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N°6 Avril 2012 En couverture : Sarah/franck.d 10 Intro 12 Le Grand Veinard 14 Le Petit Veinard 18 Maldives Sud 32 Antoine Albeau 36 Comment ramer par Gaétan Séné 38 Sur le rail ou en snap 40 Le bon mois de Davos 42 Sup’in Samba 56 Patrice Remoiville 54 Île Maurice 60 Magellan 66 Mondial ISA au Pérou 78 Jérémy Massière 84 La virée d’Abel 86 Zik 88 Itinéraires Bis 90 En vrac Get Up est édité par Get Up SARL au capital de 7000 euros. 1794 route de Meylan, 38330 Biviers. Impression : Belgique. Toute reproduction partielle ou intégrale est interdite, sous peines de poursuites, on lâchera nos molosses, Kuendu, Dario et Nenette. Au cas où des petits malins voudraient photocopier en douce ce magazine ultime et se faire de l’argent de poche, sachez qu’ils ne le sont pas vraiment, Get Up est gratuit ! ISSN : 2116-0562 Dépôt Légal : 24 mars 2011.

“Le premier SUP gonflable RRD” Le premier SUP gonflable RRD est conçu pour être utilisé n’importe où et par tout le monde. Dotée d’un design innovant combiné à un noyau interne renforcé, la board peut se gonfler jusqu’a 1.2 bars, ce qui la rend extrêmement rigide. Ses deux ailerons latéraux de 7cm et un single de 19cm rigide vous permettront d’obtenir un feeling optimum non seulement pour du cruising classique mais aussi pour rider les premières petite vagues. Une nouvelle technologie remarquable qui aura un gros impact sur le futur de notre sport! PROGRAMME: All Terrain

Mathieu Fouliard par Tevei Renvoyé. Directeur de la publication : Franck Debaecker Rédacteur en chef, textes et photos : Franck Debaecker. Photographes : Philip Muller, Gilles Calvet, Eric Bellande, Gecko, Christophe Saint Aroman, Sebastian Schöffel and Mister DR. Pour toutes demandes en mariage, contactez la rédaction à : getupsupmag@gmail.com Mille mercis à : Nini, Rémi, Brisa et le Sossego Surf Camp, Greg Closier, Eric Terrien, Gaétan Séné, Fred, Cécile et Candice. Un coucou affectueux à mes loustics à Arno et sa petite famille. Abonnements et vente de dvd sur : http://www.getupsupmag.com www.robertoriccidesigns.com - info@ robertoriccidesigns.com


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Quand les vagues s’en vont . . .

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Image Sebastian Schöffel/Fanatic

J

’ai appris à la radio, dans une chronique matinale, que les préliminaires sexuels du rhinocéros pouvaient durer un mois. J’en vois certains qui s’étonnent, j’en vois certaines qui sont rêveuses. Moi-même, je me suis gratté machinalement le nez comme si c’était une corne. Mais imaginons quelques minutes que nous soyons tous des rhinocéros en puissance. Consacreriez-vous vos cinq semaines de congés annuels, même à temps partiel, à cette noble occupation. «Dis-moi Jean-Claude, je vois que ça colle pas mal entre toi et la nouvelle stagiaire, vous serrez gentils de poser vos congés à l’avance, ne nous refais pas le coup d’il y a deux ans.» Imaginez aussi les répercussions au plus haut sommet de l’état. Nous n’aurions plus vu notre président pendant de longues semaines alors qu’il s’entichait d’une princesse italienne à la voix susurrée. Ce ne serait évidemment pas raisonnable vous en conviendrez. Il n’y aurait plus de grandes vacances d’été mais plutôt des longues couettes d’hiver. En parlant de froid polaire, les basses températures n’ont pas réfréné les ardeurs de SUPers intrépides comme vous le verrez dans ce numéro. La passion n’a pas de prix même si elle nous est parfois fatale. Je voulais saluer la mémoire d’un bon copain, Vincent Mellouet, disparu en mer le 4 mars. J’adorais ce gars aux qualités humaines rares, plein d’humour et qui me disait toujours avec son accent du Grésivaudan : «Cyomment y va le Franck ?», ajoutant des «y» dans ses mots. «Vince» tu nous manqueras, j’espère que de là haut, tu conserves à notre égard ton sourire jovial qui illuminait ton visage. Au windsurfer doué, et au paddler passionné que tu étais, nous te dédions ce numéro, Vince et pensons à tes proches. F. D.

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LES FAITS: Les meilleurs watermen et waterwoman au monde ont commencé à intégrer le Stand Up Paddle dans leur temps sur l’eau. Quand les vagues s’en vont, il n’y a pas d’exercice plus engageant et plus plaisant que de se propulser en SUP sur l’eau. De vos pieds à vos abdos, de vos épaules à vos bras, c’est le meilleur entraînement au surf, à part le surf lui-même. Les gammes NAISH Glide et Glide Javelin vous offrent le choix ultime de boards pour du raid ou de la compétition au plus haut niveau, sur de l’eau plate ou en pleine mer. Des shapes éprouvés, une construction de qualité inégalée et les performances pour gagner d’une marque à laquelle vous pouvez vous fier. Essayez une Glide et transformez les jours de flat en belles journées.

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« L’après-session » Deux, peut-être trois vagues surfées. Mais physiquement je donne tout dans ce bruit unique. Toute cette magie est certainement la résultante de la rareté de ces sessions. Même si je navigue presque chaque jour, je guète sans cesse la session. Celle qui me fera vibrer et peur. La bonne peur. Je me suis shapé ce gun de 12’ par 28’’ en Tunisie. Je l’ai fait exactement comme je le voulais avec des rails ultra fins et un scoop abouti. Pascal Gerber est venu corriger mes maladresses de ses mains expertes pour un magnifique résultat. Un bijoux pour glisser sur des vagues en or !

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« La session » Sur l’eau, c’est encore pire. Bien se placer, anticiper, se protéger. Surfer le gros dans une eau à 10°, du courant, des séries irrégulières, ce n’est pas le même sport. Il faut toujours rester concentré, ne pas se précipiter. Ramer encore plus pour être accepté sur la vague. Au take off, c’est l’accélération infernale ! Là aussi les repères habituels sont effacés. Je suis sur un rail de chemin de fer, les courbes sont puissantes, rapides, lourdes. C’est du « long ride » à l’opposé du « shortboard ». La vitesse est élevée et amplifiée par la longueur et la forme du shape.

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« L’avant session » Il y a ce petit stress. Quand je sors le gun, il y a de la taille, et en Bretagne, le décor est un peu hostile, toute cette mousse blanche qui dévale les rochers noirs et acérés, les grosses masses d’eau qui dévalent. Tous les repères habituels sont modifiés. Il y a tellement de variations de taille dans la série que l’analyse de la section est plus critique.

Crédit Photo : Gaetan Sene / Rider : Gaetan Sene

Un gun, c’est mythique.

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Le quiver : Bic 11’6 de série pour les balades en famille. Proto rouge 12’ par 27 ’’1/2. Proto blanc 9’7 par 27’’3/4, square tail, léger Ve, simple concave sur l’avant. 9’0 par 27’’ 3/4 Ve double concave. Proto jaune 8’7 par 27’’ 3/4 square tail, léger Ve, simple concave sur l’avant.

Objectif Belharra Belharra est cette vague impressionnante en pleine eau au Pays Basque. Elle n’a, à ce jour, jamais été surfée en stand up paddle. David « Davos » Latastère s’est donné pour objectif d’être le premier à surfer cette vague à la force des bras et de sa pagaie sans l’aide d’un jetski (hormis pour sa sécurité). Il a donc demandé à son shaper un jouet pour réaliser son rêve : « La planche fait 12’ par 27’’1/2 pour 4

d’épaisseur, explique Patrice Remoiville, le shaper de Bic et d’AVP ayant développé ce gun (en rouge). Je me suis inspiré des guns de Waimea, la largeur est plus importante pour être stable debout. La planche est très lourde pour ne pas prendre le vent de la vague. Elle fait dans les 15 kilos car elle est renforcée avec une latte centrale de 15mm. Elle est rouge car Davos ne surfera pas cette planche avec un leash, en cas de chute, elle serait plus facile à retrouver. Ce gun a un petit frère, une 9’7 que Davos utilise pour des vagues plus courantes comme La Nord. » Image : Roro.


© Michel Brehonnet

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KOOL 9’5

KOOL 10

KOOL 10’5

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RACE 12’6

SURF 8’8

SURF 9’3

SURF 9’7


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Gan sans assurance Texte et Photos : Franck Debaecker

Les Maldives. Un « must to go », des eaux chaudes et turquoises, un paradis du surf. L’archipel est divisé en trois zones, Maldives nord, central et le sud. Nous avons choisi cette dernière option car plus exposée à la houle. Embarquement.

Rémi Quique sur une gauche du Shangri-La.


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RĂŠmi Quique au bottom frontside.


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S

a peau semblait douce et bronzée. Elle avait de grand yeux bruns, une petite bouche presque sensuelle et des membres fins et longilignes. Elle baya ostensiblement en se cacha des rayons du soleil avec la verdure qui l’entourait. Ils étaient nombreux à la dévisager, elle les ignorait impassible. Quand les railleries étaient trop pressantes, elle ouvrait soudain des bras, dépliait ses ailes et l’immense chauffe-souris s’envola soudain vers un autre perchoir, la tête en bas. En observant le mammifère, je songeais aux paradoxes anodins que constituent les images d’un trip. Quel rapport avec le récit à suivre ? Aucun. Enfin pas tout à fait : le paradoxe sur lequel je souhaite sérieusement attirer votre attention est de ne pas se fier aux photos de ce nouveau trip Get Up ; elles reflètent peu la réalité des conditions que nous avons rencontrées pendant nos douze jours aux Maldives, dans l’archipel le plus au sud, sur l’île de Gan. A l’est Notre guide Antony « Yep » Colas nous avait tuyauté sur la destination. En résumé, l’archipel étant plus au sud, la houle devait rentrer mieux même en cette fin de saison, Gan c’était l’assurance d’un trip tranquille. Rémi Quique m’avait une nouvel fois lancé sur cette idée. Ses amis de l’île de Ré, une tribu de surfers ridant des shortboards UWL, seraient du voyage. Il y aurait aussi Antoine Albeau, le multiple champion du monde de windsurf, qui voulait s’échapper de son quiver pour un break pagaie en main, histoire de repartir du bon strap sur le circuit mondial PWA équipé de ses nouvelles RRD. Le tableau ainsi dépeint avait donc de la gueule. Je devais absolument étoffer ma cagnotte de bonnes actions en vue de la publication d’un webdocumentaire que je fomentais depuis des mois. Banco à crédit. Je récupère le Quique du Brésil frigorifié à la gare de Grenoble et avec ses planches F-One dans ma Toyota cabossée, nous bifurquons plein Est vers Genève pour un vol vers Dubai, puis Malé et enfin Gan. Grâce à la compagnie Emirates, nous limitons la casse de notre carte bleue à l’enregistrement, les trente kilos autorisés par personne sont une bénédiction avec nos gros sacs. Une vingtaine d’heure plus tard, notre bimoteur survole l’équateur et oblique plus encore vers le sud. Les lagons défilent sous nos yeux. A cette altitude, les Maldives, ça en jette. C’est d’ailleurs de l’avion que c’est le plus joli à contempler. De l’avion ou sous l’eau. A l’atterrissage, juste après avoir reçu de l’hôtesse un authentique certificat cartonné attestant que nous avons bien passé l’équateur, nous avons le plaisir de constater que la houle annoncée sur les sites de météo est bien présente. D’après les prévisions, nous n’aurons qu’une assez courte fenêtre pour assurer les photos. Nous débarquons nos sacs et partons vers notre

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hôtel à 300 mètres de l’aérogare. Même pas le temps de visualiser la tronche du chauffeur, c’est dire. Une russe pique une crise pour monter à côté de lui, dès fois qu’elle tombe malade dans la minute. Mais à cette distance, pas de risque. Plus proche, la réception de l’hôtel c’était la tour de contrôle. Enregistrement de la fiche de police, « sirotage » d’un jus d’orange industriel et nous fonçons récupérer d’antiques vélos rouillés mis à la disposition par le resort. Approach Lights Nous ressortons fissa et partons, heureux comme deux coqs qui auraient trouvé une nouvelle basse-cour, vers le spot proche de l’aéroport, à la pointe de l’île. Yep nous avait assuré un accès au spot possible de la terre en longeant l’enceinte de l’aéroport. C’est donc le cœur léger que nous remontons vers la zone. La « zone » est le terme approprié, que notre Français, langue nationale chérie soit louée pour la subtilité de ses nuances sémantiques. Car en Deux jours face de nous, un gus en uni- durant, forme sort de sa guérite avec nous rideautorité pour nous interdire le ront ce spot passage ! « Son of b... », que l’Anglais, langue de rosbeefs excellent saignants de sa gracieuse mais stricteMajesté, soit ici louée pour la ment intergrossièreté de ses injures ! dit dixit les Comment allons-nous avoir un autorités accès au spot. Le porteur de l’uniforme est catégorique, au- locales. tant que le petit Nicolas quand il nous raconte ses salades sur la TVA sociale : « c’est une zone de restriction, même les bateaux n’ont pas le droit de rester aux abords de la piste. » L’aéroport est certes international, un vol par semaine fait la jonction avec Hong Kong, mais de là à affirmer que le trafic aérien est celui de Charles de Gaulle la veille de Noël, que nenni (queue nait ni, dirait la gente féminine). Du coup, Rémi et moi tentons de tester les arcanes de l’administration locale en contactant le responsable de l’aéroport himself. « Ils ont pas froid aux yeux chez Get Up », me diriez-vous ? Relativisons notre audace naturelle et farouche de français imbus. A vue d’œil (je parle celui d’un agent du FMI qui viendrait en sous main évaluer les effectifs locaux en vue d’une privatisation prochaine des infrastructures pour limiter le déficit public des Maldives), le personnel est succinct. Pire, nous passons sans encombre la sécurité : le mot de passe est « Zidane ». Dites cela à n’importe quel « pékin » chargé de surveiller une barrière et il vous laisse rentrer (attention, ce truc ne fonctionne pas en France, ce serait


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trop beau). Malheureusement, le responsable de « Gan airport » est en vadrouille. Alors faute de mieux, nous passons au pan B. Récupération des stand up et incursion furtive en zone interdite par la mer. Heureusement, les gars de Double V (merci Georget et Jean-Philippe) m’avait laissé une Hobie 10’ gonflable pour faire quelques images avec des naïades locales. Parfait pour rejoindre le peak avec mon caisson et mon boitier alors que Rémi prend ses premières vagues. Le spot s’appelle « Approach Lights », pas la peine de vous éclairer sur le nom en référence aux lumières de la piste pour ceux qui bailleraient. C’est une droite assez rapide qui déroule sur le corail. C’est propre malgré le vent off shore qui frise le plan d’eau. Avec son fond peu profond et son exposition parfaite, c’est un spot qui a une réel potentiel. Au fond, très à l’intérieur, nous voyons les droites qui cassent méchamment et ne laissent aucune échappatoire en stand up. Pour les exploiter, il faudrait être un très bon surfer équipé de planches très rapides pour se caler très vite en barrel et ressortir comme une fusée sous peine de prendre le toit de la caverne sur la tête. Deux jours durant, nous rideront ce spot excellent mais strictement interdit dixit les autorités locales. Les gardes de sécurité qui s’agitent à chaque fois que nous approchons de la zone en attestent. Le responsable de l’aéroport nous le confirmera ensuite. Par gentillesse, il nous offrira la possibilité d’avoir un accès privilégié pour une fois mais en donnant un créneau horaire et à la condition d’être escorté. Un peu trop compliqué pour aller surfer et faire quelques images de la plage. Villingili Le journaliste a un énorme défaut : il pense qu’avec une carte de presse, même périmée, toutes les entraves qu’il pourrait rencontrer quand il exerce sa noble profession seront levées (en plus de la substantielle remise accordée chaque année sur nos sacro saintes feuilles de déclaration de revenus). A Gan, notre déconvenue sera à l’image de l’intérêt que les responsables locaux accordent à la pratique du surf. Aucune. Difficile donc de demander assistance au gérant du resort, le tarif qu’il nous propose pour un bateau sera donc logique et prohibitif : 200 dollars par jour. Toujours grâce à nos splendides vélos, nous pédalons donc, tels Hinault et Lemon dans une échappée, vers le port pour dénicher un pêcheur local qui aimerait arrondir ses fins de mois avec des touristes en quête de vagues. Rien. Le soir, au restaurant du resort, un serveur nous propose discrètement son aide. Un coup de portable, et nous avons rendezvous en dehors de l’enceinte de notre complexe hôtelier, histoire de rester furtifs. Nous trouverons notre bonheur avec deux bons bougres employés par un patron plutôt ma-

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lin. Rémi est passé maître dans l’art de négocier les tarifs, il fait miroiter quelques journée de travail, un patron à la cool, les CSG/CRDS en fin de contrat et une prime de licenciement. « Tape-là, lui dit le gars, rendez-vous demain huit heures ». Le bateau se pointera à 9 heures, Rémi, en bon gérant de surf camp, lui rappellera les règles de ponctualité. Et au lieu de virer vers « Approach lights », nous partons contourner l’île de Shangri-La. Tout le monde la surnomme ainsi à cause du nom de cette chaîne de complexes hôteliers chinois de luxe qui a, grâce à de nombreuses rotations maritimes, installé une centaine de bungalows sur l’île de Villingili (elle fait partie avec Gan d’Addu Atoll, ndlr). La nuit peut y avoisiner les 12 000 dollars, je n’ai pas fait de réservation pour recouper notre source. Les jets privés (ils seront une vingtaine pour les fêtes de fin d’année, dont un Airbus allemand A320 ndlr) qui stationnent sur la piste, appartiennent aux clients du Shangri-La, de richissimes personnes qui Sur le chen’aiment pas être importunées. Sur l’une des pointes min, nous de l’île, une gauche assez apercevons puissante déroule et pousse le vigile de fort. Le hic : elle est exposée l’aéroport au vent dominant qui se rencourir sur force en matinée. A l’autre extrémité, il y a une droite la jetée que que Rémi choisit pour sa nous devons session du jour. De grosses longer pour séries rentrent. Du bateau, nous intercela ne paraît pas bien gros dire le pasmais le soir en regardant les images, nous seront sage du spot surpris (surtout Rémi) par la tailles des vagues d’autant que la houle annoncée était logiquement à la baisse. C’est ainsi que je pourrais résumer les deux premiers jours de surf ; l’impression d’ensemble est assez mitigée. Les spots sont difficilement accessibles, contrairement à notre postulat de départ. Le vent se renforce dans l’après midi ce qui limite le nombre des sessions, et le cadre de l’Equator hôtel, s’il est agréable pour des Russes retraités qui viennent lézarder toute la journée et s’encanailler durant la soirée dansante hebdomadaire, devient assez vite monotone. Vous me trouvez blasé ? Non, pour le prix, il y avait de quoi s’attendre à mieux, surtout côté surf. Alors pour se consoler, on se venge sur le buffet. Les guests Aussi, quand le jeudi soir les amis de Rémi, Olivier, Yohan, Hubert, Jean-Louis et Julien débarquent un jour avant

Antoine Albeau à «Approach lights» par vent fort.


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Hubert Lemonier au bottom frontside sur une petite gauche.


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Antoine Albeau et sa compagne Sarah, nous avons encore espoir de rentrer quelques bonnes sessions. Le lendemain, nous partons donc assez tôt pour ne pas être gênés par le vent. Nous filons directement à la droite de Shangri-La en contournant la gauche qui meurt faute de houle. Cette dernière a encore baissé. Pas d’intérêt. Rémi et les surfers de l’île de Ré se mettent à l’eau pour la forme, pour profiter de la clarté de l’eau chaude, pour le plaisir de prendre quelques takes off dans ce cadre idyllique. Plaisir de courte durée quand des gardes de sécurité, sur leur vedette rapide, nous intiment l’ordre de sortir de l’eau et de dégager. Nous ne devons « soi-disant » pas rester à moins de 300 mètres de l’île pour ne pas déranger les « guests ». Ne souhaitant pas mettre dans l’embarras notre pilote, nous rentrons, la session était de toute façon à écourter. Le soir, notre pilote aura la visite de la police locale avec une mise en garde de pure forme. Intimidation. Nous envoyons dans la foulée une batterie de mails aux responsables du complexe pour leur expliquer l’objet du trip mais qu’il semble difficile de surfer sur cet atoll perdu. Il faudra toute la persuasion de Rémi et quelques billets verts pour inciter le patron du pêcheur à renvoyer le jour suivant son bateau. Ce même soir, Antoine est enfin arrivé, il devait, avant de prendre son avion, finaliser son nouveau contrat avec RRD. Nous attendons avec impatience l’arrivée du bateau pour une bonne session. C’était sans compter la prière du vendredi. Personne au rendez-vous. Le vent semble se lever, encore une matinée qui va être perdue. Antoine, Julien, Hubert et moi décidons alors de filer en stand up vers « Approach lights ». Sur le chemin, nous apercevons le vigile de l’aéroport courir sur la jetée que nous devons longer pour nous interdire le passage du spot : « Tourne la tête, me dit Antoine, fais semblant de ne pas l’avoir vu, il va nous faire chier. » Nous passons donc devant un gars qui hurle et qui nous fait de grands gestes, en faisant semblant de pas l’avoir vu. Le vent se renforce à la pointe de l’île. Pour aller vers le spot, nous l’avons dans le dos, le retour s’annonce franchement plus technique et physique. Antoine se fera une petite session dans des séries qui ferment trop vite, le colosse du windsurf se calera tout de même dans quelques bons barrels. Hubert se fera vite prendre sur le reef et s’écorchera le dos. Il écourtera avec Julien sa session pour rentrer assez vite. Je reste avec Antoine à shooter. Le ciel tourne à la tempête et le vent forcit à un bon vingt cinq nœuds. Revenir à terre en contournant la barrière de corail sera bien un calvaire surtout avec une planche gonflable qui rebondit sur le clapôt haché, le courant étant de plus très fort à cette pointe. Antoine a lui aussi du mal, je

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le vois longer le reef allongé sur sa planche pour bifurquer ensuite vers la plage et rentrer à pied. Je le suivrai une bonne demi heure plus tard, encombré par le boîtier qui alourdi ma progression. A ce moment précis, j’avoue avoir maudit les «infos» données à Rémi qui nous garantissaient des spots accessibles. Mais un trip, c’est toujours une succession d’imprévus. épave Le jour suivant, nous faisons une fois encore le tour des spots alors que la houle a tourné. Elle ne rentre plus. En tournant le dos à Shangri-La, nous observons un bateau frigorifique thaïlandais échoué sur le récif au milieu de nulle part. Le capitaine n’a pas consulté les cartes et ses instruments. La sanction ne s’est pas faite attendre : il est venu s’encastrer sur les hauts fonds, posant son imposant navire sur le récif. Ce faisant, il crée une brèche autour Le vent est de laquelle tournent des vagues, en gauche et droite. toujours Ce sera la bonne surprise de fort. Rémi la journée. Nous avions ob- aura aussi à servé ce spot avec Rémi en son compteur début de séjour mais il fer- quelques mait avec la houle plus forte et moins bien orientée. Mise bonnes virées à l’eau express. C’est parti en kite, c’est pour l’une des meilleures dire. sessions du trip. Même si c’est souvent mou pour les shortboarders de l’île de Ré (mieux vaut avoir un fish dans son quiver), c’est parfait en stand up paddle. La vague ouvre et avec une planche assez rapide, il est facile de relancer et d’aligner quelques belles manœuvres dont des cutbacks round house. Les marins, encore à bord, attendent l’équipe de spécialistes qui doit les sortir de cette voie de garage (elle arrive de Singapour, ndlr). Ils observent les riders. Ces derniers, Antoine en tête, n’hésitent pas à partir au pied de la coque, là ou la vague crée une reforme spectaculaire. Pour un peu, ils pourraient s’appuyer sur les flancs du bateau. Les gars admirent le spectacle, pas tous les jours que des surfers viennent au pied de leur rafiot. Et vu le montant de l’amende journalière que l’état des Maldives inflige à l’armateur, 7 millions de dollars pour avoir abîmé les fonds de cette réserve écologique, on se dit que les pauvres bougres coincés ici peuvent bien se divertir un peu. Nous retournerons quelques fois sur ce spot « autorisé » pour rider des vagues résiduelles entre deux grains. Le vent est toujours fort. Rémi aura aussi à son compteur quelques bonnes virées en kite, c’est dire. Si je

Julien en stand up taille la courbe.

Riders : Sarah, Antoine, Julien, Jean-Louis, Olivier, Yohan, Hubert et Rémi.

P’tit Louis avant de se fêler une côte.


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Julien en crusing.

Yogi.

Rémi Quique, en backside pagaie intérieure.

devais faire le bilan de ce trip, je dirais qu’il est très mitigé : interdiction d’accès des spots, pas de bateau (ce qui rend la session impossible si vous voyagez en petit groupe, à moins d’avoir la carte bleue de Bolloré), vent qui se lève tous les jours, même si nous ne sommes pas partis à la saison la plus propice, difficile de qualifier cet atoll de spot providentiel. Pour le prix, préférez une autre option (plus au nord, même si il y a plus de monde). Très franchement, je déconseillerai d’opter, pour un trip planifié à l’avance, de venir sur Gan. A l’inverse, pour un petit groupe qui peut se permettre de partir à la dernière minute en fonction d’une entrée de houle sans vent établi (nous avons pris nos billets trois jours avant de notre départ à un tarif équivalent à celui pratiqué un mois auparavant, ndlr.), Gan peut alors être une bonne surprise. Il vous faudra braver les interdictions locales, dénicher notre bateau vert sur la jetée pour profiter de spots déserts. Un pari risqué mais qui, sur une petite semaine, peut s’avérer payant, surtout si vous prenez un set de kite et un shortboard.

Olivier.

Sarah.

Retrouvez vidéos et photos de ce trip sur : http://www.getupsupmag.com


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Antoine Albeau,

le précurseur

En 2007, alors que je devais faire le portrait de Jason Polakow en marge de l’épreuve de windsurf PWA de Guincho, deux riders ne perdaient pas leur temps à attendre le vent qui ne viendra malheureusement pas. Le premier était l’australien Scott McKercher, le second était antoine Albeau. Tout deux avaient dans leurs quivers une planche de stand up paddle, une discipline alors peu connue. Le français Antoine Albeau, multiple champion du monde de windsurf, a donc été l’un des premiers à s’enthousiasmer pour ce nouveau support de glisse. Comment as-tu commencé le stand up ? J’ai commencé en 2005. J’avais vu Laird Hamilton surfer les vagues à Ho’okipa (Maui) et je le voyais aussi passer au large faire des downwinds. J’avais un ami qui vivait à Camp One (spot de windsurf proche de l’aéroport, ndlr) qui commençait le SUP. Le soir, après mes sessions de navigation et de tests, je lui empruntais sa 11’5, une planche étroite et lourde pour aller ramer avec une pagaie hawaiienne en bois.

pour 100 kilos). J’ai par exemple une 8’10 par 32’’ de large avec des rails assez fins. La planche engage mieux le rail au bottom ou dans des courbes en cutback. Il me faut cependant des planches stables et larges. Je m’inspire beaucoup des planches de vagues de windsurf petit temps. Ce sont des shapes qui sont assez proches hormis le volume.

Tu as eu beaucoup de planches depuis ? Oui, la première était un 12’ Gong très fine, puis une 9’11 qui marchait très bien et qui était en avance sur son temps, un peu petite pour moi, puis une 10’2 toujours chez Gong. Ensuite j’ai eu des JP et aujourd’hui mes RRD.

Sur les coupe du monde PWA, tu te déplaces toujours avec un stand up ? Oui si je sais que je vais trouver des vagues sur la compétition. Par exemple à Pozo à Gran Canaria, il y a, les jours sans vent, une très belle droite qui déroule. Le stand up n’est pas très lourd, je peux facilement le glisser dans mon sac et rajouter deux pagaies.

Vu ton gabarit spécifique, tu as des planches customs ? Je développe des planches adaptées à mon gabarit (1,86

Quels sont les meilleurs spots que tu as ridés ? La Nouvelle-Calédonie reste certainement l’un de mes meil-

leurs souvenirs. Il y a en face de Nouméa une droite un peu molle et une gauche très rapide à la passe de Dumbea. Sinon chez moi sur l’île de Ré, tu as aussi une très belle qualité de vague, c’est un peu moins gros mais c’est bon. Sur ce trip aux Maldives, tes impressions ? Je ne connaissais pas les Maldives. Je m’attendais à de tous petits îlots, je n’ai pas été déçu. J’aime bien les trips où tu te déplaces en bateau, tu charges le matos, tu vas checker les passes de l’atoll. Il n’y avait personne à l’eau, c’était super. Le premier jour, j’ai surfé une très belle droite très rapide qui a un très bon potentiel (Appoach Lights). Maintenant, il nous a manqué d’un peu de swell pour exploiter comme il se doit les spots de l’atoll. Tes prochaines destinations en stand up ? Certainement à la maison car je reste sur l’île de Ré. Je verrais si je peux descendre rapidement dans le sud-ouest si les conditions sont bonnes. Sinon ce sera Maui à Hawaii. Dans la journée, tu as toujours la possibilité de te caler une petite session.

Tu disais l’autre jour que depuis que tu as un stand up, tu utilises beaucoup moins ton jet. Quel rapport ? J’utilisais le jet pour des sessions de tow in à la maison même quand c’était petit. Maintenant avec un stand up, tu peux aller surfer toutes les vagues quelles que soient leurs tailles, creuses ou pas, au large ou proche. En plus, c’est un surf écologique donc c’est parfait. Suis-tu l’actualité des meilleurs de la discipline, l’évolution des styles ? Je regarde un petit ce qui se passe sur le Stand Up World Tour, à commencer par Peyo Lizarazu ou Kai Lenny que je croise sur des contests de windsurf. Je regarde aussi l’arrivée au meilleur niveau des Brésiliens, j’en parle avec Kauli Seadi qui est aussi un très bon SUPer. Ayant été un des premiers à pratiquer en France, je m’intéresse à l’évolution de la discipline d’autant que c’est un spor t complet qui attire des pratiquants de très nombreuses disciplines, windsurf, longboard, shor tboard ou kayak.


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Tu as une école sur l’île de Ré, tu proposes du stand up ? Oui à l’école de voile Antoine Albeau, nous proposons du stand up pour de la balade ou du downwind. Je vais avoir des planches gonflables car elles me paraissent adaptées à cette pratique loisir. C’est léger, agréable en cas de chute et facile. Tu as cet hiver eu une session tow in à Belharra dans le pays Basque. Quelles sont les sensations sur une telle vague, comment as-tu organisé cette session ? J’ai quelque informateurs sur place comme Vincent Lartizien. Je descends avec mon jetski et un copilote pour partager les sessions. Ce jour là, le swell n’était pas très gros mais il y avait un gros coefficient de marée, pleine marée basse dans l’après midi. C’est une vague particulière. J’ai l’habitude de surfer Jaws en tow in mais Belharra a la spécificité de ne pas être freinée sur le fond, ce dernier est très profond. Tu rides donc cette vague à la vitesse de la houle. Il y a beaucoup de mouvements d’eau. En cas de chute, tu restes très longtemps sous l’eau. Quand tu arrives sur place à deux kilomètres au large, tu as cette vague qui casse sur 500 mètres à plus de dix mètres de haut. C’est impressionnant. C’est une vague surfable en stand up ? Des gars comme Kai Lenny ou Laird Hamilton ont déjà ridé Jaws en stand up sur des planches adaptées et très longues. Belharra est une vague qui prend un peu le vent, il y a donc du clapôt qui te gène au départ et comme la vague arrive très vite, le take off est impossible. De plus, le peak bouge

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Photo : Eric Bellande/RRD un peu, si le set décale tu peux manger. Peyo y a pas mal pensé, peut-être un jour. Tu as participé à la descente de la Seine organisée dans le cadre du Naish tour en marge du Nautic de Paris ? Sachant que tu es un compétiteur né, te verra-t-on sur des compétitions de sup race ? C’est vrai, j’adore la compétition et l’esprit de ces départs en ligne où il faut tout donner dès les premiers mètres. Sur la Seine, j’étais le plus lourd et ma planche était un stand up de downwind un peu trop banané. Mais avec du matériel adapté, il se pourrait que je fasse plus de compétitions et pourquoi pas des Battles où il faut passer les vagues, surfer... Et sur Maui, tu fais souvent des downwind ? Oui, c’est vraiment bien sur des planches de 14’ à 18’. Par 25 nœuds de vent, tu pars sur des clapôts pour surfer des vagues pendant une trentaine de seconde. C’est une nouvelle lecture de la mer que l’on a pas instinctivement, le downwind demande de plus des qualités d’équilibre et une bonne condition physique. Sur l’île de Ré, tu as aussi ce genre de parcours ? Oui tout à fait sur la côté sauvage. Le vent est toujours orienté de la même direction. Tu pourrais partir du haut de la baie et descendre quasiment jusqu’au pont de l’île ce qui fait un parcours de 15 kilomètres environ.


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Sup race

la technique de rame

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Les quatre principales phases du passage de la pale pour un coup de pagaie efficace est un geste technique. Gaétan Séné nous détaille les principales règles à retenir et erreurs à éviter. Un geste et une technique qui seront utiles aussi bien pour des débutants que des pratiquants plus expérimentés.

Première phase, l’attaque en « oblique avant » La rotation du bassin et des épaules du côté ou l’on rame permet d’aller chercher l’eau loin devant. La pale doit entrer dans l’eau rapidement en oblique avant, bras inférieur tendu mais pas verrouillé au niveau du coude. Les jambes sont légèrement fléchies, la main supérieure est haute, bras à environ 90° avec le buste légèrement en avant pour immerger les 3/4 de la pale. Elle doit entrer rapidement sans éclaboussures comme si l’on voulait harponner. Deuxième phase la traction . La pagaie est verticale, elle doit rester perpendiculaire à la surface de l’eau. La rotation débute en coordonnant les bras, les jambes et les muscles du tronc dans un seul mouvement contrôlé. La pale est bien ancrée dans l’eau à l’aide des bras, et le rameur utilise l’ensemble des muscles du tronc pour tracter la board en avant. Le bras inférieur doit être tendu pour maintenir une trajectoire linéaire de la pale.

On peut légèrement pousser avec la main supérieure pour augmenter la puissance, tout en gardant en mémoire que les bras et le tronc forment un bloc en rotation qui utilise les muscles du dos, les abdominaux, les obliques et les lombaires. Attention à bien contrôler, la flexion/extension des bras qui permet de garder la pagaie verticale sur cette phase de traction. Troisième phase, sortie de pale La traction est amenée jusqu’au moment où le coude du bras inférieur est aligné avec le corps et que les épaules sont parallèles à l’axe des pieds. Après cette phase de propulsion, la board avance et la pagaie vient naturellement derrière l’axe du corps. Passé cet axe, la traction n’est plus efficace, il faut penser à sortir la pale de l’eau rapidement de façon active avec autant d’énergie qu’à l’attaque. Sortir la pale légèrement sur le côté en levant le coude du bras inférieur vers l’extérieur et amorcer la dernière phase.

Quatrième phase « aérienne » Le retour est important, il va préparer l’attaque sur l’avant. La rotation s’effectue dans le sens inverse de la phase motrice dans un mouvement rapide, vif et léger. Lors de cette phase, lorsque les sensations de glisse sont bonnes, on peut relâcher un bref instant les muscles des épaules et du dos pour récupérer. A l’entraînement, chaque phase peut être travaillée individuellement et l’on peut se concentrer sur un ou deux points techniques. Il est important de se créer une image mentale de la phase de passée dans l’eau et de la phase aérienne La vidéo un bon moyen pour analyser la coordination de

ces différentes phases de propulsion. N’hésitez donc pas à vous filmer et rappelez-vous que plus vite vous regarderez les rushs après l’action, meilleure sera cette image mentale, représentation que l’on se fait par la pensée du geste que l’on doit accomplir. Quelques erreurs : La rotation est amorcée trop tôt, la pale entre verticalement. Le bras supérieur est trop tendu la pale est très vite en oblique arrière, propulsion beaucoup moins efficace. Le bras inférieur du rameur est fléchi, la pale sort à plat, l’énergie sera perdue. Beaucoup d’éclaboussure à la sortie de la pale de l’eau.


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Sur

ou

le rail

snap

en

« Sur la séquence de gauche, je suis sur le rail. Je prépare ce turn comme si j’allais armer mon geste pour pagayer, pagaie en avant en arrivant sur le haut de la vague. Puis je transfère mes appuis sur le rail de la planche en m’appuyant le plus possible sur ma pagaie qui se retrouve en arrière. Je peux donc faire mordre le rail avec le plus de puissance et de vitesse possible. Grâce à la vitesse que je conserve dans ce changement de rail je peux aller frapper la mousse dans un round house. Dans cette séquence, le but est de ressortir aussi vite que quand tu bascules sur la prise de carre sur les talons.

En snap ou sur le rail ? Avec la même préparation, il est possible de varier ses turns. Sur cette double séquence, l’américain colin McPhillips nous montre comment appréhender les deux variantes. Sur la séquence de droite, j’entame le mouvement de la même manière avec une préparation dans laquelle je plante la pagaie devant moi et assez haut sur la vague pour ensuite transférer la prise de carre sur mes talons en mettant tout le poids de mon corps sur la pagaie. Mais je m’appuie un peu plus sur la vague pour faire pivoter l’arrière de ma planche dans un snap qui sera d’autant plus important que je pousserai sur le pied arrière et m’appuierai sur la pagaie placée derrière moi.»


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Le bon mois de Davos C’était le manège enchanté en mars pour David Latastère, le rider de Bic et AVP. Le Landais était de toutes les bonnes sessions. Il est passé faire un petit coucou à ses amis basques de Guéthary (voir l’image en aerial) avant de scorer et de promener son SUP à La Nord dans une taille très respectable. Affûté, le Landais toujours déjanté (nous on aime) sera à La Torche et espère un peu de taille. Séquence : Gecko Singles : Christophe Saint Aroman


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E

ncore largement méconnue, l’île indonésienne de Sumba, située à 500 km à l’est de Bali, abrite un « éco-resort » de luxe dont la particularité est de disposer d’une gauche de grande classe réservée à ses hôtes. Tubulaire, rapide, elle n’est pas à proprement parlé idéale pour la pratique du SUP à moins de jouer dans la catégorie « kamikazes ». Mais quand elle se tasse un peu, la vague de Nihiwatu sait se faire accueillante. Voici le récit de la semaine privilégiée d’un SUPer suisse passé de l’eau douce au doux tumulte de l’océan indien. Il y a parfois des joies qu’il vaut mieux contenir, sous peine de se fâcher avec la dizaine de nouveaux amis qui partagent les eaux cristallines qui sont situées à 15 000 km de votre maison entourant une île, certes plus grande que Bali, mais où il n’y a aucun échappatoire à touristes. Ici, l’authenticité s’exprime dans toute sa rudesse, voilà pourquoi les compagnies aériennes délaissent la destination de Sumba.

SUP’in

Sumba Texte et photos par Didier Erard

Dider et Isabelle ont passé quelques jours à Sumba en Indonésie. J’ai croisé Didier durant le stage organisé à Fuerteventura par Greg Closier et Eric Terrien. Didier nous livre son récit de voyage et ses impressions après avoir surfé une vague world classe et quasi privée sur son stand up paddle.

© Photo : Christian Sea

Quand le virtuel devient réalité Bref, cache ta joie ! Ou plutôt tes joies. Il y a d’abord celle, toute naturelle, d’être ici, à Sumba, dans un cadre tout simplement fabuleux, le long d’une plage de deux kilomètres complètement déserte et où seuls quelques buffles viennent se dépoussiérer en barbotant dans les rouleaux. Notez, je ne leur ai pas demandé s’ils le faisaient spontanément. Cette joie assez rare donc de se dire que, oui, c’est encore mieux en vrai que sur internet. Les anglo-saxons qui en tartinaient des tonnes et de façon presque suspecte sur « Tripadvisor » n’avaient, sommes toutes, pas tort. Et puis il y a cette autre joie, celle que je cache un peu aux Australiens et autres Américains qui ont troqué, en ce début de séjour, leurs illusions et leurs shortboards contre une 9’ ou, plus risqué pour moi, contre un harpon de pêche sous-marine. Ils ne sont en effet pas vraiment là pour les cours de yoga ou pour la découverte de la culture animiste du peuple de Sumba. Non, ils sont là pour la gauche, longue, puissante, rapide, tubulaire, une gauche de magazine pour laquelle il faut sortir les de jolis billets verts, de grosses pépètes. Alors, en ce mois de novembre qui marque le début de la saison des pluies, quand elle n’est pas aussi haute, puissante et tubulaire que prévu, ils rongent leurs freins. Alors apparaît au loin un mec tout droit venu de ses montagnes suisses, debout sur sa planche et qui semble se régaler de ces conditions… D’ailleurs, fait-il partie du quota de neuf surfeurs maximum autorisés à « fouler des pieds » ce spot magique ? Il faut se rendre à l’évidence, il en est. A peine croyable ! Cette règle des neuf m’interpelle toutefois. J’essaye juste un instant d’imaginer à quoi pourraient ressembler une montagne, une paroi ou une piste « privatisés ». Un instant seu-

lement car très vite le camarade syndiqué qui sommeille en moi redeviendrait le « mate et le buddy » de ses huit autres compagnons. Fin du détour et retour au monde enchanté… Après tout, nous sommes loin de tout et de tout le monde. On en rediscutera l’été prochain à la Côte des Basques ou à Parlementia, dans la vraie vie, de cette communion d’un line-up fraternel. La solitude comme un privilège Et pour me régaler, ces premiers jours, je me régale, et j’apprends. Le resort dispose de plusieurs SUP’s dont une bonne vieille C4 et surtout cette Starboard sur laquelle est collé un anti-dérapant qu’on croirait tout droit sorti du rayon salle-de-bain de Castorama. Mais à Sumba, il n’y a pas de Castorama, alors c’est mystère et spéculations sur l’origine de ce plastic ! Au final, ça tient bien, voilà donc une excuse de moins en cas de chute. Début de la régalade ! Sessions non-stop, hormis à marée basse où les patates de roches et de coraux ont tendance à faire comme les nombreuses tortues du coin, sortir la tête hors de l’eau. Quelques balades aussi, avec Isa, à l’arrière des séries qui commencent à prendre de l’ampleur et dans une houle limite flippante. Quelques sessions surf également, histoire de fournir aux méduses locales de quoi caresser tendrement mes avantbras noueux et de se rendre compte que oui, la surface de la paddle, ça aide quand même beaucoup au décollage ! Ainsi vont les journées, de sessions en repas, de siestes en balades. Pas de folie particulière, juste une Bintang à la nuit tombante, voire un verre de vin blanc, savouré à son juste prix. A 10 heures, seuls les geckos et autres bestioles que nous sommes heureux de ne pas trop croiser la journée donnent de la voix. Les autres dorment, ou essayent de bricoler la clim de Monsieur LG pour ne pas se retrouver dans le souffle paralysant, mais pourtant indispensable en ce début de saison des pluies. Les beaux restes La semaine se faisant tranquillement grignoter, mes amis ricains et aussies eurent le grand plaisir de pouvoir enfin comparer les images de leurs catalogues à la vue qu’ils avaient depuis leur plumard, au-delà de leurs orteils. Ça rentrait. Oh, certes pas encore en masse mais ça rentrait. L’heure était venue pour eux et moi de prendre quelques distances. A eux l’inside bien inside, à moi, un peu plus à gauche, les beaux restes. Mais pas les trop beaux. Avec leur face verticale, les séries déroulent plus vite que j’ai détalé hier soir devant l’adorable petit serpent brun qui squattait l’allée de mon bungalow. Et à la fin de la gauche, petite manœuvre pour choper l’angle et la reforme qui te pousse au bord. Parce


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que oui, pour le prix, moi je vais jusqu’au bord, ou le plus loin possible du moins. Et il faut bien avouer que la remontée du channel à coup de paddle c’est moins crevant qu’allongé et ça te permet d’admirer le spectacle en cours sur la vague aussi bien que sous toi. Il y a en effet quelque chose de fabuleux, de sublimement aérien et éphémère à voir une carapace te filer dessous pour disparaître dans les rochers. La solitude comme une illusion Question bestioles, ça fourmille, mais rien de bien méchant me dit-on. J’ai déjà tâté de la méduse et quand je vois ce qui revient de la pêche au gros et de la chasse sous-marine de mon pote Christian, l’excellent waterman hawaiien de resort, je me dis qu’il fait parfois bon avoir les pieds au sec sur mon SUP. Sur terre, apparemment, c’est « Gucci-Prada », ou lézard et python. Les dragons de Komodo c’est au-dessus, enfin, sur l’île d’au-dessus, Florès. Cool. Du coup le gecko d’une trentaine de centimètres qui mate sans vergogne Isabelle sous la douche, c’est du Bébert de banlieue ! Allez, je lui pardonne. Les jours avancent, les vagues enflent et je repense à notre visite au marché du village voisin, à ces femmes mâchant cette espèce de noix saupoudrée d’une poudre amère qui leur donne ce sourire rouge sang un rien effrayant. Je me demande ce qu’il adviendra des coutumes et des joutes à cheval, pas toutes pacifiques il faut bien le

dire, de ce peuple aux 12 langues. Déjà, nombre de ces toits si caractéristiques en chaume sont remplacés par de la tôle ondulée. Et aux abords des bourgades, on retrouve le côté pétaradant, grouillant qui submerge aujourd’hui presque totalement Bali, distante de 500 km. Situé dans une zone rurale isolée, le resort fondé par Claude Graves, un américain installé là depuis la fin des années 80, a joué un rôle important dans la lutte contre la malaria et en faveur de la scolarisation et du développement. Une grande partie des bénéfices alimente une fondation (www.sumbafoundation.org) dont on aperçoit le logo sur nombre de citernes, d’écoles et de dispensaires de la région. Alors oui, ça donne bonne conscience mais il faut pour cela aussi savoir sortir de l’eau, lever le nez et consacrer un peu de temps à cette île, histoire de ne pas la réduire à l’expression, certes sublime, de cette vague mythique. Un vendredi de novembre La route qui mène à « l’aéroport » de Tombolaka est sinueuse, suffisamment fréquentée et mal en point pour éviter toute sieste mélancolique. A mi-chemin, une averse, un rideau de pluie. Nous on s’en va, on le traverse ce rideau. Les habitants, eux, n’attendent que cela depuis quelques jours. Pas notre départ, non, la pluie, juste la pluie.


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Patrice

Remoiville la main de Bic Texte et Photos : Franck Debaecker

Trois initiales pour un acronyme. AVP ne signifie heureusement pas « accident de la voie publique ». On pourra suggérer Anti Viral Protein ou bien encore Aliens vs Predator. Peu importe ce qui se cache derrière ses trois lettres, AVP est, pour ce qui nous concerne, le nom du petit atelier de shape de Patrice Remoiville, le nouvel homme fort en charge du développement des planches de stand up paddle chez Bic Sport. Quand Eric Terrien à signé avec la marque française basée à Vannes, nous avons souhaité suivre la réalisation des nouveaux protos du meilleur SUP racer européen. Nous l’avons donc retrouvé dans les Landes, dans la salle de shape d’AVP. Au « sanding screen », Patrice Remoiville.


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ne bouille joviale, celle d’un bon vivant du sud-ouest. Il boitille encore, les séquelles d’une blessure au genou. Pas de détails sur les circonstances ubuesques de son accident, mais sachez que ce n’est pas sans rapport avec le monde enflammé du rugby. Patrice Remoiville est, en ce mois de janvier, sur de nombreux fronts. Pour Bic Sport, il a de multiples casquettes : en charge du développement des planches de stand up, responsable commercial, il donne de sa personne pour faire la promotion de la marque. Il sillonne donc la France pour présenter les nouveaux modèles de SUP Bic. Si bien que 24 heures ne suffisent à ses journées. Nous avons passé deux jours en sa compagnie, afin de mieux le connaître et d’apprécier la rigueur de son shape. Patrice avait, au préalable, rencontré Eric chez lui à Fuerteventura. Une prise de contact nécessaire pour développer numériquement le futures planches du français. Les designs finalisés, les fichiers informatiques ont alors permis de réaliser la découpe au fil chaud des pains de polystyrène. Ne restait donc que la partie de shape pur, la descente des rails, la répartition des volumes, les designs du nose et du tail, le placement de la cuvette où se tiendra Eric. En filigrane de ces premiers shapes, les prémices d’une collaboration sur laquelle mise beaucoup Bic Sport. L’arrivée d’Eric renforce le team développement dont les tests des planches de vagues étaient assuré par David Latastere. Avec Eric, Bic devrait très vite se positionner sur le marché de la 12’6 voire de la 14’. La présence du fabricant français aux USA via une filiale ad oc n’est sans doute pas étrangère à cette stratégie. En progression constante sur ce marché porteur, Bic entend bientôt répondre aux attentes d’une clientèle plus sportive avec une outil de production à Vannes qui tourne à plein. L’arrivée d’Eric Terrien (contrat dont la négociation a été concrétisée par Michel Quistinic) n’est qu’un élément d’un puzzle dans une stratégie de plus long terme. Roro, c’est ton surnom ? Oui je m’appelle Patrice Remoiville, je suis né à Bayonne et j’ai 47 ans. Tes débuts dans le shape ? J’ai débuté à l’âge de 16 ans à Souston chez moi. Je pratiquais tous les sports nautiques imaginables du kayak à la voile. A seize ans et demi, j’ai commencé la planche à voile et ça a été le coup de foudre. Et faute de budget pour acheter mes planches, j’ai débuté dans la fabrication de customs de funboard, c’était l’appellation de l’époque pour les petites planches à voile. Nous avons fait des planches shapées ou moulées, j’ai fait aussi des planches de surf en

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récupérant des pains de mousse. A 18 ans, ce sont les premiers voyages et faute de place pour prendre une planche à voile, je me suis consacré au surf. A 22 ans, j’ai commencé le shape de surf professionnellement à Vieux-Boucau avec un ami d’enfance Pierre Cazadieu. Notre marque s’appelait Koungat et notre association a duré trois ans avec la dernière année près de 300 planches shapées. Tu as été un proche d’une légende du shape de surf, l’australien Maurice Cole. Comment l’as-tu rencontré ? Fin 89, j’ai rejoint Maurice Cole au sein de Aussiegor à Capbreton, l’atelier de shape de Rip Curl. Il y avait aussi Gérard Dabbadie (aujourd’hui chez Bic). J’ai délaissé la partie stratification et glaçage pour me consacrer à la gestion et à la compatibilité de l’atelier. Cole et Dabbadie sont deux grandes figures du shape, ils m’ont beaucoup appris. J’ai pu ainsi côtoyé de près de grandes références du shape et de nombreux surfers pros. Et ensuite retour au shape ? En 1993, je rejoins l’atelier espagnol Pukas pour une année. J’ai repris la stratification. En 1994, je reviens sur Capbreton pour monter un atelier de sous traitance de stratification, Roro Glass, Roro étant mon surnom. Cette entreprise a très bien fonctionné car je travaillais pour de grands noms comme Eric Arakawa, Rusty Preisendorfer ou Simon Anderson. Il y avait aussi Maurice Cole qui collaborait étroitement avec Tom Curren. Pendant la saison d’été, les pros restaient deux mois dans le coin pour faire les différentes étapes du circuit. Maurice shapait donc pour toutes ces stars et moi je stratifiais les planches, ce qui était très intéressant. Combien d’unités ? Franchement, je ne sais pas combien j’ai stratifié de planches dans ma vie, probablement dans les 10 000 même si j’en fais beaucoup moins maintenant. Et puis ? A partir de 1998, quand Maurice a souhaité retourner en Australie, je me suis inquiété de perdre mon principal client. Je me suis dit que lancer une fabrication européenne de pain de polyuréthane serait une bonne idée sachant qu’il n’y avait plus aucun fournisseur géographiquement proche de nous. Le hasard de rencontres m’a convaincu de l’opportunité de ce projet. Je poursuivais les stratifications et en parallèle, je testais des moules pour lancer la fabrication pains. Début 1998, je me lance à Hossegor. J’investis beaucoup et emprunte pour financer un outillage qui me permet de sor-

Eric Terrien regardant l’outline de sa future 12’6.


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Eric Terrien et Patrice Remoiville en salle de shape. tir les premiers pains de ma nouvelle marque Surfoam. Les débuts ont été laborieux, je ne sais pas comment j’ai passé le cap des trois premières années. A force de persistance, je me suis transformé en petit chimiste pour trouver la bonne formulation des bi composants de la mousse polyuréthanne. Et le pari a été gagnant ? Oui car fin 2005, c’est l’impensable. L’américain Clark Foam ferme boutique et je me retrouve, les six mois suivants, à exporter ma production aux Etats-Unis. Cependant, c’est un rêve qui va vite tourner au cauchemar à cause du taux de change de l’euros qui a rendu très compétitives des productions venant d’Amérique du Sud, de Chine ou d’Afrique du Sud. Je n’étais plus compétitif au moment où j’avais réalisé mes plus gros investissements. En mai 2008, j’ai fermé définitivement Surfoam. Qu’as tu fait ? Il a fallu réfléchir à une nouvelle orientation à ma carrière. Je suis revenu dans la région et je me suis orienté vers le stand up paddle qui était devenu ma pratique sur l’eau depuis quatre ans. Du temps de Surfoam, je shapais déjà des SUP. J’avais crée une autre marque AVP pour fabriquer des planches de surf sous ce nom. Je l’ai donc repris pour faire du custom sur mesure, du shape à la stratification. En 2011, sans faire appel à une sous traitance, j’ai réalisé une cinquantaine de planches. C’est aussi à cette période que j’ai débuté ma collaboration sur le développement de nouveau

design de vagues avec le rider David « Davos » Latastere. Tu aimes beaucoup l’Australie. Pourquoi ? Je suis marié à une Australienne qui est de Byron Bay (près de Brisbane, ndlr.). C’est un endroit très agréable où je pourrais y passer ma retraite. L’Australie est un pays que j’aime particulièrement. J’ai beaucoup fréquenté les australiens, j’ai appris l’anglais à leur contact et les apprécie. Tu voyages encore souvent ? Je me déplace souvent pour mon travail, de la France aux USA. J’ai aussi fait beaucoup de voyages en Australie, en Europe, en Asie aussi pour rencontrer des fabricants. Le SUP à plus long terme ? Il est difficile de voir comment le sport va évoluer. Personne ne peut prétendre avoir la réponse. Il faut souhaiter, avec un bon encadrement pour l’apprentissage, qu’il se développe auprès d’un plus grand nombre. Chez Bic, nous sommes très à l’écoute des pratiquants car personne ne peut se targuer de dire comment évoluera le sport à plus long terme. Et dans ta région, comment prend le stand up dans un bastion shortboard ? Dans les Landes, ou sur la côte Basque, le profil des pratiquant est assez classique. Ce sont souvent des surfers expérimentés qui tentent l’aventure du stand up avec un nouvel engin. Cependant, la pratique dans les vagues reste

David Latastère testant les nouveaux protos des prochaines Bic 2013.


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délicate. Il ne faut pas s’emballer et débuter sur une planche trop courte. Il ne faut pas négliger cette période d’adaptation même si on est un bon surfer. J’ai aussi beaucoup de clients qui, par leurs pratiques sportives diverses, vont se mettre à la race. La race va se développer très fort alors que le stand up surf risque de stagner, le principal problème étant notamment la cohabitation entre shortboard et SUP. Il va y avoir une « segmentation » des spots comme à Capbreton avec les bancs de sable au large. Ton shape favori ? Plus le challenge est important, plus cela est intéressant. Shaper une planche de 18’ reste pour moi ce qui m’attire le plus. J’ai shapé beaucoup de planches de surf, donc c’est moins excitant. J’espère donc pouvoir sortir des protos de cette taille quand nous aurons reçu chez Bic à Vannes notre machine à shaper. La stratification ? Avant le shape, ma grande spécialité a été la stratification. J’aime beaucoup cette étape, notamment avec les résines teintées. Je fabrique des planches de manière traditionnelle à savoir une stratification sur un pain latté. J’ai fait quelques fois du sous vide en surf, mais ce n’est pas un gros avantage. En stand up race, les planches étant plus grandes, ce process peut éventuellement permettre d’avoir des planches avec la quantité optimale de résine et donc de limiter le poids, mais ce n’est pas une obligation. Juste une option possible.

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Tu ne fais donc pas de sous-vide dans ton atelier ? Non. En 1989, je faisais pas mal de shapes de windsurf chez Rip Curl. C’est à cette période que les premières planches en sandwich sont apparues sur ce marché. C’est aussi à cette époque que beaucoup sont partis produire en Asie. Nous n’avons pas suivi ce procédé. Ton rapport avec Eric Terrien ? Il a fallu apprendre à se connaître. Je suis allé lui rendre visite à Fuerteventura pour parler shape avec lui et dessiner sur ordinateur les deux 12’6 et la 14’ que je dois lui shaper. Pour les deux 12’6, le design est assez classique, seuls les rails sont un peu plus rentrés sur l’une par rapport à l’autre. A partir de cette variable, nous pourrons travailler sur un nouveau design mais aussi extrapoler sur la 12’6 Touring de série que nous prévoyons prochainement chez Bic. Le shape avançant, Eric s’échappe avec Davos pour tester de nouveaux protos de vagues (un pro model David Latastere 9’). Cet intermède laisse un peu de répits à Patrice pour avancer seul sur les rails. En rentrant, Eric et David valideront le shape testé, il restera encore deux heures pleines de travail dans la salle de shape pour finaliser certaines parties de la première 12’6. Un processus qui peut paraître laborieux ; méticuleux dirait Eric, le début d’une collaboration qui devrait enfin offrir au meilleur français la possibilité de faire évoluer ses protos en vue des nombreux objectifs de sa saison 2012. http://www.getuptupmag.com


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Ile Maurice Photos : Gilles Calvet - F-One

Une balade sur des 12’6 à l’île Maurice, en voilà un programme ! Alex Grégoire et Ludo Dulou ont eu ce privilège, le photographe Gilles Calvet les a suivi ridant autour du Morne Brabant avec sa montagne en pain de sucre qui domine les eaux claires de ce spot réputé. Portfolio.


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Une

philosophie de

la rame

Alex Grégoire, le stand up paddler de Hyères qui a lancé le Malaho, un shop de glisse donnant sur le spot de l’Almanarre, va monter un club de rame, « l’Almanarre Paddle Club, Waterman Experience Alexandre Grégoire ». Cette nouvelle structure s’adresse à tous les passionnés de la rame, en pirogue ou en stand up up paddle, qui veulent pratiquer ces disciplines dans les conditions optimales. Elle proposera à ses adhérents la possibilité de ramer sur l’une des dix planches de race F-one, sponsor d’Alex. En outre, chacun aura la possibilité de suivre les conseils d’intervenants qualifiés pour progresser afin d’avoir les meilleurs résultats sur les compétitions. « Nous allons proposer à nos adhérents un suivi personnalisé tout au long de l’année, explique Alex Grégoire. Progresser tout en conservant la philosophie de la rame, adopter les bons gestes pour ne pas se blesser, rider sur du beau matériel, avoir un suivi vidéo à l’issu de chaque session, telle est notre volonté. A terme, j’aimerais que cette structure devienne un pôle qualitatif pour des entraînements de rame sportive et la positionner comme un pôle de haut niveau dans la région voire en France. Je vais enfin travailler sur un partenariat avec de team Ludovic Dulou avec qui j’aimerais organiser des sessions d’entraînement au pays basque sur des paddleboards. » La structure d’Alex accueillera 50 adhérents au maximum. Alex travaillera aussi avec le stand up paddler Thierry Lauzat qui a souvent brillé sur le Naish Tour.


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L

Magellan Texte : Arnaud Frennet - Photos : Philip Muller

Ils rêvaient de s’aventurer sur le détroit de Magellan en terre de feu. Ils avaient déjà tenté cette belle aventure mais avaient écourté le trip à cause du mauvais temps. Cette tentative nouvelle était la dernière.

es rêves de gosse tournent toujours à l’obsession. Si un jour, vos yeux de gamins se sont émerveillés en regardant les images du Spirit of St Louis de Charles Lindgberg arriver au Bourget après sa traversée de l’Atlantique, peut-être ne deviendrez-vous pas pilote d’avion mais votre goût pour l’aventure et les exploits humains sera certain. Le belge Arnaud Frennet a toujours souhaité humer cet esprit dans un endroit réputé dangereux : le détroit de Magellan. Avec son stand up gonflable Naish, il est enfin parvenu à vivre son rêve de minot. Cap au sud.

Quand nous sommes arrivés en Patagonie, nous avons bien entendu contacté le département de la marine pour convenir des derniers détails de cette aventure. Nous avons tous convenu que notre meilleur fenêtre météo serait le vendredi matin, le vent nous accordant un peu de répit. L’étale était à 6 heures du matin, la prochaine à 13 heures. Deux options pour traverser. La marine avec sa bureaucratie habituelle nous a fait déchanter, décrétant que notre seule possibilité serait 13 heures. Il nous fallait prier pour que le vent reste « faible » durant l’après midi. Rien de moins sûr.

Quatre plombs du matin. Nous venons juste d’atterrir à Punta Arenas, la ville la plus au sud du continent américain. La lumière du jour est déjà là. Dehors il fait froid. Mais pas autant que je ne l’aurais imaginé. Ma principale préoccupation est la force du vent. Comme prévu, il est violent, il souffle en rafales à plus de 40 nœuds. En sortant de l’aéroport, se profile au loin le détroit de Magellan, mont drapé de blanc battu par les tempêtes. Le vent souffle si fort qu’il est difficile de tenir en ligne la voiture sur la route. « Tu es ici en Patagonie, me confie un pêcheur local, c’est rien ça pourrait être bien pire. » Ces quelques mots ne sont pas pour me rassurer. Devons-nous reporter notre trip ?

Nous avions un jour et demi à « tuer ». Nous avons donc décidé d’aller ramer dans une autre partie de la Patagonie. Pendant des mois, j’ai tenté d’obtenir le droit d’aller pagayer dans le célèbre parc national Torres del Plaine. En vain. Malgré cet échec, nous avons décidé de prendre le risque de faire le trajet. Nous avons embarqué notre planche Naish gonflable, la nouvelle Mana Air. Nous avons roulé six heures plein nord avec le secret espoir de déambuler sur les eaux magiques de ces lacs et fjords. Heureusement, Alors que je dans ce travail en amont glisse le long pour glisser dans ce parc de la parois, national, nous avons été je suis en contact avec le capitaine responsable de la surpris par zone. Ce dernier nous les nuances accordera finalement de bleus que les autorisations nous révèle la permettant d’accéder à lumière. la région nord de Magellan. Le matin suivant, timing serré. Nous ne pouvons pas partir le nez au vent en exploration. Il nous faut choisir un site majestueux et symbolique de la Patagonie. Ce sera le Lac Gris. Avec en son fond, un glacier vieux de plusieurs milliers d’années, ce lac est uniquement accessible à pied. Dieu merci, nous avons avec nous l’engin idéal, le stand up gonflable. Après avoir descendu le lac entre les icebergs, nous embarquons dans un petit bateau pour rejoindre les falaises de glace. Le temps semble s’arrêter. Il l’est d’autant plus que la météo est clémente. On en oublierait presque les dangers inhérents à la pratique du stand up au pieds de ces tonnes de glace qui peuvent à tout moment dégringoler comme un château de cartes. Alors que je glisse le long de la parois, je suis surpris par les nuances de bleus que révèle la lumière. Soudain, un bloc de glace se détache du sommet dans un fracas caractéristique. Petit rappel à l’ordre sans frais. Le capitaine nous confirmera combien il est dangereux de s’aventurer dans la zone. Il n’est pas rare

L’idée maître de ce voyage est de pouvoir traverser le détroit de Magellan. J’en rêve depuis trois ans quand j’ai entendu un marin dire : « Si tu traverses le détroit de Magellan, tu regarderas le vent dans les yeux. » Cette idée de dépar t a vite tourné à l’obsession. Nous avions fait une première tentative en 2010 mais déjà les conditions nous avaient obligés à repor ter notre expédition. Je me demandais, accompagné de ma femme Vania et de l’excellent photographe et journaliste de Stand up Latino, Phillip Muller, si je ne devais pas une nouvelle fois annuler. Mais nous avons décidé de poursuivre, tout simplement car nous n’avions pas d’autre possibilité de trouver un autre créneau. C’était maintenant ou jamais. Les responsables de la Marine Chilienne ont été catégoriques : avec ces conditions, nous n’aurions probablement pas l’autorisation de faire la traversée. Ils me fixaient une limite de 17 nœuds pour me laisser me perdre dans le détroit. Mais ce n’était pas le plus préoccupant. A la par tie la plus étroite du détroit, celle qui est appelée la « Primera Angostura », le courant peut atteindre 10 nœuds et créer un dangereux vor tex. Le timing est très serré au changement de marée pour avoir une eau relativement calme.


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uce Ma p soir plus

de voir remonter du fond des iceberg qui pourrait facilement retourner une embarcation de 40 pieds. Pour le moment, le glacer nous offre son plus beau visage et même Philip pose, pour un moment, ses boitiers pour aller découvrir ce site naturel sous un autre angle. Aujourd’hui encore, quand nous en reparlons, je vois son visage qui s’illumine d’un bien beau sourire. Cette nuit, malgré cette incroyable aventure au pied du glacier, je n’ai pu trouver le calme pour m’endormir. Nous étions encore à six heures de route du point de départ que nous avions défini pour faire la traversée du détroit. Le compte à rebours était enclenché : nous avions encore douze heures devant nous. Quand nous sommes enfin arrivés le vendredi, le vent était parfait. Pas plus de 5 nœuds. Mais je devais attendre l’étale à 13 heures de l’après midi. La météo de l’après midi annonçait son renforcement. Je commençais à être nerveux. Vers 11 heures, le vent commence à prendre des tours, aussi je négocie une départ anticipé avec la marine. Je gonfle la planche et me tiens prêt à partir. Je n’ai que cinq kilomètres à pagayer pour la Terre de Feu. Je trouverais bien un moyen de

tirer profit des courants de la marée pour arriver à mon objectif. A midi, je suis finalement sur ma planche, rien ne peut me retenir. Je suis sur le point de vivre mon rêve. Le vent est dans le sens du courant, je le suis sur presque tout le trajet. Après quelques minutes, un groupe de dauphins m’accompagnent. Ils sont blancs et noirs et ressemblent à des bébés orques, les tueurs de baleines. Ils jouent autour de moi et embellissent encore un peu plus cette traversée. Ils nagent avec moi jusqu’à la Terre de Feu, jouant si près de la planche que je crains parfois de les toucher avec ma pagaie. Finalement, en moins de 50 minutes, je rejoins la côte de la Terre de Feu sur l’autre versant du détroit. La traversée a été si facile que je n’ai pas l’impression d’avoir regardé le vent droit dans les yeux. Mais alors que je sors de l’eau, ce dernier gronde soudain plus fort, ne cessant de prendre de la force tout au long de l’après midi. Il semble m’adresser un message, celui d’avoir été toléré en ces lieux si sauvages. En quelques sortes, je lui suis redevable de mon escapade. Remerciements à : la Marine du Chili, Naish, Mall Sport, Helly Hansen, Stoked wetsuits, Nautisport, Dreamstyle et le site standuplatino.com

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Championnat du monde ISA de stand up paddle et paddleboard, Pérou 2012

«A

la choune» Texte et photos franck Debaecker (sauf mentions ISA)

Sur la première marche du podium, béret rouge posé sur la tête, il y avait du panache, une joie non feinte mêlée à une réelle fierté quand Antoine Delpero entonna, drapeau tricolore dans les mains, les premiers couplets de la Marseillaise. Pour la deuxième fois sur une compétition ISA (la première en stand up paddle surf au Pérou), Antoine décroche une prestigieuse médaille d’or. Une victoire emblématique d’un collectif français qui a joué à plein.

Stéphane Corbinien, Jérémy Massière et le «Doc» Olivier Colombié portent le vainqueur de l’épreuve de surf, «Captain» Antoine Delpero.


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Comme à la parade, le team France est de sortie.

V

ieille de fin de compétition. Dans un appartement au neuvième étage d’une tour tranquille de la banlieue de Lima, l’équipe de France réunie pour participer à la première édition des championnats du monde ISA de stand up paddle et de paddle board, se décontracte. Alors que les athlètes engagés, Jérémy Massière et Antoine Delpero en stand up surf, Gaétan Séné et Eric Terrien en SUP race, s’étirent en cette fin de journée, le team manager de l’équipe, le breton Stéphane Corbinien prend la parole pour faire un point : « Nous sommes toujours au milieu de la compète, merci pour cette journée incroyable, je n’avais jamais vu de battle, j’ai été impressionné par l’engagement physique et la concentration requise, c’était un super moment, entame « Corbi » pour résumer ce vendredi, une beach race pour Eric et Gaétan et une qualification en finale pour Antoine. Eric et Gaétan, vous avez manqué d’un peu de chance et d’expérience sur cette beach race, au retour en surf il y avait peut-être mieux à faire même si c’est plus facile à dire de la plage. Toi Eric, on t’a vu passer deux fois tous les mecs au large, tu es donc capable d’aller super loin et super vite. Gaétan, tu as fait une belle course, un départ peut-être un peu light mais tu réalises un super finish, donc merci à vous deux. »

Les membres de l’équipe écoutent en silence. Chacun sait que demain, tout se jouera. La dernière chance pour une médaille, le compteur des bleus étant encore à zéro. Michel Plateau, le directeur technique national de la fédération française de surf, a constitué une équipe restreinte pour cette première participation de la France à cette compétition Jérémy a mondiale sous l’égide de l’ISA donc « (l’International Surfing Associabombardé tion). A cela deux raisons. La première est économique : envoyer le spot » une équipe demande des moyens toujours financiers et logistiques sur place. bien placé Hors la délégation accordée par en cutback le ministère de la jeunesse et des round sports pour que la pratique du stand up paddle soit rattachée house. à la FFS est récente, les lignes budgétaires sont encore modestes pour cette nouvelle discipline qui se structure. La seconde est pratique. Sur quels critères constituer l’équipe ? Michel Plateau s’est logiquement appuyé sur les résultats des derniers championnats de France pour contacter les sportifs pressentis. Quatre

athlètes hommes (pas de femmes, le championnat n’étant pas encore représentatif), un médecin urgentiste pour parer tous les tracas possibles sur la compétition et un team manager. Voilà la petite équipe constituée. Les bleus sont au Pérou depuis déjà une semaine. Demain, c’est le grand et ultime jour de compétition. « Quand on est en équipe de France, ce n’est jamais fini, poursuit Corbi avec assurance. Au Panama, nous étions à la veille de la fin de la compétition 6e ou 7e au classement par équipe. Au dernier jour, on prend un titre de champion du monde chez les filles et nous terminons 3e par équipe. Demain tout va se jouer, vous êtes en mesure de réaliser un très bon coup. Je suis certain qu’il va se passer quelque chose. Tout au long de cette semaine, vous avez construit cette dernière journée. Vous êtes largement au niveau et capables de battre n’importe qui. J’en suis convaincu. Vous n’avez certes pas gagné, mais demain si vous allez au bout de vous même, vous allez rentrer heureux de cette compétition. » Se tournant vers le capitaine de l’équipe : « Antoine, tu as été cette semaine le compétiteur le plus régulier, tes notes sont les plus hautes et les plus constantes même si tu as été parfois sous-noté. Demain, il faut que tu te lâches, c’est le final, fais-toi plaisir, mets de la folie dans ton surf. Je voulais aussi tous vous remercier car j’ai passé une superbe semaine, j’ai été impressionné par le sérieux de l’équipe. » Et Jérémy Massière de poursuivre : « Sur la race, comparés

à ceux qui sont devant, vous êtes meilleurs physiquement, vous allez pouvoir creuser l’écart sur la longue distance, beaucoup de concurrents ne sont pas autant « en cannes » que vous. » L’équipe se regroupe au centre du salon et entament le traditionnel cri de guerre « haaaaaaaaaaaa la choune ! » Warm up Une compétition mondiale ISA, c’est un peu une coupe Davis pour le surf. Chaque nation envoie sa délégation, les plus structurées ont un coach voire un staff médical, chacun encourage ses compatriotes sur l’eau et à chaque victoire ou bon résultat, les drapeaux sont hissés haut afin de galvaniser le groupe. L’ambiance reste toujours bon-enfant même si certaines nations, comme le Brésil, sont plus extraverties. L’équipe de France a d’ailleurs, sur les conseils de son capitaine Antoine Delpero, souhaité s’isoler et ne pas rester dans le box qui lui était attribué. Ne pas se faire « polluer » par les autres concurrents juste avant les épreuves afin d’être au maximum de sa concentration, faire abstraction des autres, l’expérience d’Antoine Delpero pendant les compétitions de haut niveau est mise à profit. Stéphane Corbinien, en coach expérimenté, n’aura de cesse de contrôler le planning des épreuves prévues pour mettre au vert ses surfers et leur éviter d’attendre de longues heures sur la plage en plein soleil. Les stand up surfers ont été les premiers à entrer dans la compétition. Arrivés deux jours avant le début


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«Je me sentais bien même si j’ai pris un mauvais départ. J’avais le rythme pour être devant. J’ai été inquiet sur la première vague à 13, Eric et moi sommes tombés. De nouveau sur ma planche, je me suis calmé, et me suis concentré pour remonter. J’ai fais le trou pour remonter 4 et j’ai chopé un bump au dernier tour. J’ai bien cru terminer 2e avec la bourde de Jamie mais il arrive deux Paul Jackson, 3e de la beach race. mètres devant moi.» Paul Jackson.

Le bon départ de Jamie Mitchell. du premier round, ils ont pu tester le spot. Les vagues déroulent en droites qui manquent parfois de consistance pour engager de gros moves et frapper en roller. Mais dans les sets, chacun est capable de s’exprimer. Ces droites sont cependant plus profitables aux regulars, pas un goofy ne parviendra dans les phases finales. Jérémy Massière a été le premier à trouver ses marques sur sa 7’10 Bonz noire. En début de séjour, les vagues ont été plus grosses que pendant la compétition, Jérémy a donc « bombardé le spot » toujours bien placé en cutback round house. Antoine Delpero a eu plus de mal à retrouver ses marques sur son custom 8’0. A cela une explication rationnelle : sa planche fait 27’’ de large et l’oblige à déplacer son pied avant dans les courbes frontside et bascule en backside pour faire mordre le rail. Antoine a donc besoin de surfer sa planche pour retrouver le bon timing, les bons appuis et sa puissance dans les cannes. Il s’astreint à deux sessions par jours pour reprendre ses marques. Piégé par Bing Le premier round ne posera aucun problème pour les deux Français. Mais au second round, Jeremy Massière se fait piéger par le sud africain Justin Bing. Intrinsèquement, le Landais est plus fort. Néanmoins, dans son heat, il s’éloigne un peu trop dans ses courbes frontside avant de revenir taper en cutback. Il perd le timing et est dans

le même temps marqué par son vis à vis pour la seconde place, Justin Bing fait bang. Trop à l’intérieur alors que les séries décalent, Jérémy ne trouve pas la bombe pour recoller au score du second, Colin McPhillips « masterisant » le spot pour sortir un 15,33. Obligé de passer par les repêchages, Jérémy se retrouve dans une série avec deux grosses pointures : le mexicain Fernando Stalla et le brésilien Luis Saraiva. Dans ce heat, ce sera l’école des fans à la sauce Novela. En clair, de gros scores pour les sud américains qui envoient du move mais restent moins techniques que Jérémy sur ses conduites sur le rail. Ce dernier n’aura pas pu envoyer une ou deux grosses manœuvres pour soigner l’impression générale et faire grimper ses notes sur ses bonnes vagues. Jérémy est éliminé et ne le cachons pas, vu son niveau, c’est une petite déconvenue. Del « Peru » Ne reste plus qu’en lice Antoine Delpero. Et hormis sa série du troisième round durant laquelle Antoine a bien failli se faire passer par l’Australien Justin Holland, le français va hisser son niveau pour ne jamais être inquiété. Dominateur dans le round 4 (opposé à Jackson Close, Colin McPhillips et le turbulent Caio Vaz), Antoine va tuer la finale en deux vagues. Dans sa demi, avec deux notes au dessus de 7, il se met rapidement à l’abri, seul Jackson Close aura une meilleure note avec un 7,93. C’est d’ailleurs une hallu-

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Jamie et Travis à la lutte. cination collective tant l’Australien aligne les turns à plat, des snaps, et autres moves du même cru. Caio Vaz qui la veille prenait des vagues notées à près de 8 points est vite recadré en demi. Bizarre. Colin McPhillips, lui, chutera à plusieurs reprises et passe à côté de sa série. Il avait pourtant une sacrée expérience du haut niveau et était un des principaux favoris malgré le fait qu’il manque Devant, de variété dans ses Mitchell conduites backside sort au plus avec la pagaie toujours court pour derrière lui. Dans le virer la tour de repêchage, Colin n’aura pas plus bouée... de chance car il lui manquera une bonne vague pour revenir en finale. C’est finalement Justin Holland et le square nose (nez cassé à l’entraînement, ndlr) Sean Poynter qui reviendront dans la finale. Une finale tuée d’entrée par Antoine Delpero. Combo ! 8,83 et 8,73 en trois vagues. « Merci Mesdames, au revoir Messieurs, c’est par où la buvette, elle est où la breloque en or ? » Quand il revient à terre, oubliées les approximations de son surf en début de séjour, avec ses bottoms appuyés

Photo ISA sur le rails, ses rollers frappés durant lesquels il génère de la vitesse pour se replacer et guetter la projection en reentry, celui que l’on surnomme déjà ici « del Peru » est assurément un champion du monde ISA incontesté. C’est aussi l’occasion pour le Marseillais de Biarritz de remettre de belle manière certaines pendules à l’heure : sur la planète stand up paddle, Kai Lenny n’est pas invincible. Antoine l’a déjà démontré récemment en octobre en Californie sur le Stand Up World Tour, ce titre de champion du monde ISA récompense son implication dans cette jeune discipline et son intelligence pour avoir fait évoluer son style en fonction des critères de jugements. Une victoire historique : sur la coupe remise aux stand up surfers, le premier nom qui sera gravé sera celui de Delpero. Les forces Sans Connor Baxter (Hawaii), Georges Cronsteadt (Tahiti) ni Danny Ching (USA) mais avec le australiens Travis Grant et Jamie Mitchell, quel allait être le niveau de ce premier championnat du monde ISA de sup race. Deux épreuves étaient inscrites au programme, toutes en 12’6 : une longue distance de 18 km et une beach race aux allures de battle of the paddle. De loin car le nombre de participants est beau-


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Eric Terrien, meilleur européen en race revient avec une médaille et une grosse motivation pour la suite de sa saison. coup moins important. 29 sup racers dans la beach race, deux manches qualificatives pour la forme, 24 gars iront en finale. Inutile de dire que le niveau des participants est hétérogène. Entre un Travis Grant et le représentant vénézuelien (Giovani Benitez), il y a un monde, voire une constellation, surtout quand ce dernier a pour coach un illuminé qui lui demande de faire un tour en plus en étant certain que l’ensemble des concurrents n’a pas réalisé le parcours de la première manche qualificative dans son intégralité. Soyons francs, seule une petite dizaine de coureurs sont au niveau, avec dans le peloton de tête les Américains, les Français, les Australiens et Paul Jackson, le néo-zélandais. Les deux manches qualificatives étant de pures formalités, les coureurs reconnaissent alors le parcours qui ne comprend pas, suite à de nombreuses palabres, de retours sur la plage avec course dans la chicane. La raison invoquée est l’impossibilité de courir sur la plage en pente, le shore break peu adapté et les galets sur le haut de la plage. Difficile de se déplacer dans de telles conditions. La beach race y perdra, c’est certain, un peu de son charme, il faudra faire avec. Bataille Gatéan Séné et Eric Terrien vont tranquillement passer le cap

Gaétan Séné a toujours été dans les premiers. En net progrès au surf, le breton progresse encore. des qualifications le matin. Aucun soucis pour eux comme pour les favoris exception faite de Jamie Mitchell qui perdra sa planche à la fin du premier tour. Sans leash, il remontera sur les premiers, Paul Jackson et Eric Terrien. Simple formalité, ces deux manches ne sont qu’une agréable balade qui permet d’accéder à la finale et de repérer le parcours trop court en distance. Au départ, les visages sont plus tendus. Quand le beach marDevant, shall avec son maillot raillé noir et blanc se l’explication met à genoux signi- entre les fiant que la course deux est lancée, les riders wallabies courent sur le sable a commencé. et montent sur leurs planches sans se faire de cadeau. L’américain Matt Becker (planche Bark) est le plus prompt à prendre la tête en bas de ligne suivi par Travis Grant sur sa C4 et Jamie Mitchell sur sa Surftech. Eric Terrien (Bic) est un peu en retrait, Gaétan (Starboard) est lui parti prudemment. Au passage de la première vague, Travis et Jamie ont refait leur retard et passent l’américain. Ils creusent l’écart alors qu’Eric Terrien, Jay Wild (USA) et le mexicain Felipe Rodriguez reviennent sur Matt

Becker. Paul Jackson sur sa Fanatic rouge est à quelques encablures. Alors que les sup racers s’engagent dans le parcours sinueux entre les bouées à virer qui les mène au large et qu’ils traversent latéralement le parcours avant de virer pour revenir au surf, Travis Grant et Jamie Mitchell sont au coude à coude suivi à une pagaie par Eric Terrien qui devance une meute de six coureurs. Mais alors que le français vient de virer la bouée la plus au large et qu’il rame sur le plat, il se retourne et voit ses poursuivants s’élever sur une vague. Il n’a, comme Travis Grant, pas pu prendre la première petite houle du set. Jamie Mitchell vient de se faire la belle à l’intérieur mais ce n’est partie remise. Eric se replace à l’intérieur et finalement peut s’intercaler de justesse entre deux riders et prendre cette vague juste à côté de Paul Jackson. Devant, Mitchell sort au plus court pour virer la bouée, Travis surfe au plus long et remonte ensuite vers la bouée. Rodriguez est troisième, E.T est tombé tout comme Paul Jackson qui lui refait l’intérieur à la bouée. Mitchell allonge ses mouvements de rame et creuse un peu l’écart, Grant suit à distance. Derrière, un groupe de six coureurs tentent de refaire la jonction. Deuxième bord latéral du parcours : les deux premiers ont une dizaine de seconde d’avance. Eric passe à la régulière le Mexicain, il est maintenant troisième.

Devant, Micthell et Grant rament sur du plat, pas de vague à surfer et derrière, les poursuivants se disent qu’ils vont encore revenir. Travis jette un œil par dessus son épaule et voit une vague creuser à l’intérieur. Il change soudainement sa trajectoire à 45° par rapport à celle de Jamie et par au take off. Il passe facilement à l’intérieur en s’éloignant certes de la bouée mais en récupérant tranquillement de ses efforts. Derrière, Eric se fait aspirer par la trajectoire de Mitchell (peut-être ici que se joue le podium pour le Français, ndlr), Paul Jackson, Felipe Rodriguez, Jay Wild et Matt Becker se sont engouffrés. Gaétan Séné revient lui juste derrière Eric. C’est un sprint où les rebondissements sont incessants. Dernière ligne droite, Travis a une substantielle avance mais sur le bord du retour au surf, il ne trouve aucune vague à rider. Cette disette permet à Jamie de revenir au surf alors que Paul Jackson troisième a enfin creusé l’écart pour le podium. Mitchell et Grant sont sur la même vague à quelques mètres l’un de l’autre. Jamie sourit en pensant au final qui se profile et confiant enlève très tôt son leash. Sur la vague suivante, Paul Jackson est au surf, sauf chute, il sait qu’il repartira avec une médaille de bronze. Jamie et Travis sont maintenant au coude à coude, Jamie s’est serré sur son compatriote. Intox. Tous deux rament à l’unisson. Encore quelques


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Stylé et engagé, Antoine Delpero dominera sa finale. dizaines de mètres, Travis se penche pour enlever son leash et les deux hommes sprintent en ramant de plus belle. Ils sont dans le shore break, et juste avant d’enfourner, sautent en même temps sur le sable en passant par l’avant de leurs planches. Mais en s’élevant dans les airs, Jamie en oublie sa pagaie dans l’eau, il part en tête plus véloce à la course que Travis plus petit. Mais sans la pagaie, il ne peut passer la ligne en vainqueur. Travis Grant l’emporte alors que Jamie revient sur la plage pour récupérer son sésame Quickblade et franchir de nouveau la ligne officiellement second juste devant Paul Jackson qui arrive troisième. Eric Terrien arrivera lui 5e quelques secondes plus tard sur les talons de Matt Becker, Gaétan Séné sera 8e.

Malgré sa vitesse au surf, Colin McPhillips manque de peu la finale.

Justin Holland revient en finale par les repêchages.

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18 bornes La longue distance pour se consoler. A vrai dire, s’il est content de voir qu’il n’est pas loin des trois premiers, Eric Terrien est un peu déçu de son résultat. Plus vite en vitesse de pointe, il manque comme Gaétan, d’assurance pour enrouler à la corde les bouées et bloquer ses adversaires. Il manque aussi d’un peu de discernement au surf, qualité

dont a fait preuve Travis Grant. Alors, la dernière chance de médaille sera la longue distance de 18 kilomètres. Le départ est donné à l’autre bout de la baie dans un joli shore break. Et comme l’organisation n’est pas très rodée, elle tergiverse alors que le plan d’eau est plat. Quand elle donne la procédure, un set rentre et les coureurs fracassent leur planche sur celle du voisin. Ils sont enfin lancés et comme on pouvait le craindre, Travis Grant et Jamie Mitchell se positionnent très vite en tête de la course. Le rythme est d’ailleurs trop rapide pour la distance à effectuer. Certains racers manquent encore d’expérience et ne sont pas dans le bon tempo, trop vite. Deux tours à réaliser. Eric Terrien va se placer en troisième position. A chaque tentative pour recoller sur les deux Australiens, ces derniers augmentent le rythme pour conserver leur avance. Ils se draftent dans une course d’équipe planifiée. Usant pour les nerfs, Eric ne peut pas s’économiser. A la première bouée à virer en bordure de la plage, il n’est pas loin des leaders, Gaétan suit un peu plus loin en quatrième position. Les coureurs repartent et c’est au même moment qu’Antoine se met à l’eau pour atomiser sa finale. Quand il part au contrôle antidopage,

Eric vire la dernière bouée du parcours. Malheureusement, il a suivi les deux Australiens qui n’ont pas pris la bonne trajectoire. Paul Jackson revient sur eux. Il faudra toute l’abnégation du Franco-canarien pour conserver sa médaille en troisième place. Devant, l’explication entre les deux wallabies a commencé. Jamie Mitchell passe et ne sera plus rejoint par Travis qui contrôle sa seconde place. Eric rend quatre minutes au premier et deux au second avec un final au surf qui pouvait à tout moment faire changer le classement. Gaétan (7e) reviendra d’ailleurs d’une place sur Rob Rojas. Les coureurs sont marqués. Ils ont tout donné. Quand Eric récupère sa planche, il se rend compte que deux gros impacts laissent son pain de mousse s’imbiber d’eau. « Heureusement que je ne m’en suis pas aperçu, j’aurais pris un gros coup au moral », confie Eric. Une médaille d’or et une médaille de bronze pour une délégation de quatre riders. Une superbe première expérience pour cette équipe de France qui l’année prochaine reviendra plus forte et plus nombreuse sur ce même spot. C’est du moins ce que l’on souhaite. http://www.getupsupmag.com


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Emmy Merrill de loin la meilleure fille au surf. Brandi et Emmy plus fortes Les filles n’étaient pas nombreuses sur ce premier championnat du monde ISA, une dizaine par épreuve. Parmi les donzelles, Emmy Merrill (USA) a largement dominé l’épreuve de surf sur sa Hobie. Elle était un cran au-dessus des autres concurrentes et s’impose logiquement devant l’australienne Shakira Westdorp et la sud af’ Penny Stemmet. En race, c’était un peu plus disputé mais l’américaine Brandi Baksic (elle aussi sur Hobie) a remporté les deux épreuves devant l’australienne Angela Jackson. En beach race, l’autrichienne Karina Figl (la révélation de cette épreuve, l’Autriche n’étant pas considérée comme une nation forte du surf) arrache une belle médaille de bronze. Angela Jackson aurait certainement pu disputer la victoire à Brandi Baksic à la faveur d’un surf bien maîtrisé dans la battle, mais elle chute à plusieurs reprise et laisse l’américaine gérer sa course seule en tête. Par contre dans la longue distance, Brandi a toujours semblé hors de portée d’Angela (10 minutes d’écart, c’est confortable), Brigette van Aswegen la sud africaine termine troisième.

Brandi Baksic plus régulière et physique en sup race.


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Jérémy

Massière Texte et photos franck Debaecker (sauf mentions ISA)

On le surnomme «Tic». C’est un surfer complet qui ride toutes les planches, du stand up au shortboard. c’est un landais de 27 ans fier de ses origines. Et sur l’eau, Tic ne fait pas du cinéma. son style est technique, il ride sur le rail. Malchanceux au Pérou, nous avons été ravis de le rencontrer enfin et de vous ce personnage entier.


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Quand as-tu commencé le surf ? J’ai commencé le surf à l’âge de 5 ans. J’habite à Biscarrosse. Mes parents étaient surfers, mon père a un atelier de shape et ma mère a ouvert le premier surf shop du village, le Delight Surf shop, nom des planches que shapait mon père (aujourd’hui Pat Surfboard). A choisir entre le foot et le surf, je n’ai pas hésité une seconde. Tu te souviens de tes premières sensations de glisse sur l’eau ? Quand j’ai débuté à cinq ans, je me suis mis debout sur un longboard de mon père alors je ne pense pas me souvenir de ces moments précis. Par contre, je me rappelle de ma première planche, j’avais sept ans. Je marchais sur l’eau, je faisais corps avec l’océan, j’étais libre et j’avançais avec la vague. C’est le premier souvenir de vitesse dans la vague sur ma 5’4. Elle était 50 centimètres plus grande que moi. Je l’ai toujours, mon père m’avait dédicacé la planche : « Bon anniversaire Jérémy ». Je suis récent papa d’une petite fille et j’aimerais beaucoup qu’elle la surfe, ce serait fantastique. Et tu es rentré dans la filière sport études de la Fédération Française de Surf ? Oui. J’ai fait ma scolarité à Biscarrosse jusqu’en 5e puis j’ai fait une demande au pôle France de Biarritz qui a été acceptée. Puis le pôle a déménagé à Bayonne. J’ai été encadré par Michel Plateau (directeur technique national, ndlr) et Jean-Luc Arassus (actuel président de la FFS, ndl). Ce sont des années qui resteront gravées toute ma vie. Il y avait un suivi sportif et scolaire, un aménagement des emplois du temps pour réussir sa scolarité. Tu n’as qu’à voir le nombre de très bons surfers qui sont sortis de cette filière, par exemple Simon Marchand ou Antoine Delpero. Tu étais en internat, ce n’était pas trop difficile ? Un peu au départ, j’avais treize ans et je ne rentrais pas tous les week end, cela dépendait du programme des compétitions. Ensuite, je me suis adapté et je suis allé jusqu’au bac. Et ensuite ? J’ai suivi le circuit WQS pendant trois ou quatre ans et j’ai eu des résultats irréguliers. J’ai fait des demi finales sur des épreuves 5 étoiles et l’année suivante, je faisais juste des premiers tours. J’ai finalement laissé tomber. Comment tu expliques cela ? J’avais 20 ans, je n’étais pas assez concentré sur les compétitions.

Tu aspirais vraiment à avoir une carrière de sportif de haut niveau avec tout ce que cela implique ? En toute honnêteté, je ne pense pas. La pure compétition ne m’a jamais attiré. Mais vu mon parcours au pôle France qui te forge un esprit de compétition, j’ai voulu me mesurer aux gars des autres nations. On voulait montrer qu’en France aussi il y avait de bons surfers. Mais une contre performance avait beaucoup de répercussions sur le cours de ma saison. Et l’année d’après, un bon résultat à la première compétition me motivait et me prouvait que j’en étais capable. La première année où j’ai fait le circuit, j’avais un sponsor qui me suivait financièrement. J’ai battu des gars comme Adriano de Souza ou Nick Muscroft, des surfers qui sont ensuite passés par le WCT. Je n’avais pas de soucis financiers pour suivre le tour mais il y avait le mauvais côté des choses, les vagues médiocres, les petites conditions. J’ai décroché de la compétition en shortboard pour ensuite aller sur le circuit longboard. J’espère de même prendre du plaisir sur les compètes de stand up et rester au niveau pendant quelques belles années. C’est après cette période où tu arrêtes la compétition shortboard que tu découvres le stand up ? Oui. Mon père m’a toujours poussé à surfer sur tous les supports pour être complet, de la petite planches au longboard. Dès que le stand up est apparu, j’ai été voir mon père à l’atelier pour lui demander de me shaper mon premier SUP, un 10’ assez large et assez épais. J’ai donc commencé le stand up il y a un peu plus de cinq ans. Je ne trouve pas qu’il y ait une grande différence avec le surf. La seule différence est la taille de la planche : quand tu fais une manœuvre, la sensation est amplifiée et j’en ai beaucoup sur un SUP. Avec mon passé de compétiteur, j’ai participé aux épreuves de stand up fédérales avec des Coupes de France que j’ai gagnées plusieurs fois. Il y a eu aussi les championnats de France, j’ai gagné les tous premiers et fais vice champion de France derrière Antoine Delpero en 2011. Mon entrée en équipe de France pour participer aux mondiaux ISA au Pérou est une superbe expérience malgré un résultat très médiocre pour moi. J’espère d’ailleurs rester au sein de cette équipe le plus longtemps possible. Puisque tu parles des mondiaux ISA, qu’as-tu pensé du niveau des riders du tableau surf ? Dans l’ensemble, il était assez moyen. Le stand up reste du surf, un bon surfer est capable de bien s’exprimer sur un SUP. Idem en compétition. Les meilleurs au Pérou sont à la base de bons surfers et Antoine Delpero en est le meilleur

Tic avec son pote Antoine Delpero. exemple. Il y a aussi Colin McPhillips, multiple champion du monde de longboard. Je suis un peu déçu par le niveau, je pense que certains SUPers se sont mis à cette discipline sans passer par la case shortboard. Cela se ressent sur leur surf. Hormis Antoine, Colin et le brésilien Luis Saraiva, les autres riders engagés ne m’ont pas impressionné. Toi qui touche à tous les supports, que penses-tu des critères de jugement typés shortboard pour le stand up ? Ce problème s’est toujours posé. Au début, j’avais un style très longboard avec des noses, des cutbacks avec le genou rentré. Au fur et à mesure je me suis rendu compte que ces figures ne scoraient pas. Et comme les planches ont évolué, avec des nez plus pointues qui ne permettent pas de faire des noses, nous nous sommes rapprochés du style shortboard. J’aurais préféré un mixe des deux avec une planche plus grande qui permette de montrer la polyvalence du rider. J’aurais bien aimé conserver un style longboard dans lequel tu ajouterais des moves radicaux comme en longboard où il y a des gars qui sont capables de tourner très serré. Au Pérou, je n’ai vu que du newschool. Mais surfer sur un stand up court ne veut pas dire ne faire que des virages serrés.

J’ai vu beaucoup de gars tourner à plat et faire des snaps. On a tendance à se faire berner par ces moves car cela rappelle le shortboard mais il faut savoir qu’un snap à plat en shortboard n’a jamais rapporté de points en compétition. Le jugement doit s’améliorer, une question de temps. Tu iras sur La Torche. Seras-tu mieux préparé cette épreuve du Stand Up World Tour ? Oui je pense. Je discute beaucoup avec mon partenaire de team Antoine Delpero. J’ai de nouvelles planches en fabrication, une planche de mon père et un custom Bonz. Je surfe maintenant en essayant de coller au maximum avec les critères de jugements du Pérou. Par exemple, je serre beaucoup plus mes virages même si je conserve mes cutback round house avec des courbes plus larges car c’est ce surf que j’aime. Enfin, je suis confiant car à la fin de la compétition ISA, Colin McPhillips ou Justin Holland sont venus me trouver en me disant qu’ils m’avaient vu surfer et qu’ils me trouvaient très bon. J’ai été flatté car c’était ma première véritable apparition sur une compétition de stand up internationale. Le team manager des Américains Ian Cairns a même dit à son équipe de se méfier de moi. Je suis donc motivé pour La Torche afin de montrer mon vrai niveau.


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SossEgo

Surfcamp

Est-ce qu’au Pérou, il ne te manquait pas une planche un peu plus longue et rapide ? Exactement. J’avais la Bonz 7’10 pour surfer les petites vagues, une planche de mon père pour les conditions avec beaucoup de clapôt. Il me manquait une planche entre les deux mais je ne l’avais pas dans mon quiver. J’ai cassé cette planche cet hiver. Nous avons tous été pris de court quand nous avons appris que l’on partait au Pérou. Ce n’est pas grave, pour la prochaine compétition nous serons préparés.

tré Josh Angulo, un Hawaiien marié à une Cap Verdienne. Nous avons fait Sal et Boa Vista, il nous a trimballé partout, c’était vraiment incroyable.

Comment se passe ta relation avec ton père shaper ? C’est à la fois fantastique et parfois compliqué car le conflit est plus facile. Mon père shape depuis 30 ans, il a une grande expérience. Il a un regard technique sur le shape, moi j’ai une vision plus axée sur la compétition. Il faut associer les deux, mon père surfe pour son plaisir avec des courbes plus larges. Il fait donc des planches pour ce style de surf. Je lui demande de nouvelles planches qui nous font progresser lui et moi. Il faut donc que nous soyons ensemble à toutes les étapes, mais ce sont toujours des discussions enrichissantes.

Ta relation très complice avec Antoine Delpero ? Je le connaissais d’avant le sport étude. Nous avons passé ensemble de longues années car nous étions colocataires. Nous sommes comme deux frangins. Il est généreux et doué. Il sait tout surfer. Il est sur la même longueur d’onde que moi, on a une relation très intime. On se supporte l’un l’autre et c’est génial de partager le quotidien de l’équipe de France avec lui.

Tu shapes aussi ? J’ai essayé, j’ai les connaissances car j’ai toujours suivi mon père à l’atelier mais je ne peux pas dire que je shape. Par contre, plus je vieillis, plus j’ai envie de m’y mettre. As-tu beaucoup bourlingué pour surfer ? J’ai beaucoup voyagé du fait des compètes. Californie, Hawaii et beaucoup en Indonésie (12 fois). La première fois à 14 ans et je suis tombé sous le charme du pays. J’y suis retourné tous les ans. Je demandais à Michel Plateau des dérogations pour avoir une semaine de vacances supplémentaire afin de partir trois semaines pendant l’année scolaire. J’ai aussi beaucoup voyagé avec mes parents, au Maroc, au Sénégal. Je suis aussi allé au Cap Vert, il y a dix ans. J’ai rencon-

Qu’as tu aimé en Indonésie ? Tout, les vagues mais aussi la culture, les gens, la nourriture. Je n’y suis pas retourné depuis deux ans. J’aimerais bien voir l’évolution du pays, il paraît que ça construit beaucoup. J’aimerais savoir si les spots que nous avions découverts sont bondés.

Par chez toi, quel type de vagues surfes-tu ? A Biscarrosse, ce sont de purs beach breaks landais avec des plages de sable blanc à l’infini et des baïnes. A marée basse, les vagues sont très rapides donc c’est mieux en shortboard. A marée haute, ce sont de longues droites ou gauches qui déroulent le long des baïnes, idéales pour surfer différents supports comme le SUP, cela correspond bien à ma philosophie du surf. Il paraît que tu montes une école à Biscarrosse ? Oui, je monte une école de stand up dans l’ancien local du shop de ma mère. C’est un pur hasard, 25 ans après. La structure s’appelle Point break et je propose des initiations au stand up sur le lac ou sur l’océan selon les conditions. C’est le début mais il y a de la demande. Je termine de bricoler le local et j’ouvre début avril. Point Break Ecole de Jérémy Massière. http://www.surfbiscarrosse.com/

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Rémi Quique, fondateur du Sossego Surfcamp

Le Sossego Surfcamp est situé à une heure de Natal, a Tibau do Sul près de Pipa, charmant petit Saint-Tropez Brésilien toujours animé. Village typique, Tibau est un paradis de la glisse en bordure d’une lagune idéale pour apprendre le kite et les balades en SUP.

Venez découvrir les eaux chaudes du Brésil dans un décor paradisiaque pour apprendre avec des moniteurs confirmés et diplômés les joies de la glisse. Venez nager avec les dauphins et apprécier la douceur de vivre du Brésil.

A 10 minutes du camp, déroule la vague de Madeiro, un spot de surf et de stand up paddle accessible à tous pour débuter et progresser.

Le Sossego Surfcamp est équipé de matériels F-One. Logement bungalow individuel ou chambre collective.

Sossego Surfcamp Av. Aluizio Alves, 152 Tibau do Sul - Brasil sossego.surfcamp@gmail.com

http://www.sosseo-surfcamp.com


www.supremboards.com GET UP 84

SUPREM 2012 SUPREM la marque de stand-up-paddle vous présente sa gamme 2012 ! Cette gamme a été développée dans un souci de satisfaire un maximum de SUPeur dans un maximum de conditions et à différents budgets. A tout style sa SUPREM !

La virée de 700 bornes d’abel et Peter Abel Cathelineau et Peter Bartl ont descendu la Drava en direction du Danube et de la Serbie. Les deux hommes sont partis de Rosdorf en Autriche et ont rallié en novembre belgrade, malgré les interdictions des autorités locales. Pour tout vous dire, j’avais prévu de faire un sujet de plu- glace les premiers jours (et le trip durant), comment Abel sieurs pages sur le trip d’Abel et Peter, partis d’Autriche a remercié les « Saints » du stand up en voyant ses deux pour rejoindre Belgrade. J’attendais fébrilement le récit planches flotter avec les 100 kilos dessus (hommes et équid’Abel. Connaissant le loustic, un gars doué qui mène de pements) à la mise à l’eau à Rosdorf. Vous ne saurez pas front des tas de projets et qui lance des tas d’idées à cha- non plus dans le détail (même si nous en avons parlé sur cune de nos conversations, je savais que je ne serai pas notre site web) comment ils ont fossé compagnie à la police déçu. Mais je prenais en toute connaissance de cause un des frontières en pleine nuit et comment à leur arrivée à sacré risque. Celui de ne pas voir arrivé le texte sachant Abel Belgrade après 700 kilomètres à la rame, ils ont failli filer en débordé. Et de reports en mails envoyés, ce qui devait ad- taule à cause d’un tampon manquant sur leurs passeports. venir advint. Abel m’a envoyé un texte de 18 pages (54 000 100 euros d’amende par personne et la cause (serbe) était signes) sans les photos la veille de notre bouclage. J’aurais entendue. Vous ne saurez pas non plus comment Abel a du m’en douter. Du pur Abel. Vous ne pourrez donc pas lire passé les jours suivant son retour à dormir au pied de son dans ce mag les aventures rocambolesques des deux SU- lit toutes fenêtres ouvertes. Mais c’est promis, nous revienPers, comment Abel a fini de shaper les planches 48 heures drons sur cette belle aventure, prélude à une descente de avant le départ, comment ils ont été saisis par le froid et la 1200 kilomètres vers le delta de la mer Noire.

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The Roots

Undun Je me souviens avoir été complètement hypnotisé par le premier titre de The Roots que j’ai entendu. Il s’agissait évidemment de « You got me » avec la somptueuse Erykah Badu. Mais plus que la voix de la belle américaine, j’avais surtout été intrigué par l’orchestration live du groupe de rap de Philadelphie et le travail rythmique du batteur, « ?uestlove » alias Ahmir Thompson, peu commun à l’aube des années 2000. Depuis, je guette régulièrement les apparitions et sorties d’album de ce groupe génial et créatif et me suis replongé avec délice dans le sublime « From the ground up ». Undun est le 11e opus et disons le très franchement, c’est un album incroyable. Car The Roots n’a en rien perdu de sa fraicheur dans ses compositions et expérimentations. Undun est en effet un disque concept qui retrace la trop courte vie d’un jeune malfrat Redford Stephens (19741999). Propos intelligents et engagés, les musiciens de The Roots larguent les amarres avec un hip hop trop stéréotypé chaines en or et pépées qui se trémoussent. Undun est un petit chef d’œuvre logiquement encensé par la critique.

Lana del Rey

Rodolphe Burger

Robert Glasper

Black Radio Parmi les très bons albums de rap parus ces dernières semaines, je ne saurais trop vous recommander le dernier Robert Glasper. Ce dernier a gravité autour du collectif des Soulquarians, mouvance mêlant hip hop et « néosoul » dans laquelle on retrouvait des noms connus comme Talib Kweli, Common ou Erykah Badu. Pas étonnant donc de retrouver la belle en featuring sur ce « Black Radio » dans « Afro Blue ». La production est superbe, ça groove fort. L’album se termine par « Letter to Hermione » avec Bilal et une expérimentation du morceau de Nirvana « Smells like teen spirit » plutôt inattendue que l’on aurait souhaitée plus dépouillée en piano voix.

This is a Velvet Underground Song That I’d Like to Sing Rodolphe Burger est ce sacré guitariste qui officiait avec le groupe strasbourgeois Kat Onoma. Grand blues man, Burger a à son crédit des titres cultes comme « The shape on the Ground », « Cheval Mouvement », « The Passenger », ou l’album concept de Kat Onoma « Billy The Kid » sans occulter ses nombreuses collaborations comme celle réalisée avec l’actrice et chanteuse Jeanne Balibar. Dans son nouvel album, Burger reprend des compositions du Velvet, une sorte d’hommage pour la bande à Lou Reed et John Cale. L’approche de Buger reste dans cet album résolument rock loin de certaines expérimentations pas toujours accessibles à la première écoute qu’il entreprend parfois. Sa voix grave fait merveille, revisiter les titres du Velvet n’est pas donné au premier venu, Rodolphe Burger ne l’est assurément pas.

Born To Die J’ai hésité avant de chroniquer le premier album du phénomène Lana Del Rey. Tout d’abord car cette artiste new-yorkaise de 25 ans est le buzz de ce début d’année grâce à deux prometteurs clips publiés sur le net. Avec sa voix à la Nancy Sinitra dans « Video Games », Lana Del Rey (de son vrai nom Elisabeth Grant), a parfaitement su utilisé les codes iconographiques de l’Amérique Hollywoodienne des années 50. Lèvres pulpeuses gonflées par injections, images Super 8, appareils photos à plaque Speed Graphic, tout y est pour soutenir la mélancolie d’une très belle mélodie. Pour un peu, on verrait plus cette Lana Del Ray en call girl de luxe, chanteuse dans un cabaret louche, sortant au bras d’un Pete Bondurant, truand notoire d’un roman de James Ellroy. Mais voilà, à la première écoute, l’album de la jolie Lana reste cependant assez inégal, elle se perd dans les différentes ambiances qui jalonnent son album avec d’abondantes influences pop de petite lolita malgré sa plume prometteuse. « Born To Die » reste tout de même un album, à découvrir, à vous de vous forger votre opinion.

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Itinéraire Bis

La mission : frissonner en allant observer les surfers de Guéthary Départ : le port Vers : a votre guise mais attention à la météo Durée : Une petite heure Indice : ne vous aventurez pas sur la vague surtout si vous n’avez pas le niveau pour la surfer.

Eric Terrien sur sa 12’6 Touring

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­Bruno André : « Le stand up est plus proche du longboard que du shortboard. » Fort du succès d’une gamme déjà très complète avec des planches aux programmes innovants (Sealion chez AHD, 11’ Fit chez Nah Skwell), Bruno André, en charge du développement des produits de la marque de stand up bretonne va prochainement valider et lancer en production de nouveaux shapes. Nous l’avons contacté pour en savoir plus, Bruno André a un regard personnel sur le stand up, vision toujours intéressante et instructive sur les tendances à venir. Quelles vont être les évolutions sur les prochaines planches Nah Skwell ? Nous avons déjà travai­llé sur une gamme d’ailerons (US box et boitiers coniques) pour compléter notre offre en accessoires et répondre à la demande des utilisateurs de nos planches. Les ailerons en mini tuttle ne sont pas courants, ils seront maintenant disponibles dans les shops qui distribuent nos produits avec des kits d’ailerons à des tarifs biens placés. Tailles de 111 à 270 mm, tarif public autour de 50 € selon les tailles. Autres nouveautés ? Nous avons amélioré la finition de nos flotteurs. Nous avons réalisé un gros effort sur les rails en époxy pour augmenter la solidité de nos planches. C’est une zone sensible qui prend des coups avec la pagaie ou durant le transport et pour limiter les impacts, nous avons une nouvelle peinture et un double vernis plus résistants et très joli en finition. Nous avons de même instauré de nouveaux contrôles qualité pour améliorer la finition de nos planches au long de la fabrication. Nous perfectionnons sans cesse nos produits comme cela se fait dans l’automobile par exemple. Cette année nous avons franchi un cap. Le fait que l’on soit moins cher ne sous entend donc pas que la qualité soit moins bonne. Et dans les nouveaux flotteurs à venir ? Une nouvelle gamme longboard va arriver en juin. A vouloir singer le shortboard, la pratique vagues du stand up surfing ne prend pas selon moi la bonne direction. Moi j’aime bien avoir de la longueur de rail sur mes planches, c’est pourquoi nous avons bossé sur cette nouvelle gamme longboard en

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Photos : MichB/Nah Skwell

Wicked, l’atelier Nouvel atelier / shape room, réparation SUP tous types, toutes tailles à Brest. Tel : 02 98 46 71 85. http://www.wicked-boards.com/

Des pagaies remarquées Les deux sup racers Eric Terrien et Gaétan Séné se sont fait remarquer au Pérou avec leurs deux pagaies dites « plates » par opposition aux pagaies avec angle. Les deux riders jugent ce modèle bien plus efficace dans l’attaque et la propulsion et il n’est pas dit que d’autres marques expérimentent de telles pales.

deux tailles, une 11’ et une 10’. Ce sont des shapes avec des rails fins, un arrière pincé. On dirait un petit longboard. Les planches ont une très bonne glisse qui permettent de partir de plus loin sur la vague. Le développement a duré deux ans. Au final, nous croyons en cette pratique dite longboard. Pour nous, le stand up est plus proche du longboard que du shortboard. De même pour les femmes qui veulent progresser au surf, c’est une planche qui est parfaitement adaptée. Arrière pintail, nose rond, rails fins, voilà l’esprit de la planche qui a énormément progressé en maniabilité. Tu nous parlais d’une possible nouvelle Surf ? Oui, dans la gamme Surf, on rajoute une 8’4. Elle va compléter une gamme qui comprend déjà une 8’8, une 9’3 et une 9’7. Autres nouveautés ? La gamme Kool est la même planche que la gamme école (la Skool) mais en plus légère. C’est un super produit en single, ronde devant derrière. Elle est facile et glisse bien. Elle sera disponible en 9’5, 10’ et 10’5. On reste dans cette gamme sur de la longueur et de l’accessibilité. Et la gamme pagaies ? Elle s’étoffe avec deux nouveaux modèles disponibles avec une deux pales et deux rigidités de tubes. C’est une pagaie typée vagues. Celle avec la petite pale est disponible avec le tube souple, celle avec la grande pale aura deux rigidités de tube, souple et rigide. Prix : 199 €

Lokahi étoffe sa gamme Plein de nouvelles boards chez Lokahi en 2012. La gamme AKA devient la AKA Bamboo (8’4, 9’2 et 9’8 à 1090 €). Le programme de la planche reste le surf polyvalent et accessible et la balade. La planche est plus solide avec le deck en Bamboo. En complément, arrive la gamme ENTRY, dérivée des AKA (8’4, 9’2 à 799 €) avec un pont EVA pour débuter en confort. La grosse nouveauté est la gamme OMBAK (7’6, 8’2, 8’9 à 1190 €, voir image). Le programme est la polyvalence dans le surf (dans toutes les conditions creuses ou plus européennes), planche avec rails en carbone. La COMP sera la gamme shapée par Matt Kinoshita (Kazuma). Dispo en (8’0 et 8’4 à 990 €, gun 9’8 à 1190 €). C’est la planche de compète pour surfers au style progressif. Pour les petits gabarits, il y a la 6’8 Pro Model Léo Etienne, la planche de Ti Léo à 790 €. Enfin, Lokahi proposera une 12’6 de race pour les beach races et autres balades sportives (1290 €) qui viendra épauler une 10’6 déjà au catalogue à 1190 €.

Trophée Nah Skwell Bruno André, organisateur du second Stand Up Paddle trophée Nah Skwell (Grand Prix Guyader) annonce le programme de cette compétition qui fut l’une des plus intéressantes de l’année 2011. Pour 2012, Bruno reprend les mêmes ingrédients ou presque avec une nouvelle beach race de 7 km en 12’6, une longue distance de 20 km et une PRO-AM Fitness 5 km conviviale car proche du public mais obligatoire pour valider son classement sur les deux autres épreuves. Bref, un gros week-end end de stand up incontournable, ce sera bien entendu à Douarnenez le 19 et 20 mai.


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Woodie 36’’ Suite au petit dossier sur le land paddle que nous avions réalisé dans le dernier numéro, nous avons pu essayer une nouvelle planche de la marque aux trucks qui carvent, la Carver Woodie 36’’. Nous souhaitions tester une planche un peu plus longue que la Matt Hoy. Comparé, le plateau est plus plat, la planche est bien entendu plus longue et plus facile avec un stick dans les mains (plus de place). Elle est plus accessible et plus apte à rider sur des distances plus grandes. Tarif : 209 € Le Fred se gave Fred Bonnef est la plume qui officie pour le site de stand up Sup Rider. Mais c’est aussi un super rider toujours à partir dans des délires et de folles aventures avec ses planches Fanatic. Quand il ne traverse pas le détroit de Gibraltar, Fred se fait la traversée Lanzarote Fuerteventura à la nuit tombée (déconseillée) pour revenir avec le ferry du soir. De bons délires, change rien « ombre ». A noter aussi que Fred est aussi impliqué dans la marque de fringues Zütee. Rens : http://www.zutee-france.com/

Manera, la classe F-One (les planches et ailes de kite et planches de stand up) vient de lancer une gamme de bagagerie et de housses très complète. Nous avions vu les premiers protos lors d’un rapide passage dans les bureaux de la marque, notre compère Rémi Quique éprouvait les premiers protos. Nous avons franchement adoré le sac à dos photo très bien pensé, le Geek (99 €). Déjà esthétiquement, il se démarque de ce qui existe sur le marché. La classe. Ensuite, le système de rangement est très fonctionnel, mes optiques ont trouvé leur place, à côté de mon boitier. C’est pratique et bien protégé. Je mettais toujours en cas d’urgence un boitier avec une optique montée dessus dans le compartiment supérieur. Le sac fourmille de poches et le dos est bien rembourré pour un confort maximal. La bagagerie se décline sous différentes modèles, le Cabin ou le 110 Traveler. Côté housse, il y en a pour toutes les tailles et tous les modèles de planches. En Sup, les tailles vont de 8’4, 9’0 et 10’ pour des tarifs à partir de 144 €.

ACE TEC : la bonne recette pour le SUP Bic Sport a été un des pionniers de la technologie thermoformée verre/epoxy avec une solide expérience dans le surf et le windsurf. Cette technologie a été optimisée pour être appliquée au SUP. Résultat, les planches de cette gamme affichent désormais des poids qui se situent parmi des planches les plus légères du marché, mais avec une résistance aux chocs ponctuels incomparable. Un impact qui fait un trou dans la peau d’un SUP en composite verre epoxy, ne laissera qu’une légère trace un SUP en ACETEC. Sur l’eau, les planches de la gamme ACE-TEC sont ultra polyvalentes pour une navigation mixte sur eau plate ou dans le surf. Elles se déclinent en 3 longueurs : 9’6, 10’6 et 11’6 et la gamme Wahiné (9,6 et 10’6) montre un déco spéciale filles ! Il y a même un modèle équipé pour le windsurf (10’6) ! Prix : de 849 à 949 €

E. T. et Cloclo et comme profs Les deux compères Eric Terrien et Greg Closier organisent une nouvelle session de leurs clinics de SUP sur trois jours. Cela aura lieu le 21, 22 et 23 mai à Landunvez. Au programme, technique de rame sur le plat, en downwind, modules spécifiques à la beach race, techniques de surf. Ce stage s’adresse à tous sont qui savent ramer et qui veulent progresser en mer.

De l’air pour F-one F-one proposera très bientôt des gonflables dans une gamme dédiées, les Matira. Conçues à partir des shapes de la gamme rigide, ces gonflables ont été adaptés pour les rendre accessibles avec des largeurs de 30.5’’ à 33’’ pour conserver de la stabilité. Livrés avec leur sacs de transport et leur pompe, vous pourrez les amener partout et les gonfler très facilement. Une gamme qui regroupe toutes les attentes, de la découverte à la balade mais aussi le surf. Trois tailles seront disponibles, 10’6, 9’6 et 8’6. Tarifs : 8’6 à 849 €, 9’6 à 899 € et 10’6 à 949 €.

La NorthPoint à la Palue La compétition organisée par Greg Closier, la NorthPoint, qui comprend une épreuve de vagues et une beach race (classement cumulé) se déroulera les 12 et 13 mai sur la commune de Crozon-Morgat. « Pour cette édition, on va choisir en priorité le spot de la Palud aussi bien pour la partie surf que pour la beach race, confie Greg. La Palud reçoit mieux la houle que Goulien et les vagues sont plus puissantes. On ira à Goulien uniquement si le spot sature à la Palud. Colin McPhillips et Justin Holland du team Hobie ont confirmé leur présence, Dan Bohene (Infinity) devrait également être de la partie. Et puis il y aura bien évidemment les « habitués » : E.T., le Terrien de l’espace qui viendrait avec sa famille de martiens de la 44eme constellation, le brésilien de Tibau do Sul Rémi Quique, Rico Leroy, Jérémy Boisson, Gaétan Séné, Renaud Noyelle, Bruno André et Fab D’Ortoli. On espère aussi revoir tous les boss des shops présents l’année dernière, le team Get Up dans son intégralité sera là.

Rico Leroy pour le fun Que du plaisir pour Rico Leroy qui a participé avec brio à la première étape du Stand Up World Tour à Sunset (le Sunset Beach Pro, remporté par Bonga Perkins malgré une belle prestation de Kai Lenny 2e et surtout de Peyo Lizarazu 3e). De belles conditions qui ne se refusent pas surtout que Rico a été appelé pour supplanter un absent du tableau principal. Au final, le Français qui se préparais en pirogue sur Oahu passera un premier tour de prestige dans lequel débutait Jamie O’Brien (JOB). Rico sortira au round 2 des repêchages. L’autre français Xabi Lafitte accède lui au troisième tour sur une nouvelle planche de série qu’il ne connaissait pas. Antoine Delpero tombe lui dans un heat très relevé avec deux autres champions du monde longboard comme lui, Bonga Perkins et Duane DeSoto.


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Polo Redwood Paddle.

2 SUP gonflables chez Fanatic, et 3 nouveaux modèles Fanatic proposera dès avril deux nouveaux modèles de SUP gonflables une Fly Air 9’ par 31” et une Fly Air 10’6 par 34”. Ces deux planches s’adressent au grand public souhaitant découvrir les joies de la glisse debout sans avoir l’inconvénient du stockage. Avec 145 litres et 210 litres respectivement, elles sont fournies avec un sac à dos fonctionnel, une pompe et une pagaie en 3 parties (optionnelle). Les tarifs iront de 799 € pour la 9’ et 849 pour la 10’6. Parallèlement à ces deux nouveaux modèles attendus dans un marché en pleine croissance, la marque propose aussi une nouvelle Ripper, une board s’inspirant du shape des Allwave avec un outline compact et large, un fish tail, une carène en mono concave évoluant en V puis un double concave, configuration thruster. La Ripper est proposée en technologie HRS et pont Soft Top, mousse qui offre à la fois confort et accroche sous les pieds. Tarif 695 € Enfin, fort de son succès, la gamme Allwave (8’10, 9’2 et 9’6) est enrichie de deux nouvelles tailles, une 8’6 et une 9’10. Les caractéristiques annoncées de ces planches de surf sont la facilité au take off et une maniabilité dans toutes les manœuvres notamment grâce à un nose kick. La 8’6 sera proposée à 1049 €, la 9’10 à 1249 €. Plus d’infos : http://www.fanatic-sup.com/

Le « jeune » fait mal La performance sur l’épreuve du Sunset Beach Pro est à mettre au crédit d’un jeune breton de 16 ans, Ben Carpentier. Parti à Hawaii coaché par Xabi Lafitte et Antoine Delpero (qui a été promu à l’unanimité des trois, chef cuisinier responsable de l’assortiment des pattes pendant le trip), le « jeune » alias Ben Carpentier, remporte l’épreuve des jeunes (normal vu son surnom), passe les trials et accède en quart de finale du main event rien que cela. Quand on voit les conditions, on se dit que ce gamin élevé au cidre doux va bientôt rendre «aigre doux» tous les sup surfers qui vont le rencontrer en heat. Vous êtes prévenus, le « jeune » sera à La Torche. Aie aie aie ! Surfs et longboards collector Double V recevra prochainement des surfs et des longboards Hobie Collectors. Les tailles sont en 4’11, 5’2 et 5’6 Soap Bar (avec tail carré très large), des modèles en balsa et des longboards Hobie Alter III Endless Summer, les derniers modèles signés de cette série. Ce sont donc des pièces d’exception pour collectionneur avertis. Prix : 2990 €.

Side-Shore change d’adresse Side-Shore déménage pour mieux vous servir. Déménagement courant mai 2012. Profitez des meilleurs prix avant déménagement. Tel : 02 98 46 71 85 Nouvelle adresse : 100 rue des mouettes, 29200 Brest. http://www.side-shore.com http://blog.side-shore.com/


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Programmes chargés ça bouge dans le stand up paddle. On ne compte plus les compétitions organisées partout en France. Les dates sont nombreuses et compilées sur le site d’Eric Terrien, supfrance.com. Nous relayons les principaux événements à venir dans l’hexagone. Avril : SUP Race 8 avril : Défi des Goémoniers Hoalen, Bretagne SUP Race 21- 22 avril: Trophée Yohann Lecam SUP Race 21- 25 avril : Ze Caribean Race, Guadeloupe SUP Race 28 - 29 Avril : FunGlisse SUP Event, Pays de la Loire SUP Surf 28 Avril - 6 Mai : La Torche Pro Stand Up World Tour Mai : SUP Race 5 - 6 Mai : «Glisse Azur» de Fréjus SUP Race 12 Mai : Traversée de l’esturaire de la Gironde SUP Surf + SUP Race 12-13 Mai : NorthPoint Classic 4ème édition, Presqu’île de Crozon SUP Race 12 ou 13 Mai : Beach Race 7km Saint Raphaël (83) SUP Race 17 au 19 Mai : Pyrénées Buddies Race, SUP Race 19 - 20 Mai : Trophée Nah Skwell/ Grand Prix Guyader SUP Race 26 au 28 Mai : SUP Race Cup, Sainte-Maxime SUP Race 26 au 28 Mai : 3e Pink Granit SUP Event, Perros Guirec Juin : Sup Race 2 - 3 juin Massilia Sup Race 2012, base nautique du Roucas Blanc. SUP Race 9-10 Juin : Summer SUP Challenge, Bandol SUP Race 9-10 Juin : Hulinokea 1 Loisir 17 juin 2012 : Challenge du Der en Champagne. SUP Race - SUP Surf 22-23-24 Juin 2012 : Oléron Island Stand Up Paddle Challenge SUP Race 30 Juin : Challenge de la Petite Mer, Riantec (56) Juillet : SUP Race 7 - 8 Juillet : Hulinokea 2, SUP Race 21 Juillet : La route des Phares Hoalen, Bretagne

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Du nouveau chez Bonz Bonz, la marque de planches de stand up paddle du champion du monde ISA Antoine Delpero propose une gamme surf comprenant quatre nouvelles tailles dont voici les détails : - 8’2 X 28 1/2 X 4 105 L - 8’6 X 29 3/4 X 4 ½ 119 L - 9’6 X 29 3/4 X 4 ½ 135 L - 10’2 X 30 X 4 ½ 157 L Elles sont tout en construction Sandwich bois, avec des rails magique à la Alain Minvielle, le shaper d’Antoine Delpero (Antoine dessine les designs sur ordinateur, les formes étant ensuite validées en concertation avec Alain Minvielle). Notons aussi que les 9’8 et 9’1 sont désormais disponibles dans une sérigraphie panthère (shapes inchangés). Plus d’info sur le site Bonz : http://bonzsup.com/

Nouvelles tailles chez Red Paddle L’un des précurseurs du stand up gonflable sur le marché français, Red Paddle (distribution France Loïc Caillet) améliore la finition de ses modèles avec un nouveau pads plus confortable et accrocheur (avec une sérigraphie très sympa) et une poignée de portage toujours très pratique. La marque propose aussi désormais de nouvelles tailles une 9’6 et une 10’8 qui viendront en complément des 9’4 et 10’6. Les prix publics conseillés vont de 749 à 849 €

Un club de SUP en Savoie Lionel Mougin et Julien Veron ont créé le premier club de surf d’eau douce français. « L’esprit du club est de regrouper les rameurs de la région Rhône Alpes, explique Julien. En conservant un esprit cool et détendu , et pas seulement savoyard comme certains me l’ont demandé ! Le programme du club n’est pas encore clairement défini au niveau des dates car nous souhaitons nous adapter aux plus grand nombre d’adhérents, mais il va tourner autour de sorties de groupe le week-end, et sûrement de se greffer aux sorties existantes organisées par d’autres clubs pour rencontrer d’autres passionnés. Nous envisageons aussi pour les compétiteurs des déplacements sur les étapes de race ainsi qu’un entraînement hebdomadaire qui devrait avoir lieu le mercredi soir dès le changement d’horaire et qui sera d’ailleurs ouvert à tous les niveaux ! L’autre point de développement du club sera l’organisation d’une épreuve fédérale de race qui devrait avoir lieu en septembre sur le lac du Bourget. » Blog du club : http://supsavoie.over-blog.com/

Antoine Albeau chez RRD Le windsurfer le plus capé du circuit pro (19 titres de champion du monde) a signé avec RRD pour 2012. C’est donc avec des stand up de la marque qu’Antoine nous a rejoint aux Maldives. La marque cette année espère que de nombreux amateurs utiliseront son nouveau modèle gonflable l’Air Sup disponible en 10’2.

Tropical Blends en France Jacques Chauvet, animateur de la base du Ponant et du Paddle Center de la Grande Motte, s’occupe désormais de la distribution pour la France des planches Tropical Blends (les planches de Duane DeSoto). Cette année, Jacques distribuera deux nouvelles gammes en plus des trois déjà présentes à son catalogue. Une gamme « easy rider », fishs très larges destinés aux grands gabarits ou aux débutants en surf (10’34, 9’33 et 8’29). La construction sera en PVC bamboo. La gamme «performance surfing» est une gamme de stand up pour les conditions européennes et s’adressant à des sup surfers débrouillés. Les tailles disponibles sont 9’4 Pu Ali, 9’0 Lua Maha et 8’9 Papa Nalu (toutes les planches de cette gamme sont disponibles en version carbone). Etaient déjà au catalogue une gamme longboard pour les styles classiques en 11’9 et 10’6, une gamme crusing de planche rapide et stable (Malino 10’6, Makani 12’6) et enfin une gamme allround surfing (Pokole 8’10, Wai Kahe 9’2, Welo 9’6 Kai’E’E 10’5). Les tarifs sont : - à partir de 1565 € pour les planches en PVC. - à partir de 1440 € pour les planches en bamboo. - à partir de 1990 € pour les planches en carbone.


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Rogue, la marque qui se montre Les shapes Rogue seront désormais développés en collaboration avec de grands noms du monde du SUP tels que Aaron Napoleon ou Ikaika Kalama, récent 4e de l’épreuve du SUWT, le Sunset Beach Pro. Notons que le team est maintenant renforcé par l’arrivée d’Arsène Harehoe ou Fernando Stalla, du beau monde donc. Rogue SUP lance pour la saison 2012 deux nouveaux modèles de surf destinés aux riders expérimentés recherchant les dernières innovations en terme de shapes et de performances. Des planches radicales et sans compromis, utilisant les technologies de fabrication les plus avancées, qui n’auront pour limites que celles que vous vous serez fixées. Caractéristiques annoncées : Construction exclusive Rogue R6 en sandwich bois/époxy. Pad EVA ultra grip avec kick tail Double plug de leash et valve de décompression gore tex 4 boîtiers future fin + 1 boîtier US central pour être montée en tri fins ou quad. Tailles disponibles : - 8’ x 29’’x4’’ volume 110L - 9’ x29’’x4’’ volume 115L Infos et contact : info@manao-distribution.fr Distributeur France : www.manao-distribution.fr Des planches aux enchères pour Terry Martin Terry Martin est l’emblématique shaper de Hobie, l’homme aux 80 000 planches depuis 1963, le shaper capable de réaliser une planche en 40 minutes. Nous l’avions rencontré en Californie alors qu’il shapait dans un pain Clark un gun de vagues de 14’. Malheureusement, Terry est atteint d’un grave cancer en phase terminale. Ses proches, amis et shapers et les marques Hobie et Hurley se mobilisent pour lui venir en aide et l’aider dans les frais occasionnés par son traitement en mettant en vente des planches aux enchères. Renseignements : http://www.terrymartinproject.com/

Un gonflable en trip. Hobie Europe nous avait laissé en test une Hobie gonflable, une 10’, pour nous rendre en trip aux Maldives. Disons le franchement, c’est une planche excellente pour ce genre d’escapade si votre intention est de vous balader sur des lagons et de ramer en vous faisant plaisir. Le transport est très facile, un gros sac d’environ 10 kilos, rien de plus facile à faire accepter par une compagnie aérienne. Tous les accessoires sont de qualité, la pompe, les nombreux embouts et même la pagaie en trois parties très bien pensée. Sur l’eau la planche avance très rapidement avec son nez pointue. La gonfler sur un bateau et explorer un lagon translucide est un vrai plaisir. Son aptitude à la rame est sans faille, la seule restriction est la rame dans du vent et du clapot, ce n’est pas et c’est logique les conditions optimales pour un gonflable. Au final, emporter une telle planche n’est pas superflu et même très facile (à tel point qu’on a oublié le sac entre deux vols, il s’en est fallu d’un rien qu’on reparte sans)..

8’6 -10’-10’2 -10’8 Hobie inflatable boards

Recreation distribution Europe

http://www.sunshort.com

à partir de 699 €

tel : 04 94 97 03 30 - 06 29 12 36 46 http://www.hobie.com



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