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Centrafrique Le vent du boulet

ÉTATS-UNIS DES COMMANDOS POUR L’AFRICOM

L’Africom, le commandement unifié de l’armée américaine pour l’Afrique, dont le siège est en Allemagne, dispose enfin de sa propre force d’intervention rapide antiterroriste. Jusqu’ici,c’estlaCommander’s in-Extremis Force (CIF) du commandementpourl’Europe (Eucom) qui dépannait pour les opérations d’urgence. Reste à savoir où seront stationnés ces commandos : aux ÉtatsUnis,enEuropeouenAfrique? LecampLemonnieràDjibouti, qui abrite la seule base militaire américaine officielle sur le continent,etqui,aprèstravaux, pourra bientôt accueillir une quarantaine d’aéronefs et plus de 2000 hommes, pourrait être leur point de chute. TUNISIE DÉSACCORDS AU SOMMET

Rached Ghannouchi, le président du parti islamiste Ennahdha, et Hamadi Jebali,

le chef du gouvernement tunisien, sont en froid. Si le premier ne fait pas mystère de son désir d’évincer le second au profit d’un de ses proches, le très radical Abdellatif Mekki, actuel ministre de la Santé, le principal point de désaccord concerne la feuille de route de la transition. Ghannouchi voudrait que les élections aient lieu début 2014, pour se laisser le temps de prendre le contrôle de l’administration. Jebali souhaite s’en tenir à la date du 23 juin 2013. Celle-ci a été annoncée aux Tunisiens mais doit encore être validée par la future Instance supérieure LE CHIFFRE

indépendante des élections (Isie). Si le délai était finalement jugé trop court, Jebali ne verrait pas d’inconvénient à ce que la consultation ait lieu au mois de septembre suivant. MATERI, L’INSAISISSABLE

Gendre de l’ancien président Ben Ali, Sakhr el-Materi a décidément la baraka. Et des amis influents. Alors que le ministre tunisien de la Justice avait, le 14 décembre, maladroitement annoncé son arrestation aux Seychelles et sa prochaine extradition vers la Tunisie, où il est accusé de corruption et de détournement de fonds

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Le nombre de rhinocéros abattus par des braconniers en Afrique du Sud, pour l’essentiel dans le parc national Kruger, depuis le 1er janvier 2012. On n’en avait recensé que 448 en 2011 et 13 en 2007. Selon les autorités, les braconniers viendraient du Mozambique voisin. Les cornes seraient destinées à la médecine traditionnelle asiatique.

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VINCENT FOURNIER/J.A.

À

la tête de la coalition rebelle Séléka, qui, entre le 10 et le 20 décembre, s’est emparée de plusieurs localités de l’est et du nord de la Centrafrique au point de menacer directement la capitale, Michel Am Nondokro Djotodia (63 ans) est un récidiviste. Civil, ex-fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères et ex-consul à Nyala, au Soudan, cet originaire de la Vakaya avait déjà participé à une rébellion à la fin de 2006 avant de se réfugier à Cotonou, au Bénin. Incarcéré, puis libéré quelques mois plus tard, il avait évincé Abakar Sabone et Zakaria Damane de la direction du mouvement avant de réapparaître, début 2012, à la frontière soudano-centrafricaine. L’offensive brutale de Séléka, dont on s’accorde à dire qu’elle aurait pu déboucher sur la prise rapide de Bangui si les troupes tchadiennes ne s’étaient pas interposées, a contraint le président Bozizé à endosser de nouveau son uniforme. Après avoir écarté le chef d’état-major, le général Guillaume Lapo – dont les relations avec son fils, le ministre de la Défense Francis Bozizé, étaient notoirement mauvaises –, il est lui-même monté au front par la route, les 18 et 19 décembre, pour regrouper ses troupes en débandade au lendemain de la perte de Bria, consciencieusement pillée par les rebelles. Avant de s’envoler pour le sommet régional de N’Djamena consacré à la crise centrafricaine, le 20 décembre au soir, François Bozizé a confié les clés de la défense de la capitale à son fils Francis et aux trois ex-officiers français qui encadrent désormais la garde présidentielle. Ces derniers ont été mis en place récemment par le général Jean-Pierre Pérez, ancien conseiller à la présidence et désormais à la tête d’une société privée de sécurité militaire. ●

! LE PRÉSIDENT FRANÇOIS BOZIZÉ dans les couloirs de l’Assemblée nationale, en juillet 2010.

publics, l’ex-tycoon a encore réussi à passer entre les mailles du filet, grâce à l’intervention des autorités saoudiennes, qui ont obtenu des autorités seychelloises qu’il soit relâché et puisse gagner Djeddah à bord de son jet privé. En fait, il n’avait été arrêté que parce que son passeport diplomatique, emporté avec lui lors de sa fuite avant la chute de Ben Ali, n’était plus valable. Encore raté, donc, pour Tunis, qui avait déjà réclamé en vain son extradition au Qatar, où Materi s’était réfugié après la révolution. Mais, après le Four Seasons de Doha et les plages seychelloises, pas sûr qu’il goûte très longtemps l’hospitalité saoudienne… MALI ISLAMISME ETHNIQUE Ansar Eddine, pour les Touaregs… Ansar al-Charia, pour les Maures et les Bérabiches… Bientôt un groupe armé composé de Songhaïs et de Peuls… Dans JEUNE AFRIQUE


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