Morlanwelz-Circuit des 3 villages

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par Madame A.M. Marré-­‐Muls, historienne, Responsable du Cercle de Recherches et d’Education Culturelles de Carnières, Conservateur du Musée de la Haute Haine et auteure, entre autres, du livre Découvrons Carnières, Editions du C.R.E.C.C., 1982

Un projet d’habitants pour les habitants réalisé avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin et de la Loterie Nationale Une initiative du Collectif Sentiers de la Haute Haine En collaboration avec l’ Espace Muséal et le Plan Communal de Développement de la Nature de Morlanwelz sentiersdelahautehaine.wordpress.com


Introduction La toponymie, kesako ?

La toponymie (du grec topos, lieu et onoma, nom) est une spécialité de la science linguistique qui étudie l’origine et l’évolution des noms de lieux ou toponymes. Les études montrent que la plupart des toponymes sont reliés aux caractéristiques géologiques et naturelles du sol et suivent l’évolution des langues. Ainsi, en Europe, beaucoup de noms de lieux proviennent des langues indo-­‐européennes [les premières, datant de la Préhistoire qui est la période comprise entre l’apparition de l’homme et les premiers documents écrits soit d’environ – 2,5 Ma et – 3.500 Av. J-­‐C.] mais aussi de langues pré-­‐celtiques. Les Celtes vivaient à l‘âge des métaux, donc à la fin de la Préhistoire, soit environ vers 3.000 Av. J-­‐C. Parmi les langues celtes, on a par exemple le gaulois et aujourd’hui, la langue celte s’est transmise en Irlande et en Bretagne par exemple. En Belgique, on trouve beaucoup de toponymes ayant une origine celte, à quoi s’ajoutent l’influence romaine et l’influence de l’ancien français au Moyen Âge. Quelques exemples : Le mot bruyère vient du celte bwrg. Temploux vient de templum , mot romain Namur vient du latin Namurcum, lui-­‐même issu de Nam = vallée en celte : Namur est donc l’habitation dans la vallée. Bruxelles = Bruoc sella en celte, c’est-­‐à-­‐dire la maison du marais Anvers vient du celte an-­‐dover-­‐pen : an = eau et pen = bout car Anvers était l’endroit où l’Escaut devenait un bras de mer, c’est-­‐à-­‐dire le bout de l’eau. Ou bien aanwerp désigne une avancée, en vieux néerlandais, c’est-­‐à-­‐dire, un terrain surélevé et ensablé sur l’Escaut, à hauteur du Steen (dans le port). Il est important de ne pas négliger l’influence de l’ancien français car beaucoup de villes et de villages belges datent du Moyen Âge. Le suffixe -­‐ière, par exemple, est un mot de l’ancien français qui veut dire où il y a beaucoup de.

Avant de s’attaquer au parcours du Circuit des 3 villages, analysons maintenant, par ordre alphabétique, l’origine des noms de Carnières, Mont-­‐Sainte-­‐Aldegonde et Morlanwelz.


D’où vient le nom Carnières ?

Plusieurs explications ont été données à ce propos. La première hypothèse est que le nom viendrait du mot charnier, en référence à une bataille sanglante qui aurait eu lieu en 54 av. J-­‐C sur le territoire de Carnières. Cette bataille a été, racontée par Tite-­‐Live (historien né vers 59 av. J-­‐C) et par Napoléon III. Cependant, les recherches actuelles mettent en doute l’existence réelle de ce combat. Hypothèse écartée. Une autre hypothèse est que le nom Carnières viendrait du latin Carpinetum, lieu planté de charmes (carpinus), mot qui a donné en roman carne. Les charmes n’étant pas spécialement typiques de la région, cette hypothèse est aussi écartée. Enfin, il y a une troisième hypothèse selon laquelle le nom Carnières viendrait du celte. En celte, le mot carn veut dire pierre et en ancien français , le suffixe -­‐ière veut dire abonde. Dès lors, le nom Carnières désignerait un lieu où abondent les pierres . Cette explication est plausible parce que Carnières est un endroit très montueux où il y a énormément de pierres.

La période celte

Domaine du Beauregard à Carnières

La localité de Carnières remonte à l’époque celte, soit ± 1200 av.J-­‐C . A la Chaussée Brunehault, au Vieux chemin de Mons à Namur (actuelle rue Saint Eloi) et au Pairois, on a trouvé des haches, des outils de l’époque celte et des grosses pierres qui auraient pu servir de pierres levées, c’est-­‐à-­‐dire des menhirs. Il n’y a pas de document écrit pour le certifier, mais il semble que les menhirs étaient des bornes. Au Pairois, on voit très bien sur la carte géologique que c’est un endroit sablonneux où il y a d’énormes pierres de grès, surtout au domaine du Beauregard. En face du Delhaize actuel, il y avait aussi un menhir au lieu-­‐dit de la grise pierre. C’était un endroit qui délimitait une commune. Mais il y avait probablement aussi un culte lié au soleil qui datait de l’époque celte comme à Stonehenge ou Carnac. A Mont-­‐Sainte-­‐Aldegonde, du côté du Bois des Faulx, on a aussi retrouvé du matériel de l’époque celte et préhistorique, comme à Carnières.


D’où vient le nom de Mont-Sainte-Aldegonde ?

Celui qui a déjà monté la Gade à vélo a compris pourquoi on dit « Mont ». Il y a dans le village une église dédiée à sainte Aldegonde. Sainte Aldegonde est née à Coulsore en France au 7e siècle dans une famille noble mérovingienne. Ayant refusé une alliance avec un prince saxon, elle dut s’enfuir à pied, traversa la Sambre et partit fonder un couvent à Maubeuge où elle resta jusqu’à sa mort. Sainte-­‐Aldegonde est un nom très ancien qui est repris dans le polyptyque de l’abbaye de Lobbes qui date de la fin du 9e siècle.

D’où vient le nom de Morlanwelz ?

Le premier seigneur de Carnières s’appelait Morand, le mot welz désigne un gué, le prénom Morland existait aussi. Morlanwelz voudrait probablement dire gué de Morland. Un document de Gonzalès Decamps mentionne aussi un welz à l’entrée de la rue du Beauregard et qui était un abreuvoir. En bref, un welz, c’est toujours quelque chose qui a trait à l’eau.

Nous passons maintenant au parcours de la promenade balisée Départ de la Place de Carnières

La Place ne s’est pas toujours appelée comme cela. Avant, elle s’appelait Place du Sablon, ce nom ayant d’ailleurs été repris par le Centre culturel. Pourquoi Sablon ? Parce que la partie Nord de la place, c’est-­‐à-­‐dire du côté des écoles et de l’ancienne Maison Communale, là où se trouve actuellement le Musée, était composée de sable: cela se voit très bien sur la carte géologique de Belgique. Il y avait plusieurs carrières de sable à Carnières permettant des fontes à sable comme par exemple pour les cloches de l’église. Le mot latin sabulum , terre sablonneuse, a donné sablonaria, salvonaria, sablon , sauvenière, etc.

Rue Waressaix

Waressaix est un terme qu’on retrouve dans plusieurs communes du Hainaut. C’est un terme générique qui désigne des endroits humides, voire marécageux , qui se trouvaient, en principe, à la limite d’un village. Il faut savoir qu’au Moyen Âge, l’ancien centre de Carnières se trouvait du côté Vieille Eglise et Collarmont. Waressaix n’était pas le centre de Carnières mais une terre qui se trouvait en dehors de l’agglomération. A cette époque, il y avait un herdier, une sorte de berger chargé par la commune de rassembler les bêtes des habitants et de mener le troupeau paître en vaine pature, c’est-­‐à-­‐dire sur une terre pauvre appartenant à la commune mise à disposition de la communauté des habitants pour le pacage du cheptel.


Piedsente de la Blanchisserie

Le mot Piedsente en ancien français (en wallon, pissinte) vient du latin semita qui signifie petit chemin pour aller à pied. La Blanchisserie (en wallon, blanquirie) était une propriété située entre Waressaix , la Haine et la ruelle qui part de la rue Waressaix entre les nos 14 et 22. Fin du 18e siècle, ce terrain avait été acheté par Jean-­‐Baptiste Scrève, originaire de Cambron Saint Vincent, à Monsieur G. Massart, clerc de Carnières, pour y établir une blanchisserie de toiles (on a retrouvé l’acte notarial). La blanchisserie était un lavoir où on lavait les toiles et où les faisait blanchir sur les prairies.

La Haine

Cette rivière, qui a donné son nom au comté du Hainaut et puis à la province, était connue au 7e siècle sous le nom de Agna, un mot roman venant du celte An, qui signifiait tout simplement eau, comme dans Antwerpen (voir introduction) La source de la Haine se situe à Anderlues, à la fontaine Saint Médard (altitude 179 m.). C’est donc à Anderlues que se situe le point le plus haut de la rivière et dès lors, on parle de « Haute Haine ». Rappelons que la Haine traverse successivement Carnières, Morlanwelz, etc. pour se diriger vers Mons et finalement se jeter dans l’Escaut à Condé-­‐sur-­‐Escaut en France (altitude 16 mètres).

Pour ceux qui veulent aller plus loin, il y a un très bon livre sur la Haine qui a été publié par le Cercle d’Histoire et d’Archéologie de Morlanwelz. (NDLR : Découverte de notre rivière La Haine – Ed. du CHAM, 1989) Piedsente de tierne Le mot tierne ou tienne, veut simplement dire butte, chemin qui monte, comme dans Tienne à caillaux (ancien nom de la rue Remy), Tienne catéine (actuelle rue Matteotti), etc. C’est donc un petit chemin qui monte et, souvent aussi, un terrain inculte: on ne savait pas y cultiver car la terre n’était pas assez grasse et, donc, on y faisait de l’élevage, comme aux Trieux par exemple. Les mots Trieu ou trieux , en effet, signifient également terre inculte. Rue Bassy On ne sait pas bien d’où vient le nom Bassy. Sur la carte de Popp , le lieu est nommé Tour des Trieux . Alors, est-­‐ce que cela vient de « ruelle basse » ou est-­‐ce le sobriquet de quelqu’un ? On ne sait pas avec précision.

Rue Solvay (anciennement appelée Chemin du Calvaire) Cette rue est ainsi appelée depuis 1920 en l’honneur d’Ernest Solvay, célèbre chimiste, industriel, qui mit au point un nouveau procédé de fabrication du carbonate de sodium ( la soude Solvay), ce qui permit de la produire à bas prix, en particulier pour l’industrie métallurgique et l’industrie verrière. Ernest Solvay, né à Rebecq-­‐Rognon en 1838 et décédé à Bruxelles en 1922, a été considéré comme un des plus grand savants belges, et à ce titre, a vu son nom donné dans un grand nombre de localités en Belgique.


Le chemin du Calvaire

Avant 1920, le rue Solvay s’appelait chemin du Calvaire et un tronçon s’appelle d’ailleurs toujours ainsi. Ce chemin du Calvaire partait à l’origine depuis le quartier de Tout-­‐Vent (depuis la rue Royale) et se terminait donc à l’actuelle rue Vanrôme près du calvaire actuel (un calvaire plus ancien devait sans doute déjà exister dans les environs car l’appellation chemin du Calvaire est fort ancienne). La configuration actuelle du bas de la rue Solvay remonte à la fin du 19e siècle lors de la mise en application d’un nouveau plan d’urbanisme à Carnières. Ce calvaire, d’architecture ionique, fut construit au 19e siècle, grâce au mécénat de Mademoiselle Catherine Lorent, descendante d’industriels originaires de Fontaine-­‐l’Evêque qui avaient implanté au 18e siècle une petite usine le long de la chaussée Brunehault près de la Haine , au lieu-­‐dit de la platinerie.

La famille Lorent et la platinerie Carnières était depuis le Moyen-­‐Âge un centre de clouterie artisanale, activité saisonnière pratiquée par un grand nombre de familles de la localité. Régulièrement, ces cloutiers se rendaient à Fontaine-­‐l’Evêque avec une brouette pour s’y approvisionner en barres destinées à la confection de clous à domicile , dans une petite forge élémentaire munie d’un soufflet. A l’aller, ils portaient les clous qu’ils avaient fabriqués à domicile. En 1769, l’industriel Jean Lorent implante une fabrique de fer (produits semi-­‐finis), dont une partie est vendue aux cloutiers de Carnières, ce qui permit un gain de temps et d’énergie appréciables. Cette fabrique était dotée d’un maka (marteau-­‐pilon mû par l’énergie hydraulique) et de foyers de chaufferie. C’est la Haine toute proche qui fournissait l’énergie hydraulique. Pour terminer, signalons que les Lorent se distinguèrent durant le 19e siècle à Carnières par leur mécénat dans le domaine social en particulier (Ecoles, hospice,etc.).


Ruelle du Saint-­‐Sang

La rue, et la ruelle, doivent leur nom à la Chapelle Notre-­‐Dame du Saint-­‐Sang. Il y a une chapelle située le long de la Chaussée Brunehault à Morlanwelz qui date de 1740 ( une étude de l’abbé Roland en décrit l’histoire). Quoique située à Morlanwelz, elle appartient à la paroisse de Carnières-­‐Trieux depuis le don, fait en 1927, par Arthur Hecq, ingénieur à Carnières. En réalité, il y a eu deux chapelles appellées Notre-­‐Dame du Saint-­‐Sang. Une première aurait été construite au XVe siècle à Carnières par un des seigneurs de Carnières, Jacques de Carnières, au retour d’une bataille aux côtés de Charles le Téméraire. La deuxième chapelle, plus tardive, est celle que nous connaissons actuellement.

Piedsente de la Haye Géant

Une Haye , c’est tout simplement un bois. Le bois de la Haye Géant était une portion restante de la forêt dite Haye de Carnières qui couvrait presqu’entièrement Carnières au XIIe siècle. Il faut savoir qu’à ce moment là, la Chaussée Brunehaut se trouvait complètement sur Carnières. Elle n’a pas toujours été frontière entre Carnières et Morlanwelz, cela a été une décision administrative. Le bois de la Haye Géant se situait entre la Chaussée Brunehault, la rue Vanrome et la rue Saint-­‐ Sang. Il a été dérodé au 18e siècle. Vers 1860, il ne restait qu’un énorme chêne situé sur la Chaussée presqu’en face de la platinerie et qu’on n’a pas su abattre: c’est de là que viendrait le Polichêne! On croyait au départ que le mot polichêne venait du grec pollus mais des études ont montré que non : le polichêne désignerait plutôt un chêne poilu ou poilu chêne, c’est à dire un arbre très important avec beaucoup de ramure et de feuilles ; il existe d’ailleurs un chêne chevelu.

Rue Vanrôme

Alphonse Vanrôme a fait la guerre de 40 . Il a été arrêté, emprisonné et fusillé en 1943. Les sources sont divergentes et on ne sait pas très bien s’il est mort à Breendonck ou au Tir national de Bruxelles. En tout cas son acte de décès indique qu’il est mort en Belgique. En 1945, on a donné son nom à l’ancienne rue Lorent, un nom issu lui-­‐même de la famille Lorent qui a fondé la platinerie de Carnières.


Rue Vanrôme (1910 ?) Calvaire sur la droite – Archive privée Daniel Castor

Rue Vanrôme (1951 ?) Calvaire sur la droite – Archive privée Daniel Castor


La Chaussée Brunehault On saurait faire toute une conférence sur la Chaussée Brunehault, tellement il y a à dire. Comme chacun le sait, notre Chaussée Brunehault part de Bavay et va, de manière assez rectiligne, jusqu’à Cologne. A Bavay il y a un nœud, cette fameuse étoile d’où partent 7 routes (romaines). Administrativement la Chaussée Brunehault sépare Carnières et Morlanwelz mais, historiquement, ce n’est pas exact : dans l’Atlas des communications vicinales de 1842, la Chaussée est représentée comme étant sur Carnières. Cette route fut appelée Chaussée romaine , Haute Chaussée mais le plus souvent Chaussée Brunehault. Le terme de Chaussée romaine n’est pas correct non plus ! Pourquoi ? La Chaussée Brunehault est une ancienne piste préhistorique celte, datant de 2 à 3.000 ans av. J-­‐C. On en est certain car , le long de cette route, on a retrouvé du matériel lithique de la préhistoire. Cette piste préhistorique, non tracée ni dallée, servait pour les échanges commerciaux, les échanges religieux, etc. Ce n’est que plus tard qu’elle a été aménagée par les Romains pour devenir une grande voie de communication de la Gaule qui a beaucoup servi à Jules César. Dans la Guerre des Gaules, on peut lire que les soldats romains faisaient entre 30 et 40 km à pied par jour avec leur impedimenta, c’est-­‐à-­‐dire l’équivalent du barda actuel du soldat. Il est très difficile de faire 30 ou 40 km à pied si vous n’avez pas au moins une petite route qui est tracée et la tactique militaire des Romains était justement d’aménager les anciens chemins. Donc, les Romains ont construit la Chaussée Brunehault mais ne l’ont pas créée à l’origine. Le nom Brunehault est quant à lui attribué à la reine d’Austrasie Brunehault (décédée en 613). Les routes étant devenues impraticables, cette reine Brunehault a levé un impôt pour les remettre en état. Elle est connue pour la restauration des routes mais elle était mal vue par la population parce qu’elle a voulu reprendre et imposer les anciennes lois romaines . Elle a eu une mort épouvantable, attachée à 4 chevaux et écartelée vivante pour être ensuite brûlée. Cette histoire ayant marqué l’imagination populaire, de nombreux chemins ont été appellés Brunehault.

Rue Abel Hélin

C’est le nom d’un ancien bourgmestre de Morlanwelz, entre 1880 et 1887.

La Place du Château C’est la place qui se trouve en face de l’actuel Hôtel de ville de Morlanwelz et où, Eustache du

Roeulx a bâti un château. C’est de là qu’est né Morlanwelz à proprement parler.


L’Eglise Saint-­‐Martin Saint Martin est un nom qui a été donné à beaucoup d’églises. C’est un saint du 4e siècle qui a été très populaire en Gaule et c’est pour cela qu’on a donné ce nom d’église Saint-­‐Martin. Il faut savoir qu’il y avait une première chapelle dédiée à saint Martin qui avait été construite au 7e siècle à Haine Poterie et qui est devenue paroisse au moment où Charlemagne régnait, soit au 9e siècle. C’est devenu la paroisse de Haine Poterie et pas de Morlanwelz. Donc, la chapelle devait se trouver à cet endroit (elle y a été retrouvée affirme quelqu’un du public). La chapelle n’a pas été reconstruite à cet endroit mais une église Saint-­‐Martin a été érigée dans le centre de Morlanwelz.

Rue des Nations Unies

L’ONU (Organisation des Nations Unies) a été créée en 1945 et a succédé à la SDN (Société des Nations). On a donné ce nom des Nations Unies aux rues.

Place Roosevelt Roosevelt est le seul président des Etats-­‐Unis qui a été élu 4 fois. Il a œuvré beaucoup pendant la guerre de 40, mais il a surtout fait beaucoup pour l’établissement de l’ONU en 1945. (Avant 1945, la place Roosevelt s’appelait Place des Ecoles).

Rue Fernand Hotyat C’est un nom très récent, c’était un pédagogue qui a produit des livres sur la psychologie dans les années 1960.

Rue Prince Albert En 1903, le Prince Albert, qui est devenu le Roi Albert Ier, était venu à Morlanwelz et cela avait donné lieu à une grande fête. D’où le nom de la rue, choisi en son honneur.

Sentier de la Gratinne (grattine)

L’orthographe correcte de la Gratinne est avec un t et deux 2 n, même si maintenant, le nom est écrit autrement sur les cartes. Pourquoi ? Parce que gratinne, cela voulait dire gras tienne, c’est à dire une terre en hauteur argileuse. Cette partie du village est en effet très argileuse et de nombreuses briquetteries y étaient installées. Mais l’orthographe a évolué et on considère qu’il n’y a pas de faute dans les noms propres .


Avenue du Centenaire

Cette route relie la Chaussée Brunehault à l’actuelle rue Saint Eloi, anciennement appellée Chemin de Mons à Namur (voir ci-­‐après). On lui à donné ce nom en 1930, en référence au centenaire de la fondation de la Belgique.

Ruelle Balestin Le nom a été donné en l’honneur d’Alexandre Balestin, tué dans un accident de mine, mais surtout en l’honneur de son épouse qui aurait soit-­‐disant été centenaire. En fait, c’est une erreur de l’administration communale parce qu’on a fêté son centenaire alors qu’elle est décédée 11 mois avant d’avoir atteint l’âge de cent ans. Le couple habitait dans cette ruelle.

Rue Saint-­‐Eloi D’après le chronogramme visible sur le socle de cet édicule, la chapelle aurait été érigée en 1826 grâce à des fonds recueillis auprès des petits industriels et artisans qui avaient saint Eloi pour patron. La chapelle fût détruite par des actes de vandalisme en 1914. Pendant la guerre, des habitants du quartier firent vœu de reconstruire la chapelle et d’y ajouter un étage dédié au Sacré-­‐Cœur. C’est ce qui fût réalisé en 1919. Il est à noter que la chapelle est antérieure au charbonnage du même nom, Saint-­‐Eloi, qui se vit accorder sa concession en 1843. Rappellons, par ailleurs, qu’avant de s’appeler Saint-­‐Eloi, cette rue s’appelait Chemin de Mons à Namur. Le(s) chemin(s) de Mons à Namur Nous avons vu que la Chaussée Brunehaut est une ancienne piste celte aménagée ensuite par les romains. Partant de la Chaussée Brunehaut, il y avait des chemins secondaires, des diverticulum romains, qui partaient dans plusieurs directions. A Carnières, il y avait deux chemins qui allaient de Mons à Namur. Le chemin de Mons à Namur passait par l’actuelle rue Saint Eloi, la Place (qui n’était pas comme elle était maintenant) et la rue du Beauregard puis passait par Piéton et allait vers Namur. Le vieux chemin de Mons à Namur passait, lui, par la rue de la Gade, la rue de Collarmont et la rue de Namur. Cette particularité est dûe à ce qu’un des chemins se trouvait le long de la Haine et l’autre sur les crêtes. L’été, on pouvait sans problème se déplacer le long de l’eau mais l’hiver, c’était trop marécageux et on empruntait alors le chemin des crêtes.


Piedsente des Faulx (actuelle rue du Bois des Faux)

Les faulx, faux ou foya en wallon, cela veut dire des hêtres. L’origine est le mot latin fagus. Le lieu-­‐dit Bois des Faulx, entre Carnières et Mont-­‐sainte-­‐Aldegonde, rappelle l’emplacement d’un grand bois planté de hêtres qui était situé en majeure partie sur Mont-­‐Sainte-­‐Aldegonde.

Place Max Buset Max Buset est le premier président du premier Parti socialiste de Belgique. Pas le P.O.B, qui existait avant, bien entendu.

Rue de la Folie

Le mot folie n’a rien à voir avec la démence … Il y a deux possibilités : une folie, ça peut être, soit un petit bâtiment discret qui est, en général en bois au milieu des feuillages ; soit c’est une feuillée, mot venant de folio, folia, feuille. C’était un endroit un peu discret dans une clairière ou dans un bois où l’on pouvait s’ébattre à volonté.

Piedsente de la Fontaine du Coucou

Il y avait une Fontaine du Coucou dans le haut de la rue Bois des Faulx, d’où le nom du sentier.

Piedsente du Bois des Faulx

Il s’agit du ancienne ruelle qui partait de la Piedsente de la Fontaine du Coucou (du côté de la rue de la Gade) pour aller vers le Bois des Faulx (du côté de la rue de la Folie).

Rue de la Gade

Il y a plusieurs explications possibles sur l’origine du mot. En wallon, une gate, c’est une chèvre. Il est possible que ce soit une chèvre parce qu’en flamand, en ancien néerlandais, une geit ou goat, c’est une chèvre. Mais en néerlandais , gat veut aussi dire un trou, une trouée, un passage dans un bois. Donc , il est aussi possible que ce soit une trouée. Il y a une troisième hypothèse tout à fait plausible: la Gade, qu’on a souvent appelé warde ou weit , viendrait de warder ou garder. Probablement que la Gade était un lieu de garde sur une butte (comme la Villa romaine à Morlanwelz). On est certain qu’à l’époque romaine, il y avait là un bastion: une construction temporaire avec des palissades en bois . Mais n’oublions pas qu’avant la période romaine, il y avait déjà la piste celte, le vieux chemin allant de Mons à Namur.


Rue des Treize Bonniers

Un bonnier était une mesure agraire de l’Ancien Régime qui équivaut à peu près à un hectare . C’est une rue récente mais il y avait là 13 bonniers, c’est-­‐à-­‐dire 13 hectares de terre.

Chemin des Ânes

Voici une excellente preuve que la plupart des noms sont liés à une particularité géographique ou naturelle du sol. Le mot Anes, en effet, n’a rien à voir avec l’animal mais est issu du mot Alnes Aulnia, Aulnes, c’est-­‐à-­‐dire les arbres. Ce lieu est parfois appelé Chemin des Treize Bonniers parce qu’il traversait un lieu-­‐dit appelé Treize Bonniers, mais le nom ancien était bien le Chemin des Anes. Il venait de la rue Rosière, traversait la rue de la Gade et allait rejoindre le Chemin du Moulin (actuelle rue Petit Saint-­‐ Hilaire).

Rue Petit-­‐Saint-­‐Hilaire

Historiquement le nom correct de la rue est Petit-­‐Saint-­‐Hilaire et pas rue Saint-­‐Hilaire. Pourquoi ? La chapelle qui se trouve actuellement à la rue du Petit-­‐Saint-­‐Hilaire ne date que de 1873. C’est un monolithe en pierre de Maffle avec niche grillagée renfermant la statue de Saint-­‐ Hilaire. Cette chapelle est là en remplacement d’un oratoire plus ancien et plus grand qui était situé le long de la Haye, au milieu du chemin actuel. Il se trouvait à peu près à l’entrée du Chemin des Anes et a été détruit lors de travaux sur la Haye. Lors des pèlerinages à l’Eglise Saint-­‐Hilaire qui se trouvait plus haut, on se réunissait dans cette chapelle du Petit-­‐Saint-­‐Hilaire avant de monter au « grand » Saint-­‐Hilaire . Rappelons qu’à l‘époque le village de Carnières était situé en haut à l’endroit nommé Vieille Eglise. Le nom ancien de la rue était le Chemin du Moulin, en référence au moulin banal* ou moulin du seigneur de Carnières. Le château du seigneur de Carnières (qui était suzerain du Comté de Hainaut) se trouvait à front de la Place de Carnières, côté Est, entre cette Place et le terrain de football. Morand de Carnières, le premier seigneur du lieu avait fait construire un donjon dès le 12e siècle. Après lui, on agrandit en construisant deux tourelles (les tours de Messire Jean et tour du Croisé), des murs de fortification avec des douves alimentées par la Haye et un pont-­‐levis qui se trouvait à l'endroit où on a bâti début 20e siècle, la maison de l'architecte Buisseret. Le château fut démoli lors de la bataille de 1554 livrée par le roi de France aux troupes espagnoles. *Banal signifie que les serfs étaient contraints de payer pour aller moudre leur blé et cuire leur pain dans le four et le moulin du seigneur.

Ruelle des Marteaux

Cela n’a rien à voir avec les marteaux. C’est tout simplement lié à une particularité géographique du sol. En effet, en ancien français, un marteau ou morteau (du bas-­‐latin, martellaria et en wallon, martia) signifie un fossé qui recueille les eaux des terrains humides.


Ruelle Capron

Cette petite ruelle est une portion de la Ruelle des Marteaux entre la rue Vieille Eglise et la rue Beauregard. Quand on descend de la rue du Beauregard, il y a un petit chemin en contrebas sur la gauche. Il y avait là, à l’entrée du chemin, une ferme appartenant à Monsieur Capron qui était quelqu’un d’important à Carnières. En 1885, il a vendu sa terre à petotes à la commune de Carnières pour en faire un cimetière. On disait d’ailleurs, la terre à Capron ou la terre à petotes pour désigner l’ancien cimetière. Le premier à être enterré dans ce nouveau cimetière fut d’ailleurs Monsieur Capron lui-­‐même. Son histoire a donc marqué les esprits.

Rue du Beauregard

Le nom l’indique, du haut de la rue, on a un panorama magnifique. Il s’agit d’un hameau où il y avait une ferme: la ferme du Beauregard. C’est une ferme très ancienne qui date du 15e siècle et qui, malheureusement, se détériore. Toutefois, lorsqu’on monte la rue du Beauregard, on peut encore voir (mais de moins en moins) sur le mur qui fait face, des traces de la chapelle castrale. Même si on considère aujourd’hui que la ferme est située sur Piéton, elle appartenait au Seigneur de Carnières juqu’en 1563 puisque le dernier seigneur mâle de Carnières est décédé à ce moment là. Cette ferme du Beauregard a été très importante, elle a même été la C.A.P. de Carnières, la Commission d’Assistance Publique. On l’appelle parfois ferme Bienfait mais c’est une erreur car les Bienfait étaient locataires et non propriétaires de la ferme.

Avenue de France

Au départ, il y avait là un sentier, le chemin d’Anderlues, qui menait à Anderlues. Une nouvelle route a été construite en 1936 et il a été décidé de lui donner le nom Avenue de France en mémoire des soldats français venus combattre chez nous en 1914 (cf. le cimetière de Collarmont).

Nous voilà arrivés à la fin du parcours. Merci de votre attention et bonne promenade !

Cette fiche culturelle complète le plan de la promenade balisée. Merci à tous nos partenaires pour leur contribution. Contenu de la conférence: A.M. Marré-Muls Mise en page, communication: Christine Caille © Collectif Sentiers de la Haute Haine (janvier 2015)


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