Bayonne magazine n°153

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ÉVÉNEMENT

Vie de la cité 27

B.M. : Trouvez-vous des débouchés dans les restaurations collectives ? M. Goienetxe : Oui. Depuis plusieurs années, nous travaillons avec le lycée de Navarre de Saint-Jean-Pied-de-Port. Nous avons commencé par l’introduction d’un menu entièrement bio par trimestre, puis le choix s’est porté sur l’introduction du pain biologique à tous les repas. C’est à la fois plus efficace en terme de santé et en terme éducatif. Quant à la quantité de pain « gaspillé », elle est bien moindre, de l'ordre de 30 % en poids. Même économiquement, on s'y retrouve, par le fait que les élèves modifient naturellement leur manière de consommer. Et je ne vous parle même pas de la qualité nutritionnelle réellement supérieure de ce pain bio, qui vient notamment de la qualité des blés bios utilisés pour sa fabrication !

ronnemental et écologique au prix de revient du produit conventionnel. La pollution qu’il engendre est actuellement prise en charge par la collectivité : si elle était payée par le producteur, alors le bio serait beaucoup plus concurrentiel. Une étude a été menée par l’INRA de Colmar : à Münich, la Ville a investi 750 000 € pour la conversion de tous les agriculteurs de son versant en bio : aujourd’hui, l’eau de consommation produite n’a plus besoin d’être traitée. Elle coûte moins d'un centime par m3, tandis que la production d’un m3 d’eau potable coûte, en France, plus de 70 centimes le m3. Le coût de la dénitrification de l’eau est élevé, tandis que la culture biologique a, à la base, un impact positif sur la qualité de l’eau. ■

B.M. : Quel est le coût de revient d’un repas bio servi en cantine ? M. Goienetxe : Le coût de revient en matières premières est de 2,80 € contre 2 € pour un menu conventionnel.La comparaison n'est pas toujours évidente car les repas bios trimestriels sont aussi améliorés du point de vue du contenu du menu. L'intendance du lycée a chiffré le surcoût entre + 25 et + 30% (soit + 0,5 €/repas). Mais si l’on s’en tient à ce genre de calcul, on regarde les choses par le petit bout de la lorgnette. Parce qu’il faudrait réintégrer le coût envi-

(1) BLE : Biharko Lurrare Elkartea (2) Les AMAP fonctionne grâce à un système d’adhésion au trimestre : chaque semaine, les adhérents viennent chercher leur panier de viande, légumes, pain, œufs, en un lieu donné, moyennant une somme définie à l’avance (entre 10 et 20 euros). Ils n’en connaissent jamais précisément le contenu et le découvrent sur place. La seule certitude est d’avoir des produits frais et de saison ! Ce système présente aussi l’avantage d’assurer aux agriculteurs une rentrée d’argent régulière.

Olivier Millard, agriculteur bio à Saint-Pée-sur-Nivelle, tient un stand le samedi matin sur le marché de Bayonne. Il fournit aussi l’une des AMAP de Bayonne.

Le salon de la vie écologique Le premier salon Eco'vie, qui se tiendra à Bayonne du 30 janvier au 1er février, se donne pour vocation de faire découvrir au plus grand nombre des modes de vie et de consommation plus responsables et solidaires. Ses organisateurs veulent permettre à chacun de réfléchir à ses choix de vie, et de proposer des solutions grâce aux exposants présents et aux animations. www.salonecovie.com


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