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Femmes 234

Nombreuses sont les personnes qui consomment bio ou adoptent de nouvelles tendances alimentaires comme le locavorisme ou le slow food afin d’être en bonne santé, pour mieux respecter l’environnement ou les animaux. À l’heure où la malbouffe fait des ravages, nul doute que toutes les alternatives qui participent à s’en prémunir sont à saluer même si consommer « responsable » a aussi ses limites et ses contradictions.

La crise sanitaire a modifié nos comportements en matière d’alimentation ou, disons plutôt, qu’elle a conforté des tendances de fond. Cela fait tout de même plusieurs années déjà que les consommateurs se soucient de la qualité de ce qu’ils ont dans leur assiette, s’attachent à manger plus sainement, sont plus exigeants en matière de qualité ou désireux de consommer des produits locaux et de saison. Il suffit pour s’en convaincre de jeter un œil sur l’évolution de la consommation de produits bios, notamment au Luxembourg puisque le consommateur grand-ducal se hisse au 3 e rang des acheteurs de denrées bios, en Europe (par habitant), en 2020, selon une étude de la FIBL. L'Institut de recherche en agriculture biologique indique également qu’en 2020, le marché bio européen a atteint 52 milliards d’euros (+15 %) et la surface agricole biologique a dépassé les 17 millions d’hectares.

Après des années de progression à deux chiffres, les dernières données sont moins réjouissantes puisque le marché serait en recul de 3,1 % en 2021 (source : Institut de recherche et d'innovation - IRI). Les ventes de farine, de beurre, de lait ou bien encore des œufs bios, auraient même chuté de 6 à 12 %. Mais d’après les experts ce n’est pas l’appétence pour le bio qui est remise en cause. Il n’y a pas de « désamour » mais un problème de prix trop élevés. Et puis force est de constater, aussi, que le bio n’a pas (ou plus) le monopole du « vertueux ». Sans être bios, les labels (rouges, AOC, IGP…) défendent également des valeurs fortes, en matière de respect de l’environnement ou de transparence. Les produits « sans » (gluten, nitrites…) ont aussi des atouts à faire valoir. Ceux du terroir, concoctés par des paysans du coin ont pour intérêts d’être frais, d’être récoltés à maturité, de moins polluer compte tenu de la proximité et de l’absence de packaging. Sans oublier le fait que soutenir l’économie locale

De nouvelles tendances de consommation compte tenu de ces interrogations - voire de ces dilemmes - de nouveaux modes de consommation émergent ou se confortent. Des exemples ? Le locavorisme qui plaide pour le « manger local » est l’une de ces tendances. Le circuit court ne manque pas d’attraits en termes de coûts, de saveurs, de traçabilité, voire même sur le plan social et humain. Le raw food

qui repose sur un régime alimentaire composé d'aliments à l'état brut ou très peu cuits (contrairement au crudivorisme) a également ses adeptes, car l’absence de cuisson (ou de manière très modérée) ne détruit pas les vitamines profitables à l'organisme. Le slow food, qui est une pratique alimentaire consistant à prendre son temps à table, pour multiplier les plaisirs tant en termes de goût (ce qui implique de privilégier des produits non industriels) que de convivialité et de partage, connaît aussi un succès grandissant. Citons encore la tendance veggie qui recoupe toutes les pratiques alimentaires excluant les produits d’origine animale. Elle rassemble les végétariens, les végétaliens ainsi que les flexitariens qui, conscients de

est aussi une démarche qui a du sens, surtout quand la petite note est plus légère que la version bio. Bref, nul doute que bon nombre de consommateurs se posent des questions surtout que le bio n’est pas (forcément) local, équitable ou écologique même si le marketing s’attache à entretenir un certain flou en la matière.

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