3 minute read

Europe

EuropE veRs un dRoit à la déconnexion?

xppp VADAM / MA L Lione

Advertisement

Le 21 janvier, le Parlement européen a adopté une proposition de loi sur le droit à la déconnexion visant à donner aux travailleurs la possibilité de ne pas répondre aux demandes des employeurs en dehors du temps de travail. « Cette proposition intervient dans le prolongement de la mobilisation d’Eurocadres», souligne l’Ugict-Cgt dans un communiqué, après le lancement de la campagne «Endstress.eu» pour une directive sur les risques psychosociaux et le droit à la déconnexion. Au moins deux arguments ont plaidé en faveur de cette proposition. Le premier renvoie au vide juridique qui caractérise cette question dans de nombreux pays de l’Union européenne. Seuls quatre pays, en effet, disposent d’une législation spécifique: la Belgique, l’Espagne, l’Italie et la France, où ce droit est par ailleurs loin d’être effectif. Pour le garantir, il s’agit de mettre en place un cadre clair avec des mesures applicables dans toute l’Europe. Le second argument renvoie à la situation créée par la généralisation du télétravail dans le cadre de la crise sanitaire. Si le droit à la déconnexion s’est à nouveau imposé dans les débats, c’est notamment pour mettre en lumière les risques d’une «connexion permanente», en opposition au respect du temps de travail et des temps de repos. Réalisée lors du premier confinement, l’enquête de l’Ugict-Cgt « Le travail sous épidémie » a ainsi montré que 80 % des télétravailleurs n’ont pas disposé de ce droit, en dépit de la loi. Si la connectivité permanente était déjà un problème avant la pandémie, elle l’est d’autant plus que près d’un tiers des salariés européens se sont retrouvés en télétravail intégral au printemps 2020, selon une étude d’Eurofound, contre 5% avant la crise sanitaire. Toujours dans un communiqué, l’Ugict-Cgt se félicite de cette initiative européenne tout en formulant deux demandes: la réalisation d’un bilan de la mise en place du droit à la déconnexion en France «pour le renforcer et le rendre effectif»; l’ouverture de négociations visant ces objectifs dans les branches professionnelles et dans les entreprises. C. L.

Édition Revues toujouRs en lutte

C’est toujours «en lutte» que s’affichent, début 2021, 158 revues scientifiques, toutes disciplines confondues, organisées en parlement depuis novembre dernier. Alors qu’une deuxième session de ce « Parlement des revues » doit prochainement se tenir, une « motion commune » se diffuse progressivement sur les sites web de plusieurs d’entre elles, dénonçant notamment « les pièges délétères de l’hyper-compétition» créée par la loi de programmation pluriannuelle de la recherche pour la période 2021-2030. La crise sanitaire n’aura pas entamé détermination de rédactions qui s’interrogent sur leur avenir et veulent initier un débat sur le service public de l’édition scientifique. Publications de numéros blancs, suspension des activités éditoriales ou d’évaluation des articles… dès son origine, en janvier 2020, le mouvement s’est caractérisé par une diversité des formes de mobilisation pour alerter sur les enjeux de l’enseignement supérieur et de la recherche (Esr), contre la réforme des retraites. Un an plus tard, le site web de la revue d’histoire 20&21 (anciennement Vingtième Siècle) continue de publier le bandeau «Rédaction en lutte», affirmant: «Nous entendons dénoncer la précarisation accrue des personnels de l’Esr, la mise en concurrence des établissements ainsi que l’atteinte à la liberté académique qu’elles entraînent.». C. L.

+1 6%

JEUNES: L’EmpLoi, paS miEUx qUE LES étUdES

d’augmentation du taux de chômage des moins de 24 ans, c’est ce qu’a calculé l’Insee pour le 3e trimestre 2020 par rapport au 3e trimestre 2019. Avec la crise sanitaire, leur taux d’emploi a reculé quatre fois plus que celui du reste de la population. Non seulement, comme c’est souvent le cas, les jeunes entrants sur le marché du travail sont les premiers impactés dès que celui-ci est en tension, mais la crise sanitaire semble également avoir accentué les discriminations à l’embauche entre jeunes, quel que soit leur diplôme : le nom, l’origine, le handicap, l’apparence physique, qui sont des biais discriminants en temps normal, deviennent des obstacles difficilement franchissables.