Terre-net LE MAGAZINE N°87

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Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-occasions.fr

N° 87 - AOÛT-SEPTEMBRE 2020 - 7 €

IRRIGATION

Quel avenir pour la réutilisation des eaux usées traitées ?

nt ine contie Ce magaz ugmentée té a de la réali

Massey Ferguson 7719 S

COMMERCIALISATION

Gérer soi-même ses ventes

DÉCRYPTAGE

Enjeux de l’autonomie protéique

ISSN 2112-6690

ESSAI



Revue éditée par : MEDIA DATA SERVICES

Avenue des Censives - TILLE BP 50333 60026 BEAUVAIS Cedex - Tél. : 03 44 06 84 84 www.terre-net.fr et www.web-agri.fr www.facebook.com/terrenet Twitter : @TerrenetFR LinkedIn : Terre-net Média

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SAS au capital de 1 500 000 € 829 606 599 RCS BEAUVAIS Gérard JULIEN pour Groupe ISA, président-directeur général, directeur de la publication Imprimé par Imprimerie LÉONCE DEPREZ ZI « Le Moulin » 62620 RUITZ N° 87 – août-septembre 2020 Dépôt légal : à parution - Diffusion : 80 000 exemplaires Crédits photos de la couverture : Adobe Stock // Création Caroline CARPENTIER Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Origine du papier : Allemagne - Taux de fibres recyclées : 100 % Certification : 2015-PEFC-SXM-117 « Eutrophisation » : P tot 0,005 kg/t Éthique1

Éthique2

Remise des certificats d'envois postaux

Pas de publi-information dissimulée

Annonceurs & Agences

ÉDITO

Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

Des innovations, vite !

P

ropulsée star médiatique dès les premières semaines du confinement et décriée par certains pour sa surexposition sur les plateaux, la professeure Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses à l’hôpital parisien Saint-Antoine, donnait dès le mois de juin son analyse de la gestion de la pandémie du Covid-19 : « On n’applique pas assez rapidement l’accumulation de connaissances acquises. Il faudrait que l’on soit plus réactif. » Cette préconisation prend tout son sens face à une épidémie majeure. Elle peut aussi s’appliquer dans certains cas au secteur agricole. En effet, l’appropriation des innovations par certains exploitants souffre parfois d’inertie, causée notamment par les préceptes de rendement maximal qui ont longtemps conditionné la profession. Pour appliquer de nouvelles solutions, encore faut-il que la recherche soit en mesure d’en proposer ! Le changement demande du temps et conduit parfois à des impasses agronomiques. Deux cas criants témoignent du décalage auquel sont confrontés les agriculteurs, entre les aspirations écologiques citoyennes et le niveau d’avancement de la recherche, publique ou privée. Est-ce à l’agriculteur de supporter les conséquences de ces impasses dans lesquelles le précipite le décideur politique, sous la pression de l’opinion publique ? Certainement pas. Impasses Premier exemple, le glyphosate : en 2017, un sondage révélait que 81 % des Français se prononçaient pour l’interdiction de cette matière active. Mais, selon une enquête publiée ce printemps par plusieurs instituts techniques, les trois quarts des agriculteurs disent manquer d’alternatives au glyphosate. Le président Macron avait promis l’arrêt de l’utilisation de cette matière active, sans peut-être en mesurer les conséquences. L’Association pour une agriculture durable plaide plutôt pour une « adaptation d’usage » dans son rapport publié fin juillet sur les conditions d’utilisation du glyphosate pour les adeptes de l’agriculture de conservation des sols (voir p. 45). Autre exemple : les néonicotinoïdes, nocifs pour les pucerons mais aussi pour les pollinisateurs. Avec leur interdiction prononcée, les 25 000 producteurs de betteraves se sont retrouvés démunis face à l’insuffisance de solutions techniques pour éviter l’apparition de la jaunisse virale sur la totalité des surfaces betteravières. Cette interdiction menace la pérennité de cette culture et se répercute d’ailleurs sur l’ensemble de la filière. Contre toute attente, le gouvernement en a pris conscience début août avec un plan de soutien à la filière (voir p. 6), concédant que « les alternatives techniques aujourd’ hui disponibles se sont révélées inefficaces pour la culture de la betterave ». Comme le soulignait le Conseil économique, social et environnemental en 2019, l’innovation ne peut aujourd’hui se réduire aux progrès techniques devant l’ampleur et la complexité des défis environnementaux, climatiques, économiques et sociaux. « La recherche doit être encouragée en associant tous les acteurs concernés, scientifiques, collectivités locales, agriculteurs et citoyens, sur des territoires donnés. Toutes les expériences identifiées montrent que c’est la bonne formule pour favoriser l’acceptation et l’appropriation des innovations. » Une formule que pourrait transposer le responsable politique pour prendre ses décisions…

Lecteurs

AOÛT-SEPTEMBRE 2020 /

Le Magazine / 3


SOMMAIRE

Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-occasions.fr

N° 87 - AOÛT-SEPTEMBRE 2020 - 7 €

IRRIGATION

Quel avenir pour la réutilisation des eaux usées traitées ?

t ne contien Ce magazi augmentée de la réalité

N° 87 Août-septembre 2020

P. 6 Adoptez la réalité augmentée ! ESSAI

REPÈRES

COMMERCIALISATION

Gérer soi-même ses ventes

6 Adoptez la réalité augmentée !

Mode d’emploi

6 Bon à savoir 8 Agenda 10 Autonomie protéique, des enjeux

Mode d’emploi

DÉCRYPTAGE

Enjeux de l’autonomie protéique

ISSN 2112-6690

Massey Ferguson 7719 S

10

12

de plus en plus pressants

TENEZ-VOUS PRÊT

12 Variétés, espèces, rotations :

et polyvalent

DOSSIER

16

18 ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL

16 Bien conserver ses céréales stockées

INRAE

CIP MÉDIAS

quels leviers face au manque d’eau ?

14 Drone : un outil agricole crédible

18 Irrigation : quel avenir pour la

réutilisation des eaux usées traitées ?

PARTAGE D’EXPÉRIENCE

28 Essai Massey Ferguson 7719 S

colza

32 Commercialisation : gérer soi-même

maîtriser la pression des limaces

BRÈVES DES CHAMPS

36 En photos : nouveaux matériels

de pommes de terre

38 Le bilan de la convention citoyenne

28 32

TERRE-NET MÉDIA

ses ventes

34 Leviers agronomiques pour

ADOBE STOCK/CRÉATION C. CARPENTIER

Dyna-VT

30 Bilan de campagne 2020 céréales/

34

pour le climat vous échauffe !

39 Convention citoyenne pour

ALEXIS PATRIA

le climat : les mesures agricoles bientôt mises en œuvre ? 40 Revue des réseaux : moisson 2020 41 Vu sur le web 42 Shopping 44 Réglementation routière : et si l’impensable se produisait sur la route ?

ANNONCES D’OCCASION

46 Sélections de matériels

4/

Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2020

44 36

44

DR

Sont joints à ce numéro un encart national Duraplas et, sur une partie de la diffusion, un encart régionalisé Bayer et un encart Bioret.

CIP MÉDIAS

de seconde main



REPÈRES Bon à savoir

Par LA RÉDACTION redaction@terre-net.fr

INNOVATION

Domptez la réalité augmentée avec votre smartphone Découvrez votre magazine sous un nouvel angle avec cet outil enrichissant ! votre lecture. Vidéos, liens, infos additionnelles en rapport avec l’article NOUVEAU ou la publicité… Creusez vos sujets préférés en accédant à des médias supplémentaires.

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JAUNISSE DE LA BETTERAVE

N. CORNEC – ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL

Des mesures gouvernementales pour sauver la filière À la suite de multiples alertes de la filière et de nombreux élus face à une crise inédite de jaunisse virale sur les surfaces betteravières, le gouvernement a présenté jeudi 6 août 2020 un plan de soutien à ce secteur, concédant que « les alternatives techniques aujourd’ hui disponibles se sont révélées inefficaces pour la culture de la betterave ». Ce plan comprend notamment un recours dérogatoire aux néonicotinoïdes par l’enrobage de semences, a minima pour les semis 2021. Des indemnisations pour les pertes les plus importantes sont également prév ues. Objectif : éviter un abandon massif de la betterave en 2021 par les agriculteurs. Consultez en réalité augmentée les détails du plan de soutien à la filière. 6/

Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2020

386 C’est le budget annuel global, en milliards d’euros (Md€), de la future PAC 2021-2027 fixé par l’accord sur le cadre financier pluriannuel conclu le 21 juillet. Les agriculteurs français, pour leur part, se partageront 16 % de ce montant, soit 62 Md€. Le secteur agricole bénéficie ainsi de moyens maintenus à leur niveau actuel en euros courants. Mais en considérant l’inflation, en réalité ce niveau baisse, ce que dénoncent plusieurs syndicats agricoles.


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AGENDA

REPÈRES Bon à savoir MÉDIAS

TERRE-NET MÉDIA

Un podcast exclusif consacré à l’agriculture !

« Quart d’heure agricole », le premier podcast d’un média agricole, a vu le jour le 16 juin. Ce contenu audio numérique exclusif aborde les thématiques des marchés agricoles, des cultures et de la météo, mais aussi

celles du machinisme ou de l’actualité. Il peut être téléchargé en un clic sur votre smartphone. Chaque épisode dure une quinzaine de minutes et peut être écouté quand vous voulez et surtout où vous voulez : confortablement assis dans votre canapé, pendant que vous cuisinez ou dans votre tracteur ou votre moissonneuse-batteuse. Ce podcast est accessible sur Terre-net.fr ou sur les principales plateformes d’écoute : Deezer, Spotify, YouTube, Apple Podcasts, Google Podcasts, Castbox, Podcast Addict, Overcast, etc. « Quart d’heure agricole », LE podcast qui vous donne une bonne excuse pour être en retard ! Écoutez-le maintenant ou téléchargez-le pour plus tard grâce à la réalité augmentée en snapant cette page (voir mode d’emploi p. 6).

Attention ! Certains événements prévus initialement ont été annulés ou reportés, ou risquent de l’être dans les prochaines semaines en raison de précautions prises pour éviter la propagation du Covid-19.

2 septembre

Congrès de l’AGPB, à Paris (75) www.agpb.com

2 et 3 septembre

Potato Europe, à Villers-Saint-Christophe (02) www.potatoeurope.fr

Annulé. Prochaine édition : septembre 2021 (Pays-Bas)

4 au 14 septembre

Foire de Châlonsen-Champagne (51) https://foiredechalons.com

Annulée. Prochaine édition : n.c.

8 au 10 septembre

Salon Innov-Agri, à Outarville (45) www.innovagri.com

Annulé. Prochaine édition : septembre 2021

11 au 13 septembre

Les Terres de Jim, à Corbières (04) www.lesterresdejim.com

LA CITATION

Cet accord historique conclu cette nuit permet ce matin d’avoir une […] agriculture européenne encore plus forte qu’elle ne l’a été. […] C’est une question de souveraineté alimentaire dont notre pays a besoin. Réaction, le 21 juillet, du nouveau ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, après la conclusion de l’accord européen sur le financement d’un plan de relance économique, à l’issue de quatre jours et quatre nuits de négociations.

15 au 18 septembre

Salon Space, à Rennes (35) www.space.fr

Annulé. Prochaine édition : 14-17 septembre 2021

21 au 27 septembre

Congrès mondial de la bio, à Rennes (35) owc.ifoam.bio

Annulé. Prochaine édition : 6-10 septembre 2021

20 au 22 octobre

Salon Agrimax, à Metz (57) www.agrimax-expo.com

8 au 12 novembre

Salon Sima, à Villepinte (93) www.simaonline.com

SÉCHERESSE

Reporté : 21-25 février 2021

LES RESTRICTIONS D’EAU SE GÉNÉRALISENT

MEDDE

Au 19 août, 77 départements étaient concernés par des mesures de restriction d’eau, selon le site ministériel Propluvia. L’évolution des arrêtés préfectoraux témoigne de l’inquiétante installation de la sécheresse sur quasiment toutes les régions françaises. Dans la Haute-Vienne et la Creuse, les préfets ont pris un arrêté de crise sur l’ensemble de ces départements, ce qui implique la suspension des prélèvements non prioritaires, y compris ceux destinés à l’irrigation des grandes cultures. En réalité augmentée, accédez aux restrictions de sécheresse actuellement en vigueur dans votre secteur. 8/

Annulé. Prochaine édition : septembre 2021

Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2020

24 novembre

3e colloque de l’agriculture circulaire, à Paris (75) www.agriculture-circulaire.com

8 au 10 décembre

Salon Fira (Forum international de la robotique agricole) www.fira-agtech.com

Édition 2020 virtuelle

2 février 2021

Journée filière blé dur, à La Rochelle (17) www.evenements-arvalis.fr


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Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net.fr

REPÈRES Décryptage Au début des années 1990, les surfaces françaises en pois atteignaient plus de 700 000 ha, contre 154 000 ha en 2019.

AUTONOMIE PROTÉIQUE

Des enjeux de plus en plus pressants En 40 ans, la France a doublé son autonomie en protéines pour l’alimentation animale grâce, notamment, aux tourteaux oléagineux. Elle a tout intérêt à aller plus loin en renforçant la culture des légumineuses, favorables par ailleurs à l’agroécologie et à la réduction des gaz à effet de serre.

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Dépendance En France, le déficit de production de protéines pour l’alimentation animale par rapport à la consommation était de 37 % en 2018, soit environ 1,4 million de tonnes. Il était de 50 % en 2001 et même de 71 % en 1981. Dans l’Union européenne (UE), cette dépendance atteignait encore 63 % en 2018, et jusqu’à 78 % en 1981. La France comme l’UE comblent leurs besoins presque exclusivement par des achats de tourteaux de soja américain, souvent OGM. Ils représentent 3,3 millions de tonnes (à 43 % de protéines) pour l’Hexagone, en plus de l’utilisation de

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2,4 millions de tonnes de tourteaux de colza et de 1,5 million de tonnes de tourteaux de tournesol.

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Demande mondiale D’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, la demande mondiale en protéines végétales devrait progresser de 43 % entre 2010 et 2030, tirée notamment par l’A frique subsaharienne et l’Inde. La croissance démographique explique 55 % de cette croissance. De plus, la demande journalière en protéines végétales et animales passerait de 80 à 90 g/jour/habitant sur cette période.

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Production locale En 2019, les surfaces cultivées en protéagineux en France étaient de 224 000 ha, dont 154 000 ha de pois, 66 000 ha de féverole et 3 000 ha de lupin. La collecte de 820 000 t de graines est principalement valorisée en alimentation animale en France et en Europe. Au début des années 1990, les surfaces françaises en protéagineux (pois principalement) avaient atteint plus de 700 000 ha, et la production plus de 3 millions de tonnes. En 2019, la France a également produit 164 000 ha de soja (430 000 t), classé parmi les oléagineux, ainsi que 300 000 ha de


CIP MÉDIAS

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Agroécologie Les légumineuses à graines (pois, féverole, lupin, soja, lentille, pois chiche) et fourragères (luzerne, trèfles, sainfoin) prélèvent l’azote de l’air grâce aux bactéries vivant en symbiose au niveau de leurs racines (nodosités). Elles n’ont pas besoin d’engrais azoté et permettent une réduction des apports sur la culture suivante (de –20 à –60 kg/ha). Ce sont de bons précédents en raison, également, de leur effet positif sur la structure du sol, la pression des maladies et des adventices (allongement de la rotation). Les légumineuses présentent donc un réel intérêt agronomique et environnemental (qualité de l’eau, de l’air).

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Rentabilité Compte tenu de son effet précédent et de celui sur la diversification de la rotation (économie d’intrants, amélioration des rendements),

Philippe Chuberre, polyculteur-éleveur à Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine) BLEU-BLANC-CŒUR

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Plan « protéines » Plusieurs mesures en faveur des protéines végétales ont déjà été mises en œuvre dans le passé, dont le plan « protéines végétales 2014-2020 ». Annoncé depuis 2019 par le ministère de l’Agriculture, le plan qui lui succède devrait finalement être dévoilé à l’automne 2020. Il s’appuiera en partie sur les financements de la politique agricole commune (PAC), en fonction des stratégies des États membres. À la suite d’une concertation nationale, l’interprofession française des huiles et protéines végétales Terres Univia a formulé des propositions, dont le doublement en dix ans des surfaces en légumineuses pour l’alimentation animale, ainsi que celui de la production de protéines végétales dédiée à l’alimentation humaine, tout en maintenant les volumes actuels de colza et de tournesol.

CE QU’ILS EN PENSENT

« Notre priorité est l’autonomie protéique du troupeau laitier » « Nous cultivons du lin et de la féverole pour le fabricant d’aliments Valorex, à l’origine de la filière Bleu-Blanc-Cœur. Nous refusons d’utiliser le soja OGM et avons adopté cette démarche pour la ration des vaches laitières. Nous contribuons donc à son approvisionnement. La féverole diversifie l’alternance blé/maïs. C’est un bon précédent pour le blé. La pression sanitaire et celle des adventices sont réduites sur la rotation. Nous utilisons moins de pesticides, et la marge brute est aussi intéressante qu’avec un maïs grain. Un plan protéines peut présenter des opportunités mais, avant tout, nous cherchons à améliorer notre autonomie protéique via plusieurs leviers : l’introduction de luzerne, le renforcement du pâturage et un ensilage d’herbe de qualité. »

Florent Sillon, agriculteur à Valdelaume (Deux-Sèvres) F. SILLON

luzerne pour l’autoconsommation en fourrages et la déshydratation. Enfin, pour l’alimentation humaine, les lentilles et pois chiches occupent 75 000 ha, contre seulement 5 000 ha voici 20 ans. L’ensemble de ces cultures totalise 763 000 ha, soit moins de 3 % de la surface agricole utile française.

« Il existe déjà des aides PAC à la production de légumineuses » « J’ai cultivé quelques années le pois d’hiver puis arrêté en raison de la difficulté de récolte liée à la verse. J’ai utilisé la féverole en interculture avec l’avoine brésilienne et je souhaitais la tester en culture principale. Dès que le négoce Lamy-Bienaimé a trouvé un débouché, j’ai semé 10 ha en 2019. Ma récolte de 3,8 t/ha sera payée 230 €/t. J’estime le coût de production à 350 €/ha, dont 200 € de semences. L’intérêt se mesure sur la rotation, car le rendement du blé à suivre sera meilleur. De plus, je casse mon assolement avec le colza et le tournesol. Dans les couverts, le radis chinois remplace la féverole. Il existe déjà des aides PAC à la production de légumineuses. Cela peut aider, mais la féverole est-elle assez compétitive par rapport au soja ? »

Les émissions de gaz à effet de serre de 1 t de pois s’élèvent à 120 kg équivalent CO2, contre 500 à plus de 900 kg pour les tourteaux d’oléagineux. la rentabilité d’une culture de légumineuses se mesure à l’échelle de l’assolement. Dans le cadre d’un projet Casdar1 achevé en 2011, l’effet de l’introduction du pois dans une rotation colza/blé/orge sur la marge semi-directe (en euros/ha/an) a été calculé dans quatre régions. Peu significatif pour une fréquence d’un an sur sept (de –0,3 à +2,7 % de marge), cet effet s’améliore (de +1,1 % à +5,8 %) dans le cas d’une implantation de pois un an sur cinq.

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Climat D’après des travaux du Céréopa2, les émissions de gaz à effet

de serre de 1 t de pois sont de 120 kg équivalent CO2, contre 500 à plus de 900 kg pour les tourteaux d’oléagineux (entrée usine d’alimentation animale). Cela s’explique notamment par l’absence de fertilisation azotée, dont la fabrication et l’épandage contribuent fortement à l’empreinte carbone de la production agricole. Les légumineuses améliorent ainsi le bilan carbone et la durabilité de l’agriculture. ■ 1. Compte d’affectation spécial pour le développement agricole et rural du ministère de l’Agriculture. 2. Centre d’étude et de recherche sur l’économie et l’organisation des productions animales.

AOÛT-SEPTEMBRE 2020 /

Le Magazine / 11


TENEZ-VOUS PRÊT Cultures

Par YOANN FRONTOUT redaction@terre-net-media.fr

CHANGEMENT CLIMATIQUE

Variétés, espèces, rotations… quels leviers actionner ? Alors que les ressources en eau sont amenées à se réduire avec le changement climatique, quels sont les leviers d’action en matière de rotation ? Opter pour des variétés plus résilientes, diversifier les assolements, plébisciter des espèces peu gourmandes en eau… les solutions, nombreuses, ne sont pas exemptes d’obstacles ou de limitations.

Tournesol, sorgho, soja… ces cultures s’étendent vers le nord de la France.

L

e raccourcissement des cycles végétatifs apparaît comme l’une des conséquences majeures du changement climatique. Cette adaptation physiologique devra être accompagnée en premier lieu par le choix des variétés. Face à la multiplication des situations de faible disponibilité en eau, une solution consiste à raccourcir encore davantage les cycles. Il s’agit en priorité d’utiliser des variétés plus précoces. Pour les espèces de printemps et d’été, anticiper les semis constitue également une option. Lorsque l’eau n’est pas limitante, mieux vaut opter pour des variétés prolongeant leur cycle tout en avançant là aussi les dates de semis. Dans cette situation,

12 /

Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2020

INRAE

rendant inactives les plantes. » Le catalogue des variétés évolue d’ores et déjà au regard de ces nouvelles contraintes. Et, contrairement aux idées reçues, le critère de sélection principal n’est pas la résistance à la sécheresse mais la résilience de la plante. Les cultures devront en effet faire face à des stress très contrastés, entre pluies violentes et sécheresse prolongée. « Vous n’aurez toutefois jamais la variété à cinq pattes qui fera tout : résistance aux maladies, à la température, au manque d’eau, à l’excès d’eau ! », prévient Olivier Deudon, spécialiste météo pour Arvalis.

Jean-Charles Deswarte, ingénieur en écophysiologie chez Arvalis-Institut du végétal, recommande d’être prudent : « L’objectif est de trouver un équilibre entre l’allongement de la durée de photosynthèse et l’exposition de la culture à des températures

L’assolement, un levier majeur Selon ce dernier, la modification des dates de semis et le choix de variétés résilientes ne constituent pas une solution sur le long terme. Doit ainsi s’ajouter, au plus tôt, la diversité tant variétale que des espèces. L’agriculture de demain sera « une agriculture de gestion de risques », selon les termes de Philippe Debaeke, directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). « Une première adaptation serait de panacher son exploitation avec des variétés ayant des comportements assez opposés afin de s’adapter à différentes

Un premier ajustement consisterait à « panacher son exploitation avec des variétés ayant des comportements assez opposés afin de s’adapter à différentes situations et d’éviter de grosses catastrophes ». PHILIPPE DEBAEKE, directeur de recherche à l’Inrae


L. PELCÉ – ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL

situations et d’ éviter de grosses « le rendement agricole n’a pas catastrophes. » Cette diversité beaucoup augmenté malgré les variétale est intéressante pour progrès génétiques ». Le sorgho, répondre à des accidents poncquant à lui, n’a pas bénéfituels et courts, elle l’est moins cié d’améliorations variétales devant des phénomènes longs. majeures et « n’est pas forcément Avec la hausse des températures, aussi facile à cultiver que le maïs », les cultures d’été s’étendent vers constate Jean-Charles Deswarte. le nord. C’est le cas notamment du Au-delà des contraintes climamaïs, mais aussi du tournesol, du tiques, les cultures d’été se dévesorgho et du soja. Au-delà de leur lopperont sur le territoire si les intérêt de diversification dans les demandes du marché sont là. rotations, ces trois dernières se Enfin, la nature du sol représente révèlent peu gourmandes en eau une contrainte essentielle. Le « Sur des petits terrains caillouteux, avec 60 ou 70 mm d’eau disponible, même si les températures sont favorables, et relativement tolérantes à la chachangement climatique devrait vous ne pourrez faire ni maïs ni sorgho, et peut-être même pas leur. « Le tournesol est une espèce ainsi augmenter la diversité des du tournesol », souligne Jean-Charles Deswarte, ingénieur qui demande très peu d’engrais, espèces cultivables dans les sols en écophysiologie chez Arvalis-Institut du végétal. présente un enracinement très profonds mais pourrait bien la profond, nécessite peu de pesticides et peut Multiples contraintes à lever diminuer dans les sols superficiels. C’est être binée », ajoute Philippe Debaeke. Les À l’heure actuelle, le relay-cropping ou ici qu’intervient le levier de l’irrigation (voir cultures d’été peuvent s’incorporer en l’agroforesterie souffrent d’un manque notre dossier sur l’irrigation, p. 20). ■ dérobé dans les rotations, pour couvrir le d’essais. Mais les limitations techniques À lire en réalité augmentée, sol, voire en relay-cropping, où le soja et le sont aussi à chercher dans les espèces un article sur le stress hydrique sorgho, par exemple, sont semés dans du elles-mêmes. Pour le tournesol par des plantes détaillant à quoi s’attendre blé ou de l’orge à l’épiaison. exemple, Philippe Debaeke souligne que avec le changement climatique.

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Le Magazine / 13


Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net.fr

TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme

NOUVELLES TECHNOLOGIES

Drone : un outil agricole crédible et polyvalent Connu d’abord pour l’imagerie aérienne, le drone commence à se distinguer dans d’autres activités. Une version lourde, de 2 m d’envergure, capable d’embarquer 10 kg de charge, s’annonce prometteuse pour semer des couverts, épandre des trichogrammes, voire pulvériser des traitements.

«

L

e drone RDM AG est aujourd’ hui une machine agricole aboutie : il est étanche, robuste et peut transporter des charges. Il dispose en outre de technologies disponibles depuis peu », indique Lilian Marolleau, photographevidéaste et cogérant, avec l’ingénieur aéronautique Patrice Rosier, de la société girondine Reflet du Monde. Les deux hommes travaillent depuis plusieurs années à la conception d’un outil répondant à des problématiques agricoles. Ce développement a commencé avec les groupes coopératifs Maïsadour et Vivadour dans le Sud-Ouest. L’implantation de couverts étant obligatoire, notamment en monoculture de maïs, l’objectif était de proposer aux agriculteurs des solutions favorisant sa réussite. Avec le drone, le semis peut intervenir fin août, dans la culture en place, avant le dernier tour d’irrigation pour une bonne germination. Les coopératives engagées, dotées de deux machines commandées par deux pilotes formés, proposent à leurs adhérents une prestation pour 14 /

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20 €/ha (hors semences). En 2020, 400 ha de couverts devraient être semés et 500 ha recevront des trichogrammes. L’entreprise Reflet du Monde, installée à Mérignac, près de Bordeaux, vend des drones, propose des prestations et forme aussi les pilotes. « La formation est indispensable pour que les agriculteurs conservent leur autonomie d’action », reconnaît Lilian Marolleau. Des vols de 15 à 35 minutes Le quadricoptère RDM AG, dont le coût s’élève à 50 000 €, se destine principalement aux coopératives, Cuma et syndicats des eaux. Cet équipement peut transporter 10 kg de semences – ou 4 000 capsules de trichogrammes – ou 10 L de produit de traitement. « La pulvérisation aérienne est interdite en France mais peut toutefois être envisagée à basse altitude avec des produits de biocontrôle ou, sur dérogation, avec des traitements classiques sur des vignes en pente de 30 %, par exemple, précise Lilian Marolleau. Nous avons également été sollicités pour de la démoustication dans des zones de marais non accessibles, et nous étudions la possibilité de démousser les toitures. » Le drone RDM AG affiche une hauteur de 80 cm et une envergure de 2 m une fois déployé. Avec son chargement, son poids total peut atteindre 25 kg, soit la limite maximale autorisée en France pour des activités civiles. « D’un point de vue technologique, ajoute le cogérant, nous sommes aujourd’ hui capables de faire voler un drone de 40 kg, dont 20 kg de charge. Mais la réglementation actuelle ne le permet pas, sauf de façon dérogatoire. » Quand sa masse atteint 25 kg, l’engin dispose d’une autonomie de 15 minutes grâce aux deux batteries lithium pesant à

NATHALIE TIERS

Le semis à la volée avant la récolte du blé bénéficie de l’humidité résiduelle au sol et améliore les chances de réussite du couvert d’été.


« La formation au pilotage du drone est indispensable pour que les agriculteurs conservent leur autonomie d’action. »

Fiable, simple & précis

LILIAN MAROLLEAU, cogérant de la société Reflet du Monde

elles seules 5 kg. Avec les trichogrammes, plus légers, il peut voler pendant 35 minutes. Avec une vitesse maximale de 5 m/s, le RDM AG peut ainsi couvrir entre 5 et 10 ha en fonction des applications et des densités de semis. Radar frontal et capteurs d’altitude Le vol en lui-même requiert tout un travail préparatoire. « À partir des coordonnées GPS de la parcelle, nous vérifions que la zone est autorisée pour le vol, explique Lilian Marolleau. Si ce n’est pas le cas, un protocole spécifique doit être réalisé. Nous dessinons ensuite le plan de vol de la mission à l’aide d’un logiciel. Par exemple, en fonction de la densité de semis désirée, nous calibrons la vitesse du drone et l’ouverture de sa trémie. » Sur les lieux, le pilote gère les décollages et les atterrissages. Il surveille également l’évolution de la machine et le suivi du plan de vol établi une fois le pilotage automatique enclenché. À l’aide d’une caméra embarquée, il peut observer la trajectoire sur un écran. Le drone vole à 3 m environ au-dessus de la canopée. Grâce à trois capteurs, il maintient une altitude constante et épouse ainsi le relief des parcelles. L’engin est également équipé d’un radar frontal anticollision pour détecter les obstacles. En revanche, la présence de câbles électriques aériens doit être repérée en amont. Quand la trémie est vide, le drone revient automatiquement à sa base ; après rechargement, il reprend là où il s’était arrêté. Le semis à la volée se fait sur 6 m de large environ. Si la machine peut résister aux vents jusqu’à 40 km/h, de telles conditions pénalisent toutefois la bonne répartition des graines. ■ En réalité augmentée, prenez connaissance des travaux de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire qui teste des semis par drone avant récolte, pour une couverture permanente des sols avec des doubles couverts.

“Nos clients sont satisfaits du travail que nous avons apporté avec le Tempo. Nous semons beaucoup de cultures différentes avec grande précision et dans tout type de terre, tout en doublant la vitesse de semis”. Mickaël Bridonneau, ETA Bridonneau

Semoir à grande vitesse, Tempo NATHALIE TIERS

De 4 à 24 rangs

Le drone RDM AG, développé par Reflet du Monde en partenariat avec les coopératives Maïsadour et Vivadour, peut transporter jusqu’à 10 kg de semences dans sa trémie. Voir la vidéo en réalité augmentée.

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TENEZ-VOUS PRÊT Conseils

Par la rédaction redaction@terre-net.fr

STOCKAGE DES CÉRÉALES

Conservez vos grains dans les meilleures conditions Lors du stockage de céréales à la ferme, l’objectif est de préserver l’ensemble des qualités des grains. Moins il y a d’aléas durant le stockage, mieux c’est ! La surveillance est donc primordiale.

1

Récoltez les grains mûrs. Visez un taux

d’humidité des grains proche de la norme commerciale. Cette norme dépend des contrats. Elle est généralement fixée à 15 % pour le blé. Des tiges ou verdillons humides peuvent provoquer une réhumidification locale et donner naissance à un point chaud. De même, au-delà de 16 % d’humidité, des moisissures risquent de se développer et de produire des mycotoxines.

2

Ventilez pour abaisser la température à 20 °C. En atteignant très rapidement un premier

3

Dissuadez les insectes en refroidissant à 12 °C. Au cours de

palier de 20 °C, les pertes de matière sèche par respiration sont limitées, et le grain protégé des moisissures. Le refroidissement des grains se fait alors essentiellement la nuit, la ventilation pouvant être arrêtée le jour lorsque la différence de température entre l’air ambiant et le tas est plus faible. En général, il faut plusieurs nuits pour refroidir l’ensemble du tas lors de ces premières ventilations.

l’automne, les températures plus fraîches permettent d’atteindre le deuxième palier, à 12 °C ou moins. Elles dissuadent les insectes de coloniser le stock et stoppent leur reproduction. Ce palier doit être réalisé entre septembre et novembre pour éviter une trop grande différence de température entre le grain et l’air ventilé, pouvant générer une condensation à l’origine du développement de moisissures.

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Limitez le nombre de grains abîmés. Les grains abîmés sont une aubaine

pour les insectes. Limiter leur nombre constitue déjà un premier pas pour contenir les populations. Réglez correctement la moissonneuse-batteuse pour récolter des grains propres et limiter le taux de grains cassés. Si l’exploitation n’est pas équipée d’un nettoyeurséparateur, une boîte à cascade bien ajustée permet d’aspirer les impuretés légères.


5

Visez la température des grains à 5 °C. En hiver, lorsque les températures

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Relevez les températures chaque semaine. En dehors des périodes de ventilation,

6

Misez sur une ventilation à gestion automatique. Pour une meilleure maîtrise

8

Contrôlez votre stock une fois par mois. Allumez la ventilation une fois par mois et

de la ventilation, celle-ci peut être automatisée en fonction de la différence de température entre l’air ambiant et le tas. Un essai mené par Arvalis en 2012 avait démontré que l’automatisation de la ventilation permet d’atteindre l’objectif de température plus tôt grâce à un refroidissement bien plus rapide qu’avec une conduite manuelle.

relevez régulièrement la température à divers endroits du tas dont un point, toujours le même, servira de référence. Différents types de sondes existent : des modèles fixes, installés à l’aide d’un câble, ou mobiles, à enfoncer dans le grain une fois le silo rempli. Selon le matériel choisi, la température se lit directement sur la sonde ou, pour les thermomètres connectés, depuis un smartphone ou un ordinateur (avec alertes par e-mail possibles).

humez l’air provenant du haut du tas (soufflerie) ou extrait de la colonne (aspiration). Un point chaud au cœur de la masse dégage généralement une odeur suspecte. Autre point de vigilance, la présence d’insectes. Installez des pièges au-dessus de la masse de grains (pour les insectes volants comme les mites alimentaires) ou à la surface (pour les coléoptères de type charançon et autres sylvains) afin de disposer d’indicateurs.

9

Soyez vigilant avec les traitements insecticides. En cas de contamination des céréales par les insectes, mieux vaut intervenir avant que le stock ne soit entièrement souillé. Attention toutefois, l’utilisation d’insecticides au stockage est encadrée par la loi, qui fixe notamment des limites maximales de résidus (LMR). La dose d’insecticide appliquée sur les grains étant difficile à maîtriser, le traitement à la ferme n’est pas conseillé de manière systématique et doit être déclaré au moment de la livraison à l’organisme stockeur ou au client.

ADOBE STOCK

le permettent, le troisième palier de ventilation s’attache à descendre la température des grains à 5 °C ou moins. Une exposition prolongée à moins de 5 °C peut offrir un effet insecticide. Pour une action plus complète, il faut viser une température de 0 °C. Mais même à cette température, le petit sylvain plat adulte peut survivre.

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DOSSIER

IRRIGATION

QUEL AVENIR POUR LA RÉUTILISATION DES EAUX USÉES TRAITÉES ?

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JUILLET-AOÛT 2020 /

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ADOBE STOCK - CRÉATION C. CARPENTIER

L’Europe veut encourager la réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation. Mais le nouveau règlement communautaire qui encadrera leur usage en 2023 sera plus contraignant que l’actuelle réglementation française. Verra-t-on un jour se développer cette pratique, encore très minoritaire sur notre sol ?


DOSSIER IRRIGATION

D

ans notre pays, les cinq années les plus chaudes depuis le début du xxe siècle ont été enregistrées au cours de la dernière décennie. Selon Météo France, 2019 s’est ainsi classée au troisième rang pour ce paramètre, derrière 2018 et 2014. Ce dérèglement climatique et la hausse de la population entraînent des tensions sur l’eau. Ainsi, 85 % des départements ont été confrontés à une situation de stress hydrique en 2018, par exemple. Pour faire face, le plan européen « Blueprint » incite les États membres à réduire leurs prélèvements dans les cours d’eau et les nappes. Parmi les pistes envisagées figure la réutilisation des eaux usées après traitement, une solution que Bruxelles souhaiterait voir se développer en Europe pour l’irrigation des cultures. « Nous pourrions potentiellement réutiliser 6,6 milliards de mètres cubes d’eau annuellement d’ ici 2025, contre 1,1 milliard par an actuellement », pointe Simona Bonafè, eurodéputée rapporteuse du nouveau règlement relatif à la réutilisation des eaux usées traitées adopté en mai. « Cela nécessiterait un investissement de moins de 700 millions d’euros et permettrait de recycler plus de la moitié

AGPM GIE

Par NICOLAS MAHEY redaction@terre-net.fr

« Il y a dans ce nouveau règlement européen deux idées qui se télescopent : la volonté de promouvoir la REUT et un principe de précaution de plus en plus prégnant. Il faudra trouver un compromis en maîtrisant au maximum l’aspect sanitaire », estime Pierre Vincens, viticulteur et producteur de maïs semence (Tarn) chargé du dossier REUT à la FNSEA, membre de l’AGPM et du Comité de rénovation des normes en agriculteur (Corena).

du volume d’eau actuel des stations de traitement des eaux usées pour l’ irrigation. » Provenant du milieu naturel, l’eau que nous prélevons est traitée, acheminée puis utilisée pour divers usages domestiques : douche, toilettes, lave-linge, etc. Après utilisation, ces eaux « usées » sont collectées et traitées dans des stations d’épuration. Elles sont ensuite rejetées dans la nature. C’est le « petit cycle de l’eau ». Elles peuvent aussi être affectées à de nouveaux usages. On parle alors de « réutilisation des eaux usées traitées » (REUT) : arrosage d’espaces verts, nettoyage de voirie, industrie, recharge de nappes et même potabilisation. À Singapour, cinq usines de traitement des eaux comblent 100 % des besoins du secteur industriel et jusqu’à 40 % des besoins domestiques pour six millions d’habitants ! On mesure aussi l’enjeu que représente cette technique en matière de sécurisation de la ressource en eau pour l’agriculture. La REUT en irrigation est fréquente dans les pays chauds : sud des ÉtatsUnis, Mexique, Australie… En Israël, le taux de REUT atteint 80 %, dont 71 % servent aux cultures. L’Italie et l’Espagne recyclent respectivement 8 % et 14 % de leurs eaux usées (voir carte p. 25). Autant dire que, avec entre 0,1 et 1 % de réutilisation des eaux usées (les chiffres ne sont pas

L’AVIS DE L’AGRICULTEUR

O. GAUDINO

Olivier Gaudino, producteur céréalier et éleveur de bovins viande sur 183 ha en Indre-et-Loire

« En tant que service rendu à la collectivité, la ressource en eau usée traitée est gratuite » « Nous sommes deux agriculteurs à irriguer à partir d’eaux usées provenant de la ville de Château-Renault [Indre-et-Loire]. En 1998, la station d’épuration devait être refaite. Mais avec les nouvelles réglementations, il n’était plus possible de diluer les rejets à la rivière. La municipalité a donc décidé de stocker l’eau dans un bassin pour qu’elle soit réutilisée en irrigation. La mise en service a eu lieu en 2010. Nous nous sommes équipés d’arroseurs, et mon matériel m’a coûté 40 000 €. J’ai choisi un modèle robuste, car l’azote contenu dans l’eau

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est un peu corrosif. Mais en termes de fertilisation, cela a peu d’impact. En revanche, la teneur en potasse est intéressante. Je n’ai plus besoin d’en apporter. Avoir de l’eau sur cette partie de l’exploitation, auparavant non irriguée, m’a permis d’intégrer de nouvelles cultures, notamment du maïs. C’est une sécurité en cas de sécheresse : sur blé, je peux mettre un tour d’eau s’il fait sec en avril, ou aider les colzas à lever. J’ai globalement gagné en rendement. Côté organisation, il faut une bonne coordination avec le prestataire pour surveiller le niveau du bassin. La station remonte 1 000 m3/j. En saison, 2 000 m3 sont pompés quotidiennement. La grande capacité du bassin, de 50 000 m3, fait tampon. À l’inverse, il y a toujours la possibilité de rejeter le trop-plein dans la rivière. C’est le cas lors d’un printemps humide, quand le bassin est rempli et qu’on ne peut pas irriguer. Il a fallu trouver le rythme mais, en dix ans de pratique, j’ai su m’adapter. L’électricité [utilisée pour le pompage, NDLR] me coûte 0,04 ou 0,05 €/m3. Mais en tant que service rendu à la collectivité, la ressource en eau usée traitée est gratuite. »


EYAL ASAF

« La REUT doit être perçue comme un service rendu par les agriculteurs à la collectivité. » PIERRE VINCENS, viticulteur et producteur de maïs semence dans le Tarn chargé du dossier REUT à la FNSEA et membre du Comité de rénovation des normes en agriculture (Corena)

n’y a pas le choix. En France, nous conservons une disponibilité en eau importante, parfois plus tendue au Sud. » L’idée ne date pourtant pas d’hier. Les premiers projets ont émergé dans les années 1980 sur des îles, où l’eau est une denrée précieuse. Les fameuses pommes de terre bonnottes

En Israël, le taux de réutilisation des eaux usées traitées (REUT) atteint 80 % du volume d’eaux usées, dont 71 % servent aux cultures.

88 % des eaux usées traitées de l’Hexagone sont rejetées dans les masses conventionnelles et notamment les cours d’eau.

DOMAINE PUBLIC

connus avec précision), la France peut paraître très à la traîne. « Pour les pays du nord de l’Europe, trouver des solutions pour pallier la pénurie d’eau n’est pas une nécessité », explique Pierre Vincens, agriculteur dans le Tarn, chargé du dossier REUT à la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles. « En Israël, en Espagne, il

de Noirmoutier sont ainsi irriguées avec de l’eau traitée issue de la station d’épuration locale. On recense aujourd’hui une soixantaine de cas de REUT en fonctionnement dans l’Hexagone. Un nombre équivalent serait en projet, et plusieurs expérimentations menées sur divers types de AOÛT-SEPTEMBRE 2020 /

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DOSSIER IRRIGATION

cultures. Par exemple, Veolia pilote actuellement un test sur 19 ha de maïs irrigué près de Tarbes (Hautes-Pyrénées). En légère augmentation (+7 % sur 20 ans), la REUT reste cependant rare dans notre pays, et la tendance est désormais moins aux usages agricoles qu’à l’arrosage des espaces verts ou des golfs. Lors des « assises de l’eau » (2018-2019), la France a annoncé son intention de tripler les volumes d’eaux actuellement réutilisés. Nouveau règlement européen plus contraignant Jusqu’ici réglementée par un arrêté datant de 2010 (modifié en 2014), la REUT agricole sera bientôt encadrée par un règlement européen visant à harmoniser sa mise en œuvre à l’échelle de l’Union. Voté en mai 2020, ce texte devra être mis en application en 2023. Une nouvelle reçue avec scepticisme par Christophe Cautier, président de l’association syndicale autorisée (ASA) Limagne Noire. Sans équivalent sur le plan national, ce collectif de 55 agriculteurs irrigue 750 ha de grandes cultures avec les eaux usées de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), depuis 1996. « Il n’y aura pas de changement majeur de notre côté, commente-t-il. La qualité de notre 22 /

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B. CAILLEZ

C. TAILLEUX

Irrigation d’un champ de maïs dans la vallée de la Méouge (Drôme).

« Je doute que [le nouveau règlement européen sur la réutilisation des eaux usées traitées] favorise l’émergence de nouveaux projets, car le cahier des charges reste trop important », déclare Christophe Cautier, président de l’ASA Limagne Noire rassemblant 55 agriculteurs et 750 ha irrigués avec une REUT.

eau est identique à celle exigée pour la baignade. Mais je doute que ce texte favorise l’ émergence de nouveaux projets. Le cahier des charges reste trop important. » Pour Bruno Molle, ingénieur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), les nouvelles normes exigées par l’Union européenne pourraient même être fatales à certaines structures pratiquant la REUT. « Il faudra un traitement tertiaire pour réduire encore les pathogènes en sortie de station, détaille ce spécialiste de la REUT. Cela engendrera un certain coût et une maintenance lourde. L’ASA Limagne Noire a la chance de disposer de 10 ha de bassins [de la sucrerie de Bourdon (qui vient de cesser son activité), pour le lagunage d’une partie des eaux de la station d’épuration de la ville, NDLR]. Ce n’est pas le cas partout. Pour certaines stations d’ épuration, la mise en conformité imposée par le nouveau règlement européen sera impossible financièrement. Il faut espérer qu’ il y ait des aides publiques ou que la réglementation évolue. » Le président de l’association Irrigants de France, Éric Frétillère, avait déjà mis en garde contre une surenchère liée à la qualité des eaux d’irrigation. « Heureusement, le règlement évoque la possibilité


Panorama de la REUT en Europe Nombre de cas de REUT Tous usages confondus

4

NC

En fonctionnement ou en projet

Nombre de cas de REUT Pour un usage agricole

5

En fonctionnement ou en projet

Proportion d’eaux usées réutilisées annuellement

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1

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Tous usages confondus

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NC

1

NC

NC

12 36

AL

1

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1,5%

Infographie N. Mahey d’après Water Reuse Europe et données européennes

0

NC

361

ES

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IT

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Niveau de stress hydrique

Faible

Modéré à fort

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NL

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Au sein de l’Union européenne, les États membres ont chacun leur réglementation sur la réutilisation des eaux usées. C’est sur le pourtour méditerranéen, où le déficit en eau est le plus marqué, que sont implantées le plus grand nombre de structures de réutilisation des eaux usées traitées, notamment en Espagne et en Italie.

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DAVID DE PAREDES – DÉPARTEMENT 63

DOSSIER IRRIGATION

Station d’épuration de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et ses 10 ha de bassins de lagunage-surverse jouxtant l’ancienne sucrerie Cristal Union de Bourdon.

« Pour certaines stations d’épuration, la mise en conformité imposée par le nouveau règlement européen sera impossible financièrement […] sans aides publiques ou évolution de la réglementation. » BRUNO MOLLE, ingénieur de recherche à l’Inrae, spécialiste de la REUT appliquée à l’irrigation agricole

pour chaque État membre de procéder à des adaptations avec un certain degré de liberté », note-t-il. « Techniquement, tout est au point, affirme pourtant Bruno Molle de l’Inrae. Le principal frein demeure le coût, encore élevé. Il varie de 0,25 à 0,80 €/m 3 contre 0,01 à 0,15 €/m 3 en irrigation classique. Dans les cas de REUT en fonctionnement, une grande partie du coût est supportée par la collectivité. Il y a encore des marges de progression à trouver. De nouvelles filtrations sont à l’essai. » Mais l’investissement de départ reste 24 /

Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2020

La réu�lisa�on des eaux usées traitées

pour l’irriga�on agricole

Grandes cultures [23] Maraîchage [7] Vergers et vignes [3] Prairie [1]

Niveau de stress hydrique (Données européennes) -

+

Infographie N. Mahey (Données CEREMA 2020)

En France, la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) a d’abord été expérimentée sur des îles, avant de s’étendre aux zones littorales puis en suivant l’axe de la Loire. Cette dynamique de développement s’explique, entre autres, par un effet d’entraînement et une inspiration d’expériences voisines. L’implantation des équipements n’est pas corrélée aux situations de déficit en eau : aucun cas de REUT en fonctionnement n’est par exemple recensé dans le bassin Rhin-Meuse. Les départements en bord de mer du Sud-Est ont surtout développé le recyclage des eaux de stations d’épuration pour l’arrosage des espaces verts et des golfs. Quelques vignobles et vergers y ont également recours.


VRAI ou FAUX ➜ La partie comestible d’une plante irriguée avec des eaux usées traitées ne peut pas être consommée. Tout dépend de la qualité de l’eau. Selon le nouveau VRAI FAUX règlement européen, si celle-ci appartient à la catégorie A, la plus épurée, toutes les méthodes d’irrigation sont possibles, y compris celles mettant la partie comestible crue de la plante en contact direct avec l’eau. En catégorie B, l’eau usée traitée ne doit pas entrer en contact avec la partie de la plante pour une consommation crue. En revanche, elle peut l’être si elle est transformée ou destinée à l’alimentation animale. L’eau de qualité C doit être apportée en goutteà-goutte pour ne pas mouiller la plante. La production de cultures industrielles ou énergétiques, ou encore de semences est, elle, compatible avec l’utilisation d’une eau d’irrigation de qualité D, et ce, quelle que soit la méthode d’irrigation choisie. Source : règlement (UE) 2020/741 du Parlement européen et du conseil du 25 mai 2020 relatif aux exigences minimales applicables à la réutilisation de l’eau, à consulter en réalité augmentée depuis cette page.

coûteux : pour son financement, le projet de l’A SA Limagne Noire avait nécessité une levée de fonds de 5,4 millions d’euros. « Il faudra forcément des aides publiques, ajoute l’agriculteur tarnais Pierre Vincens. La REUT doit être perçue comme un service rendu par les agriculteurs à la collectivité. » La pratique permettrait en effet de dépolluer les eaux usées dans le milieu naturel via le filtre du sol et l’absorption d’éléments minéraux par les plantes. « Les urines sont d’ailleurs

21 474 C’est le nombre de stations d’épuration collectives recensées en France selon Eaufrance, le service public d’information sur l’eau. Seule une soixantaine est actuellement en mesure de fournir de l’eau usée traitée réutilisable. Le volume total annuel d’eaux usées dans l’Hexagone était estimé, en 2017, à cinq milliards de mètres cubes, dont 88 %, une fois traités, sont rejetés dans les eaux de surface.

Source : « Réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation des cultures, l’arrosage des espaces verts par aspersion et le lavage des voiries », Anses, rapport d’expertise collective, 2010.

➜ Irriguer avec des eaux usées traitées impose de respecter des contraintes liées à la distance et à la vitesse du vent. Une distance minimale est imposée par rapport VRAI aux habitations, voies de circulation, lieux publics de passage ou de loisirs. Selon le matériel d’irrigation utilisé, celle-ci varie de 5 m à deux fois la portée, voire davantage dans le cas d’une eau de moins bonne qualité. L’irrigation par aspersion est possible uniquement quand la vitesse moyenne du vent ne dépasse pas 15 km/h ou, en cas d’utilisation d’une aspersion basse pression, 20 km/h. Une vitesse de vent dont la moyenne mesurée pendant dix minutes est supérieure à cette valeur doit déclencher automatiquement l’arrêt de cette irrigation. Source : arrêté du 25 juin 2014 modifiant l’arrêté du 2 août 2010, relatif à l’utilisation d’eaux issues du traitement d’épuration des eaux résiduaires urbaines pour l’irrigation de cultures ou d’espaces verts.

C. TAILLEUX - INRAE

➜ L’irrigation à partir d’eaux usées traitées ne présente aucun danger sanitaire. FAUX Un rapport officiel de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments daté de 2010 avance (prudemment) que, « […] en l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible de conclure à une absence totale de risques chimiques et

microbiologiques pour les populations liés à la réutilisation d’eaux usées traitées […] ». L’agence estime nécessaire de limiter au maximum l’exposition en cas d’aspersion. Elle admet cependant que son étude comporte des « lacunes et des données encore fragmentaires » et estime nécessaire de caractériser plus finement les risques liés à cette pratique.

« Techniquement, tout est au point. Le principal frein demeure le coût, encore élevé […] mais supporté en grande partie par la collectivité dans les cas de REUT en fonctionnement », indique Bruno Molle, ingénieur de recherche à l’Inrae, spécialiste de la REUT appliquée à l’irrigation agricole.

un fertilisant potentiel extrêmement intéressant, ajoute l’ingénieur de recherche Bruno Molle. Elles contiennent 6 g/L d’azote, du phosphore, du potassium, des oligoéléments et sont quasiment exemptes de pathogènes. L’ idéal serait de les séparer à la source. On trouve normal d’utiliser les effluents des animaux, pourquoi pas celui des humains ? Je prédis que, dans 30 ans, ce sera la norme. » Pratique sans danger ? Mais la REUT se heurte à des craintes d’ordre sanitaire. La survie des contaminants, dans le sol ou sur les plantes irriguées par aspersion, interroge. « Les études menées sur le secteur de l’ASA Limagne Noire n’ont jamais rien mis en évidence », fait valoir Christophe Cautier, fort de 22 années d’expérience. À l’Inrae, on reste prudent. « Les pathogènes classiques sont maîtrisés, mais il reste des questionnements autour des parasites et des virus », reconnaît Bruno Molle. Le spécialiste indépendant des politiques de l’eau Marc Laimé, opposant déclaré à la REUT, dénonce la faiblesse des contrôles opérés sur les rejets des stations depuis le « démantèlement organisé » des services d’assistance technique aux exploitants de station d’épuration (Satese) : « Comment peut-on promouvoir la réutilisation des eaux usées alors que la surveillance est déjà défaillante ? Cela peut avoir des conséquences graves. En 2011, une AOÛT-SEPTEMBRE 2020 /

Le Magazine / 25


CHAMBRE D’AGRICULTURE DES LANDES

DOSSIER IRRIGATION

Un bassin de stockage d’eau à Mont-de-Marsan (Landes), avec sa station de pompage au premier plan.

L’AVIS DE L’AGRICULTEUR

F. LESPARRE

François Lesparre, producteur de maïs grain et semence, de soja, éleveur de volailles sur 160 ha dans les Landes

« Si on ne soutient pas l’irrigation, c’est la mort de beaucoup d’exploitations » « J’ai une trentaine d’hectares potentiellement concernés par un projet de REUT. Il s’agit d’amener les eaux usées traitées de la station d’épuration de Mont-de-Marsan [Landes] sur 12 km, en les stockant à mesure dans des bassins. Au total, 21 exploitations en bénéficieraient pour plus d’un millier d’hectares. Actuellement, l’eau est pompée dans un cours d’eau. Celui-ci ne faisant pas l’objet de réalimentations, l’irrigation est dépendante du débit naturel. Or le bassin est très déficitaire. Cette année, en juillet, nous étions déjà en restriction. Le principal intérêt, pour moi comme pour les autres exploitants concernés, est de sécuriser une quantité d’eau suffisante pour le maïs. L’aspect fertirrigation est secondaire. Je crains même qu’on ne nous impose des contraintes supplémentaires si la présence d’éléments minéraux dans l’eau est démontrée. Le coût [de l’eau par campagne, NDLR] est estimé à 300 €/ha avec l’eau sous pression au coin du champ pour 1 600 m3/ha garantis. Bien sûr, la pompe que j’utilise aujourd’hui est amortie, mais le besoin en électricité sera important et me coûtera plus cher. En revanche, cela ne nécessitera pas d’investissement dans du matériel spécifique. C’est une occasion à saisir : ce projet, s’il se fait, permettra le maintien de l’activité agricole sur des terres où l’élevage bovin a déjà quasiment disparu et où les terres non irriguées sont abandonnées. Si on ne soutient pas l’irrigation, c’est la mort de beaucoup d’exploitations. »

26 /

Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2020

épidémie de diarrhée a fait plus de 40 décès dans différents pays d’Europe. En cause, des graines germées irriguées et contaminées par des eaux usées traitées. Les industriels du traitement spéculent sur les futures pénuries d’eau et n’y voient qu’une opportunité de marché. La REUT est une fuite en avant technologique qui évite de remettre en question le modèle agricole dominant. » Les polluants non organiques (microplastiques, produits pharmaceutiques, pesticides…) inquiètent aussi. Si la majorité des consommateurs se déclare favorable à la REUT, 20 % y demeurent hostiles et certains agriculteurs y sont opposés. D’autres freins subsistent. La faisabilité pratique cantonne ainsi la REUT aux périphéries de villes. Malgré la volonté de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) d’envisager la REUT en associant collectivités, agriculteurs et industriels dès que se construit ou se modernise une station d’épuration, sa généralisation au champ n’est donc pas pour demain. « C’est une solution d’avenir mais pas à court terme, résume l’agriculteur Pierre Vincens. Il y a dans ce nouveau règlement européen deux idées qui se télescopent : la volonté de promouvoir la REUT et un principe de précaution de plus en plus prégnant. Il faudra trouver un compromis en maîtrisant au maximum l’aspect sanitaire. » ■


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PARTAGE D’EXPÉRIENCE Essai

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

MASSEY FERGUSON 7719 S DYNA-VT

Un gabarit visant polyvalence et maniabilité Massey Ferguson a lancé un nouveau modèle pour compléter sa gamme « petit châssis » de la série 7700 lors du dernier Sima. Le 7719 S Dyna-VT élargit ainsi cette famille par le haut, et ses nouvelles fonctionnalités sont étendues à ses petits frères, les 7718 S et 7716 S. Tous ces tracteurs bénéficient, entre autres, d’un nouveau moteur Stage V All In One SCR, d’une nouvelle monte de pneumatiques de 1,95 m de diamètre et du terminal Datatronic de cinquième génération.

L

e Massey Ferguson 7719 S Dyna-VT élargit la gamme de tracteurs 7700 lancée par le constructeur en 2016. Cette série a connu de nombreuses évolutions depuis, mais le respect de la norme antipollution Stage V marque une étape importante dans la vie du produit. Le constructeur complète ainsi l’offre par le haut avec ce modèle animé par un bloc à six cylindres de 6,6 L provenant de la filiale finlandaise Agco Power du groupe et délivrant une puissance ISO 14396 de 190 ch. Le moteur fournit même jusqu’à 220 ch de puissance maximale lors de l’utilisation de la prise de force ou du circuit hydraulique. Il répond à la norme d’émissions Stage V en combinant la réduction catalytique sélective (SCR) et un catalyseur de suies (DOC). Massey Ferguson a ainsi pu éviter le recours au filtre à particules. À la différence des autres modèles de la gamme 7700 S, le 7719 S n’est proposé qu’avec une transmission à variation continue Dyna-VT. Le chauffeur se déplace à l’allure maximale de 16 km/h en gamme champ et peut atteindre la vitesse de 40 voire 50 km/h en gamme route.

28 /

Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2020

TERRE-NET MÉDIA

Le Massey Ferguson 7719 S constitue le tracteur le plus puissant de la gamme 7700 à châssis court.

Pneumatiques de 1,95 m à l’arrière Avec son poids total limité de 7,5 t, le 7719 S peut embarquer jusqu’à 6,5 t de charge utile pour respecter son poids total autorisé en charge de 14 t. Il affiche un empattement de 2,88 m identique aux autres modèles de la gamme. La masse du tracteur est répartie à 48 % sur l’essieu avant et à 52 % sur l’arrière. Il peut chausser des pneumatiques arrière de 1,95 m de diamètre améliorant la capacité de traction et réduisant la compaction des sols. Le relevage arrière soulève 9 600 kg. Le débit hydraulique de la pompe peut atteindre 190 L/min (option). En cabine, le nouveau terminal tactile Datatronic 5 permet d’accéder de manière intuitive aux fonctions du tracteur et aux systèmes d’agriculture de précision. La suspension de cabine et celle du pont avant sont conservées. Puissant, léger et compact, ce Massey Ferguson 7719 S Dyna-VT semble être un bon compromis pour les travaux au champ et le transport sur route. En réalité augmentée, retrouvez les explications du responsable produit tracteurs en vidéo.

LE TRACTEUR MASSEY FERGUSON 7719 S EN BREF Motorisation : Agco Power de 6,6 L à 6 cylindres Stage V. Puissance moteur : 190 ch ECE R120 (220 ch avec boost) Transmission : Dyna-VT à variation continue exclusivement Hydraulique : pompe load sensing débitant 110 L/min (option 190 L/min) Terminal : tactile Datatronic 5 de 9”


1. La répartition des masses, à 48 % sur l’essieu avant et à 52 % à l’arrière, apporte un bon équilibre qui permet au tracteur de lever le déchaumeur Köckerling avec ou sans masse avant.

1

2. Le terminal Datatronic 5 pilote toutes les fonctionnalités du tracteur et se révèle facile à prendre en main.

PHOTOS TERRE-NET MÉDIA

3. Les deux joysticks ergonomiques installés sur l’accoudoir du tracteur (dont le Multipad compatible Isobus) commandent la prise de force, la transmission, le relevage, les distributeurs hydrauliques…

2

3

4. La forme plongeante du capot et sa largeur limitée offrent une bonne visibilité vers l’avant pour un tracteur de cette puissance. L’intégration des composants y contribue aussi. 5. Toutes les commandes du tracteur tombent sous la main pour améliorer le confort de l’opérateur. 6. Sur route comme au champ, la transmission à variation continue Dyna-VT offre réactivité et souplesse, et propulse le tracteur à vitesse maximale, même avec la benne chargée de blé.

4

ESSAI MASSEY FERGUSON 7719 S

TERRE-NET MÉDIA

Bruno Lhotte, polyculteur dans l’Oise

« Le plus bluffant ? C’est la visibilité à bord ! » En pleine moisson, l’agriculteur Bruno Lhotte, qui exploite 180 ha sur trois sites autour de Lagny (Oise), s’est installé aux commandes du Massey Ferguson 7719 S. À première vue, l’agri-essayeur, bien qu’habitué à une autre marque, semble conquis par le confort de l’engin. « Tout y est ! Le plus bluffant ? C’est la visibilité à bord ! C’est vraiment un point fort, surtout sur un modèle de 200 ch ! », reconnaît Bruno Lhotte, qui souligne aussi la maniabilité de l’engin : « Sa taille de guêpe aide à garder un rayon de braquage court. Fonctions automatiques de bout de champ, Datatronic 5, guidage GPS… ce tracteur embarque beaucoup de fonctionnalités auxquelles je ne suis pas habitué. Malgré tout, la prise en main est plutôt facile après un temps d’adaptation. Au final, des tonnes de possibilités. » Boîte Dyna-VT douce et très réactive « Avec ces conditions sèches, la seule parcelle que mon fils a pu travailler a permis de vérifier que l’engin est collé au sol et qu’il en faut plus pour faire pâlir les 190 ch. Sur route, avec la benne remplie de blé, on voit bien qu’il en a dans le ventre ! La transmission à variation continue Dyna-VT propulse l’engin à la vitesse maximale sans aucun problème. Douce et très réactive, elle se trouve vraiment un cran au-dessus ! Seul regret : le changement de gamme, impossible à effectuer sans s’arrêter… La suspension pneumatique de cabine combinée au pont avant suspendu est un régal. C’est mon dos qui va apprécier ! Par contre, le matériel risque de souffrir, car certains chauffeurs mis en confiance par la qualité de l’insonorisation pourraient rouler encore plus vite ! », souligne l’agriculteur, qui, en définitive, confirme être convaincu par les performances de la machine. Dommage que, pour cette marque, la concession la plus proche soit installée un peu loin de l’exploitation ! Retrouvez en réalité augmentée la vidéo de l’agri-essayeur (voir mode d’emploi p. 6).

5

6

LES

- Visibilité en cabine à 360° - Maniabilité liée au châssis court LES

- Manque de visibilité sur le bras de relevage et le piton d’attelage - Changement de gamme champ/route uniquement à l’arrêt AOÛT-SEPTEMBRE 2020 /

Le Magazine / 29


Par SOPHIE GUYOMARD sguyomard@terre-net-media.fr

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures CÉRÉALES ET COLZA

« La moisson des extrêmes »

TERRE-NET MÉDIA

La récolte des cultures d’hiver étant achevée, les différents acteurs agricoles ont dressé un premier bilan de cette campagne 2020. À la suite d’une année marquée par des épisodes climatiques très contrastés, les résultats sont globalement mauvais à moyens, avec de très grands écarts. La qualité est cependant au rendez-vous.

L

es volumes récoltés sont en berne, que ce soit pour l’orge d’hiver, le blé ou le colza. En cause, les difficultés d’implan­ tation, avec des semis réalisés dans le sec pour le colza, et une gestion de plus en plus difficile des ravageurs. À l’in­ verse, du côté des céréales, les préci­ pitations automnales abondantes et fréquentes ont bouleversé les emblave­ ments. Arvalis, FranceAgriMer et Terres Inovia remarquent un « étalement inédit des dates de semis », provoquant « un développement des cultures très variable sur le terrain » et une diminution des sur­ faces en céréales d’automne par rapport à la campagne précédente : –13 % en blé tendre et –7,4 % en orge d’hiver selon les dernières estimations Agreste, au profit des cultures de printemps telles que l’orge de printemps qui enregistre un bond de +18,9 % de sa sole sur un an.

30 /

Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2020

Écarts de rendement du simple au triple Ce qui ressort particulièrement aussi de cette moisson 2020, c’est la forte hétéro­ généité des rendements. « Cette année, c’est encore plus vrai que d’ habitude », note Laurent Vittoz, directeur général de la coopérative Valfrance. Selon les secteurs, les écarts de rendement peuvent aller du simple au triple, quelle que soit l’espèce cultivée. « On observe aussi ce phénomène au sein même des exploitations », ajoute Thomas Taldir, responsable céréales chez Agora. Pour François Berson, direc­ teur de la collecte chez Soufflet Agri­ culture, « c’est la moisson des extrêmes en blé. » Outre les conditions d’implan­ tation difficiles, les disparités entre les rendements s’expliquent aussi, selon Jean­ Olivier Lhuissier, directeur de la collecte de la coopérative Vivescia, par le « fort déficit hydrique connu au printemps. Ceci

a dégradé les conditions de valorisation de l’azote, avec des répercussions sur les rendements variables, selon la précocité des peuplements et la profondeur des sols ». Si cette sécheresse printanière a per­ mis de limiter la pression des mala­ dies, l’extrême douceur de la campagne a en revanche favorisé la présence des pucerons, vecteurs de la jaunisse nani­ sante de l’orge, sur l’ensemble du cycle des céréales. « Les orges d’ hiver ont été particulièrement touchées par cette virose, avec des attaques sévères conduisant parfois à la destruction de la culture, indiquent les équipes d’A rvalis dans les Pays de la Loire. Sur blé, les symptômes sont apparus plus tardivement que d’ habitude, mais ils étaient nettement visibles. En conséquence : des épis de taille réduite et porteurs de tout petits grains. » La majeure partie des collecteurs met néanmoins en avant la très bonne qualité des récoltes,


propice à une « commercialisation sur le marché intérieur français et répondant à la demande export », comme le précise Cyril Duriez, président de la commission « commerce des grains » de la Fédération du négoce agricole. Colza : une année compliquée de plus En colza, le régime hydrique de l’automne et de l’hiver a, dans de nombreuses situa­ tions, altéré la qualité des enracinements « rendant la culture moins apte à surmonter les attaques continues des ravageurs et plus sensible aux stress climatiques », d’après RENDEMENT MOYEN NATIONAL (q/ha)

les analyses d’A rvalis, de FranceAgriMer et de Terres Inovia. « La sécheresse marquée pendant la floraison n’a dans l’ensemble pas permis d’ installer un nombre de siliques suffisant. » Si quelques bonnes surprises sont signalées en Centre­Val de Loire et dans les Hauts­de­France, la plu­ part des régions déplorent des résultats décevants : le rendement moyen passe d’ailleurs, pour la première fois depuis 2007, en dessous des 30 q/ha. Pour la coo­ pérative Dijon Céréales, la collecte de colza est divisée par deux par rapport à 2018. Les agriculteurs de la Côte­d’Or, par exemple, déplorent une véritable impasse

ÉVOLUTION PAR RAPPORT À 2019 (%)

ÉVOLUTION PAR RAPPORT À 2015-2019 (%)

SURFACE NATIONALE (1 000 ha)

technique avec cette culture (tête de rotation historique du secteur). Comme pour la plupart des zones intermédiaires, Sébastien Méry, agriculteur dans le Loi­ ret, témoigne de sa « pire moisson en dix ans » depuis son installation. Selon lui, elle ne suffira même pas à payer les inves­ tissements nécessaires pour implanter et travailler ses parcelles lors de la pro­ chaine campagne, et ce, pour la deuxième fois en cinq ans. Le maïs grain est la seule culture susceptible de sauver son année sur le plan économique, d’où l’intérêt mis en avant de pouvoir utiliser l’eau stockée pendant l’hiver. ■ ÉVOLUTION PAR RAPPORT À 2019 (%)

ÉVOLUTION PAR RAPPORT À 2015-2019 (%)

Orge d’hiver

58,2

–17,9 %

–11 %

1 209

–7,4 %

–12 %

Orge de printemps

56,1

–20,2 %

–9,9 %

760

+18,9 %

+51,7 %

Blé tendre

68,3

–13,7 %

–3,9 %

4 349

–13 %

–13,5 %

Blé dur

51,6

–19 %

–3,4 %

252

+2,5 %

–25,2 %

Colza

29,7

–6 %

–10,7 %

1 122

+1,3 %

–21,9 %

Données Agreste – au 1 août 2020 er

(1)

(2)

(2) (1) (2)

JUILLET-AOÛT 2020 /

Le Magazine / 31


Par NATHALIE WISOTZKI nwisotzki@terre-net-media.fr

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures COMMERCIALISATION

« Gérer mes ventes, une nouvelle façon d’être acteur de mon métier »

Alexis Patria, agriculteur en polyculture à FontaineChaalis, dans l’Oise, est un amoureux des marchés agricoles. Leur compréhension lui a permis de donner une nouvelle dimension à son métier. L’agriculteur estime améliorer la performance économique de son exploitation et ainsi entrevoir un avenir plus prospère pour sa ferme. Terre-net : Comment commercialisez-vous vos céréales ? Alexis Patria : Je stocke une petite partie de la récolte chez moi, à peu près 15 %, et le reste est en dépôt chez un organisme stockeur [OS]. Je travaille à la fois avec les coopératives et le négoce. Je vends tout au long de l’année au cours du jour. Je n’ai jamais spéculé. J’ai mon volume de production, que je sécurise par des ventes 32 /

Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2020

ADOBE STOCK

Sur les cinq campagnes précédentes, le rendement moyen des parcelles de blé de la ferme du Fourcheret était compris entre 8,5 et 9 t/ha.

physiques et des options sur le Matif [marché à terme international de France]. Dès que je vois une opportunité intéressante qui permet de dépasser mon coût de production, je vais accompagner mes ventes. Lorsque le contexte de marché est bas, mon attention va se porter tout particulièrement sur ce coût de production, parce que les cours sont susceptibles de passer en dessous. Les années où les prix flambent, clairement on perd de vue cet indicateur. En revanche, la volatilité des cours a baissé depuis quelques années, ce qui engendre des marges réduites. Aujourd’ hui, il est de plus en plus délicat de gommer le coût du stockage demandé par l’OS. De plus, l’organisme se trouve dans une position favorable pour la négociation du prix, ma

marchandise étant en dépôt chez lui. Mon souhait est de stocker à terme 100 % de ma récolte pour gagner en indépendance lors de la commercialisation. Terre-net : Pourquoi vous êtesvous intéressé aux marchés et en quoi cela vous est-il utile ? Alexis Patria : J’ai commencé à vendre de plus en plus au cours du jour. Mais je n’avais pas de méthode, pas d’ informations. Parfois, j’avais de la chance et parfois non, j’avançais un peu à l’aveugle. En 2004, j’ai eu l’opportunité d’assister à une formation sur les marchés à terme dispensée par Agritel, proposée dans mon centre de comptabilité. Dès lors, j’ai découvert une nouvelle façon d’ être acteur de mon

500 HA DE CULTURES À VALORISER L’exploitation d’Alexis Patria compte 500 ha exclusivement tournés vers les productions végétales. Une centaine d’hectares supplémentaires sont travaillés en prestations de service. Les terres limoneuses de cette ferme du Fourcheret, à Fontaine-Chaalis (Oise), sont assez hétérogènes et disposent d’un potentiel agronomique moyen. Une partie se trouve sur un plateau, une autre en bordure de forêt. L’assolement se compose de 180 ha de blé, 140 ha de betterave, 50 ha d’orge d’hiver, 50 ha de colza, 50 ha de seigle et une vingtaine d’hectares de vesce. Environ 15 % de la surface de blé se trouvait sous contrat de multiplication. Le choix des cultures à semer est établi en fonction du contexte agronomique et de l’environnement prix.


Terre-net : Combien de temps consacrez-vous à la commercialisation de vos céréales ? Alexis Patria : Je regarde les prix et je suis les marchés tous les jours. Je consacre aussi un temps à analyser les stratégies proposées par les professionnels du domaine. Parfois,

ça ne prend que trente secondes, alors que, si l’envie de vendre se fait sentir, il m’arrive de passer deux à trois heures sur une problématique.

Sur son exploitation, Alexis Patria a produit, lors de la campagne 2019, 123 t de colza et 1 800 t de blé.

Terre-net : Un conseil pour ceux qui hésitent à se lancer ? Alexis Patria : Au départ, lorsqu’on s’intéresse aux marchés, on est tenté par l’aspect ludique. On a envie d’aller chercher le dernier euro. Mais il faut savoir rester raisonnable, au risque de faire tapis et de tout perdre. Quand les cours s’emballent, à la hausse ou à la baisse, et que l’on entre dans une phase paroxystique, il faut garder un certain sangfroid et ne pas prendre des décisions trop hâtives dans le feu de l’action. Avec l’expérience, on gagne en sagesse. On se trompe parfois, mais il ne faut jamais regarder en arrière. ■

A. PATRIA

métier. Toutefois, je ne me revendique pas « expert des marchés ». Je n’ imagine pas faire cette démarche sans être encadré. J’ interroge ceux qui achètent ma production mais aussi mon organisme de formation pour discuter des perspectives du marché et mesurer la pertinence d’une vente à l’ instant T. Les marchés sont fondés sur l’offre et la demande, le contexte monétaire, géopolitique, climatique et psychologique. Malgré tous ces éléments rationnels, le marché peut parfois être pris d’une forme de déraison. Par exemple, les fonds de pension américains peuvent influencer le marché. Cela fait partie des composantes irrationnelles.

« La compréhension des marchés m’a donné un levier supplémentaire de négociation dans la vente de mes céréales. »

En réalité augmentée, accédez aux marchés agricoles de Terre-net.fr pour surveiller les évolutions des cours des matières premières agricoles.

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Le Magazine / 33


Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net.fr

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures RAVAGEURS

« Pas de recette miracle contre les limaces » Pour maintenir les limaces sous leur seuil de nuisibilité, des leviers agronomiques existent, y compris en travail simplifié du sol. Parfois insuffisants, ils doivent alors être complétés par des traitements, si possible par une solution de biocontrôle respectueuse des auxiliaires.

ANDRÉ CHABERT, ACTA

L

es pratiques d ’ag ri­ culture de conservation mêlant dépôt de résidus en surface, couverts végé­ taux et peu ou pas de travail du sol semblent à première vue béné­ fiques aux limaces, avec des pics de population les premières années de transition. Mais ces usages favo­ risent aussi le développement d’au­ xiliaires permettant leur “contrôle” à terme. » Spécialisé dans l’agri­ culture de conservation des sols (ACS) et fondateur de la revue TCS, Frédéric Thomas renouvelle en 2020, en partenariat avec De Sangosse, l’enquête sur la gestion du risque limaces chez les agri­ culteurs en ACS, déjà réalisée en 2016. Selon lui, « limiter l’ampli­ tude des attaques et l’ampleur des dégâts » est possible, mais les limaces restent un danger à ne pas sous­estimer. Gilles Gauvin, agriculteur à Conquereuil, dans la Loire­Atlantique, et responsable départemental du réseau « Base », ne dit pas autre chose. « Il faut rester humble face à

Les populations de carabes, auxiliaires consommateurs d’œufs de limaces, sont favorisées par les bandes enherbées.

ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL ET N. CORNEC

«

la problématique limaces, car il n’existe pas de recette miracle. » En 2019, à la suite d’un automne humide, le jeune agriculteur n’est pas passé loin du retournement d’une par­ celle de blé. Celle­ci a finalement été sauvée à raison d’un premier traitement au phos­ phate ferrique (solution de biocontrôle), suivi d’une application en urgence de métaldéhyde. « Le semis direct est pratiqué

« FAIRE EXPLOSER LE POTENTIEL BIOLOGIQUE DE L’AGROSYSTÈME » Pierre Anfray est spécialisé dans la biologie des sols. Il accompagne des agriculteurs via sa société Agro-Logique et met en place des essais visant à concilier agriculture de conservation des sols et production biologique. « Les limaces arrivent quand les résidus de matière végétale sont mal dégradés. Dans l’immédiat, le broyage ou l’usage de la herse permet de fragmenter la paille et de l’inoculer avec la terre pour faciliter sa décomposition. À plus long terme, l’enjeu est de reconstituer un écosystème basé sur un sol vivant et des éléments paysagers comme les haies. Les oiseaux, notamment, sont les principaux prédateurs des limaces. Il s’agit d’atteindre un équilibre fonctionnel limitant l’apparition de pics de populations. »

34 /

Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2020

ici depuis 1999, et aucun antilimace n’avait été utilisé durant les quinze premières années, précise l’agri­ culteur. Nous semons le blé dans des repousses de colza ou dans un couvert multi espèce implanté après féverole ou pois. Les limaces sont présentes mais sans dégâts sur la culture, nous cohabitons. Cependant, nous avons eu très peu de repousses de colza en 2019 : les limaces n’avaient donc rien à se mettre sous la dent. »

Déchaumage plus agressif Concernant le colza, réintroduit en 2014 sur la ferme, la protection contre les limaces est plus diffi­ cile en raison de l’appétence de la culture. D’après Gilles Gauvin, l’utilisa­ tion de plantes compagnes (sarrasin, féve­ role, tournesol), concluante pour dévier les altises, ne fonctionne pas contre les mollusques. « Après la récolte du blé ou de l’orge de printemps, nous agissons contre les limaces avec la herse à paille, indique l’agriculteur. Paradoxalement, c’est plus compliqué au cours des années sèches : nos limons argileux durcissent beaucoup, et la herse parvient seulement à répartir les résidus. Cette année, je vais revenir à un déchaumage plus agressif, sur 5 cm de pro­ fondeur maximum. Ceci afin de créer de la terre fine et de perturber les limaces. Bien qu’adepte de l’ACS, je ne m’ interdis pas un léger travail du sol pour éviter le métaldé­ hyde. » Gilles Gauvin a prévu d’utiliser du phosphate ferrique dans la ligne de semis du colza avec l’objectif de préserver les carabes (photo), auxiliaires consomma­ teurs d’œufs de limaces.


Bandes enherbées Dans le cadre du plan « Écophyto », les ins­ tituts techniques (Arvalis, Terres Inovia, chambres d’agriculture) plaident aussi pour l’adoption prioritaire de leviers agro­ nomiques contre les limaces. Pour pertur­ ber le milieu de vie des limaces et détruire

Chez Gilles Gauvin, le semis de blé dans des repousses de colza permet de détourner les limaces de la céréale, à condition que les repousses soient suffisantes.

GILLES GAUVIN

« Je ne m’interdis pas un léger travail du sol si cela me permet d’éviter le métaldéhyde. » GILLES GAUVIN, agriculteur adepte de l’ACS

leurs œufs, ils recommandent un voire plusieurs déchaumages dès la récolte du colza ou de la céréale à paille, ainsi qu’un broyage et une répartition homogène des résidus sur toute la surface du sol. Dans

le cas d’une interculture, les espèces peu appétentes (moutarde, phacélie…) sont conseillées. Le semis de la culture suivante doit s’opérer dans un sol finement préparé, et un roulage peut s’avérer efficace pour réduire les zones creuses servant d’abris

à ce ravageur. Augmenter la densité de semis limite aussi les dégâts. Enfin, des bandes enherbées en bordure de champ, voire au milieu d’une grande parcelle, peuvent s’ajouter aux haies pour soutenir les populations de carabes. ■

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Le Magazine / 35


BRÈVES DES CHAMPS En photos

Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

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Culture, récolte, stockage : les constructeurs s’adaptent Les fournisseurs de matériels de pommes de terre s’efforcent de mettre au point ou d’adapter leurs matériels pour répondre aux exigences croissantes de leurs clients ou de la réglementation. En réaction à l’annulation du salon Potato Europe prévu début septembre, la rédaction vous propose de découvrir une sélection de ces équipements spécialisés.

AVR Un buttoir à châssis repliable

AVR

Le Flamand AVR ajoute un outil repliable à sa gamme de matériels de pommes de terre. Utilisable comme buttoir à disques, scalpeur à éléments en « V » ou buttoir écologique, cet équipement vise à désherber mécaniquement les flancs des buttes. Avec cet outil d’une largeur totale de 6 m, l’exploitant désherbe jusqu’à huit buttes en un seul passage. En option, AVR propose différentes dents selon le type de terre travaillée. Les machines sont disponibles dès à présent au tarif de base de 23 100 € HT.

Danel Des plateaux à triple essieu surbaissés GROUPE DANGREVILLE

Danel propose une nouvelle gamme de plateaux agricoles semi-portés et traînés de 7 à 12 m de longueur. Les modèles à triple essieu présentent une hauteur au plancher de 103 cm ou surbaissée à 92 cm (photo) sur demande. Ils se destinent notamment au transport de palox mais peuvent être équipés de rampes hydrauliques à l’arrière pour charger un matériel et gagner ainsi en polyvalence.

La benne B-One lancée par la société Dangreville en 2018 se décline désormais en version semi-élévatrice sur les modèles tridems. Le premier véhicule de ce type a été livré en mai 2020. Sur demande, il adopte également des rehausses à commande hydraulique facilitant le chargement des légumes et des pommes de terre. Les bennes B-One sont homologuées pour circuler à 25 ou 40 km/h, selon les exigences de l’acquéreur.

GROUPE DANGREVILLE

Dangreville La benne B-One en version semi-élévatrice

Dewulf Remplissage express avec le MB111 Xtreme

DEWULF

Afin d’accélérer le processus de conditionnement des pommes de terre en palox, Dewulf a mis au point la variante Xtreme de son remplisseur MB 111 déjà proposé. Le MB 111 Xtreme est capable de manipuler des caisses jusqu’à 245 cm de long et 145 cm de haut, contre seulement 185 et 130 cm respectivement pour le modèle MB111. La machine réceptionne des piles de trois caisses vides et fonctionne en continu, y compris lors de la phase d’échange de caisses. Le constructeur annonce un débit de remplissage de 100 t/h. 36 /

Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2020


Dewulf La fraise SC 360 prépare l’implantation en 4 x 90 cm La fraise Dewulf SC 360 se destine aux producteurs de pommes de terre plantant quatre rangs en écartements de 90 cm à chaque passage. Son rotor de 650 mm de diamètre composé de 132 crochets en acier trempé remue et affine la terre en profondeur. La formation des buttes par les capes de buttage de la planteuse s’en trouve ainsi optimisée. Ce matériel est proposé avec plusieurs options telles que des dents sous-soleuses ou un rouleau d’émiettement. Il est disponible depuis cet été.

DEWULF

En réalité augmentée, voir la fraise SC en action.

Pouchain Les arracheuses automotrices plus propres Le constructeur pas-de-calaisien Pouchain annonce la mise en conformité du moteur Volvo de ses arracheuses de pommes de terre automotrices de quatre rangs PAP475 et PAP490 afin de respecter la norme antipollution Stage V. Ce bloc, plus silencieux grâce à une injection par rampe commune, conserve sa puissance de 510 ch et son régime de fonctionnement à 1 250 tr/min. Le réservoir d’AdBlue prend place à côté de la cabine pour en faciliter l’accès. La position du tapis de remplissage de la trémie de 15 m3 et la répartition des tubercules sur ce convoyeur ont également été optimisées.

CIP MÉDIAS

À voir en vidéo en réalité augmentée.

Ropa Keiler 1 ou 2 : bâtis de récolte à la carte

ROPA

Ropa offre la possibilité à ses clients détenteurs d’une arracheuse de pommes de terre à trémie Keiler 1 ou Keiler 2 de mieux rentabiliser leur investissement. Sur ces machines traînées lancées en 2015, le constructeur bavarois propose en effet différents bâtis arracheurs adaptés à d’autres cultures comme les oignons, la carotte, le panais, la betterave rouge, le céleri, l’échalote, l’ail… Le passage en configuration carotte, par exemple, prend moins de dix minutes, selon Ropa. L’entrepreneur peut récolter différentes cultures au cours d’une même journée. Le coût d’un de ces équipements modulaires oscille entre 3 500 et 6 000 € HT. Voir la Keiler 2 au travail en réalité augmentée.

AGRAM

Agram Des arracheuses de poche Envie de vous lancer dans une petite production en parallèle de vos cultures principales ? Le fournisseur Agram propose depuis le mois dernier de mécaniser à petite échelle la récolte de pomme de terre, de betterave rouge, d’oignon, d’ail ou encore de carotte. Deux modèles d’arracheuses de cette gamme – les Z653/2-0,7 et Z653-1,5 – sont conçus pour les tracteurs agricoles. Ces récolteuses portées à un et deux rangs ciblant les producteurs maraîchers et biologiques sont animées mécaniquement à 540 tr/min. Elles adoptent un soc déterreur, un tapis élévateur en caoutchouc ainsi qu’un tapis ou des déflecteurs pour le déversement, et une roue de support à l’arrière.

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Le Magazine / 37


Par CÉLINE CLÉMENT ceclement@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Paroles de lecteurs

Le bilan de la convention citoyenne pour le climat vous échauffe ! Les lecteurs de Terre-net ont réagi à chaud, et vivement, aux propositions pour l’agriculture de la Convention citoyenne pour le climat ! Lesquelles seraient, selon certains d’entre eux, « déconnectées de la réalité du terrain » ou « consternantes ». D’après ces derniers, « certaines feraient presque rire » et il y aurait même quelques « perles »… Patrice Brachet : « Un soupçon de vérité et un camion d’inconscience et surtout une déconnexion totale des réalités de l’agriculture : voilà le résultat de cette convention citoyenne pour le climat ! Le plus inquiétant est que la majorité de nos concitoyens pensent comme ça et ne se rendent pas compte qu’ils se tirent une balle dans le pied. […] »

Réaliste : « […] En fin de compte, il suffisait de faire une photocopie des demandes des L214, GF et consorts, on aurait gagné du temps !!! Dans les 150 mesures, il n’y a que des perles. Par exemple : diminuer le cheptel animal mais en conservant les prairies et en développant les engrais organiques !! Ces gens sont consternants, le degré 0 de la démocratie… »

Maxens : « Les citoyens reprennent le discours des intégristes écolos bobos, et on devrait les suivre comme des moutons de Panurge ?! […] Toutes leurs préconisations sont un copiercoller des programmes écologistes, ce qui les discrédite totalement. »

Moty : « Je trouve très important, quel que soit son âge, de regarder le passé, le présent et l’avenir. Et l’avenir en agriculture, c’est obligatoirement le changement d’orientations. Nous, 38 /

Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2020

producteurs, ne ferons pas grandchose si nous sommes en désaccord avec les citoyens. Je pense qu’il faut être à l’écoute et ouvert pour se préparer au monde de demain. »

Homo-sacoince : « Un certain nombre de personnes semblent ne pas vouloir accepter les contraintes écologiques. Quand est-ce que tout le monde comprendra que la lutte contre le réchauffement climatique et ses conséquences ne concernent pas que les écolos ? »

Maxens : « Tout le monde, tu as raison… sur Terre, pas seulement les 1 % de Français qui “tirent une balle dans le pied” des agriculteurs de leur pays […] ! En leur disant, en plus, bonne chance dans la course contre la concurrence mondiale dans laquelle ils les font courir… »

Titian : « Pour info, ces citoyens tirés au sort le sont en fait d’un panel de “volontaires”. On comprend mieux le biais militant du rapport… […] Le passage sur les prairies et l’agroécologie ferait presque rire… […] »

Jeuneagri : « Une convention de citoyens qui osent vouloir nous imposer des choses, alors qu’ils n’achètent que très peu de produits français… »

Grochat : « […] Je veux bien produire ce que le consommateur veut, mais à condition que je gagne ma vie aussi !! »

Papyrural : « L’agriculture capte plus de CO2 qu’elle n’en émet… Si les citoyens veulent supprimer le CO2, où prendront-ils les hydrates de carbone qui les nourrissent ? »

Cabeillade : « D’où tout le problème d’utiliser le marqueur du CO2 dans l’atmosphère pour en faire l’alpha et l’omega de toutes les décisions politiques et économiques. Quand les citoyens comprendront-ils que le CO2 est une ressource rare et indispensable pour les plantes, et que parler de “projet zéro carbone” n’a aucun sens ?? »

ZéroGes : « “Parler de projet zéro carbone n’a aucun sens”, selon vous, car c’est inatteignable ? Vu sous cet angle, je suis d’accord. Mais le problème du CO2, selon les scientifiques, c’est qu’il a malheureusement tendance à se stocker dans l’atmosphère, puis à entraîner un effet de serre et une hausse des températures qui, si l’on continue comme ça, transformeront notre planète viable en étuve. On comprend alors que l’on utilise le CO2 comme marqueur dans l’atmosphère. »


Par DELPHINE JEANNE et MATTHIEU SCHUBNEL djeanne@terre-net-media.fr, m.schubnel@cipmedias.com

BRÈVES DES CHAMPS Éclairage

CONVENTION CITOYENNE POUR LE CLIMAT

Les mesures agricoles bientôt mises en œuvre ? Emmanuel Macron s’est dit prêt, fin juin, à reprendre 146 des 149 propositions formulées par les citoyens de la Convention pour le climat, incluant par conséquent celles relatives à l’agriculture. À l’heure du bouclage de ce magazine, certaines de ces mesures devraient être traduites dans un texte de loi attendu en septembre.

l’ensemble des autres mesures, y compris celles qui concernent l’agriculture : 50 % des terres cultivées en agroécologie, promotion des circuits courts, repas végétariens dans les cantines, interdiction des pesticides d’ici 2040…

Macron prêt à revenir sur le CETA Emmanuel Macron s’est également montré attentif à la demande de révision de la politique commerciale européenne, notamment celle visant la renégociation de l’accord UE/Canada (CETA). La nouvelle ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a déclaré, en préambule des réunions de mise en œuvre du 29 juillet, ise en place l’année dernière, la Convention qu’elle voulait « avancer vite devant l’urgence à agir. […] La mise citoyenne pour le climat a rendu sa copie le en œuvre de mesures d’envergure mérite de penser les choses en 21 juin. Une feuille de route de 149 propositions amont avec tous les acteurs impliqués ». Ils auront l’occasion, selon devant permettre à la France d’atteindre ses elle, de « faire part des appréhensions, d’ajuster, de reprendre ou objectifs en matière de réduction des gaz à effet de serre. À la [d’]appliquer [ces mesures] avec plus d’ambition. Le gouvernement suite de ce travail, le président va se nourrir de ces échanges et de la République a reçu fin juin présenter un projet de loi en seples 150 citoyens qui avaient été tembre […] qui devrait intégrer tirés au sort pour constituer ce plus du tiers des 146 mesures de groupe de réflexion. Emmanuel la convention citoyenne » pour Macron s’est ainsi déclaré prêt être examiné par les parlemenà reprendre les propositions de taires en janvier 2021. Certaines la convention, « à l’exception propositions de la convention BARBARA POMPILI, ministre de la Transition écologique de trois d’entre elles », à savoir ont d’ores et déjà été examinées la limitation à 110 km/h sur et validées en conseil de défense autoroute, l’idée d’une taxe sur les dividendes et l’inscription écologique le 27 juillet, en particulier le moratoire national sur la de la préservation de l’environnement dans le préambule de la création ou l’extension des zones commerciales qui peut concerConstitution. Le président ouvre donc la possibilité de reprendre ner des agriculteurs en zones périurbaines. « D’autres mesures d’ordre fiscal, budgétaire, international seront débattues à l’auPlusieurs mesures retenues par le tomne » ou lors de rencontres multinationales. « Enfin, les mesures président de la République pourraient, d’orientation politique, telles que la réhabilitation de friches indussi elles sont adoptées, remodeler certaines habitudes de production trielles, […] entraîneront des mises en œuvre ad hoc. » agricole et de commercialisation. Pas moins de 15 milliards d’euros seront ainsi investis pour la conversion écologique sur les deux prochaines années. Emmanuel Macron souhaite également soumettre certaines mesures à l’approbation des Français à travers deux référendums (une première depuis 2005) : l’un sur l’introduction des notions de « biodiversité, d’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique » dans l’article premier de la Constitution, l’autre sur des textes de loi incluant les propositions de la convention. Des conventions du même type pourraient d’ailleurs être mises en place sur d’autres sujets à l’avenir, a précisé le président. ■

M

ADOBE STOCK

« La mise en œuvre de mesures d’envergure mérite de penser les choses en amont avec tous les acteurs impliqués. »

En réalité augmentée, retrouvez un article sur les différentes propositions de la Convention citoyenne sur le climat qui concernent l’agriculture. AOÛT-SEPTEMBRE 2020 /

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Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

BRÈVES DES CHAMPS Online

MOISSON 2020

Des niveaux de satisfaction hétérogènes

Entre les inondations lors des semis, un printemps sec et de la grêle sporadiquement, les cycles culturaux ont parfois subi de profondes perturbations. En définitive, si les rendements obtenus rappellent pour certains les résultats catastrophiques de la campagne de 2016, d’autres tirent leur épingle du jeu, y compris sur le plan de la qualité.

En réalité augmentée, visualisez les séquences vidéo. À lire également, notre bilan de campagne 2020 en page 30. 40 /

Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2020


➜ À VOIR SUR YOUTUBE Haro sur l’ergot ! Arvalis-Institut du végétal a mis en ligne sur sa chaîne YouTube ArvalisTV une animation destinée aux producteurs de grandes cultures. La vidéo synthétise en cinq minutes les principales informations à connaître face à l’ergot des céréales à paille. Elle rappelle la biologie du champignon et les leviers à actionner tout au long de l’année pour prévenir et lutter contre l’apparition des sclérotes d’ergot, qui contiennent des alcaloïdes toxiques pour le consommateur et le bétail. Voir cette vidéo en réalité augmentée.

➜ À VOIR SUR FACEBOOK Dénoncer l’agribashing en musique L’agriculteur axonais Bruno Cardot a mis en ligne récemment le clip « Antifarmer », reprise parodique du tube « Antisocial » du groupe de hard rock Trust. Le refrain de cette adaptation, « Antifarmer, tu perds ton sang-froid ! », donne le ton de la chanson. Accompagné d’un acolyte, l’exploitant tente d’alerter sur le ras-le-bol de la profession agricole face à l’agribashing incessant perpétré par le grand public. Cette vidéo a fait le buzz sur les réseaux sociaux. À voir en réalité augmentée.

CAPTURE VIDÉO YOUTUBE

➜ À VOIR SUR PARCOURSMETIERS.TV La femme aussi prend le volant L’excellent court métrage muet réalisé par les élèves du lycée costarmoricain de Pommerit a reçu le clap d’or de la 13e saison du concours « Je filme le métier qui me plaît ». Intitulée « Non non, c’est moi qui conduis », cette vidéo de trois minutes au scénario empreint de féminisme a pour thème le métier de conductrice d’engin agricole. Le prix a été remis au mois de juin par l’Aprodema. Visionnez cette réalisation originale grâce à la réalité augmentée depuis cette page.

CAPTURE VIDÉO FACEBOOK

Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

CAPTURE VIDÉO PARCOURSMETIERS.TV

BRÈVES DES CHAMPS Vu sur le web

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Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

BRÈVES DES CHAMPS Shopping JOHN DEERE

La moissonneuse-batteuse X9 dévoile ses secrets

CIP MÉDIAS

Le constructeur John Deere a livré récemment les informations de sa moissonneuse-batteuse de plus grande

capacité X9. La série compte deux modèles, les X9 1000 et X9 1100. Ceux-ci sont animés par un bloc John Deere PowerTech de 13,6 L de cylindrée développant respectivement jusqu’à 639 et 700 ch. John Deere promet plus de 100 t de débit à l’heure pour un taux de pertes ne dépassant pas 1 % avec ces machines. Ces dernières gèrent automatiquement les réglages. Leur coupe à tapis démesurée pouvant atteindre 15,20 m de large alimente, via un accélérateur à chevrons, deux rotors de 60 cm

L’APPLI GRAMINEO POUR AJUSTER LA DOSE D’ANTIGRAMINÉES

CAPTURE D’ÉCRAN DE L’APPLICATION GRAMINEO

LA PAC PASSÉE AU CRIBLE

INRAE

Accédez, en réalité augmentée, à un article et à une vidéo sur le sujet.

PHILAGRO

PARUTION Dans la dernière ligne droite précédant la mise en œuvre de la politique agricole commune pour la période 2021-2027 paraît cette année aux Éditions Quæ un ouvrage intitulé « Quelle politique agricole commune demain ?* ». Ce livre de 306 pages dans la collection « Matière à débattre & décider » a été coordonné par Cécile Détang-Dessendre et Hervé Guyomard. Fruit d’un cycle de séminaires, il s’appuie sur des travaux de recherche en économie, agronomie, zootechnie et écologie menés par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et ses partenaires scientifiques. En tenant compte des enjeux, il analyse les dispositifs actuels et propose des mesures d’économie publique à mettre en œuvre.

de diamètre et longs de 3,51 m. Certaines de leurs sections sont dédiées au battage, et d’autres à la séparation. Le caisson de nettoyage comprend une table de 7 m 2 et un ventilateur annoncé avec une capacité supérieure de 45 % à celui d’un modèle de la série S. Le grain est stocké dans une trémie de 16 200 L. La X9 est proposée dans trois niveaux de finition : Select, Premium ou Ultimate.

Philagro vient de développer l’application web Gramineo pour aider techniciens et agriculteurs à calculer la juste dose d’herbicides antigraminées spécifiques, en fonction de chaque situation. Cet outil est disponible pour l’ensemble de la gamme d’herbicides antigraminées spécifiques de Philagro : les nouveautés Vesuve Max (solution de désherbage de postlevée permettant de contrôler les graminées annuelles et vivaces) et Cohorte Max, mais aussi Etamine, Targa Max, Pilot et Coursier. Pour le moment, l’appli web Gramineo dispense des préconisations exclusivement pour le colza, mais, selon Philagro, elle sera déclinée prochainement pour la betterave et les pois, puis pour d’autres cultures. Accédez à l’application web en réalité augmentée depuis cette page.

LAFORGE-KÖCKERLING

L’ameublisseur Flexipass pour sols secs ou humides Laforge et Köckerling ont uni leurs compétences pour concevoir ensemble l’ameublisseur modulaire Flexipass, avec l’aide des Éts Maréchalle, dans l’Aisne. Son action restructurant le sol vise à

optimiser le potentiel de rendement de la culture suivante. Selon Laforge, l’outil se montre à l’aise aussi bien en situation sèche ou humide après récolte que derrière des betteraves ou des pommes de terre. Les dents droites de décompaction Laforge ameublissent le terrain grâce à leur pointe avancée. À l’arrière, le rouleau STS de Köckerling rappuie le sol en toutes conditions. Un module central double mulcheur (photo) est proposé en option pour mélanger terre et paille afin de favoriser la germination des adventices. Le réglage hydraulique de la profondeur de travail est disponible de série sur l’ameublisseur Flexipass.

LAFORGE

Plus de détails dans un article accessible en réalité augmentée. 42 /

Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2020


MASSEY FERGUSON

MASSEY FERGUSON

Tracteur 8S : le futur déjà présent Le tractoriste Massey Ferguson installé dans l’Oise vient de lancer sa nouvelle gamme de tracteurs. La série MF 8S compte pour l’heure quatre modèles, de 205 à 265 ch : les 8S.205, 8S.225, 8S.245 et 8S.265. Le moteur Agco Power Stage V à six cylindres de 7,4 L de cylindrée répond aux exigences antipollution grâce à un module « tout en un » dépourvu de filtre à particules. Trois transmissions seront disponibles : la Dyna-7, la Dyna E-Power

à double embrayage et, à compter de 2021, la Dyna-VT. Dans la cabine à quatre montants, le tableau de bord numérique MF vDisplay est positionné sur le montant droit de la cabine. Télémétrie, guidage GPS, coupure de tronçon, modulation de dose, Isobus… le tracteur 8S embarque également toutes les solutions technologiques d’agriculture de précision.

➜ Une plateforme dédiée aux indicateurs de sécheresse La start-up imaGeau, acquise par le groupe international SAUR spécialisé dans les services autour de l’eau et de l’assainissement, lance la plateforme numérique Info-secheresse.fr. Cet outil gratuit et exploitable par les agriculteurs regroupe les données publiques de métrologie, d’hydrologie et d’hydrogéologie. Il fournit et compare dans le temps les indicateurs de sécheresse des cours d’eau et des nappes phréatiques, ainsi que les cumuls pluviométriques sur différentes périodes. Accès direct en réalité augmentée.

➜ FNSEA : Christiane Lambert réélue Réélue présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles le 1er juillet, Christiane Lambert compte poursuivre le travail entamé par l’organisation professionnelle avant la crise du Covid-19 portant sur les suites des états généraux de l’alimentation, la PAC et la concurrence des produits agricoles importés avec des standards moins élevés qu’en France, mais aussi sur la souveraineté alimentaire et le dialogue avec les citoyens. À voir en réalité augmentée, un article plus complet sur les ambitions de ce deuxième mandat.

Article complet à consulter en réalité augmentée.

Textos ➜ Une plateforme web sur l’agroécologie dès fin 2020 Le collectif PADV (Pour une agriculture du vivant) vient d’obtenir un soutien financier de l’État de 1,16 M€ pour développer une plateforme, open source et collaborative, dédiée à l’agroécologie. Elle devrait être opérationnelle dès la fin 2020. Plus d’infos en réalité augmentée. ➜ Une agence de notation des sols cultivés La start-up Greenback entend mesurer l’impact des pratiques agricoles sur les sols. Elle se revendique première agence mondiale de notation de la santé écologique des sols en se focalisant sur trois aspects : la biomasse et la biodiversité, le carbone du sol ainsi que l’intégrité du sol (absence de pollution et d’érosion). Elle combine un échantillonnage terrain à l’analyse de métadonnées (satellites, données ouvertes…) et aboutit à l’attribution de « Greenback scores », pour un objectif de coût de 1 €/ha/an. ➜ Glyphosate : le point sur les pratiques en ACS L’APAD (Association pour la promotion d’une agriculture durable) a publié fin juillet un document dressant un état des lieux complet des pratiques actuelles d’utilisation du glyphosate en ACS (agriculture de conservation des sols). L’APAD déclare ne pas être favorable à une dérogation spécifique pour l’ACS. Une autorisation d’usage après récolte et avant mise en culture exclusivement par le semis direct lui semble plus simple à mettre en œuvre. Ce document est accessible en réalité augmentée.

➜ Le biocontrôle de plus en plus utilisé Pour la sixième année consécutive depuis la première publication du baromètre d’IBMA France, les ventes de solutions de biocontrôle enregistrent une hausse en France : +8,5 % pour le chiffre d’affaires 2019 (217 M€). Ces ventes représentent près de 11 % du marché de la protection des plantes. Le détail en réalité augmentée. ➜ Denormandie au ministère de l’Agriculture À l’occasion de sa prise de fonction, le 7 juillet, l’ancien ministre du Logement nommé ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a indiqué ses priorités pour l’agriculture, tout en se plaçant dans la continuité de l’action de son prédécesseur, Didier Guillaume : valorisation du travail des agriculteurs, renouvellement des générations, suivi de la loi Egalim, mais aussi accès à l’alimentation. En réalité augmentée, retour en détail sur les objectifs annoncés.

➜ GNR : le dispositif d’avance sur remboursement supprimé La Direction générale des douanes et droits indirects a publié fin juin une note d’information relative à la modification de la chronique de suppression du gazole non routier (GNR). Cette modification rendant le dispositif d’avance sur remboursement sans objet pour le secteur agricole, ce mécanisme d’avance est supprimé. Consultez la note d’information du service des douanes en réalité augmentée. ➜ Bio3G autorisé à vendre Rhizeos Bio3G a obtenu une autorisation de mise sur le marché pour son programme d’optimisation et de valorisation de la rhizosphère. Selon la firme, ce programme a requis cinq années de recherche et plus de 50 essais au champ et en laboratoire pour un effort en recherche et développement de plus de 30 % du budget de l’entreprise. Article complet disponible en réalité augmentée. AOÛT-SEPTEMBRE 2020

Le Magazine / 43


Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

BRÈVES DES CHAMPS Le saviez-vous ? RÉGLEMENTATION ROUTIÈRE

Et si l’impensable se produisait sur la route ?

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epuis l’entrée en vigueur de la loi Macron en août 2015, le permis B est requis pour circuler sur la route avec tout véhicule agricole limité à 40 km/h, rappelle Jean-Luc Pérès, conseiller indépendant en machinisme agricole. Une dispense a été maintenue à la triple condition que la machine soit liée à une exploitation agricole, à une Cuma ou à une entreprise de travaux agricoles, que la finalité du trajet soit agricole ou forestière, et que la personne soit elle aussi rattachée à la structure. Les jeunes sans permis dans ce cas de figure sont eux aussi dispensés, à condition d’être âgés d’au moins 16 ans, que l’ensemble conduit sur la route ne dépasse pas 2,50 m de largeur et ne soit composé que d’une seule remorque. Le terme “rattaché” désigne une notion de subordination par rapport au chef d’entreprise : salariés, apprentis, alternants dotés d’un contrat de travail à durée indéterminée, déterminée ou saisonnier, ou stagiaires liés à la structure par une convention de stage. Le neveu non salarié qui vient donner un coup de main pour la récolte, par exemple, n’est donc pas dispensé de permis B pour conduire légalement sur la route. Il faut aussi le déclarer, même si la durée du contrat n’est que de quelques heures. » Dans le cadre de l’entraide, tous ceux qui exercent une activité agricole et cotisent à la MSA (un voisin agriculteur, son fils ou son salarié) peuvent conduire sans permis les véhicules agricoles qui sont rattachés à l’exploitation voisine. « En revanche, le neveu travaillant hors secteur agricole, et donc non affilié à la MSA, ou même le fils d’exploitant doit être déclaré auprès du régime social agricole afin d’être couvert pour ce type d’activité », indique Jean-Luc Pérès.

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Le Magazine / AOÛT-SEPTEMBRE 2020

À tout moment, le chauffeur d’une machine agricole peut être confronté à une situation dramatique sur la route, qu’elle soit ou non de son fait.

Plafonds à respecter Actuellement, le Code de la route n’autorise pas à rouler avec une machine agricole à plus de 40 km/h, même si le véhicule en a la capacité technique. Le principe est le même que dans le cas d’un chauffeur de voiture qui doit adapter son allure aux limitations de vitesse en vigueur. Par ailleurs, lorsque le véhicule remorqué est homologué pour circuler à une vitesse maximale inférieure (25 km/h par exemple), l’ensemble attelé est contraint de circuler à cette vitesse-là. « En termes de gabarit, l’ homologation française accepte une longueur de remorque de 12 m maximum hors timon, pour une largeur de 2,55 m (en cas de vitesse supérieure à 25 km/h), sans limite de hauteur, précise le conseiller en machinisme. La longueur maximale du véhicule tracteur est établie à 12 m. L’ensemble routier ne doit toutefois pas présenter une longueur

totale supérieure à 18 m (convoi agricole voire exceptionnel au-delà). Concernant la capacité de chargement, le PTRA [poids total roulant autorisé] des ensembles de quatre essieux ou moins est fixé à 38 t. Pour les ensembles de plus de quatre essieux, il atteint pour le moment 40 t, mais le passage de 40 à 44 t serait à l’ étude pour les véhicules agricoles. » Charge également au chauffeur de s’assurer que la remorque remplie ne dépasse pas son propre poids total autorisé en charge. Selon le nombre d’essieux, ce PTAC est fixé à 16, 29 ou 32 t dans le cas d’un matériel semi-porté, et à 19 ou 26 t pour les remorques traînées. ■ En réalité augmentée depuis cette page, accédez à un article rappelant les principales règles de circulation routière pour les véhicules agricoles, mais aussi à des informations complémentaires via le replay du webinaire consacré à cette question.

DR

«

L’exploitant agricole a tout intérêt à suivre la réglementation routière en vigueur afin d’éviter d’engager sa responsabilité et d’en subir les conséquences financières en cas de contrôle ou d’accident. Une bonne raison de rappeler brièvement les principales dispositions à respecter pour éviter le pire.



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Manitou MLT 634-120

Manitou MLT 634-120

2005 - 5000 H estimées Pneus 90% d'usure Equipé d'un godet grappin

2013 - 6000 H - Pneus 50% d'usure - Climatisation

38 500 € HT

34 500 € HT

24 500 € HT

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Prix ma

Manitou MLT 634-120

2013 - 6100 H - Pneus 25% d'usure - Equipé de fourches et godet grappin

59 500 € HT

Manitou MLT 634-120

Manitou MLT 634-120

2013 - 6000 H - Clim. Susp.de flèche - Pneus neufs

2015 - 5200 H - Pneus 50% d'usure - Equipé de fourches palette

2017 - 1700 H - Pneus neufs - Clim. - Verrouillage hyd.des outils

27 500 € HT

2 900 € HT

56 500 € HT

Manitou MLT 737-130 2017 - 2700 H - Clim. Suspension de flèche Equipé de fourches

Mustang AL 306

2018 - 25 H - Chargeuse articulée - Equipé d'un godet grappin et de fourches

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Manitou MLT 737-130

Hubiere H212L

2013 - Plateau - 3.5 T Etat neuf Avec 2 rampes alu

Plusieurs matériels d’occasion s’offrent à vous, contactez-nous pour plus d’informations

Tracteur agricole

Tracteur agricole

Tracteur agricole

DF Agrotron TTV7230 2013 - 230 CV- 4 RM 2273 H - Vario - Rel AV

DF Agfarm 100 2008 - 100 CV - 4 RM 4283 H - Hilo

CASE IH PUMA 195 2008 - 195 CV - 4 RM - Rel AV 6441 H - Power command

Tracteur agricole

Moissonneuse-batteuse

Mélangeuse

CLAAS Axion 810 2010 - 170 CV - 4 RM 3100 H - S/Pow

CLAAS Lexion 540 C 2010 - Conventionnelle 1879 HM - 1428 HB - 6M

STORTI Dunker 140 2009 - 14 M3 Vis verticales

Pulvé. automoteur

Epandeur à fumier

Charrue

TECNOMA Laser 4200 2013 - 4200 L - 42 M - 240 CV - DPE, Rampe alu

SAMSON SP 15 2015 - 15 M3 - Hérissons vert. - Hyd. - 620/75R32

KVERNELAND PW.10 2014 - 10 corps - Chariot Non stop mécanique

Route de Béthune 62223 Ste CATHERINE LES ARRAS

Tél. : 02 33 30 68 68 Fax : 02 33 30 68 71

Laurent Pellerin

Port. : 06 87 32 38 74

61700 LONLAY L’ABBAYE

Emmanuel Larcher Port. : 06 16 01 43 81

Tél. : 03 21 71 12 02 - Fax : 03 21 24 21 58 Mail : ddegrand@artoismotoculture.fr 201038

Distributeur d'engrais

JOHN DEERE 6155 M 2018 - 155 CV - Susp. Pt AV et cab - 1000 H Boite CQ 20/20 - AC 3DE - Rel AV - BE

JOHN DEERE 6175R 2015 - 175 CV - 5670 H Boite PQ 20/20 - Susp pont AV - Rel AV - Isobus, roues 650/85x38 et 540/65x28

JOHN DEERE 6190 R 2012 - 190 CV - 4 RM 3800 H - Boite AP - Susp pont AV et cab - 4 DE Rel AV

JOHN DEERE 6095 MC 2019 - 95 CV - 600 H Boite PQ+ 24/24 - Clim charg JD 603R, garantie PG+ 5 ans

JOHN DEERE 5500 N 2000 - 85 CV - 4 RM 3850 H - Boite méca 40 km/h - Rel et PTO AV

CLAAS Disco 3600 2019 - cond.portée AR - 8 disques - 3.40 M doigts métal. - Rep.vertical TBE

ALPEGO RMAX 300

ENOROSSI Easy rake s16

JOHN DEERE V461M

2019 - 16 soleils - Pare vent central - 9.40 M de travail - TBE

2019 - Rotoflow 2.20 Liage Ficelle/filet - Graissage Rampe AR - 3000 bottes TBE

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Epandeur à fumier

Amazone ZA-M Profis ROLLAND Rolltwin 165

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Telescopique

JCB 530 S

2010 - 36 - 2300 L Porté - Centrifuge

2013 - 10.5 T - 14 m3 Hérissons verticaux - Hyd.

2000 - 5250 H - 7 M 3 T- 95 CV

6 800 € HT

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27 500 € HT

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Pulvérisateur automoteur

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Tracteur agricole

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Tracteur agricole

EVRARD Alpha Evo

Fendt 826 PROFI

Case IH MXU 125

2012 - 4200 L - 38 M 9 tronçons - Rampe Alu

2012 - 260 CH - 4 RM - 3600 H Variation continue - Vario

2006 - 125 CV - 4 RM - 3250 H Semi-powershift

93 500 € HT

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2019 - Herse rotative Rmax 300 - Démontage rapide des dents - Semoir AS 1300 + Rel AR - TBE

Port. : 06 75 38 22 55 (Didier Degrand)

Tracteur agricole

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Tracteur agricole

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Tracteur agricole

Massey Ferguson 5609 Massey Ferguson 7718 Massey Ferguson 7720 2014 - 95 CV - 4 RM - 2000 H Semi-powershift - Dyna 4

2018 - 200 CV - 4 RM - 320 H Semi-powershift - Dyna 6

2017 - 220 CV - 4 RM - 3600 H Semi-powershift - Dyna 6

36 500 € HT

72 000 € HT

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AOÛT-SEPTEMBRE 2020 /

LE MAGAZINE / 47

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21 000 € HT

Jérome GOEURIOT - E-mail : jerome-goeuriot@cheval-sa.com

Tél. : 03 29 89 05 88 - Port. : 06 13 13 19 18 - 07 78 46 02 32

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Ludovic CHEVRIER - occasions@cornet.fr Tél. : 02 38 30 87 40 – Port. : 06 19 27 13 36 CASE Puma CVX175 - 2016 - 2900H CLAAS Axion 810 - 2007 - 6600H MF 6495 - 2012 - 3400H NH T7.210 - 2012 - 4200H JD 6155R - 2019 - 400H JD 6190R - 2013 - 4400H

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JD S680i - 2012 - 2500HM - 1840HB

JD 6145R - 2016 - 3600 H 480/70R28 - 580/70R38 - AP - rel avt - Autotrac

FENDT 822 - 2010 - 4300h 800/70R38 - 710/60R30 - Vario rel avt - GPS Topcon

JD S670iHM - 2017 - 950HM 640HB - 800/70R32 - 520/80R26 Cpe 625X - Cochet 4WD8

JD S670 - 2015 - 1850HM - 950HB Amazone Catros 5001 - 2012

Clément CHEVALIER - occasion@agricentre36.fr Port. : 06 23 02 52 99 JD 5090R - 2018 - 1250H CQ8 JD 6230 Pr - 2006 - 6000H TLS - PQ JD 6120M - 2019 - 350H - Chg JD 6145R - 2016 - 2650H - ATR - PQ JD 7530PR - 2009 - 5600H AP JD 7230R - 2015 - 3500H - AP NH T6080 - 2011 - 5000H - Pneus 30% CASE Puma CVX 145 - 2012 - 5000H CASE Puma CVX 160 - 2008 - 5300H

JD S670 - 2017 750HM - 550HB - Cpe 9m15 Chariot

CLAAS Jaguar 850 - 2017 4 RM - 1450 HM - 970 HB Kemper 6 rangs

FENDT 514 - 2014 2900H - Pont et cab susp Pneus 40% - 3 DE

ZONE NORD Stéphane BRETON - stephane.breton@terrea-sas.fr Tél. : 03 25 92 31 87 - Port. : 06 07 74 26 86 JD 6210R - 2012 - AP 2900H JD 6250R - 2018 - AP 2500H FENDT 939 Profi+ - 2014 - 2700H NH T7.225 - 2016 - AC 3200H NH T7.210 - 2016 - PC 2600H EVRARD 4100 - 2014 - EVO 4000L 36M JD T660 HM - 2011 - 980HB

JD C670 HM - 2011 2467 HM - 1631HB - Cpe 7.60m

48 /

LE MAGAZINE /AOÛT-SEPTEMBRE 2020

JD M 740 - 2019 4000L - 28m - CIRU CONTI - GV

JD 6195M - 2019 550H - CQ - FREINS MIXTES

CLAAS 670 Montana - 2012 - 1050HB KUHN FB 3130 - 2019 - 900 Bottes


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Benoit BILLY - occasions@agri86.com Port. : 06 87 59 39 33 JD S670 - 2014 - 1390 HB - Cpe 630X JD 8370R - 2018 - 2800H - AP 40 km/h JD 7290R - 2017 - 2200H - AP JD 6250R - 2017 - 2930H - AP

CASE MAGNUM 235 AFS - 2014 - 5230H - AFS - PS CASE MAXXUM 115 - 2017 - 1160H - Multicontroller

JD S680i - 2015 CLAAS LEXION 760 TT - 2015 JD C670 4x4 - 2008 - 2720HM 1954HM - 1390HB 1250HM - 790HB - 620/70R26 V930 - 1900HB - 800/65R32 et DR640 chenilles Chariot Scie autog. EGNOS chenilles 2 Scies colza 540/65R32 - Cpe 625PF Colza équip.mais plat. Tournes - Chariot 740 7,60m - Chariot

CLAAS ARION 650 - 2013 - 4750H - Hexashift - rel avt CLAAS ARION 810 CEBIS - 2007 - 5000H - rel avt

Jean-Louis THEBAULT - occasion@centragri.fr Port. : 06 71 12 52 42 CLAAS Arion 620 - 2016 - 2 131H - CMatic - Cébis JD 6120M - 2019 - 850H - CQuad - ATready JD 6190R - 2012 - 5 500H - AP JD 6215R - 2016 - 2 228H - Direct Drive - ATready CASE Puma CVX 200 - 2018 - 900H - Guid Trimble JD 7250R - 2019 - 500H - AP 50km/h JD 962i - 2013 - 36m triple - Boomtrac EVRARD Alpha 4100 - 2007 - 4620 H - 36m alu coup GPS JD S670i - 2014 - 569 HB - 625R 7m60

JD S760 - 2019 4 roues motrices 188 HB - 625X 7m60 vario chariot

CLAAS Lexion 740 - 2011 1 061 H rotor 7m50 vario - chariot

JD T550 - 2016 398 HB - 6m70 - cpe avancée chariot

ZONE SUD ET OUEST Stéphane BRETON - stephane.breton@terrea-sas.fr Tél. : 03 25 92 31 87 - Port. : 06 07 74 26 86 CLAAS LEXION 550 - 2009 - 1200HB - Montana 7.50m CLAAS VARIANT 380 - 2014 - 17840 Bottes Ficelle filet JD T660 - 2014 - 988HB - Cpe 630R 9.15m MATROT XENON - 2012 - 3525H – 5200L - 42m JD 6250R - 2017 - 917H - AP JD 9780 HM - 2002 - 1720HB - Cpe 625R 7.60m

JD S690 - 2017 - 752HM - 460HB MF 6714 - 2018 - 1460H 800/70R38 Cpe 635X - Chariot - Version exclusive avec Chargeur Guid SF1 et SF6000 - Prodrive sans Acc

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KRAMER KT407 - 2019 - 550H - 40 Km/H JD 5430i - 2009 - 3200H - 36m CLAAS AXION 940 - 2017 - 1487H - Cmatic

AOÛT-SEPTEMBRE 2020 /

LE MAGAZINE / 49

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CASE MAGNUM 260 AFS - 2014 - 4300H - PS - rel avt


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NH CX 760 HD SL

NH CX 6.90

JD T 550 I

NH CX 8.70

NH CR 9080

2003 - 1965 HM - 1453 HB Coupe 5.34 M

2018 - 200 HM - 120 HB Coupe 6.70 M Varifeed

2019 -100 HM - 70 HB Coupe 6.7 M

2019 - 233 HM - 170 HB Coupe 6.7 M Varifeed

2010 - 1037 HM - 697 HB Coupe 9.15 M Varifeed

N/C

N/C

N/C

NH CSX7080

NH CX 6.80

NH CX8080

JD 2066

NH CR 9080 SL ELEV

2018 - 270 HM -200 HB Coupe 6.1 M Varifeed

2013 - 822 HM - 566 HB Coupe 7.62 M Varifeed

1993 - 3874 HM - 2800 HB Coupe 6.1 M

2009 - 1350 HM - 900 HB - Cpe 9.15 M varifeed - Guidage Smartsteer

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CASE IH Puma 140

CASE IH Puma 130

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MF 6445 DYNA

2012 - 170 CV - 5471 H Powershift

2011 - 140 CV 5608 H - Powershift

2012 - 130 CV - 3891 H Powershift

2007 - 248 CV - 5400 H Powershift

2006 - 90 CV - 5800 H Semi-powershift

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39 900 € HT

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Responsable Occasions

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06 74 70 42 71

Grégory PAQUENTIN

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mikael@sdma-agri.com - www.sdma-agri.com

2017 - 215 CV - 4 RM - 2000 H Variation continue

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42 000 € HT

CREIS-OBET - 29380 BANNALEC - Port. : 06 86 15 83 12 - Tél. : 02 98 71 81 58

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2007 - 1970 HM - 1530 HB Coupe 6.10 M

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VALTRA T254 Versu 2019 - 255 CV - 4 RM - 1800 H Semi-powershift

VALTRA T152 VERSU

VALTRA T140

LAVERDA M410LC

2010 - 150 CV - 4 RM - 6900 H Semi-powershift - 480/70R28

2003 - 140 CV - 4 RM - 7200 H Semi-powershift

2013 - Conventionnelle - 329 HM 214 HB - 7 M - 360 CV

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DEUTZ-FAHR 6150

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2016 - 370 CV - 4860 H - 650/65R34 710/75R42 - 50 % d'usure

2014 - 137 CV - 4 RM - 3200 H Semi-powershift - 540/65R24

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Non classé - EUH401 : Respectez les instructions d’utilisation afin d’éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement.

PRODUITS POUR LES PROFESSIONNELS : UTILISEZ LES PRODUITS PHYTOPHARMACEUTIQUES AVEC PRÉCAUTION. AVANT TOUTE UTILISATION, LISEZ LʼÉTIQUETTE ET LES INFORMATIONS CONCERNANT LE PRODUIT.


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