Nouveau Monde N°2

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Auvergne

Nouveau Monde - Numéro 2 - édition 2013

AUVERGNE

NOUVEAU MONDE

édition 2013 Économie > Les Champions du Nouveau Monde Jeunesse > Du sang neuf pour le Nouveau Monde Santé > Mieux vivre dans le Nouveau Monde Accueil > Bienvenue dans le Nouveau Monde Nouvelles technologies > Le Nouveau Monde à l’heure des TIC Terroir > Le Nouveau Monde vous veut du bien

� 30

chiffres contre les idées reçues



E Édito

Oui ! Le Nouveau Monde, c’est l’Auvergne !

L

parmi les trois premières régions françaises ? Et que dire de la richesse de ses paysages, de son patrimoine, de sa flore ou de sa faune, mais encore de la générosité et de la citoyenneté des Auvergnats ? La région dont le taux de participation se situe toujours à 75 %, quelle que soit l’élection, c’est l’Auvergne !

© Jodie Way

es idées reçues ont la vie dure. Très dure, même, lorsqu’il s’agit de l’Auvergne, région trop souvent considérée à travers le prisme déformant de clichés hors d’âge. Les Auvergnats préfèrent en rire, eux qui savent mieux que quiconque combien il fait bon vivre en Auvergne, région dont une enquête nous indique qu’elle possède le cinquième taux d’ensoleillement de France. Pas fous, nous nous sommes mis en quête d’autres chiffres de cet acabit, certains d’être bien classés dans les domaines les plus divers et variés. Et nous n’avons pas été déçus. Saviez-vous par exemple que l’Auvergne fait partie des cinq régions affichant une balance commerciale excédentaire ? Ou que son taux de croissance en 2012 la place

Eh oui ! Le Nouveau Monde c’est l’Auvergne, et ce deuxième numéro de notre magazine est là pour vous en apporter la preuve.

Bonne lecture à toutes et à tous, pionniers ou futurs pionniers du Nouveau Monde.

NOUVEAU MONDE

Christophe Grand (agence Par Écrit), Sylvie Jolivet, Corinne Pradier, Delphine Raynal et Monique Roque-Marmeys.

Numéro 2 - édition 2013 Directeur de publication : Philippe Laurent. Chefs de projet : Véronique Jal et Jean Pinard. Rédacteur en chef : Gilles Dupuy (magazine En Auvergne). Rédacteurs : Béatrice Bafoil, Denis Couderc (agence Par Écrit), Mehdi Debouz,

Photographes : Laurence Barruel, Emmanuel Dubost, Jean Harixçalde, Jean-Michel Peyral et Jodie Way. Photo de couverture : extrait du manuscrit Les îles d’Auvergne, Doublevébé Récup, 1993. Chef de publicité : Stéphane Szyjewski. Conception et réalisation : Publi Compo/Magazine En auvergne 63, bd François-Mitterrand, 63000 Clermont-Ferrand.

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Directrice artistique: Michèle Fillias (magazine En Auvergne). Impression : Imprimerie Drouin, Auvergne, France. La revue Nouveau Monde est éditée par l’association Auvergne Nouveau Monde, Siret 532156643 00019, Parc technologique de La Pardieu, 7, allée Pierre-de-Fermat, CS 50502, 63178 Aubière Cedex. Toute reproduction (même partielle) des articles publiés dans Nouveau Monde sans accord de la société éditrice est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes ou des photos qui lui sont adressés pour appréciation.


S Sommaire

� l’auvergne 30 aurégions top � des

8e région pour le revenu

brut par habitant

10e région pour l’attractivité démographique 2e région pour la couverture territoriale en parcs naturels

3e région pour la croissance

économique en 2012

chiffres

8e région pour la production d’énergie renouvelable 4e région pour le coût de l’immobilier à la location

contre

les idées

reçues

5e région pour le taux de propriété de domicile principal

9e r é g i o n p o u r l a c r é at i o n d ’a s s o c i at i o n s

f r a n ç a i s e s

5e région pour la citoyenneté de ses habitants 6e région pour la part du tourisme dans le pib 8e région pour l’émission de co2 par habitant

6e région pour la part des dépenses r & d dans le pib 1ère région pour la production d’eau minérale

5 région pour

9e région pour la part des diplômés du supérieur chez les jeunes actifs (25-34 ans)

e

l’ensoleillement annuel

4e région pour la part d’étudiants étrangers en universités 7e région pour la balance commercial du commerce extérieur 8e région pour la part des emplois industriels

2e région pour la production de fromages aoc

6e région pour le plus faible taux de chômage 1ère région pour le taux de couverture numérique haut débit

5e région pour le thermalisme et le bien-être

6e région pour les dons aux œuvres caritatives

2e région pour le coût de l’immobilier à l’achat

8e région pour l’emploi dans l’économie sociale et solidaire 8e région pour le nombre de licenciés sportifs par habitant

7e région pour la faiblesse de l’écart entre les revenus 3e région pour le nouvel indice de développement durable des territoires

1ère région tous indicateurs confondus

pour la qualité

de vie plus égalitaire, plus naturelle, plus exigeante, plus créative, plus idéaliste,

on vit mieux en auvergne

6

7

18

06-07 30 chiffres contre les idées reçues 08-16 Zooms

Naturalité, Partage, Exigence, Créativité, Idéalisme

18

18-32 Économie

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Champions du (Nouveau) Monde !

34-44 Jeunesse

Du sang neuf pour le Nouveau Monde

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46-53 Portfolio Chaîne des Puys et faille de Limagne, joyau du Patrimoine mondial

54-62 Santé

Mieux vivre dans le Nouveau Monde

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64-72 Accueil

Bienvenue dans le Nouveau Monde !

74-84 Nouvelles Technologies

TIC, un Nouveau Monde au présent comme au futur

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86-92 Terroir

Le Nouveau Monde vous veut du bien !

94-98 En images

Quand le Nouveau Monde fait son cinéma !

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� L’Auvergne 30 aurégions TOP � des

chiffres

contre

les idées

reçues

f r a n ç a i s e s

6e région pour la part des dépenses R & D dans le PIB 1ère région pour la production d’eau minérale

5 région pour e

l’ensoleillement annuel

4e région pour la part d’étudiants étrangers en universités 7e région pour la balance commercial du commerce extérieur 8e région pour la part des emplois industriels

2e région pour la production de fromages AOC

6e région pour le plus faible taux de chômage 1ère région pour le taux de couverture numérique haut débit

5e région pour le thermalisme et le bien-être

6e région pour les dons aux œuvres caritatives

2e région pour le coût de l’immobilier à l’achat

8e région pour l’emploi dans l’économie sociale et solidaire 8e région pour le nombre de licenciés sportifs par habitant 6


8e région pour le revenu

brut par habitant

10e région pour l’attractivité démographique 2e région pour la couverture territoriale en Parcs naturels

3e région pour la croissance

économique en 2012

8e région pour la production d’énergie renouvelable 4e région pour le coût de l’immobilier à la location 5e région pour le taux de propriété de domicile principal

9e r é g i o n p o u r l a c r é at i o n d ’a s s o c i at i o n s

5e région pour la citoyenneté de ses habitants 6e région pour la part du tourisme dans le PIB 8e région pour l’émission de CO2 par habitant 9e région pour la part des diplômés du supérieur chez les jeunes actifs (25-34 ans)

7e région pour la faiblesse de l’écart entre les revenus 3e région pour le nouvel indice de développement durable des territoires

1ère région tous indicateurs confondus

pour la qualité

de vie Plus égalitaire, plus naturelle, plus exigeante, plus créative, plus idéaliste,

on vit mieux en Auvergne 7


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Idéalisme

La Maison Vieille

Un coin perdu où se retrouver

Depuis deux ans, il s’en passe de belles à Roiron, commune de Rosières. Dans ce hameau perdu de Haute-Loire, Tania Tourjansky et Bruno Goffi ont créé un café-librairie de campagne, en même temps qu’un lieu de vie où l’extra se joint à l’ordinaire. En plus de proposer un choix de quelques 3 000 livres soigneusement sélectionnés, Bruno et Tania ont su monter un programme d’animations

culturelles tous azimuts. Du coup, il suffit de mettre un pied dans la Maison Vieille pour avoir envie d’y rester. Entre lecture, balade, spectacle et exposition, il y a toujours de quoi se régaler, dehors ou au coin de la cheminée. Autour d’un verre ou d’une assiette, des émotions sont partagées, qui font battre le cœur de cette ancienne bergerie mutée en lieu culturel hors norme. • www.lamaisonvieille.com

Ski alpin

L’excellence à tous les niveaux

Pour porter haut les couleurs du Nouveau Monde sur les podiums nationaux, les espoirs du ski alpin auvergnat ont besoin de souplesse sur et hors les pistes. C’est ce que s’emploie prioritairement à réaliser le comité d’Auvergne de ski alpin en mettant sur pied un parcours adapté tant sur le plan sportif que scolaire. À ce jour, sept jeunes inscrits dans le projet sportif haut niveau ont le potentiel requis pour intégrer les Pôles Espoir ou France. S’ils sont déjà bien épaulés par leurs établissements scolaires, la démarche éducative doit cependant être complétée et pérennisée afin que ces futurs lycéens trouvent un équilibre entre leur entraînement physique intensif et la préparation de leur diplôme. Une égalité de chances qui nécessite un encadrement scolaire spécifique et notamment le soutien de répétiteurs investis dans ce challenge, afin de compléter sur place et à chaque instant les éléments théoriques transmis via Internet. • www.ski-auvergne.com

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Îles d’Auvergne

Un regard neuf En 1989, dans un bois des environs de Vals-le-Chastel (43), Franck Walter et son associé d’alors, Paul Bassonnier, mettent au jour la carcasse d’un vaisseau spatial. En fouillant l’engin, ils tombent sur les manuscrits d’Imago Sekoya, un voyageur du futur dont les carnets de voyages présentent la planète terre en partie immergée, le niveau de la mer s’étant stabilisé à 1 000 mètres. Emballés, les deux hommes décident de restaurer lesdits manuscrits, puis de les publier. C’est en 1995 que paraissent Les Îles d’Auvergne, premier tome des pérégrinations d’Imago Sekoya sur la planète Mer. Deux tomes ont été publiés depuis (L’Archipel ibérique et Les Grandes îles des Rocheuses), et Franck Watel, désormais seul détenteur des écrits d’Imago Sekoya, prépare desormais la restauration du Continent de Mars. Scénographe, graphiste et éditeur – il travaille notamment pour le Conservatoire du littoral –, Franck Watel ne nous en dira pas plus sur ces mystérieux manuscrits. Mais pour cet« archéologue du futur », passionné de nature et de science-fiction, la carte des îles d’Auvergne (cf. notre couverture) offre un regard neuf sur un monde qui existe déjà. « À mille mètres d’altitude, on trouve les derniers bourgs d’importance, La Chaise-Dieu, Saugues ou Besse, tous les lieus de foires d’estives. Au-delà, la végétation change, les espaces se dilatent… Quand le plafond est bas, quand la mer de nuages envahit la plaine, ne dépassent alors que la chaîne des Puys, le Sancy, le Cantal et ses fjords, l’Aubrac, la Margeride… Les îles d’Auvergne, en fait ! » • www.wbrecup.com



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Exigence

Congrès

Les événements

Magmas et Volcans

Un œil sur la planète

se bousculent Les gestionnaires d’espaces de congrès de l’agglomération clermontoise n’ont pas chômé depuis le mois septembre 2012. À la Foire Internationale de ClermontCournon et au Sommet de l’élevage ont succédé quatre événements initiés par divers acteurs publics. Le premier Workshop GreenFrance, co-organisé par MACEO et le CRDTA, qui a rassemblé un peu plus de 950 participants ; l’Université de l’accueil organisée par l’ARDTA, qui a réuni elle aussi quelque 1 000 personnes ; la Convention d’affaires Aéroliance, organisée par l’ARDE, qui a rassemblé quelque 750 professionnels ; les Olympiades des métiers, organisées par le Conseil régional d’Auvergne, qui a rassemblé 5 000 participants et 100 000 visiteurs. Cette dynamique donne des idées à des futurs organisateurs, et c’est ainsi que l’Ordre des experts comptables d’Auvergne prépare la candidature de la région pour l’accueil et l’organisation du Congrès national en 2016. Un événement de très grande ampleur, qui devrait accueillir plus de 5 000 participants et dont tous les acteurs concernés, à commencer par Auvergne Nouveau Monde, accompagnent et soutiennent la candidature.

Avec le Laboratoire Magmas et Volcans (LMV), Clermont-Ferrand possède l’un des plus importants centres de recherche au monde dédié à l’étude des processus magmatiques et volcaniques. L’expertise développée à partir du volcanisme d’Auvergne et d’autres sites actifs fait que le LMV est

maintenant impliqué dans l’étude de nombreux volcans sur le globe. Dans le cadre des « Investissements d’avenir » de la France, un Labex (Laboratoire d’Excellence) nommé Clervolc a été attribué en 2011 à l’Université Blaise Pascal. Clervolc est fortement animé par le Laboratoire Magmas et Volcans, et les financements qui lui sont attachés vont permettre un développement spectaculaire de la recherche en volcanologie à l’Université Blaise Pascal. L’attractivité du LMV est à la mesure de ce rôle majeur. Dirigé par Pierre Schiano, le laboratoire accueille trois Anglais, dont Tim Druitt, responsable scientifique du Labex ClerVolc, un Islandais et un transfuge de l’université d’Hawaii, Andrew Harris, grand spécialiste de la télédétection infrarouge de l’activité volcanique, qui a préféré l’excellence auvergnate aux généreux budgets des USA. Inversement, les chercheurs formés au LMV essaiment où grondent les volcans. Rue Kessler, sous un toit où flotte encore un délicieux parfum de géologie à l’ancienne, le LMV, dont Jean-François Lénat dirige l’équipe de volcanologie, fait ainsi voisiner la haute technologie des chercheurs en pétrographie expérimentale ou en géochimie isotopique, et les montages aussi improbables qu’astucieux des spécialistes de la simulation. Des disciplines parmi d’autres au travers desquelles le LMV contribue à la surveillance des volcans actifs de la planète.

Urbanisme

© Quantum Development - International d’Architecture

Îlot HQ²

Développé par la Société Quantum Development, société Clermontoise spécialisée dans le montage d’opération immobilière, l’Îlot HQ², fait partie des lauréats retenus au niveau national, dans le cadre de la démarche Eco Cité-Ville de Demain, pour ses qualités innovantes, démonstratrices et exemplaires en matière de développement durable. Cette ambitieuse opération de requalification du site Michelin de Cataroux comprend un immeuble tertiaire de 15 000 m², une résidence senior, des logements en accession et sociaux, un parking modulaire coiffé de panneaux photovoltaïques, abritant une halle de commerces, des espaces publics paysagés, des voies de circulations douces… Innovante, la démarche de conception dépasse la simple juxtaposition de bâtiments pour privilégier une approche globale et pluridisciplinaire à l’échelle d’un quartier. Elle s’appuie également sur la volonté de positionner l’homme comme référent de la réflexion en intégrant la qualité de vie et la création de poumons verts ayant des impacts bénéfiques sur la ville et la santé. Le démarrage de la première tranche de travaux est prévu dans le courant du premier trimestre 2013, pour une livraison envisagée fin 2014.

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Naturalité

Terres de ROA

100 % bio

Parcs naturels régionaux

© Jodie Way

Une chance pour le Nouveau Monde

Dotée d’une très grande richesse d’espèces et de milieux, l’Auvergne fait partie des régions qui protègent le mieux leur « capital naturel ». Sixième région française au niveau de la superficie des zones protégées, l’Auvergne fait également partie du trio de tête des régions dont l’artificialisation des sols est la plus faible.
Paradis des pêcheurs, paradis des amoureux de la faune et de la flore, paradis des promeneurs, des vacanciers ou des passionnés de sports de nature, l’Auvergne est un territoire somptueux, riche de sites naturels d’exception. De la variété et de l’authenticité de ses paysages, des multiples activités qu’elle offre à ses visiteurs, découle un cosmopolitisme touristique indéniable.

 Pour conserver cet attrait, l’Auvergne a su – et sait encore – se doter d’un outil unique d’aménagement équilibré du territoire, au service du développement durable et dédié à la protection et à la mise en valeur des grands espaces ruraux : le Parc naturel régional (PNR), dont le label, attribué par l’Etat, est reconnu au niveau international.

 Créés en 1977 et en 1986, les PNR des volcans d’Auvergne et du Livradois-Forez représentent d’ores et déjà 27 % de la superficie du territoire régional. À ces deux « anciens », il conviendra d’ajouter prochainement deux nouveaux parcs à dimension interrégionale, le PNR de l’Aubrac et le PNR des sources et gorges du Haut Allier. Avec ces deux nouveaux parcs, 5 % des Auvergnats et près d’un tiers des communes du territoire porteront le label PNR. Une chance pour l’Auvergne ! • www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr

et solidaire

À Monétay-sur-Allier, Luc et Claudine Tisserand cultivent le premier vignoble 100 % biologique en appellation AOC Saint-Pourçain. En 2006, en plus de l’atelier de confitures et confits insolites créé voilà 15 ans, ils ont entrepris de vinifier et de commercialiser leur production de vins rouge, rosé et blanc, afin de valoriser leur travail, effectué dans le respect de l’environnement. Claudine et Luc viennent d’achever la construction d’un chai de vinification bioclimatique, un bâtiment innovant pour l’élevage et le stockage de leurs vins, avec des matériaux et des alternatives écologiques en correspondance avec leur engagement. « Nous avons livré de rudes batailles pour trouver les financements nécessaires à la réalisation de notre projet. Nous avons mis en place une souscription solidaire et participative qui remporte l’intérêt de nombreuses personnes de divers horizons. » Sur les terres du Nouveau Monde, en plus de leur caractère naturel, les vins de Raisins Organics Attitude (ROA) expriment entraide, solidarité, partage et convivialité. Des valeurs à savourer sans modération. • www.terresderoa.fr

Rivière Allier

Un marathon pour le saumon

Depuis 2001, l’association Saumon Sauvage et le Conservatoire national du saumon participent activement au programme de sauvegarde du saumon de Loire-Allier, coordonné par le Ministère de l’Écologie. Alors qu’il y 20 ans, le nombre de saumons sur le bassin de la Loire n’était estimé qu’à une centaine, plus de 1 000 individus ont été comptabilisés en 2012. Le travail commence à porter ses fruits et d’année en année, la qualité de la rivière s’améliore. Symbolisant la migration des jeunes saumons depuis le Haut Allier jusqu’à l’océan, le Marathon du saumon a pour objectif de faire découvrir ou redécouvrir aux familles, associations et entreprises, le patrimoine exceptionnel que représentent l’Allier, la Loire et le saumon atlantique. Chaque jour, des étapes sont proposées au grand public. À bord d’un canoë, adultes et enfants peuvent effectuer à leur rythme un parcours d’environ 20 kilomètres, et passer ainsi une journée de détente et de découverte du milieu naturel. Le départ de la troisième édition – entre Langeac et Nantes, soit 854 kilomètres – aura lieu le jeudi 15 août 2013. • www.saumon-sauvage.org

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Partage

Festival de La Chaise-Dieu

Hors les murs

Faire entendre et rayonner la musique sacrée dans plusieurs lieux symboliques du territoire auvergnat, tel est le souhait réaffirmé depuis près de 15 ans par le Festival de La ChaiseDieu, qui s’ouvre de plus en plus vers l’extérieur. « Outre le choix des lieux, il a fallu trouver la meilleure formule pour développer le festival en tenant compte des contraintes de dates », précise Jean-Michel Mathé, directeur général de la manifestation. Chaque été, le festival irrigue d’autres espaces patrimoniaux choisis

pour leur capacité à recevoir et porter l’événement, tout en préservant son unité. Cet essaimage permet de diversifier l’offre, avec des formats, contenus et tarifs différents : sérénades, aubades, visites patrimoniales… « Les intérêts sont croisés : d’une part faire découvrir les alentours aux festivaliers venus de loin, de l’autre permettre à la population locale de faire sien ce grand rendez-vous estival. » • www.chaise-dieu.com

Collège de Massiac

Épicentre Cowork

Le tiers lieu

En Auvergne, le partage, l’échange et l’ouverture sont les maîtres mots de nouveaux projets, telle la création à Clermont-Ferrand de l’Épicentre Cowork, conçu à la fois comme « un espace de travail avec son open space et ses bureaux, un espace de vie avec son café et ses manifestations culturelles ouverts à tous, et un espace de création avec ses studios audiovisuels et d’accueil d’artistes en résidences ». Piloté par Emmanuelle Perronne et Clémentine Auburtin, fondatrices et associées de la SCOP Cultures Trafic, l’Épicentre Cowork est un lieu de coworking convivial et transdisciplinaire, d’émulation dédié aux acteurs de l’économie créative et solidaire. « Nous souhaitons créer des conditions propices à l’émergence d’idées et à l’innovation sociale. Le principe repose sur le décloisonnement entre les métiers et la mise en commun des réseaux, des moyens, des compétences des acteurs, le tout dans des processus activement collaboratifs. Nous voulons faire de la diversité de nos projets, expériences ou compétences un véritable levier de développement pour notre territoire. » À ce jour, d’Aurillac à Moulins en passant par le Puy-en-Velay, plus de cinquante structures et professionnels (entrepreneurs, travailleurs indépendants, artistes, citoyens…) ont manifesté leur intérêt pour le projet en tant que futurs usagers, nomades ou permanents. Comme son nom l’indique, l’Épicentre s’emploie à faire bouger les lignes pour un Nouveau Monde dont le rayon d’action va s’élargissant. Depuis déjà six ans, la classe de pêche du Collège Pierre-Galéry de Massiac (une des trois seules existant en France) fait le plein. À raison de deux heures hebdomadaires, la classe est encadrée par le professeur de Sciences de la vie et de la terre (SVT), par un garde de pêche fédéral, des guides de pêche agréés, des intervenants ponctuels pour l’étude des milieux. Outre une pratique les pieds dans l’eau, les élèves disposent d’un temps d’étude en laboratoire, d’un autre dédié à l’aspect juridique, à la formation et l’orientation, ainsi qu’à un volet d’actions comme l’aménagement de niches ou de frayères. Qu’ils deviennent techniciens en aquaculture, en gestion de l’eau, guides moniteurs de pêche ou qu’ils fassent de cet apprentissage leur passion, tous auront intégré les gestes clés de la protection de l’environnement dans leur mode de vie. • Infos : 04 71 23 03 54

Comme des poissons dans l’eau ! 14



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Créativité

Moulins

Une nouvelle chance

Et si Moulins était ce qu’Angoulême est à la BD ! Un rêve en passe de devenir réalité, grâce à un groupe de passionnés d’images et de livres (éditeurs, auteurs, bibliothécaires, universitaires…), désireux d’assurer la promotion des artistes illustrateurs et de leurs œuvres, tant au niveau local que national et international. Le nombre de manifestations d’envergure (expos et autres remises de prix au Musée de l’Illustration) organisées dans la capitale historique du Bourbonnais témoigne de ce dynamisme. Pour que tout cela prenne forme, il faut, en plus du soutien du Conseil général de l’Allier, de la ville de Moulins,

Coopérative de Mai

© Service de Presse - DGCM/RP

de la DRAC Auvergne ou du Conseil régional, la présence d’une association de bénévoles sensibles et curieux. En 2010, ceux-ci ont pris pour nom Les Malcoiffés (clin d’œil à l’ancien donjon des ducs de Bourbon), afin de lancer un Festival des illustrateurs. « À travers cette biennale – dont l’édition 2013 s’annonce pleine de promesses –, nous souhaitons créer, avec la participation d’artistes et de professionnels du livre, un événement dédié à cet art qui, loin d’être mineur, mérite d’être reconnu. Avant de s’adresser à une classe d’âge, l’illustration s’adresse à des sensibilités », assure Nicole Maymat, présidente des Malcoiffés et auteur de nombreux albums et romans. En contribuant à faire connaître des œuvres originales venues de tous horizons, Moulins offre au Nouveau Monde une nouvelle chance de s’illustrer. • festivaldesillustrateurs.com

Michelin

Un vélo branché ! Michelin vient de lever le voile sur son tout nouveau vélo à assistance électrique, un véhicule principalement destiné à un public urbain, qui associe qualités pratiques et sécurité à un niveau inédit. Pliable, compact et léger (17,6 kilos), il propose une autonomie moyenne de 45 kilomètres, pour un temps de charge de 4 h 30. Il peut être conduit en mode classique, comme tout vélo, aussi bien qu’avec l’assistance électrique. Trois niveaux de sollicitation moteur ont été définis, auxquels s’ajoute un programme « piéton » permettant de circuler à 6 km/h. Une garantie de 3 ans pour le cadre et de 2 ans pour la motorisation et les composants électriques est assortie à l’offre. Innovant et particulièrement souple d’utilisation, ce vélo est développé sous licence par Michelin Lifestyle, filiale du groupe Michelin, en coopération avec un partenaire historique de cette entité : IMPEX. Disponible sur Internet, au prix de 1 390 euros. • www.michelin-ebike.com

C’est noël ! Cinq ans après le quarantième anniversaire du « disque à la banane », premier album du Velvet Underground réenregistré sur scène par des groupes auvergnats, la Coopérative de Mai publie un disque de Noël, capté dans les conditions du live par la fine fleur des artistes clermontois. Mustang, The Delano Orchestra, Zak Laughed, Kissinmas, Guillaume Cantillon, St. Augustine, Cracbooms ou Jim Yamouridis, tous s’approprient ou nous offrent quatorze chansons traditionnelles ou originales, emballées dans un magnifique vinyle « collector » tiré à 500 exemplaires seulement. Cette réalisation symbolise l’essor et le rayonnement de la Coopérative de Mai, première Scène de Musiques Actuelles de la métropole auvergnate, un lieu emblématique qui accueille plus de 130 concerts par an, et participe pleinement à la professionnalisation des jeunes artistes régionaux, à travers de grands projets, originaux et fédérateurs. • www.lacoope.org

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© Service de Presse - DGCM/RP

© Henri Galeron/éd. Les Grandes Personnes

de s’illustrer



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Economie

Champions du (Nouveau) Monde ! Dossier réalisé par

Béatrice Bafoil et Sylvie Jolivet

Du pneumatique à la semence de maïs, du pont métallique au collyre et du billet de banque au sac à main de luxe, les ressources industrielles de l’Auvergne semblent inépuisables. Petit inventaire non-exhaustif des entreprises auvergnates leaders dans leur domaine.

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© Philippe Chagnon/MSD

*

Le site de Mirabelle, à Riom, abrite l'une des plus importantes unité de production des laboratoires pharmaceutique MSD.


E

Economie

Michelin

Une multinationale en Auvergne Second fabriquant mondial de pneumatiques (derrière Bridgestone), Michelin est historiquement lié à Clermont-Ferrand, où l’entreprise a été créée en 1889. Elle y garde son siège social, ainsi qu’une grande partie de ses activités de recherche.

L *

Michelin en bref • Date de création : 1889 • Chiffre d’affaires : 17 891 millions d’euros (en 2010) • Nombre de salariés : le groupe emploie 115 000 personnes, (dont 31 000 en France), répartis dans 69 sites de production à travers 18 pays du monde.

a Compagnie Générale des Etablissements Michelin, dont le siège social est toujours situé à Clermont (cas unique pour une entreprise du CAC 40 en France), est installée en Auvergne depuis 1889. Du pneu démontable au pneu radial (breveté en 1946 par un ingénieur maison), cette entreprise à la fois familiale et multinationale s’est toujours située à la pointe de l’innovation, et cette constante avance technologique lui permet de se maintenir au sommet de la hiérarchie mondiale des producteurs de pneumatique. Son implantation ne s’explique évidemment pas par la présence d’hévéas sur les flancs du puy de Dôme, mais par l’importance d’un réservoir de main d’œuvre peu revendicative, dans un environnement économique qui permettait alors d’avoir un coût salarial inférieur aux régions industrialisées de l’hexagone. Ruinée par la crise du phylloxera et les pertes immenses de la Première Guerre mondiale, l’Auvergne rurale a trouvé avec Michelin la possibilité de se régénérer. C’est à François Michelin qu’on doit la pérennité de l’implantation clermontoise de la firme, ce qui ne fut pas chose aisée. Ce patron, qui dans sa jeunesse avait rêvé de devenir météorologue, eut souvent l’occasion de gérer le gros temps, notamment à partir de 1983, date du premier d’une série de plans sociaux dont le neuvième, en 1999, déclancha une véritable tempête sociale, politique et médiatique. Avec le recul, on

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s’aperçoit que le choix d’axer l’effectif clermontois dans le domaine de la recherche au détriment de la production a ouvert des perspectives à l’entreprise, en Auvergne et dans le monde. Plus jeune patron d’une entreprise du CAC 40, Edouard Michelin (1963-2006) a quant lui su insuffler le début d’un changement idéologique profond.

Compétence et compétitivité La notoriété de Bibendum est le fer de lance de la marque, aussi connue en Chine qu’aux États-Unis. Une notoriété entretenue par des implantations incessantes et des investissements réguliers dans le monde entier. Ces trente dernières années, Michelin a construit trois usines tous les deux ans sur les


© Philip Loup

quatre continents. Les dernières sortiront de terre en 2013 en Chine, en Inde, au Brésil et aux ÉtatsUnis, au plus près des marchés porteurs. Ce qui n’exclut pas la métropole auvergnate, où plusieurs centaines de millions d’euros ont été investis en dix ans, notamment dans l’embellissement du siège historique et la modernisation du centre de recherche de Ladoux. Les moteurs de cette aventure industrielle sont de l’aveu même de Claire DorlandClauzel, directrice de la communication mondiale et des marques et membre du conseil exécutif du groupe Michelin, « la compétence, la compétitivité, ainsi qu’une forte croissance ». La recherche est la botte secrète de Michelin. Ce domaine regroupe 6 000 salariés dans le monde. Le centre névralgique

de cette activité a été initié par François Michelin à Ladoux en 1965, où travaillent aujourd’hui 3 300 chercheurs. Les autres centres de recherche se répartissent entre Greenville (USA) et Otah (Japon). Cette recherche n’est plus spécifiquement dévolue aux pneumatiques, mais englobe le concept de l’industrie du déplacement. Michelin Life Style en est l’illustration récente. Michelin trouve en Auvergne « l’application de l’utopie de la ville à la campagne. Cela se caractérise par la proximité du domicile et du lieu de travail, par la présence fascinante des volcans, par l’environnement naturel de verdure, par une économie des problèmes inhérents aux grandes conurbations urbaines. » En un mot, une qualité de vie incomparable. B.B.

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E

Economie

Limagrain

© Vincent Bouchet

En Auvergne et dans 38 pays

*

Limagrain en bref

• Date de création 1942 • Chiffre d’affaires 2011 1,55 milliard d’euros, dont 71 % réalisés par les activités de semences (38% en semences grandes cultures et 33% en semences potagères) et dont, toutes activités confondues, 64 % en Europe, 20 % sur le continent américain, 8 % en Afrique et Moyen-Orient et 8 % en Asie et Pacifique • Effectifs plus de 7 200 salariés, dont 1 200 dans une quarantaine de sites en Auvergne.

Né dans la Limagne, Limagrain est aujourd’hui un groupe international. Ne reniant ni ses activités historiques ni ses origines géographiques, il se développe aussi en Auvergne.

N

«

os racines sont en Auvergne et notre rayonnement est international », aiment rappeler les dirigeants de Limagrain. Historiquement et culturellement, Limagrain est avant tout une coopérative agricole créée en 1942 par des agriculteurs de Limagne pour disposer des semences nécessaires à leur activité. Soixante-dix ans plus tard, Limagrain est toujours un groupe coopératif spécialiste des semences. Aux semences de grandes cultures (maïs, blé, colza, tournesol, orge…), il a ajouté les semences potagères. « Notre cœur de métier, c’est l'amélioration des plantes à travers la semence. C’est innover pour créer des plantes qui répondent aux attentes des agriculteurs, des industriels et des consommateurs », expliquent ses dirigeants. Ce métier se prolonge par la valorisation des plantes au sein de filières agroalimentaires. Aujourd’hui, le groupe auvergnat est présent dans 38 pays. Il est le quatrième semencier mondial (grâce à sa holding

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Vilmorin & Cie), le leader européen des farines fonctionnelles (via Limagrain Céréales Ingrédients) et le troisième industriel français de la boulangerieviennoiserie-pâtisserie (avec Jacquet-Brossard). Pour l’ensemble de ces activités, l’innovation est fondamentale : chaque année, Limagrain consacre 14 % de son chiffre d’affaires professionnel à la recherche réalisée par 1 400 chercheurs répartis dans près de 100 sites dans le monde. Fidèle à ses racines, Limagrain a maintenu et renforcé sa présence en Auvergne, où est toujours situé son siège social (à Chappes, dans le Puy-de-Dôme). La coopérative regroupe 3 500 adhérents, agriculteurs des plaines et des montagnes auvergnates. Culture emblématique de Limagrain, le maïs-semence demeure une activité agricole clé pour la Limagne. D’autres semences y sont produites : blé, tournesol, potagères… Pour « assurer aux productions céréalières des agriculteurs adhérents des débouchés sécurisés à forte valeur ajoutée », Limagrain a mis en place et développé en Limagne des filières « blé meunier » et « maïs semoulier », créant plusieurs sites industriels dont ceux de Jacquet-Brossard et de Biolice, qui produit des bioplastiques. Près de 160 chercheurs travaillent en Auvergne où, en 2012, Limagrain a implanté, à proximité de son siège social, son « plus grand Centre de recherche dans le monde », spécialisé dans les semences de grandes cultures, l’activité historique du groupe en Auvergne. S.J.


Aubert & Duval

Des solutions métallurgiques de pointe

matricées pour l’aéronautique et la production d’énergie.

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Aubert & Duval en bref

120 millions d’euros d’investissements Créé en 1907 à Paris, Aubert & Duval arrive en Auvergne dès 1926, avec la reprise de l’usine des Ancizes à la Compagnie d’Electrométallurgie d’Auvergne. Soixante-dix ans plus tard, en accord avec Usinor, il a repris le site Fortech d’Issoire qui est spécialisé dans la transformation de l’aluminium. Cette usine est toute proche de la presse de 65 000 tonnes installée en 1974 par l’industrie soviétique pour le compte de métallurgistes locaux réunis au sein de la société Interforge, dont Aubert & Duval est depuis devenu le principal actionnaire. Cette presse fut longtemps la plus puissante du monde occidental ! Outre cette présence industrielle dans le Puy-de-Dôme, Aubert & Duval a installé une partie de son siège social à Clermont-Ferrand. Au cours des trois dernières années, le groupe a investi pas moins de 150 millions d’euros dans ces trois sites industriel puydômois : outre UKAD, ces investissements concernent notamment un nouveau four d’élaboration sous vide pour fournir les alliages très purs indispensables à la fabrication de certaines très grandes pièces nécessitant des superalliages (Les Ancizes), une nouvelle presse dédiée aux pièces aéronautiques (Issoire). S.J.

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Site d'Issoire © Denis Pourcher

A

vec le démarrage, en 2011, de l’unité de transformation de lingots de titane – baptisée UKAD –, le métallurgiste français Aubert & Duval affirmait tout à la fois sa recherche de l’excellence mondiale et son ancrage en Auvergne. En effet, Aubert & Duval et son partenaire, le kasakhe UKTMP, l’un des premiers producteurs mondiaux de titane, ont construit cette usine à Saint-Georgesde-Mons (Puy-de-Dôme), à proximité du site industriel des Ancizes. UKAD (47 millions d’euros d’investissement) est née de la complémentarité des activités de UKTMP et d’Aubert & Duval, qui ont ainsi constitué une filière 100% intégrée qui se place parmi les leaders mondiaux du titane. Aubert & Duval, qui a rejoint le groupe minier et métallurgique Eramet en 1999, est spécialisé dans lélaboration et la transformation à chaud (forgeage, matriçage et laminage) d’aciers spéciaux, de superalliages, d’alliages d’aluminium et d’alliages de titane. Ce groupe conçoit et fabrique des pièces et produits longs pour les industries de l’aéronautique, de l’énergie, de l’outillage industriel, de la compétition automobile ou du médical… Secteurs dont on connaît les exigences. Aujourd’hui, il est l’un des principaux producteurs mondiaux d’aciers spéciaux à hautes performances et de superalliages, et le deuxième fabricant mondial de pièces

UKAD © Denis Pourcher

Entre 2010 et 2012, Aubert & Duval, un des géants mondiaux du titane, a investi pas moins de 120 millions dans ses trois sites industriels puydômois.

• Date de création 1907 • Chiffre d’affaires 690 millions d’euros (2011) dont 53 % d’exportations directes (en outre, une partie des pièces fournies à ses donneurs d’ordres font partie d’ensembles parfois vendus à l’étranger) • Effectifs 4 000 salariés dont 2 220 dans le Puy-de-Dôme, ce qui fait d’Aubert & Duval le deuxième employeur industriel du département.


E

Economie

Volvic

© JP Marleix

Pureté et rentabilité

Volvic appartient au géant de l’agroalimentaire Danone. En 2011, la division Eaux a réalisé une performance exceptionnelle sur tous ces marchés avec une croissance de 15,7 %.

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Volvic en bref

• Date de création 1962 • Chiffre d’affaires de la branche eau de Danone 3 229 millions d’euros • Effectifs 870.

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© JP Marleix

A

u cœur du Parc naturel régional des volcans d’Auvergne, l’eau de Volvic prend sa source dans un écosystème préservé de 38 km2. Là, les eaux de pluie et de fonte des neiges parcourent un long cheminement à travers six couches de roches volcaniques – il faut 5 ans à l’eau de Volvic pour acquérir sa pureté, sa faible minéralisation et la parfaite constance de sa composition. Mise en bouteille dès 1938, cette eau minérale naturelle a pris son essor dans les années 1960, avec le captage de la source Clairvic, située à 90 mètres de profondeur. Elle alimente aujourd’hui, l’usine d’embouteillage du Chancet, construite en 1974. En 1993, Volvic a rejoint le Groupe BSN (rebaptisé Groupe Danone). C’est en 2003 qu’a été créée la nouvelle unité destinée à la production des boissons aromatisées. Les deux unités de l’usine du Chancet, qui emploient un peu moins de 900 personnes (ce qui la classe au douzième rang des entreprises auvergnates, avec autant d’emplois indirects), produisent 1,25 milliard de bouteilles par an (jusqu’à 7 millions par jour). Chaque seconde, 40 bouteilles d’eau de Volvic sont vendues et/ou bues dans le monde ; 70 % des ventes se font à l’international. Numéro 3 des eaux minérales plates en France, l’eau de Volvic est écoulée dans plus de 65 pays.

Les usines du Chancet 1 (eau minérale naturelle) et du Chancet 2 (eaux aromatisées) occupent une superficie de 95 000 m² couverts et plus de 65 000 m² découverts ; elles abritent 14 lignes de production (dix pour l’eau minérale naturelle et quatre pour les eaux aromatisées) ; 18 quais de chargement assurent la logistique des sites, ainsi que 11 kilomètres de voies ferrées. 90 % des déchets de l’usine sont recyclés. Avec son étiquette montrant les volcans de la chaîne des Puys, la bouteille d’eau de Volvic fait rayonner l’image de l’Auvergne dans soixante pays du monde, ce qui lui confère le rôle d’ambassadeur de la région. B.B.


MSD France

En pointe

MSD est implantée en Auvergne depuis plusieurs décennies et espère bien s’y développer encore.

M

SD et l’Auvergne, c’est une longue histoire. Les négociations de la vente des laboratoires Chibret à l’Américain Merck, numéro deux mondial de la pharmacie, ont en effet débuté dès le début des années 1960, pour aboutir à une reprise en 1969. Merck s’est ainsi développé au fil des ans en Auvergne. Depuis 2000, la société a investit 300 millions d’euros pour améliorer ses chaînes de production (elle en compte cinq au total) ; elle y produit des traitements en ophtalmologie et en infectiologie. Quelque 800 personnes travaillent sur le site de Mirabel, à Riom, qui abrite une ligne de production stérile de plus

de 70 mètres, la plus longue de cette sorte dans le monde. Mirabel accueille également l’un des sept centres de recherches mondiaux de Merck, qui occupe 133 personnes. Des services administratifs et de comptabilité complètent l’effectif. Présent dans 140 pays dans le monde, la firme reste attachée à l’Auvergne, car elle est placée au centre de la France, ce qui facilite échanges et transports. Elle apprécie également sa main d’œuvre très qualifiée et son pôle universitaire performant. Un second site est d’ailleurs implanté à Blavozy près du Puy-en-Velay. L’usine de chimie fine de La Vallée a été construite en 1985. Elle produit des principes actifs qui sont destinés à l’exportation dans le monde entier. B.B.

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*

MSD en bref • Date de création 1786 • Chiffres d’affairesde MSD France 1,5 milliards d’euros • Effectifs 84 000 dont 800 à Riom et 200 à Blavozy.


E

Economie

Laboratoires Théa

Une pépite de l’ophtalmologie Créés en 1994, les laboratoires Théa se positionnent aujourd’hui parmi les leaders mondiaux dans le domaine de l’ophtalmologie.

L

es laboratoires Théa ont été créés par Henri Chibret, alors qu’il était à la tête de Transphyto, une start-up spécialisée dans la recherche en ophtalmologie. « Au lieu de donner nos innovations à exploiter à des tiers, je me suis lancé dans l’exploitation de mes produits » se souvient notre homme. Pour cela, il fallait posséder un produit phare, face à un marché hyperconcurrentiel. C’est ainsi qu’a été lancé le flacon Abak, un collyre sans conservateur. Théa possède aujourd’hui un portefeuille de seize classes de médicaments destinés à l’œil, un organe très complexe. Les produits sont fabriqués à Annonay et à Amiens, et chez des sous-traitants très spécialisés. La logistique est également sous-traitée, à l’image des études pré-cliniques et cliniques. Théa se concentre sur la R&D et sur la promotion commerciale, à travers un réseau de dix-sept filiales à l’étranger (de l’Espagne à la Pologne et de L’Irlande à la Grèce…), ainsi que de licences et de distributeurs. Aujourd’hui, Théa, qui poursuit le développement de nouveaux produits, est le numéro un en Europe en tant que laboratoire indépendant spécialisé dans l’ophtalmologie, le septième au niveau mondial. Président du directoire

Henri Chibret et son neveu, Jean-Frédéric Chibret.

du holding Théa, Henri Chibret travaille avec son neveu Jean-Frédéric Chibret, qui est le président des laboratoires Théa SAS et représente la cinquième génération de chefs d’entreprises dans la famille. En effet, la saga Chibret se poursuit en Auvergne depuis 1905, date à laquelle Henri Chibret avait créé les Laboratoires Chibret, à Clermont-Ferrand. Théa est donc ancrée en Auvergne « par tradition filiale. De plus, nous avons noué des liens étroits avec les universités auvergnates, avec qui nous avons des contrats de recherche et qui nous fournissent aussi des collaborateurs », note Henri Chibret. B.B.

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Laboratoires Théa en bref • Date de création 1994 • Chiffre d’affaires 238 millions d’euros, dont 75 % à l’exportation • Effectifs 640, dont 200 à Clermont-Ferrand.

Omerin

Champion du tressage Omerin, dont l’usine principale et le siège social sont implantés à Ambert, c’est dix-sept filiales, neuf usines et 650 salariés spécialisés dans le tressage.

O

merin fabrique des fils et des câbles électriques de spécialité, des gaines isolantes et tressées, des flexibles basses pressions et des éléments chauffants souples. L’entreprise est le premier fabricant mondial de fils et câbles isolés silicone. Omerin, c’est aussi le premier tresseur européen de fil de verre et le premier fabricant français de câble de sécurité incendie. L’entreprise possède une centaine de marques et 75 000 références. Un plan d’investissements de l’ordre de 12 à 14 millions d’euros est prévu sur plusieurs sites dans les trois prochaines années, malgré une conjoncture morose. La progression de la société s’est faite tant par croissance interne qu’externe, à l’exemple du

rachat d’une usine espagnole (Texpol Aislantes), une unité d’une trentaine de salariés basée à Gerona et * spécialisée dans la gaine isolante en fibre de verre. Omerin en bref Une extension de l’usine principale d’Ambert, dont la superficie atteint aujourd’hui 35 000 m2, vient • Date de création également d’être achevée. « Je suis profondément 1959 • Chiffre d’affaires attaché à l’Auvergne. J’ai longtemps cru que notre 135 millions localisation à Ambert représentait une difficulté. Mais d’euros, dont 50 % depuis notre entreprise est installée dans la Loire et à l’export (vers 120 dans le Rhône, je me suis aperçu que ce n’était pas pays) plus simple, martèle Xavier Omerin, le PDG. C’est la • Nombre de salariés culture de l’entreprise et la qualité des produits qui font 650, dont 250 à Ambert. la différence, et non l’endroit où elle se situe. » B.B.

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Wichard

Le vent en poupe Leader mondial de l’accastillage forgé, Wichard, filiale du holding Deck Developpement, est implanté à Thiers depuis 1919.

L

’entreprise Wichard produit des pièces forgées pour des marchés bien spécifiques : 20 % de son activité concernent le secteur médical (prothèses de hanches) ; 15 % sont dédiés à l’aéronautique (avionique et parachute) ; 7 % sont destinés à l’automobile (pièces de fixation de sièges) ; 8 % concernent la sécurité (équipement de montagne et clefs de serrures) ; les 50 % restants se rapportent au nautisme (mousquetons et manilles). L’entreprise met l’accent sur l’innovation et sur l’action commerciale. Elle valorise notamment ses marques, Wichard et Profurl, auprès de ses principaux clients, des constructeurs et des équipementiers, mais s’adresse également aux revendeurs, grossistes et détaillants. « Nous cherchons à nous renforcer sur nos marchés historiques en mettant en avant la qualité de nos produits et notre service » précise Jean-Claude Ibos, le président de Wichard. À l’origine spécialisée de la forge de sous-traitance pour la coutellerie thiernoise, Wichard trouve aujourd’hui en Auvergne un savoir-faire industriel et un réseau de sous-traitants relativement dense. L’entreprise apprécie également la qualité de la main d’œuvre auvergnate. B.B.

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Wichard en bref

• Date de création 1919 • Chiffre d’affaire consolidé 17 millions d’euros, dont 45 % à l’export • Nombre de salariés 140, dont 100 à Thiers.

Louis Vuitton

La tradition du beau Le « Speedy », produit iconique de la marque Louis Vuitton est fabriqué au coeur de la campagne bourbonnaise, à quelques encablures Saint-Pourçain-sur-Sioule.

L

ouis Vuitton a comme tradition d’installer ses unités de production à la campagne – c’est le cas de ses douze ateliers français, mais aussi de ses trois ateliers californiens et de son atelier espagnol. L’Auvergne était donc un point de chute idéal pour ce géant du luxe, d’autant qu’à Saint-Pourçain-sur-Sioule, l’entreprise a trouvé un véritable savoir-faire dans les métiers du cuir. Depuis 1990, 500 salariés s’y affairent dans deux ateliers de fabrication de maroquinerie. Outre le fameux « Speedy » et la valise roulante « Pégase », les ateliers de Saint-Pourçain fabriquent de la petite maroquinerie : portefeuille, porte-clefs, agenda, trousse de toilette… Le site a mis en place l’opération « Mon Monogram », un service de personnalisation de certains produits du catalogue, auxquels sont ajoutés des bandes de couleurs choisies par le client, ainsi que ses initiales. À Saint-Pourçain, où l’excellence est cultivée dans chaque geste, on fabrique également les produits de la ligne monogramme « Empreinte », le sac « Neverfull » et le « Messager », sac pour homme en damier graphite. B.B.

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Louis Vuitton en bref • Date de création 1854 • Chiffre d’affaires de la branche maroquinerie 8, 712 milliards d’euros • Nombre de maroquiniers 5 000, dont 500 à Saint-Pourçain-sur-Sioule.

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E

Greentech

Economie

Une start-up qui a bien poussé Greentech vient de fêter ses vingt ans. À l’origine start up spécialisée dans la production d’ingrédients actifs, elle regroupe aujourd’hui, avec ses filiales, 100 salariés.

G

reentech est installée sur le site du Biopôle Clermont Limagne, à Saint-Beauzire. Depuis 2000, avec Biovitis, elle possède également une filiale à Saint-Etienne-de-Chaumeil, dans le Cantal. En 2005, la société a ouvert deux autres filiales à Montpellier et à Portland (États-Unis), puis à Munich en 2010. Elle possède également 30 distributeurs dans le monde. Greentech produit des ingrédients actifs issus de plantes, de micro-algues, et de micro-organismes. Elle vend ses productions à des industries cosmétiques, pharmaceutiques, diététiques, pour l’environnement et l’agronomie. Greentech est référencée par de grandes marques cosmétiques mondiales, comme Shisheido, L’Oréal, Estée Lauder, Sisley ou Coty, ainsi que des marques pharmaceutiques : Pierre Fabre, Arkopharma, Jovamine, Sanofi… En 20 ans, la société a investi 10 millions d’euros. Jean-Yves Berthon, le PDG de Greentech, est né à Riom, puis à travaillé en Belgique, en Bretagne ou à Lyon. Très attaché à sa région d’origine, c’est naturellement qu’il a implanté son entreprise en Auvergne, « une région située au centre de la France et qui possède un centre universitaire et une recherche très dynamiques. » B.B.

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Greentech en bref • Date de création 1992 • Chiffre d’affaires consolidé 18 millions d’euros, dont 50 % à l’export pour Greentech et 30 % pour ses filiales • Nombre de salariés : 100.

Hermès

Le luxe à la campagne Il est loin, le temps où Hermès fabriquait des harnais à Paris. C’est pourtant de cette activité que découle la sellerie et la maroquinerie qui représentent aujourd’hui 47 % du chiffre d’affaires du groupe.

T

ous les produits de maroquinerie signés Hermès sont fabriqués dans ses propres ateliers. Il y en existe quinze en France, dont celui de Sayat, qui, depuis 1997, fabrique les célèbres « Birkin » ou « Kelly », des sacs emblématiques qui font rêver de nombreuses élégantes dans le monde entier. L’atelier de Sayat fabrique également de la petite maroquinerie. Le groupe Hermès souhaite encore accroître l’effectif de l’usine, qui emploie aujourd’hui 240 personnes – cet effectif devrait atteindre rapidement les 300

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Hermès en bref • Date de création 1837 • Date de création du site de Sayat 1997 • Chiffre d’affaires 2  841 millions d’euros, dont plus de 80 % à l’export • Nombre de salariés 9500, dont 240 à Sayat.

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salariés. Si Hermès s’est implanté en Auvergne, c’est à cause du savoir-faire qui existait déjà dans la maroquinerie. De plus, « nous aimons implanter nos usines de fabrication dans des endroits ayant une tradition manufacturière et dans des régions semirurales. La qualité de la main d’œuvre est aussi très appréciable », précise Guillaume de Seynes, directeur général du Pôle Amont et Participations. Hermès travaille également en collaboration avec le Lycée Marie-Laurencin de Riom, où il peut trouver des jeunes formés au métier de la maroquinerie. B.B.


Joubert

Câblé !

À l’origine du leader mondial des câbles élastiques tressés et tissés, il y a Auguste Joubert qui, en 1926, acheta une propriété agricole au lieu-dit le Champ de Clure, tout près du centre-ville d’Ambert.

Lapeyre

Y en pas deux ! Toutes les cuisines vendues dans le réseau Lapeyre sortent de l’usine des Menuiseries du Centre, installées à Ydes.

D

’ici sont sortis les premiers lacets et cordons fabriqués sur des métiers à tisser. C’est seulement en 1948 que débute la production des sandows. Elle représente actuellement 50 % de la fabrication totale de Joubert. En 1975 la fabrication des sangles voit le jour. Aujourd’hui, la société Joubert fabrique des câbles plastiques, des clôtures électriques, des filets, des lacets, des sandows tendeurs, des gaines de production… Joubert fabrique aussi des produits destinés à l’automobile en première monte, comme des filets au dos des sièges, des cordons de relevage de tablette, des chaînes à neige en textile composite – ce dernier produit est né d’une collaboration avec Michelin Life Style. La société touche des clients de tous types, des petits magasins aux constructeurs automobiles ou des grandes chaînes de bricolage aux USA, tel Home Depot. Pour faire face à la concurrence, Joubert a dû construire une usine en Malaisie en 1989. Et pour concurrencer le marché asiatique, une autre filiale a été créée en Tunisie en 2000. Une manière de garder le leadership sur un marché hyper concurrentiel. « Depuis plusieurs années, nous essayons de proposer des produits innovants à nos clients, afin de nous différencier de la concurrence, explique Xavier Joubert, co-PDG de la société Joubert. Si nous n’avions pas fait fabriquer dans les pays low-cost, Joubert n’existerait plus. Toutefois nous sommes très attachés à l’Auvergne, le berceau de notre entreprise. » B.B. *

Joubert en bref • Date de création 1926 • Chiffre d’affaires du groupe 30 millions d’euros, dont 25 millions d’euros à l’export • Nombre de salariés 1 000, dont 100 à Ambert.

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ans les années 1940, en rachetant les Menuiseries du Centre installées à Ydes (Cantal), Martial Lapeyre, négociant en matériaux de construction à Paris, a entamé la constitution de la branche industrie du groupe Lapeyre1, aujourd’hui bien connu du grand public pour ses portes, fenêtres, escaliers ou éléments de cuisine… On sait moins que la dizaine de sites industriels du leader français dans son secteur fabrique plus de la moitié des produits vendus dans son réseau de 147 points de vente dédié aux particuliers et aux artisans. Toujours installé à Ydes, d’où était originaire la famille de Martial Lapeyre, le site des Menuiseries du Centre est le seul fabriquant de cuisines du groupe. Tout y est intégré, de l’élaboration de nouveaux produits – réalisée en relation avec les équipes marketing de Lapeyre – à la logistique : chaque magasin est livré une fois par semaine à partir du Cantal. Les Menuiseries du Centre ont récemment investi dans de nouvelles lignes de production, pour s’adapter aux demandes du marché : fabrication de plans de travail en stratifié sur-mesure et assemblage de meubles notamment. Parallèlement, elles se sont diversifiées, développant une activité de production de meubles de salles de bains et de rangements. S.J. 1 – Depuis 1996, Lapeyre appartient au groupe Saint-Gobain dont il constitue la branche Distribution Bâtiment, avec Point P.

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Lapeyre en bref

• Date de création 1931 • Chiffre d’affaires 80 millions d’euros • Nombre de salariés 5 250, dont 2 500 dans le réseau Lapeyre et 2 750 dans les usines de Lapeyre Industries (300 à Ydes).


E

Economie

Constellium

Une nouvelle génération d’alliages L’usine d’aluminium d’Issoire est la seule à produire une nouvelle gamme d’alliages particulièrement adaptés à la construction des avions.

Banc de traction à Issoire.

C

ourant 2012, Constellium (ex-PechineyRhénalu, ex-Alcan) a mis en route sur son site d’Issoire (Puy-de-Dôme) la première fonderie industrielle au monde (12 millions d’euros d’investissement) capable de produire des alliages avancés (aluminium-lithium) à basse densité et haut niveau de performance, adaptés notamment à la fabrication d’éléments majeurs des aérostructures : pointe avant, ailes, fuselage… Ils permettent d’optimiser les processus de production des avions et d'alléger leur poids d’environ 25 %, entraînant notamment des économies de carburant pour les compagnies aériennes. Les principaux constructeurs mondiaux

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ont déjà choisi cette technologie, baptisée AirwareR, notamment pour les programmes Airbus A350, Bombardier CSerie et SpaceX. C’est une véritable avance technologique pour le site issoirien de Constellium, qui est spécialisé dans la fabrication de pièces d’aluminium de grande voire de très grande taille : 67 % des quelque 85 000 tonnes de produits laminés, tôles fortes et autres alliages brevetés qui sortent chaque année de ses fours sont destinés à l’aéronautique civile et militaire et au spatial (Airbus, Bombardier, Boeing, Dassault Aviation, Embraer…), ses autres clients appartenant aux secteurs des transports maritimes et terrestres et de l'industrie. S.J.

Constellium en bref

• Historique En 1939, construction de l’usine de la Société centrale des alliages légers (SCAL). Le site est entré dans le groupe Péchiney, repris en 2003 par Alcan, lui-même racheté par Rio Tinto en 2007. En 2011, Alcan Engineered Products (auquel appartient le site d’Issoire) est renommé Constellium, suite au changement de l’actionnariat : le groupe d’investissement Apollo en détient 51 %, le FSI (Fonds stratégique d’investissement, initié par l’Etat) 10 % et Rio Tinto 39 % • Chiffre d’affaires du groupe 3,6  milliards d’euros (2011) dont 0,5 milliard d’euros pour le site d’Issoire (avec 85 300 tonnes produites) dont 73 % réalisés avec le secteur aéronautique et 27% avec les autres transports et l’industrie • Nombre de salariés Plus de 9 000 salariés dont 1 372 à Issoire.

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Matière Faire un pont…

L’entreprise cantalienne Matière réalise des ouvrages d’art depuis 1932. Elle exporte son savoir-faire dans le monde entier.

E

ntreprise familiale dont le son siège social se situe à Paris, mais dont l’usine est installée au cœur de l’Auvergne, à Arpajon-sur-Cère (près d’Aurillac), Matière est leader sur les marchés des ponts métalliques, qui représentent 65 % de son activité, le reste se partageant entre ouvrages en béton armé préfabriqués (25 %) et travaux publics (10 %). L’entreprise, qui emploie 320 salariés, est présente sur de nombreux chantiers à l’étranger, notamment aux Philippines, en Irak, en Papouasie… Ses usines de béton armé sont installées à Aurillac et à Avignon, une troisième est mobile. Pour les ponts modulaires, Matière a créé un joint-venture avec Eiffage Construction. « Être installé en Auvergne n’est

pas un handicap, ni pour entreprendre, ni pour recruter. De plus les moyens informatiques nous permettent d’être connecté avec la planète entière » souligne Philippe Matière, PDG et petit-fils du fondateur de l’entreprise éponyme. En 2013, Matière va notamment investir 8 millions d’euros dans le renouvellement de matériel et l’accroissement des moyens de production. L’entreprise va apposer sa signature sur le pont Raymond-Barre et sur le nouveau quartier des Confluences, à Lyon, et réaliser la construction de ponts en Irak, au Kenya, en Ouganda ou au Gabon… Matière se développe en s’alliant avec de grands groupes et en tablant sur des niches technologiques (pour les grands ponts), notamment à l’export. B.B.

Viaduc de Courbessac.

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Matière en bref • Date de création 1932 • Chiffre d’affaires 120 millions d’euros • Nombre de salariés 320

Combelle chouchoute les bébés

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epuis 1926, des chaises hautes en hêtre sortent de l’usine Combelle, à Marmanhac, près d’Aurillac. Aujourd’hui, la troisième génération des Combelle est aux commandes d’une entreprise dont le capital est à 100 % familial. Une trentaine de références sont

inscrites au catalogue, qui propose chaises hautes, parcs, lits, barrières de lits, tables à langer, petites chaises et petites tables… « Nous partons de grumes de hêtre achetées exclusivement en Auvergne ou dans les environs », insiste Gérard Combelle, le président de la SAS. Chez Combelle, toutes les opérations (de la transformation de l’arbre jusqu’au produit fini) sont effectuées dans l’usine. La société écoule l’essentiel de sa production auprès de détaillants (près de 1 000) et de centrales d’achat. Combelle fait de 5 à 10 % de son chiffre d’affaires avec la grande et moyenne distribution, sous la marque P’titom. Produit leader depuis 2011, la « Twenty One » est un petit bijou de chaise haute qu’à reçu en cadeau Guilia Sarkozy, la fille de l’ancien président de la république. « Marmanhac, c’est bien pour produire dans de bonnes conditions, au cœur d’un massif forestier. Le personnel est compétent et sérieux. Je me sens privilégié de travailler et de vivre en Auvergne. » B.B.

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Combelle en bref • Date de création : 1926 •Chiffre d’affaires : 4 millions d’euros, dont 8 % à l’export • Nombre de salariés : 48.


E

Economie

Banque de France

La bonne impression Chaque année, 2,5 milliards de billets de banques sortent de l’imprimerie de la Banque de France.

© Philippe Jolivel

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epuis 1920, les activités industrielles de la Banque de France sont concentrées dans le Puy-de-Dôme : la papeterie à Vic-leComte, et l’imprimerie à Chamalières. Le caractère stratégique de cette industrie explique cette localisation : étant éloignée des frontières, l’Auvergne offre certaines garanties de protection. Au cours de ce siècle, les techniques d’impression ont évolué : taille-douce dans les années 1930, offset 40 ans plus tard… L’arrivée de l’euro a entraîné un véritable saut technologique, avec l’introduction de rotatives. Pour la fabrication des premiers euros, la Banque de France a émis 2,5 milliards de coupures, représentant 90 % de l’approvisionnement de la France (les coupures de 100, 200 et 500 euros ayant été sous-traitées). Depuis 2002, la production des euros se fait sous le signe de la spécialisation : actuellement, le site de Chamalières fabrique plutôt des petites coupures (5, 10 et 20 euros) destinées à l’ensemble des pays de la zone euro, à raison de 1,5 à 2 milliards de billets par an. À cela s’ajoutent 800 millions à un milliard de billets imprimés pour le compte de banques centrales étrangères,

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La Banque de France en bref • Date de création : 1920 • Production : -Vic-le-Comte : 2500 à 3000 tonnes de papiers sécurisé - Chamalières : environ 2,5 milliards de coupures • Nombre de salariés : 1003 personnes (237 à Vic-le-Comte et 766 à Chamalières).

principalement africaines, dont la Banque de France est le fournisseur historique. Elle met à leur service son expertise fiduciaire, non seulement pour la conception et l’impression de coupures, mais aussi pour la production de papiers sécurisés, le conseil en ingénierie fiduciaire, la lutte contre la contrefaçon, les études techniques… S.J.

Nergeco

Les portes souples sont intelligentes À Dunières (43), Nergeco n’est pas le premier producteur mondial de portes souples, mais il est reconnu comme la référence technologique mondiale, notamment en matière de fermeture automatique et d’économies d’énergie.

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Nergeco en bref • Date de création : 1981 • Chiffre d’affaires 2011 : 29 millions d’euros, dont 45 % à l’exportation dans 89 pays • Nombre de salariés : 150.

ès l’origine, la vocation de Nergeco, a été de « favoriser les économies d’énergie avec des portes souples isolantes et rapides adaptées à chaque métier de l’industrie, de la logistique et de la distribution ». Tout a commencé en 1981, avec une première « innovation majeure » : une porte souple qui « associe l'étanchéité et l’isothermie des portes rigides avec la facilité de passage offerte par les portes souples ». Libérant la place nécessaire au passage de la charge transportée tout en continuant de protéger le matelas thermique supérieur pendant la plus grande partie du temps d’ouverture-fermeture, elle permet des économies d’énergie qui rentabilisent cet investissement en un, deux ou trois hivers, suivant le nombre de passages. L’entreprise altiligérienne s’est rapidement fait un nom dans le monde des portes souples, en France et au-delà des frontières. Au fil des années et des innovations, Nergeco (qui est cotée au second marché) conservera, voire accroîtra son avance

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technologique grâce notamment à l’utilisation des matériaux composites pour les cadres de ses portes et à des systèmes d’ouvertures toujours plus résistants et de plus en plus intelligents. En outre, Nergeco sait adapter ses portes « à chaque métier, à chaque site, à chaque situation, à chaque projet, etc » : du sur-mesure fabriqué avec des méthodes industrielles,la quasi-totalité (91%) étant produite en Haute-Loire. S.J.



JJ Jeunesse

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Du sang neuf pour le Nouveau Monde Dossier réalisé par

Il fait bon être jeune dans le Nouveau Monde. Chaque année, l’Auvergne accueille plus de 40 000 étudiants, auxquels elle dispense des formations de pointe et dont elle prend en compte les problématiques liées à leur âge et leur statut. Aux quatre coins de la région, on rencontre ainsi de plus en plus de jeunes qui, pour étudier ou travailler, ont fait le choix de rester ou de s’installer dans le Nouveau Monde.

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© Pierre Soissons/CRDTA

Delphine Raynal


J

Jeunesse

étudier Vous êtes passionné de compétition automobile ? Doué pour les mathématiques ou la physique ? Vous avez le potentiel d’un champion, l’âme d’un artiste ou d’un designer, la fibre musicale… Il y a forcément, dans le Nouveau Monde, la formation qui vous correspond, et qui vous permettra de développer pleinement votre potentiel. La preuve par l’exemple.

CREPS

La fabrique de champions

! Infos : www.crepsauvergne.sports.gouv.fr

À Vichy, le Centre de ressources, d’expertise et de performance sportives (CREPS) a pour mission la formation des athlètes de haut niveau, ainsi que celle de jeunes sportifs inscrits dans des pôles labellisés au titre de filières nationales validées. Il compte quatre Pôles espoir (aviron, basket-ball, tennis de table et football) visant à favoriser l’éclosion de jeunes talents et leur permettre d’accéder à un Pôle France. À noter que 50 à 80 % des jeunes footballeurs du Pôle espoir Football intègrent le centre de formation d’un

club professionnel. Avec pas moins de 5 550 m2 d’installations sportives couvertes et 25 000 m2 d’installations sportives non couvertes, des possibilités d’hébergement et de restauration, le CREPS accueille environ un millier de stagiaires par an, notamment dans le cadre de stages de formation, d’entraînement ou de perfectionnement organisés entre autres par des fédérations ou ligues sportives. Il participe en outre à la formation professionnelle des acteurs des métiers du sport et de l’activité socioculturelle, en partenariat avec la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la

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cohésion sociale (DRJSCS). Une enquête réalisée par le service communication du CREPS a montré que 87 % des sportifs ont trouvé un emploi durant les six mois suivant leur sortie.


IFMA

Sis au cœur du campus des Cézeaux, l’Institut français de mécanique avancée (IFMA) a pour vocation à former des ingénieurs experts en mécanique avancée et génie industriel. Habilité à délivrer deux diplômes d’ingénieur (Ingénieur IFMA et Ingénieur IFMA, spécialité génie industriel), l’institut propose également un Master en ingénierie mécanique et civile, spécialité recherche « Innovation-mécanismesmatériaux-structures » (avec le département de Génie Civil de Polytech), un partenariat avec l’Ecole supérieur de commerce (qui permet l’obtention en un an d’un Master en management) ainsi que la possibilité de suivre un parcours de doctorant. L’IFMA, qui recrute sur concours après Bac + 2, met l’accent sur l’aspect professionnalisant de la formation, elle prévoit ainsi

© Joël Damase

Du génie dans la formation

douze mois de stage (dont cinq à l’étranger) sur trois ans d’études. À l’issue de la formation, les ingénieurs se dirigent essentiellement vers les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et de l’ingénierie. L’école peut se targuer d’avoir reçu il y a quelques mois la

certification ISO 9001 délivré par le Bureau Veritas pour la « conception et la réalisation des formations ingénieur, pour les activités de recherche et de transfert de technologie ». L’IFMA rejoint ainsi les rares écoles d’ingénieurs certifiées pour la totalité de leur activité.

! Infos : www.ifma.fr

Lycée Roger Claustre

Design et haute compétition Labellisé « Lycée des métiers des réalisations industrielles et artisanales », le Lycée professionnel Roger-Claustres a plus d’une formation dans sons sac. Des métiers de l’usinage au travail des métaux et des composites, les débouchés sont divers et parfois inattendus. Voir l’exemple d’Eric Seguinotte et David Romero, deux anciens élèves du lycée qui ont créé leur propre ligne de mobilier contemporain, qu’ils commercialisent sous la marque Tred Art. Lauréats du concours Auverboost 2011 (lire par ailleurs), nos deux designers ont imaginé des sièges et des tables à dominante métalliques, intégrant des matériaux nobles et raffinés, un univers haut de gamme et bien identifiable, comparable à de la haute couture. Le lycée Roger-Claustres se distingue également par son pôle

« compétition automobile », qui forme des techniciens en préparation et assistance en compétition. La section rallye s’est entourée de partenaires de renom, parmi lesquels Michelin compétition, Peugeot Sport ou la Fédération française du sport automobile (FFSA). Triés sur le volet, les élèves bénéficient d’une formation

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hautement professionalisante et d’une pratique au sein d’équipes de préparateurs et de professionnels de la compétition, notamment sur des étapes de l’IRC (Intercontinental Rally Challenge) et du Championnat du Monde GT sur piste, secondant les pilotes ou se chargeant notamment de l’assistance et des réglages des véhicules.

! Infos : • http://lyc-rogerclaustres.entauvergne.fr • www.tred-art.com


J

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Jeunesse

Studio 160

Du son et de la formation

ESEPAC

Emballez, c’est pesé !

graphique, préparant ainsi les étudiants à être opérationnels de la conception à la création de l’emballage. L’ESEPAC propose aussi la première formation dédiée au packaging de luxe avec la création d’un module spécifique de trois Unités d’enseignements (UE) au sein du Master et dans lesquelles interviennent des professionnels de la parfumerie et des cosmétiques.

! Infos : www.esepac.com

Élue « ville la plus rock de France » en 2009, la capitale auvergnate dispose désormais d’un studio d’enregistrement haut de gamme. Composé de deux espaces d’enregistrement, le Studio 160 met à disposition un matériel dernier cri et hautement sophistiqué pour des musiciens du monde entier. Après avoir fondé et dirigé pendant 10 ans le studio Blue Turtle Productions, à Los Angeles, Thierry Migeotte, instigateur du projet, a choisi Clermont-Ferrand pour son retour en France. Projet unique en son genre, la réalisation du Studio 160 a été grandement facilitée par l’accompagnement financier de la région Auvergne. Surtout, situé sur le campus des Cézeaux, le studio propose désormais, en partenariat avec l’Université Blaise Pascal, deux formations dispensées en anglais (Licence 3 d’édition sonore et Master en ingénierie du son) et réservées à des étudiants triés sur le volet. La qualité du matériel mis à disposition, la compétence et la technicité des intervenants, de même que la possibilité d’assister à des enregistrements professionnels sont les atouts d’« une formation unique au monde », affirme Candace Stewart, conseillère technique dans le domaine de l’ingénierie du son pour cinq universités américaines. À terme, le Studio 160 devrait former l’élite des ingénieurs du son, à l’échelle nationale et internationale.

! Infos :

© ESEPAC

Basée à Saint-Germain-Laprade, en Haute-Loire, l’Ecole supérieure européenne de packaging (ESEPAC) est spécialisée dans la formation packaging. Elle a pour objectif de former des cadres opérationnels dans le domaine de l’emballage, du flacon de parfum au conditionnement d’un plat cuisiné par exemple. Une école à taille humaine, puisqu’elle compte une centaine d’étudiants qui effectuent pour la plupart leur formation en alternance. Créée en 1991 à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Puy-en-Velay, l’école est aujourd’hui leader national dans la formation en emballage. Elle dispense le seul Master existant dans le domaine, ainsi qu’une Licence technologie emballage. Le Master 2 ingénierie packaging a été réorganisé en 2012 en trois parcours axés respectivement sur la fonction de chef de projet packaging, celle de concepteurdéveloppeur technique et sur celle de responsable chaîne

www.univ-bpclermont.fr/ rubrique126.html

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Autonomie des jeunes

© Pierre Soissons/CRDTA

Trouver un emploi, un stage, monter son projet professionnel ou simplement se déplacer… Autant de difficultés pour des jeunes qui, fautes de moyens – qu’ils soient financiers ou techniques – ont parfois du mal à se lancer. Parce qu’ils sont celles et ceux qui vont construire le Nouveau Monde de demain, de nombreuses initiatives existent pour favoriser l’accès à l’autonomie de ces jeunes citoyens, leur permettre une insertion sociale et professionnelle durable, les aider à s’ouvrir sur le monde.

Auverboost

Une aide « made in Auvergne » pour les 18-30 ans d’une vingtaine de membres (acteurs sociaux, culturels et institutionnels), le jury décerne les prix alloués sous forme de bourses pouvant atteindre 4 000 euros. Alors que les dossiers pour la seconde session 2012 doivent être déposés avant la fin du mois de novembre, l’EIJ

© EIJ

Soutenu entre autres par le Conseil régional d’Auvergne et Clermont Communauté, l’Espace Info Jeunes (EIJ) assure une mission de service public à l’intention de la jeunesse auvergnate. Outre les différentes missions de conseil, d’orientation, d’aide pour la recherche d’une formation adaptée, d’un emploi ou d’un appartement, l’EIJ a mis en place un dispositif pour les jeunes souhaitant monter un projet de création, de développement ou de reprise d’entreprise. Destiné aux 18-30 ans porteurs d’un projet, Auverboost permet un accompagnement technique dans les différentes étapes qui jalonnent le processus de création d’une entreprise, d’une société ou d’une association. Le principe est simple : les porteurs de projet déposent un dossier de candidature qui, à l’issue d’une première sélection, est examiné par un jury. Composé

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continue de suivre les lauréats de la session de juin. Parmi les 23 projets primés (sur 27 retenus), on trouve des initiatives très diverses, allant de l’ouverture d’une galerie d’art à Moulins (03) à la création d’une exploitation maraîchère à Ambert (63).

! Infos : www.info-jeunes.net


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Jeunesse

© EIJ

Des jeunes ouverts sur le monde

Espace Info Jeune en chiffre • 700 000 jeunes environ reçus par an • 300 000 connexions Internet par an • 12 000 postes proposés lors des « Journées Job » • Une animation par semaine concernant la recherche d’emploi (aide à la rédaction d’un CV, préparation d’entretien d’embauche…) • 10 employés permanents 3 contrats aidés 1 service civique.

Auverstages

Au service des futurs entrepreneurs Inspiré d’Auverboost, Auverstages est un programme permettant de mettre en relation les employeurs et les stagiaires. Trouver un stage n’est pas toujours facile, alors même que de nombreuses entreprises auvergnates sont à la recherche d’un stagiaire. Principalement destiné aux étudiants en BTS, ce dispositif se propose de mettre en relation les étudiants avec les entreprises susceptibles d’accueillir un stagiaire. Concrètement, les entreprises déposeront leurs offres sur le portail de l’Information Jeunesse Auvergne et celles-ci seront accessibles en ligne. La nouveauté de ce dispositif ? L’accompagnement personnalisé des étudiants qui le souhaitent et la possibilité pour les entreprises de bénéficier d’une présélection opérée par l’EIJ. L’objectif final étant de rendre l’offre et la demande plus lisibles (compétences requises,

durée du stage…) et donc de gagner en efficacité. Auverstages devrait être opérationnel dès le début de l’année 2013. Pour l’heure, un travail de recensement des établissements scolaires et des entreprises est en cours.

© EIJ

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! Infos : Espace Info Jeunes, 5, rue Saint-Genès, 63000 Clermont-Ferrand. Tél : 04 73 92 30 50 www.info-jeunes.net

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À la rentrée 2011, l’Auvergne a fait de la jeunesse une priorité. Elle met en œuvre un certain nombre d’actions en vue de favoriser l’autonomie des 1530 ans, qu’ils soient lycéens, étudiants ou jeunes actifs. La Carte Jeune Nouveau Monde (lire encadré) a fait beaucoup parler d’elle, mais ce n’est pas le seul mécanisme mis en place. Le dispositif « Jeunes, Solidarité International Auvergne » encourage – comme son nom l’indique – à la participation des auvergnats de 15 à 30 ans à des projets humanitaires internationaux, dans les pays en développement. Ce programme apporte un soutien d’ordre financier à des projets solidaires élaborés et mis en œuvre par des associations de jeunes ou des structures d’accompagnement de jeunes (relevant de la compétence régionale). Concrètement, un appel à projet est lancé sur la base d’un cahier des charges précis. Le dispositif répond à trois objectifs qui sont la solidarité envers les pays en voie de développement, la volonté de favoriser l’ouverture d’esprit des jeunes, et enfin, la contribution aux dialogues entre les cultures. ! Infos : Service Coopération internationale de la Région, au 04 73 31 96 60


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Carte jeune nouveau monde

© WorldTop

L’autonomie des jeunes à la carte !

WorldTop/ESN

! Infos : www.cartejeunes-nouveaumonde.fr.

Échange gagnant

Grâce à Erasmus, Erasmus Mundus et aux programmes d’échanges entre universités, près de 5 000 étudiants étrangers viennent étudier chaque année à Clermont-Ferrand. La dix-septième édition de « Clermont fête ses étudiants », qui s’est tenue en octobre 2012, a été l’occasion d’accueillir ces nouveaux arrivants : la Mission des relations internationale a pour l’occasion organisé une journée spéciale pour découvrir la ville. Pas facile pour autant de s’adapter à un nouveau mode de vie, de faire face aux vicissitudes de l’administration, d’être confronté à la solitude des premiers mois, de se faire des amis… Pour surmonter toutes ces difficultés, des associations existent. C’est le cas par exemple de WorldTop. Créée en 2004 à l’intitiative de Bernard-Pierre Fenal, l’association a rejoint voilà trois ans le réseau Erasmus Student Network (ESN). Loin du cliché de l’association étudiante où prime le côté festif, WorldTop, qui travaille

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en étroite collaboration avec les deux universités clermontoises, apporte aide et soutien aux étudiants (bourses aux objets, rencontre avec des familles d’accueil, aide administrative…). Elle propose également de nombreuses activités culturelles pour découvrir la région et la culture française (repas de noël, visite de Vulcania…). Pour tous ces étudiants qui ont fait le choix d’allier études et confort de vie, Clermont-Ferrand et le Nouveau Monde, au carrefour des cultures, s’imposent comme une véritable terre d’accueil !

© WorldTop

Lancée en janvier 2012 à destination des 18-25 ans, la Carte Jeune Nouveau Monde est la mesure phare du « Pack Jeune Adulte ». Attribuée sous conditions de ressources, elle fonctionne comme une carte bancaire et permet aux jeunes qui en sont bénéficiaires d’obtenir une aide financière allant de 200 à 600 euros. Elle permet le financement – auprès de prestataires agrées – d’un certain nombre de dépenses, tels les frais de scolarité, les transports (bus et train), le paiement de l’assurance logement, d’une mutuelle santé ou encore du permis de conduire. Depuis sa mise en place, le nombre de prestations couvertes par ladite carte s’est déjà élargie et couvre désormais les assurances véhicule ou les frais de restauration. Une simulation en ligne permet aux 18-25 ans de tester leur éligibilité en quelques clics seulement. Les inscriptions pour obtenir la carte 2013 sont ouvertes depuis le 16 octobre 2012. Dispositif inédit dans l’hexagone, il est possible que cette initiative auvergnate inspire rapidement d’autres régions !

! Infos : www.worldtop.fr


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Jeunesse

Portraits

© Natacha Sibellas

L’Auvergne regorge de jeunes talents, en passe de se faire un nom à l’échelle nationale, voire internationale. Artistes, écrivains, sportifs ou musiciens, ils bousculent les fondements du Nouveau Monde.

Mr Nô

Électro choc !

! Infos : http://mrno.net

Que de chemin parcouru par Mr Nô, lui qui n’a découvert l’électro qu’en 2007 et qui, il y a quelques semaines, réunissait à Lille plus de 350 000 personnes pour « Fantômes », un show inédit conçu avec le vidéaste Florian Cardinale et le couturier JeanCharles de Castelbajac. Après un brillant début de carrière, Benoît Perret, alias Mr Nô, s’achemine vers une très grande notoriété. Mais quand on le rencontre, on est d’abord frappé par la simplicité et la sincérité avec lesquelles il parle de son travail. « Le but, c’est vraiment de rendre l’électro accessible, surtout dans ma façon d’aborder le live, parce que c’est vraiment une musique de danse. » Issu d’une formation classique, Benoît s’est nourri

de tous les genres musicaux pour créer son propre univers. Univers qu’il définit volontiers comme « sombre » et pour lequel l’atmosphère clermontoise est parfois source d’inspiration. « La ville est noire, elle a un côté un peu rude qui peut nourrir la création. Et puis c’est la cité de Michelin, ce n’est pas rien non plus ! Cette ambiance post-industrielle est une vraie source d’inspiration pour les artistes, un peu comme à Detroit ou Manchester. » Mr Nô a commencé à faire parler de lui avec Classical, un collectif clermontois crée en 2008, en réaction dit-il « à l’hermétisme qui peut régner dans le monde de la musique. » D’où l’idée des scènes ouvertes, où chacun est invité à participer. « Il y a vraiment une

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idée de transversalité, que les gens puissent entrer et sortir du collectif pour nourrir l’échange. » Et même si Benoît tourne essentiellement en solo, il s’attache autant qu’il le peut à « produire des artistes qui sont des amis, comme Freak et d’autres encore. » Pour cela, il collabore entre autres avec la Coopérative de Mai, par exemple pour les Nuits Divines. Toujours avec Jean-Charles de Castelbajac et Florien Cardinale, Mr Nô était à Moscou le 28 novembre, mais il n’en oublie pas pour autant sa région d’origine, puisqu’il a rejoint dès le lendemain ses acolytes auvergnats à La Bellevilloise, à Paris, pour mettre une touche électro au Pop up Store Auvergne Nouveau Monde.


Marie Charmes

Pour Marie Charmes, la peinture rime avec « humeurs, envie et ressenti ». D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, cette jeune autodidacte a toujours peint. Cela fait désormais six ans qu’elle se consacre entièrement à son art. En 2011, cette pure Cantalienne a ouvert sa propre boutique à Marcolès, bourgade médiévale sise au cœur de la Chataigneraie cantalienne. Colorée, enthousiaste, un brin naïve aussi, la peinture de Marie Charmes lui ressemble. Son thème de prédilection ? La femme. À michemin de la geisha et de la pinup, parfois timides, provocatrices, souvent énigmatiques, les « petites bonnes femmes » qui peuplent l’univers de la jeune artiste se veulent modernes et résolument

© Jean Harixçalde

« Pierre par pierre »

féminines. Déclinées sur toiles, mais aussi sur porcelaine, elles lui ont même inspirée une ligne de bijoux aux accents un peu rétro. À 26 ans seulement, Marie Charmes est un peintre reconnu. Cotée chez Drouot depuis janvier 2012, la jeune artiste voit aujourd’hui sa notoriété dépasser les frontières. Elle n’en perd pas la raison pour autant ; contactée pour exposer au Carrousel du Louvre, la jeune artiste, qui ne

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se sent pas encore prête, décline l’invitation. Pour l’heure, elle continue d’écumer les marchés et les salons d’exposition. C’est sans se laisser griser par le succès que Marie Charmes avance, « pierre par pierre » comme elle aime à le dire. Mais il ne faut pas s’y tromper. Derrière cette apparente prudence se cache une artiste au caractère bien trempé et à la détermination inoxydable. Une vraie petite bonne femme !

! Infos : www.mariecharmes. sitew.com


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Jeunesse

Fine plume

! Le Roi n’a pas sommeil, Éditions Viviane Hamy, 2012.

Renaud Lavillénie

Plus près des cieux

© Jodie Way

Cécile Coulon

Des bancs de la fac à ceux des plateaux télés, il n’y a qu’un pas pour celle qu’on a pu voir dans « La grande librairie », sur France 5. « Je gère ces obligations comme quelqu’un qui fait son travail. Ça fait partie du jeu, et c’est plutôt flatteur, donc je ne vais pas me plaindre ! » En dépit de son jeune âge, ce petit bout de femme affiche une maturité surprenante et se tient bien loin du phénomène « bébécrivains ». « Ça ne m’intéresse pas d’écrire sur ma génération. Je me garderai bien de juger leurs livres, mais, pour eux, ça a duré trois mois et puis basta ! À quoi bon essayer de faire la même chose que Bret Easton Ellis en moins bien ? » La jeune romancière, elle, a choisi le contre-pied, amusée d’aller « là où on ne m’attendait pas ! » à l’image

À 22 ans seulement, Cécile Coulon compte déjà trois romans à son actif. Malgré des critiques unanimes, la jeune Clermontoise pose un regard lucide sur son parcours. « Je crois que j’ai une chance incroyable, celle d’être bien entourée, et extrêmement soutenue. » Son entourage est d’ailleurs pour beaucoup dans son ascension, puisque ce sont respectivement sa mère et une amie qui ont transmis ses deux premiers manuscrits (Le voleur de vie et Méfiez-vous des enfants sages) à des maisons d’éditions. Actuellement, la jeune écrivain corrige son prochain roman, tout en poursuivant ses études (un Master en lettres modernes) à Clermont-Ferrand. « Un excellent point de chute pour moi, pour sa douceur de vivre et sa tranquillité. »

Des cimes auvergnates aux sommets olympiques plane un Clermontois d’adoption. Renaud Lavillenie, champion olympique aux derniers jeux de Londres, se souviendra de 2012 comme l’année de la consécration. Membre illustre du Clermont Athlétisme Auvergne, ce perchiste s’est hissé à 26 ans sur le toit du monde. Les lois de la gravité n’ont ainsi plus de secrets pour celui qui commença par la voltige, multipliant les figures acrobatiques et esthétiques au sein du club équestre de son

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de son dernier roman qui se situe dans l’Amérique des années 1930. « Je voulais écrire un roman rural. Peu de jeunes auteurs s’y attaquent, comme si toute ma génération était née au sein d’une grande ville et que personne ne connaissait ces petits bleds paumés où il n’y a rien à faire, sinon traîner dans les mêmes rues et camper dans les mêmes champs. »

père, également perchiste. C’est en 2008 que le charentais volant « ressent le besoin de voir autre chose » et décide de s’installer dans la capitale auvergnate. Il intégre le team Perche 63 de Damien Inocencio et découvre les installations de pointe du stadium Jean Pellez. « Ici, j’ai trouvé un équilibre, un excellent cadre de vie. Je bénéficie d’une structure parfaite pour m’entraîner et je suis entouré de mes proches. » Depuis son arrivée à ClermontFerrand, où il poursuit d’ailleurs ses études, le jeune champion n’a cessé de progresser et semble avoir trouvé son équilibre, au cœur d’une région qui l’a définitivement adopté et pour laquelle il n’hésite pas à s’investir. « J’ai accepté de soutenir la candidature de la Chaîne des Puys et Faille de Limagne pour qu’elles soient inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour moi, cette demande était un honneur, car je ne suis pas Auvergnat de souche. Si cet engagement permet de mettre en valeur la région où j’ai le plus progressé, ce sera un juste retour des choses de ma part pour elle. »



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Portfolio

Jokulsarlon • Islande ....................Grand Canyon • USA .................... Machu Pichu • Pérou ................... Burj Khalifa • Dubaï ….….….….….… Alicante • Espagne......................

Chaîne des Puys et faille de Limagne

Joyau

mondial du Patrimoine

Plus jeune ensemble volcanique de France métropolitaine, site fondateur dans l’histoire des sciences, la chaîne des Puys est non seulement un paysage admirable par ses formes variées et alignées, mais également, associée à la faille de Limagne, un site géologique de première importance au regard des processus qui ont conduit à sa formation. Voilà pourquoi, au titre de bien naturel, la chaîne des Puys et la faille de Limagne postulent aujourd’hui pour être inscrites sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Appuyée par un large panel de personnalités, issues de la communauté scientifique, mais également de la sphère des médias, des milieux culturels, sportifs ou économiques, cette candidature est l’affaire de tous les Auvergnats, une démarche collective pour qu’enfin, le Nouveau Monde rayonne à l’échelle de la planète ! ! Pour soutenir la candidature de la chaîne des Puys et faille de Limagne : www.chainedespuys-failledelimagne.com

Auckland • Nouvelle-Zélande .......Temple de Dujaiangyan • Chine .... Maison blanche • Washington...... Les moaï • île de Pâques ….….….… Montréal • Canada......................

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Claire Chazal

Journaliste 47

© Pierre Soissons

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L’Auvergne est ma région natale et vous comprendrez pourquoi je suis très attachée à ces paysages et à ces hommes. C’est un site magnifique, un ensemble de volcans tout à fait exceptionnel, situé qui plus est au cœur d’un parc naturel régional. Son classement représente un enjeu énorme ; un enjeu économique, humain et historique .


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Portfolio

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v

Patrick Poivre d’Arvor Journaliste et écrivain

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© Denis Pourcher

J’espère vivement que l’Auvergne va réussir à inscrire la chaîne des Puys sur cette liste prestigieuse de sites qui sont retenus par l’UNESCO comme patrimoine naturel. Il y a beaucoup de patrimoine culturel retenu, moins de patrimoine naturel et pas du tout en France métropolitaine. Ça manque, et s’il y en a un à choisir en France métropolitaine, c’est bien la chaîne des Puys.


P

Portfolio

Convaincue que le site exceptionnel de la chaîne des Puys et la faille de Limagne mérite cette reconnaissance au patrimoine mondial, je suis heureuse d’apporter mon soutien à ce projet et salue la qualité du travail d’ores et déjà mené dans cet objectif. v

Claudie Haigneré Présidente du Palais de la découverte et de la Cité des sciences

© Jodie Way

PDG de Michelin

Jean-Dominique Sénard

© Gérard Fayet

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L’attractivité de notre région est une des clés du développement de Michelin à partir de ses bases auvergnates, où l’on a toujours eu pour habitude de cultiver l’excellence. La candidature de la chaîne des Puys et de la faille de Limagne s’inscrit pleinement dans cette dynamique. La reconnaissance méritée de sa richesse géologique et paysagère soulignera durablement, non seulement l’exceptionnel cadre de vie qu’offre notre territoire, mais aussi tout le potentiel d’activités qu’il recèle.

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Franck Riboud PDG du Groupe Danone (Volvic)

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Philippe Saint André Entraîneur de l’Équipe de France de rugby

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Neuf saisons passées au pied du puy de Dôme et de ce paysage magnifique… Drômois mais auvergnat d’adoption, j’espère vraiment que l’Unesco inscrira la chaîne des Puys au patrimoine mondial.

© Jodie Way

© Denis Pourcher

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Une communauté humaine se définit par son horizon. Sur la terre d’Auvergne, il y a les hommes. À leur horizon, il y a les volcans. Et, parce qu’on a le droit de partager son trésor, il serait juste qu’on les compte dans le patrimoine du monde.


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Portfolio

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J’ai eu l’occasion de photographier le puy de Dôme et sa célèbre chaîne et j’en conserve un grand souvenir. La chaîne des Puys constitue un alignement de volcans unique en son genre, et il est de notre devoir de tout mettre en œuvre pour assurer une préservation efficace et durable.

Yann Arthus-Bertrand Réalisateur et photographe

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© Pierre Soissons

Laurent Bignolas Journaliste

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© Denis Pourcher

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C’est un joyau, un trésor à ciel ouvert… Aussi je souhaite comme tant d’autres que l’UNESCO inscrive au patrimoine mondial cette merveilleuse chaîne des Puys pour qu’enfin, on en reconnaisse la valeur. Véritable repère « espace-temps », non seulement pour notre pays, mais aussi pour l’ensemble de la planète Terre, ce témoin naturel de la création de notre monde deviendrait ainsi l’emblème du développement durable de la région, développement économique et touristique intelligent, raisonnable, dans la tradition du respect des atouts naturels du cœur de la France… Une chaîne qui relierait des hommes…


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Mieux vivre Santé

dans le Nouveau Monde

De l’air qu’on y respire à la qualité reconnue de ses sources minérales, l’Auvergne est une terre qui fait du bien. Dans la continuité de son histoire millénaire, des femmes et des hommes œuvrent ensemble pour que ce Nouveau Monde soit pleinement ce qu’il est : un gage de bonne santé. Dossier réalisé par

© Thermauvergne-Joël Damase

Corinne Pradier (sauf mention)

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© Banque image Thermauvergne-Joël Damase

Santé

Thermauvergne

Anticiper le thermalisme de demain Depuis des millénaires, l’homme a su reconnaître les effets des eaux minérales, boues et autres gaz naturels comme bénéfiques pour sa santé. C’est grâce à ces richesses souterraines qu’est né le thermalisme. En Auvergne, ces dons de la terre sont d’une exceptionnelle diversité et ouvrent un large panel de soins. Si les vents de l’Histoire soufflèrent le chaud et le froid sur cette médecine naturelle, elle s’affirme aujourd’hui comme une thérapeutique moderne, globale et durable, reconnue comme une activité porteuse d’avenir par le Parlement européen. C’est parce qu’elle a su mutualiser les moyens pour les mettre au service d’un bien commun que l’association Thermauvergne a su anticiper le thermalisme de demain.

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© David Frobert

* Caleden, le tout nouveau complexe thermal et thermoludique de ChaudesAigues, dans le Cantal.

n 1985, durant une période difficile pour le thermalisme médicalisé, est née l’association Thermauvergne, regroupement du Syndicat intercommunal thermal du Puy-deDôme et du Syndicat intercommunal thermal de l’Allier. Depuis plus de 25 ans, cette association fédère les actions des onze stations thermales d’Auvergne, du Limousin et du sud de la Bourgogne, grâce à la concertation conjointe d’élus de tous horizons, exploitants thermaux et pouvoirs publics. Présente sur tous les fronts, l’association effectue la promotion collective du thermalisme auvergnat sous la marque « Auvergne Thermale ». En 1993, elle a impulsé la création de Thermhôtel, un

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groupement d’hôteliers indépendants implantés dans les stations thermales de l’Auvergne et du Massif central, puis réunit ses établissements au sein du Groupement d’intérêt économique (GIE) Auvergne Thermale Qualité.

Une thérapeutique moderne, globale et durable Au fil du temps, Thermauvergne a permis d’assurer la nécessaire mutation de ses stations thermales, lesquelles sont habilitées à proposer des cures médicalisées dans les douze orientations thérapeutiques agréées par la Sécurité sociale. Resté fidèle à son principe de base, qui est de soigner les maladies chroniques ou dégénératives par l’utilisation des eaux minérales et de leurs dérivés,


* © Banque image Thermauvergne-Joël Damase

Cancer du sein Reprendre goût à la vie !

* Avec Royatonic, l’eau de source thermale devient synonyme de détente et de bien-être.

« le thermalisme connaît aujourd’hui un véritable regain d’intérêt », souligne le Docteur Christian Corne, président de Thermauvergne et de la Fédération thermale et climatique française. Du fait de son absence d’effets secondaires – sujet ô combien sensible ! –, le thermalisme s’inscrit en effet dans le renouveau des médecines « naturelles » et s’avère de surcroît particulièrement apte à répondre aux questions posées par l’allongement de la durée de vie. « Dès 2006, Thermauvergne a contribué au développement et à la promotion des “Séjours Santé”, initiant en cela la nécessaire évolution des stations thermales comme centres de prévention des affections chroniques et du vieillissement. Ce que viennent chercher à l’heure actuelle les patients dans une station thermale, c’est un traitement, mais également une réponse à leur souci de mieux vivre en devenant co-acteurs et partenaires de leur santé. L’approche thermale est une approche globale, qui facilite et favorise cette démarche personnelle de prévention. Il est donc tout à fait logique que les stations thermales offrent aujourd’hui des réponses à ces questions de prévention », souligne-t-il encore.

Un large panel de soins Si son efficience est avérée dans le traitement de certaines affections chroniques, tels les rhumatismes ou l’asthme, la médecine thermale apporte également des réponses à d’autres affections chroniques plus rares, ou pour lesquelles son action est moins connue. Ainsi, les stations d’Auvergne Thermale prennent-elles en charge des pathologies comme la fibromyalgie, les troubles anxieux

généralisés, l’ostéoporose, l’artérite ou encore le phénomène de Raynaud. Au-delà de ces perspectives très ciblées, l’avenir du thermalisme repose sur l’élargissement de son champ d’action aux domaines de la prévention, des soins de suite et de réadaptation, de l’accompagnement du vieillissement, lesquels semblent bien correspondre à l’attente de patients qui souhaitent être considérés autrement qu’en tant que porteurs d’une affection déterminée. « Lorsqu’on soigne des gens qui ont de l’arthrose des genoux ou des hanches, ainsi qu’un excès de poids, avec des applications de boue, des piscines de mobilisation, des bains ou des massages, c’est bien, car ça les soulage pendant un temps et ils consomment moins de médicaments. Mais si, pendant leur séjour, nous avons des structures d’éducation à la santé, d’éducation à l’hygiène de vie qui, par le biais d’une diététicienne, permettent d’apprendre aux gens à perdre du poids ou qui, par le biais d’un éducateur physique spécialisé, leur apprennent quels sont les exercices physiques que leur permettent leur âge et leur handicap de manière à éviter l’aggravation de cette arthrose du genou ou de la hanche, nous aurons bien davantage rempli notre contrat », explique le Dr Christian Corne. Un contrat largement rempli si l’on considère la qualité des soins et des produits thermaux, leur utilité sanitaire, le caractère global de la prise en charge de la personne soignée, l’importance et la qualité de la recherche, qui ont permis de tracer les contours du thermalisme de demain. Qui plus est, son caractère écologique et respectueux de l’environnement inscrit le thermalisme comme un exemple de développement d’un Nouveau Monde durable. ! www.auvergne-thermale.com

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© Jodie Way

Grâce aux travaux d’une équipe de chercheurs auvergnats, le thermalisme apparaît comme souverain dans le domaine des soins de suite « post cancer du sein ». Témoignages de femme à l’appui. Grâce à la détermination du professeur YvesJean Bignon, directeur du département d’oncogénétique et directeur du Laboratoire de Biologie Médicale OncoGénAuvergne du Centre Jean-Perrin, l’Auvergne place pour la première fois le thermalisme hors du seul champ des maladies fonctionnelles. Ainsi, en 2008, Thermauvergne et le Cancérôpole Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA) se sont associés dans une étude pilote visant à déterminer la possibilité d’effectuer les soins de suite post-cancer du sein en station thermale1. « Mon principal souci, une fois que les femmes sont guéries, est de les aider à se remettre du traumatisme qu’elles ont subi. Or, les stations thermales peuvent offrir ce sas de décompression non médicalisé pour un meilleur retour à la vie. » Suite aux bons résultats de la phase pilote, un essai clinique intitulé PACTHe (Programme d’accompagnement et de réhabilitation postthérapeutique pour les femmes en rémission complète de cancer du sein en stations thermales) s’est déroulé de 2009 à 2011 dans les stations de Vichy, du Mont-Dore et de Châtelguyon, en collaboration avec le Centre JeanPerrin et le Pôle Santé République de Clermont-Ferrand.

« Un sentiment de ressourcement total » Il s’est alors agi de valider l’hypothèse selon laquelle un séjour de 15 jours en station thermale, incluant soins thermaux, rééquilibrage diététique, activité physique et réhabilitation de l’estime de soi dans un délai court après un traitement lourd du cancer (chimiothérapie), améliorerait à court terme la qualité de vie familiale, professionnelle et sociale des femmes, diminuerait à long terme le risque de récidive et pourrait réduire le coût pour la société de ces femmes en rémission du cancer. « Les premiers résultats sont intéressants et surprenants, souligne le professeur Bignon. Avec un recul d’un à deux ans, nous constatons qu’à cette période charnière où les patientes arrivées en fin de traitement ont un sentiment d’abandon, une prise en charge globale par une équipe pluridisciplinaire concourt à une amélioration plus rapide et durablement supérieure de leur qualité de vie. » Les témoignages directs vont en ce sens : « Un sentiment de ressourcement total, une reconquête de sa féminité après que le corps a subi les pires tracas. » « Nous étions unies les unes aux autres par un même fil conducteur : la guérison ! » « Enfin, je reprenais goût à la vie ! » Désormais, le dispositif pourrait s’étendre au plan national. 1 – Ce programme est principalement financé par l’Association Française pour la recherche thermale (AFRETh) avec une aide du Conseil régional d’Auvergne et de Clermont Communauté.


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Santé

Vichy

Les outils du renouveau

Riche d’un passé florissant, Vichy a su moderniser son image de ville d’eau en explorant de nouveaux horizons. Aujourd’hui, tout en attirant une clientèle « new look », elle exporte ses savoir-faire en matière de bien-être et de remise en forme.

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ongtemps considérée comme la « reine des villes d’eaux » françaises, enrichie au fil du temps d’un patrimoine architectural hors du commun, Vichy a pu accueillir jusqu’à 100 000 curistes par an, parmi lesquels de nombreuses personnalités et autres têtes couronnées, de Napoléon III au Prince Rainier de Monaco. Mais ici comme dans la plupart des grandes stations thermales, la fréquentation a connu une lente érosion à partir des années 1960, consécutive à la perte de la clientèle coloniale et à l’évolution des pratiques thérapeutiques. Aujourd’hui pourtant, grâce aux efforts de la Compagnie Fermière (concessionnaire des deux établissements thermaux et d’un ensemble immobilier comprenant notamment les principales sources), Vichy connaît un réel renouveau en tant que ville d’eaux « new look », ouverte sur d’autres perspectives.

« Désormais, nous complétons les propriétés du thermalisme par des soins de bien-être et de beauté. Il nous reste un formidable potentiel à développer, dans les domaines de la prévention, de l’éducation thérapeutique et dans des soins de suite », confirme Jérôme Phelipeau, PDG de la Compagnie de Vichy. De fait, si les cures thermales constituent le coeur de son activité – avec 25 % de nouveaux curistes chaque année –, Vichy se positionne également comme une destination « bien-être », et propose de nombreux séjours de remise en forme, où s’expriment des savoirfaire propres à la cité bourbonnaise.

Marque de fabrique Au cœur de cette renaissance, l’Hôtel Les Célestins et ses cinq étoiles disposent d’un accès direct au plus grand spa d’Europe, espace de verre et d’acier de 7 500 m2 où sont dispensés les fameux programmes « Célest » à base d’eau thermale. Qu’il s’agisse de mincir, de retrouver la forme, d’évacuer son stress ou d’améliorer son teint, le Vichy Thermal Spa dispose d’une vaste gamme de séjours adaptés, incluant systématiquement une consultation médicale et/ou diététique, ainsi

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que la fameuse douche à deux ou à quatre mains, véritable marque de fabrique vichyssoise. Ce massage général à l’huile, qui s’effectue sous une pluie d’eau thermale à 35 °C, assure une action tonique, stimulante et décontracturante. Il devrait prochainement s’exporter par l’entremise de Vichy Spa International, une filiale de la Compagnie Fermière dont le but est de développer et d’exploiter, en France comme à l’étranger (Liban, Maroc, Tunisie…) et sous la marque « Vichy Spas Hotels & Resorts », des complexes hôteliers intégrant des spas de santé. « Nous développons un concept construit autour du savoir-faire de Vichy », précise Erwan Made, directeur de Vichy Spa International. En attendant, c’est toute la ville qui profite de cette nouvelle image, ce dont témoigne l’arrivée ces dernières années d’une clientèle russe extrêmement argentée, en quête de calme, de luxe et de soins personnalisés, et pour laquelle rien n’est jamais trop beau ni trop cher. Vichy « reine des villes d’eaux », c’est finalement et plus que jamais d’actualité. G.D. ! Infos : www.vichy-spa-hotel.fr www.vichy-tourisme.com


Unis contre la douleur

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e traitement de la douleur représente un enjeu considérable en matière de santé publique. La douleur affecte en effet un cinquième de la population européenne, ce qui se traduit entre autres par une perte de 500 millions de jours de travail par an, soit un coût de l’ordre de 34 milliards d’euros. Des chiffres impressionnants, mais surtout, un besoin médical très important, qui s’explique par l’ancienneté des produits disponibles et les limites de leur rapport bénéfice-risque

© Jodie Way

En un temps où l’homme sonde les confins de l’univers, les connaissances dans le domaine de la douleur restent une terre à explorer. C’est pourquoi un groupement auvergnat s’est donné pour mission de faire avancer les recherches médicales sur ce sujet complexe. Grâce au cluster Analgesia Partnership – sorte de chaînon manquant basé sur un partenariat publicprivé –, il existe désormais un lien opérationnel entre recherche fondamentale, expérimentation préclinique et premières évaluations des médicaments susceptibles de devenir les antalgiques de demain. Le Nouveau Monde affirme ainsi son ambition de s’inscrire en bonne place dans la très nécessaire innovation touchant à ce domaine universel.

(prenons pour exemple certains effets secondaires provoqués par un anti-douleur comme la morphine : somnolence, constipation, nausées, dépendance physique…).

Une innovation multidirectionnelle Créé en avril 2010, le cluster Analgesia Partnership a pour vocation de proposer une chaîne complète sur toutes les étapes de Recherche et Développement (R & D) dans le domaine de la douleur, et

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donc de contribuer de manière très significative à ce que soient mis à la disposition des professionnels de santé (via la commercialisation par des industriels de la pharmacie humaine et/ou vétérinaire) des produits antalgiques innovants, toujours plus sûrs et efficaces. Les projets collaboratifs de R & D en cours et à venir s’appuient sur une innovation multidirectionnelle pouvant aller jusqu’à la mise au point de nouveaux traitements basés sur des concepts originaux.

* Alice Corteval, Docteur en pharmacie et responsable de l’animation du cluster.


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© Neuroservice

Santé

L’implantation d’Analgesia Partnership à Clermont-Ferrand est due principalement à la présence historique de deux entités travaillant sur le sujet : le laboratoire UMR 1107 et le Centre d’Investigation Clinique – seule structure française d’expérimentations cliniques spécialisée dans le domaine de la douleur qui, rappelons-le, est un symptôme extrêmement fréquent car rencontré dans de très nombreux états pathologiques et source incontestable d’altération de la qualité de vie. Présidé par Alain Eschalier, directeur de l’UMR 1107 NeuroDol (Inserm-Université d’Auvergne), Analgesia Partnership a été labellisé Cluster d’Excellence par la Région Auvergne en juin 2010 et rassemble 13 membres 1 à ce jour : laboratoires de recherche, entreprises privées, équipes hospitalières et centre de formation, lesquels en font la seule plateforme translationnelle de ce type. Cette labellisation lui permet de bénéficier de financements de la part du Conseil régional d’Auvergne, de l’Union européenne par le biais du FEDER ainsi que de l’État,

par le biais de la DIRECCTE (soit un financement public à hauteur de 80 % actuellement).

Un interlocuteur privilégié Depuis la mise au point de nouvelles molécules antalgiques jusqu’aux mises en forme galéniques, en passant par les expérimentations requises, Analgesia Partnership se positionne désormais comme un interlocuteur privilégié pour les géants mondiaux de l’industrie pharmaceutique. « Notre secteur est par essence international, explique Alice Corteval, responsable de l’animation du cluster. Nous participons à des conventions d’affaires internationales, comme BIO USA (Washington) ou BIO Europe (Düsseldorf, Amsterdam) en 2011 et 2012. Notre plateforme de services intégrés et spécialisés dans l’antalgie, qui s’appuie sur les compétences complémentaires et l’expertise reconnue de chaque membre du cluster, laquelle ne connaît aucune concurrence à cette échelle, nous permet d’approcher des clients potentiels comme des

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laboratoires pharmaceutiques ou des sociétés de biotechnologie du monde entier. Nous sommes en phase de contractualisation avec certains et avons à ce jour initié deux projets collaboratifs labellisés Innovergne. Notre marge de progression est très intéressante. » Valorisation de la collaboration public-privé, mise en commun d’expertises complémentaires, recherche constante de synergies, éthique et valeurs fortes réunies autour d’un domaine scientifique très spécialisé lui assurant un haut niveau de performance, telles sont les règles qui régissent le fonctionnement du cluster Analgesia Partnership. Et autant d’atouts qui à l’avenir pourraient bien faire du Nouveau Monde un centre reconnu en matière de lutte contre la douleur. 1 - Les 13 membres du cluster sont : AEPODIA - ANS Biotech - APTYS Pharmaceuticals - CARBOGEN AMCIS CERB - CIC 501 - CREAPHARM CESMA/ENSCCF - CREPTA - ICOA NEURONAX - NEUROSERVICE UMR 1107/NEURO-DOL.

! www.analgesiapartnership.com


Institut de recherche pharmabiotique (IRP)

Pour un meilleur équilibre global

Au regard de l’allongement moyen de la durée de vie, le maintien de l’équilibre et de la santé globale est devenu l’une des priorités du troisième millénaire. En ce sens, les apports des nouvelles techniques de biologie moléculaire ont permis de mieux comprendre les interactions existant entre le corps humain et sa flore, un écosystème complexe garant du bon fonctionnement de notre organisme. L’évolution des connaissances montre en effet que les micro-organismes qui le composent pourraient jouer un rôle préventif et curatif, notamment dans le traitement de certaines maladies inflammatoires. C’est parce qu’il a su s’inscrire dès l’aube dans ce vaste champ d’investigations – recherche et développement de probiotiques pour l’industrie pharmaceutique – que l’Institut de recherche pharmabiotique (IRP) d’Aurillac permet au Nouveau Monde d’accueillir et faire progresser cette nouvelle alternative de santé publique. de la production, les hospitaliers, et les industries pharmaceutiques. Chacun apportant ses connaissances en termes d’études cliniques. » Une transversalité en gage de succès.

© IRP

Un champ d’application pharmaceutique très large

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’Institut de recherche pharmabiotique a été créé en 2009, sous l’impulsion d’industriels et de chercheurs auvergnats (Inserm, CHU de ClermontFerrand, IUT d’Aurillac et Université d’Auvergne). Dispositif financé par l’Europe, l’État et la Région Auvergne, l’IRP est présidé par Michel Dapoigny, professeur des universités, gastro-entérologue au CHU de Clermont-Ferrand et président du Groupe français de neuro-gastroentérologie. Ainsi que l’explique Magali CordaillatSimmons, responsable scientifique de l’IRP, « c’est parce que l’histoire du probiotique est liée au lait  1 » qu’il a trouvé son ferment dans le Cantal, où sont implantées les entreprises

Probionov, Biovitis et Lallemand, trois des membres fondateurs. Labellisé Cluster d’Excellence par la Région Auvergne en 2010, l’IRP a réussi à rallier des piliers de l’industrie pharmaceutique (Sanofi Aventis, Merck, Mayoly Spindler, Besins HealthCare…), ainsi que des sociétés spécialisées dans la recherche et développement (BioGaïa) ou la caractérisation (Genibio, Genostar…). Il a également et très rapidement atteint un rayonnement européen. À ce jour, il fédère 32 entreprises et universités venues de pays voisins : Royaume-Uni, Suède, Danemark, Suisse, Belgique, Italie, Finlande et Allemagne. « Nous rassemblons la filière au grand complet : des acteurs de la recherche fondamentale, de la formulation,

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« Notre champ d’application pharmaceutique est très large. Il faut dire que les différentes espèces de probiotiques ont des spécificités et des effets biologiques très variés. Pour faire simple, elles sont aussi éloignées les unes des autres que l’Homo erectus et l’Homo sapiens, explique Magali Cordaillat-Simmons. Grâce aux probiotiques, on peut espérer tempérer la politique du tout antibiotique. Avant l’augmentation exponentielle des connaissances sur la flore, on éliminait sans distinction toutes les bactéries. Or certains de ces micro-organismes peuvent avoir des effets bénéfiques dans le traitement de maladies affectant le tube digestif, la peau, le vagin et le système ORL. En effet, nous savons qu’il est possible de rétablir un équilibre avec de nouvelles flores. » Répondant à une définition précise, établie en 2001 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les probiotiques sont des « micro-organismes vivants (bactéries, levure, etc.) qui, lorsqu’ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent des effets positifs sur la santé, au-delà des effets nutritionnels traditionnels ». C’est pourquoi ils participent à renforcer les défenses naturelles de notre organisme contre les infections.


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Fédérer des compétences diverses

de recherche et développement, de l’amont (criblage de nouvelles souches) à l’aval (fabrication d’un produit fini aux normes GMP – Good Manufacturing Practice). Pour cela il s’est agi d’abolir les distances afin d’œuvrer en temps réel et permettre l’accès à l’information de chacun de ses membres grâce à la mise en place d’une plateforme de gestion électronique des documents. Ainsi relié à l’Europe via un réseau opérationnel d’échanges, le Nouveau Monde prouve une fois encore qu’il sait s’adapter à une mondialisation à la fois porteuse d’incertitudes et d’opportunités. Cette collaboration étroite entre scientifiques et industriels s’inscrit par ailleurs dans une démarche initiée par la Commission européenne qui, dans un contexte de compétition intense entre pays et régions, envisage d’organiser la synergie entre les différents clusters européens travaillant dans les secteurs de la santé ou de l’alimentation. La nature transversale du « vivant » ouvre ainsi des voies d’applications multiples. « D’ici 2013, nous espérons bien obtenir l’accord des autorités de santé pour commencer une négociation afin de décrocher une autorisation de mise sur le marché spécifique des probiotiques. Une fois reconnus comme des médicaments, cette filière sera appelée à se développer très rapidement ! » Savoir agir en symbiose est à n’en pas douter un signe de bonne santé !

Désormais, l’IRP aborde sa seconde mission qui consiste à fédérer des compétences diverses permettant d’accueillir et de traiter des projets

1 - Parmi les micro-organismes utilisées en termes de probiotique, on retrouve souvent des bactéries lactiques, hôtes naturels du microbiote intestinal de l’homme.

Jusqu’à présent l’IRP a eu pour priorité de réaliser le premier état de l’art mondial des connaissances probiotiques aux standards pharmaceutiques, ce afin d’obtenir un statut réglementaire médicamenteux qui leur soit spécifique et leur permette de revendiquer des indications thérapeutiques. « Nous sommes un cluster lobbyiste dans le bon sens du terme. Il s’agit de faire évoluer la réglementation, par nature plus lente que la science. Nous nous basons sur des documents existants aux États-Unis ou au Canada afin d’harmoniser la législation européenne concernant les micro-organismes vivants. Pour cela, nous faisons appel aux affaires réglementaires, un pan de la pharmacie qui allie le juridique et le scientifique. Nous avons rédigé un document utile aux industriels, une Guidance (adaptation du Common Technical Document), une sorte de marche à suivre pour soumettre des dossiers de demandes d’autorisation de mises sur le marché (AMM) d’un médicament et donc d’anticiper les futures exigences des autorités de santé. Nos prochains rendez-vous avec des agences européennes devrait nous permettre de recueillir leur premier ressenti. »

© IRP

Installé à Aurillac, l’IRP fédère diverses entreprises impliquées dans la recherche pharmabiotique.

Faire évoluer la réglementation

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L’IRP pour une vision toujours plus large

© Jodie Way

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Santé

NeoBioSys est une société de services en recherche, développement, industrialisation et valorisation de bioprocédés. Implantée sur le Biopôle ClermontLimagne, en Auvergne, elle a été créée fin 2009. Elle intervient dans le développement et l’industrialisation de production de biomasse ou de biomolécules par génie fermentaire. « Nous avons rejoint le cluster IRP en janvier 2012 », explique Nicolas Bourgne co-fondateur de cette Jeune Entreprise Innovante avec Grégory Chambon, tous deux ingénieurs pluridisciplinaires en génie biologique, issus de Polytech’Clermont-Ferrand. « Même si nous avons encore peu de recul, ce qui nous a intéressés, c’est la capacité de l’IRP à réunir des acteurs, lesquels sont pour nous soit des clients, soit des partenaires. Le cluster a pour vocation de valoriser le développement des probiotiques et nous nous travaillons sur l’optimisation et la production de microorganismes. Nous aidons nos clients à mettre en place ce type de procédés en laboratoire ou à une échelle plus importante. Leur thématique nous intéresse car elle touche à un domaine en pleine expansion. Notre clientèle est très diverse. Elle va du secteur agroalimentaire au pharmaceutique (producteurs d’éthanol, fabricants de vaccins, de probiotiques…). De ce fait, nous apportons une vision plus large. »



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Accueil

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Bienvenue dans le Nouveau Monde !

Denis Couderc et Christophe Grand (agence Par Écrit)

Chaque année, l’Auvergne accueille 17 000 nouveaux arrivants, dont une majorité de jeunes actifs avec enfants. À tous les niveaux – régional, départemental, communal –, de gros efforts sont consentis pour faciliter leur installation et leur intégration. Exemples et témoignages à l’appui.

© Jodie Way

Dossier réalisé par

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Accueil

Éco-logis à Bertignat De l’urbanisme à la campagne

À Bertignat, au cœur du Livradois, un projet « d’éco-hameau » se concrétise pas à pas, attirant de nouveaux « candidats habitants » de tous âges et toutes origines.

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Boris Bouchet architectes (sauf mention) Perspectives

Cyrille Jacques illustrations Boris Bouchet architectes

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istingué au palmarès national Écoquartiers 20111, le projet d’écohameau de Bertignat (dans le Livradois, à l’est du Puy-de-Dôme) compte « seulement » une dizaine d’habitations (dans sa première phase), mais son ambition dépasse celle d’une simple opération de production de logements, déjà non négligeable à l’échelle d’une commune de 500 habitants. Sur le site du puy Bayou, un premier bâtiment de trois appartements a été réalisé par la commune : implantation et orientation optimales, emploi du bois et de la pierre locale, isolation importante, panneaux solaires, chaudière bois, toiture végétalisée… Les performances énergétiques attendues vont au-delà des nouvelles normes BBC2, et le petit immeuble est aujourd’hui entièrement occupé par de

jeunes locataires originaires de la région. La deuxième phase du projet consiste en un ensemble de six ou sept constructions en autopromotion. L’agence du jeune architecte Boris Bouchet, spécialisée en construction écologique et déjà conceptrice du premier bâtiment et de l’aménagement global du hameau (circulations « douces », espaces publics avec une gestion traditionnelle des eaux en surface…), s’est vue confier pour ce faire une mission de coordination et de maîtrise d’œuvre, jusqu’au stade des permis de construire.

Contraintes et avantages Autopromotion, qu’est-ce à dire ? Il s’agit d’accepter, entre futurs propriétaires, un certain nombre d’obligations communes : alignement au nord et « décalement » de leurs maisons individuelles, qui seront dotées de toitures en terrasse ou monopente et construites en matériaux naturels. « Chacune des parcelles, orientée à l’est et au sud,

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comprend une partie aménageable, constructible et clôturable, explique Boris Bouchet, et une qui ne l’est pas. » Voilà pour les contraintes, grâce auxquelles vue et ensoleillement seront garantis. « L’idée est de constituer un groupe de personnes qui s’entendront comme ils le souhaiteront. On n’est pas dans une idéologie “baba cooltous amis”, poursuit l’architecte, mais il s’agit de s’engager dans un projet commun, autour d’une cohérence architecturale, et aussi de possibilités de mutualisation. Regroupement des achats de matériaux, des commandes de travaux, en allant éventuellement jusqu’à la création d’équipements communs, si les personnes le souhaitent : un atelier, une piscine naturelle, une salle commune de jeux ou de fêtes, une chambre d’amis, un jardin d’herbes aromatiques… » Voilà pour les avantages très concrets, semblables à ceux des « coopératives d’habitants » plus fréquentes en milieu urbain, proposés ici à une clientèle pas forcément ciblée CSP +.


© Christophe Camus

* L’éco-hameau de Bertignat s’articule autour d’une cohérence architecturale, pour des résidents ayant fait le choix de la qualité de vie.

Faire vivre les services existants La mission de l’agence d’architectes est financée par le Parc naturel régional Livradois Forez, sur des fonds européens. « Pour le prix de son terrain, chaque famille disposera également d’une mission de conseil et d’une “sensibilisation-formation” pour parvenir aux objectifs souhaités, au moins les normes BBC, et jusqu’à une maison entièrement passive. Mais on ne cherche pas à faire une course effrénée à la performance énergétique. Avec un

budget limité, il est souvent plus intéressant de varier les efforts entre les matériaux naturels et la conception architecturale de la maison. » Conception pour laquelle chaque acquéreur reste libre de faire appel à un autre architecte s’il le souhaite. Ce n’est pas le cas d’Olivier Ronfort et de son épouse. Elle éducatrice, lui graphiste dans la communication, ils ont « fait le choix de la qualité de vie à Bertignat, avec ce projet d’une maison écologique dans ce cadre superbe, explique Alain. « Je ne conçois ma maison que

bioclimatique et écologique, et le prix du mètre carré en région parisienne est tout à fait dissuasif. Nous venions ici en vacances, et depuis longtemps, nos amis nous conseillaient d’acheter pour venir nous établir à notre retraite. Je n’y pensais pas vraiment jusqu’en 2010, quand ils nous ont parlé de l’éco-hameau. » Ces urbains ne craignent en rien le changement de leur cadre de vie, prévu de façon définitive pour 2015 : « Avec les autres nouveaux arrivants, nous espérons contribuer à faire vivre les services encore présents, comme l’école, la poste, le point multiservices ou le petit café. C’est vrai qu’il faut aller à Saint-Amant-Roche-Savine pour trouver une pharmacie, mais ce sera peut-être l’occasion d’essayer le vélo électrique, quand il fera beau ! » Trois autres familles sont candidates ou intéressées, mêlant ainsi jeunes et moins jeunes, anciens et nouveaux Auvergnats. L’action d’autopromotion démarre début 2013, et les travaux du lotissement devraient s’achever début 2014. Par la suite, une nouvelle opération de logements locatifs devrait voir le jour sur la crête surplombant le puy Bayou, portant le volume global de l’opération à une trentaine d’habitations. D.C. 1 – L’écohameau de Bertignat a été distingué au titre du Palmarès territoires stratégiques Milieu Rural, notamment pour « son intégration architecturale dans le paysage local », lors du Palmarès 2011 des écoquartiers organisé par le ministère de l’Écologie. 2 – Bâtiment basse consommation ; maison presque autonome pour ses besoins en chauffage, par l’utilisation des apports solaires, métaboliques (habitants, machines) et d’une bonne isolation, ce qui limite le chauffage « actif » à un simple équipement d’appoint.

! Infos : Mairie de Bertignat, au 04 73 82 06 19 www.parc-livradois-forez.org

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Accueil

Olivier Doizon

Pas là pour buller !

Arrivé à Agonges 03) il y a deux ans, Olivier Doizon a lancé la Savonnerie Bourbonnaise au printemps dernier. Sa compagne et lui vivent dans la maison de leurs rêves, entourés de nombreux animaux.

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Emmanuel Dubost

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livier travaillait dans l’industrie pharmaceutique, comme responsable d’une petite société d’ingénierie. La plupart du temps en déplacement, saturé de responsabilités, il a lentement pris conscience de la fuite en avant dans laquelle il était entraîné. En changeant de vie, il est passé d’un extrême à l’autre, de plus de 5 000 euros mensuels (avec voiture de fonction) à… rien pour l’instant. « J’achetais dix livres ou disques par semaine, ce sera dix par an, je les

choisirai mieux ! » affirme-t-il sans regrets. Avec sa compagne (qui travaille désormais à Moulins), il a vécu à Lyon, auparavant à Paris. « En fait, nous sommes tous les deux originaires de Bretagne, mais pas question d’y retourner. La vie y est très chère, sauf en centre Bretagne, mais alors là, c’est très pollué. Nous étions en quête de vies personnelles et professionnelles plus bio, orientées vers la déconsommation. Il nous fallait aller là où la vie est moins chère. Je connaissais un peu la région. Nous y sommes venus en vacances deux semaines et nous avons trouvé cette maison. Nous nous sommes dis : “Pourquoi attendre ?” J’ai trouvé Auvergnelife et pris contact avec la Com’com en Bocage bourbonnais, qui est très active. » Olivier, qui ne se voyait pas agriculteur, a fait

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d’un hobby sa profession. Il est désormais l’un des soixante-dix savonniers « à froid » recensés en France. Le procédé de fabrication à basse température permet de conserver la glycérine dans le savon, agréable et bénéfique à la peau. Le savon est fait de matière grasse mélangée à de la soude. La réaction provoquée par l’assemblage (la saponification) produit du savon et de la glycérine. Contigu à la maison d’Olivier, un grenier a été aménagé en laboratoire. Toutes ses fournitures sont bio et si possible issues du commerce équitable. « Dans la cosmétique, on observe aujourd’hui le phénomène qui a touché notre alimentation voilà vingt ans. Les gens réalisent qu’ils ne peuvent pas utiliser n’importe quel produit. »


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Bocage bourbonnais Un bureau d’accueil pour le territoire Il y a cinq ans, la Communauté de communes en Bocage bourbonnais a créé le « Lieu unique d’accueil ». Une réponse, pour ce territoire de 7 800 habitants répartis sur onze communes, au déclin démographique généralisé et frappé par une hémorragie de travailleurs indépendants, artisans, agriculteurs et commerçants partant à la retraite et laissant leur activité disparaître, faute de repreneur. « Dans le même temps, remarque Magali Blanchet, animatrice chargée de mission Accueil à la Com’com, les repreneurs potentiels se plaignaient du labyrinthe administratif auquel ils se disaient confrontés. » Il a donc été procédé au recensement de tous les actifs indépendants du territoire et à la création du poste d’animateur du Lieu unique. Sa mission est l’accueil de toute personne arrivant sur le territoire, soit parce qu’elle a trouvé un emploi, soit parce qu’elle souhaite créer ici son activité. Magali Blanchet se décrit comme « un gros annuaire », mais elle est très impliquée dans l’accompagnement des projets. « Il y a des hauts et des bas dans l’élaboration d’un projet. Il ne faut pas hésiter à me questionner. »

La crainte de l’isolement

Incompris ? Avec le soutien des institutions, Olivier a pu bénéficier d’une résidence longue, qui lui a valu d’être salarié par des fonds publics pendant six mois, et d’être accompagné. « Je montais mon projet dans mon coin… Il est bon d’avoir à le présenter à la commission d’attribution, d’avoir un œil extérieur, sans parler du suivi humain et du financement d’une formation-accompagnement de trois demi-journées. Ils appuient là où ça fait mal. Ils m’ont fait reprendre à zéro la partie “gestion” de l’entreprise. Grâce à eux, j’ai compris que je m’étais trompé de comptable. J’allais droit dans le mur… » Aujourd’hui, pour que son entreprise soit à l’équilibre, il faudrait qu’elle écoule 2 000 savons par mois, et dans ce

dessein, Olivier est en quête d’un commercial – lui est trop occupé par la fabrication, qui réclame un gros investissement en termes de travail et de temps. Nombreux sont ses amis qui n’ont pas compris qu’Olivier ait pu faire prendre ce virage à sa vie. Ses parents non plus. « Pour eux, l’épanouissement professionnel passe forcément par un gros salaire. » Quant aux collègues, « certains y pensent, mais ne franchissent pas le pas ». Désormais, Olivier travaille pour lui, cultive un potager, élève deux chiens, six chats, des lapins et des chinchillas, et souhaite accueillir des animaux de la ferme. Le bonheur, en somme. C.G. ! Infos : http://lasavonneriebourbonnaise.fr

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« Nous sommes en lien avec des agences immobilières pour le logement des familles. Nous accompagnons aussi les cédants. Avec la CCI de Moulins-Vichy, nous réalisons des diagnostics économiques des entreprises. Et nous faisons la promotion de certaines offres sur le site Auvergnelife.com. En ce moment, nous recensons les biens vacants sur le territoire en les qualifiant par rapport aux besoins du marché. » Une stratégie adaptée, semble-t-il. « Jusqu’ici, nous avons enregistré de sept à dix installations par an, mais cette année, on sent les choses bouger, avec quatorze créations ou reprises. » Parmi lesquelles une épicerie bio-éthique, une boulangerie, plusieurs exploitations agricoles, un restaurant ou encore la… Savonnerie Bourbonnaise. « On a eu le contact avec Olivier Doizon et sa compagne alors qu’ils venaient de “flasher” sur une maison. Mais ils craignaient l’isolement. Nous les avons accompagnés dans leur réflexion. Olivier a bénéficié des services d’une résidence longue pour ne pas démarrer dans la précipitation. » D’autres projets s’annoncent, en agriculture biologique, maroquinerie ou lutherie, ainsi que pour des activités relatives au bien-être, comme l’énergétique chinoise. C.G.


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Accueil

Domaine Miolanne

Coup de jeunes dans le vignoble

« S’installer ? Il faut vraiment le vouloir ! » Laure Cartier et Jean-Baptiste Deroche l’ont voulue très fort, leur vigne en Auvergne. Premières vendanges à Neschers en septembre 2013…

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Jean Harixçalde

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l leur a fallu dix-huit mois de démarches pour s’installer à Neschers, dans le Puy-deDôme, surtout pour venir à bout des lenteurs et frilosités bancaires. « Et encore, il s’agissait

d’acheter une affaire qui tournait bien ! », soulignent Laure Cartier, éco-conseillère issue d’une famille de vignerons, et Jean-Baptiste Deroche, régisseur œnologue – moins de 60 ans à eux deux. Ce choix précis, ils l’ont fait par intérêt pour la qualité du travail de leurs prédécesseurs, Gilles et Odette Miolanne, producteurs selon des principes de culture raisonnée de cuvées « Volcane » en vins rouge et

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rosé, particulièrement réputées parmi les Côtes-d’Auvergne.

Vers le bio Mais avant de trouver le terroir où concrétiser leur projet, Laure et Jean-Baptiste ont d’abord opté pour l’Auvergne. Pour lui, c’est en partie un retour aux sources. Originaire de Montluçon, il a toujours gardé des attaches dans la région. D’autre part, dans le Var où ils travaillaient


Laure évoque aussi un souhait bien ancré : « Nous voulons évoluer vers une production bio, nous étions donc en quête d’un cadre de vie et d’un environnement en cohérence avec notre travail. On les a trouvés ici. » Dans leur démarche, les jeunes vignerons ont été ou seront soutenus financièrement par les différentes « strates » de pouvoirs publics : l’Europe, l’État, les collectivités locales peuvent accorder leur soutien à divers titres. « Classique », la première aide est la dotation accordée pour leur installation à tous les jeunes agriculteurs (DJA). Moins classique, car rares sont les régions qui la proposent, une aide conséquente de la Région Auvergne « à l’installation hors cadre successoral », c’est-à-dire pour les jeunes qui n’ont pas l’opportunité de reprendre une exploitation familiale. « On sent vraiment que la région veut attirer des gens, commente JeanBaptiste. Cela dit, il faut prévoir une marge de manœuvre … »

Prendre racines…

* Laure Cartier et Jean-Baptiste Deroche travaillent à la reconversion de leur domaine viticole en bio.

jusqu’ici en tant que salariés, les prix d’achat du vignoble sont absolument prohibitifs : de 50 000 à 100 000 euros l’hectare, plus de cinq fois ceux d’ici. « Et puis on voit bien qu’en Auvergne, il y a une vraie dynamique, explique Jean-Baptiste. Tous les vignerons progressent en qualité, l’Appellation d’origine contrôlée (AOC) vient d’être attribuée récemment, on sent que la population apprécie de voir des jeunes s’installer… »

C’est là qu’intervient une aide supplémentaire qui, pour n’être pas directement financière, n’en est pas moins précieuse. À la Chambre d’agriculture du Puyde-Dôme, « il y a des gens qui savent soutenir un projet », résume le jeune viticulteur. Fabienne Baupertuis appartient à l’équipe des conseillers d’entreprise, au sein de laquelle elle est notamment en charge du secteur viticole, ce qui représente un ou deux dossiers d’installation chaque année. « Notre rôle est d’abord de faire avec les candidats une étude technique et économique de leur projet, explique-t-elle. J’ai rapidement vu que Laure et Jean-Baptiste maîtrisaient très bien l’aspect technique. Mais en revanche, j’ai attiré leur attention sur la cohérence de leur plan de financement et de trésorerie. Attention à ne pas oublier certains chiffres dans les produits et charges ! Et surtout, c’est le point noir commun à tous les projets

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aujourd’hui, attention aux frais bancaires ! » En clair, certaines banques font des avances à taux zéro, mais pas toutes… « Nous ne perdons pas de vue que les aides ne sont débloquées qu’une fois l’installation officiellement constatée par l’administration. La DJA sous deux mois, mais l’aide de la Région sous quatre ou cinq mois seulement… À ce stade, je n’ai bien sûr aucun pouvoir sur un banquier, mais je peux apporter certains arguments pour qu’il valide une demande… » Fabienne Baupertuis fournit aussi des avis non négligeables sur le plan patrimonial : « J’alerte les candidats sur les avantages, inconvénients et conséquences des différentes garanties qui peuvent leur être demandées (hypothèques, cautions…) et sur l’intérêt d’une séparation claire entre biens personnels et professionnels ! » Au-delà de la période d’installation, la Chambre propose aussi un accompagnement sur les trois premières années de fonctionnement. « Nous ne remplaçons pas un comptable ni un technicien. Pour un départ sur de bons rails, nous apportons plutôt une vision globale sur l’évolution de l’exploitation, laquelle peut ultérieurement obtenir d’autres aides sur des projets particuliers. » Sous réserve des orientations choisies par chacune des collectivités dans les années à venir, cela pourrait être le cas pour Laure et Jean-Baptiste, avec la conversion du domaine en bio (aujourd’hui soutenue par la Région), la replantation de vignes (pour produire du vin blanc) et la construction « développement durable » d’un nouveau caveau d’accueil à vocation œnotouristique… Désormais bien installés, ces nouveaux Auvergnats comptent bien s’enraciner aussi fermement que leurs ceps de gamay et de pinot noir ! D.C. ! Infos : www.domainemiolanne.com


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Accueil

aura fallu « courir les banquiers ». Joris apporte les 50 000 euros correspondant à la valeur du stock, que les banques refusent de toute façon de financer. Il lui reste à trouver les 40 000 euros correspondant au prix du fonds. Cantal Initiative, la plateforme d’initiative locale adossée à l’Agence de développement économique départementale, lui accorde un prêt sans intérêt de 6 000 euros. La somme manquante est suffisamment faible pour que son conseiller à la banque débloque le dossier.

« Ça marche très bien ! »

Joris Marcillac

Des clous, des souris et des hommes

Installé à Pleaux (15) depuis 2011, Joris Marcillac a repris la quincaillerie du bourg, à laquelle il a adjoint un rayon informatique. Ses clients sont ravis et sa « petite » famille aussi, qui a trouvé ici le mode de vie qui lui convient.

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Jean Harixçalde

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nformaticien depuis dix ans, Joris en a « ras le bol de la vie en banlieue parisienne, des bouchons et des transports en commun bondés. » Son entreprise vient d’être rachetée, l’ambiance est lourde et d’autre part, la santé de ses quatre enfants commence à pâtir de la pollution … « On ne pouvait pas continuer comme ça ! » Joris, Aurélie et leur tribu visitent alors le Cantal, songent à reprendre un commerce « le plus ouvert possible,

avec la possibilité d’intégrer de l’informatique ». Au bout de deux mois de prospection, Joris dégotte la quincaillerie de Monsieur Chassagne sur Trans’commerce. C’est pour lui ! Le bourg de Pleaux compte 1 200 habitants, 1 800 en incluant les villages très proches, il y a ici écoles et collège, le minimum médical, et le climat de la Xaintrie s’avère plutôt clément. Joris s’inscrit dans une session d’accueil d’actifs. « J’y ai rencontré d’autres candidats à l’implantation, c’est bon de voir qu’on n’est pas seul ! » Au départ, la famille bénéficie d’une résidence de l’ARDT Auvergne, et tous les six sont invités à visiter leur possible futur lieu de vie. La transmission se passe très bien avec l’ancien propriétaire, mais avant cela, il

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Aujourd’hui, Joris Marcillac apprécie spécialement la chance de vivre dans une nature préservée le jour de l’ouverture du sandre. « Des pêcheurs viennent ici de toute la France. Ils me disent que chez eux, ils ne mangent pas le poisson qu’ils prennent ! » Outre de la quincaillerie et du matériel de pêche, Joris commercialise des ordinateurs, forme, installe, répare et assure l’assistance. L’informatique « clé en main », voilà qui rassure les personnes âgées. « Je n’avais pas prévu d’offrir tous ces services, mais il y avait une demande et le bouche-à-oreille a fait son œuvre. Ça marche très bien ! » Après une année d’exploitation, les chiffres sont conformes aux prévisions. Le stock reconstitué, Joris va pouvoir penser à se verser un salaire. « La vie ici est moins chère, il y a moins de tentations », se console-t-il. Lorsqu’il revoit ses anciens collègues, et que ceuxci évoquent la vie parisienne, il ne nourrit aucun regret. Joris a découvert autre chose dans le Cantal. « Vous ouvrez votre porte, on y a déposé une salade ou des légumes, explique-t-il ébahi. Vous êtes en panne au bord de la route, les gens s’arrêtent. Même si vous n’êtes pas en panne, d’ailleurs, pour savoir si vous l’êtes ! » C.G.



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Un Nouveau Monde,

au présent comme au futur Dossier réalisé par

Mehdi Debouz

Outils de dynamisation des territoires et de création de richesses, les technologies de l’information et de la communication (TIC) forment le présent et l’avenir du Nouveau Monde.

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Des clusters en Auvergne Un cluster est sur un territoire donné, l’association d’entreprises, de centres de recherche et d’organismes de formation, engagés dans une démarche partenariale pour mettre en œuvre une stratégie commune de développement et répondre à des appels à projets. En 2010, la région a labellisé sept « clusters d’excellence Auvergne » dans les domaines de la santé (Analgesia, Nutravita, IRP), des nouvelles technologies (Auvergne TIC), des éco-industries (E2IA), de la mécanique (Memo) et de la plasturgie (JCEP).

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’Auvergne est la seule région française à accueillir six des plus grandes société de services en ingénierie informatique (SSII) nationales et internationales : Logica, Sopra, IBM, CapGemini, Atos Origin et Orange… Toutes ces sociétés sont implantées au cœur du Parc d’activité technologique de La Pardieu, à Clermont-Ferrand. Plus largement, le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) englobe 700 sociétés employant 7 000 personnes, pour un chiffre d’affaires total de 330 millions d’euros par an. L’Auvergne est également pionnière en termes de couverture en haut débit. En octobre 2007, le Conseil régional a lancé le plan « Auvergne Haut Débit » avec les quatre Départements (Allier, Puy-deDôme, Cantal et Haute-Loire), l’état et l’Europe, via un partenariat public-privé avec Orange. Dès le mois de mars 2009, l’Auvergne devenait la première région 100 % couverte en haut débit : 14 000 lignes téléphoniques – qui en étaient jusque alors privées – ont accédé au

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haut débit ; 36 000 lignes ont bénéficié d’une montée en débit grâce aux 860 kilomètres de fibres optiques déployées. Les partenaires de ce dispositif innovant, auquel se sont jointes six communautés d’agglomérations (Aurillac, ClermontFerrand, Montluçon, Moulins, Vichy et Le Puy-en-Velay) ont ensuite démarré dès 2008 les études sur le déploiement du Très Haut Débit à l’horizon 2020.

Des moyens performants Pour réaliser ses ambitions dans les nouvelles technologies, l’Auvergne dispose de moyens performants, d’une pépinière d’entreprises dédiée (Pascalis, lire encadré), d’un centre de réalité virtuelle, d’une formation universitaire reconnue et de laboratoires de notoriété européenne. Et pour faire converger ces forces vives, la région s’est dotée d’un cluster d’excellence : Auvergne TIC (lire encadré). Caroline Poinson, sa directrice de projets, précise ses objectifs : « Fédérer et animer la filière des TIC en Auvergne, encourager le développement de partenariats interentreprises, aider au développement de l’offre régionale sur les marchés des TIC, faciliter le recrutement de personnel pour les entreprises, promouvoir


© Jérôme Chabanne/A.R.D.E.

en France et à l’étranger les compétences des sociétés régionales, soutenir la création et/ou le développement d’entreprises, et favoriser l’échange de bonnes pratiques avec nos voisins français et européens ». Pour 2013, les pistes de travail se multiplient : un projet de numérisation de contenu afin de protéger les droits d’auteur en assurant une traçabilité des œuvres ; la création d’un simulateur de sciage, sans équivalent dans le monde, en partenariat avec Auvergne Promobois et le CFA d’Ambert ; ou encore un partenariat avec le pôle de compétitivité Céréales Vallée, afin de favoriser les transferts de compétence entre les entreprises œuvrant dans le secteur de l’agriculture qualitative.

Réalité virtuelle Mais le fleuron des TIC en Auvergne reste le Centre de réalité virtuelle. Créé en 2009, installé dans la pépinière Pascalis, le pôle de réalité virtuelle permet une simulation en 3D et en temps réel de la réalité. Dans un cube immersif, des caméras infrarouges détectent les mouvements de l’utilisateur muni de lunettes et déclenchent le calcul de l’affichage des écrans. L’image

évolue en fonction de la position de l’usager. Des géants comme nVidia, HP et Microsoft se sont réunis en consortium pour faire partie de ce dispositif, identifié comme « technologie clé de la décennie » et financé par Clermont Communauté, la Région et le Feder. Les entreprises régionales peuvent ainsi concevoir leurs prototypes en réalité virtuelle. Sont concernés les domaines de la mécanique, de l’ingénierie de la mobilité, le développement durable, les biotechnologies, les systèmes d’information et la formation, mais aussi la santé. En médecine, les enjeux sont importants, notamment pour la formation des étudiants. Les chirurgiens utilisent déjà des simulateurs d’intervention pour les endoscopies. Dans un environnement stérile, les praticiens pourront bientôt accéder à l’information en approchant la main d’un écran sans le toucher, grâce à un écran touchlight disponible au CRV. De même, la modélisation des virus facilite la fabrication de molécules thérapeutiques et des recherches sont actuellement menées autour de la représentation spatiale des tumeurs pour initier des stratégies d’intervention.

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Pascalis accueille les start-ups des TIC Membre d’Auvergne TIC, Pascalis favorise la maturation et le développement de projets d’entreprises de la filière TIC. Structure d’accueil entièrement dédiée aux technologies de l’information et de la communication, ses équipements regroupent des services mutualisés et les prestations nécessaires aux besoins des start-up. Actuellement, la pépinière et l’hôtel d’entreprises Pascalis hébergent une vingtaine d’entreprises et une cinquantaine de salariés.


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TIC

e-Santé Parmi les multiples applications des TIC, le secteur de l’e-santé affiche son dynamisme en Auvergne, avec comme maître mot la prévention.

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ermise par les nouvelles technologies, la dématérialisation des échanges entre praticiens devient un atout essentiel dans la coordination des services de santé. Les transferts d’informations sont désormais instantanés entre médecins, pharmaciens et infirmiers, garantissant une meilleure prise en charge du patient. Avec le soutien de l’Agence régionale de santé, plusieurs projets innovants ont pu voir le jour en Auvergne. Qu’il s’agisse de la coordination gérontologique entre médecins traitants et gériatres, la téléconsultation en psychiatrie pour des territoires isolés et en faveur des détenus, ainsi que la télésurveillance et le suivi à distance des patients souffrant d’insuffisance rénale chronique, l’accent est mis sur la numérisation des données et l’accélération des échanges interprofessionnels.

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Le GCS Simpa Fer de lance de la télémédecine en Auvergne, la plate-forme régionale d’échange, de transferts d’images et d’archivage sécurisé est portée par le Groupement de coopération sanitaire « système d’information médical partagé en Auvergne » (GCS Simpa). Lequel GCS Simpa regroupe à ce jour quinze établissements de santé auvergnats (dont onze publics) et vingt-trois structures destinées aux personnes âgées (Ehpad et maisons de retraite). Dans un environnement numérique hautement sécurisé, le GCS SIMPA a pour principal objet de fédérer les professionnels de santé en Auvergne (médecins, dentistes, pharmaciens, sages-femmes, infirmières, kinésithérapeutes et paramédicaux), quels que soient leur lieu et leur mode d’exercice. En assurant la fluidité de circulation des données des patients dans le respect du secret médical, l’usage des nouvelles technologies de l’information contribue à la qualité et à la continuité des soins. L’objectif est d’effectuer des expertises à distance sur des sujets aussi importants que le dépistage et la prise en charge de l’accident vasculaire cérébral.

CardiAuvergne Depuis 2010, le dispositif CardiAuvergne coordonne la surveillance des patients insuffisants cardiaques afin de permettre une amélioration de la qualité de soins. La surveillance est ainsi améliorée et les traitements peuvent être adaptés en temps réel. La qualité et l’espérance de vie sont ainsi optimisées grâce à un meilleur diagnostic, qui évite les réhospitalisations, difficiles à vivre pour le malade et coûteuses pour notre système de santé. Le principe est simple : une balance couplée à un télétransmetteur est confiée au patient pour transmettre une pesée quotidienne et repérer toute prise de poids, signe d’une rétention hydrosodée. Le dossier médical (avec tension artérielle et fréquence cardiaque) est régulièrement renseigné au moyen d’un smartphone par l’infirmier libéral, mais aussi par les pharmaciens auxquels les médecins peuvent envoyer des modifications de traitement. À l’occasion du septième Forum Ruralitic l’Université d’été des Territoires organisée les 12 et 13 septembre 2012 au Centre des Congrès d’Aurillac, ont été décernés les Trophées Européens de l’Innovation Territoriale. Cette année, le Trophée Paroles d’élus a été remis à… CardiAuvergne.

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Les sept projets soutenus en 2012 par l’Agence régionale de santé, leurs promoteurs et leurs subventions • Télémédecine en unité de dialyse médicalisée, Aura Auvergne (Association pour l’utilisation du rein artificiel) 49 182 euros • Télémédecine en dialyse péritonéale, Aura Auvergne, 11 000 euros • Hospitadom détenus, CH de Moulins-Yzeure (Allier), 56 302 euros • Télémédecine et psychiatrie, CH Sainte-Marie de ClermontFerrand, 53 500 euros • Télé-AVC, CHU de Clermont-Ferrand, 34 000 euros • Coordination gérontologique aidée par la télémédecine, CHU de Clermont-Ferrand, 83 500 euros • Définition et mise en œuvre d’une plateforme régionale d’échanges, GCS Simpa, 429.142 euros.


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TIC

Les TIC au service du

langage Zoom sur Logolexie,

une PME clermontoise spécialisée dans le développement de logiciels savants, qui innove et s’internationalise.

E * Logolexie édite des logiciels pour les personnes concernées par un trouble spécifique du langage.

n s’entourant de jeunes chercheurs clermontois, Gilles Vessière – qui travaillait auparavant dans le traitement automatique du langage – a su faire grandir et mûrir sa petite start-up, née en 2003. Aujourd’hui, Logolexie est devenue leader mondial dans le domaine de l’édition de logiciels pour les personnes concernées par un trouble spécifique du langage (par exemple, la dyslexie) ou par un handicap moteur (en partenariat avec l’Association française contre les myopathies). Les logiciels de Logolexie permettent de traduire un texte en parole et de synthétiser un texte pour en extraire les idées fortes. La PME dispose aussi de l’outil prédicteur

de mots le plus performant au monde. À l’issue d’un processus de R&D, chaque logiciel est conçu, développé, testé et industrialisé par Logolexie. Il fait ensuite l’objet de mises à jour régulières et gratuites. Des prestations de formation sont également proposées. Ces formations ont lieu sur site, à Clermont-Ferrand, ou bien sont dispensées en visioconférence. Chaque année, c’est près de 200 personnes qui sont reçues dans les locaux clermontois. Il s’agit d’élèves accompagnés de leurs parents, d’enseignants, ou de professionnels de santé. Ils viennent de France, de Suisse, du Canada ou d’autres pays de langue française. Tournée vers le monde, Logolexie réalise 90 % de son chiffre d’affaires à l’export. Après la création d’une filiale au Canada, cinq autres sont en projet, au Maroc, au Liban, à Dubaï, en Suisse et en Belgique. L’entreprise prévoit

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également la sortie de logiciels en langue espagnole, allemande et arabe. Mais défendre sa position de leader mondial a un coût, comme nous le rappelle Gilles Vessière : « Nous avons déjà déposé deux brevets. Le brevet le plus important au regard de nos activités vient d’être validé aux États-Unis. Financièrement, nos moyens nous ont permis de protéger ce brevet uniquement pour l’Europe, le Canada et les États-Unis. Toujours par souci financier, le premier brevet n’a été protégé que pour la France. Nous sommes en train de déposer un troisième brevet et nous pourrions en déposer beaucoup plus, mais le montant des prestations est exorbitant. Si nous devions protéger trois brevets dans l’ensemble des pays susceptibles de les exploiter, il me semble que nous ne serions pas loin du million d’euros. » ! Infos : www.medialexie.com


En matière de tourisme, nouvelles technologies riment avec nouveaux besoins et nouveaux outils.

e-tourisme

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Contexte du tourisme mobile • 12.6 millions de mobinautes en 2011 (progression de 20% en un an) • 38% du parc total des téléphones mobile en 2011 sont des smartphones. • 7 millions de smartphones sont en circulation en France aujourd’hui et quatre milliards de téléphones portables dans le monde • 19% des touristes ayant préparé leurs vacances en ligne, ont utilisé leur téléphone pour mettre au point leurs séjours.

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es villes thermales auvergnates ont intégré ces nouvelles données en proposant une application touristique via smartphone. L’idée est de valoriser les richesses culturelles du territoire au grand public, tout en utilisant la technologie innovante des QR Codes. L’objectif de cet outil consiste à rendre accessible le patrimoine thermal, historique et architectural au grand public,

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à travers une découverte ludique, originale et innovante. Simple, direct et rapide, l’accès via codebarres 2D réduit radicalement le nombre de clics pour accéder à des services ou à des contenus de l’Internet mobile. Il n’est plus nécessaire d’entrer une URL dans le navigateur. Il suffit à l’utilisateur de lancer l’application de code barre 2D et de flasher le code pour accéder au contenu. Grâce aux codes-barres 2D, il est possible de rendre interactif tout support physique et de donner accès très rapidement, via un téléphone mobile, à du contenu multimédia adapté. La station de RoyatChamalières propose ainsi treize étapes à découvrir : le quartier thermal, la buvette Eugénie, l’établissement thermal, les boutiques anciennes, les hébergements, la gare, l’Hôtel Saint-Mart et la Villa des Champs Elysées, le théâtre, le viaduc et la Grotte du Chien, le Pavillon Saint-Mart, les thermes romains, Royatonic et le parc thermal. Chaque étape comporte un QR Code matérialisé par une signalétique en lave émaillée, faisant écho au territoire volcanique, conçue par le designer François Petiard. Chaque QR code renvoie à des textes, citations, anecdotes, vidéos, photos ou cartes postales anciennes. Un flyer récapitulatif permet aux touristes « e-tinérants » en quête d’informations pratiques et instantanées de suivre une visite guidée virtuellement. ! Infos : www.tourisme-royat-chamalieres.com


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Télétravail À l’ère du numérique, le télétravail préfigure les nouvelles formes d’activité permettant de concilier qualité de vie, vie de famille et travail. Pour se former ou s’y installer, les télétravailleurs ont trouvé leur terre promise : le Pays de Murat.

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elon l’Observatoire de la Parentalité en entreprise, le télétravail est la première mesure que réclament les salariés ayant un enfant pour concilier vie professionnelle et vie familiale. Cette forme de travail permet également à des personnes handicapées de réussir une insertion professionnelle. Aujourd’hui, plus de 65 %

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des entreprises françaises de plus de 250 salariés ont recours au télétravail, contre 19 % des PME de 10 à 19 salariés. C’est dans le secteur tertiaire que cette activité est la plus développée : dans les services liés aux TIC, 55 % des entreprises le pratiquent, et 49 % dans les services financiers. Le télétravail est aussi très présent dans les services aux entreprises, et notamment dans les prestations

© Jody Way

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Un lieu hi-tech et convivial

intellectuelles comme le conseil ou la publicité. Véritable pionnier dans le domaine du télétravail, le Pays de Murat est aujourd’hui un site pilote et une vitrine à l’échelle du Massif central. Ce petit bout de Cantal, au caractère essentiellement rural, est identifié et reconnu comme une véritable terre d’accueil pour les télétravailleurs en activité ou en devenir, qui viennent désormais de toutes les régions de France pour s’y former, s’y installer et y trouver un équilibre dans un environnement naturel exceptionnel. Afin de dynamiser le développement du télétravail, la Communauté de communes du Pays de Murat a multiplié les initiatives ces cinq dernières années. Elle a notamment initié

la création du premier télécentre du département du Cantal en 2007 (aujourd’hui complet avec une dizaine de télétravailleurs indépendants et salariés, fidélisés à l’année) puis d’un second fin 2011 ; des cycles de formations au télétravail indépendant et salarié : plus de 300 personnes venues de toute la France les ont suivies ; la création d’un centre de formation au télétravail labellisé par la Direction régionale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle ; un forum annuel du télétravail ; de nouveaux cycles de formation destinés aux managers, aux collectivités et aux salariés ; un accompagnement personnalisé des porteurs de projets désireux de s’installer en télétravail sur les terres préservées du Pays de Murat.

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Créé en 2011, le deuxième télécentre convoque à la fois matériaux naturels, technologies de pointe et design d’avant-garde, imaginé par le cabinet d’architectes Atelier 4. Panneaux de verre, structures en chêne massif et sol en sisal côtoient les formes arrondies du décor à l’esprit pop et futuriste. Des plafonds suspendus – à la fois correcteurs acoustiques et supports d’éclairage – reprennent le vert pomme et l’orange du mobilier, deux tonalités positives et toniques. Les poubelles de tri compartimentées sont en plastique recyclé et fabriquées dans des ateliers de réinsertion. Imaginé comme créateur de lien, l’espace de coworking, informel, central et ouvert sur le télécentre, permet à la fois de se retrouver ensemble le temps d’une pause pour se détendre et communiquer, mais aussi pour travailler seul ou à plusieurs en mode sans fil. Cette grande souplesse d’usage de l’espace de coworking en fait le point de ralliement idéal des télétravailleurs nomades venus se poser une heure ou plus pour travailler. Deux fauteuils acoustiques connectés créent à proximité deux bulles cosys où s’isoler facilement pour passer un coup de fil, consulter son smartphone ou utiliser la tablette tactile qui équipe l’un des deux sonic chairs. ! Infos : www.paysdemurat.fr

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Le centre de télétravail de Murat en chiffres • Dix bureaux privatifs dotés d’un outil informatique, d’une connexion Internet en SDSL et d’une ligne téléphonique avec appels illimités • Deux salles de réunion, dont une équipée de microphones et vidéoprojecteurs • Un espace de coworking ouvert pour travailler seul ou à plusieurs en mode Wifi ou échanger le temps d’une pause détente • Un système de visio-conférence pour participer à des réunions à distance • Une salle multimédia équipée de huit postes pour animer des formations sur place • Un point bureautique avec imprimante, copieur couleur, télécopieur et scanner • Un accueil personnalisé avec possibilité de prise de messages ou de rendez-vous.


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Laurent Moine

Brebis 2.0 Située à deux pas du massif du Pilat, dans une petite vallée façonnée par la rivière Semène, la bergerie de Laurent Moine est un modèle d’agriculture tout à la fois raisonnée et moderne.

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Laurence Barruel

* Les 320 brebis de Laurent Moine sont équipées de puces électroniques, qui permettent de mieux gérer le troupeau.

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nstallé depuis 2002 à SaintVictor-Malescours, Laurent Moine, épaulé par ses fidèles Border Collie, élève principalement des brebis de race Blanche du Massif central et quelques porcs de plein air. Soucieux de l’environnement, il veille à la biodiversité, le maintien des haies, des zones humides et des pâturages en sous-bois. Autosuffisance et éco-responsabilité caractérisent son exploitation. Laurent produit le fourrage pour nourrir ses bêtes et l’énergie pour sa bergerie, grâce à des panneaux photovoltaïques. Enfin, dans son atelier de découpe, il transforme puis commercialise lui-même ses produits, via des circuits courts. Cet activiste est ainsi à l’origine de www.lespaysansducoin43.com, un site Internet permettant la vente directe du producteur au consommateur. Laurent Moine prévoit même l’ouverture d’un gîte rural et dans un second temps, la construction de chalets pour des week-ends thématiques autour de l’énergie renouvelable, les tourbières, la faune et la flore.

Mais notre producteur sanvitournaire est également à la pointe lorsqu’il s’agit de tirer parti des fonctionnalités des TIC afin de rationaliser la gestion de son exploitation. L’ensemble de son troupeau de 320 brebis est ainsi équipé de puces électroniques. Celles-ci contiennent toutes les informations nécessaires : numéro d’identification, date d’agnelage, historique des vaccinations. « On saisit l’information sur un smartphone qui le transmet à un logiciel de gestion de troupeau. On détecte les problèmes et on assainit le cheptel. Ça permet d’avoir une vision globale, d’améliorer la productivité,

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d’assurer une traçabilité et d’éviter les erreurs : c’est un atout économique et un gain de temps. » Un gain de temps pour remplir les différentes obligations administratives (documents de circulation, carnets d’agnelages, carnets sanitaires), tout en limitant considérablement le nombre de documents « papier » à remplir et à renvoyer aux instances concernées (Groupement de défense sanitaire, Etablissement départemental de l’élevage). Moderne, dynamique et innovant, l’éleveur altiligérien est ainsi devenu le porte-étendard d’une nouvelle agriculture, en phase avec son temps.



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Terroir

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Le Nouveau Monde

vous veut

du bien ! Riche d’une incroyable variété de terroirs, l’Auvergne produit des trésors de gastronomie, souvent hérités de traditions ancestrales, parfois le fruit d’initiatives récentes. Du sol à l’assiette, le cheminement passe par le dynamisme d’hommes et de femmes soucieux de mieux vivre de leur métier, mais aussi d’améliorer l’image du Nouveau Monde.

© Jean-Michel Peyral

Dossier réalisé par

Monique Roque-Marmeys (sauf mention)

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Terroir

Viande de salers

En ligne ! Photos

Jean-Michel Peyral

La coopérative d’éleveurs Acajou des Volcans commercialise de la viande de race salers en direct. Qualité (extra) et livraison (rapide) comprises, belle aventure humaine en prime.

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ien de plus simple que de passer commande de viande garantie 100 % salers à la coopérative d’éleveurs Acajou des Volcans, dont le siège est situé près du foirail de Riomès-Montagnes, dans les monts du Cantal. Manu y réceptionne les appels et les mails. Les envois peuvent se faire dans la journée, par colissimo réfrigéré pour du service express. Avec Louis, c’est la même Manu qui assure la livraison – trois fois par mois pour les particuliers, et une fois par semaine pour les restaurateurs. En amont, Fabrice et Jérôme, les deux bouchers, ont découpé et paré les morceaux dans l’atelier agréé ; et Danièle s’est chargée

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du conditionnement. Plus en amont encore, les éleveurs ont fait naître des génisses et des bœufs salers, qu’ils ont élevés selon des principes traditionnels, en privilégiant une alimentation à base d’herbe et de foin. Ils sont une quarantaine répartie au cœur du berceau de la race acajou, dans le Cantal et le Puyde-Dôme, à s’être lancé voilà dix ans dans cette aventure avant tout humaine. « Nous avons serré les rangs pour mener à bien cette initiative de vendre en direct une partie de notre production, se souvient Christophe Duval, éleveur à Riom-ès-Montagnes et premier président de la petite « coop ». C’est à la fois simple et compliqué. Nous connaissons bien notre produit, mais entre la


programmation d’une production et la vente d’un produit frais, la logistique s’avère être assez lourde. »

Persillée, goûteuse et tendre Soudé, le groupe tient bon la route. « Nous faisons de la qualité un élément primordial et nos produits portent la marque du Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne », explique Jean-Marc Pouget, éleveur à Apchon et actuel président de la coopérative. Mais c’est avant tout par l’assiette et le bouche à oreille que le message passe. La viande « Acajou des Volcans » est particulièrement savoureuse, persillée, goûteuse et tendre, et ce sont les vastes estives du Cantal qui se dessinent lorsqu’une entrecôte, un filet

ou un pot-au-feu « Acajou des Volcans » fait irruption sur la table d’un particulier ou d’un restaurateur. « Il n’est d’ailleurs pas rare que les gens nous appellent pour commander de la viande après en avoir mangé dans un restaurant, souligne Jean-Marc Pouget. Nos clients sont fidèles et gratifiants, comme en témoignent les petits mots d’encouragement glissés avec leur règlement. Une de nos grandes satisfactions, c’est quand un client parisien, alsacien ou breton, ayant pris l’habitude de passer ses commandes par téléphone ou par mail, décide de venir passer une semaine dans le Cantal pour venir nous voir “en direct”, visiter un élevage et s’entretenir avec l’un d’entre nous. Notre idée de départ était de mieux vivre de notre métier et de valoriser l’image de notre pays. Nous maintenons ce cap. » Saison après saison, les idées fleurissent à la coop Acajou. Une gamme de produits transformés complète le panel de morceaux découpés : des saucisses et saucissons 100 % bœuf, de la viande séchée, des verrines de « bourguignon » à la provençale, à la bière ou au miel, des tripes, des pâtés, des rillettes… La boutique est ouverte du mardi au samedi de juillet à miseptembre et trois matinées par semaine hors saison touristique. Douze femmes et compagnes d’éleveurs assurent l’accueil et

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la vente. Des couples d’éleveurs se déplacent également sur des salons (Salon de l’agriculture à Paris, Sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne…) et des fêtes (Fête de l’estive à Allanche, Fête du bleu d’Auvergne à Riom-ès-Montagnes…). Leur « Mac’Ajou », un hamburger estampillé salers, y connaît un immense succès. Une association vient également de voir le jour. Le « Groupement de producteurs Terroirs du Massif central » a pour but de mutualiser la vente de sept produits du terroir (viande salers, lentilles blondes de la Planèze, escargots…). L’union fait la force. C’est vrai dans tous les domaines, y compris celui des bonnes choses. ! Infos : www.acajou-des-volcans.com

* Fabrice, l’un des deux bouchers de la « coop » Acajou des Volcans.

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Acajou des Volcans en bref • 220 génisses, vaches et bœufs par an • 40 veaux de lait • Alimentation garantie sans ensilage de maïs et sans OGM • Vente en gros, demi-gros et colis personnalisés.


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Terroir

Eau de Saint-Géron

Fine et aristocratique

Si l’eau de Saint-Géron est connue depuis l’époque gallo-romaine, il a fallu attendre 2006 pour que son exploitation prenne un tour industriel. Fines et aristocratiques, ses bulles en font un produit haut de gamme, ayant séduit quelques grands noms de la gastronomie française.

C’

est tout près d’Arvant, en HauteLoire, que jaillit l’eau minérale gazeuse de SaintGéron. Une source mentionnée dès le XVIe siècle, mais dont l’utilisation remonte à l’Antiquité gallo-romaine, ce dont témoigne la découverte de puits anciens et de pièces de monnaie à l’effigie de l’impératrice Faustina Augusta. Exploitée à partir de la fin du XIXe siècle, la source Saint-Géron a connu un pic de production dans les années 1960, avant de péricliter, puis de disparaître du marché en 1975. L’affaire aurait pu en rester là, la source retourner à l’oubli de la campagne brivadoise, si son propriétaire n’avait pris soin de maintenir le site en l’état et de renouveler l’autorisation

d’exploitation. En 1994, un forage révèle un débit adapté, mais l’outil de production étant tombé en ruine, il a fallu plus de dix ans pour trouver les financements nécessaires à sa remise en état. Le temps de réunir un tour de table d’une quarantaine d’actionnaires comprenant notamment trois grands noms de la gastronomie française, Alain Ducasse, Michel Rostang et Alain Dutournier, tous séduits par cette eau très pure, subtile en bouche, faiblement minéralisée et naturellement gazeuse, capable de

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rivaliser sur les grandes tables avec les plus prestigieuses des eaux minérales. Car d’emblée, l’idée est de positionner la SaintGéron sur le créneau des eaux « de luxe », en la distribuant chez les cavistes, les épiciers fins et tout particulièrement chez les restaurateurs. Pour y parvenir, un grand soin a été apporté au contenant, une bouteille en verre perdu de 75 centilitres dessinée par le designer francoargentin Alberto Bali, et dont la pureté des lignes, la forme à la fois saillante et élancée, la distinguent avantageusement de ses concurrentes italiennes, suédoises ou allemandes.

À l’export Concrètement, en juillet 2005, est créée la Société d’exploitation

de l’eau minérale de SaintGéron. Trois mois plus tard, en octobre 2005, commencent les travaux de construction d’une usine d’embouteillage de 4 200 m2, structure de verre et de bois dont les portes ouvrent en août 2006, en même temps que débute l’exploitation. À l’intérieur, une ligne de conditionnement ultramoderne permet la production de 15 000 bouteilles par heure. Au bout de six ans d’exploitation, on est encore assez loin de ce chiffre, mais pour Jean Robert, un entrepreneur bordelais ayant pris la tête de la société en 2012, l’eau de SaintGéron est commercialement viable. « Nous avons signé un contrat avec France Boissons qui va nous permettre d’être plus présent en France, notamment sur la région

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parisienne. Parallèlement, nous poursuivons notre développement à l’export, un marché qui représente plus de 60 % de notre activité. » L’eau de Saint-Géron est ainsi très prisée aux États-Unis, mais aussi au Japon, en Russie ou à Singapour. « Aujourd’hui, nous écoulons un peu plus d’un million et demi de bouteilles par an, mais nous devrions rapidement porter ce chiffre à cinq millions », assure Jean Robert, dont l’optimisme se situe à la hauteur du produit qu’il commercialise, une eau haut de gamme dont les bulles, d’une finesse tout aristocratique, figurent dès aujourd’hui parmi les meilleurs ambassadeurs du Nouveau Monde. G.D. ! Infos : www.eauxsaintgeron.com

* Chaque année, 1,5 millions de bouteilles sortent de l’usine d’embouteillage de Saint-Géron. Un chiffre qui devrait à terme atteindre les 5 millions.


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Terroir

GIE Châtaigneraie

L’Éleveur Occitan est en rayon

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Deux spécialités au lait de bufflonnes Depuis 1998, quelques éleveurs du Cantal et de l’Aveyron (adhérents du GIE) élèvent des bufflonnes. Le lait produit par ces bovidés exotiques sert à fabriquer deux spécialités : une tomme au lait cru et à la pâte pressée non cuite, ainsi que le Piastrellou, un petit fromage de 150 grammes, également au lait cru et de type pâte molle à croûte fleurie. Ces deux fromages font partie de la gamme de L’Éleveur Occitan.

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egroupés en Groupement d’intérêt économique (GIE) depuis 1994, soixantedix éleveurs de la Châtaigneraie cantalienne ont été brutalement conduits à prendre leur destin en main. En cause, l’arrêt pur et simple de la collecte de leur lait par un géant de l’industrie laitière, à compter du mois d’avril 2013. Le GIE produit 20 millions de litres de lait chaque année. De quoi faire quelques fromages… et c’est d’ailleurs ce que les éleveurs ont entrepris de faire. Pour preuve, les 5 000 boules de mozzarella produites chaque semaine depuis le mois de mai 2012. « Nous avons commencé à réfléchir à une gamme de produits transformés valorisant la qualité du lait de nos éleveurs. Un lait garanti sans OGM, produit par des vaches consommant essentiellement de l’herbe. Nous sommes allés à la rencontre des responsables des grandes et moyennes surfaces de la région, en leur demandant ce qu’il leur manquait en rayon, de quels produits ils avaient besoin ! » explique Jean-Daniel Teulier, responsable de la création des produits et de la recherche de débouchés au GIE Châtaigneraie. Il est apparu qu’une mozzarella « française », présentant des garanties sur la qualité du lait transformé, pouvait encore trouver sa place sur des rayons déjà surchargés. C’est ainsi qu’en février 2012, un prototype est présenté de façon concluante au Salon international de l’agriculture, à Paris. En mai de la même année, la fabrication démarre chez un prestataire de service, en même temps que le lancement de la marque

© Jean-Michel Peyral

Délaissé par l’industrie laitière, un petit groupe d’éleveurs du sud du Cantal s’est lancé dans la fabrication d’une gamme de fromages commercialisée sous la marque L’Éleveur Occitan.

« L’Éleveur Occitan ». « Nous avons opté pour un logo où le rouge prédomine, une couleur peu utilisée en produits fromagers et très visible en rayons », précise Jean-Daniel Teulier. Fabriquée avec du lait entier, la mozzarella occitane est forte en goût. Et elle plaît ! À court terme, 300 tonnes de mozzarella occitane permettront d’écouler trois millions de litres de lait.

Un Cantal AOP nommé « Fleur d’Auvergne » « De nombreux éleveurs du GIE respectent le nouveau cahier des charges de l’Appellation d’origine protégée (AOP) Cantal. Il semblait logique de valoriser leurs efforts et la qualité du lait qui en découle, explique Joël Guillemin, directeur du GIE. Nous avons choisi de fabriquer un Cantal au lait cru, afin d’optimiser le goût du fromage. » Autre choix déterminant pour les qualités organoleptiques : l’affinage. Les éleveurs ont opté pour une durée d’affinage de quatre mois, afin de laisser les arômes se développer. Le nouveau

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* Alain et Anaïs Marquet, éleveurs à Saint-Constant-de-Maurs.

venu connaît aussi son nom de baptême : « Fleur d’Auvergne », qui en deux mots évoque à la fois son origine géographique et celle de ses parfums. Le GIE prévoit de transformer entre 7 et 9 millions de litres de lait en Cantal vendu dans les rayons coupe des grandes et moyennes surfaces. Une tomme fraîche est également dans les tuyaux. Très impliqués dans la promotion de leur marque et de ses produits, les éleveurs participent régulièrement à des animations de promotions – deux à trois chaque week-end, avec deux éleveurs par point de vente. « Ils sont les mieux placés pour parler de leur travail et de leurs productions, commente Joël Guillemin. Ils nous disent revenir plus confiants en l’avenir après ces échanges directs avec les consommateurs. » ! Infos : www.eleveur-occitan.fr



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En images

Quand le Nouveau Monde

fait son cinéma ! Longs et courts métrages, téléfilms, documentaires, pubs, clips… Chaque année, près de 40 films sont tournés en Auvergne et parmi eux, quelques poids lourds du box-office, telle La Nouvelle Guerre des Boutons ou Le Transporteur III. Attirer les grosses (mais aussi les petites) productions, c’est la principale mission que s’est fixée La Commission du Film Auvergne (pilotée par l’association Sauve Qui Peut le Court-métrage), en fournissant notamment aide et assistance dans la préparation des tournages (repérage des lieux et des décors, casting, logistique, hébergements…). Et quand l’Auvergne fait son cinéma, c’est un Nouveau Monde qui illumine les grands écrans.

! Infos : www.filmauvergne.com

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La Nouvelle Guerre des Boutons (2011)

Christophe Barratier Photos de tournage : Villages de Blesle et de Saint-Poncy.

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© Mars Distribution

! Plus d’1,5 millions d’entrées


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En images

Le Transporteur III (2008) Olivier Megaton ! Plus de 16 millions d’entrées dans le monde Photos de tournage : Retenue des FadesBesserve.

Magma (2010) © Les Enragés et Rémi Boissau

Pierre Vinour

! Sélection : Festival international de Pusan Photos de tournage : Temple de Mercure (sommet du puy de Dôme) et lac de Guéry.

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© Magali Bragard - 2008 EUROPACORP - TF1 FILMS PRODUCTION - GRIVE PRODUCTIONS - APIPOULAÏ

Les Rivières Pourpres 2

Les Anges de l’Apocalypse

(2004) Olivier Dahan Photos de tournage : Abbaye de Mégemont et village de Lavaudieu.

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© EUROPACORP

! Plus de 2 millions d’entrées


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En images

La Princesse de Montpensier (2010)

Bertrand Tavernier

© Studio Canal

! 738 384 entrées Sélections officielles : Festival de Cannes et César Photos de tournage : Château de Messilhac.

Quand J’étais Chanteur (2006) Xavier Giannoli

© Stéphanie Di Giusto

! 960 753 entrées Sélections officielles : Festival de Cannes et César Photos de tournage : Discothèque L’Aquarius (Pontdu-Château) et Casino de Royat.

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