Cosy City #43 by Éditions Cosy

#43

HIVER 2022

DOSSIER

Grand Blanc

Et si on prenait un peu d'altitude !

ARCHITECTURE

MAISON USM, un voyage à travers le temps MAGAZINE OFFERT www.cosy-editions.com

LE DESIGN ES T NOTRE AMI

HABITAT ANNEMASSE C.C CAP BERNARD - 6 RUE DE MONTRÉAL VILLE-LA-GRAND - +33(0)4 50 04 16 16

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COSY CITY

est édité par ÉDITIONS COSY SAVOIE Technolac 18, ALLÉE DU LAC ST-ANDRÉ 73382 LE BOURGET-DU-LAC CEDEX Tél : 00 33 (0)4 79 65 46 10 Fax : 00 33 (0)4 79 65 46 12 Site Internet : www.cosy-editions.com

(IN)TRO

Directeur de publication / Rédacteur en chef Claude Borrani - claude@cosy-editions.com

Gratuit et pas vendu !

Ont collaboré à ce numéro : Patricia Parquet, Alice Morabito, Lorène Herrero, Laurent Grachus, Noëlle Bittner, Laurent Lapoutse Direction Artistique & Maquette Séverine Béchet • studiosbdesign.fr

En cette période de fêtes où la générosité prime -y compris au pied du sapin-, chers lecteurs sachez recevoir ce numéro 43 de Cosy City en guise de cadeau. 100 pages totalement offertes, qui viennent s'ajouter aux 500 précédentes des 5 numéros 2021. En réalité, avec Cosy City, comme avec tous nos confrères de la presse gratuite, c'est un peu toute l'année Noël ! Par définition nous offrons des contenus

Directeur du développement Kamel Beghidja - kamel@cosy-editions.com Directrice commerciale Olivia Gontharet - olivia@cosy-editions.com Conseillers en communication Fanny Marguet - fanny@cosy-editions.com Caroline Javelle - caroline@cosy-editions.com Responsable digital Chloé Chabert - chloé@cosy-editions.com Assistante commerciale en alternance Coline Blampey - coline@cosy-editions.com

en grande partie financés par la publicité pour qu'in fine, cher lecteurs, vous n'ayez

Assiatante développement en alternance Alison Chatz - alison@cosy-editions.com

pas un centime d'euro à débourser pour vous l'offrir, rien, pas un iota, un kopeck ni

Administration et relations clients Laurence Rémy - laurence@cosy-editions.com

quelconque brouzouf.

Périodicité : Trimestrielle Parution : HIVER 2021

soumission de l'éditeur vis à vis des annonceurs, d'où leur formule "il y a toujours quelqu'un qui finit par payer" ! Pas faux, question de terminologie, nous on préfère parler de soutiens, autour de sujets passion comme la déco, le design ou l'architecture. Une alliance tripartite (lecteurs, annonceurs, éditeur), (bien) fondée sur des liens tissés sainement entre faire savoir et savoir-faire pour une lecture free. Certes nous avons vu plus fort comme exploit, certes nous aurions préféré voyager en orbite avec Thomas Pesquet, ou dégoter un vaccin anti-covid français

Impression IME By Estimprim ZA La Craye 25110 AUTECHAUX FRANCE Dépôt Légal : à parution ISSN 2418-0297

Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent magazine faite sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art. L.122-4, L.122-5 et L.335-2 du Code de la propriété intellectuelle). #43

Un modèle économique que certains décrient, y voyant une certaine

en une dose, mais à chacun sa voie (lactée)... Belle nouvelle année à vous chers

HIVER 2022

DOSSIER

Grand Blanc

Et si on prenait un peu d'altitude !

lecteurs. Et surtout la santé...

La rédaction

ARCHITECTURE

MAISON USM, un voyage à travers le temps

MAGAZINE OFFERT

www.cosy-editions.com

PHOTO DE COUVERTURE : INSIDELIFE

SUIVEZ-NOUS ! Retrouvez l’univers Cosy sur www.cosy-editions.com et sur notre page Facebook www.facebook.com/CosyDesignWeb Instagram : @editions_cosy numéro 43 • hiver 2022

COSY CITY I 3

CITY ZOOM PAR NADÈGE CERETTO-PARIS

MERCEDES-BENZ NOUVELLE FISCALITE AUTOMOBILE : EMB VOUS GUIDE !

Dès janvier 2022, les règles en matière de fiscalité automobile changent ! Particulier ou entreprise, les concessions Etoile Mont-Blanc (EMB) de Sillingy, Cluses, Ville-la-Grand, Anthy-sur-Léman et Chambéry vous expliquent, conseillent et accompagnent dans les différentes démarches liées à ces taxes.

haque année, les lois sur la fiscalité automobile évoluent. Les équipes Business Solutions du groupe EMB prennent le temps de déchiffrer ces informations, parfois confuses, afin de les rendre accessibles et utiles. La vraie nouveauté est reliée au poids des véhicules. Chaque voiture sera taxée 10 € par kg excédentaire à partir de 1 800 g en ordre de marche. Toutefois, des exonérations sont d’ores et déjà prévues pour les modèles 100 % électriques, hybrides rechargeables dont l’autonomie en ville dépasse 50 km, et à énergie hydrogène. En outre, les sociétés acquéreuses de véhicules d’au moins 8 places assises et familles nombreuses bénéficieront également de quelques aménagements. Enfin, le cumul du malus écologique et de la taxe au poids sera plafonné

4 I COSY CITY

à 40 000 € en 2022 puis à 50 000 € l’année suivante et ne pourra pas dépasser 50 % du prix de vente TTC du véhicule. Quant à la taxe sur les véhicules de société (TVS), elle va désormais se scinder en deux impôts redevables début 2023 : l’un relatif aux émissions de CO2 (à l’image du malus), l’autre aux émissions de polluants atmosphériques. Seront exempts de ces taxes les véhicules électriques et hybrides émettant moins de 50 g / km, ceux combinant électricité et E85, ceux roulant au GPL et GNV et ceux pouvant accueillir une personne en fauteuil roulant. Pour savoir exactement de quoi il en retourne et/ou vous procurer un véhicule neuf parmi la centaine que propose EMB avant la fin de cette année et le durcissement de la fiscalité dédiée, rendez-vous dans votre concession préférée !

CONTACTEZ EMB SANS TARDER ! EMB Léman à Ville-la-Grand et à Anthy-sur-Léman 04 50 37 23 75 / 04 80 74 00 40 EMB 74 à Sillingy et à Cluses 04 50 24 12 12 / 04 50 91 33 33 EMB 73 à Chambéry - 04 79 69 72 16 www.etoile-mont-blanc.com

numéro 43 • hiver 2022

Gamme Mercedes Hybride Rechargeable. Venez la découvrir chez vos Distributeurs.

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ANNEMASSE / VILLE-la-GRAND 04 50 37 23 75 - THONON / ANTHY-sur-LÉMAN 04 80 74 00 40 Consommations en cycle combiné (WLTP) de la Classe A Hybride Rechargeable Compacte et Berline : 0,9-1,4 l/100 km - CO2 (WLTP) : 20-31 g/km ; de la Classe B Hybride Rechargeable (WLTP) : 1,0-1,5 l/100 km - CO2 (WLTP) : 23-33 g/km ; du CLA Coupé Hybride Rechargeable : 0,9-1,3 l/100 km - CO2 (WLTP) : 21-29 g/km ; du CLA Shooting Brake Hybride Rechargeable : 1,0-1,4 l/100 km CO2 (WLTP) : 23-32 g/km. Depuis le 01/09/2018, les véhicules légers neufs sont réceptionnés en Europe sur la base de la procédure d’essai harmonisée pour les véhicules légers (WLTP), procédure d’essai permettant de mesurer la consommation de carburant et les émissions de CO₂, plus réaliste que la procédure NEDC précédemment utilisée. EMB 73 SAS - Capital : 1 116 000 € - RCS Chambéry 414 626 408. EMB 74 SAS - Capital : 1 300 000 € - RCS Annecy B 430 357 152. EMB Léman SAS - Capital : 1 573 601 € - RCS Lyon 829 900 414. numéro 43 • hiver 2022

COSY CITY I 5

SOMMAIRE #

43 | HIVER 2022

FOCUS 1

EHAB ALHARIRI

MOBILIER NATIONAL

10 Chut…

FOCUS 2 12

12 Un pod de montagne durable et futuriste

NEWS 14 L’actualité cosy spécifique aux 2 Savoie et au Léman

SIMON OPLADEN

ALEXIA CORALIE MONNET

ARCHITECTURE 32

32 Maison USM, Un voyage à travers le temps

RÉNOVATION 42 Vivre dans 50m2 à 5…

COMPLÉMENT D'OBJETS DÉCO

6 I COSY CITY

MATTIA CAMPO

TIM VAN DE VELDE

48 Un beau bureau 48

numéro 43 • hiver 2022

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VOLVO ANNECY

VOLVO ANNEMASSE

VOLVO CHAMBÉRY

110, rte du Moulin - Gillon EPAGNY METZ-TESSY Tél. 04 50 22 63 50

11, rue de la Californie VILLE-LA-GRAND Tél. 04 50 84 59 59

250, rue S. Charléty LA RAVOIRE Tél. 04 79 71 01 10

SOMMAIRE #

43 | HIVER 2022

SPÉCIAL MONTAGNE ÉTAT DES LIEUX JOSÉPHINE ONTENIENTE

54 Un gros appétit pour la montagne 54

CONSTRUIRE – AMÉNAGER 60 Chalets Dunoyer Lumières sur la montagne

DÉCORATION 68 INSIDELIFE par SCENEDEVIE

STUDIO BERGOËND

DESIGN 60

78 Retour au XXe siècle, avec des documents d’époque, pour voir comment depuis les années 20, du Mont d’Arbois jusqu’aux Arcs, la nouvelle pratique des sports d’hiver a influencé l’art de vivre et l’habitat en montagne.

INSIDELIFE

STUDIO CYRILLE VIDAL

TRANSITION ÉNERGETIQUE 90 Comment réduire l’empreinte carbone des bâtiments en montagne ? 78

GUIDE ÉCO STATIONS 92 Comment les stations préparent leur transition écologique ?

À COLLECTIONNER 94 Les cartes postales de montagne

8 I COSY CITY

AGSEARCH

96 Menus illustrés 92

98 Le kitsch candide des Lenci

numéro 43 • hiver 2022

Nouvelle Résidence

Renseignements +33 (0)4 50 33 56 63 | edifim.fr ANNECY | GRENOBLE | AIX-LES-BAINS | MONTAGNE

Crédit photo : Valentin Studio - Illustrations à caractère d’ambiance. RCS Annecy n° 838 580 116.

Sur les hauteurs du Chinaillon Vues panoramiques 40 appartements | 2 au 5 pièces

focus CHUT… TEXTE : LAURENT LA POUTSE - PHOTOS : MOBILIER NATIONAL

À l’occasion de la Paris Design Week 2021, le Mobilier national présentait à la Galerie des Gobelins de jeunes créateurs qui ont eu comme mission de réinventer le mobilier scolaire des collèges de Paris. Charlotte Caron, Fany Troianelli, Daphné Perusat et Nicolas Cazenave de la Roche, étudiants à l’Ecole Bleue à Paris, ont eu la chance de gagner le premier prix pour la catégorie des Espace Interstitiels. Les lieux scolaires sont des espaces très actifs. « Malgré la réglementation, le confort acoustique pose bien souvent problème, c’est pourquoi nous avons conçu une gamme de panneaux multi-fonctionnels et avant tout acoustiques afin d'habiller les espaces interstitiels et les rendre plus vivants », résument les étudiants lauréats. « Nous avons créé deux panneaux de tailles et formes différentes qui, en fonction de leur inclinaison et à l’aide de quelques accessoires, créent une assise rapide, une tablette haute, un espace d’intimité, un panneau d’affichage ou encore une claustra acoustique. »

10 I COSY CITY

numéro 43 • hiver 2022

OSNI OSNI

OSNI

numéro 43 • hiver 2022

COSY CITY I 11

focus UN POD DE MONTAGNE

DURABLE ET FUTURISTE TEXTE : LAURENT LAMOCOLICK - DESIGN ET ILLUSTRATIONS : EHAB ALHARIRI

Si la montagne devait accueillir ce genre de capsule futuriste, nul doute qu’on l’imaginerait intelligente et durable. C’est le cas de celle-ci, conçue pour utiliser l’énergie solaire à l’aide d’un mécanisme qui lui permet de s’ouvrir comme une fleur lorsqu’il fait beau. Malin, l’architecte à l’origine du projet a même imaginé que ce même mécanisme puisse également permettre au pod de recueillir l’eau de pluie pour être autonome et se passer du réseau. L’architecte ne pouvait qu’avouer : « j’ai toujours été fasciné par le mouvement dans l’architecture, les bâtiments qui peuvent interagir avec l’environnement et changer de fonction ou de forme en cas de besoin. » Mission accomplie captain !

12 I COSY CITY

numéro 43 • hiver 2022

COSY CITY I 13

NEWS/

ARCHITECTURE-URBANISME-AMENAGEMENT-IMMOBILIER

Textes : Claude Trinidad, Alice Morabito, Lorène Herrero, Laurent Grachus et la rédaction

PORTRAIT

Grès contemporain

La trentaine à peine, Charlène Joannard fait partie de cette génération attentive à ses envies et ses rêves. Aussi, si elle suit des études de commerce et travaille sept ans en tant que cadre, elle décide tout net de devenir céramiste à la suite d’un stage de poterie suivi en 2017. Ce qu’elle préfère ? Le grès noir ou blanc, travaillé au tour, qui la captive d’emblée. Dès lors, elle n’a de cesse de se perfectionner, jusqu’à Copenhague, auprès de Éric Landon chez Tortus Copenhagen, avec qui elle apprend à tourner des pièces lourdes. Entre autres créations, des arts de la table, qu’elle émaille, mais aussi des projets sur-mesure conçus pour des architectes et décorateurs. Comme l’Atelier Mey, agence d’architecture parisienne, pour qui elle a imaginé des vases contemporains intégrés à des étagères. Pour découvrir ses créations épurées, direction son atelier, basé à PugnyChatenod, où l’on peut aussi suivre des stages découverte du tour de potier. Atelier Charlène Joannard 340, Route du Téléphérique, 73100 Pugny-Chatenod www.charlenejoannard.fr

JEFF KOONS

Du statut de cadre commercial à celui de céramiste il n'y a qu'un pas...

70’s

Pour un twist seventies, on opte pour la collection céramique de HKliving avec des petits mugs joliment colorés à partir de 6,95 € pièce (31,95 € les 4) et des grands mugs à partir de 7,95 €. Entourage, Viviers-du-Lac

14 I COSY CITY

Arty soit-il !

Pour avoir un Jeff Koons rien qu’à soi, si, si, on shoppe sans plus tarder le Balloon Dog bleu édité par Bernardaud issu d’une nouvelle collab entre l’artiste et la célèbre manufacture, soit une édition porcelaine limitée à 799 exemplaires, réplique de la célèbre œuvre de l’artiste. H.40 x L.48 x D.15.8 cm, prix sur demande. Monique Touzeau, Annemasse & Genève

numéro 43 • hiver 2022

PALMARIVA DOMAINE D’EXCEPTION

Nouveau en Savoie, le Domaine Palmariva sera un lieu magique pour toutes vos réceptions. Situé au coeur d’un cadre exceptionnel entre lac et montagnes, le Domaine Palmariva vous offre un panorama incroyable à seulement 20 minutes d’Aix les bains, 30 minutes d’Annecy et 1h de Genève. Avec ses différents espaces de réception, tous dotés d’une vue plongeante sur le lac du Bourget, vos événements seront INOUBLIABLES. Dès à présent, réservez vos dates pour 2022 - 2023. A très vite, au Domaine Palmariva.

591 Route de la Chambotte | CHINDRIEUX, 73 319 | Téléphone : +33 (0)6 14 30 42 22 Email : contact@palmariva.fr

palmariva.fr

ARCHITECTURE-URBANISME-AMENAGEMENT-IMMOBILIER

Le noir Confidentiel...

GERARD COTTET

NEWS/

QUOI DE NEUF ?

Confidentiel…

GERARD COTTET

Bijou d’élégance tout de noir revêtu, le Petit Hôtel Confidentiel, rue de la Trésorerie, inaugure cet hiver une table… Raffinée bien sûr, où l’on met en éveil ses papilles et ses sens. Côté palais, on part en voyage entre la Malaisie et les reliefs escarpés des Alpes, avec le jeune chef Shasitharan Manogeran et sa cuisine gastro inspirée des saveurs de l’Asie et des délices d’ici. Comme le moelleux d’omble chevalier, champignons sauvages, fleuri au génépi de pays, consommé de thé fumé, os à moelle et huile de sarriette… Côté déco, « Folie » ne déroge pas à l’atmosphère chic et feutrée de l’hôtel 5* de Charlotte et Jérôme Reyes. Banquettes arrondies de velours ultra douces, textiles blancs rehaussés d’un fin liseré de noir, moquette tartan black & white, comptoir en marbre et cuisine ouverte. Une déco pensée par Caroline Lory, décoratrice qui a signé le Mirazur, André (Pic)… et collabore avec Starck. Bref, une nouvelle belle adresse inaugurée début décembre qui vient à merveille compléter cet écrin de 17 chambres et suites toutes différentes au cœur de Chambéry, juste au pied du château. Sans oublier que Charlotte et Jérôme Reyes s’apprêtent à ouvrir pour 2022 un bar à cocktail-salon de thé avec Cédric Pernot, chef pâtissier aux créations ciselées, et Maison Dolin. À suivre… Petit Hôtel Confidentiel & restaurant Folie - 10, rue de la Trésorerie - 73000 Chambéry ww.petithotelconfidentiel.com

Un centre commercial nouvelle génération

16 I COSY CITY

À Grésy sur Aix, l’ancienne usine Cellier, un fleuron de l’industrie locale, a été transformée en halle à vocation commerciale. LX Capital a confié le réaménagement du site à l’atelier ADC Architectes d’Aix les Bains. Afin de donner une nouvelle image au site, les halles industrielles ont été entièrement rénovées. « Nous avons souhaité apporter une réponse élégante, avec une seule teinte de bardage métallique. De couleur titanium avec une finition mate ou satinée selon les lames et de façonnage différent, la façade joue avec l’ombre et la lumière tout au long de la journée. La composition des façades résulte d’un équilibre entre lignes verticales et lignes horizontales, rythmées par des lames verticales en inox poli miroir, qui rappellent la transformation de ce métal sur cet ancien site industriel. Le bâtiment de la crèche, de couleur jaune, marque son territoire sur la zone », explique l’architecte Daniel de Cicco. Plusieurs commerces (épicerie, boulangerie, cavistes, torréfacteur, restaurant) se sont installés dans les 2 bâtiments fraîchement livrés et d’autres sont en cours d’installation, ainsi que dans les bureaux à l’étage du 2e bâtiment. numéro 43 • hiver 2022

13 rue de Vaugelas 74000 Annecy T : 04 38 80 09 90

Ilôt, plan de travail et crédence : Carrelage XTONE Viola Rossé silk 120 cm x 120 cm / Mitigeur : Bridge noir

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NEWS/

Sur-mesure C’est sur un coup de cœur que Fabien Masnada a décidé de devenir ébéniste. Un métier qu’il découvre par hasard lors de journées portes ouvertes, lui qui, à 15 ans, a quitté les bancs du collège. Ni une, ni deux, il décide de faire un CAP puis un BMA d’ébéniste (Brevet des Métiers d’Arts) avant d’intégrer, sur concours, l’école Boulle à Paris. La suite ? Un petit tour de France pour parfaire sa technique qui le mène notamment à Genève où il travaille deux ans dans l’aéronautique de luxe en concevant des aménagements intérieurs

de jets privés. Un travail où la technique se doit d’être irréprochable mais où la dimension créative fait défaut. Résultat ? Fabien décide de filer jusqu’à Angers, chez Jérôme Dayot, où il a carte blanche pour créer de beaux meubles. Jusqu’à ce qu’il crée en 2014 son atelier, aujourd’hui situé à Saint-Martin-Bellevue. Depuis, il conçoit dans les règles de l’art du mobilier sur-mesure, mais aussi restaure, quand il ne designe pas lui-même ses pièces, représentées par la galerie Formes et Utopie à Megève. Plus précisément une par an, le tout avec du bois local, français ou européen.

PORTRAIT

En haut à gauche : Fabien Masnada, ébéniste aixois passé par l'école Boulle.

Accès : sortie d’autoroute de Grésy-sur-Aix, à proximité du parking de covoiturage.

Nouvelles cures

IBIS

À tester dès le début de la nouvelle année, les nouvelles cures du Domaine de Marlioz telles Respi Zen, une cure Découverte sur 1 ou 2 jours, et Post Covid, au cas où on n’y aurait pas coupé, en cure libre sur 6 jours. Le tout sur un domaine arboré de 10 hectares qui ne manque pas d’atouts avec un hôtel Mercure****, un hôtel Ibis Styles***, un Spa Nuxe et deux restaurants Biõz et Flõ. Domaine de Marlioz - 111, av de Marlioz 73100 Aix-les-Bains www.domainedemarlioz.com

18 I COSY CITY

numéro 43 • hiver 2022

Manali Lodge - Courchevel

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NEWS/

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qui sera entièrement repensée. Les travaux permettront aussi la création de nouveaux espaces : un restaurant également accessible aux non-joueurs, un bar redynamisé au coeur de la salle des machines à sous, une brasserie ouverte avec vue sur le lac, une nouvelle offre « salons » pour accueillir les événements de moyenne capacité, sans oublier la remise en valeur du théâtre Antoine Riboud.

DÉTENTE

Tout schuss avec Oxygène Organisation À Saint-Jean-de-Sixt, Oxygène Organisation officie depuis plus de 30 ans dans le secteur du tourisme d'affaires et individuel. Avec 4 marques, la société propose de nombreuses prestations : séminaires, activités et soirées pour des entreprises, soirées de gala, lancements de produit, organisations de mariage, escape Game à La Clusaz… Cet hiver, avec Oxygène Glisse Aventure, les descentes en luge reprennent à la Clusaz et au Grand Bornand, pendant les vacances et les week-ends. Sur les pistes de ski à la fermeture du domaine skiable, on s’élance (à partir de 7 ans) sur des longues descentes encadrées par un moniteur de l’ESF, de belles sensations en perspectives.

Hiver 2021-2022

Chasse au trésor

2 DESCENTES en LUGE

DESCENTE en LUGE 7 Kms

NEW

XL - 3

28 €

kms à partir de 7 ans

20€

HIVER 2021 -2022

XXL - 7

kms à partir de 8 ans

28€

Inclus: luge à volant, encadrement moniteurs ESF, à partir de 7 ans Included: sledging, ESF instructors, from 7 years old

Inclus: luge à volant, encadrement moniteurs ESF.

ne pas jeter sur la voie publique

Included: sledging, ESF instructors.

On aime cette initiative du Studio 5.5 qui, pour l’ONF, en partenariat avec la fondation Martell & Co, a disséminé dans la forêt domaniale de Bercé, à 30 minutes du Mans, 100 Tabou-Rets en chêne massif. Pour les chanceux qui les trouvent, ils peuvent les ramener chez eux après les avoir fait authentifier ! Sachant que cette initiative a aussi et surtout pour but de sensibiliser à la gestion durable des forêts comme de mettre en valeur le savoir-faire de la transformation du bois en France et de la création de mobilier. www.5-5.paris

ne pas jeter sur la voie publique

D’importants travaux ont débuté en novembre au Casino. Le chantier d’une durée de 2 ans, a pour objectif de donner une nouvelle splendeur au casino, en le transformant en lieu de vie contemporain, ouvert et élégant. L’Evian Resort a choisi de confier ce projet à Philippe Prost et son cabinet d’architecture AAPP, qui se propose d’actualiser ce patrimoine historique. La restauration va notamment s’attacher à la façade du bâtiment et à la décoration

Renouveau du Casino d’Evian

Petit mais costaud

20 I COSY CITY

ANNEMERANDA

Avec son look ultra design, ce petit chauffage d’appoint à haute performance procure de la chaleur dès l’allumage, tout en étant silencieux. Mais encore ? Il est aussi équipé d’un ventilateur intégré, répartissant la chaleur partout dans la pièce. Convecteur Mill Instant, 3 modèles, à partir de 79,99 €. numéro 43 • hiver 2022

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NEWS/

DEVILLERS ET ASSOCIÉS, ARCHITECTES URBANISTES

ARCHITECTURE-URBANISME-AMÉNAGEMENT-IMMOBILIER

L’Etoile, le nouvel éco-quartier d’Annemasse La communauté d’agglomération « Annemasse Agglo » souhaite renforcer son rôle de pôle attractif et durable au sein de la métropole genevoise. Le nouvel éco-quartier L’Etoile se situe à proximité de la gare et du Léman Express. Il regroupe des logements, un centre d’affaires, des commerces et un campus à taille humaine. L’ambition est de tendre vers un « quartier énergie zéro » afin de réduire au maximum les consommations énergétiques. La stratégie énergétique du quartier prévoit la mise en place d’un réseau de chaleur urbain, alimenté par une chaufferie bois, d'un réseau électrique intelligent et l'installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures supérieures. Les travaux ont débuté, pour une livraison en 2023 des premiers logements sur la partie nord et d’un établissement de formation. Le quartier sera terminé en 2031.

DR DR

Cadeau parfait

22 I COSY CITY

On aime le coffret artistique de LA.BR qui combine thés couture et œuvre de l’artiste américaine Marta Abbott. Ce qu’il y a dans ce coffret ? Une lithographie de l’œuvre « A floral performance sharing delicate light » réalisée à partir de pigments naturels de fleurs et de thé, et une gamme mix de 8 fleurs de thé (pivoine, lys, jasmin). Sans oublier la touche magique puisqu’une fois plongée dans l’eau chaude, la fleur de thé éclot. Coffret artistique 65 € & avec carafe, 120 €. https://labr-paris.com

ECO HABITAT

Un projet d’habitat participatif récompensé

Dans le cadre du budget citoyen lancé par le département de la Savoie, le projet Ekoera est un des lauréats. Il vise à la création d’un habitat participatif sur un terrain de 2600 m2 situé à NotreDame des Millières (à 10 minutes d’Albertville). La démarche est lancée par un groupe de citoyens avec des valeurs partagées : solidarité, échanges, lien social et intergénérationnel, écologie. Le projet se porte sur la construction de 10 logements (petit collectif et maisons individuelles) avec des espaces communs pour partager des moments de vie, pour bricoler, jardiner... et mutualiser des équipements.

numéro 43 • hiver 2022

Construisez votre maison individuelle à SAINT-BALDOPH

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Un cadre privilégié ... SAINT-BALDOPH offre à ses habitants un cadre de vie exceptionnel avec des panoramas magnifiques sur les vignes et les massifs environnants. À deux pas du centre, lieu dit Les Crauses, découvrez «Le Domaine des Crauses», un lotissement composé de8 de maisons individuelles, au style architectural contemporain.

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Walk’n Roll pour se divertir au bureau

L’ancien skieur de free ride et aujourd’hui maitre d’œuvre Arnaud Adam a imaginé le Walk’n Roll. Ce mobilier de bureau innovant a pour vocation de se changer les idées lors d’une journée de travail. Il permet de marcher tout en regardant ses mails ou autre document. Le prototype a entièrement été réalisé en France, le socle en métal tout comme la

MONICA DALMASSO

DÉCORATION - DESIGN

roue en panneau 3 plis de sapin stratifié. Le créateur, dont la société est basée à Annecy, imagine installer son Walk’n Roll dans des collectivités ou des bibliothèques. Le prototype est voué à évoluer, peut-être avec l’installation d’une dynamo, afin de recharger des appareils (téléphone ou autre). Le Walk’n Roll est désormais disponible, au prix de 7000€ prix public (livré, posé).

Forme et Fonction by Marcille, Annecy & Annemasse

24 I COSY CITY

Assise couture

On craque pour ces poufs en cuir et/ou laine, lin et passepoil cuir ultra élégants et confort de Fritz Hansen. Design, Cecilie Manz, version large, 446 € et small 390 €.

Géométrique

Pour accrocher la lumière, rien de tel que la nouvelle collection Rombini signée par les frères Bouroullec pour Mutina, à savoir un triangle en relief qui fait vibrer murs et sols. 4 coloris et 2 finitions, mat et brillant. Carrément Victoire, Paris

numéro 43 • hiver 2022

www.jmvresort.com

NEWS/

DÉCORATION - DESIGN

Cocktail chic x ambiance feutrée = Les Loges

Ouvert en octobre dernier, les Loges, à Aix-les-Bains, est l’occasion d’encanailler ses papilles et de découvrir des cocktails savamment travaillés dans un décor élégamment feutré. Lumières tamisées, laiton anodisé, miroirs dorés, banquettes velours terracotta et rideaux bleu nuit, comptoir en Dekton façon marbre… Un authentique boudoir pour épicuriens raffinés imaginé par l’architecte Jacky de La Sarthe et la décoratrice d’intérieur Mathilde Cayeux. Bref, un lieu cosy sans être bling bling où siroter le meilleur de la mixologie, avec ou sans alcool. Sans parler de la carte, bistronomique à souhait ! Les Loges 8 avenue Charles-De-Gaulle 73100 Aix-les-Bains Instagram : leslogesaixlesbains

Moûtiers, capitale savoyarde du street art

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Depuis 2018, rues, ruelles, parkings et immeubles de la ville de Moûtiers (Tarentaise) sont devenus le terrain d’expression de nombreux street artistes. Cet automne, la municipalité a fait appel au collectif savoyard « La Maise » afin de réaliser de nouvelles œuvres. Sur une façade du centre-ville les street artistes questionnent le rapport homme-nature avec une grande fresque. Non loin, ils s’attaquent au mobilier urbain, en transformant des toilettes publiques en volière exotique, abritant un toucan.

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NEWS/

ARCHITECTURE

SCIONZIER, NOUVEAU VISAGE POUR LE CENTRE-VILLE 3 questions à l’Atelier Archiplein, qui réalise la nouvelle Grenette.

Quelle est la nature du projet ? Ce projet est intégré dans le projet de réaménagement du « cœur de ville ». La Grenette fait le lien entre la place du Foron, ses services publics (poste, pharmacie, café, mairie) et le parvis du centre culturel Alpex. Visible dès l’arrivée au centre-ville, la Grenette joue un rôle de signal urbain, elle abrite et protège des intempéries diverses activités d’intérêt public telles des marchés et manifestations publiques.

C’est une construction en bois ? Oui, elle s’inscrit dans la continuité de l’art de bâtir une charpente, l’ensemble des éléments est réalisé en pièces de bois massif de petite section assemblées. Aussi, les principes fondamentaux de la construction bois sont appliqués à savoir la protection des pieds de poteaux par la création de bases minérales à hauteur suffisante et la protection du haut de l’ouvrage avec la création d’un avant-toit largement débordant. Les travaux débutés en mai dernier seront terminés en décembre 2021.

« LA GRENETTE FAIT LE LIEN ENTRE LA PLACE DU FORON, SES SERVICES PUBLICS, ET LE PARVIS DU CENTRE CULTUREL ALPEX. »

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Quelle est la forme de la Grenette ? Triangle équilatéral de 682 m2, elle arbore une forme géométrique rigoureuse qui apaise l’espace public et répond aux exigences structurelles induites par l’usage exclusif du bois massif et contrecollé de la charpente. La couverture est portée par 12 colonnes. La charpente ajourée est visible et elle laisse passer la lumière grâce à une couverture en polycarbonate, matériau léger, résistant et transparent.

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Au pied du Parmelan, appartements du 3 au 4 pièces duplex www.priams.fr – 04 50 23 19 13 PROMOTEUR CONSTRUCTEUR - 46, avenue Gambetta - 74000 Annecy. RCS Annecy B 488 462 730 – SAS au capital de 10 000 000 €. Illustrations à caractère d’ambiance. Libre interprétation de l’artiste. Architecte : AER Architectes. Crédit photos : Oxygen. Création : Studio A. Document non contractuel du 30/08/2021.

NEWS/

SAVEURS

ANNIVERSAIRE GOURMANDIV’, DEJA 10 ANS QUE LE FESTIVAL ENCHANTE NOS PAPILLES Recueillis par Nadège Ceretto

Déjà une décennie que le festival Gourmandiv’, imaginé et concrétisé par la ville de Divonne-les-Bains, ennoblit les palais gourmets du Pays de Gex et plus largement du département de l’Ain. Année après année, l’événement continue de réunir une foule de gourmands, professionnels et amateurs, pour d’intenses moments de plaisirs gustatifs. Nicolas Seinturier, Président de l’office de tourisme organisateur, revient sur les temps forts de la 10ème édition qui s’est tenue le 9 octobre 2021. Nicolas Seinturier, comment est né ce festival et quels sont, selon vous, les secrets de sa longévité ? N. S. « En octobre 2011, Divonne-les-Bains, qui a vu naître et s’épanouir de grands chefs, a souhaité créer un événement identitaire et fédérateur autour de la gastronomie. Celle-ci s’est donc déclinée un peu plus à chaque édition pour mieux s’offrir aux

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visiteurs… Depuis ses prémices, Gourmandiv’ s’est en effet enrichi de nouvelles surprises : animations toujours plus nombreuses, dégustations, spectacles, concerts, conférences… » La 10ème édition, qui s’est déroulée en octobre dernier, a connu un franc succès. Dites-nous en plus… N. S. « Nous sommes effectivement très fiers et heureux d’avoir rassemblé cette année plus de 8000 visiteurs sur l’ensemble de la journée, notamment grâce au soutien chaleureux de partenaires fidèles tels que la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le Département de l’Ain, les Saveurs de l’Ain, le Domaine de Divonne, l’Ecole hôtelière SavoieLéman, le Caveau Gessien, l’Epicerie fine de Myrtille, les Coulisses Gourmandes, Imogroup Grand Genève, Loca Réception, Couleur Cuisine, Jean Lain et Carrefour Market. Une fois encore, une météo clémente, couplée à des acteurs et invités prestigieux de la

gastronomie française et internationale, nous ont honorés de leur présence, parmi lesquels Michel Roth, parrain de cette merveilleuse édition, Guy Legay, Alain Béchis, Guy Girerd, Georges Pacard, Gabriel Biscay, Michel De Matteis, Olivier Richard et Sébastien Brocard. Parlez-nous plus précisément des animations qui ont été organisées… N. S. « Nous avions programmé des dégustations surprises pour petits et grands avec l’aide de Stéphane Grospelly, chef des restaurants scolaires de Divonne-les-Bains, et de Guillaume Bourdillon, chef à Genève. Il y avait également des ateliers de sculptures de légumes et de conceptions de confiseries animés par Johann Favre, Catherine Botti et Les Petits Invités. Nous avions aussi prévu des initiations à la préparation de cocktails ainsi qu’un escape game conçu de multiples énigmes gastronomiques avec l’équipe de You Foodish People. Parallèlement, les chefs Christian Schirmann et Mickaël Queytan et

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leurs élèves de l’École hôtelière de Thononles-Bains ont démontré en direct leurs savoir-faire. De grands chefs ont cuisiné en temps réel un menu exceptionnel. De plus, Gourmandiv’ a accueilli en 2021 un marché de plus de 30 producteurs locaux vendant notamment de la spiruline paysanne, des bières artisanales, des vins AOC, des miels, confitures, chocolats, fromages, volailles et charcuteries de nos régions. Nous avons eu aussi le plaisir d’organiser le Trophée Gourmandiv’, un concours de cuisine amateur encadré par le Meilleur Ouvrier de France Jacques Henriot et les chefs gessiens Julien Thomasson, Jean-François Vasseur, Ludovic Gouraud et Miro Mannino, dont tous les participants sont sortis ravis. Enfin, un spectacle de cuisine totalement déjanté joué par la compagnie Tout en Vrac (NDLR : une recette en live qui tourne au vinaigre et à la rigolade) et un dîner étoilé servi à 19h30 au Domaine de Divonne (NDLR : menu mets, fromage, dessert et vins à 140€ par personne) ont magnifiquement clôturé le

festival. Il y en avait vraiment pour tous les goûts en termes de découvertes et d’animations culinaires ! » Nicolas Seinturier, merci pour cette synthèse qui nous donne déjà l’eau à la bouche pour l’année prochaine ! N. S. « Avec plaisir ! C’est moi qui vous remercie ! On se retrouvera le 8 octobre 2022 pour de nouvelles surprises gourmandes ! »

INFOS, PHOTOS ET VIDÉOS SUR WWW.GOURMANDIV.FR

ARCHITECTURE ARCHITECTURE

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MAISON USM

Un voyage à travers le temps Inventeur du mobilier iconique USM Haller, Paul Schärer, grand adepte de l’architecture industrielle moderne, concevra sa résidence privée avec l’architecte Franz Haller. Communément appelée la maison “Buchli“, elle est un témoignage architectural exceptionnel de l’époque. TEXTES LAURENT LAPOUTSE - PHOTOS : SIMON OPLADEN

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ARCHITECTURE

La résidence Paul Schärer côté pavillon piscine, lui aussi restauré pour l'occasion... 34 II COSY COSY CITY CITY 34

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ARCHITECTURE

’histoire de l’architecture et du design Suisse a été marquée par la collaboration créative entre l’ingénieur Paul Schärer, propriétaire de l’entreprise USM (U. Schärer Söhne AG), et l’architecte soleurois Fritz Haller, pionnier de la construction modulable. Les deux hommes se sont rencontrés dans les années 1960, une époque synonyme de progrès et d’innovation technologique. Ensemble, ils mirent au point les trois systèmes de construction modulaire MINI, MIDI et MAXI, ainsi que le système d’aménagement USM Haller, qui a intégré en 2001 la collection permanente du Museum of Modern Art de New York.

DANS LA LOGIQUE DES GRANDS... Grand admirateur de Mies van der Rohe et de Le Corbusier, Paul Schärer s’inscrivait dans la longue lignée des entrepreneurs adeptes de l’architecture

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industrielle moderne. C’est ainsi qu’il confia à Fritz Haller la construction d’une nouvelle usine (1963) et d’un pavillon administratif (1965) sur le site de Münsingen. L’architecte fut également chargé de concevoir la résidence privée de la famille Schärer sur un flanc de coteau offrant un panorama exceptionnel. Cette dernière est communément appelée la maison « Buchli », un diminutif tiré de la toponymie locale.

UNE DEMEURE DE COLLECTION Les Schärer ont récemment entrepris une rénovation complète et minutieuse de leur ancienne demeure familiale. Ils ont veillé à préserver le caractère architectural et les principes de construction d’origine, mais aussi à respecter les obligations liées au statut de monument historique. La maison Buchli sert aujourd’hui à accueillir les visiteurs de l’entreprise USM.

La rénovation profonde entreprise a converti le projet en véritable voyage dans le temps, tissant le lien entre passé, présent et futur. Les équipes en charge de cet ambitieux projet ont dû se reporter plusieurs décennies en arrière pour comprendre la maison telle qu’elle était, mais aussi s’inscrire dans l’avenir en jetant les bases de la nouvelle utilisation des lieux.

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ARCHITECTURE

En parfait accord avec Paul Schärer (ci-dessus), le propriétaire de la marque USM, l’architecte Fritz Haller mit au point un système de construction à ossature d’acier modulable qui pouvait être étendu en fonction des besoins de l’entreprise. Il perfectionna ainsi un système de construction métallique flexible qui répondait parfaitement aux ambitions du maître d’ouvrage.

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Un site web a d’ailleurs été créé pour l’inauguration. Celui-ci permet de découvrir le passé et le présent de cette maison emblématique, qui a servi de prototype à Fritz Haller pour trois autres de ses ouvrages. Des auteurs et experts de renom, tels que Laurent Stalder et Georg Vrachliotis, professeurs en théorie de l’architecture et éditeurs d’un catalogue raisonné sur les œuvres de Fritz Haller, soulignent le rôle important qu’a joué cet architecte peu orthodoxe et l’école de Soleure.

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DE LA RESTAURATION À L'EXPOSITION Jürg Graser, architecte et maître de conférences à la Haute école spécialisée de Zurich, nous y explique la rénovation de la maison Buchli. Arthur Rüegg, architecte, publicitaire et spécialiste de l’histoire du design suisse, revient sur les difficultés liées au mobilier d’assise dans la demeure des Schärer. L’architecte Philippe Castellan retrace les différents travaux entrepris dans la rénovation complète, tandis que Susanne Friedli dévoile une autre facette de Paul Schärer, celle du collectionneur d’art.

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ARCHITECTURE

Toutes ces présentations sont agrémentées d’images fascinantes qui nous permettent de mieux comprendre une époque dont les idées visionnaires sont devenues des classiques du design.

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Pour éviter d’avoir à dessiner un nouveau type de bâtiment à chaque fois, Fritz Haller recherchait une solution « générique ». Ce procédé devait permettre de construire ou d’étendre de petites unités et de pouvoir être facilement modifié depuis l’intérieur en fonction des besoins futurs. C’est ainsi qu’est né le système de construction USM Haller MINI, en complément de la version MAXI.

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RENOVATION

Vivre à 5 dans 50m2 Ou comment bien gérer la problématique des petits espaces…

Dans un contexte de pression immobilière incessante, le thème du petit logement s’impose comme une réalité incontournable. Cette problématique prend d’autant plus de sens aujourd’hui, en période de crise sanitaire, puisque les appartements deviennent aussi des lieux de travail et d’éducation. Une spécialité du "studio l'atelier", qui au cours des trois dernières années a travaillé sur la conception de plus de 40 petits appartements. On découvre avec lui l’un des derniers… TEXTES LAURENT PUTOY - PHOTOS : TIM VAN DE VELDE

u regard de l’expérience désormais sérieuse du studio l’atelier en ce qui concerne les petites surfaces, il a pu constater que certaines problématiques se répètent dans le « petit ». Citons par exemple : « la chambre de bonne » transformée en appartement, l’ajout d’une chambre pour un nouvel enfant dans un appartement déjà réduit ou encore la problématique présentée ici : la conception d’un appartement familial avec une densité de 10 m2 par personne. Ce projet décrit ici a commencé par une première visite plutôt surprenante avec le client. « Nouvellement propriétaire d’un appartement ancien situé dans le sud de Paris, explique le patron de l’atelier, il était à la recherche d’un architecte pour réaliser un projet ambitieux : convertir ce T2 de 50 m2 en un appartement familial pour une famille de cinq personnes (un couple avec trois enfants âgés de 18, 15 et 7 ans). Il avait découvert le travail de l’atelier

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sur Internet et il espérait que nous serions en mesure de relever le défi au vu de notre expertise sur le petit logement et l’optimisation des espaces réduits ».

LUMIÈRE TOUTE ! L’atelier a alors démarré par une phase de diagnostic. « Cette étape est cruciale car elle permet de mettre en avant les enjeux et les contraintes du projet. C’est une méthodologie inspirée du processus créatif en urbanisme : l’analyse du quartier devient source d’inspiration pour le projet. » Pour cet appartement, le diagnostic a permis de mettre en avant plusieurs éléments. Tout d’abord, le plan de l’appartement est quasiment carré, ce qui est un avantage pour la distribution du programme. Ensuite, malgré sa petite taille, il s’agit d’un appartement traversant, peu profond (sept mètres de profondeur) et disposant de cinq fenêtres. Tous les espaces peuvent donc bénéficier d’un numéro 43 • hiver 2022

Sur la base de ce diagnostic, l’atelier a pris le parti de créer un espace de vie traversant afin de profiter de la lumière du matin et du soir. numéro 43 • hiver 2022

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RENOVATION

Aujourd’hui l’appartement peut accueillir cinq personnes et cet aménagement sera conservé pour les trois prochaines années. Puis, au départ des deux aînés, les parois démontables de la chambre parentale seront enlevées de manière à agrandir le salon.

Le choix des matériaux a également joué un rôle important dans ce projet. Afin de créer un sentiment d’espace, toutes les menuiseries ont été traitées de manière identique avec du pin polonais, un bois clair dont les motifs sont généreux tout en restant assez uniformes.

maximum de lumière naturelle. Enfin, la hauteur sous plafond de trois mètres offre une opportunité de verticalisation de certaines parties du programme. « La seule réelle contrainte de l’appartement est le fait qu’il soit traversé en largeur par un mur porteur. Cependant ce mur dispose déjà de trois ouvertures, ce qui confère une certaine porosité à l’appartement. »

des enfants. Dans la chambre des garçons, on trouve deux espaces de couchage en alcôve avec une hauteur d’un mètre, l’un se situe au-dessus de la salle de bain et le deuxième sous l’espace chambre de la fille aînée. Ce dernier espace chambre est accessible par la salle à manger via un escalier. La chambre des parents, quant à elle, a été pensée comme un petit espace compact accessible depuis le salon.

ACTION, RÉFLEXION !

ESPACES ÉVOLUTIFS

Sur la base de ce diagnostic, l’atelier a pris le parti de créer un espace de vie traversant afin de profiter de la lumière du matin et du soir. Cet espace est aménagé en quinconce dans le but de créer des sous-espaces entre-ouverts l’un sur l’autre, cuisine et salle à manger d’un côté et salon de l’autre. L’espace d’entrée se retrouve comme partie intégrante de cet espace commun, à la jonction entre les deux sous-espaces. L’atelier a ensuite défini une zone compacte avec une verticalisation du programme sur la partie salle de bain et chambres

Une autre caractéristique notable de ce projet était celle du temps. Les deux aînés étant bientôt indépendants, le client souhaitait que l’espace soit pensé de manière évolutive afin qu’il ne reste in fine plus qu’une chambre après le départ des enfants. Le projet a donc été conçu en trois phases avec la pose d’une série de cloisons facilement démontables. Aujourd’hui l’appartement peut accueillir cinq personnes et cet aménagement sera conservé pour les trois prochaines années. Puis, au départ des deux ainés, les parois

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Le "studio l'atelier" n’a pas d’adresse fixe, il est nomade, « basé sur le continent européen », comme dit son dirigeant.

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RENOVATION

Le sol est également traité en pin très clair de manière à optimiser les apports en lumière naturelle.

démontables de la chambre parentale seront enlevées de manière à agrandir le salon. Enfin, dans une dizaine d’années, au départ du plus jeune des garçons, les deux chambres restantes pourront être connectées créant ainsi une grande chambre pour les parents.

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Pour les inconditionnels du crayon papier-gomme, un must. Crayon criterium 12 € & gomme parfumée 9,50 €. Biutiful, Annecy.

Flos - Snoopy

Impossible de se lasser de ce classique dessiné en 1967 par les frères Castiglioni et décidément aussi chic que pop.Édition limitée en marbre de Carrare et métal émaillé orange vif ou vert bouteille, L. 39,4 x H. 36,9 cm, 950 €. Espace Elec, Challes-les-Eaux.

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Tiptoe – New Modern

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Classicon - Pegasus

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Un bijou de savoir-faire avec ce bureau aux finitions très soignées, en bois de noyer ourlé de cuir que l’on soulève pour accéder aux compartiments où ranger portable, tablette, fils et blocs d’alimentation… Design Tilla Goldberg & Ippolito Fleitz, L. 121 x P. 51 x H. 75 cm, 4 799 €. Dream Habitat, Annecy.

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SPÉCIAL MONTAGNE ÉTAT DES LIEUX

54 Un gros appétit pour la montagne

CONSTRUIRE – AMÉNAGER 60 Chalets Dunoyer, lumières sur la montagne

DÉCORATION 68 ScèneDeVie, un duplex dans les Aravis

DESIGN 78 Retour au XXe siècle, avec des documents d’époque, pour voir comment depuis les années 20, du Mont d’Arbois jusqu’aux Arcs, la nouvelle pratique des sports d’hiver a influencé l’art de vivre et l’habitat en montagne.

TRANSITION ÉNERGETIQUE 90 Comment réduire l’empreinte carbone des bâtiments en montagne ?

GUIDE ÉCO STATIONS 92 Comment les stations préparent leur transition écologique ?

À COLLECTIONNER 94 Les cartes postales de montagne 96 Menus illustrés 98 Le kitsch candide des Lenci

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SPÉCIAL MONTAGNE / ÉTAT DES LIEUX

Un gros appétit pour la montagne La montagne attire de plus en plus les touristes en quête de grands espaces, mais aussi d’investisseurs pour qui la pierre est une excellente valeur refuge, encore plus en temps de crise. Avant de quitter son poste à la présidence de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) Savoie Mont-Blanc cet automne, Jean-Jacques Botta dresse un bilan des premiers mois de 2021. La réalité du marché est plus optimisme que ses prévisions. Les biens immobiliers en vente sont rares et trouvent rapidement acquéreurs. Quant aux prix, ils augmentent progressivement. PROPOS RECUEILLIS PAR PATRICIA PARQUET. ILLUSTRATION JOSÉPHINE ONTENIENTE

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"La notion d’enneigement n’est plus prioritaire. Les besoins sont un peu différents."

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SPÉCIAL MONTAGNE / ÉTAT DES LIEUX

Quel bilan dressez-vous du marché immobilier en montagne en Savoie et Haute-Savoie pour les six premiers mois de l’année ? Quand le marché immobilier est soutenu en plaine, on retrouve ce dynamisme dans la résidence secondaire en montagne, même si on ne s’adresse pas aux mêmes clients. Le marché des transactions a très bien démarré. Le problème rencontré est celui de l’offre qui est rare. Que recherchent les acquéreurs ? Des biens de qualité, spacieux, dans des résidences bien aménagées, avec des services de conciergerie. Il existe une demande de plus en plus forte de services. Aujourd’hui, il est difficile de vendre un studio de 20 m² sauf à des employeurs cherchant à loger les saisonniers. Comment les prix évoluent-ils depuis le début de l’année ? Tout dépend des secteurs, mais globalement nous sommes sur une augmentation à deux chiffres. On évoque + 10 % des prix en Tarentaise. Les prix vont-ils augmenter en 2022 et dans quelle proportion ? Ils vont augmenter, mais j’ignore dans quelle proportion. L’offre n’est pas pléthorique et la demande restera forte même l’an prochain. Est-il vrai que les propriétaires, qui ont des biens à vendre, ont vu les prix grimper et finalement attendent encore un peu ? C’est exact et c’est une caractéristique de la résidence secondaire en montagne. La décision de céder un bien d’immobilier de loisirs à la montagne n’est pas une obligation. Les propriétaires ne sont pas fondamentalement pressés de se séparer de leurs biens. Ceux qui sont sur le point de le faire se demandent toujours si c’est le bon moment, pas pour faire une plus-value, mais pour garder son logement quelques hivers encore afin d’en profiter. Dans quels types de stations avez-vous enregistré un fort intérêt ? Les stations de basse altitude, dont on disait qu’elles allaient souffrir à cause du manque de neige. De beaux programmes neufs et des appartements anciens en vente ont vite trouvé des acheteurs d’autant plus que les prix sont plus bas. Cela ne s’est pas fait au détriment des autres stations. Les stations-villages, faciles d’accès où même hors saison, il existe une vie de village avec des commerces ouverts, sont aussi très prisées des acquéreurs. 56 I COSY CITY

FORTE ACTIVITÉ CHEZ LES NOTAIRES « Nous avons du mal à faire face à toutes les transactions. C’est reparti comme en 2019, une année avant la crise, l’année qui a connu la plus forte croissance de mutations. Nous avons tous les profils : de la clientèle de proximité, des urbains qui viennent de grandes villes, des étrangers même s’il y a moins de Britanniques. Nous, les notaires, nous aimons quand les mutations augmentent, mais pas les prix. Ce qui signifie que le marché est relativement stable. Il ne faudrait pas que les prix s’emballent trop et qu’on se retrouve avec un phénomène d’accélération trop importante. Cela fausse la réalité du marché sur la durée. Et quand les prix augmentent trop vite, ils finissent toujours par redescendre », nous confiait début juillet, Me Nicolas Bouvier, notaire en Savoie. « Dans les années 90, un studio valait le prix d’une grosse voiture, on n’en est plus vraiment là ! », se souvient le notaire plein d’humour, entre deux

rendez-vous.

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SPÉCIAL MONTAGNE / ÉTAT DES LIEUX

« Pourquoi ne pas reconsidérer le propriétaire de la résidence secondaire comme un acteur économique de la station ? »

Qu’est-ce qui a changé ? La notion d’enneigement n’est plus prioritaire. Les besoins sont un peu différents. Les personnes cherchent à se retrouver dans un environnement qui permet de bénéficier de l’air pur et pas seulement pour 15 jours de vacances l’hiver, mais aussi de pouvoir venir en été, en automne pendant les vacances de la Toussaint et au printemps. Dans certaines stations, 50 % des vacanciers viennent de l’étranger. S’ils ne peuvent pas venir cet hiver encore, comment va-t-on compenser leurs absences ? Nous espérons pouvoir compenser en partie cette perte de la clientèle étrangère par un attrait nouveau de la clientèle française. Les Britanniques, qui espéraient skier aux États-Unis ou au Canada, peuvent très bien venir en France. Le système de vases communicants va fonctionner. Il va falloir trouver un nouvel équilibre. Avant la crise sanitaire, les agents immobiliers conseillaient aux investisseurs d’acheter des logements skis aux pieds ? Estce toujours le critère de vente n°1 ? Désormais, priorité aux logements avec une grande surface. Les vacanciers passent encore plus de temps à l’intérieur de leur logement. Et si en plus de l’espace, vous avez un balcon ou une terrasse avec une jolie vue, une exposition plein sud, il y a de quoi être comblé. Les 2 pièces (appartements les plus demandés) mesuraient autrefois 35 m2. Aujourd’hui, un 2 pièces doit offrir 40 à 45 m2. Un 3 pièces plus grand, c’est encore mieux. Les appartements de 80 m2, 100 m2 et 120 m2 trouvent preneur très vite. Une agence du groupe a vendu un appartement neuf sur plan de 140 m2 dans une station de moyenne altitude pour 600 000 euros. L’acquéreur n’est même pas venu sur place étudier l’exposition, la vue, l’environnement. C’était impensable il y a un an ! 58 I COSY CITY

On a beaucoup entendu parler d’achats de résidences semi-principale, de maisons bis, à l’extérieur des villes ? Ce phénomène a-t-il profité au secteur de la montagne ? Cela reste marginal. Certains habitants venant de Grenoble ou Lyon ont choisi ce mode de vie où ils alternent entre montagne et ville, dans des stations comme Valmorel, Champagny, Pralognan, Montalbert, Saint-Martin-de-Belleville ou encore La Clusaz. Beaucoup de logements auraient besoin d’être rénovés pour être loués. Comment inciter les propriétaires réticents à effectuer des travaux ? Depuis 20 ans, des aides sont mises en place, des dispositifs sont créés. Mais cela n’a jamais été suffisant. Vous pouvez rénover votre appartement, mais il faut aussi que la copropriété rénove les parties communes. Pour que cela fonctionne, il faudrait une incitation financière significative. Passer par la contrainte ne me semble pas être une bonne solution. Pourquoi ne pas reconsidérer le propriétaire de la résidence secondaire comme un acteur économique de la station, comme une entreprise ? Il pourrait déduire ses frais, faire des bénéfices, des pertes. Et ne pas le considérer simplement comme un résident secondaire. L’impact financier ne serait pas si élevé. Il faudrait des incitations de l’État. Pourrait-on imaginer de nouveaux hébergements et à quoi pourrait-il ressembler ? Des résidences avec de vrais espaces communs où se rencontrer, partager des activités et des postes pour travailler. En cette fin d’été, vous êtes confiant ou inquiet pour l’avenir ? Ce qui me rend optimiste, c’est que l’envie de montagne et l’attrait de la région sont toujours très forts. Les crises accélèrent les changements. Quelles évolutions espérées pour la montagne de demain ? Un électrochoc permet de réfléchir, se poser des questions, remettre en cause des certitudes. Dans la difficulté, les gens se sont parlés, ils ont trouvé des solutions ensemble. Quand c’est l’opulence, on travaille plutôt chacun pour soi. La fragilité d’hier peut être notre force demain. numéro 43 • hiver 2022

/// Photo : © Germ_photography

SPÉCIAL MONTAGNE / CONSTRUIRE – AMÉNAGER

LUMIÈRES SUR LA MONTAGNE

Une enveloppe de bois et de verre, des ouvertures généreuses et une technique de construction unique. Ces chalets dépoussièrent l’image du chalet traditionnel et lui apportent de la modernité. La lumière devient une matière à part entière qui rythme les volumes. On vous raconte l’art de construire un chalet par le Groupe Dunoyer, basé près d’Annecy en Haute-Savoie. TEXTE PATRICIA PARQUET. ILLUSTRATION JOSÉPHINE ONTENIENTE. PHOTOS STUDIO BERGOËND

e sont des chalets au design épuré qui concilient pureté des lignes et finitions impeccables. Sans fioriture inutile. Sans folklore. Le luxe, c’est la vue, l’espace et l’atmosphère. Respectueux du cadre de vie, les chalets s’inscrivent dans le paysage et s’adaptent à la topographie. La pente, ce n’est pas un problème, c’est même un atout. On s’en sert pour créer des niveaux différents, des terrasses et prolonger l’intérieur à l’extérieur.

DIALOGUER AVEC LE PAYSAGE Les chalets sont dotés de généreuses façades vitrées de manière à embrasser le paysage. La lumière rentre sans éblouir l’été et réchauffe les jours d’hiver. En profitant des généreuses terrasses et des balcons abrités, les habitants ont le sentiment de vivre en osmose avec leur environnement. Une jolie façon d’oublier les frontières entre intérieur et extérieur. L’originalité de ces constructions ? Elles possèdent plus de verre que de bois, à l’inverse des chalets traditionnels qui autrefois avaient des fenêtres minuscules pour se protéger du froid en hiver et du soleil en été. Posée sur des fondations en béton, la structure est en bois lamellécollé. Idéal pour les projets de grande portée, le lamellé-collé autorise les projets audacieux. Il n’y a pas de murs porteurs, 60 I COSY CITY

c’est le squelette de la construction qui porte l’intégralité du chalet. La structure en poteaux-poutres alternent les panneaux pleins et les panneaux vitrés. « Nos constructions sont le résultat d’un vrai savoir-faire qui a fait ses preuves depuis de nombreuses années en plaine. Dessiné en interne, le chalet est ensuite fabriqué dans nos ateliers à Poisy près d’Annecy. Chaque construction est pensée sur mesure selon les besoins des acquéreurs. Le conducteur de travaux est l’unique interlocuteur qui suit l’intégralité des travaux », nous explique Maeley Dunoyer qui travaille dans la société créée par son grand-père, aux côtés de son père et de son frère.

LE BOIS DANS L’ADN La structure du chalet est préparée dans l’immense atelier de fabrication près d’Annecy puis tout est assemblé sur place. L’entreprise, qui compte une centaine de salariés, s’occupe de la partie bois et travaille depuis 30 ans avec des partenaires locaux pour les autres corps de métier. Le bois, signature de l’entreprise, donne la tonalité à l’intérieur. Le bureau d’études spécialisé dans l’agencement accompagne les propriétaires dans les choix de matériaux, de rangements, de cuisine... Quant à l’architecte d’intérieur, il façonne les lieux et traduit ses propositions avec des dessins, directement réalisés à la main. Ce qui est commun aux projets ? Les pièces de vie offrent de généreux volumes mettant en valeur la charpente apparente. numéro 43 • hiver 2022

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SPÉCIAL MONTAGNE / CONSTRUIRE – AMÉNAGER

Quand le luxe rime avec vue, espace et atmosphère.

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Le bois, signature de l’entreprise, donne la tonalité à l’intérieur.

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UNE HISTOIRE DE FAMILLE

Le groupe Dunoyer est réputé autour d’Annecy pour ses maisons « Axe & D » et « Izo ». S’il construit des chalets depuis 30 ans, il a décidé de lancer il y a deux ans une marque « Chalets Dunoyer », qui fait sens avec son histoire et ses racines. Spécialisée dans la construction bois de maisons individuelles, basée sur le principe du poteaux-poutres, l’entreprise a toujours aussi bien construit en plaine qu’en montagne. Désormais, la montagne prend de plus en plus de place dans l’activité de la société. « Notre père nous a appris le travail bien fait, la rigueur et l’humilité. On n’oublie pas que tout a commencé avec notre grand-père menuisiercharpentier. Notre père a avancé à l’instinct et en travaillant dur. Il nous a transmis son intuition et cette volonté d’innover dans notre activité » confient Maeley et Thomas, la relève chez les Dunoyer. Leur père, Robert Dunoyer, a toujours eu un temps d’avance dans ses méthodes de travail et de construction. « Quand nous étions encore des enfants, le dimanche, nous faisions plus de visites de chantier que d’interminables repas de famille. Dès cette époque, notre père nous apprenait à reconnaître les belles choses, les réalisations soignées jusqu’aux moindres détails. Il a toujours valorisé le travail du bois, sa mise en œuvre dans la construction », poursuivent les enfants Dunoyer.

La plupart des chalets possèdent une pompe à chaleur...

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La demande de chalets en moyenne montagne a augmenté et notamment dans les stations où il existe une vraie vie toute l’année. L’entreprise est sollicitée régulièrement pour implanter des chalets à Chamonix, Megève, Combloux, Saint-Gervais, Chatel, les Gets et aussi Courchevel, l’Alpe d’Huez. Elle développe également des projets à Cran-Montana, avec l’aide d’un partenaire local. L’histoire est loin d’être terminée.

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SPÉCIAL MONTAGNE / CONSTRUIRE – AMÉNAGER

« En dotant nos chalets de grandes ouvertures, nous avons démocratisé le chalet de montagne. C’est un mélange de tradition et de modernité » Maeley Dunoyer

Le salon "cathédrale" s’articule la plupart du temps autour de la cheminée, une pièce maîtresse. La cuisine, les salons et la salle à manger communiquent dans une circulation fluide et toujours lumineuse. Des espaces, plus intimes, abritent la bibliothèque comme un refuge. L’escalier mène aux chambres. On en compte au minimum quatre. Très recherchés, les espaces mezzanine offrent un indispensable coin dédié à la détente et au travail. « Ces espaces de travail sont de plus en plus demandés depuis la crise sanitaire où les propriétaires se servent de leur résidence secondaire comme résidence principale », poursuit Maeley Dunoyer. Les dressings et placards sont intégrés dans les chambres. Les espaces, situés sous le toit en pente, sont exploités en rangement afin d’optimiser l’espace. Véritable sas entre intérieur et extérieur, le ski room est fonctionnel. Quant à l’espace bien-être, il offre au minimum un sauna et parfois même une piscine pour compléter l’expérience. Et le développement durable dans tout ça ? « Nous construisons en bois, un matériau écologique et durable. Tous les copeaux de bois et déchets de bois sont recyclés et servent à chauffer nos bâtiments à Poisy. La plupart des chalets possède une pompe à chaleur, avec planchers chauffants, parfois de la géothermie quand le terrain le permet », conclut Maeley Dunoyer. Ce qu’on peut souhaiter au groupe Dunoyer ? « Un développement constant, d’être en avance sur l’innovation, être précurseur, maintenir notre savoir-faire local à travers le bois et de nouveaux projets ». Le luxe demain ? « Avoir un chalet dans un environnement très naturel au bord d’une rivière. Avoir un peu de terrain autour. Profiter du calme et d’une belle vue ».

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Le salon "cathédrale" s’articule la plupart du temps autour de la cheminée, une pièce maîtresse...

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SPÉCIAL MONTAGNE / DÉCORATION

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ScèneDeVie UN DUPLEX DANS LES ARAVIS TEXTE : LORÈNE HERRERO - PHOTOS : INSIDELIFE

À La Clusaz, en direction du lac des Confins, les propriétaires de cet appartement neuf ont confié leur décoration à ScèneDeVie.

« Le souhait des clients était d’avoir 3 chambres avec 3 salles de bain. Finalement, les volumes sont bien répartis et cela n’enlève rien à la pièce de vie. Le duplex peut accueillir 8 personnes, grâce à une mezzanine utilisée comme salon télé ou couchage d’appoint. L’autre réussite est l’optimisation de chacun des espaces », explique Pedro Martins, architecte d’intérieur chez ScèneDeVie, à Annecy. La charpente, en épicéa de pays, est en partie apparente. Elle a été recouverte d’une teinte positive dans un souci d’harmonie avec les nombreux habillages en mélèze thermo traité. Dans la pièce de vie entièrement ouverte, quelques éléments jouent la séparation des espaces : du carrelage au sol de la cuisine, un ilot, une cheminée vitrée sur les 3 faces…. Côté salon, les couleurs sont harmonieuses dans une palette de camel, déclinée avec du mobilier d’éditeur. Dans les chambres, le bleu s’invite en camaïeux.

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La charpente, en épicéa de pays, est en partie apparente.

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SPÉCIAL MONTAGNE / DÉCORATION

Dans la pièce de vie entièrement ouverte, quelques éléments jouent la séparation des espaces... Ou l'art d'optimiser les volumes !

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Le duplex peut accueillir 8 personnes grâce à une mezzanine utilisée comme salon télé ou couchage d’appoint.

L'une des trois chambres cosy.

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Dans les chambres, le bleu s’invite en camaïeux.

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ARCHITECTURE INTÉRIEURE : ScèneDeVie, Annecy

SUPERFICIE DU DUPLEX : 130 m2 LIVRAISON : 2020 ÉQUIPEMENTS : coussins Maison de Vacances, tissu de rideaux Filature Arpin, canapé Gervasoni, tables basses Moss Design, table salle à manger RIVA 1920, suspensions Ay Illuminate.

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Le duplex compte trois salles de bain.

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ONLINE

MAGAZINE ONLINE RÉFÉRENT DE L’ART DE VIVRE EN MONTAGNE, DE L’IMMOBILIER, DU DESIGN ET DE L’HABITAT.

cosy-design.com cosy-editions.com

SPÉCIAL MONTAGNE / DESIGN

NEIGE, PENTE ET DESIGN Retour au XXe siècle, avec des documents d’époque, pour voir comment depuis les années 20, du Mont d’Arbois jusqu’aux Arcs, la nouvelle pratique des sports d’hiver a influencé l’art de vivre et l’habitat en montagne. TEXTE PATRICIA PARQUET. ILLUSTRATION JOSÉPHINE ONTENIENTE. PHOTOS STUDIO BERGOËND

u début des sports d’hiver, les hôtels et les maisons bourgeoises en montagne étaient équipés de mobilier en provenance de Paris ou de Genève. Les fermiers, les bergers et les habitants des vallées alpines possédaient du mobilier rustique, fabriqué en bois local, par les paysans eux-mêmes au cours des longs hivers. Le meuble le plus travaillé était sans doute le coffre qui servait pour la dot. La tradition imposait les codes religieux, avec des croix gravées, des rosaces et d’autres motifs décoratifs aux thèmes hérités des temps anciens. C’est dans ce vivier que les premiers architectes, qui interviennent en montagne, vont puiser leur inspiration. Dans la même période, les citadins riches et éduqués commandèrent un habitat de loisirs qui allait apporter une profonde transformation aux paysages montagnards. On vit apparaître de nouvelles formes et de nouveaux usages.

GRAND DÉCORATEUR ENSEMBLIER

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NICOLA ZOCCHI

En France, Emile-Jacques Ruhlmann est considéré comme l’un des plus grands décorateurs ensembliers de l’époque. Il participe à tous les grands projets de son temps : expositions internationales, décors de paquebot, aménagement et ameublement des hauts lieux de la République…. Il sollicite les meilleurs ébénistes, ferronniers d’art, sculpteurs et peintres.

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Un style graphique qui joue avec des lignes verticales ou horizontales. Le fauteuil et canapé deux places LC3 existe en version outdoor. Design : Le Corbusier, Pierre Jeanneret, Charlotte Perriand, collection Cassina I Maestri.

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SPÉCIAL MONTAGNE / DESIGN

Bibliothèque Legend Roche Bobois est entièrement réalisée en assemblage de panneaux de chêne massif 3e catégorie, sans pièce métallique. www.roche-bobois.com

Les grandes ouvertures immergent les habitants dans la nature montagnarde. Un nouveau mobilier permet de la contempler confortablement.

VITRA

Chaise Standard 1934/1950 de Jean Prouvé réédition Vitra.

LICCE / THE CONRAN SHOP Rocking chair Licce de Jader Almeida, en laiton avec assise en cuir naturel et accoudoirs en chêne. www.conranshop.fr

Pour ses ateliers, il recrute Henry Jacques Le Même qui vient de remporter le premier prix du prestigieux concours d’ornement Rougevin, réservé aux étudiants en arts appliqués et architecture. « Cette collaboration qui dure à peine plus d’une année a été déterminante pour le jeune architecte. Il apprend le travail sur mesure, il se forme à la décoration qui est réalisée avec une extrême finesse et une très grande précision. Il découvre aussi la relation avec l’artisan. Il devient à son tour perfectionniste et garde un œil pointilleux sur chaque étape de la réalisation » explique Mélanie Manin, architecte et auteure d’une thèse sur le travail d’Henry Jacques Le Même. En 1925, il s’installe à Megève pour des raisons de santé ; ce sera le départ d’une incroyable carrière.

DU MOBILIER SUR-MESURE INTÉGRÉ ET ÉLÉGANT À cette époque, les architectes sont sollicités pour imaginer et concevoir des habitations, mais également pour penser leur aménagement intérieur. Les « chalets du skieur » réalisés à Megève par Henry Jacques Le Même en sont un très bel exemple. « Le projet architectural ne s’arrête pas au toit, aux murs et au sol, mais il tient compte des espaces de vie. Les plans du chalet sont dessinés avec le mobilier qui est conçu spécialement pour cette habitation. Le mobilier et l’espace intérieur sont pensés comme un tout ; l’un sert à l’autre et inversement » précise Mélanie Manin. 80 I COSY CITY

Table Mini Stone ovale. www.sarahlavoine.com

Inspirés des grandes fermes de montagne construites en bois, les chalets du skieur étaient livrés « clés en mains » dirions-nous aujourd’hui. En pensant le mobilier, il privilégie la fonction, le confort et la question esthétique était pour lui évidente : le meuble devait être élégant. Le mobilier est intégré, conçu pour optimiser l’espace. Dans les petits surfaces comme les chambres, le meuble a une double fonction : la tête de lit se retourne et crée un petit bureau. Les placards sont intégrés ; ce qui donne de l’épaisseur au mur et l’isole phoniquement.

DES PIÈCES UNIQUES Les années 20 marquent le début des grands chantiers de construction de paquebots. Les décorateurs sont appelés pour habiller les intérieurs. On optimise l’espace, on travaille les matériaux nobles. Henry Jacques Le Même (et bien d’autres) sera influencé par tous ces grands travaux. Connu pour son architecture innovante dans les Alpes, à travers les « chalets du skieur » à Megève et les sanatoriums à Passy (en collaboration avec l’architecte Pol Abraham), il conçoit en 1937 le Palais du Bois à l’occasion de l’Exposition Internationale.

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Le bois : une matière merveilleuse, légère et durable, isolante, facile à travailler, aux aspects multiples pouvant aller de la rudesse à la somptuosité, mais toujours belle à regarder, agréable à toucher, chaude au cœur, rassurante à l’âme Henry Jacques Le Même

VITRA

Table EM de Jean Prouvé, 1950, réédition Vitra.

Console Saga / Roche-Bobois. Avec plateau finition laque mate haute dureté, piétement en érable massif. www.roche-bobois.com

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SPÉCIAL MONTAGNE / DESIGN

STUDIO CYRILLE VIDAL

Tables Asterida de Yohan Claerbout

Lhassa Airborne

L’objectif est de promouvoir le bois comme matériau de construction en France car bien moins utilisé que le béton, le fer ou la pierre. Dans ses notes, il parle du bois comme « d’une matière merveilleuse, légère et durable, isolante, facile à travailler, aux aspects multiples pouvant aller de la rudesse à la somptuosité, mais toujours belle à regarder, agréable à toucher, chaude au cœur, rassurante à l’âme ». (1) Fort de cette conviction, il remporte un véritable succès et devient le spécialiste de la construction bois en France. Il inspira un grand nombre d’entrepreneurs et d’architectes. René Faublée, son assistant, s’installa plus tard à Morzine et il y réalisa des chalets et des hôtels, dont l’architecture est inspirée de celle du maître. Les 140 chalets, conçus à Megève par Henry Jacques Le Même, possédaient tous des pièces uniques dont la plupart ont malheureusement disparu. Il est possible d’en trouver lors de ventes aux enchères, auprès de collections privées ou dans des

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galeries spécialisées. Les ensembliers remplacés par les architectes d’intérieur Le plus célèbre des ensembliers d’après-guerre, Jean Royère était connu en France et à l’étranger pour ses meubles aux formes arrondies et joyeux, prisés de clients fortunés. Il a dessiné entre autres des tables en bois au plateau en forme de lac (comme la table Semelle datant de 1935). Dans les années 40, ses fauteuils et canapés « Ours polaire » se vendent sur mesure pour des demeures bourgeoises, des palaces, des hôtels et des chalets. Au musée des Arts Déco à Paris, on peut admirer un dessin de Jean Royère, au crayon et gouache, intitulé « Hall d’un chalet à Megève » (1953-56). On reconnaît le langage du biomorphisme, des œuvres aux formes végétales, animales ou humaines, on dirait aujourd’hui « organiques ». Ses canapés bas rembourrés de mousse, ses tables basses à la forme d’un lac sont « jugés à l’époque acceptables dans des lieux de vacances pour une clientèle jeune » (2). À cette époque en France (contrairement aux Etats-Unis), la population considérait

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Nous dessinions du mobilier fixe conçu pour être placé au juste endroit. Notre objectif était que ce soit fonctionnel, pratique pour les utilisateurs et agréable à l’œil. Ce n’est pas parce que c’était simple que c’était simpliste Guy Rey-Millet

MARC EGGIMANN

L’ancien intérieur de l’hôtel Albert 1er à Chamonix, tenu par la famille Carrier, soucieuse d’accueillir ses hôtes confortablement.

Fauteuil Utrecht / J. Rietveld / Cassina I Maestri Collection

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Lampe de bureau de Jean Prouvé réédition Vitra.

Lampe Elmetto MARTINELLI LUCE

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SPÉCIAL MONTAGNE / DESIGN

Des espaces plus grands, plus aérés pour réunir les familles au complet venues profiter des bienfaits du ski.

le design moderne avec une certaine défiance. L’influence de Jean Royère et des ensembliers est peu à peu remplacée par celle des architectes d’intérieur, profession qui émerge dans les années cinquante.

LA FORME ET L’USAGE POUR LE PLUS GRAND NOMBRE Jean Prouvé, comme Charlotte Perriand, ont eu une approche qui les distingua également. Tous deux font partie de l’Union des Artistes Modernes qui rassemble l’élite des créateurs en architecture et en arts appliqués. Ce collectif cherche à inventer de nouvelles formes, dans des matériaux innovants issus de l’industrie. Il rejette l’ornement et préconise un art social dont le but est d’apporter le confort pratique au plus grand nombre. La forme doit résulter d’une adaptation parfaite à son usage. Jean Prouvé, ferronnier 84 I COSY CITY

de formation, se distingue par sa technique de la tôle pliée qu’il préfère au tube d’acier. Son mobilier associe le métal et le bois. La plupart du mobilier fabriqué en série par Les Ateliers Jean Prouvé est destinée aux programmes sociaux, dans le domaine scolaire et universitaire d’après-guerre. Il recherchait sans cesse de nouvelles techniques industrielles dans le but de réduire les coûts pour les rendre accessibles au plus grand nombre. Sa première commande, dans les Alpes, sera du mobilier métallique destiné aux sanatoriums du plateau d’Assy, construits par Pol Abraham et Henry Jacques Le Même. Il a équipé Guébriant en 1930 et Martel de Janville en 1934 avec des lits, des bureaux, des chaises, des tables de nuit… Beaucoup plus tard, il intègre l’équipe, chargée de construire les Arcs.

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Lampe de Charlotte Perriand, réédité par Nemo Lighting.

NICOLA ZOCCHI

ADEMAIN DESIGN-ONLY.COM

Bureau dessiné par l’architecte Henry Jacques Le Même. Boutique « A demain » à Paris. www.design-only.com

Collection Réaction Poetique / Jaime Hayon / Cassina

SUR LES TRACES D’HENRY JACQUES LE MÊME, CHARLOTTE PERRIAND,

Tabouret Méribel, 1961/62, Charlotte Perriand, Collection Cassina I Maestri.

JEAN PROUVÉ, JEAN ROYÈRE • Quelques pièces du mobilier d’Henry Jacques Le Même sont exposées au Musée des Années Trente, à Boulogne-Billancourt. Dans sa maison-atelier à Megève (inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques), il avait pris soin de tout dessiner. Cette maison appartient à

À LIRE « Charlotte Perriand. Créer en montagne » de Claire Grangé, collection Portrait édité par le Caue74.

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NICOLA ZOCCHI

SUR LE SITE www.boulognebillancourt.com, on peut feuilleter en ligne des albums de dessins originaux et des albums d’intérieur de Jacques-Emile Ruhlmann. • Galerie Patrick Seguin, www.patrickseguin.com

NICOLA ZOCCHI

un particulier et ne peut être visitée.

LC 16, table de travail avec rayonnages, Unité d’Habitation, NantesRezé, 1957. Le Corbusier, collection Cassina I Maestri. Et tabouret Berger, 1953, Charlotte Perriand, collection Cassina I Maestri.

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SPÉCIAL MONTAGNE / DESIGN

PIONNIÈRE DE LA MODERNITÉ Charlotte Perriand, l’une des fondatrices de l’architecture d’intérieur moderne, compte parmi les pionniers du design. Pendant toute sa vie, elle a cherché à concevoir et penser un habitat simple et adapté à l’homme. Durant dix années (1927-1937), elle sera associée à Le Corbusier et Pierre Jeanneret pour l’aménagement intérieur, le mobilier et l’équipement de l’habitation. Très influencée par l’habitat traditionnel japonais, elle effectue des recherches sur l’habitation minimum. Ses espaces concilient modernisme et rationalisme. En concevant le mobilier, elle pensait d’abord aux usagers. Cette femme de caractère est très en avance sur son temps. De père savoyard, Charlotte Perriand avait une vraie passion pour la montagne qu’elle aimait parcourir en toutes saisons. En 1938, elle aménage l’annexe d’un hôtel à Saint-Nicolas de Véroce en Haute-Savoie. En 1946-48, elle est chargée de l’architecture intérieure des premiers bâtiments de Méribel. À cette période, elle crée avec Pierre Jeanneret du mobilier économique en bois. Elle revisite l’emblématique tabouret du berger, utilisé pour la traite des vaches dans les alpages. Ce meuble/accessoire est un exemple de sobriété, si chère à 86 I COSY CITY

Des lits superposés pour optimiser l’espace et offrir un véritable refuge pour les enfants.

Charlotte Perriand. En 1963, elle imagine encore le tabouret Méribel, plus haut avec des piètements géométriques en harmonie avec l’architecture intérieure de son chalet.

UNE CRÉATIVITÉ SIMPLE, MAIS PAS SIMPLISTE Dès 1967, Charlotte Perriand rejoint les architectes de l’Atelier d’Architecture en Montagne chargés de concevoir la station intégrée des Arcs, créée pour le plus grand nombre. Passionnée, elle y consacre 20 ans de sa vie. Elle est partie prenante de tous les projets y compris l’urbanisme. Guy Rey-Millet, architecte au sein de l’Atelier d’Architecture en Montagne, se souvient : « Nous dessinions du mobilier fixe conçu pour être placé au juste endroit, précisément comme les meubles passe-plats entre le coin cuisine et l’espace repas. Nous calculions le rangement suffisant et nécessaire pour caser vêtements et matériel de ski. Notre objectif était que ce soit fonctionnel, pratique pour les utilisateurs et agréable à l’œil. Ce n’est pas parce que c’était simple que c’était simpliste ». Sans faire l’impasse sur le confort, Charlotte Perriand crée à l’essentiel. Elle cherche à réconcilier l’homme avec la nature. Ses intérieurs étaient indissociables de l’extérieur. numéro 43 • hiver 2022

À gauche : La montagne autrefois si rude pour ses habitants, devient un écrin du bien-vivre. À droite : Appartement de l’architecte Guy Rey-Millet à Arc 1600. Le mobilier est dessiné en collaboration avec Charlotte Perriand.

NICOLAS JOLY

SPÉCIAL MONTAGNE / DESIGN

LE BAUHAUS, UNE ÉCOLE RÉVOLUTIONNAIRE Guéridon bas de Jean Prouvé réédition Vitra. Chaises Standard 1934/1950 de Jean Prouvé réédition Vitra.

Quel est le point commun entre tous ces architectes qui ont œuvré en montagne ? Ils sont créateurs avant tout d’un nouvel art de vivre, symbolisé par un mobilier conçu pour traverser le temps et les modes, avec des lignes pures, sans fioriture. Du mobilier simple et fonctionnel dont les pièces les plus recherchées sont sans aucun doute celles de Charlotte Perriand. Il est plus difficile de mettre la main sur des pièces uniques signées Henry Jacques Le Même. Le temps et les modes ayant contribué à la disparition d’un grand nombre d’entre elles.

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La lampe Pipistrello du designer Gae Aulentiressemble à une chauvesouris ("pipistrello" en italien). Elle est rééditée par Martinelli Luce.

Après la Première Guerre mondiale, l’école du Bauhaus est créée en Allemagne, dirigée par Walter Gropius artiste et intellectuel pluridisciplinaire. Elle est considérée comme l’école d’arts appliqués, fondatrice d’un mouvement qui allait former une génération exceptionnelle de visionnaires révolutionnaires : les architectes et designers Marcel Breuer, Ludwig Mies van der Rohe, Hannes Meyer, Johannes Itten… L’école souhaitait former à la fois des designers, des artistes et des artisans, encouragés à expérimenter les possibilités offertes par les différents matériaux et leurs limites sans cesse repoussées par le développement du savoir-faire industriel. La création de mobilier n’a jamais connu une telle évolution. Les étudiants apprennent la nécessité de créer des formes élémentaires et de s’orienter vers une nouvelle esthétique adaptée à la production de masse. La volonté de Walter Gropius était de réaliser « un design industriel ». L’utilisation de l’acier tubulaire dans le design par Marcel Breuer (qui imagina plus tard la station de Flaine) créa une véritable révolution dans les esprits. Ce sont les débuts de la fabrication en série. « La simplicité dans la multiplicité » selon Walter Gropius.

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SPÉCIAL MONTAGNE / TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

COMMENT RÉDUIRE L’EMPREINTE CARBONE DES BÂTIMENTS EN MONTAGNE ? Responsable de 30 % des gaz à effet de serre (GES), le bâtiment est bien sûr l’un des secteurs sur lequel les efforts pour décarboner doivent être concentrés en priorité dans les stations de montagne… avec les transports. La nouvelle RE 2020 va d’ailleurs en ce sens. TEXTE ALICE MORABITO

C'est à Tignes qu''Evolution 2 exploite ce dôme imaginé et réalisé par la société France Dômes, une forme d'accueil touristique totalement décarbonnée et 100% made in France

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La Datcha à Val Thorens, gîte 5 étoiles et bâtiment passif le plus haut d’Europe.

oncernant uniquement les constructions neuves, la nouvelle RE 2020 (Règlementation Environnementale), qui entrera en vigueur – dans le meilleur des cas – l’an prochain, intègre désormais en plus d’un volet thermique un volet d’usage et un volet environnemental. Traduction ? Si les matériaux utilisés doivent être performants en termes d’isolation afin de réduire la facture énergétique, ils doivent aussi l’être en toutes saisons, c’est-à-dire en hiver comme en été (qui sont amenés à être de plus en plus chauds), mais également ne pas générer trop de carbone, que ce soit dans leur fabrication comme dans leur cycle de vie (Analyse du Cycle de Vie, ACV) qui va être calculé sur 50 ans. Comme l’explique Sylvain Chatz, ingénieur et fondateur de la société Enercobat, qui a entre autres réalisé la Datcha à Val Thorens, gîte 5 étoiles et bâtiment passif le plus haut d’Europe, les émissions carbone sont principalement dues aux consommations d’énergie liées au fonctionnement des bâtiments (chauffage, eau chaude sanitaire, ventilation, usages de l’électricité), ce qu’on appelle l’ « énergie d’usage » (soit 80 %), mais aussi à l’énergie dépensée pour la fabrication des matériaux de construction, l’ « énergie grise » (20 %). Les solutions qu’il préconise ? Réduire prioritairement l’« énergie d’usage » car, comme il le rappelle : « L’énergie la moins chère est celle qu’on ne consomme pas ! » Pour l’usager comme pour la planète ! • Bien rénover, les rénovations représentant la grande majorité du parc immobilier. D’où les aides incitatives de l’État comme des collectivités territoriales et l’importance de l’engagement des propriétaires en tant que véritables acteurs de leur station. • Bien isoler, l’isolation étant la principale clé pour réduire la facture énergétique : triple vitrage, VMC double flux, maîtrise des ponts thermiques, bonne étanchéité à l’air…

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• Utiliser des matériaux adaptés au site et au projet, en fonction de l’altitude, de la topographie… Sachant qu’en haute altitude, avec les risques sismiques et d’avalanches, le béton reste un incontournable côté structures et fondations. • Utiliser des matériaux idéalement bio-sourcés (d’origine naturelle) mais aussi géo-sourcés c’est-à-dire faire appel aux ressources locales. Car mieux vaut un béton produit localement qu’un bois importé du bout du monde. • Concevoir des bâtiments peu énergivores, l’idéal étant les bâtiments « passifs » (qui consomment très peu d’énergie) voire « à énergie positive » (qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment). Les labels, gage de qualité sont nombreux en la matière : Bâtiment Passif, BBCA, Effinergie… • À l’usage, revoir les habitudes trop énergivores comme éviter les douches longues avec jets massant, ciel de pluie qui consomment 3 à 4 fois plus qu’une douche classique (70-120 l/personne/jour à la place de 35 l !)… • Privilégier une gestion intelligente des équipements pour optimiser leur efficacité et éviter les gaspillages. Comme la mise en place de détecteurs de présence dans les parties communes afin d’éviter d’éclairer inutilement (sobriété énergétique) ou l’installation de lampes LED éclairant avec une consommation d’électricité très faible (efficacité énergétique). • Développer les énergies renouvelables (énergie solaire, éolien, hydraulique, biomasse, géothermie ou aérothermie…) de manière rationnelle, leur mise en œuvre nécessitant une conception adaptée aux contraintes de la montagne (neige, températures négatives, gel…).

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SPÉCIAL MONTAGNE / TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

COMMENT LES STATIONS PRÉPARENT LEUR TRANSITION ? Maquette du futur centre sportif de Val Thorens, en travaux jusqu'en décembre 2022.

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Qu’elles soient en haute, moyenne ou basse altitude, les stations préparent toutes leur transition climatique, étant chacune attachée à la valorisation et à la préservation de leur environnement et de leur patrimoine. Focus sur 3 d’entre elles.

TEXTE ALICE MORABITO

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Le parc de vélos à assistance électrique (VAE) à hydrogène est également complété par une station de production autonome.

Plus haute station d’Europe et point culminant du domaine des 3 Vallées, qui offre le plus grand domaine skiable du monde avec plus de 600 km de pistes, Val Thorens est engagée de longue date dans une démarche durable. La Setam, qui exploite les remontées mécaniques, est certifiée ISO 14 001 (environnement) depuis 2007 et ISO 50 001 (énergie) depuis 2016. Parmi les mesures : • Isolation des bâtiments des remontées mécaniques, pilotage intelligent des gares, baisse de la vitesse des remontées en cas de moindre affluence… • Service des pistes équipé de dameuses hybrides et de SnowSat. • Chenillettes et véhicules fonctionnant depuis 2020 au GTL (carburant moins polluant). • Recyclage du matériel de ski hors d’usage depuis 2010 (Goitschel/ Skiset) et adoption de la technique du fartage permanent (technologie Phantom) qui ne rejette pas de dépôt dans la neige. Et avec le Parc national de la Vanoise • Restauration et préservation des zones humides • Reverdissement des pistes • Tri sélectif, revalorisation de la ferraille et des batteries, ramassage des déchets sur le domaine skiable, vente de cendriers de poche, campagnes de sensibilisation… • Campagnes de plantations paysagères avec l'ONF • Partenariat en faveur de la protection des oiseaux sur les domaines skiables • Création d’un Observatoire environnemental qui servira à l’Atlas de la Biodiversité Communale (ABC).

En moyenne altitude : Megève Depuis 2020, Megève a obtenu le label Flocon vert, développé par l’association Mountain Riders, qui distingue les destinations touristiques menant une politique de développement durable de pointe. Un label d’excellence sur les questions environnementales et sociétales. La preuve en quelques mesures. • Consommation d’une énergie locale et 100 % renouvelable (hydro-électricité) pour Megève Tourisme et Le Palais. • Sensibilisation des habitants à la préservation des ressources en eau potable et mise en œuvre d’un meilleur système de gestion de l’eau avec la réfection des réseaux humides et la mise en séparatif des réseaux d’eaux pluviales et d’eau usées. • Réduction des émissions de GES avec notamment la valorisation de la mobilité douce : transports en commun gratuits au gaz naturel, itinéraires dédiés pour la pratique de VTT à assistance

électrique, utilisation de VAE pour les agents communaux, renouvellement du parc automobile avec véhicules sans émission de particules, réalisation de microcentrales électriques, achat d’électricité verte, isolation des bâtiments… • Réduction de l’impact paysager : démontage des installations de remontées mécaniques qui ne sont plus en service, convention avec l’ONF pour la gestion de la forêt et des coupes, incitation au maintien de paysages ouverts, fauches tardives, implantation de ruches et de cabanes à insectes, entretien des alpages et rénovation des bâtiments d’altitude, protection du pastoralisme... • Développement du Slow Tourisme et d’activités 4 saisons : événements et ouverture des établissements sur 10 mois.

En basse altitude : Brides-les-Bains Réputée pour ses eaux et les cures thermales qu’elle propose (en rhumatologie et surtout en amincissement), Brides-les-Bains innove cette année du côté de la mobilité douce. Depuis mai, la commune dispose d’un parc de vélos à assistance électrique (VAE) à hydrogène et s’est également dotée d’une station de production autonome. Une borne/station de recharge à hydrogène propre qui fonctionne par électrolyse de l’eau et qui permet de recharger son VAE en 2 minutes pour une autonomie allant jusqu’à 145 km en une seule charge. Une véritable révolution douce, l’hydrogène étant l’une des réponses aux enjeux de transition énergétique et de mobilité durable, n’émettant aucun CO2, ni particules dommageables. Sans dire que le VAE comme la station ont été développés par deux sociétés françaises, Pragma Mobility à Biarritz (VAE) et Atawey au Bourget-du-Lac (borne). Développement d’activités outdoor et du cyclisme comme depuis 2020 avec le lancement de la cyclosportive Col de la Loze by Brides-les-Bains. • Création d’une une rue centrale semi-piétonne. • Stationnement en périphérie pour limiter le trafic routier et développer les les mobilités douces : VAE, vélo sur route, VTT, marche.

Développement du Slow Tourisme et d’activités 4 saisons, l’un des atouts qui a permis à Megève d’obtenir le flocon Vert.

En haute-altitude : Val Thorens

SPÉCIAL MONTAGNE / À COLLECTIONNER

CARTESPOSTALES

DE MONTAGNE La première carte-postale s’est envolée d’Autriche en 1869. Dès les années 1890, on les collectionne avec entrain. Imaginez, pour trois sous, on voyage… enfin on s’en donne l’impression. PAR NOËLLE BITTNER, TEXTE ET PHOTOS

ujourd’hui, pas un brocanteur, pas un vide-grenier sans sa boite à chaussures remplie de cartes-postales. Elles coûtent quelques dizaines de centimes pour les plus courantes, jusqu’à une dizaine d’euros, voire beaucoup plus, pour les cartes anciennes. Elles sont souvent classées par thème, plus rarement par époque. Quelques repères : les pionnières (avant 1907) n’ont pas de séparation au dos. On écrit en marge de l’image. Puis le dos est divisé en deux parties, message et adresse. La photo commence à supplanter l’illustration. A partir de 1930, les couleurs sont appétissantes, on passe au Technicolor. Le thème de la montagne a inspiré tous les genres : premières ascensions, photo de groupe devant un refuge, descente dans les crevasses, situations rocambolesques, parfois coquines (les Français s’en font une spécialité). Amusantes à dénicher, à encadrer, groupées par thème, ou à envoyer à ses amis.

Merci à Leo Garin - l’Auberge de la Maison, à Courmayeur de nous avoir permis de fouiller dans sa collection.

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SPÉCIAL MONTAGNE / À COLLECTIONNER

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MENUS ILLUSTRÉS Odes à la montagne, ses exploits, ses splendeurs, ces charmantes compositions ornaient les Menus au début du XXème siècle. PAR NOËLLE BITTNER, TEXTE ET PHOTOS

es sommets paradent sur le haut du menu, fièrement légendés : Ortler 3902, Payan Hütte, Piz Bernina 4052, Piz Roseg… Une scène typique occupe la partie gauche du format, laissant libre l’espace à droite pour la rédaction du menu. Des ascensionnistes posent fièrement devant l’Observatoire du Mont Blanc, trois autres munis de piolets attaquent une paroi de glace ou progressent sur une arête. Dans un médaillon, orné d’une branche de rhododendron sauvage, gentiane ou fleurs d’arnica, se place une saynète : un sac à dos harnaché de crampons, de cordes et d’une lanterne accroché à un piolet, des silhouettes atteignant un refuge, des marmottes perchées sur un rocher… Écrit à l’encre, avec force majuscules bouclées, le Menu du 4 août 1908 affiche Anguille à la Matelotte suivi de deux plats de viande garnis, Salade, Fromage et Dessert. Et ce n’est que le déjeuner ! Tout en bas, souvent, la signature de la marque de liqueur, chocolat ou bouillon qui offre ces Menus aux hôteliers et aubergistes de la région.

Merci à Leo et Alessandra Garin, l’Auberge de la Maison à Courmayeur, de m’avoir permis de fouiller dans leur collection qui les inspire pour illustrer des menus à différentes occasions. Le sujet vous plaît ? La Bibliothèque Municipale de Dijon possède une collection de 11.000 menus sur plus de deux siècles.

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SPÉCIAL MONTAGNE / À COLLECTIONNER

LE KITSCH CANDIDE DES LENCI Comble du mauvais goût pour certains, merveilles de l’Art déco pour d’autres, les figurines en céramique Lenci ont une histoire qui ne manque pas de peps.

Entre les vrais Lenci, les "faux vrais" et les "vrais faux", Helen-Elena nous a laissé un héritage compliqué !

PAR NOËLLE BITTNER, TEXTE ET PHOTOS

elen König est allemande. En 1928, elle ouvre un département céramique dans la petite entreprise de son mari Enrico Scavini, à Turin, baptisée Lenci. L’origine de ce nom est déjà un roman. Est-ce le diminutif de Helen, Helenchen qui deviendra Lenci ? Est-ce les initiales (latines) d’un parti-pris plutôt sympathique : “Ludus Est Nobis Constanter Industrie”, que l’on peut traduire par “Notre travail consiste à jouer”? Très douée pour le dessin, très observatrice, avec un grand sens des couleurs, ayant tout compris des nouvelles modes, de la séduction, des attitudes, Helen-Elena dessine des figurines de femmes séduisantes, sportives, d’une sensualité candide. Notamment une série « montagne » de jeunes femmes très ou très peu sportives (certaines se ramassent d’une chute à skis, descendent sur leur derrière…) mais toujours habillées à la dernière mode, avec un raffinement assumé. Le succès est à son top dans les années 30, l’entreprise compte 300 employés, dont les artistes qui peignent les figurines à la main. On dit que Walt Disney fit tout pour engager Elena… il est vrai que Bambi est très “Lenci”… Mais les dettes s’accumulent, la concurrence progresse, les artistes maison n’hésitant pas à ouvrir leur propre studio. Elena et Enrico cèdent la fabrique en 1940. À la fin de la guerre, une bombe détruit en partie l’usine et les archives. La production cesse en 1964 et renaît sporadiquement, - mais sans le talent d’Elena ! pour fermer définitivement en 2002.

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Noter les détails mode très pointus, il n'y a pas deux tenues semblables !

RECONNAÎTRE UN LENCI La base est signée “Lenci Torino” avec une date et une signature gravée. Parmi les signatures les plus connues : Sandro Vacchetti, Jacobi, Essevi, Ronzan, Giovanni Grande… Peintes à la main, il n’y a pas deux figurines semblables. Les motifs varient, le trait varie… Mais les faux sont monnaie courante, de même que les “faux vrais” fabriqués par les artistes Lenci pour leur propre compte. Un vrai Lenci peut valoir entre 1000 € et 3000 €, certains ont atteint plus de 5000 € chez Christie’s. numéro 43 • hiver 2022

Mise en scène des créations VERSMISSEN à la Boutique

LA BOUTIQUE : 5 rue de la poste . 74 000 Annecy . Tél. +33 (0) 450 46 96 68 L’ANNEXE, au n°2, face à La Boutique Lundi matin sur rdv . Lundi de 14h à 19h . Du Mardi au vendredi de 10h à 13h et de 14h à 19h . Samedi 10h à 19h . Parkings de la Poste ou de la Gare