Comparatif programmes ong blanc noir

Page 1

Liberté d’expression Amnesty International Le programme de Jean-Luc Mélenchon comporte une série d’engagements qui font écho à plusieurs de nos recommandations notamment dans le domaine de la protection de la vie privée et de la révision des lois adoptées dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Jean-Luc Mélenchon Benoît Hamon formule plusieurs propositions de principe allant dans le sens du respect du droit, sans cependant se prononcer clairement concernant la fin de l’état d’urgence. Une démarche positive qui nécessiterait certaines précisions. Benoît Hamon Peu de propositions concrètes pour leur protection.

Emmanuel Macron Une dérive dangereuse, sous couvert de lutte anti-terroriste, qui fragilise l’équilibre des pouvoirs nécessaires à un Etat de droit tout en affaiblissant des droits fondamentaux, comme la liberté de manifester, d’association, ou d’expression. François Fillon Les principes en faveur des libertés présents dans le programme de Marine Le Pen sont remis en cause par des propositions concrètes discriminatoires et stigmatisantes, dangereuses pour les droits et libertés. Marine Le Pen


Solidarité ActionAid – CCFD-Terre solitaire – Oxfam – Secours catholique

Jean-Luc Mélenchon 10/15

Benoît Hamon 6/15

Emmanuel Macron -2,5/15

De nombreuses mesures pertinentes, notamment sur le partage des richesses, la lutte contre la pauvreté et les inégalités, la promotion de la justice climatique et de la souveraineté alimentaire ainsi que le respect des droits humains en France et dans les pays du sud. Le programme manque de précisions spécifiquement sur les enjeux relatifs à l’Agence française de développement et les moyens qui seront alloués à l’adaptation aux changements climatiques. De nombreux éléments pertinents, notamment sur la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, le développement des énergies renouvelables et la mise en place d’une politique migratoire solidaire. Le programme manque cependant de mesures concrètes spécifiquement sur le financement de l’adaptation aux dérèglements climatiques, l’arrêt du soutien aux politiques d’agrocarburants industriels et la régulation des multinationales. [Quelques] engagements pertinents notamment sur la transition énergétique et sur l’allocation de 0,7% du RNB à l’aide publique au développement, mais seulement à horizon 2030. Il va à l’encontre de nos demandes en liant l’APD aux intérêts économiques français et à la politique migratoire et ne propose pas de mesures fiscales permettant de lutter contre les inégalités. Le programme manque de mesures concrètes spécifiquement sur la régulation de la finance et des multinationales et les investissements dans l’agriculture. Peu de mesures. Son programme va à l’encontre de nos demandes sur une fiscalité juste, la politique environnementale comme sur des politiques migratoires solidaires. Il ne propose pas de mesures concrètes sur la régulation de la finance ni sur la réglementation des multinationales

François Fillon -7/15

Marine Le Pen -3/15

Contient des éléments remettant en question les droits humains, universels, via l'affirmation de la priorité nationale, et va à l’encontre de nos demandes sur les politiques migratoires. Le programme ne formule pas de mesures suffisamment concrètes sur de nombreux sujets comme la transition énergétique, la lutte contre l’évasion fiscale ou la régulation financière, et d’autres sont absents (aide publique au développement, climat, régulation des multinationales…).


Ecologie Greenpeace

Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon a clairement enrichi ses connaissances et musclé son programme sur l’écologie. Cette conversion écolo du candidat de la France Insoumise ne date pas d’hier mais elle s’est consolidée depuis la dernière présidentielle et son émancipation progressive vis-à-vis du Parti communiste français et de ses élans productivistes. Opposé à la domination des acteurs financiers sur l’économie réelle, il propose une rupture avec le dogme de la croissance à tout va. Dommage que dans sa critique de l’Europe, il passe sous silence les nombreux progrès (sur les OGM, les produits chimiques, etc.) obtenus grâce à notre modèle européen. Avec la victoire de Benoît Hamon à la primaire du parti Socialiste, l’écologie a gagné du terrain au sein du parti. Il faut dire qu’elle partait de loin si l’on regarde dans le rétroviseur le quinquennat finissant. Candidat du PS, Benoît Hamon porte une partie de cet héritage même si son discours sur la transition écologique se montre plus ambitieux et volontaire.

Benoît Hamon

Emmanuel Macron

François Fillon

Marine Le Pen

Effets d’annonce, mesurettes et engagements dans la continuité du quinquennat qui se termine : au final la recette d’Emmanuel Macron sur l’environnement est bien fade. Il surfe sur les vagues les plus consensuelles : un peu plus de bio, un peu plus de renouvelables, etc. sans proposer de remise en cause en profondeur du modèle économique dominant et de son impact désastreux sur notre environnement. Aucune des 15 “mesures phares” du candidat des Républicains n’a un rapport avec la protection de l’environnement. Une manière de nous rappeler que ni François Fillon, ni Alain Juppé n’avaient jugé utile de parler d’environnement lors du débat qui les opposa avant la primaire de la droite. La planète continue de brûler et les Républicains semblent toujours regarder ailleurs. Dans son projet, François Fillon réduit la protection de l'environnement à une variable d'ajustement. Le développement économique prime systématiquement sur les impératifs écologiques. Des engagements incohérents et inconsistants. Le FN insiste sur la nécessité de “développer massivement les filières françaises des énergies renouvelables”, tout en s’affichant désormais en faveur du nucléaire et contre la transition énergétique. Dans ses 144 engagements présidentiels, la candidate affirme, en effet, vouloir “maintenir, moderniser et sécuriser la filière nucléaire française”. C’est un changement de position pour la candidate du FN : quelques années plus tôt, elle n’était pas aussi claire sur le nucléaire. Elle souhaite également décréter un moratoire immédiat sur les éoliennes qu’elle juge “immondes”.


Sécurité et justice The Conversation

Jean-Luc Mélenchon

Benoît Hamon

Jean-Luc Mélenchon propose de commencer par évaluer les problèmes et l’état des institutions, raison pour laquelle il ne donne aucun chiffre particulier. Il propose, en revanche, comme Benoît Hamon, de rétablir la police de proximité, en se montrant plus explicite sur les moyens d’y parvenir. Le candidat prévoit, par ailleurs, d’en finir avec la guerre des polices en unifiant police et gendarmerie nationales dans une seule et même « garde républicaine », laquelle absorberait également les policiers municipaux. Le programme prévoit, enfin, de « traquer la délinquance financière » à travers une série de mesures parfois identiques à celles proposées par Benoît Hamon. Sur le volet justice, le programme de Jean-Luc Mélenchon repose, d’une part, sur le constat d’une justice fonctionnant dans la misère et étant dès lors « à la botte des puissants », d’autre part sur la volonté de restaurer au contraire « une justice indépendante au service de l’égalité républicaine », soucieuse de l’intérêt général, vraiment indépendante du pouvoir politique et garante des libertés. S’en suit une longue série de propositions concrètes qui reprennent de nombreuses revendications faites par les professionnels du droit et de la justice depuis des années, ainsi que de nombreux constats établis par les rares recherches scientifiques sur la justice. Indiquons, enfin, qu’elles s’appuient sur un effort budgétaire sans précédent consenti pour pouvoir y parvenir, avec notamment le recrutement de 18 000 nouveaux magistrats, greffiers et personnels administratifs. Cette préoccupation pour l’état de la justice et cette volonté d’y remédier sont inédites dans notre examen comparatif des programmes. Son programme a intégré le problème des délinquances des élites politiques et économiques. Benoît Hamon est très précis sur un autre point qui fait son originalité : la lutte contre les violences faites aux femmes. Là encore, il promet d’en faire une « priorité nationale » et prend plusieurs engagements très concrets tel que la création de 4 500 places d’hébergement spécialisé. Benoît Hamon propose, ensuite, de rétablir la police de proximité et d’améliorer les relations entre la police et les jeunes en introduisant le récépissé de contrôle d’identité. Le programme de Benoît Hamon est en revanche plus flou lorsqu’il aborde les questions de justice. Il parle en effet de « modernisation », de « simplification » et d’« augmentation des moyens » mais sans donner aucun détail.


Emmanuel Macron

François Fillon

Marine Le Pen

Le programme d’Emmanuel Macron apparaît inclassable, reprenant des idées aux uns et aux autres sans véritable cohérence, mettant aussi en avant des lignes directrices autonomes apolitiques. Il entend notamment créer « une police de sécurité quotidienne ». Il s’agit donc de la police de proximité dont le programme évite toutefois de prononcer le nom, sans doute parce qu’il s’agit d’une sorte de tabou du côté droit de l’échiquier politique où Macron entend prendre une partie de ses électeurs. Il vise aussi à « donner aux policiers et aux gendarmes un nouveau pouvoir : sous le contrôle du juge, ils pourront interdire à une personne délinquante de fréquenter le quartier où elle a commis ses délits ». D’apparence simple et concrète, cette idée est toutefois des plus floues et des plus fragiles juridiquement. Une telle restriction de la liberté d’aller et de venir ne peut procéder que d’une décision de justice et ne saurait en aucun cas constituer un « pouvoir de police » (du moins en démocratie). François Fillon présente un programme qui est des plus classiques pour son courant politique. Ce rétablissement de la sécurité passe ensuite par le renforcement des moyens répressifs de l’État. François Fillon, qui a donc opéré un virage à 180° par rapport à l’époque récente où il a au contraire conduit la Révision générale des politiques publiques (RGPP) en tant que premier ministre propose le recrutement de 5 000 policiers et gendarmes et la construction de 16 000 nouvelles places de prison. Tout en reconnaissant que « la justice est en crise » et que ses moyens sont « très insuffisants », il ne propose toutefois que 300 postes nouveaux sans préciser pour quel métier de justice. Même si elle est moins explicite que dans le programme de Marine Le Pen, la défiance envers la justice affleure de plusieurs façons dans ce programme qui entend favoriser le recrutement des magistrats « hors l’école de la magistrature ». Marine Le Pen présente en matière de sécurité un programme que l’on peut qualifier de traditionnel de son courant idéologique : embauche de 15 000 policiers et gendarmes, mais aussi de 6 000 douaniers, rétablissement des peines planchers et suppression des remises de peine. Un tel programme, s’il était appliqué, conduirait à un accroissement très important de la population carcérale – ce que le Front national assume en partie puisqu’il propose la création de 40 000 places supplémentaires de prison en 5 ans. Si ce courant idéologique aime afficher sa sympathie pour la police et la gendarmerie, il ne cache pas en revanche son hostilité à la justice en général et au corps des magistrats en particulier. Il propose en effet de supprimer purement et simplement l’École nationale de la magistrature « afin d’en finir avec la culture du laxisme ».


Santé publique et sécurité routière 7 experts de securite-sanitaire.org Ses réponses, ou plutôt sa réponse, ont été une surprise pour nous. Un politique exprime un humanisme sans faille. Il prend le risque de contrarier en acceptant nos 20 mesures à l’efficacité prouvée, faciles à mettre en œuvre, précises, porteuses d’avenir. Merci Monsieur Jean-Luc Mélenchon, il fallait oser le faire et montrer que les politiques pouvaient avoir du courage et prendre des risques ! Jean-Luc Mélenchon 16/16 Son bilan est intermédiaire entre celui de Jean-Luc Mélenchon et celui du duo Marine Le Pen/Emmanuel Macron. La différence avec Jean-Luc Mélenchon se fait principalement sur les propositions alcool, accessoirement sur la taxation des aliments en fonction de leur qualité nutritionnelle et l’interdiction du signalement des radars. Benoît Hamon 11/16

Emmanuel Macron 3/16

L’inquiétude reste vive quand une formulation se rapproche de nos propositions, sans aller jusqu’à affirmer un accord dépourvu d’ambiguïté. Soit on conserve la promotion des médicaments par des salariés de l’industrie pharmaceutique, soit on les supprime. Emmanuel Macron ne s’engage pas à supprimer cette pratique. Il ne s’engage pas à faire de la formation continue une fonction réservée aux facultés et aux instances conventionnelles agréées par les pouvoirs publics. Les mesures les plus efficaces envisageables pour réduire l’insécurité routière ne sont pas traitées différemment. Les facteurs de risque sont reconnus, mais sans engagement concret affirmé avec netteté. L’attitude est identique pour la lutte contre le surpoids et l’obésité, il accepte le logo, mais n’est pas favorable à une réglementation de la publicité et à la taxation en fonction des qualités nutritionnelles des aliments. Ces mesures sont indispensables pour éviter la catastrophe nutritionnelle en développement dans tous les pays industrialisés. Seule la réduction du risque lié au tabac est bien défendue par le candidat, cependant il subordonne l’accroissement à 20€ du paquet de cigarettes en fin de quinquennat à l’obtention d’une harmonisation des taxes au niveau de l’UE.


Les questions thématiques sont souvent traitées globalement, avec des propos généraux qui n’expriment pas nettement l’accord ou le désaccord. Il situe à un niveau quasiment nul sa volonté d’agir sur les facteurs d’insécurité sanitaire évitable les plus destructeurs. François Fillon 0/16

Marine Le Pen 4/16

La notion de sécurité est une valeur qu’elle met constamment en avant, mais son comportement ne s’accorde pas avec l’état des connaissances dans ce domaine. Elle ne veut pas augmenter le prix des cigarettes, ni diminuer la vitesse autorisée sur les routes qui tuent le plus. A l’opposé elle souhaite réduire l’efficacité des radars en accroissant les tolérances sur les excès de vitesse et elle ne veut pas interdire par la loi interdisant les avertisseurs de radar. La recherche de la sécurité doit concerner toutes les formes de morts évitables, qu’elles soient liées au terrorisme ou au tabac, à l’alcool, à l’alimentation industrielle trop grasse ou trop salée, à la promotion abusive de médicaments ou à la vitesse.


Culture Profession spectacle

Jean-Luc Mélenchon

Benoît Hamon

Emmanuel Macron

Le programme de Jean-Luc Mélenchon est indéniablement plus étoffé que celui de ses concurrents, du fait de la longue concertation démocratique qui l’a précédé. Toutefois, la réalisation de ces innombrables promesses est soumise aux prévisions de croissance et à l’impact du programme économique… autant de sujets aujourd’hui débattus. Tout en déclarant vouloir mettre « l’humain d’abord », la France Insoumise fait cependant l’impasse sur les droits culturels, enjeu pourtant fondamental des politiques culturelles à venir. Reste que la manière démocratique avec laquelle la France Insoumise a conçu son programme, ainsi que la vision structurée développée par Jean-Luc Mélenchon témoignent d’un engagement profond en faveur de la culture. Benoît Hamon fait preuve d’une véritable vision concernant les politiques culturelles, enracinée dans la doctrine traditionnelle de la gauche concernant l’éducation artistique et la défense des artistes. Reste à savoir, non seulement comment il compte appliquer ses mesures, mais également si elles sont concrètement réalisables – deux points sur lesquels il est encore bien flou. Sa reconnaissance des capacités émancipatrices et sociales de la culture, ainsi que sa volonté de lutter contre les inégalités culturelles en approfondissant le rôle des services publics, sont néanmoins autant d’axes intéressants. Le programme d’Emmanuel Macron soulève finalement plus de questions qu’il ne donne de réponses… Le patchwork de ses mesures oscille entre modernité formelle et libéralisme de fond, en un flou artistique complet. Faute de clarifications, sa vision paraît privilégier un désengagement de l’État dans les politiques culturelles, sous couvert de démocratisation progressiste et de compétitivité mondialisée. Mais cette nébuleuse savamment entretenue pourrait mener pragmatiquement à une tout autre ligne si le candidat en marche venait à remporter la présidentielle. Si certaines propositions de François Fillon sont encore floues, toutes manifestent une véritable vision de la culture, clairement marquée à droite. Elle est en effet envisagée soit comme un outil au service d’une certaine idée de l’identité nationale, soit comme un argument compétitif au service de la sacro-sainte croissance, mais jamais comme terreau de créations.

François Fillon

Marine Le Pen

Marine Le Pen en reste pour le moment à de grandes déclarations de principe et à quelques mesures, souvent vagues. Difficile, dès lors, d’apprécier sa vision d’une politique culturelle assumée au niveau de l’État. Seule est mesurable l’action du FN dans les localités qu’elle dirige : plusieurs manifestations culturelles ont été supprimées, sans proposition artistique pour valoriser une autre manière de faire. A quelques encablures de la présidentielle, cette absence de politique culturelle n’est pas sans inquiéter ceux qui pensent que la culture est le ciment de toute humanité.


Cause animale L214

Jean-Luc Mélenchon 15,7/20

Benoît Hamon 14,7/20

Emmanuel Macron 7,1/20

Jean-Luc Mélenchon dénonce le « martyre de la population animale » et souhaite « éradiquer la maltraitance envers les animaux ». Hormis les souffrances des animaux dans les corridas et dans les cirques, le député européen concrétise cet engagement à travers des propositions audacieuses sur le Droit animal (inscription dans la Constitution du respect dû aux animaux, politique nationale de stérilisation...), la chasse (il est le premier candidat à répondre au collectif du 21 septembre : instauration du "dimanche sans chasse", contrôle strict, abolition de pratiques comme la vénerie sous terre, la chasse à courre, les lâchers… ), l’expérimentation animale (il se déclare prêt à « désobéir » pour aller vers la généralisation des méthodes non-animales) et l’élevage (interdiction de l’élevage en batterie, de l’abattage sans étourdissement, réduction de la part des protéines carnées, normes exigeantes dans les abattoirs...). Sa mesure emblématique est la mise en place d’alternatives végétariennes dans la restauration collective. Les prises de parole du candidat, son boycott du Salon de l’agriculture et la réponse de la France Insoumise aux propositions du manifeste AnimalPolitique révèlent un véritable intérêt pour la prise en compte des animaux. Benoît Hamon souhaite garantir le « respect des plus hautes exigences en matière de bien-être de l’animal, en toutes circonstances, et sans exception ». Cet engagement se décline par des mesures concrètes (mise en oeuvre des préconisations de la commission d’enquête sur les abattoirs, disparition progressive de la détention des animaux dans les cirques, politique nationale de stérilisation...) et des orientations plus vagues (favorable au développement des méthodes de recherche non-animales, réflexion sur des « alternatives possibles au gavage », “commission de dialogue” sur l’abattage sans étourdissement, réflexion sur l’instauration d’une option végétarienne dans les cantines, critique de chasses dites “traditionnelles”, des chasses présidentielles et des lâchers d’animaux). Benoît Hamon semble cependant chercher le soutien des chasseurs et refuse de prendre position sur les corridas. Si Emmanuel Macron mentionne le « bien-être animal » dans la partie de son programme concernant l’agriculture, le candidat affiche clairement son indifférence à la souffrance des animaux. Favorable aux chasseurs (volonté de réouvrir les chasses présidentielles, participation au congrès de la Fédération Nationale des Chasseurs…), au développement de l’élevage intensif et d’un modèle tourné vers l’export, à l’assouplissement des quotas de pêches… l’ensemble des orientations du candidat constituent un véritable recul. La remise en cause de son engagement de l’arrêt de l’élevage en batterie des poules pondeuses illustre bien l’absence de marge de manœuvre du candidat vis-à-vis des filières. Emmanuel Macron va d’ailleurs jusqu’à afficher devant la FNSEA un certain mépris pour les associations de protection animale.


François Fillon 4,1/20

Marine Le Pen 10,9/20

François Fillon dit souhaiter « améliorer le bien-être des animaux d’élevage et renforcer le contrôle des abattoirs » et « faire de la protection animale une cause nationale ». Hormis une opposition à l’abattage sans étourdissement et une réponse en faveur de la reconnaissance de la sensibilité des animaux sauvages, ces déclarations de principe semblent bien éloignées de ses engagements. En tant que député, il ne laisse aucune trace d’action en faveur des animaux et a notamment été absent lors du vote sur la “loi Falorni” (seule proposition de loi ayant eu pour objet la souffrance animale lors du quinquennat écoulé). Son appui marqué au gavage, à la corrida et à la chasse (faible encadrement, intervention des chasseurs dans les écoles, intégration du Président de CNPT dans son équipe de campagne, participation au congrès de la Fédération Nationale des Chasseurs…), à l’élevage intensif (abaissement des normes, aides publiques, soutien à l’export...) et à l’affaiblissement de l’encadrement des quotas de pêche démontrent un désintérêt réel du candidat pour la protection des animaux et même un certain dédain pour les associations de protection animale. Marine Le Pen souhaite donner un « réel sens politique » à la protection des animaux dans le cadre d’une « priorité nationale ». Cet engagement se traduit à la fois par une sensibilité affichée et par des avancées (interdiction de l’élevage en cage et de l’abattage sans étourdissement, renforcement de la protection des lanceurs d’alerte, développement des alternatives à l’expérimentation animale…). Cette tendance reste relative et se heurte à un maintien affiché du statu-quo : absence d’alternatives végétales dans la restauration, avantages fiscaux et abaissement des normes pour l'élevage, pas d’opposition à la détention d’animaux dans les cirques, soutien aux exportations de foie gras, ainsi qu’un éloge de la chasse. Ces contradictions se retrouvent notamment au sein de son parti entre les propositions du collectif Belaud-Argos, dédié à la cause animale, et les déclarations de son directeur de campagne David Rachline, qui soutient les corridas et qualifie de « parasitaire » la reconnaissance de la sensibilité des animaux. Satisfaire les électeurs sensibles aux animaux tout en ménageant certaines franges de l’électorat rural, c’est tout le paradoxe de la candidate.


DEVELOPPEMENT ET SOLIDARITE INTERNATIONALE-Action contre la faim – CARE – Action Santé Mondiale – ONE -

Jean-Luc Mélenchon 10/10 -

Benoît Hamon 10/10 -

Emmanuel Macron 7,5/10

François Fillon NN (2/10)

Marine Le Pen NN

Le positionnement de François Fillon sur le droit d’asile ne nous permet pas de le noter pour le moment. "Imposer que les demandes d’asile soient effectuées dans les pays de départ dans les consulats européens" Or, selon l’Article 1-A-2 de la Convention de Genève et le paragraphe 88 du Guide des procédures et critères à appliquer pour déterminer le statut de réfugié au regard de la Convention de 1951 et du Protocole de 1967 relatifs au statut des réfugiés, il faut se trouver hors du pays dont on a la nationalité pour pouvoir se voir reconnaître le statut de réfugié. Nous lui demandons donc de modifier cette partie de son programme afin que nous puissions le remettre en course. Le droit d’asile est un droit humain fondamental reconnu par l’article 14 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il est aussi garanti dans le préambule de la Constitution française et dans la Convention de Genève relative au statut des réfugiés du 28 juillet 1951. Nous refusons donc d’évaluer les candidat-e-s le remettant en cause tant que leurs programmes.



Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.