Programme électoral pour les élections nationales et européennes 2009

Programme électoral pour les élections nationales et européennes le 7 juin 2009

PROGRAMME ELECTORAL 2009

Il est grand temps!

PROGRAMME POUR LES ELECTIONS LEGISLATIVES ET EURROPEENNES DU 7 JUIN 2009

«Contre une évolution qui tend à tout transformer en marchandise, jusqu’à l’être humain lui-même, pour le profit privé, la résistance mondiale, sous des formes nouvelles, gagne en intensité. déi Lénk (la Gauche) s’engagent pour l’égalité sociale et l’émancipation individuelle à tous les niveaux de la société. Le refoulement et le dépassement du capitalisme n’est pas, pour eux, une fin en soi, mais le moyen pour l’établissement d’une démocratie active, aussi sur le lieu de travail et dans l’économie ; pour l’évolution des relations sociales vers l’égalité et la coopération ; pour l’émancipation et la liberté individuelles de tous les êtres humains, au-delà du dénuement matériel, de l’exploitation économique, de la discrimination sociale, sexuelle ou ethnique, de la répression politique, de la subordination culturelle, du pillage des ressources naturelles et de l’environnement. Il n’existe pas de projet tout fait d’une société socialiste, la société de demain se dégagera de la réalité d’aujourd’hui, des besoins et des revendications des femmes et des hommes vivant dans la société actuelle.»

(Traduction de l’article 1er des statuts de déi Lénk)

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Introduction I. La crise le confirme: le développement durable est incompatible avec la logique du profit maximal Malgré toutes les promesses, la mondialisation capitaliste n’a apporté ni la justice sociale, ni la liberté, ni l’égalité: les crises actuelles révèlent au contraire les effets destructifs de la logique du profit maximal. Les crises financière et économique, la crise du climat, la pauvreté croissante, la faim dans le monde sont dans une large mesure les produits de cette logique.

Les politiques générales de dérégulation de ces dernières décennies à tous les niveaux national, européen, mondial – et notamment la libéralisation des banques et des marchés financiers, ont renforcé ces effets destructifs. Elles ont produit une accumulation excessive de richesses aux mains d’une minorité de possédants, dont les activités spéculatives et les attentes de taux de profit exorbitants ont exercé une pression énorme sur les salaires, les emplois, les systèmes de sécurité sociale et les services publics. L’inégalité croissante est l’une des causes profondes des crises actuelles.

Jamais, peut-être, au cours de l’histoire humaine, les inégalités sociales n’avaient atteint une telle dimension. La crise risque de les aggraver, de précipiter des millions d’êtres humains dans les pays en développement dans une pauvreté encore plus extrême.

La concentration de la propriété, du pouvoir économique, la recherche du profit rapide et maximal n’est compatible ni avec la dignité humaine (de tout être humain), ni avec les principes d’un développement durable, ménageant les ressources naturelles et garantissant un accès égal à tous les êtres humains des générations présentes et futures à ces ressources.

II. Le bilan négatif de la politique sociale du gouvernement CSV-LSAP En 2004, lorsque le gouvernement entra en fonction, le Luxembourg comptait 8.000 chômeurs, aujourd’hui ils dépassent les 13.000. Le pourcentage des ménages au-dessous du seuil de pauvreté s’est accru de 11% à 14%, et le salaire social minimum est inférieur à ce seuil. Sur la base de pronostics erronés sur l’évolution des finances publiques, l’adaptation automatique des salaires, traitements et pensions, et des prestations sociales a été suspendue temporairement, ce qui pèse surtout sur les revenus modestes. Le droit du travail a été laminé, notamment avec la fameuse loi «5611», les modalités du statut unique encouragent l’allongement de la durée de travail. Le premier ministre lui-même a dû avouer que le gouvernement a totalement raté la solution du problème du logement, qui a pris des dimensions dramatiques.

Le gouvernement a poursuivi la politique de réductions des impôts sur les bénéfices, il a aboli l’impôt sur la fortune. Sa politique du dumping fiscal favorise l’inégalité sociale dans les autres pays.

Avec sa concentration excessive sur le développement de la place financière, avec la promotion de l’évasion fiscale, des marchés et des produits financiers spéculatifs (Hedgefunds ; Fonds de pension ; titrisation de crédits…), le gouvernement a sa part de responsabilité dans la crise financière. En plus, l’économie luxembourgeoise est assise sur une base fort fragile.

Le même gouvernement a soutenu l’orientation ultralibérale de l’Union Européenne.

III. déi Lénk - la Gauche: si elle n’existait pas, il faudrait l’inventer Toute politique de gauche se mesure à l’aune de l’égalité sociale. Des droits égaux pour toutes et pour tous est l’objectif général de notre politique. Donc: la réduction des inégalités inacceptables en matière de revenus, de conditions de vie, d’accès à la formation et à la culture, de droits de décision.

Sans représentation parlementaire, sans financement public, sans aide à la presse «la Gauche» a concrétisé cet objectif par de nombreuses prises de positions et actions publiques.

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Sa campagne contre le projet de traité européen a imposé à tous les autres partis un débat de fond sur la construction européenne, et les 44% de «NON» au référendum ont démenti leurs attentes. Elle a participé de façon décisive au mouvement (large et jeune) contre le projet de loi «5611», qui a imposé au gouvernement au moins un retrait partiel. Elle a réagi systématiquement à la politique de régression sociale et présenté ses alternatives. Elle a élaboré des avis approfondis sur des projets de loi (Aide sociale, Statut unique, Financement des partis) et ses propres propositions de loi (Protection contre les licenciements). Elle a massivement distribué des dépliants informatifs et critiques sur le pouvoir d’achat, le logement, la crise…

«La Gauche» du Luxembourg a participé activement à la construction du Parti de la Gauche Européenne et à l’élaboration de sa plate-forme commune.

IV. Le programme Le programme ci-dessous développe pour chaque domaine important de la politique un état des lieux, une évaluation de la politique gouvernementale et les propositions et revendications de «la Gauche». Il va de soi que nous n’avons pas pour toutes les questions une réponse toute faite. La confrontation avec le développement de la société et avec la politique concrète implique un processus de réflexion qui ne s’arrêtera jamais.

V. Il est grand temps Il est grand temps qu’au sein de la Chambre des Députés une voix s’élève qui se détache du consensus général, un mouvement sera représenté qui soulève les questions fondamentales – et qui, surtout, poursuit sans compromis l’objectif de l’égalité sociale, qu’elle défendra aussi bien à l’intérieur des institutions (Parlement, Conseils communaux) qu’à l’extérieur - par ses activités et initiatives extra-parlementaires.

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Chapitre I: Une politique économique dans l’intérêt des hommes plutôt que du capital La politique économique de ces dernières décennies au Luxembourg comme ailleurs, s’est faite au service du capital. Tout doit s’orienter autour du marché et de l’initiative privée. L’Etat n’a fait qu’offrir le cadre et créer les conditions au bon fonctionnement de ce schéma: Toujours moins d‘impôts pour le capital, des lois spéciales aptes à promouvoir la dérégulation et la spéculation, un maximum de privatisations. Et nous voilà devant les pots cassés, dans l’impasse.

Ce n’est pas seulement la Commission européenne, mais aussi bien nos rusés stratèges et grands économistes Juncker et Frieden qui y ont conduit l’économie luxembourgeoise pendant des années avec une aveugle obstination. Ces prétendus «génies de la finance», portés par un consensus ambigu, se révèlent avant tout comme des serviteurs, fidèles du capital qui maintenant, ingénument, demandent que ceux-là paient la crise, qui en sont le moins responsables. Les vrais fauteurs du désordre par contre ne sont pas sommés de rendre des comptes, au contraire, on les dédommage généreusement.

Le capitalisme: un système dépassé. La crise économique et le changement climatique montrent qu’une économie orientée uniquement vers le profit et fondée sur la concurrence déchaînée ne répond pas aux exigences de notre époque. Nous assisterons à une explosion du chômage, même si chez nous provisoirement les effets en paraîtront atténuées, parce que chez nous une bonne partie des salariés licenciés, à savoir les travailleurs frontaliers, n‘apparaîtront pas tout de suite dans nos «statistiques». Ce n’est que plus tard, après les élections, que l’ampleur réelle du chômage deviendra évidente.

La crise économique n’a rien d’une catastrophe naturelle, ne relève d’aucune fatalité.

Elle résulte logiquement des lois du capitalisme: concentrer une quantité de richesses toujours plus grande dans des mains toujours moins nombreuses. De plus en plus les salaires prennent du retard sur l’accroissement de la productivité. Le pouvoir d’achat stagne, les super profits, au lieu d’être réinvestis d’une façon productive, deviennent objet de spéculations, et cela jusqu‘à l’éclatement de la bulle spéculative.

Orientation unilatérale de l’économie vers le secteur financier. Ce dernier, en 2007 a constitué plus d’un tiers de notre PIB et de nos recettes fiscales. Gare à nous! Cet unilatéralisme risque de faire craquer très sérieusement nos recettes budgétaires.

Fautes graves commises par Juncker et Frieden dans la politique financière. La loi de «titrisation» de 2004 a servi à promouvoir les «produits» financiers spéculatifs douteux et l’incapacité des organismes de contrôle financier a rendu possible qu’à partir du Luxembourg la plongée inconsidérée dans les spéculations frauduleuses du fonds Madoff ait été facilitée.

Déficit durable de la balance des paiements et désindustrialisation. Depuis la crise du secteur industriel de l’acier dans les années 70, la balance commerciale est restée chez nous désespérément déficitaire, et la situation n’a été «sauvée» que grâce à une balance des paiements positive due aux transactions du secteur financier.

Mesures de sauvetage unilatérales de 2,8 milliards €. Le sauvetage des banques Dexia et Fortis-BGL a été tellement prioritaire aux yeux des décideurs que toutes autres mesures économiquement et socialement sensées et durables, comme p.ex. dans le domaine du logement, n’ont pas été pris en considération. Il est inadmissible que l’Etat entre dans le capital des banques sans pour autant vouloir prendre de l’influence sur la direction de ces banques. Ainsi donc, dans la lutte contre les effets de la crise, on continue à miser sur la même politique économique unilatérale.

Absence de visions d’avenir. M. Krecké, ministre de l’économie, vient de découvrir un concept magique, la «logistique». Il s’agit d’importer, de recycler, de recharger, de réexporter des marchandises et des «données»… C’est une alternative un peu maigre et inconsistante…

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Trop peu d’investissement dans les nouvelles technologies de l’environnement. Le Luxembourg est le dernier de la classe européenne pour la part accordée aux énergies renouvelables, ce qui en dit long sur nos choix fondamentaux. L’épuisement proche des énergies fossiles aurait dû nous inciter depuis des années à donner plus de place aux nouvelles technologies, dans la recherche, l’innovation et la production. Le gouvernement CSV-LSAP a échoué là aussi.

La politique officielle a été comme frappée de paralysie par la crise économique. On a travaillé pendant trois décennies à planifier et élaborer une place financière surdimensionnée, ce qui a plombé les énergies et les idées des partis politiques établis, à tel point, qu’ils ne voient plus d’autres perspectives à l’action politique. Le gouvernement espère que l’orage va passer et oublie d’envisager des alternatives. «La Gauche» a mieux pris conscience de ces problèmes pour pouvoir envisager une politique économique à plus long terme, qui pourrait remplacer le choix politique des opportunités à court terme, fiscalistes surtout, qui a marqué notre passé récent d’une façon trop exclusive. Faisons un choix clair et net pour la formation et la recherche, pour les nouvelles technologies et l’environnement, tout en veillant au droit de contrôle des salariés et à créer des plus-values qui profitent à tous plutôt qu’à quelques-uns!

1. Un capitalisme débridé a jeté le monde dans une crise aussi grande que celle des années 30. Il serait cependant illusoire d’exiger l’abolition du système à l’aide des institutions existantes.

Nous voulons des réformes structurelles anticapitalistes fondées sur la mobilisation des citoyens, le contrôle démocratique et l’autogestion par les travailleurs et ainsi dessiner le chemin vers un avenir différent ; mais nous voulons aussi formuler des revendications concrètes valant pour la situation économique telle qu’elle est dans notre pays et dont l’objectif est de briser la toute-puissance des dirigeants actuels pour faire pendre la balance dans l’intérêt d’un pouvoir social et économique plus assuré pour tous les citoyens.

2. Toute participation financière de l’Etat doit impliquer une prise d’influence réelle. Il faut garantir que les crédits accordés aux petites et moyennes entreprises et au secteur de la construction ne soient pas freinés par les banques. Dans l’état actuel des choses le contrôle par des Commissaires de l’Etat n’a sans doute rien de contraignant. C’est pourquoi les salariés des banques et des entreprises subventionnées doivent assumer le rôle des contrôleurs. La socialisation (ou même la nationalisation et expropriation) des activités bancaires ne doit pas être un tabou, même si elle est difficile à réaliser pour des filiales de grands ensembles multinationaux.

3. Les «produits» des banques doivent s’orienter vers l’appui à des besoins sociaux réels et à l’économie réelle. Les organismes du contrôle financier qui ont été si aveugles et inefficaces dans le scandale Madoff, mais aussi à d’autres occasions, doivent disposer de moyens suffisants et promouvoir des activités non-spéculatives. Tout le secteur financier doit être repris en mains pour être mis au service d’un financement solide et durable d’activités saines et utiles.

4. Il faut absolument et d’urgence planifier une diversification des activités économiques.

Les axes d’orientation et les critères sont multiples: le plein emploi, l’écologie, les techniques d’avenir, l’aménagement du territoire… Les besoins réels des hommes et la sauvegarde de la planète et du cadre de vie sont prioritaires quand il s’agit de réorienter l’activité économique, et cela vaut aussi pour le Luxembourg, et ces décisions sont à prendre sur la base d’un large débat public et démocratique, ne l’oublions pas!

5. Il n’y a rien à dire contre le financement public d’activités locales et régionales qui répondent aux critères de proximité et de durabilité pour la création de services et de postes de travail. Les entreprises communales, celles de l’»économie solidaire» ou de petites entreprises privées ont ici un rôle important à jouer. De cette façon des secteurs entiers de l’activité économique peuvent prendre un développement autonome, libéré de la dépendance du capital 5

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bancaire, conformément aux besoins sociaux et aux critères écologiques et sociaux définis par les citoyens.

6. Il faut créer un pôle de financement public qui permet d’orienter le développement économique d’après les critères définis plus haut. Il faut empêcher que ne continue la désindustrialisation, par le contrôle de la part des revenus destinés à l’investissement. Dans l’espace régional Luxembourg il ne faut en aucun cas qu’il soit fait seulement du commerce, il faut aussi produire des marchandises.

7. Dans les entreprises de production, p.ex. dans les entreprises industrielles qui recourent maintenant au travail partiel, les salariés doivent pouvoir être informés sur l’état des comptes et des commandes. Ils doivent p.ex. pouvoir vérifier si on ne procède pas à des baisses de production simplement pour faire monter les prix.

8. Les mesures destinées à stimuler l’activité économique (la politique dite «anticyclique») devraient viser surtout à l’augmentation du pouvoir d’achat pour satisfaire les besoins réels: logement, protection du cadre de vie (climat p.ex.) et des ressources (économies d’énergie p.ex.). La construction de logements est une urgence sociale, est facile à organiser, crée du travail pour beaucoup de gens et devrait être exécutée par des entreprises locales principalement. Pour freiner le chômage il faut miser à grande échelle sur des programmes publics d’emplois dans des domaines d’utilité publique comme la qualité de vie dans les localités, l’assainissement des villes…

9. Une mesure de salut public absolument prioritaire: il faut stopper les mesures de privatisation p.ex. chez «Newco» qui mettrait l’approvisionnement en électricité dans des mains privées. Il faut annuler les libéralisations et privatisations auprès des P&T et aux Chemins de fer et en refaire des entreprises publics, car tous les «réseaux» (énergie, transports, eau) doivent rester aux mains de la collectivité. Ils doivent rester accessibles à tous et sous contrôle public.

10. Sur le plan européen le Luxembourg doit faire valoir son influence pour que la Banque Centrale soit ramenée sous le contrôle des représentants politiques élus, que le plein emploi y devienne une préoccupation plus importante que la lutte contre l’inflation, que les possibilités d’intervenir de l’UE augmentent grâce à un budget plus fourni. Il faut arrêter la ratification du Traité de Lisbonne. Car aucun texte fondateur de l’UE telle que nous l’entendons, ne doit graver dans le marbre les principes d’une économie intégralement libérale.

11. Au plan international la politique du Grand-Duché doit travailler à collaborer pour l’introduction d’un impôt sur les flux financiers, pour le désendettement des pays pauvres ainsi que pour un commerce mondial équitable.

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Chapitre 2: redistribuer de haut en bas!

Depuis l’offensive néolibérale, les inégalités sociales se sont creusées – de par le monde et aussi au Luxembourg. L’accumulation de richesses énormes en haut de l’échelle sociale est l’une des causes décisives de l’actuelle crise financière et économique. Car ces richesses ne sont pas investies dans l’économie productive, mais gonflent la bulle financière qui vient d’éclater. Un nouveau partage des ressources, une redistribution de haut en bas s’impose donc, non seulement pour des raisons de justice sociale, mais aussi pour garantir un développement économique, social et écologique durable.

Salaires en baisse, profits en hausse: Au Luxembourg aussi, les salaires n’ont suivi ni la productivité ni les bénéfices croissants des entreprises. La conséquence: une répartition de plus en plus injuste entre capital et travail.

Pauvreté croissante: Au cours des dernières années, dans ce pays riche, la pauvreté s’est considérablement étendue. Aujourd’hui autour de 14% des ménages vivent sur ou sous le seuil de pauvreté officiel, même la moitié des familles monoparentales, presque un quart de tous les enfants et plus d’un 5e des travailleurs qui ont un emploi («working poor»). Le salaire social minimum n’atteint même pas ce seuil de pauvreté. La question d’un revenu de base inconditionnel mérite d’être débattue.

Inégalité sociale: la pauvreté statistique n’est que la pointe extrême de l’inégalité sociale avec ses multiples dimensions: revenu, logement, formation, participation à la vie publique et aux décisions politiques et économiques, disposition du temps… Les analyses de ces inégalités manquent aussi cruellement que les stratégies pour les dépasser.

Système fiscal injuste: Au cours des dernières années, les impôts sur les bénéfices ont été réduits à peu près de moitié (de 40% vers les 20%), le taux marginal maximal sur les hauts revenus a subi une baisse record (de 56% à 38%) et l’impôt sur la fortune a été aboli. En même temps s’est alourdi le poids des impôts indirects (TVA) et des taxes communales, qui frappent plus fortement les revenus modestes.

Le dumping fiscal par la réduction des impôts sur les bénéfices, sous le prétexte de la «compétitivité» des entreprises, exerce une pression croissante pour une fiscalité plus injuste dans les autres pays (notamment de l’UE). La place financière joue un rôle de premier plan dans ce dumping fiscal: avec son secret bancaire, ses sociétés «boîtes à lettre», ses réseaux complexes interentreprises, ses multiples produits financiers qui servent à échapper à l’impôt.

Richesse privée, pauvreté publique: la baisse des impôts induit une réduction des recettes, qui servira d’argument pour réduire les dépenses sociales.

Indexation manipulée: la suspension de l’adaptation automatique des salaires, pensions et prestations sociales, sous prétexte de combattre l’inflation et d’accroître la compétitivité, et avec des pronostics erronés sur l’évolution des finances publiques, a encore conduit à une redistribution des richesses en faveur du capital.

Dégradation des finances communales: de façon autoritaire, les gouvernements successifs ont fortement réduit l’impôt commercial communal – encore sous le prétexte de la compétitivité, alors que les recettes communales sont utilisées pour des dépenses et des investissements socialement utiles et à même de créer des emplois. En même temps, on incite les communes à relever leurs taxes et tarifs afin de couvrir le «coût de revient», et donc à alourdir la fiscalité indirecte, socialement plus injuste que la fiscalité directe.

Nous exigeons une redistribution substantielle du haut vers le bas, l’augmentation des bas revenus (voir le chapitre 3) et la réhabilitation de la fonction sociale de la fiscalité: 1. Une hausse des impôts sur les bénéfices, la réintroduction de l’impôt sur la fortune, le relèvement du taux marginal maximal pour les hauts revenus. La promotion de l’activité 7

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économique doit reposer sur d’autres facteurs que l’injustice et le dumping social (l’innovation, la recherche, le crédit, la stimulation de la demande…).

L’abolition du secret bancaire et l’imposition des sociétés holding ainsi que de tous les produits financiers ; au lieu de servir à la l’évasion fiscale, le secteur financier devrait être réorienté vers le financement d’activités durables au service des besoins humains.

Des paramètres sociaux et écologiques pour la fixation des impôts indirects et des taxes étatiques et communales, application authentique du principe pollueur-payeur et échelonnement social au lieu du principe du coût de revient et du consommateur-payeur.

La revalorisation de l’impôt commercial communal et de l’impôt foncier selon les principes de la justice sociale pour le financement des services et investissements communaux.

Rapports sur les inégalités: analyse régulière des inégalités sociales et de leur évolution avec des stratégies adéquates pour la réduction de ces inégalités.

Le développement systématique des services publics et de l’Etat social (voir les chapitres afférents).

Au niveau de l’Union Européenne: une harmonisation vers le haut des normes sociales ET des impôts sur les bénéfices, les hauts revenus et les fortunes.

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Chapitre 3: Le droit au travail et à une vie autonome pour tous Jamais, depuis la guerre, le droit au travail n’a été mis en question comme il l’est aujourd’hui à cause du chômage de masse (déjà plus de 5% des actifs chez nous au Luxembourg!).

L’exploitation et l’absence de droits au poste de travail ont crû très fortement. Le temps de travail augmente au lieu de diminuer. Il reste moins de temps libre qu’avant aux salariés pour gérer librement leur vie. Cette régression sociale n’a pas sa cause dans une loi économique fatale et inévitable. Au contraire les progrès de la productivité pourraient rendre possible une vie meilleure. Le moteur de cette évolution négative, favorisée par des lois et des règlements, c’est la volonté obstinée de diminuer les frais salariaux, tout simplement pour augmenter les profits (sous prétexte de «compétitivité»).

La Chambre des députés a „proratisé“ le paiement de l’indemnité de chômage c.-à-d. l’a adapté à la période de travail effectuée antérieurement. Les victimes en sont surtout ceux dont l’emploi est précaire (ce qui les sanctionne doublement!). En plus, on veut «activer» ou «mobiliser» les chômeurs. On a créé de prétendus «Initiatives pour l’emploi»: en fait il s’agit d’offrir aux entreprises des salariés qui travaillent à tarif réduit et qui sont en plus précarisés, donc dociles, puisqu’ils n’ont aucune garantie d’emploi pour la suite. On augmente ainsi la pression sur les salariés, pour qu’ils acceptent de bosser pour des bas salaires et sans égard pour leur qualification. Comme l’exige très explicitement l’OECD, on veut baisser le niveau des salaires dans la région et notamment au Luxembourg. On essaye de remplacer pas mal d’emplois existants par des postes de travail précaires et moins coûteux, et cela aussi dans les emplois de la fonction publique. La loi dite «5611» a été exécutée pour une bonne partie malgré les protestations massives des jeunes. Le projet d’une privatisation partielle de l’ADEM est déjà en cours.

La durée légale du travail a été allongée et „flexibilisée“, p.ex. en favorisant les heures supplémentaires dans la loi du «Statut unique» par la durée de travail comptabilisée à plus longue échéance. Les principes du «Droit du travail» sont de plus en plus minés par le recours à des contrats de type privé ou collectif, ce qui met la pression sur les salariés et les syndicats en les isolant dans leurs entreprises spécifiques.

Au plan européen les conditions de travail, avec la participation active du Gouvernement luxembourgeois ont été «flexibilisées» d’une façon décisive et radicale (exemples: la directive dite «Bolkestein» sur les Services et la directive générale sur le temps de travail hebdomadaire).

Les droits des salariés «délégués» dans d’autres pays ont été fortement restreints par suite de l’interprétation des règles européennes par la Cour de Justice européenne dans les jugements «Laval», «Viking», «Rüffert» et «Commission contre le Luxembourg». Pour les salariés de chez nous ces décisions faisant jurisprudence auront des conséquences incalculables et graves.

Le gouvernement n’a rien fait pour améliorer de façon légale les droits des délégations du personnel et des organismes de codécision participative. Il a au contraire laissé pourrir la situation et donné au patronat un avantage décisif en période de crise.

Il est scandaleux que des compétences et des connaissances acquises tout au long d’une carrière soient brusquement déclarées sans valeur en cas de maladie et comportant alors l’exclusion des bureaux et des ateliers. La législation sur la réintégration de personnes devenues partiellement inaptes au travail est tout à fait insuffisante. Il y manque surtout les mesures de contrôle nécessaires. Certaines entreprises ne paient qu’un minimum en essayant de profiter des paiements compensatoires de l’Etat. Les règlementations sur le travail des personnes handicapées offrent peu de possibilités pour une intégration dans le monde du travail normal et trop peu de moyens et de contrôles pour la création de postes de travail spécifiques.

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Une politique autonome en faveur des salariés présuppose des mesures qui poussent à une répartition en faveur du travail, la protection des salariés au travail, la participation des salariés aux décisions économiques dans tous les secteurs, mais aussi des possibilités de libre épanouissement en dehors du travail dépendant: 1. Nous voulons améliorer l’indemnisation des chômeurs, en particulier aussi en ce qui concerne la durée et les conditions de cette indemnisation. Chacun a le droit d’être indemnisé aussi longtemps, qu’on ne peut lui procurer un travail conforme à ses qualifications et à ses possibilités. L’Administration de l’Emploi doit rester une institution de l’Etat et doit être mieux pourvue en personnel et moyens financiers. Le travail d’intérim prêté au secteur privé doit à la longue céder la place à des placements de type public. A nos yeux l’assurance contre le chômage doit recevoir un statut positif analogue à celui des gens qui travaillent. (voir aussi le chapitre

Sécurité sociale).

2. Ces derniers temps on pratique de plus en plus le système des contrats de travail partiel ou à durée déterminée sur une base non-volontaire. Cette pratique précarisante d’un contrat de travail à minima doit être limitée et soumise à un contrôle sévère, et ici l’Etat lui-même doit donner le bon exemple! Le nombre de salariés d’intérim dans une entreprise ne doit pas dépasser 10% des salariés. La loi sur les contrats à durée déterminée (CDD) doit être remaniée dans le sens d’une sécurisation pour les jeunes qui doivent pouvoir planifier leur vie au lieu des CDD à répétition, aussi sous formes de stages répétés (!), font d’eux les quasi-esclaves du patronat.

3. Nous plaidons pour une augmentation immédiate de 300€ du salaire minimum légal. Il s’agit là du coût minimum légal à payer pour acheter la force de travail. La répartition des revenus alloués au travail et au capital a évolué dans ces dernières décennies en défaveur du travail et au profit du capital, et cela d’une façon très conséquente et injuste. Notre revendication pour une augmentation de 300€ ne ferait que relever le salaire minimum tout juste au-dessus du niveau défini officiellement comme la limite de «pauvreté». Il y a tant de choses à rattraper au bas de l’échelle!

4. Nous plaidons pour le rétablissement immédiat et intégral de l’échelle mobile des salaires liés à l’indice des prix. Il faut empêcher qu’après les élections on ne procède à de nouvelles manipulations de l’»Index», un des acquis de notre modèle social qu’il faut absolument défendre, et cette exigence irrécusable est au centre de notre lutte.

5. Il faut interdire par la loi les licenciements dans des entreprises qui font des profits. déi Lénk a fait une proposition pour un texte de loi à ce sujet. Il est inacceptable qu’on invoque pour pouvoir licencier des raisons de «compétitivité» derrière lesquelles se cachent en fait des rendements plus élevés pour les actionnaires. Il faut renforcer les droits des syndicats dans les diverses procédures collectives (droit de veto, de recours à des experts, d’évaluation des profits, d’annulation des licenciements). Nous voulons améliorer les protections légales contre le licenciement, p.ex. en augmentant les indemnités de licenciement et en ménageant de réelles possibilités de réintégration. Les licenciements abusifs et les faillites frauduleuses doivent être sanctionnés: les responsables doivent payer dans le «Fonds de l’emploi» les subsides que l’Etat leur a accordés. Le «Fonds de l’emploi» sera aussi financé par la réintroduction de la contribution spéciale à l’assurance sociale par les entreprises (car la perte du travail est un risque analogue à d’autres comme la maladie ou l’accident!).

6. Une politique de l’emploi effective et véritable doit mener à une diminution substantielle de la durée du travail hebdomadaire, p.ex. sur le modèle suivant: baisse immédiate à 35 heures (5 x 7 heures) et dans un deuxième temps à 30 heures (en principe 5 jours à 6 heures), et cela accompagné d’une stricte réduction au minimum nécessaire des heures supplémentaires.

D’autres modèles de répartition sont possibles aussi. La diminution de la durée de travail à salaire égal est la seule réponse cohérente eu égard à la croissance de la productivité, car sinon cette dernière conduira inévitablement au chômage de plus en plus massif et structurel. Mais elle s’impose aussi pour de simples raisons de progrès humain: le droit des 10

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gens de conduire mieux leur vie: plus de temps libre à disposition pour autre chose, une répartition plus équitable des tâches et des chances entre hommes et femmes, éducation des enfants, formation continue, participation à la vie active, associative, politique.

7. Pour la formation continue les entreprises doivent prendre leur part de responsabilité, ou alors payer leur part destinée à la formation des salariés dans le «Fonds de l’Emploi».

8. Nous voulons améliorer les règlementations sur la réintégration des salariés et sur la santé et la sécurité au travail de telle sorte que les besoins concrets des personnes concernées puissent être pris en compte à tout moment. Pour y arriver la médecine du travail et les instances de contrôle administratives doivent recevoir les moyens qu’il faut pour pouvoir concrétiser les possibilités données, et cela pendant le temps qu’il faut.

9. Il faut aussi qu’on ait les moyens pour réintégrer dans le monde du travail normal les personnes handicapées, aussi dans les entreprises privées. Dans les «ateliers protégés» notamment le travail salarié doit se combiner d’une façon plus flexible et moins problématique avec des activités récréatives, pour que les personnes gravement handicapées ne soient pas exclues totalement. Pour les personnes handicapées notamment la formation continue et la progression du salaire conséquente sont très importantes.

10. Nous voulons redéfinir et élargir les droits et attributions des délégations du personnel, et cela aussi sur le plan européen: leurs fonctions de contrôle, de défense, de négociation, leurs possibilités de s’exprimer par les moyens de communication modernes ; nous voulons aussi mieux protéger les délégués du personnel contre le licenciement. Cela rendra plus forts les syndicats dans les négociations des conventions collectives et pour une politique salariale et tarifaire offensive. Nous donnons notre soutien à tous les programmes revendicatifs portés par les syndicats quand il s’agit de rendre plus autonome et plus fort le mouvement ouvrier organisé.

11. Nous demandons que le droit des salariés de s’exprimer librement dans les entreprises, les bureaux et les administrations soit garanti par des mesures légales. Il faut faire souffler le vent nouveau de la démocratie dans le monde clos de la tyrannique „liberté des entrepreneurs et patrons“ assis sur leurs privilèges.

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Chapitre 4: Sécurité sociale - fondement d'une société libre et égale Le gouvernement CSV/LSAP et le Parlement, poussés par les organisations patronales, se sont écartés du principe de l'égalité des prestations sociales. Le salariat apparemment uni sera divisé à long terme en ceux qui peuvent volontairement contracter des assurances supplémentaires et ceux qui seront dépendants d’une «politique sociale sélective». Se prépare ainsi une pression sur les dépenses sociales pour abaisser les impôts et une désolidarisation entre salariés. Les assurances sociales lient de plus en plus le payement à une prestation équivalente de travail. Au début du 20e Siècle, au moment de l'introduction des assurances sociales, ce principe d’»équivalence» privé avait été rejeté comme étant contraire au principe de solidarité. Et tout cela alors que nous avons vu comment les fonds de pension privés, dans certains pays, ont désastreusement appauvri les assurés après une longue vie de travail.

Après la fin du contrat de travail, les indemnités de maladie ne sont maintenues que sous la condition d’une période d'assurance ininterrompue de 6 mois, ce qui enlève en même temps le travail et le pain aux salariés précaires, dont beaucoup de travailleurs frontaliers. Et la durée de l’indemnité pécuniaire de maladie a été limitée à 52 semaines en tout sur une période de 2 ans.

Pour les indemnités de maladie pendant les premiers 77 jours de maladie (moins de 10% des déclarations de maladie durent plus longtemps), ce ne sont plus les caisses de maladie qui sont compétentes. Désormais, l'entreprise paye le salaire pendant la maladie également pour les ouvriers – en s’assurant dans le privé ou auprès de la mutualité des employeurs, qui échelonne les primes d'assurance selon le nombre des déclarations de maladie. Plus celui-ci est élevé, plus une entreprise doit payer. La pression sur les salariés (par des contrôles plus rigoureux) est due à ce mécanisme de primes privé, qui est diamétralement opposé à la logique de la sécurité sociale. Il a été délibérément prévu par le gouvernement, afin de lutter contre le soi-disant absentéisme. Voir aussi l'avis critique de déi Lénk quant au statut unique.

A cause de la flexibilisation du temps de travail organisée par la loi, les journées de travail plus longues et aux horaires irréguliers se multiplient. Mais, en même temps les heures supplémentaires ne sont plus payées pendant la maladie. Les salariés soit subissent cette perte de salaire, soit s’assurent dans le secteur privé pour la compenser. "Travailler plus pour gagner moins", telle est la devise des partis élus au Parlement!

Les heures supplémentaires ne seront à l'avenir plus intégrées dans le calcul des retraites. Cela conduit certes à court terme à une augmentation de salaire, mais réduit en même temps la pension. La réduction rampante de la pension ne sera perceptible que plus tard - et conduira à une augmentation de la pauvreté pendant la vieillesse.

Malgré cette dégradation des prestations, les ouvriers seront tenus, pendant quelques années, de continuer à payer leur ancienne cotisation salariale à la mutualité des employeurs. Et au cas où leur salaire ne serait pas versé pendant la période de maladie ils ne peuvent plus compter sur la caisse de maladie, mais doivent s’en remettre à la justice!

Les allocations familiales et toutes les autres prestations familiales ne sont plus ajustées à l’index, et sont donc dévalorisées de manière permanente. L'index est déjà supprimé - pour les prestations familiales!

Parallèlement, l’introduction de la "politique sociale sélective" a commencé. Les classes d’impôts pour les enfants ont été abrogées - et ces anciens allègements fiscaux sont désormais payés directement par la caisse des allocations familiales. Le «bonus enfants», également non indexé, et donc en perte de valeur, n’est un complément de revenu que pour les non contribuables. Les contribuables supportent une augmentation parallèle des impôts.

De même, trois abattements fiscaux ont été supprimés – les abattements pour les non salariés, les retraités et les monoparentaux. Les employeurs et la caisse de pension (remboursés par le fisc) avancent à présent ces sommes en tant que partie intégrante du salaire ou de la pension.

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Selon Juncker, cette attribution a l’effet d’une "augmentation du salaire minimum", c'est-à-dire d’un supplément de salaire payé par l'État, non indexé, qui n’est réellement bénéfique qu’aux plus petits revenus, car les contribuables payent en contrepartie plus d’impôts.

Le gouvernement a également mis en place de soi-disant «chèques-services». Cela permet par exemple de payer des places dans des crèches et dans des établissements parascolaires, mais aussi des services privés de gardiennage et des assistants parentaux. Une étude de déi Lénk a montré que ces chèques sont plus favorables, en règle générale, pour des revenus plus élevés et pour de courts séjours dans une crèche, mais on a constaté une absence de résultats pour les petits revenus et pour les parents qui doivent solliciter la crèche à plein temps. Comme le manque aigu de places de crèche subsiste, l’introduction de ces chèques renforce les privatisations, et la qualité de l'éducation par un personnel qualifié est de plus en plus mise en cause. En outre, les communes sont encombrées par des contrôles de revenu pénibles.

Les frontaliers, y compris d'anciens résidents du Luxembourg, qui ne peuvent plus se permettre de payer un loyer ici, sont exclus de ces prestations et transferts sociaux, et donc exclus de la valeur ajoutée à laquelle ils ont pourtant contribué.

Il faut redresser cette évolution néfaste! déi Lénk s’y engage pour après les élections. De même nous nous engagerons énergiquement pour un renforcement des systèmes d'assurance sociale.

1. Le principe des cotisations de sécurité sociale (à l’encontre de la tendance générale à la fiscalisation) doit être garanti et développé, parce qu’il établit une relation directe avec le travail, continue à responsabiliser les entreprises, et parce qu’il constitue la base de l'autonomie de gestion des caisses par les assurés.

2. D’autres sources de financement doivent être garanties, comme un impôt de solidarité sur les bénéfices, affecté en cas de besoin aux caisses de maladie ou de pension. Nous sommes également en faveur d’une augmentation voire d’une suppression totale du plafond des cotisations sociales (aujourd'hui cinq fois le salaire social minimum).

3. Nous sommes pour le développement de l'assurance-chômage vers un statut positif des travailleurs. Toutes les citoyennes et tous les citoyens doivent avoir le droit à un revenu, lié essentiellement au niveau de qualification, mais contenant également des éléments forfaitaires forts. Ce salaire serait versé par exemple en cas de changement de travail, de congé de formation, de congé sabbatique, d’éducation des enfants, ou d’insolvabilité de l'employeur. Le financement se ferait par des cotisations sociales spécifiques des entreprises. Ensemble avec une réduction légale du temps de travail, une telle prestation sociale intégrerait les salariés dans le monde du travail, au lieu de les en exclure. A court terme, le RMG doit cependant être développé en tant que filet de sécurité.

4. Les petites pensions doivent être relevées par le moyen d’une augmentation des majorations forfaitaires et des pensions minima. Nous sommes pour des améliorations structurelles du système des retraites, pour assécher les assurances privées complémentaires. C’est la raison pour laquelle nous allons lutter énergiquement contre toutes les formes d’attaques contre le système public des retraites, qui vont surgir après les élections. Par exemple une augmentation de l'âge de la retraite ou l’ouverture du droit à la retraite seulement après un travail effectif de 40 ans discrimineraient surtout les personnes n’ayant pas de carrière continue (généralement des femmes) en encourageant la tendance à l’assurance privée.

5. L'indemnité d'attente en cas d'incapacité pour le dernier poste de travail n'est pas une pension d'invalidité définitive et défavorise les personnes avec des périodes d'assurance acquises à l'étranger, qui ne sont pas prises en compte. Les personnes en incapacité de travail durable doivent obtenir une pension d'invalidité, reconnue aussi à l'étranger, lorsque leur situation médicale, ainsi que leurs possibilités de développement rendent impossible un retour dans le monde du travail.

6. Nous sommes pour une couverture sociale autonome pour chaque individu (individualisation des droits) par l'assurance obligatoire du partenaire qui ne travaille pas, dans certains cas 13

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financée par l'Etat, ainsi que par le splitting des droits à pension, afin d’éviter à l’âge de la retraite toute dépendance du partenaire ou du Fonds de Solidarité. Les années d'éducation des enfants doivent être intégrées dans le calcul des pensions. Cette individualisation ne doit cependant pas être utilisée comme prétexte pour abolir des droits dérivés; en aucun cas une détérioration de la protection sociale doit en être la conséquence.

7. Nous exigeons le retrait des réductions de prestations en nature dans le domaine médical (participations des patients, forfaits de l'assurance dépendance), qui rompent avec le principe de nécessité, créent des inégalités dans le traitement et ouvrent la porte aux assurances complémentaires et aux services privés. Il existe au contraire un immense besoin pour améliorer les prestations d'assurance-maladie, par exemple pour les appareils dentaires et les lunettes.

8. Nous sommes en faveur d’une généralisation du tiers-payant également en ce qui concerne les mémoires d’honoraires des médecins, du renforcement de la médecine préventive, d’une amélioration générale des conditions de travail et de vie dans tous les domaines et d’une amélioration des services médicaux publics (notamment de meilleures conditions de travail et de salaire pour le personnel médical). Les conditions de mise en oeuvre concrète des nouvelles lois sur la médecine palliative et sur l'euthanasie doivent être mises en place dans les plus brefs délais dans tous les hôpitaux publics.

9. Nous sommes favorables à une augmentation substantielle des allocations familiales qui doivent à nouveau être indexées sur le coût de la vie. Le «bonus enfant» doit être pleinement intégré dans les allocations familiales, qui sont versées chaque mois et qui sont également garanties par réglementation européenne aux frontaliers.

Les allocations familiales doivent rester un service lié au travail au Luxembourg et doivent avoir un caractère universel. Nous voulons donc supprimer les "chèques-services" dégradants en faveur de la gratuité des services sociaux, qui doivent être avant tout organisés par le secteur public. Là où cela n'est pas possible, les tarifs doivent être proposés en fonction du revenu. Si la nécessité d'une aide spécifique persiste, elle doit être égale pour tous et non discriminatoire.

10. Les nombreux enfants et adultes qui se trouvent dans une situation précaire doivent bénéficier d’un soutien ciblé et immédiat (notamment logement durable, aides socioéducatives...). Les services sociaux communaux doivent être substantiellement développés et recevoir de nouvelles ressources. Ils doivent se laisser guider par une logique globale de développement social, au lieu d’appliquer la vieille mentalité de l’assistanat social, omniprésente dans le projet de réforme du gouvernement sur l'aide sociale (par exemple, sous forme de "contrats de solidarité" qui sont des contrats de dépendance). déi Lénk a publié un avis critique à ce sujet.

11. Toutes les lois et tous les investissements importants devraient à priori être examinés quant à leur impact social réel (mais aussi quant à leur impact sur le climat et l’environnement).

12. Nous nous opposons à une politique sociale qui s’oriente selon le critère de "l’inexportabilité" des prestations sociales. Tous ceux qui travaillent au Luxembourg et contribuent à la production de la richesse de la société, doivent être traités de manière égale, peu importe où ils résident. Les prestations sociales doivent donc être liées au statut des personnes et non à leur lieu de résidence.

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Chapitre 5: Politique pour personnes âgées et/ou dépendantes Dans notre pays aussi, la proportion de personnes âgées augmente: aujourd'hui, déjà un quart de la population totale se trouve en âge de retraite, tendance croissante (plus de 30% en 2030).

Cette évolution démographique a des répercussions sur l’organisation de la vie et plus particulièrement du travail de toutes les générations.

Beaucoup de personnes âgées, surtout si elles n’ont pas d’enfants ou de proches à qui elles peuvent recourir, sont réduites dans leur mobilité, ne se sentent plus utiles, se retirent et se retrouvent pris dans l'isolement.

La politique du vieillissement devrait être une préoccupation publique de premier ordre. L'Etat social a pour mission de défendre les droits et les besoins de ce groupe de population en croissance démographique et de créer les conditions cadres nécessaires pour améliorer leur situation de la vie.

Mais depuis 1999, l’Etat se soustrait de plus en plus à ses propres responsabilités, en encourageant les soi-disant "Établissements Publics» et en chargeant les associations bénévoles de la mise en oeuvre de la politique du vieillissement. Le soin des personnes âgées est organisé selon des critères commerciaux, ce qui l’entraîne trop souvent dans une logique de baisse des coûts et de réduction du personnel. Une politique pour personnes âgées progressiste et constructive devrait rester l'une des principales tâches du Ministère de la Famille et des communes, en collaboration avec les associations à but non lucratif.

Même dans le cas de l’assurance dépendance, les demandes deviennent de plus en plus nombreuses et le traitement des dossiers dure beaucoup trop longtemps (souvent 6 mois et plus). En outre, le temps des soins est calculé selon des règles strictes. Là aussi, la devise "le temps c'est de l'argent" règne, ne donnant aux infirmiers et aux aides soignants que très peu de temps de prêter attention à leurs patient(e)s et d’être à leur écoute. La conversation et l’attention ne sont pas prévues.

De plus, une certaine "zone grise" s’est créée, parce que l’évaluation et la reconnaissance de la dépendance ne commencent qu’à partir de 3,5 heures d’assistance réelle par semaine. Toutefois, qu’adevient-il de ces personnes qui ne sont pas assez en forme pour se sentir à l’aise dans le cadre d'un Club Senior, mais pas suffisamment dépendantes de soins pour vivre dans un établissement spécialisé? Dans ce cas, des centres de jour pour personnes âgées constitueraient une alternative.

Les temps d'attente pour une admission dans une maison de repos ou de retraite, sont encore très longs, et il n’y a pas assez de «lits» à disposition. De même, les prix pour les maisons de retraite et de soins ont augmenté de façon dramatique. Nombre de nos personnes âgées sont logées dans les pays voisins (Belgique, Allemagne), pas toujours dans les meilleures conditions.

C'est une honte pour l'un des pays les plus riches d'Europe.

La politique pour les personnes âgées, handicapées et/ou dépendantes ne doit pas seulement être faite pour eux, mais également avec eux. Cela ne signifie pas seulement leur accorder une reconnaissance totale de leur dignité humaine, mais aussi leur attribuer la parole et un droit de décision dans la politique de soins et dans les institutions concernées.

Les soins palliatifs et l'euthanasie pour les personnes gravement malades sont désormais fixés par la loi, mais il convient maintenant de créer des conditions favorables dans les hôpitaux et les établissements spécialisés, ainsi qu’au niveau du personnel et de l’organisation, de sorte que le droit au traitement palliatif puisse être mis en oeuvre.

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Chapitre 6: Le logement est un droit Le logement est un droit de l'homme. Mais au Luxembourg, le logement abordable est difficile à trouver. En raison de la crise financière, encore moins de logements risquent être construits. Les coûts de logement élevés entrainent de plus en plus de familles à revenu modeste à la limite de la pauvreté. La politique de logement des derniers gouvernements, CSV-DP ou CSV-LSAP, est un fiasco.

Manque de logements: Selon une étude des besoins de 2007, réalisée à la demande du Ministère de logement, il faudrait construire chaque année au Luxembourg 3800 logements. Or, seulement environ 2000 logements sont construits.

L’aveu de Juncker:»Ech muss éierlech zouginn datt ech mat enger gewëssener Gêne iwwert de Logement schwätzen. Zanter 1991 hunn ech als Staats- a Finanzminister alles gemaach fir d’Wunnen zu Lëtzebuerg fir jiddfereen hei am Land erschwinglech ze maachen. Ech si bei deem Versuch gescheitert.“ 25,6% du revenu: Autant a été dépensé en 2006 en moyenne pour le loyer ou le remboursement des crédits pour les logements occupés depuis moins de 5 ans. C'est trop pour les petits et moyens salaires. Même avec deux fois le salaire minimum (environ 2.800 €), un loyer de 1000 € représente encore 35.7% du revenu (sans électricité, chauffage et autres frais).

Pacte logement: Beaucoup de propagande a été faite autour de ce pacte entre l'Etat et les communes. Le pacte logement ne contient pas de programme de logements publics, qui seraient pourtant urgents à réaliser.

Stop de crédit: En raison de la crise financière, les banques sont devenues prudentes dans l'attribution de crédits. Cela vaut pour l'attribution de crédits aux ménages, comme aux promoteurs. Alors que la construction de logements devrait avoir un effet positif sur le développement économique, le système capitaliste freine l’investissement dans le logement.

Spéculation sur les terrains: Pour le moment, seulement 3% des terrains sur lesquels on peut construire sont autorisés à la construction par les communes. Les spéculateurs retiennent des terrains qui pourraient être valorisés. déi Lénk ont des idées claires comment la politique du logement peut être changée après des décennies d'inaction des gouvernements.

1. Créer des logements financièrement abordables. 3800 logements par an sont nécessaires: ils doivent être construits dans le cadre de programmes publics (État, communes, Fonds du Logement et SNHBM). Après une dotation initiale, le Fonds doit être alimenté par les loyers, la location-vente (leasing) et les prix d'achat des logements 2. Relancer l'économie par des programmes de construction de logements. Nous voulons construire chaque année 2000 logements supplémentaires. Un tel programme coûte environ 500 millions d'euros par an. Si le Fonds est financièrement doté au départ, il doit être alimenté par la suite par l'accroissement de l'impôt foncier sur les résidences secondaires et sur les terrains abandonnés, ainsi que par les recettes provenant des loyers et de la location-vente.

3. Un programme complet d'assainissement des anciens logements, notamment pour adapter la consommation d'énergie à la nécessité de la protection de l’environnement. Il ne faut pas répercuter les coûts d'assainissement sur les locataires et les propriétaires à faible revenu.

4. Responsabiliser les communes. Nous voulons que les communes prévoient qu’au moins 10% des logements sur leur territoire soient des logements sociaux. La clé de répartition des fonds publics aux communes doit être modifiée afin de récompenser les municipalités qui créent des logements abordables et pour punir celles qui ne font pas assez dans ce domaine.

5. Bâtir des logements au lieu de spéculer. Nous voulons exproprier les zones de construction liées afin de permettre la construction de projets de logements importants. Nous 16

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voulons doubler la taxe sur l'immobilier pour les grands terrains pour chaque année où ils ne sont pas mis à disposition pour la construction de logements. Nous demandons un moratoire temporaire pour les loyers et les prix des terrains aussi longtemps que la pénurie de logements n’est pas résolue. Nous voulons développer systématiquement la location-vente, liée à une garantie de l'État.

6. La défense des droits des locataires. Nous voulons réformer les commissions des loyers pour que les locataires puissent faire usage de leurs droits. Les maires doivent exercer leur droit d’autorisation dans le cas de logements collectifs (par exemple dans les cas de location de chambres sans salle de bains et WC à des prix trop élevés).

7. Allocation de logement pour les locataires à faible revenu. Personne ne doit plus devoir dépenser plus d'un certain pourcentage de son revenu (échelonné selon la composition du ménage et le revenu) pour la location. Le marché du logement, avec ses loyers excessifs pousse beaucoup de parents monoparentaux, de jeunes ou d’étudiants, des familles nombreuses dans la pauvreté. Dans les pays voisins, il existe des aides pour les personnes à petits revenus, pas dans le riche Luxembourg. C'est pourquoi nous voulons introduire une aide au logement pour locataires, calculée en fonction du revenu.

8. Des projets d’habitation innovants doivent bénéficier d'aides d'État massives. L'avenir est dans des projets d’habitation écologiques et sociaux. Il est donc nécessaire de subventionner des projets d’habitation innovants et soutenant le développement durable, par exemple par une consommation de ressources faible, liée à une qualité d’habitation élevée et à des logements dignes pour tous.

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Chapitre 7: Une école pour tous

Nous voulons une société dans laquelle tous les humains sont égaux. L'école se voit ainsi attribuer un rôle primordial. La politique de l'éducation au Luxembourg et dans l'UE reproduit cependant - également à cause de la ségrégation des élèves - les injustices sociales au lieu de les diminuer. L'offensive néolibérale se dirige également contre l'école dans sa fonction de service public, les dépense publiques sont insuffisantes, l'industrie privée intervient de plus en plus, elle veut s'approprier l'école, en tirer directement ou indirectement du profit et l'organiser selon son modèle de concurrence, du néo-libéralisme et de la rentabilité directe. Nous avons pourtant besoin d'une politique de l'éducation publique organisée selon les principes de base de la justice sociale, qui garantit l'indépendance de l'école par rapport aux intérêts économiques et par rapport à l'influence politique, qui enseigne aux élèves le savoir, les compétences et les techniques dont ils ont besoin pour changer le monde dans lequel ils vivent.

La condition préalable pour la suppression des injustices sociales est une école publique dans laquelle tous les élèves, jusqu'à la fin de la scolarité obligatoire (à l'âge de 16 ans), apprennent ensemble, en respectant leurs différences ; la diversité ne doit pas être un problème, mais une chance. Pour ce faire, il nous faut assez de personnel, surtout du personnel éducatif et enseignant hautement qualifié, les moyens financiers nécessaires et des conditions humaines d'enseignement et d'apprentissage.

L'école publique se doit d'élever les enfants et les adolescents pour qu'ils deviennent des hommes libres, critiques et responsables. Surtout dans les temps de crises, il faut investir davantage dans l'éducation et la formation pour garantir un apprentissage professionnel à chaque enfant.

La nouvelle réforme scolaire n'est pas, malgré quelques aspects positifs, la réforme structurelle dont nous avons besoin. ° des problèmes uniques en Europe Le système scolaire luxembourgeois est plurilingue et 50% des élèves seront bientôt des NonLuxembourgeois. Les immigrants sont les grands perdants du système scolaire luxembourgeois.

Ce problème exige des efforts considérables pour élaborer une solution. ° des dépenses insuffisantes pour l'éducation Le riche pays du Luxembourg n'investit que 4% de son PIB dans l'éducation - contrairement à des pays comme la Finlande (8,3%). ° la sélection n'est pas abolie Avec l'introduction des cycles d'apprentissage, le redoublement blessant et inefficace devrait diminuer, mais il n'est toujours pas aboli. Après l'"Ecole fondamentale", les élèves continuent à être orientés vers les enseignements "classique", "technique" ou "préparatoire". ° manque d'écoles à plein temps Quelques écoles participant à ce projet accueillent les enfants et les adolescents pendant la journée entière. Les soi-disant "Maisons Relais" sont payantes et indépendantes des écoles.

Nous regrettons aussi le manque d'internats publics, qui seraient pourtant le meilleur moyen pour une diminution des différences sociales. ° la marginalisation existe toujours Les enfants et les adolescents présentant des besoins spéciaux (handicaps) continuent à fréquenter des classes et des écoles spéciales (EDIFF). De nombreux parents cherchent à l'étranger des écoles adéquates. Avec la nouvelle loi, les parents perdent leur droit de décision en dernier ressort en ce qui concerne l'intégration de leur enfant ou son éducation différenciée. ° Gender Mainstreaming sous-développé 18

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Ni la formation des enseignants, ni les objectifs et les contenus de l'apprentissage ne considèrent l'égalité des chances entre filles et garçons, entre femmes et hommes. ° le personnel enseignant est ignoré et dépassé La nouvelle loi scolaire a été élaborée sans grande consultation de ceux qui sont concernés en premier lieu. Créer de nouvelles conditions d'apprentissage, évaluer des compétences, travailler en équipe, tout cela ne va pas de soi. La nouvelle formation ne prépare pas assez les enseignants à ces nouveaux défis. Le même problème se pose pour les réformes de l'enseignement secondaire. ° manque de personnel qualifié Dans l'enseignement secondaire, un nombre insuffisant de postes est mis au concours, c'est pourquoi 700 chargés d'éducation ont été engagés à titre permanent. La planification du personnel enseignant dans les écoles primaires est géré comme dans les lycées, si l'Etat attribue à l'avenir les enseignants aux communes selon un "contingent" d'heures d'enseignement. ° l'endoctrinement religieux continue La nouvelle loi scolaire ne prévoit pas de cours de philosophie pratique pour les enfants, libre de tout dogme religieux et moral. °une école peu démocratique Le fait que, à partir de septembre 2009, chaque école primaire puisse élire une délégation constitue un progrès. Les lycées restent cependant dans leur structure peu démocratique. ° nouvelle loi pour la formation professionnelle: insuffisante et inefficace Dans un époque qui demande toujours davantage de qualification, les formations sont dépréciées: la "formation de technicien" ne donne plus droit à un accès à une école supérieure spécialisée. De même pour les élèves du "régime préparatoire»: il n'y a pas de nouvelle alternative réelle. ° le droit à un apprentissage continu et autodéterminé n'est à trouver que dans les «discours du dimanche» des politiciens Il y a peu de mise en pratique pour créer des structures publiques et des conditions d'apprentissage qui permettent à tous de suivre une formation continue. °une université peu démocratique et soumise à l'économie L'Université du Luxembourg ne satisfait pas à sa charge de recherche sociale et de formation. Il n'y a pas de délégation complète du personnel, pas d'autodétermination estudiantine. Les fonds pour la recherche ne sont pas assez investis dans les sciences humaines et sociales, et dans la recherche fondamentale. Les cursus et la recherche sont trop orientés vers les intérêts économiques et pas assez vers les besoins sociaux et culturels de la société. Des collaborateurs scientifiques ne sont engagés qu'à durée déterminée et seulement en relation à des projets spécifiques; ils n'ont aucun droit de collaboration et leur rémunération n'est pas conforme à leur formation.

Voici nos propositions et nos exigences pour une meilleure école: 1. déi Lénk s'engagent pour le tronc commun où tous les enfants et les adolescents apprennent ensemble jusqu'à la fin de la scolarité obligatoire (à l'âge de 16 ans) sans être séparés selon leur performance. Les pays qui orientent les enfants de 12 ans ou même plus jeunes dans différents types d'école, affichent les pires moyennes de résultats de jeunes de 15 ans et reproduisent nettement les inégalités sociales.

2. L’école doit développer sa signification en tant que lieu d'apprentissage et tenir compte du fait que la plupart des parents travaillent et que beaucoup de familles sont monoparentales.

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Aussi avons-nous besoin d'écoles générales intégrées pour toutes les tranches d'âge avec un personnel enseignant qualifié, une offre de loisirs et d'encouragement pour tous, avec des cantines scolaires saines, reposantes et gratuites. L'école et les offres publiques d'apprentissage et de loisirs doivent cohabiter - aussi au niveau ministériel.

4. Des équipes multi-professionnelles doivent s'occuper des élèves d'un groupe d'apprentissage. Pour accompagner d'une façon optimale tous les enfants et adolescents pendant leur apprentissage, toutes les écoles doivent avoir recours à un accompagnement externe (université, SCRPIT, des enseignants expérimentés ayant participé à des formations spéciales...) et mettre à disposition les infrastructures nécessaires.

5. Une école moderne pour tous intègre également les enfants et adolescents à besoins particuliers et différents handicaps, parmi eux aussi les élèves de "l'éducation différenciée". Le personnel de ces écoles et classes spéciales devrait être engagé dans les écoles "normales" pour que tous puissent profiter de son expérience et de sa compétence.

6. "Gender Mainstreaming" doit enfin être mis en pratique à tous les niveaux scolaires: au niveau de la formation des enseignants et des éducateurs, au niveau de l'élaboration des CURRICULA, au niveau du développement des méthodes d'enseignement, au niveau de l'orientation scolaire et professionnelle... Ce n'est qu'ainsi qu'il y a plus d'égalité des chances entre filles et garçons, entre femmes et hommes.

7. L'école doit intégrer davantage les parents sans leur ôter leurs obligations parentales. Elle ne doit pas rejeter la responsabilité de l'apprentissage sur les parents en rendant le succès scolaire trop dépendant des devoirs à domicile, par exemple, sinon, l’égalité des chances n'est pas garantie.

8. Nous avons besoin d'internats scolaires publics dans toutes les régions du pays. De nombreux problèmes naissent de mauvaises conditions de vie ; ils ne peuvent pas être résolus seulement par l'école. Des internats scolaires ayant un personnel qualifié pourraient éviter beaucoup de placements dans les foyers.

9. Les plus petits nécessitent le plus de personnel hautement qualifié car le développement de l'enfant commence quand il vient au monde. C'est pourquoi les crèches et l'éducation précoce doit encourager de façon ciblée les enfants qui leur sont confiés - avec suffisamment de personnel qualifié dans des locaux adéquats. Ici aussi, l'Etat doit prendre ses responsabilités au lieu de les reléguer à des institutions privées qui travaillent selon les critères de gestion.

10. La formation et la formation continue des enseignants et des éducateurs doit prioritairement être améliorée pour les préparer aux nouvelles tâches: coopération dans des équipes pédagogiques, travail avec des classes toujours plus hétérogènes, élaboration et mise en pratique du "plan de réussite scolaire" ainsi que des mesures d'encouragement et d'aide, travailler, enseigner et juger selon les compétences, collaboration poussée avec les parents, plus de travail administratif...

Budget 2009: l'enseignement public reste un "enfant mal aimé" Le gouvernement nous assure toujours que l'amélioration de la politique de l'enseignement est un de ses buts politiques les plus importants. Si on analyse cependant les dépenses pour le système scolaire, nous remarquons avec regret que la réalité ne répond pas aux exigences.

A première vue, l'augmentation du budget de l'éducation pour l'année 2009 (+6,4%) correspond à celle du budget général. Ceci représente en réalité une baisse car le nombre d'élèves augmente de 1,9%. C'est aussi - comme chaque année - une régression par rapport aux écoles privées qui reçoivent en 2009 7,5% en plus. Celles-ci reçurent en 2005 encore 9,6% du budget du ministère de l'éducation ; en 2009, leur part augmenterait jusqu'à 15,9%!

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Depuis 1995, le développement des dépenses du ministère de l'éducation reste en retard par rapport au développement des dépenses générales de l'Etat. Comparé à 1995, le budget de l'Etat est 2,6 fois plus élevé, le budget de l'éducation seulement 2,2 fois. Avec le même taux de croissance, les dépenses pour l'éducation devraient s'élever aujourd'hui à 179 millions d'euros de plus que ce que l'on a prévu pour le budget de 2009, ce qui représente un manque de 18%!

Des fonds publics pour les écoles publiques, des fonds privés pour les écoles privées!

11. Pour garantir à tous les enfants et adolescents une éducation ciblée, il nous faut une surélévation massive du personnel enseignant et éducatif. C'est surtout dans l'enseignement secondaire qu'il faut engager enfin assez de personnel qualifié et la formation et l'expérience professionnelle des chargés d'éducation doivent être complémentées à cet effet.

12. Dans l'enseignement secondaire actuel (ES et EST) qui devrait être en partie remplacé par l'école générale (voir 1er point), l'effectif des classes devra être réduit, les programmes et méthodes d'enseignement réformés. Aussi longtemps qu'il n'y a pas de réforme en vue d'un école générale, au moins les élèves de l'enseignement technique, aussi ceux du régime préparatoire, devraient être intégrés. Une autonomie scolaire peut être utile lors de l'élaboration de projets scolaires. Elle ne doit pourtant pas mener à une situation de concurrence entre les différentes écoles et ne doit pas abolir les directives nationales des programmes scolaires.

13. L'enseignement religieux n'a pas sa place dans une école publique! Il devrait être remplacé par un cours de philosophie pratique générale et adaptée à l'age des élèves.

14. Les écoles démocratiques: la direction de toutes les écoles publiques doit, basée sur des compétences et des devoirs clairs, être élu à court terme par le personnel et elle doit se voir attribuer un laps de temps suffisant pour accomplir ses devoirs.

15. Nous avons besoin d'une formation professionnelle avec laquelle tous peuvent obtenir un diplôme qui leur procure la reconnaissance de leurs compétences et l'intégration dans le marché du travail. Tous ceux qui veulent suivre une formation professionnelle doivent avoir droit à un apprentissage en entreprise. Celles-ci doivent prendre leurs responsabilités à ce sujet.

16. Une formation continue pour tous avec des moyens publics. Tout le monde doit avoir la possibilité de se former et de se perfectionner de façon autodéterminée dans des structures publiques sans se ruiner.

17. Une université démocratique, publique et humaniste: le comité directeur de l'université doit être élu démocratiquement par toutes les personnes concernées (tous les employés et les étudiants). Les intéressés devraient apporter leurs décisions concernant le choix des projets de recherche et l'aménagement des cursus et des chaires. La recherche fondamentale doit être encouragée davantage et non le savoir directement "exploitable" des sciences humaines et sociales. Un service public des étudiants, massivement subventionné, est indispensable pour une université juste et vivante. Les collaborateurs scientifiques doivent être engagés à durée indéterminée et mieux rémunérés.

18. Prendre au sérieux les droits des enfants: Le droit à l'éducation est bien sûr un des droits de l'enfant les plus importants - mais ce n'est pas le seul. Le droit des enfants et adolescents à un épanouissement personnel, à une éducation sans violence, à un libre espace, au droit d'intervention (adapté à l'âge de l'enfant)...etc doit être développé et mis en pratique de façon rigoureuse.

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Chapitre 8: Pour le développement de services publics efficaces - Halte aux privatisations!

La pensée unique libérale a déclenché la plus grande crise économique depuis les années 30 et les critiques vis à vis d’un capitalisme excessif sont enfin tolérées. Néanmoins les gouvernements veulent continuer la «dérégularisation», la privatisation et la libéralisation des services publics, même si toutes les expériences du passé ont été néfastes.

Il est nécessaire de changer d’idées et de donner une priorité au droit de la population à des services publics modernes et efficaces.

Les chemins de fer britanniques étaient privatisés de façon radicale. Les lignes ferroviaires n’étaient ni contrôlées ni aménagées par les nouveaux propriétaires jusqu’au moment où une partie du réseau n’était plus praticable.

Le gouvernement libéral était forcé de «renationaliser» et de réparer les réseaux avec des moyens financiers publics.

La libéralisation et la privatisation de la fourniture d’électricité seraient avantageuses pour les consommateurs ; la concurrence entraînerait une baisse des prix, telle était une promesse du marché. En réalité les prix –surtout pour les ménages- ont augmenté et les entreprises s’enrichissent -entre autres- par des ententes sur les prix.

La directive de séparation du propriétaire de réseau et de fournisseur d’électricité va dans le même sens. Les habitants des communes de Luxembourg et d’Esch n’ont pas d’avantages, bien au contraire: Le coût pour les communes et les prix ont augmenté.

Le démontage des services publics est dans tous les cas désavantageux pour les couches sociales économiquement faibles, car les services publics remplissent une certaine fonction de protection: Ils peuvent agir de façon solidaire et peuvent conseiller et soutenir la population.

Nous revendiquons: 1. Le développement considérable et la modernisation des services publics existants, la création de bureaux polyvalents auprès des communes et de l’Etat. Les services gratuits diminuent la discrimination et aident à établir une égalité sociale.

2. L’annulation de la privatisation auprès des P et T et Cfl Cargo. Le rétablissement d’un statut protégé pour les auxiliaires temporaires, les contrats à durée déterminée et d’autres salariés précaires.

3. Le développement d’établissements socio-éducatifs et socio-culturels qui favorisent l’égalité des chances (écoles à journée continue, maisons-relais avec plus de personnel qualifié) plus de personnel qualifié à contrats fixes pour les soins de personnes âgées à domicile, la création d’habitations individuelles adaptées aux besoins des personnes âgées, afin de garantir leur indépendance et leur dignité.

4. La nationalisation respectivement la «communalisation» de tous les réseaux d’énergie.

La création de la «Newco», qui égale la monopolisation et la privatisation dans le domaine de l’électricité, doit être arrêtée et remplacée par une société publique. Les communes devraient jouer un rôle important dans la consultation et la fourniture d’énergie. Il faut investir dans les énergies renouvelables et procéder à une décentralisation de la production d’énergie.

5. Les investissements publics devraient se concentrer sur le développement durable ainsi que sur des domaines «durables»!

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6. Les employés et les usagers des services publics doivent être intégrés dans la planification et les décisions.

7. L’UE doit s’engager pour l’abolition des lois et directives sur la libéralisation et la privatisation afin de rétablir le contrôle public des services concernés. Le droit des citoyens européens aux services publics accessibles à tous doit être fixé par voie législative et être prioritaire à toutes considérations économiques.

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Chapitre 9: Pour une politique de transport moderne, non du profit Lors de la dernière législature, de nouvelles lignes de bus nationales et régionales ainsi que de nouvelles mesures de circulation ont été mises en place. Les CFL ont acheté du nouveau matériel (sujet à tomber en panne trop souvent). Des trains supplémentaires ont été mis à disposition au niveau national et régional. Le concept Mobil 2020 a été présenté. Ce concept est censé présenter un modal split de 25-75%. C’est-à-dire que jusqu’à la date boutoir, 25% de tous les déplacements devraient être effectués avec les transports publics. Mais dans la pratique, la mise en œuvre prend beaucoup trop de temps. C’est justement dans ce secteur important, que sont les transports publics, que des années ont été perdues (voir l’interminable discussion sur le tramway). Le personnel a été soumis à des mesures de libéralisation (CFL-Cargo). Les salariés de l’aéroport «Findel» sont eux aussi menacés par des suppressions d’emploi et la détérioration de leurs conditions de travail.

Les nouvelles lignes de bus accompagnées d’une augmentation de la cadence ne changent rien si les bus restent toutefois bloqués dans les embouteillages. Les trains supplémentaires font bonne mine sur le papier, mais dans la pratique quotidienne, la saturation du réseau ferroviaire est telle qu’aux heures de pointe les retards sont permanents, soit à cause du trafic élevé soit à cause d’incidents dus à des perturbations au sein de l’entreprise ou purement techniques.

Nous sommes en faveur d’un transport en commun moderne, fonctionnel, englobant l’ensemble du territoire, facile à utiliser et de préférence gratuit. Ce qui ne veut pas dire, que nous renonçons au personnel d’accompagnement et de contrôle - au contraire – nous y tenons pour des raisons de sécurité et de convivialité envers les utilisateurs. Pour déi Lénk, la politique des transports ne doit pas être sacrifiée sur l’autel des profits, c’est un service public indispensable.

En conséquence, nous nous opposons catégoriquement à toute logique de concurrence, de profit et de marché libre dans le transport en commun.

Le détachement du transport des marchandises (CFL-Cargo) était le début d’une lente privatisation des chemins de fers nationaux CFL. Le gagnant de cette affaire s’appelle ici tout à fait clairement Arcelor-Mittal. Sans grande contribution propre, profitant des voies ferrées et du matériel roulant existants ainsi que du savoir-faire du personnel bien formé et expérimenté des CFL, une entreprise fait ici des bénéfices énormes sans grand risque d’investissement. Le jour où le bénéfice ne suffit plus, on fermera la boutique et l’Etat luxembourgeois pourra remettre à jour son taux de chômage. Pour Arcelor-Mittal, alias CFL-Cargo, la politique des transports n’est autre que le transport de biens industriels au meilleur tarif.

déi Lénk veut une autre politique: 1. Oui au tramway dans le centre (Ville de Luxembourg et périphéries), dans le sud et le nord (Nordstad) du pays, avec une connexion à la nouvelle voie ferrée Esch-sur-Alzette-Luxembourg et avec des connexions au-delà de la frontière. Tout ceci combiné avec des gares de correspondance conviviales, là où ils sont nécessaires.

2. Une planification transfrontalière des transports publics, comme par exemple la remise en service de la ligne ferroviaire de Fontoy via Audun-le-Tiche jusqu’à Esch-sur-Alzette. Nous voulons la reconstitution par étapes de la double voie ferrée sur le trajet supérieur de la ligne du Nord, afin de garantir une meilleure liaison ferroviaire jusqu’à Liège et au-delà.

Maintien et aménagement de la ligne Ettelbruck-Diekirch. Remise en service de la ligne Ettelbruck-Bissen pour le transport en commun. Aménagement par étapes des lignes ferroviaires en vue de desservir les banlieues de la «Nordstad».

3. Gratuité pour le transport en commun urbain.

4. Développement de la centrale de mobilité, augmentation de ses ressources humaines et matérielles, afin de mener à bien son rôle de gestionnaire du transport en commun 24

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(complémentarité des différents moyens de transport: bus, tramway, train, voiture/camion, bicyclette, piétons), droit de cogestion et de contrôle pour les utilisateurs ainsi que pour le personnel des entreprises de transport.

5. Maintien des CFL en tant qu’entreprise intégrée et maintien des conditions sociales dans le transport ferroviaire.

6. Maintien des TICE et AVL. À court terme, amélioration des conditions de travail et rémunérations adéquates pour les chauffeurs de bus embauchés par des firmes privés et travaillant sous les conditions du RGTR; à long terme création d’une société de transports de bus de droit public et reprise des services RGTR fournies par les entreprises privées ainsi que tout le personnel. Il ne devrait exister qu’un statut unique et public pour tout le personnel du transport en commun.

7. Égalité des chances entre le transport ferroviaire et routier. Publication des vrais chiffres et des comptes et application du principe pollueur-payeur (péage sur les autoroutes pour le transport de marchandises). Renforcement du contrôle dans le domaine social accompagné de l’amélioration des conditions de travail dans le domaine du transport routier privé.

8. Aménagement rapide de la nouvelle ligne ferroviaire à deux voies entre Bettembourg et Luxembourg.

9. Aménagement rapide de la nouvelle voie ferroviaire entre Esch-sur-Alzette et Luxembourg et de la nouvelle Gare Cessingen. Si cela s’avère techniquement utile, on pourrait envisager que le même trajet pourrait se faire avec le tramway. Le tramway pourrait conduire du sud jusqu’à la Ville de Luxembourg et au-delà (p.ex. direction Niederanven et Alzettetal). Ceci permettrait de connecter deux réseaux de tramway (sud et la Ville) sans obligation de changer le moyen de transport.

10. Stop aux aspirations de libéralisation et de privatisation et à la logique privée du bénéfice dans le secteur du transport en commun et de marchandises. En cas d’échec de CFLCargo, il faut garantir que le personnel des CFL ou Arcelor-Mittal, qui tombe sous le champ d’application d’une convention collective, soit repris. Mieux, il faudrait revenir sur l’aventure CFL-Cargo et fonder un transport public de marchandises pour l’ensemble du territoire (prioritairement sur les rails, accompagné d’un réseau de distribution intelligent par voie routière). A l’avenir le statut unique du personnel des chemins de fer devra être appliqué sur le personnel des CFL-Cargo ainsi que sur toutes les entreprises ferroviaires établies au Luxembourg.

11. Contre le développement effréné des routes et des autoroutes supplémentaires.

L’argent ainsi épargné devrait être utilisé pour supprimer tous les passages à niveau (barrières) du réseau des CFL et de les remplacer par des passages souterrains et des ponts. En conséquence les embouteillages et les passages dangereux seraient abolis.

Limitation de la circulation et de la vitesse et remise en état des routes de transit dangereuses dans les zones résidentielles ; création d’un réseau cohérent entre pistes cyclables, zones piétonnes et pistes pour les bus.

12. L‘emprise et le contrôle public doivent être étendus sur les sociétés LUXAIR et CARGOLUX. Les salariés du «Findel» doivent être protégés contre toutes tentatives de libéralisation.

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Chapitre 10 - Protéger la nature et l’environnement au lieu de les exploiter gratuitement «Une société entière, une nation et même toutes les sociétés réunies ne sont pas propriétaires de la Terre. Elles n’en (…) ont que la jouissance et doivent la léguer aux générations futures après l’avoir améliorée en boni patres familia»; voilà ce que Karl Marx écrivait déjà vers 1870 dans «Le Capital, Livre III». Aujourd’hui, les interventions de l’homme dans l’environnement naturel sont bien plus destructrices qu’à l’époque de Marx. Beaucoup d’espèces animales et végétales sont directement menacées, tout comme le sont les bases vitales de nombreuses personnes et ainsi l’ensemble de la société. Malgré tous les discours sur l’écologie et la durabilité, au Luxembourg aussi on néglige régulièrement la protection de l’environnement et de la nature dès qu’elle entrave les intérêts des investisseurs. Ainsi le gouvernement, sous couvert de lutter contre la crise, veut abaisser ou même abroger des normes environnementales.

Aménagement du territoire inefficace: L’IVL (concept intégré des transports et du développement spatial pour le Luxembourg) n’existe que sur le papier, sans aucune obligation légale, et les plans directeurs sectoriels ne sont toujours qu’en phase d’élaboration. Pendant ce temps, le développement économique et démographique avance à pas rapides – souvent dans une direction non souhaitable. De même, le nombre de travailleurs frontaliers de la grande région ne cesse d’augmenter. La consommation dilapidatrice des terres n’est pas freinée. La population augmente davantage à la campagne que dans les villes, ce qui complique la connexion au transport public. Dans la ceinture verte entre la capitale et le Sud, de riches investisseurs veulent construire de grands centres commerciaux (Wickrange, Livange), avec le soutien des ministres Boden et Krecké.

La protection de la nature reste en deçà des exigences. Déjà en 1981 on avait formulé un objectif pour 2010: classer comme réserves naturelles 5% de notre territoire national.

Aujourd’hui, même pas le tiers de cet objectif n’a été atteint. Cela ne suffit pas pour stopper la perte de la biodiversité. Face à la création tardive de zones protégées, la disparition des espèces animales et végétales s’accélère, leurs habitats disparaissant à cause de la cupidité des investisseurs et industriels. Un problème supplémentaire est que les zones protégées sont trop isolées entre elles et ne disposent guère de zones tampon. Le nombre des espèces sur les listes rouges des animaux et plantes en voie de disparition est en augmentation. Le plan national de protection de la nature de 2007 est plein de bonnes intentions, mais il risque de passer aux oubliettes face à la crise économique actuelle.

La protection des eaux marque le pas. En transposant en droit national la directive-cadre de l’UE sur l’eau, on a tout de suite fortement renchéri l’eau pour «couvrir les coûts». Par contre, on n’était pas si pressé pour d’autres exigences de la directive, comme la protection des bassins et cours d’eau et de l’eau potable ainsi que l’épuration des eaux usées. Malgré quelques cours d’eau renaturés, beaucoup de rivières et de fleuves sont dans un mauvais état – cf. l’interdiction de baignade annuelle dans la Basse-Sûre. La totalité des ménages et entreprises n’est toujours pas raccordée à des stations d’épuration, et en plus beaucoup de stations sont vétustes et débordées. Nous sommes de plus en plus dépendants du Lac de la Haute-Sûre comme réservoir d’eau potable parce que la protection des sources traîne depuis des décennies.

L’imperméabilisation du sol fait baisser le niveau des eaux souterraines, l’eau de pluie s’écoule trop vite suscitant des inondations de plus en plus fréquentes.

A force de gérer les déchets, on oublie de les réduire: Le plan national de gestion des déchets n’a toujours pas été mis au point pour les 4 secteurs: déchets ménagers, déchets inertes, déchets industriels et déchets du secteur hospitalier. La prévention des déchets n’est apparemment plus à l’ordre du jour depuis que Valorlux a été créé. Cette a.s.b.l. agit comme une entreprise privée faisant des affaires opaques avec l’élimination et le recyclage des déchets. En plus, l’obligation pour le recyclage des matières synthétiques est fixée beaucoup trop bas (22,5%) comparée au verre et au papier (60%).

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L’économie pollue l’environnement gratuitement. Les entrepreneurs peuvent toujours détériorer l’environnement aux coûts du public. Ainsi Arbed devenu ArcelorMittal n’a pas besoin d’éliminer ou d‘épurer les terres qu’il a polluées – au contraire, le groupe investit ces terrains comme capital dans la société PPP Agora et en tire de gros gains. Et ArcelorMittal n’a pas non plus payé un euro de dédommagement pour les légumes pollués cultivés près des fours électriques. Les entreprises se plaisent à se lamenter sur les procédures d’autorisation trop lentes, mais souvent c’est de leur propre faute puisqu’elles introduisent des dossiers incomplets.

L’agriculture intensive comme problème. La politique agricole nationale et européenne implique une production quasi industrielle d’aliments suscitant de graves nuisances pour la nature et l’environnement. Les eaux souterraines sont polluées à cause du recours massif aux pesticides et aux engrais chimiques. Dans les paysages dégarnis, sans biotopes bordant les champs, même des espèces jadis très fréquentes comme le lièvre, la perdrix ou l’alouette sont devenues très rares. A l’instar de la nature, les exploitations agricoles sont également menacées, leur nombre ne cessant de décroître. En plus, elles sont accablées par des procédures insensées et contraproductives comme l’écoconditionnalité obligatoire («cross compliance»).

Les organismes génétiquement modifiés constituent un risque pour l’homme et pour la nature; ils n’ont rien à voir ni dans nos champs ni dans nos assiettes.

Nos propositions et revendications pour un meilleur environnement: 1. L’aménagement du territoire comme simple subdivision du Ministère de l’intérieur ne tient pas compte de l’importance de ce champ politique. Nous voulons un ministère indépendant pour l’aménagement du territoire et la mobilité pour mieux protéger la surface limitée de notre pays. Pour nous, cela signifie: limiter l’expansion des agglomérations et des zones industrielles, arrêter le morcellement des forêts et des paysages par la construction de routes, mais utiliser les friches industrielles et construire des habitations autour des noyaux urbains.

2. Nous voulons classer 5% de notre territoire national comme réserves naturelles et veiller à ce que ces terrains forment un réseau assez dense pour permettre une protection efficace de la nature et des espèces. Avec un plan de promotion de la biodiversité des habitats, financé par une réforme fiscale durable, nous voulons renaturer davantage et développer le réseau des stations biologiques. Dans les agglomérations, nous voulons promouvoir des parcs, jardins et étangs plus naturels comme importants biotopes de transition. Nous voulons renforcer la protection de la nature dans l’agriculture et la sylviculture et l’Office du remembrement.

3. Pour épargner l’eau potable, nous voulons introduire un prix gradué: couvrir les besoins vitaux en eau pour l’alimentation et l’hygiène en dessous de l’actuel prix «couvrant les coûts», tandis que la surconsommation coûtera graduellement plus et le gaspillage deviendra très cher.

Les stations d’épuration doivent enfin recueillir toutes les eaux usées du territoire national pour que nos rivières et fleuves ne reçoivent que de l’eau impeccablement épurée.

Nous voulons enfin établir des zones de protection des sources avec les règlements de protection et d’utilisation appropriés. Lors de l’établissement de nouveaux plans d’aménagement, nous voulons faire attention à l’infiltration décentrale de l’eau de pluie.

4. Nous voulons un système de traitement des déchets de droit public, sans externalisation («outsourcing») vers des firmes privées qui font des bénéfices avec le traitement des déchets et qui n’ont donc aucun intérêt à minimiser les déchets. Comparés aux emballages en verre et en papier, les emballages en plastique et en aluminium sont plus nuisibles à l’environnement; voilà pourquoi nous voulons augmenter leurs quotas obligatoires de recyclage à 80%. Cependant, éviter les déchets est mieux que les recycler. Nous oeuvrons pour une interdiction des emballages perdus au niveau de l’UE. Ainsi on réduira non seulement les masses de déchets superflus, mais aussi le recyclage qui n’est souvent que la bonne conscience de la société du tout-jetable.

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5. Du début à la fin d’un processus de production, les nuisances pour l’environnement sont à minimiser en appliquant les technologies à la pointe du progrès. Au cas où l’environnement est quand même pollué, le responsable doit payer. En aucun cas, déi Lénk n’approuvera la revue à la baisse des obligations écologiques et sanitaires que le gouvernement entreprend sous prétexte de combattre la crise. De même, nous défendons ardemment le droit de recours des organisations de protection de la nature et de l’environnement lors des procédures d’autorisation. Le public doit pouvoir défendre efficacement son intérêt légitime à un environnement intact; ce droit ne doit donc pas être limité aux seuls „Nimby”(Not in my backyard).

6. L’agriculture et la protection de la nature doivent travailler la main dans la main. Voilà pourquoi nous voulons améliorer les programmes environnementaux agraires comme la prime à l'entretien du paysage et de l'espace naturel et la prime «biodiversité», et abolir les obligations inefficaces de l’écoconditionnalité («cross compliance»).

7. Nous voulons particulièrement promouvoir l’agriculture biologique, pour plus de biodiversité, pour une meilleure protection des eaux souterraines et enfin et surtout pour une alimentation plus saine. Les produits régionaux doivent avoir la préférence dans les établissements publics comme les cantines scolaires, les maisons de retraite ou les hôpitaux.

Nous voulons promouvoir la culture de fruits et de légumes, e. a. en profitant de la chaleur perdue lors de la production d’énergie.

8. Nous voulons réformer de fond en comble la loi agricole actuelle, de sorte qu’il n’y aura plus qu‘une seule administration compétente pour l’agriculture et le développement de l’espace rural. Les contrôles doivent être experts et transparents, avec un accès en ligne des agriculteurs aux données de leur exploitation (cadastre numérique, analyses du sol…).

9. déi Lénk veut continuer l’interdiction luxembourgeoise de cultiver des organismes génétiquement modifiés, tout comme l’engagement fructueux contre l’autorisation des OGM en Union Européenne. D’une façon générale, nous oeuvrons pour une autre politique agraire au niveau de l’UE. 10. Les intérêts de l’environnement doivent aussi valoir dans les domaines de l’économie, des transports et de l’énergie; il ne faut plus démagogiquement se servir de la politique économique contre la politique sociale et écologique. Voilà pourquoi nous soutenons les propositions des organisations de protection de la nature et de l’environnement de réorganiser les compétences des ministères: réunir la politique climatique, énergétique et écologique, l’aménagement du territoire et la mobilité, la politique intérieure, du logement et de l’urbanisme, ainsi que renforcer la protection de la nature, la gestion des eaux, la protection des consommateurs et la sécurité alimentaire dans les ministères respectifs.

11. Nous voulons mesurer et diminuer l’empreinte écologique de notre pays et promouvoir un développement de la société qui découple la prospérité de la consommation des ressources.

12. La politique doit avoir bien plus d’égard à la protection des animaux. Bien que la notion de «droit des animaux» reste controversée, les déclarations générales sur le bien-être des animaux ne suffisent pas. La protection des autres êtres vivants contre l’exploitation, la douleur, l’extermination doit trouver son expression concrète dans la législation et dans la pratique (aussi économique).

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Chapitre 11: Changement climatique: les alternatives sociales et écologiques L'effet de serre réchauffe l'atmosphère à tel point que le changement climatique est devenu un problème crucial pour l'humanité. La combustion de matières fossiles au cours des cent dernières années est responsable en grande partie de cette situation. Mais le capitalisme, dont le mode de production repose sur l'exploitation effrénée de l'homme et de la nature, contribue lui aussi à l’émission massive de dioxydes de carbone et donc au réchauffement de la planète.

L'effet de serre s'aggrave. Chaque année environ 7 milliards de tonnes de gaz à effet de serre entrent dans l'atmosphère. Les forêts et les océans ne peuvent en absorber que la moitié. La situation va donc forcément se détériorer, si la production d'énergie et le transport n’arrivent pas à renoncer à l’utilisation de combustibles fossiles et à mettre un terme à la déforestation.

Les relations nord-sud sont toujours marquées par l'exploitation. Des surfaces énormes sont abattues dans les pays dits en voie de développement afin de permettre la mise en place de monocultures. Les petits producteurs sont ainsi déplacés du milieu rural au bord des grandes villes, où ils ont peu de chances à générer des revenus suffisants. Les grandes entreprises multinationales des pays développés monopolisent le marché des semences et bénéficient des subventions qui leur sont attribuées dans leurs pays. Cette répartition du travail favorise en même temps la catastrophe écologique. La hausse du niveau des mers a été principalement provoquée par les pays industrialisés du Nord, mais ce sont surtout les pays pauvres du Sud qui doivent en porter les conséquences et voient même parfois leur existence géographique mise en cause. (Océanie, Bangladesh).

La course aux matières premières déclenche de nouvelles guerres. Comme les matières premières fossiles sont sur le déclin, on serait bien avisé de nettement réduire leur usage.

Néanmoins, on a vu bon nombre de conflits naître récemment dans des régions productrices de pétrole dans la lutte autour de cette matière fossile. L’administration du gouvernement de Bush se constituait en bonne partie de lobbyistes du milieu pétrolier. Mais l'UE joue également son rôle mondial dans cette lutte aux matières premières. Le capitalisme ne peut répondre qu’aux intérêts de quelques individus et ne peut jamais agir dans l’intérêt général de l'humanité.

Les solutions conventionnelles ne peuvent pas résoudre la crise climatique. L'accord de Kyoto a pour but de réduire les émissions de CO2. Mais même si les objectifs de cet accord étaient respectés, ils sont loin d’être assez ambitieux. L'accord de Kyoto ne cherche pas à mettre en question les modes de production comme l’usage de technologies caduques telles que le moteur à combustion interne, le contrôle par quelques capitalistes sur l'orientation de la production ou encore le commerce inéquitable.

L'échange de quotas d'émission est une absurdité néo-libérale. Les pays qui produisent trop d’émissions nocives, achètent des certificats aux pauvres, qui polluent moins parce qu’ils produisent moins. Mais ce n’est pas ainsi qu’on réussira à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Avec les quotas, un nouveau produit financier a été créé, avec lequel on peut agir et spéculer. Le Luxembourg entend jouer son rôle dans ce marché aux quotas d’émissions. En outre, le mécanisme de développement propre (MDP), mécanisme économique de la finance du carbone dans lequel le Luxembourg veut investir 1/4 de milliard d'euros, apporte peu à la protection du climat et au développement de la population locale.

Le nucléaire ne peut être maîtrisé et doit être arrêté. Bien que ni la question de la sécurité des réacteurs nucléaires ni celle du stockage définitif ou encore celle de l’entretien des ruines de réacteurs hors circulation n’aient été résolues et bien que les réserves d'uranium, tout comme celles de pétrole et de gaz, sont en train de disparaître, les lobbyistes du nucléaire se servent des arguments des «Verts» (bilan CO2) afin de justifier une nouvelle vague de réacteurs nucléaires.

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Le Luxembourg se range parmi les pays les moins avancés en matière d’énergies renouvelables. Seulement 1% d’énergies renouvelables dans ce pays qui est le plus riche en Europe, c'est une pure dérision! Depuis des années, l'économie est mal orientée (excès du secteur financier, politique de niche) au lieu de promouvoir de nouvelles technologies, plus respectueuses de l'environnement.

Beaucoup de partis verts ont perdu leur caractère alternatif, parce qu'ils se sont insérés dans le système et ne sont donc plus disposés à prononcer une critique fondamentale. Il revient au mouvement écologique le mérite d’avoir mis à l’ordre du jour la protection de l'environnement, que la politique officielle et aussi les partis de gauche ont trop longtemps ignorées.

Le capitalisme ne peut pas résoudre le problème du changement climatique, parce que la solution au dernier est contraire à l’objectif même du premier, qui consiste à maximiser les profits. Il faut donc des alternatives sociales et écologiques. Ces alternatives, qui sont aussi soutenues par déi Lénk, répondent aux besoins de toutes les populations, prévoient l’éradication des inégalités, sont soucieux de la préservation de la planète et incluent la critique du capitalisme dans leur orientation.

1. déi Lénk continue à se prononcer en faveur de l’abandon du nucléaire civil et n’est pas prêt à accepter l'introduction massive d'énergie nucléaire au Luxembourg par la société "NewCo".

2. La production et la distribution de l'énergie doivent être nationalisées à l’échelle mondiale. C'est le seul moyen d’accélérer la sortie de la production d'énergie fossiles et de permettre le passage à d'autres sources d’énergie, c’est le seul moyen de procéder à une planification globale, c’est le seul moyen de produire conformément aux besoins de la population. Le Luxembourg peut commencer en donnant un signe positif. L’exploitation abusive de sources d'énergie non régénérables doit être remplacée par le recours aux nouvelles technologies dans les domaines de l'énergie éolienne, solaire, de la biomasse, de l’hydrogène.

3. Au Luxembourg, il faut renoncer à la privatisation de la distribution d'énergie poursuivie par la création de la «NewCo». Cette dernière rend la planification de l'énergie subsidiaire aux intérêts des grandes entreprises (Arcelor-Mittal, RWE, etc.) et range toute alternative en matière de politique d’énergie dans le domaine de l’impossible.

4. Au lieu d’investir des millions d'euros pour se racheter d'émissions de CO2 excessives, l’Etat doit investir dans les énergies renouvelables. Le gouvernement de coalition CSV-LSAP par ses mesures visant à stimuler l'économie a négligé cet aspect. déi Lénk soutient l'initiative Votum Klima (regroupant ASTM, Caritas, Greenpeace et Mouvement Ecologique), qui revendique une baisse de 30% sur les émissions de CO2 jusqu’en 2020 - baisse qui doit être réalisée par des mesures écologiques au Luxembourg et non par l’achat de droits d'émission.

5. L’exploitation et le commerce capitalistes de produits agricoles doivent être combattus.

La déforestation de provinces entières et les monopolisations dans la production de semences et des engrais chimiques sont devenues insupportables. Les produits agricoles subventionnés ne doivent pas être exportés dans le sud. La production agricole du Sud doit avoir comme premier objectif la sécurité alimentaire de sa région. Des réformes agraires radicales dans les pays en développement sont indispensables.

6. Il faudra renoncer aux agro carburants: ils mettent en danger la sécurité alimentaire, mènent souvent au vol de terres, à la surexploitation et à la destruction des écosystèmes. Leur contribution à la réduction des gaz à effet de serre est discutable.

7. Il faut mettre fin à la pollution des cours d'eau, des mers, des lacs et des rivières. De même, la Moselle luxembourgeoise est devenue un endroit de stockage d’eaux usées, par manque de stations d'épuration. Ca suffit!

8. Le transport individuel par voiture doit faire place par un partage modal au transport en commun et celui-ci doit être rendu plus intéressant que celui qui est actuellement prévu. La 30

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circulation automobile dans les villes et sur le chemin du travail devra être remplacée en grande partie par le transport ferroviaire et d'autres moyens de transport collectif. Avec les nouvelles lignes de tram et de train, si elles sont efficacement liées, le Grand-duché de Luxembourg peut devenir un exemple dans la région. La promotion du transport en commun est aussi importante pour les pays en voie de développement et les pays émergents. Si ces pays commencent un jour à motoriser aussi fortement que nous le faisons actuellement, le climat va s'effondrer totalement.

9. Toutes les lois et tous les grands projets doivent être examinés en raison de leur impact sur le climat.

Certaines de ces créances peuvent être adoptées si les revendications du salariat, des paysans du sud et des mouvements écologiques s’unifient. Les crises mondiales du capitalisme et de l'environnement doivent mener à la création d'un mouvement commun pour un nouvel ordre mondial, qui est à la fois social, écologique, autonome et égalitaire. Une politique de l'environnement qui ne suffit qu’au principe du «not in my backyard" (c.à.d. qui se réduit à ne pas tolérer de problèmes dans son environnement proche, comme p.ex. s’opposer à la décharge de gravois dans sa commune), ne suffit tout simplement pas.

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Chapitre 12: Pour l'égalité entre femmes et hommes Nous sommes encore bien éloignés d'une véritable égalité entre femmes et hommes: ° Dans le monde du travail, les femmes sont encore défavorisées: La différence moyenne du salaire d'un homme et d'une femme est de 20%. Cela est en partie dû à la carrière, le genre, l'emploi, ...etc, mais cette différence est également basée sur la discrimination. Le travail à temps partiel des femmes s’élève à 36,2%, alors que chez les hommes, il n’est 2,6%. ° Les femmes qui n'ont pas travaillé n'ont pas de droits propres à la retraite: Au Luxembourg, presque la moitié des mariages se terminent par un divorce. De nombreuses femmes ne se sont pas assuré des droits de retraite ou ceux-ci sont insuffisants et un divorce ne donne souvent droit qu'à une maigre retraite et ceci est souvent la raison pour la pauvreté de gens âgés. ° Les femmes ont des difficultés pour concilier leur emploi et leur vie de famille: Pour contrecarrer cette double charge, il faut un changement de mentalité et des améliorations structurelles. Au Luxembourg, il n’y a pas assez de structures d’encadrement pour les enfants.

Les hommes doivent accepter davantage de tâches ménagères et intervenir dans l’éducation de leurs enfants. ° Les femmes sont encore victimes de la violence: la violence contre les femmes est encore un sujet tabou. En 2008, on enregistrait 260 cas d’écartement durable du domicile familial, la plupart des victimes de violence domestique étaient des femmes.

Il n’y a pas de politique neutre au niveau des sexes, c’est pourquoi une approche consciente des sexes dans tous les domaines politiques est une condition préalable pour l’égalité des femmes et des homes. C’est pourquoi nous exigeons: ° Toutes les lois politiques, toutes les mesures et tous les projets doivent être analysés en ce qui concerne leurs répercussions dans les différentes situations de la vie des femmes et des hommes. Pour toutes les lois et tous les projets, il faut respecter l'avancement de l'égalité entre hommes et femmes (gender mainstreaming). ° Ceci compte aussi pour le budget d'Etat. Avec le "gender budgeting", la politique du budget est élargie par la perspective des sexes. Des injustices dans la répartition du budget peuvent être dévoilées. En plus, l'on crée une transparence au niveau de ce qui a été entrepris en vue d'une justice des sexes.

Pour un encouragement d'une conciliation de l'emploi et de la famille et de la répartition des tâches entre hommes et femmes, nous exigeons: ° l'éducation des jeunes filles et garçons vers un partenariat dans une relation et l'égalité des sexes, tant à l'école que dans l'orientation professionnelle, par des projets conçus à cet effet et grâce à des programmes scolaires correspondants. L'orientation professionnelle doit combattre le choix d'un métier spécifique pour un sexe ° des possibilités, définies par des lois, pour réduire le temps de travail et pour faciliter la conciliation du travail et de la vie de famille pour les parents ° l'expansion et l'amélioration des infrastructures sociales et éducatives: une offre généralisée en infrastructures d'encadrement pédagogique des enfants à un prix abordable avec un personnel qualifié et des horaires flexibles qui correspondent aux horaires de travail des parents - un agrandissement des écoles à plein temps - une expansion de l'offre en services qui recueillent les enfants en cas de maladie ° le prolongement du congé pour les pères après la naissance de leur enfant

Pour un encouragement de l'assimilation des femmes dans l'emploi, nous exigeons: 32

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° l'expansion de cours de formation continue pour une réadaptation et une réinsertion professionnelle ° même salaire pour le même travail ° des plans d'assimilation obligatoires dans l'économie privée et dans le secteur public ° une réévaluation et un reclassement des emplois et fonctions et une réévaluation des classements des salaires

Pour l'égalité entre hommes et femmes, nous exigeons: ° un droit de retraite autonome pour tout le monde pour combattre la pauvreté (par exemple, après un divorce) ou la dépendance du partenaire. Nous sommes pour des stipulations de transitions pour les personnes n'ayant pas travaillé. ° des lois stipulant l'encouragement de la participation paritaire à la vie politique grâce à une nouvelle loi de vote qui impose la fixation de quotas pour les listes et grâce à une nouvelle loi communale qui impose la fixation de quotas pour les commissions communales ° dépénalisation de l'interruption volontaire de grossesse et la possibilité de procéder, au Luxembourg, à des avortements dans les meilleures conditions ° une éducation sexuelle moderne et une politique de prévention grâce à une éducation sexuelle obligatoire dans toutes les écoles. Les moyens de contraception devraient être gratuits (surtout pour les jeunes qui sont affiliés à la caisse de maladie de leurs parents) ou ils devraient être remboursés par la caisse de maladie. ° un travail de prévention contre la violence, axé sur les sexes, grâce à des cours généraux sur l'affirmation de soi et des cours sur la résolution de conflits et d'agressions pour les filles et les garçons à l'école ° une expansion de l'offre des maisons d'accueil pour filles et femmes et de l'offre qui s'adressent aux criminels ° des mesures contre le trafic de femmes - une sécurité sociale autonome pour les prostituées: nous exigeons une sécurité sociale autonome pour les prostitués et un soutien adéquat et une consultation (et le droit séjour) pour les victimes du trafic d'hommes et pour les prostitués qui veulent se retirer du métier

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Chapitre 13: Renforcer les droits de l’homme et du citoyen Tandis que le ministre Luc Frieden a déclaré droit de l’homme le secret bancaire, il a en sa fonction de ministre de la justice et de la police contribué à de nombreuses législations européennes et nationales réduisant les droits des gens. déi lénk assistt les personnes, même s’ils ont des problèmes. Nous ne voulons pas d’un État qui devient un État policier et de surveillance, servant à défendre la bourse des riches, d’un État qui autorise la libre circulation du capital en même temps qu’il s’isole des gens. Nous voulons conférer aux citoyens des droits contre l’arbitraire de l’État, sans lesquels aucune société n’arrive à protéger opposants ou minorités, pas même une future société socialiste. Nous voulons par voie légale mettre sur un pied d’égalité les relations de même sexe.

A) État de surveillance: arrêter Big Brother!

D’une part déi Lénk s’engage pour un «État de verre» où les principes de l’État de doit et la transparence totale sont donnés, d’autre part nous essayons de sensibiliser la société au risque du «citoyen de verre» émanant de la folie de surveillance de certains politiciens sécuritaires de droite. La sécurité ne s’atteint pas par la suppression des droits libéraux fondamentaux et la violation de la sphère privée. Celui qui sacrifie la liberté au nom de la prétendu sécurité, en fin de compte perdra les deux.

Passeport biométrique L’utilisation de données biométriques (empruntes digitales, traits du visage) sur les nouveaux passeports de voyage est particulièrement douteuse et représente une infraction injustifiée aux droits de la personne. déi Lénk veut une politique différente: 1. nous refusons strictement le passeport biométrique; Conservation des données L’enregistrement systématique de données de communication sans présomption de culpabilité n’empêche ni le terrorisme ni la criminalité, car il est facilement contournable par les criminels. La conservation des données entrave massivement les activités professionnelles, politiques et sociales. En cela, elle nuit en fin de compte à une société libérale dans l’ensemble. déi Lénk veut une politique différente: 2. nous refusons l’enregistrement systématique de données de communication; Dépassement des bornes dans la vidéosurveillance de l’espace public Le dépassement des bornes dans la vidéosurveillance de l’espace public contribue tout au plus à délocaliser la petite délinquance. De nombreuses études menées à l’étranger ont montré que les caméras ne conduisent pas forcément à une baisse de la criminalité. Toujours est-il que la criminalité est un problème social, qui doit avant tout être résolu par la voie sociale et non technique. déi Lénk veut une politique différente: 3. il existe des alternatives effectives à la vidéosurveillance qui amélioreraient la situation sécuritaire à la fois à court terme (p.ex. l’éclairage), à moyen terme (p.ex. l’urbanisation) ainsi qu’à long terme (p.ex. une politique sociale, une politique de la drogue sincère et adaptée), en laissant les droits des citoyens intouchés et en renforçant la cohesion sociale; 4. l’évaluation de la vidéosurveillance, annoncée au Luxembourg, devrait être réalisée inconditionnellement de manière transparente et par des scientifiques indépendants;

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5. dans l’espace public nous voulons empêcher que les caméras vidéos soient dotées d’une technique de perception de visages, alignant visages et données biométriques contenues sur le passeport; Police

Après le déplacement du directeur de la Police et du secrétaire général de la Police, suite aux investigations dans l’affaire «Bommelëer» d’autres mesures devront suivre. La Police ne peut pas défier les lois, erreurs et brutalités doivent être sanctionnées. Les policiers ne doivent pas être contraint au rôle de surveillants (cf. système de vidéosurveillance, Visopol,...) ou bien de tracqueurs (participation de la police aux expulsions,...), pas plus qu’ils ne doivent être couverts de délits-bagatelle. Les toxicomanes ne doivent pas faire l’objet d’enquêtes policières. déi Lénk veut une politique différente: 6. l’ «Inspection générale de la police» (IGP) a grand besoin d’être réformée ; à la tête de l’IGP, un magistrat doit être nommé, qui dirigera cette importante instance de contrôle en totale indépendance ; 7. la fin du sous-effectif des départements qui traitent de la criminalité économique et financière 8. le centre de gravité du travail policier doit se situer au niveau du traitement de délits graves, l’aide en situation de détresse et la prévention ; Service secret

Les scandales autour du service secret et les déficits de contrôle sont la règle - l’affaire «Bommelëer» le prouve. Cela pourrait s’avérer dangereux pour les droits fondamentaux de personnes gênantes et de groupes oppositionnels. Le service secret qui avec ses structures et méthodes clandestines fut considérablement renforcé dans les dernières années, est un corps étranger dans une démocratie libérale, car il n’est ni transparent ni contrôlable. La police de son côté ne peut devenir une «police politique», qui surveille opposants et manifestants. Or, les frontières entre les investigations policières et celle du service secret ont été effacées avec la loi antiterroriste. déi Lénk veut une politique différente: 9. Le «Spétzeldëngscht» nuit plus qu’il ne sert à la démocratie et aux droits des citoyens ; il convient donc de le dissoudre ; 10. la police ne doit pas effectuer de services indicateurs et n’intervenir qu’en cas de présomption de culpabilité concrète, ainsi que le prévoit le Code d’Instuction Criminelle ; B) Même droits pour lesbiennes, gais et transsexuels Les relations de même sexe doivent être considérées comme des modes de vie évident. déi Lénk veut une politique différente: 11. dans le droit fiscal, à la retraite, à l’héritage et au logement les couples de même sexe doivent être égal en droit avec les couples hétérosexuels; 12. même si nous souhaitons la venue d’alternatives face à l’institution «mariage», les couples de même sexe devraient être accordé le droit de se marier ; 13. en outre, nous nous engageons pour le droit à l’adoption pour les couples de même sexe ; C) Pour une organisation humaine de la justice et du régime pénitentiaire!

Dans l’Europe actuelle une partie croissante de la population est exclue de jouir des richesses économiques et sociales (culture, logement, travail…). La politique néolibérale, qui a comme conséquences l’appauvrissement grandissant et l’exclusion, mène à davantage de violence et de 35

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criminalité, dont les principales victimes sont encore une fois pour la plupart les socialement faibles. La criminalité ne se laisse pas repousser par plus de police, par des lois plus sévères, des peines de plus en plus dures ou par la réclusion de plus en plus longue des délinquants – triste distinction de la politique pénale luxembourgeoise! déi Lénk veut une politique différente: 14. la baisse des quantum de la peine en cas de délit contre les biens; de légères peines de prison devraient être remplacées plus souvent par des engagements d’utilité publique; 15. l’amélioration des mesures d’éducation et de formation continue durant l’incarcération; application du droit de travail (rémunération, sécurité sociale) pour le travail effectué durant l’exécution de la peine; 16. une meilleure réintégration dans la société grâce à une augmentation du personnel et du budget du SCAS (Service central d’assistance sociale); 17. Interdiction d’incarcérer des mineurs ensemble avec des détenus adultes; 18. Interdiction d’incarcérer des réfugiés et des demandeurs d’asile refusés; d’après le code pénal la fuite dans un pays riche n’est pas un délit; 19. pas de nouvelle prison à Sanem: au Luxembourg les peines sont plus longues, les incarcérations se font plus rapidement qu’ailleurs, on ne dispose pas de peines alternatives, pas plus que de moyens de resocialisation, ce qui a comme conséquence un taux de récidive élevé; en outre, un grand nombre de toxicomanes purgent une peine pour acquisition criminelle. C’est dans ces domaines qu’il faudrait commencer par réduire le nombre de détenus; serait-ce le cas, nous n’aurions pas besoin d’une prison à Sanem; D) La consommation de drogues ne peut être un délit

Le nombre élevé de toxicomanes est l’exemple pour l’échec d’une politique erronée. Celui qui criminalise les personnes concernées en faisant très peu ou rien pour favoriser leur réhabilitation est condamné à échouer. Les drogués n’ont une chance de travailler et de mener une vie normale que s’il leur est permis de suivre une thérapie et que leur consommation de drogues cesse d’être criminalisée. En outre, l’acquisition criminelle s’en trouverait réduite. Nous voulons que la politique de la drogue se détache de la logique de punition et se concentre sur la protection des personnes concernées. Évidemment, il ne s’agit pas pour nous de favoriser la consommation de drogues. Néanmoins, il doit être clair que la consommation de drogues n’est pas un délit! déi Lénk veut un demi-tour dans la politique de la drogue 20. une dépénalisation de la consommation de drogues et de leur possession pour la consommation personnelle; la légalisation des produits de cannabis et la réglementation de la culture et de la vente de cannabis sous surveillance de l’Etat; la création d’une instance de contrôle indépendante où les consommateurs de drogues dures peuvent tester celles-ci dans l’anonymat; 21. le renforcement de la lutte contre le marché international de la drogue; 22. au niveau de la politique de santé, la création de lieux de thérapie; l’introduction de nouvelles méthodes de thérapie; la diffusion contrôlée de drogues dures par le biais des pharmacies aux personnes fortement dépendantes; 23. au niveau de la politique d’éducation effectuer le contrôle et l’actualisation des programmes scolaires en vue d’une éducation préventive; E) Mêmes droits pour tous – ensemble contre le racisme et l’exclusion

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Personne ne quitte son pays sans raison. Les gens qui sont poursuivis pour leur convictions politiques, appartenance religieuse ou identité sexuelle ou qui ont fuit la guerre, la destruction, les catastrophes écologiques et sociales doivent être accueillies au Luxembourg. De même, d’éventuelles retrouvailles en famille ne devraient pas être empêchées. Le fardeau écrasant de l’amortissement de dettes, tout comme les diktats du IWF et de la Banque mondiale aggravent la misère des plus démunis au Sud et à l’Est. La politique commerciale de l’UE détruit le fondement de la vie de millions de gens qui sont matériellement contraint d’émigrer. Le changement climatique mène à un accroissement drastique des flux migratoires. Émigrer devient bien souvent l’ultime chance de survie. Le «rideau de fer» de Schengen est inhumain. Ce n’est que par un ordre économique juste que nous pourrons atteindre une plus juste répartition à niveau mondial et endiguer les flux migratoires. déi Lénk veut une politique différente à l’égard des réfugiés et des migrants: 24. les conventions de Genève doivent être appliquées dans leur intégralité; le Luxembourg doit insister sur l’annulation de la directive «retour» (directive de la honte) et retirer sa propre loi répressive sur l’asile ; 25. l’accueil et l’assistance des réfugiés doivent être améliorés (logement, infrastructures, droit au travail); 26. pas de centre d’expulsion au Luxembourg; la prison d’expulsion du Findel doit être transformée en «Centre d’accueil», équipé de personnel qualifié, où les personnes pourront se mouvoir librement, pour qu’ils puissent digérer leur trauma et se retrouver dans le nouvel environnement ; 27. le Luxembourg doit cesser de participer à FRONTEX, l’»l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures» et s’engager dans la dissolution de tous les centres d’expulsion financés par l’UE ; 28. un droit de séjour devrait régler la recherche d’un emploi dans le cadre d’une politique d’immigration ; 29. mise à disposition de logements et d’infrastructures suffisants pour les étudiants/es, ainsi que la facilitation du payement des cautions.

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Chapitre 14: Pour une politique durable de la culture Les cinq dernières années se caractérisent surtout par un arrêt marqué de l'activité culturelle. La totalité des projets et initiatives culturels (année de la culture 2007, Mudam, Philharmonie...) est encore née sous le gouvernement précédent. L'on peut voir l'importance que le gouvernement attribue à la culture au fait que le ministre de la culture a été échangé contre une secrétaire d'Etat. La production culturelle se voit soumise de plus en plus à une logique néolibérale et la crise économique actuelle risque d'aggraver cette situation. ° commercialisation de l'activité culturelle: à cause d'un manque de soutien de la part de l'Etat, les institutions culturelles sont forcées de financer elles-mêmes presque tous leurs projets et sont ainsi devenues dépendantes de sponsors. Ceci ne représente non seulement un danger pour la liberté de la création artistique, mais entraîne également l'augmentation des billets d'entrée et a comme conséquence: ° marginalisation sociale: à cause des prix élevés des billets d'entrée, les gens ayant un revenu modeste peuvent difficilement se payer des manifestations culturelles. La fréquentation des théâtres et salles de concerts devient de plus en plus le privilège d'une clientèle aisée. ° des artistes en marge du minimum vital: Après des tentatives hésitantes pour créer un fondement d'existence minimal pour les artistes, ces efforts sont en train de stagner. Les artistes nationaux n'ont toujours pas de sécurité sociale décente et beaucoup d'entre eux doivent gagner l'argent manquant en acceptant des boulots d'appoint.

La culture comme l'entend déi Lénk est plus qu'une marchandise que l'on négocie ou que l'on consomme. La culture dans toutes ses formes est l'expression de la réflexion de l'homme sur son environnement individuel, social ou historique. La culture est un élément important dans le développement et dans l'épanouissement de l'homme et nécessite un plus grand soutien public.

Nous exigeons: 1. Les prix d'entrée pour les maisons de la culture étatiques ou subventionnées par l'Etat doivent obéir à des critères sociaux. Les prix d'entrée dépassant les 60€ doivent être interdis.

La culture est un droit de l'homme et ne doit pas devenir un amusement exclusif d'une minorité "upperclass".

2. L'Etat doit davantage soutenir financièrement les institutions existantes pour réduire la pression commerciale sur la diversité de la programmation, la liberté de création et les prix d'entrée.

3. Le statut de l'artiste et de l'intermittent du spectacle est à revoir dans le sens d'une reconnaissance sociale plus poussée des métiers d’artistes.

4. L'expansion conséquente de l'activité culturelle des jeunes: la fréquentation de musées, de théâtres, de concerts, doit devenir partie intégrante du programme scolaire (à l'école primaire, tout comme à tous les niveaux de l'enseignement secondaire).

5. Une aide substantielle pour les maisons régionales de la culture: il ne suffit pas de financer des bâtiments valant des millions, il faut également de fournir aux maison de culture les moyens financiers, personnels et logistiques pour leur permettre de remplir leurs fonctions.

6. Un encouragement poussé des projets alternatifs et des initiatives personnelles.

7. Une professionnalisation et une surélévation en personnel du ministère: pas de professeurs détachés.

8. La bibliothèque nationale doit pouvoir satisfaire les standards d'une bibliothèque universitaire. Nous nous engageons pour un réseau de bibliothèques locales et régionales avec une offre gratuite et diversifiée de littérature (même de littérature scientifique), tout comme une 38

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offre multi-média actuelle. Une législation sérieuse concernant l'archivage contribuerait à la conservation de la mémoire collective.

9. Une chaîne télévisée de droit public avec une offre diversifiée.

10. La légalisation fondamentale du "File-sharing" (la copie et la distribution de données, de musique, de films...) sous préservation stricte de la protection des données et des droits d'auteurs.

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Chapitre 15: Renouveler la démocratie La démocratie ne tient pas ce qu'elle promet: la participation de tous à même titre à l’ordre social, la dispute ouverte de conflits d'intérêts et un affrontement loyal des idées et des propositions. Au contraire: nous assistons à une nette régression de droits démocratiques. La démocratie est en crise.

• L'érosion du suffrage universel. Au Luxembourg, la moitié de la population est exclue des élections législatives, lors des élections communales, leurs droits de vote sont limités, les nombreux frontaliers ne votent pas là où ils travaillent. Les conditions de la double nationalité sont encore trop restrictives.

• Le non respect des programmes électoraux. La manipulation de l'indexation des salaires était, par exemple, prévue nulle part.

• La personnalisation excessive de la politique et la médiatisation des politicien(ne)s empêche une réflexion critique sur le contenu et les programmes. Cependant, la crise à laquelle nous assistons en ce moment nécessite une mise en cause fondamentale du contenu politique.

• Le fossé entre la population et le Parlement. Lors du référendum, 44% de la population ont voté contre le projet de Constitution européenne (en dépit de la propagande gouvernementale massive), tandis qu’au Parlement, tous les partis se sont prononcés en faveur de cette Constitution européenne. Au niveau de l'UE, le non respect de la volonté populaire s’est manifesté de façon encore plus flagrante lorsqu’il s’agissait de voter le traité de Lisbonne.

• Manipulation non adéquate de la Constitution. déi Lénk rejette le principe de la monarchie comme vestige de régimes pré modernes. Cependant, la facilité avec laquelle le Parlement a modifié la Constitution, est préoccupante.

•Privilèges des grands partis. Avec la loi sur le financement des partis, les partis représentés au Parlement, se sont eux-mêmes enrichis davantage et ont aggravé la discrimination des petits partis dans le débat politique. Il ne peut être question d’égalité de voix dans le débat public.

• Pas de démocratie participative. La possibilité pour la population de participer entre les élections aux décisions politiques est presque inexistante.

• Transfert du pouvoir de décisions. De plus en plus de décisions sont prises sans suffisamment en informer la population au préalable et sans la laisser influencer ces décisions: dans les instances de l'UE, dans les organisations internationales comme la Banque Mondiale ou le Fonds Monétaire International. Souvent, la position que prennent les représentants luxembourgeois reste même inconnue (p.ex. "Directive Bolkestein") • Concentration de pouvoir économique. Un pouvoir énorme se concentre dans les centres du système économique.

• Privatisation de la propriété sociale. La privatisation des services publics signifie une perte de démocratie: dans les domaines où jusqu’ici le contrôle et la codécision publics ont été possibles, des groupes d'intérêts privés, peuvent désormais décider, sans aucune transparence.

• Sur son lieu de travail, le "citoyen libre" se voit réduit à la servitude. Il est vrai que dans les dernières décennies, les droits des salariés sur le lieu de travail ont été étendus, mais ils n’y sont toujours pas "libres" - et la politique néo-libérale de la concurrence illimitée (y compris au sein de l'UE) sape de son côté fortement les droits acquis. Les droits des "comités d'entreprise européens" sont encore inférieurs à ceux des nationaux.

• L'inégalité sociale nuit à la démocratie. L'accumulation d'énormes richesses entre les mains de quelques individus, a comme conséquence un déplacement vers le haut du pouvoir de décision. La crise financière et économique prouve comment quelques individus ont le pouvoir de jouer avec le sort de millions de gens. L’expansion de la pauvreté est un obstacle la participation démocratique.

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• Des groupements puissants s’opposent à la démocratie. L'impact de groupes d'intérêt puissants mais pas démocratiquement légitimés comme les églises ou encore les lobbies économiques est incompatible avec les principes de la démocratie.

Afin de revitaliser la démocratie, nous revendiquons: 1. Le droit de vote pour législatives à tous les résidents («citoyenneté de résidence»), la suppression des restrictions au droit de vote communal (par exemple l'exclusion au mandat de maire), une représentation démocratique des travailleurs frontaliers.

2. L'abaissement de l'âge électoral à 16 ans 3. Le droit à l'obtention de la nationalité luxembourgeoise, ainsi que de la double nationalité après 3 ans de résidence, ou à la naissance au Luxembourg: "droit du sol" 4. Limitation du cumul des mandats, la divulgation des revenus et des fonctions des députés, des ministres et du chef de l'Etat.

5. Le contrôle et l’influence parlementaires, ainsi que l'information publique sur toutes les décisions et prises de position du gouvernement et de ses représentants dans les instances supranationales (UE, FMI, Banque mondiale, etc.)

6. Promotion de la démocratie participative dans la constitution et la loi (des règles et des procédures qui favorisent la participation directe des citoyens aux décisions), accès facilité à la participation publique (par l'éducation, la réduction du temps de travail, etc.). On peut se référer au "budget participatif" qui existe au Brésil et qui permet aux citoyens d’être impliqués dans la gestion du budget municipal et de fixer des priorités sociales, et non pas de se limiter à simplement voter des représentants.

7. Les organisations de la société civile (syndicats, ONG) doivent être incluses davantage dans les procédures de décision.

8. Outre la question de la monarchie, notre Constitution a besoin d'être révisée à fond - non pas seulement pour les adapter à la réalité, mais pour accorder beaucoup plus de place aux droits démocratiques et aux libertés citoyennes.

9. Les procédures de révision constitutionnelle doivent également être réexaminées: soit on réinstaura les procédures en vigueur jusqu’en 1993 qui prévoyaient que les articles à modifier devaient être nommés explicitement et exclusivement au moment des élections pour obliger les partis politiques à se positionner et permettre aux citoyens de connaître ces positions, soit on devra soumettre chaque amendement d’un article de la Constitution à un référendum.

10. Tous les postes de représentants luxembourgeois dans les instances internationales (y compris au Conseil de l'UE) doivent être au préalable l'objet d'un débat parlementaire et public, et l'obligation d'information doit être assurée. Cela exige une précision légale (pour ne pas dire constitutionnelle).

11. Les droits de participation des salariés dans les entreprises doivent être renforcés, les compétences des représentants du personnel et des comités d'entreprise, sont à élargir, p.ex. dans des cas de suppression de postes. Les droits des "comités d'entreprise européens" doivent nécessairement être étendus. (Voir aussi: chapitre sur le droit du travail). Des négociations à huis clos (tripartite, etc.) sont en fait incompatibles avec les principes démocratiques.

12. Le domaine public doit être étendu - pour approfondir le contrôle et le pouvoir de disposer démocratiques.

13. Nous demandons plus d'égalité sociale, c'est-à-dire la redistribution des ressources de haut en bas comme étant la base essentielle d'une démocratie en état de fonctionnement.

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14. Nous revendiquons une séparation constitutionnelle des Eglises et de l'Etat - ainsi que la protection stricte et efficace des procédures démocratiques contre l'ingérence des lobbyistes économiques.

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Chapitre 16: Pour une politique de développement plus cohérente Nos analyses et nos critiques Avec 0,91% de son revenu national, le Luxembourg apporte une aide au développement, qui est marquée par une augmentation conséquente, exemplaire parmi les pays de l’UE. Elle devrait le rester, même si une Aide Publique au Développement élevée ne peut à elle-même résoudre tous les problèmes que provoque notre modèle de prospérité dans les pays pauvres. Nos habitudes de consommation et les relations Nord-Sud doivent être substantiellement modifiées, si nous optons pour un monde plus juste.

Il est inquiétant que depuis 2 législatures le ministère de la coopération et le ministère de l'armée soient unifiés dans les mains d’un seul ministre. Cette union personnelle est malsaine et sert à avancer la stratégie des "interventions humanitaires", qui consiste à entrer dans les pays par des chars pour ensuite y distribuer du blé.

La surexploitation des ressources mondiales par une minorité de riches entraîne la disparition des forêts, de la pêche, de la biodiversité, ainsi que des sources d'énergie non renouvelables et rend l'accès à ces ressources vitales de plus en plus difficile aux pays pauvres.

Le changement climatique est en grande partie provoqué par les pays du Nord, mais les pays du Sud en subissent les pires effets, notamment par la hausse du niveau des mers.

Nous devons nous demander dans quelle mesure le Luxembourg contribue réellement à des relations plus équitables entre le Nord et le Sud, en d'autres termes, si sa politique de développement est vraiment cohérente. Nous savons très bien que dans un système d’économie mondiale qui se base sur la concurrence et la compétition, un réel développement autonome du Tiers Monde est impossible, au contraire, nous risquons une aggravation de la paupérisation.

D'un autre côté, il est clair que les relations entre les pays du Nord et les pays du Sud sont marquées par des inégalités et une redistribution des richesses vers les pays développés.

A partir de ces constatations, nous formulons les propositions et revendications suivantes.

1. Pour mettre fin aux inégalités des relations Nord-Sud et au changement climatique provoqué par les nations industrialisées, le Luxembourg doit - tout comme les autres pays industrialisés mener des politiques de l'énergie, du transport, de l'économie, du commerce et agricoles, qui sont cohérentes avec sa politique de développement durable (commerce équitable avec le Sud, agriculture biologique dans le nord et au sud entre autres). Les problèmes d’intérêts divergents des nations riches et des nations pauvres doivent être discutés et des solutions plus équitables pour les pays du Sud doivent être trouvées, afin d’éviter une catastrophe écologique et sociale globale.

2. Nous demandons que les pays du Nord cessent de détruire les économies des pays en voie de développement par des subventions à l'exportation. Nous devons respecter leur droit à gérer eux-mêmes leurs économies et, le cas échéant, à les protéger. Sinon, un développement des pays – soi-disant - en voie de développement est impossible et les écarts entre riches et pauvres vont augmenter inévitablement, avec toutes les conséquences telles que les famines, les guerres et les migrations.

3. Tout mélange de politiques de développement et de défense doit être évité.

4. Il nous semble en outre très important que le Luxembourg participe au financement de l’accord-cadre destiné à remplacer le protocole de Kyoto après 2012 pour continuer la lutte contre le changement climatique, et qu’il s’engage au niveau de l’UE et des Nations Unies pour que le contenu de cet accord prenne en compte l'ampleur de la problématique. Le Luxembourg devra prendre à chaque moment de ces négociations une position en matière de politique climatique qui réponde aux besoins des pays du Sud. En ce sens, il convient de réduire nos 43

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émissions de gaz à effet de serre d'au moins 30% jusqu’en 2020, et ceci uniquement par des mesures nationales et non par l'achat de droits d'émission.

5. Le futur gouvernement du Luxembourg devra sur la scène internationale tenir compte du fait important que plus de 70 de nos 116 communes se sont exprimées être des «communes sans organismes génétiquement modifiés (OGM)».Notre gouvernement doit donc également se prononcer en faveur d’une agriculture sans OGM dans les pays en développement, s’il veut éviter que les paysans du Sud dépendent totalement de Monsanto, qui dispose du monopole des semences génétiquement modifiées qui doivent être renouvelées chaque année et qui menacent très fortement la biodiversité.

6. La place financière de Luxembourg ne doit pas être un refuge pour l'évasion de fonds fiscaux et de capitaux. Le secret bancaire doit être aboli. Le Luxembourg doit s’engager dans un programme mettant fin à l’endettement, pour prévenir respectivement terminer l'esclavage par dettes dans des procédures d'arbitrage transparentes.

7. Si la politique de développement doit avoir un effet durable, elle ne doit pas se limiter à la politique gouvernementale. Plutôt elle doit viser à établir des relations égales entre la société civile de notre pays et la société civile des pays en voie de développement. Pour cette raison il est important d’impliquer les communes dans la politique de développement, de les sensibiliser à l'aide au développement et de promouvoir le travail des organisations non-gouvernementales (ONG) sur place, pour que l’éducation au développement se fasse à un niveau qualitatif élevé.

Cela est possible si les fonds nécessaires des ONG pour l’éducation au développement sont élevés à au moins 2% du budget de la Coopération.

8. Toutes les lois, tous les projets et tout le commerce doivent être vérifiés en termes de "compatibilité au développement" c.à.d. leurs effets écologiques, sociaux et culturels sur le développement local dans d'autres pays doivent être examinés.

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Chapitre 17: Pour un monde sans armes et sans guerre Après la fin de la guerre froide, il n'y a eu, comme on l'avait espéré, ni désarmement ni dissolution des pactes militaires. Le monde n'est pas devenu plus pacifique. Au contraire: l'armement, la militarisation et les guerres figurent de nouveau à l'ordre du jour.

Pour les vainqueurs de la guerre froide, i importait de garantir la globalisation capitaliste par la force armée. En l'absence de menace militaire les violations des droits de l'Homme servirent dans un premier temps comme prétexte aux interventions militaires (exemple: la guerre contre la Yougoslavie). Avec le 11 septembre 2001 débuta en Afghanistan et en Irak une nouvelle période de guerres sanglantes dirigées par les Etats-Unis. La menace du terrorisme international fut présentée comme le défi majeur et fut déterminante pour la militarisation progressive de l'Europe qui fut marquée par la création d'une troupe d'intervention rapide sous le contrôle de l'OTAN et la création d'une agence de défense européenne. La course aux armements fut inscrite dans le Traité de Lisbonne en tant qu’obligation de même que la participation aux interventions militaires européennes pour "soutenir des Etats tiers dans la lutte contre le terrorisme sur leur territoire national."

La doctrine militaire est ainsi profondément modifiée. On ne se limite plus à la défense des frontières d'un Etat mais on revendique le droit d'intervenir partout dans le monde, y compris par une guerre préventive. La défense de la sécurité du monde libre, de l'Europe, du Luxembourg se fait dans les montagnes afghanes selon la nouvelle doctrine. Mais en réalité il s'agit de la défense des intérêts du grand capital, des Etats-Unis et de leurs alliés, en particulier du contrôle de zones d'influence, de l'appropriation des ressources en matières premières et des sources d'énergie ainsi que des profits des industries d'armement.

Le Luxembourg participe allègrement à cette politique d'intervention et de militarisation et ceci aussi bien sous l'actuelle coalition gouvernementale PCS-POSL que sous la coalition PCS-PD. Cette politique est onéreuse: Dépenser des milliards d'euros pour l'armée, pour des navires et des avions de guerre est un scandale, surtout en temps de crise. Cette politique est dangereuse: les guerres n'enrayent pas le terrorisme, elles le nourrissent et le multiplient comme nous le voyons en Irak et en Afghanistan. Faut-il que le premier cercueil débarque au Findel pour réaliser enfin la portée de cette politique d'intervention? La participation du Luxembourg à des interventions militaires ne rend ni le Luxembourg ni l'Europe plus sûrs. déi Lénk a, depuis sa création, mis en garde contre cette évolution militariste. Le Luxembourg doit rester réticent en matière militaire et s'engager pour une Europe qui soit à l'avant-garde d'une politique de désarmement et de coopération pacifique. Pour déi Lénk, la guerre n’est pas un moyen pour faire de la politique. déi Lénk s'engage pour la dissolution de l'OTAN, dont le but premier est la réalisation des ambitions des Etats-Unis. L'OTAN envisage l'emploi de l'arme atomique à titre offensif. Elle favorise la course aux armements. Ses Etats membres dépensent 900 milliards d'euros par an pour l'armement. Ceci aggrave la pauvreté mondiale. Nous nous opposons à la logique des blocs militaires et exigeons la destruction et l’interdiction des armes atomiques, le retrait des troupes de l'Irak et de l'Afghanistan, le retour des soldats luxembourgeois de l'Afghanistan, la fermeture de toutes les bases de l'OTAN et des Etats-Unis en Europe. Nous ne voulons pas d’une nouvelle guerre froide et pas de système anti-missiles US en Europe de l'Est. Nous exigeons le désarmement mondial et le développement de la sécurité civile.

En matière de politique étrangère, la composante sociale doit être mise au centre de l'intérêt à la place de l'aspect militaire. La politique de coopération basée sur la paix, la justice et l'égalité entre tous les Etats européens doit remplacer la politique dominée par les intérêts de l'économie privée et de l'industrie de l'armement. Les conflits surgissant sur le continent européen, comme par exemple le conflit caucasien en août 2008, prouvent à quelle vitesse un conflit d'ordre régional peut dégénérer en conflit international.

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Voilà pourquoi nous exigeons un nouveau système collectif de sécurité européenne, une agence européenne de désarmement au lieu de l'agence de défense européenne. Une autre constitution européenne sans obligation à l'armement.

Les conflits continuels, surtout au Proche-Orient, constituent une menace permanente pour la paix mondiale, mais aussi l'ordre économique mondial injuste et la pauvreté sans cesse grandissante sont un terreau fertile pour de nouveaux conflits.

Voilà pourquoi nous exigeons la solution immédiate du conflit au Proche-Orient la création d'un Etat palestinien indépendant et viable avec Jérusalem-Est comme capitale. déi Lénk fera tout afin que le Luxembourg intervienne dans ce sens au sein de l'UE. Le Luxembourg et l'Europe doivent oeuvrer avec détermination pour: - la fin de l'occupation israélienne dans les territoires palestiniens et la fin du blocus de Gaza.

- le démantèlement du Mur selon l'arrêt de la Cour de Justice Internationale de La Haye.

- l'exécution de toutes les résolutions de l'ONU afférentes au conflit israélo-palestinien.

- la fin de la politique de confrontation avec l'Iran. Le conflit autour de l'usage de l'énergie nucléaire ne pourra être résolu que par des négociations politiques. déi Lénk s'engage, ensemble avec la société civile, le mouvement de la paix européen, les altermondialistes et avec les mouvements de libération sociale des pays du Sud, pour la réalisation de ces objectifs

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Chapitre 18: Refondation de l'Union européenne La politique menée au sein de l'Union européenne est une des causes de la crise. La logique néolibérale, avec laquelle on gouverne en Europe, déconstruit l'État-Providence, crée de la pauvreté et de l'injustice, et a des effets néfastes sur les mécanismes de solidarité, que ce soit au niveau européen ou au niveau mondial.

Déconstruction de l’Etat social: l’UE applique une politique où les normes sociales minimales sont rabaissées, au lieu d'être harmonisées vers le haut. Les droits des travailleuses et travailleurs ne cessent d’être remis en cause par des décisions de justice et des mesures basées sur le principe de l’"économie de marché ouverte où la concurrence est libre". L'UE ne garantit pas aux populations leur droit de travail le plus élémentaire, privatise les services publics et renforce ainsi les inégalités entre les riches et les plus pauvres.

Armement et la militarisation de l'Union européenne: Autant le traité constitutionnel que le traité de Lisbonne planifient la création d'une armée européenne qui serait fortement liée à l'OTAN. Dans de telles conditions, l'Union européenne ne peut pas garantir la paix. Bien que l'UE a été construite dès le début dans l’optique de la création d’un grand marché unique, son but était aussi d’empêcher structurellement tout éclatement de guerre. L’arment, la mise en place d'une armée et des opérations militaires, même sous le prétexte de l'humanitaire, sont en contradiction avec ce principe de base. Les citoyens européens sont amputés de leurs droits, au nom de la "lutte contre le terrorisme», lorsqu’ils sont enregistrés dans des bases de données, qui ne respectent pas leur sphère privée.

Déficit démocratique et le traité de Lisbonne: Trois pays se sont prononcés contre le traité constitutionnel ou de Lisbonne. Peu soucieux de ce choix démocratique, les dirigeants européens entendent malgré tout mettre en place le traité de Lisbonne. Ce dernier n'est pourtant pas seulement caduc parce qu'il a été refusé démocratiquement, mais aussi parce qu'il prescrit exactement les politiques qui ont mené à la crise financière. En outre, il prohibe la politique que les Etats mènent face à la crise actuelle: sauver les banques et les entreprises avec des fonds publics, afin d'éviter leur faillite.

Pas de réponses globales à des crises globales: la crise économique tend à faire passer au second plan le changement climatique, le problème de l'énergie ainsi que la famine dans le monde. Ces crises sont cependant liées entre elles et sont le résultat de l'échec du capitalisme, du système néolibéral. L'Union européenne ne montre pas de volonté politique, d’élaborer une solution globale à cet ensemble de crises.

Europe Forteresse: de nombreuses études montrent que l'Union a besoin d'immigration. Et pourtant, on ferme les frontières, renforçant ainsi l'immigration clandestine. Des centres de rétentions sont construits aux frontières de l'Union, où des milliers de gens attendent dans des conditions inhumaines du travail et des papiers.

Pour refonder l'Union européenne, déi Lénk s’engage: 1. pour une Union qui garantisse la justice sociale, les droits des salariés et le droit de tous les citoyens à des services publics. Le principe de base de l'Union, la compétitivité, doit être remplacée par le principe de l'intégration sociale et du développement durable et solidaire dans le respect des identités culturelles. Cela signifie que toutes les directives qui remettent en question la justice sociale, doivent être retirées, et qu’aucun traité ne peut prescrire une politique économique néolibérale.

2. L'Europe ne peut pas utiliser la guerre comme moyen pour défendre les droits des peuples. Au lieu d’être investis dans l’armement, les fonds publics doivent être utilisés pour résoudre les conflits au niveau politique et agir préventivement sur le plan diplomatique. Si l'UE veut continuer à s’engager pour la paix, elle doit s’engager pour le désarmement. La lutte contre le terrorisme ne se gagne pas par l’instauration de bases de données violant les droits de l’homme, mais par l’application d’une politique active en matière de droits sociaux et politiques.

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3. Lorsque les nations prennent des décisions démocratiques par voie de référendum, elles doivent être respectées. Le traité de Lisbonne est ainsi caduc et déi Lénk demande l'élaboration d'un nouveau traité. Les processus de décision démocratiques de l'Union doivent être renforcés par l'extension des compétences du Parlement européen et l’élection démocratique de la Commission. Un nouveau traité ne peut entrer en vigueur, s'il n’est pas élaboré sur une base démocratique, c'est-à-dire par les députés européens. Dans un deuxième temps, il doit être adopté le même jour par référendum dans tous les Etats membres.

4. La crise économique ne doit pas écarter la question de l'environnement. Pour éviter dans le futur les crises systémiques, il faut une seule solution politique qui intègre les questions économiques, de justice sociale, de climat et de protection de l'environnement. Une telle politique signifie que les structures actuelles de la société et la consommation à gogo doivent être remis en question, pour passer à un nouveau modèle sociétal élaboré sur le principe de durabilité globale.

5. La directive retour ainsi que la "Blue Card" doivent être annulées. En matière de législation sur l'immigration, les droits humains doivent être au centre, et non l'intérêt de l'économie à une main-d'œuvre bon marché. Nous ne voulons pas d'Europe nationaliste dans laquelle seuls les citoyens possédant une nationalité européenne ont des droits. déi Lénk s'engage pour le droit de vote dans l'UE pour tous les citoyens, indépendamment de la nationalité.

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Imprimé au Luxembourg. Ne pas jeter sur la voie publique.

Il est grand temps !

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