Acteurs de l'Eco, n° 16, Août-Septembre 2018

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LE MAGAZINE DE LA VIE ÉCONOMIQUE DU LOIRET www.loiretorleans-economie.fr

#16

AOÛT SEPTEMBRE 2018

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INNOVATION Les fruits de la passion

TRANSFORMATION NUMÉRIQUE, LE DIGITAL AU SERVICE DU CLIENT

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CULTURE L’art de l’édition

> FRÉDÉRIC LASNIER, CEO ET COFONDATEUR DE PENTALOG

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TOURISME Zénitude au camping


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TERRITOIRE

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ACTUALITÉ

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MADE IN LOIRE&ORLÉANS

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PORTRAIT

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ÉVÈNEMENT

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Billet

som  maire

L’INNOVATION N’EST PAS QUE L’AFFAIRE DES STARTUPS

L’économie de la production et de la consommation de masse a dominé le XXe siècle. Au XXIe siècle, le tout digital a enfanté le big data et la science vit une révolution. Elle conduit à un nouveau paradigme selon lequel la science est dans les données, autrement dit la connaissance émerge du traitement des données. Aujourd’hui, les objets connectés, le cloud, et la robotique transforment le contexte dans lequel les entreprises évoluent. Les données sont devenues le pétrole d’une nouvelle ère économique.

DOSSIER TRANSFORMATION NUMÉRIQUE,

Toutes ces évolutions n’ont pas encore atteint leur maturité car de nombreux défis restent à relever (scientifiques, technologiques, sociétaux…). Cette révolution du digital bouleverse toutefois déjà le paysage économique. Que l’on soit d’accord ou pas, le phénomène est irréversible.

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Le digital au service du client

INDUSTRIE

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DÉVELOPPEMENT

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REPRISE

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CRÉATION

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INTERNATIONAL

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RESSOURCE

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RESTAURATION

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SERVICE

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NUMÉRIQUE

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COMMERCE

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TOURISME

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EXPERT

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CHIFFRES

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2018 # 16 AOÛT/SEPTEMBRE

L’écosystème des startups est souvent mis en avant, mais l’innovation n’est pas que l’affaire des startups. En effet, ces dernières ont la capacité d’apporter de l’innovation avec agilité et assez peu de moyens en manipulant les concepts mathématiques, l’informatique et les sciences de l’ingénieur. Ce sont pourtant les PME/ ETI qui constituent l’essentiel du tissu économique national. Elles sont donc les premières concernées et doivent se nourrir de la créativité et de l’ingéniosité des startups. Cette révolution numérique constitue un potentiel considérable de croissance et d’emplois. Les dirigeants de ces structures ont la nécessité de passer à la numérisation des modèles économiques traditionnels, de s’adapter ou malheureusement disparaître.

Le numérique est aussi un enjeu stratégique pour les territoires qui bataillent pour créer leur « marque » et attirer des talents en créant des tiers lieux, incubateurs, fablab… Notre territoire est réellement dans cette course. Si l’initiative LAB’O est encore jeune, la marque existe bel et bien et son offre commence à séduire des talents venus d’ailleurs. Au-delà de la réussite des startups, sa vraie création de valeur sera dans la capacité d’entraîner dans son sillage l’économie traditionnelle de notre territoire et de réussir de la « cross fertilisation » (maillage) avec les autres acteurs de l’innovation présents sur le territoire. FRÉDÉRIC ROS Directeur Orléans Val de Loire Technopole, Professeur Université Associé

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territoire

COMME LES

TEXTE : ALAIN SOUCHÉ

DES DÉVELOPPEURS TERRITORIAUX ONT ÉTÉ MIS EN PLACE PAR LE DÉPARTEMENT DU LOIRET. ILS SONT LES INTERLOCUTEURS PRIVILÉGIÉS DES ÉLUS DES COMMUNES ET DES INTERCOMMUNALITÉS

CINQ DOIGTS

I

ls ont pris leurs fonctions en septembre 2016. Elsa Palmieri est basée à Pithiviers ; Charlotte Durand à Meung-sur-Loire (pour la couronne orléanaise) ; Juliette Goregues à Orléans ; Antoine Richomme à Montargis ; Réginald Depussay à Gien. Leurs origines sont diverses (Elsa est toulonnaise, Juliette, bretonne, par exemple) et leurs parcours professionnels ne le sont pas moins (Charlotte est une spécialiste de l’aménagement du territoire, Antoine vient du monde du sport et de l’animation, Réginald a travaillé auparavant au service Transports du Département). Leur mission en tant que développeurs territoriaux ? « Nous accompagnons les élus locaux dans le développement de leurs projets, explique Elsa Palmieri. Nous nous positionnons comme des facilitateurs. » Les cinq développeurs du Loiret informent, orientent et conseillent sur l’offre de services du Département. Dans quels domaines ? Le développement et l’aménagement du territoire, les investissements d’intérêt communal ou à rayonnement départemental et supra-départemental, etc. « On se sent investi d’une mission de proximité, résume Antoine Richomme, avec un travail de terrain important. » Les projets sur lesquels ils œuvrent sont d’envergure variable et obligent les développeurs à acquérir une double culture : celle du territoire qu’ils couvrent et celle des dispositifs mis en place par le Département et leurs partenaires.

DE LA MAIN

C’est au 1er janvier 2017 qu’un dispositif incluant de nouvelles formes de soutien et de partenariat avec les communes et les intercommunalités a été initié par le Département du Loiret.

— Avec les communes et les intercommunalités En matière de tourisme, le lien avec l’ADRTL est naturel de même que dans d’autres domaines économiques la CCI et la Chambre de Métiers et de l’artisanat peuvent devenir des interlocuteurs des développeurs. Et Charlotte Durand de citer comme exemple « l’extension d’un commerce rural dans le Pithiverais, à Grenneville-en-Beauce. » Juliette Goregues et Réginald Depussay le confirment : « notre mission, c’est de faire du lien entre le Département et les territoires dans un contexte de contraintes auxquelles sont soumises les finances publiques et alors que la ruralité est menacée. » Les postes de développeurs impliquent une grande qualité d’écoute et une flexibilité constante. Ils travaillent à la fois aux maisons du Département, sur leurs territoires respectifs et à l’immeuble le Loiret, à Orléans, où ils se retrouvent au moins une fois par semaine. « C’est l’occasion d’échanger sur nos projets et nos expériences », confie Elsa. Les développeurs du Loiret s’entendent parfaitement et ont pris l’habitude de partager régulièrement ensemble et de s’épauler mutuellement. L’image peut paraître hardie mais elle correspond assez à la réalité : ils sont comme les cinq doigts d’une main tendue vers les communes et les intercommunalités du département.

loiret.fr/cap-loiret

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5 AOÛT/SEPTEMBRE 2018

actualité PAR ALAIN SOUCHÉ

AMBASSADEURS, EXPORTATEURS, INNOVATEURS…

Porté par l’agence régionale de développement économique, DEV’UP Centre-Val de Loire, le réseau des ambassadeurs régionaux (Ambassad’up) rassemble des dirigeants d’entreprises des 6 départements. Par leur exemple et leurs parcours respectifs, ils illustrent les compétences et la diversité des savoir-faire, en Centre-Val de Loire. Les Ambassad’up, réunis pour la première fois le 16 juin dernier, sont au nombre de 91 dont 31 dans le Loiret.

devup-centrevaldeloire.fr

À l’initiative des membres du Cercle Afrique, CCI International Centre-Val de Loire organise avec le soutien de la CCI Française en Côte d’Ivoire une découverte du marché Ivoirien et de son environnement ainsi qu’une une mission de prospection commerciale. Un programme de rendez-vous à Abidjan a été préparé par la CCI Française en Côte d’Ivoire, du 12 au 14 novembre.

centre.cci.fr/cci-international

AgreenTech Valley a lancé cet été le Prix AgreenTech Valley qui s’adresse aux porteurs de projets matures, start-up, TPE, ou PME qui offrent des solutions numériques innovantes (supply chain, traçabilité, qualité des produits, réduction des impacts, …) en lien avec la filière agricole et agro-alimentaire (Agritech). Ce prix vient en complément du Grand Prix Xavier Beulin destiné aux agriculteurs. La remise de ces deux prix aura lieu au Lab’O, le 8 novembre.

agreentechvalley.fr/prix/


actualité À partir du

20.09

On ne change pas une équipe qui gagne (bis). Prochaines Rencontres Performance : Réussir pour s’affirmer ou s’affirmer pour réussir (20 septembre) ; Block Chain (4 octobre) ; Iso 14001 V2015 (11 octobre) ; Boîte à outils de l’amélioration continue (16 octobre).

lesrencontresperformance.fr

14 > 23 sept On ne change pas une équipe qui gagne ! Un marché, un chef, une recette revient sur le devant de 23 marchés aux quatre coins du Loiret (voir notre article dans le précédent numéro). Coups d’envoi à Orléans le 14 septembre et à Montargis, le lendemain.

mtonmarche.com

20 sept

Création d’une nouvelle antenne régionale de la SBA. Le lancement officiel de la Smart Buildings Alliance (Smart Cities) Centre-Val de Loire, avec le soutien d’Orléans Métropole, aura lieu au Lab’O.

LA RENTRÉE EST TRÈS RICHE EN RENCONTRES, FORUMS, ANIMATIONS, SALONS, ETC. NOUS AVONS SÉLECTIONNÉ 13 ÉVÉNEMENTS À VENIR DANS LES 3 PROCHAINS MOIS. UNE LISTE LOIN D’ÊTRE EXHAUSTIVE.

22 sept

Axéréal organise son Euro Challenge autour d’un semi-marathon et une course et une marche chacune de 10 km. 2000 participants sont attendus à cette grande fête des coopératives agricoles (voir aussi notre précédent numéro).

axerealeurochallenge.com

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Le Rotary Orléans Péguy organise une animation sur le quai de Loire autour d’artistes soudeurs qui se produiront devant le public. D’autres animations sont prévues ce weekend. (article paru dans le numéro 15 d’Acteurs de l’Eco).

www.facebook.com/etincelles2018

smartbuildingsalliance.org

QUE DE DATES À SAUVER !

22 I 23 sept

4 I 5 oct

La 8e édition du PIC Meeting aura lieu à Orléans pour la première fois. Il s’agit d’un événement international majeur en matière de recherche et d’innovation qui accueille des spécialistes venus du monde entier.

vegepolys.eu

4 I 5 oct & 5 > 7déc

Organisé au Palais Brongniart à Paris, Parcours France se définit comme « l’événement incontournable de l’économie et du business en régions. » Loire&Orléans Eco sera présent sur ce salon de même que 2 mois plus tard au SIMI (salon de l’immobilier d’entreprise) au Palais des Congrès de Paris.

parcoursfrance.com

salonsimi.com


7 AOÛT/SEPTEMBRE 2018

11 oct

Les porteurs de projet et prescripteurs sont invités à venir découvrir les possibilités de création d’entreprise au sein de l’économie sociale et solidaires au cours d’une matinée organisée par le cress.

cresscentre.org

actualité

20 nov On ne change pas une équipe qui gagne (ter). La République du Centre organise la dixième édition des Trophées de l'Entreprise du Loiret au Zénith d’Orléans. Partenaires de l’opération : Loire&Orléans Eco, le Crédit Agricole Centre Loire, Orcom, Mercedes-Benz Etoile 45 et Harmonie Mutuelle.

larep.fr

17 I 18 oct

L’Ecole régionale du Travail Social organise à Olivet le Festival de la BD sociale. Au programme : animations, échanges ; projections de films, expositions…

erts-olivet.org

18 oct

Le LAB’O organisera le 18 octobre prochain un événement destiné à faciliter la rencontre entre startups et PME locales, à l’image des Business&Co organisés par Loire&Orléans Eco. L’évènement s’intitule « Meet My Village » et le thème en est l’Open Innovation.

le-lab-o.fr

6.11

Le Tour de France des mécènes fait étape à Orléans dans l’auditorium du Musée des Beaux-Arts d’Orléans. Le but est de sensibiliser un maximum d’entreprises locales au rôle sociétal qu’elles peuvent jouer sur leur territoire, notamment via la pratique du mécénat.

admical.org/contenu/tour-de-francedes-mecenes

21 I 22 nov

La 5e édition du Forum Open agrifood mettra en valeur des initiatives et des projets positifs. 2 000 personnes ont participé à l’édition de 2017.

openagrifood-orleans.org/fr


made in L O

ÂNE M’ÉTAIT (RA)CONTÉ

SI L’

V

éronique Thévenot, bien qu’habituée du monde de l’édition, débute sa carrière professionnelle par la photographie et la décoration théâtrale avant d’être approchée par un support du monde équin dans lequel elle s’engage et où elle s’avoue très impressionnée par l’univers de l’âne qui y est traité en rubrique. En 2009, l’aventure des Cahiers de l’Ane débute. Elle est rejointe par Nadine Ringuedé, une artiste orléanaise qui s’occupe de la gestion et des ventes d’espaces publicitaires. Bimestriel de 68 pages, les Cahiers de l’Âne explorent tout l’univers asinien. Tiré à 20 000 exemplaires, ce magazine est unique en son genre et il est orléanais ! Le lectorat est composé d’éleveurs mais aussi de particuliers, on compte 100 000 ânes en France. Qu’il soit un partenaire de travail ou de loisirs, cet ami de l’homme est tendre et attachant. L’avenir des Cahiers de l’âne, c’est une version en anglais et des partenariats avec les collectivités pour promouvoir l’âne dans nos milieux de vie, qu’ils soient ruraux ou urbains. Si l’univers de l’âne vous intéresse, le bimestriel est disponible en France et en Belgique et sur abonnement (version papier et version numérique).

lescahiersdelane.com TEXTE : BÉATRICE LAIDIN

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CINQUANTENAIRE, FAMILIER DES GRANDS GROUPES INDUSTRIELS, PASCAL TEBIBEL EST RESPONSABLE DE LA PROSPECTIVE CHEZ COLAS SA MAIS IL A SURTOUT CONSTRUIT UNE CARRIÈRE INTERNATIONALE QU’IL AIME METTRE AU PROFIT DE SON TERRITOIRE : L’ORLÉANAIS.

EN 3 DATES 1968 Naissance en Alsace

2008 Groupe Colas

2018 Ambassadeur de la marque LOIRE&ORLEANS

P

AOÛT/SEPTEMBRE 2018

ascal Tebibel est titulaire d’un diplôme d’ingénieur de l’ECPM (Ecole Nationale Supérieure de Chimie, Polymères et Matériaux de Strasbourg), et d’un Master of Science de l’Ohio State University (Columbus, USA). Pendant 3 ans, il s’immerge dans l’économie américaine et y apprend des méthodes de travail qui ne le quitteront plus. Sa carrière débute au sein du groupe pétrolier ExxonMobil où il exerce différentes fonctions allant du marketing au contrôle de gestion en passant par la logistique et la communication aussi bien en France qu’à l’international.

— Mise en relation et information

En 2008, il rejoint le siège du Groupe Colas, au sein de la Direction Générale en charge du développement du marché privé et de l’animation du réseau commercial des filiales régionales. En 2013, il prend la direction de la prospective et des relations institutionnelles sur la France puis, dès 2014, à l’international. L’activité de la construction des routes devient son secteur de prédilection et lui ouvre des horizons très larges : secteur privé, parkings, hôpitaux, parcs d’activités, parcs d’éoliennes, toujours en lien avec l’humain et sa vie au quotidien. « Toutes les activités et tous les territoires sont concernés » affirme Pascal Tebibel. Son métier : la mise en relation et l’anticipation. Ses interlocuteurs sont les organismes professionnels, les syndicats, les représentants du secteur de la santé, des énergies renou-

portrait velables, les usagers de la route, le transport et la logistique, les centres commerciaux, les collectivités, etc. La prospective est orientée sur la vie de demain : les nouvelles mobilités, les énergies renouvelables, l’économie numérique.

— L’expertise des territoires

Dans le cadre de ces missions et par le biais de son expérience professionnelle, il intègre le Medef International. Il est un habitué des partenariats bilatéraux où il est nécessaire de créer de la confiance et un écosystème de valeurs partagées. « Le secteur de la construction est très parcellisé, mon activité consiste à donner une vision globale au projet », confie Pascal Tebibel, porté par son expérience des travaux dans le cadre de la COP21 en 2015, de l’Agenda mondial 2030 de l’ONU et ses 17 Objectifs du Développement Durable (ODD), soit autant de feuilles de route qui orientent son expertise pour les territoires. Il a récemment travaillé sur les méga-trends ou tendances de demain qui vont nous impacter : démographie, urbanisation, digitalisation de l’économie, transports… Colas est un acteur de la mobilité et celle-ci touche tous les secteurs économiques et l’ensemble des voies de la vie quotidienne. Ce sont des clés pour propulser notre territoire.

pascal.tebibel

© D. Depoorter

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IMAGINER

LE MONDE DE DEMAIN

TEXTE : BÉATRICE LAIDIN


ORLÉANS

évènement

ORGANISER UN TOURNOI DE TENNIS C’EST UNE AVENTURE HORS DU COMMUN. ANCIEN JOUEUR DE TENNIS PROFESSIONNEL, DIDIER GÉRARD A CHOISI ORLÉANS POUR CRÉER IL Y A 14 ANS UN TOURNOI DE TENNIS CHALLENGER ATP QUI EST DEVENU LE PREMIER DE SA CATÉGORIE. IL FAIT MATCHER SPORT DE HAUT NIVEAU ET BUSINESS.

D

— Une trajectoire tout sauf linéaire

Chaque édition réserve son lot de surprises et parfois de difficultés. Mais, ce qui passionne Didier Gérard, c’est la richesse des rencontres notamment avec les joueurs et les partenaires. « Je m’enrichis des cultures et savoirs de ceux qui gravitent autour de moi. Je côtoie des personnes formidables ». Ses rencontres avec Nicolas Mahut et Grigor Dimitrov lui laissent aussi un souvenir ému. « Leur jeu spectaculaire n’a d’égal que leur sincérité dans la vie », précise le directeur du tournoi. Et côté ambassadeurs, les rencontres furent aussi inoubliables. Sébastien Grosjean met fin à sa carrière en 2010. Didier Gérard, lié avec lui par un contrat d’image, lui propose de le transformer en contrat d’ambassadeur. Le joueur accepte avec

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JEU, SET ET

MATCH

© D. Depoorter

ans ses bureaux à deux pas du Palais des Sports et face au parc Pasteur, Didier Gérard raconte son parcours, au rythme des balles qui frappent le sol du court de tennis qui lui fait face. L’ambiance est parfaite pour se livrer. Didier Gérard, rompu à l’exercice, se prête volontiers au jeu. Classé 36e joueur français en 1986, il a posé la raquette en 1991 mais gardé le contact avec le tennis en travaillant pour de grandes marques de sport. « À 40 ans, l’âge où l’on prend de grandes décisions paraît-il, j’ai décidé de créer mon propre tournoi pro ATP, explique Didier Gérard. J’ai cherché une ville facile d’accès depuis Paris avec une belle dynamique économique. Mon choix s’est porté sur Orléans. Et le coup de foudre (amical !) qui s’en est suivi avec Martine Grivot, alors Adjointe au sport, a confirmé mon idée. Nous sommes en février 2005. Sept mois plus tard l’Open d’Orléans était né. »

enthousiasme. Et Nicolas Escudé le rejoint en 2017. Tous deux représentent le tournoi à travers le monde et apportent un regard complémentaire sur les joueurs, la programmation des matchs.

— Un levier de développement économique fort Ses 150 partenaires investissent dans l’Open d’Orléans. Ils concentrent sur cette semaine leurs actions commerciales et de relations publiques. « Mes partenaires historiques sont toujours à nos côtés, notamment les 4 collectivités (région, département, métropole, ville), j’en suis très fier. Un jour, l’un d’eux m’a dit : je n’ai jamais vu autant de cartes de visites s’échanger sur un même lieu ». L’événement est accessible à tous les

TEXTE : FABIENNE BONVOISIN

budgets, les packs vont de 740 € à 81 000 €. « Je ne travaille qu’avec des fournisseurs locaux. Plus d’un million d’euros sont ainsi réinjectés dans l’économie locale ». Le directeur du tournoi souhaite rester en haut de l’affiche. Il a modernisé son court central avec la technologie Hawk-Eye System, mais ne souhaite pas changer de catégorie. Il voit le projet Co’Met comme un nouveau challenge : « je serais très enthousiaste de rejoindre cet équipement que mérite notre capitale régionale. Mais je reste aussi très prudent car, pour l’heure, je manque d’éléments pour projeter le tournoi là-bas ».

opendorleans.com Rendez-vous au palais des sports du 24 au 30 septembre



dossier

/ / / É D O UARD GOBINET

/// S T ÉP H A N L A N D R É & S Y LVA I N S A I NT-BELLI E

/ / / P H I L I P P E HERBER

TRANSFORMATION NUMÉRIQUE, LE DIGITAL AU SERVICE DU CLIENT DOSSIER RÉALISÉ PAR GAËLLE LEPETIT

/ / / F R É D É RI C LA SNIER

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13 AOÛT/SEPTEMBRE 2018

TRANSFORMATION NUMÉRIQUE, IRRUPTION DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE DANS TOUS LES DOMAINES - DE L’ÉCONOMIE À L’ÉDUCATION EN PASSANT PAR LES TRANSPORTS OU LA MÉDECINE - : LES AVANCÉES TECHNOLOGIQUES IMPACTENT AUSSI LES ENTREPRISES, LEUR ORGANISATION, LEURS SERVICES, LEUR FAÇON DE RECRUTER OU ENCORE DE COMMUNIQUER… UNE FOULE D’OPPORTUNITÉS À SAISIR POUR DOPER SA CROISSANCE ET INNOVER.

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n France, c’est assez paradoxal : on a d’un côté cette évolution trop lente de la culture digitale, et de l’autre ces jeunes patrons ultra pros qui sont à fond dans le mouvement. Ce qu’il faut bien se mettre en tête, c’est qu’aujourd’hui la croissance non digitale n’est pas pérenne. Alors bien sûr, une entreprise n’est pas digitale par essence, mais elle doit le devenir, et vite, car c’est par le digital que tout passe désormais : son image, ses ventes, ou encore ses flux financiers » plante Frédéric Lasnier, CEO de Pentalog, plateforme de services IT à la pointe sur les défis digitaux des entreprises (La Chapelle-Saint-Mesmin). Une nécessité impérieuse et une urgence donc, dont les enjeux ne sont pas encore forcément bien saisis par toutes les entreprises locales. Selon une enquête Loire&Orléans Eco menée auprès d’un échantillon représentatif dans le Loiret en 2016, elles étaient un peu plus de 45% d’entreprises à considérer leur transformation numérique comme un point mineur, voire accessoire. De manière assez restrictive, la digitalisation se résume pour elles à une seule question de visibilité sur Internet et ne se présente pas comme une opportunité d’accélérer leur business. Aucune n’évoque la possibilité d’une stratégie numérique formalisée.

dossier

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— Remettre en question les usages de ses clients Principaux freins évoqués pour ne pas s’y engager : une méconnaissance des outils numériques qu’elles pourraient intégrer et l’usage qu’elles pourraient en

faire. Obstacles auxquels Pascal Grégoire, président du Syntec numérique en région Centre-Val de Loire et PDG d’IT&M Régions, ajoute : « tout simplement le fait que les dirigeants ont le nez dans le guidon ! ». Le Syntec Numérique (qui regroupe 2000 groupes et sociétés françaises spécialisés - entreprises de services du numérique, éditeurs de logiciels, conseils en technologies et représente 7500 salariés en région) a pris la question à bras le corps depuis plusieurs années. « La transformation numérique des entreprises n’est pas un simple choix d’outils, comme le cloud ou le CRM, mais une remise en question des usages de ses clients. Cela impacte l’organisation de l’entreprise et in fine une potentielle mise en place d’outils. Les questions à se poser aujourd’hui sont de cet ordre : qu’est-ce que je vais vendre, à qui, et comment, comme on le fait en partenariat avec Nekoé par exemple au sein du groupe de travail Prefics » souligne Pascal Grégoire. Les actions de sensibilisation aux enjeux du numérique sont l’une des priorités du Syntec, qui travaille en étroite collaboration avec l’UIMM45 autour de « l’industrie du futur ». Une sensibilisation qui passe également par une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences à l’échelon régional, et dès les bancs de l’école grâce à une convention de partenariat avec l’Éducation nationale. « Pour résoudre ce problème évident d’acculturation, nous nous attachons à porter cette parole très tôt auprès des jeunes, dans les collèges et les lycées, parce que ça se joue avant l’orientation ».

/// L U C B E L L I È R E

/ / / INT ER VIEW

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LE NUMÉRIQUE DANS L’ADN DE SOFRASER « Le numérique ? C’est dans l’ADN de Sofraser ! Cela fait 30 ans que nos viscosimètres intègrent des capteurs pour analyser une multitude de données en temps réel et transformer en données numériques des informations physiques. Ce qui a vraiment évolué, c’est la partie électronique de nos appareils » pose Luc Bellière, Président de Sofraser à Villemandeur. « La tendance depuis une dizaine d’années, c’est que nous allons de plus en plus vers la transformation de boîtes d’enregistrement en systèmes de plus en plus intelligents, à même d’alimenter une base de données capable d’accroître son expérience ». À l’image du projet de recherche européen* très sophistiqué « LAMPE2 », labellisé par Elastopole et validé par S2E2, pour lequel l’entreprise a collaboré avec Hutchinson à Pannes, autour de « l’analyse multiparamétrique de procédés de mélangeage et d’extrusion des élastomères. Il s’agissait d’élaborer

un processus global apprenant, entre l’instrumentation de la machine et la matière, détaille-t-il, et de pouvoir ainsi détecter, par exemple grâce à des capteurs auditifs et vibratoires, l’usure de la machine ». Luc Bellière confirme par ailleurs que la culture numérique de l’entreprise n’a jamais été synonyme de saut technologique pour Sofraser. « Notre équipe R&D est composée à 50% d’informaticiens et d’électroniciens, on a implanté un ERP alors que nous ne sommes que dix personnes, ERP qui gère la production jusqu’à la comptabilité en passant par la configuration de devis ». Sans oublier le volet stratégique de la sécurisation des données de la société, auquel le Président est particulièrement sensibilisé, et qui passe par un système très complexe et… confidentiel.

sofraser.com

*soutenu par la BPI, la région Centre-Val de Loire et les départements du Loiret et de Seine&Marne


dossier Intégrer le digital dans son entreprise comme levier de croissance et générateur d’emploi, c’est par exemple ce qu’a fait le groupe Odial Solutions (holding de la société Vergnet Hydro, Ingré). Via sa nouvelle startup Uduma, l’entreprise a développé une technologie digitale qui permet le suivi en continu des volumes d’eau prélevés via des pompes manuelles, en Afrique subsaharienne. Une technologie de paiement électronique qui équipera 1400 points d’eau d’ici deux ans, rémunèrera autant de prestataires et représentera un potentiel de six millions de clients d’ici 2023. Les compteurs intelligents d’Uduma (qui a reçu cette année le Prix national de l’entrepreneuriat social Etienne Marcel) ont une double vertu : rendre l’eau potable accessible à tous à prix très faible et rentabiliser des services de base adaptés aux populations rurales concernées.

— Des services qui s’appuient sur l’innovation numérique

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Selon une étude menée en 2017 par Malakoff Médéric et le Boston Consulting Group à l’échelon national, les entreprises perçoivent malgré tout dans la transformation numérique et le digital une multitude de bénéfices potentiels : réduction des risques d’erreur et des tâches dangereuses, stimulation de la montée en compétences, amélioration de l’intérêt des tâches et de la valeur ajoutée au travail, recentrage sur le service aux usagers ou encore renforcement des aspects relationnels. Comme l’explique Stéphane Mallard, évangéliste digital (société Blu AGE), il ne s’agit pas d’insuffler de l’intelligence artificielle dans son entreprise « parce que c'est à la mode ». Il faut d'abord s'interroger sur ce que sera l'activité de l’entreprise demain, si elle sera encore rentable et si elle existera toujours. « Toutes les entreprises vont devoir chercher de la valeur à créer, pas uniquement à optimiser leurs processus actuels. L'arrivée de l'intelligence artificielle dans les métiers est incontournable, obligatoire, mais elle ne sera pas un facteur différenciant parce que tous les concurrents l'utiliseront, toutes les entreprises seront rapidement au même niveau de maturité technologique. Ce qui primera et fera la différence, c'est la qualité de la relation client. »

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QUAND LA 3D EN TEMPS RÉEL BOOSTE LES INTERFACES HOMME/MACHINE « Notre métier, c’est de faire de l’image, de synthèse notamment, et depuis une quinzaine d’années, on a acquis une vraie expertise dans le développement de nos propres outils 3D en temps réel », résume Philippe Herber, à la tête de la société orléanaise Movida (14 salariés). Lauréate en 2017 du programme Investissements d’Avenir de BPI France, et soutenue par la région, Movida s’apprête à commercialiser dans les mois prochains une technologie 3D en temps réel (Harfang 3D et Assemble 3D), pour la création d’interfaces hommes/machines. « L’innovation ne réside pas tant dans la technologie elle-même, mais dans la manière dont on l’a structurée pour qu’elle puisse s’intégrer dans des outils existants » précise le chef d’entreprise. Et les applications sont nombreuses : agroalimentaire, industrie du futur, imagerie médicale, formation, auto-

mobile… « Il est par exemple plus facile de comprendre comment fonctionne le bras d’un robot industriel avec une image 3D qu’avec une liste de données » illustre Philippe Herber. Alors que de grands groupes industriels sont déjà très intéressés par la technologie développée par Movida, Philippe Herber explique que l’idée est née de la convergence des problématiques de ses clients : « à force de produire du contenu pour des clients très divers, on a réalisé qu’ils avaient finalement des besoins similaires et conclu qu’il était opportun de diffuser nos propres technologies vers l’externe ». Avec sa double expertise - graphique et technique - Movida crée des solutions innovantes qui s’appuient sur le formidable potentiel du numérique couplé à l’image. Et met ainsi, à la portée de l’homme, des outils performants et surtout adaptés à sa vision.

movida-prod.com

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15 AOÛT/SEPTEMBRE 2018

dossier

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PENTALOG RÉVOLUTIONNE LE RECRUTEMENT DES DÉVELOPPEURS « Nous sommes de moins en moins ce qu’on appelait une SSII, on a gardé notre cœur de métier, mais ce qui a changé c’est qu’on en exerce plusieurs autres aujourd’hui, notamment celui de recruteur », pose Frédéric Lasnier, CEO et cofondateur de Pentalog (La Chapelle Saint-Mesmin, 1000 salariés dans sept pays). Après avoir révolutionné les services de consulting et d’outsourcing, intégré des services de marketing et de design (Revsquare), Pentalog aide désormais ses clients à recruter des salariés et des développeurs freelance, grâce à sa marque Skillvalue. com. La nouvelle plateforme en ligne permet ainsi d’optimiser le processus de recrutement des entreprises grâce à une préqualification des profils de développeurs. Soit plus de 500 tests de coding et autres quizz pour évaluer leurs compétences techniques, mais aussi les interpréter et les comparer avec celles de la communauté. Le catalogue d’évaluations porte sur pas moins de 160 compétences, des plus classiques (PHP, Java, Net…) aux plus récentes (React, Node.js,

Angular…). « Chaque mois, plus de 15 000 développeurs dans le monde entier s’évaluent grâce à SkillValue, complète Frédéric Lasnier, cela permet de tout connaître sur un marché : quel est le meilleur endroit pour installer mon centre de développement ? Où sont les meilleurs développeurs ? À quel coût ? Parmi ces cinq candidats, quel est plus qualifié ? ». À l’arrivée, Pentalog est également capable de qualifier le profil d’une entreprise pour lui proposer les services les plus adaptés, et notamment de recruter pour elle. Et quand on interroge le dirigeant sur sa perception de la transformation numérique des entreprises en France, la réponse est lapidaire : « ce qu’il faut bien se mettre en tête, c’est qu’aujourd’hui la croissance non digitale n’est pas pérenne. Alors bien sûr, une entreprise n’est pas digitale par essence, mais elle doit le devenir, et vite, car c’est par le digital que tout passe désormais : son image, ses ventes, ou encore ses flux financiers ». On peut aussi ajouter, à cette liste non exhaustive, sa façon de recruter.

pentalog.fr


POUR LES ENTREPRISES ENCORE SUR LA RÉSERVE FACE À LA TRANSITION NUMÉRIQUE, OU DÉMUNIES SUR LA FAÇON DE PROCÉDER, IL EXISTE PLUSIEURS DISPOSITIFS, GRATUITS, QUI PERMETTENT D’AMORCER LA DÉMARCHE.

S

i la transformation numérique des entreprises s’annonce « comme un chantier compliqué » de l’aveu de nombreuses TPE et PME du département*, une multitude de dispositifs de diagnostic et d’accompagnement, gratuits, sont à leur disposition. À l’instar de l’offre élaborée par la CCI du Loiret, qui favorise la compréhension des atouts du numérique et la mise en œuvre de solutions concrètes, ainsi qu’une mise en réseau avec des prestataires du secteur digital. Pour mettre le pied à l’étrier, le « diagnostic numérique TPE-PME »** prévoit un rendez-vous de deux heures pour passer au crible les pratiques en vigueur dans l’entreprise, suivi d’une analyse des usages et surtout de la préconisation d’un plan d’actions prioritaires. Pour aller plus loin, les « Ateliers numériques TPE-PME » (une demi-journée) accompagnent gratuitement les entreprises dans l’appropriation des nouveaux usages digitaux et l’intégration des technologies pour améliorer

DES MODULES GRATUITS POUR ACCOMPAGNER LES ENTREPRISES

/ / / INTERV I E W

AGEONA, ÉVANGÉLISTE DU CLOUD « Buy the milk, not the cow » : tel est le credo des trois associés d’Ageona, pure player du cloud, créée en 2010 et hébergée au LAB’O à Orléans. En français dans le texte : utilisez des solutions et des infrastructures en ligne plutôt que d’investir dans des machines et des logiciels. « Le cloud, c’est à la fois une réponse à la maîtrise des coûts pour les entreprises et les collectivités, une garantie de fiabilité et une innovation permanente car il met la technologie la plus récente au service du plus grand nombre, avec une élasticité qui permet d’augmenter ou de réduire la voilure en fonction du nombre d’utilisateurs » résume Nicolas Raimbault, dirigeant fondateur. Seul partenaire certifié Google Cloud de la région, Ageona propose une offre en phase avec un monde du travail marqué par la mobilité. « Le cloud cadre avec les nouvelles façons de travailler, qui se traduisent dans l’acronyme Atawad (Any Time, Anywhere, Any Device), à savoir pouvoir se connecter à un contenu, où que l’on soit, et depuis n’importe quel support » illustre Stéphan Landré, codirigeant. Mais des réticences subsistent : accepter d’externaliser ses données reste une objection récurrente, que les associés réfutent immédiatement. « On garantit la propriété des données, leur sécurité et leur confidentialité, dans le cadre d’un contrat, qui est le même que celui d’entreprises comme Airbus ». Avec Sylvain Saint-Bellie, autre associé, et un réseau de consultants, Ageona accompagne les entreprises dans la mise en place de nouveaux process et d’outils basés sur les technologies liées au cloud. « On facilite le changement de culture au sein de directions informatiques, en les aidant à se recentrer sur le service à leurs usagers ». Parmi les réalisations récentes : la transformation digitale des outils de communication et de collaboration du groupe Partnaire (lire ci-contre) ou du Conseil départemental du Loiret-Cher. Soit dans ce dernier cas « 2 000 utilisateurs et sept millions de mails migrés en un week-end » conclut Stéphan Landré.

ageona.fr

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dossier


17 AOÛT/SEPTEMBRE 2018

dossier

/ / / INT ER VIEW

AMÉLIORER L’EXPÉRIENCE UTILISATEUR GRÂCE À LA DÉMATÉRIALISATION Au-delà d’une digitalisation croissante de ses outils et services, c’est un vrai projet d’entreprise que porte le Groupe Partnaire depuis 2016. Initiée avec la migration de sa suite bureautique vers le cloud (réalisée par Ageona), la transformation numérique de l’entreprise se poursuit à un rythme soutenu. « Suite à la mise en oeuvre d’outils collaboratifs, on a pu évaluer que ces projets avaient instauré une vraie dynamique du changement parmi nos collaborateurs, avec un sentiment d’appartenance triplé en quelques années seulement » souligne Édouard Gobinet, directeur Innovation du Groupe. Le spécialiste du recrutement a par ailleurs fait le choix d’une dématérialisation accrue. « Nous avons d’abord digitalisé les feuilles de paie, poursuit le directeur, puis les contrats des intérimaires ainsi que les enquêtes de satisfaction qui leur sont systématiquement adressées à chaque fin de mission ». Les bénéfices sont multiples : gain de productivité, stratégie RSE performante et surtout, une expérience utilisateur

améliorée. Fruit d’une réflexion autour de l’innovation par les services menée avec Nekoé, la dématérialisation des dossiers de candidatures sera la prochaine réalisation opérationnelle en octobre. Les pièces administratives nécessaires seront ainsi transmises en ligne à l’agence, un projet pour lequel le Groupe Partnaire a recruté trois développeurs et un responsable produit. « Ce choix nous permet de concentrer notre relation avec les candidats sur les compétences, de consacrer plus de temps aux aspects RH, et de ne plus en perdre sur des tâches sans valeur ajoutée » précise Edouard Gobinet. Point d’orgue de cette dématérialisation quasi-totale des outils et démarches administratives, l’intégration de l’intelligence artificielle favorisera une adéquation optimale des critères candidats/recruteurs. « Nous analysons actuellement les données dont nous disposons et étudions celles dont nous avons besoin pour accompagner nos clients de la manière la plus pointue possible » conclut-il.

partnaire.fr

leur compétitivité. Parmi les sujets abordés : communiquer grâce aux réseaux sociaux, booster le trafic de son site Internet, ouvrir un site e-commerce, sécuriser ses données informatiques ou encore améliorer sa productivité grâce aux outils collaboratifs. Certains modules s’adressent spécifiquement aux acteurs du tourisme. La Région Centre-Val de Loire propose ainsi toute une palette de formations, avec notamment des thématiques e-tourisme (site web, référencement, mesure d’audience, réseaux sociaux, vidéos…) et commercialisation (réussir un e-mailing, sa newsletter, yield management…). Conçues pour s’adapter aux contraintes du public concerné, ces formations sont courtes, décentralisées dans l’ensemble du département, et leur coût peut être intégralement pris en charge par la région ou l’OPCA.

— Coordonner les initiatives

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Toujours dans l’optique de soutenir les TPE et PME dans leurs premiers pas vers le numérique, l’Udel Medef Loiret organise pour ses adhérents le 15 novembre prochain une matinée « Kit digital ». Objectif : identifier les impacts du numérique au sein de son entreprise et initier un plan d’actions concret.

Autre acteur moteur dans cette révolution numérique, le « Cr’Num », Conseil régional du numérique, dont la vocation est de fédérer startuppers, entrepreneurs, représentants d’organisme de formation, acteurs associatifs et culturels, professionnels du numérique. Constitué d’une vingtaine de membres, il apporte un éclairage expert sur l’ensemble des politiques régionales sur le sujet, s'engage comme jury de sélection de projets et plus largement, peut être consulté sur toutes les questions relatives à l’impact du numérique sur la société et sur l’économie au niveau régional, avec un accent particulier sur le suivi de « la stratégie usage et service ». Un périmètre d’intervention qui va par exemple du développement d’un réseau de lieux numériques à une réflexion sur le lycée et le CFA du futur, en passant par la mise en œuvre de politiques « smart data ». Cr’Num qui sera, aux côtés de la région Centre-Val de Loire et de la French Tech Loire Valley, dans les starting-blocks du 19 au 26 janvier 2019 pour les Human tech days. Soit une semaine de présentations, de conférences et d’échanges pour mettre les technologies au service de l’humain.

*Enquête Loire&Orléans Eco 2016 « Digitalisation des entreprises et transformation vers le numérique » **Dispositif élaboré avec le GIP RECIA, Dev’Up et le réseau des Chambres de Commerce et d’Industrie et des Chambres de Métiers et de l’Artisanat – Financé par la Région Centre-Val de Loire


industrie

CHÂTILLON/LOIRE

VOUS ÊTES DÉJÀ ALLÉ À L’OLYMPIA, À LA COMÉDIE FRANÇAISE OU AUX FOLIES BERGÈRES ? ALORS VOUS VOUS ÊTES DÉJÀ ASSIS SUR L’UN DE LEURS SIÈGES ! À CHÂTILLON-SURLOIRE, SHERPA FABRIQUE ET RÉPARE TOUS TYPES DE FAUTEUILS. ICI TOUT EST SUR MESURE.

TEXTE : FABIENNE BONVOISIN

M

onique et Michel Cadiot dirigent l’entreprise Sherpa depuis vingt ans. Tous deux licenciés économiques , ils ont cassé la tirelire pour créer leur entreprise et poursuivre l’activité. Leurs fauteuils équipent les plus grandes salles de spectacle et de nombreux théâtres parisiens. À Paris et en banlieue se trouvent 75% de leur clientèle. Les autres clients sont en province et lorsqu’ils travaillent en sous-traitance, leurs sièges voyagent dans le monde entier.

—  Collaborer avec des designers et artistes Pour se faire connaître, pas de pub ni de site Internet. « Dans le milieu du spectacle c’est le bouche à oreilles qui fonctionne notamment avec les régisseurs, les architectes, les éditeurs de tissus. C’est un petit milieu », explique Monique Cadiot. « Quand il s’agit de réparer ou de mettre aux normes, les sièges sont déhoussés dans l’atelier, nous réparons les contre-plaqués, changeons les mousses et les housses, complète son époux Michel Cadiot. L’entreprise emploie une dizaine de collaborateurs et quelques intérimaires. La plupart sont formés par l’entreprise "sur le tas" », 400 heures environ, l’ambiance de travail est familiale. Les collaborateurs, majoritairement féminins, piquent, collent, montent. Et malgré les apparences, on a tous en tête des sièges en velours rouge, aucun siège ne ressemble à un autre. « Nous avons trois mois d’avance sur les commandes,

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AVEC

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SHERPA,

indique Michel, et au-delà du volume – 1000 pièces sortent de l’atelier chaque mois – nous aimons travailler les pièces uniques ». L’artiste Matali Crasset sollicite régulièrement Sherpa. Ses créations inédites et souvent colorées permettent à l’équipe de se renouveler. « Pour elle nous créons tout sur mesure. Chaque projet est un mouton à 5 pattes. Matali sait toujours ce qu’elle veut, c’est très appréciable. Ensuite à nous de créer », explique Michel avec enthousiasme. « Pour Matali, nous avons aménagé un espace enfants au Centquatre-Paris, réalisé les assises d’une plage à Nice, installé une bibliothèque de plage à Istres, transformé un bus en bibliothèque. Nous disons souvent à nos employés "quand tu auras piqué du Matali Crasset, tu sauras tout faire" » sourit Monique.

—  Une transmission familiale en douceur

Le fils de Michel et Monique a rejoint l’entreprise il y a 12 ans. Diplômé d’histoire, il se forme depuis longtemps à tous les postes de l’entreprise pour en reprendre bientôt les rênes. Michel conclut : « actuellement il travaille aussi bien en atelier que sur le terrain pour se faire connaître de nos clients ». Rien ne laisse penser que l’entreprise réalise des projets aussi ambitieux et variés lorsque vous pénétrez dans la zone d’activités de Châtillon-sur-Loire.Très discrète de l’extérieur, elle ne paye pas de mine. Mais si vous pénétrez dans l’atelier, là tout doucement les tissus, les échantillons, les gabarits, les machines à coudre prennent vie et font déjà le spectacle. Sherpa, une pépite du Loiret.

PRENEZ PLACE !


BONNY/LOIRE

développement

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L

e grand-père de David Feuillete, actuel cogérant des Vergers des Beaumonts à Bonny-sur-Loire, était parisien mais passionné d’agriculture. Son « retour à la terre » se concrétisa à la fin des années 40 et la saga Feuillete pouvait commencer. « Trois fils ont ensuite développé l’exploitation, raconte David. La spécialisation s’est faite autour des pommiers et des poiriers. Dès la fin des années 70, Daniel Feuillete a commencé à réfléchir à une production fruitière intégrée, ce qui était novateur à l’époque. En utilisant des techniques biologiques, en améliorant la connaissance et la compréhension des arbres, en utilisant la faune et la flore présentes pour lutter contre les rongeurs. » En 1995, les Vergers des Beaumonts ont commencé la production biologique (aujourd’hui 20 hectares sur 55) et

LES VERGERS DES BEAUMONTS

CUEILLENT LES FRUITS DE LA PASSION

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TROIS GÉNÉRATIONS DE LA FAMILLE FEUILLETE SE SONT SUCCÉDÉ À LA TÊTE DES VERGERS DES BEAUMONTS À BONNY-SUR-LOIRE DEPUIS 70 ANS. AVEC EN PERMANENCE LE SOUCI D’AMÉLIORER LA PRODUCTION, D’INNOVER ET DE SE DIVERSIFIER

AOÛT/SEPTEMBRE 2018

TEXTE : ALAIN SOUCHÉ

trois ans plus tard David Feuillete a racheté les parts de son grand-père avant de prendre son cousin Julien comme associé.

—  Trois modes de commercialisation « C’est un métier qui touche à tous les aspects économiques : gestion d’entreprise, commercial, management… Il faut être polyvalent. La routine n’existe pas », confie David Feuillete. Les deux cousins prennent les décisions importantes ensemble et dirigent quelque 33 permanents auxquels s’ajoutent autour d’une quinzaine d’équivalents temps plein de saisonniers. Les vergers s’étendent sur la commune de Bonny-sur-Loire et un peu sur celle de Thou avec 35 ha de pommes, 2 de poires et également des cerises. « Nous avons 3 modes de commercialisation, reprend David Feuillete : la grande distribution, livrée en

flux tendu ; 5 magasins de vente au détail, en lien avec d’autres producteurs, à Nevers, Cosne, Bonny, Gien et Fontainebleau ; la vente à cueillir, commencée en 2000, qui fonctionne de mieux en mieux et permet un contact direct avec nos clients. » Les Vergers des Beaumonts commercialisent des jus de pommes et de poires depuis des années et sont actuellement dans le processus de lancement d’une boisson alcoolisée, baptisée Arborigen et développée dans le cadre du dispositif CAP Innovation de la Région. « Nous voulions une boisson festive, entre le vin et la bière, explique David Feuillete. C’est un axe de développement et nous avons d’autres idées pour l’avenir. Le marché du fruit frais est très concurrentiel. Pour progresser, il faut sans cesse se remettre en question et innover. »

vergersdesbeaumonts.bonny


VENNECY

reprise

IL Y A UN PEU PLUS D’UN AN, CHRISTIAN SIZABUIRE SE LANÇAIT DANS L’AVENTURE DE LA REPRISE D’ENTREPRISE AVEC SEMTI À VENNECY. SON PREMIER BILAN EST PLUS QUE SATISFAISANT.

UNE RÉUSSITE QUI EST TOUJOURS DANS

LES TUYAUX

Semti emploie 14 salariés et pourrait facilement en avoir 4 de plus mais l’entreprise ne fait pas exception à la règle concernant la difficulté à recruter. Son activité touche les sucreries, les industries agroalimentaires et cosmétiques, notamment, pour des clients situés en majorité à moins d’une heure trente de Vennecy (l’entreprise dispose également d’un chargé d’affaires à Chartres).

—Sécurité et diversification « Ce qui a le plus changé, dévoile Christian Sizabuire, ce sont tous les aspects de sécurité qui suscitent une pression plus forte de la part de nos clients. Nous avons défini une politique

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n dehors de sa vie professionnelle, Christian Sizabuire a la passion des chevaux et préside aux destinées du Club équestre de Blois. Ancien responsable commercial d’un équipementier automobile, il a décidé de tenter l’aventure de la reprise, à 47 ans, en jetant son dévolu sur Semti, installée à Vennecy, une entreprise spécialisée dans la tuyauterie industrielle (70% du CA), la chaudronnerie et la serrurerie. « Après avoir rencontré beaucoup d’entreprises, l’affaire s’est faite très rapidement avec le dirigeant de Semti, créateur de la société 18 ans plus tôt. Le courant est tout de suite passé et la reprise a été finalisée en mars 2017 », confie Christian Sizabuire. L’année qui a suivi, il la considère comme un apprentissage nécessaire pour connaître tous les rouages de l’entreprise. Une période de « Wait Vennecy », en quelque sorte. « J’ai tout d’abord été accompagné par l’ancien dirigeant pendant 6 mois, révèle son successeur. Semti est une entreprise qui a des compétences largement reconnues. Il fallait déjà maintenir cette réputation et ses résultats. Sans fausse modestie, je considère que c’est déjà pas mal d’y être parvenu. »

TEXTE : ALAIN SOUCHÉ

en la matière au sein de Semti et nous nous dirigeons vers l’obtention d’une certification. » À l’avenir, Semti devrait continuer la diversification de sa typologie de clientèle et développer la qualification des soudeurs en préservant surtout les qualités professionnelle et humaine de son personnel. Et la croissance externe ? Christian Sizabuire y pense mais il n’y a pas d’urgence. En attendant, le dirigeant de Semti aime à insister sur « la noblesse du travail du métal avec la satisfaction de fabriquer des choses de ses mains. » Et il est donc naturel que Semti soit sponsor de l’évènement « Quand les soudeurs étincellent » qui embrasera les quais de Loire à Orléans les 22 et 23 septembre prochains.

semti.net

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ORLÉANS

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création TEXTE : GAËLLE LEPETIT

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uatre associés (et amis dans la vie), deux d’entre eux à temps plein, dix becs et autant de choix de bières à la pression, une passion commune : voilà comment débute l’aventure « Les Dix Fûts » au 206 rue de Bourgogne à Orléans. Mickaël Pilorget et Geoffroy Duverger n’ont alors qu’une seule idée en tête : faire découvrir des bières artisanales souvent méconnues, à la pression et en bouteille. « On a une partie cave pour la vente à emporter, explique Mickaël, avec des bières artisanales et/ou issues de brasseries indépendantes ». La carte, renouvelée en partie chaque semaine, fait ainsi la part belle aux bières françaises voire locales (« Big Bang Beers » à Cercottes, « La P’tite Maiz’ » à Tours…). Elles côtoient les produits de brasseries européennes et nord-américaines : Cantillon (Belgique), Lervig (Norvège), Hill Farmstead (USA)… « On dirige les clients vers les bières qui leur correspondent, souligne le gérant, certains veulent plus d’amertume, d’autres recherchent un peu d’acidité… toujours avec cette envie de les surprendre. La question récurrente, c’est : qu’as-tu comme nouveautés ? ». Côté pression, la rotation est fréquente aussi. « Toutes nos bières à la pression sont conservées en chambre froide,

LES DIX FÛTS, OU QUAND LA PRESSION A DU BON

© D. Depoorter

DEPUIS AVRIL 2017, LES AMATEURS DE BIÈRES ARTISANALES EN QUÊTE DE NOUVEAUX GOÛTS ONT LEUR REPAIRE RUE DE BOURGOGNE À ORLÉANS. SUR PLACE OU À EMPORTER, ELLES ONT CONQUIS LEUR PUBLIC.

souligne Mickaël, c’est ultra important pour la qualité de la bière, certains brasseurs en font même une condition pour la vente. On renouvelle nos références dès qu’un fût est vide, on a toujours du Stout, de l’IPA, de la Pale Ale, de la Pilsner ou encore une bière régionale ».

—Les Dix Fûts débarquent à Tours

Un peu plus d’un an après l’ouverture, les résultats sont conformes au prévisionnel. Accompagnés à l’époque dans le cadre d’un Pack expertises de la CCI du Loiret, les associés assurent avoir trouvé dans ces rendez-vous individuels les réponses à leurs questions de créateurs. L’accueil est si bon

qu’ils dupliquent le concept à Tours début septembre. Pour la rentrée, Mickaël et Geoffroy ont concocté une autre surprise : « On a défini une recette de bière en collaboration avec un brasseur notamment pour le festival Hop Pop Hop, baptisée Pop Triple Hop, avec trois houblons différents, hop signifiant houblon ». Ouvert du mardi au dimanche à partir de 16 heures (le samedi dès 14h), le bar brasse une clientèle hétéroclite : habitués, touristes, jeunes actifs, étudiants et familles. Avec 40 places intérieures et 15 en terrasse, les gérants regrettent parfois de ne pas pouvoir pousser les murs. Jamais bien longtemps. « On préfère un petit espace convivial rempli de clients, on n’a pas envie de le quitter, parce qu’on l’aime ce bar ! » conclut-il.

lesdixfuts.fr


international

CRÉÉE IL Y A 25 ANS, HYX EST UNE MAISON D’ÉDITION ASSOCIATIVE QUI SE DÉMARQUE DANS L’ÉDITION CULTURELLE ET DÉFEND LA CRÉATION. SES OUVRAGES EXPLORENT NOTAMMENT L’ARCHITECTURE, L’ART CONTEMPORAIN. OLIVIER BUSLOT ET EMMANUEL CYRIAQUE, SES FONDATEURS, NOUS FONT LA LECTURE.

TEXTE : FABIENNE BONVOISIN

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es Éditions HYX n’ont rien d’un éditeur classique qui reçoit chaque année des centaines d’histoires à lire et encouragent (ou pas) les auteurs. Non, chez HYX le livre se construit ensemble, la valeur c’est le sens apporté au sujet. Au début de l’aventure, une revue intitulée Exposé consacrée à l’art contemporain et à l’esthétique. 400 images par numéro et deux numéros plus tard Olivier et Emmanuel se disent « et pourquoi pas plutôt une maison d’édition ? ». Ils ont un vivier d’auteurs, l’envie très forte de créer des contenus de qualité alors ils étendent leur terrain de jeu. Et avec le livre, ils n’ont plus de limite dans la création. Chaque projet est unique. L’ouvrage devient objet, créé sur mesure pour rencontrer des lecteurs plus ou moins avertis. « Nous travaillons avec des architectes, des centres d’art, des établissements publics. Souvent nous allons vers eux avec une proposition, explique Emmanuel. Parfois c’est eux qui frappent à la porte pour échanger sur le projet. »

—Ne les taxez pas « d’intellos » !

« Nous proposons une lecture iconographique, explique Olivier. Certains ouvrages se comprennent très bien en première lecture rien qu’avec les images, les titres et les légendes. Nos maîtres mots sont « ressource

et restitution ». Aujourd’hui les Éditions HYX publient environ 5 ouvrages par an. Parfois moins, surtout quand le dernier ouvrage - La Bibliothèque nationale de France - Dominique Perrault - Portrait d'un projet (1988-1998) - représente deux ans et demi de travail. Emmanuel et Olivier s’entourent d’une équipe dédiée pour chaque projet : auteurs, photographes, iconographes, graphistes, traducteurs… L’équipe passe alors de 2 à 10, 15 ou 20 personnes.

—Rien n’est inaccessible, tout s’apprend

Pour des raisons économiques, ils se chargent euxmêmes de la diffusion et de la distribution en France. À l'international, les ouvrages bilingues ou édités en anglais rencontrent un public grâce à Idea Books, diffuseur et distributeur spécialisé dans le livre d'art, basé à Amsterdam. Les publications souvent associées à des événements sont toujours une source d’émulation très positive pour les deux passionnés, rompus à l’organisation d’événements et au travail sous la pression des délais. En parallèle, Emmanuel enseigne à l’ESAD et Olivier mène des projets culturels en indépendant. Et cette capacité de travail peut faire la différence. « C’est grâce à notre réactivité que nous avons remporté l’appel d’offres pour la Fondation Louis Vuitton. Il fallait être capable de concevoir un ouvrage d’art en 7 mois. Nous avons relevé le défi. » Le « business model» de ces outsiders de l’édition est radicalement à part. De plus en plus sollicités, ils font le choix de rester indépendants, maintenir le cap, à effectif constant.

editions-hyx.com

ÉDITIONS HYX,

LEUR VALEUR C’EST LE SENS

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ORLÉANS


ressource

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CHAMPOULET

AOÛT/SEPTEMBRE 2018 TEXTE : ALAIN SOUCHÉ

SITUÉ AUX CONFINS DU DÉPARTEMENT, À 20 KM DE BRIARE, CHAMPOULET EST LA DEUXIÈME PLUS PETITE COMMUNE DU LOIRET AVEC SA QUARANTAINE D’HABITANTS. C’EST LÀ-BAS, EN PLEINE NATURE QU’EST BASÉ L’ORGANISME DE FORMATION EQUI-NEW HUMANITY CRÉÉ EN 2015 PAR CATHERINE GITTON ET FLORENCE VEDRINES. EQUI-NEW HUMANITY EST SPÉCIALISÉ DANS LE DÉVELOPPEMENT DE LA CROISSANCE RELATIONNELLE.

QUI MURMURENT

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près 20 ans d’expérience chacune dans son domaine et passionnées de chevaux, vint l’étincelle de la rencontre puis l’évidence de la création de l’activité. Catherine a associé son expérience de praticienne en cabinet à Gien à ses compétences de formatrice RH et éthologiques (étude du comportement du cheval dans son milieu naturel). Florence apporte une connaissance pratique des grandes entreprises de la région Centre et son expérience de directrice commerciale de centre de formation. Le cheval, qui les a fait se rencontrer, est « l’outil pédagogique » à La Métairie Neuve à Champoulet, où un troupeau de 7 chevaux en liberté vous accueille. « Nous avons des compétences complémentaires, explique Florence. Catherine est l’experte pédagogique et j’interviens pour ma part en support de tous les parcours de formation en sus du développement commercial et marketing. » L’approche d’Equi-New Humanity se définit par l’écoute active centrée des participants à ses formations (de la journée sensibilisation/découverte aux parcours inter ou intra

LES CHEVAUX

À L’OREILLE DES FEMMES

en passant par l’accompagnement professionnel individuel personnalisé).

—La raison et l’émotion Dans l’approche d’Equi-New Humanity, un aspect est primordial : l’intérêt est d’abord porté à l’humain avant d’aborder les problèmes identifiés par leurs interlocuteurs. « Il s’agit d’accompagnement personnalisé, confirme Catherine. Nous avons constaté qu’en entreprise, beaucoup d’hommes et de femmes rencontrent des problématiques relationnelles ce qui les freinent dans leur développement professionnel. Nos accompagnements ont pour but de leur donner une meilleure connaissance d’eux-mêmes, à

optimiser leur communication, à gérer leur stress et leurs émotions… » Et l’apport des chevaux dans tout cela ? « C’est l’animal spécialiste des émotions. Il renvoie une image franche, honnête et sincère. Le travail en interaction avec les chevaux se fait exclusivement à pied et permet un rééquilibrage entre la raison et l’émotion qui sont souvent le moteur de nos actions et la clef de notre épanouissement professionnel et personnel. » Après des mises en situation filmées avec le cheval, un debriefing permet d’analyser les comportements et attitudes devant l’équidé, avec l’objectif de les modifier/transformer afin d’augmenter le niveau de performance du participant dans son domaine d’activité.

equinewhumanity.fr


restauration

GIEN

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C’EST À GIEN QUE L’ON S’ATTABLE, CE MOIS-CI, À L’ÉCART DU CENTRE-VILLE ET QUELQUES MINUTES DU CHÂTEAU ET DE LA FAÏENCERIE DE GIEN. RENCONTRE AVEC CAROLE PERNOT ET SÉBASTIEN ROBERT, À LA BELLE ÉPOQUE.

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rofitons de la fin de l’été pour prendre les chemins buissonniers et partir à la découverte de petites adresses, et pourquoi ne pas déjeuner en terrasse… Direction la Belle Époque. Cela fait 15 ans que Carole Pernot et Sébastien Robert ont eu le coup de cœur pour l’établissement. Originaire d’Orléans et une fois diplômé, le chef cuisinier a roulé sa bosse pendant une quinzaine d’années dans de bons restaurants orléanais et cannois, avant de se poser à Gien. Quand on entre à la Belle Époque, on se sent un peu comme à la maison, la cuisine en moins à faire ! À gauche, une jolie petite salle de restaurant pour un repas gastronomique. « On y sert 18 couverts midi et soir ». À droite, « côté bistro », une salle vintage où le temps semble comme suspendu (10 couverts). Le couple de restaurateurs est à l’écoute d’une clientèle variée depuis 15 ans, pour une cuisine doublement savoureuse, toujours maison. « Notre carte est courte et actualisée régulièrement, afin d’offrir et garantir à nos clients fraicheur et saveurs de produits locaux choisis, voire même cueillis nous-même chez les producteurs avec lesquels nous travaillons ». Côté bistro, Sébastien Robert propose chaque semaine un choix de 2 entrées, 2 plats et 2 desserts. Côté restaurant traditionnel, la carte est composée de 3 entrées, 3 plats et 3 desserts, à laquelle s’ajoutent les pièces

de bœuf grillées au feu de bois : « notre spécialité, c’est la cheminée du restaurant : elle est allumée toute l’année midi et soir, pour offrir aux amateurs de bonne viande des grillades de bœuf français ». Trois apprentis secondent Sébastien et Carole, en cuisine et en salle. « Aujourd’hui, notre philosophie est de trouver un équilibre entre authenticité, élégance, le tout sans chichi. On aime à dire qu’on propose une cuisine traditionnelle appliquée », précise Carole Pernot.

— Varier les plaisirs

Début 2018, le titre de Maître-restaurateur leur a été décerné : « c’est une reconnaissance de tout ce travail quotidien que nous accomplissons. C’est en quelque sorte une preuve supplémentaire pour les clients qu’à la Belle Époque, qualité, produits et service sont garantis » ajoute le chef. Et les épicuriens sont nombreux à venir s’attabler à la Belle Époque. « On reçoit principalement des clients d’affaires, mais aussi des particuliers et résidents secondaires ». Finalement, ce qu’il y a de bien à la Belle Époque, c’est qu’on peut varier les plaisirs : venir déjeuner rapidement le midi pour le travail et revenir plus tard en famille, ou vice versa. Un bon moyen de joindre l’utile à l’agréable.

labelleepoque-gien.com Restaurant la Belle Époque Ouvert du mardi au samedi (midi et soir côté « restaurant », et midi côté bistro). Menus bistro à 15,50€ et 18,50€. Menus gastronomiques à 27€ et 32€, et carte. Groupes d’entreprise ou familiaux jusqu’à 30 personnes.

AUTHENTICITÉ ET ÉLÉGANCE À

LA BELLE ÉPOQUE TEXTE : PIERRE-ÉLISE DUMUIS

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CERCOTTES

25 AOÛT/SEPTEMBRE 2018

service TEXTE : ALAIN SOUCHÉ

THIERRY DARDALHON ŒUVRE DANS LA PROTECTION INCENDIE DEPUIS TRENTE ANS. SA SOCIÉTÉ, AP INCENDIE, BASÉE À CERCOTTES, S’ADRESSE AUX ENTREPRISES, PETITES ET GRANDES, ET AUX COPROPRIÉTÉS D’HABITATIONS ET DE BUREAUX.

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C

ela ne s’invente pas. C’est à Cercottes, au lieu-dit « Le chêne brulé » que les locaux d’AP Incendie sont installés depuis 2005. Son dirigeant, Thierry Dardalhon, a eu la fibre de l’entrepreneur très tôt, dès le lycée, en montant avec quelques camarades une affaire de fabrication de foulards en soie, à Lyon où il habitait. Arrivé à Orléans en 1985 au sein d’une grande entreprise, il prend son indépendance en dirigeant une franchise, déjà dans le domaine de la prévention incendie, basée d’abord rue Bannier à Orléans puis dans le Parc d’Activité des Montées. La franchise disparue, il poursuit alors l’aventure et son entreprise prend le nom d’Alarme Prévention Incendie. Il veut apporter à ses clients une approche globale de la prévention incendie, aussi bien au niveau des études de risque, des installations de tout matériel de protection, et de la formation. Quelques années plus tard, il rachète une PME parisienne située dans le même secteur d’activités. Aujourd’hui, AP Incendie compte 9 salariés et développe une activité de contractant général. L’entreprise travaille pour un panel de clientèle variée : PME et grands groupes industriels et est notamment très bien placé sur le marché de la prévention des incendies dans les grands ensembles résidentiels. « Les exigences en matière de protection contre l’incendie ont bien évolué dans les Établissements recevant du public et dans l’industrie et beaucoup moins

AP INCENDIE

DANS LE FEU DE L’ACTION

dans les immeubles d’habitation, assure Thierry Dardalhon. Il y a beaucoup à faire pour sauver ce patrimoine et par conséquent des vies humaines. Ce qui me motive c’est d’abord de protéger mes semblables. C’est la raison pour laquelle je m’engage personnellement en termes de conseil et d’éducation. Je suis le conseiller prévention incendie des adhérents de l’ARC (Association des responsables de copropriétés) depuis 8 ans. Et le travail continue avec le projet d’installer des défibrillateurs dans les immeubles d’habitation. » Il est à noter également que AP Incendie a obtenu en 2015 une certification ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) pour le démantèlement et le remplacement des détecteurs ioniques sur les installations de détection incendie. Une compétence qui n’est pas

« Une équipe fidèle, compétente et polyvalente » négligeable pour une entreprise qui a subi de plein fouet les inondations en 2016 (Thierry Dardalhon remercie d’ailleurs au passage la CCI qui a participé à son indemnisation). « Nous avons vécu des moments difficiles et la conjoncture l’est encore. J’ai heureusement la chance de pouvoir compter sur un personnel fidèle à l’entreprise, hyperspécialisé, compétent et polyvalent. Mon équipe, c’est le meilleur atout d’AP Incendie. »


ORLÉANS

LES TROUBLES DU SOMMEIL CONCERNENT 60% DE LA POPULATION FRANÇAISE ADULTE. CE CONSTAT ALARMANT ET L’ENVIE D’AIDER LES MÉDECINS À TRAITER CES PATHOLOGIES ONT CONDUIT LUDOVIC ABUAF À CRÉER LA STARTUP PSASS.

© D. Depoorter

TEXTE : FABIENNE BONVOISIN

numérique

Q

ui d’entre nous n’a jamais été victime d’insomnies ou ne connaît quelqu’un qui fait des apnées du sommeil ? Ces troubles gênent de nombreux patients qui ont du mal à se faire diagnostiquer. « Les délais d’attente sont de 12 mois à Orléans, 9 mois à Paris, explique Ludovic Abuaf. Sans compter ensuite l’attente des résultats. Dans le Loiret, 16 médecins enregistrent le sommeil, soit 1 médecin pour 6000 patients ». Cela fait longtemps que ces questions préoccupent Ludovic. Agrégé de biochimie en génie biologique et ingénieur biomédical, il a fait ses armes dans des laboratoires notamment chez ResMed, leader dans la prise en charge thérapeutique des troubles du sommeil. Il quitte son poste en 2015 pour monter son projet, convaincu que c’est un enjeu de santé publique. « J’ai pris conscience de la gravité de la situation en constatant sur le terrain que certains diagnostics à domicile se pratiquent illégalement, que les médecins sont insuffisamment formés et qu’il est difficile pour le patient d’accéder aux soins ». L’entrepreneur développe son projet en 3 volets : EPNOS, plateforme réservée aux professionnels de la santé destinée à faire gagner du temps aux médecins qui pratiquent des diagnostics du sommeil, en réalisant une pré-analyse (Télé-scoring) des enregistrements respectueuse de la réglementation sur la protection des données, SLC (Sleep Learnig Center), le centre de formation agrée destiné aux professionnels médicaux et paramédicaux et spécialisé dans les troubles du sommeil et de la vigilance, et NiiX (Numérique Intelligence Innovation eXpertise). L’objectif est d’apporter des solutions

rapides et fiables aux patients et aux médecins. En 2016 Ludovic accompagne la création d’un centre du sommeil pour un médecin à Saint-Etienne qui passe de 30 à 80 examens mensuels et économise 80% de son temps. En 2017, Ludovic débute à Neung-sur-Beuvron puis il remporte l’appel à projets du Crédit Agricole « Santé et bien vieillir » et obtient un bureau au LAB’O où, accompagné par le programme Saxo45, sa jeune pousse accélère. « Des portes s’ouvrent : l’obtention du prêt, la création de notre centre de formation. » Cet entrepreneur à la fois hyperactif et posé -oui, ça existe- concrétise ses idées les unes après les autres. Ici des formations qui font salle comble… là un nouveau centre de formation au Maroc.

— De fortes perspectives de développement « Nous menons un projet d’intelligence artificielle qui fiabilisera davantage l’interprétation des diagnostics et avec lequel les médecins gagneront encore en autonomie. Et nous mettons au point un simulateur de perte de vigilance au volant avec un casque de réalité alternative ». Ludovic envisage une levée de fonds de 500 000€ d’ici fin 2018. Il souhaite toucher 20 à 30% de la population et se dotera d’une force commerciale dès 2019. « Je ne perds pas de vue que 3 millions de personnes ont besoin d’un diagnostic. Et c’est sans compter les troubles décelés de plus en plus chez les enfants. » Même si le texte de Loi paru en janvier dernier sur les conditions de création et de fonctionnement des centres de santé l’inquiète, Ludovic fait un rêve : qu’en matière de santé le sommeil ne soit plus la variable d’ajustement…

psass.fr Ludovic Abuaf animera une conférence « Mon sommeil : meilleur allié ou pire ennemi » le 27 septembre au LAB'O

AVEC PSASS,

DORMEZ SUR VOS DEUX OREILLES

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NEUVILLE AUX-BOIS

commerce

27 AOÛT/SEPTEMBRE 2018

ALI BABA

A TROUVÉ CHAUSSURE À SON PIED

TEXTE : ALAIN SOUCHÉ

DEPUIS PRÈS DE 3 ANS, FABRICE CHAUDEAU RÈGNE SUR LA CAVERNE D’ALI BABA, LE MAGASIN DE CHAUSSURES DU CENTRE DE NEUVILLE-AUX-BOIS. IL EST ÉGALEMENT PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DE L’UNION COMMERCIALE DE LA COMMUNE.

— Président de l’Union commerciale

Intégré très rapidement à la vie commerçante neuvilloise, Fabrice Chaudeau a mis peu de temps à rejoindre l’Union commerciale de la commune dont il est le président depuis janvier. Braderies d’été et d’hiver en lien avec le Comité des fêtes, animation de Noël, opération autour du téléthon : les commerçants neuvillois sont souvent sur le pont. « Le commerce de Neuville-auxBois ne se porte pas si mal même si c’est aussi difficile qu’ailleurs. Une bonne santé qui se voit à travers les reprises des magasins qui se font sans trop de problèmes. Tous les types de commerce sont représentés, sans manque majeur, pour une ville de la taille de la nôtre. » Ajoutons que le marché du lundi matin continue de bien fonctionner (il participera à l’animation Un marché, un chef, une recette de septembre) et que les entreprises neuvilloises sont associées au dynamisme économique de la commune, en particulier la Chocolaterie qui attire de nombreux visiteurs, clients potentiels pour les commerces du centre-bourg. Ali Baba, euh pardon, Fabrice Chaudeau, semble lui parfaitement épanoui dans sa ville d’adoption. Il y a, sans conteste, trouvé chaussure à son pied !

semti.net

© D. Depoorter

L

e magasin de chaussures de la place centrale de Neuville-aux-Bois est une institution dans la commune et le danger était réel, au départ à la retraite des anciens propriétaires, après 33 ans de bons et loyaux services, de voir le magasin fermé définitivement. Fabrice Chaudeau, artenaysien d’origine, a heureusement repris le flambeau en novembre 2015. Ce n’est pas un novice, il a passé 12 ans dans un grand magasin orléanais, y faisant ses classes avant de devenir premier vendeur. À son arrivée à La caverne d’Ali Baba, puisque tel est le nom de son nouvel empire, le désormais responsable des lieux n’a pas souhaité changer d'état d'esprit. « J’ai structuré l’affaire petit à petit. J’ai mis de la couleur et rajeuni les collections. J’ai poursuivi l’activité de cordonnerie, importante pour fidéliser la clientèle, et introduit des articles de maroquinerie et des accessoires tels que foulards et bretelles. » Une évolution en douceur, depuis bientôt près de trois ans, qui séduit des clients qui viennent parfois de bien au-delà de Neuville, de Malesherbes ou de Paris, par exemple. Autres éléments de progression

pour un magasin où rien jusqu’alors n’était informatisé : la création d’un site internet, imminent, et la présence sur Facebook, autant de démarches entreprises avec la CCI Loiret.


ST-HILAIRE LES-ANDRÉSIS

tourisme

C’ À VOIR DANS LES ENVIRONS • Ferrières-en-Gâtinais, « Petite Cité de Caractère » depuis juin 2018 • La maison de la forêt de Paucourt • Le comptoir du cacao • Le château de Mez-le-Maréchal • Les villages alentours, via les promenades balisées

tourismeloiret.com

est dans le charmant village gâtinais de St-Hilaire-les-Andrésis qu’Anita Hecquet et son mari ont relevé le défi de racheter le camping alors propriété du Sivom : le Camping de l’Orée du Bois de Montalan**. « Nous avons 5 enfants et, quand le camping voisin fut mis en vente, nous avons réfléchi collégialement ; nous étions tous partants pour cette aventure familiale » se souvient le couple également entrepreneurs en menuiserie technique. Chaque année, l’hébergement de plein air accueille de nombreux touristes de passage, principalement internationaux, côté emplacements de camping et de camping-car, et une clientèle professionnelle importante dans les 7 mobil homes tout confort : « nos clients font une halte une à deux nuits, pour se re-

poser. La plupart sont allemands, hollandais et belges, mais aussi français ». Il faut dire que le lieu est idéal pour qui veut se déconnecter de son quotidien, se connecter à la nature et se reconnecter à soi.

—Un travail polyvalent

« Nous avons pensé puis aménagé le camping pour en faire un site à la fois arboré et pédagogique, sur le thème de l’arbre et de la vie autour des essences de bois. Ainsi, un parcours de panneaux agrémente les lieux : les arbres, les petits animaux, les insectes et les plantes environnantes. En 2019, nous offrirons à nos clients des panneaux renouvelés, traduits en anglais voire même en néerlandais » projette Anita. Enseignante canadienne de formation, la maîtresse des lieux aime l’idée que petits et grands en apprennent plus sur la nature. Anita Hecquet travaille

quotidiennement à la bonne tenue des lieux, de la livraison de pain frais à ses hôtes à la gestion administrative et commerciale du site, en passant par l’entretien et le ménage des mobil homes et des sanitaires du camping : « La polyvalence résume assez bien mon job, sourit Anita. Mon mari met la main à la pâte pour maintenir notamment l’espace de convivialité optimal, avec ses tables de pique-nique traditionnelles et son espace BBQ ». Un autre défi attend les Hecquet pour la prochaine saison, celui de construire et mettre en place un hébergement insolite familial… À suivre !

campingmontalan-45.fr Camping de l’Orée du Bois de Montalan. De juin à septembre : emplacements tentes, camping-cars et caravanes. Toute l’année : 7 mobil homes 3 à 4 personnes disponibles à la réservation

DÉCONNEXION GARANTIE AU

CAMPING DE L’ORÉE DU BOIS © D. Depoorter

DE MONTALAN

TEXTE : PIERRE-ÉLISE DUMUIS

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29 AOÛT/SEPTEMBRE 2018

expert

PROTECTION DES DONNÉES PERSONNELLES :

ÊTES-VOUS PRÊT ?

L’EXPERT COMPTABLE, LE PARTENAIRE PRIVILÉGIÉ, POUR VOUS ACCOMPAGNER SUR LA MISE EN ŒUVRE DU NOUVEAU RÈGLEMENT GÉNÉRAL SUR LA PROTECTION DES DONNÉES (RGPD)

D

epuis le 25 mai 2018, les règles relatives à la protection des données personnelles sont modifiées en raison de la mise en œuvre effective d'un règlement européen du 27 avril 2016, dit "RGPD". Les employeurs sont largement impactés dans la mesure où ils recueillent des données personnelles de leurs salariés, et de nouvelles obligations s'imposent à eux.

— Quelles sont les données concernées par le règlement ? Les données concernées par le règlement européen sont tous les fichiers comportant des données personnelles, c'est-à-dire les noms, prénoms, photos ou vidéos de personnes, données biométriques, etc.

En pratique, les employeurs recueillent un grand nombre de données personnelles : curriculum vitae, lettre de motivation, numéro de sécurité sociale, bulletins de paie, registre unique du personnel, organigramme, décompte du temps de travail, système de vidéosurveillance, etc.

— Que change le RGPD ?

Pour l'essentiel, les principes généraux entourant le traitement des données personnelles ne changent pas (justification du traitement et des données collectées, durée de conservation, sécurité et confidentialité des données, respect des droits des personnes). Avant le RGPD, sauf dispense, l'ensemble des traitements de données personnelles devait être déclaré à la Cnil. À compter du 25 mai 2018, ces déclarations systématiques sont supprimées mais, en contrepartie, les employeurs doivent pouvoir démontrer qu'ils respectent les règles. À cet effet, ils doivent

faire un audit de tous les traitements… Par ailleurs, un certain nombre d'actions deviennent nécessaires, notamment la mise à jour des informations délivrées aux salariés concernant le traitement de leurs données et la révision des contrats conclus avec les sous-traitants.

— Renforcement des sanctions

La Cnil, titulaire d'un pouvoir d'enquête et de sanction, peut appliquer des sanctions pouvant aller d'un rappel à l'ordre à l'application d'une amende administrative de 20 millions d'euros ou de 4 % du chiffre d'affaire mondial de la société.

En outre, le non-respect des règles relatives à la protection des données personnelles est pénalement sanctionné de 5 ans de prison et de 300 000 € d'amende. En tant qu'employeur, vous collectez et traitez un grand nombre de données personnelles. L'entrée en vigueur du RGPD nécessite de mettre en œuvre des actions particulières. Votre expert-comptable peut vous accompagner. Contactez-le pour un diagnostic personnalisé !

Pour en savoir plus : www.experts-comptables-orleans.fr Ordre des Experts Comptables, 19 rue Théophile Chollet à Orléans & 02 38 24 09 24


chiffres

UN CHIFFRE À RETENIR

Indicateurs

53,6

répondants C'est le pourcentage de isation de ital dig la que nt qui déclare r leur pou eu enj un l'entreprise est entreprise.

ÉCONOMIQUES DU LOIRET

Permis de construire commencés Loiret

1T 2018

Variation sur un trimestre

Variation sur un an

590

-40%

-33%

Logements commencés (en nombre)

Locaux d'activités commencés

40 416

(surface en m2)

-57%

-9%

1T 2018

Taux de chômage

(estimations provisoires)

Commerce extérieur

Centre-Val de Loire 2T 2017

Loiret 1T 2018

Part Loiret

Exportations

19 345 M€

8 638 M€

44,7%

Importations

18 414 M€

8 229 M€

44,7%

931 M€

409 M€

En millions d'euros - Source : Douanes

Variation sur un trimestre

Variation sur un an

(en point)

ses ée auprès des entrepri Source : Enquête men e&Orléans Eco du Loiret en 2016 par Loir

Solde

Source : Direction Régionale de l'Equipement - Nb : en date de prise en compte

%

(en point)

Opinion des ménages Niveau national

Moy.*

mai 18

juin 18

juil 18

34

1

15

13

-34

-19

-20

-21

100

99

97

97

Sur le chômage

Loiret

8,6

0,4

-0,5

Craintes sur les perspectives d'évolution

Centre-Val de Loire

8,5

0,2

-0,5

Perspectives d'évolution inflation anticipée

France métropolitaine

8,9

0,3

-0,4

Indicateur synthétique sur la confiance**

Sur les prix

Source : Insee, enqupete mensuelle de conjoncture auprès des ménages * Moyenne de janvier 1987 à décembre 2016 ** Cet indicateur est normalisé de manière à avoir une moyenne de 100 et un écart-type de 10 sur la période d'estimation (1987-2016)

Source : Insee

Créations d'entreprises

Défaillances d'entreprises

4 500

180 000

800

20 000

4 000

160 000

700

18 000

3 500

140 000

3 000

120 000

2 500

100 000

2 000

80 000

1 500

60 000

1 000

40 000

200

500

20 000

100

0

T2

T3

2015 Loiret

T4

T1

T2

T3

T4

T1

T2

2016 Centre-Val de loire

T2

2017

T4

T1

T2

2018

0

16 000

600

14 000

500

12 000

400

10 000

300

8 000

0

6 000 4 000 2 000 T1

T2

T3

2015

T4

T1

T2

T3

2016

T4

T1

T2

T3

2017

T1

0

2018

Données trimestrielles CVS - Ensemble des secteurs d'activtés - Source : INSEE - BDM

I ADMINISTRATION I Loire&Orléans Éco 14, boulevard Rocheplatte - 45000 Orléans & 02 38 21 35 40 I DIRECTEUR DE LA PUBLICATION I Emmanuel Diaz I RÉDACTION EN CHEF I Alain Souché & 02 38 21 35 40 - alain.souche@loiretorleans.fr I COORDINATION & RÉDACTION I Fabienne Bonvoisin, Fatimata Diallo, Pierre-Élise Dumuis, Béatrice Laidin, Gaëlle Lepetit, Alain Souché I SECRÉTARIAT DE RÉDACTION I Force Motrice I CONCEPTION I Force Motrice I PHOTOS I Didier Depoorter, Loire&Orléans Éco I IMPRESSION & ROUTAGE I Groupe Maury Imprimeur I PUBLICITÉ I Sylvia Fromenteaud & 02 38 21 35 42 - sylvia.fromenteaud@loiretorleans.fr I TIRAGE I 28 000 exemplaires I ISSN : 2497-8507

30

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