festival de Chaillol 2010 - la brochure générale

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DU 18 JUILLET AU 13 AOóT 2010

MUSIQUES D'AUJOURD'HUI

MUSIQUE DE CHAMBRE BALADES MUSICALES

JAZZ

ATELIERS PERFORMANCES

MUSIQUES IMPROVIS ES

MUSIQUES DU MONDE

RENCONTRES

25f! ejujpO ENTRE ALPES ET PROVENCE, VALL ES DU CHAMPSAUR ET VALGAUDEMAR, PAYS GAPEN AIS


© Alexandre Chevillard

Renaud Guieu, Église du Hameau de Saint-Michel, août 2008


J’ai appris à franchir des précipices, à tenir des prises d’un seul doigt, à étudier pendant des semaines les passages d’une difficile séquence, à l’éprouver jusqu’à la justesse de l’exécution en libre. À quoi ça sert ? Voilà, pour moi, escalader a une valeur ajoutée, celle de ne servir à rien. Dans le grand atelier quotidien des efforts consacrés à un avantage, à un intérêt, l’escalade est enfin affranchie de l’obligation d’être utile. Elle désobéit à la loi de marché qui prévoit des contreparties à l’investissement, au risque. Escalader, c’est seulement askesis que nous traduisons par ascèse, mais qui en grec n’avait rien de spirituel, et qui était en fait un exercice, une pratique. Il est gratis, avec cette légère grâce que l’on recherche dans ses propres actes. Erri De Luca, Sur la trace de Nives


éDITO

Dans une lettre de 1702 adressée au mathématicien Golbach, Leibniz note les quelques mots suivants: « la musique est un calcul secret de l’âme qui ignore ce qu’elle compte ». La formule est brillante et a été abondamment commentée. Bien qu’il échoue à percer le secret de la musique, le philosophe allemand suggère des choses, à mon sens essentielles, et sur lesquelles d’autres reviendront: mystérieusement, la musique mobilise toutes les ressources de l’être; elle s’adresse à sa part la plus intime; dans un effort continu d’intelligibilité, elle cherche à faire sens, tout en renonçant à signifier quoi que ce soit. Attablé avec un ami musicien, j’ai repensé à la formule de Leibniz, alors que nous nous apprêtions à ouvrir une bouteille de vin. Fin connaisseur, il me confiait ne pas pouvoir goûter une grande bouteille sans recevoir la leçon de géographie qu’elle renferme. Savoir boire le vin, ajoutait-il, c’est, en plus du plaisir du palais, reconnaître dans son verre le caractère du pays et le travail des hommes qui l’ont fait naître et auxquels chaque gorgée rend hommage. Belle définition de la connaissance, me suis-je dit, qui suppose l’accord des sens et du sens et non pas leur stérile compétition.

Il faudra que nous trouvions un jour une aussi jolie formule que celle de Leibniz pour essayer de raconter, à notre tour, ce qui s’est passé entre la musique et ce pays des Hautes-Alpes, combien ils sont devenus indispensables l’un à l’autre, tout ce qu’ils se sont apporté mutuellement, l’une épousant amoureusement le relief de l’autre, comblant en retour un manque qu’il ne soupçonnait pas. Mais on ne scrute pas un mariage d’amour où seuls commandent le désir et la nécessité, avec les yeux de la raison. Disons seulement que la musique a trouvé sa place en ces vallées rurales du pays gapençais. Là, elle s’épanouit, respire large, se découvre une vitalité qu’elle ne se connaissait pas, authentique à elle-même et aux autres. Débarrassée des pesantes convenances héritées d’un autre âge, loin de l’agitation frénétique de la ville, elle résonne, désencombrée de tout ce qui fait obstacle à sa vérité, puissante mais toujours fragile. Il me semble même qu’elle retrouve, là plus qu’ailleurs, un peu de sa fonction première, primitive et presque rituelle: celle de réunir au-delà de ce qui sépare. Dans ces vallées de montagne, pleines encore du souvenir de la Provence et dans lesquelles s’affirment les premiers sommets des Écrins, la nature est forte et


généreuse. Des hommes s’y sont installé, ont laissé leurs traces, travaillé la terre, sculpté les paysages, dessiné le bocage autour d’un relief qui continue de trôner souverainement. Depuis que la musique y a fait son nid, depuis qu’elle s’est glissée dans les églises aux proportions modestes qui se disséminent dans chacun de ses plis, cette montagne semble plus précieuse, plus riche encore, plus nécessaire. Nos réunions de familles sont désormais bien plus colorées qu’autrefois, plus animées aussi. On y croise toutes sortes de gens: il y a ceux d’ici, qui le sont depuis toujours ou presque. Ils connaissent le récit de ces lieux; certains savent même faire parler l’horizon, danser les paysages. Et puis il y a la marquisette de Monique, le secret le mieux gardé du Champsaur, qu’elle offre à tous les amis, les soirs de concert. Pas sûr qu’on aurait ça ailleurs... Il y a aussi ceux qui viennent de loin, des quatre coins du monde même, d’Asie, d’Amérique latine, du Maghreb. Ceux-là nous offrent leur musique, chant de leur terre, paysages sonores qu’il faut prendre le temps d’écouter, loin de toute tentation d’exotisme, pour mieux entendre notre commune appartenance. À table, comme souvent, on discute du monde comme il va. On s’inquiète de ce qu’on trouve dans le journal, de telle réfor-

me des territoires menée tambour battant, de ses conséquences sur les projets qu’on forme et ce à quoi nous rêvons. On s’interroge sur tel débat, fameux et national, conçu hâtivement pour dire ce que nous sommes et comment nous vivons, nous qui avons appris que l’avenir c’est l’Autre, dont nous ne saurions plus nous passer. Certains s’alarment de ce que la fête puisse souffrir de tant d’inquiétudes, affirment qu’il faut jouir de l’instant et laisser à demain ou à d’autres le soin de régler toutes ces choses. D’autres, au contraire, pensent que ces moments partagés sont un fortifiant de l’âme, qu’ils affermissent notre désir de voir les choses prendre un autre cours, moins rapide et plus juste, et dont peut-être, sans qu’on s’en rende compte tout à fait, ils en dessinent le contour. Nous verrons bien... En attendant, depuis quatorze ans, le festival de Chaillol célèbre ces noces généreuses, dans une grande fête estivale devenue rendez-vous incontournable, et peut-être aussi un peu différent... Bon festival à tous. Michaël Dian


photo © René Robert


Récital en solo du pianiste et compositeur Gustavo Beytelmann, figure majeure du tango à Paris et sur la scène internationale depuis trois décennies, dont l’oeuvre érudite et généreuse puise aux différentes sources de la musique argentine.

¡ Sigamos ! Dimanche 18 juillet, 21h, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel Lundi 19 juillet, 18h30, Gap, Jardins de Providence Le concert du 18 juillet est précédé d’une séance d’initiation au tango argentin par l’académie de danse La Milonguita, de 18h à 19h, en l’église du Hameau (tarif : 5 €, renseignements et inscriptions : contact@lamilonguita.net). Après le concert, place à la danse pour une milonga ouverte à tous, animée par Cathy et Fred Romero. En bonus, dégustation de vin argentin Malbec accompagné d’empanadas préparées par nos amis de l’association Solidarité Provence Amérique du Sud.

Gustavo Beytelmann piano

Gustavo Beytelmann naît en 1945 à Venado Tuerto en Argentine. Dès ses jeunes années, son environnement familial lui offre l’occasion d’éprouver la magie de moments improvisés. Parallèlement, il découvrre les principes de l’écriture musicale savante. Adolescent, il joue du piano dans des bals et accompagne son père violoniste dans des fêtes populaires, apprend le tango en même temps qu’il se familiarise avec les disciplines de l’harmonie et de la composition. Un demi-siècle plus tard, son activité est à l’image de cette double formation. Beytelmann met son art au service du cinéma, de l’enregistrement, intensifie son travail de composition avec de nombreux orchestres dans le monde en traversant les écrans artificiels érigés entre le savant et le populaire, l’écrit et l’improvisé.

Le XXe siècle, et son goût de la spécialisation érigé en métier d’excellence, a souvent oublié que l’écriture pouvait être l’inscription du moment et le savant la sophistication, par l’écrit, du populaire. Beytelmann renoue, lui, avec une tradition plus ancienne de la musique, celle de Chopin, de Bach, de Liszt qui inventaient le moment comme ils gravaient sur le papier-musique. Les œuvres inscrites au programme sont le reflet de ce double héritage. Ainsi Los Mareados apparaît comme l’expression même du tango, tandis que le final de Sigamos s’achève, dans la plus authentique des traditions romantiques, par une coda d’une rare virtuosité. Interprétation, composition, improvisation sont ici réunies dans le même geste musical.

Questionner et bouleverser les frontières de l’écrit et de l’oral, du populaire et du savant, tel nous apparaît l’art incomparable de Gustavo Beytelmann.

PROGRAMME

Los Mareados Nieblas de Riachuelo Caseron de tejas La Cachilla Corralera Palomita Blanca Griseta Sigamos

Cinq pièces brèves (2005) Ayeres (2007)

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© Gilles Boeuf


Loin des clichés du Tango for Export, le bandonéoniste Victor Villena et le guitariste Kay Sleking, revisitent avec talent et simplicité le patrimoine musical argentin, du tango traditionnel à celui qui s’écrit aujourd’hui.

Valdarno

Mardi 20 juillet, 21h, Église de La Batie-Neuve Mercredi 21 juillet, 21h, Église de Saint-Léger les Mélèzes Jeudi 22 juillet, 21h, Église d’Ancelle Vendredi 23 juillet, 21h, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel Victor Villena bandonéon Kay Sleking guitare

Fait d’oral et d’écrit, de sons et de gestes, le tango est un fait social autant que musical. Il est le miroir de ceux qui le constituèrent au fil des décennies.

ou harmonique (une succession d’accords caractéristiques) qui, bien qu’elle existe, est loin de résumer l’histoire d’une danse devenue style.

L’histoire de son éclosion, comme celle du jazz en Amérique du Nord, échappe en partie à l’analyse. Le tango émerge en Argentine à la fin du XIXe siècle, sur les bords du Rio de La Plata. Dans l’extraordinaire melting-pot de Buenos Aires, les musiques et les danses de la communauté noire issue de l’esclavage fusionnent avec les danses de salons importées par les immigrés européens et s’acclimatent aux rythmes sudaméricains.

Le tango a suivi, en ce sens, la trajectoire des danses européennes et de nombreuses musiques du monde : autonomisation de l’instrumental sur le gestuel, stylisation, appropriation et réinvention.

On réduit parfois cette identité complexe à une structure rythmique (une mesure à deux ou quatre temps plutôt marquée)

La réunion du bandonéoniste argentin Victor Villena et de Kay Sleking, guitariste à la formation initialement classique, participe à ce questionnement des sources mêmes du tango. Le programme proposé, généreux et intime à la fois, pioche dans les grands moments du patrimoine musical argentin comme dans celui qui s’ecrit chaque jour, comme une invi-

tation à découvrir le récit croisé de cultures populaires, traditonnelles et savantes idéalement métissées.

PROGRAMME

Valdarno Melancolia Un secreto La sensible Flor de Lino Nocturna El pollo Ricardo Umeboshi La Noche sin rumbo El Choclo Palomita blanca Che bandoneon Vino de Olvido

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Š Alexandre Chevillard


Le quatuor fondé par le violoniste israélien Yaïr Benaïm est connu pour sa rigueur et son exigence musicale. Il est de nouveau l’invité du festival de Chaillol, dans le cadre de l’intégrale Ravel (p.17) dont il donnera l’éblouissant Quatuor en Fa Maj.

Quatuor Bénaïm Samedi 24 juillet, 21h, Église de Chorges Dimanche 25 juillet, 21h, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel

Yaïr Benaïm violon Yuri Kuroda violon Archil Kharadze alto Paruyr Shahazyzian violoncelle

Deux programmes de quatuors à cordes sont présentés cet été au Festival de Chaillol. Chacun de ces concerts dessinent une histoire de ce genre exigeant né au XVIIIe siècle. Si le quatuor Tercea (p.21) dévoile des pans de filiation entre Debussy et Dutilleux, le quatuor Benaïm pose la question de l’héritage ravélien. S’interroger sur les résonnances de l’art de Maurice Ravel captive par le fait même que celles-ci restent encore peu identifiées. Son Quatuor en Fa Majeur, chef d’œuvre de jeunesse drapé d’une critique élogieuse de Debussy, est posé en point de référence par le quatuor Benaïm. Créée en mars 1904, la pièce est dédicacée à Gabriel Fauré dont le jeune musicien fréquentait encore la classe de

composition. Pour ce concert, l’œuvre de Ravel est mise en perspective avec le Quatuor « L’interrogation » de Marcel Landowski, compositeur formé avant la Seconde guerre mondiale. Nommé par André Malraux directeur de la musique, de l’art lyrique et de la danse au Ministère des Affaires Culturelles, Marcel Landowsky bouleversa le paysage musical français par son engagement politique pour l’éducation artistique de la jeunesse. Mais le compositeur n’aiguisa guère sa plume théorique comme le fit l’avantgarde sérielle de l’après-guerre, dont il refusa toujours le dogme. Ici donc, seule l’œuvre parle défaite de tout discours guidant l’audition. Le programme est complété

par une pièce de Frédéric Pattar, compositeur français né en 1969, élève de Gilbert Amy ainsi que d’un quatuor de Joseph Haydn, père du genre. Ce programme contribue ainsi à réevaluer les représentations sommaires et souvent partiales des filiations, et forme un nouvel éclairage sur l’histoire du quatuor à cordes et sur l’histoire de la musique. PROGRAMME MAURICE RAVEL

Quatuor à cordes en Fa Majeur

JOSEPH HAYDN

Quatuor à cordes op.64 n°5

MARCEL LANDOWSKY

Quatuor à cordes L’Interrogation

FRÉDÉRIC PATTAR

Quatuor à cordes

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© Jean-Michel Régent


Surdoué de l’instrument, Jean-Charles Richard est aussi un musicien intelligent qui se nourrit d’un engagement dans le champ contemporain et dans celui des musiques improvisées. Au festival de Chaillol, il donnera FACES, solo remarqué, et se produira en trio.

Jean-CharlesRichard Lundi 26 juillet, 21h, Église de Saint Julien, en solo Mardi 27 juillet, 21h, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel, en trio Mercredi 28 juillet, 21h, Château de Tallard, en trio

Jean-Charles Richard saxophones Wolfgang Reisinger batterie Peter Herbert contrebasse

Au début du siècle dernier, de nombreux compositeurs classiques sont allés puisé aux sources des musiques improvisées et du jazz, pour revitaliser une création qui cherchait de nouvelles voies, d’autres moyens. Certaines œuvres de Maurice Ravel - le fameux Blues de sa Sonate pour violon et piano donnée cette année au festival (cf. p17) - en constituent quelques exemples parmi les plus réussis. À l’inverse, le saxophoniste Jean-Charles Richard propose le chemin de l’influence de l’écrit sur le jazz et bouscule allègrement les représentations et les catégories qui, traditionnellement, permettent de pen-

ser les pratiques musicales. Son double apprentissage fut à l’image de cette démarche : ses débuts professionnels se partagèrent entre l’orchestre classique, le big band, la fanfare de rue et une proximité soutenue avec des compositeurs savants de sa génération. Dans le même sillage, son partenaire contrebassiste Peter Herbert reconnaît être autant influencé par Arnold Schoenberg, père de la seconde école de Vienne, que par Gyorgy Ligeti, ou l’exubérant Frank Zappa. Comme Jean-Charles Richard, il unit le composé à l’improvisé et une rigoureuse connaissance du passé à la liberté exaltante du moment inventé.

Ces mouvements de fond de la création contemporaine et la nécessité de disposer des mots juste pour dire ce que nous entendons et percevons comme musique rendent de fait obsolètes certaines conceptions héritées du XXe siècle sur les frontières entre improvisé et écrit, populaire et savant. « Contemporain », « compositeur », « improvisateur », c’est toute une terminologie qui semble ainsi devoir être reconsidérée, signe avant-courreur d’un retour, comme aux époques classique ou pré-classique, à une image plurielle du musicien, une image incluant l’improvisé, l’écrit, le populaire et le savant ?

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Š Fabien Lemaire


Compositeur, violoniste, spécialiste des musiques orientales traditionnelles et savantes, Jasser Haj Youssef a fait connaître en Orient la viole d’amour, instrument de l’époque baroque tombé depuis en désuétude. Il se produira en récital et en trio.

Jasser HajYoussef

Jeudi 29 juillet, 21h, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel, en trio Vendredi 30 juillet, 21h, Château de Montmaur, en trio Dimanche 1er août, 21h, Église de La Fare en Champsaur, en solo Jasser Haj Youssef composition, violon et viole d’amour Youssef Hbeisch percussions Ahmad Al-Khatib oud

Le violoniste et compositeur Jasser Haj Youssef est né en 1980 en Tunisie. Il a été formé dans les conservatoires de Monastir, Sousse et Tunis. Aujourd’hui installé en France, il est l’un des plus brillants représentants de cette nouvelle génération de musiciens arabes, sûrs de leur héritage et ouverts aux influences les plus diverses, du jazz en passant par la musique baroque occidentale. Doctorant à l’Université Paris VIII, il réflechit sur les similitudes des shémas d’improvisation dans le jazz et les musiques traditionnelles arabes, doublant sa pratique musicale

qui pourrait largement lui suffire, d’une pensée rigoureuse sur son art. Il renoue ainsi avec une exigence restée jusqu’alors confinée aux spécialistes des musiques européennes de l’époque baroque. L’ère des regards ethnocentriques posés sur les musiques d’ailleurs semble ainsi s’abolir par le talent authentique et pluriel de ces musiciens qui tranchent dans le paysage musical actuel en embrassant pleinement, et sous leurs différents aspects, les cultures qui les entourent. Jasser Haj Youssef a effectué ce chemin de la maîtrise des

cultures orales et écrites jusque dans le choix de son instrument: il est le premier musicien à jouer de la musique orientale sur une viole d’amour, instrument largement utilisée par Bach et Vivaldi, tombé depuis en désuétude. Jasser Haj Youssef offre une musique profonde et simple, qui témoigne d’une attitude apaisée et ouverte avec son identité, son patrimoine culturels. On le retrouve naturellement au sein de l’Orchestre pour la Paix, fondé par le pianiste argentin Miguel-Angel Estrella, président d’honneur du festival de Chaillol.

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Š Roger-Viollet


Trois programmes et trois lieux différents pour traverser la quasi intégralité de l’oeuvre du compositeur du Boléro, classique et moderne tout à la fois, imprégnée de lumière, celle de l’Espagne notamment, et dont la portée universelle ne cesse d’interroger.

Maurice Ravel Intégrale de la musique de chambre

Samedi 31 juillet, 21h, Église du Hameau de Saint-Michel, concert en trio Lundi 2 août, 21h, Château de Tallard, concert en duo Olivia Hughes violon Julien Dieudegard violon Ingrid Schoenlaub violoncelle Laurent Wagschal piano

Par les choix originaux des interprètes, cette intégrale de la musique de chambre de Maurice Ravel présente une double perspective particulièrement enrichissante pour qui connaît, ou non, ce corpus magistral. Perspective d’un voyage dans l’œuvre même de Ravel; perspective des résonances du corpus ravélien dans une plus large histoire de la musique.

Mais ces concerts offriront une perspective bien plus large que celle de la contemplation d’un unique corpus, isolé, exposé face à lui-même. En écho à chacune des œuvres présentées, un regard, sur hier ou aujourd’hui, sera posé : voyage dans l’histoire musicale, marquée par des hommages réguliers à l’oeuvre du maître français.

De son style de jeunesse vers celui de sa première maturité et jusqu’aux chefs-d’œuvre des années 1920, cette intégrale fera émerger l’épanouissement progressif de la langue ravélienne, qui loin de se confiner à une perfection d’écriture abondamment commentée, frémit de l’esprit d’une époque traversée par de puissants boulerversements politiques et sociaux.

Ces concerts s’interrogeront sur les influences de la pensée ravélienne sur la création musicale du dernier demi-siècle, en faisant découvrir les oeuvres de compositeurs sans doute moins connu du grand public, parmi celles notamment du compositeur Henri-Jean Schubnel, par ailleurs minérologue et gémologue réputé, séduit par la clarté de la musique française

du début du XXe siècle, ou de Marcel Landowsky, figure musicale d’après guerre dont ont fête cette année les dix ans de la disparition. PROGRAMME Concert en trio du 31.07 MAURICE RAVEL

Duo pour violon et violoncelle Trio pour piano, violon et violoncelle en La Majeur SOFIA GUBAÏDULINA

Duo pour violon et violoncelle Concert en duo du 02.08 MAURICE RAVEL

Sonate, Sonate posthume Tzigane MARCEL LANDOWSKY

Étude de technique et de sonorité

HENRI-JEAN SCHUBNEL

Sonate pour violon et piano, op.3 «En Hommage à Maurice Ravel»

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Š Michela Brigida Rodrigue


La performeuse japonaise Toshiko Oiwa nous invite à redécouvrir le Sacre du Printemps, le chef d’oeuvre d’Igor Stravinsky, musique de la terre et du sacrifice, donné dans sa version pour piano à quatre mains.

Le Sacre Mardi 3 août, 14h30 et 16h30, Gap, Musée Muséum départemental Mercredi 4 août, 21h, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel Toshiko Oiwa chorégraphie, danse Florestan Boutin piano Michaël Ertzscheid piano

Deux figures majeures de la modernité du XXe siècle sont ici présentées par les pianistes Florestan Boutin et Michaël Ertzscheid, et la chorégraphe et danseuse Toshiko Oiwa. John Cage et Igor Stravinsky, pour lesquels la danse eut une importance déterminante, influent de manière décisive sur le paysage musical de la seconde partie du XXe siècle. À la fin des années trente, par faits de circonstances et de nécessité, un ballet éveille chez John Cage l’idée du piano préparé. Désirant figurer le geste par des sons inouïs, Cage insère divers matériaux entre les cordes du piano, gomme, clous, vis, pièces de feutre... Il reconsidère alors la quasi totalité de l’héritage musical

occidental, de la notation du son à ses modes d’émission et son rapport au temps ouvrant une voie nouvelle tracée aux antipodes de la tradition musicale reçue des mains de Bach, Beethoven et Schönberg. Le Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky causa un scandale mémorable lors de sa création à Paris en 1913, au théâtre des Champs Élysées. Ces Tableaux de la Russie païenne, chorégraphiés par Nijinsky pour les Ballets russes, figurent le sacrifice d’une jeune fille pour rendre propice le dieu du printemps. Mais au contraire de Cage qui s’en remet en partie au hasard, Stravinsky agit en hyper-organisateur de son matériau, utilisant toutes les ressources et la puissance

sonore d’un orchestre symphonique exceptionnellement grand. Le bruit du scandale de la création du Sacre ne s’est pas encore dissipé. La raison s’en trouve sûrement dans une relation du geste et du sonore bien plus que dans la partition seule, ici donnée dans sa version pour piano à quatre mains et que Toshiko Oiwa, après Maurice Bejart, Pina Bausch et Angelin Preljoclaj, relit et danse, rejoignant la longue liste de ceux que l’oeuvre a mis en mouvement. PROGRAMME JOHN CAGE

Perilous Night

pour piano préparé

IGOR STRAVINSKY

Le Sacre du Printemps (version piano à quatre mains)

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Le calendrier JUILLET 21h

Gustavo Beytelmann

Chaillol Église du Hameau

p. 7

Lundi 19

18h30

Gustavo Beytelmann

Gap Jardins de Providence

p. 7

Mardi 20

21h

Valdarno

La Batie-Neuve Église

p. 9

Mercredi 21

21h

Valdarno

Saint-Léger les Mélèzes Église

p. 9

Jeudi 22

21h

Valdarno

Ancelle Église

p. 9

Vendredi 23

21h

Valdarno

Chaillol Église du Hameau

p. 9

Samedi 24

21h

Quatuor Bénaïm (I

Ravel)

Chorges Église

p. 11

Dimanche 25

21h

Quatuor Bénaïm (I

Ravel)

Chaillol Église du Hameau

p. 11

Lundi 26

21h

Jean-Charles Richard solo

Saint-Julien Église

p. 13

Mardi 27

21h

Jean-Charles Richard trio

Chaillol Église du Hameau

p. 13

Mercredi 28

21h

Jean-Charles Richard trio

Tallard Château

p. 13

Jeudi 29

21h

Jasser Haj Youssef trio

Chaillol Église du Hameau

p. 15

Vendredi 30

21h

Jasser Haj Youssef trio

Montmaur Château

p. 15

Samedi 31

21h

Chaillol Église du Hameau

p. 17

La Fare Église

p. 15

Tallard Château

p. 17

Dimanche 18

ntégrale

ntégrale

Intégrale Maurice Ravel (

en trio)

AOÛT Jasser Haj Youssef solo

Dimanche 1

21h

Lundi 2

21h

Mardi 3

14h30 et 16h30

Sacre

Gap Musée Muséum

p. 19

Mer 4

21h

Sacre

Chaillol Église du Hameau

p. 19

Jeudi 5

21h

Trio Miyazaki

Montmaur Château

p. 23

Vendredi 6

21h

Trio Miyazaki

Chauffayer Église

p. 23

Laye

p. 25

Chaillol Église du Hameau

p. 23

Laye

p. 25

Chaillol Église du Hameau

p. 27

Samedi 7

9h 21h

Dimanche 8

9h

Intégrale Maurice Ravel (

en duo)

Balade musicale Trio Miyazaki Balade musicale

Lundi 9

21h

Sokkyo

Mardi 10

21h

Fryderyk Chopin

Tallard Château

p. 31

Mercredi 11

21h

Fryderyk Chopin

Montmaur Château

p. 31

Jeudi 12

21h

Quatuor Tercea

Chorges Église

p. 29

Vendredi 13

21h

Frédéric Chopin

Chaillol Église du Hameau

p. 31


Le territoire

Points de vente

Tarifs

Sur place, les soirs de concert, dès 20h15.

PLEIN TARIF 10 € TARIF RÉDUIT 8 €

• PERMANENCE DU FESTIVAL Office de tourisme de de Chaillol, tous les jours dès le 10 juillet, de 16h à 19h. Tel: 04 92 50 48 19

• HARMONIA MUNDI Dès le 15 juin, 43 rue Pérolière, Gap

• TICKETNET.FR Auchan, Cora, Cultura, E.leclerc, Virgin Megastore

Réservation téléphonique : 0 892 390 100 (0.34 euros TTC/min )

(12-18 ans, étudiants, intermittents du spectacle, chômeurs, handicapés)

PASS 8 CONCERTS 64 € MOINS DE 12 ANS GRATUIT


Š Richard Nourry


Compositions originales ou inspirées du répertoire classique et populaire japonais, le répertoire du trio Miyazaki est unique, puisant aux racines ancestrales et aux techniques contemporaines.

Trio Miyazaki Jeudi 5 août, 21h, Château de Montmaur Vendredi 6 août, 21h, Église de Chauffayer Samedi 7 août, 21h, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel Mieko Miyazaki koto Manuel Solans violon Bruno Maurice accordéon

Bien plus que la contemplation d’une seule culture et de son évolution, ce concert permet la rencontre d’univers musicaux a priori aux antipodes : la musique traditionnelle japonaise du koto de Mieko Miyazaki, le répertoire populaire de l’accordéon de Bruno Maurice, la bibliothèque savante du violon de Manuel Solans. Cette distance s’effondre par la réunion originale de trois artistes de talent qui, par leurs pratiques individuelles et collectives, se confrontent à divers styles de toutes époques et de toutes régions: Mieko Miyazaki, joueuse de koto, est aussi familière du répertoire classique européen traditionnel, de la guitare vietnamien-

ne, de la percussion indienne ou des polyphonies corses; Bruno Maurice, accordéoniste, est étroitement lié la création contemporaine; Manuel Solans développe, après avoir débuté dans des orchestres classiques, un éclectisme rigoureux lui permettant de mettre à profit ses nombreux voyages et découvertes d’instruments rares. Pour chacun de ces musiciens, la relation entretenue avec l’instrument demeure riche de cette exigence qui consiste à partir de sa tradition pour s’ouvrir à des langages inconnus de soi. Sans le recours à une technologie parfois hasardeuse, sans le trucage des instruments

suppléé à l’invention, cette rencontre provoque la naissance d’un instrumentarium inouï et riche de perspectives.

PROGRAMME

Ryo no mezame Asakusa-Notre Dame Haru Kaze Hachi Gatsu Caresse Saï-Ko Midare Gami Haru no umi Kachusha no uta

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Š Alexandre Chevillard


Installez-vous où vous voulez. Personne n’a pris votre place. Rideau… La musique vient à vous, parcourt vos sens, vous aide à prendre conscience de ce qui vous entoure, une fleur, de l’herbe, un arbre, des oiseaux qui passent, et plus loin… un paysage dévoilant sa grandeur.

Balades musicales Samedi 7 août, 9h, Laye Dimanche 8 août,9h, Laye Accès libre, renseignements et inscriptions au bureau du festival.

Les balades musicales du festival de Chaillol reçoivent le soutien financier de Vertige Montagne, magasin de sports de Gap, dans le cadre de la loi sur le mécénat culturel.

La balade musicale du festival de Chaillol est devenue en quelques années un moment particulièrement attendu de la programmation. Emblématique d’une démarche qui ambitionne de trouver l’accord juste entre un projet artistique et le territoire qui le reçoit, ses habitants et leur histoire, la balade musicale est un moment privilégié d’échange, de partage qui questionne avec simplicité notre lien à la montagne et aux paysages traversés. Randonneurs, cueilleurs de bouquets, parents et enfants, mélomanes avertis ou non, artistes, équipe d’organisation ou bénévoles… profitent ensemble d’un temps différent, tout au long d’un itinéraire savamment agencé, dans lequel s’inscrivent les sonorités des concerts pas-

sés ou à venir, le récit passionné d’un amoureux des rochers, le geste souple d’un acrobate suspendu aux étoiles de son inspiration… La variété des paysages traversés, la diversité des propositions artistiques, la richesse des apports scientifiques ou historiques proposés en cours de promenade, la force des lieux, révèlent progressivement l’intimité d’un territoire que les hommes ont façonné au fil des générations dans le frémissement de l’herbe et les humeurs de la terre. Rêveries solitaires ou causeries passionnantes, à chacun sa manière de profiter de ces moments inoubliables qu’accueille la nature.

Alexandre Sauvaire conception et coordination

avec le concours de Jerôme Aussibal sculpture, poésie verticale

Sylvie Birrittieri Vincent Dallaporta Kyudo (art japonais du tir à l’Arc)

Nico Clerx installation et concert de sonnailles

Alejandra Flichman acrobate

Mieko Miyazaki koto, voix

Bruno Maurice accordéon

François Rossé piano, soundpainting

Manuel Solans violon

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Š Gilles Tordjeman


Entre tradition et modernité, Orient et Occident, Shiro Daïmon fusionne les techniques du Nô, du Kabuki et de la danse contemporaine dans une écriture originale et poétique, accompagné par François Rossé, pianiste improvisateur hors norme.

Sokkyo Lundi 9 août, Chaillol, Église du Hameau de Saint-Michel Shiro Daïmon danse, shamisen François Rossé piano

Réunir pour ce concert le danseur japonais Shiro Daïmon et le pianiste, improvisateur et compositeur français François Rossé s’inscrit dans la poursuite de liens artistiques, économiques, et humains tissés entre la France et le Japon depuis plus d’un siècle et demi. Amorcés au milieu du XIXe siècle - la restauration Meiji voit le Japon sortir d’un isolement imposé pendant plus de deux siècles par le shogunat - ces liens avec l’Occident, dans un premier temps commerciaux, se doublent d’une fascination que confirmera l’exposition universelle parisienne de 1867. De Debussy à Boulez, l’influence sera permanente, profonde et la fascination réciproque. Le concert - performance et sa disposition originale dépasse

l’habituelle et parfois dommageable influence de l’un sur l’autre pour permettre, sûrement, une influence bien plus actuelle de l’un pour l’autre. Shiro Daïmon est né à Nemuro sur l’île d’Hokkaido. Formé au Japon par les plus grands maîtres du théâtre traditionnel japonais, le Nô et le Kabuki, il vit depuis de nombreuses années en France où il crée et transmet son art. Sa technique minutieuse le situe comme un danseur tout près à exercer auprès de musiciens soucieux du geste et de sa relation avec le sonore. La richesse de la personnalité truculente de François Rossé était toute disposée à cette rencontre. Né en 1945, il étudie d’abord le piano puis l’analyse musicale et la composition au Conservatoire de Paris. Il est

d’ailleurs l’un des derniers élèves d’Olivier Messiaen. Son oeuvre, qui comporte plus de 400 opus, a été couronnée du Prix national de la Sacem en 1994. Improvisateur recherché, avide de rencontres musicales inattendues, il fréquente de nombreux univers parmi lesquels le jazz, les musiques traditionnelles des Balkans, les musiques traditionnelles du Japon (il s’est produit l’an passé avec Mieko Miyazaki), ou du pays basque, avec le souffleur, siffleur et chanteur Michel Etxekopar... Loin d’une appropriation exotique, cette rencontre se situe dans la découverte de l’instant où l’improvisé regarde le geste se faire; où le geste écoute le son s’inventer.

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Jeune formation constituée en 2004 dans les couloirs du CNSM de Lyon, le quatuor Tercea a déjà derrière lui un parcours impressionnant. Cette première participation au festival de Chaillol sera l’occasion de les découvrir dans leur répertoire et dans la version de chambre des concertos de Chopin ( cf. p.31)

Quatuor Tercea Jeudi 12 août, Église de Chorges

Claire Bucelle violon Anne Camillo violon Céline Tison alto Pauline Buet violoncelle

Tant pour le compositeur que pour l’interprète, le quatuor à cordes reste un genre singulier et particulièrement exigeant, un genre où l’artifice et les remplissages d’usages se perçoivent sans tromper. Défait des recours propres aux pièces solistes ou d’orchestres, le quatuor expose, à nu, les idées - ou leur défaut - du compositeur.

jeunesse, use, en revanche, d’une écriture encore classique, notamment par son aspect de mélodie accompagnée qui structure le premier mouvement. Debussy n’est pas encore affranchi, comme le souligne Guy Ropartz présent à la création, de sonorités russes et autres marques du séjour du jeune musicien chez Madame Von Meck.

Le concert présenté par le Quatuor Tercea pose les jalons d’une histoire choisie, suggérée, du quatuor. Joseph Haydn est sans conteste le père du genre, un genre qui traverse l’existence du viennois et témoigne de l’évolution de son écriture. Debussy, qui compose son Quatuor durant sa

Le quatuor à cordes, comme genre, traverse les siècles. Rares sont les compositeurs à ne pas s’y être essayés, compositeurs de toutes régions et de tous styles. Si l’œuvre d’Henri Dutilleux nous apparaît, quelques décennies après sa création, comme un chef d’œuvre de maturité, le langage mi-

nimaliste et essentiel d’Arvo Pärt s’approprie tout autant l’exigence de ce genre à l’histoire plurielle.

PROGRAMME JOSEPH HAYDN

Quatuor à cordes op.77 n°1

CLAUDE DEBUSSY

Quatuor à cordes en Sol

HENRI DUTILLEUX

Ainsi la Nuit,

pour quatuor à cordes

ARVO PÄRT

Psalom, pour quatuor à cordes

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En hommage au pianiste et compositeur polonais, le festival de Chaillol propose un cycle de trois concerts en trois lieux différents, organisé autour de deux monuments de la littérature pour piano : le cycle des 24 préludes et les deux concertos pour piano.

Fryderyk Chopin Mardi 10 août, Château de Tallard, récital d’Hélène Tysman Mercredi 11 août, Château de Montmaur, récital de Sodi Braide Vendredi 13 août, Église du Hameau de Saint-Michel, Concertos n°1 et n°2 Hélène Tysman piano Sodi Braide piano Pauline Depassio contrebasse Quatuor Tercea

Présenter aujourd’hui la musique de Chopin n’est guère aisé. Particulièrement connue, son œuvre, monument de la littérature romantique, est à l’origine de discours de toutes natures et de toutes qualités, d’interprétations et de diffusions de toutes formes, nobles ou hasardeuses.

teurs. L’on pourra ainsi entendre des oeuvres pour piano du russe Sergei Rachmaninoff, du japonais Toru Takemitsu, de l’estonien Arvo Pärt, du français Bruno Mantovani ou de la jeune compositrice roumaine Diana Rotaru...

Mais le programme original proposé par les pianistes Hélène Tysman (née en 1982), Sodi Braide (né en 1975) et le Quatuor Tercea contribue à ouvrir de nouvelles perspectives d’écoute et de regard sur cette figure d’exil.

Puis, le concert de clôture du festival réunira les deux pianistes pour les deux Concertos pour piano et orchestre. Donnés ici dans la version en quintuor, ils comptent, avec les Sonates pour piano, parmi les chefs d’œuvres de vastes dimensions du musicien polonais.

Les deux solistes donneront chacun un récital au cours duquel les Préludes op.28 de Chopin dialogueront avec les oeuvres d’autres composi-

Passionnante trajectoire qui permettra de mieux saisir le parcours du jeune compositeur, de ces premières œuvres à l’architecture solide, classi-

que, vers une esthétique fragmentaire, fulgurante, quoique rigoureusement organisée par le cycle des quintes. La mise en perspective avec des œuvres de notre temps s’avère aussi passionnante qu’essentielle et si certaines conjonctions, comme celle effectuée avec des Préludes de Debussy, sont déjà ancrées dans l’histoire, ces soirées du Festival de Chaillol, qui risquent des croisements avec des œuvres de notre temps, invitent à une relecture stimulante, renouvelant la perception de l’œuvre elle-même et sa situation dans l’histoire.

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Transmettre ÉVEIL MUSICAL Au festival de Chaillol, les enfants ne sont pas en reste ! Le matin, un atelier d’éveil musical animé par Grégory Barrois propose une initiation ludique et intelligente au monde de la musique et aux instruments : apprendre des comptines, jouer et sentir l’espace sonore avec son corps, découvrir le monde de la musique, rencontrer les artistes du festival, et bien d’autres choses passionnantes et amusantes à vivre, pour éveiller la sensibilité des plus jeunes aux joies de la musique. À l’école communale de Chaillol Chef-Lieu. Du lundi au vendredi, de 10h à 11h et de 11h à 12h, Du lundi 26 juillet au vendredi 6 août. Tarif : 25 € la semaine.

INITIATION AUX PERCUSSIONS Conduit par Kevin Bohn, passionné par les traditions orales latino-américaines et africaines, l’atelier de percussion propose une plongée dans les paysages rythmiques de ces deux continents. Au-delà du plaisir de faire sonner un surdo brésilien ou un doun-doun africain, c’est un peu de la riche histoire de ces peuples qui est ainsi transmise. Débutants bienvenus. À l’école communale de Chaillol Chef-Lieu Du lundi au vendredi, de 14h à 15h et de 15h à 16h30, Du lundi 26 juillet au vendredi 6 août. Tarif : 25 € la semaine

ATELIER DE CHANT CHORAL Ou comment reprendre son souffle après une belle randonnée tout en se préparant au concert du soir. Dans cet atelier emblématique du festival se rencontrent gens du pays, festivaliers, touristes, curieux ou fidèles de l’atelier depuis sa création, pratiquants du chant choral ou novices... Pour découvrir et expérimenter à plusieurs, sous la direction généreuse et attentive de Jean-Luc Keck, le plus fascinant et le plus intime des instruments de musique : la voix. À l’école communale de Chaillol Chef-Lieu. Tous les jours du dimanche 1er au dimanche 8 août, de 17h à 18h30. Tarif : 25 € la semaine


Partager UNE HEURE AVEC... Chaque jour ou presque, à l’heure de l’apéro, le festival propose un moment d’échange autour des artistes et des oeuvres du concert de la veille. L’occasion d’évoquer en toute simplicité la pratique, le métier, la vie de musicien. Les rencontres ont lieu à 11h et sont accueillies par l’hôtel-restaurant La Bagatelle, mécène du festival. Hôtel-Restaurant La Bagatelle, Chaillol 1600, 11h, le lendemain des concerts programmés à l’église du Hameau de Saint-Michel. Entrée libre.

CAFÉ LITTÉRAIRE Dina Dian aime les livres. Les lire, bien sûr, mais en parler aussi et donner à d’autres l’envie de s’y plonger. À Marseille, elle anime durant l’année un café littéraire devenu un moment attendu, qui s’installe à Chaillol pendant le festival. Elle y recevra la romancière argentine Laura Alcoba pour son roman Manèges et l’écrivain tunisien Yamen Manai pour son premier roman La marche de l’incertitude, primé à Tunis. Retrouvez la sélection de Dina sur le site du festival ainsi qu’à la librairie gapençaise Au coin des mots passants, partenaire du festival de Chaillol. Les rencontres ont lieu à l’Auberge de l’Ocanière, de 18h30 à 19h30. Entrée libre. Calendrier disponible à la permanence du festival dès le 10 juillet.

CINÉCLUB TETRO, de Francis Ford Coppola (2009) Tetro est un homme sans passé qui a rompu tout lien avec sa famille pour s’exiler en Argentine. À l’aube de ses 18 ans, Bennie, son frère cadet, part le retrouver à Buenos Aires. Entre les deux frères, l’ombre d’un père despotique, illustre chef d’orchestre, continue de planer et de les opposer. Mais, Bennie veut comprendre, à tout prix, quitte à faire remonter à la surface des secrets de famille jusqu’ici bien enfouis. Vendredi 23 et samedi 24 juillet 21h. Cinéma de Saint-Bonnet. Tarif unique, 5 € Ces séances sont proposées par l’association L.A.C. avec la complicité de Cinévadrouille.


Association des amis du festival PLUS QU’UN SIMPLE SPECTACTEUR, RÉJOIGNEZ L’ÉQUIPE DES BÉNÉVOLES DU FESTIVAL DE CHAILLOL

Monique Malfroy

Un festival, c’est aussi une équipe de bénévoles, fédération d’enthousiasme et de volonté qui contribue, aux côtés de l’équipe d’organisation, à la réussite de l’événement. Comme tant d’autres festivals, celui de Chaillol vit de l’engagement généreux de nombreux bénévoles qui y consacrent du temps en accompagnant sa réalisation, avant et pendant l’édition. L’association des Amis du festival de Chaillol a été créée au printemps 2009 et se compose d’hommes et de femmes issus du territoire qui donnent un peu de leur temps et de leur bonne humeur pour être des relais d’information, diffuser les outils de communication, héberger les artistes et les accompagner à leur lieu de concert, faciliter l’accueil du public, proposer des moments d’échange et de convivialité... Pour un soir ou pour toujours, quel que soit votre connaissance de l’événement, votre familiarité avec le monde de la culture, vous pouvez intégrer l’équipe des bénévoles, découvrir l’envers du décor et partager de chaleureux moments d’humanité. Pour nous rejoindre ou en savoir plus, passez un petit coup de fil ou envoyez un mail à Daniel Bohn, président de l’association des Amis du festival de Chaillol (04 92 50 19 29 / 06 61 66 82 42 email : bohnd05@wanadoo.fr)

Daniel Bohn


Mécénat culturel DEVENEZ LE PARTENAIRE D’UN ÉVÈNEMENT CULTUREL D’ENVERGURE DANS VOTRE TERRITOIRE. Depuis la loi du 1er août 2003, le festival de Chaillol a engagé une démarche réfléchie avec les entreprises partenaires du pays gapençais. Sensibles à ces deux valeurs ajoutées de l’art et de la sensibilité à l’art, à ce toujours plus d’humain et de partage qu’apporte la musique, dans tous ses styles et par les meilleurs interprètes, nos mécènes s’impliquent dans sa réception au cœur d’un territoire de montagne, en apportant un soutien financier ou en nature à la réalisation du festival.

CE QUE DIT LA LOI Vous êtes une entreprise Tout don effectué par une entreprise donne droit à une réduction d’impôt égale à 60 % du montant du don effectué en numéraire, en compétence ou en nature, et retenu dans la limite de 0,5 p.mille du chiffre d’affaires hors taxe. En contrepartie de votre soutien, et en fonction de son montant, vous bénéficiez d’invitations et de tarifs préférentiels pour les concerts du festival, ainsi que d’une promotion de votre entreprise sur les supports de communication du festival.

Vous êtes un particulier Tout don effectué par un particulier donne droit à une réduction d’impôt égale à 66% des sommes versées, retenues dans la limite annuelle de 20 % du revenu imposable. En contrepartie de votre soutien, vous bénéficiez du tarif réduit sur tous les concerts du festival. Vous recevrez des informations régulières sur le festival et les concerts de la saison d’hiver.

Entretien Laurence Blanchard Agence immobilière ChailloL LoisirS

Pourquoi avoir choisi de soutenir le festival de Chaillol ? Cela s’est fait naturellement. Le festival de Chaillol est un événement que je connais bien pour l’avoir vu naître. J’assiste régulièrement aux concerts et pour tout dire, je m’y sens attachée d’une manière affective. J’ai eu envie de m’investir à titre personnel pour soutenir une démarche qui, par ailleurs, est très importante pour la commune et la vallée du Champsaur. Il y a trois ans, Michaël est venu m’expliquer la loi sur le mécénat culturel et j’ai compris alors que cette démarche était tout à fait accessible et n’était pas réservée aux entreprises du CAC 40, comme je me l’imaginais... Aujourd’hui, je fais volontiers la promotion de cette loi auprès d’autres entreprises de la région que je connais. C’est un dispositif très souple et avec un peu d’aide, c’est à la portée de chacune d’elles. Pour le chef d’entreprise que vous êtes, que représente le festival de Chaillol et quel sens donnez-vous à votre engagement à ses côtés ? Même si elles sont difficiles à apprécier, les retombées existent. Le festival a acquis une renommée qui dépasse les limites du département, et il n’est pas rare d’en entendre parler, y compris par des gens qui ne l’ont pas fréquenté. Et puis lorsque l’on conseille à nos clients un concert du festival, on sait qu’ils ne seront pas déçus. La qualité des concerts, la disponibilité des artistes, le fait qu’il est fréquent de les croiser dans la commune et possible de discuter avec eux, tout cela contribue à rendre le séjour de nos clients plus riche. La démarche qualitative du festival est un atout supplémentaire incontestable.


aujourd’hui plus que jamais, la maison GEBELIN affirme son rôle de mécène culturel en renouvelant son soutien au festival de Chaillol. Frédéric Gebelin et toute l’équipe de GEBELIN PLANÈTE MUSIQUE accompagnent le festival de Chaillol et les stages musique depuis leur création, dans le cadre de la loi sur le mécénat culturel. En mettant à disposition cinq pianos à queue dont un Steinway de concert et onze pianos droits à l’intention des artistes et des stagiaires, Gebelin rend possible une aventure musicale exceptionnelle, faite de passion, d’engagement et d’exigence et qui dure déjà depuis presque vingt ans.

Gebelin Planète Musique 27-29 boulevard Rabatau 13008 Marseille 04 91 32 31 31 contact@gebelinmusique.com www.gebelinmusique.com

Fondée en 1864, la maison Gebelin ouvre son premier magasin à la Rue Saint Ferréol à Marseille. Elle y restera 136 ans jusqu’au déménagement récent dans le magasin actuel. C’est aujourd’hui l’une des plus anciennes entreprises françaises du commerce d’instruments de musique encore en activité. Une activité qui n’a cessé d’évoluer, de s’adapter et de progresser depuis près d’un siècle et demi. 140 ans après l’ouverture de l’atelier d’Auguste Gebelin le magasin devenu Gebelin Planète Musique propose 2000 m2 de passion et d’émotion dédiés aux seuls instruments de musique et aux musiciens avec une passion, celle des instruments de musique pour servir ceux qui la font : les musiciens.


Le festival de Chaillol est subventionné par

Il reçoit le soutien de

Ainsi que celui des sociétés civiles

Les collectivités locales qui soutiennent l’édition 2010

Ainsi que la communauté de communes du Valgaudemar, le comité des fêtes d’Ancelle, les communes de La Batie-Neuve, Chauffayer, La Fare en Champsaur, Saint-Julien en Champsaur, Saint léger les Mélèzes, le Musée Muséum.

En partenariat avec

Le festival est soutenu par les entreprises mècènes


LeBocage

Espace culturel de Chaillol directeur Michaël Dian

Production, diffusion, action et médiation culturelles

administratrice Sandra Bartmann chargé de production Léo Tissier communication - médiation Élise Guilloton relations publiques - billetterie Julia Leredde stagiaire Marie Meyer attachés de presse Anne Gueudré Laurent Chailloux coordination balades Alexandre Sauvaire régisseur général Olivier Reiso techniciens Frédéric Garnier Pierrick Fortoul accordeur pianos Pascal Perrot rédacteur François Meïmoun graphiste Patrick Lindsay

photographe Alexandre Chevillard webmaster Bruno Poiré imprimé par CCI - Marseille

Les membres de l’association Miguel-Angel Estrella pianiste, ambassadeur de bonne volonté d’Argentine à l’UNESCO, président d’honneur du festival de Chaillol Marc Lourdaux président de l’association ECC - LeBocage Roland Hayrabédian directeur musical de Musicatreize Claudine Mayaudon administratrice de la Maîtrise des Bouches du Rhône Hervé Cortot conseiller scientifique Roger Dian professeur d’économie Daniel Bohn président de l’association des Amis du festival

© Alexandre Chevillard



Info/rĂŠsa

www.lebocage.org - 04 92 50 13 90


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