Nantes Privilege #30 (Printemps 2020)

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A R T I C U LT U R E I D E S I G N I G A S T R O N O M I E

#30 PRINTEMPS / ÉTÉ

ÉDITION 2020

Visite au château de Maubreuil

Quelques talents de Nantes

Nantes le nez en l’air

Après sept ans de travaux s’y ouvrent un restaurant, un hôtel, un spa, des jardins et bien d’autres choses.

Écrivain, comédienne, danseur, créatrices, libraire, navigateur. Nous les avons rencontrés pour vous.

Promenades dans les jardins pleins de fleurs et jusqu’au bout de la Loire.




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OM SSOM E R I A MAIRE M

MAHIR GUVEN LA GARDE MONTANTE

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GÉRALDINE MARTINEAU SUR SCÈNE DEPUIS L’ÂGE DE 8 ANS

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VALÉRIE MENUET

LE GRAND TESSON DES CIGARES

UN GUIDE DE BONNE COMPAGNIE

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HUGO MARCHAND

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STÉPHANIE BILLARANT CONVERSATION

L’INSTINCT DU GESTE JUSTE

ANTOINE DE PERIER

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ARTISTE LUMINEUSE

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ARMEL TRIPON AVENTURIER DES MERS

PRINTEMPS ÉTÉ 2020

LE DERNIER DES MOHICANS

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MICHEL RAGON

DE NANTES À L’ATLANTIQUE

HOMMAGE

HISTOIRES D’UN ESTUAIRE

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LA FOLLE JOURNÉE

PROMENADE EN LIBERTÉ

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TENDANCES DE LA MODE

666 6 NANTES PRIVILÈGE REVUE BI-ANNUELLE privilege-media.com

JARDINS NANTES

VOYAGE AU PAYS DES RÊVES

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DE NANTES À L’ATLANTIQUE HISTOIRE D’UN ESTUAIRE

LE NEZ EN L’AIR

RÉGIE PUBLICITAIRE MÉDIA PARTENARIAT COMMUNICATION 74, RUE FÉLIBIEN 44000 NANTES

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION STÉPHANE HOFFMANN TÉL : 06 08 28 59 78 stephane.hoffmann@wanadoo.fr

MARIE-CHRISTINE PARICHI TÉL : 06 19 46 26 18 mpc.ouest@yahoo.fr

ÉDITEUR

IMPRESSION TYPIA SERVICIOS INTEGRALES 28320 PINTO MADRID

SARL BAKEA CONSULTING 16, AVENUE GEORGE SAND 44500 LA BAULE ESCOUBLAC CODE NAF : 7022 Z SIRET : 481 232 056

CHATEAU DE MAUBREUIL

COUVERTURE © PATRICK GÉRARD DIRECTION ARTISTIQUE THOMAS PROUST THOMASPROUST.COM

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RADIO VITAMINES

DE RADIO FIDELITÉ

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ÉDITO

ÉDITO

LE PARFUM DES ÉPICES ET DU LILAS

Michel Ragon a été le premier rédacteur en chef du magazine que vous avez entre les mains. C’est lui qui avait fait le sommaire du premier numéro, paru en 1996. Ayant vécu à Nantes de 14 à 21 ans, durant toute sa formation, de la fin de l’enfance à l’âge adulte, Ragon y revenait souvent et y était très attaché. Dans Enfance vendéenne, il se rappelle Nantes « ouverte sur la mer, lorsqu’elle recevait dans son port tous les parfums des îles tropicales, une langueur âpre, sensuelle rôdait dans ses rues, qui se remplissaient aussi de tous les arômes de ses biscuiteries, de ses conserveries et de ses berlingots. Restent encore quelques relents de cannelle et de café fraîchement torréfié. » Michel Ragon insistait beaucoup sur le plaisir de se promener dans la ville. « Pour le piéton que je suis, Nantes offre le privilège de longues promenades ponctuées par la superbe végétation de ses magnolias, de ses camélias et de ses hortensias. Malgré le comblement de ses eaux, l’atonie de son port, les destructions des bombardements de 1943, l’erreur grotesque de son pitoyable gratte-ciel, Nantes est néanmoins, est toutefois, est malgré tout l’une des plus belles villes de France, l’une des plus jolies à regarder, l’une des plus agréables à parcourir à pied, l’une des plus odorantes, l’une des plus douces, l’une des plus aimables… Passants inconnus, ombres familières, vestiges de la grande Histoire, c’est tout cela, aussi, que j’aime retrouver à Nantes. Avec le parfum des épices et du lilas. » L’auteur de La Mémoire des vaincus nous a quittés le 14 février dernier. Nous ne pourrons donc lui montrer ce 30ème numéro de Nantes Privilège, magazine dont il est un peu le parrain, et dont nous lui dédions cette édition nouvelle. En respectueux et amical hommage. Parce qu’il aimait à la fois l’art contemporain et la force de l’Histoire, parce qu’il se tenait résolument hors des clans et des partis, parce qu’il aimait la vie et la liberté, nous espérons que ce premier numéro d’une nouvelle série de Nantes Privilège lui aurait plu. Stéphane Hoffmann

Le tout premier numéro de Nantes Privilège, à l’époque Nantes Métropole paru en 1996.

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RENCONTRE

Il a eu mille vies. On imaginait rencontrer un jeune homme revenu de tout et on tombe sur un garçon plein d’enthousiasme au sourire juvénile. Mahir Guven, écrivain, aujourd’hui éditeur, n’a que 33 ans et déjà un CV long comme le bras. Né d’un père kurde et d’une mère turque, il est né, un peu par hasard, à Nantes.

« Mes parents sont des réfugiés politiques. Partis de Turquie, ils sont arrivés en France dans les années 80 pour fuir le coup d’état et se sont installés à Paris. Mais Paris, ce n’était pas pour eux. Il leur fallait la mer ! » Ce fut donc Nantes puis Saint-Sébastien-sur-Loire où le petit Mahir fait ses premiers pas. « C’était une petite ville comme il n’en existe plus : tout le monde se connaissait. On côtoyait des ouvriers, des cadres. Et moi, le petit garçon au drôle de prénom, je n’ai senti aucune forme de discrimination. Je suis incapable de dire si j’ai réussi à m’intégrer. La question ne s’est jamais posée ! » Dans cette ville presque village, les Guven n’ont pas beaucoup d’argent mais sont heureux. « L’ouest de la France est un pays de tolérance. Ses habitants ne sont pas méfiants, n’ont pas peur de la différence. On les dit froids ? Quelle drôle d’idée ! » Au lycée Les Bourdonnières, il se fait des amis pour toujours. Un lycée où les cours l’ennuyaient à mourir et où il attendait la fin des cours pour rejoindre ses copains au bord de la Sèvre ou dans les forêts alentours. « Au lycée, il y avait toute sorte d’élèves, ceux qui passaient des CAP, ceux qui préparaient les Grandes Écoles, la mixité sociale était partout. Rien à voir avec Paris. » Comme beaucoup de jeunes Nantais, Mahir « monte à la capitale » finir ses études. À peine arrivé à la gare Montparnasse, c’est le choc. Paris grouille, l’anonymat est pesant. Étudiant à la Sorbonne en bi-licence droit et économie, son univers change du tout au tout. Son esprit créatif, lui, est toujours intact. Il monte une pièce musicalisée à la fac, écrit un roman « pas terrible le roman mais je l’ai pris comme un passeport de confiance ! », trouve des petits boulots pour survivre dans l’une des villes les plus chères d’Europe. « C’était le choc des cultures avec mes copains de fac. Ils habitaient dans les quartiers chics et avait des moyens que je n’aurais jamais imaginé. Mais je n’ai pas du tout ressenti ça comme une injustice, j’étais simplement étonné que cela puisse exister ! »

GRAND FRÈRE (Éditions Philippe Rey et Livre de Poche)

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Ce texte saisissant se fait immédiatement remarquer et remporte le Prix Goncourt du premier roman.

Alors qu’il prépare un voyage en Europe d’un mois et demi à vélo avec un ami, le projet tombe à l’eau. Le hasard le met en relation avec l’écrivain Eric Fottorino, ancien patron du Monde, qui organise un tour de France, un jour avant les pros, avec des jeunes passionnés de petite reine. « Il a fallu s’entraîner, 150, 200 km par jour, c’est éprouvant ! Mais voyager en France à 25 km/h, rencontrer des paysans, découvrir la France profonde, c’est un souvenir inoubliable. » D’autant qu’Éric Fottorino le rappelle. « Je travaillais alors dans la finance. Un bon job mais quand Éric m’a fait signe, j’ai tout laissé tomber. » L’écrivain lui propose de s’occuper de la gestion d’un journal qu’il va créer, Le 1, et il y a tout à faire. « On était quatre et je n’y connaissais rien. On a travaillé d’arrache-pied, j’ai rencontré des journalistes, des écrivains, et j’ai moi-même commencé à écrire un peu pour le journal, un peu pour moi-même. Rien d’original. Savezvous qu’un Français sur trois écrit ? » L’éditeur Philippe Rey repère l’un de ses textes sur Facebook, le contacte et finira par le publier. Grand Frère sort en librairie en 2017. Ce texte saisissant se fait immédiatement remarquer et remporte le Prix Goncourt du premier roman. Mahir ne s’appesantit même pas sur cette prestigieuse récompense, préférant parler du magazine America, fondé par Eric Fottorino et François Busnel, qu’il aide à lancer. « Au bout d’un an, tout roulait, alors… j’ai démissionné ! » Il part pour Hambourg, apprend l’allemand, se lance dans l’écriture d’un nouveau livre, puis reçoit un coup de fil décisif : Véronique Cardi, qui vient de prendre les rênes des éditions Lattès, lui propose de créer son label. Aussitôt dit, il lance « La Grenade », consacré exclusivement aux premiers romans pour « réconcilier les grands lecteurs et ceux qui ne lisent jamais », des romans qui tous « ont du souffle ». Mahir Guven n’arrête pas et son énergie stupéfie. Toujours pressé mais jamais pris de court, c’est un garçon fidèle. Il parle de Nantes avec tendresse, un peu de nostalgie aussi. Mais chaque mois, il retourne dans le pays qui l’a vu naître pour retrouver famille et amis, tous ceux qui l’ont aidé à devenir le lumineux jeune homme qu’il est aujourd’hui.


MAHIR GUVEN

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LAURENCE CARACALLA

DROITS RÉSERVÉS

LA GARDE MONTANTE

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RENCONTRE

GÉRALDINE MARTINEAU

LAURENCE CARACALLA

A M A N D I N E G AY M A R D

SUR SCÈNE DEPUIS L’ÂGE DE 8 ANS C’était à Nantes, où elle est née en 1985. Et, plus précisément, dans une compagnie de théâtre pour enfants, La Tribouille. Lycéenne, elle suit la classe théâtre puis, à Paris, la classe livre du cours Florent et le Conservatoire National Supérieur d’Art dramatique. Quelques années plus tard, elle reçoit le prix Jean-Jacques Gautier, joue son propre spectacle, monte Ibsen à la Comédie-Française, deux opéras, un long métrage. Laurence Caracalla a rencontré ce tourbillon.

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Un projet pour Graslin en 2021. Difficile de deviner son âge. À première vue, Géraldine Martineau est une très jeune fille mais lorsqu’elle nous avoue avoir fêté ses 35 ans, on tombe des nues. Elle est habituée à ces mines étonnées devant son incroyable fraîcheur et s’en amuse. Ce physique délicat, ses yeux limpides, ce sourire enfantin, est pourtant trompeur. La demoiselle est bien plus intrépide qu’elle en a l’air. Comédienne dans l’âme, elle a déjà une longue carrière derrière elle, récompensée au mois de février dernier par le Prix Jean-Jacques Gautier. « Je crois avoir toujours voulu jouer. À Nantes, où je suis née, j’ai su très jeune que ce serait ma vie. » Dans sa famille, pourtant, personne n’est issu du milieu du spectacle. Ses parents, originaires de Vendée, ont choisi Nantes pour élever leurs enfants. « Ils aiment vraiment cette ville. Moi-même, j’y retourne tous les mois. » Elle garde de cette jeunesse protégée le souvenir d’un lieu culturellement très riche « Depuis toute petite, j’allais au cinéma l’Apollo trois fois par semaine. D’abord pour y voir des dessins animés, puis toute sorte de films. Je me souviens des cycles Truffaut, Godard, Lynch… La place était à 10 francs ! » L’Apollo a définitivement fermé ses portes en 2003 et elle en semble chagrinée. Et puis, le théâtre est entré dans sa vie. Elle a sept ans. « Moi, l’enfant timide, un peu dans mon monde, je suis arrivée par hasard dans une troupe de théâtre amateur pour les enfants, La Tribouille. Cela m’a transformée. Nous avions des professeurs merveilleux et chaque année nous proposions un spectacle de qualité. » Puis ce fut le club théâtre du lycée et enfin le cours Florent. Ses parents la soutiennent et acceptent de la voir s’envoler pour Paris. À 17 ans, elle vient de réussir le concours d’entrée de la classe libre du célèbre cours de théâtre : « Une période formidable pour une jeune fille qui ne connaissait rien à ce milieu. 35 heures de théâtre par semaine ce n’est pas la même chose que de monter sur les planches du club du lycée ! » Toute seule, dans sa petite chambre, Géraldine « rattrape son retard » et lit toute la journée, Tchekhov, Shakespeare… Elle est la plus jeune de sa promotion et se souvient encore de son incroyable insouciance. « Puis j’ai été admise au Conservatoire. Là, on rigolait moins ! C’est l’école de la rigueur. Cela tombe bien, ce n’était pas mon fort ! » Géraldine travaille beaucoup, apprend peu à peu les ficelles du métier et se fait remarquer : en 3e année, elle met pour la première fois les pieds sur la scène de la Comédie-Française pour un petit rôle qui reste un souvenir fort. En sortant du Conservatoire, elle ne s’arrête plus, joue au cinéma, au théâtre sous la direction de Pauline Bureau, de Valérie Dréville ou de Catherine Schaub qui la choisit pour interpréter le rôle principal du Poisson belge aux côtés de Marc Lavoine. Le chanteur devenu acteur ne tarit pas d’éloges sur sa partenaire. Il n’est pas le seul et elle obtiendra pour ce rôle le Molière de la révélation féminine. Tout sourit à la demoiselle qui,

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pourtant, refuse de se reposer sur ses lauriers. En 2010, elle fonde sa compagnie, Atypiques Utopies, et pour la première fois, devient metteur en scène. « J’ai monté Mademoiselle Julie de Strindberg au théâtre de la Loge à Paris. Je n’avais encore jamais dirigé des comédiens et j’étais très impressionnée. La mise en scène, ce n’est pas prendre le pouvoir mais apprendre à s’imposer et ce n’est pas toujours facile pour moi. Je veux que mes comédiens soient heureux sur scène et en même temps qu’ils me donnent ce que je veux. » Elle renouvelle l’expérience au théâtre de La Tempête en dirigeant La Mort de Tintagiles de Maeterlinck et retrouve la Comédie-Française grâce à Éric Ruf, l’Administrateur général, qui lui confie la mise en scène du conte d’Andersen La Petite Sirène, dont elle signe ellemême l’adaptation. Car Géraldine Martineau écrit ! Encore une corde à son arc. Il y a quelques jours, elle a joué pour la dernière fois sa propre pièce, Aime-moi, et travaille déjà sur la mise en scène d’un opéra en deux actes de Camille Saint-Saëns et Georges Bizet qui sera monté à l’Opéra de Tours en octobre, puis à l’opéra Graslin de Nantes en 2021. Un retour aux sources ? « Je pourrais me promener dans le parc de Procé et dîner à La Cigale ! » Il faudrait aussi qu’elle se repose : Géraldine attend un heureux événement pour très bientôt. Mais avec toute l’énergie qui se dégage de ce petit bout de femme, on l’avait presque oublié. Elle sait déjà qu’elle en profitera pour écrire et rêver à son prochain objectif : « réaliser, pourquoi pas, mon premier film ! » Infatigable on vous dit.


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LE GRAND TESSON DES CIGARES

ALEXANDRE FILLON

GUILLAUME TESSON

UN GUIDE DE BONNE COMPAGNIE

Guillaume Tesson a fière allure. Barbe et cheveux poivre et sel, l’élégant arbore une moustache travaillée et des lunettes à monture écailles. L’auteur du Petit Larousse des cigares a découvert son sujet adolescent. Son premier « module », un Antonio y Cleopatra à la cape presque verte, il le fume un « dimanche après-midi ensoleillé, à l’ombre des châtaigniers tricentenaires de la maison de campagne familiale ». A Vigneuxde-Bretagne avec un oncle et un cousin de bonne compagnie.

Avant ce plaisir inaugural, le jeune Guillaume avait passé les cinq premières années de son existence dans un HLM de Saint-Nazaire aux « quartiers surannés ». Au mitan des années 1980, ses parents s’installent à Orvault, à trente minutes du centre ville de Nantes. Elève au lycée catholique de Saint-Herblain, il passe des heures à écouter les Beatles, Brassens et Front 242. Son « génial parrain d’Amérique » n’est autre que le journaliste François Simon. De Paris, ce dernier lui expédie des colis fantaisistes contenant « des jeux, des 45 tours ringards, des bouchons de champagne ! ». Lors de ses voyages, il lui adresse des cartes postales étonnantes. « Envoyer une photo de Berlin avec son mur à un gamin de trois ans, ça n’est pas banal ! », s’amuse son reconnaissant filleul. Lequel n’a pas eu envie de devenir policier ou pompier, mais journaliste comme François Simon. En classe, Guillaume Tesson est un élève qui peut mieux faire et redouble sa 4e. Après un baccalauréat philo et langues, parrain l’aide à décrocher un stage à Presse Océan où il officie alors. Guillaume y fait ses premiers pas dans les pages locales, face aux « séniors de la rédaction » qui prennent le temps de le former. La rentrée suivante, il passe deux années en fac de droit, trouvant les cours trop abstraits et rêvant de concret. Il devance l’appel du service national. Entre au SIRPA, le service d’informations et de relations publiques des armées. A l’Ecole militaire, il commence par faire des photocopies. Puis postule à Azur FM Sarajevo, la radio des forces françaises en Bosnie. Quatre mois durant, il est immergé dans un « cadre meurtri, un pays détruit ». On a lui a d’ailleurs fortement conseillé de ne « jamais marcher sur l’herbe » pour éviter de sauter. A son retour, il continue dans cette voie. Passe à l’écrit en tant que pigiste pour des hors-séries de Téléstar sur les passions amoureuses. Enchaînant avec plaisir les articles sur Céline Dion et René, le prince Charles et Camilla Parker Bowles. Tout en ayant un « coup de foudre absolu » pour l’une de ses collègues. Une nantaise, prénommée Anne-Elisabeth, sa future femme et mère de Louise et Léo.

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A Nantes, près de la place Mellinet, son beau-père lui propose un petit Montecristo N°5 qui va remettre « le feu aux poudres ». Une fois allumé, Guillaume Tesson découvre « une dimension supplémentaire, une lettre de plus à l’alphabet de la table . La révélation est aussi voluptueuse que violente, rappelle-t-il dans l’avant-propos du Petit Larousse des cigares ». Son besoin de comprendre et de connaître un « produit noble mais brut » devient obsessionnel. Le converti propose ses services à L’Amateur de Cigare, la revue fondée et dirigée par Jean-Paul Kauffmann, dont il intègre le comité éditorial. Dans la foulée, il part pour Cuba avec son sac à dos. Quinze jours à découvrir les multiples visages de l’île et du régime qui se terminent par une visite mémorable, au huitième étage d’un immeuble décati, à l’écrivain Pedro Juan Gutierrez dont il a dévoré Le roi de La Havane. Des cigares, il en fume désormais trois à quatre par semaine afin de s’initier aux différents assemblages. Maîtriser l’art de la tripe, de la cape et la sous-cape. « Les clichés sont à peu près tous faux », explique-t-il. Si Cuba est la référence, ne pas négliger la République Dominicaine, le Honduras et le Nicaragua. La marque Macanudo le sollicite pour réaliser « un cigare en édition limitée ». Il a un goût en tête, le désir de mettre au point quelque chose pouvant être apprécié à « presque n’importe quel moment de la journée ». Drapé d’une bague Master Series signée « Guillaume », le corona gorda baptisé Initio voit le jour en juin 2017. Son créateur vante son « départ un peu crémeux, ses arômes de fruits secs ». Pour l’accompagner : une coupe de champagne, un viognier. Ou un cocktail de jus de légumes rehaussé au gingembre ou à la betterave. Free-lance, Tesson n’arrête pas. Il collabore à Nez, Cigares Journal et Décideurs Magazine en étant très actif dans l’événementiel autour du cigare – il a notamment animé un corner pour l’anniversaire de Michael Jordan dans un salon de l’Hôtel de Ville de Paris. Nantes, cet homme de goût rêve de revenir s’y installer. Reste juste à convaincre madame son épouse !


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HUGO MARCHAND O P É R A D E PA R I S ALEXANDRE FILLON

L’INSTINCT DU GESTE JUSTE

C’est l’histoire d’un petit garçon qui ne savait pas qu’il allait devenir une légende. A six et sept ans, Hugo Marchand est un Zébulon pratiquant intensément la gymnastique et le cirque afin de canaliser son énergie d’enfant. Ce qui lui vaut de gagner sa première médaille d’argent en équipe lors d’un championnat de France. A l’âge de neuf ans, sans trop savoir pourquoi, il demande à son père de l’inscrire au Conservatoire de danse de Nantes.

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Un danseur Étoile est un ambassadeur du style français et de la culture française dans le monde. Dès le premier jour, il adhère immédiatement à ce nouvel univers. Ebloui par « la découverte et la prise de conscience du corps, de l’autre, de l’espace ». A treize ans, il devient petit rat après avoir réussi le concours d’entrée à l’Ecole de danse du ballet de l’Opéra de Paris. Il quitte Nantes et les siens, débarque seul à Nanterre. Interne du dimanche soir au vendredi avec peu de liberté. En vase clos, sans télévision, sans radio ni smartphone. Pas simple même quand on est comme lui absolument « obnubilé par la danse ». Tout est allé à une folle allure pour ce jeune homme longiligne vêtu de noir qui s’exprime posément et avec intensité. Il a dix-huit ans quand il est engagé dans le Corps de Ballet. Le voici qui gravit les échelons passe de quadrille à coryphée, puis à sujet et premier danseur. Classe par classe, à l’issue de l’examen qui marque chaque fin d’année. Etoile, la plus haute distinction pour un danseur, il l’est devenu le 3 mars 2017. Au Bunka Kaikan de Tokyo, sur proposition de la directrice de la Danse de l’Opéra national de Paris, Aurélie Dupont. Alors qu’il venait d’interpréter le rôle de James dans La Sylphide, le ballet romantique de Pierre Taglioni chorégraphié par Pierre Lacotte. Ce qu’il ne l’a pas pris comme « le graal » mais comme « une promesse, un pari ». Dans le bureau de presse de l’Opéra Garnier, Hugo Marchand explique qu’il préfère écouter que parler, qu’il observe les gens depuis qu’il est petit, fasciné par « la complexité de l’être humain ». Ses journées sont dignes d’un athlète qui peut s’autoriser quelques excès, « juste pas au mauvais moment ! ». Le matin, les cours permettent de s’échauffer, de se perfectionner. L’après-midi, ce sont les répétitions. Quand il nous a rejoint une bouteille d’eau à la main, il venait de peaufiner son solo dans Giselle, autre fameux ballet romantique au livret signé par Théophile Gautier et Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges, où il incarne le prince Albrecht. « Tout est dur dans la danse », dit celui qui a déjà été distribué dans quarante-cinq spectacles depuis le début de la saison. La douleur,

poursuit-il, il faut l’accepter. Il est perfectionniste, avec toujours le besoin d’aller chercher encore plus, « c’est sans fin ». Tous les matins à la barre, face à un miroir, il doit « faire mieux, chercher du progrès », mis face à ses limites au quotidien. Ce qui est possible quand on adore un travail « chronophage, carnivore dans le sens positif et négatif ». Le classique et le contemporain sont deux langages qui l’intéressent tout autant. Lire, il aimerait le faire plus. Il y a six mois, ce grand amateur de La nuit des temps de Barjavel a plongé dans Madame Bovary qu’il dévorait dans le métro, frappé par « la description des émotions » et l’humanité qui s’en dégage. La musique, il en écoute en permanence, sur FIP ou Deezer. Tout « sauf du rap », avec un goût particulier pour Melody Gardot, le gospel et Queen. Nantes, il y retourne dès que possible voir ses parents à Vertou quand le besoin de respirer se fait sentir. Toute sa famille est établie dans les parages, à Savenay ou Orvault. L’air de la mer et du Golfe du Morbihan sont vitaux au danseur que la notion du temps qui passe taraude. Il a le sentiment qu’un « compte à rebours » est lancé jusqu’à l’âge de la retraite officielle fixé à quarante-deux ans. L’avenir s’annonce radieux pour celui à qui il reste tant de rôles à danser ou à redanser. Il aimerait enfin se confronter aux ballets de Pina Bausch et au Boléro de Maurice Béjart, « le sommet de l’égo du danseur ». Ou se produire à Londres et New York alors qu’il s’apprête à reprendre le chemin du Japon et du Tokyo Bunka Baikan pour cinq représentations de Giselle et d’Onéguine d’après le roman en vers d’Alexandre Pouchkine. Deux ballets où il partage la scène avec Dorothée Gilbert, étoile avec laquelle il entretient « une connivence un peu particulière ». Sa « deuxième vie », il y pense déjà. Ne comptez pas sur lui pour se reconvertir en chorégraphe, Hugo Marchand affirme n’avoir « aucun talent pour innover ». Mais qu’il aura besoin d’un challenge, d’un « combat positif ». On ne doute pas qu’il le trouve.

À Nantes, Marie-Elisabeth Demaille a été d’une grande importance dans ma formation.

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L E M R A N O P I T R RIER DES MERS T AV E N

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PIERRE BO URAS PA S C A L E D E LA COCH ETIÈ

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Depuis la Course des Lions en 2003, le skipper nantais a accumulé un palmarès impressionnant. Le 31 janvier dernier, le bateau d’Armel Tripon sortait au petit matin du hangar et dévoilait sa silhouette noire et jaune dans un design chic et percutant. Sur le chantier de la dream team nantaise, l’émotion était palpable. Après 2 ans de calculs, plans, études, construction et préparation, le moment était venu de gruter et poser le bolide sur la Loire. Après une brève station quai Belem, Armel est parti, direction la Trinité pour plusieurs mois de réglages, essais, préparations. Malgré un agenda géré au millimètre, il a accepté très simplement d’échanger sur son parcours, sa préparation physique et mentale pour la course. La voile c’est une passion depuis l’enfance ? « Gamin je vivais à la campagne, mes parents ne naviguaient pas, j’étais au Lycée Clémenceau et je n’avais aucune idée du métier que je voulais faire. Un événement amical a amorcé les choses. Trois copains avaient cassé leur tirelire pour acheter un Muscadet d’occasion (10000francs à l’époque), ils m’ont invité le temps d’un weekend. J’avais 19 ans, nous sommes partis à 5 du port du Crouesty vers Hoëdic. La vision du golfe la nuit sur l’eau était féérique, j’ai tout de suite ressenti que le bateau était un puissant moyen d’évasion, cela a été une révélation. Presque du jour au lendemain, j’ai rejoins Paimpol et l’école des Glénans, j’y suis resté presque trois ans ! Je ne savais rien faire, j’y ai appris l’engagement à mettre dans chaque chose, comment naviguer, encadrer, mais aussi préparer les bateaux. »

Un bateau assemblé chez Black Pepper Yachts à Nantes

C’est un bon souvenir ? « Excellent ! On dit souvent que l’école de mer est école de vie, c’est vrai ». Apprendre à apprivoiser la force du vent et des courants, est on le comprend en écoutant Armel, une passionnante formation. Travailler sur l’autonomie, le partage, la transmission et le respect qu’impose la voile, est assurément un complément d’une immense richesse. Il se souvient qu’en 1994, il est au large du cap Frehel pour voir de près le bateau de Laurent Bourgnon au départ de La route du Rhum. « Lui et les récits de traversées de Moitessier m’ont donné l’envie de la course au large » Comment est née l’aventure d’une participation au Vendée Globe 2020 ? C’est un long cheminement depuis ma première mini transat en 2001. (Petit bateau de course de 6m, 50) J’avais cassé mon pilote dès la première étape … J’ai eu un autre bateau avec Moulin Roty en sponsor et avec lui j’ai gagné la mini de 2003, puis Gedimat m’a accompagné sur le circuit du Figaro pendant 7 saisons, cela a été une école de la compétition formidable.. De 2016 à 2018 avec Reauté Chocolat sur multicoque océanique au début en double puis en solitaire j’ai bien marché jusqu’à gagner la route du Rhum 2018, ensuite tout s’est enchainé à grande vitesse. L’équipe s’est mise en place : Avec l’Occitane en Provence, et son PDG Reinold Geiger ( sponsor) et Black Pepper Yachts le chantier nantais, nous avons choisi pour dessiner les plans du monocoque de 60 pieds : Sam Manuard, architecte naval et coureur, ses modèles remportent la plupart des courses en classe 4O, c’est une chance incroyable d’avoir pu construire grâce et avec eux tous cet Imoca très innovant. >>>

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Janvier 2020, la mise à l’eau.


« Avec ces voiles plates, on attaque, on accélère, on abat…

Armel Tripon, un homme heureux.

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Voir son bateau prendre vie au cœur de sa ville cela est une chance inouïe, comment s’est passée toute cette phase de conception, réalisation jusqu’à la mise à l’eau ? Je suis associé avec Michel de Franssu sur le chantier Black Pepper yachts, je collabore en apportant mon expérience pour les bateaux de la série code. Quand l’idée du bateau pour le Vendée Globe est devenue concrète, on a pu mettre les choses en place facilement ensemble, Il y a eu des mois d’études. Je collabore avec North sails à Vannes pour mes voiles, mon boat captain c’est Vincent Bernaud, qui était déjà avec moi pour Reauté chocolats, il manage l’équipe, connaît le bateau par cœur, c’est la carte mémoire indispensable ! Michel de Franssu vit à Trentemoult , c’est une chance inouïe pour moi d’avoir pu avoir accès depuis 9 mois très facilement au bateau à Chantenay. Quelle est votre préparation physique et mentale pour cette régate mythique ? A 44 ans, je suis habitué à l’entrainement. Depuis la route du rhum je m’impose une discipline quotidienne que j’ai intensifiée depuis janvier 2019. Naviguer à 15-20 nœuds c’est une chose mais à 30 ou 35 cela se gère différemment ! Pendant la course, je vais dormir 4 à 6 heures par tranches de 20 ou 40 minutes, cela va durer environ 70 jours, je dois être prêt. La préparation mentale est essentielle dans un Vendée Globe. La méditation et le yoga sont inscrits dans mes rituels au quotidien, me recentrer sur ma respiration m’apporte calme intérieur et m’aide à gérer le stress pour mieux appréhender les situations complexes. J’ai intensifié leur pratique avec le confinement : une heure le matin et une demi heure le soir avec bien sur aussi une solide préparation physique.

Première sortie de L’Occitane en Provence.

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On est proche du multicoque avec des pointes à 35 nœuds… Et on vole stabilisé à 30 nœuds : je n’ai jamais connu cela en monocoque ! Quelles sont les courses que vous allez faire avant le VG ? Les navigations à ce jour sont interdites et The transat – CIC Brest – Charleston qui devait être la course de qualification pour le Vendée Globe est bien sur annulée ainsi qu’en Juin la transat New -York – Vendée . La classe Imoca qui organisait cette transat retour étudie la possibilité d’une course au départ et à l’arrivée des Sables d’Olonne avec une ligne de départ en mer sans aucun village à terre ? Elle servirait alors de qualification pour le Vendée Globe , le départ est prévu entre le 15 juin et le 1er Aout . Votre famille vit comment cet évènement ? Ma femme Myriam a toujours été d’un grand soutien et nos trois garçons ont été élevés à l’école de la mer. Je les ai emmené avec moi en convoyage, ils régatent, sont tous au SNO à Carquefou, un super club sur l’Erdre. Le 8 novembre ils auront sans aucun doute une grande fierté de voir leur père partir affronter l’Everest des mers.

Un IMOCA signé Sam Manuard.


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PA S C A L E D E L A CO C H E T I È R E

PAT R I C K G É R A R D

VALÉRIE MENUET

ARTISTE LUMINEUSE C’est sur la Butte Sainte Anne que, derrière une élégante vitrine vert forêt, se révèle une galerie atelier singulière, animée par une artiste designer qui l’est tout autant.

« Venez plutôt dans l’après midi, car le matin je réserve mon temps à la préparation de mes créations dans le calme de la porte fermée » Le ton est donné, Valérie Menuet, à la fois artiste, artisan et designer est une personnalité engagée qui a choisi de « transformer et faire revivre les délaissées ». Comment ? Sur les étagères de l’atelier, se cachent derrière un grand rideau plissé, les pièces abandonnées, qu’elle choisit une à une pour leur donner une deuxième vie. En observant la palette des couleurs de verre, et de cristal, on reconnaît un gobelet ambre des années 50, un cendrier de Baccarat, une opaline chlorophylle, un vase vert prairie, un mini bougeoir bleu… une foultitude de formes et de couleurs vitaminées sont là, précisément classées attendant leur tour. Très loin d’un atelier de recyclage, ici dans cet atelier chic, où Valérie conçoit et réalise ses œuvres uniques, la poésie et la bonne humeur semblent s’être données rendez vous. Spontanément, elle commente « C’est toujours une grande émotion que de mettre la main sur un petit trésor relégué ». Via son regard, son cap créatif, sous ses mains, l’objet perdu est percé , assemblé et composé pour devenir sculpture lumineuse. Sa matière verre chinée, collectée pièce par pièce, exige qu’on lui consacre temps, attention, précision… tout ce qu’il faut pour installer une belle conversation entre les éléments. Les habitants du quartier, les nantais qui adorent ce « petit village branché » dans la ville, les passionnés d’arts décoratifs les touristes de passage, mais aussi les architectes viennent la rencontrer pour découvrir ses lumières et soumettre leurs projets

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En observant les totems, lampes à poser, suspensions, les splendides appliques « éclat » de cristal et laiton, on comprend vite qu’ils sont le fruit d’un assemblage subtil, fait d’une connaissance unique des formes et de la matière, des points d’équilibre et de la diffusion de la lumière et ses ombres portées. Interrogée sur sa dévorante passion pour la création, Valérie nous raconte volontiers son enfance, sa ville de Nantes où elle est née, où elle a grandit avec un père ingénieux qui avait construit une grande cabane en bois à la campagne. « Alimentée par une éolienne, nous avions en famille, tout construit : tables, lits, avec des outils à la main car à l’époque il n’y avait pas de portatifs. C’est assurément cet épisode qui m’a donné le gout pour repérer les volumes et les construire. »

Une foultitude de formes et de couleurs vitaminées : une nouvelle vie pour ces objets.

Adolescente elle trouvait Nantes triste, elle habitait rue Crébillon où il ne se passait pas grand chose et puis il y a eu dit elle (le regard éclairé par ce souvenir) « cette impulsion culturelle formidable, les premiers festivals au château de la Gournerie à St Herblain, les spectacles de Royal de Luxe, les premières éditions des Allumées en 1990 menées par Jean Blaise, la danse contemporaine avec la compagnie Philippe Découflé, tous ces acteurs m’ont marquée par leur inventivité, leur esthétique à la fois délirante, joyeuse, parfois brutale et sans concessions. » Séduite, elle entre à l’école des métiers techniques du spectacle, se forme à la lumière et à la sonorisation, ses amis sont dans le monde du rock mais elle choisi d’aller travailler dans celui du théâtre dont elle imagine « l’ambiance sérieuse et érudite » puis se spécialise dans les décors. « En 1997, dans le quartier champs de mars, il existe plein de lieux d’artistes et je décide d’en occuper un, c’est alors que je commence à expérimenter en marge de mon travail de décors de spectacles, entourée de peintres, plasticiens, scénographes, compagnie de théâtre, des luminaires que je crée avec des pièces mécaniques chinées. Une vive émulation émanait de cette ruche, nous organisions des expos collectives, je pense que c’est l’énergie et le sentiment de liberté que j’ai trouvé dans ce lieu qui m’ont permis de continuer et d’aboutir à mon travail solo »

Mes inspirations ?

« Le courant du Bauhaus et son désir d’unité entre art, architecture et artisanat, les années 30 et l’art déco, le constructivisme, le mouvement Memphis avec son graphisme et ses couleurs pop. »

Mes références en design ?

« Le maestro poétique et humoristique Ingo Maurer, les frères Campana pour la sublimation des matériaux pauvres, Ettore Sottsass et son design expérimental. »

Mes projets ? Valérie Menuet

15 avenue Ste Anne - 44100 Nantes Galerie- atelier ouverte l’après midi. 06 19 99 14 07 valeriemenuet

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« Plusieurs collaborations avec des designers sont en cours, j’interviens sur plusieurs chantiers en partenariat avec architectes et décorateurs dont un château dans le vignoble, j’ai des voyages programmés en Roumanie et Tchéquie pour aller chercher du cristal. Je recherche et m’émerveille tous les jours cherchant de nouvelles formes, trouvant de nouvelles manières à mettre en lumière, pour diffuser l’éclat, inscrire une ombre. »




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STÉPHANIE BILLARANT

CONVERSATION

C’est au cœur de Nantes, dans son antre puis dans son atelier que nous avons eu le privilège de la rencontrer et d’échanger à propos de ses créations et sa prochaine exposition.

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Je m’exprime par la peinture depuis l’âge de 14 ans, j’ai approché la photographie beaucoup plus tard en 2007

Triptyque Eden huile sur toile

Discrète presque secrète, Stéphanie n’est pas une artiste qu’on croise au hasard des lieux à la mode ou des mondanités nantaises. Aux grands discours elle préfère le silence, l’intimité, la contemplation des merveilles de la nature, et de l’architecture. Chez elle, tout est simple et subtil à la fois, « loin des tendances et des dictats de la bonne décoration » elle vit dans un lieu qu’elle a crée à son image, dans lequel « chaque objet a son histoire, dégage une émotion, une vibration.» Un de ses clichés, une photo abstraite d’un mouvement trône, posée sur son piano. Sur le buffet design, une toile or et noir, une de ses dernières créations invite au voyage en pleine nature luxuriante. Sur les étagères, des pièces « sensibles » rapportées de voyages, des trésors de famille élégants et décalés. Sortis des tiroirs de son grand meuble d’architecte, elle nous présente ses travaux photographiques sur la ville de Nantes : des superpositions, des « morceaux de la cité enchevêtrés et traités à la manière d’une gravure ancienne », un travail riche et singulier qui marie les techniques avec brio. Votre vocabulaire artistique c’est la peinture ou la photographie ? La couleur ou le noir et blanc ? Stéphanie sourit, car cette question qui consiste à vouloir inscrire l’artiste dans un référencement, un langage, un style, elle l’a entendu souvent et souvent elle est restée sans réponse, simplement surprise de devoir choisir entre deux manières de regarder et transcrire. « Je m’exprime par la peinture depuis l’âge de 14 ans, la photographie je l’ai approchée beaucoup plus tard en 2007, elle m’a ouvert un champ nouveau. J’utilise l’outil sous différentes formes mais ce qui me tient le plus à cœur est la recherche expérimentale et abstraite, le processus de création qui opère et qui me surprend par sa surréalité. La peinture est un support pour l’exploration photographique, les deux mediums se nourrissent l’un de l’autre, j’ai besoin de ce lien pour construire mon travail artistique. D’où vient votre envie de peindre, photographier ? Vous le savez ? J’ai grandi dans une famille d’artistes, mon père était industriel, mais aussi auteur compositeur interprète, il a crée plus de 80 chansons, des textes, des mélodies, une passion qui l’a conduit jusqu’à faire une première partie de Barbara. Ma mère est diplômée des beaux arts de Nantes, je l’ai toujours vu peindre, c’est elle qui m’a donné le goût. Cette passion commune nous lie profondément, nous rend complices. >>>

Peintures : Kimono , et série végétale

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Stéphanie Billarant parle de ses projets à notre journaliste, Pascale de La Cochetière

J’ai grandi dans une famille d’artistes, mon père était auteur compositeur interprète, ma mère est diplômée des beaux arts de Nantes, je l’ai toujours vue peindre, c’est elle qui m’a donné le goût.

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Votre éducation a été conduite par des artistes … Je suis née à Nantes, suis allée au conservatoire de musique très tôt et ai commencé à jouer du piano. J’ai aussi beaucoup dansé en débutant par une formation classique avec un professeur russe iconique: Igor Fosca dans un studio de la rue Dugommier. Il enseignait à Paris Pleyel, sélectionnait ses élèves, elle se souvient, avec lui, avoir appris la rigueur, le mouvement mais aussi la liberté d’imaginer. Je suis partie à 14 ans avec ma famille en Caroline du Nord, j’ai étudié puis suis entrée à l’université Wake Forest en Communication et Arts : j’y ai découvert les arts graphiques, le théâtre, le mime, le chant, la réalisation de courts métrages, le montage. C’est à ce moment que j’ai vendu par hasard mon premier tableau, c’était un alphabet où j’avais placé un univers dans chaque lettre. Cela a été un élément déclenchant ? Non, juste une bonne surprise. C’est en rentrant à Nantes, à 22 ans que je choisis de peindre assidument. Vos influences ? Le cirque, la danse, les arts du spectacle, me passionnent, ils ont forgé mes premières sensibilités artistiques et défini les thèmes

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de mes premières toiles. L’esthétique des mouvements et la trajectoire sont des éléments qui reviennent toujours. Ce que je vis nourrie ma peinture, alors les périodes se construisent spontanément à l’envie. Quand j’ai commencé la photographie, ma peinture a basculé en noir et blanc, j’ai testé l’encre exploré sa matière et crée des mondes imaginaires où le repère disparaît. Aujourd’hui je reviens à la couleur j’ai besoin de cette variété créative. Votre travail de composition photographique sur la ville est toujours dans votre agenda créatif ? Oui, l’histoire des photomontages à commencé avec la série « Ville Rêvée »sur Nantes, puis l’idée a germée de créer Art Paper by SB. Un travail personnalisé qui a un grand succès B to B auprès d’architectes, promoteurs et décorateurs. Je compile et crée une composition photo unique tirée sur papier peint. Des projets nouveaux ? J’en ai en cours avec d’autres villes. Un projet pour un château et la préparation de ma prochaine exposition de juin. Elle sera l’occasion de découvrir son regard sur le végétal transcrit en dominantes or et noir dans une poétique évocation au voyage au cœur de son atelier nantais.

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Mon Roi

ATELIER SB Stéphanie Billarant 8, rue Marivaux Du 11 au 18 Juin 2020 de 15h30 à 20h30 Ou sur RV : 06 14 96 07 00 www.stephaniebillarant.com



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PHILIPPE DOSSAL

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ANTOINE DE PERIER

LE DERNIER DES MOHICANS

A l’abri dans les replis du vieux Chantenay se niche l’une des plus époustouflantes bibliothèques de Nantes. Un labyrinthe tout en profondeur tapissé d’étagères, envahi de piles, débordant de cartons, dans lequel Antoine de Perier reconnait avoir parfois de la peine à trouver son chemin.

Quatre vingt mille, cent mille livres ? Le libraire préfère ne pas se prononcer. « Je me souviens avoir déménagé 1 300 cartons lorsque je suis arrivé ici en 2003, commente-t-il en souriant, lorsqu’un peu plus tard j’ai tenté de réaliser un catalogue des livres de Marine, j’en comptais 3 500 avant d’abandonner à la lettre P. Aujourd’hui je dois être autour de 6 000 ». Une chose est sûre, aucun pensionnaire dans cette invraisemblable caverne n’est ici par hasard, il a été choisi à l’unité pour enrichir le fonds de ce bouquiniste atypique et itinérant, spécialisé dans l’Histoire, le régionalisme, la marine et les voyages. Pas d’internet dans le petit réduit qui lui sert de bureau, la seule touche de modernité est un vieux téléphone analogique « qui fonctionne très bien ». Tout comme a fonctionné pendant des années son antique Renault Nevada. S’il n’en reste qu’un à ne pas succomber aux sirènes des écrans, il sera celui-là. Et ce n’est pas une formule en l’air. Ses collègues bouquinistes en savent quelque chose, qui peuvent témoigner de son inaltérable détermination à déballer sur les marchés aux livres et les brocantes, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, le samedi place Viarme ou le mardi place de la Bourse. « Mon rêve était de travailler dans une librairie classique, chez Coiffard ou Beaufreton » explique cet aristocrate pur sucre, titulaire d’une maîtrise d’économie, mais l’histoire familiale en a décidé autrement. C’est en emboîtant le pas de son frère, Frédéric, brocanteur passionné, qu’il a commencé à arpenter les salles des ventes et les marchés au sortir de l’Université. « J’aimais l’ambiance des brocantes, la fréquentation des objets de marine, des bibelots, des instruments scientifiques. Je découvrais les déballages, la chine au petit matin.» C’est durant cette période, où il observe les acheteurs dans les salles des ventes, qu’il apprend progressivement le métier et, surtout, goûte à la liberté d’organiser seul son emploi du temps. « Je n’ai jamais pensé ouvrir une boutique parce que je suis incapable de tenir des horaires ». Il saute finalement le pas en 1997, à vingt-sept ans, et s’inscrit au registre du commerce, doté d’un lot de six cents romans policiers de la collection Le Masque, légués par son frère et équipé d’une vieille Peugeot 205. Depuis, son stock n’a cessé de s’enrichir, de reliures comme de livres modernes – sur une pile traîne un livre du XVIe siècle, plus loin un dictionnaire des drogues du XVIIIe – de curiosités comme de classiques, à l’image du Guide la Bretagne mystérieuse. Peu de littérature dans cette caverne, quelques milliers de livres tout au plus, mais beaucoup d’histoire et de régionalisme. Antoine possède probablement l’un des fonds les plus complets sur l’histoire de Nantes.

S’il n’en reste qu’un à ne pas succomber aux sirènes des écrans, il sera celui-là. « Je travaille beaucoup avec les antiquaires et je me déplace pour les bibliothèques, les successions ou un simple lot de livres » ajoute ce libraire de livres anciens et modernes, comme le stipule sa carte de visite, même si les livres reliés ne font aujourd’hui plus guère recette. « Autrefois je poussais jusqu’à Paris, aujourd’hui mon rayon de recherches est beaucoup plus limité ». Les livres anciens, les reliures, il les propose dans les salons qui ont lieu généralement le dimanche, à Angers, Rennes ou Nantes. La bibliophilie c’est plutôt Redon ou La Rochelle. Sur les marchés, notamment au Mardi du Livre de Nantes, qu’il préside, il expose plus volontiers des livres modernes, mais toujours dans ses domaines de prédilection. « J’ai un fonds honorable sur les arts, l’ésotérisme, la gastronomie, la musique, l’histoire du cinéma et aussi par exemple sur l’aviation » explique-t-il avec la désarmante modestie qui le caractérise, en pointant des étagères monstrueuses croulant sous les ouvrages. « Mon problème, c’est qu’il y a des livres enfouis sous des piles depuis vingt ans et que je suis incapable de retrouver, même si dans l’ensemble je me repère dans la géographie du dépôt. » Cet entrepôt il le confesse volontiers, c’est son havre de paix « quand je veux m’isoler, je viens travailler ici, je me sens bien au milieu des livres, c’est incroyablement apaisant. » C’est là qu’il reçoit parfois ses bons clients, mais seulement sur rendez-vous, pour préserver son bien le plus précieux, sa liberté d’aller et venir comme bon lui chante.

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STÉPHANE HOFFMANN

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MICHEL

RAGON

Nantes Privilège rend hommage à un anarchiste, un libertaire, un passionné de littérature prolétarienne et d’art moderne, un homme fidèle à la Vendée et à cette ville de Nantes qui, plus que tout autre, a compté dans sa vie et dans son œuvre. Michel Ragon est mort le 14 février dernier. Il avait été le premier invité de notre magazine, dès sa parution, en 1996.

HOMMAGE

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RENCONTRE

Michel Ragon collectionnait les prix littéraires.

Pour Les coquelicots sont revenus (Albin Michel, 1996), on lui a remis, au salon de l’Agriculture, le grand prix littéraire de la Corne d’or limousine, consistant en un jeune taureau de pure race limousine, et le prix Hugues-Rebell. Pour Le roman de Rabelais (Albin Michel, 1994), il avait reçu le prix des Maisons de la Presse, pour Les mouchoirs rouges de Cholet (Albin Michel, 1984), le Grand Prix des lectrices de Elle, le Goncourt du récit historique, le Prix Alexandre Dumas et le Prix de l’Académie de Bretagne.

Côté références, c’est pas mal non plus

On a rangé Le Marin des sables (Albin Michel, 1987) à côté des livres de Defoe, Stevenson et Conrad, L’accent de ma mère (Plon, collection Terre humaine, 1989) entre Eugène Le Roy et Charles Péguy. Quant à L’Espace de la mort, essai sur l’architecture, la décoration et l’urbanisme funéraires (Albin Michel, 1981), il a fait rappeler Raymond Queneau et Michel Serres.

Un parcours exceptionnel pour un homme sentimental et fidèle, dont l’humilité desservit la gloire. Tout cela, bien sûr, faisait plaisir à Michel Ragon mais, au fond, lui était égal. Indifférent aux classements, coteries, palmarès et académies, il portait sa liberté comme une fleur à la boutonnière, qui prenait dans sa dégaine l’allure de ces chemises rouges qui ne le quittaient jamais. Lié à des gens très divers par le style et les opinions, il disait la même chose dans Le Figaro que dans Le monde libertaire, et ne faisait partie d’aucune assemblée, sauf celle du prix Louis Guilloux, par amitié pour l’homme et par admiration pour l’écrivain et de la Société des Amis d’Octave Mirbeau, dont il avait été le président.

Les écrivains qu’il aimait

Rousseau, Diderot, Flaubert, Maupassant, Huysmans, Péguy ont mené leur œuvre et leur vie en toute indépendance d’esprit, et si Ragon s’est attaché à Rabelais, c’est pour s’intéresser à un écrivain qui ne s’est laissé enfermé nulle part ni par personne, et est resté dangereusement libre dans un siècle qui ne l’était pas. « Un romancier, dit-il, est toujours incompris. Depuis la parution des Mouchoirs rouges de Cholet, j’ai eu de très bonnes années comme romancier de la Vendée, et j’ai cru réussir à faire passer, à travers les histoires que je racontais, un esprit de tolérance. À la parution de 1793 - L’insurrection vendéenne et les Malentendus de la liberté, j’ai commencé à voir une incompréhension chez mes lecteurs. À propos des guerres de Vendée, je me suis engagé. J’ai parlé de « génocide », j’ai montré ce génocide. On n’a pas voulu le voir. Je suis devenu suspect aux tenants du « politiquement correct ». Or, je ne suis ni de droite, ni de gauche. » Boris Souvarine aimait citer Ortega y Gasset qui, à ce propos, parlait « d’hémiplégie mentale ».

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Michel Ragon ne supportait pas d’être réduit, ce qui faisait de lui un être complexe. « Par où commencer ?, s’était interrogée Josyane Savigneau dans Le Monde. Un ami des peintres Soulages, Hartnung et Atlan, un enfant pauvre de Vendée, un critique d’art, un prolétaire, une Histoire mondiale de l’architecture et de l’urbanisme, vingtcinq romans, trois mariages, plus de cent livres, un autodidacte, un ouvrier agricole, un routard, un hippy avant l’invention du mot, un bouquiniste, un docteur ès lettres… pas de raton laveur, lais une chouette empaillée dans son bureau. »

La vie de Michel Ragon fut une des plus belles

Parce qu’il a su aller jusqu’au bout de ses passions comme de ses curiosités. Orphelin de père à huit ans, il a dû quitter l’école et la Vendée de son enfance à quatorze ans pour venir, à Nantes, gagner sa vie comme garçon de courses, puis comme manutentionnaire et aide-comptable, avant d’aller à Paris où il a fait tous les métiers, d’ouvrier en usine à bouquiniste, d’ouvrier agricole en Angleterre à professeur aux Arts Déco avant s’embarquer vers le Japon sur un cargo et Dieu sait quelles autres aventures. Des aventures qui, pour lui, se sont achevées le 14 février 2020, à l’âge de 95 ans. Et qui, grâce à ses livres, continuent pour ses lecteurs.


PUBLI-RÉDACTIONNEL

Charpentes, menuiseries, escaliers, cuisines, mobilier, agencement d’appartements et de maisons privés, rénovation de restaurants comme l’Océan au Croisic ou, récemment, le Roza à Nantes et le Monte Cristo à Vertou, restauration de monuments patrimoniaux tels qu’une dépendance du château de Versailles, le passage Pommeraye ou encore la caserne militaire de Blois… cette TPE allie avec goût tradition et modernité, élégance et fonctionnalité. Soucieux de respecter délais, budgets et contraintes techniques, de satisfaire une clientèle exigeante et désireuse de n’avoir qu’un seul interlocuteur depuis l’étude de faisabilité jusqu’à la finition des travaux, Sylvain Fustemberg et son équipe – une cinquantaine de salariés expérimentés – interviennent dans le grand ouest comme à Paris. En décembre 2019, cette entreprise équipée de deux centres d’usinage et d’un centre de découpe s’est associée avec Atelier EMC, une menuiserie-charpenterie de La ChapelleBasse-Mer. Par ce rapprochement, Sylvain Fustemberg, animé par la volonté d’améliorer sans cesse la qualité des prestations qu’il propose, a étoffé encore un peu plus son encadrement, le savoir-faire de son entreprise et l’efficacité du suivi des chantiers.

EMC & FUSTEMBERG UN SAVOIR-FAIRE

Depuis quatre générations, l’entreprise Aubert Fustemberg s’est forgé une solide réputation.

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LES NANTAIS ONT DU TALENT

Concerto N°0, œuvre de jeunesse de Beethoven, par Musica Viva , Nathanaël Gouin piano ,Dir. Alexander Rudin.

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LA FOLLE JOURNÉE PHILIPPE HERVOUET

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PROMENADE EN LIBERTÉ

Proche de longue date de René Martin, Philippe Hervouët a été bénévole pour la Folle Journée pendant vingt-cinq éditions. Cette année, il faisait une pause, ce qui lui a permis de flâner dans la Cité des Congrès au gré des concerts et de recueillir pas mal d’impressions.

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LES NANTAIS ONT DU TALENT

En avant-première, le mardi soir, j’ai la chance d’être invité à un concert destiné aux entreprises mécènes de cette Folle Journée Beethoven. Au programme, la Vème Symphonie. Une fois les musiciens en place, le musicologue André Peyrègne s’avance au micro pour présenter le concert. Il commence en répondant, pour ceux qui n’auraient pas compris, à la question du sens des quatre petites pommes, trois rouges et une verte figurant sur l’affiche de la Folle Journée : pompom-pom-POM ! Le leitmotiv du premier mouvement de cette symphonie… C’est en deux notes, explique-t-il, l’expression du drame dans l’humanité, en l’occurrence celui de Beethoven terrassé par sa surdité naissante. Le deuxième mouvement évoque l’homme face à ce drame, puis le troisième est l’expression du destin. « Qu’est-ce que le destin ? enchaîne Peyrègne. Grave question… Il nous offre au moins le plaisir d’être ensemble ce soir ». Après ces considérations profondes, le sourire réapparait dans la salle… Après le concert, dans la grande halle déserte, les montagnes de livres du stand librairie attendent sagement. Le rayon des disques est bâché. Les stands fermés. Dès le lendemain mercredi après-midi, le public prend progressivement possession des lieux. Les responsables des stands sont prêts. La Folle Journée est en route une fois de plus. Pour le début des opérations, François-Frédéric Guy interprète le Concerto “L’Empereur“ tout en dirigeant l’Orchestre de Budapest de son piano. Le jeune musicien que nous avions connu à la fin des années 90 est devenu un chef grisonnant plein d’autorité, donnant une impulsion très convaincante à l’orchestre. En revanche, sur le deuxième mouvement larghetto, l’autorité fait place au recueillement pour ce sommet de l’art beethovénien dont le pianiste est devenu un spécialiste. À la fin du concert, je me précipite en salle 450 rebaptisée Salle Brentano pour entendre au moins une partie de la “Dixième Symphonie“ de Pierre Henri, auteur inoubliable des “Variations pour une porte et un soupir“. Sur la scène, un orchestre de haut-parleurs placés devant un large écran. En entrant, on retrouve la vivacité des symphonies de Beethoven, mais sur un mode remixé, électroacoustique, et agrémenté du fracas répété d’une benne de chantier heurtant lourdement le sol. On est loin du soupir… Sur l’écran défilent de droite à gauche un incroyable maelström de formes et de couleurs assez violentes obtenues à partir du son. Celles-ci deviennent plus suaves, plus légères et les accents beethovéniens s’accompagnent de cris d’oiseaux divers et même des babillements de nourrissons. Puis la force symphonique reprend le dessus ; les images s’accélèrent et le rythme est cette fois soutenu par des bruits métallurgiques comparables à ceux d’une chaîne de production. Au loin, intervient progressivement le chœur de la 9e sur fond de décollages d’avions. Tout ceci, il faut le reconnaître, forme un ensemble assez cohérent et convainquant, même pour les moins prévenus. À la sortie de la salle René Martin, commanditaire de cette re-création, s’entretient avec Thierry Balasse ingénieur du son ayant préparé le montage sonore et Hervé Bailly-Basin créateur des images.

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Jeudi après-midi, la Folle Journée a pris son rythme de croisière. Comme à l’habitude, les flux de mélomanes se côtoient ou se croisent dans une atmosphère de calme et de bonne humeur. Je suis curieux d’entendre ce que Liszt, Wagner et Kalkbrenner ont fait de la Symphonie n°9 dans leurs transcriptions pour piano et chœur. C’est assez délirant par moment, surtout pour le pianiste. Il ne manque que la Fantaisie chorale de… Beethoven, s’inspirant de cette même symphonie. Dans l’espace clos de Radio-France, on aperçoit par la vitre Michèle Corrigou, responsable des tourneurs de pages, interviewée sur son quotidien pendant la Folle Journée. Une lourde tâche malgré l’apparition des partitions sur tablettes électroniques – qui tombent parfois en panne. En face de la cabine, ont été disposés en carrés des bancs qui permettent au public de se reposer, de rêver ou de lire ce qu’ils ont acheté un peu plus loin au rayon librairie.

Au programme, le jeune Alexandre Kantorow qui vient de décrocher le prix du prestigieux Concours Tchaïkovski. Au loin, sur le kiosque central, une quinzaine de jeunes violoncellistes du Conservatoire de Nantes jouent l’allegretto de la Symphonie n°7 bissé dans l’enthousiasme du temps de Beethoven. Un de ses plus grands succès. La transcription pour violoncelles est très convaincante. Pourquoi ajouter d’autres instruments ? C’est magnifique comme cela. Plus tard dans la soirée, les flutistes du même Conservatoire glissent parmi les œuvres beethoveniennes, une composition de John Lennon. Cela passe très bien. Près de la sortie, la boutique des disques est impressionnante par le nombre et la variété des CD proposés. Les vrais mélomanes n’écouteraient donc pas toute leur musique en streaming ou sur Spotify ? Une affiche annonce que Mirare vient de sortir un CD intitulé « Chut, je m’endors avec Beethoven ». Il est destiné aux nourrissons, comme l’indique la photo de couverture, et non pas aux publics des concerts. Encore que… J’ai pu mesurer l’embarras d’une bénévole de la Cité, pendant une interprétation de la Symphonie n°8 en salle 800, face aux ronflements d’un vieux monsieur en fauteuil roulant. Sa respiration sifflante et insistante risque de gêner ses voisins. Comment faire pour réveiller sans humilier ? Elle s’y résout tout de même avec délicatesse. Tout va bien. Le vendredi est le jour des enfants. Des classes entières défilent dans la grande halle. Les plus petits sont étonnamment sages pendant les concerts, malgré ce qu’en disent quelques fâcheux qui se veulent “puristes“ du classique. C’est un des mérites de la Folle Journée d’ouvrir la musique au plus grand nombre et de susciter des souvenirs inoubliables chez les jeunes.


Signum Saxophone Quartet

Dans la Grande Halle de la Cité des Congrès, des musiciens de l’orchestre du Conservatoire de Nantes.

Dans la Grande Halle de la Cité des Congrès, des musiciens de l’orchestre du Conservatoire de Nantes. Au dessus : René Martin et Philippe Hervouët. Ci-dessus : La journaliste Laure Dautriche, le musicologue Patrick Barbier et l’avocate Catherine Lesage, nouvelle Présidente des Moments Musicaux de l’Hermitage Barrière à La Baule. NANTES PRIVILÈGE

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LES NANTAIS ONT DU TALENT

Aio Mizuro, DJ japonais

Les deux jours du week-end font le plein. La grande halle est noire de monde jusque sur les escalators et la mezzanine, écoutant dans un silence impressionnant les ensembles qui se succèdent sur le kiosque central. Parmi la foule, trois jeunes femmes en tenues de ballerines orientales dansent gracieusement pour leur plaisir sur les musiques jouées dans cette grande halle. Dans la salle du CIC, en face de la Cité des Congrès, se poursuit l’intégrale des sonates par des interprètes actuels parmi les meilleurs. Les sœurs Bizjak en sont qui, à quatre mains, nous jouent diverses Variations, puis une pièce de John Adams intitulée « Roll over Beethoven ». Rien à voir avec Chuck Berry. Au Lieu Unique, Paul Lay improvise joliment ces mêmes sonates de Beethoven, comme seul un jazzman peut le faire. Une des curiosités de cette Folle Journée est le Concerto n°0, œuvre de jeunesse de Beethoven redécouverte au siècle dernier et interprété par Musica Viva en salle 800. On croirait du Mozart. Les flutes sont très présentes dans le troisième mouvement, comme pour faire mentir ceux qui prétendent (à tort) que Mozart n’aimait pas la flute. En soirée, dans la grande halle, une jolie blonde s’escrime sur un pupitre qui diffuse des accents beethovéniens rythmés par des percussions hip-hop. Renseignement pris, il s’agit d’Aio Mizuno, un Dj japonais (ses longs cheveux sont teints). Il paraît que le public en raffole. Puis dans la soirée du dimanche, c’est le traditionnel concert dans le grand auditorium de mille neuf cents places et retransmis sur Arte. Au programme, très attendu, le jeune Alexandre Kantorow qui vient de décrocher le prix du prestigieux Concours Tchaïkovski. Les mélomanes qui aiment aussi le théâtre se sont précipités pour assister au formidable “Looking for Beethoven“ de Pascal Amoyel. Avant de démarrer, le pianiste-acteur se confie sur sa désespérance de musicien. Jusqu’au jour où il (re)découvre Beethoven. On le voit alors feuilleter le recueil des sonates et jouer avec conviction quelques mesures des plus belles. Cette juxtaposition est en elle-même un tour de force. Puis il rapproche les éléments de la création du monde – l’air, l’eau, le feu, la terre – de ceux de la création musicale. S’en suit une évocation de la vie du compositeur dans laquelle, l’acteur-pianiste s’identifie presque à celui-ci. C’est drôle au départ, émouvant pour la suite et enthousiasmant quand est évoqué “L’Hymne à la joie“ cité dans le testament d’Heiligenstadt comme raison de vivre et d’espérer. La Folle Journée Beethoven a atteint là un de ses sommets.

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Orchestre d’Harmonie de Challans, sous la direction de Philippe Miégeville.

DU 29 JANVIER AU 2 FÉVRIER

LA CITÉ / LIEU UNIQUE www.follejournee.fr


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PRÊT A PORTER ET ACCESSOIRES

DIANE VON FURSTENBERG VANESSA BRUNO MARGAUX LONNBERG ROBERTO COLLINA LAMBERTO LOSANI MARGIELA JEANS MOTHER AVRIL GAU FORTE FORTE JOSEPH MICHEL VIVIEN EMI MESS RUPERT SANDERSON

NANTES PASSAGE POMMERAYE 02 28 49 57 11 LA BAULE 20 AVENUE MARIE LOUISE 02 40 66 83 49


RENCONTRE

PA S C A L E D E L A CO C H E T I È R E

PAT R I C K G É R A R D

CHATEAU DE MAUBREUIL

UN VOYAGE AU PAYS DES RÊVES

Ouvert depuis décembre dernier, l’élégant château e XIX est devenu rapidement the place to be. Un lieu de partage chic et gourmand qui accueillera aussi une hôtellerie 5 étoiles à l’été. Nantes Privilège vous y invite pour une visite commentée, en compagnie de leurs concepteurs, Virginie Guillerm et Philippe Rousse. NANTES PRIVILÈGE

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Difficile de penser en empruntant depuis Nantes, la quatre voies vers Carquefou que se trouve, au bout d’un chemin discret, un domaine que même Philippe Rousse, le propriétaire des lieux, n’avait pas soupçonné préférant, au moment de ses recherches de château, trouver la perle rare entre Nantes et la Baule. Un hasard presque l’a conduit en 2013 à visiter la propriété, hasard ? En l’écoutant évoquer Maubreuil on comprend que c’est plutôt un véritable rendez vous entre un lieu d’exception et un entrepreneur qui l’est tout autant. « Dès la première visite cela a été une révélation. L’attractivité produite par le château a eu raison de mes recherches vers la côte, et très vite je me suis lancé dans l’aventure. Moi qui ne voulais pas me déplacer jusque là, j’en suis devenu propriétaire presque immédiatement ! Un véritable coup de foudre a orienté la vie autrement, passionnément » Nantes Privilège: Comment s’est conduite la restauration et la création du nouveau domaine ? Philippe Rousse : Il a fallu sept années dans un gigantesque chantier, et autant de détermination pour redonner vie au domaine qui a pris place aujourd’hui. Le projet a évolué avec le temps, au départ des opérations, le château devait être mon lieu de vie. Je chine depuis de nombreuses années antiquités, objets d’art en France et aux quatre coins du monde. Les réunir dans un château était un rêve qui, avec Maubreuil, allait se concrétiser.

Sept années d’un gigantesque chantier pour redonner vie au château. Une partie du charme des lieux s’inscrit dans de remarquables éléments décoratifs : vitraux, boiseries, cheminées de bois sculptés, sculptures de pierres de tuffeau qui avaient besoin d’être restaurés. Toutes les façades ont été révisées , les huisseries changées , les toitures refaites, les communs, le pavillon de chasse, les pigeonniers, le parc, la ferme, le domaine tout a été repris entièrement, cela a été un long chemin . C’est via la Maison des Compagnons que nous avons sélectionné les artisans qui ont collaboré aux grands travaux. Tous ont œuvré avec précision, maîtrise et passion. Par exemple, les tailleurs de pierre ont utilisé la pierre de tuffeau de Touraine dans un travail d’orfèvrerie ! Aujourd’hui le tailleur et sculpteur de pierres Fabien Lemercier est resté salarié de Maubreuil, il pilote ainsi les travaux restant des façades, corniches, et murs de la propriété pour la faire revivre et porter aujourd’hui fièrement son message d’élégance. Au delà du patrimoine architectural , Nous avons voulu lier l’histoire et le XXIe siècle, le château est bien sur connecté, équipé en domotique, les nouvelles technologies me passionnent et nous voulions qu’elles s’invitent elles aussi au château apportant confort et praticité à l’usage des lieux. Transformer Maubreuil en un lieu de réceptions, réunions, organiser des rendez vous artistiques, créer un grand espace pour y faire un restaurant ouvert à tous s’est amorcé assez vite, la bâtisse étant immense et nous, ayant choisi d’habiter dans un des communs de la propriété, cela est devenu une évidence. Nous avons alors choisi d’agrandir encore en construisant un espace avec pleine vue sur la nature qui est aujourd’hui le restaurant et salon de musique. Grâce au travail des artisans, on imagine que cet espace a toujours existé. >>>

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Nantes Privilège : Côté jardin, on remarque dans le parc de nombreuses sculptures contemporaines. Philippe Rousse : Le Parc à la française a été redessiné pour intégrer une majestueuse œuvre de métal représentant une montgolfière venue se poser à Maubreuil. Elle donne au premier regard, le ton d’une rencontre entre histoire et art contemporain. Avec ma compagne Virginie, nous avons imaginé un parcours à travers plusieurs pays et mis en œuvre un voyage végétal en commençant par le jardin marocain, qui donne accès à la roseraie blanche pour suivre la visite par l’anglais, le zen, et ensuite atteindre le japonais, le mexicain, avant de découvrir l’africain, et enfin le balinais. A la fois œuvre végétale, parcours de découvertes, enseignement botanique, c’est un élément phare du jardin que nous avons composé avec l’envie d’une succession de couleurs et senteurs. La fleur de métal qui se dresse fièrement devant son entrée a été réalisée par Mathieu Delaunay, ferronnier d’art qui a aussi mis en œuvre la montgolfière. La femme en acier inoxydable du plasticien Vincent Magni elle, semble accueillir les visiteurs au pavillon de chasse. Vous repèrerez sûrement aussi dans le parc deux rennes de l’artiste pékinoise Lu- Rem indiquant avec humour que la forêt est juste à coté du domaine. Nantes Privilège : Un jardin à la fois déconnection et galerie d’art ? Virginie Guillerm et Philippe Rousse : C’est notre intention. C’est pour cela que nous avons eu envie d’ouvrir les lieux. Nous avons créé aussi des bosquets, une terrasse ombragée sous un arbre centenaire. Offrir l’occasion de venir à Maubreuil pour s’évader tant en matière végétale, qu’artistique, ou culinaire est notre but . Nantes Privilège : Le concept du restaurant est chic et original. Philippe Rousse : En installant les cuisines nous avons là aussi choisi de partir en voyage, invitant un chef étranger différent chaque semestre. L’idée paraissait un peu folle, nous en avions vraiment envie, et finalement l’audace et le travail ont été gagnants, tout s’est mis en place avec notre équipe de cinq personnes en cuisine. Nous avons ouvert avec la remarquable cheffe marocaine Meryem Cherkaoui (du restaurant gastronomique du Mandarin oriental de Marrakech) qui a conduit la carte et enseigné ses recettes à notre brigade, C’est un franc succès. La prochaine signature sera italienne, puis viendra un chef plus lointain, nous réservons la surprise.

Nantes Privilège : Le projet d’hôtel et de lieu de bien être global a été imaginé de quelle manière ? Philippe Rousse : C’est au fil des travaux que le projet a mûri, s’est façonné, orienté. Le fait qu’il n’y ait pas d’hôtellerie 5 étoiles à Nantes a été un élément déclencheur, et toujours sur le thème du voyage, Virginie et moi avons imaginé quatorze suites, quatorze destinations, (Mongolie mon amour , Prince de Galles, Carnaval à Venise..) nous les avons mises en volumes et décoration en choisissant les meilleurs éditeurs de tissus , passementiers , tapissiers, marbriers. Ensemble nous nous sommes embarqués avec plaisir vers cette aventure hôtelière. Le château, qui devait être un lieu à privatiser pour réceptions, va donc devenir aussi hôtel de luxe ultra confort singulier et original. C’est un challenge nouveau, notre projet s’étoffe encore pour devenir une expérience globale.

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Les meilleurs artisans ont donné vie à ce projet imaginé par Philippe Rousse et Virginie Guillerm.

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RENCONTRE

Nantes Privilège : Vous souhaitez faire de Maubreuil non seulement un lieu de réception et hôtel 5 étoiles, mais aussi un lieu de bien-être et de ressourcement personnel ? Pouvez vous détailler cette offre ? Virginie Guillerm : Ce projet me tenait vraiment à cœur et c’est un grand plaisir que le partager avec la psychologue Caroline Marzelière –Gicquel. Ensemble, nous mettons en place un programme d’accompagnement personnel et concevons une offre de soins énergétiques ouverts à tous (y compris aux clients de l’hôtel, bien sûr !) avec des formats courts en aide ponctuelle et aussi des séances régulières pour un travail de fond. Plusieurs modules seront proposés dans une pièce réservée du spa. Reiki, EFT (Émotion Freedom Technique) hypnose, pensée positive seront au programme .

Hôtel, restaurant, parc, spa dans un cadre d’un raffinement jamais vu aux portes de Nantes.

Nantes Privilège : Voir vivre aujourd’hui un projet qui était au départ une folie cela doit être bigrement agréable ? Philippe Rousse et Virginie Guillerm : Oui, il évolue par étapes. Le domaine a commencé à vivre, nous sommes heureux de son succès. Le concept global est original, de la cuisine au spa et cela plaît beaucoup aux Nantais et ceux des alentours. C’est un lieu au confort encore jamais atteint dans toute la région et nous nous efforçons de mettre rigoureusement en place le meilleur de ce qui nous a séduit autour du monde pour que nos hôtes apprécient tout autant. Nantes Privilège : Les projets pour Maubreuil sont encore nombreux à venir ? Philippe Rousse : Nos projets à venir sont nombreux, à commencer par la prochaine permaculture sur 18 hectares et qui aura vocation à être collaborative et ouverte aux écoles. Notre volonté d’inscrire Maubreuil dans une véritable deuxième vie est aujourd’hui une réalité en mouvement perpétuel. L’entrepreneur avoue avoir pris tant de plaisir à voir son rêve se dessiner et s’afficher en partage à tous qu’il ouvrira prochainement avec Virginie un petit Maubreuil , format urbain , dans le quartier Decré de Nantes et n’exclue pas poursuivre le chemin vers un troisième lieu... la grande famille Maubreuil promet encore de belles surprises.

Château de Maubreuil Des suites de 28 à 77 m2 pour un repos et un dépaysement complets Un restaurant où le chef change chaque semestre pour proposer une destination nouvelle Un spa Cinq Mondes Pour mariages, réunions, réceptions ou séminaires, des salles d’un raffinement inégalé

Château de Maubreuil Allée de Maubreuil 44470 Carquefou Tél. : 02 21 70 03 70

chateaudemaubreuil.com

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DE LA MODE PHILIPPE DOSSAL

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Nous remercions la brasserie Canopée (16 rue Marceau) et le show-room Desevedavy pianos (Rond-point du Croisy - Orvault) de nous avoir accueillis pour réaliser ces prises de vue.

Parfum homme Odin (Alix bien être et beauté) Montre Panthère Cartier (Bijouterie Landreau) Bague Ginette NY (Bijouterie Landreau) Jonc or blanc, or rose, or (Bijouterie Robin)

LANDREAU JOAILLIER 10, rue d’Orléans ALIX BIEN-ÊTRE ET BEAUTÉ 1, rue du roi Albert ROBIN BIJOUTERIE 17, rue Barillerie NANTES PRIVILÈGE

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En haut Sac 48h Longchamp (Longchamp) Foulard Hartford (Charlie à Nantes) Tennis homme Ralph Lauren (La Réserve La Baule) Casquette Barbour (Transfert) Porte document Longchamp (Longchamp) En bas Pouf Fritz Hansen (IDM Home) Escarpins Thierry Rabotin (Claude Chausseur) Sac 48h Longchamp (Longchamp)

LONGCHAMP 7, place Royale CHARLIE À NANTES 23, rue du Calvaire LA RÉSERVE 15 rue Crébillon, Nantes LA RÉSERVE 1 avenue Pavie, La Baule TRANSFERT MAN 4 et 5 rue de la Fosse IDM HOME 27, rue du Calvaire CLAUDE CHAUSSEUR 2, place Aristide Briand LONGCHAMP 7, place Royale BLANCHE 19, rue Scribe CADO CHIC 25, rue du Calvaire BIJOUTERIE ROBIN 17, rue de la Barillerie À VUE D’ŒIL 1, rue de la Fosse

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A droite Blouse Mii (Blanche) Carnet Mont Blanc (Cado chic) Stylo plume Mont Blanc (Cado chic) Joncs 3 ors (Bijouterie Robin) Lunettes de vue Thierry Lasry (À vue d’œil) Manucure (Secrets institut) 27 rue Mercoeur


P R Ê T- À - P O R T E R

BLANCHE

PRÊT-A-PORTER FÉMININ C’est dans un nouveau décor que la boutique de prêt à porter féminin Blanche a rouvert après travaux. Des tons bleu Klein, bronze et poudré confèrent au lieu une ambiance féminine et cosy dans un espace agrandi. Vous y accéderez à une mode urbaine chic déclinée par de nombreuses marques et créateurs : Isabel Marant, Masscob, Forte Forte, Diega, Mii, Momoni, Anthology… La nouvelle collection de printemps est arrivée. Elle conjugue avec bonheur imprimés vintage, couleurs vives et esprit bohême pour satisfaire tous les goûts.

19 RUE SCRIBE, 44 000 NANTES TÉL : 02 40 75 91 07

OPTIQUE ET AUDITION

LUNDI DE 14H30 À 19 H MARDI AU SAMEDI DE 10H30 / 13H ET 14 / 19H

ACUITIS

MAISON D’OPTIQUE ET D’AUDITION Amoureux des belles matières en lunetterie, cette nouvelle adresse vous ravira ! Les créations sont toutes dessinées par Frédéric Beausoleil, designer nantais, à la réputation internationale. La philosophie Acuitis : offrir des matériaux nobles et biocompatibles à prix très, très doux, en s’affranchissant de tous les intermédiaires, dans le respect du meilleur savoir-faire lunetier. Quelques exemples : bambou, titane, bois, carbone, corne de buffle, cuir, ou fleur de coton ! MAISON ACUITIS - 7 RUE GUÉPIN TEL : 02 85 52 48 70 WEB : WWW.ACUITIS.COM FACEBOOK : ACUITIS NANTES

Acuitis est également une maison d’Audition, réputée pour la qualité sonore naturelle et exceptionnelle de ses aides auditives. Il est même possible de les intégrer aux lunettes, en lunettes auditives !

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LONGCHAMP 7, place Royale ALIX BIEN-ÊTRE ET BEAUTÉ 1, rue du Roi-Albert TRANSFERT MAN 4 et 5 rue de la Fosse OSCAR HOME 1bis, rue Franklin CADO CHIC 25, rue du Calvaire BATT & BLOU Passage Pommeraye et 20, av Marie-Louise, La Baule CHARLIE À NANTES 23, rue du Calvaire LA RÉSERVE 15, rue Crébillon et 1, avenue Pavie, La Baule BLANCHE 19, rue Scribe

En haut Parfum femme Osiris (Alix bien être et beauté) Rouge à lèvre La bouche rouge (Alix bien être et beauté) En bas Veste costume homme CC Corneliani (Transfert) Chemise Eton (Transfert) Nœud papillon CC Corneliani (Transfert) Cage oiseau enceinte Daqiconcert (Oscar home) Carnet Mont Blanc (Cado chic)

Sed quid est quod in hac causa maxime

Au milieu Robe Vanessa Bruno (Batt & Blou) Veste by Malene Birger (Charlie à Nantes) Sandales Avril Gau (Batt & Blou) A droite Sac Coralie (Batt & Blou) Jupe Ralph Lauren (La Réserve) Blouse Mii (Blanche)

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GUY DEGRENNE 4, rue Franklin FLAMANT 281, route de Vannes VINCENT GUERLAIS 11, rue Franklin

Plateau inox (Guy Degrenne) Flûtes et seau à champagne (Guy Degrenne) Bouteille de champagne Mumm Bougie Baobab (Flamant) Pâtes de fruits (Vincent Guerlais)

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BATT & BLOU Passage Pommeraye BATT & BLOU 20, avenue Marie-Louise, La Baule BLANCHE 19, rue Scribe

Robe Vanessa Bruno (Batt & Blou) Sautoir Sharing (Blanche)

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TRANSFERT MAN 4 et 5, rue de la Fosse ACUITIS 7, rue Guépin BLANCHE 19, rue Scribe LA RÉSERVE 15, rue Crébillon LA RÉSERVE 1, avenue Pavie, La Baule

Sac Claramonte (Blanche) Casquette Barbour (Transfert) Lunettes de soleil (Acuitis) Pull homme Ralph Lauren (La Réserve La Baule)

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Dans le précédent numéro de Nantes Privilège, Jacques Soignon faisait visiter le parc de Procé et le Jardin Extraordinaire à Valérie Lejeune. Mais, puisque le printemps arrive, nous vous proposons une promenade que le directeur du Service des Espaces Verts et de l’Environnement de la Ville de Nantes avait spécialement établie en 2003, pour notre 7ème édition : une promenade parfumée, de janvier à décembre, dans tous ces jardins de Nantes qu’il connaît comme sa poche. Non seulement Jacques Soignon est un enchanteur, mais c’est un enchanteur qui sent bon. Merci à lui.

La Roseraie de la Beaujoire

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NANTES JACQUES SOIGNON

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LE NEZ EN L’AIR

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RENCONTRE

Serres du Jardin des Plantes

Nantes est une ville de parfums. Elle le doit essentiellement à son histoire, ancrée dans la tradition maritime. Depuis le 17ème siècle, vaisseaux et goélettes débarquent régulièrement épices, bois précieux, ambre, sucre, indigo ou café. Les quais, alors, sentent bon. En 1726, Louis XV demande aux maîtres de navires marchands et capitaines de rapporter de chaque expédition quelques graines et plantes « de celles qu’ils trouvent dans les différents lieux où ils aborderont ». Les documents de l’époque sont riches d’informations et on y trouve, pêle-mêle, sapotille, corossol, papaye, jasmin, camphrier ou gommier. Le « Jardin des Apothicaires » (devenu, depuis, Jardin des Plantes, près de la gare) acclimate de nouvelles espèces. Le magnolia à grandes fleurs arrive pour la première fois en Europe à Nantes en 1711. C’est dans ce jardin qu’en sont plantés les plus beaux exemplaires. L’été, au sortir de la gare, le voyageur est accueilli par ce parfum caractéristique, légèrement citronné. Depuis, cet arbre emblématique est présent dans toute la ville, et la collection nationale de référence, riche de plus de 700 espèces et variétés, est visible au parc de la Beaujoire. Mais restons encore un peu au Jardin des Plantes pour y apprécier d’autres senteurs : le feuillage froissé du rare laurier de Californie ou du sassafras, dont on extrait, aux États-Unis, une huile essentielle utilisée comme aromate du tabac, de la bière ou du chewing-gum. En revanche, du côté des camélias, on a le parfum très discret, apprécié de George Sand. Mais les hybrideurs ont su retrouver, dans le vieilles espèces chinoises, des gènes « parfumés », et de nouvelles variétés plus odorantes ont fait leur apparition, comme le « Fragrant Pink » ou le « Cinnamon Cindy ». Les premiers parfums de l’année, vous avez pu les trouver au parc de Procé, splendide propriété dessinée au 19ème siècle par Dominique Noisette. Les sarcococcas, petit couvre-sol discret, sentent bon en janvier, suivis des daphnés et des viornes odorantes, ainsi que des très rares edgeworthias. Plus au nord, au parc de la Gaudinière, pelouses et rocailles sont parsemées de jolis bulbes odorants. De février à mars, narcisses des poètes et jacinthes annoncent le début du printemps. Les plantes de montagne se mettent vite au diapason, et c’est aussi l’occasion de découvrir des variétés de rhododendrons parfumés, comme le Rhododendron Fragrantissimum. >>>

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Jardin des Plantes

Pour l’ancien directeur du Service des Espaces Verts, les jardiniers sont des acteurs culturels.

Jardin japonais de l’île de versaille


Jardin des Plantes

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Plan d’eau de la Roseraie de La Beaujoire

Mimosas au Jardin des Plantes

Camélia au Jardin des Plantes

Roseraie de La Beaujoire

C’est aussi l’entrée en scène des mimosas. De Nantes à Noirmoutier, ils témoignent de nos hivers cléments et apprécient jardins protégés et talus exposés. De leurs fleurs sont extraites la Concrète et l’Absolue de mimosa, à l’odeur puissante et pénétrante, un peu verte. Après les lilas d’avril, arrive au 1er mai une autre étoile locale : le muguet. 90% de la production nationale sont cultivés dans la région nantaise, dont il apprécie les sols légers et fertiles. Juin est le mois des rosiers. À la Roseraie de La Beaujoire sont rassemblées 2500 variétés et plus de 20 000 francs. Tous les deux ans y est organisé depuis 1991 le concours international de la rose parfumée. Les compétiteurs viennent du monde entier et se voient décerner un prix remis par un jury spécialisé de « grands nez ». On trouve ainsi à la rose « Commandant Cousteau » (lauréate en 1991) un « parfum fruité framboisé, nuancé par des aspects oenanthiques et marins ». Quant à « Caprice de Meilland » (prix 1997), elle réunir des nuances de type œillet, cassis, pomme et litchi ! Les chaleurs de l’été vous invitent au parc du Grand Blottereau. Dans la rocaille méditerranéenne, les fragrances des lavandes, romains, thyms, cistes, hysopes

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et autres santolines sont piégées. Les Serres d’Agronomie Tropicale et leur potager vous font découvrir l’ylang-ylang, la vanille, le patchouli, le camphre, la citronnelle, la fleur d’oranger, le myrte et bien d’autres encore. Un exemplaire séculaire d’anis étoilé produits ses fruits caractéristiques qui entre dans la composition de nos boissons méridionales. Autre lieu riche en odeurs estivales, le Jardin des 5 sens, sur l’île Beaulieu. Une centaine d’espèces sont ici réunies. Visitez-le plutôt en fin de soirée, à un moment où les plantes gorgées de soleil diffusent le mieux leurs composés aromatiques. Froissez alors quelques feuilles de géraniums à parfums ou d’eucalyptus. L’automne approche. Le vent se charge d’embruns. Profitez dans la ville des derniers effluves des plantes à massifs : sauges, héliotropes ou lantanas avant l’arrivée des pensées d’hiver et des violettes. Les massifs du Cours des Cinquante-Otages ont été conçus pour attirer papillons et abeilles. Ainsi donc, laissez-vous conduire par le bout du nez dans cette ville de jardins et de diversité. Il y aura toujours, au coin d’une rue ou d’un chemin, une senteur chargée d’histoire, d’exotisme ou de voyage.




À LA NATAISE

DE NANTES À L’ATLANTIQUE

STÉPHANE HOFFMANN

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HISTOIRES D’UN ESTUAIRE

Le Centre Culturel Maritime de Nantes invite à l’exploration d’un espace méconnu : l’estuaire. Un lieu exemplaire qui mêle les eaux douces du fleuve au sel de l’océan. Une aventure qui changera la vision que vous avez de Nantes. Embarquement immédiat.

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Jean-Charles Caillo est armateur au Croisic. Il est aussi conseiller général et correspondant de la Société académique de Nantes. Souvent, il faut le voyage entre Nantes et l’embouchure de la Loire. « Si le vent et la marée vous favorisent, explique-t-il, une journée peut suffire pour aller de Nantes à Paimboeuf ou Saint-Nazaire. » Mais quand le vent est à l’ouest et que la marée monte, il faut attendre, sur quelque banc de sable, ou la queue d’une île. Il faut donc embarquer avec des provisions indispensables pour deux ou trois jours. M. Caillo ne laisse de vanter les délices de ces aventures. « Exposés aux mêmes dangers, raconte-t-il, aux même privations, entassés dans des coquilles de noix, les passagers voient promptement s’établir une intimité entre eux. » Et de s’attendrir au souvenir des conversations bruyantes et animées, des bonnes grosses plaisanteries et des attaques contre les bateaux qui passent, « car c’est l’usage de s’injurier réciproquement, sans sortir cependant d’un certain code de politesse adoptée sur la rivière, mais qui laisse encore bonne marge aux saillies grivoises des bargers et de leurs voyageurs, quelles joyeuses distractions ! » Quoi ! des insultes ? des saillies grivoises ? de bonnes grosses plaisanteries sur la Loire ? Oui, parfaitement, puisque c’est M. Jean-Charles Caillo, Conseiller général et armateur qui en parle. Mais il nous en parle de loin : son témoignage remonte à 1845, dans un livre délicieux où il raconte comment on descendait la Loire au milieu du 19e siècle. Un périple qu’on retrouve d’ailleurs évoqué par Balzac dans son roman Béatrix (qui date de 1839), et par Stendhal qui, en 1837, fit par la Loire le voyage de Nantes à Saint-Nazaire. Il s’embarqua dès 6h00 du matin : « L’embarquement a été fort gai : le bateau à vapeur était arrêté au pied de cette ligne de vieux ormeaux qui donne tant de physionomie au quai de Nantes… Les environs de la Loire, au sortir de Nantes, sont agréables : on suit des yeux pendant longtemps encore la colline sur laquelle une partie de la ville a l’honneur d’être bâtie ; elle s’étend en ligne droite toujours couverte d’arbres et s’éloignant du fleuve. Ces environs fourmillent de maisons de campagne… »

Un long estuaire vivant et fragile, où vivent deux cent trente espèces d’oiseaux et sept cents végétaux. Reprenant, voici plus de vingt-cinq ans, ces voyages de Loire, le Centre Culturel Maritime de Nantes permet à chacun de mettre ses pas dans les pas de Balzac, de Stendhal, de Caillo et tant d’autres. Il permet aussi de sentir le charme, parfois vigoureux, de l’estuaire, d’en comprendre l’unité et la diversité. C’est palpitant. Aujourd’hui, la descente dure une demi-journée, mais il arrive que le temps soit trop mauvais pour qu’on puisse lever l’ancre. La Loire, surtout en son estuaire, est un fleuve sauvage. C’est ce qui en fait l’intérêt. Naviguer sur le fleuve, dans l’estuaire, permet en effet de mieux comprendre le territoire dont, d’ordinaire, on ne voit que la rive sur laquelle on habite. Tout au long du voyage et d’une rive à l’autre, il y a des paysages naturels et urbains, industriels et portuaires, ce qui permet de vivre à la fois la géographie, l’économie, l’écologie et l’histoire. C’est une approche globale qui permet aussi de marcher sur les traces de Jules Verne, de Jean-Jacques Audubon et de tous les hardis navigateurs pour qui la descente de Loire fut comme une rampe de lancement vers toutes les mers du monde. Ce territoire mobile, fragile et complexe, vit d’un équilibre dynamique, sans cesse remis en cause, renouvelé au gré des crues, au rythme du flux et du reflux, au risque des décisions et des entreprises humaines.

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Ainsi n’est-il pas indifférent d’apprendre que 230 espèces d’oiseaux vivent dans l’estuaire de la Loire, qui compte aussi 700 végétaux, dont la très rare angélique des estuaires. Et les poissons ? En 1752, M. Duhamel de Monceau notait que le marsouin est quelquefois venu à Nantes. À cette époque, les poissons qui remontent la Loire sont « le saumon, alose, lamproie, lamprion couvert, espèce d’alose, la civelle qu’on regarde comme du frai d’anguille, la petite chevrette presque blanche ou écrouelle, le mulet blanc qui est fort bon, la plie qui est d’autant meilleure qu’elle a remonté dans les rivières d’eau douce, la truite » De là les différentes et nombreuses techniques de pêche. Aujourd’hui, bien sûr, les poissons se sont raréfiés, mais peut-être n’est-ce pas une fatalité. On note, grâce à l’amélioration de la qualité de l’eau, un retour du poisson en Loire, dont les petites anguilles, les aloses, lamproies, truites de mer et mulets. De quoi réjouir le fantôme de M. Duhamel de Monceau. On sait que la Loire-Atlantique est un territoire où les eaux sont nombreuses et variées. Mais toutes sont liées à l’estuaire. 40 000 hectares de zones humides sont en communication avec la Loire. Le passage de l’eau salée à l’eau douce est un lieu de migration pour le saumon ou l’anguille, de nourriceries pour les crevettes et les poissons, de lieu d’étape et d’hivernage pour les oiseaux. La connaissance de l’estuaire et de son histoire est un des outils permettant d’évaluer les conséquences des aménagements. Voilà pourquoi il est bon de descendre, une fois dans sa vie, l’estuaire de Nantes jusqu’à l’océan.


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DE RADIO FIDELITÉ

de gauche à droite : Cécile Combre, Mady Magimel, Jean-Marie Gautier, Jean Amyot d’Inville, Bruno Chéné et Jacques Crochet.

« C’est Les grosses têtes en mieux, plus fin et plus enrichissant ». Ainsi un des auditeurs résume-t-il cette émission de Radio Fidélité venue d’ailleurs, réjouissant tous ceux qui l’écoutent. D’ailleurs ? Pas vraiment. Elle émane du cerveau sans cesse en ébullition de Jean Amyot d’Inville, qui, lassé, désolé de ce qu’il peut entendre chaque jour à la radio ou la télévision, décida, un beau matin éclairé, de colorier en rose le monceau d’actualités navrantes qu’on nous déverse à longueur de journée. Et c’est ainsi que débarqua sur les ondes de Radio Fidélité « Ouf, c’est l’heure des BN, BN comme Bonnes Nouvelles ». Auparavant, Jean Amyot d’Inville avait pioché quelques noms de journalistes et personnalités à l’esprit ouvert, curieux et allègre dans son volumineux carnet d’adresses enrichi par son passé de communicant et la chaleur de son savoir vivre. Il s’était assuré qu’ils seraient disponibles, peu anxieux de parler dans un micro et les chargea de trouver dans l’actualité apparemment si anxiogène des raisons de sourire, de se réjouir, d’applaudir. Résultat, chaque semaine la positive bande de chroniqueurs, annoncée par un indicatif clin d’œil, démontre, dans la bonne humeur que tout ne va pas si mal sur la terre. Qu’il y a des gens qui innovent, se mobilisent et entreprennent avec enthousiasme. Alors, au gré de leurs trouvailles, ils mettent l’accent sur un maire d’une bourgade faisant plier une multinationale, une commune payant le code de la route à certains jeunes en échange de services, sur la paille de riz encombrante dont on découvre qu’elle peut être un isolant thermique, sur les gambas herblinoises, les voitures à pédales pour enfants hospitalisés, le bocage qui revient à la mode, sur le retour

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JEAN-MARIE GAUTIER

PAT R I C K G É R A R D

BANDE ANNONCE

L’ÉMISSION VITAMINES

C’est Les grosses têtes en mieux, plus fin et plus enrichissant.

Vincent Medjo le réalisateur

des bistrots, l’hôpital proposant plusieurs menus aux patients, les feuilles mortes chauffantes et tant d’autres innovations ou gestes facilitant ou embellissant la vie. En fait « Ouf c’est l’heure des BN » offre aux auditeurs, à chaque diffusion, non pas quelques Biscuits Nantais mais une belle dose de vitamines pour égayer la journée. Et on ne s’étonnera pas que les auditeurs fassent preuve d’une belle fidélité à cette émission pas comme les autres.

CHRETIENNE ET ECLECTIQUE A la tête de Radio Fidélité Christophe Cousseau se réjouit de cette émission des BN qui, comme il le souligne « sort du cadre habituel des radios ». Un peu à l’image de sa station qui propose pas moins de quatre-vingt émissions, toutes de format court (entre trente minutes et une heure) dont quarante-neuf sont produites sur place, les autres provenant des radios consoeurs RCF ou Radio Vatican. Cette radio chrétienne est pour le moins éclectique dans sa programmation qui va de la philosophie au dialogue entre juifs et chrétiens en passant par la guitare, le jazz, la lecture (Nous avons lu pour vous), la cuisine et bien d’autres thèmes variés. Forte de neuf salariés et deux cent cinquante bénévoles, Radio Fidélité enregistre entre 70 000 et 80 000 auditeurs par semaine. Les BN sont diffusées les lundi à 10h30, mardi à 5h30 et vendredi à 16h30. Radio Fidélité, en FM 103.8 à Nantes, 92.5 à Pornic, 97.2 à Chateaubriant en RNT sur la presqu’île guérandaise et sur radio-fidelite.com.



RÉDACTION

ARTISTE LUNETIER NANTAIS, UNE RÉPUTATION INTERNATIONALE

PHOTOGRAPHE

PUBLI-RÉDACTIONNEL

FREDERIC BEAUSOLEIL

Ouvrez les yeux, tendez l’oreille… Frédéric Beausoleil, directeur artistique de la marque Acuitis, est un enfant du pays.

Sa préférence : les matières nobles et naturelles

Frédéric Beausoleil, vous êtes Nantais ? J’ai passé ma jeunesse à Nantes. Mon père ingénieur m’a donné le goût de l’industrie et de l’artisanat ; ma mère, une des toutes premières opticiennes françaises, établie à Nantes, celui de la mode et de l’esthétisme. En 1986 est née la société Frédéric Beausoleil. Puis Cartier, Marc acobs et ouis uitton m’ont fait confiance epuis , je suis le directeur artistique associé d’Acuitis, créée à l’initiative de aniel bittan, un entrepreneur visionnaire Sa formule gagnante ? « Miser sur des prix doux dans un écrin aut de amme cuitis, ce sera en plus de aisons en rance et à l’international Y-a-t-il une “Maison Acuitis” à Nantes ? Un Atelier ? ui, bien-s r ’ouverture de la aison cuitis de Nantes revêt pour moi une importance sentimentale. Chaque année, plusieurs milliers de montures Acuitis sont assemblées à la main dans notre atelier de Chantenay. J’ai développé cette usine avec Pierre Maîche pour répondre à la demande et concevoir mes propres tec niques de fabrication lors que des montures sont désormais fabriquées industriellement en Chine, c’est la seule usine française dans l’Ouest. Qu’est-ce qui vous distingue de vos concurrents ? Acuitis a redonné ses lettres de noblesse à notre métier menacé par le consumérisme. Les belles lunettes réclament un savoir-faire artisanal. Je dessine des montures destinées à toute la famille, dès l’âge d’un an. Les collections sont exclusives, le choix est large, le rapport qualité prix exceptionnel, car tout est fait en direct os mati res sont superbes bambou, eur de coton, bois, carbone, cuir, titane et même magnésium ! Je suis inspiré par l’art, l’architecture, les meubles, les accessoires, le design… Mon épouse est aussi une muse incroyable elle est directrice desi n du

2 I NANTES PRIVILÈGE I PRINTEMPS ÉTÉ 2020 78 I NANTES PRIVILÈGE I PRINTEMPS ÉTÉ 2020

Frédéric Beausoleil, dans son atelier à Nantes


PUBLI-RÉDACTIONNEL

groupe Peclers Paris, agence conseil en tendances, et innovation). L’autre originalité d’Acuitis, c’est son concept mêlant optique et audition… Beaucoup des personnes qui portent des lunettes s’équiperont un jour d’aides auditives ans nos Maisons, opticiens et audioprothésistes vous accueillent. Les tests auditifs sont réalisés dans un Biophone. Cet observatoire acoustique mesure immédiatement et sur place vos performances auditives, en restituant les ambiances sonores du quotidien. La force d’Acuitis est de rendre les aides auditives accessibles financi rement, et adaptables sur toutes les lunettes, qui deviennent ainsi des lunettes auditives ! Vos prix sont étonnamment bas. Comment faîtes-vous ? Nous avons supprimé les intermédiaires en créant, fabriquant, et distribuant en direct. Compétitifs (dès euros , nos prix étonnent nos invités tout en leur garantissant des lunettes optiques et solaires de qualité, élégantes et originales. La beauté du bois, également disponible en lunette auditive

Comme un sculpteur, vous aimez les matières. Etesvous sensible à l’écologie ? La diversité et la noblesse des matériaux sont notre ous proposons déjà des li nes en beta-bois (de l’acétate de cellulose fait à partir de bois recyclé), et en matériaux biodégradables. J’innove beaucoup autour des matériaux naturels biocompatibles et des matières biosourcées. C’est fondamental : dans dix ans, la masse de plastique dans les océans sera supérieure à la biomasse. Nous travaillons ainsi sur la création de lunettes à partir de produits recyclés issus de filets de pêche et de plastiques récupérés en mer. Un beau projet !

La finesse du métal, l’élégance du bambou

ACUITIS NANTES MAISON D’OPTIQUE ET D’AUDITION 7, rue Guépin. Nantes acuitis.com

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ANNIVERSAIRE

NANTES

STÉPHANE HOFFMANN

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TOUJOURS RECOMMENCÉE Le magazine que vous tenez entre les mains est le 30ème numéro d’une publication qui s’est d’abord intitulée Nantes Métropole, puis Nantes Privilège. D’abord annuelle, elle est aujourd’hui biannuelle. L’objectif est toujours le même : vous raconter le plaisir de vivre à Nantes, parler des talents qui s’y révèlent dans tous les domaines. Avec cette nouvelle formule, nous espérons être plus complets dans une actualité riche et sans cesse renouvelée. Nous nous sommes amusés à regarder les couvertures des numéros passés et quelques-uns des sujets abordés depuis 23 ans.

#1 - 1997

#8 - 2004

N°2 - 1998

N°9 - 2005

Carte blanche à Michel Ragon Les aquarelles d’Éric Cabanas La Cité des Congrès René Martin, Philippe Cognée, Mathieu Sordot Visite à Robert de Goulaine

Le plaisir de vivre à Nantes À bord du Queen Mary II La cathédrale de Nantes Cuisine : l’école de Nantes Les éditions Joca Séria Johnny en tournée, Chabrol en tournage

Carte blanche à Alain-Dominique Perrin. Le président de Cartier International parle du Nantes qu’il aime. Visite du passage Pommeraye Dîner à la Cigale avec Valérie Lemercier Visite à Armel de Wismes

#3 - 1999

#10 - 2006

Coupe du Monde de Football, l’album-souvenir Les Rendez-vous de l’Erdre La reconstruction de la tour LU Royal de Luxe et le carnaval Les Floralies

Un château tout neuf Les machines de l’île Estuaire Jean Rouaud, Armelle, Mathilde Moreau Cindy Orain, championne de boxe

#4 - 2000

#11 - 2007

Jules Verne, notre invité d’honneur Un Palais de Justice signé Jean Nouvel Visite de l’île Feydeau Au marché avec les chefs La bière de Nantes

#5 - 2001

Jean-Joseph Julaud, Quentin Faucompré, Benoît Rondot Promenade butte Sainte-Anne Visite du Zénith Voyage à Pornic

Nantes achète le manuscrit de la chanson de Barbara Encore Jules Verne : son album-souvenir Un festival de science-fiction Visites au FRAC et au Lieu Unique Yves Hocdé et le Cercle d’Aviron de Nantes médailles d’or à Sydney

#6 - 2002

#14 - 2010

Nantes en mongolfière Les rigolettes, Nathalie Fréour, Jean Fréour, Philippe Cognée, Jeanne Cherhal Le Festival Scopitone Promenade à Carquefou

NANTES PRIVILÈGE

François Bégaudeau, Catherine Deccours, Grégoire Nascimento Promenade dans les marais salants Gastronomie à la Nantaise Simon Vouet au Musée des Beaux Arts

Nantes, ville verte Le muscadet des femmes Les 20 ans de Royal de Luxe Nicolas Guiet, Cyril Pedrosa, Stéphane Piquart

#7 - 2003

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#12 - 2008

#13 - 2009

Une ville ouverte au monde Visite de quelques églises Les graffitis Le marché nantais Visite à Lisa Bresner

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Jules Verne, l’homme de l’année Le tour de Nantes en 80 mondes Hippolyte Romain, Gérard Voisin, Jean Blaise Le festival des trois continents Les 100 ans du SNUC Voyage à Clisson

20 ans sans Jacques Demy Un palace à Nantes La BD nantaise Eric Pessan, Teodoro Gilabert, Franck Louvrier

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#15 - 2011

Au marché avec les chefs Wakeboard sur la Loire Le curé nantais Julien Grataloup

#22 - été 2016

Nantes est une fête Galerie Véronèse Pascale Chassagny, relieuse Catherine Ruel, restauratrice de tableaux Promenade à Belle-ïle Signatures gourmandes

N°16 - 2012

Le Radisson Les gourmandises de Nantes Le voyage à Nantes Geneviève Dormann, Anthony Palou, Brüno

N°17 - été 2013

#23 - hiver 2016 Olivier Bourdeaut Corinne Raguideau Les 40 ans de la tour Bretagne Yannick Curty,

Les monstres marins Spécial cuisine Nantes, ville musicale Marcel Chesneau, Paul Nassivet, L’hôtel d’Elbée

#24 - été 2017

#18 - hiver 2013

#25 - hiver 2017

#19 - été 2014

#26 - été 2018

Visite de l’hôtel Radisson La promenade des vignerons Hermès à Nantes

Véronique Gens, Anne Beauval Marie-Luce Métaireau, Michèle Vételé Le tombeau des ducs de Bretagne Dans les coulisses de Graslin Notre voyage à Nantes Les pétillants de Loire Les épices Le dernier pêcheur de Loire

#20 - été 2015 Johanna Rolland Portraits d’armateurs Nantes et les peintres Appartements 18ème

#21 - hiver 2015 Jean-Yves Guého, Jean Blaise, Vincent Karche Le rouge de Loire

Le Musée d’arts Julia Kerninon Cinéma Le Concorde Stéphane Germain

Jean Rochefort Le voyage à Nantes Antoine George

Mathieu de Goulaine et les papillons L’Atlantide

#27 - hiver 2018 La Loire entre Nantes et Ancenis Le vignoble nantais Les passages de Nantes Le voyage à Nantes Catherine École-Boivin

#28 - été 2019

Les collections LU Les cent ans de la librairie Coiffard Le préfet d’Harcourt

#29 - hiver 2019

Le gin nantais À la recherche de Lola Le jardin extraordinaire de Jacques Soignon Les expositions à ne pas manquer Les nouvelles tendances de la cuisine


m é t r o p o l e

m a g a z i n e

rine Lèche vit A LA NANTAI

SE

changer d’ère

EN CHANGEANT DE DÉCOR

des vins sec rets

LE MUSCAD

ET DES FEMMES

Decré hier Galeries Lafayette aujourd’hui

édition

2010

le magazine de l’off ice de tourisme de nantes métropole

Nantais d’ici et d’ailleurs...

Hermès, le retour un palace à Nantes bd, musique, l’école nantaise

Vertigo, au 7 e ciel ! 2 01 2

Radisson Blu

NANTESEAUXNANTAIS

un atout pour le grand Ouest

Landreau

le printemps !

Une maison de familles

Desevedavy

L’âme nantaise…

fête ses 70 ans

NOTRE DUCHESSE NOS NANTAISES NOS TENDANCES NOS ADRESSES

Graslin illuminé Les créatures de l’île Tables et hôtels branchés Nos vendanges...

Le Muscadet

avec nos vignerons

UN BESOIN D’ERDRE ET DE LOIRE

NOTRE VOYAGE À NANTES PRINTEMPS - ÉTÉ

automne hiver 2013

Printemps / Été 2014

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Musée d’arts

LA FOLIE BOJANGLES 260 000 EXEMPLAIRES

BUTTE SAINTE-ANNE LA NOUVELLE « ATLANTIDE » DE JEAN-YVES GUÉHO

KALÉIDOSCOPE LUMINEUX

The Bridge

LES NOUVEAUX COMMERÇANTS AU P’TIT PAIN NANTAIS ET OSCAR-HOME

NANTES URBI ET ORBI

T R A N S AT L A N T I Q U E H I S T O R I Q U E

Aristide Briand

INTÉRIEURS NANTAIS CHAPELLE ET MONOLITHE

LE VÉLO ÉLECTRIQUE C’EST LE PIED

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2015

automne hiver 2014

THE PLACE TO BE

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NANTES EST UNE FÊTE LE JOUR ET LA NUIT…

AUTOMNE HIVER 2016

PORTRAITS DE FEMMES L’ART DANS TOUS SES ÉTATS

SIGNATURES GOURMANDES

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CHEFS ET CUISINES

AUTOMNE-HIVER 2015

Printemps Été 2017

PRINTEMPS - ÉTÉ 2016

Nantes PRIVILEGE

#ART #CULTURE #DESIGN #GASTRONOMIE

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#ART #CULTURE #HISTOIRE #SHOPPING #MUSIQUE

Olivier Fruneau-Maigret ÉLEVÉ AU PETIT-BEURRE LU

Johnny a Nantes REMEMBER

Livres

COIFFARD A CENT ANS !

27 La toue Louise L’atout Loire

26 Le marquis de Goulaine chasse toujours les papillons Nantes-Villages : Trentemoult et la Butte

LuluRouget ET SON ÉTOILE

Vents d’anges et vignerons Villégiatures Le Voyage à Nantes

Olivier Bourdeaut sur les planches Villégiatures millésimées

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GÉNÉRIQUE

MERCI

LA LISTE DE NOS ANNONCEURS, C’EST LA LISTE DE NOS ENVIES : CELLES QUE NOUS VOULONS VOUS FAIRE PARTAGER. « NANTES PRIVILÈGE » A POUR RAISON D’ÊTRE DE METTRE EN AVANT LE TALENT DES AUTRES. ET, DU TALENT, IL Y EN A BEAUCOUP DANS LES MAGASINS, ATELIERS, CLUBS, ENTREPRISES ET RESTAURANTS DE NANTES. NOUS AVONS PLAISIR À VOUS LES PRÉSENTER, VOUS AUREZ PLAISIR À ALLER LES VOIR. ET PLUS PARTICULIÈREMENT CETTE ANNÉE OÙ, MALGRÉ DES CIRCONSTANCES DOULOUREUSES ET DIFFICILES, ILS ONT TENU À ÊTRE PRÉSENTS DANS CETTE ÉDITION NOUVELLE DE NOTRE MAGAZINE, PARCE QU’ILS SAVENT QUE C’EST UNE DES MEILLEURES FAÇONS DE GARDER LE CONTACT AVEC VOUS. LA LISTE DE NOS ANNONCEURS, C’EST AUSSI LA LISTE DE VOS ENVIES.

AUTOMOBILE Fiat 348 route de Vannes Orvault (p56) Mercedes 21 le Croisy Orvault (p36) Volvo 9 rue Emile Levassor Orvault (p92) BEAUTE Alix beauté et bien-être 1 rue du Roi Albert Nantes (p57 et 60) Roger Gallet en parfumeries et para-pharmacies (p91) Secrets Institut 27 rue Mercoeur Nantes (p87) LOISIRS Golf club de Nantes Vigneux de Bretagne (p18) Office de Tourisme de Pornic place de la gare Pornic (p77) Pianos Desevedavy Rond point du Croisy Orvault (p45) MAISON Décoration Oscar Home 1 bis rue Franklin Nantes (p60) Décoration Flamant 281 route de Vannes Saint Herblain (p61) Ebénisterie Atelier Boutin 20 rue du bois fleuri La Chevrolière (p27) Immobilier Barnes 4 place Aristide Briand Nantes (p11) Immobilier Barnes 14 place du marché la Baule (p11) Immobilier Nexity 9 rue Françoise Giroud Nantes (p23) Menuiserie Emc & Fustemberg 1 rue Saint Eloi Orée d’Anjou (p39) Mobilier IDM Home 27 rue du calvaire Nantes (58) Mobilier Unopiu 56 route de Paris Sainte Luce (p71) Piscines PSB Tradition Everblue 11 rue Sacco Saint Herblain (p85) Vaisselle Guy Degrenne 4 rue Franklin Nantes (p61)

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MODE Bijouterie Landreau 10 rue d’Orléans Nantes (p8 et 87) Bijouterie Robin 17 rue Barillerie Nantes (p2, 3 et 87) Boutique cadeaux Cado-chic 25 rue du Calvaire Nantes (p60) Chaussures Claude Chausseur 2 place Aristide Briand (p58) Maroquinerie Longchamp 7 place Royale Nantes (p58) Opticien Maison Acuitis 7 rue Guépin Nantes (p59, 78 et 79) Opticien A Vue d’œil 1 rue de la Fosse Nantes (p28) Prêt-à porter Batt & Blou Passage Pommeraye Nantes (p40 et 60) Prêt-à porter Batt & Blou 20 avenue Marie Louise la Baule (p40 et 60) Prêt à porter Blanche 19 rue Scribe Nantes (p58 et 59) Prêt à porter Charlie à Nantes 17 rue du Calvaire Nantes (p58) Prêt à porter La Réserve 15 rue Crébillon Nantes Prêt à porter La Réserve 1 av Pavie la Baule (p58 et 65) Prêt à porter hommes Transfert Man 4, 5 rue de la Fosse (p60 et 63) Tatoueur Studio 54 18 rue de la Juiverie Nantes (p84) RESTAURANTS Canopée 16 rue Marceau Nantes (p55) La Cigale 4 place Graslin Nantes (p5) La 500 1 rue Santeuil Nantes (p84) La Mare aux Oiseaux 223 route de l’Ile Fedrun Saint Joachim (p72) Le Molière place Graslin Nantes (p33) Tartines et Bouchons 11 rue d’Auvours Nantes (p84) BONNES CHOSES Chocolatier Vincent Guerlais rue Franklin et marché de Talensac (p61)


RÉDACTEURS PHOTOGRAPHE

LAURENCE CARACALLA

PHILIPPE DOSSAL

ALEXANDRE FILLON

JEAN-MARIE GAUTIER

Imbattable sur le savoir-vivre, les copines et les sœurs, auxquels elle a consacré plusieurs livres, elle n’a pas sa langue dans sa poche ni de poches aux yeux. Voilà pourquoi les lecteurs du Figaro, entre autres, en raffolent.

Il est journaliste à la ville et écrivain à la campagne. Prix Jules Verne de l’Académie de Bretagne et des Pays de la Loire pour L’Homme Blanc, éditions Joca Seria. À paraître, Machines de villes de François Delarozière, Actes Sud, septembre 2020.

Lauréat du prestigieux prix Hennessy 2009, Alexandre Fillon travaille notamment pour Lire, Sud-Ouest et Le Journal du Dimanche. Se partageant entre Vannes et Paris, il lui arrive de faire escale à Nantes.

Rédacteur en chef de Presse Océan de 1985 à 1998, puis rédacteur en chef du Havre Presse et de Havre Libre, enfin directeur éditorial du groupe Hersant, il a notamment publié Le FCN dans les yeux de Bud (éditions d’Orbestier)

PHILIPPE HERVOUËT

STÉPHANE HOFFMANN

JACQUES SOIGNON

PASCALE DE LA COCHETIÈRE

Journaliste et auteur de nombreux documentaires et ouvrages. Derniers en date : Grandjouan, la fascination Isadora (Art 3 Galerie Plessis, 2019) et Nantes de mémoire de peintres (SNER, 2014)

Il a fait à Nantes une partie de ses études et son service militaire. Il y a écrit ses premiers articles et ses premiers livres. Depuis, il y vient en perm’

Il vient de passer la main de jardinier en chef de la ville à Romaric Perrocheau. Formé à l’École nationale supérieure d’horticulture de Versailles, il a profondément modifié le regard que les Nantais et les visiteurs ont sur leurs jardins.

Journaliste Art de vivre, elle écrit pour Art et Décoration, Marie-Claire Maison, Côté Ouest, Elle Décoration, Hôtel et Lodge. Décoratrice et styliste maison, elle a notamment signé l’Hôtel Les Plumes (**** Paris 9ème) et les suites du Grand Monarque (**** Chartres), mais aussi des villas en bord de mer, appartements et châteaux.

PATRICK GÉRARD CARINE DEWARIN PIERRE BOURAS AMANDINE GAYMARD GUILLAUME TESSON OPÉRA DE PARIS


MIAM

TARTINES ET BOUCHONS Autour de la place Viarme à Nantes, dans le quartier des brocanteurs, se trouve Tartines et Bouchons.

11 RUE D’AUVOURS 44000 NANTES TÉL : 02 40 47 85 40 TARTINESETBOUCHONS.COM

Cette institution bistrotière depuis 25 ans défend ses valeurs en proposant une cuisine simple, de qualité, des produits frais et une carte des vins fournie et éclectique. Les maîtres mots, ici, sont accueil, plaisir et partage. On savoure, dans un cadre chaleureux, une cuisine française traditionnelle réalisée par Philippe Ricordaire agrémentée de vins savamment sélectionnés.

R E S TA U R A N T

Un régal pour vos sens : délectez-vous de l’arôme de nos vins et de nos plats gourmands et savoureux…

LA 500 Gérants du Corneille pendant quatorze ans, Loïc et Sophie sont de retour quartier Santeuil, En juin, après deux ans de break, ils ont racheté La 500, au 1 de la rue, en face de l’hôtel Maisons du Monde. Dans cette brasserie italienne flotte un air de dolce vita. Fraicheur des produits et originalité des plats riment avec gaieté et convivialité. Spacieuse, ensoleillée le midi, chauffée et abritée d’une banne, la terrasse a ses inconditionnels. À l’intérieur (cinquante couverts), l’originalité de la déco – la petite Fiat règne sur le lieu – ne rend la carte que plus appétissante. Après les antipastis et avant de terminer sur un tiramisu glacé, faites votre choix parmi les vingt-cinq pizzas proposées et les tagliatelles, appréciez une chiffonnade de jambon de Parme, un carpaccio burrata, des linguines aux palourdes… ou, pourquoi pas, un burger italien. Que vous soyez à pied, en tram, en voiture (le parking n’est pas loin) … ou en Vespa, courrez à cette table à un tour de roue seulement de la rue Crébillon et de la place du Commerce. Ouvert du lundi au samedi. Formule du midi : 13,90 € plat ou pizza du jour et dessert ; 11,90 € la pizza ou plat du jour. Menu enfant : 9,50 €. À la carte le soir. Vin au verre. Pizzas également à commander et emporter.

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P LO U F

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TAT O O E T B I J O O U

LUNDI AU VENDREDI : 9H À 12H / 14H À 18H30 LE SAMEDI : 9H30 À 12H30 (NOV À MARS) 9H30 À 12H30 / 14H À 18H (AVRIL À OCT)

STUDIO 54

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Ouvert depuis 2000 quartier Decré, Studio 54 est le spécialiste du body art à Nantes. Cette adresse de référence est dédiée au tatouage artistique, au piercing et aux bijoux de piercing haut de gamme, Disponible tous les jours (sauf le dimanche) de 10h à 19h, avec ou sans rendez-vous, l’équipe de perceurs professionnels assure des conseils personnels et un service irréprochable. Ainsi, afin de s’assurer que les tatouages correspondant à vous souhaits, des croquis préalables sont systématiquement réalisés. À l’écoute de vos envies et de votre budget, elle saura vous présenter dans son salon une sélection rigoureuse de marques qui associent allure, originalité et style. Découvrez un large choix de bijoux qualitatifs et esthétiques. Ou encore venez apprécier des pièces uniques, made in France. En or recyclé ou équitable, elles sont principalement dessinées et fabriquées dans de petits ateliers par des entreprises locales. L’équipe perce également les lobes des enfants, à partir de six ans. Studio 54 est à suivre sur Facebook et Instagram.

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SIGNE ASTROLOGIQUE Taureau. On fonce, parfois tête baissée. Sans faire de vacheries. COULEUR Bleue. Mais, daltonien, je ne distingue vraiment que cinq couleurs. Beaucoup plus simple. PARFUM Dans l’information, il faut toujours être au parfum. Sentir les gens, renifler les choses. Et se méfier des odeurs trop fortes. PASSE-TEMPS Faire autre chose. Cent possibilités : découvrir, regarder, écouter, admirer. Je ne lis pas assez. VACANCES (OÙ ET QUAND ?) Depuis 43 ans dans un moulin à vent – sans en faire - au nord de Nantes. Mais aussi des voyages en France, le plus beau pays du monde. Votre paradis terrestre. La Loire près de Saumur et de Tours. QUELLE EST LA FEMME DE VOS RÊVES ? Celle à côté de laquelle je peux rêver depuis bientôt un demi-siècle. Des rêves sympathiques à 90 %. A TABLE, QUEL PLAT NE FAUT-IL JAMAIS VOUS SERVIR ? Des escargots en entrée, du boudin noir en plat principal. Tout le reste, je dévore sans jamais laisser de sauce. Un vrai glouton. QUEL GENRE DE PETIT GARÇON ÉTIEZ-VOUS ? J’observais : mes deux grands frères qui jouaient ; mes deux sœurs qui parlaient ; les tennismen rue Lafond à Rennes ; les femmes qui lavaient le linge à Louvigné de Bais (Ille et Vilaine) et au lavoir à Lannilis (Finistère). QUEL EST VOTRE PERSONNAGE HISTORIQUE PRÉFÉRÉ ? Trois de l’Histoire récente : l’officier Hélie de Saint-Marc pour l’honneur ; le journaliste Philippe Gildas pour l’humour ; l’écrivain Armel de Wismes pour les histoires. VOTRE OCCUPATION PRÉFÉRÉE ? L’inattendu. POUR QUELLES FAUTES AVEZ-VOUS LE PLUS D’INDULGENCE ? La curiosité… qui est une qualité. QU’AURIEZ-VOUS AIMÉ ÊTRE ? Petit, je voulais être médecin. Adolescent : officier. Mais je suis bien tombé en travaillant dans l’information. On peut blesser mais aussi sauver.

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PA S C A L E D E L A CO C H E T I È R E

PAT R I C K G É R A R D

NANTES PRIVILÈGE

LE QUESTIONNAIRE

JEAN AMYOT D’INVILLE

CE QUE VOUS APPRÉCIEZ LE PLUS CHEZ VOS AMIS ? L’ouverture d’esprit et l’humour fin. QU’AVEZ-VOUS À VOUS FAIRE PARDONNER ? (Trop) bavard et (un peu) orgueilleux. On peut inverser. LE DON DE LA NATURE QUE VOUS AIMERIEZ AVOIR ? Grand et sportif. Bof. VOTRE CHANSON PRÉFÉRÉE ? « Les trois cloches » par les Compagnons de la Chanson. C’est vieux mais ils sont neuf. Chœur et cœur. LE MUSICIEN QUI VOUS TIRE DES LARMES ? Mes petits enfants quand ils jouent : piano, flute traversière, guitare, accordéon etc. Quand ils chantent aussi, presque aussi bien que les chœurs de l’Armée rouge. Et les joueurs de biniou… quand ils s’arrêtent. VOS FILMS PRÉFÉRÉS ? « Les Tontons flingueurs », merci Michel Audiard. « Le coup du parapluie », merci Gérard Oury. « Le diner de cons », merci Francis Veber QU’AIMERIEZ-VOUS LAISSER DE VOUS ? Avoir servi à quelque chose. SI VOUS ÉTIEZ INVISIBLE, VOUS FERIEZ QUOI ? Un ange, pour observer. QUE FAUT-IL POUR VOUS DÉPLAIRE ? Regarder dans l’assiette de son voisin. Jalouser et tricher. ET POUR VOUS PLAIRE ? Animer, entreprendre, imaginer, organiser et unir. Les cinq AEIOU que j’essaie de mettre en pratique. QUE FAUT-IL POUR VOUS FAIRE RIRE ? M’annoncer une histoire drôle… qui ne l’est pas du tout. ET POUR VOUS FAIRE PLEURER ? La perte d’être chers. Mais on peut aussi pleurer de rire. QU’AIMERIEZ-VOUS CHANGER EN VOUS ? Si j’avais ressemblé à George Clooney, aurais-je été plus heureux ? DE QUOI ÊTES-VOUS LE PLUS FIER ? La famille bien sûr : 22 sur 20, notes jamais atteintes à l’école. Professionnellement, être devenu « collègue » d’énarques et de polytechniciens, sans avoir obtenu mon (second) bac. ET DEMAIN, VOUS FAITES QUOI ? Je continue sans jamais m’arrêter. Taureau, c’est du costaud. Retour à la case départ.




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