LVS édition Pessah 2020

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BONNE FÊTE DE PESSAH 48e année - Volume 1 - Avril 2020 - Nissan 5780

LVSMAGAZINE.COM

ISSN 074-5352

LA VOIX SÉPHARADE

DOSSIER SPÉCIAL LA CACHEROUT À MONTRÉAL UN DÉFI À AFFRONTER ENSEMBLE

UN MAGAZINE PRODUIT PAR :

2 $ TM MC


Au cœur de la communauté Lionel Chriqui, B.A.A, Pl. Fin. Conseiller en placement 514 879-2298 lionel.chriqui@bnc.ca

Financière Banque Nationale – Gestion de patrimoine (FBNGP) est une division de la Financière Banque Nationale inc. (FBN) et une marque de commerce appartenant à la Banque Nationale du Canada (BNC) utilisée sous licence par la FBN. FBN est membre de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) et du Fonds canadien de protection des épargnants (FCPE) et est une filiale en propriété exclusive de la BNC, qui est une société ouverte inscrite à la cote de la Bourse de Toronto (NA : TSX).


VIE COMMUNAUTAIRE

ASSEMBLÉES GÉNÉRALES VEUILLEZ RÉSERVER LES DATES JEUDI 23 AVRIL 2020 18 h ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE (Adoption des nouveaux règlements de la CSUQ)

MERCREDI 17 JUIN 2020 18 h ASSEMBLÉE GÉNÉRALE • Rapport des activités de la CSUQ • Rapport d’activités de reddition de compte (PSOC) • Présentation des états financiers au 31 mars 2020 • Désignation des vérificateurs pour exercice 2020-2021 • Rapport moral du président sortant • Présentation des nouveaux administrateurs élus • Allocution du nouveau président

SALONS GELBER 5151, CH. DE LA CÔTE-SAINTE-CATHERINE MONTRÉAL, H3W 1M6

RSVP : ACASTIEL@CSUQ.ORG 514 345.2602


VIE COMMUNAUTAIRE

Soyons fiers d ’appuyer notre jeunesse Armand Afilalo Président de la Fondation CSUQ Mission accomplie! Nos programmes jeunesse bénéficient dès à présent, des intérêts générés par la Fondation CSUQ, soit près de 75 000 $ annuellement. En tant que donateur, il vous est possible de diriger votre quote-part d’intérêts vers les programmes CSUQ de votre choix. Nous sommes extrêmement fiers ce cette réussite. Je tiens à en remercier chaleureusement la BNC, bien sûr, mais aussi vous tous, qui avez partagé cette vision d’une CSUQ renforcée par une fondation spécifiquement mise sur pied pour appuyer notre jeunesse. Par cela, non seulement, nous les aidons à profiter des nombreux programmes offerts par notre institution, mais nous leur permettons de s’épanouir au sein de notre communauté qui nous tient tant à cœur. Et devant un tel succès, pourquoi s‘arrêter en chemin? Pourquoi ne pas viser une capitalisation de deux millions de dollars? J’ai pleine confiance qu’ensemble, nous pouvons nous donner cet objectif et l’atteindre. Merci à vous tous de nous aider de si belle façon à construire une CSUQ forte au service de l’ensemble notre communauté.

ACCOMPLISSEMENTS DE LA FONDATION CSUQ DEPUIS SA CRÉATION EN 2013 OBJECTIF DE 500 000$ : PLUS DE

885 000 $ RECUEILLIS!

LE CAPITAL DE LA FONDATION DÉPASSE

1 385 000 $

DÈS 2020, VOS DONS GÉNÈRERONT PRÈS DE

COÛT ANNUEL DE PLUS DE

PLUS DE

75 000 $ PAR AN

1 333 500 $ POUR LA RÉALISATION DES PROGRAMMES

43 000 $ SUPPLÉMENTAIRES OFFERTS EN AIDE FINANCIÈRE


LES PROGRAMMES DU DEPARTEMENT JEUNESSE

Grâce à vos dons, VIE vousCOMMUNAUTAIRE construisez leur avenir

25 DÉCEMBRE AU 1ER JANVIER

29 JUIN AU 21 AOÛT

8 À 17 ANS

5 À 12 ANS

WWW.CAMP-KIFKEF.COM

CAMP-BENYAMIN.COM

• CAMP DE NUIT • LE SEUL CAMP À OFFRIR 7 JOURS D’ACTIVITÉS NON-STOP PENDANT LES VACANCES D’HIVER. • 130 CAMPEURS • 35 ANIMATEURS BÉNÉVOLES.

• CAMP DE JOUR DE 8 SEMAINES • LE CAMP OFFRE AUX JEUNES DES ATELIERS DE DANSE, SPORTS, SCIENCES, ARTS PLASTIQUES AINSI QUE 3 SORTIES PAR SEMAINE. • C’EST LE SEUL CAMP DE JOUR COMMUNAUTAIRE À MONTRÉAL.

COÛT DU PROGRAMME:

COÛT DU PROGRAMME:

102 106 $

321 971 $

FINANCEMENT NÉCESSAIRE :

FINANCEMENT NÉCESSAIRE :

33 525 $

111 093 $ 26 JUIN AU 15 JUILLET

5 À 12 ANS

15 À 17 ANS

PÉRIODE DE PESSAH

WWW.VOYAGE-YAHAD.COM

CAMP-PESSAH.COM / SEMAINE-RELACHE.COM

• VOYAGE EN ISRAËL DE 3 SEMAINES • LES JEUNES PARCOURENT TOUT ISRAËL ACCOMPAGNÉS D’UN GUIDE TOURISTIQUE • UN PROGRAMME DE MIFGASH DE 4 JOURS AVEC DES JEUNES ISRAÉLIENS DE LEUR ÂGE.

• LE CAMP DE LA SEMAINE DE RELÂCHE OFFRE 5 JOURS DE SORTIES EXALTANTES • LE CAMP HOL HAMOED PESSAH OFFRE 4 JOURS DE SORTIES PENDANT LES MI-FÊTES DE PESSAH.

COÛT DU PROGRAMME:

COÛT DU PROGRAMME:

310 166 $

43 350 $

FINANCEMENT NÉCESSAIRE :

FINANCEMENT NÉCESSAIRE :

86 402 $

508 $

12 JANVIER AU 23 FÉVRIER

21 JUILLET AU 31 JUILLET 20 À 25 ANS

6 À 17 ANS

WWW.CHELEG.COM

• PROGRAMME DE LEADERSHIP KOULAM • DÉMARRE AVEC UN VOYAGE EN ISRAËL DE 10 JOURS • IMPLIQUE LES JEUNES ADULTES AU DÉPARTEMENT JEUNESSE • LES SENSIBILISE AUX CAUSES HUMANITAIRES

• ÉCOLE DE SKI ET DE PLANCHE • LEÇONS DONNÉES PAR DES INSTRUCTEURS • 35 PARTICIPANTS • 7 DIMANCHES

COÛT DU PROGRAMME:

COÛT DU PROGRAMME:

29 963 $

113 070 $

FINANCEMENT NÉCESSAIRE :

FINANCEMENT NÉCESSAIRE :

5 675 $

39 500 $ PROGRAMME À VENIR

• ACTIVITÉS ÉDUCATIVES HEBDOMADAIRE DE SEPTEMBRE À MAI • CAMP D’ÉTÉ DES E.I DE 3 SEMAINES EN AOÛT • 40 PARTICIPANTS • 10 ANIMATEURS • DE 6 À 15 ANS

COÛT DU PROGRAMME :

FINANCEMENT NÉCESSAIRE ESTIMÉ :

102 716 $

37 000 $

Votre soutien financier nous permet de continuer


SERVIR D’EXEMPLE POUR PROMOUVOIR L’ENGAGEMENT COMMUNAUTAIRE souvient Phyllis. Là-bas, nous avons compris que le bénévolat ne présente pas uniquement des avantages inhérents à toute implica�on, comme celui de �sser des ami�és indéfec�bles, mais qu’il est tout simplement essen�el pour construire une communauté et la faire durer. » « Lorsque nous avons déménagé à Mont-Royal, nous n’avons donc pas hésité à nous me�re au service du YM-YWHA, de la Fédéra�on CJA, de l’Hôpital Général Juif et, bien sûr, de la Fonda�on Communautaire Juive par la suite, ajoute Ian. En tant que client et membre du conseil d’administra�on, j’ai été impressionné par le professionnalisme de son équipe et les conseils pointus que j’y ai reçus en ma�ère de planifica�on financière et de philanthropie. »

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NOUS ESPÉRONS POUVOIR INSPIRER LES JEUNES, POUR QU’ILS S’IMPRÈGNENT DE NOS TRADITIONS ET DONNENT DE LEUR TEMPS ET DE LEUR ÉNERGIE À DES CAUSES ET À DES ORGANISATIONS JUIVES. NOTRE TRAVAIL AUPRÈS DE LA FONDATION COMMUNAUTAIRE JUIVE NOUS AIDE À FAIRE DE NOTRE RÊVE UNE RÉALITÉ >> - PHYLLIS ET IAN KARPER

BÂTIR UNE COMMUNAUTÉ Dollard-Des-Ormeaux, 1964 : Lorsque Phyllis et Ian Karper achètent leur première maison, dans une rue maintenant connue sous le nom de Boulevard des Sources, elle est située sur une terre agricole. Ce sont des pionniers qui rejoignent une dynamique pe�te communauté juive déterminée à s’ancrer à l’Ouest-de-l’Île. Les Karper jouent rapidement un rôle moteur dans la créa�on de la Congréga�on Beth Tikvah et le recrutement du rabbin Mordecai Zeitz, son premier chef spirituel. « Toute leur vie durant, et sans tambour ni trompe�e, Phyllis et Ian ont cherché à renforcer la communauté juive de Montréal et à s’assurer qu’elle demeure une force vitale pour les généra�ons à venir, affirme M. Zeitz. Le travail qu’ils ont réalisé pour créer notre maison de culte n’était que le début d’un engagement de toute une vie, aujourd’hui poursuivi, à mon plus grand bonheur, par leurs filles Jodi Karper Fellner et Sari Karper, ac�ves au Y Country Camp et à l’École de forma�on hébraïque, respec�vement. Et, bien sûr, Mar�n a exercé des responsabilités de direc�on au sein de notre synagogue. » « La synagogue est rapidement devenue le berceau de la vie communautaire. De jeunes familles s’y retrouvaient pour échanger leurs expériences et partager ce qu’elles savaient tout en fêtant notre iden�té et nos tradi�ons juives, se

HONORER LA FAMILLE Au cours des dix dernières années, les Karper ont parrainé, par l’entremise de la FCJ, trois bourses d’études annuelles des�nées à des étudiants méritants. « Nous avons créé ces bourses en hommage à notre fils Mitchell, de mémoire bénie, et à sa fiancée, Mary, décédés au Népal il y a plus de 20 ans, suite à un accident en montagne, fait remarquer Ian. Le travail communautaire et l’éduca�on étaient importants aux yeux de Mitchell. Cet hommage correspond bien à l’homme qu’il était. » Dans cet esprit, les lauréats doivent donc faire preuve d’excellence scolaire et d’engagement communautaire. Phyllis, qui siège au comité de sélec�on, souligne qu’ils doivent présenter des notes élevées et être ac�fs dans la communauté juive à �tre de bénévoles ou à un poste rémunéré. « Rencontrer les boursiers et maintenir, le plus souvent, un contact avec eux pendant leurs études est l’une des joies de ce programme, poursuit-elle. Dans de nombreux cas, nous leur offrons une expérience qui leur change la vie, et grâce à laquelle ils rencontrent des leaders de leurs domaines et renforcent leur amour d’Israël et du peuple juif. » « Ce que nous espérons, c’est que ces jeunes décideront de vivre et de travailler à Montréal, et qu’ils feront par�e de la prochaine généra�on de leaders de la communauté, conclut Ian. Grâce à la JCF, nous sommes en mesure d’apporter une contribu�on efficace. »

La marque du succès philanthropique. Pour prendre rendez-vous et connaître les solu�ons qui s’offrent à vous, communiquez avec nous au 514.345.6414 ou consultez notre site à l’adresse www.jcfmontreal.org.


SOMMAIRE LVS AVRIL 2020

LVSMAGAZINE.COM MOT DU PRÉSIDENT DE LA CSUQ page 11

ÉDITORIAL page 10

DOSSIER SPÉCIAL | LA CACHEROUT À MONTRÉAL : UN DÉFI À AFFRONTER ENSEMBLE 12 14 16 18 20 22 24 26 .com

Micro-trottoir : le prix de la viande casher | par Elias Levy Lettre au Vaad Ha’ir | par l'hon. Jacques Saada La cacherout à Montréal, entretien avec Steven Lapidus Ph.D | par Esther Bibas La cacherout à Montréal, problèmes et perspectives, rencontre avec le Grand Rabbin David Sabbah | par Elie Benchetrit Un Beth Din (tribunal rabbinique) sépharade à Montréal, entrevue avec le rabbin Haim Nataf | par Georges Ohana La cacherout de A à Z | par Sonia Sarah Lipsyc Les différentes certifications de la cacherout en Amérique du Nord | par Esther Bibas Le prix pour manger cacher à Montréal | par Eric Yaakov Debroise Le mythe de la taxe casher au Québec | par Eric Yaakov Debroise

CULTURE SÉPHARADE 27 28 29 .com .com

Jeu-questionnaire sur la grande et la petite histoire sépharade (2) | par l'Hon. Jacques Saada Mémorial des judéo-espagnols déportés de France | par Mathieu Forcier Hommage à Haïm Vidal Séphiha, défenseur du judéo-espagnol | par Oro Librowicz Un mynian (office) latino à Montréal | par Emmanuelle Yaël Breillard Osnat Barazani, la Tanaïte du Kurdistan juif | par Gabriel Abensour

MONDE JUIF .com Jésus avant le Christ, entretien avec Armand Abecassis |

par Elias Levy

VIE JUIVE CANADIENNE 38

L’antisionisme : l’autre antisémitisme totalitaire du XXème siècle ? |

par David Ouellette

COUP DE PROJECTEUR SUR NOUS AUTRES 40 41

Sonia Sarah Lipsyc, tous azimuts | par Sylvie Halpern Michaël Benarroch prend les rênes de l’Université du Manitoba |

par Sylvie Halpern

JUDAÏSME .com L’arc-en-ciel du Cantique des Cantiques | par David Bensoussan .com Joseph et les Hébreux en Égypte : la responsabilité de la liberté | par Jordan Glass

ÊTRE JUIF ET QUÉBÉCOIS .com

Les Laurentides, le yiddishland québécois |

par Eric Yaakov Debroise

.com : Articles disponibles

NOS CONSTITUANTES 44 45

École Maïmonide - Voyage au Maroc, une première organisée par la CSUQ Académie Yéshiva Yavné - La CSUQ s'associe à de nouvelles initiatives

VIE COMMUNAUTAIRE • PAGE 52 Mission Bar-Mitzvot | FCIM | FSM | Camp Hol Hamoed Pessah | Golfswing | CSUQ Soccer Tournoi de tennis avantages enfants | Camp Benyamin | Camp Kadima | École de ski Cheleg Camp Kif Kef | Yahad | Koulam | Semaine de relâche | Kermesse de Pourim | Aleph et PCH 67 Elles et ils ont publié | par Sonia Sarah Lipsyc | Recettes de Pessah | Carnet de famille

exclusivement sur LVSMAGAZINE.COM


UN MAGAZINE PRODUIT PAR : TM MC

NOS COLLABORATEURS ET COLLABORATRICES PRÉSIDENT CSUQ

Jacques Saada

DIRECTEUR GÉNÉRAL

Benjamin Bitton

COPRÉSIDENTS LVS

William Dery Arielle Sebah Lasry

RÉDACTRICE EN CHEF

Sonia Sarah Lipsyc

COMMUNICATION ET MARKETING

Janice Silverstein

GRAPHISME

David Bohadana Israël Cohen Albert Levy

CRÉDIT PHOTOS RÉVISION DES TEXTES PUBLICITÉ ET VENTE

ABONNEMENT lvsmagazine.com

Roland Harari Mikael Ohana

René David Amar Claude Benarroch Agnès Castiel Agnès Castiel David Bohadana

Convention postale 40011565 Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée à : 216-5151, Côte-Sainte-Catherine, Montréal, Québec, Canada H3W 1M6 Le présent numéro est tiré à 5 500 exemplaires et acheminé par voie postale au Québec, en Ontario et aux États-Unis. Des exemplaires sont également déposés dans différents endroits stratégiques à Montréal. Les textes publiés n’engagent que leurs auteurs. La rédaction n’est pas responsable du contenu des annonces publicitaires. Toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, en tout ou en partie, du présent magazine, sans l’autorisation écrite de l’éditeur, est strictement interdite. Reproduction in whole or in part, by any means, is strictly prohibited unless authorized in writing by the editor.

MAGAZINE LVS

AVRIL 2020

Doctorant à l'Université hébraïque de Jérusalem, sa thèse porte sur la littérature rabbinique algérienne à l'époque coloniale. Il étudie également à l’institut Shalom Hartman, enseigne et écrit sur différentes plateformes juives, en hébreu et en français. Il a cofondé le centre d'études Ta Shma à Jérusalem.

Martine Schiefer

Prix de vente par numéro : 2 $ IMPRIMEUR / PRINTER : Accent impression Inc. 9300, boul. Henri Bourassa O. Bureau 100 Saint-Laurent H4S 1L5 EXPÉDITION POSTALE : TP Express

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Gabriel Abensour

Elie Benchetrit Journaliste et consultant en traductions.

David Bensoussan Ingénieur, écrivain et blogueur pour Le Soleil et Times of Israël, en version française. Ancien président de la CSUQ, il est notamment récipiendaire du prix Haïm Zafrani (2012).


ticles r a s o n z e r v u Déco ne g i l n e s f i s u l c ex

LVSMAGAZINE.COM

Jennifer Bitton « Foodie » passionnée, créatrice de recettes et styliste photographe de recettes.

Jordan Glass

Elias Levy

Enseignant en philosophie à l’Université Concordia et au Collège Dawson. Il a publié des articles dans plusieurs revues philosophiques, notamment Continental Philosophy Review, Philosophy Today et Symposium.

Collaborateur à notre magazine La Voix Sépharade (LVS) et journaliste à l’hebdomadaire The Canadian Jewish News (CJN)

Emmanuelle Yael Breillard Écrivaine installée à Montréal depuis 20 ans. C’est comme journaliste culturelle qu’une partie de sa carrière s’est déroulée à Radio-Canada et au Devoir.

Georges Ohana Sylvie Halpern

Membre de la communauté de Petah Tikva à Ville Saint-Laurent.

Elle a été toute sa vie journaliste en presse magazine. Elle a créé Mémoire vive, une entreprise de rédaction d’histoires de vie en publication privée.

Eric Yaakov Debroise Historien et titulaire d'une maîtrise en science de l’information de l’Université de Montréal (UdeM) et candidat à la maîtrise en gestion à l’École nationale d’administration publique (ENAP).

David Ouellette

Oro Librowicz

Mathieu Forcier Ancien coordonnateur des droits de la personne au Musée de l’Holocauste Montréal. Il détient un doctorat en sociologie de l’Université de Montréal. Son domaine de spécialisation concerne les questions de nationalisme, de xénophobie et de racisme au Québec.

Professeure retraitée responsable des cours d'espagnol à l'Université de Montréal est notamment récipiendaire d'une médaille du Roi d'Espagne pour sa contribution à la diffusion de la langue et de la culture hispaniques. Elle est également directrice de l'ensemble musical Gerineldo et conteuse professionnelle.

Directeur, recherche et affaires publiques au Centre consultatif des relations juives et israéliennes-Québec (CIJA-Québec). Le CIJA est l’agence de représentation de la Fédération CJA à Montréal et des Fédérations juives du Canada.

MAGAZINE LVS

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ÉDITO

« C’est à Montréal que l’on trouve le meilleur magazine dédié au monde sépharade, La Voix Sépharade, LVS. » Magazine Jewpop Notre dossier spécial est consacré à la cacherout à Montréal sous divers aspects qui intéresseront grandement notre lectorat. C’est l’un des chantiers pour lesquels s’est engagé notre Président, l’honorable Jacques Saada, dans le cadre de son mandat. Je lui laisse le soin de vous le présenter plus amplement dans son « Mot du Président ». Je voudrais simplement souligner la diversité des articles laissant la parole à six membres de notre communauté interviewés par Elias Levy dans le cadre d'un panel informel et présentant des entretiens avec le Grand Rabbin D. Sabbah par Elie Benchetrit, avec le rabbin H. Nataf par Georges Ohana, avec l'universitaire Steven Lapidus sur l'histoire du Va'ad Ha'ir par Esther Bibas. Cette collaboratrice signe également un article sur « les différentes certifications de la cacherout en Amérique du Nord » qui ne manquera pas de vous éclairer. Tout comme les deux textes de Eric Yaakov Debroise qui fait un comparatif instructif entre le panier cacher et celui ne l'est pas. Il démonte également dans un autre texte la légende urbaine de la taxe cacher au Québec. J'ai rédigé pour ma part un article revu par le rabbin Ronen Abitbol sur une initiation à la cacherout en quelques questions. Nous avons laissé libres les auteurs de choisir la translittération qu’ils ou qu’elles souhaitaient pour les termes cacher, casher, kacher ou kasher, ne vérifiant que leur uniformité dans le cadre d’un article. Pour le reste du magazine, nous avons souhaité mettre l’emphase, une fois de plus, sur la « Culture sépharade » avec des articles de Mathieu Forcier et Oro Librowicz sur un aspect trop souvent méconnu, celui de la Shoah qui a touché le monde sépharade. Jacques Saada nous propose son deuxième questions-réponses sur « la grande et petite histoire sépharade ». Emmanuelle Yael Breillard nous présente un office religieux latino à Montréal et Gabriel Abensour poursuit sa chronique sur des figures marquantes de la culture sépharade en mettant en valeur Osnat Barazani, une Juive kurde qui a dirigé une yeshiva, une école talmudique au18e siècle. Ces deux derniers articles sont uniquement accessibles en ligne et je ne saurai que trop insister sur le fait de prêter attention à ces articles notifiés par une flèche dans notre sommaire. C’est le cas d’autres articles comme ceux de notre rubrique « Judaïsme » pour la fête de Pessah avec le texte de Jordan Chers lecteurs de La Voix Sépharade, Depuis 1976, le LVS/La Voix Sépharade est le magazine qui vient périodiquement alimenter toute une frange de la population québécoise, canadienne et internationale, juive et non juive. C’est tout d’abord, sous l’appellation de Présence en 1969, créé par Joseph Benarrosh, que le premier journal de l’Association Sépharade Francophone vit le jour pour laisser place plus tard à « La Voix Sépharade ». Beaucoup d’encre a coulé depuis, les rédacteurs, professionnels et bénévoles se sont succédés, tous ont su démontrer un 10

MAGAZINE LVS

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Glass sur la responsabilité de la liberté après la sortie d’Égypte et celui de David Bensoussan sur le Cantique des Cantiques que nous lisons à cette occasion. Vous retrouverez également sur notre site l’entretien d'Elias Levy avec le penseur Armand Abecassis sur son dernier livre touchant aux relations judéo-chrétiennes ; et encore Eric Yaakov Debroise mettant en valeur l’histoire juive dans les Laurentides pour respectivement , « Monde Juif » et « Être Juif et Québécois ». David Ouellette retrace l'une des origines de l'antisionisme et de sa propagande prenant source dans l'antisémitisme soviétique du 20 ème siècle pour notre rubrique « Vie juive canadienne ». Enfin « Les coups de projecteurs sur nous autres » de Sylvie Halpern se tournent vers Michel Benarroch de l’Université du Manitoba et sur votre rédactrice en chef pour les raisons exposées ci-dessous par les deux coprésidents du comité du LVS. « Vie communautaire » laisse place aux « Constituantes » en créant une rubrique qui leur sera désormais systématiquement consacrées, se poursuit par la vie, oh combien riche, des départements de la CSUQ , donne à lire quelques vignettes sur des parutions récentes et vous régale avec des recettes de Jennifer Bitton que nous retrouvons toutes et tous avec plaisir. Comme vous le remarquerez, à l’écoute de vos suggestions, nous commençons à retravailler le design de notre magazine avant d’en proposer un nouveau pour notre numéro de septembre. Et nos graphistes Albert, David et Israël sont déjà à l’œuvre. Merci à toute l’équipe de la CSUQ et à son directeur Benjamin Bitton qui s’impliquent dans ce magazine qui se bonifie de numéro en numéro et qui attend, comme toujours, votre soutien au moyen des abonnements pour la modeste somme de 6 $ par année pour trois numéros (frais de port compris). Bonne fête de Pessah! Sonia Sarah Lipsyc slipsyc@csuq.org

dévouement exceptionnel pour assurer à ce magazine le rayonnement du judaïsme sépharade en « Nouvelle France ». Nous leur rendons hommage pour ces longues heures de travail sans relâche.

monde sépharade, La Voix Sépharade, LVS. Sa rédactrice en chef possède ce talent d’y réunir, dans ses 3 numéros annuels, des plumes de très grande qualité, sur des sujets toujours originaux et passionnants.»1

La tâche est ardue, pour mener à bien un organe d’information écrite à l’ère du numérique et ce n’est pas sa rédactrice en chef Sonia Sarah Lipsyc qui le démentira. Nommée récemment par le célèbre magazine en ligne JewPop, Sonia Sarah Lipsyc a été reconnue parmi les 50 personnalités juives de l’année du monde francophone  : « C’est à Montréal que l’on trouve le meilleur magazine dédié au

Nous sommes ravis pour toi, chère Sonia, de lire l’appréciation et la reconnaissance publique qui t’est adressée, Tu peux en être fière comme nous le sommes tous. C’est un grand succès pour toute ton équipe et toimême. Grâce à ton talent, tu mets en valeur et à la une notre magazine : La Voix Sépharade. Kol Hakavod et MERCI. Arielle Sebah Lasry et William Dery Les coprésidents de La Voix Sépharade 1. https://jewpop.com/ils-sont-partout/50-personnalites-jewpop-2019


MOT DU PRÉSIDENT

« Je ne parle pas parce que j’ai la force de parler; je parle parce que je n’ai pas la force de garder le silence. » Rabbin A. Y. Kook

Cher membre de la CSUQ , Voici revenu Pessah. J’allais dire déjà. L’an passé à pareille date, nous étions plongés dans les consultations et les préparatifs de nos états généraux. Que de chemin parcouru depuis! Jugez-en plutôt. L’appréciation réelle manifestée par la communauté à la CSUQ a décuplé notre enthousiasme à faire toujours mieux. Au-delà de nos activités habituelles, continuellement marquées du sceau de l’efficacité et du professionnalisme, au-delà de notre détermination à poursuivre nos efforts sur la voie de la responsabilité financière et de l’amélioration de nos processus internes (évaluations, etc.), audelà aussi des initiatives que nous continuons de prendre en vue d’asseoir nos relations avec la Fédération CJA et ses agences sur une base toujours plus solide, deux grands dossiers ont particulièrement retenu notre attention : la modernisation de nos règlements et la lutte aux prix exorbitants de la cacherout. Modernisation des règlements de la CSUQ Nous avons constitué un comité très solide composé de Me David Sultan, Me Yoan Amar, Me Bernard Lévy-Soussan, Dr Élie Haddad, Arielle Lasry, Nathalie Bloch et Benjamin Bitton. Je veux tous les remercier de leur intelligence, de leur intégrité et de leur dévouement au service de l’épanouissement de notre communauté. Notre objectif était de mettre nos règlements à l’heure du 21e siècle : redéfinition de la mission et des objectifs de notre institution, place plus substantielle aux jeunes et aux femmes, valorisation des relations entre la CSUQ et ses constituantes, simplification des processus de gestion, renforcement du rôle du conseil d’administration et du conseil de direction, limitation des mandats à la présidence des comités, initiatives en vue de rendre nos processus électoraux encore plus ouverts et transparents, valorisation de l’engagement communautaire, etc.

Cacherout Il ne suffit pas de constater ou de déplorer la cherté de la viande cachère à Montréal. À titre de défenseur de vos intérêts, la CSUQ a le devoir d’agir de façon mesurée, stratégique, intègre et déterminée. Nous avons donc consacré d’énormes efforts pour bien cerner les enjeux : comparaison des prix avec ceux qui se pratiquent ailleurs, consultation approfondie des rabbins qui souhaitent s’attaquer à ce problème pour le bien de leurs congrégations, examen des retombées de cette situation sur nos capacités à aider les plus démunis de notre communauté, rôle du Vaad Ha’ir, analyse de la chaîne d’approvisionnement depuis l’abattage jusqu’à la commercialisation en passant notamment par les conditions de distribution, examen de sources alternatives d’approvisionnement, etc. Vous trouverez la lettre que nous avons envoyée au Vaad Ha’ir pour lui faire part de nos préoccupations. Comme vous le comprenez, nous essayons de résoudre cette question complexe sans aucune animosité, mais avec fermeté. Pour cela, nous accueillerons chaleureusement la collaboration de tous ceux qui souhaitent nous aider. Je reste personnellement à votre entière disposition pour tout commentaire ou suggestion et vous souhaite d’excellentes fêtes de Pessah – ce puissant symbole de liberté, d’espoir et de renouveau que le judaïsme a offert au monde. Hag Pessah Cacher Vesameah! Hon. Jacques Saada saadaj@videotron.ca

Plusieurs dizaines d’heures de réflexion et de débats ont abouti à des propositions que nous avons présentées au corps des gouverneurs, aux constituantes et au conseil d’administration. La version finale de ces règlements, modifiés dans le cadre de ces consultations, sera soumise à votre approbation à l’occasion d’une assemblée générale extraordinaire qui se tiendra le 23 avril prochain. Les nouveaux règlements pourront ainsi encadrer l’élection des administrateurs et la désignation du président prévues pour le 17 juin 2020. Je compte sur votre présence et sur votre contribution à cette assemblée qui dessinera les cadres de notre institution pour les dix prochaines années.

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DOSSIER SPÉCIAL

LA CACHEROUT À MONTRÉAL

Micro-trottoir : le prix de la viande casher Par Elias Levy

Dans la communauté sépharade, la question du prix de la viande casher demeure un sujet épineux qui suscite un malaise palpable dès qu’il est abordé. Pour preuve : plusieurs des personnes qui ont accepté de nous livrer leurs points de vue sur cette question ont préféré le faire sous couvert d’anonymat. Myriam (prénom fictif). Orthodoxe, mariée et mère de quatre enfants, résidante de Côte Saint-Luc. C’est un secret de polichinelle! À Montréal, le prix de la viande casher est simplement prohibitif. Il y a quelques années, j’achetais des rôtis, de l’agneau, des langues de bœuf... sans prendre en considération les prix, qui à l’époque, comparativement à ceux d’aujourd’hui, étaient bien plus bas. J’ai été obligée de changer radicalement mes habitudes de consommation. Les grosses viandes, je ne les achète qu’à l’occasion des fêtes juives. La viande hachée, je n’en achète que quand il y a des spéciaux. J’expérimente régulièrement de nouvelles recettes sans viande. Mon époux et mes enfants se sont peu à peu adaptés à ces nouvelles habitudes alimentaires. Nous sommes six personnes à la maison. Durant les fêtes juives, il nous arrive de nous retrouver une quinzaine ou une vingtaine de personnes autour de la table. Leur servir de la viande, c’est toute une gageure. Le prix mirobolant de la viande casher grève substantiellement le budget mensuel qu’une famille consacre à la nourriture. La viande n’est pas une exception. Tout est devenu très cher : le poisson, les épices, les fruits… Je me demande comment font les familles nombreuses ayant des revenus limités. La viande casher devrait être subventionnée pour les familles les plus nécessiteuses. Je suis consciente que ce vœu demeurera pieux. Mais notre communauté a le devoir de se pencher urgemment sur ce dossier, qui, à mes yeux, devrait être très prioritaire, car il pénalise fortement beaucoup de familles de notre communauté, notamment les Sépharades, qui sont de gros consommateurs de viande casher. Ne rien faire et continuer à se plaindre, ce n’est pas une solution!

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Sarita Benchimol. Traditionaliste, deux enfants adultes (vivant à l’extérieur du foyer), résidante de Côte Saint-Luc. J’étais une Juive libérale qui n’avait jamais respecté la cacherout, jusqu’à ce que mes deux filles, qui sont devenues pratiquantes, me le demandent. Par ailleurs, quand ma sœur était très malade, j’ai fait une promesse à Dieu : respecter l’un des principaux commandements du judaïsme, la cacherout. Je constate avec regret que les prix de la viande casher sont astronomiques. La cacherout est devenue une source d’angoisse pour les familles juives pratiquantes qui ont beaucoup de difficulté à joindre les deux bouts à la fin du mois. L’écart de prix entre la viande casher et la viande non casher n’est pas justifié. Dans le cadre de mes fonctions professionnelles — la gestion d’un Centre de recherche sur le cancer de l’Université McGill —, je cherchais des échantillons du cœur d’un animal. La différence de prix entre ceux trouvés dans un abattoir casher et ceux provenant d’un abattoir non casher était considérable. Un écart difficilement justifiable. Bénéficiant d’une situation de monopole, les boucheries casher se permettent d’augmenter à leur guise les prix de la viande, notamment avant les fêtes juives. À Montréal, de plus en plus de Juifs respectent la cacherout. Si nous demeurons impassibles, rien ne changera. Si les premiers concernés, les consommateurs de viande casher, ne se mobilisent pas, ne protestent pas vigoureusement, ne boycottent pas certains produits dont les prix sont aberrants ou ne s’organisent pas au sein d’un mouvement structuré de contestation, ce problème se perpétuera ad vitam æternam. Les récriminations formulées individuellement n’ont aucun impact.

La cacherout est devenue une source d’angoisse pour les familles juives pratiquantes qui ont beaucoup de difficulté à joindre les deux bouts à la fin du mois.

Michael Bensemana. Orthodoxe, marié, père de six enfants, résidant de Côte Saint-Luc. Étant orthodoxes, ma famille et moi respectons très rigoureusement les règles de la cacherout. Mais pour composer avec les prix exorbitants de celle-ci, nous avons été contraints de chercher des alternatives. Désormais, dans nos repas, nous avons substitué la viande par du tofu, du riz, des légumes et d’autres ingrédients alimentaires. Mon épouse prépare souvent des mets végétariens. Nous n’avons pas un autre choix étant huit personnes à la maison. Pour beaucoup de familles de notre communauté, la viande casher est devenue un grand luxe. Nous essayons d’en manger une fois par semaine, le Shabbat, et à l’occasion des fêtes juives. Pourquoi les boucheries casher augmentent-elles leurs prix la veille des fêtes juives? À l’instar des frais de scolarité des écoles juives, qui augmentent chaque année, le coût de la viande casher pèse lourd sur le budget familial. Ce qui est très frustrant dans cette affaire, c’est que nous nous sentons totalement impuissants face au monopole exercé dans ce domaine par le Vaad Ha'ir de Montréal. N’ayant pas d’autres issues, les consommateurs de viande casher sont pris en otage. Il faudra à un moment donné apporter une réponse communautaire à ce grand problème qui affecte de plus en plus de familles juives. 12

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Raphaël (prénom fictif). Orthodoxe, marié, père de cinq enfants, résidant de Côte Saint-Luc. Le prix de n’importe quel produit est déterminé en fonction de l’offre et de la demande. À Montréal, le problème est que le Vaad Ha'ir contrôle exclusivement l’offre de la viande casher, donc automatiquement son prix. Il ne permet pas au marché de déterminer les prix en fonction de l’offre et de la demande. Ainsi, les distributeurs de viande casher exercent un monopole


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implacable. Ils ne permettent pas à des distributeurs de l’extérieur d’opérer sur le marché montréalais de la viande casher. Récemment, un magasin à grande surface montréalais a mis en vente du poulet casher certifié COR (Commission de la Cacherout) provenant de l’Ontario. Le Vaad Ha'ir de Montréal reconnaît cette marque de certification casher. Ce poulet était vendu 30 % moins cher que le poulet certifié Marvid. Pourtant, le Vaad Ha'ir a envoyé une lettre à tous les traiteurs cacher et aux institutions juives les intimant de ne pas acheter ce poulet certifié COR, 30 % moins cher. Pourquoi pénaliser de la sorte les consommateurs de viande casher? Il est vrai que le Vaad Ha'ir jouit d’une excellente réputation internationale en ce qui a trait à la haute qualité de la cacherout qu’il supervise. Mais le consommateur juif montréalais paye chèrement cette « haute qualité ». Tant que les instances de cette institution n’autoriseront pas l’importation de viande casher de l’extérieur, ce problème ne sera jamais résolu. La Communauté sépharade unifiée du Québec (CSUQ) a annoncé récemment qu’elle compte attaquer de front ce problème. Je reste dubitatif. En effet, dans notre communauté, on aime beaucoup se plaindre, mais dès qu’il s’agit de passer à l’action, on recule toujours en se confondant en excuses et en se contentant de la solution la plus facile : continuer à payer de plus en plus cher la viande casher. Alégria (prénom fictif). Traditionaliste, divorcée, trois enfants, résidante d’Outremont. Je me considère comme une Sépharade traditionaliste. Mon budget me permet de payer un peu plus cher la viande casher, mais je n’ai aucune envie de payer quatre fois le prix de la viande non casher. Récemment, dans un magasin à grande surface montréalais, j’ai vu un

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gros steak non casher à 17 $ et, dans une boucherie casher, un petit morceau de steak, avec un grand os et plusieurs kilos de graisse, à 18 $. La viande casher ne se démarque pas toujours par sa qualité. Pour vous en rendre compte, vous n’avez qu’à comparer le prix d’un poulet non casher, nettoyé, propre et sans gras, avec celui d’un poulet casher, avec la peau et trois kilos de graisse. Le premier est vendu au quart du prix du second. Je comprends qu’un Juif orthodoxe s’abstienne de jeter un coup d’œil au comptoir des viandes non casher. Mais un Juif non religieux pourrait être très tenté. Dans le casher, le prix et la qualité laissent souvent à désirer. Cette réalité m’a contrainte à changer drastiquement mes habitudes alimentaires. Mes enfants se sont rapidement adaptés à celles-ci. Désormais, nous ne mangeons de la viande qu’exceptionnellement. Nous avons remplacé progressivement celle-ci par des mets à base de riz et de légumes, du saumon, de succulents burgers « Beyond Meat » végétariens… Pendant que les consommateurs de viande non casher mangent quasi gratuitement — constatezle par vous-même en ouvrant une circulaire d’IGA ou de Provigo —, les consommateurs de viande casher continuent à être bernés par les distributeurs de celle-ci qui exercent un monopole sans faille sur ce marché de plus en plus lucratif. Simon (prénom fictif). Observant, marié, un enfant adulte (vivant à l’extérieur du foyer), résidant de l’Île-des-Sœurs. Je suis un Juif observant. Je fais partie des très nombreux Juifs montréalais qui sont de plus en plus frustrés par la hausse vertigineuse des prix de la viande casher. Par ailleurs, en dépit de son prix indécent, la qualité de cette viande laisse parfois à désirer. Je suis prêt à payer un peu plus cher celle-ci, mais à condition que son prix soit justifié. Récemment, j’ai acheté deux rouleaux de schnitzel de dinde casher dans deux supermarchés. La différence de prix entre les deux établissements était de 5 $ le kilogramme. C’est offusquant! Nombreux sont ceux dans notre communauté qui ont perdu la foi en la viande casher. Montrez-moi où dans la Halakha (loi juive) il est écrit que les responsables de la cacherout peuvent abuser sans ambages des consommateurs de celle-ci? Avec tout le respect que je dois au Vaad Ha'ir, je tiens à rappeler aux dirigeants de cette institution que ce sont eux qui doivent desservir la communauté juive, et non le contraire. La frustration est énorme. Le silence abyssal dans lequel se cantonnent les leaders de notre communauté chaque fois qu’on aborde la question des prix de la cacherout est consternant.

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Lettre au Vaad Ha’ir - Conseil de la Communauté Juive de Montréal Par Hon. Jacques Saada

Montréal, le 6 février 2020 Rabbin Saul Emanuel Chef du Vaad Ha’ir de Montréal 6825, boul. Décarie Montréal, QC H3W 3E4 Objet : Cacheroute à Montréal Monsieur le rabbin, Je vous écris cette lettre à titre de président de la Communauté Sépharade Unifiée du Québec (CSUQ) dont le mandat est de veiller aux intérêts de ses quelque 24 000 membres. En 2018-2019, nous avons entrepris une très vaste consultation auprès de notre communauté dans le but de toujours mieux adapter nos interventions à ses besoins. C’est ce que nous avons appelé les états généraux de la CSUQ. Ce travail substantiel a révélé, de façon très large et très profonde, que la question des prix exorbitants de la viande cachère à Montréal est un sujet de très grande préoccupation pour la communauté sépharade. Nous avons donc cherché à comprendre la situation. Nos recherches nous ont amené à certaines questions majeures auxquelles nous souhaitons que vous ayez l’amabilité de répondre. 1. De façon générale, il semblerait que la viande de bœuf cachère coûte souvent plus cher, parfois même beaucoup plus cher, à Montréal qu’ailleurs en Amérique du Nord, ce qui ne semble pas être nécessairement le cas pour la viande non cachère. Comment expliquez-vous cet écart? 2. Pouvez-vous confirmer que le contrôle des prix de la cacheroute demeure aujourd’hui, comme à l’époque, la principale source de revenus du Vaad? 3. Dans le cadre de vos règlements, et notamment celui qui porte sur le contrôle géographique de l’abattage (shehitat houtz), vous en êtes arrivés à essentiellement accréditer un seul distributeur, Metzelei, qui distribue trois marques, Mehadrin, Glatt et Continental. C’est ce que confirme d’ailleurs votre site web. Si cet écart considérable des prix est imputable aux coûts de distribution imposés par ces entreprises, quelles mesures seriez-vous prêts à proposer pour traiter ce problème? 4. De plus, il semble que ce réseau de distribution appartienne au même propriétaire. Qui plus est, toutes ces organisations partagent le même siège social et les mêmes locaux de production et de distribution. Certains pourraient alléguer qu’il s’agit là d’une situation de quasi-monopole. L’illégalité éventuelle de cette situation n’est pas notre propos (même si vos commentaires à cet égard seraient intéressants). Mais si cela explique la cherté de la cacheroute pour le consommateur sépharade, cela nous concerne directement. Si ces informations sont vérifiées, quelles mesures correctives de libéralisation du marché proposeriez-vous? 5. De façon plus générale, à sa fondation en 1922, parmi les missions que s’était données le Vaad Ha’ir de Montréal, il faut noter le contrôle de la cacheroute et l’équité des pratiques commerciales juives. Considérez-vous que la situation actuelle quant aux prix de la viande cachère et au contexte de sa distribution s’inscrit dans cette mission? 6. Enfin, dans ses textes fondateurs, le Vaad Ha’ir s’était donné la vocation de soutenir l’éducation juive. Pourriez-vous nous indiquer sous quelle forme il a rempli cette mission au cours des cinq dernières années, notamment en soutien de nos écoles sépharades?

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Vous comprenez toute l’importance de ces questions et des réponses que nous espérons de votre part. Par souci d’équité et de transparence envers la communauté sépharade que nous représentons, nous entendons publier nos questions et vos réponses dans notre prochain numéro de La Voix Sépharade dont le grand dossier portera sur la cacheroute. Étant donné les exigences de production de notre magazine, nous souhaiterions recevoir vos réponses d’ici le 20 février au plus tard. À titre de représentant de la communauté sépharade, nous avons le devoir moral de trouver une solution durable aux problèmes soulevés. Selon vos textes fondateurs, vous avez mission de solidarité sociale (« Hessed »). Or les premières victimes de cette situation sont les familles démunies. Faut-il rappeler que le taux de pauvreté des familles sépharades au Québec est de l’ordre de 20 %. Chaque dollar indûment dépensé en trop pour la viande cachère est un dollar de moins à la disposition de ces familles. Selon nos constats, elles sont de plus en plus nombreuses à abandonner la cacheroute faute de moyens. Est-ce moralement acceptable? Rappelons enfin, comme vous le savez sans doute, que les sépharades, qui ne constituent que le tiers de la population juive du Québec, consomment les deux tiers du marché de la cacheroute. Soyez assuré que nous préférerions trouver ensemble avec vous des solutions durables aux problèmes que nous évoquons et restons à votre entière disposition à cet égard. Dans l’espoir de vous lire bientôt, nous vous prions d’agréer, Monsieur le rabbin, l’expression de notre plus profond respect.

____________________ Hon. Jacques Saada Président

À la suite de la lettre ci-dessus, dans les 48 heures, le Vaad Ha’ir de Montréal – Conseil de la Communauté Juive de Montréal, par la voix de son directeur général Rabbin Saul Emanuel, nous a invités à une rencontre à ses bureaux. Cette rencontre s’est tenue le 20 février 2020. La délégation de la CSUQ était composée des personnes ci-dessous. Cette rencontre a été très fructueuse. Le Vaad Ha’ir de Montreal s’est engagé à nous fournir une réponse écrite à nos questions. Nous la publierons dès que possible après réception. Nous sommes très heureux de ce premier contact.

Délégation de la CSUQ à la rencontre du 20 février 2020

Hon. Jacques Saada Président - CSUQ

Benjamin Bitton Directeur général - CSUQ

Rabbin Ronen Abitbol Communauté sépharade de V.S.L Hekhal Shalom

Rabbin Haim Nataf Communauté sépharade de V.S.L Petah Tikva

Jo Gabay Conseiller spécial Membre du corps des Gouverneurs - CSUQ

Yossi Suissa Conseiller spécial Ancien président de Hessed - CSUQ

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La cacherout à Montréal, entretien avec Steven Lapidus Ph.D Par Esther Bibas

Comment la cacherout est-elle organisée à Montréal ? Comment fonctionne le Vaad Ha’ir (Conseil de la Communauté Juive de Montréal)? C’est ce que nous explique dans un entretien Steven Lapidus Ph.D, professeur assistant affilié au département des religions et cultures de l’Université Concordia.

Comment est née l’idée du Vaad Ha’ir?

Quelle est la structure du Vaad Ha’ir?

Le Vaad Ha’ir est né de la volonté de s’unir et de répondre aux besoins de la communauté en termes de cacherout, d’éducation, de solidarité sociale. La communauté juive montréalaise était déjà importante au début du XXe siècle, et très variée : elle comprenait beaucoup de Juifs orthodoxes, mais aussi un fort mouvement sioniste travailliste très actif, en charge notamment de l’hôpital général juif, de la bibliothèque juive publique… Certains membres de la communauté ont cherché à s’inspirer de ce que les Juifs new-yorkais avaient créé : la kehillah (la communauté), elle-même basée sur le modèle du système communautaire traditionnel d’Europe orientale. La kehillah new-yorkaise n’a perduré que quelques années, de 1907 à 1922, année de la création du Vaad Ha’ir de Montréal. 164 délégués de 73 organisations locales se réunirent en octobre 1922 pour lancer ce nouveau conseil. Les fondateurs du Vaad Ha’ir de Montréal avaient souhaité inclure tous les groupes composant la communauté juive, religieux et séculiers. L’un des concepteurs du Vaad était Hirsch Wolofsky, directeur du journal yiddish Der Keneder Odler. Il était l’un des dirigeants du mouvement sioniste travailliste de Montréal. À la différence du mouvement sioniste travailliste en Israël (sous la direction de Ben Gourion) qui était totalement areligieux, les Montréalais n’avaient pas coupé les liens avec la religion. Ils étaient pratiquants, allaient régulièrement à la synagogue, et mangeaient casher. Il faut noter ce désir de maintenir la tradition, de s’unir autour de l’identité juive, et même les socialistes et les bundistes1, qui n’étaient pas religieux, mangeaient casher afin de soutenir la communauté et l’économie juive montréalaises.

Le Vaad représente les synagogues, les institutions éducatives et les organisations caritatives. Tous les ans se tient une conférence qui rassemble les délégués de toutes ces institutions. La conférence élit un conseil comprenant au moins un délégué par organisation. Et c’est ce conseil qui élit à son tour un présidium (avec trois présidents), un directeur général, deux vice-présidents, un trésorier, un secrétaire honoraire et un conseil exécutif. À l’origine, le conseil exécutif comprenait 33 membres : 11 citoyens de la bourgeoisie, 11 membres de différentes congrégations religieuses orthodoxes et 11 représentants du mouvement ouvrier. Dans les années 1950-1960, la composition avait évolué, puisque, grâce à l’ascension sociale, la classe ouvrière juive avait quasiment disparu – et il y avait donc beaucoup moins de syndicalisme. Au fil du temps, le conseil a cessé d’inclure tous les éléments de la communauté et s’est mis à représenter plus étroitement les groupes religieux orthodoxes. Aujourd’hui, le conseil exécutif est composé de 17 membres2, avec une forte représentation orthodoxe, voire ultra-orthodoxe. Les éléments séculiers autrefois présents sous la bannière de la gauche sioniste ne sont plus représentés.

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Quelles sont les fonctions du Vaad Ha’ir? La tâche essentielle du Vaad est l’organisation de la cacherout. L’autorisation d’attribuer des certificats de cacherout est la prérogative du Vaad Ha’rabbanim (Conseil rabbinique) qui prend les décisions halachiques – suivant la loi juive. Le Vaad Ha’rabbanim est le bras religieux de la communauté, alors que le Vaad Ha’ir représente l’administration. Le Vaad Ha’ir facture des frais annuels aux entreprises pour couvrir les inspections et la maintenance de la cacherout. Le label casher du Vaad Ha’ir est le symbole MK. Outre la cacherout, le Vaad Ha’ir a aussi des fonctions de tribunal rabbinique et a autorité en matière de guet (divorce religieux).


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Est-ce que le Vaad Ha’ir a mis en place un monopole de la cacherout dès sa création? Pas tout-à-fait. C’est dans les années 1950 que le Vaad a imposé la règle de basar chutz (pas de viande importée de l’extérieur), dans le but de mettre fin à toutes les dissensions autour de l’attribution des labels casher, qui avaient marqué les années 1920. Dans la mesure où l’abattage se faisait à la main, n’importe quel rabbin pouvait revendiquer sa propre cacherout. Ce qui créait une confusion quant à la validité de ces certificats et causait de vrais soucis chez les consommateurs. Le Vaad a donc établi sa règle de certification et supervision : seule la viande abattue à Montréal, par un chokhet (abatteur rituel) de Montréal validé par le Vaad, peut être consommée. C’est une règle exceptionnelle en Amérique du Nord. Les viandes importées abattues par d’autres chokhatim (abatteurs rituels) ne sont pas acceptées. Cette règle existe en Europe depuis les temps médiévaux et a été approuvée par les plus grands rabbins en Amérique du Nord pour Montréal. Pour appuyer leur décision de maintenir la règle du basar chutz, le Vaad fait souvent référence à tous les problèmes qui émergent régulièrement, par exemple le scandale de Monsey, communauté hassidique dans l’État de New York, révélé en 2006 : pendant plus de vingt ans, un boucher hassid avait vendu de la viande non casher à sa communauté en la présentant comme casher. Une telle tromperie ne pourrait se produire à Montréal, affirme le Vaad, grâce à la centralisation du contrôle.

Avec l’industrialisation et les changements dans la production, est-ce que ces règles posent aujourd’hui problème? Oui, même si la raison invoquée par le Vaad pour imposer son monopole sur la cacherout fait sens. En effet, le seul moyen de garantir une cacherout authentique est d’exercer un contrôle sur la certification par la nomination des chokhatim, en excluant la consommation de viande non supervisée par les mashgichim (inspecteurs) du Vaad. Mais ce monopole, en éliminant la concurrence, maintient la viande à un coût élevé. Or, ailleurs il y a de la viande moins chère, probablement abattue par des hommes pieux, et respectant incontestablement les règles religieuses de la cacherout. Donc les consommateurs se tournent vers d’autres sources en dépit de l’absence de validation par le Vaad. Autre problème : les choix de viande. Certains déclarent ne pas pouvoir trouver toutes les viandes qu’ils souhaiteraient. Par exemple, les Sépharades se plaignent de ce qu’il n’y a pas assez d’agneau disponible – viande moins consommée par les Ashkénazes. Ils ont aussi certaines règles particulières. Les Sépharades ont depuis 1978 un Grand Rabbin, David Sabbah. Celui-ci a établi la Commission de la Cacherout du Grand Rabbinat du Québec, qui délivre sa propre certification KSR (Kasheroute Séfarade du Rabbinat). La commission délivre également les permis d’abattage selon le rituel sépharade, la Chehita Halak Beth Yossef.

Est-ce que le Vaad Ha’ir régit l’ensemble de la communauté juive montréalaise, y compris les Hassidim? Les Hassidim sont en effet inclus dans la gestion du Vaad. Mais ils ne sont pas entièrement satisfaits de cette supervision unique. Ils ont leurs exigences et donc apposent leur propre certification à celle du Vaad. Ils engagent des chokhatim hassidiques sous la direction du Vaad, ce sont des employés du Vaad, mais qui sont connus pour leur chekhita hassidique des groupes Belz, Loubavitch, Satmar… Là aussi, il y a des « guerres de cacherout » entre les groupes : en Israël, les Belz ont établi leur propre cacherout pour ne pas acheter chez les Satmar. En général, même à Montréal, un hassid Belz ne consommera pas de la viande portant le cachet Satmar.

En dehors de la cacherout, est-ce que le Vaad Ha’ir a perdu de son importance au cours du temps? La cacherout représente aujourd’hui le cœur de son activité. Même si ses aires de responsabilité englobent les divorces et les conversions, les Juifs montréalais s’adressent souvent à d’autres beth din, tribunaux rabbiniques, existants. Et d’autres organismes moins religieux répondent aussi aux besoins de la communauté, d’autant plus que le Vaad ne finance plus les institutions éducatives, comme il le faisait à ses débuts. Le Vaad avait été créé comme une kehillah inclusive, sa représentativité et ses fonctions sont maintenant plus restreintes.

1. L’Union générale des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne et de Russie (algemeyner yidisher arbeter bund in Lite, Poyln un Rusland), plus connue sous le nom de Bund, est un mouvement ouvrier socialiste juif, créé en 1897 à Vilnius, dans la Russie tsariste. 2. Voir site Internet du Vaad Ha’ir : https://jccmontreal.org/our-team/ MAGAZINE LVS

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La cacherout à Montréal, problèmes et perspectives Par Elie Benchetrit

Une rencontre avec Rabbi David Sabbah, Grand Rabbin sépharade du Québec.

Pouvez-vous nous expliquer la signification du sigle KSR Le K est pour Kasher, le S peut avoir deux significations, c’est-à-dire Sépharade ou également Supervision et le R pour Rabbinat. Rabbi David Sabbah occupe le poste de Grand Rabbin Sépharade du Québec depuis octobre 1978. Né à Marrakech (Maroc), il a fait ses études secondaires à l’École normale hébraïque de Casablanca et à l’École normale israélite orientale de Paris. Il a dirigé, à Rabat, le réseau scolaire des Écoles Ozar ha-Tora. Docteur en Pensée juive de l’Université de Strasbourg. Licencié ès Lettres, il détient un diplôme en Littérature comparée. Sur le plan halakhique (de la loi juive), Rabbi David Sabbah a reçu sa confirmation comme autorité religieuse (la sémikha) des Grands Rabbins Sépharades d’Israël, les Rabbanim Mordekhaï Eliyahou (Z.L) et Rabbi Chalom Messas (Z.L).Le Rabbin a lancé le département de la cacherout du Grand Rabbinat du Québec, sous l’estampille « KSR », soit la certification cachère des produits alimentaires. Dans le cadre du dossier LVS consacré à la cacherout, nous l’avons rencontré dans son bureau au Grand Rabbinat du Québec.

Depuis combien de temps existe-t-il? Il faut remonter aux années 90, lors d’une veille de Pessah, lorsque de nombreuses familles sépharades montréalaises se plaignaient du manque de viande d’agneau, un article incontournable lors du Séder. À cette occasion, je m’étais adressé au Rabbin Auerbach du Vaad Ha'ir pour lui demander d’organiser un abattage d’agneaux afin de répondre à la demande populaire de notre kahal (communauté). La réponse fut négative, ce à quoi je lui ai répondu que si on ne prenait pas en compte les besoins et les aspirations de la population sépharade, celle-ci prendrait, à un moment ou un autre, sa destinée en main. C’est ce qui s’est produit, car encouragé par l’appui moral de notre communauté, le Rabbinat sépharade a organisé une shéhita (abattage rituel) qui n’a cessé de prendre de l’importance, et ce, pendant des mois, et qui servait plus de 600 familles. Aussi fallait-il entreprendre un changement d’orientation dans la conception du service de cacherout, il se devait d’être surtout au service de la communauté et non un département destiné uniquement à générer des ressources financières pour la communauté. La mise en place de la certification KSR n’a pas été facile, il a fallu faire des interventions auprès du Vaad Ha'ir qui, ayant vu dans le KSR un organe de concurrence, s’employait à lui rendre la tâche difficile. C’est pourquoi il fallait expliquer continuellement la problématique et surtout la spécificité sépharade. Nous avions engagé deux shohatim (abatteurs rituels) sépharades, ainsi plus de 600 familles consommaient une viande de très bonne qualité cachère Beth Yossef1. Tout ce processus, pour réussir pleinement, nécessitait de répondre à la certification KSR de restaurants, de salles de fêtes ainsi que de produits alimentaires. De toute évidence, pour arriver à donner plus de chances au succès de l’entreprise, il fallait à la tête un homme qui sache tout du métier et surtout capable de procéder à toutes formes de transformation de viande afin de ne point être déficitaire. C’est là que résidait le gros du problème.

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LVS - Vous n’êtes pas sans savoir qu’une frange non négligeable de la population sépharade, qui soit dit en passant est la première consommatrice de viande cachère, éprouve de plus en plus de difficultés à acheter vu les prix prohibitifs qui sont pratiqués. On nous a rapporté des cas de certaines familles qui n’achètent plus de viande tout court dans le meilleur des cas alors que d’autres en désespoir de cause, se fournissent dans les étals de viande non cachère dans les supermarchés. Je suis malheureusement au courant de cette situation que je déplore. Je n’ai jamais cessé de le signaler à qui de droit afin de trouver une solution qui prenne en compte les familles démunies. En effet, il n’est pas normal que les prix de la viande cachère varient du double parfois du triple comparativement avec la non cachère. Aussitôt, les esprits vont accuser les responsables des départements de cacherout. Aussi faut-il convenir que rien n’a été fait à propos de cela. Pour revenir au KSR, il est adopté par des restaurants, des salles de fêtes, des traiteurs et il est considéré comme extrêmement fiable vu la rigueur que nous appliquons dans toutes nos inspections lorsqu’on fait appel à nos services. J’aimerais y ajouter que nous essayons de faciliter les démarches à suivre, car nous voulons tenir compte des problématiques auxquelles sont malheureusement confrontés les commerçants qui veulent opérer dans le domaine du cachère. La situation actuelle est la suivante : il y a actuellement en place un monopole de la viande cachère qui exerce une politique des prix du fait qu’il est seul à fournir les principales boucheries telles Mehadrim, Glatt2, etc. Si nous comparons cette situation à celle qui prévaut aux États-Unis, nous constatons que chaque ville de cet immense pays possède différents types de shehita (abattage rituel) sous la supervision de Rabbins rigoureux et reconnus pour leur compétence. C’est d’ailleurs le cas en Israël où chaque consommateur y trouve son compte. Nous sommes donc en présence d’un marché où la libre concurrence joue à fond et les prix reflètent cette réalité, ce qui est loin d’être le cas ici. Prendre en main les shohatim suppose la nécessaire supervision dans les abattoirs, les transports, etc., ceci représente tout un circuit et beaucoup de frais. Il n’y a plus comme avant un abattage à Toronto (l’abattoir cacher de cette ville ayant été fermé par le gouvernement). Le Vaad Ha'ir, conscient de ces difficultés et contrairement à ses principes de base, organise des abattages au Mexique. Nous arrivons à la fin du processus, à l’importation d’une viande de bien moindre qualité comparée à celle du bœuf canadien de l’Ouest et à une coupe de viande qui ne correspond pas aux habitudes du consommateur. Ajoutons à cela qu’à la fin du processus, le prix de la viande n’a pas baissé, mais augmenté de manière démesurée. La réalité qui s’impose est la suivante : il y a au moment où l’on se parle, un cartel qui mène la danse, les frais de production n’ont pas augmenté bien au contraire, mais les prix au détail ont bel et bien triplé. Devant cette situation, le Vaad Ha'ir se doit d’agir non seulement sur la supervision de la shehita, mais en tant que responsable de la cacherout et doit également rappeler à l’ordre les fournisseurs de viande, car il ne suffit pas que la viande réponde aux critères de cacherout conformément à Yoré Déâ,(partie du Shoulhan ‘Aroukh traitant des lois d’abattage, de la shéhita), elle devrait tenir compte des lois financières enseignées dans Hochène Mishpat (partie du Shoulhan ‘Aroukh traitant des transactions) et veiller à faire respecter cet aspect.

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Tout dernièrement, le président de la CSUQ , l’Honorable Jacques Saada et le directeur général, Benjamin Bitton vous ont rendu visite pour vous informer de la démarche qu’ils avaient entreprise auprès du Vaad Ha'ir afin de trouver ensemble des pistes de solution pour mettre fin à la situation actuelle qui pénalise surtout les classes défavorisées de notre communauté et le cas échéant, pour reprendre vos mots, « prendre en mains notre destinée ». Je suis convaincu depuis longtemps que ce serait la solution idéale pour parvenir enfin à une cacherout sépharade qui permettrait à toute la communauté d’avoir accès à des produits cachers à des prix abordables. Il n’y a pas de solution miracle. Pour mettre fin à la situation de monopole qui est en place actuellement, il faut qu’il y ait dans notre communauté des individus ou des groupes disposant de moyens financiers adéquats qui permettraient entre autres d’avoir la possibilité d’importer de la viande cachère sous vide, d’Argentine par exemple, connue pour la qualité de sa viande et pour la coupe et bien entendu créer des centres de vente et de distribution. Nous pourrions ainsi avoir une shéhita sous l’autorité du Rabbin Mahfoud d’Israël qui dispose partout d’un réseau de shohatim ou tout simplement créer notre propre shehita montréalaise et importer en emballage sous vide soit par l’intermédiaire de distributeurs soit en donnant aux consommateurs la possibilité de commander et de recevoir directement la viande chez eux. Cependant, je reste partisan d’une concertation avec le Vaad Ha'ir en leur demandant à ce que les problématiques en cours soient traitées de manière raisonnable, rationnelle et surtout réaliste. Pour parvenir à une solution, la concertation et la solidarité sont de mise. Je suis nostalgique du temps où les chevillards3 avaient les coudées franches dans la commercialisation de la viande. En fait, pour répondre à votre question, oui j’encourage et j’appuie toute initiative qui irait dans le sens des solutions que nous avons abordées lors de cette entrevue. Une vraie volonté d’aborder le problème est essentielle. Le Vaad Ha'ir aurait intérêt à voir de telles démarches aboutir afin de les utiliser à son tour pour répondre aux tenants et aux aboutissants de ce lucratif commerce qui est celui de la viande cachère. 1. La dénomination Beith Yossef correspond au « Nec plus ultra » dans le domaine de la cacherout de la viande. Il implique qu'un examen particulier des poumons a été effectué pour s'assurer de leur aspect parfaitement lisse (ndr). 2. Mehadrin et Glatt sont deux appellations appliquées dans les articles cachers qui dénotent une qualité supérieure dans la supervision de la cacherout (ndr). 3. Bouchers en gros ou demi-gros (ndr) MAGAZINE LVS

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Un Beth Din (tribunal rabbinique) sépharade à Montréal par Georges Ohana

Entrevue avec le rabbin Haim Nataf, membre de la communauté de Petah Tikva à Ville Saint-Laurent. Le Rabbin Haim Nataf est le rabbin et leader spirituel de la synagogue Petah Tikva de Ville-Saint-Laurent depuis 2006. Il y a fondé le Kollel Petah Tikva qu’il dirige depuis 2009. Il est le rabbin cofondateur des Institutions Maor Israël, une école sépharade orthodoxe, à Montréal depuis 2017, qui comprend un CPE et les premières classes primaires pour garçons et filles.

Merci de nous tracer le portrait actuel de la communauté juive de Montréal en regard des problématiques halakhiques (de loi juive)? La communauté juive de Montréal est assez diversifiée. Elle se compose de Sépharades, d'Ashkénazes et de Hassidim. La communauté sépharade est constituée d’une population de pratique traditionnelle et affiliée généralement à une synagogue ainsi que d’une population croissante qui pratique un judaïsme dit orthodoxe. La communauté ashkénaze non hassidique est constituée d’une population qui pratique un judaïsme dit lithuanien et qui habite le quartier de Vimy, d’une population moderne orthodoxe et d’une population moins pratiquante, mais affiliée à des synagogues. Au cours des dix dernières années, la croissance de la communauté sépharade orthodoxe a entraîné une évolution des besoins à plusieurs niveaux : • Au niveau de la cacherout, les Sépharades aspirent aux standards de cacherout des aliments établis par le Shoulhan Aroukh (le code de loi juive codifié par le Rav Yossef Caro). En effet, le Vaad Ha'ir suit les opinions de l’autorité ashkénaze : le RAMA (Rav Moshe Isserles) et dont l’opinion diverge de celle de Rav Caro sur certains enjeux. • Au niveau des lois du mariage et du divorce : dans le cas de divorces difficiles, l’approche sépharade est beaucoup plus proactive pour permettre à la femme de se libérer d’un mari récalcitrant à lui donner le Guet (divorce religieux), évitant ainsi les cas de Agounot ( femmes en attente du Guet). • Au niveau des lois de la pureté familiale. • Au niveau des litiges commerciaux, de plus en plus de personnes font appel aux tribunaux rabbiniques pour les résoudre. • Au niveau des conversions avec des enjeux complexes puisque les institutions impliquées ne se reconnaissent pas mutuellement. Les besoins religieux de la communauté sépharade vont désormais au-delà du dernier devoir avec la confrérie de la Hevra Kadisha. 20

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Toutes ces questions sont des parties intégrantes de notre identité juive et sépharade. Quelle est la singularité d’un Beth Din (tribunal rabbinique) basé sur les orientations des décisionnaires sépharades ou ashkénazes? Le Beth Din tel qu’il est structuré à Montréal agit sur les enjeux cités précédemment. Un Beth Din sépharade vise à se réapproprier le rôle historique en étant une source d’inspiration pour les leaders communautaires, en s’assurant que les enseignements rigoureux de la Torah soient véhiculés pour tous. Le savoir halakhique ne doit pas rester à l’intérieur des murs de l’institution, mais se démocratiser. Les Dayamins (Juges rabbiniques) qui siègent dans un Beth Din font partie du corps enseignant et transmettent la Halakha (loi juive) directement. Ce rôle s’est perdu. Concrètement, un Beth Din sépharade doit se réapproprier ces compétences et pallier le manque du Vaad Ha'ir pour prendre en considération l’opinion du Rav Yossef Caro. Cela inclut ce qui suit : • Dans le domaine de la cacherout, la mise en place d’une Hashgaha Halak Bet Yossef (la norme d’abattage rituel tel que la définit le Shulkhan Aroukh). La viande Halak Beth Yossef indique qu’un examen minutieux des poumons a été effectué pour s’assurer de leur aspect parfaitement lisse. D’autres questions se posent aussi autour de la surveillance des produits laitiers, la cuisson des aliments par un Juif et un non juif. Sur ces questions, la position sépharade est beaucoup plus stricte.


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• Au niveau de l’éducation, la communauté sépharade compte désormais ses propres écoles, et ses propres lieux d’études, Beth Midrash et Kollelim. Même si la communauté sépharade n’est plus dans l’ombre de la communauté ashkénaze, elle accuse un retard sur les autres communautés sépharades en Amérique du Nord. En effet, sa situation financière semble toujours fragile. Nous avons une tradition extraordinaire en matière de halakha, de transmission, et d’éducation. Il est temps de mettre cet héritage de l’avant et sans complexe. Notre façon de faire, notre empathie et notre sensibilité permettraient de régler ces questions plus rapidement et de façon plus efficace. Comment envisagez-vous l’avenir de la communauté sépharade dans la prochaine décennie en regard du droit rabbinique? Je pense que l’avenir de la communauté repose sur la synergie. La communauté sépharade doit relever le défi de nos institutions scolaires, Beth Midrash, Kollelim et de nos institutions philanthropiques. C’est le point le plus critique! Il faut assurer leur santé financière pour permettre à ces institutions d’avoir les moyens de leurs ambitions. En abordant ce défi de façon concertée et unifiée, on permet à la communauté d’évoluer ensemble et de prendre un nouveau virage pour assurer sa pérennité. La fonction rabbinique ne doit pas devenir une forme de bureaucratie. Le rabbin doit rester proche des gens et des besoins de sa communauté. Les Dayanims doivent reprendre leur rôle d’éducateur pour la communauté et de mentor pour les jeunes rabbins. Toutes ces initiatives ne peuvent être entreprises qu’à l’intérieur d’un Beth Din sépharade. Ce Beth Din sépharade permettrait de devenir une source de revenus pour assurer le financement de ces différentes institutions. Le Beth Din serait le centre de ressources halakhiques et financières pour ces institutions. C’est ce modèle qui est utilisé par le consistoire français, la certification OU aux États-Unis. Un nouveau Beth Din sépharade basé sur la transparence veillera à une meilleure redistribution des profits dans les secteurs les plus sensibles et les plus fragiles, notamment dans l’éducation. Aujourd’hui à Montréal, chaque organisation mène son projet en parallèle : des écoles qui ouvrent, des synagogues qui commencent ici et là et un Beth Din qui fait bande à part. Il serait grand temps de se fédérer

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avec un discours rassembleur, une vision commune, avec des rabbins sépharades qui pourraient véritablement animer et encadrer nos communautés. Un Beth Din qui pourrait s’autofinancer et investir dans ses structures constituantes. Pensez-vous que le sépharadisme à Montréal est en perte de repères? Il faudrait définir ce qu’on inclut dans la notion de sépharadisme. Est-ce seulement le folklore hérité de notre culture andalouse ? Ce folklore s’est progressivement dissipé. Donc oui, les repères ont besoin d’être redéfinis. Aujourd’hui, nous sommes des descendants d’immigrants nord-africains au Canada et nos enfants et nos petits-enfants intègrent la société américaine et canadienne. Cette génération doit être sensibilisée et éduquée quant à cet héritage. Si toute une génération a été soumise à l’influence ashkénaze, c’est parce que son exposition à l’héritage sépharade est restée superficielle et folklorique. Il est temps de lui redonner sa vraie substance et de faire redécouvrir sa richesse à tous. Le sépharadisme n’est pas seulement culturel, c’est aussi une façon d’aborder le monde avec une sensibilité, un patrimoine intellectuel et un bagage de halakhot (lois) et de traditions. La communauté sépharade a connu des transformations importantes au cours des vingt dernières années, particulièrement en ce qui a trait à la pratique religieuse, les instances dirigeantes de cette communauté ont-elles pris réellement la mesure de ces changements majeurs? Pas encore, la communauté utilise les mêmes institutions qui ont été fondées pour les juifs d’Europe dans les années 50 avec leur Beth Din ou leur Vaad Ha'ir. Prenons en exemple, les hassidims qui ont connu une croissance fulgurante, ils ont créé leur propre Bet Din et leur propre système scolaire complètement indépendant. Le mouvement moderne orthodoxe s’est aussi distingué avec son propre Beth Din de Guerout (conversion) et ses propres écoles. La communauté sépharade n’a pas encore entrepris ce virage. Cela relève d’un manque de vision pour répondre à tous les besoins de sa jeunesse et de ses familles. Il faut aller au-delà du centre communautaire. À Montréal, y a-t-il une formation spécialisée de rabbin de communauté ? À ma connaissance, il n’y a pas d’organisme qui forme des rabbins de façon officielle. Il y a des kollelims (lieux d'études intensifs pour adultes) qui forment les rabbins sur différents sujets de la halakha. Il s’agit d’une formation plus académique, mais tout le reste s’apprend sur le tas une fois en poste. On se retrouve au cœur de différentes situations joyeuses ou tristes, délicates et intimes, mais on n’a pas forcément le bagage nécessaire pour les aborder. Il s’agit là d’une lacune. On pourrait imaginer un modèle de mentorat entre rabbins pour les aider à naviguer à travers les différentes situations. Sommes-nous à l’aube d’une refonte majeure rabbinique à Montréal? Je pense que c’est une question de temps. Le besoin est là, reste à voir si le courage pour la mettre en œuvre y est aussi. Montréal est prête pour une refonte majeure de ses institutions pour leur permettre de répondre aux besoins des Sépharades et assurer la pérennité de la communauté au moyen d’un plan de financement ambitieux. Serons-nous capables de travailler tous ensemble pour le réaliser?

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La cacherout de A à Z Par Sonia Sarah Lipsyc

La cacherout est un domaine important et complexe de la vie et de la loi juives. Les définitions qui suivent n’ont pas la prétention d’épuiser le sujet, loin de là, mais d’en dresser les grandes lignes. Toute autre question doit être posée à un rabbin. Nous avons notamment la chance à Montréal de pouvoir nous tourner vers un expert en la matière, le rabbin Ronen Abitbol qui répond aux questions en se référant aux décisionnaires sépharades et en usant notamment de divers médias sociaux. Je le remercie d’ailleurs d’avoir pris le temps de revoir ce texte. Cacher, littéralement conforme. Manger cacher signifie se conformer aux règles de la cacherout telles qu’elles sont prescrites dans la Torah, le Talmud et la loi juive. La cacherout concerne les animaux parfois même des parties de la bête qui sont permises ou interdites, les oiseaux, dont la volaille, les poissons et les insectes. Elle touche aussi, en ce qui a trait aux animaux, à la manière dont ils sont abattus et à l’interdiction de consommer le sang de la viande. Tout le végétal est permis (fruits, légumes et céréales), mais soumis à d’autres règles comme de bien vérifier un légume de sorte qu’aucun insecte ne s’y soit glissé. Quels sont les animaux permis? « Tout quadrupède qui a le pied corné et divisé en deux ongles distincts parmi les animaux ruminants » (Deutéronome 14 ; 6), comme le bœuf, le mouton ou la chèvre1. Sont exclus les animaux qui ne correspondent à aucun de ces deux critères comme le cheval ou à seulement l’un d’entre eux tel que le porc qui a le sabot fendu, mais ne rumine pas. Quels sont les oiseaux permis? À partir de deux listes se trouvant dans la Torah (Lévitique 11 ; 13-19 et Deutéronome 14 ; 12-18) et complétées par les sages du Talmud (traité Houlin 63b), les rabbins ont identifié vingt-quatre oiseaux interdits. Les œufs de ces oiseaux interdits le sont également. Toutes les volailles de basse-cour sont permises comme le poulet, la dinde, l’oie et le canard. Quels sont les poissons permis? Ceux qui ont des nageoires et des écailles (Lev 11 ; 9-12), comme le saumon, le thon, le brochet, la sole, la carpe, le hareng ou d’autres; sont donc exclus, par exemple, les fruits de mer. Les œufs des poissons permis le sont, ceux des poissons interdits ne doivent pas être consommés. Qu’est-ce que l’abattage rituel (cheh’ita)? Pour qu’une bête ou une volaille autorisée puisse être consommée, elle doit avoir été abattue rituellement selon les règles de la cheh’ita qui consiste à fendre rapidement l’œsophage et la trachée avec un couteau particulier appelé h’allaf ou sakin. Ce couteau doit répondre à certaines exigences au niveau de la dimension, du tranchant, de la texture, etc. et être susceptible d'être affiné et poli avec un très haut niveau de netteté et de finesse requis pour la cheh’ita. Cette action est effectuée par un choh’et. D’autres règles président à une cheh’ita cachère comme l’inspection des organes internes de l’animal et si ces derniers montrent des signes de lésion, l’animal est considéré comme tref, c’est-à-dire non cacher. 22

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Toutes les parties d’un animal sont-elles autorisées? Après la chech’ita, l’animal passe au nikkour, une procédure longue et fastidieuse qui consiste à retirer de l’animal les parties interdites à la consommation. Il s’agit de certains organes, comme les reins et les intestins, les vaisseaux sanguins (au vu de la prohibition de manger du sang), le nerf sciatique, et le suif (h’elev). En pratique aujourd’hui, la partie postérieure de l’animal est revendue sur le marché non-juif. Enlever le sang Le sang est impropre à la consommation. Dans les 72 heures qui suivent l’abattage, il doit être drainé de la viande par un processus de trempage et salage, cependant de nos jours, la majorité de la viande cachère est vendue après avoir passé cette étape. Toutefois, le foie, par exemple, qui contient une grande quantité de sang nécessite un grillage particulier afin d’être consommé. Viande et lait? Le mélange entre le carné et le lacté est interdit pour tout plat en référence à une injonction exprimée trois fois dans Exode 23 ; 19 et 34 ; 26 et dans Deutéronome 14, 21. Il faut même attendre six heures pour consommer du lacté (lait ou fromages) si on a mangé de la viande (ou de la volaille). Il est possible, dans certaines conditions, de consommer du lacté avant du carné. Les vaisselles sont également distinctes. Qu’est-ce qu’un aliment parvé? Ce sont des aliments neutres qui ne sont ni viande ni lait comme tous les fruits, les légumes et les céréales, mais aussi les œufs (à condition qu’ils proviennent d’un animal cacher) et le poisson. Ils peuvent ainsi être mélangés et consommés aussi bien avec des aliments viande qu’avec du lacté. Les œufs doivent toutefois être vérifiés pour s’assurer qu’ils ne présentent pas de tache de sang. Y a-t-il des prescriptions concernant le lait? Dans le Talmud (Âvoda Zara, 35b), on rapporte le décret de nos Sages interdisant de boire du lait qui n’a pas été trait sous la surveillance d’un Juif pratiquant. La raison logique concerne la peur d’un mélange subséquent du lait de vache avec celui d’un animal impur, tel que du


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lait de chamelle ou d’ânesse, qui est interdit par la Torah, au même titre qu’une tranche de porc. Pour éviter ce problème, il est impératif que le surveillant assiste au début de la traite; il s’enquiert de la propreté du ou des ustensiles qui doivent être vides d’autre lait.

que la pâtisserie ne colle pas à la tôle). Un « Pat Israël » est un pain qui remplit ces conditions et qui vient d’un four allumé ou qui est enfourné par un Juif connaissant ces règles.

Dans certains pays occidentaux, comme les États-Unis et le Canada, il est illégal de vendre du lait d’animaux non cachers sous le nom de « lait ». Cette loi a servi de base à quelques grands décisionnaires contemporains, entre autres, le Rav Moché Feinstein (Zt’’l), qui ont écrit que, dans les pays dans lesquels la législation du pays elle-même interdit le mélange du lait de vache avec d’autres laits, on peut compter sur cette législation, et donc autoriser un lait trait sans surveillance. Cet avis n’est cependant pas partagé par tous, c’est pourquoi afin d’être bien certains de respecter toutes les opinions, certains ne préfèrent consommer que du lait étiqueté « H’alav Israël ».

Existe-t-il des différences entre Sépharades et Ashkénazes pour les règles de la cacherout? La cacherout est commune aux uns et aux autres, mais il existe quelques différences dont certains exemples ont été donnés ici.

Qu’est-ce qu’un fromage cacher? Certains, pour optimiser l’emprésurage du fromage, au lieu de prendre l’enzyme que représente la caillette, ou en terme moderne la poudre de cette présure séchée, mettent directement le lait dans l’estomac de la bête, c’est pourquoi nos sages ont interdit de manière immuable le fromage. À moins que sa production n’ait été surveillée et étiquetée cacher. En quoi un vin est-il cacher? Il a été surveillé à tous les stades de la production jusqu’à la mise en bouteille, par exemple les récipients pour la vinification ont été passés à l’eau chaude et les fûts de chêne ont été remplis d’eau froide, trois fois en 24 heures, afin d’être certain qu’aucun élément non cacher n’y soit resté. Ce souci implique également que la bouteille soit ouverte par un Juif pratiquant. La règle est différente pour un vin pasteurisé, mevouchal ou cuit, qui peut être servi pour le kiddouch, prière de sanctification du shabbat et jour de fête. Et le pain? Il faut que le pain ne comporte que des ingrédients strictement cachers et que l’on s’assure que les tôles qui ont été utilisées pour le cuire n’ont pas été en contact avec des produits non cachers (comme la graisse animale utilisée souvent pour

Pourquoi ça coûte plus cher de manger cacher? L’abattage rituel, la surveillance par des experts (mashgiah et chomer) à tous les stades de la production entraînent un coût supplémentaire répercuté sur le prix. Nous n’avons pas mentionné dans ce modeste article les prescriptions alimentaires concernant les jours de fête comme l’interdiction de manger du h’ametz (levain), du pain par exemple durant la fête de Pessah’. Et nous n’avons pas abordé les lois propres aux fruits et légumes d’Israël soumis à des règles spécifiques comme l’interdiction de consommer les fruits des trois premières années après la plantation d’un arbre (o’rlah) ou liés aux lois propres à la chemitah (année sabbatique). Nous n’avons pas non plus avancé les raisons de la cacherout qui sont mentionnées dans le texte biblique (Exode 22 ; 30, Lévitique 11 ; 44-45 et Deutéronome 14 ; 21) liées à la distinction et à la sainteté du peuple juif. Hormis tous ces points, et bien d’autres, retenons que tout produit est cacher s’il porte l’une des certifications cachères délivrées par les autorités juives compétentes. Et qu’il ne faut pas hésiter à poser les questions à un rabbin.

1. Tous les exemples cités dans cet article ne sont pas exhaustifs. MAGAZINE LVS

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Les différentes certifications de la cacherout en Amérique du Nord Par Esther Bibas

Les lois de la cacherout règlementent la vie des Juifs pieux, ou qui souhaitent garder cette tradition. Tout un ensemble de règles alimentaires déterminent ce qui est casher, c’est-à-dire acceptable, approprié à la consommation, et régissent également les modes de préparation des aliments. Lorsque plus de deux millions de réfugiés juifs fuyant la Russie tsariste et ses pogroms s’installèrent aux ÉtatsUnis dès la fin du XIXe siècle, les commerces proposant de la nourriture casher se multiplièrent. Les rabbins prenaient l’initiative d’apposer leur propre cachet – y ajoutant des taxes, souvent dénoncées comme excessives par les consommateurs. Il s’avéra alors nécessaire d’introduire une supervision de l’attribution du label casher, un symbole apposé sur les différents produits, appelé hechsher. Ce fut fait en 1924 avec la création de la première agence nationale de certification de la cacherout : la Union of Orthodox Jewish Congregations’ kashrut supervision and certification program, connu sous le sigle OU (Orthodox Union), dont le symbole est un U dans un cercle* (Tous les astérisques renvoient au tableau à la fin de l’article). La première grande entreprise qui demanda le label OU fut Heinz, pour la commercialisation de ses haricots en conserve. Aujourd’hui OU indique certifiés plus d’un million de produits dans le monde1. Pour obtenir le hechsher, l’entreprise doit prouver que tous les ingrédients utilisés sont casher, et que tout l’équipement qui a servi à fabriquer le produit n’a pas été touché par un élément non casher. L’agence de certification rabbinique maintient une supervision continue, par des visites régulières et impromptues des experts responsables de l’inspection et de la surveillance (les mashgiach). Depuis 1924, trois autres grandes agences de certification ont été créées. Au total, ces quatre agences américaines – surnommées The Big Four – opèrent au niveau mondial, dans un marché toujours en expansion. En 1935, Abraham Goldstein établit les Organized Kashrut Laboratories (O K). Le symbole de cette agence est un K dans un cercle*. Puis furent créées Kof-K en 1969, à Teaneck, New Jersey* et Star-K, à Baltimore, dans le Maryland, en 1971* . Cette dernière association, dirigée par le rabbin Moshe Heinemann, utilise les dernières technologies dans son service à la clientèle. Une « université » en ligne, Virtual Kosher University, propose des cours

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sur la cacherout, et diffuse une fois par mois des conférences, « Telekosher Conferences ». Aujourd’hui, il y a plus de 300 labels casher et une multiplicité d’agences rabbiniques régionales. Les hechsher peuvent être accordés par des rabbins, par exemple dans les grandes communautés hassidiques : voir le tableau de la certification de cacherout de Kiryas Joel, dans l’État de New York, où vivent près de 20 000 Hassidim Satmar*. Cette diversité peut s’expliquer par l’absence d’un rabbinat central, mais aussi par la difficulté d’établir une définition stricte de ce qui est casher, comme l’indique le président de OU, le rabbin Menachem Genack : « il n’y a aucune définition per se du terme casher. Donc n’importe qui peut dire que quelque chose est casher. Mais OU a sa propre expertise orthodoxe pour déterminer ce qui est casher et ce qui ne l’est pas »2. Les États à forte population juive orthodoxe comme la Floride, New York, le New Jersey ou la Californie comptent plusieurs agences de certification. Il est impossible de toutes les citer ici, mais, par exemple, on ne dénombre pas moins de huit labels différents en Floride3 : ORB (Orthodox Rabbinical Board of Broward and Palm Beach Counties)* , le Rabbinate of Central and North Florida* , Orthodox Vaad of Orlando (OVO)* , Kosher Miami Vaad HaKashrus of Miami-Dade (chalav Yisroel)*, Kosher Miami Vaad HaKashrus of Miami-Dade (non chalav Yisroel)*, Florida K and Kashrus Services* , Sunshine State Kosher* et Kosher Organics*. Dans le répertoire établi par le rabbinat de Chicago figurent cinq agences pour la Californie, cinq pour le New Jersey et vingt-huit pour l’État de New York. L’agence de marketing Lubicom estime le nombre de consommateurs de produits casher à plus de 12 millions – un chiffre qui excède de loin le nombre de Juifs aux États-Unis4. Ceux-ci ne représentent qu’une infime proportion des consommateurs : environ 1,5 million. Comme l’indique l’étude du Pew Research Center de 20135, seuls 22 % des Juifs américains mangent casher. Le niveau de respect de la cacherout varie suivant le niveau d’orthodoxie : 98 % des Juifs orthodoxes et 83 % des Modern Orthodox ont un foyer casher. Le chiffre tombe à 31 % pour les Juifs « Conservative » et 7 % pour les Juifs « Reform »6. Ce sont donc les non-juifs qui représentent l’imposante majorité des consommateurs de produits casher. Le public américain semble convaincu que la nourriture casher est plus contrôlée, donc meilleure et plus saine. Les végétariens, entre autres, mais aussi les musulmans, ou d’autres groupes religieux, comme les Adventistes du 7e jour, se tournent vers ce marché qui se monte à 13 milliards de dollars annuellement et est en croissance régulière de 10 % par an. Selon Lubicom, il y avait en 2015 environ 195 000 produits avec le label casher. Aujourd’hui, 40 % des produits alimentaires en conserve et des boissons commercialisés aux ÉtatsUnis sont casher. Depuis 1989, un salon professionnel du cacher, Kosherfest, se tient une fois par an en novembre. Organisé par Menachem Lubinsky, directeur de Lubicom, Kosherfest avait démarré avec 60 exposants et un millier de visiteurs. Aujourd’hui, le salon attire plus de 6 000 professionnels de l’industrie alimentaire


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venus du monde entier pour découvrir les nouveaux produits proposés par quelque 325 exposants. La prochaine édition de Kosherfest aura lieu les 11 et 12 novembre 2020 à Secaucus dans le New Jersey. Kosherfest est considéré comme une vitrine pour l’innovation en matière de nourriture cacher.7 Qu’en est-il du Canada?

Les différentes certifications de la cacherout en Amérique du Nord Orthodox Union Organized Kashrut Laboratories

Avec une communauté juive d’environ 380 000 personnes, le Canada a créé ses propres agences de certification. La plus importante est le Kashrus Council of Canada, COR, fondée à Toronto en 1952*. Cette organisation certifie plus de 70 000 produits. Montréal a son agence, établie par le Jewish Community Council of Montreal*. MK certifie 45 000 produits.

Kof-K

Le Grand Rabbinat Sepharade du Québec a également son organisation, Kashrut Commission*.

Orthodox Rabbinical Board of Broward and Palm Beach Counties

On trouve d’autres agences en Alberta, Calgary Kosher (CK)*, en ColombieBritannique, Kosher Check* , au Manitoba, Vaad Ha’ir of Winnipeg*, et enfin en Ontario : Badatz Toronto* et Ottawa Vaad HaKashrut*.

Rabbinate of Central and North Florida

Comme aux États-Unis, l’engouement pour la nourriture casher ne cesse de progresser. En témoigne le nombre accru d’enseignes qui souhaitent obtenir la certification casher. Ainsi, la chaîne Loblaws a ouvert des sections casher dans ses magasins de l’Ontario et du Québec en 2018, et affichait une progression inattendue de ses ventes. Selon un porte-parole de Loblaws, le public non-juif représenterait une forte proportion de la clientèle. La profusion des symboles associée à la complexité des lois sur la cacherout rend la tâche parfois difficile pour les consommateurs. Mais c’est aussi le signe d’une vitalité qui s’étend au-delà de la communauté juive. Pour reprendre les mots de Menachem Lubinsky : « Depuis le jour où j’ai lancé Kosherfest il y a 26 ans, l’idée était d’unir la communauté juive autour de la nourriture et de reconnaître à quel point la nourriture casher a progressé ». Développement inédit – de prescriptions religieuses à tendance « foodie » – qui aura eu au moins un bénéfice pour tous les Juifs pratiquants, en leur offrant une gamme de produits dont ils n’auraient pu rêver il y a quelques décennies. 1. https://oukosher.org 2. Shira Feder, « How To Decode a Kosher Label », The Forward, 4 mars 2019. Forward.com/food/419649/how-to-decode-a-kosherlabel/ 3. Source: Chicago Rabbinical Council, www.crcweb.org/agency_list.php 4. Les statistiques variant selon les études. Le Steinhardt Social Research Institute de l’Université Brandeis évalue à 7,5 millions le nombre de Juifs aux États-Unis en 2019. D’autres études donnent le chiffre de 6 millions. 5. Pew Research Center, “A Portrait of Jewish Americans”, 1er octobre 2013. www.pewforum.org/2013/10/01/ 6. Le mouvement « Reform » représente l’un des trois grands courants au sein du judaïsme américain avec 35 % qui s’identifient comme « Reform », 18 % comme « Conservative » et seulement 10 % se déclarent orthodoxes. Source : Pew Research Center, « A Portrait of Jewish Americans ». 7. Jeff Jacoby, « The Kosher-Industrial Complex », Boston Globe, novembre 2018. Apps.bostonglobe.com/ideas/graphics/2018/11/ the-next-bite/the-traditions/ 8. Source: Kashrut.com 9. Heather Sokoloff, “Health-conscious consumers put their faith in kosher certification”, The Globe and Mail, 2 janvier 2018. Theglobeandmail.com/life/health-conscious-consumers-put-their-faith-in-kosher-certification/article/17977409/ 10. vosizneias.com/2014/11/12/Secaucus-nj-nj-back-and-bette-than-ever-kosherfest-2014

Star-K Kiryas Joel

Orthodox Vaad of Orlando Kosher Miami Vaad HaKashrus of Miami-Dade (chalav Yisroel) Kosher Miami Vaad HaKashrus of Miami-Dade (non chalav Yisroel) Florida K and Kashrus Services Sunshine State Kosher Kosher Organics Kashrus Council of Canada Jewish Community Council of Montreal Kashrut Commission Calgary Kosher Kosher Check Vaad Ha’ir of Winnipeg Badatz Toronto Vaad HaKashrut MAGAZINE LVS

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DOSSIER SPÉCIAL

LA CACHEROUT À MONTRÉAL

Le prix pour manger casher à Montréal Par Eric Yaakov Debroise

La vie juive a un coût, manger casher aussi. Dans l’article intitulé « Le mythe de la taxe casher au Québec », nous désamorcions la légende urbaine sous certains aspects antisémites affirmant que les certifications casher sont un coût supplémentaire au consommateur moyen1. Néanmoins, pour manger strictement casher, incluant la viande casher ou encore des produits laitiers halav yisraël ou méhadrin2, combien cela coûte-t-il aux consommateurs juifs au Québec? Méthodologie Dans le cadre de cet article exploratoire et non scientifique, voici la méthodologie adoptée pour comparer les prix. Nous avons comparé produits casher et non casher similaires de l’enseigne IGA Van Horne située dans le quartier Côte-desNeiges où habite une communauté juive significative, notamment Chabad de Montréal. Tableau comparatif des aliments casher et non casher Aliments

Prix casher

Prix non casher

Différence

2,4425 $/l Marque Mehadrin

1,9 $/l

+29 %

Yaourts

11,345 $/kg

4,6 $/kg

+147 %

Camembert

43,96 $/kg

32,13 $/kg

+37 %

Entrecôte de bœuf

46,38 $/kg

39,7 $/kg

+17 %

Veau (épaule)

62,55 $/kg

55,8 $/kg

+12 %

Bœuf haché

28,82 $/kg

17,8 $/kg

+62 %

Poulet

9,99 $/kg

7,47 $/kg

+34 %

Escalope de poulet

24,09 $/kg

22,02 $/kg

+9 %

Saumon

17,99 $/kg

12,34 $/kg

+46 %

5,153 $/l

4,5 $/l

+15 %

13,471 $/kg

12,9 $ /kg

+4 %

2,99 $

3,99 $

-25 %

Maïs3

4,088 $/kg

5,249 $/kg

-22 %

Carottes et pois3

5,62 $/kg

3,486 $/kg

+61 %

19,92 $

15,99 $

+25 %

Lait

Petits pois

3

Boîte de thon

3

Boîte de biscuits

3

Moyenne

Autres éléments à souligner, nous avons privilégié les aliments carnés et laitiers, car il y a des certifications spécifiques pour ces produits. Les fruits et légumes n’ayant pas de certifications, ils ne font pas partie de l’étude. Le prix des produits transformés est variable, casher ou non. Pourquoi donc de telles différences de prix entre les produits? Tout simplement parce que le prix des produits transformés ne dépend pas de la certification, mais du libre choix de la marge des producteurs. Le panier d’épicerie d’une famille juive montréalaise peut se retrouver affecté par le prix : • des produits carnés dont le coût supplémentaire varie de +9 % (poulet) à +62 % (bœuf haché) • des produits laitiers dont le coût supplémentaire varie de +29 % (lait méhadrin) à +147  % (camembert) • ou encore du poisson tel que le saumon vendu sous vide avec un coût supplémentaire de +46 % 26

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D’après notre tableau comparatif, le surcoût des produits mentionnés ci-dessus pour une famille juive montréalaise est de +25 %. Ce qui signifie que pour un achat moyen d’un panier d’épicerie québécois de 100 $ des produits mentionnés, une famille juive montréalaise devrait dépenser 130,34 $. Le panier d’épicerie D’après le MAPAQ4, 14,6 % des dépenses moyennes d’un panier d’épicerie d’un ménage québécois en 2011 étaient consacrées aux produits laitiers et 18,4 % à la viande et aux volailles; ces deux dépenses représentaient 33 % du contenu du panier moyen d’un ménage québécois en 20115. Depuis, les habitudes alimentaires au Québec n’ont que très peu changé. Nous n’avons pas de chiffres concernant les habitudes de consommation spécifiquement juives et encore moins sur le contenu d’un panier moyen d’une famille juive montréalaise. Néanmoins, si nous extrapolons les chiffres issus du MAPAQ , après ajustement, il se pourrait que les produits laitiers et carnés puissent représenter près de 40 % du coût d’un panier d’épicerie d’une famille juive montréalaise. Pour conclure, manger strictement casher a un coût et l’enjeu du coût de la cacherout pour la population juive montréalaise se situe principalement dans les produits carnés et laitiers, produits pour lesquels les écarts de prix sont importants ainsi que pour certains produits transformés. Il est nécessaire de trouver une juste adéquation entre les besoins de la population juive montréalaise et la rémunération des mashgiach6. Peut-il y avoir des pistes d’innovation pour réduire les prix à la consommation tout en réduisant l’insécurité alimentaire de près de 20 % de la population juive montréalaise vivant sous le seuil de pauvreté?7

1. Voir dans le présent numéro, Éric Yaakov Debroise, « Le mythe de la taxe casher au Québec », LVS, avril 2020 2. Termes de la loi juive qui font référence à tous les produits laitiers, notamment le lait et le fromage qui proviennent de lait traité sous la surveillance d’un Juif pratiquant ou bénéficiant d’une surveillance particulière. 3. Ce sont des produits transformés Marc Gomez, Qu’est-ce qu’un aliment ultra-transformé? La Nutrition, 5 octobre 2015. « Il s’agit de produits relativement simples, fabriqués essentiellement avec des aliments naturels ou peu transformés auxquels on a ajouté du sel, du sucre ou d’autres substances dans le but de prolonger la durée de consommation de l’aliment. » 4. Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). 5. Félicien Hitayezu et Karim Kesri, Le panier d’épicerie des Québécois. Portrait et évolution des dix dernières années. Bioclips +, février 2014, Volume 16, numéro 1, MAPAQ [En ligne] https://www.mapaq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/Bioclips/BioClips+_PanierepiceriedesQuebecois.pdf 6. Personne juive pratiquante et connaissant les lois relatives à la cacherout, chargée à ce titre de superviser la préparation des aliments en conformité avec les rites et lois alimentaires du judaïsme. 7. Charles Shahar et Susan Karpman, 2001 Census Analysis Series. The Jewish Community of Montreal. Part IV, The Jewish Poor. November 2004.


CULTURE SÉPHARADE

?

Jeu-questionnaire sur la grande et la petite histoire sépharade Par Hon. Jacques Saada

Les consultations que nous avons tenues dans le cadre de nos états généraux ont fait ressortir le souci de valoriser notre identité (faudrait-il dire « nos identités? ») et de transmettre notre culture et notre patrimoine (faudrait-il dire « nos cultures et nos patrimoines? »). Tout cela passe notamment par la sensibilisation à l’histoire sépharade et à sa contribution majeure à l’histoire juive. Dans cet esprit, nous vous proposerons donc dorénavant dans chaque numéro de votre LVS un petit jeuquestionnaire. Vous pourrez le faire seul, en famille, entre amis ou en classe. Juste pour le plaisir. Le plaisir de la découverte ou de la redécouverte. Le plaisir d’apprendre et de voir les autres apprendre. Vous êtes prêts? Allons-y.

Q1

Pendant quelle fête juive s’est déroulé le pogrom de Farhoud qui a fait 180 morts à Bagdad? A. B. C. D.

Q2

Q3

A. B. C. D.

Q4

Q5

Pierre Mendès France Moise Rahmani René Cassin Raymond Aaron

Descendant d’une famille juive réfugiée à Salonique en 1492, il a fondé avec son père Isaac le groupe alimentaire Danone. Qui est ce grand sépharade de l’ombre? A. B. C. D.

Daniel Carasso Benjamin de Tudèle Marcel Dassault Élie Habib

Plus jeune avocat de France à l’âge de 21 ans, né (en 1907) et mort (en 1982) à Paris, qui est ce grand homme politique de descendance sépharade qui a marqué l’histoire de France? A. B. C. D.

Q7

Robert Badinter Pierre Mendès France Michel Debré Pierre Bérégovoy

Q8

Alexandrie Le Caire Thèbes Memphis

Qui est cette grande communautaire sépharade présidente-fondatrice de l’Association des juifs originaires d’Égypte, tragiquement disparue le 20 septembre 2017? A. B. C. D.

Q9

Jacinto Benavente et Serge Haroche Salvatore Quasimodo et Claude Cohen-Tannoudji Jacinto Benavente et Salvatore Quasimodo Claude Cohen-Tannoudji et Serge Haroche

Quelle ville était le principal centre de la vie juive en Égypte au IIIe siècle avant Jésus Christ? A. B. C. D.

Melchior Benchaya Balthazar Gaspar

Il était descendant de Marranes portugais, neveu d’un grand rabbin, prix Nobel de la paix, prix des droits de l’homme des Nations Unies, coauteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme et président de l’Alliance israélite universelle de 1943 à sa mort en 1976. De qui s’agit-il?

Les prix Nobel de physique de 1997 et de 2012 ont été décernés à des Juifs sépharades. Qui sont-ils? A. B. C. D.

Yom Kippour Rosh Hashana Shavouot Pessah

Quel navigateur sépharade accompagnait Cabral quand il découvrit le Brésil? A. B. C. D.

Q6

Magda Shehata Haroun Alexandra Cohen-Haj Sarah Gilor Irène Buenavida

Les juifs de Tunisie, qui étaient près de 100 000 en 1948, étaient moins d’un millier en 2018. Où se concentrentils principalement? A. B. C. D.

Tunis Djerba Kairouan Sousse

Lequel de ces personnages célèbres n’est pas descendant de Marranes?

Q10 A.

Sainte Thérèse d’Avila B. Cervantès C. Blaise Pascal D. Montaigne

Réponses au jeu-questionnaire à la page 67 MAGAZINE LVS

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CULTURE SÉPHARADE

Mémorial des Judéo-Espagnols déportés de France Par Mathieu Forcier

Le Mémorial des Judéo-Espagnols déportés de France est le fruit d’un travail collectif amorcé en 2010 sous la gouverne d’Alain de Tolédo, Président de l’association Muestros Dezaparecidos (Nos disparus). Ont notamment contribué à la recherche et à la rédaction de cet ouvrage des historiens tels que Xavier Rothéa de l’Université Montpellier 3 et Henriette Asseo de l’EHESS. Tel que souligné par Serge Klarsfeld en préface, il s’agit ici d’un ouvrage de référence qui vient combler une lacune importante en documentant ce que cette communauté a vécu durant l’Holocauste. Alors que l’on y fait rarement référence, la population judéo-espagnole a elle aussi été sévèrement touchée. En effet, on estime aujourd’hui qu’elle avoisinait les 350 000 membres avant la guerre et qu’environ 160 000 y ont trouvé la mort. Suivant la méthode adoptée par Klarsfeld dans Le Mémorial de la déportation des Juifs de France, Tolédo et son équipe ont répertorié les informations de 5 300 Judéo-Espagnols déportés de France, sur une population estimée à 35 000 au début de l’Occupation. Bien qu’il soit fait mention des JudéoEspagnols d’Afrique du Nord, l’accent est mis sur les Juifs de l’ex-Empire ottoman (Turquie, Bulgarie, Grèce, ex-Yougoslavie et Roumanie. Ils y sont listés sur plus de cent pages avec leur nom, numéro de convoi, camps d’internement, etc. Il s’agit là du cœur et de la raison même de l’ouvrage. Or, puisque l’objectif du mémorial est de faire honneur à la mémoire des disparus et des survivants, l’ouvrage ne s’en tient pas à la froideur des listes et prend bien soin de contextualiser et d’humaniser le sort des déportés. Le lecteur est ainsi outillé pour bien comprendre qui étaient les Judéo-Espagnols, et ce, aussi bien au niveau collectif qu’individuel. Qui plus est, une multitude d’images, de photographies et de lettres d’archive accompagnent et soutiennent les textes dans la présentation des faits historiques et de la vie ordinaire et extraordinaire des Judéo-Espagnols (mariage, boutique, synagogue, faux papiers, etc.) La première partie de l’ouvrage met à profit les contributions de divers historiens qui nous éclairent sur les origines historiques des Judéo-Espagnols, leur expulsion de la péninsule ibérique à partir de 1492, leur établissement dans le pourtour méditerranéen – notamment dans l’Empire ottoman, leurs mobilisations culturelles en contexte de modernisation, leur installation en France, puis leurs vies avant, pendant et après la guerre.

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Durant la guerre, en France, plusieurs Judéo-Espagnols détiennent la nationalité d’un pays étranger. Selon la politique étrangère des différents États envers l’Allemagne nazie et le conflit guerrier, cela pouvait représenter une protection relative et temporaire. Par exemple, bien que les législations antisémites du régime de Vichy s’appliquent à tous les Juifs, ceux qui détiennent la nationalité d’un État neutre sont exemptés du port de l’étoile jaune et de l’aryanisation des biens juifs. De même, des consuls d’États comme la Turquie ont cherché à protéger des Judéo-Espagnols turcs de la déportation, mais plusieurs n’ont pu bénéficier de cette protection, que ce soit pour des raisons bureaucratiques, parce que la Turquie adopta une politique restrictive ou parce que les nazis ont ignoré les demandes consulaires. Au total, seulement 2 000 Judéo-Espagnols de France furent rapatriés de France par l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Turquie. À l’expiration de l’ultimatum fixé par l’Allemagne nazie qui enjoignait les pays occupés à rapatrier les Juifs dans leurs pays d’origine, les arrestations et déportations frappent l’ensemble des Juifs de France sans égards à leur nationalité. En plus des listes de déportés, de personnes décédées dans les camps de France et de fusillés, la seconde partie du mémorial offre plus de 80 portraits d’individus et de familles et cinq témoignages qui donnent la parole aux déportés et aux enfants cachés. On peut alors mieux prendre la mesure des conséquences humaines de ces déportations sur des individus et des familles à travers leurs trajectoires particulières. Par exemple, l’histoire d’Estelle Attas, née à Salonique et installée à Marseille, défie l’entendement. Elle survit à une marche de la mort après avoir été déportée de Drancy à Auschwitz. Celle de Régine Gattegno, née à Lyon et d’origine turque, montre la force de la solidarité et de la résistance devant l’horreur. Elle fournit de faux papiers à des enfants juifs menacés de déportation et est finalement déportée à Sobibor en mars 1943 pour ne jamais en revenir. L’ouvrage consacre d’ailleurs un chapitre entier à celles et ceux qui ont pris les armes ou qui se sont engagés dans des réseaux de sauvetage. On illustre ainsi l’agentivité et la résistance des Judéo-Espagnols devant le nazisme et l’antisémitisme du régime de Vichy. C’est d’ailleurs là une force transversale dans ce mémorial, c’est-à-dire sa capacité à témoigner de cette histoire à l’échelle humaine en nommant et en rendant honneur aux victimes de ces déportations de Séfarades.


CULTURE SÉPHARADE

Hommage à Haïm Vidal Sephiha, défenseur du judéo-espagnol Par Oro Librowicz

J’ai fait la connaissance de Haïm Vidal Séphiha à l’École Normale Israélite Orientale (ENIO) à Paris, fraîchement arrivée de ma ville natale de Tétouan (Maroc) afin de poursuivre mes études de baccalauréat. Monsieur Séphiha était mon professeur d’espagnol dans la classe terminale. Lorsqu’il s’est présenté, il nous a montré, en signe d’identification, son bras tatoué d’un numéro. C’était la première fois que je rencontrai un survivant de l’Holocauste. Il ponctuait son enseignement de souvenirs d’Auschwitz, ce qui ajoutait une dimension insolite et existentielle à son cours. Ce n’est que bien plus tard, lorsque j’entrepris mon doctorat en langue et littérature hispaniques à Columbia University et que je choisis d’écrire ma thèse doctorale sur les chansons traditionnelles judéo-espagnoles que nos chemins se sont croisés à nouveau. En effet, j’ai eu l’occasion de rencontrer H. V. Séphiha à quelques reprises lors de conférences académiques. Son parcours professionnel est pour le moins singulier. Né à Bruxelles en 1923 de parents originaires d’Istanbul (Turquie), H. V. Séphiha est déporté à Auschwitz à l’âge de 20 ans. Son père meurt à Dachau en 1945. Il avait deux frères et trois sœurs. Sa mère et au moins deux de ses sœurs ont survécu. De retour en Belgique, après la guerre, Séphiha devient ingénieur chimiste. Cependant, la mort de sa mère en 1950 le ramène vers ses racines judéo-espagnoles. C’est alors qu’il entreprend des études doctorales de linguistique et de littérature espagnole et portugaise à Paris. Il étudie aussi le yiddish, le roumain et l’hébreu et devient professeur des universités en 1981. En 1984, il crée à l’INALCO une chaire de judéoespagnol qu’il occupera jusqu’en 1991. Déjà en 1979, il fonde Vidas Largas, une association pour la défense et la promotion de la langue et de la culture judéoespagnoles. Nous devons au professeur Séphiha de nombreux ouvrages sur le judéo-espagnol et le ladino, notamment sa remarquable édition de la Bible de Constantinople (1547) et de Ferrare (1553), accompagnée d’une exhaustive et érudite étude linguistique et lexicale. Séphiha a clairement défini la différence fondamentale entre le ladino et le judéo-espagnol, que les non-initiés considèrent comme synonymes alors qu’ils sont distincts. Séphiha raconte comment, encore adolescent, le soir du Seder de Pâque, il était frappé par « l’étrangeté de la langue de la Haggadah, si différente du judéo-espagnol que nous parlions en famille »1. Lorsqu’il demandait à son

Haïm Vidal Sephiha

père pourquoi cette différence, celui-ci lui répondait invariablement : « Esto, ižiko mi.o es lo ke uzamos mozotros descendientes de Espania, esto es ladino, i en ladino uzamos dizir la Haggadah de Peçaḥ, lo ke mos ambezaron muestros padres i los padres de muestros padres ».2 En bref, le judéo-espagnol est la langue vernaculaire parlée par les descendants des Juifs espagnols, appelée communément djudezmo, djudio ou djidio par ses locuteurs de l’ex-empire ottoman et haketía au nord du Maroc. Par ailleurs, le ladino est une langue calque, c’est-à-dire une traduction littérale des textes sacrés hébraïques. Elle diffère du judéo-espagnol par sa syntaxe, calquée de l’hébreu, son littéralisme et son archaïsme. Le ladino n’est pas une langue parlée; elle remplit un objectif pédagogique, celui de faire comprendre les textes sacrés aux fidèles qui ne connaissent pas l’hébreu. Le ladino est antérieur à l’expulsion d’Espagne, alors que le judéo-espagnol vernaculaire s’est développé après 1492, dans les pays où les Juifs espagnols se sont réfugiés après l’expulsion.

Le combat du professeur Séphiha pour la survie du judéo-espagnol, semblable à celui de Solly Lévy pour la haketía, l’amène à créer avec Arlette Lévy et Michel Zlotowski une émission radiophonique hebdomadaire en judéo-espagnol, Muestra Lingua, qu’il animera pendant 25 ans3. Le judéo-espagnol était tellement vivant pour lui qu’il n’hésita pas à traduire de la grande poésie dans cette langue4. Il lutta longtemps pour que l’on honore les 160 000 Sépharades de langue judéo-espagnole morts pendant la Shoah. En 2003, une dalle en judéo-espagnol fut inaugurée au Mémorial d’Auschwitz. Séphiha est l’auteur de très nombreux articles et de 7 livres, dont L’agonie des Judéo-Espagnols, publié en 1977, Le ladino (judéo-espagnol calque) : structure et évolution d’une langue liturgique, paru en 1982 et Ma vie pour le judéo-espagnol. La langue de ma mère, 2015, coécrit avec son fils, le journaliste Dominique Vidal, qui recueille une série d’entretiens avec celui-ci. Son œuvre témoigne non seulement de son érudition, mais aussi d’un amour profond pour sa langue maternelle et sa culture et d’une urgence de les faire connaître avant qu’elles disparaissent irrémédiablement. Sa disparition signifie la perte d’un géant de la langue et de la culture judéoespagnoles. 1. Cf. l’avant-propos de son livre Le judéo-espagnol calque. Deutéronome. Versions de Constantinople (1547) et de Ferrare (1553), Paris, 1973. 2. Idem. En français : « Ceci, mon fils, est ce que nous utilisons nous, les descendants d’Espagne, c’est le ladino et c’est en ladino que nous disons la Haggadah de Pessah, tel que nous l’ont appris nos pères et les pères de nos pères ». 3. « Psychologiquement, mon combat pour le judeo-espagnol correspond en réalité à ma victoire physique sur la mort concentrationnaire », Le judeo-espagnol, Paris: Editions Entente, p. 34. 4. Cf. sa traduction de L’invitation au voyage de Baudelaire.

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VIE JUIVE CANADIENNE

L'antisionisme : l'autre antisémitisme totalitaire du XXième siècle ? Par David Ouellette

« Les guerriers « au sang pur » d’Israël se conduisent exactement comme les bourreaux d’Hitler au cours de la dernière guerre ». Pravda, 17 mars 1971 « Israël ne se défend pas, il extermine (…) ». Lorraine Guay, Coalition pour la justice et la paix en Palestine, Le Devoir, 31 décembre 2008 Un antisémitisme qui ne dit pas son nom Parmi les césures déterminantes dans l’histoire récente de l’antisémitisme, il en est une dont on ne semble pas toujours mesurer toutes les conséquences : Auschwitz ayant durablement donné mauvaise réputation aux antisémites dans la sphère publique occidentale, l’antisémitisme post-Shoah a ceci de particulier qu’il se définit par son propre déni. L’antisionisme est très certainement un cas d’espèce de cet antisémitisme qui s’interdit (et interdit) de prononcer son nom, car, comme le notait en 2002 l’historien des idées Pierre André-Taguieff, « l’emploi euphémisé d’« antisionisme » implique la substitution de cette expression adoucissante à cette autre (antisémite ndr) qui, trop explicite ou « directe », serait assurément disqualifiante1 .» En témoigne les vives protestations des milieux antisionistes que soulève invariablement le constat que, non seulement les attributs maléfiques dont on accablait autrefois les Juifs sont désormais systématiquement reportés sur l’État d’Israël et le sionisme, mais aussi qu’il est devenu banal d’accuser l’État juif en assimilant Israël aux nazis. À la rhétorique antisémite classique sur les Juifs cosmopolites, perfides, cruels, comploteurs, ennemis du genre humain et en quête de domination mondiale s’est substitué depuis la seconde moitié du 20e siècle le discours antisioniste sur le sionisme mondial, impérialiste et colonialiste et l’État juif raciste, voire génocidaire et héritier du nazisme. Depuis une quinzaine d’années le mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) est devenu le principal véhicule de l’antisionisme. Rituellement banalisé dans les médias comme un mouvement de solidarité avec les Palestiniens opposé à l’occupation israélienne, le BDS camoufle (maladroitement) son objectif ultime en le drapant d’une aura humanitaire et antiraciste. En 2012, l’idéologue antisioniste américain Norman Finkelstein reprocha d’ailleurs au mouvement BDS de ne pas avouer son véritable objectif : « Qui croyez-vous tromper? … Vous vous croyez si malins? Vous ne devriez pas avoir accès à un grand public parce que vous êtes malhonnêtes. Au moins, soyez honnêtes avec ce que vous voulez- “ nous voulons abolir Israël et ceci est notre stratégie pour le faire”»2. En effet, bien que le manifeste du BDS n’appelle pas ouvertement à la disparition du seul État juif du monde, il assimile le sionisme à l’apartheid et exige le « retour » de millions de Palestiniens, non pas dans un éventuel État palestinien indépendant, mais en Israël même. Ce faisant, le BDS poursuit rien de moins que la destruction démographique d’Israël comme État-nation du peuple juif et, en prétendant calquer sa campagne sur le boycott contre l’ancien régime d’apartheid en Afrique du Sud, voue à l’État juif le même sort qu’au régime raciste sud-africain : la répudiation universelle et le démantèlement. L’origine historique antisémite de l’antisionisme Il serait de plus erroné de réduire le caractère antisémite de l’antisionisme et du BDS à sa négation discriminatoire du droit du peuple juif à l’autodétermination. On l’oublie, mais en tant qu’idéologie politique opposée à l’autodétermination politique du peuple juif sur sa terre ancestrale, voire même à la reconnaissance 38

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des Juifs en tant que peuple, l’antisionisme occidental contemporain plonge ses racines dans l’antisionisme d’État soviétique, qui, comme on le verra, n’était qu’un euphémisme et un moyen pour la persécution antisémite des Juifs en Union soviétique et dans la plupart des pays du Bloc de l’Est. En effet, dans la foulée de la fondation de l’État d’Israël en 1948, soutenue par l’Union soviétique qui, déçue de n’avoir pu attirer comme elle le croyait le nouvel État hébreu dans son orbite d’influence au Moyen-Orient, s’inquiéta avec Staline et son régime d’une poussée de « cosmopolitisme sans racine » au sein de la population juive soviétique. Cette accusation de cosmopolitisme était une expression codée soviétique pour dire que les Juifs n’étaient pas « patriotiques ». Nominalement antiraciste et opposé à l’antisémitisme en vertu de l’égalitarisme socialiste, le régime entreprit de 1948 à 1953 une purge du leadership juif sous la bannière de l’antisionisme. Selon l’historien de l’antisémitisme Robert Wistrich, « la seule divergence significative dans la version soviétique modernisée de l’antisémitisme des CentNoirs [mouvement ultranationaliste russe virulemment antisémite du début du 20e siècle] était la substitution du mot juif par le mot codé sioniste 3. » De 1948 à 1953, des centaines, voire des milliers d’intellectuels et artistes juifs sont arrêtés, jugés et exécutés. Dans la seule nuit du 12 août 1952, treize poètes juifs sont fusillés à Moscou4. Le 13 janvier 1953, le gouvernement soviétique annonçait au monde que six médecins du Kremlin aux noms à consonance juive étaient des agents du sionisme mondial qui avaient comploté entre 1945 et 1948 pour l’assassinat de têtes dirigeantes de l’Union soviétique. Staline ordonna même la planification de la déportation en masse des Juifs soviétiques5 dans les lointaines provinces orientales en Sibérie, au Kazakhstan et au Birobidjan. Seule la mort de Staline, le 5 mars 1953, évitera aux Juifs soviétiques leur déportation massive, il n’en demeure pas moins que l’antisionisme d’État devint permanent en Union soviétique. De toutes les victimes du stalinisme, seules ses victimes juives ne furent pas réhabilitées à la XXe conférence du Parti en 19566. L’idéologie antisémite de l’antisionisme Comme les nazis avant eux, les Soviétiques élevèrent leur idéologie antisioniste au rang de pseudoscience qu’ils dénommèrent sionologie. Généralement, les sionologues prenaient soin de produire un antisémitisme masqué qui, certes, puisait aux sources de l’antisémitisme classique, mais croyait sauver les apparences de la fréquentabilité politique en brandissant non pas le


VIE JUIVE CANADIENNE

Exemple de caricature antisioniste soviétique. « À sa propre image », Sovietskaya Moldavia, 22 janvier 1972. Tirée de Yeshayahu NIR : “The Israeli-Arab Conflict in Soviet Caricatures 1967-1973”, Tel Aviv, 1976

La nazification d’Israël est une invention de la propagande antisioniste soviétique qui continue d’avoir cours dans le discours antisioniste contemporain, comme en témoigne cette caricature de Carlos Latuff de 2009.

spectre d’un « complot mondial juif », mais « sioniste ». C’est lors d’une conférence prononcée le 9 août 1946, publiée dans la Pravda, le journal officiel du Parti, que le spécialiste soviétique du Moyen-Orient Vladimir Borisovich Lutsky a cristallisé les thèmes centraux de la propagande antisioniste soviétique. Le sionisme, soutenait-il, était un outil de [1] l’impérialisme et du colonialisme occidentaux inspiré du [2] concept nazi de « race supérieure » voué [3] à l’oppression de la nation arabe en général et à la suppression des Arabes de Palestine en particulier. Aujourd’hui, l’ancienne propagande antisioniste soviétique structure en profondeur la rhétorique antiIsraël et le discours du BDS. Interviewé en 2019 par un rapporteur spécial de l’ONU dans le cadre de la préparation d’un rapport sur l’antisémitisme mondial, Omar Barghouti, l’un des principaux porte-parole du BDS, offrit une réponse calquée sur la conférence de Lutsky : le sionisme serait [1] « un projet colonial exécuté avec le soutien des puissances impériales occidentales » qui aurait établi [2] « un régime de discrimination raciale et de suprématie juive qui dépossède, [3] prive de ses droits et maintient dans un état d’infériorité le peuple palestinien autochtone »7. Parfois, le masque antisioniste des sinologues tombait. Ce fut le cas de Trofim Kitchko et de son « Judaïsme sans fard » (1963) qui commit l’imprudence d’articuler sans fard l’antisémitisme consubstantiel de l’antisionisme soviétique8, suscitant une vague d’indignation jusque dans les partis communistes d’Europe de l’Ouest. Une autre innovation de la propagande antisioniste soviétique consistera à assimiler le sionisme au nazisme et à fabuler la collaboration du mouvement sioniste avec les architectes de la Shoah, un autre thème courant dans le discours antisioniste et pro-BDS aujourd’hui, thème particulièrement prisé par l’ancien maire travailliste de Londres, Ken Livingstone, l’un des plus

féroces antisionistes au Royaume-Uni9. Une autre innovation soviétique toujours constitutive de l’arsenal rhétorique du BDS et de l’antisionisme contemporain fut de retourner la Shoah contre Israël et les Juifs. Lorsqu’au lendemain de la guerre des Six Jours Leonid Brezhnev déclara à de jeunes soldats qu’Israël semblait vouloir commettre contre les Arabes, « les crimes des envahisseurs hitlériens »10 , il articulait un poncif antisémite de la sionologie qui se répercute jusqu’à nos jours. C’est après la guerre des Six Jours et la défaite humiliante de ses « clients » égyptien et syrien que l’Union soviétique exportera agressivement son antisionisme dans le monde occidental, où le mouvement syndical servira de principale courroie de transmission à cette nouvelle campagne de propagande soviétique11. Le point culminant de la propagande antisioniste soviétique sera l’infâme résolution 3379 adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1975 assimilant le sionisme au racisme, résolution qui ne fut abrogée qu’en 1991, dans le sillon de l’effondrement de l’Union soviétique. Mis au point pour justifier la persécution massive des Juifs soviétiques et l’abolition de tout particularisme juif en Union soviétique, l’idéologie antisioniste démonologique continue de se prolonger dans le 21e siècle, malgré la chute de l’Union soviétique et du communisme il y a déjà trois décennies. Malgré ses dénégations indignées rejetant toute motivation antisémite, la campagne BDS, dans son essence, ses gestes, ses paroles et ses objectifs, est néanmoins l’héritière objective de cet autre antisémitisme totalitaire du 20e siècle. 1. Pierre-André TAGUIEFF : La nouvelle judéophobie, Mille et une nuits, 2002, p.42. 2. David OUELLETTE: La leçon d’honnêteté de Norman Finkelstein, 15 février 2012 : https://davidouellette. net/2012/02/14/la-lecon-dhonnetete-de-norman-finkelstein-a-quebec-solidaire-et-autres-boycotteurs-disrael-2/ (traduction libre) 3. Robert WISTRICH : From Betrayal to Ambivalence. The Left, the Jews, and Israel, University of Nebraska Press, 2012, p. 435 (traduction libre). 4. Arkady VAKSBERG, Stalin against the Jews, New York, 1994, p. 237 5. A, Mark CLARFIELD, The Soviet “Doctor’s Plot” – 50 years on, British Medical Journal, 21 décembre 2002. 6. Léon POLIAKOV: De l’antisionisme à l’antisémitisme, Paris, 1969. 7. Palestinian BDS National Committee's responses to UN Special Rapporteur on freedom of religion or belief, 15 juillet, 2019: https://bdsmovement.net/news/palestinian-bds-national-committees-responses-un-special-rapporteur-freedomreligion-or-belief 8. Bernard FÉRON, L'auteur du « Judaïsme sans fard » réapparaît à la faveur de la campagne antisioniste, Le Monde, 11 décembre 1967 :https://www.lemonde.fr/archives/article/1967/12/11/l-auteur-du-judaisme-sans-fard-reapparait-a-lafaveur-de-la-campagne-anti-sioniste_2613667_1819218.html 9. Rowena MASON, Ken Livingstone repeats claim about Nazi-Zionist collaboration, The Guardian, 30 mars 2017, https:// www.theguardian.com/politics/2017/mar/30/ken-livingstone-repeats-claim-nazi-zionist-collaboration 10. Pravda, 6 juillet 1967 11. Pour un aperçu du rôle des grandes centrales syndicales québécoises dans la promotion de la propagande et de l’antisionisme soviétiques, voir : David OUELLETTE, Des syndicalistes québécois déclarent la guerre au sionisme, 16 novembre 2010, https://davidouellette.net/2010/11/16/la-derniere-doctrine-sovietique-honorable-partie-3/

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COUP DE PROJECTEUR SUR NOUS AUTRES

Sonia Sarah Lipsyc, tous azimuts Par Sylvie Halpern Même si c’est en France que LVS vient d’être consacré « meilleur magazine dédié au monde sépharade », il y a belle lurette que nous aurions dû braquer nos projecteurs sur sa rédactrice en chef!

Mais comment est-ce qu’elle fait pour y arriver, cette intellectuelle chevronnée qui depuis 11 ans a fait de Montréal – après Casablanca, Strasbourg, Paris et Jérusalem – sa ville d’adoption? Comment fait-elle pour continuer d’avancer tous azimuts, comme portée sur un tapis volant par sa passion de l’exégèse? Pourtant elle fait, Sonia, énergisée par sa conviction que le judaïsme est si riche qu’une vie n’y suffit pas, et soucieuse de communiquer cette intelligence des textes à ceux qui pourraient l’ignorer.

des droits des femmes au sein du judaïsme? Car c’est un autre chapeau que porte cette chercheuse qui avait codirigé en France Quand les femmes lisent la Bible et a contribué au Québec à l’ouvrage collectif Lettres de femmes d’ici et d’ailleurs. Pour ne pas mentionner, dans la revue Tenoua, son feuilleton littéraire, Yentl is back.

Son premier secret, c’est qu’elle se lève tôt : pour écrire religieusement – au sens fort du mot – et le shabbat, pour étudier. Chez elle d’ailleurs, guère de place pour les bibelots ou les plantes vertes : il y a des livres partout, qui veillent comme autant de compagnons de route et auxquels elle tient comme aux vrais amis. Pourtant, de meilleur chemin, il n’y en a pas pour Sonia. Mais tant de manières d’être et de faire et de communiquer ce qu’elle croit essentiel par tous les moyens qui semblent bons – le théâtre, la solide vulgarisation, l’enseignement, la recherche, l’écriture… Comme l’a écrit le site français Jewpop en l’inscrivant au panthéon des 50 Juifs marquants de 2019 dans l’espace francophone en général, « elle possède ce talent de réunir »1.

L’autre force de Sonia, c’est qu’elle est un confluent d’eaux mêlées et qu’elle se nourrit de cette double ascendance. Née à Casablanca d’une mère sépharade, mais tout autant façonnée par son père ashkénaze, elle a fait le voyage à Strasbourg l’an dernier pour la pose d’un Stolperstein (une pierre sur laquelle on trébuche) devant la maison de son grand-père qui en a été déporté à Auschwitz… Auteure, pour Arte, de Ne dis pas que tu vas ton dernier chemin (une soirée thématique consacrée à l’insurrection du ghetto de Varsovie), elle est cycliquement habitée par le devoir de témoigner : « Mon côté sépharade m’a donné une certaine vitalité pour aborder tout ça. » Elle entreprend d’ailleurs une vaste recherche sur la résistance spirituelle, culturelle et religieuse pendant la Shoah : « Il faut le dire, dans les ghettos et dans les camps, les Juifs – ashkénazes comme sépharades – n’ont pas cessé d’être juifs. »

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Sonia, énergisée par sa conviction que le judaïsme est si riche qu’une vie n’y suffit pas, et soucieuse de communiquer cette intelligence des textes à ceux qui pourraient l’ignorer.

Sonia Sarah Lipsyc a commencé comme dramaturge : d’ailleurs à Montréal, elle a mis en scène Dibbouk skoun ada au Centre Segal et Sauver un être, sauver un monde – une pièce sur la Shoah qui a été jouée devant des centaines d’étudiants du secondaire. Avec toujours ce besoin de faire réfléchir, on l’avait vue sur la chaîne de télévision de France 2, à une cinquantaine d’émissions du rabbin Josy Eisenberg; et ici, on l’a entendue aborder à Paroles divines sur Radio-Canada, aux côtés d’intervenants chrétiens et musulmans, différents thèmes de société en en donnant la lecture juive.

À l’aise pour rencontrer, écouter, argumenter, elle n’a pas peur de monter au créneau, quel que soit l’auditoire. D’ailleurs si elle a reçu en 2011 le Prix d’excellence en éducation juive du Bronfman Jewish Education Center, le Congrès maghrébin au Québec lui a remis le sien dès 2015. Cette docteure en sociologie est ravie quand elle enseigne à l’Université de Montréal ou est chercheure associée à Concordia, qu’elle peut lancer des questions épineuses devant un large public par l’entremise d'ALEPH – le centre d’études contemporaines pluraliste qu’elle dirige depuis dix ans au sein de la CSUQ – ou tenir en haleine le petit groupe de femmes appliquées qu’elle réunit au sein d’ORA, le groupe qu’elle a personnellement lancé l’an dernier. Mais c’est dans l’écriture et l’étude, quand elle se met à enfourner son béret basque, que Sonia est la plus heureuse. Est-ce aussi parce qu’elle a toujours milité pour l’avancée

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Quant au LVS, Sonia l’a pris en main en 2016 en veillant à sa vocation communautaire tout en le rendant assez inclusif pour que toute notre diversité y apparaisse : « Il faut que chacun puisse s’y retrouver, quelles que soient ses connaissances : je suis attachée à la pluralité dans le judaïsme et au respect qui doit nous unir. Tout comme ALEPH, Le LVS pour moi, c’est aussi le lieu où dire à chaque Juif : Viens prendre ce qui t’appartient! ». 1. https://jewpop.com/ils-sont-partout/50-personnalites-jewpop-2019

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COUP DE PROJECTEUR SUR NOUS AUTRES

Michael Benarroch prend les rênes de l’Université du Manitoba Par Sylvie Halpern L’économiste s’est hissé au sommet de la plus grande université de la province. Une longue route depuis Tanger, au cœur d’une communauté mur à mur ashkénaze.

Le 1er juillet prochain, Michael Benarroch prendra officiellement en main la destinée d’une auguste dame de 142 ans en plein cœur de Winnipeg, la ville dans laquelle il a débarqué du Maroc à l’âge de trois ans, avec ses parents et ses deux grands frères jumeaux. C’était en 1963, il faisait très froid, et la communauté originaire d’Europe centrale – dont beaucoup de descendants de Juifs de Russie qui étaient venus se réfugier dans cette contrée inhospitalière pour fuir les persécutions tsaristes – a regardé avec étonnement ces Juifs d’un autre type venus d’ailleurs. Curieux… Pourtant, dans ce bout du monde, les Benarroch ont tenu bon, s’intégrant de leur mieux aux synagogues ashkénazes de la ville et réservant leurs traditions sépharades à la maison : « Mon père a toujours su prier selon les deux rites, raconte Michael Benarroch, mais évidemment, ce sont les rites sépharades qu’il a transmis à mes deux fils quand ils ont fait leur bar-mitzva… Oui, nous avons grandi au milieu des Askhkénazes et je crois que c’est toujours largement le cas. Au fil du temps, des Sépharades ont essayé de s’installer ici, mais il n’y en a pas beaucoup qui sont restés. » Même si depuis une dizaine d’années, des Juifs venus d’Argentine sont venus un peu diversifier la communauté des quelque 15 000 Juifs de Winnipeg et qu’avec l’espagnol, ils ont apporté du soleil, sur le plan du rituel ils sont eux aussi tout autant ashkénazes.

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Winnipeg, le père de Michael avait pu devenir le sho’het (l’abatteur rituel) de la communauté et il l’est longtemps resté. Bien sûr, originaire de Tanger, il ne parlait que l’espagnol et vaguement le français; quant à l’anglais, il le baragouinait avec un drôle d’accent. Mais comme le temps a fait son œuvre et que les fils Benarroch et leurs cousins se sont peu à peu mis à cumuler les diplômes et les postes prestigieux, les regards portés sur eux par leurs coreligionnaires ont imperceptiblement commencé à changer… Aujourd’hui, les deux frères aînés de Michael Benarroch sont devenus rabbins : l’un, Joseph, fait la navette entre Israël et le Manitoba; l’autre, Yamin, est bien connu des Montréalais puisqu’il dirige les études juives à l’École Maïmonide. Quant à Michael, lui, il est devenu un brillant économiste spécialisé en commerce et traités internationaux (comme l’ALENA) et à partir de 1989, il en a abondamment enseigné les rouages pendant des années à l’Université de Winnipeg. En fait, pour lui cette université de Winnipeg a été son alma mater : c’est la plus petite des deux universités de la ville, celle-là même où il avait obtenu son premier diplôme avant de poursuivre ses études pour une maîtrise à l’Université Western et jusqu’au doctorat à l’Université Carleton, à Ottawa. Et c’est lui qui en a créé la faculté d’administration. Mais il faut toujours aller plus loin, plus haut… Michael Benarroch était déjà devenu doyen de la Asper School of Business de l’université du Manitoba, où il s’est notamment beaucoup investi pour développer des programmes spécifiquement destinés aux étudiants d’origine autochtone – une population longtemps méprisée et nombreuse dans cette province de l’Ouest canadien – quand en 2017, on lui a offert de s’exiler pour un pont d’or en Ontario, comme vice-président de l’Université Ryerson de Toronto.

Michael Benarroch vient de se faire offrir un poste encore plus prestigieux. Et il est heureux à la perspective de rentrer bientôt chez lui, au Manitoba

Grâce aux contacts d’un beau-frère déjà installé à

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Mais là, Michael Benarroch vient de se faire offrir un poste encore plus prestigieux. Et il est heureux à la perspective de rentrer bientôt chez lui, au Manitoba, de retrouver les siens dans la ville où il a grandi – notamment son jeune frère, le seul de la fratrie né en terre canadienne, qui dirige les Services juifs à la famille et à l’enfant de Winnipeg. Et puis son champion de basket-ball, Keenan, son fils qui faisait partie de l’équipe canadienne masculine qui a remporté en 2016 la médaille d’or aux Jeux Maccabi de Santiago, au Chili.

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VIE COMMUNAUTAIRE

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NOS CONSTITUANTES

Communauté juive de la Rive-Sud Gala 2019 : solidarité et bonne humeur

La présidente de la Fédération CJA, Gail Aldeson, et son époux, Alan Marcovitz, nous ont fait l’honneur de leur présence. Le consul général d'Israël, David Levy, président d'honneur du gala

Divers élus fédéraux, provinciaux et locaux ont exprimé un vibrant appui à notre communauté : Alexandra Mendes, Sherry Romanado, David Birbaum, Doreen Assaad, Pierre Brodeur, Natalie Boisclair, Lionel Perez, Moment de grande émotion: Pierre Brodeur, maire de Saint Lambert, a révélé ses origines juives pour la première fois.

De nombreuses communautés sont venues signifier leur appui à la Communauté juive de la Rive-Sud

Herman Lovi, bénévole de l’année 2019 de la CJRS

La CJRS remercie la communauté sépharade de son soutien et de sa présence nombreuse. MAGAZINE LVS

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NOS CONSTITUANTES

École Maïmonide Voyage au Maroc, une première organisé par la CSUQ En février dernier, l’École Maïmonide a encore souligné en grand son 50e anniversaire en emmenant ses élèves au Maroc, pour leur tout premier voyage de retour aux sources. Montréal méditait encore dans ses neiges pendant la semaine de relâche qu’une quinzaine d’élèves – garçons et filles de 3e et 4e secondaire – se sont envolés à destination de Casablanca pour refaire symboliquement à l’envers la route de l’exil que la plupart de leurs grands-parents ou parents ont prise voilà quelque 60 ans. Il allait faire bien plus beau là-bas, ils savaient qu’ils auraient du plaisir ensemble et qu’ils verraient un tas de choses magnifiques et instructives. « Déjà depuis quelques années, dans le cadre du programme de leadership de la CSUQ , de jeunes professionnels montréalais avaient eu l’occasion de partir en groupe à la découverte de leurs racines au Maroc, mais aussi en Espagne et au Portugal. Cependant, c’est la première fois qu’on y emmenait de jeunes adolescents. Nous espérons pouvoir renouveler cette expérience chaque année! », souhaite Benjamin Bitton, Directeur général de la CSUQ. Éric Méchaly, le directeur du secondaire de l'école Maïmonide, dit : « J’aimerais sincèrement remercier Benjamin Bitton pour son implication et son aide dans la mise en place et la préparation détaillée de la logistique de ce projet exceptionnel. » De plus il souligne, « avant le départ, le rabbin Yamin Benarroch, qui dirige les études juives à l'école Maïmonide, a bien préparé les élèves à l’expérience spirituelle qu’ils allaient vivre. » Et Esther Krauze, la présidente du conseil d’administration d’ajouter: « Pour nous, le Maroc reste une terre de grande sainteté avec tous les tsadikim (les saints) qui y ont vécu et qui y sont enterrés. On en parle beaucoup aux élèves dans leur cursus scolaire, mais c’est encore mieux d’aller voir sur place pour découvrir notre histoire et identité. » Question itinéraire, il a fallu évidemment faire des choix, car l’histoire du Maroc étant riche, les lieux à voir sont nombreux. Aussitôt atterris à Casablanca, les élèves ont commencé la visite de la capitale économique du Maroc par le Musée du Judaïsme marocain, le seul musée juif dans un pays musulman.

Lors de cette visite, les participants ont rencontré Aziz Rifki qui est chargé de mission pour le CCME (Conseil de la communauté marocaine à l'étranger) ainsi que Daniel Amar membre du CCME qui a généreusemnt contribué à la réalisation de ce voyage. Ils ont poursuivi leur visite par la synagogue du Temple Beth El et la somptueuse mosquée Hassan II en bord de mer. 44

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À Rabat, la capitale impériale du Royaume, il y eut les visites du mausolée Mohamed V, de la tour Hassan, du melah (quartier juif) et de sa vieille synagogue, du palais Royal en passant par les murs de Mechouar et les anciennes ruines de Chellah. Arrivé à Fez, le groupe a été choyé, car il fut hébergé dans un riad, expérience d’une vie de palais d'une autre époque. Il a pu découvrir l'histoire de cette ville juive médiévale en visitant son melah et les lieux de résidence d’illustres savants talmudiques comme rabbi Ytzhak Elfassi (Rif) ou Rabbi Moshe Ben Maïmon (Maïmonide). Dans cette ville se trouve l'un des plus anciens cimetières juifs du Maroc où sont enterrées des lignées entières de rabbins comme celle des Benattar. Les élèves se sont recueillis également sur la tombe de la Lalla Solica, la juste. La visite de cette ville s’est terminée par les fameuses synagogues d'Ibn Danan et Ben Sadoun en passant par le vieux Fez et son quartier d'artisans et de teinturiers traditionnels. En direction vers Marrakech, les participants ont découvert la jolie ville d'Ifrane, les cascades d'Ouzoud, l'un des plus beaux sites du Moyen Atlas, ainsi qu’Essaouira (Mogador). Dans cette ville, ils se sont rendus dans l'ancien quartier juif, et ont eu la chance de pouvoir pèleriner à la synagogue et à la résidence de Rabbi Haim Pinto. Ils ont aussi vu les remparts encerclant la médina avec ses barques bleues, et ont eu l’occasion de visiter le Musée de la synagogue Slat Atia récemment restauré et inauguré par le Roi Mohamed VI. À Marrakech, le groupe s’est évidemment rendu au quartier juif, et à la fameuse place Djemaa El Fnaa; il a trouvé le temps de s'amuser en faisant un tour en quad dans la Palmeraie avant de passer un beau chabbat en présence de Jacqui Kaddoch, président de la communauté de Marrakech. « Nous sommes revenus complètement enchantés de notre voyage au Maroc. L’organisation, la planification, la coordination et le choix des activités ont dépassé toutes nos attentes. Que ce projet puisse être le début d’un voyage retour aux sources pour tous nos élèves dans les années à venir, et ce, grâce à ce projet pilote de collaboration entre la CSUQ et l’École Maimonide. » dit la directrice générale Laurence Fhima.


NOS CONSTITUANTES

Académie Yéshiva Yavne La CSUQ s'associe à de nouvelles initiatives Camp d'hiver Les étudiants du secondaire de l’académie Yavné ont eu droit à une semaine de rêve grâce à la générosité de la CSUQ et l’appui de M. Benjamin Bitton, directeur général de la CSUQ qui a bien voulu leur octroyer une bourse pour financer la totalité des frais. Nous ne trouvons pas les mots adéquats pour leur exprimer notre reconnaissance et nos remerciements les plus sincères pour cette initiative. Notre gratitude va également aux donateurs qui ont bien voulu allouer des dons pour ce projet. Merci, toda au nom de tous les étudiants.

De plus, ils en ont profité pour faire du bénévolat et aller rendre visite à des personnes âgées pour leur apporter de la joie durant Hanouka. Nous tenons à remercier l’équipe du Beth Chabad pour cette merveilleuse collaboration avec notre école. Nous espérons pouvoir renouveler cette activité dans un prochain avenir. Rabbin Sidney Saadia Elhadad

Durant cette semaine, les élèves ont eu droit à des sorties, des sessions d’étude de Torah et des repas copieux. Le tout, coordonné et dirigé par des bahourim du Beth Chabad qui se sont dévoués, et ce, à titre gracieux pour encadrer les étudiants durant leurs vacances d’hiver.

Semaine de relâche scolaire Qui plus est, les étudiants du secondaire garçons de l'Académie Yéchiva Yavné ont eu droit à une semaine d'activités lors de la semaine de relâche scolaire dirigée et animée par des moniteurs bénévoles du Beth Chabad de Côte-Saint-Luc. Le programme était très intéressant, les journées bien remplies, à savoir sortie au paintball, jeux de billard dans les locaux du Chabad, conférences données par les Rabbins, étude en havrouta (binôme), petit déjeuner et déjeuner offerts. Le tout commandité généreusement par la CSUQ. Encore une fois: MERCI ! Grâce à votre générosité, les jeunes ont occupé leur temps sainement. Martine Knapp

MAGAZINE LVS

AVRIL 2020

45


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Les taux de rendement indiqués correspondent au rendement annuel composé historique total, et tiennent compte des variations de la valeur des parts et du réinvestissement de toutes les distributions, exception faite des frais d’acquisition, frais de rachat, frais de distribution, autres frais accessoires ou impôts sur le revenu payables par tout détenteur de parts et qui auraient réduit le rendement. Les indices mentionnés sont des indices de référence sur le rendement largement acceptés dans leur région, secteur ou catégorie d’actifs respectif. Ils représentent des portefeuilles de placement non gérés et ne sont pas forcément indicatifs des rendements futurs des placements. Les fonds communs de placement ne sont pas garantis : leur valeur fluctue fréquemment et leur rendement passé n’est pas garant de leur rendement futur. Les cotes Morningstar sont en fonction des rendements des fonds pour les périodes se terminant le 31 janiver 2020 et peuvent changer chaque mois. 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Les fonds communs de placement ne sont pas garantis et l’information sur les rendements s’appuie sur les rendements passés qui peuvent ne pas refléter les rendements futurs. Les fonds communs de placement peuvent être assortis de commissions, de commissions de suivi, de frais de gestion et d’autres frais. Veuillez lire le prospectus. Le prospectus simplifié contient de l’information importante au sujet des fonds communs de placement. Les taux de rendement indiqués sont les rendements totaux annuels passés, ils comprennent les changements de la valeur des parts et le réinvestissement de toutes les distributions et ne tiennent pas compte des frais de souscription au compte, des frais de rachat, de placement, ni des frais et impôts divers payables par les porteurs de parts pouvant réduire les rendements. Pour en obtenir un exemplaire, veuillez communiquer avec Stephane Ruah. 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RAV DAVID MENACHE

à Montréal en mai 2020

Il est issu d’une lignée de rabbins illustres de Syrie et d'Égypte. Son arrièregrand-père, Rav Yosef Antebi a été grand rabbin d’Égypte dans les années 40, il avait comme grand-père, Rav Yacov Antebi, ancien grand rabbin de Syrie, connu pour avoir été victime en 1840 de l’accusation de crime rituel (une première dans le monde islamique), accusation entrée dans l’histoire comme « L’affaire de Damas ». Il fut emprisonné par les autorités ottomanes de Damas et sa mise en liberté fut le fruit des efforts de Lord Moses Montefiore auprès de ces autorités. Rav David Menache est né à Suez en 1945 dans une ville où les seules écoles dignes de ce nom étaient chrétiennes. Très tôt, son don pour les mathématiques se révéla et il décida de poursuivre ses études dans ce domaine. À l’âge de douze ans, sa famille est forcée de quitter l’Égypte après l’arrivée au pouvoir de Nasser qui nationalisa les biens des membres de la communauté juive. Lui et sa famille se retrouvèrent à Milan en 1957, en Italie, où il fit ses études à l’Université du Vatican, la seule qui n’exigeait pas de présence physique à chaque cours, ce qui lui permit de faire la navette entre Milan, Strasbourg et Gateshead pour étudier la Torah en parallèle dans les yeshivot, les écoles talmudiques de ces villes. Il fit donc ses études à l’Université Sacré-Cuore du Vatican dès 1965. L’inscription de l’étudiant David Menache fit beaucoup de bruit dans les médias italiens, mais grâce à sa personnalité et à sa détermination, il fut malgré tout accepté et put suivre les cours de cette université. Cependant, il dut se soumettre à des conditions particulières : étudier tous les cours de morale et de catéchèse chrétienne et ne pas faire acte de prosélytisme. Il poursuivit ses études universitaires et obtint un doctorat en Sciences Eco. Il monta en Israël en 1969 pour étudier dans les yeshivot, notamment d’abord dans la yeshiva Haneguev du Rav Issahar Meir (zal,) pour étudier le sod, la Kabbale, l’interprétation secrète de la Torah et plus tard dans la yeshiva du Rav Kaddoury dont il était très proche. Pendant des dizaines d’années, il a poursuivi ses recherches qui l’ont conduit à enrichir considérablement la révélation du sod, la Kabbale. Le Rav Menache poursuit inlassablement son œuvre de diffusion de la Torah et ses secrets. Conférencier hors pair (en hébreu, français, anglais, italien), il intervient dans le monde entier auprès de la communauté juive et des publics spécialisés : médecins, professeurs, rabbins, etc. PRÉ-PROGRAMME DES ÉVÈNEMENTS LORS DE LA PROCHAINE VISITE DU RAV MENACHE À MONTRÉAL

Jeudi 30 avril : Max et Sigy Laredo (6848, Emerson, CSL) Vendredi 1er mai et samedi 2 mai : Chabatton à la Communauté Hekhal Chalom VSL Dimanche 3 mai : Dr David Lévy (685, Place Satim, VSL) Lundi 4 mai : Congrégation Or Ha Hayim (5700, Einstein, CSL) Mardi 5 mai : Ofer et Galit Moyal (10, place Fallbrook, Hampstead) Mercredi 6 mai : Daniel et Shani Sebag (740, carré Stewart ,VSL) POUR ACHETER LES LIVRES DU RAV MENACHE VISITEZ : WWW.RAVMENACHE.FR OU CONTACTEZ : ASHER BENAROCH 514-771-9132

Qu’est-ce que le sod (la kabbale)? Le Rav David Menache est un mathématicien illustre, docteur en sciences économiques qui donne des cours réguliers de Torah au corps enseignant du Technion de Haïfa (à l’initiative du ministère de l’Éducation). Il a réussi à faire revenir à la connaissance et aux pratiques juives (techouva) des professeurs réputés. Il a fait des présentations devant de grands rabbanims (rabbin) au plus haut niveau, sur les sens cachés de la Torah. Comme par exemple le fait de discerner les messages codés du Tout Puissant qu’il faut essayer de décrypter, en filigrane dans la Torah, au travers de mots qui apparaissent dans certaines occurrences. Chacun des quatre niveaux d’explication de la Torah, les sens littéral, allusif, interprétatif et secret (pchat, remez, drach et sod) aura son propre sod, secret qu’il faut aussi déchiffrer. Il existe ainsi un sod du pchat (explication simple), un sod du remez (explication par allusion) et un sod du drach (explication allégorique) et un sod du sod (explication ésotérique)! La plupart des rabbanims enseignent la Torah des trois premiers niveaux, ce qui limite le message divin. Face à cette lacune, l’approche du Rav Menache « le sod du sod, le secret au carré, qui amène au sommet de toutes les connaissances dans toutes les disciplines la connaissance humaine. » Les découvertes du Rav Menache épatent ainsi ses maîtres, ses collègues et fidèles. Ses études quotidiennes portent sur le Zohar, les livres du Ari Za’l et le Talmud sous l’optique du sod. Et chaque jour après chaque vidéo, les appels téléphoniques affluent pour commenter ses paroles. Les conférences du Rav Menache assurent le lien entre Science et Torah. Alors que le monde matériel semble dénué de spiritualité, le Rav David Menache, par ses travaux scientifiques démontre l’existence de liens intrinsèques entre spiritualité et matérialité. Après avoir écouté ses conférences, il n’y a plus d’équivoque sur l’omniprésence d’Hachem (D’) dans toute la création. Le Rav démontre l’unicité d’Hachem dans le monde par petites doses avec l’utilisation des outils dévoilés par Avraham Avinou et Moshé Rabbenou, ces mêmes outils qu’il utilise aujourd’hui, notamment la guematria. Par ses kolelims qui se trouvent à Jérusalem, Rav David Menache accomplit une tâche immense et quasi surhumaine : dévoiler les secrets de la Torah à ses avrehims qui deviendront par la suite des rabbins de haut niveau.


VIE COMMUNAUTAIRE

CONCERT-BÉNÉFICE DU PROJET BAR-MITZVOT AVEC YOSSI AZULAY D’ISRAËL EN COMPAGNIE DE YOSSI MILO

Ce concert-bénéfice a eu lieu le 8 décembre dernier au Rialto.

Benjamin Bitton, directeur général CSUQ, Abraham Castiel, Moïse Amselem président d’honneur de la soirée, David Peretz, président de la Mission, Ninette Rosen, vice-présidente de la Mission et Gladys Amselem.

Plus de 450 spectateurs comblés par la prestation mémorable de Yossi Azulay qui a su faire vibrer toute la salle

Membres du comité de la Mission

Le président David Peretz, la vice-présidente Ninette Rosen et le comité Bar-Mitzvot sont très fiers du succès de cet évènement et remercient les coprésidents d’honneur de la soirée : Gladys et Moïse Amselem pour leur contribution permanente à cette cause.

Gladys et Moïse Amselem Shani et Daniel Sebag Famille Bazov

Famille David Peretz

Jennifer et Brian Rosen

Ronnie et Debbie Cons

Vicky et Acher Benarroch

Chaya er Lorne Lieberman

Osnat et Evan Feldman Mme Ninette Rosen

Sonia et Maurice Ohnona

Martine et Alain Mechaly

M. Aimé Ohana et Famille

Renée et Marty Lieberman

Famille Benatar

Annie et Marcel Elbaz

Thérèse et Jacob Attias

UN GRAND MERCI À TOUS LES DONATEURS ET PARTICIPANTS pour leur générosité qui permettra à plusieurs enfants de célébrer cette année leur Bar-Mitzvah avec dignité.


VIE COMMUNAUTAIRE

NOUVEAU PROJET

BAR-MITZVOT POUR LES ENFANTS DE MONTRÉAL La Mission de solidarité Bar-Mitzvot, est une initiative lancée il y a 18 ans pour venir en aide aux habitants de Beer-Sheva (ville jumelée à Montréal). À ce jour, les fonds amassés ont permis d’offrir à plus de 700 enfants de Beer-Sheva la possibilité de célébrer cette belle mitzvah. Dès l’année 2020 à Montréal, une nouvelle initiative a été lancée parallèlement au projet Mission Bar-Mitzvot Israël. En effet, en collaboration avec les rabbins, les congrégations et les institutions communautaires de Montréal, la CSUQ participera à l’organisation des Bar-Mitzvot pour des enfants issus de familles défavorisées. Comme pour les enfants en Israël, les dons amassés permettront d’offrir à ces enfants une paire de téfilines, un talith, un sidour (livre de prière) et les cours préparatoires offerts par des instructeurs bénévoles de Montréal. De plus, si vous souhaitez participer à cette Mitzvah en offrant également de votre temps pour ces cours, n’hésitez pas à nous contacter! Il est de la responsabilité de notre communauté de ne pas oublier ces enfants et de leur donner l’occasion de découvrir leur identité juive et de leur donner une chance de célébrer cette étape importante, dans la vie d’un juif. Tout au long de l’année, vous pouvez parrainer un ou plusieurs enfants qui célèbreront leur Bar-Mitzvah dignement, un reçu pour fins d’impôts vous sera envoyé. Pour toutes questions, veuillez contacter Sabine Malka au 514-734-1687 ou par courriel au smalka@csuq.org

POUR LA MISSION PROJET BAR-MITZVOT

DU 10 AU 25 OCTOBRE 2020

PARTICIPEZ AU VOYAGE

Participer à cette misison est un privilège (un Zehout), cette mission a une valeur inestimable!

J’ai eu le privilege d’avoir assisté à plusieurs de ces missions et j’en reviens chaque fois plus heureuse d’avoir contribué au bonheur de tous ces jeunes.

David Peretz, président

Ninette Rosen, vice - présidente

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VISITES GUIDÉES PÉLERINAGES SHABBAT CÉLÉBRATION DES BAR-MITZVOT À JÉRUSALEM

Info : Sabine Malka 514.734.1687

mission.csuq.org


VIE COMMUNAUTAIRE

DU 10 AU 24 MAI 2020

EN PRIMEUR

PRÉ-FESTIVAL

LES GRANDES FIGURES D’ISRAËL CINEPLEX FORUM 2313, Ste-Catherine Ouest


VIE COMMUNAUTAIRE

PRÉ-FESTIVAL

10 MAI AU 12 MAI 2020

MOSHE DAYAN, THE FIRST FAMILY

FESTIVAL

13 MAI AU 24 MAI 2020

BILLETTERIE PASSEPORT : RÉGULIER : ÉTUDIANTS : ÂGE D’OR :

FCIM.CA

514.733.4998

126 $ 13 $ 10 $ 10 $


Les coprésidents du FSM 2020

VIE COMMUNAUTAIRE

NOvembre 2020 festivalsefarad.ca

Sam Edery

Géneviève Busbib

Le Festival Sefarad de Montréal

vous présente chaque année des personnalités de renommée internationale

pascal bruckner

amir

judith mergui lior elmaleh

roch voisine sarit hadad

eyal golan

enrico macias sonia benezra

ginette reno

jacques attali robert charlebois alabina

idan raichel

dany brillant

GAd elmaleh

michel boujenah tom cohen georges bensoussan

expo stéphane legar

michel barette

Yoshua bengio

pierre assouline gerard darmon

shlomo bar

benjamin bouzaglo

théâtre

Pour 2020 à vous de décider qui voulez-vous voir? Envoyez vos suggestions à : smalka@csuq.org

concertS

conférences

ary abittan

neev

cinéma

spectacleS


VIE COMMUNAUTAIRE

JUIN 2020

golfswingcsuq.com 514 734-1355


VIE COMMUNAUTAIRE Commanditaire officiel

Le tournoi de soccer de la CSUQ est un évènement qui attire et réunit tous les passionnés du ballon. Journée mémorable garantie tout en mettant au défi l’esprit d’équipe. Pendant une journée complète de compétitions, les équipes vont s’affronter pour arriver en finale et se disputer la coupe du tournoi. En plus d’être une initiative sportive rassembleuse, ce tournoi permet de recueillir des fonds pour les programmes du département jeunesse de la CSUQ.

Jouons ensemble pour l’avenir de notre jeunesse et celle de notre communauté.

24 MAI 2020 AU DISTRICT 5

Ofir Levy Président du tournoi de soccer 2020

Quand on m’a demandé de présider le tournoi de soccer CSUQ 2020, j’ai tout de suite accepté. C’était l’occasion pour moi de redonner à une communauté qui m’a tant donné. Ayant immigré au Canada d’Israël, ma famille et moi ne connaissions pas beaucoup de gens à Montréal et certainement pas dans la communauté juive. Cependant, grâce à la Communauté Sépharade Unifiée du Québec, j’ai eu la chance de participer et de bénéficier de divers programmes comme le Camp Benyamin, le programme Leadership et le Voyage Retour aux Sources. Ces programmes m’ont aidé à créer des relations qui ont transcendé non seulement ma vie personnelle, mais également ma vie professionnelle dans l’immobilier. Le tournoi de soccer me tient à cœur. J’ai été initié au tournoi en tant que joueur il y a 4 ans. L’année dernière, on m’a demandé de participer au comité d’organisation sous la direction et la présidence de Patrick Bensoussan, et maintenant j’ai l’honneur d’être nommé président, poste que je prévois gérer de tout mon cœur, avec conviction et dévouement. Avec l’aide d’une équipe puissante et ingénieuse, notre objectif est de porter à de nouveaux sommets, le travail déjà réussi par

mes prédécesseurs. Nous voulons faire du tournoi de Soccer CSUQ 2020 un endroit où les membres de notre communauté peuvent se réunir et faire passer le message que ces possibilités incroyables existent pour nos jeunes, tout en recueillant des fonds pour aider à assurer la poursuite de ces programmes. Il est également très important qu’en tant que leaders de la communauté, nous tendions la main et aidions à façonner la prochaine génération de leaders. Il est largement admis que les sports d’équipe créent des liens qui durent toute une vie, tout en enseignant la camaraderie, l’esprit d’équipe et la vision pour atteindre un objectif commun. Ce tournoi est un excellent moyen pour ces jeunes de s’impliquer et de contribuer à quelque chose de spécial. En mai prochain, nous accueillerons plus de 100 participants et leurs familles pour avoir la chance de participer et de se divertir. Nous espérons vous y voir tous, que ce soit en tant que participant, commanditaire ou bénévole. Tout le monde est bienvenu!

Information et inscription : 514 345 2629 - www.coupecsuq.com


VIE COMMUNAUTAIRE

Le tournoi annuel de Tennis Avantages Enfants de la CSUQ, vous offre une journée complète de compétitions dans une atmosphère chaleureuse. Votre contribution permettra d’aider notre jeunesse à développer son plein potentiel grâce à différents programmes, tels que les camps d’été et d’hiver avec services spécialisés pour enfants handicapés, programme de tutorat, support aux enfants en difficulté d’apprentissage, activités parascolaires, programmes éducatifs et bien d’autres. Nous devons agir maintenant pour améliorer leurs chances de réussir et pour faire de leurs rêves une réalité. C’est aussi notre rêve !

En leur nom, un immense merci !

23 AOÛT 2020

AU CLUB DE TENNIS CDL Michael Bliah et Laurent Azran Coprésidents du Tournoi de tennis 2020

Suite au grand succès que nous avons eu avec l'Édition 2019 du tournoi ADVANTAGEKIDSCUP, je suis fier d’accepter pour une deuxième année consécutive la coprésidence de cet évènement. Grace à nos généreux donateurs, l’implication à temps plein de nos organisateurs et bénévoles sans oublier nos joueurs (jeunes et moins jeunes), nos enfants pourront compter sur nous pour subvenir à leurs besoins et assurer un futur prometteur! Je suis fier de faire partie d’une communauté où les gens se sentent personnellement concernés et engagés pour aider ceux qui nous sont chers. Laurent Azran

En 2019, j’ai repris ce tournoi de tennis avec mon ami Laurent et nous avons parfaitement réussi, ce qui a permis d’amasser plus de 25 000 $ pour les enfants de notre communauté. Après avoir vu tant de sourires d’enfants, j’ai senti le devoir de continuer cette magnifique mission avec l’objectif de faire encore mieux cette année pour perpétuer ces sourires d’enfants. Michael Bliah

Information et inscription : www.advantagekidscup.org - 514 345 2629


VIE COMMUNAUTAIRE

DATE

LIEU

29 juin au 21 août 2020

5400 Ave Westbury 2

ème

étage

PRIX

175$* par semaine (prix subventionné)

ÂGE

Grades 1 à 6

Une foule de sorties et d’activités exaltantes attend les enfants de grades 1 à 6 MERCREDI

MARDI

LUNDI

JEUDI

SEMAINE 1 29 JUIN AU 3 JUILLET

SEMAINE 2 6 AU 10 JUILLET

SEMAINE 3 13 AU 17 JUILLET

SEMAINE 4 20 AU 24 JUILLET

SEMAINE 5 27 AU 31 JUILLET

e breakers IcSPORTS ET JEUX e breakers IcSPORTS ET JEUX e breakers IcSPORTS ET JEUX e breakers IcSPORTS ET JEUX e breakers IcSPORTS ET JEUX

C om plexqeue A quati

Plage

JEAN-DORÉ

SKY ZONE

C om plexe e A quatiqu ACTIVITÉS NAU TIQUES

JEAN DRAPEAU

PARC SAFARI

Pays des merveilles

La Ronde

JEAN DORÉ

JEAN DRAPEAU

ST-SAUVEUR

Compl ex e e Aquatiqu

e breakers IcSPORTS ET JEUX

BEACH CLUB

JEAN DRAPEAU

rts

SEMAINE 8 17 AU 21 AÔUT

e breakers IcSPORTS ETETJEUX SPORTS JEUX

rs Ice breake

LE TAZ / FUNTROPOLIS

EQUITATION

MAZE N GAME / UBISOFT

C om plexqeue A quati DODGEBOW

COSMODOME

JEAN DRAPEAU

C om plexe e A quatiqu BEACH CLUB

SKYTAG

SEMAINE 7 10 AU 14 AÔUT

CLIP N’ CLIMB

MAZE N GAMES

SEMAINE 6 3 AU 7 AÔUT

JEAN DRAPEAU

C om plexe e A quatiqu

Plage

Sports et A

VENDREDI

Plage

JEAN DRAPEAU

JEAN DRAPEAU

C om plexe e A quatiqu WOOHOO/COMBAT NERF

C om plexe e A quatiqu BEACH CLUB

ZOO DE GRANBY

JEAN DRAPEAU

ABRASKA

Super Aqua Club

JEAN DRAPEAU

al

Carnav

FERMETURE

Information et inscription: www. camp-benyamin.com ︱ Sarah Mimran: 514.345.2629 ︱ Eric Choukroun: 514.734.1480


VIE COMMUNAUTAIRE

LIEU

DATE

29 juin au 24 juillet 2020

5400 Ave Westbury 2ème étage

ÂGE

Secondaires 1-2

LE PROGRAMME PARFAIT POUR DÉVELOPPER LE SENS DE L’INITIATIVE ET DES RESPONSABILITÉS CHEZ LES ADOLESCENTS Au Camp Kadima les adolescents vivront le meilleur été de leur vie. Des programmes exceptionnels dans un environnement amusant et chaleureux. Nous encourageons les adolescents à se faire de nouveaux amis et à découvrir leurs passions.

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Raff t ing VOTRE ENFANT PROFITERA PLEINEMENT DE SES VACANCES EN COMPAGNIE DE SES AMIS DANS UN CADRE JUIF, AGRÉABLE ET STIMULANT. Information et inscription: www. camp-kadima.com ︱ Sarah Mimran: 514.345.2629︱Eric Choukroun: 514.734.1480


VIE COMMUNAUTAIRE

Cet hiver encore

plus de 40 skieurs et planchistes ont participé au programme de l’école de Ski Chéleg du 19 janvier au 1er mars 2020

S

ous la compétence des instructeurs de ski du Chantecler, tous accrédités par l’Association canadienne des moniteurs de ski (ACMS), les enfants ont pu profiter de 7 semaines de cours hors pair sur les pentes à Sainte-Adèle. Avec l’aide de parents et d'accompagnateurs attentionnés, Agnès Castiel, Benjamin Luck et Jérémy Luck, les enfants étaient aux petits soins.

Une magnifique expérience, instructeurs attentionnés et généreux de leur temps. Bien organisé, à refaire!

Michel Elkaim

cheleg.com

“ Grâce à l’équipe incroyable de la CSUQ, qui s'assure du bon déroulement des locations de ski, des cours, du lunch et de l’autobus, tout se passe avec le sourire et l’entraide. Merci pour cette belle aventure à l’année prochaine!

Sandra Botbol


VIE COMMUNAUTAIRE

! e u iq n u e c n ie r é p x e e un Du 25 décembre au 1er janvier dernier, plus de  170 participants et animateurs bénévoles ont profité d’une semaine d’activités non-stop pendant les vacances d’hiver à Sainte-Agathe.

Le camp Kif Kef est incomparable. C’est le seul camp juif en hiver pour toute la communauté à offrir aux jeunes de 8 à 17 ans des activités du matin jusqu’au soir. Des soirées à thèmes, des grands jeux, des activités pour tous les âges, des soirées dansantes, les glissades sur tubes au Mont Avila et pour clôturer le camp, les Maccabiades. Cette année, les Kadimadrichs ont fait le Via Ferrata – de l’escalade sur les parois d’un flanc de montagne. Tous les jeunes sont revenus du camp avec une seule envie, y retourner l’année prochaine. Si bien que le Camp Kif Kef 2020 est déjà complet et une liste d’attente est ouverte.

“ ” “

Une expérience inoubliable! Ils sont revenus enchantés et ont adoré toute l’équipe de moniteurs. À l’année prochaine!

Valérie Bouzaglou

Ma première fois loin de la maison sans ma famille. Verdict : c’était GRAVE! J’ai forgé de nouvelles amitiés, je me suis rapproché de mes amis, Kif Kef 2020, préparez-vous pour les 3 frères Pesner.

Mykah Pesner

Ma fille participe depuis 3 ans au camp Kif Kef. Elle refuse de voyager en hiver car elle adore les activités, les soirées, les staff, l’ambiance, les maccabiades, enfin tout ! Merci de nous faire partager les photos, bravo pour l’organisation et pour toutes les communications que vous nous avez fait parvenir. Merci encore et encore.

Maman d’Alexia Ruimy

Thank you Sarah and CSUQ staff for organizing the best winter retreat! My sister and I couldn’t wait for camp to start. It didn’t take long to feel at home with the 200 friends who became family and the most incredible staff who made our first time at Kif Kef very memorable. This sephardic ambiance, the fun-filled theme days, the incredible activities, and party nights are what Kif Kef is all about. That’s what we love, that’s what we came for, that’s what we’ll be back for!

Sabrina and Léticia Darmond

camp-kifkef.com


VIE COMMUNAUTAIRE

Près de 50 participants du voyage Yahad 2020 s'apprêtent à s’envoler pour une belle aventure en Israël du 24 juin au 13 juillet

! E G A Y O V BO N

POUR S N O I T P I R LES INSC RTES E V U O T N O 2021 S AD.COM H A -Y E G A Y WWW.VO u .345.2629 o 4 1 5 n ra im Info : Sarah M suq.org smimran@c

12 AU 22 JUILLET 2020 Koulam s’adresse aux jeunes adultes de 20 à 25 ans. Le programme Koulam inclut des activités de financement, des soirées de rencontres sociales, des activités communautaires et pour conclure un voyage de 10 jours. Cette année, les participants auront la chance d’aller au Maroc. Ils découvriront ce pays magnifique grâce à des activités et des visites de lieux forts de l’héritage juif.

Prix subventionné à 2 995 $

PLACES LIMITÉES Info : 514.345.2629


VIE COMMUNAUTAIRE

Du 17 au 21 février dernier,

près de 120 jeunes ont passé une semaine d’activités formidables. 5 jours de sorties • Sky Zone : complexe de trampolines • Funtropolis pour les 5 à 7 ans • Dodgebow (tir à l’arc) pour les 8 à 12 ans • Glissades sur tubes au sommet Avila • Boulzeye – Lasertag, quilles et réalité virtuelle • Céramic Café pour les filles • Sportira Cage pour les garçons

semaine-relache.com

Merci beaucoup d’avoir pris si bien soin de nos enfants

Audrey Ettedgui

Thank you for this amazing camp. Liam had a great time!

Johanna Benezra

Le 8 mars dernier, à la demande générale, le département jeunesse de la CSUQ a ramené la Kermesse de Pourim où plus de 300 personnes y ont assisté. Les enfants se sont donnés à cœur joie aux jeux gonflables, stands de carnaval, maquillage professionnel sculpteur de ballons, kiosque de photos et aux divers ateliers d’art. Pour les gourmands il y avait de la pizza, barbe-à-papa et des boissons. UN GRAND MERCI à tous nos animateurs et bénévoles qui ont travaillé sans relâche et ont permis à cet évènement, un succès retentissant. À l’année prochaine !


VIE COMMUNAUTAIRE

les dernières nouvelles d'ALEPH

Centre d’études juives contemporaines de la CSUQ Dr Sonia Sarah Lipsyc donnera une conférence sur « La résistance spirituelle et religieuse durant la Shoah », le lundi 27 avril à 20 h à la Congrégation Or Hahayim, 5700, avenue Einstein à Côte-Saint-Luc (entrée gratuite). Cet événement organisé en partenariat avec le Centre Cummings et le Centre commémoratif de l’Holocauste mettra l’accent sur un aspect de la résistance peu connu et se déroulera à l’occasion du Yom Hashoah. En mai, nous recevrons la franco-isralienne Dre.Béatrice Coscas-Williams pour une conférence, « Viol et agressions sexuelles, regard croisé entre le droit talmudique et le droit israélien contemporain » En juillet, le centre Aleph aura le plaisir de recevoir à nouveau de France, Georges Lahy, auteur spécialiste en mystique juive pour une conférence sur « L’œuvre de la création du monde selon la Kabbale », mercredi 22 juillet 2020 (à confirmer). www.alephetudesjuives.ca/evenements

« Culture juive, kurde et arabe : la littérature au féminin en partage » Café littéraire conçu et animé par LIPSYC avec la collaboration de RAPHAËL ASSOR Le SONIA premier SARAH de l’année, un Café littéraire animé par Sonia Sarah Lipsyc avec la

PROGRAMMATION • Entretiens avec les

collaboration de Raphaël Assor, s’est déroulé à la librairie Olivieri, le 26 février 2020 avec la Bibliothèque publique juive comme partenaire, sous le titre : « Culture juive, kurde et arabe : la littérature au féminin en partage ».

Il a réuni des auteures et chroniqueurs de ces diverses communautés qui ont dialogué entre eux sur des ouvrages récents, la plupart de 2019, devant un public nombreux qui est intervenu durant la période des questions. auteures Salomé Assor et Rachida M’Faddel.

Ce café littéraire comprenait des entretiens en alternance avec les auteures Salomé Assor pour son premier livre Un, Éd. Poètes de Brousse, et Rachida M’Faddel, pour ses • Chroniques sur les derniersdeux ouvrages de Rachida Nassira Belloula, Abla romans, Ensemble, malgréAzdouz, tout et L’étrangère , respectivement aux Éditions Les Impliqués et l’Harmattan. Il y eut des chroniques sur les ouvrages de Rachida Azdouz, Farhoud, Miléna Kartowski-Aiach, Riad Sattouf, Joann Sfar et David Teboul. Pas de chicane dans ma cabane, une invitation au dialogue et au débat public, Édito Québec, de Nassira Belloula. J’ai oublié d’être Sagan, éditions Hashtag, d’Abla Farhoud, Le dernier des Snoreaux, VLB éditeur, de Miléna,Kartowski-Aiach, Leros. Un exil insulaire • Avec Julie Cohen-Bacrie, Danino, Elias Levy, Perla Serfaty-Garzon, Virginie chez les damnés , édition Sicania, de DavidSuzanne Teboul, L’aube à Birkenau, éditions Arènes, sur les bandes dessinées de Riad Sattouf, Les cahiers d’Esther , Hallary édition et Joann Sfar, Le Chat du Rabbin, édition Dargaud ainsi que sur l’œuvre du Talmud. Soffer et Khaled Sulaiman

Avec Julie Cohen-Bacrie, Suzanne Danino, Salomé Georgiev, Elias Levy, Perla Serfaty-Garzon, Virginie Soffer et Khaled Sulaiman. Les intermèdes musicaux au violon ont été assurés par Yazid Arabi.

• Intermèdes musicaux au violon par Yazid Arabi

Le deuxième évènement est prévu le dimanche 29 mars à la Maison du Maroc avec qui a été signée une entente pour l’ensemble de la programmation. Il mettra l’accent sur les problématiques liées aux femmes et aux cultures monothéistes autour de panels regroupant des expertes et membres d’associations.

Mercredi 26 février de 18h - 19h30 à la librairie Olivieri, 5219 ch. Côte-des-Neiges , Montreal, Quebec H3T 1Y1 EntréeDEPUIS gratuitePLUS Réservation obligatoire 514 739-3639 DE 15 ANS, LA CSUQ:OFFRE GRÂCIEUSEMENT LE Information : 514 734-1667 SERVICE DE LA CLINIQUE D’IMPÔT PourCette le programme voir : comptable bénévole a permis à 75 clients de année encore ,détaillé, M. Jacques Zrihen, bénéficier de ce service gratuit dans le cadre du Programme communautaire des bénévoles http://alephetudesjuives.ca/category/une-citoyennete-reussie/

en matière d'impôts. La clinique s’est déroulée dans les bureaux de la CSUQ, entre le 10 mars et le 28 mars 2020.

Dans le cadre du programme interculturel : « Soutien aux communautés, au multiculturalisme et à la lutte contre le racisme », financé par Patrimoine Canadien.


ELLES ET ILS ONT PUBLIÉ | VIE COMMUNAUTAIRE

Salome Assor, Un. Éditions poètes de la Brousse, 2019. Livre singulier que cette première publication de Salome Assor, 22 ans, étudiante en philosophie à l’UQAM. Une jeune femme entre dans un restaurant, « un, j’aimerais une table pour un ». Et se déploie alors tout un monologue qu’elle adresse en fait à un Monsieur imaginaire ou réel. Dans cette interpellation, il sera question, un peu, beaucoup, à la folie de cette solitude existentielle qui définit l’être humain, ses attentes, espérances et évitements. « Voilà Monsieur ce que l’on trouve chez les décampeurs, un désir si profond de tout délaisser qu’ils finissent par se détourner du rendez-vous d’avec soi ». Écrit dans une langue à la fois incisive et poétique, il figure déjà sur la liste des vingt-cinq livres les plus remarqués des Libraires du Québec de l’année 2019. Et Pierre Assouline, l’un des critiques majeurs de la littérature française, en a fait un compte rendu dithyrambique dans son blogue, La république des livres. On ne pouvait pas mieux rêver comme entrée dans la littérature.

Jessica Roda, Se réinventer au présent. Les Judéo-Espagnols de France. Famille, communauté et patrimoine musical. Édition Presses universitaires de Rennes, 2018. Fait parfois méconnu, les Juifs sépharades et notamment les Judéo-espagnols qui, de l’Empire ottoman avaient immigré en France ou en Europe occidentale au début de 20e siècle, ont été cruellement touchés par la Shoah. Jessica Roda, actuellement professeure adjointe à l’Université Georgetown (Washingtown) était partie pour sa thèse à la rencontre de cette culture et des êtres qui la portent, en France, en Israël et aux États-Unis pour savoir ce qui est advenu de leur langue et de leur histoire avec comme fil conducteur le patrimoine musical. Ce livre mélange subtilement témoignages, entretiens, analyses et rend hommage à cette culture qui ne manquera pas d’intéresser notre lectorat au-delà de celles et de ceux qui sont directement les héritiers du judéo-espagnol. Cet ouvrage a reçu le prix UQAM- Respatrimoni.

Milena Kartowski-Aiach, Leros. Un exil insulaire chez les damnés. Édition Sicania, 2019. Anthropologue, musicienne, chanteuse, écrivaine, Miléna conjugue plusieurs talents même celui d’avoir tenu une chronique régulière pour notre rubrique du LVS, « Itinéraires de jeunes sépharades d’ici et d’ailleurs ». Après un séjour sur Léros, l’une des îles grecques qui accueille des migrants yézidis, qu’elle est allée rencontrer, elle a écrit cet oratorio qui a déjà été joué au Festival de théâtre d’Avignon en 2018. À partir de ces récits des exilés, leurs fragments de vie, elle nous offre ce chant poétique, juste et humain qui donne la parole à plusieurs protagonistes, « de la jeune fille rescapée à l’infirmière ou au capitaine ». Héritière d’une culture juive algérienne et déracinée par son père et petite fille de survivante de la Shoah du côté maternel, elle ne pouvait qu’être sensible et nous rendre sensibles à ces itinéraires de yézidis « qui se battent pour la vie » comme l’exprime la dédicace du livre. Il en annonce d’autres que nous attendons de lire en espérant que la vie sera plus douce pour ces hommes et femmes yézidis.

Léa Veinstein, Isaac. Grasset, 2019 Les mariages mixtes, entre Juifs et non juifs, sont une réalité sociologique, car en augmentation dans certains pays depuis des générations. Qu’en est-il de ces êtres qui découvrent leur ascendance juive ou souhaitent en savoir davantage à ce sujet? C’est le cas de l’auteure qui a toujours su que son arrière-grand-père paternel était juif, qui plus est rabbin. Mais elle ne connaissait rien de lui, même pas son prénom, Isaac. À la faveur de retrouvailles familiales, elle part avec ses cousines à la rencontre de cet homme disparu qui officia à la synagogue de Neuilly, y compris durant la guerre à Paris, en pleine occupation nazie. Elle raconte ses étonnements, ses découvertes, ses questions identitaires, elle, qui justement rencontre aussi un Juif à la même période avec qui elle se mariera. Gageons que le premier livre de cette jeune femme, elle-même fille d’écrivains, ne sera pas le dernier soulignant cette quête émouvante non seulement des origines, mais aussi de leur héritage et de leur continuation.

Réponses au Jeu-questionnaire de la page 27 : 1C - 2D - 3C - 4A - 5B - 6D - 7A - 8D - 9B - 10C MAGAZINE LVS

AVRIL 2020

67


VIE COMMUNAUTAIRE

Recettes

« GIGOT D’AGNEAU RÔTI »

Pour 6 à 8 pers.

Préchauffer le four à 200 ºC / 400 ºF et préparer une rôtissoire. Préparer la marinade en mélangeant l’ail, le gingembre, les feuilles de thym, le cumin, le curcuma et l’huile d’olive dans un bol. Assaisonner l’agneau avec du sel et du poivre noir, puis arroser de la marinade. Placer sur la rôtissoire. Garder au réfrigérateur pendant au moins 1 à 24 heures au maximum pour que toutes les saveurs pénètrent dans la viande. Cuire l’agneau à découvert de 1 heure à 1 heure et 15 minutes jusqu’à ce qu’il soit doré et cuit. Lorsque l’agneau est cuit à votre goût, le sortir du four et le laisser reposer 15 minutes. Découper et servir avec le jus laissé au fond de la rôtissoire. Découpez et collectionnez vos recettes préférées

Pour 6 à 8 pers.

Pour faire le couscous de chou-fleur, hacher le chou-fleur dans le bol d’un robot culinaire jusqu’à ce qu’il ressemble à du couscous. Chauffer 1 cuillère à soupe d’huile d’olive dans une poêle moyenne à feu moyen, ajouter le chou-fleur et cuire, en remuant constamment, jusqu’à ce que le tout soit chaud et que le chou-fleur soit tendre, environ 3 à 4 minutes. Assaisonner parfaitement avec du sel et du poivre. Servir immédiatement, garni de canneberges séchées, d’amandes et de coriandre, si désiré.


Par Jennifer Bitton

VIE COMMUNAUTAIRE

Couper et jeter les tiges des bulbes de fenouil. Couper les bulbes dans le sens de la longueur en 4 quarts en laissant le noyau intact. Faire chauffer l’huile d’olive dans une poêle à feu moyen élevé, puis bien faire revenir les tranches de fenouil, en les retournant une fois, 3 à 4 minutes au total. Réduire la température à feu doux. Saupoudrer le fenouil de sel et de poivre et du curcuma, puis ajouter le vin et l’eau. Cuire à couvert jusqu’à ce que le fenouil soit tendre, de 10 à 12 minutes.

Pour 6 à 8 pers.

Pour 6 à 8 pers. Tapisser une plaque à pâtisserie bordée de papier parchemin et préchauffer votre four à 200 oF (90 degrés Celsius) Pendant ce temps, verser les blancs d’œufs dans le bol de votre batteur sur socle équipé du fouet. Fouetter jusqu’à formation de pics fermes. Ajouter graduellement le sucre et fouetter pendant environ 5 minutes jusqu’à ce que le mélange soit très ferme et brillant. Dans une poche à douille, verser le mélange de meringue jusqu’à ce qu’il soit à moitié emballé. Couper l’extrémité de la poche à douille pour obtenir environ un pouce de diamètre et former de petites meringues sur la plaque à pâtisserie. Cuire au four pendant une heure et laisser refroidir complètement. Pendant ce temps, retirer les tiges des fraises, les nettoyer et les couper en deux. Fouetter la crème jusqu’à ce qu’elle forme des pics mous. Répartir les « Eton mess » dans des plats individuels en alternant les meringues, la crème à fouetter et les fraises.


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29 AVRIL 2020

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DÉCÈS C’est dans la douleur que Corinne Bénichou commence l’année 2020 en annonçant le décès de son neveu et filleul, Sylvain Benichou, à l’âge de 39 ans. Il laisse également dans le deuil, sa fille de 7 ans, Léa, ses parents, Henri et Annie Bénichou, sa grand-mère paternelle, Fortunée Solal ainsi que son oncle et parrain, Hervé Bouvet. Ses grandsparents maternels et son grand-père paternel sont décédés alors que Sylvain était encore vivant. Nous avons l’immense tristesse de vous annoncer le décès survenu le vendredi 17 janvier de M. Abraham Alber Kessous (Z’’L), père de notre chère collègue Danielle Kessous Hazan, de Joëlle Kessous Knafo et d’Armand Kessous. L’Honorable Jacques Saada, Président ainsi que Benjamin Bitton, directeur et toute l’équipe des professionnels de la CSUQ présentent aux familles endeuillées leurs condoléances très émues et les assurent de leur affection et de leur soutien.

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Nous informons la population que la Communauté Sépharade Unifiée de Québec possède un cimetière communautaire à Beaconsfield avec des lots à prix très abordables. Pour toute information appelez 514-733-4998

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MAGAZINE LVS

DÉCEMBRE 2019

HEVRA KADISHA

de Rabbi Shimon bar Yohaï Confrérie du dernier devoir

URGENCE ?

Appeler M. David Benizri 514-824-7573


LES SERVICES OFFERTS PAR LA FAMILLE PAPERMAN

Visite dans les hôpitaux Visite dans les maisons de Shiva Visite aux cimitières

Emprunt de Sepher-Torah Siddurim

(Shiva, Mois, Année, Nahala)

Livre de Michnayotes

Support religieux à la famille

Mehitsa (sur demande)

pendant le deuil

Nouveaux services offerts à la communauté Minha et Arvit pendant la période d’hiver du lundi au jeudi à 16h

La famille Paperman souhaite à toute la communauté

‫שמח‬ ‫ושמח‬ ‫חנוכהכשר‬ ‫פסח‬ Raphaël Ouaknine ( 514 ) 779-8008

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Porsche 718 Boxster S 2017

Kilométrage : 38 410 km No. d’inventaire: 18717A

Porsche 911 GT2 2003

Kilométrage : 78 900 km No. d’inventaire : P3535A

Porsche 911 Carrera T 2018

Kilométrage : 2 533 km No. d’inventaire : P3316

Porsche 911 Carrera 4S 2019

Kilométrage : 6 988 km No. d’inventaire : P3539


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