Sixième Dimension juin 2015

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Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’ACCM (Icogne – Lens – Chermignon – Montana – Randogne – Mollens), Crans-Montana Tourisme & CMA Remontées Mécaniques SA

NUMÉRO 64 - JUIN 2015

SOMMAIRE CRANS-MONTANA «L’entente était excellente» Bisse du Rho: l’eau coule à nouveau Golf: le président d’Omega optimiste Jean-Charles Barras: «Une chance inouïe»

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société Ils rêvent Crans-Montana du futur p. 5 Démographie: faites des bébés! p. 6 Des eaux à surveiller de près p. 8

VILLAGES Les vignerons ont perdu le pouvoir p. 9 Des contes par monts et par mots p. 10

SPORTS & LOISIRS Sébastien Clivaz, arbitre de basket Crans-Montana sportif et ludique

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IMPRESSUM

Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM), Crans-Montana Tourisme et CMA Remontées Mécaniques SA Rédaction Danielle Emery Mayor, rédactrice en chef Tél. 079 785 98 68 dem@sixieme-dimension.ch Paulette Berguerand, Jean-Michel Bonvin, Maude Bonvin, Katrine Briguet, Joël Cerutti, Blaise Craviolini, Igor Paratte. Administration & abonnements Véronique Briguet Tél. 078 612 77 45 info@sixieme-dimension.ch Adresse Sixième Dimension Sàrl Route du Village 17 - 1977 Icogne www.sixieme-dimension.ch Maquette & graphisme Sergio Pardo - AlterEgo Communication Mise en page Gate2design Sàrl Impression Schoechli Impression & Communication Distribution Messageries du Rhône, Sion La Poste, Crans-Montana Si vous n’avez pas reçu votre journal, contactez les Messageries du Rhône au 027 329 78 80 contact@messageriesdurhone.ch

Clap de fin pour «Sixième Dimension» UNE PAGE SE TOURNE: Pendant plus de dix ans, «Sixième Dimension» arrivait dans vos boîtes aux lettres un mois sur deux. Ce numéro est le dernier d'un belle aventure.

«

Un journal n’est rien d’autre qu’un lieu de rencontre. Même si parfois on a l’impression de crouler sous les informations venues des quatre coins de la planète, il n’est pas certain que l’on soit toujours bien informé sur les questions essentielles qui se posent au niveau local.» Ces propos étaient ceux du journaliste Bernard Rappaz qui signait l'éditorial du premier numéro de Sixième Dimension. Il voyait comme vocation pour ce journal de bousculer la région et vivifier le dialogue. «Trop souvent occupées dans le passé à se tendre des croche-pieds, les six communes de Crans-Montana connaissent, mieux que quiconque, le besoin de créer une “place du village” pour débattre et réunir les idées qui permettront de bricoler l’avenir de cette région.» C'était le 6 décembre 2004. Un peu plus de dix ans plus tard, nous pensons avoir réussi le défi de faire se rencontrer les habitants de nos six communes au travers des pages de ce journal. Une relation de confiance Tro i s p ro fes s i o n n el s d e la communication et des médias étaient à l'origine de ce pari un peu fou: Sergio Pardo (aujourd'hui décédé), Véronique Briguet et Danielle Emery Mayor. «Ce projet insensé était une réelle envie de faire se rencontrer les gens, d’un bout à l’autre du territoire du Haut-Plateau, rappelle Véronique Briguet. Il y a eu un travail énorme pour créer le

Le tout premier journal sortait des rotatives en décembre 2004. Un projet porté par trois personnes, Danielle Emery Mayor, Véronique Briguet, Sergio Pardo. graphisme, élaborer la ligne rédactionnelle, organiser la distribution. Il y a eu plein de soucis – et d'immenses joies – pour mettre en place un tel projet, pour le faire perdurer et grandir pendant plus de dix ans.» L'aventure a été rendue possible grâce aux éditeurs qui ont cru au projet: les six communes de Crans-Montana, la société de remontées mécaniques et l'Office du tourisme. «Les lecteurs aussi nous ont fait confiance, ajoute Véronique Briguet. N'oublions pas les abonnés de la première heure, du Tessin à Bâle, à qui

"Sixième Dimension" permettait d’être informés sur ce coin de pays qu’ils aiment. Citons aussi les touristes qui, au vu de certaines demandes, auraient bien voulu que le journal soit traduit dans leur langue!» Journalistes locaux Dans la barque, de nombreux journalistes sont montés au fil du temps. «La formule locale proposée par "Sixième Dimension" est un beau complément à la presse régionale, estime Nathalie Getz. C’est un “liant” pour les habitants d’une région qui peuvent ainsi se reconnaître

à travers ce média, se tenir informés sur leur région de manière plus approfondie, reconnaître un visage qu’ils croisent parfois, réaliser soudain que cette personne presque inconnue accomplit des choses qu’ils ne soupçonnaient pas. Et en être touchés. Ce journal permet de dévoiler un pan des coulisses d’une région, d’en mesurer toute la diversité et la richesse. Je suis certaine qu’il joue aussi un rôle d’émulsion, qu’il a pu donner envie de sortir, de s’engager, de participer, de partager.» Suite en page 2

Il y aura une vie après «Sixième Dimension»: rendez-vous en septembre

A

près plus de dix ans de bons et loyaux services, vous tenez entre vos mains le dernier numéro de Sixième Dimension sous cette formule. Je tiens donc à féliciter et à remercier toutes les personnes qui ont œuvré pour cette belle aventure, en particulier Danielle Emery Mayor, la rédactrice en chef et Véronique Briguet, responsable administrative. J’ai également une pensée émue pour les journalistes qui ont collaboré avec ce média lors de ces dix dernières années. C’est la fin d’une belle histoire. Depuis quelques mois et suite à la dénonciation, par

l’ancienne équipe dirigeante de Sixième Dimension, de la convention qui liait les parties, une période d’incertitude s’est installée. Comme trop souvent à Crans-Montana, les rumeurs ont été bon train. Y aurait-il donc une suite à cette belle aventure ou s’agissait-il d’un enterrement de première classe? Les réponses sont aujourd’hui claires. Il y aura une vie après Sixième Dimension, mais elle sera quelque peu différente. Même si tout n’est pas encore réglé, les bonnes nouvelles sont nombreuses, et l’on peut d’ores et déjà dire que le principe d’un

journal d’information pour les communes de CransMontana et pour la destination touristique est acquis. Voici en effet ce que je peux vous révéler, à ce stade: - Un journal d’information continuera à être édité par l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM) et par Crans-Montana Tourisme & Congrès (CMTC). - Il s’agira d’un journal indépendant, avec un-une nouveau-elle rédacteur-trice en chef, avec une équipe de journalistes et une ligne éditoriale. - Il s’agira d’un journal d’information qui ne fera pas

de polémiques inutiles, mais dont la mission principale sera de faire plaisir aux lecteurs et donc aux rédacteurs. Au menu: portraits, interviews, découvertes, nouvelles rubriques, mise en valeur d’une région formidable sous tous les angles. Bref, que du bonheur. - Le nouveau journal aura encore un nouveau nom qui n’est pas encore connu. - Il paraîtra sous un nouveau format tabloïd, comme le Journal de Sierre. - Un nouveau graphisme sera également proposé. - Il paraîtra quatre fois par année au lieu de six.

Voilà, je crois que je vous ai presque tout dit pour le moment. Ce nouveau journal verra donc le jour début septembre 2015, avec toutes les nouveautés évoquées cidessus. Je me réjouis de porter ce projet à terme et surtout de vous présenter, avec la nouvelle équipe, notre nouveau bébé dans quelques mois. Il y aura du pain sur la planche, le défi s’annonce immense, mais il est passionnant. D’ici là, place à l’été, bon repos et à très bientôt j’espère. Pascal Vuistiner Chef du projet nouveau journal d’information à Crans-Montana

EDITO

Pourquoi? «Pourquoi mettez-vous un terme à Sixième Dimension?» Depuis que nous avons annoncé notre désir d'arrêter, l'été passé, cette question m'a été posée souvent, vous êtes nombreux à nous avoir dit votre déception. En réalisant ce dernier numéro, Véronique Briguet et moi avons été remplies d'émotion: tristesse d'arrêter une si belle aventure, fierté de ce que nous avons réussi à vous donner, durant plus de dix ans. Personnellement, Sixième Dimension a été ma plus belle expérience professionnelle. Je suis convaincue que la presse microlocale a un rôle important à jouer dans la cohésion d'une communauté. Quand nous avons créé ce journal, la communication était fragmentée, peu cohérente, au coup par coup. Nous avons voulu rassembler. Le journal est né dans l'ambiance inquiète du sauvetage des remontées mécaniques, dans la prise de conscience d'une destinée commune autour de CransMontana qu'il fallait exprimer et expliquer, d'une césure dans le territoire à l'altitude 1300 qu'il fallait dépasser pour rapprocher villages et station. Passer la main aujourd'hui, c'est donner l'occasion de repenser ce que doit être cette communication régionale et laisser d'autres développer leurs idées. Nous, journalistes, faisons un magnifique métier: rencontrer des gens, puis rentrer à notre bureau pour vous raconter ce que nous avons vu, entendu, vous expliquer les travaux et projets qui façonnent notre région. J'aurais aimé avoir la possibilité d'en faire davantage, j'aurais aimé pouvoir engager plus de monde pour vous donner encore plus à lire, à découvrir. Parce que notre région est riche en histoires, en projets, riche en personnalités à présenter, riche de son passé, de sa culture. Nous avons fait de notre mieux. Mais quel boulot! Arrive un jour où l'on se sent un peu fatigué. Je souhaite bonne chance à la nouvelle équipe qui va prendre la suite dès septembre. Je laisse à d'autres la rédaction en chef du média local, mais n'abandonne pas ma plume pour autant! Merci à tous pour la confiance que vous nous avez témoignée! Danielle Emery Mayor


Crans-Montana

«L’entente était excellente» BILAN: À l'heure de tourner la dernière page de l'aventure de «Sixième Dimension», président et vice-président de l'ACCM remontent le temps.

A

u début des années 2000, la tension était palpable. Il ne s'agissait rien moins que de sauver les remontées mécaniques, poumon économique de la station. Et de faire voter un crédit de 10 millions de francs par les six assemblées primaires. «Les difficultés des remontées mécaniques ont amené les conditions-cadres incitant les responsables politiques de l'époque à aller vers une plus grande union entre les six communes, entre les gens du plateau et ceux des villages. C'est dans ce contexte qu'est né "Sixième Dimension"», se souvient Paul-Albert Clivaz (qui fut le premier président de l'Association des Communes de CransMontana). «Ce qui nous avait plu avec "Sixième Dimension", c’était de prendre part à l’information au travers d’un média qui reliait les gens entre eux, les habitants et les touristes, les entreprises et les particuliers, les villageois et habitants de la station, les citoyens d’une commune à l’autre», se souvient Fernand Nanchen, alors vice-président de l’ACCM. Tirer à la même corde «La peur de l'échec pour ce vote des 10 millions de francs, l'angoisse de se retrouver avec une station de ski sans remontées mécaniques a fait que les équipes en place se sont toutes mises à tirer à la même corde. La population a suivi.» Dans cet élan sont nées aussi les «Journées de la population» où les habitants étaient appelés à découvrir leur région avec les yeux du touriste.

«Ce qui faisait la particularité des actions de communication à ce moment-là, c’était la manière de ne rien occulter, de parler tant des avantages que des inconvénients», souligne Fernand Nanchen. Moult réalisations Ce même esprit d'unité avait existé lors des Championnats du monde de ski alpin. «Les CM 87 ont fait prendre un tournant à Crans-Montana, une gestion saine de la région a suivi.» À ceux qui diraient que pas grand-chose ne s'est concrétisé dans la région ces dernières années, Paul-Albert Clivaz rétorque qu'au contraire, de grandes choses ont été entreprises. Après les CM 87, il y a eu le dossier de la candidature pour les Jeux olympiques. C'est Turin qui l'a emporté. Crans-Montana

avait travaillé dur pour monter le dossier et occuper la place de choix que lui accordait le comité de candidature. La première construction intercommunale avait été le centre scolaire de Crans-Montana. La fusion des offices du tourisme de Crans et Montana a marqué une étape importante. Les communes se sont trouvées unies à accomplir le Plan d'action environnement et santé (PAES), projet pilote consacré à la mobilité mené sous la houlette de l'Office fédéral de la santé publique. Citons dans le désordre la Maison du feu, les ateliers du golf pour CME, le bâtiment de la police municipale (qui elles aussi ont fusionné), le manège, la participation à la construction sur le golf du Driving range, le casino et la concession

Paul-Albert Clivaz et Fernand Nanchen, alors président de Randogne et Lens, découvrent le tout premier numéro de "Sixième Dimension". C’était en décembre 2004.

attribuée à Crans-Montana, les travaux pour aménager les pistes de ski et renouer avec les compétitions internationales, le combat pour inscrire les cliniques dans la liste hospitalière valaisanne, l'élaboration du dossier de réaménagement d'Ycoor, le soutien aux nombreuses manifestations phares qui donnent de la visibilité à la région comme le Caprices Festival, l’Open de golf, les Coupes du monde de ski… Avancer ensemble «Je tiens à souligner l'excellente entente communale qu'il y a eue au début du XXIe siècle. Nous voulions faire les choses ensemble, nous travaillions dans un très bon état d'esprit.» La réalisation la plus forte a été bien sûr la création de l'Association des Communes de Crans-Montana, véritablement plébiscitée par les citoyens. «Il s'agissait de l'étape avant la fusion à six», se souvient Paul-Albert Clivaz. Le vote pour le RQC (un règlement précurseur qui tentait de limiter les lits froids et la construction des résidences secondaires) a aussi été un moment fort de la décennie écoulée. Le coup d'œil dans le rétroviseur du premier président de l'ACCM montre que la région ne s'est pas endormie. Elle aurait pu faire davantage, certes. Elle a en tout cas fait un important pas en avant dans le rapprochement des six communes et de la gestion unifiée du territoire commun. Danielle Emery Mayor

Clap de fin pour «Sixième Dimension» (suite) Sixième Dimension se différenciet-il des autres journaux? «Il est artisanal dans le sens noble du terme, répond Joël Cerutti. Ce média traite de la région en connaissance de cause; la force du journal est de collaborer avec des plumes qui vivent sur place et ont des liens plus étroits avec leur région.» Le journal n'a pas la lourdeur d'une télévision, pas la pression d'un grand groupe de presse, ajoute l'auteur et journaliste. «"Sixième Dimension" parle aux gens de ce qui se passe dans leur village, alors qu'il devient de plus en plus difficile, pour ces communautés, d'obtenir des reportages de micro-locales, sauf événements particuliers. De l'autre côté, les journalistes de médias plus généralistes ne peuvent être partout.» Priorité: la proximité Nous avons demandé à nos rédacteurs comment ils définissent le bimestriel. «Un journal de proximité qui parle de mon voisin», répond Blaise Craviolini. Et quand on parle de son voisin, il faut davantage peser tous ses mots... Parce qu'écrire dans Sixième Dimension, c'est avoir l'assurance que son texte sera lu par beaucoup de monde, l'impact de ce qui est publié dans ce journal est grand. «C'est facile de critiquer tel homme ou telle femme publique qui vit de l'autre côté de la planète...», confirme Blaise Craviolini. «Dans les autres médias, ajoute François

Praz, le facteur proximité entre le journaliste et son lectorat est moins important. Il y a moins de rencontres entre les personnes concernées.» Cette proximité, les journalistes l'ont appréciée. Tous ceux qui ont écrit dans Sixième Dimension sont des professionnels du journalisme, à quelques rares exceptions. Ce petit journal a souhaité dès le début travailler comme un grand... Sixième Dimension a traité de l'information micro-locale avec un professionnalisme qui n'a pas à rougir de celui pratiqué par les autres médias, constate Laurent Missbauer. «Sa qualité est reconnue au-delà du territoire des six communes», remarque Katrine Briguet. «L'espace de liberté dans les sujets et surtout dans l'écriture font que j'en ai retiré de grandes satisfactions professionnelles», reconnaît quant à lui Joël Cerutti. La liberté rédactionnelle découle notamment du fait qu'il n'y a pas de publicité. Ce fut un choix, parfois remis en question, réétudié et à nouveau validé. «Son succès tient au professionnalisme de ses rédacteurs, mais aussi au fait qu'il est distribué gratuitement», ajoute Maude Bonvin. Plusieurs journalistes estiment que la périodicité - tous les deux mois - aurait dû être augmentée pour offrir aux habitants des six communes un mensuel. C'était le projet initial (onze numéros par an). Les éditeurs avaient estimé les coûts trop éle-

vés, c'est donc un mois sur deux que le journal est venu informer les habitants. Un rythme auquel on s'est habitué. Un fort attachement Vous, lecteurs, l'aviez dit lors de l'enquête de satisfaction menée par la HES-SO Valais: vous êtes fortement attachés à Sixième Dimension. Et les journalistes l'ont constaté par eux-mêmes sur le terrain. «Les gens que j'ai rencontrés disent que c'est bien d'avoir un journal qui fait le pont entre les différentes communes», dit Katrine Briguet. «Les gens étaient généralement enchantés - voire même flattés - qu'on les sollicite pour un article, ajoute Blaise Craviolini. Le contact reste humain et privilégié.» «J'avais toujours beaucoup de facilité à engager la discussion lorsque je disais travailler pour Sixième Dimension», confirme FrançoisPraz.«Tousmesinterviewés se sont montrés heureux qu'on leur donne la parole», ajoute Paulette Berguerand. «J'ai l'impression que la population ne mesurait pas vraiment la chance qu'elle avait de disposer d'un journal de qualité», se souvient Laurent Missbauer, qui souhaite que le futur journal «soit encore plus connu qu'à présent et, par conséquent, encore plus indispensable.» Vous avez aimé lire Sixième Dimension? Les journalistes ont aimé y écrire, ils ont apprécié vous rencontrer. Ils se sont sentis accueillis chaleureusement chez vous. «Cet

accueil était enthousiaste, avec une pointe de stress parfois, mais qui ne durait jamais», se souvient Katrine Briguet, qui parle de l'envie de partager qu'elle a ressentie, de la confiance qui s'installait rapidement, sans langue de bois... «Avec "Sixième Dimension", ajoutet-elle, j'ai été à la rencontre d'une diversité incroyable de personnages, qui très souvent n'avaient jamais parlé à un journaliste. Ce furent des expériences d'une richesse extraordinaire.» Et demain? Toute notre équipe se réjouit qu'il y ait une suite. Nous souhaitons qu'elle s'inscrive dans la même proximité avec les habitants. «Le lectorat des six communes, habitué depuis bien des années à une approche humaine, a droit à un média de proximité toujours aussi soigné», estime Joël Cerutti. Pour Maude Bonvin, la future publication locale devra continuer à «mettre l'accent sur les gens du coin.» «À un moment ou un autre, souligne Paulette Berguerand, chacun a son mot à dire sur son coin de pays. La devise de ce genre de journal pourrait être "Parlez-moi de moi!"» D'une seule voix, toute l'équipe souhaite «bonne chance!» à ceux qui vont se lancer dans la nouvelle aventure d'un média local sur les communes de Crans-Montana. Peut-être même que certaines plumes y collaboreront. Danielle Emery Mayor

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À la rencontres des clients CMTC • Depuis le 1er juin, un espace d’accueil permanent a ouvert ses portes dans le hall principal du Centre de congrès Le Régent. Il est ouvert 7 jours sur 7 de 7 h 30 à 18 h. L’équipe en place est à même de renseigner les visiteurs sur l’ensemble de la station. La centrale téléphonique a étendu sa permanence et répond aux appels de 7 h 30 à 20 h tous les jours de l’année. Le numéro n’a pas changé: 0848 22 10 12. «Ce regroupement des collaborateurs de Crans au Centre de congrès (qui abrite déjà une bonne partie de l’équipe de CMTC) permet également des synergies pour une meilleure efficacité», indiquent les responsables de l’Office du tourisme. Du coup, le bureau de Crans est devenu superflu et a été fermé (depuis 2006, ce guichet a perdu 75% de sa clientèle). «Nous proposons donc de nouvelles solutions en

matière d’accueil répondant aux nouveaux besoins et attentes de la clientèle. La tendance actuelle est d’être mobile et d’aller vers le client sur le terrain.» Accueil dans la rue Tous les jours, du 13 juillet au 21 août, du personnel d’accueil mobile sera présent dans le rues du centre de Crans, de 10 h à 12 h et de 16 h à 18 h. Leur présence sera renforcée lors de toutes les fêtes de l’été. «C’est un accueil de proximité, chaleureux, inédit et surprenant avec une approche proactive du client qui ne peut pas se faire de la même manière derrière un guichet, expliquent les responsables de CMTC. Il sera possible d’accompagner le client pour lui montrer un lieu qu’il cherche, car les hôtes d’accueil sont sur le terrain avec lui.» DEM

Haute-Route Dolomites CYCLOSPORTIVE: Crans-Montana a été choisie comme ville-étape.

C

ra n s - M o nta n a a décidé de renouveler sa confiance aux organisateurs de la Haute Route Dolomites Alpes Suisses, la plus haute et plus difficile cyclosportive au monde, dont la deuxième édition se déroulera du 31 août au 6 septembre 2015, sur un parcours très montagneux entre Genève et Venise. À l’issue de la première étape (organisée d’ouest en est et donc inversée par rapport à l’édition inaugurale), Crans-

Montana accueillera 500 cyclistes amateurs provenant de 40 pays différents, le lundi 31 août 2015. Le matin, le peloton s’élancera du Jardin anglais à Genève, pour une étape longue de 164 km qui débutera par l’ascension de trois cols haut savoyards (cols de Cou, Terramont et Grand Taillet) avant d’entrer en Suisse par le Col du Pas de Morgins. La cinquième et dernière ascension de la journée conduira les coureurs au cœur de Crans-Montana.

INFOS PRATIQUES URGENCES - ACCIDENTS MALADIES Police Feu Appel d’urgence Empoisonnements Secours routiers Rega Air-Glaciers La Main tendue Aide tél. pour les enfants et les jeunes Police Crans-Montana Garde médicale (centrale des appels) Garde des pharmacies et dentistes Vétérinaire

117 118 144 145 140 1414 1415 143 147 027 486 87 60 0900 144 033* 0900 558 143* 027 480 23 45

PHARMACIES LENS Pharmacie de Lens

027 483 43 00

CRANS-MONTANA Des Alpes Amavita Bagnoud Du Centre Internationale Pharma Crans

027 481 24 20 058 851 30 50 027 481 28 28 027 481 24 18 027 481 27 36

TAXIS Taxi Michel Taxi Bonvin Taxi Bruttin Taxi Dussex Taxi Central Taxi Jacky Taxi Poncic

027 481 71 71 027 481 51 51 027 481 58 58 027 481 33 74 027 481 19 19 027 481 53 65 027 481 94 94

A Auto-Taxi 027 481 85 85 Taxi Dolt 027 481 27 27 SwissEco Taxis Sàrl 027 971 01 01 Taxi Lopo-Service limousine 079 658 78 46 Europcar Garage Continental 027 481 51 51 Go Routair 079 422 29 85

HOPITAUX SIERRE Hôpital régional

027 603 70 00

SION Hôpital régional

027 603 40 00

CLINIQUE BERNOISE Montana

027 485 51 21

CLINIQUE GENEVOISE Montana

027 485 61 11

CLINIQUE LUCERNOISE Montana 027 485 81 81 CENTRE VALAISAN DE PNEUMOLOGIE Montana 027 603 80 00

GARDERIES D’ENFANTS/UAPE CRANS-MONTANA Fleurs des Champs Petits Montagnards

027 481 23 67 076 424 70 76

CHERMIGNON Martelles

027 480 49 46

CENTRE MÉDICO-SOCIAL SIERRE

027 455 51 51

INFO TOURISTIQUE Centrale d’information

0848 22 10 12

* Fr. 0.50 / appel + Fr. 2.00 / min


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Crans-Montana

L’eau coule à nouveau dans le bisse du Rho PATRIMOINE HISTORIQUE: Grâce à d'importants travaux de rénovation et une remise en eau partielle, le bisse du Rho renaît. C'est une première depuis 1946! La suite des travaux améliorera la promenade jusqu’au lac Grenon.

C

'est la fin d'une longue période d'inactivité. Le bisse du Rho a retrouvé une deuxième jeunesse sur une partie de son parcours qui a été remis en eau pour la première fois depuis 1946! «Grâce à de très importants travaux entrepris depuis deux ans, ce joyau du patrimoine valaisan revit», se réjouit Eric Kamerzin, président d'Icogne. «Nous avons été très attentifs à respecter l'esprit des pionniers en nous associant avec des spécialistes du patrimoine historique qui sont d'ailleurs venus visiter les lieux plusieurs fois et qui trouvent le résultat final tout à fait respectueux»,

poursuit Eric Kamerzin. De nombreux partenaires ont rendu cette réalisation possible, dont l'ACCM et la Fondation du Casino. Le budget est d'environ 3,2 millions de francs. Promenade jusqu'à Grenon «Nous allons terminer ces travaux en 2015 et en 2016 pour améliorer encore la promenade depuis le départ réel du bisse jusqu'au Lac Grenon en station, dans lequel le bisse termine son cheminement.» Pour Bruno Huggler, directeur de Crans-Montana Tourisme & Congrès, cette renaissance du bisse du Rho constitue aussi une très bonne nouvelle.

«Notre station dispose, avec ce nouvel itinéraire magnifique, d'une nouvelle balade pour nos hôtes. Nous misons en effet beaucoup sur le tourisme doux, les promenades en famille, la randonnée. C'est un produit que nous allons mettre en avant ces prochaines années car la destination possède des atouts fantastiques. Ce sera clairement l'un des axes forts pour le tourisme d'été à CransMontana.» Halte au Clébard Palace La première partie du bisse depuis le lac Grenon jusqu'à la garderie canine est très accessible notamment pour les

Les travaux de rénovation ont coûté 3,2 millions de francs. Pour un résultat qui vaut le détour. familles avec enfants. Ensuite, grâce aux travaux, il est possible de marcher le long du bisse, sur une courte distance, sans soucis. Enfin, pour la suite de l'itinéraire, rappelons qu'il s'agit d'un chemin de randonnée de

L’eau ne coulait plus dans le bisse du Rho depuis 1946.

montagne assez vertigineux qui n'est pas conseillé aux personnes sujettes au vertige. Le bisse est ouvert tous les jours et gratuit. Des places de parking sont disponibles à proximité. Le «Clébard Palace» se trouve

au départ et permet de se désaltérer et de se restaurer simplement. La buvette est ouverte de mai à octobre. Texte et photos: Crans-Montana Tourisme & Congrès

«Architecture marquante et prestigieuse» HÔTEL: Le Rhodania version Mario Botta verra-t-il le jour? La Commune de Lens a écarté les 54 oppositions voici un an. La balle est maintenant dans le camp du Conseil d’Etat. Réponse cet automne.

P

rintemps 2013, le 26 mars, Mario Botta présente la nouvelle version de l’hôtel Rhodania. De son docte accent tessinois, il explique au public et aux médias: «Bâtir à la montagne, c’est une manière de re-proposer la lutte ancestrale entre l’homme et la montagne», dit-il face à la caméra de Canal 9. Au journaliste d’hotel revue, Mario Botta ajoute: «Ici, sur le plateau de Crans, je retrouve la même émotion que lorsque je construisais la chapelle de Mogno dans la Vallemaggia». Il qualifie le projet hôtelier de «modeste et bien proportionné». Le Groupe Lindner Hotels SA investit 60 millions dans cet édifice qui comprend 115 chambres et un SPA de 1000 mètres carrés. Cela sera un hôtel 4-étoiles plus pour attirer des hommes d’affaires qui n’ont plus le droit de tenir des congrès dans des établissements 5-étoiles. Marc Lindner mise aussi sur une clientèle qui aime «l’art et la culture». «Il fallait que le nouvel hôtel soit quelque chose d’exceptionnel», ajoute-t-il au

sujet de son architecture qui tranche drastiquement avec l’ancien, construit en 1931, et acheté dans les années ‘80 par le groupe Lindner. «Une forme facile qui parlera aux générations futures», complète Mario Botta. En tout cas, elle ne laisse pas les riverains muets. Trop haute Dès la mise à l’enquête, publiée le 17 septembre 2013, les plans suscitent une levée de boucliers. En tout, pas moins de 54 oppositions. Certaines proviennent de particuliers habitant à plus d’un kilomètre de l’hôtel, d’autres de résidents se trouvant à quelques centaines de mètres du chantier potentiel. Nul doute, la parcelle 590, dite de «Combattia» ne laisse personne indifférent. Quels arguments sont avancés par les opposants? Le Nouvelliste, en mars 2014, explique que la tour de Botta ne respecte pas «certaines hauteurs». C’est un peu… court. Le quotidien valaisan ne mentionne pas une convention signée entre certains riverains, la famille Lindner et la Commune de Lens

le 12 mars 2003. Sur cinquante ans, celle-ci établit des règles strictes sur les zones, les droits de superficie. Par exemple, la hauteur d’un nouvel hôtel est fixée à 18,50 mètres… que le projet Botta dépasse de presque douze mètres, soit quatre étages de plus. L’avocat des plaignants met le doigt sur les distances à la limite et la forme de la toiture qui ne sont pas non plus respectées. Il compare la réalisation de Botta à une «Tour de refroidissement de centrale thermique». Oppositions écartées En septembre 2014, la Commune de Lens informe les opposants des décisions prises le 14 avril par sa Commission municipale des constructions. Les autorités écartent les 54 oppositions et posent des «dérogations d’intérêt public». «La Commune de Lens veut et doit, depuis longtemps, augmenter et consolider l’offre en lits hôteliers. Elle souhaite également maîtriser et gérer les flux de circulation au sein de Crans», écrit-elle le 25 septembre 2014. Elle octroie donc l’autorisation de construire car la future réalisation de

Le nouvel hôtel Rhodania qui attend des décisions au niveau du canton. Mario Botta «prévoit une architecture marquante et prestigieuse» et «crée un effet “phare” qui marque l’image de Crans-Montana». Quant à la convention de 2003, dans un autre courrier, la Commune de Lens a mandaté un expert qui a jugé qu’elle n’empêchait pas

la «Commune de délivrer une autorisation de dérogation». L’autorisation de construire, donnée en automne 2014, s’accompagne d’un droit de recours auprès du Conseil d’Etat. «Nous sommes toujours en procédure, confirme David Bagnoud, président de Lens.

Il doit y avoir quatre ou cinq oppositions au niveau du Conseil d’Etat. Celui-ci devrait se prononcer dans les trois mois». Botta accepté ou rejeté? Réponse durant l’automne 2015. Joël Cerutti


Crans-Montana

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Golf: le président d’Omega optimiste Compétition: À un mois et demi de l’Omega European Masters de golf de Crans-Montana, le grand patron d’Omega, Stephen Urquhart parle atouts, date et avenir.

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près avoir été pendant des années solidement arrimé au premier week-end de septembre, l’Omega European Masters opère un changement de date. Explications sur cette modification, mais aussi sur les atouts de la compétition avec le président d’Omega, Stephen Urquhart. Pour vous, sponsor principal de l’Omega European Masters, quels sont les principaux atouts de cette compétition? Stephen Urquhart: Cette compétition de golf fait partie du top 3 ou 4 des manifestations sportives suisses. Chez Omega, nous suivons depuis très longtemps le golf à Crans-Montana, puis nous avons repris le sponsoring principal en 2001. Lorsque nous l’avons fait, nous n’avons pas hésité une seconde. Ce sport colle avec notre marque. Crans est synonyme de prestige, de qualité, tout ce que la Suisse peut offrir. Et ce tournoi est unique, pour les joueurs mais aussi pour les spectateurs. Si vous deviez décrire Crans-Montana et son parcours de golf… La vue, évidemment, est majestueuse sur les Alpes. C’est beau, c’est dans la nature, mais le parcours n’est pas vallonné comme on peut le voir ailleurs. Ce site est simplement extraordinaire. Et dire qu’en hiver, les gens y font du ski! Où, ailleurs, trouver un golf avec un tel panorama, un tel cadre, à quelques mètres du centre d’une station? Le déplacement de la compétition de septembre à

juillet était-il indispensable pour la survie du tournoi? Indispensable, c’est un grand mot. C’est vrai qu’en septembre, nous tombions toujours en même temps que les play-off. Cela fait quelques années que nous avions ce problème. Pour avoir une chance d’accueillir un beau plateau de joueurs, il était plus raisonnable de changer de date. Cette année, c’est idéal. Nous sommes juste après l’Open britannique. L’année prochaine, cette date ne sera pas possible, car nous nous trouverons en pleins Jeux olympiques. Mais ensuite, notre volonté est de garder l’Omega European Masters de Crans-Montana au mois de juillet. Avez-vous participé à la décision de déplacer la date? Nous en avons discuté ensemble, avec la Direction de l’open de golf. Ensuite nous avons dû convaincre la PGA (circuit de golf professionnel). Notre choix était limité. Avant mi-juillet, il est difficile d’organiser un tel tournoi. Le terrain n’est pas prêt. Et en août, ce n’est pas idéal pour la station, puisque c’est la «haute saison» d’été. Nous avons essayé de trouver ensemble la meilleure date possible. Je crois que nous avons réussi, vu le plateau de joueurs présents. Comment faire pour que Crans-Montana devienne une étape incontournable du circuit européen ? De par sa situation, son cadre, ce parcours est très apprécié par les joueurs professionnels. Je ne veux pas être prétentieux, mais il a été vraiment amélioré

Stephen Urquhart, le président d’Omega: «Sauf raison majeure ou changement radical, nous allons continuer à être sponsor de l’Omega European Master». ces dernières années. Il est difficile techniquement, mais sans être embêtant ni pour les joueurs ni pour les spectateurs. Si Crans-Montana peut avoir une date convenable, ce tournoi pourrait devenir une priorité pour de nombreux professionnels, non seulement pour son terrain, mais également pour son prize money. Jusqu’à quand voyez-vous votre collaboration avec cette compétition?

Nous sommes très contents. Nous vivons une année importante, avec ce changement de date. Nous avons la TV qui nous suit, avec une bonne visibilité aux EtatsUnis. Sauf raison majeure ou changement radical, nous allons continuer à être sponsor. Nous sommes une marque fidèle.

Cela va dépendre du Tour européen. Les golfeurs vont de plus en plus jouer aux EtatsUnis. La saison devient courte. Une date, on va toujours en trouver une. Il y a de la concurrence, mais je reste optimiste, je suis confiant pour l’avenir.

L’avenir de l’Omega European Masters de Crans-Montana, comment le voyez-vous?

Nota bene: Omega European Masters, du 23 au 26 juillet 2015. Infos sous www. omegaeuropeanmasters.com

Katrine Briguet

Pasteur, inventeur et espion… HISTOIRE: Golf, ski, la station de Crans-Montana doit beaucoup à la famille Lunn dont le parcours se révèle riche en événements. Entrez dans le monde «so british» de Sir Henry, Arnold et Peter Lunn.

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n 1892, Henry Simpson Lunn flaire le filon de la neige. Ce prêtre méthodiste, médecin à d’autres heures, se décide à fonder son agence de voyage, la Sir Henry Lunn Voyage Ltd. Il se dit qu’il n’y a rien de mieux, pour élever l’âme et le corps, que de combiner des retraites spirituelles avec la pratique des sports d’hiver. Il commence avec quelques périples du côté de Chamonix (1898) mais finit par succomber aux charmes de la Suisse (1902). Et particulièrement ceux du Haut-Plateau. Il devient, bien épaulé par son fils Arnold, l’ambassadeur du tourisme dans nos Alpes auprès de ses compatriotes anglais. Sir Henry crée, dans la foulée, la Public Schools Alpine Sport Club, qui vise surtout une clientèle très haut de gamme. À ces aristocrates, il se doit d’offrir le meilleur. Il convainc même son ami

Conan Doyle – le père du détective Sherlock Homes – de venir en Suisse. Lors de ce séjour, Doyle confie en avoir ras la moustache de son encombrant héros. Ce serait Sir Henry Simpson Lunn qui lui aurait conseillé de le précipiter dans les chutes de Reichenbach… Eh oui… 1906: premier golf Torrent d’imagination sans cesse en éveil, Sir Lunn décide de diversifier l’offre. Devant le Bellevue Palace de Montana, il inaugure, en 1906, le tout premier golf de la station, un modeste 9 trous. Deux ans plus tard, il ajoute un second parcours de 18 trous. Avec un sens de la formule consommé, il propose à ses clients de venir jouer sur le «plus haut golf du monde». Un slogan doublé de ce commentaire: «Nulle part sur le continent je n’ai trouvé un gazon aussi fin qu’ici… » Avant d’être connu comme

«l’inventeur du slalom», son fils Arnold Lunn imagine des excursions dans la région de Crans-Montana. À 19 ans, en 1907, dans un ouvrage destiné aux randonneurs débutants, il en suggère une bonne vingtaine. Par la suite, il organise, en 1911, la première descente entre la Plaine Morte et la station, «The Roberts of Kandahar Challenge Cup». Une dizaine de concurrents rivalisent sur les skis. Le vainqueur, Cecil Hopkinson, remporte la mise en 61 minutes… Cette épreuve marque «une révolution dans l’histoire mondiale du sport blanc», nous dit l’ouvrage «Crans-Montana au fil des ans». Dans certains ouvrages anglais, elle est attribuée à Henry et non pas à Arnold. Le privilège de l’âge? Membre du MI6 Henry a mis Arnold sur les skis, Arnold passe le virus à son

fils, Peter. Celui-ci va surtout s’illustrer dans le domaine de… l’espionnage. Membre du MI6, les services secrets anglais, il sera obsédé par Staline. Il voudra anticiper de 24 heures la possible invasion de l’Europe par les Communistes. À Vienne, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, il pirate les câbles souterrains des Russes, pour soutirer le plus d’informations possible. «Modérez le tabac» Auparavant, en 1935, Peter Lunn avait commis un ouvrage «High Speed Skiing», où, en tant que membre de l’équipe internationale de ski anglaise, il délivre quelques conseils aux compétiteurs. Avant une course, il suggère de modérer le tabac – «si vos nerfs peuvent le supporter», de ne pas aller trop tôt au lit, de lire un bon roman policier. Et, cinq minutes avant de s’élancer

Henry Simpson Lunn. sur la piste, il recommande un bon cognac. Un ouvrage rédigé par Peter à l’âge de 20 ans. On se demande ce que son grand-père, pasteur méthodiste, en a pensé… On peut absoudre le petit-fils d’une famille qui a apporté à la région son premier golf et la première descente au monde de l’histoire du ski. Joël Cerutti

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B R è V E S VIVRE AMOUREUX L’association Montagn’Arts organise le samedi 11 juillet prochain des Rencontres «Les clés de l’amour ou vivre amoureux» avec Daniel Cordonier, Bruno Giuliani, Jacqueline Kelen et Lorette Nobécourt. Rencontres précédées par un spectacle, «Montagne, mon amour», vendredi 10 juillet. Infos et réservations: 079 9 516 216 zoe@montagn-arts.ch www.montagn-arts.ch • AMBASSADORS OF MUSIC USA Pour la 10e année consécutive, Les Ambassadors of Music USA ont jeté leur dévolu sur Crans-Montana, dont ils ont fait la destination favorite de leur aventure musicale. Ces jeunes musiciens participent à une tournée européenne, leur permettant de découvrir Londres, Paris et enfin, CransMontana, poursuivant ensuite leur périple par le Lichtenstein, l'Autriche et l'Allemagne. Le partage de la Musique leur sert de fil conducteur à travers l'Europe. Sélectionnés parmi les meilleurs éléments de leurs écoles et universités, ces jeunes sont issus des quatre coins des USA et forment des massed bands, allant jusqu'à 375 exécutants. Des styles de musique à la fois variés et éclectiques, allant de l'harmonie au jazz, en passant par le gospel, le brass band ou encore le classique, enchanteront le public qui peut assister gratuitement à ces rendez-vous musicaux. Seize concerts, près de 3700 musiciens et chanteurs, telle est l'affiche proposée aux mélomanes présents à CransMontana durant cet été, du 13 juin au 20 juillet. • FESTIVAL TATI Du 18 au 20 août au Cinecran, quelques-uns des meilleurs films du réalisateur Jacques Tati sont projetés, dont Les vacances de Monsieur Hulot, Jour de fête et Mon Oncle. • CRANS-MONTANA CLASSICS Concert d'ouverture le 2 août au Régent (20 h 30), avec l'Orchestra Filarmonica Italiana, sous la direction de Giancarlo de Lorenzo. Soliste: Maestro Shlomo Mintz. Œuvres de Mozart et Beethoven. Concert de clôture le 15 août, avec l'Orchestre de chambre de Silésie, sous la direction de Shlomo Mintz. Avec la participation des élèves des Master Classes. Programme et billets www.cmclassics.ch • RADIO EN REPLAY Radio Crans-Montana est diffusée sur internet. Musique et reportages sont proposés aux auditeurs. Des reportages qui sont à réécouter en tout temps sur www.radiocransmontana.ch • COMPTES APPROUVÉS L’Assemblée des délégués de l'Association des Communes de Crans-Montana du 22 avril 2015 s’est penchée sur les comptes 2014. Ils sont disponibles sur le site www.cransmontana.ch Une demande de financement complémentaire a été acceptée pour le projet Ycoor. Ce financement de CHF 1 246 470.– sert à couvrir l’équipement de la patinoire, de la halle de curling et de la cafétéria, que cela soit de l’équipement de fonctionnement ou d’exploitation. Les délégués ont aussi accepté de financer, pour CHF 100'000.-, le Vision Art Festival pour son édition 2015 (voir p. 7).


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Ils rêvent Crans-Montana du futur PROJECTION: «Sixième Dimension» a suivi durant une décennie l’évolution des communes du Haut-Plateau. Dans ce dernier numéro, nous vous invitons à embarquer dans le train du futur. Comment imaginer Crans-Montana en 2025? Voici quelques réponses.

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n 2025, à quoi pourrait ressembler la station de CransMontana? Nous avons posé la question à six personnes, trois femmes et trois hommes, qui ont plein d’espoirs et de projets inattendus! Ce ne sont pas des «officiels», mais le destin et le futur de la région leur tiennent à cœur. Des idées à piocher pour l’avenir?

Marie-Laure Burgener, de la société GreenGoWeb, qui développe une application qui permet de mesurer la portée environnementale de certains gestes au quotidien. «La station le sait bien, son atout principal réside dans son patrimoine, ce que la Nature lui a donné. Il faut donc préserver ce que nos ancêtres nous ont légué. Je verrais bien Crans-Montana devenir pionnière dans le respect de l’environnement, s’imposer comme une station modèle pour le reste de la Suisse. Les hôteliers, les commerçants, tous les acteurs de notre tourisme devraient être impliqués dans ce processus. Que chacun regarde dans la même direction: “Soyons ensembles pour soigner un endroit magnifique”. On se lancerait des challenges collectifs: “Cette année, nous allons avoir 50% de mégots en moins sur les pistes, ce qui équivaut à une économie de 125 tonnes CO2! On peut le faire? Oui!” Sensibiliser aussi nos visiteurs aux économies d’énergie dans les chalets: savoir éteindre les lumières… Toujours sans donner mauvaise conscience mais avec, pourquoi pas, un prix à la clé pour celles et ceux qui auront joué le jeu à fond. Ces hôtes repartiraient de Crans-Montana en ambassadeurs convaincus de notre région. Ils auraient la fierté d’avoir contribué au rayonnement de CransMontana et de l’avoir rendue plus belle qu’avant… Et on pourrait lancer un défi confraternel à d’autres stations valaisannes pour arriver aux mêmes scores que nous…»

Bouby Rombaldi, on ne le présente plus, il fête ses nonante ans ce 31 décembre 2015 et il a porté les couleurs de la station durant toute sa vie. Il a tenu et géré force magasins durant des décennies. «Il y a quelque chose qui me chicane en 2015. Nous traversons une période de crise, la station a besoin d’attirer plus de monde. Et que faisons-nous? Tout le monde ferme! Il y a une trentaine d’années, je me souviens que la plupart des commerçants faisaient déjà de même. Il y avait partout des papiers qui étaient collés sur des vitrines. Je m’en étais ouvert à Jean-Claude Bonvin qui dirigeait l’Hôtel du Golf. Et nous avions tous décidé de faire des efforts. Actuellement, cela semble terminé. À la moindre difficulté, on arrête. J’ai croisé des amis français, l’autre jour, dans la rue. Ils me lancent: “Mais Bouby, ce n’est pas possible. On se promène et il n’y a strictement rien d’ouvert!” Nous nous sommes longtemps présentés, à Crans-Montana, comme une petite ville en montagne. Là, c’est un village. Il faut faire des efforts pour exploiter tout ce qui peut l’être: les commerces, les hôtels, les bains. En France, lorsque vous allez à Chamonix ou Megève, même entre saisons, il y a toujours de l’animation. En 2025, c’est ce que je souhaite à Crans-Montana, plus d’ambiance et d’offres pour nos hôtes.»

Olivier Jacobs a repris les commandes de Fun Forest Sports Aventure et Adrenatur voici un an. Venu de Belgique, tombé fou amoureux de Crans-Montana, il n’économise pas son énergie pour animer ses activités. «Pour 2025, il faut que Crans-Montana vende UNE seule station, UNE seule destination. On ne vient plus à Crans OU à Montana, c’est une seule entité, un package avec comme slogan: “CransMontana, la station où l’on peut tout faire, où tout est possible”. Le client pourrait décider le matin s’il désire une activité sportive ou culturelle. Il serait immédiatement pris en charge par des accompagnateurs dans un service optimum, livré clé en main. On lui servirait tout sur un Plateau d’argent. Avec une telle prestation, Crans-Montana deviendrait extrêmement réactif à la demande. Le top du top serait que le visiteur n’ait pas à sortir son porte-monnaie durant toute la durée de son séjour. Il arrive, il serait identifié – notamment par une empreinte digitale comme sur un Smartphone un jour – et il réglerait les diverses prestations uniquement à son départ. Que ce soit sa location, ses achats, ses consommations, ses repas, toutes ces données seraient numérisées, centralisées, facturées au final. Cela serait vraiment du sur-mesure, du cousu main au service de nos hôtes.»

Muriel Bagnoud a quitté la région à ses 19 ans. Artiste, graphiste, créatrice de mode, elle a voyagé dans le monde entier avant de revenir à Chermignon. En 2025, elle verrait bien un Festival hors du commun secouer la station. «La première chose qui me vient en tête, c’est “Burning Man”. Aux Etats-Unis, c’est un festival délirant qui se déroule en plein désert du Nevada. Chaque année, à la fin août, des artistes venus du monde entier y bâtissent une cité éphémère, Black Rock City. Un thème est donné aux créateurs qui s’éclatent dans des réalisations complètement folles. À la fin, on brûle une immense effigie à forme humaine. Je n’ai jamais pu m’y rendre alors que cela fait partie de ma liste des “Things to do” durant ma vie. Donc si je ne peux aller au désert, que le “Burning Man” vienne à la montagne! Imaginez, en 2025, que cette folie créatrice surgisse à 1500 mètres, chez nous, à Crans-Montana. Allié aux développements des nouvelles technologies, cela secouerait une station parfois un peu trop coincée. S’y ajouterait ce qui fait notre grande qualité, et qu’on ne retrouve pas autre part: notre chaleur humaine. D’une telle énergie ne pourraient surgir que des belles choses. Aux Etats-Unis, “Burning Man” s’engage à ne laisser aucun impact sur la Nature. Il en serait de même ici.»

Vous aussi, rêvez demain! Depuis dix ans, vous lisez Sixième Dimension et à travers nos colonnes vous avez perçu, je l’espère, l’évolution de notre région. Comment sera Crans-Montana dans 10 ans? Que serons-nous devenus? Quelle voie doit-on prendre? Vous aussi, saisissez l’occasion de dessiner, en quelques phrases, la station de demain. Partagez vos idées et décrivez la station dont vous rêvez sur notre page Facebook (www.facebook.com/SixiemeDimension) ou sur notre site internet (www.sixieme-dimension.ch).

Stéphane Merlo, de la société BSM Casaling, avec son acolyte Marc Hamburger, donne du cachet aux chalets anciens auxquels le tandem offre une nouvelle vie. Avec lui, l’architecture de la station, en 2025, se métamorphose. Et pas que… «Je vois que la station n’a pas encore une entité esthétique propre, je ne perçois pas une logique quand je me promène dans la station, il n’y a pas assez d’hôtels atypiques qui se distinguent. Il devrait aussi y avoir une aide ou des subventions pour les endroits qui sont rénovés ou améliorés. Que cela devienne une systématique pour 2025. Je vois aussi que Crans-Montana se dirige vers des zones piétonnes qu’il faudrait encore accentuer dans la décennie à venir. Il manque aussi un réel pole d’informations centralisées et accessibles. Actuellement, il faut parfois chausser les skis et se retrouver sur les pistes pour savoir ce qui s’y passe. Beaucoup me parlent de cette carence de communication en ce qui concerne l’ouverture ou la fermeture des remontées mécaniques. Restons dans le domaine de l’ouverture. Lorsqu’un établissement ou un commerce s’implante, il devrait signer un contrat avec les autorités. Celles-ci devraient imposer, comme c’est le cas dans d’autres pays, 300 jours d’ouverture. Ceci pour lutter contre le syndrome “Ville morte” que beaucoup sentent durant le printemps ou l’automne. Se retrouver dans une rue sans vie et devoir aller tous les jours, tout le temps, dans les rares bistrots qui, eux, ne ferment pas, cela mérite une meilleure gestion, non?»

Fabienne Loretan dirige depuis quelques mois le centre de congrès Le Régent. Elle entend optimiser la structure existante, développer de nouvelles stratégies. Comme Marie-Laure Burgener, elle espère un 2025 très vert pour Crans-Montana. «Le Centre de congrès est un joyau que l’on doit revitaliser. En dehors de cette base, je nous verrais comme les organisateurs ou les initiateurs de salons dans tous les domaines. Mais il m’apparaît comme très, très important que tous ces événements respectent le plus possible l’environnement. Déjà en 2015, nous avons eu des indicateurs qui vont dans ce sens. Voyez le projet Grandeur Nature sur Aminona. Il a su rebondir après le démontage de sa télécabine et la fermeture des restaurants. Cette promotion du tourisme doux, avec des randonnées à pied ou en raquettes, la reconversion d’une ancienne piste de luge, tout ceci nous met en accord avec la nature. Dans une décennie, j’imaginerais Crans-Montana positionnée en tant que station “durable” du côté de l’environnement, réalisant énormément d’efforts dans ce domaine. Elle mettrait en avant toutes sortes d’activités en accord avec son patrimoine.»

Danielle Emery Mayor Propos recueillis par Joël Cerutti


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Faites des bébés: là, il y a urgence! DéMOGRAPHIE: C’est lorsque l’on a vu des classes disparaître que l’alarme a été tirée: la station se dépeuple, avec des conséquences sur la vie sociale et économique de la région.

L

’enquête du bureau Pacte3F confirme les conclusions déjà connues et décrites dans des précédents études: Crans-Montana doit prendre des mesures pour développer et fidéliser l’habitat à l’année. Là où il y a nouveauté, c’est sur l’ampleur du problème: Crans-Montana perd ses habitants, la «petite ville à la montagne» se meurt si on l’observe sous l’angle de la courbe démographique. Il n’y a plus de relève, presque plus d’enfants de zéro à six ans, la population vieillit. «C’est un vrai problème qui concerne l’ensemble des communes de Crans-Montana», souligne Anne-Sophie Fioretto, directrice du bureau Pacte3F. Davantage de personnes âgées, toujours

moins de bébés: la situation est appelée à empirer si CransMontana ne prend pas un virage. «Comparé au reste du Valais, commente Kilian Constantin, géographe spécialiste du tourisme, il y a davantage de personnes âgées sur le territoire des communes de Crans-Montana qu’ailleurs: à Crans-Montana on compte 29% de personnes ayant 65 ans et plus, le canton du Valais (en 2010) en recensait 17%.» Les données analysées proviennent du croisement de l’enquête réalisée auprès des ménages des communes de Crans-Montana, du registre des bâtiments et constructions, du contrôle des habitants, de l’analyse qualitative de focus group et

d’une étude sur les critères d’attractivité qui déterminent le choix de son logement. Logements non adaptés «Nous avons la preuve désormais qu’il existe un réel décalage entre offre et demande du point de vue des logements, déclare Anne-Sophie Fioretto. La station est bien dotée en appartements de trois pièces et plus, or ce sont surtout des célibataires qui logent souvent là pour la saison touristique. Il faudrait donc transformer ces appartements pour soit les adapter à la demande des personnes seules, soit les rénover pour répondre à la demande des familles. Il manque des logements pour saisonniers, il manque des appartements

Leadership politique et continuité dans la vision De nombreuses études ont déjà été réalisées. La dernière en date amène plusieurs mesures. «Nos travaux sont à comprendre comme une complémentarité avec des études antérieures. Il s’agit d’aller plus loin. En ce sens, un leadership politique et une continuité dans la vision sont nécessaires pour toute réalisation concrète sur le long terme.» Nous avons demandé à Pacte3F de citer quelques mesures exemplaires. - «PASS 100% CM»: outil facile à mettre en place et qui doit s'adresser aux habitants, aux propriétaires de résidences secondaires (R2), comme aux hôtes. Le Pass' pourrait être décliné en fonction des publics, mais les messages d'informations et les offres seraient identiques pour tous. - «Plan commercial»: nécessité de coordonner l'ouverture des commerces et de prévoir l'implantation de nouvelles enseignes «accessibles et originales» pour tenter d'inverser les flux des habitants (actuellement vers la plaine). - «Pôle rénov»: celui-ci est commun à tous les types de ménages et prévoit la rénovation des logements via la création d'une plateforme, d'un guide/conseil, et d'un fonds de rénovation. - «Maison de la Santé»: associée à la création d'espaces de rencontres intergénérationnelles pour ne pas créer de ghettos, mais au contraire encourager et favoriser les rencontres entre les générations.

protégés pour les personnes âgées (style Domino).» Qualité de vie Quand on interroge les gens pour savoir ce qui les motive dans le choix de leur lieu de vie, la qualité de vie est citée en premier. Toutefois, les gens sont toujours plus nombreux à quitter station et villages pour la plaine. Parce que «la réalité l’emporte toujours sur l’idéal et que l’offre «fonctionnelle» d’une ville, y est meilleure. «Sachant cela, propose AnneSophie Fioretto, la région a une opportunité à saisir: il faut une bonne fois pour toute oser affirmer que Crans-Montana

est une ville à la montagne, présentant donc les deux atouts que cherchent les gens, soit les services diversifiés d’une ville couplé à la qualité de vie de la montagne.» Faciliter la propriété «Les gens interrogés disent combien il est important pour eux d’être propriétaires de leur logement, précise Kilian Constantin. Il faut donc faciliter l’accès à la propriété pour les attirer.» Anne-Sophie Fioretto souligne que des communes de montagne pratiquent une politique agressive – et attractive – pour inciter les familles à venir s’installer chez

elles, «en développant des aides au financement, par exemple.» Iriez-vous vous installer à CransMontana? Question posée à la spécialiste passionnée de loisirs de montagne. «Oui, répond Anne-Sophie Fioretto, mais à condition que l’on s’intéresse à moi!» C’était une remarque que nous avions citée dans un précédent numéro: les habitants de Crans-Montana veulent sentir qu’ils sont une population aussi importante que les touristes, que l’on pense à eux (voir Sixième Dimension N° 63 ). C’est une manière de les inciter à rester. Danielle Emery Mayor

En dix ans, le domaine skiable a bien évolué CMA: Alors que les prix sont restés relativement stables en francs suisses depuis huit ans, ils ont considérablement augmenté pour les clients de la zone euro. Pour rester attractif, le domaine skiable s’est modernisé ces dernières années.

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n 2007, il fallait débourser 61 francs pour skier durant une journée à Crans-Montana. En 2015, huit ans plus tard donc, il en coûtait 63 francs au skieur. Les remontées mécaniques ont retenu au maximum les augmentations pour rester concurrentielles (alors que dans les pays voisins, les prix ont continué de croître de manière régulière). Pour les Suisses skiant chez nous, la hausse a été de 3,8% sur huit ans; pour les clients de la zone euro, il en va tout autrement: c’est une hausse de 62% qui leur est tombée dessus! «Quand la Banque nationale suisse a abandonné le taux plancher en début d’année, le mal était déjà fait», constate Arthur Clivaz. Le directeur général de CMA SA calcule qu’en euro, «la journée de ski

à Crans Montana est passée de 37 euros en 2007 à 60 euros en 2015.» Tous les clients hors de nos frontières ont-ils boudé CransMontana pour autant? Non, heureusement. «Malgré ce changement de parité euro / franc suisse, on est toujours vivants!» Pour Arthur Clivaz, la structure d’hébergement à Crans-Montana a permis d’éviter le pire. «Les résidences secondaires nous sauvent: leurs propriétaires sont, peutêtre un peu par la force des choses, des clients fidèles de notre destination, car il est moins cher pour eux de venir dans leur chalet ou appartement de vacances que de partir skier ailleurs où ils doivent ajouter le logement à leur budget loisirs. Alors, même si on note une diminution des nuitées de 15

à 25% ces dernières années, le ski n’est pas dans une situation catastrophique.» Pas trop de retard Jusqu’en 2010 et avec un taux de change aux alentours de 1.50 francs suisse pour 1 euro, Crans-Montana, comme les grandes stations valaisannes, avait des prix comparables à ceux pratiqués en «Euroland». Aujourd’hui, il en va tout autrement. «Il y a une catégorie de clients que nous ne parvenons plus à toucher», soupire Arthur Clivaz. Outre les propriétaires de résidences secondaires, on se concentre donc sur ceux qui vivent à l’année en Suisse. Car les skieurs suisses nécessitent d'être courtisés pour les inciter à rester chez nous, puisqu’eux aussi ont bien compris le parti qu’ils pouvaient tirer du taux de

Ouverture des installations en été - Crans – Cry D’Er

tous les jours de mercredi à dimanche tous les jours

du 27 juin au 6 septembre du 9 au 27 septembre du 28 septembre au 18 octobre

- Violettes

tous les jours du vendredi au mardi tous les jours

du 27 juin au 8 septembre du 11 au 27 septembre du 17 octobre au 1er novembre

- Funitel Plaine-Morte tous les jours

du 27 juin au 6 septembre

change en allant skier dans la zone euro. Au-delà du marketing, c’est sur place que l’on doit s’améliorer. Et là, selon Arthur Clivaz, CransMontana n’a pas pris trop de retard. «Nous travaillons constamment pour améliorer la qualité de nos prestations, souligne-t-il d’emblée. Et c’est notre seule planche de salut. CMA est le domaine skiable parmi les plus avancés en ce qui concerne le renouvellement de ses installations de remontées mécaniques. Dès que nous aurons rénové l’axe Montana – Cry d’Er (les travaux devraient avoir lieu durant l’été 2016), nous n’aurons plus que des installations téléportées de qualité sur notre domaine.» Le plan d’investissements tel que mis sur papier au moment de la restructuration de la société est à bout touchant. Il n’y a d’ailleurs plus un seul télésiège non débrayable sur le domaine skiable, seuls restent encore quelques téléskis desservant des pistes secondaires. «Durant la décennie écoulée, nous avons changé plusieurs installations, supprimé certaines tout en augmentant le débit effectif des nouvelles installations construites, et cela sans diminuer les surfaces de pistes

Même si les nuitées ont baissé ces dernières années, les remontées mécaniques n’ont pas vécu une situation catastrophique. skiables.» Toula, Nationale, Bellalui, Cabane de Bois… ces installations sont récentes et performantes. N’oublions pas non plus le réseau d’enneigement mécanique qui a été considérablement étendu, permettant de proposer aux skieurs un réseau de pistes de qualité lorsque la neige boude l’hiver. «Pour l’avenir à moyen terme, nous n’avons plus de gros investissements à prévoir en termes d’installations de remontées mécaniques et nous

allons pouvoir nous concentrer sur des travaux d’amélioration du confort du skieur.» Danielle Emery Mayor

Nota bene: Achetez votre forfait aux tarifs préférentiels dès l'été et jusqu'au 3 novembre, vous profiterez de nombreux avantages. La prévente pour l’hiver 2015/2016 s’ouvrira le 1er juillet. www.cransmontana-aminona.ch


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Crans-Montana

«Cela a été une chance inouïe» éCOLE: Après trente-sept ans passés au Centre scolaire de Crans-Montana, Jean-Charles Barras part à la retraite. Interview avec un homme discret, efficace et sensible.

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encontrer Jean-Charles Barras, directeur du Centre scolaire de CransMontana, c’est se rappeler une chanson de Georges Brassens: «Le Modeste». Avec lui, il faut «savoir lire entre les mots, entre les faits, entre les gestes». Car notre directeur, presque à la retraite, aime prouver par ses actions plutôt que de se mettre en valeur dans les médias. Engagé depuis 1978, directeur dès 2007, le Centre scolaire représente 37 ans intenses de sa vie. Des décennies où la fonction d’enseignant a été chamboulée. «Lorsque j’ai commencé, les parents avaient sur nous le regard qu’ils avaient hérité des générations précédentes. Il n’y avait pas de remise en doute, il se forgeait une complicité dans la manière de voir les choses. À présent, nous sommes dans l’époque du tout et tout de suite, ce qui n’est pas toujours évident à gérer. Mais chaque génération possède ses défauts et ses qualités. Elles ne sont pas moins bonnes que les précédentes, juste différentes…», observe Jean-Charles Barras dans l’ambiance feutrée de son bureau qui se trouve dans un bâtiment «symbolique».

«Voici un demi-siècle, c’est la première fois qu’une réalisation réunissait cinq communes, puis finalement six. Cela, on le doit à mes prédécesseurs, des gens comme Arthur Masserey, le premier directeur, ou le docteur Gabriel Barras, qui ont pensé à l’évolution de la station. Pour eux, il allait de soi qu’un tel bâtiment contribuerait au développement harmonieux des familles de la région…» Nouveaux moyens didactiques Notre homme n’a guère hésité à postuler dans la région quand l’occasion s’est présentée à la fin des années septante. «J’ai étudié à l’Université de Fribourg, j’avais effectué quelques remplacements à Crans-Montana en 1976. Quand une place s’est présentée au Centre scolaire, cela a été une chance inouïe.» Jean-Charles s’implique dans la vie sociale. Mais pas que. Entraîneur, caissier, président du ski-club, il ne tarit pas d’éloges sur les possibilités sportives du HautPlateau. «Il y a une qualité de vie exceptionnelle, un climat magnifique. Pour nos enfants, il y a une unique possibilité de développer leurs capacités. On

«J’espère que j’ai la tête de l’emploi», plaisante Jean-Charles Barras au moment de la photo… peut pratiquer tous les sports d’été comme d’hiver. Au niveau culturel, les grands pôles ne sont vraiment pas loin. Au Centre scolaire, nous avons toujours entretenu des collaborations avec le Conservatoire…» Dans ses chantiers majeurs, depuis 2007, Jean-Charles

Barras s’est attaqué aux lentes réfections du Centre. « Nous n’avons que six semaines par année pour remettre aux normes actuelles un bâtiment vieillissant. Que ce soit pour la salle de gym, la piscine, la nouvelle salle de chant. Il a fallu aussi s’adapter aux nouveaux

moyens didactiques, équiper les classes du Cycle avec des tableaux interactifs. Je me suis aussi attaqué au "chapeau" du Centre, pour laisser à la personne qui me succède un bâtiment qui ne soit pas mouillé…», sourit Jean-Charles Barras.

Additionner les qualités Le Centre accueille en 2015 dans les 550 élèves contre 700 lorsque notre directeur est entré en fonction. Des inquiétudes face à cette érosion? «Pas du tout, il s’agit de conséquences liées à la baisse de la natalité et à notre système économique où les gens n’ont plus les moyens d’habiter dans la station. Mon prédécesseur Hubert Bonvin, à la fin des années nonante, avait déjà alerté la classe politique sur cette baisse de fréquentation.» Sur le site du Centre, JeanCharles Barras loue l’harmonie entre les cultures qui cohabitent sur les bancs d’école. «Plutôt que de se confronter, les diverses qualités de chaque sensibilité se sont additionnées. Et cela nous a permis de progresser plus encore…» Lorsqu’il a décidé de quitter ses fonctions, Jean-Charles Barras a souhaité que les cinquante prochaines années soient aussi riches que les cinquante premières. «Tout va bouger très vite, il y a encore beaucoup d’investissements à faire, mais nous ne pouvons qu’aller vers la réussite», conclut Jean-Charles Barras. Joël Cerutti

De la vraie bombe!

Le journal des écoliers

STREET ART: La fin de l’été 2015 verra les murs de la station confiés à une vingtaine d’artistes pur Street Art.

ÉCOLE: Ils sont jeunes et ont créé un journal. «Sixième Dimension» leur prête ses colonnes.

remiers coups de bombes durant l’automne 2014, le Vision Art Festival (VAF) a posé ses marques sur les murs de la station. Du Street

Notre idée, notre objectif, c'est d'écrire un journal pour expliquer ce qu'on peut faire à Crans-Montana et dans les six communes. Nous écrivons pour les jeunes en priorité, mais aussi pour les habitants et les touristes, disent les journalistes en herbe du Centre scolaire de CransMontana. Nous rédigeons des articles sur les événements de Crans-Montana et nous testons les activités qu'on y trouve. Nous faisons également des reportages sur les clubs, les sociétés du Haut-Plateau, visitons des musées, menons des interviews de personnes et parlons de ce qui se passe de particulier à l'école.» Selon ces jeunes rédacteurs, les journaux qui existent sont plus pour les adultes, «et nous, nous aimerions nous informer et informer les jeunes d'une autre manière, avec des sujets qui nous et qui les intéressent.» Ce travail de journalisme leur permet de faire des découvertes et d'en faire profiter leurs jeunes lecteurs. Leur petit journal paraît tous les deux mois, il est réalisé par Adrien, Julien, Lindsay, Guillaume, Corentin, Dylan. Il est distribué dans les classes de 5e et 6e primaire, 1re et 2e du Cycle. Interview d'Adrien, un membre de la rédaction ayant rejoint l'équipe pour la deuxième édition du journal (par Julien).

P

Art à 2112 mètres d’altitude, avec Hebru Brantley venu de Chicago: l’œuvre n’est pas passée inaperçue dans les médias et auprès des dizaines

Premiers coups de bombes du Vision Art Festival sur le domaine skiable.

R E N D E Z - V O U S S TAT I O N 13 juin au 20 juillet 19 juin au 6 septembre 19 juin au 6 septembre 20 juin au 23 août 27 juin 4 juillet 17, 24, 31 juillet 23 au 26 juillet 31 juillet 30 juillet au 2 août 1er août 1, 7, 14, 21, 28 août 2 au 15 août 8 août 8 août 15 août

Ambassadors of Music, parking Grand Garage Crans-Montana Summer Club, parking Crans Cry- d’Er, 11 h – 21 h Crans-Montana Beach, parking Etang Long, 11 h – 21 h Maison de Bibi, Jardins d’Ycoor, 15 h – 18 h 30 Inauguration Bike Park et Summer Club, parking Crans Cry-d’Er Feu d’artifice Fête nationale USA Marché de Montana, 10 h – 19 h Omega European Masters Swiss Open de Golf Concert d’été de l’Edelweiss, place des Charmettes 18 h 15 Spectales aquatiques, lumières, son et feux d’artifice, Lac Grenon Fête nationale suisse, animations et feux d’artifice Marché de Montana, 10 h – 19 h Crans-Montana Classics Fête de la mi-été Trophée valaisan de VTT, étape 5 de la course populaire de VTT Cablewake Contest

de milliers de skieurs passant par Chetzeron. Un «teaser» qui a préfiguré ce qui est prévu du 21 au 29 août à Crans-Montana. Une vingtaine d’artistes, qui viendront tous créer bénévolement, investiront vingt murs de la station ou des remontées mécaniques. Une dizaine de sculptures d’art contemporain seront disposées à des endroits stratégiques, comme le lac Grenon, l’Etang Long ou le parking de Cry d’Err. «Il y aura des activités éducatives avec les enfants», détaille Patrick Barras, président du VAF. Chaque œuvre réalisée sera immortalisée par un photographe, un souvenir dont le tirage passera par des enchères. «Les bénéfices iront ensuite à une œuvre caritative», souligne Patrick Barras. Le Festival dispose d’un budget serré (un peu plus de 100 000 francs) et d’un soutien unilatéral. Ce musée moderne en plein air – qui chamboule positivement l’image de la région – a reçu le feu vert de l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM), de l’Association des propriétaires de chalets et appartements (APACH), des remontées mécaniques CMA et de quelques mécènes. Le point d’orgue de la première édition est fixé au samedi 29 août avec des animations montées en collaboration avec Crans-Montana Tourisme et Congrès. Joël Cerutti

«

Julien Dufourcq: Comment as-tu découvert le journal? Adrien Barras: Le journal a été distribué en classe, je l'ai lu et

De gauche à droite: Lindsay Wasson, Julien Dufourcq, Guillaume Berclaz, Corentin Naga, Dylan Mägerli, Adrien Barras j'ai trouvé que c'était une superidée. Pourquoi as-tu rejoint l'équipe? Dans la première édition, il y avait une annonce. L'équipe recherchait des journalistes et je me voyais bien dans ce rôle. Comment créez vous le journal? On réfléchit aux événements qui vont se passer durant la période avant la parution du journal. On choisit des activités intéressantes à tester. Ensuite avec ces idées, on fait un schéma

du prochain journal. Puis on le finalise par informatique après avoir écrit les différents articles. Qu'est-ce que tu préfères faire au sein du journal? Aller tester les activités et donner mon avis ainsi que créer avec les autres la partie «humour» du journal. Quel est l'avenir de ce journal? Je pense qu'il continuera à évoluer! Il faudra aussi trouver la relève du journal pour qu'il perdure malgré nos différentes orientations professionnelles.


Villages

Numéro 64 • Juin 2015 •

Des eaux à surveiller de près

B R è V E S

MONTANA: Une thèse d'un doctorant de l'UNIL zoome sur les usages de l'eau potable et d'irrigation sur la commune de Montana.

I

l n’y a pas assez de connaissances sur les usages et les données de l'eau en montagne: ce message découle de l'étude MontanAqua, une étude financée par la Confédération réalisée durant trois ans sur onze communes valaisannes situées entre le bassin versant de la Lienne et celui de la Raspille. Pour pallier ce manque, un doctorant à l'Institut de géographie et de durabilité (IGD) de l'Université de Lausanne, Martin Calianno, a lancé une recherche détaillée sur les usages de l'eau, ciblée cette fois-ci sur la commune de Montana. «Si on veut prévoir les ressources nécessaires dans le futur, il faut connaître les usages actuels». Compteurs d'eau En collaboration avec l'ACCM et la Commune de Montana, le doctorant se concentre sur l'eau potable domestique, à savoir des ménages y compris l'arrosage des jardins, mais également sur l'eau d'irrigation, que ce soient des vignes ou des prairies. Pour ce faire, des compteurs ont été installés sur le réseau, l'un au niveau d'une prairie, un autre au niveau d'un jardin, et le dernier en aval du réservoir d'eau d'irrigation du vignoble de Montana. En ce qui concerne l'eau potable, la Commune a la particularité d'avoir la grande majorité de ses ménages équipés de compteurs d'eau pouvant être relevés à distance, «ce qui n'est pas le cas de toutes les communes, et certaines ne sont pas équipées de compteurs du tout», précise Martin Calianno. En outre, un hôtel, deux villas et une

Le lac de la Moubra, principal réservoir pour l’eau d’irrigation de la commune de Montana. Photo Université de Lausanne résidence ont donné leur accord pour être équipés de compteurs en temps réel, avec une mesure toutes les quinze minutes. Ces mesures fréquentes sur ce petit échantillon resteront en place plusieurs années, afin d’en connaître l'évolution. L'étude dure cinq ans en tout. Après la récolte de données viendra le temps de l'analyse pour comprendre au mieux comment est utilisée l'eau, et surtout comment cette utilisation varie dans le temps, selon l'heure, le jour, le mois ou la saison. Consommation en temps réel Cette thèse de doctorat

est réalisée en étroite collaboration avec l'ACCM et son délégué à l'énergie, Daniel Rey. Dans le cadre du label «Cité de l'énergie», la population a la possibilité de suivre sa consommation d'eau, mais aussi de gaz et d'énergie en général, en temps réel. «Les synergies avec cette thèse nous ont sauté aux yeux, et le matériel nécessaire a été co-financé par l'UNIL, l'ACCM et la Commune de Montana», explique Daniel Rey. Ces différentes mesures permettront d'établir une planification énergétique territoriale précise.

Lienne - Raspille La problématique de la gestion de l'eau dans la région de Crans-Montana a été prise en main par les communes, avec un nouveau concept: la «Gestion des eaux LienneRaspille». L'objectif est de récupérer toutes les eaux, de manière transversale, pour utiliser l'eau selon les besoins, et d'employer le surplus pour produire de l'électricité avec des mini-centrales hydrauliques. Créé en décembre 2011 avec à sa tête la préfète du district, Maria-Pia Tschopp, le groupe de travail a présenté début mai son concept aux présidents des communes (de Crans-Montana, Ayent, Sierre, Venthône, Miège, Veyras, Varone et Salquenen). Les autorités ont jusqu'à fin juin pour décider si une SA qui gérera ce projet sera créée. «L'idée n'est pas d'enlever les droits d'eau de qui que ce soit, mais d'amener de l'eau d'un côté sans en enlever de l'autre. Ce serait du win-win, particulièrement intéressant en période de sécheresse», précise Maria-Pia Tschopp.

KB

Katrine Briguet

«Je m’étais interdit de venir à Chermignon» THÉÂTRE: Habitante de Chermignon, Françoise Bonvin a été accusée de sorcellerie. Elle a échappé au bûcher en 1467. Cela a donné le spectacle «Sauvée des flammes».

O

n ne passe pas des mois avec une pseudo sorcière de Chermignon sans que cela ait des retombées sur votre moral. «Lorsqu’on a créé le spectacle "Sauvée des flammes", durant cinq semaines, entre les répétitions qui duraient dix heures par jour, je me mettais des chansons de Dave à fond dans la voiture pour me désintoxiquer», confie aujourd’hui la comédienne Sylvia Fardel. Surtout, elle va enfin venir à Chermignon, aux endroits où vivait Françoise Bonvin, femme qui, en 1467, a échappé au bûcher. «Pendant la préparation, l’écriture du texte, je me l’étais interdit. Tout simplement parce que cela aurait "durci" mon interprétation. Sur les lieux, j’aurais pensé: "C ’est là qu’elle a été arrêtée par ces salauds!" J’avais peur de ça. Je voulais que Françoise reste humainement douce. Que les gens pensent que cela pourrait leur arriver…»

La comédienne Sylvia Fardel. Photo Raphaël Fiorina Torturé d’abord Par courrier, Sylvia a néanmoins pris contact avec les autorités de Chermignon au tout début du projet. «Je voulais savoir s’il y avait des descendants. Elles m’ont renvoyée à Lens qui m’a aiguillée sur Sierre. En fait, tout le monde me réexpédiait autre part. Lorsque je voulais comprendre si des gens pouvaient être réellement possédés par le diable, on

m’a avoué que le dernier exorciste en Valais était mort et que je devais m’adresser à l’ermite de Longeborgne. Celui-ci m’a répondu qu’il devait déjà beaucoup prier pour les misères actuelles et qu’il n’avait pas le temps pour celles du passé…» Epaulée par l’historien Pierre Dubuis, s’appuyant sur le travail de Sandrine Strobino, Sylvia Fardel ne juge pas durement les actes

des habitants de 1467, à Chermignon. «Il faut savoir comment se passaient les interrogatoires des inquisiteurs. Vous étiez dénoncé? Vous passiez illico à la torture – car Satan vous protégeait – et seulement ensuite, on vous posait des questions. Toujours les mêmes. Aviez-vous mangé des enfants baptisés? Vous répondiez "Non", on vous arrachait les ongles jusqu’à ce que vous disiez "Oui". C’est dans ce contexte que Françoise Bonvin a été dénoncée par trois habitants de la commune. Françoise venait de Sierre et de Montana. Elle était considérée comme une étrangère dont on avait peur. Comme bien d’autres communautés, Chermignon était un village isolé, une sorte de huis clos qui favorise la méfiance…» «Libérée et absoute» Au terme du procès pour hérésie, qui a duré d’avril à juin 1467, Françoise a pu retourner à Chermignon.

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«Sur les documents, le 4 juin, il est indiqué qu’elle a "été libérée et absoute". Cela veut dire que ses tortionnaires lui pardonnaient d’avoir été torturée! J’imagine que son retour au village n’a pas dû être simple. Les rumeurs ont dû persister. Le principal souci de Françoise était pourtant de refaire les foins, de s’occuper des vaches. J’ai pu toucher les parchemins d’époque, que Françoise ou son avocat ont peut-être eu en mains, cela m’a bouleversée…» Le spectacle «Sauvée des flammes» revient sur scène d’ici quelques mois. «Je vais réinviter les autorités de Chermignon ainsi que la Commission culturelle. Je serais très très heureuse d’avoir leur retour. Entre-temps, Françoise va encore grandir en moi…» Joël Cerutti

Nota bene: «Sauvée des flammes » du 29 octobre au 1er novembre 2015, Studio Théâtre Interface, Sion.

CALENDRIER COUPe DU MONDE La Coupe du Monde de ski féminin sera de retour à Crans-Montana en 2016, et ce pour quatre ans de suite selon le calendrier provisoire de la FIS: 2016: 11 au 14 février (2 entraînements, 1 descente et 1 super-combiné) 2017: 25 et 26 février (1 super-G et 1 super-combiné) 2018: 1 er au 4 mars (2 entraînements, 1 descente et 1 super-combiné) 2019: 21 au 24 février (2 entraînements, 1 descente et 1 super-combiné) À noter que des courses de Coupe d’Europe devraient également avoir lieu à intervalles réguliers. • CAMP DE TENNIS Le camp du Tennis Club de Chermignon aura lieu du 13 au 17 juillet. Les inscriptions sont ouvertes jusqu'au 14 juin (places limitées). Le camp s'adresse aux 6 - 12 ans; des cours intensifs sont organisés pour les 12 - 18 ans. Camp pour les 6-12 ans, de 8 h à 9 h jusqu’à 17 h. Cours de tennis le matin. Dîner au club-house à midi. Les activités de l’après-midi varieront entre Activités sportives ou culturelles (transport vers les activités en bus SMC). Tennis également l’après-midi. Les enfants seront pris en charge par des professionnels toute la journée avec des cours de tennis basés sur la technique pour le matin et du jeu, des points et techniques en match pour les après-midis tennistiques. Le petit-déjeuner ainsi que le goûter seront pris en toute convivialité avec les professeurs. Cours de tennis intensifs pour les 12-18 ans, de 17 h à 19 h Le prix du camp s’élève à CHF 40.- pour les membres du TC Chermignon et du TC Lens. Les non-membres peuvent également participer au camp et le prix s’élève à CHF 400.-. Le prix des cours du soir s’élève à CHF 200.-. Infos et inscriptions sur www.tcchermignon.ch/camp • IMPRESSIONS D'AFRIQUE «Homme blanc, homme noir. Impressions d'Afrique»: tel est le titre de la prochaine exposition à la Fondation Arnaud. Du 25 juin au 1er novembre à Lens. La deuxième exposition estivale de la Fondation Pierre Arnaud met en scène le dialogue fécond que les arts occidentaux et africains ont noué au fil des siècles, un dialogue qui mêle fascination et rejet du côté occidental, admiration et dérision du côté africain. Dès la période médiévale, les Européens installent des comptoirs le long des côtes africaines, étapes bienvenues sur la route des Indes. Les haltes portuaires favorisent les échanges: étoffes, verroterie, métaux européens contre ivoire et objets gravés africains. Toutefois, ce n’est que dans la seconde moitié du XIXe siècle que les Européens prennent réellement conscience des richesses du continent africain et entreprennent une colonisation systématique. L’exploration des vastes zones intérieures est l’objet d’une véritable course de vitesse entre les Anglais, les Français, les Belges, etc. L’armée marche en tête, suivie des missionnaires, des scientifiques et des commerçants. L’engouement pour l’Afrique, perceptible au travers du prisme des expositions universelles, touche tous les domaines, l’art en particulier.


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Les vignerons ont perdu le pouvoir OLLON: Militant de la première heure, il a fondé et présidé durant 15 ans la Fédération valaisanne des vignerons. François Cordonier a mené une vie d’engagement: en Afrique dans la coopération technique et en Valais, dans la défense paysanne. Portrait.

À

quatre-vingts ans, ce natif de Chermignon, installé à Ollon, n’a rien perdu de sa verve lorsqu’il évoque l’aspiration à la justice et à l’équité, notamment au service du monde paysan. Comment voit-il la situation actuelle des vignerons? «La vendange valaisanne figure parmi les plus mal payées de Suisse. En 1986, le fendant était rémunéré Fr. 3.40 le kilo et le pinot Fr. 4.- . Aujourd’hui nous sommes en-dessous de ces prix, alors que les coûts de production ont fortement renchéri. Une revalorisation des prix à la production est urgente pour la sauvegarde du vignoble». Soumis au marché Cette situation s’explique par le

fait que les plus-values dégagées dans le secteur ont été encaissées par l’encavage et le commerce. Dans les années 70, le revenu de la vitiviniculture valaisanne se répartissait à raison de 55% pour la production et 45% pour le commerce. Aujourd’hui ce rapport s’est nettement inversé. «Les règles de l’OMC et la nouvelle législation agricole ont réduit le pouvoir de négociation des producteurs soumis au bon vouloir du commerce et du marché», constate François Cordonier. Davantage de contraintes Jadis, les vignerons représentaient un poids politique et l’Etat – garant de l’équité - jouait le rôle d’arbitre en cas de désaccord entre partenaires sur le paie-

ment de la vendange. Ce n’est plus le cas actuellement. L’Etat s’est désengagé tout en édictant des règles de plus en plus contraignantes pour les producteurs. «On a enlevé la joie de la récolte!», lance l’ancien président des vignerons, faisant allusion à l’ambiance un peu morose des vendanges qui devraient pourtant être une fête… Voyez l’exemple de la globalisation des acquits qu’on remet en cause: «Une aberration. La législation actuelle permet de faire de la qualité. Laissons la liberté au secteur. C’est le consommateur qui tranchera en faveur de la qualité!» Défense individuelle De collective, la défense paysanne est devenue individuelle: le

Portrait: le parcours d’un militant Maîtrise fédérale de viticulture en poche, François Cordonier rejoint l’exploitation familiale. La rencontre avec les mouvements d’action catholique (JAC) et la conscience des énormes besoins de formation de l’Afrique allaient affermir sa vocation. En 1960, il rejoint le Tchad, en tant que bénévole d’abord, puis comme coopérant technique chargé de mettre en place un programme d’animateurs ruraux. C’est dans ce pays que son épouse, chermignonarde elle aussi, donnera naissance à leur premier garçon. Il présidera également l’association Frères sans frontière qui l’emmènera à effectuer de nombreux voyages en Amérique latine et en Afrique. Il a fallu du courage, de la ténacité et de fortes convictions pour diriger ces projets de développement dans des pays encore chahutés par leur récent accès à l’indépendance. Le virus militant De retour au pays en 1970, «Je pensais retrouver une vie plus paisible, avec la satisfaction d’avoir apporté ma pierre aux pays d’Afrique. Mais mon fond de militant m’a rattrapé». François Cordonier rejoint les associations agricoles, fonde la Fédération valaisanne des vignerons et est élu député dans les rangs du MSI (Mouvement social indépendant). Sur le plan local, il est l’un des fondateurs JMB de l’Association des parents d’élèves des communes de Montana et Chermignon.

François Cordonier a consacré sa vie à la défense paysanne. Ici dans ses vignes d’Ollon. vigneron qui dispose de parcelles bien situées peut obtenir des prix plus élevés en négociant avec son encaveur. Quel avenir pour la viticulture? «Nous constatons un changement radical. Les vignes sont vendues ou louées à des encaveurs. Cette concentration diminue le poids des vignerons qui perdent progressivement leur outil de travail», répond notre interlocuteur. Le travail

À Icogne L’Anim’ bien nommée Une association anime Randogne et Bluche à travers ça jazze LOISIRS: de nombreuses manifestations. ICOGNE • Le «petit» festival qui se diversifie et qui prend du galon au fil des éditions… Sous l'impulsion notamment de Nicolas Besse et Rodolphe Viva, ses deux fondateurs, IcogneJazz – une association à but non lucratif – se veut un vecteur d'animation de la vie culturelle régionale et un fervent défenseur du jazz et de ses multiples facettes. Et ce depuis 2007, au gré des changements structurels de l'organisation. Ce festival implique la participation de nombreuses personnes d’Icogne et des villages avoisinants, soit par leur travail au sein de l’organisation, soit par leur investissement comme bénévoles, sponsors, fournisseurs ou exposants au marché villageois. Il rassemble professionnels et amateurs autour d'une même passion musicale. IcogneJazz 2015 se déroulera les vendredi 3 et samedi 4 juillet. Cette neuvième édition proposera foule de concerts et de notes suaves dans une ambiance festive et intimiste. Sa programmation s'annonce éclectique et particulièrement prometteuse. Têtes d'affiche et découvertes fouleront la grande et la petite scène à un rythme effréné!

Blaise Craviolini

Nota bene: Programme sur www.icognejazz.ch

F

ondé en 1980, le GIRB (Groupement des intérêts de RandogneBluche) a cédé sa place depuis deux ans à L'Anim'. Mais la philosophie originelle n'a pas varié d'un iota. «Notre objectif est de développer les liens sociaux, d'animer les villages en proposant diverses activités et manifestations et d'encourager les échanges, explique sa présidente Stéphanie BonvinJilg. Nous avons l'ambition d'instaurer un dynamisme au sein de la population, tout en favorisant les relations intergénérationnelles et interculturelles.» Idées bienvenues To u te s l e s p e rs o n n e s domiciliées dans la région peuvent potentiellement être membres de L'Anim', qui en compte actuellement une centaine. Il suffit de s'acquitter d'une cotisation annuelle de 50 francs par famille. Cette adhésion donne droit à de multiples avantages, notamment sur les tarifs (déjà très raisonnables) des rares activités payantes. Fort de neuf personnes, le comité de l'association met surtout l'accent sur les animations. «Mais chaque membre peut y glisser son propre grain de sel!, précise

Stéphanie Bonvin-Jilg. Toutes les idées sont les bienvenues. Nous prônons la diversité et l'originalité. C'est ainsi que notre programme de la rentrée pour les enfants, à partir de septembre, comprendra de nouvelles activités comme la pétanque, la zumba danse, la fabrication du pain ou encore le sport-handicap.» Du Dizou aux Récréaprem's Des activités qui s'ajoutent à celles déjà en vigueur. Et qui méritent quelques lignes… À commencer par le «Dizou», chaque premier jeudi du mois, qui fait un véritable tabac.

Un des nombreux ateliers de l'association L'Anim' proposait la confection par les enfants de diverses décorations villageoises. Le résultat a plutôt fière allure!

Jeux de cartes et de société déchaînent ici les passions. Les «Récréaprem's» sont également très appréciées. Il s'agit d'une sorte de passeportvacances, mais étalé sur six demi-journées par année, qui permet aux enfants de découvrir des passions, des métiers, des sports ou des talents de la région. La peinture, la photo, la chasse au trésor, la course d'orientation et j'en passe: l'offre est vaste; elle remplit parfaitement sa vocation de vecteur d'échanges intergénérationnels. Dans le même registre ou presque, les «Z'istoires» réunissent aussi les gens autour d'une passion commune pour les contes, le théâtre ou la musique. Décidément infatigable, L'Anim' se greffe aussi, avec son lot d'idées et de bénévoles, sur des manifestations plus traditionnelles. Comme le Carnaval des enfants, la SaintNicolas, les veillées de l'Avent ou la Fête patronale début août. Toutes les activités de l'association peuvent être consultées en tout temps sur le site internet officiel de la Commune de Randogne, ainsi que sur le profil Facebook de L'Anim'. Blaise Craviolini

est effectué, désormais, par des étrangers. Sans cette maind’œuvre, la viticulture disparaît… Il en va de même pour l’hôtellerie. Un repas sans vin… Comment mieux vendre le vin? «Les campagnes de communication doivent développer l’éducation du consommateur. Le vin, boisson noble, a imprégné de grandes

civilisations. Il confère un supplément d’âme à l’homme. Je postule une consommation modérée, mais régulière et intégrée à la vie quotidienne», explique celui pour qui un repas sans vin n’est pas un repas. Sa devise? Demeurer fidèle au terroir qui nous constitue et adopter un vin qui nous plaît en lui restant fidèle… Jean-Michel Bonvin

RENDEZ-VOUS VILL AGES ICOGNE Icogne Jazz

3-4 juillet

LENS Trophée du Châtelard organisé par le TC Lens Clôture annuelle du Groupe des Scouts, place de la Scie Tournoi populaire du FC Lens Sortie familles Société de Pêche, lac des Miriouges Fête du Musée le Grand Lens Camp scout Flanthey/Lens Camp musical des jeunes de l’Edelweiss Fête patronale et nationale Semaine sportive du TC Lens

8-13 juin 13 juin 13-14 juin 28 juin 3 juillet 18 au 25 juillet 20 au 25 juillet 1er août 4 au 8 août

CHERMIGNON Fête de la fin des écoles, Chermignon-d’en-Bas 6e Fougirs-Meadows de tennis Marche du club des aînés par Pro Senectute 25e anniversaire, La Nuit du Golf, golf de Noas Marche du groupe les Vagabonds Sortie des Bisses du Groupement Sportif Amicale de pêche, Etang-Long Coupe de l’été Johnny-Yvonne Glettig et Cave Nicolas Bagnoud, golf de Noas 37e camp musical de l’Ancienne Cécilia Camp de tennis Concert final du camp de musique et sortie famille du club des 100 de l’Ancienne Cécilia Camp musical de la Cécilia Sortie des Bisses du Groupement Sportif Concert final du camp de musique de la Cécilia 725e Coupe au drapeau, golf de Noas Amicale de pêche, Etang-Long Open de golf de l’Ancienne Cécilia

12 juin 15 au 21 juin 16 juin 20 juin 25 juin 27 juin 5 juillet 11-12 juillet 12 au 18 juillet 13 au 17 juillet 18 juillet 19 au 25 juillet 25 juillet 25 juillet 1er août 2 août 8-9 août

MONTANA Premier tir obligatoire Sortie famille du chœur St-Michel Raclette et rallye OJ du ski-club Montanin Sortie famille Lè Réchètte Fête nationale et mérites sportifs et culturels

12 juin 14 juin 14 juin 28 juin 31 juillet

RANDOGNE 17e Open de golf de Randogne Assemblé primaire, 20 h Centre scolaire Lè Tapabola, concours, Pistes Crételle Lè Tapabola, concours, Pistes Crételle Lè Tapabola, concours sortie famile, Pistes Crételle Lè Tapabola, concours mémorial André Crettol, Pistes Crételle Fête patronale

13 juin 15 juin 20 juin 11 juillet 18 juillet 1er août 8-9 août

MOLLENS Concours interne organisé par le Club de pétanque Nuit de la Boule organisée par le Club de pétanque Tournoi populaire à 6 organisé par le FC Noble-Contrée Concours interne organisé par le Club de pétanque Fête nationale Notre-Dame-des-Neiges, Crételles

15 juin 4 juillet 19 juillet 20 juillet 31 juillet 9 août


Villages

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Sur la Via Alpina

Par monts et par mots

BALADE: Pluie et rafales n’arrêtent pas Marie-Jo Gianadda. L’été passé, elle a relié à pied Trieste à Sesto.

HISTOIRES: Vendeuse le jour, conteuse la nuit, Myriam Crettol lève le voile sur sa passion des mots d’ici et d’ailleurs.

«

L’idée est de reprendre mon chemin là où je l’ai laissé l’année dernière et de parvenir à la frontière suisseautrichienne du côté grison», explique la randonneuse de Mollens. À l’origine de son double périple, le chemin de Compostelle. Mais la sportive le trouve trop fréquenté. Le livre de Vincent Tornay (qui a effectué 2500 km de la Via Alpina sur les 5000 km que compte le tracé à travers les huit pays de l’arc alpin) l’a alors inspirée. «L’écrivain a réalisé son voyage en seulement quatre mois. Mais, confie la retraitée en riant, il est plus jeune que moi!» Pour ses excursions, Marie-Jo Gianadda ne se donne d’ailleurs jamais de chrono. «Je fais en fonction de la météo, de l’envie et du terrain aussi. Ayant mal aux genoux, j’évite les longues marches sur le goudron. En Slovénie, j’ai un jour été surprise par une route goudronnée. J’ai alors voulu faire du stop pour préserver mes articulations mais, manque de bol, il s’agissait d’une piste cyclable sur laquelle aucune voiture ne circulait.» Au début, la marcheuse peut compter sur l’appui d’une amie. Mais dix jours après le départ, suite à une mauvaise chute, celle-ci se blesse au

pied: «C’était le 1er août et nous désirions célébrer la Fête nationale. Du coup, on a festoyé à l’hôpital». Elle poursuit seule son périple: «Comme à la base j’avais décidé de réaliser ce projet en solo, je me suis dit que je devais continuer». La solitude, elle n’en a jamais souffert. «Il y a presque tous les jours du monde sur la Via Alpina. Et puis, dans les refuges, on est bien entouré». Un soir, elle sympathise même avec des Suisses qui ont de la famille à Mollens. Se débarrasser de l’accessoire Son matériel de marche se limite au strict minimum. «J’ai par exemple banni les crampons… trop lourds. L’année passée, si j’avais dû traverser un glacier, j’aurais trouvé un autre chemin, quitte à redescendre dans la vallée pour le contourner», souligne-t-elle. L’été dernier, ce petit brin de femme avait tout de même dix kilos sur le dos: «Je n’emporte avec moi que le strict nécessaire. Lors de ma précédente expédition, j’ai utilisé tout ce que j’avais pris à l’exception du maillot de bain. Il pleuvait de toute manière trop pour le mettre». Sous la pluie, elle poursuit son périple sans s’arrêter. Sauf une

fois où, prise par un brouillard à couper au couteau, par la neige et un terrain accidenté, elle décide de rebrousser chemin. «Je devais être à une heure du refuge mais c’était un endroit lugubre. Et devant ce véritable gymkhana à franchir, j’ai préféré jouer la sécurité.» La globe-trotteuse désire alors appeler un autre marcheur avec lequel elle a sympathisé et qui se trouve déjà à la cabane pour le rassurer mais, manque de bol, elle n’a pas de réseau. «Le pauvre, il s’est fait un sang d’encre alors que j’avais regagné la vallée et trouvé un bon lit douillet». Le pifomètre Pour s’orienter, ne parlez pas à Marie-Jo Gianadda d’un GPS. «Ah non, pas ça! De toute manière, il me faudrait une année de cours pour comprendre le fonctionnement de ces appareils». Ses boussoles? «Des cartes, un altimètre et le pifomètre». L’amatrice de marche possède aussi des fiches techniques où figurent les tracés des différentes étapes. «Cela aide lorsque les sentiers ne sont pas très bien balisés». Si la randonneuse ne s’est presque jamais perdue, il lui est arrivé une fois de trouver porte close devant un refuge, la cabane de Premuda dans le Val Rosandra. Elle décide de poursuivre son voyage jusqu’à l’étape suivante, doublant son temps de marche. Tout au long de son périple, la sportive a noué de solides relations. Mais quid des mauvaises rencontres? «La Slovénie regorge d’ours. Il y a d’ailleurs beaucoup de panneaux de signalisation sur cette présence mais je n’en ai jamais vu». Cette année, le départ est envisagé début août. Quant au retour, il n’est pas encore programmé. «Je n’ai pas de date prévue. De toute façon, l’hiver ou le mauvais temps m’arrêteront.»

Marie-Jo Gianadda, un cabri qui ne craint pas les ours.

Maude Bonvin

P

our rencontrer Myriam Crettol, mieux vaut écumer les supermarchés de la région que de toquer à sa porte. Chez elle à Randogne, la conteuse n’y est pas très souvent. Représentante en grandes surfaces (ou vendeuse si vous préférez), l’amatrice de littérature fait son beurre en vendant toutes sortes de produits. Mais ne lui parlez pas d’un job purement alimentaire; son métier elle l’a choisi: «J’aime mon travail qui me permet d’aller à la rencontre de l’autre». Un emploi dans un bureau? «J’y ai pensé mais je ne me vois pas seule enfermée avec personne à qui parler. J’ai besoin d’être entourée et de voir du monde». Pour ce faire, la Valaisanne sillonne les grandes surfaces entre Sierre et Monthey. Chaque jour, un nouveau magasin et un nouveau message commercial à diffuser. Dévoreuse de papier Un message qui ne vend certes pas du rêve mais qui a le mérite d’inspirer les récits qu’elle compose pour élargir son répertoire de contes de fées qui présentent «toujours un peu la même histoire». Son inspiration? Myriam Crettol la puise dans «ces petits riens de tous les jours», ses rencontres mais aussi dans les livres. «Je lis tout ce qui me tombe sous la main: biographies, fictions, nouvelles et poésie». Sans oublier les contes avec un accent tout particulier sur les légendes valaisannes et… canadiennes. «Sur notre canton, j’apprécie beaucoup les écrits de Corinna Bille et ceux de Claudy Barras, dit des Briesses, qui a rédigé de très belles fables. En fouillant sur la toile, j’ai aussi découvert que le pays de l’Erable fourmille de récits captivants.» Les contes qu’elle écrit et déclame, Myriam Crettol les destine principalement aux enfants. Mais il lui arrive de faire quelques infidélités à son public de prédilection pour se tourner

Pétanque à Montana

«

peut constituer une activité fédératrice et rassembleuse, un lieu de rencontre privilégié, souligne Jacqueline Gammaldi. L'idéal serait que la Commune – avec qui nous entretenons d'excellentes relations – nous attribue un lieu au centre du village, de manière à ce qu'il soit visible par un maximum de monde. Si quatre ou cinq personnes commencent à taquiner boules et cochonnet, sûr que ça susciterait des envies beaucoup plus larges...» Population enthousiaste À moyen terme, les initiateurs du projet ambitionnent de toucher une quarantaine, voire même une cinquantaine de membres. «Cette perspective

n'est pas utopique, estime Aloïs Rey. Nous sentons que la population est derrière nous; elle est enthousiaste à l'idée de pratiquer la pétanque "dans son jardin". Et pas seulement les "vieux"… De nombreux jeunes ont déjà manifesté leur intérêt. Notre club sera mixte et intergénérationnel.» De la pétanque oui, mais d'abord conviviale avant d'être réellement sportive! «Dans un premier temps, et même si nous n'excluons pas de disputer un jour des interclubs, l'objectif ne sera pas d'organiser des compétitions», indique le comité. Qui ajoute, pour couper court à tout préjugé lié – généralement – à la pétanque: «Ce ne sera pas,

vers les personnes âgées. «Ne me parlez pas des adultes et des jeunes actifs, ils ne sont pas assez réceptifs et bien trop rationnels pour entrer dans la féerie des contes». Savoir se vendre Si son intérêt pour la lecture date de l’enfance, son envie de raconter des histoires est venue plus tard. «Je dirais à l’âge adulte lorsque j’ai commencé à faire du théâtre amateur». Mais plus à l’aise dans une bibliothèque feutrée, Myriam Crettol quitte la scène pour se tourner vers un autre univers narratif. En 2002, elle suit une formation de raconteuse d’histoires professionnelle à la Maison du Conte de Dorénaz, tout en poursuivant ses tournées dans les magasins de la région. «Je ne me suis jamais posé la question de vivre de mon passe-temps. Peut-être suis-je trop timide? Je n’aime pas me mettre en avant. Et puis, je ne sais pas me vendre», précise-t-elle en riant. Passeurs d’histoire La suite de son histoire ressemble à peu près à un conte de fées. Myriam Crettol rencontre son prince charmant

à Randogne et quitte son village natal d’Ayent. Une fois acclimatée, elle donne naissance à deux beaux enfants, «sa plus grande fierté». Même si cela n’est pas tous les jours facile à la maison avec un fils artiste. Danseur, il s’entraîne quatre à cinq heures par jour. «Tout tourne autour de son activité. Au début, mon mari et moi-même désapprouvions ce choix. Pas par principe, nous sommes des gens ouverts. Mais par peur du lendemain. Il lui fallait tout d’abord un métier», révèle celle qui, d’après son entourage, a su garder les pieds sur terre. La Valaisanne a lu beaucoup d’histoires à ses enfants et pense que cela a eu une influence sur la vocation de son fils. «Tout comme la musique que pratique assidûment son père», confiet-elle. Sa fille, employée de commerce, a suivi un parcours plus linéaire. Dans son rôle de mère et de conteuse, pour Myriam Crettol, c’est au final la transmission qui compte. «Nous ne sommes que les passeurs de notre propre histoire», conclutelle. . Maude Bonvin

«D’une seule bouche»

JEU DE BOULES: La pétanque est une activité fédératrice. Un club a été fondé à Montana. Qui club espère réunir 40 à 50 membres.

Tu tires ou tu pointes?» Au-delà du cliché, Montana a son propre club de pétanque. L'idée a germé en décembre 2014 à l'initiative de Jacqueline Gammaldi, Aloïs Rey et Marcel Berbier. Elle poursuit actuellement son chemin avec la collaboration de la Commune de Montana, qui a officiellement donné son accord pour la soutenir. Reste à trouver le site adéquat pour aménager quatre à cinq pistes dotées de sanitaires à proximité. Mais les négociations vont bon train et le projet devrait se concrétiser dans des délais raisonnables. Alors, pourquoi un club du genre à Montana? «Nous sommes persuadés que la pétanque

Myriam Crettol apprécie tout particulièrement les contes de la région et ceux du Canada.

non plus, un lieu de "beuverie". Ce qui ne nous empêchera pas, à l'instar de ce qui se passe dans toute société, de boire un verre après l'effort...». Une fois le terrain trouvé, les initiateurs organiseront une séance collective d'information et distribueront des prospectus tous ménages. Une cotisation annuelle financera les activités. Dans l'immédiat, un comité a déjà été constitué. Sous la présidence d'Aloïs Rey, il comprend Jacqueline Gammaldi, Rita Tapparel, Marcel Berbier et Gaspard Robyr, selon une répartition des fonctions qui reste à déterminer. Blaise Craviolini

MARC AYMON: Le chanteur né à Icogne a dévoilé un 4e album superbe.

L

e quatrième album de Marc Aymon est celui qu’il qualifie de plus personnel. «C’est mon préféré, avoue-t-il. Je grandis…». Après avoir bourlingué dans l’Ouest américain avec sa guitare, Marc Aymon s’en est allé en Bretagne pour composer ce nouvel album, puis à Paris pour l’enregistrer, accompagné par une belle brochette de musiciens. L’album «D’une seule bouche» a été présenté en avril dernier et vernis sur la scène du Théâtre de Valère. Marc Aymon a chois d’écrire ces douze nouvelles chansons avec quelqu’un d’autre, le parolier français Alexandre Varlet. Pourquoi travailler à deux? «Parce qu’il y avait un grand décalage entre ce que voulais dire et ce que j’arrivais à dire.» Et ces textes sont beaux.

Je sais la houle à l’intérieur Je sais la foudre du bonheur Je sais tes lèvres Je suis l’homme D’une seule bouche De ta bouche Danielle Emery Mayor

Nota bene: Possibilité de commander le CD en ligne sur www.marcaymon.com


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Sports & Loisirs

Sébastien Clivaz au firmament de l’arbitrage BASKETBALL: Originaire de Randogne, le Fribourgeois d'adoption réussit – à sa manière – une formidable carrière de basketteur. Portrait d'un passionné qui bat tous les records de précocité.

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l n'a que 30 ans, mais on a l'impression de l'avoir vu à l'œuvre, sur les parquets de basketball, depuis des millénaires… Il est vrai que Sébastien Clivaz bat tous les records de précocité en matière d'arbitrage. Bon joueur, flanqué même de quelques sélections cantonales juniors, il s'est pourtant tourné à la fin de son adolescence, déjà, vers cette orientation. «Pour découvrir et m'immiscer dans d'autres aspects du basketball, dit-il. Et parce que je sentais que j'avais du potentiel pour réussir une vraie carrière en dirigeant des matches. Vous savez, je pense basket, je vis basket, je mange basket! L'arbitrage, c'était presque inéluctable...» La consécration en 2011 Etabli à Fribourg, le jeune Sébastien gravit les échelons à une vitesse vertigineuse. À 18 ans, il siffle en première ligue. Dans la foulée ou presque, il enchaîne avec son baptême en Ligue nationale A. «C'était en 2004. Un certain Monthey – Nyon au Reposieux, se souvientil. Le basket suisse avait peutêtre besoin de nouvelles têtes, d’un peu de jeunesse. Les joueurs ont accueilli à bras ouverts le freluquet que j'étais!» Et en 2011, c'est la consécration: Clivaz est promu arbitre international FIBA. Ni plus ni moins! Aujourd'hui, il parcourt chaque semaine ou presque l'Europe pour assouvir sa passion. Directeur d'une société d'événementiel, mais

également responsable des arbitres suisses, il jongle avec un agenda démentiel. «Je ne vais surtout pas me plaindre… Les sacrifices valent largement la chandelle. J'ai la chance de rencontrer des gens attachants, tous azimuts, de vivre des expériences fabuleuses, même si l'arbitrage implique une certaine pression. Il ne faut pas se tromper. Les enjeux sont parfois considérables et le basket – de par ses nombreux contacts – laisse une part d'interprétation dans l'application du règlement.» Assimilation Le secret de sa réussite? «Je dois sans doute avoir quelques qualités et une certaine psychologie, mais j'ai beaucoup visionné de matches – de visu ou à la vidéo – et j'ai assimilé foule de situations qui se reproduisent concrètement sur les parquets.» Sébastien Clivaz a encore deux bonnes décennies devant lui pour continuer à progresser, dans le perfectionnement de l'arbitrage comme dans la hiérarchie mondiale. Son rêve suprême: être un jour arbitre aux Jeux olympiques. Un rêve qui a toutes les chances de se concrétiser… Seul bémol, il ne parvient que rarement à revenir ici, ne seraitce que pour se ressourcer. Tout au plus quelques rares journées hivernales de ski. «Mais je reste profondément attaché à mes racines», conclut-il. Blaise Craviolini

Sébastien Clivaz: passion et efficience!

Le nouveau bike-park de Cry d’Er est opérationnel VTT: Crans-Montana propose un parcours de 1,5 km à difficultés variables pour tous les amateurs de VTT. La diversité de ses obstacles vaut indéniablement le détour!

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ranchir des rondins en équilibre, descendre des escaliers, sauter, slalomer, se faufiler entre des planches ou entre des poutres, se dépêtrer dans un champ de pierres et j'en passe… Géré en binôme par l'Association des Communes de Crans-Montana (ACCM) et Crans-Montana Exploitation (CME), le bikepark de Cry d'Er, au pied des pistes de ski, vous permettra de défier les lois de la gravité – cheveux au vent, mais casque obligatoire! – au guidon de

votre vélo tout-terrain. Un parcours de 1,5 kilomètre au total, parsemé d'obstacles naturels ou artificiels. Un site d'autant plus attractif qu'il vient de bénéficier d'un réaménagement complet. «Nous l'avons quelque peu redessiné en y intégrant notamment de nouveaux éléments, précise Jacky Duc, directeur de CME. Nous proposons trois pistes au choix, à difficultés variables pour que chaque vététéiste, débutant ou confirmé, puisse donner

Le concept «bike for all» Crans-Montana a promu le VTT au rang de priorité – parmi d'autres – de son tourisme doux (Voir Sixième Dimension avril 2015). Les efforts consentis au développement du bike-parc de Cry d'Er en constituent une preuve tangible. Ils entrent dans une stratégie globale incarnée par le concept «bike for all» (du vélo pour tous). Outre les animations quotidiennes à Cry d'Er, à la belle saison, ce concept comprend de la descente et des randonnées en VTT pour tous les niveaux, une nouvelle carte répertoriant une dizaine de parcours officiellement homologués et des itinéraires balisés à travers les villages historiques de la région. Crans-Montana s'adapte également aux nouvelles technologies et lance une application mobile pour les randonnées et les parcours en bike, avec systèmes de performance et de géolocalisation. On n'arrête décidément CRAB pas le progrès…

Jacky Duc, le directeur de Crans-Montana Exploitation, devant un des obstacles du nouveau bike-park de Cry d'Er. libre cours à son pilotage. Nous nous sommes inspirés de l'exemple du ski alpin pour la classification des parcours.» Du pump track en prime Sens de l'équilibre, de

l'orientation et coordination trouveront ici une tribune d'expression particulièrement gratifiante. «L'objectif est d'offrir un maximum de plaisir, poursuit Jacky Duc. Un plaisir qui doit en l'occurrence être

partagé, puisque nos publics cibles sont les groupes et les familles. À plusieurs, c'est plus ludique, plus amusant! Le phénomène d'émulation permet aux plus “craintifs” de s'aventurer sur des terrains

insoupçonnés...» Les véritables spécialistes – et même les cracks, les licenciés – peuvent eux aussi peaufiner leur préparation en vue de futures compétitions. Il y a de quoi faire; le défi est de taille! À Cry d'Er, ces pistes extérieures de VTT fraîchement relookées cohabitent par ailleurs avec un mini-circuit de pump track, une sorte de tapis roulant truffé de virages et de bosses. C'est dans l'air du temps et ça «botte» les jeunes! Le site peut être emprunté indifféremment par les vététéistes comme par les mordus de roller ou de skateboard. Bref, par tout ce qui roule, ou presque. L'alternative est séduisante; elle accentue le sentiment global de diversité. À noter enfin que l'accès à ces infrastructures est libre, mais que les utilisateurs sont priés de se conformer strictement aux règles de sécurité en vigueur. Blaise Craviolini

Nota bene: Un nouveau site Internet, entièrement dédié aux activités «Parks» est en ligne sur www.crans-montana-parks.ch


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Crans-Montana sous l’angle sportif et ludique OMNISPORTS: Crans-Montana propose un été riche en manifestations et autres animations sportives ou de loisirs, toutes catégories confondues. Tour d'horizon et sélection non exhaustive.

L'Omega European Masters de golf a changé de dates. La compétition s'annonce plus prometteuse que jamais. Photo Crans-Montana Tourisme & Congrès, Olivier Maire.

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' été s e ra s p o r t i f, résolument sportif, à Crans-Montana et dans son giron. Des manifestations, des animations, des loisirs: il y en aura pour tous les goûts, toutes les couleurs. Participants ou simples spectateurs, vous n'aurez que l'embarras du choix pour planifier vos sorties. Voici quelques idées et suggestions.

Golf Omega European Masters Du 23 au 26 juillet C'est bien sûr le «top du top», la crème de la crème! L'épreuve s'appuie sur un budget colossal (le prize-money des joueurs s'élève à lui seul à 3 millions de francs); elle est diffusée dans le monde entier et suivie par des dizaines de millions de téléspectateurs. Mais attention: son édition 2015, la 69e du nom, a vécu sa révolution. Elle a été avancée à la fin juillet au lieu du traditionnel début septembre (lire en page 4). Un choix qui favorisera une participation encore plus alléchante que lors des années précédentes. Pour mémoire, Severiano Ballesteros, José Maria Olazabal, Sergio Garcia, Colin Montgomerie, Ernie Els ou encore Lee Westwood ont tous, parmi d'autres grands noms du golf mondial, inscrit leur nom au palmarès de ce prestigieux Open. Le tenant du titre est l'Américain David Lipsky, un des nombreux joueurs émanant de l'Asian Tour. Programme complet, participation et billetterie: www. omegaeuropeanmasters.com

VTT Trophée valaisan 8 août, Tour de Corbyre Entamé le 9 mai à Grimisuat, le Trophée valaisan (qui compte six manches au total et qui établit donc un classement général) se devait de faire halte dans nos contrées. Ne serait-ce que pour une seule étape. Et c'est le Tour de Corbyre qui a été le plus naturellement du monde plébiscité, attractivité de son parcours oblige. L'épreuve de ce 8 août propose différentes catégories et distances adaptées à tout un chacun. Pour populariser encore davantage ce Trophée, les organisateurs ont décidé, cette année, de décerner le prix final sur la base d'un… tirage au sort, et non plus en fonction des résultats intrinsèques. Tous les participants, toutes manches confondues, auront donc leurs chances. À condition toutefois d'être présent lors du tirage au sort. Renseignements pratiques, calendrier de toutes les manches et inscriptions: www.trophee-valaisan-vtt.ch Course de montagne L'Aminotsar, kilomètre vertical 6 septembre Toute l'équipe du Trail des Patrouilleurs, dont la première édition a eu lieu l'hiver dernier et dont on connaît – aussi – la rigueur et le professionnalisme,

a de la suite dans les idées… Pour preuve, elle organise également l'Aminotsar 2015, le dimanche 6 septembre, un kilomètre vertical contre la montre de 3 km 200 (avec 1000 m de dénivelé positif, comme son nom l'indique). Point de départ: à 1500 m d'altitude, à l'ancienne gare d'Aminona. Point d'arrivée: à 2500 m d'altitude, sur l'arrête du Grand Bonvin. Cette course à pied peut s'effectuer en marchant ou en courant (perspective

réservée aux meilleurs...). «Le plus vite possible!», taquinent ses initiateurs. On peut appréhender l'Aminotsar individuellement, en famille ou avec ses potes. «Pour se donner du courage, avoir du plaisir, faire… péter le chrono, mais surtout pour découvrir une belle région». Les organisateurs sont décidément très persuasifs… Renseignements pratiques et inscriptions: www.aminotsar.com

Sports mécaniques Jeep-Heep-Heep 26 et 27 septembre «Jeep-heep-heep… hourra!» En substance, et à moins que notre imagination fertile nous joue des tours, c'est ce que déclarent depuis 1997 les participants au Jeep-Heep-Heep de CransMontana! Pour qui les Willys, CJ5, CJ7, Cherokee, Wrangler et autres modèles de la marque Jeep n'ont plus le moindre secret. Ils peuvent ici donner libre cours à leur pilotage et à la maîtrise de leur joyau sur des terrains

Une année sabbatique pour le Terrific La décision a été difficile à prendre. Elle repose pourtant sur des arguments irréfutables, des contraintes insurmontables. Il n'y aura pas de Terrific en 2015. La prochaine édition de cette traditionnelle (et belle!) course de relais omnisports est d'ores et déjà agendée en été 2016. «Les nombreux travaux de voirie et autres chantiers dans la zone d'Ycoor et autour du lac Grenon ne permettaient pas l'implantation d'infrastructures nécessaires aux épreuves du Terrific adultes, en équipes, juniors ou enfants, indiquent les organisateurs. La sécurité des concurrents et l'ambiance de la course, en général, deux de nos priorités, ne correspondaient plus aux exigences que nous nous étions fixées.» Daniel Regnoux, le président du comité d'organisation, se réjouit en revanche de proposer en 2016 une édition dotée de nouvelles infrastructures et de relais inédits, repensés. Le Terrific – est-il besoin de le spécifier? – est une des manifestations emblématiques de notre destination et le restera! BC

de jeu aménagés à cet effet. Et redoutés! Concours d'esthétisme et d'agilité complètent un programme unanimement apprécié. Les concurrents se pressent de toute l'Europe. Plus de 300 par année. C'est situer le succès de ce must! L'édition 2015 aura lieu les 26 et 27 septembre sur le parking de la télécabine de Crans-Cry d'Er. «Par n'importe quel temps», anticipent Claudy Mabillard et son (fidèle) staff du comité d'organisation. Programme complet, renseignements pratiques et inscriptions: www.jeep-heep-heep.ch Blaise Craviolini

Solution grille Nº 63 Avril 2015 réponse: ENERGIE

Et encore… Parmi la panoplie de manifestations estivales sportives ou de loisirs organisées ou co-organisées par Crans-Montana Tourisme & Congrès (CMTC), on peut encore citer le Crans-Montana Beach, du 19 juin au 6 septembre à l'Etang-Long, le Crans-Montana Summer Club à Cry d'Er, également du 19 juin au 6 septembre, le Crans-Montana Bike Contest au bikepark à la mi-août, le Cablewake Contest à l'Etang-Long le 15 août et le tournoi populaire de beachvolley, les 23 et 24 août. Vous vouliez de la diversité? Vous voilà servis! Pour des informations réactualisées en permanence, le mieux c'est de surfer régulièrement sur www.cransmontana.ch, le site de CMTC. BC

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