Puisque le ciel est sans échelle. Dessins du ghetto de Terezin par Arthur Goldschmidt

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© Pierre Verrier

Une exposition du Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation

© Laurent Vella

En cette année 2015, qui commémore les 70 ans de la découverte des camps, le CHRD présente une collection exceptionnelle de dessins réalisés au ghetto de Terezin. Récemment restaurés, les dessins d’Arthur Goldschmidt (1873-1947) offrent l’occasion unique de se plonger dans l’histoire du ghetto à travers le regard d’un homme et son parcours singulier.

En 2011, l’écrivain GeorgesArthur Goldschmidt fait don au CHRD des dessins réalisés par son père au sein du ghetto de Theresienstadt entre 1942 et 1945. Aux côtés des milliers d’œuvres, officielles ou clandestines, de Theresienstadt qui sont parvenues jusqu’à nous, les dessins d’Arthur Goldschmidt occupent une place toute particulière. Cet ensemble exceptionnel se compose d’un carnet de croquis, de soixante-neuf dessins à la pierre noire ou au graphite et d’une lettre manuscrite avec des dessins à l’aquarelle. Surtout, ces dessins sont pour moitié composés de portraits de déportés, d’une facture et d’une intensité remarquables, et constituent un document et un témoignage irremplaçables sur ces femmes et ces hommes condamnés à l’extermination.

Avec cette donation, Georges-Arthur Goldschmidt offre au musée l’occasion unique de se plonger dans l’histoire de Theresienstadt en s’appuyant sur un corpus cohérent porté par un récit et une trajectoire personnelle. En cette année 2015, qui commémore les 70 ans de l’ouverture des camps, le CHRD a souhaité présenter l’intégralité de cette collection récemment restaurée. La découverte des dessins d’Arthur Goldschmidt entend provoquer la rencontre du public et d’un homme, dont toute l’œuvre témoigne du regard extraordinairement bienveillant qu’il portait à ses codétenus.

Portrait, 1942-1944

Crayon graphite et pierre noire sur papier


Visites guidées

Conférences > JEUDI 19 MARS À 18H30

Visites singulières Le CHRD invite un spécialiste, associé au projet Puisque le ciel est sans échelle à donner son éclairage particulier sur l’exposition. > SAM 21 MARS À 15H

VISITE-RENCONTRE AVEC GEORGES-ARTHUR GOLDSCHMIDT Fils d’Arthur Goldschmidt, écrivain et donateur des dessins de son père. En compagnie d’Isabelle Rivé, directrice du CHRD.

> SAM 25 AVRIL À 15H

VISITE-RENCONTRE AVEC BÉRANGÈRE CHAIX Restauratrice des dessins d’Arthur Goldschmidt. En compagnie de Marion Vivier, attachée de conservation et chargée de projets d’exposition au CHRD. > SAM 30 MAI À 15H

VISITE-RENCONTRE AVEC L’ÉQUIPE DE SCÉNORAMA En charge de la scénographie et de l’habillage de l’exposition. En compagnie de Marion Vivier, attachée de conservation et chargée de projets d’exposition au CHRD.

Visites commentées > MARS Samedi 7 à 15h Dimanche 15 à 15h Samedi 28 à 15h > AVRIL Dimanche 12 à 10h30 Dimanche 19 à 15h > MAI Samedi 9 à 15h Samedi 23 à 15h

© Pierre Verrier

> JUIN Samedi 6 à 10h30 (Visite en LSF) Samedi 6 à 15h Dimanche 14 à 15h Dimanche 28 à 10h30

Portrait, 1942-1944

Crayon graphite et pierre noire sur papier

LA PLACE DE TEREZIN DANS LES POLITIQUES NAZIES Theresienstadt occupe une place particulière dans l’histoire de la « solution finale ». À la fois ghetto, camp de concentration, prison et camp de transit, le site cumule plusieurs dimensions. Initialement utilisé contre les Juifs tchèques, il devient ensuite le lieu vers lequel sont dirigés certaines catégories particulières de Juifs, dont la disparition « à l’Est » pourrait soulever des interrogations. Theresienstadt devient alors pour le IIIe Reich un instrument au service d’une politique de duperie, permettant de mettre en place une fiction narrative, celle d’un « ghetto idéal » aux conditions acceptables où les Juifs seraient regroupés. Dans les faits, outre des conditions meurtrières provoquant la mort de près d’un quart de sa population, Theresienstadt constitue un sas depuis lequel sont organisées les déportations vers Auschwitz, où l’opération de tromperie se trouve prolongée. Près de 20 000 Juifs de Theresienstadt sont maintenus en vie à Birkenau pendant plusieurs mois, afin de répondre à une éventuelle visite de la Croix-rouge, avant d’être assassinés en juillet 1944. PAR TAL BRUTTMANN HISTORIEN À LA FONDATION DE LA MÉMOIRE DE LA SHOAH, SPÉCIALISTE DES POLITIQUES ANTISÉMITES EN FRANCE ET DE LA SHOAH

> MERCREDI 25 MARS À 18H30

1945 : LA DÉCOUVERTE En lien avec les commémorations du 70e anniversaire de l’ouverture des camps. « Nous savions. Le monde en avait entendu parler. Mais jusqu’à présent aucun d’entre nous n’avait vu. C’est comme si nous avions enfin pénétré à l’intérieur même des replis de ce coeur maléfique. » Buchenwald, Dachau, Bergen-Belsen… La découverte des camps de concentration nazis par les Alliés en avril et mai 1945 se fit au hasard de la progression des troupes. Libérer les déportés n’était pas un but

de guerre et rien ou presque n’avait été prévu pour eux. Dans chaque camp où ils pénètrent, les soldats alliés découvrent les corps décharnés des survivants, les pyramides de cadavres laissés par les nazis. Cette conférence reviendra sur les premiers moments de cet événement immense dont l’onde de choc n’a cessé d’ébranler la conscience mondiale. PAR ANNETTE WIEVIORKA HISTORIENNE SPÉCIALISTE DE LA SHOAH ET DE L’HISTOIRE DES JUIFS AU XXE SIÈCLE, DIRECTRICE DE RECHERCHE ÉMÉRITE AU CNRS UNIVERSITÉ DE PARIS 1 PANTHÉON-SORBONNE. AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DONT DÉPORTATION ET GÉNOCIDE. AUSCHWITZ (2004), L’ HEURE D’EXACTITUDE (2011), 1945. LA DÉCOUVERTE (2015)

> JEUDI 21 MAI À 18H30

HANUS HACHENBURG : DES MARIONNETTES CLANDESTINES CONTRE LA BARBARIE (TEREZIN, 1943) Pourquoi écrit-on du théâtre ? Peut-être parce que contrairement au roman ou à la poésie, cela induit la mise en mouvement d’une parole collective. C’est ce qui conduisit Hanuš Hachenburg, un jeune garçon du ghetto de Theresienstadt alors âgé de 14 ans, à écrire en 1942 une pièce, On a besoin d’un fantôme. Cette pièce courte, exhumée par Claire Audhuy lors de ses recherches sur l’émergence du théâtre dans les camps de concentration, relate avec le regard et les mots d’un adolescent le quotidien de la vie du ghetto Theresienstadt. PAR CLAIRE AUDHUY DOCTEUR EN RECHERCHE THÉÂTRALE À L’UNIVERSITÉ DE STRASBOURG ET SPÉCIALISTE DU THÉÂTRE DANS LES CAMPS NAZIS


Événements > SAMEDI 21 MARS À 15H

> MERCREDI 1ER ET JEUDI 2 AVRIL À 19H

WEEK-END TÉLÉRAMA

CONCERT ROBERT DESNOS, UN POÈTE À TEREZIN

Le CHRD s’associe à la 8e édition du week-end musées Télérama : entrée gratuite sur présentation du Pass Télérama (valable pour 4 personnes). À cette occasion, 10 places sont offertes aux détenteurs du Pass Télérama pour la visite-rencontre avec Georges-Arthur Goldschimdt.

Violoncelliste, 1942-1945 Crayon graphite et pierre noire sur papier

informations pratiques Réservation Le nombre de places étant limité, nous vous conseillons de réserver vos activités. chrd.reservation@mairie-lyon.fr (du lundi au vendredi) 04 72 73 99 00 (du lundi au dimanche) Pour les parcours urbains, l’ouverture des réservations a lieu un mois à l’avance.

Imaginé et conçu par Fabrice Boulanger pour le CHRD et les classes de chant du CNSMD de Lyon, ce spectacle déambulatoire guidera le public dans trois lieux du musée, évoquant l’univers poétique de Robert Desnos à travers la musique dont de nombreux compositeurs se sont inspirés. Le 8 février 1944, 14 jours avant son arrestation, Desnos note : « Ce que j’écris ici ou ailleurs n’intéressera sans doute dans l’avenir que quelques curieux espacés au long des années. Tous les 25 ou 30 ans on exhumera dans des publications confidentielles mon nom et quelques extraits, toujours les mêmes. Les poèmes pour enfants auront survécu un peu plus longtemps que le reste. J’appartiendrai au chapitre de la curiosité limitée. Mais cela durera plus longtemps que beaucoup de paperasses contemporaines. » Si les Chantefables et Chantefleurs ont rencontré un vif succès, il n’en demeure pas moins que Robert Desnos reste l’un des poètes de sa génération le plus mis en musique.

Horaires Du mercredi au dimanche, de 10 à 18h. Pour les animations, rendez-vous à l’accueil du musée 15 min avant le début de l’animation.

Tarifs Exposition temporaire : 4€ Tarif couplé avec l’exposition permanente : 5 € Visite guidée : 3€ + entrée au musée (gratuit pour les enfants) Entrée gratuite pour les moins de 18 ans, étudiants de moins de 26 ans, personnes handicapées et leur accompagnateur, bénéficiaires du RSA.

Accès Tramway T2, station Centre Berthelot Métro ligne B, station Jean Macé ou ligne A, station Perrache Voiture Parc Berthelot, rue de Marseille (stationnement payant) Velo’v station Centre Berthelot, rue Pasteur - angle avenue Berthelot

Œuvres de Jean Wiener, Jacques Castérède, Graziane Finzi, Henri Barraud, Roger Albin, Guy Sacre, Joseph Kosma, Marcel Delannoy, et Darius Milhaud et diffusion du film de Jean Barral, La belle saison est proche. EN PARTENARIAT AVEC LE CNSMD, DANS LE CADRE DU COLLOQUE INTERNATIONAL LE SPECTACLE VIVANT À LYON & DANS SES ENVIRONS, 1936-1946. CLASSES DE CHANT DU CNSMD DE LYON / ARNAUD TIBÈRE-INGLESSE, PIANO / FABRICE BOULANGER, CONCEPTION ET PRÉPARATION MUSICALE

Portrait de Madame Parashy, 1943 Crayon graphite et pierre noire sur papier

> SAMEDI 16 MAI DE 19H À MINUIT Gratuité de l’entrée et des animations : - Lectures déambulatoires dans l’exposition - Concert : Passacaglia et Fugue pour trio à cordes de Hans Krása (1944) par un ensemble musical de l’Orchestre national de Lyon.

© Pierre Verrier

© Pierre Verrier

NUIT DES MUSÉES


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