Terre-net magazine 71 - 12-2017

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Décembre 2017

N°71

Xxxxxx Stratégie fongicide céréales

XXXXXXXXXXXXXX Quelle direction prendre pour 2018 ? Commercialisation p. 18 « En gérant mes ventes, je gagne 10 à 20 €/t par rapport au prix moyen »

Tracteur Case IH Luxxum p. 32

Bâtiment d’élevage innovant p. 20

2 000 bottes de paille économisées grâce au miscanthus

« Un débit hydraulique idéal pour les travaux au chargeur frontal »

Cahier d’occasions p. 46 Mensuel - 3,50 € HT - ISSN 2112-6690 - n°71



sommaire Points de vue [Édito]

6

[Instantanés]

8 9

© Watier-Visuel

12 Gestion des risques :

« De l’intérêt de développer les marchés à terme laitiers »

4

Communiquer plus et mieux

[Terre’momètre]

Image des agriculteurs : il est urgent d’agir et de communiquer ! Paroles de lecteurs spécial "image des agriculteurs"

10

[Tri angles]

12

[Tribune]

16

[Champ planet’terre]

Application du Ceta : face à la colère et aux inquiétudes, les élus cherchent à rassurer Gestion des risques : « De l’intérêt de développer les marchés à terme laitiers » Aux États-Unis : la "pomme de terre biotique" de Brendon Rockey

Stratégies

22

Maïs :

le choix variétal, une étape cruciale

© Yoann Frontout

18

[En avant marge]

Commercialisation : « En gérant mes ventes, je gagne 10 à 20 €/t par rapport au prix moyen »

19

Marges brutes lait et pâturage : + 19 €/1 000 l pour les élevages fermant le silo de maïs au printemps

20

[Performance productions animales]

22

[Performance productions végétales]

24

[Incontournables]

Bâtiment d’élevage innovant : 2 000 bottes de paille économisées grâce au miscanthus Maïs : le choix variétal, une étape cruciale

Machinisme

26

[Incontournables]

32

[Essai]

36

[Pleins phares]

Spécial Agritechnica Tracteur Case IH Luxxum : « Un débit hydraulique idéal pour les travaux au chargeur frontal ! » Mélangeuse à vis, à pales, horizontale ou verticale : faire le bon choix

38

Stratégie fongicide céréales : Quelle direction prendre pour 2018 ?

© Fotolia, Watier-Visuel // Création Caroline Carpentier

Le dossier

38

[Grand angle]

Stratégie fongicide céréales : quelle direction prendre pour 2018 ?

Cahier d’occasions

46 50

[Terre-net Occasions]

La sélection professionnelle agricole Top affaires spécial "Bretagne/Pays de la Loire"


Points de vue

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Communiquer plus et mieux © Terre-net Média

REDACTION redaction@terre-net.fr Rédactrice en chef : Mathilde CARPENTIER. Politique agricole, économie, gestion, société : Arnaud CARPON, chef de rubrique. Productions végétales : Mathilde CARPENTIER, chef de rubrique. Productions animales : Delphine SCOHY, chef de rubrique. Machinisme, agroéquipements : Benoît EGON, chef de rubrique. Sébastien DUQUEF Secrétariat de rédaction : Céline CLEMENT, Amélie BACHELET.

U

n samedi de novembre, à l’entrée du Ferme Expo Tours, le salon agricole régional de Touraine, j’étais accueilli, comme tous les autres visiteurs, par une poignée de militants antispécistes de l’association 269 Life, tracts et grande banderole à la main, nous accusant de complicité de massacre envers les animaux d’élevage. Quelques heures auparavant, je lisais, effaré, un article défendant une suppression totale et immédiate du glyphosate en France, illustré par un épandage aérien… brésilien ! À l’instar de quelques antispécistes radicaux, les moralisateurs, faiseurs de peur ou autres désinformateurs, aidés par des médias grand public trop souvent partiaux, font de ces sujets leur fonds de commerce : rallier le plus grand nombre de personnes à leur cause, à grand coup d’actions choc et par un usage massif des réseaux sociaux. Bien-être animal, usage des produits phytosanitaires... : les sujets de "controverses" ne manquent pas. Vous êtes de plus en plus nombreux à exprimer votre désarroi face à la remise en cause croissante de votre travail, de vos efforts constants pour produire mieux, dans l’intérêt de tous. Pour répondre à ce que vous ressentez aujourd’hui comme des attaques injustifiées, il faudra reprendre en main la maîtrise de votre image. Et si l’explication et l’information sur ce que vous faites devenait le prolongement naturel de votre acte de production ? Votre exploitation doit être triplement performante ? La communication agricole devra l’être aussi ! Authentique, simple et personnelle. Ceux qui accueillent du public, vendent en direct ou proposent un hébergement le font depuis longtemps. D’autres ont aussi décidé de passer à l’action. David Forge, Étienne Fourmont, Thierry Baillet, Gilles Van Kempen, pour ne citer qu’eux, publient régulièrement des vidéos sur Youtube pour expliquer leur métier. Pierre-Étienne Rault, quant à lui, a écrit un livre pour partager son « regard d’éleveur sur l’utopie végane ». Certains encore préfèrent ouvrir les portes de leur exploitation, le temps d’une journée ou d’un week-end. La fête des moissons, que des céréaliers du réseau #Agridemain ont organisée cet été, est toujours un succès. Quel que soit le moyen utilisé, chaque producteur raconte son histoire, explique ses difficultés, avec ses propres mots. À la Ferme Expo Tours, je répondais à "l’appel du 18 novembre", une invitation lancée sur Twitter par des agriculteurs et acteurs du monde agricole, tous accros à ce réseau social, dans le but de se retrouver pour la première fois, en vrai. Cette communauté virtuelle est devenue non seulement réelle, mais aussi pérenne grâce à la création d’une association - #FranceAgriTwittos – dont l’un des objectifs est de communiquer de manière réaliste sur les activités agricoles. Oui, cela prend du temps. Mais ces initiatives méritent d’être multipliées. Chacun peut y contribuer, selon son temps et ses moyens, seul ou à plusieurs. Car ni vos détracteurs, ni les "je sais tout", ni même vos instances représentatives ne doivent avoir le monopole de votre image. Non, personne d’autre que vous n’est mieux placé pour parler de votre métier. ●

Pratique

Arnaud Carpon, chef de rubrique "politique, économie, gestion et société"

Éthique1

Éthique2

Annonceurs & Agences Remise des certificats d'envois postaux

Lecteurs

4

Pas de publi-information dissimulée

Terre-net Magazine I Décembre 2017

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Points de vue

Terre-net MĂŠdia : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I DĂŠcembre 2017

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Instantanés

Simplification de la Pac Ce que le règlement Omnibus va changer pour les exploitants agricoles

L’accord provisoire sur le règlement dit "Omnibus", qui entérine la révision à mi-parcours de la politique agricole commune (Pac) en attendant la prochaine réforme après 2020, devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2018. L’un des principaux changements concerne les aides directes : les États membres pourront moduler, chaque année, leur choix en termes de réduction et de couplage, et majorer de 50 % les soutiens destinés aux jeunes agriculteurs. Le volet "développement rural" a aussi subi des modifications. Ainsi, le seuil de déclenchement de l’assurance climatique passe de 30 à 20 % de pertes, estimées au niveau d’un secteur de production. Pour stabiliser les revenus, un nouvel instrument sectoriel complètera le système général et sera déclenché à partir d’une diminution de 20 %.

Produits phytos : la FNSEA veut proposer un "contrat de solutions"

D’ici la fin du premier semestre 2018, le syndicat majoritaire entend construire, avec une dizaine d’autres organismes, un "contrat de solutions" en matière, notamment, de protection des plantes. Alors que les produits phytosanitaires et l’élevage sont plus que jamais critiqués, le but est de présenter au gouvernement et aux citoyens une « trajectoire de progrès ». « Nous voulons être force de proposition en amplifiant les pratiques vertueuses qui garantissent compétitivité et rentabilité aux exploitations agricoles, respectent l’environnement et répondent aux attentes sociétales, explique Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA. La recherche variétale, la robotique de plein champ, les drones et le biocontrôle sont des voies d’amélioration. »

Quant à l’organisation commune des marchés, certaines prérogatives des organisations de producteurs, existant déjà pour la viande bovine et les grandes cultures, seront étendues aux autres filières afin de renforcer la place des agriculteurs dans la chaîne d’approvisionnement. Sur les aspects budgétaires et financiers enfin, la Commission s’est engagée à revoir le fonctionnement de la réserve de crise.

Que réserve aux agriculteurs le projet de loi de finances ? Le projet de loi de finances pour 2018 et de budget pour la sécurité sociale vont apporter, comme chaque année, leur lot de nouveautés fiscales et sociales pour les exploitants. Les cotisations famille diminuent de 2,15 points et la branche maladie bénéficie d’un taux dégressif de 5 points. D’où la suppression induite de l’allègement des cotisations maladie de 7 points, mis en place par le gouvernement Valls. En contrepartie de ces réductions, la CSG sera augmentée de 1,7 point.

Pour une revalorisation éventuelle des retraites agricoles, il faudra patienter au moins jusqu’en 2019. Sur le plan fiscal, l’impôt sur les sociétés sera réduit de 28 % dans la limite de 500 000 € de bénéfices. Pour les ménages aux revenus modestes, la taxe d’habitation sera allégée de 30 % en vue de son abandon d’ici 2020. Par ailleurs, un nouveau prélèvement forfaitaire unique s’appliquera aux revenus des capitaux mobiliers et aux plus-values mobilières à un taux unique de 30 %. Citons encore l’augmentation de la prime d’activité de 20 € par mois à compter du mois d’octobre 2018. 6

Pour les maïsiculteurs, la bonne récolte 2017 ne compense pas la baisse des prix

« Des quintaux sans prix », résume l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) dans son bilan de la production 2017. Alors que les surfaces ont reculé de 5 %, la collecte totale de 13,9 Mt dépasse de 12 % celle de l’an passé. Et le rendement moyen, de 103 q/ha, est l’un des meilleurs depuis 2010. Toutefois, cela ne compense pas la diminution des prix observée depuis quelques mois. L’Amérique du Sud et les États-Unis ont connu une excellente récolte, et « les prix mondiaux sont sous pression ». En France, ils se contractent « de 15 % par rapport à la dernière campagne ». Pour l’AGPM, « le seul filet de sécurité que constituent les droits de douanes ne suffit pas » à se prémunir des fluctuations de marché. « Avant la prochaine réforme de la Pac, il faut avancer sur la création d’une assurance récolte incitative et sur la transformation de la dotation pour aléas en une épargne de précaution individuelle. »

La pénurie de beurre, « exemple parfait » du dysfonctionnement de la filière

Les Fédérations nationales des producteurs de lait (FNPL) et des coopératives laitières (FNCL) rejettent la responsabilité de la pénurie de beurre dans les magasins sur les distributeurs. « Certes, il y a un déséquilibre entre la fabrication de beurre, qui a régressé en raison du recul de la production laitière, et la demande mondiale accrue. Mais certaines enseignes refusent les hausses de prix proposées par les industriels suite à l’envolée des cours mondiaux », déplore Dominique Chargé, président de la FNCL. Pour lui, « la pénurie actuelle est l’exemple parfait des dysfonctionnements de la filière ». « Aucune évolution positive ne sera possible sans changement de comportement de la part des acteurs et sans rééquilibrage du rapport de force entre l’industrie et le commerce », insiste-t-il.

Terre-net Magazine I Décembre 2017

© Watier-Visuel

Points de vue


Points de vue

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Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Décembre 2017

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Points de vue

Terre’momètre

Image des agriculteurs (2/2)

Il est urgent d’agir et de communiquer ! 88 % des paysans estiment qu’il est urgent d’agir pour améliorer leur image. Mais avec le soutien de partenaires. Par Pierre Boiteau // pboiteau@terre-net-media.fr

P

Une large part des exploitants et exploitantes (84 %) souhaitent que les organisations agricoles (syndicats, Chambres d’agriculture, coopératives...) ou leur municipalité soient moteurs dans ce domaine.

© Terre-net Média

uisque les agriculteurs ont le sentiment d’être mal vus par les Français, leurs attentes sont fortes en matière de communication. Même auprès de leur entourage : dans le baromètre agricole Terrenet BVA(1), 88 % déclarent qu’il est urgent d’agir et/ou de communiquer pour améliorer leur image au niveau local. « Les moins de 40 ans manifestent davantage cette envie », précise Nicolas Sauget, directeur d’études à l’institut de sondage BVA.

Campagne de communication du syndicat JA dans le métro parisien, pendant le salon de l’agriculture en 2017, pour promouvoir le rôle des jeunes agriculteurs dans les territoires et resserrer les liens avec les citadins.

Quelle urgence à améliorer l’image des agriculteurs ? Selon vous, est-il urgent d’agir/de communiquer pour améliorer l’image des agriculteurs à l’échelon local ?

Aux agriculteurs de s’impliquer Et les paysans, ne souhaitent-ils pas montrer eux-mêmes leur métier ? Comme les producteurs qui ouvrent les portes de leurs fermes ou leurs confrères Youtubeurs qui s’adressent de plus en plus au grand public ? « Ils sont assez partagés sur le fait de participer eux-mêmes aux actions : 50 % estiment que seuls les partenaires devraient agir/communiquer, 34 % qu’ils devraient s’associer avec eux et les 17 % restant qu’ils devraient agir/communiquer seuls, sans soutien », observe Nicolas Sauget. D’après les exploitants, les organismes agricoles (Chambres d’agriculture et syndicats en tête) et les agriculteurs seraient donc mieux placés pour essayer de changer le regard de la société. Par ailleurs, les actions de communication locales devraient cibler principalement les enseignants des collèges et des lycées de leurs enfants (72 %), auprès desquels ils pensent être mal perçus, les élus (70 %), et plus généralement les habitants de leur commune (69 %).

4

30

Pas du tout urgent

En %

28

Peu urgent

Assez urgent

29 Extrêmement urgent

Très urgent

Qui devrait agir ? Selon vous, qui devrait agir pour améliorer l’image des agriculteurs à l’échelon local ? En % Les organismes agricoles

72 51

Les agriculteurs

26

Les institutions publiques Autres (médias, écoles, grande distribution)

4

Auprès de qui communiquer localement ? Parmi les populations qui vous entourent, sur lesquelles souhaiteriez-vous agir en priorité ? En % Les enseignants des collèges et lycées de vos enfants

72

Les élus locaux/la municipalité

70

Les habitants de votre commune

69

Vos voisins immédiats non agriculteurs

(1) Sondage réalisé du 31 mars au 10 avril 2017 par internet, auprès d’un échantillon national de 938 agriculteurs professionnels connectés, âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : région et orientation principale de l’exploitation (grandes cultures/polyculture-élevage/ autres : viticulture-arboriculture-maraîchage).

Source : RGA 2010.

8

9

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55

Les habitants des résidences secondaires de votre commune Les artisans commerçants des communes proches

53 38

Autres Personne

8 11 Source : baromètre agricole Terre-net BVA


Points de vue

Points de vue

Paroles de lecteurs ulteurs Image des agric le cœur ! r u s s ro g z e v a Vous en

Crédit photo : Adobe Stock –Novembre 2017.

The germs : « Ce mépris envers notre profession m’écœure. Dommage de ne pas retrouver la même volonté, ni le même dédain, de la part de nos détracteurs lorsqu’il s’agit de s’attaquer aux pollutions autres qu’agricoles. »

Steph72 : « Du harcèlement moral et de la discrimination ! »

AgriCher : « Je croyais qu’au moins sur Terre-net, je ne me ferais pas insulter. Eh bien, loupé ! »

Balel : « Manger de la viande est autorisé, comme prôner l’arrêt de sa consommation. De même, utiliser des produits phytos, rouler en diesel, etc., est légal, comme vouloir un monde 100 % bio. Je trouve navrant que les différences soient perçues comme des attaques. Laissons chacun s’exprimer. Et si on vous traite de pollueur, répondez que vous travaillez dans la légalité, et que si pollution il y a, elle est de la responsabilité du législateur. » AgriCher : « Nous sommes la pire catégorie socioprofessionnelle dans l'esprit de nos concitoyens, pour lesquels nous sommes des tueurs et des pollueurs, quoi que nous fassions. Les médias et les politiques veulent diviser le bio et le conventionnel alors que nous exerçons le même métier et que ni les uns ni autres n’ont intérêt à empoisonner les gens ou l’environnement. »

Lebonmayennais : « Hypocrites, menteurs, voleurs, pleurnichards, pollueurs, escrocs, vous salissez nos routes, vous maltraitez vos animaux, assassins, vous les envoyez à l’abattoir... J’en ai entendu ! S’ils sont si nombreux du même avis, ils doivent avoir raison. » AgriCher : « Demandons-nous plutôt comment éviter que ce genre d’énergumènes nous traînent dans la boue ? Il faut s’unir, tous, les gros, les petits, les bio, les éleveurs, les céréaliers, etc., sans syndicat, ni politique. Non, nous ne sommes pas des empoisonneurs ! Non, nous ne tuons pas la biodiversité ! Et l’esclavage est fini, nos productions doivent être payées à leur vrai prix ! »

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BG : « Les paysans n̛arrêtent pas de se critiquer. Pourquoi serait-ce différent avec le reste de la société ? Commencez par vous convaincre vous-mêmes que nous ne sommes pas de vilains petits canards et les choses changeront ! » Source : commentaires des articles Image des agriculteurs (1/2) – Le sentiment d’être mal vus par les Français et Image des agriculteurs (2/2) – Il est urgent d’agir et de communiquer !, publiés sur Terre-net CNCM – 89/90 rue Cardinet – 75017 Paris.

9


Points de vue

Tri angles

Application du Ceta

Face à la colère et aux inquiétudes, les élus cherchent à rassurer Les syndicats agricoles auraient pu parler d’une seule voix pour dénoncer l’entrée en vigueur provisoire du Ceta, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. Face au tollé unanime, le gouvernement, par la voix de Nicolas Hulot, tente de calmer le jeu. À l’Assemblée nationale, les députés LREM font leurs propositions. Propos recueillis par Arnaud Carpon // acarpon@terre-net-media.fr

Syndicats agricoles

« Injuste, inique et inacceptable ! »

« L

e président Macron a pris la décision de fragiliser encore un peu plus la situation des éleveuses et des éleveurs, qui risquent d’être durement impactés par la concurrence avec le Canada, loin d’être soumis aux mêmes règles puisqu’autorisant l’utilisation des antibiotiques, des hormones de croissance et des farines animales, pratiques interdites en France », dénonce la Confédération paysanne. Personne ne le nie : le quota de 65 000 t de viande bovine à l’export, accordé au Canada, « va profondément concurrencer la production de viande européenne », rap-

© Terre-net Média et Jean Mouzat

Fnsea, Jeunes Agriculteurs, Confédération paysanne, Modef, Coordination rurale pelle pour sa part la Coordination rurale. « Si Phil Hogan mise sur un rattrapage par des exportations de l’Europe vers le très protectionniste Japon, ce n’est vraiment pas rassurant, sachant de plus qu’en cas d’accord, elles devraient passer à 50 500 t… d’ici 15 ans ! » « Injuste, inique et inacceptable ! », clame le binôme majoritaire FNSEA et Jeunes Agriculteurs. C’est la double peine pour les paysans français qui subissent interdictions et importations. Non seulement la France veut leur imposer de réduire leurs possibilités de traitements phytosanitaires mais dans le même temps, elle ouvre grand la

porte aux produits interdits. À l’heure des États généraux de l’alimentation, le Ceta vient balayer d’un revers de main la transition écologique menée par les agriculteurs français depuis de nombreuses années. Le Modef, quant à lui, dénonce l’inconstitutionnalité de ce traité. « Révision du mode de règlement des différends entre investisseurs et États, atteinte à la coopération en matière réglementaire et au droit à l’exercice de la souveraineté, aucune mention du principe de précaution : de nombreuses dispositions sont contraires à la Constitution française. » ●

Nicolas Hulot

« La messe n’est pas dite » Ministre de la transition énergétique et solidaire

© FDSEA 77

« L

a messe n’est pas dite. Nous devons mettre le Ceta sous surveillance de manière à défendre les intérêts de la France et de l’Europe. Avec le plan d’action que le gouvernement a pré-

10

senté le 25 octobre, l’objectif est d’assurer une mise en application exemplaire pour amener la politique commerciale européenne à un plus haut niveau d’ambition. J’ai bien dit, en présentant ce plan, qu’il est conditionné à la volonté de la Commission européenne de se doter ou non d’un certain nombre de directives agricoles et sanitaires, qui pourraient éventuellement nous protéger des effets pervers de ce traité. Tout dépend de ce qu’elle décidera. Si elle ne fait rien, le Parlement français devra se prononcer au deuxième semestre 2018 pour sa ratification. Aujourd’hui, je

Terre-net Magazine I Décembre 2017

ne peux pas garantir à 100 % que ce plan d’action sera efficient. D’ici la date de signature en France, il faut prouver que le dispositif, que nous voulons instaurer, nous épargne les risques évoqués ces derniers mois. Nous allons mettre toute notre énergie en œuvre pour que cette protection puisse fonctionner. Je n’ai pas à dire aux députés et sénateurs de voter contre l’accord. Ils ont leur liberté. Ils devront simplement en tirer les conclusions. La mondialisation doit être un progrès pour tous. Elle doit tirer les normes et les acquis vers le haut, et non vers le bas. » ●


Points de vue

Trois avis par mois

Divers acteurs du monde agricole sont sollicités, à tour de rôle, afin de favoriser le débat d’idées.

Députés La République en marche

« La mise en œuvre de l’accord doit être placée sous contrôle » 18 députés signataires d’une trentaine de propositions d’encadrement de l’application du Ceta

lée natio © Assemb

a mise en œuvre du Ceta, dans ses dispositions potentiellement risquées, doit être placée sous contrôle. Nous agissons avec transparence et exigence, fidèles à notre volonté de travailler en co-construction avec le gouvernement. Il faut s’assurer que cet accord ne remettra pas en cause la législation européenne, environnementale et sanitaire.

nale

« L

Sur les questions agricoles, nous recommandons d’intégrer une étude d’impact sur les régions les plus exposées aux importations de viande bovine et porcine canadienne afin de mesurer les incidences économiques sur les filières d’élevage. Pour le secteur de la viande, nous devons préparer des mesures d’accompagnement en cas de déstabilisation des marchés.

SUR LE WEB

Il faut aussi engager des travaux sur les enjeux et la faisabilité de l’étiquetage et des labels qualité européens, pour une meilleure lisibilité de la composition de ces nouveaux produits sur le marché intérieur, notamment sur des critères tels que les antibiotiques, les accélérateurs de croissance et les substances chimiques. Il convient également d’étendre le moratoire français actuel sur les organismes génétiquement modifiés aux nouveaux OGM et aux OGM cachés. Par ailleurs, une réflexion doit être initiée pour rapprocher les normes européennes et canadiennes en termes de bien-être animal. Enfin, les critiques, dont ce traité fait l’objet, doivent permettre de définir un cadre de négociation plus ambitieux sur les plans sanitaire et environnemental. » ●

Suivre la mise en œuvre du Ceta sur www.terre-net.fr/mag/71ceta

11


Points de vue

Tribune

Gestion des risques

« De l’intérêt de développer les marchés à terme laitiers » Selon Jacques Carles, délégué général de Momagri, et Frédéric Courleux, conseiller, les outils privés de gestion des risques ne doivent pas être de simples substituts aux régulations de l’État. Au contraire, il faut que les politiques publiques évoluent pour permettre le développement des marchés à terme laitiers, en France et en Europe. Par Jacques Carles, délégué général du think tank Momagri, et Frédéric Courleux, conseiller en charge de la direction des études // redaction@terre-net.fr

« L

e secteur laitier européen connaît, depuis une décennie, des crises à répétition. Le fonctionnement des différents marchés, à l’interface des maillons de la chaîne, est généralement incriminé. Le déséquilibre dans les pouvoirs de négociation est mis en avant pour expliquer un partage de la valeur ajoutée, jugé inéquitable par l’amont de la filière. L’exposition aux aléas est également soulignée : les éleveurs se plaignent d’être la "variable d’ajustement" qui aurait à supporter l’essentiel des variations de l’environnement économique.

Dans ce contexte, le fonctionnement des marchés céréaliers fait des envieux du côté des producteurs laitiers : les principales céréales disposent de cotations de prix qui s’imposent à tous les intervenants de la filière. En particulier, la référence pour le blé est le marché à terme de Chicago, qui donne le "la" pour l’ensemble de la planète. Les marchés à terme offrent, en effet, une transparence sur la formation des prix à l’ensemble des acteurs. En production laitière, celle-ci fait justement défaut : les éleveurs découvrent le prix payé pour leur production a posteriori. De surcroît, ce type de marché financier est pourvoyeur d’instruments, comme les contrats à terme et les options, qui permettent à l’agriculteur et à tous les intervenants de la filière, de construire des stratégies de couverture sur un ou deux ans. Le céréalier peut ainsi, s’il le souhaite, être directement actif dans sa commercialisation, là où l’éleveur découvre le prix payé en ouvrant l’enveloppe de la paye de lait. Certes, rappelons-le, ces outils ne sont d’aucun recours quand les marchés sont durablement 12

© Momagri

Toutes les conditions ne sont pas réunies

« Pour qu’un marché à terme persiste, il faut que les acteurs se l’approprient », estiment Jacques Carles (à gauche) et Frédéric Courleux (à droite), du think tank Momagri.

déprimés. Néanmoins, leur développement améliorerait sans conteste la situation actuelle. Pour autant, le déploiement des marchés à terme dans le secteur laitier nécessite des conditions qui, aujourd’hui encore, ne sont pas réunies. Une implication plus forte des pouvoirs publics est indispensable. Et même en arrivant à les faire décoller, la question du partage de la valeur ajoutée entre la production et la première transformation resterait entière. Prenons l’exemple de la politique agricole américaine pour comprendre comment ce pays a résolu conjointement les problèmes liés au partage de la valeur, à la transparence et à la progression des marchés à terme. Un certain nombre de paramètres sont requis pour que les acteurs économiques utilisent un marché à terme et pérennisent son existence. La construction d’une confiance collective dans sa capacité à fournir un

Terre-net Magazine I Décembre 2017

prix représentatif de la commercialisation du produit est cruciale. Des dizaines de contrats à terme ont été fermés peu après leur lancement, faute de participants. Le symptôme le plus concret du dysfonctionnement d’un marché à terme est le différentiel, plus ou moins temporaire, entre la cotation du prix qu’il propose et celle sur le marché physique sous-jacent (où s’échangent les marchandises). Cette différence s’appelle la base.

Une multitude d’intervenants Le meilleur moyen d’éviter que la base ne fluctue trop fortement est de connecter les marchés à terme et physique en permettant, à l’échéance du contrat aux acheteurs et aux vendeurs du marché à terme, de régler leurs engagements en nature (phy-


Points de vue

sical settlement). Le règlement en nature n’est cependant pas toujours possible et impose de disposer de capacités de stockage. Il existe une autre configuration où les contrats arrivant à échéance sont réglés en espèces (cash settlement) selon un prix de référence défini par ailleurs. Trois éléments majeurs sont généralement cités pour expliquer l’essor des marchés à terme pour les céréales. Tout d’abord, il s’agit de marchandises stockables, d’où une connexion possible entre les marchés à terme et physique à l’échéance mentionnée ci-dessus. Historiquement, les marchés à terme se sont développés sur la base des certificats d’entreposage que l’on échangeait de manière anticipée. Deuxièmement, une multitude d’intervenants, acheteurs et vendeurs, s’accordent sur un cahier des charges standard du produit, l’origine et la destination important peu. Le troisième facteur est la centralisation du marché sous-jacent, comme celui des exportations européennes, où le port de Rouen tient historiquement une place centrale. Le schéma le plus évident est celui du marché des actions, cotées en continu et de manière centralisée. Tous les acteurs ont donc une très bonne vision de la formation du prix sous-jacent : le marché à terme des actions peut alors facilement se développer comme un marché dérivé du marché sous-jacent. C’est d’ailleurs de là que vient l’autre dénomination des marchés à terme : marchés de dérivés ou dérivés.

Émergence difficile des contrats laitiers Venons-en au lait. Il n’est par nature pas stockable : même réfrigéré, il doit être transformé dans les 72 heures suivant la traite. De plus, les producteurs de lait et la laiterie qui les collecte sont dans une situation de dépendance réciproque : il y a en général un seul collecteur par zone et la laiterie a besoin pour fonctionner du lait de son périmètre de collecte. Dès lors, il ne peut pas y avoir de cotation en continu du lait acheté aux éleveurs. C’est pourquoi on cherche plutôt à développer des marchés à terme sur les produits transformés, stockables et standardisés comme la poudre de lait, le beurre ou la poudre de lactosérum. Pour autant, ces conditions peuvent ne pas être suffisantes : Euronext, la bourse de Paris, a déjà lancé à plusieurs reprises la cotation de contrats à terme sur ces produits laitiers transformés. Les tentatives précédentes ont échoué et la plus récente ne semble pas vouée à un autre sort. Actuellement en Europe, seule la bourse EEX (European Energy Exchange) basée à Leipzig dispose de contrats véritablement en activité sur ces produits. Comme le montrent les graphiques (p. 15) pour le beurre et la poudre de lait écrémé, l’activité est en progression même si elle reste relativement faible pour l’heure comparé à la production physique. On dénombre ainsi un stock d’environ 2 500 contrats ouverts pour le beurre et 3 500 pour la poudre. À raison de 5 t de beurre ou de poudre par contrat, l’ensemble des positions ouvertes représente ainsi 455 000 t d’équivalent lait, soit 0,3 % de la production annuelle européenne (égale à 150 Mt environ). Le nombre de contrats échangés quotidiennement illustre également le faible développement de la contractualisation 13


Points de vue

Tribune

sante. Palier l’asymétrie d’information des agents économiques doit, en effet, améliorer le fonctionnement des marchés, à terme notamment.

Le partage de la valeur, une question non résolue

© Watier-Visuel

Si le déploiement des marchés à terme sur les produits laitiers offre des perspectives intéressantes pour un meilleur fonctionnement de l’ensemble de la filière, il ne résoudrait que très partiellement la question du partage de la valeur. En effet, les Puisqu’il n’y a pas de cotation en continu du lait acheté aux éleveurs, les marchés à terme laitiers ont été cotations à terme peuvent, par définition, développés sur les produits transformés, stockables et standardisés, comme le beurre ou la poudre de lait. concerner seulement des produits stancotés sont stockables. Ce choix (de la dards, des commodités. Or, la majeure européenne. Chaque jour en moyenne sur simplicité) est néanmoins risqué car il népartie du lait est utilisée pour fabriquer des les 12 derniers mois, 34 ont été conclus cessite de disposer produits frais, à plus pour le beurre et 47 pour la poudre de lait. d’une cotation suf- “ Davantage de transparence forte valeur ajoutée. Ces marchés à terme ont véritablement fisamment repréCe débouché entraîne été initiés au cours du premier semestre dans la formation des prix, des contraintes en sentative pour ne 2014. Il est encore trop tôt pour voir si la pas être contestée. de production, dynamique enclenchée suffira à assurer un préalable indispensable „ termes Quand le marché supportées par les le niveau d’activité requis pour atteindre sous-jacent cote en continu, comme les acéleveurs et pour lesquelles ils demandent une profondeur minimale (relativement tions, il n’y a pas de difficultés. C’est beaulégitimement une part de la richesse créée. au marché physique sous-jacent) et une licoup plus compliqué quand les échanges quidité satisfaisante (assez d’intervenants des produits sous-jacents s’effectuent de On peut, entre autres, citer la désaisonprésents pour acheter et vendre de manière gré-à-gré entre quelques intervenants, nalisation de la production ou la qualité à ce que l’entrée ou la sortie de l’un d’entre comme pour les produits laitiers indussanitaire supérieure qu’impose la fabricaeux ne déstabilise pas l’ensemble). triels. La cotation officielle est alors réation de produits frais tout au long de l’anEn effet, pour qu’un marché à terme perlisée en interrogeant plusieurs traders phynée. Il en est de même pour les produits siste, il faut que les acteurs se l’approsiques, qui eux-mêmes seront influencés différenciés comme ceux sous signe de prient. Qu’ils appartiennent au pan écopar l’évolution du cours à terme. qualité. Dit autrement, le prix européen nomique des filières, ou financier pour du lait ne peut se former uniquement sur apporter de la liquidité. Il faut d’ailleurs rappeler que les cotations la base des prix des denrées industrielles officielles sur les prix des produits laiqui restent des valorisations marginales. Système de déclaration tiers en France sont directement réalisées des échanges et des prix par la Fédération nationale des industries Pour intégrer dans la formation du prix du laitières (Fnil). Le risque est alors que les lait payé aux producteurs d’autres compocotations à terme et physiques rentrent Au lancement d’un contrat, il est souvent santes que les valorisations marginales, en quelque sorte en résonance et s’autonécessaire qu’un teneur de marché, génédeux schémas existent. Le premier est alimentent à la hausse comme à la baisse, ralement une banque, assure la liquidité celui suivi par les coopératives "géantes" suffisamment longtemps pour arriver à des minimale. Par la suite, des fonds finandu Nord de l’Europe. Grâce à cette forme niveaux considérés comme anormaux, ce ciers peuvent prendre le relais, dans des d’intégration verticale, les producteurs qui peut conduire à une perte de confiance proportions raisonnables pour que ces peuvent intégrer la part de valeur ajoutée de la part des acteurs. acteurs, souvent moins bien informés résultant des produits frais dans le prix du de l’évolution réelle des fondamentaux Le rôle des pouvoirs publics est alors cenlait. Ce dernier est ainsi constitué par l’entral : s’il y a un manque de transparence, de marché, ne faussent pas la formation semble des débouchés. ils doivent être en mesure d’imposer un des prix, ce qui entraînerait la perte de Le second schéma nous ramène sur le système de déclaration des échanges et confiance des non financiers et leur sortie. continent américain où, que ce soit aux des prix au sein des filières. Pour les proLes contrats EEX sur les produits laitiers États-Unis ou au Canada, la commerciaduits laitiers, c’est le cas déjà aux Étatssont seulement réglables, à échéance, en lisation collective de l’ensemble de la espèces (cash settlement) et non en nature Unis. En Europe, adjoindre des questions production de lait d’une région est établie sur les prix des produits à l’enquête men(physical settlement). Ceci peut paraître sur des règles de négociation du partage suelle laitière serait déjà une base intéresparadoxal dans la mesure où les produits de la valeur ajoutée selon les différents 14

Terre-net Magazine I Décembre 2017


Points de vue

Cotation du beurre à la bourse European Energy Exchange de Leipzig (Allemagne)

Mais surtout, ce mécanisme de partage de la valeur ajoutée sert également de base aux marchés à terme sur les produits laitiers, qui ont connu un essor plus important aux États-Unis qu’en Europe. Tout comme le dispositif de contrôle des productions et des marchés : ce sont les cotations officielles qui sont explicitement utilisées comme référence, lors de l’échéance, pour le règlement en espèces des contrats à terme. La convergence entre les marchés à terme et physique est donc assurée. Plus encore, des contrats cotant le prix du lait payé au producteur pour les produits de deux des classes (class III et class IV) ont ainsi pu être mis en place. C’est pourquoi il y a, aux États-Unis, des marchés à terme sur du lait liquide. Ce n’est pas que les éleveurs américains soient plus "ouverts" au fonctionnement des marchés, c’est juste que dans ce pays, les marchés à terme s’intègrent dans la régulation d’ensemble du secteur. Les outils privés de gestion des risques ne sont pas des substituts aux régulations publiques. Au contraire, c’est l’articulation entre les deux types

- 4500 2000 - 3500 1500 - 2500

Prix (euros)

Volumes et positions ouvertes (nombre de contrats/jour)

- 5500

2500

1000 - 1500 500

- 500

0 - -500 4 14 014 014 014 014 015 015 015 015 015 015 016 016 016 016 016 16 17 017 20 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 20 2/20 /20 /2 4/ 06/ 8/ 10/ 2/ 02/ 4/ 06/ 8/ 10/ 2/ 02/ 4/ 06/ 8/ 10/ 2/ 4 6 0 0 0 1 0 0 1 0 0 1 0 0 / / / / / / / / / / / / / / / / / / / 03 03/ 03 03 03 03 03 03 03 03 03 03 03 03 03 03 03 03 03 03

Source : Momagri

Cotation de la poudre de lait écrémé à la bourse European Energy Exchange de Leipzig (Allemagne) Prix de l’échéance la plus proche Cotation Eurostat

Volumes échangés Positions ouvertes (stocks) 3000

- 3500

2500

- 3000

2000

- 2500

2000 - 2000 1500 - 1500 1500

Prix (euros)

Un cadre stable pour mieux réguler

- 6500

- 1000

1000

- 500

500 0

- 0 4 14 14 014 014 014 015 015 015 015 015 015 016 016 016 016 016 16 17 017 20 /20 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 20 2/20 /20 2 / / / / / / / / / / / / / / / / / 4 6 8 2 0 2 4 6 8 0 2 4 2 6 8 0 2 4 6 /0 3/0 /0 3/1 /1 3/0 /0 3/0 /0 3/1 /1 3/0 /0 3/0 /0 3/1 /1 03/0 3/0 /0 03 0 03 03 0 0 03 0 03 0 03 03 0 0 03 0 03 0 03

Source : Momagri

d’instrument il faut chercher à articuler ! Dans le cas du lait, l’exemple américain est révélateur d’une logique structurante : c’est en essayant de mettre en place un cadre stable pour opérer un juste partage de la valeur que la transparence au sein de la filière a pu être institutionnalisée et que se sont développés les marchés à terme. Une implication pour l’Europe agricole en découle directement. Vouloir le développement des marchés en Europe sans plus de transparence dans l’élaboration des prix, et sans s’attaquer à la question de la répartition de la valeur ajoutée, c’est mettre la charrue avant les

bœufs. Avec le risque in fine de ne pas avancer dans la construction d’un cadre de régulation améliorant le fonctionnement des marchés. Et donc d’en rester à la situation actuelle où le mode de formation des prix et de partage de la valeur ajoutée est lié à l’occupation des ronds-points par des tracteurs aux abords des usines de transformation du lait. » ● SUR LE WEB

Afin que chaque transformateur puisse payer le même montant, un système de péréquation entre eux a été instauré. Les industriels positionnés sur les meilleurs créneaux financent ainsi ceux qui sont moins bien placés. Ces transferts sont non négligeables et peuvent représenter entre 10 et 15 % du chiffre d’affaires de la production.

Prix de l’échéance la plus proche Cotation Eurostat

Volumes échangés Positions ouvertes (stocks) 3000

Volumes et positions ouvertes (nombre de contrats/jour)

produits laitiers. Dans les deux pays, tous les éleveurs d’une même zone reçoivent le même prix de base. Aux États-Unis, 10 offices de commercialisation du lait (Milk Marketing Orders) rassemblent les producteurs de un à quatre États. Sous l’égide de l’État fédéral, un suivi précis de la production et des marchés permet de renseigner des formules de prix pour les différents types de produits laitiers regroupés en quatre classes. Ainsi pour chacune, le montant de la valeur à retourner au producteur est défini. Le prix de base payé chaque mois à tous les éleveurs est ainsi identique et correspond à la somme pondérée des prix de chaque classe.

Outils privés de gestion des risques : voir les autres volets de l’analyse de Momagri sur www.terre-net.fr/mag/71risques

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Points de vue

Champ planet’terre

Agro-écologie aux États-Unis

La "pomme de terre biotique" de Brendon Rockey Brendon Rockey, producteur de pommes de terre dans le Colorado, intègre le management de l’écosystème sol-plantefaune dans ses itinéraires culturaux. En pratique, sa démarche est centrée sur la gestion du carbone, le bannissement progressif des produits chimiques, une maximisation des apports organiques et le recours au biocontrôle. Résultats : deux fois moins de charges opérationnelles et des rendements équivalents à ses voisins. Par Christophe Diss // redaction@terre-net.fr

« J

e ne suis pas bio. Dans ce mode de production, on vous paye pour vous interdire des pratiques. Moi, je préférerais qu’on m’aide à mettre en œuvre des techniques vertueuses. » Les propos de Brendon Rockey ont le mérite d’être clairs. Comme ses parents et ses grands-parents, cet agriculteur du Colorado cultive la pomme de terre en rotation biennale et multiplie des plants sous serre.

© Brendon Rockey

Sortir d’un modèle linéaire Rockey Farms se situe à 2 300 m d’altitude sur un plateau désertique des montagnes rocheuses. Seulement 150 mm d’eau par an : des conditions extrêmes rendant l’irrigation indispensable, mais néanmoins favorables à la pomme de terre. Les maladies du feuillage sont rares et les attaques de doryphores inexistantes. « Dans un contexte aussi sensible, le modèle conventionnel induit plus de problèmes qu’il n’en règle », avance le farmer.

Dans son exploitation du Colorado, Brendon Rockey associe pommes de terre et pois.

tinguer les espèces utiles des ravageurs est un non-sens entraînant des ennuis en cascade ». De même que laisser les sols nus, car cela les dégrade. « Une bonne structure s’obtient grâce à un taux élevé de carbone organique, qui dépend de l’activité globale des organismes vivants. »

© Brendon Rockey

Il considère que dans ce type de système, très linéaire, les difficultés sont traitées séparément les unes des autres « alors qu’en réalité, elles sont en interaction ». Concernant les insecticides, la fumigation des sols ou les nématicides, « ne pas dis-

Les sols de la ferme après incorporation des résidus laissés par une année de couverts végétaux.

16

pâturages améliorent la fertilité biologique des sols de l’exploitation. Le point commun de ces intrants : ils apportent du carbone aux micro-organismes, ou des microorganismes au sol, voire les deux.

Les couverts végétaux, de précieux alliés

« Le carbone dans le sol, c’est comme le cash dans l’économie… sans lui, rien ne Pour produire en masse ce carbone lifonctionne, renchérit l’agriculteur. La prequide, les couverts végétaux sont de prémière source de carbone se situe dans les cieux alliés. Mais sur racines des cultures les plateaux du Coet des couverts végétaux, qui consacrent “ Introduire dans la rotation lorado, avec une saiun tiers de leur photo- une diversité maîtrisée ˮ son estivale d’à peine 100 jours, difficile synthèse à la production de les associer aux d’exsudats » en obtecultures de vente. Brendon a donc décidé nant, comme dans le commerce, quelque de remplacer l’orge, en alternance avec les chose en retour : via les mycorhizes, les tubercules dans la rotation, par un mélange plantes nourrissent en carbone les azobacters de 16 espèces végétales. Selon les plages qui, "en échange", leur procurent de l’azote. de température, d’humidité et d’ensoleillement, des relais de croissance s’opèrent. « La chercheuse australienne Christina Jones appelle cela le carbone liquide », Dans la composition de ce "super cousouligne le producteur. Ainsi, les composts, vert" : le sarrasin qui solubilise le phosengrais biologiques, auxiliaires, couverts et

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Points de vue

Tout un panel d’auxiliaires mobilisés L’exploitant américain a, par ailleurs, observé que certaines plantes du couvert passaient l’hiver et se retrouvaient dans les pommes de terre sans que cela leur nuise. Ainsi, le pois, la gesse et le sarrasin ont été mélangés de manière progressive à cette culture. L’objectif : introduire une diversité maîtrisée dans la plantation. Ces changements ont notamment limité le recours aux engrais pour s’orienter vers une fertilisation entièrement organique. La flore adventice a évolué et n’est plus le reflet d’une compaction trop importante des sols. Les conditions désormais défavorables aux maladies et l’utilisation de champignons du genre Trichoderma ont conduit à abandonner progressivement les fongicides, sans pour autant perdre le contrôle des nématodes. Le binage devient la seule arme de désherbage. Des auxiliaires sont lâchés dans les serres et au champ. Le farmer sème des bandes de cosmos, œillets, bleuets, myosotis, pavots de Californie, gypsophiles, coréopsis, lobulaires maritimes et belles de nuit pour leur fournir abri et nourriture. « Sinon, ils partent », explique-t-il. Punaises tueuses, libellules, scarabées tigres, mouches des fleurs, coccinelles, coléoptères soldats, araignées et bacille thuringiensis consti-

Les mélanges floraux fournissent abri et nourriture à la faune auxiliaire et permettent de lutter contre les pucerons.

tuent le panel d’auxiliaires mobilisés pour lutter entre autres contre les pucerons. Malgré toutes ces évolutions, Brendon a préservé ses rendements et fait progresser sa marge en baissant ses charges opérationnelles : moins de 900 €/ha contre 1 800 € en conventionnel dans sa région Le modèle biotique de Rockey Farms comparé à une ferme du Colorado, conventionnelle et économe

(hors plants et main-d’œuvre) (cf. tableau). Afin de valoriser son expérience et de compléter ses revenus, il s’est diversifié avec d’autres agriculteurs dans la distribution de semences de couverts et de plantes compagnes, ainsi que dans la vente d’insectes auxiliaires et d’engrais organiques. ● Système conventionnel

Agriculture biotique de Rockey Farms

en €/ha

Fertilisation

991

-

Fongicides

107

-

Herbicides

102

-

Insecticides

94

-

Traitements

103

-

-

590

Irrigation - Électricité

97

59

Eau

292

175

Maintenance

35

35

1 821

859

Intrants organiques (composts, inoculants, défoliants naturels, auxiliaires, couverts et plantes compagnes)

Charges opérationnelles totales (hors plants et main-d’œuvre)

Source : Brendon Rockey

SUR LE WEB

Avant la nouvelle campagne, un seul travail du sol suffit à détruire le couvert. Ce dernier profite également à un voisin éleveur, qui le fait pâturer jusqu’au travail superficiel de fin de saison. De fait, Brendon économise l’eau habituellement utilisée pour l’orge mais surtout une quantité significative au retour de la pomme de terre : je consomme 300 mm en année normale, soit 250 mm de moins que les recommandations locales. « La circulation de l’eau dans le sol change et les besoins diminuent. Mes pivots ne s’enfoncent plus et montent même sur les buttes de pommes de terre. Les soucis de structure du sol ont disparu. »

© Brendon Rockey

phore en pH alcalin, les radis et les navettes dont le pouvoir structurant jusqu’à 3 m de profondeur permet de supprimer un passage de travail du sol, le millet et le sorgho aux fortes capacités d’exploration et qui ont un impact allélopathique significatif. Enfin, l’association entre les légumineuses et les crucifères augmente le stock d’azote organique sur le long terme.

D’autres articles à lire à propos de l’agriculture américaine sur www.terre-net.fr/mag/70usa

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Stratégies

En avant-marge

Commercialisation

« En gérant mes ventes, je gagne 10 à 20 €/t par rapport au prix moyen » Lorsqu’il s’est installé dans le Cher, Emmanuel Kerckhove a repris en main la commercialisation de ses récoltes en se formant aux marchés à terme et en investissant dans des cellules de stockage. Selon lui, le temps consacré au suivi du marché est payant : il estime vendre toujours plus cher que le prix moyen proposé par la coopérative. Par Arnaud Carpon // acarpon@terre-net-media.fr

Emmanuel cultive 360 ha, dont 105 ha de blé, 58 ha d’orge d’hiver et 60 ha de colza. Il a progressivement diversifié son assolement en intégrant du tournesol (45 ha), du maïs (42 ha) et du trèfle semence. Pour gagner en autonomie, le céréalier décide en parallèle d’investir dans des volumes de stockage. En plus des installations à plat existantes sur la ferme, qu’il agrandit, il s’équipe de trois cellules de 350 t chacune. « Pour commercialiser soimême ses grains, il faut pouvoir stocker à la ferme ou a minima chez un OS ». Rapidement, le producteur ouvre un compte marché à terme et intègre un club ODA. Avec un conseiller, il définit chaque année une stratégie de commercialisation pour la prochaine récolte, en fonction de ses capacités de stockage et surtout de ses besoins en trésorerie tout au long de l’année. « J’établis un tableau de trésorerie, estime un prix de revient et définis un 18

« Quand j’achète un matériel, je demande généralement plusieurs devis, comme la plupart des agriculteurs. Pour mes achats d’intrants comme la vente de mes productions, c’est la même chose. »

prix de vente objectif. » S’investir dans la dance souhaitée par Emmanuel Kerckhove ne se traduit pas seulement au niveau de commercialisation des grains prend évises ventes. Il effectue ses achats de prodemment du temps. « C’est sûr, il faut accepter d’y passer quelques duits phytos, d’engrais et “ Des envies de semences soit via un heures. Je lis tous les jours groupement d’une vingles lettres d’information, d'autonomie ˮ taine de producteurs, soit notamment sur les incipar un négociant. « Quand j’achète un madents climatiques en Europe et chez nos concurrents. Et je fais un point hebdomatériel, je demande généralement plusieurs devis, comme la plupart des agriculteurs. daire sur ma stratégie avec mon conseiller. » Au total, le céréalier y consacre Pour mes achats d’intrants comme la vente l’équivalent d’une journée par semaine. de mes productions, c’est la même chose. »

Le temps, c’est de l’argent Du temps qui, selon lui, rapporte. « Depuis que je stocke et vends en fonction des opportunités, en prenant, le cas échéant, des positions de couverture sur les marchés à terme, j’ai augmenté mes prix de vente. En orge fourragère, j’arrive à obtenir jusqu’à 30 € de plus à la tonne que le prix moyen. En blé, je suis toujours 10 à 20 € audessus », chiffre l’exploitant. L’indépen-

Terre-net Magazine I Décembre 2017

Et l’exploitant ne compte pas s’arrêter là dans ses envies d’autonomie. Il prévoit encore d’accroître ses capacités de stockage, en construisant de nouvelles cellules et un séchoir pour conserver le grain dans de meilleures conditions. ● SUR LE WEB

Pouvoir stocker à la ferme

© terre-net media

A

pporter toute sa récolte à la moisson à la coopérative et percevoir le "prix moyen", Emmanuel Kerckhove ne le fait plus depuis longtemps. Lorsque cet ancien chauffeur routier s’est installé en 2003 sur l’exploitation de ses beaux-parents à Augy-sur-Aubois dans le Cher, entre Bourges et Moulins, il a tout de suite voulu « faire autrement ». « Au début, je vendais l’ensemble de mes productions à la coop. L’essentiel était livré à la moisson. » Mais l’agriculteur veut devenir plus indépendant. « Je me suis donc formé au fonctionnement des marchés à terme avec la Chambre d’agriculture. J’ai aussi appris en observant régulièrement l’évolution des cours. » Il commence alors à travailler avec différents courtiers.

Les conseils d'un spécialiste des marchés agricoles, Roland Zimmermann, sur www.terre-net.fr/mag/71marches


Stratégies

Marges brutes lait et pâturage

+ 19 €/1 000 l pour les élevages fermant le silo de maïs au printemps En Loire-Atlantique et dans le Maine-et-Loire, les éleveurs laitiers, qui ne donnent pas de maïs à leurs vaches au printemps pour profiter de la pousse de l’herbe, dégagent une meilleure marge brute. Par Robin Vergonjeanne // redaction@terre-net.fr

É

levage Conseil Loire-Anjou, organisme de contrôle laitier du groupe Seenergi, a comparé plusieurs élevages prim’holsteins, qui ferment ou non le silo de maïs au printemps (avec un prix du lait moyen de 319 €/1 000 l d’avril 2015 à mars 2016 et un concentré à 294 €/t). Les systèmes "silo fermé" sont un peu moins productifs : 7 460 l de lait par vache en moyenne contre 8 030 l en "silo ouvert" (- 570 l/VL). Par ailleurs, en "silo ouvert", les animaux ingèrent 3,9 t de MS de maïs contre 3,2 t pour ceux qui disposent d’herbe en plat unique au printemps. Avec 35 % de maïs dans la surface fourragère principale

(SFP) et 25 % dans le groupe "silo fermé", aucune de ces exploitations n’est très herbagère. Cet écart de 700 kg "seulement" de maïs se répercute sur les quantités de concentré (185 g/l contre 150 g/l), avec davantage de correcteur azoté distribué, plus cher à l’achat que le concentré énergétique (57 €/1000 l contre 44 €). Les craintes de mauvaises performances de reproduction au printemps, en l’absence de maïs à l’auge, ne semblent pas se confirmer puisque le taux de réussite en première IA est plus important dans le lot "silo fermé" (48 % contre 45). Au final, la marge brute moyenne de ces troupeaux

Anniversaire

s’établit à 220 €/1 000 l, soit 19 € de plus que ceux consommant ce fourrage toute l’année (201 €/1 000 l). Pour une production annuelle de 400 000 l, le gain de marge brute s’élève à 7 600 €, l’équivalent de six mois de Smic ! Pourtant, moins d’un éleveur sur cinq bloque l’accès au silo pendant le printemps. Une pratique envisageable lorsque les vaches bénéficient, chacune, de 25 à 30 ares d’herbe en pâturage tournant avec au moins 10 à 15 jours de stock d’avance. ● Source : observatoire technico-économique d’Élevage Conseil Loire Anjou, 2015-2016.

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Stratégies

Performance productions animales

Bâtiment d’élevage innovant

2 000 bottes de paille économisées grâce au miscanthus Dans le Loiret, Adrien Solivo et Emmanuel Choiseau ont remplacé depuis deux ans la paille de blé par du miscanthus (ou herbe à éléphant). Ils l’utilisent en litière pour leurs 350 animaux, y compris dans la surprenante stabulation des vaches laitières, avec à la clé d’importantes économies de temps et d’argent. Par Robin Vergonjeanne // redaction@terre-net.fr

V

© Emmanuel Choiseau

ous connaissez beaucoup d’éleveurs qui entretiennent l’aire paillée de 200 vaches en moins de 10 minutes par jour ? Adrien Solivo élève 180 laitières et aère la litière, chaque matin après la traite, en un aller-retour de tracteur. Depuis qu’il a troqué la paille de blé contre du miscanthus haché, il ne se préoccupe plus ni du paillage, ni du curage. Il ne vide la litière que trois fois par an alors que les bêtes ne pâturent pas ! Le producteur économise ainsi près de 2 000 balles de paille par an, 160 bennes de fumier et des centaines d’heures de tracteur. Il n’a plus à presser la paille, la transporter, l’entreposer, la distribuer, ni à stocker le fumier, le composter, l’épandre au champ... un travail titanesque qui coûte plus qu’il ne rapporte. Contrairement au compost, il n’y a ni fermentation, ni échauffement, ni odeur.

Les vaches bousent de concert

mettent à bouser de concert ! Au bout de cinq minutes, la barrière, montée sur poulie et actionnée par un unique moteur, revient à sa position initiale le long du mur et les animaux vont se recoucher.

À Pierrefittes-ès-Bois dans le Loiret, lui et son collègue Emmanuel Choiseau ont construit un bâtiment très simple, peu Mise en route à 6 h du matin, elle bloque coûteux et particulièrement économe en temps de travail. Large de 10 m sur 130 m l’accès à la zone de couchage jusqu’à 10 h, pendant la traite et le temps que la de long, il est couvert d’un toit monopente ouvert vers l’est. La face nord est bardée de litière s’aère suffisamment. Même chose bois jusqu’à 50 cm du le soir, entre 16 h 30 sol et l’aire d’exercice “ L’étable des génisses et 21 h, pour la traite non couverte, large de et la distribution de la n’a pas été curée 7 m, est nettoyée par ration. Entre ces deux hydrocurage (système périodes, elle lève les depuis deux ans ! ˮ de chasse d’eau). bêtes toutes les deux heures environ. « Sans chien électrique, L’originalité de cette stabulation : son surcelles-ci se mettent debout naturellement à prenant chien électrique qui court sur toute cette fréquence, même la nuit, pour manger, la longueur de l’aire paillée. Toutes les boire, uriner et bouser », explique Adrien. deux heures, de jour comme de nuit, une sonnerie retentit puis la barrière poussante Les animaux ont pris le rythme et ne avance d’un mètre par seconde depuis le semblent pas perturbés. Les éleveurs n’ont mur du fond jusqu’à l’aire d’exercice. Ce remarqué aucune baisse de production, ni qui incite les vaches à se lever rapidement fatigue anormale : « Le troupeau est parpour quitter la zone de couchage. Et une faitement synchronisé. Durant la sieste, fois debout sur l’aire d’exercice, elles se seules les vaches en chaleur restent debout. 20

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Par contre, il ne faut surtout changer les horaires de la barrière ! » Les bovins dorment peu, car bien que couchés plus de 12 h/j, leur phase de sommeil profond est très courte(1) : entre 30 et 60 min cumulées par 24 h, uniquement la nuit et fractionnées en 8 à 10 fois (tranches de moins de 10 min).

Pour les laitières, les taries et les veaux Auparavant, l’étable était équipée de logettes Intrabois. Après avoir hésité, Adrien et Emmanuel sont contents d’avoir changé de système de logement. « Les problèmes de boiteries et de gros jarrets sont bien plus rares. Sur une aire paillée, les animaux sont plus à l’aise et se couchent dans la position qu’ils veulent. » Depuis deux ans, l’élevage a remplacé la paille de blé par du miscanthus giganteus, ensilé en brins de 1 à 3 cm. Une plante herbacée à très forte croissance, cultivée pour sa biomasse qui sert de combustible de chauffage, de matériau de construction isolant, pour le paillage horticole, ou encore


Stratégies

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en litière. À faible dose, elle peut même être intégrée dans la ration des vaches pour favoriser la rumination. Tous les animaux ont droit au miscanthus : les laitières, les taries, les veaux en niches individuelles et en cases collectives. L’exploitation s’approvisionne auprès de Novabiom, une entreprise spécialisée dans l’implantation et la vente de cette graminée. Elle l’épand ensuite au godet sur une vingtaine de centimètres d’épaisseur. Pour les 1 300 m² réservés aux laitières, il en faut près de 30 t, soit trois camions de 90 m3 (la densité du miscanthus est très faible). Le chien électrique se place le long du mur bardé. L’aire de couchage n’est curée que trois fois par an, mais le fumier est remué tous les jours. Les litières sur "compost" sont de plus en plus courantes à travers le monde (Israël, USA, Pays-Bas). Néanmoins, elles contiennent encore rarement du miscanthus.

Les trayons peuvent parfois être un peu plus longs à nettoyer, mais les bouses ne collent pas aux mamelles comme en aire paillée classique. « Les vaches ne se salissent que les deux dernières semaines avant le curage. Comparé au fumier, la saleté n’adhère pas aux poils et dès qu’on renouvelle le miscanthus, les bêtes sont à nouveau propres. » L’étable est curée trois à quatre fois par an : tous les deux à trois mois en hiver et nettement moins souvent aux beaux jours. L’été dernier, la litière est restée près de sept mois alors que le troupeau ne sort jamais.

Fini les mammites ! Adrien Solivo utilise le miscanthus de trois manières différentes. Dans la stabulation des vaches laitières, il remue la litière tous les matins avant la traite avec un outil à dents (type canadien). Le chien électrique maintient les animaux hors de l’aire paillée pendant quatre heures et l’humidité peut s’évacuer. Contrairement au compost, il n’y a ni fermentation, ni échauffement, ni odeur.

Pour les vaches taries, la charpente est trop basse et Adrien ne peut pas remuer la litière au tracteur. La densité animale est importante (moins de 5 m²/VL) et sans brassage, les bêtes sont plus sales. L’agriculteur préfère apporter au départ une dizaine de centimètres de miscanthus et curer plus régulièrement, toutes les quatre à six semaines. Il apprécie également ce type de litière pour les veaux : « Je ne remue pas et ne cure que rarement. J’ajoute seulement un peu de miscanthus quand elle est trop souillée. Cette plante absorbe l’eau mais a plutôt un effet drainant, tel un matelas de graviers. Les veaux sont toujours au sec, même en niches individuelles. »

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« C’est un produit sain. Fini les mammites d’environnement et nous livrons du lait de qualité A tous les mois, affirme l’agriculteur. Toutefois, il faut un bâtiment très ouvert et ventilé pour que la litière puisse sécher. De même, les bêtes ne doivent pas se recoucher tout de suite après son brassage. Nous avons un climat assez humide : la litière prend l’eau facilement mais sèche aussi très vite au moindre rayon de soleil. »

Avec cette stabulation simple, les éleveurs obtiennent un niveau de productivité très impressionnant : 1,8 million de litres pour 2 UMO.

« J’ai même des génisses sur miscanthus que je n’ai pas curé depuis deux ans ! Pour les brebis ou les chèvres, aux excréments assez secs, je suis sûr qu’il n’y aurait pas à vider la litière avant plusieurs années. Dans les régions qui manquent de paille, le miscanthus serait une solution en vaches allaitantes et jeunes bovins. Auparavant, nous avions essayé la sciure de bois, mais cela ne nous avait pas du tout convaincu : ce matériau absorbe l’eau, d’où une augmentation des mammites. » Par rapport au fumier classique, le miscanthus présente un atout indéniable : pas besoin de fu-

mière, ni de local pour les bottes de paille. Ce "compost" s’épand directement sur les cultures ou peut se stocker au champ en dehors des périodes d’épandage. Les pailleuses et presses à balles rondes deviennent aussi inutiles. Pour un cheptel de cette taille, l’achat du miscanthus revient à un peu plus de 13 000 € par an. Mais l’exploitation fait d’énormes économies de fioul et la charge de travail diminue fortement, au quotidien comme lors des chantiers de paille et d’épandage de fumier. Côté investissement, difficile de faire moins cher. Ce bâtiment de 196 places au cornadis a coûté 400 000 € tout compris, c’est-à-dire avec la fosse à lisier, l’hydrocurage, la salle de traite 2 x 10 postes simple équipement, la laiterie, le tank, etc. Soit un coût de construction inférieur à 2 000 €/place, amorti sur 10 ans.

Moins de 2 000 €/place tout compris Au total, l’élevage compte près de 350 animaux pour une production annuelle d’1,8 Ml. La traite n’occupe qu’une seule personne et deux suffisent à l’année (Adrien et une vachère) pour gérer l’intégralité du cheptel. Adrien insémine lui-même et effectue le contrôle laitier. Avec un système à la fois simple et intensif (11 500 l/VL), cette exploitation affiche une productivité record de près de 900 000 l/UMO ! ● (1) Source : L’observation du troupeau bovin (Lensink, Leruste), Éditions France Agricole

Le fonctionnement

SUR LE WEB

Ce produit coûte aux alentours de 120 €/t, livraison comprise. Il reviendrait moitié moins cher si l’élevage se fournissait directement auprès d’un producteur local. Les exploitants pourraient également cultiver quelques hectares de cette plante, qui ne nécessite aucun intrant et seulement un passage par an en hiver avec l’ensileuse pour la récolte. Les rendements sont de l’ordre de 15 à 25 t de MS/ha.

Web -agri de la litière au miscanthus, à visionner en vidéo, sur www.terre-net.fr/mag/71miscanthus Un autre reportage sur la même exploitation à découvrir, en vidéo, sur www.terre-net.fr/mag/71reportage

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Stratégies

Performance productions végétales

Maïs

Le choix variétal, une étape cruciale Tous les ans, près de 100 nouvelles variétés de maïs arrivent en France. Choisir lesquelles semer, dans un catalogue avec un millier de références, n’est pas facile. Deux agriculteurs expliquent comment ils franchissent cette étape clé. Par Yoann Frontout // redaction@terre-net.fr

J

Pour l’éleveur comme pour le céréalier, choisir les bonnes variétés de maïs est essentiel car cela conditionne le rendement. Afin d’améliorer cette sélection, ils travaillent, depuis une quinzaine d’années, avec la Chambre d’agriculture. « Avant, je m’informais sur les nouvelles inscriptions, notamment sur leurs performances, en participant à des réunions de vulgarisation et des forums », raconte Patrick Thomas.

© Yoann Frontout

ean-Paul Musset et Patrick Thomas sont tous les deux installés au nord-est de Bordeaux. Le premier gère, avec sa femme, ses deux fils et un associé, le Gaec La Cabane à Les Peintures. Avec un cheptel de 280 vaches, l’exploitation produit plus de 2 millions de litres de lait par an. Le second cultive à la fois des vignes, du blé et quelque 45 ha de maïs grain.

Jean-Paul Musset, avec l’un de ses fils et quelques-unes de leurs 280 vaches laitières.

une sélection beaucoup moins drastique. Il pioche de nombreuses variétés dans les catalogues français et européen.

et l’humidité, à 27 % au 15 septembre, est tombée à 21 % en un mois, apportant un excellent rendement économique.

Cette campagne, les récoltes étaient toutes Aujourd’hui, il réalise des essais avec belles, avec des rendements satisfaisants et la Chambre d’agriculture, Arvalis et la des grains secs. Sur ses 29 ha irrigués, il a coopérative Scar. « En plus, la Chambre d’agriculture assure un suivi gratuit de la semé des tardives (P0837, P0725) et demiculture et aide à la bonne conduite de l’irritardives (P9900) de Pioneer ainsi que la gation. » D’où des gains de technicité indédemi-tardive Mas45M de Maïsadour. niables. Jean-Paul Musset teste également En non irrigué, son choix s’est porles nouveautés sur ses té sur le maïs préparcelles avec la colPR38V31 de la “ Le rendement économique coce laboration de l’Adar gamme Sem’Expert de Coutras et de la Dry de Pioneer, qui avant tout „ Chambre d’agricultuaccompagne ici l’agrire. « Avec une centaine d’hectares de maïs culteur dans la conduite de sa culture en dans l’assolement, on ne peut pas partir tête contexte de risque de stress hydrique fort. baissée », souligne l’agriculteur. « D’année en année, les besoins en eau En 2017, une seule variété – Borsalino de augmentent », souligne Patrick Thomas. Semences de France – couvrait les 94 ha En non irrigué, il recherche donc des vadestinés à l’ensilage. D’indice 460, elle a riétés de plus en plus précoces pour didonné de bons résultats. Même chose sur minuer le stress hydrique. L’an dernier, les 18 ha dédiés à la production de grain, il en avait choisi une d’indice 400, assez mais avec une variété demi-tardive d’inrustique, la P38V31 ayant un indice de dice 400 : P9838 de Pioneer. « Certains de 300. En irrigué, le risque est moindre. Il nos voisins optent pour des indices 300se tourne par conséquent vers des maïs tardifs mais qui fleurissent vite toute350. Chez nous, les rendements sont moins fois, et il les sème le plus tôt possible. élevés avec des maïs précoces », témoigne Avec le P0837, il a obtenu 160 q/ha le producteur. Patrick Thomas, lui, fait

De la même façon, quand les parcelles de Jean-Paul Musset ont été irriguées en 1987, il a dû s’orienter vers des variétés plus tardives, à semer plus tôt, dès la première quinzaine d’avril, pour finir à la fin du mois alors qu’auparavant, il ne commençait que début mai. « Plus on sème tôt, meilleur est le rendement », constate-t-il. Aujourd’hui, il atteint en moyenne 21-22 t de MS en ensilage. Les pratiques culturales ont aussi évolué : Jean-Paul a arrêté la culture de ray-grass avant le maïs au profit d’un couvert de féveroles. Ainsi, le sol n’est pas nu l’hiver et la terre est bien structurée pour le maïs.

Une bonne récolte 2017

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Privilégier la valeur énergétique Il opte, par ailleurs, pour des variétés qui ne se dessèchent pas en fin de cycle, c’està-dire avec un fort stay-green. Même en conditions sèches, leur canne reste bien verte durant la maturation des grains. Le fourrage est ainsi moins sec car les grains, bien mûrs, restent laiteux. De plus, son


Stratégies

Mieux vaut alors une variété au rendement régulier plutôt qu’un maïs offrant des récoltes exceptionnelles quand les conditions sont optimales. « En non irrigué, on ne va pas chercher une Ferrari », résume de façon imagée Patrick Thomas. Si la richesse des catalogues variétaux peut donner le vertige, un élément s’avère déterminant : le prix. C’est finalement ce que Jean-Paul Musset regarde en premier. À cette contrainte s’ajoute le turn-over très rapide des varié-

© Yoann Frontout

Le maïs ensilage, contrairement au grain, se ramasse encore vert, ce qui réduit le risque verse. L’appétence du fourrage est aussi impactée par une maladie très commune : le charbon. Quand le champignon attaque et colore le maïs, il n’y a aucune solution curative. Il existe cependant des variétés plus sensibles que d’autres, comme la P0319 en cas de stress hydrique, abandonnée depuis par Jean-Paul Musset. La résistance aux maladies est donc également un paramètre à prendre en compte. Semer des maïs tardifs est souvent bénéfique au rendement mais peut accroître l’humidité du grain. Vu le risque de sécheresse, ce facteur pousse Patrick Thomas

à sélectionner des variétés précoces en sec. En irrigué, il reste sur des tardives. « Il y a peu d’écart entre les indices 560 et 600 au niveau du potentiel de rendement, mais le 560 est deux à trois points plus sec, fait remarquer l’agriculteur. Jusqu’il y a 5-6 ans, on voulait au contraire de la tardivité. Si les grains étaient humides, ce n’était pas vraiment un problème car le cours du maïs était haut et on pouvait payer les frais de séchage. Aujourd’hui, on raisonne en termes de rendement économique et on essaie d’avoir le moins d’humidité possible. » P. Thomas cultive du maïs grain, du blé et de la vigne.

tés disponibles. Chaque année, plusieurs d’entre elles, ayant pourtant fait leurs preuves, ne sont plus commercialisées. ● SUR LE WEB

meilleur aspect visuel augmente l’appétence et la digestibilité. Des critères alimentaires mis en avant par l’exploitant. Le risque verse, favorisé par la variété et très souvent la précocité du semis, passe lui au second plan. « On sème dru le Borsalino. On a parfois des tiges fines, sans grosses pertes néanmoins. Une plante trop ligneuse est moins digestible. »

Retrouvez les nouvelles variétés de maïs sur www.terre-net.fr/mag/71maïs

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Stratégies

Incontournables

Trois matières actives et une formulation innovante contre les maladies des céréales

Juventus + Jubilé, premier fongicide céréales de BASF incluant du biocontrôle

Un réseau social animé par des agriculteurs pour parler désherbage Dans un contexte de durcissement de la réglementation et de développement des résistances des adventices, Bayer propose le premier réseau social français dédié au désherbage. « Capital propreté parcelles repositionne l’exploitation au centre des réflexions sur le désherbage en grandes cultures. » Huit agriculteurs animateurs, situés dans quatre régions spécialisées dans ces productions, partagent l’actualité de leurs parcelles, et discutent sur leurs

façons de faire et leurs connaissances au fil de la saison. Les experts Bayer, eux, répondent aux questions sur le bon usage des herbicides. « Les producteurs sont les mieux placés pour échanger sur les pratiques culturales raisonnées, avec des cas concrets de rotation des cultures, de labour ou de faux semis », explique Gabriel Carn, chef de marché herbicides céréales. Le réseau est accessible à tous à l’adresse : www.bayer-agri.fr/reseau-cpp/.

Omnera/Provalia/Avaletta LQM de DuPont maîtrise les dicots au printemps

Suite à l’adoption massive des traitements d’automne et à la disparition de l’isoproturon, le désherbage de printemps des céréales évolue : les rattrapages tardifs en avril-mai remplacent ceux de sortie d’hiver, des phénomènes d’inversion de flore apparaissent et il manque des solutions en orge de printemps. Pour faire face à ces nouveaux enjeux, DuPont associe du metsulfuron, thifensulfuron et fluroxypyr dans une formulation inédite OD (suspension concentrée huileuse), obtenue grâce à la technologie LQM. En appliquant Omnera/Provalia/Avaletta sur céréales d’hiver et de printemps en post-levée, le producteur bénéficie « d’un spectre de désherbage élargi, d’une plage de traitement allongée (du stade tallage en céréales d’hiver et 2 feuilles en céréales de printemps à dernière feuille développée), d’un mode d’action non ALS simplifiant la gestion des résistances, d’un effet particulièrement intéressant sur gaillet et chardons et d’un usage sur orge de printemps ».

© BASF

BASF France Agro a obtenu l’homologation de Jubilé, spécialité à base de soufre DF réservée aux céréales. En l’associant dans un pack à Juventus (metconazole), la firme lance sa première offre fongicide céréales incluant un produit de biocontrôle, pour lutter contre la septoriose, les rouilles et l’oïdium au T1. L’efficacité du metconazole sur septoriose et rouilles est reconnue. Celle du soufre, historiquement développé contre l’oïdium des céréales, a été étudiée vis-à-vis de la septoriose du blé. « Les résultats de l’addition de 0,7 l/ha de Juventus à 2,1-2,9 kg/ha de Jubilé sont très bons, du niveau des meilleures associations de triazoles et chlorothalonil. » Un pack permet de traiter 7 ha environ (5 l de Juventus + 15 kg de Jubilé).

lée, Kantik/Kromatik/Voltaïk est prêt à l’emploi et peu sensible à la météo. Sa formulation s’appuie sur la technologie Maxx qui « réduit les pertes de substance active et la sensibilité du produit au lessivage tout en améliorant son absorption par la plante ». Ainsi, Adama annonce une diminution de 10 à 20 % des doses nécessaires. © Bayer

© Adama

Kantik/Kromatik/Voltaïk d’Adama protège les céréales à paille, en particulier l’orge et le blé, contre toutes maladies foliaires, notamment la septoriose et la rouille. Il est composé de trois molécules issues de familles chimiques différentes : le tébuconazole, le prochloraze et la fenpropidine. Appliqué du stade 1 nœud à dernière feuille éta-

Avec Calaris, produit de désherbage du maïs (grain, fourrage, semences) en post-levée, Syngenta introduit un nouveau mode d’action, celui de la terbuthylazine (Hrac : C1), pour gérer les résistances. La matière active est associée à la mésotrione (Hrac : F2) et agit différemment, de manière « complémentaire, pour une vraie synergie ». La performance de l’association est, en effet, supérieure à celle combinée des substances actives solo. « Calaris facilite la vie des agriculteurs : effet rapide (visible dès sept jours), régulier et durable (contrôle des levées échelonnées), efficacité supérieure sur dicotylédones et action secondaire sur graminées et vivaces. » 24

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© Terre-net Média

Syngenta sort Calaris, herbicide maïs de post-levée efficace rapidement et longtemps


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Stratégies

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Incontournables

Répartition optimale de l’engrais à haute vitesse avec le TL-X Geospread de Kverneland Le groupe Kverneland continue d’étoffer sa gamme d’épandeurs d’engrais Geospread avec le TL-X, équipé d’une trémie de 1 875 à 3 900 l, et destiné aux grandes exploitations et aux entrepreneurs. Il dispose d’un nouveau module d’épandage optimisé pour un débit de chantier élevé. « Le nouveau design du système CentreFlow, associé aux huit larges pales d’épandage par disque, assurent un excellent recouvrement, sur

Spécial Agrit

echnica

les largeurs de travail comme dans le sens de marche, explique Piet Jan van der Marel, responsable R&D pour les équipements de protection des cultures de la marque. Grâce à ses coupures de sections par 2 m, ses quatre pesons et son capteur de référence, il épand l’engrais très rapidement quel que soit le relief de la parcelle. »

L’Amazone Ceus combine un déchaumeur à disques et un cultivateur à dents

© Kverneland

Machinisme

Déchaumage, ameublissement en profondeur, préparation du sol et du lit de semences : le Ceus d’Amazone (quatre modèles de 4 à 7 m de large : 4000-2TX à 7000-2TX) est polyvalent, puisqu’il associe un Catros et un Cenius. Il peut même réaliser plusieurs opérations culturales en un seul passage, à des vitesses de 8 à 15 km/h ! Selon le constructeur, « les disques crénelés de 510 mm de diamètre préparent le sol en surface à une profondeur de 5 à 14 cm. Les dents C-Mix ameublissent ensuite la terre jusqu’à 30 cm, créant une structure relativement grossière qui limite la formation de croûte de battance. »

John Deere a présenté à l’Agritechnica, à côté de ses moissonneuses S790 et de ses ensileuses 8800, une récolteuse à coton. Automotrice, la CP690 forme des balles rondes de coton sans s’arrêter, en garantissant leur traçabilité pour leur traitement ultérieur en usine. Des capteurs fournissent des informations sur leur poids, pour un bon calibrage, leur taux d’humidité, le rendement, ce qui permet une récolte de précision. Si le taux d’humidité approche 12 %, le chauffeur est alerté et peut stopper la machine. Avec cet engin plutôt insolite en Europe, le fabricant américain veut montrer qu’il est présent sur tous les marchés.

Fendt se lance dans la pulvérisation Fendt affirme à nouveau son intention de devenir full-liner en dévoilant à l’Agritechnica des pulvérisateurs traînés et automoteurs, les Rogator 300 et 600, fabriqués en Europe et commercialisés dès 2018. Ils sont équipés de série de rampes en aluminium stables à la torsion et pourtant légères. Jusqu’à cinq capteurs ultrason OptiSonic guident les tronçons de rampe sur les surfaces ciblées de manière indépendante, vers la gauche et la droite. La réaction extrêmement rapide de la rampe contribue à maintenir une distance constante par rapport à la zone visée, pour obtenir une qualité d’application maximale. © Fendt

© Amazone

© John Deere

Insolite, la récolteuse à coton automotrice John Deere

Le semoir porté Horsch Express KR en version repliable 4 m

L’association de constructeurs CCI propose le CCI 1200, un double terminal Isobus MultiTouch dans un seul écran de 12,1 pouces (30,5 cm). Les paramètres de deux outils peuvent être affichés et pilotés simultanément. « L’écran large facilite la visualisation simultanée de nombreuses applications. Grâce à son gabarit compact, il prend malgré tout peu de place dans la cabine », explique Moritz Roeingh, manager produits. La fonction Multi-Touch, associée à la navigation du nouveau menu, simplifie l’utilisation comme sur un smartphone. La conception intelligente des menus diminue le nombre de clics nécessaires. Sont compatibles : les semoirs en ligne ou monograines, les pulvérisateurs, les distributeurs d’engrais, les épandeurs universels, les tonnes à lisier, les faucheuses et les andaineurs.

Le combiné de semis porté Horsch Express KR, avec herse rotative Kredo, est maintenant proposé en version repliable 4 m en combinaison avec la trémie frontale Partner FT, d’une capacité de 1 600 l. La herse rotative est dotée de 14 rotors qui améliorent la qualité du lit de semences. L’outil comporte des éléments semeurs doubles disques TurboDisc et l’on peut mettre, à l’arrière, un rouleau à dents ou Trapèze. Le SectionControl, disponible en option, effectue une coupure électronique qui réduit les croisements au semis. Pour un meilleur respect du sol et un ré-appui homogène, on peut ajouter un tasse-avant sous la trémie frontale : au choix un rouleau RollPack de 280 kg ou à pneus de 230 kg. L’ouverture de la trappe de remplissage a été dimensionnée pour un approvisionnement au chariot élévateur ou au chargeur frontal. À noter : avec ce semoir, le débit de chantier atteint 13 km/h d’après la firme.

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© Horsch

Terminal Isobus double CCI 1200


Machinisme

Trimble GFX-750 : l’Isobus et le guidage haute performance

Momosem a exposé à l’Agritechnica un semoir 8 rangs doté d’éléments semeurs Monoshox NG Plus ME, d’un nouveau fertiliseur 1 350 l avec entraînement électrique FertiDriveVE et d’un Microsem avec entraînement électrique MicroDriveVE. Ce semoir offre aux utilisateurs une solution entièrement électrique, pilotée en cabine depuis un terminal Isobus. Ils profitent ainsi d’un « meilleur confort d’utilisation (réglage en cabine de la densité de semis, de la fertilisation et des microgranulateurs) et d’une précision plus élevée (absence totale de patinage), tout en augmentant les rendements grâce à la modulation », a annoncé le constructeur.

Isobus, connectivité Wi-Fi et Bluetooth intégrés, précision du récepteur satellite du constructeur... lancée sur le salon, la console GFX-750 de Trimble bénéficie des technologies maison mais également des développements de Müller-Elektronik que le Californien a racheté récemment. Ce boîtier est vendu avec le système de guidage Navi-900. « Facile à installer sur une cabine, il est équipé de notre récepteur GNSS multi-constellation triple fréquence, qui combine les dispositifs GPS, Glonass, Galileo et Beidou. La flexibilité est supérieure et le temps de convergence plus court », précise l’équipementier. « La couverture satellite étendue améliore la disponibilité du signal pour un temps de travail effectif accru, en particulier si les conditions de travail sont difficiles. »

© Trimble

Un semoir Monosem 100 % électrique

© Monosem

Pour maximiser la polyvalence de ses charrues portées réversibles, l’entreprise vendéenne a conçu les R6 et R8, simples à 4 à 7 corps et dérivées des RW6 et RW8, mais avec une nouvelle tête, ainsi qu’un réglage de la largeur par index crantés et du déport/dévers indépendant. Cette nouvelle gamme peut être attelée à des tracteurs de 140 à 250 ch. « D’où un gain de temps, mais également un entretien et un réglage plus simples. Par ailleurs, le nouvel avant train reçoit la suspension de troisième point préservant le couple tracteur/charrue au travail », complète Grégoire-Besson.

Rabewerk Corvus PKE K : le corbeau est de retour

© Grégoire-Besson

Chez Grégoire-Besson, des charrues portées à réglage multi-position de la largeur de travail

Argo Tractors se digitalise

© Argo Tractors

Le tractoriste italien investit dans le numérique pour optimiser le travail de son réseau de concessionnaires. Pour satisfaire les attentes des exploitants et proposer un service de qualité, la communication s’oriente vers le digital avec, par exemple, un logiciel CRM et de nouveaux sites web plus corporate, comprenant entre autres un configurateur de tracteur.

Claas se met au télégonflage Suite au rachat du spécialiste R&M Landtechniksysteme, pour répondre aux nouvelles contraintes de respect des sols, le groupe allemand commercialise désormais des packs complets de régulation de pression des pneus : technique de commande et de régulation, transmetteurs rotatifs et unités de compresseur à très fort débit d’air. Facile alors de modifier rapidement la pression des pneumatiques du tracteur et de la remorque sur route et au champ ! Une application suffit pour contrôler l’installation. Le conducteur enregistre différents profils, correspondant à plusieurs combinaisons de tracteur et d’outil porté. La pression cible, pour le champ et la route, est saisie une seule fois puis conservée en mémoire. Du coup, l’électronique adapte la pression de chaque pneu. Terre-net Média : Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-Occasions.fr I Décembre 2017

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© Claas

© Rabewerk

Pour l’Agritechnica, Rabewerk, marque estampillée par un corbeau, a fait évoluer ses herses rotatives Corvus. La nouvelle génération PKE K, repliable, est disponible en 4 à 6 m. Le système flottant permet aux deux ailes de suivre le terrain et de travailler jusqu’à 20 cm de profondeur. Ces outils sont munis d’un dispositif autobloquant pour le transport. Toutefois, un verrouillage manuel est possible. Le déport par rapport au tracteur est limité à 100 mm pour réduire l’influence du poids de la herse sur l’engin. Un rouleau packer de 660 mm, restant propre même en conditions lourdes, peut être ajouté. La nouvelle boîte de vitesses accepte jusqu’à 300 ch de puissance de traction.


Machinisme Essai Supplément partenaire Groupe Hardi France PUBLI-INFORMATION

DOSSIER

Renforcement de gamme et naissance d’un géant de la pulvérisation agricole

© GROUPE HARDI

Le Groupe HARDI FRANCE, fusion des sociétés HARDI EVRARD et MATROT, s’engage à vous garantir une expérience unique alliant productivité, précision et sécurité dans votre travail.

La fusion des sociétés HARDI EVRARD et MATROT ouvre de nouvelles perspectives dans le domaine du traitement des cultures et de ses mises en application.

M

ATROT Équipement fait désormais partie du Groupe HARDI. En effet, les deux sociétés ont fusionné pour devenir le Groupe HARDI FRANCE. La nouvelle entreprise distribuera dans l’hexagone les produits associés à chacune des marques HARDI, EVRARD, MATROT à travers le même réseau de distribution, à quelques exceptions près et produira sous la marque HARDI une gamme complète d’automoteurs pour

Découvrez à travers ce supplément la distribution à l’export. Cette fusion Pulvérisation les composants clés qui renforcera la position de HARDI dans caractérisent les marques le segment des pulvérisateurs et les produits du Groupe automoteurs et permettra “ Garantir la HARDI FRANCE et d’augmenter les ressources de garantissent une développement pour offrir aux productivité, vous expérience unique alliant clients une gamme de produits plus large. Les besoins la précision et productivité, précision et sécurité dans votre en agriculture évoluent rapidement. HARDI est un la sécurité „ travail. acteur incontournable dans le monde de la pulvérisation.

Welcome Rubicon !

© GROUPE HARDI

Introduit en novembre 2016 en Australie et en phase de lancement aux ÉtatsUnis, l’automoteur RUBICON est le fruit d’un travail commun entre les deux sociétés. Il faut une bonne coopération technique et compréhension du marché pour que les efforts des deux entreprises réussissent à produire, à cette échelle, un pulvérisateur de cette envergure. Le produit a été testé avec succès en Australie, et les commentaires des utilisateurs ont été très positifs. 9 000 litres de capacité, 386 ch, 48 m de largeur de rampe, 35 km/h au travail ; l’automoteur RUBICON est le fruit du travail commun entre le groupe HARDI et MATROT.

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Terre-net Magazine I Décembre 2017


PUBLI-INFORMATION Machinisme

Zoom sur le pulvérisateur traîné HARDI

Le NAVIGATOR a été conçu pour les agriculteurs les plus exigeants Simplicité d’utilisation, nombreuses fonctionnalités et excellent rapport qualité/prix sont les principaux atouts du NAVIGATOR. PAR FRÉDÉRIC HENNEBERT

DynamicFluid4, la vanne la plus rapide du marché La vanne la plus rapide du marché est une régulation intelligente basée sur une technologie à 4 capteurs. DynamicFluid4 assure un contrôle précis et rapide de la régulation. Ses avantages sont : - précision : calcul continu et mesure 20 fois par seconde, - économie : les surdosages nocifs, sont évités. Les sous-dosages sont fortement limités voir supprimés, - anticipation : analyse et prévoit la position de la vanne de régulation via un algorythme,

© HARDI

T

out a été conçu de manière simple, logique et à portée de main. La zone de travail regroupe les fonctions essentielles nécessaires à l’utilisation du pulvérisateur. Le filtre d’aspiration autonettoyant Easyclean avec un manomètre extérieur de colmatage et une ouverture quart de tour. L’incorporateur TurboFiller, monté de série, mélange efficacement les liquides et poudres grâce à une puissante dépression et un vigoureux tourbillon. L’ensemble des équipements aujourd’hui indispensables sont disponibles sur le NAVIGATOR : une flèche hydraulique intelligente IntelliTrack, la suspension d’essieu SmoothRide par plot en polyuréthane, la circulation continue basse pression BoomPrime, la dilution de fond de cuve, la gestion automatique efficace de la hauteur de rampe AutoTerrain, le changement de buses instantané AutoSelect ou encore l’espacement des buses de 25 cm.

Contrôle des paramètres facilité et rampes DELTA FORCE de 24 à 39 m.

Le suivi du sol par excellence grâce à l’Autoterrain - la rapidité : jusqu’à 7 fois plus rapide qu’une régulation standard de 0 à 500l/min

Pulvérisez plus rapidement grâce une hauteur de rampe plus faible. Le système est connu pour les caractéristiques suivantes : Le contrôle total - capteurs à ultrasons robustes et précis, - choix entre modes sol, culture ou hybride, avec l’isobus - vanne proportionnelle pour mouvements Le NAVIGATOR peut être exploité avec doux, un terminal virtuel Isobus. L’ opérateur - correction de dévers, d’inclinaison et de hauteur, avec géométrie variable peut utiliser les fonctions “ De 3 000 à intelligentes comme négative. l’AutoSection-Control, Munie de trois ou cinq capteurs 6 000 litres, directement de son propre ultrasons sur la rampe ainsi que de terminal Isobus si celui-ci de 24 à 39 m „ trois capteurs d’angle, la rampe suit le prend en charge. Les parfaitement la végétation. Cela consoles HC8600 et HC9600 sont équipées permet au système d’être proactif et de d’origine pour la modulation et le guidage réagir plus rapidement.

Focus sur le contrôle de dérive HARDI TWIN FORCE

La rampe TWIN offre l’excellence en matière de technique d’application et d’indépendance vis-à-vis des conditions climatiques. Dans cette situation, le vent est d’environ 8-9 m/s et la dérive est parfaitement maîtrisée par la rampe à assistance d’air TWIN. Cette réduction quasi absolue de la dérive permet d’économiser jusqu’à 30 % de produits avec une meilleure pénétration et couverture.

Terre-net Terre-netMédia Média: :Terre-net.fr Terre-net.fr -- Web-agri.fr Web-agri.fr -- Terre-net-Occasions.fr Terre-net-Occasions.fr I Décembre 2017

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FranceFrance partenaire Groupe Hardi Machinisme PleinsSupplément phares PUBLI-INFORMATION

Fiabilité et qualité chez EVRARD

DOSSIER

L’ALPHA Evo II, l’automoteur Renforcement de gamme de et référence naissance d’un géant de la pulvérisation agricole

Fort de ses performances élevées et de sa fiabilité légendaire, l’ALPHA Evo II continue à faire référence. Conçu et fabriqué en France, il est le fruit d’une expérience unique en recherche et développement pour la protection des cultures. PAR FRÉDÉRIC HENNEBERT

OptiSpray/DuoSpray - Cabine à 360° de visibilité

Le Groupe HARDI FRANCE, fusion des sociétés HARDI EVRARD et MATROT, s’engage à vous garantir e rapport poids/puissance de l’ALPHA une expérience précision et sécurité dans votre travail. EVO II resteunique inégaléalliant grâce productivité, à une

L

© EVRARD

conception de châssis en acier résistant HLE riveté, qui lui permet d’être le plus léger de sa catégorie. De plus, la masse du pulvérisateur est également répartie de manière à améliorer le franchissement et le respect des sols. La transmission EcoDrive garantit une bonne régulation du moteur et de la vitesse d’avancement. Une suspension pneumatique de châssis et de cabine est disponible en option, tout comme la sélection automatique de buses Opti-Spray/Duo-Spray ou encore la voie variable hydraulique.

© GROUPE HARDI

L’ Alpha EVO 2 est équipé d’une cuve de 3 500 à 5 000 litres et de rampes en aluminium de 24 à 44 m. de chantier, modulation de la dose/ha à avec chauffage et climatisation régulée. vitesse et pression constantes, qualité une cabine suspendue automatiquement de pulvérisation, taille des gouttelettes pour plus de confort, (en option) et un maîtrisée, rapidité et modularité via la rail coulissant pour le positionnement des sélection du choix des buses depuis la consoles. cabine, amélioration de l’efficacité des produits de traitement en augmentant le La plus large voie variable Opti-Spray/Duo-Spray nombre d’impacts sur la cible (pulvérisation Adaptez votre voie en fonction de vos jusqu’à 4 buses en même temps). Précurseur dans la technologie de sélection contraintes. Avec une voie variable réglable automatique des buses, EVRARD a conçu Cabine EVO 2 vision à 360° en continu sur une plage d’un mètre, les systèmes Opti-Spray et Duo-Spray vous pouvez tirer pleinement profit d’un qui suppriment les contraintes liées La cabine de l’ALPHA Evo II, conçue et système polyvalent et performant. Pouvoir à la pulvérisation. L’Opti-spray fait dédiée à la pulvérisation, dispose également changer de largeur de pneumatique entre appel à un porte-jet 4 buses permettant de nombreux atouts : une vue panoramique l’hiver et le printemps tout en conservant 15 combinaisons alors que le Duo-Spray à 360°, un accoudoir Spray Center la même voie permet un rendement possède un porte-jet rotatif de 2 buses ergonomique, réglable et solidaire du siège, maximal. Cette adaptabilité aux cultures assurant trois combinaisons. Les une colonne de direction à trois points en lignes préserve vos rendements mais La fusion dessont sociétés HARDI EVRARDdes et MATROT de nouvelles perspectives dans le domaine sesrécoltes. mises en application. avantages : augmentation débitsouvre réglables, une cabine certifiée classedu 4traitement aussides la cultures qualitéetdedevos

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ATROT

Équipement

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la distribution à l’export. Cette fusion

Découvrez à travers ce supplément

Pulvérisation les composants clés qui désormais partie du Groupe renforcera la position de HARDI dans METEOR PULVÉRISEZ SANS LIMITES caractérisent les marques HARDI. En effet, les deux le segment des pulvérisateurs

3500 ont 4200   5400  sociétés fusionné pour 6800 devenir le Groupe HARDI FRANCE. La nouvelle entreprise distribuera dans l’hexagone les produits associés à chacune des marques HARDI, EVRARD, MATROT à travers le même réseau de distribution, à quelques exceptions près et produira sous la marque HARDI une gamme complète d’automoteurs pour

automoteurs et permettra d’augmenter les ressources de développement pour offrir aux clients une gamme de produits plus large. Les besoins en agriculture évoluent rapidement. HARDI est un acteur incontournable dans le monde de la pulvérisation.

“ Garantir la productivité, la précision et la sécurité „

et les produits du Groupe HARDI FRANCE et vous garantissent une expérience unique alliant productivité, précision et sécurité dans votre travail.

© GROUPE HARDI

Welcome Rubicon ! Introduit en novembre 2016 en Australie et en phase de lancement aux ÉtatsUnis, l’automoteur RUBICON est le fruit d’un travail commun entre les deux sociétés. Il faut une bonne coopération technique et compréhension du marché pour que les efforts des deux entreprises réussissent à produire, à Sélection automatique de buses OptiSpray/DuoSpray pour une qualité de pulvérisation garantie et maitrisée cette échelle, un pulvérisateur de cette envergure. Le produit a été testé avec Active Boom Pro pour un suivi du sol parfait et une stabilité de rampe irréprochable en toutes conditions succès en Australie, et les commentaires des utilisateurs ont été très positifs. L’intelligence du Regulor en Isobus pour suivre et contrôler l’ensemble des fonctionnalités du pulvérisateur

9 000 litres de capacité, 386 ch, 48 m de largeur de rampe, 35 km/h au travail ; l’automoteur RUBICON est le fruit du travail commun entre le groupe HARDI et MATROT.

www.evrard-fr.com

28 30 Performant pour longtemps Terre-net Magazine I Décembre 2017


PUBLI-INFORMATION Machinisme

MATROT HELLIOS III

Quoi de neuf ? Nouvelle transmission, régulation électronique, circulation continue, légèreté, franchissement... ces petits plus qui font une grande différence. PAR FRÉDÉRIC HENNEBERT

L’

automoteur léger phare de chez MATROT bénéficie maintenant d’un moteur tier 4 Perkins de 170 ch et 4,4 l de cylindrée. La cabine de l’Hellios bénéficie d’un agencement entièrement repensé avec un nouveau siège pneumatique, un nouvel accoudoir ainsi qu’une colonne de direction ajustable trois points pour améliorer son confort et son ergonomie. L’Hellios III reprend le pont arrière

“ 3 000 litres et des © MATROT ÉQUIPEMENT

rampes aluminium de 24 à 38 m „

Le plus léger de sa catégorie

L’Hellios III minimise le tassement. Léger, sa répartition des masses lui confère une parfaite maniabilité.

couplé à la transmission, permet - plus de couple pour passer plus facilement en conditions difficiles, - une consommation réduite au champ et sur la route avec l’Automotive, - un gain de 10 cm de garde au sol par rapport à l’Hellios II (pont de Xénon), - un meilleur confort en cabine grâce à un environnement plus silencieux, - une sécurité accrue avec des freins dans les motoréducteurs avant.

La PPI® de l’Hellios III ne comprend L’Hellios III est l’automoteur de qu’un seul et unique tuyau de retour, pulvérisation le plus léger de sa catégorie. qui n’est pas situé sur la rampe. Avec 6,3 tonnes à vide, ses aptitudes L’ouverture pneumatique des jets est de franchissement en instantanée sur toute la conditions humides et en largeur de la rampe. Il “ Faible poids et dévers sont excellentes n’y a pas de retour de et permettent de puissance accrue „ bouillie en cuve lorsque minimiser au maximum l’appareil pulvérise. La le tassement. De plus, PPI est une circulation son faible poids est uniformément réparti continue précise et réactive, qui réduit entre l’avant et l’arrière de la machine ce les volumes morts, facilite le rinçage qui avec sa maniabilité font de l’Hellios III et diminue le risque de colmatage. Un un pulvérisateur très polyvalent. nouvel équipement favorise la qualité de Le nouveau moteur Tier 4 de 4,4 l et 170 ch pulvérisation et les débits de chantier :

© MATROT ÉQUIPEMENT

Nouvelle transmission et régulation électronique

+ 10 cm de garde au sol par rapport à l’Hellios II.

© MATROT ÉQUIPEMENT

de son grand frère le Xénon, avec des freins multidisques immergés et utilise deux moteurs hydrauliques pour l’avant. L’Hellios III est doté de série de l’écran Isobus TOUCH800 de 8 pouces et en option du TOUCH1200 de 12 pouces. L’intégralité des fonctions de pulvérisation, de la coupure GPS, du guidage et des caméras sont gérées sur cet écran avec la possibilité d’extraire les données à l’aide d’une clé USB. L’Hellios III possède une suspension pneumatique trois points qui améliore le confort du chauffeur, la tenue de route et la stabilité de la rampe.

Jusqu’à 15 combinaisons de débit avec M-Select.

la sélection automatique de buse M-Select. Disponible sur la gamme MATROT, elle assure avec son porte-jet à 4 buses jusqu’à 15 combinaisons de débit.

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Machinisme

Essai

Tracteur Case IH Luxxum

« Un débit hydraulique idéal pour les travaux au chargeur frontal » Le Luxxum de Case IH est un tracteur conçu pour l’élevage et les petites exploitations. Maniabilité, confort, performance... cette machine n’a rien à envier à celles de plus grande taille. Pour vérifier qu’elle répond bien aux besoins des éleveurs, rendez-vous chez Guillaume Morel, installé à Saint-Aubin-de-Terregatte dans la Manche. À l’essai : un modèle de 100 ch, équipé d’un chargeur frontal. Qu’en pense l’agriculteur après une semaine d’utilisation ?

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Par Sébastien Duquef // sduquef@terre-net-media.fr

Guillaume Morel, agriessayeur, élève des porcs et des vaches laitières à Saint-Aubin-de-Terregatte dans la Manche.

Q

ui de mieux placé qu’un éleveur pour essayer un tracteur d’élevage ? La rédaction a donc confié le Case IH Luxxum 100 ch à Guillaume Morel, exploitant à Saint-Aubin-de-Terregatte dans la Manche. Muni d’un chargeur frontal, c’est selon la marque « l’outil idéal pour effectuer les travaux quotidiens ». Visibilité, maniabilité, puissance, débit hydraulique, confort... l’agriculteur va passer

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tous ces points en revue avant de donner son avis sur cette nouvelle gamme.

Le moteur répond au quart de tour Le relevage soulève jusqu’à 5,4 t à l’arrière et 1,8 t à l’avant. Un petit gabarit adapté à l’élevage, qui débite tout de même 84 l/ min via la pompe principale, complétée

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d’une seconde fournissant 43 l/min. De quoi alimenter sans souci les outils animés. Et pour ceux qui tournent à l’aide de la prise de force, une fonction permet d’embrayer progressivement le système, sans brusquer la mécanique. Première réaction de Guillaume : il est impressionné par le débit hydraulique de la machine, qui offre une réactivité optimale au chargeur. En effet, grâce au cir-


cuit fermé à détection de charge, ce dernier s’élève à 84 l/min en version standard et monte jusqu’à 100 l/min en option. « Avec une telle quantité d’huile, ça déménage côté manutention. L’engin est vraiment réactif ! À la première utilisation, il est même presque trop brutal. Un temps d’adaptation est nécessaire pour apprivoiser le joystick dédié aux fonctions hydrauliques. » La gamme comporte trois modèles, les Luxxum 100, 110 et 120, développant chacun 97, 107 et 117 ch. Le couple maximum (430, 468 et 491 Nm respectivement) est atteint dès 1 500 tr/min. Concernant la transmission, il s’agit d’une boîte ZF à 32 vitesses avant et arrière (avec réducteur), soit 4 vitesses avec 4 rapports sous charge. Sous le capot, le bolide n’a pas à rougir face à ses concurrents de même puissance.

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Machinisme

Le Luxxum de Case IH est le parfait allié pour les travaux quotidiens de la ferme.

Il embarque un moteur FPT F5C de 3,4 l de cylindrée à rampe commune, disposant de la technologie Hi-eSCR EcoBlue qui, d’après le constructeur, améliore les performances et procure une réserve de couple de 24 %. En raison des mauvaises conditions météorologiques durant l’essai,

nous n’avons malheureusement pas pu tester le comportement de la machine au champ. Difficile donc de juger sa capacité de traction. « Aucun doute toutefois, les 100 ch sont bien là ! Je les ai sentis dès le premier coup d’accélérateur. Le moteur FPT répond au quart de tour », témoigne

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Pour répondre aux exigences de la norme Tier 4 final, le constructeur utilise la technologie Hi-eSCR mais également de l’AdBlue.

Avec un nom évoquant le luxe, pas étonnant que la cabine du Luxxum soit suspendue, comme le pont avant en option. Inutile de préciser que le confort est remarquable à bord, en particulier pour un modèle destiné à l’élevage. « Les commandes sont ergonomiques et bien placées. L’opérateur les a toutes sous la main. Un vrai plus, qui diminue la fatigue », renchérit le producteur. Un petit bémol ce-

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« Toutes les commandes sont bien placées, à portée de main », selon l’agriessayeur.

l’éleveur. Pour respecter la norme Stage IV, le constructeur utilise la technologie Hi-eSCR EcoBlue, comme indiqué précédemment. Pas de Fap, ni de dispositif posttraitement à entretenir. Seulement 10 % des gaz d’échappement recirculent dans le moteur. Le turbocompresseur, plus efficace, réduit la consommation de carburant. Autre avantage : les intervalles d’entretien s’allongent et passent à 600 h.

Des commandes ergonomiques

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Les boutons situés sur l’aile du tracteur gèrent le relevage, un distributeur hydraulique et l’enclenchement de la prise de force.

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Essai

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Machinisme

Le débit hydraulique de 100 l/min rend la manutention au chargeur frontal très efficace.

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Machinisme

Le gabarit et la polyvalence de ce tracteur sont des atouts indéniables en élevage.

Visualiser les informations d'un coup d’œil À l’inverse, rien à redire au niveau du tableau de bord. Chaque indicateur est visible et facilement identifiable. « C’est important de visualiser les bonnes informations d’un coup d’œil ! », souligne encore Guillaume. Quant au chargeur frontal, facile de s’en servir ! En cabine, la visibilité est bonne grâce au toit panoramique. « Au chargement de la mélangeuse, elle est même excellente. L’idéal pour mettre à l’épreuve son efficacité aurait été de ranger des ballots de paille. » Néanmoins, lors des journées très ensoleillées, il faut obligatoirement tirer le voile de protection pour ne pas être ébloui. Parmi les pistes d’amélioration, citons aussi les stabilisateurs des bras de relevage. « Il n’y en a qu’un seul car l’autre côté est maintenu par un ressort. Les réglages sont un peu compliqués quand on souhaite de la précision, pour fertiliser ou pulvériser par exemple. Deux bras réglables auraient été préférables », détaille l’exploitant.

À noter également : la simplicité de l’entretien quotidien. « Tous les composants sont accessibles. Pour contrôler le niveau des fluides entre autres, il suffit de regarder la jauge, judicieusement positionnée. Un réel gain de temps, chaque matin, avant de démarrer ! Sans compter les économies réalisées grâce à ce contrôle régulier. Qui vérifie la jauge à huile du moteur quand il faut se contorsionner pour y accéder ? Personne. Résultat, un jour ça casse », explique l’agriessayeur, plutôt sensible au respect de la mécanique. Au final, il est agréablement surpris par l’engin, lui qui n’avait jamais conduit de Case IH auparavant. « Il correspond parfaitement à mes attentes, notamment en termes de manutention. Si je devais investir, pourquoi pas un Luxxum. Le commercial local n’a qu’à me faire une proposition, on verra bien. »

“ Un tel confort à bord, pas étonnant avec un nom évoquant le luxe „

Une agréable surprise Depuis son lancement il y a un an, cette gamme remplace les anciens Farmall Pro. Fabriqués à Saint-Valentin en Autriche, ces tracteurs se positionnent sur le marché des petites puissances, un segment non négligeable qui représente environ 18 000 unités chaque année en France. ●

SUR LE WEB

pendant sur le levier du frein de parking, coincé entre le siège du passager et celui du chauffeur. « Il ne faut pas avoir de gros bras pour passer entre les deux. », regrette-t-il.

Web -agri Le Case IH Luxxum,

présenté en vidéo, sur www.terre-net.fr/mag/71luxxum L’avis de Guillaume Morel, agriculteur dans la Manche, sur www.terre-net.fr/mag/71morel

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Machinisme

Pleins phares

Mélangeuse

À vis, à pales, horizontale ou verticale : faire le bon choix La mélangeuse est un formidable outil pour les éleveurs, à condition de choisir une machine adaptée et de savoir l’utiliser pour préparer une ration totale mélangée qui convienne à chaque lot d’animaux. Les conseils du cabinet de nutrition BDM. Par le cabinet de nutritionnistes BDM // redaction@terre-net.fr

L

es rations totales mélangées présentent l’avantage de stabiliser les variations du pH ruminal au cours de la journée et sont mieux valorisées par les animaux. Depuis le début des années 1990, le marché de la mélangeuse, en plein essor, attire de nombreux constructeurs. Rien qu’en France, plus d’une cinquantaine de marques sont disponibles. Aujourd’hui, 40 à 50 % des éleveurs laitiers sont équipés. Ainsi, un millier de machines traînées et une centaine d’automotrices sont vendues tous les ans. S’il existe beaucoup de modèles différents de mélangeuses, ils peuvent être regroupés en trois catégories : celles à vis horizontales, à vis verticales et à pales.

Les mélangeuses à vis horizontales (Seko, Storty…) ont été les premières importées en France depuis l’Espagne et l’Italie. Si elles coupent très rapidement les fibres et donnent un mélange homogène, elles s’avèrent trop agressives sur les fourrages délicats, qui risquent de se transformer en véritable "bouillie" à l’auge. Ces machines ont connu leurs heures de gloire dans les années 80/90, mais sont désormais moins plébiscitées. En effet, avec le développement des rations à base de maïs ensilage, elles accentuent les phénomènes d’acidose et de sub-acidose. Toutefois, ces modèles, peu adaptés aux bovins, trouvent un second souffle avec les petits ruminants (chèvres et brebis laitières), pour lesquels l’aliment doit être coupé beaucoup plus court.

... contrairement aux vis verticales Les mélangeuses à vis verticales, souvent appelées bol, sont sans doute les plus poly36

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Les vis horizontales attirent moins... Aujourd’hui, 40 à 50 % des éleveurs laitiers sont équipés d’une mélangeuse.

caisse et des "bras" mélangent les ingrévalentes. Elles séduisent de plus en plus dients. Leur principal intérêt : les fibres de monde car elles sont faciles à utiliser. sont mieux respecDe plus, leur prix a baissé suite à une “ Maîtriser ce qui est ingéré tées, d’où un mélange de meilleure qualité, concurrence féroce. par le troupeau „ La possibilité d’inbien aéré, avec des corporer des balles fibres coupées plus net qu’avec les autres mélangeuses. rondes entières explique aussi leur essor rapide, comme leur mécanique simple, gage de fiabilité. Par ailleurs, certains Les mélangeuses à pales modèles, munis de turbines de paillage, respectent mieux les fibres peuvent également pailler. Qu’elles soient à simple ou double vis, la coupe des fibres est rapide et assurée par des couteaux sabres sur la vis et des contre-couteaux (hydrauliques ou électriques) sur les parois. Le mélange obtenu est homogène, à condition de suivre un ordre de chargement précis : les fibres d’abord, puis les concentrés et enfin les ensilages. Les mélangeuses à pales, elles, fonctionnent comme des "bétonnières". Les couteaux sont fixés au fond de la

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Cependant, plusieurs défauts doivent être mentionnés. D’une part, le volume utile représente seulement 80 à 85 % de la capacité totale car la ration doit retomber avant d’être mélangée. Et cela engendre un surcoût non négligeable à l’achat. D’autre part, il est très long, voire quasiment impossible, d’introduire des balles rondes ou d’importantes quantités de fibres. Depuis peu, face au manque de main-d’œuvre, les robots d’alimentation et les mélangeuses


Machinisme

Avoir un outil performant sur l’exploitation n’empêche pas certaines erreurs, souvent très pénalisantes, telles que :

• laisser du foin en bout de stabulation L’intérêt de la ration totale mélangée (RTM) est de maîtriser ce qui est ingéré par le troupeau. Avec du foin en libreservice, même s’il est bénéfique à la santé, difficile de savoir qui mange quoi, surtout si l’aliment préparé à la mélangeuse n’est pas de bonne qualité.

• fabriquer une ration trop sèche Les rations trop sèches favorisent le tri à l’auge, un phénomène fréquent lorsqu’elles sont mélangées avec du foin et des concentrés. Résultat : les bienfaits de la RTM diminuent et les problèmes d’acidose augmentent car les bêtes reçoivent leur quantité quotidienne de concentrés en une fois… Il ne faut donc pas hésiter à ajouter de l’eau dans le bol.

• ne pas prévoir de ration pour les vaches taries Les fibres et la concentration énergétique de la ration préviennent les troubles métaboliques en début de lactation. Or, les RTM permettent de contrôler la quantité d’aliment et de fibres apportée. Avoir une mélangeuse et ne pas s’en servir pour les vaches taries est une ineptie. ●

À regarder, en vidéo,

Web -agri l’essai de la mélangeuse

à pales MF340 de Keenan sur www.terre-net.fr/mag/71keenan

Et aussi l’essai du bol mélangeur Kuhn Profile 16 m3 sur www.terre-net.fr/mag/71kuhn

PROFILE 2.DL-CL-PLUS

Gamme de mélangeuses pour utilisations intensives et troupeaux exigeants La nouvelle gamme de mélangeuses PROFILE à deux vis verticales est disponible de 18 à 34 m3. Cette gamme déclinée en distribution directe, transversale ou encore avec turbine de paillage a été conçue pour les utilisations intensives. Sa géométrie spécialement étudiée vous permet d’avoir 3-4 m3 de plus disponibles pour une même hauteur que les machines du marché. Les vis de mélange K-NOX en standard sur la nouvelle gamme PROFILE repoussent considérablement les limites de l’usure. Pour une plus grande longévité, l’ensemble de la vis (spires et tronc) est en acier inoxydable 3CR12. Le large choix de solutions de distribution de la nouvelle gamme PROFILE répondra à toutes vos attentes. En distribution directe avec goulotte ou tapis, en distribution transversale ou encore avec turbine de paillage, plus de 50 versions possibles !

www.kuhn.fr

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AD’VERT Conseil - AP-PROFILE 2-2017 *soyez fort, soyez KUHN

Les erreurs à éviter

• couper des fibres trop longues, ou trop courtes La qualité des fibres est primordiale. Si elles sont trop longues, les bêtes auront tendance à trier davantage la ration à l’auge et une grande partie des fibres sera perdue dans les refus. De même, si les elles sont trop courtes ou défibrées, elles ne joueront plus leur rôle mécanique : elles ne ralentiront plus suffisamment le transit digestif et la rumination alors que le taux de cellulose brute de la ration progresse.

SUR LE WEB

autonomes arrivent dans les élevages. Les principes de mélange sont les mêmes que ceux cités précédemment. La principale différence est de pouvoir multiplier les lots d’animaux au régime alimentaire varié. Est-ce la fin des Dac ?


Le dossier

Grand angle

Stratégie fongicide céréales

Quelle direction prendre pour 2018 ? À l’heure des premiers achats phytos, Terre-net a interrogé deux experts et un agriculteur sur les stratégies de lutte à privilégier pour 2018 contre les maladies fongiques sur grandes cultures. Faut-il jouer la sécurité avec des traitements classiques, ou chercher les économies avec un itinéraire "low cost" ? Peut-on concevoir un programme "écologique" ? Quels sont les leviers pour agir en amont ? Des questions que nous avons posées à Julie Coulerot, directrice de l’entreprise de conseil indépendant Agro Conseil, JeanYves Maufras d’Arvalis-Institut du végétal et Bernard Pigot, agriculteur dans l’Yonne.

Par Nicolas Mahey // redaction@terre-net.fr

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Š Fotolia, Watier-Visuel // CrÊation Caroline Carpentier

Le dossier

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Le dossier

Grand angle

Jean-Yves Maufras, Arvalis-Institut du végétal

AVIS D’E « Il faut savoir s’adapter XPERT à la baisse comme à la hausse » Pour Jean-Yves Maufras, ingénieur chez Arvalis-Institut du végétal, un programme reste le meilleur moyen de « s’assurer une sécurité qui fonctionne dans de nombreuses situations », tout en restant souple sur le nombre de passages ou sur les doses.

Jean-Yves Maufras (JYM) : Le blé tendre et l’orge essentiellement. Le blé dur vient tout de suite après en termes de surface. On peut y ajouter le triticale, l’avoine, le seigle, etc. La principale maladie fongique est la septoriose. Ce n’est pas la plus nuisible, les rouilles le sont beaucoup plus mais sont moins fréquentes et plus faciles à contrôler. La septoriose est plus préoccupante, avec une nuisibilité nationale autour de 17 à 18 q de pertes à l’hectare. En 2016, on était à 25 q/ha ; en 2017, c’était moitié moins : 12 q/ha. La rouille jaune a été particulièrement virulente en 2014 : jusqu’à 4 traitements ont été appliqués localement contre 2,2 en moyenne. Depuis, l’élimination des variétés les plus sensibles a rectifié le tir. La rouille brune préfère les températures chaudes et touche plutôt le sud-ouest de la France. Cette année, il a fait sec dans ce secteur et il n’y en a pas eu ou très peu. Inversement, elle est arrivée dans le nord, tardivement, avec peu de conséquences. En 2017, on a redécouvert l’oïdium, une maladie favorisée par l’alternance de conditions sèches et pluvieuses. Les symptômes  —  nombreux pustules blancs sur les feuilles — sont spectaculaires mais sa nuisibilité n’est pas significative. La fusariose, enfin, est une maladie de l’épi qui produit des mycotoxines rendant le grain impropre à la consommation. Elle est assez rare néanmoins, elle peut faire perdre une dizaine de quintaux par hectare. Le problème : si la teneur en mycotoxines dépasse la norme autorisée, la production n’est plus commercialisable, ce qui justifie le T3 quasi systématique sur blé dur. TNM : Dans un programme classique, combien de fois intervenir et selon quelles modalités ?

JYM : Cette année, toutes céréales confondues, 2 traitements ont été réalisés en 40

moyenne à l’échelle nationale contre 2,3 en 2016. Sur blé, pour simplifier, on traite une à trois fois, parfois quatre. Grosso-modo, les agriculteurs effectuent 2 passages en dessous de la Loire, et 3 au-dessus, en raison du climat. La pluie fait en effet "monter" la septoriose sur les feuilles. Or, il pleut davantage au nord qu’au sud et il fait plus froid : les producteurs sèment plus tôt ; le cycle végétatif de la plante est plus long et la maladie a plus le temps de s’installer. Ainsi, il est conseillé d’intervenir dès le stade deux nœuds, puis à nouveau au stade dernière feuille avant épiaison. Les pratiques diffèrent cependant selon les régions. Certains ne traitent pas à deux nœuds, mais aux stades dernière feuille et épi. Ailleurs, on va compter trois interventions : à deux nœuds, dernière feuille et épi. L’avantage des programmes classiques comme ci-dessus est de s’assurer une sécurité dans de nombreuses situations, qui se justifie économiquement.

© Jean-Yves Maufras

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erre-net Magazine (TNM) : Quelles céréales sont concernées par les maladies fongiques ?

« Le prix du blé est déterminant dans la fixation du seuil d’intervention », estime Jean-Yves Maufras.

beaucoup de familles chimiques. Quand une nouvelle fait son apparition, elle n’est pas connue par la maladie et est efficace, jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment utilisée pour que les agents pathogènes parviennent à la contourner... Les profils variétaux sont toutefois en train d’évoluer vers des plantes de moins en moins sensibles.

Autre avantage : en année sèche comme 2017, les doses peuvent être réduites, jusqu’à Quant à la campagne en cours, impossible supprimer complètement un traitement. de faire des pronostics. Chez Arvalis, nous Ceux qui d’habitude pratiquaient systémaraisonnons de manière fréquentielle : on tiquement un T1 ont va semer telle variépu économiser une té dans telle région, “ On ne déclenche pas trentaine d’euros à où nous disposons l’hectare. Il faut bien d’un historique un traitement pour gagner sûr savoir s’adapter, pluriannuel. Nous deux ou trois quintaux „ à la baisse comme envisageons une à la hausse. Tout le nuisibilité potenmonde construit un programme moyen en tielle sachant que la variété peut perdre, novembre-décembre, puis le module selon par exemple, 10 et 20 q/ha. la météo au début du printemps. À partir de là, nous construisons le programme pour 10 et 20 q/ha avec le niveau TNM : Y a-t-il des innovations prévues d’investissement correspondant. Pour pour 2018 ? Comment commencer à deux variétés, ou deux régions, nous ne bâtir sa stratégie fongicide ? proposons donc pas la même chose. Au mois de mars, nous donnons des conseils YVM : Rien de nouveau à l’horizon. du type "la septoriose est à tel endroit, sur Dernièrement, il y a eu les SDHI. Ce telle feuille, il pleut, il y a contamination genre de nouveautés, bénéficiant d’un ou pas, faites l’impasse sur tel traitement mode d’action inédit, est très satisfaisant. ou au contraire allez-y". La septoriose devient vite résistante à

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Le dossier TNM : Comment alléger la facture ? Une stratégie "low-cost" est-elle possible ? JYM : Nous cherchons tous à faire des économies. Les phytos sont très chers. Il faut éviter les gaspillages et chacun essaie d’apporter la bonne dose. Après, c’est toujours la même histoire : il faut diminuer la protection en temps réel si la maladie est peu présente. On peut se fixer un minima, se dire "au-delà de cette limite, je ne traite pas". On prend alors un risque. Si la pression maladie est forte, et le programme trop léger, ça peut être préjudiciable. En revanche, nous recommandons de plus en plus de supprimer les triazoles sur septoriose lorsque la pression est faible au T1 et d’appliquer simplement un produit de contact. Le coût va baisser, mais il faut rester prudent car les triazoles sont encore très efficaces sur la rouille jaune… TNM : A-t-on intérêt à définir un seuil d’intervention ? Sur quoi se baser ?

Les seuils se fixent naturellement. Aujourd’hui, le T1 revient à une trentaine d’euros, le T2 à 45 € et le T3 également à une trentaine d’euros. L’objectif serait 11-17BOGB-Pub-MLine-200x130-Fab.pdf

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idéalement de réduire le coût du T1 à 15 €, voire 0. Le coût du T2, lui, varie peu : c’est vraiment le traitement pivot. Diminuer la dose sur ce passage serait donc risqué. Le prix du blé est déterminant. Plus il est bas, plus l’investissement doit être minimisé. Aujourd’hui, le quintal est payé 13 € : si mon premier traitement me coûte 30 €, il doit, pour être valorisé, me faire gagner un peu plus de 2 q/ha, sans parler de la maind’œuvre, du tracteur… Cela s’appelle le seuil de rentabilité économique. On ne déclenche pas un traitement pour deux ou trois quintaux : il faut qu’il m’en ramène au moins quatre ou cinq pour devenir rentable. Le T2, plus cher – le prix de quatre quintaux environ – l’est systématiquement. Le gain est toujours supérieur à l’investissement. TNM : Qu’en est-il des techniques de lutte intégrée et des produits de biocontrôle sur grandes cultures ?

JYV : La lutte intégrée consiste à mettre en place, en amont, tous les facteurs qui empêcheront le développement des maladies. En un mot, il s’agit de trouver le bon compromis région/variétés en adoptant des pratiques culturales appropriées. 24/11/2017

Le biocontrôle permet de limiter les dégâts liés aux maladies via des mécanismes d’action et/ou d’interaction naturels. Employés seuls ou associés à d’autres moyens de protection, ces produits luttent contre les bio-agresseurs en prenant en compte les exigences écologiques, économiques et toxicologiques. L’utilisation des micro ou macro-organismes, des auxiliaires, des médiateurs chimiques et des substances naturelles… reste extrêmement marginale en céréales. Autant elle est développée en cultures légumières sous serres, en arboriculture et en viticulture, autant elle est compliquée à mettre en œuvre en plein champ sur de grandes surfaces ! La recherche s’oriente vers des molécules naturelles et des substances stimulant les défenses des plantes. Le soufre a été redécouvert. Son efficacité était connue sur oïdium et depuis trois ans, il obtient des résultats encourageants sur septoriose. Ce produit de contact s’utilise en préventif et agit sur les spores du champignon. Une autre matière active est disponible, la laminarine, mais les effets observés ne sont pas très probants selon moi. ●

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Le dossier

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Julie Coulerot, directrice générale d’Agro Conseil

« N’intervenir que si nécessaire »

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eut-on se passer de certaines interventions ? « Certainement, et ça devrait être la base de toute stratégie de protection en productions végétales, répond sans détours Julie Coulerot, directrice de l’entreprise de conseil indépendant Agro Conseil. En clair, ai-je un intérêt à traiter ? Les traitements fongicides obéissent à une logique économique : je vais intervenir car ma plante est malade, mais avant tout parce que le risque de perte de rendement est élevé. On ne gagne pas de quintaux en traitant, on évite d’en perdre. »

leurs observations à une date précise. Nous leur indiquons une méthode de comptage pour qu’ils nous disent si la maladie est présente, et dans quelles proportions. C’est très cadré. Une fois les données fournies, on établit des recommandations à partir d’une simulation tenant compte du profil de l’exploitation et des objectifs de rentabilité. Si aucune intervention n’est préconisée, on reprogramme une nouvelle phase d’observation. Au contraire, si Épipré estime une perte de rendement, on calcule le coût moyen d’un passage de produit, et on fait la balance par rapport au prix de vente envisagé. Cette confrontation permet de savoir s’il est judicieux d’investir dans un traitement phyto ou pas. »

Pression maladie vs objectifs économiques Imaginé il y a 35 ans, le système Épipré a pour logique de n’employer de phytos que lorsque le seuil d’alerte/rentabilité est atteint. Invité à suivre un protocole de surveillance strict de ses parcelles, le client communique à intervalles définis ses résultats de comptage. « Épipré s’appuie sur les observations de terrain de l’année en cours, explique la spécialiste. Notre démarche vise à inciter les agriculteurs à retourner dans leurs champs. »

© Terre-net Média

« En plus de s’appuyer sur une modélisation météo, le système prend en compte

« Notre démarche vise à inciter les agriculteurs à retourner dans leurs champs », indique Julie Coulerot.

gramme, un mode de protection pourtant classique dans les mœurs agricoles. « Un Un seuil d’intervention basé sur un prinprogramme, c’est l’étude de ce que l’on cipe simple : pression maladie versus obpeut faire plus tard à partir de références jectifs économiques. En cas de traitement, historiques. Or, Agro Conseil les maladies, la prône des straté“ On ne gagne pas de quintaux nutrition de la gies personnalisées à la parcelle, en traitant, on évite d’en perdre „ plante et le fonctionnement du en employant une sol dépendent de solution efficace l’année en cours. Impossible d’affirmer à la dose homologuée ou une technique "cette campagne, il vaut mieux passer alternative appropriée. « Nous ne conseilavec tel produit, à telle période, parce lons pas de produit. Chez nous, le plus qu’il y aura telle maladie". Une année ne important est de savoir quand intervenir et ressemble jamais à une autre. Quelle va contre quelle maladie. » être la pression maladie en 2018 ? SeptoEn moyenne, Épipré a préconisé 1,6 appliriose, rouille jaune ou brune… personne cation par parcelle en 2016 et 1,2 en 2017. n’en sait rien ! » Cette année, 31 % des parcelles ont reçu un conseil de non-traitement. « L’an dernier Pas d’intervention systématique donc avec en Ille-et-Vilaine, un de nos clients n’a pas Agro Conseil : naturellement, la maladie traité et a obtenu entre 75 et 80 q/ha de renpeut s’installer mais la plante possède des dement en orge d’hiver fourrager. » mécanismes de défense, à condition de les avoir favorisés en amont. « Dès que l’agriculteur sème une culture, il démarre sa Laisser s’exprimer stratégie de lutte », pointe Julie Coulerot. les défenses naturelles Les leviers sont multiples : « S’il choisit La jeune dirigeante revendique n’avoir de façon optimale sa variété par rapport jamais fait la promotion d’un proau risque statistique d’une maladie sur son

La question essentielle : ai-je un intérêt à traiter ?

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© Julie Coulerot

Ne parlez surtout pas de programme fongicide à Julie Coulerot, directrice générale de la société de conseil indépendant Agro Conseil, « une année ne ressemblant jamais à une autre » selon elle. Aussi, raisonner une stratégie de lutte commence dès le semis et implique une surveillance renforcée. Objectif : n’intervenir que si nécessaire afin de préserver le potentiel économique de la culture et de traiter à bon escient.

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Le dossier

territoire et à sa dangerosité potentielle, il est à la fois dans un itinéraire classique et prophylactique », ajoute-t-elle. Date et densité de semis font aussi partie intégrante de la stratégie. Le développement foliaire du jeune plant, implanté trop tôt, l’expose à une pression plus forte au début du printemps, période à partir de laquelle le risque fongique devient plus élevé. Quant à la densité de semis, une population trop drue est propice aux infestations, qui se propageront plus rapidement par contact de feuille à feuille.

« La fertilisation est également essentielle. Une plante souffrant de carences nutritionnelles est plus fragile, complète l’experte. Un léger décalage de développement végétatif au moment où la maladie se manifeste, et elle sera incapable de mobiliser suffisamment ses défenses. À la mise en place de la culture, ne pensez pas produit, mais agronomie ! Ainsi, vous utiliserez à bon escient la chimie comme dernier rempart. La prophylaxie, c’est mettre la plante dans

© Terre-net Média

« Ne pas penser produit, mais agronomie » « Dès que l’agriculteur sème une culture, il démarre sa stratégie de lutte », fait remarquer la spécialiste.

des conditions favorables, propres à limiter indirectement l’usage des phytos. Le résultat financier reste prioritaire. » Concernant les aléas météos, « ils expliquent pourquoi nous ne travaillons pas avec des programmes : regardez 2016 et 2017, les conditions climatiques ne ressemblent absolument pas à la moyenne des 10 der-

nières années ! » Agro Conseil compte plus de 5 000 clients, dont 5 % d’utilisateurs d’Épipré. « Ce n’est pas notre secteur d’activité principal mais la plupart des exploitants qui y ont recours nous renouvellent leur confiance depuis longtemps, certains depuis le début. L’approche a 35 ans mais elle est plus que jamais d’actualité. » ●

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Le dossier

Grand angle

Bernard Pigot, agriculteur dans l’Yonne

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Une stratégie en trois passages, mais à doses réduites

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D’anciens produits en solution de secours

programmes. L’an passé, je n’en ai pas eu, mais je suis intervenu en préventif, ce qui a sans doute eu un effet sur l’installation de la maladie », souligne le cultivateur. Côté programme justement, Bernard Pigot commande ses produits en décembre. Des phytos qu’il choisit lui-même en allant « à la pêche aux infos » auprès de ses collègues ou en s’informant via la Chambre et dans les publications spécialisées. « Les vendeurs proposent des itinéraires tout faits. Néanmoins, je préfère faire mes propres choix », affirme-t-il. D’année en année, il applique une règle simple et immuable : toujours changer de matières actives pour éviter les résistances.

« Les programmes clé en main fonctionnent d’ailleurs sur ce principe, fait-il remarquer. Depuis mon installation, de nombreuses Bernard Pigot fait partie d’un groupe technouveautés ont été homologuées mais à nique d’observation, mis en place par la chaque nouvelle substance, des résistances Chambre d’agriculture de l’Yonne. Les rencontres ont lieu apparaissent. On toutes les deux “ Rechercher le bon compromis est parfois obligé semaines sur une d’utiliser d’anentre prix, efficacité ciens produits en ferme différente. solution de se« Nous allons et impact environnemental „ voir les parcelles, cours. D’où l’intéobservons les plantes et prévoyons les rêt de ne pas employer systématiquement les mêmes molécules… Beaucoup d’agriinterventions à réaliser selon les besoins. Confronter l’avis de chacun est appréculteurs le savent et le mettent en pratique. » ciable. De manière générale, il faut insister sur l’importance de bien surveiller les Pas d’impasse cultures lors des tours de plaine. » En 2016/2017, la maladie la plus présente dans le secteur a été sans surprise la septoriose. « C’est celle qui nous préoccupe le plus. Les rouilles peuvent être aussi très préjudiciables. Elles ne reviennent pas à chaque campagne, toutefois il faut se méfier : une fois qu’elles sont là, il est souvent trop tard et il faut en tenir compte dans les

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au stade dernière feuille

En revanche, concernant le nombre de passages et les dates d’intervention, Bernard Pigot a des habitudes bien établies et n’a pas l’intention de les abandonner : trois applications sur blé, deux sur orge. S’il fait quelques fois l’impasse sur la troisième en blé, il ne renoncera jamais aux

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Bernard Pigot insiste sur « l’importance de bien surveiller les cultures lors des tours de plaine ».

deux premières : « Même s’il y a peu de maladies, il ne faut pas manquer un stade crucial, la sortie de la dernière feuille, la plus importante à protéger absolument car elle permet aux épis de se remplir. Si au contraire, la pression est forte, partir sur un seul traitement serait à mon sens trop hasardeux : beaucoup de produits agissent en préventif et si la maladie s’installe très en amont, il est souvent trop tard pour intervenir au stade dernière feuille. » Selon l'exploitant, un traitement le matin, en conditions d’hygrométrie maximales, serait plus efficace (pas de pertes par volatilisation) et l’ajout de produits mouillants favoriserait la fixation des matières actives sur la cible. En 2017, il est passé trois fois dans ses blés. « Le Cherokee est un produit que j’apprécie particulièrement parce qu’il n’engendre pas de phénomènes de résistance. J’y ai recours pour prévenir les risques septoriose et rouille. Le deuxième passage est primordial. Parfois, je supprime

© TERRE-NET MEDIA

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nstallé depuis 1978, Bernard Pigot cultive 90 ha répartis entre 30 ha de blé, 25 ha de colza et autant d’orge d’hiver. 7 à 8 ha sont occupés par du maïs grain et le reste est laissé en jachère. Située dans l’Yonne en bordure du Loiret, son exploitation n’est qu’à quelques kilomètres de Courtenay, où se trouve sa coopérative. « Je n’ai pas rencontré de problèmes majeurs de maladies lors de la dernière campagne, note-t-il. 2017 n’a pas vraiment été propice aux champignons, mais j’ai quand même dû intervenir. » En termes de rendement, les blés ont atteint 85 q/ha et les orges 75 q/ha.

© Bernard Pigot

Bernard Pigot cultive 90 hectares de céréales à Savigny-sur-Clairis, dans l’ouest de l’Yonne. Il effectue habituellement trois passages fongicides sur ses blés et deux sur ses orges. « Pour minimiser les coûts, je traite toujours à doses réduites et je change de produits chaque année pour contourner les résistances », explique-t-il. Une stratégie qu’il estime avoir fait ses preuves et qu’il ne compte pas modifier pour la campagne à venir.


Le dossier

le troisième si l’état sanitaire des cultures est satisfaisant – absence de fusariose notamment – , et si le traitement sur dernière feuille a bien fonctionné, mais ce n’est pas toujours facile à évaluer. »

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« Je préfère jouer la sécurité »

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Bernard Pigot traite toujours à dose réduite. Pour alléger la facture d’abord, mais aussi parce qu’il est sensible aux questions environnementales. Coût estimé de ses interventions fongicides : 90 à 95 €/ha. « Les produits coûtent cher. Avec ces dosages, on obtient un bon compromis entre prix, efficacité et impact sur l’environnement, conclut-il. Quant à franchir le pas de ne faire qu’un seul traitement, Bernard Pigot n’y est pas favorable. « Je préfère jouer la sécurité. Certains collègues n’interviennent qu’une fois, mais le rendement en pâtit. Il m’est arrivé de trop diminuer les doses pour limiter les dépenses, et d’être un peu juste sur le plan maladies. Pour moi, garantir un certain niveau de production est essentiel. » ●

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