Magazine arts martiaux budo international 282 - 1 février 2015

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Le « Programme de contrôle tactique du Kyusho » (KTCP), a été conçu pour contrôler l'escalade des conflits à travers la recherche légale, médicale, du déploiement tactique, des essais sur le terrain et la coordination. Ce programme est spécialement destiné, bien que pas exclusivement, aux forces de l'ordre, au personnel de la sécurité et des urgences, aux gardes côtes, aux militaires, aux organismes gouvernementaux, aux escortes et aux gardes du corps. Ce module de base se compose d'un ensemble de 12 objectifs principaux intégrés dans quatre modules de contrôle de l'escalade de la force. Il existe de nombreuses structures faibles dans le corps humain qui peuvent être utilisées par un agent pour obtenir simplement le contrôle d'un individu, plus efficaces que l'utilisation conventionnelle de la force tel que l’indique le protocole. Au-delà du stade de l'ordre verbal, dans une situation d'escalade du conflit, par ces points (vitaux) de Kyusho, l'agent peut utiliser des systèmes internes de contrôle physique, tels que les nerfs, la structure des tendons et les réflexes nerveux naturels du corps. Il n’exige pas une grande force ni un contrôle moteur ou visuel complexe… soumis à l'échec dans les situations d'adrénaline élevée. Cette information est dédiée aux membres courageux et résistants des agences du monde entier… Merci pour ce que vous faites !

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« L’important, c’est l’argent… la santé, va et vient » Les Luthiers

ujourd’hui tout est gratuit, légiféré et médiatisé. Les démocraties parlementaires c’était une bonne idée, mais elles sont devenues une réalité désastreuse. Peu de lois, beaucoup de justice. Plus on légifère, plus l’espace de liberté est réduit, à la fin nous l’avons fait… nous avons fini par légiférer tout et n’importe quoi. L’état est devenu un énorme glouton, un monstre insatiable nourri à coups d’impôts, un puits sans fond ancré dans l’autophagie, car finalement, comme Saturne, il mange ses enfants. Nous mettons un renard pour garder les poules, et malgré cela, dans notre paresse infinie, nous espérons qu’avec la crise, il se fera tout seul harakiri et coupera ce qu’il doit couper de ses propres tentacules. Naïfs… les systèmes se réorganisent rarement de l’intérieur et sans que quelqu’un ne fasse beaucoup de bruit à l’extérieur. Mais les alternatives révolutionnaires ne sont que le bouillon de culture du désenchantement, arrivant avec de vieilles promesses, avec des systèmes qui ont échoué et beaucoup de populisme, comme si les solutions simples aux gros problèmes pouvaient fonctionner. Ils ont le droit de se plaindre, en particulier les jeunes, de nouveaux mythes ont été créés, mais les temps des mythes en général sont révolus. Encapsuler la liberté est un euphémisme. Ils disent que le capitalisme a échoué… mais a-t-il jamais été éprouvé ? Il n’y a jamais eu une vraie liberté de sorte qu’une telle chose eut été possible. Les pères fondateurs des ÉtatsUnis ont essayé et peut-être ont-ils obtenu le meilleur résultat possible… mais cela passa il y a longtemps, la réalité actuelle est autre. Depuis que Nixon bousilla l’étalon-or, le papier monnaie, qui était déjà quelque chose d’irréel, est devenu une fiction communément acceptée. Les institutions financières ne font que copier leurs maîtres. « Nous sommes plongés dans un cacao et tous écrasés dans la même boue ». Quelques rares petits moments dans l’histoire ont pointé tel un exemple fugace d’une bonne mise en scène

A

« Le travail n’a jamais tué personne… mais pourquoi prendre ce risque ? » Les Luthiers

de la liberté. De petites lumières qui ont été allumées dans l’obscurité. Mais tout porte en soi le germe de sa propre destruction ; tôt ou tard, si vous vivez assez longtemps, tout se transforme en son contraire. Le monde a toujours été ordonné par ceux qui sont au pouvoir, faisant les règles à leurs mesures, et quand elles ne leur convenaient pas, ils trouvaient même les moyens de les contourner. Mais apparemment, c’est le moindre mal, l’Occident est un petit havre par rapport à ce qu’on trouve par là. Poutine échange son siège avec son actuel Premier ministre, aujourd’hui président ; la Chine proclame son slogan, un pays, deux systèmes, et ni une chose ni l’autre n’est vraie. Il y a mille Chine et un seul système. Pendant ce temps, l’Europe se débat dans ses crises d’identité, ses mesquineries et autres perles, tandis que Nord et Sud tentent de retarder l’inévitable. Le RoyaumeUni est de moins en moins uni et veut comme toujours faire la guerre de son côté, tandis que la supercherie des pensions et de l’État-providence tombe sous son propre poids. Les USA cède leur première place dans l’économie mondiale et, dans sa guerre contre le terrorisme, ils voient se dégrader les principes qui ont fait sa grandeur, sa référence et son exemple. Les Amériques se débattent entre le populisme et les caudillos au pouvoir, profitant de la petite place qui leur reste parmi les économies émergentes. Le Japon est et n’est pas, ou n’est plus, survivant à des coups terribles, tandis que le reste de l’Asie n’est que l’arrière-cour d’une Chine gigantesque et polluante dont le moteur est en train de se gripper. C’est avec ce scénario que nous avons commencé 2015, dans l’espoir de laisser derrière le pire de la crise qui est devenue endémique, systémique, fatigante et fastidieuse. Le décor est planté, le rideau levé, et nos milliers d’histoires personnelles s’y dérouleront. Chance et succès pour tout le monde ! Vous apporter le meilleur du monde martial deux fois par mois est pour nous déjà bien assez de travail !

Alfredo Tucci est général manager de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO. E-mail : budo@budointernational.com


« Nous mettons un renard pour garder les poules, et malgré cela, dans notre paresse infinie, nous espérons qu’avec la crise, il se fera tout seul harakiri et coupera ce qu’il doit couper de ses propres tentacules. »

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Interview

Réunir deux légendes des arts martiaux et des sports de combat des deux côtés de l’Atlantique, est le mérite de maîtr e David Buisan, capable de nous donner à tous une merveilleuse occasion d’en savoir plus sur eux et, bien sûr, de r endr e hommage à leur parcours, aussi distingué que fondamental pour comprendre l’évolution des arts de combat dans le monde au cours de la fin du XXe et au début du XXIe siècle. J’ai voulu pour un bref moment (je l’avoue) intituler cet article « Tea f o r Tw o » , r a p p e l a n t l e f i l m éponyme de Doris Day dans les années 50. Mais ils ne ressemblent en rien à Doris Day ces deux hommes rudes, bruyants, bons enfants et sympathiques. Le contraste était irrésistible ! Mais j’ai tenu bon… Aussi bien Bill « Super foot » Wallace que Dominique Valera firent partie de cet escadron invincible qui, au début des années soixante-dix, ont ouvert les portes de la modernité à une formulation des sports de combat plus réaliste, une modernisation qui a fait place au full contact, au Kickboxing et à une nouvelle direction pour les sports de combat. Tous deux ont toutefois eu une formation (il ne pouvait en être autrement) dans les arts martiaux classiques. Aujourd’hui, dans cette interview, nous en apprenons plus sur leur vie, leurs réalisations et leur réflexion sur tout cela, depuis la distance des années.


LĂŠgendes des Arts Martiaux


Interview

Être à proximité de ces deux champions des sports de contact et des arts martiaux fut, pour ceux qui ont apprécié leur parcours historique, un privilège, pr obablement irr emplaçable. Je tiens donc à remercier la gentillesse et l’attention prêtée à ce magazine par le maître David Buisan, axe central et tête visible, artisan de cet miraculeux « Tea for Two ». On dit que le temps est une machine à faire des monstres… ou des sages ! (vais-je ajouter). Profitez de la sagesse, de la drôlerie et de la personnalité unique de ces deux phénomènes. Étant donné l’ampleur de travail, ce mois-ci nous vous offr ons la première partie de cette interview avec ce personnage extraordinaire qu’est Domnique Valera. Le mois prochain, ce sera au tour de « Superfoot » Wallace. Profitez-en bien ! Alfredo Tucci

Interview de Dominique Valera David Buisan : Étant donné votre expérience martiale, que diriez-vous aux jeunes ? Dominique Valera : Aux jeunes, je leur dis, par exemple, que lorsque ils s’entraînent, c’est pour toute la vie, ce n’est pas seulement un moment, parce que le moment c’est la compétition et les gens mélangent la compétition et l’entraînement. L’entraînement c’est pour toute votre vie… depuis tout petit, sept ou huit ans, jusqu’à la fin de votre


Dominique Valera


Interview

vie. On pratique parce que c’est sain. Comme dit le proverbe : « Mens sana in corpore sano ». Pourquoi chaque fois que nous parlons de sport, les gens se réfèrent à une compétition, à un combat à un match de football avec ses résultats ? À un enfant de sept ou huit ans, il faut le mettre dans une situation de contact avec d’autres de manière amicale. Pour faire quoi ? Pour en faire un sportif et pas une vedette, une star… Les parents disent toujours : « Si vous vous occupez de lui, mon fils pourrait devenir champion du monde. » Mais il a sept ans… Laissez-le vivre, laissez-le faire son truc. Il doit rire, il doit jouer ! Parce que si à sept ans, vous le mettez à faire des choses très sérieuses, à quatorze ans, il en aura marre du Karaté, du kick boxing ou du kenpo… Il en aura marre. Donc, nous devons petit à petit l’initier à ce parcours. Tr a n q u i l l e m e n t , nous jouons, nous pratiquons, nous captons la technique, la vitesse, la puissance… avec respect. David Buisan : J’ai connu beaucoup de personnes qui sont champions du monde, mais qui sont incapables de transmettre, qui est la chose la plus difficile. Ils sont peutêtre très techniques, mais ils ont du mal pour ce qui est le plus important, transmettre aux autres ce qu’ils ressentent. Que pensezvous de ces personnes qui se consacrent à l’enseignement et ne pensent qu’à eux-mêmes ? Dominique Valera : Ils sont égoïstes et pensent de façon égoïste. Mais le jour où ils s’en iront, que laisseront-ils comme message ? Ils ne laisseront rien ! J’ai soixante-quinze cours par an. Dans tous les pays du monde, je rencontre des gens juifs, catholiques, protestants,


Légendes des Arts Martiaux musulmans… des gens de toutes confessions et de tous les horizons de la vie : avocat, femme de ménage… peu importe. Et c’est ça la chose la plus importante : transmettre à tout le monde et pas seulement à une élite. David Buisan : Dominique, c’est ce que vous pensez aujourd’hui, l’avez-vous toujours pensé ou il y a eu un avant et un après ? Dominique Valera : Je pense que tout le monde évolue. Ainsi, quand vous êtes célibataire, vous êtes un peu égoïste. Après vous vous mariez, vous vivez avec votre femme. Puis vous avez un enfant, et de nouveau, vous devez vous diviser. Peut-être même un autre enfant… Et la vie continue et un jour vous vous retrouvez grand-père et vous vous rendez compte que le plus important ce n’est pas seulement ce que vous avez fait, mais c’est ce que maintenant vous pouvez toujours donner à votre famille et ici, à mes élèves. Parce qu’arriver dans une classe et dire : « J’étais champion du monde en 72 »… Le gamin a quatorze ans et ça ne l’intéresse pas. Il s’en fiche de savoir si vous avez été champion du monde, ce qui l’intéresse, c’est ce que vous allez lui enseigner maintenant, ce que vous allez lui donner comme technique, que vous le faites travailler ! Maintenant, avec l’Internet, avec les machines, le téléphone, et tout ça… l’enfant ne s’intéresse à vous que si vous faites quelque chose d’intéressant. Nous devons intéresser les gens et pas simplement faire une répétition de choses qui finalement les dérangent : « Oh, j’en ai marre du Karaté et du pied-poing ! ». Tout doit avoir un but, il y a toujours quelque chose à chercher… Mais nous sommes tous différents et nous travaillons différemment. C’est pour ça que notre travail est intéressant ! Si nous travaillions tous la même technique, la même hauteur, le même poids, le même sentiment… nous serions tous également… en train de nous ennuyer…

David Buisan : Je veux maintenant que vous me parliez un peu de votre enfance. Où êtes-vous né ? Combien de frères et sœurs avez-vous? Dominique Valera : Je suis né dans une famille d’émigrants espagnols de Murcia, de Cartagena. Mes parents sont venus en France avant la guerre. Mon père s’est enrôlé dans la Marine


Interview « À 22 ans quand je suis rentré à la maison et que j’ai dit : “Maman, je suis champion du monde”, ma mère a répondu : “Oui, c’est bien. Mais balaye la cuisine.” Et c’est tout ! Elee était très contente, mais elle ne le montrait pas. Elle disait aux gens du quartier : “Mon fils est champion du monde”, mais je ne le savais pas… »

française. Trois enfants sont nés avant la guerre d’Espagne et après la guerre, il y a eu mon frère Juan, ma sœur Rosa et moi. Trois avant la guerre et trois après la guerre, les conditions de vie étaient très difficiles. Mon père avait construit une maison en bois à côté de la rivière, mais l’année 54 fut terrible en France, parce qu’il a fait très froid et le niveau d’eau des rivières avait augmenté et l’eau avait tout détruit. Nous fûmes victime de cette situation. Puis est apparu un prêtre appelé l’abbé Pierre (de fait, on a fait en France un film appelé « Hiver 54, l’abbé Pierre »). J’avais sept ans, mais je m’en souviens comme si c’était hier. Ce prêtre nous a relogé dans un quartier et il y avait un club de Judo. J’ai commencé avec le judo, mais j’étais un gamin impulsif et j’aimais frapper avec les poings et les pieds… Alors le prêtre a dit à ma mère : « Madame Valera : votre enfant doit faire de la boxe. » Mais ma mère lui a dit : « Oh, non. La Boxe, non, c’est trop dangereux pour mon fils, il va se bagarrer tous les jours. » Et le prêtre a répondu : « Non, ce qu’il fait maintenant, c’est se bagarrer tous les jours. S’il fait de la Boxe, il ne se bagarrera plus, plus jamais. » Ma mère : « Non, je ne sais pas… » Un an plus tard, le prêtre est revenu et a dit à ma mère : « Madame Valera, il y a un sport appelé Karaté. » Ma mère a répondu : « Karaté ? Mais c’est quoi ? » Et le prêtre lui a dit : « C’est un sport où on porte un costume blanc. » Ma mère a lancé : « Ah, un costume blanc pour mon fils. Ça lui ira bien… » Mais le costume blanc, chaque week-end, était rouge de sang et ma mère disait : « Mais n’est-ce pas un costume blanc ? » Et j’ai répondu : « Oui maman, mais parfois il est rouge. » C’est ainsi que tout a commencé pour moi, comme vous pouvez le voir, avec des conditions de vie très difficiles. C’est pour cela que quand je vois maintenant que le sport est sorti de tout cela, je me souviens des débuts. Se souvenir est très important !


Légendes des Arts Martiaux David Buisan : Ce n’est en effet pas la même chose tout recevoir tout fait que commencer à construire petit à petit. Quand il en coûte et que l’on obtient tout petit à petit, on se rend rendez compte de ce que l’on a : la maison, ce que vous avez vécu et tout le reste, vous l’appréciez d’autant plus. Dominique Valera : Oui, oui. Regardez, à 22 ans quand je suis rentré à la maison et que j’ai dit : « Maman, je suis champion du monde », ma mère a répondu : « Oui, c’est bien. Mais balaye la cuisine. » Et c’est tout ! Elle était très contente, mais elle ne le montrait pas. Elle disait aux gens du quartier : « Mon fils est champion du monde », mais je ne le savais pas… David Buisan : C’est ce que font les parents habituellement. Ils ne vous disent rien, mais ils sont fiers de vous… Dominique Valera : Normal, Normal. Mais maintenant, ils vous amènent un enfant et vous disent : « Mais quand sera-t-il champion du monde ? Et vous répondez : « Mais il n’a pas encore commencé. » Voyez-vous la différence ? Et quand vous ne donnez pas à l’enfant la ceinture jaune, ils vous disent : « Mais pourquoi mon enfant n’est pas ceinture jaune ? Il a commencé avec Alfredo et lui, il l’est déjà. » Madame, Monsieur, parce que votre enfant ne se concentre pas assez et la même chose lui arrive probablement à l’école. Mais non, parce que « l’autre qui a commencé avec lui depuis un an l’a déjà et le mien, pas. Pourquoi ? » Les gens ont changé. Avant, si j’arrivais chez moi sans la ceinture mon père me demandait : « Pourquoi, qu’est-ce qui se passe avec la ceinture, qu’est-ce qui est arrivé ? » « Papa, parce que je dois m’entraîner… » « Entraîne, entraîne et on verra si la fin de l’année tu as ta ceinture. » Et maintenant : « Pourquoi vous ne la lui avez pas donnée ? » C’est toute la différence ! David Buisan : Que vous rappelez-vous de votre premier cours de Karaté ? Lorsque vous mettiez ce kimono blanc… Dominique Valera : Je me souviens que mon professeur m’a enseigné un coup de pied. Je l’ai exécuté immédiatement sans déséquilibre, sans erreur, avec la garde et tout ! Et le professeur a dit : « Dominique, ça s’appelle Mawashi Gueri. » Et je lui ai répondu que c’était un coup au visage. Il a ri et m’a dit : « Non, non. C’est un Mawashi Gueri… » C’est ainsi que commença mon éducation martiale.


Interview

« J’ai quitté la France parce que j’ai été expulsé avec l’histoire du contact en 75. En 2000, je suis rentré chez moi et j’ai commencé à travailler le Karaté Contact. »

« Nous devons intéresser les gens et pas simplement faire une répétition de choses qui finalement les dérangent. »

DB : Que vous rappelez-vous de vos débuts comme un instructeur ? DV : Je me souviens que les gens avaient beaucoup de mal à faire ce que je faisais. Durant les premières sept, huit ou dix années, je n’avais pas cette fibre de la transmission pour donner aux autres. Lorsque ma fille, Karine, est née, je crois, j’avais 28 et j’ai changé. Parce que je l’avais à la maison et j’étais papa, j’ai alors commencé à acquérir de la patience. Ensuite, de cette fille de 41 ans, j’ai eu ma petite-fille et j’ai acquis encore plus de patience, encore plus ! Ce que je veux dire c’est que la vie nous fait changer, et si nous ne changeons pas, c’est que nous avons un problème, que nous ne sommes pas capables de nous habituer à quelque chose de différent. Parce qu’à 70 ans, vous ne pouvez pas penser à la même chose que ce que vous aviez en tête à 15 ans. Peut-être certaines choses vous ont-elles manqué dans votre vie et votre tête ne fonctionne pas… DB : Avez-vous un jour dit quelque chose à quelqu’un en classe et réalisé ensuite que vous êtes peut-être trompé. Avez-vous fait des erreurs et êtes-vous rentré préoccupé à la maison ? DV : Oui, ça m’est arrivé. Parfois, j’élève la voix : « Pourquoi ! » et puis je vois l’enfant qui devient un peu triste et je pense « Que je suis bête ! » Un jour, il m’arriva exactement cela et le lendemain, le jeune n’est pas venu alors je suis allé chez lui : « Non, ce n’est que je ne veux pas aller m’entraîner avec vous … ». Un peu nerveux, je lui ai dit : « mais viens, viens ! » Et sa mère m’a dit : « Non, non. Il ne veut pas aller. » Et j’insistais : « Mais si, viens… et je l’ai emmené. ». Nous nous sommes entraînés et environ sept ou huit ans plus tard, il fut souschampion de France. Maintenant, quand je le vois, de temps en temps à Lyon, il me dit : « Oh, sensei. Quels souvenirs j’ai, quels souvenirs ! » Nous sommes des êtres humains. Si des jeunes comme ça ne vous marquent pas, vous n’êtes pas humain ! DB : Il est dommage que généralement les enseignants qui se consacrent aux arts


Dominique Valera martiaux, ne vont pas, dans ces cas-là, chez leur élève… Il n’est pas venu et il ne vient pas, ça leur est égal. DV : Ça leur est égal, un qui part, un autre viendra. Ils changeront… c’est vrai. Le problème des arts martiaux c’est que les gens restent avec cette « martialité », mais celle du combat, pas de transmission, pas de contact avec l’autre. Pas le contact du combat, mais le contact humain. Et c’est le problème. Il reste toujours, par exemple, à dix centimètres, si la vie de l’enfant est un mètre et la compétition huit centimètres, tout le monde se concentre sur ces huit ou dix centimètres. Mais moi, ce qui m’intéresse c’est après, que fait-on pour qu’il continue dans cette ligne de conduite ? Après, ce n’est pas son travail, c’est le vôtre. Dans la compétition, il faut l’accompagner, comme on prend un enfant par la main quand il a cinq ou six ans… vous devez parler avec lui, communiquer avec lui, l’accompagner encore. Parce que dix ans de compétition ce n’est pas sa vie, c’est seulement une petite période de sa vie. En France, nous avons un mot : épanouissement. Cela veut dire que le jeune est bien dans sa peau. DB : Vous êtes-vous fait des amis dans les arts martiaux ? DV : Oui, énormément. Dans les arts martiaux, je me suis fait des amis et aussi en full contact. Dans n’importe quel sport de combat qu’il soit martial, de boxe ou autre, les gens se respectent. En Karaté, par exemple, il y a tous les membres de l’équipe de France avec lesquels j’ai été champion du monde. Nous nous respectons beaucoup, nous nous voyons encore… excepté l’un d’eux qui nous a déjà quitté pour faire le « grand voyage ». En Full Contact : Bill Wallace, John Lewinsky nous a laissé il y a deux ou trois ans… Mais je continue toujours de voir les gens. Tu vois, dans le cours que nous avons fait hier, j’ai vu les jeunes très bien. DB : Mais le « très bien » c’est leur entraînement ? DV : Non, le « très bien », je le veux dans leur vie, pas seulement dans l’entraînement. Je veux voir leur comportement dans la rue, à la maison, avec leur femme, leur mère… c’est ça qui m’intéresse plus que l’heure et demie que nous avons passée à faire des coups de poing et des coups de pied. DB : Y a-t-il une vie martiale après le cours ? DV : Bien sûr, bien sûr que oui ! DB : Il y a des professeurs qui veulent juste la vie martiale sur le tatami. Toi, avec plus d’expérience que moi, tu auras vu des gens très droits sur le tatami, parce qu’il faut être très droit sur le tatami, mais… DV : Oui, oui. Mais ils restent seuls, quand ils ont soixante-dix ans il se retrouvent tout seuls. « Je ne comprends pas pourquoi mes élèves sont partis, tout le monde m’abandonne… ». Non ! C’est vous qui avez abandonné les autres. Mais il y a de cela ces vingt ans et vous ne vous en rendez pas compte. Qu’avez-vous fait en vingt ans que vous n’avez pas unifié, transmis… Et maintenant vous vous plaignez ? Un grand-parent, quand un enfant naît, regardez comment il est avec eux ? La grand-mère dit : « Patience, ce n’est rien, il apprendra. » Parce que c’est ça, la transmission, et peut-il faire cela avec le poing et le pied ? Ils n’ont pas besoin de passer 70 ans de leur vie à frapper au visage et le laisser KO, ça ne sert à rien. Mais transmettre comment que vous arrivez à faire cela avec aisance, avec de la vitesse, de la force sur le sac… Ça, oui, c’est important à transmettre. Mais balancer une torgnole et dire : Vous voyez ? À 70 ans. À quoi ça sert ? À rien ! DB : Depuis quand connaissez-vous Bill Wallace ? DV : J’ai rencontré Wallace en 1974. On nous a présenté en Allemagne où ils faisaient un combat d’exhibition. J’ai été présenté à Bill Wallace et ce même jour, j’ai dit à Bill que j’allais participer au Championnat du Monde de Karaté et en riant, il m’a dit, « Oh, Karaté, Karaté… » et je lui ai dit que c’était à Long Beach, au mois d’octobre 1975. Et il m’a répondu : « Eh bien, j’irai te voir ». Il est venu me voir


Interview

et avec toute cette histoire de Long Beach dont tout le monde parle, Bill m’a dit : « Laisse tomber, Dominique. Ce n’est pas pour toi. Tu n’as rien de plus à offrir aux autres. Pas là, pas dans ce sens là. Reviens et commence le Full Contact avec moi, tu verras, c’est différent. Au moins, quand tu gagnes, tu sais pourquoi et quand tu perds, tu le sais aussi. Mais avec le Karaté, le problème c’est que tu dépends des arbitres, tu dépends de beaucoup de choses. En contact, non, soit tu as gagné, soit tu as perdu. Les gens voient si tu as gagné ou perdu. DB : Avez-vous perdu un combat de Karaté ? DV : J’ai perdu 17 combats sur 701. Et en Full Contact, j’ai fait 28 combats et j’en ai perdu 4. Une carrière de 20 ans de compétition : de 60 à 81. DB : Lorsque vous avez décidé de laisser tomber la compétition en 81, comment alliezvous ? DV : J’allais très mal, pas pour ça, j’allais très mal parce que toute la France me tourna le dos. Parce que le contact était alors quelque chose comme l’est maintenant la lutte libre. Mais le full contact, c’était des athlètes préparés qui montaient sur un ring pour un combat, et les gens voyaient cela comme au temps des Romains, la vie ou la mort. Et rien à voir avec le combat dans la cage, où on cogne et il y a du sang partout. Non, pas de comparaison. Mais tout le monde me tourna le dos et j’ai commencé petit à petit avec des classes et des cours, c’est ainsi que commença le full contact dans toute l’Europe. Cela a prix dix ans. Il m’a fallu 10 ans pour montrer le full contact dans toute l’Europe et maintenant je suis content parce que le full contact est une discipline martiale dans tous les pays du monde. DB : Vous faites du Judo, du Karaté, vous rencontrez Bill Wallace et vous commencez le Full Contact… Quand avez-vous commencé le Karaté Contact ? DV : J’ai commencé le Karaté Contact en l’an 2000, parce que le nouveau président de la Fédération Française de Karaté, Francis Didier, qui était comme un frère pour moi parce que je


Interview « J’ai toujours dit que les centimètres les plus importants ne sont pas ceux qui se trouvent au-delà du poing ou du pied, ce sont ceux qui se trouvent entre les deux oreilles et qu’on appelle intelligence. »

« J’allais très mal, pas pour ça, j’allais très mal parce que toute la France me tourna le dos. Parce que le contact était alors quelque chose comme l’est maintenant la lutte libre. »


l’emmenais avec moi et je lui donnais des conseils… le jour où il fut élu m’a appelé et m’a dit : « Dominique, en Karaté, nous perdons beaucoup de licences parce que les gens vont au Kick Boxing, au Full Contact, au Taewkondo… J’aimerai que tu commences le contact, à la Fédération française de Karaté, le Karaté contact. Ça t’intéresse, oui ou non ? » Et j’ai dit oui, oui ça m’intéresse, parce qu’il était comme de ma famille. J’ai quitté la France parce que j’ai été expulsé avec l’histoire du contact en 75. En 2000, je suis rentré chez moi et j’ai commencé à travailler le Karaté Contact. Maintenant le Karaté Contact a 14 000 licences en France, il y a des championnats de France dans le sud, au nord etc. Et ils sont maintenant en train de commencer à travailler à un championnat d’Europe, qui aura sûrement lieu à Paris l’année prochaine, organisé par la Fédération française de Karaté et Francis Didier. Il y a du Karaté contact dans 14 pays déjà. DB : Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez vu Bill jeudi, avant votre séminaire à Saragosse ? DV : Eh bien, la sensation fut à peu près la même que lorsque je l’ai vu la première fois. Parce que Bill est quelqu’un de très sympathique et c’est ce qui me plaît avant tout. Parce lever la jambe est une chose, mais augmenter votre capacité mentale et intellectuelle en est une autre. J’ai toujours dit que les centimètres les plus importants ne sont pas ceux qui se trouvent audelà du poing ou du pied, ce sont ceux qui se trouvent entre les deux oreilles et qu’on appelle intelligence. Et pour ça, Bill me plaît beaucoup, parce que c’est quelqu’un de très humain et de très intelligent. DB : Voulez-vous ajouter quelque chose, Dominique ? DV : Que je t’apprécie beaucoup. Tu es comme un petit frère pour moi parce que tu as les couilles de faire des choses que personne ne fait en Espagne, depuis 65. Faire venir des gens comme nous pour faire un grand cours comme tu l’as fait. Mes respects, David, ça, c’est très bien. DB : Gracias, Dominique.




Les Cinq Animaux de Weng Chun Kung Fu


Dans le cadre du Weng Chun Kung Fu, l’élève travaille à développer la force, la vitalité, l’agilité, la coordination, la souplesse, l’endurance et la vitesse, ainsi que la stratégie et les techniques dans les situations de combat. En ce qui concerne sa croissance intérieure, il cherche à développer la puissance sans effort qui résulte de la sensibilisation ainsi qu’une compréhension de l’utilisation naturelle des corps, de la respiration et de la pensée. Un outil puissant à cette fin est la pratique des Cinq Animaux du Weng Chun Kung Fu, dont on dit qu’elle a été développée par le dernier abbé légendaire de Shaolin, Chi Sim. La vigilance et l’observa-

tion des animaux et des éléments de la nature ont toujours été une source d’inspiration pour les anciens pratiquants d’arts martiaux de la Chine a n c i e n n e . Cependant, aujourd’hui encore, tout le monde peut sentir la puissance des éléments lors d’une promenade en forêt ou la force irrépressible et l’intrépidité à la vue d’un Tigre.


Les Cinq Animaux de Weng Chun Kung Fu Les Cinq animaux de Weng Chun Kung Fu Le Tigre (Fu) : force, puissance. Le Tigre représente la puissance irrépressible et est symbolisé par la Griffe du Tigre, qui est utilisée dans les arts martiaux pour saisir et tirer sur le visage, les cheveux ou les organes génitaux, d’un attaquant, brisant ainsi son équilibre. La stratégie du Tigre est de se faufiler vers sa proie, fermant agressivement la distance au bon moment pour attaquer la proie depuis le côté et la faire tomber ou l’emprisonner. Dans le Weng Chun Kung Fu, on pratique cela dès le début : la première stratégie du combat Weng Chun est basée sur le principe « du côté vers le centre », forçant ainsi l’adversaire au combat extrêmement rapproché pour l’immobiliser ou le renverser au sol. L’utilisation des Griffes du Tigre est spécifiquement pratiquée pour développer la résistance dans la hanche et les jambes et conserver la colonne vertébrale solide et souple. Un exercice bien connu à cet effet est celui du « Tigre affamé » (Hungry Tiger), réalisé en cambrant le dos comme un chat. Au niveau mental, on développe l’intrépidité, permettant ainsi au pratiquant d’agir spontanément et directement. Fu Mei Gerk, le Coup de Queue du Tigre, est ce fameux coup rotatif de Weng Chun qui encourage l’adversaire à attaquer, pour le frapper par surprise avec un coup rotatif de côté qui habituellement l’invalide. Le Serpent (Shè) : flexibilité, gracilité. Le Serpent représente l’énergie intérieure, calme, douce et souple, qui est toujours prête à changer sa direction en un instant et qui est utilisée par exemple pour appliquer de surprenants coups des doigts aux yeux ou atteindre d’autres points vitaux. Selon la tradition de



Les Cinq Animaux de Weng Chun Kung Fu Shaolin, le Serpent symbolise le chi, l’énergie de la vie. Les exercices du Serpent sont réalisés principalement pour développer la flexibilité, l’élasticité et gracilité. Conformément à la stratégie du Serpent, on établit le contact physique avec l’adversaire et on perçoit son énergie au moment même où on l’attaque. Biu Jee, la technique des doigts, est caractéristique du Serpent. En utilisant la technique Biu Jee du Serpent, un coup de l’attaquant est intercepté par un mouvement semicirculaire à l’avant-bras en sentant et en déviant l’énergie opposée, tandis que dans le même temps on contreattaque avec un coup de doigt dans les yeux. Mentalement, on développe un esprit flexible et calme, ce qui permet également de percevoir clairement l’environnement interne et externe. La Grue (Hok) : posture, équilibre. La célèbre position de la Grue avec un genou plié constitue une base pour tous les coups de pied et les exercices d’équilibre symbolisés par la Grue du Weng Chun Kung Fu. Une technique bien connue pour l’attaque et la défense du Kung Fu chinois est Bong Sao, le bras en aile. En utilisant l’avant-bras comme une aile qui bat, on dévie une attaque de l’adversaire d’atteindre. De cette façon, l’adversaire perd son équilibre et, tour ne probablement le dos au pratiquant de Weng Chun. La main en crochet, Kao Sao, est une technique de la Grue bien connue, utilisée pour détourner ou accrocher un bras ou une jambe de l’attaquant. Tirer sur son cou ou son bras est également souvent effectué avec la main en crochet de la Grue, ainsi que les doigts comprimés pour attaquer des points vitaux. Grâce au jeu de jambes spécifique de la Grue, on peut appliquer des coups de pied et des coups de genou et modifier la distance de combat, les adversaires





Les Cinq Animaux de Weng Chun Kung Fu

se confondent et sont finalement écrasés. Sur un plan mental, la Grue inspire le maintien d’un esprit équilibré. Le Léopard (Pau) : vitesse. Alors que la puissance du Tigre est basée sur les postures solides, avec la stratégie de Léopard, la résistance du pratiquant de Weng Chun provient de la rapidité agressive, s’exprimant par des pas élastiques et souples ainsi que des coups de poing rapides typiques à partir des hanches (Tschap Choy) et des coups de poing enchaînés, rapides et agressifs (Lin Wan Kuen). Les attaques de l’adversaire sont stoppées dès le départ par la vitesse et en utilisant les coups de poing enchaînés rapides. on parvient à l’accabler et à complètement le submerger. La force mentale du Léopard se caractérise par la vigilance et l’intrépidité tournées vers l’avant. Le Dragon (Lung) : esprit. Le Dragon combine les traits des animaux mentionnés ci-dessus, ce qui entraîne un nouveau type de mouvement, qui est souple, flexible et doux, et en même temps peut sembler rapide, explosif et dur aussi, selon les exigences de la situation de combat, et dans tous les cas, sans effort. Le principe du Dragon concer ne le développement du célèbre pouvoir Sing Kung (« double pouvoir ») du Weng Chun Kung Fu, où les méthodes d’entraînement internes et externes sont combinées. Le combattant Dragon contrôle et utilise toutes les distances de combat spontanément et sans effort, et il rend donc inutiles toutes les possibilités d’attaque de son adversaire. Pour un attaquant, le combattant Dragon semble être


Weng Chun



Weng Chun capable de tout simplement disparaître, pour réapparaître dans une nouvelle position plus forte. D’un point de vue mental, le Dragon est caractérisé par l’utilisation des capacités inhérentes de l’esprit, un état de vigilance et de conscience de soi mentale.

Epilogue de l’auteur, Andreas Hoffmann : La méthode d’entraînement des Cinq Animaux du Weng Chun est un outil remarquable pour apporter la forme physique et la capacité de se battre, pour les adultes ainsi que les enfants, tout en favorisant dans le même temps leur développement mental et spirituel. Cela fait trente ans que j’étudie les Cinq Animaux et j’ai rendu visite à bon nombre de grands maîtres en Chine et dans le monde pour apprendre d’eux et partager avec eux des idées et des expériences. Au cours de mon apprentissage en tant que professeur de gymnastique naturelle, je suis également tombé de nouveau sur la méthode d’entraînement des Cinq Animaux. La gymnastique naturelle est généralement pratiquée par les professionnels de MMA et de Freefight pour se préparer à la compétition ou comme exercices de rééducation en cas de blessures sportives. Dans le cadre de notre Association inter nationale de Weng Chun, j’ai développé des programmes spéciaux basés sur les Cinq Animaux, appropriés pour le profane intéressé par la self-défense ou simplement la remise en forme, ainsi que pour l’athlète professionnel. Je suis très heureux que nos programmes de Weng Chun des Cinq Animaux dans nos écoles bénéficient également d’une immense popularité chez les enfants, obtenant de grands résultats. En cas de questions ou pour de plus amples informations, s’il vous plaît, n’hésitez pas à me contacter.

Texte : Andreas Hoffmann, Christoph Fuß, Photos : Gabriela Hoffmann









Kung Fu

Dr Chiu Chi Ling, 10e Dan - La légende vivante du Shaolin Hung Gar Les amateurs de films de Kung-Fu connaissent son visage par les nombr euses photos de Kung-Fu de ses films. Avec son rôle de tailleur dans « Kung Fu Hustle », il a de nouveau montré ses compétences à l’écran. Contrairement à la plupart des autres acteurs de Kung-Fu de ce film, il n’est pas seulement un maîtr e Kung Fu au cinéma. Chiu Chi Ling descend d’une célèbre famille de Kung-Fu, il vit et personnifie comme personne tous les aspects des arts martiaux et des arts de guérison de Shaolin. Très peu de maîtr es de Kung Fu peuvent comme lui prétendre avoir enseigné aux trois plus grandes vedettes de film de ces dernières décennies. Bruce Lee, Jackie Chan et Jet Li ont en effet bénéficié des leçons du grand maître Chiu Chi Ling dans la préparation des scènes de leurs films. La plupart des sifus de Hung Gar d’aujourd’hui ont commencé à apprendre l’art à cause des films de Chiu Chi Ling, de l’enseignement de ses vidéos, ses séminaires ou ses articles.

Célèbre lignage de Kung Fu Le Dr Chiu Chi Ling est né le 20 janvier 1943 à Canton (Chine) héritier de ce qui est probablement la plus célèbre lignée de Kung Fu de Chine. Son père, Chiu Koe (1895-1995), élève préféré du légendaire Lam Sai Wing, lui a enseigné l’art original du Shaolin Kung Fu dès l’âge de quatre ans. Des cicatrices témoignent encore du dur entraînement avec son père et sa mère. Aujourd’hui le grand maître Chiu Chi Ling possède la totalité des



connaissances de ce vaste art martial et est considéré internationalement comme une éminence dans les domaines de la techniques de combat, la médecine traditionnelle chinoise, la phytothérapie, l’histoire, la philosophie, l’éthique, mais aussi la Danse du Lion et la calligraphie chinoise. Conséquence du privilège d’être le fils d’un célèbre maître de Kung Fu, il avait également la responsabilité de garantir les normes élevées de la tradition familiale et il a donc dû acquérir ses connaissances et ses compétences d’une manière particulièrement dure. Très jeune, son père a commencé à l’éduquer selon les principes stricts des moines Shaolin et l’a instruit intégralement selon la tradition dans tous les arts de Shaolin.

La forme du Tigre et de la Grue À l’âge tendre de huit ans, Chiu Chi Ling maîtrisait déjà « la marque de fabrique » du Hung Gar, la (très exigeante) forme du Tigre et de la Grue avec laquelle Chiu Koe avait remporté, dans les années 60, le championnat de Wu Shu chinois. Il créa ainsi un précédent pour que Nangquan (en cantonais, Nam Kuen) représentant les styles du Sud, soit intégré dans le moderne Wu Shu. Ce succès sportif éveilla un grand intérêt dans le public ainsi que dans les cercles des représentants de l’association. Il eut ainsi l’occasion d’enseigner cette forme aux anciens maîtres. Ceux-ci reconnurent le génie et le vaste potentiel de cette forme et créèrent la première forme officielle de Wu Shu sur base de celle-ci.

Les disciples À l’âge de 15 ans, Chiu Chi Ling commença à se former avec ses parents pour être guérisseur et chiropraticien. Il possède aujourd’hui la connaissance complète des plantes (Dit Da) et de la médecine chinoise traditionnelle de la famille Chiu. Déjà à un très jeune âge Chiu Chi Ling aidait son père le soir pendant ses cours. En raison de sa qualification technique extraordinaire et de sa loyauté à la famille et aux traditions du vrai Shaolin Kung Fu, Chiu Koe, alors âgé de 70 ans, nomma son plus jeune fils son successeur officiel quand il se retira de ses activités d’enseignement en 1965. À l’âge du 28 ans, Chiu Chi Ling ouvrit sa propre école de Kung Fu à la Nathan Road à Hong Kong. Un



an plus tard, il épousa Chan Yuk Ling. Leur fils Kevin, haut comme trois pommes, apparut avec son père dans le film « Duel of the 7 Tigers », où il effectue la technique de serpent lors d’une scène d’entraînement. Mais en grandissant, il a montré ensuite plus d’intérêt pour les ordinateurs que pour le Kung Fu traditionnel. Kevin Chiu est aujourd’hui un expert convoité en informatique.

Le boom du cinéma dans les années 70 et 80 Avec le boom des films orientaux dans les années 70, Chiu Chi Ling est devenu un acteur et cascadeur bien connu. Mais sa vocation n’était pas d’être en face d’une caméra, il préférait des rôles de soutien afin de pouvoir travailler comme coordonnateur des combats derrière la caméra et façonner les scènes de combat. Quand un acteur se blessait, ses compétences thérapeutiques et ses connaissances médicales étaient souvent demandées. Il a coordonné les scènes de combat d’acteurs célèbres comme Bruce Lee, Jacky Chan, Jet Li, David Chiang, Ti Lung, etc. Malheureusement, « Duel of the 7 Tigers » reste l’un des seuls films où on peut le voir en vedette dans le rôle principal. En 2003, il tourna un nouveau film avec Stephen Chow à Shanghai. Ce film est apparu dans les salles sous le nom de « Kung Fu Hustle ». Le grand maître qui a maintenant plus de 70 ans continue toujours de faire des films.

L’héritage de son père Le grand maître Chiu Chi Ling se proposa très sérieusement de réaliser le souhait de son


Kung Fu

père de maintenir, de promouvoir et d’élargir le Shaolin Hung Gar. La connaissance de cet art que lui donna son père comme un héritage précieux est pour lui tellement précieuse qu’il a été prêt à diriger toute sa vie en conséquence. Afin de préserver et de faire connaître cet art martial original, traditionnel, dans le monde, il voyage tout le temps. Aujourd’hui, il enseigne à certains élèves sélectionnés un peu partout dans le monde et organise des séminaires. Son successeur officiellement choisi est le grand maître suisse Martin Sewer.

Une impressionnante couverture médiatique Le gouvernement chinois apprécie sa valeur et lui commanda, par exemple, de superviser la reconstruction du monastère de Shaolin du Sud ou l’organisation de

l’ouverture du musée mémorial Wong Fei Hung en 2001. Sa popularité se reflète également par sa couverture médiatique. On trouve régulièrement son portrait en couverture d’innombrables magazines de Kung Fu et d’arts martiaux du monde entier depuis des dizaines d’années. De nombreuses chaînes de télévision avec des millions de téléspectateurs comme NBC (USA), TVB (Hong Kong) ou NHK SCT (Japon) l’invitent régulièrement en tant qu’invité vedette à leurs émissions. Des journaux comme le Chinese Times américain rapportent régulièrement des nouvelles de lui et de sa vie consacrée uniquement au Hung Gar Kung Fu.

Grandeur humaine et modestie Si on a la chance de connaître le grand maître

Chiu Chi Ling en personne, on sera très étonné. Malgré ses 72 ans, il déborde d’énergie et, en dépit de son statut élevé, c’est un homme joyeux extraordinairement courtois, toujours disposé à enseigner, expliquer et aider, et toujours prêt à s’amuser et à faire des blagues aux gens.









WingTsun


Le système d’entraînement du… WingTsun J’ai coutume de dire que le Chi Sao occupe 90% de la pratique du WingTsun. Cela a un bon et un mauvais côté. Le bon, c’est qu’il donne au pratiquant une grande habileté : la capacité à coller aux extrémités des autres et à percevoir des changements d’angle, de direction ou de perte de pression. C’est vraiment une compétence fondamentale de notre système et c’est surtout vraiment amusant et agréable à pratiquer. Le mauvais côté : La grande majorité des pratiquants de Wing Chun de n’importe quelle branche deviennent « accros » au Sao Chi. Leur entraînement finit par consister, presque 100% du temps, à joindre les mains et à faire des exercices, des sections de Chi Sao ou simplement du Chi Sao libre avec un partenaire. Peut-être est-ce la principale cause de l’« oubli » d’autres facettes d’une grande importance dans le Wing Tsun Kuen. Nous serons d’accord, ce n’est pas particulièrement positif de tout centrer sur un seul aspect d’un art.

C

ela se produit surtout quand nous ne sommes pas capables de concevoir un bon plan d’entraînement et un calendrier. J’en ai parlé dans certains articles et textes publiés antérieurement, mais je pense que dans la colonne d’aujourd’hui c’est particulièrement important. Traditionnellement, le système d’enseignement se faisait en privé et en secret, de « père en fils ». Cette forme d’apprentissage (en première instance) et de pratique personnelle (en deuxième instance) est tout simplement parfaite. Idéale car elle ne permet pas d’interférences ni d’erreurs dans la compréhension des techniques et des idées. Bonne ou mauvaise, nous ne pourrons jamais dire qu’il y a la moindre erreur de transmission dans l’enseignement. Depuis cette première étape et du fait des conséquences logiques de l’ouverture des écoles d’arts martiaux, ce système est devenu obsolète car il est impossible qu’un seul enseignant enseigne à plus de deux ou trois personnes directement. La méthode doit alors être différente. Dès ce moment, il se produit une période d’adaptation qui se résume dans le développement d’exercices (drills) pour qu’un petit groupe de pratiquants s’y entraînent entre eux tandis que le professeur transmet une idée ou une technique et continue de faire de petites corrections à ses élèves. Disons que c’est le système le plus largement utilisé dans le Wing Chun dans le monde entier aujourd’hui. Je dois admettre que je comprends l’enseignement un peu différemment. Cela fait un peu plus de 15 ans que je me consacre à

« Cela fait un peu plus de 15 ans que je me consacre à l’enseignement dans le monde des arts martiaux professionnels et je suis sûr que les processus de formation et les systèmes d’entraînement peuvent être considérablement améliorés. »


WingTsun l’enseignement dans le monde des arts martiaux professionnels et je suis sûr que les processus de formation et les systèmes d’entraînement peuvent être considérablement améliorés. Bien sûr, il y a des gens qui pensent différemment et disent sans vergogne : pourquoi changer quelque chose qui fonctionne bien ? Eh bien… En fait, ce serait un sujet vraiment intéressant à discuter. Je ne suis si sûr que cela fonctionne particulièrement bien. Je pense que dans tout processus d’apprentissage et de développement des compétences, il doit y avoir une tentative d’amélioration constante. Si le niveau général des pratiquants est élevé c’est bon pour l’art lui-même. Pour atteindre des niveaux élevés de pratiquants, il faut nécessairement et logiquement de hauts niveaux de formation. C’est fondamentalement la raison pour laquelle j’essaie toujours de faire un petit pas au-delà des systèmes et des méthodes d’entraînement du système que je pratique.

Quel est notre point de vue ? Nous avons la grande chance d’avoir nos besoins fondamentaux absolument satisfaits et les Arts Martiaux sont aujourd’hui une partie de notre vie mais ils ne sont pas quelque chose de vital. Nous ne pratiquons pas pour un besoin urgent d’avoir une capacité de combat et de self défense. Nous pratiquons parce que cela fait que nous nous sentons bien. Parce que cela nous remplit. Parce que nous nous sentons prêt, vivants ! Nous sommes passionnés par l’étude, depuis différents points de vue, de notre art que nous avons choisi comme mode de vie. Les gens qui pratiquent aujourd’hui les arts martiaux ont l’immense chance d’avoir un endroit où aller pratiquer (école, Dojo, Kwoon…) et de ne pas avoir à s’inquiéter beaucoup au-delà de l’entraînement du jour. C’est le travail des instructeurs et des maîtres qu’il en soit ainsi et pour cela, le développement d’un système global et


équilibré qui permet le développement de tous les pratiquants devrait être un must. C’est la meilleure façon de préserver un héritage que les générations précédentes nous ont transmis. Nous devons prendre soin de notre art. Et il n’y a pas de meilleur moyen de prendre soin de quelque chose que d’essayer de le faire un peu mieux que la génération précédente. Pour le développement de tout système il devrait être clair quels sont les éléments que nous avons dans notre style. C’est également un point très délicat parce que d’une école à l’autre, l’approche ou les intérêts de la pratique varient légèrement. C’est pourquoi nous croyons qu’il est plus sage, pour essayer de transmettre l’idée d’aujourd’hui, que j’explique pourquoi et comment nous le faisons dans mon école, la TAOWS Academy. Cela peut servir de guide à quelqu’un qui peut l’utiliser ou l’adapter à sa façon. En premier lieu, nous réalisons toujours un planning de travail, planifiant des périodes de temps concrets :

entraînement par année, semestres ou mois. Nous croyons que le manque de planification nous pousse souvent à assister à une classe pour faire du « Wing Tsun ». Rien de concret, très improvisé. Ce qui serait certainement idéal pour les pratiquants avancés ne peut pas être imité pour les débutants et les niveaux intermédiaires, pour une question très simple : les pratiquants débutants doivent apprendre et compléter l’ensemble du système. L’absence de programmation oblige l’élève à pratique un jour une chose, un autre jour une autre, un peu de Chi Sao, un peu sparring, etc. En bref, il tournera en rond. L’entraînement doit être ordonné et conçu par semaine, mois et années. Il est curieux d’entendre des pratiquants de 12 ou 15 ans de pratique affirmer qu’ils n’ont pas terminé le système d’apprentissage et qu’ils n’ont pas encore vu la forme Bart Cham Dao ou d’autres aspects de style. Je pense que c’est le manque de programmation qui est principalement responsable de cela. Résultat ? Plus nous passons du temps à errer sans but,


WingTsun


moins nous aurons de temps pour pratiquer et développer des compétences. Le travail d’un pratiquant de niveau élémentaire doit être d’apprendre dès que possible les formes, les techniques et les applications. Pour les enseignants, parmi lesquels je me trouve, ce devrait être l’obsession d’essayer d’obtenir que nos élèves apprennent et comprennent tout l’arsenal technique, tactique et stratégique dans les plus brefs délais. Cela permettra plus de temps pour la pratique de tout le système. Quand je me réfère à la pratique, je fais très clairement une différence avec l’apprentissage. Bien qu’un pratiquant d’arts martiaux ne jamais cesser d’apprendre, nous devrons être d’accord sur le fait que quand une personne se trouve dans les premières années de pratique, elle devrait se concentrer sur l’apprentissage et l’exécution correcte des techniques, leur mode d’application et le moment de le faire. Mais une fois atteint le niveau avancé, il devrait expérimenter celles-ci, les tester et les appliquer dans un contexte plus proche du sparring avec un adversaire/partenaire qui connaît les mêmes « questions/réponses » que lui et dans cet échange, générer une sorte de « jeu de guerre » qui lui permettra d’acquérir une plus grande maîtrise et compétence dans leur utilisation. Je vais utiliser pour expliquer cela de manière parfaitement compréhensible l’art qui s’assimile le plus au WingTsun quant à sa conception en tant que système : les échecs. Quand nous apprenons à jouer aux échecs, nous ne pouvons même pas considérer de faire un match contre un adversaire de niveau moyen. Il semblerait frivole d’essayer de jouer d’égal à égal avec un adversaire de niveau moyen ou avancé pour une raison très simple : le pratiquant de niveau moyen ou avancé connaît beaucoup plus de « techniques » et surtout de stratégies qu’une personne qui commence. Dans cet art, on doit d’abord apprendre les règles. Apprendre d’abord comment se déplacent les pions, les fous, les chevaux, les tours, le roi et la reine. Quels sont les points forts de chacun face aux différentes situations qui se présenteront à nous. Accepter que toute technique (quelle qu’elle soit) a toujours un bon et un moins bon côté. Et c’est là la vraie nature du « jeu » et donc des Arts Martiaux. Après la première phase où l’on apprend comment se déplacer, nous commencerons par faire des parties contre des adversaires de notre niveau où nous pourrons essayer de mettre en valeur notre connaissance et oser certains mouvements pour essayer de vaincre l’adversaire. Que l’on gagne ou que l’on perde, le plaisir du jeu d’échecs est dans l’affrontement en lui -même. Dans le jeu lui-même. Lorsque de temps à autre vous faites une partie avec un adversaire de niveau supérieur, votre niveau de stress

« Le travail d’un pratiquant de niveau élémentaire doit être d’apprendre dès que possible les formes, les techniques et les applications. »


WingTsun « Nous pratiquons parce que cela fait que nous nous sentons bien. Parce que cela nous remplit. Parce que nous nous sentons prêt, vivants ! »


« Je pense que dans tout processus d’apprentissage et de développement des compétences, il doit y avoir une tentative d’amélioration constante. »

émotionnel monte et tout se complique… mais le processus est nécessaire parce que nous devrons abandonner la « zone de confort » pour améliorer notre habileté dans un environnement où l’on n’a pas le contrôle de la partie. Mais vous essayerez aussi de faire tout ce que votre savoir et votre créativité vous permettent sur ce « champ de bataille » fermé pour essayer de dépasser l’élève. Il nous semblerait vraiment ridicule que notre « maître » d’échecs nous oblige à utiliser ses propres « trucs » (ouvertures ou technique). Cela n’aurait pas beaucoup de sens d’essayer de battre votre professeur avec des techniques qu’il connaît mieux que vous-même. Le conseil de n’importe quel joueur d’échecs serait de tester, d’oser faire des choses. Pensez, choisissez et décidez. En fin de compte, c’est juste un jeu. Nous améliorerons notre capacité à mesure que nous jouerons. De l’autre point de vue, pour un joueur d’échecs de niveau intermédiaire ou supérieur, jouer avec un débutant est très ennuyeux. Il est très facile de le dépasser et de gagner et cela rend le jeu vraiment fade. Le plaisir, l’amusement… se trouve dans une grande bataille contre quelqu’un qui essaie de faire tout son possible pour essayer de vous battre… Ça semble logique, n’est-ce pas ? Alors pourquoi ne pas utiliser les mêmes systèmes d’apprentissage dans le jeu « des échecs humains » que représente le Tsun Wing? Ne pensez-vous pas que nous pourrions faire quelque chose de similaire dans ce passionnant style de guerre ? Je suis sûr que si. C’est là la raison pour laquelle je me réfère de nombreuses fois à mes classes ou mes cours au Wing Tsun comme à un jeu d’échecs humain…

« Bien qu’un pratiquant d’arts martiaux ne jamais cesser d’apprendre, nous devrons être d’accord sur le fait que quand une personne se trouve dans les premières années de pratique, elle devrait se concentrer sur l’apprentissage et l’exécution correcte des techniques. »


WingTsun Quels sont les éléments que nous avons à intégrer dans le plan de travail ? 1.- Les formes (depuis Siu Nin Tao à Bart Cham Dao en passant par toutes les formes et en connaissant parfaitement leur exécution technique). Nom et signification de formes. Idées qui se « cachent » dans chacune. 2.- Déplacement. Nécessaires pour développer tout type de stratégie tactique. Les déplacements se trouvent dans les formes (point 1) ainsi que quelques concepts tactiques de recherche de ces déplacements. 3.- Techniques de frappe (réalisation correcte des techniques, objectifs et annulation de celles-ci). 4.- Chi Sao. Le cœur du système. Le trait qui caractérise ce système chinois et auquel nous devons consacrer beaucoup de temps, mais pas tout notre temps de pratique. L’adhérence depuis deux points de vue : celui qui essaye de rester collé pour dévier, inhiber ou neutraliser la force en la dirigeant là où elle est moins nocive. Et d’autre part, celui qui essaye de se décoller de quelqu’un au moyen de l’adhérence et tente de freiner les attaques et les techniques de frappe (point 3). 5.- Chi Gerk. Bien qu’il devrait faire partie du point 4 (Chi Sao), nous faisons une petite différence sur ce point pour lui donner l’importance qu’il mérite. Il y a des pratiquants de Wing Tsun qui accordent beaucoup d’attention à Chi Gerk et d’autres pas tellement… Les différences sont immenses dans l’application du combat. En bref, ce que je veux, c’est souligner l’importance que le Chi Gerk fasse partie du travail comme une unité et surtout l’importance que représente pour le système du Wing Tsun Kuen la maîtrise les techniques de « jambes collantes » pour diverses raisons. 6.- Non Contact. Du fait des déséquilibres ou de la perte de distance pour une raison quelconque, nous perdons la capacité à coller à l’autre. Nous devons essayer de refermer le plus rapidement possible la distance à la recherche de l’adhérence. Mais ces centimètres supplémentaires de non contact



« Nous devons nous battre tous les jours de pratique pour ne pas perdre la perspective. Le Wing Tsun est avant tout un système de boxe chinoise. »


devraient être étudiés pour éviter les surprises inattendues. La solution se trouve de nouveau dans les formes du style (principalement mannequin de bois, Biu Tze Tao et Bart Cham Dao). Encore une fois nous renvoyons au point 1 7.- Exercices de développement de la puissance élastique et de la canalisation dynamique. Comme éléments pour fournir de la puissance et de l’efficacité de nos coups de poings ou des jambes. En ce sens, le système considère également des éléments très intéressants qui nous unissent aux arts martiaux internes et que nous trouvons principalement dans la forme Siu Nin Tao et dans la forme du bâton long qui sont extrêmement importantes pour les pratiquants d’un style qui ferme l’écart avec l’adversaire et frappe en court. Simplement nous avons besoin de ce type de puissance de frappe élastique et sans espace. 8. Sparring. On apprend à combattre en luttant. Évident ! Mais il est important de tenir

compte de cet élément. Nous devons nous battre tous les jours de pratique pour ne pas perdre la perspective. Le Wing Tsun est avant tout un système de boxe chinoise. Oublier cela peut introduire ses pratiquants dans des dynamiques qui ne sont pas trop recommandables pour un pratiquant d’arts martiaux. Ces éléments doivent supposer la conception d’un plan de travail parfaitement conçu tant dans les contenus que dans le temps. Nous ne pouvons pas oublier que la chose la plus importante dans une école d’arts martiaux est, sans aucun doute, que les élèves apprennent et comprennent le plus tôt possible ce système. Nous continuerons le mois prochain… Merci à tous pour votre attention Mes respects ! Sifu Salvador Sánchez TAOWS Academy


Le terme «  auto-défense  » a une connotation négative car depuis le début, il peut signifier l'échec de l'individu. Le problème c’est que cette étiquette connote l'idée que la personne est victime de violence ou d'agression et que le pratiquant doit réaliser une action défensive. Cette prémisse d'agir après coup est la raison pour laquelle la plupart des gens succombent aux actions de l'agresseur et ne se remettent jamais complètement de l'attaque initiale ou d'une situation induisant la peur. La femme ne doit pas être défensive, elle doit être consciente de sa situation et ne pas rejeter ou ignorer une menace possible, elle doit devenir proactive et prendre l'initiative et choisir le moment tout en manipulant l'état d'esprit des attaquants afin d'avoir la possibilité d'un avantage. Le «  Kyusho Self Protection  » est une méthode d’entraînement des points vitaux qui contemple les réalités d’une attaque. C’est une méthode simple mais puissante, qui offre aux individus plus faibles, plus lents, plus âgés ou moins agressifs, une possibilité de faire face à un attaquant plus grand, plus fort et plus agressif. Au moyen de l’usage des cibles anatomiques les plus fragiles du corps, en utilisant vos propres actions et tendances naturelles corporelles, vous pourrez facilement vous protéger ainsi que protéger d’autres, tout en considérant les limites physiques provoquées par le stress, quand votre adrénaline grimpe. Grâce à un travail échelonné et progressif de vos propres habilités motrices générales (plutôt qu’avec les techniques des autres), vous augmenterez vos possibilités de succès.


REF.: • KYUSHO-21



Self Defense

Le Krav Maga tactique (KMT) est une forme de self-défense, basée sur le Krav Maga original et développé plus tard, à la fois pour les particuliers et pour les forces de sécurité privée et de l’État. Le Krav Maga (en hébreu « Combat de Contact ») a été développé pour les autorités de la sécurité israéliennes de l’après-guerre et considéré comme l’un des meilleurs systèmes d’auto-défense, en raison de ses techniques simples en comparaison, mais extrêmement efficaces et basées sur l’instinct. Il est appris et utilisé dans le monde entier par de nombreuses forces de police et de sécurité.


« Avoir une mauvaise préparation c’est se retrouver devant une attaque et souhaiter qu’elle n’ait pas lieu. »

Qu’est-ce que le KMT Le KMT est un nouveau développement en conformité avec les exigences et les lois du monde occidental. Alors que dans le Krav Maga initial, l’aspect sportif et l’exécution finale – en d’autres termes, la mort de l’adversaire – sont relativement importants, étant donné les exigences d’une région en crise, dans le KMT on traite la résolution des situations de conflits de toutes sortes dans la vie quotidienne. Notez que

n’importe qui peut apprendre le KMT, indépendamment de l’âge de la condition physique. L’Organisation-KMT développe également un entraînement spécial pour les femmes, les personnes âgées et même les handicapés physiques et/ou visuels. Certains de nos instructeurs ont été formés dans les spécialités respectives. L’expérience de ces spécialistes, conjointement à celle des instructeurs à la formation des forces de l’État et d’autres forces de sécurité professionnelles s’acquiert également dans le KMT. Il en résulte un développement continu permanent et conscient, d’une grande utilité pour le KMT, contrairement à d’autres systèmes.

Points forts - Self Défense moderne, souple et réaliste. - Adapté à tous les âges et conditions physiques. - Amélioration continue permanente CFV. - Entraînements spécifiques, par exemple, pour les personnes ayant des déficiences physiques ou visuelles. - Instructeurs compétents et expérimentés. - Entraînement ajustable aux besoins de chaque personne. L’objectif du KMT n’est pas la victoire sur un adversaire, mais la maîtrise et la survie dans des situations dangereuses de la vie


Self Defense


quotidienne et des affrontements violents dans la rue, même contre des adversaires armés.

Caractéristiques Contrairement à la plupart des arts martiaux, dans le KMT, il n’est pas nécessaire de réaliser aucune série spéciale. Les mouvements de base appris sont combinés suivant une autre dynamique. Cette liberté d’improvisation permet de s’ajuster le plus rapidement possible à toute situation – un aspect important – précisément en ce qui concerne la maîtrise des situations de stress dans lesquelles (heureusement) le citoyen moyen se retrouve rarement impliqué. Dans le cas d’une confrontation avec agression, ce qu’on a appris doit être mis en pratique rapidement et instinctivement. Tout le reste peut avoir des conséquences fatales. Ce qui est important c’est d’abord que les techniques soient utilisées sans grand effort et que, grâce à la vitesse et l’attaque surprise, on mette fin à des situations dangereuses. Cela évite une part, le risque de blessures et d’autre part, cela permet à l’individu agressé d’utiliser la force qui lui reste pour se mettre en sécurité. Dans le KMT, en même temps que la défense sans armes, on pratique également des techniques qui


Self Defense enseignent comment utiliser les armes contondants et pointus ainsi que des objets de tous les jours pour la défense. On montre également comment vous pouvez utiliser des armes à feu, les vôtres et celles qui vous menacent, sans tirer. C’est un sujet très important étant donné les exigences légales de l’utilisation des armes, car s’il est prouvé que l’agresseur n’était pas aussi lourdement armé que prévu, cela peut nous valoir de désagréables conséquences juridiques. Les instructeurs de KMT ne montrent pas seulement comment se défendre efficacement. Une partie intégrante du KMT est aussi le comportement correct dans une situation de conflit et la connaissance de la situation juridique. Nous montrons comment vous pouvez éviter une aggravation de la situation, verbalement ou par le langage du corps et au cas où on arrive à une confrontation physique, ce qui est ou n’est pas autorisé. Ainsi, vous pourrez utiliser notre expérience pour former les forces de l’ordre et les services de sécurité, ainsi que des connaissances pratiques. Beaucoup de nos instructeurs font partie de la police et des services de sécurité. Le KMT contient des techniques de coups de poing de la Boxe, des techniques de main ouverte, des techniques de doigts dans les yeux et au larynx, les coups de coude et des coups de pied du Karaté, des techniques de blocage et d’immobilisation du Jiu-Jitsu et de l’Aïkido ainsi que certains « pousser et tirer » simples.

Le public comme objectif À la question de savoir qui doit apprendre le KMT, il n’y a qu’une seule réponse : n’importe qui ! Parce qu’à notre époque, tout le monde devrait envisager une attaque par surprise, la pire situation c’est de ne pas être préparé pour une agression, dans l’espoir que cela n’arrive jamais. Dans un entraînement réaliste où nous sommes confrontés à des situations d’agression, la peur est largement réduite. On peut agir consciemment et efficacement et se défendre. Celui qui fait preuve de confiance en soi et sait comment se comporter dans les situations de conflit réduit le risque d’être attaqué. Tout le monde peut apprendre le KMT. Car les techniques n’utilisent pas la force physique et chaque élève commence au niveau approprié, indépendamment de l’âge ou de la condition physique. Attention : Il est prérequis à l’apprentissage du KMT d’avoir accompli 18 ans. En outre, les élèves de KMT ne peuvent pas être fichés pour des délits violents ou des crimes capitaux.

Law Enforcement Le KMT - Law Enforcement offre des séminaires et des heures d’entraînement, appropriés pour la police et les forces de sécurité, en complément du KMT pour les civils dans les grandes villes. Il contient des techniques spéciales d’injonctions (pas seulement pour les

détenteurs d’armes à feu), des techniques de maîtris e et de rétention, déplacement des détenus, fixatio ns , co mbat au s o l, entraînement dans divers scénarios, entraînement anti-stress et travail d’équipe. En outre, dans le KMT - Law Enforcement on s’entraîne à l’utilisation des menottes, du kubotan et des matraques télescopiques (PR24, MEB/ASP), étant obligatoire pour ces derniers, la présentation d’une licence de l’entité patronale et/ou d’une licence d’exception des autorités compétentes.

Une mention spéciale à propos de l’entraînement anti-stress C’est une formation extrêmement réaliste et unique, développée dans le but de créer une résistance au stress, qui permet d’agir émotionnellement et phy s iquement de manière co ntrô lée dans des s ituatio ns dangereuses, telles que les états d’urgence. Les méthodes utilisées dans l’entraînement anti-stress favorisent le développement de ce qu’on appelle le « système d’alerte » (reconnaître le danger le plus vite possible) et renforcent la sécurité de l’action (évaluer correctement les risques, réagir selon eux, injonction et/ou contrôle). Pour atteindre ces objectifs, il est conseillé de participer à un séminaire de plusieurs jours ou à un entraînement régulier au moins une fois par semaine.














Le Hwa Rang Do® et l'histoire coréenne L'évolution des techniques de combat coréen commença il y a environ 5000 ans avec la création du royaume de Kochoson. Au cours de la période des Tr o i s R o y a u m e s q u i s u i v i t , c e t t e tradition guerrière coréenne trouva une expression particulière dans les habiletés au combat du système guerrier Hwarang de l'ancien royaume de Silla. Leurs


compétences guerrières secrètes sont codifiées dans l’immense programme du Hwa Rang Do. Le grand maître Taejoon Lee (Hwa Rang Do 8e dan), fils aîné et héritier du Hwa Rang Do nous dit ce qui suit à pr opos de la relation entre le Hwa Rang Do et l’histoire de la Corée. Il nous décrit également le travail incroyable réalisé par son père Joo Bang Lee (Hwa Rang Do 10e Dan).



Arts Coréens MISSION DE L’ASSOCIATION MONDIALE DE HWA RANG DO® Hwa Rang Do® : Un héritage de loyauté, de recherche incessante de la vérité, de renforcement de la vie et de service de l'humanité. Il y a toujours beaucoup de discussions au sein de la communauté des arts martiaux sur la validité des diverses affirmations faites par les grands maîtres d'arts martiaux et les fondateurs, indépendamment de leurs origines nationales ou styles. Je n’aime pas répondre à ces questions parce que je crois que la vérité doit être découverte par l'expérience personnelle, l’étude, les voyages et l'interaction humaine, plutôt que par les rumeurs, les potins et le ouï-dire. Quoi qu'il en soit, j’en suis venu à comprendre que ma vie, ma vérité, est étroitement liée à la fibre du Hwa Rang Do et que cet art est un fil crucial dans la tapisserie de l'histoire martiale coréenne.

Il est important de comprendre que les arts martiaux coréens modernes ont été créés immédiatement après la libération de la Corée de l'occupation japonaise (1910-1945) et la guerre de Corée (1950-1953) qui a marqué l'entrée de la Corée dans l'ère industrielle moderne et la naissance de ce qui est maintenant la Corée du Sud. La nation entière a reconstruit ses villes en cendres, ravagées par la guerre, faisant d’elle l’une des plus grandes puissances économiques internationales. La Corée a frénétiquement tenté de retrouver son identité et les rues se sont remplies d’opportunistes qui profitèrent de la liberté retrouvée du pays et du nationalisme renouvelé. Tout comme on représente souvent les villes américaines dans les années 1920 avec des scènes de gangsters et de trafiquants, des bandes de gangsters parcouraient la Corée urbaine au milieu du XXe siècle. Les gens ordinaires se sentirent obligés de réagir contre eux, de se défendre à mains nues ou avec n’importe quel instrument de tous les jours qui pouvait faire office d’arme. Aujourd'hui encore, il est illégal pour la population de posséder des armes à feu en Corée. Durant cette période dangereuse, les arts martiaux sont devenus une nécessité pour les gens ordinaires qui n’appartenaient pas à ces gangs. Mon père, le Dr Joo Bang Lee, non seulement développa la plus fameuse chaîne d’écoles d'arts martiaux de Séoul, Corée du Sud, mais encore il protégea la population des voyous de rue. Il acquit rapidement la notoriété et le respect des gens ordinaires qui lui donnèrent le surnom de « l'homme qui vint de la montagne ». C’est dans ce climat, avant que le Tae Kwon Do ne devienne le sport national de la Corée, que mon père a créé une vaste chaîne d'écoles de Hwa Rang Do basée à Séoul. Le fait d’être le fondateur d'un art si martial, d'établir une chaîne aussi fameuse d’écoles à Séoul et d'accomplir ces choses dans l'environnement social, politique et économique de pression qui caractérisait cette période en dit long sur l'homme qu’est mon père. J’ai la chance comme élève et fils que mon mentor et mon père soient la même personne. Beaucoup de gens le connaissent comme homme, maître et artiste martial, mais moi seul l'ai connu comme un dieu (quand j’étais jeune), un père (toujours) et un mentor (quand je suis devenu un homme). Personne n’est parfait, mais de tous les grands leaders que j’ai eu le plaisir et l'honneur de connaître, personne n'a plus travaillé que mon père. Je cherche constamment des mentors, mais je n’ai encore rencontré personne qui puisse m’inspirer comme il l'a fait. Vous trouverez beaucoup d'autres détails sur le sujet dans le livre : « Hwa Rang Do®: Defend, Take Down & Submit », de Taejoon Lee et M. Cheng © 2005 Black Belt Communications LLC (ISBN-13: 978-0-89750-281-8). À propos de l'auteur : Instructeur en chef de Hwa Rang Do®, lieutenant-colonel de la police militaire italienne (Carabinieri) et ingénieur, Marco Mattiucci est le chef de la branche italienne de l'Association mondiale Hwa Rang Do® et l'un des principaux disciples de grand maître Taejoon Lee.



Hwa Rang Do


MMA Texte : César Fernández de las Peñas Photos : © www.budointernational.com


Wrestling « Déjà il y a 10 ans, nous avions parié sur le succès des MMA. Pour cela, nous vous avions fait venir l'un des grands entraîneurs et professeurs pour enregistrer avec lui l'une des meilleurs vidéos jamais réalisées sur le sujet. Les nouvelles générations d'élèves ne peuvent la manquer ! »

Nous vous offr ons aujour d’hui dans nos pages l’un des préparateurs les plus prestigieux de notre temps, expert en MMA : Erik Paulson. Le MMA est en train de faire des adeptes, mais la jeunesse du sujet a provoqué une certaine confusion parmi les fans et les pratiquants de base qui ont besoin de points fermes et fiables sur lesquels constr uir e une méthode de travail sérieuse et éprouvée. Il est donc maintenant plus nécessaire que jamais de pouvoir compter sur des individus possédant un grand bagage comme coach, une expérience comme combattant et surtout un long parcours comme instructeur d’arts de combat. Indiscutablement Paulson remplit parfaitement ces tr ois conditions. C’est donc une chance pour nous de pouvoir à nouveau compter sur lui et sur un nouveau travail d’instruction.


MMA Suite au bel accueil qui fut fait à son travail précédent, Paulson revient avec de nouvelles idées alléchantes, des concepts et des formules pour développer vos capacités au combat, vous introduisant aux stratégies les plus adéquates pour affronter les situations les plus diverses, ainsi que ses propres formules magistrales pour développer vos propres habiletés et avec elles, l’excellence au combat. Paulson est un homme très respecté dans le circuit des experts du sujet, une réputation bien méritée pour s’y être pleinement consacré pendant des années et avoir effectué un apprentissage long et constant avec les professeurs les plus remarquables en la matière de ces dernières années. Un vrai luxe que nous sommes ravis de vous présenter aujourd’hui. Alfredo Tucci

D

ans cet article, Erik nous présente son deuxième vidéo. Nous pourrons y découvrir de nouvelles stratégies à appliquer sur le ring, des stratégies qui vont depuis la manière de placer notre corps au moment de l’exécution des coups de poing et des coups de pied jusqu’aux opinions personnelles d’Erik par rapport au type de soumission le plus adéquat pour chaque type de combattant. Erik Paulson est connu par nos lecteurs comme l’un des entraîneurs les plus remarquables de ce que l’on appelle actuellement le « Mixed Martial Art » ou, comme lui l’appelle, le COMBAT SUBMISSION WRESTLING (CSW). Le CSW n’est pas un nouveau style, c’est une vision personnalisée du combat dans les championnats sans règles, dérivée des expériences personnelles et professionnelles d’Erik Paulson. Le CSW utilise des techniques et des concepts de Shooto, de Jiu-Jitsu brésilien, de Sambo, de Cath and Cath américain et de Muay Thaï. L’objectif du CSW n’est pas d’enseigner des techniques mais de permettre l’acquisition de la mobilité et l’intégration neuromusculaire des mouvements au moyen de l’exécution de nombreux « drills ». La connaissance de nombreuses techniques ne veut pas nécessairement dire que vous soyez capables de les appliquer dans n’importe quelle situation et position. Le CSW met l’accent sur le développement d’une même technique depuis de multiples situations.

CSW : Stratégie pour le combat La stratégie est un chapitre auquel on donne beaucoup d’importance dans le CSW. À quoi cela sert-il de connaître des milliers de techniques si l’on ne possède pas la stratégie appropriée ? Celui qui apprend le CSW sera capable de connaître et de développer différents types de stratégies. Le pratiquant et/ou le combattant est alors capable de réaliser n’importe quel type de renversement ou de soumission depuis n’importe quelle position. L’une des qualités que l’on développe avec le CSW est l’habileté à générer des ouvertures, autrement dit, comme disent certains, à induire l’attaque. Sur ce sujet, le CSW vous enseignera à générer de fausses ouvertures pour l’adversaire afin de pouvoir prévoir sa réaction et pouvoir ainsi contre-attaquer. Plus que les ouvertures en elles-mêmes, l’objectif est d’induire l’adversaire à réagir de manière concrète afin de faciliter notre attaque postérieure. C’est l’une des facettes du CSW les plus importantes à développer. Le développement et l’application de drills enchaînés vous permettent d’acquérir les qualités nécessaires pour


Wrestling « La stratégie est un chapitre fondamental dans le CSW. À quoi cela sert-il de connaître des milliers de techniques si l’on ne possède pas la stratégie appropriée ? »


MMA pouvoir réagir de manière presque automatique à la réponse que vous fait votre adversaire. Il existe de multiples drills qui vous permettront de générer des situations « presque réelles » de ce qui pourrait ensuite se produire au combat. Cela vous permettra d’acquérir les habiletés grâce auxquelles vous pourrez prévoir les réactions et les sorties de votre adversaire. Le savoir ne se base pas sur la quantité numérique de techniques connues mais sur le nombre de techniques que vous êtes capables d’appliquer dans chaque situation. Dans cette vidéo enregistrée pour Budo Inter national, nous apprendrons deux types de stratégies, l’une pour la frappe des poings et des pieds et l’autre pour la soumission dans le combat au sol. 1. Position du corps pendant l’exécution d’un coup Quand un pratiquant de sports de contact observe un combat de Boxe ou de Kick-Boxing, s’il a pour objectif d’observer la technique des combattants, il observe généralement si les coups sont exécutés avec le poids du corps, si le combattant protège la zone qui reste à découvert, la vitesse, la puissance, le timing, etc. Un concept stratégique très important dans le CSW est la position du corps pendant l’exécution du coup. Ce principe est tiré du fameux Jeet Kune Do de Bruce Lee qu’Erik Paulson connaît bien et qu’il a étudié avec le Guru Dan Inosanto. Le concept de ligne centrale a une grande importance également dans les combats de Vale Tudo. Si un adversaire est capable de dominer cette ligne d’attaque, il arrivera avant à son objectif (votre corps) et dès lors, ce sera lui qui vous frappera. La vidéo enregistrée pour Budo Inter national enseigne divers exercices qui vous permettront de corriger ce défaut d’obtenir une grande puissance dans les coups. Si un boxeur voit ce type d’exercices, il se peut qu’il prenne sa tête entre les mains car il peut lui sembler que l’on perde toute la technique des coups. Cependant, dans la vidéo, Erik démontre l’importance de ce concept. Surtout la

position de la tête de la personne qui est en train de frapper, afin d’éviter d’être frappée. Vous découvrirez des exercices pour les coups de poing et de pied, mettant l’accent sur le déplacement de la tête et parfois, de tout le corps, afin de ne pas être frappé pendant que nous frappons. Un concept indispensable dans un combat où un coup de poing peut être 100% définitif du fait de l’inexistence pratiquement de gants qui absorbent la puissance des coups. 2. Luxation, prise douloureuse, étranglement Ces trois types de soumissions sont celles qui permettent de gagner un combat au sol. Dans le CSW, on met l’accent sur le travail de chacune d’elles, sur le moment du combat et sur le type d’adversaire contre lequel il peut être plus rentable d’appliquer l’une plutôt que l’autre. Bien qu’elles soient toutes également efficaces, dans le CSW on met plus l’accent sur les luxations. Nous allons détailler quels sont les avantages et les désavantages de chacune d’elles. A. Étranglement. L’étranglement est l’une des premières soumissions que l’on apprend dans toutes sortes de sports de sol. Par exemple, en Judo, on enseigne aux enfants les étranglements avant les luxations car les premières ont une marge de dommage théorique supérieur. Je dis théorique car dans certaines occasions, le dommage produit par un étranglement peut même être supérieur à celui d’une luxation. Comme tout pratiquant d’arts martiaux le sait, il existe deux types d’étranglements : sanguin et respiratoire. L’objectif de l’article et de la vidéo n’est pas d’exposer leurs différences mais nous analyserons les avantages et les désavantages. Les combattants ne sont pas tous également sensibles aux étranglements. En outre, la plupart des lutteurs réalisent de nombreux exercices de renforcement de la musculature du cou afin de mieux résister à ce type d’attaques. Ceci, sans compter fait que les combattants expérimentés effectuent une défense relativement importante du



MMA menton. L’application de l’étranglement n’est donc pas toujours la technique la plus indiquée pour tous les types d’adversaires. En CSW, on enseigne de nombreux types d’étranglements, depuis les positions les plus variées, afin que l’élève acquière la dextérité de son exécution depuis n’importe quelle position. B. Prise douloureuse. On fait ici référence à tout type de prise qui a pour objet la reddition de l’adversaire au moyen de l’obtention de douleur. L’exemple typique est la clé au mollet, mal appelée « leg lock ». Dans ce type de prise, généralement, l’avant-bras de celui qui exécute la technique se place perpendiculairement à une structure musculaire et/ou tendineuse de l’adversaire, dans le cas qui nous occupe, perpendiculaire au mollet. De cette manière, on peut obtenir une douleur par compression des structures musculaires et tendineuses. Le désavantage de ce type de soumission c’est qu’elle n’est pas efficace sur tous les adversaires car le succès de la technique dépend, en partir, du seuil de douleur de l’adversaire. En outre, nous devons tenir compte du fait que dans les situations de stress, il y a libération d’adrénaline, ce qui recule le seuil de la douleur. On peut ajouter à cela que la mise en tension au moyen de la contraction de la zone attaquée diminuera à son tour l’efficacité des techniques. C. Luxation. La luxation implique l’application de forces opposées contre une articulation dans une direction non physiologique. Cela se traduit par une douleur ponctuelle et la possibilité d’entorse et/ou de luxation, en fonction de l’intensité de la technique.


Dans le CSW, les luxations peuvent être appliquées à n’importe quelle zone du corps (cheville, genou, hanche, colonne, cervicales, épaule, poignet, coude, etc.) Il existe divers procédés pour luxer une articulation, la rotation étant le mouvement le plus dangereux. L’exemple classique est la clé dite « heel hold » où l’on réalise un mouvement de torsion sur la cheville afin de blesser les structures ligamenteuses du genou. Le problème avec ce type de luxations, c’est que la lésion du ligament, dans ce cas une entorse de genou, se produit avant que l’adversaire ne ressente la douleur. Le seul désavantage de ce type de luxation concerne donc l’adversaire. Un autre type de luxation est celle qui se réalise contre l’articulation, c’est-à-dire en forçant le mouvement de celle-ci, comme dans l’« arm bar » du bras ou le « chicken wing » de l’épaule. Dans la vidéo que nous vous présentons, vous pourrez voir l’exécution de la technique du « chicken wing » depuis de nombreuses positions au sol. L’objectif de cette technique est de forcer le mouvement de rotation de l’épaule afin de la luxer. La meilleure manière d’obtenir une luxation efficace, c’est de plier le coude et l’épaule au maximum, si possible à plus de 90º. C’est pour cela que dans le CSW, nous préférons les luxations aux prises douloureuses. Peu de gens sont capables de continuer de se battre avec une articulation endommagée (même si récemment un combattant gagna un combat avec le bras cassé). Ce type de techniques peut donc être décisif dans un combat. Cela n’ôte pas l’existence de contres, c’est-à-dire des dégagements à l’exécution de ce type de technique. Nous vous souhaitons d’avoir autant de plaisir que nous avec cette deuxième vidéo. Pour plus d’informations en ce qui concerne le CSW, vous pouvez consulter les pages : www.erikpaulson.com


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Tout système a des limites et quand vous passez d’un système à un autre, vous devez apprendre un autre art martial et c’est ce que le Kapap essaye d’éviter. Le Kapap, combat face à face, c’est ça, un pont entre systèmes. Son fondateur fit sienne une expression dont le concept était utilisé par d’autres styles d'arts martiaux traditionnels  : «  Ne portez pas une arme, soyez vous-même l'arme.  » Si votre pensée, votre esprit et votre corps sont l'arme, vous serez une arme qui sera tout aussi efficace lorsque vous porterez une arme. Ce DVD de l’Avi Nardia Academy traite de la connexion entre la «  vielle école  » d’arts martiaux et le CQB (Close Quarters Battle) moderne. L’expérience de Nardia en tant que commandant à l’IDF (Israel Defense Forces) et entraîneur officiel de la principale unité anti-terroriste israélienne lui a appris que cultiver la pensée et l’esprit du guerrier devait être prioritaire sur le simple entraînement physique. Dans cette vidéo, nous étudierons entre autres, la sécurité avec les armes et les parallélismes convaincants entre l’Iaido et le maniement correct d’une arme à feu. Les armes à feu sont les éléments les plus récents de l’armement individuel, mais elles n’échappent pas à la sagesse et à la logique de la vieille école. Nous verrons également des exercices d’entraînement adaptés du BJJ, des exercices de désarmement et de préparation intelligente du corps avec des explications quant aux bénéfices et les précautions à prendre. Un DVD éducatif, inspirateur et révélateur, recommandé aux pratiquants de tous les styles, anciens et modernes. HYPERLINK "mailto : davidgramage@gmail.com" davidgramage@gmail.com


REF.: • KAPAP8




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NINJA/PENJACK SILAT Ref. 10870 Kimono Tai-chi avec broderie. Blanc

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Le DVD «Krav Maga Recherche et Développement» est né de la volonté de 4 spécialistes du Krav Maga et des sports de combats, Christian Wilmouth et Faustino Her nandez, Dan Zahdour et Jérôme Lidoyne. Ces derniers sont à ce jour à la tête de plusieurs clubs et d’un groupe d’une vingtaine d’instructeurs et moniteurs multi-disciplines allant du Krav Maga au MMA. Ce DVD n’a pas pour but de mettre en avant, ni une nouvelle méthode ni un courant spécifique de Krav Maga. Il s’agit juste là, de présenter un programme de Krav Maga axé sur l’importance du «contenu» et le partage de nos e

REF.:KMRED1

Tous les DVDs produits par Budo International sont scellés au moyen d’une étiquette holographique distinctive et sont réalisés sur support DVD-5, format MPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De même, l’impression des jaquettes ainsi que les sérigraphies suivent les plus strictes exigences de qualité. Si ce DVD ne remplit pas ces critères et/ou si la jaquette ou la sérigraphie ne coïncide pas avec celle que nous vous montrons ici, il s’agit d’une copie pirate.

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Le Kihon Waza (techniques de base) est la partie la plus importante de l'entraînement de tout art martial. Dans ce DVD, le maître Sueyoshi Akeshi nous montre divers types d'entraînement du Kihon avec Bokken, Katana et à mains nues. Il explique dans tous les détails chaque technique afin que le pratiquant ait une idée plus claire de chaque mouvement et de la manière dont le corps doit correspondre au travail de chaque Kihon. Toutes les techniques ont comme base commune l'absence de Kime (force) afin que le corps puisse se développer en accord avec la technique du Battojutsu et, bien que cela puisse paraître étrange à première vue, tout le corps doit être détendu pour atteindre une capacité de réponse rapide et précise. Toutes les techniques de base sont effectuées à la vitesse réelle puis sont expliquées afin que le pratiquant puisse atteindre un niveau adéquat. L'absence de poids dans les pieds, la détente du corps, le fait de laisser tomber le centre de gravité, sont des éléments importants sur lesquels le maître insiste et qui permettent d'obtenir un bon niveau technique et une relation directe entre la technique de base et l'application réelle.

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Une fois révisés et ajustés les concepts et les méthodologies d'une école qui provient d'une méthode de combat réel, la Zen Nihon Toyama-Ryu Iai-Do Renmei (ZNTIR) s'efforce actuellement de maintenir cette tradition vivante et de conserver les formes originales à travers un système qui unifie le corps, la pensée et l'esprit de manière réaliste et efficace. Ce DVD a été créé à la demande des pratiquants de la filiale espagnole de la Zen Nihon Toyama-Ryu Iaido Renmei (ZNTIR - Spain Branch) afin de faire connaître au monde entier un style de combat avec une vraie épée, créé au XXème siècle dernier, mais dont les racines plongent dans les anciennes techniques guerrières du Japon féodal. Il vous présente la structure de base de la méthodologie qui est appliquée dans le style, depuis les exercices d'échauffement et de préparation codifiés, en passant par les exercices de coupe, les gardes, les katas de l'école, le travail avec un partenaire et l'initiation au Tameshigiri, les exercices de coupe sur une cible réelle, la pierre angulaire sur laquelle se base le Toyama-Ryu. Nous espérons que la connaissance de l'existence d'un style comme le Toyama-Ryu Batto-Jutsu soit un stimulant envers ce style traditionnel, très différent des disciplines de combat actuelles et qu'il attire ceux qui désirent aller plus loin dans leurs pratiques martiales. Ce DVD sera utile à tous ceux que le sabre japonais intéressent, amateurs ou professionnels, pour appuyer leur apprentissage ou comme objet de consultation.

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Grands MaĂŽtres Texte : Marcelo Alonso Photos : Marcelo Alonso, Rorion Gracie, Archives Budo International


Histoire

Il y a six ans qu’il est mort et nous ne voulions pas manquer cet anniversaire sans nous en souvenir. Hélio Gracie, le patriarche de la famille qui établit un nouveau paradigme dans les arts martiaux du XXe siècle fut une figure exceptionnelle, un caractère unique, un homme à l’ancienne. Nous avons reproduit ici une interview de lui, ainsi que le souvenir de l'un des épisodes les plus célèbres de sa vie, son combat contre Santana, le plus long combat de l'histoire. Le tout assaisonné de quelques photos inédites. Hélio Gracie : La légende vivante du Jiu-Jitsu Histoire d’une conviction infaillible Ils ont si bien su présenter ses vertus (les faits sont là), qu’on aurait pu croire que le responsable publicitaire de Coca-Cola “himself” avait été chargé de l’opération. Enfin, c’est du moins ce que croient tous ceux qui ignorent la véritable histoire de ce style qui bouleversa le panorama mondial des arts martiaux ces dix dernières années, car, quoiqu’on en pense, le Gracie Jiu-Jitsu n’est pas une opération de marketing… L’émergence des styles de combat au corps à corps, le Brazilian Jiu-Jitsu inclus, le combat sans règles, les clefs et les étranglements, les nouvelles tactiques pour aborder le combat réel ne seraient pas ce qu’elles sont aujourd’hui si l’homme que nous allons vous présenter ici, n’avait pas existé. Notre revue a déjà su mettre en valeur la “sainte famille” et cela bien avant toutes les autres (et pas seulement en Europe !) – À l’époque, nous avions publié quelques articles où nous retracions l’histoire et le parcours de ce grand maître du combat total, avant même que l’UFC ne fasse tomber les barrières et les conceptions de l’art martial aux USA. Grâce à un caractère ferme et à une grande volonté, Hélio a propulsé toute la famille au-delà de ses espérances les plus folles. Sa grande détermination et la confiance dans le système qu’il avait développé à partir de l’héritage que leur avait laissé le comte Koma – un Jiu-Jitsu japonais purement traditionnel – firent la différence. Une conviction sans failles qui a su gagner ses fils, qui sont tous devenus d’immenses combattants. Que pouvons-nous dire de Rickson qui n’ait pas été encore dit... un vrai samouraï du ring... de Royce, le talent qui bouleversa l’idéologie dominante des arts martiaux à l’UFC, ou de Royler, toujours invaincu, qui impressionne chaque fois un peu plus lors de ses combats de Jiu-Jitsu et de Vale-Tudo au Brésil... Qu’ont-ils en


Grands Maîtres

commun ? Ils ont tous été entraînés et formés par Hélio dès leur plus jeune âge et, bien entendu, ils ont une génétique commune, encore qu’Hélio,

comme tout le monde le sait, a « connu » plus d’une femme. Il a une grande famille active et la décrire n’est pas notre propos. Nous ne

citerons que Robin qui vit maintenant en Europe, où il enseigne le système, et en tête, l’héritier officiel de la famille et sans aucun doute le cerveau qui a mis en pleine lumière la valeur d’un tel héritage, Rorion Gracie le fondateur de l’UFC, un homme plein de charisme qui possède le grand talent de transmettre, ce qu’il prouve chaque mois dans nos colonnes. Récemment, lors des championnats du monde de Jiu-Jitsu, un hommage a été rendu à Hélio, en l’honneur de son incroyable carrière. Nous lui rendons hommage nous aussi et à notre manière, en vous offrant cette interview de lui. Cet homme, l’un des plus grands talents en arts martiaux de ce siècle, mérite notre respect et notre admiration. Hélio, en grec, veut dire soleil et comme le dieu de la mythologie grecque, Hélio Gracie brille de tous ses feux dans l’univers martial du 20e siècle. À 86 ans, le maître Hélio fait encore preuve d’une très grande force intérieure et d’une vitalité caractéristique d’une génération passée… tout comme ses idées d’ailleurs, qui sorties de leur contexte pourraient nous paraître scandaleuses par leur dureté et leur rigidité. Le curriculum de cet homme qui fut élevé avant que n’éclate la Première Guerre mondiale pourrait se résumer à 72 ans de pratique ininterrompue de l’art


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« N’oublions pas que cet homme fut élevé avant que n’éclate la Première Guerre mondiale. »


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martial, une histoire remplie de défis, de combats, et d’apprentissage. C’est ça son bagage et, dans ce domaine, il est infaillible ! Alors ce qu’il peut dire à propos de l’homosexualité ou des femmes n’a sans doute pas grand-chose à voir avec notre société actuelle. Il faut savoir relativiser l’admiration qu’on porte aux plus grands… Sa maîtrise est dans son art et c’est le cadeau qu’il peut nous faire à nous et à tous les combattants d’aujourd’hui et de demain. Avec ce reportage, nous vous offrons aussi le récit du fameux combat avec Valdemar Santana : le plus long de l’histoire, trois heures quarante-cinq minutes contre un colosse en pleine forme, âgé de 26 ans alors qu’Hélio en avait déjà 41 ! Hélio ne remporta pas la victoire, mais il en fut le vainqueur moral et démontra que c’est la technique qui fait la différence dans le combat sans règles. Les photos qui accompagnent le récit sont historiques et nous ont été gracieusement prêtées par Rorion Gracie. Nous espérons que vous saurez les apprécier à leur juste valeur. Sa stratégie de défense, qui est jusqu’à aujourd’hui considérée comme l’une des plus efficaces de la planète, il la développa sur la base de sa faiblesse physique. Hélio a 86 ans et 72 de ces années ont été consacrées au Jiu-Jitsu, c’est une légende vivante. À dire vrai, il est le seul homme qui se moque des rivalités entre académies, car il est vénéré par tous comme le dieu du Jiu-Jitsu. Notre correspondant au Brésil, Marcelo Alonso, nous rapporte cette entrevue exclusive avec le maître, qui évoque pour nous des thèmes intimes comme les querelles de la famille Gracie, ses amours, le Vale-Tudo et l’invincibilité, tout cela avec lucidité et bonne humeur.



Grands Maîtres B.I. : D’où vous est venu cet intérêt pour le Jiu-Jitsu ? H.G. : Enfant j’étais toujours malade, je perdais souvent connaissance à l’école. Quand j’étais adolescent, mon frère commença à donner des cours de Jiu-Jitsu et moi, pour passer le temps, j’aimais rester à regarder comment il enseignait. Et c’est comme ça, qu’après avoir passé un an et demi à suivre ses cours, j’ai appris par cœur toute la théorie. Si bien qu’un jour, alors que mon frère était en retard pour donner une classe au président de la Banque du Brésil, Mario Brant, j’ai eu l’audace de lui demander : « Mario, voulez-vous que je vous donne cours, pendant que Carlos n’arrive ? ». Et non seulement il fut d’accord, mais en plus il apprécia tellement mon cours qu’il m’engagea comme professeur. Mon frère, qui était débordé, s’en réjouit. Et plus tard, c’est moi qui ai fini par diriger le club, tandis que mon frère se désengageait progressivement.

B.I. : Comment le système est-il né ? H.G. : Je n’étais pas assez intelligent pour créer. Moi, la seule chose qui m’intéressait, c’était la nécessité d’adapter. Ce fut le résultat de la pratique, rien de compliqué, j’ai seulement adapté un système de levier à chaque mouvement, pour pouvoir renverser sans utiliser la force, sans pression particulière. Pour gagner, j’attends que l’autre se fatigue. B.I. : Après avoir appris le Jiu-Jitsu, êtes-vous devenu moins bagarreur ? H.G. : Celui qui pratique le Jiu-Jitsu devient plus tolérant car plus confiant. Il sait qu’il ne va pas encaisser de coups. Quand quelqu’un vous insulte, si vous n’êtes pas sûr de vous, si vous êtes touché, vous pouvez devenir nerveux et aller à la bagarre. Mais quand un enfant vous dit : « Comme vous êtes moche », vous en riez. Pour moi, un homme normal est


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comme un enfant : physiquement, il ne représente rien. Penser ainsi vous permet d’être plus serein dans vos relations avec les gens. B.I. : Que pensez-vous des défaites que les grands noms du Jiu-Jitsu subissent en Vale-Tudo ? H.G. : Quels grands noms ? Mes trois fils sont champions du monde (Rickson, Royce et Royler) et sont encore invaincus.

B.I. : Croyez-vous que le plus léger de vos fils, Royler (64 kilos), ait des chances de remporter un Vale-Tudo contre un géant comme ceux du Wrestling, Mark Kerr (115 kilos) par exemple ? H.G. : Le résultat serait le même, il mettrait seulement plus de temps. Mais si j’ai Royce et Rickson qui pèsent 80 kilos pour lutter contre Kerr, pourquoi laisser mon fils Royler de 60 kilos le faire ?



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B.I. : On dit que Rickson est, de bien loin, le meilleur de la famille. C’est vrai ? H.G. : Non, sa technique n’est pas supérieure à celle de ses frères. Il est identique aux autres. Ils en savent tous autant. B.I. : Au Brésil, beaucoup de gens divisent l’histoire de la famille en trois périodes : la vôtre, celle de Carlson et celle de Rickson. Êtesvous d’accord ? H.G. : Pas du tout. Carlson était un bon lutteur, très fort mais techniquement parlant, il était loin d’être ce que moi j’appelle un

champion. Le seul combat remarquable qu’il ait fait fut celui où il affronta Valdemar Santana. Carlson a toujours été un peu indiscipliné. B.I. : Que pensez-vous de cette nouvelle génération qui vient représenter le Jiu-Jitsu, comme Carlos Barreto, Vítor Belfort ou Murilo Bustamante ? H.G. : Le Jiu-Jitsu a beaucoup évolué et il le fera encore. Le problème c’est que tous ceux qui pratiquent le Jiu-Jitsu, à l’exception de mes fils, dépendent de leur résistance, de leur préparation physique et de leur force. Mes fils, eux, n’ont pas besoin

de tout ça pour gagner. Rickson, par exemple, peut battre tous les meilleurs lutteurs de Rio de Janeiro, en un seul jour. Royler peut le faire aussi. B.I. : Approuvez-vous le fait que les lutteurs s’entraînent maintenant dans plusieurs domaines à la fois, comme le font Vítor Belfort et Mark Kerr ? H.G. : Je n’y vois aucun inconvénient. Le problème c’est de pratiquer dans deux catégories et de n’exceller dans aucune. Vítor, par exemple, s’il affrontait Mike Tyson recevrait un coup de poing et tomberait


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K.O. sur le champ. Même chose en JiuJitsu s’il luttait contre Rickson. B.I. : Êtes-vous contre le Jiu-Jitsu de compétition ? H.G. : Le Jiu-Jitsu que j’ai créé n’est pas fait pour la compétition, mais pour un usage personnel quotidien, pour des gens qui ont besoin de plus de confiance, que ce soit des femmes, des cadres supérieurs ou des enfants. B.I. : Quelle est votre vie de tous les jours ? H.G. : Je me lève tous les jours à sept heures du matin, après avoir dormi environ 10 heures. J’ai des journées bien remplies : je pratique le Jiu-Jitsu ou je fais autre chose. B.I. : Vous donnez toujours des cours ? H.G. : Je donne encore quelques cours particuliers et ils ne sont pas bon marché ! B.I. : Quel est le secret pour être aussi dynamique à 86 ans ?

H.G. : Je n’ai jamais été un fêtard, je n’ai jamais bu d’alcool, jamais fumé ni mangé en dehors des repas. Tout ce que j’ai pu faire jusqu’à mes 50 ans, je le fais aujourd’hui encore plus strictement ! Je ne me souviens même plus du goût du chocolat ou de la viande car je ne mange plus que du poisson et seulement de temps en temps. Mon frère Carlos, qui est le créateur du régime Gracie, a toujours dit que celui qui le suivrait, vivrait 20 ans de plus que les autres. Et je le crois. Je n’ai jamais souffert de maux de tête ou de douleurs au ventre et je crois que c’est grâce à ce régime. B.I. : Et que pensez vous du Viagra, ce médicament révolutionnaire contre l’impuissance ? H.G. : Moi je n’en ai pas encore l’utilité, mais il doit être bon pour ceux qui en ont besoin… Grâce à Dieu, de la puissance, j’en ai à revendre ! Je suis au mieux de ma santé et je n’ai pas attrapé la grippe depuis au moins dix ans.

B.I. : En parlant de sexe, combien de femmes avez-vous aimées ? H.G. : Je n’ai aimé aucune femme. L’amour est une faiblesse et je n’ai aucune faiblesse. L’amour c’est le sexe, qui pour moi est l’instrument que nous utilisons pour procréer. J’ai toujours demandé à mes fiancées si elles voulaient avoir des enfants, et si elles me disaient que non, il n’y avait pas de sexe. B.I. : Vous enseigneriez le Jiu-Jitsu à un homosexuel ? H.G. : S’il se comporte comme un homme, oui. Mais si j’étais une autorité (un gouverneur ou un président), je les castrerais tous et les enverrais en Amazonie ! B.I. : Comment se déroula votre combat anthologique contre Valdemar Santana ? H.G. : C’était en 1955, le combat le plus long de l’histoire. Il dura trois heures et quarante-cinq minutes. À l’époque, j’avais 42 ans et je souffrais d’une infectio n de l’o reille et


Histoire Valdemar, qui était un de mes élèves, en avait 23. B.I. : Que diriez-vous à celui qui est contre le Vale-Tudo ? H.G. : Le Vale-Tudo est un art que j’enseigne. Ce type de lutte n’est pas sanguinaire et nous avons prouvé qu’il est possible de gagner avec de bonnes techniques. La boxe, avec les gants et le casque, fait dix morts par an. Un coup de poing à main nue fait moins de mal qu’un coup de poing avec un gant qui peut atteindre les 130 kilos et rompre des vaisseaux cérébraux. Alors je crois qu’être contre le Vale-Tudo pour ce type de raison, c’est une erreur. B.I. : Qui va remplacer l’actuelle génération de la famille ? H.G. : Pour le moment je ne vois personne. Mes fils vont être invincibles pendant encore dix ans. J’essaie de préparer les enfants de Rorion, avec qui je maintiens le contact. B.I. : Le Mondial de Jiu-Jitsu vous a plu ? H.G. : Ça n’avait rien d’un Mondial de Jiu-Jitsu. Pour moi le Jiu-Jitsu c’est ce que je pratique et que j’enseigne dans tout le Brésil, et cela depuis 70 ans. Depuis qu’ils l’ont modifié et qu’ils ont établi des règles, un temps maximum et des points qui bénéficient uniquement aux plus forts et aux plus lourds, ce n’est plus mon Jiu-Jitsu.

B.I. : Mais comment faire un championnat s’il n’existe pas de notion de temps dans le combat ? H.G. : Ça, c’est ce qu’ils disent. Les règles existantes ne favorisent que le

plus fort et ne permettent pas de démontrer l’efficacité réelle. Ce sont des règles qui favorisent le type qui empêche l’autre de lutter en l’immobilisant, alors que mon Jiu-Jitsu



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« Mon frère Carlos, qui est le créateur du régime Gracie, a toujours dit que celui qui le suivrait, vivrait 20 ans de plus que les autres. Et je le crois. »

« Finalement, après trois heures et quarante-cinq minutes de combat, les deux hommes se retrouvèrent exténués. »


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est fait pour gagner et ne pas être frappé, en utilisant la technique. B.I. : Merci Maître Hélio pour votre attention et pour nous avoir accordé un peu de votre temps.

son ranch dans les montagnes, où il faisait des courses de voitures, élevait des chevaux et de nombreuses autres choses de ce genre depuis qu’il s’était retiré officieusement du ring. Tout à coup, le calme de cette journée d’avril fut interrompu par des visiteurs.

Le défi « Salut champion ! », crièrent ses amis, alors qu’ils envahissaient le

H.G. : Merci à vous.

Hélio Gracie contre Valdemar Santana Le combat le plus long de l’histoire Hélio Gracie était assis à son bureau dans son Académie de Gracie Jiu-Jitsu, située au cœur de Rio de Janeiro, et il profitait du soleil d’avril, qui brillait à travers les fenêtres. Bien que considéré encore comme l’homme le plus dur du Brésil, il se contentait de son travail de professeur et des tâches administratives qu’impliquait la direction d’une école de Jiu-Jitsu où l’on pouvait rencontrer toutes sortes de gens, du concierge d’à côté au président du Brésil. Ce matin-là, c’était exactement ce qu’il faisait, s’occuper de la paperasse, et il était peut-être déjà en train de penser au week-end à la plage avec ses enfants ou peut-être dans


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bureau d’Hélio en agitant les journaux au-dessus de leurs têtes. « Champion, Valdemar a écrit une lettre aux journaux en disant que tu n’étais qu’un moins que rien, que tu étais fini ». Hélio arracha le journal des mains de ses amis et commença à lire l’article. Pendant qu’il lisait, ses traits se durcissaient. Il connaissait bien Valdemar Santana. Ce tailleur de pierres costaud et sympathique avait travaillé à l’Académie et réalisé quelques bricoles pour Hélio et pour d’autres instructeurs afin de payer ses cours. Jamais Hélio n’avait compris pourquoi Santana s’était finalement lié d’amitié avec le petit groupe d’instructeurs de la communauté des arts martiaux du Brésil qui étaient jaloux du succès des

Gracie. Il ne comprenait pas non plus pourquoi les reproches et les railleries avaient poussé Santana à abandonner son poste à l’Académie des Gracie, alors que personne n’avait assez de courage pour lancer un défi aux Gracie en tête à tête. Mais il ne s’attendait vraiment pas à ça de lui, une calomnie dans le journal pour le ridiculiser lui, Hélio, et la famille en général. La lecture de l’article terminée, il laissa le journal sur son bureau, ses mains tremblaient de rage.

La réponse Dans la soirée, Hélio avait déjà publié une réponse publique qui, comme son style de combat, répondait à toutes les attaques. Il défia Santana de soutenir

ses déclarations comme un homme et de l’affronter, en tête à tête, et pas à travers les journaux. Des semaines durant, les amis de la famille rendirent visite à Hélio pour le supplier de reconsidérer la situation, « Ça fait des années que tu ne t’es pas battu », lui dirent-ils. « Laisse-le se battre contre un de tes élèves pour qu’il montre ce qu’il vaut, comme tu l’as fait contre Kato pour obtenir un combat contre Kimura. Au moins, cela te laisserait le temps de mettre en forme s’il gagne... tu pourras alors le battre sans problème ». Mais Hélio fit la sourde oreille. Bien qu’il ait appris à contrôler son tempérament mieux que quiconque, grâce à la pratique et à la discipline du Jiu-Jitsu, au fond il était resté un vrai


Histoire enfant du Brésil, un pays où l’offense contre le “machisme” d’un homme, son orgueil, son honneur, était encore reconnue par le système des lois du pays comme s’il s’agissait d’un crime. Et non seulement l’honneur personnel d’Hélio était en jeu, mais aussi celui de sa famille, de ses élèves et de l’art martial auquel il avait consacré toute sa vie. En tant qu’expert de grande expérience, il savait qu’il devait se préparer, mais en tant qu’homme, il ne pouvait pas. Un combat fut rapidement organisé. Il n’y aurait aucune limite, ni repos, ni règles. Le 24 mai, dans le quartier général de la YMCA (association des jeunes chrétiens) dans le centre de Rio de Janeiro, tous les médias seraient là, y compris la télévision, toute récente. Il manquait peu de temps pour le combat. La famille et les amis d’Hélio étaient de plus en plus préoccupés par l’infection à l’oreille et les fortes fièvres que celle-ci provoquait et qui l’avait empêché de se préparer au moins un peu. Il perdit 3 kilos la semaine avant le combat.

Le combat Le jour du combat arriva et Hélio fit son apparition sous les acclamations du public. Le stade était plein à craquer. Malade et fiévreux, il entra néanmoins confiant sur le ring pour affronter Santana. Les instructions de l’arbitre étaient réduites à très peu de choses, puisque, après tout il n’y avait pas de règles. Hélio fixa son adversaire droit dans les yeux et

dans le regard de cet homme qui avait sali son honneur, il ne voyait que de la peur. Aux yeux de n’importe quel homme, Santana pouvait paraître un adversaire imposant, un énorme tailleur de pierres noir dont les muscles étaient le témoignage des années de dur labeur, à une époque où les machines n’existaient pas. Hélio, lui, ne voyait que le regard d’un homme qui aurait préféré être ailleurs… On donna l’ordre de commencer le combat et Hélio s’avança vers Santana. Santana perdit son sang-froid. Il fit demi-tour et se précipita en direction de la foule. Ils le prirent par les bras et les jambes et le lancèrent à nouveau sur le ring. « Bats-toi ou on te casse les jambes », crièrent-ils, avec mépris, à l’homme qui avait osé défier leur champion et qui maintenant prétendait fuir pour aller se cacher. Santana, debout, paralysé par la peur, refit demi-tour et tenta de s’enfuir à nouveau. Une fois de plus, la foule l’attrapa et le relança sur le ring. Il esquivait et fuyait Hélio, avec l’apparence comique d’un homme qui a trébuché sur un nid de guêpes et qui fuit, terrorisé, à la seule vue d’un insecte. Mais Hélio poursuivant Santana sur le ring commençait déjà à sentir que ses forces diminuaient. Il se sentait faible et avait mal au cœur. Finalement il parvint à atteindre Santana et tous les deux roulèrent par terre. En tombant, Hélio entoura Santana avec ses jambes, accrocha ses talons et adopta la position de garde, puis il serra de très près Santana à l’aide de ses bras. De cette façon, il était impossible au colosse de gagner de la distance pour utiliser sa force supérieure.


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Pendant que les deux hommes roulaient au sol, Hélio lançait de temps à autre une rafale de coups de poing à la tête du tailleur de pierre, afin de l’inciter à l’agripper et de s’exposer ainsi à une clé, ou peut-être se mettre dans une position de fuite qui permettrait à Hélio de l’étrangler. Mais Santana connaissait bien ce jeu d’attente. En fait, l’homme auquel il était agrippé, là par terre, lui avait enseigné toutes ces techniques. Il savait ne devoir prendre aucun risque de s’exposer à une clé ou à un étranglement. Et Santana, lorsqu’il eut l’occasion de le faire, lui aussi lança plusieurs coups de poing, bien que pas assez puissants pour faire mal, puisqu’il se trouvait dans une position de désavantage au sol. Les minutes passaient, la première heure s’écoula et soudain Santana commença à entendre ce qu’il n’avait jamais entendu jusqu’alors. Au début, il ne pouvait y croire, il n’était pas sûr d’avoir bien entendu. Mais c’était bien vrai, pour la première fois dans sa vie, Santana était en train d’écouter le son émis par la forte respiration d’Hélio, due à la fatigue. Il en était ému ! Le grand maître était en train de haleter… À ce moment, Santana sentit une vague de confiance l’envahir comme jamais il ne l’avait ressentie. Hélio Gracie respirait avec difficulté, il était fatigué et Santana, pour la première fois depuis que ses amis l’avaient convaincu de passer dans les journaux, pensa que non seulement il aurait l’occasion de survivre à ce combat, mais aussi de le gagner. Santana commença à profiter de l’état dans lequel se trouvait Hélio et utilisa les techniques qu’Hélio lui avait

apprises. Santana mis tout le poids de son corps sur le vieil homme, pour que toute tentative d’attaque d’Hélio soit annulée par les plus de 100 kilos de son poids. Santana le frappa ensuite au visage avec la tête, pour provoquer des blessures autour des yeux qu’Hélio ne pouvait plus ouvrir. Le temps passait et le manque de préparation physique d’Hélio commençait à se faire nettement sentir. Il s’assura cependant lui aussi, que son expérience fasse son effet sur Santana, d’une façon plus discrète, mais dévastatrice, en lui infligeant une série de coups de talon dans les reins que Santana allait ressentir longtemps. La deuxième heure se déroula sans un temps mort, alors que les deux hommes luttaient toujours au sol. Et pendant que la foule applaudissait et criait, les deux combattants grognaient et gémissaient de fatigue et la sueur leur coulait dans les yeux. Une troisième heure s’écoula. La troisième heure terminée, les deux hommes avaient déjà franchi les limites de la résistance. Poussés par l’orgueil, ils continuèrent de se battre, cherchant désespérément à donner le coup qui modifierait la situation, qui permettrait d’appliquer la technique qui mettrait fin au combat. Finalement, après trois heures et quarante-cinq minutes de combat, les deux hommes se retrouvèrent à genoux, chacun essayant de retrouver son haleine et cherchant des forces pour continuer. Alors, pendant qu’Hélio regardait devant lui, paralysé par l’épuisement, Santana se releva et lança un coup de pied à la tête d’Hélio. Le coup toucha et Hélio tomba K.O. Le combat était terminé. Hélio revint à lui grâce aux acclamations du public qui criait son nom. Il resta


Gracie Jiu JItsu perplexe durant quelques secondes puisqu’il venait de perdre le combat. Mais il réalisa bientôt qu’il était toujours leur champion. Sa défaite, la deuxième en trente ans, n’avait pas terni sa réputation aux yeux de ses fans... comme il en avait été de même pour Muhammad Ali après ses échecs contre Frazier et Norton. Hélio Gracie était un simple mortel, mais héroïque et plus héroïque encore aujourd’hui qu’il venait de lutter aussi longtemps dans des conditions si difficiles. À la suite de ce combat, les historiens sportifs se réunirent et le proclamèrent comme étant le plus long de l’histoire. À l’époque où les boxeurs n’avaient pas de protections, avant les règles de Queensbury, et il y eut quelques combats qui duraient aussi longtemps, mais ces combats donnaient lieu à de brèves pauses, un luxe qui ne fut pas permis à Hélio et Santana. Même en remontant le plus loin possible, la tradition ne rapporte pas de traces de combat aussi long. Quelques jours après le combat, Santana fit son apparition à l’Académie

Gracie pour féliciter Hélio et reconnut qu’Hélio, au meilleur moment de sa carrière, l’aurait aisément battu. En fait, quelques mois après, le neveu d’Hélio, Carlson, récupéra le titre en battant Santana, proclamant à nouveau les Gracie comme les hommes les plus durs du Brésil. Quand Hélio revint à ses tâches administratives de l’Académie Gracie, il trouva cinq cents nouveaux élèves faisant la queue pour assister à ses cours. Ils voulaient apprendre les techniques qui avaient aidé cet homme de 41 ans, malade, à se défendre de ce tailleur de pierres de 26 ans au mieux de sa forme. Hélio se sentit heureux. Quelque chose lui disait qu’il avait eu raison…

Saviez-vous que… La famille Gracie fut à l’origine de la plus grande révolution des arts martiaux durant la dernière décennie. Par sa façon d’envisager le combat, elle a bouleversé l’idée qu’on se faisait du combat à mains nues. Sur ces traces, les styles de Grappling ont

poussé comme des champignons. D’autres membres de la famille Gracie, oncles, neveux, cousins et autres, comme les frères Machado (Machado Jiu-Jitsu), Bhering Jiu-Jitsu, Vacirca Jiu-Jitsu, etc., nous ont fait découvrir un autre monde : le Brazilian Jiu-Jitsu, un art qui fait sensation depuis et qui a toujours largement démontré sa valeur dans le combat. Des disciplines comme le Judo ou le Jiu-Jitsu japonais ont à nouveau suscité un grand intérêt chez les gens, qui pendant les années 60 et 70 avaient plus porté leur attention sur des arts pied-poing comme le Karaté ou le Kung-Fu. Les experts se sont soudain appliqués à développer des stratégies de combat différentes qui ont attiré l’attention de l’ensemble des pratiquants sur des systèmes moins connus qui pouvaient élargir leur horizon martial. La réflexion et surtout la pratique du combat en distance courte et au sol a mis fin aux conceptions naïves et aux mythes quant à la signification du mot “réel” dans un affrontement sans règles.


Grands Maîtres « Le 29 janvier 2009, le grand Hélio Gracie nous a quittés à 96 ans, toute une vie qui a changé la façon dont les gens considèrent les arts de combat, créant une révolution qui perdure encore. »



Toujours avec comme toile de fond l’Ochikara, « la grande force » (appelée e-bunto dans la langue vernaculaire des Shizen), sagesse secrète des Miryoku, les anciens chamans japonais, l'auteur nous plonge dans un monde de véritables réflexions, capables de toucher et le cœur et la tête du lecteur, nous situant continuellement face à l'abîme de l'invisible, véritable dernière frontière de la conscience personnelle et collective. Le spirituel non pas comme religion, mais comme étude de l'invisible, fut la manière d’approcher le mystère des Miryoku, dans le contexte d'une culture à la fois riche et inconnue à l’étude de laquelle l’auteur s’est intensément consacré. Alfredo Tucci, rédacteur en chef de Budo International et auteur d'un grand nombre de titres sur le chemin du guerrier au cours de ces 30 dernières années, offre un ensemble de réflexions extraordinaires et profondes, qui peuvent être lues indistinctement, sans suivre aucun ordre particulier. Chacune d’entre elles ouvre une fenêtre par laquelle regarder les sujets les plus variés, sous un angle inattendu, parfois saupoudré d'humour, parfois de force et de grandeur. L’auteur nous confronte à des questions éternelles, avec l'air de quelqu'un qui vient d'arriver et ne partage pas les lieux communs sur lesquels tout le monde est d'accord. Nous pouvons affirmer avec certitude qu’aucun lecteur ne restera indifférent à ce livre, telle est la force et l'intensité de son contenu. Dire cela, c'est en beaucoup dire dans un monde plein de troupeaux de moutons, d’idéologies intéressées, de manipulateurs, d’intérêts parasites et de médiocrité. C’est donc un texte pour les grandes âmes et les personnes intelligentes, prêtes à regarder la vie et le mystère avec la liberté des esprits curieux et scrutateurs de l'occulte, sans dogmes, sans morales passagères, sans subterfuges.








Le Wing Tsun est un excellent style de boxe chinoise, qui permet de consacrer toute une vie à la pratique et à la croissance intégrale du pratiquant. Les idées, la technique, la philosophie… tout cela fait partie d'un art ancestral et devrait être étudié et compris comme un tout. Le Sifu Salvador Sánchez centre son deuxième DVD sur le mannequin de bois et comment celui-ci influence toute la pratique du Wing Tsun. Comme dans le système actuel la forme est apprise dans les derniers niveaux du style, les nombreux pratiquants qui abandonnent n'ont pas la possibilité de connaître ses idées, ses tactiques et ses stratégies et ne peuvent dès lors pas les intégrer dans leur pratique. Pour la TAOWS Academy, il est très important que le pratiquant comprenne ce qu'il fait dans tous ses aspects. Nous poursuivrons pour cela, dans ce DVD, le même schéma que dans un cours, un stage ou une formation. Notre schéma est en 6 étapes : la première, c’est l’idée à développer, ce que nous voulons obtenir. La deuxième, ce sont les formes (Siu-Nim-Tao, Chum Kiu, Biu Jee, mannequin de bois) selon les niveaux. La troisième, ce sont les déplacements, la mobilité. Le quatrième pilier est le Chi Sao/Chi Gerk, l’adhérence, l'âme de notre système. Le cinquième élément est la non-adhérence ou le non-contact, savoir comment faire pour entrer en contact avec l’adversaire en toute sécurité. Enfin, la sixième section est la Sparring, le combat ou Lat-Sao. Bruce Lee disait qu’on apprenait à combattre en combattant, et c’est la chose plus juste qu’ait jamais dite un artiste martial. Comment faisons-nous en sorte que le Wing Chun soit un art martial efficace et respecté ? En pratiquant des exercices qui nous rapprochent progressivement du combat, jusqu'à ce que chacun de nous puisse, en tant que combattant, tirer le meilleur parti de ce merveilleux système de combat.

REF.: • TAOWS-2

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Attaque simple directe L’attaque simple directe est la première technique que l’on apprend. C’est aussi la technique la plus évoluée ; en effet chaque pratiquant désire être capable de neutraliser une personne ou de gagner un combat lors d’une compétition avec cette simple attaque. La plupart des KO ont lieu sur une simple attaque car celle-ci va surprendre la vigilance de l’adversaire. Cette technique est donc indispensable pour entamer notre parcours martial. Elle demande de nombreuses heures de pratique afin de maitriser tout l’arsenal des frappes existantes dans les arts de combat. Nous arriverons potentiellement et au prix d’un entrainement acharné à être capable de maitriser l’ensemble des frappes. De plus, la SDA, va nous permettre de développer notre précision ainsi que notre garde. Lors de nos entrainements sur cette technique, nous devons nous appliquer à être protégé contre une riposte éventuelle, ainsi que nous assurer que notre frappe atteindra sa cible désirée. La précision est primordiale dans les sports de combat car frapper sans arrêt sans précision ne va faire que nous épuiser sans certitude d’efficacité. C’est pour cette raison que les grands maîtres, tel que Sifu Dan Inosanto, frappent de manière précise afin d’atteindre leur cible sans se fatiguer. Leur expérience et leur entrainement va permettre de se protéger et de frapper au moment opportun afin d’arrêter ou d’intercepter l’attaque adversaire. L’interception prend tout son sens avec la SDA, car on observe et on va frapper afin d’anéantir et stopper une attaque grâce à cette seule frappe. L’une des frappes favorites des pratiquants de JKD est le biu gee (pique aux yeux) Cette simple frappe provoque des dégâts importants et surtout l’atteinte de l’un de nos sens indispensable pour combattre : la vue Bien entendu on n’est jamais assuré de toucher notre cible ; cela dépend de notre timing. Sans travail, il est très improbable d’être capable de toucher notre



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adversaire avec une simple frappe lorsqu’on est attaqué et frappé. Néanmoins, le fait de travailler correctement les SDA, va permettre : le développement de notre timing (frapper au moment juste), de notre sens de l’anticipation et la visualisation des ouvertures chez notre adversaire, et ainsi de toucher notre cible efficacement. D’autre part les SDA permettent aussi de développer une bonne mécanique du corps rendant notre frappe puissante. On apprend avec ces simples attaques à engager le corps correctement. En effet, en travaillant une SDA on peut se concentrer sur chaque étape de l’engagement du corps. Cela va permettre d’exploiter au maximum la pleine vitesse et puissance procurées par la bonne position de celui-ci, ce qui va rendre encore plus pertinente l’atteinte de la cible visée et atteinte. Au début de notre apprentissage de cette technique, nous cherchons à savoir frapper et à connaître l’ensemble des frappes. Puis, on commence à améliorer notre frappe, notre garde (protection), notre stabilité (centre de gravité), pour ne pas nous mettre en danger (zones vitales ou éviter des KO) A force de répétitions nous devenons capables de toucher notre cible en travaillant en fonction de nos objectifs : compétition, self défense…



Jeet Kune Do

Attaque simple directe Les SDA sont aussi un excellent outil pour l’apprentissage du combat. Le fait de n’utiliser qu’une frappe permet à chaque pratiquant de ne pas avoir peur lors de ses premiers sparring. Le pratiquant a le temps d’observer la frappe qui vient et ainsi d’apprendre à se protéger et répondre sans être assailli d’une multitude de frappes qui risquerait de lui faire peur. Ceci étant le pire résultat lorsqu’un élève prend peur et n’arrive plus à s’exprimer lors de sparring. Nous utilisons pour cela des exercices en ping pong qui vont obliger chaque élève à frapper et à se protéger tour à tour sans tomber dans des frappes brouillonnes, inutiles et inefficaces. Ainsi, chacun pourra développer des automatismes indispensables à sa propre progression. Ces moyens éducatifs vont permettre de prendre le temps d’observer, d’analyser et d’élaborer notre stratégie du combat. On va développer notre timing et nos feintes afin d’attirer notre adversaire dans des pièges afin de créer chez lui des ouvertures et ainsi le contrer. Les SDA sont aussi un atout pour ceux qui sont moins rapides que leur partenaire car avec une protection adéquate on peut contrer l’adversaire sur une simple frappe. En compétition de Muay Thai par exemple, les boxeurs s’observent, testent la réactivité et les habitudes techniques de leur adversaire sur des frappes simples avant d’utiliser des frappes multiples. De plus, cela est aussi applicable en self défense. Sur une agression de masse dans la rue, on ne peut pas se permettre de frapper sans arrêt et sans précision. A chaque frappe on perd notre garde et les coups arrivant de toute part, on se met en danger de mort Il est donc nécessaire de frapper de manière juste et précise sur les zones vitales afin de se débarrasser définitivement des agresseurs en ripostant de manière à respecter la loi sur la légitime défense. La SDA est donc une arme très appropriée à ce type de situation. Dans une société ou le respect de la vie humaine n’a pour certain aucune valeur et ou on ne pense qu’à s’entretuer pour des raisons futiles, il est important d’apprendre aux élèves l’utilisation des SDA afin de préserver la vie d’autrui. Cela n’a aucun sens d’enseigner des frappes non précises et multiples qui risqueront de tuer l’agresseur si cela n’est pas nécessaire. Il est préférable d’être un « sniper » que de tirer en « rafale ».



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