JA 2711 12 DU 23 DECEMBRE 2012 AU 5 JANVIER 2013

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Grand angle

Les

qui font le Gabon

Politique

Raymond Ndong Sima, 57 ans

Guy Nzouba Ndama, 66 ans

Premier ministre

AFRIKIMAGES

Attention, Premier ministre atypique. La nomination de Ndong Sima à la primature le 27 février 2012 a créé la surprise, car ce natif d’Oyem, dans le Woleu-Ntem, n’est pas issu du vivier classique des chefs de gouvernement, un poste traditionnellement réservé aux caciques du Parti démocratique gabonais (PDG) originaires de la province de l’Estuaire. Plus économiste que politicien, il évoluait dans le secteur privé avant d’entrer au gouvernement en 2009 comme ministre de l’Agriculture. Des différences qui ont fait craindre une erreur de casting. Il lui a fallu trouver ses marques face aux collaborateurs du président, montrer sa popularité face aux rivaux de son ethnie et imposer peu à peu son style à la tête de la turbulente administration gabonaise pour faire avancer les projets présidentiels.

Président de l’Assemblée nationale

Faustin Boukoubi, 58 ans

Secrétaire général du Parti démocratique gabonais

Disputé lors du congrès de septembre 2008, le poste de secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG) était promis à Paulette Missambo, une ancienne ministre originaire, comme lui, de l’Ogooué-Lolo. Mais, au bout d’une grande bataille de réseau, l’habile et pugnace Boukoubi a ravi le prestigieux fauteuil. En 2009, à la suite du décès d’Omar Bongo Ondimba, fondateur du PDG, le natif de Dolisie (Congo) se surpasse et soutient, avec succès, Ali Bongo. Dans le même temps, il travaille à empêcher l’éclatement du parti. Ce politicien à l’échine souple a appris la résilience pendant ses études de management des entreprises à l’université de Kobe, au Japon. Ministre de la Santé publique (1997-2004) et ministre de l’Agriculture (2004-2008), il est aujourd’hui l’un des personnages les plus influents de la majorité.

STEVE JORDAN/AFP

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N o 2711-2712 • DU 23 DÉCEMBRE 2012 AU 5 JANVIER 2013

Il règne sur la Chambre basse depuis quinze ans et a rempilé après les législatives du 17 décembre 2011 pour un autre mandat. Mais si cet Eshira né à Koulamoutou (OgoouéLolo) est redouté, c’est surtout parce qu’il a l’oreille du président. Leader incontesté de sa province d’origine – qui constitue avec le HautOgooué la colonne vertébrale du régime –, Nzouba a lancé la carrière de nombreux cadres, qui lui restent fidèles. Avec sa connaissance pointilleuse des équilibres ethniques du pays, il est de ceux qui ont construit la ligne politique du Parti démocratique gabonais (PDG). Ali Bongo Ondimba lui sait gré d’avoir mis ses réseaux « PDGistes » en ordre de bataille pendant la présidentielle de 2009. Néanmoins, l’influence de Nzouba est fortement contestée par certains membres de l’entourage du chef de l’État. Le président de l’Assemblée doit aussi se battre pour endiguer la réduction des pouvoirs du Parlement, qui a très peu de moyens pour contrôler les agences directement rattachées à la présidence. JEUNE AFRIQUE


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