Escape #71

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HIVER 2020-21 / # 71

SKIS TESTS

LA SELECTION ESCAPE AU BANC D'ESSAIS DOSSIER

RESPECTE TA PLANÈTE

TEXTILE GREEN

COMMENT FAIRE LE TRI

MARKETING 3.0

ROSSIGNOL RESPECT

POINT NEIGE

POUR DES FLOCONS PLUS VERTS

DANS TOUS LES BONS SHOPS À PARTIR DE DÉCEMBRE 2020



ESCAPE # 71

© ARTHUR GHILINI

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P. 10

POINT NEIGE Horizon 2050, le Mur ?

P. 32

P. 12

FLOCON VERTS Les stations blanches comme neige

P. 38

P. 16

MARKETING 3.0 Rossignol Respect

P. 20

DESTINATION INSOLITE Les Abruzzes

P. 28

ALLEZ DEHORS Sac à dos et couchage

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Photo de couverture : Henrik Windstedt survole les pentes d’Emosson (Suisse). Par Arthur Ghilini.

DOSSIER TEXTILE GREEN LE PLUS IMPORTANT : FAIRE LE TRI VESTES GREENTECH LE BON ET LE MAUVAIS DU RECYCLAGE À L’ÉCO-CONCEPTION DOWNJACKETS RECYCLÉES PREMIÈRES COUCHES POUR LA PLANÈTE MATÉRIAUX ALTERNATIFS TEXTILE EN BOIS CHANVRE, LA FIBRE DU FUTUR AU BOUT DU FIL, L’ARAIGNÉE EXPÉDITION Objectif Logan

TESTS SKIS

& Tendances de l’hiver 2021


ESCAPE # 71

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DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Claude Borrani claude@cosy-editions.com RÉDACTEUR EN CHEF Laurent Molitor laurent.molitor@sfr.fr

© ARTHUR GHILINI

CONTRIBUTEURS Arthur Ghilini L’équipe de testeurs

"Après avoir tout vu et tout lu sur le Covid et ses conséquences politiques ou sociétales, aucune envie d’en rajouter une couche, bien au contraire."

DIRECTION ARTISTIQUE / MAQUETTE Sonia Roussin sonia.roussin@gmail.com

Idées noires ou manteau blanc pour cet hiver 2021 ?

FENÊTRE DE TIR La pollution tue entre 6 et 9 millions de personnes chaque année. Une extinction de masse de la biodiversité est en cours, avec 68 % des espèces sauvages disparues en seulement 50 ans. L’urgence climatique, la qualité de l’eau et de l’air, la réduction de gaz à effets de serre, elles sont là, les priorités absolues. Après avoir tout vu et tout lu sur le Covid et ses conséquences politiques ou sociétales, aucune envie d’en rajouter une couche, bien au contraire. De cette crise (entre rester planqué dans son canapé et les tranchées de Verdun, difficile de parler de guerre), on se souviendra, peut-être, des interdictions en cascade, dont celle d’aller jouer dehors. Restera deux envies. Celle de profiter plus encore ‘de l’extérieur’. Que l’on se prenne ou non un ‘épisode Covid’ tous les 5 ans, comme envisagé dans l’un des scénarios possibles. Et celle de faire en sorte que plus rien ne soit comme avant, mais pas à cause d’une saleté de virus. Ne rater aucune fenêtre de tir pour s’évader, avant qu’on nous l’interdise, avec ou sans prétexte médical. Et dès aujourd’hui, agir. Vivre en adéquation avec ce qu’il reste de la planète ; être acteur de la lutte contre le dérèglement climatique, dans sa pratique sportive, comme au quotidien. Depuis plus de 10 ans, personne n’a jamais rien fait. Et pourtant, on le savait tous, ce qui allait inéluctablement nous tomber dessus. Retour à la case départ, ou presque. L’urgence environnementale est plus que jamais la priorité absolue. 7 février 2020, le thermomètre est monté à 27° à Biarritz, et à 18,5° en Antarctique le même jour. Eté 2020. On remplace les abeilles par des drones, pour polliniser les champs d’orangers en Californie à la place des 57 milliards d’abeilles mortes pendant l’hiver. Et pour terminer sur le Covid : le coup de frein brutal de la production mondiale pendant les deux premiers mois de confinement n’a permis de réduire les émissions de gaz à effets de serre que de 5 %. Là où, chaque année, il en faudrait sept de moins, pour tenir les accords de Paris pour 2050. Une chose est sûre : elle se rétrécit de jour en jour, la fenêtre de tir où l’être humain peut encore sauver sa peau, et accessoirement, continuer à jouer à l’air libre. Ne la ratez pas ! Et quoi que l’on vous dise : allez dehors ! Laurent Molitor.

PHOTOGRAPHES Arthur Ghilini, Privatefly, Rémi Bienvenu / Ot Valberg, Andy Parant, Blake Jorgenson, C.pondella / C.benchetler / Dakine, Paul-Edouard ‘Papy’ Millet & Matthieu Vigier, Eric Gachet / Hh, Dom Daher, Ricardo Gomez Angel / Unsplash, Rab, Primalfot/ Parley, Ispo, S. Rande / Celc, Hayes / Patagonia, Wayne Lee Sing / Unsplash, Gregory, Thomas, Alexandre Et Helias Pour Le Trip Logan, T. Delfino, T.zucchi, N.wetzel / Dynastar, Cyril Duval, Dom Maillot, Dynastar, Oskar Hall, Fischer Sports Gmbh, F.reiterberger / Hagan, K2 Skis, Jro / Line, Eric Gachet / Movement, Blake Jorgenson / Rossignol, Cohen / Scott, Pow / Aspen, A.Marchesseau, Dom Maillot PUBLICITÉ > DIRECTEUR DU SERVICE COMMERCIAL ET DÉVELOPPEMENT Kamel Beghidja kamel@cosy-editions.com > CHEF DE PUBLICITÉ Fanny Marguet fanny@cosy-editions.com Olivia Gontharet olivia@cosy-editions.com Samantha Bondon samantha@cosy-editions.com ADMINISTRATION ET RELATIONS CLIENTS Laurence Rémy laurence@cosy-editions.com Dépôt Légal : à parution Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent magazine faites sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’oeuvre dans laquelle elles sont incorporées. (art. L.122-4, L.122-5 et L.335-2 du Code de propriété intellectuelle).





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MÉTÉO DES STATIONS DE SKI PAS DE RETOUR VERS LE FUTUR !

« On est déjà en 2050 ! » Jean-Marc Silva, Directeur de France Montagne (association regroupant les principaux acteurs du tourisme de montagne) a tellement raison. Quels que soient les scénarios d’augmentation de la température (de +1,5 à +3°), en raison de l’inertie climatique, le chemin jusque 2050 est figé par nos actions et les émissions passées, rien ne peut plus être changé. C’est la suite qui se décide aujourd’hui, en 2020. C’est le moment d’agir, et vite. Pour continuer de consommer du ski, encore faudrait-il qu’il reste des stations et de la neige pour glisser… D’après les projections effectuées par les climatologues en fonction des différentes options retenues par le GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat), les changements climatiques déjà observés vont se poursuivre, voire s’accentuer. Le point avec les derniers chiffres disponibles à ce jour. PAR LAURENT MOLITOR

Cet hiver, grâce à l’annulation du ‘Ski Train’ d’Eurostar, il sera sans doute plus facile d’arriver en jet privé directement sur les pistes de Courchevel, que de prendre le train pour se rendre

© PRIVATEFLY

dans les stations de Tarentaise.


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« On est déjà en 2050 ! »

Horizon 2050 figé dans la glace

J-M Silva, Directeur de France Montagne

+1,5 °C à 2 °C d’ici trente ans ; +2 °C et +4 °C à la fin du siècle,

par rapport à la période 1960-1990 (Einhorn et al., 2015).

L’isotherme 0 °C moyen subira une élévation de 700 m

entre la période 1991-2020 et la période 2071-2100 pour le mois de juillet. (Atlasmontblanc, 2019)

La moitié des glaciers des Alpes devrait avoir disparu en 2050,

De -25 à -45 jours de période d’enneigement

et entre deux tiers et la totalité du volume glaciaire actuel pourraient avoir disparu en 2100 selon le scénario d’émissions.

à Chamonix, à 1000 m d’altitude.

A 1500 m, au col de Porte en Chartreuse, la diminution

du manteau neigeux pourrait

être de 32 % (par rapport à la période 1986-2005) dans le cas d’un réchauffement de +2 °C et de 80 % pour un réchauffement de 4 °C.

(Zekollari et al., 2019)

Dans les Pyrénées, le manteau neigeux à 1800 m pourrait

avoir réduit de moitié en quantité et d’un mois en durée d’enneigement au sol par rapport à la période actuelle (OPCC, 2018).*

Des stations qui fondent comme neige au soleil

Le Temps Climatique n’est PAS le Temps Economique

Ce n’est pas une option parmi d’autres, mais la réalité que l’on va tous vivre dans les 30 ans qui viennent. La suite du programme reste encore une inconnue et dépend de nous. Les Alpes se révèlent cruellement sensibles aux changements climatiques et, d’après l’OCDE, le réchauffement récent y est à peu près trois fois supérieur à la moyenne mondiale. 3 °C en plus, comme prévu d’ici la fin du siècle : c’est la disparition de 90 % de l’activité ski en France.

Le souci, c’est que l’urgence climatique, la plupart des investisseurs en montagne s’en balance pour quelque temps encore. Le temps climatique n’est pas celui de l’économie. 2050… C’est loin pour les promoteurs de remontées comme d’immobilier, qui auront rentabilisé leurs investissements et regarderont la fonte des dernières neiges depuis leur villa blindée au bord du lac Léman. Sans parler de la complexité ‘à la française’ de la gérance des stations, qui n’aide pas à des prises de décisions radicales et rapides. Les modèles de réchauffements de 1 à 3 °C ne divergent pas beaucoup sur leurs effets jusque 2050, prédisant une certaine stabilité des précipitations neigeuse à la cote 2000 m : “Météo France prévoit que le niveau d’enneigement ne sera affaibli de manière significative qu’en dessous de 2000 mètres d’altitude d’ici la fin du siècle“. Quel que soit le modèle, c’est à partir de 2050 que les courbes s’emballent et divergent nettement entre le meilleur et le pire des pronostics. Alors qu’il n’existe pas encore de modèle économiquement viable basé sur une autre activité que le ski, des axes de développement voient progressivement le jour, mais la glisse reste encore l’activité principale de la montagne. Même si de plus en plus de stations se voient dans l’obligation de basculer vers d’autres modèles, l’enneigement artificiel reste une nécessité actuelle dans le cadre d’un changement climatique avéré.** …

Une projection climatique de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) sur les massifs alpins constate une diminution forte dès 2050 de la durée d'enneigement, et ce, jusqu'à une altitude de 2500 mètres, correspondant aux limites dites de la ‘moyenne montagne’. L’agence prédit notamment une réduction de la durée d’enneigement comprise entre 50 % et 80 % avant la fin du siècle. Cette projection large, d’échelle européenne, semble se confirmer également à l’échelle régionale. À l’horizon 2050, le recul de l’enneigement naturel promet de grandes difficultés aux stations de ski se trouvant dans cette zone de moyenne montagne – 2500 m, (Larousse, 2017), soit plus de 90 % des stations françaises. Bourdeau, en 2016, avait déjà tiré de cette analyse une projection plus concrète de ces résultats : 80 stations de ski dites de moyenne montagne devraient disparaître d’ici trente ans en France.

* Sources : * Mémoire Master 2 ‘Changements Climatiques dans les régions de montagne’ - Loic Giaccone // ** Mémoire Master2 Ecole de Management de Grenoble ‘Stations de ski de basse et moyenne montagne en France : quelle stratégie adopter face aux enjeux du changement climatique - A. Hoonaert - T. Leleu - J. Balicco


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Plan Neige 2.0 ? A France Montagne, on dispose des mêmes études et l’on est donc bien conscient du problème. Quelles sont les réponses ? « Maintenir les investissements (dans la neige de culture principalement donc), de l’ordre de 350 M par an pour maintenir le ski tel qu’il est aujourd’hui » annonce J-M Silva. En précisant : « dans le cadre d’un scénario à +2 %. Sinon, ça va être beaucoup plus compliqué… Et skier ne fera plus partie de nos priorités ». Quelque chose nous dit que cela risque de l’être, un poil plus compliqué. D’autant plus que l’on voit très peu d’évolutions, aussi bien dans leurs modèles économiques, que dans les actions concrètes. Certaines sources littéraires dressent même une vision alarmante du tourisme en montagne, où les stations de ski sont comparées à des ‘parcs d’attractions’ en totale déconnexion avec les éléments naturels présents dans leur environnement, et qui ne répondraient plus à la demande de la clientèle venant y chercher du calme et de la nature (FRAPNA, 2017). Certains organismes dénoncent les politiques actuelles qui seraient en désaccord avec les attentes des clients qui « viennent chercher en montagne un lieu de ressourcement, de calme, d’authenticité, plus souvent qu’un lieu d’activités sportives ».**

+ 3 °C comme prévu d’ici la fin du siècle, c’est la disparition de 90 % de l’activité ski en France Comment réagissent les stations pour diminuer leur impact ? « On est là pour que plus de gens prennent le train »… Combien de stations accessibles par rail ou ferroutage ? « Mobiliser sur le covoiturage, favoriser les transports collectifs ». “What Else“ !? Sans réels changements des modes de transports et fonctionnements – et de la façon d’envisager le tourisme en montagne de manière générale, leur avenir s’annonce incertain. Pendant que l’on parle de co-voiturage, quid des orientations de France Montagne et autres groupes de miser sur une hypothétique clientèle chinoise ou indienne qui, selon certaines études marketing et indépendamment de ‘l’effet Covid-19’, ne viendrait de toute façon pas skier en France (si la Chine a construit des stations artificielles, c’est bien pour tenir captive sa clientèle), et ne ferait que renforcer le taux du consommation de CO2 du skieur moyen, en allant le chercher le plus loin possible sur la planète. À l’opposé, quid du mépris accordé à la clientèle de proximité, aux classes de neige et enfin, à la clientèle jeune en général qui, depuis plusieurs années, se détourne majoritairement d’une activité ski devenue trop chère. Alors, pendant qu’on racole les clients chinois, on saupoudre à coup de transport ferroviaire, avec des trains qui parfois n’existent plus (le ‘Ski Train‘, qui reliait directement Londres à Bourg-St-Maurice a été supprimé par Eurostar pour cet hiver), on pose quelques ruches et autres panneaux solaires sur le toit des remontées mécaniques, on se fournit en énergie renouvelable, certaines installent des micro centrales hydroélectriques sur les circuits d’alimentation des canons à neige. On planche enfin sérieusement sur les dameuses à l’hydrogène, les premiers modèles devraient entrer en action en France d’ici 3 ans. C’est top, le damage représentant plus de 90 % des émission de gaz à effet de serre des domaines skiables, qui viennent tout récemment de signer un protocole (octobre 2020) de 16 engagements pour réduire leur impact environnemental. Dont celui de passer à 100 % de dameuses à hydrogène d’ici 15 ans (alors que les tests de prototypes remontent à 2003 en Suisse, la première dameuse à hydrogène ne devrait pas être commercialisée avant 2025 ; et tout le réseau de production et de distribution reste à mettre en place). Le but final et plutôt

ambitieux de ces 16 mesures étant d’arriver à horizon 2037 à être neutre en émission carbone (2050 pour les accords de la COP21). Une bonne nouvelle, mais à relativiser, quand on sait que le coût carbone des pistes, remontées mécaniques et de leur entretien ne représente que 2 % de la consommation en CO2 d’une station de ski. Qu’en est-il de l’isolation des bâtiments par les hébergeurs (27 % des émissions), de l’optimisation des transports (57 %), qui restent les principaux leviers vers une station plus verte ? Autant d’initiatives certes louables, mais tellement insignifiantes au regard du défi à relever. Pendant ce temps-là, des millions de vacanciers continuent trois fois par an de prendre l’avion ou de faire 8 heures de voiture ou plus pour venir admirer nos montagnes encore blanches…

Green Washing Et de communiquer à tout-va sur le respect de la planète. C’est nouveau, et en même temps, il fallait oser... Depuis l’hiver dernier, chaque station de ski lave plus blanc que l’autre ! Et d’un seul coup, d’abreuver les journalistes, passeurs de plats et eux-mêmes assoiffés de ces infos green si tendances, avec des Dossiers de Presse au vert plutôt fluo. Comble de l’auto-complaisance, une station française a même réussi à obtenir un label* d’exemplarité, grâce à l’association POW (Protect Our Winters) ! Pour Aspen (Colorado, USA), qui fait partie du club très restreint des 4 stations POW « leaders sur le plan climatique », (avec Ruka en Finlande et Andermatt en Suisse), rien à redire. La station - privée et donc libre de faire adopter des mesures radicales à TOUS les étages - fait figure de précurseur dans sa gestion éco responsable et a engagé des actions concrètes et efficaces depuis une vingtaine d’année. Pour les Ménuires… On cherche encore sur quels critères la station peut se revendiquer ‘leader sur le plan climatique’. OK, elle a signé la Charte du Parc National de la Vanoise. OK, elle travaille avec le Conservatoire des Espaces Naturels de Savoie sur la protection et la valorisation de ses zones humides. Evidemment, ses remontées mécaniques (ISO 14001 depuis 2014) se fournissent à 100 % en énergie renouvelable, et la commune fut la 1ère à internaliser un poste de Responsable Développement Durable. C’est la base ! De là à se revendiquer leader sur le plan climatique… Tout ce battage écolo-médiatique pour un simple partenariat visant à « s’engager à faire évoluer les pratiques de tous les acteurs de la station avec, en premier lieu, leur formation et leur sensibilisation, permettant aux différents personnels de se saisir de ces problématiques ». En résumé, pour appartenir à la ‘Resort Pow Alliance’, il suffit à une station de signer quelques engagements qui n’engagent pas à grand-chose, un chèque de 1500 euros à l’association, et elle reçoit un packaging super sympa, comprenant une bannière POW et 1000 autocollants à distribuer à ses clients. Impressionnant ! On parle d’engager une réflexion et une formation, par ailleurs indispensables au niveau business, pour faire face aux nouvelles attentes d’une part de moins en moins négligeable de la clientèle. À part - pour l’instant - avoir signé ‘les 7 conversions de POW pour le climat’ –conseils niveau ‘bisounours‘ : « élevons notre voix, parlons-en à nos amis ». OK. Moi non plus ‘j’aime pas la guerre et je veux plus de soleil pour tout le monde’… Réveillez vous, nous ne sommes plus en 1990 ! Où sont les mesures radicales face à l’urgence climatique ? On a déniché les ‘Grandes Actions pour le Développement Durable’, primées pour l’été 2020 par France Montagne et l’association des maires de montagnes… « La Yourte Végétale de St François de Longchamps, ferme d’élevage et de maraîchage travaillant en permaculture… Le Musée Sans Murs de FontRomeu, où l’art contemporain n’est pas enfermé dans une pièce, mais


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© POW / ASPEN

légende

« Je tiens à ce que vous sachiez que j'ai choisi votre station uniquement pour des raisons environnementales ». respire avec la nature… Parmi les autres candidats, des réalisations remarquables méritent l’attention, telles la station de ski durable Smartgrid des Orres, le Hameau des Alpes à la Clusaz : espaces d’interprétation du territoire à travers le reblochon et le ski… ».

A toi de sauver la planète blanche Il suffit donc aujourd’hui de faire pousser des abeilles sur le toit des remontées mécaniques, de ne pas ravager quelques hectares supplémentaires de zones aux plantes plus ou moins rares, pour apparaître d’un coup comme une station écoresponsable. Comme dans tout changement de paradigme, ne comptez pas trop sur nos dirigeants et moins encore sur les consortiums de stations pour évoluer vite dans le bon sens. Plus que jamais, c’est le consommateur qui a le pouvoir. A vous de l’utiliser, la transition écologique se fera également du bas vers le haut. Pour preuve, cet e-mail, envoyé par un vacancier anglais, après son séjour dans la station des Arcs l’hiver dernier. Destination choisie pour son ‘engagement’ vers une politique plus durable.

« Hello. Il y a quelques mois, je vous ai envoyé un e-mail, pour me renseigner sur vos références en matière d'environnement. Suite à vos réponses, et à la consultation de votre page web sur l'écotourisme, je tiens à ce que vous sachiez que j'ai choisi votre station UNIQUEMENT pour des raisons environnementales. Grâce aux quelques mesures que vous prenez pour réduire votre impact, et la possibilité de venir directement en train depuis le Royaume-Uni. Le dérèglement climatique est une affaire sérieuse, qui va frapper le tourisme hivernal plus durement que tout autre business, et changer radicalement la façon d’envisager son séjour au ski. Je ne suis que la pointe de l’Iceberg, mais je suis convaincu que dans les années qui viennent, de plus en plus de gens choisirons les Arcs plutôt qu’une autre destination pour ces raisons environnementales. Ne vous reposez pas sûr vos lauriers… Vous pourriez encore faire bien mieux. Nous le pouvons tous ». CQFD. En 2020, les stations de ski amorcent un premier virage vers un ‘changement de logiciel’ indispensable ; alors que le consommateur prend - trop timidement encore - le pouvoir sur le thème de l’écologie. Une prise de conscience de tous ou presque, qui devrait très vite impacter l’intégralité des secteurs et marques de l’Outdoor. Si le Covid-19 veut bien nous lâcher la grappe… •


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FLOCON VERT

POUR UNE PRATIQUE ENGAGÉE DES SPORTS D’HIVER

Vous n’avez pas encore décidé de votre destination pour cet hiver ? Pourquoi ne pas faire un choix ‘fort’ pour la planète, en privilégiant une station qui fait des efforts concrets pour moins impacter la nature immaculée. Et là, on ne vous parle pas juste de poser quelques panneaux solaires sur les cabanes des remontées mécaniques, mais de stations engagées depuis plusieurs années, sur la globalité des thématiques du développement durable.

C’est en 2011 que les travaux sur le label de durabilité ‘Flocon Vert‘ commencent. L’association Mountain Riders et plus de 70 structures partenaires, expertes du tourisme du développement durable et de la montagne, ont travaillé pour proposer un mode de fonctionnement et d’éligibilité. Ses 20 critères, tous obligatoires, définissent les actions que les stations doivent valider. Pour avoir un peu suivi le dossier et devant la complexité du sujet, on dira que c’est ce qu’il y a de plus objectif à ce jour, pour juger de l’engagement des stations dans le domaine de la responsabilité sociale et environnementale.

LA SELECTA FLOCON VERT POUR LA PLANÈTE MEGÈVE – Haute-Savoie

À Megève, on donne dans le social ! La station mythique fait partie de la Communauté de Communes Pays du Mont-Blanc, engagée dans un programme de valorisation de la biodiversité, du patrimoine naturel et culturel et d’animation de sensibilisation à destination des habitants, scolaires et visiteurs. On applaudit également la démarche ‘Mon Restau Responsable’ pour les deux cantines scolaires de la commune, démarche basée sur 4 piliers : bien-être des convives, assiette responsable, éco-gestes et engagement social et territorial. R É S U LTAT S

¼ de produits régionaux et 13 % de bio dans les assiettes. 60 g de gaspillage alimentaire par plateau au lieu de 100 g / plateau au niveau national. Soit 4 560 000 g (45,6 tonnes) de déchets alimentaire évités sur une seule année.

CHAMROUSSE – Isère

Pourquoi ne trouve-t-on pas plus de panneaux solaires sur les grandes toitures des infrastructures touristiques ? Rien ne s’y oppose, comme le prouve l’opération ‘Wattaubalcon’, (l’un des trois grands projets de Grési21) au sommet de Belledonne, avec ses 300 m² de toiture des bureaux de la régie de Chamrousse, ainsi que le restaurant La Salinière, équipés en panneaux photovoltaïques.

R É S U LTAT S

4 ans après la création de la société citoyenne Grési21, et après avoir réalisé 41 centrales solaires, le collectif a décidé d’accélérer ses actions de mobilisation pour la transition énergétique. Le seul projet de ‘Wattaubalcon’, offrira à terme une puissance totale de 180 kW. De quoi garantir une production d’électricité équivalente à la consommation de 83 foyers (hors chauffage). Au-delà de la production d’énergie renouvelable, c’est l’optimisation des consommations qui concentre les efforts de Chamrousse : diagnostic énergétiques et fiches actions pour l’ensemble des bâtiments communaux, pilotage à distance du chauffage du restaurant d’altitude de la Croix et des cabanes des pisteurs sur le domaine skiable, VMC double flux dans les bâtiments administratifs des remontées mécaniques pour réchauffer l’air entrant avec la chaleur de l’air sortant. Efficace.

VALLÉE DE CHAMONIX MONT-BLANC (VALLORCINE, CHAMONIX, LES HOUCHES ET SERVOZ)

La station soutient les actions durables locales d’associations, avec un jardin collectif, ou encore un espace de coworking mis à disposition. La CCVCMB soutient des associations qui œuvrent pour l’environnement comme le CREA (Centre de Recherche sur les Ecosystème

d’Altitude) et l’ARNAR (Association des Réserves Naturelles des Aiguilles Rouges) en leur mettant à disposition des locaux et un soutien financier. Côté événementiel sportif, qui drainent par exemple chaque été des dizaines de milliers de participants (UTMB + trail des aiguilles rouges + Evergreen + le marathon du MontBlanc), il existe désormais un groupe de travail dont le but est l’éco-conception des événements et la sensibilisation de leurs participants. Tout en douceur ? La vallée de Chamonix Mont-Blanc entreprend une démarche de longue date en ce qui concerne la mobilités douce, suivie par un plan qualité air transversale en 36 mesures dont 17 relatives aux transports de personnes et de marchandises. OK, reste du travail… R É S U LTAT S

Un calculateur d’empreinte carbone, déjà utilisé lors du triathlon de Chamonix, va se généraliser, pour offrir la possibilité aux visiteurs de compenser leur empreinte en soutenant des actions locales en faveur de l’environnement. Avec la carte VIA Cham et la carte d’hôte, vous aurez accès à une libre circulation en bus et en train. Le forfait de ski donne droit à la libre circulation dans les bus. Pour encourager ses clients au covoiturage et à l’autopartage, des offres test de voiturettes en auto-partage sont organisées, et des réductions sur les forfaits de ski pour les visiteurs passant par une plateforme de covoiturage.


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CHÂTEL – Haute-Savoie

Petits et grands sont mobilisés pour la réduction des déchets. Comme tout le monde, la station organise sa journée ‘Ecolovie’ ou ‘Ramasse Les Mégots Sous Les Télésièges’, mais cela va bien plus loin que quelques actions ponctuelles. La sensibilisation est au cœur des préoccupations de la commune, grâce notamment à un programme annuel d’éducation à l’environnement à l’école. Une pédagogie active s’appuyant sur des sorties sur le terrain telle que la visite de la déchetterie locale, permet de transmettre de nouvelles valeurs durables aux écoliers. R É S U LTAT S

Sous la devise « Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas », les enfants de l’école communale ont mis en place un système de compostage, nourri des restes alimentaires de la cantine et pourvu en insectes composteurs dénichés dans la forêt. En parallèle, les élèves de l’école châtellanne ont élaboré un potager au jardin du presbytère ainsi que dans des jardinières installées à l’école. Fleurs, plantes aromatiques et légumes à différentes vitesses de croissance y ont été plantés et participent à la suite du cycle d’apprentissage des enfants.

LES ROUSSES – Jura

Située dans le Parc naturel du Haut-Jura, la station a engagé des actions pionnières, telle la mise en œuvre d’un Plan Climat Energie Territorial (PCAET) et de d’intégrer un TEPcv (Territoire à énergies positive pour la croissance vert) dans le contrat de la station. Ces grands projets ont permis des systèmes de transports en commun adaptés et bon marché, ou d’allier tourisme et espaces naturels. La Société de Gestion de la Station des Rousses est certifiée ISO 14001 depuis 2011, une certification visant à une amélioration continue sur les questions environnementales. Implication économique. Pour être aussi transparente que possible auprès de ses habitants et de sa clientèle, la station des Rousses publie les notes annuelles de son observatoire local du tourisme. Indicateurs locaux de démographie, d’emploi, de lits touristiques, de nuitées marchandes, de chiffres d’affaire des différents secteurs d’activités et des données de satisfaction clientèle. Elle suit aussi certains indicateurs environnementaux tels que la fréquentation des transports en commun sur le territoire de la communauté de communes.

VALBERG – Alpes-Maritimes

Top ! Il n’y a rien qui énerve plus que de ne pas pouvoir admirer un ciel d’hiver étoilé ! Valberg l’a bien compris, et a fait de la pollution lumineuse l’une de ses priorités. Un engagement récompensé en 2014 par une labellisation « Village étoilé ». La station s’est par ailleurs lancée dans l’optimisation de son éclairage public, avec par exemple l’acquisition de candélabres automatisés à LED, ornés de leur indispensable ‘chapeau’ focalisant la lumière vers le sol, avec coupure de 41 % des points lumineux en périphérie de station de minuit à 6 heures . Valberg s’évertue également depuis de nombreuses années à réduire l’impact de la voiture individuelle pour se rendre en station et pour s’y déplacer. Bus 100 % neige depuis Nice ; navettes gratuites, et surtout Autovalberg, une flotte de dix véhicules électriques en auto-partage : tous les moyens sont bons ! R É S U LTAT S

De 57 %, le transport de personnes est passé à seulement 38 % du coût total des émissions de la station. 90 000 km parcourus avec Autovalberg depuis son lancement. 13,5 t d'émissions CO2 en moins. Coté ‘on change les ampoules’ : 85 000 kWh économisés chaque année, soit 30 % des consommations et 20 % de la facture électrique en moins ! 9,265 tonnes équivalent CO2 / an évitées.

LA PIERRE ST-MARTIN

– Pyrénées-Atlantiques

On ne le répétera jamais assez : l’acheminement vers la station constitue la source principale d’émissions de gaz à effet de serre lors d’un séjour au ski. Si celle-ci n’a pas toujours la main sur cet impact, à l’opposé, c’est bel et bien vous qui êtes partie prenante de votre impact négatif. A la Pierre St-Martin, on a repris la main, du moins en partie. Le reste ne dépend plus que de vous. Depuis plusieurs années, « SKIBUS » permet de rejoindre en transport collectif la station, touchant aujourd’hui des zones plus éloignées, avec une ligne chaque dimanche au départ de St Sébastien (Espagne) – Irun – Bayonne. Un tarif incitatif est appliqué avec au maximum 44€ ski+bus au départ de St Sébastien. R É S U LTAT S

La fréquentation de ces lignes reste encore limitée (avec environ 1 % de la fréquentation de la saison)… Mais la tendance est positive, et la gouvernance de la station veut soutenir cette action de long terme. De 800 personnes transportées au lancement en 2007, 4 400 personnes transportées en 2015, combien cet hiver ? Train en route. C’est également et surtout aux mentalités et habitudes des touristes et pratiquants– vous et nous- qu’il faut s’attaquer ! Ces quelques exemples ne sont là que pour vous inciter à ‘penser écoresponsable’, chez vous, comme lors de votre prochain séjour chez nous, à la montagne ! •

Quelle que soit la destination retenue, pensez co-voiturage ! Le moyen le plus efficace pour réduire tous les coûts. En carburant, péages et coût carbone, mais également celui des forfaits ! De plus en plus de stations proposent des réductions allant de 5 à 30 % pour ceux qui viendraient en blablacar, en train, ou pour certaines, en voiture électrique. Arêches-Beaufort, Les Gets-Morzine, Avoriaz, Praz-sur-Arly, St-François-Longchamp, Flumet, Orcières Merlette, Risoul, la Bresse, Chamonix, les 7 Laux, Lans-en-Vercors… Ou encore prenez le Skibus depuis la vallée du Grésivaudan pour rejoindre Les 7 Laux, Le Collet D'allevard ou Chamrousse. Tarif mini et réduction sur le forfait sur présentation du ticket de bus. Le train est en route !

Chasse à la pollution lumineuse et gestion automatisée des éclairages public à Valberg, rien de tel pour profiter sans frein d’une nuit

• Mise en place de toilettes sèches intégrant des panneaux solaires photovoltaïques • Bâches de sensibilisation en chanvre sur les pylônes de télésiège • La station sensibilise ses visiteurs au travers de 7 animations venant ponctuer l’année, dont l’incontournable ramassage de mégots sous les télésièges, merci les fumeurs de clops ! • Réduction sur les forfaits sur présentation du bon co-voiturage ‘Eco trajet’, parkings et signalétique spécifique co-voiturage. Le Conseil Départemental offre tout le Jura en car pour 2€.

étoilée en station.

© RÉMI BIENVENU / OT VALBERG

R É S U LTAT S


S TAT I O N S D E S K I I C E L L E S Q U I A G I S S E N T

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NEWS DU BLANC PAYS Respirer un air un peu plus pur, dans une station limitant son empreinte carbone, un choix pour la planète. Consciente des enjeux, la station des Arcs-Paradiski a engagé en Janvier 2020 sa démarche d’adhésion

© ANDY PARANT

au Label Flocon Vert.


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S TAT I O N S D E S K I I C E L L E S Q U I A G I S S E N T

Produire des énergies renouvelables grâce aux réseaux d’enneigement. En 2017, le domaine skiable de La Thuile - Espace San Bernado, en Italie, a été l’un des premiers à produire une énergie propre grâce à ses réseaux d’enneigement. Trois ans après l’intégration de deux turbines hydro-électriques au réseau, l’investissement est déjà rentabilisé, avec une production d’électricité de 20 % supérieure à la consommation du système d’enneigement.

pourra trouver des gourdes à acheter dans les commerces de la station, pour les inciter à boire l’eau des Arcs. Certaines tables de la station font de même, telles Le Savoy et Les Chalets de l’Arc, les hôtels Mercure 4* d’Arc 1800 ou le Taj I Mah 5* d’Arc 2000, qui ne proposent dorénavant plus que des carafes d’eau des Arcs, à la place des bouteilles d’eau minérale.

De l’autre côté de la frontière, à La Rosière – Espace San Bernado, on plante des arbres, 1 800 sur 3 ans. Les pousses proviennent de Bourg-Saint-Maurice (à 15 km), et cette action se réalise en partenariat avec l’ONF, pour un budget de 8000€/an. On vous offre aussi 15 % de remise sur le forfait Espace San Bernardo de 2 jours ou plus, à tous ceux qui arrivent en train à la gare de Bourg.

Carroz en 2018, est le témoin d’un engagement quotidien dans

Indépendamment d’appartenir à la POW Resort Alliance, la station des Ménuires a été la première à réaliser un bilan carbone en 2007. La société de remontées mécaniques est certifiée BIOM, un indicateur COP21. La station est également partenaire de Rezo Pouce, l’appli gratos pour venir en stop en station en toute sérénité.

Arêches-Beaufort a été la 1ère commune de France à signer la charte nationale du développement durable en 2007, charte construite autour de 130 engagements : aménagement, habitat durable, déchets, énergie, espaces naturels, eau, transport, tourisme durable et sensibilisation à la population. Cet hiver, la station du Beaufortain va plus loin, avec des incitations très alléchantes pour ceux qui optent pour le co-voiturage ou le transport ferroviaire. De 10 % de remise sur votre forfait si vous venez à deux dans la même voiture, jusque 33 % si vous vous entassez à 5 dans le même véhicule ! Et pour ceux qui viennent en train, pendant toutes les périodes de vacances scolaires, pour toute réservation d’un séjour, les transferts AR en taxi depuis de la garde d’Albertville sont offerts. Après avoir été le plus grand domaine skiable relié à obtenir le label Green Globe en 2016, Val d’Isère s’engage dans la démarche globale d’obtention du label Flocon Vert. Cet hiver, en attendant de passer à l’hydrogène, les 12 dameuses de la station passent au GTL, carburant synthétique dérivé du gaz naturel. Inodore et incolore, le GTL est biodégradable et plus résistant au froid. Ce carburant alimente depuis l’hiver dernier les bus -gratuits- de la station, afin de limiter leur empreinte écologique. A termes, tous les véhicules de Val d’Isère Téléphériques passeront au GTL, y compris les moteurs thermiques de secours des remontées mécaniques. A Vaujany également, on carbure au GTL ! Un carburant qui ne rejette que très peu de particules ou CO2. Mais surtout, dans l’optique d’une station sans voitures ; les parkings couverts sont totalement gratuits pendant toute la durée de votre séjour. Un exemple peu suivi en stations… Le grand chantier lancé pour cet hiver par Les Arcs, en attente de l’obtention du label Flocon Vert prévue pour cette fin novembre 2020, c’est de boire l’eau du robinet des Arcs ! Une démarche simple et efficace, qui s’inscrit dans l’objectif “Zéro plastique” auquel souhaite arriver rapidement la station. « En se basant sur le nombre de personnes que nous recevons sur une année, on peut estimer que 1 000 000 de bouteilles plastiques sont consommées aux Arcs tous les ans ». D’où des alternatives très concrètes, en plus de l’indispensable campagne de sensibilisation. Des fontaines à eau seront installées dans plusieurs points du domaine skiable, et pour les attardés du bulbe qui n’en auraient pas encore, l’on

La certification Green Globe, obtenue par le domaine skiable des

le développement durable. Plutôt que de vous lister leurs actions, allez checker par vous-même : à notre connaissance, la station du Grand Massif est la première à proposer des séjours ‘tout compris en mode écolo’, avec au programme une journée découverte dédiée aux actions éco-responsables sur le domaine skiable ! Allez, on vous en dit une quand même : depuis 7 ans, les Carroz se fournissent en ‘Energie Verte’, garantie que pour chaque MWh consommé, un montant est reversé à un programme de recherche pour la transition énergétique. Les Sybelles ont signé pour un label Challenge Zéro CO2. Parmi les initiatives à retenir, une nouvelle résidence MMV en construction modulaire, le plus important projet 100 % modulaire 3D bois d’Europe, sur 8 étages et une surface de 10 000 m2. Véritable laboratoire de la construction modulaire en station, la fabrication hors-site et en matériaux renouvelables permet de réaliser une économie de 30 % d’émission de CO2. Les modules, construits en région Auvergne Rhône-Alpes, permettent eux une réduction de 30 à 40 % des déchets de construction. Tenue rouge de rigueur, mais également éco-responsable, pour les moniteurs de l’ESF Courchevel 1850, une première pour une école de ski. Un tissu éco-conçu, issu de la filière européenne du Polyester recyclé, teint et tissé en Rhône-Alpes. En fin de vie, ces tenues seront upcyclées en produits dérivés (sac à dos, ceintures, etc.), mis en vente à la boutique de l’ESF. •

REMPORTE TES DECHETS ! Indépendamment du fait qu’on en a un peu marre de ramasser vos mégots à chaque fin d’hiver sous les lignes de télésièges, il serait peut-être temps pour tout le monde, partout et tout le temps, de garder et trier ses déchets, dès que vous êtes en pleine nature ! Chaque fin d’hiver, l’association Mountain Riders ramasse environ 40 tonnes de déchets sur les pistes de 65 domaines skiables. 600 kg par station, qu’il serait pourtant si facile de mettre dans une poubelle, de retour en station… « Gardez et Triez vos Déchets » c’est le nom d’un programme mis en place par 150 stations et l’association ‘Gestes Propres’, pour éviter que VOS déchets sauvages ne finissent dans les océans. Pour faciliter les gestes propres des glisseurs et autres randonneurs, des milliers de sacs à rayures éco-conçus et des collecteurs dédiés sont installés dans les stations. Certains de ces équipements, type mini-chalets en Mélèze ou en Pin, sont fabriqués en France, et spécialement étudiés pour s’intégrer au paysage montagnard.


RANDO LIBRE

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Tempête de bleu, neige fraîche, et promesses de repas gargantuesques au bout de la randonnée. Vive le versant italien du mont Viso !

MONT VISO

AU PARADIS DE LA RANDONNÉE À SKI PAR AURÉLIE MANSIOT / PHOTO CHRISTOPHE ANGOT

Stations fermées ou pas, rien n’interdit de partir en randonnée cet hiver ! A portée des néophytes ou presque, la découverte des alentours du mont Viso, entre Alpes du Sud et Piémont italien, est une destination de choix pour se dégourdir les jambes, faire le plein d’air pur… Et se régaler de la cuisine italienne !


RANDO LIBRE PUBLI-RÉDACTIONNEL

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Dimanche, 8 h 50, nous sommes sur le parking de la gare de Briançon, plusieurs groupes Allibert Trekking sont prêts à partir. Je cherche le mien, et à ma grande surprise, je tombe sur Paul Bonhomme, notre guide pour la semaine. Skieur de pente raide, coureur d’ultra, en quête permanente d’aventure, il est un exemple pour beaucoup dans le milieu. C’est parti pour 6 jours, avec un groupe 100 % féminin et plutôt hétéroclite. Certaines ne connaissaient pas notre guide de prestige ; les rencontres promettent d’être intéressantes !

Mélèzes et premiers virages Maintenant au complet et les présentations faites, Paul nous propose une petite rando de mise en jambes, non loin de la frontière francoitalienne. Il est 11 h, et le beau temps est encore présent, c’est parti, direction la « Cima del Bosco » à 2376 m. Les plus aguerries aident les débutantes à fixer leurs peaux de phoques, serrer leurs chaussures et ne rien oublier. En nous remettant notre pique-nique, Paul nous explique les consignes à respecter avant de suivre sa trace. Après quelques heures de montées et les forces reprises, c’est le moment de profiter de la descente entre les Mélèzes. Notre guide trouve la meilleure neige et adapte notre allure et le choix des pentes pour tester le niveau de chacune. Nos skieuses se débrouillent très bien, et le groupe est plutôt homogène. Bon point pour la suite du périple.

La fin de semaine au refuge “La Galaberna” sera accompagnée de repas gargantuesques. Que du bonheur, après avoir passé la journée dehors à se dépenser ! Dolce vita al Mulino Après quelques heures de route, où chacun y va de sa petite sieste réparatrice, nous voilà à Casteldelfino, bien arrivés dans le Piémont pour les cinq prochains jours ! À première vue, un village dans une vallée encaissée, plutôt froide, peu de vie à l’horizon. L’ambiance est silencieuse ; chacun rêve d’une bonne douche bien chaude. C’était sans compter sur l’accueil de Sergio, propriétaire du gîte “Il Mulino delle Fucine” où l’on restera pour les deux premières nuits ! Son sourire et son français à l’accent italien réchauffent vite l’atmosphère. Grâce à Sergio, au poêle à bois et aux locaux aux incroyables accents, l’ambiance comme la température sont à la hausse, et tout le monde attend le repas avec impatience. Enfin… Devrais-je dire : les repas ? Délice aux milles saveurs, un antipasti, puis un deuxième, un plat, puis un autre plat, et encore un autre, chacune des filles se marre, et nous n’en voyons plus la fin !

son clocher est balayé par le vent. Le groupe est sur-motivé pour aller affronter les tourbillons de neige ! Paul nous prévient qu’il a changé de programme, au vu des conditions, pires qu’annoncées. Direction une forêt de mélèzes majestueuse et sa pente douce ! Les premiers hectomètres nous emmènent au milieu d’un vallon au charme fou. Le plaisir est absolu. Notre ascension sous la neige, parfois dans le brouillard, est accompagnée de bruits assourdissants. Celui des avalanches spontanées, qui partent de faces plus pentues, à quelques hectomètres d’ici ! Notre guide fait la pause, afin de revenir sur les avalanches et les risques liés aux dernières précipitations. Finie la rigolade : c’est l’heure du cours de nivologie. Comment prévoir ? Analyser ? Faire des choix ? Cette dizaine de minutes, rapide mais très efficace, nous rappelle notre place dans ce milieu naturel sauvage, où l’on est en train d’évoluer. Par la suite, nous irons à Ostana, de l’autre côté du ‘Viso’, au refuge “La Galaberna” dans la vallée du Po. Nous sommes maintenant devant l’imposante pyramide de la face nord du mont Viso (3 841 m), et Paul nous guide dans des endroits incroyables. Toute la fin de semaine dans ce nouveau gîte sera accompagnée de repas gargantuesques. Quel bonheur, après avoir passé la journée dehors à se dépenser ! Le refuge est un peu le lieu de rendez-vous du village, un point d’échange et de rassemblement. Les habitants viennent boire le café, une bière, passer un moment, l’ambiance est charmante, tout comme l’accueil de ces Italiens, passionnés de leurs montagnes.

Dernière soirée Et quelle soirée ! Les bières et les bouteilles du rouge local défilent, nos randonneuses se lâchent, rient à tue-tête. C’est le dernier repas tous ensemble, et l’ambiance est au rendez-vous ! Les filles clôturent le repas en chantant autour du bar… Heureusement, nous sommes dans un refuge, et il ne faudra pas trop tarder à aller se coucher ! En riant, Paul avoue qu’il est ravi que le séjour se termine en mode festif, preuve que tout le monde s’est régalé –à tous les étages- durant la semaine. C’est aussi à ça que l’on reconnaît le travail d’un bon guide ! •

Allibert Trekking propose différentes randonnées entre Queyras et Piémont pour découvrir toutes les facettes du mont Viso. En mode sans portage et accessible à tous comme ici, jusqu’au raid de 6 jours en autonomie. Allibert Trekking, des voyages 100 % neutres en carbone.

Fraîche et savoureuse Le lendemain matin, la météo n’annonce quasiment aucune éclaircie, mais de fortes précipitations de neige toute la journée. Enfin ! La neige manquait et c’est toujours un grand bonheur de voir les arbres se revêtir de leur manteau blanc. L’excitation se fait sentir, tout le charmant village de Casteldelfino est déjà recouvert de neige,

La tempête tant attendue est là. Ambiance magique pour cet itinéraire de repli, dans des vallons protégés.


FOCUS

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2020 CHANGEMENT DE CYCLE POUR ROSSIGNOL, COMME POUR TOUT LE BUSINESS DES SPORTS OUTDOOR PAR LAURENT MOLITOR

Juste avant que le Covid-19 ne déferle sur la planète, c’est l’urgence climatique qui était en train de tout balayer, ou presque… Dont au passage la façon pour les marques de communiquer et de renforcer leurs liens avec les consommateurs. Avoir le produit le “plus beau, plus fort, plus désirable“ n’est plus suffisant. Aujourd’hui, le consommateur veut s’associer à une marque qui partage les mêmes valeurs que lui, qui soutienne et agisse pour les mêmes causes. En 2020, 9 sur 10 des Millennials (les’ digital natives’, nés entre 1980 et l’an 2000) changeraient de marque pour une qui donne plus d’importance à une cause qu’ils partagent*. ( * S o u r c e s : L a Tr i b u n e e - M a r k e t i n g 2 0 2 0 )

ÇA CHIFFRE

I M PA C T E Q U I V A L E N T C O 2/A N

53 Milliards de tonnes dans le monde.

160 Millions de tonnes pour les stations de sports d’hiver.

100 000 tonnes pour le groupe Rossignol

(0, 0000002 %). • 7000 tonnes de matière vendable’ fabriquée par le groupe. • 3500 tonnes de déchets produits. • 1 kilo de produit manufacturé par Rossignol génère ½ kilo de déchets.


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FOCUS

Le discours marketing évolue en conséquence, et la stratégie RSE (Responsabilité Sociale de Entreprises) est devenue l'un des piliers de communication des marques. Bienvenue dans l’ère du ‘Purpose Driven Marketing’ et du ‘Woke Marketing’. L’éveil des consciences sociétales et les récents objectifs environnementaux des consommateurs imposent désormais plus qu’un simple discours ‘green’, qui se doit désormais d’être confirmé par des actions et des engagements très concrets sur le terrain. Si cet élan de partage de valeurs entre marques et consommateurs va, sinon dans le sens d’une économie circulaire, du moins dans celui d’une économie vertueuse, tant mieux ! Ça y est ! Les consciences des consommateurs sont enfin éveillées, et en 2020, les réponses, l’engagement d’une marque de ski –ou d’une station de sports d’hiver- pour la défense de la planète peut faire la différence dans ses choix, et pas que chez les moins de 40 ans. De l’application du ‘Purpose Driven Marketing’ (comprendre quels sont les objectifs que les consommateurs veulent atteindre par leur choix de consommation), on en a eu la démonstration en janvier dernier lors de la présentation du programme Respect au siège du groupe Rossignol à St-Jean-de-Moirans. Un esprit à affirmer et partager, des histoires à raconter, plein d’exemples concrets à afficher, des tonnes d’infos à assimiler : Rossignol a sorti l’artillerie lourde pour nous faire comprendre son engagement concret pour un monde meilleur.

« On n’a pas le choix ! Les consommateurs nous font des demandes très précises sur nos engagements ; dès aujourd’hui, un fournisseur peut se faire éjecter s’il ne sait pas répondre -dans le détailà ces nouvelles exigences ». Bruno Cercley, CEO du groupe Rossignol

On ne peut que le regretter : que l’on ait l’âme écolo depuis toujours ou que votre conscience se soit récemment réveillée, difficile, aujourd’hui comme hier, de skier ‘vert’, dans sa pratique comme son choix de matériel. Tout aussi difficile : trouver des infos sur le coût carbone d’un ski entre les différentes marques et modèles. En attendant la mise en place d’une étiquette Bonus / Malus écologique (encore très floue dans sa forme, mais prévue pour 2021) imposée par la loi anti gaspillage, Rossignol prend les devants de la législation et a décidé de s’afficher en tant qu’industriel faisant des efforts dans le sens d’un équipement et d’un comportement plus éco-responsable.

Respect bien ordonné commence par soi-même Le challenge et les défis à relever sont de taille. Et méritent un point clair sur la situation. « L’urgence climatique a tout balayé », c’est Laureline Choppard, speaker lors du lancement du programme Respect qui l’affirme. Cf pages précédentes pour le point météo en stations des prochaines décennies… Pour Bruno Cercley, CEO

du groupe Rossignol, « la bonne nouvelle dans tout cela, c’est que les jeunes sont en train de se mobiliser, et ça va très très vite, vraiment très vite ». Ok, même si le doute est permis sur l’efficacité de cette génération à changer le monde (celle des 18/25 ans est encore plus consumériste que la précédente), et pour information, si l’aviation mondiale représente 5 % de la consommation mondiale de CO2, comptez 7 % en ce qui concerne la seule utilisation d’Internet… La suivante peut-être : elle n’aura pas le choix. Reste que le ‘sujet’ est enfin dans l’air du temps marketing comme dans les consciences : « comment on agit ? Concrètement, aussi bien à titre personnel que professionnel, on fait quoi !!? Comment on peut aller plus loin ? » Des questions posée aujourd’hui par le directeur de Rossignol et auxquelles ont devrait tous avoir déjà répondu depuis quelque temps… « On n’a plus le choix ! » assène le dirigeant du groupe. « Les consommateurs, comme nos détaillants, nous font des demandes très précises sur nos engagements, et dès aujourd’hui, un fournisseur peut se faire éjecter s’il ne sait pas répondre dans le détail à ces nouvelles exigences. Nos salariés l’exigent tout autant ! Lors de l’embauche d’une nouvelle recrue, si celle-ci ne se reconnaît pas dans les valeurs de l’entreprise, elle ne viendra pas. Ce n’était pas comme cela il y a 10 ans, mais c’est une réalité incontournable aujourd’hui. Sans parler du rôle de ‘prescripteur’ que se doit d’avoir un équipementier de sports Outdoor ».

Vers une économie plus vertueuse « L’idée du programme Respect, c’est de prendre la parole. Oui, c’est de la ‘comm’. Mais c’est surtout un engagement, partagé par tous dans le groupe Rossignol ; aussi bien à titre personnel que professionnel ». C’est parti pour les priorités environnementales et sociétales du groupe Rossignol pour les 10 ans à venir, visant notamment à réduire de 30 % son empreinte carbone d’ici 2030, ainsi que ses déchets de 40 % à l’horizon 2025, mais aussi « parler de bien vivre ensemble, de ce que l’on va laisser à nos enfants, quel rôle on peut jouer au niveau du groupe Rossignol ». La philanthropie, c’est beau, mais c’est bien pour des raisons économiques que Ross passe au vert, convaincu que le consommateur d’aujourd’hui, s’il a les informations à sa disposition, choisira de plus en plus de glisser ‘carbon neutral’. Aux marques de répondre -clairementaux nouvelles demandes de la clientèle, « ce n’est plus une question, c’est obligation : ‘que faites-vous pour la planète ? Vous agissez ? Très bien, j’achète vos produits ; vous ne faites rien, pas de soucis, je vais voir ailleurs ‘. Il est donc ESSENTIEL pour le groupe Rossignol d’être transparent, de faire comprendre ce que l’on fait sur le sujet, les directions que l’on prend, et surtout : afficher un résultat ». … Bruno Cercley.


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© BLAKE JORGENSON

FOCUS

RIDE FREE, le nouveau slogan de Rossignol. OK, mais pour combien de temps encore ? Avec la nouvelle gamme BlackOps éco-conçue, la marque iséroise prend un premier virage pour un avenir du ski moins sombre.

Alors, loin de citer Rossignol en exemple -ce que le groupe ne revendique pas- l’idée de ce dossier, à l’image de leur programme Respect, est d’afficher cette volonté nouvelle, mais indispensable aux changements de cycle industriel et de mode de consommation que la nature nous impose. « On essaye de faire ce que l’on peut aujourd’hui, pas mal de solutions restent à inventer, mais beaucoup de choses se mettent en place ». Au-delà du discours marketing, l’intérêt pour le groupe n’est pas d’avoir lancé tout d’un coup de nouvelles actions, mais de mettre dans le bon ordre celles entreprises depuis quelques temps. En commençant par étudier son bilan carbone (obligatoire depuis 2015), hiérarchiser et se concentrer sur les vraies priorités. « Ce n’est plus possible ! » Dont acte. Le constat énoncé par Bruno Cercley est terrifiant, une fois appliqué à toute l’industrie de l’Outdoor et plus particulièrement à la production de skis. « On fabrique à peu près 7 000 tonnes de skis, fixations, textiles et autres, et chaque kilogramme de ces produits génère à lui seul ½ kilo de déchets ! Ce n’est plus possible ». Tout comme pour lui, « être tout petit n’est plus une excuse valable ! Produire chaque année les 2 millionièmes d’équivalent CO2 de ce qui est émis dans le monde, cela peut paraître insignifiant, mais c’est beaucoup en réalité. Et surtout, cela veut dire qu’il suffirait donc que 499 999 autres acteurs dans le monde de la taille de Rossignol s’engagent en décidant d’être ‘carbon neutral’ d’ici 2050, pour le cycle infernal d’augmentation soit stoppé ». Y aurait-il de quoi devenir optimiste ?

Concevoir des produits respectueux Avec des idées pleines de bon sens, mais pour l’instant difficilement quantifiables en coût carbone. ‘Encourager’ les matériaux naturels et recyclés / Utiliser des matériaux certifiés / ‘Réduire au maximum’ les produits pétrochimiques. Concevoir des produits jusqu’à la ‘Fin de Vie’. Simplifier la construction des produits pour en faciliter le recyclage / Faciliter la réparation des produits / Rechercher de nouvelles filières de valorisation des produits en fin de vie / Faire la promotion du don et du recyclage. Les mêmes engagements sont attendus des partenaires et 100 % des fournisseurs seront signataires d’une charte commune d’ici 2 ans. Des règles simples qui devraient être appliqués dans tous les secteurs depuis des années…

Fabriquer de manière respectueuse Ou la manière de faire plus de bénéfices, tout en impactant moins la planète. 100 % de consommation d’eau ou presque en moins à l’usine de Sallanches grâce la mise en place système de refroidissement des moules en circuit fermé. Economies réalisées : • 100 piscines olympiques ou 24 millions de chasses d’eau. • Récupérateur de chaleur sur un four de peinture à l’usine Look de Nevers : 36 t de CO2/ an en moins dans l’atmosphère • Isolation des bâtiments, mise en place de LED : 14 % de consommation énergétique en moins. 600 panneaux solaires au siège (équivalent consommation 87 foyers) • Usines d’Artès en Espagne (alimentée à 100 % en énergie renouvelable) et de Sallanches et Nevers en France ont toutes été certifiées ISO 14001 (la norme environnementale la plus exigeante) respectivement depuis 2006, 2012 et juillet 2019. La dernière, en Italie, le sera fin 2020. • Signataire du Fashion Pact pour une industrie textile moins polluante


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FOCUS

3 OBJECTIFS AFFICHÉS 40

© C.PONDELLA / C.BENCHETLER / DAKINE

% de réduction des déchets d’ici 2025.

Vrai challenge dans l’industrie du ski. Les solutions pour recycler un ski restent encore à inventer.

30 % en moins d’impact carbone d’ici 2030.

/ Neutralité carbone pour 2050 (accord de Paris 2015 signé à ce jour par 66 pays).

Bien vivre ensemble dans notre communauté pour le côté sociétal.

4 ACTIONS POUR Y ARRIVER Vivre en harmonie avec les éléments… Pas facile dans l’univers du ski, que l’on soit fabricant d’un matériel issu de l’industrie pétrochimique, ou encore pro rider, chassant la poudre tout autour du globe. A chacun de trouver son chemin pour y arriver. A l’image de cette illustration du talentueux team rider Dakine, Chris Benchetler, pour son pro model de sac, les Benchetler x Grateful Dead Signature Series.

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Concevoir des produits respectueux.

Fabriquer de manière respectueuse.

S’engager socialement dans l’entreprise et la communauté du ski.

Agir pour le respect de notre terrain de jeu.

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Agir pour le respect de notre terrain de jeu Là, Rossignol se défausse… En signant un chèque 35 000 euros (10 % des ventes du groupe sur la période du Black Friday) à Protect Our Winter. C’est gros, c’est beau, mais quel bénéfice pour la planète ? On a posé la question à Antoine Brin, Directeur des Opérations France de l’association de riders. « La répartition est la suivante : 15 000 euros pour POW US, 10 000 euros pour POW Europe et 10 000 euros pour POW France. Les fonds vont servir à de nombreuses choses. Cela va notamment permettre de financer plusieurs projets, tels ceux de nos athlètes sur la mobilité douce à destination de la montagne, notre campagne dans le cadre des élections régionales (primordiales en termes d'organisation des transports), de financer l'emploi de stagiaires (nous tenons à ce que nos stagiaires puissent être présentes pour 6 mois et donc rémunérées), une partie du loyer de nos locaux, etc. Pour l'Europe, les fonds serviront notamment à financer des campagnes pour une plus grande ambition de réductions des émissions d'ici à 2030, comme la plus récente, "Lead the Way", vidéo qui a fait près de 5 000 vues sur le seul FB de POW France ». En clair, indépendamment d’un certain sexisme à l’embauche des stagiaires, pas sûr que les 35 000 euros de dons aient fait quelque bien à notre terrain de jeu. Au mode de fonctionnement de l’association et aux budgets des athlètes pour se faire un petit trip en train et ramener quelques selfies et vidéos, plus sûrement. Les limites de la philanthropie au regard de l’engagement concret sur le terrain… Peut mieux faire donc. Sinon Rossignol plante aussi des arbres avec Miss France , Laurie Thilleman, et l’association Reforest’Action. Là, on se permet de sourire, planter des arbres n’étant pas une solution viable pour compenser les émissions de CO2, mais c’est toujours bon pour la biodiversité et le moral. •

SÉRIE BLACKOPS

LA PARTIE VISIBLE DE L’ICEBERG

L’exemple par le produit. Là, on parle de 50 000 paires de skis pour la première année, pas de petite série ‘éco’ comme celles déjà produites par le passé. > Sur le papier

100 % des carres fabriquées à partir d’acier recyclé / Semelles fabriquées à partir de matériaux recyclés (30 %) tout comme une partie du top sheet. Noyau en bois certifié PEFC ou FCS. > Sur la neige

La super bonne nouvelle pour les skieurs, c’est aussi - et surtout ! - que ce sont des bombes sur la neige ! BlackOps Sender Squad, Sender Ti et sans Ti, Gamer 108, Escaper, tous les BlackOps que nous avons eu la chance de tourner à fond avant le black-out ont emballés les testeurs. Objectif atteint pour Bruno Cercley : « très bons retours sur le produit dans la cible, sans parler de test sur la neige, juste dans l’approche », qui se frotte les mains : faire du business lucratif en impactant moins la planète, que du bon à tous les étages. Au-delà des chiffres et des années de retard à l’allumage de la flamme de l’éco-conception, on retiendra de cette prise de conscience une volonté à tous les étages du groupe de ne plus subir mais agir. Et comme le rappelle la belle Laurie devant une assemblée conquise à la cause de miss France : « envoyons des messages positifs ! »


D E S T I N AT I O N I N S O L I T E I A B R U Z Z E S

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« Pitié, pas de saucisses ni de bretzels s'il-vous-plaît ! »

8h30. Le soleil se lève. Fracture de la rétine.


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D E S T I N AT I O N I N S O L I T E I A B R U Z Z E S

Virage de carte postale pour Matt, au-dessus du bassin des Abruzzes.

BRAQUAGE DE CRÈME GLACÉE À L'ITALIENNE Cette année 2019, en plein mois de janvier, la neige commençait déjà à manquer de notre côté des Alpes. Ça devenait dur de trouver de bonnes conditions, mais les saisons sont trop courtes pour ne pas essayer d'en profiter à tout prix. Alors, on cherche à bouger, partir là où le précieux flocon tombe. On regarde les cartes, les billets d'avion, on checke la météo et les tendances sur Instagram. D'ailleurs, dotés des mêmes infos météo, tout le monde pense à tracer vers le même endroit : l’Autriche. PAR LA TEAM CHAMONIARDE ARTHUR GHILINI. PHOTOGRAPHE-AUTEUR-VIDÉASTE-PRODUCTEUR PAUL-EDOUARD ‘PAPY’ MILLET & MATTHIEU VIGIER


D E S T I N AT I O N I N S O L I T E I A B R U Z Z E S

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Aux pieds du mont Blanc, les séracs tombent. Versant italien, on attend toujours le retour d’Est qui, souvent, crée la surprise de dernière minute. Dans le Sud, il y a surtout du Pastis. Dans le Nord, il fait nuit toute la journée. En Géorgie, il souffle un vent bizarre ; et au Maroc, il n'a pas neigé. Le Canada et le Japon ? Trop compliqué, trop loin, trop couru. Alors ce sera l’Autriche ? Non, non, et non, pas de saucisses ni de bretzels s'il vous plait ! Pendant que tout le monde se rue vers cette mousson blanche made in Austria, qui semble exceptionnelle, les routes ferment les unes après les autres. Et le même tout le monde se retrouve coincé dans les cols. Paradis ou enfer ? En tous cas, nous n'irons pas nous bloquer avec les autres moutons. La suite ? Canapé, télé, on continue à prendre la météo… Jusqu'à ce que l'info tombe. Entre les pleurs de Cyril Hanouna et les rires de BFM TV, mon téléphone se met à vibrer, en même temps que la réponse me saute aux yeux, dans un de ces petits bandeaux que je ne lis pourtant jamais. Je décroche. C'est Papy Millet, qui vient d'avoir la même info. Il a neigé dans les Abruzzes. Ouais Monsieur, Et pas qu'un peu.

Braquage à l'italienne Nous voilà partis. Juste le temps de ramasser le troisième membre de ce ‘braquage à l'italienne’, Matt Vigier le guerrier, toujours utile quand on se déplace dans un pays méconnu ! Une fois sur place… Ils ne veulent pas nous laisser monter ! Pourtant, la benne tourne. Damn ! Il faut qu'on monte. S’en suit alors une grande discussion avec les travailleurs locaux et les autorités qui le sont autant, et après une heure d'incompréhension, nous touchons au but. Ils nous laissent monter, à condition d'acheter des billets à l'unité, et de signer une décharge au carabinier pour déresponsabiliser la station en cas d’accident. Pour bien comprendre les choses, quelques précisions s’imposent. Le téléphérique de 1 000 m du Gran Sasso amène à l'hôtel de Campo Imperatore, situé à 2 130 mètres d'altitude. D'architecture fasciste rouge brique, la bâtisse

a été la prison de Mussolini en 1944. Aujourd'hui, l'hôtel, qui est un important point de base pour les excursions sur la montagne miraculeuse, est entouré d'une petite chapelle, d'un jardin botanique, d’un observatoire astronomique, et d'une mini station de ski, ne comportant pas plus de 4 lifts remontant les faibles pentes du haut plateau. Le tout peut donc être rejoint par le téléphérique, ou par la route en été. Le freeride par contre, ce n'est pas leur truc. Mais bon, ils ont quand même un lift de 1000m, et des champs de poudreuse qui finissent dans des forêts d'épineux entrecoupées de couloirs d’avalanche. Et les avalanches… C'est bien ça qui leur fait peur. La peur de revivre ce qu'ils ont vécu en 2006, quand un tremblement de terre a ravagé la ville de l'Aquila. Et a déclenché éboulements et avalanches …

Paysage aux airs incontestablement japonisants. Les récentes avalanches ont décimé sur leur passage le bas des forêts. C’est plutôt bien pour Matt Vigier.


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D E S T I N AT I O N I N S O L I T E I A B R U Z Z E S

La région des Abruzzes C'est à 100 euros de péage et 8 heures de route de chez nous. Dans la partie centrale de la chaîne des Apennins, au Sud de la ceinture alpine qui parcourt l'Italie du Nord au Sud sur 1000 kilomètres, à travers quinze de ses vingt régions. Principal massif : le Gran Sasso, typique des montagnes de la région, avec ses sommets de roche parmi les plus hauts d'Europe. De roche ? Oui, c'est vrai que chez nous, il y a de la glace sur les sommets. Enfin, quand il en reste… Le massif abrite tout de même le glacier du Calderone, le seul des Apennins, qui est aussi le plus méridional d'Europe, chaud les miches… Le Gran Sasso, c’est des steppes et un haut plateau. Le Campo Imperatore, qui s’étale comme 10 000 terrains de foot à 1800 mètres d'altitude. Point culminant : le Corno Grande, 2912 m. Là-haut, un fragment de fémur datant de 80 000 ans a été retrouvé. On ne sera donc pas les premiers à partir s'y balader. L’Aquila, capitale de la province, caractérisée par ses 99 paroisses, ses 99 places et ses 99 fontaines, abrite en son sein la seule église au monde surmontée par une porte qui vous lavera de tous vos péchés lorsque vous la franchirez ! Une région miraculeuse. On espère que pour la neige, ça sera la même ! D’après nos infos, les particularités géographiques de la région, un bassin entouré de montagnes avec la mer Adriatique à 30 km d’un côté et la Méditerranée à moins de 100 bornes de l’autre, font de ce lieu un endroit froid et assujetti aux précipitations en hiver. L’Aquila est donc entourée par des stations de ski, la plupart de basse altitude, avec peu de dénivelé, et aux airs incontestablement japonisants.

La vielle gare sommitale transformée en musée.


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D E S T I N A T I O ND EI NS ST O I NLAI TTEI OI NA IBNRSUOZLZI E TE S

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« C'est pas bien de suivre les câbles ! » En bons Chamoniards, tant pis, on y va, et on verra bien. On ne voit rien, on ne connaît rien, et tout le monde nous dit que ce n'est pas le jour. »

Aux pieds du Gran Sasson sur le plateau de Campo Imperator, se trouvent un observatoire astronomique, et surtout le refuge Ostello Zio. Le bon plan pour dormir en altitude, et le matin venu, en seulement quelques centaines de pas, accéder aux runs vierges qui n’attendent que vous.

Papy est dans la place.

monstrueuses sur les coteaux du Gran Sasso, en emportant tragiquement des dizaines de vies, en bas dans la vallée. Pour nous, c'est une bonne nouvelle. De ce fait, personne ne skie hors-piste ici, et les avalanches ont en plus créé de grandes ouvertures au milieu des arbres. Ce qui devrait nous permettre de skier les quelques 1300 m de dénivelé qui nous attendent dans de la pow sans aucun obstacle… Une fois dans la benne, un brouillard à couper au couteau nous attend. On repère ce que l'on peut repérer depuis la cabine. C'est à dire pas grandchose. On commence à comprendre pourquoi ils ne voulaient pas nous laisser monter. En bons Chamoniards, ne renonçant devant rien : tant pis, on y va, et on verra bien. On ne connaît rien et tout le monde nous dit que ce n'est pas le jour. Par chance, ou, allez savoir, par expérience, le premier run se passe bien, et c'est avec confiance qu’on enchaîne les virages toute la journée, sans réelle visibilité. On suit les câbles pour être sûr de retourner à la benne, ce que bien évidemment, je ne conseille à personne. Je dirais même plus, “c'est pas bien de suivre les câbles !“ Je n'en dirai pas plus, surtout que le lendemain : il fait grand beau. On découvre enfin toutes les possibilités de cette montagne. C'est immense. Des champs de poudreuse comme on en rêve. On se rend compte aussi de ce que l'on a fait la veille : c'est à dire un peu du Grand n'importe quoi. Qu'à cela ne tienne ! On a su se retrouver dans le brouillard, alors au soleil : ça va être le gavage. Et c'est encore seuls que nous allons découvrir les environs. Et à vrai dire : ça nous va bien.

Very Bad Trip La neige est excellente, malgré un fort vent qui ravage les hauts du plateau et les crêtes sommitales. On ride à l’Ouest. Le vent vient de l'Est. On comprend tout de suite qu’il faudra être prudent. Encore plus que la veille, mais ça ne devrait pas être trop difficile sous ce ciel bleu. Une courte remontée à pieds nous permet de gagner un peu d'altitude. Comme des sauvages (mais un par un quand même), on rentre dans des pentes de 500 m de large et de plus de 1 000 m de dénivelé, avant de traverser les forêts. Le vent, qui paraissait ramener le danger vers nous, n’a finalement d’autre effet que de rajouter de la neige là où l’on voulait qu'elle soit. On est tout seul. Quand on regarde la montagne depuis le quai de départ de la benne, on ne voit que nos séries de trois traces, qui déchirent les pentes jusqu’en bas. Les gens des remontées mécaniques commencent enfin à nous sourire. Au fur et à mesure de la journée, on découvre des canyons, des mini-lignes cachées un peu partout, remplies de poudre, entre crêtes soufflées et neige dure. On est loin des trois mètres de neige tombés en Autriche. Qu’importe, on en mangera plus tard. Ici on mange du dénivelé sur crème glacée. Et tout seuls ! Après 10 runs, tout est encore vierge. Le vent a recouvert nos traces. On est bien, et en plus, on mange des pizzas, de la burrata et des brochettes d’agneau, la spécialité de la région. Je n'insisterai pas sur la nourriture, bien que cela reste le point plus important, et en Italie : on ne nourrit pas la famille à moitié.


D E S T I N AT I O N I N S O L I T E I A B R U Z Z E S

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« C'est ça l'Italie. A choisir entre l'accueil à la française et la bouffe autrichienne, nous, on vous conseille la vraie vie, en Italie ! »

LA TEAM CHAMONIARDE

Envie de crème glacée à l’italienne ? Dernière chose à vous dire. Si vous aller rider làbas, il faut aller dormir sur le plateau. Le premier refuge y fut construit en 1886, le deuxième en 1908. Aujourd'hui, on y retrouve toujours un hôtel, une école de ski, deux restaurants, et tout ce qu'il faut pour en faire une station de ski. Mais ce qui compte là, c'est surtout le prix du refuge Ostello Zio. Demipension pour 35 euros, et nuit dans un dortoir de 4 personnes à 2 200  m. Le grand luxe. Donc, comme de vrais skieurs de Chamonix un poil lent à la détente et qui n'avaient rien compris au film, au bout du troisième jour de ski, en remontant dans la dernière rotation à 17 h, ce coup-ci, on est resté pour admirer les étoiles et l’on a dormi là-haut. On se couche tôt, on se lève tôt et donc : on est les premiers à skier. Bon, en même temps, on était tout seul ! Cela ne sera sans doute pas la même tous les ans. Malgré tout, il se raconte là-bas que les conditions ne changent pas trop d'une année sur l'autre. On vous conseille tout de même de bien regarder la météo pour être sûr de votre coup. Au printemps par contre, il sera difficile de se louper, mais ce sera un autre type de ski qu'on y exercera alors. Toujours depuis le plateau de Campo Imperatore, c'est vers le haut qu'il faudra regarder, en visant le sommet du Corno Grande et des quelques autres pics, qui se détachent dans le ciel. Profitez de l'Ostello Zio pour partir tôt et vous reposer l'après-midi, sans perdre de vue vos objectifs. Le manque de temps ne nous a cette fois pas permis de tenter l’ascension. Après une semaine à l'extérieur, il était temps de retourner au fond de notre vallée de Chamonix, pour attendre à notre tour nos propres touristes si généreux. Mais on reviendra. Avec des clients même ! Ou juste entre amis. C'est ça l'Italie. A choisir entre l'accueil à la française et la bouffe autrichienne, nous, on vous conseille la vraie vie en Italie. Depuis le Skyway Monte-Bianco jusqu'au Sud du pays, il n'y a qu'une chose à dire : Viva Italia ! •

Seuls au monde pendant une semaine, à en profiter jusqu’au bout du jour, encore une crème glacée per favor !

Arthur Ghilini. Photographe-AuteurVidéaste-Producteur Paul-Edouard ‘Papy’ Millet & Matthieu Vigier — A 35 ans, Ils n'ont plus toutes leurs dents, Mais Matt & Papy sont deux super amis. Tous deux moniteurs de ski. Une accalmie, et ils partent de chez eux A la découverte de nouveaux lieux. En particulier au mois de Janvier, Quand le sol est bien gelé. Amateurs des pentes les plus raides, Ils n'ont pas souvent besoin d'aide, Et quand, enfin, la neige est fraîche, C’est leur royaume, là où ils prêchent. Si peu prophètes en leur pays, Qu'ils rident alors en Italie. Quoi, de l'autre côté ?! Ils en ont rien à branler. Seules choses qui les intéressent, La Pow et la Vitesse, Les Femmes et l'Ivresse.

Gran Sasso - Campo Imperatore 1 téléphérique de 1 000 m 2 télésièges 1 téléski 5 euros la montée / 25 euros la journée

Dormir • Assergi - commune la plus proche • L’Aquila - 45 min de route • L’Ostello Zio - Campo Imperatore au sommet de la benne / 35 euros la demi-pension

Manger Les brochettes d’agneau et le vin rouge

S’y rendre depuis les Alpes Coté Méditerranée par Turin, Gènes, Florence, Rome // Coté Adriatique par Milan, Bologne, San Marin // L'autoroute passe au pied de la montagne.



ALLEZ DEHORS

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LES SACS À DOS DE L’HIVER

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& LES SACS DE COUCHAGE ASSORTIS BLACK DIAMOND CIRQUE 22 SKI VEST

— 150 euros / 690 g en L

Ripstop Nylon 4 mm 100avec brins UHMWP (polyéthylène de masse molaire très élevée) Ripstop pour une résistance extrême aux déchirures

Nouveau sac chez BD dans la catégorie sac à dos de randonnée en mode rapide et léger. On avait déjà testé et awardisé dans la catégorie trail running le Distance Pack 15 l, avec sa conception hybride entre gilet et sac à dos. Un sac qui semble moulé à votre corps pour offrir une impressionnante liberté de mouvements pour un poids minimal. La veste Cirque 22 adapte donc le concept au ski-alpinisme / randonnée. De l’inspiration trail ; la veste Cirque 22 tire également l’accessibilité immédiate aux accessoires essentiels, toujours à portée de main, tout en conservant un design profilé et un volume réduit. Système de harnais réglable type gilet de trail / Fermeture par le haut avec cordon de serrage type sac marin / Porte-ski diagonal et amovible, pratique à utiliser durant la course / Compartiment peaux-crampons facile à d’accès / 2 porte-piolets.

LOWE ALPINE UPRISE 30:40

— 159,95 euros / 890 g (en regular / Dos 48 cm)

Sac à dos d’escalade en montagne de capacité moyenne, assez grand avec son extension de 10 l pour transporter le plus important, et au cadre amovible pour effectuer des déplacements délicats. 210D 4 Axis Ripstop / Hydroshield Dura / Cadre en acier à ressort - X-Shield amovible / Poche externe extrêmement résistante à l'eau / Poignée de maintien / boucle de transport arrière Minimaliste, léger et quasi-indestructible. Reste très compact, même en charge maximale Dos confortable, mais limite coté évacuation transpiration quand vient l’été

LOWE ALPINE REVOLT 35

N330D Ripstop / Hydroshield Dura et N420 Dobby / Hydroshield traitement DRW PFC Free

Nouveau venu chez Lowe Lapine cet hiver, leur premier sac à dos de ski de randonnée, conçu pour les ascensions rapides et les descentes engagées. Avec son système de portages multiples, parfait pour le ski de randonnée, l’alpinisme ou le VTT. Portage ski et snowboard à plusieurs configurations pour un soutien stable lorsque vous êtes en ascension. Panneau dorsal, cadre en acier à ressorts et armature HDPE + système TriFlex™ : sa structure proche du corps assure un transfert de charge optimal et une liberté de mouvements exceptionnelle à la descente. Entrée par panneau arrière / Système d'attache-piolets HeadLocker.

« Super clean, super solide et super fonctionnel ». Un sac de montagne comme on les aime, à la fois minimaliste, technique, et pourtant très polyvalent ! Et au final, celui qu’on se trimballe sur le dos le plus souvent : « un top sac alpi, minimaliste et 4 saisons ». En dehors de sa couleur orange vif « très visible au loin, toujours pratique en cas d’urgence », on ne peut pas rater son système de fermeture particulier, type ‘Bike travel’, et son rabat extensible. Sous la tête, une fermeture style sac étanche et qui, dotée d’une ‘daisy chain’ + boucle ‘LoadLocker’, permet de régler aux petits oignons le volume et la compression de cette extension de 10 l. Et l’on trouve toutes les sangles de compression (qui permettent de transporter des skis) pour garder le tout bien compact, quelle que soit la charge. Du coup : une belle modularité, qui avec son cadre amovible, permettra différents usages. Reste qu’on est bien sur un sac d’alpinisme, tubulaire et bien plaqué dans le dos, avec des bretelles fines (et confort) pour la mobilité des bras, ainsi qu'une ceinture ventrale tout aussi fine, flexible, et compatible avec le port du harnais. Ce qui saute aux yeux également : la qualité du tissu employé, ‘4 Axis Ripstop Hydroshield Dura’. « Testé également en ‘rando-spéléo’ : très solide, indéchirable, et très ‘water resistant’ ; vraiment apprécié le volume principal, qui est vraiment étanche ; sans oublier le compartiment/poche téléphone étanche ». Côté fonctionnel, on apprécie les ‘daisy chains’ un peu partout, le haut de sac bien pratique pour ranger la corde ; les portes-piolets, super pratiques. Il manque peut-être un réglage pour plaquer la charge en haut du sac quand il est rempli à son maximum, « car le volume supplémentaire à cet endroit est assez conséquent ».

— 149,95 euros / 1280 g

LOWE ALPINE PASSE AU 100% PEFC FREE.

Depuis novembre dernier, tous les nouveaux tissus utilisés sont exempts de traitements déperlant au fluorocarbone. « Nous avions initialement prévu d'échelonner cet abandon, le temps de trouver une bonne alternative aux C6, puis la décision a été de s’en débarrasser à 100 % sans délai » explique Jim Evans, Directeur Marketing. « Nous avons réalisé qu'en termes de durabilité et résistance aux intempéries, ils ne contribuent que très peu. En fait, les traitements type PFC ne sont là que pour protéger les sacs à dos en production contre la saleté, les traces de graisse ou les marques de craie, pour les quelles d’autres solutions existent. Pour l’industrie textile, le défi aujourd’hui est de trouver un traitement DWR qui soit sans fluorocarbone, mais qui arrive à maintenir la respirabilité. Mais n’est pas un problème pour nous. Toute la respirabilité de nos sacs à dos vient de leur système de portage, plutôt que des tissus, du coup, on peut sans problème utiliser des traitements déperlants qui ne soient pas respirants, mais beaucoup moins impactants ».


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ALLEZ DEHORS

OSPREY SOELDEN 32

140 euros / 1150 g

Grosse nouveauté chez Osprey, les sacs à dos de randonnée à ski (ou de freeride), en version regular (testée ici), ou en version Pro, dotée d’un airbag Alpride E1. Existe en version femme, le Sopris 30. Tissu 100% polyamide hydrofuge (tissu principal NanoFly® 210D Nylon X 200D UHMWPE) / portage skis diagonal et latéral ou snowboard horizontal / Accès par zip sur le panneau arrière / Compartiment pelle-sonde / Boucles latérales pour tirer une pulka

Finition, qualité des tissus / Confort / Plein d’accessoires porte matos. Mention spéciale aux 2 petites ‘Daisy Chain’ en face avant Assez lourd à vide / Peut être limite en volume si matos alpi pas compact

Un poil lourd, (tissu bien solide et assez souple, impression de qualité et très bonnes finitions), il est bien adapté aux sorties à la journée (en emportant corde/pioche/crampons), « les 32 litres spacieux sont suffisant… Si on a du matos montagne light, sinon plus de place pour l’appareil photo ou le sandwich... ». « Tout est pratique ». Les volumes sont bien compartimentés, poche sécu (DVA/pelle/sonde) en frontal ; 2 poches gourdes (compatibles bidon 1 l) à l’intérieur de la poche dorsale grand volume, « très pratique pour ne pas tout éventrer quand on a soif ». A noter que les portepiolets sont sans prise de tête, mais incompatibles avec le port d’un snowboard. Ou alors, on n’a pas tout compris. Côté portage, on apprécie les volumes bien plaqués sur le dos, le confort du dossier en mousse, rigide ; un bon serrage aux hanches (sangle ventrale un peu fine, mais réglage aisé, confort aux hanches avec sa mousse). Manque juste une poche bien étanche pour le matos électronique, de plus en plus présent en montagne de nos jours. Un top sac pour la freerando à la journée, si on possède du matos light de montagne/alpi, sinon : volume limité. Bonne alternative au sac ‘technique’ de ski-alpi sans compartiment.

OSPREY SOELDEN PRO 32

PIEPS RACE, c’est une gamme inclut toute la panoplie de sécurité nécessaire aux compétitions de ski-alpinisme, dont le célèbre iPIEPS Micro BT Race, le DVA 3 antennes tout numérique le plus petit et le plus léger du marché (150 g batterie incluse). Le Pieps Race 20 est un sac à dos léger, doté d’un système de porte-skis innovant et de boucles de fixation pour l’équipement de sécurité. Compatible avec une corde (compartiment principal et poche pour crampons) ainsi qu’avec les systèmes d’hydratation. 310 g / 119,90 euros PIEPS IPROBE BT

— 160 euros / 220 cm / 390 g

Gagner du temps, c’est sauver la vie de votre compagnon de ride. La sonde électronique PIEPS iPROBE BT intègre une connectivité Bluetooth ainsi qu’un nouveau design. Elle s’allume et s’éteint automatiquement lorsqu’elle est dépliée ou repliée et dispose d’un indicateur de ‘toucher positif’ à la fois visuel et sonore, pour un secours plus rapide.

1000 euros / 2950 g (1280 g pour le système électrique Alpride E1) / 2880 g pour le Sopris Pro 32 Femme

Parfait pour les sorties alpines complexes. Système d’airbag électronique rechargeable Alpride E1 qui utilise une technologie de super condensateurs pour un déploiement rapide en seulement 3 secondes. Le sac se recharge en 20 minutes via USB / Powerbank (5V) ou en 40 minutes avec deux piles AA (changer les piles après 3 recharges). Garantie 5 ans.

Lors du sondage, un signal visuel et sonore continu indique un ‘toucher positif’ : même si la personne ensevelie n’est pas directement touchée par la sonde, c’est le moment de démarrer le pelletage. 60 % de gain de temps de sondage et surtout, moins de stress et d’incertitudes à gérer. Fonction Bluetooth pour les mises à jour des logiciels, réglages, via l’application PIEPS-APP. Compatible avec tous les modèles de DVA, disponible en 220, 260 et 300 cm.


ALLEZ DEHORS !

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MOUNTAIN HARDWEAR LAMINA ECO

259,90 euros / 1093 g en Regular / 182 cm / Confort – 3° C, limite -9° C

Ripstop 20D recyclé / Isolation Thermal Q recyclée, sac de compression recyclé.

Pour faire court : on craqué ! Isolation trop douillette et au top confort thermique (respirant, pas de points froids, la doublure laminée ne bouge pas), tissu finN pas trop fragile et super doux au toucher, juste la place qu’il faut (mais pas plus) : au top en usage 3 saisons. Comparé au Rab Solar 2, le confort est équivalent, le volume interne nettement moins ‘cosy’, du coup il prend un peu moins de place dans son sac de compression. ET surtout, sa capuche est un peu rikiki pour les conditions ventées. Mention spéciale en revanche au Zip à double sens, très pratique à manipuler et efficace pour réguler. Evidemment, le blanc en usage Outdoor ne restera pas longtemps immaculé, mais c’est pour le bien de la planète. Car au niveau bilan carbone, ce Lamina Eco mérite bien son nom et la palme du Green TechLM. Preuve que, quand on veut : on peut éco-concevoir un produit efficace. Comparé à une version standard non recyclée et en couleurs : 82 % est d’origine recyclée / 28 bouteilles plastiques PROVENANT DE L’OCEAN en moins pour l’isolation / -50 % d’équivalent CO2 / 87 litres d’eau en moins grâce à la couleur blanche.

RAB MYTHIC ULTRA 360

RAB SOLAR 2

700 euros / 606 g en Regular / 215 x 70 x 52 x 41 cm

139,90 euros / 950 g / Confort 4 ° C, limite -1 ° C

/ Confort -1° C, limite – 7° C

Polyester Ripstop Light 20D / Isolant synthétique recyclée à séchage rapide Stratus™

Nylon ripstop 7D super léger / Duvet d'oie européen 900 + FP certifié R.D.S. traité hydrophobe sans fluorocarbone Nikwax® / Chambre trapézoïdale pour éliminer les points froids et bien répartie le duvet. Garni à la main chez Rab, dans le comté du Derbyshire en Angleterre

On avait déjà testé et awardisé leur célèbre Mythic 400 ; avec sa nouvelle technologie TILT, Rab redéfinit le concept du sac de couchage ultralight et ultra compressible. A l’opposé du Solar testé ci-contre, on parle ici d’usage très exclusif. Avec par exemple seulement un court zip (1/8 de longueur) qui va donc jusqu’aux épaules. La bonne nouvelle, c’est qu’une fois dedans, il y a plutôt pas mal de place, pour les épaules, et plus encore au niveau des pieds, étonnant de volume pour un sac si minimaliste. Top confort également, le toucher du tissu, peu bruyant et super doux contre la peau. La doublure intérieure utilise la technologie Thermo Ionic (TILT), un Nylon enduit de Titane, qui, en réfléchissant la chaleur vers le corps, augmente les niveaux de chaleur, sans augmenter son poids. A chaleur égale, le gain de poids comparé au duvet classique est de plus de 30 %, augmentant considérablement le rapport poids / chaleur. Avec le Mythic Ultra 360, vous avez un sac hiver / 3 saisons qui prend la place et du même poids qu’un sac été… Existe en version Ultra 180 / 550 e / 400 g.

Dans la case « j’ai besoin d’un sac ultra polyvalent -donc pas en plumes-, qui soit à tendance écolo, confortable et suffisamment chaud pour un usage 3 saisons et qui reste d’un poids contenu pour une usage plus technique », on a choisi le Solar 2, qui pour moins d’un kilo, coche toutes les cases. Sauf une ! Celle de son volume dans son sac de compression, plus important que les 3 autres modèles en synthétiques que nous avons testés. Surpris au premier abord, on a tout de suite compris : son volume interne est XXL « top pour moi qui bouge beaucoup quand je dors… » ! Du coup, niveau confort, à l’usage, il devient vite le préféré des testeurs. Un tissu 20 D léger, très souple et surtout pas bruyant et super sympa contre la peau, pas cette sensation de tissus qui colle dès que l’on a un peu chaud. La doublure synthétique Stratus est bien douillette et respirante, tout est là pour une super nuit. Et dans le cadre d’une utilisation en conditions ‘extrêmes’, là où ce Rab surpasse tout le monde, c’est sur la capuche et la protection qu’elle offre (col intérieur 3D anti-courants d’air). Il faut prendre le temps d’en comprendre les réglages, et une fois calé, la tempête peut souffler : rien ne passe ! A emmener partout en 3 saisons.



RESPECT THE PLANET I BOUCLER LE CERCLE

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DOSSIER RESPECT 2020

qui fabrique tous ses noyaux en bois certifiés PEFC ou FCS ; et Helly Hansen, marque engagée pour ne pas trop impacter l’environnement, Aurélien Ducroz, fait un petit pas pour laisser moins d’empreinte sur la neige.

LE COÛT CARBONE DU TEXTILE PREND UNE VESTE L’INDUSTRIE DU VÊTEMENT

LES CHIFFRES QUI TUENT LA PLANETE

C’est 1,2 milliard de tonnes de CO2 chaque année. Soit autant d'émissions que les vols internationaux et le transport maritime réunis. La production vestimentaire mondiale est responsable pour

20 % DE LA POLLUTION DE L'EAU. La population mondiale consomme 60 % de vêtements de plus qu'il y a 15 ans.

2,6 milliards de pièces textiles (vêtements / linge / chaussures) mises chaque année sur le marché français, soit un gisement de 624 000 tonnes de déchets. Un Français achète en moyenne 10 kg de vêtements par an qui ne seront pas correctement recyclés.

Moins de 1 % des matières utilisées pour confectionner des vêtements sont transformées en nouveaux vêtements chaque année.

Si l’on ne réduit pas nos déchets, ceux-ci augmenteront de 70 % d’ici 2050. Vu l’accroissement annuel de la population et sans changement dans les modes de recyclage et traitement des déchets, ceux-ci augmentent en fait mécaniquement de 5 % par an. Résultat : dans 30 ans, si on fait rien, il y a aura plus de plastique dans l’océan que de poissons.

© ERIC GACHET / HH

En choisissant Movement,



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RESPECT

DOSSIER

RESPECT THE PLANET I BOUCLER LE CERCLE

Le Haut-Savoyard Stéphane Tourreau, vice-champion du Monde d’apnée en poids constant, s’entraîne aujourd’hui dans un océan de plastique. Qu’en sera-t-il dans 30 ans, si personne ne fait rien ? Une Bouteille à la Mer, c’est un collectif de ‘riders’, qui, à l’initiative du photographe Dom Daher et du skieur Mathieu Navillod, a décidé d’agir -bénévolement- pour défendre la planète. A Zeb Roche, Liv Sansoz, Jean Frédéric Chapuis, Stéphane Tourreau, Rico Leroy, Laurie Renoton et Romain Raisson : merci !

© DOM DAHER

Mathieu Navillod, Kilian Jornet, Emelie Forsberg,


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LE PLUS IMPORTANT ? LA RECYCLABILITÉ ! PAR LAURENT MOLITOR

Ce n’est pas nous qui l’affirmons, mais le CETI, Centre de recherche appliquée et d’innovation textile. L’un de ses principaux axes stratégiques est le développement durable. « Nos objectifs sont de pallier le manque de ressources naturelles et de diminuer l’utilisation de produits toxiques pour une mode plus vertueuse. Aujourd’hui, sa recherche s’oriente vers la recyclabilité : récupérer les textiles non-utilisés ou post-consumers afin de valoriser la matière et concevoir de nouveaux produits à forte valeur ajoutée, pérennisant ainsi le modèle économique. En réinventant le traitement de fin de vie des matières, le CETI va permettre à l’industrie textile d’utiliser une nouvelle matière première secondaire ». Ne reste donc plus qu’à réinventer le traitement des déchets… Vous l’aurez compris, la mode est au vert & durable, et -heureusement-, le textile technique n’est pas épargné. Les Nouvelles Matières vontelles reverdir la planète ? Du moins les vraies-fausses nouvelles matières pour la plupart : celles dites ‘naturelles’, qui deviennent à la pointe du green textile et ne signent en fait qu’un retour sur le devant de la scène. Après l’éclipse au début du siècle dernier des fibres naturelles au profit du dictat de l’industrie chimique, on redécouvre pour certains les vertus de la fibre de Lin, celles du Chanvre, de l’Eucalyptus et autres. Si elles sont de mode, leurs qualités sont depuis toujours connues et l’on peut juste regretter le siècle d’éclipse de ces matières et l’impact que cela aura eu sur la planète et ses habitants. Pour avoir testé sur le terrain la plupart de ces vraies-fausse nouvelles matières depuis quelques années, on ne peut que confirmer les nombreuses qualités -et regretter comme je l’avais déjà dénoncé par le passé -, de ne pas les trouver plus présentes dans nos chères tenues outdoor, alors qu’elles ont toutes qualités techniques, en plus d’être bien plus écologiques que leurs équivalents pétrochimiques.

Les vraies nouveautés en matières durables –et les vraies urgencessont à chercher du côté du recyclage à un bout de la chaîne, et de l’éco-conception dès son début. Certes, l’usage de plus en plus répandu de matières recyclées, de la doublure à la membrane en passant par l’isolation, c’est top. Mais largement insuffisant. Aussi et surtout, et là il reste quelques wagons de retard, le plus important pour moins impacter la planète reste le RECYCLAGE en FIN DE VIE, si l’on souhaite enfin tendre vers une économie textile toujours plus vertueuse jusqu’à en devenir circulaire. Évident sur le papier, beaucoup moins dans la réalité, dès que l’on gratte un peu sous la couche verte.

10 ans d'efforts pour rien ? 2009. Eurosima lance en collaboration avec l’éco-organisme Eco TLC (Textile Linge Chaussures) une opération de sensibilisation et de collecte des déchets. En moyenne, il y a dix ans, 100 000 t étaient collectées en France chaque année, alors que le gisement est estimé à 650 000 t/an. Et à peine la moitié de ces 100 000 t est triée pour être recyclée en France. Eco TLC fixe alors ses objectifs de porter à 350 000 t/an la collecte à horizon 2015. L’alarme a donc été tirée depuis plus d’une décennie sur le non-recyclage de la filière textile … et les quantités incroyables de déchets qui en découlent.


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« L’impact positif le plus important que tout individu peut avoir sur l'environnement est de ne pas faire produire. Pour économiser de l'énergie et surtout réduire ses déchets ». Manifeste de la marque de Skiwear Forward Thinking / FW

Faire plus avec moins L’éco-conception est donc une priorité. Mais qu’en est-il de la tenue que vous achetez dans un shop ? Comment savoir quelle part est recyclable, le pourcentage de déchets qu’elle produira au final ? Quasi-impossible. Si quelques marques ont fait des avancées dans ce domaine difficile d’avoir des chiffres.

2019. 10 ans plus tard, les objectifs qui étaient alors fixés horizon 2015 sont encore loin d’être atteints… On peine à atteindre les 240 000 tonnes, pour seulement 187 160 tonnes triées au final. La petite bonne nouvelle dans ces chiffres, c’est que, si la collecte ne progresse pas au rythme voulu, la qualité du tri, puis du recyclage augmente, avec au final seulement 0,4 % de ce textile trié dont l’élimination est sans valorisation, énergétique ou autre. Le recyclage, ça marche, d’où son importance ! CQFD. 10 ans après sa création. Pour l’Eco TLC, « l’année a été marquée par

des études montrant un réel engagement des marques de textile et des Français dans l’économie circulaire »… Youpi ?! L’organisme s’empresse de préciser que le dispositif actuel « est arrivé à un moment clé, car il ne pourra y avoir un développement de la collecte des textiles que si les débouchés pour les articles non-réutilisables, sous forme de recyclage, augmentent dans les prochaines années. Éco-conception, upcycling et recyclage pour tendre vers une économie circulaire sont plus que jamais une obligation ». Jérôme OBRY, Président d’Eco TLC La mauvaise nouvelle. « Malgré l’arrivée de nouvelles entreprises chaque année sur le marché français, le nombre d’adhérents du groupement a diminué depuis 2010. Ceci illustre la crise majeure que subit la filière textile et chaussures depuis 10 ans, avec un marché qui se polarise de plus en plus sur l’entrée de gamme d’un côté et le premium de l’autre ». En clair : moins un produit d’une marque est cher, plus la dite marque s’en fout de la planète et du recyclage… À vous de voir ! 2020. Un exemple qui fait peur / Conscient aujourd’hui de l’impact qu’il peut avoir sur la planète, après un changement d’équipementier, le syndicat des moniteurs de ski a décidé de confier 8 000 de leurs anciennes tenues à une société de recyclage. Bilan : seuls 11% du poids du textile collecté était recyclable ! Le reste est reparti dans le circuit des déchets. Depuis cette révélation, le cahier des charges des célèbres ‘pulls rouge’ a quelque peu évolué. Au même titre que la tenue de la couleur dans le temps et l’imper-respirabilité, l’écoconception fait désormais partie des paramètres indispensables à leur prochain équipement. D’ici qu’ils passent à la couleur verte !

Haglöfs en 2018 avait fait un pas vers moins d’empreinte avec sa veste Eco Proof, malheureusement restée à l’état de ‘concept jacket’. Conçue avec l'éthos « réutiliser vaut mieux que remplacer », l’Eco Proof Jacket se voulait réparable à l’infini, avec des composants faciles à remplacer et une conception unique permettant par exemple de remplacer la fermeture éclair par vous-même. L’hiver dernier, The North Face frappait un grand coup avec sa technologie Future Light™ (Gold Award des Tests Escape), une membrane ‘écologique’, grâce à l'utilisation de fibres 100 % recyclées, sans PFC et avec un process de production (nano-filage) qui réduit drastiquement l’utilisation de produits chimiques (plus d’infos sur escape-outdoor.co/actu). Dans le même esprit, c’est Helly Hansen qui sort cet hiver une nouvelle e-membrane, l’Infinity Pro®, adoptée depuis la saison dernière par Aurélien Ducroz, dans sa nouvelle veste Shell Elevation Infinity. Un tissu trois couches dont la membrane interne, sorte de ‘mousse’ super légère (4 g le m2), à structure nano-poreuse et hautement respirante (son volume est composé à 75 % d’air), est fabriquée sans solvant. Cette membrane assure l’imperméabilité, la résistance au vent, et offre une ‘respirabilité directe’ d’un autre niveau. Second composant primordial de ce tissu 3 couches (le dernier étant simplement la ‘doublure’ interne qui, laminée avec les deux autres tissus, assure le confort contre la peau), un tissu extérieur léger, tout aussi innovant. Composé de fibres LIFA® en Polypropylène, il sert à protéger la membrane interne des agressions des éléments extérieurs. Pour rappel, le Polypropylène est hydrophobe (repousse l’eau), d’où le succès des sous-vêtements HH en Lifa chez les marins au long cours, tel Aurélien. Ne ‘restait plus qu’à’ tisser de la manière adéquate ce fil, pour ensuite le laminer dans une membrane 3 couches, et ainsi assurer une déperlance à toute épreuve, et garantie à vie ! Cette couche externe assurant une déperlance durable inhérente, sans PFC ou autre produit carbonés, C6 ou autres C0 – et sans jamais avoir besoin de la ré-imperméabiliser tout au long de son cycle de vie ! En Bonus, le fil de polypropylène est teint dans la masse et existe en différentes couleurs (gris et noir pour l’instant pour la Elevation Infinity Pro), ce qui élimine les eaux usées nocives et permet à l’équipement de conserver sa couleur originelle dans le temps. Résultat : un impact environnemental 16 % inférieur à celui du Polyester standard avec une économie de 18 % en équivalent CO2. Plus performante, moins impactante à sa fabrication, plus durable dans son utilisation : à suivre ! Tests de la veste Shell Elevation Infinity en cours, à retrouver sur escape-outdoor.com


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Obligatoire depuis 2015, le logo Triman concerne tous les produits pouvant faire l’objet d’un recyclage. Indique au consommateur que le produit est associé à une consigne de tri pour qu’il soit ensuite recyclé.

ROSSIGNOL Veste de Ski S, 680 euros. Déjà disponible dans une sélection

© DR

de shops.

« Ne restait plus qu’à combiner le nouveau tissu Lifa avec la membrane nano-poreuse, pour assurer une déperlance à toute épreuve sur la veste Elevation Infinity, et garantie à vie ! »

Du textile au textile Napapijri allait plus loin l’hiver dernier en démontrant l’efficacité de l’éco-conception, avec sa première veste 100 % recyclée et recyclable, 100 % circulaire, la Skidoo Infinity, et ce grâce à sa composition mono-matière (Nylon régénéré Econyl® créé par la société Aquafil, qui recycle les filets de pêche usagés et les déchets issus de l’industrie des moquettes). Chaque partie de la veste est recyclable. Les acheteurs s'inscrivent en ligne pour retourner leur veste lorsqu’ils n’en n’auront plus l’usage. Celle-ci sera alors recyclée pour donner naissance à de nouvelles fibres et de nouveaux produits. Utilisez des déchets pour fabriquer un produit recyclable à l’infini, et vous bouclez le cercle ! Dans le même esprit de recyclage facilité - on ne le répétera jamais assez, c’est le plus important pour arrêter cette insupportable production de déchets vestimentaires – Helly Hansen lance une capsule ‘Mono Material’ pour cet automne, l'Urban Liner, entièrement réalisée en Polyester, y compris son isolation, composée à 100 % de Polyester Downfeel recyclé. Les vêtements mono-matériaux deviennent ainsi une ressource dans un système circulaire, où l'objectif est le recyclage du textile au textile. Up-cyclés en nouveaux tissus, les mono-matériaux conservent davantage leurs performances d'origine que les autres fibres mixtes. Tests pages suivantes, à retrouver en version détaillée sur escape-outdoor.com

Cocorico Parmi les efforts très intéressants pour fabriquer un produit recyclable à l’infini, ou presque : la nouvelle capsule Atelier S, et sa veste de ski éponyme, conçue et fabriquée aux pieds des Alpes françaises par Rossignol Textile. « Par recherche et par opportunité, on en est venu à fabriquer la veste la plus performante du point de vue environnemental. Essentiellement grâce à la rencontre avec une nouvelle technologie -française-, qui permet une construction intégralement sans coutures sur une membrane 3 couches, ce qui n’existait pas auparavant ». OK, ça ne paraît pas comme ça, mais l’emploi important de colles et rajouts pour fixer et renforcer les coutures soudées d’une membrane 3c ‘traditionnelle’ reste ce qu’il y a de plus polluant. C’est tout le process de fabrication qui change, éliminant au passage de nombreuses étapes de fabrication et des matériaux polluant pour étanchéiser. L’impact est déjà clairement moins important. Mais c’est surtout au moment du désassemblage de la veste, facilité par cette nouvelle construction, pour en trier les différents matériaux que la différence fondamentale se fait. Recyclage facilité et plus grand pourcentage de poids/matières susceptible d’être recyclé. Côté tissus, il fallait évidemment une membrane en matériaux recyclés ET recyclables, et là, Rossignol s’est adressé à un spécialiste qui n’a pas attendu la déferlante du green pour proposer des textiles techniques moins polluants : Sympatex. Une membrane entièrement en Polyester et donc sans composant fluoré. Au final et dans un monde idéal, on obtient une veste qui peut quasiment avoir un cycle de vie infini. Une technologie d’avance, des matières recyclées et entièrement recyclables ou presque. Et qui plus est, fabriquée en France, pour finaliser la touche du coût carbone, le plus limité que Rossignol ait jamais produit sur une veste ou autre. Avec en bonus (rien à voir avec le coût carbone, mais beaucoup avec l’emploi de produits chimiques toxiques pour l’homme et la nature), le score de 1,5 sur l’échelle du STANDARD 100 by OEKO-TEX® qui en compte 4. Soit l’exigence la plus stricte pour des textiles (1 = ceux en contact avec la peau des enfants de moins de trois ans, du niveau des produits hygiéniques et autres couches), le Standard est de 2 pour les sous-vêtements techniques portés à même la peau, 3 pour les vestes qui ne sont pas en contact direct avec la peau). •


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LE COÛT CARBONE PREND UNE VESTE

BLACK DIAMOND

BOUNDARYLINE MAPPED JACKET — 380 euros / 1004 g

Membrane BD.dry™ Stretch / traitement DWR écologique GTT sans PFC / Isolation en laine européenne Lavalan body-mapped extensible —

Depuis 2 hivers, les vestes doublées amorcent un certain retour. « Des années que je n’avais pas ridé avec une veste doublée, celle-ci m’a convaincu par son confort thermique et son étonnante souplesse ». On y est au chaud, et les testeurs sont formels : on n’a pas cette impression d’humidité dans l’effort que l’on peut avoir avec une veste doublée en plume. Ce qui frappe avant tout avec la veste BoundaryLine Mapped, c’est son confort et la douceur des matériaux ! Super douillet, bien protégé, aucun risque d’avoir froid, et suffisamment respirante pour se mettre dans le rouge à l’occasion. Mention spéciale donc à la doublure en Lavalan, certes plus lourde que la plume. Une veste un poil lourde pour les habitués des hardshell, mais super équipée : jupe poudreuse non-amovible, mais qui se range discrètement dans sa poche dorsale, très pratique ; toutes les poches nécessaires (6 en tout) ; grandes aérations sous les bras, sans zips étanches, mais protégés par un rabat. Chaude, super confortable et bien polyvalente, manque juste des zips étanches aux aérations, mais à ce prix-là : faut pas rêver !

LAFUMA SHIFT GTX WOMEN JACKET

WOMEN

LAGOPED TETRAS

HAGLÖFS ROC GTX JACKET MEN

— 199, 95 euros / 245 g

— 390 euros/ 480 g

— 300 € euros / 481 g

Gore-Tex® Paclite® 2,5 c Recycled 100% Polyester Recyclé / Traitement déperlant sans PFC nocif*.

Membrane Sympatex® sans PTFE, neutre en émission carbone, recyclable à 100 % / DWE (Bionic-Finish®Eco PFC-free. Tissus externe et interne de la membrane 100% reccyclable. Oeko-Tex® Standard 100 / Bluesign®

GORE-TEX 3 couches 75D 100 % polyester recyclé / Traité déperlant sans PFCEC* / Envers en tricot teinté dans la masse. Certifié Bluesign®

« Vraiment super légère et agréable à porter ; au top pour la randonnée en toutes saisons ! ». « Pas de fioriture, Il n’ y a rien de superflu, c’est sobre, le minimum et ça marche super bien ». Et c’est compressible, dans un tissu très fin et très agréable à porter. « La coupe tombe nickel, et en plus, elle est trop belle ! Idéale comme veste de protection à glisser au fond du sac ». Testée au printemps en rando glaciaire (dont une traversée des aiguilles d’Entrèves, massif du ont-Blanc), la Shift a convaincu les deux testeuses-randonneuses par l’impression de légèreté et de liberté, combinée au top de la protection. « Super coupe-vent… On a eu droit à tout, du vent, du brouillard… Bien protégée, le vent ne passe nulle part, la coupe descend assez bas dans le dos. J’aime bien aussi la capuche, elle n’est pas trop grosse et ne me tombe pas sur le visage ». Et quand ça commence à chauffer, « ça respire super bien, on ne ressent pas l’absence de ventilation ». « Trop bien cette veste toute simple ! » N.B. « ça ne taille pas très grand » M nickel pour testeuse de 160 cm

Nouvelle venue dans la gamme Rock cet hiver, une veste d’alpinisme et de randonnée avec des matériaux ‘écologiques’, et à un En seulement trois années d’existence, la marque made in Annecy s’est déjà forgée prix abordable. Merci Haglöfs ! Une veste légère, indestructible et super protectrice sa petite réputation chez les pratiquants en Gore 75 Deniers, avec tout le savoir d’une soucieux de s’équiper en vêtements marque centenaire en matière de coupe ‘responsables’. Veste technique toutes ergonomique. Une affaire pour la planète ! saisons ski de randonnée / trekking / alpinisme estival ; le modèle Tetras est GREEN TECH LM. épuré au maximum pour offrir technicité Comme beaucoup de marques nordet légèreté à un prix raisonnable (pas de européenne, Haglöfs n’a pas attendu poche intérieure ni de poche filet, un seul l’avènement du ‘woke marketing’ pour faire cordon de serrage en bas de veste). ce qu’elle peut pour le bien de la planète. —

GREEN TECH LM.

Chez Lagoped, le 100 % responsable, c’est maintenant, pas pour dans 3 ou 5 ans ! Des engagements clairs, une transparence quant aux matériaux et process de fabrication, et surtout, gros avantage par rapport aux ‘Majors’ du secteur, Pata et autres Picture, point de made in China ou Sri Lanka, mais un circuit court en Union Européenne. Des vêtements pensés dès le départ pour être facilement recyclables en fin de vie ; uniquement ou presque des matériaux recyclés (90 %) ou biologiques (5 %), une membrane neutre en émission carbone, un circuit court pour la fabrication et une livraison en camions. 5 ans de garantie.

Leur plan global d’actions est assez impressionnant. Juste pour parler du poste le plus important, le transport : « Nous essayons toujours de limiter le fret aérien autant que possible. La plupart des expéditions depuis l'Asie se font par voie maritime jusqu’à Göteborg (Suède). De là, ils repartent en train vers Örebro ou Fagersta, pour recharger sur des camions pour la livraison finale à vers notre entrepôt principal à Avesta. Bien que ce ne soit pas le plus rapide, c'est le moyen le plus efficace de minimiser les émissions de gaz à effet de serre de la logistique ».


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HELLY HANSEN

ODIN MOUNTAIN INFINITY PRO SHELL JACKET — 600 euros / 600 g

Membrane 3 c LIFA® Infinity Pro™100 % polypropylène sans produit chimique ni traitement DWR / Doublure 100 % polyester / —

« La veste Odin Mountain Infinity est une nouvelle référence en matière de vêtements imperméables, respirants et écoresponsables ». « Belle veste ! » La Odin impressionne par sa qualité de fabrication, son degré de finition comme le souci du détail. Et surtout, la nouvelle membrane HH semble prête à résister à toutes les agressions « le genre de veste que l’on n’aura pas peu de déchirer dans les arcosses ou contre les rochers ! ». Une pure hardshell très protectrice, en version suréquipée, et pourtant légère et relativement compressible. Tout est bien pensé, à l’image des nombreuses poches, « il y en a de partout, et elle sont top », et compatibles avec le port d’un sac à dos et du baudrier. Grande poche filet interne et une interne avec zip pour sécuriser votre Smartphone. Capuche réglable dans tous les sens / Un seul réglage de bas de veste, discret et suffisant / Jupe pare-neige amovible. Bien que pas super souple, la membrane a un petit côté stretch bienvenu pour la liberté de mouvement. Coupe « à la HH, plutôt ample, nickel pour empiler les sous-couches ». C’est super coupe-vent ; la respirabilité à l’air bonne voir plus (en cas de coup de chaud, il y a de petites ventilations sous les bras). Testée en petite sortie de confinement par jour de foehn, pas eu la chance d’avoir de la pluie, on vous en dira plus sur escape-outdoor.co, dès que l’on pourra aller dehors…

PICTURE DEMAIN JACKET

RAB KHROMA GTX JACKET

— 499,99 euros

— 649, 95 euros / 689 g

Membrane Xpore 58 % Polyester bio-sourcé / DWR PFC Free / Tissu externe bio-sourcé

Tissu principal: Gore-Tex Pro Most Breathable 30 D recyclé 108 g / m² / Renfort: Gore-Tex Pro Most Rugged 70D recyclé, 160g / m²/ 100% polyamide recyclé avec membrane ePTFE

Première veste chez Picture mixant du tissu recyclé et du tissu bio-sourcé. Testée rapido en petites sorties de confinement : « Une veste de ski classique et bien protectrice ». Manchons néoprène, jupe poudreuse (amovible, top), poche forfait, essuie-masque, 6 poches, dont l’indispensable avec zip pour le Smartphone ; double serrage bas de veste intégrés dans les poches, réglages 3 D de la capuche ; les zips, même ceux des aérations sous les bras, se manipulent facilement d’une seule main, « rien à redire : de la belle veste ! ». Col confortable, capuche qui couvre bien le visage et reste bien en place. La membrane n’est pas super souple, mais un poil Stretch, RAS côté aisance en mouvement. Seul reproche : « le tissu est bruyant, un peu comme les anciennes générations de Gore Tex ». Solide et protectrice, bien accessoirisée, une partie biosourcée, un look qui plaît : succès garanti chez les bio-glisseurs. GREEN TECH LM.

NB. Quand on parle de la membrane, il s’agit de la membrane elle-même, celle laminée entre les 2 couches de tissus qui la protègent, pour constituer une membrane 3 couches. Membrane donc conçue à partir de Polyoléfine recyclable, ne produisant, même après traitement, aucun gaz ou composé toxique. Ses nano-pores sont créés grâce à un système d’étirement mécanique, sans recours à aucun solvant ni PFC, à la grande différence des méthodes plus traditionnelles (à priori et si l’on a bien suivi, c’est le même process que pour la nouvelle membrane HH Infinity Pro).

Depuis l’hiver dernier, le Gore Pro est disponible en 3 versions. PRO Most Rugged, indestructible, mais moins respirant, le plus souvent utilisé comme renfort, GORE-TEX PRO Stretch, extensible donc, et enfin GORE-TEX PRO Most Breathable, le plus respirant en VF. Chacune des 3 versions existant évidemment en différents grammages. Tout l’intérêt étant pour les marques de pouvoir mixer les matières et épaisseurs en fonction de l’activité. Ce qu’a donc fait Rab de belle manière sur sa nouvelle Khroma GTX en Gore-Tex® Pro version recyclée, veste de ski freeride pour les journées en montagne, quand protection et respirabilité sont primordiales. Hybride des nouvelles membranes en Gore-Tex® Pro (Most Breathable, la plus respirante, renforcée aux endroits stratégiques avec la version la plus robuste -Most Rugged-), pour offrir le maximum de confort climatique, sans rien sacrifier à la durabilité. Poches intérieures spécifiques au ski / Jupe pare-neige amovible / Poignets entièrement réglables avec manchons Lycra intérieur.

THE NORTH FACE

VESTE PURIST FUTURLIGHT™

— 550 euros / 700 g

Membrane FuturLight™, 93 % Nylon recyclé, 7 % Elasthanne / Finition déperlante durable DWR sans PFC —

La veste du snowboarder Victor De Le Rue regorge de détails bien pensés, tel un col micro aéré, un zip poitrine pour accéder directement aux poches de la couche en dessous, une poche radio + accroche au col pour le micro, les poches internes en filet qui font office de ventilation quand on les ouvre. Et plus que tout : elle est construite avec la membrane FuturLight™, Gold-awardisée l’hiver dernier lors de sa sortie, pour le test de la version plus alpi, la Summit L5. Une membrane que l’on kiffe à plus d’un titre. Super souple, stretch et pas bruyante, c’est le summum du confort et de liberté de mouvements. Clairement la plus souple des nouvelles eco-membranes, « même le toucher à l’intérieur est sympa, plus proche d’une soft que d’une hardshell en confort et souplesse ». Côté protection, testée en longue durée été comme hiver, en ski, en alpi ou en rando : rien ne passe, pluie ou vent, et elle respire super bien, « j’ai même été surpris : ça ventile très très très bien, aucune condensation à l’intérieur ». Coupe ample et articulée pour le snowboard ou le freeski. Seul tout petit bémol : la jupe pare-neige non-amovible, vu sa respirabilité, on aurait pu la sortir en toutes saisons, pour d’autres activités que le freeski. Côté bonus, c’est aussi une membrane sympa pour son côté ecofriendly ! GREEN TECH LM.

Quasiment 100 % de fibres recyclées, sans traitement de surface avec ou sans PFC, sa fabrication réduit drastiquement l’utilisation de produits chimiques.


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« En créant une demande avec de tels produits, nous nous assurons que les rebuts soient recyclés à chaque fois en produits de meilleure qualité ». Leçon d’upcycling par le Développeur Matériaux Patagonia

LE BON ET LE MAUVAIS RECYCLÉ ! Il est plus que temps de passer à l’étape suivante : l’upcycling ! Ou comment faire du neuf avec du vieux ou des déchets. Mais avec un gain de qualité au passage, et donc une plus-value pour le produit final. Parmi de nombreux avantages, les tissus upcyclés permettent notamment une traçabilité de la matière première et une totale transparence de la ligne de production pour une fabrication éco-responsable. Là encore, tout le challenge est de passer en mode industriel et à grande échelle. A l’image des chasseurs : pas facile de distinguer le bon du mauvais produit recyclé, et pourtant… « ÇA SUFFIT !! Toutes les marques affichent aujourd’hui des produits recyclés comme s’ils étaient écologiques, mais ça ne veut rien dire ! ». Ce cri du cœur, c’est Pasha Whitmire - Développeur matériaux Senior chez Patagonia, qui le pousse. Et qui nous explique la différence. « Ce que nous devrions vraiment nous demander, quand un produit est recyclé, c'est : avec quels déchets a-t-il été fabriqué ? Dans le cas du Nylon que nous utilisons pour le tissu extérieur de l'Ascensionist, il provient de rebus post-industriels, que les usines de filature produisent au démarrage de leurs immenses lignes de filage. L’équivalent de 3 % de leur volume de fabrication, qui n’est qu’un déchet. S’il existe un marché, une plus grande partie peut être recyclée, mais en produits de nylon de moindre qualité ; sans marché : c’est bon pour la décharge. Pour la Snowdrifter, le tissu à l'extérieur de la membrane est vraiment spécial : nous avons utilisé un Polyester recyclé à 70 %, fabriqué à base de vieux vêtements usés (déchet post-consommation) et de déchets de polyester de base, qui ont été recyclés chimiquement pour retrouver le plus haut niveau de qualité. En créant une demande avec de tels produits, nous nous assurons que les rebuts soient recyclés à chaque fois en produits DE MEILLEURE QUALITE. Une fois les bons tissus sourcés, deux années de travail ont ensuite été

nécessaires pour adapter les méthodes de tissage, de collage, pour arriver aux niveaux d’exigences technique et de qualités requis. La membrane et le renfort sont aussi en Polyester, ce qui signifie que ce tissu POURRAIT EN THEORIE être recyclé selon le même processus de fabrication que l'extérieur ».

Double Bémol Le matériau de départ, neutre ou négatif en carbone, qui puisse être recyclé à l’infini en fin de vie, et qui soit sans aucun effet négatif sur l'environnement à aucun moment du process de fabrication reste encore à inventer. « Pourrait, en théorie, être recyclée à l’infini… » s’empresse de préciser Pasha – Pata. On n’en est donc pas encore au stade des travaux pratiques. Si l’on sait très facilement recycler des bouteilles plastique pour les transformer en fibres Polyester, relativement facilement pour les vêtements ‘mono-matière’, style un Capilène uniquement en Polartec®, recycler une veste contenant une membrane en Poylester, souvent mélangée avec d’autres fibres et matériaux, c’est une autre paire de manches ! Il suffit que le Polyester recyclé d’origine soit mélangé avec d’autres fibres pour qu’il ne soit plus recyclable en France. Dans tous les cas, encore aujourd’hui en 2020, direction le Japon pour trouver les seules entreprises capables de recycler vos vêtements techniques. Et ce n’est que tout récemment (2007, la société JEPLAN  et son programme de collecte en magasin et recyclage BRING ;


Comme nous tous, Mathieu

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Navillod, à l’initiative avec le photographe Dom Daher de l’opération ‘Une Bouteille à la Mer’, préférerait continuer à rider de la neige bien blanche, plutôt que des montagnes de déchets. Lui, il agit pour. Et vous ?

Étape 1. Collecte de vêtements usagés (les clients envoient leurs vêtements par la Poste) = 1900 km de leur domicile à Reno (moyenne de la distance de tous les shops Pata à leur centre logistique US)

© DOM DAHER

5 ÉTAPES DANS LE PROCESS D’UPCYCLAGE

Étape 2. Collecte et stockage des vêtements (Reno, NV) Étape 3. Transport de Reno par camion à 300 km jusqu'au port d'Oakland Étape 4. Transport de 9 000 km par porte-conteneurs du port d'Oakland à Matsuyama, au Japon Étape 5. Fabrication d’une nouvelle matière à partir de Polyester recyclé

ou encore Teijin avec le programme ECOCIRCLE™) qu’a été développé un procédé de recyclage à partir de vêtements usagés, en vue de la fabrication de fil de polyester recyclé depuis la collecte en magasin. Autant dire que les marques Outdoor se fournissant avec ce type particulier de fil Polyester upcyclé depuis de vieux vêtements ne sont pas légion pour le moment (Patagonia et Picture selon nos infos). Un petit pas, mais un premier pas important vers une économie circulaire pour le textile en Polyester.

de nouveau fil nécessite 1,1 t d’ancien. Déjà, même dans le meilleur des cas, on repasse pour le recyclage à l’infini, mais c’est un détail. Trois types de Capilène sont analysés. Celui en Nylon d’origine fossile, le second en Nylon recyclé récolté localement au Japon et donc traité sur place, et le dernier, en Nylon recyclé collecté aux US et envoyé par bateau à l’autre bout du monde. Dans les deux derniers cas, la planète y gagne beaucoup, balade par le Pays du Soleil Levant ou pas !

La Vérité si je mens : le coût CO2 du Capilene Patagonia

Comparatif Coût Co2 / 4.18 t Capilène extrait matériaux bruts / 0.98 t Capilène matériaux recyclés locaux (japon) / 1.20 t avec Capilène récupéré par le réseau US et recyclés au Japon. CQFD

Quand on a appris en faisant quelques recherches pour ce dossier ‘Green Tech’, que pour recycler leurs vêtements techniques, Patagonia les envoyait au Japon, notre sang n’a fait qu’un tour ! Scandale ?! Ben, en fait : non... En cherchant bien, je suis tombé sur un rapport très détaillé (Common Threads) sur le coût carbone et le coût énergétique sur un exemple simple, (Capilène mono-matière), mais qui répond à notre question : le voyage au Japon ne plombe pas le process en termes de coût carbone. Rapport qui réserve d’autres surprises, prouvant une fois plus que, quand on veut, on peut. L’exemple du Capilène est facile, puisque 100% composé de Polyester. Dans ces conditions, la société Teijin est capable par traitement chimique de convertir 90 % des déchets récoltés en nouveau fil. 1 t

Le constat est identique pour la consommation énergétique, tout bénef’, même pour les produits récoltés et envoyés depuis les US. La deuxième surprise, c’est que le circuit de collecte aux US a beaucoup plus d’impact négatif que l’envoi au Japon ! Ce qui signifie qu’en agissant LOCALEMENT, à l’échelle de chaque pays pour une collecte généralisée, au lieu de renvoyer son vieux vêtement à recycler par la poste, on pourrait agir individuellement sur le deuxième poste le plus énergivore et consommateur de CO2. Maintenant vous savez tout –ou presque- pour faire la différence entre un bon et un mauvais chasseur ! •


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LES FIBRES SYNTHÉTIQUES RECYCLÉES

© PRIMALFOT/PARLEY

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UN PREMIER PAS PAR LAURENT MOLITOR

De l’or entre nos mains. Et si nos montagnes de déchets se transformaient en réservoirs de matière première ? Selon un rapport publié par les Nations Unies, 8 millions de tonnes de plastique finissent chaque année dans les océans, causant pour 8 milliards de dollars de dommages sur les écosystèmes marins. PrimaLoft et l'organisation environnementale Parley for the Oceans (à la tête d'un réseau de nettoyage couvrant 28 pays) ont décidé d’un partenariat, destiné à intercepter les déchets plastiques marins à distance des îles et des plages. Et ensuite de les transformer en ‘chips’ (en photo), puis en billes et enfin en fil. Une bouteille à la mer Les fils en synthétiques recyclés (Polyester post consommation – bouteilles en plastique pour Polartec® ou Primaloft®, mais aussi le Polyamide / Nylon– rebut des filets de pêche- avec des sociétés telle Econyl®) présentent deux gros avantages. Ils sont de la même qualité qu’un fil non-recyclé (pour les meilleurs fabricants), ce qui implique potentiellement un recyclage sans fin. Et surtout, l’usage de tous ces déchets plastique les empêchent de finir dans l’océan (650 000 t/an rien que pour les filets abandonnés en mer par les pêcheurs). Ou, au mieux, ils terminent leur cycle de vie dans l’atmosphère, en ce qui concerne les déchets collectés… Qui finissent le plus souvent brûlés, alimentant en énergie le dernier maillon du recyclage : le four des cimenteries. Des fibres recyclées en Polartec®, vous en avez absolument tous sur le dos dans vos activités sportives. Inventeur de la ‘polaire’ en Polyester recyclé au début des années 90 (et inventeur de la polaire

tout court en 1981), Polartec a depuis supprimé de nos poubelles et de l’océan plus de 1,5 milliards de bouteilles en plastique, en les upcyclant pour la confection de textiles techniques durables et performants. Reprev, fabricant de fibres Polyester recyclées (qui appartient au même groupe et qui fournit des fils recyclés que Polartec transforme en tissus techniques), en est à un total 23 193 105 957 bouteilles recyclées (approximativement, le compteur en temps réel est sur leur site, environ 1000 bouteilles passent au recyclage toutes les 10 secondes). Principal fournisseur de Polartec, mais aussi Nike et Target, les 3 marques leaders à l’affichage du ‘compteur Reprev’, celles qui dépassent le milliard de bouteilles recyclées (Primaloft en est à 340 millions). Et là, facile de visualiser le bien que cela fait à la planète : mettez bout à bout 1 milliard de bouteilles, et vous ferez 5 fois le tour de la terre… Utilisez une gourde au lieu de vos bouteilles d’eau quotidiennes, depuis le temps qu’on vous le répète !


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Un pas de plus En 2020, les fibres synthétiques recyclées se doivent désormais d’être biodégradables. Vu l’infime quantité de plastique qui peut actuellement être recyclé (seulement 9 % du plastique fabriqué chaque année), on sait que l’immense majorité finira d’une manière ou d’une autre dans le milieu naturel. Le meilleur moyen d’éviter leur accumulation reste qu’une fois dans la nature, celle-ci puisse les assimiler, d’où l’importance cruciale d’une fibre en plastique biodégradable. Dès cet automne, vous pouvez choisir d’opter pour une downjacket dotée d’un isolant synthétique recyclé et biodégradable, tel le nouveau PrimaLoft® Bio™ automne (Helly Hansen, Millet, Rossignol, Houdini, Maloja). En conditions d'essai accélérées, ses fibres se biodégradent presqu’intégralement en moins de deux ans*, tandis que le Polyester standard reste quasiment intact. Dans cette logique indispensable de biodégradabilité, Polartec entend

Le plus grand intérêt restant, qu’au lieu d’être à base de pétrole, ces fibres proviennent le plus souvent de bouteilles ou déchets plastiques, qui finissent ainsi sur notre dos, plutôt que dans l’océan aller encore plus loin, avec son programme Eco-Engineering ™. Qui implique à terme l’utilisation de matériaux 100 % biodégradables et recyclés sur l'intégralité de sa gamme de produits. Une nouvelle norme pour les textiles durables, avec dès cet hiver la création de la première polaire au monde entièrement recyclé et biodégradable (voir Focus Houdini Mono Air), ainsi que d’autres tricots, isolations et tissus imperméables et respirants.

Un pas dans la guerre au plastique Et si le plastique utilisé par l’industrie textile devenait circulaire ? Parmi les nombreux tissus proposés par Polartec, il y a le Power Air™, qu’on adore, et la planète n’a rien contre. La première version, épaisse et bien chaude, mais du coup un poil lourde, était parfaite pour du Leisure wear, et l’on attendait avec impatience la version Power Air Ultra Léger, disponible cet hiver, chez Helly Hansen et Houdini. 25 % plus légère, désormais entièrement recyclable et quasiment circulaire, le Power Air™ est le dernier produit de la mission Polartec® Eco-Engineering ™, visant à créer des tissus qui réduisent davantage l'impact environnemental.

Indépendamment de l’emploi de fibres synthétiques les moins impactantes à ce jour, le Power Air™, grâce une technique d’encapsulage des fibres, c’est surtout cinq fois moins de déperdition de microfibres, comparé à d’autres tissus de couches intermédiaires haut de gamme. Les ‘fibres lissées à poil long’, celles des fourrures polaires, qui emprisonnent l’air pour vous tenir au chaud, ont le redoutable défaut de migrer très facilement dans la nature (le cycle de lavage d’une machine rejette plus de 700.000 fibres microscopiques dans les eaux usée). Avec ce nouveau tissu bicouches, la déperdition baisse drastiquement de 80 %. Ces microfibres, qui partent à l’aventure dans la nature, sont un désastre écologique dont on commence à comprendre l’ampleur. 20 à 35 % de tous les microplastiques dans l’environnement marin seraient des fibres de vêtements synthétiques, la plupart issue du lavage de vos chères fourrures polaires… Pire encore, ce n’est que tout récemment que l’on a découvert qu’il était également omniprésent dans l’air que nous respirons, et que les pluies de plastiques (et des contaminants qu’ils contiennent) pourraient se révéler plus catastrophiques que les pluies acides. On le savait déjà, chaque semaine, l'être humain ingère jusqu'à cinq grammes de plastique, l’équivalent d’une carte de crédit. Soit 250 grammes annuellement (rapport du WWF). On le sait moins, mais le plastique est tout aussi présent dans l’air que nous respirons. Les études officielles parlent de 2 grammes inhalés par semaine, mais de toutes récentes recherches font laissent penser à des chiffres encore plus importants. « J'étais complètement abasourdi de voir de petits morceaux de plastique aux couleurs vives, flotter dans presque tous les échantillons ». En étudiant les eaux de pluie de 11 zones protégées des Parcs Nationaux de l'Ouest des Etats-Unis, des chercheurs américains se sont déclarés choqués par les résultats (scientificamerican.com). En seulement une année, il y a ‘plu’ l’équivalent de 120 millions de bouteilles en plastique ! Sur des territoires ne représentant que 6 % de la superficie du pays, et sensés rester vierges. Et l’on estime qu’il y a 10 fois plus de fibres plastiques dans l’air intérieur qu’en extérieur… •

OUVREZ LES FENÊTRES La Mono Air en open source. Houdini rend accessible à tous le process de fabrication de sa nouvelle veste en Polartec® Power Air™, pour aider les designers à lutter contre les déchets plastiques et aller plus loin dans la circularité. « Concevoir des produits durables sans compromettre les performances. C'est ce que nous avons pu résoudre avec le Mono Air ». Pour Jesper Danielsson, responsable du design chez Houdini, le but du projet open source n'est pas de créer des copies, mais de rendre accessible tout le travail en amont, suivre chaque décision de conception, explorer les principes de conception circulaire, pour au final, inspirer d’autres créateurs à mettre en place une approche circulaire dans leur conception de nouveaux produits.


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UNE DEUXIÈME COUCHE POUR LA PLANÈTE Les isolations synthétiques recyclées ont le vent en poupe (en attendant que tout le monde se mette au synthétique recyclé ou biosourcé, recyclable et biodégradable) ; la plume se met elle aussi à la page avec de plus en plus de duvets recyclés dans les collections. Re:Down® chez Lafuma-Millet, Flexidown chez Mammut ou encore P.U.R.E. chez Rab, le spécialiste des trucs en plumes depuis plus de trente ans.

HAGLÖFS V SERIE MIMIC

— 300 euros / 380 g

Tissu ultra léger 7D Pertex® DWR PFC Free certifié bluesign® / Garnissage Mimic Platinum en Polyester recyclé + Graphène / Doublure Gore-Tex Infinium™ pour une meilleure gestion de l'humidité et la régulation de la température —

Testée en bivouac en altitude et par temps bien frais en mode action, cette Mimic a plus que convaincu les testeurs : « elle n’est pas très épaisse et bien légère, et pourtant, tu as le sentiment d’une accumulation de chaleur ! Et en même temps, tu peux vraiment attaquer dans l’effort, tu ne te mets pas en mode surchauffe. Elle évacue super bien l’humidité, pas comme dans un doudoune en plume, où j’aurais vite été mouillé. Quand j’ai commencé à transpirer, tu sens que ça évacue au fur et à mesure ». La coupe aussi est top, l’ensemble col-capuche est un modèle du genre pour aller en montagne (du volume pour les sous-couches et une super chaleur de la capuche). Confort thermique de haut vol, respirabilité et coupe au top : une doudoune light ultra polyvalente, aussi à l’aise en montagne que sur d’autres terrains. Isolation Mimic Platinium dopée au Graphène, matériau à épaisseur monoatomique, qui sert ici à capter et conserver la chaleur, grâce à sa conductivité inégalée. ‘Infusé’ sur une isolation synthétique (et recyclée), celle-ci capte plus rapidement la chaleur, et la retient ensuite plus longtemps. Le tout en diminuant la quantité d'isolant nécessaire (en volume). Isolation à découvrir dans les séries V Mimic, Nordic Mimic et Roc Mimic.

HELLY HANSEN

LAFUMA PUMORI DOWN

MILLET TILICHO HOODIE

URBAN LINER

WOMEN

— 199, 90 euros / 500 g

— 170 euros

— 169, 95 euros

Conception mono matière. Tissu externe, isolation et doublure 100 % Polyester recyclé. Conçu avec la responsabilité environnementale à l'esprit, l’Urban Liner est dotée de caissons sans couture à double tissage, la doublure est légère, confortable et constitue une option parfaite pour un style quotidien et une chaleur accrue.

Windactive® déperlante / Isolation duvet recyclé Re:Down®. Low Impact™

Thermo Stretch Light / Isolation 100 % Polyester recyclé Repreve Recycled Synthetic Down, (leader du recyclage de la bouteille en plastique, voir P 48) / DWR certifié Teflon EcoElite™ / Bluesign™

Testée rapido cette intersaison. Très coupevent, peu de ponts thermiques grâces aux caissons soudés, assez déperlante pour résister à une petite averse, un tissu comme une isolation qui sèchent vite, bien chaude : parfaite dans son usage ‘Urban Aventure’. Le choix du ‘monomaterial’ impose une certaine simplification au détriment de quelques détails techniques nécessaires pour affronter la montagne (serrages bas de veste, pas d’élastique aux poignets, impossible d’jouter des tissus stretch) ; mais dans son cadre urbain d’origine, la question ne se pose plus ! Vive le monomatière, une des parties de la solution !

Veste chaude et légère et compactable, avec garnissage intérieur plume recyclée. ‘Mix & Match’ : zip d’ouverture compatible avec toutes les vestes protectrices de la marque pour composer un équipement sur-mesure en fonction de vos besoins. Chez Lafuma cet hiver, toutes les isolations sont 100 % recyclées, qu’elles soient synthétiques (Repreve®) ou en plumes. Plus que jamais, la marque annecienne poursuit sa démarche d éco-conception, lancée en 1993 avec son premier sac en coton recyclé ! Pour la Plume, Lafuma à choisi Re:Down®. Après récupération d’oreillers et couettes issus de l’hôtellerie européenne, les plumes et duvets sont triés et sélectionnés, pour ne garder que la meilleure matière (les plumes cassées sont écartées). Ils sont ensuite lavés et stérilisés, si bien que la matière recyclée est d’aussi bonne qualité, et même souvent plus propre que la matière d’origine.

Cet hiver, Millet a fait le choix d’isolations synthétique 100 % recyclées et labellisées Low Impact™. Sa matière stretch libère vos mouvements et son isolant Repreve® à base de bouteilles plastiques recyclées vous garde au chaud. Les empiècements en polaire stretch situés sur les côtés de la doudoune assurent aisance en mouvement et respirabilité.


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Vive le monomatière ou les matériaux recyclés, une des parties de la solution !

MAMMUT FLEXIDOWN IN

— 280 euros / 350 g

Pertex® Quantum / DWR PFC Free / Inserts Pontetorto® Tecnostretch latéraux et sous les bras / Duvet d’oie recyclé 750 CUIN / Bluesign® / Fait Wear

Fit Athletic pour la seule veste d'isolation hybride avec duvet recyclé de la collection Mammut. Liberté de mouvement optimale grâce aux inserts Tecnostretch et leur micro structure 3D super extensible (et confort !). Pour skier ou randonner bien au chaud, tout en préservant la planète.

RAB

RAB

CIRRUS ALPINE DETAIL

La nouvelle Cirrus 100% recyclée existe en deux versions, la Alpine dispose d’une capuche et d’un col plus large pour empiler les sous-couches. Version polyvalente ou alpine, à vous de choisir.

RAB CIRRUS JACKET

MICROLIGHT ALPINE JACKET — 229, 95 euros / 465 g

Tissu extérieur 30D Nylon Pertex Quantum 100 % Polyamide recyclé / P.U.R.E Recycled down 700 CUIN - traitement hydrophobe Nikwax® / Doublure 100 % Polyamide recyclé

— 169, 95 euros / 460 g

Nylon recyclé 30D Pertex Quantum, 50 g/m², DWR / Nouvelle isolation synthétique Cirrus HL 100% recyclée / Doublure Nylon 20D recyclé

On ne présente plus la Microlight Alpine, Best Seller de la marque et référence dans la catégorie « veste polyvalente en duvet ». Elle revient cet hiver avec une nouvelle répartition de caissons pour limiter encore plus les déperditions thermiques ; et surtout, elle fait un grand pas en avant pour la planète avec l’utilisation massive de matériaux recyclés, des différents tissus en Nylon à l’isolation en duvet.

Veste d’isolation entièrement synthétique et recyclée, légère et polyvalente. La nouvelle isolation recyclée Cirrus HL offre chaleur et protection dans des conditions de montagne changeantes. 100 % en matériaux recyclés et 100 % validée par les testeurs ! On était déjà fan de la première version, la Cirrus Flex, la nouvelle version hausse le ton, et pas seulement dans son éco-conception (10 bouteilles en PET de moins sur la planète, juste pour produire l'isolation). Avec une nouvelle construction, des caissons plus gros, les déperditions thermiques sont plus limitées, sans rien sacrifier à sa mobilité. Mais surtout, la nouvelle isolation Cirrus High Loft fait toute la différence. De toutes les isolations synthétiques testées, c’est sans doute celle qui offre le gonflant le plus proche de la plume (>650 équivalent fill down), après le PlumaFill de chez Patagonia (800 équivalent fill down). Moins de caissons et plus de

gonflant : la chaleur, comme le confort, augmentent de plusieurs crans ! Tout comme sa compressibilité, qui n’était pas le point fort de la première version. On y est bien au chaud et bien protégé. Bien coupe-vent, et relativement déperlante, elle passera cependant sous une veste quand les conditions se gâtent. Certains testeurs ont râlé contre l’absence de capuche, et surtout, le col plutôt étroit, qui empêchera de porter une couche bien épaisse en dessous. Dommage ? Pas vraiment, la nouvelle Cirrus existe également en version ‘Alpine’, avec tout ce qu’il faut en volume de cou et en capuche protectrice pour être utilisée comme ‘doudoune de montagne’. Le monde est bien fait chez Rab ! Une sous-veste très polyvalente. Epaisse et bien chaude, légère et compressible ; un confort au top, se rapprochant de celui d’une doudoune ultra light en plume, le tout pour un prix et un impact sur la planète tous deux très intéressants !

P.U.R.E® Recycled Down

Eviter les déchets post-consommation en les up-cyclants, une manière efficace de réduire son impact. Utilisé par Rab pour toute sa gamme Microlight, le duvet recyclé P.U.R.E., trié et calibré dans un laboratoire italien, est le seul à être certifié GRS (Global Recycling Standard). Une fois récupéré, le duvet est stérilisé, nettoyé, soumis au traitement hydrophobe Nikwax® et trié en fonction de sa qualité, ce qui offre à ce duvet les mêmes propriétés de gonflant et d’isolation que le duvet vierge. Un matériau 100 % durable et écologique, le traitement du duvet recyclé nécessitant également moins d'eau et moins d'énergie, soit 31 % d’équivalent CO2 en moins, comparé du duvet de canard vierge.


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DERNIÈRE COUCHE POUR LA PLANÈTE

MAMMUT

ACONCAGUA LIGHT — 150 euros / 340 g

Pontetorto® Technostretch : 41% polyamide recyclé, 49% polyester recyclé, 10% élasthanne / Certifié Bluesign® / Label Fair Wear / Made in Europe —

RAB ALPHA FLASH JACKET

— 129.95 euros / 273 g

MILLET TRILOGY LIGHTGRID — 149, 99 euros / 310g

Polartec® Powergrid High Efficiency / Carvico® Vita // 78% Polyamide Recycle 22% Elasthanne. Low Impact™

Polartec® Alpha™ Polyester recyclé, Thermic™ (93 % polyester recyclé / Elsathane) + Polygiene anti-odeurs

Veste isolante très légère, idéale en alpinisme. Grande respirabilité, régulation thermique du Polartec® Powergrid et extrême confort d’une matière aérienne, une garantie d'être au sec quel que soit l’effort. « C’est super stretch ! Taillé super fit, on est super bien moulé dedans, c’est super bien coupé ». On a tout de suite chaud dedans, ça respire super bien. On kiffe la capuche et le col qui monte bien haut, le tout couvre bien le vissage et épouse la forme du masque : protection au top. Pas de passant pour les pouces, mais les élastiques aux poignets sont bien efficaces, tout comme en bas de taille. Une seule petite poche de poitrine. Simple et efficace !

Chaleur / Poids / Respirabilité. Un vrai serrage bas de veste, mini tirette intégrée RAS dans son programme (ciblé).

« Chaude et ultra respirante avec ses empiècements stretch sur les côtés : au top dans la catégorie ‘isolation active à tout faire en toutes saisons’. Avec sa coupe bien ‘Slim’, on y est super bien en plein effort, sous une veste par temps froid, on ne la sent pas et ça marche super bien ». Et les matières sont tellement douces, qu’au final, on la porte un peu tout le temps (mais pas en couche externe quand il y a du vent, pas faite pour). Simple et efficace : chaude, super légère, super respirante, super mobile et super compactable, bien dans la tendance du ‘Fast&Light’ à glisser au fond du sac pour vite l’enfiler en cas de coup de froid.

HELLY HANSEN

POWER AIR HEAT GRID WOMEN — 170 euros

Polartec® Power Air™ Lightweight (89 % polyester recyclé, 11 % élasthanne) ; recyclable —

« Le Power Air est un tissu durable et avant-gardiste pour l’environnement ». Isolation légère et extensible pour cette veste polaire durable, faite pour résister aux frottements et anti déperditions de micro fibres; avec une construction double face pour une évacuation de la transpiration plus efficace. Testé rapido, cette nouvelle construction, plus légère de 25 % que la précédente version, offre pas mal de chaleur, une bonne respirabilité, et beaucoup plus de durabilité sur le long terme.

Super fine, super Stretch, bien chaude, et au final super polyvalente ; l’Aconcagua a séduit les testeurs. Déjà, grâce à sa finesse et au confort du tissu ‘micro 3D’, on peut la porter à même la peau. « Vraiment chaude, gros apport thermique au regard de sa faible épaisseur », elle sera idéale en deuxième couche. Mais en bonus, on s’est aperçu à l’usage, en VTT par exemple, qu’elle était également relativement coupe-vent, et du coup, nickel en veste externe légère en conditions clémentes. On n’a pu résister à la comparer à une couche en Polartec® Powegrid, la construction en micro grille 3D du Technostretch est assez similaire, mais en plus dense et serrée. Pas de miracle : si la Technostretch a un petit effet coupe-vent que la version Polartec n’a pas, l’évacuation de l’humidité lors d’efforts intenses reste logiquement plus efficace avec le Powergrid, avec sa structure moins dense et plus aérée. On ne peut pas tout avoir, « dès que tu l’enfiles, tu es bien au chaud, elle retient bien la chaleur, elle te protège de la petite bise, mais elle n’est pas faite pour les efforts intenses, tu transpires vite. J’aimerais bien la même en construction mixte, avec des panneaux respirants sous les bras ». Sinon on kiffe la coupe « super athlétique, elle reste plaquée contre le corps, et comme le tissu est super strech, même le bas ne bouge pas dans les mouvements un peu acrobatiques, une vraie seconde peau ! »


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Pour dormir la conscience tranquille, privilégiez les marques qui agissent pour le bien de la planète, telles Rab et Lowe Alpine, ‘climatiquement

©RAB

neutres ‘ depuis novembre 2020.

DYNAFIT GANTS UPCYCLED THERMAL — 35 €

Polartec® PowerStretch® post-industriel (Polyamide 40 %, Polyester 45 %, Élasthanne 15 %) —

Empreinte écologique réduite sans rien sacrifier à la technicité avec ces gants de ski de randonnée fabriqués avec des chutes de tissu. La polaire Powerstretch® s’adapte à la main et à ses mouvements, procure chaleur tout en laissant l’humidité s’échapper. Silicone de la paume au bout des doigts.

RAB, tout comme Lowe Alpine qui appartient au même groupe, est devenue en novembre 2020 ‘Marque Climatiquement Neutre’, label certifié par South Pole, développeur de projet indépendant et fournisseur de solutions climatiques. Les deux marques d’outdoor se sont également engagées sur l’objectif Net Zero à horizon 2030. Debbie Read, responsable RSE du groupe Equip : « nous nous engageons dans un voyage ambitieux mais essentiel. La crise climatique ne peut être ignorée et la nécessité d'agir rapidement est évidente. Nous voulions agir immédiatement, donc le fait d'être une entreprise climatiquement neutre nous a permis d'agir tôt et de faire un pas audacieux mais décisif, que peu d'autres marques font ». Parmi les actions 200 % efficaces, se focaliser plus que jamais sur la ‘Guerre au Plastique’ déjà engagée, avec pour 2021 le retrait du plastique ou son remplacement par au moins 50 % d'emballages en plastique recyclé d'ici le printemps. Passage aux tissus recyclés et à l'isolation à la fois en matière synthétique et en duvet recyclé P.U.R.E. avec certaines des gammes les plus importantes de Rab, les Cirrus et Microlight, dès cet automne.

BUFF® FILTER MASK

— 24, 95 euros

La Star de l’hiver : le masque de ski, version covid-19 ! L’intérêt de la version Buff® : il est réglable et ne vous décolle pas les oreilles… Lavable, fabriqué en CoolNet UV+, un matériau recyclé à 95 %, avec un système de filtre remplaçable pour une efficacité de filtration bactérienne de 98% tout en garantissant une respiration confortable. Lots de filtres de rechange disponibles. Face à l’impact du Covid sur les populations, et particulièrement les enfants, Buff® a décidé de soutenir les projets de l’UNICEF, en faisant don de 2% de ses bénéfices mondiaux dès cette année. Respect ! Existe en version BUFF® Filter Tube 21, 95 euros / 98% d'efficacité de filtration bactérienne / 100% fabriqués en Europe avec 95% de matériaux recyclés.

DYNAFIT UPCYCLED SPEED POLARTEC® BEANIE — 24,90 euros

Polartec® Power Grid™ Soft post-industriel (92 % Polyester / 8 % Elasthanne) / Made in Europe —

Fabriqué avec les restes de tissu Polartec® produits lors de la fabrication de vêtements. Garde votre tête au chaud et évacue l'humidité, parfait pour le ski de randonnée.

‘Climatiquement neutre’ signifie réduire ses émissions, et équilibrer les émissions restantes grâce à des crédits de carbone qui soutiennent des projets réduisant les émissions, comme l'expansion des énergies renouvelables ou la conservation des forêts vitales et des puits de carbone. Atteindre le ‘Net Zero’, tel que défini par le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), signifie que Rab et Lowe Alpine ne rejetteront pas plus d’émissions de gaz à effet de serre non-évitables dans l’atmosphère qu’elles n’en neutraliseront avec une élimination réelle du carbone (plutôt que des crédits de carbone).


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BIO-BASÉS, LA BASE D’UN FUTUR SANS PÉTROLE PAR LAURENT MOLITOR

« Un vêtement durable à 100 % ? Ça n’existe pas ! Peu importe la qualité de nos intentions, nous laissons toujours une empreinte. Cela peut être dû à la composition chimique d'un matériau, aux conditions de travail dans une usine, ou aux effets de la production et du transport sur le climat ». Haglöfs Sustainibility Report.

Après avoir pris le pli des matières recyclées pour vos vêtements outdoor, il est temps de passer la seconde, et donner également priorité dans vos achats à des produits issus de matières bio-basées. On sait aujourd’hui fabriquer des jouets de glisse, skis, surf et autres plateaux de skateboards, et fibres de lin et en résines bio-sourcées. Ici, un longboard Notox, avec en bonus, un shape d’Alain Minvielle, le rêve de tout glisseur, tendance bio ou non. Avec son noyau en EPS recyclé, évidemment !



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Exemple avec un matériau pourtant naturel, le coton, qui devrait depuis être longtemps banni de votre garde-robe, fusse-t-il d’origine biologique. Pour un simple T-Shirt, comptez 2700 litres d'eau (7500 l pour un swearshirt) et beaucoup de produits chimiques. Ajoutez-y le coût en ressources et énergie nécessaires pour récolter, transporter, laver et préparer le coton, après quoi il est tissé, teint et cousu. Chacun de ces processus crée une empreinte écologique négative, sous forme d'utilisation d’énergie fossile, d'eau douce, de libération de dioxyde de carbone et de produits chimiques, qui affectent tous l'écosystème. On pourrait vous faire la même démonstration avec le coût en équivalent CO2 de la laine Mérinos, plus élevé encore que celui de l’agriculture du coton, tout simplement exorbitant à cause des émissions en méthane des moutons (leur élevage représente presque 50 % des émissions de gaz à effets de serre de la Nouvelle-Zélande). Un des moyens fort de parvenir à une économie durable reste pourtant encore méconnu du grand public : l’utilisation de matériaux ‘biobasés’. Demandez autour de vous. Soit personne ne connaît la réponse, soit ceux qui s’y tentent confondent le plus souvent les produits bio-basés avec ceux biodégradables. Si les premiers peuvent être biodégradables, ce n’est pas toujours le cas. Les industries bio-basées constituent la partie de la bio-économie qui se consacre à la fabrication de nouveaux matériaux à partir de déchets organiques ou de biomasse. Et dans le textile ou le sport, ils sont de plus en plus nombreux ces matériaux 2.0, qui vident nos poubelles de leurs déchets ! Aux fabricants outdoor de les utiliser en priorité pour changer les choses. Up-cyclés (produits à partir de déchets post-consommation ou post-industriel), ou bio-basés (à partir de déchets organiques ou de biomasse non-agricole), ces matériaux pour demain représentent autant des opportunités de croissance, via une utilisation plus efficace des matières premières, que des réponses indispensables pour la lutte contre le réchauffement climatique et l’évolution vers une société moins polluante. En plus de recycler des déchets, pour leur donner un nouveau cycle de vie , l’utilisation de biomasse par les industries locales bio-basées permet d’être moins dépendants des importations de ressources fossiles, contribuant au passage à une réduction sensible des émissions de gaz à effet de serre.

S’habiller de déchets Le cuir, remplacé sur des sacs urbain (Ashoka) par de l’Apple Skin, nouvelle matière vegan et biosourcée, produite à partir de peau – déchets- de pommes des vergers de Bolzano, dans le nord de l'Italie. Séchée et réduite en poudre, cette peau est ensuite envoyée dans une usine à Florence pour être transformée en Apple Skin. Dans le même genre, on trouve le Piñatex ou cuir d’ananas (fibre issue des feuilles qui sont jetées) ; le Végéatextile ou cuir de raisin, un textile technique issu de la biomasse de marc. Ingeo, une fibre fabriquée à partir de sucre de maïs fermenté, tout comme le Biofront, un polymère tiré de son amidon. La Caséine de lait permet de produire des fils de tissus biodégradables, à partir du lait périmé ou rejeté par les laiteries. En France (start-up Ictyos), on sait aujourd’hui tanner des peaux de poissons, déchets de l’industrie agro-alimentaire, en cuir marin dont on fait des baskets (Karl&Max).

Le plastique et les fibres à base d’huile de Ricin reviennent à la mode. Picture, Vaude ou encore NOSC, nouvelle marque de vêtements de sport éco-responsable en matériaux recyclés. Cette start-up lyonnaise, est la première dans l’outdoor à utiliser la technologie Greefil® une fibre bio-sourcée (OK, ce n’est pas un matériau bio-basé, mais c’est intéressant !), obtenue par la transformation de la plante de ricin, une ressource renouvelable, obtenue sans OGM, et peu consommatrice en eau. Respectueuse de la santé de l’homme et de la planète, cette fibre est respirante, naturellement anti-odeurs, thermo-régulatrice, légère, et donc adaptée à de multiples sports. Côté ski, c’est La Sportiva qui nous sort pour cet hiver une chaussure de ski avec une coque réalisée en Grilamid BIO à partir de graines d’huile de ricin ou encore des chaussures en Pebax® Bio Based, autre polymère également obtenu à partir d’huile de ricin. Pour mémoire, découvert en France il y a plus de 60 ans, le Rilsan®, ou Polyamide 11, est l’un des premiers polymères bio-sourcés. Préparé à partir d’un dérivé de l’huile de ricin, on en a fait des fibres concurrentes du Nylon. C’est le seul polyamide à être intégralement issu d’une matière première renouvelable, qui pousse sur les terres peu cultivables de régions tropicale (les matières bio-sourcées issues de terres cultivables étant évidemment hors sujet !). Ecodear® (30 % de Polyester d'origine végétale) permet de faire des membrane 3 couches avec une partie en cannes à sucre (résidus de la production). Biodégradable, compostable, issu de biomasse renouvelable. Bergans l’avait utilisée dans une veste de ski, qui, 10 ans plus tard, a prouvé sa durabilité, elle me sert encore ! La lignine, composant de base du bois et déchet industriel, sert à fabriquer des casques de ski ou de VTT. Au lieu d’être jetée, la pulpe de betterave sucrière peut désormais être transformée en composants pour la fabrication de pièces aéronautiques. Les pissenlits se retrouvent dans certains caoutchoucs pour pneumatiques. Le CO2 lui-même est de plus en plus souvent utilisé comme matière première, dans la création de matelas par exemple. Dans le textile, le Tencel a enfin le vent en poupe, cette fibre naturelle de cellulose obtenue à partir de bois d'Eucalyptus (voir Focus pages suivantes). QMilk : isolation en feutre se composant de 20 % de lait de vache impropre à la production alimentaire et de 80 % de laine. PrimaLoft Silver Insulation Natural Blend : isolation hybride à base de fibres végétales de l’arbre à kapok… La liste s’allonge chaque jour, aux fabricants de piocher dans ce nouveau catalogue de matières bio-basées et responsables ! Et s’il y avait encore mieux que le plastique recyclé et autres matières upcyclées : les matières naturelles, renouvelables ET peu impactantes, dans leur croissance comme dans leur process de fabrication. C’est beaucoup demander ?! Pas tellement, la plupart existent depuis des siècles, et c’est le prochain chapitre de cette courte histoire du Green Tech.LM. À Suivre… •



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SOUS-VÊTEMENTS EN BOIS PAR LAURENT MOLITOR

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Bio-sourcé 2.0. Les fibres naturelles s’imposent comme vecteurs d’une transition écologique et de son inévitable économie textile circulaire. Fibre naturelle ne veut pas dire écologique, cfr le bilan désastreux en eau et pesticides comme en coût carbone de la production puis de la fabrication de textile en coton. Pour être ‘durable’ une matière, naturelle ou synthétique, se doit d’avoir un cout carbone neutre lors de sa production, à commencer par l’usage d’une matière première d’origine renouvelable ou recyclée ; son process de fabrication doit limiter au maximum la consommation d’eau, de solvants et autres produits chimiques pour les teintures et autres traitements. Et pour terminer le cycle, le tissu / produit fini se doit d’être biodégradable, recyclable ou upcyclable. Et tout cela ne vaudrait pas encore grand-chose, si de telles fibres durables n’avaient pas toute la technicité requise pour la pratique de nos chères activités. Naturelle, durable, résistante, respirante, thermo régulatrice, naturellement antibactérienne, souple et confortable au toucher… Rien que ça ! Et pourtant : l’Eucalyptus, le Lin, ou mieux encore, le Chanvre, cochent toutes les cases, de la production à la fabrication de tissus !


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En cours de production, le Tencel ® ne consomme que 1 % de la quantité d'eau utilisée pour la culture du coton conventionnel, pour un rendement en fibres dix fois plus élevé Tencel ou lyocell, c’est la même chose, Tencel® étant le nom déposé par un fabricant de fibres lyocell. Magique à plus d’un titre, cette matière bio-sourcée, fabriquée à partir de pulpe d'Eucalyptus, est réputée pour ses caractéristiques physiques impressionnantes. D’une douceur semblable à de la soie et d’une résistance inégalée, elle protège contre les bactéries, absorbe l'humidité et joue également un rôle isotherme : tout comme la pure laine vierge, le Tencel® contrôle la température du tissu sur la peau. Extrêmement résistant, il permet de produire des fibres plus fines, et donc des vêtements plus légers. Il a aussi l’avantage de pouvoir être facilement combiné avec d’autres fibres, de façon à optimiser les propriétés d’un tissu. Et là ça devient vraiment un mélange magique !

Bonus écologique Fibre 100 % écologique, obtenue à partir de la pulpe de bois d’Eucalyptus, arbre à croissance rapide, qui survit sans irrigation artificielle, et qui provient exclusivement de plantations forestières gérées durablement. Le solvant non-toxique que les producteurs utilisent peut être récupéré et réutilisé à 99,7 %, seule une infime quantité reste dans la fibre produite. En cours de production, le Tencel® ne consomme que 1 % de la quantité d'eau utilisée pour la culture du coton conventionnel, pour un rendement en fibres dix fois plus élevé. Difficile de faire plus écologique comme procédé de fabrication ! Homologation Ökotex Standard 100 et label écologique européen, ses fibres sont garanties 100 % biodégradables, dans l’eau de mer par exemple.

Bonus technologique Une efficacité validée depuis longtemps par les tests Escape. Haute absorption de l’humidité, solidité et résistance. Hydrophile, le Tencel® absorbe l'humidité de manière contrôlée à un niveau d'absorption 50% plus élevé que le coton. Infroissable (garde sa forme dans le temps), super solide, permet de faires des fils très fins et donc très légers. Joue également un rôle isotherme. La fibre d’Eucalyptus permet également de maintenir la fraîcheur corporelle, même en cas de fortes chaleurs. L'absorption d'humidité empêche la formation des bactéries au contact de la peau, car elle est immédiatement rejetée vers l’extérieur. De plus, la matière végétale a la particularité d'emprisonner et de stopper la prolifération des bactéries à l'origine des odeurs. Plus de douceur, plus de confort, moins d’odeurs et moins de lavages ! Le top avec le Tencel, c’est quand cette fibre écolo-technique est associée à une autre matière pour en combiner les avantages. Le plus souvent avec du Polyester (recyclé bien sûr !) et plus récemment avec d’autres essences de bois aux propriétés différentes. Le Tencel a ouvert la voie, depuis, la fibre de différentes essences de bois et leurs avantages naturels ne cessent de convaincre. Dans les deux cas présentés ici, c’est la gestion climatique – par temps chaud pour le Polartec Delta et par temps froid pour le Woodwear de Natural Peak, qui s’en trouve ‘upgradée’. Le Tencel a ouvert la voie, depuis, la fibre de différentes essences de bois et leurs avantages naturels ne cessent de convaincre. •

POLARTEC® DELTA™

Le spécialiste de la bouteille recyclée avait frappé un grand coup il y a deux ans avec la technologie Delta, mêlant fibres Tencel® et synthétiques dans une structure innovante, améliorant encore les qualités intrinsèques des deux matériaux. L’un est hydrophile (le Tencel) et l’autre (Polyester) hydrophobe. On en fait un tissu bicouches ; l’hydrophobe contre la peau pour repousser l’eau, l’hydrophile à l’extérieur pour l’y attirer et l’évacuer. La combinaison des deux est un tissu qui sèche plus vite. L’effet rafraîchissant est encore renforcé par la structure 3D du Polartec Delta™, qui augmente la surface de diffusion pour accélérer l’évaporation et donc la sensation de fraîcheur. Respirabilité maximale et temps de séchage très court, avec en bonus le confort au toucher si agréable du Tencel. Idéal en trail running. A retrouver chez Millet, Westcomb, Outdoor Research, Kitsbow, Velocio, Salewa, Zero RH+…

MILLET TRILOGY DELTA PRISME TS

59.90 euros / 140 g

Polartec® Powerdry Delta // 65% Polyester 32% Lyocell 3% Elasthanne

Tee-shirt technique très léger dédié à la verticalité alpine et la performance en haute montagne. Haut degré de transfert, séchage rapide et fraicheur durable. Label Low Impact WOODWEAR® BY NATURAL PEAK

Natural Peak (marque française de textile sportif créée en 2014 au cœur des Alpes) utilise elle le ProModal, combinaison de deux tissus en pulpes de bois, aux propriétés très intéressantes combinées entre elles. Le Modal, issu de cellulose reconstituée du bois de Hêtre est utilisé pour son apport calorifique. La fibre de Hêtre est aussi chaude que la laine et aussi douce que le cachemire -mais sans aucune fibre animale-. Le Tencel s’occupe lui de l’évacuation de l’humidité et de procurer un effet rafraichissant. Résultat : quelles que soient les températures extérieures, le vêtement se régule naturellement au contact de la peau. La matière végétale de ces vêtements à la particularité d'emprisonner et de stopper la prolifération des bactéries à l'origine des odeurs.

NATURAL PEAK POINTE BLANCHE

79,90 euros / 240 g

90 % ProModal, 10 % Elasthanne

Pour une utilisation en couche thermique par temps froid. Parfaite isolation thermique et un bon transfert d’humidité pendant l’effort. « Super efficace, super doux, vraiment top ! » La matière employée a enthousiasmé les testeurs par sa douceur, son confort comme par son efficacité à évacuer la transpiration.


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CHANVRE

LA PLUS ANCIENNE DES NOUVELLES MATIÈRES PAR LAURENT MOLITOR

« Les fibres de Chanvre ne se cantonnent plus à une démarche de substitution des ressources fossiles, mais capitalisent sur la puissance de leur double bonus : des performances environnementales amplifiées par des propriétés mécaniques exclusives. Entre résistance et respirabilité, sa complexité naturelle simplifie tout. Ce qui en fait le meilleur élève green agricole, stylistique et composite qui soit, que l’on retrouve aujourd’hui des vêtements aux skis, jusqu'aux fils d'imprimante 3D ». Confédération Européenne du Lin et du Chanvre (CRLC)

© S. RANDE / CELC

« Le chanvre coche toutes les cases »


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© HAYES / PATAGONIA

Plante la plus cultivée au monde au début de 20ème siècle, l’arrêt de mort du Chanvre est signé en 1937 avec le ”Marijuana Tax Act”, édicté à l’initiative de Dupont de Nemours. 1938. Surtaxées à outrance, les cultures sont abandonnées. La même année, Dupont de Nemours dépose le brevet industriel du Nylon.

Retour vers le futur d’une fibre magique Sans doute l’une des premières plantes domestiquées par l’homme, celui de Neandertal, aussi bien pour ses fibres solides, ses graines oléagineuses nourrissantes, que pour les propriétés médicinales de sa résine, le Chanvre a depuis toujours accompagné l’humanité. Papier, cordages, vêtements, on la retrouve partout. Au 19eme siècle, le Chanvre joue, au même titre que le charbon lors de la révolution industrielle, un rôle stratégique et son approvisionnement fut même à l’origine de plusieurs conflits (www.nuntisunya.com). Première moitié du 20eme siècle, alors que les perspectives de développement sont légions, le Chanvre prend une volée de plombs dans l’aile. Celui du ‘cannabis récréatif’, déferlant sur les Etats-Unis dans les années 30, qui lui vaudra une campagne de diabolisation, amalgamant son effet psychotrope à la culture de sa version pauvre en THC. Une désinformation puissamment orchestrées par… les lobbies de l’industrie du coton et celui de la pétrochimie. L’arrêt de mort de la plante la plus cultivée du 20ème siècle est signé en 1937. C’est le ”Marijuana Tax Act”, édicté à l’initiative de Dupont de Neumours. Les cultures sont si fortement taxées qu’elles sont abandonnées aux Etats-Unis. 1938. Dupont de Nemours brevète le Nylon et conforte pour le siècle à venir la position des fibres synthétiques et de son industrie chimique si polluante.

des États-Unis. Une dépénalisation qui rouvre en grand l’intérêt de cette ‘Magic Fiber’ pour le business mondial. Pas de bol, l’occident joue dans la cour de rattrapage, avec 50 ans de retard par rapport à la Chine, dans les techniques –complexes- de tissage de cette fibre.

Le Nylon peut se rhabiller !

Augmentation du prix du pétrole, obligations de recyclage des matières et prise de conscience environnementale. La France est aujourd’hui leader européen, avec une production annuelle de 50 000 tonnes (100 000 tonnes dans l’UE), et la plus large variété mondiale de semences industrielles certifiées. Merci à l’INRA (Institut National de recherches Agronomes) qui, dans les années 60, lance un programme de sélection, pour donner naissance à des nouvelles variétés aux meilleures capacités de reproduction et à plus faible teneur en THC. Des travaux qui relancent sa culture, qui est même encouragée financièrement par la CEE depuis 1971, au vu de ses débouchés plus nombreux chaque jour. Une simple décennie d’innovation technologique lui aura fait dépasser le statut de simple fibre textile ‘historique’, pour aller bien plus loin dans ses applications concrètes dans les semi-produits et les matériaux composites. Ses applications hors textile sont sans fin. Isolant thermique, carburant, plastiques, résines, peintures. Autant de matériaux composites de nouvelle génération, qui grâce au Chanvre, s’intègrent dans une logique d’éco-conception, minimisant l’empreinte environnementale de nombreux équipements.

Le Boom du Chanvre. Alors que le cannabis ‘rigolo’ est légalisé depuis longtemps par certains états d’Amérique du Nord au niveau fédéral, au niveau national, il faudra attendre le ‘Farm Bill 2018’, qui a finalement rendu légal le chanvre industriel, qui peut enfin être largement cultivé, vendu et transféré à travers les frontières

En 2019, Hempearth Group a par exemple présenté le premier avion au monde, entièrement fabriqué et propulsé grâce au Chanvre ! D’une envergure de près de 11 mètres, l’aéronef peut accueillir un pilote et quatre passagers. Des sièges et coussins à la structure de l’avion, …


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Bonus technologique dans une fibre dix fois plus résistante que l’acier, l’intégralité de l’appareil est composé à partir de Chanvre. Tout comme il fonctionne au Hemp Jet-A Bio Fuel, issu de l’huile de la graine. Comparé à l’acier ou aux fibres de carbone, le Chanvre n’a presque aucun impact sur l’environnement. Plus léger, en comparaison à des matériaux aérospatiaux traditionnels tels que l’aluminium ou la fibre de verre, c’est autant de consommation de carburant en moins. Demain et plus près de chez nous, Aurélien Ducroz et Crosscall planchent sur la conception de leur prochain bateau de course au large, qu’on espère en chanvre et autres résines biosourcées, ouvrant une nouvelle voie à la construction des monocoques de courses… Et de leur recyclage en fin de vie ! Une question capitale aujourd’hui au moment de choisir son équipement pour continuer d’aller jouer dehors.

En 2019, Hempearth Group a présenté le premier avion au monde, entièrement fabriqué et propulsé grâce au Chanvre.

Bonus écologique 25 % des pesticides utilisés dans le monde pour le coton, zéro pour le chanvre. Zéro irrigation / zéro OGM / zéro défoliant / zéro déchet. Process de transformation naturel et mécanique sans produits chimiques / Recyclage par incinération (production d’énergie) / Pas de résidus après incinération / Neutralité carbone (Emission de CO2 presque nulle) / Puits de carbone / 100 % biodégradable avec matrice organique / Ressource locale et renouvelable. Le chanvre est une plante à croissance extrêmement rapide (120 j de la semence à la récolte !), et qui assimile le CO2 en grande quantité. Ne nécessitant pas d'engrais chimiques et produisant des rendements de fibres par unité de surface plus élevés que toute autre source naturelle : à surface égale, 250 % plus de fibres que le coton et 600 % plus de fibres que le Lin. Facile à cultiver; entrant en concurrence avec les mauvaises herbes, il n'a pas besoin non plus d'herbicides, ni de pesticides, grâce à ses capacités antibactériennes et anti-moisissures. La culture du Chanvre n’épuise pas le sol, mais l’améliore naturellement. Tout au long de sa croissance, les plants perdent leurs feuilles ; elles enrichissent en matière organique et nutriments la surface et aident à retenir l'humidité. Ses longues racines, pouvant descendre jusqu’à un mètre de profondeur, consolident la structure du sol et le protègent contre le ruissellement, tout en préservant la couche arable et le sous-sol.

Ultra résistant / Respirant / Transfert d’humidité / Thermorégulateur (frais en été - isolant en hiver) / Hypoallergénique, antistatique et antibactérien ! Tout simplement la fibre végétale la plus résistante de la nature. Les tissus en chanvre ne se déforment pas, ne se détendent pas, ne rétrécissent pas et gardent donc leur même forme ad vitam aeternam. Une fois mouillée, sa fibre devient encore plus résistante, raison pour laquelle les vêtements en chanvre ne rétrécissent pas au lavage. Capacités étonnantes d’absorption de l’humidité libérée par le corps et de le laisser au sec. Absorbe jusqu’à 7 fois son poids en eau et en rejette plus qu’il n’en capte.Thermorégulateur. Grâce à sa structure complexe, lorsqu’il fait chaud, le chanvre absorbe l’excédent de chaleur et la libère lorsque la température baisse. Véritable climatiseur naturel, un vêtement en Chanvre rafraîchit en été ou en action et isole du froid l’hiver ou au repos. Le chanvre est résistant à la lumière ultraviolette, filtrant une grande partie des UV, dont les UV-B, responsables du vieillissement et des cancers de la peau. Sa teneur en oxygène (ses fibres creuses retiennent l’air) lui confère des propriétés antibactériennes et antifongiques, permettant au tissu de diminuer les odeurs et de rester frais. Antistatique. Indépendamment d’éviter les petits éclairs d’électricité, cela signifie surtout qu'il n’attire pas les poussières. Dernière de ses qualités, tout aussi étonnante : se démarquant déjà par une plus grande douceur au toucher que le Lin ou même le Coton, il s’adoucit encore au fil des lavages pour offrir au fil du temps un confort et une douceur incomparable. Les possibilités pour les tissus de chanvre sont immenses, remplaçant avantageusement le coton, lin, ou le polyester dans de nombreux domaines.

Là où le bât blesse Essentiellement pour des raisons technologiques (à cause de sa prohibition, l’Occident compte quasi 70 ans de retard en développement industriel), le tissu en chanvre coûte cher à fabriquer. Son filage notamment, est difficile. Comparée à celle du Lin, la culture du Chanvre a un rendement en fibres plus élevé, mais en raison de la moindre productivité du procédé de filage, leur coût de production est notablement plus élevé. Sans parler du coût carbone imputable au transport. Alors que le Chanvre peut se cultiver à peu près partout dans le monde pour être une ressource locale, cette industrie textile particulière reste anecdotique en Europe. Seuls les Chinois ont pu ces trente dernières années développer une technique moins compliquée qu’en Europe pour travailler le chanvre, dont la culture, libérée du joug du ”Marijuana Tax Act” occidental, est toujours restée traditionnelle chez leur paysans. Même si en 2020, l’Europe a décidé de redynamiser la production (les surfaces de chanvre cultivées ont triplé en 4 ans), la filière textile du vieux continent ne fait que commencer à se mettre en place, et il faudra du temps avant d’avoir une vraie production de vêtements en Chanvre made in Europe. De fait, seuls les Chinois restent aujourd’hui capables de répondre à une demande, certes émergeante, mais de plus en plus présente. •


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Tout simplement la fibre végétale la plus résistante de la nature ; le chanvre est le meilleur élève green, agricole, stylistique et composite qui soit.

HEMP ALPINE BY SALEWA

Salewa Alpine Hemp Half Zip

Chanvre / Polyester recyclé / Elasthanne

MALOJA

La marque de Bike Wear un peu déjantée (voir Escape # 69) est également un ardent défenseur du Chanvre. « Lorsque nous avons décidé d'ajouter un autre matériau naturel à notre collection pour accompagner les qualités du Lin ou de la laine Mérinos, nous avons rapidement compris que le Chanvre était celui dont nous avions besoin. Ses fibres réduisent naturellement la transpiration et les odeurs, régulent l'humidité et repoussent la saleté - une combinaison idéale pour des vêtements fonctionnels. De plus, les matériaux à base de Chanvre sont extrêmement durables et résistants à la déchirure. Ils conviennent donc parfaitement aux sports nécessitant un peu de protection contre l'abrasion. Nous avons mis au point un mélange de Chanvre et de Polyester recyclé pour une fonctionnalité exceptionnelle. Le matériau est respirant, à séchage rapide, et bien sûr antibactérien. La culture industrielle du chanvre est interdite dans de nombreux pays. Des écologistes, des entreprises et des agriculteurs s’efforcent de faire évoluer la législation, mais la plupart des organismes publics continuent à l'associer au cannabis. La plupart des tissus en chanvre de qualité supérieure est importée de Chine, alors que cette plante incroyablement utile peut facilement se cultiver partout dans le monde ».

SALEWA, la marque européenne sans doute le plus à la pointe sur la question, peine pourtant à se fournir en Chanvre made in Europe. Le chanvre s‘inscrit dans une forte tradition dans les Alpes, et l‘Italie était pourtant auparavant le premier producteur de chanvre industriel haute qualité. Les ingénieurs chargés de l’innovation textile chez Salewa travaillent depuis des années pour réhabiliter cette fibre et ce savoir-faire traditionnel. La marque présentera en été 2021 une nouvelle collection ‘Alpine Hemp‘, mettant à l’honneur cette fibre naturelle, en mélangeant le chanvre industriel à du polyester recyclé, du coton bio et de l‘élasthanne pour développer une gamme unique de jerseys indéchirables et aux fonctionnalités hybrides améliorées. Là où ça devient encore plus intéressant, c’est la démarche globale du fabricant transalpin, qui s’engage sur le long terme à développer une économie circulaire locale et à utiliser des ressources naturelles. 10 % des recettes de ses ventes de la collection ‘Alpine Hemp‘, seront investis dans la culture locale ainsi que dans la production et la fabrication régionale des produits. Difficile de faire mieux, du moins dans un futur proche. « Le process de réintroduction du chanvre comme matériel textile est long, car nous voulons nous approvisionner en Europe, mais la culture est pauvre ici, celui que nous utilisons aujourd’hui provient en partie d’Allemagne et en partie de Chine. Les fermiers italiens du Tyrol replantent progressivement grâce à nos accords, mais le circuit court total ne sera que dans quelques années, d’ici 2 à 3 ans ».

La collection PATAGONIA HEMP (lancée en 1997, elle compte aujourd’hui une petite centaine de pièces) est confectionnée avec du Chanvre mélangé à du lyocell TENCEL® et du Coton biologique ou encore du Polyester recyclé, pour obtenir une robustesse et une durabilité supérieures à celles du lin. « Bien que notre chanvre ne soit pas certifié biologique, il est cultivé de façon biologique avec des ingrédients totalement naturels : compost, fumier et eau de pluie ». « La culture industrielle du Chanvre est interdite dans de nombreux pays. Nous importons actuellement nos tissus en chanvre de qualité supérieure de Chine, mais les choses vont bientôt changer, même si nous jouons dans la cour de rattrapage » regrette Alexandra La Pierre, développeur matériaux chez Patagonia. « Nous n'avons pas cultivé du chanvre depuis tant d'années aux États-Unis que l'expertise que nous avions, toutes ces connaissances historiques, ont quasiment disparues. Nous travaillons aujourd’hui avec sur une approche globale dans le traitement du chanvre, pour garantir que notre processus dans son ensemble aura un faible impact. Nous travaillons donc avec des entreprises de bio-composites, qui peuvent même utiliser les déchets de notre récolte (la partie ligneuse, non-utilisée dans le textile, la lignite, est depuis longtemps utilisée comme matériau upcyclé, ndlr), dans des produits qui offrent des alternatives aux plastiques et à la fibre de verre, de la construction en ‘béton de chanvre’ à la fabrication de carrosserie de voiture ». Après 80 ans de criminalisation, le Chanvre est de retour aux Etats-Unis, et le reste du monde va suivre, comme il l’avait fait au moment de sa prohibition !


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La soie d'araignée recombinante dopée au nano carbone, le futur du textile ? En 2019, The North Face, en collaboration avec la start-up Spiber, proposait en série limitée la Moon Parka, fabriquée en soie d’araignée, produite par des bactéries Escherichia coli génétiquement modifiées.

AU BOUT DU FIL Dernier chapitre de ces tissus alternatifs, d’origine ancestrale lui aussi, mais sans doute celui aux promesses les plus futuristes : la soie d’araignée PAR LAURENT MOLITOR Un fil de ouf ! Dés le départ, c’est compliqué ! Dans la nature, l’araignée produit en fait neuf fils différents suivant l’usage désiré. Plus ou moins rigide, plus ou moins élastique, collant, plus ou moins épais et resistant à la tension. En moyenne, on s’accorde à reconnaître à la soie d’araignée les propriétés suivantes. 5 fois plus résistant que l’acier, pour une densité soit 6 fois inférieure / 3 fois plus résistant que le Kevlar / 2 fois plus souple que le Nylon / 35 % d’élasticité avant rupture –jusque 200 % pour certaines soies / 10 fois plus d’énergie nécessaire pour rompre une toile d’araignée que tout autre matériau biologique / matériau à mémoire de forme / Amortit les forces de torsion. Enfin, pour donner une idée de son extrême légèreté, un fil de soie d’arachnide faisant le tour du monde ne pèserait que 320 g.

Le Graal du fil on vous dit, ouvrant la voie à de nombreuses applications dans l’industrie textile, bien plus loin que les applications médicales et militaires que l’on imaginait déjà à la fin des années 70. Depuis cette époque, différentes options ont été tentées pour le produire en mode industriel. Pour finir par se reposer sur la chimie ou la transgenèse pour créer un fil miracle…

Science Fiction Appliquée Élever des araignées et récolter leur fil… Possible pour tisser sa chemise dans son coin, mais impossible au stade industriel (pas très sociables, les araignées se bouffent entre elles).

© L.M.

Naturelle, renouvelable, biodégradable et possédant des propriétés mécaniques exceptionnelles, la soie d’araignée a tout ou presque pour être le fil du futur.


© WAYNE LEE SING / UNSPLASH

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Se servir de bactéries e-coli génétiquement modifiées, pour produire la protéine du fil d’araignée. On sait faire, mais le coût de production, comme le coût carbone, reste très élevé (les bactéries modifiées produisent des niveaux élevés de dioxyde de carbone). Et la fibre obtenue au final n’a pas la même qualité (structure plus courte). On testera même cette méthode sur des chèvres génétiquement modifiées pour produire la très recherchée protéine dans leur lait (Biosteel)… Qualité et rendement aléatoire au stade industriel, les chèvres s’en sortent bien, on essaye actuellement de faire produire cette protéine à bas coût par des plants de tabacs transgéniques. Reproduire ses qualités en laboratoire, en synthétisant sa protéine tirée d’un organisme génétiquement modifié, ou comme plus récemment, de la fermentation du sucre de Maïs, ne suffit pas. Restait également à inventer une machine à filer aussi efficace que l’abdomen d’une araignée. Après 30 années de recherches, quelques laboratoires de par le monde semblent y être arrivé très récemment. Sans pour l’instant être passé au stade industriel. Une méthode semble pourtant on ne peut plus logique : modifier génétiquement des vers à soie, en leur injectant les gènes d’araignées. Mais jusqu’à très récemment, là encore, le rendement n’était pas au rendez-vous. Aucune de ces solutions ne semblait compatible avec une production à grande échelle. Aussi bien pour le fil synthétique, que celui produit ‘naturellement’ par transgenèse.

Synthétique et biomimétique En l’espace de 2 ans, la donne a changé et le fil miracle se précise enfin pour un futur très proche… Pour le fil de synthèse, 30 ans d’innovations technologiques plus ou moins prometteuses nous y ont fait croire, mais avec des résultats jusque-là plutôt mitigés. Et puis, il y a deux ou trois ans, un peu partout dans le monde, des USA au Japon, en passant par le Canada, la Suède ou l’Allemagne, les choses se précipitent enfin dans les centres de R&D. On serait aujourd’hui capable de répliquer en grandes quantités une protéine possédant la plupart des vertus et au même niveau de qualité que celle du fil d’araignée. Un premier pas important, mais le principal défi pour sa version synthétisée restait de mettre au point une technique de filage. Là aussi, l’araignée fait des merveilles, difficiles à reproduire en usine. Et tout récemment (2017), c’est la biomimétique qui est

venue au secours de la synthèse chimique. « Les chercheurs de l'Université suédoise des sciences agricoles et du Karolinska Institute ont réussi à concevoir une protéine de soie d'araignée artificielle qui peut être produite en grande quantité dans des bactéries, ce qui rend la production évolutive et intéressante d'un point de vue industriel. Et surtout, pour imiter la glande à soie d'araignée, l'équipe a construit un appareil de filature biomimétique simple, mais très efficace, dans lequel ils peuvent filer des fibres longues d'un kilomètre. Il s'agit du premier exemple réussi de filature de soie d'araignée biomimétique, qui rassemble bon nombre des mécanismes moléculaires complexes du filage de soie natif. À l'avenir, cela pourrait permettre la production industrielle de soie d'araignée artificielle pour des applications de biomatériaux ou pour la fabrication des textiles avancés » (Sources : Nature Chemical Biology). 2018. Tout s’accélère. AMSilk, une PME allemande, serait en mesure dès aujourd'hui de produire de la soie d'araignée, et cette fois enfin, de manière rentable et en quantité industrielle. En même temps, de l’autre côté de l’Atlantique, ce sont les chercheurs de la faculté d’ingénierie et des sciences appliquées de l’université de Washington à Saint-Louis qui ont « conçu des bactéries qui produisent une soie d’araignée biosynthétique avec une protéine suffisamment grande pour reproduire pour la première fois les qualités mécaniques de la soie d’araignée naturelle » (Source : source.wustl.edu/). Aux US, c’est désormais la start-up Bold Thread qui tient la vedette, depuis qu’ils ont signé en 2016 un partenariat avec Patagonia. Deux chercheurs ont trouvé la solution du fil d’arachnoïde synthétique. L’un avait inventé la ‘machine à filer’ nécessaire et l’autre la protéine idoine. Il suffisait que les deux se rencontrent un jour par pure coïncidence pour créer l'Engineered Silk™ une fibre qui répond aux exigences actuelles de performance et durabilité. L'ingrédient principal reste le sucre (provenant de maïs américain, donc OGM), « mais c’est une matière renouvelable, tandis qu'aujourd'hui, plus de 60 % de la production textile est faite de fibres de polyester ou dérivées de produits pétroliers ». Avec la possibilité à terme de remplacer cet ingrédient qui sert de nourriture à l’homme par des matières premières provenant de cellulose. Intérêt de leur process : « à partir de la soie d’araignée, nous avons développé de nombreux autres matériaux à base de protéines. Nous venons d’ajouter un cuir à base de mycélium de champignons, » déclare un des fondateurs, David Breslauer cofondateur et “chief scientific officer” de Bolt …


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Le principal défi pour la version synthétisée du fil d’arachnide reste de mettre au point une technique de filage. Là aussi, l’araignée fait des merveilles, difficiles à reproduire en usine. Thread dans une interview à Julie Pont / Modelab. Et si Patagonia s’y intéresse de près, c’est que Bold Threat, fait partie des leaders du marché des matériaux biofabriqués, et que chez eux, on parle aussi bien d’upcycling et développement durable que de chimie des molécules. « On réfléchit à la façon dont on peut répondre aux problèmes de développement durable et d’environnement que pose l’industrie textile, en faisant un peu plus qu’une fibre biodégradable. Il faut prendre en compte la façon dont on peut concevoir une fibre, avec des produits plus respectueux de l’environnement, comme des teintures végétales, etc. Impossible de ne pas s’intéresser à ça, donc nous avons continué à travailler sur des ressources durables, biodégradables et réutilisables ». OK. Mais pour l’instant, le seul produit en 'Engineered Silk™ que l’on a aperçu est une cravate en série limitée, vendue à 350 $. On est encore loin de production à grande échelle attendue par les grandes marques partenaires de l’aventure

L’araignée file un mauvais coton Naturelle et transgénique, le retour ? Alors que la chimie fait un grand bond en avant, dans le même temps, la production ‘naturelle’ de fil d’araignée effectue son grand come-back. Enfin, peut-on encore parler de nature, quand on s’emmêle les gènes… Bienvenue au Spider Papillon et sa Monster Silk™, et plus récemment, la Dragon Silk™, celle qui change tout ou presque ! Après l’échec des chèvres transgéniques, on est finalement revenu à une solution plus ‘naturelle’ et apparemment plus simple. Mixer les gènes d’araignées et ceux des papillons, pour obtenir directement un fil, au lieu des protéines qu’il faut ensuite réussir à filer.

© DR

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Bienvenue aux Spiders Papillons, capables de produire une soie d’araignée transgénique et recombinée.

Le résultat : un petit monstre qui, au stade de vers, produit des cocons de soie d’araignée, sans les conflits sociaux entre arachnides, et avec une production plus facile et moins couteuse que la production par bactéries e-coli, en prix de revient comme CO2. Là encore, l’avancée vient de l’armée US, et de l’un des ses fournisseurs historique, Polartec®. En collaboration avec Kraig Biocraft Laboratories (KBLB), société de biotechnologie spécialisée dans le développement de la soie d'araignée, la marque spécialiste de la bouteille de plastique recyclée en vêtements techniques, va, à terme, commercialiser les premiers tissus en soie d'araignée. Développés à l'origine pour des applications militaires spécialisées, ces matériaux inédits, fabriqués à partir de soie d'araignée recombinante, seront disponibles pour le marché mondial des textiles techniques et de l’habillement. On l’avait déjà fait depuis des années sur des vers à soie, avec un rendement mitigé ; mais depuis que Kraig possède les droits exclusifs des séquences géniques brevetées de la soie d’araignée chez le ver à soie, c’est devenu le premier moyen de « produire ces fibres en masse, de manière efficace et responsable ». Enfin, responsable, quand on voit la tronche des papillons OGM, on a comme un doute… L'armée américaine a d'ores et déjà annoncé avoir lancé un test grandeur nature sur un gilet pare-balles en Dragon Silk™. Une soie d’araignée transgénique et recombinée que KBLB revendique comme étant la fibre la plus résistante et la plus élastique (38 % supérieure à la fibre de soie d’araignée naturelle pure) réalisée avec sa technologie de recombinaison de la fibroïne.

2020. Le Super Tissu du Futur est déjà là Le Super Fil d’Araignée 2.0 ! Après le succès des papillons transgéniques, et dans le but de créer un tissu allant au-delà des capacités de sa version naturelle, on envisage désormais de les nourrir de nanotubes de carbone et de graphène pour créer un Super Tissu. FIN



D E S T I N AT I O N I L O G A N

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I DESTINATION

Partir pour un Grand Tour. Gregory, Thomas, Alexandre et Helias ont tiré des traîneaux, marché, escaladé, glissé et rafté sur plus 700 km, à travers l'Alaska et le Yukon.

L' É L O G E D E L A L E N T E U R

OBJECTIF LOGAN PHOTOS : GREGORY, THOMAS, ALEXANDRE ET HELIAS TEXTE : ARTHUR GHILINI

© T. DELFINO

Partir faire un tour. Un Grand Tour. Sinon, à quoi bon ? A l’heure où les clichés Instagram nous ramènent toujours aux mêmes endroits, sur la même montagne, sur la même plage, avec une lumière et un cadrage identiques. Alors que la plupart d'entre nous court après de quelconques “7 summits“, en comptant le temps qui passe entre un pas dans la neige et une séance de télétravail. Il en est d'autres qui n'ont tout simplement pas de smartphone.

Éloge de la lenteur ou plaisir de galérer ? Ambiance sur le chemin du retour, avec la face Nord du mont Logan en toile de fond.


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« Quand il faut sortir de son trou : on fait confiance à Helias. Ce qu'ont fait Tom, Alex et Greg. Ils ont ‘suivi le guide’ à travers l'Alaska et le Yukon, en passant par le plus haut sommet du Canada et la descente de l'une des rivières les plus sauvages de la planète »

Tout là-bas, où le regard nous porte. Juste avant le départ et la traversée de la baie de Yakutat (Alaska). Moment propice pour s’imprégner de l’ampleur de leur aventure.

Du coup : dur pour eux de suivre la tendance. Mais le gros avantage, c'est que l’on peut lever la tête, et ainsi voir où vos pas vous mènent. Pas d’autre choix que de prendre le temps de sortir une carte en papier, un petit carnet, une boussole ; une montre même ! Ne naît pas aventurier qui peut, mais qui veut. Sauf qu’il faut s'en donner les moyens. Et si vous êtes tout de même vaguement hantés par la maladie de l'influenceur des temps modernes, il faudra aller chercher loin, très loin, pour ramener LA photo, de celles appelées à devenir de nouvelles références à reproduire. Pour être certain de combler tous ses besoins, la ‘bande du Logan’, elle, a fait dans la démesure. S’offrir le deuxième plus haut sommet d’Amérique du Nord pour y apposer sa ‘first descent’, ça a de la gueule comme projet ! Helias Millerioux en est persuadé. Ce gentil gaillard, discret malgré ses origines citadines, se balade aujourd'hui un Piolet d'Or sur le sac, mais il n'a pas toujours été si aussi sûr de lui. L’envie de prendre de la hauteur, me direz vous !? Quel Parisien n'a pas un jour rêvé de se sortir du béton pour lever ses poings vers le ciel au sommet d'un pic vierge ? Ce n'est pas la première fois, non. Ce n'est pas pour autant plus facile à avaler pour un Chamoniard, mais oui, l'ambition de ce genre de mec a déjà poussé plus d'un Montagnard à sortir de sa vallée. Et quand il faut sortir de son trou : on fait désormais confiance à Helias. C'est du

moins ce qu'ont fait le snowboarder Thomas Delfino, le monoskieur Alexandre Marchesseau, tout comme le spécialiste de l’eau-vive Gregory Douillard. Ils ont ‘suivi le guide’ dans un périple de plus de 700 km, à travers l'Alaska et le Yukon, en passant par le plus haut sommet du Canada, pour finir par la descente de l'une des rivières les plus sauvages de la planète.

L'idée un peu folle Partir de l’océan Pacifique pour revenir à l'océan Pacifique en passant par le mont Logan. Gravir le mont Logan. C'est le deuxième plus haut sommet d'Amérique du Nord, culminant à 5 959 m d’altitude. Sur sa face Est, se trouve une arête de plus de 3 800 m de dénivelé, que personne n'a jamais skiée : la ‘East ridge’. Objectif : descendre ladite ‘East ridge’, en prenant un skieur, un monoskieur et un snowboardeur, histoire de torcher d’un coup toutes les ‘first descents’ possibles. Y accéder par la Copper river - Pour y aller, prendre des luges pour tirer le matos à pied // Rentrer par la Copper river – À la descente, prendre un raft // Pour manger, ce sera des lyophilisés // Ne pas … oublier d'en chier.


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Le guide prend la pose du guide. Helias aime poser, du moins en montagne. C’est son truc, il s’y sent bien.

LES AVENTURIERS UN PEU FOUS • HELIAS MILLERIOUX,

skieur et guide de haute montagne, piolet d’or, vainqueur du Nuptse, et diplômé du BE jardinerie COVID-19.

• THOMAS DELFINO,

snowboarder aventurier, instigateur du projet Zabardast, et ambassadeur Protect Our Winter.

• ALEXANDRE MARCHESSEAU,

Alex et Thomas font la pause. 80 kg d’équipement chacun, répartis dans un sac et une luge.

guide de haute montagne, monoskieur émérite, et testeur de crème pour la peau en conditions extrêmes.

• GREGORY DOUILLARD,

spécialiste en eau-vive, demandeur de nouvelles sensations, et malheureusement victime de mal de dos !

475 portions de nourriture lyophilisée / 67 rouleaux de PQ / 2 gallons d'essence / 11 bouteilles de gaz / 2 réchauds à essence / 2 réchauds à gaz / 2 paires de chaussettes chacun / 1 slip chacun / Des paillettes bleues pour le beau temps / Des paillettes jaunes pour la bonne humeur / 600 g de vrai-faux CBD / Deux routeurs météo / Deux GPS // Des sponsors financiers ; mais pas de bol, ils n’en ont pas trouvé avant de partir, et sur place non plus.

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Ne pas oublier, on n’en trouve pas sur place :


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Début de l'aventure. Depuis l’entrée du glacier Malaspina, pas une montagne à l’horizon…

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Bonne route !

L'objectif de ce Grand Tour : le mont Logan (5 959 m) et sa 'East ridge', la voie la plus sûre pour

© G.DOUILLARD

atteindre le sommet.


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Première vraie interrogation. Il n’est pas uniquement question de glisser sur le plat, mais bel et bien de trouver son propre chemin. Un peu compliqué ? Sans doute, en tout cas en vitesse de

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progression. Il leur faudra 8 jours de plus que prévus pour rejoindre le camp de base du mont Logan.

Le mont Logan gravi, skié, snowboardé et monoskié, la Copper © T. DELFINO

river et ses 400 km de flow attendent avec impatience le radeau de nos aventuriers sur le chemin du retour.


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Legende

Malheureusement,

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les conditions à la descente n’étaient pas très joueuses. Voire même plutôt dangereuses. Helias aux commandes de ses skis.

« L’arrête Est du mont Logan devient enfin visible. Pas moins de 16 jours pour arriver là, alors qu'ils n'en avaient prévu que 8. » La route Depuis Yakutat, Alaska, USA. 1 Traversée en bateau de pêcheur de la baie de Yakutat (29 km) // 3 jours de portage, à raison de deux portages par jour, avec plus de 40 kg chacun sur le dos (3x3x5 km) // 13 jours en tirant des luges jusqu'au camp de base du mont Logan, avec plus de 80 kg chacun (120 km) // 9 jours sur la montagne pour atteindre le sommet et le skier, dont trois jours pour la descente (3 800 m +) // 12 jours pour sortir des glaciers en traversant des moraines pharaoniques (110 km ) // 8 jours sur la Copper river en rafting (400  km et quelques) // Total : 46 jours à sortir les bras et les jambes pour parcourir environ 700 km.

L'attente dans le golfe d'Alaska Ce golfe, situé tout au Nord du continent américain, est une zone marine concernée par des phénomènes complexes issues de la fonte polaire. On y trouve par ailleurs un crabe et une langouste, qui malgré la froideur des eaux, leur procureront chaleur et douceur comme nul autre plat. Une trentaine de rivières s’y jette, dont la Copper river, la plus longue de toute, avec ses quelques 480 km de bras gargantuesques et sinueux. Au Sud-Est, on trouve la ville de Yakutat et sa baie éponyme. Point de départ de nos aventuriers. Et en attendant de

trouver un pêcheur qui daigne leur faire traverser la baie de Yakutat, nos jeunes s'entraînent à surfer les vagues les plus froides de leur courte vie. Il faut bien passer le temps, peu de marins locaux sont capables de traverser l’imposante baie, il leur faudra trouver le bon.

La longue traversée des glaciers plats Une fois les 29 km de la baie derrière eux, nos aventuriers débarquent sur les bords du Malaspina Lake. Ce lac glaciaire porte le nom, encore une fois, du glacier qui l’alimente, connu pour présenter l’un des plus grands lobes glaciaires non confinés du monde. Un lobe spectaculaire qui s'étale sur 38 kilomètres de long, 32 kilomètres de large et 3 900 km2… Pour sortir du Malaspina, les choses se compliquent… Il faut alors rejoindre le plateau du glacier Seward, quelque 300 m plus haut. Après 5 jours d'exploration au milieu des pénitents et des crevasses, de repérages aériens au drone, d'allers et retours sous un temps exécrable, la décision est prise de sortir du glacier, pour passer un petit col et enfin rejoindre le plat du Seward, et bientôt le Upper Seward. Après le Seward vient le Hubbard, qui lui, les mènera sans trop d’encombre aux pieds du mont Logan.


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Deuxième jour de descente. Thomas rejoint doucement © H.MILLERIOUX

Alex pour réfléchir à comment passer la deuxième ‘knife ridge’. « Si on sortait la corde ? »

L'ascension du mont Logan Arrivés sur le glacier Hubbard, l’arrête Est du mont Logan devient enfin visible. Pas moins de 16 jours pour arriver là, alors qu'ils n'en avaient prévu que 8. Mais voilà, la ‘East ridge’ affiche ses 3800 m de dénivelé avec splendeur ; et comme le dit le poète : « que la montagne est belle ». Il faut désormais prévoir l’ascension. Trois jours de repérage pour être certain des conditions. Tout le monde est prêt à marquer l'histoire. Pas de bol pour Greg, qui doit rester au camp de base, il a trop mal au dos. Le routeur météo indique à l'équipe un créneau de deux jours pour atteindre le sommet sans vent et au soleil. Sauf que 6 jours seront nécessaires pour atteindre la cime. Nos aventuriers gravissent le point culminant du Canada en dormant dans des igloos creusés dans une neige durcie par le vent, progressant lentement, en suivant le GPS. Le brouillard ne les laissera pas en paix. Au final, tout se passe pour le mieux. Monter doucement leur laisse plus de temps pour s'acclimater et ne pas s’épuiser. Avec un peu de chance, il arrivent finalement au sommet, mais toujours dans le mauvais temps. S’ensuivent deux nuits supplémentaires dans la descente, pour bénéficier des meilleures conditions de neige et, enfin, finaliser leur rêve. Un run historique, où ils trouvent de la neige soufflée et bruyante, parfois de la glace. Les deux parties les plus difficiles, les deux ‘knife ridge’ (arêtes en couteaux) ne sont pas skiables, surtout avec leurs sacs trop lourds. Ils alternent alors les changements de carres avec les descentes en crampons. Mais voilà. Ils l'ont fait.

« D’un coup, ce n'est plus la même. Ces trois-là sont des spécialistes de la neige, mais pas les rois de l’eauvive. Greg, lui, en est un. Pas de bol, il a été rapatrié. La rivière fait peur aux montagnards. » La sortie des glaciers Ça, c'est fait. Faut-il encore arriver à rentrer chez soi. Pour Greg, c'en est fini, un avion de sauvetage vient le récupérer pour rentrer à bon port. Pour les autres, il faudra encore traverser 3 ou 4 glaciers avant d’atteindre Hubert’s landing et la Copper river. Mais les chances de succès semblent minces pour l’équipe, épuisée par presque 30 jours nonstop dans les pattes. Et puis d’un coup, tout va plus vite. À leur propre étonnement, plus de 20 km sont engloutis chaque jour, par ces trois personnages qui se transforment doucement en mules sans tête, puis en ânes muets. Seules leurs jambes avancent encore à travers les moraines gigantesques et les profondes mangroves. Chaque jour passe lentement, avec son lot de tortures. La poursuite par l’ours, les piqures de moustiques ou encore les ampoules, qui sont désormais des crevasses de plus en plus profondes. Il faut de nouveau tout transporter sur son dos, avant de trouver la délivrance. Après tant de souffrances, les voilà enfin au bord de l'eau, les jambes lourdes, le corps vidé, mais la tête pleine. …


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« Pour la première fois, ils ont subitement l'étrange impression d'être seuls. Helias comme Alex n'ont plus qu'une envie : repartir. La boucle ne sera jamais bouclée. » La Copper river Pour Helias, Thomas et Alex, d’un coup, ce n'est plus la même. Ces trois-là sont des spécialistes de la neige sous toutes ses formes, mais pas des rois de l’eau-vive. Greg, lui, en est un. Pas de bol, il a été rapatrié. La rivière fait peur aux montagnards. Il faut dire, qu’à la sortie du glacier, son débit est impressionnant. Impressionnés donc, les aventuriers se sont beaucoup posés de questions. Finalement, seul Thomas choisira de ne pas prendre part à cet ultime défi. Un avion de brousse arrive pour déposer le kata-rafting, Thomas repartira en volant. Ils ne sont plus que deux. Deux machines, épuisées, qui n’ont pour but que de respecter le plan initial. Ils sont arrivés jusque là, et ils iront jusqu'au bout. C'était sans compter sur la facilité déconcertante avec laquelle un bateau file sur les flots. Oui, il n'y a plus rien à faire. Ils n'ont plus de sac sur le dos, plus de luge ni de son frottement incessant qui les ralentissait à chaque pas. Non, il n'y a plus rien. La peur de la rivière se fait emporter par le courant. Plus rien de viendra perturber leur paix enfin méritée. Même les derniers rapides, si redoutés, n'avaient rien de bien méchant !

« Ils ne sont plus que deux. Deux machines, épuisées, qui n’ont pour but que de respecter le plan initial. Ils sont arrivés jusque là, et ils iront jusqu'au bout. »

This is the end Ce moment où tout s'arrête. Le kata-raft touche la rive pour la dernière fois. Helias et Alex le traînent faiblement sur le sable. Ils se prennent dans les bras. Ils ont enfin rejoint le point d'arrivée qu'ils visent depuis leur départ d'Europe. Le fameux ‘flag point’. Le moment est inoubliable. Mais ils n’y trouvent aucun soulagement. Cela fait plusieurs semaines que le rêve d'une arrivée mystique leur a empli l'esprit et procuré des forces, mais ce jourlà, il pleut. Comme il peut pleuvoir au bord d’une rivière au fin fond de l’Alaska. Tout est gris, leurs compagnons ne sont pas là. Pour la première fois, ils ont subitement l'étrange impression d'être seuls. Helias comme Alex n'ont plus qu'une envie : repartir. La boucle ne sera jamais bouclée. Il est l'heure d'aller se reposer un peu, de rentrer à la maison, de rejoindre ses camarades de toujours. Encore une fois, l’appel de l’aventure a fait son effet. Il sera difficile de résister à cette drogue, dès que le manque se fera sentir. Ils le savent. Le voyage reste plus important que la destination. Le voyage est la destination. Si vous ne croyez pas à ce qu'il s'est passé pendant celui-ci, vous pouvez toujours allez vérifiez sur Instagram et Youtube. A bon entendeur ! Et surtout, quoi qu’on vous dise : ne restez pas chez vous. Merci à Scott, Plum fixation, la Fédération Française de Monoski, OR, Garmin, Powertech, Gopro, Moken, Dolomite, Cumulus Outdoor, Blue Ice, et à tous ceux qui n'ont pas cru au projet.



TESTS 2021

TESTS ESCAPE

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6 Mars 2020, pentes du KL, Arc 2000. Merci au service des pistes, en la personne de Caro, chef de secteur Arc 2000, pour la ‘Private Cab’ au télécabine du Varet. Une des toutes dernières belles journées de ski de l’hiver. Une semaine plus tard, le dimanche 15 mars au matin, la nouvelle tombe à la radio ‘R Les Arcs’ : Les ArcsParadiski ferment leurs portes séance tenante, on peut se rhabiller, remballer les

UN HIVER PAS COMME LES AUTRES Mi-février 2020. Bien que plutôt printanières, les conditions de ski sont au top sur le domaine des Arcs-Paradiski. Traditionnellement, nos tests attaquent deuxième semaine de mars, une fois le gros des vacanciers rentré chez eux, les pistes et hors-pistes de proximité moins fréquentés et nos testeurs plus disponibles. Pas de pression donc pour l’instant. Mise à part une sévère dépression qui s’annonce, avec des promesses de belles quantités de neige fraîche. Clairement la plus belle chute de l’hiver, à ne pas rater ! Branle-bas de combat, la pression est mise sur les fabricants pour que l’on puisse récupérer plus tôt que prévu les fats, freeride et autres freerando. En cette époque de dérèglement climatique, pas question de ne pas exploiter la moindre journée de poudre que ’hiver daigne encore nous accorder. Pour preuve : l'hiver 2019-2020 se révélera le plus chaud en France depuis le début du XXe siècle… En attendant, la météo nous promet enfin du froid, accompagné par une succession de dépressions, entre le 25 février et le 7 mars. Toute l’équipe monte sur le pont. S’ensuivent 10 jours d’anthologie, à tester les fats dans les meilleures conditions possibles. Successions de premières traces (quand on travaille en étroite collaboration avec le service des piste des Arcs, ça aide beaucoup), à déflorer les plus beaux hors-pistes du domaine et ils sont nombreux depuis le sommet de l’aiguille Rouge, à 3 226 m. Le tout dans des conditions de cinéma. Une semaine après cet épisode neigeux mémorable, le rideau tombait sur l’hiver, les stations fermaient et le confinement se profilait désormais à l’horizon. On en aura bien profité avant ! Alors bien sûr, les tests de cette saison pas comme les autres n’auront pas l’exhaustivité des années précédentes (20 en tout !). Pas de tests racing par exemple. On a bien tourné quelques paires avant le black-out, mais uniquement sur neiges douces. C’est traditionnellement au mois d’avril, tôt le matin, juste avant l’ouverture des pistes, que nos testeurs poussent les skis alpins dans leurs retranchements ; avant de se faire plaisir sur le stade de Slalom à leur disposition, en tant qu’ouvreurs de nombre

© T.ZUCCHI

skis et les tenues d’hiver. Game Over.

de compétitions ou challenges. Impossible ensuite pour nos testeurs racing, de se libérer en juillet pour aller tourner des skis à Tignes, priorité étant, arrivée l’heure du déconfinement, de remplir le frigo. Pour les tests freeride, c’est une autre histoire. On aurait pu aller les tourner vite fait cet été, en bord de glacier… Mais la politique de test maison a toujours été de faire des essais sur la durée (de mi-mars à fin avril), pour garantir autant que possible de rencontrer toutes les conditions de neiges. Et par des testeurs qui prennent le temps qu’il leur paraît nécessaire pour comprendre, pousser et analyser un ski. Donc proposer aux freeriders de monter à Tignes pour tester les skis Freeride et autres All Mountain en conditions estivales, le temps d’une seule descente… Bof. On ne pourra donc pas vous parler de tous les nouveaux modèles de l’hiver, particulièrement en racing, où ils sont particulièrement nombreux cette saison. Nos excuses, à vous lecteurs, et aux fabricants qui nous ont confié du matériel flambant neuf. Dans la mesure du possible, on essayera de tourner les principales nouveautés du secteur dès l’ouverture des Arcs, début décembre, pour un complément de tests à retrouver sur https://escape-outdoor.com Reste que, entre les skis essayés avant ce Week-End fatidique du 15 mars 2020, les tests organisés par les marques, en solo ou lors de salons rassemblant tous les acteurs du marché, c’est une bonne moitié des principales nouveautés qui sera passée sous les pieds de différents testeurs. De quoi avoir déjà une belle vision globale de ce que nous réserve ce cru de matériel 2020, un cru forcément millésimé, mais pas de la manière dont on aurait pu rêver. Leçon de l’hiver : profitez de chaque journée de poudreuse comme si c’était la dernière ! Ce que l’on a toujours essayé de faire au sein de l’équipe Escape, une envie que l’on espère bien perpétuer cet hiver et les quelques suivants ! LAURENT MOLITOR, DIRECTEUR DES ESSAIS


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MERCI

Merci à tout le personnel du domaine des Arcs-Paradiski, mobilisé pour nous faciliter la tâche, cette fois pour seulement 3 semaines de test ! Aide d’autant plus importante qu’elle nous aura permis de rentabiliser au maximum chaque journée de poudreuse, plus précieuse que jamais, même si on ne le savait pas encore. Merci Cécile, de l’office du tourisme des Arcs ; à Laura et ADS pour les forfaits ; merci encore et encore à toutes les équipes du service des pistes pour leur disponibilité et leur accueil. Merci à Black Diamond, qu’on a choisi comme partenaires bâtons. Vapor carbon (monobrin / 310 g) pour les freeriders et les adeptes du ski/alpinisme ; razor carbon pro pour les randonneurs (2 brins super solides alu / carbone et très rigide); verrouillage à toute épreuve et très pratique à manipuler ; un grip très discret sur le premier tube et monstre efficace en pente raide.

TESTEURS >>

Baptman

Chloé Roux-Mollard

Dom Maillot

Fabrice Bernier

Fred Avillier

Gaëtan Luisi

Julie Loomis

Julien Constans

Kevin Payn

Laurent Blanc

Laurent Molitor

Maxime Colombel

Mica Golly

Mylène Grasso

Nico 'Brad' Pagniez

Pierot Gellon

Stef Vaillant

Sylvain Chneider

Tomy Zucchi

Yann Johnson

Merci à Brad et au shop Alpiski au village du Charvet à Arcs 1800, que l’on a envahi comme chaque hiver. Merci pour les réglages, l’entretien du matos ou la préparation de celui livré mal préparé, ce qui arrive toujours. Merci à Scott, partenaire ‘historique’ pour les masques des testeurs freeride. L’indétrônable LCG Evo avec son système d’écrans amovibles en un tour de main, enchante les équipes depuis des lustres. Cet hiver, ils ont eu droit au nouveau Scott Shield, doté de la techno ‘amplifier’. Et bien évidemment, Merci aux testeurs et testeuses, qui cette année, seront quelque peu restés sur leur faim, et seront plus que jamais motivés –comme nous tous- pour profiter au maximum de l’hiver qui arrive. Masqués bien sûr dans les files d’attentes, et en respectant les règles de distanciation sociale, sur les pistes comme en dehors ! Chloe Roux-Mollard, Julie Loomis, Mylène Grasso, Sylvain Chneider, Julien Constans, Yann Johnson, Fabrice Bernier, Gaétan Luisi, Baptiste Maillot, Nicolas Pagnez, Fred Avrillier, Mica Golly, Dominique Maillot, Laurent Blanc, Stéphane Vaillant, Maxime Colombel, Tomy Zucchi, Kevin Payn & Pierot Gellon.

SCOTT

SHIELD

— 119,90 euros — CAT S2 Enhancer

Avec sa monture partiellement sans bords et un grand écran cylindrique, le shield a été conçu pour maximiser le champ de vision. Doté de la technologie amplifier. La forme sphérique de l’écran permet, en déviant une partie de la lumière, de bloquer les rayonnements nocifs, tout en laissant passer trois longueurs d’ondes spécifiques, bleue, orange et rouge, celles dont votre œil a besoin, pour la perception du contraste et de la clarté. La technologie amplifier est disponible sur tous les écrans Scott de la catégorie 1 à 4, et sur la gamme light sensitive. « Ça marche ! Au top en conditions variables, nickel sous le soleil de février, super contraste quand les nuages débarquent et que le temps se couvre ». « Vraiment un super champ de vision, top visibilité en conditions mitigées comme ces derniers temps ». Les freestylers sont évidemment fans du bandeau vintage xxl, tout comme de l’écran style ‘iridium’ : « on ne voit que lui sur les vidéos, ça claque ! ».


TEST SKIS 2021 TENDANCES

TESTS 2021

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TENDANCES

Cet hiver confirme le retour de la performance comme vecteur marketing. Pas sûr que Rossignol réalise de gros volumes de vente avec les Blackops Gamer ou Sender Squad. En revanche, mettre la banane aux très très forts skieurs, là oui !

2021, l’hiver de ceux qui poussent très fort sur leurs skis ? En tout cas ; ils auront le matos pour (en action, le Dynastar M Free 118). Espérons que les cumulés de neige soient à la hauteur !

Coup de froid Alors que depuis deux hivers, les manufacturiers d’engins de glisse affichaient un sourire que l’on n’avait pas vu depuis plus d’une décennie, il aura fallu que le Covid-19 vienne mettre un gros coup de frein à la croissance, des sports d’hiver dans un premier temps, histoire de s’échauffer… Glissons ou laissons glisser en espérant des jours d’hiver meilleurs. Côté matos, en ski comme pour le textile et autres équipements outdoor, on se contentera de sortir beaucoup moins de nouveautés la saison suivante, renouvelant la plupart des collections pour une année de plus. Pas vraiment une très mauvaise nouvelle, si l’on voit un peu plus loin que le bout de ses -nouvellesspatules. A-t-on vraiment besoin de renouveler chaque saison plus de 30 % des collections de skis ? Pas sûr… L’avenir nous dira si cette tendance – frémissante et imposée- de freiner la cadence de la course à la nouveauté, ne pourrait pas devenir les prémisses d’une façon légèrement différente de ‘consommer le ski’ ?

Toucher le cœur du Core « C’est bien que certaines marques comprennent enfin l’intérêt de skis un peu rigides et pas trop larges, à destination des ‘vrais’ skieurs » (un testeur parlant du Faction Dictator 3.0 / 106 mm). Ces derniers hivers, à part quelques incontournables chez Stöckli, Aluflex et quelques exceptions, l’offre était plutôt limitée pour les meilleurs des ‘local riders’, aux exigences radicalement différentes des nôtres. Une époque révolue ? Il semble que oui. Avis aux pro-riders non professionnels, 2021, c’est l’hiver pour rajeunir son quiver en guns et autres débroussailleuses ! Après quelques années de disette, due essentiellement à la réalité du marché - ce genre de ski ne se vendant pas à des milliers

d’exemplaires - et à des choix marketing : quand c’est la mode de la freerando, puis le retour de la rando à la papa, ce n’est pas le moment de développer des ‘vrais skis avec du vrai bois dedans pour les vrais skieurs’. Finies pour eux les vaches maigres ! Cet hiver, dans la lignée du précédent, confirme le retour de la performance comme vecteur marketing. Le niveau moyen des skieurs aurait-il augmenté d’une dizaine de crans en l’espace de 2 hivers ? Pas sûr… Mais plus que jamais, le bouche à oreille entre ‘local rider’, qui, dans un milieu somme toute plutôt restreint, a toujours eu son importance pour l’image d’une marque, cet échange est aujourd’hui décuplé par l’importance des réseaux sociaux et la multiplication des tests sur le terrain. Du pain béni pour tous ces skieurs à part, et qui, à leur façon et sans rien avoir demandé, sont (re)devenus de nouveaux micro leaders d’opinion. La vraie bonne nouvelle pour tous les skieurs, c’est quand les marques réussissent ce grand écart qui leur est plus que jamais demandé : concevoir des skis à même de satisfaire une dizaine de riders par spot, tout en étant capables d’en décliner l’esprit et l’image dans des versions accessibles au Grand Public : vous et moi ! Tous les niveaux de skieurs y gagnent, le ski continue de progresser et d’innover, et c’est bien ça le plus important ! Que ce soit chez Rossignol, Faction, Salomon, Dynastar ou d’autres, de plus en plus de marques nous proposent donc aujourd’hui des skis clairement élitistes, à ne surtout pas mettre sous les pieds de n’importe quel skieur. Si les discours marketing sont différents, l’objectif avoué ou pas est le même : regagner le cœur des ‘riders core’. Ces skieurs pas médiatisés ou médiatiques pour deux sous, mais qui, année après année, font la réputation d’une marque sur le terrain et sur le long terme. Allez demander à Salomon, qui, après les années QST et leur structure ‘un peu légère pour les sangliers’,


Ski Green ? Enfin ! Ce n’est malheureusement encore qu’une micro tendance : l’industrie du ski commence à se poser la question d’essayer de produire des skis moins polluants (imaginer un ski ‘circulaire’ est aujourd’hui totalement hors de portée du savoir-faire des industriels du ski et de la chimie). Mais, hormis Rossignol, qui ne parle matériaux recyclés et bois certifié uniquement pour sa gamme Blackops ; alors que Movement utilise depuis longtemps exclusivement des bois certifiés FCS ou PEFC sur l’intégralité de ses gammes, les fabricants de skis sont encore frileux à faire de gros efforts dans ce sens. Certes, Faction reverse 1 % des bénéfices de la gamme Agent (Freerando) à la fondation 1 % For the Planet ; Zag up-cycle quelques déchets de la fabrication de skis en montres suisse (BAUME x ZAG Limited Edition II, 100 modèles à 1200 €) ; Salomon planche sur un concept de chaussures de running qui serait recyclable en chaussures de ski… Il n’est pas dit que cela soit suffisant ! Alors qu’elles sont au cœur même des bouleversements annoncés par le dérèglement climatique actuel, on ne peut pas dire que la lutte contre ledit dérèglement fasse partie des priorités des marques de ski. Pour exemple, cet extrait d’interview, réalisée par le magazine Sport Eco / jlc. « Ces questions environnementales vont prendre une importance grandissante dans les années qui viennent et nous observons attentivement le comportement des consommateurs qui, actuellement, n’ont pas encore radicalement tranché dans leurs choix de consommation. Ceci étant, nous ne sommes pas forcément les plus en avance dans cette direction, mais, comme tout un chacun, nous avons parfaitement conscience de la situation et des efforts à faire. Nous recyclons les balles de tennis avec nos clients et nous travaillons à utiliser des matériaux recyclés ». Il s’agissait en l’occurrence de Head, mais le discours peut se recopier à l’identique chez la plupart des marques… LAURENT MOLITOR

© N.WETZEL / DYNASTAR

nous sort cette année une lame pour découper le terrain, avec les Stance (102 et 108 mm). Lorgnez du côté de la dernière version en date du célèbre Bonafide chez Blizzard, annoncée comme « plus fun »… On n’a toujours pas trouvé le côté rigolo, mais bien senti l’apport de la structure généreusement titanalisée : toujours un régal quand on est capable de plier ses skis, et toujours tant pis pour les autres ! Faction, marque que l’on n’attendait pas obligatoirement sur ce terrain, et qui, mine de rien, ‘fait son trou’ dans l’univers du ski freeride ‘flat tail’, avec les nouveaux Dictator, le 3.0 en tête de gondole. Une petite débroussailleuse bien sympa pour skieur affûté. Tout comme leur version freerando, les Agent, et leur vision bien spécifique : à fond à la descente et tant pis pour les petites cuisses ou les petits foies. Dynastar mise lui sur le retour de l’esprit ‘Pro Rider’, en le déclinant certes en version très grand public, mais tout en proposant un modèle bien exclusif, avec la plus grande taille du M Pro 99. Et en bonus, la marque made in le massif du Mont-Blanc nous ressort le Pro Rider d’origine, avec ses 27 m de rayon, mais doté pour cet hiver de chants ABS plus solides (et renommé M Pro 105). A rajouter donc à côté des 3 ou 4 versions que les fans de ce modèle gardent pieusement dans leur garage. Quant à Rossignol, ce n’est pas sur les Blackops Sender Squad et autres Gamer que le groupe va réaliser son volume de vente… En revanche, mettre la banane aux très très forts skieurs, là : oui ! Et d’un coup d’un seul (enfin, après quelques années de développement quand même), renouveler pour les années qui viennent son image de performance dans le cœur de tout rider, qu’il soit ‘core’ ou plus ‘grand public’. Et vendre au passage sans doute autant de Blackops Sender dans sa version sans Titanal, que de Soul7, best seller historique qu’il remplace de belle manière.


TEST SKIS 2021 SÉLECTION CHAUSSURES

TESTS 2021

SÉLECTION CHAUSSURES

Plus encore que les skis, les chaussures demandent de passer du temps sur la neige aux pieds de différents types de skieurs. A part la nouvelle Lange XT 3, que nous avions eue dès début décembre 2020, pas de tests skiboots cette année, les ‘dry tests’ (chaussures de ski testées sur la moquette à la maison en regardant BFM TV) ne faisant pas partie de la politique maison.

LANGE XT3 130 LV

— 649 euros

/ Last 97 mm / Débattement 53° / 1780 g

Enfin ! La technologie de co-injection Dual Core est appliquée sur la série XT. Disponible depuis 2 ans sur les RS et sur les RX depuis l’hiver dernier, ce procédé permet d’injecter lors de la même opération le bas de coque dans un plastique plus rigide que la partie haute. Le but : une restitution d’énergie plus explosive. « Ce qui monte doit avant tout être destiné à descendre ! » C’est sur cette philosophie, que l’on valide à 200 %, qu’est basée la nouvelle Lange XT 3. On s’adresse avant tout aux freeriders avides de descentes inoubliables. Top. Une vraie chaussure de freeride donc, mais capable de bien plus à la montée que les deux précédentes itérations, et encore plus précise à la descente. Gaffe, ceux qui étaient habitués à la XT, une top chaussures ‘All Ride’, 90% descente / 10% montée, seront surpris par la différence de chaussant. Rien à voir, dès qu’on l’enfile, on retrouve tout le ‘chaussant Lange’, très proche en enrobement du pied d’un RX de freeride (on parle la 130 Low Volume, existe également en 100 mm en méta). Super nouvelle donc pour ceux qui ont ‘le pied Lange’, à savoir ni trop large devant, ni très volumineux en coup de pied. Enrobage au top, chaussage facilité (déchaussage un peu moins), et surtout, un ‘confort d’utilisation’ d’un autre niveau. Cela ne saute pas aux yeux, mais la bouclerie a été revisitée pour plus de facilité à l’ouverture des crochets, hyper faciles désormais à désengager de leur crémaillère. Plus qu’un détail, que tous les petits mollets qui n’ont jamais pesté contre le crochet du haut coincé dans le dernier cran lèvent la main… Ça nous est tous arrivé, et c’est bel et bien fini. La grosse différence vient d’une nouvelle articulation, avec beaucoup moins de friction et qui offre une belle amplitude de mouvement. Testée uniquement à la marche, pas à la montée, mais on connaît le débattement, c’est le même système de rotation que la Rossignol Alltrack Ltd, amplement suffisant dans le cadre d’une utilisation 50/50. A la descente, la précision monte d’un cran. On les a même testées avec les nouveaux Dynastar Course Master GS sur piste bien dure : ça passe ! Peu de déformation de bas de coque, un très bon appui latéral et back, un vrai 130 de flex, toutes les promesses de descentes endiablées sont tenues ! Existe en version 140 LV pour les gros gabarits. Seul regret, toujours pas crochet sur le Power Strap, c’est pourtant bien pratique.

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ROSSIGNOL ALLTRACK PRO 130 GW — 499,99 euros / Last 100 mm / Flex 130 / Débattement 50 ° / 1840 g

Celle-là, on a passé une partie de l’hiver avec, et c’est toujours aussi difficile de lui faire des reproches dans son programme All Ride. Equilibre entre poids, polyvalence et confort : LA vraie chaussure de ski à tout faire ! Celle pour les freeriders qui veulent accéder aux pentes restées vierges, celles des coachs qui passent des heures dans leurs chaussures, souvent en mode marche et rarement en mode randonnée, celle qui de ceux qui tout simplement veulent une chaussure de ski efficace et facile à vivre. L’essayer, c’est l’adopter ! Polyvalence et skiabilité augmentées.

Le chausson chaud et confortable, doté d’une languette racing. Volume généreux, mais bien enveloppant. RAS dans un programme All Ride

SCOTT FREEGUIDE CARBON — 699 euros

/ Last 101 mm / Flex 130 / Débattement 60° / 1455 g

Faite pour matcher avec les nouveaux skis Superguide, pour un ensemble ski-chaussure léger, mais performant dans tous les types de neiges à la descente. Coque Grilamid® + fibres de carbone pour la précision et les transferts d’appuis. Construction hybride, mêlant capot de fermeture ‘cabriolet’ et coque portefeuille avec un overlap se rapprochant d’une chaussure alpine. Le but : un flex avant progressif, tout en offrant un tenue latérale précise et réactive. 15° d’angulation avant pour un ski agressif ; chausson à laçage boa dont ne vante plus les mérites de précision. Le tout pour moins de 1500 g et un flex de 130 : à tester d’urgence. Moins large que les Cosmos, mais on reste sur un last assez généreux. Semelle de marche interchangeable.

Nouveau joint d’étanchéité ‘Snow Seal’ à l’avant, fini le bout de duck tape

pour éviter les infiltrations de neige. Pas facile à déchausser à cause du chausson qui accroche et plie

en talon. Mais comme on l’utilisera de préférence avec les lacets pour plus de performance, du coup, plus facile de sortir le pied avec le chausson.

LA SPORTIVA VEGA — 529 euros / Flex 125 / Débattement 60° / 1400 g

Quelques lignes pour vous présenter la nouvelle chaussure de ski-alpinisme 4 crochets de la marque italienne et surtout vous dire qu’elle est plus écologique que les autres, grâce à son plastique en partie bio-sourcé. Un Grilamid BIO, contenant du Rislan, produit à partir de graines d’huile de ricin. Les modèles Solar et Stellar sont en Pebax® Rnew® Bio Based, le premier thermoplastique bio-sourcé. Par rapport au Pebax® classique, la version bio, c’est – 29 % d'énergie fossile et – 32 % d'émissions en équivalent CO2. La Sportiva est membre de la fondation 1% For the Planet

DYNAFIT HOJI FREE

— 750 euros

/ Last 102 mm Flex 130

/ Débattement 55° / 1600 g

Système ski-walk bluffant

de simplicité et d’efficacité. Compatibles avec certaines fixations alpines. RAS, même après test longue durée

Pas de changements pour le modèle préféré des freeriders les plus montagnards de l’équipe. Très facile à chausser, super débattement et fluidité à la montée, pas trop lourde, on peut se permettre de belles ascensions. Collier très haut, grosse languette, belles tenue et rigidité, « elle s’exprime pleinement en mode freeride. Aucune faiblesse, on peut sauter des barres, la précision et la tenue sont là dans la pente raide : une chaussure de sanglier ».

FISCHER

Clarification de la gamme chez Fischer, désormais classée par largeur de chaussants, de Race Volume à High Volume, en passant par Low Volume et Medium Volume. Nouveauté de l’hiver, la RC4 The Curv GT 130 (599 euros), une chaussure ‘high performance alpine’ de 96 mm en méta (LV), déclinée en version Curv de 97 mm (MV), et enfin en Curv One, avec ses 101 mm (HV). 3 volumes différents pour une chaussure identique. Angle d’inclinaison réglable 14 ou 17° / 1840 g


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— ALUFLEX

L’histoire d’un ski Aluflex commence dans une futaie à proximité. Une fois © CYRIL DUVAL

les plus belles grumes sélectionnées, tout le reste se passe -doucementdans leur atelier haut-savoyard.

Le ski par essence. « Aluflex, c’est une skiabilité à part, un label de confort et de tenue en courbes, un sentiment de sécurité absolue, quelle que soit la vitesse ». Derrière le discours de Cyril, Directeur Marketing à ses heures perdues, se cache une vérité, confirmée années après années lors de maintes sessions de tests : « les seules limites d’un ski Aluflex sont celles du skieur ». Perfectionner sans cesse, plutôt que révolutionner. D'ailleurs, peuton, même à l'heure des nano-matériaux et autres imprimantes 3D, réinventer le ski ? Un savoir-faire, un shape abouti, un flex adapté, et à la base de tout : les meilleurs matériaux. Et là, l'alliance du Titanal et du bois se pose en référence. Et, quand on s’appelle Aluflex, que Daniel, le ‘shaper’, est avant tout un ébéniste passionné, on ne parle pas de n’importe quel bois pour fabriquer leurs noyaux. Ici, dans leur atelier sis dans la vallée du Giffre (Haute-Savoie), tout est travaillé, contrôlé en interne, à un ‘détail’ près… « L'essence de nos skis ? Tout commence dans une forêt, proche de l'atelier. C’est la seule étape que nous ne contrôlons pas totalement. Tout repose alors sur le savoir-faire du Forestier pour sélectionner les meilleures grumes de Frêne, l'un des rares bois à posséder les qualités physiques naturelles attendues pour un engin de glisse. Le reste, on s’en occupe à l’atelier. Nous débitons la bille avec notre scie, en plateaux dont, après de nombreux mois de séchage, nous ferons les noyaux de vos skis et autres monoskis ou splitboards. Notre différence, de la conception à la fabrication, est dans l'attention

portée au détail ; un jusqu'au-boutisme revendiqué, pour partager le fruit de plus de trente années d'expériences et de passion ». Pour un toucher de neige unique. Affiner encore et encore un flex, pour la parfaite adéquation au shape du ski et au poids du skieur. Car évidemment, ici, on donne dans le sur-mesure, le flex personnalisable. On n’achète pas un ski Aluflex d’un simple click sur Internet ! Ni en 5 minutes, dans un shop. Tout commence par un coup de fil à Daniel, ou mieux encore, une visite sur place ; promis, ça mérite le détour ! Échanges indispensables pour concevoir avec vous « l’engin de glisse qui vous procurera le plus de plaisir ». De toute façon, avec Aluflex, il faut savoir être patient… Pas de stock, et fabrication à l’unité, sur commande uniquement.

Prêt à engager la discussion avec Daniel, pour imaginer ensemble votre prochaine paire de skis ?

© CYRIL DUVAL

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TESTS 2021


TESTS 2021 81

CONSTRUCTION

Chaque shape de ski est disponible en 4 types de constructions, pour mieux répondre à tous les profils de skieurs et à l’utilisation recherchée. ALUFLEX / 930 euros Sandwich Titanal / Fibres de verre / Noyau bois de la spatule au talon / Titanal / Membrane caoutchouc

Construction sportive, racée. Son comportement génère une sensation de sécurité à toutes les allures, le toucher de neige est à la fois précis et doux. Ça accroche. Ça taille. Mais il faut être tonique. L’engin est vif, réactif ; il accepte la vitesse sans broncher, vous lâcherez avant lui.

HYBRID / 980 euros Sandwich fibres de verre / Titanal / Noyau bois de la spatule au talon / Titanal / Membrane caoutchouc

Construction “Ti inversé“ : les mêmes matériaux, dans un empilage différent. De topsheet, la première plaque Titanal passe sous les couches de fibres de verre et se rapproche du noyau. « Un flex soft, mais réactif comme un nerf de Bœuf ! ». Principale différence de feeling entre les deux versions : un flex ‘libéré’ pour le Hybrid, comme si la plaque Ti, contrainte sous la fibre, devenait plus vivante, tout en conservant ses qualités d’amorti et de contrôle de la torsion. Beaucoup de jus, à la fois docile et agressif, tout en étant aussi performant à grande vitesse.

FIBERFLEX / 830 euros Sandwich fibres de verre / Noyau bois de la spatule au talon

Sans double plaque Ti, construction plus docile, plus légère et moins exigeante. Incisif et pêchu en mode carving, mais moins taillé pour la vitesse. Un autre toucher de neige : « on ressent mieux le terrain et ce que l’on va faire avec ». Un rebond unique quand il est sollicité ; les neiges douces sont son royaume.

FIBERFLEX TOUR / 830 euros Sandwich fibres de verre / Noyau bois de la spatule au talon / plaques phénol anti-arrachement solidaires du noyau

Après des années de collaboration avec la marque Plum pour leurs skis de randonnée (Mole et autres Trou de la Mouche), la construction ‘Touring’ est désormais proposées sur tous les moules Aluflex. De quoi envisager quelques modèles en bons guns de freerando… Depuis cet hiver, tous les shapes sont disponibles en version allégée FiberFlex Tour, à l’image du GT Tour en 181 cm (130 / 99 / 120 mm).

ALL MOUNTAIN

NOUVEAUTÉ

ALUFLEX OMNI 184 cm

— 930 euros skis nus

Sandwich noyau 100 % Frêne blanc de la vallée du Giffre (Haute-Savoie) / itanal Aviation / membrane amortissante à inserts caoutchouc sur toute la longueur / Chants ABS 360°. Flex personnalisable // Cambre trad > Cotes : 129,5 / 91 / 118 mm > Rayon : 21 m > Tailles disponibles : 169, 174, 179, 184, 188 cm

Confort et stabilité dans le haut du panier,

le ski avale le terrain. Pour skieurs sportifs dans cette taille. Pas un ski de feignant

Après avoir testé l’hiver 19/20 une première mouture de ce nouvel Omni, dont le flex restait encore à affiner, on en avait apprécié toute la stabilité -vraiment impressionnante- du ski une fois sur la carre. Tout comme son confort « dans le haut du panier » dans les neiges les plus pourries, avec l’impression d’un ski qui étale le terrain. Restait quelques réglages avant validation, son flex à affiner pour obtenir un ski plus vivant en moyens et petits virages. Verdict en ce qui concerne le modèle ‘définitif’ : « on est sur un ski de skieur, il faut être bien actif pour en trouver toute la tonicité ! ». Point de rocker comme sur les séries G, 21 m de rayon, c’est le genre de ski qui aime qu’on lui rentre dedans. La vivacité des mises en coupé ne fait pas partie de ses points forts. L’Omni prend son temps pour se mettre sur la carre, mais une fois posé dessus… « Ça tranche sur le dur, et c’est super confort ! Du coup, tu te retrouves vite à des vitesses pas très raisonnables… ». Bonne nouvelle, quand on est fatigué d’envoyer de la carre, la transition coupé/dérapé est super facile, autant sur neige dure, « où on se régale en godille à l’ancienne », que dans les neiges lourdes, « super facile à mettre en dérive pour tourner court ». Reste que sa préférence sera avant tout la ride à bonne vitesse… « Testé en neiges pourries, le ski te met vite en confiance, tu te poses devant, la spatule avale tout, pas un déséquilibre ». Le ski est super sain, très instinctif à skier. On est sur un ski demandeur d’une certaine vitesse pour prendre tout son sens, parfait aussi bien pour le laisser filer à bonne cadence que pour lui rentrer dedans. Les deux testeurs qui ont eu la chance de le tourner cet hiver, ont mis en avant « un talon qui pousse sans fin en fonction de ce que tu lui donnes », sans jamais de réactions intempestives, « on retrouve un peu la sensation en tail du Passe-Montagne : ultra stable, avec cette sensation d’un ski sans réelles limites de vitesse ». Un super 4x4, un poil tendance débroussailleuse, aussi accrocheur sur piste que confortable et stable en dehors, tout pour les amateurs de ride Tout Terrain à une certaine vitesse. Conseils des testeurs : ne pas s’emballer sur la longueur, 5 cm de moins que sa taille sera suffisant, à moins de gabarits surpuissants.


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TESTS 2021

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— ALUFLEX

FREECARVE

INCHANGÉ

FREERIDE

INCHANGÉ

ALUFLEX GT 191 cm

ALUFLEX VERSATILE 165 cm

— 930 euros skis nus

— 930 euros skis nus

Sandwich noyau Bambou (disponible également en Frêne, plus sec en toucher de neige, notamment pour les tailles supérieures) / Titanal / Caoutchouc / Fibres de verre. Semelle P-TEX 4500 graphitée. Flex personnalisé sur commande.

Sandwich noyau Frêne blanc de la vallée du Giffre (Haute-Savoie)- latte centrale en Paulownia (importé d’Italie) / Titanal Aviation / inserts caoutchouc sur toute la longueur / Chants ABS 360°. Flex personnalisable. Double rayon. Rocker / Cambre / Talon ‘early rise’

> Cotes : 124 / 79.5 / 108 mm > Rayon : 15 m

> Cotes : 130,4 / 100 / 120,4 mm > Rayon : 24-20 m

> Tailles disponibles : 141,149, 157, 165, 173, 181 cm

> Tailles disponibles : 166, 176, 181, 186, 191, 196 cm

Vraiment sympa en toutes neiges. Progressivité du flex En mode racing, la spatule manque un peu de mordant sur le bleu dur

Un Gun accessible. Très confort, pas de vibration.

Les tailles 165 cm et inférieures de l’Aluflex Versatile sont destinées à la gent féminine. Un ski « monstre efficace et vraiment sympa » qui a séduit les testeuses par sa légèreté et la progressivité du flex de son noyau en Bambou. Beaucoup plus léger en sensations qu’un ski typé ‘Slalom’, « il offre un ski très varié, on n’est jamais limité par le rayon intermédiaire qui permet d’ouvrir les courbes » ; « on ne se fait jamais jeter, il enchaine les courbes tout seul, on a vraiment de super sensations ! ». « Une super glisse, un super amorti ; un ski joueur, pas piégeux pour deux sous, un régal à laisser vivre sous les pieds, il continue de répondre présent quand pousse les appuis ». Des déclenchements qui passent tout seul, un bon renvoi d’une carre à l’autre quand on veut jouer en petits et moyens rayons « ça s’enchaine super bien » et il reste toujours précis dans les conduites, « même en grandes courbes » ! Dans les champs de bosses, la neige revenue de fin de journée : « on s’amuse toujours ! ». De la bonne skieuse à l’experte : un très bon ski de carvinfg, moins ‘mordant’ sur le bleu dur que sur un vrai ski de Slalom, mais tellement plus fun et polyvalent, qu’on ne peut pas lui en vouloir. A conseiller également aux skieurs de petit gabarit et aux juniors plein d’énergie !

ALL MOUNTAIN CARVE

INCHANGÉ

ALUFLEX ECLECTIQUE 182 cm

— 930 € skis nus

Sandwich noyau Bambou (disponible en Frêne, plus sec en toucher de neige) / Titanal / Caoutchouc. Flex personnalisé sur commande. Cambre trad > Cotes : 125 / 83 / 107 mm > Rayon : 19,6 m > Tailles disponibles : 174, 178, 182, 186, 190 cm

Super évolutif sur n’importe quel terrain RAS, faut juste savoir skier pour raccourcir le rayon

« Un super ski All Mountain ». Il sera un peu moins passe-partout que le Versatile, un peu plus étroit (80 mm), mais en revanche, question stabilité, amorti, et capacité à manger le terrain, c’est du très haut niveau. Malgré sa courte taille, les gabarits de 180 cm et plus ont kiffé cet Aluflex Eclectique. Les petits gabarits aussi, mais ils ont du plus s’investir pour le manier en Tout Terrain. Des déclenchements un peu plus difficiles pour les petits gabarits, qui demandent à bien charger l’avant, « un peu comme sur un ski de race », pour de top sensations de confort et d’accroche en courbe. L’Eclectique reste accessible grâce à son nerf ‘raisonné’, qui ne jette jamais, mais assure le plein de sensations en fin de courbes. « On est trop bien posé, avec la sensation que le ski répartit très bien les appuis tout du long » ; « un ski très intéressant, sur piste, comme en toutes neiges. Où, sans rocker, ce sera pas le roi de la maniabilité, en tout terrain, « c’est moins facile que le Versatile, là, il y a quand même du tail et de la spatule, il faut le bouger ». Sur ce terrain comme ailleurs, il est capable de tailler à bonne vitesse. Pour le reste : un top compromis entre accessibilité (dérape assez facilement) et capacité à répondre présent quand on lui rentre dedans ; un ski rassurant en toutes neiges, même les plus dures : perso, j’adore ! Un peu comme si tu avais un Stöckli Stormrider 88 sous les pieds, mais en plus accessible techniquement. Super maniable, super facile à mettre en dérapé, super agréable quand tu pousses sur la carre, juste pas super facile à réduire les rayons, mais monstre agréable pour se mettre des G en carving.

Pas de limites non plus RAS à part le top sheet sensibles aux rayures

Un ski affiné chaque année ; un ski de passionnés pour les passionnés. Du béton armé tôt le matin aux gros paquets de trafolle et bosses de fin de journée, testeurs après testeurs, le premier commentaire est toujours le même : « un ski très bien équilibré ! », constat déjà effectué lors du tests de la taille 186 cm. Testé dans la longueur de 191 cm, le GT continue de surprendre. Fluidité quand on le ride à la cool ; grosses sensations quand on va le chercher : « ce ski distille un subtil mélange de douceur et de performance » ; « un ski assez exceptionnel », permettant de skier tranquille comme d’ouvrir le gaz en grand, le tout dans un confort étonnant. Les freeriders ‘à l’ancienne’, disposant de plus de longueur de spatule, pourront bien charger l’avant du ski pour arriver à le déformer relativement facilement. Du coup, que ce soit sur piste ou en dehors : aucune limite pour exprimer toute la palette de votre ski. Juste super agréable en virages glissés, très confort ; des mises en dérives qui se font tout en précision et douceur, on peut le skier sans forcer, sur piste comme en dehors. Et quand on augmente le rythme : « le ski se libère ! ». On trouve une grosse accroche sur le dur et autant de stabilité qui lui donnent « un petit air de ski de Géant : on est sur un ski de 191 cm, plus tu lui en mets, plus il t’en redonne, du coup, tu as de la marge pour pousser tes appuis, c’est sans fin. Il ne faut pas hésiter à le laisses filer, ce qu’il préfère, « le talon prend le relais et accélère très très fort » ; « quand tu tires de grosses droites dans des murs défoncés, tu as l’impression de survoler le terrain, c’est de la grosse balle ». « Un ski d’exception, toujours un coup de cœur, dans le top 5 des skis qui sortent du lot ».



84

— BLACK DIAMOND

© DOM MAILLOT

BEST OF TESTS SKIS SPECIAL COVID-19 BLACK DIAMOND

TESTS 2021

Le nouveau BD Cirque 84 : léger, facile et sécurisant.

Pas mal de nouveautés et d’ajustements de shape dans la gamme ‘rando’ chez BD, avec pour cet hiver 2021 une offre complète, à même de satisfaire aussi bien le cafiste que le freerandonneur avide d’envoyer à la descente. Tous les Helio Carbon (88, 95, 104 et 115) changent de construction. Exit le noyau Balsa / Lin (Top en rapport Légèreté / Toucher de neige, mais cher à fabriquer, et un poil fragile), pour revenir au traditionnel et éprouvé noyau en Paulownia, doté d’inserts élastomère pour remplacer l’effet antivibratoire du Lin. Le Helio Carbon 88 garde le même esprit de performance et d’exigence technique, un ski peu taillé (21 m de rayon), avec pour cet hiver un contact carre effective plus long de 4 cm en spatule, pour encore plus d’accroche sur neiges dures ; avec un tail toujours bien présent et qui ne tolérera pas les erreurs de placements : il ne demande qu’à accélérer. Démarche inverse sur les modifications apportées au shape du Helio Carbon 95 , avec des rockers accentués aux 2 extrémités, le but étant de le rendre « plus simple » et accessible à une plus large clientèle, en accentuant le côté survireur des extrémités en cas de faute de placement. Dans le même esprit que le 88, le Helio Carbon 104 voit son point de contact de carre avancé de 4 cm, pour un côté efficace et chargeur bien affirmé, et l’on reste également dans l’ambiance ‘talon plat’, avec juste une pointe de relevé et de pintail en plus, comparé à l’ex HC 105, histoire de le rendre moins directif du talon dans les neiges trafolées. Le Hélio Carbon 115 garde lui le même esprit : le ski fat et léger pour s’éclater les jours de poudreuse sans fond. Les Helio Recon 88, 95 et 105 (même moules mais construction sans carbone) sont reconduits à l’identique.

Enfin et surtout, bienvenue à la gamme Cirque, qui ne compte que 2 largeurs, 78 et 84 mm en patin, à destination des plus cafistes des fans de Black Diamond. Des skis en construction semi cap (chants partiels) pour gagner des grammes aux extrémités, avec fibres carbone unidirectionnelles et fibres de verres à 45°, pour un ski à la fois très léger (950 g le 78 en 169 cm) et sympa à skier.

ATK TROFEO PLUS 6

— 399 euros

Aussi légère (145 g / 290 g la paire) que solide, la version Plus étend la plage d’utilisation de la fixation de race Trofeo à la catégorie Speed Touring. Ou comme pour nos testeurs, à usage skialpinisme, comme lors des tests des BD Cirque 84 qui en étaient équipés. Mention spécaile au Easy Entry System pour chaussage extrêmement simple et sûr avec toutes les chaussures techniques de dernière génération, même avec des semelles usées / Compatible frein ski / Existe en valeur de déclenchement 4,8 et 10


TESTS 2021 85

RANDO

NOUVEAUTÉ

RANDO

NOUVEAUTÉ

BLACK DIAMOND HELIO CARBON 104

184 cm

BLACK DIAMOND CIRQUE 84 171 cm

— 749 euros skis nus

— 600 euros skis nus

Noyau paulownia / fibres de carbone pré imprégnées unidirectionnelles + fibres de verre / Chants ABS partiels 5mm + semi cap / Renforts Ti sous les fixations // Rocker 205 mm / Cambre / Semi Rocker 140 mm

Noyau Paulownia / Fibres de carbone pré-imprégnées / Chants ABS intégraux / Renforts Titanal sous les fixations // Rocker 334 mm / Cambre / Semi Rocker 242 mm > Cotes : 132 / 104 / 118 mm > Rayon : 23 m

> Cotes : 115 / 84 / 104 mm > Rayon : 19,5 m

> Tailles disponibles : 166, 172, 178, 184 cm

> Tailles disponibles : 157, 164, 171, 178 cm > Poids : 1035 g

> Poids : 1450 g en 178 cm

Super agréable à la montée.

Un Gun, qui reste accessible sur neiges douces.

Les enchainements de petits virages à la descente Les courbes grandes ouvertes

« Ça, c’est sûr : on est sur un ski très léger ! » Un ski très traditionnel et très léger, vraiment très agréable à la montée, quelle que soit la neige. Monté avec des fixations ATK / BD Helio 145 « très légères également (145 g), juste parfaites pour le programme », l’ensemble procure un très bon équilibre dans les conversions, la spatule rebascule bien. A la descente : « sobre, facile et efficace ». Mis à part la taille 171 cm, qui s’est révélée un peu courte pour les 180 cm de nos testeurs. « Dommage, du coup, c’est un peu survireur pour mon gabarit, dès qu’on ouvre les courbes, ça flotte un peu devant et c’est plus délicat pour bien tailler et trouver son équilibre en grandes courbes. Je l’ai réessayé avec des chaussures plus rigides, et ça allait mieux pour bien plaquer le ski ». Au top pour enchaîner les virages courts dans n’importe quelle pente : « facile et sécurisant, nickel pour mon style de ski » (à la ‘guidos’ donc, ndlr). Au top pour des randonneurs intermédiaires qui veulent se mettre au raid un peu long, « c’est la garantie de se faire plaisir à la montée, grâce à sa légèreté, sa facilité et son équilibre ». A prendre en plus grande taille pour ceux qui veulent aller un peu vite dans le sens de la descente.

FREERANDO

Du nerf pour les riders énervés Plus exigeant dans le dur défoncé, « mais pas mal

INCHANGÉ

BLACK DIAMOND HELIO RECON105 185 cm

— 599 euros skis nus

Noyau Peuplier / Fibres de verre pré-imprégnées / Chants ABS inclinés 5 mm. 350 mm Rocker / Cambre / 260 mm Semi-rocker > Cotes : 134 / 105 / 119 mm > Rayon : 22 m > Tailles disponibles : 165, 175, 185 cm > Poids : 3600 g

Toucher de neige, confort. Sain et rassurant Spatule un poil souple, faut juste ne pas l’oublier.

On ne fera pas autant de dénivelé positif qu’avec la version carbone, « là, au bout de 7/800 m D+, tu commences à caler ». Largement de quoi aller chercher nombre de pentes restées vierges, et d’en profiter un max à la descente, « il est vraiment fait pour ça ! ». Où la différence avec la version carbone est flagrante. « plus confort, et bien plus tolérant en talon. J’aime beaucoup le toucher de neige de cette version, vraiment différent ». Le confort du Recon est supérieur, grâce à la structure bien sûr, mais également grâce au flex plus souple de sa spatule, qui du coup absorbe mieux les chocs et le rend plus tolérant. Et comme son tail est bien fiable, le tout est bien rassurant. Plus souple en torsion que la version carbone, « ça ne l’empêche pas de bien tenir sur le dur, du bonheur à laisser filer en grandes courbes, il est très rassurant. Tu peux lâcher les chevaux, impressionnant en performance, limite comme avec un ski de freeride ». Un vrai mini gun ! « J’adore le ressenti de ce ski, c’est vraiment doux, ça absorbe super bien le terrain, c’est accrocheur ! Il donne envie de lâcher, et tu as de la marge, tu peux lui en mettre ».

pour un ski large tout carbone ». Tail limite intolérant pour les petits gabarits, pas pour les autres

« Toujours un shape qui donne envie ! J’ai trouvé qu’il était monté très centré, mais du coup, on a un ski super équilibré à la montée, les conversions s’enchainent bien, malgré son beau gabarit ». Un ski vraiment rigide en torsion, « c’est cool, ça tient fort sur la carre pour un 104 mm, tu es vraiment en confiance, pas de pression ! Dans le raide, dans les devers, sur la glace : une belle petite arme d’équilibration ». Equilibre que l’on retrouve à la descente. « Centré comme ça, il pivote super bien, tu es bien calé sur le milieu du ski, à l’aise partout ». « Un excellent compagnon de freerando, le combo parfait avec les fixations BD/ATK Helio 200 ; un ski très léger, avec les sensations d’une construction ‘pleine’ ». Un ski large, très léger, et taillé aussi bien pour les champs de poudreuse que pour la haute montagne. « On retrouve plus les sensations de l’Helio Carbon 88 que celles du 95. Même s’il est bien plus large, il a cet esprit ‘couloir et alpi’ que le 95 n’a pas ». Vu sa grande taille (184 cm), le petit gabarit de l’équipe (170 cm / 75 kg) vous recommande « de ne pas trop s’emballer quand même quand les conditions se dégradent : il y a ‘grave’ de talon… Du coup, quand tu commences à lui mettre du rythme, faut être présent, c’est moins tolérant que les versions précédentes. Ça fait encore plus un Gun sur neiges douces, où l’on peut envoyer sans retenue ; sur le dur, va falloir être quand même bien réveillé ». Un autre testeur, plus grand de 10 cm et à peu près du même poids, se régalera lui avec son talon « bien nerveux, qui assure de bonnes relances » ; tout en recommandant également de se méfier des hautes vitesses dans le dur défoncé « où il perd son caractère rassurant ». Dans toutes les autres configurations : « une bonne arme de polyvalence ». 104 mm, long déroulé de spatule ‘à la BD’, le déjaugeage rapide et une belle flottabilité sont évidemment de mise en poudreuse : « il y a moyen de grave ouvrir et se faire plaisir ». Comme sur toutes neiges de printemps un peu décaillée. Car en bonus, il garde cette capacité à rester facilement au-dessus dans les neiges les plus lourdes ou la grosse trafolle. Facile dans les entrées de courbes, stable jusqu’à des vitesses « moyennement soutenues », les testeurs ont mis en avant sa tolérance en toutes neiges « même dans celles plaquées ou croutées, il est toujours fiable et rassurant ». « Un beau ski, à avoir dans son quiver ! C’est vraiment light pour un 104 mm au patin, tout pour se faire plaisir à la montée, on ne le sent pas sous le pied » ; « un ski haut de gamme, une belle réussite. Top ski de freerando ou un rando vraiment cool en conditions hivernales ».


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TESTS 2021

86

— DYNAFIT

Au lieu de faire comme tout le monde, et renouveler un tiers de ses modèles chaque année, tous les 3 ans, Dynafit change l’intégralité de ses 4 gammes Race – Speedd – Tour et Free. Pas de bol, ça tombe sur une année Covid… Dans la série Free, on avait évidemment commandé les nouveaux Beast 108 et 98, ce dernier étant depuis 3 hivers une référence dans le cœur des testeurs, « bien plus qu’un ski de freerando, ça marche de folie ». Et pour faire plaisir aux guides et autres anciens racers, on devait recevoir le BackLight 88… On s’y colle dès la réouverture des stations, tests à retrouver sur escapeoutdoor.com. A noter que Dynafit fait passer en 2021 la garantie de ses fixations de 2 à 10 ans.

FREERANDO

DYNAFIT BEAST 98 177 cm

NOUVEAUTÉ

— 650 euros skis nus

Sandwich noyau Frêne-Peuplier / Chants ABS intégraux / Fibres de verre et carbone en spatules / Nouveau topsheet SnowOff, qui empêche la neige d’accrocher grâce à la nanotechnologie ! > Cotes : 125 / 97 / 116 mm > Rayon : 19 m > Tailles disponibles : 170, 177, 184 cm > Poids : 1450 g

Léger et super passe partout Pas pour ceux qui recherchent la performance

SPEED TOURING

NOUVEAUTÉ

DYNAFIT BLACKLIGHT 88 178 cm

— 650 euros skis nus

Cap construction / Noyau Paulownia / Chants ABS sur toute la longueur / carbone unidirectionnel ultra light / carbone unidirectionnel

avant tout

Ouf ! Pas de changement radical pour le chouchou des testeurs (et testeuses) autant freeriders que montagnards. Shape et cotes identiques, l’optimisation du noyau bois a permis de gagner 80 g / ski dans cette taille. Idem pour le Beast 108 « un vrai freerando d’approche, rassurant quand vient le moment d’engager et avec lequel on va se RÉGALER à la descente », qui lui perd 100 g / ski en taille 188 cm. Toujours ça de pris !

> Cotes : 124 / 89 / 112 mm > Rayon : 20 m > Tailles disponibles : 158, 165, 172, 178, 184 cm > Poids : 1210 g

Dans la série Speed, on avait demandé au père Noël le plus large, le Blacklight 88, qui a tout pour les raids en haute montagne.

— ICELANTIC Grosses nouveautés cet hiver chez la marque made in Colorado, le Saba Pro (777 euros) et le Nia Pro, deux ‘Pro Collab’, deux skis freeride homme et femme, issus donc d’une collaboration entre tous les team riders. Au programme : « Surf, Pop & Charge ! ». Pas disponibles dans la courte fenêtre de tir pour les tests…

FREERANDO

INCHANGÉ

ICELANTIC NOMAD 105 LITE 181 cm

— 600 euros skis nus

Sandwich noyau Balsa-Lin / fibres uni et tri axiales. Rocker 360 mm / cambre / Rocker 310 mm > Cotes : 140 / 105 / 130 mm > Rayon : 19 m > Tailles disponibles : 161, 171, 176, 181, 186, 191 cm

Léger et super passe partout Pas pour ceux qui recherchent la performance avant tout

> Poids : 1770 g

Celui-là, on a eu le temps de se régaler quelques jours avec, et dans les meilleures conditions de ce court hiver. « Toujours un plaisir de rechausser un Nomad Lite, surtout avec les fixations hybrides de nouvelle génération ! ». « Un ski d’approche bien fun, ça change, c’est cool ! ». Deux gros rockers, un cambre très discret, 105 mm de large, le tout fleure bon le jouet en neiges douces ou profondes. « Une petite boucherie sur toutes neiges un poil revenues ». L’Icelantic Nomad 105 Lite impressionne tout d’abord par son faible poids, puis par sa facilité et son énorme maniabilité au regard de son gabarit. Du jus, allié à une facilité à mettre en courbe comme en pivot déconcertantes. Tant de maniabilité aurait pu faire craindre pour son rendement pour les forts skieurs : il n’en n’est rien, le jouet en a sous le pied ! On n’est pas sur un gun ni sur une machine à carver, mais cet Nomad Litec se révèle étonnamment à l’aise partout, tant qu’on ne cherche pas à rider à mach 2 dans le dur défoncé. Agréable sur piste (OK, plus sur neige douce que dure) ; juste excellent en petite ou grosse poudre (comme dans toutes les neiges de printemps) ; le Nomad 105 Lite affiche en permanence un comportement très sain. « Jamais un ‘coup de raquette’, la spatule travaille super bien, même dans la croûtée » ; le tail a la rigidité qu’il faut pour tenir la route malgré son gros rocker : un ski sur lequel on est serein partout. « Un ski super sympa », très bon mix entre fun en toutes neiges, carving sur neige douce et mode surfy et jumpy en poudre.



88

— DYNASTAR Notre domaine ! Les grandes Pentes des Arcs, vues depuis Santa Fé, notre spot de repli en fonction des conditions et de la foule. ‘First chair’ au télésiège des Lanchettes, Arc 2000.

Esprit, es-tu là ? Gros coup de balai chez Dynastar pour ‘dépoussiérer’ les gammes All Mountain, Freeride et freerando. Exit les Legend et le mythique Mythic, rien que ça ! Le pari est osé et part d’un bon sentiment : renouer avec la crème du freerider en retrouvant et déclinant l’esprit du Dynastar Pro Rider, fer de lance de la marque dans le cœur de tout rider amateur de freeride en mode derby. Redevenir désirable au cœur des rider core, tel est le but de la nouvelle série M Pro ; tout en élargissant sa cible, notamment vers les jeunes avec les M Free. Pour cet hiver 20/21, tout ce qui se skie partout dans la Montagne est donc regroupé dans la M Line. En version M Pro (99 et 90) à l’attention de ceux qui ne sont pas là pour rigoler (shape relativement traditionnel), et en version M Free (108 et 118) pour ceux qui vont en montagne pour y rigoler (shape bi-spatulé relativement Newschool), à sauter les kicker et slasher les corniches. Et enfin, dernière version, le M Tour, identique au M Pro 99, avec une structure plus légère de 600 g / ski, qui a donc pour dure tâche de remplacer le Mythic dans le cœur des freerandonneurs ou freeriders mou du genou ou des cuisses. A noter que, quel que soit le ski de cette série M, le rapport Poids / Performance a été particulièrement travaillé, et que tous ou presque sont envisageables montés en Low Tech, et les peaux qui vont avec sont au catalogue. Pour revenir à l’esprit Pro Rider, bienvenue pour se faire à la série M Pro, où l’on retrouve donc en haut du panier une 4eme ou 5eme version dudit Pro Rider, renommé M Pro 105, et qui, seule évolution depuis plus d’une décennie, se voit en 2021 doté de vrai chants ABS (les versions précédentes étaient en chants bois apparent) pour une résistance aux cailloux bienvenue aux niveaux des carres. Les vraies

© LM.

Gavade garantie avec les M Free 118 aux pieds !

© DYNASTAR

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TESTS 2021

nouveautés sont donc le M Pro 99 et M Pro 90. “L’esprit Pro Rider“, c’est quoi ? C’est déjà l’abandon de lignes de cotes torturées (dénommée 5 points sur les séries Cham) pour retrouver une belle fluidité de lignes, notamment au niveau du rocker. Un long déroulé qui inspire confiance, et surtout des cotes bien plus tendues, notamment en spatule. Pour mémoire, le Pro Rider, c’est 25 m de rayon, et une spatule, qui, lorsque l’on appuie dessus pour raccourcir le rayon en dessous d’une certaine vitesse, continue de filer tout droit… Exclusif, mais très efficace dans son domaine. Si l’on prend l’exemple du M Pro 99 en 186 cm, on retrouve cette spatule qui prend vie avec de la vitesse et grâce à un certain travail du pilote. Et logiquement, quand on descend en taille pour le 99 ou que l’on change de largeur, en passant au M Pro 90, ses caractéristiques en cotes comme en flex sont ‘adoucies’ pour se livrer au plus grand nombre.

Vrai faux Pro Rider ou l’inverse ? Ce qui est totalement différent sur cette nouvelle série, c’est la structure allégée. Que ce soit au niveau du noyau Hyride Core (Polyuréthane aux extrémités – Peuplier sous le pieds) pour gagner en poids, et un insert Titanal dit ‘Rocket Frame’, à savoir découpée en spatule et tail, pour gagner également quelques grammes, et surtout offrir plus de facilité / tolérance dans les entrées et sorties de courbes. Du coup, inutile de s’attendre aux mêmes capacités de ride à très grande vitesse. « Ce n’est plus un Cham, mais ce n’est pas un Pro Rider non plus ». On s’adresse logiquement presque au même public que les séries Cham, qui entre temps, ont un peu augmenté leur niveau technique ! Mais ce n’est pas la même skiabilité, à voir comment ladite clientèle va réagir !


TESTS 2021 89

FREERIDE / FSBC

NOUVEAUTÉ

DYNASTAR M FREE 108 182 cm

BIG MOUNTAIN / FSBC

NOUVEAUTÉ

DYNASTAR M FREE 118 189 cm

— 599,99 euros skis nus

— 699 euros skis nus

Sandwich noyau Hybrid Core Polyuréthane - Peuplier / Boite de torsion fibres de verre // Double rocker progressif / Cambre

Sandwich noyau Peuplier / Fibres de verre bi axiales Diago Fiber // Progressive rockers tip&tail. Annoncé sans changement, il affiche au catalogue 200 g de moins que l’hiver dernier

> Cotes : 138 / 108 / 128 mm > Rayon : 20 m > Tailles disponibles : 172, 182, 192 cm

> Cotes : 145 / 118 / 135 mm > Rayon : 24 m

> Poids : 2200 g

> Tailles disponibles : 180, 189 cm > Poids : 2350 g

Léger, équilibré, accessible. Super comportement

toutes neiges quand on le skie ‘à la cool’ Un poil ‘sec’ sur le dur. Pas fait pour les experts

On est certes sur un modèle un poil typé FSBC, monté pas mal centré et bi-spatulé, mais reste que nos testeurs 'à l'ancienne' n'ont pas étés gênés pour deux sous par le relatif centrage des fixations (le shape reste directionnel), « on est bien sur le petit frère du 118, au premier abord certes moins fun, mais bien plus polyvalent ». Moins fun, ça reste à voir ! Peut-être pour les très forts skieurs, pour qui ça manquera de ‘matière sous le pied’ pour pousser les appuis. Car pour des riders moins chargeurs : « super en pivot, mises en dérive aisée, un ski vraiment léger sous le pied, il sort super bien dans toutes les neiges, il avale la trafolle : un super jouet ! ». Malgré la belle sensation de légèreté, le M Free 108 absorbe assez bien les vibrations, et malgré sa courte taille, la portance est au rendez-vous en poudre, jamais un déséquilibre ou un coup de moins bien du flex ! Régalade assurée en courbes ouvertes comme pour slasher les windlips. « Et sur le dur, ça tient le pavé, sans qu’on soit sur un rail ; on est un ski très bien équilibré, très maniable, confort en toutes neiges et au final : monstre polyvalent ». Un autre testeur de confirmer : « vraiment le genre de ski à monter en Low Tech et pas en fixations alpines, pour profiter des meilleures journées de poudre ». Super joueur en neiges souples, un poil moins sur le dur ; pas vraiment taillé pour la piste non plus, ça manque de vivacité et de relance, mais rien à redire côté accroche pour sa largeur. Limité en mode attaque, vu sa légèreté au regard de son gabarit, certains retours peuvent faire perdre l’appui dans les neiges changeantes/difficiles. Léger, facile, équilibré, fiable : tout pour élever son niveau de ride sur tous les terrains. Le Dynastar M Fee 108 est un ski qui sera certes trop facile pour les experts de la discipline, mais pour les autres, « c’est plein de vie, il y a du pop pour de petits jumps, c’est précis sous le pied, quel que soit le terrain, il ne te casse pas les jambes, et en poudreuse : c’est la gavade ! ». Ne pas hésiter à lorgner du côté de la plus grande taille, 192 cm.

Un ski de compétition Freeride, qui reste

relativement accessible à tous. Un missile en poudre ; du pop, de la réactivité, de la précision sur tous les terrains : un ski complet. Je ne vois pas trop… Fait pour envoyer du lourd, il reste assez tolérant et accessible.

On avait trouvé que le M Free 108 était cool, mais limité ; pour le M Free 118 : « alors là, c’est un ski qui est vraiment super cool ! ». Et qui hausse le ton dans tous les domaines de ride, bonne chance pour en trouver les limites ! « Rien à voir avec le 108, c’est un tout autre toucher de neige ! Je me suis avalé la combe des Lanchettes en 3 courbes dans de la grosse trafolle : le ski ne bouge pas d’un poil ! Un pur ski de Freeride / Big Mountain ». Ce Dynastar M Free 118 est toujours à l’heure actuelle sans doute le ski le plus ‘complet’ en poudre. Il n’y en a pas beaucoup des comme lui, capables de courbes bien dans la ligne de pente en poussant sur les spatules « fabuleuses », tout comme de la slasher en jouant à basse vitesse, grâce à sa top portance et son improbable maniabilité en pivot. Aussi fiable pour ouvrir les courbes en grand dans les Grandes Pentes de l’aiguille Rouge (Arc 2000), que pour se faufiler à fond entre les arbres de la forêt de Villaroger ! Ajoutez-y l’équilibre en l’air et la qualité des réceptions pour ceux qui savent y faire : un gun, aussi fiable et joueur qu’accessible à tous, et sur lequel tous les testeurs se sont régalés. Du moins en poudre. Tout aussi ‘complet’ et efficace sur les autres neiges et terrains, les poids plumes de 70 kg et moins risquent de subir un peu en neiges compliquées. Rien de pénalisant : il leur suffit d’adopter leur cadence de ride à leur niveau réel, après s’être pris pour un rider pro en poudreuse… Pour les 80 Kg et plus, bien équipés en cuisses : « ça ne vibre pas, ça va vite, ça répond, ça relance, c’est un ski qui emmagasine puis restitue toute l’énergie que tu lui donnes, c’est de la grosse balle de bombe ! ». Reste que, s’il aime avant tout qu’on lui rentre dedans, il se révèle relativement tolérant et accessible à des riders autres que les Sangliers de l’Alpe. Maniable en petites courbes, vivant à des vitesses raisonnables, pas besoin d’être en permanence en mode attaque ou d’être un bourrin de 95 kg pour kiffer ce ski, « franchement, ça reste assez maniable en ski de forêt ; rien à voir avec le côté extrême du Rossignol Squad, là, on s’en sort bien ». Et si tu es un bourrin et que tu ouvres le gaz… « Bienvenue dans son domaine. Il aime vraiment aller vite, sauter ; on peut charger la spatule, ça ne bronche pas, jamais une mauvaise surprise. Avec ça aux pieds, tu peux t’aligner sur les compétitions freeride ; j’adore le programme de ce ski ».


B E S T O F T E S T S S K I S S P E C I A L C O V I D - 1 9 DYA N A S TA R

TESTS 2021

90

— DYNASTAR

ALL MOUNTAIN

NOUVEAUTÉ

DYNASTAR M PRO 90 178 cm

ALL MOUNTAIN

NOUVEAUTÉ

DYNASTAR M PRO 99 186 cm

— 519,99 euros skis nus

— 599,99 euros skis nus

Sandwich noyau Hybrid Core Peuplier, Titanal Rocket Frame Rocker directionnel / Cambre / Rocker directionnel

Sandwich noyau Hybrid Core Polyuréthane - Peuplier / Insert Titanal ‘Rocket Frame’ // Directional tip&tail Rocker / Cambre > Cotes : 127 / 99 / 117 mm > Rayon : 22 m

> Cotes : 120 / 90 / 110 mm

> Tailles disponibles : 162, 170, 178, 186 cm > Poids : 2000 g

> Rayon : 18 m

Un ski léger et au top de la polyvalence,

> Tailles disponibles : 162, 170, 178, 186 cm > Poids : 1250 g

Grosse polyvalence accessible.

Léger et instinctif Manque de caractère

pour les techniciens de grand gabarit. Belle efficacité alpine. A fois chargeur, maniable et efficace dans la pente. Physique pour les petits gabarits, en spatule pour raccourcir le rayon sur piste ou pour tenir le talon bien rigide en tout terrain.

pour un M Pro

« Du Dynastar, assez neutre en skiabilité, à la fois facile et très sécurisant » ; « agréable partout, mais manque un grain de folie ». A l’image de son grand frère le M Pro 99, on retrouve une spatule qu’il faut charger un minimum pour en trouver toute la précision en conduites coupées, alliée cette fois à un talon très neutre, très sécurisant. « On est tout de suite à l’aise, ça passe dans toutes les erreurs d’équilibration, trop à cul, trop devant : tu en gardes toujours le contrôle ». Le genre de ski qui permet d’avaler n’importe quel terrain sans faire mal aux cuisses, pour en profiter jusqu’à la dernière goutte. Seul bémol, dans cette courte taille et avec seulement 90 mm au patin, ça manque de portance quand la poudre dépasse les 20 cm, comme pour avaler la grosse trafolle de fin de journée, gaffe -pour une fois- aux erreurs d’équilibration. Trop ‘neutre’ pour les bons skieurs, c’est en revanche la banane assurée pour des riders moins évolués (on a vérifié), qui seront eux emballés par sa légèreté, sa tolérance et sa capacité à passer en n’importe quelle neige ou presque avec le même bonheur. Un ski instinctif pour riders en devenir et autres petites cuisses !

Le gros point fort de plus grand taille des M Pro 99 : sa polyvalence ! « Un shape de Pro Rider avec un flex de ski grand public ». Finis les ‘5 points machins’ de la gamme Cham, et retour à des shapes destinés à des skieurs avec « un minimum de technique alpine » et amateurs d’un poil d’agressivité et de vitesse en tout-terrain. Positionné dans le catalogue à la limite des All Mountain (les modèles estampillés Freeride étant les M Free 108 / 118), ce choix se confirme sur le terrain : « on est sur un 4x4 très versatile ». « Léger sous le pied et facile à tourner en pivot, étonnant pour son gabarit ; monté avec des Low tech, ça doit donner un bon gun aussi en randonnée ». Facile quand on le skie en position assez droite, un peu mais pas trop sur les languettes, super facile et agréable à conduire en dérive, « le tout est cohérent ». Un ski fiable et rassurant, un tail plutôt rigide sur lequel on peut compter quand le terrain est bien défoncé, il répond présent et c’est fort sympathique ». Entre légèreté et souplesse en torsion des extrémités (plaque Ti découpée aux extrémités pour apporter plus de facilité / tolérance dans les entrées et sorties de courbes et pour alléger la structure), logiquement : plus on va vite, plus la tenue et le toucher de neige se dégradent, surtout dans le dur défoncé. Rien de gênant, d’autant plus sur les autres terrains, les testeurs sont unanimes : « belle absorption des vibrations au regard de son faible poids ». Un ski ‘facile’ pour les bons et grands skieurs, ceux avec de longs segments au niveau des jambes pour aller chercher la spatule ou bien pousser sur le tail, mais pour les ‘courts sur pattes’, c’est une autre histoire ! Pour les plus petits des testeurs, tout est devenu plus clair après une rapide explication de la gamme M chez Dynastar. Car dans sa plus grande taille, le M Pro 99 est réservé à un public plutôt averti, à l’inverse du même modèle dans la taille inférieure. Du coup, ça perturbe son testeur. « OK, je comprends mieux pourquoi il ne se passait pas grand-chose quand j’appuyais sur la spatule… Evidemment, si on est dans l’esprit du Pro Rider de la grande époque et de ses 25 m de rayon : c’est vrai, on retrouve un peu l’esprit du truc ! « Premiers appuis et virages en dérives pour voir : « c’est frais, y a du jus sous le pied ». Puis vient le moment de tailler de courbe en commençant par les petits rayons… « C’est rude ! Faut skier. Effectivement, quand tu dis qu’il faut l’aborder en ‘mode Géant’, aller le chercher devant, je suis tout à fait d’accord. On est sur un ski exigeant, qui a toutes les qualités d’un bon ski, accrocheur, réactif et puissant, mais… C’est pour les énervés ! Dès que tu te détends, tu subis. Du coup en terrain défoncé pour mon gabarit, ce n’est pas fait pour moi… Encore que ! Parce que ça taille, c’est plein de qualités, c’est fin et vif, tu ne réfléchis pas, il faut juste aller tout le temps à une certaine vitesse ». « Ce n’est plus un Cham, mais ce n’est pas un Pro Rider non plus ! » : un ski pour les pros de la montagne ; mais pas un ski pour les Pro Riders.


TESTS 2021 91

RANDO

NOUVEAUTÉ

DYNASTAR M TOUR 99 178 cm © DOM MAILLOT

— 849 euros skis nus

Minicap sandwich Noyau hybride Paulownia – PU / Basalte / Isomatex Fiber / Torsion box. Rockers directionnels en tip&tail > Cotes : 127 / 99 / 117 mm > Rayon : 20 m > Tailles disponibles : 162, 170, 178, 186 cm > Poids : 1300 g

Sensation de légèreté impressionnante.

Un vrai 50/50, à l’esprit très rando / montagne. Performance à la montée Moins plaisant à la descente et sur piste que le Mythic 97 qu’il remplace

Un shape plus compact ; une nouvelle construction « qui procure un confort supplémentaire dans les neiges les plus compliquées ; le travail de la spatule est vraiment excellent, beaucoup moins encombrante, elle tape beaucoup moins, nickel dans un programme hors-piste / rando, où l’on sait que l’on va rencontrer tous types de neiges, de la poudre de cinéma à la plus pourrie ». Dès que la poudre un peu profonde est au rendez-vous, entre le shape de la spatule, la légèreté de l’engin : il déjauge tout seul, même à faible vitesse. « Testé en jour blanc : une tolérance en toutes neiges impressionnante, le ski est toujours facile, il réagit au doigt et l’œil sans jamais forcer » ; « très sain, très instinctif et très polyvalent ». Notes maximales dans les déclenchements : rapide, précis, toujours facile dans les entrées de courbes. Stable dans les trajectoires, toujours précis et facile à maitriser, belles aptitudes à pivoter comme à gérer la dérive en courbe : on est toujours serein. Côté accroche sur neiges dures, pas de miracle : « on est dans le milieu du tableau, vu son faible poids et sa belle largeur, forcément, son comportement devient plus flou dès que l’on accélère », ce qui, pour relativiser, reste aujourd’hui le principal défaut de TOUS les skis de cette gamme de largeurs et de poids. « Il faut alors être bien présent pour ne pas se faire surprendre ; mieux vaut profiter de sa facilité en pivot et le conduire en dérive ». Sur piste, plus que son accroche donc, les testeurs ont mis en avant sa belle vivacité dans les passages carres à carres, d’autant plus que le M Tour a une tendance naturelle à finir les courbes en dérives. « Ce n’est pas un ski demandeur de puissance, on est sur un ski qui déroule tout seul ; il y a vraiment un pivot ultra facile, quel que soit le terrain ou la neige ». D’une manière générale, ceux qui étaient ‘comme à la maison’ avec le Mythic 97 trouveront ce nouveau M Tour moins plaisant à la descente, mais capable de bien plus à la montée, beaucoup plus dans un esprit ‘montagne’. Pas de soucis par exemple pour aller loin et tâter de la pente raide, à la montée comme à la descente, terrain où le Mythic 97, avec sa grosse spatule, devenait vite encombrant pour ne pas dire ingérable. On apprécie avant tout sa redoutable polyvalence, « ça passe partout sans se poser de question ! Ça fait du bien d’avoir un ski très équilibré, dans son programme, sa pratique, comme dans son accessibilité ». « Avec ce nouveau Dynastar M Tour, tu sais que, quel que soit le terrain, arrivé en bas, tu es serein : tu as encore toutes tes cuisses pour en refaire une ou deux ! Le ski facilitant tout, zéro difficulté pour en profiter sans se poser de questions ». Un Super Ski, à confier à un très large public.

© DOM MAILLOT

Le gros plus de ce ski ? « Son potentiel Skiabilité / Légèreté, assez extraordinaire ». « Rien à voir avec l’ancienne génération ! Bien plus typé montagne ; cher, mais on en a pour son argent ». Gros changement de skiabilité donc par rapport à l’ancien Mythic 97, tout en restant dans le haut du panier. Parfait dans son programme : de top freerando accessible, on passe, avec ce nouveau M Tour 99, sur un vrai ski de randonnée, dédié donc autant à la montée qu’à la descente.

Léger et montagnard, le M Tour 99 est capable d'aller loin en montagne.


92

— FACTION

Le Faction Dictator 3.0 sur ses terres.

Après les années Twin Tip et les iconiques CT qui ont fait la renommée de la marque américano-helvétique, depuis deux hivers, Faction fait le forcing sur les ‘flats tails’, avec le renouveau des gammes Dictator (Freeride) et Agent (Freerando), issus des mêmes moules, mais évidemment, avec des constructions différentes. Coté flats tails – Freeride, les Dictator 1, 2 et 3, sortis l’année dernière, annonçaient clairement la cible : les très bons skieurs, amateurs de vitesse et de rendement sur le dur. Le test du nouveau venu de l’hiver, le Dictator 4.0 et celui du 3.0 que n’avions pas encore eu l’occasion de skier, confirment la légitimité de la marque helvète sur le secteur. « C’est bien que certaines marques comprennent l’intérêt de skis un peu rigide et pas trop large (un testeur parlant du 3.0 / 106 mm) à destination des ‘vrais’ skieurs », osant même un comparatif avec un Stöckli SR 105 (sans le toucher de neige quand même !), qui reste aujourd’hui le top du haut du panier pour nos testeurs. Reste que l’arrivé d’un nouveau developpeur il y a 3 ans, le changement de manufacturier qui s’en est suivi, le travail sur les spatules et les structures en Titanal porte ses fruits chez Faction, et que nos testeurs, la plupart pas très newschool, s’en félicitent ! Versant Freerando- All Mountain – Freeride Light se trouvent les Agents, développés pour coller à la tendance ‘hybride’ du moment. Des skis destinés avant tout à la performance à la descente et qui, avec le bon combo chaussures débrayables et fixations hybrides,

© OSKAR HALL

BEST OF TESTS SKIS SPECIAL COVID-19 FACTION

TESTS 2021

ou Low Tech selon les largeurs, s’ouvrent les portes de la rando plus ou moins de proximité. Après l’Agent 1.0 (86 mm au patin et 1400 g en 170 cm) et à le 2.0 (98 mm au patin et 1500 g en 178 cm), s’ajoutent cet hiver 2 nouveautés, un ‘Freeride Light’, l’Agent 3.0 (106 mm, 1700 g en 180 cm), une nouvelle référence dans la catégorie ‘ski à tout faire pour forts skieurs’ et un ‘Big Mountain Light’, le 4.0 (116 mm ; 1800 g en 180 cm), que nous n’avons pas pu essayer. Les riders à tendance freestyle ne sont évidemment pas laissés de côté, avec une ligne Prodigy sans cesse améliorée, les 3 et 4 sont ‘updated’ pour 2021, et les 2 et 3 font partie des coups de cœur des testeurs. Et enfin, pour les filles, pas de jalouses, tous les modèles sont proposés en version X. Sinon, nos amis suisses ont également un petit côté éco-friendly qui ne fait pas de mal à la planète, avec un programme de récolte et de dons d’ancien matériel depuis quelques années, la collection Agent labellisée 1% For the Planet (1 % des bénéfices est reversé à des associations défendant la cause environnementale). 2021 marque l’arrivée d’un nouveau ‘Quality & Sustainability Manage’r, chargé au passage de minimiser l’impact de Faction aussi bien dans la fabrication que dans la chaine d’approvisionnement. 90 % de la nouvelle collection est fabriquée en Autriche, le Peuplier, le Hêtre et le Frêne de leurs noyaux viennent de forêts situées dans les environs de leurs usines en Europe.


TESTS 2021 93

BIG MOUNTAIN

FACTION DICTATOR 4.0

NOUVEAUTÉ 179 cm

FREERIDE

NOUVEAUTÉ

FACTION DICATOR 3.0 188 cm

— 729 euros skis nus

— 679 euros skis nus

Sandwich à chants ultra solides / Noyau Peuplier / Double plaque Titanal / Carres XXL 2,5 mm // Rocker 410 mm / Cambre 2 mm / Semi Rocker 250 mm > Cotes : 141 / 116 / 131 mm > Rayon : 21 m

Sandwich à chants ultra solides / Noyau Peuplier / Double plaque Titanal / Carres XXL 2,5 mm. Made in Austria. Rocker 400 mm / Cambre 4.5 mm / Semi Rocker 240 mm

> Tailles disponibles : 171, 179, 185, 191 cm

> Cotes : 134 / 106 / 124 mm > Rayon : 23 m

> Poids : 2080 g

> Tailles disponibles : 164, 172, 180, 188 cm > Poids : 2150 g

Efficace et sécurisant dans toutes les pentes Dans cette courte taille, pas fait pour les grosses

accélérations « 179 cm, c’est trop petit pour le programme, il aurait fallu minimum 185 cm, comme pour le D3. Sinon, c’est le même en plus petit et en plus large ». Monsieur de La Palisse n’eut pas dit mieux. Un peu plus de lenteur dans les mises en action due aux 10 mm de plus en patin, un poil moins rigide pour compenser l’importante largeur, mais sensiblement, on est sur le même ski. « Deux bons skis ! Evidemment le 4.0 est top lors des grosses journées, mais au final, entre les deux, je choisirais le 3.0 ». C’est vrai que 116 mm en patin par les temps qui courent… Plus en détail pour ceux qui auraient besoin d’un 115 et + dans leur quiver : « grosse rigidité en torsion, ça accroche fort sous le pied et c’est très vivant sur le dur, avec de grosses relances ». « Sympa à skier, bonne accroche en spatule ; on arrive à bien la déformer, elle ne claque pas ». Pour sa largeur « il tourne bien, on est bien en petits comme en grands virages ». Avantage de la courte taille « ça reste assez léger sous le pied, on prend plaisir à tourner court, c’est nickel dans le raide ; vivant et relativement facile ». Inconvénient : « on est plus limité dans les grosses accélérations. Et il faut être bien réveillé, surtout sur neiges dures, 116 en patin et pas mal de Titanal : arrivé sur le dur défoncé, on se fait quand même bien rouster. Mais sinon : que du bonheur ! ».

FREERANDO

NOUVEAUTÉ

FACTION AGENT 3.0 180 cm

— 699 euros skis nus

Sandwich à chants ultra solides / Noyau Karuba / fibres carbones sur toute la longueur / Carres XXL 2,5 mm. Made in Austria // Rocker 380 mm / Cambre 4 mm / Semi Rocker 230 mm > Cotes : 134 / 106 / 124 mm > Rayon : 21 m > Tailles disponibles (en cm) : 164, 172, 180, 188 cm > Poids : 1720 g

Un seul testeur a juste eu le temps de passer une matinée avec, le temps de confirmer la performance toutes neiges de l’engin, « monstre efficace au regard de son faible poids, comme pour le Dictator 3.0, il passe super bien partout ». Accrocheur sur le dur, capable de bonnes cadences en tout-terrain et fait pour envoyer en poudreuse. « Pour ceux qui hésitent entre freeride et freerando, celui-là, il fait les deux ! »

Efficace et surtout énergique, plus vivant

que les D 1 et 2 : vraiment cool partout. On peut attaquer partout et il reste relativement accessible en mode relax. RAS

« Il est vraiment cool ce ski ! » Sous réserve d’être jeune, bien réveillé et affûté techniquement. Les 3 testeurs qui ont le profil se sont régalés sur ce Dictator 3.0, « un ski bien énergique » pour l’un ; « une bonne surprise ! » pour un autre, « il reste relativement accessible ; vraiment testé en toutes neiges : il est top partout » ; « je kiffe ! Pour moi, c’est un coup de cœur » confirme le troisième testeur. On est sur un ski un peu ‘à l’ancienne’ : un shape un peu old shool, de bons chants droits, bien épais, de la matière sous le pied, la sensation d’un talon quasi-plat ; « mais par rapport aux Agent 1 et 2, le ski est plus vivant, c’est bien plus cool ! ». Déjà, sur piste : « très bonne accroche, on peut attaquer en grandes courbes, ça taille, et ça peut tourner court aussi, il réagit très bien en petits virages dérapés ». Niveau cadence de ride sorti des pistes, le Dictator 3.0 continue de marquer des points. « On peut engager fort en mode Derby, peu importe la neige : il défonce tout ! » ; « avec ça, tu es tranquille : il ne sature pas, c’est vraiment bien ». Précisons « qu’avec ses deux plaques Ti, c’est un poil lourd, mais bref ». « Le ski est posé, tu es sur un rail, tu peux pousser dessus, et en même temps, ça reste un ski assez ‘facile’ : il faut être présent dessus, mais quand tu skies en mode relax, ça ne se passe pas mal non plus ». Sur le dur comme en Tout Terrain, on peut charger l’avant à fond, la spatule ne bronche pas, elle travaille hyper bien, elle accroche à mort ». En poudre, ça marche bien ; en trafolle, ça marche super bien, « pour un 106 en patin ça passe vraiment bien partout : du bon produit ! ». Top pour aller vite sur n’importe quel terrain. Fiable et précis, réactif quand il faut vite changer de trajectoire ou survoler un obstacle, « une bonne lame, une belle découverte ce ski Faction ».


BEST OF TESTS SKIS SPECIAL COVID-19 FACTION / HEAD

TESTS 2021

94

— FACTION

RANDO ALL MOUNTAIN

INCHANGÉ

FREERIDE FSBC

NOUVEAUTÉ

FACTION PRODIGY 3.0 COLLAB 184 cm

FACTION AGENT 1.0 178 cm

— 599 euros skis nus

— 599 euros skis nus

Sandwich à chants ultra solides / Noyau Karuba / Carbone sur toute la longueur / Renforts Titanal sous les fixations / Carres XXL 2,5 mm // Rocker 310 mm / Cambre 4 mm / Rocker180 mm

Sandwich à chants ultra solides / Noyau Peuplier / Carres XXL 2,5 mm // Twin directionnel // Rocker 405 mm / Cambre 3 mm / Rocker 325 mm > Cotes : 133 / 106 / 125 mm > Rayon : 20 m

> Cotes : 120 / 86 / 110 mm > Rayon : 19 m

> Tailles disponibles : 172, 178, 184, 190 cm

> Tailles disponibles : 162, 170, 178, 186 cm

> Poids : 2100 g

> Poids : 1490 g

LE ski à tout faire des skieurs newschool, Un ski agressif ! Précis et très puissant, gaffe, flex exclusif ! Trop pour les gabarits de moins de 75 Kg

Beaucoup de cambre, pas beaucoup de rocker et plutôt ‘bon raide’, en flex comme en torsion : il faut un pilote pour les bouger. Très similaire dans son comportement à l’Agent 2.0, seul le Golgoth de l’équipe (186 cm / 87 Kg) ne tarit pas d’éloge sur ce modèle. Les ‘mangeurs de graines’ de moins de 70 kg sont unanimes sur les qualités d’accroche sur neiges gelées de cet Agent 1.0, mais dans le dur défoncé... « Trop rigide pour moi, difficile d’en garder la maîtrise, obligé de vite se calmer ». Pour les ‘musclors’ donc : « super ski, super rigide, super accroche, super en pente raide ». Un ski vraiment tout-terrain, malgré sa faible largeur : « un vrai plaisir », pour ceux qui aiment les skis efficaces et précis avant tout.

ALL MOUNTAIN FS

INCHANGÉ

FACTION PRODIGY 2.0 183 cm

— 499 euros skis nus

Sandwich à chants ultra solides / Noyau Peuplier / Carres XXL 2,5 mm // Twin directionnel // Rocker 365 mm / Cambre 3 mm / Rocker 295 mm > Cotes : 127 / 98 / 119 mm > Rayon : 20 m > Tailles disponibles : 159, 165, 171, 177, 183, 189 cm > Poids : 1950 g

Ultra Fun, et pourtant chargeur : un must pour riders complets RAS. A essayer en grande taille pour voir si on peut charger

encore plus sans trop perdre du côté Fun

« Une petite bombe, un ski vraiment cool ». « C’est fun, c’est shred, et pourtant, on est sur un ski ‘avec de la matière’, c’est vraiment de la balle ce ski, je le verrais bien dans mon quiver ». Décidément, la série Prodigy cartonne chez ceux de nos testeurs qui se souviennent de leurs années freestyle. « Un ski que je kiffe en mode freestyle, et pourtant ça tient le pavé ! Je me suis descendu les pistes du sommet de l’aiguille Rouge au bas de Villaroger (7 km pour 2000 m de dénivelé) vraiment à balle, c’est top, on peut attaquer à fond ». Bon, il ne faut pas trop abuser sur les appuis non plus, 183 cm, ça fait un tail un peu petit. Pas mal pour un ski par ailleurs « que je trouve vachement shred » donc, « petits butters non-stop, fakie 180 ; que ce soit pour shredder la piste et ses abords dans le slush de fin de journée, comme pour faire du Park, vraiment sympa ». Suffisamment rigide pour se mettre de bons tirs dans la poudre comme sur les gros kickers du Park, « attention d’ailleurs, c’est bien rigide, on n’est pas sur un ski de Park facile comme un Blend de chez Line. Là, il y a du coffre, tu as un truc sous le pied, tu peux lui en mettre ! On est plus proche d’un Armada Arv 96 Ti Zero et sa double couche en Titane, ça se ressemble un peu en lignes de cotes et en stabilité, mais ce Prodigy est beaucoup plus Fun ». « Chargeur, et en même temps ultra fun : un ski qui me correspond bien ! » Avis aux skieurs passés par le Club, le Park, et qui ne renient pas leurs gènes de freestylers quand ils sont en mode freeride.

mais pas uniquement ! Plein de pop. Du ski solide en construction RAS

« Un joli shape » pour la dernière version de ce ski FSBC bien polyvalent, et plutôt axé freeride dans cette taille nickel de 184 cm. Un mix qui a ses fans chez nos testeurs ! N.B. Livré avec les fixations réglées sur – 3 cm, nos testeurs ont vite remis + 3 cm en avant pour en trouver toute la polyvalence Park / Piste / Freeride. « C’est vraiment monté en avant que l’on profite au maximum du ski, que l’on trouve le pop, et l’on découvre un ski vraiment joueur et super polyvalent ». « Il passe nickel dans le Park et c’est parfait pour s’amuser sur les bords de pistes. Et sur piste, j’ai carrément été surpris, il réagit vraiment très bien ». Et si on vante tant sa polyvalence, c’est que, même les skieurs qui ne feront jamais de freestyle avec, y trouvent également leur compte : « super sensations, ça réagit vite et bien dès que tu lui mets un appui ; à la fois efficace et joueur, à conseiller à de nombreux profils de riders ». De mémoire, nos testeurs FS l’ont trouvé plus souple aux extrémités que les générations précédentes, mais avec beaucoup de pop et de réactivité, « parfait pour se faire plaisir sur n’importe quel terrain ». « Un des skis de l’année ! Le top pour pouvoir tout faire dans la journée, quelles que soient les conditions ».


TESTS 2021

— HEAD

Nouvelle technologie pour une gamme racing / piste entièrement renouvelée. Parmi les nombreuses nouveautés Racing l’hiver prochain, la nouvelle ligne Head et son système antivibratoire EMC inédit méritent le détour. Remise au goût du jour de leur techno transformant l’énergie cinétique en énergie électrique apparue (de mémoire) en 2002 sur les Monster (Intelligence Technology, puis Intelligence Chip System). 2020 marque l’avènement de la dernière version, l’Energy Management Circuit. Deux puces piézoélectriques (une devant et une derrière la fixation), connectées à une couche de Graphène, qui, grâce à sa conductibilité, casse le circuit des vibrations (conversion de l’énergie mécanique en énergie électrique qui permet de dissiper une partie de cette énergie et ses vibrations indues).

ALL MOUNTAIN

NOUVEAUTÉ

HEAD KORE 87 180 cm

— 599,95 euros skis nus

Cap Sandwich noyau Karuba / Graphène / Carbone / Aramide / Topless Tech Construction > Cotes : 130 / 87 / 110 mm > Rayon : 16 m > Tailles disponibles : 153, 162, 171, 180, 189 cm > Poids : 1670 g

La Kore Family continue de s’agrandir, pour le bonheur des testeurs. Du nouveau Kore 87, au plus large le 117, en version Homme ou femme, on les kiffe tous (OK, on n’a jamais tourné le 105). Des skis à la fois léger et très efficaces, à la très grande plage d’utilisation sous les pieds de bons skieurs. Et le nouveau venu, le plus étroit de la série, ne déroge pas à la règle.

GEANT MASTER

NOUVEAUTÉ

HEAD WORLDCUP REBELS E-GS RD PRO 183 cm

— 1150 euros avec fixations Freeflex ST 16

Graphene World Cup Sandwich Construction / EMC (système piézoélectrique de réduction des vibrations) / Race Plate WCR 14 short // Rebel Camber > Cotes : 104 / 68 / 89 mm > Rayon : 25,4 m > Tailles disponibles : 177, 183, 189, 191 cm > Poids : 2690 g

Testé uniquement sur neige accrocheuse mais pas gelée, et sur neiges souples ou trafollées. Premier commentaire qui vient à la bouche des 2 testeurs qui ont eu le temps d’en profiter : « vraiment impressionné par la qualité d’absorption du terrain et des bosses » ; « un ski hyper stable en spatule, vraiment agréable en terrain dégradé ». Bien sûr, l’accroche est parfaite, tout comme le rayon, de vrai ski de compétition Géant, taillé pour les grandes courbes, mais on reste sur un ski relativement tolérant aux erreurs de placements. Evidemment, ce n’est pas le ski rêvé pour aller dans les bosses ou en poudre, « mais bon, me suis fait une noire bien trafollée, ça reste gérable ». « Qu’est-ce que c’est efficace ! J’aurais adoré le tourner sur le bleu dur, on sent qu’on a un gros ski’, c’est bien lourd sous le pied, on est sur du ski de compétition haut de gamme ». Et, sans l’avoir tourné sur la glace d’un stade de Slalom, impossible de dire si la qualité d’absorption de la spatule est due ou pas à l’EMC : la version I.GS RD Pro de l’année dernière se dénotant déjà par « un truc en plus au niveau de l’amorti, un vrai confort et une stabilité supérieure en terrain abîmé ». A noter que la courte taille de 183 cm n’a pas gêné le plus grand et lourd des testeurs (187 cm / 100 Kg). Un très bon ski, mais malheureusement, on n‘aura pas pu le comparer à la concurrence, qui s’annonçait rude, avec les nouveaux Master chez Rossignol et Dynastar, ou encore les Fischer World Cup RC4 Pro.

A la fois présent et joueur. Léger et pourtant agréable partout. Grosse plage d’utilisation. RAS

« Il faut savoir skier ! C’est saillant, c’est vif, il y a du mordant ! ». Ça marche ! Du ski sympa et efficace, léger, et pourtant bien présent sur toute la longueur qu’il faut bien travailler pour en tirer le meilleur : « un ski super intéressant à exploiter » confirme un autre testeur. Un ski léger et pourtant stable sous les appuis ; un poil exigeant sur piste pour raccourcir les rayons, mais très bon en toutes neiges pour sa faible largeur. Le Kore 87 inspire confiance sur le dur et reste facile à skier en dérive, toujours très vivant sous les pieds, qui séduit par son comportement homogène. Bon, évidemment, dans la catégorie, il y aura plus efficaces en très grandes courbes sur piste ou dans le dur défoncé… Mais tellement plus lourd en sensations ! Sur piste, comme en dehors, les testeurs ont mis en avant « une sensation de dérouler l’appui super agréable ; le genre de ski sur lequel il vaut mieux continuer d’appuyer en permanence », efficace, tout en restant relativement facile, c’est top. Il est facile dans les entrées de courbes, précis du train avant pour bien se faire plaisir sur piste, délivre une grosse accroche sur le dur, où l’on pourra pousser ses appuis en confiance, le retour qu’il faut pour ne jamais s’ennuyer en petites et moyennes courbes : rien ne manque. N.B. Le constat est identique pour la version Women, « ça tient le pavé, quelle que soit la neige ! Un top ski All Mountain, très polyvalent, qui a tout pour combler nombre de skieuses ‘en jambes’ »


96

— FISCHER

© FISCHER SPORTS GMBH

BEST OF TESTS SKIS SPECIAL COVID-19 FISCHER

TESTS 2021

Le rose, une bonne couleur pour être vu de loin en montagne… ou pour faire parler de retour en terrasse !

Retour de la spatule à trou, nouvelle construction avec fibre ‘Diagotex™’ et lignes de cotes différentes, tous les skis de la série RC4 sont nouveaux pour 2021, et les versions Pro adoptent une nouvelle plaque de fixations, identique à celle utilisée cet hiver par les athlètes Fischer sur le circuit Coupe de Monde. Le RC Pro et sa nouvelle plaque WC est décliné en RC (plaque Race Track), et en RC ‘Woman Selection’ avec ses chants rose fluo, pour les dames ou ceux qui veulent se démarquer !

Un pavé dans la mare lancé par Fischer cet hiver ? « La passion n’a pas de sexe ! » Pour Jan Weiss, chef de la division alpine de Fischer Sports, « tout comme les athlètes de haut niveau, chaque skieur ou skieuse a ses propres préférences en matière de forme, de rigidité et de point de montage de la fixation. Des recherches approfondies ont montré que classer ces préférences en tant qu'homme ou femme n'a aucun sens, il n'a tout simplement pas été possible de trouver une différence significative. Pour le choix d’un ski, le sexe n'a pas d'importance ! ». Tout comme Fischer est convaincu que les préférences de goût et de design sont plus individuelles que les stéréotypes traditionnels. Pour satisfaire donc tous les goûts et les couleurs qui sont dans la nature, Fischer introduit une deuxième palette de coloris sur la plupart de ses modèles. Testé par les mâles le Ranger FR 102 et sa livrée rose fluo se sont bien fait remarquer dans le rack à ski de l’ESF, où il était entreposé par un testeur en livrée

rouge. Le rose Fluo pour les mecs, « c’est une bonne opération de communication : ça a fait flasher les moniteurs ! Il y en a qui aiment, d’autres moins, et c’est radical ! En tout cas, ça les a fait parler… »

Ranger, avec ou sans Ti ? Comment choisir, entre toutes les largeurs et les versions avec ou sans Ti des Ranger (90, 92, 94, 99, 102, 107 et 115) ? Déjà, histoire de se compliquer la tâche, les deux versions disposent de la même construction ‘Air Carbon TI 0.5’, à savoir un noyau bois avec double couche -inférieure et supérieure- de titane de 0,5 mm d’épaisseur, le tout renforcé au carbone. Pour les Ranger Ti, on y rajoute une couche de Titanal en surface, d’épaisseur et de forme variable, directement intégrée au topsheet (Free Milled Titanium). Les différences plus flagrantes sont à chercher du côté des shapes, avec notamment des tails plus droits et moins rentrant sur les versions Ti, avec pour objectifs stabilité et sécurité sur tous les terrains ; alors que les FR se veulent plus twin-tip et aux extrémités plus rentrantes, pour un ride plus ludique et instinctif. C’est clair ? Du moins sur le papier, les tests sur la neige mélangeant un peu les cartes. Avec par exemple un Ranger 102 FR affichant bien plus de rendement en courbe qu’un Ranger 107 Ti ! Ou un Ranger FR 94 plus exigeant physiquement qu’un 92 Ti, version que les testeurs ont trouvé beaucoup plus ludique la version FR… Moralité : rien ne remplacera les tests sur la neige et les retours de sensations !


TESTS 2021 97

FREECARVE

INCHANGÉ

FISCHER RC ONE 86 GT MULTIFLEX 182 cm

— 699 euros avec fixations RSW 12 GW Powerrail

Sandwich Sidewall noyau Hêtre Air Carbon TI 0.8 / Inserts Bafatex® en spatule et talon pour réduire l’inertie. All Mountain Rocker / Cambre classique // Triple rayon / Multiflex > Cotes : 131 / 87 / 117 mm > Rayon : 18 m

ALL MOUNTAIN

INCHANGÉ

« Le Ranger 92 Ti, c’est la liberté, un ski rigolo partout, c’est une GTi ! » FISCHER RANGER 92 TI 178 cm

> Tailles disponibles : 161, 168, 175, 182

— 549 euros skis nus

> Poids : 2450 g (en 175 cm)

SW-Sidewall, Carbon- Nose, Air Carbon TI 0.5 // Rocker / cambre / Talon plat > Cotes : 126 / 91 / 116 mm > Rayon : 17 m

« Un ski passionnant, un All Mountain qui brille par sa polyvalence efficace » ; « ce ski a vraiment quelque chose en plus… ». Très sécurisant, très constant, le RC One 86 GT fonctionne comme on lui demande partout : « clairement un ton au-dessus de la plupart des skis de la catégorie ». Pas d’autre ‘défaut’ que d’être un poil technique… Ce RC One n’est même pas exigeant physiquement (du moins pour les 70 kg et +) ; il suffit d’être posé sur ses appuis pour découvrir un ski « agile et très précis, impressionnant dans les changements de carres, très dynamique dans ses retours d’appuis ». Un ski capable de performer sur quasiment n’importe quelle neige ou terrain, de la piste dans tous états au freeride de proximité. « Impressionnant d’accroche sur le bleu dur ». Un ski ludique et nerveux sur piste, mais jamais pénalisant, qui affiche à toutes les vitesses de grandes qualités de précision, dignes d’un pur ski alpin. « Le genre de ski qui incite à élever son niveau, chercher ses limites ». Quel que soit le terrain ! Efficace en toutes neiges, toujours confortable et équilibré, il est capable de belles vitesses en tout-terrain, où il vaut mieux constamment appuyer dessus, pour ne pas laisser son côté ‘tonique’ prendre le dessus ; alors qu’en mode plus tranquille : « on en fait ce que l’on veut ». Un ski très fin en sensations, une référence dans les All Mountain Carve.

RACING

NOUVEAUTÉ

FISCHER WORLD CUP RC4 CT 175 cm

— 1099 euros avec fixations

Sandwich Noyau bois Hêtre - Peuplier / Air Carbon TI 0.8 / Diagotex™ / Hole Technology > Cotes : 113 / 65 / 98 mm > Rayon : 15,5 m > Tailles disponibles : 165, 170, 175, 180, 185 > Poids : 2150 g

Parmi les skis que l’on frémissait d’impatience de pouvoir essayer, le très flashy RC4 City ou plutôt CT, à prononcer à l’anglaise, pour ‘City event’. Rayon intermédiaire de 15 m, shape plus carré en tail pour boucler plus facilement, plein de promesses de carving, la truffe au raz de la neige. Livré juste avant le confinement, pas de neige dure pour le tourner, on était en pleine tempête de poudreuse…

> Tailles disponibles : 155, 163, 171, 178, 185 > Poids : 1850 g

Un ski précis, vif et super ludique, « la révélation des tests de l’hiver dernier, et toujours mon préféré dans la gamme Ranger. D’ailleurs, j’en ai acheté une paire pour travailler cet hiver. Un compromis Cap / Vitesse inégalable » (soit en son langage de ‘testeur-guide hors-piste’ : ça tire son jeu dans tous les programmes). « Le plus équilibré, le plus ‘pertinent’ des Ranger Ti, accroche, jouabilité, performance : tout est là » ; même pour les plus freeriders de l’équipe ; « un ski qui m’a vraiment emballé ». On est donc face à un ‘vrai’ ski All Mountain, proposant des sensations de haut vol, de la piste à la petite couche de neige fraîche. « Un ski incroyable ! Comme le Ranger 99 Ti, en plus léger et plus vif ; beaucoup plus maniable, avec une prise en main juste incroyable ». « C’est fin et rigolo dans toutes les conditions, à consommer sans modération ! ». Sur piste tout d’abord. « Ça marche super fort ! Tu pars en grandes courbes, ça boucle bien le virage, c’est vraiment excellent comment ça tient sous le pied, une accroche vraiment très bonne, tout comme les sensations en retour d’appui. En jouant avec l’avant en appuyant fort, il y a du répondant, on peut l’emmener en petits virages ». Seuls les gros gabarits en ont trouvé les limites à bonne vitesse : « ça manque un poil d’accroche en spatule, mais rien de grave, elle ne tape pas ». Sortis des pistes, tous sont unanimes : « très instinctif, un ski très vivant, avec beaucoup de mordant et une tendance naturelle à accélérer en courbe très sympa ». Il y a un super amorti, on est bien posé, en trace directe comme en courbe ; « la spatule avale bien les boulettes et autres mouvements de terrain ; on est super bien calé sous le pied, vraiment très confort ». ». Un top ski All Mountain pour Monsieur Tout le Monde, abordable et très fun, tout en étant capable d’élever le niveau sous les pieds de forts riders : vraiment un ski très polyvalent, du fort carving à la régalade en hors-piste de proximité : « beau ski ! Avec ça tu peux tout faire, et tout en finesse ! ».


98

— FISCHER

ALL MOUNTAIN

INCHANGÉ

FISCHER RANGER 94 FR 177 cm

FREERIDE

INCHANGÉ

FISCHER 99 TI 188 cm

— 449 euros skis nus

— 599,95 skis nus

Sandwich à chants inclinés noyau Peuplier / Carbon Nose / Air Carbon TI 0.5 // Freeski Rocker

SW-Sidewall, Carbon- Nose, Air Carbon TI 0.5 ; Rocker / cambre / Talon plat > Cotes : 132 / 99 / 123 mm > Rayon : 19 m

> Cotes : 126 / 92 / 117 mm > Rayon : 17 m

> Tailles disponibles : 174, 181, 188 cm

> Tailles disponibles : 153, 161, 169, 177, 185 cm

> Poids : 3900 g (en 181 cm)

> Poids : 1850 g

Efficace partout, quel que soit le niveau du rider Pas très fun sur piste

94 mm, c’est la seule largeur des Rangers, Ti ou pas, que nous n’avions pas encore essayée. Sachant que nous sommes super fan du 92 Ti, ce 94 FR allait-il trouver sa place dans le cœur des testeurs ? Pour les fins techniciens et les petits gabarits amateurs de skis vif et précis, le 92 Ti restera en tête de gondole, plus ludique à exploiter. Pour les plus de 75 kg et les plus mangeurs de terrain, le 94 a de sérieux arguments pour séduire. A l’image du 92 Ti, le FR 94 reste dans l’esprit « je marche bien partout », il sera juste moins incisif dans ses réactions, sur piste notamment, mais se révélera bien plus tolérant et maniable à faible vitesse en tout-terrain. En gros : plus orienté 4x4 que All Mountain Carve. Mais pas obligatoirement plus facile, les 94 mm, il faut déjà son petit niveau et gabarit pour passer partout avec. « Là, tu as un vrai ski sous le pied, avec de vraies sensations, un bon rendu, quelles que soient les conditions. C’est un ski sur lequel tu es tout de suite bien ». Le Ranger 92 Ti est une GTi, là, avec le 94 FR, on est plus sur un diesel, avec du couple ! Plus un ski qu’on laisse dérouler que le genre de ski qui réagit à la moindre sollicitation. On n’aura pas des transitions ou des changements de rythme aussi radicaux que sur le 92, mais en revanche, il y a autant d’efficacité. Une autre des ses forces ? S’adapter au bagage technique du rider. Un peu de latence dans les réactions lui apporte plus de tolérance ; les apprentis Freeriders se régaleront avec son côté très sain et efficace. Alors que les riders confirmés apprécieront sa stabilité à bonne cadence, son côté très instinctif et maniable. Pour en avoir tout le rendu, il faut skier plus fort ou plus vite sur le 94, ceux qui aiment rentrer dans leur ski et qui passent plus de temps hors des pistes que dessus, préféreront cette largeur supérieure. « Le ski que je recommande à mes clients –de bon gabarit- pour leur stage freeride de la semaine. Jamais piégeux, jamais un coup de moins bien, un ski prévisible et efficace en toutes conditions, avec une belle finesse de conduite ». Conditions de départ pour se régaler, quel que soit son niveau : afficher un certain poids (+75 Kg)

Vif, réactifs, léger, sympa en changement de rythme Pas pour ceux qui aiment charger en grandes

courbes Un ski « bien efficace » ce Ranger 99 Ti, voir « super efficace » selon les gabarits. Quel que soit le terrain, tous sont d’accord sur la très grosse polyvalence et le côté ‘ouvert’ de ce Ranger. Plus qu’un ski de Freeride, un vrai All Mountain, « qui s’adaptera à toutes les conditions et variétés de terrain ». De la bonne trafollée du matin bien gelée, aux pistes commençant à décailler, à la grosse soupe de fin de journée ; « j’ai même été tâter de la pente en neige dure tôlée, ça se manœuvre hyper bien, ça ne tape pas sous le pied, ça ne te jette pas, c’est hyper confortable à rider ». Des transitions hyper faciles ; ça passe tout seul dans les changements de neige. Grandes ou petites courbes, coupé ou dérapé, pivoter, laisser glisser : tout est facile. Les petits gabarits (70 kg) sont d’accord ou presque « un ski qui se manie hyper bien, autant sur la carre que en pivot à plat ; mais dur à cintrer dans la pente sur le dur pour les petits gabarits (170 cm / 65 kg), j’ai préféré le 92 en termes de pilotage, celui-là est un peu plus bateau à emmener ». Un peu logique, vu la taille et la largeur supplémentaires ! En revanche, la flottabilité n’a rien à voir en poudreuse avec son petit frère : « un pur bonheur ! De la surface, de top réactions sous les appuis, ça ressort super bien de la neige, le talon marche super ». Dans les neiges bien changeantes, c’est encore très bon ; très léger en spatule et talons qui sont bien affinés, ça pivote très bien et lui donne une grosse polyvalence en tout terrain, du coup, on peut vraiment se faire plaisir dans plein de conditions. Tout pour plaire à l’immense majorité des skieurs tout-terrain.

© L.M.

BEST OF TESTS SKIS SPECIAL COVID-19 FISCHER

TESTS 2021


TESTS 2021 99

FREERIDE / GIRL FREERIDE

INCHANGÉ

FISCHER RANGER 102 FR 177 cm

— 499 euros skis nus

Sandwich Sidewall Construction Air Tec Ti (Noyau Peuplier ajouré / Titanal) / Carbon Nose, Air Carbon, Aeroshape // Freeski Rocker / Cambre / Rocker > Cotes : 136 / 102 / 126 mm > Rayon : 18 m > Tailles disponibles : 156, 163, 170, 177, 184, 191 cm > Poids : 2000 g

Joueur, facile et pourtant efficace partout ! RAS. Passe en peuf malgré sa courte taille,

FREERIDE

INCHANGÉ

« Mes 2 skis préférés chez Fischer ? Le Ranger 102 FR et le Ranger 92 Ti. Avec ça dans ton quiver, tu es paré pour l’hiver ! » FISCHER RANGER 102 FR 184 cm

— 499 euros skis nus

mais gaffe à l’équilibration

« Magique ! ». « Un ski de 100 mm en patin qui est très bon partout, il n’y en a pas tant ! ». Testé lors de sa sortie en 184 cm et cet hiver en 177 cm, on recommandera aux plus freeriders, quel que soit leur gabarit, de rester sur la plus grande longueur, si la priorité est pour vous de profiter au maximum des jours de grosse poudre. En revanche, la taille 177 est faite pour vous en Freeride mesdames, d’où sa couleur rose, mais également pour les males de petits gabarits, tel l’un de nos testeurs, qui a trouvé dans ce Fischer Ranger 102 FR « un All Mountain vraiment cool, bien adapté à mon gabarit. Le shape, la taille, le rayon : tout est super sympa ». Ce sont donc bien les testeurs qui ont tourné ce ski unisexe (qui existe en rose fluo dans toutes les tailles, jusqu’à 191 cm, c’est cool). Et que, même avec sa courte taille, il s’en sort les jours de poudre, il faudra juste plus batailler avec son équilibre antéropostérieur. Avec un vrai-faux double rocker, derrière, ça freine toujours un peu, et l'on peut être déséquilibré plus facilement. Shape plus adapté sur la plus grande taille de 184 cm ; où cet apport de facilité de mise en dérive est indispensable. On pinaille certes ! L’avantage : « c’est beaucoup plus ludique que le 184 cm, et surtout, pas casse-pattes ! Tu arrives en bas de la pente prêt à avaler la suivante ! ». Et surtout, on retrouve ce cocktail d’efficacité alpine, de portance en poudre et de rendement en neiges pourries qui fait le bonheur des tops freeriders, et qui a une fois de plus comblé ceux qui n’y avaient encore pas encore goûté : « surprenant par sa vivacité dans les changements de carres ou d’appui : une belle réussite ! ». En mode carving, « malgré ses 102 en patin et ses 18 m de rayon, j’ai l’impression d’avoir un ski moins large et de 14/15 m de rayon, c’est top ». « Tu mets de l’angle : il réagit super bien ; les transferts d’appuis sont rapides, tu tailles super, aussi bien en grands qu’en petits virages ». Et tout ça en conservant une facilité et un super équilibre en pivot ; du coup, dans la poudre et les grosses conditions de printemps : « c’est juste excellent ! ». Forêt, neige dure ou molle, c’est instinctif et précis partout, toujours facile et présent ». En tout-terrain : « c’est confort ! Le talon absorbe tout, un régal dans les neiges défoncées ; une spatule super confort qui mange tout ; et même un bon pop sous le pied ! ». « Ce ski a tous les avantages de la largeur, sans ses inconvénients. C’est facile, ça ne te sort pas les genoux, tu as autant de rendement en neige dure qu’en poudreuse sans fond, c’est magique ! ». Un ski 200 % réussi !

Tout Rien

Testé également dans la longueur de 184 cm, le Ranger FR 102 hausse le ton, aussi bien en exigence physique sur le dur, qu’en polyvalence efficace. Avec celui-là, pas de déséquilibre en poudreuse sans fond, et à vous les gros tirs en mode survol du terrain. Evidemment, sur le dur, ça sort un peu plus les genoux. Carton plein chez les testeurs, quel que soit leur style, c’est plutôt rare ! « Celui-là, il est fait pour moi ! » ; « un ski complet, sans lacunes dans aucun secteur de ride ». Un cocktail détonnant ! « Plus tu vas vite, plus tu as l’impression de maîtriser son énergie, c’est de plus en plus stable ». En conditions bien pourries, il surprend par sa capacité à avaler le terrain et les gros changements de neige, à vous d’être présent dessus pour maîtriser son jus sous le pied. En poudre, il déjauge vite, devient maniable à basse vitesse, tout en gardant sa grosse stabilité en courbes ouvertes, avec toujours une sécurité totale en spatule : « énorme régalade, enfin un ski parfaitement équilibré, du nose au bout du tail ». Sinon, il passe aussi pas mal en switch, on peut un peu tricker grâce aux extrémités légères, et selon les spécialistes du FS Backcountry : « mieux vaut poser à l’ancienne, un peu à cul que pil poil centré, pour ne pas se faire jeter par la nervosité de l’engin ». Les testeurs sont formels : « tout est réuni dans ce ski. Pop, maniabilité, réactivité, déjaugeage rapide et facile, et en plus on peut lui taper dedans sans crainte ». Sinon, on a aussi tourné le Ranger 107 Ti, et tous les testeurs sont unanimes, pour envoyer en poudre comme ailleurs, la version 102 FR reste imbattable !


100

— HAGAN

RANDO

INCHANGÉ

HAGAN ULTRA 82 170 cm

— 559.99 euros skis nus

Sandwich noyau Paulownia / double couche carbone / mini chants ABS // Race rocker / Cambre / Talon plat > Cotes : 117 / 82 / 102 mm > Rayon : 18 m (multi rayons) > Tailles disponibles : 152, 158, 164, 170, 176 cm > Poids : 1070 g en 164 cm

Très polyvalent, très maniable, à la montée

comme à la descente. Manque un peu de dynamisme pour les experts,

RAS pour les autres.

« C’est top des skis comme ça ! ». Super légers et maniables, avec une super accroche sur le dur dans les devers : « on peut taper dedans et titiller les chronos, de petits bolides à la montée, fluidité au top ! ». Le système de peaux Hagan Quick Bullet Skin Lock fait lui aussi l’unanimité, très simple et très rapide. On s’attendait à payer un peu le prix à la descente : même pas ! Très maniable en toutes neiges, limite joueur, fluide dans les conduites, s’il est super à l’aise dans les godilles, on peut quand même allonger un peu le rayon et prendre de la vitesse. Une bonne rigidité et une belle stabilité pour les virages sautés dans le raide ; pas de vibrations sur le dur « surprenant pour un ski aussi léger ». Un ski à la fois vivant et rassurant, pas fait pour avaler le terrain en grandes courbes, mais qui a tout pour se faire plaisir dans les deux sens. « Une super alternative dans la gamme Hagan, pour ceux qui recherchent la performance, tout en gardant un très bon niveau de polyvalence ». Parfait pour ceux qui veulent encore progresser, comme pour les experts.

Du 77 au 87, les Hagan Ultra ont tout pour aller loin et vite en haute montagne.

© F.REITERBERGER / HAGAN

BEST OF TESTS SKIS SPECIAL COVID-19 HAGAN

TESTS 2021


TESTS 2021 101

RANDO - SKI-ALPINISME

NOUVEAUTÉ

HAGAN ULTRA 77 170 cm

RANDO-RAID

NOUVEAUTÉ

HAGAN ULTRA 87 176 cm

— 509,99 euros skis nus

— 599 euros skis nus

Noyau Paulownia / Fibres de verre / Chants + semi chants ABS / Renforts fibres sous les fixations // Race rocker (250 mm / Cambre / Talon plat)

Noyau Paulownia / Double couche carbone / Chants + semi chants ABS / Renforts fibres sous les fixations // Race rocker 300 mm / Cambre / 120 mm / Mini rocker (le seul modèle de la série Ultra à ne pas être en talon plat).

> Cotes : 112 / 77 / 99 mm > Rayon : 16-18-19 m

> Cotes : 121 / 87 / 107 mm > Rayon : 20 - 18 - 17 m

> Tailles disponibles : 148, 155, 163, 170, 177 cm

> Tailles disponibles : 154, 162, 170, 176 cm

> Poids : 950 g (en 163 cm)

> Poids : 1120 g (en 162 cm)

Très accrocheur dans les devers bien raides.

Autant en confiance et de rendement à la montée qu’à la descente. Encoche pour 'dépeautage' très pratique RAS

« Un bon petit ski d’alpi, sur lequel on est bien, à la montée comme à la descente ». Pas ultra light ; mais dans une gamme de poids correcte pour le programme. Départ Landry (700 m d’altitude) les skis sur le dos, pour chausser aux Charmettes (1400 m) et enchainer jusqu’au sommet de la Grive, à 2700 m (les Arcs – Paradiski). 2000 m D+ en 3 heures, histoire de confirmer ses qualités à la montée : « pas lourd et ça glisse super bien ! ». Super maniable et bien équilibré dans les conversions, nickel quand il faut les enchaîner dans le raide, bon accrocheur dans le gelé : « on est bien et serein dessus ». « Un peu rincé quand même pour la descente », on apprécie alors son accessibilité et sa tolérance ! « Vraiment bien aimé, on sent bien les appuis de la spatule au bout du tail ; marrant d’ailleurs cette spatule ronde ‘à l’ancienne’, ça marche, elle accroche bien, du coup, on est bien en confiance ». Un ski assez rigide et qui pousse bien, « tendance cafiste », avec un très bon comportement alpin. Et en bonus, sa légèreté ne l’empêche pas d’envisager de belles cadences à la descente : « ça répond toujours bien, même quand on veut lâcher les chevaux ». 77 mm, ça manque certes d’un peu de largeur pour la profonde, mais pas de quoi rebuter les techniciens ! « Un petit ski bien sympathique, pour crapahuter en montagne ».

Peaux au top de la glisse. Beaucoup de répondant

à la descente pour envoyer. Toujours agréable, quelle que soit la neige. Pas Ultra Light à la montée

« Très agréablement surpris, j’en achèterais bien une paire pour cet hiver ! » pour un premier guide de haute montagne ; « Que du bonheur » pour le second. Un ski qui fait l’unanimité chez lesskieurs de pentes raide, comme chez les amateurs de longues distances. « C’est large, mais ça reste assez léger à la montée ; même si l’on est dans la gamme Ultra, il n’est pas destiné à faire de la compétition, on n’est pas dans l’ultralight ». « Confortable et sensations agréables. A la montée, les skis sont légers aux pieds ; et dans les conversions, bien équilibrés, ils pivotent tout seul ». La bonne nouvelle pour les longues ascensions, 2000 m D+ au programme du jour, c’est que « les peaux ont une glisse comme une accroche excellentes » et qu’un racer ne sera pas frustré si l’envie lui prend d’envoyer à la montée. A la descente : « accroche fantastique ; excellent ski sur le dur et dans le raide ». « Que du bonheur » pour un autre testeur, « le ski est accrocheur, rassurant dans la pente, vire très facilement, tout en étant stable à bonne vitesse » ; « dès que tu accélères, le ski répond à tout ce que tu lui donnes ». Avec ses 87 mm au patin et 121 mm en spatule, il cartonne en grosse trafolle et passe nickel dans toutes les neiges que l’on rencontre au printemps. Mention spéciale à son très bon répondant, « un ski avec lequel on peut envoyer en confiance », il ne demande qu’à accélérer, et la tenue comme le confort sont à la hauteur de ses ambitions. Une mise en courbe facile (un peu moins dans les neiges lourdes ou transformées) ; un déroulé très agréable dans les petits virages comme dans des courbes plus allongées. Une spatule bien rigide, une torsion efficace, un ski présent sous le pied, un talon plat qui appuie et renvoie bien : « un ski bien proportionné ! ». Idéal pour se faire plaisir partout, si on a le niveau. « Et même bien fatigué par une longue montée, il reste plaisant à la descente ! » Avis aux racers, anciens ou pas, à la recherche d’un ski large qui ne pénalise pas les sensations à la montée et qui affiche une belle réserve de puissance à la descente. « J’ai adoré ; ce ski a tout pour partir en raid, relativement facile et surtout bien efficace partout ».


102

— K2

BIG MOUNTAIN

INCHANGÉ

« Un ski super efficace, sans être extrême : que du bonheur ! » K2 MINDBENDER 116 C 186 cm

— 599 euros skis nus

Double noyau Erable – Paulownia / Spectral Braid) / Carbon Boost (Stringers carbone longitudinaux) // Powder Rocker / Cambre mini / Medium rocker > Cotes : 143 / 116 / 133 mm > Rayon : 22,9 m > Tailles disponibles : 179, 186, 193 cm > Poids : NC

Super léger et super pas casse pattes : Fun !

Top pour avaler les terrains lisses « Manque un peu de coffre », sinon RAS

Le K2 Mindbender 116 « Un Fat super efficace, sans être extrême : que du bonheur ! »

© K2 SKIS

BEST OF TESTS SKIS SPECIAL COVID-19 K2

TESTS 2021

Après les séries FR (MindBender) entièrement revisitées la saison dernière, c’est au tour des segments Piste et FSBC de se voir entièrement renouvelés. Côté ‘Frontside’, comme on dit chez K2, disparition des séries Charger et Ikonic. Pas de bol, pour cause de black-out , nous n’avons pu tourner les nouveaux Disruption, au look bien agressif et leurs promesses de courbes puissantes. Pas moins de 10 nouveaux modèles (dont 2 pour les filles) répartis en deux familles, pour que chacun et chacune puisse découper la piste à sa sauce préférée. ‘Speed Performance’ (de 72 à 74 mm en patin ; de 18 à 13 m de rayon) pour tous les amateurs de ‘G’ en courbes, et ‘Piste Performance’ (de 76 à 82 mm) pour une approche plus All Mountain Carve. Coté FSBC, disparition du Catamaran et du Marksman (ski atypique avec son asymétrie, mais que l’on regrettera, trop fun à rider en peuf) pour laisser place à 3 Reckoner, 102, 112 et 122. Trois skis TwinTip, avec une nouvelle technologie de tressage carbone (Spectral Braid), permettant de dissocier les flexs des extrémités par rapport au patin. Dans le cas des Reckoner, les angles sont plus ouverts sur les extrémités, afin de favoriser la jouabilité des spatules.

Plus encore que sur le 108, le Mindbender 116 surprend par son faible poids, aussi bien lorsqu’on le prend en main que lors des premiers virages. « Franchement, pour un 116 mm en patin : tu n’as rien aux pieds ! ». « Et pourtant, tu as un super toucher de neige et absorption ! Dans la grosse trafolle, tu peux ouvrir en grand, ça ne bronche pas ; on est sur un vrai ski de Big Mountain, et en plus, il reste bien joueur quand tu passes à du ski de forêt » ! ». Petite contrepartie de cette extrême légèreté : « gaffe quand même lors des gros appuis. Tu peux charger l’avant ; mais à bonne cadence, mieux vaut être un peu sur les talons, parce que si la spatule très souple mord… ». Avantage de le même légèreté : à des vitesses raisonnables, il reste facile et accessible, « la spatule te fait sortir super vite de la poudreuse, ça flotte tout seul » ; « c’est plein de vie, super joueur, tu te régales à slasher les windlips, avec son petit jus sous le pied, c’est top pour poser de petits sauts partout ; avaler les pillows ». Top en poudre, à la fois chargeur et très maniable dans les neiges lourdes, sur neige dure, « ça accroche bien, pas pénalisant pour deux sous, il ne te sort pas trop les genoux » : un super fat, relativement polyvalent, super pas casse-pattes et très ludique : l’assurance de se gaver jusqu’à la fin de la journée. « Un ski super efficace, sans être extrême : que du bonheur ! »


TESTS 2021 103

FSBC

NOUVEAUTÉ

K2 RECKONER 112 184 cm

FSBC

NOUVEAUTÉ

K2 RECKONER 122 177 cm

— 599,99 euros skis nus

— 649 euros skis nus

Double noyau Sapin sur les carres – Peuplier au centre / Spectral Braid / Carbon Boost (Stringers carbone longitudinaux) // All Terrain Twin Rocker / Cambre

Double noyau Sapin sur les carres – Peuplier au centre / Spectral Braid / Carbon Boost (Stringers carbone longitudinaux) // Powder Twin Rocker / Cambre

> Cotes : 136 / 112 / 127 mm > Rayon : 22,9 m

> Cotes : 142 / 122 / 136 mm

> Tailles disponibles : 177, 184, 191 cm

> Rayon : 23,7 m en 184 cm > Tailles disponibles : 177, 184, 191 cm

Pop très accessible. Belle légèreté.

Ultra maniable en poudreuse Trop limité en cadence d’évolution

pour les pros de la discipline

Premières sensations : un ski léger, avec « un pop de folie, et facilement accessible ». « Tu fais à peine 50 mètres, et sans avoir besoin de vitesse ou de forcer, tu es déjà en train de sauter ! Et comme il est plutôt léger et bien maniable en l’air au regard de son gabarit, on est sur un top ski dans sa catégorie, fait pour jouer avec tout ce qui se présente ». Mode freestyle conseillé donc, et à des vitesses raisonnables. « C’est trop léger ! Du coup, on en trouve trop vite les limites. Après, c’est vraiment pas mal ; ça marche bien ; très souple, surtout devant, il se déforme facilement, il y a un petit pop, facile, accessible, c’est bien pour un jeune ! Sans talon ni spatule, il faut vraiment le skier droit et centré, surtout quand tu prends un peu de vitesse, sinon il ne va pas aimer… ». Même pour les gabarits de moins de 70 Kg, grosses cadences interdites : « tu perds vite le ski… » Bien centré sur ses appuis donc : « un pop vraiment génial, testé en grosses conditions dans la forêt de Villaroger : un super ski dans ces conditions ». Pour le reste, c’est un peu plus laborieux… Transitions carres à carres pas très vives, difficile d’en trouver l’accroche sous le pied en neiges dures, compliqué à manœuvrer dans la trafolle avec ses extrémités très souples, faites plus pour poser des butters à la moindre occasion que pour avaler à votre place le terrain. Un FSBC pour tous léger et très maniable, accessible avant tout, qui tourne tout seul, et plein de vie pour évoluer à des vitesses raisonnables.

Mieux en poudre que le 112, fait pour se jeter

dans tous les sens Super spécifique…

N.B. 177 cm, c’est un poil court, du coup seuls 2 testeurs de petits gabarits (75 et 80 kg quand même) l’ont tourné. « C’est tout petit, c’est tout centré, c’est tout mou, c’est tout rigolo ! » ; « hyper génial à skier en petite comme en grosse poudre ». Bonnes conditions de poudre, dans 30 cm de la légère ou dans une peuf plus tassée, le second testeur confirme : on est sur « un vrai petit jouet ». Ça flotte super bien avec son gros rocker devant, on survole très vite la neige « un régal en grandes courbes sur la poudre bien lisse », avec plus de portance, et malgré sa plus petite taille, on n’aura pas à se méfier des ‘coups de raquettes’ dès que l’on accélère, comme sur le Reckoner 112. On en retrouve par contre le tail « bien souple », fait avant tout pour les tricks, et qui oblige à rester centré dès que l’on envoie et que le terrain est un tant soit peu défoncé. « Là, ce n’est plus pareil : on n’est plus sur un “FSBC pour bébé“, là, on est sur du vrai ski de Freestyler, un jouet pour sauter de partout et poser du butter. Un ski vachement rigolo, une arme dans le slush et toutes les neiges douces ou lourdes ». Avec ses 122 mm en patin « faut quand être sacrément réveillé pour amortir les traces ou les mouvements de terrain, ce n’est pas du tout un ski de freeride ». Par contre, se jeter sur les kickers en poudre : c’est de la balle ! Tu envoies dans tous les sens, tu poses toujours, le tail amorti tout ; tu passes ton temps à poser des nollies dans tous les sens, c’est super joueur ». Et super spécifique. Un bon jouet de Freestyler bien réveillé.


104

— LINE

Bon anniversaire à Line, née au fond d’un garage à Albany (état de New York) en 1995 et qui souffle donc en 2020 ses 25 bougies ! Et bonne route à Eric Pollard, qui fonde cet hiver sa propre marque de skis et de snowboards.

GIRL FREERIDE

NOUVEAUTÉ

LINE PANDORA 110 186 cm

— 599 euros skis nus

A fond dans la tendance ‘All Mountain Carve’, bienvenue en 2021 à la série Blade ; Bien qu’annoncés comme remplaçant la série Supernatural, les nouveaux Blade n’ont rien en commun. Autant les premiers étaient élitistes et surpuissants, autant les seconds se veulent performants, mais accessible à un large public. Un All Mountain Carve de 95 mm en patin, mais pas tout à fait dans la tendance ‘High Perf’ du moment (CF Salomon Stance ou Armada Declivity) ; le Blade joue la carte de la performance alpine accessible, avec des lignes de cotes ‘compactes’ pour la facilité et versatilité en courbes, et une spatule comme un tail ‘oversizes’ pour la portance en poudreuse. Coté structure, le secret tient en un ‘squelette’ Titanal en deux parties (l’arrière est indépendant du train avant) dénommé Gaz Pedal Metal. Sa forme ajourée permet d’avoir toute la rigidité en torsion du Ti. Et grâce aux découpes, et surtout à la séparation en 2 demi-squelettes indépendants entre les deux fixations, la rigidité du flex longitudinal est déterminée par la fibre de verre. Le résultat attendu sur la neige : le grip d’un ski en ‘métal’ ; mais avec tout le pop, la maniabilité et la réactivité d’un ski en fibre.

ALL MOUNTAIN CARVE

NOUVEAUTÉ

LINE BLADE 181 cm

— 699,95 euros skis nus

Noyau en Peuplier (Aspen Light Core) / Gaz Pedal Metal > Cotes : 154 / 95 / 124 mm > Rayon : NC > Tailles disponibles (en cm) : 169, 176, 181 cm > Poids : 2050 g (en 176 cm)

Très polyvalent et accessible Pas aussi agressif sur la neige que sur le papier

« A la fois facile à mettre en courbe et à faire varier le rayon grâce au flex ‘libéré’, avec toute l’agressivité et l’accroche une fois sur la carre d’un ski à plaque Ti » peut-on lire au catalogue. Presque, mais pas tout à fait sur la neige ! Sur piste, on est sur un ski de Slalom très accessible, un jouet en petites courbes. Et en petites courbes uniquement, pas moyen d’allonger le rayon ou d’augmenter beaucoup la cadence de ride. « Ça carve de ouf, c’est bien joueur, on est sur un bon ski de toutes petites courbes, ça tourne facilement à basse vitesse et on peut lui donner un peu quand même ». Alors que l’on s’attendait à plus d’inspiration ‘Sakana’ dans son comportement alpin, c’est presque l’inverse. Le Sakana et son shape atypique est réservé aux forts skieurs et fait pour tailler la piste en mode ‘Géant’. Le Blade est lui fait pour tailler la piste sous le pieds de skieurs ‘en pleine évolution et plus’. « Ça accroche, il y a du répondant et c’est toujours facile à skier. Et ce n’est pas fait pour les forts skieurs ou les grosses cuisses ». On ne le brusquera donc pas trop, aussi bien sur piste qu’en-dehors. Ce nouveau Line garde toute la jouabilité en toutes neiges d’un vrai All Mountain, avec ses mises en dérives facilitées, sa flottabilité en neiges lourdes et un flex facile à déformer. « En gros freeride, tu oublies, c’est trop souple, mais dans les neiges de printemps, le gros slush, c’est vraiment cool, top en bords de pistes, pour faire des slashs et autres : c’est bien joueur ».

Capwall construction noyau Paulownia – Erable / THC (composite Carbone, Aramide et fibres de verre) placé au-dessus du noyau pour ‘contre résonner’ les vibrations néfastes // Early rise & early taper en tip&tail > Cotes : 144 / 110 / 130 mm > Rayon : 16,5 m > Tailles disponibles : 162, 170, 178 cm > Poids : 1500 g

Top stabilité en tout-terrain malgré sa courte taille.

Top pour s’initier aux joies du hors-piste et aller plus loin. Taille trop courte

« Super agréable ! » Un rocker très généreux, un cambre rabaissé et un poids mini : on est clairement sur un fat de poudre, et ça tombe bien, on a eu les bonnes conditions pour le tourner. « Super portance en poudreuse, la spatule sort de suite de la neige, la flottabilité est excellente, ça tourne tout seul en pivot et on n’est jamais déséquilibré quand on ouvre la courbe, très bonnes sensations ». Toujours aussi facile une fois la neige trafollée : « le genre de ski qui te rend le hors-piste accessible, super agréable à rider ». Comportement correct de retour sur piste pour un 110 mm, mais on sent bien que ce Pandora n’a qu’une envie : franchir les filets ! Les deux testeuses qui ont la chance d’en profiter regrettent d’autant plus la courte taille de 170 cm. Un poil court, « du coup, ça donne un ski très joueur et très facile à tourner, mais reste que ce ski m’a étonné par sa stabilité en tout-terrain, ça doit vraiment être trop bien en 178 cm ». Léger et maniable, mais jamais volage, on peut sans crainte pousser les appuis. Dans cette courte taille, on est sur un ski à la fois efficace et très accessible, avec une grande plage d’utilisation. D’autant plus qu’il est suffisamment léger pour être monté en freerando, une bonne option pour passer encore plus de temps à s’amuser en toutes neiges. Tout pour se régaler pour des rideuses intermédiaires à bonnes, voire très fortes pour la plus grande taille de 178 cm.

Fun carving toutes neiges au programme du nouveau Blade

©JRO / LINE

BEST OF TESTS SKIS SPECIAL COVID-19 LINE

TESTS 2021



106

— MOVEMENT

Le Movement GO 106 : « un missile en poudre ! »

Les nouveaux Axess, en 86 ou 92 sont parfaits pour cette nouvelle clientèle, qui vient de plus en plus pour faire de petites sorties de 7/800 m D+, avec pas mal de ski de piste à côté. Cet hiver, tous les modèles All Mountain – Freeride sont regroupés sous l’appellation GO, en tout 5 modèles, de 90 à 115 mm en patin. Disparition donc de la mini gamme Icon (89 et 95), pour laisser place aux Movement Go 90 et Go 98, deux nouveaux shapes. Nouvelles cotes et nouvelle structure également pour le GO 106, autre ‘vrai’ nouveau ski, alors que les GO 109 et 115 évoluent uniquement en structure, avec le Titanal positionné différemment. Tous les GO et GO Women sont en double plaque Ti. « Aujourd’hui, on a des solutions pour avoir du Titanal dans les skis, sans que cela soit trop lourd. Et il n’y a rien à faire : j’adore cette matière pour le confort qu’elle procure, alors il y en a dans toute la série ! » Aurélien Ducroz. Si les Icon étaient des All Mountain très accessibles, c’est toujours le cas pour le nouveau GO 90 et dans une certaine mesure pour le GO 98. Le but de cette nouvelle gamme : proposer une homogénéité de comportement entre les différentes largeurs, avec une progressivité dans le niveau de pratique. Chaque ‘cible’ se voit donc définie par une largeur, une rigidité et un rayon de courbe adéquats. Du GO 90

© ERIC GACHET /MOVEMENT

BEST OF TESTS SKIS SPECIAL COVID-19 MOVEMENT

TESTS 2021

et ses 18 m de rayon, on arrive au GO 115 avec 24 m ; le skieur qui évolue en niveau en fera autant dans la gamme. On commence par le 90, pour finir 2/3 hivers plus tard sur le 106. « Un ‘vrai’ freeride, bien solide sous le pied », comme le rappelle Aurélien Ducroz : « je pourrais rider le bec des Rosses à Verbier avec »… Le 109 et 115 jouant eux dans une autre cour, celle d’un shape ‘full rocker’, pour garder une certaine tolérance et maniabilité en pivot au regard de la largeur, tout en conservant la même structure, faite pour rider fort. Le GO 109 ne sera envisageable en paire unique que sous les pieds des experts, mais les deux, le 109 et le 115, se transforment en Fats accessibles à tous, faciles en pivot, dès que les bonnes conditions sont au rendez-vous Versant randonnée, les Alptracks évoluent en structure, avec deux nouveaux types de tissus carbone, pour plus de skiabilité tout en restant dans l’ultralight. Pas testé, dommage. Le Session 98, « un ski solide et bien léger pour costauds des cuisses », laisse place au Session 95, avec un flex bien plus accessible aux poids plumes. La vraie nouveauté s’appelle le bien nommé Axess, avec un nouveau shape, notamment en spatule, dessiné pour plus d’adaptabilité au terrain (testés en 86 et 92, les deux sont hyper polyvalents). A noter, qu’à une époque où le marketing green est de mode, sans la ramener, cela fait déjà quelques années que la marque à la pomme, propriétaire de son outil de production, n’utilise que des bois certifiés FCS et PEFC pour l’intégralité de leurs noyaux.


TESTS 2021 107

ALL MOUNTAIN

NOUVEAUTÉ

MOVEMENT GO 90 178 cm

— 599 euros skis nus

Noyau Karuba certifiés FCS et PEFC / Ti Power Plates (deux plaques Titanal enrobant le noyau bois / VA-Tech > Cotes : 126 / 90 / 114 mm > Rayon : 20,5 m > Tailles disponibles : 162, 170, 178, 186 cm > Poids : 1550 g

Léger, joueur en tout-terrain. Vrai 4 x4 malgré sa faible largeur Manque d’explosivité sur piste

RANDO

NO I NU CVHE AA N UG TÉ

Du ski qui correspond trop bien a cette nouvelle clientèle MOVEMENT AXESS 92

177 cm

— 599 euros skis nus

Noyau Karuba certifié FCS et PEFC / Carbone 2 axes / renfort Titanal DPR Ti (inserts anti arrachement des fixations, en fibre sous la butée et en Titanal sous la talonnière) // Rocker / Cambre / semi rocker > Cotes : 129 / 92 / 118 mm > Rayon : 15,5 m

Joueur ! Très accessible, très tolérant en toutes neiges, avec une bonne stabilité en toutterrain au regard de sa maniabilité et de sa légèreté. « Pas le plus diabolique, mais très sympa comme ski, bien que pas très large, il affiche de belles capacités toutes neiges ». « Rien à voir avec le 106 que je viens d’essayer. Là, tu sens bien cette facilité en pivot, cette tolérance des extrémités, c’est idéal pour tracasser tous les terrains et toutes les neiges qu’on rencontre au long de la journée. Et comme en plus, il est vraiment léger, à la fin de la journée, tu en redemandes ». Pas le plus intéressant sur piste, « manque un peu de retour, bien accrocheur sur le dur, tu es sur ton rail, mais il n’y a rien qui explose. En revanche, avec sa maniabilité et son accroche, tu es bien dans le raide sur neige dure, ça marche ! » Pas de doutes, pour notre guide freeride de l’équipe, « le genre de ski que je pourrais conseiller à mes clients ».

FREERIDE

N OI NU CVHE AA N UG TÉ

MOVEMENT GO 106 186 cm

— 679 euros skis nus

Noyau Karuba certifiés FCS et PEFC / Ti Power Plates (deux plaques de Titanal enrobant le noyau bois) / VA-Tech > Cotes : 134 / 106 / 122 mm > Rayon : 22,5 m > Tailles disponibles : 170, 178, 186 cm > Poids : 2000 g

Rapport légèreté / efficacité au top.

Des lames sur le dur, un missile en poudre.

> Tailles disponibles : 161, 169, 177, 185 cm > Poids : 1440 g

Top pour aller chercher de belles pentes

de poudreuse et s'éclater pas trop loin du domaine, tout aussi top sur la piste RAS dans son programme Piste / Rando à la journée

Un ski en plein dans la tendance “All Ride“, qui a tout pour combler un public de plus en plus large. Un top compromis pour ceux qui passent autant de temps sur les pistes qu’en-dehors. Pas hyper léger, « mais nickel pour des sorties à la journée, de 1000 m+ et quelques ». Comme pour le Axess 86, les testeurs ont mis en avant sa capacité à évoluer sur piste : « on se sent bien dessus dès les premiers virages, c’est un ski de touring très polyvalent ». « Il porte bien son nom et il est bien placé dans la gamme Movement ». Une spatule large, un talon quasiment droit, des chants biseautés, le tout n’est « ni rigide, ni trop souple ». « Ça se skie vraiment très bien sur piste, comme sur leurs bords en fin de journée, quand c’est tout trafollé : tu te fais bien plaisir ! Comme en petite poudreuse d’ailleurs ». La spatule se déforme bien et rentre très bien dans toutes les neiges, elle sort nickel des neiges très lourdes. Son talon, plutôt classique, inspire confiance. L’Axess 92 marche nickel en moyennes et grandes courbes, toujours agréable, un peu moins maniables en petits virages, mais toujours facile. Au top pour des randonneurs qui ne vont pas dans l’extrême, faire du ski de couloir, et qui ont envie de se faire autant plaisir sur piste qu’en poudreuse.

Pas fait pour ceux qui aiment les skis qu’on laisse aller…

« Tu as un vrai ski là ! ». « Des lames ! Tu es en accroche de partout ; avec ce ski, tu tiens dans le raide, c’est de la folie ». Ce ne sont pas des barres à mines, mais ça accroche du début à la fin ! Alors du coup, évidemment, pour le rider en dérive, ou le mettre en travers dans la pente, c’est moins évident, « il n’est pas vraiment fait pour ça, même s’il est un peu moins exigeant que la version 2020 ». Moins ‘enfermé’ dans sa trajectoire que la précédente génération, on en retrouve les fondamentaux : il est fait pour aborder la montagne en totale confiance, et non pas en totale décontraction : ultra efficace dans le raide gelé, capable d’aller vite partout. « C’est stable, tu peux envoyer ; dans la grosse trafolle, il faut être présent, ce n’est pas le genre de ski qui tourne tout seul ou qui te laisse trop de répit, faut le skier, mais c’est bon ! ». Et quand il y a de la poudre… Un missile ! « Evidemment, tu ressens mieux toute son efficacité dès que tu es dehors, mais pour moi, c’est un vrai ski All Mountain, de par son accroche sur le dur, sa légèreté, les 106 mm en patin ne sont jamais un handicap sur piste ».

« Parfait pour cette nouvelle clientèle, qui vient de plus en plus me voir pour faire de petites sorties de 7/800 m D+, avec pas mal de ski de piste à côté : c’est vraiment le type de skis qu’ils apprécient, parfait au quotidien, ça correspond à de plus en plus de skieurs ». Et pour avoir essayé les 2 largeurs, Axess 86 et le 92, ont vous conseillera celle-ci, bien plus efficace en poudreuse.


108

— ROSSIGNOL

3 versions différentes du Blackops Sender, pour que chaque génotype de rider trouve le sien. Le plus large de tous -et le plus exclusif-, le Sender Squad, s’impose comme la ‘machine à gerbes’ de l’hiver.

Il y en a peu comme cet Escaper qui sont vraiment à l’aise partout.

Il ne vous aura donc pas échappé que la sensation de l’hiver chez Rossignol, c’est l’arrivée des très attendus Blackops, qui viennent, après 7 années de bons et loyaux services et quelques centaines de milliers de paires vendues, remplacer la série S, dont le Best Seller de la marque, le célèbre Soul7. Et comme si cela ne suffisait pas, les ingénieurs maison ont également complétement revisité le Hero Master (nouvelles cotes + nouvelles structures), ski référence chez nos testeurs pour une pratique alpine très agressive, proche en feeling de la compétition. Côté Blackops, si l’on valide la nouvelle ‘architecture de gamme’, avec des skis très pertinents dans chaque secteur, on regrettera juste les appellations pas toujours très claires. On commence par le plus large, à destination des pros du team, et qui n’est pas au catalogue ‘officiel’. 112 mm en patin pour le Blackops Sender Squad. Gun ultra

© BLAKE JORGENSON / ROSSIGNOL.

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TESTS 2021

exclusif pour ‘djeun bien énervé’ ; même Enak Gavaggio hésite à le sortir, lui préférant la version un peu plus ‘Grand Public’ dans une largeur et surtout un flex plus raisonnables : le Blackops Sender Ti. (104 à 108 mm en patin selon les tailles). Vient ensuite le Blackops Sender (tout court), qui est plus qu’un Sender Ti sans Ti, mais bien un ski différent (noyau en Paulownia en place du Peuplier et cotes adaptées). Dans la gamme de largeurs raisonnables ‘Pour Mr Tout le Monde’, se trouve le Blackops Escaper et ses 95 mm en patin. On glisse sur le Blackops Alpineer (86 mm), qui n’est autre que le Seek 7, doté d’un nouveau topsheet ‘Rossi Top Less’, pour arriver au cœur du poulet. Du moins pour les forts skieurs FSBC, le Blackops Hollyshred (98 mm) et surtout le Blackops Gamer (118 mm). Les modèles ‘fer de lance’ de la série, qui tournaient aux pieds des teams riders et dans quelques shops triés sur le volet depuis deux hivers. Les deux sont fait pour envoyer, en l’air comme sur la neige, beaucoup de pop et des extrémités ‘monstre solides’, pour les gros tirs et la vitesse en toutes neiges. Tous ces nouveaux modèles disposent d’un ‘Extended Core’, qui va donc plus loin en spatule, réduisant d’autant la taille de la fameuse ‘Air Tip’ (qui n’est plus apparente, mais toujours présente). Le but étant de gagner de la puissance et de la précision en spatule. Après des années de reproches du ‘petit coup de moins bien en nose’ de la série 7, les ingénieurs de la marque au coq ont évidemment été particulièrement attentif à cet aspect. Enfin, dernier détail, qui n’en est pas un : chaque longueur dispose de lignes de cotes adaptées, dans la volonté d’offrir un comportement similaire à toutes les tailles et gabarits de skieurs.


TESTS 2021 109

FREERIDE

NO I NU CVHE AA N UG TÉ

ROSSIGNOL BLACKOPS ESCAPER

178 cm + Low Tech

ALL MOUNTAIN

NO I NU CVHE AA N UG TÉ

ROSSIGNOL BLACKOPS ESCAPER 186 cm

— 529 euros skis nus

— 529 euros skis nus

> Cotes : 128 / 95 / 118 mm > Rayon : 22 m

> Cotes : 128 / 94 / 118 mm > Rayon : 19 m

> Tailles disponibles : 156, 164, 172, 178, 186 cm

> Tailles disponibles : 156, 164, 172, 178, 186 cm

> Poids : 1700 g en 172 cm

> Poids : 1700 g en 172 cm

Ultra polyvalent. Un jouet qui ne met jamais en faute RAS, pas taillé pour la vitesse, normal pour un ski

Un ski bien compact à la descente, un très bon contact

ski-neige sur toute la longueur et une très bonne skiabilité

assez léger

Limité à haute vitesse. Pas vraiment joueur, sauf à

basse vitesse où sa maniabilité joue en sa faveur

Top compromis ; « un ski sympa ». Un ski bien fait, bien pensé, bien placé dans la gamme, très cohérent. « Comme souvent avec les bons skis, il faut plus d’une sortie pour les sentir » Faciles, peu physiques, sans surprise… ou presque ! La particularité de cet Escaper en taille 178 cm : il affiche un petit côté survireur, sur piste comme en toutterrain. « Surpris par ces premières sensations, du coup, on évitera de trop forcer sur les languettes, mais au final : je me suis bien régalé avec ! ». On est sur un ski avec un flex assez ferme, plutôt lourd (pour un rando), mais en revanche, on a du nerf sous le pied, et le tout correspondant totalement à son programme freerando. Neiges changeantes, boulettes, un peu de glace, petite trafolle soufflée et regelée en hors-piste, le genre de neige pas facile à skier : ça pivote super bien partout, l’Escaper surprend tout d’abord par sa maniabilité. Mais « attention quand même, il y a de la rigidité, sous le pied comme en tail, il faut quand même son petit bagage technique pour le mener ». Et si c’est le cas : « tu le places exactement là où tu veux, même dans les neiges et les terrains difficiles. C’est une des grandes forces de ce ski, du coup, en montagne, tu te sens en sécurité ». Le talon est bien présent, et grâce à la rigidité en torsion sous les pieds, on est quand même sur un produit bien fiable pour aller en montagne. Il est bien compact, on est serein dans les conversions, comme dans le raide : « je pars tranquille faire du couloir avec ce genre de ski ». Ce que confirme un pur randonneur mangeur de graines : « finalement un bon compagnon de montagne en neiges pas commodes, assez accrocheur, maniable et assez léger pour les virages sautés en couloir ». Et en mode plus freerando : « franchement, il est cool ce ski ! », d’autant plus qu’il passe super bien en poudreuse « étonnant pour un ski de seulement 94 mm au patin ». De retour sur piste, « un vrai régal ! Ça rentre super bien en courbe, même en forçant sur la spatule pour raccourcir le rayon, ça se passe nickel, tu t’amuses à enchaîner les petites godilles, et en plus, il tient super bien les grandes courbes ». Tout aussi agréable en conduites glissées, « vraiment de bonnes sensations sur pistes bien lisses ! » Si on peut ouvrir avec sur terrain lisse, en terrain bosselé, il faut le skier ‘à la cool’, profiter justement de son côté survireur pour se faufiler en totale décontraction entre les bosses. De 65 à 85 kg, les 4 testeurs qui se sont relayés dessus sont unanimes. « Assez étonné par ce ski, vraiment sympa à skier ! ». Relativement léger, maniable, la bonne largeur pour tout faire, sympa partout : un top compromis. Evidemment, il affiche les limites de son programme : la stabilité se dégrade avec la vitesse. Reste que le compromis Poids / Matière a séduit les testeurs, « ça ne sonne pas trop creux comme d’autres dans la catégorie ». Ce nouvel Escaper monté en Low Tech reste un ski précis et assez puissant (bien plus par exemple qu’un Dynastar Mythic), 1700 g, c’est la fourchette haute des freerandos : normal qu’il s’en sorte bien à la descente. Le bon esprit pour découvrir la montagne sans faire de concession sur la descente.

« Un super ski pour les freeriders vieillissant -ou en devenir-, un des 4x4 les plus complets que j’ai essayé, sans coup de mou sur aucun terrain ». Un testeur jeune et en pleine forme confirme : « un ski facile, pas exigeant physiquement ni techniquement, mais agréable tout au long de la journée, c’est un bon rapport Poids / Performance ». On est sur un ski bien progressif, accessible, et avec suffisamment de performance et de retours de sensations pour ne jamais s’ennuyer, quel que soit le terrain, des pistes bien lisses de Peisey-Vallandry à la grande face Nord de Bellecôte (La Plagne-Paradiski). Le grand intérêt de ce nouvel Escaper en 186 cm : il y en a peu comme lui qui sont vraiment à l’aise partout, de la grosse poudre « excellent déjaugeage pour un 95 mm au patin », aux pistes dures « bonne torsion, bonne rigidité au talon, relances correctes ». Y compris dans les neiges les plus compliquées, « hyper facilitant dans le trafolle, beaucoup de pivot pour tourner court sans forcer » ; « confort et joueur dans toutes neiges souples, un jouet qui ne met jamais en faute » ; « vif et rassurant dans les bosses, de par sa légèreté et son pivot aisé ». En quelques mots : rien ne l’arrête, ni ne le rebute ! Si les techniciens auraient aimé un peu plus d’effet spatule sur piste, malgré son rocker important, on reste cependant sur un ski complet sur la piste. Bien que léger, l’Escaper reste accrocheur, « sans vibration sous le pied ni de branlage en spatule » ; « polyvalent au niveau des courbes, des entrées faciles, nickel pour bien boucler en moyennes et petites courbes, avec une relance aisée ». Et il y a même moyen de tailler de la grande courbe, en restant à des allures raisonnables. Un ski complet !


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TESTS 2021

110

— ROSSIGNOL

FREERIDE

NO I NU CVHE AA N UG TÉ

ROSSIGNOL BLACKOPS SENDER TI 187 cm

— 709 euros skis nus

Noyau Peuplier PEFC™ / Carbon Alloy (carbone et basalte tissé avec de la fibre de verre) / Double Line Control Technology ABS / Insert Ti sous le pied / Extended Core / Air Tip / Carres en acier recyclé > Cotes : 138 / 106 / 128 mm > Rayon : 21 m > Tailles disponibles (en cm) : 180, 187, 194 cm > Poids : 2050 g

« Un flex rigide qu’on arrive à bien dérouler ».

Top cocktail de puissance et nervosité Pas facile sorti des terrains lisses. Un truc

à optimiser en flex juste devant la butée de la fixation pour que le ski sorte mieux en poudreuse à basse vitesse

Un gros caractère alpin pour ce Sender Ti en 187 cm qui, étonnamment, sera moins vivant en poudreuse que son petit frère, le Sender, pourtant testé en 178 cm. Tous les testeurs ont été surpris et ont mis en avant les qualités alpines de ce ski de 106 mm en patin ! Comme ils ont tous été unanimes sur le shape : « une spatule et un tail sympas ! » Après des années à reprocher aux extrémités de l’ex Squad et Super 7 leur petit coup de moins bien (en spatule pour attaquer et en tail pour poser les sauts de barre), le flex de ce nouveau Sender Ti est on ne peut plus ferme et nerveux, et surtout, très homogène sur toute la longueur. « C’est cool, je m’attendais à un ski plus exigeant sur piste dure ». Jamais handicapé par la largeur ; plutôt facile à skier sur piste, intéressant à exploiter, « puissant sur le dur », avec un tail -sur piste comme en dehors- « plein de caractère ». En mode carving, facile dans les passages à carres, avec une grosse accroche de 20/30 cm devant la butée au bout du tail. A noter que, même si elle ne sert pas à grand-chose sur piste, (ce que les plus chargeurs et alpins regrettent un peu), on apprécie la spatule, qui ne vibre pas et reste toujours bien plaquée sur la neige. « Un peu frileux lors des premiers virages sur neiges dures… En fait, il est top ! Dès que tu mets les watts, il répond super bien ». Tout est là pour attaquer en grandes courbes, à vous d’avoir la puissance nécessaire quand vient le moment de raccourcir le rayon… Top également : sa facilité mettre en speed-check et à se conduire en dérive quand les cuisses n’en peuvent plus d’envoyer sur la carre. Sorti des pistes lisses, le Sender Ti se révèlera beaucoup plus exigeant, et surtout moins tolérant. « On est sur un ski de bourrin ! Sans doute top pour Enak Gavaggio (qui a participé activement au développement des Sender), mais c’est costaud comme ski, à ne pas donner à tout le monde ». Bonjour la rigidité, en flex et surtout en torsion ! Il va falloir être bien présent. Pas le genre de ski qu’on laisse dérouler, il faut des appuis et/ou de la vitesse pour le bouger en neiges difficiles, sinon, c’est vous qui allez vous faire brasser ou balader par vos skis. Les petites cuisses retourneront vite sur le Sender ‘normal’ ; quant aux forts skieurs de 75 Kg et plus, ils vont se régaler. « Un ski exigeant et performant, mais qui reste ludique, très réactif. C’est fun à rider et j’aime beaucoup ! ». « Petits ou grands virages, neige dure, poudreuse sans fond, petite peuf avec carrelage en dessous : jamais un coup de raquette ou de décrochage intempestif, même dans les conditions les plus pourries, c’est toujours sain et tolérant ». « Top dans les sauts également, ça tient bien en réception : un bon ski dans tous les compartiments ! ». A un bémol près… Quel que soit leur gabarit, tous les testeurs ont reproché à ce Sender Ti une certaine ‘lourdeur’ de la partie avant en poudreuse, qui, comparée au ‘train avant’ du Sender sans Ti, peine à sortir de la neige, et la maniabilité, comme l’équilibre s’en ressentent. Il faut se mettre un peu en appui talon pour que la spatule sorte bien, « du coup, il faut des cuisses ou de la vitesse pour s’éclater en poudreuse, sinon, c’est le ski qui nous mène ». Un ski bien instinctif, « exigeant et efficace, mais il ne fait pas peur à skier (à l’inverse du Sender Squad) ; le flex est bien ferme, mais en même temps, on est sur un ski qui peut être très joueur quand va le chercher ». Un top cocktail de précision et de maniabilité… Pour forts et très forts skieurs : « Une bonne arme, à monter bien sûr avec des Look Pivot ! »


TESTS 2021 111

FREERIDE

NOUVEAUTÉ

ROSSIGNOL BLACKOPS SENDER 178 cm

BIG MOUNTAIN

ROSSIGNOL BLACKOPS SENDER SQUAD

— 659 euros skis nus

194 cm

Noyau Paulownia FSC® / Fibres de verre bi axiales Diago Fiber / Double Line Control Technology Visco / Extended Core / Air Tip / Carres en acier recyclé

— 799 euros skis nus

> Cotes : 138 / 104 / 128 mm > Rayon : 18 m > Tailles disponibles : 164, 172, 178, 186 cm

NO I NU CVHE AA N UG TÉ

Noyau Peuplier PEFC™ / Fibres de verre bi axiales Diago Fiber / Double Line Control Technology ABS / Insert Ti sous le pied / Extended Core / Air Tip / Carres en acier recyclé > Cotes : 145 / 112 / 133 mm > Rayon : 25 m

> Poids : 1900 g

> Taille Unique : 194 cm > Poids : 2350 g

Maniable, confortable et facile partout.

Top en poudreuse, malgré sa petite taille Un peu trop gentil

Mis à part un shape et un look similaire, les deux Sender sont clairement deux skis différents. Exit donc l’insert Ti, passage du Peuplier au Paulownia pour le noyau et cotes adaptées pour le remplaçant du Soul7. A l’opposé de la version Ti, on est ici sur un ski très accessible, « facile à dérouler dans n’importe quelle neige », un top ski toutterrain pour pas la grande majorité des skieurs. Évidemment, vu la courte taille et la souplesse du flex (rien à voir avec le Ti), les skieurs légers -ou les freeriders en devenir- seront les plus à même de profiter de sa facilité dans les changements de carres, sa docilité dans les conduites coupées, son confort en conduite glissée, sa facilité en pivot dans les neiges lourdes : « ça tourne tout seul partout, tu ne te poses pas de question ». Pas fait pour les forts appuis et les gros gabarits, ni taillé pour la vitesse (trop léger, ça tape vite), on est sur un jouet sur tous les terrains, maniable « et toujours bien précis devant », auquel il manque juste un peu de jus en tail pour enchaîner les courbes. Un ski super bien équilibré, très accessible et facile à skier sur n’importe quelle neige, rassurant en flex, du début de la spatule au bout du tail. Bon, sur le dur, il ne faut pas le comparer au Sender Ti, ça accroche correctement, mais structure light oblige, « plus tu vas vite, plus ça tape ». En revanche, dès que la poudre est au rendezvous, il surpasse son grand frère ! « Une petite boucherie ce Sender pas Ti ! » Une portance au top, une spatule fiable malgré la faible longueur, de la légèreté et de la vie sous les pieds : on a adoré ! Un shape très polyvalent ; un flex abordable et homogène, pour un mini fat capable d’envoyer en poudreuse, et un vrai 4x4 pour cruiser partout ailleurs, sans jamais se faire mal aux cuisses.

Malgré sa courte taille de 178 cm, jamais un déséquilibre ou un coup de raquette de la spatule, de quoi ouvrir la courbe en toute confiance, comme ici en ouvertures des pentes du KL (Arc 2000).

Une efficacité d’un autre monde. Une sur-boucherie

en poudreuse, une boucherie en grandes courbes sur terrain lisse, hallucinant partout Très (trop ?) exigeant en terrain difficile ou resserré

« Plus qu’un Fat, même s’il en a toutes les capacités en poudreuse, voir plus : un pur ski de Freeride ! » ; « une grosse boucherie ! ». Mais vraiment pas pour tout le monde, et pas pour tous les jours… « Typiquement le ski fait pour tout découper, monstre efficace avant tout, et tant pis pour le reste… ». A savoir tant pis pour ceux qui n’ont ni les cuisses, le niveau ou le gabarit, tant pis pour ceux qui voudraient tourner court en forêt ; tant pis pour la tolérance, tant pis pour les vieux… On est donc clairement sur un ski de rider très énervé. « Ça écrase tout », autre commentaire récurrent chez les testeurs. « Une grosse révélation, un ski de folie ». « Une nouvelle référence dans le registre Big Mountain ; un ski redoutable ». Qu’il faut prendre le temps d’apprivoiser. « Plus tu le skies, plus tu en trouves l’efficacité ; plus tu vas vite, plus il devient un peu fun, plus tu le charges, mieux il réagit, et à partir d’une ‘certaine’ vitesse, il devient presque fun ! ». Alors évidemment, à vitesse normale… C’est la punition. Sauf en poudreuse sans fond ! Sur les autres terrains : « ben, c’est un peu pataud (sic) avec ses 194 cm, dans la trafolle, on oublie la petite godille ‘à la guidos’ » ; « pas forcément hyper sympa non plus sur piste dans les passages carres à carres… Mais bon, une fois calé : ça ne bronche plus ! Tu peux te prendre une grosse boulette sur la trajectoire, le ski, il ne va pas bouger ou dévier d’un poil ! ». Qu’on soit sur piste ou dehors, « pas vraiment d’autre choix que d’attaquer en grandes courbes, et ça tombe bien : le ski est très stable dans ses trajectoires ». « Un ski juste hallucinant ! » Ceux qui n’ont pas le physique comme la technique vont énormément subir dès que les conditions se dégradent ; fabuleux pour ceux qui ont les cuisses pour découper les bosses, défoncer la trafolle et plus que tout, la réactivité pour survoler tous les accidents de terrain. En ski de forêt, il parait que l’on s’en sort : « ça reste un ski qui déjauge, mais c’est physique dans les transitions… ». Mais, si d’aventure, vous avez la chance de disposer d’espaces grands ouverts et recouverts de 40 cm de fraîche, telles les Grandes Pentes des Arcs en ce début mars 2019… « Une sur-boucherie ! » « Avec cette sensation rare de pouvoir pousser devant en totale confiance, tu peux tout lâcher, l’avant pousse la neige comme un brise-glace et lève devant toi un rideau de neige ; et avec le tail, j’ai mis des slahs… Des gerbes d’un autre monde ». Un ski presque trop élitiste. A vous de voir, sûr qu’il y en a qui vont aimer !


TESTS 2021

— ROSSIGNOL

BIG MOUNTAIN – FSBC

112

— SCOTT

NO I NU CVHE AA N UG TÉ

ROSSIGNOL BLACKOPS GAMER

186 cm

— 699 euros skis nus

Noyau Peuplier PEFC™ / Diago Fiber (fibres de verres bi-axiales) / Insert ABS sous le pied / Extended Core / Air Tip / Carres en acier recyclé > Cotes : 146 / 118 / 141 mm > Rayon : 25 m > Tailles disponibles : 176, 186 cm > Poids : 2550 g

Tout ! Si on a le niveau et le style.

Rigide, joueur et efficace RAS, si on a le niveau et le style.

Inutile de dire que les conduites coupées ne sont pas sa tasse de thé !

« De tous les Blackops, c’est mon préféré ! ». « Vraiment un bon Gun, qui donne envie de jouer avec ». « Typiquement le ski qui ne donne pas dans l’accessibilité… Un peu lourd et pataud à faible vitesse ». Mais dès que tu commences à envoyer… On est dans la lignée du Sender Squad ; « on dirait le même ‘squelette’ : un Squad freestylisé ! ». On retrouve un talon bon raide, monstre efficace. Le pop n’est pas réparti pareil, programme oblige. Bien plus rigide aux extrémités que les premiers Squad, sous ses airs de freestyler, il reste bien sécurisant dans la ride à bonne cadence ; « malgré son gabarit, il amorti plutôt bien, tu ne te prends pas tout le terrain ou les grattons dans les jambes ». Et pour les plus freestylers : « il donne également envie de mettre des butters de partout, il marche bien en switch, et surtout : il affiche carrément un super pop ! ». Comparé au Blackops Sender Squad, on le charge moins en spatule, « faut qu’il pivote, et là, l’énorme avantage du Gamer, c’est ce pivot de folie, c’est génial à rider en forêt ». Et en mode ‘chargeur’ en grandes courbes : « il ne bouge pas ; ce n’est pas trop la punition quand tu pars à cul. Et plus tu vas vite : plus c’est stable, plus c’est efficace, plus tu exploites la rigidité et le pop ». Franchement un bon gun… Sauf que en Big Mountain : ça ne marche pas ! On est sur un ski 100 % FSBC, génial pour la ride dans la forêt de Villaroger, mais pas fait pour ouvrir dans la ligne de pente à fond dans les grandes faces. Un peu bizarre en spatule qui rentre dans la neige. « Mais bon, pas grave ! Dans la trafolle, c’est re un Gun, tu peux y aller, rien ne bouge, la spatule avale vraiment tout ». Sur piste dure, si d’aventure il en était que cela intéresse : « pas pire. Avec une bonne préparation, ça carve assez bien pour la largeur ; pas pire non plus dans les mises en actions ». Un ‘super bon ski à tout faire‘ pour très forts skieurs, très exclusif, mais moins que le Squad, et au final plus intéressant à exploiter pour les locaux les plus chauds. « Une vraie boucherie, à avoir dans son garage ». « Un ski vraiment réussi ! A monter avec de vraies fixations, des Look Pivot évidemment : c’est encore un peu mieux ! ».

Le Scott Scrapper 115, une machine à gerbe, capable de s’aligner sur le Freeride World Tour.

© LEE COHEN / SCOTT

BEST OF TESTS SKIS SPECIAL COVID-19 ROSSIGNOL — SCOOT

TESTS 2021

‘Freedom to Explore’, l’ADN de Scott. Et pour explorer tous les terrains, la marque mise cette année les nouveaux Superguides (de 88 à 105), de vrais 4x4, complétement repensés pour l’efficacité à la descente. On regrettera cependant la disparition du Speedguide 95, dont nos guides étaient fans. Tant pis, il leur reste les 89 et 80 pour aller tâter de la pente loin dans la haute montagne. Pour revenir aux Superguide 2021 : nouveaux moules, cotes, shape et construction, ils n’ont plus grand-chose à voir avec la précédente génération. On garde le noyau bois sur toute la longueur ; avec des inserts longitudinaux en Hêtre intégré dans le noyau Paulownia, dans le but de rajouter de la performance et de la réactivité au ski. Et pour être sûr d’avoir un ski bien pêchu, des stringers carbone ont été rajoutés. 2 inserts Titanal sous les fixations permettent d’y monter tous types de fixations. Le tout pour un poids équivalent à ceux des modèles de l’hiver passé. Le but n’étant pas sur cette série de donner dans l’hyper light (les Speedguide sont là pour ça), mais de penser performance toutes neiges et plaisir à la descente. Et pour matcher avec les modèles les plus larges (95 et 105), Scott nous conseille sa nouvelle Freeguide, chaussure de freerando (Flex 130) au poids très attractif de 1430 g en 26,5.


TESTS 2021

— SCOTT RANDO

I NU CVHE AA N NO UG TÉ

Un ski 100 % dans la tendance Touring, Freeski, Freerando, 4x4, All Ride, appelez ça comme vous voulez ! SCOTT SUPERGUIDE 88 178 cm

— 549,90 euros skis nus

Sandwich semi elliptique à chants inclinés / Noyau intégral Paulownia + Hêtre / Renforts carbone-Aramide sur toute la longueur // Sidecut 3D / Rocker 320 pro-tip > Cotes : 125 / 88 / 110 mm > Rayon : 18 m > Tailles disponibles : 162, 170, 178, 184 cm > Poids : 1340 g

On peut lui en demander partout RAS. Pas hyper light, mais ce n’est pas un défaut

FREERANDO

I NU CVHE AA N NO UG TÉ

SCOTT SUPERGUIDE FREETOUR 185 cm

— 649 euros skis nus

Sandwich semi-elliptique à chants inclinés / Noyau intégral Paulownia + Hêtre / Renforts carbone-Aramide sur toute la longueur // Sidecut 3D / Rocker 320 pro-tip > Cotes : 136 / 105 / 124 mm > Rayon : 24 m > Tailles disponibles : 178, 185 cm > Poids : 1610 g

« Le nouveau Superguide Freetour est le must have du backcountry : un ski léger et maniable en montée, qui ne fait aucun compromis sur ces lignes de descente. Son nouveau cœur en bois de paulownia/hêtre est léger tout en restant stable. Avec ses fibres de carbone/d’aramide qui renforcent le ski, il offre une construction agressive et une ligne de cotes de randonnée en 3D, parfait pour attaquer des descentes ». On aurait trop aimé tourner la nouvelle version du Superguide 105, dénommé Freetour, avec sa structure à la fois légère (seulement 1610 g en 185 cm) et efficace aussi bien à la montée qu’à la descente. On y retourne dès que les stations rouvrent, promis !

au regard de son programme.

Une nouvelle construction et un shape plus ‘droit’ en talon (plus fin de 4 mm), des chants droits, les testeurs valident les changements et confirment d’emblée le programme 4x4 de ce nouveau Scott : « on n’est pas dans l’hyper léger à la montée, mais ça va. Par contre, à la descente, dès les premiers appuis, on en sent toute l’efficacité ». « Super préparation des carres, bonne rigidité, c’est du solide et efficace sous le pied, on sent bien l’apport des lames de hêtre par rapport aux précédentes générations ». Très bon dans les changements de neige, nerveux dans les changements de rythme : un ski avec beaucoup de répondant, précis et sûr sous les appuis. Neige dure, trafollée, bords de piste, petite poudre : il passe nickel partout. Et avec son flex rigide et son talon étroit, on se sent en confiance en pente raide. « Avec mes clients, j’ai passé pas mal de temps sur piste, entre deux randos de proximités, ça va bien aussi, efficace sur piste, tout en pouvant aller loin en montagne : au top dans un programme 50/50 ». Et même s’il n’est pas très léger, « c’est le genre de ski que je pourrais emmener en raid longue distance : il répond toujours présent ». Dommage qu’avec le confinement, on n’ai pas pu tourner le 95 ; avec son nouveau talon et cette structure bien efficace, « ça doit être une arme en tout-terrain, il m’aurait peut-être fait oublier le Speedguide 95, même si ce n’est pas le même programme ». Un ski 100 % dans la tendance Touring, Freeski, Freerando, 4x4, All Ride, appelez ça comme vous voulez, mais pour ceux qui veulent une paire unique pour se balader régulièrement sur le domaine skiable et aller tâter de la pente en dehors : c’est le top.

RANDO SKI-ALPINISME

INCHANGÉ

SCOTT SPEEDGUIDE 80 170 cm

— 650 euros skis nus

Ski le plus léger chez Scott. Construction elliptique en sandwich à chants inclinés / Noyau Paulownia sur toute la longueur / Carbone à 45° / Aramide. Sidecut 3D / Rocker 320 pro-tip > Cotes : 120 / 80 / 106 mm > Rayon : 17 m > Tailles disponibles : 152, 160, 170 cm > Poids : 1150 g

Tenue sur la carre. Toucher de neige et confiance en toutes situations RAS

Vu sa courte taille et son poids mini, sans surprise : « top en maniabilité dans les conversion et super agréable et pas encombrant du tout au portage sur le sac ». Là où ce petit Speedguide à surpris les testeurs (et testeuses dans la taille inférieure, qui ont fait les mêmes retours) : « ben, il a sacrée tenue de route ! Il y en a sous le pied en torsion, et dans les grands devers ‘à la con’ quand il faut taper dans le ski pour tenir dans la pente : y a pas mieux niveau maintien latéral ; et l’on est bien en confiance dans les conversions dans le raide ». A la descente : « super sensations de toucher de neige, c’est vif et très précis ». « Confiant en ski de couloir neiges changeantes, et dès que la neige décaille un peu, on peut allonger le rayon et augmenter la vitesse, c’est un vrai régal ». « Le genre de ski que tu es bien content d’avoir pour un raid en haute-montagne ! ». De retour sur piste, le Speedguide 80 continue d’étonner. « Tailler des courbes de géant sur un ski comme ça avec des pompes de rando de 90 de flex… Pas mal ! ». Un très bon ski de rando, « bravo ! Des skis que j’aimerais bien avoir dans mon garage ».


BEST OF TESTS SKIS SPECIAL COVID-19 SCOTT

TESTS 2021

114

— SCOTT

FREERANDO / FREERIDE

RANDO

INCHANGÉ

INCHANGÉ

SCOTT SCRAPPER 105 183 cm

— 575 euros skis nus

> Cotes : 138 / 103 / 124 mm > Rayon : 22 m

SCOTT SPEEDGUIDE 89 176 cm

— 650 euros skis nus

Sandwich noyau bois à chants inclinés Elliptic / Carbone – Aramide / Sidecut 3D. Rocker 320 pro-tip / Cambre

> Tailles disponibles : 175, 183, 189 cm

> Cotes : 124 / 89 / 113 mm > Rayon : 19 m

> Poids : 1700 g

> Tailles disponibles : 156, 163, 169, 176 cm > Poids : 1270 g

Cool partout Manque un peu d’accroche sur le dur,

Léger, puissant, stable et joueur ! RAS

mais il ne faudrait pas oublier qu’on est sur un ski de 103 mm en patin qui ne pèse que 1700 g

Un All Mountain un poil Newscool, un Freeride pas casse pattes, ou un top ski de Freerando, vous avez le choix avec le Scrapper 105, modèle livré monté en fixations hybrides, bien en adéquation avec son programme. Le tout est « nickel pour de courtes approches de 4/500 m D+, pas trop techniques ». En mode descente : un régal en poudre, « un vrai jouet, trop facile à conduire ». Avec une longue spatule, un peu plus ‘incisive’ que sur le 95, il déjauge beaucoup plus facilement ; et en bonus, « le nose est vraiment cool, on peut poser des butters un peu partout ». À la fois stable et tolérant en tout-terrain, avec un bon retour du flex, des conduites glissées très sympa. Sur piste, « ça reste un 103 mm sous le pied, il faut un certain temps pour le mettre sur la carre, mais ça reste fun à skier ». À ne pas aborder en mode racing : les conduites coupées en appui languette sur le bleu dur du matin ne sont pas son point fort… S’il reste « cool sur piste », c’est dans le dur défoncé et la grosse trafolle qu’on touche aux limites de ce ski. Pas fait pour attaquer… A moins d’envisager de survoler le terrain ! « Un ski bien aérien, il aime bien poper ; bien équilibré, il est stable en l’air, ça marche très bien avec la Shift, on ne la sent pas, c’est comme une fix normale, on est bien prés du ski, l’ensemble est agréable ».

Du testeur de 70 Kg, bonne mule à la montée et tout en finesse à la descente ; à la masse de 90 kg, bonne mule dans les 2 sens : « bluffé par ce ski ! ». Même dans sa plus grande taille (176 cm), on reste dans l’ultra light, on l’oublie à la montée, top pour des sorties longues distances « une arme, avec une super glisse pour son gabarit ». A la descente : « Bluffant ! A la fois léger et puissant ! ». Un rayon juste parfait « on est calé sur les 19 m à bonne vitesse, c’est bien stable et accrocheur ». Et aucun souci pour le raccourcir : « joueur en petites courbes ». « On est sur un vrai ski de montagne, précis sous le pied, et ultra polyvalent ». Un compromis entre efficacité et tolérance qui permet de frotter à la pente raide les yeux fermés, « on a autant confiance dans la rigidité que dans l’accroche ». Avec une portance et « un très beau shape », qui lui permettent de passer en totale décontraction dans les grosses soupes de printemps, comme de profiter de la dernière petite chute de poudre. Pour randonneurs expérimentés, à la recherche de skis d’une certaine raideur, légers et efficaces, pour aller loin et vite.

BIG MOUNTAIN

INCHANGÉ

SCOTT SCRAPPER 115 182 cm

— 575 euros skis nus

> Cotes : 142 / 115 / 131 mm > Rayon : 23 m > Tailles disponibles : 182, 189 cm

En mode rando, on est sur « un ski très ludique, qui pourra convenir jusqu’à des skieurs experts, mais pas pour les énervés comme moi, qui bouffent du dénivelé pour aller chercher du couloir loin en montagne ». En revanche, les fins skieurs (de 75 Kg et moins) auront là « un ski bien cool pour tous les jours, super en peuf, cool en neiges transfo, sympa sur piste, un ski vivant, pour faire le con partout en montagne. C’est tolérant, c’est fun, c’est du bon ski ! ».

> Poids : 1700 g

Léger et chargeur. Un flex qui écrase les trafolles les plus lourdes

et un tail super raide, pas facile, mais qui inspire confiance à très très haute vitesse Moyen sur piste… Et pas fait pour le FSBC, ça manque de jus. On ne peut pas tout avoir !

Le Scrapper 115 continue de surprendre les testeurs. « Attention, on change de dimension ! On est sur un ‘vrai’ ski de Freeride / Big Mountain, très très pointu ! ». Un ski dur sous le pied, et du coup (pour ceux qui ont le niveau), « très réactif et monstre précis ». Exigeant, voir très exigeant, c’est une lame qui découpe tout. « Celui qui achète ça pour skier, c’est un mec qui veut vraiment envoyer du lourd, se mettre dans le rouge… Ce ski ne demande qu’à accélérer, et plus tu vas vite, plus tu lui fais confiance, plus tu as envie d’aller vite… ». « Un ski auquel tu peux donner tout ce que tu as dans le ventre et dans les cuisses ». « Il te dit de suite de bien te replacer si tu veux avoir une chance de sortir de la courbe, à toi de bien pousser sur la spatule ». Et là, il adore, le ski se libère, c’est plein de vie, de nerf, de précision… Très agréable ! Un ski très haut de gamme, certes très élitiste, « un ski qui fait vraiment plaisir ! Bon, ça tue les cuisses, un peu fatigué en fin de journée, mais en fait, du moment que tu vas vite et que tu es posé sur ces skis : pas besoin d’un très gros physique pour se faire plaisir. Sinon, sur la piste… C’est moyen ! Voilà, j’adore ce ski ! ».




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