Cosy Mountain #47

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mountain

47

ART DE VIVRE I ARCHITECTURE I DÉCO I TENDANCES

STATIONS VILLAGES Le charme de Megève et de ses petites soeurs...

DOSSIER ARCHITECTURE

L 12688 - 47 - F: 7,50 € - RD

BELUX : 8 € - CH : 12.70 CHF

40 pages de lignes et de courbes


© MGM - Edition : 10/2020 - Crédit photos : Studio Bergoend -Emergence : Illustration non contractuelle, à titre d’illustration.

Une histoire qui s’écrit avec vous...


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éDITORIAL

Dessine-moi un chalet ! Si seulement « habiter » n’était que se mettre un toit sur la tête. C’est évidemment beaucoup plus, parfois même le projet de toute une vie. C’est nouer une relation avec un lieu, y construire son intimité à partir de laquelle vivre bien, se projeter et se réaliser. Encore faut-il que le lieu en question ait été conçu pour être habitable, littéralement pour l’habiter davantage que pour y être logé. C’est là, quel que soit le projet, qu’intervient l’architecte, l’artisan de l’espace qui, souvent, affiche son talent d’un crayonné subtil, sur un coin de nappe si possible. Quelques traits à main levée pour le sol, les murs, le toit, quelques points autour pour la végétation, un rectangle bleu pour la piscine pour les chanceux, modeste « crobard » en réalité, qui pourtant vous transporte déjà dans le projet. C’est là tout l’art de l’architecte, être capable de nous projeter concrètement, visuellement, dans cette belle aventure qu’est de choisir son habitat quand on le peut ! C’est précisément là que l’artisan du trait et de la courbe devient artiste. « Firmitas » (solidité),

« utilitas » (commodité) et « venustas » (beauté), disait déjà l’architecte romain Vitruve dès le 1er siècle avant J.-C. Le Corbusier, lui, disait que « l’architecture est le jeu savant, correct et magnifique, des volumes

sous la lumière. » Volume, beauté, commodité, utilité : que rajouter, tout y est côté théorie. À vous de passer à la pratique, de créer vos espaces avec l’aide de professionnels qui vous guideront. Et allez savoir, peut-être même vous laisserez-vous transporter par le dossier architecture de ce numéro, 40 pages enchaînant des sujets voués à vous inspirer. Inspirantes aussi sont les stations-villages, celles-là même qu'on pensait en danger retrouvent en effet de belles couleurs en période Covid. Dans son enquête sur le sujet, Noëlle Bittner a pu constater que le charme naturel de ces sites de moyenne montagne avait adouci le coût de la fermeture des remontées mécaniques. Pour un peu -et c'est assez significatif du malaise- on aurait oublié que ce ne sont pas les stations qui étaient fermées comme on l'a entendu un peu partout sans nuance, mais "uniquement" les remontées. Une différence majeure qui augure sans doute de nouvelles perspectives pour ces sites devenus eux aussi des spots !

CLAUDE BORRANI, diRECTEUR DES PUBLICATIONS

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2 © Hewitt Photography

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© Francis Pelletier

Couverture : Saint-Martin de Belleville, un de ces villages vivant, habité toute l'année(4) et le toit de la chapelle Notre Dame de la Vie (1), © Mathieu Cellard. Le bonheur de se poser au soleil devant la vue (2), © Ethimo. Une table à l’image du chalet présenté page 45, à Kirchberg (3), © Christhof Theurer

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Directeur des publications Claude Borrani / claude@cosy-editions.com Conseillère éditoriale / Chef de rubrique Tourisme, Culture, Style, Bien-Être Noëlle Bittner / nb.bittner@gmail.com Maquette Cornelia van der Putten / cornelia@nish-design.com www.nish-design.com Rédaction Noëlle Bittner, Patricia Parquet, Alice Morabito, Lorène Herrero, Jennifer Roux, Violaine de Saint-Vaulry Publicité Directeur du service commercial et développement Kamel Beghidja (46 11) kamelb@cosy-editions.com Conseillères en communication Fanny Marguet / fanny@cosy-editions.com Olivia Gontharet / olivia@cosy-editions.com Samantha Bondon / samantha@cosy-editions.com Administration et relations clients Laurence Rémy / laurence@cosy-editions.com Dépôt Légal : en cours ISSN 2119-6737 CPPAP : 0218 K 90152 Périodicité : annuelle Parution : Février 2021 Imprimeur Spaudos Kontûraï Vakariné, Zujunai sen., LT-14158 Vilnius - Lituanie Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent magazine faite sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art. L.122-4, L.122-5 et L.335-2 du Code de la propriété intellectuelle).

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© Office de Tourisme, Vallée de Chamonix

COSY MOUNTAIN est édité par ÉDITIONS COSY SAVOIE Technolac 18, ALLÉE DU LAC STANDRÉ 73382 LE BOURGETDULAC CEDEX Tél : 00 33 (0)4 79 65 46 10 www.cosy-design.com

sommaire

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32

FOCUS Dernier rendez-vous en forêt ! La Colombière

I8 I 10

NEWS

Quoi de neuf au sommet ?

I 12

INSPIRATION Sortir - Lire - Ouvrir l'œil…

I 32


© Alex Filz

© Christhof Theurer

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DÉCORATION Pour l'amour du site...

DÉCOUVERTE Bergemeisterwolf : des architectes de Bolzano partagent leur vision de la construction en montagne. VISITE PRIVÉE Quand la lumière dessine l’espace… L’architecte d’intérieur Bastien Jovelet a réparti 160 points lumineux sur 300 m2 d’une ancienne bergerie de Saint-Martin de Belleville. OBSERVATION À la découverte de l’Ötzi Peak dans les Dolomites… IDÉES 18 points remarquables dans ce chalet d’Avoriaz signé JMV Resorts. PROJET D’ÉTUDES Exclusif : au cœur d’un fort réhabilité en Maurienne…

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DÉCODAGE I 44

DOSSIER ARCHITECTURE REPORTAGE Esprit Arts & Crafts dans le Haut-Adige italien.

© Husky Adventure

© Living Inside

92

Les stations villages font encore plus briller leur charme en période Covid !

I 104

COMPLÉMENT D’OBJETS I 56 I 66

I 72

I 78 I 84

I 92

Pantone 2021 : cette année, Pantone célèbre un duo de couleurs qui symbolisent à merveille celui de la montagne.

I 116

COSY PRATIQUE ECO HABITAT & RÉNOVATION RÉNOVATION Deux appartements réunis par Chalet Bayrou.

I 120

SAVOIR-FAIRE Le marbre et le bain par Capri et Ultima Collection.

I 124

COSY LAB Solar Decathlon/Episode 2.

I 126

AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR Petits appartements inspirés…

I 128

CARNET D’ADRESSES

I 130

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FOCUS

Dernier rendez-vous

en forêt !

Texte : Claude Trinidad - Photographe : Hewitt Photography

Better Places Forests offre une alternative durable aux cimetières. Dans ces forêts protégées, les familles choisissent des arbres pour marquer l'endroit où elles répandront les cendres de leurs proches sur plusieurs générations. Le concept est simple et poétique, mais sa réalisation a impliqué une grande équipe de spécialistes des agences Fletcher Studio OpenScope Studio. Situé sur une portion de la côte de Mendocino, le site de Better Place Forests' Point Arena établit un cadre pour les futurs sites, chacun ayant ses propres qualités uniques. Situé sur la crête d'une élévation boisée, encadrant une vue vers la prairie en contrebas, le centre d'accueil des visiteurs de Better Place

Forests à Point Arena, en Californie, marque le seuil du voyage des visiteurs dans les bosquets commémoratifs de la forêt. Chaque détail, du paysage et de l'architecture à la signalisation et aux bornes commémoratives, contribue à établir une présence humaine silencieuse et respectueuse. Si chaque forêt Better Place aura un caractère unique, la vision sous-jacente restera la même : honorer la beauté transcendante du paysage et, en fin de compte, les personnes qui ont choisi cette forêt comme lieu de repos final. 6



FOCUS

La Colombière Texte : Claude Trinidad - Photo : Francis Pelletier

Construite dans un premier temps comme petit bâtiment d’entreposage par l’exploitant forestier, ensuite réaménagée comme refuge en forêt par les propriétaires actuels, la Colombière représente le parachèvement et donc la troisième phase de la transformation de ce petit bâtiment de service d’un étage en une réelle retraite en forêt se déployant sur trois niveaux. Dans un esprit de conservation de la nature environnante, le bâtiment ne fut pas agrandi au sol. Le parti adopté a été de voir cette nouvelle phase du développement de l’ancien bâtiment à l’image de la croissance naturelle d’un arbre. L’emprise au sol de l’arbre/bâtiment reste la même lors de son développement, la croissance se faisant plutôt à la verticale en un volume aérien sur le modèle de la canopée arboricole. Ce parti a permis l’agrandissement du bâtiment tout en conservant le caractère naturel du lieu, sans coupe d’arbre ou même usage d’aucune machinerie lourde pouvant abîmer le contexte naturel de la forêt. La Colombière est ainsi devenue un refuge sous pignon perché dans la forêt à l’image des cabanes d’oiseaux. 6


LES NEWS HÔTELLERIE DE MONTAGNE - CHALETS

LES NEWS © Raj Bundhoo

Par Patricia Parquet, Lorène Herrero et Alice Morabito

© OT Flaine-A.Savary

Coworking et télétravail dans un chalet aux Arcs

La Maison Falcoz, menée par Candice et Lucas (frère et sœur), compte déjà trois établissements de restauration. Cet hiver, les deux trentenaires originaires des Arcs lancent un concept

Rénovation à Flaine

L’hôtel Lapiaz rompt avec le style architectural de Flaine.

d’habitat partagé avec leur « Wanderful Chalet ». Ce lieu hybride associe location de courte durée, hôtel et auberge de jeunesse. Il réunit habitation partagée et communauté, coworking, prestations hôtelières sur-mesure et

Ce boutique hôtel de 10 chambres affiche des allures de

loisirs outdoor. « Répondre au besoin des urbains de souffler, de

grand chalet savoyard où le bois s’expose en façade. Il a été

sortir du cadre pour travailler et vivre mieux. Les digital nomads

entièrement rénové l’an dernier. Situé au milieu des pistes,

l'ont compris, ils voyagent, leur ordinateur sous le bras, partout

on y accède à pied, en moto neige ou chenillette.

dans le monde et adaptent leurs horaires de travail à leur vie et

L’établissement dispose d’un sauna et bain jacuzzi en bois,

non l'inverse. Aux Arcs, nous leur offrons la flexibilité des séjours,

ainsi qu’un restaurant et une belle terrasse, idéale pour les

pour louer en un seul clic le chalet entier ou juste une chambre,

couchers de soleil ou les déjeuners. Les chambres ont toutes

tout au long de l’année ».

des salles de bain ouvertes, avec une vasque en pierre.

Les hôtes disposent de chambres indépendantes, d’un espace

Un matériau qui est rappelé dans les têtes de lits, composées

coworking, d’un grand salon avec cheminée et de café à volonté.

de grandes photos des lapiaz, ces curiosités géologiques

Si le concept fonctionne, Candice et Lucas Falcoz espèrent le

caractéristiques de Flaine, qui ont donné le nom de l’hôtel.

décliner, toujours en montagne.

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L’ E X P É R I E N C E H O ME C I N É MA U LTI M E L’ex p é r i e n ce h o m e c i n é m a p e r s o n n a l i s a b l e a ssoc ie la c l a r té d ’ u n e i m a g e n e tte à ce l l e d ’ u n e s i g n at ure sonore exce p ti o n n e l l e. Vo u s ê te s l i b re d e co m p l é ter vot re systè m e a u f i l d u te m p s . P ro f i tez d e ce tte ex périence i m m e r s i ve d a n s vo tre m a g a s i n B a n g & O l u f s en. *ECOUTER. VOIR. RESSENTIR

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LES NEWS HÔTELLERIE DE MONTAGNE - CHALETS

Aman s’installe dans les Dolomites

Le Groupe Aman poursuit son développement en Italie. Il vient de signer un accord de partenariat avec le Rosa Alpina Hotel & Spa, situé à San Cassiano, dans les Dolomites. L’établissement deviendra un Aman à part entière en décembre 2022. L’établissement rejoindra ainsi la collection Aman, qui réunit des retraites intimes à l’hospitalité chaleureuse. Rosa Alpina est un établissement de luxe discret avec un service haut de gamme et de vastes espaces. Son restaurant, le St. Hubertus, est salué de 3* au guide Michelin. Son chef exécutif, Norbert Niederkofler, y poursuit donc son voyage commencé avec Aman dont il est devenu le chef consultant à Aman Venice en 2019.

Roederer arrive à Val d’Isère

La Maison de Champagne Roederer fait ses premiers pas dans l’hôtellerie haut de gamme. Elle vient de faire l’acquisition de l’Hôtel Christiania, un établissement crée en 1949 à Val d’Isère. L’hôtel abrite actuellement 69 chambres, réparties sur 5 étages. Il est situé au cœur de la station avaline, à 2 minutes à pied des pistes de ski. Ce changement de propriétaire signe un nouvel envol pour cet établissement cinq étoiles.

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Appartements et chalets de caractère MEGÈVE

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LES NEWS DESIGN ARCHITECTURE - STATIONS

Lire, jouer et créer à Courchevel

La médiathèque municipale a ouvert ses portes au printemps dernier. Elle se situe au sein du nouveau bâtiment multi-service de Courchevel Le Praz, l’Alpinium. Ce bel espace de 350m2 réunit divers univers : ludothèque, salle de jeux (avec billard, babyfoot, consoles PS4),

coin presse et de nombreux rayonnages avec plus de 8 000 ouvrages. Derrière sa verrière, l’atelier « Créa’Courch » accueille régulièrement des cours de dessin et de céramique. La décoration de l’espace se veut contemporaine, avec de larges baies vitrées ouvertes sur le lac du Praz. Les couleurs et le mobilier sont modernes. L’architecte d’intérieur Alix Blavy (CAP 357) a imaginé plus d’une dizaine de manières de s’assoir : assise, cabane, pouf, estrade, banquette. Ce lieu de culture est destiné à tous, locaux comme vacanciers. Depuis son ouverture le nombre d’abonnés a été multiplié par neuf. Avec une adhésion de 10 € -et gratuité pour les moins de 18 ans-, on aurait tort de s’en priver !

Comptoir d’Art magnifie le bois

L’entreprise Comptoir d’Art propose une large gamme de produits oxydants pour le métal et le bois. « Nos produits reproduisent

à l’identique l’outrage du temps sur le bois. Celui-ci change de teinte en fonction de la pollution, la température, l’humidité et l’orientation. Sur un chalet par exemple, on trouve quatre couleurs différentes suivant les façades. Comptoir d’Art offre la possibilité d’obtenir la même chose, avec la possibilité de créer de nombreuses couleurs. Ainsi, un chalet neuf peut présenter la même patine qu’un chalet ancien qui se trouve à proximité. L’oxydation est éternelle,

Collection capsule chez Arpin La nouvelle collection Arpin Maison s’inspire du travail de la jeune designer Daria Zinovatnaya. La collection capsule « Instant feutré » se veut colorée, épurée, et moderne. Coussins et plaids affichent des couleurs assumées et des lignes franches. Arpin a imaginé des associations de matières inédites : laine et velours pour plus de douceur, laine et lurex pour une touche de lumière. Les formes géométriques sur certains coussins apportent un côté plus citadin. Les pièces de cette capsule sont disponibles en édition limitée.

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elle va évoluer comme le chalet d’à côté. Les contextes d’utilisation sont variés : menuiseries, façades, portes intérieures comme extérieures, bardages… Nos produits ont notamment été utilisés pour l’hôtel le M de Megève, sur 7000 m2 de bois », explique Gérard Poulet de Comptoir d’Art. Ces produits non toxiques (à base d’eau) s’appliquent par pulvérisation sur du bois qui aura été préalablement brossé ou sablé. Afin d’adapter la couleur, on joue sur la concentration et la dilution, jusqu’à obtenir la teinte souhaitée. Ils sont vendus dans toute l’Europe et ils comptent plusieurs clients réputés dans l’univers de la décoration, du parquet, du chalet ainsi que du mobilier.



LES NEWS DESIGN ARCHITECTURE - STATIONS

Renaissance pour Rasurel

Rasurel est une marque française, née en 1884. Elle est réputée pour avoir accompagné de nombreux français en vacances, avec ses

maillots de bain et ses vêtements sportswear. Rachetée par la Maison © Célia Margerard

Lejaby, elle s’est arrêtée en 2013, avant d’être relancée en juillet dernier. Rasurel a gardé son esprit : un petit côté rétro décomplexé et un fort capital sympathie. La marque affiche désormais un nouveau volet éthique et green (textile certifié eko Tex, matière recyclée, réseau 1% pour la planète, soutien d’associations…). La Maison Lejaby a, par exemple, la volonté de relocaliser la production en France, à Lyon. Deux lignes de maillots de bain y seront produites cette année. Côté catalogue, on trouve des maillots, des doudounes, des bonnets, des T-shirts pour homme, femme et bientôt enfant. La marque se distingue par ses couleurs. Le noir est limité au maximum et l’orange reste la teinte identitaire. La vente s’effectue pour le moment en ligne, mais les vêtements seront bientôt disponibles dans plusieurs boutiques, comme la Folie shop à Chamonix.

Cinéma immersif au pied du mont Blanc

À Chamonix, la Compagnie du Mont Blanc propose à ses © Benjamin Becker

visiteurs une expérience inédite, une séance de cinéma immersif. Dans la gare de départ du téléphérique de l’Aiguille du Midi, une nouvelle salle peut accueillir 52 personnes (à partir de 5 ans, + de 1 m 10). Debout, accrochés à une barre et lunettes 3D sur les yeux, les spectateurs partent pour un voyage immersif de 12 minutes. Le film de Philippe Bonhomme les emmène sur les traces d’un chocard à bec jaune, un oiseau de haute montagne. Séparé de sa mère, le chocard nous entraine des alpages jusqu'au sommet du mont Blanc, en passant par des crevasses, une grotte de cristal et même la « fusée »

Un nouveau domaine skiable franco-suisse

« Jura sur Léman », tel est le nom du nouveau domaine skiable franco-

métallique de l'aiguille du midi. Des projections d’air et

suisse, commun entre la station des Rousses dans le Jura et la région

d’eau immergent le spectateur à travers ces paysages

de Nyon en Suisse. C’est la première réalisation d’un ambitieux projet

grandioses : les Drus, les Grandes Jorasses, le mont Blanc...

d’activités 4 saisons. Regroupant les massifs de la Dôle, des Tuffes, de la

La réalisation de ce film a nécessité plus d’une année de

Serra et du Noirmont, Jura sur Léman devient le plus grand domaine de

tournage. C’est une bonne alternative pour les visiteurs

ski transfrontalier de l’arc jurassien. Le domaine compte déjà plusieurs

de l’Aiguille du Midi, qui peuvent ainsi avoir un aperçu du

nouveautés : le parking des Dappes repensé avec 600 places, deux

panorama en cas de mauvais temps

télésièges de dernière génération et un forfait unique simplifié.

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LES NEWS DESIGN ARCHITECTURE STATIONS

MGM multiplie ses complexes hôtel et résidence

les hôtes ne ressentent pas cette forte

Pour la 2e fois de son histoire, le groupe

tourisme, c’était le luxe il y a quelques

MGM lance un nouveau complexe, Alpen

années, mais aujourd’hui cela ne suffit

Lodge, associant un hôtel 4* et une

plus ?

résidence de tourisme 5*, au pied des

Nous comptons parmi les premiers à

pistes de La Rosière, en Savoie. Muriel

proposer des espaces bien-être dans les

Ambrosino, directrice commerciale et

résidences de tourisme. Ils sont de plus

exploitation MGM Hôtels & Résidences,

en plus équipés avec piscine, pataugeoire,

nous explique comment MGM prépare

saunas, hammams, douche sensorielle, bain

l’avenir...

nordique, mur de sel, lit de flottaison... et

fréquentation. Les skirooms avec moquette douce au sol, espace détente et cafétéria ne ressemblent plus du tout à un local technique. Avoir une piscine dans une résidence de

salles de fitness. Propos recueillis par Patricia Parquet Les futures résidences seront-elles Qu’est-ce qui a marqué un tournant ces

toutes couplées à un hôtel ?

dernières années chez MGM ?

Tout dépendra des besoins, du terrain et du

« La nouvelle génération de résidences haut

profil de la station. L’hiver prochain, nous

de gamme classées 5 étoiles, lancée en

ouvrirons une résidence de tourisme aux

2016, offrant plus de services et de confort.

Contamines-Montjoie avec 50 appartements,

Les résidences sont à taille humaine, avec

sans hôtel. Les prochains complexes

un maximum de 50 appartements.

hôteliers verront le jour dès 2022 à Flaine,

Nos hôtels sont de petites infrastructures

Valmorel et La Plagne.

d’une trentaine de chambres et suites. Notre clientèle ne trouve que des avantages à

Comment imaginez-vous l’évolution

profiter de grands espaces privatifs pour

des résidences qui sortiront de terre

la famille, avec les meilleurs services de

dans 10 ans ?

l’hôtellerie. »

Nous gagnerons peut-être encore 10% dans la taille des logements, en revisitant l’espace

Au pied des pistes du domaine franco-italien, MGM vient d’ouvrir la résidence Alpen Lodge à La Rosière avec 33 appartements. À ses côtés, un hôtel de 27 suites et chambres mais aussi un restaurant, un magasin de sport, un espace bien-être et un spa, ouverts aux résidents. © Eric Bergoënd

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Le luxe, c’est l’espace.

cuisine/salon. Aujourd’hui, les résidents

Comment évolue-t-il ?

désirent du confort comme à la maison, avec

Les appartements ont gagné entre 15 et

des cuisines plus grandes pour passer du

20 m² pour un 3 pièces, la typologie la plus

temps à cuisiner ensemble. Nos cuisines

demandée avec une surface proche de

vont encore se perfectionner et les espaces

65 m . Les espaces communs des hôtels

s’agrandir. Les technologies évolueront pour

et les espaces bien-être sont vastes afin

des séjours toujours plus confortables et

que même avec un taux d’occupation élevé

personnalisés.

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LES NEWS DESIGN ARCHITECTURE - STATIONS

Trait d'union entre le Palais et le centre ville, le domaine de Meztiva a soigné sa signature architecturale.

Le domaine de Meztiva Megève aux 4 saisons

Inauguré en janvier, le domaine de Meztiva (« Megève » en patois), signé par le groupe familial Cogeco, qui réalise nombre de beaux projets en Rhône-Alpes depuis 25 ans, offre non seulement un nouvel écrin résidentiel haut de gamme pour les touristes, dont le tourisme d’affaires, mais également replace au centre de Megève son Palais, haut-lieu dédié aux sports et loisirs. Regroupant un hôtel Novotel 4 étoiles de 92 chambres et suites élégantes, ouvert à l’année, le Domaine de Meztiva compte également 8 boutiques (dont la Coopérative Fruitière du Val d’Arly-Savoie-Mont Blanc, histoire de ne pas se priver de goûter les délicieux produits du terroir), deux restaurants où il fera bon s’attarder, ces deux nouvelles adresses étant orchestrées par le groupe Paris Society (Le Piaf, Monsieur Bleu…), ainsi que deux parkings souterrains dont un public de 120 places. Au final, un complexe à la signature architecturale chic : pierre de Megève, granit, bois de mélèze et larges ouvertures donnant à voir sur les cimes, le clocher du village ou le col du Jaillet. Sans dire que c’est le long d’un joli jardin alpin que l’on emprunte à pied que l’on rejoint désormais le centre-ville depuis le Palais.

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L’image de synthèse pour l’immobilier de montagne


LES NEWS FOOD

© R. Gaury

Adresse tendance à deux pas de la gare de Chamonix

Une étoile au pied du glacier de la Grande Motte

Le Mess a ouvert ses portes au début de l’été.

Le guide Michelin vient de délivrer son millésime 2021. La Maison Bouvier

tête des Folie Douce de St Gervais et de l’Alpe d’Huez.

a décroché un nouveau macaron. Non pas pour Ursus 1*, la table de

Le Mess est ouvert toute l’année, à tout moment de la

Clément Bouvier (qui avait ajouté en 2020 un trèfle vert à son étoile),

journée, avec une ambiance plus animée en soirée.

mais pour son restaurant haut perché, Le Panoramic, au pied du glacier

Sa cuisine est imaginée comme un labo, ouverte sur

de Tignes. Même les skieurs pressés auront goûté la différence en

la salle où l’on aperçoit le barbecue et l’original four à

passant au snack ou au self du « Pano » : sandwich avec diots de belles

bois, tout rond, recouvert de métal. Les propriétaires

factures, pâtes fraîches et sauce maison, frittes comme en Belgique…

privilégient les fournisseurs dans un rayon de 250 km :

Côté restaurant, on s’attable pour un généreux repas dans un décor aux

la bière, le gin du Mont Blanc, le Haute Cola, la tisane

allures de refuge moderne, imaginé de concert par la famille Bouvier et

les 2 Marmottes… La décoration rappelle l’univers

ICM Architectures (agence d’architecture à qui l’on doit aussi la forêt

industriel à travers le mobilier, les luminaires et l’inratable

d’Ursus 1* et la belle salle du restaurant 3* le Clos des Sens). Dans

bar et son chapeau composé d’étagères en métal sur

cette adresse de montagne, beurre frais, baguette et couteau opinel

lesquelles sont disposées des centaines de bouteilles

accompagnent votre repas. De la cuisine ouverte sortent des viandes

de Chartreuse.

rôties : épaule d'agneau ou de cochon, poulet entier... Ici, père et fils

À l’étage, une salle abrite une imposante table ovale, qui

privilégient les circuits court, avec de copieuses portions. Si vous avez fait

peut accueillir 45 convives. C’est un clin d’œil au mess

l’impasse (oh sacrilège !) sur le buffet de dessert maison, on vous apporte

qui signifie la table, l’assemblée ou le carré des officiers

un plateau débordant de guimauves et de meringues pour accompagner

dans l’armée mais aussi le « bazar » en anglais.

L’établissement est rapidement devenu la nouvelle cantine tendance de l’avenue Michel Croz. Aux manettes, on retrouve Margaux et Jean Baptiste Gravier déjà à la

votre café. Notre vœu pour 2021 ? Chausser les skis (ou sauter dans le funiculaire) afin de découvrir d’urgence la table du Panoramic.

Fromages et champignons à Mont-Dauphin

La caserne Rochambeau, dans la place forte de Mont-Dauphin, est classée monument national et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Cette fortification Vauban reprend une activité en se transformant en champignonnière et en cave d’affinage de fromages. L’an dernier, Nicolas Wagner © P. Domeyne

a installé sa champignonnière bio dans six chambrées du bâtiment, où il produit des pleurotes et

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des shiitakés. Quant à la fromagerie de Monbardon et la coopérative laitière des Alpes du Sud, elles ont investi six salles, transformées en caves d’affinage. Le lieu bénéficie d’un microclimat, idéal pour l’affinage du bleu du Queyras, la raclette et autre fromages locaux.



LES NEWS FOOD

Ça mousse dans les Alpes ! les nouvelles bières

Léo Delmau a lancé son activité il y a un an. Il brasse 4 bières

Surfant sur l'engouement des consommateurs pour la bière,

cours de labélisation bio.

de nombreuses microbrasseries ont vu le jour dans Les Alpes.

En mai dernier, 3 bières trappistes (blonde, ambrée et brune) sont

Les amateurs ne peuvent que se réjouir du développement

nées à l’Abbaye d’Hautecombe à Saint-Pierre-de-Curtille.

d’une culture brassicole en montagne. Toutes ces nouvelles

Elles sont le fruit d’un partenariat entre la communauté du Chemin

bulles ont un point commun, l’attachement à leur territoire.

Neuf et le brasseur de Chanaz, Pascal Moreau. La communauté

permanentes, des éphémères comme celle de Noël, et réalise aussi des brassages exclusifs (pour un bar à Mottaret ou pour le Fort de Tamié). Chaque mois, il produit 80 hectolitres. Ses bières, fabriquées avec l’eau captée au sommet du Grand Bec, sont en

a choisi les recettes, assez alcoolisées, et aide le brasseur lors de l’embouteillage et de l’étiquetage. Les flacons sont vendus à À Granier, sur le versant ensoleillé de la commune d’Aime La Plagne,

Hautecombe et dans un réseau d’Abbayes françaises.

Thibault Revil a créé Brassin Versant. Dans une ancienne écurie du

L’ouverture la plus récente est celle de la micro-brasserie café-

village, il brasse 3 bières : La Ravine, L’Amer Maltique, la Belle Verte

boutique de L’Alchimie au centre de Faverges. Les 2 associés et

(IPA) . C’est une petite production destinée au marché (ultra) local,

anciens restaurateurs, Benjamin Esquerre et Victor May produisent

avec tout juste 100 hectolitres par an. Soucieux de l’environnement,

5 bières (ainsi que des brassins éphémères et des bières de saison).

il utilise du malt de Haute Savoie, travaille avec un panneau solaire

Ils utilisent des céréales bio à 100%, , du sucre bio et de la levure non

thermique et un poêle bouilleur (afin de limiter gaz et électricité).

OGM, et la moitié de leur malt provient de Savoie Mont Blanc.

Toutes ses bouteilles sont consignées. Toujours en Tarentaise, à

Ils s’attèlent ainsi à réduire l’impact global de leur production.

Bozel, Maxime Schied a lancé il y a un an à peine sa microbrasserie

Dans les Hautes Alpes, la Brasserie Artisanale de Serre-Ponçon

l’Antidote. Il produit 8 bières différentes (dont 3 éphémères), avec

(BASP) a lancé une nouvelle bière, la “Lou Pica Paouto” (en patois,

des noms ludiques : antiviral, antirouille, antigel… Ces bières sont

“Les pieds dans la boue », le nom des habitants du hameau où

majoritairement bio, avec un goût qui présente une dominante

est produite la bière). Cette bière bio de caractère est produite en

de malt, alliée à une douce amertume. À quelques kilomètres de

partenariat avec le Gaec des Jardins de Chabrieres (voisins de la

Bozel, au Villard du Planay, on trouve une autre microbrasserie de

Brasserie) pour le houblon et l'orge, et avec l'eau de La Roche des

montagne : Les mousses du Dahu.

Ecrins, une société également basée à Chorges.

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c’est ICI PLUTÔTbeau, QU’AILLEURS… c’est bon, UN VOYAGE c’est bien.

© Durantet

DE SAVEURS

LEON

/

© Durantet

Choisir les produits de son territoire, c’est bon pour le palais, pour les producteurs locaux. Cette année plus que jamais, consommons local.


© A. Juillet

LES NEWS FOOD

Nouvelle vie pour le Bistrot des Sports Le bistrot le plus emblématique de Chamonix a été repris par Pierre Maillet (ancien chef

2 étoiles au hameau Albert 1er) et Xavier Monard, entrepreneur globe-trotteur. Né au début du 20e siècle, la « Brasserie de la Poste » accueillait les touristes qui se déplaçaient en

Lifting pour La Table de L’Ours* La table étoilée des Barmes de l’Ours,

montagne à dos de mulets, comme en témoigne un anneau pour attacher les montures à

établissement 5* de Val d’Isère, s’est

l’arrière du bâtiment. En 1924, c’est le QG des journalistes, sportifs et membres du Comité

offert une jolie rénovation. Christophe

Olympique des premiers Jeux d’hiver. Roger Frison-Roche le rebaptise « Brasserie des

Mattis, ébéniste avalin, est le véritable

Sports », lors de sa reprise en 1934. Un portrait de l’illustre écrivain et alpiniste figure

chef d’orchestre du projet. Il y a plusieurs

toujours en bonne place au centre du bistrot, tout comme le panneau où l’on retrouve

années, l’artisan avait déjà donné un esprit

les initiales de nombreux guides chamoniards. Côté déco, les repreneurs ont souhaité

naturel et épuré aux espaces communs

conserver l’esprit du lieu, en ne changeant presque rien, mais en effectuant beaucoup

et de divertissement de l’hôtel. Dans la

de ponçage, pour le parquet et les tables qui se sont révélés être du chêne ou du noyer.

salle du restaurant gastronomique, le bois

« Après avoir longtemps proposé une cuisine de haut niveau, je n’avais plus envie

est omniprésent, associé à des miroirs.

d’aller à l’entrainement tous les matins. Ici, la carte propose une vraie cuisine de bistrot

La palette de couleur est volontairement

traditionnelle et française. On retrouve des grands classiques comme la tête de veau ou

neutre (blanc, gris, taupe…), afin de laisser

le tartare, ainsi qu’un menu au prix imbattable à 15 € (pour 3 services) », comme l’explique

l’œil admirer le travail du bois et de la pierre.

Pierre Maillet qui a laissé sa place en cuisine au chef Laurent Travagli, fort de 10 ans

Cette nouvelle atmosphère est en parfaite

d’expérience au Bistrot des Sports. Le lieu est ouvert de 7h à 2h du matin, 363 jours par an.

harmonie avec le voyage culinaire proposé

Les habitués retrouveront toutes les diffusions de compétitions de ski ou de matchs.

par jeune chef étoilé Antoine Gras.

Refuge « alpicurien » au Grand Bornand

L’hôtel Les Cimes****, établissement historique du Grand-Bornand, se dote d’une belle nouveauté avec l’agrandissement de son bar Le Strato. Sous l’impulsion de Justin (la 3e génération de la maison Hudry), l’ouverture des murs a permis de créer une terrasse avec vue sur les pistes. La carte s’offre une nouvelle jeunesse avec des produits bio et en © A. Losserand

circuit court, provenant notamment des jeunes producteurs de Savoie Mont-Blanc. Les

28

vins et les cocktails sont accompagnés de planches où trônent poissons de lacs fumés et charcuteries d’exception. L’après-midi, le Strato passe en mode barista où l’on vient savourer un capuccino.


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NOUVEAU AUX GETS! Velvette est un concept store situé au cœur du centre du village conjuguant design et gourmandise. Que vous soyez à la recherche d’une idée déco originale ou d’un endroit chaleureux pour déguster une pâtisserie, Velvette est heureux de vous accueillir.

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Restaurant & Salon de thé

Architecture

De l’idée cadeau à l’ameublement complet de votre intérieur, nous avons sélectionné pour vous des créations tendances et contemporaines.

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Qu’il s’agisse de la rénovation de votre intérieur ou de la construction d’un chalet, nous vous accompagnons dans tous vos projets avec écoute et expertise.

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LES NEWS FOOD

On peut désormais emporter un peu de Folie Douce en bocaux. Ici à l'Epicerie d'Arc 1800.

EN BREF :

L’agence culinaire Osmose, dans la vallée de Chamonix, lance les frigos connectés afin de vendre ses plats en bocaux. Le premier frigo ravit les palais des collaborateurs de l’usine Simond (spécialiste de l’équipement de montagne à Chamonix).

© Luka Leroy

L’hôtel La Sivolière 5* à Courchevel se dote de l’unique Spa

Nouveaux chefs pour la table étoilée la plus haute d’Isère L’hôtel historique de la station des 2 Alpes, le chalet Mounier 4* et son restaurant étoilé « Le P’tit Polyte » accueille une nouvelle brigade. Les desserts sont assurés par Emilie Paris, chef pâtissière qui a déjà fait ses preuves à la villa Florentine (1 étoile au guide Michelin) et s’est classée seconde à la sélection de la coupe du monde de pâtisserie. Tanguy Rattier rejoint également la cuisine. Il a été formé dans les cuisines des grands chefs comme Michel de Matteis, Christian Le Squer ou encore Jean-Yves Guého. Il décline aujourd’hui saveurs nouvelles et produits locaux : Saint-Pierre en ceviche, radis, gel citron et sapin ou encore magret de Madame Fraysse, betteraves fumées et jus de carcasse…

Odacité des Alpes françaises. La nouvelle carte de soins se décline désormais avec cette marque 100 % naturelle aux actifs extrêmement concentrés. Le chef Franck Mischler, chef exécutif de La Folie Douce, propose à ses clients d’emporter un peu de Folie Douce. Il a imaginé une gamme de recettes apéritives, entrées et plats, conditionnées dans des bocaux en verre Le Parfait. Ceux-ci sont vendus à L'Épicerie Folie Douce à Arc 1800 mais aussi à La Maison Chevallot (MOF Boulanger) à Val d’Isère, chez Pierre Gay (MOF Fromager) à Annecy et à L’Épicerie Fine les Trois Bô à Courchevel. L’hôtel le Val d’Isère ouvre son café au cœur du village. Dans une décoration vintage et montagnarde (avec sa cheminée en continu), on vient ici du petit déjeuner jusqu’au diner. Au menu : crêpes, burgers, bagels, salades et plats réconfortants. La Charpenterie fut l’un des premiers dancefloor de Val d’Isère avant de devenir la Crêperie de Gigi pour le tournage du film Les Bronzés font du ski. Repris par les cousins Romain Taillefer et Félix Ramade, l’établissement garde son décor culte, avec une petite carte qui évolue au fil des arrivages sans oublier en dessert

En Bref

Le Toi du Monde à Flumet a été récompensé d’un Bib Gourmand, son chef Thomas Tricaud, a également reçu une étoile verte, saluant une cuisine durable.

la fameuse crêpe au sucre. Côté vin, on mise sur le bio et les vignerons indépendants. Au Grand Bornand, Patrick Rochet a transformé en restaurant d’altitude l’authentique chalet d’alpage hérité de son père, daté de 1742. L’Ancoly a un côté intimiste avec 65 couverts à l’intérieur et 50 en terrasse. À la carte, on privilégie le circuit court, jusque dans les burgers gourmets.

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Photos : P.Masclaux

Chalets Bayrou, une empreinte unique…

Depuis 1890, le savoir-faire d ’une lignée de compagnons charpentiers, menuisiers, couvreurs pour des chalets, maisons bois et rénovations sur-mesure.

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BRIANÇON I SUISSE I MEGÈVE


INSPIRATION Que la montagne est belle ! Au tournant du XXème siècle, les Grisons furent à un groupe d’artistes ce que Pont-Aven fut à Gauguin et bien d’autres : une terre d’accueil et d’inspiration. Il y a le jeune Giovanni Giacometti qui entraine dans son sillage son ami Cuno Amiet et se lie à Giovanni Segantini, de dix ans son aîné, installé à Maloja. Il y a Ferdinand Hodler, puis Albert Steiner et Andrea Garbald qui immortalisent leurs aventures sur plaques de verre. Comme si ces villages, ces sommets, ces lacs, le petit village de Sils-Maria où Rainer Maria Rilke, Nietzsche et Lou Andreas Salomé vécurent une sorte d’aventure à la Jules et Jim, étaient devenus le point de convergence d’une élite artistique et intellectuelle, souvent fauchée (du côté de nos artistes), ou plus établie (écrivains et philosophes, Freud, Thomas Mann, Proust…) qui séjournait au Waldhaus et patinait sur les lacs gelés. Le groupe d’artistes formé de Giovanni Giacometti, Giovanni Segantini, Cuno Amiet et Ferdinand Hodler se fait et se défait comme le fameux serpent de Maloja. Comme cette écharpe de nuages (un phénomène météorologique) qui se faufile entre les montagnes du col de la Maloja et envahit la vallée et le lac de Sils-Maria avant de disparaître comme par enchantement, le groupe se quitte et se retrouve au fil des saisons pour peindre inlassablement les mêmes paysages de montagne. On a ainsi retrouvé en 2016 dans l’atelier Giacometti, à Stampa, une ébauche, seul vestige d’une saison passée par les deux amis Giovanni et Cuno, en 1896 au bord d’un

Ouvrir l’œil et

lac du val de Cam, dans une cabane au toit troué. Et puis, les amis se portraiturent à tour de rôle. Au fil des séjours,

se faire plaisir « Ouvrir l’œil et se faire plaisir ». Voilà une rubrique devenue « essentielle » ! Ressourcer son imaginaire n’a jamais été

Hodler définit le « parallélisme », selon lequel l’image est symétrique par rapport au milieu du tableau. Giovanni Giacometti explore différentes techniques, passant de l’huile à l’aquarelle, au dessin ou à l’estampe. Plus tard, Alberto Giacometti, le fils de Giovanni et d’Annetta, qui commence par peindre avant de s’orienter vers la sculpture, les rejoint à plusieurs reprises depuis Paris où il s’est installé. En plus de ces œuvres devant lesquelles on peut passer des heures, la force de cette exposition c’est d’avoir réuni

aussi vital. Des expos mais pas que. Les

ces différents artistes et de nous faire revivre leur aventure

musées sont à la peine mais il y a d’autres

et leur processus de création.

sources d’inspiration. Découverte. Par Noëlle Bittner

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27 février-30 mai 2021, La Montagne fertile. Les Giacometti, Segantini, Amiet, Hodler et leur héritage. Palais Lumière, quai Albert-Besson, 74500 Evian +33 4 50 83 15 90 www.palaislumiere.fr


Page de gauche : Giovanni Giacometti, Paysage de neige au soleil, 1910 © Winterthur Ci-dessus de haut en bas: G. Giacometti, Le Pont à Stampa, 1890 © Museo Cräsa Granda, Stampa Hannes & Corsin Vogel, Voir le lac, 2013 © coll. privée Amiet Cuno, Paysage d'Engadine, 1906 © coll.privée, Bregaglia Kurt Sigrist, Marques de luge 1979/2011 Giovanni, Anetta et les enfants au col de Julier 1915 © Fondation Giacometti Paris Adagp 2021

Courez, concourez ! On ne présente plus le Prix Liliane Bettencourt pour Voici différentes approches pour découvrir cette

l’intelligence de la main, créé en 1999. Mais savez-vous

magnifique région de l’Engadine qui fut le

que le concours est ouvert à tous les professionnels

cadre de vie de ces artistes :

des métiers d’art ? Il récompense savoir-faire, créativité

• Séjourner au Waldhaus, le grand hôtel en surplomb

et innovation dans trois domaines des métiers d’art :

du lac de Sils-Maria, dans la même famille depuis

réalisation d’une œuvre / collaboration entre un artisan

sa création en 1908… Une expérience inoubliable !

d’art et un designer / personnalité ayant brillamment

• Visiter la petite pension, dans le village de Sils-Maria,

contribué à la reconnaissance et au développement

au bord du lac, où vécut plusieurs années et mourut

des métiers d’art. À vous de jouer !

Friedrich Nietzsche.

Déposer votre candidature avant le 6 avril 2021

• Voir le film d’Olivier Assayas, « Sils-Maria » (2014).

sur www.fondationbs.org

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INSPIRATION

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2

1. Egg, Fritz Hansen, design Arne Jacobsen, 1958 2. Hall "collector", Vitra, design Jasper Morisson 3. Fauteuil Closer, ed. Mogg, M.L.Dainelli, 2017 4. Panton Chair Classic Vitra, Verner Panton, 1959/60, 350€ (1190 €) 5. Sacco, Dedar, 1968, 595 € (990 €) 6. Eléphant Eames, Vitra, C.& R. Eames, 1945

1 6

>>

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L’outlet du design On adore filer chez RBC, regarder sous tous les angles les nouvelles arrivées de pièces design. Maintenant, on ressortira plus souvent avec le meuble, le luminaire, l’accessoire déco de nos envies parce qu’on l’aura acheté environ à la moitié de son prix neuf… rien que parce qu’il aura fait le beau dans le show-room ! Un exemple ? Emportez le fauteuil de bureau, cuir et acier,

5

dessiné par Charles & Ray Eames en 1958 pour 900 € au lieu de 3207 €. À donner des ailes au télétravail… Chaque mois, une sélection d’une centaine de pièces iconiques seront mises en vente à moins 30 ou 50% de leur

Les vies successives du design

prix – prix neuf et prix outlet affichés.

Savez-vous qu’ 1,7 million de tonnes de mobilier est jeté chaque

Ces ventes outlet, c’est une nouvelle façon de mettre le design

année en France ?

à la portée de tous. Ce qui a toujours été la motivation de

Devant le succès exponentiel des sites de vente seconde main,

Franck Argentin, depuis la création de RBC il y a bientôt

les marques qui voient leurs créations défiler sur les sites et se

35 ans. À commencer par ses show-rooms, comparables à

revendre plusieurs fois cherchent à reprendre la main sur ce pactole.

des galeries d’art, comme celui de Montpellier, construit par

Ce que font les maisons de couture, les grands éditeurs de mobilier

Jean Nouvel, 2500 m avec show-room, librairie et concept

peuvent aussi le faire. La crise est passée par là, et un nouveau

store. Des lieux chaleureux, généreux, colorés, bien vivants.

marché tout trouvé est apparu, celui des postes de télétravail à

Comme à Nîmes, Avignon, Lyon et Paris.

équiper. Désormais, on loue (courte et longue durée), on achète

Plus sur : www.outlet.rbcmobilier.com

(et on revend) en seconde main ses pièces design.

2

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INSPIRATION Ne repartez pas avec les clefs, partez avec un tableau ! L’idée ? Le temps de votre séjour à Paris, vous habitez un appartement de décorateur enrichi d’œuvres d’art. La moindre table basse est signée d’un designer connu, les murs sont couverts de charmants tableaux, gravures, dessins contemporains que vous pouvez mettre dans votre valise en partant, car tout peut s’acheter. La qualité du projet c’est que la décoration, le choix des œuvres et leur mise en scène sont faits par une galeriste et curatrice d’art reconnue, Amélie du Chalard (3). Vous ne vous tromperez pas en partant avec ce dessin ou cette table basse… Et vous pourrez pousser l’expérience plus loin, en allant dans l’atelier d’un artiste, accompagné d’un critique d’art ou en parcourant les galeries d’art contemporain. Les deux adresses parisiennes, l’une dans le Marais (2), l’autre à Saint-Germain (1) seront suivies par d’autres, en France et à l’étranger. 6 www.ambroise-collection.com - Réservation : +33 (0)7 86 86 84 44 Email : welcome@ambroise-collection.com

>>

Kitsch et élégance Dans le monde du design, 6 ans, c’est très très court. Or c’est le temps qu’a vécu le mouvement Memphis et c’est stupéfiant de voir à quel point ces six années, 1981-1987, ont marqué le siècle. Et nous influençent toujours aujourd’hui. Passant devant Asteri, la boutique du boulevard Raspail qui présente des rééditions Memphis, ma mère, 98 ans, qui a toujours vécu dans le « Louis XIV-XV-XVI » s’exclame : si je déménage c’est là-dedans que je voudrais vivre ! Des couleurs vives, des motifs insensés, Un air échappé d’une bande dessinée, mais un propos, un look, une portée capable de bouleverser nos opinions, nos façons de voir. Une impertinence, une liberté, une audace, qui mélangeait dans son shaker culture popu-

1

laire, musique, esthétique publicitaire et post-modernisme. Agitez, servez. « 40 ans de kitsch et d’élégance » titre l’exposition et le choc des mots résume tout l’esprit Memphis ! Memphis : 40 ans de kitsch et d’élégance, 6 février 2021-23 février 2022, Vitra Design Museum Gallery, Weil-am-Rhein, proche de Bâle. La Galerie, construite en 2003, est l’annexe du magnifique Musée Vitra de Frank Gehry, réalisé en 1989. Une visite très architecturale !

M de Lucchi, Kristall 1980/81 © Vitra Design Museum, ph Jürgen Hans

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3


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Annemasse - 5 Avenue des Buchillons I 04 50 74 10 00 Annecy - 540 Avenue du Centre I 04 50 24 00 00


inspiration

Ma pile de livres Eclectique, ce choix reflète nos envies les plus légitimes : rêver, apprendre, s’émouvoir, se distraire. par Noëlle Bittner

› Le champ d’en-face, de Laure Quoniam, éditions Gourcuff Gradenigo L’extrait : « Observer l’espace, s’attacher aux détails qui

font la particularité d’un paysage, traverser le lieu en étant particulièrement attentive constituent l’exercice fondamental de mon métier. » Ne vous attendez pas dans ces pages à croiser une pâquerette… mais « un paysage dans le coma », des terrains vagues qui deviennent des lieux de promenade, des quais encombrés qui ouvrent des perspectives. › Fromages sauvages.

La vie de Laure Quoniam, c’est un regard, à la frontière de

Par Augustin Denous et Erwan Balança, éditions Ulmer.

l’architecture et du paysage. Paysagiste renommée elle

L’extrait : « L’intensité des liens qu’ils entretiennent avec leurs bêtes (..),

excelle dans les grands projets, l’aménagement du Pont

ces sensations, ces odeurs, ces regards, cette confiance mutuelle, voilà

du Gard, les jardins du château d’Ancy le Franc, le Quai

ce qui fonde l’attachement des paysans à leurs bêtes ».

de la Rapée, jongle avec l’espace, les volumes et les

Plus vrai que le « terroir » manipulé qui ne remplit que le « terroir-

couleurs. L’aménagement du territoire par le paysage,

caisse » selon l’expression jubilatoire de François-Régis Gaudry (qui

(une discipline pionnière qu’elle explore lors de ses études

signe une préface alléchante), retrouvons le vrai terroir, celui de ces

aux Etats-Unis) réconcilie architecture et géographie et

producteurs qui sur leur territoire laissent la nature s’exprimer…

se relit des années plus tard tant il signe son époque !

à la sauvage. Comprenez : qui ne se laisse pas domestiquer, selon

Laure Quoniam ne nous cache pas ses doutes ni ses

le Littré. A travers les magnifiques images d’Erwan Balança, et les

drôles de rencontres, comme ce rendez-vous en

textes extrêmement documentés (loin de la nostalgie gentillette des

absurdie pour aménager une terrasse de la Tour

livres sur le monde de la campagne), faisons connaissance avec ces

Montparnasse qui se conclut par : « en résumé, vous

producteurs « résistants » qui sauvent le goût, le vivant. Et en les

voulez un jardin sans terre, sans eau, puissant contre le

choisissant, faisons nous les défenseurs de ce patrimoine. Alors, pour

vent et qui disparaisse plusieurs mois par an pour faire

paraphraser le Général, nous pourrons dire : « Comment voulez-vous

place à des boutiques éphémères »… 6

vous plaindre d’un pays où il existe 246 variétés de fromage ? »

Pour qui ? Quelqu’un à qui manque la possibilité

Pour qui ? Pour qui veut comprendre la vraie nature de la vie

d’ouvrir des perspectives en cette période confinée.

pastorale et en cela, notre rapport au monde.

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© Studio Genand

m C R É AT E U R D E V O T R E H A B I TAT

DEPUIS

A N N E C Y l A N N E M A S S E l C H A M B É R Y l F E R N E Y- V O LTA I R E l T H O N O N - L E S - B A I N S 0 4 5 0 01 1 3 1 4 | m a i s o n s - a rt i s . c o m


© Aliaksandra Bogatel

inspiration

© Aliaksandra Bogatel

Cédric Gras : « pour moi, les frontières sont verticales » Confinement oblige, Cédric Gras se joint sur zoom, derrière son ordinateur. Pas très glamour pour un géographeécrivain-aventurier ! Et ça le fait rire, lui qui jubile encore de ce prix littéraire qui lui va si bien et qu’il vient de recevoir : le Prix Albert Londres 2020 pour son livre Alpinistes de Staline. Aujourd’hui, c’est de montagneS que nous parlons. Il les connaît bien. Il les arpente depuis toujours.

© J.L Bertini

Propos recueillis Par Violaine de Saint Vaulry

C’est votre premier livre qui traite de la montagne, pourtant vous dites souvent que c’est une de vos passions ? Oui, j’attendais d’avoir un vrai sujet qui s’y passe pour écrire un livre dessus. J’ai beaucoup

Quand il n'arpente pas les sommets russes, Cédric Gras, ne vit jamais très éloigné des montagnes françaises qu'il connait comme sa poche. Ici, sur les flancs de l'aiguille du Goûter, ou au bord d'un lac des Alpes, il prend une pose bien différente de celle de son portrait officiel de prix Albert Londres 2020.

été en montagne, adolescent. Quand on a pratiqué un peu l’alpinisme, même modestement, c’est une très belle école, la rencontre de plein de choses. Notamment le goût de l’effort, la patience, l’endurance… Un effort qu’on ne peut pas stopper comme on veut. En montagne, on ne dit pas en cours de course : « j’arrête tout ». Préparation mentale, physique, appréhension du risque… Ce mode de vie m’a formé, c’est certain. >>

40



© Aliaksandra Bogatel

inspiration

À Chamonix, alpinisme et écriture au programme !

>>

Avoir l’impression d’être le premier à passer, d’être celui qui défriche des territoires vierges, même s’ils sont désormais très rares, c’est encore important pour vous ?

Géographe de formation,

Non ce n’est pas important en montagne. Au cœur de l’Europe, et en France notamment,

russophone par goût, voyageur

il faut monter pour trouver des terrains d’aventure. Les gens font des milliers de kilomètres

passionné et écrivain reconnu,

en quête de terres vierges et sauvages alors qu’il suffit de monter 1000 mètres ou 2000

Cédric Gras vient de recevoir

mètres de dénivelé juste au-dessus de Chamonix, dans le Mercantour ou le Queyras pour se

le Prix Albert Londres pour son

dépayser… Et si l’idée du bout du monde correspondait à une notion d’altitude ? Finalement

très beau livre Alpinistes de

la seule frontière de la terre est celle de l’espace. Pour moi les frontières sont verticales !

Staline. Dans un récit très fouillé et qui se lit comme un polar,

Comment votre œil de géographe vit-il les évolutions opérées, notamment par les

il campe l’ascension et la chute

changements climatiques, sur nos montagnes ?

des frères Abalakov, alpinistes

Je me suis absenté de France durant 15 ans où je vivais en Russie. Revenu dans les Alpes,

russes, montés au sommet

j’ai été très marqué par l’évolution des glaciers ; les Bossons et la Mer de glace entre autres.

de pics vertigineux et d’une

De mes études de géographie, j’avais retenu le fait qu’un glacier est un élément qui ne fond,

gloire éphémère, car ils

ni ne change, à l’échelle d’une vie humaine. Aujourd’hui cet ordre des choses est bouleversé.

termineront broyés dans les

Les éléments neigeux disparaissent rapidement. 4000 mètres d’altitude sera bientôt la

goulags soviétiques. Dans

nouvelle limite pour rencontrer des glaciers.

un style épuré l’auteur nous promène dans les méandres du

Vous-même vous faites très attention à la protection de l’environnement ?

système stalinien. À lire comme

J’essaye ! Plus largement je suis frappé de voir comme le monde de la montagne, en général,

un roman !

est respectueux. Pas un refuge qui ne soit éco responsable. Quand on monte, on porte tout,

Alpinistes de Staline. Editions

donc forcément, on se limite. Il y a comme un corps à corps avec la nature. Bien au-delà de la

Stock. 20,50 €

technique, j’aime la montagne, mais surtout être en montagne. Et puis après la neige, la glace, le vertige de l’altitude… il y a le passage par les forêts. Sombres, serrées, faites de pentes abruptes, un univers de sous-bois. Je tiens à toujours redescendre à pied, pour passer par ces étendues vertes afin de retrouver plus doucement la civilisation. Au-dessus de Chamonix, notamment, les forêts sont très belles. 6

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MONTAGNE

MONTAGNE

© POLTRED

MONTAGNE

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Pour l’amour du site… À Kirchberg, dans le giron de Kitzbühel, les

chalets

de

qualité

renaissent

sous l’impulsion d’étrangers fortunés et d’artisans très expérimentés qui entretiennent les savoir-faire.

Textes et stylisme : Claudia Durian Photographie : Christhof Theurer

Kirchberg, le petit village du Tyrol qui réussit à briller à l'ombre de la grande Kitzbühel.


décoration


décoration

L

es Alpes de Kitzbühel comptent parmi les domaines skiables les plus spectaculaires d'Autriche. Ils sont au ski ce que Wimbledon est au tennis et Monte-Carlo est à la Formule 1. La légendaire course de Hahnenkamm attire chaque hiver des milliers de personnes dans la ville alpine chic de Kitzbühel (Tyrol du Nord), avec ses

façades de maisons colorées. Ce paysage de montagne attire une clientèle internationale

Nous avions

qui aime y installer leur résidence secondaire. La commune idyllique de Kirchberg se trouve

carte blanche

à un peu moins de cinq kilomètres. Toute personne qui apprécie la tranquillité et l'isolement, a tendance à préférer cette petite commune. Beaucoup d'agriculteurs y exploitent encore la

à l'intérieur

terre et l'imposante église sur la montagne est la caractéristique typique du village et ce qui lui donne son nom. Les montagnes majestueuses du Wilder Kaiser forment une toile de fond pittoresque et accidentée derrière lui.

Carte blanche Situé au meilleur endroit, sur une pente ensoleillée, se trouve un chalet moderne appartenant à un entrepreneur allemand, qui s'intègre à merveille avec les bâtiments voisins et se passe de tout kitsch alpin néoromantique. Ce passionné de vinyle, qui a développé un réseau mondial de distribution de produits de merchandising issus de la scène musicale, passait de nombreuses vacances avec sa femme dans l'hôtel Stanglwirt bio et wellness, tout proche et réputé. Tous deux étaient tellement fascinés par la région qu'ils y ont créé un autre refuge, en plus de leur maison en Basse-Saxe et d'une autre à Marbella. Contrairement à la maison principale voisine construite par un promoteur immobilier, dans laquelle ils vivent déjà depuis trois ans et qui offre beaucoup d'espace pour les amis, la famille et les partenaires commerciaux qui y passent également la nuit, cette maison devait être un refuge très personnel. Les propriétaires peuvent s'y retirer par une porte communicante. Pour le nouveau bâtiment, ils ont fait appel à l'entreprise d'architecture d'intérieur Bernd Gruber, qui avait été recommandée par de bons amis. « Nous avions carte blanche à l'intérieur », révèle Philipp Hoflehner, directeur de la création de la compagnie. >>

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Qui dit chalet d'exception dit emplacement d'exception... Situé au meilleur endroit, sur une pente ensoleillée, celui-ci s'intègre à merveille et la terrasse offre une vue panoramique magnifique sur les montagnes de Kitzbühel.


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décoration

>>

La musique adoucit l’hiver… L'architecture du bâtiment a dû tenir compte des réglementations locales en matière de construction, elles stipulaient notamment un toit en pente classique et une façade combinée au bois et à la pierre naturelle. Rien de contraignant, bien au contraire… L'emplacement à flanc de colline a entraîné une division naturelle de la maison en trois zones : le niveau d'entrée abrite les locaux techniques, l'espace utilitaire et le vestiaire. Au premier étage se trouvent la chambre à coucher, un luxueux espace bien-être et une armoire de plain-pied, qui offre des mètres d'armoires où manteaux, pulls et vestes peuvent être parfaitement triés, pour elle et lui. Le dernier étage est la cachette parfaite pour les occupants. Il s’est transformé en une suite décontractée et élégante avec un salon et une salle à manger ouverts à côté d'une salle de musique insonorisée. L'acoustique de la pièce a dû répondre aux exigences les plus élevées. Les propriétaires de l'immeuble se sont passés d'une grande cuisine et d'une grande table, car elles étaient toutes les deux disponibles dans le bâtiment principal.

Ombres et lumières L'entrée montre à elle seule comment la rusticité alpine avec la maçonnerie en pierre naturelle grossièrement taillée, les plaques de granit et les portes en bois de rebut, peuvent être combinées à merveille avec des tissus en velours fin et des meubles raffinés. L'intérieur se caractérise par une superbe expertise esthétique et un design parfait haut de gamme, par exemple avec l'escalier sculptural en sapin Douglas huilé blanc dont les balustrades servent à la fois de séparation des pièces et relient tous les étages. L'espacement astucieux entre les lattes individuelles permet à la lumière d'inonder doucement l'espace derrière en bandes étroites, révélant ainsi la pièce derrière. « Ce design sophistiqué combine

le concept de séparation et d'ouverture en même temps », explique Philipp Hoflehner. >>

L'entreprise d'architecture d'intérieur Bernd Gruber, réputée dans ce coin des alpes, est un modèle d'équilibre esthétique, haut de gamme et design, sans le moindre kitsch alpin néoromantique. En haut à gauche : la chambre à coucher. En haut au centre : le propriétaire étant mélomane, une salle de musique très bien insonorisée s'est imposée. En haut à droite : l'escalier en sapin Douglas huilé blanc dont les balustrades servent à la fois de séparation des pièces et relient tous les étages. En bas : à côté de la salle de musique, un salon et une salle à manger ouverts. La cheminée en fer brillant et mat a été placée au centre de la pièce, ses plaques ont été fixées à l'aide de vis apparentes.

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50


décoration


décoration

>>

L’esprit du minimalisme rural Dans l'armoire de plain-pied, on trouve également des bandes finement structurées, à la différence qu'elles font office de plafond et qu'elles sont en bois patiné. Elles contrastent délibérément avec les mètres de façades laquées mates des armoires. Les portes pivotantes ouvertes, recouvertes de cuir fin, donnent un aperçu de l'intérieur depuis le couloir. La salle de bains principale est un hommage à la nouvelle esthétique du design alpin, qui allie le fonctionnalisme rustique au moderne, une sorte d'esprit proche du minimalisme rural. Les revêtements muraux en bois patiné témoignent du soleil et des hivers rigoureux qui font vieillir les planches lentement, ce qui les rend tout à fait uniques. Des bassins en granit grossièrement taillés amènent les montagnes dans la salle de bains. Et comment trouvent-ils les artisans pour les matériaux exclusifs chez Bernd Gruber ? « Nous les avons trouvés et

formés dans notre région au fil des ans. Pour nos conceptions, nous avons besoin d'employés qui n'ont pas seulement des décennies d'expérience, mais qui apprécient aussi la sensualité de ces matériaux naturels, car c'est le seul moyen de réaliser nos idées à ce niveau. » La cheminée en fer brillant et mat a été délibérément placée au centre de la pièce afin que le feu puisse être apprécié à la fois dans la salle à manger et sur le canapé en cuir. Ses plaques ont été fixées à l'aide de vis apparentes pour donner également au loft un aspect frais. Des fenêtres coulissantes affleurantes avec de minces profilés en acier ouvrent cet étage sur la nature environnante de tout le côté du pignon. Le revêtement de la façade en bois de récupération assure un lien naturel entre l'intérieur et l'extérieur. La terrasse est vraiment spectaculaire. Elle offre une vue panoramique magnifique sur les montagnes de Kitzbühel couvertes de neige en hiver avec la piste de Maierl d’un côté, l'une des plus belles randonnées à ski de la région disent les experts, et les méandres de la vallée du Brixental de l'autre. 6

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À gauche : au fond une armoire toute hauteur. Au premier plan, une astucieuse installation qui sert à la fois de séparation et d'étagères. À droite : Revêtements muraux en bois patiné et bassins en granit grossièrement taillés amènent les montagnes dans la salle de bains.


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DOSSIER ARCHITECTURE Dessine-moi un chalet ! Tout l’art de l’architecte est d’être capable de nous projeter concrètement, visuellement, dans cette belle aventure qu’est de choisir son habitat quand on le peut ! Un savoir-faire qui parfois transforme l’artisan du trait et de la courbe en artiste. REPORTAGE Esprit Arts & Crafts en Italie.

• 56 • DÉCOUVERTE Bergemeisterwolf : des architectes de Bolzano partagent leur vision de la construction en montagne.

• 66 • VISITE PRIVÉE Avec Bastien Jovelet, Agence Nouvel Angle.

• 72 • OBSERVATION À la découverte de l’Ötzi Peak dans les Dolomites.

• 78 • IDÉES 18 points remarquables dans ce chalet d’Avoriaz signé JMV Resorts.

• 84 • PROJET D'ÉTUDES Au cœur d’un fort réhabilité en Maurienne.

• 92 •

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Esprit Arts & Crafts Du blanc, du noir, du bois foncé et du granit, ces éléments forts composent cette maison rigoureuse, chaleureuse, aux lignes fluides. Peu de matériaux, peu de couleurs et beaucoup d’élégance. TEXTE PATRICIA PARQUET. PHOTOS LIVING INSIDE


DOSSIER ARCHITECTURE - REPORTAGE

Accrochée à la pente, près de Falzen dans le Haut-Adige en Italie, cette construction habillée en mélèze de pays est une interprétation originale du chalet.


REPORTAGE

L

oin des clichés du Tyrol, cette maison s’intègre entre deux "masi", ces habitations typiques des agriculteurs de cette région du Sud-Tyrol. Posée sur un versant ensoleillé, près de Falzen dans le Haut-Adige en Italie, la maison surplombe la vallée et bénéficie d’une vue sur les

collines, les bois du Val Pusteria et les crêtes rocheuses des Dolomites. Ce que l’on voit d’emblée, ce sont les brise-soleil qui filtrent la lumière, sa forme

Déclinaison stylisée

originale et ses socles en cubes recouverts de granit. L’architecte Hannes

Cette maison a le pouvoir de nous faire

Ladstätter de l’agence Archilab a cherché à intégrer la maison à la nature et à

voyager. Un parfum d’ailleurs se dégage

l’associer à la culture architecturale traditionnelle. L’habitation est le résultat d’un

à travers la scénographie et les objets

assemblage de petits volumes imbriqués les uns dans les autres. C’est aussi

exposés. Les souvenirs des plus beaux

un modèle de maison écologique. Chauffé à l’aide du système de géothermie, il

endroits visités par les propriétaires les ont

obtient la certification « Casa Clima A+ » dès sa construction.

inspirés, reflet de leurs expériences issues de l’Aman Hôtel au Maroc, l’ambassade

Ouvrir l’espace

Italienne à Tokyo, certaines maisons à Bali,

La maison se déploie sur 500 m , avec des circulations fluides, des volumes

les manoirs à San Francisco, les wineries à

apprivoisés et rythmés par de beaux espaces à vivre et des coins plus intimes,

Seattle… Mobilier design et classique des

sans oublier un majestueux escalier. L’extérieur est gommé à l’aide de grandes

années 50/60 s’accordent à l’architecture

ouvertures intégrant le paysage dans l’architecture. « La nature est intégrée

et participent au charme des lieux.

comme des tableaux visibles depuis les fenêtres. C’est elle qui décore la maison

L’intérieur a été aménagé par la propriétaire

en toutes saisons », souligne Susanna Colleoni, la propriétaire. L’espace à vivre,

qui a passé une partie de sa vie à voyager

avec la cuisine, les salons, est entièrement ouvert et se poursuit jusqu’en terrasse.

pour une grande maison de mode

Les demi-niveaux permettent de passer d’un salon à l’autre sans cloisonner et en

italienne. Depuis, Susanna Colleoni

multipliant les points de vue. La bibliothèque, conçue comme un paravent, sert de

continue à chiner des antiquités, des objets

séparation tout en filtrant la lumière.

d’art et d’artisanat à travers le monde qu’elle

Le bois étant le matériau de prédilection de la propriétaire, celle-ci a choisi d’habiller

vend dans ses ateliers Labenoi, près d’ici

l’intérieur avec du noyer utilisé pour les plafonds, les escaliers, la bibliothèque, la

à Brunico et à Porto Rafael en Sardaigne

suite parentale… Ce bois de caractère, robuste, apporte une touche sophistiquée

où les propriétaires possèdent une autre

et vintage inspirée des années 70. Sa couleur marron foncé dialogue avec le blanc

résidence. Une sélection de ses trouvailles

des murs qui capte la lumière. « Le noyer anime les surfaces et donne la sensation

ponctue la décoration, dans un esprit

de vie sur les murs » précise la propriétaire qui a réussi à donner tout le caractère

Arts & Crafts, avec des formes pures,

d’une maison très confortable et joyeuse.

dépouillées et des objets faits main qui

Une troisième couleur est ajoutée : le noir présent à travers le revêtement du sol,

se suffisent à eux-mêmes. L’essentiel était

la cheminée et le plan de travail de la cuisine. Peu de couleurs et peu de matériaux

de faire de cette maison un petit coin de

suffisent à rendre l’intérieur sobre, élégant, reposant pour les yeux et l’esprit. Une

paradis en montagne ultra confortable

invitation à contempler et à rêver aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. 6

pour accueillir les amis. Pari réussi !

2

Construite en pleine nature, la maison bénéficie d’une magnifique vue sur les Dolomites. Les balcons sont ajourés, les terrasses nombreuses et spacieuses.

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REPORTAGE

Page de gauche. La propriétaire collectionne les objets d’art et d’artisanat rares et uniques chinés dans le monde entier, dans l’esprit du mouvement Arts & Crafts. Dans la cuisine, autour de l’îlot central en pierre, les élégantes chaises hautes sont des modèles classiques des années 50/60 (T Bone Chair, Hans Wegner). Page de droite. La bibliothèque, pensée comme un paravent, sert de séparation. Elle est en noyer comme le reste du mobilier.


REPORTAGE

Page de gauche. L’un des cubes de la maison abrite la chambre master, tout en noyer. Au milieu de la chambre, la douche avec ses parois en verre fumé. Page de droite. Une pierre, récupérée lors du terrassement, a servi à fabriquer le lavabo. La salle de bains fait l’éloge de la transparence et donne le sentiment de se laver dans la nature.


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REPORTAGE

L’extérieur est un prolongement de l’intérieur.

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- Crédits photo : © KARMAN

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DOSSIER ARCHITECTURE - DéCOUVERTE

Les habitations suivent la topographie du paysage. Le projet s’adapte au site et pas l’inverse.


Le paysage est l’architecte Ces deux maisons de vacances, sur le mont Plose, dans la station de ski au-dessus de Bressanone, ne font qu’un avec le paysage du Sud-Tyrol. À l’image des réalisations des architectes de l’agence italienne Bergmeisterwolf, fruit de longues recherches et de questionnement, elles sont un modèle d’intégration et d’équilibre. Gerd Bergmeister et son épouse Michaela Wolf nous ont ouvert les portes de leur agence pour partager leur vision de la construction en montagne. PAR PATRICIA PARQUET. PHOTOS GUSTAV WILLEIT



DéCOUVERTE

C

onstruire avec le paysage et le lieu. Sélectionner des matériaux traditionnels. Former un tout avec le site. Un sacerdoce pour ce couple d’architectes à la vie comme

au travail. L’agence Bergmeisterwolf de Bressanone a été choisie pour imaginer ces deux maisons de vacances regroupant cinq appartements et un espace bien-être, destinés à être loués. Les maisons sont situées au bord d’une route et au milieu de maisons construites dans les années 70 dont les architectes se sont inspirés. Ce qui est remarquable : leur forme, atypique et reliée entre elles, le travail du bois avec ces quarts de tronc de mélèze pour alléger la façade, le dessin des angles et l’orientation des fenêtres pour capter les plus belles vues. Et enfin, le toit végétalisé qui ressemble à un champ fleuri en été. Quand vous passez juste au-dessus, vous apercevez à peine le toit, complètement intégré au site. L’intérieur, revêtu de pin cembro typique de la région, est lui aussi pensé dans les moindres détails pour inviter à se poser et profiter du meilleur : le panorama grandiose sur les montagnes qui ne vous quitte pas des yeux. Simple, mais pas simpliste comme nous l’explique les architectes. >>

La maison cherche à cadrer les plus belles vues d’où l’originalité de ses formes. Les angles vifs permettent de créer des zones d’intimité à l’intérieur. Les quarts de tronc espacés laissent traverser la lumière et permettent de voir le paysage.

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DéCOUVERTE

>>

Comment avez-vous conçu la forme

Comment avez-vous pensé les espaces

Où puisez-vous votre inspiration ?

de ces deux maisons de vacances ?

intérieurs ?

Dans le monde paysan. Nous voyageons

Nous avons souhaité initier une nouvelle

En altitude, on ne peut pas passer tout son

beaucoup, pas pour regarder de l’archi-

façon d’habiter la montagne.

temps dehors. D’où l’importance de multiplier

tecture car c’est notre univers quotidien, mais

Respectueux des traditions locales, nous

des endroits où se poser. Dans le séjour,

pour voir de l’art, notre passion commune.

nous inspirons beaucoup de la manière dont

équipé d’un poêle en faïence, nous avons

vivaient autrefois les paysans montagnards.

imaginé de grandes banquettes pour dormir.

Quand vous vous rendez pour la

Selon nous, toute construction en montagne

Les chambres sont pensées comme des

première fois sur le terrain à bâtir,

doit offrir d’un côté de l’intimité et de l’autre

nids, tout en bois. Le mobilier a été dessiné

par quoi commencez-vous ?

des espaces ouverts sur le paysage.

par nos soins. Seules les chaises typiques

Par regarder le paysage et écouter le client

Vous trouverez des angles qui forment

du Tyrol proviennent du commerce.

nous confier ce qu’il a en tête. Puis nous

l’intimité et des grandes pièces qui invitent à

Même les lampes, déclinées en plusieurs

revenons seul car le plus important est

regarder à l’extérieur. Les vacanciers doivent

versions, sont conçues par nous.

de comprendre le lieu et s’en imprégner. Ensuite, nous réalisons une maquette du site

également se sentir bien protégés car les habitations sont situées à 2000 m d’altitude.

Pourquoi avoir choisi une couleur unique ?

avec le paysage. Nous dessinons des croquis

Le vert olive est notre fil conducteur.

avec un crayon de papier puis directement

Vous avez choisi d’empiler des quarts

Nous avons oublié, mais les paysans au

nous passons à la maquette en carton afin

de tronc en façade, quels en sont les

XIXe siècle utilisaient beaucoup la couleur.

de contempler la maison sur le terrain. Nous

avantages ?

Leurs maisons étaient simples, les

remarquons tout de suite si cela convient ou

Leur utilisation permet d’orienter plus

ouvertures petites, bien orientées et les

pas car c’est bien à la maison de s’adapter

facilement la maison et de concevoir

châssis des fenêtres en bois colorés.

au terrain. Puis nous passons à la concep-

des façades tournées vers des vues.

La simplicité est à privilégier dans le

tion sur ordinateur. Nous modifions le moins

Nous avons ainsi créé des angles vifs et

Sud-Tyrol car les paysages sont si puissants

possible le terrain car le projet doit s’adapter

des ouvertures pour cadrer le paysage.

de couleur et de beauté que l’architecture

au site et intégrer la pente s’il en existe une.

peut être simple, mais réalisée avec des À part le sous-bassement en pierre et le

matériaux de qualité.

Comment définissez-vous le travail de l’agence ?

toit végétalisé, les maisons sont en bois. Qu’est-ce qui a déterminé ce choix

Votre travail est souvent le fruit de

Notre architecture présente des concepts

en dehors de ses qualités durables et

vos recherches. Dans ce projet, qu’avez-

simples, mais pas simplistes. Nous travaillons

son caractère naturel ?

vous expérimenté ?

beaucoup les détails, les matériaux et la

Nous aimons choisir un matériau, le plus

C’est la première fois par exemple que nous

position des volumes. Une architecture lisible

sain possible et le décliner. Pour d’autres

installons une toiture végétalisée à cette

dans le lieu dans lequel elle s’inscrit et que

projets, nous avons utilisé des briques très

altitude. Il existe beaucoup de détails, étudiés

l’on n’imaginerait nulle part ailleurs, c’est-à-

épaisses qui ne nécessitent pas d’isolation.

au préalable et que l’on ne voit pas à l’œil nu.

dire pensée pour le lieu et pour les gens qui

Nous ne mettons jamais d’isolant à

Nous avons la chance de vivre dans cette

y vivent. Toutes nos réalisations sont uniques,

l’extérieur, bien souvent ce n’est pas

région qui compte d’excellents artisans. Avec

dans des sites uniques.

écologique et les maisons ressemblent à

eux, nous expérimentons de nouvelles idées

des maisons en carton-pâte. Nous préférons

et de nouveaux matériaux, ce que

Quel est votre rêve de construction en

poser les isolants entre deux murs.

nous adorons faire pour progresser et faire

montagne ?

Les murs, qui ne sont pas en bois, sont

évoluer nos projets. Sans bons artisans, ni

Une chapelle ! C’est un projet difficile avec

recouverts de chaux qui absorbe l’humidité

bon maître d’œuvre, nous ne pouvons rien

de l’espace et rien de plus. Un lieu où se

et contribue à offrir une ambiance saine.

faire.

sentir face à soi. 6

70


Pour les architectes, toute construction en montagne doit offrir d’un côté de l’intimité et de l’autre des espaces ouverts sur le paysage. Les appartements sont chauffés à l’aide de « stube » ; ces poêles en faïence font partie de la tradition du Sud-Tyrol. Le pin cembro, typique de la région, habille les murs intérieurs. Les nœuds du bois apportent de la vibration.

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DOSSIER ARCHITECTURE - VISITE PRIVÉE

QUAND LA lumière dessine l’espace Ce que l’on remarque d’emblée, c’est l’espace qui est structuré par la lumière. L’architecte d’intérieur Bastien Jovelet a réparti 160 points lumineux sur 300 m2. Chacun d’entre eux sculpte l’intérieur de cette ancienne bergerie de SaintMartin de Belleville. TEXTE PATRICIA PARQUET. PHOTOS LAURENT DEBAS ET ÉRIK NICOLAS

I

l faut venir la nuit pour ressentir l’atmosphère de ce chalet, situé en plein cœur de ce village de haute vallée savoyarde et en saisir toutes les subtilités. La lumière participe à la réussite de cette transformation. En gravissant l’escalier qui nous conduit à la pièce à vivre à l’étage, les yeux

sont attirés par cette suspension de Tom Dixon aux allures de gros cailloux orangés, semblables à du magma en fusion. Presque aussi chaleureux qu’un feu de bois ! Nous voici sur un vaste plateau entièrement ouvert qui accueille les

salons, la cuisine et la cheminée centrale. Au-dessus de notre tête, la charpente en mélèze est la plus belle pièce du chalet. Celle d’origine, trop endommagée n’a pas pu être conservée. Elle a été refabriquée par un charpentier local selon la tradition savoyarde. Sa surélévation de plus d’un mètre a été nécessaire pour profiter entièrement des 100 m2 de la pièce sans se cogner dans les sous-pentes. Elle est mise en valeur par un rétro éclairage avec des leds blanc/chaud qui la rendent plus impressionnante. >>

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Ci-dessus. L’ancienne bergerie datant de 1769, située au centre de Saint-Martin-de-Belleville, est entièrement transformée. Page de droite. Les points lumineux mettent en valeur les matériaux et les matières chaudes comme les coussins et plaids de la Filature Arpin. La suspension mythique, Artichoke de Louis Poulsen, a été chinée par le propriétaire, féru de design.


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VISITE PRIVÉE

>>

La pièce principale abrite, à elle seule, une cinquantaine de points lumineux, commandés par un unique bouton. « J’apporte beaucoup de soin à la lumière car c’est ce qui donne l’ambiance.

Quand la nuit tombe, elle est presque plus importante que la décoration. Si vous avez une très belle déco, mais mal éclairée, l’effet tombe à l’eau. Je multiplie les sources lumineuses et les endroits à éclairer. Une lumière réussie, c’est quand il existe une multitude de petites lampes judicieusement réparties. Aucune zone ne doit être plongée dans l’obscurité. Il faut trouver le juste équilibre. À chaque fois que l’œil se promène, il regardera un détail, un objet,

J’ai une obsession esthétique ; le travail de la lumière ! C’est ce qui fait la réussite du projet Bastien Jovelet

une matière différente », nous éclaire Bastien Jovelet, attentif au dosage de la lumière pour ne pas tomber dans l’excès.

Anticiper la lumière La lumière s’anticipe en trois dimensions. Grâce à des logiciels 3D, l’architecte d’intérieur a simulé l’éclairage dans chaque pièce. Les ombres projetées apparaissent sur l’écran. Chaque lampe est reproduite avec l’intensité de lumière qu’elle procure afin de corriger, d’ajouter ou de soustraire de la lumière. « La 3D n’est pas juste un outil de présentation, mais un vrai outil

de travail. Je fais toute la conception en 3D comme on ferait une maquette. Je commence par déterminer les pièces principales, je travaille les volumes, les circulations, je choisis les matières puis j’entre dans le détail du mobilier et des accessoires », précise Bastien Jovelet.

Allumer le design Les pièces vintage, caractéristiques des années 60/70, ont été chinées par le propriétaire et mélangées avec des pièces neuves, choisies par l’architecte d’intérieur. Il a fallu trouver une place pour chacune. Les lampes à poser offrent des lumières douces et indirectes qui reposent les yeux éblouis la journée par le manteau blanc de la neige tandis que les suspensions offrent des effets surprenants. À propos de la lampe Raimond de Moooi, l’architecte d’intérieur nous confie : « La nuit en cuisine, quand la suspension métallique éclaire la grande

table en bois, on a l’impression de voir un feu d’artifice ». Dans la cuisine, des luminaires chromés contemporains ont été privilégiés afin d’offrir un contraste avec le vieux bois très présent. Jusque dans le sauna, la lumière offre des effets magiques et des jeux d’ombres. Certaines appliques murales habillent même les murs de leur présence aérienne et graphique. Maître d’œuvre : Promo Jay. Architecte : Imhotep Architecture. Architecture d’intérieur : Bastien Jovelet, Nouvel Angle.

La lumière valorise le travail des menuisiers, charpentier, agenceur en accentuant notre regard sur les matériaux : un mélange de bois, de verre, de métal et de laine. Elle réchauffe les murs peints en gris qui rappellent les ardoises typiques de la toiture des chalets. Elle semble aussi pointer du doigt les pièces de design iconiques signés entre autres Charlotte Perriand, Le Corbusier, Pierre Paulin... Pour certains détails de son premier projet en montagne (d’autres ont vu le jour depuis), l’architecte d’intérieur, Bastien Jovelet à la tête de l’agence Nouvel Angle, s’est inspiré de la décoration de restaurants où il existe une grande liberté de création et d’ambiances. Son rêve ? Se voir confier un projet de restaurant en montagne, comme une suite logique. 6

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VISITE PRIVÉE

6 tips déco 1/ Accrocher une carte topographique sur toile Dans le salon bibliothèque, les murs sont recouverts d’une toile sur laquelle est reproduite sur fond noir et à grande échelle une carte topographique IGN© de Saint-Martin de Belleville. Une carte identique est accrochée dans la montée d’escalier. En regardant de près, on aperçoit toutes les courbes de niveau et le nom des villages et des stations des 3 Vallées. Il s’agit d’une impression numérique grand format sur une toile tendue (Jet Tex) réalisée sur mesure. Ancien designer de plateau télévision, Bastien Jovelet a beaucoup utilisé l’impression numérique dans les décors. Désormais, il réutilise cette technique en l’adaptant à la décoration d’intérieur. 2/ Jouer sur les contrastes Le contraste a été un fil conducteur dans de nombreux espaces. Le vieux bois est contrebalancé ici et là par du mobilier en métal, par le Corian® de l’îlot central de la cuisine, par la pierre noire du Zimbabwe du plan de travail, le béton ciré dans les salles de bains et la couleur rouge très vive dans le dortoir des enfants. 3/ Créer une table basse originale Des billots de chêne massif assemblés côte à côte composent la table basse, réalisée par un menuisier. L’huile protectrice apporte une couleur chaleureuse tout en faisant ressortir les veines du bois. Les tables de chevet et tabourets ont été fabriqués selon ce principe. L’originalité ? Avoir des hauteurs différentes pour donner du rythme. 4/ Chiner du vintage Les photos anciennes accrochées aux murs, les vieilles raquettes de trappeur et les anciennes chaussures de montagne proviennent du spécialiste américain de la décoration de chalet vintage : Vintage Winter. Des meubles vintage authentiques ont été chinés sur les sites de Selency®, Pamono, Design Market™. Vous cherchez une pièce particulière ? Vous pourrez peut-être les trouver sur l’un de ses sites qui recensent des brocanteurs de toute l’Europe. 5/ Mixer les chaises Autour de la table, les chaises sont dépareillées, dans une déclinaison de rouge, jaune, blanc et rouge. « C’est plus chaleureux, c’est amusant. Le fouilli des chaises dépareillées

rend la salle à manger sympathique, bien dans l’esprit vacances ». 6/ Choisir une crédence de cuisine miroir La crédence miroir s’installe aussi bien dans une petite qu’une grande cuisine. Le reflet donne l’illusion d’une surface plus grande de la pièce. Elle apporte plus de luminosité. C’est assez délicat à entretenir. L’architecte d’intérieur recommande un plan de travail assez profond pour protéger le miroir des projections (ici 75 cm de profondeur). Les crédences miroir sont réalisées sur-mesure.

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Suspendu au paysage Les plateformes panoramiques, avec leurs multiples points de vue et une architecture plus complexe, réenchantent les sommets et détrônent les passerelles plus banales. La dernière-née, "ICE MAN ÖTZI

PEAK" dans les Dolomites italiennes, à 3251 mètres, imaginée par l’agence d’architecture Noa, est un exemple réussi. TEXTE PATRICIA PARQUET. PHOTOS ALEX FILZ


DOSSIER ARCHITECTURE - OBSERVATION


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OBSERVATION

Une œuvre architecturale Admirer un point de vue époustouflant. Appréhender le vide. Tester son sang-froid. Faire le plein de sensation. Toutes ces raisons expliquent l’engouement des visiteurs pour les plateformes d’observation qui ont conquis les gratte-ciels, les tours et

A

près l’ascension en téléphérique, il reste à gravir les marches d’escalier pour atteindre le sommet, marqué par une croix. En quelques minutes, on se sent transporté au beau milieu des paysages. La plateforme d’observation "Ice man Ötzi Peak", implantée cet été

aussi les montagnes du monde entier.

sur la crête du glacier de Val Senales, dans le Sud-Tyrol, invite à la contemplation

Si vous fréquentez les stations et villages

en haute altitude. Elle repose sur une structure légère en acier corten et se

d’altitude dans les Alpes françaises, vous

fond dans le décor minéral. Exposée aux intempéries, la couleur de ce matériau

avez sans doute eu l’occasion ces dernières

changera au fil du temps passant du marron foncé à gris puis à noir.

années de vous balader, hiver comme été, sur une passerelle suspendue au-dessus

Les architectes de l’agence Noa, basée à Bolzano, ont imaginé une forme ondulée

du vide offrant à chaque fois une immersion

et organique qui se déploie. Le visiteur pénètre dans un "entonnoir" qui cadre les

dans le paysage. Ce phénomène s’est

vues. Au bout de la passerelle, une vue à couper le souffle et des garde-corps

accéléré ces dernières années avec

en verre donnant l’impression d’être suspendu dans le vide. On vient ici admirer

l’implantation de passerelles destinées à

l’étendue de neige du Similaun, sommet qui culmine à 3 606 m au pied duquel

« offrir une expérience » un peu partout en

la momie du glacier, Ötzi, a été retrouvée après un repos de 5 300 ans sous la

montagne.

glace. La vue embrasse le glacier Giogo Alto et la frontière entre l’Italie et

Mieux que les passerelles panoramiques,

l’Autriche. 6

semblables d’une station de ski à une autre, la plateforme d’observation devient une œuvre architecturale qui se fond dans le paysage.

Pour venir L’accès se fait depuis de la gare supérieure du Glacier Hotel Grawand, La plateforme panoramique semble léviter au-dessus de l’éperon rocheux. Le visiteur pénètre dans une boîte, en acier corten, au-dessus du vide.

l’un des hôtels les plus hauts d’Europe, via le téléphérique du glacier de Val Senales pour atteindre 3 212 m, puis il faudra marcher pendant 10 minutes.

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OBSERVATION

Le visiteur passe dans ce sas en acier corten et se sent projeté dans le paysage, au-dessus du vide

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www.jmvresort.com


18 POINTS REMARQUABLES dans ce chalet d’Avoriaz Inspiré des années 60, le chalet Aspen est une réinterprétation contemporaine des constructions typiques de la station d’Avoriaz. Pour l’agence d’architecture JMV Resort, chargée du projet, c’est déjà un challenge

Les appartements du Chalet Aspen se louent à partir de 5 000€ la semaine.

réussi et en plus à l’intérieur, elle possède des détails

Ils sont intervenus :

originaux et forts. Nous avons retenu une liste de

Architecture et architecture d’intérieur :

18 points remarquables.

agence JMV Resort – Claire Dayet OPC maître d’œuvre d’exécution : Ecodimo – Antoine Combet

TEXTE PATRICIA PARQUET. PHOTOS SOPHIE RODRIGUEZ sauf mentions

Décoration : Nathalie de Breda Signalétique : K2s Bardage extérieur : Nicodex Pierre : Capri pose Atas.

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DOSSIER ARCHITECTURE - IDÉES

D

ans le quartier de la Ruche, situé à proximité du Village des enfants, le chalet Aspen est un modèle d’intégration dans le paysage et l’architecture mimétique d’Avoriaz. Il paraît presque petit, lové entre les grands ensembles,

implantés de chaque côté. Il abrite tout de même 5 appartements dont la surface varie entre 180 m2 et 220 m2. L’enjeu est de construire

dans l’esprit d’Avoriaz, en reprenant le dessin de la ligne de crêtes, avec des toits en cascade, la forte présence du bois en tavaillon, en

Rythmer la façade La façade alterne les tavaillons et le bardage en bois vertical afin de créer une enveloppe élégante en red cedar. Un mur en pierre, matériau peu présent dans la station, marque l’entrée. Le chalet, qui aurait pu être écrasé par la présence forte des grands immeubles proches, devient un objet singulier et distinct.

bardage, des ouvertures en œil-de-boeuf… Les règles d’urbanisme sont strictes et invitent à respecter l’architecture d’origine dessinée et imaginée par Jacques Labro, à la création de la station piétonne en 1966. Le chalet Aspen a conservé le plan d’origine d’un ancien bâtiment technique situé sur cet emplacement. « Ce fut passionnant et motivant

de repenser un bâtiment d’après les plans d’origine des années 70 avec des contraintes à respecter comme l’emprise au sol, conserver les angles saillants, respecter la hauteur maximale, conserver une coursive intérieure pour accéder aux bâtiments voisins. C’est un chalet unique que l’on ne verra nulle part ailleurs dans les Alpes ! Nous l’avons pensé comme un joyau », précise Claire Dayet, architecte de l’agence JMV Resort qui a dessiné le projet aux côtés de Jean-Michel Villot, dirigeant et architecte. Quel plaisir de regarder sa façade et la finesse de ses détails architecturaux qui accrochent l’œil sans jamais le heurter ! Tandis que l’intérieur offre des lignes géométriques, et des angles vifs. Côté décoration, l’agence d’architecture a sollicité Nathalie de Breda dont elle apprécie particulièrement le travail pour sélectionner le mobilier, les accessoires, les revêtements muraux, les tissus… principalement français et européens, le tout confectionné par des artisans locaux au savoir-faire irréprochable. L’intérieur a été pensé comme un

Habiller les balcons

refuge chic avec du bois rehaussé de matériaux contemporains tels

Les balcons présentent tous un habillage bois différent :

le verre et l’acier.

recouverts de tavaillons, de bardage horizontal, ou de

Imaginé comme une petite résidence haut de gamme, avec petits

tasseaux verticaux. Ils participent également à rythmer la

déjeuners tous les matins, services de conciergerie, ce chalet reflète

façade.

le renouveau de la station initié depuis quelques années. >>

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IDÉES

Créer des lignes graphiques Véritable colonne vertébrale, cet escalier donne accès aux 5 appartements et au sous-sol. Au mur, les plinthes en bois dessinent une ligne graphique, mise en valeur par la lumière. Au mur, la tapisserie texturée accroche le regard tandis qu’au sol, la moquette est privilégiée car il est si agréable de marcher sur une matière douce ; elle amortit les pas et absorbe les sons. La main courante, en acier corten, est rétroéclairée. Moquette Ege, papier peint Elitis.

>>

Cadrer les vues Dans les salons et les cuisines, des fenêtres grand format

Habiller les angles Sous l’escalier, les niches et l’éclairage mettent en valeur

de style panoramique et oculus (typiques d’Avoriaz) amènent

les lignes fortes. Une niche est réalisée à partir d’un plateau

de la lumière et offrent les plus belles vues de paysages.

en verre noir. Avec des murs blancs, on peut se permettre

Chaque ouverture cadre sur une vue lointaine ou proche afin

d’ajouter de la couleur dans le mobilier et les accessoires.

de profiter de ce qu’il y a de plus beau à voir depuis l’intérieur. Luminaire sculptural DCW.

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Valoriser la montée d’escalier La cage d’escalier ressemble à un coquillage. Au centre, la colonne adoucit les angles. Peinte en blanc, elle capte la lumière de la main courante rétroéclairée et offre un beau contraste avec les marches en bois foncé. Le fil lumineux de la main courante est encastré dans le mur qui suit les formes particulières de l’escalier et les angles du bâtiment. Le long de la cage d’escalier, les grilles en acier corten sont un maillage qui sert de filtre afin de laisser passer la lumière. Elles offrent aussi de la vibration.

Donner du contraste En accédant au salon/cheminée, on découvre la bibliothèque sur mesure qui habille un pan de mur. La couleur foncée du bois rend l’écran télé (peu esthétique) moins visible. Des jeux de clair/obscur ponctuent les espaces. La suspension bicolore et tout en rondeur fait écho à l’oculus du salon et contrebalance avec les angles dans l’escalier. Eclairage Here comes the Sun de DCW. Cheminée recouverte d’une feuille de pierre. Au sol, carrelage imitation bois (Porcelanosa) pour faciliter l’entretien. Ce vieux bois gris se retrouve dans les espaces à vivre. Bibliothèque rétroéclairée avec du textile en partie basse. Fauteuils Maries Corner. Rideaux Holland & Sherry, confection et pause Provenat Déco. >>

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© Scalpfoto

IDÉES

>>

Imaginer un dortoir comme un refuge

Offrir de la rondeur

Les enfants adorent dormir ensemble dans des dortoirs, aux allures

La vasque ronde en métal brillant contrebalance

de refuge. Les murs sont égayés par du papier peint joyeux et colorés

avec les grandes plaques rectangulaires de

reprenant le graphisme de la montagne.

carrelage mural d’aspect mat, de cet espace toilettes. Les grands formats de carrelage

Papier peint Elitis.

agrandissent visuellement les espaces, d’autant plus s’ils sont petits. Robinetterie et vasque Gessi couleur laiton. Le carrelage Porcelanosa habille les murs.

Apporter couleurs et textures Les têtes de lit sont habillées avec du papier peint graphique, élégant, texturé avec un effet velours. Ce jaune moutarde donne de la profondeur, met en valeur le bois gris et s’accorde parfaitement avec la moquette bleue. Une tablette se trouve au-dessus de la tête de lit avec prises et interrupteurs incorporés afin de se passer des tables de chevet. Papier peint Arte Velveteen pour la tête de lit, coussins Elitis, liseuse Contardi et suspension Here comes the sun de DCW.

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Installer des niches Des niches, éclairées par des spots, sont créées partout où c’est pertinent. Cela ajoute également de la profondeur. Dans un salon ou un couloir, elles servent à mettre en valeur un objet. Le carrelage de la niche est dans la continuité du mur. Carrelage Porcelanosa de 2,40 m de haut.


habiller une cheminée… en bois ! Face à la piscine, tout un pan de mur en bois abrite la cheminée. Il est recouvert et rythmé par des tasseaux en bois, posés avec des hauteurs différentes offrant ainsi plus de relief. Il semble élargir le mur. La bonne idée ? Avoir installé une cheminée électrique, avec la possibilité d’allumer

Compenser l’absence de lumière naturelle Le sous-sol abrite le skiroom, la piscine, la salle de fitness, la salle de massage, le hammam. Tous les espaces en sous-sol sont cloisonnés. En l’absence de lumière naturelle, il a fallu trouver des solutions pour apporter de la lumière autre que des spots et des luminaires. Des images de la station rétroéclairées donnent la sensation d’avoir une fenêtre sur l’extérieur. Entre la piscine et le spa-jacuzzi, les grandes baies vitrées apportent de la clarté. Une toile tendue au plafond, semblable à un miroir, absorbe les bruits. Le bassin en inox reflète les images rétroéclairées et l’aspect brillant des feuilles de pierre sur le mur.

trois feux factices en même temps, qui apportent de la chaleur supplémentaire et une lumière différente.

Bassin de piscine et jacuzzi® en inox, mur recouvert d’une feuille de pierre. Photographies rétroéclairées sur les murs. Le plafond tendu Barrisol absorbe les sons.

Concevoir des espaces fluides et fonctionnels L’espace à vivre, avec cuisine, salon, salle à manger est un open space avec des fenêtres rondes, panoramiques et des baies vitrées. Le confort est fait de lumière, d’espaces fonctionnels et de points de vue sur l’extérieur. Très belle hauteur sous plafond, marquée par de très grands doubles rideaux réalisés sur

© Scalpfoto

mesure, le tout étant piloté grâce à la domotique. Au-dessus de la grande table en bois du salon, suspension ORG Wall par DCW.

>>

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IDÉES Prévoir un toit à large débord La forme du toit reprend la ligne des crêtes et le plan du bâtiment. Les débords de toiture sont importants afin d’abriter les balcons.

>>

Reprendre les codes de la station Ce balcon recouvert de tavaillons, c’est-à-dire de petites tuiles de bois, est typique d’Avoriaz, avec un bec permettant l’évacuation de l’eau. Du bois ou de l’inox recouvre les mains courantes.

Soigner les détails Une plaque de cuivre marque les différents niveaux du bâtiment. Elle signale la démarcation entre différents types de bardage et de matériaux. Sur du bardage bois, l’encadrement des fenêtres est en bois et aux étages inférieurs, l’encadrement des fenêtres dans la pierre est en métal noir. Il existe toujours un trait fin qui souligne les menuiseries extérieures.

Éclairer la façade de nuit Différentes appliques up and down éclairent et mettent en valeur le bâtiment une fois la nuit tombée. De loin, le chalet apparaît comme

© Scalpfoto

une lanterne au beau milieu de ces grands immeubles. 6

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Dossier ARCHITECTURE - PROJET D'ÉTUDES

Habiter

les fortifications Redonner vie à un patrimoine à l’abandon. C’est le projet de fin d’études de deux étudiants à l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon qui ont imaginé la réhabilitation et l’extension du fort de Variselle au col du Mont-Cenis, dans la vallée de la Maurienne. Un travail de fin d’études qui invite à réfléchir au devenir des nombreuses fortifications militaires, réparties le long des frontières alpines. TEXTE PATRICIA PARQUET. IMAGES, PHOTOS ET plan ANTHONY PELA ET ROBIN ISSARTEL

R

obin Issartel est un jeune aventurier qui voulait rejoindre Athènes depuis Lyon en vélo en passant par les Alpes. Arrivé au Mont-Cenis en Savoie

Page de gauche, le fort de Variselle tombe en ruine. Page de droite, voici comment les étudiants l’imaginent. Perspective axonométrique de leur projet.

à 2000 mètres d’altitude, il découvre le fort de Variselle, complètement en ruine et parfaitement camouflé dans le paysage. Il en parle à son

camarade Anthony Pela, amoureux des vieilles pierres et du patrimoine. Ces deux étudiants en architecture choisissent ce cadre pour leur projet de fin d’études. >>

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Il ne s’agit surtout pas d’entretenir un décor, mais de faire découvrir le patrimoine militaire

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PROJET D’ÉTUDES

Page de gauche. Le fort de Variselle est un lieu unique par la présence de son lac à plus de 2000 mètres d’altitude et sa proximité avec l’Italie. Page de droite. Le mur d’enceinte du fort serait consolidé pour éviter qu’il ne s’écroule et serait figé dans le temps. A l’intérieur, la caserne serait restaurée et servirait de socle pour poser le nouveau bâtiment, en forme de cristal.


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PROJET D’ÉTUDES

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HABITER L’ESPACE ET LE TEMPS « L’histoire habite ici un paysage naturel. Le site est chargé de vestiges militaires : bunkers, forts, éclats d’obus, barbelés sont faciles à trouver à même le sol », précise Anthony Pela. Réalisés à partir de matériaux présents autour du fort, les bâtiments s’effritent avec le temps. Le fort s’érode comme la montagne. « C’est cette poésie qui nous a séduits et que l’on a voulu

retranscrire dans notre projet », poursuit Robin Issartel. Le site appartenant à la commune de Lanslebourg-Val Cenis est exceptionnel. Entouré de montagnes, il surplombe le lac et se trouve à proximité du barrage du Mont-Cenis. Accessible en voiture le reste de l’année, le fort est atteignable uniquement à ski en hiver. Construit par les Italiens à partir de 1877, le fort de Variselle servait à défendre le val de Suse d'une attaque française. Après la Seconde Guerre mondiale, ce géant de pierre est laissé à l’abandon.

RÉ-HABITER LA RUINE Qui a déjà pensé installer une piscine au cœur d’un ancien fort militaire en ruine ? Les deux étudiants qui ont parcouru le site de long en large et par toutes les saisons ! Sportifs et montagnards, ils ont imaginé un équipement qui n’existe pas dans les Alpes et qui s’adresse aux sportifs. Leur structure accueillerait à la fois un refuge de montagne, une résidence pour sportifs de haut niveau et un centre d’entraînement et de formation aux métiers de la montagne. Un mélange entre mise en valeur d’un patrimoine sanctuarisé et une performance contemporaine s’effaçant dans le paysage. Leur objectif ? Réhabiliter un fort pour en faire une destination privilégiée à travers une dimension expérientielle, touristique, gastronomique. Ils ont envisagé un projet sur le projet pour ne pas créer d’emprise au sol supplémentaire. Le mur d’enceinte de la caserne serait conservé. Le tout serait réparé et consolidé. Une coque légère serait déposée sur le bâtiment avec des matériaux contemporains : une ossature bois, une façade en verre où se reflète le paysage. « Nous ne voulions pas mettre un phare

au milieu d’un environnement austère. Mais au contraire avoir une présence la plus discrète possible comme le fort actuellement ». Le mur d’enceinte du fort serait consolidé pour éviter qu’il ne s’écroule et serait figé dans le temps. Les remparts resteraient inhabités. À l’intérieur, la caserne serait restaurée pour Page de gauche. La neige traduit la façon dont le vent traverse les porosités du fort. Le site change complètement d’aspect quand le paysage s’invite à l’intérieur.

supporter au-dessus le nouveau bâtiment. Haute de 17 mètres, cette nouvelle construction semble petite face à l’immensité du paysage montagneux. Elle prendrait la forme d’un cristal. Pour cette intervention contemporaine, les étudiants nous confient s’être inspirés du siège social de la marque Salewa dans le Tyrol italien et du refuge du mont Rose. >>

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Les étudiants ont imaginé une structure accueillant trois programmes : un refuge de montagne, une résidence pour sportifs de haut niveau et un centre d’entraînement et de formation aux métiers de la montagne.

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Plus de 40 ans d’expérience

Création de chalets sur-mesure, à votre image

des conceptions originales

Photographies : Sandrine Rivière


PROJET D’ÉTUDES

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RENDRE LA MONTAGNE VIVANTE Pour compléter le projet, ils ont imaginé un cheminement autour du fort afin de prendre conscience de l’environnement. Les équipements seraient en acier corten pour se fondre dans le paysage. Ils font écho aux objets trouvés sur place : vieux barbelés rouillés, barres de fer « comme si on avait recyclé les vestiges de la guerre ». Pour les étudiants, « il ne s’agit surtout pas d’entretenir un décor, mais de permettre aux

générations futures de découvrir par le biais d’un parcours les casemates, les remparts, les douves et les chemins de rondes ». Les deux étudiants s’interrogent sur le rapport de l’homme à la montagne. Comment offrir une expérience nouvelle et ponctuelle ? C’est une expérience qui se mérite car le lieu n’est pas facile d’accès. À l’image du pèlerinage que réalise chaque année Robin Issartel à l’Hospice du Grand-Saint-Bernard à 2473 m, en hiver en peau de phoque. C’est aussi cette tradition d’hospitalité pour les voyageurs en montagne que les deux compères voulaient retrouver dans leur installation.

RÉALISTE OU UTOPIQUE ? Ce projet, à la fois visible et discret, pourrait-il être réalisable ? Le fort de Variselle est juste au-dessus d’une base d’EDF, accessible à l’année en motoneige. Il suffit de faire 100 mètres supplémentaires pour accéder au fort. Une route damée autour du lac de 10 km de circonférence pourrait être créée ainsi qu’une piste de ski de fond sécurisée.

« Notre projet n’est pas utopique. Les remontées mécaniques de Val Cenis se trouvent à proximité. L’accès pourrait se faire toute l’année même s’il resterait plus difficile en hiver. C’est un site privilégié pour les sportifs », concluent les deux jeunes qui ont été suivis et formés par deux anciens collaborateurs de l’architecte Renzo Piano, William Vassal et Paul Vincent et aussi par l’architecte chambérien Emmanuel Ritz. « Ils nous ont appris à

être fidèles à nos intentions. Nous ne voulions pas être extravagants. Nous recherchions l’élégance dans une intervention ambitieuse », précise Robin Issartel. Désormais, tous deux employés dans une agence d’architecture, l’un à Paris, le second à La Clusaz, ils rêvent de voir un jour leur projet se concrétiser.

QUEL AVENIR POUR CES FORTS ? Ce sont des sanctuaires protégés et ils ont une valeur historique. Certains appartiennent encore à l’Armée et d’autres aux communes. Ils sont laissés à l’abandon pour une grande partie et ils sont par conséquent voués à disparaître. Peu de forts sont proches d’un axe routier. Les fortifications les plus récentes sont en béton armée. Elles pourraient être isolées pour les rendre plus vivables, offrir des abris en montagne ou des expériences contemporaines. Certains accueillent aujourd’hui des Escape Games. Ces aménagements sont militaires et il est difficile de recevoir du public dans des espaces souvent confinés. Quelques rares forts auraient un potentiel d’accueil tout public. 6

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Amoureux du patrimoine et des vieilles pierres, les étudiants sont venus six fois sur place pour effectuer des relevés, appréhender le site et le connaître dans ses moindres détails.


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Musée Messner © Paolo Zanzi

PROJET D’ÉTUDES

Et ailleurs ? Le plus bel exemple d’anciennes fortifications réhabilitées se trouve selon nous en Italie, dans les Dolomites. Baptisé « Le musée dans les nuages », le musée Messner du mont Rite (2 181 mètres), abrite une collection d’objets

Musée Messner © Nicole Windegger

appartenant au célèbre alpiniste Reinhold Messner qui a eu l’idée de transformer ce fort en musée de la montagne. L’accès s’effectue soit en randonnée soit en mini bus à travers un sentier vertigineux et étroit à flanc de montagne. Une aventure à lui seul, croyez-en notre expérience ! L’ancienne fortification, construite dans les années 1912/14 par l’armée autrichienne abrite également un refuge et un bar/restaurant. Ce que nous avons aimé : marcher sur le toit de l’ancien fort entre terre et ciel, avoir ce sentiment de toucher les nuages et profiter de la vue panoramique à 360°. Des « lanternes de verre » remplacent les tourelles à canons et servent de puits de lumière. Un exemple très réussi de réhabilitation d’un fort militaire en montagne imaginée par les architectes Paolo Faccio et Enzo Siviero. Sa transformation a nécessité

Musée Messner © Gerhard Hagen

quatre années de travaux.

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de remplacer le tourisme de masse

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© Mathieu Cellard

© Mathieu Cellard

Le tourisme d’espace est en passe


décodage

C’est très agaçant d’entendre et de lire partout : « les stations ferment pour les vacances de février, pas de vacances à la montagne cet hiver, les stations resteront fermées cet hiver… » ce qui est fermé ce sont les remontées et les restaurants et bars. Mais il n’y a jamais eu autant d’activités autres que le ski alpin, la plupart des hôtels sont ouverts et se donnent un mal fou pour servir des repas à leurs clients, le click & collect fonctionne ! Notre enquête nous l’a encore confirmé : ils vous attendent !

La grande chance des stations-villages On l’a tous ressenti. Le mouvement a commencé dès le déconfinement, s’est amplifié au cours de l’été et semble persister l’hiver venu. N’ayant qu’une envie, s’échapper des villes, les gens ont rallié les stationsvillages de moyenne montagne, qui n’ont pas vécu la désertion des stations tout ski. À notre avis, ce succès n’est pas principalement dû, comme on l’entend dire, aux activités hors ski, aussi attractives soient-elles, mais à quelque chose que l’argent n’achète pas : le temps. Le temps qui a façonné l’esprit de village, fait d’authenticité et de rapports humains depuis des générations. Par Noëlle Bittner

Saint-Martin, un de ces villages habités et vivants toute l'année. Le toit de la chapelle de Notre-Dame de la Vie et le village rassemblé autour de son clocher, une image de carte-postale, oui, et qui nous touche profondément.

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© JP. Rouvier

décodage

O

n parle de choses qui pourraient être du domaine du Patrimoine immatériel de l’Humanité : des traditions, d’assaisonner le Pormonnier, d’affiner le bleu de

Termignon, qui se transmettent et font les villages vivants, uniques. C’est le temps qui a patiné les façades, le temps qui a permis à la

© P. Royer

des savoir-faire, des mots, des gestes, une façon

tradition de l’estive de perdurer, le temps qui pérennise les sentiers de chèvre qu’on empruntera l’été pour aller pique niquer. Il faut dire le lien, la connivence que tout un chacun ressent en pénétrant dans une station village. Ces commerces qui existent depuis toujours, loin de l’alignement des boutiques de surf et de casques des stations tout ski. Cette présence des habitants, d’une vie quotidienne « normale ». Tout le monde n’est pas en tenue de ski. Il y a des enfants qui vont à l’école, des petits vieux qui se chauffent au soleil, les cloches sonnent les heures et dans certains fonds de ruelle, une bonne odeur d’étable vous pince le nez. Il y a l’église au milieu du village et la grand’place où se tient le marché de plein vent, la ruelle si étroite, un piège à 4x4, et la pierre village. Prenez le ferronnier, son père était maréchal ferrant, lui il est passé à la ferronnerie et son fils dessine des vérandas artisanales. À côté, le boulanger. Tiens, il vend aussi des reblochons ? En ce moment oui, c’est pour dépanner la ferme au-dessus. Et le restaurant a l’air ouvert… ? Oui, mais juste le temps de distribuer ses plats à emporter.

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© Simon Garnier

d’angle, qui vous accroche l’aile… C’est que ça se découvre à pied un


Mr Dubois, Boucherie Dubois, Saint-Martin de Belleville Mr Dubois vient d’arriver des côtes du nord pour reprendre la boucherie du village, « à la suite des anciens qui avaient 67 ans », lui en a 29 et déjà une longue expérience, entre apprentissage et expériences pratiques « il faut cinq ans d’études pour faire un boucher ». Séduit au premier contact par le village, le cadre « hors normes ! Même par chez nous, on n’a pas ça ! » et puis, une belle clientèle, « ils m’attendaient de pied ferme, ils voulaient garder leur boucherie et ils disaient « faites-nous de la belle qualité ! » Et moi je suis un boucher passionné. Alors pour les fêtes, je leur ai pris une bête de concours, une limousine, que j’ai choisie sur la webcam puisqu’on ne pouvait pas se déplacer. Il y avait moins de monde que d’habitude on m’a dit, mais ceux qui vivent à l’année, ce sont les fidèles, on les connaît, ils aiment bien discuter un petit peu de choses et d’autres qui se passent au village. »

Eric Guelpa, restaurant La Table d’Angèle, à la Croix Fry « Je me suis aperçu que quand on s’applique, ça paye. J’ai fait une très belle saison de fêtes. J’ai fait ma truite avec différents beurres fumés et truffés, les St Jacques au carpaccio de betterave, toujours avec un esprit montagne. Je me suis donné du mal, j’ai fait 150 repas à emporter, tout bien dressés, dans des boites en bambou recyclables, je mettais aussi des petits chocolats, les gens, ils me mettaient des petits mots, « votre poulet aux morilles, on a rongé l’os ! », mes poulets ils ont 120 jours à courir partout, la viande elle attache à l’os, les gens ne savaient plus ce que c’était. Le tourisme va évoluer. « On croyait qu’on faisait un retour en arrière… mais c’est un bond en avant. On a touché des gens qui ne seraient peut-être pas venus au restaurant. Les gens ne se nourriront plus comme avant, ils ont été sensibles à la qualité. « La communication qu’on a sur les réseaux sociaux, elle est passée à l’humain. On me laissait des petits mots le lendemain… « Ils ont découvert les petits plats, les randonnées, la nature, la faune, la flore, l’empreinte du lièvre et du renard, les bons produits… ils ont réservé pour février. Mais si les remontées n’ouvrent pas ? « On vient quand même ! »

« On croyait qu’on faisait un bond en arrière avec les plats à emporter. Mais c’est un bond en avant. Les gens ont redécouvert les bons produits… »

À gauche : Notre-Dame de Bellecombe. Le Monal, village classé. Retour d'alpage à travers Megève. Ci-dessus : En raquettes à travers la forêt, à cheval été comme hiver, il n'y a pas que le ski de descente ! Les Dubois, bouchers à Saint-Martin >>

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décodage

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On n’a jamais fait autant de choses ensemble ! S’étonnaient les familles venues à Noël, empêchées de prendre leurs vacances

© David André

habituelles à l’étranger

Isabelle Loubet-Guelpa, Les Châlets-Hôtel de la Croix-Fry « Ceux qui ont fait la démarche de venir jusqu’à nous cet été, on sentait qu’ils étaient heureux, qu’ils avaient besoin de s’immerger dans leurs souvenirs d’enfance. Beaucoup venaient en vacances d’été à la ferme, ou chez leur grand-mère et là, ils étaient heureux de montrer tout ça à leurs enfants ou leurs petits enfants. Ils montaient à la ferme voir les petits cabris, rapporter du reblochon, ils redécouvraient la montagne de leur enfance. « À nous de les guider, de leur donner les bonnes adresses, la belle balade, ils avaient plus de temps, on a pu leur offrir un petit moment de nous. « Les gens ont perçu cette proximité avec les locaux. C’est quelque chose de très important, ces rapports. Joseph, mon fils de 17 ans, va au café où se réunissent les moniteurs, les anciens du village. Comme nous, enfants, on allait à la messe et on restait à bavarder sur le parvis.

« Ceux qui sont venus jusqu’à nous cet été avaient besoin de retrouver leurs souvenirs d’enfance et de vacances à la montagne. On avait tous plus de temps, on a pu leur offrir un petit moment de nous. »

Claude Jay, Maire de Saint-Martin-de-Belleville « Dans leur ADN les stations-village sont moins typées ski. Nous, grâce à notre proximité avec le domaine des 3 Vallées, on joue sur les deux tableaux, et les gens apprécient cette ambiance familiale qui n’est pas uniquement tournée vers le ski. Il y a un retour à des valeurs qui se sont perdues dans les grandes stations. Le partage des choses simples, les rapports avec les commerçants, la chaleur et la simplicité des échanges, de l’accueil. À Saint-Martin, on baigne dans ce contexte tout le temps. On a vu des gens qui venaient pour la première fois occuper leur chalet en été, ayant dû renoncer à leurs vacances habituelles à l’étranger et qui s’émerveillaient de ce qu’ils découvraient. Cela nous incite à étendre les saisons.

« Dans nos stations, tout a été conçu pour du séjour court, mais on peut imaginer désaisonnaliser, raccourcir les trajets pour faciliter la double résidence. » « Avec les communautés de villages alentour, on a entrepris un parcours patrimonial, un jeu de pistes pour rechercher les sites, qui passe par des rencontres avec les habitants. La communauté des Belleville est très complémentaire et l’entretien du patrimoine bien perçu par les gens d’ici. On a tendance à revenir à ses origines et à son histoire dans les moments difficiles et on peut penser que ce sera durable. On a vu comment, lors du premier confinement, les Bellevillois redécouvraient eux-mêmes leur vallée… » Isabelle Guelpa-Loubet, dans son hôtel de la Croix-Fry. Cabane d'alpage sur le domaine de Saint-Martin À droite : Megève abrite des chalets de toutes les époques. La rivière traverse le village. L'attelage de chiens de traineaux peut être une promenade tranquille ou plus sportive!

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« Le patrimoine, c’est quelque chose auquel tout le monde est sensible. Les touristes mais aussi les habitants. C’est naturel de revenir à ses origines dans les moments difficiles. »


© Simon Garnier

Les pessimistes et les optimistes Les pessimistes ont dit, c’est parce que c’est l’été. Vous verrez cet hiver, on nous aura oubliés. Les optimistes ont peaufiné leur offre © Simon Garnier

pour l’hiver, les bureaux des guides se sont adaptés, les mairies ont multiplié les sentiers de découverte, accéléré les projets, toute une panoplie d’activités qui aurait été inimaginable il y a dix ans. Les chalets à louer, les appartements, se sont mis sur leur 31. Les restaurants ont préparé le click & collect, comme Eric Guelpa (La table de MarieAnge, à la Croix Fry) qui n’avait jamais fait traiteur et se retrouvait à préparer 150 repas chaque soir mais n’a pas vu son chiffre d’affaires plonger. De même pour l’unique restaurant sur la place de Crévoux, petite station des Hautes-Alpes, encore tout étonné du succès de l’opération ! Certains attribuent ce succès de fréquentation des stations-village au développement des sports alternatifs au ski. Certes, les stationsvillages affinent et augmentent chaque année leurs activités hors ski. Et dans cette diversification, elles ont pris un virage d’avance.

© Husky Adventure

Megève, oui, Megève, où l’on peut désormais prendre un thé chez Ladurée, dans une bonbonnière rose et vert amande, mini copie de son salon des Champs Elysées, la très glamour Megève ne propose-t-elle pas descente en fat bike, randonnée raquettes apér’igloo, entre chien et loup, poney luge, escalade de cascades glacées, vol panorama au coucher du soleil, descente en yooner (sorte de paret, lui-même sorte de luge), attelage avec chiens de traineaux… ? >>

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© G. Grasset OT Pralognan

décodage

Une histoire de solidarité « Mais je pense que ce qui a le plus touché les gens (beaucoup venaient pour la première fois), c’est de se retrouver dans un village à échelle humaine. Comme les gens vivent ici toute l’année on ne ressent pas de désertion dûe au covid comme dans les stations tout ski »,

© V. Lottenberg

>>

explique Géraldine Cousin, responsable de la Maison du Tourisme de Saint Martin, elle-même installée dans une belle maison ancienne. Ici on retrouve le contact avec les locaux, à travers les commerces qui vivent toute l’année, les efforts déployés par les restaurateurs avec les plats à emporter, pour s’en sortir certes, mais aussi pour rendre service à ceux qui étaient La crise a boosté l’imagination, il a fallu trouver de nouveaux moyens de distribuer ses produits, d’atteindre les plus isolés, et sur ce fond de solidarité montagnarde la boulangerie a proposé les fromages de la ferme, le boulanger a pris les courses des personnes âgées, la pharmacie a livré les paquets avec les médicaments… le boulanger de Manigod faisait 50km par jour autour du village pour livrer la baguette fraiche, la manigodine. L’ESF à Pralognan a prêté ses skis de fond aux touristes. La gentillesse dans ces villages savoyards n’est pas un mot en l’air. « Certes, on peut

transmettre des querelles sur trois générations, ne pas se saluer, mais dans l’adversité, ça s’efface, on s’entraide, on réconforte, on nourrit, on héberge… entre gens qui ne se saluent pas depuis des années, et qu’importe ! Ici, on pratique encore « la corvée ». Quand un jeune construit son chalet, les hommes du village viennent tous donner un ou deux jours pour monter les tavaillons du toit », raconte Isabelle Loubet-Guelpa. La gentillesse toute simple, comme l’a éprouvée cette jeune femme qui vient louer des raquettes à Manigod. Plus une paire disponible. La dame de la boutique va lui prêter ses raquettes perso… La même chose lui était arrivé la veille dans une grande station, mais personne pour la dépanner.

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© Duodecim

venus dans leur appartement ou chalet de location.


Cathy Cohendet, accompagnatrice en montagne, Manigod

© C. Cohendet

« J’ai vu la clientèle changer de comportement, on sentait l’urgence dans leur envie de vivre… La symbolique des retrouvailles au chalet a été très forte. D’habitude, les gens reproduisent en vacances les mêmes séparations que dans leur vie en ville, alors que là, ils voulaient vraiment faire les choses ensemble. Cette année, j’ai fait beaucoup plus de sorties en famille que de sorties collectives. D’habitude c’est l’inverse. « Dans les stations de ski, quand on ne fait pas de ski on n’a rien à faire. A notre altitude, autour de nos stations-village, on a des espaces de jeu naturels et sans limite. Les gens sont émerveillés de voir tout ce qu’on a à offrir : les fermes, les bêtes, le travail des champs, les fontaines, les torrents, les cascades, les panoramas. L’été : les plantes médicinales, le millepertuis et l’arnica, les marmottes, l’hiver : les chamois, les bouquetins, les chevreuils. Et les traces du lièvre blanc… On fait beaucoup rêver autour des traces, c’est le monde des contes… Après avoir été emmurés dans les villes, on devinait chez tous cette envie de ressentir la montagne. Et pour moi de partager ce patrimoine, cette passion pour la nature, « ce respect » dit mon papa. »

« Privatiser une sortie en famille dans la nature, cueillir ses plantes et boire sa tisane… ces petits moments simples sont devenus de grands moments. »

Marie-Louise Meilleur, femme de René et maman de Maxime, La Bouitte

© Mathieu Cellard

« Depuis notre ouverture en juin, avec une semaine d’avance - pour compenser la fermeture précoce de mars, nous avons eu beaucoup de réservations. La période est compliquée et les clients découvrent une famille, une atmosphère chaleureuse, détendue. Autour, il y a 22 hameaux sur la vallée des Belleville, avec chacun ou presque sa chapelle baroque, il y a la pêche dans les torrents et les lacs. Même les enfants qui d’habitude rechignent à marcher, se sont plu ! »

Samuel Mortier, boulanger à Manigod « Cet été, on a eu bien plus de monde qui venait s’aérer de Lyon, d’Annecy… Ils choisissaient le commerce de proximité pour nous soutenir. Ils commandaient par sms et pour livrer tous les chalets, on faisait jusqu’à 50km par jour, alors qu’avant on ne livrait pas. Manigod, c’est une carte-postale, les traditions, elles se perdent pas et les habitants c’est une famille, on s’entraide. Moi, je viens d’un village normand et j’ai retrouvé les traditions que j’ai connues dans mon enfance, le bouilleur de cru (ici, c’est la prune), les fours à bois communaux où on cuisait le pain… » >>

À gauche : Niché dans un cirque de montagnes, Pralognan La Vanoise. Le clocher de Saint-Martin. Récolte de Génépi pour la Liquoristerie de la Vanoise. Ci-dessus : Cathy Cohendet, accompagnatrice en montagne. Sur les chemins des 22 hameaux de la communauté des Belleville.

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décodage

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Virginie Rolland, liquoriste à Pralognan

© Mathieu Cellard

« Cette année nous a fait toucher du doigt la chance énorme qu’on a de vivre ici encerclés de montagnes, et la nécessité vitale de protéger ce patrimoine, cette beauté pour les générations futures et pour ceux qui viennent la respirer quelques jours. Ici, tout se fait à pied mais avec les montagnes tout autour. »

Viviane Grangenet, l’épicerie le Galta de Saint Nicolas de Veroce « Ici on a beaucoup de chalets de famille construits dans les années soixante. Les propriétaires sont venus travailler chez eux plus souvent cette année, tout le monde avait besoin d’air pur, de calme. Ici c’est très léger pour les animations, le soir, en hiver les rues sont vides. » Venue des Vosges, installée au village depuis vingt ans, elle ne se lasse pas de ce paysage, de cette tranquillité, « c’est ce pas grand chose que les gens recherchent ». Ses réseaux sociaux ? « C’est le bouche à oreille » qui draine la clientèle à la sortie de la messe et fait une razzia sur les terrines de foie gras, les pâtés de sanglier, de lièvre ou de lapin, « et mes tartes aux myrtilles! »

Hélène Marmottan, Le Monal, Sainte-Foy-Tarentaise « Cet été on a bien senti un engouement très fort pour la montagne, pour l’architecture de ses villages anciens, authentiques, qui n’ont pas été construits pour l’accueil des touristes, pour la solidarité et la gentillesse, des valeurs de montagne, pour une façon de vivre plus sereine, plus conviviale… On le voit bien avec nos clients d’en-haut qui, après réflexion, achètent plus bas pour retrouver cette chaleur humaine. « Ceux qui n’étaient encore jamais venus l’été, ne s’imaginaient pas qu’on pouvait ne pas s’ennuyer à la montagne en juillet août ! « Il y a deux façons d’aborder les vacances à la montagne, soit la station multiplie les activités, c’est la fête constamment, soit c’est le calme, la sérénité, cette niche là c’est chez nous, au Monal, on fait la fête à l’intérieur ! On est une affaire familiale comme on en voit dans les Alpes françaises ou italiennes, depuis 1888 ! 6 générations ! Sainte-Foy, village, pas Sainte-Foy station, c’est ouvert tout le temps, il y a du passage. L’hospitalité dans notre hôtellerie, c’est être là constamment, être là pour nos clients, on connaît leur vie, leurs enfants… Bien sûr qu’on est ouvert aujourd’hui (en semaine mi-janvier), on a seulement 5 chambres occupées, ça fait un peu chambres d’hôtes, c’est très sympa, et le peu de gens qu’on a, ça permet de discuter. « On a ouvert une boutique traiteur pour les fêtes, la vente à emporter ça a cartonné dès le premier confinement, on a investi dans des vitrines réfrigérées, arrangé une salle en boutique, avec des plats tous les jours, du pain, de la bonne pâtisserie, mon père fait la cuisine avec le chef… Sûr qu’on va continuer ! »

« Bien sûr qu’on reste ouvert, même avec 5, 6 chambres occupées ! Ca fait un peu maisons d’hôtes, on discute, c’est sympa… »

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© P. Royer © V. Lottenberg

Rebondir dans la crise Le mot « crise » en chinois est fait de deux idéogrammes : le premier signifie « danger » et le second « opportunité ». Rebondir dans la crise, les chinois excellent. Mais pas qu’eux… Quelques voix s’élèvent pour dire que la crise n’a pas apporté que du malheur. Elle a aussi révélé les bons côtés des gens, les capacités de rebondir d’un maire, d’une équipe municipale. « Maintenant, on sait pourquoi on va voter, avance

un habitant de Saint-Martin. Ca nous a sorti de notre indifférence. » Pour plusieurs choses, on ne reviendra pas en arrière, c’est certain. Devant l’urgence, il y a des projets qui se sont concrétisés. Parfois, © C. Hudry

on est mieux maintenant. Au Monal, l’auberge de Sainte Foy, Hélène Marmottan et son père ont poussé les murs, aménagé en urgence un local aux normes pour faire des plats à emporter, de la pâtisserie, et ça plait. « C’était une idée qu’on avait depuis longtemps, la crise

nous a fait dépasser nos hésitations et on ne le regrette pas. Bien À gauche : Explorer les chemins en raquettes au-dessus de Saint-Martin de Belleville. Nouveaux chalets de pierre à Saint-Martin. Hélène Marmottan et son père. Ci-dessus : Le Monal, hameau classé. Les clochers emblématiques des villages, ici SaintMartin et La Clusaz

sûr, qu’on va la garder notre boutique ! » Comme pour leur donner raison, il y a eu depuis la décision du gouvernement qui met ce petit commerce hors impôts. >>

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© Boris Molinier

Maintenant, on sait pourquoi on va voter. Ça nous a sorti de notre indifférence ,

avance un

>>

Ce qu’il reste des paroles À un moment, je demandais à tous ceux que je rencontrais ce qu’ils aimeraient transmettre à leurs enfants : à Saint Nicolas de Véroce, à Saint Martin de Belleville, ce que tous me disaient avait rapport à des traditions, à la terre, « mes coins à champignons », à l’agriculture, à la ferme, « mes outils, mes façons de faire », à la façon de recevoir les clients « transmettre mes recettes en

même temps que mes cocottes en fonte bien culottées », « aimer servir, rendre heureux, créer une atmosphère accueillante ». Dans les stations créées de toutes pièces, le langage était tout autre. On me parlait sens des affaires, avenir difficile, nécessité de voir ailleurs, de se former ailleurs… tout l’inverse. Alors on ne s’étonne pas de voir des gens qui auraient eu les moyens de partir, qui auraient pu avoir des ambitions loin de leur région, être là, reprendre l’établissement des grands parents, avec des idées d’aujourd’hui pour le rendre plus désirable. 6

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© Boris Molinier

habitant de Saint-Martin.


décodage

Maxime Meilleur, La Bouitte

© M. Cellard

« On-ne-pou-vait-pas-fermer ! » martèle Maxime Meilleur. « Une maison où on a travaillé 45 ans, c’était une obligation pour nous de ne pas perdre le fil avec nos clients ! Pour les fêtes, on a fait un très beau menu, six plats, avec la liste de préparation comme on le fait en cuisine, j’avais mis une carte « ce soir, c’est vous le chef ! » Ca a très bien marché, les gens, tous des habitués, venaient depuis Megève chercher leur menu ! Bien sûr, la Bouitte reste ouvert, avec la restauration en chambre, mais ça n’a rien d’un room-service, c’est la même cuisine qu’au restaurant, et on a aménagé un coin repas dans les chambres, les gens adorent, ils ont l’impression d’avoir privatisé un restaurant 3 étoiles ! « On est dans l’art de vivre, la sincérité, une belle histoire de famille. Ça fait six ans qu’on a décroché le pompon (la 3e étoile) et les gens nous le rendent bien. En ce moment, on a une clientèle d’été, celle qui vient pour se ressourcer, ils découvrent les petits chemins en raquettes, ils ont le temps de penser à eux. Ils disent : on va chercher les clefs « à la maison ! » Ils découvrent que le luxe, c’est le temps. Et ce que j’appelle le BSP, le bon sens paysan. On en a besoin, le marketing ne suffit pas. Les 3 étoiles, ce n’est pas une finalité en soi, ça se mérite. Notre seul rôle, c’est d’ouvrir notre maison. »

« Les stations arrivent à la fin d’un système : la dépendance au ski alpin et aux remontées mécaniques. Dans cette réinvention, le tourisme d’espace remplacera le tourisme de masse. Il faudra gommer tous les irritants du voyage, à commencer par la problématique du dernier kilomètre, de la gare à l’hébergement. On ne portera plus ses bagages ! La quête de sens s’appliquera dans les vacances comme dans le travail, avec un objectif social, humanitaire. Au-delà de la visite de la bergerie, ce sera une recherche de participation à la vie locale. Pour une clientèle qui déborde d’activités toute l’année, ne rien faire en vacances est un programme en soi. Ce sera la fin du mythe de l’excitation permanente. »

© Marie Bougault

Armelle Solelhac, conseil en stratégie des stations de montagne, auteur de Management et marketing des stations de montagne, Territorial éditions

À gauche : L'église baroque de Saint-Nicolas de Véroce. Pistes de fond au-dessus du village de Saint-Nicolas. À travers le village de Sainte-Foy. Ci-dessus : À La Bouitte, dans la famille Meilleur, le fils, Maxime. Vieux lavoir restauré à Megève

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COM PLÉM ENTS D'OBJETS

Pantone 2021 Cette année, Pantone célèbre un duo de couleurs qui symbolisent à merveille celui

de

la

montagne.

D’abord

avec

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Ligne Roset, Voglans - Chambéry

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Habitat – Rebel

1976 par Elio Martinelli himself.

Minimalisme brut pour teatime authentique.

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Un petit bijou de lampe de table rechargeable sans fil munie

Aussi lumineux que moelleux. Tapis tufté main composé

d’un variateur, imaginée par Edward Barber et Jay Osgerby.

de 80 % de laine et 20 % de soie végétale.

Rechargeable avec un câble USB (fourni) pour 24 h d’autonomie.

L.200 x H.300 cm, 1 850 € et L.250 x H.350 cm, 2 600 €.

En polycarbonate, dispo en 6 couleurs, 195 €.

Roche Bobois, Annecy

Carré Lumière, Thonon & Annecy

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COM PLÉM ENTS D'OBJETS

Karman - GONZAGA Une suspension de style indus imaginée par Matteo Ugolini. Existe également en noir, blanc et or, plusieurs dimensions, à partir de 636 €.

ScèneDeVie, Annecy

Tolix Tabouret H30 perforé Un indémodable, à utiliser en tabouret bas ou marchepied, en acier perforé et décliné dans une foule de couleurs. H.28 x L.28 cm, 158 €.

Matière et Couleur, Annecy

Magic Circus – Pop-Up Fantaisie, couleur et effet pop garanti.

© Pierrick Verny

Lampe de table en laiton, marbre de Carrare et verre soufflé bouche, couleur citron (plusieurs coloris), H.53 x L.30 x Ø 22 cm, à partir de 1 094,40 €.

Dream Habitat, Annecy

CFOC – Pakora Une carafe en verre borosilicate soufflé bouche et teinté dans la masse, fabriquée par des artisans de la région de Shanxi en Chine. Collection de carafes, verres, tasses et soucoupes déclinée en gris, ambre, blanc et bleu. Carafe boule, D.14,5 x H.21 cm, 40 €.

Compagnie Française de l’Orient et de la Chine

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Créer un sas Trois rondins en bois suffisent à délimiter un petit couloir et rendre plus chaleureux l’espace salon, centré autour de la che-

Réunir

minée. La porte donne accès au second appartement, configuré de la même manière.

deux appartements

Prolonger la cheminée

Ces deux appartements, situés côte à côte dans une

l’espace est compté. Elle est prolongée

résidence, au cœur de Monêtier-les-Bains à Serre

La cheminée, c’est le luxe dans un appartement. Autant la valoriser et l’optimiser quand par une banquette en métal, recouverte d’un coussin en laine. Le conduit de la cheminée

Chevalier, sont devenus communicants. Les Chalets

est habillé avec de larges planches de bois

Bayrou sont intervenus en tant qu’entreprise

comme sur le plafond et les murs, pour

générale pour les rénover et les réunir d’une

Cheminée ou poêle ? Si vous passez peu

manière singulière. Anne Bayrou, co-dirigeante de la société et Faustine Chastan, architecte d’intérieur, nous confient leurs astuces d’aménagement et de

de temps devant la cheminée, optez pour un poêle moins volumineux. Quel emplacement ? Si le conduit est déjà existant, vous conserverez l’emplacement d’origine. Une cheminée se raccorde

décoration.

sur le point le plus haut du faitage pour un TEXTE PATRICIA PARQUET. PHOTOS PIERRE MASCLAUX

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intégrer le décor.

meilleur tirage.


PRATIQUE - ECO-HABITAT & RéNOVATION

AVANT La vente de l’appartement mitoyen a été l’opportunité pour les propriétaires d’agrandir le leur avec un aménagement flexible.

LA RÉPONSE DE L’ENTREPRISE GÉNÉRALE Un mur mitoyen est percé entre les deux appartements afin de bénéficier de toute la surface soit 188 m2, surface idéale pour une famille nombreuse. Quand les propriétaires sont seuls, ils referment la porte communicante entre les deux logements et mettent en location le second. La création d’une porte entre les deux séjours permet de passer d’un logement à l’autre, conçus dans deux styles différents : l’un contemporain

Profiter de l’espace sous l’escalier Pas de place perdue avec ce coin bureau installé sous l’escalier.

avec un mélange de bois, de métal et de verre. Et le second, destiné à la location, plus rustique avec cheminée en vieux bois, poutre vieillie et soubassement en pierre. En les réunissant, on obtient 5 chambres et deux dortoirs enfants. Les plus gros défis ? Intégrer le maximum de fonctions, optimiser les espaces même sous les

Animer une montée d’escalier

rampants et les escaliers.

L’escalier en métal possède des marches verre afin de laisser passer la lumière.

POURQUOI FAIRE APPEL À UNE ENTREPRISE GÉNÉRALE ?

Le mur peint en blanc offre une respiration.

Depuis cinq ans, les chalets Bayrou se posi-

L’idée lumineuse ? Accrocher sous la

tionnent sur des chantiers de rénovation en tant

charpente trois suspensions et jouer avec

qu’entreprise générale tous corps d’état car la

des hauteurs différentes.

demande ne cesse d’augmenter. Avantage pour

Pour grimper au sommet de l’escalier,

le client : un interlocuteur unique coordonne

l’architecte d’intérieur des Chalets Bayrou

l’ensemble des corps de métier. Une architecte

a imaginé une main courante, réalisée à

d’intérieur, intégrée à l’entreprise, aménage et

partir d’une corde de montagne.

pense l’intérieur dans ses moindres détails. C’est

Simple et bon marché.

à la fois un gain de temps, un gage de qualité et

en bois et un garde-corps transparent en

une optimisation du budget. Suspensions Disc en carton recyclé de Gray Pants.

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PRATIQUE - ECO-HABITAT & RéNOVATION

Oser le rouge dans le dortoir enfant L’espace étant restreint, c’est un lit superposé qui compose ce mini dortoir enfants. L’espace se referme à l’aide d’une porte coulissante, idéal pour les petits espaces. >>

Valoriser une petite salle de bains L’accès à la salle de bains de la

La touche colorée ? Le rouge, on le réserve pour rendre l’espace enfant joyeux. On aime, ce jeu de cubes colorés utiles pour poser des accessoires.

chambre master s’effectue par un

Peinture rouge naturelle d’Argile.

dressing, sous les rampants afin d’optimiser les rangements. La touche originale ? Une corde de montagne à la place des poignées de portes. Pour chauffer ? Un joli radiateur

Ranger derrière le miroir

sèche-serviettes en forme d’échelle.

Le miroir, réalisé sur mesure, cache des

La bonne idée ? Dissimuler les

rangements. En appuyant sur le miroir,

toilettes avec des madriers.

on accède aux rangements dissimulés

Où glisser la baignoire ? Quand

à l’arrière.

on veut absolument une baignoire dans une salle de bains sous une toiture, on optimise l’espace en l’installant sous les rampants.

Radiateur électrique Scaletta de Tubes.

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Associer le bois et le bleu On ne voit que lui ! Ce bleu accroche si bien la

Installer une chambre sous un rampant

Maximiser une petite chambre

lumière. Dans la chambre master, le bois de couleur

Cette petite chambre valorise le

Dans cette petite chambre sobre,

miel est contrasté par la teinte bleue, peinte en

mélange de deux matières : le

une tablette en bois en tête de lit

tête de lit. Une tablette accueille les prises et offre

mélèze et le tissu en laine, motif pied

permet de poser un livre. Un gain

un peu de place pour poser de petits objets.

de poule au-dessus de la tête de lit.

de place afin de se passer des

La bonne idée ? Profiter de cette hauteur

L’astuce invisible ? Pour maximiser

tables de chevet.

sous plafond et l’accentuer en suspendant des

le stockage, des portes non visibles

La bonne idée ? Tapisser de tissu

luminaires qui semblent tombés du ciel.

cachent des rangements.

en laine, la partie située entre la

Coussins en velours et plaid confectionnés par l’Atelier des Frères. Suspensions Beat de Tom Dixon. Peinture Turquin d’Argile. Bois vapo montagne.

Tenture murale et rideaux Arpin confectionnés par l’Atelier des Frères.

sous-pente et la tête de lit en bois. De quoi réchauffer la pièce en un clin d’œil.

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Marbre & bains Du marbre en total look dans les salles de bains ! Capri, spécialiste de la

Quoi/ Marbre Evans Black. Où / Au sol, sur le mur de la salle de douche et sur la vasque. Association / Le marbre devait absolument se marier avec du mobilier en bois et le vieux bois, présent partout dans les chalets. Points forts/ La baignoire est encastrée dans le marbre. Le dessus permet de poser les produits et l’ensemble se nettoie facilement. Couleur / Noir avec des teintes gris/taupe.

pierre naturelle, a habillé les 61 salles de bains et les spas des nouveaux

Le retour de la mosaïque

chalets du groupe Ultima à Courchevel.

marron glacé, chocolat, caramel, brun. Le mur est recouvert de

Voici comment cette pierre naturelle affirme sa force de caractère à travers

Quoi/ Douche en mosaïque marbre Evans Black dans des teintes granit Spider Black comme dans la piscine, pour le rappel. Où/ Dans l’un des espaces bien-être. Idéal également dans le hammam.

quatre exemples choisis dans l’univers

Points forts/ La mosaïque au sol évite de glisser et épouse la

du luxe.

pente. Elle est posée sur des trames de 30 x 30 cm. Souci du détail/ La réglette de la grille d’évacuation d’eau est, elle TEXTE PATRICIA PARQUET. PHOTOS IGOR LASKI

aussi, habillée avec de la mosaïque pour un rendu parfait.

Des veines poétiques Au mur/ Marbre Hella White. Le sol / Recouvert de mosaïque Glacier Gris Hexa, avec motif hexagonal. Les carreaux sont en pâte de verre dans des tons gris et des carreaux en marbre blanc. Où/ Dans la douche sensorielle de l’un des espaces bien-être. Points forts/ Sur le mur, le marbre est posé "en livre ouvert", c’està-dire que la veine se déploie en miroir. Visuellement, l’espace paraît plus grand. Un blanc pur fait ressortir un veinage aux teintes gris/ beige. Regardez bien ! De jolis dessins apparaissent sur les murs. On aime / Les grands formats de dalle qui agrandissent l’espace. À utiliser même dans les petites surfaces.

Le bain dans un bassin en pierre Le bassin/ En granit Albiana qui offre l’aspect d’un marbre bleu / gris veiné. Il habille non seulement le contour de la piscine, mais il est aussi immergé dans la piscine. Au mur / Du granit Spider Black : mur posé en "livre ouvert" avec un suivi de veinage. Un fond noir uni et profond fait ressortir un veinage clair. Nouvelle pierre en provenance du Brésil. Précautions à prendre / Les pierres naturelles contenant de l’oxyde de fer ne peuvent pas être mises sous l’eau. On aime / Avoir l’impression de se baigner dans la nature. 6

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BAINS NORDIQUES

SAUNAS

storvatt.fr

SPAS EN BOIS


PRATIQUE - éCO-HABITAT & RéNOVATION 4 QUESTIONS À… Christophe De Tricaud, architecte, enseignant à l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble en master 2, coordinateur du projet Solar Decathlon. Le projet, présenté dans le cadre du concours, pourrait-il être dupliqué dans d’autres communes du territoire alpin ? Les étudiants réalisent un projet contextualisé avec les caractéristiques du site sur lequel il s’implante. Nous avons la volonté de réaliser des projets exemplaires et qui puissent inspirer d’autres dynamiques, sur d’autres territoires ayant des caractéristiques similaires. Nous devons montrer que notre projet peut trouver des applications et s’insérer sur le marché.

Ils font partie de l’équipe AuRa (Auvergne Rhône-Alpes).

COSY LAB / PROJET SOLAR decathlon Épisode 2

L’architecture du réemploi Une équipe de 200 personnes, étudiants pour la plupart, de la région Auvergne Rhône-Alpes représentera la France à la prochaine compétition européenne Solar Décathlon. Elle a deux ans

Après réhabilitation, que va-t-on trouver dans l’ancien hôtel des Deux Soeurs de Château Bernard, où se déroule l’expérimentation ? Il est trop tôt pour vous répondre, a minima du logement pérenne car à la base, le concours Solar Decathlon demande de produire un logement. Il est possible que l’on soit sur un programme mixte. Nous nous intéressons également au collectif d’habitants et à l’habitat participatif. Quelle est l’échelle de temps sur laquelle vous vous projetez ? Le Solar Decathlon pousse à réaliser des projets prospectifs. Les scénarios sur lesquels nous nous projetons sont à 2050 voire jusqu’à 2100. Ils pourront être opérationnels pour demain, si j’ose dire, et anticiper des scénarios à plus long terme. Nous nous basons sur des scénarios existants du GIEC (ndlr. Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), qui sont une base d’études importante pour nous en matière de réchauffement climatique et aussi d’autres scénarios de type transition énergétique comme le scénario négawatts. Nous travaillons sur des scénarios durs de réchauffement climatique qui nous amène à nous poser la question de l’exode urbain. Le processus est en cours depuis les années 2000. Nous pensons que des territoires tels que la commune de Château Bernard avec des infrastructures existantes et inhabitées ont un potentiel d’accueil important sur le très long terme.

pour concevoir un projet concret qui traite de rénovation. Nous avons décidé de l’accompagner tout au long de cette aventure qui prendra fin en 2022. Nous vous présenterons son travail, sa réflexion et sa recherche en plusieurs épisodes, à retrouver dans nos éditions de Cosy Mountain. TEXTE PATRICIA PARQUET

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Quel regard portez-vous sur les projets actuels en montagne ? La montagne est un secteur en pleine effervescence et qui commence à prendre en compte l’ensemble des problématiques environnementales. De nombreux projets vont dans ce sens. Je pense entre autres au projet de station du futur porté, par le département de l’Isère que nous étudierons pour notre projet. Retrouvez le prochain épisode dans notre édition de Cosy Mountain à paraître en juin.


Résumé de l’épisode 1 Le concours mobilisera une équipe pluridisciplinaire, composée de 100 étudiants, 50 enseignants et chercheurs, des institutions et des professionnels. Le projet français est porté par l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble, en association avec d’autres écoles de Lyon, Chambéry, Villefontaine, Saint-Etienne et Fribourg en Suisse. Le but : développer la transmission des savoirs et de la recherche dans le domaine des énergies renouvelables et notamment l’énergie solaire appliquée à l’habitat. Les participants doivent concevoir et construire des "démonstrateurs" d’habitat à très haute performance environnementale fonctionnant avec le soleil pour seule source d’énergie.

L

En Isère, l’hôtel des Deux Sœurs, un ancien établissement typique des années 70, sert de cadre d’expérimentation pour l’équipe AuRa.

’équipe Auvergne Rhône-Alpes,

bio et géosourcés et notamment la terre.

La place de la technologie

chargée de représenter la France

Pour cela, nous travaillerons avec le labo-

Les bâtiments, conçus dans le cadre du

au concours international, a pour

ratoire de recherche CRAterre, au sein de

concours, devront être à énergie positive,

cadre

l’hôtel

l’École nationale supérieure d’architecture

c’est-à-dire produire plus d’énergie qu’ils

des Deux Sœurs, un ancien établissement

de Grenoble qui est une référence mondiale

n’en consomment. Il faudra sans doute pré-

typique des années 70 qui a fermé en

sur les architectures en terre. À travers cette

voir l’implantation de panneaux photovol-

2001. Situé en Isère, sur la commune rurale

ressource, nous essayerons d’associer les

taïques, de panneaux solaires thermiques,

de Château Bernard, à 1154 m d’altitude

cultures constructives ancestrales de type

peut-être de technologie hybride de type

et à 35 minutes de Grenoble, il fera

pisé. Nous apporterons aussi de l’innovation

PVT qui fabrique à la fois de l’électricité et

l’objet d’une réhabilitation qui consistera

en nous intéressant à la terre active dans la-

l’eau chaude sanitaire.

à créer entre autres des logements. La

quelle on insère un réseau permettant de ré-

commune, ancienne station de ski dont les

guler la température et d’améliorer le confort »,

Faciliter la mobilité

remontées mécaniques ont fermé en 2018,

précise Christophe de Tricaud, architecte,

La question de la mobilité en milieu rural sera

s’interroge sur le devenir de ce territoire

enseignant à l’École nationale supérieure

abordée de manière très forte et comptera

rural et des infrastructures liées à cette

d’architecture de Grenoble en master 2,

parmi les critères évalués lors du concours.

activité touristique. Les réflexions menées

coordinateur du projet Solar Decathlon.

Les déplacements font partie des impor-

d’expérimentation

tantes dépenses énergétiques des habitants

serviront à réinterpréter et être diffusées

bien plus que le logement. Mobilité douce,

caractéristiques des années 70, ailleurs dans

Réemployer les matériaux de construction

les Alpes.

Les étudiants s’intéresseront également au

hydrogène… autant de pistes de réflexion à

réemploi des matériaux et seront accompa-

venir.

sur des bâtiments de même type, très

mobilité partagée, mobilité électrique, à

Architecture en terre

gnés par Bellastock, une coopérative pion-

L’un des 10 critères jugés lors du concours

nière dans la question du réemploi en France

Des ateliers participatifs

Solar Decathlon portera sur l’innovation.

et à l’initiative de projets innovants, écolo-

Pour rendre l’habitat accessible financière-

L’équipe travaillera sur la recherche et le

giques et solidaires. « Les intentions sont

ment, les habitants seront impliqués dans le

développement appliqués à l’architecture

en train d’émerger, mais les applications ne

processus de conception et de construction.

et se basera sur des travaux de recherche

sont pas tout à fait au point. Les architectes

Des ateliers participatifs pour travailler par

menés dans les laboratoires des universités

d’aujourd’hui ne sont pas complètement

exemple sur l’auto-finition feront baisser le

partenaires. « En tant qu’école d’architecture,

formés à cette question du réemploi »,

coût de l’accession au logement. 6

nous portons beaucoup d’intérêt aux matériaux

poursuit Christophe de Tricaud.

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PRATIQUE - éCO-HABITAT & RéNOVATION

Petits appartements inspirés Quand le prix du m2 est élevé, le premier objectif est d’optimiser l’APPARTEMENT en luttant contre tout espace perdu. Dans un projet de rénovation, l’agencement des

A

Soigner les cloisons de séparation De nombreux appartements sont pourvus de

pièces est primordial.

Lorène Herrero

cloisons mobiles qui permettent de transformer ou agrandir le salon. Exit la cloison alvéolée au profit

fin d’optimiser tous les coins et recoins d’un petit appartement,

Astuce n°2

LA

solution

consiste

à

imaginer

des

aménagements sur mesures. Basée à Aime La Plagne, la menuiserie ETS Chevalier est régulièrement sollicitée pour

des travaux de rénovation dans les appartements des stations de la vallée

de deux portes en chêne huilé blanchi avec des panneaux en médium laqués, de couleur taupe. Et pour plus de praticité, les deux vantaux s’ouvrent simultanément, quand on tire sur l’un, l’autre coulisse.

de Tarentaise. A La Plagne, les défis à relever son multiples et concernent de nombreux appartements : optimiser le coin montagne, camoufler le tableau électrique, rendre esthétique une cloison de séparation… On mise sur le bois pour rendre les logements plus chaleureux, avec un petit côté chalet. Bien que le vieux bois soit toujours plébiscité les clients optent aussi pour des teintes ou essences plus contemporaines. Pour l’esthétisme, chaque agencement est réalisé avec la même finition, en matière et couleur. Cela crée un fil conducteur entre toutes les pièces de l’appartement.

Astuce n°3 Scénariser le salon Le salon est équipé d’un canapé lit, installé contre le mur. Il est surmonté d’une bibliothèque murale,

Astuce n°1 Une verrière coulissante pour apporter de la lumière La cloison de séparation est une verrière. Celle-ci est équipée d’une porte coulissante qui s’aligne parfaitement une fois ouverte. Le couloir bénéficie ainsi de la lumière naturelle de la cuisine.

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avec éclairage encastré. Les étagères, en chêne huilé blanchi et la peinture murale de couleur taupe reprennent les codes de la cloison de séparation, afin d’harmoniser l’espace.


Astuce n°7 Jeux de textiles Dans la chambre de petite

Astuce n°4

taille, la tête de lit mi-hauteur permet de ne pas écraser

Des rangements dans l’entrée

la pièce. La décoratrice Dado Robino a imaginé un jeu de

L’entrée est équipée d’une étagère et de cases adaptées à chaque

textiles chaleureux, dans un camaïeu de bleu et de gris.

accessoire de ski (casques, masques, gants…). Les crochets

On retrouve le même tissu à carreaux sur la jetée de lit,

métalliques sont de tailles différentes ; les plus longs sont

les coussins ainsi que sur les

accessibles également aux enfants. L’aménagement en bois permet

appliques murales, diffusant

de camoufler l’inesthétique tableau électrique qui se trouve très

une atmosphère douce.

souvent dans l’entrée des appartements plagnards.

Astuce n°8 Vivre à l’heure du télétravail Les chambres des appartements des stations dites « intégrées » sont souvent de petite taille. Avec l’évolution de la société et la période actuelle, de plus en plus de personnes sont amenées à travailler (un peu) durant leurs vacances. On peut imaginer un bureau d’appoint, rabattable. Pour un faible encombrement, celui-ci

Astuce n°5

est installé dans une niche avec éclairage automatique, en vieux bois en rappel de la tête de lit.

Adapter les canapés Dans le salon, il faut imaginer des canapés sur mesure. Ils doivent être conçus au format 90x200cm, contre 75 cm de profondeur habituellement. L’assise peut se transformer en lit d’appoint pour un invité imprévu (ou pour augmenter la capacité et donc les revenus

Astuce n°9

en cas de location). Pour le confort et l’esthétisme, la rangée de

La cuisine intégrée

coussins est doublée.

La cuisine est pensée comme un mur complet. Ici, les éléments hauts sont de la même épaisseur que ceux du bas. Cela apporte des rangements supplémentaires dans des appartements qui en manquent souvent. La niche est monochrome, grâce à son plan de travail et crédence en Compact (stratifié haute résistance) de couleur noir. La cuisine se transforme alors en élément de décoration.

Astuce n°6

Astuce n°10

Jouer le traditionnel avec une touche contemporaine

Un îlot de cuisine et deux fonctions

Le vieux bois, utilisé dans l’aménagement intérieur, apporte un

La cuisine dispose d’un îlot afin d’agrandir son volume et

indéniable « côté chalet ». Il est décliné ici sur les façades de

de bénéficier d’un plan de travail supplémentaire lors de

cuisine, les têtes de lit, les portes intérieures ainsi que pour

la préparation des repas. La table à manger est accolée à

les meubles de salle de bain. Le vieux bois est rendu plus

l’îlot. Dans le décalage de niveaux, l’agenceur a installé des

contemporain grâce aux luminaires et à la ferronnerie (dont des

prises, idéales pour l’appareil à raclette. Lors des repas,

poignées aux lignes épurées) de couleur noire.

l’îlot est utilisé comme desserte. 6

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carnet d'adresses

Notre carnet d’adresses Les contacts évoqués dans ce numéro sont répertoriés dans ce carnet, sujet par sujet.

Suspendu au paysage L’agence Noa, basée à Bolzano et à Berlin, regroupe une équipe de jeunes architectes, architectes d’intérieur et designers : www.noa.network

© V. Lottenberg

Quand la lumière dessine l’espace Nouvel Angle, agence de design et d’architecture d’intérieur de Bastien Jovelet : www.nouvel-angle.com

■ DOSSIER ARCHITECTURE Le paysage est l’architecte Agence Bergmeisterwolf en Italie : www.bergmeisterwolf.it 18 points remarquables dans ce chalet d’Avoriaz Agence JMV Resort, dirigée par JeanMichel Villot, est une agence basée en Savoie et en Haute-Savoie, spécialisée en architecture de montagne haut de gamme : www.jmvresort.com Décoratrice Nathalie de Breda, showroom basé à Annecy-le-Vieux, sur rendez-vous : nathaliedebreda.com Il est possible de louer l’un des appartements auprès d’Avoriaz Premium : www.avoriaz-premium.com

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■ COSY PRATIQUE Réunir deux appartements Constructeur Chalets Bayrou : www.chalets-bayrou.com Marbre & bain Capri, pierre naturelle : store-capri.com et group-capri.com L’architecture du réemploi COSY LAB / PROJET SOLAR DECATHLON Épisode 2 Si comme Cosy Mountain, vous souhaitez devenir partenaire à votre tour du Solar Decathlon, contactez Pascal Gantet : pascal.gantet@lesgrandsateliers.fr

Projet d’études Habiter les fortifications Les étudiants à l’origine de ce projet ont obtenu leur diplôme et sont tous deux architectes. Robin Issartel : robinissartel@gmail.com et Anthony Pela : anthony.pela@gmail.com

■ NOS STATIONS-VILLAGEs MEGÈVE Office de Tourisme 70 Monseigneur Conseil- BP 24 74120 MEGEVE Haute-Savoie Téléphone : +33 (0)4 50 21 27 28 Mail : megeve@megeve.com LES GETS Office de Tourisme 89 Route du Front de Neige 74260 LES GETS Haute-Savoie Téléphone : +33 (0)4 50 75 80 99 Mail : lesgets@lesgets.com SAINT-MARTIN-DE-BELLEVILLE : Office de Tourisme 54 Rue du Clocher 73440 LES BELLEVILLE Savoie Téléphone : +33 (0)4 79 00 20 00 Mail : contact@st-martin-belleville.com SAINTE FOY EN TARENTAISE Office de Tourisme Bureau Information Touristique de Sainte Foy Tarentaise 73640 SAINTE-FOY-TARENTAISE Savoie Téléphone : +33 (0)4 79 06 95 19 Mail : contact-saintefoy@hautetarentaise.fr

LA CLUSAZ Office de Tourisme 161, place de l'Église 74220 LA CLUSAZ Haute-Savoie Téléphone: +33 (0)4 50 32 65 00 Mail : infos@laclusaz.com PRALOGNAN LA VANOISE Office de Tourisme 290 avenue Chasseforêt 73710 PRALOGNAN-LA-VANOISE Savoie Téléphone: +33 (0)4 79 08 79 08 Mail : info@pralognan.com SAINT NICOLAS DE VEROCE Bureau d’informations 4025 route de Saint Nicolas de Véroce 74170 SAINT GERVAIS LES BAINS Haute-Savoie Téléphone : +33 (0)4 50 93 20 63 Mail : tourisme@stgervais.com SAINT GERVAIS LES BAINS Office de tourisme 43 rue du mont blanc 74170 SAINT GERVAIS LES BAINS Haute-Savoie Téléphone : +33 (0)4 50 47 76 08 Mail : tourisme@stgervais.com SAINT VERAN Office de Tourisme 05350 SAINT-VERAN Hautes Alpes Téléphone : +33 (0)4 92 45 82 21 Mail : st-veran@guillestrois-queyras.com


Perrine Laffont, Championne Olympique Photo : Louis Garnier

W SURFUSION JACKET

ANOTHER BEST DAY rossignol.com


- Crédit photo : Limpid - Illustrations à caractère d’ambiance. RCS Chambéry n° 852 934 546.

Collection Hiver 2020-2021

MÉRIBEL Le Yana | Étania | Les Chalets Célénia TIGNES Hokkaido LES GETS Le Vieux Chêne MEGÈVE Kalista

+33 (0)4 50 33 56 63

edifim.fr


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