Alliance Connection Spring 2017 (French)

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printemps/été 2017

Guérison EN MISSION. TOUS. PARTOUT. TOUJOURS.


A MOMENT WITH DAVE

Notre Dieu de miracles

L

a théologie et la pensée de l’Alliance ont parmi leurs pierres angulaires celle d’une foi ferme dans les choses surnaturelles et un Dieu surnaturel. Cette foi se manifeste puissamment, entre autres, par la guérison spirituelle, relationnelle, émotionnelle et physique.

Au cours des huit derniers mois, j’ai vu de mes propres yeux plus de gens être remplis du Saint Esprit et plus de gens être guéris qu’au cours de toutes mes années de ministère réunies. Dernièrement, j’ai reçu le courriel suivant d’une femme fréquentant l’une de nos Églises de l’Alliance. Elle m’écrivait ceci : En raison d’un traumatisme passé, il y avait 42 ans que mon dos me faisait souffrir. Avec l’âge, ma scoliose s’était aggravée et, à cause de ce point douloureux, je ne pouvais plus redresser entièrement mon côté gauche, du fait que la douleur m’obligeait à me pencher rapidement vers l’avant pour la soulager. Après que l’on a prié pour moi, la douleur a disparu! J’avais l’intention d’attendre une semaine pour voir si la douleur était véritablement partie avant d’annoncer la nouvelle à mon petit groupe. Une amie ayant entendu cette prière est venue me voir mercredi soir pour me dire : « Tu as une nouvelle

à m’annoncer, n’est ce pas? » Sur le coup, j’ignorais ce qu’elle voulait dire. Enthousiaste, elle m’a pressée ainsi : « Tu as été guérie, non? » Je l’ai alors réprimandée à la blague : « Chut, je ne l’ai même pas encore dit à mon mari. » J’ai annoncé la nouvelle à mon petit groupe ce soir là avant notre temps de prière. La douleur n’était toujours pas réapparue le dimanche suivant, si bien que j’ai annoncé la nouvelle à mon pasteur. Il me l’a alors fait annoncer à toute l’assemblée. Que Dieu soit loué! J’ai déterminé d’aborder toute situation relative au ministère en m’attendant fermement à voir Dieu se manifester de manière surnaturelle. A. W. Tozer a affirmé ceci : « Nous devons déclarer la guerre à l’habitude de ne nous attendre à rien. » J’espère que le présent numéro d’Alliance Connection élèvera vos attentes envers Dieu et que vous ferez vous aussi une nouvelle expérience de la puissance surnaturelle de Dieu. Dave Hearn, président

Contenu 3

Mises à jour provenant du monde entier

24

Pourquoi ?

5

Le compte final

26

Guérir des relations

6

Un risque qui en vaut la peine

30

Échapper a l’exploitation

10

Chasser des démons

32

Sous son emprise

12

Une maladie invisible

34

L’incendie de Fort McMurray

14

Désespérant d’obtenir un miracle

35

Vaincre la chimio

15

Mon âme a vibré

36

Lâcher prise

20

Jésus, notre Guérisseur

38

Réveiller le géant

22

Guéris


EN MISSION ENSEMBLE

Mises à jour provenant du monde entier Requêtes de prière et louanges issues de nos ouvriers Région Soleil des Caraïbes La Maison Samuel — Steve et Heidi, PAR Nous habitions notre pays hôte depuis quatorze mois lorsque Dieu nous a appelés à vivre une nouvelle aventure dans un autre pays. Nous aimions la culture, le climat et la cuisine (surtout le café) de notre pays hôte luxuriant et pittoresque. Nous nous sommes maintenant installés dans notre nouveau pays hôte, où nous établirons la Maison Samuel, un centre de formation interculturelle pour ouvriers internationaux en Amérique latine. Louez Dieu pour le lancement de ce ministère en mars 2017! Veuillez prier que notre partenariat avec l’Église nationale demeure solide au fil des ans. Mise à jour des agents régionaux L’ACM est présente dans 18 pays de la région Soleil des Caraïbes et œuvre auprès de plus de 20 peuples non évangélisés, sans compter les

peuples de la diaspora venus s’y établir. Sur une certaine île, il y a 63 Églises établies et 93 Églises en cours d’implantation. Cela est attribuable à un mouvement de prière qui s’est étendu bien au delà de l’ACM. Avec ses 329 groupes ethniques enregistrés, dont 125 sont peu évangélisés (2 % ou moins le sont), la population de Mexico excède celle de 75 % des pays du monde. Priez que plus d’ouvriers internationaux soient envoyés vers les 23 millions d’habitants de la grande région de Mexico.

Région Sable du désert Dieu nous a précédés — Gary et Sharon Howell, Sénégal Nous continuons de nous émerveiller de constater que Dieu nous a devancés pour nous préparer la voie. Gary a été invité à se joindre à de nouveaux croyants et à quelques hommes encore en quête de la vérité qui étudient ce que signifie suivre Jésus. La décision de devenir disciple de Jésus n’est pas toujours facile à prendre. Les familles y réagissent

souvent mal. La femme d’un homme l’a quitté avec leur enfant, mais il continue de croire que Jésus en vaut le prix. Il est toute une source d’encouragement pour ma (Sharon) foi. Il y a quelques années encore, cet homme se préparait à devenir un chef religieux. Aujourd’hui, il est attaché à l’Évangile.

Mise à jour des agents régionaux Célébrez avec nous le fait que de nombreuses personnes ont été sauvées au cours de la dernière année et que 29 nouveaux croyants détenus dans une prison de la Guinée se sont fait baptiser! Au Niger, Al quitte sa famille spirituelle pour déménager au Burkina Faso afin d’y venir en aide à sa bellefamille. Il a quitté ses frères nigériens en leur disant : « Ne renoncez pas à Jésus! » En retour, ses frères en Christ l’ont envoyé avec leur bénédiction.

Taux de mortalité maternelle Niger : 553 décès sur 100 000 naissances Canada : 7 décès sur 100 000 naissances

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En Afrique du Nord, John, le seul croyant de sa famille et de sa communauté élargie, suit courageusement Jésus au prix de persécutions personnelles et de son isolement social. Toujours en Afrique du Nord, Moses est ouvert et à la recherche de Dieu. Priez avec nous que sa famille et lui trouvent Jésus!

Région Route de la soie Alice — « Wade et Cara », PAR Nous avons fait la connaissance d’Alice lorsqu’elle avait 16 ans et qu’elle vivait chez ses parents, nos voisins. Elle étudiait et travaillait au bazar local à vendre des graines de tournesol. Cette cadette d’une famille de six enfants désirait ardemment apprendre l’anglais. Nous avons entretenu notre relation avec Alice, qui en était venue après sept ans à rechercher avidement Dieu et à lire les enseignements de Jésus. Nous ignorions qu’elle serait la première que nous verrions passer de la mort à la vie (Jean 5.24)! Dix ans plus tard, elle est mariée et enceinte de son premier enfant. Mise à jour des agents régionaux Nous collaborons avec des gens de partout dans la région. En Allemagne, nous avons travaillé avec les membres d’une église située près d’un centre de traitement [des réfugiés] à exploiter un café où nous annoncions l’Évangile. Louez Dieu pour les 8 réfugiés qui ont été conduits à lui et qui ont reçu une formation de disciples, ainsi que les 80 autres qui se sont fait baptiser. Une équipe d’intercession s’est formée pour notre région. S’il vous plairait de vous joindre à elle, veuillez prier pour ces peuples peu évangélisés: les Algériens en France, les Marocains en Espagne, les 10 millions de Kazakhs, les 76 millions de Turcs et les 54 millions et plus d’Arabes du Golfe.

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Région Saveurs d’Asie

Région Sel des mers

Les fausses nouvelles — Albert et Elaine Lu Les fausses nouvelles suscitent de la colère sur Internet. Les gens sont en droit de se fâcher en constatant que ce qu’on leur a dit n’est qu’un tissu de mensonges. Mais qu’en est il de la foi? Elle devrait reposer sur la vérité, et non sur ce qu’une personne a fabriqué de toutes pièces. Dans la dernière année, de prétendus disciples de Dieu sont venus à Baozhong y prêcher un autre évangile que celui du salut par grâce au moyen de la foi en Christ. Pour les nouveaux chrétiens et ceux qui envisagent le christianisme, cette prédication est source de confusion. Veuillez prier pour les gens de Baozhong, afin qu’ils voient la vraie lumière sans se laisser leurrer par une fausse bonne nouvelle.

New Ventures—Dave Enns Lors d’un service baptismal d’une Nouvelle œuvre de l’Uptown Community Church, à Waterloo, Ontario, j’ai fait un constat saisissant : Jeremy Burke, qui dirigeait le service, avait lancé une Nouvelle œuvre appelée Downtown Community Church. Derrière lui se trouvait Raja Stone, le pasteur d’Uptown Community Church, une autre Nouvelle œuvre. Avec Raja, il y avait Sharon Ninaber, qui compte parmi les pasteurs de The Manor, une troisième Nouvelle aventure située à Guelph, Ontario. J’assistais donc à la tenue par deux Nouvelles œuvres d’un service baptismal animé par une future Nouvelle œuvre. J’étais émerveillé de constater que ces trois Nouvelles œuvres n’existeraient pas sans le partenariat d’autres Églises. Des choses extraordinaires se produisent lorsque nous travaillons ensemble au nom de Christ.

Mise à jour des agents régionaux Les « T » du Népal qui suivent Christ sont des enseignants zélés, résolus à faire des disciples de nouveaux croyants et à annoncer son message à d’autres. Plus de 100 familles du Népal suivent Christ parce que des croyants locaux se sont rendus dans des villages éloignés pour y rebâtir des maisons et y apporter l’espoir en Jésus. Durant notre dernière retraite Rencontre avec le Saint Esprit, Dieu nous a bénis de merveilleuses façons. En plus de recevoir de bons enseignements, nous avons eu de nombreuses occasions de prier les uns pour les autres. Plusieurs personnes ont reçu une guérison physique ou émotionnelle.

Alliance Connection - printemps/été 2017

Une Rencontre avec le Saint Esprit — l’Airdrie Alliance Church À l’automne 2016, nous avons tenu une Rencontre avec le Saint Esprit. Non seulement 170 personnes s’y sont inscrites, mais encore nous avons dû y refuser d’autres participants! Dieu s’est servi de notre équipe de ministère et de notre équipe de direction de nombreuses façons afin de prier pour les gens, de les diriger vers la liberté ou la guérison en Jésus, ce qui a par ailleurs permis à notre propre équipe de mieux se préparer et de s’attendre à Dieu. Notre Dieu merveilleux a guéri des membres atteints d’arthrite, des pieds, des cœurs brisés et des mains; il a affermi des corps affaiblis; il a purgé son peuple de la honte, de la culpabilité et de mensonges; sans compter qu’il a encouragé de nombreuses personnes.


Le compte final Mise à jour de l’offrande Jaffray De Brian Thom

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obert Jaffray (1873 1945) était habité d’une profonde passion : apporter la bonne nouvelle de Jésus Christ là où elle n’avait jamais été prêchée. Il faisait partie d’un groupe de missionnaires qu’A. B. Simpson avait envoyé à Wuchow, dans le sud de la Chine. Wuchow allait devenir la base d’envoi de Jaffray au cours des 35 années suivantes. À l’ACM, nous désirons continuer de proclamer la Bonne Nouvelle – l’espoir et la liberté en Jésus – à des gens n’ayant peut-être jamais encore entendu parler de lui! L’année dernière, nous avons lancé la première offrande Jaffray annuelle afin de continuer d’apporter l’Évangile à des peuples peu évangélisés partout dans le monde. Cette année, par l’engagement des donateurs à l’offrande Jaffray et au Fonds pour l’œuvre mondiale, nous envoyons des gens annoncer la Bonne Nouvelle aux Wolofs, aux Peuls et aux Yézidis du Sénégal et du nord de l’Iraq. Pour la première année, nous avions visé une offrande d’au moins 500 000 $. Sachant notre objectif être des plus ambitieux pour un premier appel, nous sommes allés de l’avant avec foi. Nous louons le Seigneur pour la fidélité dont il a fait preuve par l’intermédiaire de ses enfants de l’ACM au Canada, car au 31 décembre 2016, nos statistiques étaient les suivantes :

Églises participantes : 108 Fonds recueillis par des Églises : 456 000 $ Fonds recueillis par des personnes : 59 000 $ Total des fonds recueillis : 515 000 $ En accomplirons nous autant cette fois ci? Absolument! Faisons confiance à Dieu tous ensemble pour participer à son plan divin en évangélisant des gens qui ne savent pas encore que Jésus les aime.

Le révérend Brian Thom est directeur du développement à l’Alliance chrétienne et missionnaire au Canada


Je ne saurais décrire l’intimité avec Dieu et le bonheur que j’ai alors ressentis 6

AllianceConnection Connection- printemps/été - Fall 2016 Alliance 2017


Un risque qui en vaut la peine Le parcours d’une âme vers sa restauration De Amy Flater

Photo gracieuseté de Amy Flater

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a marche avec Jésus se compose d’instants d’intimité et d’instants de désert (comme c’est le cas de tous les chrétiens), mais je n’avais jamais véritablement fait l’expérience de son amour pour moi. Pendant longtemps, j’ai accueilli les choses surnaturelles avec scepticisme, car je les avais vues être utilisées à mauvais escient. Je présumais qu’elles étaient réservées aux gens « plus spirituels », et non à quelqu’un comme moi. On m’a encouragée à participer à une retraite Rencontre avec le Saint Esprit, un week-end de trois jours axé sur des enseignements et l’œuvre du Saint Esprit. Je ne cessais de repousser ma participation à plus tard, mais j’ai fini par me décider à y aller parce que je désirais en savoir plus au sujet du Saint Esprit, même si je n’étais pas de ces gens « plus spirituels ». J’ai été bénie de multiples façons au cours de cette retraite. Durant l’un de nos exercices consistant à écouter Dieu, nous devions lui demander s’il pouvait jouer à un jeu avec nous, lequel choisirait il? J’ai alors entendu Dieu me répondre : « Chat. » Puis je lui ai demandé : « Pourquoi ce jeu? » Il m’a répondu en me faisant me revoir enfant en train de rire et de courir autour d’un grand terrain de jeux, tandis que Jésus me courait après. Il m’a ensuite dit : « J’aime beaucoup te poursuivre, et j’aime beaucoup que tu me poursuives. » Ça alors! C’est justement ce que je voulais. Je désirais être remplie de son Esprit. Plus tard, tandis que nous nous exercions à écouter Dieu au profit d’autres personnes, une femme de mon groupe m’a dit : « Amy, Dieu sait que tu veux son Esprit, et il désire te le donner, mais il y a un mur qui l’en empêche. » Un mur? J’étais fâchée. Qui dit ça? J’étais là, ouverte à ce que Dieu avait à me dire, et il y avait un mur? Qu’était devenue sa poursuite de moi? Ce n’était pas ce que je voulais entendre. Ultérieurement, l’heure est venue de recevoir des enseignements au sujet de la plénitude de l’Esprit. J’y ai prêté l’oreille, et j’ai aspiré à cette plénitude. Je voulais faire l’expérience de Dieu. On nous a demandé de faire confiance à Dieu et de ne pas nous présenter à lui avec un programme déjà tout réfléchi, mais en nous attendant plutôt à le voir agir. Je lui fais difficilement confiance,

comme à beaucoup de gens. J’aime bien faire les choses à ma manière et par moi-même. On a prié pour moi, mais rien ne s’est produit. J’avais l’impression qu’une lourde couverture pesait sur moi. Je suis repartie en réfléchissant à ce fameux mur, mais j’étais également ravie d’avoir vu Dieu agir de façons géniales et de ce qu’il m’avait parlé. J’ai quitté la retraite avec une soif de Dieu accrue. Le même homme qui m’avait encouragée à aller à la Rencontre avec le Saint Esprit me disait maintenant que j’aurais intérêt à assister à une Soul Equipping Conference (Conférence d’armement de l’âme). Or, je ne me suis décidée à y aller qu’une semaine avant sa tenue. Le ménage de la maison J’ai fait le même cauchemar toute ma vie. Je me trouve dans une grande et vieille maison remplie de toutes sortes de choses, comme si un accumulateur compulsif y vivait. Elle comporte toujours de nouvelles pièces, que j’ai peur d’explorer. Il y a là un homme qui ne m’adresse jamais la parole, mais qui est toujours occupé à quelque chose et que je crains constamment. Il me donne la chair de poule. Ce rêve, que je fais depuis aussi longtemps que je puisse m’en souvenir, me vient quelques fois par année. La semaine même où je me suis inscrite à la conférence, j’ai rêvé à cette maison, que je connaissais bien et qui m’inspirait de la crainte. Pas encore ce rêve, me dis-je. Mais je remarque alors que la maison est vide. Du moins, l’homme ne s’y trouve pas; un autre a pris sa place. Il ne me fait pas peur, mais je suis perplexe parce qu’il s’agit d’un rêve différent. M’approchant de ce nouvel homme, je lui demande : « Que faites vous? » Il me répond : « Je fais le ménage de la maison. » Au cours de la semaine de conférence, nous avons insisté surtout sur la guérison de notre âme. M. Rob Reimer a comparé notre âme à une valise, qu’il nous faut vider pour que Dieu la remplisse. J’ai senti par moments que j’y résistais, mais Dieu use de grâce envers nous et ne renonce pas facilement à faire son œuvre en nous. Au terme de la conférence s’est produite la grande

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finale. Nous avons appris ce qu’est le ministère de délivrance, à savoir comment affronter les forces démoniaques agissant dans notre propre vie.

FAQ sur la guérison Que dit la Bible au sujet de la guérison? La Bible en a long à dire sur la guérison, tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. Jésus est mort sur la croix pour racheter la personne en entier. Ésaïe a prédit le ministère de guérison du Messie. Matthieu présente Christ comme celui qui guérit. Pierre fait remarquer l’œuvre incessante de Christ en matière de guérison, que l’Église continue de pratiquer (Ésaïe 53.4,5,10; Matthieu 8.16,17; 1 Pierre 2.24). Les gens doivent ils souffrir d’une maladie physique pour se faire oindre? Non! Des gens se sont fait oindre déjà pour être guéris de la dépression, de mauvaises habitudes, de problèmes mentaux, de déficiences, de difficultés émotionnelles et d’autres choses que, selon eux, Satan utilisait pour leur nuire. Jésus peut tout guérir. Qu’en est il des guérisseurs spirituels? Nous ne croyons pas aux guérisseurs spirituels — ils ne guérissent rien. Nous croyons à la guérison par la foi en Dieu. Dieu guérit il en réponse aux prières? Bien sûr! Des milliers d’enfants de Dieu ont vécu la guérison que procure le grand Médecin et peuvent témoigner de la délivrance complète d’une maladie ou de souffrances physiques. Ils en rendent gloire à Dieu, sachant qu’il entend les prières et y répond. Inspiré des écrits de David Smith, quand il était pasteur de la Quinte Alliance Church, Ontario, 1994 1998

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La délivrance Si quoi que ce soit n’étant pas de Dieu s’accroche à une partie de votre être, il se révélera si on lui pose quelques questions fondamentales. La première que l’on nous a posée est : « Jésus est il Seigneur? » Un homme se trouvant deux rangées derrière moi a alors hurlé, avec la voix la plus affolante et la plus sombre que j’aie entendue de toute ma vie : « Non! » Je me suis mise à brailler. J’avais une peur bleue. Je n’avais jamais rien entendu d’aussi diabolique de toute ma vie. J’avais le cœur qui battait la chamade et l’esprit en déroute. La seule pensée qui me venait, c’était : « Il faut que je parte d’ici immédiatement. » J’ai fini par trouver le moyen de sortir de la salle. Puis j’ai téléphoné à mon mari, Brandon, pour lui dire en pleurant : « Chéri, je veux plus rester ici. C’est la folie furieuse. Je sais pas pourquoi je suis là, et je veux vraiment pas rester. J’ai très peur. » Mon mari m’aime, et il déteste me voir affolée et en larmes. Normalement, il m’aurait dit de rentrer à la maison si je ne me sentais pas en sécurité, mais cette fois ci, c’était différent. Il m’a répondu : « Je sais que ça ne te plaira pas de l’entendre, mais j’ai vraiment le sentiment que tu dois rester là. » Je ne voulais pas l’entendre, en effet, mais je savais qu’il avait raison. En mon for intérieur, je savais que je devais rester. L’encouragement de Brandon à rester là m’a poussée à retourner dans la salle principale. À ce moment là, il s’y passait beaucoup de choses. Des gens assis en petits groupes priaient les uns pour les autres, des gens étaient délivrés de l’ennemi, et je restais assise complètement terrifiée au fond de la salle à observer toute la scène. Je luttais contre moi même. Je savais avoir besoin de recevoir de la prière. Je savais que Dieu me demanderait de faire des choses difficiles pour trouver la liberté, mais Dieu en sait plus que nous et son amour pour nous est infini. La leçon de la semaine, selon laquelle nous devions courir des risques pour approfondir notre relation avec Dieu, ne cessait de me trotter dans la tête. Voilà qu’un risque se présentait à moi à l’instant même. J’ai fini par décider que le jeu en valait la chandelle. J’ai alors repéré un groupe au sein duquel se trouvait une femme que je connaissais un peu et j’ai demandé si je pouvais m’asseoir là. Nous sommes entrés dans le vif du sujet sur le champ. Après avoir utilisé un grand nombre de papiers mouchoirs, j’ai reçu une grande guérison et une grande liberté. Il y avait deux démons qui s’étaient accrochés à moi. Le premier se nommait Luther, un esprit de tourment. Il a dit que sa mission dans ma vie consistait à me faire souffrir. Il tenait le droit de demeurer en moi à mon refus de pardonner, au secret et à une malédiction familiale. Oui, je sais, ça semble fou! L’autre démon se nommait Dagon. C’était un démon d’infertilité. Il me faisait perdre complètement la maîtrise de mes émotions tandis que Brandon et moi ne parvenions pas à concevoir depuis un an et demi. Nous cherchons actuellement à obtenir un traitement de l’infertilité. Personne de mon cercle ne me connaissait ni ne savait que c’était un combat que je livrais en moi même. Cette infertilité résultait de péchés générationnels. Après que les deux démons ont été chassés là où Jésus leur avait ordonné d’aller, je me suis sentie extraordinairement libre. Je n’avais jamais ressenti une telle liberté et un tel bien être de toute ma vie. J’ai senti les démons quitter mon corps. Une des femmes de mon groupe m’a dit que mes yeux étaient différents.

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Dieu est bon et bienveillant. Je suis repartie remplie d’espoir, enfin délivrée de cette emprise dont j’étais totalement inconsciente! Jésus avait « fait le ménage de la maison ». J’ai raconté mon rêve aux femmes du groupe, et elles s’entendaient toutes pour dire qu’il s’agissait d’un rêve prophétique. Le nouvel homme dans mon rêve était le Saint Esprit venu me délivrer. Toute entrave avait disparu — mon esprit était libéré et mon âme en cours de guérison. J’ai téléphoné à mon mari pour lui raconter ma folle histoire et le remercier de m’avoir incitée à rester! Une joie débordante Plus tard le soir même, nous avons eu l’occasion d’être remplis de l’Esprit. Cette soirée s’est déroulée très différemment dans mon cas que lors de la Rencontre avec le Saint Esprit. Je me sentais tellement libre et en paix que je ne pensais pas à faire une expérience. Pendant que je louais Dieu, j’étais vraiment heureuse et reconnaissante envers lui de tout ce qu’il représentait dans ma vie. J’avais les idées claires et tout ce que je pouvais faire, c’était de louer Dieu pour sa bonté envers moi. On a demandé à tous ceux qui désiraient que l’Esprit de Dieu les remplisse de se lever. Je suis restée assise un moment. Je me sentais si bien; avais je besoin de me lever? Puis je me suis rappelé que les gens avaient passé la semaine à dire qu’il était toujours possible d’être encore plus remplis de l’Esprit. Or, si c’était vrai, je le voulais. J’ai donc demandé à Dieu : « Père, que veux tu me montrer? » Sa réponse s’est fait entendre à moi plus nettement que jamais auparavant : « Mon cœur. » « OK, mon Dieu, montre-moi ton cœur. » Un membre de l’équipe de prière est venu à moi et s’est mis à prier pour moi. Je me rappelle m’être concentrée sur Dieu. Je vivais la présence de Jésus de façon indescriptible. Je me sentais joyeuse et bouleversée, et Dieu m’a alors parlé de nouveau : « Fais-moi confiance. » « D’accord », et me penchant vers l’amour que je sentais m’envahir, je suis tombée en raison du poids de son amour pour moi. Son cœur était lourd d’amour et de joie. Heureusement, l’homme qui priait pour moi était plus grand que moi. S’il s’était agi d’une petite dame âgée, j’aurais risqué de l’écraser! Je suis restée au sol. On nous a enseigné l’importance d’éprouver les esprits, car l’ennemi est menteur, si bien que l’homme m’a demandé : « Voyez vous Jésus? Où est il? Que veut il vous montrer? » « Oui, je le vois; il est à côté de moi. Il veut me montrer son cœur. » J’en étais venue à sangloter à ce moment-là, puis l’homme qui m’avait encouragée à venir à l’événement est venu me demander : « Amy, s’agit il de Jésus? » « Oui. » J’éprouvais une telle joie qu’il m’était impossible de la contenir. Je me suis mise à rigoler. L’homme m’a dit : « C’est Dieu, Amy. C’est sa joie. C’est la guérison. » Il a prié pour moi : « Plus de joie, Seigneur! » Je me suis mise à rire sans pouvoir m’arrêter. Je me sentais pleinement heureuse et extrêmement proche de Dieu. Son cœur n’est que pure joie – une joie immense et bouleversante. Je ne saurais décrire l’intimité avec Dieu et le bonheur que j’ai alors ressentis. Je n’ai pu m’empêcher de sourire pendant le reste de la soirée. Le risque en vaut la peine! Il y a toujours plus à obtenir auprès de Dieu. Son cœur rempli d’amour est à la portée de tous ceux qui sont prêts à s’approcher de lui et à recevoir cet amour. Une liberté non voilée et sans entrave est offerte à tous, et non uniquement aux « plus spirituels ».

Amy Flater, une ouvrière accréditée en Alberta, œuvre au Encompass Partnerships Centre (Centre de partenariats intégratifs) et dirige Anchored Warriors (Guerriers ancrés en Dieu), qui sert aux côtés de jeunes et de leaders des Premières Nations

Le pouvoir du toucher L’imposition des mains lors d’une onction permet d’insister sur l’œuvre de l’Esprit. Dans le Nouveau Testament, elle est le plus souvent associée à la prière visant la plénitude du Saint Esprit, mais elle est aussi clairement associée à la prière pour les malades (Marc 6.5; 16.17,18; Actes 28.8). Extrait tiré de Divine Healing: The Children’s Bread de Keith M. Bailey


Si une personne est habitée par des esprits démoniaques, aucune thérapie ni aucun médicament ne pourra l’en guérir

Chasser des démons Cinq principes liés au ministère de délivrance De Rob Reimer

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l y avait un mois que j’exerçais le premier ministère auquel on m’avait affecté lorsqu’une femme est entrée dans mon bureau pour me parler de ses ennuis. Elle entendait des voix blasphématoires qui l’incitaient à se faire du mal. En me racontant son histoire, elle m’a révélé avoir déjà pratiqué le vaudou. Son problème était manifestement d’origine démoniaque. Comme j’envisageais de faire appel à des

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professionnels, je me suis rendu au bureau du pasteur principal. Je lui ai expliqué la situation et lui ai dit qu’elle était prête à recevoir une délivrance, mais il n’en avait jamais encore faite une seule! Cela a donc été ma toute première expérience. Notre palier supérieur en Dieu se trouve toujours au delà des frontières de notre vécu actuel, et le seul moyen d’y accéder consiste à risquer gros pour dépasser nos


limites. Voici quelques principes que j’ai acquis en matière de délivrance. Premièrement, reconnaissez les symptômes de l’activité démoniaque. Il arrive souvent que des gens disent entendre des voix ou avoir des pensées incontrôlables. Il s’agit de pensées condamnatoires ou blasphématoires qui appellent fréquemment la personne à l’autodestruction ou au suicide. Les gens se sentent tourmentés. Écoutez la personne se raconter. Si son arbre généalogique abonde en sévices, en dépendances ou en n’importe quelle forme de sorcellerie ou d’activité occulte, en violence, en internements, en suicides ou en péchés sexuels, tendez l’oreille. Cela ne garantit pas que vous êtes en présence d’esprits démoniaques, mais il s’agit certainement d’un indicateur commun. Deuxièmement, aidez la personne à avancer en territoire inconnu. Éphésiens 4.26,27 nous dit : « Mettez vous en colère, mais ne commettez pas de péché […] Ne donnez aucune prise au diable. » Le mot « prise » a le même sens que « territoire ». Le territoire le plus courant est celui du péché non confessé. Nous devons amener tous nos péchés à la lumière. Le sang de Jésus surpasse tous nos péchés, mais le péché non confessé reste intouché par le sang suprême de Jésus. Les secrets de famille et les malédictions familiales peuvent aussi donner du terrain aux démons. Par exemple, lorsqu’une personne s’abandonne à tout autre que Jésus, c’est une malédiction, et tant que celle ci ne sera pas brisée, des démons occuperont le territoire. J’essaie de réclamer tout le territoire avant de m’attaquer à tout esprit démoniaque. Troisièmement, faites un test spirituel (1 Jean 4.1). Je pose à l’esprit des questions bibliques : Jésus Christ s’est il incarné? Jésus Christ est il Seigneur? Honores tu le sang du Seigneur Jésus? Que cherches tu à faire chez cette personne? La personne connaîtra les réponses à ces questions. Si vous êtes en présence d’un esprit démoniaque, la personne entendra de mauvaises réponses, elle verra de sombres images ou elle ressentira de la haine et de la résistance. Lorsque surgit une réponse négative, je rassemble alors quelques renseignements clés. Quatrièmement, réunissez l’information nécessaire pour chasser l’esprit. Voici les questions clés que j’ai appris à poser : 1) Comment t’appelles tu? 2) As tu un territoire où résider? 3) As tu des esprits sous ta domination? Si oui, combien? 4) As tu un chef qui habite cette personne? 5) Vois tu des portails, des fenêtres, des secrets, des portes, des malédictions ou des points d’accès qui te permettraient de revenir en elle?

Cinquièmement, chassez les esprits un groupe à la fois. Les démons viennent en structures hiérarchiques. Passez d’un chef à l’autre et chassez les avec leurs groupes respectifs. Je leur ordonne toujours d’aller là où Jésus les envoie. Par exemple, si vous avez un esprit nommé Colère qui a deux esprits sous ses ordres, je les chasse tous les trois ensemble. Si Colère a un chef nommé Rage, alors je l’appelle et je chasse tout son groupe d’un seul coup. Je répète le processus jusqu’à obtenir un test réussi, lorsque la personne répond donc correctement à toutes les questions citées à la troisième étape et que tous les esprits sont partis. Les démons s’inscrivent dans la perspective biblique du monde, et Jésus s’employait lui même à la délivrance. Si une personne est habitée par des esprits démoniaques, aucune thérapie ni aucun médicament ne pourra l’en guérir. Elle a besoin de la puissance de Dieu pour l’en délivrer. Si l’Église ne lui vient pas en aide, qui le fera? Rob Reimer, Ph. D., est membre du corps professoral chargé du programme du doctorat en ministère à l’Alliance Theological Seminary à Nyack, New York, et auteur des livres Soul Care, River Dwellers et Pathways to the King

Pour en savoir plus sur la délivrance et mieux comprendre son processus, commandez le livre Soul Care sur drrobreimer. com (en anglais seulement).

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Une maladie invisible Sortir de l’ombre de la honte De Nadine Hunt

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tant infirmière paroissiale depuis sept ans, j’ai eu le privilège d’accompagner beaucoup de personnes atteintes d’une maladie mentale, qui m’ont enseigné de nombreuses leçons. Deux de ces femmes ont le courage de raconter ce que c’est que de vivre tant avec la foi qu’avec une maladie mentale. Carol « Mon père était alcoolique et ma mère était dépressive. Après la naissance de mon deuxième enfant, une dépression post-partum s’est installée. Je me sentais perdue, triste et seule, et les médecins n’ont jamais diagnostiqué ma maladie. Ce n’est qu’à mon arrivée au Canada en provenance de l’Angleterre dans les années 1980 que mon omnipraticien a commencé à me prescrire divers médicaments, mais qui n’ont pas empêché mon état de se détériorer.

« Je vivais déjà avec d’autres maux chroniques quand on m’a diagnostiqué une dégénérescence maculaire et un glaucome. Ma peur de perdre la vue a amorcé ma pire spirale descendante, et la plus longue, dans la dépression majeure. « À l’été 2015, j’ai été hospitalisée en psychiatrie pendant cinq mois. C’est alors que j’ai commencé à comprendre que j’avais une maladie, et non un problème, et que je ne choisissais pas d’être malade. « Même si je suis chrétienne, je n’ai jamais vraiment compris comment ‟remettre ma situation à Dieuˮ, comme on ne cessait de m’y inciter. Durant toute mon hospitalisation, je me suis sentie seule, abandonnée de Dieu, incapable de lire la Bible et de prier, et je craignais que les gens me tournent le dos. « Je ne crois pas que j’aurais pu persévérer sans le soutien de mon Église. En repensant à mon hospitalisation

Il n’y a pas lieu d’avoir honte d’être atteint d’une maladie mentale, même en tant que chrétien 12

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et au counselling chrétien que j’ai reçu, je comprends que Dieu ne m’a jamais abandonnée. Ce n’était pas le fruit du hasard si mes infirmières et mes médecins étaient chrétiens; et Dieu a mis sur mon chemin d’autres personnes pour m’aider à revenir à lui. » Stacy « J’aurais dû avoir ˮChaos‟ pour nom de famille. Sous notre toit, il n’y avait aucun amour et c’était chacun pour soi. À 10 ans, j’ai remarqué que mes réactions étaient différentes de celles des autres, ce qui a engendré en moi un sentiment de solitude et de peur. C’était le début de ma maladie mentale. « Après la mort de mon bébé, quand j’avais 17 ans, on m’a diagnostiqué un trouble bipolaire. J’ai alors subi 36 traitements d’électrochocs, qui ont entraîné la perte de la plupart de mes souvenirs. Les médicaments m’aidaient, à condition que je les prenne sans interruption. Quand je commençais à aller mieux, il m’arrivait souvent de cesser de les prendre. « De 17 à 30 ans, j’ai lutté contre cette maladie par mes propres forces. Il y a onze ans, j’ai demandé à Jésus de devenir mon Sauveur personnel. Au début, mes pas de foi étaient minimes; j’ai fait des tentatives de suicide et j’ai souvent envisagé de me faire du mal même une fois devenue chrétienne. « Après ma dernière tentative de suicide, en juin 2016, je

me suis agenouillée devant Dieu et lui ai remis toutes mes souffrances et toute ma tristesse. « Ma guérison a été récemment mise à l’épreuve lorsque ma fille de 22 ans est morte d’une surdose de fentanyl. Par le passé, cela m’aurait lancée sur le chemin ténébreux de l’autodestruction et du suicide, mais par bonheur cela n’a pas été le cas. Je suis en deuil, mais j’ai sollicité l’aide de mon Église et je compte sur la force et l’appui de Dieu. » Courir vers le but La maladie mentale décrit le parcours de toute une vie, mais en tant que filles du Roi, Carol et Stacy savent que Dieu est là pour les soutenir et prendre soin d’elles jusqu’à la fin. Il n’y a pas lieu d’avoir honte d’être atteint d’une maladie mentale, même en tant que chrétien. Si vous avez besoin d’aide, consultez un médecin; Dieu mettra les bonnes personnes sur votre route. Oui, Stacy et Carol vivent encore avec une maladie mentale qui les oblige à prendre des médicaments, mais Dieu les a guéries en les délivrant de la solitude, de la tristesse et du désespoir. Le suicide, l’autodestruction et la dépression ont perdu leur emprise sur elles. Elles ont fait face à la mort, mais par la puissance de guérison, la miséricorde et la grâce de Dieu, elles n’y ont pas succombé.

Nadine Hunt travaille à temps partiel comme infirmière paroissiale à la Southview Alliance Church, à Calgary, Alberta, ainsi qu’aux Alberta Health Services, où elle est affectée aux soins à domicile

SOYEZ UN MESSAGER D’ESPOIR ET UN AIDE DES CHOSES PRATIQUES À FAIRE 1. Contrez la stigmatisation. Condamnez les idées négatives visant les personnes atteintes d’une maladie mentale. Nommez les dans vos sermons et discutez en dans vos études bibliques. 2. Créez un réseau. Faites une liste des services de santé mentale et des groupes de soutien communautaires. Votre Église n’est pas tenue d’être spécialisée en la matière; travaillez en partenariat avec ceux qui font déjà bien ce travail. 3. Éduquez-vous. Découvrez les dynamiques propres à certaines maladies mentales pour savoir en reconnaître les déclencheurs et quels gestes faire afin d’en désamorcer la spirale infernale. Rappelez-vous cependant

qu’aucun livre ne renferme ni réponse ni remède miracle attendant d’être découvert. 4. Faites ce que vous faites toujours. Les familles souffrant de maladie mentale ont besoin des mêmes soins que les autres familles malades : repas, conduite chez le médecin, bénévolat. 5. Soignez vos paroles. Exprimezvous en usant de sagesse et de compréhension. Par exemple, ne banalisez pas le poids de la dépression en disant des choses comme : « Il pleut aujourd’hui; ça me déprime tellement. » 6. Montrez-vous patient dans les longs combats. Tenter de sauver une personne sur un coup de tête risquerait fort de vous mener à vous épuiser et à l’abandonner.

7. Offrez de sains exutoires. Charles Spurgeon, prédicateur de renom ayant souffert d’une dépression majeure, prônait les modes de survie naturels de Dieu : « Une bouffée d’air marin ou une marche rapide face au vent n’apportait pas la grâce à l’âme, mais oxygénait le corps, ce qui est le deuxième meilleur moyen d’améliorer son état. » 8. Exercez le ministère de la présence. Il vous suffit d’être là, de prêter l’oreille et de laisser la personne prendre les devants. 9. Intégrez des gens atteints d’une maladie mentale dans votre Église. Veillez à les inviter et à les accompagner aux rencontres sociales. Faites-leur savoir qu’ils ne sont pas oubliés. (Tiré de cmAlliance.ca, printemps 2014)

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RÉGION SABLE DU DÉSERT

Le corps de Charles avait expulsé l’infection…

Charles assis au bord de la rivière

Désespérant d’obtenir un miracle

Photo : gracieuseté de Michel Dubé

Prouver le pouvoir du nom de Jésus De Michel Dube

J

’anime une étude biblique avec un groupe d’amis guinéens, mais elle commençait à sembler ne plus suffire. J’ai alors demandé à Dieu de me confier un autre groupe, même si cela m’apparaissait impossible, ce que j’ai appris à ne jamais dire au sujet de Dieu. Jean Louis était un nouveau venu qui désirait désespérément que nous priions pour Charles, son frère malade. Un « dentiste » lui avait extrait une dent, mais la plaie s’était vite infectée, et son visage et son œil étaient enflés au point de le rendre méconnaissable. Je me suis rendu chez Jean Louis afin de prier pour Charles. Cette

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merveilleuse famille m’a réservé un accueil chaleureux. J’ai trouvé sur place un Charles malade et léthargique assis sur une chaise avec le visage manifestement tout infecté. J’ai demandé à Charles et à sa famille si je pouvais prier au nom de Jésus. Je leur ai expliqué que le nom de Jésus est puissant. Voyant la nervosité les gagner, je leur ai dit que ma prière serait brève. Le lendemain, Jean Louis m’a téléphoné pour m’expliquer, ravi, que le corps de Charles avait expulsé l’infection de son œil; Charles était guéri. La famille a déclaré que c’était Dieu

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qui avait guéri Charles au moyen de la prière. J’ai alors demandé à ses membres s’ils aimeraient faire une étude biblique avec moi, et c’est ainsi que Dieu m’a confié un deuxième groupe d’étude. Depuis, Jean Louis a donné sa vie à Christ. Charles a eu un terrible accident de moto dans lequel il a été grièvement blessé. Dieu ne l’a pas guéri en entier de ses blessures, mais cet accident l’a amené à accepter Jésus. Quel encouragement que de voir Charles tirer des leçons de la Parole de Dieu et de s’en trouver transformé! Le révérend Michel Dubé et sa femme, Denise, sont des ouvriers internationaux en Guinée


Mon âme a vibré

Lorsque Dieu a pris en main la santé de notre fondateur De Albert B. Simpson

Tout ce que je sais de la Guérison divine et tout ce que j’ai écrit […] le Seigneur a dû me l’enseigner lui même au cours de ma vie, et sur ce sujet, il m’a interdit de lire quoi que ce soit d’autre que sa Parole jusque bien après que j’ai eu appris à lui faire personnellement confiance […].


... m’être presque vidé de ma vie...

P

endant plus de 20 ans, j’ai souffert de nombreuses maladies physiques et déficiences, y compris une dépression majeure alors que je me préparais à entrer à l’université. Mon médecin m’a interdit de même regarder un livre. En côtoyant la mort, j’ai enfin donné ma vie à Dieu. Après mes études universitaires, à 21 ans, je suis devenu le pasteur ambitieux d’une grande église urbaine. Bien plongé dans l’œuvre, j’ai fait une rechute avant même la fin de ma première année, aggravée par un problème cardiaque qui m’a obligé à prendre plusieurs mois de congé. Avec l’aide d’une médication constante, j’ai œuvré pendant des années en gardant toujours un flacon d’ammoniaque dans ma poche. J’aurais paniqué si j’étais sorti sans lui. Il m’est arrivé tant de fois, en montant une petite pente ou un escalier, de suffoquer soudain, et la pensée de ce flacon me calmait. Plusieurs années après, j’ai fait deux grosses rechutes. Au cours de ces terribles périodes, j’avais l’impression de m’être presque vidé de ma vie, qui ne tenait plus qu’à un fil. J’ai lutté pour accomplir mon travail, mais mon entourage m’a toujours cru « fragile ». J’en suis venu à redouter que les gens me prennent en pitié à chacune de nos rencontres. J’ai donc demandé au Seigneur de me rétablir au point de ne plus jamais attirer leur pitié et de les émerveiller par la force et le soutien que Dieu m’accordait. Il me fallait en général jusqu’au mercredi pour me remettre des effets du dimanche, et le jeudi je pouvais commencer à me préparer en vue du dimanche suivant. Un éminent médecin m’a alors dit qu’il ne me restait que quelques mois à vivre.

Divinement guéri Je suis allé à Old Orchard Beach, Maine, surtout pour profiter de son merveilleux air. Je me rendais à l’occasion aux réunions du terrain de camping, sans m’être jusque là engagé pleinement à croire à la vérité de la Guérison divine ni à en faire l’expérience. J’ai entendu un grand nombre de personnes attester avoir été guéries simplement en mettant leur foi dans la Parole de Christ. Cela m’a conduit à lire ma bible,


déterminé à régler cette question d’une manière ou d’une autre. Aux pieds de Christ, seul, avec ma bible ouverte, j’ai acquis la conviction que la guérison faisait partie de son glorieux Évangile pour un monde impie et souffrant, ainsi que la rédemption obtenue sur sa Croix bénie, pour tous ceux qui croiraient et recevraient sa Parole. Cela m’a suffi. Un après-midi, je suis sorti dans les bois, j’ai levé les mains vers le Ciel et je me suis engagé :

1. J’accepte solennellement cette vérité comme faisant partie de la Parole de Dieu, et, avec l’aide de Dieu, je ne la remettrai jamais en question. 2. Je prends le Seigneur Jésus comme vie physique, pour répondre à tous les besoins de mon corps jusqu’à ce que le travail de toute ma vie soit terminé. 3. Je m’engage solennellement à utiliser cette bénédiction à la gloire de Dieu et pour le bien d’autrui, ainsi qu’à en parler et à m’en servir de toutes les façons dont Dieu pourrait m’appeler à le faire ou dont d’autres pourraient en avoir besoin.

La présence de Dieu a alors fait vibrer chaque fibre de mon âme. C’était si glorieux de simplement croire à la guérison et de savoir qu’il tenait par conséquent ma santé dans sa main.

Subir l’épreuve Puis est venu le test de la foi. Une voix m’a subtilement murmuré : « Maintenant que tu as décidé de prendre Dieu pour ton guérisseur, ça t’aiderait si tu te rendais au chalet du Dr Cullis pour lui demander de prier avec toi. » Je lui ai prêté l’oreille pendant un instant sans vraiment réfléchir. Chancelant, je me suis écrié : « Seigneur, qu’estce que j’ai fait? » Je me sentais terriblement en danger. Soudain une pensée m’est venue : Tu viens à peine de régler cette question une fois pour toutes et de dire à Dieu que tu ne douteras plus jamais de son exaucement. À l’instant même, j’ai compris ce qu’était la foi. J’ai vu qu’une fois qu’une chose est réglée avec Dieu, elle l’est pour de bon. Le test suivant s’est présenté à moi à peine deux jours plus tard. On m’a invité à prêcher à la Congregational Church au New Hampshire. J’ai senti le Saint Esprit me

Le fondement biblique Avant tout, nous devons être certains de notre fondement scripturaire. La foi doit toujours reposer sur la Parole divine; et l’élément le plus important de la « prière de foi » est une conviction entière et ferme que la guérison des maladies par la simple foi en Dieu fait indubitablement partie de l’Évangile et de la doctrine biblique.

Exode 15.25,26 Psaume 103.2, 3 Matthieu 8.17 Jacques 5.14 Romains 8.11

Psaume 105.37 2 Chroniques 16.12, 13 Jean 14.12 3 Jean 2 2 Corinthiens 4.10, 11

Job 1 – 2 Ésaïe 53.4,5 Marc 16.15 18 Éphésiens 5.30 Hébreux 13.8

Nous avons retracé les enseignements des saintes Écritures de l’Exode jusqu’à Patmos : nous avons vu Dieu commander à son peuple, dès le début de son pèlerinage, de guérir des malades; nous avons vu la guérison divine chez un Job souffrant, dans les cantiques de David et chez Asa; nous avons vu la vision prophétique d’Ésaïe concernant le Guérisseur qui allait venir; nous avons vu le Fils de l’homme venir accomplir cette vision dans les moindres détails; nous avons entendu Jésus dire à ses disciples éplorés qu’il serait toujours avec eux; nous l’avons vu mettre son pouvoir de guérison entre leurs mains; et nous les avons vus nous le transmettre, à nous et aux autorités permanentes de l’Église de Dieu, jusqu’à la fin des temps. Quelle autre preuve pourrionsnous demander? Que faire d’autre sinon croire à ce grand salut, nous en réjouir, le recevoir et le proclamer à un monde malade, qui va à la perdition? Tiré de The Gospel of Healing (traduction libre), chapitre 1, d’A. B. Simpson

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Instructions pratiques Comment celui qui croit vraiment à cette doctrine peut-il recevoir la bénédiction et s’approprier la guérison? 1.

Croyez fermement à ce que dit la Parole de Dieu sur cette question.

2.

Entretenez l’assurance que Dieu désire vous guérir.

3.

Assurez-vous d’être agréable à Dieu en toutes choses.

4.

Consacrez-lui votre corps et réclamez sa promesse de guérison au nom de Jésus en usant simplement de foi.

5.

Mettez votre foi en action.

6.

Préparez-vous à voir votre foi être testée.

7.

Utilisez vos nouvelles forces et santé à l’avantage de Dieu, et assurez-vous d’obéir à la volonté du Maître. Tiré de The Gospel of Healing (traduction libre), chapitre 2, d’A. B. Simpson

pousser à donner un témoignage particulier, mais je me suis efforcé de prêcher un bon sermon de mon propre choix. Ce n’étaient pas les paroles que Dieu voulait exprimer à ce moment-là, j’en suis certain. Il voulait que je dise aux gens ce qu’il me montrait. Au lieu de cela, j’ai essayé d’être conventionnel et respectable, si bien que j’ai eu du mal à faire ma prédication. Ensuite, j’ai couru me réfugier dans un champ voisin, où je me suis prosterné devant le Seigneur et lui ai demandé de me montrer ce que signifiait mon fardeau et de me pardonner. C’est ce qu’il a fait, avec beaucoup de grâce, et il m’a donné une autre chance de le glorifier. Le soir même, j’ai repris la parole. Cette fois-ci, j’ai expliqué ce que Dieu avait accompli. En balbutiant, j’ai raconté que j’avais vu dernièrement le Seigneur Jésus comme le Guérisseur du corps, que je l’avais accepté comme tel et que je savais qu’il serait fidèle et mon tout. Le lendemain, le troisième test s’est imposé à moi. À proximité se trouvait une montagne haute de 915 m, et l’on m’a demandé de me joindre à un petit groupe pour l’escalader. Je m’y suis refusé sur le champ, me rappelant le vertige qui ne me quittait jamais. Ignorais-je qu’un simple escalier m’épuisait et nuisait à mon pauvre cœur? Puis m’est venue une pensée pénétrante et solennelle : Si tu cèdes à la peur et tu refuses d’y aller, c’est parce que tu ne crois pas que Dieu t’a guéri. Dans ce cas, ma

peur ne serait que pure incrédulité, et j’ai donc dit à Dieu que par sa force j’irais. Je ne laisse pas entendre par là que nous devions faire des choses simplement pour montrer à quel point nous sommes forts ou sans qu’elles ne soient réellement nécessaires. Je ne crois pas que Dieu veuille que ses enfants gravissent inutilement des montagnes ou parcourent des kilomètres juste parce qu’une personne le leur a demandé. Mais dans ce cas ci, et il y a des cas comparables dans la vie de chacun, il me fallait aller de l’avant et réclamer ma victoire. Or, c’était le temps et la manière de faire que Dieu avait choisis. J’ai donc gravi la montagne. Au début, j’avais l’impression que mon ascension me prendrait presque jusqu’à mon dernier souffle. Je ressentais ma vieille faiblesse et mon ancien épuisement. Mais j’ai pris conscience d’une autre Présence qui transcendait ma débilité et ma douleur. Une Force divine venait à moi. D’un côté, un poids de mort semblait presser sur moi, de l’autre, une Vie infinie. Je me suis approché de Christ et chacun de mes pas a semblé s’affermir jusqu’à ce que j’atteigne le sommet. Je me serais alors cru à la porte du Ciel, et le monde de faiblesse et de peur gisait à mes pieds. Merci, mon Dieu, de ce que depuis lors, j’ai reçu un nouveau cœur, tant au propre qu’au figuré, et Christ en est la vie glorieuse.


De la force pour chaque jour Depuis près de sept ans, j’ai servi notre précieux Seigneur sans avoir à prendre un seul temps de repos prolongé, et cela, en jouissant d’une aise, d’une force et d’un ravissement croissants. En plus de l’évangélisation et du pastorat au sein de mon Église, ce qui implique plusieurs sermons par semaine, je me suis consacré à d’autres œuvres : tout le travail de révision d’une revue mensuelle de même qu’une grande partie des articles y paraissant; la préparation de plusieurs tracts et volumes; la vérification personnelle de toutes les œuvres publiées et la responsabilité d’une correspondance soutenue; la supervision de la maison Berachah, incluant chaque semaine l’accueil de plusieurs visiteurs, la réponse aux demandes de renseignements et la tenue sur place de plusieurs rencontres; un ou deux cours magistraux donnés au Missionary Training College sur une période de sept mois, qui exigeaient une réflexion des plus approfondies; et de nombreux congrès et réunions ayant lieu dans divers endroits auprès des précieux enfants de Dieu. Je suis néanmoins conscient de ne pas avoir eu recours à mes propres forces naturelles. Je ne crois pas être plus robuste que par le passé. Je suis intensément conscient de chacune de mes respirations, de puiser ma vitalité à même une source surnaturelle, et de ce qu’elle est à la hauteur des appels et des exigences de mon travail. Je ne cherche pas la controverse, mais à rendre un témoignage simple et humble, qui est à mes yeux tout à fait réel et merveilleux. Que toute la louange lui revienne!

Le révérend Albert B. Simpson a fondé l’Alliance chrétienne et missionnaire (Cet article est inspiré de son témoignage personnel tiré de son livre Guérison selon l’Évangile, Jeheber, 1893)

Renseignements supplémentaires Consultez le livre d’A. B. Simpson intitulé Guérison selon l’Évangile pour en savoir plus sur cette doctrine, y compris des objections courantes, des principes régissant la guérison divine et des témoignages. Rendez-vous sur cmacan. org/uploads/content/the-gospel-ofhealing.pdf


Jésus, notre Guérisseur Soutenir les malades par la prière De Franklin Pyles et Lee Beach

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n tant que mouvement, l’Alliance chrétienne et missionnaire repose sur le concept de Jésus notre Sauveur, notre Sanctificateur, notre Guérisseur et notre Roi qui revient. Que devrions-nous penser de la guérison divine de nos jours? Dans de nombreux contextes, il s’agit d’une doctrine dont on parle peu et que l’on met en pratique encore moins. Nous voyons à la télé des « guérisseurs spirituels », qui à notre avis font dans le tape à l’œil et l’autoglorification. Nous trouvons leurs loufoqueries et leurs doctrines embarrassantes. Nous hésitons à adopter des idées qui risquent de nous amener à faire quelque chose ressemblant plus à un spectacle qu’à une interprétation et à une mise en pratique fidèles de l’Évangile. Bien que ces préoccupations soient valables, elles ne correspondent pas aux déclarations scripturaires ni à l’histoire selon laquelle Dieu est un Guérisseur qui désire exprimer son amour et sa tendresse envers nous en manifestant cette vérité dans notre vie. Nous sommes

Ce symbole appartenant au logo de l’ACM représente une cruche contenant de l’huile destinée à oindre les malades en vue de leur guérison, qui découle de l’obéissance à la Parole de Dieu

appelés à prendre au sérieux le fait que la vie de Jésus nous révèle le Dieu qui guérit, et que sa mort et sa résurrection nous assurent que la guérison nous a été procurée dans toutes ses dimensions, partout où elle est nécessaire dans notre vie. Par ses souffrances, sa mort et sa résurrection, Jésus nous fournit la possibilité d’être guéris de tout ce qui nous empêche de faire l’expérience de Dieu et de son monde comme il l’aurait voulu. Cela transcende notre simple guérison physique pour s’étendre à d’autres dimensions de notre vie, et même à d’autres sphères, comme nos relations, nos structures sociales et l’environnement. Dans Jacques 5.14, il revient à la personne malade de demander que l’on prie pour sa guérison. Ce n’est toutefois pas à dire qu’il n’existe aucune occasion où une personne très souffrante n’ait pas besoin que d’autres demandent la prière et l’onction en son nom ou que le Seigneur n’honorera pas de telles demandes. Il faut cependant voir sur qui repose le fardeau d’amorcer des prières de guérison, c’est à dire sur la personne qui est malade. Pourquoi? Parce qu’il s’agit d’un acte de foi que de faire appel aux anciens. Nous démontrons ainsi que nous croyons que Jésus est le Guérisseur et que sa vie, sa mort et sa résurrection créent la possibilité qu’une transformation s’opère dans notre corps, notre esprit et notre âme. Jacques 5.15 insiste également sur la foi. Ce verset nous rappelle que ceux qui prient pour les malades ont eux aussi besoin de croire que la guérison s’obtient en Jésus et que leur foi dans l’œuvre de Christ visant à guérir notre monde est essentielle pour que la guérison s’accomplisse dans la vie des malades. Il importe toutefois de clarifier le fait que cela ne laisse pas entendre qu’il y ait quoi que ce soit de magique dans la foi ou la prière. La prière de guérison est une pratique communautaire. On fait appel aux anciens non pas parce qu’ils détiennent des pouvoirs spéciaux pour guérir ou même un statut particulier devant Dieu. Les anciens de l’Église sont des représentants de l’assemblée. Leur œuvre consiste à servir l’Église par leur leadership et leur représentation des gens dont ils sont au service. En matière de prière de guérison, ils sont tenus d’amener la foi de l’Église à


En venant à Jésus, nous venons à celui qui est venu apporter la plénitude à notre monde, une plénitude incluant les dimensions spirituelle, émotionnelle et physique de notre vie.

porter sur les besoins des malades. Ainsi, en cherchant à obtenir de Dieu une guérison, la foi ne s’exerce pas uniquement chez la personne malade, mais aussi chez tous les membres de l’assemblée tandis qu’ils s’unissent pour soutenir et élever par la prière la personne dont le corps est affecté. Bien entendu, tout cela soulève une question : « Pourquoi arrive t il souvent que Dieu n’accorde pas de guérison? » Il se peut que l’une des raisons à cela soit que notre maladie puisse exercer une incidence positive sur nous et autrui. Il arrive parfois que Dieu se serve de la maladie pour nous rapprocher de lui et nous façonner plus pleinement à l’image de Christ. Il se peut aussi que notre maladie puisse servir aux autres (2 Corinthiens 1.3,4). Nos souffrances peuvent avoir un sens, celui de nous identifier à ceux qui sont malades et leur apporter un véritable réconfort dans leurs souffrances. Nous savons tous que la personne qui a vécu la même douleur que celle que nous éprouvons est capable d’une grande compassion. Pour terminer, il se pourrait que Dieu n’accorde pas de guérison parce que la maladie peut lui servir à se glorifier. Dieu peut guérir, et il intervient et accomplit des miracles qui transforment des situations et restaure des vies brisées. En venant à Jésus, nous venons à celui qui est venu apporter la plénitude à notre monde, une plénitude incluant les dimensions spirituelle, émotionnelle et physique de notre vie. Si vous avez un besoin, Dieu vous invite à le lui soumettre en croyant sincèrement qu’il saura y répondre.

Vivre l’Évangile dans sa plénitude aujourd’hui même Messieurs Pyles et Beach ont accompli une œuvre magistrale en transposant l’ADN historique de l’Alliance chrétienne et missionnaire dans un contexte moderne. Le style de leur livre le rend accessible et invitant. Ces auteurs emploient une méthode narrative qui entraîne les lecteurs dans l’histoire et les invite à mieux connaître et vivre les vérités qu’ils y communiquent. Tout croyant désireux d’approfondir sa vie avec Jésus se doit de le lire. David Hearn, président de l’ACM au Canada

Franklin Pyles a déjà été président de l’Alliance chrétienne et missionnaire au Canada. Il a été pasteur d’Églises de l’Alliance au Canada et aux États Unis pendant plus de trente ans, et il a été professeur de théologie au Canadian Theological Seminary. Il est actuellement professeur auxiliaire au McMaster Divinity College, à Hamilton, Ontario. Lee Beach est professeur adjoint en ministère chrétien et directeur de la formation au ministère au McMaster Divinity College. Il a œuvré dans le pastorat au sein de l’Alliance chrétienne et missionnaire pendant plus de vingt ans et est actuellement prédicateur itinérant pour notre famille d’Églises. Il est l’auteur du livre The Church in Exile : Living in Hope after Christendom. Tous les anciens et autres membres de l’ACM devraient lire The Whole Gospel for the Whole World. On peut se le procurer sur wipfandstock.com et amazon.ca.

Tiré du chapitre intitulé « Jesus Our Healer » du livre The Whole Gospel for the Whole World, de Franklin Pyles et Lee Beach

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Guéris Il donne à l’infirme de marcher Nous venons toujours au ralliement annuel des jeunes en espérant voir Dieu à l’œuvre, mais cette année, il nous réservait une surprise. Joël avait de graves problèmes aux chevilles, qui résistaient à tous les efforts des médecins. On envisageait de l’amputer pour le soulager de ses terribles douleurs. Les leaders ont exhorté les jeunes à s’attendre à ce que le Saint Esprit agisse avec puissance. Le dernier soir, y étant poussés par l’Esprit, deux leaders et moi avons prié pour la guérison de Joël en lui imposant les mains sur les chevilles. Plusieurs autres leaders se sont joints à nous, et nous avons pris autorité au nom de Jésus. Puis nous avons demandé à Joël de se lever. Il l’a fait, mais rien ne semblait avoir changé. Un leader lui a demandé s’il avait les pieds liés. Joël a alors retiré la bande Velpeau qu’il avait autour des chevilles, et nous avons vu sur son visage qu’il

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Des miracles se produisent tous les prenait conscience de la disparition de ses douleurs. Du coup, il s’est écrié : « JÉSUS M’A GUÉRI! », en sautillant partout. Le silence a envahi la salle tandis que, ce soir là, Dieu a manifesté sa puissance de guérison devant 150 jeunes. Par conséquent, ils sont nombreux à avoir consacré leur vie à Christ. Joël, qui est maintenant en première année d’école biblique, sent que Dieu l’appelle au ministère.

David Pearson est pasteur adjoint à l’Église ACM de Rimouski, Québec

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Il entend nos prières

jours!

1. Écoutez les directives du Saint Esprit. Quand nous le consultons, il arrive souvent qu’il nous donne des indications particulières. À l’écoute de Dieu et dans une louange silencieuse, attendezvous à lui quelques instants. Voici quelques façons précises de prier : • Affirmer l’œuvre achevée de Jésus Christ sur la croix • Réclamer les promesses contenues dans la Parole de Dieu • Prononcer des paroles de guérison, verbaliser un exemple de guérison divine • Déclarer des œuvres de délivrance ou exalter Dieu par des louanges 2. Priez avec foi en arborant une attitude empreinte de louanges. La foi revient à croire en ce que Dieu a l’intention de faire – visualisez bien la personne. La Bible dit : « La prière faite avec foi sauvera le malade et le Seigneur le relèvera. S’il a commis quelque péché, il lui sera pardonné » (Jacques 5.15). 3. Entourez la personne, et que les gens les plus proches déposent discrètement la main sur la région de son épaule. On peut se tenir debout ou à genoux; les gens plus loin de la personne que l’on oint peuvent poser la main sur les épaules de ceux qui sont devant eux. Inspiré des écrits de David Smith, quand il était pasteur de la Quinte Alliance Church, Ontario, 1994 1998

Il guérit le cœur brisé Dernièrement, après que nous avons raconté une partie de notre histoire et celle d’Agar dans une des églises locales, on nous a dit qu’une femme avait reçu la guérison complète de son cœur hypertrophié tandis que nous nous adressions à l’assemblée. Son état s’était détérioré à tel point qu’elle parvenait à peine à marcher et à participer à n’importe quelle activité. Elle n’avait cessé de demander que l’on prie pour elle, et (curieusement!) à un moment donné durant notre récit, nous avons mentionné le mot « cœur ». Elle a alors senti quelque chose bondir d’un côté de sa poitrine à l’autre. Depuis lors, elle a obtenu des médecins la confirmation de son entière guérison. Ainsi, tandis que nous cherchions à collaborer avec fidélité, Dieu a témoigné de sa fidélité en accordant une merveilleuse guérison à l’un de ses précieux enfants. Tiré d’une lettre de Steve et Heidi provenant de la région Soleil des Caraïbes

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Pourquoi?

Trouver le contentement spirituel dans la souffrance De Grant McDowell

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Comme toute bonne chose, la guérison est l’œuvre de l’Esprit

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ôt dans le ministère, j’ai demandé à Dieu de guérir notre famille d’une faiblesse physique. Bien qu’il y ait eu une solution médicale d’envisageable, ma femme et moi avons recherché l’aide de Dieu. Il nous a alors procuré un certain soulagement, mais sans éliminer le problème. Quelques croyants étaient convaincus que notre manque de foi bloquait notre guérison. Prenant la chose au sérieux, nous avons prié souvent et avons sondé notre âme. Or, malgré nos suppliques sincères et bruyantes, Dieu ne nous a pas répondu comme nous l’avions espéré. Lorsque nous avons fini par avoir recours à une ordonnance, les gens de notre entourage se sont montrés déçus et même accusateurs. Pourquoi le Dieu de l’univers n’avait il pas tout amélioré? Nous avions demandé aux anciens de l’Église de prier, nous nous étions confessé l’un à l’autre tout péché nous étant venu à l’esprit (Jacques 5.14 16) et nous avions profondément ancré notre foi dans le pouvoir de guérison de Christ (Ésaïe 53.4,5). Dieu avait librement accordé sa guérison à d’autres occasions, mais cette fois ci, le sentiment d’échec que nous inspiraient les pressions exercées en ce sens a entamé notre confiance dans la prière de guérison et de miracles. Certains croient que tout chrétien devrait recevoir la guérison au même titre que quiconque se repent d’un péché en reçoit le pardon. Cette conviction cite à raison les promesses de Dieu et réaffirme la guérison en tant que priorité (Jean 15.7; 16.23,24). L’ironie tient ici au fait que, si nous prônons la guérison en tant que loi, elle risque de blesser l’âme. Le fait de traiter la guérison comme un projet conduit à de mauvaises expériences. Pour certains, elle réside dans une formule : déclarer la guérison avec autorité, y croire, puis en rendre témoignage – pourtant, l’apôtre Paul a dû accepter de souffrir dans sa vie même s’il se conformait à la volonté de Dieu (2 Corinthiens 12.8). Lorsque l’on reconnaît la guérison comme une œuvre du Saint Esprit plutôt qu’une loi, elle attire la personne malade au Père.

Il y a onze ans, mon médecin m’a dit que j’étais atteint d’une forme de cancer particulière. L’atmosphère de son cabinet était froide et stérile, un peu comme celle des réunions de prière où l’on s’attend à ce que Dieu guérisse sur demande, comme s’il était une imprimante numérique en attente d’une commande. Plus tard, j’ai questionné Dieu ainsi : « Pourquoi ça? Je veux voir l’avenir de mes enfants. Je veux passer plus de temps avec ma femme. J’ai des choses à réaliser. » En silence, l’Esprit de Dieu a indéniablement répondu au mien : « Tu peux le vivre dans l’angoisse, ou bien me faire confiance. D’une façon ou d’une autre, ce n’est pas toi qui es aux commandes. » J’ai donc choisi la confiance. J’ai demandé à Dieu de me guérir, ce qu’il m’a accordé au moyen d’une opération réussie, d’un bon suivi et – sans aucun doute – de la puissance empreinte d’amour du Saint Esprit. Comme toute bonne chose, la guérison est l’œuvre de l’Esprit et requiert que nous écoutions, demandions et ayons confiance. Nous ne sommes pas aux commandes; Dieu accorde néanmoins des guérisons et des dons de guérison dans le but d’édifier son Église et de glorifier le nom de Christ. Ananias a imposé les mains à Saul, en déclarant la restauration de sa vue et la plénitude du Saint Esprit en lui (Actes 9.17). Sous l’onction de l’Esprit, Jésus Christ a guéri des gens en parcourant le pays (Actes 10.38). Nous aussi vivons selon son Esprit. Jean a écrit : « Voici comment nous savons que nous demeurons en lui et qu’il demeure en nous : c’est par son Esprit qu’il nous a donné » (1 Jean 4.13). La guérison n’est ni une loi ni une performance. J’ai parfois prié de tout mon cœur pour des gens malades sans pour autant que Dieu les guérisse. D’autres fois, après avoir tout simplement prié, j’ai vu le Seigneur guérir en silence des gens par sa puissance. C’est l’Esprit, et non notre ministère de guérison, qui est aux commandes (Zacharie 4.6). Grant McDowell est le pasteur principal de la Cranbrook Alliance Church, Colombie Britannique


Guérir des relations

Marcher ensemble vers la vérité et la réconciliation De Joanne Beach

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resque tous avaient les larmes aux yeux tandis que trente cinq leaders de l’Alliance au Canada se soumettaient à l’Exercice de la couverture, une activité retraçant la relation historique entre les peuples autochtones et les autres peuples du Canada. Au cours de la période de réflexion qui l’a suivi, nous avons été nombreux à nous étonner d’en savoir si peu sur les événements et les politiques qui avaient tant fait souffrir les peuples autochtones. On nous a incités et inspirés à écouter et à dire la vérité, ainsi qu’à en être des ambassadeurs qui rebâtiront des relations au sein de notre pays. Une vérité pénible Voici une des vérités qui nous ont profondément remués : durant sept générations, des enfants autochtones ont été placés dans des pensionnats et se sont fait dire que leur vie n’avait pas autant de valeur que celle des autres Canadiens. On leur a enseigné que leur culture, leur langue et leurs traditions n’avaient pas de raison d’être. On leur a volé leur identité, on les a retirés de leur famille et on les a forcés à croire que leurs ancêtres étaient des païens. En même temps, on disait aux jeunes non Autochtones que les Autochtones vivaient comme des sauvages. Or, comment la guérison et la réconciliation pourraient-elles s’opérer rapidement alors que l’on a inculqué une telle perception d’eux au fil de tant de générations? La réconciliation commence par le dialogue. Je n’oublierai jamais le jour où j’ai écouté Larry Wilson,

ancien directeur des First Nations Alliance Churches of Canada, relater l’histoire de sa propre famille. C’est ainsi que j’ai acquis la conviction que je devais intentionnellement accroître ma connaissance de notre passé national. Créer une nouvelle ressource Tandis que Dieu œuvrait dans mon cœur, une autre femme cheminait de façon similaire. Tricia Maughan, après avoir été touchée en lisant Honorer la vérité, réconcilier pour l’avenir : Sommaire du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, avait créé un guide de prière correspondant à chacun de ses 94 appels à l’action. J’ai demandé à Tricia si l’Alliance Justice et Compassion pouvait le mettre à la disposition des Églises de l’Alliance partout au Canada. Elle nous a ainsi accordé sa bénédiction : « Mon intention est d’amener les gens à s’agenouiller, à rechercher la réconciliation qui ne peut venir véritablement que par la grâce de notre merveilleux Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Si mon guide peut servir à cette fin, j’en serai ravie! »

Editor’s Note: Tricia Maughan a écrit le guide de prière original lorsqu’elle vivait à Nanaimo, C. B., où elle travaillait comme enseignante, faisait du bénévolat à l’Aboriginal Centre et œuvrait avec son mari à la Nanaimo Alliance Church

Veuillez consulter ces ressources utiles : • • • •

Truth and Reconciliation Prayer Guide – cmacan.org/tr-prayerguide Commission de vérité et réconciliation du Canada – http://www.trc.ca/ websites/trcinstitution/index.php?p=15 Affaires autochtones et du Nord Canada – vous trouverez des renseignements et des ressources sur http://www.aadnc-aandc.gc.ca/fra Facebook – Découvrez des programmes, des initiatives, des événements à venir et un contenu intéressant au sujet des Autochtones et des peuples du Nord canadien sur www.facebook.com/AutochtonesGC

Photo : grâcé aux Archives du Centre national pour la vérité et la réconciliation, Photographier (Événement régional de Victoria): PHVRE_00328, Commission de la vérité et de la réconciliation du Canada

cmacan.org/magazine

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En définitive, pour que la guérison et la réconciliation se produisent, des gens devront prier et agir intentionnellement en ce sens

En lisant le guide de prière de Tricia, nous nous sommes sentis inspirés à élargir son œuvre et à créer une ressource qui approfondirait la compréhension de chacun des appels à l’action. Il est impossible de lire le sommaire de la Commission ou d’écouter les histoires qu’elle a mises en lumière sans éprouver une grande

L’Exercice de la couverture KAIROS

Photo gracieuseté de Kairos

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tristesse à l’égard de tout ce qu’ont subi les peuples autochtones du Canada. L’exposition aux vérités du passé cultivera la compassion, ce qui, à mon avis, approfondira la conviction de devoir prier. Je vous encourage à utiliser dans vos temps de prière le Truth and Reconciliation Calls

En 1996, l’Aboriginal Rights Coalition (qui s’est jointe à KAIROS en 2001) a travaillé avec des aînés et des éducateurs autochtones à la mise en œuvre d’une méthode interactive pour apprendre l’histoire que la plupart des Canadiens ne se sont jamais fait enseigner. Depuis lors, KAIROS : Canadian Ecumenical Justice Initiatives, et ses partenaires, a offert l’Exercice de la couverture des milliers de fois, présentant l’histoire du Canada aux Églises, aux écoles et aux centres communautaires d’un océan à l’autre selon la perspective des peuples autochtones. L’Exercice de la couverture KAIROS utilise des couvertures pour représenter les territoires portant maintenant le nom de Canada. Les participants représentent les Premières Nations – les cultures et les nations distinctes qui habitent ces territoires jusqu’à aujourd’hui. En se déplaçant sur la couverture, ils remontent le temps jusque avant l’arrivée des Européens. En suivant un scénario, narrateurs et Européens voyagent avec les participants et retracent une histoire faite de signatures de traités, de colonisation, de résilience et de


to Action Learning and Prayer Guide, disponible sur le site Web de l’ACM. Les premiers pas vers la réconciliation Pour être des agents de la guérison et de la réconciliation, nous devons d’abord sonder notre cœur. Entretenons-nous des préjugés ou des idées préconçues au sujet des Autochtones? Sommes-nous conscients des expériences de vie qui ont blessé leurs communautés? Pour entendre leurs histoires, il nous faut tisser des liens avec eux. Nous pouvons tenir des événements comme l’Exercice de la couverture ou y participer. Nous pouvons prier que des Églises, des communautés, des gouvernements et des établissements mettent en œuvre les 94 appels à l’action, qui représentent l’espoir d’un avenir plus reluisant pour les Autochtones, leurs enfants et leurs petits-enfants. En définitive, pour que la guérison et la réconciliation se produisent, des gens devront prier et agir intentionnellement en ce sens. J’ai l’espoir que des articles, comme celui ci, et des ressources, comme le Truth and Reconciliation Calls to Action Learning and Prayer Guide, informeront leurs lecteurs et leur inspireront l’humilité, l’identification aux souffrances d’autrui et l’action intentionnelle nécessaires pour contribuer à la guérison des relations entre Autochtones et non Autochtones au Canada.

Joanne Beach est directrice de l’Alliance Justice et Compassion pour l’Alliance chrétienne et missionnaire au Canada

résistance qui a conduit au pays qu’est le Canada aujourd’hui. L’Exercice de la couverture KAIROS dure de 40 à 50 minutes. Comme il est susceptible de produire de vives émotions, KAIROS suggère fortement de le faire suivre d’un cercle de discussion ou de suivi, idéalement dirigé par un aîné autochtone, un gardien du savoir traditionnel ou un intervenant en santé qualifié. KAIROS encourage aussi, si possible, les Autochtones à y participer afin d’apporter leur soutien, de commencer et de terminer l’événement, de reconnaître le territoire traditionnel, et d’indiquer en quoi le contenu de l’exercice fait écho en eux et rend bien leur vécu. KAIROS invite les membres de la collectivité à utiliser l’Exercice de la couverture KAIROS au sein de leurs groupes de foi, de leurs communautés autochtones, de leurs salles de classe, de leurs milieux de travail et partout ailleurs où l’occasion se prête à la tenue de ces importantes conversations au sujet de notre passé et de notre avenir communs. Source : kairosblanketexercise.org (en anglais seulement)

Le saviez vous? • • • • • • • • •

Il y a au Canada plus de 630 communautés des Premières Nations, ce qui représente plus de 50 nations et 50 langues autochtones. Le terme « Autochtone » inclut les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Les personnes identifiées comme Autochtones représentent environ 4,5 % de la population canadienne. L’Ontario compte la plus grande population d’Autochtones, suivie du Manitoba, de la Saskatchewan et de la Colombie Britannique. Winnipeg compte la plus grande population de Métis, soit environ 6,5 %. Les enfants autochtones âgés de 14 ans et moins comptent pour 28 % de toute la population autochtone et 7 % de tous les enfants du Canada. Près de la moitié des enfants de 14 ans et moins qui vivent en foyer d’accueil sont Autochtones. Moins de la moitié des enfants des Premières Nations vivent avec leurs deux parents. L’âge médian des Inuits est de 23 ans, celui des Premières Nations est de 26 ans et celui des Métis est de 31 ans. Source : Statistiques Canada et Affaires autochtones et du Nord Canada

Pour obtenir plus de ressources, rendez-vous sur kairosblanketexercise.org Regardez la vidéo de 2,53 minutes portant sur l’Exercice de la couverture – vimeo.com/107962612


Casandra Diamond

Échapper à l’exploitation Dieu met fin au cycle des mauvais traitements De Glendyne Gerrard

une gracieuseté de Défendre la dignité; Photographe : Kevin Clark

BridgeNorth Women’s Mentorship & Advocacy Services est un organisme communautaire basé dans la région de York, Ontario, qui aide les femmes et les enfants victimes d’exploitation sexuelle à se bâtir la vie saine à laquelle ils aspirent. Glendyne Gerrard en a interviewé la directrice, Casandra Diamond, qui procure des soins holistiques à ces victimes au moyen de méthodes de prévention, de stratégies de sortie et d’une planification de la sécurité.

Vous devez à votre propre vécu de vous passionner pour l’aide aux filles exploitées; pouvez-vous nous l’expliquer brièvement? Quand j’étais jeune, j’ai subi toutes sortes de mauvais traitements – sévices sexuels, viol, négligence, violence verbale et émotionnelle. Je ne me rappelle pas avoir déjà vécu sans être exploitée sexuellement. Nous avons également des problèmes de santé mentale dans ma famille; on nous laissait généralement seuls à la maison, ce qui a ouvert la voie à l’exploitation. J’ignorais tout des relations saines, surtout avec les garçons et les hommes. J’avais du mal à interagir avec mes pairs, alors j’en suis venue à vivre en marge de la société. J’ai essayé de surmonter ces obstacles, mais je suis tombée enceinte à 16 ans. Dieu avait fait entrer une femme extraordinaire dans ma vie, qui m’avait prise chez

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elle. En la regardant s’occuper de ses enfants, j’ai compris que je n’avais pas ce qu’il fallait pour élever le mien, alors je lui ai choisi des parents adoptifs et j’ai fait de mon mieux pour lui. Quand mon fils est né et que j’ai quitté l’hôpital sans lui, j’y ai laissé une partie de mon cœur. La douleur d’avoir dû renoncer à mon fils m’a amenée à croire ne plus pouvoir me battre.

Comment l’exploitation sexuelle est elle entrée dans votre vie? Comme aucune solution ne s’offrait à moi, j’ai commencé à danser nue. J’avais 17 ans quand je suis entrée sur le marché de la prostitution. Tout mon vécu m’avait amenée à me sentir et à me croire dépourvue de toute valeur. Les hommes avaient pris ce qu’ils voulaient de moi. À mon arrivée au club de danseuses nues, je me suis dit qu’au moins je pourrais danser pour qui je voulais et obtenir de l’argent en retour. J’avais le sentiment d’avoir du pouvoir, mais ce n’était que pure illusion. J’ai rencontré là bas les propriétaires d’un magazine. J’ai commencé à travailler pour eux sans me rendre compte que c’était une façade pour le crime organisé. C’est là où j’ai connu mon exploiteur, mon proxénète. Le magazine a cessé de paraître parce que le propriétaire s’est fait assassiner, alors je suis allée travailler pour mon


maquereau dans un salon de massage. Je le trouvais tendre et protecteur. Il a fini par me voler tout mon argent. Il m’a isolée de mes amis et de ma nouvelle famille et s’est arrangé pour être le seul vers qui je me tournerais. J’en suis venue à croire qu’il était tout ce que j’avais et tout ce dont j’avais besoin. Cette dépendance m’a convaincue d’arrêter de chercher à interagir avec d’autres personnes. Je l’ignorais alors, mais je le sais maintenant. Il a continué de m’exploiter pendant neuf autres années. Comment vous en êtes-vous donc sortie? Je n’étais pas en mesure de lui échapper, mais mon exploiteur a rompu avec moi. Même alors, j’ai mis huit ou neuf mois à quitter le salon. J’ai quitté le marché de la prostitution parce qu’il a continué avec quelqu’un d’autre. Au fil de votre restauration, Dieu vous a guérie. Pouvezvous me décrire comment cela s’est produit? Je n’ai pas les mots pour décrire la puissance avec laquelle Dieu s’est révélé à moi! Il s’est montré d’une telle bonté et si merveilleux envers moi. C’est Dieu qui m’a sortie du cycle des mauvais traitements. Lorsque j’ai quitté le salon, je n’ai fait que dormir et pleurer pendant deux jours et demi. J’étais épuisée, j’avais l’âme épuisée. La famille qui avait veillé sur moi durant ma grossesse m’a reprise chez elle. J’en avais vu les membres venir à Christ. Le troisième jour, j’ai pris une bible et je suis tombée sur le livre de l’Ecclésiaste. Les gens déprimés ne devraient pas lire ce livre! En pleurant, j’ai levé la tête et j’ai prié : « Je le crois pas. Je t’ai vu agir chez Kathy et Jim. Je sais que tu es réel. » J’ai feuilleté la bible et je me suis mise à la lire tout en disant à Dieu : « Je suis une épave! » J’ai lu le Psaume 102 et suis littéralement tombée à genoux. C’était l’histoire de ma vie, et Dieu m’a envoyé son Esprit pour m’aider à me repentir et à accepter Christ comme mon Sauveur. C’était comme si quelqu’un mettait des couvertures chaudes sur moi – j’ai ressenti des vagues de chaleur. J’ai éprouvé un tel soulagement! J’avais des questions, et l’Église que j’ai commencé à fréquenter venait tout juste de lancer un groupe Alpha. Je n’arrivais pas à comprendre comment Dieu pouvait se montrer aussi miséricordieux. Je ne comprenais pas pourquoi il voulait que nous pardonnions aux autres. Je croyais en ce Dieu, mais j’avais du mal à tout assimiler. N’allez pas croire que je n’ai pas envisagé de retourner à la prostitution. J’en étais sortie fauchée et sans instruction, sans vie sociale, rien. C’est plus facile de reculer que d’avancer. Il y avait une femme à l’église, Lois, qui me demandait tous les dimanches ce que j’avais fait au cours de la semaine. Chaque fois que j’envisageais de recommencer à me prostituer, je pensais à elle. Elle m’a empêchée d’y retourner. Je suis entrée dans l’église un jour et j’ai dit à la secrétaire :

« J’ai besoin d’aide! » Elle m’a fait voir un conseiller chrétien. J’ai appris pourquoi je devais pardonner aux autres, et ma relation avec Christ s’est approfondie au point où j’ai pu pardonner. Le pardon repose sur la connaissance de la personne de Christ et de ce qu’il a accompli pour soi. C’est le fait d’être en paix avec les autres. Comment Dieu vous utilise t il aujourd’hui? BridgeNorth est le ministère de Dieu. Je le vois intervenir pour aider des filles à sortir de la prostitution et à entrer en relation avec lui. Je vois Dieu les aider par des dons tangibles. Quand je remets ces dons aux filles, elles veulent savoir pourquoi quelqu’un est prêt à faire ça pour elles, ce qui m’ouvre la porte pour leur communiquer l’amour que Christ leur voue. Comme je suis une survivante, ces filles constatent à quel point ma vie a changé. J’ai un réseau de prière auquel avoir recours dans les cas où une personne est en crise, et vous n’imaginez pas combien je vois les choses changer. Dieu se sert de moi à l’échelle nationale et provinciale pour sensibiliser le public à la traite des personnes. Il m’utilise aussi comme messagère d’espoir en chair et en os. Il n’y a rien qu’elles ne puissent confier à Dieu. Je veux simplement leur rappeler que Dieu les aime et qu’elles doivent garder leur cœur tendre. Il peut les accompagner de la façon la plus intime et la plus étonnante qui soit. Glendyne Gerrard est directrice de Défendre la dignité, au Centre des ministères nationaux

La prostitution au Canada • • • • •

93 % des victimes d’exploitation sexuelle sont originaires du Canada, et non d’autres pays. La traite des personnes implique toujours violence, menaces, contrainte, intimidation, manipulation, duperie, fraude, abus de pouvoir ou enlèvement. Au Canada, un homme sur neuf achète des services sexuels. Le taux de mortalité des femmes qui se prostituent est 40 fois supérieur à la moyenne nationale. Le Canada ne s’est pas encore doté d’un système normalisé de dépistage pour le suivi de l’exploitation sexuelle; les cas ne sont documentés que s’ils impliquent la police ou des organismes fédéraux. Comme on le voit pour les autres types de violence sexuelle ou physique, les victimes d’exploitation rapportent rarement les crimes dont elles ont fait l’objet. Fiche de renseignements de la Fondation canadienne des femmes

cmacan.org/magazine

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Je subirai toujours les conséquences de mes choix désastreux…

I will forever be impacted by my disastrous choices…

Sous son emprise J’étais cet homme sur neuf

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es statistiques relatives aux femmes victimes de violence sexuelle due à la traite des personnes, à la prostitution et à l’exploitation sexuelle sont horribles, complexes et déconcertantes. Il faut faire quelque chose pour mettre fin à la souffrance et aux mauvais traitements que ces maux engendrent. Les statistiques relatives aux hommes qui s’en rendent coupables – ceux qui achètent des services sexuels – sont peut-être encore plus effarantes. Un Canadien sur neuf en achète. Un homme sur cinq dans l’Église consomme de la pornographie. Je le sais, car je faisais partie de ces statistiques; j’étais cet « homme sur neuf ». Je subirai toujours les conséquences de mes choix désastreux qui m’ont longtemps asservi au problème, au pouvoir et au péché de la pornographie et de la prostitution. Comment cela a-t-il pu se produire? Comment une personne ayant grandi dans un foyer chrétien consacré au bien et à la piété a t elle pu devenir cet homme sur neuf? Comment expliquer que je ne m’en sois jamais confié à qui que ce soit, même si je m’entendais bien avec mes parents et les gens de mon Église? J’ai acheté les services d’une prostituée pour la première fois lorsque j’étais au collège, ce que j’ai continué de faire à l’occasion tout au long de mes

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études, il y a plus de 25 ans de cela. Bien que j’aie renoncé à la prostitution depuis des années, l’emprise de la dépendance sexuelle et les effets pervers d’images sexuelles m’ont affecté tous les jours de ma vie, ainsi que ma relation avec ma femme, mes parents et ceux en qui je me suis confié depuis lors. J’ai toujours dit que, si je pouvais changer un seul jour de ma vie, ce serait celui où des images pornographiques sont passées de main en main dans la cour de récréation quand j’étais en sixième année. Elles ont éveillé en moi une curiosité et une fascination pour les femmes et leur corps auxquelles – même si je savais que c’était mal – je n’ai pas tardé à ne plus pouvoir échapper. Impuissant devant la tentation sexuelle, je suis resté sous son emprise. J’ai tout caché pendant longtemps, puis ma fascination s’est muée en obsession et ensuite en dépendance. Je dissimulais mon secret derrière une façade de gentillesse et de religion. Je croyais être chrétien, mais je n’avais foi qu’en ma gentillesse et en ma religion plutôt que de me repentir. Je suis heureux d’être parvenu à tout révéler. Je suis content aussi que certaines personnes triées sur le volet – incluant des amis intimes, un professeur, un pasteur, des proches, mes parents et ma petite amie (qui est devenue ma femme par la suite) – m’ont permis de m’ouvrir à elles.


Elles m’ont pardonné, soutenu et exhorté à m’attaquer aux problèmes que j’avais moi même créés. Je suis très reconnaissant envers Dieu de son amour et de son pardon. Je suis très reconnaissant envers Jésus de m’avoir guéri. Je suis très reconnaissant envers le Saint Esprit de son œuvre puissante et de son pouvoir de conviction. Je suis très reconnaissant envers ma femme, qui ne m’a jamais laissé tomber et qui a toujours cru en moi, mais en refusant que je me satisfasse de moins que la norme de sainteté que Dieu nous appelle à respecter. Je suis très reconnaissant à Dieu de ce qu’après avoir passé de nombreuses années à essayer de me ressaisir sans plus jamais m’abandonner au pouvoir du sexe, j’obtiens enfin la victoire et la liberté sur cette dépendance en cédant les rênes de ma vie au Seigneur. À moins de ne compter que sur Christ, et lui seul, je retomberai dans le péché. Je comprends maintenant que ma convalescence exige que je vive en communion avec d’autres personnes et que je rende compte de ma marche chrétienne. Tant que j’entretiens résolument une relation franche avec Jésus et les gens à qui je rends des comptes, je suis plus que vainqueur. L’auteur a lutté contre sa dépendance à la pornographie pendant plus de 30 ans et n’en a plus regardé depuis maintenant 8 ans

Bientôt disponible!

La Chambre des communes a adopté en décembre 2016 la motion M 47, qui donne instruction au Comité permanent de la santé d’étudier les effets de santé publique liés au contenu violent et sexuellement explicite en ligne. Le comité a entrepris cette étude au début de 2017. Priez que cette étude soit exhaustive et en vienne à la conclusion que la pornographie exige que les autorités chargées de la santé publique interviennent pour la contrer, un peu comme elles l’ont fait dans le cas du tabagisme il y a des dizaines d’années. Lorsque l’on en vient à considérer la pornographie comme un problème de santé publique, on met en œuvre des programmes éducatifs, des lois et des politiques destinés à assurer la protection des Canadiens. L’équipe de Défendre la dignité s’emploie activement à trouver des témoins pour cette étude du Comité permanent de la santé et à élaborer des stratégies en ce sens avec divers acteurs nationaux et internationaux. Pour en savoir plus à ce sujet, veuillez communiquer avec nous sur glendyne.gerrard@cmacan.org

Nourrissez le souvenir des hauts faits de Dieu ! — Lorilee Jespersen, promotrice pour la mission, Lévis, Québec

Publié par l’ACM au Canada.

cmacan.org/magazine

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L’incendie de Fort McMurray Guérie par Dieu après la catastrophe De Brenda Osborne

Il y a un an, un feu de forêt a ravagé Fort McMurray, Alberta, forçant l’évacuation de près de 100 000 habitants. Par ailleurs, 2 400 domiciles ont alors été détruits.

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otre maison de Fort McMurray se trouvait sur le trajet des flammes. Mon fils et moi avons été séparés de mon mari pendant des heures durant l’évacuation, et il n’y a pas de mots pour décrire cette expérience. Nous n’avions ni eau, ni chargeur de téléphone, ni brosse à dents. La traversée des flammes au volant de la voiture était surréaliste. Tout cela a causé angoisse et détresse chez mon fils, qui avait peur de mourir. J’ai eu alors une excellente occasion de lui expliquer pourquoi je ne redoutais pas la mort. Nous avons eu tout le loisir de parler du fait que Jésus est mort afin d’expier nos péchés et qu’il nous délivre ainsi des conséquences de la mort. Je l’ai conduit au fil de la prière du pécheur, puis nous avons continué à parler du fait que nous ne redoutions pas la mort. Nous avons toutefois espéré que le processus menant à la mort ne serait pas douloureux. Lorsque nous sommes retournés à la maison, en juillet, la repousse de la forêt était étonnante. J’ai passé beaucoup de temps à marcher en forêt, me remémorant comment Dieu nous avait épargnés et avait permis aux pompiers de sauver notre ville. Ce n’était rien de moins qu’un miracle. Cet incendie m’a amenée à comprendre l’importance de ma petite famille. Je me sens liée d’une nouvelle façon aux gens de mon entourage, et j’éprouve une plus grande compassion envers les autres. On dirait que tous sont plus conscients de leurs émotions ces temps ci. La Fort City Church a perdu environ 25 familles, qui ne sont jamais revenues après l’incendie. La perte de ces amitiés nous attriste, de même qu’elle nous préoccupe; les offrandes régulières ont diminué. Cette catastrophe a par contre amené beaucoup de gens à fréquenter l’église – des gens qui n’y étaient plus allés depuis longtemps ou qui n’étaient peut être jamais entrés dans une église. Il y a un an, en moyenne 240 personnes la fréquentaient. Dernièrement, nous en avons dénombré 330! Il y a plusieurs mois que notre pasteur nous parle de santé mentale : courage, angoisse, peur, reconnaître nos fautes, surmonter les obstacles. C’est une occasion formidable pour de nouveaux venus d’entendre ce qu’ils ont besoin d’entendre. Nous avons tous encore les émotions un peu à vif, mais Dieu ne nous le reproche pas. Notre colère ou notre amertume ne l’intimide en rien. Le son des sirènes et la senteur de fumée dérangent encore plusieurs d’entre nous. Personnellement, le niveau de nos réservoirs de gaz m’angoisse un peu, et je rêve de temps à autre que des choses ont pris feu et qu’il nous faut évacuer les lieux. J’ai plusieurs amis qui ont du mal à reprendre une vie normale. Ils n’ont pas encore réintégré leur domicile, et certains d’entre eux doivent tout jeter aux ordures parce que tout a été endommagé par la fumée. Il y a maintenant de nombreux mois qu’ils vivent dans l’incertitude. La vie est une question de choix, et j’ai choisi d’aller de l’avant. J’utilise cette période tragique de ma vie pour écouter Dieu. Ma vie spirituelle est remplie d’espoir au point que je saisis des occasions d’œuvrer auprès de personnes que je n’aurais pas remarquées avant l’incendie. Dieu me parle partout où je me trouve; je n’ai qu’à être bien disposée à l’écouter. Brenda Osborne est l’administratrice du bureau de la Fort City Church, à Fort McMurray, Alberta

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Région Soleil des Caraïbes

Vaincre la chimio Paix et louanges en période d’incertitude De Michelle Derksen

«L

e médecin demande à vous voir, vous et votre mari, le plus tôt possible. » Dans les 24 heures séparant cet appel du rendez-vous, j’ai supplié Dieu de m’accorder la paix dans l’incertitude. Je l’ai alors entendu me dire : « Je ne t’épargnerai pas le cancer, mais je marcherai à tes côtés jusqu’au bout. » Un des versets que je chéris est le Psaume 34.5 : « Moi, je me suis tourné vers l’Éternel et il m’a répondu. Oui, il m’a délivré de toutes mes frayeurs. » Six semaines plus tard, on m’a opérée pour retirer la tumeur située à la base de mon cerveau, manifestation d’une maladie rare et potentiellement fatale nommée « acromégalie ». Bien que l’opération ait été une réussite, mes taux d’hormones ne sont jamais redevenus normaux. Depuis 2002, je dois me soumettre régulièrement à un suivi et à des tests. La guérison divine dans ma vie transcende celle de mon corps. Dieu

s’est servi de l’incertitude pour Ce parcours, je ne l’aurais me rapprocher de lui et pour m’aider à découvrir « les trésors jamais choisi, mais je ne déposés dans des lieux secrets » (Ésaïe 45.3). l’échangerais pas non plus! En 2013, mes taux d’hormones ont considérablement augmenté, marchions dehors quand j’ai soudain ce qui indiquait que la tumeur était de compris une chose : « Je ne serais pas retour. J’ai donc dû immédiatement censée être capable de faire ça en ce subir des traitements de chimio. moment. » Pendant les sept premiers mois de Nous avons refait la même chose ces traitements, chaque respiration et cinq semaines plus tard et, encore une chaque déglutition m’occasionnaient fois, je me suis sentie bien au bout de d’horribles douleurs. Dieu m’a quelques jours. Nous avons continué néanmoins accordé sa grâce. d’agir ainsi après chaque traitement. En décembre 2014, on a encouragé Ce parcours, je ne l’aurais jamais mon mari, Murray, à m’oindre et à choisi, mais je ne l’échangerais pas prier pour moi après mes traitements non plus! Le parcours que Dieu afin d’annuler les effets négatifs de la choisit pour nous est une invitation à chimio en manifestant l’autorité que le connaître intimement, même si la nous avons en Jésus et en demandant guérison semble différente de ce que à Dieu d’augmenter les bienfaits des nous avions espéré ou à quoi nous traitements. nous étions attendu. Michelle Derksen, avec son mari, Murray, C’est ce que nous avons fait le jour est agente régionale au Canada pour la de mon traitement suivant. Quelques région Soleil des Caraïbes jours plus tard, Murray et moi

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Lâcher prise Faire le deuil de certaines tranches de vie De Ron Walborn

M

es élèves du Nyack College et de l’Alliance Theological Seminary doivent tenir un journal de deuil de 7 à 10 pages, qu’ils traitent ensuite avec un groupe ou conseiller spirituel. Au lieu de faire 20 années de deuil d’un seul coup, je crois préférable de faire du deuil une discipline spirituelle régulière. Comme nous devons régler immédiatement les questions liées au péché, je suis d’avis qu’il nous faut résoudre rapidement et fréquemment les questions liées au deuil. Que dois je pleurer? Il existe une réponse toute courte à cette question : nos pertes. La mort n’est pas la seule forme de perte. Les deuils qui nous font le plus mal sont souvent les « petits » deuils que nous croyons devoir « surmonter ». Henri Nouwen a dit à ce sujet :

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Alliance Connection - printemps/été 2017

Les deuils qui s’ancrent profondément dans notre cœur et notre esprit sont la perte de l’intimité due à une séparation, de la sécurité due à la violence, de l’innocence due à des sévices, d’amis due à une trahison, de l’amour due à un abandon, d’un foyer due à la guerre, du bien-être due à la faim, à la chaleur ou au froid, d’enfants due à la maladie ou à un accident, d’un pays due à des conflits politiques et de la vie suite à un séisme, à une inondation, à un écrasement d’avion, à un bombardement ou à la maladie. Il se peut que la plupart d’entre nous n’aient pas connu ces grandes pertes; peut-être appartiennent elles au monde journalistique ou télévisuel, mais personne ne peut échapper aux pénibles pertes de la vie de tous les jours : celles de nos rêves.


En définitive, personne ne traverse la vie sans vivre de deuils. Même la fin d’une bonne période et le commencement d’une nouvelle ère exigent un soupçon de tristesse. J’ai dernièrement connu la joie et versé les larmes dont s’accompagne le fait de conduire ma fille à l’autel afin de l’y confier à l’homme de ses rêves. Si joyeux qu’ait été ce moment, j’ai dû aussi faire le deuil d’une merveilleuse période de ma vie afin de laisser le passé derrière moi et de pleinement accueillir la nouvelle tranche de vie dans laquelle ma fille et son mari sont maintenant entrés. Le deuil m’a aidé à épouser cette formidable transition. Les deuils sont difficiles à faire, mais en réalité, nous devons accepter de pleurer la fin de ce qui est passé pour accueillir le présent et l’avenir. Il y a quelques années, une sexagénaire m’a abordé pour me parler de sa dépression de toute une vie. Femme d’un jeune pasteur, elle avait fait une faussecouche vers la fin de sa grossesse. Les femmes de son Église s’étaient montrées compréhensives au début et lui avaient même apporté des repas. Au moment de partir, l’une d’elles s’est mise à l’exhorter à venir à l’église le dimanche suivant pour y jouer du piano et enseigner à l’école du dimanche parce qu’ils n’avaient personne pour la remplacer. Lorsque la porte s’est refermée, la jeune femme a compris qu’elle n’avait précisément que trois jours

pour faire le deuil de son enfant avant de reprendre la vie « normale », comme on s’y attendait. Au cours des 35 dernières années, elle a été suivie en counselling et médicamentée par intermittence pour cause de dépression majeure. Ce n’est qu’en entendant un sermon portant sur le deuil que le Saint Esprit a porté à son attention le lien entre sa dépression et le fait qu’elle n’avait jamais correctement pleuré la perte de son enfant. Elle s’est alors autorisée à faire ce deuil et ses larmes ont commencé à couler. Cette semaine là, nous avons discrètement tenu un service funèbre, nommant l’enfant et pleurant sa perte. La dépression a alors disparu. Cette femme a cessé de prendre ses médicaments et a connu par la suite une grande liberté et une grande joie. Négliger de faire un deuil nous emprisonne dans le passé et nous vole notre avenir. Simplement dit, faire le deuil signifie « exprimer sa tristesse ». Il s’agit du processus dont parle Jésus dans Matthieu 5.4, quand il dit : « Heureux ceux qui pleurent, car Dieu les consolera. » Le processus consistant à amener à la surface ce qu’il y a en nous, et donc à la lumière de Dieu, est un des moyens principaux par lesquels le Seigneur nous guérit et nous console au sein d’un monde déchu.

Ron Walborn, Ph. D., est le doyen de l’Alliance Theological Seminary et du College of Bible and Christian Ministry au Nyack College, à Nyack, New York

L’exercice du deuil Le journal de deuil donne les meilleurs résultats lorsqu’il fait l’objet d’une discipline spirituelle régulière. •

Commencez à dresser une liste à puces de vos deuils. Notez d’abord ce qui vous fait le plus souffrir; inutile de suivre un ordre chronologique. Fixez le regard sur Jésus (Hébreux 12.2) et priez ainsi : « Sonde moi, ô Dieu, pénètre mon cœur, examine moi, et pénètre les pensées qui me bouleversent! Considère si je suis le chemin du mal et dirige moi sur la voie de l’éternité! » (Psaume 139.23,24.)

Demandez au Seigneur : « Que veux tu que j’examine en premier? » Permettez lui de ramener l’incident ou le souvenir à votre esprit. Notez le et entrez y émotionnellement. Ne censurez pas vos propos et ne tentez pas d’écrire sans faire de fautes; contentez-vous de vous exprimer. Écrivez les choses comme elles vous viennent.

Ne vous arrêtez pas lorsque le malaise ou la douleur monte en vous. C’est signe que vous approchez du nœud à ressentir et à dénouer. C’est souvent là que le Saint Esprit déracine des mensonges et les remplace par une connaissance expérientielle de la vérité et du merveilleux amour de Dieu.

Trouvez une personne de confiance pour vous aider à « gérer » la douleur. Si c’est vous qui en aidez une autre à gérer la sienne, rappelez-vous ceci : Ne réparez pas la personne! Contentez-vous de l’écouter en gardant le silence. Laissez la vous lire son journal de deuil et le commenter au fur et à mesure. Elle vous le fera savoir lorsqu’elle aura terminé.

Pleurez avec ceux qui pleurent. Demandez au Saint Esprit de venir consoler votre ami ou amie. Poursuivez en passant au prochain incident ou souvenir et en obéissant aux directives du Saint Esprit.

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PERSPECTIVES

Réveiller le géant La nature crie à la réconciliation De Joanne Beach

«N

ous devons réveiller le géant endormi qu’est l’Église évangélique! » Cette affirmation est revenue plusieurs fois lors d’une conférence portant sur la protection de l’environnement tenue par la Consultation du Mouvement de Lausanne sur la protection de l’environnement et l’Évangile. Les 100 participants invités étaient des théologiens, des responsables d’Églises, des scientifiques et des praticiens de la protection de l’environnement. En tant que seule leader de ma famille d’Églises à y assister, je n’ai pas tardé à comprendre que, pour que le feu du mouvement évangélique soit attisé le moindrement, nous allions devoir ajuster notre lentille théologique par rapport à la doctrine de la création. Le message évangélique du salut débute traditionnellement en stipulant que tous les êtres humains sont des pécheurs ayant besoin de l’œuvre rédemptrice de Dieu. Il nous faudrait peut être toutefois en changer le point de départ, afin qu’il s’amorce par le récit de la création. C’est lui qui nous indique la façon dont Dieu avait l’intention de faire

fonctionner sa création avant que le péché ne vienne influencer le monde. L’histoire du jardin, dans Genèse 2, décrit un endroit où règne une parfaite harmonie, un respect mutuel et une relation intime entre Dieu et les êtres humains, entre l’homme et la femme, ainsi qu’entre l’humanité et le reste de la création. La création, dans son ensemble, est en paix là où tous les besoins physiques et relationnels sont comblés. Dans Genèse 2.15, Dieu donne à l’humanité pour mandat d’abad – travailler ou servir – et de shamar – garder, protéger ou préserver – la création. Il nous a confié un rôle unique à jouer au sein de cette création; l’instruction d’en prendre soin, de l’entretenir et de la préserver. Osée 4.1 3 nous donne un aperçu des effets du péché sur le pays et les créatures qui y vivent : « Vous, les Israélites, écoutez la parole que vous adresse l’Éternel, car l’Éternel est en procès avec les habitants de ce pays : La vérité a disparu dans le pays, il n’y a plus d’amour, on n’y connaît pas Dieu. On n’y voit que parjure, et tromperies. Le crime, le vol et l’adultère se multiplient. La violence s’étend, les

meurtres s’ajoutent aux meurtres. C’est pourquoi le pays passera par le deuil, et tous ses habitants dépériront, jusqu’aux bêtes sauvages et aux oiseaux du ciel; les poissons de la mer disparaîtront aussi. » Comme les êtres humains aspirent vivement à leur guérison et à leur restauration, ainsi en va t il de toute la création. À ce sujet, l’apôtre Paul a écrit : « C’est en effet cette révélation des fils de Dieu que la création attend avec un ardent désir. Car la création a été soumise au pouvoir de la fragilité; cela ne s’est pas produit de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise. Il lui a toutefois donné une espérance : c’est que la création elle même sera délivrée de la puissance de corruption qui l’asservit pour accéder à la liberté que les enfants de Dieu connaîtront dans la gloire » (Romains 8.19 21). Paul a aussi écrit : « Car c’est en lui que Dieu a désiré que toute plénitude ait sa demeure. Et c’est par lui qu’il a voulu réconcilier avec lui même l’univers tout entier : ce qui est sur la terre et ce qui est au ciel, en instaurant la paix par le sang que son Fils a versé sur la croix » (Colossiens 1.19,20).


...l’œuvre rédemptrice de Christ inclut la restauration de toute la création... Le mot « réconcilier » rend le terme grec original apokatallasso, qui signifie « ramener une chose à son état d’harmonie initiale ». En lisant des passages comme ceux là, nous voyons que l’œuvre rédemptrice de Christ inclut la restauration de toute la création en la ramenant à l’état d’harmonie que présente le récit de la création. L’Église est appelée à se joindre à Christ, par la puissance du Saint Esprit, pour participer à l’œuvre de la réconciliation – celle de la relation brisée entre l’humanité et Dieu, mais aussi entre l’humanité et toute la création. Nous sommes appelés à être des artisans de paix, cherchant à restaurer, à guérir et à être des agents de la réconciliation. Il est intéressant de noter que, dans Genèse 9, lorsque Dieu s’engage par alliance à ne plus jamais détruire la terre, il insuffle la peur des hommes aux animaux. Se pourrait il que des créatures réconciliées coexistent un jour dans la paix et l’harmonie? Ésaïe 11 décrit une vision de ce à quoi ressemblera une création réconciliée : un endroit où animaux sauvages et enfants cohabiteront. Ésaïe 65 illustre les nouveaux cieux et la nouvelle terre comme des endroits où il n’y aura plus d’injustice, où les besoins physiques seront

comblés et où toutes les relations seront restaurées et paisibles. Apocalypse 21 relate la descente depuis le ciel des nouveaux cieux et de la nouvelle terre, et indique que le règne du péché et du mal aura alors pris fin. Cette description nous invite à imaginer le ciel sur la terre – une terre purifiée, restaurée et guérie où les relations seront rétablies selon la volonté initiale de Dieu. J’invite la famille de l’Alliance au Canada à amorcer un dialogue dans lequel le salut inclurait une création guérie. Donner vie à ce message aura pour effet de favoriser des comportements rédempteurs et de nous dissuader de faire des gestes destructeurs envers la terre, ses ressources et ses créatures. Tout geste visant à procurer la guérison, la dignité, la durabilité et la plénitude donne un avant goût du royaume de Dieu tel que Jésus l’établira à son retour. Je m’engage personnellement à contribuer à réveiller « le géant endormi » surtout en cherchant à vivre ce message évangélique renouvelé au sein de mon foyer, de ma collectivité et de ma sphère d’influence. Je vous invite, ainsi que votre Église, à en faire autant. Joanne Beach est directrice de l’Alliance Justice et Compassion pour l’Alliance chrétienne et missionnaire au Canada

Vivre en protégeant la création En 2012, le Mouvement de Lausanne a tenu en Jamaïque une consultation portant sur la protection de l’environnement et l’Évangile. Ce mouvement appelle l’Église évangélique à réfléchir aux conclusions auxquelles il en est venu par son « Appel à l’action ». Cet appel inclut la conviction que la protection de l’environnement est « un aspect de l’Évangile qui entre dans le cadre de la seigneurie du Christ ». Rendez vous sur le site Web du Mouvement de Lausanne pour y lire le sommaire de cette consultation (www.lausanne. org/fr/mediatheque/compte-rendu-deconsultation/evangile-et-protection-delenvironnement-appel-a-laction). Deux convictions majeures : 1. La protection de l’environnement est « un aspect de l’Évangile qui entre dans le cadre de la seigneurie du Christ ». 2. Nous sommes cependant face à une crise pressante qui doit être résolue de toute urgence par notre génération. Le mouvement appelle plus précisément à : 1. Un nouvel engagement à adopter un style de vie simple 2. Un travail théologique fondé et renouvelé 3. Un rôle dominant de l’Église du Sud 4. La mobilisation de toute l’Église et l’engagement de toute la société 5. Des missions avec un projet de protection de l’environnement parmi les peuples non atteints 6. Une action radicale pour faire front au changement climatique 7. Des principes de production alimentaire durable 8. Une économie en harmonie avec la création de Dieu 9. Des mesures de protection de l’environnement au niveau local qui favorisent la biodiversité 10. Un plaidoyer prophétique et une réconciliation qui apporte la guérison

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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 2018 JUIN 5 - 9, 2018

F I R S T AL L I AN CE CH U R CH CALGARY, AB

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