Magazine Arts Martiaux Budo International Octobre 2013

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Dmitriy Skogorev est l'un des principaux spécialistes internationaux de l'enseignement des arts martiaux russes, il est directeur de l'école russe d'arts martiaux « Sibirskiy Vjun » (Systema « SV ») et président du Centre international d'arts martiaux russes. Depuis 1988, Skogorev a systématisé et analysé structurellement le système russe d'arts martiaux, il a en outre étudié la psychologie appliquée et la bioénergétique, ce qui s'est répercuté sur le développement théorique et pratique des programmes de « Sibirskiy Vjun ». Le système russe de combat au corps à corps s'applique dans des situations extrêmes, aussi bien dans le contexte professionnel que dans le civil.

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Tous les DVDs produits par Budo International sont scell s au moyen d une tiquette holographique distinctive et sont r alis s sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De m me, l impression des jaquettes ainsi que les s rigraphies suivent les plus strictes exigences de qualit . Si ce DVD ne remplit pas ces crit res et/ou si la jaquette ou la s rigraphie ne co ncide pas avec celle que nous vous montrons ici, il s agit d une copie pirate.

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Le Kihon Waza (techniques de base) est la partie la plus importante de l'entraînement de tout art martial. Dans ce DVD, le maître Sueyoshi Akeshi nous montre divers types d'entraînement du Kihon avec Bokken, Katana et à mains nues. Il explique dans tous les détails chaque technique afin que le pratiquant ait une idée plus claire de chaque mouvement et de la manière dont le corps doit correspondre au travail de chaque Kihon. Toutes les techniques ont comme base commune l'absence de Kime (force) afin que le corps puisse se développer en accord avec la technique du Battojutsu et, bien que cela puisse paraître étrange à première vue, tout le corps doit être détendu pour atteindre une capacité de réponse rapide et précise. Toutes les techniques de base sont effectuées à la vitesse réelle puis sont expliquées afin que le pratiquant puisse atteindre un niveau adéquat. L'absence de poids dans les pieds, la détente du corps, le fait de laisser tomber le centre de gravité, sont des éléments importants sur lesquels le maître insiste et qui permettent d'obtenir un bon niveau technique et une relation directe entre la technique de base et l'application réelle.

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WING CHUN Après une longue absence dans nos pages, Randy Williams est de retour ! C'est un véritable classique du Wing Chun, indiscutablement l'un des pionniers du style, surtout en Europe.

LIANG KAM YUEN Le maître Kam Yuen a écrit un chapitre très important de l'histoire des arts martiaux, surtout en Occident. Ce maître était connu mondialement pour ses connaissances en Kung-Fu, il l'est actuellement pour sa méthode de médecine énergétique chinoise.

CINÉMA MARTIAL « Dans les arts martiaux, il n'y a que deux mots qui comptent : horizontal et vertical. Si vous terminez au sol, vous perdez, si vous restez debout, vous avez gagné. » C'est la phrase avec laquelle le personnage de Yip Man ouvre et conclut cet intéressant film, inspiré par sa vie.

KYOKUSHINKAI À base de discipline et de technique, il est devenu une référence mondiale du Karaté Kyokushinkai. Charisme, détermination et pur esprit Kyokushin, voici aujourd'hui pour vous dans ces pages : Alejandro Navarro.

NOUVELLES IBS Après une grande expansion du Bugei dans le monde entier, la Bugei Society International (dont le siège se trouve en Espagne) a été créée. Cette entité qui régit les différentes associations régionales de Bugei assure l'uniformité de l'enseignement et un apprentissage de qualité à tous les élèves, quel que soit le pays auquel il appartient.

LES ARTS MARTIAUX ET LES ENFANTS C'est dans nos enfants que se trouve l'avenir des arts martiaux. Les enfants et les jeunes grandiront et poursuivront notre tradition martiale et ils doivent pour cela être formés de la meilleure manière possible. Beaucoup d'instructeurs cependant n'ont qu'une vague compréhension du développement naturel des enfants ainsi que de leurs capacités motrices et de leurs habiletés psycho-sociales.

BUDO INTERNATIONAL DANS LE MONDE Budo International est un groupe éditorial international spécialisé dans les Arts Martiaux. Unique organe de presse à vendre une revue spécialisée dans les Arts Martiaux en six langues et dans le monde entier, il est en contact avec toutes les grandes compagnies spécialisées dans son domaine. Budo International touche plus de cinquante pays.

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BUGEI Le Ki dans les arts de l'épée. Pour d'autres, c'est une nouvelle étape qui commence. Kansatsu, en japonais, signifie observation. C'est le moment où l'élève découvre qu'il peut observer, qu'il comprend les mouvements des autres.

SDS-CONCEPT Les armes et les outils pour la selfdéfense tels que le Kubotan, le bâton court, le Yawara ou le Dulo, sont disponibles dans de nombreux pays. Les petits bâtons et outils similaires sont utilisés pour la défense personnelle depuis très longtemps. Ils ont beaucoup d'avantages, mais également certaines caractéristiques spéciales que vous devez prendre en considération quand vous les utilisez.

WINGTSUN Dans presque toutes les conversations entre pratiquants, on discute le fait de savoir si le WingTsun (ou n'importe quel autre système d'arts martiaux traditionnels) est aussi efficace que d'autres car on ne le teste pas dans la « cage » du MMA. C'est un thème récurrent sur lequel je pose souvent des questions là où je donne des cours ou des séminaires.

KARATE KENSHINKAN Dans le sillage de Matsumura. Fusei Kise, 10e dan de l'Okinawa Shorin Ryu Kenshin Kan Karaté & Kobudo Federation, fut le principal disciple du maître Hohan Soken (1889-1982), l'héritier technique de Sokon Matsumura. En effet, Hohan fut le seul élève de son oncle Nabe Matsumura, petit-fils de légendaire Bushi Sokon. Salvador Herraíz, depuis le cœur d'Okinawa, a approfondi l'histoire de ce maître particulier, fondateur du Kenshinkan, et nous offre une nouvelle chronique où nous en apprendrons plus sur l'histoire du Karaté et ses protagonistes.

REDACTION: c/ Andr s Mellado 42, 28015 Madrid, Espagne. T l: (34) 91 897 83 40, Fax: (34) 91 899 33 19, E-mail: budo@budointernational.com ¥ Directeur de publication: Alfredo Tucci, e-mail: budo@dimasoft.es ¥ Coordination Internationale: Alfredo Tucci • Service publicité: (+34) 91 549 98 37. • Correspondants permanents: Don Wilson, Yoshimitsu Yamada, Cass Magda, Antonio Espinós, Jim Wagner, Coronel Sanchís, Marco de Cesaris, Lilla Distéfano, Maurizio Maltese, Bob Dubljanin, Marc Denny, Salvador Herraiz, Shi de Yang, Sri Dinesh, Carlos Zerpa, Omar Martínez, Manu, Patrick Levet, Mike Anderson, Boulahfa Mimoum, Víctor Gutiérrez, Franco Vacirca, Bill Newman, José Mª Pujadas, Paolo Cangelosi, Emilio Alpanseque, Sueyoshi Akeshi, Marcelo Pires, Angel García, Juan Díaz. • Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Les documents reçus sont conservés par la rédaction et ne sont pas rendus à leurs expéditeurs. Leur envoi implique l’accord sans réserve d’aucune sorte pour leur publication.


« I want a love that's right but right is only half of what's wrong. » George Harrison our les anciens prêtres Shizen, l'amour était l'un des démons les plus dangereux (Oni), un démon qui vous faisait perdre toute possibilité d'être capable de lucidité et qui vous conduisait fréquemment à l'aveuglement et à la stupidité. Évidemment, ils ne se référaient pas à l'amour en tant que sentiment humain, mais en tant que force indifférenciée. L'amour comme force est celle qui tend à l'union, à la fusion des parties séparées en une nouvelle unité. L'amour est la force qui fait marcher un tandem, autrement dit un ensemble où la somme des forces intégrantes est supérieure à la valeur unitaire des parties. Pour les anciens Grecs, l'amour était personnifié par Eros, fils de Chaos et frère d'Eris, sa contrepartie, la force universelle de répulsion. Cependant, Eros et Eris n'étaient ni bons ni mauvais, comme ont tendance à le croire les esprits simplistes. Toute attraction peut être positive ou négative. Chaos dérive de la racine « ghn » ou « ghen » du langage proto-indo-européen qui signifie « vide » ou « très ouvert ». Du fait des variations linguistiques, la signification du mot s'est déplacée vers celle « désordre ». Pourtant, nous parlons d'un terme qui implique le vide, ce néant d'où provient toute matière constamment en pulsions et dont la science a découvert récemment qu'il était soutenu par une « brique cosmique », le fameux « boson de Higgs ». Certains récits mythologiques parlent de Chaos comme du dieu primordial, qui existait avant tous les dieux et toutes les forces et ils le décrivent comme une fissure, un espace qui s'ouvre. D'autres de ses enfants furent Héméra (ou Héméré), déesse féminine qui personnifie le jour et Érèbe, le dieu des ténèbres. La dualité essentielle de toutes les choses est présente dans toutes les traditions, mais la réduire aux concepts de bien et de mal, c'est tomber dans l'un des plus mauvais pièges saducéens. La notion de bien et de mal est définitivement simplificatrice et conduit immanquablement à un minimalisme mental pauvre et mesquin, mais alors, pourquoi s'est-elle imposée ? Il est facile d'imaginer un vieux Neandertal disant à son petit-fils « mauvais ! » ou peut-être « tabou ! », le visage soucieux, tout en dirigeant le doigt vers une plante. Car utiliser les termes de bon ou mauvais est très utile pour transmettre une information, une recette d'usage direct et immédiat. Mais pour aller plus loin, pour pénétrer la compréhension des choses, ces concepts sont clairement insuffisants. Par exemple, cette même plante, qui n'était peut-être tout simplement pas comestible ou qui avait un mauvais goût, utilisée à petites doses, pouvait s'avérer être un merveilleux remède contre la diarrhée, le mal de tête ou n'importe quel autre mal. Quelqu'un de plus malin et qui n'en resta pas dans les limites des choses connues et acceptées, quelqu'un qui fut en définitive un transgresseur, a pu comprendre cette réalité d'un autre point de vue et cela lui a permis de découvrir un merveilleux remède. L'histoire de l'humanité est pleine d'exemples similaires. Toute évolution se base sur la transgression, mais il existe la transgression évolutive, celle qui agit positivement, et la transgression involutive, celle qui le fait négativement. Sans la perspective du temps, il est difficile de voir dans quel sens iront les différents choix. En ce sens, les outils du

P

« N'oublions pas qu'on n'atteint jamais le bien si ce n'est à travers le meilleur. » Victor Hugo passé peuvent faire office de boussoles pour diriger les pas du futur, le secret réside dans la manière de les appliquer. Un même théorème peut conduire à des décisions complètement opposées, en fonction du mélange particulier de sentiment, courage et entendement de celui qui l'applique. Oui, tout est résolu, mais en même temps tout est à résoudre, car l'équation humaine possède tellement de variables qu'on peut la réinventer en chacun de telle manière que personne (et figurez-vous combien d'êtres humains il y a !) ne possède le même ADN, notre plus petite expression. D'autre part, nous sommes tous soumis aux mêmes forces universelles et celles-ci nous « égalisent » d'une manière ou d'une autre de manière fonctionnelle. Pour nous tous, le temps passe, nous mourons tous, nous souffrons tous, etc. La vie des êtres humains est une combinaison merveilleuse de toutes ces constantes et variables universelles et ils ne sont pas rares ceux d'entre nous qui ont consacré beaucoup de temps et d'énergie à essayer de les comprendre. Toute simplification bon marché que ce soit sous forme de morale, de religion ou de normative est là pour être dépassée, car ce que les hommes ont inventé ne sont que des modèles. La vie ne tient toute entière dans aucun d'entre eux. Il y a cependant qui sont beaucoup plus pertinents que d'autres, même s'ils remplissent tous une fonction dans la Tout ; dès que quelque chose existe, c'est parce que c'est nécessaire. Les réductionnismes, le simplisme et les rédempteurs sont dangereux pour cela même ; une chose est subvertir l'ordre pour que quelque chose naisse et une autre ériger la bêtise en modèle. Les plus éveillés iront toujours au-delà, parce qu'ils n'avalent pas ce qu'on leur sert, au contraire, ils le mastiquent et tôt ou tard le digèrent. Toute évolution se base sur cette attitude interrogative et réflexive. De la charrue romaine au tracteur, il y a eu beaucoup d'intermédiaires, beaucoup qui ont pensé que « ce n'était pas suffisant ». Par delà tout cela, les êtres humains doivent faire face à l'idée de la souffrance et pas de manière abstraire, mais très concrètement. Les anciens Miryoku affirmaient (et ils ne furent pas les seuls) que nous souffrons parce que nous possédons quelque chose ; parce que nous obtenons quelque chose et nous avons peur de le perdre ; parce que nous avons quelque chose qui nous semblait bon mais en fin de compte ne l'est pas tant que ça ; ou parce que nous avons quelque chose dont nous ne pouvons pas nous libérer. L'insatisfaction est dans la nature de l'homme, parce qu'elle est la force qui le pousse à changer, à évoluer et à se renouveler, mais elle peut également être celle qui le consume, l'épuise, le vide et finit par le faire stagner. Les forces sont là et continueront d'être là quand nous serons parti. C'est ce que nous faisons avec elles aujourd'hui qui fera la différence dans nos expériences à venir, qui marquera les chemins du futur, de la même manière que c'est ce qui imprima les traces que nous avons laissées dans notre passé. Ces dernières ne peuvent être changées, seules les vagues du temps les effaceront des sables du souvenir, mais le futur et le présent nous appartiennent et nous pouvons choisir de les utiliser pour grandir, pour choisir l'évolution, pour élargir les limites de notre conscience, pour nous éveiller à de nouvelles réalités,


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à de nouveaux points de vue, pour élargir notre perception et pour laisser en chemin ces vieilles peaux que nous avons en trop qui, bien que n'étant pas détériorées, ne sont plus utiles. Le bagage du sage est léger. Évoluer c'est dépasser les limitations, transcender les perspectives minimalistes, laisser derrière soi les visions mesquines et simplistes. Une chose est définir le bon et le mauvais en fonction de notre propre goût, de notre désir personnel, et une autre très différente établir avec cela des paradigmes moraux, concevoir des principes « prêt à porter » pour tout le monde et prétendre ensuite que tous enfilent le même costume. Le bon et le mauvais n'existent pas et l'une des plus grandes perversions de leur propre nature en tant que concept universalisant, c'est celle de permettre et de fomenter certaines des plus grandes aberrations qu'aient pu réaliser les êtres humains. L'histoire en est pleine… Le sage regarde au-delà du bien et du mal parce qu'il ne peut y avoir de sage engoncé dans ces principes. Terrorisés par cette réalité insaisissable, les êtres humains légifèrent éternellement et pour essayer de cloisonner les choses, ils établissent des protocoles et définissent les paramètres du bien et du mal. Viennent ensuite les vagues du temps qui se moquent de nous et effacent tout d'un trait d'écume salée. Rien ne remplace la conscience d'être et la compréhension. Toute voie authentique doit donc forcer la transformation de la conscience pour nous permettre de mourir à ce que nous sommes et de naître à ce que nous ne sommes pas. Dans ce passage, la douleur n'est pas négociable, mais la souffrance, si, l'est.

Alfredo Tucci est General Manager de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO. Émail : budo@budointernational.com



Wing Chun Après une longue absence dans nos pages, Randy Williams est de retour ! C'est un véritable classique du Wing Chun, indiscutablement l'un des pionniers du style, surtout en Europe. Nous le retrouverons dans les prochains mois sous la forme d'une nouvelle colonne. Sa rentrée mérite donc tous les honneurs en couverture et débute avec cet article consacré au mannequin de bois à huit bras. Pour votre plus grand plaisir !

BOT JAU YUE Octopus, la pieuvre Joang Sau, littéralement « fausse main », est le terme chinois utilisé pour les techniques de Mook Yan Joang ou « mannequin de bois ». Le Mook Yan Joang est un appareil d'entraînement utilisé par beaucoup de styles de Gung Fu chinois différents comme le Choy Lay Fut ou le style de la Mante religieuse, mais il est probablement le plus souvent identifié avec le système du Wing Chun. J'ai modifié de manière importante la structure de base du traditionnel Mook Yan Joang en y ajoutant quatre bras pour des raisons que je vais expliquer dans cet article. J'appelle « Octopus » (Bot Jau Yue) cette nouvelle conception d'un ancien outil d'entraînement, car il dispose de sept bras et d'un pied. Il peut être en bois, en matière plastique PVC ou encore en métal. La première forme du mannequin de bois était utilisée dans le temple Shaolin de la Chine antique, où la légende raconte que pour obtenir son diplôme, un disciple a dû se frayer un chemin à travers un labyrinthe complexe de 108 mannequins de bois différents, dont certains avaient des ressorts et pouvaient infliger des blessures mortelles s'ils n'étaient pas correctement manipulés tandis que d'autres étaient manipulés mécaniquement par des observateurs invisibles. On raconte même que certains des mannequins de bois étaient réellement des moines plus âgés portant une armure en bois.

Bénéfices de l'entraînement du mannequin de bois La pratique du mannequin de bois est bénéfique pour les élèves de Wing Chun à bien des égards. Tout d'abord, le mannequin offre à

l'élève un partenaire lorsque personne d'autre n'est disponible pour pratiquer les techniques de main et les mouvements de jambes. Tous les blocages, les coups de poings et les coups de pied peuvent également être exécutés dans toute leur puissance sans crainte de blesser le partenaire. Comme le mannequin ne bouge pas beaucoup, l'élève apprend la mobilité en tournant autour de lui, utilisant divers jeux de jambes tout en bloquant, frappant et pratiquant les techniques de main pour « combler l'écart », une expression pour exprimer le resserrement de la distance entre deux combattants. L'entraînement du mannequin de bois peut aussi être utile en ce qui concer ne l'utilisation de la ligne médiane (centrale) pour attaquer et défendre tous les angles et pour que les élèves apprennent à « changer de ligne » d'un mouvement à l'autre. Cette angulation et l'utilisation correcte de la ligne médiane peuvent permettre à un individu plus petit ou plus faible de vaincre une force plus importante, à travers le transfert de force et la force de diffusion grâce à la position et à la structure du corps. Comme dit un proverbe à propos du mannequin de bois du Wing Chung : « Seen Wai Yoang Canard Hoh Lahng Chue », ce qui signifie « Utiliser la ligne médiane sera correct et donc difficile à vaincre ». Les bras sont placés suivant un angle stratégique pour représenter la position finale d'un coup correctement bloqué, configuré comme une limite extérieure. Par exemple, lors de l'exécution d'un blocage Pock Sau à droite, plutôt que d'imaginer qu'il s'agit de deux coups se déplaçant du centre vers l'extérieur, l'élève doit considérer le bras supérieur gauche du mannequin de bois

comme un coup de poing gauche de l'adversaire dont la main droite a été écartée de la ligne médiane. De la même façon, le bras droit du mannequin de bois peut être considéré comme un coup de poing droit qui a été dévié vers un point suffisamment éloigné pour l'empêcher de frapper l'élève, mais pas plus loin que nécessaire. Ce point limite extérieur est déterminé par les règles de l'avantage de la ligne médiane, l'orientation et « l'angle de coupe » qui ont été expliqué antérieurement dans cette série de livres et qui s'ajuste au concept de Wing Chun de l'économie de mouvement. L'entraînement au Mook Joang Yan illustre clairement les applications des trois formes de main en « conditions de laboratoire ». Cela se doit à la structure du mannequin lui-même. Grâce à la structure parfaite de l'angle réalisée sur le mannequin de bois, l'élève est naturellement amené à exécuter ses techniques avec une structure d'angle également parfaite. Tout défaut structurel dans le mouvement de l'élève a tendance à être amplifié par le mannequin de bois et peut donc être facilement identifié et corrigé. En outre, si une technique est effectuée de manière inadéquate, elle causera généralement une certaine douleur à l'élève, signalant ainsi que l'angle de contact ou la surface de frappe de la main, du bras ou de la jambe est incorrect. avantage de Un autre l'entraînement avec le mannequin de bois est l'endurcissement de la peau et des os de la main, du bras, de l'épaule, du pied et de la jambe. Ce qui le permet c'est le « tapping » (tapotement), également appelé « emballage de l'énergie ». Le mannequin de bois ne doit pas être frappé de plein fouet au départ, il doit juste être tapé. En frappant ainsi la surface du

Randy Williams et Zoltan Bathory, du groupe de Heavy Metal nº 1 aux USA « Five Finger Death Punch », montrent comment deux personnes peuvent s'entraîner simultanément au blocage des bras Boang Sau Wing sur l'Octopus. Photo prise sur la scène du récent Mayhem Rock Festival.


Grands Maîtres mannequin de bois, conjointement à l'usage du Leen Goang Jau (pommade à base de plantes), on finira par « empaqueter » le Chi dans les cavités osseuses, prévenant la fragilité osseuse lors de la vieillesse. Bien qu'au début, l'élève puisse avoir un peu mal et se faire des ecchymoses, au bout d'un petit temps, il sera en mesure d'exécuter tous les mouvements avec force et sans difficulté car il aura développé une « main de fer » ou Teet Kiu Sau. Une fois que l'élève a endurci son bras, non seulement il peut bloquer le coup de poing ou le

réaliste que dans les deux premières formes de main, allant souplement de l'une à l'autre, de haut en bas, de gauche à droite, tout en libérant totalement la puissance de chacune au centre du mannequin de bois, l'élève devra développer la capacité de frapper continuellement à partir de n'importe quelle combinaison d'angles et de niveau tout en maintenant un bon équilibre et la posture. Cela permet également au pratiquant de se déplacer directement d'un mouvement à l'autre sans interruption au niveau de l'énergie, de l'élan et de la vitesse imprimés. Bien qu'il puisse

évidentes d'utiliser le mannequin de bois. Les bras factices et les traverses horizontales peuvent être utilisés comme une barre de ballet pour étirer les jambes aux différents niveaux. Quant aux poignets, ils peuvent être étirés en appuyant la paume contre le tronc du mannequin de bois avec la base de la paume vers le haut et les doigts vers le bas. Même les traverses horizontales peuvent être utilisées comme appui pour les exercices de roulement de poignet et la préparation des avant-bras avec des poids. Il est important de faire preuve d'inventive dans l'utilisation de

coup de pied de l'adversaire, mais encore il peut endommager le bras ou la jambe qu'il bloque. C'est une partie de l'attaque simultanée et du principe de défense du Wing Chun (Leen Siu Dai Da). Un bras endurci est moins susceptible d'être blessé au combat et peut supporter un impact plus grand s'il doit bloquer une arme lourde. Un élève avec un bras endurci par son entraînement au mannequin de bois peut également s'entraîner pendant plus longtemps, avec un contact plus dur lors des exercices avec un partenaire sans avoir à subir la douleur ou des ecchymoses. L'endurcissement de la peau et des os ne signifie pas la formation de durillons ou la déformation de la main, cela ne signifie pas non plus des bleus. Cette préparation doit être effectuée progressivement, un peu plus longtemps et plus durement à chaque séance d'entraînement, jusqu'à obtenir le résultat souhaité. L'entraînement au mannequin de bois développe également la capacité de l'élève à exercer de la force sur un objet fixe, en évitant les fluctuations entre les mouvements ; il permet de pratiquer de nombreux mouvements du système avec l'élément ajouté du contact. Comme il exécute les techniques d'une manière plus

sembler que les mouvements se fondent l'un dans l'autre, en réalité, on termine chaque mouvement et sa puissance est totalement libérée dans le mannequin de bois avant que ne commence le mouvement suivant. On s'en rendra compte dans le bruit rythmique produit par le flux correct de mouvements. En fait, un vrai maître de Wing Chun peut détecter des défauts dans la structure de la forme simulée d'un élève simplement en écoutant les sons produits par le bois et par son jeu de jambes, sans avoir à le regarder réellement. Cela à cause des différents sons et rythmes provoqués par des mouvements qui, s'ils sont correctement synchronisés chez l'élève, sont ensuite correctement synchronisés sur le mannequin de bois. Une oreille bien entraînée peut détecter la succession, le glissement et la libération corrects de la puissance rien que par leur bruit. Alors que le mannequin peut être utilisé pour l'entraînement des blocages, des parades, des frappes, des coups de pied, de coude et de genou, des balayages et autres manœuvres de jambe, il existe d'autres manières moins

l'Octopus. Essayez de trouver de nouvelles façons d'utiliser toutes les parties de l'appareil, y compris le haut, la zone située derrière le pied et même les poutres verticales, qui peut être rembourrées et utilisées comme des makiwaras.

Avantages de l'entraînement avec l'Octopus Avantage frontal - L'une des stratégies les plus importantes du combat de Wing Chun est appelée « avantage frontal ». En substance, le combattant de Wing Chun cherche à se positionner derrière l'adversaire de manière à pouvoir utiliser ses deux mains pour frapper l'ennemi, tandis que l'adversaire ne peut utiliser qu'une seule main ou aucune pour défendre ou contre-attaquer. Lors de l'entraînement avec le mannequin de bois traditionnel à trois bras, une fois que l'élève s'est déplacé vers l'extérieur de manière à obtenir cet avantage, il doit revenir vers le centre, abandonnant l'avantage qu'il a gagné. Mais avec l'Octopus, il peut se déplacer encore plus à l'extérieur, améliorant son



Séquence d'étranglement bras-tête - Les techniques d'étranglement peuvent également être pratiquées et perfectionnées en utilisant les bras, le corps et même les traverses horizontales du mannequin de bois Octopus. Les photos 1 et 13 donnent un exemple de la façon dont le CRCA Wing Chun utilise l'étranglement au combat. Les combattants se situent pour la bataille (Photo 1). L'adversaire s'avance avec un jab et Randy frappe le coup de poing sur la ligne, lève le pied avant et frappe légèrement en « Touch and Go » avec Chop Kuen coup de poing dans les côtes (Photo 2), en veillant à ce que son coup de poing frappe alors que son propre pied avant et le pied avant de son adversaire sont encore en l'air. De cette façon, la puissance du coup de poing de l'adversaire sera « réappropriée », tandis que la force de Randy sera accrue par son élan, provoquant un impact maximum. Sur la photo 3, Randy utilise un crochet du gauche Fook Sau et un coup de poing du droit sur le visage, puis répète le même mouvement Fook Da de l'autre côté (Photo 4), piégeant le bras de l'adversaire contre sa poitrine pour l'empêcher de frapper avec sa libre main. Faisant un grand pas avec son pied avant, Randy lève le coude de l'adversaire en utilisant Pau Sau (Photo 5), puis lance sa main Lon Sau Bannister autour


Wing Chun avantage frontal en travaillant sur les bras extérieurs comme s'il continuait d'attaquer l'adversaire depuis une position latérale difficile, voire impossible à défendre. Entraînement avec de multiples partenaires - Fondamentalement, les quatre bras supérieurs de l'Octopus sont disposés de telle sorte que vous avez l'équivalent des trois « sets » (ensembles) de bras tels qu'ils apparaissent sur le mannequin de bois à trois bras traditionnel. Grâce aux bras supplémentaires, un, deux, trois

« Un autre avantage de l'entraînement avec le mannequin de bois est l'endurcissement de la peau et des os de la main, du bras, de l'épaule, du pied et de la jambe. »

et même quatre élèves peuvent travailler simultanément les techniques et les séquences sur l'Octopus. Ainsi, une séquence de deux mouvements simples peut être travaillée par deux élèves en même temps sur les deux séries extérieures de bras. Et les élèves peuvent exécuter les mouvements de manière à aller ensemble dans la même direction, ou dans des directions opposées de sorte que leurs é n e rg i e s a i l l e n t l ' u n e c o n t re l'autre. Une troisième personne peut travailler en même temps

du cou de l'adversaire (Photos 6 et 7) tout en utilisant un autre mouvement Sau Pau pour commencer l'étranglement. Les photos 8 et 9 montrent la réalisation de l'étranglement. Se déplaçant sur le côté pour faire une clé (photo 10), Randy fait ensuite un pas circulaire Seep Ma derrière l'adversaire pour le faire tomber en frappant sa tête par terre sans relâcher l'étranglement (Photos 11-13).


sur le set de bras central, tout comme elle pouvait le faire avec un mannequin de Wing Chun traditionnel. Un autre élève peut travailler à genou la technique de sol, en utilisant le pied de la même façon qu'il utiliserait le bras d'en bas d'un mannequin traditionnel en se tenant debout. Techniques de combat au sol - Comme mentionné cidessus, l'élève peut s'agenouiller et utiliser les trois bras inférieurs pour bloquer, saisir et frapper tout en utilisant le pied comme s'il s'agissait du bras inférieur d'un mannequin de bois standart en position debout. Il peut marcher et tourner sur son ou ses genoux et sur le pied pour acquérir de la

« L'entraînement au mannequin de bois développe également la capacité de l'élève d'exercer de la force sur un objet fixe, en évitant les fluctuations entre les mouvements ; il permet de pratiquer de nombreux mouvements du système avec l'élément ajouté du contact.

puissance et un avantage frontal. Chee Gyeuk - En raison des deux bras inférieurs supplémentaires de l'Octopus, l'élève peut pratiquer une plus grande variété de blocages de jambe, de saisies et de combinaisons de coups de pied qu'avec le mannequin de trois bras traditionnel. La jambe peut être déplacée de Boang Gyeuk à Tan ou à Pock Gyeuk et bien d'autres manœuvres et coups de pied sont possibles. Posséder et s'entraîner avec l'Octopus pourrait être bénéfique pour n'importe quel pratiquant d'art martial qui cherche à perfectionner sa technique, à endurcir ses bras et à améliorer sa stratégie de combat globale.


Grands Maîtres Séquence d'application de Gahng/Jom Sau - Gahng/Jom Sau (coup de hache haut/blocage avec balayage bas) peut être pratiqué sur l'Octopus avec et sans coup de pied. On peut voir les mêmes mouvements dans une application au combat sur les photos 1 et 10. Les combattants sont prêts (Photo 1). Randy bloque le coup de pied circulaire arrière droit de l'adversaire en utilisant Gahng/Jom Sau (photos 2 et 3). Randy entoure alors et lève les bras avec une saisie de jambe Chum Kiu (photos 4 et 5). Il

soulève ensuite la jambe piégé tout en faisant Chum Jahng (coup de coude droit) sur le côté du genou pour briser la jambe avec une action de pousser/tirer (photos 6 et 7). Puis, il ramène son genou droit pour ensuite continuer de châtier la jambe de frappe par en bas (Photo 8). Puis, sans mettre le pied à terre, Randy frappe le genou d'appui en utilisant Moh Ying Yai Sut Dai Gyeuk (genou invisible fracassant le low kick) et enfin, il saute pour faire Moh Ying Loy Tiu Yai Hau Gyeuk et attaquer après la jambe d'appui (Photos 9 et 10).




Le maître Kam Yuen a écrit un chapitre très important de l'histoire des arts martiaux, surtout en Occident. Ce maître était connu mondialement pour ses connaissances en Kung-Fu, il l'est actuellement pour sa méthode de médecine énergétique chinoise. Peu de maîtres et d'experts peuvent se vanter d'avoir été les instructeurs des Jackson Five, de Bob Dylan et de David Carradine, en plus d'avoir été sa doublure et le chorégraphe de la série de Kung-Fu. Il a également partagé ses connaissances avec Chuck Norris et Steven Seagal. Il fut aussi relié à Bruce Lee car il fut l'élève et le meilleur ami de Wong Jack Man qui, comme le lecteur s'en souviendra, mit Bruce Lee au défi de cesser de donner cours aux Blancs s'il perdait le combat contre lui. Et, ironie du sort, quelques années plus tard, le maître Kam Yuen chorégraphia Brandon Lee dans la deuxième saison de la série Kung-Fu et lui donna cours. À part ça, il fut acteur et chorégraphe du projet raté de Bruce Lee (« The Silent Flute »). Pour toutes ces raisons et quelques autres mérites, Budo International a décidé de vous le faire connaître ici.

Texte ; Salvador Múgica & Pedro Conde. Photos : Salvador Múgica.




Reportage Le maître Liang Kam Yuen Le maître Liang Kam Yuen est né à Hong Kong le 10 mars 1941. Il était le plus jeune de huit frères et sœurs. À l'âge de 8 ans, il commença à pratiquer le Kung-Fu. Il étudia le Seven Star Qi Xing Tang Lang avec le maître Chen Zhen Yi et le Tai Ji Tang Lang avec le maître Chi Chuk Kai. D'après ce que nous déclara le maître Yuen, « Tout comme, en Occident, on commence à faire du sport très jeune en pratiquant le football, le base-ball, etc., en Chine, on commence à pratiquer le Kung-Fu dès l'enfance. J'ai commencé à l'âge de 8 ans et c'était comme un jeu car étant donné l'âge que j'avais, je ne faisais pas les entraînements intensifs des adultes. Normalement, on commence par le style Shaolin et ensuite on se spécialise dans l'un de ses styles, moi j'ai choisi celui de la mante religieuse. » Des années plus tard, le sifu Liang Kam Yuen émigra aux États-Unis avec s es p a re nt s, où il po ursuivit ses entraînements de Kung-Fu avec le maître Mon Wong à New York. Plus tard, il étudia le Shaolin du Nord avec l e ma ît re Won g J ack Man à San Francisco. Il apprit également avec lui les styles Hsing Yi et Baguazhang. En

1964, il obtint à l'institut Manhattan son diplôme d'ingénieur grâce auquel il trouva du travail chez Lockheed Aircraft près de San José où il ouvrit sa première école de Kung-Fu avec son ami, le maître Paul Eng. Il travailla également chez Hughes Aircraft et à la US Engeniering Corporation. En 1969, il abandonna son travail d'ingénieur et décida de se consacrer totalement aux arts martiaux. Après un court séjour à Los Angeles, le maître Liang Kam Yuen retourna à Hong Kong pour continuer d'étudier le Tai Ji Tang Lang avec le maître Chi Chuk Kai. Le maître Kam Yu en s ' en tr aî n a j ou r et n u i t pendant plusieurs mois. De retour aux États-Unis, il s'installa à Los Angeles où il voulut partager ses nouvelles connaissances avec d'autres pratiquants et donna un grand nombre de cours dans les locaux de la YMCA, au Chinatow n R ecreati on H al l , à l'UCLA, à l'USC, dans l'État de Californie. Le Sifu Liang Kam Yuen fonda le « Shaolin Wes t H eal i n g Center » et cofonda la « Tai Mantis Kung F u A s s oci ati on » . Il dev i n t rapidement célèbre et les célébrités commencèrent à l'appeler pour recevo ir s es en s ei gn em en ts , y compris la Warner Brothers Studio pour travailler dans la série de télévision « Kung-Fu » de l'ABC.

« À l'époque, on ne connaissait que le Karaté et le Judo, même pas le Taekwondo qui s'appela d'abord Karaté coréen. J'ai commencé par faire des démonstrations et des exhibitions afin de diffuser et de faire connaître le KungFu. Je pensais que le meilleur moyen de le faire, c'était d'atteindre le cinéma ou la télévision, mais à cette époque, on ne connaissait rien de tout cela et on n'avait aucune chance d'y arriver. Pourtant, grâce à la réputation que j'obtins avec les démonstrations et ma participation à des événements d'arts martiaux, ils m'appelèrent quand ils commencèrent à tourner la série… » Il devint le chorégraphe de la série, participa comme acteur dans l'un ou l'autre chapitre et fut en outre la doublure de David Carradine. « Oui, effectivement, j'ai participé activement à la série. Au début, nous étions plusieurs à chorégraphier les combats. Après l'émission de quelques chapitres, David commença à venir à mon gymnase et il se rendit compte que ce qu'il avait fait en réalité dans les combats des premiers chapitres, c'était du Judo. J'ai alors commencé à être le double de Carradine car il ne savait alors presque rien de Kung-Fu. Je faisais tout le sale boulot de la série et je n'avais aucune reconnaissance, j'ai décidé de m'en aller. David, qui était


alors la vedette du spectacle et avait un grand poids dans la série, parla aux directeurs de la Warner et leur dit qu'il voulait que je sois dans la série. Ils se passèrent donc des services du précédent chorégraphe et me donnèrent cette responsabilité. » À partir de là, le maître Yuen devint officiellement le maître de David Carradine. « Au début, Carradine ne savait rien de Kung-Fu. Au début de la série, il ne faisait pratiquement que du Judo. Mais il avait de bonnes qualités et il assimilait rapidement les mouvements. Il avait fait de la danse pendant un an et avait beaucoup de souplesse et une bonne coordination. Ainsi, à mesure qu'avançait la série, il s'améliorait notablement. Il était très discipliné et très intéressé par son apprentissage. Même si parfois c'était pénible de devoir l'attendre pour commencer… Quand la série termina, j'ai continué de lui donner cours, mais parfois beaucoup de temps s'écoulait entre un cours et un autre car ses engagements professionnels l'obligeaient à se déplacer dans tout le pays et même à l'étranger. » Pour pallier cela, dans la mesure du possible, David Carradine incorporait le

maître Kam Yuen dans les projets auxquels il participait. Parmi eux, nous ferons remarquer son travail comme acteur et chorégraphe, conjointement à Joe Lewis, dans le malheureux projet de Bruce Lee, James Coburn y Sterling Silliphant : « The Silent Flute ». Dans ce film, il se bat contre son élève et le maître se souvient : « J'y ai participé avec certains de mes élèves, il y avait beaucoup d'idées intéressantes dans le scénario. Mais le résultat ne fut pas bon, c'était le premier film que dirigeait Richard Moore, il n'était pas habitué aux arts martiaux, il n'avait même aucune expérience de ceux-ci, il prenait un temps fou à filmer les scènes. À part ça, les combats n'étaient pas bien filmés, les angles n'étaient pas les plus adéquats. » Ce ne fut pas le seul film dans lequel ils se retrouvèrent tous les deux. Il y en eu d'autres. « David Carradine faisait tout son possible pour que nous puissions travailler ensemble. Dans certains de ses projets, j'ai fait de petits travaux ou des collaborations, dans d'autres, j'ai participé plus activement comme dans le film « Projet Eliminator » ou le documentaire « Zen and Now : A Dinner with David Carradine & Friends ».

Le maître Yuen s'émeut quand il parle de son élève. Inévitablement, nous l'interrogeons sur sa mort… « Ce fut un coup dur, très désagréable, deux jours avant sa mort, nous avions bavardé, je lui avais donné mon adresse en Chine pour qu'il vienne me voir. David connaissait ma méthode de médecine énergétique chinoise et ses bénéfices, il voulait m'aider à la faire connaître mondialement. Malheureusement, cette rencontre n'eut jamais lieu. » Ce n'est pas la première fois que le maître Yuen vit quelque chose de semblable. Avant cela, il perdit un autre élève célèbre, Michael Jackson. Pendant un temps, il fut instructeur des Jackson Five. « J'ai enseigné le Shaolin du Nord aux Jackson Five pendant cinq ans, bien sûr chaque fois que leurs engagements le permettaient. J'ai donné cours aux quatre, mais plus particulièrement à Jermaine qui était très intéressé. Michael se faisait remarquer parmi ses frères car il était très discipliné, rapide et, quant à la coordination, c'était le meilleur des quatre. » Ce ne fut pas la seule célébrité du monde la musique avec qui il a travaillé. Bob Dylan et sa famille ont également



profité de ses connaissances. « Bob est génial, il a une bonne concentration et une bonne mémoire pour le Kung-Fu. Il comprend les mouvements immédiatement parce que c'est un génie. Mais ses enfants ont besoin de plus de discipline. J'aurais dû être là tous les jours pour vraiment leur apprendre, mais à l'époque, je n'allais qu'une fois par semaine. La seule manière de pouvoir arriver à ce que Carradine et Dylan améliorent notablement leur Kung-Fu, ça aurait été d'ouvrir un gymnase à Malibu. À l'époque je vivais à Torrance qui se trouve plus au sud. Mais ce qui était vraiment difficile avec Dylan, c'était qu'il puisse trouver le temps pour que nous puissions pratiquer. » Un autre de ses élèves célèbres fut Chuck Norris, mais cela se passa bien avant que le colosse américain ne soit connu pour ses longs-métrages. « Sa maison se trouvait relativement près de mon gymnase et il venait me rendre visite assez fréquemment, ce que j'appréciais beaucoup. À cette époque, comme je travaillais dans la série KungFu, il voulait que je l'aide à faire une séance de photos avec David Carradine. Chuck Norris voulait devenir célèbre et faire des films et il pensait que cela pouvait lui permettre de faire sa promotion. Chuck Norris est un grand homme, nous avons une grande quantité d'anecdotes ensemble… nous nous sommes connus avant qu'il ne devienne célèbre. » Le maître Yuen transmit également son savoir à Steven Seagal. « Je l'ai moins connu, à cette époque il était très jeune et il s'intéressait surtout aux arts martiaux japonais, même si tout ce qui était oriental l'intéressait et en particulier, la médecine. » Témoin d'une époque unique du point de vue martial, le maître Yuen connaît et possède de nombreuses données et informations sur des faits historiques des arts martiaux. Comme nous l'avons signalé précédemment, il était le meilleur élève de Wong Jack Man qui défia Bruce Lee dans un fameux combat. « Wong Jack Man ne parlait pas beaucoup de ce combat. Parfois il le mentionnait, il faisait un commentaire, mais rien de plus. Il n'avait aucune raison de s'en vanter… nous avions une relation qui dépassait notre rapport de maître élève, nous étions de très bons amis, nous voulions faire quelque chose de bon pour le Kung-Fu même si j'étais à New York et lui à San Francisco. Ce ne fut pas un combat impressionnant. À l'époque, Bruce Lee n'était pas aussi bon que ce qu'il devint plus tard. Ce défi ou duel n'a pas été fait pour être montré aux Occidentaux, mais pour critiquer les méthodes d'enseignements traditionnelles chinoises, très strictes et très fermées, contrairement à ce que lui

croyait correct. La preuve en est, j'ai été chorégraphe de la série Kung-Fu et il n'y eu jamais aucun problème à montrer le Kung-Fu au monde. » Kam Yuen ne fut pas présent à ce duel, mais il est toujours resté à côté de son maître et ami… « Bruce Lee donna sa vie pour faire ce en quoi il croyait, il a dû prendre des décisions difficiles pour arriver là où il est arrivé et il a, pour ça, tout mon respect. Quand il vivait, je ne faisais pas beaucoup attention à lui, il faisait ses choses, ses arts martiaux, et moi les miens. Nous nous connaissions parce qu'un de mes proches était très ami de lui et nous coïncidions donc de temps à autre, mais par respect pour mon ami et maître Wong Jack Man, j'évitais d'avoir affaire à lui, je restais à distance. C'est en mourant qu'il devint célèbre, et c'est alors que j'ai commencé à valoriser ce qu'il avait fait pour les arts martiaux et le Kung-Fu. Cela peut sembler bizarre, mais parfois je sens que je me connecte avec l'esprit de Bruce Lee et ses idées, et pas seulement avec lui, mais aussi avec ses fans et ses admirateurs. Il y a des gens qui croient que s'il vivait, il ferait probablement ce que je suis en train de faire… » Par les avatars du destin, Kam Yuen travailla et aida à faire connaître le Kung-Fu et les arts martiaux en Occident. La série était basée sur une idée originale de Bruce Lee. Plus tard, il aida celui-ci à matérialiser son malheureux projet de « The Silent Flute ». Et enfin, il fut le premier « échelon » dans la carrière cinématographique du fils aîné de Lee. « On ne peut pas dire que Brandon s'entraîna exclusivement avec moi, j'étais simplement le chorégraphe du chapitre pilote de la deuxième saison et j'ai dû chorégraphier les scènes de combat. Son instructeur de combat était Dan Inosanto. Pour Brandon, les arts martiaux signifiaient autre chose que ce qu'ils représentaient pour son père. Il n'était pas aussi sérieux et dévoué aux entraînements que Bruce Lee. C'était un jeune homme très agréable qui commença les arts martiaux et, plus tard, voulut se consacrer complètement au cinéma et arriver le plus loin possible dans sa carrière d'acteur. Les arts martiaux n'étaient pas la priorité dans sa vie. » Le maître Yuen, alors au sommet de sa carrière du point de vue martial, décida de tout laisser tomber et de se consacrer à la méthode de la médecine énergétique chinoise. « Cette manière de connecter est une manière de pouvoir changer les choses, comme jamais avant on a pu le faire. Les changements sont alors très rapide… Quand vous vous entraînez, les changements sont lents et il faut les rendre plus rapides. » Sur quoi se base la méthode de la médecine énergétique chinoise.

Pourquoi a-t-elle tant d'adeptes dans le monde ? Qu'est-ce qui la rend différente des autres ? « Elle se base sur la loi universelle. Sur la partie physique, pas la spirituelle. Parce qu'on suppose que le niveau spirituel se trouve au-dessus du physique et il n'en est pas ainsi. Je dirige l'énergie que vous avez à la faiblesse dont vous souffrez pour que vous soyez conscients d'elle et que vous puissiez ainsi renforcer votre point faible. Le résultat est instantané. Il y a 30 ans que je fais cela. » Comment les arts martiaux s'ajustent-ils à tout cela ? « Je crois que la tradition dans les arts martiaux c'est bien, mais c'est quelque chose qui doit évoluer. Bien que quelque chose ait changé, ils sont essentiellement comme avant, mais il y a plus de choses que nous méconnaissons que de choses que nous connaissons. Il est donc temps que nous soyons plus physiques car nous sommes des créatures de cette planète. Et il faut séparer la pensée de la partie physique pour ainsi voir le potentiel correspondant à l'univers physique. De cette manière, nous pouvons être aussi rapide que l'univers, parce que l'Univers est très rapide, il est coordonné et il est très fort. Nous devons donc entrer en correspondance avec le potentiel physique de l'Univers et pas seulement rester du côté spirituel. Il faut donner confiance aux gens pour qu'ils aient assez d'énergie et on ne peut y parvenir si on utilise seulement les arts martiaux comme voie. » Depuis que le maître commença à partager sa méthode, il est apparu dans de nombreuses publications et différents moyens de communication. Il n'a depuis cessé de partager ses connaissances et son savoir-faire dans le monde entier, aidant de nombreuses personnes y compris en Espagne où nous avons réalisé cette interview. « Je suis plusieurs fois venu en Espagne. J'ai été à Barcelone, à Malaga, à Madrid et j'ai pu avec ma méthode, aider plus de 1000 patients dans ce pays. » Le sifu Liang Kam Yuen vit actuellement à Canoga Park, en Californie, il continue de pratiquer les arts martiaux, bien que pas de manière intense et continue. « Je ne les pratique pas physiquement, mais je fais le mouvement. Si je me rends compte de mon point faible quand je veux les mettre en pratique, je l'améliore immédiatement. Je peux ainsi faire évoluer presque instantanément, le niveau neuromusculaire, la force, la souplesse, la résistance, etc. » Le maître Yuen se rend dans le monde entier et enseigne et applique sa méthode de médecine énergétique chinoise. http://www.yuenendirecto.com/



AUTEUR: SALVATORE OLIVA

REF.: DVD/TV2

TITRE: J.K.D. STREET SAFE: REF.: DVD/SALVA • DVD/SALVA2 TITRE: KNIFE FIGHTING: • DVD/SALVA3 • DVD/SALVA4 TITRE: PROFESSIONAL • DVD/SALVA5 FIGHTING SYSTEM: • DVD/SALVA6 TITRE: PROFESSIONAL • DVD/SALVA6 FIGHTING SYSTEMKINO • DVD/SALVA7

REF.: DVD/BL

AUTEUR: B. RICHARDSON

MUTAI: TITRE: BRUCE LEE: L’HOMME ET SON HÉRITAGE

AUTEUR: RANDY WILLIAMS

AUTEUR: JOAQUIN ALMERIA

REF.: DVD/ALM2 TITRE: JKD TRAPPLING TO GRAPPLING

REF.: DVD/ALM3 TITRE: FILIPINO MARTIAL ARTS

TITRE: HOMMAGE BRUCE LEE AUTEUR: TED WONG & CASS MAGDA

REF.: DVD/ALM4 TITRE: STREETFIGHTING! JEET KUNE DO

REF.: DVD/RANDY1 REF.: DVD/RANDY2 TITRE: WING TITRE: WING CHUN KUNG FU: CHUN KUNG FU: SIU LIM TAO CHUM KIU Anglais / Espagnol / Italien

TITRE: JKD STREET DEFENSE TACTICS: TITRE: EXPLOSIVE DUMOG TITRE: JKD STREET TRAPPING”

Anglais / Espagnol / Italien

Anglais / Espagnol / Italien

TITRE: JEET KUNE DO BRUCE LEE’S YMCA BOXING

REF.: DVD/YAW2 TITRE: YAWARA KUBOTAN AUTEUR: MASTER PEREZ CARRILLO

TITRE: JKD EFS KNIFE SURVIVAL AUTEUR: ANDREA ULITANO

REF.: DVD/DP1 TITRE: 5 EXPERTS EXTREME STREET ATTACKS AUTEURES: VICTOR GUTIERREZ, SERGEANT JIM WAGNER MAJOR AVI NARDIA, J.L. ISIDRO & SALVATORE OLIVA

AUTEUR: BOB DUBLJANIN

TITRE: JEET KUNE DO ELEMENTS OF ATTACK

REF.: DVD/SILAT3

TITRE: JEET KUNE DO

DVD/RANDY4 TITRE: CONCEPTS & PRINCIPLES

REF.: DVD/EFS1

TITRE: JKD ”

REF.: DVD/RANDY3 TITRE: WING CHUN KUNG FU: BIU JEE

REF.: DVD/SILAT

REF.: DVD/JKDTIM

REF.: DVD/JKDTIM3

AUTEUR: TIM TACKETT

REF.: DVD/JKDTIM4

REF.: MUKRANDY4 REF.: MUKRANDY6

REF.: MUKRANDY5

REF.: MUKRANDY3

ANGLAIS

AUTRES STYLES

REF.: DVD/JKDTIM2

REF.: MUKRANDY1

REF.: MUKRANDY2

TITRE: THE WOODEN DUMMY ANGLAIS / ITALIEN

TITRE: PENTJAK SILAT

REF.: DVD/SILAT4

REF.: DVD/BURTON REF.: DVD/BURTON2 TITRE: JEET KUNE DO TITRE: JEET KUNE UNLIMITED DO UNLIMITED

TITRE: TITRE: ESPADA Y DAGA BUKA JALAN SILAT




Texte : Emilio Alpanseque Photos : Sil-Metropole, Bona Film Group, The Weinstein Company.

The Grandmaster - Histoires de « la Forêt de la guerre » « Dans les arts martiaux, il n'y a que deux mots qui comptent : horizontal et vertical. Si vous terminez au sol, vous perdez, si vous restez debout, vous avez gagné. » C'est la phrase avec laquelle le personnage de Yip Man ouvre et conclut cet intéressant film, inspiré par sa vie, mais qui nous permet également d'apprécier certaines traditions au sein du Wu-Lin ou « Forêt de la guerre » dont nous allons ici vous faire le compterendu.

Synopsis Dans la Chine des années 30, un vieux maître du nord, expert en Baguazhang, leader de la Société des artistes martiaux chinois, décide de se retirer, mais non sans avoir auparavant demandé un duel pour trouver le candidat idéal, capable d'intégrer les enseignements du sud et du nord du pays. Yip Man (Tony Leung), un expert de Wing Chun d'un certain renom dans la communauté de Canton, est choisi comme candidat et remporte aisément le duel. Face à la défaite du maître du nord, sa fille Gong Er (Zhang Ziyi) défie Yip Man immédiatement pour essayer de venger l'honneur de la famille. Durant le combat cependant, un lien particulier va se développer entre eux, qui pourrait changer le destin de leurs vies.

Les mots du réalisateur Wong Kar-Wai, le particulier réalisateur hongkongais, a enfin présenté le chef d'œuvre sur lequel il travaille depuis plus de 10 ans et qui a été tourné au cours de ces quatre dernières années. « The Grandmaster » est le récit pausé d'un temps ancien où le personnage central n'est pas exactement Yip Man, mais les arts martiaux en eux-mêmes. À ce sujet, le directeur a commenté :

« Quand les gens me demande de quel type de film il s'agit, je dis qu'il traite de la question de savoir comment transmettre une connaissance martiale à la génération suivante. Il traite des personnes, dans le cercle des Wushu traditionnels, qui veulent aller au-delà de leur propre habileté, expérience et essence. C'est le point central de cette histoire. » En effet, ce longmétrage artistique transmet un message très important à propos de la première génération de membres de la Société des artistes martiaux chinois (Zhonghua Wushi Hui) fondée en 1919 dans l'intention d'utiliser les arts martiaux pour rendre forts les individus et sauver le pays, même si, plus profondément, ils cachaient des idéaux révolutionnaires. « Ce ne sont pas seulement des valeurs des arts martiaux, cela fait partie de notre c u l t u re e t c ' e s t c e q u e j e v e u x r a c o n t e r, d ' o ù nous venons, qui nous avons été dans le passé », explique Wong.

La distribution Tony Leung (Yip Man) - Né à Hong Kong et abandonné par son père à l'âge de 7 ans, Tony Leung rêvait depuis très jeune de devenir acteur. Ce qu'il ne savait pas c'est qu'il


finirait par devenir l'une des plus grandes vedettes du cinéma de Hong Kong, avec plus de 30 ans d'expérience et plus de 100 films à son avoir. Leung est l'un des acteurs préférés du directeur hongkongais Wong Kar-Wai qui a travaillé avec lui à sept occasions. Zhang Ziyi (Gong Er) - Est née à Pékin. Elle commença à se faire remarquer après avoir gagné un concours de danse nationale à l'âge de 15 ans. C'est alors que le réalisateur Zhang Yimou l'engagea pour le film « The Road Home » (1999). La force de son interprétation plut beaucoup à la presse de son pays et en moins de trois mois, elle fut sélectionnée pour le rôle principal du fameux film « Tigre et Dragon » (2000). Bien connue depuis lors, elle est apparue dans de nombreux films à succès du cinéma chinois et international. Chang Chen (« The Razor ») Né à Taipei en octobre 1976 (l'année du Dragon dans le zodiaque chinois), l'incursion de Chang dans l'industrie du cinéma ne fut pas accidentelle. Son père, Chang Kuo-Chu, est l'un des acteurs les plus célèbres de Taiwan et son grand frère, Chang Han, est également un acteur connu. Chang devint célèbre après avoir joué dans « Tigre et Dragon ». Depuis, Chang a fait de nombreux films acclamés par la critique et a travaillé avec les meilleurs réalisateurs et acteurs.

« Dans ce film, il y a de nombreux styles et de nombreux maîtres, mais suivant ce que raconte l'histoire et étant donné les circonstances de chacun d'eux, seul l'un d'eux fut capable de transmettre son art au reste du monde. »


La production On sait que le directeur Wong Kar-Wai a besoin de beaucoup de temps pour terminer ses films et qu'il a tendance à ne pas s'ajuster aux délais de la production. Le scénario original fut écrit en 2001. Après un long voyage dans la Chine profonde pour rendre visite à plus d'une centaine de maîtres de Wushu traditionnel, le tournage commença en 2009 et sortit en salle le 8 janvier 2013. L'idée originale était de présenter dix maîtres dans dix chapitres indépendants, mais cela aurait été un film beaucoup trop long et compliqué. On raconte que l'équipe de production arriva à avoir entre ses mains quatre heures de matériel monté et utilisable, dont il fallut choisir 130 minutes, la durée de la version officielle du film. Faisons remarquer que le réalisateur Wong Kar-Wai exigea que ses trois acteurs principaux pratiquassent le Wush u tradi ti o nnel pendant trois ans avant d e commencer à tour ner. Tony Leung se consacra pleinement à la pratique du Wing Chun avec le maître Duncan Leung qui fut élève du véritable Yip Man, de son fils Darren et de son élève Henry Araneda. De son côté, Zhang Zihi apprit le Baguazhang avec l'experte de Wushu moderne et traditionnel Ge Chunyan, membre de l'équipe originale de Wushu de Pékin. Et enfin, Chang Chen s'entraîna au Bajiquan sous la direction du maître Wang Shiquan de Pékin pendant trois ans et en vint à faire de la compétition en Chine, obtenant une médaille d'or en 2009 aux championnats internationaux de Bajiquan traditionnel.

Les écoles de combat Les séquences d'arts martiaux dans « The Grandmaster » furent chorégraphiées par l'acteur du cinéma d'action légendaire, Yuen Woo-Ping, qui fut également chargé de la direction des arts martiaux dans « Matrix » (1999), « Tigre et Dragon » (2000), « Kill Bill 2 » (2003), « Le Royaume interdit » (2008) et de nombreuses autres productions au cours d'une carrière de plus de 40 ans. Cette fois, Yuen interprète également brièvement le maître de Yip Man dans la vie réel, Chan Wah-Shun. Sous la direction de Wong Kar-Wai, les scènes de combat sont vraiment exquises, elles sont pour ceux qui apprécient la beauté technique de chaque style, leurs mouvements particuliers, ou même un seul coup ou une seule posture. À part les styles mentionnés, on trouve également des représentants de Hung Gar, Xingyi, Mante religieuse… Le maître Yuen et Philippe Le Sourd,


Cinéma Martial le directeur de la photographie français, nous éblouissent par l'intensité de leur imagination et des chorégraphies d'un grand style cinématographique plutôt que des combats trépidants comme ceux qu'on a pu voir dans « Yip Man » (2008) avec Donnie Yen. Les combats sont des rencontres élégantes et cérémonieuses, dans certains cas faisant preuve d'éthique martiale et de respect mutuel. En accord avec le thème clé du film, tout est dans les détails. Les caméras s'approchent et montrent le travail de jambes précis, les mouvements des paumes en spirale, les coups de torsion, etc. Des légendes du cinéma martial comme Bruce Leung, le combattant professionnel Cung Le, l'expert de Hung Gar Lau Kar-Wing ou la championne de Wushu Zhou Xiaofei, demandent vraiment à l'acteur Tony Leung d'utiliser au maximum sa formation martiale et son talent d'acteur. Avec Zhang Ziyi et Chang Chen, ils constituent des combattants totalement convaincants devant les caméras.

Notre critique Indiscutablement, « The Grandmaster » essaye d'offrir plus de substance que de simples échanges de coups. Et il est important d'en tenir compte avant de voir ce film. Ce n'est pas « Ong Bak » (2003) ni « The Raid » (2011), mais plutôt un film contemplatif où Wong Kar Wai, tout à fait dans sa ligne, utilise les styles de Wushu traditionnels et d'autres éléments visuels comme outils d'expression de ses idées. Ainsi, les personnages centraux de Yip Man et Gong Er représentent, à travers le Wing Chun et le Baguazhang, ses propres attitudes envers la vie ellemême. Le Wing Chun considère la ligne droite comme la meilleure voie d'attaque tandis que le Baguazhang est célèbre pour ses pas circulaires et son énergie en spirale. Ceux-ci décrivent la personnalité de Yip Man qui est toujours direct et regarde vers l'avant et celle de Gon Er qui ne cesse de se coller au passé et d'éviter le présent. Et ce n'est là qu'un exemple du type de métaphores que le réalisateur utilise. Dans ce film, il y a de nombreux styles et de nombreux maître, mais suivant ce que raconte l'histoire et étant donné les circonstances de chacun d'eux, seul l'un d'eux fut capable de transmettre son art au reste du monde. Nous nous référons à Yip Man, né en 1893, qui vécut l'époque de l'empereur Guang Xu, celle du dernier empereur Puyi, la deuxième guerre sino-japonaise et la

fondation de la République populaire de Chine. À ce moment-là, il choisit de s'enfuir à Hong Kong et de commencer là-bas à enseigner publiquement l'art du Wing Chun, laissant derrière lui les vieilles traditions et parvenant à passer le relais du savoir aux générations postérieures, au-delà de sa propre vie. C'est pour cette raison que le nom du film est « The Grandmaster », au singulier.



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Alejandro, à base de discipline et de technique, est devenu une référence mondiale du Karaté Kyokushinkai. Son palmarès est impressionnant. Voici quelquesunes de ses réussites : champion de l'Open du Japon, 9 fois champion d'Europe et, il y a quelques semaines, champion du monde poids lourd, devenant ainsi le premier Occidental à obtenir ce titre. Charisme, détermination et pur esprit Kyokushin, voici aujourd'hui pour vous dans ces pages : Alejandro Navarro. Texte et photos : Ricardo Diez Sanchis


Alejandro Navarro, du pur Kyokushinkai B.I. : Alejandro, quels furent vos débuts dans le Karaté Kyokushinkai ? A.N. : Mon premier contact se fit à l'âge de 16 ans, un voyage que nous avons fait à l'île de Fuerteventura où j'ai fait la connaissance de celui qui est aujourd'hui coupable du fait qu'il y ait aujourd'hui tant d'écoles et de personnes qui connaissent et font du Kyokushin dans l'archipel des Canaries. Il s'agit du shihan Antonio Roca, que je salue ici, tout comme les pratiquants de chez moi. Je m'y suis remis à 20 ans et je suis allé vivre à la dite île. B.I. : Qu'est-ce que vous attrape dans le Kyukushin ? A.N. : Sa philosophie de vie, les principes et les valeurs qu'il vous inculque, la discipline, l'humilité, le respect, etc. etc., qui dans la société actuelle sont si rares et si nécessaire pourtant. Trouver le courage au moment où on en a besoin pour faire face aux différentes situations qu'on rencontre dans la vie, persévérer sous pression. Et bien sûr, sa manière de combattre et de, quoi qu'il en soit, donner une accolade à l'adversaire du moment ; c'est magique, un respect mutuel qui vous fait apprécier ce que vous faites et qui vous êtes. B.I. : Alejandro, que vous rappelez-vous de votre première compétition ? A.N. : Comme c'était la première, logiquement tout était nouveau, je n'avais pas idée de ce à quoi j'allais m'affronter. Ce fut une belle expérience qui me servit pour comprendre où j'avais mis les pieds. B.I. : Que conseilleriez-vous à ceux qui envisagent de commencer à faire de la compétition ? A.N. : Qu'ils écoutent leurs professeurs, qu'avec le travail ardu, les récompenses arrivent, qu'ils ne prennent pas de raccourcis pour arriver avant car ils devront revenir en arrière, travailler beaucoup la base, la position sur le tatami, la manière de se déplacer, travailler en équipe, aider le camarade, apprendre absolument de tout ce qui surgit autour de soi et que la force soit dans l'esprit et dans la foi qu'on a vis-à-vis de soi, toujours se battre pour ses rêves. B.I. : Quel est votre meilleur souvenir en tant que pratiquant de Kyokushin ? Et en tant que compétiteur ? A.N. : Il y en a tant et ils sont si variés, ces moments durs que vous partagez avec les camarades et qui font que l'amitié devient souvent plus forte à travers la douleur et le sacrifice dans les entraînements. Cela peut paraître bizarre, mais c'est à travers des résultats pas trop bons que nous avons eu les meilleures réflexions et que nous avons ainsi évolué un petit peu plus. B.I. : Qu'avez-vous ressenti en sortant du tatami après avoir remporté le championnat du monde ? A.N. : Une satisfaction mutuelle, pour moi et l'équipe qui m'accompagna au Japon et pour le groupe qui est derrière nous, surtout les plus jeunes. Être là-bas, c'est quelque chose de spécial, c'est là que tout commença. B.I. : Pouvez-vous nous raconter une anecdote de vos voyages ? A.N. : Un jour, mon compagnon et ami Hector perdit son passeport à l'aéroport de Tokyo. Nous sommes allé à la police pour demander de l'aide et au lieu de nous aider, ils commencèrent à nous interroger. Bien sûr, nous ne comprenions rien. Le sensei Angel qui nous accompagnait n'en croyait pas ses yeux. Le point culminant de la situation se produisit quand un agent ouvrit notre bagage et découvrit un paquet de gofio (des céréales moulues que nous utilisons dans les îles Canaries). Il a dû penser que c'était quelque chose de bizarre car il est devenu très nerveux en nous

demandant ce que c'était que ça. Hector ouvrit le paquet d'un coup, en mit une poignée sur son doigt (il faut savoir que son doigt en vaut quatre des miens) et voulut littéralement obliger l'agent stupéfait à y goûter. Ce dernier refusa tout en reculant. Un vrai spectacle. Nous n'avons pas arrêté d'en rire les jours qui suivirent. Finalement, le passeport apparut et bien sûr, ils nous permirent d'emporter le gofio… ha ha ha ha ha ! On m'a un jour interviewé en anglais et on a collé cette interview sur YouTube, il y a cinq ans, ils en rient encore au dojo. Humour transalpin comme ils disent. Crazy situation ! B.I. : Parlez-nous de votre maître Angel Romero, indiscutablement l'un des artisans de vos succès sportifs. A.N. : Maître, parfois père, parfois frère, et la plupart du temps simplement ami et frère de bataille. Un rêveur né qui contamine sa folie et lutte pour ce qu'il croit juste. J'ai beaucoup appris de lui, et pas seulement en Karaté. B.I. : Vous vivez maintenant une nouvelle étape de votre vie au Costa Rica. Comment vous êtesvous adapté à la vie là-bas ? A.N. : Oui, cela fait presque qu'un an et demi. Tout a surgit d'une conversation sporadique avec le Branch Chief Erik Golberd et me voilà ici. Ils me traitent très bien, m'appuient en tout. Ils ont aussi leur part de mérite dans ce que j'ai réussi ces 15 derniers mois. D'ici, j'aimerais les remercier ainsi que Mario Hernández pour la confiance qu'ils m'ont accordée et aussi tout l'équipe d'IKO Kyokushinkaikan Costa Rica. B.I. : Souhaitez-vous ajouter quelque chose de plus ? A.N. : Me souvenir du Shihan Daniel Lorente, qui est toujours là, appuyant la sélection. Encourager les juniors qui vont très bon chemin et embrasser bien fort, depuis la distance, tout le groupe Iko Espagne pour son dévouement, les Mirmidons et mes frères de bataille, où qu'ils soient.





La technique d'attaque dévastatrice de l'éléphant blanc armi les nombreuses stratégies de combat développées par les maîtres du combat siamois pendant plusieurs siècles, depuis le début des années 1600 jusqu'au siècle dernier, se trouvent les techniques avancées regroupées sous le nom de Look Mai Muay Thai. Chacune d'elles, comme pour les stratégies plus simples appelées Mae Mai (ou technique de base), contiennent de nombreux principes de combat qui, une fois décodés, apportent au boxeur thaï un vaste bagage technique auquel il peut à chaque fois recourir. Nous allons voir maintenant en détail le Look Mai nº 1 selon la codification universellement acceptée par tous les Arjarns Thaïlandais. La technique s'appelle Erawan Soei Nga qui, traduit littéralement, signifie « Erawan (l'éléphant blanc à trois têtes) frappe avec ses défenses ». Superficiellement, cette action consiste simplement en un ou plusieurs coups de poing portés au visage ou au corps de l'adversaire, évitant son attaque impétueuse. En réalité, lors d'un examen minutieux, chaque Mai Look révèle tout un monde de traditions culturelles ancestrales, de techniques martiales sophistiquées et de connaissances médicales détaillées.

P

La technique L'éléphant est un animal énorme doué d'une puissance exceptionnelle. Il est même capable, en effet, de déraciner un arbre. Les techniques de l'éléphant naissent de l'observation de l'utilisation de ses défenses pour frapper et de sa trompe pour dévier, frapper, saisir ou rompre. L'utilisation de la trompe pour frapper de manière détendue mais puissante a été copiée par les Thaïlandais et utilisée pour développer le Tae, coup de pied circulaire mortel typique de Muay Thai, où la jambe est lancée, sans être contractée ou pliée puis étirée, comme c'est le cas dans les techniques de coups de pied d'autres styles orientaux. Les défenses de l'éléphant sont des armes mortelles qui sont imitées par les coups de poing de bas en haut (précisément le coup de poing vertical de l'Erawan Soei Nga) ou les coups de coude vers le haut ou vers le bas. L'éléphant utilise sa trompe pour palper, saisir et tirer les branches ou tout autre objet qui se trouve devant lui. De la même manière, le pratiquant saisit les jambes de l'adversaire et les tire pour provoquer sa chute. Enfin, avec son pied, l'éléphant peut écraser n'importe quoi de manière très destructrice ; de la même façon, le coup de talon à l'adversaire au sol est souvent une technique définitive.

Les points vitaux La mandibule ou os maxillaire inférieur constitue la partie inférieure du visage et supporte

les dents. Le nerf alvéolaire inférieur, branche mandibulaire du nerf trijumeau, entre dans le foramen mandibulaire et avance dans le canal mandibulaire, apportant sensibilité aux dents. Un coup puissant en cet endroit, surtout s'il est donné suivant un angle de 45° (comme c'est le cas quand on frappe avec la technique Erawan Soei Nga) peut provoquer une fracture de la mandibule. La victime ressentira une douleur aiguë, elle aura du mal à ouvrir la bouche et pourra présenter une tuméfaction des lèvres et du menton. La dislocation de la mâchoire peut se produire simultanément à la fracture (ou même en l'absence de fracture) si le coup est dirigé vers l'extrémité supérieure de l'os (vers l'oreille). Être frappé alors que vous avez la bouche ouverte (même légèrement) ne fera qu'augmenter la possibilité de luxation mandibulaire. Dans le pire des cas, un coup violent à la mâchoire peut aussi provoquer des blessures traumatiques au cerveau (intracrâniennes).





« L'illumination ne perturbe pas la personne, Tout comme la lune ne perturbe pas l'eau. Une personne ne bloque pas l'illumination, Tout comme la goutte de rosée n'occulte pas la lune dans le ciel. » Maître Zen Dogen

Le Ki dans les arts de l'épée Pour certains, c'est réellement là que nous commençons à apprendre, pour d'autres, c'est une nouvelle étape qui commence. Kansatsu, en japonais, signifie observation. C'est le moment où l'élève découvre qu'il peut observer, qu'il comprend les mouvements des autres. C'est la séparation de la pensée et du cerveau. Je m'explique. Le cerveau n'est qu'une partie du système nerveux central, bien que la plus complexe. Il consiste en une masse de tissus nerveux qui occupent la plus grande partie du crâne et qui a, entre autres fonctions, celle du raisonnement et du langage. Il a une forme ovale avec la partie plus allongée vers l'arrière. Il pèse en moyenne 1100 grammes. Le côté gauche du cerveau dirige le côté droit du corps et le côté droit du cerveau dirige le côté gauche du corps. Le côté gauche du cerveau est logique, tandis que le côté droit est intuitif. Pour les maîtres de Haragei et les anciens spécialistes de l'art de combattre avec l'épée, on peut le décrire comme un château à trois étages. Le premier étage, le subconscient, est la résidence de nos impulsions automatiques, symbolisant la vive somme des services réalisés. Le deuxième étage, le conscient, est le domaine des conquêtes actuelles, où se lèvent et se consolident les qualités nobles que nous sommes en train d'édifier. Le troisième étage, le supraconscient, est le domaine des notions supérieures, qui nous indique les hauteurs que nous devront atteindre. Pour que notre pensée poursuive son chemin vers le haut, il est indispensable d'équilibrer ces trois zones de notre cerveau.

La pensée oriente cet univers microscopique (le cerveau) où des millions de corpuscules et d'énergies multiformes se mettent à son service. D'elle émanent les courants de la volonté, déterminant un vaste réseau de stimulus, réagissant face aux exigences du paysage extérieur ou répondant aux suggestions des zones intérieures. Divers maîtres zen et ceux qui suivent de manière plus mystique la culture japonaise établissent une voie interne dans la pensée qui se situe entre l'objectif et le subjectif. La pensée est, par la Loi Divine, obligée d'apprendre, de vérifier, de choisir, de refuser, d'accepter, d'assimiler, de garder, d'enrichir, de s'illuminer, de toujours progresser. Du plan objectif, elle reçoit les problèmes et les influences de la confrontation directe. De la sphère subjective, elle est absorbée par l'inspiration, plus ou moins intense, des intelligences incarnées et désincarnées qui lui sont proches et les résultats des créations mentales qui lui sont particulières. Sur la voie du Kenjutsu, bien que restant apparemment stationnaire, la pensée poursuit son chemin, sans se retour ner, sous l'action indéfectible des forces visibles et invisibles. Beaucoup d'élèves qui arrivèrent à devenir de grands professeurs découvrirent avec ce type d'observation que, dans combat, la vie et la mort se mélangent. La valeur du Ma-Ai se trouve dans la séparation des sentiments qui sont extériorisés sous forme de temps et de distance par rapport à l'adversaire, engendrant la distance parfaite, exacte ! Du point de vue de son application, et pas seulement de la pratique de l'épée, toute forme exige une préparation ou des

formules qui permettent une plus grande compréhension. Sujimichi, qui fut ensuite également appelé Kyoju-ho, se réfère aux méthodes d'exercices préparatoires consacrés aux formes étudiées spécifiquement pour la guerre. Pour l'obtention du diplôme de Shoden, on le divise principalement en : - Iwa (Chõku, tõ-sa, en-põ) - Hendõ (Shita, Ue, Jõge, Sayu, chikaku) - Matsu (Chõku, tõ-sa, en-põ) « Il entre et sort devant tes yeux, Répondant aux phénomènes, suivant les émotions. Quand il est insouciant, sans obstacle, Tous les efforts réussissent. » Hsin Wang Ming, par Fu Yu (497-569) L'élève est conçu comme un être dynamique qui interagit à tout moment avec la réalité, opérant activement avec les objets et les personnes. Cette interaction avec son environnement engendre la construction de « structures mentales » et des manières de les faire fonctionner. L'axe central dès lors est l'interaction organismemilieu et cette interaction a lieu a travers deux processus simultanés : l'organisation interne et l'adaptation au milieu, des fonctions exercées par l'organisme au cours de la vie. Dans le passé, c'était à travers ces exercices que les grands la construisaient maîtres personnalité martiale de chaque élève. Nous devons penser que le processus de développement est influencé par des facteurs tels que la maturité (croissance biologique des organes), la pratique (fonctionnement des schémas et des organes qui ont à voir avec la des habitudes), formation apprentissage social (acquisition de



valeurs, langages, coutumes et modèles culturels et sociaux) et équilibre (processus d'autorégulation inter ne de l'organisme qui se constitue dans la recherche successive de l'équilibre après chaque déséquilibre souffert). C'est là que nous pouvons voir se construire les diverses identités relatives aux différents « Ryu ». Autrement dit, pour construire ce savoir, les conceptions de la relation Senpai-Kohai se combinent avec les informations qui proviennent du milieu (Ryu), dans la mesure où le savoir n'est pas conçu comme étant découvert spontanément par l'élève (Kohai) ou transmis mécaniquement par le milieu extérieur ou par les adultes, mais comme le résultat d'une interaction dans laquelle le sujet est toujours un élément actif qui cherche activement à comprendre le monde qui l'entoure et à résoudre les interrogations que ce monde provoque. Dans l'histoire de la pratique de l'épée, les m a î t re s plus traditionnels obligeaient leurs élèves à pratiquer avec le Bo sur des makiwara, des pneus, des fagots de bambous noués… beaucoup de mouvements incessants, épuisants, répétitifs, en mettant l'accent sur la respiration. Logiquement, tous ces exercices cherchaient à renforcer l'impact de l'épée à la recherche de l'acquisition de la coupe parfaite. D'autre part, il faut tenir compte de l'extrême importance de l'influence de l'énergie corporelle. Répéter le mouvement sans en comprendre les raisons profondes, c'est en transformer l'essence en une collection de gestes répétés. Le mouvement descendant vers le makiwara (qui est à l'horizontal) représente la force du corps, dans ce cas, engendrée par le Hara sous la forme de coupe. Pour cela, le Haragei travaille le Hara de telle sorte que ses contractions et ses

expansions engendrent un mouvement produisant une chaleur qui surgit au milieu du corps, passant ensuite par la colonne vertébrale jusqu'aux mains. Les m a î t re s du passé, principalement du milieu du XIXe siècle, ont étudié la chaleur de manière scientifique et rationnelle. La chaleur était considérée comme une sorte de mouvement d e s m o l é c u l e s d e l a m a t i è re . É v i d e m m e n t , l e s f o rg e ro n s connaissaient bien cette théorie quand ils appliquaient leurs connaissances à la fabrication d e s é p é e s . L e s e x e rc i c e s d e Haragei, dans le cas de la pratique sur le makiwara, recherchent les deux états de cette chaleur : vapeur et solide. Dans les solides, on croit en outre que les molécules vibrent ou oscillent autour de points fixes à l'intérieur du Hara et donc du sang. Conscients de cela, beaucoup de pratiquants ajoutaient à leur alimentation des compléments pour renforcer l'énergie corporelle. Quand l'énergie du Hara était considérée du point de vue de l'élément eau, ce mouvement correspondait à une chaleur sous forme liquide. Dans cet état liquide, son mouvement était moins limité car les molécules étaient capables de se déplacer plus que les autres avec une relative facilité. D'après les maîtres les plus experts, c'est l'élément qui engendre de la vapeur à travers le Hara qui produit le mouvement moléculaire le plus important de tous. De là l'importance du Ki sous forme de vapeur. On arriva à la conclusion que, comme les molécules gazeuses étaient très distances, leur mouvement n'était pas affecté par une attraction entre les molécules. Chaque molécule simplement se déplaçait en ligne droite jusqu'à percuter une autre molécule se trouvant sur son parcours, que ce soit du propre Ki ou d'un autre processus qui aurait

commencé. Dans le cadre de la pratique de l'épée, les maîtres utilisaient une méthode qui répétait un certain nombre de fois tous les éléments afin de renforcer la relation du Hara avec tous ceux-ci. L'intention était d'utiliser le Hara dans l'élément Terre afin que celuici, une fois l'élément Feu mis en route, soit appliqué de manière à ce que le Ki circule sous forme de vapeur jusqu'aux mains dirigeant l'épée vers le makiwara. À travers la vapeur, le mouvement moléculaire est en effet relativement libre des forces d'attraction intermoléculaires. Les molécules partent librement dans l'espace vide, collisionnant les unes contre les autres, et contre les deux bras renforcés par l'exercice de l'impact. Les bras reçoivent un bombardement continu, à mesure que les molécules les atteignent et sautent. Chacun de ces impacts produit une petite force sur les parois osseuses, s'additionnant les unes les autres pour former une force moyenne constante par unité de zone. Ainsi la seule pratique de l'exercice ne renforcera qu'à peine le corps physique. La vraie raison de l'impact se trouve dans la concentration des forces sous forme d'énergie durant l'impact ou la coupe. Tous les maîtres et pratiquants de Haragei savent que diverses coupes exigent différents types de respiration et différents axes en rapport avec le Hara. Pour approfondir ceci, nous dirons que quand une zone se charge, le fluide énergétique se libère dans le courant sanguin et se dirige vers ces zones de telle sorte que progressivement, elles conservent cette charge et la pression de l'énergie Ki, la distribuant dans tous le corps et, dans le cas du Kenjutsu, dans les extrémités qui, prolongées par la présence de l'épée, entrent en conflit avec l'acier de celle-ci.



Étirement du dos Prishthasana Une fois que l'équilibrage des deux côtés et la montée des énergies ont commencé avec les postures précédentes, nous pouvons développer l'équilibre d'avant en arrière et le contrôle des voies et des centres d'énergie. Le cerveau a maintenant développé sa sensibilité et les connexions neuronales avec les côtés qui permettent de renforcer et stimuler le centre. La posture Prishtasana vise à développer la conscience spatiale, physique et psychique. Notre attention se centre sur la glande pinéale (aussi appelée le « troisième œil ») qui produit la mélatonine, dérivé de la sérotonine, une hormone qui affecte la modulation des structures de l'éveil et de sommeil et des fonctions saisonnières ainsi que le développement sexuel. Cette glande connecte le système endocrinien avec le système nerveux en convertissant les signaux nerveux du système sympathique (chargé d'aider le corps à se préparer pour l'action et appartenant au système nerveux périphérique) en signaux hormonaux. L'activité pinéale diminue avec la lumière, de sorte que les taux de mélatonine sont plus faibles pendant la journée. Ils augmentent la nuit, jusqu'à dix fois plus, provoquant le sommeil. La lumière cependant n'affecte pas directement la glande pinéale, on devrait plutôt dire que l'information provenant des voies visuelles stimule une partie de l'hypothalamus, qui envoie des signaux à la glande pinéale via les connexions nerveuses situées près de la moelle épinière. L'exposition à la lumière perçue à travers la rétine est d'abord transmise à cette partie de l'hypothalamus (une région du cerveau connue pour coordonner les signaux de l'horloge biologique). Les fibres nerveuses partant de l'hypothalamus descendent vers la moelle épinière, puis vers les ganglions cervicaux

supérieurs et de là, les neurones postganglionnaires remontent vers la glande pinéale. Ainsi, la glande pinéale est similaire à la médullosurrénale dans le sens où elle traduit les signaux du système nerveux sympathique en signaux hormonaux. Quand le pratiquant se penche en arrière dans cette posture, les yeux (même fermé) reçoivent plus de lumière d'en haut (en plein air en particulier). Cela permet d'inhiber la production de mélatonine et d'accroître l'état d'éveil, l'état d'alerte ou la conscience du pratiquant. Étirer et cambrer l'intérieur de la colonne et en comprimer l'extérieur aide à transmettre les signaux et les traduire en signaux hormonaux. L'étirement de la structure abdominale apporte de nombreux avantages pour le pratiquant du point de vue de la dynamisation sensorielle et fonctionnelle des organes internes. En étirant le dos dans cette posture, nous ouvrons le torse, relâchant la pression sur les organes inter nes pour une plus grande fonctionnalité, circulation et transmission nerveuse. Dans un travail sédentaire où vous êtes assis de longues heures en suivant, les organes, poumons et intestins sont comprimés et inhibés par rapport à leur fonctionnement adéquat ou optimal. L'accroissement de leur activité et de leur fonctionnalité dérivé de cette posture aidera également à rester éveillé et actif toute la journée. Mais le facteur le plus important pour nous réside dans l'accroissement des aspects sensoriels dérivé de cette posture et lié aux chakras du corps frontal. Il y a, dans chaque muscle, des récepteurs sensoriels appelés cellules du fuseau neuromusculaire, qui détectent principalement des changements de longueur du muscle. Ces récepteurs transmettent les informations concernant la longueur vers le système nerveux central via les neurones sensoriels et

activent l'activité réflexe autonome au sein de l'organisme. Cette information peut être traitée par le cerveau pour déterminer la position des différentes parties du corps ainsi que la réponse instantanée des réflexes autonomes. Quand un muscle est étiré, les fibres sensorielles primaires du fuseau neuromusculaire répondent aux variations de la longueur et de la vitesse du muscle et transmettent cette activité à la moelle épinière sous la forme de variations du taux des potentiels d'action. De même, les fibres sensorielles secondaires réagissent aux variations de la longueur du muscle (mais avec un composant sensible à la vitesse plus petit) et transmettent ce signal à la moelle épinière qui comporte le canal principal du Shushuma. Cette capacité sensorielle accrue est importante car la posture ouvre également les chakras frontaux vers le périnée. Comme les chakras sont d'importants portails sensoriels pour entrer en relation avec les vibrations des mondes extérieurs, cette augmentation de la sensibilité, par l'intermédiaire des cellules du fuseau neuromusculaire, augmente considérablement les messages neurologiques réflexes dans la prise de conscience du corps et la relation à ces vibrations. Ceci aide le pratiquant à devenir plus conscient et réceptif aux fluctuations extérieures et aux transmissions énergétiques en intensifiant l'activité psychique.

Étirement du dos Prishthasana Faire un pas et se placer dans cette position avec les pieds légèrement audelà de la ligne des épaules permet à l'énergie de s'élever du sol à travers la plante du pied à l'intérieur des cuisses vers le périnée et vers Shushuma (centrage et concentration sur la ligne d'énergie principale). Les nerfs moteurs ne sont pas nécessaires pour équilibrer l'un et l'autre côté comme dans la posture précédente ce qui permet au corps de passer au sensoriel. Sortir de cette position avec les pieds pointés droits devant engendre une plus grande contraction musculaire à la base de la colonne vertébrale. Ensuite, lorsque nous nous penchons en cette action arrière, provoque en outre la compression des muscles et des nerfs spinaux, inhibant les actions motrices. Cette compression et l'inhibition qui s'en suit est essentiellement dirigée à la base de la colonne vertébrale où elle va fortement inhiber Ida et Pingala (tout en permettant la stimulation de Shushuma)


qui sont également comprimés maintenant dans deux directions (de gauche à droite de la position et de haut en bas quand le corps est penché en arrière). Les mains posées sur la partie postérieure des jambes permettent d'inhiber l'effet d'enracinement du corps qui, à son tour, permet de maintenir l'action basée sur la prise de conscience, la préparation et la capacité de réaction de l'individu. Ceci, conjointement à tous les chakras postérieurs scellées par l'arc de la colonne vertébrale et la compression latérale provoquée par la position du bras, conduit les chakras frontaux à une concentration sensorielle qui à son tour, permet d'alimenter Shushuma. L'étirement du torse stimule le premier chakra avec une injection de vibrations engendrées par la terre, ce qui à son tour permet d'activer successivement Shushuma et l'autre chakra frontal. Cette position du pied centre et stimule l'aspect sensoriel du cerveau et ouvre ensuite les récepteurs énergétiques de l'organisme à l'apport sensoriel car les différents chakras ne sont pas seulement ouverts successivement mais encore passent à un mode réceptif ou sensoriel. L'étirement active les cellules du fuseau neuromusculaire ainsi que les nerfs, passant au mode sensoriel complet. En vous penchant en arrière dans cette posture, vous sentirez l'énergie monter à l'intérieur des cuisses jusqu'au périnée (premier chakra) recevant directement l'énergie de la terre. Comme cette poussée continue d'augmenter tant que le corps est penché en arrière, l'énergie stimule alors le deuxième chakra et la reconnaissance de votre propre sexualité. Quand l'énergie arrive au plexus solaire ou 3ème chakra, vous percevrez pleinement le sentiment de force du soi. Si vous vous inclinez plus encore, vous ouvrez le thorax ou 4ème chakra, vous ouvrant à la réceptivité et la paix en vous. Avec le 5ème chakra, l'ouverture de la gorge, un sentiment de joie vous envahira car vos émotions vibreront à de plus hauts niveaux. Quand le troisième œil ou 6ème chakra est ouvert, une vague de clarté s'installe dans votre esprit, votre corps et votre âme et vous devenez également sensible aux communications et aux vibrations internes. Enfin, quand vous ouvrez le 7ème chakra, le chakra couronne, vous percevez comment votre savoir et vos vibrations intérieures vibrent à l'unisson avec celles de l'univers et vous devenez conscient de votre environnement spatial et vibratoire qui s'agite subtilement, jusqu'à vous remplir complètement de vigueur.

Respiration et intention Pour commencer, placez les pieds joints et respirez profondément par le nez tout en permettant à l'énergie de circuler vers le sol. Au cours de l'inspiration, sentez l'air ou l'énergie descendre du milieu du front vers le périnée et par la partie postérieure des jambes jusqu'aux talons où elle entre ensuite dans le sol. Tandis que vous faites un pas à l'extérieur plaçant les pieds un peu au-delà de la ligne des épaules avec les pieds légèrement au-delà de la ligne des épaules, expirez lentement et sentez la montée de l'énergie grimper à l'intérieur des jambes et monter à travers la colonne vertébrale jusqu'à la tête. Inspirez lentement quand vous commencez à vous pencher en arrière, en le coordonnant avec la lente action d'étirement, portant votre conscience vers l'ouverture successive des différents chakras. Quand vous avez terminé de percevoir toutes les sensations vibratoires et les ouvertures, expirez lentement. Cela permet de détendre l'ensemble du corps pour ensuite comprimer et fermer le dos car la partie frontale du corps s'étend ensuite à mesure que s'ouvrent les chakras. Jouissez de ce que vous êtes capable de faire et que vous venez d'expérimenter car peu d'individus dans la vie seront conscients de ce don. Tout dans l'univers est vibration, mais la plupart n'atteindront jamais ce niveau de conscience et cela peut vraiment changer la vie. Prochain article : «Le triangle » - Trikonasana

Texte : Evan Pantazi Instructrice de Yoga : Carolina Lino - Ponta Delgada, Azores Photo : Tiago Pacheco Maia - Ponta Delgada, Azores


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Ce que vous devez savoir sur… C'est dans nos enfants que se trouve l'avenir des arts martiaux. Les enfants et les jeunes grandiront et poursuivront notre tradition martiale et ils doivent pour cela être formés de la meilleure manière possible. Beaucoup d'instructeurs cependant n'ont qu'une vague compréhension du développement naturel des enfants ainsi que de leurs capacités motrices et de leurs habiletés psycho-sociales. C'est en pensant à cela que je vous présente ici un guide élémentaire de ce que vous devez Texte et photos : Jesse Enkamp savoir pour enseigner les arts martiaux aux enfants.


L'enseignement des arts martiaux aux enfants Enfants de 7 à 9 ans Physiquement : Les enfants de 7 à 9 ans ont un grand besoin physique de bouger car, à cet âge, leur corps commence à automatiser les mouvements physiques. Cela veut dire qu'ils sentent naturellement l'impulsion

de se mouvoir de toutes les manières possibles. Les enfants de cet âge ont cependant les muscles peu développés et leur capacité de tendre les muscles est très limitée. Et on a la même chose pour la capacité anaérobie. Les différences entre garçons et filles sont presque inexistantes à cet âge-là.

Mentalement : Quand au développement psycho-social à cet âgelà (certains enfants peuvent paraître plus ou moins âgés, en fonction de leur croissance), leur capacité sociale n'est pas complètement développée, autrement dit, il est difficile pour eux de se retrouver dans un groupe avec des


Ce que vous devez savoir sur… personnes différentes et des besoins distincts. En d'autres mots, ils sont beaucoup plus égoïstes et pour eux ce qui prime c'est leur propre sécurité et leur propre confiance en eux. Leur sens du bien et du mal commence en outre à se développer conjointement à leur capacité à suivre des règles et des instructions, même si leur capacité auditive (suivre des instructions orales) est encore assez faible. Conseil : quand vous enseignez à des enfants de 7 à 9 ans, essayez de mettre l'accent sur le jeu. Mettez beaucoup de variété dans les exercices, les mouvements et les contenus des leçons et essayez d'être aussi clair que possible en donnant toujours des instructions courtes et brèves. Il est plus efficace de montrer clairement les exercices que de les expliquer verbalement aux enfants. Au cours de cette étape, il est important de mettre l'accent sur le travail en équipe, sans fomenter la mentalité compétitive. Veillez à transmettre les règles très clairement et établissez ce qui est bien et ce qui ne l'est pas, comment il faut se comporter dans le dojo et à quoi servent les arts martiaux et comment il faut les utiliser…

Enfants de 10 à 12 ans Physiquement : Les enfants de 10 à 12 ans ont considérablement amélioré leur coordination. Ça veut dire qu'on peut leur apprendre des tâches cognitives plus difficiles, en plus de leur demander de faire mouvements physiques, et leur fonction respiratoire est en train de largement se développer. À cet âge, on commence à percevoir les différences entre filles et garçons, même s'ils n'ont pas encore terminé de se développer. Mentalement : À cet âge, en plus d'avoir amélioré leur coordination, il on également commencé à développer la capacité de penser de manière logique et abstraite. Ce qui veut dire qu'on peut leur demander d'utiliser cette capacité dans les exercices pour tirer les avantages des améliorations dans ce domaine. En outre, leur capacité de coopération augmente conjointement à l'envie de plus de pratique et de compétition. En d'autres mots, une mentalité de « tribu » prend le pas sur la mentalité du « moi-je », même si cette dernière est encore présente. Conseil : Ici aussi, quand vous enseignez à ce groupe d'âge, il faut veiller à ce qu'il y ait une grande variétés de leçons (comme pour les enfants de 7 à 9 ans), mais sans être confus. Les enfants de cet âge essayent généralement de pratiquer beaucoup de sports différents. Notre travail sera donc que faire en sorte qu'ils aient envie de pratiquer les arts martiaux. Essayez d'incorporer un entraînement technique au cours de cette étape, ainsi que plus de détails sur la technique et un peu de tactique et d'entraînement basé sur les différentes situations qui peuvent se présenter. Il est vital que nous soyons consistants dans

nos actes et dans nos paroles quand nous dirigeons les cours car, à cet âge-là, l'équité et la justice sont des concepts très importants pour les enfants.

Jeunes de 13 à 15 ans Physiquement : Étonnamment pour beaucoup d'entraîneurs et d'instructeurs, les jeunes de 13 à 15 ans commencent à décliner dans de nombreux domaines. On observe surtout cela dans la coordination (qui empire) et l'agilité (qui diminue). À cet âge-là, les jeunes qui ont facilement

remporté des trophées pourraient commencer à perdre la motivation. Il est donc nécessaire que les instructeurs comprennent qu'à cet âge-là, les changements sont naturellement nécessaires, surtout au niveau de la structure physique, où la taille et le poids augmentent particulièrement. Leur capacité aérobie augmente également massivement ainsi que les différences sexuelles. Mentalement : Beaucoup de choses passent par la tête des jeunes quand ils ont entre 13 et 15 ans. À cet âge, il est normal qu'ils se sentent peu sûrs d'eux,


L'enseignement des arts martiaux aux enfants car ils sont en train d'essayer progressivement d'identifier leur propre manière d'être, leur identité. Cela s'exprime de différentes manières, en fonction des circonstances, mais le plus important, c'est que tous les jeunes commencent à avoir besoin d'indépendance et que nous devons être réceptif face à cette nécessité. Conseil : Le groupe aura tendance à être de plus en plus désuni car il y a de plus en plus de différences physiques et mentales entre les individus. Mais heureusement, la capacité de résoudre

les problèmes augmente ainsi que celle d'avoir des discussions théoriques, ce qui veut dire que nous pouvons plus parler au groupe. En tant que leaders, la préservation du dialogue est plus importante que jamais, car les jeunes nous considéreront comme un pilier de confiance et de sécurité dans la dynamique de leur vie. Nous rendrons donc les exercices techniques plus faciles, nous n'ajouterons pas beaucoup de mouvements compliqués et nous essayerons de ne pas stresser excessivement nos élèves. Mais nous

devons cependant augmenter la durée et l'intensité des cours, car les jeunes sont en plein dans la puberté et un bon coup de pied au derrière leur fera du bien.

Jeunes de 16 et 18 ans Physiquement : Quand les jeunes ont de 16 à 18 ans, ils sont sur le point de devenir des adultes. Physiquement, cela se manifeste de plusieurs manières. Les poumons et le système respiratoire sont au plus haut niveau, ainsi que la capacité de gérer l'augmentation d'acide lactique dans les muscles. Au cours de cette étape, la majorité des garçons (de 18-19 ans) et des filles (de 15 et 16 ans) ont généralement terminé de grandir (particulièrement en ce qui concerne la taille) et les différences sexuelles sont devenues un facteur déterminant. Mentalement : Quand les jeunes ont atteint cet âge-là, leurs connaissances ont également augmenté, ils commencent donc à remettre plus souvent en question une grande partie de nos enseignements et à un niveau plus profond qu'auparavant. La perception et l'acceptation progressive de leur identité a également lieu, ainsi qu'un sens prononcé de l'indépendance. Conseil : À cet âge, il convient d'augmenter la dose d'entraînement (aussi bien en volume qu'en fréquence et en intensité). En tant qu'instructeur, nous pouvons donner des cours plus durs aussi bien physiquement que mentalement et organiser des entraînement de force et d'autres entraînement supplémentaires (cardiovasculaires, par exemple). En outre, il est important que les jeunes, qui sont en train de devenir des adultes, conservent leur souplesse au moyen d'exercices d'assouplissements et d'étirements. Il y a évidemment un tas de choses à dire à propos de l'enseignement aux enfants et aux jeunes et bon nombre de cours, de vidéos et de livres existent sur le sujet, mais ils abordent généralement une connaissance de base. Rappelez-vous que les enfants et les jeunes aiment la variété (mais pas au point d'engendrer de la confusion). En tant qu'entraîneurs, nous devons en tenir compte pour pouvoir maintenir l'intérêt et la motivation des jeunes à long terme. En outre, nous devons essayer d'avoir une image d'ensemble : la majorité des enfants viennent s'entraîner pour s'amuser, apprendre des choses intéressantes, sentir qu'on les considère, s'exhiber (les enfants adorent se montrer), rencontrer des amis et faire de nouvelles connaissances. Nous ne devons jamais leur refuser cette possibilité. En d'autres mots, les jeunes ont tout autant besoin de sérieux que de diversion. En tant que leaders, notre travail consiste à savoir faire cette distinction et à conserver l'équilibre. Bonne chance !




Self-défense

Les armes et les outils pour la self-défense tels que le Kubotan, le bâton court, le Yawara ou le Dulo, sont disponibles dans de nombreux pays. Les petits bâtons et outils similaires sont utilisés pour la défense personnelle depuis très longtemps. Ils ont beaucoup d'avantages, mais également certaines caractéristiques spéciales que vous devez prendre en considération quand vous les utilisez.


Texte : Peter Weckauf & Irmi Hanzal Photos : Mike Lehner

Le Kubotan et autres armes défensives Les pours et les contres de l'usage des armes et éléments similaires pour la self-défense


S.D.S. Concept : Toujours armé L'usage réussi du Kubotan ou du Yawara pour la self-défense dépend de certains facteurs importants. • On ne peut les utiliser qu'en distance courte • Ils ne fonctionnent que si on les utilise pour frapper ou faire pression • Leur efficacité face aux attaques avec armes est limitée, pensez aux couteaux, aux haches ou aux bâtons. • Avoir toujours sur soi le Kubotan n'offre aucun garantie de sécurité, il est crucial de pratiquer pour bien l'utiliser. Les armes et outils de défense ne servent qu'à ça, ils ont été conçus pour la défense et pour rien de plus. Mais celui qui les porte aura du mal à justifier qu'il n'a pas l'intention de les utiliser. Cela peut vous valoir des problèmes légaux dans certains pays.

Désavantages potentiels des armes défensives • Elles sont illégales dans de nombreux pays

« Dans certains pays, on permet la défense face à une attaque pour autant que la vie, la santé, l'intégrité physique, la liberté, la propriété ou l'intégrité personnelle soient en jeu. La défense doit être immédiate et appropriée. »

• On les i d e n t i f i e facilement comme des armes • Leur usage comporte des désavantages (portée, danger potentiel pour les personnes non impliquées) • Elles ne sont pas toujours disponibles • Elles ne sont pas légales dans tous les endroits, certains compagnies aériennes, par exemple, ne permettent pas d'emporter des Kubotans dans les bagages • Usage spécifique et restreint, en fonction des caractéristiques de l'outil (rigide, souple, poids, taille, matériel) • Leur usage peut être exagéré ou disproportionné • Ils ne sont pas toujours utiles. Dans certains pays, l'usage ou seulement la possession de certaines « armes » est illégal. D'autre part, porter et même utiliser stylos, cuillères, briquets (objets quotidiens) ne fait


« Il vaut donc mieux bien y penser avant d'en porter sur soi et savoir par rapport à quelles armes vous vous êtes préparés pour vous défendre en situation de danger. »


aucun problème et est généralement considéré comme proportionnel et facilement justifiable devant un juge.

Réflexion à propos de la self-défense Dans certains pays, on permet la défense face à une attaque pour autant que la vie, la santé, l'intégrité physique, la liberté, la propriété ou l'intégrité personnelle soient en jeu. La défense doit être immédiate et appropriée. En self-défense, le moment postérieur est essentiel si on a utilisé des armes ;

« Imaginez que quelqu'un veut apprendre les techniques les plus importantes de self-défense en quatre heures. »

l'usage disproportionné peut avoir des conséquences juridiques. Il vaut donc mieux bien y penser avant d'en porter sur soi et savoir par rapport à quelles armes vous vous êtes préparés pour vous défendre en situation de danger.

S.D.S. Concept Un système pour l'usage des armes et des objets quotidiens Quand j'ai conçu le S.D.S. Concept, je me suis posé une simple question.


Imaginez que quelqu'un veut apprendre les techniques les plus importantes de self-défense en quatre heures. Que devrait connaître cette personne ? Des coups de poing ? Des coups de pied ? Des renversements ? Des points de pression ? Des saisies ? Qu'est-ce qui aurait du sens pour un d é b ut a nt ? Tou tes ces questio ns m'amenèrent à penser au fait que l'usage d'outils de self-défense et d 'é lé me n t s similaires po ur une d é fe n se p e rso nnelle eff icace

am élio rer ai t dr as ti qu em en t l es possibilités de succès dans une situation de péril. Permettez-moi de mettre l'accent sur l'importance des « non-armes », autrement dit des objets qu'on utilise tous les jours. C'est l'un des concepts essentiels du S.D.S. Concept pour changer (et défier) la mentalité et la créativité de l'usager. Presque tous les objets peuvent servir pour se défendre dans une situation d'urgence. Le S.D.S. Concept

n'enseigne donc pas seulement des techniques et des tactiques, il enseigne d'abord et avant tout : • À percevoir et reconnaître certains objets comme des éléments de selfdéfense dans une situation particulière. • À être souple dans l'application des techniques en utilisant plusieurs objets, considérant les principes et les concepts du S.D.S. concept. • À adapter rapidement les techniques à n'importe quel outil disponible, en fonction de la situation.


À qui le S.D.S. Concept est-il destiné ?

comme cela, il est crucial de

« Les outils pour la comprendre que l'outil en lui-même ne peut protéger quelqu'un ; il ne faut pas Grâce à la simple idée d'utiliser des qu'il apporte une fausse sensation de objets quotidiens, il s'adapte à défense sont sécurité. Ce qui compte, c'est l'usage n'importe qui, surtout à ceux qui se correct ou approprié de l'outil. Ce n'est sentent faibles ou inférieurs dans un disponibles qu'alors que vous aurez la possibilité combat ou face à une attaque. de vous défendre et de conserver Porter une arme défensive ou tout immédiatement. Même votre intégrité physique. objet utile pour la défense peut améliorer ostensiblement votre comme cela, il est sensation de sécurité. On peut les S.D.S. Concept et utiliser de manière très efficace si on autres systèmes s'y est entraîné. Ils sont très discrets et crucial de comprendre peuvent permettre à l'usager de se Le S.D.S. Concept ne s'oppose pas déplacer en toute confiance de sa que l'outil en lui-même à d'autres systèmes, il les complète et maison à sa voiture, du parking à son les enrichit au moyen de l'usage ne peut protéger lieu de travail, dans les parcs publics, d'objets pour la self-défense. De les magasins, les distributeurs de nombreux instructeurs reconnus billets, les bars, les stades ou même quelqu'un ; il ne faut inter nationalement enseignent le chez lui. S.D.S. Concept en plus du Krav Mage, Kapak, du Taekwondo, du pas qu'il apporte une du Wingtsun et d'autres disciplines. Le Conclusion Concept représente alors une fausse sensation de S.D.S. amélioration significative de leur Les outils pour la défense sont disponibles immédiatement. Même système et de leur école ! sécurité. »


Les prochains cours auront lieu du 23 au 27 octobre 2013 et en mars 2014. Pour plus d'informations, consultez : www.sds-concept.com

« Le S.D.S. Concept ne s'oppose pas à d'autres systèmes, il les complète et les enrichit au moyen de l'usage d'objets pour la self-défense. »


La Colonne du Kenpo

ÉVOLUTION, INVOLUTION n réalité, j'aurais pu intituler ce chapitre : « Notre société est allée se faire cuir un œuf ». Et ce n'est pas qu'elle pourrait le faire, c'est plutôt qu'elle l'a déjà fait, et il y a longtemps. À l'époque où je suis né, notre éducation et nos principes inculqués par nos ancêtres, parents et professeurs, nous poussaient dans le sens du respect, du civisme, de l'effort, du sacrifice, de la vigueur pour lutter face aux adversités de notre propre destin, etc. Il est indéniable que, depuis que l'être humain existe, la malfaisance a toujours été présente. Les sept péchés capitaux sont une classification des vices, mentionnés dans les premiers enseignements du christianisme pour éduquer à ses adeptes à la morale chrétienne. Un vice capital est celui qui a une fin excessivement désirable, de telle sorte que, poussé par ce désir, un homme commet de nombreux péchés, qui sont tous, dit-on, engendré par ce vice en tant que source principale. Les péchés ou vices capitaux sont ceux vers lesquels la nature humaine a principalement tendance à s'incliner. La luxure, la gourmandise, l'avarice, la paresse, la colère, l'envie et l'orgueil sont les sept péchés capitaux. Le problème de notre société actuelle, c'est qu'il y a de moins en moins de personnes qui respectent la nature et qui tendent à choisir d'être utiles à notre société en général. Au contraire. Et ce sont les propres dirigeants de notre société qui ont violé et oublié presque complètement les conséquences de vivre constamment « dans le péché ». Dans notre histoire, il y a eu des guerres de toutes sortes et même la religion a tué au nom de Dieu. Et notre crise mondiale actuelle est une conséquence de la corruption mondiale des politiciens, des religieux, des monarques, des rois, des riches, des célébrités et de là, vers le bas. L'être humain est à l'origine de grands progrès en faveur de la société. Malheureusement, et contrastant avec cela, les idiots, les incompétents, les opportunistes, les imposteurs et les ignorants non seulement n'apportent rien de bon à notre environnement, mais encore ils le salissent, le détruisent et produisent des reculs à

E

tous les niveaux. Ça ne semble pas si difficile que ça d'arranger la question de la souffrance de nos semblables qui vivent dans la misère, des malades et des nécessiteux. Pourtant, personne ne fait rien pour eux. L'obsession du pouvoir les pousse à regarder de l'autre côté comme si la question ne les concernait pas. Il suffit de regarder notre petit entourage familial pour nous rendre compte combien les objectifs de notre formation ont changé. Si nous avons réussi à faire en sorte que nos enfants étudient, qu'ils soient responsables et aient obtenu un diplôme professionnel quelconque, qu'ils soient de bonnes personnes et apportent quelque chose à notre société, alors nous pouvons nous sentir fiers d'être chefs de famille. Nous pourrions dire que nous avons raison d'être heureux en un sens. Mais généralement, la question n'est pas aussi facile. Dans un foyer avec quatre enfants, il y en a peut-être un qui a un diplôme universitaire, un autre qui a un poste de travail important et deux autres qui font l'âne avec leur Smartphones, leur tablette et leurs vêtements de marque, tout en travaillant le point possible. Je connais plusieurs cas où, des trois enfants, seul un voire aucun n'a dépassé le stade des études élémentaires. Pourquoi, disent-ils, si de toute façon, je ne vais pas trouver de travail. Il est vrai que, dans beaucoup de cas, les directeurs d'écoles, les architectes ou les ingénieurs sont des ratés dans la profession choisie. Mais, inversement, il y en a, sans aucun diplôme, qui s'efforcent et cherchent d'autres voies pour former un foyer, une famille et couvrir leurs besoins élémentaires. Ce n'est ni l'époque ni le pays pour le cinéma, ce ne l'est pas non plus pour les architectes ou les nouveaux ingénieurs qui émigrent à l'étranger où il existe plus de possibilités. Mais rappelons-nous que ça a toujours eu lieu : la question de l'émigration pour chercher et obtenir un plus grand bienêtre pour soi-même et pour les siens était déjà un sujet du cours d'histoire. La paresse d'aujourd'hui est l'un des principaux péchés capitaux qui détruisent notre société. L'avarice et l'envie vont derrière. Quand je suis arrivé en Espagne en 1976, il n'existait presque pas de Noirs. Pourtant, quand j'allais à

Londres, il y en avait partout. Et aussi des Hindous et des gens d'autres pays et d'autres continents. Les diverses races de notre planète ne m'ont jamais dérangé, au contraire, elles me semblaient très intéressantes. Je proviens d'une race indienne du sud du Chili et au cours de mes déambulations de par le monde, j'ai pu vivre et partager avec les gens de nombreux continents. Le problème n'est pas seulement qu'aujourd'hui, des pays tels que l'Espagne, l'Italie ou d'autres pays sont envahis de Sud-Américains (je suis l'un d'eux), d'Africains, de Marocains, de Roumains, de Bulgares, de Russes, de Libanais, etc., le problème, c'est ce qu'ils font par rapport au pays qui les accueille, leur offre un toit et de quoi vivre pour eux et leur famille. Tout être humain de cette planète a le droit de chercher un meilleur lendemain. Mais pour y arriver, il doit apporter le meilleur de lui-même, pas le pire. L'obésité morbide (et je ne parlerai pas ici des drogues) est un autre des problèmes actuels de notre société. Ainsi, dans les années 70, en Espagne, il y avait des gros, mais pas des obèses. Il était rare de voir ce qui existait déjà alors aux États-Unis, par exemple. Malheureusement, avec l'arrivée des grandes surfaces commerciales, sont arrivés également les fast food et par conséquent, la nourriture élaborée, rapide et superflue. Celle qui nuit si vous en ingérer excessivement. Celle qui produit la dégénération de notre métabolisme et fait de nous des êtres à la mobilité réduite, avec beaucoup de limitations pour l'action, entravés par la fatigue, le manque d'objectifs, le manque d'enthousiasme, et avec une seule obsession, celle de continuer de bouffer de la crasse autodestructive. Dans notre société actuelle, l'obésité morbide, l'incorporation de mafias de divers pays, le manque d'emploi pour les professionnels, des gens capables et qui ont envie de travailler, la sale politique, la corruption dans divers secteurs, l'avarice, la cupidité, la luxure, la gourmandise et toute la crasse à laquelle nous sommes soumis nous pousse au bout de nos limites. Il faudrait faire quelque chose… me semble-t-il.


« La paresse d'aujourd'hui est l'un des principaux péchés capitaux qui détruisent notre société. L'avarice et l'envie vont derrière. »


NOUVEAU LIVRE !

« Karaté : Images d’une histoire » est l’ouvrage qui possède la plus grande quantité de documents d’archives historiques de l’histoire du Karaté. Funakoshi, ses maîtres, les grands des générations suivantes, Nakayama, Yamagushi, tout cela dans des documents inédits ou peu connus, des photos qui font partie de l’histoire du Karaté. Un livre merveilleux. Le terme « philosophe » est largement utilisé quand on parle du Karaté traditionnel et classique, mais pour mieux comprendre à quoi se réfère cette philosophie du Karaté sans se perdre en vaines élucubrations, il n’y a rien de mieux que de connaître les opinions et les pensées des grands maîtres à propos de la signification de l’objectif de cet art martial et de sa pratique.

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Combler l'écart Depuis l'époque préhistorique des hommes des cavernes, nous avons développé notre instinct de survie naturel, en nous écartant du danger. Pendant des milliers d'années, nous nous sommes programmé pour éviter le danger en mettant de la distance entre notre corps et ce qui peut causer douleur ou blessures. Beaucoup d'entre vous établiront immédiatement la relation avec la fameuse réponse « combattre ou s'enfuir ». Ce dont je vais parler dans cet article aborde un aspect très précis et concret de cette idée très générale. Il s'agit du réflexe qui nous incite à nous jeter en arrière ou sur le côté face à un coup possible que ce soit avec la main, le pied ou une arme. J'utiliserai quelques exemples pour illustrer ce que je veux dire. Imaginez qu'il y a quelqu'un à côté de vous qui, tout d'un coup, balance son cartable à votre visage. Quelle sera votre réaction ? Observez maintenant un boxeur bien entraîné. Observez comment il essaye d'éviter les coups en se protégeant, en esquivant, en bloquant, en glissant, en sautillant, etc., la majorité des mouvements accomplis grâce à l'utilisation experte du jeu de jambes. Vous voyez la différence ? Malheureusement, nous ne sommes presque qu'aucun d'entre nous (même les pratiquants d'arts martiaux) des boxeurs formés par des milliers d'heures de pratique du combat sur le ring. La plupart d'entre nous, quand on nous envoie subitement un coup, nous nous déplaçons instinctivement vers l'arrière ou sur le côté pour éviter d'être touchés. Si nous n'avons pas été trop déséquilibrés et que nous possédons de bonnes capacités de self-défense, nous pourrons peut-être contrer immédiatement, avant que notre attaquant ne nous envoie plusieurs coups supplémentaires. Le problème de ce scénario, c'est que : (a) vous ne contrôlez pas votre réaction instinctive de « vous éloigner ou esquiver » et (b), vous êtes maintenant sur la défensive et pas dans votre position d'équilibre optimale. En d'autres termes, votre attaquant a prit le contrôle de l'affrontement et c'est lui qui, de manière agressive et dynamique, comble l'écart (resserre la distance entre vous deux). Que se passerait-il si vous pouviez-vous apprendre à renverser la situation ? Et si vous pouviez apprendre à prendre l'initiative et être celui qui comble l'écart, acquiert la meilleure position d'équilibre et choisit l'angle de sa défense et de sa contre-attaque ? Le Combat Hapkido vous apprend justement ça ! Dans notre pratique, nous travaillons à combler l'écart jusqu'à ce que cela devienne naturel pour nous, une réaction instinctive. Ce n'est pas une chose que vous apprendrez en deux trois jours, mais ce n'est pas vraiment difficile. Avec de la patience et beaucoup de répétitions (comme pour la plupart

« Combler l'écart implique un jeu de jambes de contre intuitif vers votre attaquant, mais sous un angle avantageux pour votre défense et pour le contre. » des techniques d'arts martiaux), vous acquerrez la vitesse et la coordination nécessaires. Il nous faut également signaler qu'un autre élément essentiel nécessaire à la bonne exécution est… la relaxation ! Les mouvements raides ou tendus vont vous ralentir, ils affecteront votre équilibre et vous feront perdre une énergie précieuse. Combler l'écart implique un jeu de jambes de contre intuitif vers votre attaquant, mais sous un angle avantageux pour votre défense et pour le contre. Il ne s'agit pas d'utiliser vos mains et vos bras dans un lent effort inefficace pour « bloquer » le coup, mais de le laissez simplement passer, en le redirigeant pour ensuite attraper ou saisir le membre de frappe de l'attaquant. Grâce à l'angle « sûr » vers lequel vous vous êtes déplacé, vous avez alors le contrôle du combat, vous décidez de ce qui se passera ensuite : vous pouvez frapper du poing, lancer un coup de pied, utiliser les points de pression, faires des clés des renversements ou encore étrangler. Vous pouvez également décider du niveau de la force que vous allez employer en fonction des circonstances disponibles et des possibles conséquences juridiques et morales. La directive première de tout système d'autodéfense respectable devrait être : « Ne pas être touché ! », et en comblant l'écart, au lieu de reculer et de céder du terrain, on y parvient de manière simple, rapide et intelligente, car on est dans une position beaucoup plus sûre et efficace. Un autre grand avantage de cette tactique de combler l'écart, c'est qu'elle n'est presque jamais prévue ou anticipée par l'attaquant. En raison du réflexe de l'homme des cavernes évoqué au début, l'esprit de l'attaquant est programmé pour attendre la réaction « normale » d'une personne agressée : le déplacement vers l'arrière pour s'éloigner de la douleur et des blessures. La der nière chose à laquelle il

s'attendrait, c'est que vous combliez l'écart en vous déplaçant vers lui (suivant un certain angle bien sûr !). Un autre effet bénéfique immédiat de cette action, c'est que vous parviendrez également à restreindre efficacement la mobilité de l'attaquant et à limiter sévèrement ses options (coups de poing, coups de pied, etc.). En outre, sur le plan psychologique, votre initiative explosive pour combler l'écart envoie un message métaphorique très clair : « Je ne serai pas une victime ! Vous avez choisi la mauvaise personne ! » Les élèves ne doivent cependant pas oublier que combler l'écart n'est pas la réponse à tous les types d'attaque, ni la réponse souhaitable à toutes les situations possibles. Si c'était le cas, pourquoi nous efforcerions-nous à apprendre autre chose ? Il y a tout simplement trop de situations et trop de variables pour qu'un pratiquant d'art martial intelligent puisse croire qu'une tactique particulière lui servira dans tous les cas. Une stratégie globale de selfdéfense devrait inclure des retraites tactiques, de la fausse soumission, des armes improvisées, etc. Combler l'écart


devrait être l'une des nombreuses armes dans votre arsenal de self-défense. S'il y a bien une chose dont nous devons toujours nous rappeler et être conscients, c'est que ce qu'une attaque a de pire, c'est son imprévisibilité. C'est la seule chose sûre : la violence est imprévisible et c'est là que réside pour nous la difficulté quand il s'agit de nous y préparer. Par conséquent, pratiquez durement, beaucoup et répétez encore et encore, de sorte que, lorsque le moment venu, vous saurez instinctivement comment habilement combler l'écart… ou pas !


Wing Tsun Le WingTsun et la mode… J'ai commencé à pratiquer les arts martiaux il y a 35 ans. J'ai connu différents systèmes d'arts martiaux et de sports de contact. Et bien sûr… J'ai vécu les modes passagères. J'imagine que ceux qui sont depuis longtemps dans ce petit monde sauront de quoi je parle. Ce n'est pas une chose exclusivement liée au monde des arts martiaux, mais à la société elle-même toujours à la recherche de nouvelles choses, de nouvelles sensations… Mon envie inlassable de connaître en profondeur le monde des arts martiaux m'a amené à découvrir de nombreux systèmes. Regarder en permanence du coin de l'œil l'écosystème des arts martiaux m'a permis d'avoir une certaine perspective sur les différents styles qui arrivaient en Europe. Cela fait des années que le monde des arts martiaux voit surgir un afflux constant de styles à la mode qui ne font que passer. Dans ce flux continu de styles, systèmes, révolutions et nouvelles créations qui ont été introduits dans ce monde qui, tel un "fourre-tout", a accepté presque tout ce qui venait d'Orient, il se produisit, à un moment donné, un mélange qui n'apporta rien de positif : arts martiaux et sports de contact. À la suite de cela et pour des raisons que je ne comprends pas très bien (je pense que cela a, en partie, à voir avec l'entrée des arts martiaux dans les gymnases), nous avons vu apparaître une tendance plutôt étrange qui conduisit au mélange, dans la même boîte, des styles d'arts martiaux et des sports de contact. Ce mélange d'huile et d'eau s'avère particulièrement curieux quand nous observons et analysons en profondeur ces deux mondes. Nous découvrons que, bien qu'ils puissent avoir une esthétique similaire (ce qui semble évident puisqu'il s'agit de techniques liées au combat entre êtres humains), ils sont complètement différents. Je pense qu'il n'est pas nécessaire d'entrer dans beaucoup de détails pour expliquer que les sports de contact sont des évolutions plus ou moins réussies des arts de la guerre vers le monde des sports ou, pour le dire autrement, des méthodes douces et édulcorées permettant de se battre contre des adversaires sans risque de tuer ni de mourir. Au cours d'une conversation, un professeur de Kendo avec qui je suis uni par des liens d'amitié et pour qui j'ai un profond respect, m'expliqua comment le « Ken-Jutsu » était devenu « Kendo » et qu'il se produisit une transformation d'une technique guerrière vers un art de la guerre dont la principale conséquence était le changement du rôle du pratiquant. On passa de l'épée au Shinai (un sabre en bambou typique de la pratique du Kendo) et ce « petit changement » engendra un changement

« Dans presque toutes les conversations entre pratiquants, on discute le fait de savoir si le WingTsun (ou n'importe quel autre système d'arts martiaux traditionnels) est aussi efficace que d'autres car on ne le teste pas dans la cage du MMA. » beaucoup plus important dans la nature de nos disciplines. Il s'agit d'un grand changement parce qu'il fait de l'ennemi un adversaire (dans le pire des cas), ou encore de l'ennemi un partenaire d'entraînement, mais surtout il vous permet de mourir mille fois au cours d'un entraînement. N'est-ce pas merveilleux ? Une véritable transformation pour un petit changement… J'utilise toute cette réflexion, cher lecteur, pour vous donner un point de départ logique pour le raisonnement que j'aimerais transmettre dans l'article de ce mois pour les pratiquants de WingTsun, mais aussi d'autres arts martiaux. Et je le fais en raison de la comparaison grandissante entre les arts martiaux et les sports de contact. Ou, dans ce cas-ci, la mode croissante des MMA (Mixed Martial Arts). Dans presque toutes les conversations entre pratiquants, on discute le fait de savoir si le WingTsun (ou n'importe quel autre système d'arts martiaux traditionnels) est aussi efficace que d'autres car on ne le teste pas dans la « cage » du MMA. C'est un thème récurrent sur lequel je pose souvent des questions là où je donne des cours ou des séminaires. En fait, c'est une discussion aussi vielle que stupide car elle cherche à mélanger des termes et des concepts qui ont peu ou rien à voir. Comme je vous le disais



Wing Tsun au début de la colonne d'aujourd'hui, les modes dans ce monde ont changé, et alors qu'aujourd'hui on compare tout avec le MMA, il y a 20 ans, on le faisait avec le Brazilian Jiu-Jitsu de la famille Gracie et il y a plus longtemps encore avec les boxeurs, etc. Je me souviens que quand j'étais enfant et que je pratiquais le Judo et le Sambo, j'étais très curieux de savoir qui allait gagner : un judoka ou un karatéka ? Eh bien, cette question innocente est très similaire à celle que nous proposons aujourd'hui. Alors que pour les gens qui connaissent peu le fond des arts martiaux (ou qui sont tout simplement fans de ceux-ci et les regardent de l'extérieur des salles d'entraînement), il peut sembler qu'il y ait des similitudes esthétiques entre les sports de contact et les arts martiaux classiques, en réalité, il existe un abîme entre eux. Nous pourrions affirmer que les sports de contact actuels sont, dans de nombreux cas et à quelques exceptions près (Boxe classique, Lutte, etc., qui sont encore plus vieux que les plus anciens arts martiaux), des évolutions des arts martiaux soumis à un processus « d'adoucissement » (similaire à celui que souffrit en son temps le Kendo par rapport au Ken Jutsu au Japon), par lequel on essaye de faire en sorte que la pratique nous permette d'arriver à un « combat amical », une dispute dans laquelle nous ne provoquons pas de dommages irréparables à l'adversaire ou nous n'en souffrons pas nousmêmes. À cet effet, un ensemble de règles et de conditions furent conçues, en particulier la division par catégories de sexe et de poids, ayant pour objectif de protéger le pratiquant. Dans mon livre « Haut Niveau » que j'ai écrit pour Budo International, je tente d'expliquer certains de ces concepts et la raison des catégories de poids dans les sports de contact comme la Boxe. Je pense que c'est la clé pour comprendre cette discussion stérile et surtout pour comprendre une idée beaucoup plus importante que nous allons expliquer un peu plus loin dans cet article. Imaginons un combat entre Lennox Lewis (112 kg) et Sergio « Maravilla » Martinez (72 kg). Nous sommes d'accord que, malgré la plus grande mobilité et la plus grande vitesse de « Maravilla », il aurait beaucoup de mal à envoyer de puissants coups à Lewis. Autrement dit, à ce que les coups fassent mal. Inversement, n'importe quel coup de Lewis aurait un effet dévastateur sur Sergio Maravilla, le « petit » boxeur argentin. Le boxeur moins lourds parviendrait à l'atteindre, très sûrement, avec un grand nombre de coups du fait de son énorme capacité de mouvement et de son l'agilité, mais ses coups de poing dans un gant de boxe et plus encore sur un adversaire qui pèse 30 kg de plus que lui, ne seraient pas très efficaces. Mais imaginons maintenant la même bataille sans gants, un combat où Sergio pourrait utiliser des coups aux yeux avec les doigts, des coups du tranchant de la main dans la région du cou, etc. (coup définitifs) et d'autres types de coups qui viendraient compléter son immense capacité de mouvement et de contrôle de la distance. Nous serons d'accord que toute cela, ajouté à l'habileté de Maravilla, permettrait à une personne moins lourde de faire face de manière décisive à un adversaire d'un potentiel supérieur. Je pense que c'est un exemple très graphique de l'énorme différence entre les sports de contact et les arts martiaux.


« Alors que pour les gens qui connaissent peu le fond des arts martiaux, il peut sembler qu'il y ait des similitudes esthétiques entre les sports de contact et les arts martiaux classiques, en réalité, il existe un abîme entre eux. »


Wing Tsun Par cette réflexion sur ce combat fictif, je voudrais essayer de faire voir à ceux qui connaissent peu l'art martial qu'il est très difficile de mettre quelqu'un KO en utilisant des coups de poing quand l'adversaire est supérieur en poids. Ceux qui affirment que le WingTsun et d'autres arts martiaux traditionnels n'ont jamais rien démontré dans le monde du MMA ou des sports de contact affirment quelque chose de totalement inconsistant. C'est parler pour ne rien dire. C'est comme si on disait que le Remington Magnum n'avait jamais démontré son efficacité dans le MMA. Ce sont des choses absolument et totalement différentes même s'il s'agit de part et d'autre de combat et de combattre. Lorsque j'ai effectué le travail de recherche et de documentation pour la série de livres que je suis en train d'écrire pour le magazine Budo International, l'une des choses qui attira le plus mon attention, c'est la réflexion d'un vieux maître d'Okinawa-Te qui affirmait que les attaques de poing étaient très rarement utilisées en Karaté. « Comment ? », me suis-je demandé à haute voix. Le maître faisait remarquer que quand on commença au Japon à enseigner l'art martial dans les écoles aux enfants, ils furent contraints de fermer le poing pour ne pas nuire à leurs camarades de pratique. Autrement dit, ils emballèrent les coups de tranchant, les coups aux yeux avec les doigts et les paumes, qui étaient très dangereux, pour que les enfants ne se fassent pas mal entre eux. Et comment emballèrent-ils les coups de main ouverte ? Avec le poing ! Ne me dites pas que ce n'est pas un sujet curieux. Cette réflexion m'a toujours paru très intéressante et m'a fait réfléchir sur le WingTsun et les formes de notre système (qui sont comme les livres de sagesse ou les vade-mecum de notre système). Ma surprise augmenta quand j'ai pris conscience du peu de coups de poing qui existent dans les formes. Si nous analysons en profondeur n'importe laquelle d'entre elles, nous observerons qu'effectivement, il existe des coups ou des manières de frapper qui utilisent les poings, mais si nous essayons de totaliser les coups de poing que nous faisons dans les formes, nous verrons qu'ils ne représentent pas plus de 10 ou 15% de l'ensemble de l'arsenal technique du style WingTsun. Et le reste ? Et bien, il est composé de coups avec les doigts, les tranchants, les paumes, les coudes et les genoux. Autrement dit, il est conçu pour les coups dits « définitifs ». Ma réflexion d'aujourd'hui ne cherche en aucun cas à raviver cette discussion plutôt stérile entre pratiquants d'arts martiaux et de sports de combat, au contraire, j'aimerais faire une réflexion qui va dans une autre direction. J'aimerais rester avec le bon côté des choses. Même s'il s'agit de ces discussions peu intelligentes… De mon point de vue, il conviendrait de réfléchir sur les arts martiaux classiques et plus particulièrement sur notre système. Car bien que ce soient des mondes différents et absolument incomparables, il est vraiment très curieux qu'un pratiquant de n'importe quel sport de contact qui compose aujourd'hui ce que l'on appelle les arts martiaux mixtes soit capable de réaliser un sparring et de défendre avec les arguments de ces systèmes un conflit avec d'autres adversaires malgré le fait que les règles et les normatives sportives, logiquement, les limitent. Comment est-il possible qu'aujourd'hui les sports de contact ou les

« La mode des MMA passera comme passèrent les autres avant, mais cela ne doit pas nous faire oublier ce que nous avons été et ce que nous sommes. »



Wing Tsun arts martiaux mixtes paraissent nettement plus efficaces que les systèmes martiaux traditionnels ? D'après moi, l'immense majorité des arts martiaux les plus traditionnels se sont tellement centrés sur les aspects culturels, historiques, folkloriques… autrement dit sur « l'art », qu'ils ont totalement et absolument oublié le martial. Si nous observons la manière de se déplacer ou de faire un exercice de combat, il est facile de voir qu'il serait très difficile d'appliquer ces techniques « définitives » à un adversaire d'un certain niveau. Dans le système que je pratique, il y a des cas où les pratiquants en viennent presque à faire des choses qui ne fonctionneraient que dans un jeu vidéo ou dans un mauvais film d'action. Ils sont généralement en outre les porte-drapeaux de la tradition. Ils masquent habituellement ce qu'ils font dans un halo de mystère ou de secret, se déclarant en possession de la seule et unique vérité, les gardiens du style ou des styles (cela vaut pour beaucoup de systèmes de combat). Lorsqu'on en arrive à ce point, je considère comme absolument positive l'irruption des MMA aujourd'hui. Pourquoi ? Je crois qu'ils sont parvenus à faire en sorte que beaucoup de pratiquants sérieux d'arts martiaux remettent les pieds sur terre et pratiquent de nouveau de manière rigoureuse, structurée et avec des idées et des objectifs bien clairs. Il semble logique de penser que les arts de la guerre forgés sur le champ de bataille et conçus pour la bataille doivent continuer d'être efficaces dans un affrontement. Que se passe-t-il alors ? Nous en parlerons dans les prochains articles où nous essayerons de résoudre ce dilemme. Il va sans dire que le système que je pratique m'intéresse particulièrement et que c'est pour lui que je voudrais donner un point de vue qui améliore la situation actuelle. Évidemment, la situation actuelle de la société ne permet pas le développement et la pratique des techniques définitives ni la manière d'enseigner d'il y a deux cents ans en Chine, mais je propose un équilibre entre l'art et le martial. Cette recherche du juste équilibre situera le style WingTsun là où il doit être. Par où commencer ? Très simple. Pratiquons le WingTsun ! Révisons les bases du WingTsun, les structures, les formes. Pratiquons les déplacements, le Chi Sao, les exercices, les stratégies. Concevons des systèmes d'entraînement différents, différents points de vue (tous peuvent être intéressants). Mais très important : ne jamais oublier que le WingTsun est un style de boxe chinoise conçu pour le combat, pour que les hommes (et les femmes) de petite taille puissent vaincre des hommes plus grands, mais finalement, un style de combat. N'oublions jamais cela parce que sinon nous donnerons de plus en plus raison à ceux qui s'obstinent à comparer des choses incomparables. La mode des MMA passera comme passèrent les autres avant, mais cela ne doit pas nous faire oublier ce que nous avons été et ce que nous sommes. Nous devons transmettre aux générations futures le germe de la connaissance d'un art qui nous est parvenu. C'est une obligation très délicate, où nous ne pouvons pas nous permettre d'oublier le pourquoi et le comment… Nous manquerions de respect à ceux qui donnèrent, avant nous, leur vie à l'art martial que nous pratiquons.





Texte et photos : Salvador Herraíz 7e dan de Karaté (Yomitan, Okinawa)

DANS LE SILLAGE DE MATSUMURA Fusei Kise, 10e dan de l'Okinawa Shorin Ryu Kenshin Kan Karaté & Kobudo Federation, fut le principal disciple du maître Hohan Soken (1889-1982), l'héritier technique de Sokon Matsumura. En effet, Hohan fut le seul élève de son oncle Nabe Matsumura, petit-fils de légendaire Bushi Sokon. Salvador Herraíz, depuis le cœur d'Okinawa, a approfondi l'histoire de ce maître p a r t i c u l i e r, f o n d a t e u r d u Kenshinkan, et nous offre une nouvelle chronique où nous en apprendrons plus sur l'histoire du Karaté et ses protagonistes.

À gauche : Salvador Herraiz rend hommage à Sokon Matsumura sur sa tombe, à Shuri, en 2009.


En la foto de arriba: Fusei Kise, Hohan Soken y el australiano Barry Packman.


Fusei Kise 10e Dan de Karaté Kenshinkan Nous savons tous que Matsumura Sokon fut une pièce essentielle du développement du futur Karaté à Okinawa, jusqu'à sa mort à la fin du XIXe siècle. L'héritage martial passait traditionnellement au Japon de père en fils, mais nous avons ici une exception. En effet, le fils de Sokon étant mort prématurément, c'est son petit-fils Matsumura Nabe qui est devenu l'hériter de ses connaissances. Matsumura Nabe se rendit d'ailleurs au temple de Shaolin pour compléter le Karaté d'Okinawa avec ses techniques. Nabe Matsumura (1860-1930) approfondit l'art secret de

la famille et transmit plus tard son héritage martial à son neveu, Hohan Soken, né en 1889. Depuis 1905, l'oncle et le neveu perfectionnèrent leurs techniques. À partir de 1908, Soken commença également à apprendre aussi le maniement du bo et du nunchaku et peu après celui des sai et des kama, avec l'expert Tsuken Akachu. Il apprit également le tonfa avec un autre élève de Nabe appelé Kobashigawa. En 1912, Nabe enseigna le kata Hakutsuru, le plus représentatif de la lignée, à Hohan, en plus de katas tels que deux Naifhanchi, deux Passai, Kushanku, Hakkaku, Chinto, Gojushiho, les premiers Pinnan et Sanchin. Hohan Soken appella son art « Matsumura Seito Shorin Ryu !

Intérieur du dojo Kenshinkan.

Hohan Soken était donc un expert qui incluait dans son curriculum martial des armes telles que bo, sai, tonfa, kama, nunchaku, suruchin… en plus des katas parmi lesquels ressortait Hakutsuru qu'avait transmis Sokon Matsumura à son petit-fils et héritier martial comme une pièce essentielle de son enseignement. Et tout comme Nabe avait été connu comme Nabe Tanme ou « ancien Nabe », son neveu se fera appeler Soken Tanme. Originaire de la ville de Nishihara, au nord de Naha, Hohan vécut en Argentine à partir de la deuxième partie des années 20 et jusqu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Hohan eut plusieurs élèves, parmi lesquels se trouvent Seiki Arakaki, Mitsuo Inoue,


Karaté Masaya Kyan, Kosei Nishihira, Yuichi Kuda, Kohama Nakazato, Shigenobu… mais indiscutablement, ce sera notre protagoniste d'aujourd'hui, le maître Kise Fusei, 10e dan, le principal d'entre eux et un karatéka à l'apparence particulière. En 1990, j'étais en relation avec l'International Okinawa Martial Arts Union dont j'étais alors 4e Dan et que dirigeait Fusei Kise conjointement avec Shian Toma également 10e Dan, compagnon d'entraînement des années auparavant. Ce dernier avait établi la Zen Okinawa Seidokan Karate Kobudo Federation en 1984 dont la technique provenait du fameux Shorin Ryu et du moins connu Motobu Ryu de Choyu Motobu (1864-1927) et Seikichi Uehara (1904-2004). Cela dit en passant, Toma décéda, il y a peu, à Okinawa, le 30 mai 2013, à l'âge de 85 ans. Il y a quelques mois, en relisant un livre écrit par Fuseil Kise consacré à Matsumura, il me vint à l'esprit l'idée de le présenter aux lecteurs de Budo International, profitant de l'un de mes voyages à Okinawa où le maître, bien sûr, réside. Et nous y sommes. Le jour est arrivé. Il fait très chaud sur l'île, comme toujours à cette époque de l'année, une chaleur très humide. Nous arrivons chez le maître Kise et son épouse nous ouvre la porte Abajo: Hohan Soken obser va a Fusei Kise realizando kata. Soken defendiéndose con tonfa. Fusei junto a su hijo Isao Kise. Salvador Herraiz visitando la tumba de Choken Makabe, en Okinawa, en 2007.


tandis que notre taxi cherche comment faire demi tour dans les étroites ruelles de cette partie d'Okinawa et de tant d'autres villages de l'île. Fusei Kise est né à Yomitan, Okinawa, en 1935. Ses parents, Isei et Haruko, ne purent s'occuper beaucoup de lui. Son père en effet mourut prématurément,

alors qu'il avait à peine trois ans, et sa mère fut obligée peu après de l'abandonner pour le retrouver plusieurs années plus tard, après la Deuxième Guerre mondiale. Ce furent son oncle et sa grand-mère qui s'occupèrent de lui. Haruko, sa mère, était la petite-fille de Choken Makabe sensei, expert en To De,

et son oncle, Chasoburo, était pratiquant de l'art martial (1769-1825). On l'appelait Makabe « l'homme oiseau » pour ses sauts et ses pirouettes légendaires. Et comme le monde est un mouchoir de poche et qu'à Okinawa, tout le monde se connaît, il se fait qu'actuellement, le descendant de Choken Makabe, Chosei

Fusei Kise à différents moments de sa vie dans le Karaté, sur certaines photos près son maître Hohan Soken.


s de

Reportage est le mari d'Hiroko, la grande sœur de Masahiro Nakamoto (le grand maître que j'ai présenté il y a quelques mois dans ce magazine). Et ce n'est pas le seul lien de parenté entre descendants de grands maîtres, comme je l'ai déjà commenté dans d'autres articles à propos d'autres personnages. Mais poursuivons notre histoire d'aujourd'hui. Le fait est que le jeune Fusei Kise se familiarisa avec ce qu'on appelait déjà le Karaté et en 1947, âgé de 12 ans, il commença à le pratiquer. En 1952, Fusei Kise commença à travailler comme électricien dans les bases militaires américains présentes sur l'île, plus précisément dans les bases de Kuwae, Zukeran et dans la fameuse base de Kadena. Trois ans après, il se maria avec Yuki, originaire de l'île d'Ishigaki, à Yaeyama. Cette même année, en 1955, âge de 20 ans, Kise commença à pratiquer avec Hohan Sokon, neveu de Nabe Matsumura (petit-fils quant

à lui du légendaire Bushi Sokon Matsumura). Hohan l'accepta grâce à la médiation de l'oncle de Fusei, Chosaburo Makabe, descendant de l'illustre ancêtre Choken Makabe dont je viens de parler. À l'époque, Kise était 1e dan, octroyé par le sensei Shingaki. En 1958, Fusei Kise commença à enseigner le Karaté (en réalité sous le nom de Kenpo okinawaiien) aux Américains de la base de Kadena où il a très vite beaucoup de succès et plus encore avec l'arrivée abondante de marines américains du fait de la guerre du Vietnam. De fait, en 1967, il abandonna son travail d'électricien pour se consacrer exclusivement au Karaté. Cette année, il reçut de son maître, Hohan Soken, le 7e dan et le certificat de Shihan à l'école de Shorin Ryu Matsumura Seito Karatedo et il ouvrit un dojo dans la ville de Koza (actuellement ville d'Okinawa), située au nord de Naha. Ce dojo, le Aozora (ciel bleu), qu'il régenta en association avec le maître Maeshiro, était un endroit à l'air libre, sans un toit pour les protéger. Ce furent des années de structuration techniques où Fusei Kise recréa les katas Pinnan, Sandan, Jondan et Godan (qui existaient dans d'autres lignées de Karaté, bien sûr, mais pas dans la sienne), ainsi que d'autres tels que Wansu, Anunku et Seisan. Pour Fusei Kise, les objectifs du Karaté étaient déjà alors de former un caractère fort, un corps capable d'une longue vie en bonne santé et des personnes capables de servir d'autres personnes et d'être respectées dans le monde entier. Jusqu'en 1972, moment où Okinawa récupéra sa souveraineté, car elle était depuis la Deuxième Guerre

mondiale contrôlée par la Américains, le Karaté se pratiquait de manière très privée. Il n'était pas secret, mais on le pratiquait avec circonspection et discrétion, sans le montrer en public si ce n'était pas nécessaire. Cette année-là, Kise accompagna Hohan Soken lors de sa visite aux États-Unis, une visite organisée par Glenn Premru, karatéka américain et ancien marine, né en 1942, qui avait commencé à pratiquer le Karaté en 1956 à Pittsburg avec Larry Williams du Goju Ryu. Au cours de la visite aux États-Unis, Soken échangea deux ou trois kama pour une batte de base-ball avec le fameux joueur Roberto Clemente. En juin de cette année, Soken nomma Premru président de la toute nouvelle section américaine de la Fédération okinawaiienne de Karaté. En 1976, Kise abandonna son association avec Maeshiro et créa son propre dojo, couvert cette fois, dans la ville de Goya ( p r é f e c t u r e d'Okinawa), dans le bâtiment de Kunio Nakone, également karatéka (bien que d'un autre style). Cette année, Hohan lui octroya le 9e dan. Au départ, il adopta le nom d'Okinawa Shorin Ryu Bushi Matsumura Seito Shorin Ryu, très vite, il dut changer. En effet, d'autres maîtres se plaignirent car ils pensaient que le nom pouvait erronément indiquer qu'il s'agissait du Hombo


Dojo de la lignée représentative de Matsumura. En outre, le maître Kise avait ajouté certains points de vue propres à son Karaté (et non transmis par Hohan Soken). Ainsi, quelques mois après, le nom devint : Okinawa Shorin Ryu Kenshin Kan Karate & Kobudo Federation. Ce dojo est le même que celui qui existe actuellement et que nous visiterons aujourd'hui, après avoir rendu visite à Kise chez lui. La mort de Hohan Soken à Gaja (Nishihara) en 1982, laissa définitivement à Kise sa propre lignée, à son entière responsabilité. En 1987, Fusei Kise reçut le 10e dan de la All Okinawa Shorin Ryu Karate & Kobudo Federation, présidée par S h i g e r u Ta m a e i , e t q u i s e c e n t re particulièrement sur le développement international de l'organisation. C'est là que je fis sa connaissance, comme je l'ai dit avant, à travers sa « succursale » aux États-Unis. Et aujourd'hui, je suis là, assis chez lui, dans un petit canapé. Fusei Kise est quelqu'un de très sérieux, correct, mais sérieux. Il n'offre pas sa confiance en vain et L'auteur, Salvador Herraiz et ses élèves Jose L. Pastor et Vicky Ambite, près du maître Kise, chez lui, en 2012. À droite, en bas, intérieur du dojo Kenshinkan, à Okinawa.

reste alerte et attentif avant tout. Il parle peu et aime conserver les distances avec une certaine fierté. Ce n'est pas une critique, mais la sensation que j'en ai eue. Quoi qu'il en soit, je suppose que quand la confiance est plus grande, la relation devient plus fluide. Peut-être aime-t-il également offrir une image de dur en accord avec son aspect particulier. Peu importe, cela me paraît bien et la sensation, après l'avoir connu, est plaisante. Ne me demandez pas p o u rq u o i . S e s c a r a c t é r i s t i q u e s p e r s o n n e l l e s s e re f l è t e n t d a n s l e symbole de son organisation, conçu par Kiroshi Kikumura et qui inclut comme arme fondamental du Karaté le poing en position Seiken, inséré dans un cercle (symbole d'harmonie entre p e r s o n n e s q u i s e re s p e c t e n t ) d e couleur rouge (représentant la passion pour l'entraînement équilibré du corps et de l'esprit). Des deux côtés du poing on a, d'une part un tonfa et d'autre part, un kama, représentant la culture du peuple d'Okinawa.

Quelques minutes plus tard ce jour-là, je suis entré dans le dojo de Kise, à Aza Goya (Okinawa City) et ce fut émouvant. Kise sensei est un maître très strict, d'après ceux qui étudient le Karaté sous sa direction. Il parle peu, explique peu. Il veut que les choses se perçoivent et se comprennent avec le temps et pas avec beaucoup d'explications. Aujourd'hui, à peine deux trois élèves perfectionnent leurs techniques de kata sur le tatami du dojo. Fusei Kise aime bien que l'on consacre des mois et des mois à un même kata avant de passer à un autre. On développe de cette manière la patience et l'esprit de persévérance, ce qui en fait un apprentissage dur et en rien facile. Pour le maître Fusei Kise, le respect au maître est quelque chose d'élémentaire et de principal. Il aime rappeler un vieux dicton qui dit ceci : « Marche trois pas derrière l'ombre de ton maître… et ne l'écrase jamais. » Kise accorde beaucoup d'importance, non seulement à la technique acquise à travers l'entraînement, mais surtout à


Karaté l'attitude et au comportement de l'élève. Pour lui, la première chose sans la deuxième ne mérite aucune considération, ni grade, ni rien. Le principal est de conserver toujours le respect envers le sensei et de suivre au pied de la lettre ses enseignements concer nant le comportement. Son fils, Isao Kise, deuxième de cinq frères et sœurs (deux garçons et trois filles), sera son successeur et travaille déjà à la tête de l'organisation. Yuu Nikawadori, Kensho Gibo ou encore Nobuko Akamine ont également collaboré de très près avec le maître. Fusei Kise aime se targuer d'avoir été le premier maître de Karaté d'Okinawa à avoir enseigné aux étrangers, aux marines américains dans les bases d'Okinawa. Des karatékas étrangers, comme l'Argentin Juan Carlos Jocker, l'Australien Barry Packham ou les Américains Jim McGee ou Jerry De Bries, ont été ses collaborateurs dans le développement de l' Okinawa Shorin Ryu Kenshin Kan Karate Kobudo Federation, hors d'Okinawa et qui a, dans le monde entier, près de 60.000 pratiquants. Mais l'un des plus importants, peut-être le plus important, est John Shipes, 8e dan, résidant au Texas et qui est l'un des trois directeurs de l'organisation du maître Kise aux États-Unis, avec Greg Lazarus, dans le New Hampshire, et Jeff Ader, au Colorado, tous deux du même grade que Shipes.




Comment les choses ont changé Une leçon pour nous tous l y a une chose que nous devons tous repasser et ne jamais oublier, ce sont nos bases. Peu importe que votre style soit dur ou souple, peu importe son origine, chinoise, japonaise, coréenne ou d'Okinawa, ceci est important pour tous. Lorsque ça fait longtemps que nous sommes instructeurs d'arts martiaux, nous considérons nos bases comme acquises car les mouvements nous viennent naturellement. Pour les débutants et les plus jeunes élèves, c'est très différent. Ils veulent tous prendre des « raccourcis », monter en grade et monter de niveau, mais il y en a qui ne veulent pas faire le travail nécessaire pour ça. Je me souviens que pour moi, les choses étaient différentes de ce que l'on peut voir aujourd'hui dans la section armes d'un tournoi. Nous devions normalement faire deux fois l'exercice, une fois avec une arme longue et une autre avec une arme courte. Si nous terminions ex-æquo, nous devions faire un autre kata complètement, de préférence avec une autre arme. Je me souviens qu'avant de faire mon kata de Bo devant les juges, je leur montrais mon Bo. S'il était trop léger, ils m'enlevaient un demi-point. Même chose pour le Kama, s'il n'était pas aiguisé, ils enlevaient demi-point. Avant l'époque des arts martiaux extrêmes, les katas ne comportaient pas de mouvements de gymnastique. Je suis heureux que nous ayons ces sections maintenant, mais si vous faites cela, vos bases et vos positions doivent être puissantes. Pas question de vaciller, de faire un faux pas ou de précipiter les mouvements. C'est bien de faire des coups de pied sautés, mais pour atterrir, il vaut mieux avoir de bonnes bases. Les bases sont les fondations de tout système d'arts martiaux. Qu'est-ce qu'un Kata si ce n'est un modèle établi de mouvements pour lutter contre un adversaire imaginaire. Les armes ne sont rien d'autres qu'une extension de vos mains. Quand je pense au kumite, je ne peux m'empêcher de penser à Sun Tzu et à certains de ses enseignements : « Étudiez toujours votre adversaire et connaissez ses faiblesses. Faites quelque chose d'inattendu. Ne vous précipitez pas dans la bataille vers la victoire sans savoir ce qui vous attend. » À ceux d'entre vous qui ont beaucoup combattu, j'aimerais leur poser cette question : quelles sont les deux techniques qui ont permis de gagner dans les tour nois plus que les autres ? Le coup de poing de revers et le coup de pied avant est la réponse. Le coup de pied avant, cependant, n'est presque plus utilisé aujourd'hui et la plupart des plus jeunes élèves ont du mal à exécuter correctement un coup de poing de revers. Ils veulent faire des techniques plus voyantes comme des coups de pied circulaires ou montrer leur flexibilité avec des high kicks. En tant qu'instructeurs, nous sommes également trop souvent coupables d'enseigner une technique compliquée et de haut niveau lors des stages. Principalement parce que nous voulons « montrer ce dont nous sommes capables » à nos pairs. Nous ferions mieux de montrer une technique moins compliquée et de passer plus de temps là-dessus que d'en montrer vingt différentes.

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Si vous enseignez deux ou trois techniques en y consacrant plus de temps, les élèves s'en iront en les connaissant bien toutes les trois et cela vaut mieux que d'en montrer vingt et que les élèves s'en aillent sans en connaître aucune. Il y a quelques années, j'ai eu la chance de remporter la Coupe Kelly dans les compétitions d'État. C'est la plus haute distinction décernée à un athlète amateur. Quand j'ai reçu le prix, j'ai dû m'adresser à une salle où se trouvaient tous les premiers prix de ces compétitions d'État. Quand je me suis levé pour parler, j'ai remarqué qu'ils avaient tous entre 17 et 20 ans. Je venais d'entamer la quarantaine. J'ai pensé : « Que puis-je donc bien dire à ces gens ? » Voici, en gros, ce que j'ai dit : « Tout le monde ici est un vrai champion et sait comment gagner. Chacun ici peut apprendre à un autre à

« Ils veulent tous prendre des raccourcis, monter en grade et monter de niveau, mais il y en a qui ne veulent pas faire le travail nécessaire pour ça. »

devenir un champion en lui montrant les raccourcis qui nous ont pris des années à apprendre. Mais il y a une chose qu'on ne peut pas enseigner et c'est l'enthousiasme, la passion. Vous en avez ou vous n'en avez pas. Combien vous avez dû le désirer et vous sacrifier pour y parvenir, consacrant des heures et des heures de travail pénible pour atteindre votre but ! » Les arts martiaux ont parcouru un long chemin au fil des ans jusqu'à devenir ce qu'ils sont aujourd'hui. Il y a tellement d'excellents élèves, professeurs et maîtres ici-bas pour les étudier. Il suffit de ne pas se laisser déborder par certains aspects de l'enseignement au point d'en oublier les bases et de ne pas y consacrer le temps nécessaire. La qualité de l'élève reflète celle de l'instructeur. Notre objectif en tant que formateurs est de permettre à nos élèves de devenir meilleur que nous.




Nouvelles : Création de la Société internationale de Bugei

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nfin, après une grande expansion du Bugei dans le monde entier, la Bugei Society International a été créée (son siège se trouve en Espagne). Cette entité qui régit les différentes associations régionales de Bugei, telles que la North American Bugei Society, la European Bugei Society et la South American Bugei Society, assure l'uniformité de l'enseignement et un apprentissage de qualité à tous les élèves, quel que soit le pays auquel il appartient. Le vaste programme du Bugei, avec un système qui embrasse 77 matières, consacrées au plan physique et mental ou spirituel, rend plus que nécessaire une supervision adéquate afin que la qualité de l'enseignement et de l'apprentissage soit le facteur primordial de toutes les écoles. Le Bugei étant un art de nature militaire, il vise, à travers ses disciplines, au développement de l'être humain aussi bien du point de vue physique (corps) que mental (spirituel). Dans chaque discipline, le Bugei cherche toujours à enseigner à l'individu à cultiver des valeurs telles que l'honnêteté, la compassion, l'altruisme et la rectitude morale. La diffusion de cette philosophie dans la communauté en général est d'une importance capitale pour la construction d'un monde plus juste et plus honnête. Pour atteindre cet objectif, la Société internationale de Bugei prêtera des services qui peuvent aller de la promotion de cours à des conférences éducatives en passant par la collaboration à des projets d'autres entités dans la ligne de la philosophie du Bugei. L'explication de ce vaste programme suit la ligne de la structure elle-même. Les 18 disciplines du Bugei Juhapan inspirèrent l'introduction aux aspects culturels, approfondissant la connaissance intellectuelle. Ogawa Sensei rêvait en effet de construire une sorte d'université qui enseignât toute la culture traditionnelle japonaise. On y traite ainsi beaucoup d'aspects : philosophie, méditation, études du ki, peinture, théâtre, cérémonie du thé, etc. En outre, un lien religieux a été maintenu jusqu'à aujourd'hui sous le nom d'Ebunto et de nom-

breux savoirs relèvent de cette approche : mythologie, prières, chants traditionnels, ce qui accroît, inévitablement, le nombre de disciplines étudiées. De plus, pour élargir et améliorer l'étude des arts martiaux anciens, de nombreuses disciplines ont été ajoutées au fil du temps, certaines sont même devenues des spécialisation au Brésil à travers notre lignage. Beaucoup de pratiquants ont, pendant tout ce temps, investi en cours et en séminaires avec des enseignants de ces différentes matières provenant du Japon, pour que le projet porte ses fruits. Ce travail nous a conduit à entretenir ces arts martiaux avec un soin minutieux. Par conséquent, l'IBS est l'organe suprême qui régit les écoles et les professeurs de Kaze no Ryu Bugei dans le monde, afin de réglementer et de superviser l'enseignement et la méthodologie d'apprentissage adoptés par eux. L'IBS non seulement supervise les activités et l'enseignement dans les écoles de Kaze no Ryu Bugei dans le monde, mais encore promeut et autorise la création d'écoles et la formation de professeurs. Elle normalise et met à jour le programme d'études, donne des cours pour la formation des professeurs et instructeurs, organise des conventions et des conférences données par des professionnels de divers domaines qui contribuent à l'enrichissement des connaissances (qu'elles soient médicales, philosophiques ou martiales) ou encore organise des séminaires, gashukos, stages, voyages d'études. Elle s'occupe du suivi et évalue régulièrement les écoles, les enseignants et les élèves, dispose d'un tribunal examinateur pour les examens de fin d'études, délivre les diplômes, certificats et les cartes ou carnets d'affiliation. Les documents écrits sont élaborés, adaptés et revus par des enseignants qualifiés des disciplines respectives, à

travers des réunions et des analyses détaillées. Ils visent à fournir à l'élève de Bugei un matériel didactique qui soit à la fois intelligible et compréhensible et qui s'ajuste parfaitement au standard de qualité de la méthodologie de l'institution. La même chose pour les différents matériels pédagogiques, vidéo ou autres, cherchant toujours la meilleure technologie pour faciliter la compréhension des élèves. L'IBS centralisera le processus de préparation des grades supérieurs, elle aura le pouvoir de délivrer des certifications internationales et se chargera de la formation spécifique des enseignants et des formateurs, en plus des cours intensifs de perfectionnement technique et des rencontres internationales. Un conseil d'administration des départements de Culture et de Tradition et Arts militaires sera constitué afin de s'occuper des différents secteurs, dynamisant l'agenda des conférences et des rencontres, personnalisant l'attention aux élèves qui choisissent certaines études spécifiques. Un autre facteur clé pour l'IBS sera l'intégration des coordinateurs et des présidents des autres sociétés, facilitant la communication et les liens d'amitié et de fraternité entre les dirigeants de chaque région, un facteur essentiel de l'harmonie interne des organisations et des écoles. En accord avec la direction, quiconque ayant un jour fait partie de l'une des écoles pourra contacter l'institution et se renseigner quant à la documentation nécessaire : cours spécifiques, perfectionnements et d'autres activités. Cette mesure vise à garantir la régularité et le sérieux des activités de toutes les autres sociétés de Bugei de chaque région. Avec la création de l'École supérieure de Kaze no Ryu Ha Ogawa, nous nous dirigeons de plus en plus vers une formation académique reconnue par le gouvernement européen. De nouvelles matières surgissent, avec des systèmes de plus en plus professionnels et d'avantgarde, pour que l'enseignement soit le plus approfondi et le plus concret possible.



J'ai ce mois-ci le plaisir de vous présenter une nouvelle colonne, même si son auteur est une vieille connaissance pour les lecteurs les plus anciens de notre magazine. Il a fait des vidéos avec nous et son travail n'a fait que s'améliorer avec les années. Il vient partager avec vous ses connaissances et son expérience dans une série de travaux très intéressants sur l'art martial qui le passionne. C'est un homme du monde de l'Eskrima, un chercheur infatigable, un maître international, qui donne des stages dans le monde entier et qui fera très certainement les délices des passionnés des systèmes de combat les plus directs et décisifs. Alfredo Tucci


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on point de vue sur l'Eskrima diffère de celui des autres instructeurs. Beaucoup de gens oublient que l'Eskrima a été développé, il y a longtemps, aux Philippines pour combattre clandestinement l'ennemi et que les gens devaient utiliser des armes tels que des bâtons, des couteaux, des

lances et des épées, car ils n'avaient pas d'armes à feu comme les conquistadors espagnols. Mais des siècles plus tard, il est devenu un sport, même aux Philippines, ne poursuivant donc plus des fins d'autodéfense. Bien sûr, vous pouvez pratiquer l'Eskrima comme un sport, mais pour moi, personnellement, l'Eskrima est d'abord un art martial. Je l'ai modernisé et rendu accessible à quiconque qui soit prêt à s'entraîner dur et à suivre ma voie. Je respecte la tradition, mais nous ne sommes pas un musée. L'Eskrima a besoin d'offrir une réponse face à l'agression des temps modernes, elle doit être réaliste et être adaptée au 21e siècle. Développer l'Eskrima sera un de mes principaux objectifs, aujourd'hui et demain, mais nous laisserons tomber les concepts de combat obsolètes ou inefficaces. J'ai développé mon style (le Stroeven combat System - SCS) sur une période de trente ans et je continue de le perfectionner. J'ai commencé par le Latosa Eskrima et j'ai été formé par Bill Newman, avant d'aller aux Philippines. Les gens pensent toujours que j'ai appris l'Eskrima aux Philippines, mais j'ai commencé à l'apprendre en Hollande. J'ai appris à combattre au couteau avec mon père. Je suis allé aux Philippines pour pratiquer avec différents maîtres et j'ai aussi énormément appris d'eux. En tant que leader du Stroeven combat System, une organisation internationale qui promeut l'Eskrima, j'ai continué, avec mon équipe de professeurs, de développer différents styles d'Eskrima. Au SCS, nous travaillons le combat au bâton, le bâton de poche également, le combat au couteau, le Karabit, le tonfa, la machette, le Pangamot et le tomahawk. Au SCS, l'Eskrima devient un art martial dynamique, réaliste capable d'avoir un rôle prépondérant en Europe. Le combat au couteau occupe une place centrale dans mon système. Ce n'est que si vous savez comment utiliser le couteau que vous saurez comment vous défendre contre un couteau. Le pratiquant d'art martial qui prend la self-défense au sérieux doit sérieusement envisager de se former au couteau. Un grand nombre de personnes pratique aujourd'hui l'Eskrima. Ces dernières années, les différents styles d'Eskrima ont commencé à être connus. On peut voir des styles comme le Kali ou l'Arnis dans des films comme Rambo, The Bourne Identity (La Mémoire dans la peau) ou The Hunted (Traqué). Dans ces films, l'Eskrima est montré sous toutes ses facettes. Bâton, couteaux et main nue font partie du répertoire d'acteurs célèbres qui sont formés par des professionnels. L'art martial est présenté de manière spectaculaire et c'est une des raisons pour lesquelles il est de plus en plus connu. Sans le savoir, ces acteurs sont peut-être

devenus des ambassadeurs de l'Eskrima. Mais les gens veulent quelque chose de réel, ils veulent eux-mêmes apprendre l'Eskrima. Ce que l'Eskrima a de bon, c'est qu'il possède une grande variété de techniques, il peut donc s'adapter à tout le monde. Certaines personnes aiment les techniques de couteau, d'autres préfèrent la main nue ou le combat au bâton. L'Eskrima a tout pour plaire. J'ai remarqué que beaucoup de personnes se présentent à mes stages. Des gens de partout dans le monde les apprécient. Et mes cours d'instructeur ont également beaucoup de succès. J'ai aussi remarqué que de plus en plus d'enseignants provenant d'autres arts martiaux considèrent l'Eskrima comme un intéressant complément à leur propre art martial. Dans le même temps, je vois qu'une fois mis en place, ils ne veulent plus que pratiquer l'Eskrima et rien d'autre. Parfois, des professeurs de Krav Mage étudient l'Eskrima et ses principes et intègrent l'art martial dans leur propre entraînement. Certaines organisations de Krav Maga ont appris l'Eskrima, le combat au couteau et enseignent le Pangamot, mais ils appellent cela Krav Maga. Je considère ça comme un compliment. Mes séminaires pour les forces spéciales, tels que le COT Commando Brésil et pour l'armée philippine montrent que je suis sur la bonne voie. L'Eskrima doit être un style dynamique capable de s'adapter à toutes les circonstances et à tous les besoins pour conserver l'esprit de l'Eskrimador qui utilise n'importe quelle arme. Pour moi, l'Eskrima ce ne sont pas des exercices spectaculaires, même s'ils sont beaux. Les exercices sont uniquement faits dans un but d'entraînement. Je veux que mes élèves comprennent que l'Eskrima doit être pratiquée de manière réaliste, dure, directe et simple. Il est destiné à vaincre votre adversaire aussi vite que possible. Dans mes prochaines colonnes, je parlerai de l'Eskrima en tant que selfdéfense et de l'Eskrima en tant que sport. Le sens de la tradition, ce qui doit être conservé et ce qui, à mon avis, doit être éliminé. Je parlerai de l'Eskrima en tant qu'habileté de combat réaliste. Je parlerai de certaines pratiques dans les arts martiaux philippins, de l'attribution des titres et de combien il semble facile de devenir grand maître. J'aborderai en outre le combat au couteau, les programmes spéciaux pour le personnel militaire, le Pangamot combat sans armes. Nous aborderons tout cela et je vous raconterai mes expériences aux Philippines. Je parlerai des techniques, des principes et je vous donnerai des conseils que vous pourrez facilement appliquer dans votre Eskrima. J'utiliserai la vidéo pour vous expliquer ce que je veux dire. J'espère que vous aimerez, mais pour aujourd'hui, je vous donne la bienvenue dans mon monde de l'Eskrima ! Contactez-moi : Frans Stroeven sekan@ziggo.nl Site Web : www.knifefightsystem.com




Les techniques du Tigre dans le Shaolin Hung Gar Kung-Fu Les techniques du tigre permettent de développer les os et les muscles. Ces techniques se basent sur la philosophie de l'élément feu. Le tigre utilise ses puissantes griffes. Il utilise des techniques qui lacèrent et mettent en pièce sa proie. Son attaque est frontale et directe. On considère en général le style du tigre comme le style le plus important parmi ceux des cinq animaux. Cela se base probablement sur une erreur de départ. De nombreux pratiquants de Hung Gar, quand ils voient le nom de la première forme principale « Gung Gee Fook Fu Kuen », voient en elle le mot (el caractère) « Fu » qui signifie tigre. Ce même mot se retrouve dans le nom de la deuxième forme principale du style Hung « Fu Hok Seung Yin Kuen ». Partant de cette base, beaucoup de pratiquants de Hung Gar croient qu'il faut accorder au tigre une attention particulière. La tradition veut que le nom de la première forme se base sur l'animal le plus fort de la montagne de Ling Nam dans le sud de la Chine, le tigre. L'idée était et est encore que si le pratiquant exerce cette forme, il peut même vaincre un tigre. Quant à la deuxième forme principale, elle se réfère réellement aux techniques du t i g r e . L'aspect le p l u s


1 et 2. Plantes pour Sao Si Fang 3 et 4. Exercice 5. Sacs pour la prĂŠparation des mains 6. Dit Da Jow


Kung-Fu

1-6. Application Tigre 1 1-6. Application Tigre 2 1-5. L'utilisation de la griffe du tigre

important des techniques du tigre est l'endurcissement des muscles, des tendons et des os. On fortifie particulièrement les extrémités et le dos. On frappe avec le bas de la paume de la main. Souvent, anciennement, on déchirait avec les griffes. Si nous devons en croire les légendes, il n'était pas rare d'arracher des lambeaux de peau à l'adversaire.

Mon expérience dans l'apprentissage des techniques du tigre Très tôt, les techniques du tigre me passionnèrent, mais la véritable valeur des techniques vint après quelques années. Il faut d'abord que tout le corps soit suffisamment fort. Les doigts et le bas de la paume de la main doivent avoir un certain degré de préparation élémentaire et les techniques doivent être limpides, appliquées adéquatement sur le corps. Apparemment, mes élèves ressentent la même chose. Eux aussi sont passionnés par les techniques et le style du tigre. Beaucoup se rendent compte très tôt que, sans l'entraînement correspondant, les techniques ne peuvent être utilisées que de manière limitée.



1-4. Exercice du cercle élémentaire 1-11. Application MMA



À

mesure que nous approfondissons l'étude du Kyusho, non seulement du point de vue de la science et de son adaptation moderne, mais aussi à travers les méthodes et les écrits anciens, nous arrivons à la même conclusion. Nous avons repris la vieille idée du mythe et de la légende et nous lui avons donné vie. Nous ne considérons plus ces vieilles références à un obscur corps de connaissance issus des films, des textes anciens et des histoires comme un mythe que l'on perpétue, mais comme la dure réalité. Nos études dépendent encore des résultats futurs. Nous sommes en effet actuellement encore en train de travailler la lecture des ondes cérébrales avec la technologie des cartes tridimensionnelles et d'adapter les études humaines existantes pour accroître notre capacité d'engendrer des dysfonctionnements et de les restaurer grâce à une compréhension neurologique et anatomique plus approfondie. Nous sommes en train de leur donner forme dans tous les styles sur une base internationale afin de prouver et de ratifier leur valeur réelle pour tous les pratiquants d'arts martiaux, mais nous continuons aussi d'approfondir l'histoire pour comprendre ses origines et la manière dont Kyusho s'est développé. Au cours de l'histoire, seuls quelques-uns parmi des millions ont su se démarquer du reste de par leurs compétences innovantes et incroyables. La plupart des gens pensaient qu'ils avaient simplement inventé une nouvelle méthode, un nouveau style ou un nouveau procédé qui leur avait permis d'acquérir de grandes habiletés, mais dans le fond, beaucoup d'entre eux, manifestement, connaissaient le Kyusho. On le retrouve dans leurs écrits, leurs citations et leurs histoires, dans leurs actions et les « amusantes » manières de se déplacer comme « des vieux », que par la plupart considéraient comme un simple processus de vieillissement. Ueshiba déclara : « Un Atemi, c'est 80 % d'Aïkido ». Funakoshi en a parlé dans l'un de ses livres comme l'ont fait beaucoup d'autres. En 1921, Choki Motobu, alors âgé d'environ 52 ans et vivant à Osaka, a battu un boxeur professionnel russe du nom de John Kentelu dans un tournoi open au Butokuden d'Okinawa, et devint ainsi le plus célèbre combattant du Japon. Le boxeur étranger mesurait six pieds de haut (1,80 m) et personne n'avait osé le défier. Motobu l'a mis KO d'un coup à la tempe et cela s'est passé si vite que personne ne sut réellement comment c'était arrivé. Il y a beaucoup d'autres pratiquants de Kyusho de ce genre, mais le sujet de notre article, c'est Seiko Fujita.

Voici ce que nous en dit Wikipedia : Seiko Fujita, né en 1898 à Tokyo et décédé à l'âge de 67 ans, le 4 janvier 1966, est un artiste martial japonais, 14e sõke (chef) du Ninjutsu Kõga-ryõ. Il est considéré par certains comme le dernier vrai ninja. Né à Tokyo sous le nom d'Isamu Fujita, il étudie le Ninjustsu Kõga-ryõ auprès son grand-père, Fujita Shintazaemon, 13e sõke de l'école. Il étudie à l'université Waseda et

l'université Meijiet, après avoir quitté l'école, il travaille dans un journal. Il étudie d'autres arts martiaux et devient réputé comme auteur, chercheur et collectionneur d'anciens rouleaux. Selon plusieurs références, « les opinions sont divisées sur le fait qu'il soit un vrai ninja ou un simple chercheur de Budõ ». Durant la Seconde Guerre mondiale, Fujita enseigne le style Nanban Sattõ-ryõ Kenpõ à l'académie militaire de Nakano (Rikugun Nakano Gakkõ). Il travaille ensuite comme spécialiste de la sécurité pour le gouvernement et poursuit la tradition d'enseignement du style Kõga-ryõ et d'autres arts martiaux. Ses élèves les plus connus sont Motokatsu Inoue, Kenwa Mabuni, Fujitani Masatoshi, l'acteur Tomisaburo Wakayama et Manzo Iwata, qui devint l'héritier de certains de ses styles. Fujita ne laisse cependant pas d'héritier du style Kõga-ryõ. Seiko Fujita a publié le livre Zukai Torinawajutsu détaillant des centaines de nœuds de Hojõjutsu (art du ligotage) de différentes écoles, et plusieurs autres textes sur le Ninjutsu et les arts martiaux. Il souffrait d'œdèmes héréditaires (ce qui pouvait empêcher la pratique des arts martiaux, bien que Fujita ait démontré son habilité à surmonter certains symptômes) et meurt d'une cirrhose du foie. Sa collection, la Fujita Seiko Bunko, est exposée au musée d'Iga-Ueno au château d'Odawara. Si nous approfondissons un peu les recherches historiques, nous verrons que Seiko Fujita était un expert martial bien connu avant la Seconde Guerre mondiale. Il était également en relation avec une autre personnalité légendaire des arts martiaux, Kenwa Manbuni. L'un des élèves de Mabuni, Manzo Iwata, était également l'élève de Fujita. Seiko Fujita était aussi ami de Ghioda Gonzo, le fils d'Ueshiba, ainsi que de Konishi Yasuhiro, de Taira Shinken et de bien d'autres. Il y a certaines ombres dans sa vie, des périodes peu documentées ou peu connues, mais on sait qu'il fut instructeur à l'école de Nagano et qu'il se trouvait en Birmanie en 1941 pour des opérations secrètes (seulement 14 hommes sont revenus de ces opérations). Inoue Motokatsu fut l'un d'entre eux et il fut le seul à avoir obtenu le menkyo kaiden (en l'occurrence ici de Taira Shinken). Menkyo kaiden est un terme japonais qui signifie permis de transmission totale. C'est un permis, une licence, qui est octroyé par une école, un koryõ, et qui veut dire que l'élève a tout appris, qu'il domine tous les aspects de la formation dans le Koryu. Dans le système menkyo de licences, le menkyo kaiden est le plus haut niveau de licence qui existe dans le système menkyo. L'acquisition de la licence n'est pas déterminée par le nombre d'années consacrées à l'apprentissage, mais par la façon


dont on maîtrise la discipline. Cependant, le passage de menkyo à kaiden exige habituellement au moins trente ans d'expérience spécifique. Le titulaire d'un menkyo kaiden est souvent, mais pas toujours, le successeur de facto du Soke du Koryu. Manzo Iwata a reçu ce menkyo kaiden de Fujita. On n'a pas beaucoup plus d'informations sur ces deux hommes. Fujita bien qu'étant une grande légende des arts martiaux, fut quelqu'un d'assez obscur et beaucoup de choses très controversées ont été écrites à son sujet. Nous n'avons pas l'intention ici de discuter la lignée ou la carrière de cet homme, mais d'aborder son œuvre littéraire, « Le secret des arts martiaux », manuel des atemis du style qui permet de tuer et de réanimer, et sa pertinence pour l'art et/ou la science du Kyusho. On a beaucoup écrit dans les temps modernes sur le sujet, mais il ne fut pas toujours présenté correctement. Beaucoup ont erronément choisi d'utiliser les termes de la médecine traditionnelle chinoise et ses théories, et nous avons déjà montré qu'il s'agissait un faux paradigme. Mais comme l'idée persiste, nous allons présenter ici un court exposé à propos d'un vieux manuel de l'art tel qu'il était pratiqué il y a des dizaines d'années par cet homme. Tout comme l'ancien « Bubishi » et les « Notes secrètes » (réputées) d'Hohan Soken, le Kyusho utilise des termes médicaux très occidentaux pour illustrer les structures cibles et les conséquences de leur attaque. Voici une page réelle et la traduction du texte : « Ce livre montre les bons endroits de la plupart des zones les plus efficaces des organes vitaux sur des diagrammes anatomiques, basés sur le résultat d'une étude à long terme de l'anatomie du corps humain pour mettre en évidence les secrets des méthodes pour tuer et réanimer provenant des styles traditionnels. Et ce livre montre aussi comment toucher efficacement ces endroits et les raisons de la perte de conscience et de l'évanouissement du point de vue médical. Par conséquent, si vous étudiez où se trouve les points des organes vitaux et comment les frapper efficacement, vous saurez comment mettre KO vos ennemis d'un seul coup et comment les réanimer à volonté. » Fujita Seiko, Chef de l'Institut japonais de recherche sur les arts martiaux

Et regardez ce dessin de Fujita, avec le texte traduit. Il ne s'agissait pas de conjectures, mais plutôt d'observations réelles du champ de bataille et de l'expérience réelle du combat sans merci. Ce n'est pas la théorie ou l'application du paradigme de la médecine traditionnelle chinoise telle que l'explique si souvent de nombreux instructeurs de Kyusho, c'est de la vraie anatomie, de réelles incidences et une réelle observation. Il ne s'agit pas de critiquer la médecine traditionnelle chinoise quant à sa capacité de guérison à travers l'acupuncture, le Shiatsu, le Tui Na, etc., mais plutôt de dire que cela n'est PAS du Kyusho. Le terme Kyusho est lui-même représenté plusieurs fois sous forme de kanji tout au long du livre. C'étaient des hommes forgés au champ de bataille où la vie et la mort dépendaient de leurs connaissances et des compétences développées. Ils avaient besoin de méthodes de neutralisation éprouvées et de techniques décisives pour tuer rapidement leurs adversaires de manière à n'avoir pas besoin de se battre à nouveau contre eux. Personne ne sait ce qu'ils ont fait en Birmanie (et si vous connaissez un peu l'histoire du Japon, vous saurez que tout est possible, même les tests sur les prisonniers de guerre). De la participation à de telles choses en temps de guerre, bien peu en ont parlé. Nous devons nous rendre compte qu'il y avait généralement une connaissance plus approfondie du corps humain et de ses fonctions que celle qui fut transmise quand les arts martiaux sont devenus des sports et/ou un business. Nous nous efforçons quant à nous de revenir à la

simplicité et à l'information expérimentale qui constituaient la base des anciens arts martiaux. Ces livres importants et ces notes des anciens maîtres sont le témoignage de cette connaissance passée. Il est temps que nous embrassions la réalité dKyusho et que nous travaillions pour trouver comment il s'intègre dans les styles que nous pratiquons.



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