Zut23 strasbourg

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automne 2014

culture tendances lifestyle

Strasbourg NumĂŠro 23 / Gratuit


JEAN-PAUL GOUDE. CHAPEAU : PHILIP TREACY. MGL 957 503 931 RCS PARIS.

GALERIES LAFAYETTE STRASBOURG Place Kléber Tél. : 03 88 15 23 00 Plus de mode sur galerieslafayette.com


Zut ! numéro 24

Monsieur Dominique Di Matteo porte une veste en cuir et jean Philippe Plein chez Algorithme. Sa moto, un modèle Harley Davidson, est une réalisation unique - www.harley-strasbourg.com. La peinture de la moto et du casque a été réalisée par Toni Roda - www.autoroda.com.

sortie hiver 2014

Bruno Chibane

Myriam Commot-Delon

Céline Loriotti

Direction de la rédaction & commercialisation bchibane@chicmedias.com 06 08 07 99 45

Directrice artistique mode myriamdelon@noos.fr 06 14 72 00 67

Développement commercial cloriotti@chicmedias.com 06 64 22 49 57

Emmanuel Abela

Caroline Lévy

Philippe Schweyer

Rédacteur en chef eabela@chicmedias.com 06 86 17 20 40

Développement commercial levy_caroline@hotmail.com 06 24 70 62 94

Développement commercial ps@mediapop.fr 06 22 44 68 67


ÉS Énergies Strasbourg SA au capital de 6 472 800 € • 501 193 171 RCS Strasbourg • siège social : 37, rue du Marais Vert 67953 Strasbourg cedex 9 • Document non contractuel • Réservé aux clients particuliers / professionnels • Valable sur le territoire de concessions d’ÉS Énergies Strasbourg • 10/14 •

L’ÉNERGIE EST NOTRE AVENIR, ÉCONOMISONS-LA !



6 Zut ! Ours

contributeurs zut! team Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Rédacteur en chef Emmanuel Abela Directeur artistique brokism Directrice artistique mode et tendances Myriam Commot-Delon Responsable d’édition Sylvia Dubost

Rédacteurs Emmanuel Abela, Natacha Anderson, Cécile Becker, Myriam Commot-Delon, Sylvia Dubost, Éric Genetet, Caroline Lévy, Fouzi Louahem, Julien Pleis, Sébastien Ruffet, Philippe Schweyer, Claire Tourdot Design graphique brokism Stylistes Myriam Commot-Delon, Caroline Lévy Photographes Éric Antoine, brokism, Pascal Bastien, Alexis Delon / Preview, Léone Julitte, Monsieur Paparazzo, Christophe Urbain Illustratrices Laetitia Gorsy, Ariane Pinel, Johanna Tagada Retouche numérique Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Mannequin Sara / Up Models Aya Sacha Coiffure Alexandre Lesmes / Avila Make-up Jacques Uzzardi

www.zut-magazine.com

Crédits couverture Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequin Ayona / Up Models Coiffeur Alexandre Lesmes Make-up artist Jacques Uzzardi avec les produits M.A.C. Pull en mohair et soie mélangés moucheté de peinture blanche Fendi. Bague dentelle en argent Pandora. Studio Photo / Preview 28, rue du Général de Gaulle 67205 Oberhausbergen 03 90 20 59 59 www.preview-tm.fr

Diffusion Novéa 4, rue de Haugenau à Strasbourg Commercialisation & developpement Bruno Chibane, Caroline Lévy, Céline Loriotti, Philippe Schweyer Développement Allemagne et Suisse Roland Anstett

Ce trimestriel est édité par Chic Médias 12, rue des Poules 67000 Strasbourg S.à.R.L. au capital de 25 000 euros Direction : Bruno Chibane Administration, gestion : Charles Combanaire Impression : Ott imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » 67319 Wasselonne Cedex Tirage : 8000 exemplaires Dépôt légal : octobre 2014 SIRET : 50916928000021 ISSN : 1969-0789



8 Zut ! Sommaire

12 éditorial

Zut numéro 23

14 courrier des lecteurs

16 toute première fois Un esprit ouvert

18 au bon parfum L’Assomption

21 Les dessous de table Éric Genetet avec Patricia Weller et Roger Siffer

26 Strasbourg vu par Jean-Philippe Kern, Christophe Brand et Bertrand Angsthelm, Bastian Demeusy, Antoine Neumann et Nicolas Schelté, Valérie Gonzalez, Joëlle Smadja, Anne Mistler, Cindy Viera, Sandrine Meyer, Jérôme Anna

47 Culture 48 THÉÂTRE Stanislas Nordey Portrait d’un artiste turbulent et jamais rassasié, enfin nommé à la direction du Théâtre National de Strasbourg. 53 MUSIQUES Les 20 ans de La Laiterie La salle de concerts trace une histoire des musiques pop en même temps qu’elle participe de l’évolution de la ville. 58 THÉÂTRE Les 40 ans du TJP Histoires parallèles, avec le fondateur André Pomarat et le directeur actuel Renaud Herbin 62 INSTANT FLASH Leila Bekhti, Adrien Bosc, Jean-Marie Blas de Roblès, Blackstrobe 70 CULTURE Les sélections de la rédaction

édition Strasbourg


SWATCH STORE – 12 rue des Hallebardes 67000 Strasbourg - Tél. : 03 88 22 22 68


10 Zut ! Sommaire

111 Lifestyle 128 DESIGN & DÉCO La sélection de la rentrée, pour habiller vos intérieurs. 140 ARCHITECTURE La Maison de la petite enfance du Neuhof Visite d’un lieu exemplaire avec l’architecte Pascale Richter.

83 Tendances 84 MODE Starter À moto ou sur en escalator, la mode démarre au quart de tour. 98 MODE & BIJOUX Corrélations Relations automnales entre peintres flamands, mode, objets et joaillerie. 106 MODE Les détails qui tuent Trois collections A/W 2014-15 qui nous mettent en émoi. 108 NEWS BIJOUX Brillez, et puis Zut ! Du nouveau dans les boutiques strasbourgeoises. 110 FLASH MOOD Up to date Nos envies de saison : des fringues, des accessoires, tout et rien..

automne 2014

112 DRESSING Come as you are Solenne Piret 114 URBAN STYLE La fashion dans les streets de Strasbourg. 118 TENDANCES Les sélections de la rédaction

144 OUTDOOR Julien Rhinn Les jardins et terrasses deviennent enfin de véritables espaces à vivre. 148 ARTISANAT Les voitures anciennes À Strasbourg, ils donnent une deuxième vie à ces bijoux de mécanique, objets de toutes les convoitises. 156 SPORT Jacky Duguépéroux À 66 ans, l’entraîneur rempile avec le Racing Club de Strasbourg Alsace. Portrait. 160 BIEN-ÊTRE Yogamoves Travailler le corps et élever l’esprit est désormais à la portée de tous. 164 GASTRONOMIE Un chef, une recette Lieu jaune à la plancha et bouillabaisse de légumes safranés, par Eric Thiercelin de Lucullus 166 GASTRONOMIE Brasserie de la Bourse Arrivée d’un nouveau chef (et d’une nouvelle carte) dans ce resto culte strasbourgeois. 168 GASTRONOMIE Zut ! à table Black&Wine, Le Tire-bouchon, À bout de soufre, le Doo 172 LIFESTYLE Les sélections de la rédaction


BOUTIQUE EN LIGNE WWW.HESCHUNG.COM

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12 Zut ! édito

La pyramide de nos besoins PAR PHILIPPE SCHWEYER

Anna Karina dans Vivre sa vie de Jean-Luc Godard

Alors que je patiente dans la file d’attente du cinéma, deux jeunes femmes modernes sont en pleine conversation juste devant moi : - Comment ça se passe pour toi ? - Plutôt bien… - T’es sûr ? - Je n’ai vraiment pas à me plaindre… - Tu ne vas pas me dire que tu es déjà arrivée au sommet de la pyramide des besoins ! - La pyramide de Maslow ? - C’est ça… - Je ne suis peut-être pas au sommet, mais ça va plutôt bien… J’ai un appartement idéalement situé au cœur de Strasbourg, deux cents paires de chaussures à talons et un dressingroom rempli de fringues de marques. - Waouh ! Et tu n’as plus aucun autre besoin à assouvir ? - Si, bien sûr… - Lequel ? - Le besoin d’amour… - Rien d’autre ?

- Le besoin de paix, le besoin de sécurité, le besoin de respirer un air plus pur, le besoin de dormir la semaine, le besoin de sexe le week-end et surtout le besoin de manger autre chose que des plats cuisinés en tête-àtête avec ma télé… - Ouille… - Quoi ouille ? - T’es vraiment pas au top en fait ! - Ah bon ? - Je me rends compte que ça va beaucoup mieux chez moi : je me sens en sécurité depuis que j’ai installé une caméra de vidéo surveillance dans mon salon et je dors comme un loir dans ma nouvelle literie. Surtout, j’ai confiance en moi et je sais que je suis très appréciée par mes collègues… - Quelle chance ! Du coup, tu n’as plus besoin de rien ? - Il n’y a plus que mon besoin d’accomplissement qui ne soit pas encore tout à fait satisfait…

- Et tu comptes t’y prendre comment pour le satisfaire celui-là ? - Un peu de danger ne me ferait pas de mal… - Ah oui ? - Et il faudrait aussi que je passe moins de temps au lit avec mon mec… - C’est bien ce que je pensais… - Quoi ? - La vie est compliquée.



14 Zut ! Chronique

Par Philippe Schweyer

Courrier des lecteurs

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MERCI POUR CE MOMENT

Été 2014

culture tendances lifestyle

Strasbourg Numéro 22 / Gratuit

Un lecteur qui se cache aux toilettes pour dévorer son magazine préféré, un autre qui voudrait trouver Zut ! en discothèque pour l’aider à passer le temps, une lectrice encore sous le charme après notre rencontre avec Mathieu Amalric… Une fois de plus, nos lecteurs réagissent et se dévoilent ! Question Zut !, Il y a quelques jours, j’ai surpris mon mari en train de lire Zut ! en cachette aux toilettes. Depuis je me pose des questions sur la solidité de notre couple… Que puisje faire pour lui faire comprendre qu’il n’a pas besoin de se cacher pour lire Zut ! ? — Anne-Marie, 54 ans Question Anne-Marie, Quoi que vous pensiez, votre mari est tout à fait normal. Une étude récente a d’ailleurs montré que 23% des hommes lisent Zut ! en cachette parce qu’ils ont du mal à dévoiler à leur compagne la part de glamour qui sommeille en eux. Bref, rien de grave ! Égalité Zut !, Pourquoi y a-t-il davantage de jolis jeunes femmes que de vieux beaux dans Zut ! ? Et surtout, à quand un homme en couverture ? Ce serait un grand pas pour l’égalité entre les hommes et les femmes, vous ne trouvez pas ? — Miko, 31 ans.

Égalité Miko, Votre combat est perdu d’avance. Le directeur marketing et la directrice artistique du magazine sont convaincus qu’une femme en couverture, c’est plus sexy pour les lecteurs et plus rassurant pour les annonceurs. Il faudrait beaucoup de courriers comme le vôtre pour faire bouger les lignes…

Bande à part Jean-Luc, Sachez que chez Zut !, on ne recule devant aucune dépense pour procurer du plaisir à nos lectrices ! Fouzi a du talent à revendre, alors on se met en quatre pour le garder ! Vous êtes sans doute fauché, mais à 48 ans, vous n’êtes plus de première fraîcheur ! La prochaine fois, pensez à mentir sur votre âge…

Merci pour ce moment Zut !, Ce que j’apprécie dans Zut ! c’est qu’il n’y aura pas une ligne sur le bouquin de Valérie. Alors, merci pour ce moment de répit très agréable que je passe en votre compagnie, bien loin de la presse people et des paparazzi. Vous êtes l’honneur de la presse française. — François, 60 ans.

Novo Zut !, Avec mes copines on a découvert la boutique Zut ! rue Sainte-Hélène. C’est vraiment le meilleur spot à Strasbourg pour récupérer de beaux magazines gratuits comme Zut ! et aussi Novo qui est un peu plus intello, mais que j’adore quand même ! — Aline, 19 ans.

Merci pour ce moment François, C’est vrai que l’on ne va pas gâcher du papier pour parler d’un livre que son éditeur n’a pas daigné nous envoyer en service de presse, malgré les multiples relances de nos stagiaires et l’insistance du big boss qui rêvait de faire une plusvalue en le revendant sur PriceMinister.

Novo Aline, Effectivement, l’empire de presse Chic Médias à la tête de cinq éditions de Zut ! (Strasbourg, Lorraine, HautRhin, Allemagne et Bordeaux) dispose désormais d’une boutique à deux pas de la place Kléber. En plus des magazines Zut ! et Novo, on y trouve les livres sublimes édités par Médiapop ainsi que les œuvres sulfureuses d’André S. Labarthe publiées par Bruno “Chic” Chibane.

Slow Zut !, Vous devriez diffuser Zut ! dans les discothèques de la ville. L’autre soir, je m’ennuyais vraiment à mourir pendant que mon cousin dansait un slow avec une parlementaire suédoise. Si j’avais eu un Zut ! sous la main pour passer le temps, ça aurait été nettement moins pénible. — Marco, 36 ans. Slow Marco, Il ne faudrait pas confondre discothèque et bibliothèque ! Si vous vous ennuyez en disco, faut rester à la casa. Un samedi soir au fond du lit avec un bon vieux Zut !, c’est l’assurance d’un dimanche matin sans mal de crâne ni remords, ni regrets ! Bande à part Zut !, J’aime bien la chronique de Fouzi, mais ça doit vous coûter un fric fou de faire appel à un type aussi génial ? En plus, avec Bande à part, son magazine de cinéma interactif, il doit déjà se faire un max de blé ! Vous ne voudriez pas donner sa chance à un jeune type fauché, mais talentueux ? — Jean-Luc, 48 ans.

Bravo Zut !, J’ai adoré votre rencontre avec Mathieu Amalric dans le dernier Zut !. La photo d’Eric Antoine est vraiment intéressante avec ce grand voile blanc au premier plan. Le texte de Caroline Levy est également tout à fait digne de ce comédien et réalisateur vraiment talentueux. — Valérie, 30 ans. Bravo Valérie, Votre courrier va faire très plaisir à Caro et Eric… Une fois de plus nos équipes se sont montrées à la hauteur de l’enjeu. Comme le disait récemment David Lynch de passage à Dijon : « Il n’y a que Zut ! qui m’aille quand je suis lost sur la highway ! »


S T R A S B O U R G A R CA D E S 10 R U E D E S G R A N D E S A R CA D E S - 6 7 0 0 0 S T R A S B O U R G S T R A S B O U R G R I V E TO I L E C E N T R E C O M M E R C I A L R I V É TO I L E - P L AC E DAU P H I N E 3 - 6 7 0 0 0 S T R A S B O U R G


16 Zut ! Chronique

Par Fouzi Louahem Illustration Ariane Pinel / Central Vapeur

toute première fois

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UN ESPRIT OUVERT

Il y a quelques semaines, pendant que vous et moi vaquions à nos activités quotidiennes, une pensée simple, un mot, voyageait au dessus de nos têtes dans l’éther numérique. « Bonjour », c’est le mot qu’a pensé très fort un chercheur indien en plissant les yeux. Ce chercheur coiffé d’un casque que j’imagine proche de celui de Doc Brown dans Retour vers le futur, tentait une expérience inédite, une expérience de transmission télépathique qui consistait à penser au mot « bonjour ». Cette pensée simple fut traduite par un logiciel en code binaire composé de 0 et de 1. À l’autre bout du fil et de la planète, un chercheur strasbourgeois recevait le message, celui-ci fut à nouveau traduit en flash lumineux capable d’être interprété par le cerveau, faisant apparaître comme par magie dans son esprit le mot « Bonjour ». « Bonjour », a-t-il répondu en esquissant un sourire. Cet événement qu’on pourrait qualifier d’historique s’est retrouvé noyé dans le flot infernal de l’information immédiate, coincé entre les détails sordides de la vie de couple d’une ex-première dame et le sauvetage d’un lapin albinos en direct sur BFMTV. Alors

suis-je le seul à penser que cela équivaut au premier pas de l’homme sur la lune ? Et demain à quoi ressemblera notre vie avec ce nouveau mode de communication télépathique ? « Bonjour, je vous aime. » Une pensée pure, cristalline, livrée brute d’un homme à une femme, expression même du coup de foudre. Un flash de pensée télépathique. « Bonjour, vous avez depassé la limite de vitesse admise sur cette portion de route, la sanction est de 180€ d’amende et 3 points en moins sur votre permis. » Une pensée officielle, formatée, expression même du « tu l’as bien cherché quand même ». Un flash de radar télépathique. « Bonjour, je ne vous conseille pas le plat du jour, qui finit de décongeler dans l’évier, la seule chose saine qu’on vous servira aujourd’hui ici, c’est cette pensée. » Un flash de pur altruisme émanant d’un serveur sous-payé. « Bonjour, je redresserai le pays, je ferai de demain des après-demain qui chantent, il

y aura du travail pour les jeunes, de la retraite pour les vieux, du pouvoir d’achat pour les pauvres, du super pouvoir d’achat pour les riches et enfin des iPhone 6 pour tout le monde. » Un flash du moi président et du surmoi mis en examen. « Bonjour, saladetomateoignonsaucerougeousauceblanche ? » Un flash non homologué par les autorités sanitaires du Bas-Rhin. « Bonjour, voici ma dernière pensée. Rosebud. » Un flash ultra-référentiel de pensée cinéphile, mais que vous pourrez remplacer aisément par “mobylette”, cela marche aussi... « Bonjour madame et monsieur, vous allez être parent d’une petite fille, voulez-vous l’entendre penser ? » Un flash métaphysique. Il y a quelques jours à Strasbourg un homme a accueilli la pensée d’un autre, en plissant les yeux.



18 Zut ! Chronique

Par Sylvia Dubost Illustration Lætitia Gorsy

au bon parfum

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L’ASSOMPTION

Il est des matières qui élèvent l’âme et réjouissent les dieux comme les hommes. Une, plus que toutes les autres. Le santal est un bois sacré, et pour les habitants de la péninsule indienne, il l’est depuis plus de 2000 ans, comme nous l’enseignent les premiers textes védiques. Offrande aux divinités, protecteur et purificateur pour l’homme, il est utilisé pour alimenter le feu des cérémonies et des crémations. Plus loin à l’est, en Chine, au Japon, en Corée… il entre dans la composition des encens utilisés pour le culte. Le santal nous raconte un orient extrême et spirituel, loin du Levant et du mythe du harem. Par son histoire et ses usages, par son odeur passionnante car multiple, le santal est une matière cérébrale. Crémeux et poudré, onctueux et un peu âpre, d’une douceur laiteuse un peu sauvage, c’est déjà un parfum en soi. Il est noble et troublant, d’une sensualité fantasmée plus que charnelle. Tellement puissant et affirmé qu’à haute dose, il évoque une vieille diva poussiéreuse et trop maquillée, habillée grand soir en toutes circonstances. Par touches, il est d’une modernité intemporelle.

Une matière précieuse à plus d’un titre. Le santal est rare et cher. Parce que sa récolte nécessite plusieurs étapes de séchage et de traitement : l’huile essentielle est obtenue par distillation des racines et du cœur du bois, réduits en poudre et séchés ; et surtout parce que le Santalum album (ou santal blanc) dont il est extrait est une espèce végétale menacée. Celui de la région de Mysore dans le Sud de l’Inde est considéré comme le plus beau, mais le gouvernement indien en a interdit l’exportation pour éviter la surexploitation. Si l’on utilise désormais le santal australien en substitution, il n’en est pas moins devenu synonyme de raffinement ultime. Après les bombes Samsara (Guerlain) et Egoïste (Chanel), où il était surdosé, la mode du santal a fait une pause de quelques décennies, avant que ces dernières années, les marques de niche ne lancent toutes, ou presque, un santal de luxe : Santal Blush de Tom Ford, Santal 33 du Labo, Santal Massoia dans la collection Hermessence, Santal Majuscule dans la collection export de Serge Lutens… En des temps difficiles revient toujours

le besoin de luxe, la nostalgie de l’éclat d’un monde passé, et peut-être aussi, le désir de beauté et d’absolu… Tam Dao, Diptyque (Daniel Molière, 2003) Crémeux et boisé, un santal chaleureux au sillage délicat, qui nous enveloppe d’une étole de laine blanche. Pur et parfaitement unisexe. Santal de Mysore, Lutens (Christopher Sheldrake, 1997) Triomphal, impressionnant et étrange, avec ses effluves de cumin. D’autant plus somptieux lorsqu’il est porté tout en retenue. Bois des Îles, Chanel (Ernest Beaux, 1926) Un départ lumineux et fruité, des notes de fonds épicées, ce parfum curieusement exotique. Un chef d’œuvre, décliné en version masculine en 1987 sous le nom de Bois noir, puis d’Égoïste.



Givre de feu

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21 Zut ! Rencontre

Les dessous de table ROGER SIFFER & PATRICIA WELLER Septembre 2014 Restaurant de la Choucrouterie

Par Éric Genetet Photos Christophe Urbain

Dans chaque numéro de Zut !, les personnalités alsaciennes se mettent à table avec Éric Genetet.


22 Zut ! Rencontre

Si le TOP 50 JDD existait en Alsace, nos deux invités seraient très près des sommets. Tout en haut dans la hiérarchie des Alsaciens préférés des Alsaciens. Ils tiennent l’affiche depuis plus de trente ans, ce qui en langage d’artiste fait facilement un siècle. Une éternité amoureuse. Roger Siffer a commencé avec Germain Muller au cabaret Le Barabli avant de fonder le théâtre de la Choucrouterie, Patricia a débuté à la radio, avant de créer le personnage de Marlyse Riegenstiehl, et de devenir la comédienne incontournable de la Revue Scoute. Ces deux mythes vivants, ces deux monstres sacrés du spectacle alsacien se connaissent très bien pour avoir travaillé ensemble, mais ils se voient peu, occupés et parfois opposés par leurs œuvres respectives.

“ Roger est un vrai dingue, peut-être même un punk ” Septembre à Strasbourg, il fait beau. Patricia arrive à vélo. Roger est déjà sur place. Normal, il s’affaire à la Choucrouterie depuis les années 80, c’est son resto, son bureau, sa scène, sa vie. Pour lui, la tournée d’été de la Chouc vient de s’achever, la 31e revue va bientôt démarrer. Pour Patricia, après une saison estivale très calme, elle est à deux doigts de reprendre Cul sec avec son complice Denis Germain à La Victoire, avant la prochaine Revue Scoute à la salle des Fêtes de Schiltigheim en janvier. Seront-ils heureux de se retrouver ? La question m’angoisse un peu, mais le premier contact me rassure. Ils sont détendus, chaleureux, la conversation s’engage immédiatement, il n’y a aucune retenue, aucune distance. De la connivence. La première chose qui me frappe est leur admiration mutuelle. Ils parlent la même langue, l’alsacien oui, mais aussi celle du respect du travail de l’autre : « Roger est un vrai dingue comme je les aime, il provoque sans méchanceté, c’est un vrai rockeur, peut-être même un punk. » Roger confirme son estime pour le travail accompli par Patricia : « Un boulot énorme. On ne le sait pas forcément,

mais derrière le personnage de Marlyse Riegenstiehl, Patricia est quelqu’un de vachement généreux. » Il est vrai qu’elle n’hésite jamais à mouiller sa chemise pour de bonnes causes, pas besoin de faire savoir qu’elle se renverse un seau d’eau glacée sur la tête pour cela. Je me rends compte du privilège que l’on m’accorde lors de ce déjeuner. Ce qu’on me raconte, c’est l’histoire de l’Alsace. Ils ont connu, côtoyé, interpelé, joué, les grands personnages alsaciens des 30 dernières années.

“Personne ne doit rien à personne ” Ils n’ont pas beaucoup de mal à se souvenir de leur première rencontre : c’était à la radio (ex France Bleu Alsace). Elle était assistante. Roger, entre les spectacles du Barabli de Germain Muller, sortait des disques. Très vite, ils se retrouvent ensemble sur scène, aux débuts des années 80, dans Dieu est Alsacienne du journaliste et essayiste Martin Graff, avec entre autres Philippe Geiss, Henri Muller et Louis Fortmann, un boulanger féru de Ferré ou de Brassens. Il tenait « salon » dans son

fournil ; les artistes refaisaient le monde autour de bonnes bouteilles de Bordeaux. On trouvait là Tomi Ungerer, et même le mime Marceau. C’est ce fameux boulanger qui mettra Roger sur la piste du local de la Choucrouterie. Fortmann lui déniche cette ancienne usine à choucroute, jusque là désaffectée. Il faudra de nombreuses années avant que l’odeur du chou disparaisse complètement des salles de spectacles. Le théâtre de la Chouc est un succès ; la patronne de Radio France Alsace ouvre son antenne à Roger : « Fais-moi quelque chose de sale », lui propose-t-elle. Il répond avec Arrache-moi la jambe. C’est l’âge d’or du régionalisme. En direct de la Choucrouterie, c’est un carton, le taux d’écoute est énorme, pendant 10 ans. Patricia fait partie de l’aventure, au début elle choisit les disques qu’elle diffuse, puis commence à intervenir dans l’émission. Une quinzaine de personnes fabrique ce show qui deviendra mythique, tous bénévoles, car les cachets servent à faire tourner le théâtre : « Un lieu comme celui-là, il faut le porter. Il doit vivre, et même survivre. » Roger se souvient d’instants plus compliqués ; Martin Graff lui a fait jouer un proxénète dans un film pour la télévision allemande. Il était place Kléber, habillé d’un costume blanc et d’une cravate sur laquelle Graff avait fait imprimer les étoiles du drapeau européen, mais aussi la faucille et le marteau. Un élu, député du Sundgau, ne comprenant pas qu’il s’agissait des idées du personnage qu’il interprétait, est intervenu pour suspendre la subvention de la Chouc. Le Théâtre fermera pendant six mois. C’était quand exactement ? Roger et Patricia n’ont pas la mémoire des dates, ils vivent sans regarder derrière eux, mais se souviennent des histoires entassées dans leurs valises, sous leurs yeux qui s’illuminent quand elle affirme qu’elle a appris à boire avec la bande de Siffer. « À un moment, il faut savoir gérer le truc, ça fait partie du métier », précise Patricia. « Germain Muller disait : il faut apprendre à boire ou arrêter de boire », ajoute Roger. Le nom de Germain Muller revient souvent dans la conversation. C’est le point de départ, l’origine : « Il écrivait, faisait la mise en scène, il faisait presque tout en solitaire. » C’est sans doute leur différence, Roger a toujours pensé que le travail devait se faire en bande : « Encore aujourd’hui, dès que je peux ajouter un animal à la horde, je l’essaye, avec une


23


24 Zut ! Rencontre

approche que je dois à Germain, plus proche de l’artisan que de l’artiste, le génie ça ne tient pas très longtemps. » Pour Patricia aussi la rencontre avec Germain Muller est décisive. Elle a 20 ans. Chez lui, rue Hermann à Strasbourg, un après-midi bien arrosé. Germain remarque son talent et souhaite l’engager au Barabli, mais Dinah Faust, l’épouse de Germain, s’y oppose, « la petite » ne sait pas chanter. Les deux femmes se retrouvent néanmoins à la télé un peu plus tard. Roger, lui aussi, avait deviné le potentiel de Patricia. À la question « Que dois-tu à Roger ? », elle répond en rigolant : « Tout ! » Roger intervient immédiatement : « Personne ne doit rien à personne. » C’est ça, Roger Siffer. Il fait monter sur scène et se révéler des générations de comédiens, mais ne pense pas une seconde que ses artistes, pourtant si reconnaissants, lui doivent quelque chose. C’est l’esprit Chouc, là où les talents se rencontrent avant de s’associer. Comme Patricia et son complice Denis Germain, l’un des auteurs de la Revue Scoute. Leur duo (Plus jamais pauvre, Cul sec…) est toujours un succès en Alsace.

“Je ne veux pas laisser de trace, après tu te retrouves avec le nom d’un square” Comme dans les diners de fête en famille, les souvenirs sont au cœur de la conversation, puis les sujets « récurrents » s’invitent à table. L’inévitable « dossier » de la liberté d’expression par exemple, ou le fameux « c’était mieux avant ». « Aujourd’hui, on ne délire plus de la même façon, mais peut-être parce que d’autres délirent à notre place, je ne sais pas, mais à l’époque on était les premiers à délirer sur scène comme à la ville », affirme Roger. « Il existait un état d’esprit différent », d’après Patricia. « Les provocations n’étaient pas

méchantes, j’ai même fait une demande de “non subvention” au maire de Strasbourg, Marcel Rudloff. Il m’a convoqué dans son bureau un matin pour le petit déjeuner. Ma lettre de “non subvention” était sur son bureau, il m’a demandé ce que je voulais exactement. J’ai répondu : “Rien, mais combien ça coûte de ne rien demander ?” Rudloff termina notre entretien en disant qu’il avait déjà du mal à faire travailler les gens sur le concret, si maintenant il devait les faire travailler sur l’abstrait… On pouvait tout se permettre, aujourd’hui, on est plus poli. » « Dans les carnavals, on pouvait balancer de la farine sur les gens », conclut Roger. Les souvenirs fusent, il n’y a aucun « blanc » dans la conversation. Je place un mot sur le Dictionnaire amoureux de l’Alsace (Plon) : le Lorrain Gilles Pudlowski a écrit que « Roger est un vieux baba aux airs de gaucho écolo éternel, le plus vivant symbole d’une région d’apparence conservatrice qui n’a rien de plus pressé que de se moquer d’elle-même avec entrain. » Du symbole, Roger affirme : « J’en ai rien à foutre, mais je revendique le côté gaucho, écolo… Le reste, la légende, l’icône comme on me dit parfois, ça ne veut rien dire. Ce qui m’intéresse c’est ce que l’on entend quand les gens entrent dans la salle pour la Revue : “On vient tant qu’il est encore vivant”. Moi je veux faire mon travail le mieux possible. » Patricia pense la même chose : « Je ne veux pas laisser de trace, après tu te retrouves avec le nom d’un square. Ce qui compte c’est de donner envie à d’autres, plus jeunes que nous, de continuer sur nos traces. » La jeune génération des Alex Lutz et Sébastien Bizzotto n’ont pas raté l’occasion de suivre leurs glorieux ainés.

de soutenir la création régionale et d’enrayer la montée du Front National, Roland Ries avait commandé à Roger un projet de festival d’été avec l’ambition de faire se rencontrer des langues, des cultures et des musiques étrangères. Babel a duré trois ans, avant de s’arrêter en 2001 avec l’arrivée de l’équipe Keller-Grossmann à la tête de la ville, alors que la dernière édition avait attiré plus de 12 000 personnes. « C’est un souvenir énorme, sur Strasbourg soufflait quelque chose de différent. J’étais dans un costume alsacien détourné en Nina Hagen. Babel c’est l’Alsace que j’aime, celle qui fait venir les gens de partout, l’ouverture d’esprit », se souvient Patricia. « Le vivre ensemble dans cette région est important », ajoute Roger. L’Alsace n’est pas plus enfermée sur ellemême qu’avant, mais la seule question importante aux yeux du patron de la Chouc est de savoir ce que les artistes peuvent faire pour que ça n’arrive pas. Et Patricia de conclure à propos de l’âme alsacienne : « elle ne m’intéresse que si elle se mélange. » Le déjeuner se termine, nous allons nous séparer après un dernier café, quand Patricia évoque sa passion pour les champignons. Passion partagée avec Roger qui revient parfois à la Choucrouterie avec des sacs remplis de toutes sortes de noms barbares que l’on cueille dans nos forêts. Encore un point commun. Elle peut y passer des heures également, sans doute pour trouver du calme et la paix nécessaire avant de reprendre le chemin de la scène, pour faire vivre longtemps le cabaret alsacien. Ce n’est pas un hasard si l’un des symboles du champignon est la longévité. Patricia Weller et Roger Siffer ont encore de beaux soirs devant eux.

“Le vivre ensemble

La Choucrouterie 20, rue Saint-Louis www.theatredelachouc.com

dans cette région est important” Que reste-t-il de ce passé commun ? La réponse claque : « La possibilité de travailler ensemble quand on veut. » Et je devine un rêve partagé quand nous évoquerons l’un de leurs plus beaux souvenirs : Babel. En 1999, dans le but

Cul Sec (avec Patricia Weller), les 8, 10, 16 et 17 octobre au restaurant La Victoire marlyse.fr



26

Strasbourg vu par Réalisation et texte Caroline Lévy

О

Photo : Christophe Urbain

Ils vivent, travaillent, créent et sortent dans Strasbourg. Les hommes et les femmes qui font vibrer la ville nous font découvrir leur lieu préféré.


27 OÙ ? Rue de la Course « Cette rue a vu naître la quasi totalité de la presse culturelle gratuite à Strasbourg… En plus d’être symbolique, ce lieu abritait nos anciens bureaux en plein cœur du quartier gare, vivant et animé en permanence. De joyeux souvenirs ! »

Nicolas Schelté

Antoine Neumann

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Sandrine Meyer Commerçante

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jeu 25 sept Photo : Christophe Urbain

OÙ ? Les Haras « Ici, je garde des souvenirs d’enfance où, après l’école, je me faufilais pour admirer les chevaux dans les écuries. Cet épisode a certainement conditionné mon amour pour l’univers équestre. Je trouve la réhabilitation des lieux très réussie. »

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Photo : Éric Antoine

Photo : Éric Antoine

OÙ ? Quai des Pêcheurs « De retour depuis peu à Strasbourg, je retrouve avec émerveillement ces quais avec leurs couleurs si singulières, qui me font penser à Amsterdam. L'atmosphère et la lumière lorsque la nuit tombe attirent un public éclectique que je ne me lasse pas d’observer. »

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Cindy Viera 31 ans

Agence Caméléone

mar 23 sept

Photo : Éric Antoine

Où ? Conservatoire de Strasbourg « Amatrice de musique et de théâtre, c’est une institution qui offre une programmation créative. Elle s’ouvre sur un quartier en devenir, que je trouve déjà très vivant. J’y viens danser la salsa l’été, à l’extérieur ! C’est aussi un terrain idéal pour le casting sauvage de futurs modèles. »

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Directeur du Sofitel Strasbourg

JeanPhilippe Kern

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Où ?

Place du Château « Depuis sa réhabilitation, je trouve cette place particulièrement réussie, avec ses œuvres en grès des Vosges qui sortent de terre et répondent bien aux architectures environnantes. Une place animée qui vivra cette année au rythme du millénaire des fondations de la Cathédrale. »

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Anne Mistler 63 ans

mar 23 sept

Directrice régionale des Affaires culturelles

Photo : Éric Antoine

Où ? Loggia du Palais du Rhin « Ce balcon totalement méconnu offre une perspective inédite sur l’Université, où Culture et Savoir se répondent. Au confluent des institutions culturelles et universitaires, ce lieu secret est habillé de sculptures figurant différents corps de métiers et rend aussi hommage aux savoir-faire et développement économique de l’Alsace. »

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40

Bastian Demeusy 20 ans

mer 24 sept

Youtubeur, aka Aziatomik

Photo : Éric Antoine

Où ? Parc de la République « Pour réfléchir au thème de mes futures vidéos, je viens quasi exclusivement toujours sur le même banc. Muni de mon ordi, ce parc est une source d’inspiration inépuisable et reste ressourçant. »

Actu !

Chaîne youtube avec en moyenne 3 millions de vues par vidéo. Écriture d’une web-série et d’un court métrage pour l’été prochain. www.youtube.com/Aziatomik Gilet à capuche Superdry.


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Living

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d’exterieur Installations

-

Jardins

éphémères


42

Joëlle Smadja 54 ans

Directrice de Pôle Sud mer 24 sept

Photo : Christophe Urbain

OÙ ? Le Baggersee « Ce plan d’eau fait partie intégrante de l’histoire des Strasbourgeois, il a une utilité sociale mais aussi culturelle. Il est situé à la Meinau dans le même quartier que le théâtre, et nous y avons d’ailleurs organisé des événements inédits. La nuit, le Baggersee devient magique.»

Actu !

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44

lun 29 sept

Jérôme Anna

Directeur de l’hôtel Hannong

37 ans

Photo : brokism

Où ? Cour de Plomb « J’aime les endroits chargés d’histoire où le temps s’arrête. C’est le cas de cette cour intérieure cachée, que peu de gens connaissent. Sa situation presque secrète au cœur du Carré d’Or est remarquable. »

Actu !

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48 Zut ! Culture Théâtre

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Enfin nommé à la direction du TNS, Stanislas Nordey, metteur en scène et comédien turbulent et jamais rassasié, entend diriger le théâtre dans la joie et avec l’ambition d’en faire un vrai acteur de la cité. En attendant les détails de son projet en janvier, dessinons les contours de son univers et de son parcours en quelques termes choisis.

Stanislas Nordey est un boulimique et un précoce. Le théâtre, il y vient un peu par hasard. Enfant de la balle, du réalisateur Jean-Pierre Mocky et de la comédienne Véronique Nordey, il traîne plutôt sur les plateaux de cinéma. À 15 ans, lors d’un voyage à Oxford, il visite un ancien théâtre. Lui que ne va pas vraiment au spectacle est fasciné par ce lieu habité de 200 ans d’histoire et de créations. Il décide de devenir acteur et demande à sa mère d'être son professeur. Pour lui, elle monte une école dans laquelle il enseignera très vite, dès l’âge de 20 ans. Suivent le cours Florent – qu’il déteste –, le Conservatoire – où il ne se sent pas vraiment bien non plus – et, entre les deux, sa première mise en scène, La Dispute de Marivaux, qui fait sensation dans le Off d’Avignon en 1988. Dès lors, Nordey n’a cessé de mener de front ses activités de metteur en scène (pour le théâtre et l’opéra), d’acteur (pour lui et les autres) et de pédagogue, construisant une œuvre centrée sur le texte et la présence physique de l’acteur, le travail de troupe et la question du théâtre dans la cité. En 1995, il rejoint avec la troupe le théâtre de Nanterre-Amandiers dirigé alors par JeanPierre Vincent (directeur du TNS de 1975 à 1983), son professeur au Conservatoire et

la seule vraie rencontre pendant ses trois années avec Valérie Lang, compagne de vie et de projet pendant de longues années. De 1998 à 2001, il co-dirige avec elle le Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis. Il veut tout changer, tout de suite, et le projet qu'il mène entraîne d'importantes difficultés financières. Responsable pédagogique de l’école du Théâtre National de Bretagne depuis 2001, il continue à monter des spectacles avec sa compagnie et à jouer pour d’autres. Artiste associé au festival d’Avignon en 2013, il monte Par les villages de Peter Handke dans la Cour d’honneur. Nommé directeur du TNS en septembre, après quelques péripéties, il entend bien y mettre en œuvre les idées qu’il a toujours défendues : renouveler profondément le public, faire venir au théâtre ceux qui ne viennent jamais ou ne viennent plus et ancrer plus profondément dans la ville cette grande institution, seul théâtre national installé en région. À presque 50 ans, il en va désormais pour lui de la responsabilité de sa génération.


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50 Théâtre Stanislas Nordey

“ Quand on pose des actes radicaux, on donne une énorme liberté au spectateur. ”


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Singulier* « Oui, sûrement. Surtout au moment où j’ai commencé, j’avais un véritable désir de m’inscrire en réaction à un théâtre qui misait sur le spectacle, sur l’image. Je voulais revenir au théâtre des origines, au théâtre grec, politique et poétique : je voulais retisser le fil avec une grande tradition d’un théâtre politique au sens large, qui divertit et fait réfléchir. C’est pour cela que j’ai beaucoup travaillé sur la frontalité. Mon autre singularité, c’est que je suis acteur et metteur scène, ce n’est plus si développé aujourd’hui. Tous les grands metteurs en scène des années 70 et 80 étaient des metteurs en scène purs. » Polémique* « Là, je m’y reconnais moins. Je ne veux jamais faire polémique, ce n’est pas intéressant : c’est une posture. En revanche, s’il s’agit de mettre en question et de remettre en question, si ça dérange et que ça fait bouger les lignes, alors je dirais oui. Je revendique cette nécessité pour les artistes de ne pas rentrer dans le moule et de créer du désordre. Depuis 15 ans, je remplis les salles, mes spectacles sont assez joyeux, assez populaires. Les seules grandes polémiques ont eu lieu sur le texte : L’Épreuve du feu du Suédois Magnus Dahlström, par exemple. Comme mon théâtre fait entendre le texte, c’est le texte qui fait polémique. Il m’est arrivé de prendre des positions fortes. À Saint-Denis, j’ai remis en cause un certain nombre d’usages : le prix des places, le fait que les directeurs prenaient trop d’argent pour eux et pas assez pour les artistes. Mais c’est plus que juste une polémique, c’est un débat. » Radical* « Quand on pose des actes radicaux, on donne une énorme liberté au spectateur. Ce que je trouve bon, c’est quand on n’est pas d’accord avec son voisin. Cela crée le débat, la colère. On pose une ligne claire et on permet au spectateur de se positionner, d’être un spectateur vivant. Les spectacles dont je me souviens le plus, ce sont ceux qui m’ont heurté, dérangé, interrogé, où je suis passé de l'ennui à la passion, où je ne suis pas passif. J’essaye de faire un théâtre où le spectateur n’est pas indifférent. »

Démesuré* « J’aime bien m’attaquer à des choses difficiles. Thomas Jolly a créé un spectacle de 18h sur Shakespeare. Vincent Macaigne casse le théâtre tous les soirs. J’avais aussi fait un spectacle de 8h avec l’IVT [Vole mon dragon en 1994 avec l’International Visual Theater, compagnie constituée d’acteurs sourds-muets, ndlr]. C’est important de proposer au spectateur des aventures de théâtre, pas juste un spectacle de plus. J’essaye de m’attaquer à des sommets et d’aider le spectateur à gravir joyeusement la montagne. J'y pense toujours en premier, à lui faire découvrir un texte. Dans la forme, j’aime bien le mettre en danger mais aussi l’aider. » Orgiaque* « Je pense qu’il parle de ma personnalité. J’ai un rapport compulsif au travail. Je lis deux pièces par jour, j’aime enseigner, mettre en scène, jouer, je suis très engagé dans milieu associatif, je m’occupe beaucoup des gens qui m’entourent. J’aime la vie, elle est courte, donc je la bouffe. J’aime manger aussi, et on mange bien ici ! Je ne suis pas Falstaff mais je me sens comme ça à l’intérieur. Quand quelqu’un a l’idée de faire une balade de 15 km, j’aime bien en faire 30 plutôt, par peur, par plaisir. » Joyeux « C’est moi ! Cela me ressemble, je suis quelqu’un de joyeux. Je dois ça à ma mère, qui m’a donné tellement d’amour bien placé que j’ai une réserve de joie, de désir. Tous les matins je me dis que je fais le métier que j’aime, avec des gens avec qui j’ai envie de travailler. C’est un luxe ! Il y a des metteurs en scène qui construisent dans le conflit, moi j’aime que tout le monde se sente bien. Je ne sais plus quel grand metteur en scène russe disait : « L’acteur qui joue Hamlet mourant doit le faire avec une joie intérieur immense. » Je comprends. La joie ou la force créative. Quand on écrit, quand on joue, quand on met en scène, cette circulation des fluides permet que quelque chose advienne. La création ne devrait jamais être triste. C’est un des trucs dont les salariés du TNS se rendent compte : j’ai tout le temps la banane. » *Ces adjectifs sont employés par Frédéric Vossier pour qualifier le travail de Stanislas Nordey dans le livre Stanislas Nordey, locataire de la parole, Les Solitaires intempestifs

La playlist de Stanislas Nordey Quel livre revient régulièrement sur votre table de chevet ? Le Livre de Monelle de Marcel Schwob. Certains ont besoin de la Bible pour avoir des réponses sur les chemins de vie. Ce livre est un texte sublime sur le métier de vivre. Quel disque tourne en boucle dans votre lecteur ? En ce moment ou pour toujours ? Pour toujours, l’album La Solitude de Léo Ferré. Et en ce moment, Adèle. Quel film regarderiez-vous pour la 54 578 754e fois avec enthousiasme ? La Nuit du chasseur de Charles Laughton, sans aucune hésitation. Il préserve à tout jamais notre part d’enfance. La terreur de ces deux enfants est celle qui ne nous quittera jamais. Quelle œuvre d’art ou quel artiste ne cesse de vous fasciner ? Ça se situerait quelque part entre le carré blanc de Malevitch et un monochrome d’Yves Klein. Ces artistes posent la question de l’infini, de l’infini tout court et en art. Tout est possible à ce moment-là. Au contraire, à quel artiste pourriez-vous renoncer ? Là aussi, y’en a ! Toulouse Lautrec, je pourrais y renoncer très facilement.


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53 Zut ! Culture Musiques

Cette année, La Laiterie fête discrètement ses 20 ans. Depuis le début, une bande de copains attachée à l’histoire des musiques pop dessine la trajectoire de cette salle de concerts en parallèle de celle de la ville. Thierry Danet, président de La Laiterie, retrace l’histoire de cette construction, toujours en construction.

(RE) CONSTRUIRE LA VILLE

Photo Agnès Kleinknecht

PAR CÉCILE BECKER


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À quoi ressemblait Strasbourg avant l’ouverture de La Laiterie ? C’est assez réducteur de présenter ça comme ça, mais il ne s’y passait pas grand chose mis à part quelques concerts dans une salle grand format : le Tivoli, qui était un gymnase. De 1982 à 1986, il y a eu une période extraordinaire entraînée par le Bandit, un entrepôt rue de Bouxwiller – un lieu comme on ne peut plus en connaître aujourd’hui –, fondé sur l’énergie de la scène française qui a explosé après le punk. Après ça, plus rien à part quelques associations qui naissaient puis disparaissaient au bout d’un an et qui organisaient des concerts axés sur des esthétiques particulières, notamment à La Salamandre [on y a vu Dominique A, Divine Comedy, Tindersticks et Pulp, ndlr]. Mais il n’y avait pas de régularité, pas de lieu identifié. Vous avez organisé des concerts avec l’équipe qui est aujourd’hui encore celle d’Artefact (regroupant les associations Artefact PRL, gérant La Laiterie, et Quatre 4.0, pour les festivals). Il se dit même que vous avez personnellement joué à La Laiterie… [Sourire] Il y a eu une saison où La Laiterie, en tant que hangar, a été ouverte à quelques concerts. Lors du premier, j’y ai joué avec mon groupe M et les Maudits, c’est amusant d’y repenser. Nous avons aussi joué au Bandit, c’était mémorable ! Depuis 1989, je m’occupais de Radio Campus, j’ai rencontré mes trois compères Nathalie Fritz, Patrick Schneider et Christian Wallior à cette époque. Ils avaient un projet de festival et avaient commencé à organiser des concerts dans le nord de l’Alsace, et puis ils sont arrivés à Strasbourg. Au départ, on a simplement monté une association classique pour faire de la radio et des concerts. On parlait déjà d’Artefact, un nom politique qui disait déjà très clairement ce qu’on voulait faire : tout en n’évoluant pas contre

Photo Agnès Kleinknecht

Musiques Les 20 ans de La Laiterie

“ La Laiterie a été un exemple et un contre-exemple pour de nombreuses villes. ” les systèmes culturels, de politiques publiques et de logiques territoriales, notre objectif était d’avoir une autonomie relative, d’avoir notre propre mécanique et de faire évoluer ces systèmes. On a fait une saison de concerts à La Marseillaise, salle qui ne servait plus et que l’on a réactivée, où l’on a fait venir Helmet ou les Buzzcocks. En fin de saison, la ville a ouvert un appel d’offres sur le projet de La Laiterie. Nous avons postulé et, le 25 octobre 1994, on ouvrait en donnant les derniers coups de peinture pendant les balances et avec, déjà, 50 concerts programmés. Si l’ouverture avait été différée ou si on n’avait pas été choisis, on aurait été dans un sacré merdier… Il faut se souvenir que La Laiterie a ouvert sans aucun financement public. Ça illustre la difficulté d’articuler les réalités d’un champ culturel avec des politiques publiques, d’autant que le rock n’entrait à l’époque pas dans ce champ culturel. C’était une musique de jeunes pour faire la fête le soir…

Jusqu’au label SMAc, scène de musiques actuelles… Strasbourg a été pionnière mais en même temps en retard, si l’on considère l’histoire de la musique qui évolue sur un tempo très rapide. Il n’y a pas eu d’analyse, tout a été fondé sur une intuition et une énergie. Forcément, il y a eu des trous dans ce champ de vision : aucune appréhension du fait que c’était une activité professionnelle. Par exemple, pas un seul bureau n’était prévu dans le bâtiment. De fait, on ne savait pas comment appeler ça, jusqu’à ce que le ministère se pose la question. Catherine Trautmann, à l’époque ministre de la Culture et de la Communication, s’est appuyée sur La Laiterie pour définir ce qu’étaient ces SMAc. La Laiterie a été un exemple et un contreexemple pour de nombreuses villes. Nous avons reçu je ne sais combien de maires.


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Aujourd’hui, le site de La Laiterie semble devenir obsolète et dans le même temps, vous avez donné une nouvelle identité à ce quartier qui a longtemps été déserté. Dès le départ, quelles étaient vos ambitions ? La Laiterie est un lieu rincé, elle pose problème en terme techniques et de jauge : nous pouvons accueillir 870 personnes, c’est peu. Il y a eu un rendez-vous totalement manqué par rapport au site lui-même, il a été défiguré. Il aurait fallu être visionnaire et anticiper le fait que ce quartier s’est retrouvé du jour au lendemain avec un flux de 70 000 personnes à gérer tous les ans. Ce territoire s’est vu requalifié, on avait un projet pour ce lieu, qui était un lieu dans la ville. Notre ambition, c’était de produire de la ville, de produire du Strasbourg. Une ambition qui semble être la même pour la Coop que vous avez investie avec le festival Ososphère. Oui, nous voulons y faire un projet de ville, non pas un équipement culturel au même titre que La Laiterie n’en est pas un. Ce qu’on fait à la Coop, on le fait à la lumière de ce qu’on a fait à La Laiterie, de ce qui a pu nous manquer et que l’on souhaiterait mettre en place, notamment des espaces dédiés à des projets de créations. L’Ososphère est une préfiguration de ce qu’on imagine pour ce lieu : un lieu qui se préoccupe des pratiques artistiques autour du numérique et de la ville. Un lieu qui envisage la ville en tant que territoire et qui donne de la place au propos que les artistes peuvent tenir sur ce sujet, pour mieux s’approprier l’époque. Ce serait un lieu de mise en réseaux, de co-production, un lieu pour revendiquer qu’on est sur un territoire rhénan. Un projet et un lieu pour participer à une refondation de la ville avec pour objectif de traverser le XXIe siècle. La Laiterie - 15, rue du Hohwald www.artefact.org

L'Ososphère à la Coop

Historique — 1915 Construction d’une laiterie qui ferme ses portes en 1979. Le site est ensuite laissé en friche. — 1989 Nathalie Fritz, Patrick Schneider, Christian Wallior et Thierry Danet se rencontrent à Radio Campus et organisent des concerts à Strasbourg. — 1994 Artefact est créée pour répondre à l’appel à projets lancé par la Ville pour transformer La Laiterie en salle de concerts dédiée au rock. En août, l’équipe est choisie. La Laiterie ouvre le 25 octobre. — 1997 Première édition de Ohm Sweet Ohm, prémisse de l’Ososphère (dont le nom provient de l’acronyme du précédent), organisée le soir du premier festival des Artefacts.

— 1999 Premiers clubbings animés par des DJs locaux tous les vendredis, gratuits jusqu’en 2002. La Laiterie est le premier lieu en France où les raves sont autorisés. Ils continuent avec une formule différente. — 2008 Le festival des Artefacts quitte le Rhénus et se déploie au Zénith et à La Laiterie. Il réunit entre 25 000 et 30 000 spectateurs. — 2010 Ososphère se déplace vers le port, avec deux éditions au Môle Seegmuller. — 2012 Première édition d’Ososphère à La Coop.


56 Zut ! Culture Musique

1994 2014

Jeff Buckley Photo Olivier Roller

Grimes Photo Ludmilla Cerveny

Par Emmanuel Abela et Cécile Becker

Les 20 années de La Laiterie racontées en 7 concerts. Un choix subjectif, qui raconte une histoire de la musique.

Metronomy Photo Gabrielle Awad

Jeff Buckley — 14.02.1995 Instant de grâce en ce jour de la Saint-Valentin, le jeune prodige est là en longue veste pourpre. Les jolies mômes devant la scène se pâment d’extase, elles lisent les paroles sur ses lèvres, les laissent couler et s’en abreuvent à l’envi. Elles se l’affirment entre elles : plus jamais, elles ne verront leur idole dans de telles conditions ! Elles ne croient pas si bien dire…

Pavement — 16.03.1997 Le groupe de Stephen Malkmus se situe à la croisée des chemins : la voie du succès semble ouverte, mais le groupe hésite. Du coup, il brouille les pistes sur scène comme jamais : il y a du Frank Zappa dans sa manière de libérer les individualités au sein du collectif pour un propos rock qui atteint des sommets !

Daft Punk — 13.10.1997 La planète entière succombe depuis quelques mois aux coups de boutoir des basses compressées de la French Touch. De retour d’une tournée en Allemagne, Daft Punk s’arrête à Strasbourg. La grande salle de La Laiterie connaît l’une de ses soirées les plus folles. Laquelle se termine dans l’ivresse totale et un amas de corps désarticulés.

Air — 06.11.2001

Metronomy — 26.05.2011

En 2001, Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel reconnaissent la salle ; ils gardent un souvenir amer de leur flop trois ans plus tôt devant une petite centaine de personnes alors qu’ils étaient entourés des musiciens de Beck. Avant de monter sur scène, ils flippent ! « Tu crois qu’il y aura du monde ce soir ? » Oui, c’est sold out, l’instant de communion peut commencer !

The English Rivieira vient de sortir nous laissant presque décontenancés par un changement d’univers sonore radical. Pour l’occasion, Joseph Mount s’entoure de nouveaux musiciens dont la jolie batteuse Anna Prior et le bassiste Olugbenga Adelekan que l’on découvre sur une scène über-joyeuse. Le bonheur.

The White Stripes — 06.03.2002 La presse internationale n’a d’yeux que pour ces deux-là. Et le public strasbourgeois est au rendez-vous. Jack White est en grande forme, Meg martèle pieds nus, la set-list s’égrène sans transition, ponctuée ci ou là de covers survoltées de chansons signées Jeffrey Lee Pierce, Bob Dylan, Leadbelly et même Dolly Parton. Mythique, forcément mythique !

Grimes — 15.05.2012 Et si l’on préférait le club à la grande salle ? Lorsque l’on voit la petite Claire Boucher s’égosiller sur scène avec une énergie incroyable, juste après les superbes Doldrums, on serait tentés de répondre par un grand OUI. Proche de la magicienne, le public finit en trans’, dans tous les sens du terme.


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VIDÉO NUMÉRIQUE


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EN CONSTRU CTION

Zut ! Culture Théâtre

PROPOS RECUEILLIS SYLVIA DUBOST PORTRAITS BROKISM


59 En 1974 naissait à la Petite France la Maison des Arts et Loisirs, qui deviendra Théâtre Jeune Public, puis TJP. Un lieu fondamental à Strasbourg pour plusieurs générations de spectateurs. 40 ans plus tard, le TJP s’inscrit-il en rupture ou dans la continuité du projet premier ? Entretien croisé avec André Pomarat, fondateur et directeur pendant 20 ans, et Renaud Herbin, arrivé en 2012.

En 1974, André Pomarat, alors comédien permanent du TNS, fonde la Maison des Arts et Loisirs à la Petite France. Avec la volonté de donner un lieu de travail aux artistes et de développer les formes émergentes. Tout particulièrement la marionnette, qui deviendra un axe fort du théâtre, devenu 20 ans après sa création Jeune Public et Centre Dramatique National. Grégoire Callies, le deuxième directeur, s’inscrira dans la continuité du projet de Pomarat. Celui de Renaud Herbin, arrivé en 2012 et marionnettiste lui aussi (c’est la condition pour diriger le théâtre), peut apparaître comme un tournant. Côté symbole, le mot jeune public disparaît du nom, qui devient TJP, les Giboulées de la marionnette deviennent biennale internationale Corps-Objet-Image, trois mots au cœur de la nouvelle politique du lieu. Cette évolution a causé quelques remous et mécontentements auprès des publics et de certains élus. Inscrit dans un contexte artistique qui a changé, où les genres et les formes se contaminent, Renaud Herbin revendique la filiation avec le projet de Pomarat, qu’il considère, 40 ans plus, comme toujours actuel.

— Les 70’s, un élan André Pomarat : À l’époque, les communes tenaient la culture. Elles ont été surprises par tout ce qui arrivait dans le domaine de la danse, du théâtre. C’est le moment où il y a un vrai mouvement vers la marionnette, où l’on reparle des conteurs, où se développe le théâtre de rue. Renaud Herbin : Dans le champ des arts de la marionnette, au début des années 70, on sort du castelet. André a eu cette intuition qu’il y avait quelque chose à développer. Au départ, à t’intéresser à ces formes, tu pouvais être taxé d’extra-terrestre. Aujourd’hui il faut cultiver ces croisements, ces interstices.

Le journal des Giboulées 1979

A.P. : Aujourd’hui tout le monde parle de l’objet. À l’époque il nous fallait aussi des moyens techniques, des moyens financiers, des locaux. Il y a eu un développement des locaux mis a disposition des artistes, à qui on a donné une vraie liberté. Ce mouvement a démarré dès 1947 avec André Malraux. R.H. : On vit encore sur cette grande histoire de la décentralisation, et je croise les doigts pour qu’on y reste le plus longtemps possible ! Le paysage artistique et les lieux se sont développés ; les artistes, les compagnies professionnelles sont aidés. Aujourd’hui, il reste 30 Centre Dramatiques Nationaux et 70 Scènes Nationales.

— À Strasbourg, un besoin R.H. : Strasbourg bénéficiait d’un contexte particulier avec le TNS [seul Théâtre National en région, créé en 1968 par André Malraux, ndlr]. A.P. : À l’époque il y avait le TNS, l’opéra, le Barabli de Germain Muller, l’orchestre… et aussi le Théâtre des Drapiers, dont je faisais partie, qui a apporté un vrai mouvement. R.H. : Tu as bénéficié d’une grande confiance en tant que comédien du TNS [André Pomarat est comédien permanent du TNS de 1957 à 1973, ndlr].


60 Théâtre Les 40 ans du TJP

A.P. : Pierre Pflimlin [maire de Strasbourg à l’époque, nldr] aimait le théâtre, ça nous a beaucoup aidé. J’ai fait des choses complètement folles. Avec la Maison des Arts et Loisirs, on occupait 4-5 lieux pour les animations de la Petite France, et la rue. J’en ai fait 11 éditions, c’était gratuit. Puis je n’ai plus eu les sous, c’était un peu triste d’arrêter. On a aussi monté des temps forts autour de la marionnette [Les Giboulées, ndlr]. J’ai mis le théâtre avec la poésie, le mime avec le cirque. Le tout rythmé par nos spectacles, deux à trois par année. On avait énormément de monde, la curiosité grossissait, la surprise, le plaisir de découvrir des arts qui se développaient. R.H. : Vous aviez une forte activité de tournée, parfois avec 450 représentations. Mowgli a même été joué près de 1000 fois sur 3-4 années. A.P. : On mettait aussi du matériel à disposition des artistes, et on leur promettait au moins 5 représentations. Maintenant, il y a un développement terrible ! R.H. : André est un pionnier de la conquête de l’est. Aujourd’hui, les problématiques restent les mêmes : comment accompagner les artistes ? Grâce notamment au label de Centre Dramatique National qu’André a su donner au TJP, il est toujours un lieu où les artistes viennent en résidence, ce n’est pas si courant à Strasbourg. Je m’attache à être dans cette lignée, pour que les compagnies puissent travailler et grandir artistiquement. A.P. : On ne peut pas dire qu’on était les seuls. Mais les autres n’avaient pas les moyens qu’on nous donnait. Ensuite, d’autres choses se sont développées, les festivals sont nés aussi à cette époque. Après, se sont construites des compagnies régionales.

Autour d'André Pomarat, la première équipe de la MAL-TJP

“ André est un pionnier de la conquête de l’est. ” RH

— Le jeune public, une question R.H. : L’autre intuition que tu as eue, c’est que tu as suivi l’évolution dans la société, dans le rapport à l’enfance et à la jeunesse. Dans les années 80, il y a le constat que les artistes travaillant en direction du jeune public n’avaient pas de moyens de production et de diffusion. Il y a eu une politique presque militante, pour que ces artistes aient accès aux salles, au même titre que les autres. De même, on a voulu un théâtre pour tous, aussi pour les jeunes.

A.P. : Le gouvernement a ouvert le théâtre aux enfants, ils avaient des horaires à l’école où l’on parlait de théâtre. Ça a mûri tout doucement. Et puis il y a eu éclosion tout à coup. R.H. : Grâce au label de CDN enfance et jeunesse dont le TJP a bénéficié. Catherine Trautmann y a mis fin [elle est alors ministre de la culture, nldr]. A.P. : On n’a pas compris… R.H. : Il y a eu l’évolution des missions de toutes les scènes. Grâce à ce volontarisme, les spectacles jeune public se sont répandus dans les années 90, les programmations se sont ouvertes. Je pense que la fin de ce label est plutôt une bonne chose. A.P. : Il a raison. On a quand même été surpris par cette décision… R.H. : Aujourd’hui, il ne faut plus le revendiquer. Cela devenait un frein car on perdait des gens. On s’adresse à tous, y compris au plus jeunes. A.P. : Je comprends ça…


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“ Je suis un homme heureux quand je vois cette maison aujourd’hui ” AP

La Maison des Arts et Loisirs à la Petite France

Les dates-clés — 1972 Fondation de l’association Arts et Loisirs. André Pomarat est président du conseil d’administration — 1973 Achat par la Ville de Strasbourg du Temple protestant pont Saint-Martin — 1974 Création de la Maison des Arts et Loisirs — 1977 Création du festival Les Giboulées de la marionnette — 1982 Ouverture de la Grande Scène à la Krutenau — 1990 Le Théâtre Jeune Public de Strasbourg devient Centre Dramatique National pour la jeunesse — 1992 La MAL prend officiellement le nom Théâtre Jeune Public — 1997 André Pomarat quitte la direction du TJP et est remplacé par Grégoire Callies — 2012 Arrivée de Renaud Herbin à la direction du TJP

— Aujourd’hui, la filiation R.H. : Le TJP a une histoire forte à Strasbourg, tout le monde sait ce que c’est, y compris à l’échelle nationale. Il y a une histoire avec les publics. Ils sont venus avec leurs parents ou leur école, puis avec leurs enfants ; ils ont une vraie familiarité avec le TJP. C’était valable de ton temps, c’est valable aujourd’hui. A.P. : Je suis toujours étonné de voir qu’à Strasbourg, il y a autant de public dans toutes les salles. R.H. : Ce que je trouve important, c’est la question de ce qui se transmet de génération en génération. Il faut reconnaître dans ce que tu as fait la source de ce qui est possible aujourd’hui. On n’est pas dans un musée du TJP. Cette chose est vivante, je me sens dans la continuité, avec des problématiques d’aujourd’hui. A.P. : Je suis un homme heureux quand je vois cette maison. Quand je rentre, je vois qu’elle a une vie. Pourquoi se priverait-on de cette découverte ? Il y a un public, pourquoi n’aurait-il pas la curiosité de voir. Je suis ébahi.

R.H. : Ça fait plaisir… André vient voir tous les spectacles du TJP. Je suis très touché de ta présence depuis que je suis arrivé, le regard que tu portes sur le projet écrit pour cette maison. A.P. : Un acteur doit être curieux. Même si ce n’est pas toujours le cas… Je prends la chose autrement : je vois des choses que je n’ai pas vues. Ce qui sort de nouveau m’intéresse ! Installation pour les 40 ans du TJP à l’occasion du 1er Week-end TJP, du 21 au 23 novembre à la Petite et la Grande Scène www.tjp-strasbourg.com


62 Zut ! Culture Instant Flash


63 Actrice solaire

Leïla Bekhti PAR CAROLINE LÉVY PHOTO PASCAL BASTIEN

Elle n’a besoin ni d’artifice, ni de mise en scène. Malgré sa timidité assumée, Leïla Bekhti n’a besoin de rien – ou presque – pour qu’on la remarque. Sa bienveillance est perceptible dans chaque mouvement, chaque regard ; son sourire est honnête. La comédienne, révélée dans Un prophète de Jacques Audiard et césarisée pour son rôle désormais culte dans Tout ce qui brille de Géraldine Nakache, poursuit son ascension avec une simplicité désarmante. Dans Maintenant ou jamais, elle incarne une mère en détresse prête à tout pour s’en sortir. Égérie L’Oréal, l’actrice maîtrise son image et s’en amuse avec l’autodérision qui la caractérise. Interview sans fard. Dans ta filmographie, c’est l’une des premières fois que ton personnage porte un prénom français. Penses-tu que de jouer Juliette est révélateur d’une évolution dans les rôles que l’on te propose ? C’est super qu’on parle de ça ! Je vais relever la qualité du personnage et ce, peu importe son prénom : Juliette, Rachida ou Kimberley [elle rit de son dernier exemple et se ravise, ndlr]. Je m’appelle Leïla dans la vie, mais je trouve cela fort de ne pas noter les origines du personnage. Je pourrais jouer un rôle très cliché tout en m’appelant Christine ! Ton statut d’égérie pour la marque L’Oréal depuis 2011 impose certainement une nouvelle maîtrise de ton image… Je reconnais qu’avec le temps je me connais un peu mieux. Je suis moins influençable et me fais plus confiance. La collaboration avec L’Oréal est saine. Devenir égérie d’une marque impliquait qu’à la base je consomme ses produits. À l’époque, on m’avait proposé de l’être pour un parfum qui ne sentait pas bon et j’ai refusé ! J’aime aussi l’idée faire du luxe en restant accessible à tous.

Un peu comme Zut ! C’est exactement ça. Je n’en reviens pas qu’il soit gratuit ! Tu entretiens des relations fusionnelles avec ceux qui t’entourent, professionnellement comme dans le privé [elle est mariée à l’acteur Tahar Rahim, ndlr]. Est-ce nécessaire dans tes rapports ? Rien n’est calculé. Je suis beaucoup dans l’affect, c’est vrai, mais je ne cherche pas ces relations à tout prix. Et puis les cons, on les oublie vite ! C’est ma mère qui me répétait ça quand j’étais petite. J’ai des amis du métier aujourd’hui, mais j’ai aussi des amis depuis 20 ans. Malgré leurs différences, ils ont un point commun : la bienveillance. Ils sont sans filtre et ne m’épargnent pas. Tu sais, j’ai rencontré des comédiens qui avait un tel « boulard » qu’ils ne passaient pas les portes ! À leur décharge, ils ont une cour de courtisans autour d’eux… Tu as aussi forcément une cour… [Interruption furtive d’une fan, qui lui signifie tout le bien qu’elle pense d’elle] Tiens là par exemple ! C’est une forme de « cour », ce qui vient de se passer. [Elle rit, ndlr] On n’a pas forcément besoin de se faire jeter des tomates pour rester humble ! Propos recueillis à l’hôtel Régent Petite France, à l’occasion de l’avant-première de Maintenant ou jamais le 29 août


64 Zut ! Culture Instant Flash

Flâneurs de la contre-allée

Black Strobe PAR EMMANUEL ABELA ET CÉLINE LORIOTTI PHOTO LÉONE JULITTE

C’est bien connu, l’histoire de la musique se vit en boucles. Avec Black Strobe, ça semble encore plus évident : sur son dernier album, le groupe reprend Folsom Prison Blues de Johnny Cash, qui lui-même avait repris le hit électro-rock Personal Jesus de Depeche Mode en version country-folk. La boucle semble effectivement bouclée. « Oui, admet Arnaud Rebotini, l’idée c’était cela, d’inverser les choses : Johnny Cash a repris Depeche Mode en acoustique. Moi, je rajoute une boucle électronique, façon Tangerine Dream, à l’une de ses chansons », nous précise-t-il, entouré des trois autres membres du groupe qui se sont apprêtés pour nous accueillir. Au final, on obtient une vision troublante qui dépasse le simple hommage au Man in Black. « Dans la chanson, on ne peut pas être sûr que le criminel en question regrette ses crimes ; il ne comprend pas vraiment ce qu’il a fait. » Derrière ses barreaux, il semble même prendre conscience de quelque chose qui le dépasse, tout comme Arnaud d’ailleurs, qu’on surprend sur la pochette du disque en train de déambuler dans la nef d’une église. Une manière pour lui de renouer avec la dimension religieuse du blues ? « Ce lien musique et religion ne date pas du blues », rectifie-t-il avec fermeté. Le mécréant

qui lui fait face devient tout petit – mon Dieu, mille excuses, Jean-Sébastien B. ! Quoi qu’il en soit, la question de l’abandon de Dieu apparaît comme l’un des thèmes du disque, tout comme la rédemption. « Oui, le titre de l’album Godforsaken Roads fait allusion aux routes maudites abandonnées de Dieu. À ces chemins de traverse qu’emprunte parfois Black Strobe, précise-t-il avec un petit sourire. On peut être pour ou contre la religion, mais ça reste central dans la musique. Nous l’abordons là aussi de manière inversée, autrement dit nous jouons une mélodie gospel et parlons de sexe. Ça nous met en rapport de manière essentielle et originelle au rock. » Nous ne pouvons que le confirmer : sur scène, Black Strobe reste un projet scénique imparable qui libère des pulsions de manière directe, sensuelle – et sans suite, rajouterait Gainsbourg ! Bien loin en tout cas de toute contemplation… Propos recueillis le 27 septembre à la Coopérative dans le cadre du festival Ososphère Dernier album : Godforsaken Roads, Studio !K7


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L’homme face à son destin

Adrien Bosc PAR NATACHA ANDERSON PHOTO PASCAL BASTIEN

« On passe de la naissance à l’insensé. Le drame est pour tout le monde, mais on peut y trouver du sens. » C’est un peu le postulat de départ du premier roman d’Adrien Bosc, Constellation, qui relate le crash de l’avion du même nom, le 27 octobre 1949 dans l’archipel des Açores. Dans ce petit bijou de technologie conçu par Howard Hughes et fabriqué par la Lockheed, acquis par la suite par Air France, se trouvaient 37 passagers, dont le fameux boxeur Marcel Cerdan, en plus des 11 membres de l’équipage. Aucun d’entre eux ne survivra. Que s’est-il passé ? L’auteur va bien sûr s’attacher à la reconstitution des faits pour éclaircir ce mystère, il va consacrer un chapitre à toutes les victimes qui avaient été occultées par l’immense popularité de Marcel Cerdan, mais surtout, il va en chercher le sens invisible. Pourquoi ce destin commun ? Passionné d’algorithmes, de numérologie, le jeune homme aux yeux bleus et à l’élégance nonchalante, qui trace son chemin à l’écoute des signes, n’a pu s’empêcher de sourire lorsqu’il a découvert que Ptolémée, dans sa première cartographie du ciel, avait dénombré 48 constellations. Lorsqu’il déploie ses analyses, on ne peut s’empêcher en effet d’être

troublé par certaines coïncidences qu’il nomme lui-même « hasards objectifs ». Peut-on échapper à son destin ? L’oracle de Delphes affirmait le contraire… La fille et le petit-fils de René Hauth, l’une des victimes alors Secrétaire Général des Dernières Nouvelles d’Alsace, sont présents à la librairie Soif de Lire. À la fois excités et émus, ils bombardent l’auteur de questions. « J’ai voulu, comme l’a fait Charlotte Delbo [femme de lettres et résistante, ndlr], décrire l’héroïsme du quotidien. » Une démarche qui n’est pas sans effet sur son auditoire d’un soir : « Je n’ai jamais connu mon grand-père, il a laissé une impression très forte sur toute ma famille, commente le petit fils de René Hauth. Vous l’avez fait revivre et je vous en remercie. » Propos recueillis le 23 septembre à la librairie Soif de Lire, dans le cadre des Bibliothèques Idéales À lire : Constellation, Stock


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68 Zut ! Culture Instant Flash

La tête à l’envers

Jean-Marie Blas de Roblès PAR NATACHA ANDERSON / PHOTO PASCAL BASTIEN

Le voilà le phénomène, l’auteur magistral de Là où les tigres sont chez eux ! Un être d’une imagination si féconde qu’on l’imagine avec une tête énorme où caser tous ses savoirs. En fait, c’est juste un fou de travail qui se considère comme un marionnettiste ou un metteur en scène. Quand l’idée est là, il se documente pendant des mois, puis dessine ses scènes et ses personnages avant d’écrire. Installé à sa table de travail, il ne bouge plus de chez lui, volets fermés, hors du temps. Il lit, relit, à voix haute, cherche les répétitions, puis remplace certains mots par d’autres, plus ciselés encore. Quand il sent qu’il devient « maboul », il s’arrête ! Jean-Marie Blas de Roblès suscite les passions, comme en témoigne une lectrice venue à sa rencontre dans la librairie Soif de lire, qui lui avoue avoir lu Là où les tigres sont chez eux un an durant, avec la crainte d’arriver à la fin de sa lecture et de ne jamais pouvoir rien lire d’autre. Certes, le livre contient suffisamment de matière pour y revenir sans cesse. Il en va de même pour son nouvel ouvrage, L’Île du Point Némo, car le génie de l’auteur,

c’est de superposer des histoires qui finissent par se rejoindre, nous transporter vers des contrées dont on ne soupçonne guère l’existence, et d’y disperser mille énigmes. Cela vaut bien une déclaration d’amour de sa part : Victor Hugo, Jonathan Swift et bien sûr Jules Verne, présents dans le ton ou la façon de mener l’intrigue. On constate du prodige dans sa manière de nous situer tout en finesse les enjeux idéologiques, économiques et sociétaux de notre temps. Ne lui parlez pas de talent cependant, l’homme qui ne s’est jamais remis de la mort du capitaine Nemo ne consent qu’à admettre qu’il écrivait le livre qu’il avait envie de lire. Un livre dans lequel apparaissent les ombres bienveillantes des grands écrivains qui ont forgé son âme. Propos recueillis à la librairie Soif de Lire le 23 septembre, dans le cadre des Bibliothèques Idéales Dernier ouvrage : L’Île du Point Némo, Zulma


Chez nous, c’est bien connu, on sait très bien faire la Choucroute...

Mais pas que ! Tradition ou création c’est aussi tous les jours de l’année que notre Chef pâtissier saura vous régaler !

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70 SÉLECTIONS culture

THÉÂTRE

Blood Diamonds

Son univers sombre et brutal avait déjà fait vibrer la saison précédente du Maillon. Dans la même lignée que sa performance Exhibit B, le metteur en scène sud-africain Brett Bailey s’empare de Macbeth, drame shakespearien sublimé par la musique de Verdi à la fin du XIXe siècle, pour faire écho à une réalité congolaise occultée par les médias. Ces dernières décennies, plus de cinq millions de personnes y sont mortes, victimes de guerres entre milices armées désireuses de contrôler les réserves minérales du pays. Comme le roi Macbeth, les chefs de guerre n’hésitent pas à tuer par soif de pouvoir. Comme les trois sorcières, les compagnies minières corrompues alimentent le conflit. Avec ingéniosité, Bailey réussit à conjuguer l’actualité sanglante au lyrisme de la partition de Verdi retravaillée par Fabrizzio Cassol. Il est des œuvres dont l’intemporalité n’est plus à confirmer. (C.T.)

Macbeth, du 12 au 15 novembre au Maillon www.maillon.eu Photo : Nicky Newman


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ARTS

OPÉRA

Eau de rose, avec épines ! De L’Ami Fritz à L’Amico Fritz, du roman des Alsaciens Erckmann et Chatrian à l’opéra italien de Pietro Mascagni, l’intrigue reste la même. On retrouve Fritz Kobus, riche et bon vivant, qui décide de profiter de la vie sans se soucier des contraintes du mariage, malgré les pressions du rabbin David. C’est à l’issue d’un copieux repas qu’il prend le pari de ne jamais se marier, et surtout pas avec Suzel, qu’il juge trop jeune pour lui. Qui de David ou de Fritz l’emportera ? L’issue importe peu, ce qui compte c’est la fable, où les querelles politiques cèdent le pas au fantasme de liberté, loin des contingences sociales et désir, toujours triomphant. Il n’est pas étonnant que ce soit précisément un Italien qui s’empare de ce récit pour délivrer un message d’émancipation. À la fin du XIXe siècle, il s’appuie sur la tradition, mais œuvre pour une forme de modernité, qui s’avèrera déterminante le siècle suivant. (E.A.) L’Amico Fritz, du 24 octobre au 7 novembre à l’Opéra de Strasbourg www.onr.fr

Musique céleste S’il représentera la France à la Biennale d’art contemporain de Venise en 2015, Céleste Boursier-Mougenot fait néanmoins escale à Strasbourg cet automne et pose ses valises à l’Aubette. L’artiste, musicien de formation, travaille à la construction d’une œuvre sonore et visuelle, mêlant les médiums pour révéler le potentiel musical des objets et des lieux. La pièce la plus emblématique (et peut être la plus connue) de cette démarche est From hère to ear, où des oiseaux mandarins évoluent parmi des guitares électriques érigées en perchoirs, créant ainsi une partition aléatoire organique et unique. Dans la salle des fête de l’Aubette sera projetée une nouvelle version de Vidéodrones (2000-2011), installation dont les images sont filmées en direct place Kléber et la bande-son composée par la modulation du signal vidéo amplifié et converti en audio. Mais le point d’orgue de cette exposition est l’installation Persistance 1. Conçue spécialement pour le foyer-bar, cette œuvre présente un euphonium (ou tuba ténor) qui sécrète une mousse en mouvement, évoluant au rythme des variations harmoniques d’Approches (1993) et Immersions (1993), deux pièces sonores composées par l’artiste. (J.P.) Persistances, jusqu’au 22 novembre à l’Aubette 1928 www.musees.strasbourg.eu Visuel : Céleste Boursier-Mougenot, Videodrones, 2014 © Musées de la Ville de Strasbourg Photo : Mathieu Bertola

DANSE

This is me Jérôme Bel, chorégraphe-phare de la non-danse, est l’un des artistes les plus importants d’aujourd’hui. Depuis ses premiers spectacles, en 2004, il s’applique à décortiquer le processus de la représentation. « Mon projet artistique, c’est le théâtre, dit-il, essayer de comprendre sa structure, son fonctionnement et son pouvoir. » Pour cela, Bel a lancé une série de solo autobiographiques, écrits pour des danseurs virtuoses s’inscrivant dans différentes traditions : danse classique thaï comme le chorégraphe et danseur de Khôn Pichet Klunchun, ballet classique comme Isabel Torres ou, ici, Cédric Andrieux. Dans cette pièce, Andrieux pose un regard rétrospectif sur sa carrière : son apprentissage à Brest puis au Conservatoire de Paris, son parcours d’interprète chez Merce Cunningham à New York et au Ballet de l’Opéra de Lyon. À la fois analytique et savoureux, non dépourvu d’autodérision, ce solo souligne la grande qualité du danseur en même temps qu’il interroge la réalité de son travail et sa relation avec le chorégraphe. Où il s’agit de se demander si l’interprète est un être libre. (S.D.) Cédric Andrieux, les 27 et 28 novembre à Pôle Sud www.pole-sud.fr Photo : Herman Sorgeloos


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Vent debout ILLUSTRATION

Lâchez la Vapeur Soutenir le meilleur de l’illustration, de la bande dessinée et faire découvrir la richesse de la création à Strasbourg, en Alsace, et au-delà, c’est la mission de l’association Central Vapeur. Et le meilleur moyen de le soutenir, ce meilleur, c’est de lui consacrer un festival. La 4e édition du salon Central Vapeur réunit éditeurs et artistes autour d’expositions collectives qui essaiment dans la ville (Anouck Boisrobert et Louis Rigaud autour de l’album Oceano chez Séries graphiques, Guillaume Chauchat chez Curieux?), d’une journée d’études avec Olivier Deloignon et Dégé, d’un concert piloté par Panimix (on ne change pas une équipe qui gagne) et d’une battle de dessins au Star Saint-Exupéry. QG encore cette année, le Hall des chars, avec ateliers, tables rondes, expos… Mais c’est bien toute la ville qui se met à l’heure de l’illus. Et avec un vivier comme le sien, c’est tout ce que Strasbourg mérite ! (S.D.)

Au départ, il photographiait les stars. Portraitiste célèbre et célébré, les photos de Denis Rouvre essaiment dans les pages de la presse magazine. Depuis quelques années, il s’intéresse également aux êtres anonymes aux vies ordinaires et aux destins extraordinaires, qu’il appelle « figures héroïques ». Ou des résistants – comme le titre de cette exposition – qui nous regardent fermement et dont le visage porte l’histoire. Tout comme les portraits qu’on lui connaît, ses photographies personnelles cherchent à capter la puissance et la fragilité de l’homme. Stimultania rassemble deux séries de photographies. Low Tide suit les traces du tsunami de 2011 et montre des lieux de désolation, en écho à des portraits d’hommes, dévastés eux aussi. Kanak montre des portraits d’autochtones des terres de Kanak en Nouvelle-Calédonie, qui semblent nous affirmer que jamais on ne pourra les déraciner. Une œuvre puissante et humaniste, qui nous touche au plus profond en même temps qu’elle nous inspire. Les résistants, du 17 octobre au 4 janvier à Stimultania www.stimultania.org Photo : Denis Rouvre

Central Vapeur #4, du 4 au 14 décembre au Hall des Chars et dans toute la ville http://centralvapeur.org/

FESTIVAL

Le jazz en vis-à-vis Avec Jazzdor, le jazz s’affirme toujours un peu plus comme un genre musical vital. Vital parce qu’il reste dominant, y compris dans ses extensions soul, funk, rhythm’n’blues et même rock ou électroniques. Vital parce qu’il explore sans cesse de nouvelles voies. Vital parce qu’il se régénère au contact des musiques de la planète toute entière. Le festival Jazzdor nous fait vivre ce jazz-là, sage et noble, jeune et espiègle, traditionnel et moderne ; il nous le restitue dans son essence, mais le confronte aussi à d’autres sources, comme c’est le cas cette année avec un spectacle consacré à Bashung. Cet immense artiste, on le sait, avait le jazz en lui – même s’il affichait des inclinaisons plus rock –, en tout cas, une attitude jazz, c’est-à-dire élégante et subversive. En cela, de l’inscrire dans la filiation des Chet Baker, John Coltrane ou Miles Davis est en plus d’un pari audacieux une idée sublime, émouvante à bien des égards. Cette belle idée crée de nouveaux liens, de nouveaux sillons, tout en éprouvant nos certitudes les plus ancrées. Vital, disions-nous ? (E.A.) Jazzdor, du 7 au 27 novembre à Strasbourg et dans différentes salles du Bas-Rhin www.jazzdor.com Visuel : Alain Bashung


À L’OCCASION DES 40 ANS DU TJP RETOUR SUR LA NAISSANCE DU CENTRE DRAMATIQUE NATIONAL EN PRÉSENCE DE SON FONDATEUR ANDRÉ POMARAT EXPOSITIONS, PROJECTIONS VIDÉO, RENCONTRES…

PROFILS DE RENAUD HERBIN & CHRISTOPHE LE BLAY PRÉSENTATION DU PROJET EN COURS DE CRÉATION

RESTITUTION PUBLIQUE D’UN LABORATOIRE MENÉ PAR BÉRANGÈRE VANTUSSO

PRATIQUE & EXPÉRIMENTATION EN SOLO, ENTRE AMIS OU EN FAMILLE

SPECTACLES PEKEE-NUEE-NUEE

/ LES OMBRES PORTÉES

THE ASSEMBLY OF ANIMALS

/ TIM SPOONER

WEEK —END

DU 21 AU 23 NOV

GRAAL THÉÂTRE

LANCELOT DU LAC De Florence Delay et Jacques Roubaud Mise en scène Julie Brochen et Christian Schiaretti

14 novembre > 3 décembre 2014 INFOS & RÉSERVATIONS

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Programme complet sur www.tjp-strasbourg.com RÉPÉTITION PROFILS JUIN 2014 / PHOTO © BENOIT SCHUPP

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ARTS

Top dép-ART La grand-messe strasbourgeoise de l’art contemporain est de retour cet automne. Avec plus de 90 galeries représentées, ST-ART devient cette année encore le point de rencontre interdisciplinaire et incontournable, où se côtoient artistes émergents ou confirmés. Pour sa 19e édition, elle mettra à l’honneur l’Allemagne, et plus particulièrement le Bade-Wurtemberg et son vivier de talents, et valorisera aussi les « one-man-show » : une vingtaine de galeries mettront l’accent sur un artiste. Elle tient également à s’ouvrir au plus large public possible, en ouvrant un espace où les galeries présenteront des œuvres à moins de 1000 €, permettant ainsi aux amateurs moins fortunés et aux collectionneurs en devenir d’accéder à l’art. Autre temps fort : une présentation de la collection de photographies de la strasbourgeoise Madeleine Millot-Durrenberger. Car ST-ART se veut un espace d’acquisitions, certes, mais aussi de rencontres autour des expressions artistiques d’aujourd’hui. (J.P.) ST-ART, du 21 au 24 novembre au Parc des expositions www.st-art.fr

CLASSIQUE

EXPOSITION

La perfusion du désir

Questions de front

Sous l’intitulé Éternelle jeunesse, l’OPS joue Jean Sibelius, Philip Glass, Leoš Janáč ek, Modeste Moussorgski, et révèle quatre approches du désir comme quête permanente de l’instant. On retient tout particulièrement le Concerto pour violon de Philip Glass, première œuvre qu’il compose pour ensemble orchestral symphonique, révélateur de sa volonté de se débarrasser du surplus pour accéder enfin au sentiment. Adaptant ses propres motifs à la structure classique du concerto, il révèle une autre part de lui-même, mélancolique, sans forcément tomber dans le pathos. Elle s’inscrit dans son temps, tout comme la Sinfonietta de Leoš Janáč ek, dont Milan Kundera disait qu’elle résultait d’une quête : la vérité mélodique du moment. En complément, En Saga de Sibelius et Une Nuit sur le mont Chauve de Moussorgski placent l’ensemble du programme sous le signe du désir, comme pulsion initiale à toute acte créateur. (E.A.)

À l’heure où l’on commémore le centième anniversaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale, la HEAR (Haute École des Arts du Rhin) propose à ses étudiants de porter leur regard sur les formes et les sens que prennent ces manifestations du souvenir. Au delà (et au détriment ?) du devoir de mémoire, la commémoration devient bien souvent un exercice de communication politique, un moyen de faire passer des messages et d’appuyer des décisions. Dans le cadre du programme de recherche Lignes de front, des étudiants de la HEAR ont suivis en 2012 et 2013 les cérémonies de l’Armistice dans tout le Grand Est. À distance, loin de la cérémonie, ils écoutent, observent, tentent de comprendre et de traduire leur réflexion en gestes artistiques, de la photographie à l’installation. Il en résulte une exposition, onze.onze, témoignage anarchique et parfois « cancre » qui vient faire sourire et interroger le spectateur sur ce théâtre du souvenir dont on ne sait malheureusement plus vraiment ce qu’il a à nous dire. (C.B.)

Éternelle jeunesse, concert de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, le 14 novembre au Palais de la Musique et des Congrès www.philharmonique-strasbourg.com Visuel : Philip Glass / DR

onze.onze, du 11 octobre au 11 novembre à La Chaufferie www.hear.fr Visuel : Archives départementales des Côtes-d’Armor, collection Yves Troadec, 63 Fi


théâtre actuel et public de strasbourg

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THÉÂTRE

THÉÂTRE

Graal reloaded Depuis 2011, Julie Brochen et Christian Schiaretti ont entrepris de monter l’intégrale de Graal Théâtre, cycle de dix pièces de Florence Delay et Jacques Roubaud qui revisite joyeusement les sources médiévales. En scribes contemporains, les auteurs les ont infusées de références littéraires et d’allusions historiques et ont créé là la matière d’un théâtre populaire contemporain. Une matière savoureuse dont les metteurs en scène se sont emparé avec appétit, pour des spectacles aussi facétieux que les textes. L’histoire de Lancelot du Lac, chevaliers aux folles amours pris entre la reine Guenièvre et le chevalier Galehaut, que l’amour, sous toutes ses formes, est bien le sujet principal de Graal Théâtre. Elle confirme aussi que Delay et Roubaud, dans leur « revisitation » du cycle, ont fait résister le merveilleux païen le plus longtemps possible à l’emprise croissante de l’Église. (S.D.) Lancelot du lac, du 14 novembre au 3 décembre au Théâtre National de Strasbourg www.tns.fr

ARCHI

C'est une maison bleue... C’est l’un des rendez-vous de l’automne. Les journées de l’architecture, événement trinational et transfrontalier, reviennent pour la 14e fois cette année. Entre la France, l’Allemagne et la Suisse, la manifestation s’étend sur plus d’une quinzaine de villes, de Bâle à Landauin-der-Pfalz en passant par Colmar et Strasbourg. La thématique développée pour cette édition est Les 1001 couleurs de l’architecture. Si à certaines époques, la couleur a été reléguée au rang de simple decorum, elle est à nouveau aujourd’hui au centre des préoccupations, révélant la relation que l’architecture entretient à la lumière, à la matière et à l’espace, permettant aussi des gestes forts. Pour mieux observer et analyser cette composante chromatique, les JA proposent parcours à vélo, visites, ateliers jeunesse et conférences et ont invité des pointures comme Ruedi Baur, Daniel Buren, Louisa Hutton ou Rudy Ricciotti, auteur entre autres du MuCeM à Marseille et Grand prix national d’architecture. (J.P.) Les journées de l’architecture, jusqu’au 26 octobre à Strasbourg et dans la région du Rhin Supérieur www.ja-at.eu

Deux corps Une rencontre fortuite et fugace peut bouleverser un destin à tout jamais. Blanche Giraud-Beauregardt et Xavier Boulanger, comédiens et artistes associés des TAPS, avaient choisi pour leur carte blanche en juin dernier de jouer Hiver, pièce de l’auteur contemporain norvégien Jon Fosse. Ils reprennent aujourd’hui ce texte bouleversant, dans lequel un homme décide de tout quitter pour suivre une femme à peine croisée sur un banc. C’est la rencontre de deux solitudes. Dans le plus pur style « fosséen », avec cette écriture circulaire et lancinante, si leurs corps fonctionnent et résonnent, le verbe, lui, s’échappe et les silences sont lourds de sens. « C’est la rencontre improbable de deux personnes qui vont se faire bouger, nous dit Blanche Giraud-Beauregardt. Il y a toujours cette incapacité à dire chez Jon Fosse. Et la violence du fait que le mot ne peut jamais signifier exactement ce que tu veux signifier. » (S.D.) Hiver, du 27 au 30 novembre au Taps Scala www.taps.strasbourg.eu Photo : Raoul Gilibert


EXPOSITION

3 nov

L’art des saveurs et la gourmandise des images

22 nov 2014 10 rue de l’Outre 67000 Strasbourg 03 88 32 13 02

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PAUL WAGNER illustrations

traqueuse de fantômes De Laure Vasconi Préface de serge KagansKi

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Du Caire à Rome, d’Hollywood à Babelsberg, de Paramount à Fox, Laure Vasconi a vadrouillé, déambulé, flâné, rêvé, toujours armée de sa prothèse devenue naturelle, l’appareil photo. Dans des studios plus ou moins en activité, en sommeil, voire en déshérence, elle a observé les coulisses des usines à rêves du XXème siècle, capté l’envers, les plis, l’inconscient du cinéma, saisi le hors champ des films…

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mediapop -editions .fr


Billetterie

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Tendances Coconing

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par Johanna Tagada


Manteau kimono en coton matelassé Christian Wijnants. Top, caleçon en viscose, bottines zippées MM6 by Maison Martin Margiela. Pochette bleu nuit Isaac Reina. Le tout chez K.Collections. Bague Pandora.


Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon

ST ART ER. Mannequin Sara / Up Models Coiffeur Alexandre Lesmes / Avila www.avilacoiffure.fr Make-up artist Jacques Uzzardi www.jacquesuzzardi.com Maquillage réalisé avec les produits M.A.C Cosmetics aux Galeries Lafayette www.maccosmetics.fr Post-prod Emmanuel Van Hecke et Camille Vogeleisen / Preview Assistante photo Claire / Preview


Haut en soie imprimée fleurs et clés sur pantalon en Prince de Galles à boutons strassés Dolce & Gabbana, veste sans manches en fourrure écologique Prada, le tout chez Ultima. Sac unisexe et oversize en cuir bordeaux, fermeture zippée et bandoulière, Numero 10 chez Revenge Hom. Bottines Prada chez Ultima2.




Haut en soie et pantalon Dolce & Gabbana, veste en fourrure ĂŠcologique Prada, le tout chez Ultima. Sac Numero 10 chez Revenge Hom.


Top en soie imprimée, jupe bouffante et veste kimono Christian Wijnants, bottines Free Lance, le tout chez K.Collections. Porte-bouteille de vin en liège et cuir Biwine chez Revenge Hom. Lunettes Thierry Lasry chez Maurice Frères.



Pull en mohair et soie mélangés moucheté de peinture blanche Fendi, jupe en crêpe évasée et zippée Balenciaga, les deux chez Ultima. Bague dentelle en argent Pandora. Bottines en cuir et élastique Heschung.




Pull court en jacquard intersia et bordures effilochées sur pantalon large en lainage Acne Studios, bombardier en cuir patiné Isabel Marant Étoile, le tout chez Maria Luisa au Printemps. Santiags courtes en cuir Giuseppe Zanotti chez Ultima. Bracelet et bagues collection Love Cartier. Moto, modèle unique Harley Davidson - www.harley-strasbourg.com. Peinture moto et casque Toni Roda - www.autoroda.com. Merci à Monsieur Dominique Di Matteo pour le prêt de sa moto.



Robe en soie à manches bouffantes imprimé « Bird Patch T » Tsumori Chisato, caleçon MM6 by Maison Martin Margiela, le tout chez K.Collections. Bagues Pandora.


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CORRÉLATIONS Photographe Alexis Delon / Preview Réalisation Myriam Commot-Delon Mannequins Aya & Sacha Coiffeur Florian Motsch / Avila Maquillage Audrey Beaurain Post-prod Camille Vogeleisen / Preview Assistante photo Claire / Preview Fleurs Bernard Deutsch – 20, rue Gutenberg

Robe Fendi et boucles d’oreille Mise en Dior Dior, les deux chez Ultima.


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“ Ma bouche est une petite cicatrice rose qui a besoin d’air. ” Marlène Dumas

Collier ras-de-cou et jonc en or rose, spinelles et diamants, collection Cardinale, Garaude Paris. Bague, chaine et pendentif en or rose et or noir facetté, création Dayline. Bracelet à larges maillons en or rose mat, collection Love Chain par Roberto Coin. Bague en résine brillante, citrine et or jaune, création André Benitah. Le tout en vente chez Dayline Joaillerie. Plats miniatures en cuivre Mauviel au Printemps. Peinture : Michaël Borremans, Red Hand, Green Hand, 2011.


100

“ I really like how people contain their time, in their faces. ” Elisabeth Peyton

De haut en bas et de gauche à droite : bague Le Clou, bracelet Love et montre Tank Louis Cartier en or jaune et bracelet cuir, le tout Cartier. Lunettes Götti chez Maurice Frères. Peinture : Michaël Borremans, Hornet, 2008.


101

Chemise en popeline à plastron imprimé et col et poignets en cuir craquelé or Vivienne Westwood chez Revenge Hom.


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“ Tout, mais terriblement. ” Yves Saint Laurent

De haut en bas et de gauche à droite : ballerines en lamé argent Saint Laurent Paris chez Ultima2. Piquetées sur les fleurs de Physalis, puces d’oreilles Coupole en or blanc et brillants. Bague en onyx et saphir jaune, bague Givre en or blanc, opale et brillants et, en bas, collier Carré blanc sur fond manquant en or blanc et brillants créé pour l’exposition Itinéraire des sens de l’association Europartvision, du 22 au 23 novembre au Palais des Congrès de Strasbourg, le tout Eric Humbert. Boîte en bois et cuivre faisant partie d’une boîte à maquillage, Balsabox personal, Éditions Nomess chez Curieux?. Bracelets jonc en argent et charms porte-bonheur en argent, micro oxydes de zirconium et or rose, Pandora. Peinture : Michaël Borremans, The Ear, 2011.


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Tailleur en drap de laine à col de cuir blanc Dsquared2 et boucles d’oreilles en or et diamants noirs Catherine Michiels. Vernis à ongles Khaki Kure Bazaar. Le tout chez Algorithme La Loggia. Pochette en serpent à articulation doigts Alexander McQueen chez Revenge Hom.


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“ Un mot, un regard suffit pour faire tressaillir une âme. ” George Sand

De haut en bas et de gauche à droite : plat et bol en résine Reversed Volume PCM à la Galerie Fou du Roi. Lunettes plaquées or Linda Farrow chez Maurice Frères. Boucles d’oreilles Mise en Dior Dior chez Ultima. Au centre du plat et sur la main en bois articulé Hay Design : bague et bracelets Diva, collection Floral Symphony, ligne Pepita Rose Pastel, Frey Wille. Peinture : Luc Tuymans, Der Diagnostische Blick V, 1992.


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Veste Ă revers en pointe, chemise et chapeau Paul Smith Main Line chez Algorithme.


106 Zut ! Tendances § Orbite

Les détails qui tuent PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Trois collections A/W 2014-15 qui nous mettent en émoi. Clémence Poésy x Pablo (la seconde ligne de Gérard Darel) est la collection capsule la plus ravissante de la saison.

Les codes / 10 pièces bohème-chic inspirées par le nord de l’Angleterre. Les détails / Le col et les poignets blancs d’une petite robe noire, semblable à celle portée en 1961 par Niki de Saint Phalle* lors de sa performance Tirs + un manteau d’enfant surdimensionné + un T-shirt rock dont les recettes seront reversées à l’association Women World Web, plateforme de crowdfunding qui milite pour les droits des femmes et dont Clémence Poésy est une des ambassadrices. www.w4.org *Exposition Niki de Saint Phalle, jusqu’au 2 février 2015 aux Galeries nationales du Grand Palais à Paris. www.grandpalais.fr.

Collection Pablo à la boutique Gérard Darel 27, rue Vieux Marché aux Poissons et au Printemps.

© Niki de Saint Phalle / Niki Charitable Art Foundation, 2014


107

Le lookbook de la collection AW 2014-15 d’Isabel Marant est si décontracté, si casual, si minimaliste qu’il en est diablement moderniste.

Les codes / Pièces épurées et classiques travaillées oversize, dégaine boyish. Un exercice maitrisé à 100% par la styliste française la plus cool du monde. Les détails / Les nouvelles baskets signées Isabel Marant, aux faux airs de Stan Smith + une œuvre du peintre abstrait Serge Poliakoff imprimée sur des jeans. Isabel Marant Première Ligne chez Ultima Prêt-à-porter. Isabel Marant Étoile est en vente chez Albe et au corner Maria Luisa du Printemps. Chaussures aux Galeries Lafayette. www.isabelmarant.com.

Véronique Leroy, ex-assistante d’Azzedine Alaïa et de Martine Sitbon – dont le talent a éclos juste après les Six d’Anvers –, est la « Reine des belges ».

Les codes / Après avoir osé dessiner un glamour disco en pleine période grunge, elle nous livre, en 2014, une garde-robe hyper affutée et ultra-chic. Les détails / Sa pièce fétiche, la « veste 4 poches », reconnaissable à ses bordures effilochées et à son chic casual entre veste et cardigan + une double ceinture, ultra fine, à porter taille haute. Véronique Leroy chez Albe (16, rue des Juifs) – 03 88 36 88 16


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Brillez, et puis zut !

Zut ! Tendances § News Bijoux

Photo : Alexis Delon / Preview

Oui, cet automne, il pleut des nouvelles en or.

Or jeux

Recto / verso

Passage de flambeau scintillant et réussi pour la joaillerie petite rue de l’Église à Strasbourg. Dayline Joaillerie remplace désormais Gabrièle Schwartz dans un tout nouvel écrin aux marques toujours plus désirables. La nouvelle hôte, Sibel Fuchs, y présente de précieux créateurs comme Garaude ou Eternamé, ou encore la jeune griffe prisée La Brune et la Blonde, avec le diamant nu comme signature. Dinh Van et plus récemment la ligne de bijoux de Christofle viennent compléter cette sélection élégante. Enfin, la marque italienne de haute-joaillerie Buccellati est annoncée prochainement et en exclusivité ! (C.L.)

La montre SISTEM51 est le premier et seul mouvement mécanique à assemblage entièrement automatisé. Un tournant dans l’histoire de l’horlogerie mécanique : d’apparence classique, elle cache un jeu complexe pour seulement 51 pièces, 19 rubis et une seule vis. Les + ? Une longue espérance de vie, aucun entretien, des cadrans au dessin cosmique et la transparence, partie intégrante du SISTEM51, qui nous offre un spectacle fascinant. (M.C.D)

Dayline Joaillerie 3, petite rue de l’Église 03 88 75 52 72 www.dayline-joaillerie.com

Montre SISTEM51, Swatch, en vente au Swatch Store 12, rue des Hallebardes 08 99 18 09 10


Photo Karim Sadli

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Grain de…

Très tresse !

Monet d’orfèvre

Non, les vacances ne sont pas finies. Le pendentif Drop of Sand, créé par le joaillier globe-trotter Eric Humbert avec le concours d’un artisan verrier, emprisonnera avec délicatesse vos grains de sable préférés et donnera une pincée bohème chic à vos tenues hivernales. Et pour saupoudrer d’une pincée de sel votre retour en Alsace après vos congés estivaux, la bague Bretzel existe désormais en version maxi et piquetée de brillants ! (M.C.D)

On craque pour l’univers onirique de la créatrice parisienne Aurélie Bidermann. S’inspirant de ses voyages et de son amour inconditionnel pour l’Inde, ses bijoux deviennent au fil des collections de jolis et gracieux ornements à accumuler à l’infini. Charms, manchettes précieuses parfois sublimées de fils de coton, pour un résultat élégant sans en faire trop ! (C.L.)

Chic, une soirée Frey Wille qui rend hommage à l’artiste peintre Claude Monet et nous fera découvrir ses trois nouveaux motifs impressionnistes : Giverny, Honfleur et Orangerie. En présence d’un de ses artistes viennois, ce cocktail dinatoire bio orchestré par Martine Holveck fera déguster la nouvelle madeleine de voyage créée spécialement pour l’occasion par Laurent et Fred de la maison Au Fond du Jardin et offrira un bijou - par tirage au sort –, pour clôturer en beauté cette parenthèse haute en couleurs. (M.C.D)

Collier Drop of Sand et bagues Bretzel en or jaune ou or blanc et brillants, Éric Humbert 46, rue des Hallebardes 03 88 32 43 05 vwww.eric-humbert.com

Aurélie Bidermann au Printemps Strasbourg 1, rue de la Haute Montée 03 69 71 40 75 www.printemps.com

Soirée Frey Wille, le 28 novembre de 19h à 21h 1, place du Temple Neuf 03 88 32 13 85


110 Zut ! Tendances § Flash Mood

Up to date PAR MYRIAM COMMOT-DELON

Bionique Pour aider à la protection des océans, Pharrell Williams s’est associé à G-Star Raw pour créer une ligne de vêtements écologiques. Le + ? Eco-conscious, la collection est réalisée à partir de Bionic Yarn, une nouvelle fibre recyclant les bouteilles en plastique.

Beaucoup d’envies, en vrac et dans tous les sens.

Où ? RAW for the Oceans x Pharrell Williams à la boutique G-Star RAW 9, rue du Dôme – 03 88 23 51 66

Knitwear Il ne suffit plus d’avoir la barbe, en ces temps automnaux, il faudra à nouveau enfiler un bonnet et s’emmitoufler dans une écharpe. Le + ? Les accessoires en pure laine d’Écosse de la designer Jo Gordon que les beaux barbus shoppaient sur l’e-shop de Barney’s et qui sont désormais en vente chez Curieux.

Sobres Une énorme envie de baskets sans détails superflus et d’un bomber straight. Le + ? Baskets en veau laqué noir, modèle Édition 3 de National Standard et blouson bi-matière en laine et cuir, Edwin.

Où ? En vente chez Curieux, concept store strasbourgeois qui mixe mode, design et objets 6a, quai Kellermann 09 84 48 33 62



112 Zut ! Tendances § Dressing

Come As You Are

Cet automne, Zut ! aime l’élégance naturelle de Solenne. Son mix ? Codes bourgeois + pièces improbables. Une chineuse née et surdouée, qui cultive les paradoxes.

PAR MYRIAM COMMOT-DELON PHOTOS BROKISM

Passeport, Mademoiselle ! Solenne Piret, 22 ans. Je suis étudiante en architecture à l’INSA de Strasbourg. Je vais présenter mon diplôme de fin de cycle d’ici quelques jours [ce sera chose faite à la sortie de ce numéro, ndlr]. Je voyage pas mal… Cette année je me suis allée en Corée du Sud et en Argentine où j’ai passé sept mois dans le cadre de mes études. Question mode, tu fonctionnes comment ? Beaucoup de pièces vintage jalonnent ma garde-robe… Les manteaux et les fourrures viennent pour la plupart de l’armoire de ma grand-mère, d’autres ont été chinées à Paris ou au hasard de mes voyages. À Buenos Aires par exemple, j’ai trouvé ces souliers type bateau – d’un beau jaune moutarde – chez un petit artisan qui réalisait tout à la main. Sinon, j’ai beaucoup de robes [dont des modèles « grand soir » et perlés, ndlr], des manteaux militaires, des blouses brodées, des jeans taille haute et des foulards imprimés [l’accessoire charmant pour mettre en valeur la nuque rasée de Solenne, qui porte ce jour-là un chignon banane digne d’un film de Claude Sautet, ndlr]. Et cette salopette, récente, en jersey bleu [très « Rykiel », ndlr].


113

Une fixette ? Les collants, les vestes – je mets au moins 10 minutes chaque matin à trouver la bonne – et les chaussures. Mes amies sourient souvent à la vue de mon « corner » souliers, sous l’escalier de mon appartement d’étudiante biscornu [mention spéciale pour ses vertigineux mocassins Eden à glands en daim rouille et à sa paire Paraboot couleur paille, ndlr]. Et à Strasbourg ? Je vais principalement, au Léopard, rue des Veaux. Ils font une très bonne pré-sélection, j’y ai d’ailleurs déniché mon blouson préféré, un ovni eighties brodé dans le dos… Il y avait même un pompon, là… que je viens de perdre. Il faut y aller le mardi, le jour des arrivages. Pourquoi le vintage ? J’aime tout particulièrement trouver des vêtements Made in France, les détails et la confection à l’ancienne, les matières… Mais je vais aussi chez COS ! www.cosstores.com

Tes objets et e-shops préférés ? Je n’achète pas sur le net, j’aime trop essayer et toucher… Ah si, je me suis abonnée un jour à Gambettes Box de My Little Paris, j’aimais bien l’idée de recevoir chaque mois un colis surprise avec de nouveaux collants ! www.gambettesbox.fr


114 Zut ! Tendances § Street

Urban Styles

Elles font vibrer la toile en parlant chiffons et en partageant leurs coups de cœur tendances. Blogs de mode ou webzine branché, les Strasbourgeoises 2.0 ont la cote et du style.

Textes & photos Caroline Lévy

Wafa 39 ans

caroowild.fr

Grisant, le total look gris ! C’est la couleur de cette saison, que l’on ose bousculer avec des accessoires tranchés : une paire de Stan Smith immaculée et un sac carmin Céline pour Wafa, qui a tout compris. Le titre qui définit ton style ? Just can’t get enough de Depeche Mode. Ton dernier Zut ! Incontestablement le vol de mon vélo… On est peut-être dans la ville où c’est devenu un sport, mais je suis dégoutée !

Caroline 20 ans

C’est peut-être être la plus jeune de la girl team online, mais pas la moins lookée. À ses boots ajourées, must have de la saison, elle associe une jolie pochette acidulée à un blazer plus stricte, pour une rentrée à Caro ! Le titre qui définit ton style ? Paint in black des Rolling Stones. Ton dernier Zut ! En tirant la chasse d’eau des toilettes de mon école au moment où le bracelet en argent offert par ma mère pour mes 20 ans vient de tomber ! Dur.

wafasblog.com


D S Q UA R E D 2 PA R A J U M P E R S PHILIPP PLEIN PA U L S M I T H PEUTEREY K R I S VA N A S S C H E RICK OWENS D I A N E VO N F U R S T E N B E R G BARBOUR B L E U D E C H AU F F E SCUNZANI B I J O U X CA T H E R I N E M I C H I E L S KURE BAZAAR VIOLANTI O LV I ’ S ROBERTO COLLINA R O B E R T O D E L CA R L O

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116 Zut ! Tendances § Street

Urban Styles

Vera 26 ans

Martine 45 ans

Émilie thefavorite.fr

40 ans

Le duo glamour du site arty mode arbore de jolies silhouettes dans l’air du temps. L’occasion de piocher parmi les créateurs exclusifs de leur e-shop. On craque pour le t-shirt à message Naco Paris et le cabas multi-facettes de la marque bretonne La Facette. On dit : oui filles ! Le titre qui définit votre style ? Don’t believe the hype de Public Enemy. Votre fashion faux-pas ? M : J’avais une permanente ! Je voulais avoir les cheveux bouclés à tout prix, au final ils sont devenus crépus à la Diana Ross ! E : Un goût certain pour l’empilement à outrance. J’ai osé l’assemblage robe, jean, pull, ceinture (oui oui, le même jour !).

vera-lifestyle.tumblr.com Avec un top motif reptile et une veste en fourrure, Vera reste une bête de mode ! La wild russian venue du froid nous réchauffe le cœur avec son look au poil ! Le titre qui définit ton style ? These Boots are made for walking de Nancy Sinatra. Ton fashion faux-pas ? Le Sunday look ! Une version glamour du jogging et grosses chaussettes. Un rendezvous mode hebdo à ne pas manquer !


ANNETTE GÖRTZ PIANURASTUDIO TRICOT CHIC LUISA CERANO DISMERO

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118 SÉLECTIONS tendances

MODE

Homme made

Vent de fraicheur sur le dressing masculin… La Suède n’a pas seulement donné naissance aux géants du prêt-à-porter et du mobilier à petits prix, elle est également à l’origine d’une griffe aux accents félins : Tiger Of Sweden. Cette rentrée, les Galeries Lafayette accueillent la marque scandinave, qui bousculera à coup sûr le vestiaire de nos hommes. L’occasion d’aller à la pêche aux basiques, entre costume désirable et maille colorée, tout y est. C'est l'œil du tigre, mec ! (C.L.)

Tiger Of Sweden aux Galeries Lafayette 03 88 15 23 00 www.galerieslafayette.com


119 ACCESSOIRES

Si près du sommet Heschung nous livre cet hiver un de ses best-sellers, la bottine Cyprès, dans une version bi-matière immaculée, clin d’œil aux tenues des chasseurs alpins. Le cuir Gomma s’est associé au tissu Memory, dessiné par Patricia Urquiola pour l’éditeur textile danois Kvadrat. Intégrant une notion de temporalité, l’architecte d’intérieur a crée dans la trame des altérations volontaires racontant la patine et le vieillissement… Un beau mariage pour la société alsacienne qui continue sa progression avec l’ouverture de 3 nouvelles boutiques : à Cannes cet été et à Lille et Hambourg au mois d’octobre. (M.C.D) www.heschung.com

MODE

Fine fleur Twin-Set Simona Barbieri, c’est une belle histoire de tricots nés dans les années 90 et entièrement fabriqués dans leurs propres ateliers en Italie. D’un luxe accessible, la griffe est réputée pour ses pulls jacquards oversized à glisser sur une robe lingerie en satin et dentelle. La boutique Vicino, distributrice fidèle de la maison, a sélectionné cette saison un florilège étourdissant de leurs pièces emblématiques. L’hiver n’aura jamais été aussi féminin. (M.C.D) Twin-Set Simona Barbieri à la boutique Vicino 6, rue Frédéric Piton 03 88 23 19 39


120

HAIR

Parce que je l'evo bien Attention, exclusivité totale chez Atmostore ! Le salon de coiffure est devenu l’unique distributeur français de la marque australienne evo. Celle-ci propose une gamme complète de produits capillaires aux compositions luxueuses qui n’utilisent que des ingrédients actifs et éco-responsables. Exit les tensio-actifs agressifs et les silicones inutiles, evo entend sauver la planète et remettre l’Homme dans le droit chemin. Less is more et, surtout, No muss, no fuss !* (J.P.) *pas de chichis

Evo chez Atmostore 4, quai des Bateliers

SHOPPING

Fukushimode BIEN-ÊTRE

Booster C’est l’automne, vite une cure de trois semaines de jus d’Argousier bio des laboratoires Weleda pour préparer l’organisme à mieux affronter la saison froide. Le + ? Vitamine C naturelle, vitamine E et bétacarotène = plus de peps et un joli teint. www.weleda.fr

Séisme mode cette rentrée avec l’arrivée de la marque nippone Uniqlo. Vestiaire inépuisable de bons basiques, de cachemires, de jeans en toile japonaise et autres pièces ultra-mode à prix tout petits. Accessible et pointue, Uniqlo complètera les dressings homme, femme et enfant de ses gammes innovantes et techniques, avec notamment le petit dernier : ULD, une doudoune douillette et légère à ranger dans son sac ! Voilà qui fera des heureux, c’est sûr ! (C.L.) Pop up store Uniqlo à la galerie de l’Aubette dès le 10 octobre Ouverture du magasin Uniqlo, le 13 novembre rue du Noyer www.uniqlo.com


Mode homme & femme 2 ruelle des Pelletiers 67000 Strasbourg - 03 88 35 95 86

O S C A L I T O • P R I M A D O N N A • R A C H E L PA P P O S I M O N E P É R È L E • PA I N D E S U C R E • W A C O A L LA PE R LA • E R ES • FE RAU D • TWI N SET A N T I G E L • C H A N TA L T H O M A S S • V A N I N N A VESPE R I N I • VE R DE VE RON ICA • I M PLICITE LISE CHARMEL…

LI N G E R I E (d u b o n n e t A au b o n n e t H) MAI LLOTS D E BA I N • LI N G E R I E D E N U IT P R OTHÈS ES MA M MA I R ES

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122

ACCESSOIRES

Duo gagnant

Photo : Alexis Delon / Preview

C’est en Allemagne, à Pirmasens, que depuis 1918, la marque de chaussures Kennel & Schmenger produit des collections d’une qualité irréprochable et d’une fabrication soignée (une grande partie du travail est fait à la main). Une ligne hyper actuelle, comme le prouvent ce sac et ces boots en cuir aspect serpent. Et oui, cette saison on assortit son sac à ses chaussures et on file à toute allure chez Mona ! (M.C.D)

Photo : brokism

Boutique Mona, 83, Grand’Rue 03 88 23 29 22

HOMME

Mister & Miss Tigris Si la femme domine toujours les collections de la boutique (et se fait parfois dominatrice…), un vent masculin souffle enfin chez Lady Mistigris. Au milieu des dentelles, des corsets et des bibelots girly s’est glissée une jolie sélection de bretelles chic, des nœuds pap’ so hipster et des bagouzes clinquantes pour les vrai dandys rockeurs. (J.P.) Lady Mistigris 23, rue Sainte Madeleine

BIJOUX

Beautiful metal alchemist Chez Pêle-Mêle, la grisaille automnale n’empêche pas les brillantes trouvailles et les créations lumineuses. À l’honneur cette saison, les bijoux de Marine De Diesbach font le pont entre différents styles et influences. Empruntant autant à l’art déco qu’à l’art nouveau, ses sautoirs et ses bracelets oscillent entre formes organiques et géométriques et confrontent avec élégance la rusticité du laiton vieilli à la douceur de l’email à froid. (J.P.) Pêle-Mêle 9, rue des Veaux - www.pelemele.eu


ariane Une équipe disponible et proche de vous. Des conseils de qualité pour évoluer en toute sérénité.

13, Boulevard Clemenceau à Strasbourg - 03 88 15 01 50 - www.ariane-experts.com

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PA R O L E D’EXPERT ident-IMMO

Mathieu BEYER Gérant de l’agence AIC transactions à Wolfisheim Vente - location - gestion locative Mon expérience de plus de 10 ans à votre service Mes conseils avisés à toutes situations Mes solutions à vos problématiques immobilières

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Un conseil immobilier à demander ? Un problème technique à résoudre ? Je suis là pour y répondre. Envoyez moi vos questions via facebook ou twitter : @AICTransactions. Question : Marie, 62 ans, Truchtersheim : « J’ai hérité avec mes deux sœurs d’une maison à Strasbourg lors du décès de ma mère et l’une de mes sœurs a fait signer un mandat exclusif à une agence sans m’en référer à moi et mon autre sœur ! A-t-elle le droit ? » Réponse de l’expert : C’est un sujet intéressant qui se présente souvent. En effet, il doit y avoir autant de personnes signant un mandat que de propriétaires dans le cadre d’une vente en indivision. Autrement dit, dans votre cas, il y a trois personnes propriétaires donc trois signataires. Cependant, une seule personne peut signer les documents officiels si celle-ci est nommée « porte fort » c’est-à-dire officiellement désigné comme responsable signataire via un document officiel émanant du notaire.

gest-IMMO

Le départ de Cécile Duflot et l’annonce, dans la foulée, du nouveau plan de relance sur le logement ont été à l’origine de nombreuses rumeurs sur l’encadrement des loyers. Alors, on encadre ou on encadre pas ? Jusqu’à nouvel ordre, l’encadrement annuel des loyers reste applicable en zone tendue pour une relocation d’un appartement nu ou meublé, vacant depuis moins de 18 mois ou pour un renouvellement de bail. En attendant les futures recommandations du gouvernement, affaire à suivre…

IMMO-scope

Votre horoscope immobilier de la saison automnale. Les taux bancaires n’ont jamais été aussi bas et les prix de ventes immobilières sont plutôt en baisse, autrement dit c’est LE bon moment pour acheter. Alors n’attendez pas que le vent tourne et chamboule les conditions bancaires et lancez-vous !

aic transactions · 2B allée des Romains · 67 202 Wolfisheim TÉLÉPHONE 03 88 45 25 79 · FAX 03 88 34 02 72 · EMAIL contact@aic-immo.com

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AICTransactions


Construire le futur, rénover le passé.

N o u s s o m m e s M a î t re d ’œ u v re e n bâtiment. Notre rôle est de concevoir et de réaliser tous types de projets en construction ou en rénovation. C’est notre métier, c’est notre passion. L’exigence est notre engagement.

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Lifestyle Coconing

www.bonjourjohanna.com

par Johanna Tagada


128

Mention. Très bien

Zut ! Lifestyle × Déco

Une rentrée design et studieuse qui mérite un 20/20.

Bridge LAG / design Fred Rieffel et table de repas Jane / design Christophe Delcourt / Roche Bobois

PAR MYRIAM COMMOT-DELON


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+ News design Alsace — Fred Rieffel & Roche Bobois

— Laurence Labbé Laurence Labbé est une jeune artistecéramiste qui produit des pièces utilitaires en porcelaine et en grès. On peut désormais acquérir sa céramique normcore en se rendant dans son nouvel atelier-boutique, clair et dépouillé. LAULAB – 6, rue de l’Épine www.laurencelabbe.com

Le designer strasbourgeois Fred Rieffel nous offre les plus jolies mensurations de la saison ! Et joue la carte du confort avec cette assise en chêne et coque recouverte de tissu.

Parallèlement à l’exposition pour les 30 ans de l’Équerre d’argent, Fred Rieffel présente ses dernières créations éditées par ARFA. Exposition Fred Rieffel, jusqu’au 30 octobre au CAUE 5, rue Hannong - 03 88 15 02 30

— Terre Étoilée & Habitat Terre Étoilée, société alsacienne basée à Soufflenheim et spécialisée dans la céramique culinaire, s’est associée avec Habitat pour créer une ligne noire ponctuée de bois. La ligne Tiera, dessinée par le studio de design d’Habitat est disponible dans son magasin du centre commercial Maison Rouge. www.habitat.fr - www.terre-etoilee.com

Photos Sarah Dinckel

Bridge LAG Roche Bobois 8, rue du Chemin de Fer à Lampertheim - 03 88 18 41 00 www.roche-bobois.com


130 Zut ! Lifestyle × Déco

+ Salon Maison & Objet

ZUT ! était présent au Salon Maison & Objet de septembre pour y choisir 5 éditeurs de 5 pays différents. Mission accomplie.

01

Nommé designer de l’année par le salon Maison & Objet, Tom Dixon nous subjugue avec ses bougeoirs usinés et recouverts de laiton qui font référence à la révolution industrielle britannique. Le + Arc, une ligne d’ustensiles de cuisine en cuivre et le nécessaire à cocktail Plum. Plus chic, tu meurs. www.tomdixon.net Ligne de photophores et chandelier Cog, Tom Dixon

Portrait de Tom Dixon © Peer Lindgreen

— L’éditeur Tom Dixon — Le pays Royaume-Uni — L’objet Les bougeoirs COG


131 02

— L’éditeur BMIX design studio — Le pays Corée du sud — L’objet Les lampes Pure Mold

De petites lampes minimalistes à poser partout. Le + Un socle en ciment bio et une ampoule à LED inamovible mais d’une durée de vie de 50 000 heures. Où ? En vente à la Galerie Fou du Roi – 4, rue du Faisan 03 88 24 09 09 - www.fouduroi.eu

03

— L’éditeur Petite Friture — Le pays France — L’objet Les tabourets Petstools Ludique et douillet, un drôle de repose-pied animalier où glisser ses pieds glacés. Le + Déhoussable. Où ? En vente à la Galerie Fou du Roi – 4, rue du Faisan 03 88 24 09 09 - www.fouduroi.eu

05

— L’éditeur Menu — Le pays Danemark — L’objet Le bougeoir mural POV

04

— L’éditeur llot llov — Le pays Allemagne — L’objet Le porte-plante Lucille

Collectif berlinois ultra créatif, llot llov design joue à la fois sur la fonctionnalité et l’émotionnel. Suspendre ses plantes est le nouveau revival déco pour macramé + plantes suspendues. Lucille boostera notre salon. Le + Le long cordage à fixer au mur doté d’une poulie pour faciliter l’arrosage. Où ? En vente sur leur e-shop : www.llotllov.de

Au cinéma, le plan subjectif (ou POV) est celui où la caméra montre ce que voit le personnage : le spectateur change alors de point de vue. Et POV aussi changera de forme suivant l’angle où vous vous placez. Le + Utilisable seul ou à plusieurs. Où ? En vente à La Maison Scandinave 5, quai des Pêcheurs 03 88 22 08 03 www.lamaisonscandinave.fr


132 Zut ! Lifestyle × Déco

+ La preuve par 3

Luminaire Counterbalance design Daniel Rybakken pour Luce Plan

Mi-applique, mi-suspension, la potence est la lampe en vogue.


133

1 1— Son prénom Mantis Son éditeur DCW Le designer Bernard Schottlander

Le bolide en vue

En vente chez ? Galerie Fou du Roi 4, rue du Faisan 03 88 24 09 09 www.fouduroi.eu 2— Son prénom Counterbalance Son éditeur Luce Plan Le designer Daniel Rybakken En vente chez ? decoburo 4, le Schlossberg à Zellenberg 08 77 45 08 08 3— Son prénom 265 Son éditeur FLOS Le designer Paolo Rizzatto En vente chez ? Quartz Design 8, quai Saint Jean 03 88 22 47 78 www.quartz-design.fr

2 — Farniente à 200 km/h Ce fauteuil en cuir haut de gamme De Sede est l’œuvre du designer suisse Alfredo Häberli. Il réinterprète les formes de la construction automobile avec sa position « prêt au départ » et ses accoudoirs allongés comme les ailes d’une Bugatti.

3

Le + À compléter d’un guéridon minimaliste où poser un verre ou son journal. Fauteuil et guéridon DS-110, De Sede. Où ? Chez decoburo 4, le Schlossberg à Zellenberg 03 89 21 72 00


134 Zut ! Lifestyle × Déco

+ La nouvelle marque

— Universo Positivo (UP) Cette filiale de la société belge Ethnicraft est née l’an passé d’une collaboration entre plusieurs designers : Lara & Jan, Hertel & Klarhoefer, David Caspar Schäfer, Thomas Merlin ou Jonas Wahlström. Elle s’est fixé pour mission de démocratiser le design avec des meubles contemporains, multifonctionnels, abordables et fabriqués en Europe. Une alliance de chêne massif et de métal laqué, deux matériaux aux valeurs « positives » dans un souci d’esthétique et de simplicité. Des meubles, objets et luminaires racés et accessibles à découvrir en exclusivité dans le showroom Elastabil + Ligne Roset du décorateur Richard Wendling. Outre ces références design affûtées, vous y retrouverez aussi ses services liés aux tissus, rideaux et réfection de chaises ainsi que la collection de tapis Toulemonde Bochart dont il est le distributeur exclusif en Alsace. Un lieu incontournable pour tous les férus de décoration. Elastabil + Ligne Roset 8, quai Kellermann 03 88 23 16 23


fabrication européenne

de retour

boutique

12 rue de Bienne 67000 Strasbourg

lundi 12h30 - 18h30

09 81 90 26 01

mardi - samedi 10h30 - 18h30

and

music | clothes | film | lifestyle

Le disquaire ultra-design de Strasbourg

and

49 Grand’rue | STRASBOURG Tél. 03 88 22 44 48 | www.33andco.com

www.deretour-boutique.fr

www.facebook.com/deretourboutique


136 Zut ! Lifestyle × Déco

+ Carrelages illusionnistes Depuis plusieurs saisons, le carrelage, mural et sol, se met en quatre pour imiter à la perfection l’aspect ardoise, parquet, pierre, béton ciré, terre cuite… Une nouvelle apparence chaleureuse qui séduit de plus en plus d’intérieurs contemporains avec une valeur ajoutée non négligeable : il est ultra solide, ultra esthétique et plus facile d’entretien. Pour surfer sur cette tendance, direction le showroom Forgiarini, l’adresse incontournable en Alsace pour découvrir les dernières nouveautés bluffantes de ce revêtement caméléon. Showroom Forgiarini ZAC 4, rue Transversale C 67550 Vendenheim 03 88 18 41 41

eshop design decoburo, en plus de son showroom à Zellenberg consacré à l’univers du bureau, possède désormais un site de vente ligne entièrement dédié à la marque USM. Ce classique incontournable du mobilier système, fort de ses presque 50 ans d’expérience et qui joue la métamorphose en permanence puisque reconfigurable à l’infini, est désormais disponible d’un clic et livrable sous 15 jours. www.decoburo-store.com

0+1= Vanity Shelf Le collectif de designers Outofstock aime jouer avec les formes géométriques. Ici, ils ont cherché le juste équilibre et l’ont trouvé avec ce miroir / rangement en aluminium laqué noir avec sangle en cuir reliant les deux. À installer dans l’entrée ou la salle de bain. Un bel objet édité par Ligne Roset. En vente chez Elastabil + Ligne Roset 8, quai Kellermann 03 88 23 16 23


ZUT !

IL EST TEMPS DE TRAVAILLER ENSEMBLE !


138 Zut ! Lifestyle × Déco

+ Très Belge Rangement deux-portes Figaro en chêne massif et bois laqué, et en bas à droite, guéridon Cobra en noyer et ferronnerie, design Stéphane Lebrun pour Pearl Label by XVL.

Néo-Japonisme Farrow & Ball rend hommage aux liens ancestraux entre dessins britanniques et design japonais avec une nouvelle collection de papiers peints. Papiers peints Farrow & Ball, quatre motifs déclinés en 5 coloris. Rouleau de 10m x53 cm à partir de 115 €. De gauche à droite : Amine, Shouchikubai et Aranami. Farrow & Ball 1, rue de la Nuée Bleue 03 90 20 08 40 www.farrow-ball.com

Coup de cœur pour Pearl Label, une ligne de meubles d’ébéniste développée par la marque « casual chic » XVL Home Collection. Un nouveau label de mobilier de créateur aux lignes minimalistes et à la géométrie contemporaine, à découvrir en exclusivité chez Lisème Home, le showroom du décorateur Pierre Legaye. Réputé pour ses ambiances « belges » d’un luxe discret, authentique et intimiste, il vient d’ouvrir une deuxième adresse à Mulhouse pour y diffuser ses marques phares : Flamant, Vincent Sheppard, Scapa Home, Mise en Demeure, Luz Interiors ou les peintures Ressource… Lisème Strasbourg 2, quai Finkmatt 03 88 23 08 29 Lisème Mulhouse 46, Avenue Salengro 03 89 36 78 65 www.deco.liseme.com


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140 Zut ! Lifestyle × Architecture

La grande maison PAR SYLVIA DUBOST PHOTOS DIRK ALTENKIRCH

Inaugurée en février dernier, la Maison de la petite enfance, place de Hautefort au Neuhof, est un exemple d’inscription dans le paysage, avec une architecture fonctionnelle et sans ostentation. Visite avec Pascale Richter, architecte.

« Sur le site, il existait un bâtiment : la médiathèque de Hautefort. Sa géométrie, très anguleuse, n’avait plus rien à voir avec les nouveaux tracés urbains dessinés par le Cabinet Lion. Pour nous, l’objectif était que le bâtiment soit ancré dans le quartier : il doit s’inscrire dans le maillage désormais orthogonal et ne pas trop se distinguer des autres. Il est déjà assez bas par rapport aux bâtiments alentour, donc ne doit pas être ostentatoire, au contraire. »


141 Le programme La Maison de la petite enfance du Neuhof s’inscrit dans le Projet de Rénovation Urbaine du quartier, démarré en 2004. Sur 1150 m2, elle regroupe un lieu d’accueil parentsenfants, un relais d’assistantes maternelles et une crèche. Ouverte depuis février 2014, elle accueille 60 enfants.

Maître d’ouvrage / Ville de Strasbourg Maître d’œuvre / Richter architectes Chef de projet / Marion Hawecker Superficie / 1150 m2 Paysagiste / Philippe Obliger Illustrateur / Christian Voltz www.richterarchitectes.com

La parcelle est entourée de bâtiments sur lesquels on peut poser un regard négatif… mais tout est une question de regard. Nous avons décidé de voir ces modénatures des années 60 comme le font certains photographes. Elles ressemblent à des tissus : nous avons donc fait un bâtiment avec des carrés de tissus écossais. Le nuancier n’est pas en rupture, la Maison ne veut pas faire la leçon à son entourage mais en tirer son caractère. Le vide de la poche formée par la terrasse [en haut à gauche, ndlr] est tenu par l’immeuble de gauche, sinon cela n’aurait pas de sens. » « La maison n’est pas entourée d’une clôture, mais d’un espace de transition. Nous avons également dessiné les espaces extérieurs [il reste encore à la végétation de pousser, ndlr] que nous avons voulu comme une épaisseur habitable. Car le problème dans ces quartiers, c’est la qualité des vides entre les bâtiments : ils sont trop étirés. Nous avons pensé l’accès à la maison comme une série de seuils (jardins, auvent abrité, sas avec espace poussette…), de l’espace public vers l’espace plus intime, pour la séparation des enfants se fasse en douceur. »

« La ligne des terrasses, au premier étage, offre un autre regard sur les bâtiments alentour. Bientôt, elles seront en partie recouvertes par des plantes grimpantes [visuellement accrochées aux façades des immeubles, créant ainsi du lien, ndlr].»


142 × Architecture La maison de la petite enfance

“ La Maison ne veut pas faire la leçon à son entourage mais en tirer son caractère ”

« Cet escalier est celui de l’ancienne médiathèque, il est la mémoire du lieu. Le bâtiment précédent n’a pas été détruit, il a été englobé. Ce foyer spatial permet de comprendre l’organisation du bâtiment. Pour se sentir bien dans un lieu public, il faut comprendre immédiatement comment il fonctionne, proposer un espace de distribution et éviter les longs couloirs et les successions de portes. Il est éclairé toute la journée. »

« L’entrée du personnel se trouve de l’autre côté du bâtiment par rapport à l’entrée du public et lui répond. Mais pour nous il n’y a pas d’arrière : tous les points de vue sont différents et dessinés avec le même soin. Les poches de couleur (entrées, terrasse), annonce la vie à l’intérieur. Le gris entre en dialogue avec l’extérieur. »


143 « Nous voulions créer un cadre apaisant, intemporel, miser sur les couleurs des enfants, de leurs habits, de leurs dessins. Et ne surtout pas le saturer de couleurs vives : on mise plutôt sur ce qu’on appelle entre nous les nuanciers « Derrick » et « bas de contention » ! Les gens sont contents car c’est apaisant. »

« Nous avons également dessiné les meubles de rangement. Les murs sont en tissu pour l’acoustique. On a envie de toucher et on peut, car les matériaux se patinent mais ne s’abîment pas. Nous avons également travaillé sur des luminosités différentes en fonction des usages. Les meubles ont été choisi dans les mêmes nuances de couleurs. Certains sont des prototypes créés pour Playtime, salon de l’enfance à Paris. Les fauteuils sont dessinés par les frères Bouroullec. »

L’artiste invité : Christian Voltz L’agence Richter architectes fait toujours intervenir un artiste dès la phase de concours. L’illustrateur Christian Voltz, auteur de nombreux livres pour enfants, a réalisé la signalétique, une grande tapisserie pour le foyer central, de grands panneaux pour la clôture, des mobiles pour le jardin et la pergola.

« On a tous des souvenirs d’avoir regardé des peintures ou des éléments accrochés sur les murs de la classe, qui nous ont marqué, explique Pascale Richter. Avec peu d’éléments, il crée de la poésie. Cela nous semblait juste dans cet endroit. » « J’ai essayé de réfléchir à des images qui traitent du jeu, raconte Christian Voltz, et je suis partis de souvenirs : animaux de

la ferme, train électrique, fusées… Mon idée c’était d’amener de la couleur, de la surprise. Ce qui m’intéresse, c’est qu’en s’approchant les habitants se rendent compte que c’est fabriqué avec des objets tout simples, et qu’à partir de ces objets de récupération, ils peuvent créer quelque chose de nouveau. »


144 Zut ! Lifestyle × Outdoor

Garden State PAR JULIEN PLEIS


145

Photo Alexis Delon / Preview

Ni paysagiste, ni architecte, mais un peu des deux. Ambassadeur de l’« outdoor living », Julien Rhinn, 31 ans, s’évertue depuis une décennie à parfaire les jardins et terrasses trop peu exploités pour en faire de véritable espaces à vivre. Tour d’horizon. L’homme a le regard vif, le discours assuré et l’emploi du temps bien chargé. Pour lui, tout projet commence avec des clients qui ont acheté un bien immobilier, mais qui n’ont pas eu le sur-mesure qu’ils auraient souhaité. Terrain peu attrayant, arbres trop nombreux, cabane au fond du jardin trop petite, bref, il y a un truc qui cloche. En adepte convaincu du relifting complet, Julien Rhinn repense et recrée l’ensemble des éléments extérieurs, des façades au gazon. Et pour lifter, il lifte ! Si tout est faisable, tout n’est pas pour autant à faire. C’est pourquoi, lors des premiers contacts avec un futur client, il l’emmène sur ses chantiers pour être sûr qu’il comprenne bien son univers. Pour Julien Rhinn, il est très important que le client soit en accord avec ses conceptions esthétiques et son identité visuelle, afin qu’il puisse ensuite travailler librement, sans entraves. Une fois l’osmose créée, la phase de personnalisation peut commencer, et le travail proprement dit. Ses maîtres-mots sont sobriété, harmonie et exigence. On oublie tout de suite les frous-frous, le tape-à-l’œil et le clinquant, pour privilégier l’épure absolue : tons cassés, matières brutes et lignes tendues. Les formes et les couleurs sont étudiées pour former un équilibre qui fera du jardin un écrin sophistiqué, dont la scénographie entre en accord avec le salon d’extérieur. Enfin, l’exigence est simple : tout est haut de gamme. Du bois qui compose la terrasse au métal brossé des toitures en passant par le béton brut des allées, chaque matériau, chaque module est choisi avec soin dans une recherche de qualité et de noblesse.

Le choix du végétal est primordial : il doit être adapté au climat, à l’espace disponible et aux envies du propriétaire. D’où un impératif clair : les plantes doivent avoir un impact esthétique instantané et durable (hiver comme été), ainsi qu’un entretien assez aisé. Julien Rhinn utilise ainsi fréquemment le bambou et le pin qui se prêtent bien à ces contraintes. Il lui arrive aussi régulièrement de faire venir d’Allemagne des arbres âgés de 35 ans, qui font déjà 17 mètres de haut et seront replantés à l’aide d’une grue. Effet garanti ! L’odyssée de l’espace Julien Rhinn n’a pas fait d’école de design, pas de fac d’architecture. Il commence modestement il y a 12 ans, par une entreprise d’entretien des espaces verts, puis il passe à l’installation de piscines et enfin à celle de terrasses en bois, à une époque où les clients se montrent encore très frileux devant – croient-ils – cette nouvelle fantaisie. C’est à cette période qu’il a le déclic : il lui semble nécessaire d’alerter ses clients sur les espaces de vie qui peuvent naître d’une allée, d’un jardin ou d’une terrasse. Ce sera son nouveau cheval de bataille. Mais changer les codes et les habitudes n’est pas forcement évident, notamment en Alsace où la culture du vivre dehors n’est pas encore ancrée. Petit à petit, il fait son nid, développe sereinement son activité et gagne en polyvalence dans la maîtrise des différents corps de métiers qui gravitent autour de chacun de ses projets.


146 × Outdoor Julien Rhinn

Son parcours d’autodidacte lui confère sans doute une rage de vaincre. En véritable combattant, aucune difficulté n’est insurmontable et aucun refus définitif. « Il y a toujours une solution !, martèle-t-il. Quand je prends un chantier, je ne me satisfais pas d’un plan vite fait en suivant l’avancement des travaux à distance, non. Je mets mes tripes dedans ! Chacun de mes chantiers, je le suis comme si c’était ma propre maison. » Il lui arrive de faire refaire à ses entrepreneurs un élément qui n’aurait pas été exécuté selon sa vision, pour un écart de quelques centimètres par rapport au plan de départ. Heureusement, il s’est constitué au fil des années une équipe resserrée, avec des artisans en qui il peut avoir confiance. Charpentier, métallier ou paysagiste, « ce sont des gens qui comprennent mes directives et qui maîtrisent leur sujet ». Maîtrise oblige, Julien se limite à 6 à 8 chantiers par an, pour garder cette qualité de conception et d’exécution. Signe de la réussite de son entreprise, celle-ci a été sélectionnée cette année pour le salon parisien Jardins, Jardin aux Tuilerie, grand rendez-vous estival des artisans, architectes et créateurs d’espaces verts. Julien y a rencontré un beau succès, lui ouvrant la voie à de nouveaux marchés : les rooftops [entendez les “toits”]. Il s’est récemment lancé dans un nouveau challenge : la création de toitures-terrasses adaptées au marché parisien, où le moindre mètre carré aménageable vaut de l’or. Destiné à ceux qui ont l’envie (et les moyens) de parfaire leur cadre de vie et de profiter du panorama à l’heure de l’apéro, le projet vise à transformer des combles poussiéreux en espaces fonctionnels et luxueux. Un de ses projets en cours est actuellement un toit qui deviendra demain un magnifique attique de 30 m2 avec vue sur la Tour Eiffel.

Si Julien est le virtuose du gros œuvre, il a tout de même un binôme : Christelle Minci, sa compagne, qui se charge de l’intérieur des demeures. Mobilier, décoration, peinture… toujours dans le même esprit de dépouillement, de luxe et de simplicité, elle recrée des ambiances empruntes de classicisme, sans pour autant tomber dans l’austérité. Le noir et le blanc dominent, agrémentés d’accessoires discrets et de luminaires élégants. Le duo aimerait investir le marché de l’hôtellerie et espère créer la charte esthétique d’établissements audacieux, revoir les aménagements et l’accessoirisation des chambres, l’ergonomie des bars et des

piscines des hôtels. Également sur la liste, un projet incroyable : Julien est en train de mettre au point une maison sur roues, qui questionnerait la notion de domicile fixe. Décidément, il ne manque pas d’idées, y compris les plus improbables. Julien Rhinn, architecte et paysagiste www.julien-rhinn.fr


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148 Zut ! Lifestyle × Artisanat


De rouille et d'os

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PAR CÉCILE BECKER PHOTOS CHRISTOPHE URBAIN

Ils l’ont souvent rêvée étant petits, ils l’ont achetée par nostalgie. Elle, la voiture ancienne, objet de convoitise des collectionneurs dont le prix a augmenté de 400% en 10 ans. Placement juteux pour les uns, elle est le fruit d’une passion pour la belle ouvrage pour les autres. Un préalable qui pousse à toujours rechercher la pièce d’origine. Deux artisans alsaciens, le carrossier Hubert Haberbusch et le sellier Gauthier Bauer, s’attachent à remonter le temps pour entretenir ces bijoux de mécanique, quand l’association Retrorencard les fait revivre.

Hubert Haberbusch — Carrossier

Au cœur d’une zone industrielle, à deux pas du Rhin, c’est dans une bulle hors du temps que trône la carrosserie H.H. Services. Les murs de cette ancienne filature ne sont pas tout neufs mais pourtant investis par une jeunesse créative : studios de répétitions ou d’enregistrement, ateliers d’artistes ou boîtes de production. Un micro-quartier dans le quartier dont la vivacité est incarnée par Hubert Haberbusch, qui y a élu domicile il y a presque 20 ans. Un choix qui prend aujourd’hui tout son sens : cet artisan carrossier malicieux ne l’avouera jamais vraiment mais il est sans doute un peu artiste lui-même. Travailler sur des voitures anciennes implique forcément un sens aigu de l’esthétique et une relation intime à la matière. La sienne, c’est la

tôle, qu’il tord et recompose à l’envi. Un environnement jeune et artistique lui est nécessaire, voire vital. Son atelier est sans cesse en mouvement. Quand la cuisine commune se voit transformée en une espèce de cabinet de curiosités, que le jardin s’anime de carrosseries pleines d’histoires, l’équipe envisage de construire une discothèque sur la mezzanine pour rendre l’espace encore plus dynamique qu’il ne l’est déjà, et surtout convivial. Romain Gougenot, l’un des employés, résume l’atmosphère du lieu : « Ici, ça change de l’ordinaire. Ou alors l’ordinaire y est différent. On est un peu comme une famille. Ce n’est pas le monde réel. »


150 Artisanat × Voitures anciennes

“ Les froids calculateurs, on les évite comme la peste. ”

Matière à transmettre Au fil des années, Hubert Haberbusch a réuni autour de lui des apprentis et Compagnons du devoir dont l’esprit ne cesse de tendre vers le beau. Aujourd’hui, parmi six collaborateurs, on retrouve Isaak Rensing, membre de l’atelier depuis 10 ans, désormais associé, qui crée autant des sculptures que des pièces de mobilier design à retrouver ça et là dans les espaces communs, mais aussi Paul Chevalier, ténor emblématique du lieu qui y donne régulièrement des petits concerts. De là à associer les mots artiste et artisan, il n’y a qu’un pas que Hubert Haberbusch ne franchira pas : « Quand on s’est installé ici, on a tout de suite développé l’aspect métier d’art, parce que c’est ce que nous faisons en entretenant ces pièces du

patrimoine. À l’époque, on nous lançait déjà : “Vous êtes des artistes vous !”, mais nous restons des artisans. Ceci dit, je milite dans les fédérations pour que notre métier bénéficie de la TVA réduite, comme les artistes. Je me considère plus comme un artisan révélateur de talents qui aime s’entourer de collègues ayant un éminent sens artistique, parce que l’amour de la matière se sent dans les gestes. » Des gestes qui s’observent dès la porte franchie : lorsque Hubert Haberbusch se promène dans l’atelier, entre une Mercedes 300 SL et une Jaguar type D de 1961, il laisse souvent glisser sa main sur les tôles. Il faut que la carrosserie brute soit lisse, que la pose du vernis soit impeccable, que cette poussière qu’il voit là soit effecti-

vement une poussière et non un impact malvenu, car il est question d’exigence au regard de ces carrosseries entièrement refaites à la main et d’origine. Toute une documentation est nécessaire pour retrouver l’assemblage, les matériaux et, même, la couleur d’antan. Isaak Rensing travaille justement sur une Talbot Lago des années 50 dont les portes avaient été refaites en polyester. Une erreur typique. L’équipe a donc dû reconstruire la robe du bolide tout en aluminium. 1000 heures de travail ont été nécessaires, comme l’explique Isaak : « Ce qui prend le plus du temps finalement, ce sont les recherches et les ajustages, beaucoup plus que la tôlerie. »


151 De la haute couture, et la sémantique se rapproche d’ailleurs de celle du textile : sous leur main, il y a des patrons, on parle de teinte ajustée sur ces mannequins de ferraille aux formes toutes différentes. Toutes différentes aussi parce qu’Hubert Haberbusch ne tient pas à se spécialiser dans une seule marque : « Le carrossier, il n’est pas maniaque, en changeant de marques on a à chaque fois un autre état d’esprit. » Un esprit toujours motivé par des coups de cœur. « Nous, on cherche des gens passionnés, poursuit-il. Les froids calculateurs, on les évite comme la peste. Certains achètent des voitures très chères et veulent ensuite économiser chez l’artisan. Il nous faut des clients qui aiment leur voiture, qui sont curieux de savoir ce qu’il y a dessous, qui cherchent de la documentation et avec qui l’on peut travailler en bonne intelligence. » Fangio, bobos, Diego En 30 ans d’une carrière débutée dans une carrosserie classique, le maître de ces lieux n’a jamais fait état de conflits et travaille méticuleusement les relations avec ses clients dont la grande majorité sont des particuliers alsaciens, suisses ou belges. À force de les côtoyer, il a d’ailleurs pu établir sa propre typologie. « Il y a ceux qui recherchent les sensations fortes, parce que dans une voiture de collection quand on roule à 100 à l’heure, on se sent comme un Fangio. On peut vite se faire plaisir. Et puis il y a ceux qui aiment leur voiture en tant qu’objet d’art. La voiture va avec le bonhomme : le jaguariste est différent du bugattiste. Après, dans chaque marque, il y a des sympas. Mais c’est drôle de voir que par exemple, il y en a qui détestent les bugattistes parce qu’en général ils sont riches. » Avec 170 000 collectionneurs en France, dont environ 2000 en Alsace (estimation de l’association Retrorencard), une tendance générale à la valorisation du patrimoine et « toute une nouvelle vague de bobos », sa petite entreprise a encore de beaux jours devant elle. D’autant que le marché chinois s’en mêle.. Hubert Haberbusch est d’ailleurs en passe de devenir l’ambassadeur de la carrosserie française auprès de cette nouvelle manne. Il raconte, non sans fierté : « Nous nous sommes liés d’amitié avec Ning et Lili de l’association Synoccygen, voisine de notre atelier. Ils ont eu l’idée de faire venir une voiture. Nous avons donc débuté une longue série d’échanges avec le Musée de l’automobile Pékin, le consul de Chine et la Cité de l’Automobile à Mulhouse. Ils ne connaissent pas l’automobile mais s’y

“ Les voitures sont comme des tableaux que je regarde. ”

intéressent beaucoup. Tant et si bien que le consul de Chine est venu nous rendre visite ! » Hubert Haberbusch revient d’ailleurs tout juste de Pékin où il a participé à l’organisation de l’exposition « La carrosserie française : art, techniques et savoirfaire » et se montre très excité à l’idée de la future donation d’une Hong Qi CA 770/76, voiture présidentielle, au musée de Mulhouse. Des expériences qui ne font que renforcer son idée de promouvoir la transmission. Il parle d’ailleurs plus volontiers « d’authenticité » et de « savoirfaire » que de chiffres. « Ce qu’on fait n’est pas rentable, mais on s’en fiche, ça nous plaît. Du temps qu’on arrive à payer les échéances... » Alors non, Hubert n’a pas de voitures de collection : « J’ai une

BMW. Comme disait Brel : faut pas jouer les riches quand on n’a pas le sou. Et puis des belles voitures, j’en vois tous les jours à l’atelier. Je les aime comme objets plus que comme moyens de locomotion. Elles sont comme des tableaux que je regarde. » Ses richesses : son métier, et surtout son chien, Diego, mascotte de l’atelier, toujours sur ses pas et qui n’a « toujours pas trouvé de fiancée malgré les photos publiées dans les magazines », s’amuse Hubert. À 62 ans, il ne risque pas de lâcher prise de sitôt. S’il imagine déjà à son départ une gestion collaborative de sa boîte, qu’il a déjà instaurée pour inciter ses collaborateurs à avoir conscience autant de l’administratif que de ce qu’il se passe dans l’atelier, il lance : « Je partirai quand je ne pourrai plus marcher. De toute façon, quand on devient vieux, si on n’a pas de maladies, on finit par en attraper pour faire comme les autres. » H.H. Services, 2, rue du Rhin Napoléon 03 88 61 70 24


152 Artisanat × Voitures anciennes

Gauthier Bauer — Sellier

Le silence est total. De temps en temps, une machine au bruit inconnu se met en branle et vient troubler la quiétude de la sellerie. Gauthier Bauer vient de terminer sa journée de travail. Comme souvent, il reste un peu plus tard à l’atelier alors que tous ses collègues sont déjà rentrés chez eux. Ce doit être l’un des seuls moments où ce jeune chef d’entreprise de 26 ans peut sortir le nez de la paperasse et se consacrer au travail manuel. Depuis qu’il a repris la sellerie de son père, Gérard, il passe 70% de son temps dans le bureau : « J’ai dû tout apprendre : la gestion des factures, les paies, l’URSSAF, les clients, le classement, explique-t-il. Je crois que je

m’en sors plutôt bien aujourd’hui. Ça me permet d’avoir une vue d’ensemble sur la boîte, d’avoir immédiatement conscience de nos possibilités et de nos limites. » Mais tout n’a pas été si simple. Jeune, Gauthier Bauer se tourne vers la menuiserie, un parcours classique entre BEP, Compagnons du devoir et apprentissage. Presque huit ans plus tard, il veut évoluer et en parle à son père, qui souhaite justement passer la main de sa sellerie, connue et reconnue dans le milieu des collectionneurs de voitures anciennes. Passionné de moteurs, il lâche tout et suit une formation destinée aux jeunes entrepreneurs pour intégrer les bons réflexes.


153

« J’ai compris les choses avec une logique qui était la mienne, celle de menuisier. Mon père m’a beaucoup appris. Encore aujourd’hui, il préfère venir ici m’épauler plutôt que de s’ennuyer à la maison. C’est précieux, parce que seul mon père peut me dire des choses que je n’ai pas envie d’entendre. » Il y a trois ans, les clés lui sont remises dans un contexte économique très peu favorable. « La première année, j’ai dû faire face à un licenciement économique… Quand tu es artisan, tu es presque par définition très proche de tes employés. Tu prends vite conscience que leurs vies reposent sur la réussite de l’entreprise. Il existe un lien très fort qui

fait que ça devient beaucoup plus difficile de prendre des risques. » Honnête, il a conscience de la difficulté de son métier, d’autant qu’au fil des années, les gros contrats se sont faits moins nombreux. Si le Parlement européen et l’Hôpital civil continuent de faire appel à la sellerie pour arranger sièges et brancards, les restrictions budgétaires ont causé un ralentissement des commandes. Il avoue : « Rien n’est acquis. Dès que tu sens que tu as le contrôle, il t’échappe. Il faut se remettre en question à chaque instant. » Il a alors instauré une vision plus décalée de la sellerie et s’ouvre à d’autres produits tout en restant attaché « au nécessaire plus

qu’aux gadgets ». Au-delà de la commande de sacoches destinées à recevoir des joysticks pour toutes sortes d’ouvriers, il imagine des sacs, vestes, tabourets, fait des tests, s’amuse et précise alors avec humour : « Aujourd’hui, on a tendance à oublier ce qu’est un sellier, on a oublié que si on n’a pas mal aux fesses quand on s’assoit, c’est grâce à ce savoir-faire ! »


154 Artisanat × Voitures anciennes

“ Tu as quelque chose de vivant entre les mains. ”

Cuir pleine fleur Le cœur de la sellerie réside dans sa matière principale, le cuir, et peut donc s’appliquer à toutes sortes de disciplines : la mode, la décoration, l’équipement professionnel et, bien sûr, l’automobile. Il faut donc disposer d’une bonne connaissance du textile, d’autant que l’artisan doit tout ajuster au millimètre près, à la main. C’est justement ce qui lui plaît : « Je travaille un produit extraordinaire. À chaque fois, c’est unique. La peau traditionnelle est tranchée en plusieurs couches : la pleine fleur est la couche du dessus, elle est marquée, on peut donc y lire des histoires. Il y a le veinage, les cicatrices. Tu te rends compte que tu as quelque chose de vivant entre

les mains. C’est une découverte sans fin. » Il est parfois amené à travailler des cuirs d’exception, notamment lorsqu’il est chargé de refaire les selleries de voitures anciennes pour lesquelles il recherche la teinte et le tannage d’origine. Comme sur cette Jaguar type E, ou la Volvo Amazon qui se dérobe aux yeux des clients, cachée au fond de l’atelier. Forcément, en tant que passionné, c’est à chaque voiture une excitation nouvelle : « Quand je sais qu’une voiture arrive, je n’en dors pas de la nuit ! Au lever, je suis super content. Si dans ce domaine, les clients sont très exigeants, il y a une relation de confiance qui s’instaure. C’est très agréable. » Des

réjouissances qui viennent contrebalancer ses difficultés quotidiennes. « Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Maintenant, de toute façon, ça ne peut qu’aller. Je n’ai pas fait autant de sacrifices pour que ça n’en vaille pas la peine ! Reprendre la sellerie est le plus beau challenge auquel j’ai pu me frotter : on doit autant face aux problèmes autant qu’à toutes sortes de bonheurs. » Sellerie André 4, rue de l’Électricité à Geispolsheim – 03 88 66 64 65 www.sellerie-andre.fr


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Jean-Thierry Gangloff, descendant du carrossier colmarien spécialiste de la Bugatti, est un habitué des rendez-vous mensuels. Dans son garage, 12 voitures, dont la prestigieuse Rolls Royce Silver Cloud II et cette Rolls Royce Silver Shadow I.

Fabrice Reithofer, — Président de Retrorencard Chauffeur d’un ambassadeur depuis 22 ans, Fabrice Reithofer est un grand passionné de voitures de collection. En marge de son service de location avec chauffeurs « de la 2 CV à la Rolls Royce », il chapeaute depuis plus de 10 ans des rencontres mensuelles de collectionneurs. Un spécialiste qui milite pour la promotion et la sauvegarde du patrimoine automobile... Comment vous est venue cette idée d’organiser des rencontres entre collectionneurs de voitures anciennes ? Il y a une quinzaine d’années, on faisait des sorties entre amis qui possédaient des voitures anciennes. De deux ou trois voitures, on s’est retrouvé à 20 ! À un moment, je me suis dis : pourquoi pas en faire un rendez-vous mensuel ? Il y avait déjà ce type d’événements à Vincennes. J’y suis allé pour voir et en 2002, j’organisais la première rencontre à Strasbourg. Aujourd’hui, on a 400 voitures de collection, ce qui en fait le plus grand rendezvous mensuel de France.

Quelles sont les particularités du collectionneur alsacien ? On a ici une certaine culture de l’ancien. Je ne sais pas si on peut parler de sensibilité ou de nostalgie, mais ce qui est sûr, c’est qu’il est atypique. J’ai remarqué que nombre d’entre eux avaient de superbes pièces au fond de leur garage mais beaucoup de mal à les sortir, par pudeur et parce qu’il s’agit de plaisir personnel. En Alsace, on trouve beaucoup de Ford Mustang des années 60, il y a aussi des collectionneurs mono-marque, ou mono-modèle qui se mélangent aux fans de Bugatti, de 2 CV ou de Talbot d’avantguerre. C’est une sorte de microcosme, où l’on retrouve des membres atteints de « collectionnite » aigüe. En tant que néophyte, on se dit souvent que les collectionneurs ont beaucoup de moyens, ce qui n’est pas forcément le cas… Non, pas du tout. Lors des rendez-vous mensuels que nous organisons, on voit que les profils sont très différents : que toutes les classes et tous les âges se rencontrent. Pour moi, une voiture de

collection l’est parce qu’elle a plus de 30 ans d’âge, sa production s’est arrêtée, du coup on peut aussi retrouver des voitures très populaires comme la 205 GTI. Pour quelques milliers d’euros, on peut se faire plaisir. Beaucoup de Coccinelles viennent nous voir par exemple. Retrorencard, rendez-vous de passionnés de voitures anciennes Tous les 1er dimanche du mois, de 10h à 13h, sur le parking du stade de la Meinau. www.retrorencard.com Auto retro location, service de location avec chauffeurs de voitures de collection pour mariages et autres événements. Contacter Fabrice Reithofer au 06 86 55 00 56


156 Zut ! Lifestyle × Sport


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Par amour du jeu PAR SÉBASTIEN RUFFET PHOTOS PASCAL BASTIEN

Jacky Duguépéroux Il est né à Saint-Malo, mais ça ne fait pas de lui un breton bourru, même si on l’imaginerait aisément en vieux loup de mer, ciré jaune et pipe à la bouche. À l’ancienne. « Je n’y suis resté que deux ans », justifie Jacky Duguépéroux, le coach du Racing. Ensuite ? Une enfance passée dans les écuries et sur les hippodromes dans le sillage d’un papa jokey, plus précisément du côté de Chantilly, pas le moins select des rendez-vous des turfistes. Jeune footballeur, il est détecté et formé à Valenciennes, avant de poursuivre sa « vraie » carrière de joueur avec un titre de champion de France avec Strasbourg. C’était en 1979. L’année où Margaret Thatcher promet de casser les syndicats. Belle référence. « Heureusement que je ne parle pas allemand, sinon j’aurais pu continuer longtemps vers l’est », poursuit Jacky, personnalité atypique et surtout franche du collier. Souriant, volontiers blagueur, il n’hésite pas à faire comprendre à son interlocuteur qu’une question n’a guère de sens. Exemple, avant le dernier derby Colmar-Strasbourg, lors du fameux point presse de veille de match. « - Est-ce que vous allez à Colmar pour ne pas perdre ? - Vous pensez vraiment que j’ai déjà emmené une équipe pour perdre un match ? »

Il aurait pu couler une retraite paisible, accompagner ses enfants au tennis ou à la musique, et tout simplement profiter d’un peu de bon temps, loin du stress, de la compétition. Quand le Racing Club de Strasbourg Alsace lui a demandé un coup de main en fin de saison dernière, il a accepté ce qui devait être une mission commando, un intérim. Et puis on lui a proposé de faire une saison complète. Forcément, Jacky Duguépéroux a replongé, à 66 ans. Alors bien sûr, on peut partir pour chercher le match nul, mais c’est peut-être mal connaître « Dugué ». Son attaquant Yannick Aguémon, 22 ans, tout juste arrivé de Vannes, découvre ce coach emblématique. À tous les sens du terme, parce que franchement, pour un jeune joueur qui n’a jamais mis les pieds à Strasbourg, Duguépéroux, ça n’évoque pas grand chose. L’appréciation est sans appel : « Jacky, il aime le jeu. Peu importe l’âge. On sent qu’il aime ça, qu’il veut nous le transmettre. Tout est basé sur le jeu. » « On m’a appris que c’est en jouant qu’on peut gagner un match, appuie l’entraîneur. C’est une façon de voir le football qui m’a toujours accompagnée, depuis que je suis joueur. Les quelques titres que j’ai glanés, c’était toujours avec des équipes joueuses. » Pourtant, lors de sa prise de fonction en mars dernier, en remplacement de François Keller, Jacky lâchait un « peu importe la manière » qui répondait surtout à une urgence. Il avait huit matchs pour sauver le club de la relégation. Alors là, oui, dans ce cas, on peut s’asseoir sur quelques principes. Et puis il faut bien dire une chose : jouer, oui, mais cela dépend aussi des joueurs qu’on a à disposition… Cette saison, avec Liénard, Marques, Bahoken, Belhameur, Ndiaye ou encore Aguémon, Oliveira et autres Sabo, il a de quoi faire.

« Après, je suis aussi un partisan du moins de but encaissés possible ! », tempère Duguépéroux, pragmatique. Dur de tout gagner 5-3, c’est certain. Fait pour le foot À voir Jacky sur le terrain d’entraînement, en salle de presse, sur le banc de la Meinau, on se dit qu’il est fait pour être là. Pour vivre le foot de l’intérieur. « J’étais surpris de me remettre aussi vite dans le bain », souligne néanmoins l’ancien commercial de chez Adidas. « J’étais rapidement dans le coup, comme si je n’avais arrêté que quelques mois, et pas cinq ans… Je me suis dit que je n’étais pas si vieux que ça ! Que je n’étais pas tellement largué. » Loin de là même. D’après Yacine Abdessadki, ancien racingman, qui a officié sous le sifflet de Jacky, « coacher, c’est comme le vélo, ça ne se perd pas. Ce qui est certain, c’est qu’il a continué à suivre, à regarder ce qui se faisait. Autant Gilbert Gress est resté dans le passé, autant Jacky est resté à la page. C’est loin d’être un entraîneur sur le déclin. » Son adjoint Sébastien Roi l’aide aussi énormément dans sa tâche. « Le meilleur adjoint que j’ai eu dans ma carrière », lâchait même à son endroit le coach. « Sébastien est hyper compétent. Je le connais depuis longtemps, c’est moi qui


158 × Sport Jacky Duguépéroux

“ Avec le foot, on progresse à tout âge !  ” l’ai fait venir au Racing quand il avait 13-14 ans et que j’étais au centre de formation… J’ai ensuite été son coach en 17 ans. Je lui délègue beaucoup. » C’est aussi quelque chose de nouveau pour Duguépéroux, déléguer. « C’est bien la preuve qu’avec le foot, on progresse à tout âge ! », balance-t-il dans un éclat de rire. Reste donc à se concentrer sur l’essentiel. La vidéo. Le contenu. Laconique, il considère ses tâches comme faisant « partie du métier ». Oui, mais c’est bien pour cela qu’il a replongé. Un café noir comme prime à la signature La négociation de son retour a été relativement… tranquille. « Ça m’a coûté un café ! » rigole Marc Keller, le président du club. « Il nous fallait quelqu’un qui connaissait la maison, qui ait une légitimité. Et ça, bien sûr, Jacky l’a. Après, la discussion de sa prolongation en fin de saison a été très facile. On s’est assis, je lui ai proposé de continuer et il avait déjà accepté l’idée avant même que je lui propose. » Pour les ignorants du football local, Marc Keller, avant d’être le dirigeant de Jacky Duguépéroux, a été son joueur. C’était dans les années 1990, et ça donnait une finale de coupe de France en 1995. Ça ne vous dit rien ? Il est vrai qu’entre le premier titre mondial du handball français en Islande, la reprise des essais nucléaires français, la démission d’Edouard Balladur et les attentats du RER C, il y a de quoi zapper deux ou trois infos. On disait quoi déjà ? La relation avec Marc Keller. Dugué, en tiroir : « Le Racing, je l’ai abandonné deux fois. En 82-83, parce que ce n’était pas très bien géré. Et en 2006 parce qu’il était tombé entre des mains douteuses qui ont amené le club là où il est. Quand Marc a repris le club,

là, j’ai recommencé à regarder de près, et à m’intéresser au projet qui était mis en place. Quand il m’a proposé, c’était une vraie surprise [vis-à-vis de François Keller, démissionnaire, ndlr], mais j’étais partant parce que je savais qu’il n’y aurait pas de mauvaise surprise. On a toujours eu de bons rapports. Je connais ses valeurs, on a les mêmes, et on peut se dire franchement les choses. » Nulle doute que Jacky, lui, n’hésitera pas à les dire, même sans ciré jaune. Finalement, si le Racing peut aujourd’hui s’appuyer sur un Jacky Duguépéroux plus motivé que jamais, c’est un peu grâce à l’Alsace. « J’ai passé de nombreuses années ici, dans ma carrière dans le foot puis en tant que commercial. Je me sens bien ici. À la retraite, j’aurais pu repartir dans l’ouest, mais je n’avais plus de famille là-bas, et comme je n’aime pas déménager, on est restés ici. » Ce qui a permis au Racing de le solliciter facilement. Et de renouer avec son histoire ?

Jacky Duguépéroux Né le 2 janvier 1948 Joueur — US Chantilly — Valenciennes FC — RC Strasbourg — Pierrots Vauban Entraîneur — Pierrots Vauban — Benfeld, — RC Strasbourg — Espérance Tunis, 356 matchs professionnels — 295 en Division 1 — 55 en Division 2 — 6 en Ligue Europa

Palmarès Joueur Champion de France 1979 (RC Strasbourg) Entraîneur — Vainqueur de la coupe de la Ligue 1997 et 2005 (RC Strasbourg) — Vainqueur de la coupe de Tunisie 2007 (Espérance Tunis) — Finaliste de la coupe de France 1995 (RC Strasbourg)


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160 Zut ! Lifestyle × Bien-être

État de grâce

Au-delà d’une success story, Yogamoves, porté par Janine Francke, s’attache à enseigner une philosophie complète du yoga dans une ambiance très familiale. Une philosophie ouverte, douce et graduelle qui vient s’adapter à toutes les personnalités et envies.

PAR CÉCILE BECKER PHOTOS PASCAL BASTIEN


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Elle sourit, postée derrière le comptoir d’accueil de Yogamoves. C’est la rentrée et après le week-end portes ouvertes assez intense où les Strasbourgeois se sont pressés, il est temps de retrouver ses élèves qu’elle connaît et tutoie : « On adore nos clients, dira-t-elle. Il y a une ambiance très familiale, on retrouve tous les âges et tous les niveaux. Je suis très attachée à ce mélange. » On s’échange quelques brèves de vacances, certains sont installés là et sirotent un thé, bio évidemment, avant d’aller se changer un étage plus bas. Passée la porte de l’institut, on laisse ses souliers à l’entrée en même temps que le quotidien, les soucis et pensées qui y sont associés. Dans la salle, avant de commencer la séance de Vinyasa, on s’installe : certains sont couchés sur leur tapis, fourni par le club, à côté d’une brique et d’une sangle qui viendront soutenir et aider certaines postures. D’autres discutent encore avant que Janine Francke n’arrive et ne sonne le début du cours : « Fermez les yeux, respirez, recentrez vous sur votre pratique, sur ici et maintenant. » Elle utilise des images pour faciliter la compréhension de chacun : il faut respirer comme si l’on cherchait à embuer ses lunettes. Un bruit sourd s’empare alors de la salle avant que la professeure n’invite l’assemblée à chanter le fameux Om (ou Aum) pour débuter la séance et inviter le corps à se détendre. S’en suivront les postures, certaines plus difficiles que d’autres, même s’il ne s’agit aucunement de violenter le corps. « Il y

a un principe dans le yoga, le ahimsa, la non-violence envers soi et envers les autres. On respecte son corps autant que celui que l’on a en face de soi. Dans le yoga, il faut du temps au corps pour s’ouvrir. Il ne faut pas se forcer lorsqu’on a mal », explique-t-elle. Le yoga, c’est ce bien-être complet que l’on ressent après un cours : un état d’apaisement assez rare. Les effets bénéfiques sont immédiats et d’autant plus évidents que la pratique est régulière : « Deux fois par semaine, c’est un très bon rythme pour changer. Au bout de quelques mois, on se redresse, on apprend à mieux respirer et à mieux gérer son stress. Au fur et à mesure, les gestes du yoga entrent dans la mémoire musculaire et de nombreux problèmes liés aux mauvaises postures du quotidien se règlent, très naturellement. Finalement, quand on pratique le yoga, on est un peu son propre kiné », explique Janine Francke. Le yoga peut être très physique mais reste trop souvent, dans l’imaginaire collectif et plus particulièrement en Occident, associé à une pratique méditative et spirituelle. Ce cliché qui lui colle au corps suscite des refus catégoriques. Mais ce qu’il faut comprendre, c’est que chacun peut évoluer selon ses envies et choisir « son yoga » – chez Yogamoves dix déclinaisons sont possibles. « Le yoga, c’est 99% de pratique et 1% de théorie, la théorie ne sert à rien si on n’a pas la pratique. Il faut juste essayer d’être ouvert, le reste n’est que respiration. On n’impose pas du tout la spiritualité à nos élèves, certains y arrivent en s’intéressant et parce qu’ils le souhaitent. Tout dépend de la volonté de chacun. » De la volonté, mais aussi du professeur. Chacun a sa propre manière d’enseigner, d’expliquer, à charge du pratiquant de trouver le professeur qui lui convient. Et plus si affinités Janine Francke est une ancienne coureuse de marathon de très haut niveau, qui travaille par ailleurs dans le management. Une vie de stress extrême qui finit par l’épuiser et tirailler son corps. Elle découvre le yoga par un ami et là, « Love at first sight », lance-t-elle avec son petit accent allemand. Elle pratique d’abord seule à l’aide de vidéos, avant de se retrouver maman à Hong Kong et de prendre des

cours avec une professeure qui a complètement modifié sa façon de voir le yoga. De trois cours par semaine, elle passe à six en constatant des changements intérieurs radicaux. « Je me suis tellement sentie bien que j’ai voulu que les autres comprennent et en profitent. J’ai décidé de tout lâcher pour devenir prof. Quelques temps après, on a déménagé à Taïwan où j’ai intégré un club et mené à bien ma formation entamée à Hong Kong. De retour en Allemagne, je me suis retrouvée seule à élever trois enfants, c’était la cata, je n’avais plus de temps pour moi. Nous avons fini par nous installer à Strasbourg où, il y a six ans, j’ai pu trouver mon rythme. » Ici, elle constate un manque évident : des associations qui proposent un seul style de yoga et s’arrêtent pendant les vacances scolaires. C’est le déclic, elle trouve un local et, forte de son expérience dans le marketing, partagée avec son mari, lance Yogamoves en février 2010. Plus de quatre ans plus tard, la recette prend et la communication autour du club est si efficace que l’on pourrait déjà croire à un système de franchise installé partout en France. Une quinzaine de professeurs se partagent désormais les cours entre les deux clubs installés à Strasbourg et Vendenheim. Janine Francke, aussi businesswoman que yogini professionnelle et inspirée, a forcément une idée derrière la tête : « Je voudrais aller vers un niveau encore plus haut de formation, avec l’idée de pouvoir implanter d’autres clubs en France. » Une success story basée sur des principes sains de bien-être et d’entretien de son corps, accessibles à tous. Yogamoves Strasbourg 10, rue de la Râpe 03 88 23 64 02 Yogamoves Vendenheim 19, rue du Commerce 03 88 62 04 84 www.yogamoves.fr


162 × Bien-être Yogamoves

Petit glossaire du yoga Yogi et Yogini Il existe différentes interprétations de ces deux mots issus des textes sacrés hindous. Le premier, Yogi, fait plutôt référence au pratiquant de sexe masculin et le deuxième Yogini, à celui du sexe féminin. Mais l’on peut également trouver une autre signification qui précise que le Yogini devient Yogi lorsqu’il transcende l’aspect physique de la pratique pour accéder à une forme élevée de spiritualité.

Namasté Non, namasté, souvent prononcé en fin de cours de yoga ne signifie pas « merci » en sanskrit, mais « salutation ». C’est une forme de reconnaissance envers l’autre tout comme envers soi, qui vient souligner le partage et le lien entre les personnes.

Prânâyâmâ Technique respiratoire utilisée pour maîtriser les flux d’énergies circulant dans le corps. Au-delà d’une simple respiration venant oxygéner le sang, cette technique induit la conscience autant de l’environnement – le toucher et l’odorat jouent un rôle primordial –, que de l’état mental et de la position du corps. Préalable à une pratique efficace du yoga, le prânâyâmâ est toutefois difficile à atteindre et se travaille tout au long de la vie.

Hatha-Yoga

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Ce terme ne désigne pas un « style » de yoga à proprement parler, il fait simplement référence à un enchaînement de postures et sous-entend une maîtrise du corps et des sens. Comprendre : tous les « styles » de yoga que nous connaissons aujourd’hui sont donc tous du hatha-yoga, un terme assez déformé en Occident. Par exemple, le Vinyasa est une forme plus dynamique du Hatha-Yoga.


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164 Zut ! Lifestyle × Miam

Un chef une recette Rien que pour Zut ! PHOTOS ALEXIS DELON / PREVIEW RÉALISATION MYRIAM COMMOT-DELON

Chez Lucullus, la cuisine a du goût. Safranée, chapeautée de saveurs marines et de girolles dorées, cette recette concoctée pour Zut ! par le chef Eric Thiercelin est un très bon remède pour kidnapper l’été et saluer l’automne avec délectation.

Dans un bistrot gourmand, les plats s’affichent sur une ardoise, et celle de Lucullus est plutôt potelée. On y déguste la cuisine du marché, instinctive et inspirée d’Eric Thiercelin (passé par Guérard, Point ou Jacqueline Fenix, excusez du peu), un chef qui ne ment pas et prône une vraie transparence. Ici, tout est fait maison, à partir de produits de saison, nobles et frais, et les propositions ne sont pas avares en diversité. Caroline, sa femme, le seconde énergiquement et se charge de la carte des vins : une jolie liste de flacons, ouverte sur la découverte et composée en direct avec les vignerons. Que dire de plus, à part vous envoyer quelques flèches depuis leur nouvelle carte pleine d’allant ? Un porc

basque à se damner, un délicat velouté de butternut, un soufflé aérien au beaufort, un Fish and Chips ultra croustillant… sans oublier leur incontournable tartare au couteau, fidèle parmi les fidèles ! Niché près de la place de l’Étoile, Lucullus fait partie des pépites strasbourgeoises où il fait bon s’attabler en bonne compagnie. Et pour les jours où le temps est compté, à quelques foulées de là, une deuxième adresse s’est ouverte : une sandwicherie / épicerie au décor scandinave qui propose une carte du marché fraîche et raffinée, entièrement gérée par le restaurant. Parce qu’à table ou sur le pouce, les gens veulent du bon, non ?


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Restaurant Lucullus, 15, rue Jacques Peirotes 03 88 37 11 07 Lucullus l’Épicerie 11, rue de la Brigade Alsace-Lorraine 03 88 24 17 07

Lieu jaune à la plancha et bouillabaisse de légumes safranés Recette pour 4 personnes — 4 filets de lieu jaune + quelques arêtes pour le fumet Pour le fumet — 1 oignon — 1 poireau — 1 branche de thym — 1 cuillère à café de grains de coriandre — 1 pincée de gros sel — 1 poignée de queues de persil Faire dégorger dans l’eau froide les arêtes de poisson. Couvrir les ingrédients d’eau froide, ajouter les arêtes et porter doucement à ébullition, bien écumer puis réserver. Pour la bouillabaisse — 3 carottes — 2 oignons — 2 fenouils — 4 pommes de terre à chair ferme — 4 gousses d’ail — 1 cuillère à café de fécule — Quelques pistils de safran — 10 cl d’huile d’olive — Poivre et gros sel — Des girolles — Facultatif : 1 courgette, botte d’asperges vertes, quelques fines rondelles de piments rouges

Émincer les oignons et les carottes, en rondelles de 2 mm, ainsi que le fenouil et les pommes de terre (sans les laver, pour préserver l’amidon). Faire revenir le tout sans coloration dans deux cuillérées à soupe d’huile d’olive. Assaisonner d’un tour de moulin à poivre, d’une pincée de gros sel, de 4 gousses d’ail en chemise légèrement écrasées et d’une branche de thym. Mouiller à hauteur avec le fumet et porter à ébullition. Maintenir une petite ébullition pendant 15 minutes. Ajouter ensuite quelques pistils de safran, laisser infuser et réserver.

Faire cuire le lieu jaune à la plancha (ou dans une poêle anti-adhésive avec un peu d’huile d’olive), côté peau puis rapidement côté chair afin de garder sa chair nacrée.

Prélever 25 cl du fond de cuisson, passer au tamis et porter à ébullition dans une casserole avec une cuillère à café de fécule préalablement mélangée à un peu d’eau froide. Maintenir l’ébullition 1 minute et émulsionner avec 10 cl d’huile d’olive.

À accompagner d’un vin frais, fruité et sec : Un Anjou Blanc Domaine de Terrebrune Sélection Chenin 2012

Nettoyer les girolles et leur faire perdre leur eau dans la poêle avec un peu d’huile d’olive, puis réserver. Faire bouillir une casserole d’eau salée puis blanchir les courgettes et les asperges pendant 2 minutes. Égoutter et plonger dans de l’eau glacée. Prélever dans une casserole un peu de bouillon chaud pour les y réchauffer au moment de les servir.

Disposer dans l’assiette les légumes et les girolles à l’aide d’une écumoire et y poser le pavé de lieu jaune. Parsemer la peau du poisson d’un peu de fleur de sel et les légumes de quelques pluches de persil et rondelles de piments rouges puis napper généreusement de la sauce chaude et bien émulsionnée.


166 Zut ! Lifestyle × Gastro

Ère de famille PAR CÉCILE BECKER PORTRAIT MONSIEUR PAPARAZZO

Sous la houlette du groupe Trasco et de Jean-Noël Dron – le sauveur du Brant qui détient les clés de la Maison Kammerzell, de la brasserie Flo ou encore du Clou –, la brasserie de la Bourse prend un tournant. Avec son nouveau chef, Hervé Polewiak, habitué de la haute gastronomie, elle joue la carte d’une tradition modernisée. Rencontre.


167 Les papilles d’Hervé Polewiak Quel plat adorez-vous manger ? J’adore les bouchées à la reine. Une bonne poule cuite au pot, des quenelles, de la viande de veau, des champignons et une bonne sauce cuisinée avec le bouillon de la poule, c’est radical ! La cuisine est chez vous une histoire de famille, quel plat en particulier vous a marqué ? Difficile de choisir [Rires]. Entre le hachis parmentier, un plat typiquement familial, ou l’extraordinaire riz cantonnais de mon père, je ne sais pas… Mais comme il est d’origine polonaise, je dirais son chou polonais. Plus tard, dès que je savais qu’il en faisait, j’accourais chez mes parents et en ramenais toujours une gamelle à la maison. Je suis très attaché à la famille, mon frère se moque d’ailleurs régulièrement de moi quand j’accours manger chez ma mère : « T’aimes bien le manger de manman ! » [Rires]. Loin, bien loin des chefs constamment sous les projecteurs, Hervé Polewiak préfère laisser parler la cuisine pour lui. À 47 ans, ce chef discret déroule son parcours comme si de rien n’était : après 24 ans à la Maison Kammerzell, où il commence en commis pour finir second de cuisine, il devient chef du Pfifferbriader puis de La Table de Louise, avant d’intégrer le Crocodile où il travaille d’arrache-pied pour tenter de décrocher une seconde étoile. Le hasard le place sur la route de Jean-Noël Dron. Ce dernier, poursuivant la réflexion du groupe Trasco qui a invité Christophe Muller – meilleur ouvrier de France et chef alsacien aux manettes de la cuisine de Paul Bocuse – à repenser ses cartes, lui demande de travailler sur le nouveau menu de la Brasserie de la Bourse. « Le challenge m’intéressait beaucoup, explique-t-il. J’ai tout de suite voulu une cuisine familiale mais de qualité en intégrant des produits frais et de saison. » Un défi de taille pour cet habitué de la gastronomie qui s’attaque ici à une brasserie où le débit est deux à trois fois supérieur à ce qu’il a connu et sous-entend forcément une organisation toute autre. Il poursuit : « Ici, services midi et soir confondus, on peut faire 250 à 300 couverts, alors qu’au Crocodile, c’était plutôt 60. Mais je dirais

que c’est équivalent parce que dans un gastronomique, on passe énormément de temps sur une assiette. Ce travail, je l’ai entamé ici : je sensibilise mon équipe au goût, à l’assaisonnement, aux couleurs et au dressage. Chaque détail compte. » Un travail d’excellence appliquée à une maison vivante et conviviale où les plats traditionnels prendront une nouvelle saveur. Il y aura les immuables, l’os à moelle, les tartes flambées ou les moules marinières, et les grands nouveaux, un suprême de poulet fermier d’Alsace et son risotto aux champignons, une tête de veau sauce ravigote ou un baeckeoffe qui promet déjà des surprises. La carte changera au rythme des saisons et des envies d’Hervé Polewiak, très attaché à la cuisine familiale – sa grand-mère et son père lui ont transmis le virus – et à l’échange : « Je ne suis pas de ceux qui pratiquent le mystère, quand quelqu’un me demande une recette, je la partage. » Une nouvelle bonne occasion de se retrouver autour d’une grande tablée au cœur de ce décor Belle Époque. La Brasserie de la Bourse, place de Lattre de Tassigny 03 88 36 40 53 www.restaurant-de-la-bourse.fr

Qu’est-ce que vous cuisinez quand vous avez peu de temps ? Je vais au plus simple : une omelette que je continue à mélanger avec une maryse dans la poêle, c’est mon secret. Ou alors un œuf au plat : s’il y a bien quelque chose que je déteste, ce sont les œufs trop cuits. Mais sinon, ma fille adore mon escalope de saumon que je badigeonne de jaunes d’œuf avant de l’entourer de pain de mie coupé en petits carrés. Je la fais cuire à la poêle et ça crée un mélange de textures très intéressant. Un plat alsacien que vous aimez revisiter chez vous ? La choucroute, bien sûr. J’aime beaucoup la choucroute caramélisée que j’accompagne d’escalopes de foie. Le chou est bien lavé, bien égoutté et je le travaille au beurre et au miel que je fais caraméliser. Je pense proposer ça au restaurant… Il faudra venir y goûter…


168 Zut ! Lifestyle × Restos

Zut à table !

Photo : Monsieur Paparazzo

Photo : DR

Doo’

Black&Wine

16, rue Sainte-Hélène 03 88 32 68 55 www.doo-et-bon.fr

9, rue Hannong 03 88 32 21 67 www.blackandwinebar.com

Une jolie nouveauté vient animer la discrète rue SainteHélène : Stéphane et Jocelyne viennent d’ouvrir Doo’, un lieu dévolu à un snacking de bonne tenue. Ils ont en outre créé leur propre concept gastronomique : les Roolz. Késako ? Des recettes inédites de fines galettes de riz ou de blé roulées autour d’ingrédients frais et savoureux. À l’opposé des wraps fourre-tout et souvent foutraques, ces bouchées gourmandes sont d’une rare délicatesse. Afin de contenter toutes les envies des affamés de passage, les Roolz se déclinent en assortiments chauds et froids avec des accompagnements tout aussi goûteux. Stéphane résume la philosophie de l’enseigne : « On a décidé d’aborder notre métier avec nos valeurs communes : respect, qualité et simplicité, que ce soit vis-à-vis des produits, des fournisseurs ou des clients. » À suivre ! (J.P.) — Ouvert du lundi au mercredi de 11h30 à 15h et du jeudi au samedi de 11h30 à 22h

Racé, élégant avec du corps, le dernier-né des bars à vins strasbourgeois détonne et étonne par la qualité de sa restauration. Niché en plein cœur de la ville, Black&Wine est une véritable ode au design. Une belle robe habitée par des suspensions Tom Dixon, des tabourets et chaises Osso des frères Bouroullec, le tout dans une atmosphère feutrée et intimiste. L’apéro se veut désormais chic ! On se laisse volontiers guider par l’équipe de sommeliers pour les vins, que l’on accompagne de tartes fines créatives faites maison ou d’ardoises gourmandes de fromage et de charcuterie finement tranchée par la mythique machine Berckel. Jérôme Anna, son directeur – qui a lui-même pensé les lieux –, invite à la découverte, de sa carte sélective de vins et ses partis pris culinaires, comme alternative à la restauration traditionnelle. Les futures soirées dégustation s’annoncent aussi toniques que tanniques ! (C.L) — Ouvert du lundi au samedi de 18h à 1h


Conception graphique : Chic medias / Photo : Christophe Urbain

Restauration 7j/7 • Entreprises • Fêtes de fin d'année • Cocktails • Réceptions

Le Jardin de l’Orangerie

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170 Zut ! Lifestyle × Restos

Zut à table !

Photo : Monsieur Paparazzo

Photo : DR

À Bout de Soufre

Le Tire-Bouchon

3, rue de la Courtine 03 90 24 93 25 www.aboutdesoufre.fr

5, rue des Tailleurs de pierre 03 88 22 16 32 www.letirebouchon.fr

Ne perdant pas ses bonnes habitudes, À Bout de Soufre opère des changements majeurs dans sa carte pour la rentrée. Fidèle à sa volonté de créer des mets de saison avec uniquement des ingrédients frais, la cuisine s’oriente vers les produits automnaux et les gibiers. Nastasia Janel, la chef, va à coup sûr vous en mettre plein les papilles avec ses nouvelles recettes : au menu, on retrouve entre autres un mignon de cerf à la plancha, accompagné d’une polenta crémeuse aux chanterelles et son jus réduit aux morilles… Côté sommellerie, le restaurant propose toujours des accords plats-vins atypiques et élégants, avec une sélection de crus surprenants mais toujours équilibrés. Autre fait d’arme, assez rare pour être noté, À Bout de Soufre mitonne quotidiennement des plats du jours dont la qualité et le raffinement n’ont rien à envier aux suggestions de la carte. (J.P.) — Ouvert du mardi au samedi de 12h à 14h et de 17h30 à 00h30, 1h30 le week-end

Pour souffler la 10e bougie du Tire-Bouchon avec Cédric Moulot aux manettes, la winstub mythique se dote d’un tout nouveau salon habillé par l’artiste strasbourgeoise Horéa. Une ode à la Cathédrale, à l’occasion du millénaire de ses fondations, à travers des peintures monumentales qui viennent compléter un parti-pris artistique déjà présent dans tous les espaces du restaurant, jusqu’à la nouvelle façade de François Zenner inaugurée l’année dernière. Ici on respire l’Alsace, de la marqueterie au mobilier typique et, évidemment, à la cuisine. On succombe aux différentes choucroutes, filet de sandre au Riesling, joues de porc braisés au Pinot noir ou foie gras maison au Muscat d’Alsace. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, le Tire-Bouchon vient tout juste de recevoir la plaque Qualité Tourisme. Well done. (C.L) — Tous les jours de 11h30 à 15h et de 18h à minuit.


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172 SÉLECTIONS

Objets : Barbara Lebœuf / Photo Alexis Delon / Preview

lifestyle

EXPO

Je te tiens, tu me tiens !

Dans l’Histoire de l’art, peinture et céramique ont parfois fait bon ménage ! Picasso, par exemple, a produit, puis peint, un grand nombre d’œuvres : il voyait dans les pots, vases et autres assiettes en porcelaine un support idéal à son imagination féconde. Pour l’artiste-peintre colmarienne Karin Zielinski et la céramiste strasbourgeoise Barbara Lebœuf, il n’est pas question de faire œuvre commune, mais bien de faire se répondre leurs travaux respectifs. Un étonnant jeu de ping pong visuel, abstrait quoique très signifiant, mouvant, émouvant. (E.A.)

Elles et leurs murs, du 8 au 29 octobre à l’atelier d’art contemporain 3, rue Berthe Molly, à Colmar www.karinzielinski.net www.barbara-studio.fr


ÉPICERIE FINE

Mille et une saveurs

La Pizza de Nico, prendre d’abord de bons produits...

Pénétrer chez Oliviers&Co, c’est prendre le risque de repartir les bras chargés de condiment balsamique au Combava ou à la grenade, à la mangue, d’huiles d’olive et basilic, au citron vert ou à la menthe… La liste est si longue et les associations si nombreuses qu’il faudra vous armer d’une petite cuillère pour goûter leurs 1001 recettes à base d’huile d’olive ! On attendait depuis trop longtemps la réouverture d’une de leurs enseignes à Strasbourg. Une rentrée gourmande, c’est mieux, non ? (M.C.D) Oliviers&Co 6 rue du Fossé des Tailleurs - 09 81 30 50 57

KIDS

Retour en enfance « Oh, maman, regarde la dinette ! » Un petit garçon est emerveillé devant un petit ensemble vintage spéciale fête. Puis il court se nicher dans une maison en carton à construire soi-même, à côté d’une fusée dans laquelle les têtes blondes s’imaginent astronautes. On sourit, on rêve et on se prend à retomber en enfance dans la jolie et toute nouvelle boutique De retour, qui ne propose que des jouets et décorations de fabrication européenne. Ici, pas besoin de regarder les étiquettes ! (C.B.) de retour 12, rue de Bienne 09 81 90 26 01 www.deretour-boutique.fr

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La Pizza de Nico France

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DÉCO

Bricol’ girl « Dans ma maison sous teeerre… » C’est la comptine que pourrait fredonner la sémillante Caroline Boeglin dans son Home sweet home au Salon Maison Déco. Un espace éphémère de 300 m2, constitué de pièces grandeur nature et d’un Salon de thé tenu par Bistrot et Chocolat, où la journaliste TV invite plus de 70 professionnels alsaciens. Elle y propose des ateliers créatifs pour que le « Do it yourself » soit désormais une devise déco ! (C.L.)

HÔTELLERIE

La Maison de Caroline au Salon Maison Déco, du 17 au 20 octobre au Parc Expo de Colmar Inscription aux ateliers : contact@maisondecaroline.fr www.maisondeco-colmar.fr

Hôtel de Guise 18, rue de Guise à Nancy 03 83 32 24 68 www.hoteldeguise.com

À votre Guise Début décembre, il n’y a pas que les marchés de Noël alsaciens, il y a aussi la fête de la Saint-Nicolas à Nancy. On profite des animations spectaculaires proposées par la ville pour s’offrir un petit weekend douillet à l’Hôtel de Guise, niché dans une ancienne demeure seigneuriale du XVIIIe siècle. À 500m du feu d’artifice place Stanislas et à moins de 300m du départ du grand défilé, il n’y a pas de meilleur endroit pour profiter pleinement des festivités. (J.P.)

HÔTEL

Spa-cieux Passer une nuit étoilée au cœur de Strasbourg, c’est la promesse du Régent petite France & Spa, qui vient d’obtenir sa 5e étoile. L’hôtel devient un établissement d’exception grâce à des prestations toujours plus prestigieuses et la création du spa Ô fil de l’eau, qui offre une vue imprenable sur les toits de la ville. Une invitation au bienêtre destinée aux résidants de l’hôtel et à la clientèle strasbourgeoise, qui bénéficient des soins Cinq Mondes dans un joli écrin de 200 m2. (C.L.) Spa Ô fil de l’eau au Régent Petite France Ouvert 7j/7 de 10h30 à 20h 5, rue des Moulins à Strasbourg 03 88 76 43 43 - www.regent-petite-france.com


GASTRO

Le goût des autres Pour fêter dignement son deuxième anniversaire, Ô Gourmet met les petits plats dans les grands ! L’épicerie fine a en effet invité Hakan Ozfirinci à revisiter sa carte pour la saison. Le champion du monde 2014 de snacking gastronomique est un cuisinier phénomène qui réinvente les recettes méditerranéennes, avec raffinement et générosité, pour la plus grande joie des amateurs de saveurs ensoleillées. (J.P.) Ô Gourmet 31, rue du Fossé des Tanneurs 03 88 32 33 33 www.o-gourmet.fr

DÉCO

Métalleux As du décor, Thierry Herr excelle dans l’art du trompe-l’œil, les imitations marbre et les décors au sol. Attaché à la modernité, il ajoute une nouvelle pratique à sa palette d’artiste en s’attelant au métal et à l’aluminium, qui viennent sublimer les murs et autres plans de travail en leur donnant de nouvelles profondeurs. Un travail qui mêle savoir-faire et tendances d’aujourd’hui. (C.B.) Thierry Herr 5, rue des Tulipes à Mittelhausen 03 88 69 65 42 – 06 80 71 79 21 http://thierryherr.fr/

MIEUX QU’UNE VOITURE... > 150 voitures en libre-service 24h/24 à Strasbourg et dans 15 villes d’Alsace. > 5 tailles de voitures adaptées à vos besoins. > Nouvelles stations : Laiterie, Hœnheim gare, Saint-Louis, Poteries.

alsace.citiz.fr 03 88 237 347


Architecture Richter architectes | Mobilier Fred Rieffel Studio | Photo Alexis Delon / Preview

Chic Médias Médiapop Éditions LimeLight Éditions 14, rue Saint-Hélène Strasbourg T 03 69 74 89 60

Un nouveau point de diffusion permanent des magazines Zut ! et Novo au cœur de Strasbourg EN VENTE SUR PLACE

Livres, disques, revues…


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Chic Médias & Médiapop Éditeurs de magazines

Été 2014

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