Rumeur du loup juin 2015

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Culture w Societe w Environnement w Opinion w Quoi faire No  77 juin 2015 KRTB ISSN 1920-4183 GRATUIT www.rumeurduloup.com

Dessine-moi des ailes! S p é c i a l p o u r l a S e ma i n e q u éb éco i se d e s p e rs o n n e s h a n d i c a p ées

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La Rumeur du Loup, édition 77 Juin 2015


Sommaire Le maux du rédacteur S'adapter au quotidien Les prix perce-neige Les lauréats Portrait global L'accessibilité universelle Le logement accessible Il n'est même pas en chaise roulante! Être normal et différent Action secours adaptés À propos des personnes handicapées... Salut Galarneau! L'autonomie, un pas à la fois Colloque photographique Sélection littéraire Madame B Top 10 Américan underground Le plaisir de faire plaisir La majorité silencieuse Qu'est-ce que c'est, un Québécois ? Ma nouvelle gang! L'être humain n'est qu'un robot de chair La voiture électrique: et si? 2/4 Agenda Culturel Quoi Faire?!@#$%

5 6-8 10 11 12-13 14-15 15-16 18-19 20-21 22 23 24-26 28 32 34-35 36 38-39 40-41 42-43 44-45 46 48 50-51 52 53-55

LA RUMEUR DU LOUP, C'EST COLLECTIF !

Citation du mois « Si tu diffères de moi, frère, loin de me léser, tu m’enrichis » -  Antoine de Saint-Exupéry 1900-1944

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Le journal vous invite à écrire des textes informatifs, des histoires surprenantes, un poème hypoallergénique ou autres, car après tout, c’est votre journal ! Envoyez vos écrits à : journal@rumeurduloup.com. L’ÉDITEUR LAISSE AUX AUTEURS L’ENTIÈRE RESPONSABILITÉ DE LEURS TEXTES. La reproduction des textes publiés dans ce journal est fortement encouragée sous condition d'avoir la permission du journal La Rumeur du Loup. PRENDRE NOTE QUE LA DATE DE TOMBÉE DES ARTICLES EST LE 25 DE CHAQUE MOIS. Faites parvenir vos documents à journal@rumeurduloup.com

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La Rumeur du Loup c’est... 56 pages dynamiques 2200 exemplaires mensuellement 450 salles d’attente 50 points de distribution La meilleure visibilité du KRTB

Encouragez la propagation de la culture et faites monter vos publicités équipe de rédaction par une équipe Rédacteur en chef Busque Graphiste Busque Collaborateur-Graphiste Niels de Sevin de jeunes professionnels. Collaborateurs-Photo Busque, Patric Nadeau, Clara Tremblay-Boulianne IllustrateurS Marie Lee Billot D'eau, Mordan Quoi-faire ?!@#$% Marie-Amélie Dubé Vente Louis-Philippe Gélineau-Busque, MarieContacteZ Amélie Dubé Correctrice Maude Gamache-Bastille Collaborateurs Valérie Gauthier, Sylvie Michaud, Louis-Philippe Gélineau Busque Émile-Olivier Desgens, Marie-Amélie Dubé, Sylvie Arneault, Sylvie Vignet, Yvandré Chagot, Multi-défi, Mathieu au 418 894-4625 Dumulon-Lauzière, Catherine Ouellet, Brigitte Sirois, Élise Vaillancourt, Guillaume Leblanc, Victoria Truchi, Xavier Archambault-Gauthier, Michel de Courcy, Karine Raymond, journal@rumeurduloup.com Couverture par Marie Lee Billot D'eau 3


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La Rumeur du Loup, édition 77 Juin 2015


Être normal à sa façon Par Busque

Je vais l’avouer, je n’étais pas très sensible à la cause des personnes handicapées. Pour être touché, il faut se mettre à la place de l’autre et ça demande de l’énergie et de la sensibilité (et de l’écoute). C’est ce que j’aime de mon métier, ça m’amène à rencontrer plein de gens et à voir d’autres points de vue et d’autres réalités.

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alérie Gauthier, technicienne de la ville, m’appelle pour me parler de la Semaine québécoise des personnes handicapées. Ce serait un bon sujet. Oui, pourquoi pas? En sommes, cette édition traitera particulièrement des personnes handicapées et de leur réalité. On a essayé de couvrir beaucoup d’angles, mais c’est un sujet très complexe et intéressant. Mon Malaise J’ai un malaise avec le mot « handicapé ». Au premier abord, on croit que c’est un mot négatif, péjoratif. Une personne handicapée est forcément moins bonne, car elle a besoin d’une béquille physique ou mentale pour faire comme une personne dite « normale ». Bullshit. Le terme est tellement mal utilisé que c’est pour certains un signe d’infériorité au lieu d’un signe de différence.

Pour avoir rencontré Mathieu en entrevue, je ne verrai plus les gens en fauteuil roulant de la même façon (ni les personnes handicapées). Ce que j’en retiens, c’est que Mathieu est comme tout le monde. Il veut faire sa petite vie tranquille, aspire à des rêves, ne veut pas être pris en pitié. Bref, il est comme chacun de nous. En fait, Mathieu est normal à sa façon. Et je pense que c’est la phrase-clé, elle s’applique à tous. Nous avons tous nos béquilles physiques et mentales, mais à des niveaux plus ou moins subtils, reste qu’on est tous handicapés à notre manière. En passant, faites le test : mangez les yeux fermés, 5 minutes sans tricher. C’est loin d’être évident. Se mettre dans la peau de l’autre est la meilleure façon de comprendre ce qu'il vit.

Dessin soumis à La Rumeur du Loup par Mordan

« Respectons la différence, rêvons d’un monde meilleur pour tous et n’oublions pas que le regard que nous portons sur les autres est à l’image de ce que nous sommes en dedans. »

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Entrevue Entrevue avec Martin Couturier-Gagné

S'adapter au quotidien

Par Busque

« Parfois, on dit qu’un lieu est adapté, mais je ne suis même pas capable de passer dans le cadre de porte ! Oui, l’intérieur est adapté, mais le cadre de porte ne l’est pas ! » -Martin Couturier-Gagné

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toi.

usque : D’abord, parle-moi un peu de

Martin Couturier-Gagné : J’ai 19 ans et j’étudie au Cégep de Rivière-duLoup. L’année prochaine, j’étudierai en informatique pour la programmation et j’irai potentiellement à l’université après. B. : Quelle est ta passion ? M. C.-G. : Je suis un fanatique de jeux vidéo et j’aime aussi faire du sport. Je joue au basket-ball en fauteuil roulant. J’ai fait les Jeux du Québec en 2007. J’ai mis le vélo de côté, faute d’équipement. J’aime m’entraîner en salle et faire de la musculation. B. : Est-ce en basket-ball que tu as participé aux Jeux du Québec ? M. C.-G. : Non, les Jeux du Québec, c’était en vélo à pédalage manuel en 2007. J’ai commencé à faire ma carrière de sport en vélo à pédalage manuel. J’ai fait les Jeux du Québec puis j’ai arrêté de faire du vélo et j’ai commencé à jouer au basket-ball. Le basketball, c’est plus pour le plaisir. Je ne fais pas de compétition. En ce qui concerne le sport, je fais aussi de la musculation. B. : As-tu un style en particulier ? M. C.-G. : Je suis un mélange de sportif et de geek ! Je ne suis pas sportif à 100 % ni geek à 100 %. J’aime les jeux vidéo, j’aime faire du sport ! B. : Habites-tu chez tes parents ? M. C.-G. : Oui, présentement, j’habite chez mes parents. B. : Parle-moi de ta condition, de ton handicap. M. C.-G. : Mon handicap est le spina-

bifida. C’est une maladie de naissance, une malformation de la colonne vertébrale qui fait que je n’ai pas de contrôle sur mes jambes. B. : Si tu reçois un coup sur une jambe, ressens-tu de la douleur ? M. C.-G. : C’est fou, mais ça dépend où! Il y a des places où ça ne me fait pas mal et, même si ça ne me faisait pas mal, je le sentirais. B. : Comment vis-tu ton handicap au quotidien ? M. C.-G. : Ça dépend où je suis. Chez moi, tout est adapté, alors j’ai accès à tout ce dont j’ai besoin pour me faire à manger. C’est sûr que c’est plus compliqué un peu pour le four, mais j’arrive tout de même à me faire à manger. Sinon, à la salle de bain, chez moi c’est adapté. Ensuite, ça dépend des lieux. Parfois, on dit qu’un lieu est adapté, mais je ne suis même pas capable de passer dans le cadre de porte ! Oui, l’intérieur est adapté, mais le cadre de porte ne l’est pas ! B. : Comment trouves-tu les infrastructures à Rivière-du-Loup, par exemple dans les restaurants ? M. C.-G. : Honnêtement, je n’ai pas encore exploré beaucoup de restaurants, mais c’est certain que, avant d’aller dans un restaurant, il faut que je vérifie si le restaurant est adapté. Je vais téléphoner ou je vais prendre les informations d’amis qui y sont déjà allés. En général, pour les restaurants où je vais, c’est quand même bien, mais je ne peux pas le dire pour les restaurants en général.

pour savoir quels sont mes besoins, ce qu’il était nécessaire de faire et ce qui devait être modifié. B. : N’y avait-il jamais eu de personne en fauteuil roulant avant toi ? M. C.-G. : Oui, mais il y avait plusieurs adaptations nécessaires que j’avais vu et dont les autres n’avaient peut-être pas nécessairement de besoin. B. : Comme quoi ? M. C.-G. : Ils ont installé pour moi cinq portes électriques et deux toilettes ont été adaptées. B. : Peux-tu rouler longtemps ou bien estce trop épuisant après un moment ? M. C.-G. : Moi, je n’ai pas de problème avec cela. Je suis quand même habitué parce que je fais du sport et j’ai une bonne endurance physique. B. : Comment est-ce de se déplacer sur les trottoirs ? M. C.-G. : Ça dépend des trottoirs, mais les trottoirs en général, ce n’est pas génial. Ils descendent dans les entrées de cour, il y a donc toujours un bras qui force plus que l’autre. Je dois essayer de rester droit parce que sinon, je vais me retrouver dans la rue ! Si j’ai la possibilité de rouler sur l’accotement plutôt que sur le trottoir, c’est certain que je prends l’accotement parce que c’est plus plat.

B. : Peux-tu te déplacer au Cégep sans problème ?

B. : J’aimerais que tu me parles de ton primaire ou de ton secondaire. Quelle était ta relation avec les autres par rapport au fait que tu es handicapé ?

M. C.-G. : Oui. Au Cégep, il faut le dire, quand je suis arrivé, ils ont tout adapté. Ils ont vraiment pris le temps de me rencontrer

M. C.-G. : Je dirais qu’il y avait deux catégories de gens. Ceux pour qui c’est normal que je sois en fauteuil roulant et

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pour qui ce n’est pas vraiment une question. Ces gens m’acceptent comme n’importe qui d’autre. J’ai des amis qui savent que je suis en fauteuil roulant, mais qui l’oublient  ! Ils veulent aller à un endroit, mais c’est au troisième étage et il n’y a pas d’ascenseur... [rires] Sinon, il y a l’autre clan de fin finauds qui s’amusent à rire du monde. Avec le temps, je m’y suis habitué. Je les ignore et ça finit là. Je me dis que c’est mieux de les ignorer que de leur donner de l’attention et les alimenter. B. : Est-ce que le regard des autres au cégep est différent de celui du secondaire ? M. C.-G. : Oui, vraiment. On sent que le passage du secondaire au cégep rend différent parce que les gens font plus ce qu’ils veulent, ils font leurs affaires et ne s’occupent pas vraiment de ce que les autres font. Tandis qu’au secondaire, c’est vraiment des clans qui rient de tout le monde. Il y a une nouvelle maturité au cégep et une nouvelle liberté qu’il n’y a pas au secondaire. Les gens sont plus adultes. B. : Quand tu rentres quelque part, sens-tu que les gens te regardent plus parce que tu es handicapé ? M. C.-G. : Encore là, ça dépend des gens. Je suis capable de faire la différence entre quelqu’un qui me regarde parce qu’il est intrigué et qu’il se pose des questions et quelqu’un qui me regarde parce qu’il trouve que je fais pitié, ce qui passe moins bien. Il y a certaines choses que je suis capable de faire comme ouvrir une porte. Si je suis capable de le faire, je vais le faire, mais la majorité des gens passent à côté de moi et m’ouvrent la porte, même si je suis capable de le faire ! B. : Tu vois souvent de la pitié et c’est ennuyeux pour toi, est-ce exact ? M. C.-G. : En même temps, je peux comprendre, mais ce n’est pas nécessaire.

Je me dis que je vis ma vie et je vis une vie normale pour moi. Oui, ça nécessite des adaptations, mais à voir le regard des gens, je vois que le handicap est encore tabou pour plusieurs personnes, qui ne connaissent pas assez cela pour le regarder d’un œil plus positif. B. : Essais-tu parfois de faire comprendre aux gens que tu es normal dans ta façon d’être ? M. C.-G. : Pas nécessairement dans ma manière de parler, mais dans ma façon d’agir. De montrer que, pour moi, c’est normal, c’est juste un mode de vie plus qu’un handicap. Avec le temps, c’est ce que ça devient : plus un mode de vie qu’un handicap parce que c’est la façon dont je vis et je trouve des moyens de m’adapter à mon environnement. Peu importe où je vais, si je peux trouver un moyen de m’adapter, je le fais. Mais il y a des places où c’est moins possible... Si je dois aller à un endroit au troisième étage et qu’il n’y a pas d’ascenseur, j’ai beau vouloir m’adapter, je ne peux pas y aller ! B. : À cause du fait que tu sois souvent assis, viens-tu à avoir mal au dos, aux fesses ou aux cuisses ? M. C.-G. : Je ne le sens pas. Des fois, dans le bas du dos, il y a plus de pression. Je me mets sur le lit et mes muscles se relâchent un peu. B. : Le fait que tu ne puisses pas marcher te coûte-t-il plus cher ? Par exemple, as-tu dû payer pour ton fauteuil ou pour la fourgonnette adaptée de tes parents ? M. C.-G. : Pour l’instant, ce sont plutôt

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mes parents qui paient ! L’adaptation est subventionnée. Ils ont payé la fourgonnette. Sans les subventions, ça serait beaucoup trop cher. Juste un fauteuil coûte de 2000 à 3000 $. Un vélo peut monter jusqu’à 25 000 - 30 000 $ pour un vélo de bonne qualité. L’adaptation d’un véhicule peut monter jusqu’à 15 000 $. Heureusement, nous avons des subventions, sinon ça ne serait pas possible.

« Je vois que le handicap est encore tabou pour plusieurs personnes. »

Lundi 23 juin au carré Dubé*

Mardi 24 juin rue du Rocher

19 h 30 20 h 15 20 h 30 23 h

11 h à 15 h 11 h 30 à 13 h 14 h 30 à 16 h 30 17 h

Spectacle d’ouverture avec Divanlit Discours patriotique et hommage au drapeau Grand spectacle 100 % francophone avec JAB! Feux d’artifice

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Les Prix Perce-neige plus qu’une simple reconnaissance ! Par Valérie Gauthier

Nous sommes au cœur de la Semaine québécoise des personnes handicapées. Comme bien d’autres semaines thématiques, celle-ci revêt un caractère particulier, alors qu’il s’agit d’un moment précis de l’année où la société québécoise est invitée à se pencher sur la situation des personnes handicapées.

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hacune et chacun d’entre nous est invité à réfléchir aux moyens à prendre pour favoriser leur participation professionnelle et sociale, de même qu’à poser des gestes simples pour accroître la participation sociale des personnes handicapées. L’inclusion et l’accessibilité universelle relèvent de tous !

réalisées au cours des dernières années permettent aux personnes à mobilité réduite de demeurer davantage actives et impliquées dans leur communauté. Plusieurs de ces actions s’attaquent aux préjugés, visent à sensibiliser la population et valorisent le rôle des personnes handicapées dans notre milieu.

C’est en cohérence avec la politique gouvernementale À part entière et les actions de la Semaine québécoise des personnes handicapées que la Ville de Rivière-du-Loup a décidé de participer activement, par son plan d’action annuel destiné à l’intégration sociale et professionnelle des personnes handicapées, à lever les obstacles auxquels elles sont confrontées. Depuis 2005, les actions de ce plan visent à rendre Rivièredu-Loup de plus en plus inclusive, solidaire, équitable et respectueuse des choix et des besoins des personnes handicapées et de leur famille. Notons que la majorité des actions

L’une des mesures du plan annuel répond exactement aux objectifs de la politique gouvernementale. À l’instar des prix nationaux À part entière remis annuellement à l’Assemblée nationale, la Ville de Rivière-du-Loup et le comité de travail du plan d’action ont mis en place leur propre reconnaissance. Visant à promouvoir l’excellence en matière d’intégration, les Prix Perce-neige créent un effet multiplicateur et durable auprès des entreprises ainsi que des citoyens qui vivent avec des situations de handicap.

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C’est ainsi que, depuis 2008, la Ville de Rivière-du-Loup salue publiquement le travail de personnes et d’organisations dont les actions ont fait progresser la participation sociale des personnes handicapées et de leur famille de notre milieu. Jusqu’à maintenant, près d’une trentaine de citoyens et d’entreprises ont été honorés dans l’une ou l’autre des catégories présentées. Une belle marque de reconnaissance qui sensibilise la population louperivoise aux défis que relèvent quotidiennement les personnes handicapées.

« L’inclusion et l’accessibilité universelle relèvent de tous ! »


Les lauréats La Ville de Rivière-du-Loup tient à féliciter tous les récipiendaires des prix Perce-neige et souhaite qu’au fil du temps, les lauréats de ces prix de reconnaissance servent de modèles et de sources d’inspiration pour l’ensemble de la région et du Québec.

2012 Implication socioprofessionnelle

Stéphane D’Amours (employé) Société V.I.A. (employeur)

Implication sociale Pierrette Belzile (citoyenne engagée) Gaston Rioux, construction Ma-Joie inc. (entreprise)

2011 Implication socioprofessionnelle Restaurant Le Saint-Patrice (employeur) Guillaume Patry (employé)

2010 Implication socioprofessionnelle

Broderie Signature (employeur) Langis Caron (employé)

Implication sociale Isabelle Sauvé

Implication sociale Michèle Plourde

2013 Implication socioprofessionnelle

Francis Rousseau (employé) Les Jardins de Lotus (employeur)

Implication sociale Gaston Caron (citoyen engagé) Le CPE de Rivière-du-Loup (organisme)

Mention spéciale — intervenant Sylvie Saint Arneault

2014 Implication socioprofessionnelle La Coopérative des paramédics du Grand-Portage (employeur) Jean-Guy Chouinard (employé) Implication sociale

L’équipe multidisciplinaire des professeurs de l’École de musique AlainCaron (citoyens engagés) Club d’athlétisme et de course à pied Filou (organisme)

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Portrait global de la situation des personnes handicapées au KRTB

Par Marie-Amélie Dubé Photo par Busque

Dans une autre vie, j’ai été impliquée comme stagiaire, comme comédienne et comme adjointe à la direction dans un organisme communautaire et culturel de Québec nommé Entr’actes.

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epuis 20 ans cette année, Entr’actes développe, crée et diffuse un art unique fait avec des personnes ayant des limitations fonctionnelles, en collaboration avec des membres de la communauté.

pocatoise des personnes handicapées (APPH), l’Association des Stomisés du Grand-Portage (ASGP), l’Association québécoise de la dysphasie, région BasSaint-Laurent, l’Association Multi-Défis, la Ressource d’aide aux personnes handicapées Bas-Saint-Laurent, le Centre d’entraide l’Horizon et la Fondation de la sclérose en plaques du KRTB. Grâce à la Fédération et à la concertation et collaboration des associations, plus de mille membres de ces associations du KRTB voient leurs droits et intérêts être défendus et les services dont ils ont besoin se développer d’année en année.

Quelques années plus tard, j’ai enseigné l’art dramatique au secondaire et j’avais à mon horaire un groupe d’adaptation scolaire rassemblant une dizaine de jeunes, et moins jeunes, qui avaient différentes limitations physiques et intellectuelles. Durant les deux dernières années, j’ai vécu au quotidien la dégradation de l’état de mon beau-père, la perte de son autonomie et les différents problèmes que cela peut engendrer au quotidien pour les proches d’une personne handicapée. Je ne me considère toutefois pas une spécialiste en déficience intellectuelle et physique, il y a assurément plein de gens, que vous connaissez autour de vous qui travaillent au quotidien dans des lieux reconnus pour leur expertise en ce domaine. Je pense aux différents spécialistes de L’InterAction, aux éducateurs spécialisés dans les CPE, dans les écoles primaires et secondaires, aux travailleurs des services adaptés du Cégep, aux intervenants du milieu communautaire dédiés spécifiquement aux personnes handicapées et aux bénévoles et aidants naturels qui font LA différence en matière d’accompagnement et d’apaisement des familles touchées. Quand Louis-Philippe m’a demandé de faire

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Cyd Lamirande, coordonnatrice de la Fédération pour personnes handicapées du KRTB

un article sur le portrait de la réalité des personnes handicapées du KRTB, j’étais un peu réticente ou plutôt je ne me sentais pas assez outillée pour livrer un portrait juste de la situation.

Le SEMO KRTB, Broderie Signature, le Répit-Loisirs-Autonomie, le Centre de réadaptation L’InterAction ainsi que les MRC du KRTB sont également de précieux partenaires dans l’épanouissement des personnes handicapées de chez nous.

J’ai donc décidé de faire appel à Cyd Lamirande, coordonnatrice de la Fédération pour personnes handicapées du KRTB depuis 32 ans (Wow  ! Bravo pour tant d’engagement !), pour en savoir davantage.

Toutefois, malgré les efforts déployés par l’ensemble des gens dédiés à l’amélioration des conditions de vie de tous les acteurs concernés par la situation des gens éprouvant des limitations fonctionnelles, Cyd Lamirande tient le coup. « Il reste beaucoup de dossiers qui ne sont pas réglés et tant de choses à faire encore », me dit-elle.

La Fédération regroupe plusieurs associations dont l’Association de personnes handicapées l’Éveil des Basques, l’Association des personnes handicapées Entre-Amis du Témiscouata, l’Association des personnes handicapées du Kamouraska-Est (APHK), l’Association

Par exemple, la consolidation des services concernant le répit de la famille est critique. Les familles qui ont une personne handicapée à leur charge, que ce soit enfant, frère, mari ou parent, ont des soins à prodiguer et sont responsables de leur proche 7 jours sur 7 et 24 h sur 24. Malheureusement, comme


la nature du besoin diffère d’une demande à l’autre et que la demande d’aide est ponctuelle et ne se gère qu’avec les mêmes paramètres qu’un horaire prédéfini dans le temps, il est complexe de développer un service d’aide en tout temps. Une semaine, une famille peut avoir besoin de répit en soirée et, la semaine suivante, seulement durant une journée. Il faut donc développer des services d’appoint et une banque de ressources humaines disponibles en tout temps et capables de répondre aux divers besoins, selon le degré de limitation de la personne handicapée. Ce ne sont pas tous les bénévoles qui sont en mesure de donner des bains, transférer la personne, l’habiller, lui faire à manger et l’aider, si nécessaire, à se déplacer pour un rendez-vous. En discutant de cela avec madame Lamirande, je me disais qu’une résidence permanente de répit serait peut-être une alternative à cette problématique. Mais le volume des besoins de la région n’est pas assez imposant pour remplir toutes les cases horaires d’une journée. L’éloignement et la grandeur du territoire à desservir sont également des données à considérer. Il faudrait plus d’un centre de répit-famille pour répondre à tous les besoins. De plus, dans le contexte budgétaire public actuel, il est difficile de croire que l’avenir

Le saviez-vous ?

mettra un baume sur cette réalité. Plusieurs organismes devront fermer durant l’été ou diminuer leurs heures d’ouverture, faute de fonds. En pensant à l’avenir, plusieurs intervenants du milieu prennent leur retraite pour ne pas avoir à gérer l’impact des coupes à venir dans le milieu de la santé et communautaire. On les comprend ! Dans cette situation, que ferions-nous ? Malgré tout, il reste que plusieurs initiatives sont prises dans les lieux publics et dans certains commerces pour faciliter l’accès des personnes handicapées et les services qui leur sont offerts. C’est le cas du Centre Visuel du KRT, qui a complètement aménagé un nouveau local au centre commercial dont les salles d’examen sont adaptées aux personnes à mobilité réduite. C’est aussi le cas au Familiprix de Saint-Ludger. À l’Hôtel Universel, 10 chambres dans les sections Excellence et Prestige ont été conçues pour répondre aux besoins de cette clientèle. Le transport Vas-Y et Taxi Beaulieu offrent aussi un transport adapté et personnalisé. La Caisse Desjardins qui, à la suite de l’annonce de la fermeture de plusieurs de ses centres de services, offre des déplacements gratuits aux personnes à mobilité réduite vers son centre de services du boulevard ArmandThériault. La Ville de Rivière-du-Loup offre le transport gratuit les 22 de chaque mois. La communauté des services à la population

de Rivière-du-Loup emboîte le pas en encourageant l’implantation de mesures d’accessibilité pour tout le monde. Les milieux de la santé et du communautaire sont liés et sont dédiés à rendre le quotidien plus que viable pour toutes les personnes handicapées de notre région. Soyons solidaires et poursuivons notre réflexion pour améliorer le quotidien des familles touchées par la réalité que comporte la déficience physique ou intellectuelle.

« Plusieurs organismes devront fermer durant l’été ou diminuer leurs heures d’ouverture, faute de fonds. »

???

La plus grande force du plan d’action municipal louperivois en matière d’intégration sociale et professionnelle repose sur le partenariat établi entre la Ville et les membres du comité de travail. Sans eux, les gains obtenus au cours des dernières années ne seraient pas aussi grands.

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L'accessibilité universelle ou l’accessibilité pour tous! Par Sylvie SaintArneault, ergothérapeute En collaboration avec Valérie Gauthier, gestionnaire communautaire

Lorsque l’on parle d’accessibilité universelle, il arrive qu’on se bute d’abord à des préjugés ou de l’incompréhension .

les limitations auditives ou les capacités intellectuelles.

« Quoi, l’accessibilité  ? C’est bien trop compliqué  ! » « Bon, encore une autre chose à considérer ! » « Oui, mais il y a les normes du Code national du bâtiment… ce n’est pas suffisant ? » « Pourquoi faire ces modifications  ? De toute façon, ça ne m’amènera pas plus de clients ! » Au contraire, l’accessibilité universelle, ça bénéficie à tout le monde ! C’est une façon de penser différente, une vision qui permet de considérer plusieurs clientèles, et ce, au-delà des personnes qui se déplacent en fauteuil roulant. Faciliter l’accès à son établissement, c’est un plus qui profite autant au client qu’au commerçant !

• L’entrée de type plein pied (sans seuil) facilite la vie de plusieurs clients et même celle des livreurs ! L’espace dont on dispose doit être assez vaste pour simplifier les déplacements de tous. • L’accès est aussi plus facile pour les poussettes avec des portes de 36 pouces de large, des corridors d’un minimum de 48 pouces de large et des aires de giration (ou espaces pour tourner avec le fauteuil roulant pour changer de direction) d’au moins 5 pieds, idéalement 6, car les fauteuils roulants motorisés prennent plus de place).

L’accessibilité universelle s’appuie sur sept principes généraux. Elle encourage entre autres la normalisation des bâtiments et des lieux publics. À Rivière-du-Loup, cette tendance mondiale prend en compte trois clientèles qui sont partie prenante du développement social de la municipalité : les personnes handicapées, quel que soit leur handicap, les personnes âgées en perte d’autonomie et les familles, dont les déplacements avec poussette sont très fréquents. Dans les différents plans d’action de la Ville, l’implantation de mesures visant l’accessibilité est valorisée, alors que les

Le saviez-vous ?

aménagements créés selon ces principes visent à faciliter l’intégration de tous. À titre d’exemple, un propriétaire de restaurant qui décidera de placer une rampe d’accès à l’entrée de son commerce facilitera l’accès à celui-ci pour tous les types de clientèle, que leur problème de mobilité soit permanent ou temporaire. Plus de personnes auront ainsi accès au lieu, ce qui est à la fois à l’avantage du restaurateur et de la clientèle ! Ainsi, dans cette approche, chacun doit y trouver son compte. On prône une facilité d’utilisation par tous. Mais comment y arriver ? Le principe d’accessibilité universelle est simple. Au quotidien, il se traduit par des aménagements fondamentaux et adaptables qui permettent aux citoyens de toutes les conditions d’accéder à des espaces publics où il est facile de s’orienter et de circuler librement. Les équipements doivent être faciles à utiliser, à entretenir et doivent assurer la sécurité des utilisateurs. Les informations contenues dans les lieux permettent de mieux se diriger, et ce, peu importe le niveau de connaissance de l’endroit, les habiletés linguistiques,

Encore plus compliqué  ? Voici quelques exemples pour un commerce de détail :

• Dans les salles de bain, l’espace est l’atout à considérer. Idéalement, quand on pense accessibilité universelle, on crée un espace libre à côté du cabinet de toilette d’au moins 3 pieds, une aire de giration d’au moins 5 pieds (complètement libre, dans laquelle n’entre pas le lavabo ni l’ouverture d’une porte) et un lavabo sans vanité à une hauteur de 34 pouces. • Aussi, pour permettre aux personnes avec un handicap visuel total ou partiel de bien se diriger, les contrastes de couleur sont très importants tout comme un affichage clair, avec des lettres simples et une entrée bien identifiée. La création d’îlots permet la

???

Les espaces réservés évitent aux personnes handicapées de circuler entre les voitures dans les stationnements. En respectant ces places, vous préservez la sécurité des personnes vivant avec des limitations. 14

La Rumeur du Loup, édition 77 Juin 2015


diminution du bruit ambiant ce qui facilite la communication chez les personnes présentant des difficultés auditives. Quand il s’agit d’accessibilité universelle, tous les efforts peuvent changer la vie de bien des personnes. Une rampe d’accès placée au bon endroit et dégagée en tout temps même l’hiver, des portes automatisées à l’entrée des commerces ou des salles de bain accessibles et de bonnes dimensions peuvent faire la différence dans le quotidien de ces personnes. Ainsi, les gens qui optent pour la mise en place des principes de l’accessibilité

« Le principe d’accessibilité universelle est simple. » universelle facilitent la participation sociale, scolaire et professionnelle des personnes handicapées. Il fallait y penser !

à communiquer avec la responsable du plan d’action pour l’intégration sociale et professionnelle des personnes handicapées à la Ville de Rivière-du-Loup aux coordonnées suivantes : 418 862-0906, valerie.gauthier@ ville.riviere-du-loup.qc.ca. Références : www.societelogique.org www.oaq.com/fileadmin/fichiers/documents/Guides/ Manuel_Accessibilite_universelle.pdf urbania.ca/canaux/chroniques/4673/ma-vie-sur-quatreroues onrouleauquebec.ca

Vous aimeriez en savoir plus sur les principes de l’accessibilité universelle ? N’hésitez pas

Le logement accessible un besoin essentiel ! Par Sylvie Saint-Arneault, ergothérapeute

Prenez quelques minutes et imaginez-vous, un jour, développant une maladie qui attaque votre condition physique et qui vous amène à utiliser, et ce, pour le reste de votre vie, un fauteuil roulant.

A

vant cet incident, vous habitiez au 2e étage d’un édifice à logement. Maintenant, dans votre condition, vous ne pouvez plus demeurer dans votre appartement. La solution est simple, me direz-vous  ! Il vous suffit de trouver un logement au rez-de-chaussée et de déménager  ! Malheureusement, à Rivière-du-Loup comme ailleurs au Québec, le manque de logements accessibles tant physiquement qu’économiquement est criant. L’un des problèmes majeurs repose sur les besoins uniques et spécifiques liés à chaque personne. Selon leurs incapacités, un logement adapté pour une personne ne conviendra peut-être pas à une autre, et cette situation complexifie grandement la recherche d’un logement. D’ailleurs, la Ville de Rivière-du-Loup, en collaboration avec le Centre en déficience physique l’InterAction, s’est penchée sur cette problématique et a développé une grille d’analyse pouvant

aider les propriétaires et promoteurs à rendre leurs logements accessibles, et ce, dès leur construction. Cet outil permet d’aider les personnes handicapées ou vieillissantes à avoir accès à des logements dont les aménagements de base conviennent (plus d’espace de circulation, interrupteurs plus bas, prises électriques accessibles, etc.). Élaborée pour prévenir les obstacles potentiels dans chacune des pièces, de même qu’à l’extérieur, cette grille prévoit des aménagements de base ou de petites adaptations peu couteuses pour le propriétaire, ce qui améliore grandement la vie des occupants. Ainsi pensés, ces aménagements permettent aux personnes handicapées d’investir directement dans les travaux nécessaires à l’adaptation de leur domicile ou d’utiliser adéquatement les sommes disponibles par le programme d’adaptation domiciliaire de la Société d’habitation du Québec.

Des pièges à éviter ! Lorsque l’on rénove, que ce soit dans son domicile ou dans un édifice locatif, pourquoi ne pas penser à améliorer l’accessibilité ? Aujourd’hui, cette étape peut vous paraître inutile, mais personne n’est à l’abri d’une maladie ou d’un accident. L’amélioration à titre préventif de l’accessibilité de sa résidence peut permettre aux personnes vieillissantes de demeurer chez elles plus longtemps. Si vous pensez rénover, voici quelques pièges à éviter : • Les portes : Cet élément est souvent l’un des premiers touché lors d’une rénovation. Évitez à tout prix l’installation de portes patio de type traditionnel. Celles-ci sont souvent insuffisamment larges pour circuler avec un fauteuil roulant, présentent un seuil trop haut (4 pouces) et sont difficilement ajustables, même avec une rampe d’accès. Généralement, elles sont difficiles à coulisser

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pour une personne qui présente une perte de force aux bras. Dans ce cas, privilégiez les portes à charnières, de type jardin ou simple avec une fenêtre juxtaposée. La largeur idéale de la porte sera alors de 36 pouces. • Revêtement de planchers : Changer le vieux prélart pour du bois franc ou du plancher flottant peut améliorer le charme de notre résidence. Par contre, les différences d’épaisseurs des matériaux peuvent créer de petits seuils à l’entrée des pièces et créer des difficultés importantes dans les déplacements en fauteuil roulant. Dans ces cas, assurez-vous que le contreplaqué sous le nouveau revêtement permette d’éliminer les différences de hauteur avec l’ancien plancher. L’ajout de seuils ou de bandes métalliques joignant les deux revêtements est souvent nuisible et peut créer des risques de chutes chez les personnes ambulantes. Le tapis est à

Le saviez-vous ?

proscrire dans toutes les situations. • Réaménagement des pièces : Lors de rénovations, on profite de l’occasion pour déplacer des éléments fixes afin de rendre la pièce plus fonctionnelle. À ce moment, pourquoi ne pas prévoir de l’espace supplémentaire pour la circulation d’un fauteuil roulant ? L’espace requis dégagera ainsi la pièce et donnera un beau coup d’œil. Pour cette option, il est nécessaire de prévoir 5 pieds de circonférence pour la circulation d’un fauteuil roulant (par exemple : devant la vanité de la salle de bain, la largeur des corridors, à côté du lit. • La douche : En plus d’être tendance, les douches indépendantes sont pratiques. Cependant, évitez les portes et les seuils autour de la douche, sous prétexte que l’eau va envahir l’espace. Un beau rideau de douche garde

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Familiprix

Porte automatique Rampe d’accès Allée double Service personnalisé pour avoir accès aux produits situés plus haut dans les tablettes Salle de bain adaptée La Rumeur du Loup, édition 77 Juin 2015

• Les fenêtres On choisira des fenêtres plus hautes que l’on installera à un maximum de 30 pouces du plancher. Cela permettra à une personne en fauteuil roulant de voir à l’extérieur. Pour des détails supplémentaires, n’hésitez pas à consulter un ergothérapeute qui vous conseillera sur les choix à faire. Références : Société d’habitation du Québec [2013] Un logis bien pensé j’y vis, j’y reste ! : guide de rénovation pour rendre un logis accessible et adaptable

???

Les organismes et personnes suivantes contribuent au travail de la Ville en matière d'accessibilité universelle. Un merci tout spécial au Centre en réadaptation physique l’InterAction (Déficience motrice ou visuelle) ; à l’Association de la Sclérose en plaques du KRTB  ; à l’Association Multi-Défis  ; aux Diabétiques amis du KRTB ; à Transport Vas-Y ; à SÉMO KRTB ; à la Fédération pour personnes handicapées du KRTB ; à l’Office des personnes handicapées du Québec ; à l’Office municipal d’habitation de Rivière-du-Loup ; à Guillaume Patry, Lucie Lebel, et Isabelle Sauvé, des citoyens engagés.

Le bon coup de :

l’eau à l’intérieur et la configuration du plancher permet l’évacuation de l’eau. Si vous devez changer la baignoire, choisissez un modèle simple, d’environ 17 pouces de hauteur. Évitez les portes de douche autour du bain.

Le saviez-vous ?

???

Les places de stationnement réservées aux personnes handicapées visent à favoriser leur autonomie et leur intégration. Elles sont situées à des emplacements stratégiques près des services essentiels et des entrées principales .

200, rue témiscouata Rivière-du-Loup (Québec) G5R 2Y5 418 862-2176


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Stationnement réservé pour personnes handicapées : Voyons donc,

il n’est même pas en chaise roulante ! Par Sylvie Saint-Arneault, ergothérapeute

L’utilisation des stationnements réservés pour personnes à mobilité réduite provoque parfois de l’incompréhension par manque d’information sur la réglementation rattachée à ces espaces ; et souvent aussi par l'incompréhension au sujet du vécu des personnes qui bénéficient de ce service. Revenons donc d’abord sur les exigences relatives à ces espaces, de même qu’à celles relatives aux utilisateurs.

U

n stationnement pour personnes à mobilité réduite est réglementé par le ministère des Transports (MTQ) du Québec et l’utilisation, par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). Pour être réglementaire, un stationnement réservé doit être muni d’une affiche particulière, soit : ou

ou

ou

Le MTQ stipule que : les panneaux

« Stationnement réglementé » indiquent les endroits où le stationnement est autorisé ou interdit. Ainsi, seuls les stationnements munis d’une de ces affiches peuvent être considérés comme un stationnement réservé. Aucune autre affiche n’est réglementaire. Cela implique donc que seules certaines personnes sont autorisées à utiliser ces stationnements. C’est la SAAQ qui délivre les permis d’utilisation des stationnements réservés. Ce permis est appelé Vignette de stationnement.

Au Québec, une vignette mobile permet d’avoir accès aux espaces de stationnement réservés aux personnes handicapées qui ne peuvent se déplacer de façon autonome ou sans risque pour leur santé et leur sécurité. Elle autorise toute personne handicapée, conducteur ou passager d’un véhicule, à utiliser ces espaces réservés. Pour y avoir accès, la SAAQ émet différentes exigences : La personne handicapée doit satisfaire à trois conditions :

Le bon coup de :

La caisse populaire Desjardins de Rivière-du-Loup Offrir aux membres directement touchés par la décision de modifier son réseau de distribution un accompagnement personnalisé afin de faciliter la transition. Diverses solutions ont été retenues, dont : offrir un service de transport gratuit

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La Rumeur du Loup, édition 77 Juin 2015

pour faciliter l’accès au siège social, offrir des formations sur mesure (AccèsD, guichets automatiques, paiements directs chez les commerçants), optimiser les dépôts et paiements directs.


• Vivre une situation de handicap qui occasionne une perte d’autonomie ou qui risque de compromettre sa santé et sa sécurité dans ses déplacements sur une distance qui ne nécessite pas l’utilisation d’un moyen de transport ; • Remplir un formulaire de demande de vignette de la SAAQ ; • Fournir, s’il y a lieu, une évaluation démontrant une incapacité d’une durée d’au moins 6 mois. Cette évaluation doit être menée par un éducateur spécialisé du réseau de la santé, un ergothérapeute, un infirmier, un médecin, un optométriste, un physiothérapeute ou un psychologue, selon la situation de handicap rencontrée. C’est le professionnel qui est le plus en mesure de décrire cette situation qui doit mener l’évaluation. Les incapacités entrainant des difficultés dans les déplacements peuvent être respiratoires, cardiaques, musculaires, vasculaires, immunitaires, motrices, visuelles, intellectuelles, auditives,

Le bon coup de :

Le 22, Vas-Y, c’est gratuit!

En raison de la popularité connue l’année dernière, la Ville renouvelle pour 2015 le projet d’autobus ouvert. Chaque 22 du mois – exceptionnellement le 23 lorsque le 22 tombe un dimanche – la Ville offre le transport collectif et adapté gratuitement aux Louperivois. Le projet émane du Comité d’actions ciblées (CAC), milieu de vie exemplaire de la démarche S’engager pour un futur

comportementales ou autres. Ainsi, même si la personne marche, il est possible que ses déplacements ne soient pas sécuritaires, même sur une courte distance et qu’elle nécessite l’attribution d’une vignette de stationnement. Il ne faut donc pas se surprendre que ce ne soit pas que les personnes utilisant un fauteuil roulant qui peuvent se prévaloir d’une vignette de stationnement. C’est la SAAQ, avec l’évaluation du professionnel concerné qui détermine si la vignette peut être attribuée. La vignette, une fois émise par la SAAQ, en plus d’un certificat d’attestation, est valide pour une période de cinq ans. Des autocollants à apposer sur la vignette attestent cette validité. L’utilisation des stationnements réservés et de la vignette implique des responsabilités pour les utilisateurs et pour les autres citoyens. Lorsque le stationnement est réglementaire, les différents corps policiers sont mandatés pour faire respecter

stimulant. Il vise à mieux faire connaître les services de transport collectif et adapté disponibles sur le territoire, en testant une alternative à l’automobile qui s’avère pratique, flexible et économique. Pour réserver un déplacement, contactez Transport Vas-Y inc. au plus tard la veille ou le vendredi précédent à 14 h pour un transport en avant-midi ou la journée même à 11 h pour l’après-midi ou la soirée 418 862-8005.

l’utilisation de la vignette. On peut recevoir une amende entre 100 $ et 160 $ si on stationne dans un espace réservé si : • on n’a pas de vignette, • notre vignette n’est pas suspendue au rétroviseur intérieur du véhicule, • on n’a pas le certificat d’attestation de la vignette en notre possession, • on utilise la vignette d’une autre personne. La vignette de stationnement est rattachée au propriétaire de la vignette, la personne handicapée qui a été évaluée et non au véhicule. Vous pouvez obtenir des informations supplémentaires en vous adressant au CISSS ou au CRDP le plus proche de votre domicile, à la sureté municipale ou en visitant le site Web de la SAAQ. http://www.saaq.gouv.qc.ca/publications/ envrac/vignette.pdf

Le bon coup de :

Taxi Beaulieu

Le Taxi Beaulieu offre, entre autres, le raccompagnement des personnes en fauteuil roulant ou électrique. 23, chemin des Raymond Rivière-du-Loup, QC G5R 2H9 418 862-3111

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Entrevue avec Sylvie Vignet

Entrevue

Être normal et différent Entrevue et photo par Busque

Pour ce numéro spécial sur les personnes handicapées, j'ai voulu entendre Sylvie Vignet m'expliquer sa vision de l'accessibilité et du respect pour comprendre les défis que la Ville de Rivière-du-Loup doit réaliser.

B

usque : Parle-moi un peu de toi et de ce que tu fais dans la vie. Sylvie Vignet : Je suis conseillère à la Ville de Rivière-du-Loup pour un troisième mandat, toujours dans le district de Saint-Ludger. Je dois travailler sur différents dossiers, dont le dossier qui nous intéresse aujourd’hui, qui est le comité de suivi de la politique des personnes handicapées. Je travaille aussi chez Rivière-du-Loup Toyota comme contrôleuse depuis maintenant près de 28 ans et je suis mère de deux beaux jeunes adultes et grand-mère de deux enfants, bientôt trois. Je fais aussi de la comptabilité chez moi, pour occuper mes temps libres. Ma vie est donc bien occupée ! B. : Quelle était ton expérience avec les personnes handicapées avant que tu sois mandatée pour la politique des personnes handicapées ? S. V. : Sincèrement, j’avais déjà vu des personnes handicapées circuler, mais très rarement. Il y a quelques années, on n’en voyait pratiquement pas circuler. J’avais entendu parler des gens qui étaient dérangés par le fait de voir des personnes handicapées et qui trouvaient qu’il y avait trop de stationnements pour personnes handicapées et qui trouvaient que de chercher une place à l’école pour les enfants handicapés était une perte de temps. À part cela, puisque je n’avais pas de personne handicapée dans ma famille, je n’ai pas eu de lien serré avec ces gens. Quand on m’a demandé au conseil municipal d’être l’élue représentant ce comité, j’ai accepté immédiatement parce que je trouvais que c’était un beau défi. Donc, quand je suis

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La Rumeur du Loup, édition 77 Juin 2015

rentrée dans ce comité, j’ai réalisé tellement de choses. Premièrement, j’ai réalisé à quel point on peut être gâté dans la vie quand on n’a pas de handicap. Comment les gens peuvent-ils se plaindre et être malheureux à cause de situations qui n’en valent même pas la peine ? J’ai réalisé à quel point on peut avoir de la facilité quand on a tous ses membres actifs, qu’on peut réaliser ses rêves, etc. Ces gens qui ont des handicaps ont aussi des rêves. Ils ont aussi le goût de sortir, de voir du monde. Ils ont le goût de s’intégrer dans différentes activités, d’aller magasiner. Ils ont le goût d’être capables d’aller au centre commercial et de trouver une toilette dans laquelle ils vont pouvoir entrer. Ils ont le goût de vivre normalement. Ça m’a fait réaliser toutes les contraintes auxquelles elles doivent faire face. Quand on parle d’un logement qu’on veut rendre accessible, on se fait dire que c’est bien trop cher. Mais quelles sont les priorités qu’on veut se donner ? Quand je suis rentrée dans ce comité, j’ai vu une autre facette de ces gens. J’en suis venue à les apprécier beaucoup et à trouver leur courage, à voir à quel point cela peut être difficile pour eux de faire la moitié de ce que nous faisons. Ça leur demande un effort énorme. Alors, si la société ne leur facilite pas la vie en plus, c’est un combat énorme. Donc, je ne suis pas la même femme que j’étais au moment d’entrer dans ce comité par rapport aux personnes handicapées. Je suis capable de voir aujourd’hui que ce sont des personnes tout à fait entières. Elles sont entières dans leur corps qui est limité pour certains ou dans leurs pensées qui sont restreintes pour d’autres. Donc, dans le comité, il y a des gens tellement impliqués pour les aider, impliqués pour leur faciliter la vie. C’est un peu ça, le travail de la politique

de suivi pour les personnes handicapées : leur donner la joie d’être en société. B. : Y a-t-il des personnes handicapées qui font partie du comité ? S. V. : Oui ! B. : Combien de personnes en tout font partie de ce comité ? S. V. : Nous sommes de douze à quinze personnes, dont des gens des travaux publics, du SEMO, des personnes de la ville, des personnes handicapées, des Diabétiques-amis, etc. Nous avons fait un plan incluant plusieurs actions. Par contre, ce n’est pas toujours évident d’arriver chez un commerçant pour lui demander de modifier son entrée parce que des personnes voudraient entrer chez lui et elles ne le peuvent pas. Il faut y aller doucement si l’on veut que l’acceptation se fasse. B. : Quelle est la situation à Rivière-duLoup concernant l’accessibilité pour les personnes handicapées ? S. V. : Il s’est fait un très beau travail ici. Nous avons un plan d’action qui a été reconnu et qui est en très bonne position vis-à-vis de l’organisme gouvernemental qui s’en occupe. Mais il reste qu’il y aura toujours du travail à faire. Si on prend un fauteuil roulant et qu’on essaie de se promener sur les trottoirs qu’on a, je pense qu’on aura un peu de difficulté à le faire. On a quand même beaucoup d’aménagements qui ont été faits, les coins de rue entre autres. Ce n’est toujours pas évident, quand les personnes à mobilité réduite arrivent sur un trottoir qui est un


peu cassé avec les roues des fauteuils. Il y a aussi des logements adaptés qui ont été instaurés grâce à notre politique. Il y a des stationnements qui ont été mis à des endroits beaucoup plus stratégiques. Nous sommes allés voir des restaurateurs pour qu’il y ait plus d’espaces réservés et qu’ils soient plus larges aussi. Quand on doit ouvrir la porte d’un véhicule pour faire sortir un fauteuil, on s’entend que c’est plus large que de stationner juste une auto. Je pense qu’on est en bonne position.

On va s’acharner à le faire. Avec le transport adapté, le transport collectif, c’est beaucoup d’aide. On leur permet de sortir, mais elles arrivent au centre commercial et il n’y a pas tant de boutiques où les cabines d’essayage sont assez grandes pour elles. Voyez-vous souvent des gens en fauteuil roulant dans les restaurants ? Les entrées et les portes ne sont pas adaptées. Les portes ouvrent toutes par l’extérieur. C’est ce que signifie « accessible aux personnes handicapées », c’est de leur faciliter la vie. Elles ont déjà à vivre avec leur handicap en partant, ce qui leur demande un courage incroyable.

B. : Tu as dit tout à l’heure en exemple que des gens disent que les logements accessibles pour les personnes handicapées coûtent cher. Qui sont ces gens ? Les constructeurs ? S. V. : Non, les constructeurs sont prêts à faire tous les travaux qu’on leur demande. Mais quand on dit à une personne handicapée qu’elle devra payer 800 $ par mois pour rester dans ce loyer, elle n’est pas capable de payer. Souvent, ces gens ont peu de revenus. Ils ne peuvent prendre des loyers à ce montant. Le problème est donc là. Même si l’on a des loyers adaptés à 800 $/mois, ces gens ont quand même besoin d’aide. Le constructeur ne veut pas perdre d’argent. On a quand même sensibilisé les constructeurs et certains ont fait des loyers accessibles qui sont maintenant habités. En les construisant, ils ont déjà fait les adaptations. Tandis qu’un logement qui est fait pour une personne sans handicap et qui doit être adapté pour une personne handicapée, ça ne marche plus, ça coûte beaucoup trop cher. Déjà, d’adapter les hauteurs coûte beaucoup plus cher que pour une construction habituelle.

B. : Pour ce qui est des personnes handicapées mentalement, avez-vous aussi des politiques pour elles ? Sinon, quel genre de politiques pourrait les aider ?

Sylvie Vignet, conseillère de la Ville de Rivière-du-Loup

« Il faut qu’ils sentent que, quand ils parlent, ils sont écoutés. Par ce comité, on veut faciliter l’intégration des personnes handicapées, toutes les formes de handicap. »

B. : Tu parlais un peu plus tôt des rêves des personnes handicapées. As-tu été témoin de rêves réalisés ? S. V. : Oui, j’en ai des exemples, c’est certain, mais je ne veux pas nommer de noms. Les personnes handicapées ont le goût de se développer aussi, d’avoir un métier, de travailler, de gagner leur vie, de s’impliquer dans la société. Alors, si l’on ne leur facilite pas la vie pour sortir de leur appartement, pour aller travailler, pour rencontrer des gens et se sentir accueillies dans un certain milieu, elles ne peuvent pas se développer et réaliser leurs rêves.

B. : Socialement, pour une personne handicapée, ce doit être assez difficile d’avoir assez de confiance pour s’impliquer dans quelque chose. En leur donnant plus de facilité, est-ce plus facile émotionnellement pour eux de rentrer dans la vie culturelle ? S. V. : Absolument. Quand on sent qu’on ne dérange pas, c’est mieux ! Quand on arrive quelque part, on ouvre la porte et on entre. Pour une personne à mobilité réduite, si la porte ouvre vers elle, elle ne peut même pas entrer. Déjà là, ça donne un coup. Ces gens ont tout un combat. Nous travaillons beaucoup, mais il y a encore beaucoup de travail à faire.

S. V. : J’ai travaillé surtout avec les personnes physiquement handicapées. La santé mentale, c’est plus délicat. Mais oui, avec le SEMO, qui fait partie de notre comité, il y a des gens comme la friperie Tour Atours sur la rue Lafontaine, qui est un plateau de travail qui accepte les personnes qui ont toutes les sortes de handicaps, même les handicaps mentaux comme une dépression dont on ne se sort pas. Pas besoin d’être en fauteuil roulant pour être handicapé. Il y a des handicaps qui ne paraissent pas nécessairement, mais avec lesquels on doit vivre quand même. Oui, il y a des plateaux de travail. Il y a la Société V.I.A. qui engage beaucoup de personnes handicapées, toutes formes de handicap. On y travaille, mais il y a des milieux qui sont plus concentrés sur eux. B. : Avez-vous autre chose à ajouter ? S. V. : Ce que je voudrais, c’est qu’on soit capable en tant qu’humain de voir tout ce que ces personnes sont capables de faire. Souvent, on ne s’arrête pas à y penser. Quand on travaille avec eux et quand on parle avec eux, on en prend conscience. Plus on va offrir de possibilités et d’accessibilité, plus ces gens vont s’intégrer et plus ils vont avoir le goût de travailler. Il faut qu’ils sentent que, quand ils parlent, ils sont écoutés. Par ce comité, on veut faciliter l’intégration des personnes handicapées, toutes les formes de handicap. Fermons nos yeux et essayons de nous imaginer limités par un handicap. Chacun a une réflexion à faire à ce sujet. Il faut avoir de l’empathie et un sentiment de respect.

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Actions Secours Adaptés Un programme qui sauve des vies ! Par Valérie Gauthier

Imaginez... Un feu se déclare chez vous, mais un handicap ou l’âge ralentit votre capacité à sortir rapidement. Ou encore, vous éprouvez des difficultés d’audition et le détecteur de fumée ne vous a même pas réveillé.

D

ans l’idéal, les pompiers qui se portent à votre secours auraient en main ces informations spécifiques avant même d’arriver chez vous, afin d’adapter leurs interventions et d’agir en conséquence.

aux premiers répondants de mettre en place un plan d’intervention plus sécuritaire. En situation d’urgence, chaque minute compte et le registre peut ainsi contribuer à sauver des vies ! »

Depuis 2012, c’est exactement la possibilité qu’offre les pompiers de Rivière-du-Loup avec le programme Action Secours Adaptés, qui assure une meilleure planification des interventions d’urgence auprès de clientèles à mobilité réduite. Sur inscription volontaire, il permet au Service de sécurité incendie d’agir plus efficacement lorsqu’il est appelé à intervenir en des lieux où résident des personnes avec des besoins particuliers, que ce soit en cas de sinistre ou de toute autre urgence.

Comment s’inscrire ? Le plus simple est de télécharger le formulaire disponible en page d’accueil du site Web de la Ville de Rivière-du-Loup, au www.ville.rivieredu-loup.qc.ca. Un bouton cliquable est situé à droite de la page, en la descendant jusqu’au milieu.

ACTION SECOURS ADAPTÉS

Pensé et conçu par le Service de sécurité incendie, le formulaire d’inscription, simple et précis, doit être rempli par les personnes ciblées ou par leur répondant, puis retourné à l’un des endroits spécifiés sur le document. Les données sont ensuite compilées dans un système informatique à l’usage exclusif des premiers répondants, qui consultent la banque lors de chaque intervention. En plus des informations générales sur la personne, les données recueillies précisent le type de handicap, les problèmes de santé ainsi que l’emplacement de la chambre à coucher. Toute personne résidant à Rivière-du-Loup peut s’inscrire à ce registre confidentiel et gratuit. Selon le capitaine du Service de sécurité incendie et instigateur du programme Action Secours Adaptés à Rivière-du-Loup, monsieur Éric Deschênes, « les informations fournies permettent réellement

Vous préférez obtenir une copie papier du dépliant-formulaire  ? Vous pouvez en faire la demande au 418 862-5901 ou vous rendre directement au 553, rue Lafontaine. Vous pouvez également vous le procurer auprès de quelques points de service à Rivière-duLoup : CLSC Rivières et Marées (22, rue SaintLaurent), Centre de jour de l’Hôpital SaintJoseph (28, rue Joly), Centre en réadaptation physique l’InterAction (48, rue de Chauffailles) et Pavillon Alphonse-Couturier, porte 9 (74, rue Saint-Henri). En terminant, rappelons que la réalisation du programme Action Secours Adaptés est l’une des mesures identifiées en 2010 dans le Plan d’action visant une meilleure intégration sociale et professionnelle des personnes handicapées de la Ville de Rivière-du-Loup. Elle s’ajoute au programme P.A.I.R., service téléphonique d’urgence déjà implanté depuis plusieurs années à Rivière-du-Loup, un milieu de vie où se trouvent pas moins de 7 000 bâtiments, dont 5 000 résidences unifamiliales.

Le saviez-vous ? 22

Les personnes handicapées ne veulent pas de privilèges, elles revendiquent seulement certains aménagements qui favorisent leur participation sociale. La Rumeur du Loup, édition 77 Juin 2015

???


À propos des personnes handicapées… jeu-questionnaire

Vrai ou Faux. Indiquez votre choix 6 Il est impossible pour une personne sourde de communiquer par téléphone.

Vrai______Faux______

Vrai______Faux______

2. Les gens ayant la paralysie cérébrale sont en majorité des personnes ayant une déficience intellectuelle.

7 Le transport adapté est un service qui s’adresse aux personnes handicapées qui ont besoin de se déplacer pour des fins médicales.

Vrai______Faux______

Vrai______Faux______

3. La personne dite « paraplégique » a une limitation d’un bras et d’une jambe, du même côté du corps.

8 Le braille est utilisé par la majorité des personnes aveugles.

Vrai______Faux______

Vrai______Faux______

4. Afin d’aider une personne non voyante avec son chien-guide, il faut s’empresser de lui ouvrir les portes.

9 Le gouvernement assume tous les frais pour les équipements spécialisés dont une personne handicapée a besoin pour accomplir ses activités.

Vrai______Faux______

Vrai______Faux______

5 La majorité des personnes sourdes lisent sur les lèvres.

10 Les associations de personnes handicapées ont pour principal objectif d’organiser des activités de loisirs pour leurs membres.

Vrai______Faux______

Vrai______Faux______

Solutionnaire 1— Faux 2— Faux. Un faible pourcentage a une déficience intellectuelle, 3 — Faux. La limitation concerne les deux jambes. 4— Faux. Les portes sont pour elle un point de repère. 5— Faux. 6— Faux. Il existe un appareil appelé « téléscripteur » qui, avec l’aide de la téléphoniste, permet à la personne de communiquer par téléphone. 7— Faux. 8— Faux. 9— Faux. 10— Faux. La promotion et la défense des droits sont leurs objectifs principaux

1. « Déficience intellectuelle » est synonyme de « maladie mentale ».

Le bon coup de :

Centre visuel du KRT

Aménagement dans un local plus grand, facilitant les déplacements en fauteuil adapté. Salles de pré-test et d’examen adaptées. Salle de bain plus grande et adaptée.

Le bon coup de :

l’Hôtel Universel

5 chambres adaptées avec lit queen dans la section Prestige 5 chambres adaptées avec lit queen dans la section Excellence

Centre commercial Rivière-du-Loup 298, boulevard Armand-Thériault Rivière-du-Loup, (Québec) G5R 4C2 418 862-7663

Bouton d’ouverture de porte automatique Salle de bain adaptée avec barre de soulèvement 311, boulevard de l’Hôtel-de-Ville O. Rivière-du-Loup (Québec) G5R 5S4 418 862-9520

Portes plus grandes avec ouverture inversée pour faciliter l’entrée dans la chambre

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SALUT GALARNEAU ! Par Yvandré Chagot

Mon père est décédé de la sclérose latérale amyotrophique à l’âge de 60 ans. La SLA est une maladie dégénérative dont la particularité est de s’attaquer principalement au système nerveux central. Toute maladie peut être, à certains niveaux, dramatique ou tragique ; la SLA, elle, ne permet aucune récupération de force et de tonus, ni de capacité. motrice.

D

es gens atteints d’une maladie grave, ou même mortelle, conservent parfois leurs capacités physiques. Ils peuvent soit continuer à se divertir en faisant des activités comme danser, faire du vélo, jardiner, soit être encore capables de se laver eux-mêmes, de s’habiller, ou même de parler. Avec la SLA, il n’y a aucune journée où l’aspect physique ira mieux. C’est une dégradation constante et fatale du corps. Malgré les déficiences corporelles, la personne atteinte conserve toutes ses capacités intellectuelles. Mon père a vécu cette maladie presque deux ans et demi. De mon côté, je ne connaissais pas la SLA jusqu’au moment où, accompagnant

Le saviez-vous ?

mon père à l’hôpital pour un soi-disant débalancement de l’oreille interne, il me confia qu’il avait de fortes chances d’être atteint de cette maladie. Il me demanda de garder ça pour moi, le temps qu’il soit prêt à dévoiler cette fatalité. Nous ne savions pas grand-chose à ce sujet et, les semaines suivantes, nous avons fait quelques recherches. Nous avons trouvé le site Web de la société SLA du Québec et d’autres sites sérieux. Ils nous dévoilèrent comment pourrait être la vie bien assez tôt... Toutefois, aucun diagnostic n’était encore tombé. Mon père décida de ne pas trop s’en faire et de prendre ça comme ça venait. Il me dit aussi qu’il ne s’embarrasserait pas des dégradations physiques les plus graves, que

???

Les personnes handicapées qui utilisent un fauteuil roulant manuel ne représentent que 19 % de la population qui vit avec des situations de handicap. Avec la population vieillissante, ces situations deviendront de plus en plus fréquentes . 24

La Rumeur du Loup, édition 77 Juin 2015

tant qu’il pourrait préparer les repas qu’il veut et les manger et tant qu’il pourrait aller convenablement seul aux toilettes, il n’y en aurait pas, de problèmes... « Après, on verra ». L’« après » dura deux ans. Les premiers symptômes ont commencé par des pertes d’équilibre et des difficultés d’élocution. Il travaillait debout et était en contact avec le public. Des gens n’étant pas au courant de sa situation pouvaient croire quotidiennement que mon père était en état d’ébriété. Il s’en suivit une perte de force musculaire. Se pencher devenait pénible, sa respiration ainsi que sa déglutition commencèrent à être affectés. Son diaphragme ne faisait plus

Le saviez-vous ?

???

Le Code national du bâtiment inclut des normes de parcours sans obstacle. Tout un chapitre d’un volumineux document rempli de mesures et de règles de base. Ces règles sont souvent revues à la hausse lors d’aménagements puisque les normes ont été créées principalement pour les déplacements en fauteuil roulant manuel et non pour les fauteuils motorisés .


efficacement la différence entre respirer et avaler. Certaines textures d’aliments devenaient difficiles à passer. Concernant la respiration, c’est surtout durant le sommeil que les problèmes se vécurent. S’il dormait sur le dos, le diaphragme s’affaissait et il manquait d’air. Il était bien couché seulement sur un côté. De plus, la qualité de son sommeil était grugée par l’angoisse. Les mois passèrent, le diagnostic tomba et la vérité éclata. — Monsieur Chagot, vous avez la SLA ! — D’accord, que fais-je maintenant ? — C’est à vous de voir monsieur. — Laissez-moi vous dire docteur, cela me fait l’effet d’une véritable douche froide. — Effectivement, cher ami, c’est un authentique défi que voilà  ! Un vrai challenge...

Bill Gates qui fait le Ice Bucket Challenge

Le Ice Bucket Challenge; une douche glacée. La première fois que j’ai vu ça sur le web, j’ai été ému que des gens se prennent de l’eau glacée en pleine tronche en affirmant qu’ils faisaient cela pour la cause, qu’ils allaient verser un don pour l’avancement de la recherche sur cette maladie rare. J’en ai parlé à mon père et il m’a dit que ça ne l’intéressait pas, que les gens faisaient ça uniquement pour se montrer et faire des folies sans donner, ne serait-ce qu’un infime pactole, et que c’était une absurdité. Je me suis rangé du côté de cet avis un moment. L’hyperexposition médiatique de ce phénomène me brusquait grandement. Brusquerie alimentée par la relation intime que j’avais avec la SLA. Par la suite, je me suis rendu compte que ces dons étaient réellement acheminés à diverses associations médicales partout à travers le monde pour l’avancement de la recherche et la conscientisation par rapport à la sclérose latérale amyotrophique. L’utilité de ce défi m’a amené dans le camp des partisans. Les retombées de cette pluie allaient se faire sentir très solidement les mois suivants.

Revenons aux faits directement liés à mon paternel. Une fois que fût établi le diagnostic, mon père commença à être suivi par différents spécialistes locaux et régionaux de la santé. Ces gens firent de leur mieux pour apporter l’aide nécessaire afin d’améliorer ses conditions de vie. Un de ses amis lui donna une tablette électronique pour faciliter la communication, car il ne pouvait plus parler ni écrire dans un carnet. Échanger avec les gens devenait plus difficile. Malgré toute cette aide, mon père ne voulait pas accepter sa maladie jusqu’à ce que nous allions à une conférence sur la SLA, à Québec. Cette journée fut des plus constructive. Les aspects apportés lors de cet événement concernaient autant les différentes formes de cette maladie, la nutrition, la communication, la locomotion, les ressources d’aide ainsi que les solutions liées aux divers problèmes relatifs à la SLA. Mon père s’inscrivit donc sur la liste des personnes atteintes de la SLA et, peu de temps après, il obtint un rendez-vous à l’hôpital Enfant-Jésus de Québec auprès d’une équipe de spécialistes étudiant la SLA. Il fit une panoplie de tests respiratoires, musculaires et nutritionnels. De retour à Rivière-du-Loup, une solide équipe composée d’ergothérapeutes, de nutritionnistes, de travailleurs sociaux, de psychologues, d’infirmières, et j’en passe, se mirent à s’occuper de lui. Pour ceux et celles qui composaient cette équipe, ce fut une adaptation hebdomadaire, sinon quotidienne, à la dégradation physique et aux angoisses qu’il éprouvait.

« Immédiatement après son décès, nous avons veillé auprès de lui dans une verrière avec vue sur le fleuve et ses '' spots '' de pêche jusqu’à la fin du coucher du soleil.  »

Jusqu’à l’hiver dernier, il conduisit son camion, continua d’aller à la pêche et de vaquer à ses occupations extérieures. Quand le mercure commença à descendre drastiquement, il fut confiné chez lui. Du fait de la faiblesse de son système immunitaire et de ses capacités respiratoires, il dut rester à l’intérieur. Lui qui était un homme du fleuve et des routes, il trouva ce confinement

aussi pénible que la résignation fatale des faits. Il se procura un ordinateur portable et usa de courriels pour communiquer avec ses proches et les travailleurs et travailleuses de la santé. Il était un grand amateur de photographie et prit plus de quatre mille photos en trois ans. Cueilleur de champignons et artiste polymorphe, il vécut l’hiver pratiquement le reste de sa vie, chez lui. Les choses se passèrent très bien, je dirais même que c’était au mieux possible. D’après ce que mon père voulait comme qualité de vie, sa conjointe dévouée et moi, secondés par divers spécialistes, entreprîmes une structuration d’horaires, d’aides thérapeutiques et de partage des soins. Il obtint donc LE mieux possible. Parmi les services dont il put bénéficier, il reçut gracieusement un fauteuil roulant motorisé, ultra haute technologie, parfaitement conçu pour ses particularités physiques. L’obtention de ce véhicule amena chez mon père et moi un sentiment d’espoir pour passer à travers l’hiver et nous encourager à envisager la vie au printemps. Ce bolide avait une autonomie d’énergie de quarante kilomètres et une inclinaison du siège le rendant très confortable. On voyait déjà la « ride » sur la voie d’accotement et la piste

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cyclable entre le quai Narcisse et la pointe de Rivière-du-Loup. Même la route de Rivière-des-Vases, pourquoi pas ! Il aurait suffi de prendre le transport adapté pour se rendre au lieu désiré et en revenir. C’est ce qu’on avait ensemble trouvé de plus réconfortant comme appui commun. Malheureusement, cela n’arriva pas. Au mois d’avril, mon père fit un léger infarctus. Il dut passer une semaine à l’hôpital en observation. Un séjour d’une semaine à La Maison Desjardins s’en suivit pour un ajustement de médication. Puisqu’il était alité subitement, avec à peine deux ou trois transferts du lit à une chaise d’aisance, ou bien même une simple balade d’une dizaine de pas, ses capacités motrices en prirent un coup. À ce moment, il souhaitait ardemment rentrer chez lui pour retrouver une vie normale, mais à la place, il se retrouva dans un centre de soins pour gens âgés, avec tous les services appropriés à ce type de clientèle. Cet endroit n’étant pas ce que mon père voulait et puisqu’il ne s’identifiait pas à ces gens, il fût très désappointé d’être « coincé là », comme il disait. Il n’était aucunement négligé par le personnel de l’endroit et avait fini par s’y faire, mais il n’avait plus le moral. Il y passa environ trois semaines jusqu’à ce qu’une pneumonie se fasse sentir. Elle était principalement due à l’accumulation de particules de nourriture dans ses poumons qu’il avait respirées pendant de nombreux mois. Une dernière journée passée à l’urgence ainsi que trois jours dans une chambre d’hôpital eurent raison de sa volonté de vivre. Ainsi, en discutant avec moi, sa conjointe et son docteur, il nous fit

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part de son souhait d’en finir avec la vie. Il vécut donc un dernier transfert, celui-ci volontaire, à la Maison Desjardins pour s’éteindre dans la dignité. Il cessa donc de se nourrir et de prendre toute médication. Sa mère, ses trois frères et leurs femmes, ainsi que moi, ma femme et sa conjointe, nous nous relayâmes au chevet de mon père. Les seuls médicaments qu’il prit étaient de la morphine pour la douleur physique, du lorazépam pour l’angoisse et parfois des pompes pour la respiration. Sa chambre était très confortable avec une immense fenêtre et une fort jolie vue sur le fleuve. Après trois jours, il lui devint pratiquement impossible de communiquer tant ses muscles étaient à plat. La quatrième journée et les jours suivants, les contacts visuels devinrent rares et brefs. Durant les derniers jours de cette ultime

semaine, les bénévoles et les infirmières le tournèrent sur les côtés afin d’un tant soit peu faciliter sa respiration. Finalement, mon paternel s’éteignit entre deux visites rapprochées de ma part, un vendredi lors d’une magnifique journée de printemps ensoleillée. Immédiatement après son décès, nous avons veillé auprès de lui dans une verrière avec vue sur le fleuve et ses « spots » de pêche jusqu’à la fin du coucher du soleil. Quand nous l’avons quitté, nous nous sommes recueillis en sa mémoire au quai Narcisse en buvant quelques bières et du scotch que mon parrain avait amené. Voilà... Salut Galarneau ! Bonne route sur le sentier au bout de la clairière Padre !


L’autonomie, un pas à la fois… Être autonome se dit de quelqu’un qui a une certaine indépendance, qui est capable d’agir sans avoir recours à autrui...1

S

achant que tout adulte qui se respecte aspire à vivre sa vie pleinement et librement, qu’en est-il lorsque l’on vit avec une limitation physique ou intellectuelle  ? Comment s’adapter à une société qui nous confronte quotidiennement à nos limites, que ce soit par le manque d’accessibilité ou par la valorisation constante de la performance et de la rentabilité ? L’Association Multi-Défis Multi-Défis est, depuis 24 ans, un organisme voué à l’accompagnement et au soutien des personnes vivant avec un handicap et de leur famille dans la MRC de Rivière-duLoup. Sa mission appuie le cheminement de ses membres vers l’intégration sociale et encourage leur participation active au sein de la communauté. Service d’accompagnement individuel L’un des principaux mandats de notre mission est l’accompagnement individuel. Avec l’aide de différents outils d’intervention, ce service vise à soutenir et à encadrer la personne dans l’atteinte d’un objectif précis à réaliser, afin qu’elle puisse cheminer dans

« En définitive, ce service permet l’épanouissement de la personne dans sa société et, par conséquent, encourage sa pleine participation citoyenne. » son processus vers l’autonomie, un pas à la fois. Un bel exemple à partager est celui d’une jeune femme autiste qui rêvait de travailler auprès des animaux. L’intervenante de MultiDéfis lui a trouvé un salon de toilettage où la propriétaire avait accepté de l’intégrer une fois par semaine et de lui apprendre les bases du métier. Au fil du temps, cette jeune femme prenait plus d’assurance et

avait confiance en elle. Vers la fin du contrat, elle se rendait seule au salon et n’avait plus besoin que l’intervenante de Multi-Défis l’accompagne. Cet exemple en est un parmi plusieurs vécus annuellement. En effet, dix-huit personnes ayant une limitation ont pu bénéficier de ce service pendant l’année, que ce soit pour une intégration à des loisirs, à un travail rémunéré, ou simplement pour prendre confiance dans certaines tâches ou situations de la vie courante. En définitive, ce service permet l’épanouissement de la personne dans sa société et, par conséquent, encourage sa pleine participation citoyenne. Pour en connaître davantage sur les services de l’Association Multi-Défis, sur les sorties de groupe et activités, n’hésitez pas à communiquer avec nous. Par téléphone : 418 867-5885 p. 140 ou 141 Par courriel : multidefis@hotmail.com Visitez-nous sur Facebook ! https://www.facebook.com/multidefis2 1-http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ autonome/6777

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Photo de Clara Boulianne

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Photo de Patric Nadeau

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Colloque photographique : « Documenter, et après ? » Par Catherine Ouellet Le colloque de la Rencontre photographique du Kamouraska célèbre sa deuxième année avec une programmation bien remplie. Sous le thème « Documenter, et après ? », cet événement rassemble plusieurs artistes et professionnels du Québec et d’ailleurs pour un échange d’envergure au Centre d’art de Kamouraska. Se déroulant du 19 au 21 juin 2015, le colloque est ouvert à tous.

A

lors que la Rencontre photographique du Kamouraska en est à sa 7e année consécutive, le colloque, quant à lui, en est à ses débuts avec sa deuxième édition. Forte du succès obtenu lors du colloque de l’édition 2014, l’équipe du Centre d’art de Kamouraska a réitéré l’événement, avec une programmation encore plus impressionnante. L’horaire, qui est maintenant disponible sur le site Web du Centre d’art de Kamouraska, propose des tables rondes, une projection ainsi qu’une navette photographique qui partira à la découverte de quelques expositions du parcours photographique extérieur. Parmi la programmation complète, notons la table ronde « La part de l’autre », au cours de laquelle les artistes de la programmation d’expositions (Ève Cadieux, Fernande Forest, Annabelle Fouquet, Jérôme Guibord, Jacinthe Robillard et Catherine Tremblay) échangeront sur le rôle et l’influence des tiers dans les pratiques photographiques collaboratives ou interactives. Le point culminant de ce colloque sera assurément

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la table ronde éponyme « Documenter, et après  ? » qui fera le point sur la photographie post-documentaire au Québec et ailleurs. Théoriciens et artistes participeront à cette table ronde : Marcel Blouin, Mona Hakim, Emmanuelle Hascoët, Emmanuelle Léonard et Steve Leroux. Le coordonnateur du colloque, Franck Michel, se dit très enthousiaste de cette table ronde : « D’emblée, quand on commence à réfléchir à ce qu’est la photographie post-documentaire, on constate qu’elle échappe à toute tentative de définition, ses frontières étant trop poreuses, ses pratiques trop multiples. Elle se réapproprie les formes, les stratégies, les codes et souvent les sujets de la photographie documentaire, et les amènent ailleurs, les transforment, les questionnent. Il sera fort intéressant d’échanger sur le sujet dans le cadre de la Rencontre photographique du Kamouraska. » Il est possible de consulter l’horaire complet du colloque et de s’y inscrire au www.kamouraska.org.

Photo par Annabelle Fouquet série « La Marche assi »

« D’emblée, quand on commence à réfléchir à ce qu’est la photographie post-documentaire, on constate qu’elle échappe à toute tentative de définition, ses frontières étant trop poreuses, ses pratiques trop multiples. »


LA PART DE L’AUTRE DE L’AUTRE 19 LA juinPART au 7 septembre 2015

www.kamouraska.org www.kamouraska.org

111, avenue Morel, Kamouraska 418 492-9458 111, avenue Morel, Kamouraska 418 492-9458

photo  : Jacinthe Robillard, Man Rong et Xin Yue, 2014

/expositions, colloque, semaine de la photographie, /expositions, colloque, parcours photographique semaine de la photographie, extérieur parcours photographique extérieur

photo  : Jacinthe Robillard, Man Rong et Xin Yue, 2014

19 juin au 7 septembre 2015

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Sélection littéraire Par Brigitte Sirois, Association pour la promotion des services documentaires scolaires

Littérature

Collaboratrice pour l’APSDS (Association pour la promotion des services documentaires scolaires), je rédige des capsules littéraires portant sur les romans et les romans graphiques. Certains de ces livres m’ont été gentiment suggérés par des élèves de mon école, soit l’École secondaire de Rivière-du-Loup. À vous maintenant de découvrir le plaisir de lire ! Trois (Sarah Lotz), Fleuve noir, 522 p. Résumé : 2012. Quatre écrasements d’avions simultanés aux quatre coins du globe. De cette hécatombe, un seul survivant : un enfant dont la survie tient du miracle ou de l’inexpliqué. Un battage médiatique s’ensuit où toutes les interprétations voltigent tous azimuts. Des fanatiques religieux y voient l’incarnation des quatre cavaliers de l’Apocalypse, annonciateurs de la fin du monde. Dans le même temps, les familles recueillant ces enfants orphelins assistent à des manifestations étranges. Qui sont ces enfants qui n’appartiennent plus à leur passé ? Que veulent-ils ? Commentaires : Voici le bouquin que je classe dans la catégorie MLF : le maudit livre fatiguant ! (ça change du thriller ou du « thrillère » comme disent nos cousins-

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frangins). Le genre de livre que je commence et que je ne veux plus lâcher. Il m’accompagne partout dans le but que je connaisse la fin – le punch.

l’annonciateur de l’autre…

Elspeth Martins rassemble tous les témoignages de ceux et celles qui ont été témoins et secouristes lors des accidents et les présente comme un journal d’enquête. Elspeth dévoile les interviews des gens qui ont côtoyé les enfants : familles, professeurs, amis, etc.

Résumé : Ô joie  ! Benson Fisher est admis à Maxfield Academy. Cette école proposant de nouvelles approches pédagogiques séduit notre jeune homme, d’autant plus que cela pourra mettre fin au trimballage incessant dans les familles d’adoption.

Plus les témoignages se recoupent, plus la tension monte au fil des chapitres. À l’instar du peintre, l’auteure crée son tableau par petites touches, en finesse et en discrétion. La finale m’a laissée perplexe. Trop d’attentes ? J’espérais l’épilogue déterminant où enfin le mystère entourant la survie de ces rescapés aurait été élucidé, dévoilant leurs intentions véritables. Rassurons-nous, Sarah Lotz prépare la suite Day Four, non encore traduite. Le destin : deux livres, deux auteurs, deux histoires. Et pourtant l’un semble

Les Variants (Robison Wells), MsK, 329 p.

Et… oups ! Une fois intégré dans cette école, Fisher déchante. Toutes les activités de cette école (incluant l’enseignement) sont administrées par les élèves. Il n’y a aucun système de communication extérieure et il est impossible de quitter les lieux. Pour survivre à cette confusion, les jeunes se regroupent en gangs : la Société, le Chaos et les Variants. Fisher choisira son camp, les Variants, et son but, s’évader coûte que coûte.


Commentaires : Oui-oui-oui, sans être dystopique, voici une autre variation sur le même thème d’une société ségrégée. L’originalité repose dans l’observation des comportements de chacune des communautés. Les protagonistes sont bien décrits et le suspense bien mené. Quoique Fisher soit obsédé par une évasion, nous l’accompagnons dans son enquête expliquant l’objectif de toute cette machination dirigée contre eux. La finale est palpitante, remplie d’actions et laisse entrevoir clairement la suite qui sera Les Fuyants de Maxfield Academy. Suggéré par Roxanne Panaroni, ESRDL, 3e sec.   Mon ami Dahmer (Derf Backderf), Points, 236 p. Roman graphique. Résumé : Jeffrey Dahmer, surnommé le « cannibale de Milwaukee » est le tristement célèbre tueur en série américain ayant sévi entre 1978 et 1994, avouant le meurtre de 17 jeunes hommes. Backderf procède d’une longue enquête d’avant ses crimes, sur son parcours scolaire, ses relations sociales et familiales et son insertion dans la vie adulte. Commentaires : Ancien camarade de classe de Dahmer, Backderf nous livre un véritable documentaire étoffé, qui recoupe les événements à partir de témoignages concordant avec ses premières manifestations criminelles. Les illustrations en noir et blanc rappellent les techniques de l’eau-forte, conférant une ambiance glauque, voire morbide. Sans vouloir expliquer les gestes de Dahmer, Backderf nous dépeint son enfance privée de figure parentale, dénuée d’attention et exclue du tissu social. Socialement parlant, créons-nous le tueur en série ? La qualité de l’œuvre est sa sobriété et l’intelligence du récit. Le livre se termine au moment où le nom de Jeffrey Dahmer fait trembler toute l’Amérique. Récipiendaire du Prix Révélation 2014 et du prix SNCF du polar 2014, catégorie BD. Catégorie « autres copains de cellule » : L’Avenue des géants (Marc Dugain) qui évoque le parcours d’Edmund (Ed) Kemper, le « gentil » géant qui folâtrait avec les policiers, alors qu’il cumulait les meurtres sadiques de jeunes femmes. Nous sommes dans la période fin 1960 début 1970 où l’autostop fait fureur, manne précieuse pour le prédateur sexuel. Un tueur si proche : l’affaire Ted Bundy (Ann Rule). L’auteure, qui fut amie et collègue de Ted Bundy, témoigne des crimes sexuels violents qu’il a commis entre 1974 et 1978. Le caractère séducteur et attrayant de ce terrible psychopathe lui a permis d’approcher et de tuer sauvagement une trentaine de jeunes femmes. Il fut exécuté en 1989 après avoir nié les faits pendant 10 ans. AaaaarK ! Ce livre est épuisé sur le marché des libraires, courez les ventes de garage ou Amazon.

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Une bibliothèque pour tous :

services adaptés à la Bibliothèque Françoise-Bédard Par Sylvie Michaud

Être la plus accessible à tous, tel est l’un des mandats que la Bibliothèque Françoise-Bédard s’est donné en tant que bibliothèque publique. Or, comment avoir accès à la lecture lorsque par exemple, on est une personne ayant une déficience visuelle? Voici les principaux services adaptés que nous offrons à la population de Rivière-du-Loup.

L

ivres en grands caractères

Service québécois du livre adapté (SQLA)

Ces livres spéciaux, qui, comme le nom l’indique, utilisent une police de caractères plus grande que normal, font l’objet d’une collection particulière de plus de 2000 titres. Ils sont très appréciés des personnes ayant des difficultés de lecture. Ainsi, ils figurent en grand nombre dans les documents que nous livrons aux résidences pour personnes âgées. Cependant, les acquérir dans le commerce n’est pas très facile. Nous devons les faire venir d’un distributeur particulier et la plupart viennent d’Europe. Ils sont donc plus chers que les livres « normaux ». Heureusement, depuis plusieurs années, nous bénéficions d’une subvention de l’organisme Lions de Rivièredu-Loup qui vient particulièrement en aide aux personnes ayant des problèmes de la vue.

Nous pouvons aider les personnes admissibles à s’abonner à ce service. Une fois abonnée, nous pouvons aussi aider la personne à faire son choix de livres parmi les collections de la SQLA. Enfin, nous pouvons transmettre la liste des choix à la SQLA. Ces livres sont en format DAISY ou en braille.

Livres audio

Depuis novembre 2014, la bibliothèque dispose de portes à ouverture automatisée facilitant ainsi la circulation des personnes en fauteuil roulant.

Que diriez-vous de vous faire faire la lecture par Catherine Deneuve ou par Dany Laferrière? C’est possible avec les livres audio. Notre collection de près de 600 titres est très appréciée par les gens qui font de longs trajets sur la route, mais sont aussi particulièrement utiles pour les personnes qui ne voient pas ou qui ont des difficultés à manipuler un livre.. Télévisionneuse et tables ajustables électriques La bibliothèque offre à ses usagers une télévisionneuse qui grossit textes et images, le tout en couleur et avec une très bonne résolution. Des tables ajustables électriques supportent la télévisionneuse ainsi qu’un poste informatique. Ces tables permettent aux personnes en fauteuil roulant d’être confortablement installées lorsqu’elles consultent ces appareils.

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Télévisionneuse

Prêt entre bibliothèques Pour les personnes abonnées au SQLA, nous pouvons faire venir des livres audio de la collection universelle de prêt de la Grande Bibliothèque (BAnQ). Portes à ouverture automatisée

Exposition permanente Depuis mai 2014, nous accueillons une exposition permanente chapeautée par le Centre d'Entraide l'Horizon, une ressource alternative de Rivière-du-Loup en santé mentale. Service personnalisé Afin de favoriser une approche personnalisée, une technicienne en documentation assiste les usagers dans l’utilisation des équipements et des logiciels. En cas de besoin, on peut donc prendre rendez-vous avec Annie Rodrigue au 418 862-6529 ou par courriel à : bibliotheque@ville.riviere-du-loup.qc.ca.

Monsieur le maire Gaétan Gamache, les trois artistes ayant réalisé le tryptique : Roxane Rose, Isabelle Murray et Catherine Soucy et la directrice du Centre d’Entraide l’Horizon, Nadine Pelland, lors du vernissage de l’exposition à la bibliothèque en mai 2014.


Écocentre de Rivière-du-Loup

c’est fini la vente de petits objets !

Dos

sier

Par Élise Vaillancourt

Pour des mesures de sécurité et afin de se recentrer sur sa mission de départ, l’écocentre de Rivière-duLoup a fermé son service de vente de petits objets aux particuliers pour la saison 2015.

L

'écocentre de la MRC de Rivière-du-Loup, chapeauté par Collectivités écologiques Bas-SaintLaurent (Co-éco), a pour mission « l’amélioration de la qualité de vie, la conservation de l’environnement et le développement durable des collectivités du territoire ». D’abord un lieu de dépôt pour divers matériaux, l’écocentre vendait aux particuliers depuis trois ans des meubles ainsi que de petits objets tels que de la vaisselle et autres babioles d’usage quotidien. La surprise était grande chez les utilisateurs réguliers de l’écocentre de voir disparaître cette tente de vente de petits objets à l’ouverture de la saison, en avril dernier. Fermé pour votre sécurité « La vente n’est pas la mission à la base de la création de l’écocentre », explique Ian Chartrand, directeur général de Co-éco qui précise également que la mission première était de créer un lieu de dépôt pour du matériel à récupérer. C’est également pour des raisons de sécurité que la table de vente des petits objets n’est

plus adéquat à cette mission. » Un projet serait d’ailleurs sur la table, en collaboration avec le CSSS de Rivière-du-Loup afin de développer un lieu de vente de meubles et objets usagés. « C’est certain qu’il y a un potentiel [pour ce projet à Rivièredu-Loup]… C’est comme ça que ça fonctionne à Baie-Comeau. Ils font même affaire avec des artisans locaux pour leur offrir un lieu de vente », explique Vicky. plus. Comme l’explique Vicky X, contrôleuse à l’écocentre de la MRC, un grand nombre d’individus faisaient des va-et-vient quotidiens pour dénicher des trésors à bas prix, ce qui devenait difficile à gérer en ce qui concerne la sécurité physique de tous en plus de rendre la gestion de l’endroit difficile pour les contrôleurs. Mais, « le besoin [pour les petits objets] est là… Ça marchait même trop bien », explique M. Chartrand. Vers un projet de commerce de seconde main « On veut continuer à être un lieu de dépôt et [créer] un point de vente […] en ville […]

« Ça serait encore mieux si, sur place, on avait des liens avec toutes les organisations de Rivière-du-Loup et des individus […] qui sont capables d’aider ceux qui viennent acheter », ajoute-t-elle. « À Rivière-du-Loup, il y a beaucoup de services pour les plus démunis, mais beaucoup de portes où aller cogner […] et cette porte-là permettrait de diriger les gens vers tous les services dans la municipalité et vers celui qui pourrait répondre précisément à leur problème. » D’ici le développement du projet, les petits objets apportés à l’écocentre sont recyclés comme matériaux secs. Rappelons que le service Écomeubles n’est pas touché.

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TOP 10

AMERICAN UNDER G ROUND Par Guillaume Leblanc

Car les années 1980 n’étaient pas que pastel, voici mon top 10 des albums les plus marquants de la sous-culture américaine.

10. MINOR THREAT FIRST 2 7 "s (1984)

8. MISFITS - EARTH A.D. (1983)

Ils auront, au début des années 80, lancé le style straightedge et placé sur la carte la scène punk de Washington. L’album First 2 7’’s se veut une compilation des deux premiers EP du groupe, sortis quelques années auparavant. Le groupe, mené par l’intense Ian MacKaye, deviendra le fleuron du punk underground et établira aussi les bases du DIY (do it yourself), éthique punk encore prônée de nos jours par plusieurs groupes marginaux.

9. SUICIDAL TENDENCIES SUICIDAL TENDENCIES

(1983)

Il est difficile de décrire en un mot le genre de Suicidal Tendencies lorsque le groupe touche au skatepunk, trash métal et même au funk. Si le genre ne fait pas l’unanimité, son impact sur la scène underground, lui, est indéniable. La férocité, le ton revendicateur des textes et la brutalité de la musique ne passeront pas inaperçus en 1983 lors de la sortie du premier album du groupe. Suicidal Tendencies fait partie des balbutiements du genre punk métal repris ensuite par D.R.I. et même Agnostic Front. Il était donc logique de voir le bassiste du groupe Robert Trijillo jouer aujourd’hui avec les dieux du trash métal : Metallica.

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Un an seulement après la sortie de son désormais classique Walk Among Us, le groupe Misfits lance l’excellent Earth A.D. et concrétisera la place du chanteur Danzig et sa bande comme grande influence du genre horror punk aux États-Unis. L’album, bien qu’extrêmement court, deviendra rapidement une référence du genre naissant et certains titres dont « Die, Die My Darling » sont maintenant considérés comme de véritables classiques du punk en général.

7. D.R.I. - CROSSOVER (1987) Dirty Rotten Imbeciles, tout comme Suicidal Tendencies et Corrosion of Conformity, alliait le punk-hardcore au trash métal créant du même coup un tout nouveau genre : le punk métal. C’est essentiellement avec la sortie de Crossover que le groupe confirmait la fusion des deux genres, d’où le nom de l’album. Si la violence des albums était sans commune mesure, c’est véritablement en spectacle que D.R.I. forgea sa réputation. Plusieurs des aspects du hardcore comme les mosh pit et les circle pit sont, selon certains, attribuables à Dirty Rotten Imbeciles.


6. DESCENDENTS - MILO GOES TO 3. FUGAZI - REPEATER (1990) Repeater représente le point culminant de la carrière de Ian MacKaye, COLLEGE (1982) anciennement du légendaire groupe Minor Threat. Avec cet album, Un album qui demande d’être attentif, car un seul moment d’inattention pourrait vous faire louper une chanson. Effectivement, aucun titre sur l’album ne dépasse la barre des deux minutes ce qui, à l’époque, était pratiquement unique. Hüsker Dü et Minutemen reprendront le même canevas sur leurs albums cultes respectifs, Zen Arcade et Double Nickels on the Dime en 1984. L’alliage savamment étudié de punk féroce aux textes projeunesse fera de Descendents un groupe emblématique du punk rock américain.

5. DEAD KENNEDYS - FRESH FRUIT FOR ROTTEN VEGETABLES (1980)

hardcore aux États-Unis.

L’album réunissant les désormais classiques « Kill the Poor », « Chemical Warfare », « California Über Alles » et « Holliday in Cambodia » sera déterminant pour la scène punkhardcore de Los Angeles dans les années 1980. C’est la plume satirique et revendicatrice de Jello Biafra qui poussera le genre mis en place trois ans auparavant par les Sex Pistols. Dead Kennedys sera l’un des premiers groupes à succès dans le genre punk-

4. BAD BRAINS - BAD BRAINS (1982)

Ce groupe au son totalement unique, alliant hardcore, funk et reggae, marquera au fer rouge les fans de punkhardcore en pondant une véritable bible du genre avec son album éponyme Bad Brains. C’est cet enchevêtrement de genres passant d’une brutalité sans égal à des compositions ensoleillées bobmarlesques qui fera la légende de Bad Brains. On s’arrache la face sur « Banned in D.C. », puis on danse au soleil sur « Jah Calling ». Bad Brains, c’est une expérience en soi. Même Adam Yauch du groupe Beastie Boys était cité sur l’endos de la pochette disant que Bad Brains est le meilleur album punk-hardcore de tous les temps. Tout de même !

Fugazi replace les bases du hardcore, du punk rock et de l’éthique du do it yourself longuement prôné par les groupes de l’underground américain. Repeater, c’est aussi un cours de guitare punk 101 et, soudainement, on commence à allonger les compositions laissant plus d’espace à la mélodie. Fugazi sera une influence majeure pour des groupes comme Refused, At The Drive-In et Billy Talent.

2. BLACK FLAG - DAMAGED (1981) Damaged fera de Black Flag le leader incontestable du punk-hardcore de Los Angeles et la référence de la scène underground américaine pendant les tumultueuses années 1980. Grandement controversé à sa sortie, le premier album de Black Flag sera néanmoins le point de départ de plusieurs autres groupes et résonne encore aujourd’hui dans les albums de Fucked Up, Gallows et même NOFX. Les performances viscérales du chanteur Henry Rollins apporteront énormément à la légende du groupe.

1. SONIC YOUTH - DAYDREAM NATION (1988) Il s’agit d’un album majeur dans l’histoire du rock alternatif, une référence ultime du art-punk et du noise-rock. Daydream Nation fera de Sonic Youth l’un des groupes les plus importants de l’histoire de l’underground américain et placera les bases de la révolution culturelle que deviendra le grunge quelques années plus tard. Les puissants riffs de Teenage Riot, Silver Rocket ou Eliminator Jr. établiront Thurston Moore et Lee Renaldo comme de véritables pionniers de la guitare punk rock.

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photo de Busque

Le plaisir de faire plaisir Par Victoria Truchi

À Kamouraska, la rue Morel accueille Martine et sa passion pour la cuisine dans une bâtisse ancestrale, sous le nom de « Martine aux fourneaux ». Passionnée de cuisine depuis toujours, elle réalise son rêve d’ouvrir une table gourmande à partir de cet été. Voyage culinaire Du 18 juin au 17 octobre, vous pourrez pour la première fois déguster des menus qui vous feront voyager aux 4 coins du globe, avec des créations culinaires aussi variées que savoureuses. La première thématique illustre dans l’assiette le « Début d’Été » avec le mois de juin, pour faire place en juillet à une ode aux « Fruits de la mer » ainsi qu’un « Voyage au Maroc » ou jusqu’en Provence. En août, sera à l’honneur la cuisine thaïe, qui laissera ensuite la vedette aux mets et à l’ambiance d’un authentique bistro. Septembre portera les couleurs d’une cuisine végétarienne, puis par la suite celles d’une photo de Patric Nadeau

thématique des tapas 3 façons. L’automne à Kamouraska ne sera pas en reste en octobre, où une redécouverte judicieuse des produits régionaux sera proposée. 2 à 12 convives (réservations pour différents groupes possibles pendant la même soirée) pourront déguster les mets de Martine à travers 5 services, pour le prix de 65 $ (taxes et services en supplément). 5 services pour découvrir, déguster et passer un moment convivial dans une ambiance dépaysante et authentique. Durant la soirée, de 19 h à 22 h, on dégustera tout d’abord la mise en appétit, suivie de l’entrée en duo (potage + entré, l’un ou l’autre mettant en avant le poisson). On arrive alors au cœur du voyage, le plat principal, qui sera suivi de salade et fromage. Il est alors temps pour la sortie sucrée, le dessert qui viendra clôturer en beauté ce voyage culinaire gourmand. Beauté ancestrale Martine aux fourneaux est située sur l’avenue Morel, à Kamouraska. On reconnait facilement l’endroit : une belle bâtisse ancestrale peinte de gris et rouge. Rénovée il y a peu, la maison fait face au superbe fleuve du Saint-Laurent, avec une vue typique de Kamouraska, dont la réputation n’est plus à faire. Le vent se fait doux en fin de journée et on profite de l’air estival sur la terrasse. Il fait bon vivre par ici. L‘intérieur n’est pas en reste, ouvert, chaleureux et décoré avec soin.

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Originaire de France, Martine vit au Québec et l'aime depuis 40 ans avec son conjoint Claude, dont les ancêtres sont natifs de la région. Avec un coup de cœur en 2011 pour la belle demeure alors qu’ils passaient devant, Kamouraska s’est avéré un choix tout naturel pour s’établir, entre l’emplacement privilégié, la vue et le charme du village de Kamouraska. « Le plaisir de faire plaisir » Unique en son genre dans le Bas-Saint-Laurent, la table gourmande de Martine aux fourneaux est animée par sa passion de la cuisine et son désir de la partager. Que vous soyez en groupe ou en tête à tête, de passage ou de la région, tous les amateurs de bonne bouffe sont conviés aux voyages culinaires proposés par Martine. Retraitée depuis 2009, elle a laissé le domaine de la finance de côté pour se tourner vers sa passion pour la cuisine et le partage de celle-ci avec des gens variés.

photo de Busque

Soucieuse de la qualité des produits présents sur sa table, elle se procure ses produits le plus localement possible à l’exception de quelques denrées rares, et portes-soin à choisir des mets le plus souvent biologique. Sa table met aussi nos produits du terroir en valeur, et elle prend soin d’indiquer la provenance de chacun, promouvant ainsi les artisans locaux et leurs spécialités. Que vous soyez amateur de bonne bouffe, curieux ou tout simplement épicurien, soyez donc sûrs de passer par ce nouvel arrêt incontournable du Kamouraska pour un voyage culinaire assuré, signé Martine.

photo de Patric Nadeau

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« La majorité silencieuse »Bla bla bla bla a bl a Bla bl

Par Xavier Archambault-Gauthier

Durant une belle journée d’avril, je suis allé au Van Houtte prendre un thé dans le but d’écrire mon premier article pour La Rumeur du Loup. Découragé par la complexité de mes inspirations rédactionnelles, je fus sauvé par une courte discussion sur la mobilisation étudiante entre une dame d’un certain âge et des étudiants du cégep. En réponse aux inquiétudes de la dame, l’un des membres du groupe s’est dit totalement contre ce mouvement et y ajoute cette merveilleuse phrase : « comme c’est le cas pour la majorité silencieuse ». À mon grand étonnement, celle-ci répondit en retour : « Il faudrait que la majorité silencieuse s’exprime un jour ». Je tenais enfin mon idée d’article.

d

u plus loin que je me souvienne, c’est durant la crise étudiante au printemps 2012 que j’ai entendu pour la première fois, de la bouche de notre ancien premier ministre, Jean Charest, cette fameuse citation : « La majorité silencieuse ». Ce n’est qu’au retour des libéraux au pouvoir 18 mois plus tard que cette phrase est revenue titiller mes pauvres oreilles, au moment de présenter aux Québécois leur plan d’équilibre budgétaire, communément appelé : le plan d’austérité. Pourtant, ce qui est nouveau pour moi dans cette histoire, c’est que cette expression est aujourd’hui citée ad nauseam par des gens ordinaires, par les détracteurs des mouvements de contestation. Mais où au juste est cette grande majorité silencieuse dont on nous parle sans cesse ? Existe-t-elle vraiment ? Combien de personnes comptet-elle ? Pourrais-je enfin entendre d’autres arguments que le « je, me, moi » à court terme ? Faute de ne pouvoir rencontrer les membres de ce gigantesque regroupement, j’ai malgré tout cherché à comprendre son sens. Que veut dire au juste « La majorité silencieuse » ? J’ai tout d’abord commencé par comprendre son étymologie (branche de la linguistique qui étudie l’origine et la filiation des mots). J’ai découvert que le nom « majorité » vient du latin majoritas, qui veut dire « Supériorité » et qui se définit comme « un nombre d’éléments d’un ensemble supérieur au nombre des autres de cet ensemble ». Dans ce cas-ci, on parle bien sûr de personnes. Ensuite, j’ai compris le sens de l’adjectif « silencieuse », du latin silentium,

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C

« Mais où au juste est cette grande majorité silencieuse dont on nous parle sans cesse ? » qui signifie « qui se tait ». Donc, j’ai pu définir cette phrase comme : « La supériorité qui se tait ». Et puisque, tout à son contraire, j’ai pu m’apercevoir qu’aux yeux de ce groupe, ces revendicateurs actifs de la justice sociale sont tout simplement qu’une « minorité bruyante ». Qu’on soit d’accord ou pas avec les

revendications de celles et ceux qui sortent dans la rue pour exprimer leur opposition à ces réformes, n’y a-t-il pas meilleur exemple de démocratie que de faire part collectivement — pacifiquement – d’un désaccord avec ses maîtres sans peur de représailles ? Même s’il y a divergence d’opinions avec nos décideurs, lorsqu’un certain nombre de personnes s’expriment contre une ou plusieurs idées politiques, nos représentants du peuple devraient moralement prendre en compte leurs revendications et, dans le meilleur des cas, chercher ensemble des solutions. Pourtant, en utilisant cette rhétorique politique du 19e siècle, le gouvernement Couillard semble refuser les revendications de ses nombreux opposants idéologiques (actifs ou silencieux) sous prétexte qu’il existe un plus grand nombre qui accepterait ses idées. Pire, il semblerait surtout qu’il cherche à diviser la population afin de mieux atteindre ses objectifs. En fin de compte, n’est-il pas là le reflet de sa pensée que de vouloir rendre la majorité des Québécois et Québécoises silencieuse ? Outre ce que je viens d’amener comme argument, comment savoir si ces silencieux sont majoritaires quand ceux-ci sont invisibles sur la place publique ? Il est intéressant de constater que ce fameux propos laisse sous-entendre que, si les gens n’ont pas participé à une action populaire, cela signifierait qu’ils sont en accord avec les intentions de notre gouvernement. Pourtant, il existe une multitude de raisons pour lesquelles une personne n’entreprend pas de geste concret : le travail, la maladie, les devoirs, la famille, une activité déjà organisée


depuis longtemps, la gêne de montrer publiquement sa position, le malaise d’être dans une foule, la peur, l’inconnu, etc. Par ailleurs, si une marche s’organisait pour soutenir le premier ministre, plusieurs s’absenteraient certainement pour ces mêmes raisons. De même, les opposants de cette mobilisation pourraient utiliser ce même stratagème. Or, une vraie mobilisation citoyenne dont le but serait de soutenir les projets des libéraux ne semble pour le moment qu’une simple chimère. Ce message que le gouvernement envoie à sa population et qu’un grand nombre colporte désormais est appelé sophisme qu’on peut considérer comme dangereux, mis en place pour tromper l’opinion publique. Ce stratagème politique est souvent utilisé lorsqu’un projet n’obtiendra qu’un faible d’appui et nécessiterait un débat public, voire un référendum. Mais justement, il n’y a pas de débat public. On a juste à se souvenir de la révélation du plan stratégique de TransCanada pour faire accepter par l’opinion publique son projet de Pipeline Énergie Est en faisant payer des partisans pour jouer sur l’opinion des gens (RadioCanada, 18 novembre 2014). Il faut avouer que c’est très curieux d’avoir utilisé une telle méthode alors que durant des mois, la compagnie albertaine et le Parti libéral du Québec prétendaient que la majorité de cesdites silencieuses soutenait ce projet. Malgré mon désaccord avec le point de vue de cette dame au café sur la crise étudiante, je suis malgré tout d’accord avec celle-ci lorsqu’elle a mentionné aux cégépiens qu’il faudrait que la majorité silencieuse s’exprime. Pourtant, ce qu’elle demande ne peut pas se réaliser, puisqu’à mon sens, rien ne peut prouver l’existence d’une telle majorité, sauf s’il y a un vote démocratique. Oui, je le sais, un grand nombre de personnes dans la région sont pour le plan d’austérité des libéraux et encore plusieurs dédaignent les mouvements de contestation. Mais, il y en a aussi beaucoup qui refusent le régime de Couillard et, en raison de cela, ces gens sont prêts à sortir dans la rue et à se faire insulter autant par la population et nos politiciens que nos médias. Mais, n’oublions pas qu’il existe autant de silencieux que d’indécis dans ce débat de société. Forcer aussi d’admettre que la situation est beaucoup plus complexe qu’on le croit et, de surcroît, cela mérite de porter une vraie réflexion. Pour toutes ces raisons, j’invite la communauté du KRTB à prendre le temps de bien s’informer et de varier ses sources journalistiques puisque, pour certains politiciens, chroniqueurs de journaux et animateurs de radio-poubelles, la division et l’utilisation de réflexions simplistes, ça leur rapporte. En terminant, en ce qui concerne « la majorité silencieuse », ne pas le voir ne signifie pas nécessairement qu’elle n’existe pas. Un esprit critique dira plutôt qu’il s’agit ici d’une théorie et non d’un fait. Encore là, une théorie n’est qu’une théorie jusqu’au moment où l’on peut le voir ou, du moins, le démontrer concrètement, sauf si, bien sûr, vous croyez encore au père Noël.

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Qu’est-ce que c’est, un Québécois ? Par Michel de Courcy

Un Québécois, c’est quelqu’un qui habite le territoire du Québec. Une dimension géographique. On sent bien que ce n’est pas tout à fait juste. Il y manque la dimension historique. Alors, on se met à faire des distinctions entre les Québécois.

I

l y a ceux qui habitent le Québec depuis peu et ceux qui y habitent depuis toujours. Ces derniers se font appeler Québécois de souche. Les Dubé, les Pelletier, les Lévesque, les Ouellet, les D’Amours. On se reconnaît bien. C’est ce que voulait dire madame Marois lors de la campagne électorale lorsqu’elle a dit que nous étions ici depuis quatre cents ans. Allons-y pour les Marois, les Proulx, les Côté, les Thibeault. Mais pas les Hodgson, les Fitzback, les Pettigrew, les Cotnam. Eux, ils ne sont pas de vrais Québécois, ils ne sont ici que depuis le milieu du dix-neuvième siècle. Encore moins les Cotroni, les Steinberg, les Singh. Ils sont tout au plus des Néo-Québécois. Ils viennent d’arriver. Non, les vrais Québécois, ce sont les Québécois de souche. Québécois de souche, quelle horrible dénomination ! Il n’y a bien que les Québécois qui soient de souche. Peuton imaginer un Français de souche, un Russe de souche, un Chinois de souche ? Eh bien ! non. Quand on fait allusion à la souche, on fait allusion au passé, à l’histoire. Les Français et les Chinois n’ont pas à se dire de souche, ils sont Français et Chinois depuis si longtemps. Les Québécois, eux, ne sont Québécois que depuis l960. Alors, qu’est-ce qu’on sousentend quand on dit Québécois de souche ? On signifie tout simplement Québécois d’origine canadienne-française. Quand j’étais jeune, je suis un boomer de 1949, il n’y avait pas beaucoup de Québécois à Rivière-duLoup. Il n’y en avait pas un seul. Il n’y avait que des Canadiens français, y compris les Ftizback, les Cotnam, les Pettigrew, les Ross. Il y avait aussi un Canadien anglais en la personne de mon père, un Dunlay ! Puis, nous en avons eu assez d’être des Canadiens français, nous sommes devenus des Québécois. La Révolution tranquille. Une crise d’adolescence. Nous avons renié nos

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Débat sur les langues à l’Assemblée législative du Bas-Canada, 21 janvier 1793

ancêtres canadiens-français. Nous en avions honte. Ils étaient si anciens avec leurs bricoles religieuses. De plus, ils étaient pauvres et sentaient la vache. Nous avons rejeté l’Église qui avait géré cette nation pendant deux cents ans, qui avait géré la santé, l’éducation et les affaires sociales, ce qui devrait équivaloir à plus de 80 % du budget actuel de l’État. Nous sommes devenus une société laïque, moderne. Nous étions jeunes, nous, les boomers. Nous étions nouveaux, modernes et nous avons décidé de nous donner une nouvelle identité. Nous sommes devenus des Québécois. On avait honte de nos parents, alors on a changé de nom. Puis on nous a demandé ce que pouvait bien signifier ce mot et on a bien été obligé de répondre que ça concernait ceux qui habitent le territoire du Québec. Cependant, lors de la Commission Bouchard-Taylor, on a tenu à spécifier qu’il y avait deux sortes de Québécois. Certains n’étaient que des Québécois, sans plus. Mais les autres, les vrais Québécois, les Québécois de souche, monsieur Bouchard les a identifiés en tant que Québécois d’origine canadiennefrançaise. Ainsi, quand le Québec deviendra un pays indépendant du Canada, il y aura sur le territoire les Québécois récemment arrivés

qui auront voté contre l’indépendance et les Québécois de souche, les Québécois d’origine canadienne-française qui auront voté pour la séparation d’avec le Canada. Les vrais Québécois seront donc ceux qui sont d’origine canadienne. Quand j’étais jeune, le vrai Canadien, c’était le Canadien français. Et le Québécois était le Canadien pure laine. Car c’était ses ancêtres qui avaient découvert, fondé et édifié ce pays, le Canada. La Révolution tranquille a tout changé. Nous voulions quitter le Canada et nous avons décidé de changer d’identité. Va pour les racines françaises, voire autochtones, mais pour ce qui est de la souche canadiennefrançaise, nous nous sommes empressés de nous en débarrasser. De tout ce qui s’est passé entre 1760 et 1960, nous n’avons conservé que l’épisode des Patriotes. En changeant d’identité, nous avons renié nos ancêtres. Les boomers ont été les premiers à avoir accès en grand nombre aux études supérieures puis à migrer vers les villes. Ils n’avaient plus rien à faire avec ces campagnards ignares des choses de ce monde. « Québécois, nous sommes des Québécois », chantions-nous dans les rues. Sans penser que nous tombions


justement dans le piège que John A. Macdonald nous avait tendu en 1867, qui a usurpé notre identité et nous a confinés à un nom de provincial. La nation québécoise. Faites-moi rire. Ça ne veut rien dire. Demandez à Stephen Harper. Il s’est même offert à reconnaître la nation québécoise. À notre grande surprise. On ne lui avait rien demandé. On ne s’est douté de rien. Et qu’est-ce que ça a changé ? Rien. Parce que nation québécoise, ça ne veut rien dire. Lui, qui se dit fier d’être Canadien, demandez-lui donc de reconnaître la nation canadienne-française. Il n’en fera rien, car ce serait admettre qu’il y a deux Canada. Le Canada français qui s’est édifié sur les bords du Saint-Laurent et le Canada britannique qui s’est implanté en Ontario et dans les Maritimes puis qui s’est étendu jusqu’au Pacifique.

« Parce que nation québécoise, ça ne veut rien dire. Lui, qui se dit fier d’être Canadien, demandez-lui donc de reconnaître la nation canadiennefrançaise. Il n’en fera rien, car ce serait admettre qu’il y a deux Canada. » Les Québécois devraient revendiquer leur identité canadiennefrançaise et s’orienter vers l’indépendance de leur vrai pays, le Canada français. Ce pays que leurs ancêtres ont découvert, enfanté dans la douleur et édifié à la sueur de leur front. Sinon, ils risquent de passer pour des renégats. Voulez-vous que le Canada français devienne un pays indépendant ? Voilà la question. C’est horrible de renoncer à l’identité que nous nous sommes construite depuis nos débuts. Le Canada français est un pays où l’on parle le français. C’est net, c’est clair pour tous les nouveaux arrivants. Le Québec, lui, restera toujours à définir. Le Québec moderne, ça me fait rire ! Y a-t-il un Québec ancien ? Et on se targue d’être ici depuis quatre cents ans. Je regrette, il n’y avait pas de Québécois en 1837. À part les habitants de la ville de Québec. En réalité, les Québécois sont nés en 1867, avec la Confédération. En 1867, tout est devenu canadien. On nous a emprunté notre identité, on se l’est appropriée. On s’est senti devenir peu à peu Canadien de seconde zone. Canadien français, une minorité audible. On a pensé qu’en changeant d’identité, on pourrait devenir libre. C’est un comportement de looser. Depuis, on dit qu’on est de souche. C’est horrible de penser qu’on peut renoncer à tout ce qui a fait notre identité historique. Avant que nous ne devenions tous des Québécors sans droit de regard, empressons-nous de revendiquer notre véritable identité, celle de nos aïeux. Vive le Canada français libre. Soyons fiers d’être Canadiens français, ne serait-ce que pour honorer la mémoire de Maurice Richard ou celle de Félix Leclerc, le Canadien. Conservons le passeport canadien, la monnaie canadienne, les Canadiens de Montréal, le Bouclier canadien… C’est nous, tout ça. À ses débuts, Claude Gauthier chantait, « je suis de nationalité canadienne-française et ces billots, j’les ai coupés à la sueur de mes deux pieds dans la terre glaise ». Puis, vers l970, il chantait, « je suis de nationalité québécoise française… » Un Québécois français ! Rendu là, on touche à l’absurde.

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Ma nouvelle gang ! Par Karine Raymond Marcotte

J’ai envie de vous parler d’amour. C’est l’été, ça bourgeonne en moi. J’ai envie de donner naissance à des mots et permettre le prolongement de mes élans. J’ai envie de vous parler d’amour, mais pas de n’importe lequel. Un amour qui grandit en moi et qui se nourrit de soleil.

U

ne histoire qui commence par « il était une fois ». Une rencontre entre moi et un petit groupe dont la moyenne d’âge est presque le double du mien. Une rencontre si impromptue et surtout si précieuse. Avant de rencontrer mes 4 nouvelles grandsmères et mon nouveau grand-père, je faisais comme plusieurs d’entre nous, j’étais concentrée à faire avancer ma vie. Je passais aux côtés de mes aînés sans m’arrêter. Un sourire à l’occasion, quelques mots échangés, sans plus. J’avais, sans grande fierté, certains préjugés. Tout simplement, je pensais que c’était ennuyant, des personnes âgées. Ça fait mal non ? C’est peut-être parce que je n’ai pas connu les miens longtemps dans ma vie. Reste que ça existait en moi cette idée fausse. Et cette peur inavouée de vieillir… Comme une gamine qui se cache maladroitement derrière un petit arbuste, je préférais fermer les yeux et me dire que la vieillesse ne me trouverait jamais. À l’automne dernier, je me suis engagée dans un groupe de deuil. Il y avait moi et eux. Je me sentais mal à l’aise d’être jeune, d’être là. Je venais de perdre ma petite sœur et eux, leurs conjoints des 30, 40, 50 dernières années. Ils m’ont vite profondément touchée. Par leurs souvenirs, leurs mots, leurs pleurs et leurs

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« J’ai compris, lucidement, qu’à tout âge, nous étions les mêmes. Il n’y avait que le corps qui se transformait. Le coeur restait intact, essentiellement jeune. » rires. J’ai compris, lucidement, qu’à tout âge, nous étions les mêmes. Il n’y avait que le corps qui se transformait. Le cœur restait intact, essentiellement jeune. Au fil des mois, notre amitié a grandi. C’est ma nouvelle gang. On déjeune, on dîne, on soupe ensemble et on boit du vin. Il y a toujours beaucoup de desserts ! Surtout, on rit toujours. Une gang pas comme les autres. On se raconte des histoires d’avant, des histoires d’aujourd’hui et pas une seconde je m’ennuie. Je les aime tout simplement. Plusieurs personnes âgées se retrouvent seules. C’est notre coresponsabilité de les inclure socialement. Je souhaite qu’elles ne demeurent pas une triste statistique. Selon l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes menée en 2008-2009 par Statistique Canada, 19 % des aînés âgés de

65 ans et plus manquent de compagnie ou se sentent délaissés ou isolés. Je pense que l’on peut réfléchir ensemble aux obstacles qui empêchent les collectivités et les personnes âgées d’entrer en relation les uns avec les autres. Être une personne ouverte sur le monde, ça veut aussi dire s’intéresser aux personnes autour de nous. Pas juste à ceux qui sont l’autre bord de l’océan. Je ne pense pas que je vais changer le monde avec cette missive, mais j’espère peut-être juste que la prochaine fois que vous croiserez une personne âgée qui tente d’entrer en contact avec vous eh bien que vous prendrez le temps de jaser. Pas juste dans l’idée d’apprendre quelque chose, mais parce qu’ils peuvent être des amis absolument captivants et chaleureux. Moi, j’ai bien moins peur de vieillir maintenant. Mon cœur restera toujours jeune. Il n’y a pas de FIN à mon histoire, car je ne veux surtout pas que ma nouvelle romance s’éteigne. « N'être plus écouté : c'est cela qui est terrible lorsqu'on est vieux. » (Albert Camus)


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L’être humain n’est qu’un robot de chair Par Ann Onyme

Cogito ergo sum, ego sum, ego existo – Vraiment ? La conscience de soi prouve-t-elle notre existence en tant qu’être « indépendant » ? La question est intéressante à explorer, bien que l’on ne puisse y fournir une réponse concrète.

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a certitude des grands penseurs en est une purement philosophique, qui prend force dans une déduction intuitive liée à l’« autoconception » du « je » en tant que réalité personnalisée et unique. Bien que cette idée n’ait aucun fondement rationnel, puisque liée uniquement à une certitude profonde non vérifiable n’ayant pour argument que la déduction de l’intangible par le tangible, l’être humain s’y attache comme un nourrisson à sa mère. Comportement tout à fait naturel et instinctif, puisque sa survie spirituelle en dépend. Comment pourrait-on imaginer, dès lors que l’on prend conscience de « soi » que, finalement, cette individualité n’existe pas ? Un tel questionnement est inconcevable pour un esprit « sain », puisqu’il implique la négation totale d’absolument tout ce que nos sens nous permettent d’identifier comme ce qui « est ». Il détruit toutes les fondations de nos certitudes les plus profondes et, même si on en revient au final à un constat identique à la certitude d’avant-questionnement, le questionnement en lui-même sème un doute substantiel qui persiste comme un grain de maïs emprisonné entre deux molaires. Pour ma part, je crois avoir réussi à retirer ce grain, ce doute envahissant annihilant toute forme de foi. Je vous expliquerai en conclusion comment je m’y suis pris pour y arriver. Mais avant, je tenterai plutôt de semer en vous la graine de cette remise en question… « Je pense, donc je suis. » – La pensée prouve-t-elle vraiment l’existence en tant qu’être ? Pour commencer, définissons le concept de « pensée ». Au sens large, la pensée est une activité psychique, consciente dans son ensemble, qui recouvre les processus par lesquels sont élaborés, en réponse aux perceptions venues

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des sens, des images, des sensations, des concepts que l’être humain associe pour apprendre, créer et agir1. Il est clairement établi que la pensée est une réponse interprétée des perceptions extérieures. Donc, la pensée en elle-même n’est PAS unique, puisqu’elle est entièrement conditionnée par l’environnement extérieur. Vous me répondrez que l’unicité de la pensée repose dans l’interprétation du message extérieur. Vraiment ? Si la pensée est la source de toute action, il est logique de penser que, si l’unicité de la pensée (ou de l’interprétation consciente ou inconsciente qui a créé l’objet de la pensée) n’existait pas, le processus décisionnel devant un choix quelconque serait le même d’un individu à l’autre. Croyez-vous que si l’on plaçait une chenille à un endroit précis sur une branche d’arbre, les observations de ses déplacements seraient exactement les mêmes qu’une deuxième chenille que nous aurions placée exactement au même endroit ? Je ne crois sincèrement pas. Est-ce que ceci prouve que la chenille 1, aussi bien que la chenille 2, est un être en tant qu’être libre pensant et unique ? À mon humble avis, je ne crois pas. Je pense à contrario qu’il n’est pas nécessaire d’« être » ou d’être libre ou d’être le propre auteur de ses pensées pour choisir un chemin différent de son prochain. Vous me répondrez que l’action d’un individu quelconque à un moment X est la résultante d’un ensemble de facteurs internes (expérience, sexe, hérédité, espèce, etc.) et que l’on ne peut donc pas comparer deux individus au même moment puisqu’ils possèdent des différences internes bien que les conditions externes soient identiques. Vous auriez assurément raison. L’unicité de la pensée n’a donc pas un caractère absolu. Elle existe certes, mais uniquement grâce à une multitude de facteurs internes et externes, tout simplement. De ce point de vue, je

crois que l’être humain ne diffère pas de la chenille si notre seul argument est l’unicité de la pensée. Si nous avons l’impression qu’un insecte ou un animal agit de manière robotique ou systématique, il y aurait le même constat sur l’être humain si un être intellectuellement supérieur à lui pouvait l’observer. L’égocentrisme de l’être humain lorsqu’il tente d’expliquer son existence est à l’égal de sa supériorité intellectuelle sur les autres espèces. L’humain agit selon des schèmes prédéfinis, programmés, exactement comme les insectes, les oiseaux, les poissons ou les robots, même si plus complexes. Il n’y a rien d’imprévisible chez l’humain. Il ne pense pas par lui-même, il n’y a pas de « je », de « moi » ou de « soi ». Il est son propre esclave. Un robot pensant composé de chair, d’os, d’égocentrisme, d’arrogance, de vanité et de cupidité, qui tente désespérément de trouver un sens à son existence… mais quelle existence ? Pour ma part, je ne sais pas qui je suis au sens spirituel ou existentiel et je ne me pose plus vraiment la question. Je crois avoir accepté l’idée que je ne suis pas, finalement. Ce n’est pas moi qui ai décidé d’écrire ces lignes, JE n’ai pas choisi impartialement de le faire, un ensemble de facteurs me l’a dicté. Il est facile de le remarquer quotidiennement, grossièrement, dans le discours des gens, grandement influencé par les médias ou l’émission populaire de fin de soirée. Nous ne sommes que des machines à copier/ coller, tout simplement, et j’en ai accepté l’idée. Je crois que ce constat m’a un peu réconcilié avec la vie et m’a aidé à mieux comprendre ce qui m’entoure. Pourtant, malgré tous mes efforts pour me convaincre que nous ne sommes que des robots de chair, lorsque je regarde mon fils, je me dis que c’est peut-être une idée idiote, finalement. 1 fr.wikipedia.org/wiki/Pensée


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La voiture électrique : et si ? Par Émile-Olivier Desgens

Dans les deux dernières chroniques, nous avons parlé des possibilités technologiques et de l’application concrète des véhicules électriques (VÉ). Tout cela est bien beau : nul ne peut nier le fait que l’avancement de la recherche dans ce domaine offre des possibilités surprenantes. Pourtant, deux questions demeurent. Premièrement, est-ce que l’avènement des VÉ est possible dans une économie basée sur le pétrole ? Deuxièmement, y a-t-il assez de volonté politique pour y parvenir ?

L

e groupe Bloomberg, spécialisé entre autres dans l’information économique aux professionnels des marchés financiers, titrait en avril dernier « Big oil is about to lose control of the auto industry — A pollution free revolution is coming » (« Les pétrolières sur le point de perdre le contrôle de l’industrie automobile — Une révolution sans pollution s’en vient »). Bloomberg, qui n’est pas nécessairement reconnu pour être un média de gauche écologiste, indiquait que la demande en pétrole stagne aux États-Unis depuis 10 ans, en raison de la moins grande consommation des moteurs à essence. Ceci, combiné à la baisse drastique des prix des batteries pour véhicules électriques, fait dire à ce grand média financier que les pétrolières doivent rapidement changer leur champ de compétences si elles ne veulent pas se retrouver en queue de peloton dans la grande course à l’énergie. Dans le titre de l’article, il y a un mot qui sous-entend bien des choses : contrôle. Au risque de faire du conspirationnisme, il faut tout de même admettre que l’industrie pétrolière en ratisse large. Du doute semé dans les rapports alarmants concernant le climat jusqu’aux lois permettant une déduction fiscale pour les grosses cylindrées, cette industrie fait, par la puissance de son lobby, la promotion de son produit, coûte que coûte. Il n’y a qu’à regarder les publicités de véhicules à essence pour bien voir que tout dans ces messages incite à la dépense d’une quantité astronomique de carburant : la vitesse, l’ivresse de la conduite, les accélérations rapides. D’ailleurs, le véhicule à essence a très peu évolué depuis 100 ans, probablement victime de ce contrôle. Pourquoi, par exemple, le moteur ne s’éteintil pas automatiquement à une lumière rouge, pour repartir ensuite, si ce n’est que pour brûler de l’essence ? Contrôle ? Contrôle.

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En tant que consommateurs, nous ne nous posons plus la question : le modèle commercial du véhicule à essence ainsi que son fonctionnement font partie de notre mode de vie et nous ne les remettons pas en doute. Cela ne vous dérange pas que ce soit un réparateur de véhicule franchisé qui vous vende votre voiture ? N’est-ce pas là la preuve que ce véhicule est destiné à briser ? Enfin.

LOI ZÉRO ÉMISSION Dans la vente du véhicule électrique, il y a deux types de fabricants. Il y a l’idéaliste, par exemple Tesla, le plus connu, qui met sur le marché un véhicule électrique performant qui change la donne et confronte les vendeurs traditionnels. Et il y a ces vendeurs traditionnels, les fabricants de véhicules à essence (Ford, Volkswagen, etc.) qui ne se réinventent pas trop depuis 100 ans et qui sont obligés, pour suivre la tendance, de proposer des véhicules électriques. Bien entendu, ces compagnies, aussi paresseuses soientelles d’offrir des véhicules électriques, ont tout de même investi beaucoup de sous dans la recherche. Pourtant, leurs véhicules ne se trouvent pas en vente partout. Pourquoi ? Parce qu’elles n’y sont pas obligées.

Au Québec, on peut acheter plusieurs véhicules 100 % électriques : Nissan Leaf, Tesla Model S, BMW i3, Mitsubishi iMiev, Chevrolet Spark EV, Kia Soul EV, Ford Focus électrique, Smart For Two. Mais avez-vous remarqué qu’il est pratiquement impossible, dans la région, d’essayer une voiture électrique  ? De plus, il existe d’autres véhicules électriques non vendus au Québec, par exemple la Fiat 500e, la Honda Fit EV, la Mercedes-Benz classe B ou la Volkswagen eGolf, qui a reçu de très bonnes critiques. Il ne manque pourtant pas de concessionnaires Volks ici. Pouquoi ne pas offrir ce VÉ ? Parce que personne n’est obligé d’en vendre ! Dans certains états américains (Californie, Connecticut, Maine, Maryland, Massachusetts, New Jersey, New York, Oregon, Rhode Island, New Mexico et Vermont), les constructeurs doivent répondre à une loi dite « zéro émission ». Cette loi contraint les fabricants à vendre des véhicules qui n’émettent aucune émission polluante ! Ici, non seulement nous n’avons pas de loi zéro émission, mais je vous mets au défi de parler à un vendeur de voitures qui connaît les VÉ, ou bien qui s’y intéresse, ou encore qui ne dénigre carrément pas le produit ! Il me semble que, quand le client le demande, tu t’arranges pour le contenter, non ? Pendant qu’une coalition pour une loi zéro émission s’active au Québec (www.czeq. org), notre bon gouvernement tergiverse et hésite. Mais ça viendra. MODÈLE D’AFFAIRES Outre la loi zéro émission, le modèle d’affaires de la compagnie Tesla (parce qu’il s’agit tout de même d’un constructeur de VÉ qui défonce des portes) fait réagir les vendeux de voitures traditionnelles. Dans le modèle


Dossier Spécia l traditionnel, vous (le conducteur) achetez chez un concessionnaire, un franchisé qui achète des voitures au constructeur et vous les revend : le concessionnaire n’est pas la propriété du constructeur. Chez Tesla, on vend directement la voiture au conducteur : vous vous présentez dans une salle d’exposition, propriété de Tesla, vous essayez une voiture, vous la commandez et on vous la livre. Pas d’intermédiaire, pas de concessionnaire qui se graisse la patte au passage. Dans plusieurs états américains, Tesla est poursuivie en justice par les associations de concessionnaires qui tentent de prouver que cette façon de faire est illégale. Dans certains cas, ça réussit et ce sont même les élus qui cautionnent les lois rendant illégale cette pratique ! Dans un monde où l’achat par Internet est de plus en plus présent, on serait tenté de croire que la vente directe serait facile, on dirait bien que non.

QUELQUES BONNES D’ACHETER UN VÉ

RAISONS

Alors, en attendant que tous ces bons vendeurs se démêlent les pinceaux, il est toujours bon de se rappeler que, jusqu’à nouvel ordre, le gouvernement du Québec (comme bien d’autres provinces ou États) offre un incitatif sur l’achat de véhicule électrique : un remboursement pouvant aller jusqu’à 8000 $ à l’achat (http:// vehiculeselectriques.gouv.qc.ca/). Aussi, le Circuit électrique (www. lecircuitelectrique.com), bien que fortement concentré dans la région métropolitaine, prévoit s’agrandir dans les deux prochaines années, notamment par l’ajout de bornes de chargement rapide le long des autoroutes. Enfin, une étude faite par la Michigan State University et la Chine indique que

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les VÉ refroidissent notre environnement. Effectivement, il a été démontré que les véhicules électriques émettent beaucoup moins de chaleur et pourraient ainsi réduire le phénomène des ilots de chaleur en milieu urbain, ce qui aiderait à diminuer l’utilisation de l’air conditionné par les citadins. On parle ici d’une économie d’électricité importante, lorsqu’appliqué à l’échelle d’une ville. Le mois prochain, quatrième et dernière chronique, nous aborderons les différentes avancées technologiques dans le domaine des VÉ. D’ici là, pour plus d’information sur les VÉ, je vous suggère les sites Web suivants : www.aveq.ca roulezelectrique.com www.insideevs.com (anglais)

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Juin 2015

AGENDA CULTUREL Légendes d’un peuple avec Alexandre Belliard Jeudi 4 juin, 17 h Bibliothèque Françoise-Bédard

Lancement de la saison estivale : présentation de l’exposition Territoires imaginés de la collection Loto-Québec Jeudi 11 juin, 17 h

Conférence de la société d’histoire et de généalogie Jeudi 4 juin, 19 h 30 Cinédit Le Mystère Macpherson Mardi 9 juin, 19 h 30 Conférence de la société d’horticulture Mercredi 10 juin, 19 h 30 Concert de fin d’année Classes de piano-chant d’Élizabeth Pelletier Jeudi 11 juin, 20 h Concert-bénéfice de l’organisme La musique à la portée de la jeunesse Dimanche 14 juin, 20 h

Concert annuel Les Vivaldistes du Grand-Portage Samedi 6 juin, 19 h Recherche de bénévoles pour les événements estivaux 1er juillet à la mi-août 418 867-6666

Cabaret des mauvaises habitudes Alexandre Désilets Jeudi 18 juin, 20 h Inscription au Club de lecture d’été Desjardins Samedi 20 juin, 10 h à 16 h Bibliothèque Françoise-Bédard

Inscrivez votre événement Benoit Ouellet Coordonnateur à la culture 418 862-6590

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Portail culturel : www.culturerdl.ca

La Rumeur du Loup, édition 77 Juin 2015

Ligue d’improvisation estivale (LIE) Tous les lundis, 20 h École de musique Alain-Caron

Vernissage Lancement de la saison Jeudi 18 juin, 17 h Manoir Fraser

Nuit folk avec Jimmy Rouleau et Joey Robin Haché Vendredi 5 juin, 21 h Microbrasserie Aux Fous Brassant

Fête nationale Spectacle régional JAB Mardi 23 juin, 19 h 30 Carré Dubé

Fête des voisins Samedi 6 juin Tous les quartiers de Rivière-du-Loup

Animation familiale Jeux gonflables, maquillage et animation Mercredi 24 juin, 11 h Rue du Rocher

Un océan d’amis Spectacle de Jonah Marin et ses amis Dimanche 7 juin, 19 h 30 École de musique Alain-Caron Lancement de la programmation Rivière-du-Loup en 3 actes Lundi 8 juin, 10 h Bureau d’information touristique Kourage et ses thérapeutes Vendredi 12 juin, 21 h Microbrasserie Aux Fous Brassant Dimanche en famille Rivière-du-Loup Journée destinée à tous les membres de la famille! Dimanche 14 juin, 10 h Centre Premier Tech

Grande tablée Mercredi 24 juin, 17 h Rue du Rocher Sous le chapiteau Vernissage de l’exposition En villégiature Animation théâtrale et musicale Dans le cadre des Étés du vieux Saint-Patrice Samedi 27 juin, 14 h Parc du Campus-et-de-la-Cité La tente à lire Surveillez la tente de la Bibliothèque Françoise-Bédard dans différents événements estivaux! Juin à août


Quoi Faire ?!@#$%

L I S T E S É L E C T I V E D ' É V È N E M E N T S d a ns le K R T B

Témiscouata

Rivière-du-Loup

Les Basques

Kamouraska

Classés par ordre de la DATE............?!@#$%

Kamouraska Samedi 13 juin Concert de musique folklorique Moldave

Kamouraska 17 h Vernissage et repas-partage suivi d’une soirée festive avec le groupe Two Birdz, duo de musique folk de Québec Contribution volontaire

Notez que le café de la Vieille École sera ouvert à partir du 19 juin, les fins de semaine en basse saison (juin, septembre, octobre) et Deux musiciens virtuoses de moldavie  : 7 jours sur 7 en juillet et août. Sergiu Popa, à l'accordéon et Nicolae Margineanu au cymbalum. Un événement 143, rue Principale, Saint-André unique à ne pas manquer! 13 Juin 2015 la.vieille.ecole.kam@gmail.com Théâtre des Prés (506 rue de la Fabrique, St- 418 493-2408 Germain) 10$ Informations et réservation 418-308-0634. Au Théâtre des Prés 506, rue Jean-Baptiste-Moreau Jusqu’au 14 juin Saint-Germain, QC LES PRÉS PRODUCTIONS présentent Centre d’art de Kamouraska Deux tours de chant : IN VISU URBAIN DESBOIS et NICOLAS JULES Translations et 20 h 30 espaces vécus. Du Admission : 15 $ latin in visu, « par Information : 514-266-1619 le regard », ces trois expositions Samedi 27 juin déploient une pluralité de langages, une infinité de Spectacle de contes La Fleuve avec techniques et autant de conceptions du Geneviève Falaise paysage, présenté ici comme des espaces 19 h 30 vécus. Six artistes offrent ainsi leurs Composé uniquement de contes de création, témoignages et leur subjectivité à propos ce spectacle de 75 minutes s’apparente à une de ce que la nature fait de nous et de ce traversée, celle des origines du fleuve Saintque nous faisons d’elle. Avec Luce Dumont Laurent d’aujourd’hui, en passant par le Yechel Gagnon et Alexandre Masino, Marie Nouveau Monde, et un futur qui se confond Pierre Daigle, Fabrice Roy Plourde et Dahlia à un rêve… Il est aussi un hommage à la Milon. féminité. Contribution suggérée de 10 $ Vendredi 19 juin 143, rue Principale, Saint-André la.vieille.ecole.kam@gmail.com Vieille École 418 493-2408 Maison culturelle A r m a n d Rivière-du-Loup Vaillancourt Grande soirée Dès le 1er juin d’ouverture de la Les Correspondances Vieille École Saint-André de Musée du Bas-Saint-Laurent

Adulte : 5 $ Étudiant : 3 $ Enfant : 12 ans et moins, gratuit si accompagné L’exposition Les Correspondances cherche à mettre en évidence différents moyens mis en œuvre par les artistes pour représenter le monde et sonder la réalité. Dans une présentation élaborée à l’image d’une poupée russe, les œuvres mises en exposition permettent d’interroger le réel sous de multiples registres qui s’imbriquent. Du registre matériel, l’œuvre nous fait ensuite passer à celui des idées. En face de l’œuvre concrète, nous nous retrouvons devant une multitude d‘interprétations et de lectures du monde en fait aussi variées que le sont les expériences du regard. Les œuvres réunies s’inscrivent ainsi au cœur d’un parcours riche en réflexions élaboré autour d’une thématique aux correspondances inédites. Vous découvrirez dans cette exposition des œuvres d’artistes principalement québécois et canadiens ayant marqué la scène artistique. Puisée à même la riche collection du Musée du Bas-Saint-Laurent, la sélection d’œuvres rendra compte de la diversité des approches artistiques utilisées par les artistes pour témoigner du réel. Que ce soit par la sculpture, la peinture, le dessin ou la photographie, les artistes tirent parti de moyens techniques des plus variés pour mettre en image leur vision personnelle et irremplaçable, porteuse de significations nouvelles et d’expériences inspirantes. Les lundis 8, 15, 22, 29 juin Ligue d’improvisation estivale (LIE) Salle Prelco de l’École de musique Alain-Caron (ÉMAC) 20 h 3 $ Mardi 9 juin Les Projections Cinédit

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Le Mystère Macpherson de Serge Giguère Maison de la culture 19 h 30 5 $ Durée : 77 minutes En collaboration avec l’École de français du Cégep de Rivière-du-Loup Dans ce long métrage documentaire, le cinéaste Serge Giguère filme avec tendresse le processus de création exceptionnel du film d’animation MacPherson de Martine Chartrand. Le mystère Macpherson, c’est d’abord une histoire d’amitié improbable entre le grand Félix Leclerc et l’intrigant Frank Randolph Macpherson, ingénieur-chimiste jamaïcain arrivé au Québec en 1917, qui inspira la chanson « MacPherson » au poète. C’est ensuite une histoire de mémoire, celle de cette chanson justement, qui poussa la cinéaste Martine Chartrand à réaliser son impressionnant film d’animation à partir de peintures sur verre animées sous la caméra 35 mm. Un film développé sur dix ans alors qu’elle entreprenait de vastes recherches sur ce personnage, tout en revisitant aussi sa propre histoire. Jeudi 18 juin Alexandre Désilets Cabaret des mauvaises habitudes Maison de la culture 20 h Adulte : 28,25 $ Étudiant : 23,25 $ Dans le Fancy Ghetto nocturne et fiévreux, Désilets s’enflamme avec une énergie brute et authentique. Accompagné de quatre musiciens talentueux et visiblement de connivence, il nous balance avec aplomb sa fougue contagieuse. Un son géant qui enrobe, des crescendos qui déchirent et un groove qui fait voyager la musique de la tête aux hanches ! Désilets attise et captive grâce à sa dextérité vocale et sa performance sur la corde raide. Le vent qui souffle sur ce Fancy Ghetto est assurément chaud et la nuit trop courte ! Samedi 20 juin Bibliothèque Françcoise David Légendes d’un peuple avec Alexandre Belliard 10 h à 16 h

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La Rumeur du Loup, édition 77 Juin 2015

Fête nationale Carré Dubé Spectacle, animation et activités Samedi 27 juin Marché Public

Au Carré Dubé, rue Lafontaine à Rivièredu-Loup (aire de stationnement face aux 508 à 520, rue Lafontaine, Rivière-du-Loup) ENTRÉE GRATUITE De 9 h à 14 h Le Marché public sera ouvert tous les samedis de l’été jusqu’en automne, le 10 octobre. NOUVEAU*** Ouverture spéciale les jeudi 23-30 juillet et 6-13 août de 16 h à 19 h Selon la période, il vous sera ainsi possible de vous procurer une grande variété de fruits et de légumes fraîchement cueillis, des tomates aux fines herbes en passant par les fraises et le maïs sucré. Vous trouverez aussi : agneau, veau, charcuterie, miel, produits de l’érable et produits viticoles, fromages, pains, croissants, pâtisseries fines et autres produits transformés. Le Marché public Lafontaine est un organisme à but non lucratif, dont le conseil d’administration est composé de producteurs et transformateurs artisans agroalimentaires de la région. Micro ouvert Aux Fous brassant 21 h 30 – fermeture Animé par Yoshi-Marie-France Simard

Les Basques Jeudi 4 juin

Samedis de conter, Forge à Bérubé, Trois-Pistoles, Ouverture des portes : 19 h 30

Spectacle : 20 h Billet en vente : 10 $ www.contes-recits.ca, 418-857-3248 Vendredi 12 juin

Grand Défi Pierre Lavoie École Secondaire, rue Jenkins 16 h à 20 h Animation locale avec artistes et talents locaux

Spectacle Café Grains de Folie artiste et heure à déterminer Trois-Pistoles 5 $ Samedi 13 juin L’Afroshow Forge à Bérubé 20 h 30 Trois-Pistoles 10 $ Activité de financement annuelle de la compagnie de danse Soraïda Caron Jeudi 18 juin Lancement expo photo de Gabrielle Rousseau « 7kg de courage sur le Camino francés » De 5 à 7 au PABA GRATUIT Vendredi 19 juin Joslei

Les ailes de Johny May Ciné-club ONF Forge à Bérubé, Trois-Pistoles GRATUIT

Café Grains de Folie 5 $

Samedi 20 juin Salon des Gitans, Trois-Pistoles, vernissage Samedi 6 juin

Mardi 23 juin

MACHINTRUC avec Alberto Garcia Sanchez

Activités familiales et chansonnier Au PABA


Samedi 27 juin Festi-Lousse Fête familiale où chacun amène sa saucisse ! Dès le 29 juin Marché public des Basques Trois-Pistoles (tous les dimanches de 10 h à 15 h).

10 $ Cette soirée est organisée par le comité Vieillir sans tracas

Samedi 6 juin Pièce de théâtre de la troupe Sébec : Faudrait pas prendre grand-mère pour une dinde et son grand-père pour son dindon BeauLieu Culturel 19 h 30

15e festival Les Cartonfolies

Vendredi 12 juin Vernissage de l’exposition de la peintre Gabrielle Gendron BeauLieu Culturel 18 h 30 GRATUIT DJ sur place Vendredi et samedi 19 et 20 juin

Témiscouata

26 au 28 juin

Cabano PQ de Maryse Pelletier Présentée par le Théâtre de la Corde de Bois BeauLieu Culturel 20 h 20 $ : Adultes 15 $ : Étudiants Cette comédie dramatique raconte le soulèvement populaire qui a marqué Cabano durant les années 1970.

Laissez-passer en vente jusqu’au 17 juin 13 ans et plus : 15 $ 6 à 12 ans : 10 $ Le festival a conservé ses valeurs sures, des activités incontournables comme les Carton-Nages, les Carton-Vols, le Grand Prix Formule Carton Info Dimanche, les Défis de la course du Carton, le village des enfants et ses nombreux jeux gonflables, et une disco-mousse pour enfants. Parmi les autres nouveautés, on note la glissade Crazy-Box, la Disco pour ados, la soirée cinéma, un labyrinthe créatif, une multitude de jeux, des essais de vélo avec la caravane Louis Garneau, la Grande tablée des quartiers et une bataille des couleurs. Programmation complète : www.cartonfolies.com

Le Festival de jazz et blues d'Edmundston Nouvelle scène, nouvelle formule à l'aube de sa 21e édition! Le Festival de jazz et blues d'Edmundston se renouvelle à l'aube de sa 21e édition, qui se déroulera les 19 et 20 juin, à la Place de l'Artisan. Le festival se tiendra sur deux jours plutôt que quatre. Il changera aussi de décor. Les spectacles majeurs seront désormais présentés à la Place de l'Artisan. Plusieurs raisons ont mené à ce vent de renouveau. Il s'en est d'ailleurs fallu de peu pour que le festival n'ait pas lieu! «Nous avons décidé de reprendre le

flambeau après avoir appris qu'il n'y aurait probablement pas de festival cette année, faute de relève. Il a fallu prendre certaines décisions difficiles pour orchestrer cette 21e édition. Nous n'avions que très peu de temps devant nous et aucun montant à notre disposition», a expliqué la présidente du comité organisateur, Michelle Daigle. AUTRES NOUVEAUTÉS Parmi les nouveautés, le festival propose des spectacles sur plusieurs plateaux musicaux. Outre la scène de la Place de l'Artisan, les 5 à 7 Jazz se dérouleront au Centre des arts de la Petite église et précéderont les spectacles extérieurs en soirée.

Le vendredi, deux spectacles gratuits en plein air auront lieu sur l'heure du dîner, à deux endroits, soit à proximité du Carrefour Assomption et à proximité du Musée historique du Madawaska, et il y a possibilité que d’autres s’ajoutent. Des musiciens se produiront également dans des restaurants et des bars durant le festival.

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La Rumeur du Loup, édition 77 Juin 2015


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