La liberté de choisir 2e édition

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INTRODUCTION Les faits parlent d’eux-mêmes : • Les femmes de moins de 30 ans sollicitent deux tiers de tous les avortements non sécurisés.1 • Les adolescentes (âgée de 10 à 19 ans) représentent 70 % des hospitalisations pour cause de complications issues d’un avortement non sécurisé.2 • Les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans reçoivent 40 % de tous les avortements non sécurisés dans le monde ; trois millions d’avortements non sécurisés ont lieu chaque année parmi ce groupe.3 En d’autres mots, l’avortement non sécurisé est un grand enjeu en matière de santé et de droits de la personne pour les jeunes femmes du monde entier. Cela dit, l’avortement est une question controversée partout dans le monde. Tandis que le droit à l’avortement a été une importante revendication du mouvement pour les droits génésiques et du mouvement de femmes depuis de nombreuses décennies, les besoins propres aux adolescentes, adolescents et aux jeunes ont souvent été éclipsés ou ignorés à l’intérieur de ces plus grands mouvements. Si, ces dernières années, la question de la mortalité maternelle a commencé à recevoir le financement et l’attention politique qu’elle méritait, une des plus grandes causes de la mortalité maternelle n’a pas bénéficié d’un aussi grand soutien. En effet, cette cause a souvent été ignorée par le mouvement élargi pour la santé maternelle : l’avortement non sécurisé. Le statut juridique de l’avortement d’un certain pays est l’un des plus grands déterminants de l’accès des jeunes femmes aux soins en matière d’avortement. En effet, le statut juridique de l’avortement des pays moins progressifs impose des mesures plus restrictives qui refusent souvent aux filles et aux jeunes femmes l’autonomie dont elles ont besoin pour exercer leur intégrité corporelle dans l’accès à ces services.4 Qui plus est, des lois trop générales en matière d’avortement cachent souvent des obstacles très réels empêchant les femmes et, notamment, les jeunes femmes d’avoir accès aux soins. Même dans les pays où l’avortement est techniquement légal ou décriminalisé, les jeunes femmes ne sont pas toujours en mesure d’avoir accès aux soins en matière d’avortement. Par exemple, l’imposition de périodes d’attente obligatoires, les lois exigeant le consentement des parents ou du conjoint, le manque de financement public, le manque d’information sur l’avortement sécurisé et la condamnation sociale de l’avortement sont tous des facteurs qui limitent l’accès des jeunes femmes aux soins en matière d’avortement. Comparativement aux femmes adultes, les jeunes femmes, toutes appartenances confondues, se butent à des difficultés additionnelles dans l’accès aux services d’avortement. Ces difficultés, souvent d’ordre juridique ou politique, limitent l’accès des jeunes femmes aux services et à l’information en matière de santé sexuelle et génésique, en ce que la prestation de ces services dépend de l’accompagnement de ces jeunes femmes ou du consentement d’un parent, tuteur ou conjoint. Ces lois de consentement

1 Iqbal H. Shah et Elisabeth Ahman, « Unsafe Abortion Differentials in 2008 by Age and Developing Country Region: High Burden among Young Women », Reproductive Health Matters 20, no 39 (2012): 170-171. 2 « Youth », Ipas, consulté le 15 octobre 2013, http://www.ipas.org/en/What-We-Do/Youth.aspx. 3 La Commission des femmes pour les réfugiés et collab., La santé sexuelle et reproductive en situations de crise humanitaire : Une étude approfondie des services de planification familiale, publication, décembre 2012, Contexte, consulté le 15 octobre 2013, http:/ wrc.ms/YneBAU. 4 Pour une carte détaillée des lois en matière d’avortement en 2013, consulter : http://worldabortionlaws.com.

youthcoalition.org | 1


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