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Toulouse

toUloUSe/théâtre Une CréAtion ColleCtiVe D’APrèS KArl MArX

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retour en 1848, pour un spectacle autour du travail et de sa valeur.

Sylvain Creuzevault anime la compagnie Le Singe, installée dans le village d’Eymoutiers (Haute-Vienne), où il peut longuement répéter à loisir, avec sa troupe nombreuse, des spectacles axés sur « l’exploration des mythes qui nous fondent et nous dévorent ». Il y a eu Notre terreur (2010), Le Capital et son singe (2014), Angelus Novus-AntiFaust (2016), Démons, d’après Dostoïevski (2019) et Construire un feu (2020). Cette fois, il s’agit de Banquet capital, construit autour de la pensée de Marx, avec en exergue cette déclaration de lui : « L’Histoire ne fait rien, c’est l’homme réel et vivant, qui fait tout ». Le 13 mars 1848, le Cercle des républicains, réuni autour de Raspail, a besoin de se sustenter. Après dix-huit ans de Restauration monarchique, la IIe République, proclamée moins d’un mois auparavant, est déjà confisquée au peuple par la bourgeoisie libérale. Le travail et sa valeur se présentent alors comme l’enjeu majeur de ce qui se trame, en lien avec l’idéologie capitaliste qui assoit son emprise. C’est dans le chaudron originel de notre histoire contemporaine que Sylvain Creuzevault et quatorze acteurs nous précipitent. Corps des acteurs, corps historiques et corps social se mêlent inextricablement. Il nous est dit que « se mettant en bouche et en tripes ce qu’auraient pu dire Blanqui, Louis Blanc, Engels, Jeanne Duval et les autres, les comédiens portent une parole épique […], mue par l’imprévisible et par l’opacité des idées en train de se tramer ». Un intense travail sur le plateau a présidé à cette création attendue. Le public est invité, à la fin, à venir partager le banquet républicain.

Stéphane HARCOURT

• C’EST PROGRAMMé DU 19 AU 21 MAI AU THéÂTRE GARONNE, 1, AVENUE DU CHÂTEAU-D’EAU, TOULOUSE (31). www.THEATREGARONNE.COM.

Grenoble/exposition en roue libre dans l’art contemporain

Pour le printemps 2021, afin de changer d’air par rapport à celui de 2020 vécu en majeure partie confiné, le musée de Grenoble met sur pied l’exposition « En roue libre », qui doit permettre aux visiteurs de flâner dans ses collections d’art contemporain. À partir d’œuvres rarement montrées, rassemblées autour de thèmes privilégiant une approche spontanée, voire ludique, «En roue libre» se veut à la fois une initiation à la multiplicité des formes contemporaines et un moyen, pour le visiteur, de concevoir – de manière personnelle – son propre itinéraire au sein d’un univers foisonnant, souvent déroutant. On note ainsi des œuvres de Peter Stämpfli, Tony Cragg, Arman (Allegro con brio, 1977, accumulation de guitares), Erró, Cindy Sherman, Bridget Riley, etc.

• C’EST PRéVU DU 24 AVRIL AU 25 JUILLET, AU MUSéE DE GRENOBLE, 5, PLACE LAVALETTE, GRENOBLE (38). www.MUSEEDEGRENOBLE.fR

SortieS films

cure

KIYOSHI KUROSAWA (JAPON) Né en 1955, ce cinéaste n’a aucun lien de parenté avec son illustre homonyme, prénommé Akira, mort en 1998, à qui l’on doit de mémorables chefs-d’œuvre épiques. Kiyoshi, lui aussi, a du talent. Cure (1997), suit pas à pas la démarche hésitante de l’inspecteur Tanabe, dans une sombre enquête sur des meurtres inexplicables, au sein d’une ville grise, couleur de cauchemar métaphysique.

• LA CINETEK, UNIVERSCINé, CANAL VOD.

Dementia 13

FRANCIS FORd COPPOLA (éTATS-UNIS) Un des premiers titres du grand cinéaste qui, en 1963, se faisait les dents sur le film noir, avec gros plans grotesques et contreplongées en série, ne lésinant donc pas sur les effets spectaculaires en pastichant Hitchcock. Le cadavre d’un riche héritier jeté à l’eau; le souvenir d’une fillette noyée; un tueur à la hache; des blondes en tenue légère… Bref, un régal du genre.

• MUBI, ORANGE.

rencontres du troisième type

STEVEN SPIELBERG (éTATS-UNIS) Truffaut joue un scientifique français dans ce film de 1977, cinquième long-métrage du père d’E.T., où l’on attend l’arrivée d’extraterrestres dans un univers peuplé de signes annonciateurs.