Kaizen 22 : des alternatives concrètes à l’approche de la COP21

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Positif

construire un autre monde … pas à pas

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Dossier

QUE DIT

LA QUANTIQUE ? NOUS SOMMES TOUS RELIÉS !

Photo : cueilleuses jardin de Seeyok, Inde - Darjeeling

couverture_K22_presstalis_revudiane.indd 1 kaizen 07-2015.indd 1

25/06/2015 12:26

KAIZEN NO 22 SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015

NEW !

IRINA BROOK

CUEILLEUR UNE PASSION UN MÉTIER

RÉVÉLATION ÉCOLOGIQUE

SAINTÉTIENNE NOS BONNES ADRESSES

Belgique 6,50 € Suisse 9,40 CHF

28/07/2015 12:01


Magazine bimestriel numéro 22 Septembre-octobre 2015 Imprimé sur papier certifié PEFC Fondateurs Cyril Dion et Yvan Saint-Jours Directeur de la publication Patrick Oudin Directrice d’EKO LIBRIS Françoise Vernet Rédacteur en chef Pascal Greboval Secrétaire de rédaction Diane Routex Éditeur Web Simon Beyrand Stagiaire pour ce numéro Thomas Masson Direction artistique • hobo@hobo.paris Tél. 06 12 17 87 33 Maquette et mise en pages Schuller-Graphic Contact info@kaizen-magazine.fr Tél. 01 56 03 54 71 Abonnements et commandes abonnement@kaizen-magazine.fr 19, rue Martel 75010 Paris Photo de couverture © Magnus Fond/Johnér/Photononstop Prépresse Schuller-Graphic 18, rue de l’Artisanat 14500 Vire Tél. 02 31 66 29 29 Impression Via Schuller-Graphic Corlet Roto (imprim’Vert) ZA Les Vallées 53300 Ambrières-les-Vallées SIREN : 539 732 990 • APE : 5814Z Commission paritaire : 0317 k 92284 Numéro ISSN : 2258-4676 Dépôt légal à parution Régie de publicité et distribution dans magasins spécialisés AlterreNat Presse Tél. 05 63 94 15 50 Distribution Presstalis Vente au n° pour les diffuseurs : Groupe HOMMELL Tél. 01 47 11 20 12 diffusion-hommell@sfep.fr Aucun texte ni aucune illustration ne peut être reproduit-e sans l’autorisation du magazine. Merci.

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Éditeur SARL EKO LIBRIS au capital de 142 720 € Siège Social 95, rue du Faubourg-Saint-Antoine 75011 Paris www.kaizen-magazine.com

Édito

Les liens qui libèrent

A

u commencement était le verbe. Octobre 2014, Guichen – au sud de Rennes –, sur le salon Ille et Bio, une lectrice et un lecteur de Kaizen – qui ne se connaissent pas – se lancent, devant notre stand, dans une discussion enflammée… sur la physique quantique. Ils se retournent : « Et si vous publiiez un dossier sur la physique quantique ? » Magie de la quantique : cette invitation trouve une place dans le vide – quantique – qui sépare nos neurones. Voici le dossier, un an plus tard. « La quantique, ça va être complexe… Et quel rapport avec Kaizen ? », lit-on dans votre regard ! Et si vous appliquiez tout de suite l’un des principes de la quantique. Engagez-vous dans la lecture de ce dossier avec joie, car la quantique « démontre » que notre intention influence notre perception. Plus vous lirez le dossier avec enthousiasme, plus vous le comprendrez avec félicité. Vous serez rempli de joie. Demain, nous pouvons espérer construire une autre société. Bonne nouvelle ! La quantique confirme que tout est lié : nous ne faisons qu’un. « Qui cueille une fleur, dérange une étoile », résume Francis Thompson. La quantique explique que la vision duelle est un leurre, la compétition une erreur. La quantique invite, incite à la coopération. Son principe fondamental d’indétermination ouvre le champ de tous les possibles. Puisque tout est incertain, nous sommes libres. Libres et liés. Vertigineux. Libres de créer un nouveau paradigme. Les progrès de la science rendent obsolète la vision de la société dite de progrès. La quantique valide l’approche de toutes les démarches spirituelles. Nous pouvons, dès lors, nous engager pour « changer le système », comme le promeut le mouvement Alternatiba (lire page 34), retrouver l’unicité matérielle et spirituelle d’avant la mécanisation, comme le rappelle Jean Maison (lire page 18), et naître à nouveau, comme en témoigne Irina Brook (lire page 10). Tout est possible, la quantique est une invitation à remplir le vide de nos vies. Bonne lecture, Pascal Greboval, Rédacteur en chef

Kaizen, késako ? Kaizen est un mot japonais signifiant littéralement « changement bon ». Mais c’est également une méthode : celle du changement par les petits pas. La perspective de changer brutalement, de passer du tout au tout, réveille nos peurs et attise nos résistances. Commencer par un petit pas, prendre courage, en faire un deuxième puis toute une multitude, chaque jour, avec régularité, peut nous conduire aux plus grandes transformations. Cela s’est déjà vu dans l’histoire et c’est ce que nous espérons, à nouveau.

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septembre-octobre 2015

Dans la boîte aux lettres de Kaizen

ELLES-ILS PENSENT DEMAIN

ELLES-ILS FONT LEUR PART

JE SUIS LE CHANGEMENT

10 Rencontre Irina Brook

34 Et si on le faisait ensemble ? Alternatiba sème les alternatives à tout-va

62 Je vais bien, le monde va mieux L’ail

15 Les pièces du puzzle Livre ou liseuse ?

38 Portraits Herboristes en quête de reconnaissance

66 Do It Yourself Les hydrolats 70 Nos bonnes adresses Saint-Étienne

18 Portfolio

40 Dossier

74 Cuisine

Dans les pas des cueilleurs professionnels avec Éléonore Henry de Frahan

Physique quantique : la conscience d’être reliés ?

La noisette

28 Une nouvelle L’Arbre de ma clairière de Marie-Noëlle Himbert

54 Vent du Sud Bali, côté terre, côté mer

81 Le sourire d’Yvan

30 La voie du Kaizen Florence Servan-Schreiber

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56 Le goût de l’enfance L’école Bel Air, un manuel vivant !

83 Les rendez-vous 88 Paroles de Colibris 90 La chronique de Pierre Rabhi


Š Philippe Brulois


ELLES-ILS PENSENT DEMAIN Rencontre • 10 Les pièces du puzzle • 15 Portfolio • 18 Une nouvelle • 28 La voie du Kaizen • 30


Rencontre

Irina Brook Irina Brook dirige le théâtre national de Nice (TNN) depuis 2014. Une opportunité qu’elle saisit à bras-le-corps pour redonner au théâtre sa vertu pédagogique et mettre en lumière les enjeux de société qui nous attendent demain. Entretien réalisé par Pascal Greboval 10 • kaizen • numéro 22


elles-ils pensent

© Bruno Bébert

Pascal Greboval On connaît votre engouement pour des auteurs comme William Shakespeare ou Tennessee Williams, mais un peu moins votre intérêt pour Pierre Rabhi. Pourtant, début 2015, vous vous êtes livrée à un coming-out écologique. Que s’est-il passé ? Irina Brook Il m’est arrivé une sorte d’Épiphanie, de « born again » écologique, une renaissance d’autant plus virulente qu’elle a été tardive. Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours été très proche de la nature. Tous mes souvenirs d’enfance les plus forts ont pour cadre les jardins, les champs, la forêt… À partir de la naissance de mes enfants, c’était fini, je ne pouvais plus supporter de pousser la poussette dans Paris, avec les pots d’échappement à la hauteur du visage de mon fils. Tout cela n’était pas quelque chose que je formulais précisément, je n’avais pas de conscience intellectuellement écologiste, mais je

le vivais instinctivement. C’était un besoin absolu d’air frais, un besoin de nature, un rejet de la partie destructive de l’humanité. Mon second bébé avait deux semaines quand nous avons migré à la cam‑ pagne, où nous avons emménagé dans un vieux moulin en ruine dans l’Essonne. Mon rêve était de parvenir à associer mon désir de vivre à la campagne en famille avec ma carrière de metteur en scène. Lorsque nous nous sommes installés dans cette vieille bâtisse, je me suis rendu compte que j’étais encore pétrie de fantasmes de campagne anglo‑saxonne : je m’imaginais sortir de la maison et arriver dans un petit village charmant, avec d’autres personnes du théâtre, des coffee shops, des lieux alternatifs, un magasin bio… Cela n’a pas du tout été le cas. Les échanges culturels et amicaux étaient quasiment inexistants. J’ai poursuivi mon chemin avec cette dualité mère de famille/artiste de théâtre qui me tiraillait et, après la séparation avec le père de mes enfants, j’ai atterri aux États-Unis, dans le Massachusetts, dans une petite maison en bois blanc. Je travaillais avec une compagnie shakespearienne dans le village d’à côté, qui correspondait parfaitement à ce que je cherchais. Chaque jour, j’étais éblouie par la nature sublime de la Nouvelle-Angleterre. Je sentais la force des Amérindiens émanant de cette terre. Mais, finale‑ ment, là-bas aussi, le travail s’est avéré difficilement compatible avec l’éloignement de New York ; j’ai vu qu’il serait impossible d’avancer sans être en ville. J’ai fini, à regret, par abandonner le rêve américain pour revenir en France. En même temps, je savais qu’il y avait aussi quelque chose de privilégié cultu‑ rellement dans l’Hexagone que je ne trouverais nulle part ailleurs. Nous avons retrouvé la région pari‑ sienne pour que les enfants puissent continuer leur scolarité Steiner à l’école de Verrières-le-Buisson, car ils avaient suivi cette pédagogie depuis le pri‑ maire, même dans notre village du Massachusetts, que j’avais choisi pour son école. S’intéresser aux écoles Steiner, c’est déjà avoir une ouverture sur une autre vision du monde… Au jardin d’enfants du village, dans l’Essonne, on disait à mon fils de remplir au feutre des formes géométriques photocopiées, et il se faisait gronder parce qu’il dépassait des bords… Pour moi, symbo‑ liquement, cela disait tout. Cette conception de l’éducation était impossible, insupportable. Déjà, dans ma propre enfance, je remettais complètement l’école en question. Au début, j’étais dans une école de village, c’était un peu l’ambiance du Grand Meaulnes, un monde ancien avec le maître et la maî‑ tresse dans une petite maison de village partageant deux classes d’âges mixtes. Mais, au moment où j’ai rejoint le collège de la ville d’à côté, c’est devenu kaizen • septembre-octobre 2015 • 11


Portfolio

Éléonore Henry de Frahan Dans les pas des cueilleurs professionnels Vice-président de l'Association française des cueilleurs professionnels de plantes sauvages (AFC) et négociant en plantes médicinales issues de l’agriculture biologique, Jean Maison répond aux questions de Kaizen sur ce métier peu commun. La photographe Éléonore Henry de Frahan a accompagné durant plusieurs jours ce passionné et d’autres cueilleurs professionnels sur leur lieu de travail, en Corrèze. Entretien réalisé par Pascal Greboval

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elles-ils pensent

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Š Philippe Brulois


ELLES-ILS FONT LEUR PART Et si on le faisait ensemble ? • 34 Portraits • 38 Dossier • 40 Vent du Sud • 54 Le goût de l’enfance • 56


Et si on le faisait ensemble ?

Alternatiba

sème les alternatives à tout-va « Changer le système, pas le climat », telle est la devise d'Alternatiba. Lancé en 2013, ce mouvement citoyen veut mobiliser tous azimuts et construire un militantisme capable de changer la donne. Un travail de longue haleine, qui s’accentue à l’approche de la COP21. Texte : Clarisse Briot (L'ESSentiel) • Photos : Jérômine Derigny 34 • kaizen • numéro 22


elles-ils font

U

n soleil radieux, de la verdure, le ruban miroitant du Rhône : les ingrédients d'un Alternatiba – ou Village des alternatives – réussi sont réunis en ce samedi de la fin mai à Givors, au sud de Lyon. Au fil des stands et des ateliers – tous gratuits –, des solutions pour lutter contre le changement climatique sont présentées : semences paysannes et permaculture, pédagogies alternatives, coopératives d’énergie, écohabitat, économie responsable… Ici, on peut apprendre à réparer son vélo, là, suivre une simulation de montage d'un projet d'habitat partagé et plus loin, découvrir l'ostéodanse. Du positif, du concret, du festif : c'est la marque de fabrique du mouvement citoyen Alternatiba. Impulsé à Bayonne en octobre 2013 – quelques jours après le cri d'alarme du GIEC (Groupe d’experts intergou-

vernemental sur l’évolution du climat) qui confirmait la réalité du réchauffement climatique et de ses nombreux impacts –, Alternatiba entend dépasser le fatalisme en mettant en lumière les alternatives déjà existantes qui n'attendent plus qu'un changement d'échelle. À Givors, le Village est né de la volonté de ne pas réserver cette dynamique aux seuls habitants de la métropole lyonnaise, qui aura son événement en octobre. « Nous voulons décloisonner, atteindre un autre public dans un territoire assez sinistré », explique Sylvine Bouffaron, membre d'Alternatiba Rhône. Pendant deux mois, des bénévoles ont interpellé les habitants sur les marchés et dans les quartiers. Jusqu'à l'imam qui a mentionné l’événement dans un prêche.

Un mouvement qui s'adresse à tous Alors le jour J, après une matinée très calme, les promeneurs affluent. Les jeux coopératifs destinés aux enfants ont du succès. D'autres stands, plus sérieux, attirent moins. « C'est important que ça se passe ici, car les Givordins ont mauvaise réputation, par exemple concernant le tri des déchets, témoigne Patrice, venu en famille. Il faut multiplier les initiatives comme celle-là. » Un souhait d’ores et déjà exaucé : quelque quatre-vingt villages ont été organisés ou sont en cours d'organisation dans l'Hexagone et en Europe. À Givors, les débats sur la finance éthique se déroulent assis dans l'herbe et, pour déjeuner, on a le

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elles-ils font

Dossier

Physique quantique :

la conscience d’être reliés ? Dossier réalisé par Maxence Layet Photos : Michel Leynaud • Dessins : Julie Graux

N

os sens nous leurrent. Nous voyons l’Univers comme fait d’objets séparés et soumis à l’influence du temps. Nous savons maintenant qu’il n’en est rien. À l’échelle des atomes et des particules élémentaires, il existe un monde invisible où la réalité obéit à d’autres lois que celles de la physique classique : les lois de la physique quantique. À ce niveau, le monde n’est plus composé d’objets distincts les uns des autres. Les particules quantiques, celles que nous nommons protons, photons ou électrons, sont indissociables. Ne formant qu’une, elles restent intriquées, enchevêtrées, liées entre elles par-delà la distance ou le temps les séparant. Leur destin lui-même serait indéterminé… Jusqu’à ce qu’un regard, une attention, un événement extérieur oriente leur devenir, influençant alors les autres particules associées. Ces lois peuvent paraître hautement bizarres, voire impossibles, mais il n’en est rien. Tout d’abord parce qu’elles ont prouvé leur justesse à travers la plupart des technologies inventées au cours du xxe siècle. Ensuite, parce que nous-mêmes, et le monde que nous pouvons voir et toucher, répondons aussi à des principes quantiques insoupçonnés. Depuis sa naissance, il y a un peu plus d’un siècle, la physique quantique nous subjugue. Ses enseignements s’observent tous les jours. Les technologies quantiques – IRM, ordinateur… – ont envahi notre quotidien. Les idées de la quantique, popularisées dans les années 1970, ont essaimé, se diffusant des physiciens vers l’ensemble de la communauté scientifique, des sciences du vivant à celles du management. En reconnaissant que le réel n’est qu’une somme d’infimes quantités d’énergie en vibration continuelle, la physique quantique propose la vision d’un monde plus relié, plus uni. Des passerelles se sont faites avec le vide créateur, vide primordial d’où proviennent toutes les choses observables, que décrivent les philosophies indienne et chinoise. De profondes similitudes existent en effet, que certains pères fondateurs de la quantique – Wolfgang Pauli, Niels Bohr et Erwin Schrödinger – avaient déjà remarquées. Prendre conscience de la quantique change notre rapport au monde. Si tout est relié, gare à l’influence de nos paroles ou de nos pensées. Un rien se fait alors riche de conséquences. Reliance, cohérence et liberté deviennent des valeurs quantiques évidentes. L’onde quantique traverse toutes les dimensions, révolutionnant le sens de nos existences, telle une initiation discrète, dévoilant le plus grand mystère du monde. n kaizen • septembre-octobre 2015 • 41


Le goût de l'enfance

L'école Bel Air, un manuel vivant !


elles-ils font

Situé à Torcy, en Seine-et-Marne, le groupe scolaire public Bel Air est une ruche dans laquelle 388 enfants butinent des connaissances. Un apprentissage empirique grâce à une ferme aménagée dans la cour de récréation et à un centre documentaire informatique unique pour un quartier populaire. Texte : Aude Raux • Photos : Jérômine Derigny

U

ne grappe d'enfants pour guides, découverte du centre documentaire informatique de l'école primaire Bel Air. « Hé, madame, regardez les os de dinosaure. On a aussi une dent de mammouth. Et c'est pour de vrai, hein ! Notez-le dans votre cahier. » Les vitrines abritent d'autres trésors : fossiles, squelettes, minéraux... Les rayonnages croulent sous les animaux empaillés. Et aux murs, les têtes de cerf et de chamois vous fixent de leurs yeux sans regard. Au milieu de ce capharnaüm, des élèves font des recherches sur Internet pendant que d'autres examinent, au microscope, une collection d'insectes. Autre incroyable terrain d'expérimentation : une ferme, d'une surface de 850 m2, a été aménagée dans la cour de l'école primaire. Pendant les récréations et à la pause méridienne, les enfants s'y précipitent pour s'occuper des animaux. Bien vivants, ceux-là ! On y trouve quatre chèvres, six poules, quatre oies, des clapiers hébergeant vingt-trois lapins,

un bassin d'eau dans lequel nagent des poissons rouges et un pigeonnier. Les élèves les nourrissent, non seulement avec du foin et des graminées, mais aussi avec des épluchures qu'ils rapportent de chez eux et avec les restes de la cantine. Le petit jardin, adjacent à la ferme, avec sa serre et sa cabane à outils, est un autre fabuleux moyen d'appréhender la complexité des choses de la vie. En cette journée de printemps ensoleillée, les bacs fleurissent de tulipes multicolores et les plantes aromatiques embaument l'école de leur parfum de menthe et de romarin. Bientôt, les enfants plongeront de nouveau leurs mains dans la terre pour y faire pousser des radis croquants et des framboises sucrées. Cet éden luxuriant contraste avec le quartier, « encore plus pauvre que Roubaix, classée ville la plus pauvre de France, précise Yvan Nemo, directeur de l'école élémentaire Bel Air. Nous sommes entourés de six cents logements sociaux, 70 % de nos élèves vivent au-dessous du seuil de pauvreté et, parmi

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Š Philippe Brulois


JE SUIS LE CHANGEMENT Je vais bien, le monde va mieux • 62 Do It Yourself • 66 Nos bonnes adresses • 70 Cuisine • 74 Le sourire d’Yvan • 81 Les rendez-vous • 83 Paroles de Colibris • 88 La chronique de Pierre Rabhi • 90


Je vais bien, le monde va mieux

Les plantes indispensables à votre santé L'ail Vous redoutez peut-être sa forte odeur et son piquant en bouche… Mais il serait dommage de vous priver d'une plante qui concentre tant de vertus ! À consommer cru ou cuit, ou à appliquer en usage externe, l'ail est votre meilleur allié santé. Texte : Sylvie Hampikian • Photos : Carine Lutt 62 • kaizen • numéro 22


je change

L’ennui d’aller en visite Avec l’ail nous l’éloignons. L’élégie au pleur hésite Peu si je fends des oignons. Stéphane Mallarmé, Chansons bas, IV, « Le Marchand d’ail et d’oignons », 1889

Son portrait Répondant au doux nom latin d'Allium sativum, ce cousin du lys et du muguet (Liliacées) peut s'avérer gracieux au jardin lorsqu'il « monte » en fleurs, formant de jolies boules disco qui se balancent dans le vent. Il existe d'ailleurs plusieurs variétés d'aulx décoratifs. Elles ont toutefois en commun avec l'ail du potager cette forte odeur soufrée si caractéristique.

Ses propriétés L'ail est reconnu depuis l'Antiquité comme un véritable facteur de santé. Pline l'Ancien le présentait comme l'aliment le plus énergique que l'on connaisse et lui attribuait, entre autres vertus, celle de guérir la lèpre. La médecine ayurvédique le considère comme une panacée et lui prête des effets « réjuvénants » (rajeunissants). D'un point de vue plus scientifique, les principes actifs de l'ail, dont le plus important est l'alliine, sont des composés soufrés qui lui confèrent sa forte odeur. Ils se transforment

en disulfure de diallyle et ne deviennent pleinement efficaces qu'après oxydation – une fois l'ail écrasé ou coupé, quand la chair est en contact avec l'oxygène de l’air. C'est en grande partie grâce au disulfure de diallyle que l'ail exerce des propriétés antihypertensives – il abaisse légèrement les tensions artérielles trop élevées –, régulatrices du cholestérol – il augmente le bon cholestérol et abaisse le mauvais –, et antiagrégantes plaquettaires – il prévient la formation des caillots. On comprend donc qu'il joue un rôle majeur dans la prévention de l'athérosclérose – accumulation de lipides sur la paroi des artères – et des maladies cardiovasculaires – infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral. L'ail est également connu pour son action anticancéreuse, antiparasitaire – actif contre les vers intestinaux – et antimicrobienne. En Inde notamment, il est à ce titre employé pour soigner les infections respiratoires. Enfin, il est digestif et carminatif – il favorise l'évacuation des gaz –, bien qu'il soit parfois mal toléré par certains estomacs fragiles. Pour terminer, l'ail est réputé pour éloigner les vampires, mais c'est là une propriété qui demande à être vérifiée. kaizen • septembre-octobre 2015 • 63


DIY

Do It Yourself

Les

hydrolats

Et si on se laissait tenter par une histoire à l'eau de rose ? Après tout, un peu de douceur dans un monde de brutes, ça ne fait pas de mal de temps en temps ! Surtout lorsque cette douceur est apportée par des produits naturels, aussi efficaces que polyvalents. Texte : Sylvie Hampikian • Photos : Carine Lutt


je change

Les incontournables

Les hydrolats à la loupe Un hydrolat, également appelé eau florale ou plus rarement distillat, est le résultat de la condensation de l'eau d'évaporation recueillie lors de la distillation de plantes aromatiques en alambic. Il est souvent produit au cours du même processus que l'huile essentielle correspondante, mais pas toujours. En effet, certaines plantes ne produisant pas d'huile essentielle, elles ne sont distillées que pour leur hydrolat : bleuet, hamamélis, souci, tilleul… De nos jours, avec le retour de la cosmétique naturelle et grâce au marché croissant des huiles essentielles, les distillateurs de plantes aromatiques proposent un choix de plus en plus vaste d'hydrolats. Ces derniers trouvent des applications en cosmétique, mais également en cuisine pour leur parfum délicat, et en santé naturelle, domaine où ils ont donné naissance à une toute nouvelle discipline, l'hydrolathérapie. Car, l'hydrolat, c'est un peu l'éther de la plante (au sens « esprit subtil »). Il contient en effet, à faible concentration – moins de 1 % –, les substances aromatiques les plus légères et les plus hydrosolubles du végétal distillé. Il s'agit notamment des monoterpènes et de leurs dérivés – alcools, aldéhydes, cétones, oxydes. Les substances sesquiterpéniques, plus lourdes, sont plus rarement présentes dans les hydrolats. Par conséquent, même si leur composition qualitative découle de celle des huiles essentielles correspondantes, les hydrolats ont leur propre carte

Il peut s'avérer difficile de choisir parmi la vaste gamme des hydrolats (HY). En voici une petite sélection, testée, approuvée et facile à dénicher en magasin bio ou en herboristerie. • HY de rose : tonique cutané, astringent, adoucissant, agréablement parfumé, relaxant, il convient à tous les âges, à tous les usages et à toutes les peaux. Que dire de plus ? • HY de camomille, de souci, de fleur d'oranger : recommandés pour les peaux sensibles, irritées. Conviennent aux bébés. Penser aussi au tilleul ou à la mélisse pour le côté relaxant. • HY d'arbre à thé (tea tree), de lavande, de romarin : toniques, assainissants, ils conviennent aux peaux grasses, acnéiques et en friction des cuirs chevelus gras et à pellicules. • HY d'hamamélis : astringent, hémostatique, tonique, c'est une excellente lotion après-rasage 100 % naturelle. Il est également recommandé en cas de couperose.

d'identité chimique. Quant à leur faible teneur en molécules bioactives, elle n'exclut pas leur efficacité, car il s'agit de produits dynamisés par leur processus d'obtention, à tel point que certains considèrent leur usage comme de « l'aromathérapie homéopathique ». Leur faible concentration en molécules aromatiques leur confère aussi l'avantage

Il était une fois L'eau de rose, si universelle, trouverait sa source en Inde. Les Indiens en vendaient aux Perses bien avant qu'Avicenne, fameux médecin persan du xe siècle, ne mette au point l'alambic à serpentin qui en améliora la production. On considère que les peuples de la vallée de l'Indus (sous-continent indien) ont pratiqué la distillation des fleurs dès 3000 av. J.-C. et il est déjà fait mention de l'usage de l'eau de rose dans l'un des textes fondateurs de l'ayurvéda, le Charaka Samhita (ier siècle ap. J.-C.) ! On trouve également trace de l'usage d'hydrolats en Égypte plusieurs siècles av. J.-C. – eaux de lavande, de camomille et de fleur d'oranger obtenues dans des alambics rudimentaires. En Grèce et à Rome, les pères fondateurs de la médecine occidentale, tels Hippocrate et Pline l'Ancien, ont eux aussi recommandé l’usage de l’eau de rose comme collyre. À la Renaissance, on fabrique à Venise une eau florale joliment appelée « eau d'ange », obtenue en distillant un mélange de fleurs et d'épices – écorce de citron, muscade, cannelle, fleurs d'oranger, iris de Florence… – et qui fut très en vogue en France sous Louis XIV puis Louis XV. C'est surtout au xViiie siècle que la mode des hydrolats connaît son apogée.

Fuyant l'eau comme la peste – et pour cause… –, les plus riches usent et abusent « d'eaux de toilette » qu'ils se passent sur le corps à l'aide de linges. Les hydrolats sont très appréciés pour cet usage, et l'on rapporte que les apothicaires de l'époque pouvaient en proposer plus de deux cents variétés. Parmi les plus « tendance » : rose, violette, jasmin, iris… Mais, après avoir connu une si longue et belle renommée, les hydrolats sont progressivement tombés dans l'oubli. Dans les dernières décennies du xxe siècle, il n'en subsistait que la portion congrue : l'eau de rose pour la toilette – souvent falsifiée par l'ajout d'additifs voire de parfum –, l'eau de fleur d'oranger pour la cuisine – qui généralement ne valait pas mieux –, et plus confidentiellement l'eau de bleuet pour les soins des yeux. Ces années noires, sacrant l'hégémonie de la chimie, sont derrière nous et nous redécouvrons aujourd'hui avec émerveillement les eaux de myrte, de ciste, de cassis, de cèdre, de carotte sauvage et tant d'autres. Cela notamment grâce aux artisans producteurs et distillateurs français qui nous proposent désormais une vaste gamme d'eaux florales biologiques de première qualité !

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Nos bonnes adresses

Saint-Étienne, l’arc-en-ciel Quelle couleur pour Sainté ? Le vert de Geoffroy-Guichard ou celui des monts du Forez, le rouge des hauts-fourneaux, le noir des mines ? Et pour la passementerie et le design ? Bon voyage au pays des couleurs ! Texte et photos : Pascal Greboval Dessin : Manu Thuret

Pour les enfants En patois stéphanois, enfant se dit « matru », alors, au Café des matrus e, il y a de grandes chances pour que vous trouviez des enfants ! Inspiré par le Cafézoïde – l’un des premiers cafés alternatifs pour enfants, situé à Paris 19e –, un collectif de citoyens a créé en 2012 cet espace pour favoriser les rencontres. C’est à la fois un restaurant et salon de thé 70 • kaizen • numéro 22

qui propose des produits bio et locaux, et un endroit où les enfants peuvent jouer en toute sérénité. Et pour que se tissent des liens, de très nombreux ateliers sont proposés pour les petits et les grands : portage, cuisine, massages, philo, BD, contes, etc. Des « moments conviviaux » autour du tricot, du yoga, du bien-être ou de la musique complètent cette palette d’animations. C’est aussi un endroit idéal pour fêter un anniversaire. Au Baramioch’ mais pas que, les mamans du quartier peuvent venir avec leurs enfants de 5 mois à 10 ans. Lydie, marionnettiste passionnée, propose un panel d’activités pour que les femmes puissent se rencontrer et échanger et que les enfants jouent dans un lieu atypique, à mi-chemin entre le bar et le théâtre. Avec les spectacles du mercredi, les samedis anniversaire, les ateliers marionnettes, les marchés pour les mamans et les soirées pyjamas pour les enfants, il y a plein de bonnes raisons de venir ici. Comme dans de nombreux autres endroits à Saint-Étienne, le prix libre est imposé ! Les gens doivent « payer à la dimension de leur bonheur », explique Lydie. Une autre vision du commerce !


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Que fait-on aux ZoZos bricoleurs r ? Blandine incite petits et grands à reprendre goût au bricolage et à la création pour réduire le coût de la consommation. En faisant fabriquer des objets en terre aux enfants, cette ancienne enseignante les amène à retrouver une part d’autonomie et de liberté grâce à l’usage de leurs mains. C’est aussi un endroit original pour organiser des anniversaires dès l’âge de 6 ans. Inspirée par la Maison verte de Françoise Dolto, La Petite maison accueille depuis 1990 les enfants de la naissance à 4 ans. Idéal pour favoriser le jeu avec d’autres petits et rompre l’isolement des mamans au foyer.

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Alimentation Depuis toujours, Caroline prend plaisir à préparer des plats et à recevoir. Alors, en 2009, elle quitte l’industrie et souhaite conjuguer sa passion et sa profession. Elle passe un CAP de cuisine et ouvre le Restaurant Le C t . Mais sa reconversion a aussi pour ambition « de redonner aux gens le goût de la cuisine de nos grands-parents, celle sans les produits chimiques », confie-t-elle. Elle favorise donc les produits bio, locaux et de saison en changeant tous les jours la carte. Par souci d’honnêteté et de traçabilité, elle affiche les noms de tous les producteurs avec lesquels elle travaille. Et, bonne nouvelle, les vins sont tous naturels ! Pour les végétariens, il est préférable de prévenir 24 heures à l’avance si vous souhaitez manger ici. Une salle hors-sac en ville, ainsi peut-on résumer Le Réfectoire du Pied des Marches u , mais pas que ! Si vous n’avez rien à manger, vous pourrez déguster un plat chaud bio et local sur la grande table centrale, propice aux rencontres. Des expositions et des concerts y sont aussi régulièrement organisés. Dans le local voisin siège l’association Rues du développement durable, qui entreprend de redynamiser le quartier de Crêt de Roc en militant pour l’installation d’entreprises de l’économie sociale et solidaire dans les rez-de-chaussée non utilisés. À La Dérive, un lieu ouvert à des pratiques autogérées, se trouve Le Cabas noir, une coopérative qui distribue des produits issus de l’agriculture paysanne locale en organisant un marché le deuxième et quatrième vendredi du mois à partir de 18 h 30. Envie de boire un verre ? Et si vous couriez Chez Lulu i ? Vous découvrirez simultanément les vins naturels et les bières locales et comment fonctionne un bar associatif. Porté par les membres de l’association Électron libre, ces passionnés de « bonnes choses » vont à la rencontre de petits vignerons pour vous « ramener le meilleur, à des prix abordables ». En plus de faire de bonnes dégustations, vous pourrez écouter des concerts dans ce lieu à explorer les mercredis, jeudis et vendredis en soirée.

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Cuisine

La noisette … tellement craquante ! Sous sa collerette et sa coquille se cache un fruit exquis dont la richesse en nutriments et antioxydants offre de belles pommettes rosées et un bon nettoyage du sang. Nommé autrefois avelinier ou coudrier, l'arbrisseau produisant la petite amande ronde à bout pointu possède de multiples usages... Textes et photos : Linda Louis


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Sauvage & délicieux !

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u de loin, le noisetier illumine les campagnes au plus profond de l’hiver avec ses chatons parés de pollen doré. Il est riche en symboles et en légendes : son bois, considéré comme sacré par les druides, est utilisé par les sourciers et les chercheurs d'or ; c’est également de lui dont serait constitué le manche du balai des sorcières... L'arbrisseau bénéficie en Europe de la même image que le bouleau en Sibérie : c'est un arbre mystique et bénéfique, associé à la magie blanche. Ce statut est peut-être lié à sa présence naturelle dans les bois clairs ou à l'orée des forêts, partout où la lumière se fait douce et magnétique. Ses tiges, suffisamment grosses et solides pour servir de base à nombre de bricolages, se prélèvent néanmoins très facilement avec un coupe-branche ou une petite scie. Elles sont utilisées en vannerie sauvage au même titre que le saule ; au jardin pour former de jolies bordures en plessis ou des piquets pour les tomates ; par les enfants pour la fabrication de cannes à pêche ou d’arcs – taille à réaliser en novembre ou en mars. Son fruit, la noisette, ou aveline, est l’un des premiers fruits sylvestres que les Européens aient consommés. Les paléontologues indiquent sa présence dans notre alimentation bien avant la noix et la châtaigne qui n’étaient pas encore implantées sous nos latitudes. En milieu sauvage, sa récolte demeure moins abondante que dans les jardins. Ce phénomène n'est pas forcément du fait de la faune. Comme le noisetier est autostérile – il ne se féconde pas lui-même –, il a besoin d’être à proximité de ses semblables pour fructifier. Les spécimens isolés offrent donc toujours de maigres récoltes. Le léger décalage de floraison entre ses fleurs mâles – chatons – et ses fleurs femelles – glomérules – engendre en outre une pollinisation parfois aléatoire. Les coudriers de nos jardins, plus prolifiques, sont généralement issus de variétés autofertiles achetées en jardinerie. Dans l'absolu, ou si vous vous passionnez pour cet arbrisseau, choisissez plutôt des variétés anciennes, à floraisons décalées. Et pourquoi pas des noisetiers truffiers ? Vertus thérapeutiques et médicinales La noisette, riche en tanins, acides phénoliques, flavonoïdes et vitamine E, est antioxydante. Elle permet de lutter contre le vieillissement cellulaire, les infections et autres pathologies cutanées, tel l'ulcère variqueux. Les naturopathes la recommandent

comme tonique veineux grâce à sa teneur en cuivre – nécessaire à la formation de l'hémoglobine et du collagène. Elle agit également contre le mauvais cholestérol, le diabète de type 2 et les troubles du côlon. En cure, consommez-la nature, à raison de 70 grammes par jour. La décoction de jeunes feuilles – 30 grammes de feuilles sèches par litre d'eau, bouillies pendant 10 à 15 minutes – est utile contre la fièvre et la grippe. Son macérat glycériné, utilisé en gemmothérapie – bourgeons et jeunes pousses –, est recommandé pour l'asthme et les bronchites. En cuisine Après avoir fait griller la noisette sans ajout d'huile dans une poêle pour la rendre craquante, mélangez-la avec d'autres fruits secs pour réaliser un granola salé ; ajoutez-la concassée dans les salades composées d'automne, sur des tartines de chèvre, sur un gratin de légumes ou une quiche en remplacement du fromage râpé. Utilisée en purée, elle entre dans la composition de savoureuses sauces béchamel, mayonnaises et pâtes brisées. Côté sucré, la poudre ou la purée de noisettes font des merveilles dans les pâtes à gâteaux, à biscuits, les pâtes sablées ou les pâtes à tartiner au chocolat ! Si vous avez des noisettes en quantité, produisez votre huile en vous rendant dans des moulins spécialisés (infos et adresses : www.pommiers.com). n

Identification de Corylus avellana (Bétulacées) Arbrisseau composé d'un tronc à nombreuses tiges rectilignes et dressées, de 2 à 6 m, à l'écorce lisse, brune avec des nuances de gris cuivré, très feuillu. Feuilles cordiformes dentées avec une pointe courte au sommet, vert clair, légèrement duveteuses. Fleurs mâles cylindriques, pendantes et jaunâtres et fleurs femelles peu visibles munies de deux longs styles comportant de nombreux stigmates rouges. Fruits à coque sphériques de 1 à 2 cm de long avec une pointe, recouverts d'une collerette – involucre foliacé – contenant une noisette. Habitat dans les bois clairs, en lisière de forêt, dans les haies champêtres ou les jardins (espèce de demi-ombre). Récolte des noisettes en septembre et octobre. kaizen • septembre-octobre 2015 • 75


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no 5

HORS SÉRIE n°4 NOVEMBRE 2014 / 12€

HORS-SÉRIE

no 5

Pour une enfance joyeuse

CHANGER LE MONDE PAS À PAS

Pour une enfance joyeuse

Le bonheur appartient à ceux qui l’apprennent tôt !

6 numéros + 2 hors-série

Et si on testait le maternage proximal et la parentalité positive ? Tel est le pari de ce hors-série. En favorisant le maternage proximal et l’éducation positive, nous misons sur les générations futures. Nous le savons désormais, les relations affectives nouées entre 0 et 6 ans laissent une empreinte essentielle chez l’enfant et influencent grandement sa vie d’adulte. Elles façonnent notre manière d’appréhender le monde, et, in fine, de le construire.

• Haptonomie • Méthode Bonapace • Portage physiologique • Diversification alimentaire menée par l’enfant • Hygiène naturelle infantile • Langage des signes • Motricité libre • Parentage par le jeu • Yoga en famille • Jeux à faire soi-même • Tour d’observation • Cercle de parole...

Le bonheur appartient à ceux qui l’apprennent tôt !

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Plus qu’un guide du « prêt à éduquer », ce hors-série se veut une boîte à idées où vous pourrez venir piocher, en fonction de vos goûts, de vos possibilités et de vos capacités du moment. De la conception de l’enfant jusqu’à sa sixième année, nous vous proposons un panel d’approches nouvelles pour établir une relation joyeuse avec lui :

À l’aide de fiches pratiques, d’interviews, de bonnes adresses et d’exemples d’initiatives, vous découvrirez un nouvel horizon de la parentalité. Et vous, grands-parents, tantes, oncles, parrains, marraines, voisines, voisins, professionnels de la petite enfance, bref, tout adulte qui, un jour, croiserez un enfant, saisissez-vous de ce hors-série pour construire une relation privilégiée en toute simplicité avec ces adultes en devenir.

RECETTES

originales & délicieuses « L’éducation est “la force du futur”, parce qu’elle est l’un des instruments les plus puissants pour réaliser le changement. »

HORS-SÉRIE no 5

12 €

979-10-93452-03-6

Federico Mayor, ancien directeur général de l’UNESCO

Tome 1 : de 0 à 6 ans

couverture_HS5_librairie_revudiane.indd 1

1 an (6 numéros) = 30 € 1 an + 2 hors-série = 50 €

✁ Particulier 1 abonnement 2 abonnements 3 abonnements Petit budget

P16 an numéros P30 € P2 x 26 € P3 x 23 € P25 €

2 ans P12 numéros P53 € P2 x 49 € P3 x 45 €

P50 €

Indiquez les 2 hors-série de votre choix parmi ceux déjà parus (HS1, HS2, HS3, HS4 et HS5) ou ceux à paraître (HS6 et HS7).

Association, entreprise, institution

Facture sur demande

Europe et DOM-TOM Autres pays

[

P34 € P37 € P42 €

Abonnements en ligne www.kaizen-magazine.fr

P62 € P68 € P78€

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P P P P P P P P P P P P15 P16 P17 P18 P19 P20 P21 Hors-série : 12 € par hors-série

PHS1 (Pierre Rabhi) PHS2 (La France en transition)PHS3 (Comment devenir autonome) PHS4 (Fêtes végétariennes au quotidien) PHS5 (Pour une enfance joyeuse) Frais de port pour les commandes au numéro : 3 € le premier magazine puis 1 € par magazine supplémentaire • 4 € par hors-série Ajoutez 2 € aux frais postaux pour une livraison hors France métropolitaine.

Sans facture. France métropolitaine uniquement

1 an + 2 hors-série …....... + ….......

Commande au numéro : 5 € par ancien numéro 1 4 5 6 7 9 10 11 12 13 14

Nom Prénom Adresse CP Ville Tél. Courriel

Bulletin à découper ou à recopier sur papier libre et à envoyer à : SARL EKO LIBRIS - Kaizen - 19, rue Martel - 75010 Paris Chèque à établir à l’ordre de SARL EKO LIBRIS

28/04/2015 11:16


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SEPTEMBRE

OCTOBRE

11 au 13 septembre / La-Roche-surGrane (26) Forum : Penser argent ! Parler argent ? www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05

[KAIZEN PRÉSENT] 1 au 5 octobre / Paris Salon Zen Espace Champerret, 75017 www.salon-zen.fr • 01 45 56 09 09

[KAIZEN PARTENAIRE & PRÉSENT] 11 au 13 septembre / Arvillard (73) Colloque international « Humanisme & Mindfulness : une éducation pour le xxie siècle » parrainé par Edgar Morin, Pierre Rabhi et Denys Rinpoché. www.humanisme-mindfulness.net

[CONFÉRENCE KAIZEN] 6 octobre / Lyon Conférence « Pour une parentalité positive » avec Isabelle Peloux, Adrian Serban et Gaëlle Baldassari, animée par Pascal Greboval Goethe-Institut, 18, rue François Dauphin, 69002 Réservations : www.kaizen-magazine.com

14 au 20 septembre / Annecy (74) Festival de théâtre citoyen « Coup de théâtre », 4e édition www.agitateursdereves.org [CONFÉRENCE KAIZEN] 16 septembre / Paris Que dit la quantique ? Goethe-Institut, 17, av. d’Iéna, 75116 Réservations : www.kaizen-magazine.com

L’AGENDA KAIZEN 2015 SEPTEMBRE-OCTOBRE

9 et 10 octobre / Nancy (54) Journées de l’écoconstruction www.lqe.fr • 03 83 31 09 88 [KAIZEN PRÉSENT] 9 au 11 octobre / Nantes (44) Salon Zen & Bio Exponantes www.salon-zenetbio.com 01 45 56 09 09

S U O V Z E D N E R 17 au 20 septembre / La-Roche-surGrane (26) Atelier Écoprojet : accompagnement du pilotage d’écoprojets www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05 19 au 20 septembre / Quimper (29) Festival Breizh Transition www.breizh-transition.bzh 02 98 52 01 44 18 au 20 septembre / Thaon-lesVosges (88) Foire écobiologique www.salonbioeco.com/thaon [CONFÉRENCE KAIZEN] 20 septembre / Rambouillet (78) Dans le cadre d’Alternatiba Rambouillet, conférence « Pour une parentalité positive » avec Céline Alvarez et Isabelle Peloux, animée par Pascal Greboval 22 au 27 septembre / La-Roche-surGrane (26) Formation autoconstructeur www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05 [KAIZEN PARTENAIRE] 24 au 27 septembre / Valence (26) FestiValenVert festivalenvert.org • 06 09 26 63 45

[KAIZEN PARTENAIRE & PRÉSENT] 10 octobre / Paris Forum international de l’évolution de la conscience. Thème 2015 : les utopies réalisées Université Paris Descartes, 75006 www.evolutionconscience.com [KAIZEN PARTENAIRE & PRÉSENT] 10 et 11 octobre / Guichen (35) Salon Ille et Bio www.illeetbio.org • 02 99 52 02 90

23 au 26 octobre / Paris Salon Vivez nature, 43e édition Paris Event Center, 75019 www.vivez-nature.com 27 octobre au 1er novembre / Ménigoute (79) Festival international du film ornithologique de Ménigoute, 31e édition www.menigoute-festival.org 05 49 69 90 09

PASSEZ À L’ACTE ! Promenons-nous, dans les bois… à la recherche de plantes sauvages comestibles ! Apprenez à les reconnaître et à les cueillir avec respect au cours de stages allant de quelques heures à plusieurs jours ! Septembre et octobre / France entière Dans la convivialité, sur une journée, un week-end ou plusieurs jours, dans un gîte, en chambre d'hôtes, en bivouac autour d'une yourte ou en itinérance avec des ânes de bât, Guy Lalière, botaniste et naturopathe, vous propose de découvrir les plantes sauvages du lieu, de cuisiner les comestibles et de préparer quelques remèdes simples à partir des plantes médicinales rencontrées. Retrouvez toutes les dates et les lieux sur son site Internet : www.guylaliere.com Septembre et octobre / Paris et environs Christophe de Hody organise régulièrement des sorties cueillette et découverte des plantes sauvages comestibles et médicinales au parc des Buttes-Chaumont, à Versailles, au bois de Boulogne ou au parc de Saint-Cloud. Retrouvez toutes les dates sur sa page Facebook : www.facebook.com/lechemindelanature

10 et 11 octobre / La-Roche-sur-Grane (26) Stage Psychologie & coopération, pour s’interroger sur l’écologie relationnelle. www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05

26 et 27 septembre / Lablachère (07) Formation Plantes sauvages comestibles. 2 jours pour savoir reconnaître et cuisiner les plantes sauvages utiles au quotidien. Stage principalement axé sur les plantes du sud de l’Ardèche. terre-humanisme.org • 04 75 36 64 01

17 et 18 octobre / Paris Festival du livre et de la presse d’écologie, 13e édition Thème : le climat La Bellevilloise, 75020 www.festival-livre-presse-ecologie.org

27 septembre / Lièpvre (68) Sortie découverte gratuite des plantes sauvages comestibles des environs de Lièpvre avec l’association Savoureuses plantes sauvages. Réservations au 06 64 20 30 66. savoureusesplantessauvages.wordpress.com

23 au 25 octobre / Marseille (13) Salon zen et bio Artemisia, 17e édition Parc Chanot www.salon-artemisia.com 01 45 56 09 09

3 au 5 octobre / Meymac (19) Formation Les Plantes sauvages comestibles de l’automne. Reconnaître les principales familles de plantes comestibles et apprendre à les consommer. www.unilim.fr/sulim • 05 87 50 68 57

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