AMISOM Magazine - Issue 23 - French

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REVUE DE www.amisom-au.org

Numéro 23 | Janvier – Mars 2018

PASSASSION DU

COMMANDEMENT MAGA ZI N E DE L’A MISOM

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Message du

RSPC

Le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie (RSPC), l’Ambassadeur Francisco Caetano Madeira

Nous avons mis en place un plan de transfert des responsabilités de sécurité qui, s’il est correctement mis en œuvre, garantira un transfert harmonieux. Nous attendons avec impatience le soutien indéfectible de nos partenaires clés pour faire du transfert des responsabilités de sécurité un succès. L’AMISOM reste déterminée à exécuter son mandat en Somalie avec dévouement, dans l’objectif ultime de laisser le pays plus sûr et meilleur pour y vivre. —Ambassadeur Francisco Caetano Madeira

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M AG A Z IN E D E L’A M ISO M

A

la fin du mois de mai, le Conseil de Sécurité de l’ONU va se réunir pour réviser le mandat de l’AMISOM. Nous espérons que l’ONU prendra sérieusement en considération les points de vue de toutes les parties prenantes; et en particulier les préoccupations exprimées par de nombreux milieux en ce qui concerne le transfert des responsabilités, de l›AMISOM aux forces de sécurité somaliennes. Cependant, au moment où nous attendons le nouveau mandat, l’AMISOM est déjà en train de préparer un plan de transition conforme à l’architecture de sécurité nationale du pays. Si tout se passe comme prévu, l’AMISOM prévoit de confier cette année au moins 10 bases opérationnelles avancées à une Armée Nationale Somalienne bien dotée de capacités nécessaires, dans le cadre de la transition. Des discussions sont en cours avec le Gouvernement fédéral sur les modalités de ce transfert. Au cours de l’année dernière, nous nous sommes concentrés sur la planification et la mise en œuvre du transfert progressif des responsabilités de sécurité. Un transfert qui est basé sur les conditions sur le terrain et qui va permettre le retrait des troupes de l’AMISOM conformément à la Résolution 2372 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, adoptée le 30 août 2017. Cette année, nous nous focalisons sur les opérations militaires robustes pour ouvrir les principales routes d’approvisionnement, permettre la libre circulation des personnes, afin de faciliter le commerce et promouvoir le développement dans les zones libérées. La formation et le mentorat de l’Armée Nationale Somalienne et de la Police somalienne continuent également, car nous sommes en train de préparer les forces de sécurité à assumer les responsabilités cédées par l’AMISOM. Le déploiement récent de 160 policiers sierra-léonais en Somalie pour appuyer la formation des policiers somaliens à Jubbaland fait partie du renforcement des capacités pour les forces de sécurité somaliennes, afin de les rendre autonomes. Comme nous l’avons mentionné précédemment, le processus de transfert des responsabilités de sécurité doit être géré avec précaution afin que les gains réalisés ne soient pas gâchés. Nous espérons que la révision du mandat de l’AMISOM tiendra compte des préoccupations de l’Union Africaine, des pays contributeurs de troupes et du Gouvernement fédéral de la Somalie. Nous avons mis en place un plan de transfert des responsabilités de sécurité qui, s’il est correctement mis en œuvre, garantira un transfert harmonieux. Nous attendons avec impatience le soutien indéfectible de nos partenaires clés pour faire du transfert des responsabilités de sécurité un succès. L’AMISOM reste déterminée à exécuter son mandat en Somalie avec dévouement, dans l’objectif ultime de laisser le pays plus sûr et meilleur pour y vivre. Bonne lecture!


Table des

MATIÈRES

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Message du RSPC

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Nouvelles et Synthèses

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Changement au Sommet

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Planification pour la transition

12

Consultations pour le financement de l’AMISOM

13

Guerre contre les EEI

15

Echange du renseignement et d’informations en temps de terrorisme

16

L’AMISOM obtient un équipement de surveillance aérienne

17

Le Royaume-Uni rend hommage à l’AMISOM pour avoir réduit la menace terroriste

18

Mission d’évaluation de la Mission de l’UA en Somalie

19

Table ronde sur l’AMISOM

20

Prise en charge des blessés dans les zones de conflit

21

«Le Train du Sourire» va vers le sud-ouest

22

Célébrer les femmes œuvrant dans les missions de maintiens de la paix

23

Le facteur genre au Parlement somalien

24

Rencontre et salutation avec les médias

25

Cap sur nos troupes

30

La Sierra Leone déploie le plus grand contingent de police en Somalie

31

Intégration de la Milice Darwish

32

L’AMISOM forme des partenaires humanitaires

33

Les députés de l’Etat de HirShabelle renforcent leurs techniques sur les procédures parlementaires

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Les filles d’or du football féminin

L’Ambassadeur Francisco Madeira, Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, remet le drapeau de l’Union Africaine au Lieutenant-Général Jim Beesigye Owoyesigire, nouveau Commandant de la Force de l’AMISOM, lors d’une cérémonie de passation du commandement, à Mogadiscio, en Somalie, le 31 janvier 2018. Celui qui regarde en avant est l’ancien Commandant de la Force, le Lieutenant-Général Osman Noor Soubagleh. AMISOM Photo / Omar Abdisalan

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Nouvelles et Synthèses

Le 10

JANVIER

L

’AMISOM a lancé une formation sur les empreintes digitales médico-légales pour la Police somalienne dans l’Etat du Sud-ouest. La formation de base de 14 jours a doté les policiers de méthodes technologiques d’enquête sur des dossiers criminels.

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Le 15

JANVIER

L

e Département d’Appui aux Missions (DSF) des Nations Unies a lancé une nouvelle phase de formation pour les troupes africaines de maintien de la paix sur l’utilisation du matériel lourd de génie. Douze soldats provenant du Kenya, de l’Ouganda, de la Tanzanie, du Rwanda, de la Zambie et de l’Ethiopie étaient parmi les participants qui ont suivi une formation intensive des formateurs sur les aspects du matériel lourd de génie pour les missions de maintien de la paix. La formation a duré trois mois et a eu lieu à l’Ecole de Soutien Humanitaire à la Paix (HPSS), à Nairobi, au Kenya.

2018

Le 27

JANVIER

2018

U

ne équipe multinationale de policiers provenant du Ghana, du Kenya, du Nigéria, de la Sierra Leone, de l’Ouganda et de la Zambie a suivi une formation d’initiation à la Mission. Les quarante policiers et les autres collègues encadreront et formeront la police locale dans la gestion de la loi et de l’ordre, au moment où le pays est en train de reconstruire ses institutions de sécurité.

Le 31

JANVIER

2018

L

e Lieutenant-Général Jim Beesigye Owoyesigire a pris ses fonctions de Commandant de la Force de l’AMISOM le 31 janvier 2018, en remplacement du Lieutenant-Général Osman Noor Soubagleh. “Dans ma carrière, je ne me suis jamais retiré du champ de bataille depuis 39 ans et j’aime bien m’entraîner; ce que je vais faire avec l’Armée Nationale Somalienne, opérer avec eux et quand le moment viendra de lui remettre les responsabilités de sécurité, je le ferai”, a-t-il dit.

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M AG A Z IN E D E L’A M ISO M

Le 13

FÉVRIER

U

ne délégation de la Division des Opérations de Soutien à la Paix de l’Union Africaine (PSOD) est en Somalie pour évaluer les activités de maintien de la paix alors que le transfert des responsabilités de l’AMISOM aux forces de sécurité nationale somaliennes va commencer. La délégation composée de 10 personnes a eu des entretiens avec les hauts responsables de l’AMISOM, de l’UNSOS, du Gouvernement fédéral de la Somalie et avec les ambassadeurs des pays contributeurs de troupes.

2018


Le 23

FÉVRIER

2018

U

ne table ronde sur les progrès de l’AMISOM a été organisée dans la capitale Mogadiscio. Parmi les participants, il y avait des hommes politiques somaliens, des membres de la société civile, des représentants du milieu des affaires, des leaders religieux, des académiciens et des experts en sécurité. Les discussions ont porté sur les réalisations et les défis auxquels est confrontée la mission de maintien de la paix de l’UA, vieille de 11 ans.

Le 3

Le 27

MARS

FÉVRIER

L

e Gouvernement fédéral de la Somalie, le leadership de l’Union Africaine, les Chefs d’Etat des pays contributeurs de troupes à l’AMISOM et les partenaires internationaux se sont réunis à Kampala, en Ouganda, pour discuter du processus de retrait de l’AMISOM de la Somalie. Les dirigeants des pays contributeurs de troupes ont appelé à l’arrêt du retrait des troupes qui a commencé en décembre 2017.

2018

2018

L

’AMISOM a organisé un atelier de trois jours à l’endroit des femmes parlementaires somaliennes sur les rôles législatifs des femmes parlementaires. L’atelier était axé sur la législation relative aux droits des femmes et des enfants.

Le 8 MARS

Le 13

L

es femmes servant dans le cadre de l’AMISOM ont célébré la Journée Internationale de la Femme en appelant les gouvernements à déployer plus de femmes dans les missions de maintien de la paix. Les femmes issues de tous les pays contributeurs de troupes et de police et celles provenant des institutions de sécurité nationale somaliennes se sont réunies à Mogadiscio pour faire le point sur leur contribution à la paix en Somalie.

2018

MARS

2018

L

e Représentant Spécial de l’UA pour la Somalie, l’Ambassadeur Francisco Caetano Madeira, s’est entretenu avec le Président de l’Etat de HirShabelle, Mohamed Abdi Waare, sur les plans de transfert des responsabilités de sécurité dans cet Etat et sur la manière d’intensifier la guerre contre le groupe terroriste Al-Shabaab.

MAGA ZI N E DE L’A MISOM

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Le 19 MARS

L

a troisième conférence sur le renseignement et le partage d’informations, visant à forger des liens de travail plus étroits entre les différents acteurs du renseignement en Somalie, s’est tenue dans la capitale Mogadiscio, dans le but de forger des liens de travail plus étroits entre les différents acteurs du renseignement en Somalie. “Un objectif principal du partage de renseignements / information est de faciliter, identifier, dissuader et répondre aux menaces et aux risques liés au terrorisme dans un système plus rationalisé, qui profite également aux agences, au théâtre de combat et aux entités locales, en appuyant les efforts de réponse aux menaces à la sécurité. Il est important de noter que l’information et le processus de renseignement jouent un rôle essentiel dans la prévention des attentats

2018

terroristes, en particulier les attaques d’Al-Shabaab” – Le Général-Major Charles Tai Gituai, Commandant adjoint de la Force de l’AMISOM en charge des opérations et de la planification.

Le 20 MARS

U

n total de trente membres des forces de sécurité somaliennes, venus de toute la Somalie, se sont entraînés à la protection des enfants, dans un atelier de trois jours organisé à Mogadiscio. Organisée par l’AMISOM et appuyée par l’ambassade britannique en Somalie, la formation a porté sur les mesures de dissuasion contre l’utilisation des enfants dans les conflits armés. “Cette formation est importante parce que vous avez été dotés de techniques qui vous permettront d’exécuter une fonction très importante de protéger les enfants dans cette très noble république de la Somalie” – M. Simon Mulongo, Chef adjoint de l’AMISOM.

2018

Le 26

Le 30

2018

2018

MARS

MARS

U

ne équipe de 39 membres du personnel médical militaire de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) s’est réunie à Mogadiscio pour une orientation de trois jours sur les évacuations d’urgence, la prise en charge des blessés et des patients ayant subi des traumatismes dans des environnements très stressants.

L

’AMISOM a entrepris l’enregistrement biométrique de la milice Darwish dans l’Etat de Jubbaland, avant son intégration au sein des forces de sécurité de l’Etat. L’objectif est d’enregistrer plus de cinq mille membres de la milice dans les régions de Gedo, Lower Juba et Middle Juba. L’enregistrement biométrique implique la collecte de données personnelles clés, y compris des photos et des empreintes digitales de chaque membre du groupe.

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M AG A Z IN E D E L’A M ISO M


Le 1 AVRIL

L

es Envoyés Spéciaux de l’UA et de l’ONU pour les consultations de financement pour la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) ont effectué une visite d’une journée à Mogadiscio pour tenir des entretiens sur le financement durable pour les opérations de paix dans le pays de la Corne de l’Afrique. Ramtane Lamamra et Jean-Marie Guehenno, Envoyés Spéciaux de l’Union Africaine et des Nations Unies respectivement, ont insisté sur un transfert graduel des responsabilités de sécurité, de l’AMISOM aux forces de sécurité somaliennes, sans porter préjudice aux progrès déjà réalisés dans la sécurisation du pays. “Il est très important que la remise progressive des responsabilités de sécurité aux autorités somaliennes par l’AMISOM se fasse d’une manière qui ne compromet pas les efforts qui ont été déployés jusqu’à présent”, – a déclaré l’Envoyé des Nations Unies, M. JeanMarie Guehenno.

2018

Le 10 AVRIL

2018

L

e Ministre d’Etat britannique pour les forces armées, en visite en Somalie, l’Hon. Mark Lancaster, a rendu hommage aux troupes de l’UA en Somalie pour la sécurisation du pays et la réduction de la menace terroriste. Le Ministre a rencontré le Représentant Spécial de l’UA pour la Somalie, l’Ambassadeur Francisco Caetano Madeira et le Commandant de la Force de l’AMISOM, le Lieutenant-Général Jim Beesigye Owoyesigire, où ils ont parlé du transfert des responsabilités de sécurité de l’AMISOM aux forces de sécurité somaliennes ainsi que de la nature et de la quantité du soutien britannique à la Mission de l’UA. “Je veux commencer par rendre hommage au travail que l’AMISOM a fait au cours des onze dernières années et surtout aux sacrifices qui ont été faits, car sans doute,

Le 16 AVRIL

2018

n’eût été le bon travail de l’AMISOM au cours de ces onze dernières années, la Somalie ne serait pas sur la voie du progrès comme c’est le cas aujourd’hui”, – a déclaré M. Lancaster.

Le 18 AVRIL

U

n contingent de 145 policiers sierraléonais est arrivé en Somalie dans le cadre d’une forte capacité qui mettra en œuvre des programmes de maintien de l’ordre dans la région du centre-sud. L’équipe de 145 policiers, une Unité de Police Constituée, est stationnée à Kismayo, dans l’Etat de Jubbaland, où elle a rejoint un élément précurseur de 15 policiers qui sont arrivés plus tôt. “Nous sommes en train de sortir de Mogadiscio. Nous sommes arrivés dans les Etats régionaux, plus loin dans les districts et nous avons besoin d’eux parce qu’ils vont nous aider dans les mouvements et dans d’autres opérations”- Christine Alalo

2018

L

a quatrième conférence biannuelle sur les EEI s’est tenue à Mogadiscio. Le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, l’Ambassadeur Francisco Madeira, a lancé un appel pour des efforts concertés afin de vaincre la menace que représentent les Engins Explosifs Improvisés (EEI) pour les forces de sécurité et les populations civiles en Somalie. L’Ambassadeur Madeira s’exprimait lors de l’ouverture officielle de la quatrième conférence biannuelle sur la lutte contre les EEI, à Mogadiscio.

MAGA ZI N E DE L’A MISOM

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Changement au sommet LE LIEUTENANT-GÉNÉRAL JIM BEESIGYE OWOYESIGIRE

a pris ses fonctions le 31 janvier 2018, en remplacement du LieutenantGénéral Osman Noor Soubagleh. Le nouveau Commandant de la Force s’est engagé à poursuivre le travail déjà commencé, en particulier dans le cadre du renforcement des capacités de l’Armée Nationale Somalienne. Fort de ses 39 ans d’expérience dans l’armée, le Lieutenant-Général Owesigyile apporte de vastes connaissances en artillerie et en défense aérienne, ayant notamment servi l’armée ougandaise en tant que Commandant de l’Armée de l’air et Commandant de division d’artillerie, parmi tant d’autres postes qu’il a occupés. Ses priorités consistent entre autres à superviser une transition

harmonieuse, graduelle et basée sur les conditions sur le terrain, le transfert des responsabilités de sécurité de l’AMISOM aux forces de sécurité somaliennes, et à détruire les poches restantes des militants d’AlShabaab affiliés à al-Qaïda. “Nous avons tous ici un seul problème, et c’est Al-Shabaab. Nous n’avons pas à cohabiter avec Al Shabaab. Nous devons le combattre, briser son épine dorsale, puis l’éradiquer. C’est mon objectif et j’y arriverai”, a-t-il dit quand il recevait les instruments du commandement de la part du Lieutenant-Général Soubagleh. Militaire de carrière, le Lieutenant-Général Owoyesigire détient deux maîtrises, en défense et études stratégiques, et en religion, paix et résolution des conflits.

LE GÉNÉRAL-MAJOR CHARLES TAI GITUAI du Kenya a rejoint la

Mission de l’UA au mois de février 2018, en tant que Commandant Adjoint de la Force en charge des Opérations et de la Planification. Dans une interview avec lui, il fournit une explication élaborée de la mise en œuvre du plan de transition, qui verra l’AMISOM céder le contrôle de la sécurité nationale de la Somalie aux forces de sécurité somaliennes. Q: En tant que Commandant Adjoint de

la Force en charge des Opérations et de la Planification, expliquez votre rôle et son impact sur la Mission de l’UA en Somalie

R: Notre priorité à ce stade est le plan de transition, qui est piloté par le gouvernement somalien. Et donc, ce que nous faisons en ce moment, c’est d’élaborer un plan stratégique sur la meilleure façon de gérer le retrait graduel des troupes de l’AMISOM, tout en veillant à ce qu’il soit basé sur les conditions sur le terrain. Basé sur les conditions sur le terrain signifie que le retrait doit être fait dans le cadre de ce que nous appelons l’approche globale à la sécurité, dans laquelle on s’attend à ce que les forces nationales somaliennes soient en mesure d’occuper les endroits que nous quittons. Nous devons également voir une situation normale dans les endroits que nous

Le Général-Major C. Tai Gituai, Commandant adjoint de la Force de l’AMISOM en charge des Opérations et de la Planification.

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M AG A Z IN E D E L’A M ISO M

Le Lieutenant- Général Jim Beesigye Owoyesigire, Commandant entrant de la Force de l’AMISOM, s’exprime lors d’une cérémonie de passation du commandement.

avons quittés; et des activités telles que la politique, les réformes du secteur de sécurité, y compris la gouvernance, et la mise en place de structures gouvernementales dans ces endroits. Le respect de la loi et le maintien de l’ordre doivent également commencer; tout comme la construction des écoles, des dispensaires et la fourniture de l’eau propre à la population. Et bien sûr donner à la population cette confiance qu’elle a réellement été libérée; et que les gens sont libres de vaquer à leurs activités économiques sans entraves. Donc, ce sont certaines des choses sur lesquelles nous travaillons, dans le cadre de notre plan de sortie. Q: L’AMISOM cherche une augmentation

des opérations militaires et une augmentation du nombre de troupes pour gérer cette transition. Quel genre d’opérations va-t-on voir au cours de cette période?

R: Le plan de transition a des objectifs spécifiques que nous devrions atteindre. Nous devons ouvrir certaines principales routes d’approvisionnement, et pour être en mesure de les ouvrir, on a besoin de troupes suffisantes pour faire ce travail. Comme vous le savez, depuis 11 ans, l’AMISOM est ici (en Somalie), la Mission a fait un énorme travail. Cumulativement, un énorme travail a été accompli par tous les pays contributeurs de troupes. Cependant, les militants d’Al-Shabaab continuent de changer de tactique, en utilisant la guerre asymétrique, et ils ont créé de petites poches dans le sud et le centre de la Somalie, où ils installent des explosifs au hasard. Donc, nous voulons être en mesure d’avoir assez de forces qui peuvent dégager les routes, et de façon interchangeable, avoir des troupes qui peuvent occuper les zones déjà libérées. Nous utilisons donc une approche globale. C’est-à-dire que nous avons besoin de forces capables de sécuriser les villes qui ont été libérées. C’est de cela que nous parlons - que les forces de sécurité somaliennes soient prêtes à prendre la relève dans ces

zones, à créer un environnement propice au développement, à permettre la mise en place d’infrastructures et équipements sociaux comme les hôpitaux et les écoles. En l›absence d›une force digne de confiance, en l’absence d’un élément de gouvernance; même si ça se limitait à aider les doyens de village à pouvoir se doter d’un semblant de gouvernement, ou d’une structure au sein de l’administration publique, capable d’assumer une certaine autorité, des défis peuvent survenir. Ce sont les problèmes auxquels nous sommes actuellement confrontés. La capacité supplémentaire sera seulement ajoutée dans des zones stratégiques, qui, selon nous, nécessitent une aide supplémentaire. Q: Pouvez-vous mentionner certaines

de ces zones?

R: Un exemple est le corridor de la vallée de

Juba, qui, nous le savons, est une zone où Al-Shabaab est très présent. C’est parce que c’est un endroit fertile; il y a de la nourriture sur le terrain et ils peuvent avoir de quoi vivre pendant longtemps dans cet espace. Si nous pouvons utiliser des multiplicateurs de force, par exemple des hélicoptères pour faciliter nos opérations, nous les nettoierons une fois pour toutes et laisser l’Armée Nationale Somalienne occuper ces endroits. Q: Au milieu de tous ces plans, il y a

des obstacles évidents. Comment l’AMISOM va-t-elle les surmonter?

R: Dans chaque situation comme celle-ci, on doit rencontrer des défis. Cependant, nous en tirons le meilleur parti avec ce qui est disponible, en maximisant ce qui est à notre disposition pour atteindre nos objectifs. Il peut s’agir d’essayer de voir comment nous pouvons nous déployer d’une meilleure façon, en termes de reconfiguration de nos forces sur le terrain, en créant des forces mobiles, en réduisant certaines des bases opérationnelles avancées; et en faisant en sorte que les troupes occupent des zones stratégiques pour nous permettre de faire face à la menace qui nous attend.


Planification pour la transition

L

es Chefs d’Etat des pays contributeurs de troupes à l’AMISOM, les dirigeants de l’Union Africaine, le Président de la République fédérale de la Somalie et les partenaires internationaux se sont rencontrés début mars à Kampala, en Ouganda, pour discuter du retrait graduel de l’AMISOM du pays de la Corne de l’Afrique, un processus qui a débuté au mois de décembre dernier. Le Président ougandais, S.E Yoweri Museveni ; son homologue somalien, S.E Mohamed Abdullahi Mohamed «Farmajo»; le Premier vice-président du Burundi, Gaston Sindimwo ; la Ministre de la Défense du Kenya, Mme Raychelle Omamo ; le Ministre de la Défense Nationale de Djibouti, Ali Hassan Bahdon ; l’Ambassadeur de l’Ethiopie en Ouganda, Tolesa Shagi Moti; le Président de la Commission de l’Union Africaine, S.E. Moussa Faki Mahamat, et le Secrétaire Exécutif de l’Autorité Intergouvernementale pour le Développement (IGAD), Mahboub Maalim, ont signé un communiqué appelant à un arrêt immédiat du retrait des troupes de l’UA en Somalie. Dans le communiqué lu par le Ministre ougandais des affaires étrangères, Sam Kutesa, ils ont exhorté le Conseil de Sécurité à réexaminer la résolution sur le retrait des troupes de l’AMISOM et à rétablir les précédents effectifs de troupes et à arrêter toute réduction supplémentaire des troupes afin de permettre la récupération du territoire toujours sous le contrôle d’Al-Shabaab et d’autres groupes terroristes. Le sommet a chargé l’hôte, le Président Museveni, de communiquer la résolution à l’ONU ainsi qu’à l’Union Africaine actuellement présidée par le Président Paul Kagame du Rwanda. Les leaders présents ont fait remarquer que le calendrier du retrait des troupes préconisé par la résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies n’est pas réaliste et entraînerait un renversement des gains réalisés par l’AMISOM au fil des années pour vaincre le groupe terroriste Al-Shabaab. Le communiqué a également indiqué que le retrait graduel minait la capacité de l’AMISOM à exécuter son mandat, et entravait les efforts visant à renforcer les capacités de l’Armée Nationale Somalienne et à accélérer la formation des forces de sécurité nationales somaliennes. Le Président Museveni a déclaré que le communiqué était un produit collectif qui a résulté des discussions confidentielles entre les cinq pays contributeurs de troupes à l’AMISOM, la Somalie et les partenaires.

S.E. Moussa Fakii Mahamat, Président de la Commission de l’Union Africaine (à droite) et Gaston Sindimwo, Premier Vice-président du Burundi, participent au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays contributeurs de troupes à la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), à Kampala, en Ouganda.

Vue partielle des délégués qui participent au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays contributeurs de troupes à la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), à Kampala, en Ouganda.

Le Président ougandais, Yoweri Museveni, s’entretient avec Michael Keating, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Somalie, lors du Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays contributeurs de troupes à la Mission de l’Union Africaine en Somalie AMISOM).

MAGA ZI N E DE L’A MISOM

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“Il y a des amis de l’Afrique, dont beaucoup ne sont pas Africains mais qui appuient l’Afrique depuis longtemps. Ils (représentants des partenaires au développement) sont originaires du continent américain, de l’Europe et de l’Asie. Ils contribuent de l’argent pour l’opération en Somalie depuis toutes ces années, depuis le début. Ils ont entraîné nos soldats”, a expliqué le Président ougandais. Le Président de la Commission de l’Union Africaine a lancé un appel pour

Le Président ougandais, Yoweri Museveni, le Président somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed, sur une photo de famille avec les délégués qui ont participé au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays contributeurs de troupes à la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), Kampala, en Ouganda.

une amélioration continue de la sécurité en Somalie à travers des opérations militaires soutenues et des programmes de stabilisation dans tout le pays “Un retrait prématuré est susceptible de saper les acquis de la dernière décennie, réalisés à un coût humain et financier considérable. Le pilier de tout cela sera un financement prévisible pour l’AMISOM,

ce qui permettra aux forces de sécurité nationale somaliennes de prendre la responsabilité principale dans la sécurité du pays”, a dit M. Mahamat. Les leaders ont convenu de se réunir une fois par an en sommet et deux fois par an au niveau des ministres et des chefs des forces de défense, afin de planifier conjointement, examiner les progrès et

Propos tirés du sommet “Je crois que nous avons un long chemin à parcourir. Nous devons mettre en place une stratégie solide afin de lutter efficacement contre AlShabaab et de le vaincre. Et je sais qu’il est faible ”- S.E Mohamed Abdullahi Mohamed» Farmajo, Président de la Somalie. “L’AMISOM continue de faire face au défi de l’inadéquation entre les tâches données à la Mission et les ressources nécessaires pour provoquer l›effet désiré dans les délais souhaités. Cela comprend des effectifs de troupes sur le terrain, des multiplicateurs de force, un appui efficace à la Mission et, bien sûr, la reconstruction de l’Armée Nationale Somalienne” - le Général David Muhoozi, Chef des Forces de Défense de l’Ouganda.

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“Le retrait et la réduction des troupes de l’AMISOM constituent une source de préoccupation, en particulier s’ils ne sont pas accompagnés des multiplicateurs de force nécessaires. Nous devons être capables de contenir, de perturber et de détruire efficacement Al-Shabaab. Pour cela, nous avons besoin des forces qui sont requises, nous avons besoin des multiplicateurs de force pour que ce travail soit fait correctement” Amb. Francisco Caetano Madeira, Chef de l’AMISOM. “L’objectif principal de l’Union Africaine dans la période à venir devrait être de soutenir les progrès accélérés sur cette feuille de route, la collaboration constructive entre le Gouvernement fédéral de la Somalie et les Etats membres, et la mise en œuvre intégrale du plan de transition en Somalie”Smail Chergui, Commissaire de l’UA pour la Paix et la Sécurité.


tracer la voie à suivre dans la mise en œuvre effective du mandat de l’AMISOM et du plan de transition. Le sommet a recommandé l’élaboration d’un plan de transition réaliste, piloté par l’AMISOM et la Somalie, qui inclut une approche globale à la sécurité et qui présente des dividendes de la paix. Le sommet a appelé la Commission de l’Union Africaine, les responsables de l’AMISOM et le Gouvernement somalien à travailler

ensemble pour élaborer un plan qui sera examiné lors du prochain sommet. Lors d’une réunion des ministres des affaires étrangères qui s’est tenue avant le sommet, l’Ambassadeur Smail Chergui, Commissaire de l’UA pour la Paix et la Sécurité, a souligné que la Somalie était sur une trajectoire positive et qu’elle avait réalisé des progrès significatifs dans les domaines sécuritaire et politique. Le haut fonctionnaire de l’UA a cité l’adoption de l’architecture de la sécurité

nationale, qui fournit un cadre pour la reconstruction des forces de sécurité nationales somaliennes ; la feuille de route pour une politique inclusive; le processus de révision de la constitution et un nouveau modèle électoral avec des élections au suffrage universel en 2020 comme certains des progrès réalisés. Il a indiqué que la stabilité politique en Somalie avait permis de commencer l’élaboration d’un plan de transition, avec une commission restreinte mise en place pour élaborer un projet de document de transition. Le plan, a-t-il dit, constituera un élément essentiel de la planification pour la transition de l’AMISOM, y compris la révision de son concept d’opérations et l’amélioration de son efficacité opérationnelle. La Résolution 2372 (2017) du Conseil de Sécurité des Nations Unies, adoptée en août dernier, autorise une réduction graduelle des troupes en se basant sur les conditions en Somalie et le transfert progressif des responsabilités de sécurité nationale, de l’AMISOM aux forces de sécurité nationales somaliennes. Le premier retrait de 1 000 soldats a eu lieu au mois de décembre dernier, réduisant ainsi l’effectif des troupes de 22 126 à 21 626. Ceci malgré l’augmentation des tâches et des responsabilités au niveau de la force.

Commission restreinte sur la transition

U

ne Commission Restreinte sur la Transition, composée de représentants du Gouvernement fédéral de la Somalie, de l’AMISOM, de l’ONU, de l’Union Européenne et d’autres partenaires internationaux clés, est en train d’élaborer un plan de transition pour la Somalie et un transfert des responsabilités de sécurité nationale aux forces de sécurité somaliennes. Dirigée par le Conseiller du Président de la Somalie en charge de la sécurité nationale, la commission, qui aide le président et le premier ministre à prendre la tête du processus de transition, contribue également aux approches de transition. Son objectif principal est de réaliser une transition “réaliste, progressive et basée sur les conditions sur le terrain”, avec des dates réalistes, pour le transfert des responsabilités de sécurité nationale aux forces de sécurité somaliennes. Comme condition préalable au processus de transition,

L’Ambassadeur Francisco Madeira, Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine et Michael Keating, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Somalie, accompagnent les envoyés des Nations Unies et de l’Union Africaine qui étaient en mission conjointe de consultation sur le financement de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), à Mogadiscio.

l’AMISOM a demandé, lors de la récente réunion de planification de la transition, d’adopter des principes qui détermineront la performance de la transition, y compris l’évaluation des niveaux de ressources et des multiplicateurs de force, et a appelé à un «engagement sans

faille» de la part des dirigeants politiques aux niveaux fédéral et au niveau des Etats régionaux du pays, en faveur de l’AMISOM. “Il s’agit d’un transfert organisé, graduel et systématique des responsabilités au

Gouvernement fédéral de la Somalie par l’AMISOM”, a souligné Simon Mulongo, Chef adjoint de l’AMISOM, lors d’une réunion du cluster de sécurité, convoquée à Mogadiscio en mars pour discuter de la planification de la transition. MAGA ZI N E DE L’A MISOM

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Consultations pour le financement de l’AMISOM

L

e manque de financement et de soutien pour l’AMISOM et pour les forces de sécurité somaliennes a dominé les entretiens sur la transition en Somalie pendant plusieurs mois. Lors du Sommet des Chefs d’Etat des pays contributeurs de troupes tenu à Kampala au mois de mars, il y a eu un consensus entre les pays contributeurs de troupes, le gouvernement somalien, l’UA et les partenaires internationaux que les fonds soient débloqués, afin de démarrer les activités de transition. Des Envoyés Spéciaux pour les consultations de financement pour l’AMISOM, ont effectué une visite en Somalie le 1er avril pour discuter du financement durable des opérations de paix dans le pays de la Corne de l’Afrique. Ramtane Lamamra et Jean-Marie Guehenno, Envoyés Spéciaux de l’Union Africaine et des Nations Unies respectivement, ont souligné un transfert graduel des responsabilités de sécurité, de l’AMISOM aux forces de sécurité somaliennes, sans porter préjudice aux progrès déjà réalisés dans la sécurisation du pays. A Mogadiscio, les deux Envoyés Spéciaux ont rencontré le Président Mohamed Abdullahi Farmaajo, le Premier Ministre Hassan Ali Khaire, les Représentants Spéciaux de l’Union Africaine et des Nations Unies pour la Somalie, l’Amb. Francisco Caetano Madeira et Michael Keating respectivement,

Le Président somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed, rencontre l’envoyé de l’Union Africaine, Ramtane Lamamra et l’envoyé des Nations Unies, Jean-Marie Guéhenno, à Villa Somalia, à Mogadiscio. Lesdits envoyés étaient en mission conjointe pour des consultations sur le financement de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM).

les ambassadeurs des pays contributeurs de troupes à l’AMISOM qui sont accrédités en Somalie, ainsi que des fonctionnaires de l’Union Européenne. Les discussions avec ces équipes se sont concentrées sur un transfert harmonieux des responsabilités de sécurité, de l’AMISOM aux forces de sécurité somaliennes. “Il est très important que la remise progressive des responsabilités de sécurité aux autorités somaliennes par l’AMISOM se fasse d’une manière qui ne compromet pas les efforts qui ont été déployés

Jean-Marie Guéhenno (deuxième à partir de la gauche), envoyé de l’ONU chargé des consultations sur le financement de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), lors d’une réunion avec de hauts fonctionnaires de la Mission des Nations Unies en Somalie et ceux de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), à Mogadiscio, en Somalie

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L’Ambassadeur Francisco Madeira, Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie et Michael Keating, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Somalie, rencontrent les envoyés des Nations Unies et de l’Union Africaine qui étaient en mission conjointe de consultation sur le financement de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), à Mogadiscio.

jusqu’à présent”, a déclaré l’Envoyé des Nations Unies, M. Guehenno, qui a également reconnu la présence de multiples acteurs qui appuient les programmes de sécurité et de consolidation de la paix en Somalie et a souligné leur importance pour la réalisation d’une paix durable. “Dans la prochaine phase, la coordination entre tous ces acteurs sera plus importante que jamais et c’est bien sûr une question très sensible”, a-t-il fait remarquer. La visite d’évaluation de ces Envoyés en Somalie fait partie des consultations en cours sur les opérations de soutien à la paix, menées par l’Union Africaine et l’ONU à travers l’AMISOM. “Les envoyés spéciaux ont entamé des consultations conjointes avec les pays partenaires, les pays

contributeurs de troupes à l’AMISOM et d’autres parties prenantes afin de concilier les différentes perspectives et de trouver une solution pragmatique et politiquement acceptable. Les résultats de ces consultations seront présentés aux organes pertinents de l’Union Africaine et des Nations Unies”, a déclaré S.E Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union Africaine, lors du Sommet de Kampala, au mois de mars. Des partenaires internationaux comme l’Algérie, la Chine, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, le Qatar, la Russie, l’Arabie Saoudite, la Corée du Sud, la Suède, la Turquie, les Emirats Arabes Unis, le Royaume-Uni, les Etats-Unis d’Amérique, les Nations Unies et l’Union Européenne ont participé à ce Sommet.


Guerre contre les EEI

L

a Somalie a tenu sa quatrième conférence biannuelle sur la lutte contre les Engins Explosifs Improvisés (EEI) dans la capitale Mogadiscio, le 16 avril, afin de trouver des solutions durables à leur utilisation aveugle. La conférence convoquée par l’AMISOM avec l’appui du Gouvernement britannique, a rassemblé des parties prenantes provenant des forces de sécurité somaliennes, et des représentants de la Mission de l’UA, des partenaires internationaux de l’ONU; et cherchait à trouver des moyens viables de renforcer les capacités de l’AMISOM et des

forces de sécurité somaliennes, afin de contrer efficacement l’arme de choix du groupe terroriste Al-Shabaab. Le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, l’Ambassadeur Francisco Caetano Madeira, qui a officiellement ouvert la conférence, a lancé un appel pour des efforts concertés afin de vaincre la menace que représentent les Engins Explosifs Improvisés (EEI) pour les forces de sécurité et les populations civiles en Somalie. Il a exhorté l’armée, la police et le Gouvernement fédéral de la Somalie à

L’Ambassadeur Francisco Madeira, Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, le Général-Major Salvator Harushimana, Commandant adjoint de la Force de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) en charge du Soutien et de la Logistique, et le Colonel Richard Maundrell, Commandant des forces britanniques en Somalie, examinent un échantillon d’engins explosifs improvisés (EEI) lors d’un séminaire sur la lutte contre les EEI, à Mogadiscio, en Somalie

Le Colonel Richard Maundrell, Commandant des forces britanniques en Somalie, s’exprime lors de la cérémonie d’ouverture d’un séminaire sur la lutte contre les engins explosifs improvisés, à Mogadiscio, en Somalie, le 16 avril 2018.

coopérer afin de contrer efficacement l’utilisation aveugle d’engins explosifs improvisés et il a souligné l’importance d’un partage efficace du renseignement et de l’information ainsi que l’importance de travailler en étroite collaboration avec les populations civiles pour pouvoir gagner la guerre contre les EEI. Le Colonel Richard Maundrell, Commandant des forces britanniques en Somalie, a fait écho aux sentiments de Madeira sur une collaboration accrue entre les parties prenantes et les agences de sécurité pour débarrasser le pays de la menace des EEI. “Pour atteindre cet objectif, le partage d’informations et la coordination à tous les niveaux et organisations seront essentiels. Bien qu’il

soit important de préparer la force et de vaincre les EEI, la seule façon de gagner la guerre contre les EEI est de mener des opérations proactives contre le circuit d’EEI. Cela mettra l’accent sur les auteurs d’activités liées aux EEI”, a-t-il dit. La conférence a notamment décidé d’encourager l’utilisation de la technologie Médico-légale dans la lutte contre cette menace et d’intensifier la formation du personnel sur la détection et le déminage des EEI. L’AMISOM, le Gouvernement fédéral de la Somalie et les partenaires au développement sont en train de travailler actuellement sur des stratégies pour contrer la menace liée aux EEI, afin de faire en sorte que les progrès réalisés jusqu’à présent ne soient pas gâchés. MAGA ZI N E DE L’A MISOM

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Formation sur la lutte contre les EEI pour les policiers somaliens

L

a formation sur la lutte contre les EEI pour les forces de sécurité somaliennes, sauf l’Armée, dure depuis plusieurs mois. La police de l’AMISOM a permis à ses homologues somaliens d’acquérir des techniques essentielles pour prévenir, éliminer et contrer les attaques par EEI. S’exprimant lors d’une telle formation, au début de cette année, Hassan Guhad Abdullahi, formateur de la

Police de l’AMISOM sur la lutte contre le terrorisme, a déploré l’utilisation aveugle des EEI en Somalie par les militants d’Al-Shabaab et l’impact des explosifs sur les populations civiles et les forces de sécurité. La formation, dispensée à Mogadiscio, a permis de former les policiers sur les techniques et les mécanismes utilisés par les auteurs pour s’infiltrer et mener des attaques par EEI.

Un policier somalien traite un autre policier lors d’une démonstration, pendant une formation sur les engins explosifs improvisés (EEI).

Hassan Guhad Abdullahi, un formateur sur la lutte contre le terrorisme, provenant de la composante police de l’AMISOM, fait sa présentation lors d’une formation sur les engins explosifs improvisés (EEI) pour les policiers somaliens, à Mogadiscio, le 31 décembre 2017.

“L’une des principales choses qu’ils ont apprises est de savoir comment empêcher les méchants d’avoir l’opportunité de causer des dommages et comment dégrader leur capacité à mener des attaques, sur base du renseignement reçu”, a expliqué Hassan. La formation financée par le Gouvernement japonais par l’intermédiaire du Bureau des Nations Unies pour les Services d’Appui aux Projets

(UNOPS), comprenait des séances pratiques avec des exercices simulés sur la façon de réagir à divers scénarios liés aux attaques par EEI. “J’ai appris beaucoup de choses précieuses qui vont m’aider, moi, mes collègues et la Police somalienne. Cette formation a été très bénéfique, en ce qui concerne ma profession”, a déclaré Abdi Aden Ga’al, un policier qui a participé à la formation de 10 jours, décembre-janvier.

La Police de l’AMISOM a organisé une formation similaire pour les policiers dans les Etats du Sudouest et de Jubbaland.

A

Baidoa, la capitale administrative de l’Etat du Sud-ouest, le coordonnateur de la Police de l’AMISOM, Tresphord Kasale, a dirigé la formation. “La formation sur les EEI et l’élimination des munitions explosives a été suivie par 15 participants sélectionnés au sein de la Police somalienne. Le but de cette formation était de sensibiliser les policiers afin qu›ils soient capables d›identifier les EEI et de pouvoir appeler des experts pour les désamorcer et les éliminer en toute sécurité”, a expliqué Kasale. Sahr Emmanuel Kobai-Aruna, officier de police œuvrant à l’AMISOM, a indiqué que la formation visait à renforcer les capacités de la police de l’Etat du Sudouest, ajoutant que les policiers avaient suivi un certain nombre de sujets de formation sur la sûreté et la sécurité. “Ceci fait partie du mandat de l’AMISOM qui consiste à renforcer les capacités de la Police somalienne et nous leur avons enseigné certaines composantes des EEI/ munitions explosives; les différents types d’EEI, et d’autres modules de formation sur le management. Nous leur avons même enseigné les premiers soins sur les lieux d’un crime et

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Des policiers de l’Etat du Sud-ouest suivent une formation sur les engins explosifs improvisés (EEI) et les munitions explosives, organisée pour la police de l’Etat du Sud-ouest.

l’évaluation pour la prise en charge des blessés”, a déclaré M. Kobai-Aruna. Mme Farhiya Ahmed Mohamed, l’une des participants, a déclaré que la formation était opportune, ajoutant que cela l’aiderait à s’acquitter efficacement de ses fonctions. «Aujourd›hui, nous avons terminé une formation sur les EEI / munitions explosives, organisée par l›AMISOM et nous avons reçu des certificats. On nous a enseigné beaucoup de choses qui seront utiles à notre pays, par exemple, comment détecter l’endroit où une mine a été installée. Nous avons également appris comment administrer les premiers soins aux victimes et comment amener la victime à l’hôpital pour un traitement,” a déclaré Mme Farhiya. L’AMISOM a joué un rôle crucial dans la création de la police de l’Etat du Sud-ouest. La Mission de l’UA a formé 600 policiers dans cet Etat- Ces policiers

Evelyn, formatrice provenant de la composante police de l’AMISOM, remet un certificat à l’un des participants, lors d’une formation organisée pour la Police de l’Etat du Sud-ouest sur les engins explosifs improvisés et les munitions explosives.

sont actuellement impliqués dans diverses tâches de sécurité dans le même Etat. En outre, 600 autres policiers ont également été formés à Jubbaland et des plans sont en cours pour recruter et former davantage de policiers dans l’Etat de HirShabelle au cours de l’année prochaine.


Des officiers militaires de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) et d’autres partenaires sur une photo de famille après l’ouverture de la conférence de l’AMISOM sur le partage d’informations, organisée avec l’appui de l’Equipe Britannique de Soutien à la Mission (UKMST).

Echange du renseignement et d’informations en temps de terrorisme

L

a troisième conférence sur le renseignement et l’échange d’informations, destinée à forger des liens de travail plus étroits entre les différents acteurs du renseignement en Somalie et la coordination du partage d’informations entre des groupes variés a eu lieu au mois de mars, à Mogadiscio, avec le Commandant adjoint de la Force de l’AMISOM en charge des opérations et de la planification, le Général-Major Charles Tai Gituai, qui cherchait à voir des modalités plus efficaces de partage du renseignement. “Le renseignement doit être collecté et utilisé de manière à assurer l’efficacité opérationnelle sans menacer la légitimité et l’impartialité nécessaires à la Mission de maintien de la paix, pour qu’elle puisse mener à bien son travail”, a déclaré le Général-Major Gituai lors de la conférence, qui a exploré l’accès aux sources d’information non traditionnelles dans la collecte du renseignement et l’amélioration

de l’échange et de la dissémination des renseignements, ce qui s’est avéré essentiel dans la prévention des attaques terroristes dans le passé. La conférence a également discuté des menaces émergentes du groupe terroriste Al-Shabaab, même si les militants se trouvent extrêmement affaiblis par les assauts du Gouvernement fédéral, de l’UA et des forces partenaires. “Le renseignement est fondamentalement important pour la Mission de maintien de la paix, car il donne une conscience situationnelle multidimensionnelle aux décideurs, grâce à une analyse coordonnée de l’information par les différentes composantes d’une mission”, a dit le Général-Major Gituai aux participants qui comprenaient des agents du renseignement issus des secteurs de l’AMISOM, des forces de sécurité somaliennes et des partenaires internationaux en matière de sécurité. Le Général-Major Gituai a souligné l’importance des “processus et des structures efficaces” qui feront en sorte

Le Général-Major Charles Tai Gituai, Commandant adjoint de la Force de l’AMISOM, s’exprime lors de la conférence de partage d’information, organisée par l’AMISOM avec l’appui de l’Equipe Britannique de Soutien à la Mission (UKMST).

que les informations recueillies soient partagées et stockées de manière sécurisée, pour le bénéfice de toutes les parties prenantes. Le Colonel Naboth Mwesigwa, Chef du service de renseignements militaires à l’AMISOM, a déclaré que la conférence “renforcerait la collecte du renseignement”, ce qui permettra de contribuer à l’amélioration des capacités défensives et offensives et de renforcer la confiance et les liens avec les partenaires et le Gouvernement fédéral de la Somalie. La conférence a été organisée avec l’appui de Des officiers militaires de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), des officiers de l’Armée Nationale l’Equipe Britannique de Soutien Somalienne et des officiers des armées américaines et britanniques participent à la Conférence sur le partage à la Mission (UKMST). d’information. MAGA ZI N E DE L’A MISOM

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L’AMISOM obtient un équipement de surveillance aérienne

L

e nouveau système de surveillance aérienne, financé par les EtatsUnis d’Amérique, a été installé sur l’aérodrome militaire de Baledogle, dans la région somalienne de Lower Shabelle, afin de renforcer la collecte de renseignements. Le Chef de l’AMISOM, l’Ambassadeur Francisco Madeira, a remercié les Etats-Unis pour son soutien continu à la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) dans sa lutte contre le terrorisme. “Il est d’une importance capitale pour les forces de l’AMISOM car il permettra de faire face à l’un des problèmes de capacité que l’AMISOM éprouvait”, a déclaré l’Ambassadeur Madeira lors de la présentation officielle du système de surveillance, au mois de février dernier. L’équipement va combler une lacune qui s’observait dans les capacités militaires requises pour des opérations militaires efficaces contre Al-Shabaab. La Mission prévoit d’intensifier les opérations dans le centre et le sud de la Somalie où sont concentrés les militants d’AlShabaab. Le Chargé d’Affaires à la représentation américaine en Somalie, Martin Dale, a réaffirmé l’engagement du Gouvernement américain en faveur de la cause de la paix durable en Somalie. “Nous sommes ici pour faciliter non seulement la sécurité de vos troupes (les soldats de l’AMISOM) mais aussi pour aider à mettre une pression croissante sur les terroristes afin que le peuple somalien puisse avoir une vie

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meilleure. Il est maintenant temps pour tout le monde de travailler ensemble à l’unisson. Nous devons tous travailler ensemble pour faciliter la pression croissante”, a dit M. Dale.

Le Commandant de la Force de l’AMISOM, le Lieutenant-Général Jim B. Owoyesigire, et d’autres fonctionnaires de l’AMISOM suivent une démonstration sur un équipement de surveillance aérienne sans pilote, effectuée par des américains à Baledogle, en Somalie.

“C’est un élément crucial”, a ajouté M. Dale. “Les Somaliens veulent investir

dans leur propre sécurité, dans leur propre prospérité et nous sommes ici pour faciliter cela.”

Le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine, l’Ambassadeur Francisco Caetano Jose Madeira, reçoit un équipement de surveillance aérienne sans pilote, lui remis par un responsable américain, à Baledogle, en Somalie, le 26 février 2018.


Le Royaume-Uni rend hommage à l’AMISOM pour avoir réduit la menace terroriste

L

e Ministre d’Etat britannique pour les Forces Armées, l’Hon. Mark Lancaster, a effectué une visite en Somalie où il a rendu hommage aux troupes de l’UA pour leur rôle dans la sécurisation du pays de la Corne de l’Afrique et dans la réduction de la menace terroriste. Le Ministre a rencontré le Représentant Spécial de l’UA pour la Somalie, l’Ambassadeur Francisco Caetano Madeira et le Commandant de la Force de l’AMISOM, le Lieutenant-Général Jim Beesigye Owoyesigire. Ils se sont entretenus sur le transfert des responsabilités de sécurité de l’AMISOM aux forces de sécurité somaliennes ainsi que de la nature et de la quantité du soutien britannique à la Mission de l’UA. “Je veux commencer par rendre hommage au travail que l’AMISOM a fait au cours des onze dernières années et surtout aux sacrifices qui ont été faits, car sans doute, n’eût été le bon travail de l’AMISOM au cours de ces onze dernières années, la Somalie ne serait pas sur la voie du progrès comme c’est le cas aujourd’hui ”, a déclaré M. Lancaster.

Mark Lancaster, Ministre d’Etat britannique pour les Forces Armées, inspecte un peloton d’honneur des soldats de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM).

L’Equipe Britannique de Soutien à la Mission (UKMST), dans le cadre de l’initiative UK7O, a augmenté la formation de renforcement des capacités pour les troupes de l’AMISOM et les forces de sécurité somaliennes à Mogadiscio et dans les régions. “Nous avons discuté de la façon dont nous pouvons potentiellement faire plus pour soutenir la Mission, mais aussi de la façon dont nous pouvons faire progresser la situation ici en Somalie, au cours des mois et des années à venir”, a ajouté le Ministre britannique.

Les conseils du Royaume Uni et son appui à l’AMISOM en matière de formation portent sur le domaine de la logistique, le domaine médical et le génie. “Nous avons été ravis de constater que le RoyaumeUni s’intéresse tellement à ce que nous faisons ici, qu’il a envoyé le Ministre d’Etat pour les Forces Armées. Cette visite en elle-même est très importante en ce sens que nous avons un très haut membre du gouvernement britannique avec nous sur ce front de bataille”, a déclaré

Soutien des troupes britanniques à l’AMISOM

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n groupe de militaires britanniques a intensifié la formation pour les troupes de l’UA en Somalie, dans le cadre de l’initiative UK70, qui fait partie du soutien de l’ONU à l’AMISOM. Le personnel militaire britannique fournit un soutien médical, logistique et technique à l’AMISOM, dans le cadre d’un engagement britannique plus large, selon un communiqué du Ministère Britannique de la Défense.

Dans le cadre de cette initiative, l’équipe britannique a formé les troupes de l’UA dans la capitale somalienne Mogadiscio et dans les Etats fédéraux du pays, dans le cadre de la contribution du gouvernement britannique à la stabilité de la Somalie, afin de soutenir les efforts de maintien de la paix et de réduction de la menace terroriste en Somalie. “UK 70 fait un travail énorme dans de nombreux endroits avec nous et nous

Un membre de l’équipe de formation médicale de l’armée britannique, déployée dans le cadre de UK-70, montre au personnel médical de l’AMISOM comment arrêter l’hémorragie provoquée par une blessure par balle.

permet d’être plus efficace sur le terrain. Nous avons un système complet de renseignement, de surveillance et de reconnaissance, qu’ils nous ont aidé à mettre en place et qui est maintenant pleinement opérationnel”, a déclaré le Chef de l’AMISOM, l’Ambassadeur Francisco Madeira, lors d’une récente visite en Somalie du Ministre d’Etat britannique pour les Forces Armées, l’Hon. Mark Lancaster.

Des représentants de UK70 observent des soldats somaliens en train de construire une clôture d’un campement avec des fils, autour du centre d’entraînement SST à Baidoa. Cela fait partie du soutien en formation que le Royaume-Uni offre à l’AMISOM et à l’Armée Nationale Somalienne.

l’Ambassadeur Madeira après sa réunion avec M. Lancaster. Il a indiqué que l’AMISOM entretient des relations cordiales avec l’équipe britannique de soutien à la mission en Somalie et a exprimé sa gratitude pour le soutien qu’ils apportent à la Mission. Le Ministre d’Etat pour les Forces Armées supervise les activités des forces armées, y compris les opérations, la mobilisation des forces et les engagements internationaux en matière de défense.

Les militaires de UK70 en Somalie ne sont pas impliqués dans des opérations de combat. “Nous trouvons que cette initiative et cette modalité de soutien sont très utiles, car cela permet une amélioration à de petites équipes dans des domaines très spécialisés pour réagir à des projets émergents ou sur mesure dont l’UNSOS dispose” - Amadu Kamara, Directeur du Soutien à la Mission, UNSOM et Directeur, UNSOS.

Le Sergent Adam Anderson de UK70 en train de montrer aux stagiaires de l’AMISOM comment réparer un moteur de véhicule lors d’opérations militaires, dans les enceintes d’un bâtiment des Nations Unies à Kismayo. Cela fait partie du soutien en formation que le Royaume-Uni offre à l’AMISOM et à l’Armée Nationale Somalienne. MAGA ZI N E DE L’A MISOM

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Mission d’évaluation de la Mission de l’UA en Somalie

U

ne délégation de la Division des Opérations de Soutien à la Paix au niveau de l’Union Africaine a effectué une visite en Somalie pour évaluer les activités de maintien de la paix au moment où le transfert des responsabilités de l’AMISOM aux forces de sécurité nationale somaliennes a pris de l’élan. Pendant son séjour de quatre jours en Somalie, la délégation composée de 10 personnes a eu des entretiens avec de hauts fonctionnaires de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), du Bureau d’Appui des Nations Unies en Somalie (UNSOS) et des ambassadeurs des pays contributeurs de troupes accrédités en Somalie. La délégation dirigée par le Général-Major Francis Okello, Chef de la planification et des opérations à la Division des Opérations de Soutien à la Paix, a également eu des entretiens avec des représentants du Gouvernement fédéral de la Somalie, dirigés par Abdisaid Ali, Conseiller du Président en charge de la sécurité nationale. Les discussions ont porté sur un large éventail de sujets, dont les activités de maintien de la paix, les réalisations accomplies et les difficultés rencontrées pour sécuriser la Somalie ainsi que le transfert des responsabilités aux forces de sécurité nationales somaliennes, parmi tant d’autres. “La Commission de l’UA a délégué cette équipe pour venir effectuer une évaluation sur le terrain en termes de

Le Général-Major Francis Okello, Chef de la délégation de la Division des Opérations de Soutien à la Paix/Union Africaine, s’exprime lors d’une réunion avec des représentants des pays contributeurs de troupes à l’UA qui sont accrédités à Mogadiscio et d’autres hauts responsables de l’AMISOM.

préparation, en termes des plans et des activités, et aussi pour examiner notre relation avec les acteurs clés comme le Gouvernement fédéral de la Somalie, les Etats régionaux du pays et notre institution de

soutien; l’ONU, en particulier l’UNSOS, ” a expliqué le Chef Adjoint de l’AMISOM, M. Simon Mulongo qui a accueilli la délégation. La Division des Opérations de soutien à

la paix a pour mandat de planifier, de lancer, de fournir l’appui, de suivre et de liquider toutes les opérations de soutien à la paix autorisées par l’Union Africaine.

Une délégation de la Division des Opérations de Soutien à la Paix/Union Africaine dirigée par le Général-Major Francis Okello, le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, Francisco Madeira et d’autres hauts responsables de l’AMISOM, en réunion avec Abdisaid Musse Ali, Conseiller du Président somalien en charge de la sécurité nationale.

Citation digne d’être citée

Le Président Farmajo (centre gauche) avec des lunettes noires, vêtues de tenue militaire et l’Ambassadeur Madeira (centre droit), en costume brun, ont effectué une visite surprise à l’Académie Militaire Jaale Siyaad (Académie Militaire Said Barre), actuellement occupée par les troupes burundaises. Le Président s’est entretenu avec les troupes, a exprimé sa gratitude et celle du peuple somalien pour le bon travail que fait l’AMISOM en Somalie, et les a encouragées à continuer le bon travail.

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“La libération de Mogadiscio n’a pas été une tâche facile. C’était une tâche ardue. Je suis reconnaissant à nos frères de l’AMISOM; les soldats ougandais et burundais qui ont sacrifié leur sang et leurs vies pour libérer cette ville d’AlShabaab. Beaucoup de sang a été versé dans cet endroit précis où nous nous trouvons, le Quartier Général de la Défense. Nous les remercions beaucoup ... Nous devons toujours montrer de la gratitude à nos frères de l›AMISOM. Nous devrions toujours nous rappeler qu›ils perdent des soldats et versent leur sang tous les jours en Somalie pour défendre l›intégrité de ce pays. Nous devrions toujours être conscients des sacrifices que l›AMISOM fait pour nous; et qu›ils sont encore ici avec nous; pour nous soutenir et nous aider à bâtir notre armée nationale. Nous les remercions; et si Dieu le veut, quand la Somalie se relèvera, nous prendrons part à la libération de l’Afrique, par le biais de missions de maintien de la paix similaires” – Mohamed Abdullahi Mohamed « Farmajo «, Président somalien, lors des célébrations du 58ème anniversaire de l’Armée Nationale Somalienne.


Table ronde sur l’AMISOM

A

u mois de février, l’AMISOM s’est associée à l’Institut du patrimoine (Heritage Institute), un groupe de réflexion somalien, pour convoquer une table ronde sur les progrès de la Mission en Somalie, dans le but de promouvoir une meilleure compréhension du mandat de la Mission de l’UA en Somalie. Des politiciens, des représentants de la société civile, des milieux d’affaires, des leaders religieux, des universitaires et des experts en sécurité se sont entretenus avec les hauts responsables de l’AMISOM sur les réalisations de la Mission, ses échecs , ses sources de financement, sa stratégie de sortie et ses programmes de formation pour les forces de sécurité somaliennes, parmi tant d’autres sujets. Le Représentant Spécial de l’UA pour la Somalie et Chef de l’AMISOM, l’Ambassadeur Francisco Caetano Madeira et d’autres panélistes, ont remis en question les allégations d’inactivité en énumérant les succès enregistrés depuis la première mission de l’UA dans la Corne de l’Afrique en 2007. La Somalie, a expliqué Madeira, a est entrée dans une période de stabilité sur les fronts politique et sécuritaire. “Il y a une mobilité et des activités commerciales accrues, une augmentation des activités des compagnies aériennes internationales, des transporteurs privés et publics. Il y a un développement immobilier en plein essor et la construction d’entreprises dans le pays, sans oublier le nombre croissant d’institutions financières dans le pays. Tout cela est le résultat de la paix relative dont jouit actuellement le pays en raison de la présence des troupes de l’Union Africaine”, a-t-il indiqué. Le Chef de l’AMISOM est revenu sur la sécurisation du processus électoral de 2016/2017, qui a abouti à la mise en place d’un parlement bicaméral, comme l’une des principales réalisations sur le front politique, grâce à la coopération étroite entre l’AMISOM et les forces de sécurité nationales somaliennes.

Le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie et Chef de l’AMISOM, l’Ambassadeur Francisco Madeira, s’adresse aux participants lors d’une table ronde sur la mission de l’AMISOM en Somalie.

Grâce à la paix relative, a ajouté Madeira, les institutions financières, à savoir le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, ont fait un retour dans le pays après une absence de plus de 25 ans. “La Banque Mondiale appuie maintenant les institutions

a-t- il fait remarquer. L’année dernière, le Fonds Monétaire International a annoncé que les créanciers pourraient annuler une partie de la dette de la Somalie, qui s’élève à 5,3 milliards de dollars américains, si le pays prend des mesures concrètes pour réformer son économie et améliorer la gouvernance.

Un participant pose une question au Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie et Chef de l’AMISOM, l’Ambassadeur Francisco Madeira, lors de la table ronde.

gouvernementales en Somalie afin de promouvoir la bonne gouvernance, accélérer la relance économique et créer des emplois. Il y a maintenant un environnement propice et une confiance accrue pour l’investissement en Somalie”,

Vue partielle des participants à la table ronde sur la mission de l’AMISOM en Somalie, organisée par le Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, l’Ambassadeur Francisco Madeira, en sa qualité de Chef de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) et d’autres hauts responsables, à Mogadiscio, le 22 février 2018.

L’Ambassadeur Madeira a déclaré que l’AMISOM avait renforcé sa collaboration avec le Gouvernement fédéral de la Somalie pour lui permettre d’offrir de meilleurs services à la population. “Toutes ces choses viennent s’ajouter au soutien technique continu que l’AMISOM fournit au gouvernement dans les domaines de la législation, du genre, de la réconciliation et de la gestion et résolution des conflits”, a-t-il déclaré. Cependant, l’Ambassadeur Madeira a indiqué que la présence de l’AMISOM dans le pays pendant 10 ans a connu des défis sur le font de la sécurité. Il a souligné la radicalisation continue de la jeunesse comme le principal obstacle à la stabilité de la Somalie. Il a décrié le recrutement, la formation, l’endoctrinement de la jeunesse à l’extrémisme violent. Le Directeur de l’Institut du patrimoine (Heritage Institute), Abdirashid Hashi, a qualifié les discussions de très utiles pour essayer de mieux comprendre le rôle de l’AMISOM en Somalie. MAGA ZI N E DE L’A MISOM

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Prise en charge des blessés dans les zones de conflit

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ne équipe de 39 membres du personnel médical militaire de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) a participé à un atelier d’orientation de trois jours sur les évacuations d’urgence, la prise en charge des blessés et de ceux qui ont subi des traumatismes dans des environnements très stressants. L’orientation, réalisée fin mars, fait partie du plan de soutien médical à la Mission de l’UA, pour que tout son personnel médical soit bien imprégné des premiers soins, de l’évacuations des blessés, de la gestion des stocks de médicaments et de l’élimination des déchets médicaux. Les animateurs de l’atelier de trois jours étaient des représentants de l’équipe de formateurs militaires britanniques. “Cette mission va vous exposer à des blessures qui sont principalement des blessures causées par des Engins Explosifs Improvisés (EEI), que certains d’entre vous ne connaissent pas”, a déclaré le Général à la retraite Fidza Dludlu, Chef du Service de Soutien à l’AMISOM, lors du dernier jour de l’atelier médical. Le Lieutenant-colonel médecin Boniface Mandishona, Chef du service médical de la Force de l’AMISOM, a attribué la plupart des blessures dans les zones de combat à l’utilisation généralisée d’engins explosifs improvisés par les terroristes

Le personnel médical militaire de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) effectue un exercice pratique sur la façon d’arrêter les hémorragies. C’était lors d’une conférence médicale pour les secteurs, à Mogadiscio, en Somalie.

Al shabaab. Les EEI restent la plus grande menace pour les populations civiles et les forces de sécurité en Somalie. “Nous subissons de graves blessures et certains de ces nouveaux membres du

personnel ne sont pas familiers avec le type de blessures que nous subissons. Cette conférence leur donne donc l’occasion d’interagir avec notre équipe de formateurs, qui leur transmettra les connaissances

nécessaires pour gérer des situation de cette nature”, a expliqué le Dr Mandishona. La formation suivie par le personnel médical provenant de tous les secteurs a orienté les participants sur les aspects de la prise en charge des traumatismes d’urgence sur la ligne de front- notamment l’apprentissage des moyens d’arrêter l’hémorragie excessive et une bonne prise en charge des fractures, afin de garantir une évacuation sûre des blessés vers les hôpitaux. Le Général-Major Salvatore Harushimana, Commandant adjoint de la Force de l’AMISOM en charge du soutien et de la logistique, a appelé les participants à utiliser les techniques acquises pour mieux gérer les situations d’urgence dans les zones de conflit.

Le personnel médical militaire de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) effectue un exercice pratique sur la façon d’arrêter les hémorragies.

Le Général-Major Fidza Dludlu, Chef du service de soutien à la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), sur une photo de famille avec des membres du personnel médical de l’AMISOM.

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A

«Le Train du Sourire» va vers le sud-ouest

u mois de mars, une équipe de médecins de l’AMISOM, de l’association humanitaire internationale ‘Smile Train’ ou Train du Sourire et de ‘Bancroft Global Development’, a organisé un camp d’intervention chirurgicale de la fente labiale et palatine à Baidoa, la capitale administrative de l’Etat du Sud-ouest, au profit de dizaines de patients qui souffraient de cette maladie. Le camp, abrité par l›hôpital régional de Baidoa, a opéré avec succès 49 patients. Avec l’appui de l’UNSOS (Bureau d’Appui des Nations Unies en Somalie), du personnel médical de l’AMISOM et du personnel médical somalien, l’équipe de l’organisation ‘Smile Train’ a également offert une formation en cours d’emploi aux médecins de l’AMISOM et à certains membres du personnel paramédical somalien, pour leur permettre de réaliser des chirurgies similaires à l’avenir. Une malformation assez fréquente en Somalie, des milliers de personnes vivent avec les fentes labiales et palatines pendant des décennies, en raison du manque de capacité technique dans les hôpitaux locaux pour effectuer des procédures correctives. «La lèvre fendue ou faruur (comme on l’appelle en dialecte somalien), est une malformation courante en Somalie», a expliqué le chirurgien en chef du camp, le Colonel ougandais, Dr. James Kiyengo. Le Dr Kiyengo a dit que les patients atteints de ces malformations souffraient d’exclusion sociale en raison de la stigmatisation et du coût élevé des interventions chirurgicales en Somalie. “Les patients atteints de fente labiale ont un problème avec leurs pairs. Les

Une équipe de chirurgiens, d’anesthésistes et d’infirmiers effectue une opération chirurgicale des fentes labio-palatines à l’hôpital régional de Bay, à Baidoa, en Somalie.

enfants sont parfois taquinés par d’autres et ne peuvent donc pas aller à l’école, ils ne peuvent pas bien parler, ils ne peuvent pas épeler des lettres comme la lettre P. Quand ils parlent, le palais les empêche de parler de façon cohérente,” a fait remarquer le Dr Kiyengo. Cependant, il conseille aux patients de chercher un traitement précoce, car si elle n’est pas traitée, la maladie entraîne d’autres complications, telles que des malformations faciales et des infections récurrentes de l’oreille, ce qui peut être préjudiciable à long terme. L’administration de l’hôpital régional de Baidoa, soutenue par le Ministère de la Santé de l’Etat du Sud-ouest, était en avant dans la mobilisation des candidats

Les patients atteints de fente labiale et palatine attendent de subir une chirurgie corrective à l’hôpital régional de Bay, à Baidoa, en Somalie.

potentiels à la chirurgie. Les longues files d’attente sur les terrains de l’hôpital témoignaient du grand nombre de cas qui nécessitent des procédures correctives. «Nous jouons un rôle de facilitateur dans la mobilisation du public à venir pour la chirurgie. Certains patients viennent d’autres régions et doivent venir tôt pour la chirurgie. Nous avons jusqu’ici enregistré des personnes provenant de la ville de Baidoa et des régions avoisinantes, principalement des régions de Bay et de Bakool «, a déclaré Abdifatah Ibrahim Hashi, Directeur de l’hôpital régional de Baidoa. Un frère de l’un des bénéficiaires a décrit la chirurgie effectuée sur son petit frère comme un changement de vie. “Nous sommes venus du quartier de Modemode. Puisque que son visage est la partie la plus importante du corps, certaines de ses caractéristiques faciales ont été restaurées et il peut maintenant interagir librement avec les autres dans la communauté”, a déclaré Madey Kusow, brillant de joie, après l’opération réussie de son frère. Tous les patients n’ont pas subi l’intervention chirurgicale en raison du nombre élevé de patients. Bancroft Global Development et ses partenaires sont en train d’explorer la possibilité d’organiser un autre camp d’intervention chirurgicale bientôt. Entre 2016 et 2017, un camp chirurgical similaire a permis d’opérer avec succès plus de 700 patients à l’hôpital de niveau II de l’AMISOM, à Mogadiscio. La fente labiale est une malformation qui survient lorsque la lèvre ou la bouche ne se forme pas complètement lorsqu’un fœtus se développe dans l’utérus de la mère. MAGA ZI N E DE L’A MISOM

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Célébrer les femmes œuvrant dans les missions de maintiens de la paix

C

haque année, le 8 mars, les regards tournent vers les femmes, pour leur contribution significative à faire du monde un meilleur endroit. Les femmes œuvrant dans le cadre de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) ont célébré la Journée internationale de la femme en invitant les gouvernements à déployer plus de femmes dans les missions de maintien de la paix. Les femmes provenant de tous les pays contributeurs de troupes et de policiers ont été rejointes par leurs homologues des forces de sécurité somaliennes, pour célébrer cette journée. Le Général de Brigade Gertrude Bili Mwale, Conseillère chargée de la défense à l’Union Africaine, s’adresse aux femmes œuvrant à la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) lors d’une cérémonie marquant la Journée Internationale de la Femme à Mogadiscio

Les femmes œuvrant à la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) participent à une cérémonie marquant la Journée Internationale de la Femme qui s’est tenue à Mogadiscio le 8 mars 2018.

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Les femmes militaires et policières de maintien de la paix ont commencé leur journée par une marche pour plaider en faveur de la paix mondiale. Leurs activités ont abouti à une conférence sur le leadership. Au total, 850 femmes servent actuellement dans le cadre de l’AMISOM, ce qui en fait l’une des missions de maintien de la paix qui comptent un plus grand nombre de femmes dans le monde. Il est prévu d’augmenter encore le nombre de femmes, afin d’accélérer le processus de stabilisation avant les élections au suffrage universel de 2020/2021.


Le facteur genre au Parlement somalien

L

’AMISOM a organisé un atelier de trois jours pour les femmes parlementaires somaliennes au mois de février, pour discuter de leurs rôles législatifs, et explorer les moyens d’élever les niveaux des femmes et des enfants en Somalie. Les participantes à l’atelier, organisé avec l’appui de l’ambassade britannique à Mogadiscio, comprenaient des femmes

Simon Mulongo, Représentant Spécial adjoint du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, s’exprime lors d’un atelier sur le renforcement des capacités des législateurs somaliens, à Mogadiscio, le 26 février 2018. L’atelier visait à renforcer la capacité des législateurs à protéger et à promouvoir les droits des femmes, des enfants et d’autres groupes marginalisés.

parlementaires des Chambres haute et basse du Parlement fédéral. “Ce que vous êtes venues faire ici est fondamental pour ancrer les questions de bonne gouvernance, d’égalité des genres, de respect des droits de l’homme et de la protection des enfants

Des femmes parlementaires somaliennes suivent les travaux lors d’un atelier sur le renforcement des capacités, à Mogadiscio, le 26 février 2018. L’atelier visait à renforcer la capacité des législateurs à protéger et à promouvoir les droits des femmes, des enfants et d’autres groupes marginalisés.

dans ce pays”, a dit M. Simon Mulongo, Représentant Spécial adjoint du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, quand il s’adressait aux participantes. M. Mulongo a exhorté les femmes parlementaires à se joindre à la lutte pour la protection des femmes et des enfants, qui sont les plus vulnérables dans la société. “Ces principes dont nous parlons en ce qui concerne les questions de genre, la protection de l’enfance et l’assurance que le gouvernement les intègre dans ses politiques et plans de développement, ne seront pas obtenus facilement. Vous devrez vous lever et vous battre pour ces principes et veiller à ce qu’ils soient intégrés”, a indiqué M. Mulongo. “Quand on veut étendre la jouissance des droits humains, les femmes sont les mieux placées pour le faire. La femme somalienne peut jouer un rôle très important. Nous connaissons tous le rôle crucial que la femme somalienne a joué pendant la guerre civile,” a ajouté M. Abshir Mohamed Ahmed, Vice-président de la Chambre haute du Parlement. MAGA ZI N E DE L’A MISOM

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Rencontre et salutation avec les médias

Des journalistes écoutent l’Ambassadeur Francisco Madeira, Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie lors d’une conférence de presse, à Nairobi, au Kenya, le 21 décembre 2017. L’Ambassadeur Madeira a parlé des récents développements en matière de sécurité en Somalie et de la transition en cours pour remettre les responsabilités de sécurité nationale aux forces de sécurité nationales somaliennes.

L

e Chef de l’AMISOM, l’Amb. Francisco Caetano Madeira, a présidé une conférence de presse dans la capitale du Kenya, Nairobi la plaque tournante des journalistes régionaux et internationaux – au mois de décembre dernier. Tout en décrivant l’année 2017 comme une année extrêmement réussie dans la lutte contre les Al Shabaab, le Représentant Spécial de l’UA pour la Somalie a exprimé sa préoccupation face aux obstacles qui entravent la transition de la force multinationale de l’UA en Somalie. Madeira a informé les journalistes régionaux et internationaux des réalisations enregistrées en 2017, soulignant la tenue réussie du processus électoral qui a vu l’élection d’un nouveau

Un journaliste enregistre ce que dit l’Ambassadeur Francisco Madeira, Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, lors d’un point de presse tenu à Nairobi, au Kenya.

président, d’un Parlement et d’un Sénat, parmi les étapes franchies en raison de la présence de l’AMISOM en Somalie.

L’Ambassadeur Francisco Madeira, Représentant Spécial du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie, est interviewé par un journaliste en marge d’un évènement médiatique tenu à Nairobi.

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Il a souligné la nécessité d’un financement supplémentaire à la Mission de l’UA en 2018, pour lui permettre de libérer le territoire qui est encore sous le contrôle d’Al-Shabaab, et de renforcer la capacité des forces de sécurité somaliennes à relever les troupes de l’AMISOM. “Côté militaire, suivant le soutien logistique disponible, nous planifions de grandes opérations offensives principalement dans la vallée de Jubba, dans les régions de Gedo et de Middle Jubba qui abritent encore des poches de militants d’Al-Shabaab”, a dit Madeira. Il a également mis en garde contre la formation non coordonnée offerte aux forces de sécurité somaliennes par différents acteurs. «La formation en faveur de l’armée doit être synchronisée et centrée sur une doctrine et une idéologie communes. Actuellement, il y a trop d’acteurs impliqués dans la formation des forces de sécurité, sans plan harmonisé comme indiqué dans l’évaluation de l’état de préparation opérationnelle «, a-t-il fait remarquer. Il a exprimé l’engagement de l’UA à renforcer les capacités des forces de sécurité somaliennes, afin de leur permettre de tenir le fort dans tous les territoires libérés. La Mission, qui est maintenant vielle de plus de dix ans, est en train de réduire graduellement ses opérations militaires, dans le cadre de ce que l’on appelle un “retrait graduel”. Selon la Résolution 2372 (2017) du Conseil de Sécurité de l’ONU, le Gouvernement fédéral de la Somalie reprendra progressivement les responsabilités que l’AMISOM assume actuellement


Cap sur nos troupes KENYA:

Le DFS lance une nouvelle phase de formation pour les troupes africaines de maintien de la paix

L

e Département d’Appui aux Missions des Nations Unies (DFS) a lancé au mois de janvier une nouvelle phase de formation qui était axée sur l’utilisation du matériel lourd de génie, pour les troupes africaines de maintien de la paix. Douze soldats provenant du Kenya, de l’Ouganda, de la Tanzanie, du Rwanda, de la Zambie et de l’Ethiopie ont suivi une formation intensive de formateurs de trois mois sur les aspects du matériel lourd de génie pour les missions de maintien de la paix, à l’Ecole de Soutien Humanitaire à la Paix (HPSS), à Nairobi, la capitale du Kenya. Julian Otinkorang, Chef de Projet adjoint au Projet de Partenariat Triangulaire (PPT) qui dirige la formation, a déclaré que l’initiative vise à faciliter les capacités de

déploiement militaire de l’Afrique en comblant les lacunes que les forces armées africaines éprouvent au niveau des capacités de génie. 170 soldats nommés par leurs pays respectifs ont jusqu’à présent été formés à l’utilisation et à la maintenance

Julian Otinkorang, directeur adjoint du projet de partenariat triangulaire des Nations Unies (TPP), s’adresse aux participants lors de l’ouverture d’une formation des formateurs à l’école de soutien humanitaire à la paix, à Embakasi, Nairobi, Kenya.

L

es troupes kenyanes de l’AMISOM ont organisé un camp médical gratuit pour les habitants de la ville de Busaar en Somalie, au mois d’avril. Les

Le Général de Brigade Joakim Mwamburi, Commandant du contingent kényan pour le secteur 2 de l’AMISOM.

Vue partielle des participants à l’ouverture d’une formation des formateurs à l’école de soutien humanitaire à la paix, à Embakasi, Nairobi, Kenya.

des installations et matériel de génie, depuis le début des formations appuyées par l’ONU en 2015. Parmi les bénéficiaires des formations précédentes, qui enseignent l’utilisation du matériel lourd de génie, un outil très important dans les missions de maintien de la paix, on compte 11 soldats de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), 60 soldats du Kenya, 10 du Rwanda, 9 Ougandais et 7 Ghanéens. L’Ethiopie a été ajoutée à la formation de cette année. Le Kenya a fourni le centre de formation pour les formations du PPT, dispensées grâce à un effort de

soldats qui se sont occupés des enfants, des femmes enceintes et des personnes âgées, ont également construit une madrasa (collège pour l’instruction islamique) pour les communautés. Les bénéficiaires du camp médical sont les personnes touchées par l’interdiction du groupe terroriste Al-Shabaab, qui a interdit aux communautés de recevoir des traitements médicaux de la part des troupes et des organisations internationales. Les habitants du quartier sont venus nombreux pour le camp médical gratuit. Les troupes effectueront des activités similaires à travers le sud de la Somalie.

collaboration entre les Nations Unies, les gouvernements de la Suisse, du Japon et d’autres pays africains qui contribuent des troupes. Par le biais du Centre International de Formation au Soutien à la Paix (IPSTC), HPSS a maintenu une coopération collaborative avec l’ONU et le gouvernement suisse dans la recherche, la formation et le renforcement des capacités des troupes. Grâce au projet, les soldats acquièrent diverses techniques, notamment l’installation et l’entretien des pistes d’atterrissage, la préparation du terrain de camping et la réparation des pistes, et ce projet est ouvert à toute l’Afrique.

Des troupes de l’AMISOM et des villageois sont à l’extérieur d’une madrasa nouvellement construite dans la ville de Busaar. Les troupes kenyanes ont également organisé un camp médical gratuit pour aider la population locale.

MAGA ZI N E DE L’A MISOM

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Cap sur nos troupes BURUNDI:

Les troupes ouvrent la route Mogadiscio-Jowhar

C

e fut un grand soulagement pour les usagers de la principale route d’approvisionnement Mogadiscio-Jowhar, après que les troupes de l’AMISOM, dans le secteur 5, ont ouvert cette voie pour permettre la libre circulation des personnes. Pour y arriver, les troupes burundaises ont capturé la localité de Goroley, située entre Balcad et Garsaal, qu’Al-Shabab utilisait comme cachette pour tendre des embuscades sur cette route. L’opération pour libérer cette

zone a été menée du 5 au 9 avril 2018. Selon le Major Nigaba Theodore, les troupes maintiendront cette route sous étroite surveillance afin de garantir la libre circulation des populations et d’assurer la sécurité de tous ses usagers, y compris les convois d’approvisionnement. Le Major Chatière Nyandwi, Commandant du 43ème bataillon, a déclaré que les troupes ont rencontré une résistance minime dans la capture de Goroley. Il a

Les troupes du contingent burundais de l’AMISOM dans le Secteur 5 patrouillent la principale route d’approvisionnement Mogadiscio-Jowhar après avoir réussi à ouvrir la route, permettant ainsi la circulation des personnes et des aides de secours.

promis à l’administration de Middle Shabelle et à la population en général que les troupes travailleraient main dans la main avec elles, pour combattre les terroristes qui

tendaient des embuscades sur cette route. L’administration de Middle Shabelle a récompensé les troupes avec deux vaches, en signe de gratitude pour le travail bien fait.

Deux bataillons burundais terminent leur période de service en Somalie

L

es 40ème et 41ème bataillons burundais de l’AMISOM ont terminé leur période de service en Somalie, après un impressionnant record sur la ligne de front. Les troupes ont obtenu des résultats significatifs dans les opérations, la coopération civilo-militaire et le renforcement des capacités de leurs homologues somaliens. “Nous avons effectué des patrouilles de liaison pour nous assurer que l’ennemi est éliminé de nos bases opérationnelles avancées. Nous avons protégé quotidiennement les principales routes

d’approvisionnement afin que nos convois et les populations puissent se déplacer librement”, a déclaré le Major Ladisłas Singirankabo, Commandant du 40ème bataillon. Le Major Singirankabo a terminé sa mission au mois de mars. Les faits saillants de ce que les troupes ont fait dans le secteur 5, comprennent la sécurisation de l’élection présidentielle et de l’investiture du président de l’Etat de HirShabelle en octobre 2017. Les troupes ont repoussé avec succès plusieurs attaques sur leurs positions à Bio Caddle et Mir Tiqwo, et sont intervenues

à de nombreuses occasions pour venir à la rescousse des populations locales, menacées par les insurgés Al-Shabaab. Les deux bataillons, en collaboration avec l’Armée Nationale Somalienne, ont également participé à une opération appelée «Pousser vers l’avant» à Gololey, qui consistait à sécuriser et à dégager les environs de la route menant à l’aérodrome de Jowhar où l’ennemi tendait parfois des embuscades. Le Major Zénon Ntisinzira, Commandant du 41ème bataillon, a déclaré que les troupes, sous sa supervision,

avaient organisé des compétitions de football avec des équipes locales pour renforcer la coopération entre les troupes et les communautés locales. Les troupes ont également assuré la sécurité à Cadale, Raga Cell et XaajiCali, assuré la sécurité des organisations humanitaires qui distribuaient de l’aide et organisé des patrouilles de combat. En plus de cela, les troupes ont fourni un approvisionnement continu en eau potable aux communautés et ont organisé des camps médicaux gratuits au profit des communautés dans le besoin.

Renforcement des capacités pour les forces de sécurité locales dans l’Etat de HirShabelle

A

u mois de mars, l’AMISOM, en partenariat avec l’UNMAS (Service de l’ONU pour l’Action contre les Mines), a formé des policiers de l’Etat de HirShabelle sur la manière de lutter contre l’utilisation d’Engins Explosifs Improvisés (EEI). La formation dispensée à l’aérodrome de Johwar a été organisée par l›UNMAS en collaboration avec les troupes du secteur 5. “Les Al-Shabaab, ayant perdu plusieurs villes et villages stratégiques, sont devenus faibles et ont adopté des tactiques et techniques d’insurrection en plantant des engins explosifs improvisés sur

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Une photo de familles des participants à l’atelier sur les EEI à Jowhar. L’atelier avait été organisé pour les forces de sécurité somaliennes dans l’Etat de HirShabelle.

les principales routes d’approvisionnement afin de semer la terreur parmi la population innocente”, a déclaré le Général de Brigade Victor Nduwumukiza, Commandant du secteur 5. “Imaginez l’impact des EEI sur la population

somalienne que nous sommes censés protéger, l’impact sur nos équipements et sur nos troupes”, a-t-il déclaré, quand il soulignait la nécessité pour les troupes de collaborer avec les forces de sécurité somaliennes pour

éliminer la menace liée aux EEI. “La formation renforcera la capacité des forces de sécurité somaliennes à avoir la même compréhension des opérations et procédures normatives de l’Union Africaine et des Nations Unies”, a dit le Commandant du secteur 5 aux participants et aux invités lors du lancement du programme de formation. Parmi les invités, il y avait le Ministre de la Sécurité et de la Réhabilitation de l’Etat de HirShabelle, qui dirigeait une délégation de quatre ministres, leurs adjoints et le Gouverneur de Middle Shabelle, à l’ouverture officielle de la formation.


Cap sur nos troupes OUGANDA:

Le 21ème groupement tactique relevé

U

n contingent de soldats ougandais a été salué par la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) pour son service distingué, lors d’une cérémonie de remise de médailles à Mogadiscio, la capitale de la Somalie. Les soldats qui ont terminé leur période de service en Somalie font partie du 21ème groupement des Forces de Défense Populaires de l‘Ouganda. Le Commandant Adjoint de la Force de l’AMISOM en charge du Soutien et de la Logistique, le Général-Major Salvator Harushimana, tout en félicitant les troupes qui étaient sous le commandement du Colonel Chris Ogwal, a réitéré l’engagement de l’Union Africaine en faveur d’une Somalie plus sûre et plus stable. Il a loué les troupes pour l’accomplissement de leurs tâches avec diligence. Le Commandant adjoint de la Force a déclaré que ce groupement tactique avait participé à de nombreuses opérations, allant de la conduite d’opérations de combat contre Al-Shabaab à la sécurisation des principales routes d’approvisionnement, en effectuant des patrouilles régulières et en escortant des

Le Général-Major Nathan Mugisha, Ambassadeur adjoint de l’Ouganda en Somalie, s’exprime lors d’une cérémonie de remise des médailles à des officiers militaires ougandais.

véhicules transportant des aides de secours humanitaire. Le Vice-ambassadeur de l’Ouganda en Somalie, le Général-Major Nathan Mugisha, qui était l’invité d’honneur à la cérémonie de remise des médailles, a lancé un appel pour plus d’investissements dans les services sociaux, essentiels à la survie des populations somaliennes, afin de compléter les efforts déployés par les militaires pour stabiliser le pays. Le Commandant du contingent ougandais de l’AMISOM, le Général de Brigade Paul Lokech, a salué

Le Général de Brigade Paul Lokech, Commandant du contingent ougandais de l’AMISOM, s’exprime lors d’une cérémonie de remise des médailles à des officiers militaires ougandais qui venaient de terminer leur période de service d’un an en Somalie. (Partie insérée) Le Général de Brigade Paul Lokech, Commandant du contingent ougandais de l’AMISOM, décore un officier de l’AMISOM lors d’une cérémonie de remise des médailles.

Le Général-Major Salvator Harushimana, Commandant adjoint de la Force de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), remet un certificat à un officier de l’AMISOM lors d’une cérémonie de remise des médailles, à Mogadiscio, en Somalie

les troupes sortantes pour leur engagement généreux dans la défense du pays de la Corne de l’Afrique. “Vous avez montré au monde que l’Afrique peut faire ce travail. Quand nous sommes venus ici en 2007, les médias occidentaux nous ont dit que cette mission échouerait à l’arrivée; mais aujourd’hui, ça fait 10 ans et nous continuons d’avancer, portant le drapeau de la mission africaine, et portant le drapeau de l’Ouganda,” a-t-il dit. Le Général de Brigade Lokech a également rendu hommage aux soldats tombés sur le champ d’honneur dans la quête de la paix en Somalie, disant qu’on se souviendra toujours de leur bravoure. “A tous nos camarades qui sont morts au combat, ils sont morts pour une noble cause et nous ne les oublierons jamais,” a-t-il dit. MAGA ZI N E DE L’A MISOM

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Cap sur nos troupes ETHIOPIE:

Les troupes du secteur 3 font un don de vivres aux habitants locaux

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es troupes de l’AMISOM, dans le secteur 3, ont partagé une partie de leurs rations alimentaires avec les communautés locales dans le centre Ali Salamey à Baidoa, le 19 mars. En raison de l’aggravation de la sécheresse à Baidoa et dans ses environs, les troupes des Forces de Défense Nationale Ethiopiennes ont

fait preuve d’empathie envers les personnes misérables et ont répondu à leur situation en faisant un don de denrées alimentaires à ceux qui en avaient désespérément besoin. 110 familles dans le besoin, y compris les personnes handicapées et les mères, ont bénéficié de la campagne de dons de nourriture.

Des habitants de Baidoa, en Somalie, attendent de recevoir des vivres donnés par les troupes éthiopiennes.

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Des soldats déchargent des vivres offerts par les troupes éthiopiennes de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) à la communauté locale de Baidoa, en Somalie.

Les troupes de l’AMISOM à Baidoa ont par le passé fait des dons similaires, aux communautés locales qui vivent à proximité de leurs camps. La réponse des troupes aux problèmes des communautés de l’Etat du Sud-ouest a renforcé leurs

relations avec les populations de la région. Les organisations humanitaires locales leur ont emboîté le pas en apportant une aide supplémentaire. Les communautés ont exprimé leur gratitude pour le geste de gentillesse de la part des troupes.

Des habitants de Baidoa, en Somalie, reçoivent des vivres donnés par les troupes éthiopiennes de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM).


Cap sur nos troupes DJIBOUTI:

L

es faits saillants des activités de l’AMISOM dans le secteur 4 - où le contingent djiboutien tient le fort, comprennent la formation sur les EEI/ munitions explosives menée par l’UNMAS et qui est toujours en cours, une patrouille à pied dans un rayon de 5 km, à l’ouest de l’aéroport de Belet Weyne. Le contingent djiboutien a récemment

repoussé les terroristes Al shabaab et détruit 17 mortiers et des munitions de 12,7 mm à Aden Garab, au sud-ouest d’Orahsan. Le contingent a également effectué des patrouilles motorisées à Kalabeirarea, 15 km au nordest de BeletWeyne, et d’autres patrouilles dans le nord de Belet Weyne. Plus récemment, ils ont mené les activités suivantes :

 Le 3 avril 2018 – ils ont appuyé les forces somaliennes et pris le contrôle de plusieurs villages dans la région de Hiraan.  Le 3 avril 2018 - Les troupes ont rouvert les routes reliant plusieurs villes de la région de Hiraan. Le Gouverneur de Hiraan, Ali Jeyte Osman, a été témoin de l’ouverture de ces routes.

 Le 3 avril 2018 - les forces ont récupéré des armes, un véhicule et des fournitures médicales appartenant à Al-Shabab après de violents combats avec les militants.  L’AMISOM a récupéré des villages à Hees et Ali Fanah dans la région de Hiraan dans le cadre d’une opération dirigée par le Gouverneur de Hiraan, Ali Jeyte.

PHOTO: Les soldats du contingent djiboutien de l’AMISOM, avec leurs homologues somaliens, effectuent des patrouilles dans la région de Hiiraan. Ces patrouilles ont porté des fruits avec l’arrestation des militants d’Al-Shabaab et la récupération des armes.

MAGA ZI N E DE L’A MISOM

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La Sierra Leone déploie le plus grand contingent de police en Somalie

L

a Sierra Leone a déployé 160 policiers en Somalie au mois d’avril, le plus grand contingent de police dans le pays de la Corne de l’Afrique, en réponse à la Résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies adoptée en 2017, et qui a approuvé une augmentation de 1 040 sur l’effectif des policiers servant dans le cadre de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM). Les policiers supplémentaires commenceront à appuyer leurs homologues somaliens dans le maintien de la loi et de l’ordre sur les postes avancés, au sein de l’administration de Jubbaland. Il s’agit d’un groupe qui fait partie d’une capacité accrue visant à augmenter le nombre de policiers de l’UA qui forment et encadrent les policiers somaliens, pour les préparer à des responsabilités de sécurité, telles que le maintien de la loi et de l’ordre dans les zones libérées. “Leur venue va donner un coup de pouce à la police de l’Etat de Jubbaland. En 2016, nous avons formé 600 policiers à Jubbaland et l’unité de police sierraléonaise les aidera à renforcer leurs opérations de maintien de l’ordre”, a déclaré Mme Christine Alalo, Chef intérimaire de la Police de l’AMISOM. Elle a remercié le gouvernement sierra-léonais d’avoir déployé ces policiers supplémentaires en Somalie pour contribuer aux efforts de stabilisation. Selon Mme Alalo, ces policiers joueront un rôle crucial dans l’amélioration de la sécurité dans les zones libérées. Parmi les principales tâches de ces policiers il y a la gestion de l’ordre public, la protection des installations et l’appui aux opérations de la police qui exigent une réponse concertée. L’arrivée de ce contingent est une bonne nouvelle pour les efforts de l’AMISOM, qui consistent à renforcer les capacités de la Police somalienne, car

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Abilu Martin Ernest, coordinateur de la Police de l’AMISOM dans l’Etat de Jubbaland en Somalie, s’adresse aux nouveaux policiers de l’unité de police sierra-léonaise, à leur arrivée à l’aéroport de Kismaayo.

il permettra à la Mission d’étendre ses opérations dans les Etats fédéraux. L’AMISOM est déterminée à redoubler d’efforts pour former et recruter plus de policiers pendant la période de transition, car elle se prépare à remettre les responsabilités de sécurité aux forces de sécurité somaliennes,

comme stipulé dans la résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies. “Nous sommes en train de sortir de Mogadiscio. Nous sommes arrivés dans les Etats régionaux, loin dans les districts et nous avons besoin d’eux parce qu’ils vont nous aider dans les mouvements et dans d’autres opérations”, a indiqué Alalo.


Intégration de la Milice Darwish

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’AMISOM a commencé l’enregistrement biométrique des combattants de la milice Darwish, dans l’Etat de Jubbaland, avant leur intégration dans les forces de sécurité de l’Etat. Plus de cinq mille membres de la milice seront enregistrés dans les régions de Gedo, Lower Juba et Middle Juba. L’enregistrement biométrique implique la collecte de données personnelles clés, y compris des photos et des empreintes digitales de chaque membre du groupe. “Ceci est conforme au programme de l’AMISOM et

des Nations Unies, qui vise à transformer la milice en une police à Jubbaland, qui sera mandatée pour maintenir la loi, l’ordre et la sécurité dans cet Etat”, a expliqué Martin Abili, coordinateur de la police de l’AMISOM à Kismayo. Abili a indiqué que la milice serait intégrée soit dans la police de l’Etat de Jubbaland, soit dans les services paramilitaires, soit dans l’Armée Nationale Somalienne. Cette activité, qui soutient le perfectionnement et le renforcement des institutions de sécurité nationale de la Somalie, fait partie de la réforme du secteur de sécurité,

considérée comme une priorité pour le Gouvernement fédéral de la Somalie et ses partenaires, comme stipulé dans l’accord politique signé en avril 2017 par les dirigeants somaliens en ce qui concerne l’architecture nationale de sécurité et le lancement du Pacte de sécurité, lors de la conférence de Londres sur la Somalie, le 11 mai 2017. M. Adan Yusuf Sala, Directeur Général au Ministère de la Sécurité de Jubbaland, a salué la coopération entre l’AMISOM et l’Etat de Jubbaland dans la réalisation de cette importante activité.

Le Commandant de la Force de Jubbaland, le Général de Brigade Adan Mohamud Ibrahim, a qualifié cette activité de “cruciale” pour la région. “Nous sommes prêts à rendre disponibles toutes les troupes partout, afin qu’elles soient enregistrées”, a-t-il déclaré. Il a appelé l’AMISOM, les Nations Unies et d’autres partenaires à continuer de les soutenir dans l’achèvement des évaluations de l’état de préparation opérationnelle, ce qui est un élément essentiel pour le ‘bon dimensionnement’ et la réforme de l’Armée Nationale Somalienne et de la Police Somalienne.

Le personnel de la composante police de la Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) procède à l’enregistrement des combattants de la milice Darwish pour les intégrer au sein des forces de sécurité de l’Etat de Jubbaland, à Kismayo, en Somalie.

L’AMISOM intensifie la formation des policiers somaliens

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’AMISOM a intensifié la formation et le mentorat des policiers somaliens pour leur permettre d’assumer davantage de responsabilités, conformément à la Résolution du Conseil de Sécurité de l›ONU, adoptée en août dernier, qui charge la Mission de l›UA d›entamer un transfert graduel des responsabilités en matière de sécurité aux Forces de sécurité somaliennes, en se basant sur les conditions sur le terrain. Le Chef adjoint de l’AMISOM, Simon Mulongo, a déclaré que les capacités de la Police somalienne seraient élevées à des standards internationalement acceptables. “Cette année va connaître une formation plus intensifiée, un encadrement plus intensif de ceux qui sont là (membres de la Police somalienne) et cela signifie le recrutement, l’entrainement et la formation du noyau qui permettra à la

Le Chef adjoint de l’AMISOM, Simon Mulongo, remet un certificat à un policier lors d’une cérémonie de remise des médailles pour marquer le départ du contingent de la Police nigériane, le 6 janvier 2018, à Mogadiscio, en Somalie.

police de passer de la phase actuelle à une autre plus meilleure”, a-t-il déclaré lors d’une cérémonie de remise de médailles, au mois de janvier, en l’honneur d’un groupe de policiers nigérians qui venaient de terminer leurs période de service en Somalie. “Nous examinons l’âge des membres de la police; la formation, le nombre et le type de formation, les effectifs, la

présence physique même. Nous examinons l’équipement dont ils disposent, la logistique, le commandement et le contrôle et les installations qu’ils ont”, a expliqué M. Mulongo. Il a salué l’unité de police constituée provenant du Nigeria, sous le commandement d’Uba Shehu, pour son service distingué et sa contribution au processus de stabilisation en Somalie.

Le Chef d’Etat-major de la Police de l’AMISOM, Rex Dundun, et le coordonnateur de la police de l’AMISOM pour les opérations, Daniel Ali Gwambal, ont également remercié les policiers pour leur haut niveau de professionnalisme et leur diligence dans l’accomplissement de leurs tâches. Le Nigéria contribue des unités de police constituées et des policiers individuels à la Mission de l’UA. Alors que les unités de police constituées fournissent un appui opérationnel à la Police somalienne, les policiers individuels forment, encadrent et conseillent les policiers somaliens. Leurs activités en Somalie comprennent la gestion de la loi et de l’ordre public, le mentorat des policiers somaliens, la fourniture d’escortes et la protection rapprochée.

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L’AMISOM forme des partenaires humanitaires

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a Mission de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) a organisé une formation sur la facilitation humanitaire à Jowhar et à Beletweyne, dans l’Etat de HirShabelle, à l’intention des partenaires civils et du personnel en uniforme. La formation visait à les familiariser avec les Directives de Coordination Humanitaire entre Civils et Militaires en Somalie, qui guident l’interaction entre les partenaires et la Mission. “Les défis humanitaires exigent une coordination et un dialogue accrus entre l’AMISOM et les partenaires qui travaillent dans les zones libérées”, a déclaré Abdul Diabagate, chargé de la liaison humanitaire à l’AMISOM, lors des sessions hautement interactives. Diabagate a exprimé le besoin d’augmenter les activités de facilitation humanitaire et d’interaction avec les communautés dans les zones qui connaissent des crises aiguës et des catastrophes naturelles. La formation visant à favoriser le partenariat entre les civils chargés de la liaison humanitaire à l’AMISOM et les partenaires a également sensibilisé les participants sur l’importance du respect du Droit International Humanitaire, des principes humanitaires et du droit international des réfugiés.

Abdul Diagabate, responsable de la liaison humanitaire à l’AMISOM, s’adresse aux partenaires civils lors de la formation sur la facilitation humanitaire, à Jowhar.

Diabagate a souligné la nécessité de promouvoir une plus grande coordination entre la Mission, les autorités de l’Etat et les partenaires, dans le domaine de la facilitation humanitaire. Pendant la formation, l’AMISOM a partagé le rapport produit en 2017 par

le Groupe de travail civilo-militaire de la Somalie, qui a été lancé au mois de septembre 2017. Le rapport détaille les réalisations du groupe, les meilleures pratiques et les partenariats stratégiques qui ont contribué à alléger les souffrances des populations touchées par la sécheresse et les civils déplacés.

Vue partielle des partenaires civils qui participaient à la formation sur la facilitation humanitaire organisée par l’AMISOM à Jowhar.

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Les députés de l’Etat de HirShabelle renforcent leurs techniques sur les procédures parlementaires

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uarante-deux membres de l’assemblée régionale de HirShabelle ont convergé vers la capitale kényane, Nairobi, au mois de mars, pour un atelier de renforcement des capacités sur le rôle et les fonctions du parlement, les procédures parlementaires, l’élaboration des lois et le rôle des comités de contrôle. Dans le cadre de l’apprentissage à travers l’expérience, les députés ont visité les assemblées du comté de Nairobi et du comté voisin de Machakos, afin d’interagir avec leurs homologues kenyans et de renforcer leurs techniques en matière de débats parlementaires. La formation et les visites dans les principales assemblées des comtés du Kenya ont exposé les députés aux meilleures pratiques parlementaires, tout en fournissant aux 42 législateurs, qui sont membres des comités législatifs et de contrôle, des connaissances et une expérience pratique sur la gestion des affaires parlementaires. L’atelier de renforcement des capacités a été organisé par l’AMISOM, dans le cadre des efforts déployés par la Mission pour renforcer les capacités des assemblées régionales dans les États fédéraux de la Somalie. “Nous avons la responsabilité, au niveau de l’AMISOM, de veiller à ce que les institutions de la Somalie soient rendues capables de fonctionner avec les capacités requises. Le fait que les membres du Parlement de HirShabelle effectuent cette visite ici, répond à cette exigence de faire travailler le Président de l’assemblée et son équipe avec ceux du comté de Nairobi. Nous avons l’intention de visiter également le comté de Machakos où les membres de l’assemblée de HirShabelle vont tenir une session pratique sur les questions de législation, le travail en comité et voir comment se déroulent les sessions professionnelles dans les deux comtés”, a déclaré le Dr. Opiyo Ododa, Responsable du programme de stabilisation et de relance précoce à l’AMISOM. HirShabelle est l’un des cinq Etats fédéraux de la Somalie et il s’agit de la deuxième assemblée régionale à se rendre au Kenya après une visite similaire des membres de l’Assemblée de l’Etat de Jubbaland au mois de mars de l’année dernière. Sheikh Osman Bare Mohamed, Président de l’Assemblée de l’Etat de HirShabelle, a plaidé auprès de la Mission de maintien de la paix de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM), afin d’organiser plus

d’ateliers de cette nature, pour renforcer les capacités d’autres députés. “L’AMISOM travaille avec nous pour nous rendre forts afin que nous devenions un outil puissant, et elle nous soutient dans les efforts de consolidation de la paix, afin que nous puissions éradiquer Al-Shabaab”, a indiqué le Président de l’Assemblée de Hirshabelle. A travers son programme de stabilisation, l’AMISOM a par le passé appuyé la formation de législateurs provenant d’autres Etats régionaux de la Somalie, sur les fonctions législatives et de contrôle parlementaire, dans le cadre de son mandat d’aider à bâtir des institutions démocratiquement saines et à sécuriser le pays pour permettre à la reconstruction et à la consolidation de l’Etat de continuer. Cette formation, donc, s’appuie sur les processus en cours, visant à consolider les gains enregistrés sur les fronts de la sécurité et de la politique et permettra aux députés de l’Etat de prendre des décisions importantes qui profitent à leur peuple, dans leur pays. Le Dr Opiyo a également indiqué que les domaines qui nécessitaient une législation urgente dans le plus jeune Etat de la Somalie comprenaient des lois visant à protéger l’environnement et à faire face aux effets de la sécheresse. Il a invité les députés à fournir des solutions rapides aux défis urgents qui affectent leur électorat. “L’AMISOM se tiendra à vos côtés dans ce voyage”, leur a rassuré le Dr. Opiyo. “Profitez de cette formation et quand vous rentrerez, vous deviendrez un parlement formidable”, a conseillé Simon Mulongo, Chef adjoint de l’AMISOM, à la fin de l’atelier de six jours. L’Hon. Aden Duale, Chef de la majorité à l’Assemblée nationale du Kenya, s’est également adressé aux députés lors du dernier jour de l’atelier, les exhortant à donner des “chances aux femmes” pour qu’elles contribuent à la construction de la nation. Il a appelé les législateurs à appliquer les leçons apprises dans l’atelier, afin de générer des idées qui renforceront la capacité et la démocratie dans leur Etat et en Somalie dans son ensemble. “Il est nécessaire de renforcer les capacités des Etats régionaux de la Somalie et cela est crucial pour consolider les acquis enregistrés par la Somalie après plus de deux décennies de conflit”, a déclaré M. Duale, tout en promettant que le Parlement kényan avait la volonté d’aider les institutions législatives somaliennes dans le renforcement des capacités et la planification.

Des députés de l’Etat somalien de HirShabelle suivent une session parlementaire à l’Assemblée du comté de Machakos, au Kenya.

Des danseurs se produisent pour divertir les députés de l’Etat somalien de HirShabelle, à l’extérieur de l’Assemblée du comté de Machakos.

Le Chef de la majorité au Parlement kenyan, Adan Duale (à gauche) remet un certificat à Sheikh Osman Bare Mohamed (deuxième à partir de la gauche), Président de l’Assemblée de l’Etat de HirShabelle, lors de la cérémonie de clôture de l’atelier de renforcement des capacités pour les parlementaires de l’Etat de HirShabelle, à l’Hôtel Stanley Sarova à Nairobi, au Kenya. Ceux qui regardent en avant sont Simon Mulongo, Représentant Spécial adjoint du Président de la Commission de l’Union Africaine pour la Somalie ; le Dr. Opiyo Ododa, Chef du Programme de Stabilisation et de Relance précoce à l’AMISOM ainsi que Fadhil Karrar (à droite), Responsable des Affaires Civiles à l›AMISOM.

Sheikh Osman Bare Mohamed, Président de l’Assemblée de l’Etat de HirShabelle, s’adresse aux participants à la cérémonie de clôture de l’atelier de renforcement des capacités que l’AMISOM avait organisé à l›intention des parlementaires, à Nairobi, au Kenya, le 29 mars 2018.

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Les filles

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Shaima Sallaal Mohamed, PDG du Golden Girls Football Club, s’adresse aux joueuses après une séance d’entraînement à Mogadiscio, en Somalie.

n groupe de jeunes femmes est en train de briser les barrières culturelles en Somalie, avec une académie de football exclusivement féminine. L’idée originale de fonder l’académie est venue de Shaima Sallal, âgée de 24 ans, qui joue également le rôle de Directrice Générale du “Golden Girls Sports Center”. Shaima dit que monter une équipe et fonder l’académie a été une tâche ardue. “En 2015, je voulais lancer ma propre équipe mais ce n’était pas possible puisque le pays n’était pas en sécurité. En 2017, l’année dernière, j’ai décidé de poursuivre mon rêve et mes objectifs. J’ai élaboré un plan stratégique sur la façon de former une équipe de football. J’ai réussi à ouvrir une ONG pour me soutenir dans l’autonomisation des filles en les enrôlant dans le sport”, explique Shaima. Malgré les défis, elle a réussi à convaincre quatre filles de rejoindre son académie l’année dernière. En 2018, l’équipe a connu une croissance exponentielle et compte actuellement 30 membres actifs. Dans un pays où le groupe extrémiste islamiste Al-Shabaab a interdit les sports féminins, Shaima et l’équipe de filles qui constituent «Golden Girls Sports Centre», travaillent avec prudence, de peur que les sympathisants d’Al-Shabaab ne les trouvent offensantes. Ce qui motive Shaima et les membres de son équipe, c’est sa passion pour le sport. “Le football est ma vie, mon rêve, mon espoir, mon tout. J’ai commencé à jouer au football quand j’étais jeune. Il était difficile de trouver des footballeuses professionnelles. J’ai donc décidé de repérer les talents et de les former”, dit-elle. La PDG de Golden Girls a grandi dans la capitale du Kenya, Nairobi, où son amour pour le football a commencé. Shaima

Les joueuses de Golden Girls Football Club sur une photo de famille après une séance d’entraînement à Mogadiscio, en Somalie.

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d’or du football féminin dit que les voisins fronçaient les sourcils chaque fois qu’elle affrontait un garçon dans un match de football. Le plus grand groupe qui la soutenait, ajoute-t-elle, était le groupe de garçons avec lequel elle a grandi. “Ils m’ont beaucoup encouragée. Quand j’ai commencé ça, j’ai commencé avec les garçons. Je n’ai pas commencé avec les filles”, ironise-t-elle. Mohamed Sharif, fondateur de ‘Somali Hope Restoration Organisation (SOHRO)’, qui travaille en étroite collaboration avec l’académie de football de Shaima, est l’un de ceux qui la soutiennent beaucoup. “ C’est réconfortant de voir des filles somaliennes jouer au football pour la première fois. Cela nous motive à continuer à travailler avec elles et à les encourager à poursuivre leurs rêves”, dit Mohamed. Le football jouit d’un immense succès à travers la Somalie. La ligue masculine de football du pays est en train de prospérer; de nombreux footballeurs somaliens se tournent vers le football professionnel et cherchent de meilleures opportunités à l’extérieur du pays. Shaima pense que c’est une bonne opportunité de porter le football féminin en Somalie à des niveaux beaucoup plus élevés. Avec un peu plus d’effort, le football féminin va gagner rapidement de la popularité dans le pays; peut-être, aussi le même prestige et popularité que le football masculin, si les équipes de football féminin reçoivent un soutien adéquat. L’AMISOM est déterminée à veiller à ce que la stabilité qui prévaut actuellement soit durable afin de permettre aux jeunes femmes comme Shaima, à ses coéquipières et à d’autres jeunes de profiter du football et d’autres activités sportives sans entrave.

Les joueuses de Golden Girls Football Club lors d’une séance d’entraînement à Mogadiscio, en Somalie. MAGA ZI N E DE L’A MISOM

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