : remontée Totalement interdite (mais n’est-ce pas meilleur dans ce cas ?)

Vincent Mellouet brave le courant de l’Isère.


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Ponza Itinéraire Bis en sicile

La mission : Trouver un aussi joli maillot de bain Départ : un voilier au large de Ponza Vers : une crique perdue Durée : A votre convenance Indice : le stand up facile sur un gonflable (mais n’est-ce pas aussi meilleur dans ce cas ?) Photo : Daniele Mei


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Le titre pour Antoine Delpero Heureusement pour lui, la dernière épreuve brésilienne du SUWT, remportée par Leco Salazar, a été vite « torchée ». Antoine Delpero a donc pu assister au championnat de France organisé par la FFS à Biarritz. Il remporte le titre haut la main devant Jeremy Massiere, Alex Deniel (lui aussi Bonz) et Ben Carpentier. Ce championnat ne restera pas dans les mémoires, la discipline n’étant visiblement pas encore assumée par la fédération française de surf. En test chez Nexpa Le shop Nexpa à Six Fours aura en stock de nombreuses planches de test et d’occasion au shop. Un bon moyen d’essayer le modèle que vous souhaiteriez et de comparer sur l’eau avant de faire une acquisition. Pas moins de 15 boards au shop, et possibilité d’expédier partout en France. Renseignements : Didier Leneil au 04 94 07 52 26. http://www.nexpa.fr

Eric Terrien quitte Nidecker Juste avant l’Open de Lyon en septembre dernier, Eric Terrien s’est séparé de son sponsor Nidecker. Si vous observez ses dernières planches, la marque de snowboard a disparu. Cela intervient après le départ de Robert Etienne (ancien directeur marketing de la marque), le Suisse, mentor d’Eric, ayant entraîné le départ du meilleur français, dans son sillage. Aujourd’hui, Robert Etienne tente de rebondir sur un nouveau projet, Eric lui, est en contact avec de nombreuses marques pour arborer de nouvelles couleurs.

Bic en force en 2012 En 2012, la gamme Bic SUP sera considérablement élargie avec des innovations techniques majeures sur les matériaux. Les gammes, qui couvrent maintenant tous les programmes, seront déclinées en ACE TEC, ACS et C TEC. Gamme ACE-TEC : la sortie de la technologie ACE-TEC est la grande nouveauté 2012 avec un matériau composite thermoformé très innovant qui permet de baisser fortement les poids des planches tout en conservant une excellente résistance aux impacts. Résultat, une glisse améliorée, de meilleures performances et un transport plus facile. Les nouveaux modèles sont : 9’6 ACE-TEC SUP, pour les kids, les femmes ou les gabarits légers à moyens. C’est une planche ultra polyvalente parfaite pour l’eau plate et capable d’attaquer dans le surf. 9’6 et 10’6 ACE-TEC Wahine : des shapes identiques avec des décos spécifiquement féminines. Autre donnée importante, les poids sont fortement en baisse. ACE-TEC 9’6 : 10.5 kg ACE-TEC 10’6 : 12 kg, ACE-TEC 11’6 : 13.5 kg Des ailerons FCS équiperont toutes les planches. La gamme ACS reste toujours aussi solide et abordable en prix avec sa technologie polyéthylène sur noyau polyuréthanne. En 2012, la gamme ACS s’agrandit avec nouvelle planche plus courte, la 9’4, qui vient seconder la 11’4h et le 10’4 dans le programme initiation. La 9’4 s’adresse à tous les gabarits légers et ceux qui veulent une planche compacte pour un usage polyvalent de cruising et de surf. Dans les grandes tailles, la 11’4 ACS SUP Wind sera la planche idéale pour les écoles et clubs qui cherchent un SUP durable et facile sur lequel il est aussi possible de faire du windsurf dans les vents légers. Côté équipement, un nouveau pad épais et strié, offre un confort et une accroche améliorée, ailerons FCS et nouvelle déco. Enfin le gros morceau sera la gamme C TEC. C’est la grande nouveauté 2012, la gamme C TEC propose un choix complet de planches en technologie verre époxy à la finition très soignée et qui couvre un large programme qui va du waveriding à la balade. Les nouveaux modèles sont : 11’, 11’6, 12’ Classic Wood. Ce sont des planches


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typées «longboard» pour le cruising et le petit surf. Ce type de planche pas très large est idéal pour une bonne conduite directionnelle. Fabrication/finition : pont plaqué bambou/ clear époxy qui offre un look et une solidité renforcée. Les 9’4,10’4,10’8 Scout sont des planches légères et réactives idéales pour le surf mais aussi très agréables en cruising. Largeur importante pour plus de stabilité et de manœuvrabilité. Fabrication/finition: EPS Clear époxy qui donne un look de planche «custom» avec la latte centrale apparente et une stratification transparente. 9’2 Jet Wave : une planche très typée pour surfer toutes les vagues. Construction Sandwich PVC pour une légèreté et une durabilité optimale. Enfin dans les grandes tailles, on retrouve la 12’ Océan. C’est le gun idéal pour les runs downwind mais aussi pour le gros surf. Équipée d’inserts sur le pont pour attacher du matériel, cette planche est en construction sandwich PVC pour une conserver légèreté et durabilité. La 12’6 Touring est une planche pour tout faire (vite !) sur le plat : fitness, balades sportives, entraînements et compétitions. Elle montre une bonne stabilité et une excellente glisse grâce à sa carène travaillée. Elle est aussi équipée d’inserts sur le pont pour attacher du matériel, même construction sandwich PVC pour gagner en légèreté et durabilité. Pour conclure, rappelons que Bic proposera aussi une planche SOFT et une SUP Air. SUP Air 11’: stand up gonflable haute pression. Il se porte facilement dans son sac à dos, se range dans le coffre d’une voiture ou d’un bateau et prend l’avion sans problème. Il se gonfle en quelques minutes. Construction: technologie PVC Dropstitch Haute Pression. Idéal pour les balades sur les plans d’eau calmes et l’initiation. Soft SUP10’6 et 11’6 : ces deux nouveaux modèles sont inspirés des 10’6 et 11’6 ACE-TEC. Très polyvalents, ces stand up sont recouverts de matériaux qui amortissent les chutes sur la planche pour les débutants. Ils sont équipés d’ailerons souples pour répondre aux besoins de sécurité et de confort des écoles et des familles.

Le bon plan du mag Le petit sujet sur Fabrice Beaux vous a donné envie de rider au Costa Rica et de résider dans un superbe gîte perdu dans la nature (sur la côte Pacifique). Voilà une bonne adresse. Car outre les vagues, il est aussi possible de pratiquer de l’équitation, des balades dans la mangrove, du VTT, du golf, d’observer de la faune comme les tortues marines ou les multiples espèces d’oiseaux. Il est aussi possible d’organiser un trekking sur les flancs du volcan Rincon. Et pour les amateurs de glisse, vous risquez en plus de croiser Fabrice Beaux et Sylvain Demercastel himself (réalisateur du film Planetblow), un oiseau qui vaut à lui seul le détour et qui dépasse de loin tous les ramages de la réserve ornithologique de Palo Verde. Un bon plan. http//www.losnancites.com

Nouvelle édition Le rider Sylvain Demercastel ressort le premier Planetblow (2008) à 9 € avec reversement à Surfrider Fondation. 9 € le DVD à commander sur le site www.planetblow.com


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© Loïc Olivier/AHD

Nouvelle AHD Sealion Pro Annoncée pendant le mondial Sealion organisé par le team AHD/Nah Skwell de Bruno André, cette nouvelle Sealion (best seller sur les spots de vagues peu ventés) est plus petite que sa « grande sœur ». Bruno André, l’initiateur de cette board nous explique comment il est arrivé à ce nouveau Sealion Pro. « A force de naviguer plus souvent qu’auparavant, les riders du Sealion 7’6 ont progressé et repoussent leurs limites en SUP et en surf sailing strapless ! Après trois années de navigations intenses, leurs exigences s’orientent aujourd’hui vers plus de radicalité, de vitesse, de réactivité, mais ils ne veulent quitter ni le concept ni l’ambiance du Sealion. Le nouveau Sealion PRO vient donc compléter la gamme aux côtés du Sealion XL et du Sealion « Classic ». Il est une évolution naturelle du 7’6 « Classic ». Sur un outline identique, 20 litres de volume ont été enlevés en diminuant son épaisseur de 2 cm. Le Sealion Pro propose des rails plus fins et un tail beaucoup moins puissant, offrant un look agressif et radical. Sur l’eau les performances sont exquises : son outline « Classic » reste porteur pour ses 115 litres. Dans les surfs, le shape est plus rapide et plus maniable. Plus nerveux et réactif dans les petites vagues, le Sealion Pro supporte également mieux la taille dès que cela grossit. Il devient forcément plus technique en SUP. Comme tout Sealion, il reste pourtant ludique et facile pour les enfants. Le Sealion Pro est le jouet parfait pour franchir un nouveau palier, et pousser la discipline Sealion bien plus loin que nous n’aurions pu l’imaginer !» Longueur 7’6’’ (232 cm), largeur : 29 ¼ (74 cm), largeur à 30 cm : 23 ½ (59,5 cm) Volume: 115 litres, poids : 7,3 kg Construction : sandwich époxy. Ailerons : Twins 16cm Riders : expert < 88 kg, intermédiaire < 70 kg, débutant < 60 kg Voiles : kids & wave 2.5 à 5.7 m2 Shape : Pascal Gerber & Bruno André Prix : 999 €

10 ans déjà Le centre multisports de Rémi Quique (kite, surf, stand up, équitation, parapente), le Sossego Surf Camp, fête ses dix ans. Pour marquer ce cap, le Sossego présente une nouvelle mouture de son site internet avec plus de contenus. De plus, Rémi a ramené avec lui la gamme de stand up paddle F-one. Il est désormais possible de partir au Brésil à Tibau do Sul (à une heure de Natal) pour faire du stand up sur l’une des plus jolies vagues du Brésil (Madeiro) les mains dans les poches. Renseignements et inscriptions sur http://www.sossego-surfcamp.com/

Ailerons Microfins Quand nous avons réalisé l’interview de Rico Leroy pour le Get Up N°4, ce dernier nous a montré ses nouveaux ailerons Microfins en G10 réalisés par Franck Rutyna (l’homme qui se cache derrière Microfins). Nous avons pu obtenir trois ailerons de Franck, superbes profils, dont un anti-algues particulièrement efficace. Sur les deux tailles en profil « droit » que nous avons testés (26,5 et 23 cm), le plus petit était le plus agréable à rider sur le plat. Renseignements : 3d-composite@wanadoo.fr


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Decathlon dans le SUP La marque sort deux SUP et une pagaie en mars : 10’ mousse d’initiation balade et surf à 399 € : Dimensions : 9’7 x 33’’, 295 par 83,5 Poids : 10,2 kg, volume : 165 litres, aileron : 1 central US box 10’5 époxy polyvalent balade, surf et windsurf (vis de PDM intégrée) à 599€ Dimensions : 10’5 x 29’’, 317 par 74,2

Poids : 10,5 kg, volume : 155 litres, ailerons : 3 démontables Dispo en mars Enbata distribuera bientôt trois nouvelles planches Riviera non peintes mais avec un revêtement en gelcoat. Trois tailles seront proposées : 9’6 et 9’2 à 990 € et une 12’6 à 1200 €. De leurs côtés, les frères Bracar sortent leur gamme SUP7, avec des stand up allant de 12’0 à 9’0 (One Che). Les tarifs iront de 890 à 995€.

Stage avec Cloclo Vous aimez la danse et la chanson française, vous aimez les strass et paillettes et les jolies filles qui font « doubouboudoub » dans les refrains en se déhanchant en rythme et bien ce stage n’est vraiment pas pour vous. Par contre si vous rêvez de la Californie et les belles vagues à rider sur une Hobie, Greg « Cloclo » Closier organise un stage avec le rider Colin McPhillips à Dana Point du 8 au 18 mars. Plus qu’un simple stage, c’est aussi l’occasion de découvrir la culture californienne (sa bonne bouffe...) et les magnifiques spots du Pacifique. Eric Terrien et Greg Closier continuent de plus l’aventure «SUP Training Camp». Pour 2012, les stages se dérouleront en Bretagne durant le printemps 2012. Plus d’infos : www.northpoint.fr» Prochainement Si vous êtes dans la région Rhône-Alpes et que vous souhaitiez découvrir le stand up paddle, une nouvelle structure ouvrira bientôt en mars. Balades, découvertes de l’activité, locations et ventes plus d’infos sur : www.wesup.fr

Gonflés à bloc Toutes les marques investissent le créneau du gonflable. Enfin presque. Hobie est, à notre sens, l’une des meilleures affaires du moment. En effet, le fabricant américain sortira quelques nouveautés dont nous avons pu voir les premiers modèles en Californie ; un modèle école de couleur rouge (facile à voir, bien vu) et renforcé comme il se doit. Pour les minots, une nouvelle taille apparaît avec une 8’6 très légère à manipuler et joueuse dans les vagues. Nouvelles couleurs, nouveaux looks, tarifs toujours très bien placés (de 690 à 899 € selon les tailles), le distributeur Europe de Hobie joue à fond la carte du gonflable et devrait faire un carton en 2012. Face à Hobie, d’autres marques s’organisent. Red Paddle, un des premiers sur le marché, sort un nouveau modèle, une 10’8 avec une nouvelle déco (tout de même sans poignée d’après les images envoyées). RRD sera aussi sur ce marché avec une très belle Air SUP 10’2 (autour de 800 €). Connaissant le niveau de finition des planches italiennes il faut s’attendre à une belle board qui sera équipée d’un nouveau système de boîtier dans lequel il sera possible de mettre un aileron US box. Nous avions parlé des Naish Mana Air, des Krom (marque française qui retravaille sa gamme actuellement), il faudra aussi compter sur Bic avec son Sup Air (voir article sur la gamme Bic). En résumé beaucoup de nouvelles planches sur ce marché, F-one préparerait aussi son modèle tout comme Zodiac.


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Xabi Lafitte chez Naish ? Le Basque qui aligne ses deux sessions à l’eau par jour (et ce, quelles que soient les conditions) devrait vite rejoindre le team Naish et botter très prochainement le petit cul de Kai Lenny (enfin, c’est ce qu’on lui souhaite). Xabi devrait aussi collaborer avec un petit mag de stand up gratuit sur de prochaines aventures (on va bien se marrer, on l’attend avec impatience).

Kids sur les races En Californie, nous avons vu beaucoup de gamins rider des planches de race adaptées à leur morphologie. Ces jeunes étaient vraiment très bons à la rame et au surf. Peut-être un nouveau marché et de nouvelles planches à développer. Enfin c’est juste une idée XS.

Sous nos petits pieds dodus Nous avons pu emprunter la Fanatic Fly Race 12’6’’ x 27 ¾’’ (le modèle flat water en 12’6 de la gamme). Merci au gars Vincent Mellouet de nous avoir laissé son jouet quelques jours après l’Open de Lyon. Première impression : avec 10 kg sur la balance, Vincent avait une planche très légère sur l’eau et très vive dans les accélérations. Car sur le plat, dès les premiers coups de pagaie, la planche file vite et bien. Elle demande, de part ses dimensions plus petites et son volume moindre, un très bon positionnement. Une bête de course dont on ne se lasse pas mais qui demande une certaine attention dans la manipulation à terre (housse conseillée). Le reste est un vrai régal pour les amateurs de balades sportives sur du plat ou de parcours de race. Elle avance vite et bien, et il serait bien étonnant de ne pas voir cette belle board rouge en bonne place sur les épreuves 2012.

Kai double la mise A 19 ans, Kai Lenny décroche avant la dernière étape à Big Island, son second titre de champion du monde du Stand Up World Tour. S’il a été moins à son aise en Californie, bousculé par les jeunes riders qui ont envoyé de gros moves sur le beach break d’Huntington, Kai a assuré le nécessaire au Brésil (2e) et décroche donc son second titre overall. Belle victoire mais en 2012, Kai risque bien de triompher faute de prétendants, les riders étant de plus en plus nombreux à ne plus vouloir se déplacer sur les étapes. Les prix financiers remis aux vainqueurs étant trop modestes, il est bien difficile de rentabiliser et de suivre ce tour, explique de nombreux talents et non des moindres. Du coup, seules les vedettes ayant un gros sponsors pourront venir sur toutes les étapes, les locaux devront se contenter de trials et d’un possible coup d’éclat sur un main event.

Rogue Stocker 12’6 et 14’ Nous avons pu aussi essayer les deux planches de race de Rogue une 14’ par 27’’ et une 12’6 par 28’’. Les conditions étaient assez variées, plan d’eau calme et très abrité et lac très venté avec clapôt haché. De quoi donc tirer sur nos manches de pagaies. Et à vrai dire, nous avons préféré la petite 12’6, plus vivante sous les pieds. Les deux planches sont très belles au niveau déco, le style Rogue californien rompt avec les visuels que l’on retrouve sur la majorité des modèles. La cuvette et les pads des boards sont très confortables, il faudra waxer le tail (par exemple sur la 14’) pour jouer et se déplacer sur l’arrière lors de petits bumps. De très bonnes boards c’est certain, même si on choisirait certainement la 12’6 pour sa polyvalence.


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uce Ma p soir plus

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