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Par Cécile Becker // Photo Eric Antoine

CHAIRLIFT LES ENCHANTEURS POP

Depuis 2009, où nous avions rencontré le trio Chairlift à La Laiterie, les choses ont bien changé. Depuis, il a explosé. Depuis, Aaron Pfenning a quitté le groupe pour se consacrer à son projet solo laissant derrière lui une pointe d’amertume. Depuis, Caroline Polachek grandit, acquiert une puissance vocale pleine de nuances, Patrick Wimberly passe outre sa timidité et s’envole. Leur créativité s’en trouve exacerbée, pour aboutir sur Something, disque rempli de surprises et d’arrangements pop. On découvre alors Caroline en prêtresse fascinante dans le clip d’Amanaemonesia, habillant la chanson de ses gestes hypnotiques. Un clip qui n’est pas sans nous rappeler la vitalité de Flashdance. Alors quand on leur montre une image du film culte, ils rient. Caroline raconte : « Quand j’ai expliqué l’idée du clip à quelques amis, ils se sont demandés s’il n’allait pas ressembler à Flashdance. Je leur ai répondu que je ne l’avais jamais vu, alors ils m’ont montré quelques extraits. C’est très éloigné de ce qu’on voulait faire, très sexy, très produit. J’ai bien aimé mais on voulait créer un monde unique autour d’Amanaemonesia. » Réalisatrice du clip, elle ressent ses chansons et en fait un univers empreint d’étrangeté. Si Chairlift devait réaliser un long-métrage, « ce serait une histoire mystérieuse, pré-apocalyptique » pour Caroline,

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et « un truc à la Martin Scorsese où tout le monde se ferait tuer » pour Patrick. Pas de panique, ils aiment aussi les choses mignonnes. Patrick nous avoue être fan de Beyoncé depuis le lycée et Caroline adore Laisse-moi de Chantal Goya, chanson naïve apparaissant dans Masculin, Féminin de Jean-Luc Godard. Résolument différents, les deux membres de Chairlift s’accordent sur leur musique mais aussi sur leur amour pour la mode. Patrick nous le prouvera en exhibant ses chaussettes floquées du mot « Fashion ». Si vous étiez un vêtement ? Il répond : « Un t-shirt noir », elle parle « d’une chemise en soie, un peu trop grande, d’un bleu très profond, qu’une fille ou un garçon pourrait porter ». Exubérants dans leur musique, mais d’une simplicité absolue, ils nous livrent un entretien d’une rare générosité, entre douceur et humour. Une raison de plus d’en tomber amoureux. Déjà fait. Propos recueillis le 28 février à La Laiterie Something, Columbia, Young Turks Retrouvez le blind test de Chairlift sur www.zut-magazine.com


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