Wright Raymond-James, De la vanité et du goût éphémère de la fraise, pour une culture co

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De la vanité et du goût éphémère de la fraise pour une culture commune des milieux habités 2015-2016

Raymond-James Wright


De la vanité et du goût éphémère de la fraise pour une culture commune des milieux habités

Raymond-James WRIGHT Sous la direction de Nadia CASABELLA ULB La Cambre Horta - Travail de fin d’étude - 2015-2016


Un univers grottesque peuplé d‘animaux, de créatures fabuleuses et d‘êtres humains nus. Que signifie ce labyrinthe d‘image ? Est-ce l‘antichambre des enfers ou un jardin d‘amour bénit de Dieu ? Le triptque à donné lieu aux interpretations les plus variées. Certains voient dans le panneau central un paradis encore intact antérieur au péché; l‘humanité y vit dans l‘ignorance du bien et du mal. Dans tout cas, Bosch a représenté un vieux rêve toujours d‘actualité, celui du retour au paradis. Après maintes mésaventures, l‘homme revient à sa terre natale.

Première et quatrième de couverture :

Le Jardin des délices Triptyque

Titre original suposé de l‘oeuvre:

De la vanité et du goût éphémère de la fraise Jheronimus van Aken ( Jérôme Bosch ) 1503-1504, huile sur bois, 220 × 389 cm Musée du Prado, (Madrid).


Remerciements Tout d‘abord, je tiens à remercier ma promotrice Nadia Casabella, qui a su me guider et me donner de nombreux conseils et références . Je remercie énormément les personnes avec lesquelles j’ai pu échanger et qui m’ont apporté leur aide précieuse dans l’élaboration de ce travail de fin d’études. Eric Corijn, professeur à la VUB, qui grâce aux conférences qu‘il organise, sa disponibilité et l‘intéret qu‘il a porté pour le sujet, a su m‘apporter une réflexion plus approfondie. Je souhaiterai également remercier, dans le cadre de ma formation d’architecte, Jean-Marc Sterno et Guy Adan, professeurs de projet, qui par leur pédagogie de questionnement de l‘Architecture ont su transmettre un goût certain de la discipline à venir. Enfin j’adresse mes plus sincères remerciements à mes parents, mes amis et mon amie, qui m‘ont accompagnés, soutenus et encouragés tout au long de mon parcours à mes amis,



CULTIVER : Définition Travailler (la terre) pour lui faire produire des végétaux utiles aux besoins de l’homme défricher, fertiliser, labourer, planter, semer

Dictionnaire culturel en langue française, le Robert, 2005 1. Soumettre (une plante) à divers soins en vue de favoriser sa venue ; faire pousser, venir, entretenir, faire 2. 1. Former (une faculté) par l’éducation, l’instruction développer, éduquer, former, perfectionner 2. S’intéresser à (qqch.) en y consacrant son temps, ses soins s’adonner, s’intéresser 3. Entretenir des relations amicales avec (qqn) conserver, entretenir

Le concept de résilience, envisage la reconnexion des flux alimentaires, énergetiques, économiques et de gestion de l’eau, pour créer un processus intégré et regénératif incorporant notre écosysteme urbain Jan Jongert



Tables des matières

` ARAU, « Penser la ville. Choix de textes philosophiques »

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Pourquoi une culture commune des milieux habités ?

15

Quelle suite ? O.B.R.E.D.I.M

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Permacuture

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I. OBSERVATIONS _________________________________23 ANTÉCÉDENTS HISTORIQUES DE LA CULTURE URBAINE

23

L’AGRICULTURE DANS L’HISTOIRE DES JARDINS

24

RELATION ENTRE L’AGRICULTURE ET LA VILLE A TRAVERS L’HISTOIRE

27

II. BORDURES ____________________________________ 31 Vacant Lots to Vibrant Plots,

31

a review of the benefits and limitations of urban agriculture

31

CONSIDÉRATIONS SOCIALES

32

EDUCATION

33

EXCLUSION ET MARGINALISATION POTENTIELLE

35

EFFETS ENVIRONNEMENTAUX

35

LIMITES ENVIRONNEMENTALES

37

BARRIERES À L’IMPLANTATION DE L’AGRICULTURE URBAINE

39

LE FONCIER

40

BLOCAGES LÉGISLATIFS ET POLITIQUES

40

POLLUTIONS

41

III. RESSOURCES _________________________________43 Pourquoi une Autosuffisance alimentaire ?

43

HISTOIRE ET REFERENCES DE L’AGRICULTURE DANS L’URBANISME 44 La ville-territoire de Ildefonso Cerdà

44

La cité-jardin d’Ebenezer Howard

46

Urbanistes du XXe :

50

Lewis Mumford, Le Corbusier et Frank Lloyd Wright

50

DÉVELOPPEMENT DURABLE

52

DURABILITÉ URBAINE ET SYSTÈME ALIMENTAIRE

53




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Diagramme de la recherche


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« Je ne t’ai donné ni visage, ni place qui te soit propre, ni aucun don qui te soit particulier, ô Adam, afin que ton visage, ta place, et tes dons, tu les veuilles, les conquières et les possèdes par toi-même. Nature enferme d’autres espèces en des lois par moi établies. Mais toi, que ne limite aucune borne, par ton propre arbitre, entre les mains duquel je t’ai placé, te définis toi-même. » Pic de la Mirandole, De la dignité de l’homme ( traduit par M. Yourcenar )

ARAU, « Penser la ville. Choix de textes philosophiques » « LA VILLE A MAL. LA VILLE VA MAL. Celles du nord comme celles du sud du monde, pour des causes différentes, avec des effets divergents. Les villes crient de douleur. La perte de l’urbanité des unes, la croissance folle des autres... La démocratie urbaine est quasi morte. Cet héritage spécifique de l’Europe se dissout dans l’espace des Etats nationaux et des organisations internationales. Peu de remèdes à ces maux sinon des solutions partielles, techniciennes, pour permettre d’aller plus vite plus loin, ou sauver un bâtiment, ou de rénover quelques habitations, ou de construire à la va-vite... Le plus grave est sans doute le piétinement de la pensée sur la ville qu’il faut placer au centre des causes de la crise urbaine. A moins que la pensée sur la ville ne se paralyse, comme frappée d’hébétude, devant le spectacle des multiples dysfonctionnement urbains. Cette paralysie, cette stagnation est cependant voilée par la publication d’innombrable ouvrages d’histoire de l’architecture, d’album de photographies, de textes poétiques parfois lourds de nostalgie. Incitations illustrées au voyage plus qu’à l’action politique et à la recherche philosophique. Mais que dit la sociologie contemporaine ? Elle rabâche des constructions conceptuelles vielles de plusieurs décennies ; elle produit encore parfois des travaux d’enquêtes, mais on peut douter de leur capacité d’accroître la connaissance. La faiblesse de la pensée économique est tout aussi grande. Son regard ne voit dans la ville qu’un élément constituant un réseau plus ou moins utilisable mais néglige les formes de la ville, sa complexité, ses habitants. Pour l’analyse économique, la ville devient un filon exploitable.


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Pour sa part, la pensée sociale néglige de prendre en compte l’espace ou la ville, limitant son champs d’intervention aux revenus, au rythme de travail, au temps. Seuls retiennent l’attention certains aspects de la lutte contre la pauvreté, car celle-ci peut être dangereuse pour l’ordre urbain. La pensée sociale tient la ville comme phénomène marginale. L’individu est liberté, capacité d’initier, de commencer, de fonder. Son drame toutefois est que cette liberté est virtuelle, en puissance, non en acte. Le sort partagé de l’individu est d’être manipulé, téléguidé, non-libre. D’autant plus que l’individu pris dans les réseaux serrés d’informations portant sur sa personne et accessibles à d’autres que lui, ne peut initier. Car initier est être capable de pensées et de gestes en rupture ; toute initiative est arrachement du passé. Or, l’information sur l’individu rend son passé totalement présent, actif. Sa capacité d’initier est inhibée a priori. Mais elle augmente si la connaissance des autres sur lui diminue. Or la ville offre cette diminution, cet affaiblissement de la connaissance des autres sur soi, parce qu’elle est nombre, hétérogénéité, densité et diversité. Elle n’est pas en mesure d’exercer les contrôles que peuvent faire peser les voisinages ruraux, l’habitat sur lotissement... La liberté qu’offre la ville permet en principe à chaque instant de renouer d’autres liens sociaux, d’abandonner des traits culturels anciens et d’adhérer à des contenus culturels neufs. La ville génère une liberté incompatible avec le projet de manipulation que la société industrielle contemporaine doit, de toute nécessité, développer pour survivre. Voilà pourquoi celle-ci détruit la ville, l’accapare, la dissout. Mais la ville ne produit pas que la liberté, elle met en place des réseaux d’action, de résistance contre des réseaux sociaux et culturels nouveaux donne naissance à des formes d’égalité qui peuvent potentiellement faire échec aux mécanismes de rigidification des hiérarchies sociales et aux processus de manipulation culturelle, en créant des formes d’égalité qui vivent sous l’empire de la fraternité, de la convivialité. C’est en ce sens, et ce sens seulement, que la ville prend toute sa dimension, gagne toute son efficacité dans l’autodétermination de l’individu »

« Il faut qu’il y ait un intervalle de négligence, il faut qu’il y ait une discontinuité ; cela est religieusement et artistiquement essentiel. (…) Il faut qu’il y ait un intérim de mort ou rejet avant qu’il n’y ait rénovation et reforme. L’ancien ordre doit mourir avant qu’il ne puisse y avoir un paysage re-né. » Brinckerhoff, J 1 1 Brinckerhoff, Jackson, J. , « The necessity for ruins » , (in) Brinckerhoff Jackson J., The Necessity for Ruins and Other Topics, Massachusetts, The University of Massachusetts Press, 1980


Francis Bacon : The New Atlantis


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Pourquoi une culture commune des milieux habités ? De nombreuses réflexions déjà entamées lors mon cursus, m’ont amené à réfléchir à la thématique générale des manières de produire et construire la ville dans le but de la rendre à ses habitants. A savoir, à quel rôle le citoyen peux être engagé dans le processus de construction et de planification de l’urbain. Sachant, que cette idée n’est pas neuve, il m’est tout de même apparu que cette réflexion nous amène, compte tenus des grands changements qui arrivent, à une réelle nécessité de remise en question. Ville et campagne, agriculture et architecture se présentent encore comme des réalités trop contrastées. Mais aujourd’hui, ces distinctions et ces distances doivent être dépassées. Il est facile de remarquer, aujourd’hui, que politiciens et décideurs politiques, n’utilisent pas souvent le même langage que les architectes et autres acteurs du domaine. Partager un enthousiasme pour l’architecture peut être une bonne chose, mais favoriser une architecture par le biais d’une nouvelle « agri-culture » dans un urbanisme réfléchi nécessite des connaissances, de l’ambition, et de la prise de risque. Architecture et agriculture sont les contributions intrinsèques et inextricables au développement soutenable. Dans Le travail fantôme (1981), Ivan Illich dénonce déjà, l’idéologie du « développement » lancé par le président Truman, dans son discours du 20 janvier 1949, et qui depuis ne cesse de conquérir les esprits et d’imprégner les institutions: « De tous les efforts missionnaires de l’Occident, le développement, fondé sur une haute consommation d’énergie par habitants et sur une intense prise en charge par les professionnels, est le plus pernicieux. C’est un programme guidé par une conception écologiquement irréalisable du contrôle de l’homme sur la nature, et par une tentative anthropologiquement perverse de remplacer le terrain culturel, avec ses accidents heureux ou malheureux, par un millieu stérile où officient des professionnels. Les hôpitaux, qui crachent les nouveaux-nés et avalent les mourants, les écoles, qui sont des usines à chômeurs, les tours d’habitation entreposant les gens entre deux incursions au supermarché, les autoroutes reliant le garage au parking, voila ce qui a été tatoué sur le paysage pendant le court feu d’artifice du développement ». L’urbain, est une forme mentale et sociale, celle de la simultanéité, du rassemblement, de la convergence, des rencontres. C’est une qualité qui nait des quantités ( espaces, objets , produits ). Ce qu’il appellera plus tard la révolution urbaine, devient l’urgente nécessité de re-penser l’urbain, de rompre avec la pratique bureaucratique d’aménagement et de planification de la ville pour s’aventurer dans une démarche de construction urbaine expérimentale, combinant une analyse de phénomènes inédits liés à l’affirmation de l’urbain et d’un droit ; une légitimité de revendication pour une quotidienneté urbaine métamorphosée.


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Quelle suite ? O.B.R.E.D.I.M La « culture de la permanence », alias, la permaculture, et ses objectifs de conception holistique (voir page 10) permet d’amener des éléments de réponse. L’« agriculture permanente2» fait appel à une méthodologie de conception; O.B.R.E.D.I.M. Cet acronyme définit, de manière succincte, les 7 étapes à mettre en place à la genèse d’un projet écosystémique viable. Même si la permaculture se « limitera », souvent, à l’élaboration symbiotique d’un parcellaire productif; cette méthodologie trouve heureusement son domaine d’action bien élargie; allant jusqu’à l’échelle métropolitaine. Cette marche à suivre guidera et organisera les approches constructrices de la recherche. Observation; permet de récolter des informations qui serviront à comprendre le fonctionnement naturel du site. On s’intéressera, donc, à retracer la relation rapprochée que l’Homme; depuis qu’il est Homme, à entretenu avec son environnement et la complémentarité de Nature productive qu’il intègrera au sein de son espace aménagé. Bordures; s’attellent à définir et à analyser les limites de l’entreprise afin, de circonscrire et d’anticiper, au mieux, les problématiques futures. Ici, le tout récent rapport Vacant Lots to Vibrant Plots, a review of the benefits and limitations of urban agriculture (Mai 2016), établit un bilan général complet de l’état des initiatives agricoles en milieux urbain. Les barrières seront établies. Ressources; inscrivent les éléments physiques, connaissances du terrain,… nécessaires à l’élaboration des velléités du projet. Cerdà, Ebenezer, Mumford, entre autres, ont déjà posé les bases de la réflexion urbanistique, alliant la ville à un paysage productif. La durabilité urbaine à travers les cycles naturels constructeurs de la vie définiront évidemment ce chapitre. Évaluation; considère l’ensemble des opportunités à portée de main avec lesquelles on va travailler, existantes ou que l’on souhaite avoir. Les études de cas nous permettront, ici, d’apporter un regard plus précis sur l’état des villes qui ont fait le choix de l’inclusion agriculturelle dans leurs milieux habités. Dessin, est le processus créatif, permettant de créer les relations synergiques entre tous les éléments listés dans les phases précédentes. Cette étape constitue une tentative de réponse aux défis grâce à la recherche par le projet. La tentative d’explorer, par une poignée d’esquisses et dessins de projets, vise à sonder les défis qui sont bel et bien ceux de la réalité spatiale. Implémentation; est littéralement la première pierre posée à l’édifice, quant au soin apporté à l’aménagement du site en fonction de la chronologie et de l’agenda décidé. Le Pacte de politique alimentaire urbaine de Milan, fraichement signé (15 Octobre 2015), nourrit l’espoir d’une prise de conscience internationale des municipalités au fait des nécessités impératives de coordonner les pratiques de production alimentaire au sein des milieux habités. Maintenance, est nécessaire pour garder le site à son maximum de santé. En définitive, le chapitre tendra à s’interroger sur le type de gouvernance nécessaire à mettre en place pour la gérance de tels principes.

2 David Holmgren, Permaculture: Principles and Pathways Beyond Sustainability, Holmgren Design Services, 2002 (ISBN 978-0646418445), 32 p.


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« Nous pensons au contraire que l’urbanisme domine aussi les loisirs. Nous lions l’urbanisme à une idée nouvelle des loisirs, comme, d’une façon plus générale, nous envisageons l’unité de tous les problèmes de transformation du monde; nous ne reconnaissons de révolution que dans la totalité ». Guy Debord (1959)

Affiches composées par les enfants de France pour la prévoyance et l’économie pour la guerre] : « Cultivons notre potager « : [affiche] / Louisette Jaeger [écolière]


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Permacuture

Définition extraite de : Encyclopedia of Food and Agricultural Ethics par Thompson, Paul B; Kaplan, David M, 2014

La Permaculture est un système de conception qui a pour objectif de produire et de maintenir des cultures résidentes permanentes. Ces cultures permanentes sont basées sur la production durable de denrées alimentaires, rendue possible par la conception et la gestion intégrant la flore et la faune. L’aspect conceptuel de la permaculture est basée à partir d’idées tirées de l’écologie holistique, de la pensée systémique et de l’agroécologie durable. La Permaculture est, aujourd’hui, un mouvement mondial mais qui prend ses racines dans les travaux pionniers des Australiens Bill Mollison et David Holmgren. Ces chercheurs se sont inspirés des pratiques d’agroécologie forestières dans l’Hémisphère Sud et de pratiques de cultures indigènes. Mollison explique que la permaculture « claims to be designed agriculture, so that the species, composition, array and organization of plants and animals are the central factor »3. La Conception Permacole peut être appliquée à tout type d’habitat humain, d’un appartement à une maison, d’un espace de bureau, à une ferme, d’une rue et communauté de quartier, à un village ou même une ville. Ceci, au fait que les caractéristiques de base de la conception permacole sont transférables à tout espace où l’humain vie et travaille, du fait que tout ces endroits sont le produit d’intentions et de conceptions humaines4. Le but de la permaculture est de baser cette conception sur les systèmes de pensées de sorte que l’épanouissement de la culture humaine et la santé humaine puisse se produire. Du point de vue anthropocentrique, le résultat sous-jacent est que si elle est bien conçue, alors la nature fleurit aussi et est en bonne santé, et l’ensemble des systèmes interdépendants qui composent les communautés permacoles sont résilients, féconds et capables de générer l’abondance. À la base, la permaculture vise à concevoir des systèmes efficaces, sains de logements et d’habitats permanent ; à toutes les échelles, à partir d’une maison jusqu’aux biens communs planétaires5. 3

Mollison, B : « prétend être une agriculture conçue, de sorte que les espèces, les ’ Permaculture: A designer’s manual. Stanley: Tagari Books, 1988 4 LeVasseur, Todd Jared. 2014. “Permaculture.” In Encyclopedia of Food and Agricultural Ethics, edited by Paul B. Thompson and David M. Kaplan, 1471–73. Springer Netherlands. http://link. springer.com/referenceworkentry/10.1007/978-94-007-0929-4_144. 5 Bane, P., & Holmgren, D. (2012). The permaculture hand- book: Garden farming for town and country. Gabriola: New Society Publishers.


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Principes clés :

Holmgren créa une liste de 12 objectifs guidant la conception, la construction et l’entretien actif d’un système permacole. Les deux principes clés de la conception sont décrits ici, mais l’entièreté des 12 sont considérés comme interdépendants6. Le premier principe est la reconnaissance que tous les systèmes sont imbriqués et reliés entre eux. L’idéal de la permaculture est de concevoir l’auto-génération, les systèmes fermés où les cycles énergétiques sont capturés et recyclés dans le système, conduisant à un système de croissance, de productivité et de santé global. Cela se rapporte à un second principe de la permaculture; qui est d’observer et d’interagir avec les systèmes naturels dont les communautés dépendent pour leur survie. En observant et en interagissant avec les systèmes écosytémiques, et en particulier les systèmes alimentaires; la conception permacole optimise les flux d’énergie. Par exemple, un poulet fournit de multiples fonctions dans un système permacole: il fournit l’azote au sol par l’intermédiaire du fumier; Il apporte des œufs et éventuellement de la viande à l’homme; il permet un certain contrôle des insectes, permettant d’éliminer les intrants et pesticides chimiques; il aide à aérer les racines via le grattage7. Avec l’utilisation de poulaillers mobiles, un « troupeau » de poulets peut rapidement effacer un champ de mauvaises herbes tout en aidant également à ajouter du fumier riche en azote dans le sol. Le champ est alors prêt pour la polyculture; chaque partie de la plante étant d’une conception fonctionnelle plus large. Par exemple, les plantes sont plantées en groupe, de sorte qu’elles contribuent à fournir un soutien synergique et inter-fonctionnel. Un buisson de myrtille pourrait avoir des légumineuses plantées en dessous, de manière à fixer l’azote, phosphate et sels ammoniacaux, tandis que les fleurs pourraient être plantées autour de celui-ci, pour attirer les insectes pollinisateurs; ensuite les feuilles tombent créant un compost ; de sorte que les nutriments deviennent assimilable par le système. Concevoir un système permacole encourage et nécessite d’inclure une faune et une flore extrêmement diverse, en prenant avantage des caractéristiques individuelles de chacun de ses éléments constitutifs8. 6 Hirsch-Tauber, E. (2011). Permaculture as a tool for eco- logical community design. Communities, 153, 50–53. 7 Holmgren, D. (2001). Permaculture: Principles and pathways beyond sustainability. Hepburn: Holmgren Design Services. 8 Jacke, D., & Toensmeier, E. (2005). Edible forest gardens, vol. 2: Ecological design and practice for temperate- climate permaculture. White River Junction: Chelsea Green.


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Un autre principe de base est la conception des systèmes afin qu’ils puissent capturer et stocker de l’énergie. Cela peut inclure l’utilisation de murs faisant face au sud pour capter la chaleur rayonnante, en utilisant l’énergie solaire pour pouvoir par exemple chauffer l’eau, ainsi que de permettre la récolte de l’eau de pluie9. La conception d’un système fermé, de sorte à ne produire aucun déchet, domine également le processus. Les déchets de l’un deviennent l’énergie de l’autre pour en créer un nouveau. Le compost représente l’ultime exemple de cet aspect de conception10. Un autre principe est de créer des zones d’habitats permettant le développement créatif. Cette conception prend en exemple les récifs coralliens, les estuaires et les zones humides qui contiennent des niveaux très élevés de biodiversité ainsi que de cycle d’éléments nutritifs11. L’objectif idéal de la permaculture, en termes de production alimentaire, est de créer entre autre, des forêts comestibles constituées de fruits à noyau et d’arbres à noix. Ceux-ci sont durables et résistants et fournissent de multiples fonctions. Dans les zones tropicales et subtropicales, la permaculture garantit également un apport de calories annuel, et crée des habitats naturels12.

9 Melanie, R. (2011). Sociocracy: A permaculture approach to community evolution. Communities, 153, 20–23. 10 Mollison, B. (1979). Permaculture two: Practical design for town and country in permanent agriculture. Stanley: Tagari Books. 11 Veteto, J., & Lockyer, J. (2008). Environmental anthropology engaging permaculture: Moving theory and practice toward sustainability. Culture & Agriculture, 30, 47–58. 12 Mollison, B. (1988). Permaculture: A designer’s manual. Stanley: Tagari Books.




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I. OBSERVATIONS L’observation permet de récolter des informations qui serviront à comprendre le fonctionnement naturel du site. Ce n’est pas à proprement parler une étape, car l’observation doit être continue, si elle démarre pour la conception d’un système, elle est ensuite maintenue durant toute sa gestion. L’observation du site, au travers des quatre saisons et de ses antécédents, permet de considérer de multiples facteurs : la topographie, les cycles biologiques de la faune, de la flore et du sol, les vents et leurs caractéristiques, l’écoulement des pluies et leur densité, l’ensoleillement et les ombres, le débit des cours d’eau, etc.

ANTÉCÉDENTS HISTORIQUES DE LA CULTURE URBAINE L’agriculture urbaine, comprise entant qu’espace vert productif, n’est pas un concept nouveau ; présente, à travers l’histoire, tant dans l’architecture urbaine que paysagère. En effet, depuis ses origines, le jardin était directement associé à l’agriculture tant d’un point de vue productif que formel. Tout au long de l’histoire l’espace productif du jardin a très souvent été associé à la fonction de la ville. Pourtant, sa présence a été définit différemment suivant les critères d’établissement de chaque aire d’exploitation en fonction des ressources naturelles présentes. Du point de vue relationnel ville-écosystème, ceci se reflette dans le lien qu’elles ont maintenues avec la production alimentaire. A partir de la Révolution Industrielle, la présence de l’agriculture au sein des villes devint aussi le sujet de nombreux nouveaux concepts et théories urbaines. C’est à ce moment que l’introduction de potagers en ville cesse d’avoir un motif utilitaire ou sécuritaire, comme ils le furent dans les périodes précédentes, et devinrent un élément supplémentaire dans la planification urbaine.


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Barclay : Les jardins suspendus de babylone , gravure 19e

L’AGRICULTURE DANS L’HISTOIRE DES JARDINS Remontons au début, l’humanité a toujours été dépendante de son environnement naturel et des terres, premièrement dans la récolte ( ChasseurCueilleur ) des fruits et ensuite par sa capacité à maîtriser la Nature à travers l’agriculture ( Sédentarisme ). La relation des espaces verts dans le but de les cultiver est un concept présent dans l’imaginaire inconscient collectif de l’humanité. Le jardin primitif de la Bible; le Jardin d’Eden, du moins en Europe Occidentale, en constitue un exemple précis. Les plus anciennes informations relatives aux jardins remontent à la Mésopotamie et à l’Egypte. Ce n’est pas une surprise, du fait que ces civilisations furent les premières à l’élaboration et au développement des cultures et des techniques d’irrigations. La référence conceptuelle et paysagère découle de l’oasis. Leurs jardins recelaient différentes plantes alimentaires, tel que des arbres fruitiers ( cerisiers, amandiers et datiers). A Rome, les jardins comprenaient aussi des espèces alimentaires, principalement des vergers. Les preuves archéologiques démontrent que ce genre de jardins existaient bel et bien. Dans l’antique ville Romaine d’Empuries ( Nord de Barcelone - Espagne ), des structures nommées hortus furent découvertes dans des domus romaines. Les recherches à Empuries, ont montrées la présence d’herbes aromatiques, d’arbres fruitiers et de plantes destinées à l’élaboration de parfums. Ces jardins se trouvaient alors entourés par les murs de la ville.


OBSERVATIONS - 25 -

Maître anonyme du Haut Rhin, Hortus conclusus : La Vierge au Paradis avec les saints, vers 1410 Cette typologie commune d’espace vert productifs, sous les romains, se nommait hortus conclusus ( Jardin-clos ), faisant référence au Jardin d’Eden. Ce type de jardin est délimité par de petites clôtures végétales ou des murs concrets, donnant naissance, par la suite, à deux nouvelles typologies de jardin : le jardin Médiéval Européens et le jardin Arabo-Espagnol. Les jardins Médiévaux représentent un exemple d’espace urbain productif associé à une stratégie tant défensive qu’économique. De manière générale, ils furent trouvés à l’intérieur même des fortifications des villes et châteaux, aussi bien dans les monastères que les cloitres. Ces jardins faisaient pousser herbes et plantes aromatiques (thym, romarin, lavande, hyssop, etc), mais également des plantes médicinales ( coquelicot et violette ) ainsi, des arbres fruitiers ( cerisiers, pommiers, amandiers et noisetiers ), le tout complété de fleurs ornementales tel que de roses et du lis13. Durant le Moyen-Age, et avant l’introduction de nouvelles variétés provenant du Nouveau-Monde, ces jardins, connus en tant que « potagers », étaient des espaces dans lesquels la culture de variétés étaient destinée à un usage alimentaire quotidien, aussi bien pour les fleurs et plantes médicinales14. 13 Martin, René, Recherches sur les agronomes latins et leurs conceptions économiques et sociales, Paris, 1971, 418 p. 14 Mazoyer, Marcel, and Laurence Roudart. 2002. Histoire des agricultures du monde : Du néolithique à la crise contemporaine. Paris: Seuil. 357-421 p.


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La distinction contemporaine entre « jardin » et « potager » est le résultat d’une classification plus moderne qui n’as pas toujours correspondu à la réalité médiévale15. En ce qui concerne l’autre typologie, le jardins-clos Arabo-Espanol, qui combine, influences Arabes, Romaines et Visigoths. Ces jardins utilisent des variétés typiquement Méditerranéennes, un mélange de plantes ornementales et d’arbres fruitiers, tel que des citronniers et des orangers, encore combinés de plantes aromatiques. Ce genre de jardin est associé à une cour de palais et des jardins récréatifs, inspirés, ceux-ci, par le Paradis décrit dans le Coran, allégorie de l’oasis au milieu du désert. A la période Renaissance et Baroque, le dessin des Jardins furent influencés par les philosophies humanistes ; perdant graduellement leurs qualités utilitaires et devenant largement plus ornementaux et contemplatifs. Dans certains cas, ils pouvaient tout même admettre, des herbes culinaires et maintenir certaines références agricoles, c’est-à-dire, la géométrie des jardins et l’utilisation de rythmes particuliers et de lignes droites. En effet, la division du jardin en parcelles, ou en lits, rappel les dessins agricoles en vague. Par la suite, le jardin paysager Anglais s’inspira de ceux Chinois et Japonais, et essaye d’imiter les formes de la Nature, se distançant, presque définitivement, de l’aspect productifs des jardins, tant d’un point de vue utilitaire que formel. Aujourd’hui, parcs et jardins ont trouvés une nouvelle dimension fonctionnelle, malgré qu’ils soient encore considérés ornementaux.

« Les habitants des villes soignent leurs jardins avec passion; ils y cultivent la vigne, les fruits, les fleurs et toutes sortes de plantes. Ils mettent à cette culture tant de science et de goût, que je n’ai jamais vu ailleurs plus de fertilité et d’abondance réunies à un coup plus gracieux ». Thomas more L’Utopie (1516)

15 “ ’ gouv.fr/histoire/2_histoire/basMA_1.htm.


OBSERVATIONS - 27 -

RELATION ENTRE L’AGRICULTURE ET LA VILLE A TRAVERS L’HISTOIRE Tel qu’expliqué précédent, l’espace vert acquerra différentes fonctions durant l’histoire, d’une fonction essentiellement utilitaire dérivant vers une conception ornementalisée exclusivement esthétisante . Dans ces deux cas, ces instances demeuraient l’expression de la manière dont les sociétés concevaient les villes, plus particulièrement, en relation avec leur écosystème. Ces mêmes, qui pour de raisons relatives à différents impératifs économiques et/ou défensives en maintenant une relation d’inter-dépendence directe avec l’écosystème, ont eu tendance à developer des espaces verts productifs, alors que c’est dans les villes cessant de dépendre directement de leurs environnement, que les espaces verts non-productifs sont apparut. La manière avec laquelle une société se rapporte à la nature est le reflet direct, de la manière dont elle conçoit ces espaces verts urbains.

Gravure figurant l‘Orto Botanico de Padoue, premier jardin botanique universitaire, fondé en 1545 sur le plan classique de l’Hortus conclusus.


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Au sein des villes, dépendantes directement de leur environnement écosystémique tout en gardant un contact actif avec elle, l’on trouve généralement des espaces verts productifs dans leur périmètre proches. A travers l’histoire, moult exemples de ce type de relation entre la ville et l’environnement naturel, dans lesquels les fonctions des espaces verts sont dédiés à une production alimentaire. Ce genre de relation s’observe davantage dans les sociétés agraires telle que le furent les villes et cités, au commencement de l’empire romain et des villes médiévales. Ces dernières, peuvent être décrites comme des villes agraires fortifiées qui avaient pour principale stratégie politique d’atteindre l’auto-suffisance en terme de sécurité alimentaire. Au regard des sociétés déconnectées de leurs écosystème, elles deviennent dépendantes d’une série de flux horizontaux basés sur le système de transport longue-distance afin d’alimenter la ville. L’agriculture peut alors prendre place en-dehors et loin de la ville, et les espaces verts cessent d’avoir leur caractère productif, et acquièrent une fonction récréative et ornementale, tel que l’observait la Rome Impériale, qui due à ses conquêtes et extensions politiques cessa d’être une ville productive, devenant ainsi dépendantes de cultures situées dans des aires productives aussi lointaines que l’Afrique ou le Moyen-Orient. Afin d’assurer ces flux inhérents à sa fonction, incluant le transport de l’eau et des denrées alimentaires, Rome construit quantité de routes pavées et aqueducs. Ce système agroalimentaire engendra d’énormes impacts environnementaux et épuisa les ressources nécéssaire pour la maintenir16. Le système d’exploitation agricole à distance et le transport nécéssaire des denrées sont les traits qui caractérisent les villes actuelles, à l’instar de Rome, même si aujourd’hui les transports dépendent des énergies fossiles , causa des détériorations environnementales majeures. La société industrielle est une version contemporaine, bien plus large, de l’antique Rome extensive. La ville industrielle évince l’agriculture de son entreprise urbaine, établissant une situation unique où le manque de sécurité alimentaire la menace. Le nouveau système de transport basé sur les énergies fossiles signifiait que le système de production alimentaire était capables de développer sa production distante de son environnement urbain17. Avec la globalisation, ces phénomènes se sont d’autant plus accroît, à un point tel que la nourriture consommée dans les villes aujourd’hui, provient de champs disséminés aux quatre coins de la planète. Le manque de connexion avec l’environnement et, surtout avec l’écosystème, et à été banni aussi loin que possible, permettant de laisser l’espace vert urbain demeurer improductif et ornemental.18,19 16 Larousse, Éditions. 2016. “Encyclopédie Larousse En Ligne - Agriculture Latin Agricultura.” Accessed July 26. http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/agriculture/19409. 17 Universalis, Encyclopædia. 2016a. “AGRICULTURE - Agriculture et Industrialisation.” Encyclopædia Universalis. Accessed July 26. http://www.universalis.fr/encyclopedie/agricultureagriculture-et-industrialisation/. 18 Universalis, Encyclopædia. 2016b. “AGRICULTURE - Histoire Des Agricultures Depuis Le XXe Siècle.” Encyclopædia Universalis. Accessed July 26. http://www.universalis.fr/encyclopedie/ 19

“Encyclopedia of Agricultural, Food, and Biological Engineering.” 2004. Reference Reviews


OBSERVATIONS - 29 -

« Voici que sur son champs passent non plus des forces naturelles, mais des forces économiques, des forces sociales, des forces humaines, {…}. De récolte en récolte, son labeur restant le même, le prix de son blé fléchit presque constamment. {…} Depuis un demisiècle, dans les grandes plaines de l’Inde, de la Russie, de l’Ouest américain, d’autres hommes travaillent, à moins de frais, et toute cette production, brusquement rapprochée par la vitesse des grands navires , pèse constamment sur lui. Voilà donc que les peuples et les continents lointains surgissent maintenant de la brume, comme de dures et massives réalités, et c’est peut-être de la quantité de blé ensemencée par un fermier de l’Ouest américain, du salaire distribué aux pauvres journaliers de la Russie, et encore des lois de douanes d’impôt que dépendra le prix de son blé, le prix de son travail, sa liberté peut-être et sa prospérité. » Jean Jaurès, discours à la Chambre des députés, 1897.

18 (8): 34–34. doi:10.1108/09504120410565837.



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II. BORDURES Les bordures déterminent les facteurs limitants du projet, aussi bien matériels (limites géographiques, ressources financières) qu’immatériels (compétence, législation).

« La précision scientifique est réalisable d’abord dans les phénomènes les plus superficiels, quand il s’agit de compter, de calculer, de palper, de voir, quand il y a des quantités consultables. (…) ce sont des procédés de schématisation et d’abréviation, une façon de s’emparer des multiplicités grâce à un artifice de langage - non pas de « comprendre », mais de dénommer afin d’arriver à s’entendre. (…) Qu’auraient-on saisi de la musique, une fois que l’on aurait calculé tout ce qui est calculable en elle et tout ce qui peut être abrégé en formules ? » Friedrich Nietzsche, La Volonté de puissance.

Conclusion de Rapport: Vacant Lots to Vibrant Plots, a review of the benefits and limitations of urban agriculture par Rachel Santo, Anne Palmer, Brent Kim Johns Hopkins, center for A livable future Mai 2016 Ce rapport fraichement édité donne un aperçu rapide de l’état de l’agriculture urbaine, aujourd’hui. Le document s’appuie sur un ensemble les résultats relatifs aux domaines socioculturels, santé, environnementaux, et développement économique. Il dépeint les avantages manifestes et potentiels, ainsi que les risques et leurs limites. La littérature en la matière est souvent incomplète et brosse un tableau trop souvent orienté, sans réelle mise en perspective des avantages et limites. Ici, le rapport stipule que l’agriculture urbaine « ne suffira pas à résoudre les nombreux dilemmes de notre système alimentaire, de la crise écologique engendrant un accès inéquitable à une alimentation saine, l’AU doit faire partie intégrale d’une constellation d’interventions nécessaires pour réformer le système alimentaire en un nouveau plus juste socialement, écologiquement sain et économiquement viable »20. 20

Smith, Mike, and JH Bloomberg School of Public Health. 2016. “Vacant Lots to Vibrant ” 3 p.


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CONSIDÉRATIONS SOCIALES Due à la difficulté de récolter des mesures tangibles, la prépondérance des évidences suggère que les bénéfices de l’agriculture urbaine les plus signifiants se centrent autour de la capacité à accroître un capital social, un bien-être communautaire, et un engagement civic lié au système alimentaire. La majorité de la littérature dans ce domaine provient d’études autour des jardins communautaires, mais de nombreuses fermes urbaines se sont également établies entant que entreprises sociales davantage dédiées à une mission sociale qu’à la création de profit. Certaines critiques sont aussi apparues autour du fait que ces bénéfices sociaux ne peuvent s’appliquer à tous à chacun dû fait de structure complexes et de barrières historiques. Aussi, de nombreuses études démontrent de quelles manières les jardins communautaires renforcent le capital social de communautés en accroissant les supports et liens durant les temps de crises, mais aussi la capacité de lever de meilleures ressources, fonds, et de police supportrice provenant d’organisation extérieures et gouvernementales. Ils permettent aussi de combler des lacunes, réduire les tensions existante, favoriser l’intégration sociale entre les groupes autrement distincts en rassemblant les gens de diverses races/ethnies, cultures, religions, classes socio-économiques, genres, âges, et milieux éducatifs ainsi que de participer à des activités communes dans un but commun.21,22 Les valeurs socioculturelles fortes autour de la culture de la nourriture, la cuisine, et le partage de l’aide à faciliter le rôle des jardins comme un pont sociale, et les communautés de soutien dans le maintient et l’appréciation des traditions culturelles associées à la nourriture.23 Les espaces physiques où les projets d’agriculture urbaine enrichissent aussi le bien-être. En tant que «troisième espace» au-delà de la maison ou le travail, les jardins fonctionnent comme des lieux de rassemblement pour les membres de la communauté permettant l’interaction, et est, encore plus particulièrement, important dans les zones où les espaces verts sont rares. Une autre étude de cas des jardins communautaires à Detroit note leur importance en tant qu’alternatives communales , sociales, d’apprentissage et de guérison, qui répondent aux besoins causés par la fermeture des centre communtaires24.

21 Firth, C., Maye, D., & Pearson, D. (2011). Developing “community” in community gardens. Local Environment, 16(6), 555-568. 22 Leisure Sciences, 26(2), 143-162. 23 Hammelman, C., & Hayes-Conroy, A. (2014). Understanding cultural acceptability for urban food policy. Journal of Planning Literature, 1-12. 24 White, M.M. (2011). Sisters of the soil: Urban gardening as resistance in Detroit. Race/ ethnicity: Multidisciplinary global contexts, 5(1), 13-28.


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Certains voisins de fermes urbaines conviennent des avantages de l’amélioration du sentiment communautaire ; tels que la fréquence de nettoyage des espaces vacants et l’enthousiasme avec lequel la production de produits frais locaux est produite25. Certains font valoir que, grâce à ces effets collatéraux, l’agriculture urbaine redéfinit les frontières traditionnelles entre l’usage des espaces privés et publiques26. De plus, les espaces verts urbains, ne comprennent pas uniquement une simple fonction de production potagerè, mais ont été associés à des taux de criminalité réduits dans les quartiers socialement défavorisés ainsi qu’un renforcement notable d’un sentiment d’appartenance au quartier. 27,28,29,30

EDUCATION Forts de leur rôle en tant que nouveau centres communautaires, jardins et autres sites liés à l’agriculture urbaine servent également d’espaces éducatifs ; apprentissage aux jeunes et développement compétences/possibilités de formation manuelle. Qu’il s’agisse des programmes formels ou des échanges informels, ces lieux aident à enseigner aux jeunes; la gestion environnementale, le patrimoine culturel, et une alimentation saine, tout en offrant des enseignements précieux pour les relations interpersonnelles et la responsabilité.31,32 Gestion de projets, marketing, service à la clientèle, et d’autres compétences peuvent être acquises en travaillant dans ces initiatives d’agriculture urbaine. Elles peuvent, également, prendre en charge la préparation à l’emploi et l’intégration des jeunes de quartiers, les immigrants, personnes à capacités

25 Poulsen, M. (in press). Cultivating citizenship, equity, and social inclusion? Putting civic agriculture into practice through urban farming. Agriculture and Human Values. 26 Wekerle, G. R., & Classens, M. (2015). Food production in the city:(re) negotiating land, food and property. Local Environment, 20(10), 1175-1193. 27 Milbourne, P. (2012). Everyday (in)justices and ordinary environmentalisms: community gardening in disadvantaged urban neighbourhoods. Local Environment: The International Journal of Justice and Sustainability, 17(9), 943-957. 28 Garvin, E., Cannuscio, C., & Branas, C. (2013). Greening vacant lots to reduce violent crime: a randomised controlled trial. Injury Prevention: Journal of the International Society for Child and Adolescent Injury Prevention, 19(3), 198-203. 29 Kondo, M., Hohl, B., Han, S., & Branas, C. (2015). E ects of greening and commu- nity reuse of vacant lots on crime. Urban Studies [online before print]. doi: 10.1177/0042098015608058 30 Kuo, F.E., & Sullivan, W.C. (2001). Environment and crime in the inner city: does vegetation reduce crime? Environment and Behavior, 33(3), 343–367. 31 Saldivar-Tanaka, L., & Krasny, M.E. (2004). Culturing community development, neighborhood open space, and civic agriculture: The case of Latino community gardens in New York City. Agriculture and Human Values, 21(4), 399-412. 32 Fusco, D. (2001). Creating relevant science through urban planning and gardening. Journal of Research in Science Teaching, 38(8), 860-877.


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réduites, et anciens détenus33,34 même si le spectre de ces compétences spécifiques n’est pas unique au domaine de l’agriculture. En reconnectant les consommateurs urbains à la production alimentaire et en les initiants à de nouvelles variétés de fruits et légumes, l’agriculture urbaine peut également contribuer à favoriser l’éducation à l’agriculture et une « autre connexion alimentaire ».35 Puisque leur statut se déplace de « consommateurs passifs » à « co-producteurs », le gain d’un contrôle accru sur la façon dont leurs aliments sont produits et distribués, les participants deviennent ce que certains spécialistes appellent des « food citizens »36,37 Les jardins communautaires permettent aussi de catalyser la sensibilité citoyenne et l’engagement civique à la fois la nourriture mais aussi aux systèmes politiques. Par exemple, les compétences sociales et politiques acquises par le jardinage, tels que l’organisation communautaire, la collecte de fonds, et le consensus la prise de décision, peut habiliter les résidents à commencer une lutte contre d’autres problèmes dans leurs communautés et au-delà.38,39,40,41,42. Par exemple, comme le spécifie White (p.19) : l’autonomie et la souveraineté alimentaire acquise par les femmes jardinières à Detroit a incité les conversations sur la façon dont elles «pourraient prendre le contrôle d’autres aspects de leur vie, y compris l’accès à un logement abordable, l’eau propre, le maintient communautaire et une éducation publique décente.43

33 Vitiello, D., & Wolf-Powers, L. (2014). Growing food to grow cities? The potential of agriculture for economic and community development in the urban United States. Community Development Journal, 49(4), 508-523. 34 Cohen, N., & Reynolds, K. (2014). Urban agriculture policy making in New York’ “new political spaces”: Strategizing for a participatory and representative system. Journal of Planning Education and Research, 34(2), 221-234. 35 Mans eld, B., & Mendes, W. (2013). Municipal food strategies and integrated approaches Inter- national Planning Studies, 18(1), 37-60. 36 Baker, L.E. (2004). Tending cultural landscapes and food citizenship in Toronto’s community gardens. Geographical Review, 94(3), 305-325. 37 food networks and newly emerging forms of food citizenship. International Journal of Sociology of Agriculture and Food, 19(3), 289-307. 38 Taylor, J.R., & Lovell, S.T. (2014). Urban home food gardens in the Global North: Research traditions and future directions. Agriculture and Human Values, 31(2), 285-305. 39 Teig, E., Amulya, J., Bardwell, L., Buchenau, M., Marshall, J.A., & Litt, J.S. (2009). Collective e cacy in Denver, Colorado: Strengthening neighborhoods and health through community gardens. Health & Place, 15(4), 1115-1122. 40 Saldivar-Tanaka, L., & Krasny, M.E. (2004). Culturing community development, neighborhood open space, and civic agriculture: The case of Latino community gardens in New York City. Agriculture and Human Values, 21(4), 399-412. 41 Wake eld, S., Yeudall, F., Taron, C., Reynolds, J., & Skinner, A.l. (2007). Growing urban health: Community gardening in South-East Toronto. Health Promotion International, 22(2), 92–100. 42 Armstrong, D. (2000). A survey of community gardens in upstate New York: Implica- tions for health promotion and community development. Health and Place, 6, 319– 327. 43 White, M.M. (2011). Sisters of the soil: Urban gardening as resistance in Detroit. Race/ ethnicity: Multidisciplinary global contexts, 5(1), 13-28.


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Certains chercheurs affirment que ces efforts dans l’autonomie des collectivités servent, à terme, à combler les lacunes ( sécurité alimentaire, centres communautaires, etc.) laissées à l’abandon par les coupes budgétaires gouvernementales, et que de ce fait, permettent de soutenir plutôt que de résister au système politique et économique qui créé les inégalités structurelles, racisme et autres problèmes que le gouvernement cherche à résoudre.

EXCLUSION ET MARGINALISATION POTENTIELLE Il est important de comprendre que les différents contextes dans lesquels les fermes et les jardins urbains sont situés, s’établissent dans le but de contester et de prévenir les politiques et les pratiques d’exclusion et de discrimination qui se manifestent souvent dans leur opérations. Ceci est particulièrement pertinent pour les fermes, les jardins, et d’autres formes d’agriculture urbaine qui sont initiées par des personnes ou institutions extérieures aux quartiers où ils sont implanté44. Il l’est encore plus pour les entreprises commerciales où la nourriture produite n’est pas économiquement ou physiquement accessible aux résidents.

EFFETS ENVIRONNEMENTAUX Les espaces verts urbains et les toits verts offrent un certain nombre de services écosystémiques. Les filtres végétaux retiennent nombreux polluants atmosphériques tels que les particules fines45. Une étude suggère qu’ils peuvent atténuer la mortalité associées aux maladies respiratoires. Plantes et arbres facilitent la modération de la température , et ainsi contribuent à réduire, dans les ilots, l’effet de chaleur urbaine, par refroidissement de l’air à travers le processus d’évapotranspiration, offrant ombre, et réduit de manière diffuse les radiation solaires46. Le végétation permet de recueillir et retenir les précipitations et permet la réduction du ruissellement des eaux pluviales s’évacuant à terme dans les cours d’eau. Les jardins, en particulier, soutiennent une biodiversité locale en fournissant des habitats et du fourrage pour les pollinisateurs tels que les abeilles et les autres organismes bénéficiaires47. Fermes et jardins alimentaires urbains, ont prouvé leur aide à la conservation à l’agrobiodiversité. Jardiniers et fermiers en conservant les graines, cultivent davantage de variétés de cultures traditionnelles et des espèces sauvages48. 44 Poulsen, M. N., Spker, M. L., & Winch, P. J. (2014). Conceptualizing community buy-in and its application to urban farming. Journal of Agriculture, Food Systems, and Community Development, 5(1), 161–178. 45 Janhäll, S. (2015). Review on urban vegetation and particle air pollution–Deposition and dispersion. Atmospheric Environment, 105, 130-137. 46 Wolf, K. L., & Robbins, A. S. (2015). Metro nature, environmental health, and economic value. Environmental Health Perspectives, 123(5), 390-398. 47 Matteson, K. C., Ascher, J. S., & Langellotto, G. A. (2008). Bee richness and abundance in New York city urban gardens. Annals of the Entomological Society of America, 101(1), 140-150. 48 Galluzzi, G., Eyzaguirre, P., & Negri, V. (2010). Home gardens: Neglected hotspots of agro-


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Ils fournissent également des sites pour le compostage de matières organiques pour une utilisation ultérieure comme engrais, réduisant ainsi le recours à des intrants chimiques ou minées et de garder les déchets des sites d’enfouissement49. Certaines nouvelles formes d’agricultures urbaines intégrées aux bâtiments, y compris les jardins sur les toits et les serres, les exploitations agricoles intérieures et verticales, et les murs verts comestibles, font également valoir leurs capacités de réutilisation les eaux usées, la chaleur résiduelle, et les déchets organiques des maisons et des entreprises dans les systèmes de production alimentaire limitant les intrants. Un examen de ces formes d’agricultures urbaines comprend les résultats de quelques études de cas de cultures hydroponiques qui ont pu démontré une réduction significative de la quantité d’eau nécessaire pour produire des légumes par rapport à l’agriculture conventionnelle; également des études relatives à la présence d’opérations potagères en serres sur les toits démontrent une diminution significative de l’énergie utilisée50 . Une étude internationale des impacts environnementaux relative aux opérations agricoles sur les toit intégrés, dans les parcs de vente au détail (par exemple, les supermarchés) en Europe et en Amérique du Sud, a montré que de telles opérations pourraient réduire les émissions de dioxyde de carbone et les apports énergétiques nécessaires à la production de tomates (en comparaison à la production conventionnelle et non-local des produit). La récolte d’eau de pluie appropriée, pourrait presque universellement acquérir suffisamment d’eau pour éviter des implants supplémentaires51. Ces réductions potentielles d’émissions et d’économies énergétique sur toit intégrés seraient plus élevés dans les climats froids; les déchets énergétiques du bâtiment contribuent à réduire les apports énergétiques externes nécessaires pour chauffer la serre en toiture52. Certains font, également valoir le potentiel de l’agriculture urbaine comme nouveau facteur résilient pour les villes , face au changement climatique et autres défis environnementaux, afin de faciliter la transition. Grâce à une analyse du rôle des jardins urbains dans l’histoire, celle-ci montre que lorsque les lignes d’approvisionnement alimentaire en milieu urbain ont été menacés, la manière dont la culture urbaine maintient la mémoire collective de la production alimentaire et protège les espaces verts urbains, améliorant la résilience des villes face aux pénuries alimentaires, crises économiques, politiques ou écologiques future53.

biodiversity and cultural diversity. Biodiversity and Conservation, 19(13), 3635- 3654. 49 Brown, K.H., & Jameton, A.L. (2000). Public health implications of urban agriculture. Journal of Public Health Policy, 20-39. 50 Specht, K., Siebert, R., Hartmann, I., Freisinger, U. B., Sawicka, M., Werner, A., ... & Dierich, A. (2014). Urban agriculture of the future: An overview of sustainability aspects of food production in and on buildings. Agriculture and Human Values, 31(1), 33-51. 51 Sanyé-Mengual, E. (2015). Sustainability assessment of urban rooftop farming using an interdisciplinary approach [PhD Thesis]. Accessed February 3, 2016 from https:// www.researchgate. net/publication/ 52 Brown, K.H., & Jameton, A.L. (2000). Public health implications of urban agriculture. Journal of Public Health Policy, 20-39. 53 Barthel, S., Parker, J., & Ernstson, H. (2013). Food and green space in cities: A resilience lens on gardens and urban environmental movements. Urban Studies, 1-18.


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Ils soutiennent que le mentorat intergénérationnel et multiculturel; expérience et échange connaissances; le partage et la banque de semences; et le régime foncier à long terme pour les espaces verts urbains sont nécessaires pour maintenir la capacité des villes à produire de la nourriture en temps de crise. D’autres ont proposés d’utiliser l’agriculture urbaine afin d’atténuer les changements climatiques et l’adaptation, compte tenu de la capacité de séquestration du carbone de la végétation, même si cela n’a pas été quantifiée sur une étude à grande échelle54 . Une étude, à également tenté de quantifier un projet d’agriculture urbaine au Royaume-Uni, et a révélé que, tandis que la ferme péri-urbaine à l’étude a réduit de seulement 0,4% les émissions totales liées à l’alimentation de la communauté, il est apparu que le taux de séquestration carbone annuel, par hectare, par rapport aux parcs urbains et forets, est nettement supérieur55.

LIMITES ENVIRONNEMENTALES L’agriculture urbaine ne peux pas toujours être garantes d’avantages environnementaux, et pourrait, dans certains cas, conduire à de net impacts écologiques négatifs. Par exemple, les engrais inconsidérés ou l’application de compost peuvent polluer les eaux de surface et/ou les eaux pluviales de ruissellement avec un excès d’azote, de phosphore et/ou potassium56. Un certain nombre de lacunes subsistent dans la recherche sur les pratiques menées dans les jardins et les fermes urbaines, comme la pratiques de durabilité de leur gestion des ravageurs, l’irrigation et l’amendement du sol, et comment et dans quelle mesure ils favorisent la biodiversité par rapport à d’autres utilisations des terres57. Les principaux récits entourant les avantages environnementaux des centres d’agriculture urbaine avancent la capacité supposée à réduire les intrants, les émissions de gaz à effet de serre, et les coûts associés à la production et le transport de la nourriture. Ces déclarations peuvent ne pas tenir compte de la perte d’économies d’échelle qui viennent avec une plus grande production, la transformation, le stockage et les systèmes de distribution, ni les écarts régionaux qui peuvent effectivement avoir des résultats négatifs sur l’environnement. Par exemple, la plus petite échelle de nature fragmentée d’agriculture urbaine a tendance à être moins efficiente que les grandes opérations dans l’utilisation de l’eau, d’engrais et d’autres resources58.

54 Thornbush, M. (2015). Urban agriculture in the transition to low carbon cities through urban greening. AIMS Environmental Science, 2(3), 852-867. 55 Kulak, M., Graves, A., Chatterton, J. (2013). Reducing greenhouse gas emissions with urban agriculture: A Life Cycle Assessment perspective. Landscape Urban Plan, 111, 68-78. 56 Taylor, J.R., & Lovell, S.T. (2014). Urban home food gardens in the Global North: Research traditions and future directions. Agriculture and Human Values, 31(2), 285-305. 57 Guitart, D., Pickering, C., & Byrne, J. (2012). Past results and future directions in urban community gardens research. Urban Forestry & Urban Greening, 11(4), 364-373. 58 McWilliams, J.E. (2009). Just food: Where locavores get it wrong and how we can truly eat responsibly. New York: Little, Brown, and Company.


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Les partisans vantent que la production alimentaire plus près des consommateurs peut réduire le “food miles” ( distance parcourue engendrant les émissions relatives au transport ). Pourtant, la grande majorité des émissions de GES ( Gaz à effets de serres ) attribuables aux aliments sont imputables à la phase de production59. Dans la plupart des cas, en changeant les types d’aliments que les gens mangent (par exemple, manger moins de boeuf et moins de produits laitiers) et la manière dont ces aliments sont produits ( intrants intensifs ) sont plus importantes dans la réduction des émissions associées aux aliments que de réduire le trajet60. Cela dit, des avantages environnementaux peuvent survenir si des produits cultivés dans les zones urbaines remplacent les produits qui étaient généralement transportés par avion (par ex, les verts, les baies )61. Certains experts ont fait valoir en outre que, si l’agriculture urbaine devient omniprésente dans les villes, il peut réduire la densité de population et par conséquent, nécessiter davantage de déplacement et donc d’émissions gaz à effet de serre que que le système actuel62,63. Certains partisans prétendent que l’agriculture urbaine pourrait réduire la dégradation des sols associée à l’agriculture industrielle en permettant des terres rurales de sortir de la production64. Mais les études modélisant le potentiel de l’agriculture urbaine et péri-urbaine démontrent qu’un besoin important persistera pour la production alimentaire en milieu rural, où les aliments qui composent la majorité des kilocalories dans les régimes alimentaires, en particulier les céréales, peut être produite65. En outre, la production d’aliments en milieu urbain pour les régions froides ou arides, peut augmenter les émissions de GES et la consommation d’eau si les plantes sont cultivées de manière intensives, telles qu’en agriculture intérieure / vertical, serres, hydroponie (production de cultures hors-sol), ou aquaculture (la culture des animaux aquatiques ou des plantes pour l’alimentation)66. Une ferme hydroponique à Buffalo, New York, par exemple, a fermé ses portes en 2002 et a déménagé ses activités (et plus de 150 emplois) au sud-ouest du Texas due à de trop hauts couts énergétique67. 59 Weber, C.L., & Matthews, H.S. (2008). Food-miles and the relative climate impacts of food choices in the United States. Environmental Science & Technology, 42(10), 3508-3513. 60 Avetisyan, M., Hertel, T., & Sampson, G. (2014). Is local food more environmentally friendly? The GHG emissions impacts of consuming imported versus domestically produced food. Environmental and Resource Economics, 58(3), 415-462. 61 Kulak, M., Graves, A., Chatterton, J. (2013). Reducing greenhouse gas emissions with urban agriculture: A Life Cycle Assessment perspective. Landscape Urban Plan, 111, 68-78. 62 Mok, H.F., Williamson, V.G., Grove, J.R., Burry, K., Barker, S.F., & Hamilton, A.J. (2014). Strawberry elds forever? Urban agriculture in developed countries: a review. Agronomy for Sustainable Development, 34(1), 21-43. 63 Glaeser, E.L. (2011, June 16). The locavore’s dilemma: Urban farms do more harm than good to the environment. Boston Globe. 64 Despommier, D. (2010). The vertical farm: Feeding the world in the 21st century. New York: Thomas Dunne Books 65 Clancy, K. (2012). Issues of scale. Journal of Agriculture, Food Systems, and Community Development, 3(1), 21–23. 66 Sanyé-Mengual, E. (2015). Sustainability assessment of urban rooftop farming using an interdisciplinary approach [PhD Thesis]. Accessed February 3, 2016 from https:// www.researchgate. net/publication/282001838_Sustainability_assessment_of_ urban_rooftop_farming_using_an_ interdisciplinary_approach 67 Milwaukee. Focus on Geography, 52(3-4), 23–30.


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A Baltimore, Maryland, forcé de constater que si le système produit sans antibiotiques, de pesticides de synthèse, ou d’engrais chimiques, l’utilisation de l’énergie en hiver était extrêmement élevé - si bien que le tilapia produit une perte économique nette si on le compare aux coûts des intrants aux prix du marché68. Dans ce cas, l’installation aquaponique était situé dans une région où l’eau de pluie était suffisante pour alimenter ses opérations, mais comme 90% des activités aquaponiques mondiales utilisent l’eau potable comme intrants, des opérations similaires pourrait mettre une pression supplémentaire sur les ressources en eau limitées des régions arides. D’autres ont critiqué la durabilité environnementale des fermes verticale artificiellement éclairée, qui sont notamment énergiquement gourmande comparé à l’effet de serre solaire69,70. Même si des méthodes de culture appropriées sont choisies, il est encore possible pour nombreux projets d’agriculture urbaine de réduire les émissions de GES par rapport à production alimentaire classique.

BARRIERES À L’IMPLANTATION DE L’AGRICULTURE URBAINE Les principaux obstacles à l’implantation de l’agriculture urbaine ce concentrent essentiellement, suivant quatre facteurs : . Disponibilité et caractère approprié ou non des sites pouvant être utilisés: Les sols des villes sont souvent directement impropres à la culture du fait des anciennes activités polluantes, entrainant des coûts de dépollution extrêmement importants. Par aillieurs, les cultures peuvent être victimes de vandalisme, démotivant leurs usagers; . Les Ressources humaines : un manque de savoir-faire et d’intérêt est notable dans les organisations visant au développement communautaire, conjugué à un manque de main d’oeuvre professionnellement qualifiée. . Contexte politique : Les grandes institutions agricoles politiques nationales et internationales sont peu enclines au développement de l’agriculture urbaine. Fréquemment, les villes aussi, apportent un soutient relatif à ces initiatives; en particulier, dans l’obtention de terrains communaux vacants. . Contexte économique : un manque de financement pour les lancements de projets, assortis à une carence de débouchés concernant les formes d’agriculture urbaines professionnelles.

68 Love, D.C., Uhl, M.S., & Genello, L. (2015). Energy and water use of a small-scale raft aquaponics system in Baltimore, Maryland, United States. Aquacultural Engineering, 68, 19-27. 69 The Economist (2010, December 11). Vertical farming: Does it really stack up? The Economist Technology Quarterly, 9–10. 70 Kozai, T. (2013). Resource use ciency of closed plant production system with arti cial light: Concept, estimation and application to plant factory. Proceedings of the Japan Academy. Series B, Physical and biological sciences, 89(10), 447.


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LE FONCIER Le foncier et la disponibilité de terrains freinent dans de nombreux cas, le développement de cette activité ( Deguenon, 2007). Les négociations souvent longues et le besoin en logement en milieu urbain accompagnée d’une volonté de densification, pour limiter l’étalement urbain, pénalise fortement l’accès au foncier. Les nécessité techniques de base; le coût d’achat ou la locations des terres, l’acheminement en eau, l’importation de terre non polluée, l’installation d’infrastructures pour accueillir le public, les serres, les clôtures, etc ; engendrent des surcoûts difficilement répercutables dans la volonté de rendre les produits accessible à tous.

BLOCAGES LÉGISLATIFS ET POLITIQUES Au niveau des instances internationales, les questions d’agriculture urbaines sont traitées séparément par la FAO71 et ONU Habitat72. La FAO est en charge des questions relatives au domaine agricole et sa production alimentaire. L’organisation « contribue à éradiquer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition; éliminer la pauvreté et favoriser le progrès social et économique pour tous; et gérer et utiliser de manière durable les ressources naturelles, y compris la terre, l’eau, l’air, le climat et les ressources génétiques, au profit des générations présentes et futures73 », tandis que l’ONU-habitat « s’engage en faveur d’une planification et gestion des villes et établissements humains efficace et durable, en portant son attention sur la question des logements décents, des infrastructures et de l’accès universel à l’emploi et aux services élémentaires que sont l’eau, l’énergie et l’assainissement. est chargé du développement des villes74 ». Ces deux enjeux sont pourtant interdépendants afin de développer l’agriculture en ville. C’est pourquoi en 2001, la FAO a lancé une initiative «Food for the Cities » multidisciplinaire « qui vise à relever les défis que l’urbanisation apporte à la population urbaine et rurale, ainsi que l’environnement, en construisant des systèmes alimentaires plus durables et résistants75 ». Au niveau National, les symptômes de freinages relèvent du même problème de division des compétences. Les différentes instances manquent de coordination; Ministère de l’Agriculture, Ministère de l’Environnement, Ministère de la Santé; le tout, évidement, aggravé par la subdivision fédérale des régions et communautés. 71 « Food and Agriculture Organization of the United Nations » : Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture 72 ONU-Habitat ; le programme des Nations Unies pour les établissements humains et une approche globale et holistique de l’urbanisation. 73 “À Propos | FAO | Organisation Des Nations Unies Pour L’ ’agriculture.” 2016. Accessed July 26. http://www.fao.org/about/fr/. 74 “ ’ONU-Habitat – ONU-Habitat.” 2016. Accessed July 26. http:// fr.unhabitat.org/a-propos/objectifs-et-strategies-donu-habitat/. 75 “Food for the Cities: Aliments Pour Les Villes - Accueil.” 2016. Accessed July 26. http:// www.fao.org/fcit/fcit-home/fr/.


BORDURES - 41 -

En ce qui concerne les instances communales, la situation n’est pas vraiment meilleure, car les différents services services concerné par l’Agriculture urbaine ( Parcs et Verdissement, Développement social, durable, économique, immobilier, Urbanisme, etc) se retrouvent rarement autour d’une même table. Les différents plans et règlements communaux la limite, notamment en ce qui concerne le zonage des villes; les plans d’occupations des sols pouvant protéger le foncier. En définitive la sensibilisation des maitres d’oeuvres et médiateurs ( ingénieurs, architecte, urbanistes, paysagistes) pour incorporer cette notion dans l’ensemble des projets est une démarche qu’il reste à construire et qui nécessite un travail à plusieurs échelles, des connaissances techniques et agricoles76. POLLUTIONS Un autre facteurs trop souvent limitant, est la question de la solution des sols en milieu urbain, dues aux activités antérieures des sites désaffectés aujourd’hui. Ce problème récurant suscite souvent des réticences et dégrade l’image que les consommateurs ont de l’agriculture de proximité.77 Modes de contamination : . par le sol, si la production est placée sur des sols pollués, pouvant être à l’origine de pollutions diverses, notamment aux métaux lourds et aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)78, mais aussi des intrants utilisés de manière intensive par les jardiniers79 . . par la déposition de particules atmosphériques. Des études sur le sujet montrent que cette contamination est particulièrement sensible à proximité de routes même si la notion de distance de sécurité diffère selon les études80. . par l’arrosage provenant de la récupération d’eau de pluie.

76

“L2GEATPR - Agriculture Urbaine Dans Les Villes Des N et Des S - FBrondeau: 2016. Accessed July 26. http://moodle23.paris-sorbonne.fr/mod/folder/ view.php?id=98425. 77 Loubet B., Aubry C., Duguay F., Petit C., Missonnier J., Rémy E., Honoré C., Feiz A.A., Blondeau C., Cordeau A., Mauclair C., Durand B., de Biasi L., Kaufmann A. Ampe C., Thibault C. et ’ PRIMEQUAL- PREDIT, Paris, 211 p. 78 Pourias J., Daniel A.C., Aubry C. (2013). Terroirs urbain? La fonction alimentaire des jardins associatifs urbains en question, INRA UMR SAD-APT, POUR no 215/216 «Alimentation et Territoires» (A paraître). 79 ’ ’ http://vertigo.revues.org/8937 80 Säumel I., Kotsyuk I., Hölscher M., Lenkereit C., Weber F. et Kowarik I. (2012). How healthy within inner city neighbourhoods in Berlin, Germany. Environmental Pollution, 165, 124-132



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III. RESSOURCES Les ressources inscrivent les personnes impliquées, finances, etc… à la capacité de ce qu’il est possible faire pousser ou produire dans le futur; les velléités et objectifs à mettre en place.

Pourquoi une Autosuffisance alimentaire ? A quoi ressembleront les villes de demain? Si les villes du XXIe siècle continuent sur le même modèle de développement actuel, toujours plus extensif, nous auront faces à nous des problématiques démographiques, économiques, et écologiques dramatiques et inexorables. Par dessus tout, il est impératif d’établir une approche pouvant créer des connexions entre l’aspect apparemment disparate de nos vies, et les essais d’établir un équilibre entre chacune d’elles. Une part de ce processus implique la nécessité de se poser les bonnes questions. Par exemple, à la place de nous demander comment nous pourrions nourrir les villes de manière plus efficiente, nous devrions nous demander dans quel modèle de société nous voudrions vivre, et de ce fait imaginer notre système alimentaire en accord avec ce dernier. Maintenant imaginons un nouveau système de projet, dans lequel les citoyensconstructeurs construiraient en relations directe avec ceux qui produisent leur propre nourriture. Dans ce scénario, les consommateurs seraient directement assez informés et formés pour influencer le réseau alimentaire dans ces choix. Ils deviendraient ainsi les collaborateurs dans le processus de production. Ce nouveau réseau alimentaire produirai, d’une part, un rapprochement bien plus personnel favorisant ainsi le développement une société soudée, et d’autre part, le développement d’une société presque autosuffisante résiliante face aux évènement extérieurs.


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HISTOIRE ET REFERENCES DE L’AGRICULTURE DANS L’URBANISME Les préoccupations de construction de la ville telle une vision combinée de la ville et la campagne à fait l’objet de nombreuses études à travers l’histoire. La conception de la ville comme une zone se prolongeant au-delà de ses frontières administratives est un aspect souvent analysé du point de vue urbanistique, mais échoue souvent à se concrétiser à travers la pratique, même si ces diverses théories urbanistiques abordent la question de l’approvisionnement de la nourriture à en ville.

La ville-territoire de Ildefonso Cerdà Ildefonso Cerdà ( 1815-1876 ) comprend la ville de manière plus approfondie qu’un simple espace à occuper. Dans son essai Théorie générale d’urbanisation (1867), Cerda défend sa vision de la ville d’un point de vue fonctionnel répercutant ses liens et effets au-delà de ses limites administratives: « La vie au sein de la ville ne se limite pas à ses murs… Il n’existe pas de ville centrée sur elle-même, qui n’exerce l’extensions de ses manifestations ou qui n’ai d’actions sur son environnement, même à une grande distance. »81 Cerda définit la région tel un territoire au sein du quel se localise la ville et son ‘‘champ d’action’’. Il imagine la ville et ses environs territoriaux comme un tout indissociable, où la première dépend des ressources que la seconde offre, et où la seconde reçoit les déchets urbains ( eaux usées résiduelles ). Le concept de ‘‘ville-territoire’’ est une idée forte avancée pour son temps. Ce qui pourrait être considéré comme une première version de ce qui est maintenant connu comme ‘‘ l’empreinte écologique’’ de la ville. Bien que Cerda n’ai pas donné le caractère actuel qu’a l’environnement aujourd’hui , sa pensée se place davantage dans une optique fonctionnelle. La principale préoccupation de ville au XIXe siècle, est d’assainir en tentant évacuer vers l’extérieur un maximum de contamination et de déchets, dans le but de protégear la population, peu importe se que signifiait cette détérioration du territoire et de l’environnement. Il est intéressant de souligner que cette conception urbaine, qui comprend le territoire fournissant en ressources la ville, implique une vision intégrale de ce qui s’appelle la campagne, alors que la ville, pour lui, transcende la dichotomie classique entre l’urbain et le rural. Cerda amène un urbanisme basé sur la nécessité de ruraliser la ville et urbaniser la campagne . Il tente de définir la relation villecampagne de manière étymologique : urbaniser signifiant labourer ou cultiver; la culture étant l’origine et la cause la plus féconde de la civilisation. Il est également important de souligner que Cerda envisage le rôle de la ville en tant qu’admiratrice et organisatrice de l’espace dans le but d’approvisionner la population. Selon Cerda, l’emplacement de marchés publics répond aux besoins spécifiques de la population la ville.

81

Aberastu, in La Théorie générale de l’urbanisation. Seuil. Paris: Seuil, 1979


RESSOURCES - 45 -


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La cité-jardin d’Ebenezer Howard En 1898, Ebenezer Howard introduit le model de cité-jardin dans son livre Tomorrow : A peaceful Path to real Reform, la contribution principale qu’il apporte, est la disposition de terres agricoles comme élément constitutif de la ville. Le dessin d’Howard établit la création de nouvelles villes, à extensions limitées, et ceinturées par un anneau de domaines agricoles. Le système agro-alimentaire ( production, distribution, préparation, consommation et réutilisation des déchets ) faisait part intégrale de son idée de la ville. Le plan d’Howard consiste en l’établissement d’un territoire de 6000 acres (2400 hectares), au centre duquel l’urbanisation de 1000 acres (400 hectares) peuvent loger 32 000 habitants; il estimait que le territoire agricole établis de 5000 acres (2000 hectares) seraient suffisant pour alimenter la population. L’espace cultivé se diviserait entre fermes, pâture pour le bétail, petites cultures maraîchères, légumes, fruits, arbres, etc; son agencement dépendant du système le plus approprié en fonction de l’objectif recherché : les plus grand champs fourniraient le blé et seraient géré en coopératives, tandis les légumes et fruits, demandant un soin constant, seraient plantés sur des terrasses individuelles gérés par des particuliers ou petit groupes de personne. Au regard de la distribution des denrées, Howard propose l’introduction de dépôts alimentaires ou entrepôts, au sein même de la ville.

Ebenenzer Howard : the City of To-morrow


RESSOURCES - 47 -

Dans une période au cours de laquelle les majeures préoccupations environnementales, se situaient au simple fait d’évacuer les déchets et la conservation d’un environnement local sain, Howard propose une première pensée urbanistique de système circulaire : les déchets produits par la ville peuvent, et sans charges lourdes pour le transport ferroviaire, facilement être apportés aux sols, en tant que fertilisants. Le cercle agricole d’Howard eu des échos, par la suite, dans la planification Britannique, plus précisément en 1944, avec le « Plan for Greater London » de Leslie Patrick Abercrombie. Ce model eu une influence prépondérante dans le développement de nouvelles structures urbaines, quartiers-jardins, villagesjardins ou maisons avec jardins. Cette influence se répercutera même au-delà des frontières anglo-saxonnes, dans le développement de parcs à Stockholm durant les années 40 et 50. On en connnait biensur une grande série à Bruxelles, le logis floréal en est un des plus remarquable.

« Les « Jardins ouvriers », détestés du patronat, n’ont pas pour seul but d’offrir au salarié des villes un peu plus d’air pur, une aide alimentaire contre la cherté de la vie, mais une sorte de réhabilitation par le contact avec le sol. » Yourcenar, M, 1988




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Urbanistes du XXe : Lewis Mumford, Le Corbusier et Frank Lloyd Wright Lewis Mumford (1895-1990) exprima, également, ses préoccupations envers le manque de terres agricoles entourant les villes. Pour Mumford, la croissance urbaine incontrôlée présente un danger pour l’environnement rural ainsi que les flux naturels nécessaires au développement de la vie, dans le soucis d’une balance territoriale. « Le fait que les agriculteurs des alentours ainsi que les marchands de légumes profitaient de la proximité de la ville pour récolter systématiquement les excréments humains et les utiliser dans leurs domaines, étaient un avantage autant pour la ville que pour la campagne : plus la ville était grande, plus riche était la terre qui l’entourait et plus étaient rentables les activités de marchants de légumes. » Mumford, L 82 A l’instar d’Howard, Mumford ne croit pas au développement urbain illimité. Une fois cette relation évacuée, le développement urbain défia les limites naturelles et elle en fût évincée. L‘occupation intensive du territoire mit le pied à l’étrier de la ville industrielle, et signa le glas de la présence de la nature dans l’évolution urbaine. Néanmoins, Mumford averti, bien que les villes aient surpassées leurs limites locales, grâce au développement technologique, l’augmentation démographique souleva de nouvelles nécessités de définir des limites concrètes à l’expansion urbaine. Pour exemple, la pénurie d’eau potable deviendra un facteur limitant à l’accroissement des villes. Selon lui, un urbanisme ignorant les flux naturels intrinsèques aux besoins humains, induit nécessairement des conséquences néfastes. Cette idée est résumée ici : « For good or ill, you must breath air, eat food, drink water; and the penalties for refusing to meet these conditions are inexorable »83. Même si cette idée est rare, l’agriculture urbaine et périurbaine joua également un rôle important dans la pensée du Corbusier (1887-1965). Dans son livre Urbanisme84 , intitulé « Ville-Jardins », le Corbusier décrit de quelle manière l’agriculture urbaine peut être locale sans toutefois, réduire la densité des périphéries. Analysant un cas spécifique de banlieue, il détermine une parcelle de 400m2 de jardin, au sein duquel 150m2 serait dédier à la culture potagère, qui à son tour, serait connecté à d’autres terrains d’habitants locaux. Il imagina même, un plan de gestion du temps de travail des jardiniers nécéssaire à la culture et aux récoltes. 82 Mumford, L : The city in History , New-York, Harcourt, Brace and Javanovich. (ed.fr. 2011) : La Cité à travers l’histoire, Marseille, Agone ; 1961 83 Mumford, Lewis, « The Story of Utopias », Boni and Liveright, New York, 1922 84 Le Corbusier, 1994. Urbanisme. Paris: Flammarion.


RESSOURCES - 51 -

Pour sa part, au milieu du XXe Frank Lloyd Wright (1867-1959) publie une série d’essais dans son livre The Living City85. La vison de sa ville habitée peut se résumer à l’intégration de l’agriculture dans l’établissement des banlieues dispersées. C’était pour lui, un moyen de se différencier de ce qu’il appelait la déshumanisation rationnelle du mi-XXe siècle. Sa proposition pour la ville de Broadacre consistait en un développement de villes et ses banlieues renvoyant à certaines réminiscences du plan d’Ebenezer. Wright conçoit Broadacre telle une « non-ville », qu’il considère l’antithèse des aspects nuisibles de la ville. Ce contre-projet prévoit un développement paysager auto-suffisant, dans lequel l’essentiel des produits alimentaires serait fournit, où chaque famille auraient un acre de terre cultivable. Néanmoins, Wright donne sa vison au paysage, selon laquelle architecture et terres agricoles doivent former un unique paysage.

85

Wright, Frank Lloyd. 1958. The Living City. Horizon Pr.


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DÉVELOPPEMENT DURABLE Depuis la sortie du rapport Our Common Future ( 1987-1988 ) dirigée par Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’Organisation des Nations unies, le terme de « Développement Durable » apparait pour le première fois. La Commission le définit en ces termes : « Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir 86». Il est reconnu à travers le monde que le développement durable correspond à un processus ayant pour objectif majeur : l’amélioration des standards de vie des personnes sans excéder les limites physiques de la nature, tout en restant économiquement viable. Apposant ces concepts à un environnement particulier telle que la ville , est un véritable défit. De manière générale, les recherches à propos de la durabilité urbaine se concentrent à résoudre les problèmes spécifiques relatifs à la mobilité, les transports, la consommation d’énergie et l’introduction de ces alternatives. Il ne fait pas de doute, que ce sont des problèmes fondamentaux, mais toute ces recherches n’incluent pas l’analyse de nouveaux systèmes qui pourraient voir des effets plus globaux sur la durabilité urbaine; inclure le système agro-alimentaire.

« Si le sentiment et la pensée, si les plus nobles facultés de l’âme et de l’intelligence ont besoin, pour se manifester, d’une enveloppe matérielle, ce sont le plantes qui sont chargées d’en ourdir la trame avec les éléments qu’elles empreintes à l’air, et sous l’influence de la lumière, que le soleil, où en est la source inépuisable, verse constamment et par torrents à la surface du globe » Dumas, Jean-Bastiste Leçon du 20 août à l’Ecole de Médecine, 1842

86

Rapport Brundtland sur le site du Ministère des Affaires Etrangères.


RESSOURCES - 53 -

DURABILITÉ URBAINE ET SYSTÈME ALIMENTAIRE Le terme de « système agroalimentaire », fait référence aux processus relatifs à l’alimentation; production, traitement ( transformation ), emballage, jusqu’au transports et la distribution, au travers de leur consommation ( largement concentrée en ville ). Les villes sont ravitaillées par le système agroalimentaire. C’est à ce niveau que l’amélioration du système peut avoir, de manière certaine, des impacts positifs sur la durabilité urbaine, dans laquelle l’agriculture tiendrait une part fondamentale. Néanmoins, ce potentiel n’as pas encore été exploité et réfléchi de manière efficiente, du fait que l’urbanisme n’était (et n’est) pas capable d’envisager et de considérer le lien entre l’alimentation en milieu urbain et son environnement.

CYCLES ECOLOGIQUES ET APPROVISIONNEMENT DES VILLES Comme beaucoup de schémas alimentaires, l’acabit urbain dépend nécessairement du système productif agricole lié au cycle naturel ( qui, paradoxalement, est altéré par l’impact des villes elles-mêmes ). Contrairement à l’environnement naturel, dans lequel il est estimé que de tel cycles sont clos, l’urbain se caractérise par un métabolisme à cycle ouvert. L’alimentation en milieu urbanisé impacte principalement les cycles des matériaux et d’eau.

« (…) Comme la nature est aussi féconde qu’ingénieuse dans ses productions, elle ne paraît détruire que pour créer de nouveau (…). Par ses soins vigilants, rien n’est anéanti, tous le genres se prêtent un secours mutuel, et passent successivement d’un règne à l’autre par des lois invariables qu’elle même s’est prescrite, et qu’elle n’enfreint jamais » Thiroux d’Arconville, Marie, 1766


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CYCLE DE LA MATIÈRE La matière organique contenue dans les sols favorise le développement d’organismes qui ne garantissent pas uniquement l’apport des nutriments à l’ensemble de la vie végétale mais crée surtout les conditions physiques favorables à sa croissance. Les éléments chimiques essentiels au développement de la vie organique , circulent à travers la biosphère via des chemins (cycles biochimiques ou cycles de la matière) qui dépassent l’environnement de l’organisme, pour une fois de plus retourner à son biotope. Cette circulation d’éléments est établit par le cycle des nutriments. Suivant l’instance spécifique des écosystèmes agraires, les éléments essentiels sont le carbone, l’azote et le phosphore. Les végétaux absorbent les nutriments provenant du sol et, lors de la récolte, ces nutriments sont retirés du système. Leur remplacement implique l’application de tout les nutriments présent dans le tissus végétal et qui furent assimilés par les cultures, qu’ils soient récoltables ou non. Afin q’un cycle se ferme, il est nécessaire de rendre au médium l’élément extrait, en utilisant les déchets du produit de la récolte ou autres résidus organiques. Dans le système agro-alimentaire urbain, le système agricole dont il dépend, se situe à distance des villes (voir sur différents continents), empêchant ainsi les possibilités de fermer le cycle des nutriments. Le processus de fertilisation de l’agriculture industrielle à pour unique but le réapprovisionnement de nutriments à travers des corrections chimiques ne permettant donc pas aux nutriments extraits par la récolte d’être recyclés.

CYCLE DE L’EAU Le cycle de l’eau est évidement fondamental au développement de au maintient de la vie, grâce à sa fonction cruciale de transport des nutriments. Partant du fait de base que dans beaucoup d’endroit l’eau est une ressource peu abondante, son aménagement efficient est absolument vital. Les villes influences au moins de deux manières le cycle naturel de l’eau : l’une directement au travers de son extraction, l’autre via la contamination. Par ailleurs, dans les systèmes agraires, l’eau est le principal élément brut permettant d’intervenir sur la photosynthèse, la base de son activité. Cependant, l’agriculture conventionnelle, qui alimente les villes consommant quantités excessives d’eau potable tout en utilisant des produits agrochimiques ( pesticides, fertilisants, etc ), contamine les eaux souterraines. Dans les deux situations, la ville et le système agricole altèrent le cycle de l’eau et la qualité des ressources en eau, occasionnant un cycle ouvert et déséquilibré.


RESSOURCES - 55 -

ALIMENTATION ET EMPREINTE ÉCOLOGIQUE DES VILLES L’ ’’empreinte écologique’’ est l’un des indicateurs les plus complets, que nous ayons pour mesurer l’impact de activité humaine sur l’environnement. Les concepteurs de ce terme, William E. Rees et Mathis Wackernagel, le définissent : « The area of ecologicaly productive territory ( crops, pastures, forests or marine ecosystems ) necessarry to producing the ressources utilized and to assimilation the waste produced by a given population with a specific standard of living of undefined form, whether this area may be found »87 L’empreinte écologique appliquée à la ville est un outil qui tente de mesurer l’impact environnemental et territorial des établissements humains - chose pratique à un moment où la population mondiale s’amasse de plus en plus dans les villes. La part de l’empreinte correspondant à l’alimentation aujourd’hui est une question qui a éveillé de nombreux intérêts ; grâce au calcul de l’empreinte alimentaire, les consciences évoluent du fait que les habitudes nutritionnelles peuvent corréler à une dégradation environnementale. À présent, l’empreinte relative à l’alimentation continue de croitre. Les estimations établissent qu’elle représente près 40% de l’aire biologique productive de la planète. Ce pourcentage est représenté par quatre facteurs : les terres allouées aux cultures, les pâtures, la pêche et la production d’énergie ; représente les ressources nécessaires à la production de nourriture.

87 Rees, William E et Wackernage Mathis, Our Ecological Footprints and Appropriated Carrying Capacity: What Urban Economics Leaves Out, New Society Publishers Gabriola Island,1994


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LES JARIDNS DE « SITUATIONS DE CRISES » A travers le monde et lors de grandes crises, alimentaires, économiques, guerres etc, de nombreux cas d’émergences spontanées de jardins potagers urbains font leur apparition. Cuba, Honduras, République démocratique du Congo, Zambie Arménie, Sierra Leone et Malawi, en sont, malheureusement, des exemples marquants. Les deux Guerres Mondiales également, feront émerger ce phénomène; qui permettra de répondre de manière rapide à des besoins alimentaires nationaux88. En 1914, le Gouvernement des États-Unis initie une campagne de développement de réseau de jardins « de Guerre » ou « de la Victoire », suivant les recommandations de Charles Lathrop Pack et d’experts qui établissaient une pénurie alimentaire proche. En effet, fortement dépendant, à l’époque, des exportations Européennes, qui subissaient une forte décroissance, les EtatsUnis se sont vu dans l’obligation de remédier à la situation par la mise en place d’un programme éducatif agricole89. Ce programme avait pour but d’accroitre l’approvisionnement alimentaire sans pour autant augmenter l’«utilisation des terres déjà cultivées, du travail déjà engagé dans le travail agricole et du temps consacré à d’autres professions nécessaires »90.

88 Lawson, L., 2005, City Bountiful : a century of community gardening in America, University of California Press, 385 p. 89 “The World War I War Garden and Victory Garden - How Does Your Garden Grow Online ” 2016. Accessed July 30. http://www.history.nd.gov/ 90 1-2 p.

Pack, Charles Lathrop. The War Garden Victorious. Philadelphia: J.P. Lippincott Co, 1919,


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En 1917, la National War Gardening Commission est crée. Elle établit la gestion et le recensement des parcelles du réseau ; 3,5 millions de jardins, générant une production de 350 millions de dollars. L’année suivante, c’est 5,3 millions de jardins de guerre que l’on pouvait compter et 525 millions de dollars générés par la production d’aliments91. En 1941, le gouvernement fédéral américain renouvelle l’initiative; la précédente ayant prouvé son efficacité. En 1942 :15 millions de jardins à travers les États-Unis, pour une production d’environ 3,8 milliards de kilogrammes d’aliments. En 1944, 18 à 20 millions de familles avaient un jardin de la victoire et ceux-ci fournissaient 40 % des besoins américains en légumes92. Grace aux leçons tirées du 1er programme et à la mécanisation des méthodes agricoles, les rendements productifs par parcelle ont nettement augmentés, tout en s’axant sur une vision éducative et formatrice avec les institutions éducatives. Malgré les bienfaits notables; sécurité alimentaire, santé individuelle et communautaire accrue, et climat ambiant sain; cette initiative ne perdura pas longtemps après le conflit mondial, malgré les encouragements et sollicitations à continuer l’activité.

Affiches de la campagne Victory Gardens

91

Victory Gardens Programme éducatif d’une classe d’enfant de New-York

“L2GEATPR - Agriculture Urbaine Dans Les Villes Des N et Des S - FBrondeau:

2016. Accessed July 26. http://moodle23.paris-sorbonne.fr/mod/ folder/view.php?id=98425. in Vertigo 1297, 37 p. 92 “L2GEATPR - Agriculture Urbaine Dans Les Villes Des N et Des S - FBrondeau: 2016. Accessed July 26. http://moodle23.paris-sorbonne.fr/mod/folder/view. php?id=98425. in Vertigo 1297, 38 p.


Vienne et ses alentours, 1523, Bibliothèque Nationale de France


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IV. ÉVALUATION L’évaluation des trois premières étapes permet de préparer les trois suivantes. L’évaluation considère l’ensemble les opportunités à portée de main avec lesquelles on va travailler, existantes ou que l’on souhaite avoir, et où l’on regarde en détail les besoins spécifiques, afin d’identifier les besoins propres en termes d’information.

ETUDES DE CAS

VIENNE, AUTRICHE Vienne à une longue tradition en ce qui concerne les espaces verts. Sa ceinture verte ( die Ringstraße ) à réussit avec une certaine harmonie et beauté à établir une série de parcs cohérents. À ce jour, cette ceinture consiste en un réseau d’espace verts et d’aires à usage agricole. Ensemble, ces dernières représentent de 17% de l’aire métropolitaine Viennoise, près 7200 hectares, dont 871 sont destiné à l’horticulture ( culture de légumes, de blé et vignobles )93. Du point de vue des techniques agraires, l’agriculture Viennoise reste extensive, tout en demeurant biologique. Elle se situe davantage dans les périphéries de la ville, et la classe moyenne représente son marché. Pourtant, concernant l’organisation de son agriculture, Vienne se développa sans master-plan ou plan d’affectation des sols particulier - ceci donnant lieu à des conflits entre les départements de l’agriculture et planification du territoire et autres groupes de pression. En définitive, ces désaccords furent résouts grâce au dessin du Plan de développement des structures Agricoles, incluant des directives permanentes; ceci marquant l’accord des parties. Ce plan définit les aires affectées à un usage agricole à long terme tout en permettant le développement urbain de la ville, suivant les polices de la ceinture verte, tout en permettant la sécurité des fermiers. Une autre caractère particulier de la ville, est son degré élevé de gestion des déchets organiques urbains dans la cadre du project de biodéchets. Le problème majeur de celui-ci, à été le ramassage sélectif des déchets organiques, de manière qu’elle ne devienne pas trop couteuse pour la ville et, en même temps, accessible pour les citoyens. La population soutenait le projet, facilitant la transformation des terres municipales en espaces cultivés ( autre objectif du projet ). 93 Amati, Assoc Prof Marco. 2012. Urban Green Belts in the Twenty-First Century. Ashgate Publishing, Ltd. p.168-169


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Aujourd’hui, Vienne organise son propre espace-ouvert de compostage, en association avec le Ludwig Boltzmann Institute for Organical Agricultural and Applied Ecology. La matière organique est collectée, et, une fois transformée, est régulièrement soumise à échantillonnages et analyses du niveau de nutriments et métaux lourds contenus. Différentes zones de Vienne travaillent en étroites collaborations concernant la gestion des déchets organiques et l’institut les conseille et effectue le suivit de contrôle. Une part du compost est gratuitement distribuée aux habitants locaux94.

Ringstraße : Espaces verts de l’agglomération Viénnoise 94

“Organic Research Centres Alliance (ORCA): Austria.” 2016. Accessed July 22. http://www.


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TORONTO, CANADA Toronto, la plus grande agglomération du Canada abrite près de 5 millions d’habitants dans sa grande périphérie et 2 millions , en ce qui concerne la ville elle-même. Elle est souvent cité en exemple et reprise dans de nombreux rapports et marches à suivre. Les autorités locales reconnaissent que l’étalement urbain n’est pas durable, pas seulement en ce qui concerne la décroissance des terres agricoles autour des villes, mais la disparition progressive d’habitats naturels. Par conséquent, en incluant un ensemble de stratégies mises avant par le Plan d’aménagement environnemental, Toronto promeut une configuration urbaine compacte qui relèverai le niveau de densité de la ville. Cette préoccupation accompagnée d’un environnement sain, sont aujourd’hui les axes recherchés par la ville. C’est cette politique intégratoire, qui conduit à la promotion de la production alimentaire au sein de la ville et ses environs. Néanmoins, Toronto continue de mettre en avant l’industrialisation de son système agroalimentaire, en réponse au manque de direction provinciale et fédérale en matière de sécurité alimentaire. En 1991, la ville crée le TFPC ( Toronto Food Policy Council ), ayant pour but : to connects diverse people from the food, farming and community sector to develop innovative policies and projects that support a healthfocused food system, and provides a forum for action across the food system95. Cet organisme, qui est libre de décision concernant les politiques alimentaires, tente de créer un système alimentaire équitable promouvant un développement communautaire en terme de santé environnementale. Les différentes stratégies mises en oeuvre par le conseil politique alimentaire de Toronto c’est appliqué à l’intégration de l’agriculture urbaine au sein de son système alimentaire. En 1999, l’organisation établit la marche à suivre qui garantie , en 2003, la création, au minimum, d’un jardin communautaire dans chaque quartiers de la ville96. La ville incite l’action des jardins communautaires en leurs cédant des propriétés municipales vacantes. Au regard des données du conseil, il est estimé qu’il existe près d’une centaine de jardins communautaires, exploités par près de 4500 personnes, pour la culture de fruits et de légumes. Le TFPC estime qu’en 2025, la ville pourra atteindre une auto-suffisance de 25% concernant la consommation de légumes97. Toujours dans la perspective, d’accroitre la sécurité alimentaire, le conseil de la ville supporte, en Mai 2000, la création d’une charte alimentaire, de telle manière qu’une fraction de la production alimentaire produite localement devienne accessible pour les résidents locaux. La charte promeut aussi un projet d’infrastructure urbaine pour Toronto , à travers un système environnemental encore plus conscient des cycles de nourriture, intégrée à chacune de ses phases : production, consommation, déchets et recyclage. Une autre stratégie intéressante a été la création d’une liste des points vente de denrées biologiques, ainsi que leur points de collecte au sein d’un répertoire publique98. 95 “Toronto Food Policy Council.” 2016. Accessed July 22. http://tfpc.to. 96 “Toronto Food and Hunger Action Committee Reports | Ontario Health Promotion E-Bulletin.” 2016. Accessed July 22. http://www.ohpe.ca/node/3538. 97 “Food Policy Archive.” 2016. Accessed July 23. http://tfpc.to/to-food-policy-archive. 98 “Organic Grocery & Meal Delivery | Local Food from Toronto to You | Fresh City.” 2016. Accessed July 22. https://www.freshcityfarms.com/.



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LA HAVANE, CUBA Le centre historique de la Havane peut s’apparenter à la vison typologique de ville Européenne, due à sa haute densité et la hauteur maximale des 5 étages par bâtiments; ses alentours, quand à eux, se caractérisent part une densification moins importante, lui permettant d’étaler une agriculture urbaine plus diffuse, cohabitants souvent avec des industries et de nouvelles urbanisations. Ici, l’agriculture urbaine s’est dévellopée indépendamment d’une réelle nécessité d’approvisionnement en besoins alimentaires de base. Dans les années 90, Cuba se trouva immergé au milieu du blocus économique avec les EtatsUnis, et avec l’effondrement du mur de Berlin, Cuba ne pouvait plus compter sur l’aide Soviétique, ce qui engendra des pénuries; de telle sorte que les nécessités conduisirent l’agriculture urbaine à s’instutionaliser. À Cuba, le cadre juridique agricole en milieu urbain s’opère tant au niveau national qu’à l’échelle municipale, chapeauté par l’Institut de Planification Physique du Ministère de l’Economie et de Planification, qui formule les stratégies de développement et le polices municipales à travers le pays. Elle s’inscrit dans un cadre légal composé de plus de 18 résolutions ministérielles, décrets, circulaires et lois qui ont traits aux différentes thématiques de l’agriculture urbaine99. Le Groupe National d’Agriculture Urbaine est en charge, quant à elle, de coordonner le système alimentaire dans les limites de chaque territoires; La formation du Groupe national de l’agriculture urbaine en 1998, démontre le caractère multi-acteurs et interdisciplinaire sur lequel s’est construit cette politique. Le Groupe inclue la participation de 4 ministères, des forces armées révolutionnaires et de 15 institutions scientifiques et entités liées au secteur agro-pastoral100. Depuis l’introduction de l’agriculture en espace urbain, une série de catégories ont été crées, suivant des critères de taille d’exploitation, de localisation, du type de terre et d’usagers, pour arriver à l’élaboration d’une stratégie de rapprochement producteurs/consomateurs; le but étant de fournir en produits frais et sains, les espaces de consommation. Dans les années 2000, près de 22.000 personnes cultivaient approximativement 8.800 hectares de terre seulement dans la ville. Actuellement, la Politique bénéficie directement à 22 700 agriculteurs/trices urbains/aines et à l’ensemble de la population qui a pu disposer de 285 166 tonnes de fruits et légumes produits en 2009 101. La production agricole urbaine de la Havanne est biologique (sans qu’elle ai toutefois son appellation contrôlée). D’un point de vue technique, il convient de souligner que le succès du niveau de production obtenu à été permis par la création d’un système de jardins efficients et avec une demande en produits BIO forte. Ce système, organopónicos102, est très efficace sur de petites parcelles pouvant atteindre une production proche de 20kg/m2103. 99 100 101

FAO, 2009, Panorama de la seguridad alimentaria y nutricional en América Latina y El érica Latina y El Caribe, Santiago de Chile. 102 Lotter, Don (February 2, 2009). “Cuban Organic Conference”. Rodale Institute. Retrieved 2010-05-18. 103 Gonzalez Novo, M., Castellanos, A. y Price, J., 2010, Testimonios Agricultura Urbana en Ciudad de la Habana. IPES/ACTAF/OXFAM, La Habana, Cuba


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Officiellement, l’agriculture urbaine est intégrée au système vert de la Havanne. En effet, un classement définit clairement les espaces cultivés de manière aussi rigoureuse que l’est une classification des écologisations urbaines. Les critères utilisés dans ce répertoire sont déterminés par les techniques agricoles et les dimensions des aires productives. De plus, le haut niveau d’organisation des installations requis pour l’activité agricole est tout à fait émérite. Les services sont regroupés par aires productives au sein d’unités administratives permettant de coordonner toute les activités agricoles de la ville. Un ensemble d’installations existent permettant une aide directe aux différents niveaux de production104 : - Centres de productions de matières organiques, qui a pour fonction la collecte, la transformation et la distribution de matières organiques à destination de toutes formes de production présente dans la ville. - Centres de formations et d’aides ( une par municipalité ), qui pourvoient des conseils techniques aux personnes démarrent leur activité, mais qui promeut, également, l’échange de graines et de semis105. - Pépinières qui visent à produire des plants de haute-qualité pour toutes les formes de production présentes dans la ville.

104 ’ org/fr/observatoire/politique-d%E2%80%99agriculture-urbaine-0. 105 Plants provenant de graines, terrain ensemencé de jeunes plantes qui y poussent, in Petit Robert 2014


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V. DESSIN Le dessin est le processus créatif et intense que l’on doit utiliser au maximum ses capacités, permettant de créer des relations synergiques entre tous les éléments listés dans la phase ressources.

« Les technologies environnementales de pouvoir, doivent considérer chaque individu comme joueur et n’intervenir que sur un environnement où il pourra jouer; contrairement à la technologie disciplinaire de la normalisation, ils tentent de modifier non pas la mentalité des joueurs, mais les règles du jeu. » Foucault. M Qu’est-ce que les Lumières,1984 LECTURE D’APPROCHE Projet dans le cadre de l’atelier Anthropologie et Architecture 1er quadrimestre 2015-2016 CORPS À CORPS AVEC L’ESPACE Est-il possible d’envisager une réappropriation de l’espace public par la culture, l’expérimentation, le jeu et plus simplement par l’engagement du corps dans l’espace? L’investissement corporel urbain, peut-il être un des moyens de retrouver dans l’espace public certaines de ses qualités inhérentes d’espace pour tous, vécu et utilisé par tous? Le lieu de la confrontation à l’autre, à l’étranger, à celui qui n’appartient peut-être pas aux mêmes sphères mais qui respire le même air, le lieu liant la ville? La ville et ses acteurs officiels, tendent à œuvrer pour une urbanité prévue, gérée, où chaque usage à sa place et chaque lieu sa fonction. Cependant nous pensons que chaque habitant avec pour seul outils son corps ( et d’autres petits outils, tout de même ) et pour lieu d’expression l’espace de sa ville, chaque utilisateur peut prendre conscience de son rôle d’acteur, de constructeur, par le simple investissement de son corps. Et la marque qui restera de chaque mouvement, viendra complexifier l’espace, l’enrichir d’une nouvelle forme d’interprétation et l’éloigner un peu plus de la froideur stérile du lieu normal et prévisible. A l’aube du projet, la lecture conjointe d’un corpus d’ouvrages ; pour une anthropologie de l’espace de Françoise Choay, le droit à la ville de Henri Lefebvre ; analysés au travers du principe du sol pour tous, présente et dénonce une crise de la ville, intimement liée à une crise de la modernité. L’une des principales conséquences de cette crise est évoquée dans le travail de H. Lefebvre, la «


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perte du sens de l’œuvre ». Ce phénomène lié à l’apparition de l’urbanisme, et profondément lié à la révolution industrielle, dépossède en premier lieu le citoyen de la construction de la ville. Dans le sillage de cette dépossession, on peut observer une superposition progressive de la vision technocratique de l’espace et de son usage. Plus précisément, le parti fonctionnel, l’emploi technique de l’urbain, l’emporte sur l’usage indéfini, spontané. Cette « tendance de planification qui consiste à déterminer une utilisation normale et prévisible de l’espace urbain », selon le concept de « ville garantie » de Marc Brevigilieri, prend tout son sens dans une lecture actuelle de l’urbanité. Elle entraîne la déliquescence progressive des qualités inhérentes à l’espace public. Celui-ci voit disparaître son caractère essentiel d’espace d’échange, d’interaction sociale, de confrontation à l’autre. Il n’est alors plus un lieu liant, un espace de construction collective. Nous nous sommes spécifiquement attardés sur la privatisation de l’espace public dans son sens étendu, phénomène récent et récurent dans les métropoles occidentales, qui à provoqué une indignation légitime pour quiconque cherche à défendre un territoire démocratique, un sol pour tous. Françoise Choay, dans son ouvrage, dénonce “la disparition de notre investissement corporel dans l’espace concret .[…] ce retrait du corps en mouvement et la désaffection corrélative de l’espace local à l’échelle du corps humain” dans nos sociétés contemporaines. Elle souligne ici, en référence à Camillo Sitte, un rapport évident entre le corps et l’espace; où la projection, dans les trois dimensions, des échelles organiques de l’Homme; et sa disparition liée à l’abstraction progressive des milieux humains. En effet, à travers une temporalité finie, « l’investisseur » va développer une perception différente, originale, de son environnement. On peut supposer que le rapport à l’espace de l’usager, par le simple fait d’avoir été remis en cause pendant cette temporalité, va changer. Ce rapport à l’espace acquiert une certaine souplesse qui se retranscrit dans le regard que la personne va porter sur son environnement, sur sa ville. La proposition de Huizinga, dans son ouvrage, Homo Ludens, essai sur la fonction sociale du jeu (1938), défend le point de vue selon lequel le jeu est consubstantiel à la culture. « De ceci résulte l’évidence d’une conséquence importante : sans un certain maintien de l’attitude ludique, aucune culture n’est possible […], car elle est inhérente à la nature même de l’homme » p.169. Dans ce sens, le jeu et l’esprit du jeu ont un rôle structurant dans l’éducation des Hommes. Notre approche revendique une pratique du jeu et de l’expérience, dans l’optique de réintégrer l’échelle du corps, à l’écriture du territoire. Une écriture par la pratique, organique, qui laisserait place à l’invention progressive et collective du territoire. L’accumulation des traces laissées par ces pratiques, vient enrichir l’espace public d’une multiplicité d’interprétations, impliquant une flexibilité d’usage et d’appropriation, et l’amène vers ce lieu improvisable et indéfini. Le jeu savant, correct et magnifique des corps en mouvements dans l’espace.


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RECHERCHE PAR LE PROJET Projet dans le cadre de l’atelier Anthropologie et Architecture 2e quadrimestre 2013-2014

WE OWN THE CITY Valence, Espagne; troisième ville du pays, tente de se placer sur l’échiquier des villes touristiques européennes. En misant sur une politique touristique infrastructurelle, la municipalité catalane capitalise sa vision de développement futur à travers le miroir basque, l’effet Bilbao; un projet infrastrurel démesuré ( Musée Guggenheim ) afin d’attirer investisseurs et capitaux extérieurs pour faire peau neuve. L’enfant du pays Calatrava, grand sauveur de la ville, à carte blanche pour faire place nette et créer sa cité des arts et des sciences, nouveau joyau de la ville. Toujours en pleine course en avant, la Formule 1 devient le nouveau cheval de bataille de ville. À l’instar de Monaco, Valence investi tant son argent que son centre ville, pour créer son nouveau monstre mégalomane, un circuit automobile urbain. Le site du circuit automobile s’inscrit dans un contexte physique, social et économique particulier. Entre terre et mer, il se situe à la jonction de plusieurs territoires possédant leurs acteurs et dynamiques propres : du port commercial expansionniste aux quartiers maritimes paupérisés et menacés par une spéculation incontrôlée.



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Le circuit, ainsi que plusieurs des terrains et infrastructures adjacentes, se présentent comme des espaces délaissés, vestiges et rappel des politiques de gestion à court termes d`une municipalité éloignée des réels besoins de ses citoyens. La récente crise économique a mis en exergue les conséquences néfastes du mode de production intensif de notre société individualiste, générant une dégradation du contexte social et économique des quartiers limitrophes. C’est dans ce type de contexte que l’on observe l’émergence de systèmes alternatifs utilisant de manières durable les ressources immédiates en adoptant une posture opportuniste. Les objectifs du projet sont la réappropriation de ce territoire par les valenciens dans l’optique d’en faire un lieu d’expérimentation des nouvelles manières de produire, de consommer, d’habiter…. S’inscrivant dans la vision d’une nouvelle gestion urbaine intégrée, le processus développe une succession de temporalités, répondants chacune aux besoins et moyens disponibles de chaque phases. Pour ce faire il est impératif de prioritairement mettre en place une coopération entre les habitants et la municipalité à travers un projet commun de redynamisation du territoire et de revalorisation des sols : d’une part grâce à une décontamination par phytoremédiation (par des plantes) des zones polluées. D’autre part via la mise en œuvre en première temporalité, d’une sensibilisation à la nécessité d’une gestion collective responsable de l’exploitation des ressources. Celle-ci se concrétise dans une seconde temporalité, via de multiples amorces dans les quartiers limitrophes, en vue d’une appropriation des terres agricoles disponibles par les habitants. L’objectif à long terme est l’élaboration d’un système autogéré, prenant en compte les capacités et les opportunités d’évolution du territoire, avec comme acteur central, la population valencienne. Dans une optique de pédagogie et de diffusion, ce système favoriserait la mise en place d’une dynamique évolutive qui participerait aux mutations sociétales indispensables au développement d’une ville socialement et écologiquement soutenable.



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CHOIX DE PROJET EFFEKT, Office Biennale Architectura 2016

Le projet choisi ici, constitue selon moi, une image sérieuse des enjeux nécessaires pour l’élaboration de projets futurs, qui permet son application tant aux échelles architecturales restreinte qu’aux échelles territoriales plus large. REGEN VILLAGES ReGen Villages est un project du bureau Danois EFFEKT106 qui consiste en un village modèle autonome, intégrés et développé hors-réseau, conçut pour alimenter une centaine de personne. Le concept suit une approche hollistique tout en combinant les nouvelles approches architecturales, tel que les maisons à énergie positive, les énergies renouvelables, le stockage d’énergie à haut rendement, production d’aliments biologiques, aquaponie, agriciculture verticale, aéroponie, gestion de l’eau et des déchets en ressources systèmes. Le projet inscrit une gestion communautaire intégrée, fournissant l’ensemble des besoins en énergie propre, eau et nourriture au sein même du village.

106

http://www.effekt.dk/work/#/regenvillages/


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Selon le bureau, le projet ajoute une valeur environnementale et financière, mais aussi une valeur sociale, procurant le cadre pour l’autonomisation des familles et le développement communautaire, où les habitants font partie d’un éco-système local partagé. La première communauté pilote ReGen Villages doit être développé à Almere aux Pays-Bas, avec 100 maisons en 2016. On peux toutefois se demander quel sera le prix de tel logements et donc son accessibilité aux budgets restreints.


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VI. IMPLÉMENTATION L’implémentation est littéralement la première pierre posée à l’édifice, quand on aménage soigneusement le site en fonction de la chronologie et de l’agenda décidé.

PACTE DE POLITIQUE ALIMENTAIRE URBAINE DE MILAN 15 Octobre 2015

Ce document représente l’une des première initiative d’ampleur à l’échelle internationale concernant la sécurité alimentaire en milieu urbain. Le MUFPP ( Milan Urban Food Policie Pact )107 préconise un protocole international, engageant 123 villes signataires à travers le monde108 pour le développement de systèmes alimentaires, sur la base des principes de la durabilité et de la justice sociale. Cet engagement pour la coordination des politiques alimentaires internationales, a été souscrit par les maires à l’occasion d’un événement majeur lors de l’Expo 2015, dédié à deux des urgences les plus graves du troisième millénaire: la sécurité alimentaire et le développement durable Le pacte atteste que plus de la moitié de la population mondiale se concentre dans les villes, et que de ce fait, leurs rôle est décisif dans le développement de systèmes alimentaires durables et dans la promotion de régimes alimentaires permanent, sains et fiables pour tous. Les villes reconnaissent que l’urbanisation accélérée a une incidence profonde dans les domaines économiques, sociaux et environnementaux mondiaux, engendrant famines et malnutritions diverses. Elles confirment le rôle essentiel des petits agriculteurs et producteurs (en particulier les femmes) dans la conservation de filières alimentaires résilientes dans les villes et leur banlieues par le biais d’une agriculture urbaine et périurbaine , protégeant et intégrant la biodiversité dans les paysages et les systèmes alimentaires des métropoles, tout en certifiant l’utilité de la société civile et le secteurs privé dans l’innovation et l’inclusion sociale. Le pacte rappelle aussi aux villes, leurs engagement de lutte contre le changement climatique à travers les différentes échéances et obligations ( COP21, Defi faim Zéro, etc..) 107 108

” 2016. Accessed July 29. http://www.


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En signant, les villes s’engagent à utiliser le Cadre d’action* comme point de départ pour developper un système alimentaire durable, inclusif et résilient, en encourageant la coordination entre les services municipaux et communautaires, en améliorant la cohérence des acteurs aux niveaux infranationaux, nationaux, régionaux et internationaux. Les signataires s’engagent à définir, mettre en oeuvre et évaluer l’ensemble des politiques, programmes et initiatives alimentaires en collaboration avec les acteurs du système alimentaire, en réexaminant les réglementations et plans urbains existants. * Le Cadre d’action pour une politique alimentaire urbaine, établit une série d’actions recommandées sur base de conclusion de nombreux rapports, par regroupement thématiques; justice sociale, santé et maladies, diététiques et nutrition, emploi, économie et financement, éducation, programmes scolaires et formations, infrastructure ( stockage, transformation, production, transports, distribution ), commerce et circuits court, gaspillage, accès universel à l’eau potable, etc.. Outre l’évidence d’amélioration des conditions sociales pour l’assurance d’un environnement propice à une action efficace, le Cadre apporte des points impliquants une gestion plus globale des aspects écosystémiques de la ville. art 6 ; Elaborer une stratégie de réduction des risques de catastrophe pour augmenter la résilience des systèmes alimentaire urbains, en particulier pour les villes les plus touchées par le changement climatiques, les crises prolongées et une insécurité alimentaire chroniques en zone urbaine et rurale art 22 ; Appliquer une approche écosystémique pour un aménagement et une gestion du territoire holistique et intégrés, en collaboration avec les autorités urbaines et rurale et d’autres gestionnaires de ressources naturelles, en combinant des éléments du paysages, par exemple dans des stratégies de réduction des risques, pour encourager la production agro-écologique, la production de la biodiversité et des terres cultivées, l’adaptation au changement climatiques, {…}. art 26 ; Améliorer la gestion et la réutilisation des eaux (usées) dans l’agriculture et la production alimentaire en développant des politiques et des programmes de façon participative. En définitive, sur l’ensemble des 37 articles , 3 seulement s’appliquent au développement de cette vision urbaine holistique. Même si l’ensemble des articles du pacte insistent sur la création d’une logique systémique cohérente et synergique entres les différents domaines d’action. On regrettera un manque de réflexions et de précautions quant à l’élaboration de schémas d’organisations et d’aménagements territoriaux allant dans le sens d’un paysage urbain ouvert, productif et cohérent.


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VII. MAINTENANCE La maintenance est nécessaire pour garder le site à son maximum de santé, en faisant des ajustements mineurs si nécessaire. Un bon design évitera le besoin de recourir à des ajustements majeurs.

« ‘’Vivre ensemble’’ ce n’est pas, comme dans le cas du bétail,‘’paître au même endroit’’, ce n’est pas non plus tout mettre en commun, c’est ‘’mettre en commun des paroles et pensées’’, c’est produire, par la délibération et la législation, des moeurs semblables et des règles de vie s’appliquant à tous ceux qui poursuivent une même fin». Aristote109

Conférence Brussels Academy : « Food as a Common » Olivier De Schuiter , rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation du Conseil des droits de l’homme à l’Organisation des Nations unies. Quand on parle d’alimentation aujourd’hui, il faut se rendre compte que l’on parle d’un domaine en pleine crise. Le système agro-alimentaire aujourd’hui à Bruxelles, Belgique, Europe, dans le monde, n’est pas soutenable. Quand on pose la question aux gens pour savoir ce qu’ils pensent de leur système alimentaire, on voit que 5 crises sont misent en avant: Crise écologique: méthode de production et mode de consommation qui modifie les écosystèmes et fournissent quantité de déchets Crise sanitaire: mode d’alimentation Crise sociale : impact de la « mal-bouffe », surtout dans les ménages défavorisés, et surtout dans les ménages où le niveau d’éducation est le plus faible: la pauvreté alimentaire est une réalité pour un nombre croissant de personnes. Crise agricole : le revenu des producteurs n’étant pas suffisant, notamment dans les domaine du porc, lait, etc. Crise de développement: impact de méthodes de productions 109 Aristote, Éthique à Nicomaque, IX, 8.3.3, et 11,2, Garnier-Flammarion, Paris, 2004, 487 .p et 494-495 .p


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Les réactions qui en découlent vont tenter de répondre par un effort de production supplémentaire par des innovations techniques qui vont augmenter les rendements, qui vont à leur tour, induire ce qui peux être appelé l’Economie Low-Cost ; c’est-à-dire qu’on vas écoulé sur le marché des calories à bon marché, sans qu’ils soient garanti par la qualité. De plus en plus de personnes oublient de cuisiner, dépendent de plus en plus d’aliments transformés, ceci étant imputable à toute une série d’incidents : faible pouvoir d’achat induit de se rabattre sur le low-cost. éléments géographique : le temps que les gens passent à bouger et n’ont donc, plus le temps de cuisiner et de manger ensemble, en famille. les familles deviennent plus petite et donc on ne cuisine plus; on se situe dans des communautés où l’on as perdu au fond, toute série de savoirs culinaire et les normes sociales n’incitent pas à s’alimenter de manière équilibrée. l’absence d’éducation à une bonne alimentation C’est ici que le Pacte de Milan prend tout son sens ; s’engager et à gérer la politique alimentaire au niveau métropolitain en améliorant la cohérence entre les différentes politiques qui affectent l’alimentation : en travaillant de manière participative à l’échelle locale en s’engageant à modifier les habitude alimentaire, de manière durable, soutenable, résilience C’est dans ce contexte qu’il faut situer une émergence, bourgeonnement d’initiative locales, exemples GAZAP (réseau Bruxelles), AMAP (réseaux Iles-deFrance), etc Quel est le rapport avec les Commons ? Partir du constat, que dans la littérature classique autour des communs et des CPR ( Common-Pool Ressources ), l’alimentation fait partie des biens-communs ( Eleanor Ostrom ) : Les biens qui sont à gérer en commun dont il est difficile d’exclure des personnes, mais qui risquent de s’épuiser si on ne régularise pas l’usage. Ces typologies qui situent l’alimentation par les biens privés, comme les vêtements ou l’automobile; par l’idée que la classification des biens privé/public est une question de « Naturels ». Fondé sur la nature des biens, plutôt que sur le champs politique que l’on fait, de traiter les biens de telle ou telles manières, suggère que nous somme entrain de vivre une révolution dans le domaine du rapport à l’alimentation. Une révolution encore très localisée et restreinte. On se rend compte que l’alimentation peux être conçue autrement que comme un bien privé, qui vas et vient en fonction du marché distribué selon les règles en fonction du pouvoir d’achat et que beaucoup d’initiatives peuvent être vue comme des tentatives de redéfinir l’alimentation comme un bien-commun. Les Communs ne sont pas des produits que l’on trouve dans la nature, les biens ne sont pas public ou privé en fonction de leurs nature intrinsèque, mais qui dépend de la manière dont ses biens sont gouvernés et de la participation démocratique, ou non, dans la manière dont ils sont produits ou distribué. Même si le terme de « Food as Commons », n’est que peu utilisé, et que par certains chercheurs, tout le mouvement de la souveraineté alimentaire vas dans se sens.


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La souveraineté alimentaire Le terme est en partie apparu pour la première fois en Belgique, à Mons lors d’une réunion, en 1993, lors de l’Organisation Trans-nationale des petits paysans, qui se réunis, juste avant que les accords de l’ONC ( Organisation Nationale du Commerce ) ne soient rompus; et voila, des paysans qui se mettent ensemble pour dire : on veux que nous fassions concurrence, que nous nous fassions concurrence les uns et autres à l’échelle du monde, mais nous voulons autre chose, un autre paradigme, celui de la sécurité alimentaire qu’ils opposent à la sécurité alimentaire de l’Europe. Au départ, la sécurité alimentaire c’était ça, un « contre-récit » de petits agriculteurs qui refusaient de produire des aliments labélisés, et qui disaient, agriculteurs du Nord, Sud, Est, Ouest, nous avons un intérêt à nous unir contre un système qui au fond, nous place dans une situation très bizarre, c’est-à-dire, jouer le jeux des grands acteurs de l’agro-alimentaire. Nous voulions regagner le concours de notre production alimentaire. C’est en ça que constituait la définition initiale mais qui, désormais à changé de sens. Aujourd’hui la sécurité alimentaire n’est plus une revendication des petits paysans, c’est une revendication, surtout, de groupes humains qui veulent s’alimenter autrement, et le message de la souveraineté alimentaire, n’est pas un message contre le commerce protectionniste, ou même, de mettre au centre de ses préoccupations la question de l’alimentation locale, bien que ça passe encore par la sécurité alimentaire, mais bien, ce qui est devenu central, c’est la question démocratique, et c’est au fond, le droit, en terme de souveraineté, le droit des communautés de choisir comment elles vont s’alimenter, comment elles vont produire, comment elles vont consommer. Les principes; les 6 piliers de la souveraineté alimentaire, définies lors d’une rencontre qui s’est tenue au Mali en 2007, où le « food is more than a commodity », c’est faire échapper « l’alimentation » à la case « bien-privé » vers laquelle Ostrom plaçait l’alimentation. « Food is more than a commodity », l’alimentation ce sont des valeurs éventuellement marchandes. La distribution, l’accès à l’alimentation, ne doivent pas dépendre du pouvoir d’achat, et nous voulons redéfinir les règles à partir desquels l’alimentation doit se concevoir. C’est redéfinir de manière démocratique par des mécanismes de gouvernance démocratiques à l’échelle locale. Pour que cela puisse se produire, toute une série de conditions sont à mettre en place : I. Tenter de restaurer le capital social dans nos communautés : les économistes classiques jouent avec le capital « physique » , qu’il soit naturel ou de nature humaine, ils connaissent également le capital « financier » , mais ils sous-estiment trop souvent le capital social, qui est enfait : les réseaux sociaux, les normes sociales, la confiance que l’on se fait ; et ce capital social est absolument décisif au niveau des communautés, y compris pour des raisons purement économiques. Selon le sociologue Robert Putnam, dans Bowling Alone: The Collapse And Revival Of American Community110, l’action collective, l’action citoyenne, la mobilisation des gens pour la souveraineté 110 Putnam, Robert. 2001. Bowling Alone: The Collapse And Revival Of American Community. New edition. New York: S & S International.


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alimentaire qui était forte durant la période des années 60-70, la période des grandes manifestations pour les droits civiques, a décliner durant les années 80-90 de manière dramatique, l’Amérique a beaucoup perdu de son capital social, ce ciment, ces liens sociaux qui permettent aux gens de se faire confiance, de travailler ensemble, à construire des actions politiques, et ceci n’est qu’un indicateur, il existe beaucoup d’autres indicateurs de ce type de délitement de ce capital social aux Etats-Unis, que Putnam documente. Par exemple le nombre de fois l’on fait des choses entre voisins, les nombres de fois où l’on s’invite à manger ensemble, le nombre d’activités et de loisirs que l’on fait ensemble, etc. Ce qu’il montre c’est l’individualisation de la société américaine. C’est important pour une série de raisons qui ne nous intéressent pas vraiment ici, mais c’est important d’un point de vue; pour que l’alimentation puisse être traitée comme un Commun, que nous gérons ensemble, à propos duquel nous co-décidons, non pas parce que les denrées alimentaire sont par essences des biens publics, mais parce qu’en sortant de cette « naturalisation » de l’action du Commun, on peux vouloir dire que l’alimentation est une question beaucoup trop importante que pour la laissée aux marchés, nous voulons nous ré-approprier démocratiquement les choix de consommation et production dans le domaine alimentaire ( food as communs ). Pour vu que l’on ai un capital social suffisant, mais qui est justement menacée aujourd’hui, on peux avoir une question démocratique du point de vue de l’alimentation. La génération actuelle, qui monte, est prête à jouer ce rôle là. Suivant le rapport des Nations-Unies pour l’environnement ( UNEP ), mais qui été sous-estimée lors de la préparation de Rio+20 United Nations Conference on Sustainable Development de 2012, une enquête mondiale sur les modes de vies durables, sondages111 interrogeants des milliers de jeunes dans une trentaine de pays, on leur demandait de choisir en terme de mobilité, d’alimentation, d’utilisation d’énergie et de déchets dans la maison, quels étaient les comportements qu’ils étaient

*111 111

Global Survey on Sustainable Lifestyle ( UNEP, Vision for change ), rapport 2011


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prêts à adopter en terme de dévellopement durable. Ayant, avec quelques aprioris, que les jeunes, matérialistes, individualistes, soucieux de leur confort immédiat, etc.., ne serait pas très attirés par les solutions lourdes et pesantes, et ne seraient pas prêt à changer leur de vie, et iraient, du coup, vers des solutions de type « quick » en matière d’alimentation ( panier de légumes locaux, etc ), mais enfait, il y a d’autres solutions, plus éligeantes; potagers collectifs, séparation de repas par une famille pour d’autres familles au sein de la rue, du quartier, puissent s’alimenter. Il y’a donc, à la fois, la solution « quick », la solution la plus commode, pour aller vers un développement durable en matière d’alimentation, mais il y a aussi des solutions beaucoup plus « slow » et difficiles, comme les potagers urbains, ou encore les solutions dite plus « communautaristes, comme la préparation en commun de repas. Contre toute attente, le résultat des sondages montrent que ces solutions « lentes », qui exigent du temps et de l’énergie, beaucoup plus d’énergie que par exemple celle que l’on peux consacrer à notre alimentation. Les sondages montrent clairement un attrait pour les solutions qui sont « slow », qui exigent du temps. Les chiffrent montrent qu’ils sont prêt à s’investir, investir du temps dans les potagers urbains.

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Il est intéressant de voir que 27-28% des jeunes sondés au Royaume-Uni, sont prêt à faire ça, bien que 44% seraient prêt à choisir les solutions les plus « quick », voyez, aux Etats-Unis, 37% sont soucieux d’investir du temps dans les potagers urbains. Il apparait, et cela donne espoir, qu’aujourd’hui les gens ont envie de rebâtir à travers la création de liens sociaux, reconstituer ce capital social, qui était en train de se déliquer; à consacrer du temps, à investir de l’énergie dans des solutions lourdes, difficiles, mais qui permettent de travailler en commun pour améliorer son alimentation. II. Créer une nouvelle politique du temps : reprenant les données de Putnam, il s’interroge sur les raisons pour lesquels le capital social s’effrite. III. La Télévision, les gens passent beaucoup plus de temps devant la télévision et n’ont donc plus le temps de manger ensemble, de construire des initiative à l’échelle locale, etc


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Le Travail Les gens prennent du temps à se déplacer, entre là où ils dorment, vivent, travaillent, là où ils font leurs achats, donc ils ont moins de temps pour les actions collectives. Il constate que les gens se sentent dissociés, écartelés, entre le travail, central de l’existence et du statut social, les loisirs, qui sont juste assez pour récupérer du travail, en tout cas celui qui vas suivre, mais n’est pas assez pour developer de nouvelles compétences vers une certaine « auto-production » comme celles qui permettent d’échapper au circuit marchant alimentaire {…}. Les gens n’ont pas le temps d’investir l’action citoyenne. Il n’existe plus entre ces 3 pôles d’activité de chacun , où l’on as placer le travail au centre de l’activité de chacun au point tel que, souvent, les loisirs sont liés au travail, et que l’on as plus le temps de s’investir dans l’action citoyenne. L’Espace Nous sommes entrain de se rendre compte que nos choix urbanistiques ont réduit les lieux où les gens pouvaient se rencontrer et se parler, se mobiliser pour une action citoyenne, pour écrire des pétitions, construire ensemble un projet, etc. Indépendamment des bienfaits pour la ville qui consiste à avoir plus d’espaces verts, indépendamment des bienfaits pour la ville d’avoir moins de voitures, la création d’espaces où les gens puissent nourrir des liens sociaux et donc construire l’action collective, est tout à fait essentiel. Il y a donc, il y a donc un enjeu majeur dans les choix urbanistiques, l’organisation de l’espace, que nous produisons ; est-ce que cela vas entrainer, ou non, la construction d’actions collectives, par exemple, autour de l’alimentation ?

La Gouvernance, les Valeurs, les Motivations Nous avons dans sociétés souvent vu des pouvoirs qui ont une conception dites « solide », le pouvoir est comme une brique, ou comme un sceptre qu’on se donne, qu’on se transmet ; « si je donne une partie du pouvoir, j’en ai moins pour moi », comme un gâteau qu’on se partage; le gâteau du pouvoir. Il faudrait aller vers une conception plus « liquide ». Le pouvoir doit devenir bien plus diffus. Là où il peut s’exercer, le principal frein à l’exercice du pouvoir, c’est que nous nous rendons pas compte de la possibilité de l’exercer ; pourvu qu’on souhaite le faire. Du coté des politiques, qui ont tendance à protéger leurs pouvoirs de toute ingérence citoyenne, ils doivent se rendre compte que d’associer les citoyens à l’exercice du pouvoir n’est pas une perte de pouvoir. En fait, ils exerceront un pouvoir souvent, plus informé, plus légitime, comprise des citoyens, en associant les citoyens aux prises de décisions. Donc nous ne sommes pas là, dans une système à Lavoisier ; où rien ne se crée, rien de se perd. En donnant aux citoyens plus de pouvoir, un mandataire communal, échevin, bourgmestre, se donne à lui même une capacité d’exercer le pouvoir beaucoup plus informé et légitime.


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Pour toute une série d’actions, notamment pro-environnementales et prosociales pour l’action collective, les gens vont persister dans l’action, dans l’investissement, s’ils ont une impression d’autonomie et s’ils ont l’impression que le fait de s’investir dans l’action permet de s’appuyer sur une communauté. Se sentir autonome, se sentir qu’on peut à travers ça, construire des liens sociaux ; cela permet d’accroitre une motivation à s’engager, même si les conditions économiques changent, même si les pouvoirs public enlèvent leurs subsides, même s’il est difficile de consacrer du temps, en soirée/week-end, à construire l’action collective, on vas le faire, si ces conditions sont réunies. Le paysage politique, que décrit « Ryans », est qu’il n’est pas très habile de vouloir amener des comportements pro-environnementaux, pro-sociaux, par des comportements qui imposent par des taxes qui dissuadent, ou des subsides qui encouragent. Pour donner des espaces aux gens, pour qu’ils puissent occuper, pour faire « sien » des projets qu’ils pourront porter de manière durable à travers le temps, il faut qu’ils se sentent co-propriétaire, co-responsable, du projet à conduire à bien. Enfin, nous trouvons dans une situation, qui doit nous inquiéter, par le monde politique qui subit un certain désaveux aujourd’hui, qui nourrit, au fond, le ressentiment qu’il y a vis-à-vis du monde politique.


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Définition extraite de : Encyclopedia of Food and Agricultural Ethics par Thompson, Paul B; Kaplan, David M, 2014

Common-pool resources : sont des ressources intégrants tout écosystème suffisamment large pour exclure tout bénéficiaire de leur utilisation. Système de gouvernance : ensemble de règles utilisées pour gérer et analyser les relations humain/ écosystème aux niveaux opérationnels, constitutionnels et choix collectifs . Dispositions de gouvernance polycentrique : Systèmes de gouvernance complexe et à multiples niveaux, n’étant pas supervisés par un unique centre d’autorité. Regles : compréhensions partagées par les acteurs, ayant trait à des prescriptions effectives, définissant quelles actions ou quels résultats sont requis, interdits ou permis116

116 Ostrom, Elinor & Barusto, Xavier, 2011. Crafting analytical tools to study institutional change. Journal Of Institutional Economics, 7(03), 317-343. http://doi.org/10.1017/S1744137410000305


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CONCLUSION L’action citoyenne est-elle encore réaliste ? L’alimentation en tant que bien-commun, est-elle réaliste si les gens n’ont plus de temps à investir dans ces initiatives ? Tel que l’introduit la recherche, les affres de demain sont inévitables. La crise globale généralisée devient l’ultime dramaturgie de notre civilisation. Pour autant, cette dramaturgie ne veut pas dire dramatisation . Le langage et les thèmes de travail de chacun doivent muer en profondeur. De nouvelles narrations et la capacités à envisager les temps dramatiques qui nous attendent doivent composer notre nouvelle opportunité historique. La manière sera immanquablement moins commode, moins aisée, et plus rugueuse, mais capable de se confronter aux thèmes inconditionnels de l’humain; la mort comme à celui de la vie. Ces paradigmes devront tout autant constituer le destin de nos villes; tel qu’un « espace de légitimité où jouent dans l’effectivité le monde de la pratique quotidienne où des garanties qui nient, qui s’opposent à l’arbitraire et au caprice, se donne un droit et une autonomie judiciaire et administrative112 que Max Weber nomme l’autocéphalie. La confiance en tant que « choix d’individus acceptant une coopération conditionnelle113 » tel que le conçoit Elinor Ostrom, est « le facteur indépendant et irréductible qui permet d’expliquer comment les communautés parviennent à respecter les actions collectives. Parmi les variables en jeu, la confiance est celle qui crée les liens les plus forts entre le capital social et l’action collective114. » Cette heuristique implique que l’ensemble de nos actes nécessitent d’être re-pensés comme des actes politiques, au sens où l’on doit en considérer les effets collatéraux. Les gestes du quotidiens doivent être porteurs de revendications sociales, économiques et écologiques. C’est en cela que la question de la juste échelle se pose. Ostrom rappelle que : « les systèmes gouvernance utilisés pour réguler la complexité biologique doivent être organisés à des échelles multiples et efficacement liés ensemble. La conception des règles doivent être considérée comme un ensemble d’expériences de politiques générales intégrant une probabilité d’échec.115 » Ceci, passe entre autre par la re-découverte de la ville, la ré-appropriation de nos quartiers, nos rues et nos places, et renouer avec le « vivre-ensemble» tel l’expliquai Aristote. En dehors de cet aspect « réaliste» d’utopie, l’histoire montre que chaque civilisation demeure grâce à la poursuite de son utopie : la civilisation industrielle fait l’éloge du confort et de l’abondance, à l’instar du socialisme qui prône les idées de justice et d’égalité. Celles-ci n’ayant jamais abouties totalement, la recherche de ses paradis a toujours engendré les progrès dont beaucoup jouissent aujourd’hui. L’utopie d’une civilisation de la culture permanente enfantera peut-être quelques avancements notables du quotidien, avancements qui n’auraient pas été possibles si ces utopies - tout en restant utopies - n’avaient pas transformés notre manière de penser.

112 La ville. Goût des idées. Paris: Belles lettres. 23 p. 113 La Gouvernance des biens communs : Pour une nouvelle approche des ressources naturelles [« Governing the Commons: The Evolution of Institutions for Collective Action »], Commission Universite Palais, 2010, 36 p. (ISBN 978-2804161415) 114 Ibid, p 36 115 Ibid, p 36


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