Banque Mondiale - Rapport Annuel 2009: Bilan De L’Exercice

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atténuer les effets sur leur économie du ralentissement de la conjoncture mondiale. Il y a de plus en plus de raisons de penser que l’économie mondiale s’est stabilisée et qu’une reprise s’amorce. Le relèvement sera cependant lent, ce qui signifie que les répercussions humaines et économiques de la crise continueront de se faire sentir pendant des années dans les pays en développement, au risque d’annuler plusieurs décennies de progrès. Selon des chiffres provisoires pour la période 2009–2015 par exemple, la crise économique pourrait provoquer 200 000 à 400 000 décès supplémentaires d’enfants de moins d’un an. Le rapport annuel 2009 examine les actions engagées et les idées proposées par la Banque durant l’exercice en vue de formuler des solutions viables à long terme. Il analyse plus particulièrement les perspectives de la crise économique mondiale et les initiatives lancées par la Banque pour aider ses clients à surmonter le choc ; les répercussions de la crise alimentaire et de la crise des combustibles, ainsi que les mesures prises par la Banque pour y faire face ; et les problèmes auxquels les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire continuent de se heurter dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’infrastructure, des disparités entre les sexes et du changement climatique. pays en développement par rapport aux dernières années, créant de graves problèmes économiques dans les pays qui accusent un important déficit courant, ce qui est le cas de nombreux pays d’Europe et d’Asie centrale. L’aversion plus marquée des investisseurs pour le risque expose les pays en développement à un déficit de financement qui pourrait atteindre entre 352 et 635 milliards de dollars en 2009. En l’absence d’une aide extérieure, de nombreux pays pourraient être contraints de réduire leurs dépenses sociales et dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’agriculture. Les États fragiles ou touchés par un conflit sont moins en mesure que les autres pays en développement de se protéger contre les effets de la crise et d’en atténuer les répercussions sociales. Les apports de capitaux privés et d’aide publique aux pays en développement devraient diminuer beaucoup plus fortement que les envois de fonds, compte tenu de la relative stabilité du nombre de migrants au niveau mondial. Les envois de fonds seront donc une source de devises encore plus importante qu’avant la crise. Leur volume devrait cependant baisser lui aussi, de l’ordre de 7 à 10 % en 2009 — un revirement qui contraste avec la progression à deux chiffres enregistrée au cours des dernières années (voir encadré 1.2). La crise financière et économique actuelle vient s’ajouter à la flambée des prix des produits alimentaires et pétroliers en 2008, qui aurait fait basculer entre 130 et 155 millions d’habitants des pays en développement dans la pauvreté. Les prix alimentaires demeurent élevés dans de nombreux pays, malgré l’accroissement de l’offre mondiale de céréales et la baisse des cours mondiaux des denrées alimentaires. En juin 2009, les cours du pétrole étaient retombés de moitié par rapport aux niveaux record atteints à la mi-2008, et ceux des autres produits de base avaient diminué de 30 % environ. Bien que ce recul ait quelque peu amélioré la situation des pauvres dans les pays en développement, les cours du pétrole — autour de 70 dollars le baril fin juin 2009 — demeurent nettement supérieurs à leur niveau d’avant 2008. À court terme, les pays exportateurs de pétrole devraient être en mesure d’utiliser les profits exceptionnels engrangés en 2008 pour

Mesures prises face à la crise et aux problèmes de développement persistants La Banque est intervenue rapidement pour aider les pays à riposter à la crise tout en poursuivant ses projets et programmes en cours. Elle a privilégié trois domaines d’intervention, à savoir la protection des groupes les plus vulnérables contre les effets immédiats de la crise et ses retombées à plus long terme, la poursuite des programmes d’investissement à long terme dans l’infrastructure, et le maintien du potentiel de croissance économique et de création d’emplois tirées par le secteur privé, en particulier via les petites et moyennes entreprises et le microfinancement. Sur le front du développement, il importe également de continuer à lutter contre des problèmes tels que le VIH/SIDA et le changement climatique. Il faut agir simultanément contre les crises à court et à long termes, car les mesures prises pour atténuer les effets immédiats peuvent déboucher sur des stratégies et des mécanismes qui aideront à résoudre des problèmes qui se poseront pendant longtemps encore. Mettant à profit son assise financière et son rôle de leader mondial en matière de collecte et d’analyse de données sur le développement, le Groupe de la Banque mondiale a lancé toute une série de nouveaux programmes et produits financiers durant l’exercice. C’est l’une des rares institutions de développement à avoir accru son aide aux pays les plus pauvres de 2,8 milliards de dollars au cours de l’exercice par rapport à l’exercice 08. Après l’augmentation sans précédent des fonds mobilisés dans le cadre de la Quinzième reconstitution des ressources de l’IDA, les engagements de l’Association devraient atteindre près de 42 milliards de dollars pour les exercices 09–11. Ces ressources sont allouées à des programmes nationaux de développement à long terme. Les prêts de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) ont presque triplé durant l’exercice 09, passant de 13,5 milliards à 32,9 milliards de dollars, et ont le plus souvent pris la forme de prêts à décaissement rapide à l’appui de politiques de développement.

Examen du système de contrôle de l’Association internationale de développement (IDA) par le Groupe indépendant d’évaluation Afin de s’assurer que les parties prenantes appliquent les règles et politiques de la Banque, le Conseil a demandé à l’IEG de procéder à un examen complet du système de contrôle en place, parallèlement à une autoévaluation effectuée par la direction de l’IDA et à un examen réalisé par le Département de l’audit interne de la Banque. L’IEG a conclu que le cadre de contrôle interne de l’IDA fonctionne

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BANQUE MONDIALE — RAPPORT ANNUEL 2009

bien, avec cependant des réserves notables. Les points faibles identifiés concernent notamment les contrôles fiduciaires et l’attention insuffisante accordée à la fraude et à la corruption au niveau des transactions. Cette évaluation était la première du genre effectuée par une institution internationale de financement du développement.


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