e180_ebook

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é :180 mai 10 mensuel – 10,70 E www.etapes.com


n° 180

Centre de formation d'apprentis de la communication visuelle et du multimédia

ÉDITO

Campus de la Fonderie de l'image

Renseignements & pré-inscription : disponibles sur le site: www.cfacom.org

Journée porte ouverte: le 29 mai 2010

directeur de la publication et directeur artistique Michel Chanaud mchanaud@pyramyd.fr rédactrice en chef Valérie Decroix vdecroix@pyramyd.fr journaliste Caroline Bouige cbouige@pyramyd.fr assistante de la rédaction Isabelle Moisy revue@pyramyd.fr contenu web Cyril Petroff cpetroff@pyramyd.fr graphistes Maeva Bac, Vanessa Titzé, Ève Darmon et Sylvia Fredriksson (stagiaires), création graphique & maquette © Pyramyd NTCV ont participé à ce numéro Étienne Hervy (ancien rédacteur en chef), Marie Aumont, Eve Billa et Lorraine Plé (stagiaires), Vanina Pinter rédaction-révision Michel Mazoyer responsable publicité et marketing Nadia Zanoun nzanoun@pyramyd.fr publicité Anne-Sophie Petroff aspetroff@pyramyd.fr internet Sébastien Augereau saugereau@pyramyd.fr abonnements Laurent Robic lrobic@pyramyd.fr T +33 (0) 1 40 26 02 65 – F +33 (0)1 40 26 07 03 Vente et abonnement en ligne : www.artdesign.fr Prix pour 10 numéros : 104 € France 130 € CEE, DOM-TOM – 149,50 € autres pays impression Deux-Ponts, Bresson. ancien rédacteur en chef / cofondateur du magazine Patrick Morin N° de commission paritaire : 0911 T 88598 Dépôt légal à parution – issn 1254-7298 © adagp Paris pour les œuvres des membres.

Bac+5 -Master européen de Management Multimédia** (en contrat pro ou initial de 2 ans) Master de Chef de projet multimédia -Master européen de Design Graphique** (en contrat pro ou initial de 2 ans) Master de Chef de projet design graphique

Bac+3 -Licence professionnelle (en contrat d’apprentissage 1 an) scénarisation multimédia de contenus de formation en ligne

-Chef de projet en Marketing et Conception de site reconnu par l’État et inscrit au RNCP (niveau II)

(en contrat d’apprentissage 1 an)

Prépas -PREP’com* Mise à niveau préparatoire artistique à l’entrée en BTS Communication Visuelle option, Graphisme ou Multimédia et à l’entrée au Titre reconnu par l’État, d’Intégrateur dede données multimédias -PREP’web*

Mise à niveau Multimédia : Préparatoire aux filières multimédia de niveau Bac+2 ou Bac+3

-Titre professionnel, Concepteur de médias interactifs reconnu par l’État et inscrit au RNCP (niveau III)

(en contrat d’apprentissage 2 ans)

étapes : est éditée par Pyramyd NTCV Société Anonyme au capital de 110 000 € dont le principal actionnaire est Michel Chanaud.

Avec la sortie de l’iPad, les professionnels de l’information et de la communication voient enfin la possibilité de se ré-inventer, de proposer un accès à leurs contenus autrement qu’en mode séquentiel ou en flux. L’iPhone avait déjà modifié notre rapport à l’écran. Le tactile devenait facile, l’haptique rencontrait le ludique. L’iPad joue avec de nouvelles dimensions. La vidéo s’élargit à un format décent, les liens transversaux dépassent enfin l’hypertexte. Les concepteurs d’interface cherchent à rassurer. Ils vantent la dimension de l’écran et ses corollaires : le feuilletage, le retour aux habitudes de lecture du papier, la prise en main naturelle d’un objet qui, par sa taille, rappelle le magazine ou le beau livre. Mais l’outil lui-même va susciter des gestes nouveaux, plus amples, plus variés – dont beaucoup restent encore impensés : une tout autre expérience. C’est là que design et designers interviennent. Pour, évidemment, imaginer la visualisation des nouvelles fonctionnalités et les signes correspondant aux gestes ad hoc. Pour inventer également d’autres logiques de circulation et d’appropriation des images, des textes, des sons, des vidéos. Mais aussi pour concevoir des systèmes narratifs différents. Concilier la magie de tous les possibles et l’ergonomie du fonctionnel, exploiter et même contourner la technologie pour viser la compréhension universelle, ce sont ces champs que nos métiers doivent revendiquer et s’approprier. C’est maintenant qu’il faut s’en emparer : les standards se figent de plus en plus vite. Sensible aux promesses de l’avenir – l’iPad, c’est pour très bientôt – et toujours en évolution, Étapes s’adapte à vos besoins d’information et lance sa nouvelle application iPhone (voir pages suivantes). Gratuite, c’est aussi l’une des premières dans l’univers de la culture visuelle à vous proposer au quotidien des news, un agenda et des découvertes. À consommer sans modération. Valérie Decroix

**Formation en contrat de professionnalisation (gratuite et rémunérée) ou en formation initiale (coût pédagogique) 15 rue de Turbigo, 75002 Paris T +33 (0) 1 40 26 00 99 F +33 (0) 1 40 26 00 79 www.etapes.com www.pyramyd.com

Bac+2 option A : graphisme, édition, publicité option B : multimédia

CETTE PUBLICATION PEUT ÊTRE UTILISÉE DANS LE CADRE DE LA FORMATION PERMANENTE.

*Formation initiale hors apprentissage à temps plein ; coût pédagogique sur le site

-Bachelor européen Design graphique** (en contrat pro ou initial 1 an)

-BTS communication visuelle (en contrat d’apprentissage 2 ans)

Dans tous les exemplaires, ce numéro comporte un encart abonnement broché 2 pages entre les pages 72 et 73, et un encart jeté Deux-Ponts. Nouvelle génération de papiers recyclés parfaitement blancs d’Arjowiggins Graphic, Satimat Green se distingue par ses excellentes qualités d’impression et ses vraies qualités environnementales : 60% recyclé, certifié FSC sources mixtes, ce papier permet à la fois de réduire les déchets en réutilisant de vieux papiers et d’assurer la gestion responsable des forêts, ses fibres vierges étant certifiées FSC. Couverture imprimée sur Satimat Green 250 gr. Intérieur imprimé sur Satimat Green 135 gr. et Cyclus 140 gr. fabriqué par Arjowiggins.

LES PROMESSES DE L’AUBE

80, rue Jules Ferry / 93170 Bagnolet / Métro Galliéni 01 55 82 41 51 www.cfacom.org

“Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages ou images publiées dans la présente publication, faite sans l’autorisation écrite de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon”. (Loi du 11 mars 1957, art. 40 et art. 41 et Code pénal art. 425) • Le magazine n’est pas responsable des textes, photos, illustrations qui lui sont adressés • L’éditeur s’autorise à refuser toute insertion qui semblerait contraire aux intérêts moraux ou matériels de la publication • Toutes les marques citées dans étapes sont des marques déposées ainsi que le logo “étapes :”.

Les abonnés d’Étapes reçoivent chaque mois leur exemplaire accompagné d’un carton destiné à protéger le magazine. Patrick Lindsay fait son carton, premier d’une série de trois, imprimé en sérigraphie par notre imprimeur, Deux-Ponts.


Toute l’actualité du design et de la culture visuelle en temps réel.

Expositions, conférences, et autres événements à ne pas manquer.

Des projets en images à découvrir et à partager sur vos réseaux sociaux.

Les interviews des principaux acteurs du secteur.

Revue de presse, sélection des meilleurs livres du design, savoirs...

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Restez connecté en temps réel à l’actualité, aux tendances des univers du design et de la culture visuelle et à ceux qui les animent...

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neuf studios août 2009

é :171 août 09 mensuel – 10,70 E www.etapes.com

e170_Couv_ok.indd 1

24/07/09 11:48:05

Amant d’amour, Erwan Frotin. Image réalisée pour le magazine Paradis, dont la direction artistique est assurée par Thomas Lenthal.

n° 180 MARABOUT

P06

PAR CAROLINE BOUIGE

P22

PAR CAROLINE BOUIGE

GARETH

HOLT

P14

PAR CAROLINE BOUIGE

TJ EP Je veux m’exprimer comme un musicien de jazz. Il y a la rigueur de la mesure et du rythme, mais il y a surtout l’intuition, l’expérimentation, l’improvisation.

PAR CAROLINE BOUIGE

SULKI & MIN

P32

BEET ROOT

WWW.ETAPES.COM

P40

PAR VANINA PINTER

P48

PAR CAROLINE BOUIGE

:

PAR CAROLINE BOUIGE

THOMAS

ERWAN

Proche des univers undergroud et musical, le duo Chloé Lum et Yannick Desranleau présente à la galerie Anatome une série d’affiches psychédéliques et fluorescentes réalisées en sérigraphie, un travail qui questionne la place de l’image dans la ville. www.seripop.com

LABORATORY

FRO

VIDÉO

SERIPOP

HUOT MARCHAND

P66

PAR MARIE AUMONT

JONATHAN PEREZ

Jeune dessinateur de caractères et graphiste français, Jonathan Perez revient sur sa méthodologie de recherche sur ses premières fontes coptes et la récente création de la Joos, une italique redressée. www.jonathanperez.fr

NAM

TIN Mon approche s’apparente à celle du graphisme, elle se construit petit à petit. Ce n’est pas de l’instantané photographique. C’est vraiment une mise en scène.

PAPRIKA

Studio montréalais composé de Louis Gagnon et Joanne Lefebvre, Paprika dévoile à la galerie Anatome une approche transversale du design graphique à travers une production diversifiée, corporate, institutionnelle ou culturelle. www.paprika.com

Textes et titres composés en Oranda de Gerard Unger. 4 5.2010

P56

P74

LIVRES

P76

AGENDA

P78

RÉPERTOIRE

Textes et titres composés en Kievit de Michael Abbink.

5.2010 : 5


Gareth Holt LONDRES STUDIO CRÉÉ EN 2006 GARETH HOLT (31 ANS) WWW.GARETHHOLT.COM

Par Caroline Bouige

:

6 5.2010

Quelle a été votre démarche depuis le début de vos études au Royal College of Art (RCA) ? Quelles en ont été les principales étapes ? J’ai consacré la majeure partie de mon temps au RCA à absorber des informations et des connaissances qui étaient approximatives. La mise en pratique des principes n’était pas vraiment enseignée, c’était à toi de le faire, sur le tas. J’ai appris

l’importance que pouvaient avoir les gens qui m’entouraient, et comment le contexte pouvait stimuler le cerveau, très rapidement. Après le RCA, le monde réel m’a renseigné sur les deadlines, les clients et les besoins en communication verbale et visuelle de clients aux profils très différents. Une des leçons dont je me rappelle est sois toi-même et prends plaisir à ce que tu fais. Si nous

produisions tous la même chose, comme le monde serait ennuyeux ! Vous travaillez pour la Coalition contre les bombes à sous-munitions. Êtes-vous personnellement engagé ? Je suis un de leurs militants. Je n’avais aucune idée de ce qu’était cette organisation jusqu’à ce qu’un de mes amis m’y introduise. À l’époque, je n’étais impliqué qu’en tant

que graphiste. J’ai appris de plus en plus de choses sur la manière dont les guerres sont menées. Cette connaissance des dommages provoqués a guidé la conception graphique de la campagne. Les choses sont devenues plus personnelles, il était difficile de considérer cette organisation comme un simple client. J’aimerais travailler plus souvent avec de telles personnes. Mettre

Pensez-vous que le graphiste, parce qu’il intervient dans l’espace public, a une responsabilité sociale ? Un graphiste doit assumer une part de responsabilité sociale, mais cela dépend du travail qu’il est en train de faire. Personne ne peut supporter l’hypocrisie, il est donc nécessaire d’adhérer au projet sur lequel on travaille et de répondre favorablement. Dans l’exemple de la Coalition contre les sous-munitions, j’ai d’abord rencontré les victimes des mines antipersonnelles et des bombes à sous-munitions, et c’est grâce à cela que j’ai su que je devais

D’où viennent les matériaux de vos travaux, pour les vitrines de Selfridges ou la couverture de Creative Review ? C’est assez amusant, mais tous les matériaux utilisés pour la création de la vitrine de Selfridges ont été récupérés dans leurs propres poubelles. Alors, on peut dire qu’au-delà de l’aspect visuel créé, le fait est que, à partir des déchets générés par Selfridges, nous avons réussi à produire les mêmes choses que ce qu’ils vendent dans leur magasin. Le tout était de les assembler, et ainsi d’apporter à l’acte de consommation une forme de créativité. Choisissez-vous d’utiliser des matériaux bas de gamme ou est-ce la simple continuation du système D de l’étudiant fauché ? Effectivement, cela a commencé comme ça. Lorsque j’ai quitté le RCA, j’avais des idées à foison, mais pas l’argent nécessaire pour les réaliser. En fait, il s’agit surtout de trouver ce qui relie le mieux les éléments entre eux. J’utilise autant les matières bas de gamme que les matières nobles, les dessins graphiques ou n’importe quel autre médium. Je dirais que je ne me cantonne pas à un seul matériau ou à une seule méthode de travail,

mais je pense que la simplicité doit être privilégiée lorsque l’on souhaite exprimer une idée spécifique. Comment voyez-vous le low art dans le monde actuel ? J’adore les gens qui sont créatifs juste par amour et par passion. J’ai le plus grand respect pour les artistes de l’outsider art, pour ces personnes qui s’efforcent de réaliser des choses profondément personnelles, sans jamais restreindre leurs aspirations. Des gens comme Martin Ramirez, James Castle ou Nek Chand (un homme exceptionnel que j’ai eu la chance de rencontrer dans son jardin de pierres à Chandigarh, en Inde). Mon grand-père est un artiste populaire et il m’a beaucoup influencé. Les formes que vous utilisez, la combinaison des techniques, ces images non lisses, les écritures manuelles… Quel regard portez-vous sur l’affiche polonaise ou sur les travaux de Grapus, par exemple ? J’ai beaucoup d’admiration pour l’affiche polonaise. J’adore Henryk Tomaszewski, Eryk Lipinski, et j’ai eu la chance de suivre les cours d’Andrzej Klimowski au RCA. Les travaux de Grapus portent en eux une conscience sociale, et ces gens n’avaient pas peur d’exprimer leur rébellion avec force. Ce sont des choses qu’il est difficile de retrouver aujourd’hui. Les affiches de Mai 68 incarnent aussi la puissance avec laquelle il était possible de communiquer en masse, sans

que le récepteur ait besoin de s’y connaître ou de s’intéresser à la politique. Et l’école suisse ? Le cœur et l’âme d’un projet s’envolent du graphisme quand tout est analysé, chaque détail est mesuré, “le design par les chiffres”… Beaucoup de jeunes graphistes se retrouvent à apprendre les règles et à les mettre en pratique dans certaines agences où la stratégie ou le système peuvent effacer le cœur et l’âme d’un travail. Le bon design s’adresse d’abord au cœur, puis à la tête. Comment se portent les graphistes indépendants en Grande-Bretagne ? Le graphisme britannique est en bonne santé et il y a des studios fabuleux qui font de très bons travaux. Je suis en contact avec quelques grosses agences, d’autres plus petites. Mais les travaux les plus intéressants viennent des graphistes indépendants. Il est difficile de survivre, surtout en ce moment, il faut savoir être agile. Sur quel projet rêvez-vous de travailler ? J’adorerais travailler pour le “secteur” religieux ; cela peut paraître un peu étrange mais c’est un domaine où il y a tellement d’idées, d’images, d’histoire, de choses à raconter qui se rattachent à la condition humaine. Il fut un temps où l’Église était la bienfaitrice des artistes. Retravailler l’image de marque du catholicisme serait mon rêve.

Le livre que vous conseilleriez : Conversations With Students, de Paul Rand.

Dans votre projet pour Selfridges, vous utilisez des déchets pour construire des produits haut de gamme, des objets luxueux. Est-ce une manière d’interroger la société de consommation ? Certainement. L’idée du projet a été de remettre en cause ou tout du moins d’interroger la notion de consommation. Cela tombait bien que l’endroit le plus approprié pour relever ce défi soit Selfridges, la Mecque des produits de luxe. Ce projet est plus amusant qu’une conférence ou qu’une intervention un peu dogmatique sur le sujet.

faire le meilleur travail possible, pour qu’il y ait un résultat. Quand le graphisme devient l’enveloppe d’une campagne, tu espères que cela se ressente sur son efficacité.

Gareth Holt

ses compétences au profit de cette organisation permet vraiment de changer les choses. Comparé à la mission des personnes qui s’occupent du déminage, je considère mon travail comme quelque chose de très protégé et qui n’est pas assez engagé.

5.2010 : 7


Page de droite. Identité et graphisme intérieur d’une boutique du coiffeur styliste Oskar Pink. Les outils du coiffeur sous tous réalisés au papier découpé.

Le parti pris repose sur un graphisme très minimaliste en adéquation complète avec l’architecture de

Jun Aoki. Une police de caractères a été spécialement créée pour ce projet, basée sur une grille avec des angles à 45 et 90°. Le logo signifie forêt bleue. A gauche : Casiers, et signalétique. Vue aérienne du musée. A droite : Affiche pour l’exposition Chagall. Signalétique, ascenseurs.

Une citation ? L’action est la clé fondamentale de tout succès. Pablo Picasso.

Identité visuelle et signalétique du musée d’art contemporain AOMORI, 2006. Direction artistique : Atsuki Kikuchi Design : Atsuki Kikuchi, Shoichiro Moriya, Tilmann S. Wendelstein, Shinji Nemoto

Gareth Holt

Un artiste, s’il ne fallait en citer qu’un ? Bruno Munari, il est au-dessus de tout.

Gareth Holt :

8 5.2010

À gauche. Couverture du numéro spécial “Futurs” de Creative Review : vingt et une lampes de bureau (le premier outil d’un designer en herbe pour créer un logotype). La dernière de couverture (en bas) a été réquisitionnée par le designer afin de montrer l’envers de l’installation : ceci n’est pas un photomontage.

5.2010 : 9


:

10 5.2010

Un mouvement artistique qui inspire vos recherches ? Ma vraie passion concerne l’outsider art.

À droite. Selfridges : objets de désir. Vitrines du magasin Selfridges situé à Oxford Circus, à Londres. Raflés dans les poubelles du magasin, les déchets sont sculptés de façon à reproduire les articles les plus emblématiques. Le jeu interroge sur la valeur réelle des objets et des choses que nous jetons.

Gareth Holt

Gareth Holt

Un objet ? Les aéroplanes, depuis que je suis tout petit, et encore aujourd’hui.

Campagne pour la Coalition contre les bombes à sousmunitions, groupe visant à faire interdire les bombes à sousmunitions, comme les mines anti-personnelles.

5.2010 : 11


Le métier que vous auriez pu faire si vous n’aviez pas été graphiste ? Psychothérapeute. Je m’intéresse beaucoup à l’esprit humain et à comment il fonctionne. Hélas, je n’ai jamais assez étudié.

Gareth Holt :

12 5.2010

Rank. Série de graphiques produits avec Ben Branagan pour l’exposition itinérante “Rank”, visant à représenter les classes sociales de 1516 à 2009. Les diagrammes ont été créés à partir des données statistiques sur les différents aspects de la hiérarchie sociale.


Sulki & Min SÉOUL STUDIO CRÉÉ EN 2003 SULKI (32 ANS), MIN (38 ANS) WWW.SULKI-MIN.COM

Quels sont vos domaines de prédilection respectifs, vos spécialités ? Min est plus orienté sur le détail, et Sulki a tendance à voir les choses dans leur globalité. Min est très obsessionnel et compulsif, alors que Sulki est plus équilibrée. Min est plus quelqu’un qui s’intéresse aux mots et Sulki quelqu’un qui se tourne vers l’image.

:

14 5.2010

Quel a été votre parcours ? Nous avons tous les deux étudié le graphisme à l’université en Corée du Sud. Nous nous sommes rencontrés à Yale aux États-Unis. Ensuite, nous sommes partis aux Pays-Bas pour effectuer une mission de recherche à la Jan Van Eyck Academie de Maastricht. Nous avons pu commencer à travailler ensemble sur de nombreux projets, parce que le fonctionnement

de l’institution le permettait et l’encourageait. Nous sommes revenus en Corée en 2005. Vous êtes frère et sœur ? Mari et femme ? Nous sommes un couple marié. Pourquoi avez-vous souhaité revenir à Séoul ? Au départ, nous pensions rester aux Pays Bas, mais après deux années passées là-bas,

nous avons changé d’avis. Les raisons de ce choix n’avaient rien à voir avec le graphisme. Nous attendions un enfant et nous voulions l’élever près de nos familles. D’un autre côté, nous pensions que nous avions davantage de choses à faire en Corée sur le plan graphique. Il y a déjà beaucoup trop de graphistes aux Pays-Bas et, en tant qu’étrangers, nous n’avions pas autant de chances de rivaliser. Nous souhaitions

également travailler en utilisant notre langue maternelle : nous ne pouvions pas nous organiser pour apprendre le néerlandais, parler tout le temps anglais et que tous ces efforts n’aboutissent pas à quelque chose de suffisamment satisfaisant. Comment vos expériences à l’étranger ont-elles influencé votre ligne graphique ? Nous avons été très influencés

Le graphisme coréen est-il en train d’évoluer ? Quel regard pouvez-vous porter sur celui-ci après vos expériences à l’étranger ? Eh bien, pendant très longtemps, le graphisme est resté très centré sur la dimension commerciale. Il n’y avait qu’un tout petit peu de design consciencieux dans le secteur culturel. Mais, aujourd’hui, les choses sont en

train de changer. À Séoul, le nombre de petits studios augmente et ils produisent des travaux intéressants. Comment jongle-t-on entre les codes de l’image occidentaux et ceux qui prédominent en Corée ? Quelles sont les différences qui existent et les erreurs à ne pas commettre ? La barrière de la langue constitue la principale différence, c’est manifeste. L’alphabet coréen, le hangul, est très différent de l’alphabet latin. Il est beaucoup plus complexe. Du coup, les textes résistent mieux à la réduction en des formes visuelles très épurées (cela peut être des lignes, des blocs de texte...). Cependant, la plupart des règles et des principes typographiques qui sont enseignés ici sont fondés sur des théories occidentales, ce qui peut créer quelques conflits entre ce que les designers envisagent dans leurs esprits et ce qu’ils obtiennent lorsque le résultat est imprimé. La plupart des graphistes coréens intéressants, comme le célèbre Ahn Sang-soo, travaillent avec une connaissance de l’alphabet coréen, et ils proposent une approche formelle plus en accord avec les caractéristiques de celui-ci. Pour les projets, votre démarche est conceptuelle. Quelles sont les premières questions que vous vous posez ? Qu’attendez-vous du résultat ?

La première question porte toujours sur les principales données et informations de la commande. Nous prenons plaisir à travailler avec des contraintes. Nous préférons que le concept ou l’idée émerge de ces restrictions. D’autre part, démarrer par un concept, souvent exprimé oralement, est une méthode tout aussi productive que d’essayer d’imaginer l’image finale. Les concepts sont des choses dont nous pouvons discuter, des choses sur lesquelles nous pouvons être en accord ou en désaccord, alors que l’aspect d’une image interroge davantage les goûts personnels. Nous pouvons parler des concepts avec nos clients, alors qu’ils n’ont pas forcément les savoirs suffisants pour discuter des détails formels. Une fois que tous les intéressés sont d’accord sur une idée forte, son exécution est relativement simple. Par exemple, si le concept principal d’une de tes affiches est “une typographie sans empattement rouge”. Si toi-même et tes clients êtes heureux du concept, cela n’a pas d’importance que ta composition soit réalisée avec de l’Univers ou de l’Helvetica, ou que le rouge soit un peu moins rouge que le premier que tu avais imaginé. Ce sera bien, du moment que le résultat sera quelque chose que tu pourras décrire comme une “typographie sans empattement rouge”. Travailler avec un concept qui peut se résumer en quelques mots est très pratique.

Sulki & Min

par des graphistes néerlandais comme Karel Martens et Mevis & Van Deursen, et quand nous sommes revenus pour la première fois en Corée, les gens trouvaient que notre travail était très “néerlandais”. Certaines personnes le disent encore. Quant à Yale, nous pensons que notre expérience là-bas a davantage influencé notre attitude et notre approche plutôt que nos préférences formelles. Nous n’essayons pas de distinguer les influences dans nos travaux. Nous sommes sûrs qu’elles en font partie mais ce qui importe finalement, c’est la justesse d’une création et non ses rapports formels avec certains styles.

Trois mots pour décrire votre approche ? Oui. Non. Peut-être.

Par Caroline Bouige

5.2010 : 15


“NJP”, qui sont mises en valeur avec un Helvetica Ultra Compressed légèrement modifié.

Ci-dessus. Remote control. Affiche de Min issue d’une série conçue durant un workshop avec Sheila Levrant de Bretteville et Susan Sellers à la Yale University. Chaque travail de composition est développé à partir d’un objet et de ses significations culturelles.

En-bas. Flyers pour “Imaginary Play”, une exposition d’art contemporain à la PKM Gallery de Pékin.

Une citation ? Ne commence jamais un projet de design important avant d’avoir au moins dormi huit heures et avalé un petit déjeuner consistant. Ce conseil de Mao Tsé-toung est cité par Bob Gill dans Graphic Design as a Second Language (2003). Pas sûr qu’il l’ait vraiment dit, mais ça nous plaît.

Now Jump. Identité visuelle pour une exposition dédiée à l’artiste Nam June Paik. Le titre reprend les initiales de l’artiste,

Ci-contre. Blitz. Création d’une typographie basée sur une déconstruction des caractères Bitmap de la Geneva, utilisée au sein d’une affiche d’essai.

Sulki & Min

Sulki & Min

Un livre récent que vous avez aimé ? Tous les titres publiés par Hyphen Press.

Ci-desous. Bubbles. Affiche pour un concert de gayageum par l’ensemble Koh Jiyeon à Séoul. L’affiche compile 12 symboles (les 12 cordes de l’instrument) de 8 tailles (8 joueurs) et de 7 couleurs différentes (7 pièces).

Ci-contre. Affiches pour “ASAP 2007”, une exposition d’art à Anyang. Le studio a aussi conçu l’identité visuelle, le catalogue et le site internet de l’événement.

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16 5.2010

5.2010 : 17


Cabbage Thoughts. Affiche promotionnelle et programme pour une

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18 5.2010

artistique et pour qui le studio travaille depuis 2007. Ci-contre. Pages intérieures du catalogue.

Sulki & Min

Sulki & Min

Affiches et flyers pour le Bo:m Festival 2010, un événement dédié à l’interdisciplinarité dans la pratique

Le mouvement artistique qui vous fascine le plus ? Le mouvement Fluxus, évidemment.

direction de Allen Hori. Le projet interroge les interruptions des systèmes de communication contemporains.

Si vous n’étiez pas devenus graphistes, que seriez-vous devenus ? Sulki : magicienne. Min : mathématicien.

Flow : out of the control. Affiche de Min réalisée dans le cadre d’un projet d’étude à la Yale University et sous la

performance de danse de la compagnie de Park Na-hoon.

5.2010 : 19


design & communication visuelle

Ci-dessous. Couverture du livre de Kang Hyeon-joo sur Cho Young-jae, un pionnier du graphisme coréen. Un portrait du graphiste en noir et blanc est reconstitué avec une série

MASTER II

de logos qu’il a conçus dans les années 1970. Ci-contre. Affiche pour la remise des diplômes du premier cycle d’étude de la Yale University.

ADMISSION

5e année en design & communication visuelle

Quels sont vos mentors graphiques ? Karel Martens et Paul Elliman.

C

M

J

CM

MJ

CJ

CMJ

Sulki & Min

N

école intuit.lab PARIS 90 rue de Javel 75015 PARIS tél. : +33 (0)1 43 57 07 75

CANDIDATURE 

Ouvert aux designers graphiques, designers produit, designers espace, directeur artistique, concepteur multimédia. 

Arko-i. Affiches et cartes pour un programme éducatif du centre d’art Arko à Séoul. 2009.

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20 5.2010

Niveau : Bac + 4 ou équivalent (expérience professionnelle)

Une année professionnalisante de haut niveau. Formation en alternance. Statut salarié. MASTER II LAB 5 : autonomie professionnelle, conduite et maîtrise de projets. Une réponse créative et réaliste aux besoins des professionnels. Fidèle à notre exigence pédagogique reconnue par les professionnels, nous proposons un contrat de professionnalisation à haute densité d’enseignement aussi bien théorique que pratique.

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Beetroot THESSALONIQUE STUDIO CRÉÉ EN 2000 YIANNIS CHARALAMBOPOULOS, LIAKOS VAGELIS, ALEXIS NIKOU 5 DESIGNERS GRAPHIQUES, 2 DÉVELOPPEURS WEB ET CODEURS, 1 EXPERT VIDÉO, MOTION GRAPHICS ET 3D, 1 CHARGÉ DE MARKETING ET MANAGEMENT, 1 SECRÉTAIRE WWW.BEETROOT.GR

:

22 5.2010

Quel était le projet de Beetroot à sa fondation ? Trois d’entre nous s’étaient connus à l’école mais la fondation de Beetroot a été quelque chose d’assez imprévue, qui s’est faite sur le moment, sans être planifiée du tout. C’est en 2000, après avoir fini nos

études, qu’Alexis, Vagelis et moi-même (nous sommes amis depuis des années) avons pris la décision de monter un petit studio. Les raisons qui nous y ont poussés étaient de pratiquer un design sans compromis et de nous permettre de suivre nos propres principes du design.

D’où venez-vous ? Nous venons tous de Grèce mais la plupart d’entre nous avons fait nos études en Grande-Bretagne. Aucun de nous n’a travaillé auparavant dans une autre agence. Je pense que c’est très important. Cela a occasionné autant d’avantages que

d’inconvénients sur la façon dont nous sommes susceptibles d’appréhender le marché. Cela signifie que nous avons fait les erreurs de personnes inexpérimentées mais que, d’un autre côté, nous avons été suffisamment libres pour nous lancer dans l’expérimentation.

Êtes-vous attachés à une dimension locale et à la culture grecque ou considérez-vous que vous appartenez à un marché globalisé ? Depuis longtemps maintenant, les choses ont tendance à être plus globales que jamais. D’autres “traditions” sont en train de se façonner avec de nouvelles règles et de nouvelles caractéristiques qui nous concernent tous et sont créées par tous. Donc, aujourd’hui plus que jamais, la communication visuelle devrait être exactement cela : un visuel qui parle une seule langue. Une identité réussie devrait posséder ces caractéristiques, en tant qu’identité “désignée”

et pourrait ainsi rester valable de manière équivalente dans différents pays, parmi différentes cultures. Après tout, ce n’est que la visualisation des objectifs et principes d’une marque, qui sont communs partout dans le monde. Nous pensons que cela ne devrait changer en aucune circonstance. L’ajustement d’une marque dans différents pays pourrait être effectué avec d’autres moyens, en accord avec la culture locale, les us et coutumes mais probablement pas avec des altérations de cette identité. Appliquez-vous des méthodes de travail particulières ? Y a-t-il des règles minimales qui permettent de maintenir la cohésion graphique du studio ? Chaque chose arrive pour une raison donnée. En gardant cette idée à l’esprit, tu es guidé plus facilement et tu responsabilises ta démarche graphique. Notre approche de chaque projet en termes d’attention et de qualité est identique, quel que soit l’importance du client ou de la rémunération. Comme je le disais, nous avons essayé de créer une équipe multidisciplinaire avec des gens qui avaient des parcours et des connaissances très différents. Il en résulte que la plupart de nos travaux sont abordés avec une variété de perspectives qui donne une pluralité à notre démarche graphique. Nous sommes convaincus que c’est quelque chose de vital pour maintenir au fil du temps une

certaine fraîcheur dans nos travaux. Nous essayons de mener notre travail selon une démarche déterminée qui aide au cours du projet à visualiser ce qui nous a inspiré un concept fort. L’inspiration doit être exploitée et venir avec des solutions qui couvrent tous les aspect du graphisme. La clé de la démarche réside dans une discussion constante entre nous pendant des réunions ou des pauses-café. Nous nous organisons de cette manière pour formuler notre démarche et le traitement du projet, et nous fonctionnons de la même manière ensuite, dès qu’il faut changer un détail, qu’il soit important ou mineur. L’opinion de tous est requise, le manager tient compte de toutes les observations et les répercutent sur le projet. Vous utilisez souvent l’illustration. Beaucoup de clients sont assez réservés vis-à-vis de cette solution qu’ils jugent à tort “pas assez professionnelle” ou “enfantine”. Pensez-vous qu’il y ait des conditions minimales pour appliquer cette solution ? Comment sont accueillies vos propositions ? Parce que tout est déterminé par une raison, l’utilisation de l’illustration se doit d’être étayée par des arguments. Bien sûr, c’est toujours une question d’équilibre. Le genre d’illustration que tu utilises trouve sa pertinence quand il flatte un message. Avec un bon usage de la typographie pour équilibrer son synthétisme, l’image

peut refléter une infinité d’expressions visuelles. Pas seulement quelque chose d’enfantin et de naïf, cela peut être drôle, dramatique, moderne, coloré, intelligent, abstrait, minimal ou sérieux. Il doit toujours y avoir une pertinence, si l’illustration est requise. Peut-être que c’est justement parce que le marché est de taille réduite et que les clients ont de grosses lacunes dans leur connaissance du design que les studios grecs se battent et tentent des choses moins évidentes qu’en Europe de l’Ouest, les premiers à convaincre pour des projets ou des suggestions. Peut-être que cela permet au designer d’investir plus d’énergie dans un projet et amène des solutions plus innovantes. Pourquoi avez-vous baptisé le studio Beetroot ? Le nom vient du livre de Tom Robbins Jitterbug Perfume. Le premier chapitre et le dernier sont entièrement consacrés aux racines de betteraves (beetroot, en anglais), et, tout au long du livre, les betteraves tiennent une place importante : La betterave est le légume le plus profond. Il est vrai que le radis est plus délirant, mais le feu du radis est un feu froid, un feu de mécontentement, pas celui de la passion. Les tomates sont assez libidineuses, pourtant elles sont remuées par une frivolité sousjacente. Les betteraves sont on ne peut plus sérieuses… Tom Robbins, Jitterbug Perfume (traduction de la citation par Caroline Bouige).

Beetroot

Les travaux de Beetroot sont très divers. Comment expliquez-vous cette souplesse ? Est-elle liée aux profils de l’équipe ? Nous avons commencé en tant que studio spécialisé dans l’imprimé. Au fur et à mesure, pas seulement parce que nos clients nous demandaient de faire du Web et de la vidéo, mais aussi parce que nous le souhaitions pour nousmêmes, nous avons élargi nos compétences. Après tout, la plupart des projets concernaient des identités visuelles, nous avons donc commencé à en réaliser, pas seulement des applications graphiques, mais aussi des applications web, motion et interactives. Nous avons ensuite agrandi l’équipe afin de pouvoir permettre cette multidisciplinarité.

Les mouvements artistiques qui vous fascinent ? Le Bauhaus bien sûr, les situationnistes et les lettristes (de France !).

Par Caroline Bouige

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Vos mentors graphiques ? Alan Fletcher, Psyop, Wearebuild, Yugo Nakamura, UVA, Tomato, Non-format, Pierre Vanni, Golan Levin, Universal Everything, John Maeda.

Beetroot

Le médium est le message. Marshall McLuhan

Une citation sur l’image ?

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À gauche. Affiche pour la 11e édition du Festival du film documentaire de Thessalonique en Grèce.

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Ci-dessus et en haut à gauche. Affiches et cartons d’invitation pour MVRDV Architects. Le support en carton est un hybride entre un carton en 2D et un objet interactif qui rappelle la profession des commanditaires.

Application du logo et de la nouvelle identité du musée de la Photographie de Thessalonique après sa rénovation. Le logo est une combinaison entre un cercle (l’objectif de l’appareil) et un signe qui symbolise l’œil du photographe.

En-haut, à gauche. Chaque flyer et affiche d’exposition présente le travail d’un des photographes invités et reprend le langage visuel initié par le studio.

À droite. Catalogue d’exposition. Ci-dessus, à gauche. Cartes de visite du personnel. Ci-dessus, à droite. Signalétique. Ci-contre. Panneaux d’orientation à l’intérieur du musée.

En-haut, à droite. Création d’une typographie originale pour le musée.

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Tsaligopoulas, deux personnages traditionnels vêtus en costume. Redessinés, les deux héros ont une allure plus contemporaine. Ci-contre. Étiquette de pots de confitures traditionnelles grecques. Ci-dessous. Menus et stickers géants sur les murs du café.

Installations extérieures pour la 44e édition de Dimitria, un festival culturel et artistique se déroulant dans le nord de la Grèce. Chaque figure en bois mesure de 2 à 5 mètres de haut

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Conception de l’identité visuelle d’un événement en faveur de la protection des Droits de l’homme organisé pour Amnesty International

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26 5.2010

et représente le métier symbolique du lieu dans lequel la structure est montée : un pêcheur sur les bords de mer, un chef d’orchestre devant l’Opéra ou un aviateur au musée aéronautique.

Trois mots pour définir la Beetroot graphic touch ? Concept, raison et fun.

Le chef d’œuvre du XXe siècle ? La manipulation des technologies concernant le design.

Café Grec. Design d’intérieur et packaging des produits d’une pâtisserie de luxe située dans le centre de Thessalonique. Conçu par un architecte de renom, le lieu devait refléter l’esthétique grecque moderne. Beetroot a développé l’ensemble du design intérieur à partir de Tsolias et

et en partenariat avec les magasins de mode Hionidis. Des tee-shirts sérigraphiés sont mis en vente afin de récolter des fonds

pour l’organisme. Les supports sont fabriqués avec du papier recyclable.

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Ce que vous détestez le plus dans votre métier ? Les deadlines indécentes. Page de gauche En bas. Fena stock. Design intérieur et signalétique de l’espace de stockage des magasins Fena. Page de gauche, en haut. Carton d’invitation et affiche pour les soldes. Page de droite. Photographies de deux versions du catalogue de la collection.

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Si vous n’aviez pas été graphistes, vous seriez ? Architecte.

Beetroot :

28 5.2010

Création d’une série d’illustrations et d’un langage visuel pour la collection printemps-été 2009 des magasins Fena, un des principaux clients du studio. Les éléments en papier sont prédécoupés et assemblés selon les besoins promotionnels pour créer une variation de profondeur dans les supports, reflétant le slogan du magasin : Depth of style (“la profondeur du style”). Le collage est ensuite photographié et adapté en fonction du message.

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Un livre récent qui vous a inspiré ? Influences: A Lexicon of Contemporary Graphic Design, d’Anja Lutz et Anna Gerber.

Beetroot

Picture it Found. 42765652

8795767

photos. vecteurs. illustrations. vidéo. par abonnement. 44588257

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30 5.2010

du nom “Juliette” et les 308 du nom “Roméo” dans le texte. Les mots sont ensuite reliés par 55 440 fils rouges qui tracent les relations entre les personnages dans la pièce de théâtre.

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Roméo et Juliette. Recherche graphique sur le texte Roméo et Juliette de William Shakespeare. La construction d’un outil artisanal a permis au studio de comptabiliser les 180 occurrences

10% de rabais sur votre abonnement avec ce code: ETPS310 www.shutterstock.fr


Tjep AMSTERDAM CRÉÉ EN 2001 FRANK TJEPKEMA (40 ANS, DESIGNER) LEONIE JANSSEN (27 ANS, DESIGNER PRODUIT), MARLOES PRONK (36 ANS, MANAGER) WWW.TJEP.COM

Photographie : Tjep

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32 5.2010

Comment ces disciplines trouvent-elles leur cohérence dans l’organisation du studio ? Nous sommes une petite équipe, il n’y a pas de personne dédiée à des sujets spécifiques. La base de la créativité est la combinaison des membres de Tjep et l’ambition personnelle de chacun. Personnellement, je suis davantage porté

sur le développement des concepts en amont. L’exécution des projets est déléguée, mais je reste impliqué dans chaque décision. Je suis un perfectionniste, et je sais qu’un détail mal interprété dans la réalisation d’un projet peut littéralement tout gâcher. Les projets eux-mêmes sont très structurés, mais chacun peut être impliqué dans les différentes phases. Par quoi avez-vous commencé ? J’ai commencé par le design industriel. J’étais d’abord attiré par la technologie, mais, au fur et à mesure, je me suis tourné vers le côté conceptuel et artistique. Je me souviens même avoir hésité à quitter le design pour faire de la pein-ture. Mon parcours d’étudiant fut donc tout sauf un long fleuve tranquille. Quelles ont été les étapes marquantes ? Il y a eu beaucoup d’étapes marquantes. Pour en nommer une, mon expérience comme designer dans le département de design de Philips. Un univers très structuré, par la force des choses, lorsqu’il y a 450 personnes impliquées dans une entreprise, mais pas assez créatif et dynamique à mon goût. En tant que petite unité nous sommes moins rigides. Moins rigides dans le processus, mais aussi moins rigides dans nos têtes . Comment définissez-vous votre approche de l’objet et de l’espace par rapport à la communication ?

Je considère le design comme une forme de communication au même titre que le langage, la musique ou le cinéma. Comment réussissez-vous à produire des objets et des environnements aussi imprévisibles ? Quelque part, je suis un peu récalcitrant, dans le sens ou je refuse à me cantonner à des idées préconçues, ou à adhérer à un statu quo sur ce qu’est le bon design. En même temps, je suis très conscient du fait que je doive rendre un service à mon client. Pour vendre une idée, surtout une idée qui sort de l’ordinaire, il faut définir une stratégie cohérente. Parfois, nous avons carte blanche, mais même dans ce cas, je me sens une responsabilité envers le client et l’utilisateur. J’aime me servir de ma propre personne comme référence : qu’est-ce que j’aimerais vraiment ressentir dans l’espace une fois réalisé ? Quand on aime quelque chose soimême, ça se voit, ça se sent. Moi, je ressens clairement que beaucoup d’architectes, disons 80 %, n’aiment pas vraiment la matière dont sont réalisées leurs constructions. Est-ce une volonté en amont de la création ou une conséquence de votre démarche ? C’est essentiellement une histoire de caractère. Les gens me trouvent calme vu de l’extérieur, mais à l’intérieur, ça bouillonne d’idées et d’envies de changer le monde. Je suis sûr que pour le reste, notre démarche ressemble à celle de la plupart des agences.

Nos projets sont toujours structurés de la même façon, sauf nos projets libres, qui comptent pour 10 % à 20 % de nos activités.

éviter la notion de stylisme, car banale, moi, au contraire, j’admire les designers comme Starck et Jaime Hayón pour leur signature particulière.

Y a-t-il des règles et des valeurs auxquelles vous ne vous soustrayez jamais ? J’aime quand je peux expliquer un concept de base en une ou deux phrases. S’il en faut plus, cela devient complexe et farfelu. Mais il se peut très bien que l’explication finale ne se dégage qu’une fois le projet terminé.

Si les objets et les espaces parlent... comment expliquez-vous que les vôtres soient si bavards ? Je veux m’exprimer comme un musicien de jazz. Il y a la rigueur de la mesure et du rythme, mais il y a surtout l’intuition, l’expérimentation, l’improvisation. Je veux exprimer une pensée de design libre et indépendante. Travailler de façon minimaliste est une chose inconcevable pour moi à moins qu’un concept ne demande clairement un traitement minimaliste.

Quel rapport idéal définissezvous entre un objet et son utilisateur ? Le rapport purement fonctionnel entre l’objet et l’utilisateur ne m’intéresse que de manière secondaire. Le fonctionnalisme est une pensée unidimensionnelle et froide. Je veux créer un monde où il y a de la place pour l’absurdité, le chaos, l’humour, le multiculturel… Le rapport à l’objet dépend totalement du contexte, il n’y a pas une seule réponse à cette question. J’aime la phrase de Joseph Kosuth: It seems to me that when work works, that’s how it works. Il n’y a pas de dogme ou de règle rigide. Comment appréhendez-vous la notion d’esthétisme en matière de design ? L’esthétique est primordiale. Il est plus difficile de développer une esthétique nouvelle et attrayante que de développer un bon concept. J’ai un profond respect pour la qualité esthétique. Là où certains designers préfèrent

Où situez-vous le juste équilibre entre l’archétype d’une chaise, d’une table (ce que Platon nommait l’idée de l’objet) et la forme expressive qu’induit la parole que vous lui prêtez ? Il y a l’archétype de la table ou de la chaise qui s’approche le plus de l’idée générale que l’on a d’une table ou d’une chaise. Et puis il y a une infinité de déclinaisons possibles à partir du concept de base. Les minimalistes ont tendance à rester proches de l’archétype, les maximalistes, comme moi, ont envie de jouer, de détourner, de tricher, de faire rire ou pleurer, de faire réfléchir, de faire parler... Je me permets donc de faire ce que je veux avec l’idée d’une chaise, la perception d’une chaise, la fonction d’une chaise.

Tjep

Comment, à travers votre parcours, êtes-vous parvenu à maîtriser autant le design intérieur que l’architecture ou l’événementiel ? Ma formation a été très généraliste grâce à une série de changements d’orientation durant mes études. J’ai commencé des études d’ingénieur à l’université de Delft, au Pays-Bas, puis je suis parti à la Design Academy d’Eindhoven, pour finalement atterrir à la Rietveld Academie d’Amsterdam. S’ajoutent à cela un programme d’échange avec le Royal College of Art de Londres et une année de direction artistique dans une agence de publicité à Amsterdam. Cette dernière expérience, qui semble être un détour, fut une étape clé pour réunir toutes les expériences précédentes sous le terme de communication. Et puis il y a la révolution digitale. L’outil central, pour un architecte, un architecte d’intérieur, un designer graphique ou un designer industriel, c’est l’ordinateur. L’ordinateur présente un espace sans gravité et sans échelle. Ce développement incite, je pense, les créatifs à franchir les frontières entre disciplines plus facilement.

Le métier que vous auriez pu faire et que vous n’avez pas fait ? Astronaute.

Par Caroline Bouige

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Tjep

Votre devise, un conseil au lecteur ? Il n’y a qu’en prenant des risques que l’on peut changer le monde.

Votre définition personnelle du mot designer ? Quelqu’un qui donne forme au monde physique au nom de valeurs immatérielles.

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Fabbrica. Fabbrica, “usine” en italien, est un restaurant implanté dans une bâtisse du port de Rotterdam. Nous avons imaginé la cantine d’une usine très spéciale, une usine très romantique où la production serait celle du plaisir. La robustesse des maté-riaux est associée à des couleurs douces et à des éléments décoratifs.

ROC Care. Hall d’accueil du département soin et santé de l’école professionnelle de ROC. Le mobilier a été conçu autour de la thématique du département : guichets d’accueil en forme de matelas, abris pour se recueillir comme chez soi...

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TAK. Canapé-nid composé d’une cinquantaine de branches et capable de s’agrandir à l’arrivée d’un nouvel oisillon. Chaise XXL. Pour le 100 e anniversaire de la marque Arco, 12 designers sont invités à donner leur vision du futur de l’ameublement. Considérant que les dimensions humaines évoluent en fonction de la société de consommation et de la taille des burgers, Tjep construit une chaise dans l’esthétique du super size.

Vos sources personnelles d’inspiration, de culture ? Toute l’absurdité de l’état humain.

La preuve du choc. Collection de vases. La fissure en motif, du caoutchouc collé à l’intérieur pour que les scènes de ménage restent gravées dans le marbre et que le vase tienne coûte que coûte.

Tjep

Tjep

S’il existait une forme idéale, comment serait-elle ? Le chaos est la forme la plus idéale.

Maison des textures. Créée dans le cadre d’une exposition à l’Institut néerlandais d’architecture. Tjep se confronte à la question Est-il possible de concevoir une maison comme si elle était un bijou en utilisant les techniques de fabrication automatiques modernes ? Verre et métal.

Oogst 1. Maquette d’une résidence autogérée pour une personne. Autonome, le logement fournit nourriture, électricité, oxygène, recycle les déchets. Monté sur plots, il peut être implanté au milieu d’un champ en pleine mer ou sur la lune.

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Votre objet préféré ? Une paire de lunettes pour cyclope : disons une lunette.

Tjep

Aménagement de la salle de réunion de l’agence de publicité StrawberryFrog à Amsterdam. Disposées en “collisions contrôlées”, les tables matérialisent l’échange entre les acteurs, la confrontation de points de vue, de cultures et de savoirs et l’émergence d’un consensus.

Proposition de parure et décoration urbaine pour le mariage princier de Willem-Alexander et Maxima à Amsterdam.

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Erwan Frotin PArIS, LondrES ExErCE dEPUIS 2002 32 AnS www.ErwAnfrotIn.CoM

Vous sentez-vous condamné à ne réaliser que des natures mortes ? Cette spécialisation est à double tranchant, mais elle me donne de la liberté, car le champ n’est pas saturé. Quand on fouille, on trouve des œuvres, mais il faut s’y intéresser pour découvrir la richesse du genre. Cet isolement me donne une force. Je suis tiraillé quand je fais des portraits, j’ai l’impression que tout le monde peut les faire.

Photographie : Estelle Hanania

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À peine sorti de l’Ecal, Erwan Frotin est remarqué, salué par le concours du festival d’Hyères. Quelque temps plus tard, le duo M/M (Paris), qui l’avait suivi en intervenant lors de workshops, repère une de ses natures mortes, et lui commande des clichés pour Vogue. Étapes le choisit pour la couverture de son numéro 96. Les débuts du photographe sont fulgurants et, au fil des années, il a su préciser ses vues

sur un genre, la nature morte, pour la publicité, le luxe, des DA (Thomas Lenthal, Surface to Air), avec une acuité perfectionniste. La nature morte, exclusivement... très sophistiquée et minimaliste ? À l’Ecal, j’avais commencé par des portraits, des paysages, des exercices dans tous les genres. En dernière année, j’ai commencé à faire des portraits

Comment se mettent en place ces natures mortes ? Je travaille avec un agent. Ce fut Big Active, pendant trois ou quatre ans, et maintenant c’est Art + commerce USA et Europe, qui gère notamment la phase de production, réunit les objets, les gens. Ainsi, le travail est moins étiré sur la longueur. Le shooting prend peu de temps par rapport au processus. J’essaie de surprendre, de ne pas fonc­ tionner sur une idée établie, d’exprimer une originalité. C’est souvent difficile d’ expli­ quer à quelqu’un ce que je veux faire, j’essaie de trou­ ver la bonne formulation et

un chemin inattendu. Mon approche s’apparente à celle du graphisme, elle se construit petit à petit. Ce n’est pas de l’instantané photographique. C’est vraiment une mise en scène. Je dois vérifier la fai­ sabilité de mon idée, je dois aussi m’adapter à la réalité. La phase de recherche est pri­ mordiale, la plupart du temps, j’arrive à une solution satisfai­ sante proche de mon idée ori­ ginale. Souvent, je cherche les objets, surtout pour ceux que je connais le plus, ceux qui me fascinent : la matière organique, les plantes, les règnes animal et minéral. Quand je dois demander à un styliste, les gens reviennent vers moi avec des solutions toutes faites, des objets qu’on a déjà vu cinquante fois. Je suis impatient quand on me présente des choses qui ne conviennent pas. Ma vision est difficile à exprimer. J’ai des idées très précises de ce que je veux, je visualise les images très exactement en général, le champ d’action est assez réduit pour les autres. Des photos qui ne sont pas des clichés... C’est un autre rapport au temps ? Je travaille toujours en argen­ tique, la photo est scannée, retouchée. Ma manière de construire l’image justifie l’argentique. Je fais une ou deux images par jour, je mets entre deux et quatre heures pour parvenir à une image. C’est une lente construction, je n’ai pas besoin de beaucoup de films. J’élabore l’image petit à petit. Il y a très peu de variantes, je construis l’image

au moyen de Polaroid, il y a une, deux ou trois versions pour une image ; la position des objets est si précise que chaque variante prend énor­ mément de temps. C’est presque une sculpture. Les références et les pratiques artistiques sont très présentes dans vos photos. C’est plutôt rare dans notre vision des objets. dans le monde commercial, les photos des produits sont devenus le standard. La nature morte se réduit à photo­ graphier des choses qu’on vend. C’est terrible, en parti­ culier en france, où il y a un manque de culture visuelle pour les objets. Chez les Anglo­Saxons, on a peut­être une approche du design géné­ rale, mais il y a une approche de l’objet et de la photo de l’objet mieux établie. La discussion est plus aisée. Dans les beaux-arts français, la nature morte était un genre secondaire comparée à la peinture religieuse et historique, au portrait ou au paysage. Est-ce un écho ? oui. L’appellation en français et dans les pays latins a une connotation négative. Je tra­ vaille aux antipodes de cela. Je veux insuffler du mouve­ ment, de la vie, animer les objets. Pour moi, ce n’est pas une contemplation morbide du temps qui passe. Je cherche l’énergie, le mouvement. Où puisez-vous votre inspiration ? Pas dans l’art contemporain. Je regarde peu cette scène.

Mon inspiration ? Mon rap­ port aux objets au quotidien. L’organisation des formes est presque une philosophie au jour le jour. Quelqu’un a défini mon travail comme une vision de soi-même à travers la fleur. En effet, quand je regarde un ou plusieurs objets, je me pro­ jette d’une certaine manière, comme si je leur faisais faire une danse. Si je photogra­ phie un objet simple comme une fleur, je vais essayer de lui donner un caractère comme une pose qui sont typique­ ment des attributs du portrait ; je vois la fleur comme une per­ sonne, je vais lui donner un demi­déhanché... Mais à peine, pour que cela reste une fleur et non l’illustration d’une idée. Je reste un photographe, je n’al­ tère pas l’objet réel pour en faire l’ illustration d’une idée précise. Quand je confronte plusieurs objets, j’essaie de les faire ressembler à autre chose. Je suis proche du sur­ réalisme ; l’expo “La subver­ sion des images” à Beaubourg fut une révélation, avec autant d’œuvres que je connaissais ou que je découvrais. J’admire la simplicité de leur approche. C’est une des rares époques dans laquelle je me retrouve, dans cette manière de voir toujours une autre chose, de rester dans un entre­deux.

Comment parvenez-vous à trouver votre équilibre entre photo commerciale et photo plasticienne ? Petit à petit, je me rends compte des travaux de com­ mande dont je n’ai plus envie et je sens la manière la plus intéressante de fonctionner avec une galerie. toujours être détaché pour être libre. rien n’est entièrement com­ mercial ou entièrement plas­ tique, il y a toujours une implication créative et une question financière. Je veux rester dans cette intersection entre la photo qui se crée dans ma tête et la prise de vue. C’est comme un raccourci.

La série des fleurs sauvages, une commande, vous a demandé deux ans de maturation. Initiez-vous des séries ? Avez-vous des séries que je n’ai jamais vues ? Cela me prend en moyenne deux ans pour finaliser une série. J’en prépare pour une

Il n’est plus si facile de différencier le travail de photographe de celui de DA ? La distinction vient aussi de la formation que j’ai eu. À l’Ecal, on apprend à faire des images de A à Z. C’est déjà un para­ doxe, on est capable de conduire le processus. on pourrait parler

expo qui aura lieu dans un an. Je ne sais pas ce qu’elle sera au final : en noir et blanc, un choix d’objets et de matériaux avec des mises en scène sim­ plifiées… J’ai commencé il y a un an et demi. Pour la com­ mande d’Hyères, un docu­ mentaire sur les fleurs, j’étais réticent, car, en photo, on bas­ cule vite dans la niaiserie. Il m’a fallu beaucoup de temps pour mes essais, j’ai trouvé un système de fleurs avec un fond de dégradé de couleurs, pour éviter de composer un herbier qui ne soit pas sec. tout est une question de temps. Avec lui, s’impose la singularité.

de designer photographique. La définition de photographe est difficile, ambiguë. Cette section photo est une force de l’école. En France, au fil des numéros spéciaux étudiants, je n’ai jamais remarqué une telle compétence photographique. J’ai commencé cette année à donner des cours aux étu­ diants du master de direction artistique (avec des étudiants en photo et en graphisme). L’Ecal gagne en efficacité ce qu’elle perd en réflexion ; peut­être que les écoles fran­ çaises font l’inverse. Il y a une efficacité réelle, on force les étudiants à évoluer rapi­ dement. L’infrastructure, les possibilités techniques, le matériel, les profs, l’énergie du directeur donnent un incu­ bateur express d’élèves ; cela convient à certains, mais la créativité et le talent dépen­ dent de l’évolution du cer­ veau, la réflexion ne se fait pas en accéléré. Peut­être que cela va trop vite, ce système m’a convenu, je suis de nature impatiente. Avec Sandrine Pelletier, on aime imaginer mille choses en même temps. Mais, l’étape de la réflexion est venue après, et peut­être que le propos qui nourrit de l’inté­ rieur, la profondeur, se déve­ loppe seulement maintenant. on a peut­être hérité de M/M (Paris) de cette envie d’envahir le paysage avec des produc­ tions qui peuvent être dans des endroits, des contextes différents. on a cette même dispersion, pour le coup on ne montre pas tout, car il faut trier.

Erwan Frotin

avec des approches assez complexes, je me suis défié et j’ai aussi ressenti de la satu­ ration. La semaine suivante, je réalisais des photos d’ob­ jets en studio. J’ai été aussi opiniâtre. J’avais l’impression de tout maîtriser, naturelle­ ment, c’était gratifiant. Une découverte éclair. Juste après, j’ai reçu un prix au festival d’Hyères, j’ai commencé à travailler, tout s’est enchaîné.

Quel est le plus beau livre (cohérence graphique et contenu) de ta bibliothèque ? Ten by Ten, de robert Mapplethorpe.

Par Vanina Pinter

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Muscari comosum III. Issue de la série “Flora olbiensis”, commande réalisée par la Villa de Noailles, 2007.

42 5.2010

: Défi #5. 2006.

5.2010 : 43

Erwan Frotin

Erwan Frotin

Quel lieu ou pays pour se ressourcer créativement durant une année sabbatique ? Le nord du Japon, le Costa rica ou Luang Prabang au Laos.

L ’affiche d’auteur que tu aimerais (a)voir ? Une affiche de roger dean.


Asura Realm. Image réalisée pour le magazine Paradis, en collaboration avec Gary Card. 2008.

44 5.2010

: Faunus. Réalisé pour Le Monde.

5.2010 : 45

Erwan Frotin

Erwan Frotin

Une maxime de vie ou une citation qui vous dynamise ? Per ardua ad astra. “À travers l’adversité, jusqu’aux étoiles.”

Quel est le comble pour un photographe ? ne pas se souvenir de ses rêves.


Des DA dont vous appréciez le boulot ? M/M, Surface to Air, thomas Lenthal, Alexandra ruiz, de Madame Paris.

21e festival international de l’affiche et du graphisme de chaumont programme

Erwan Frotin

28 mai 20 juin 2010

Ville de Chaumont, avec le soutien du Conseil Général de la Haute-Marne, du Conseil Régional Champagne-Ardenne et de la Direction Régionale des Affaires Culturelles / Ministère de la Culture et de la Communication Défi #2. 2006.

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ateliers Norm et Integral Ruedi Baur & associés

2. Open projects commissaires / scénographes : Silvia Sfligiotti, Christina Chiappini en partenariat avec Pyramyd éditions

Affiches constructivistes des années 1920 et 1930 scénographe : Malte Martin en partenariat avec le conseil général de la Haute Marne

Les Silos, maison du livre et de l’affiche Le constructivisme s’affiche aux Silos Château du Grand Jardin, Joinville Le constructivisme fait son cinéma au Grand Jardin La chapelle Les logos exposition de H5 autour du film Logorama, réalisé par François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain récompensé par l’oscar du meilleur court-métrage

Espace Bouchardon 1. Salon de la petite édition manifestation associée au festival organisée par l’association des Oh! et des Bah…

2. (ouvrir) les plus beaux livres concours des plus beaux livres français 2009 Scénographe : Tom Henni

3. Frédéric Teschner, Paris distrait tant…

Les Silos, Maison du Livre et de l’Affiche 7 - 9 Avenue Foch, 52000 Chaumont tél : 03 25 03 86 80 mail : betty.affiches@orange.fr www.chaumont-graphisme.com

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Le garage 1. Le graphisme, qu’est-ce que c’est ?

Helmo 2010

Collège Camille St Saëns Pixelfactory 2.10 Chevalvert, Müesli, Frédérick Dubouchet, Pomme+alt+shift+s et Gaotian manifestation associée au festival organisée par l’association Pixxing

Espaces publics Illustration en tube commissaire : Adrian Shaughnessy

Subsistances 1. Concours international 2. Sélection des meilleures affiches françaises 3. Le Graphisme, qu’est-ce que c’est ? Concours étudiants, tous à Chaumont ! 4. Workshops Tisza Textil La Fabrique, 10 cartes blanches Tri postal le 29 mai, Théâtre du Nouveau Relax le 20 mai colloques, Graphisme et Archive colloques coordonnés et animés par Catherine Guiral et Thierry Chancogne


Thomas Huot-Marchand BESANÇON STUDIO CRÉÉ EN 2002 32 ANS HTTP ://THOMASHUOTMARCHAND.COM

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48 5.2010

Comment la création typographique influencet-elle ta gestion graphique ? Elle est au centre du processus, tout le programme repose dessus, en général. Il y a bien sûr d’autres éléments, comme

la couleur, le répertoire de formes, les supports... qui s’y associent. J’aime bien élaborer des systèmes, je suis un peu maniaque pour ces trucs-là. J’aime beaucoup, par exemple, la manière qu’a Karl Gerstner d’envisager le design graphique : un programme, développé à partir du plus petit élément, avec des codes, des principes de construction, des invariants, et des variables. Et a contrario : que t’apporte la commande graphique dans tes recherches typographiques ? C’est une façon d’apporter un cadre, d’incarner vraiment le caractère. Parfois, une application précise va déterminer la forme de l’alphabet. C’est un aller-retour permanent. Les besoins d’une commande me permettent d’investir d’autres champs (un type de formes, une période, des besoins fonctionnels). J’aime par exemple interroger des formes “historiques”, et en imaginer des développements contemporains. Ta manière d’enseigner la typographie s’ancre dans ce passage entre calligraphie et typographie. Pourquoi revenir au geste manuel ? Pour faire découvrir le dessin de caractères à des étudiants. La calligraphie permet d’appréhender rapidement des notions telles que l’angle, l’axe et le contraste, et de percevoir immédiatement la structure des signes. Cela permet de gagner du temps et de comprendre l’origine historique de nos formes typographiques.

La calligraphie n’est pour moi qu’une étape, un moyen de compréhension, pas une fin en soi. Peu des caractères que je dessine partent de là : j’essaye, au contraire, de questionner à chaque fois de nouveaux processus. La plupart de mes alphabets sont construits sur des principes mécaniques. Ce qui m’intéresse, au fond, ce n’est pas l’empreinte de la plume, mais le principe de construction qu’il y a derrière chaque alphabet, et cette logique est parfois calligraphique. On peut imaginer un nouveau principe à chaque fois, et ça c’est cool. Tu parles de construire une typo de l’intérieur et non par ses contours... Quel est l’intérêt de cette démarche ? C’est l’objet de mes recherches à Rome : j’ai pu y consulter des incunables où figuraient les premiers caractères romains qui ont été gravés, et ceux-ci traduisent vraiment ce passage entre un geste d’écriture et une forme typographique, “stabilisée”. L’idée est de ressaisir cette dynamique originale, avec des moyens numériques, en retrouvant le “squelette” de chaque signe. Les contours sont déterminés ensuite, en appliquant les paramètres de l’outil d’écriture qui suivrait ce squelette, offrant ainsi une approche plus “dynamique” du dessin. Comment regardes-tu la dernière décennie de création graphique ? Quels sont les défis à relever ? Comment te positionnes-tu par rapport à tes contemporains ?

Les années 2000 ont vu des fonderies indépendantes gagner une importance considérable. Même si la production tend vers des formes un peu “lisses” à mon goût, très corporate en fait, c’est dans ces fonderies que ça se passe, et plus nécessairement dans les grands groupes historiques. Il y a de plus en plus de gens qui créent des fontes, et on enseigne davantage cette discipline dans les écoles, ce qui est très positif. Maintenant que les technologies numériques sont à maturité, nous avons accès à des caractères de grande qualité. Les fonctions OpenType, le support de l’Unicode sont des progrès indéniables. Nous assistons aussi à une surenchère technologique, où le nombre de glyphes, de ligatures ou de langues supportées éclipsent presque le design. Créer de nouvelles formes typographiques, en assumant pleinement la technologie numérique (sans mimétisme, voire en développant de nouveaux outils logiciels) est déjà un grand défi. Je ne définis jamais un caractère en fonction de sa commercialisation éventuelle, il naît toujours d’un projet particulier (dans le cadre d’une commande, ou d’une recherche personnelle). Ma fonderie (www.256tm.com) est le lieu où je diffuse, après coup, ces caractères : il m’en reste pas mal à diffuser d’ailleurs, il faut que je prenne le temps de les finaliser. Avec la typo Minuscule, tu t’inspirais des travaux d’un ophtalmologue pour

mettre au point le plus petit alphabet lisible. Est-ce que tu poursuis cette volonté de t’inscrire dans le cadre d’une recherche approfondie pour tous tes alphabets ? C’est ma seule façon d’envisager le dessin de caractères. Ce qui est vraiment agréable avec la création typographique, c’est qu’elle convoque des questions fonctionnelles, techniques et formelles. C’est, au final, un objet graphique, un système de formes, mais aussi un outil qui doit fonctionner. Un projet de recherche, dans ce cadre, a quelque chose à voir avec ces trois aspects, et c’est souvent très stimulant. Est-ce que la création graphique est susceptible de te renvoyer à ce même type d’investigation ? La pratique du graphisme est plus “contextuelle”, elle dépend de beaucoup de facteurs fixés à la commande, même si elle n’ exclut pas une dimension de recherche. La typographie, en revanche, peut être envisagée “hors contexte”, de manière indépendante, et rejoindre un champ d’application après coup. S’il y avait un âge d’or de la typographie ? Quand le situerais-tu ? Et où ? Il y a eu de nombreuses périodes très fertiles. Je suis fasciné par les toutes premières années, entre 1455 et 1470. Au-delà de la prouesse technique, les premiers typographes ont résolu énormément de choses sur le plan graphique.

Thomas Huot-Marchand

D’où viens-tu ? J’ai étudié aux beaux-arts de Besançon et une année à Madrid, où j’ai débuté la typo Garaje, que j’ai présentée à mon diplôme l’année suivante. En 2001, j’ai rejoint l’Atelier national de recherche typographique (ANRT), où j’ai commencé à développer le Minuscule. Quelques années plus tard, j’ai été reçu à l’Académie de France à Rome – la Villa Médicis –, j’y ai mené des recherches autour du transfert du geste calligraphique en typographie et dessiné les italiques du Minuscule. J’ai commencé à enseigner tôt, juste après mes études. J’y consacre beaucoup de temps (deux jours par semaine, plus les interventions), mais j’adore ça. Côté professionnel, j’ai toujours été indépendant, et j’exerce dans ma ville, à Besançon. J’accorde beaucoup d’importance au dialogue avec mes clients, qui appartiennent essentiellement au secteur culturel. Au début, je percevais l’enseignement, mon activité de graphiste et mes recherches typographiques comme trois pratiques différentes ; aujourd’hui, ces trois aspects se rejoignent naturellement, et j’ai la chance de pouvoir développer mes recherches à l’intérieur de mes travaux de commande, aussi bien que dans mes interventions pédagogiques.

Le mouvement artistique qui te fascine le plus ? Les avant-gardes européennes en général, et en particulier l’école du Bauhaus.

Par Caroline Bouige

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Minuscule cinq |120 pts

Minuscule quatre |120 pts

Le Minuscule est un caractère typographique pour les très petits corps. Il existe en 5 dessins différents, adaptés pour les corps 6, 5, 4, 3 et 2 points. Il s’inscrit dans Minuscule trois |120 pts

un vaste travail de recherche sur les limites de la lisibilité typographique, initié à l’ANRT en 2002, et inspiré par les travaux d’un ophtalmologue du XIX e siècle, Émile Javal.

Minuscule deux |120 pts

Affiches des performances Blago Bung. Le texte, en Antique étroite, surimprimé en noir sur fond fluorescent laisse deviner un texte en réserve.

Minuscule six |12 pts

À droite. Affiche générique d’Émergences, dispositif de soutien à la jeune création locale simulant la superposition des différentes affiches de la manifestation.

Minuscule deux |12 pts

Festival de musique Mégaphone : l’appel d’offres demandait une communication “claire, sobre, à l’impact immédiat”. Ma réponse a été de n’utiliser que le noir et blanc, de m’appuyer sur la typo et composer les titres le plus gros possible. J’ai développé le caractère Mégaphone sur la base des Garaje 54 et 55 Unicase Black. Pour l’affiche, j’ai battu mon record du plus gros corps de texte, pas loin de 3 000 points.

Romain. 2007-2010. J’ai démarré une recherche autour des premiers romains, les premiers caractères typographiques non gothiques gravés près de Rome en 1465. L’enjeu est d’interroger le passage des modèles manuscrits à des formes gravées.

Le comportement des inscriptions lapidaires, selon la lumière et la profondeur de l’incision, fut aussi une source d’émerveillement. Sur ces bases, j’ai soumis des “squelettes” de lettres à plusieurs axes de variation, à la recherche de cette souplesse de trait.

Romain

Le métier que tu aurais pu faire et que tu n’as pas fait ? J’ai la chance de faire tous les métiers que je pouvais faire.

Minuscule six |120 pts

Thomas Huot-Marchand

Les graphistes et typographes qui ont le plus influencé ton travail ? L’équipe de l’ANRT, que j’admire beaucoup (Peter Keller, Jean Widmer, Hans-Jürg Hunziker, André Baldinger, Jean-Philippe Bazin et Philippe Millot).

Thomas Huot-Marchand :

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Typetarts. UIam summus Pater architectus Deus hanc quam videmus mundanam domum, divinitatis templum augustissimum, archanae legibus sapientiae fabrefecerat. Supercaelestem regionem mentibus decorarat ; aethereos globos aeternis animis vegetarat ; excrementarias ac feculentas inferioris mundi partes omnigena animalium turba

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Utopinov stencil

Utopinov regular

Famille développée pour le projet Utopies et innovations et conçue à partir de très peu de modules élémentaires. Des versions décomposées permettent d’obtenir des signes polychromes. La version pochoir a ensuite donné lieu à un romain, où les modules sont connectés par un filet régulier. Les titres et les modules des affiches sont prétextes à des jeux de formes. Projet réalisé avec l’aide d’Adélaïde Racca et Sébastien Truchet.

Deux ou trois typos favorites ? Il y en a trop pour n’en citer que deux ou trois ; disons que j’apprécie beaucoup le travail de Matthew Carter, de Christian Schwartz, de Kai Bernau et de Norm.

J’ai créé pour l’identité visuelle du Théâtre musical de Besançon un caractère sans empattement qui épouse le “squelette” du Bodoni. À la manière d’un normographe, les lettres sont formées par un filet uniforme, aux extrémités arrondies ; cet aspect mécanique est compensé par ses proportions classiques. Il est décliné en plusieurs épaisseurs, jusqu’à des graisses très maigres.

Utopinov regular

Thomas Huot-Marchand

Thomas Huot-Marchand

La première lettre que tu composes quand tu dessines une typographie ? Le n, en général. Mais ça dépend du projet.

Utopinov stencil

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Valorisation de l’œuvre de Charles Fourier (1772-1837), figure du “socialisme utopique”, commandée par sa ville natale de Besançon. J’ai proposé d’en faire une série d’affiches avec Elsa Maillot, qui avait développé un langage pictographique pour schématiser la Théorie des quatre mouvements, du philosophe. Les affiches se transforment la nuit, lorsqu’elles sont rétroéclairées : une deuxième partie du message apparaît alors, et complète les formes mystérieuses visibles le jour.

diplômes SPÉCIAL

BONJOUR, éTAPES : PREND RENDEZ-VOUS AVEC LA PROMOTION 2010 DES DIPLÔMéS DES éCOLES D’ARTS DéCORATIFS OU APPLIQUéS, DE GRAPHISME, COMMUNICATION OU DESIGN. DEPUIS QUATRE ANS, LA REVUE FAIT SA RENTRéE AVEC UNE SéLECTION DE PROJETS DE DIPLÔME PRéSENTéE DANS LE CADRE D’UN NUMéRO SPéCIAL. HEUREUX DES PRéCéDENTS RéSULTATS, NOUS INVITONS LES éTUDIANTS CONCERNéS CETTE ANNéE, MAIS AUSSI LEURS ENSEIGNANTS ET LEURS éCOLES, À NOUS FAIRE CONNAÎTRE LEURS TRAVAUX.

Thomas Huot-Marchand

Ta devise ou un conseil pour le lecteur ? Ne jamais faire deux propositions.

Pour fACILIter Cet ÉChAnge, Soumettez-nouS voS dIPLômeS à L’AdreSSe SuIvAnte httP : //dIPLomeS.etAPeS.Com. ChAque CAndIdAt devrA y PrÉSenter Son Projet. CeS doSSIerS ne Seront vISIbLeS que PAr L’ÉquIPe du mAgAzIne et Leur Auteur.

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54 5.2010

DOSSIERS A UPLOADER AVANT LE

Devront obligatoirement figurer les coordonnées mail, téléphoniques et postales, le nom de l’école et d’un enseignant référent, ainsi que la description et l’intitulé du projet, et le niveau du diplôme.

09.07.10

/////// Aucun trAvAil ne serA publié sAns l’Accord préAlAble de son Auteur. ////// plus d’info sur : etApes.com/t09 ////// Attention, cette démArche concerne uniquement les trAvAux de diplôme de fin d’études de lA promotion 2009-2010. /////// tout dossier incomplet ou hors cAtégorie ne serA pAs pris en compte. /////// merci. A bientôt ///////


Laboratory PRAGUE ˇR ) STUDIO CRÉÉ EN 2002 (NOM TCHÈQUE : LABORATOR PETR BABÁK (43 ANS) DE 4 À 10 CHEFS D’ÉQUIPE ONT COLLABORÉ CES DERNIERS TEMPS : JAN MATOUŠEK, TEREZA ŠEDÁ, ˇ, JAROMÍR SKÁCEL, LUKÁŠ KIJONKA... VÁCLAV MATOUŠEK, RICHARD ROZHON WWW.LABORATORY.CZ

Comment définiriez-vous les spécificités de Laboratory ? Nous voulons faire des choses compréhensibles, toujours très simples. Nous voulons communiquer. D’un autre côté, nous sommes intéressés par l’humour, l’ironie, le secret… Ce sont les ingrédients que nous tenons de notre enfance mais que nous avons tendance à trop rapidement oublier – alors que c’est à travers eux que nous pouvons facilement atteindre les gens, établir un contact. Nous prenons plaisir à faire du design qui parle à tous les sens – comme le disait un jour la théoricienne de l’art Iva Knobloch – un design qui a plusieurs épaisseurs, qui n’est jamais plat, qui n’est pas du design pour du design.

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Quel a été votre parcours avant Laboratory ? J’ai étudié la typographie à l’université des arts, d’architecture et de design de Prague avec le professeur Jan Solpera, et, dans le même temps, j’ai travaillé au moins un an dans une agence publicitaire qui était gérée par un de mes camarades de classe. Avec, cette expérience, j’ai compris ce que je ne voulais pas faire et je lui en suis vraiment reconnaissant. Un peu plus tard, à l’école, j’ai rencontré Tomáš

Machek. Nous avons commencé à travailler ensemble, et à la fin de nos études nous avons monté notre studio, qui a tenu neuf ans. Et, enfin, on arrive à Laboratory. Pas d’employés, pas de charges sociales, ni de taxes. Pas une adresse qui en jette avec un loyer hors de prix. Juste quelque chose de focalisé sur le graphisme. Laboratory est plus qu’un lieu virtuel. Nous avons une adresse et un grand bureau où nous nous rencontrons les uns les autres, mais tout le monde

ne s’assied pas à la table en même temps. En ce moment, Tereza travaille depuis Londres, Honza est en stage à Porto, Richard est la plupart du temps à Jicˇín... Ce sont des relations que je considère comme importantes. J’aime ces gens, je les soutiens. Je ne suis pas assez masochiste pour m’enfermer avec quelqu’un qui pourrait être une superstar du graphisme et qui me ferait gagner de l’argent mais à qui je n’aurais rien à dire. Je collabore avec beaucoup de per-

sonnes différentes. Et je trouve important que ce ne soient pas mes employés. Comme nous ne sommes pas liés les uns aux autres, nous pouvons amener de nouvelles personnes quand nous en avons envie (parfois pour un seul projet) ou les laisser faire leurs propres choses. Qui a fondé Laboratory ? Je l’ai fondé avec d’autres personnes qui m’ont suivi quand j’ai quitté le studio Machek & Babák. Nous continuons couramment à travailler sur les

Quel est votre regard sur le graphisme tchèque contemporain ? C’est un sujet à part entière. De manière générale, ces vingt dernières années (après la révolution de Velours de 1989) beaucoup de jeunes graphistes se sont ancrés dans la grande famille européenne. Ils étudient dans des écoles prestigieuses et travaillent à l’étranger. Ce cosmopolitisme se reflète dans leur travail. Vous pouvez y retrouver un certain mimétisme avec les graphismes néerlandais ou suisse. Les étudiants éprouvent le besoin d’aller en Suisse, par exemple, et seulement quelques-uns sont

assez forts pour ne pas copier ou utiliser les principes qu’ils ont vus. Je peux rapidement repérer celui qui s’est égaré, même si je pense que c’est une période nécessaire que tout le monde traverse. C’est important de passer à autre chose, de chercher sa propre voie. Je respecte les solitaires qui ne se sont jamais enlisés, comme Stefan Sagmeister, dont le langage visuel est très clairement reconnaissable mais ne lasse jamais. Ni lui ni les autres. Comment regardez-vous l’évolution de la profession ? Pensez-vous que la montée en force de l’interactivité ou le poids des réseaux sociaux ont un rôle à jouer ? Tout devient de plus en plus similaire, personne ne recherche l’originalité, tout doit être tendance. Il n’y a que très peu de designers qui tracent leur propre chemin. C’est plus dur, plus douloureux parfois, et il faut payer son loyer. Rechercher l’originalité peut sembler un peu naïf et anachronique, surtout à l’ère de la postproduction, mais c’est essentiel pour moi. J’aime beaucoup observer les nouveaux réseaux sociaux qui se créent, des phénomènes comme Facebook, où les gens s’exposent jour et nuit et veulent communiquer sur tous les aspects de leur vie. La question est : est-ce que nous nous intéressons vraiment au fait que quelqu’un vient de se lever, a mal à la tête ou qu’aujourd’hui, c’est lundi ? Me vient à l’esprit une parole bouddhiste qui dit que nous ne devrions par-

ler que des choses qui restent valables cinquante ans. Je crains que Facebook n’ait aucune chance de survivre. Est-ce que cela influence votre pratique quotidienne ? Cela se ressent beaucoup sur le marché, et je ne peux pas dire que ça n’influence pas ce que nous faisons. Tout commence dans ta tête et nulle part ailleurs. Nous travaillons avec les technologies modernes et elles nous aident à faire part des premières idées, des histoires, qui peuvent te venir à l’esprit à deux heures du matin et que tu écris dans les marges. Vous avez travaillé pendant plus de quatre ans sur le bâtiment de la Bibliothèque technique nationale. Nous nous sommes réunis autour de la table avec les architectes de Projektil, les designers produits d’Hippos, les artistes et les commissaires de PAS. L’idée principale était d’implanter la matière textuelle d’un ouvrage technique dans le bâtiment. Nous avons travaillé pendant presque cinq ans sur un style visuel, une identité et un énorme manuel détaillé qui pèse exactement 6,035 kg. Le bâtiment lui-même a été décoré avec la transcription en couleurs au sol des reliefs du plafond. Nous avons marqué la façade avec des données luminescentes sur la hauteur et le périmètre du bâtiment, et au lieu d’utiliser une grande enseigne reprenant le nom de l’institution, nous avons juste marqué ses initiales NTK1, NTK2, NTK3, NTK4 pour chaque entrée.

Nous avons indiqué des informations un peu partout : combien de calories il y a dans le sandwich de la cafétéria, la vitesse moyenne pour monter les escaliers de la bibliothèque, la hauteur de chaque marche. Après avoir longtemps étudié, les visiteurs peuvent s’étirer et essayer de battre mon record de montée des marches 3,75 secondes. Une salle individuelle d’étude est marquée d’une inscription pour motiver : QI de 34 à 242. Et il y a encore beaucoup d’autres informations cachées à explorer. La bibliothèque est ouverte depuis septembre 2009. Qui a réalisé les dessins sur les parois intérieures du bâtiment ? Les auteurs ont été choisis à l’issue d’une compétition internationale organisée par le groupe PAS et la bibliothèque. Nous souhaitions dès le début du projet utiliser de l’art susceptible de résonner dans ce lieu particulier. L’artiste roumain Dan Perjovschi a couvert tous les murs du hall avec des dessins en relation avec l’actualité sociale, culturelle et politique.

Laboratory

projets que nous avons amorcé là-bas. Il n’y a pas eu de rupture radicale. J’ai toujours tenu à ce travail d’équipe.

Les typographies que vous préférez utiliser ? Univers, Helvetica, Baskerville... Je prévois aussi d’utiliser mes propres fontes expérimentales : Šijan (Stitcher), Trhan (Tearer), Prkno (Plank) et Ezan (Cutter).

Par Caroline Bouige

Avez-vous pu observer les visiteurs de la bibliothèque en situation ? Je vois parfois des étudiants courir dans les escaliers en vérifiant le temps qu’ils mettent. Rester assis une journée entière peut provoquer des choses étranges sur ton corps !

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Le mouvement artistique qui vous fascine ? Définitivement, le mouvement Fluxus ou les futuristes, les groupes décadents. J’aime les choses un peu tourmentées. Le rococo, ses poudres et ses perruques, le style Biedermeier, les couleurs du pop art ou l’imperturbabilité et l’austérité du minimalisme.

Laboratory

Les graphistes qui vous ont le plus influencés ? C’est une combinaison entre émotion et raison : Droog, El Lissitzky, David Carson, Experimental Jetset, Ladislav Sutnar... Il y a les musiciens Klaus Nomi, Blevin Blectum et Kevin Blechdom, Joanna Newsom, les artistes Henri Michaux, Sol LeWitt...

NTK. Identité visuelle, logotypes, système d’information et signalétique incluant un manuel graphique (pesant 6,035 kg) et un CD. Design : Petr Babák (Laboratory). Coopération : Jan Matoušek, Jaromír Skácel, Tereza Šedá, Richard Rozhonˇ (Laboratory). Photo : Andrea Lhotáková, à Laboratory archive.

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Le dernier livre qui a retenu votre attention ? L’essai de Junichiro Tanizaki sur l’écriture. Vous pouvez y apprendre quantité de choses en tant que graphiste.

Page de droite. Katerˇina Šedá. 1977. Catalogue pour Katerˇina Šeda, une des artistes tchèques les plus influentes du moment. C’est une simple boîte contenant des dossiers. Cela rappelle les anciens registres qu’on peut encore consulter chez son médecin généraliste. Design : Petr Babák. Photo : Laboratory archive.

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Votre devise, un conseil pour le lecteur ? Prends des risques ! Ne suis pas les sentiers battus !

Doba Popová (L’Ère du pop). Ouvrage poétique de Pavel Jirásek : L’Ère du pop. Sa forme reprend la démarche de l’artiste constructiviste. Nous avons collecté des prospectus publicitaires dans des centres commerciaux avec l’auteur pendant un an. Ensuite, nous les avons transformés en couvertures de livres et avons ajouté un titre et un prix de vente au pochoir. Nous avons illustré le livre comme un magasin virtuel dans lequel on peut acheter une publicité, un être humain, un logotype d’éditeur ou un alien vivant. Tout est en couleurs pop, vert fluo et violet. Design : Petr Babák. Illustrations : Václav Matoušek. Photos : Laboratory archive.

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Tranzit. Série d’affiches pour les conférences, expositions, projections et performances organisées par le réseau Tranzit, soutenant des initiatives autonomes dans l’art contemporain. La mise en page est fixe, mais nous pouvons personnaliser chaque affiche en fonction du sujet présenté. Design : Petr Babák, Tereza Šedá, Jan Matoušek. Photos : Laboratory archive.

Le métier que vous auriez pu faire si vous n’aviez pas été graphiste ? Un musicien au début de sa journée ou un sportif à la fin de la sienne.

ou des instructions pour les futurs clients des deux studios. Seize catalogues différents sont construits autour des découpages de l’affiche de l’exposition, emballés dans des objets du quotidien dénichés dans un bazar. Design : Laboratory et Kolektiv. Photos : Michal Kru°l et Laboratory archive

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Une citation sur le graphisme ou l’image ? Je n’ai pas de citation accrochée au-dessus de mon lit.

Automat. À l’occasion d’une exposition commune à la Galerie morave de Brno, les studios Laboratory et Kolektiv conçoivent ce distributeur qui, pour une somme modique, délivre divers travaux des graphistes. Chaque CD est original et renferme des textes à la tonalité décalée : un guide pour comprendre le graphisme contemporain

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LES ESSENTIELS GRAPHISME

Une collection pratique et pédagogique conçue pour les graphistes 176 pages Couverture souple 16 cm x 23 cm 22,50 €

DISPONIBLES SUR PYRAMYD-EDITIONS.COM

Ce livre a pour but de clarifier les divers procédés permettant d’obtenir un résultat imprimé spécifique, qu’il s’agisse de l’impression typographique, de l’offset, de la sérigraphie ou encore de la gravure. Les diverses techniques de finition, parmi lesquelles le pliage, les découpes, les vernis, etc., sont également détaillées. Une bonne maîtrise de tous ces paramètres permet d’en exploiter toutes les possibilités et ainsi d’enrichir vos créations imprimées d’une originalité qui augmentera son impact.

Cet ouvrage explore les principes et les techniques de base relatifs à l’utilisation de la couleur dans une création graphique. Il a pour but d’aider les étudiants et les designers graphiques à maîtriser l’usage de la couleur dans leurs travaux. Après un rappel des notions de base (cercle chromatique, systèmes colorimétriques…), le livre expose les diverses manières dont le graphiste peut employer la couleur, sur le papier, dans le texte, sur les images…

Une multitude d’outils sont aujourd’hui à la disposition des graphistes. Les différents choix effectués, tant au niveau de la grille qu’au niveau de la typographie, des couleurs ou encore des illustrations, contribuent à la conception de réalisations graphiques originales et efficaces. Un élément essentiel reste pourtant souvent négligé : la qualité physique de l’objet imprimé. Loin d’être purement fonctionnel, le format d’une publication (livre, magazine, brochure…) affecte de façon certaine la perception et l’appréhension de l’information délivrée.

La grille est le squelette d’une création graphique, permettant au graphiste d’organiser efficacement les éléments qui la composent. Qu’elles soient simples ou complexes, les grilles apportent ordre et structure aux projets graphiques. Ce livre a pour objectif de présenter les principes de base d’une utilisation professionnelle des grilles dans la création graphique contemporaine.

Concevoir une maquette consiste à organiser du texte et des images au sein d’une création. Cette organisation peut faciliter ou, au contraire, gêner la transmission des informations présentées. Cet ouvrage présente ainsi les principes de base du fonctionnement de la mise en pages, tout en délivrant des conseils précis quant à leur application réfléchie.

Le choix de la typographie est décisif quant à la réception de l’information, car il lui donne forme. Bien choisir cette forme au sein de l’immense variété des caractères typographiques existants peut considérablement améliorer la manière dont une idée sera perçue par le lecteur. De fait, la typographie fait partie des éléments qui déterminent la nature et la qualité d’une création graphique.


Nam TOKYO STUDIO CRÉÉ EN 2006 TAKAYUKI NAKAZAWA (DA-DESIGNER), HIROSHI MANAKA (PHOTOGRAPHE) ET YOSHIAKI SAKURAI (RETOUCHE PHOTO) WWW.N-A-M.ORG

Comment vos images sontelles conçues ? S’agit-il de photomontages, de trucages Photoshop ou sont-elles réellement mises en scène ? Il s’agit de maquettes et de mises en scène réalisées quasiment sans retouches et, surtout, sans trucages. Nous recourons de moins en moins à Photoshop, car nous souhaitons revenir à une réalisation plus traditionnelle. Nous sommes très attentifs à la façon dont nous appréhendons la réalité dans nos images et préférons manipuler les éléments nous-mêmes, les placer et les faire bouger dans l’espace. Attention, je ne dis pas que la retouche photographique est néfaste. Nous avons nous aussi recours à la technologie numérique, qui est une vraie bénédiction ! Mais elle n’est pour nous qu’un outil et pas une fin en soi.

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Faites-vous des croquis avant de construire vos objets ? Non, il n’y a pas de croquis au préalable : pour être plus précis, il n’y a pas de dessin. Nous développons directement

une mini-maquette en 3D avant d’en commander une au designer ou au technicien. Dans vos photos, tout est affaire de balance, d’équilibre et de capture du temps. Quelle est votre démarche ? On nous a souvent posé cette question. Nous ne savons pas exactement pourquoi nous créons des images avec des objets qui flottent dans les airs ou avec les indications d’un changement de gravitation. Peut-être aimonsnous juste les choses qui flottent ? Vous aimez flotter, vous ? Moi, cela me donne une sensation de liberté. Avez-vous une méthode pour trouver vos idées ? J’aime tirer mes thèmes d’horizons étrangers au graphisme, comme une scène de film, les paroles d’une chanson, une petite erreur dans la vie quotidienne, et ainsi de suite. Il y a beaucoup d’idées à puiser dans la vie de tous les jours. Notre travail consiste à trouver le chemin pour les relier au graphisme... Généralement, le collectif se réunit dans un bar afin d’en discuter. Ensuite, nous improvisons à partir de la ligne directrice qui s’est dégagée de la discussion. Lorsque nous travaillons, tout le monde agit sur l’œuvre et nous laissons une grande marge de manœuvre à l’improvisation. On peut comparer cela à une capture de l’instantané, un travail en évolution. La devise pourrait être “quelque chose se passe hors scénario”. Au départ, tout

est confus et personne ne sait exactement à quoi le projet va aboutir. Par exemple, lors de la commande pour la série In dreams, nous sommes allés dans un parc, sans idée précise. Nous avions cette poudre rouge avec nous, et l’idée est partie de cet élément. Il est important pour nous de nous amuser en créant ces images. On aime renverser les valeurs nippones, comme des punks ! Bien sûr notre iconographie est loin d’être punk, mais faire interagir tout le monde sans savoir ce que cela va donner, ça c’est un esprit libertaire ! Ce qui nous lie, c’est que nous sommes convaincus qu’il est possible de souligner la beauté des éléments les plus simples, des choses de tous les jours. Quelles sont vos sources d’inspiration ? J’aime le film Le Charme discret de la bourgeoisie de Buñuel. Je suis fasciné par l’imagination du personnage principal et par la mise en scène. Quand je vois de belles choses, je m’en souviens de façon photographique et scénographique. Je suis également très inspiré par la culture européenne, comme M & M et Stefan Sagmeister. J’aime aussi Shinro Ohtake, un peintre très connu au Japon, qui a laissé une œuvre monumentale. C’est mon héros, un artiste à l’esprit très punk ! Il a écrit des tonnes de livres et c’est un peu la façon dont NAM travaille : on colle, on ajoute, on improvise. Pouvez-vous citer deux ou trois compatriotes dont

vous admirez le travail ? Oui : Masayoshi Nakajo, Kazunari Hattori et Issay Kitagawa (GRAPH). Ils sont au top du design graphique au Japon. Et même s’ils travaillent pour des majors, ils ne perdent jamais leur attitude expérimentale. Leurs formes, tout spécialement, sont extrêmement originales et créatives et typiquement japonaises ! Quand je vois leurs travaux, je réalise combien le design graphique est quelque chose d’amusant. On peut être libre, sans suivre ni théories dogmatiques ni règles strictes. Comment votre travail est-il perçu au Japon ? Notre travail est peu reconnu au Japon et bien plus populaire à l’étranger. Les Japonais ont besoin de comprendre de quelle façon une image a été réalisée, sinon elle ne les touche pas, du moins pas dans leur inconscient. Contrairement au système européen, il y a très peu d’indépendants au Japon. Beaucoup exécutent des travaux très “commerciaux”, travaillent beaucoup et n’ont pas de temps pour d’autres projets. Nous ne voulons pas nous plier à ce modèle, et nous espérons pouvoir garder une dimension onirique à l’intérieur de notre travail. Justement, comment définiriez-vous votre travail ? Comme une toute petite antithèse, une contre-proposition minuscule ! Quand je crée au nom de NAM, j’ai toujours en tête la méthodologie différente d’une expression

établie, raffinée. Il doit y avoir une créativité possible dans le banal, dans les objets oubliés autour de nous. Tout dépend de notre façon de les penser et de les utiliser. C’est aussi une conséquence de notre absence de budget... Comme nous nous exprimons à travers la photographie, nous ne pouvons pas utiliser les éléments classiques du graphisme. C’est intéressant de mettre à l’écart la méthode habituelle. Les armes qui me restent sont mon point de vue, mes inspirations et les formes que je vois à travers mon détecteur. J’aime tirer profit de ces contraintes et de ces limites. Quelle est votre définition du mot “graphiste” ? Une personne qui exprime ses pensées visuellement. Il y a une manière de penser qui dépend de ce que l’on fait : la manière d’un politicien diffère de celle d’un écrivain ou de celle d’un artiste, et ainsi de suite. Je pense qu’il y a aussi une manière de penser pour un graphiste. J’imagine qu’il doit être possible de communiquer seulement par la manière d’arranger ou de placer des objets, sans utiliser aucun élément familier au graphiste, comme la typographie. C’est une manière de penser en elle-même, basée sur le sens visuel. Je pense que c’est ça le design graphique. Je me demande souvent comment les gens à l’âge de pierre pouvaient communiquer leurs sentiments sans l’écriture, avec des éléments visuels.

Nam

Quel était le projet de NAM lors de sa fondation ? Au début de NAM, le collectif était composé d’un directeur artistique (moi-même) et d’un photographe de mode, Hiroshi Manaka. Aujourd’hui, NAM réunit quinze artistes. Tous travaillent indépendamment comme DA, photographes, graphistes, musiciens, mais se retrouvent en dehors des heures de bureau pour collaborer différemment sur d’autres types de projets.

Une citation sur l’image ? Toute chose débute petit. Elle est l’œuvre de Cicéron, un philosophe de l’Antiquité. Je me remémore souvent ces mots quand je suis perdu au début d’une réalisation.

Par Marie Aumont

Interprètes : Sawako Hukai et Yuiko Hosoya. 5.2010 : 67


68 5.2010

:

Quel est votre moment préféré pour travailler ? Beaucoup de designers vont être de mon avis. Je ne pense pas hâtivement et je peux travailler intensément la nuit. Durant la journée, je suis pourchassé par une quantité d’obligations et je n’arrive pas à me concentrer. En vérité, je suis un lève-tard.

À droite. Panic Room, 2009.

À gauche. Home Sweet Home, 2009. Image d’inspiration fantastique créée pour la couverture d’un livre de Kotaro Isaka.

Ci-dessous. Composition pour Blanc. Couverture d’album, 2009. Stylisme : Atsushi Kimura. Maquillage : Akii. Graphisme : Yusuke Ryuman.

Avez-vous une devise ou un conseil pour le lecteur ? Penser et rechercher un chemin dans différentes directions. Ne pas se limiter à un seul point de vue. Se demander parfois, au moins une fois, si sa manière de penser et de procéder est valable en elle-même et pas uniquement parce qu’on y est habitué.

Retouche photo : Yoshiaki Sakurai. Stylisme : Atsushi Kimura. Coiffure : Go Utsugi. Maquillage : Akii.

Nam

Nam

Pour toutes les photos DA : Takayuki Nakazawa. Photographie : Hiroshi Manaka.

5.2010 : 69


Que pensez-vous du design graphique au Japon ? Le niveau est très élevé. J’aime le sens des formes, de l’équilibre et de la balance spécifique aux Japonais et différents d’un système avec une grille. D’un autre côté, j’aimerais rester loin des tendances qui se pratiquent dans les grandes villes comme Tokyo.

Ci-dessous, à gauche et à droite. Book for Dreams, 2007. Book art : Ryuta Iida. En bas, à gauche. Book Face, 2007. DA : Takayuki Nakazawa. Photographie : Hiroshi Manaka. Retouche photo : Yoshiaki Sakurai.

Nam

Page de droite, en haut. À gauche, prise de vue, et à droite, Outside of Screen, 2007. Coiffure : Go Utsugi. Maquillage : Akii.

Nam

Quelle est la plus jolie chose que vous ayez jamais vue ? Parfois, ce que vous avez l’habitude de voir devient si beau que vos idées changent de façon inattendue. Quand j’étais jeune, et amoureux, les couleurs du ciel m’apparaissaient tellement éclatantes ! Le terme “beau” me rappelle des moments comme ceux-ci.

Ci-contre. Brazil #1, 2007. Stylisme : Yuki Murayoshi. Coiffure : Go Utsugi. Maquillage : Akii.

Ci-contre, à gauche. Affiche pour HIGH 5, conférences sur le design graphique. 2008 DA+ design : Takayuki Nakazawa. Ci-dessus. Luka in a Box #1 et Luka in a Box #2, 2008. DA : Takayuki Nakazawa

:

70 5.2010

Pour les trois photos. Photographie : Hiroshi Manaka. Retouche photo : Yoshiaki Sakurai. Stylisme : Atsushi Kimura. Coiffure : Go Utsugi. Maquillage : Mariko Shimada.

5.2010 : 71


Nam

Quelles sont vos typos préférées ? Le Futura.

Kids Alphabet, 2008. (“Bon voyage”). DA : Takayuki Nakazawa. Photographie : Hiroshi Manaka. Retouche photo : Yoshiaki Sakurai.

:

72 5.2010

D, R, E, A, M, 2009. DA : Takayuki Nakazawa. Photographie : Hiroshi Manaka. Retouche photo : Yoshiaki Sakurai. Stylisme : Atsushi Kimura. Coiffure : Chieko Ishizuka. Maquillage : Akii.


livres

Hair’em Scare’em

Animaux à mimer

Du dessin au symbole

Robert Klanten Die Gestalten Verlag 224 pages – 24 x 28 cm Allemand et anglais – 35 €

Serge Tretiakov et Alexandre Rodtchenko Éditions MeMo 48 pages – 21,5 x 28 cm Français et russe – 32 €

Margalit Berriet et Patricia Creveaux Éditions Alternatives 192 pages – 15 x 24 cm Français – 27 €

Au premier abord, le noir et blanc des photos de Rodtchenko, les aplats fluo et le texte original en cyrillique n’évoquent pas le conte pour enfants. Cet album poétique, resté au stade du projet en Russie depuis 1926, rappelle le contexte de l’après-révolution, et l’importance alors accordée aux enjeux éducatifs. C’est d’abord une invite à l’action et à la création : mimer les animaux à l’aide d’objets du quotidien ou les miniaturiser sous forme de pliages en papier. Alexandre Rodtchenko avait adopté, dès 1924, la photographie pour révolutionner la pensée visuelle, et les figurines simples des personnages comme les angles de prises de vue traduisent ici sa recherche formelle. VD

Les mécanismes de la création d’images seraient-ils communs à toutes les sociétés humaines, depuis les origines ? C’est la thèse de cet ouvrage, qui explore à travers quatre domaines, le corps humain, les animaux, la nature et les formes géométriques, comment certains éléments ont été, sur les cinq continents, transformés en symboles. L’œil pour la conscience, le serpent pour la résurrection, l’arbre pour la famille, etc., en sont autant d’exemples. Cette grammaire, que les auteurs veulent outil de dialogue entre les cultures, se feuillette sans peine, comme une initiation aux mécanismes universels de création. On pourra regretter le choix des illustrations, trop homogènes pour restituer toute la force des symboles et leurs infinies variations. VD

Il y a le cheveu. Laisse-moi mordre longtemps tes tresses lourdes et noires. Quand je mordille tes cheveux élastiques, il me semble que je mange des souvenirs. Baudelaire le plaçait haut dans les attributs érotiques. Il y a les coiffures, crête des punks, raie sur le côté ou la perruque, qui, dès les civilisations antiques, sont

Fondée en 1964 par sept designers – Ralph Eckerstrom, Massimo Vignelli, James Fogelman, Wally Gutches, Larry Klein, Robert Moldafsky et Bob Noorda –, l’agence Unimark International se développe d’abord

:

74 5.2010

utilisées comme des codes d’appartenance à une caste, un groupe social, un mouvement (et de plus en plus aujourd’hui, une affirmation de l’individualité). Il y a aussi le poil, le poil lustré ou le poil dur, celui qui frisotte, la barbe qui pique et celle du savant, la moustache de Chaplin et celle du dictateur ou du

policier. Toute cette masse kératineuse, suggestive, sensible, ne pouvait pas ne pas être exploitée par les professionnels du design et de l’image. On en trouve de toutes sortes : des coiffes qui abritent des mondes exotiques, des poneys permanentés, des sculptures monumentales, des perruques en cello-

phane, des colliers en cheveux… Peut-être le poil est-il si intrigant parce qu’il renvoie l’homme à ce qu’il a de plus primitif, ce qu’il n’a eu de cesse de dompter pour s’inscrire dans une culture. En tout cas, les détournements de toisons se montrent des plus efficaces. Drôles à foison. CB

De quelle couleur est ton monde ?

HKDA Asia Design Awards 09

Bob Gill Éditions Phaidon 32 pages – 20,5 x 27,4 cm Français – 12,95 €

Victor Cheung Éditions Victionary 448 pages – 18 x 23 cm Anglais et chinois – 48 €

De celui qui avait débuté sa carrière à New York dans les années 1960 en fondant avec Alan Fletcher et Colin Forbes l’agence mère de Pentagram, voici le versant pour enfants, qui inaugure la nouvelle collection de livres jeunesse de Phaidon. Réédition d’un classique publié en Grande-Bretagne en 1962, mais première version française, De quelle couleur est ton monde ? interroge sur la relativité du regard, invitant son lecteur à voir le monde autrement. Les illustrations de Bob Gill, spontanées et sans manières, encore valorisées par la conception graphique de l’auteur, révèlent la variété des styles et des techniques de ce fabuleux touche-à-tout. CB

La première chose que l’on note à l’ouverture de cet ouvrage, soustitré Heart Beat of Asia Design, est la qualité des matériaux choisis : une variation des papiers, un étui orange en carton et embossé, des vernis. La maquette, épurée, met en lumière la création artistique à travers de nombreux projets sélectionnés par le HKDA Design Awards en 2009, un concours de design asiatique qui fêtait l’an dernier sa 34e édition. Cinq catégories structurent l’ouvrage (nominés, design graphique, design produit, espace et nouveaux médias) et dévoilent une production visuelle sobre et diversifiée qui témoigne du dynamisme présent sur l’ensemble du continent asiatique. IM

Unimark International – The Design of Business and the Business of Design

Design Play – An Array of Quirky Design

Jan Conradi et Massimo Vignelli Lars Müller Publishers 246 pages – 19,5 x 26,5 cm Anglais – 60 €

Editions Victionary 240 pages – 18,8 x 22,8 cm Anglais – 39,90 €

à Chicago avant de se multiplier en onze bureaux internationaux. Dans la ville de la Container Corporation of America, l’une des plus importantes compagnies de packaging de l’entre-deux-guerres, et dans la lignée locale du New Bauhaus de László Moholy-Nagy, ce nouveau spécialiste du design corporate réaffirme les principes modernistes dans un idéal de production et de communication. L’obsolescence, et particulièrement l’obsolescence planifiée, est un crime social dont l’objectif ultime est le profit de quelques-uns au détriment de la masse. Les designers

ne devraient pas participer à cette infâme conspiration (M. Vignelli, vice-président d’Unimark). En ce sens, la marque ne peut être tributaire des tendances graphiques, et la publicité n’est appréhendée par les membres de l’équipe que comme un moyen pour servir la mission précédemment définie : faciliter le quotidien des gens, améliorer la société. Unimark rejette l’idée du designer artiste et applique les standards suisses, la grille ; l’Helvetica est de rigueur. Parmi leurs clients American Airlines, Ford, Jaguar, Gillette, AGIP, Knoll ou la New York Transit Autho-

rity. Certains conserveront jusqu’à aujourd’hui les principes graphiques et les identités autrefois fondées. L’ouvrage traverse l’histoire d’une firme conduite par un idéal puissant, depuis son envolée jusqu’à sa brusque faillite en 1974, décryptant la sphère dans laquelle elle évolue. Il présente les acteurs qui ont convergé vers ce courant de pensée et s’arrête sur de nombreuses commandes. Riches d’images d’archives, les pages délivrent un précieux enseignement sur les techniques de design corporate et l’histoire du graphisme américain. CB

Design Play est un ouvrage qui redonne le sourire et déclenche la bonne humeur : entre la cravate autocollante d’Azumi et les installations miniatures de Slinkachu dans la rue, on se dit que certains designers ont encore une âme d’enfant, que la discipline ne

sert pas uniquement à résoudre d’austères problèmes. Les projets, initiatives personnelles ou commandes pour marques ouvertes d’esprit, donnent au spectateur ou au client un regard malicieux sur l’univers qui les entoure, la possibilité de s’inventer des histoires dans un quotidien déformé, gagné par l’humour et les anecdotes imprévisibles (le “tee-shirt store” qui dévoile le nombril, ou le calendrierallumettes qui brûle le temps). Des démarches bien réelles pour parer le risque de l’aigreur. IM 5.2010 : 75


i manifestation 1 concours p conférence b exposition

12/5 > 16/ 5

i Images sonores/ Nuits Sonores Lyon Marché Gare Perrache WWW.NUITS-SONORES.COM

> 16/5

b Vinyl

Paris La Maison rouge WWW.LAMAISONROUGE.ORG

Les 8 et 9 mai

Du 8 au 30 mai

i Le Grand Salon de la micro-édition

b Graphic Design Festival de Breda

Le Grand Salon de la micro-édition se tiendra les 8 et 9 mai prochains sur le thème du dessin. L’événement propose un florilège d’activités, en sus de la présence de dessinateurs et collectifs comme Marion Balac, Hoochie, Arrache-toi un œil, Icinori, Barbe à pop, Marine Le Saout et d’une trentaine d’éditeurs. Expositions, projections, rencontres, concerts et différents ateliers sur la fabrication du livre (sérigraphie, dessin, fanzine, gravure) sont ainsi programmés.

Le Festival du design graphique reprend ses marques à Breda. L’événement bisannuel réunit plus de 150 graphistes néerlandais et étrangers autour du thème du décodage et met en relief l’importance du graphisme dans notre vie quotidienne. Ciblant un public large, le festival investit la ville avec diverses installations et donne l’opportunité de découvrir des expositions comme “Infodecodata”, “Designer Toys XL”, “Decoding” ou encore “Paper Cut”, ainsi que les travaux du graphiste Lust, des designers Karsten Schmidt ou du binôme Roel Wouters-Luna Maurer.

20/5 > 22/5 Berlin Haus der Kulturen der Welt WWW.TYPOBERLIN.DE

> 21/5

1 Ten images for Ithaca Grèce WWW.TENIMAGES.ORG

Graphic Museum, Reigerstraat 16, 4811 XB Breda, Pays-Bas

> 24/5

Jusqu’au 21 mai

b Destroyed Design

1 Compétition Pentawards 2010

Lausanne Mudac WWW.MUDAC.CH

b Pen to paper Paris Galerie LJ WWW.GALERIELJ.COM

> 13/6

b Pas de deux : Couple in Posters Zurich Museum für Gestaltung WWW.MUSEUM-GESTALTUNG.CH

> 1/8

b Pap(i)er Fashion Zurich Museum Bellerive

Jusqu’au 15 mai

1 Concours d’affiches : contre les violences faites aux femmes Dans le cadre des interventions Graphisme dans la rue, la ville de Fontenay-sous-Bois et la Galeru organisent un concours international d’affiches destiné aux graphistes professionnels sur le thème de la lutte contre les violences faites aux femmes et leur prévention. Les affiches sélectionnées sur cette thématique seront exposées et serviront de support à la campagne de sensibilisation. Vous avez jusqu’au 15 mai pour envoyer vos propositions.

Le 20 mai

> 2/9

b DK

WWW.CITEDUDESIGN.COM

Maison de l’architecture en Ile-de-France 148, rue du Faubourg-Saint-Martin, 75010 Paris

Ester Limoges Technopôle, 1, av. d’Ester, Limoges

> 26/9

i Une saison graphique

Depuis trois ans, WallpaperLab propose à plusieurs designers d’imaginer le papier peint de demain. Pour l’édition 2010, l’association pour la promotion du papier peint A3P et le musée des Arts décoratifs sollicitent six graphistes et designers sur le thème de l’illusion. Les lauréats JeanLouis Fréchin, Éric Valero et Laurent Massaloux exposeront leurs travaux au musée.

Jusqu’au 15 août

b Normal Studio, design élémentaire

Les réalisations de Fanette Mellier et Betty Bone nées du projet graphique L’art dans la rue : livre à vous sont exposées dans le cadre de la huitième édition du festival Courants d’arts à Gentilly (94). Le projet s’articule autour de trois points forts : la création du livre et ses étapes de fabrication, une exposition de mots choisis et fabriqués par les habitants dans l’espace urbain, et de nombreux ateliers et rencontres autour des thèmes du livre et du graphisme. © Tolix

de la ville, 58-60 avenue Raspail, 94250 Gentilly

Saint-Étienne La Cité du design

> 12/9

b Matières à cultiver

Jusqu’au 2 juillet

© Éric Valero L'Air du temps

Musée des Arts décoratifs, 107, rue de Rivoli, 75001 Paris

Grande Halle de la Villette, 211, av. Jean-Jaurès, 75019 Paris

i Webdesign International Festival

Pour la quatrième édition de DK, le magazine Étapes invite Vincent Perrottet, Vier 5, Agence Beckmann-N’Thépé et Chartier-Dalix Architectes à présenter leurs derniers projets. Lieu de paroles des designers, DK propose de découvrir, autour de six études de cas, le travail de designers, architectes, graphistes et urbanistes. La programmation est en cours et sera disponible bientôt sur le site http://events.pyramyd.com.

WWW.GRAPHICDESIGNMUSEUM.NL

WWW.FONDATION.CARTIER.COM

Durant trois jours, fin juin 2010, le Offf, le festival dédié aux cultures digitales et numériques, s’installe à Paris dans la Grande Halle de la Villette. Après Barcelone, New York, Lisbonne et Oeiras (Portugal), la capitale française sera le lieu de rencontre et de découverte de professionnels du graphisme, du motion design, de la vidéo, de la programmation et des arts numériques. Parmi eux : The Mill, Koichiro Tanaka, de Projector Inc., Daniel Shiffman, Joachim Sauter, de ART+COM, H5, Non-Format, Dixon Baxi, Firstborn, Hoss Gifford, Julien Vallée ainsi que Goodby.

Du 3 au 5 juin

Du 3 au 5 juin prochain, le Festival international du webdesign (WIF) investit Limoges. Pour sa quatrième édition, l’opération réunit professionnels, créatifs, étudiants et grand public autour du thème du design d’interface et des contenus numériques. La manifestation la plus attendue du festival reste la Webjam Conquest. 35 équipes internationales présélectionnées auront 24 heures pour concevoir une interface graphique dynamique et originale dont le sujet sera donné au lancement de la compétition. Le WIF a été pensé en plusieurs dimensions. Les professionnels de webdesign y trouveront expositions, ateliers, conférences et tables rondes. Côté marché, les entreprises se mettront en avant lors de présentations éclairs de leurs dernières innovations. Enfin, candidats et recruteurs se rencontreront dans le cadre de SpeedMeeting.

Paris Fondation Cartier

Du 28 mai au 17 juillet

b Fanette Mellier et Betty Bone

Service culturel de la ville de Gentilly et différents lieux

WWW.MUSEUM-BELLERIVE.CH

b Beat Takeshi Kitano

Du 24 au 26 juin

i Offf festival

www.lagaleru.org

Breda Graphic Design Museum

:

www.pentawards.org

b WallPaperLab

Les Silos, 9, avenue Foch, 52000 Chaumont

La Galeru, 20, rue Dalayrac, 94120 Fontenay-sous-Bois

b Infodecodata

76 5.2010

La célèbre compétition internationale des Pentawards, consacrée au design de packagings, ouvre ses inscriptions. Designers et fabricants d’emballages sont invités à présenter leurs meilleures créations développées ou mises sur le marché à partir du 1 er janvier 2009. Présidé par Gérard Caron, le jury récompensera les meilleures propositions au sein des 44 catégories lors de l’Exposition universelle de Shanghai. Vos pouvez soumettre vos créations en ligne jusqu’au 21 mai. Le prix d’inscription de départ est fixé à 150 euros.

Jusqu’au 15 août

b Festival international de l’affiche et du graphisme de Chaumont Le Festival de Chaumont annonce progressivement la couleur : 110 affiches russes et constructivistes aux Silos et au Grand Jardin, H5 et ses logos à la Chapelle, les petites éditions, Les plus beaux livres 2009 et Frédéric Teschner à l’ancienne bibliothèque, Pixel Factory avec Atelier Müesli et Chevalvert au collège Saint-Saëns... Une carte blanche italienne a été accordée à Silvia Sfligiotti (é: 169) et Cristina Chiappini, qui se sont attachées à rassembler les formes d’identités graphiques et les grands projets de communication les plus expérimentaux. Sans oublier les rencontres organisées par Thierry Chancogne et Catherine Guiral (Officeabc) sur le thème de l’archive. Les festivaliers seront guidés par une signalétique d’Helmo. L’affiche de cette année a été réalisée par Karel Martens.

© In opdracht van, Greytones

Grrrnd Zero Gerland, 40, rue Pré-Gaudry, 69007 Lyon

i Typo Berlin

> 26/5

Du 29 mai au 20 juin

Une saison graphique présente au Havre, depuis deux ans, le travail de graphistes, apportant visibilité à la création graphique contemporaine, peu exposée dans la région. Pour cette nouvelle édition, la manifestation invite Vincent Perrottet et Anette Lenz, les collectifs Lieux communs et FLAG, Jack Usine, et accueille l’exposition “Travaille d’abord, tu t’amuseras ensuite”.

“ Poster for Tomorrow” Ouvert depuis le samedi 10 avril, le concours “Poster for Tomorrow” a pour thème l’abolition mondiale de la peine de mort. D’une portée internationale, ce concours invite les ressortissants de tous les pays à participer à la création d’une affiche dont le message est La peine de mort n’est pas justice. Je ne veux pas qu’elle soit exécutée en mon nom, dans mon pays ou dans le monde. Les cent affi ches seront sélectionnées par un jury composé de douze designers de nationalités différentes et exposées dans cent villes du monde dans le cadre de l’ exposition “Mort n’est pas justice”. Dix d’entre elles intégreront les collections permanentes de musées du design du monde.

Le duo Normal Studio, composé de Jean-François Dingjian et Eloi Chafaï, s’installe au musée des Arts décoratifs pour une exposition intitulée “Normal Studio, design élémentaire”. Connu pour le minimalisme et la justesse de ses formes, le studio trouve son inspiration et ses réponses dans le procédé de fabrication lui-même : Il s’agit pour nous de trouver du sens aux formes qui découlent directement des procédés industriels. La scénographie de l’exposition, imaginée par le duo, respecte cette adéquation entre fond et forme et se divise en trois parties : “Un Rack” présente une vingtaine de produits finis et édités depuis trois ans (pour Tolix, Eno, Roset, etc.) ; “Un Mur” d’une dizaine de mètres de long reçoit les processus de fabrication, décortiqués, démantelés et mis à plat ; “La Nuée des possibles” est un assemblage d’images, de dessins de recherches et d’objets glanés au fil des voyages, devenus sources d’inspiration pour les deux designers.

École supérieure d’art, 65, rue Demidoff, 76600 Le Havre

www.posterfortomorrow.org

Musée des Arts décoratifs, 107, rue de Rivoli, 75001 Paris

Jusqu’au 18 juillet

1 Ouverture du concours

5.2010 : 77


Le répertoire d’étapes: BANQUES D’IMAGES A chacun son image – 01 43 27 90 12 A la ville comme a la plage – www.alavillecommealaplage.com Ace photography agency – www.acephotos.org Active images – www.active-image.co.uk Adagp – www.adagp.fr Age fotostock – www.agefotostock.com Agence nuts – agence_nuts.la-photographie.com Akg photothèque – 01 44 41 99 88 Alamy – www.alamy.com Author s image – www.authorsimage.com Bargy images – 01 45 33 71 34 Bridgeman art culture history – www.bridgemanart.com Bsip – www.bsip.com Corbis – pro.corbis.com Fotosearch – www.fotosearch.fr Geoatlas – www.geoatlas.fr Getty images – www.gettyimages.fr Hoa qui – www.gamma.fr Iconotec – www.iconotec.com Image source limited – www.imagesource.com Ingram publishing – www.ingrampublishing.com

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78 5.2010

index

M ATÉ R I E L I N FO R M AT I QU E

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Artiste: abu # 6150888

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