Digitalarti Mag #13 (Français)

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ART NUMÉRIQUE CRÉATION

PALETTE SONORE En marge de l'exposition "Léonard de Vinci, projets, dessins, machines" à la Cité des Sciences et de l'Industrie à Paris, l'équipe des Éditions et du Transmédia a développé une application à visée contemplative. Si le peintre italien mêlait science et créativité, l'application "La machine à rêves de Leonardo da Vinci" compose un tableau visuel et sonore, numérique et interactif, autour de son univers visionnaire. Que ferait Léonard de Vinci muni d'un iPad ? Si l'on se prend à rêver de l'utilisation numérique d'artiste visionnaire aussi inventif que ce peintre italien, pourquoi ne pas faire écho à son voyage créatif en utilisant ces nouveaux outils ouvrant toujours plus les possibilités numériques. Initiée par la Cité des sciences et de l’industrie, conçue par Nicolas Clauss, créa-

teur d’œuvres interactives, Jean-Jacques Birgé, compositeur, et avec la participation notoire de Vincent Ségal (Bumcello) à l’arbalète et au violoncelle, l’application La machine à rêves de Leonardo da Vinci répond à l’exposition in situ : Léonard de Vinci, projets, dessins, machines, mais cela sans visée pédagogique. Yves de Ponsay chef de projet de l’application à la Cité des sciences explique : cette application s'inscrit dans une démarche stratégique construite, cherchant à utiliser au mieux les nouvelles écritures, avec entre autres objectifs : toucher de nouveaux publics via une médiation numérique différente. Ainsi, cette machine à rêves disponible sur iPad 2 et 3 — afin d'utiliser au mieux les possibilités offertes par la haute définition — ne fournit pas d'explications sur l'exposition, mais vient compléter l'univers de Léonard de Vinci, sans lui faire d'ombre mais en se basant sur l'énergie de l'artiste.

© D.R.

L'idée n'était pas de coller à l'exposition. Le cahier des charges était précis sur le sujet, l'aspect artistique était une donnée de base, continue Yves de Ponsay. On peut cependant entendre que l’exposition et l'application

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se répondent à travers Léonard de Vinci et sa démarche créative picturale où la peinture était science. Aujourd’hui, la peinture est ici numérique, technologique, générative. C'est une nouvelle offre numérique utilisant les ressorts de l'iPad et les softs Apple. Nicolas Clauss et Jean-Jacques Birgé se sont donc inspirés de Léonard de Vinci, et de ses réflexions plastiques sur l'interdisciplinarité, sans toutefois le copier. L'application présente d'ailleurs beaucoup moins d'images de l’œuvre du peintre qu'on ne le pense : chars, images architecturales, photographies viennent s’apposer en transparence aux images connues de l'artiste. Place à l'expérimental et à l'expérience visuelle et sonore. Pour être clair : impatients, s’abstenir. Lors de la prise en main, il est quelque peu difficile d’entrer dans l’univers de l’application, peut-être trop habitué à des vocations pédagogiques ou à des finalités clairement énoncées. Pourtant, au gré des pérégrinations interactives (et après plusieurs prises en main), on se laisse volontiers plonger dans un monde graphique et musical assez inédit provoqué par la rencontre de musiciens, développeurs et artistes qui connaissent respectivement le travail de l'autre, comme le confirme le chef de projet : je savais que le couple Jean-Jacques Birgé/Nicolas Clauss ne pouvait être que gagnant en leur donnant un minium de moyens. De plus, Jean-Jacques et Vincent Segal jouent avec plaisir ensemble et de façon régulière. La mise en musique des visuels est le résultat de cette expérience, hétéroclite et une formation très ouverte de Jean-Jacques — LouisLumière / Idhec / Femis — vers une image de la musique. Une grande liberté a été accordée au duo, tout en pointant l'importance de pouvoir lier l'application aux réseaux sociaux et répondre à des missions claires : Faire aimer, découvrir, comprendre et se poser des questions. Le projet propose une nouvelle approche de la relation à l’œuvre. À l'utilisateur ensuite, de mettre en musique l'image. En guise d’introduction, deux écrans successifs en forme d’ardoise expliquent les différents gestes à adopter pour activer la machine à rêves. Tourner, agrandir, toucher les coins, double-cliquer, une série de combinaisons digitales venant interagir avec les vidéos présentées. Puis arrive une boîte présentant des billets déchirés. À chaque toucher, une note de musique retentit créant, si on accélère, une symphonie aléatoire.


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