Brochure "Bretagne-Japon 2012"

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12 musées Un archipel d’expositions


Sommaire 1

Introduction

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Pourquoi une manifestation sur les liens entre notre région et le Japon ?

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Pourquoi en Bretagne ?

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L’Association des Conservateurs des musées de la Région Bretagne (ACMRB) et le comité scientifique de Bretagne-Japon 2012

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Présentation des expositions dans les musées de Bretagne

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Les œuvres présentées et leur arrivée dans les collections

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Catalogue et publications

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Médiation

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Collaboration de l’Université Rennes 2 et colloque

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Partenariat avec l’Opéra de Rennes

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Partenariat avec les bibliothèques et médiathèques de Bretagne

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Projet d’une manifestation retour au Japon

« Nous voici de nouveau en Bretagne, ce beau pays si japonais. » Carte postale d’Henri Rivière adressée à Hayashi Tadamasa, 1905


Douze musées de Bretagne s’unissent de façon inédite pour présenter ensemble un archipel d’expositions sur les liens historiques et artistiques entre la Bretagne et le Japon, à travers le territoire breton, tout au long de l’année 2012. Les grands axes à l’origine de cette manifestation sont : - la mise en valeur des collections régionales dans ce domaine, point de départ de cette manifestation. Le but premier est de montrer au public la diversité des collections japonaises des musées de Bretagne, et d’expliquer leur arrivée dans les collections des musées. - Armes, masques, porcelaines, kimonos, miniatures, ainsi que les estampes japonaises, furent collectionnés par des artistes qui découvrirent l’esthétique japonaise avec l’ouverture de ce pays à l’Occident en 1860 puis l’exposition universelle de 1867, et qui s’en inspirèrent. Un grand nombre d’oeuvres picturales et d’objets d’art décoratif des musées bretons témoignent de cette influence japoniste. - Parallèlement, de nombreux artistes vinrent travailler en Bretagne à la fin du XIXème siècle, attirés par la lumière, la côte, les traditions. La conjonction entre le japonisme et l’attirance pour la Bretagne, notamment chez les artistes de l’Ecole de Pont-Aven et les artistes Nabis, donna naissance à une abondance d’œuvres japonisantes. Les visiteurs pourront découvrir estampes et peintures qui représentent les côtes, les forêts ou les habitants de Bretagne. Cette manifestation est pour certains musées un point de départ pour des explorations plus libres ou plus tardives des influences

entre notre région et le Pays du Soleil Levant : artistes issus de la seconde vague japoniste au début du XXème siècle, photographes du Japon de l’Ere Meiji (1868-1912), ou découverte de techniques japonaises pour la reproduction d’empreintes de poissons. Une action culturelle dédiée accompagnera la manifestation dans les musées et aux Champs Libres, avec la publication d’un catalogue commun. L’Association des Conservateurs des Musées de la Région Bretagne, porteur et coordonateur de ce projet, a sollicité la collaboration d’autres acteurs culturels régionaux pour une programmation associée : - l’Université Rennes 2, organise un colloque sur le japonisme dans le domaine des beaux-arts, - l’Opéra de Rennes, prépare deux programmes musicaux révélateurs de la fascination du Japon sur l’Occident, - l’association Livres et lecture en Bretagne travaille, via son réseau, à des expositions et conférences proposées dans certaines bibliothèques et médiathèques de Bretagne. Cette collaboration régionale présente de nombreux atouts : étoffée, ponctuée de plusieurs temps forts, disséminée sur tout le maillage territorial, elle met en avant la richesse patrimoniale et créée des passerelles entre différents musées, différentes institutions culturelles, différentes disciplines, différents publics. Bretagne-Japon 2012 est une invitation à découvrir et parcourir notre région sous l’angle nippon !

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Pourquoi une manifestation sur les liens entre

notre région et le Japon ? De grands voyageurs, hauts-dignitaires, officiers de Marine ont constitué ou rapporté de leurs expéditions en Extrême Orient des collections de « curiosités » : ces objets singuliers, collectionnés alors dans une visée ethnographique, se retrouvent aujourd’hui dans les musées de Bretagne. Les objets d’origine japonaise méritent d’être présentés au grand public. L’art japonais - surtout l’art de l’estampe - a beaucoup influencé les artistes occidentaux, particulièrement ceux, très nombreux, qui ont séjourné et travaillé en Bretagne à la fin du XIXème et au début du XXème siècle : une grande quantité d’œuvres conservées dans les musées bretons témoignent de cette vague japoniste. Selon sa définition stricte en histoire de l’art, le japonisme correspond à « tout phénomène d’influence japonaise dans l’art occidental observé dans la seconde moitié du XIXème » (Le Japonisme, catalogue de l’exposition RMN au Grand Palais, 1988).

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occidentaux est la nouveauté de la mise en page, l’habileté du dessin, l’éclat des couleurs, la simplification des moyens picturaux, toute une esthétique qui va transformer les arts et la peinture en Occident. C’est dans une série d’articles publiés en 1872 pour la revue Renaissance littéraire et artistique que le critique d’art et collectionneur Philippe Burty donne un nom à cette révolution : Le Japonisme. Manet, Bracquemond, Degas, Monet, Van Gogh, Gauguin et les artistes de Pont-Aven, Toulouse-Lautrec, Vuillard, Bonnard ou Henri Rivière sont des artistes européens acteurs du japonisme. Selon Edmond de Goncourt, le japonisme a « révolutionné l’optique de l’Occident », il « apportait à l’Occident une coloration nouvelle ». Pour Roger Marx, son importance est « comparable à celle de l’Antiquité au temps de la Renaissance ».

Après 1860, avec son ouverture à l’Occident, le Japon devient une source d’inspiration pour les peintres européens qui découvrent les estampes de l’Ukiyo-e (images du monde flottant) exportées en grand nombre. De grands collectionneurs (Emile Guimet, Jules Jacquemard), critiques d’art (Edmond de Goncourt, Théodore Duret, Roger Marx, Gustave Geffroy) et marchands (Siegfried Bing, Hayashi Tadamasa) eurent une influence décisive dans la propagation de ce phénomène. L’inspiration venue de l’Orient imaginé ou rencontré se transforme en influence : en étudiant les estampes de Hokusai, d’Hiroshige, et plus tard d’Utamaro, les peintres et les graveurs trouvent des voies d’exploration qui bouleversent l’ordre académique établi. Après l’attrait du pittoresque, ce qui importe aux artistes

Jules Chadel, Douarnenez, bois gravé imprimé en couleurs, 1930 Collection et cliché Musée départemental breton, Quimper


Pourquoi en

Bretagne ? Les collections des musées montrent la Bretagne comme un lieu n’échappant pas au japonisme, phénomène culturel et artistique généré à Paris. Mais la Bretagne est aussi une topographie choisie par les artistes pour intégrer le japonisme dans les différentes formules picturales de la modernité. C’est enfin une région qui a développée des liens privilégiés avec le Japon : diplomatiques et militaires avec la Marine basée à Brest, mais aussi artistiques, avec la venue de nombreux artistes japonais ou japonisants. Beaucoup d’objets des collections publiques en Bretagne témoignent des relations avec le Japon avant son ouverture à l’Occident au milieu du XIXème siècle : collection Robien à Rennes, porcelaine Imari au musée de la Compagnie des Indes, collection de l’amiral Cécille commencée en 1844 et léguée plus tard au musée de Brest. Cet aspect est intéressant pour replacer la question du japonisme dans la longue durée. Des œuvres japonisantes majeures furent réalisées en Bretagne comme Marine Bleue. Effet de vague, de Georges Lacombe, peinte vers 1894 à Camaret (collection du Musée des beaux-arts de Rennes). De nombreux artistes et personnalités des deux pays ont aussi mis en évidence les similarités entre la Bretagne et le Pays du Soleil Levant. Ainsi Mathurin Méheut est frappé par la similitude des paysages entre la Bretagne et le Japon, mais aussi comme par capillarité avec un même type de milieu, entre le caractère des bretons et celui des japonais. Dans une lettre au vicomte d’Humières : « Yokohama (la baie), c’était mon pays avec ses sardiniers - aux multiples voiles blanches - la côte, la baie de Douarnenez avec ses pins - et une bonne partie du trajet de Yokohama à Osaka me rappelait la Bretagne ».

Mathurin Méheut, Porteur de palanches Dessin Collection et cliché Musée Mathurin Méheut, Lamballe

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L’Association des Conservateurs des Musées de la Région Bretagne (ACMRB) et le comité scientifique de

Bre agne-Jap n 2012 L’Association des Conservateurs des musées de la Région Bretagne (ACMRB) est la section fédérée en Bretagne de l’Association Générale des Conservateurs des Collections Publiques de France (AGCCPF). Elle fédère les conservateurs des musées bretons qui bénéficient de l’appellation « Musées de France » : ces musées appartiennent à l’Etat, à des collectivités locales ou à des associations, sont agréés par l’Etat et bénéficient prioritairement de son aide selon les termes de la loi du 4 janvier 2002. Ils s’engagent à protéger, étudier, restaurer, enrichir leurs collections, et à favoriser l’accès et la compréhension de celles-ci pour un très large public. La mission fondamentale des musées est de conserver et présenter des œuvres ou objets qui méritent d’être montrées au public : les valoriser pour les générations actuelles et les préserver pour les générations futures.

L’ACMRB a pour vocation d’aider ces musées dans leurs missions, de les représente auprès des partenaires publics et privés, de travailler à la professionnalisation des personnels de ces établissements, et d’établir des liens réguliers et constructifs entre les responsables des musées bretons pour initier des collaborations autour de leurs collections. Les projets communs sont menés au bénéfice des musées, de leurs collections, de leur notoriété mais ils servent également le rayonnement culturel et touristique de la région et des départements bretons, à l’identité et au patrimoine si riches. Par son envergure, Bretagne-Japon 2012 est l’un des principaux projets portés par l’ACMRB.

Afin de piloter l’ensemble des expositions de la manifestation Bretagne-Japon 2012, un comité scientifique qui comprend des membres de l’ACMRB et des personnes extérieures s’est mis en place. Il est composé de personnalités dont les compétences dans le domaine du japonisme et dans celui des musées, font autorité sur le plan régional, national et international. Il est composé de :

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Hiroko Amamyia, maître de conférences à l’Université Rennes 2 Françoise Daniel, conservatrice, directrice du musée des beaux-arts de Brest Estelle Guille des Buttes, conservatrice, directrice du musée des beaux-arts de Pont-Aven Laurence Imbernon, conservatrice au musée des beaux-arts de Rennes Patrick Jourdan, conservateur, directeur du musée de Morlaix Geneviève Lacambre, conservatrice générale honoraire du patrimoine, chargée de mission au musée d’Orsay Philippe Le Stum, conservateur, directeur du musée départemental breton, Quimper Patricia Plaud-Dilhuit, maître de conférences et chercheur en Histoire de l’art à l’Université Rennes 2, Responsable du comité scientifique Florence Rionnet, responsable des expositions et de la muséographie, conservation départementale de la Vendée, initiatrice du projet


Présentation des expositions dans

les musées de Bretagne Cette manifestation rassemblera douze musées de la région au cours de l’année 2012, rare collaboration entre un tel nombre d’établissements de la région. Les sujets des expositions permettent de témoigner de la trame historique des relations entre la Bretagne et le Japon, s’articulant autour de trois grands axes : - Les liens spécifiques entre Bretagne et Japon, qui se déclinent en plusieurs périodes : les premiers échanges initiés avant l’ouverture du Japon à l’Occident ; le développement d’activités commerciales introduisant en Europe des objets en provenance du Japon dans la seconde moitié du XIXème siècle ; enfin, le renforcement des échanges diplomatiques et militaires, notamment entre Brest et le Japon pendant cette même période et au début du XXème siècle. - Les mouvements artistiques de la seconde moitié du XIXème siècle et l’affirmation du japonisme : dès les années 1860, des artistes s’inspirent de l’art du Japon, parmi eux Félix Bracquemond et Claude Monet. Le japonisme s’impose dans les deux dernières décennies du siècle avec le synthétisme propre à l’école de PontAven et aux artistes du groupe des Nabis. - La postérité est assurée par le développement du japonisme dans l’art de la gravure. A la suite des recherches fondamentales de Henri Rivière sur l’estampe en couleur, la pratique des techniques de gravure sur bois est adoptée par de nombreux artistes au tournant du siècle. Les voyageurs se font plus nombreux, comme le photographe Francis Hennequin ou Mathurin Méheut, témoignant d’un regard direct sur le Japon. L’approche originale de l’exposition du musée de la Pêche de Concarneau témoigne de la diversité des liens qui perdurent entre la Bretagne et le Japon.

Théière Imari XVIIIème siècle Dépôt du Musée des beaux-arts de Rennes Musée de la Compagnie des Indes de Lorient © Yvon Boëlle

Cette grille historique permet le classement des expositions dans l'ordre suivant :

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Musée de la Compagnie des Indes de Lorient « L’Odyssée du Imari » 9 juin - 1er octobre 2012

Musée des beaux-arts de Brest

Au milieu du XVIIème siècle, la Chine connaît une période de troubles, la production de porcelaines d’exportation s’en trouve alors considérablement amoindrie. Les Européens cherchent d’autres pays fournisseurs. Bénéficiant du monopole du commerce avec le Japon, la Compagnie Hollandaise (la VOC), importe de la porcelaine japonaise. Les Japonais développent alors la fabrication et l’exportation de pièces issues de leur savoir-faire. Ces porcelaines, dont l’ornementation est essentiellement florale, se caractérisent par un décor de trois couleurs : le bleu de cobalt, le rouge de fer et l’or. Elles sont appelées « Imari » du nom du port d’où elles sont exportées. Lorsque les Chinois reprennent la production de porcelaines, ils s’adaptent à l’enthousiasme des Européens pour l’Imari et produisent des pièces inspirées des porcelaines japonaises, les Imari chinois. L’exposition, constituée en grande partie de porcelaines, mais aussi de maquettes, de textiles et d’objets mobiliers, abordera les influences mutuelles de l’esthétique japonaise, chinoise et occidentale.

« L’art japonais dans les collections du musée de Brest »

Musée des beaux-arts de Rennes

Musée des beaux-arts de Brest

« Nostalgie du Soleil levant, le goût pour l’art japonais »

« Félix et Marie Bracquemond »

1er avril - 20 juin 2012

Venu en visite officielle à Paris, à l’occasion de l’Exposition universelle de 1867, le jeune frère du dernier Shôgun, Akitake Tokugawa (1853-1910) passe deux journées à Brest visitant le château, l’arsenal et des vaisseaux cuirassés. La collection du musée témoigne de ces liens avec le Japon, qui ont existé bien avant la révolution de Meiji en 1868. Provenant des collections de grands marins comme l’amiral Cécille ou déposées en 1923 par le musée national de la marine, netsuké (sculptures miniatures), estampes, objets en laque et or, racontent l’histoire maritime de Brest et du monde. Palanquin miniature contenant une poupée, premier tiers du XIXèmesiècle © Jacques Bocoyran

L’œuvre en lien avec l’exposition se trouve page 5

Juin - août 2012

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L’exposition de six somptueux kimonos contemporains, offerts en 1984 par la ville de Sendai, rappelle des cérémonies et rituels privés encore bien vivants en Japon. C’est à travers une sélection d’estampes rares du musée que le visiteur découvrira le sens caché des motifs des kimonos, dont l’esthétique décorative a nourri l’art moderne occidental. Augmenté des objets du Cabinet de curiosités, le parcours oscillera entre nostalgie et perception décalée de la culture japonaise. Hokuei, estampe XIXème siècle © Jean-Manuel Salingue - Musée des beaux-arts de Rennes, 2011

15 décembre 2012 - 15 mars 2013

Félix Bracquemond (1833-1914) que son ami Gustave Geffroy considérait comme « le plus perspicace et le plus grand décorateur de son temps » a été le premier artiste à s’inspirer des productions japonaises dans ses céramiques et gravures. Sa femme Marie Bracquemond, née à Plouarzel en 1841 près de Brest, est un grand peintre impressionniste, élève d’Ingres, qui a toujours travaillé à l’ombre de son mari. Or les deux œuvres sont indissociables et témoignent de nombreuses influences réciproques. Marie Bracquemond, Intérieur d’un salon Aquarelle, crayon noir Paris, musée du Louvre, D.A.G. ©RMN (Musée d’Orsay) / Droits réservés


Musée de Morlaix

Musée des beaux-arts de Quimper

« Monet, Geffroy, Rodin et le cercle des japonisants » début juillet - fin octobre 2012

En 1927, le musée de Morlaix s’enrichit d’une salle en hommage au critique d’art Gustave Geffroy. Y trouvent place aujourd’hui une toile de Claude Monet, Pluie à Belle-Île, et deux portraits de Geffroy, dont un bronze de Rodin. Geffroy et Monet se rencontrent pour la première fois à Belle-Île-en-mer en 1886. Monet, influencé par l’art japonais, interprète magnifiquement dans sa production belliloise des thèmes traités par l’estampe japonaise. Pluie à Belle-Île peut être rapprochée de Averse soudaine à Atake, et Pyramides de Port-Coton de Rochers de Bonu-ra, estampes d’Hiroshige. De son côté, Geffroy publie en 1890 et 1891 deux articles sur les paysagistes japonais dans la revue Le Japon artistique. L’exposition évoquera les liens entre Geffroy, ses amis Monet et Rodin, et plusieurs de leurs contemporains, formant un cercle de japonisants qui contribuent à faire connaître l’art du Japon en France.

« L’arbre et la forêt, du Pays du soleil levant au Bois d’amour » Février - avril 2012

Le japonisme s’est manifesté par l’influence de l’art de l’estampe sur les artistes occidentaux et notamment sur les peintres de l’École de Pont-Aven. L’exposition traitera de cette influence en s’appuyant sur le thème de l’arbre et de la forêt, cher aux artistes symbolistes et nabis et représenté dans les collections du musée par plusieurs oeuvres majeures : La Forêt au sol rouge et les Trois bigoudènes dans la forêt de Georges Lacombe, L’Incantation de Paul Sérusier et Paysage avec Arbres de Félix Vallotton. Autour des ces tableaux, un ensemble d’estampes japonaises mettant en scène arbres et rideaux de troncs ou de branchages soulignera l’importance de ce motif, traité isolément ou conforté par sa répétition, dans les compositions originales des maîtres de l’estampe. Georges Lacombe, Trois bigoudènes dans la forêt Peinture à l’œuf sur toile, 1894-1895 Collection et cliché du Musée des beaux-arts de Quimper

Claude Monet, Pluie à Belle-Ile-en-mer, 1886, Collection et cliché du Musée de Morlaix

Musée des beaux-arts de Brest

Musée départemental breton, Quimper « La gravure sur bois en couleurs. Japon-Paris-Bretagne, 1880-1930 »

« La vague japonisante »

10 juillet - 10 novembre 2012

Février - avril 2012

Au moment des fêtes maritimes de Brest et en relation avec les musées des beaux-arts de Rennes et de Quimper, le Musée des beaux-arts présente les oeuvres liées à la mer dans l’école de Pont-Aven et chez les Nabis. Des modèles d’estampes japonaises comme La Vague de Hokusaï ayant été à l’origine de cet engouement pour le Japon, la peinture de la mer a été l’un sujet de prédilection pour de nombreux artistes. Mers angoissantes de Georges Lacombe ou jeux sur la plage de Maurice Denis, scènes mythologiques, vagues et peinture des éléments, dessinent un rapport particulier de l’art à la nature, à l’époque de l’ouverture du Japon au monde occidental.

L’art de la gravure en Europe fut métamorphosé par la découverte de l’estampe japonaise : les graveurs français découvrirent avec émerveillement les techniques de reproduction des couleurs. Ils collectionnèrent ces estampes et en assimilèrent les procédés : taille d’un bloc de bois pour chaque ton, impression à l’aquarelle. Henri Rivière fut le premier à adopter ces techniques dans ses paysages parisiens et bretons. Il fut rejoint par des maîtres de la gravure sur bois, tels qu’Auguste Lepère, Jacques Beltrand, Adolphe Beaufrère, Prosper-Alphonse Isaac, ou Jules Chadel. Ils empruntèrent également aux Japonais la prédilection pour quelques thèmes : nature, activité des hommes, toilette féminine. Pour la première fois en France, l’exposition du Musée breton présente ces estampes françaises et bretonnes par leur sujet, japonaises par leur technique et leur esthétique.

Georges Lacombe, La mer jaune, Camaret Huile sur toile, vers 1892 Collection et cliché du Musée des beaux-arts de Brest

Henri Rivière, Départ des sardiniers à Tréboul Planche N°39 de la Suite Paysages bretons Gravure sur bois, 1893 Collection et cliché Musée départemental breton, Quimper

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Musée d’Art et d’Histoire de la ville de Saint-Brieuc

Maison d’artiste de La Grande Vigne, Dinan

« Henri Rivière, les détours du chemin d’un japonisant en Armor » Février - avril 2012

Le musée d’Art et d’Histoire de la ville de Saint-Brieuc présentera une monographie de l’artiste Henri Rivière (1864-1951). Passionné par ces étés en Bretagne, où il se livrait au dessin et à l’aquarelle, Rivière découvre Loguivy et séjourne à « Landiris » entre 1895 et 1913. L’exposition abordera l’œuvre de Rivière par ses aquarelles inédites, ses lithographies et xylographie à la sensibilité japonisante, évoquant la découverte des rives du Trieux et de l’île de Bréhat . Le parcours présentera également Henri Rivière, le collectionneur d’art japonais, influence qui marque l’ensemble de son œuvre, le guidant dans son inspiration, sa composition et ses couleurs. Henri Rivière, Le Port de Loguivy à marée basse Planche n°8 de la Suite Le Beau pays de Bretagne, 1905 Collection et cliché Musée départemental breton, Quimper.

Musée Mathurin Méheut, Lamballe

15 mai - 30 septembre 2012 Les murs de la Maison d’artiste de La Grande Vigne dissimulent un trésor encore trop peu connu du public : plus de mille quatre cents lettres, richement illustrées par Mathurin Méheut et adressées à son élève et amie, Yvonne Jean-Haffen. Le Japon est au cœur d’une quarantaine de ces lettres ; au cours de l’été 1927, un accident malheureux contraint Mathurin Méheut à s’aliter. Cette convalescence forcée est pour lui l’occasion de se replonger dans les souvenirs du voyage qu’il réalisa treize ans plus tôt au Japon. Mathurin Méheut se souvient des pèlerins de Kyoto, des teinturiers d’Osaka, des biches de Miyajima. Tous ces souvenirs prennent forme au fil de lettres que l’artiste illustre et qui forment un corpus remarquable, présenté exceptionnellement dans le cadre de Bretagne-Japon 2012. Mathurin Méheut, Le printemps à Kyôto, gouache sur papier, 1934 Maison d’artiste de La Grande Vigne, Adagp, Paris 2011

Port~musée de Douarnenez

« Empreintes d’un voyage au Japon » 1er avril - 31 décembre 2012

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« Le Japon dans la correspondance de Mathurin Méheut »

Le style japonisant de Méheut est d’abord lié au contexte de ses années de formation à Paris. A partir de 1902, il travaille pour la revue Art et Décoration, qui n’ignore pas l’art du Japon. Méheut réalise notamment des bois gravés, comme Les charbonniers en forêt (1913), dont la composition dite « en grille », rythmée par les lignes verticales, évoque les estampes japonaises. Son voyage au Japon, en 1914, va confirmer ses choix iconographiques et va lui permettre de trouver pleinement son identité artistique. Après son voyage, sa palette se libère, sa technique gagne en assurance et ses choix chromatiques et thématiques s’affirment. L’influence de la calligraphie et de l’art oriental perdure dans toute son oeuvre : compositions en diagonales, découpage du motif par le cadre ou le format en hauteur.... Mathurin Méheut, Etude de feuillage Dessin Collection et cliché Musée Mathurin Méheut, Lamballe

« Le voyage de Francis Hennequin au Japon, un photographe de Douarnenez au pays du Soleil Levant » Mai - juin 2012

Francis Hennequin, né en 1880 à Metz a fait toute sa carrière au sein de la Banque d’Indochine. Passionné de photographie, il se rend fréquemment à Douarnenez où son père et sa soeur se sont installés, multipliant les vues de Douarnenenez et de ses environs, constituant ainsi un fonds d’une importance considérable. Ses talents de photographes, Francis Hennequin, les a aussi exercés lors d’un tour du monde qui le conduit vers 1912 au Japon, à l’heure où ce pays achève sa transformation culturelle et économique de l’ère Meiji. Soixante-deux prises de vue sur plaque de verre stéréoscopique témoignent du regard curieux d’un homme fasciné par un Japon en pleine mutation, entremêlant respect des traditions et adoption d’une modernité occidentalisée. Francis Hennequin, Nara – Fontaine vue de face photo sur plaque de verre stéréoscopique, vers 1912, Collection particulière


Musée de la pêche, Concarneau

Musée de Bretagne, Rennes

« Gyotaku, l’art de l’empreinte »

Le Musée de Bretagne organisera 2 programmes spécifiques pour accompagner Bretagne-Japon 2012 :

1er juin 2011 - 30 septembre 2012 Comment garder trace des pêches exceptionnelles ? Elément du patrimoine maritime japonais, le gyotaku, permet aux pêcheurs de garder une empreinte de leur capture. Technique créée en 1862, afin d’offrir à l’Empereur l’image d’une dorade remarquable, le gyotaku a été repris par les pêcheurs pour immortaliser leurs plus belles prises. Boshu Nagase, grand maître de cette tradition artistique, a été accueilli en résidence au Musée Océanographique de Monaco, il y a produit plusieurs centaines d’œuvres. Cette collection, enrichie d’autres gyotaku, sera présentée au Musée de la Pêche de Concarneau. Nakanishi, Grondin volant Collection Musée Océanographique de Monaco

« Champs contre Champs »

Samedi 29 septembre 2012 à 15h30 Conférence sur le Japon : de nombreuses industries japonaises ont choisi le territoire breton pour s’installer. Ces liens forts se prolongent dans des instituts de formation comme l’ISUGA à Quimper. Avec cette rencontre, le musée de Bretagne se propose d’explorer les liens économiques privilégiés qu’entretiennent la Bretagne et le Japon.

« Docs en stock au musée »

Dimanche 30 septembre (accès gratuit) Projection d’un documentaire sur le Japon. © Alain Amet - Musée de Bretagne

Atelier Régional de Restauration La préservation du patrimoine s’inscrit dans une culture. En Europe, aujourd’hui, elle fait l’objet de définitions communes. La conservationrestauration y vise à sauvegarder les biens culturels, leur intégrité matérielle, et si nécessaire permettre de leur redonner sens ou fonction. Elle se pratique dans le respect de la signification culturelle, historique et esthétique des oeuvres. Elle est confiée à des professionnels. Quelle est la conception de la conservation des oeuvres au Japon ? Comment se pratique-t-elle ? Une conférence présentera les deux approches, leur esprit, leurs techniques. En cours de restauration, restitution de volumes Cliché : Atelier Régional de Restauration

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Les œuvres et leur arrivée dans

les collections

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Tasse trembleuse et soucoupe Imari XVIIIème siècle Dépôt du Musée des beaux-arts de Rennes Musée de la Compagnie des Indes de Lorient © Yvon Boëlle

Les échanges avec l’Extrême-Orient connaissent un essor considérable lorsque Louis XIV confie à Colbert en 1664 la création de la Compagnie des Indes Orientales, nécessitant celle d’une nouvelle ville, Lorient. Celle-ci compte dans les collections de son musée de la Compagnie des Indes des objets qui témoignent des premiers contacts avec le Japon. Les amateurs fortunés acquièrent des pièces rares en provenance d’Asie, comme au XVIIIème siècle le marquis de Robien qui enrichit le cabinet de curiosités de sa collection, désormais collection du musée des beaux-arts de Rennes.

Parmi les pièces importées en Occident, les estampes, collectionnées par de nombreux amateurs et artistes de cercles japonisants, jouent un rôle fondamental. A l’étude de ces estampes dont les plus célèbres sont celles de Hokusai, Hiroshige, et leurs disciples de l’école d’Utagawa, des artistes comme Félix Bracquemond ou Claude Monet adoptent dès les années 1860 de nouveaux motifs et modes de compositions. Ils tendent à une simplification du dessin et de la couleur qui s’impose chez les artistes qui, sous l’impulsion de Gauguin, renouvellent l’art occidental pendant la dernière décennie du XIXème siècle.

Le Japon est officiellement présenté en France à l’Exposition universelle de 1867 avec une section japonaise où le public français peut découvrir la culture japonaise. La révolution de Meiji de 1868, optant pour l’occidentalisation a pour résultat la mise sur le marché d’objets devenus inutiles et le développement d’un nouvel art d’exportation. La mode est au japonisme. Kimonos et étoffes, masques de théâtre, armes ou céramiques, entrent dans la décoration des intérieurs occidentaux.

L’école de Pont-Aven et les Nabis, parmi eux Emile Bernard, Paul Sérusier, Georges Lacombe, bien représentés dans les collections des musées de Bretagne, à Rennes, Brest ou Quimper, affirment l’importance du modèle japonais.

L’engouement est réel, en témoignent les très belles collections reçues en donations par le musée des beaux-arts de Brest, constituant un fonds tout à fait remarquable : la donation Danguillecourt en 1914, de la collection réunie à partir de 1844 par son beau-père l’amiral Cécille. En 1923 le musée reçoit un dépôt de laques anciens ainsi que d’ivoires légués par Albert Le Libon, ami de Camille Saint-Saens. En 1949 enfin, le legs de M. Layrle fait entrer au musée des pièces rapportées du Japon dans les années 1880. Plus récemment, le jumelage entre les villes de Sendai et de Rennes a suscité le don, en 1984, de onze kimonos au musée des beaux-arts de Rennes qui avait reçu, au début des années 1960, deux importants dons d’estampes – 1200 pièces – témoignant de l’engouement occidental pour ces oeuvres.

Les recherches sur les techniques de la gravure sur bois et plus particulièrement la gravure en couleur, menées par Henri Rivière pendant ces mêmes années 1890, jouent un rôle fondamental dans l’évolution de l’estampe originale, notamment chez de nombreux graveurs travaillant sur des thèmes bretons. Plusieurs musées de la région en possèdent de belles collections. Les échanges se multiplient au début du XXème siècle, quelques artistes japonais commençant à venir en Europe, tandis que des Bretons se rendent au Japon, parmi eux le photographe de Douarnenez Francis Hennequin, ou Mathurin Méheut qui en rapporte de très belles études. Les musées de la région Bretagne sont ainsi riches de collections diversifiées et particulièrement significatives du japonisme, que ces expositions permettront de mettre en valeur et de faire connaitre au public.


Le catalogue et les publications prévues

Les musées participants sont associés à la préparation d’un catalogue commun. Complémentaire des actes du colloque universitaire, cet ouvrage scientifique collectif permettra de réunir et diffuser les recherches effectuées pour la préparation des expositions.

Ce catalogue se découpera en deux grandes parties : - Une première partie abordera des thèmes transversaux (sur les relations entre la France et le Japon, l’arrivée des objets japonais dans les collections de Bretagne, le japonisme dans la peinture et la gravure). La rédaction des articles sera confiée à des spécialistes de ces sujets, membres du comité scientifique ou personnalités extérieures.

Dans le domaine de la communication, deux supports seront à la disposition du grand public : - Un mini-site internet dédié à la manifestation, donnera les informations pratiques sur les expositions et les programmes associés (colloque, programmation de l’Opéra, programme des bibliothèques, activités de médiation), mais aussi une base de données qui dressera un panorama vivant de toutes les œuvres japonaises et japonisantes des musées de Bretagne. - Un dépliant-affichette, très largement diffusé, présentera les informations pratiques sur les expositions et les activités de médiation, notamment grâce à une carte de toute la programmation régionale.

- Une deuxième partie rassemblera des articles sur chacune des expositions présentées. Ces articles seront classés par ordre chronologiques, avec des introductions générales qui présenteront le contexte historique des sujets traités par les expositions. Chaque musée aura la possibilité de faire imprimer un tiré à part à partir de l’article concernant son exposition, en y apposant une couverture personnalisée. Certains musées préparent par ailleurs leur propre catalogue pour leur exposition Bretagne-Japon 2012. 11

Le catalogue commun, ainsi que les tirés à part concernés seront en vente dans les boutiques des musées participants, ainsi que dans le réseau des librairies de la région. L’Association lancera prochainement une consultation pour travailler avec un éditeur, si possible régional. Nagase, Mérou à points bleus Collection Musée Océanographique de Monaco


Les activités de

médiation

Pour le jeune public : Une série d’activités pédagogiques liées à la culture japonaise, organisées par les musées et les bibliothèques, mettra l’accent sur le dialogue et le jeu, seront organisées par les musées et des bibliothèques.

Pour le public adulte : - Visites commentées de chacune des expositions - Cycle de conférences sur les expositions - Conférences et ateliers sur la culture japonaise dans les musées, les bibliothèques et médiathèques de Bretagne, en lien avec Livre et lecture en Bretagne. - Projections de films de cinéma japonais, en lien avec Livre et lecture en Bretagne.

Pour le public enfant, l’Association souhaite mettre en place un circuit de médiateurs spécialisés qui animeront des activités dans les musées, ou bien la tournée d’une troupe de spectacles pour enfants, en lien avec le théâtre japonais. 3 thèmes seront particulièrement développés pour les ateliers dans les musées :

- L’origami / 折り紙 :

L’art du pliage de papier datant de l’ère Edo (1603-1867). Une simple pièce de papier carré peut être transformée, sans l’aide de colle ni de ciseaux, soit en renard malin, soit en grue qui porte des vœux de bonheur ! Une présentation de l’iconographie des animaux dans la culture traditionnelle japonaise animera cette expérience d’une culture toute vivante et mystérieuse.

- Le manga / 漫画と動画 (bande-dessinée) et le douga (dessin-animé) :

Savez-vous que l’ancêtre du manga est la gravure sur bois ? Les muses vous amèneront à un voyage à travers le temps, depuis le XIIème siècle jusqu’à nos jours, dès les débuts de la gravure sur bois japonais, jusqu’aux formes actuelles du manga et du douga. En collaboration avec les bibliothèques, riches d’ouvrages spécialisés dans la région, une série d’activités seront proposées, notamment la présentation de l’histoire de manga en lien avec la collection des estampes japonaises, ainsi que la lecture et la projection de nombreuses œuvres classiques de manga et douga.

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Grues en origami

L’Association réfléchit aussi à l’édition d’un livret pour familles, sous la forme d’un manga, ou d’un jeu de pistes entre les musées.


Collaboration avec

l’Université Rennes 2 et organisation d’un colloque

Paul Sérusier, L’incantation Huile sur toile, 1891 Collection et cliché du Musée des beaux-arts de Quimper

La manifestation Bretagne-Japon 2012, un archipel d’expositions, présente un intérêt scientifique souligné par les spécialistes, tel qu’elle mérite d’être accompagnée par un programme d’études et une valorisation de haut niveau. L’organisation d’un colloque international le permettra, associant les musées aux universités bretonnes, et porté par l‘équipe d’accueil Histoire et critique des arts (seul laboratoire en histoire de l’art de la région, rattaché à l’Université Rennes 2). Il est envisagé à l’automne 2012, dates et durée - probablement deux jours - sont en discussion et seront prochainement arrêtées. Ce colloque permettra de faire un état de la recherche sur la question du Japonisme, en tant que mouvement culturel et artistique. L’approche sera générale - histoire du mouvement avant de proposer des études de cas, par groupes d’artistes, études monographiques, typologiques, techniques. Si les communications retenues concerneront essentiellement les arts plastiques et arts appliqués, la dernière partie du colloque sera consacrée à une ouverture aux autres domaines de la création, littérature, cinéma, théâtre, etc. Des chercheurs français et étrangers, notamment japonais, ont déjà été pressentis, un appel à contribution va être lancé au printemps 2011. Ce colloque sera accompagné par la publication des actes (aux PUR – Presses Universitaires de Rennes, l’un des principaux éditeurs universitaires de France) apportant un support scientifique pérenne, complémentaire des publications que les musées auront la possibilité de proposer. L’Université Rennes 2 projette aussi, en lien avec Bretagne-Japon 2012, l’organisation d’une exposition de photographies, une programmation cinématographique, et un cours public sur le Japon.

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Partenariat avec

l’Opéra de Rennes

Opéra de Rennes Place de la Mairie - B.P.3126 35031 Rennes cedex Tél : 02 99 78 48 68 opera@opera-rennes.fr

www.opera-rennes.fr

L’Opéra de Rennes accompagne le grand projet régional des musées de Bretagne en proposant, en contrepoint, deux beaux programmes illustrant eux aussi l’engouement pour le Japon :

La Princesse jaune Opéra-comique de Camille Saint-Saëns. Cet ouvrage lyrique rare et charmant sera mis en espace par Vincent Tavernier, avec JeanFrançois Borras, Bénédicte Tauran et l’Orchestre de Bretagne dirigé par Claude Schnitzler. Cette œuvre sera présentée dans une mise en espace simple et astucieuse, l’action se déroulant devant l’orchestre présent sur le plateau. Il sera présenté à l’Opéra de Rennes les samedi 10, lundi 12, mercredi 13 mars, et le 12 mars après-midi pour le public scolaire. Une représentation en région sera donnée, dans la foulée, le vendredi 16 mars au Théâtre de Cornouaille à Quimper.

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Dans La Princesse jaune, las de sa vie prosaïque et de Léna, la jeune fille qui l’aime, le jeune Kornélis fantasme sur le Japon et dédie des poèmes passionnés au portrait d’une belle Japonaise – la princesse jaune du titre – qu’il appelle Ming. Sous l’effet d’un étrange élixir, il se voit transporté au Japon et croit que Ming est bel et bien vivante. En fait, il s’agit de Léna qui a usé de ce stratagème pour ramener à elle son amoureux. Y parviendra-t-elle ? Le sujet est prétexte à de jolies variations exotiques, sentimentales et musicales de cet opéra-comique dont le livret, dût à Louis Gallet, inspira en 1872 à Camille Saint-Saëns, l’un de ses ouvrages lyriques les plus réussis, dans le format modeste de l’acte unique. Le compositeur de Samson et Dalila se délecte de cette histoire de japonisme, lui qui était un grand voyageur et fera même d’ailleurs bientôt le voyage jusqu’à Tokyo, qui à son époque prenait de longues semaines.

« Révisez vos classiques » Madame Butterfly, Madame Chrysanthème A dix ans d’intervalle, deux grands compositeurs se sont inspirés d’un des romans alors les plus célèbres de Pierre Loti, Madame Chrysanthème, qui raconte le mariage et la brève union d’un officier de marine avec une jeune Japonaise. Le volage marin, français chez Loti et chez André Messager, compositeur de Madame Chrysanthème en 1893, américain dans la Madame Butterfly (1904) de Giacomo Puccini, repartira très vite dans son pays. Si sous la plume du musicien français, l’issue est intensément nostalgique, elle n’est que tragédie pour le compositeur italien qui va mettre en scène le suicide de son héroïne, l’une des scènes les plus célèbres de tous les opéras de Puccini. Des extraits des deux ouvrages sont présentés sous la forme traditionnelle des « Révisez vos classiques », ces concerts de découverte proposés par l’Opéra de Rennes tout au long de sa saison. Les trois chanteurs qui incarneront les protagonistes des opéras d’André Messager et Giacomo Puccini se produiront à Rennes le 20 mars et au Port~musée de Douarnenez le vendredi 23 mars.

La Princesse jaune, sur un livret de Louis Gallet, créé à Paris le 12 juin 1872.


Partenariat avec

les bibliothèques et médiathèques

de Bretagne

L’Association des Conservateurs des Musées de la Région Bretagne travaille avec Livre et lecture en Bretagne, qui fédère le réseau des bibliothèques et médiathèques en Bretagne (300 bibliothèques environ). Il existe en effet une certaine évidence à collaborer sur les liens entre les œuvres picturales des musées d’une part, et le manga d’autre part.

Plusieurs formes de collaborations sont en cours d’élaboration : - Les fonds patrimoniaux liés au Japon pourront être présentés dans des expositions au sein des bibliothèques. Le réseau des bibliothèques a été sollicité pour identifier ces fonds, ainsi que les bibliothèques universitaires et les archives. - Les thèmes tels que le manga, le douga et l’origami sont des sujets partagés entre les deux réseaux : celui des musées parce qu’il inspire le travail de médiation à venir et celui des bibliothèques, riche d’ouvrages spécialisés. Des collaborations pour des présentations conjointes pourront être organisées. - Des conférences, lectures, tables ronde, rencontres d’auteurs, sur des thèmes liés à la culture japonaise, seront organisées en complémentarité avec celles proposées dans les musées. Elles pourront aborder des thèmes comme celui du haïku : des spécialistes de cette forme poétique résident en Bretagne. - Des projections de cinéma japonais dans les bibliothèques sont à l’étude, en lien avec la société Clair-obscur, qui organise le festival Travelling et travaille sur l’éducation à l’image.

Naruto, de Masashi Kishimoto Manga

- Livre et lecture en Bretagne apportera aussi son expertise pour la préparation des publications de la manifestation et le choix des intervenants au colloque sur le thème du japonisme en littérature. Plusieurs bibliothèques ont déjà montré un intérêt et travaillent sur leur programmation en lien avec Bretagne-Japon 2012, parfois en partenariat avec le musée de leur ville : la bibliothèque de Dinan (projet autour de Judith Gautier et son goût pour le Japon), la médiathèque de Quimper (en lien avec le musée départemental breton), la bibliothèque de Rennes Métropole (en contact étroit avec le Musée de Bretagne et le Musée des beaux-arts de Rennes).

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Le projet d’une

« manifestation retour » au Japon

Kimono Furisode XXème siècle Don de la ville de Sendai (Japon) au Musée des beaux-arts de Rennes en 1984 © Jean-Manuel Salingue - Musée des beaux arts de Rennes, 2011

Dans l’esprit de la manifestation se tenant en Bretagne en 2012, peut être envisagée l’organisation de manifestations au Japon, notamment d’exposition(s), en 2013 ou 2014. Le sujet de ces manifestations est en cours de réflexion au sein du comité scientifique. L’étude d’un tel projet va être concrètement entreprise, par les contacts déjà amorcés avec des musées et des universités au Japon. Grâce aux nombreuses relations entretenues par les membres du comité scientifique avec leurs homologues japonais, Madame Hiroko Amemiya, enseignant-chercheur en japonais à l’Université Rennes 2 et actuellement en détachement à Tokyo, y travaille activement.

Francis Hennequin, Rapides du Hotzu - Mariniers photo sur plaque de verre stéréoscopique, vers 1912, Collection particulière.

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L’Association des Conservateurs des Musées de la Région Bretagne

Contacts Association des Conservateurs des Musées de la Région Bretagne (ACMRB) : Laurence Imbernon

Présidente de l’ACMRB, conservatrice au musée des beaux-arts de Rennes limbernon@ville-rennes.fr

Camille Larroumet

Chargée de mission pour l’ACMRB camillelarroumet@gmail.com

Yoko Yu Qiu

Chargée de mission pour l’ACMRB hane.tchiu@gmail.com

Université Rennes 2 : Patricia Plaud-Dilhuit

Responsable du comité scientifique de Bretagne-Japon 2012, maître de conférences et chercheur patricia.dilhuit@univ-rennes2.fr

Tous les musées qui participent à Bretagne-Japon 2012 sont « Musées de France » : ils appartiennent à des collectivités locales, à l’Etat ou à des associations, sont agréés par l’Etat et bénéficient prioritairement de son aide selon les termes de la loi du 4 janvier 2002. Ces musées s’engagent à protéger, étudier, restaurer, enrichir leurs collections, et à favoriser l’accès et la compréhension de celles-ci pour un très large public.


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