Le Périodique n° 93

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Trimestriel I € 6 I janvier - février - mars 2015 I n° 93 I www.upp.be

L’Eventail,

127 années d’existence et toujours jeune Interview avec Thierry Misson

En 2015, le papier n’est pas mort! Small is beautiful … Juliette & Victor magazine My jour : kiosque en ligne pour articles en vrac Droit d’auteur: l’économie du secteur culturel en danger UPP info


#sommaire

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En 2015, le papier n’est pas mort ! En 2015, le papier n’est pas mort ! Small is beautiful … Juliette & Victor magazine A la Une - interview interview avec Thierry Misson A la Une - kiosque en ligne Myjour, kiosque en ligne pour articles en vrac Pro Justitia Droit d’auteur : l’économie du secteur culturel en danger Epinglé Le saviez-vous ? La lecture de … Sabine Panet UPP info

#colofon

Les gens lisent beaucoup et cela ne changera pas en 2015. Même si les pratiques de lecture évoluent fortement. La lecture numérique et la lecture en un coup d’oeil (la lecture de courts fragments de texte la plupart du temps comme légendes de photos ou de vidéos) sont en hausse. Bien entendu, lire sur papier reste important. Dans ce domaine nous constatons quelques évolutions : les volumes de médias papiers en général continuent à diminuer et la presse payante a de plus en plus de peine à rivaliser avec la concurrence de la presse gratuite sur internet. Cela dit, on constate que le support papier s’adapte à sa manière… le papier est davantage mis en valeur dans sa forme pure, par exemple les différentes variantes de papier et l’utilisation d’énormes possibilités de procédés d’impression sophistiqués. Deux éléments qui donnent au papier une dimension plus attrayante et sensuelle. Dans ce numéro, nous traitons d’un magazine qui est une synthèse parfaite de ce que nous venons de dire et qui a su parfaitement s’adapter aux évolutions : L’Eventail*. Ce mensuel culturel haut de gamme s’est réinventé il y a une petite dizaine d’années sous la houlette de Thierry Misson (interview p. 4). Grâce a un positionnement intelligent sur le marché et une complémentarité avec le numérique, la version papier se porte mieux que jamais. Bref, 2015 ne sera pas synonyme de mort pour la presse papier. Ce sera également l’année de nouvelles innovations digitales vantées par les médias traditionnels (surtout les médias imprimés) mais, au final, la rentabilité de ces mêmes médias sera toujours dépendante de ce bon vieux support papier… (ldp)

Ont participé à ce numéro: Luc De Potter - Isaac De Taeye - Renaud Homez Régie publicitaire & adresse de la rédaction: Bld. Ed. Machtens 79/boîte 23 - 1080 Bruxelles Tel: 02 414 12 35 - Fax: 02 414 23 95 info@upp.be - www.upp.be Création: Kliek Creatieve Communicatie Impression digitale: Symeta Editeur responsable: Steven Van de Rijt, Parmastraat 65 - 9120 Melsele

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*L’Eventail est le plus ancien périodique belge de langue française. Il fut créé en 1887 et distribué à l’origine dans les salles de spectacles bruxelloises en mal d’aération (d’où son nom)


#small is beautiful…

Juliette & Victor Cette nouvelle rubrique a pour but de vous faire découvrir des magazines moins connus du grand public mais qui sont, dans leur domaine, des références incontestables. Juliette & Victor, le magazine de l’art de vivre franco-belge, inaugure cette rubrique. La Belgique serait-elle devenue le nouvel eldorado des Français ? On dénombre plus de 200.000 Français à s’être installés en Belgique (pas toujours pour des raisons fiscales), en particulier à Bruxelles. Alain Lefebvre, fringant sexagénaire et pas avare de bons mots, a su parfaitement capter ce public en lançant, il y a une dizaine d’années, Juliette & Victor (lisez JV pour « J’y vais »), un magazine spécialement dédié à tous ces Français qui, comme lui il y a une dizaine d’années, on fait le grand saut vers notre plat pays. « C’est pour faciliter l’arrivée de mes compatriotes que m’est venue l’idée de créer Juliette & Victor», a-t-il confié au journal Le Soir ; le titre fait d’ailleurs référence à Victor Hugo et à sa maîtresse Juliette Drouet, exilés en 1851 à Bruxelles pour échapper aux foudres de Napoléon III. Alain Lefebvre n’en est pas à son coup d’essai dans le monde de la presse : en France, il dirigeait les titres Biba, Stratégies, Côté Sud, Côté Ouest, Côté Est qu’il a revendus au groupe de presse belge Roularta.

Pari réussi Le magazine n’a pas mis longtemps à trouver son lectorat. Tiré à plus ou moins 20.000 exemplaires à raison de 8 numéros par an (prix : 6 €), il s’écoule comme des petits pains (français) acheté aussi bien par des Français que par des Belges. « On capte de plus en plus de Belges qui grâce à nous ont pu découvrir ce que la presse locale ne leur montrait jamais : les délices, les joies et les beautés de leur pays » se félicite-t-il lors d’un entretien accordé à La Libre Belgique.

Sur un plan éditorial, le magazine se veut haut de gamme et un décodeur pour Français exilés, proposant à ses lecteurs de bons plans culturels,

Alain Lefebvre Editeur

les dernières tendances modes, des adresses gastronomiques, des idées de voyage mais également des reportages de fond variés. Chaque année, JV publie aussi deux hors-série (le guide des bonnes adresses en Belgique et un guide pour « s’installer et bien vivre en Belgique »). R.H.

IDENTIKIT Editeur : JV SPRL Editeur Responsable : Alain Lefebvre Public cible : expatriés français en Belgique et Bruxellois Tirage : ± 20.000 ex. Prix de vente : 6 € Fréquence de parution : bi-mensuel (6x/an) Distribution : AMP Format : 250 x 300 mm Nombre de pages : 186 pages Digital : www.jvmagazine.be

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#à la une - interview

L’Eventail, 127 années d’existence et toujours jeune Arrivé au seuil de la villa cossue abritant la rédaction de L’Eventail à Uccle, on se doute que l’on frappe à la bonne porte. C’est en effet ici que nous reçoit Thierry Misson, administrateur délégué de Berpress, le groupe propriétaire du célèbre magazine culturel et lifestyle. L’homme est élégant, a le verbe mesuré et un flegme tout britannique. Au cours de l’entretien, il n’éludera aucune question, l’occasion d’en savoir un peu plus sur ce titre dont le succès ne se dément pas depuis déjà 127 ans et qui connait une seconde jeunesse depuis quelques années… (R.H.) Comment un ancien banquier - né en France de surcroit - arrive-t-il dans le monde de l’édition de presse belge ? Je suis peut-être né en France mais je suis Belge. Ce sont des chapitres de vie et une combinaison de facteurs qui font que je suis ici en face de vous. C’est suite à une réflexion profonde sur le monde de la finance et de son avenir que j’ai décidé de me diriger vers d’autres secteurs d’activité. C’est aussi une rencontre. Avec Monsieur Jacques Berrebi à Paris où je travaillais à l’époque. Il avait besoin d’un directeur général pour superviser ses activités en Belgique. Je l’ai rejoint et accompagné au développement de nouvelles activités - dont la reprise du fonds de commerce de L’Eventail.

Le groupe dont vous êtes le Directeur général – Bercom, dont fait partie Berpress - est également actif dans la communication au sens large et même de production cinématographique. Nous avons arrêté les activités cinématographiques. Mais il est vrai que nous sommes actifs dans un échantillon de secteurs en qualité d’investisseur à part entière.

Ce n’est pas voulu du tout et si c’est la perception que les gens en ont, il faut que je change de métier (rires). Non, on s’est efforcé de modifier le contenu de L’Eventail, son format, la maquette, la couverture. On a surtout essayé de positionner le contenu rédactionnel face à une nouvelle clientèle, en tout cas une clientèle devenue notre cible numéro un – celle issue des banques privées. le périodique I janvier-février-mars 2015

A ce propos, une petite anecdote qui me fait toujours sourire.

“Nous voulons mettre en évidence le beau sous toutes ses formes” L’Eventail a vu le jour en 1887 et semble immuable. Est-ce volontaire ? Qu’est ce qui a changé pour le magazine depuis lors ?

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Thierry Misson administrateur délégué de Berpress

Le jour où nous avons voulu marquer notre changement, nous avions choisi d’illustrer la une avec une peinture d’un nu de Tom Wesselmann – qui est un artiste New-Yorkais américain que j’adore –, une peinture extrêmement colorée comme le sont tous ces tableaux. Cette une a suscité beaucoup de réactions de la part de nos « anciens » abonnés choqués de voir un nu en une de L’Eventail. Ceci pour dire qu’on a procédé à beaucoup de changements tout en préservant ce qui fait le succès de L’Eventail, à savoir son attachement à certaines valeurs traditionnelles, l’interdiction qu’on se fait d’aborder des sujets polémiques, etc.


Nous voulons mettre en évidence le beau sous toutes ses formes. Comment définiriez-vous la ligne éditoriale de L’Eventail ? Pour bien comprendre la ligne éditoriale, il faut cerner la clientèle sur laquelle on a positionné ce titre. Nous avons des lecteurs cultivés, très cultivés pour la plupart certains. Il faut pouvoir constamment les surprendre en abordant des sujets qu’ils connaissent. C’est un vrai challenge qu’on a imposé à tous nos journalistes. Un sujet doit être abordé en racontant une histoire avec un angle particulier de sorte que nos lecteurs trouvent encore à s’instruire, à apprendre. Nous sommes dans le secteur du lifestyle et du luxe. Sur ce dernier point, notre objectif n’est pas de montrer l’habileté des maisons de luxe à nous vendre leurs produits mais de raconter l’histoire des hommes qui ont fondé ces maisons et qui ont fait que leur nom et leur marque sont connues à travers le monde. Votre lecteur type est donc un homme cultivé relativement aisé… Pas seulement. Le maître mot est en effet la culture. Les gens qui nous lisent sont bien sûr principalement des personnes appartenant à une certaine couche sociale très cultivée mais aussi, par exemple, des étudiants ou des experts à la recherche d’informations pointues sur tel ou tel sujet que nous avons abordé. 127 ans d’archives éditoriales représentent une source inestimable, un certain témoignage de l’histoire de la Belgique. L’Eventail est donc essentiellement un magazine d’art ? Non, ne nous méprenons pas : l’art est prépondérant mais il ne s’agit pas d’un magazine d’art. Nous traitons d’un « éventail » de sujets, aussi bien de découvertes de pays à travers le monde que de sujets de société, etc. Entre autres choses, une rubrique géopolitique écrite par Dominique Bromberger et que je suis attentivement depuis son lancement. Cette chronique est un modèle dont les écoles de journalisme

pourraient s’inspirer. On a la chance de pouvoir se doter de collaborateurs de très haute facture. L’Eventail se rapproche-t-il, dans une certaine mesure, d’un magazine people haut de gamme ? Je tiens à préciser que L’Eventail n’est pas un magazine « people ». Encore une fois, on touche une classe de la population très aisée. Cette classe sociale se retrouve souvent autour d’œuvres de charité, de dîners de gala qui ont toujours un but caritatif ou d’utilité publique ; à ces occasions, il est vrai que nous mettons en évidence cette classe dans les pages « mondanités » de notre titre. Sur les 250 pages que comporte le magazine, seulement 15 pages sont consacrées aux mondanités. Certes, auparavant, le magazine était davantage centré sur la noblesse et réservé à ce milieu-là. Cette période est désormais révolue. Cette position très ciblée facilite-t-elle la recherche d’annonceurs ? Et quels types d’annonceurs recherchez-vous en priorité ? Nous avons effectivement deux grands partenaires : les organisateurs de grands rendez-vous d’art en Belgique (et en Europe) et les banquiers privés. Lors de l’analyse que nous avons faite de notre positionnement sur cette clientèle très haut de gamme, on a constaté que l’un des dénominateurs communs auprès de cette clientèle est l’art. Dès lors, nous avons relevé trois catégories de clients intéressés par l’art au sein de la clientèle des banques privées. Ceux qui ont eu la chance de naître dans des environnements qui baignaient d’objets d’art et qui possèdent naturellement les codes du marché de l’art ; ceux qui ont amassé rapidement une fortune et parmi ceux-ci, deux sous-catégories : d’une part, les gens qui voient l’art comme un actif d’investissement à part entière (les plus compliqués, ils veulent tout connaître) ; enfin, les gens qui n’ont aucun code mais qui savent qu’ils doivent avoir des artistes contemporains dans leur patrimoine - un Jeff Koons, un Tuymans.

Diversification : L’Eventail organise des déjeuners littéraires Ils font alors appel à des experts et suivent le marché de près. C’est pourquoi, depuis sept ans, nous nous efforçons de couvrir les grands événements d’art (dans toutes les disciplines). Quid des annonceurs immobiliers qui représentent une part substantielle des publicités de L’Eventail ? Il faut savoir que le titre vit essentiellement de la publicité. Nous avons deux grandes sources de recettes : la publicité commerciale et la publicité immobilière. Pour cette dernière, il est vrai que nous avons développé un savoir-faire très apprécié par les agences. Nous sommes évidemment aussi

“Je tiens à préciser que L’Eventail n’est pas un magazine 'people' ” tributaires de la disponibilité de ces biens sur le marché. Si, par exemple, le magazine comporte une quarantaine de pages immobilières, c’est un signe qui permet d’évaluer l’état du marché immobilier. >> le périodique I janvier-février-mars 2015

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#à la une - interview Comment s’organise la structure de rédaction de l’Eventail ? J’ai été formé à l’anglo-saxonne donc je suis un adepte du modèle de la sous-traitance. L’essentiel des fonctions non-stratégiques sont sous-traitées à l’exception des régies commerciales. Quatre personnes travaillent à temps plein pour fabriquer 250 pages tous les mois à raison de dix fois par an, et une cinquantaine de journalistes freelance nous génèrent ce qui fait le succès du magazine, c’est-à-dire le contenu. Nous avons enfin une relation très étroite avec notre studio de graphisme. Vous avez racheté récemment les magazines L’Evénement et La Gazette Diplomatique (suite à la faillite de l’éditeur Dupuis) qui étaient parmi vos concurrents. Quelle est la stratégie sous-jacente à ce rachat ? L’Evénement n’était pas un véritable concurrent. En effet, lorsque nous avons acquis ce titre, on s’est rendu compte en comparant les bases d’abonnés de L’Eventail et de L’Evénement, que nous avions peu d’abonnés en commun et donc peu d’overlap. Ceci dit, il s’agissait aussi d’un titre positionné dans l’art de vivre, bien fabriqué et avec son propre marché. Nous avons donc essayé de séduire ce marché en créant de nouvelles rubriques qui étaient fort développées dans l’Evénement et dans une moindre mesure dans L’Eventail.

Le marché publicitaire a suivi et les abonnements et les ventes de L’Eventail ont augmenté (L’Evénement ne sera plus publié mais va revivre au travers de L’Eventail, Ndlr.). Concernant La Gazette Diplomatique, nous travaillons à un projet qui a été présenté à des partenaires importants notamment le ministère des Affaires étrangères. Son lancement n’a pas encore été défini car nous réfléchissons toujours sur la politique rédactionnelle. Nous déciderons dans le courant du mois de juin. Quels sont les titres que vous considérez comme concurrents à L’Eventail ? Comment L’Eventail se différencie-t-il de ceux-ci ? Nous n’avons pas réellement de concurrents directs. Par contre, je dirais que nos concurrents se situent au niveau des pôles rédactionnels et varient en fonction des catégories d’annonceurs. Par exemple, sur la clientèle « française », Juliette & Victor est un de nos concurrents. Dans le monde des annonceurs automobiles, il existe pléthore de magazines spécialisés qui nous concurrencent sur le secteur des voitures de luxe. Mais L’Eventail a l’avantage d’être un des seuls magazines regroupant toutes ces catégories en les présentant sous leur plus bel angle. Pour une publication comme L’Eventail, la distribution ne doit pas être une tâche aisée… Comment faites-vous pour optimaliser celle-ci selon les points de vente, les zones géographiques ? Il n’y a pas de recettes miracles. Les ventes dépendent de plusieurs facteurs : de la quantité d’exemplaires fournis dans un point de vente, de l’attrait de la couverture par rapport à la clientèle géolocalisée, de la mise en avant ou non de ce titre à l’intérieur ou à l’extérieur de la librairie, de la présence de promotions ou de partenariats... Le métier de la distribution est très complexe. On se rend compte par ailleurs que l’on rate des ventes car les magazines n’ont pas été livrés dans les délais ou les instructions n’ont pas été transmises. C’est pourquoi

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nous avons engagé des personnes qui se rendent dans les points de vente pour s’assurer que L’Eventail est bien placé. Nous avons même été jusqu’à augmenter la commission attribuée aux indépendants. Quelle est la proportion abonnements / ventes en kiosque ? Avez-vous d’autres canaux de distribution ? Nous avons des partenariats qui nous assurent des tirages importants : 35 28% de nos diffusions à destination des kiosques ; 65 72 % en placements directs ou abonnements. Les placements nous assurent une base solide mais peuvent avoir un impact direct sur les ventes. Je m’explique ; un de nos partenaires importants est la BRAFA – celle-ci achète une quantité très importante du numéro de janvier qui leur est spécialement dédié et qui est offert à tous les clients privilégiés du salon. En revanche, les ventes en kiosque du même numéro de janvier seront inévitablement impactées. L’Eventail est aussi présent sur le marché français. Quelle est votre position sur ce marché ? Le magazine est-il adapté pour le lectorat français ? De quelle manière est-il distribué, dans quelles villes ? L’Eventail est en réalité présent sur le marché français depuis très longtemps mais n’a pas connu le succès escompté pour des raisons que j’ignore car je n’étais pas encore aux affaires. Toutefois, le nom de L’Eventail jouit d’une


Aujourd’hui, L’Eventail n’est plus seulement un magazine mais est devenu une marque au travers de l’organisation d’événements, de cycles de conférences, de déjeuners littéraires, de voyages, etc belle notoriété en France et en particulier à Paris. Le propriétaire du groupe étant Français (Jacques Berrebi, ndlr.), il était normal qu’on essaie de capter cette clientèle, avant tout pour séduire la clientèle française venue s’établir en Belgique. Ainsi, nous avons décidé, par exemple, d’informer nos lecteurs français (vivant en Belgique) sur les événements se déroulant à Paris parce que nous avons constaté que ceux-ci faisaient régulièrement l’aller-retour. Somme toute, nous gardons un contenu belge.

Ces manifestations rencontrent un tel succès que viendra un moment où il nous faudra privilégier nos abonnés ; on peut même envisager que dans un avenir proche L’Eventail crée son propre cercle.

Nous avons également bénéficié des partenariats conclus avec certains partenaires.

Le support papier semble être celui qui convient le mieux à un média tel que L’Eventail.

Je n’ai pas une vue aussi lointaine. Quoi qu’il en soit, je pense que L’Eventail a toutes les raisons d’exister. La technologie sera telle qu’il y aura un fort pourcentage de nos ventes online. Le marché continuera à accompagner un titre comme le nôtre car nous sommes un titre de niche.

Vous avez raison de dire que L’Eventail plaît généralement davantage sous sa forme print ; d’ailleurs nos lecteurs – qui sont souvent des collectionneurs dans l’âme – aiment le conserver. L’Éventail dispose depuis peu de temps d’un nouveau site web. Quelle est votre stratégie au niveau numérique ? Le public visé est-il le même que pour le magazine papier ?

Outre vos activités purement éditoriales, quelle est votre stratégie de diversification ? Vous organisez des déjeuners littéraires…Vous semblez d’ailleurs être fort présent sur le marché culturel (via des expositions, des spectacles, des vernissages). Effectivement. Aujourd’hui, L’Eventail n’est plus seulement un magazine mais est devenu une marque au travers de l’organisation d’événements, de cycles de conférences, de déjeuners littéraires, de voyages, etc.

Le numérique est indispensable. Il nous faut investir dans la clientèle de demain. Nous avons donc réalisé des investissements dans le domaine du digital qui se déclinent en deux phases : d’une part, un site internet complètement refondu et qui nous permet de dialoguer avec notre clientèle existante et d’attirer une clientèle plus jeune ; d’autre part, nous avons décliné le titre en version tablette afin de toucher les Belges vivant à l’étranger. Vos ventes sont en hausse alors que le marché de la presse est en berne. Comment l’expliquez-vous ?

Comment voyez-vous L’Eventail dans 10 ans ?

Quelles sont les clés du succès pour une entreprise d’édition professionnelle ? Il faut d’abord parvenir à dialoguer avec son lecteur et justifier ce qui peut le pousser à effectuer une dépense pour votre magazine. Ensuite, il faut connaître son marché. Nous avons mis quatre ans à comprendre comment orienter le contenu rédactionnel en fonction de la clientèle que nous avions et de la clientèle que nous voulions avoir. Par ailleurs, il ne faut pas se limiter à l’édition et donc développer d’autres sources de recette. Enfin, il faut rester honnête et ne jamais décevoir son lectorat. Le reste – tout aussi indispensable - tient à la qualité des ressources humaines et du contenu journalistique. www.eventail.be

L’année 2014 a été en effet très bonne avec une augmentation de 7 % de nos ventes en kiosque suite notamment à un suivi plus rigoureux quant à la distribution du magazine. le périodique I janvier-février-mars 2015

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#à la une - kiosque en ligne

Myjour, kiosque en ligne pour articles en vrac Les chiffres de vente de presse continuent de chuter inexorablement. Les éditeurs ne semblent pas encore avoir trouvé d’alternatives concluantes et rentables pour compenser cette baisse. Aussi, leurs initiatives numériques ne sont-elles pas encore en mesure de contrer l'érosion des ventes. (ldp)

Les éditeurs recherchent un business model numérique Cette évolution oblige les éditeurs à repenser leur business model. Journaux et magazines sont aux prises avec la rentabilité de leur contenu numérique. Selon la logique de l'éditeur, trois modèles d'affaires sont appliqués : soit, offrir tous les contenus numériques gratuitement et compter uniquement sur la publicité pour les rentabiliser ; soit faire payer tout le contenu numérique (sous forme de paywall) ; soit, une combinaison des deux : une partie du contenu gratuit et une autre partie payante (contenu plus détaillé ou spécifique).

Jan Verheul Directeur général Myjour

Les acteurs du numérique offrent une alternative Depuis 2013, il existe des alternatives de lecture en ligne rémunérées provenant d’entrepreneurs numériques. Ces initiatives partent d’une vision nouvelle : combiner les besoins des utilisateurs de la génération internet (rapide, interactive et personnalisée) avec le contenu en ligne connu et généralement accepté. Soit, nous travaillons avec le modèle "pay per click" (iTunes) ; soit, avec le modèle «all you can eat» (voir Spotify, Netflix).

La France pionnière et les Pays-Bas en tête Relay.com est le pionnier du kiosque en ligne. Il y a un peu plus de cinq ans, ce détaillant français avait lancé des kiosques en ligne payants, à partir

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Bianca Oppelaar Channel manager Myjour desquels on pouvait télécharger des publications entières. Par numéro ou sous forme d’abonnement. Actuellement Relay.com propose dans son kiosque en ligne de choisir parmi plus de 600 titres de magazines. En tant que détaillant, on reste soumis au choix initial de vente par édition de magazine.

Ceci en opposition avec les joueurs néerlandais qui optent pour les ventes d'articles simples. Nos voisins néerlandais ont maintenant clairement pris les devants sur le marché des kiosques en ligne payants. Grâce à des initiatives comme Blendle, Myjour.com et eLinea, ils sont leaders du marché. Ces initiatives sont devenues les plateformes du marché de la presse en ligne. Ils fédèrent toutes les parties: journalistes, éditeurs et consommateurs de contenu. Parmi les plateformes néerlandaises, Blendle est de loin le plus connue. L’apport de capital commun (d'un montant de 3.000.000 €) du géant allemand des médias « Axel Springer » et du groupe américian « The New York Times Company » ont donné un coup de pouce à la réputation de Blendle. Blendle opère via un modèle «pay per click» (entre 0,2 € et 0,9 € par article) alors que eLinea, fonctionne à travers le modèle « all you can eat » (9,99 € par mois pour un accès illimité à tous les articles). Focalisons-nous sur le troisième joueur : Myjour. Il s’agit à notre avis du site le plus intuitif et surtout il offre davantage de possibilités aux éditeurs. Myjour se concentre principalement sur les titres de niche et offre un mélange intéressant de titres et d’auteurs. Myjour a créé son mode d’utilisation à partir des constatations suivantes: ✔ Il y a trop d'informations : les utilisateurs veulent recevoir des informations sur mesure (personnelles et pertinentes) ; ✔ Une information fiable, utile et spécifique est recherchée : l’utilisateur est prêt à payer pour cela ; ✔ La lecture numérique est un autre mode de consommation du contenu: on veut lire ne importe où et pardessus tout.


Partant, Myjour a développé un site très accessible et convivial, basée sur le principe de la timeline Facebook. En tant que lecteur, vous décidez quels médias et / ou les auteurs que vous souhaitez suivre et quels sont les sujets dont vous souhaité être tenu informer. Votre timeline expose les articles publiés et qui correspondent à vos intérêts ou les articles publiés par votre média préféré. Concrètement, vous achetez à Myjour un crédit (en euros). Si vous cliquez sur un contenu, il vous est possible de lire les premières lignes de l'article (preview). Si vous décidez d’acheter ledit contenu, vous cliquez sur le bouton d'achat et le montant d’achat sera indiqué ainsi que votre solde. Une fois l'article acheté, vous pouvez le lire sur tous les supports où, quand et autant de fois que vous le souhaitez. Vous pouvez partager le preview des articles via e-mail ou sur les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et Linkedin. Bref, Myjour est pour l'utilisateur un marché de contenu sur Internet qui est accessible de façon rapide et facile.

Myjour : des modèles d’affaires B-to-B et B-to-C pour les éditeurs Myjour garde une commission de 30% sur le prix de vente d'un article. Les éditeurs et les auteurs obtiennent un libre accès à leur système de gestion de contenu personnel (CMS) et ils décident quels articles sont affichés, quand et à quel prix. La connexion au CMS personnelle se fait via XML. Grâce à leur CMS, les éditeurs et les auteurs peuvent aussi voir le nombre de fois qu’un article a été lu. Le système CMS Myjour se distingue des autres kiosques en ligne. Les articles sont proposés de trois manières : 1. L'éditeur propose des articles destinés à la vente aux particuliers (B-to-C) Ces articles sont proposés aux lecteurs intéressés sur la page de présentation ou en tapant une recherche basée sur des préférences personnelles. L’utilisateur crée un compte et définit ses préférences de lecture et dès qu’un article en lien avec ses

capture d’écran du site Myjour (B to C) pour les lecteurs-acheteurs préférences est publié, Myjour le lui propose automatiquement sur sa timeline. 2. L'éditeur propose aussi des articles pour la republication (B-to-B). C’est la partie REPUB de Myjour. Les éditeurs peuvent ici rechercher d’une manière simple leur propre contenu. 3. L'éditeur peut utiliser Myjour sous forme de plate-forme numérique pour ses abonnés. Les abonnés reçoivent de l'éditeur un code unique pour le libre accès à tous les articles en vrac de sa publication présent sur le site de Myjour. Cela permet à l’éditeur d’éviter le coût d’investissement dans une plate-forme

numérique pour ses abonnés. Myjour propose toutefois aux lecteurs d’autres articles d’autres maisons d’édition. A noter enfin que l'éditeur (ou l'auteur) détermine lui-même le prix de vente de l'article unique ou de l'article qui est proposé pour la republication.

Perte du monopole Les kiosques en ligne démontrent une fois de plus (tout comme l’ont déjà démontré Google et les autres moteurs de recherche) que les «médias traditionnels» ont perdu leur monopole sur l'agrégation des contenus. Les éditeurs doivent être conscients que ces fournisseurs de services tiers constituent désormais un nouveau canal de ventes pour leur contenu. Le kiosque en ligne est une opportunité pour les éditeurs et ferait alors partie d’une combinaison de canaux de distribution pour leur contenu. www.relay.com www.myjour.com www.blendle.com www.elinea.nl

capture d’écran du site Myjour REPUB (B to B) le périodique I janvier-février-mars 2015

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#Pro Justitia

Droit d’auteur : l’économie du secteur culturel en danger La Cour de cassation belge a rendu un arrêt comportant des lourdes conséquences financières pour le secteur de la création. Il arrive bien souvent dans le secteur culturel au sens large que les auteurs cèdent à leurs employeurs (donc aussi les journalistes vis-à-vis de leurs éditeurs) les droits d’exploitation de leurs créations (textes, photos, musiques, etc.). Suite à cette cession, les employeurs deviendront propriétaires à part entière des œuvres cédées. En contrepartie, les auteurs pourraient recevoir un revenu dont une part est constituée de revenus professionnels - rémunérant une prestation -, et l’autre part de revenus de droit d’auteur - rémunérant la cession des droits d’auteur.

Les 15% sont retenus à la source par l’entreprise, que celle-ci rémunère un indépendant ou un employé. C’est ici qu’intervient (qu’intervenait) l’avantage au niveau des cotisations sociales. L’employeur ne doit (ne devait) en effet pas payer celles-ci sur les droits d’auteur. Mais il semble que ce système vertueux soit remis en cause par la juridiction suprême de notre Etat (la « Cour de Cassation ») qui a rendu un arrêt le 15 septembre dernier dont le moins que l’on puisse dire est qu’il vient jeter un pavé dans la marre. Pour bien comprendre, évoquons les faits de l’affaire à l’origine de la décision rendue.

"Outre ces implications financières on peut s’interroger sur le bien-fondé et la cohérence de cette décision " Quel intérêt pour l’auteur et l’employeur de prévoir une partie de la rémunération sous forme de droits d’auteur ? Celui-ci se situe à deux niveaux différents mais étroitement liés : au niveau fiscal et au niveau des cotisations sociales. Fiscalement d’abord. Les droits d’auteur, considérés comme des revenus mobiliers, bénéficient d’un impôt réduit visant à encourager la création. Cet impôt s’élève à 15% des droits après déduction des frais forfaitaires. Attention toutefois : le législateur a fixé un plafond à la rémunération sous forme de droits d’auteur ; la rémunération maximale (payée en droits d’auteur) ne peut dépasser 57.080 euros (pour l’exercice d’imposition 2015). Comment cette taxation s’applique-telle concrètement ?

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Une entreprise de spectacle versait à ses interprètes-salariés outre leur salaire, un montant mensuel forfaitaire de droits d’auteur (des « droits voisins » en langage juridique) provenant de la vente de CD des spectacles, et donc, en tant que tels, exonérés de cotisations sociales. Mais l’O.N.S.S., après enquête de l’inspection sociale, avait assigné l’entreprise considérant que ces droits étaient en fait de la rémunération (de prestations) soumise à cotisation sociale. Après 15 ans de procédure judiciaire (première instance, appel), la Cour de cassation a décidé que les droits d’auteur de ces artistes devaient être soumis aux cotisations sociales de l’O.N.S.S. Motif : ces droits d’auteur doivent être juridiquement considérés comme faisant partie intégrante du salaire.

Renaud Homez Conseiller juridique UPP

Cet arrêt engendre, comme on peu s’en douter, de lourdes conséquences financières pour les entreprises du secteur culturel qui devront désormais - sauf revirement de jurisprudence - également payer des cotisations sociales sur les droits d’auteur. Incohérence Outre ces implications financières on peut s’interroger sur le bien-fondé et la cohérence de cette décision. La Cour semble en effet assimiler les droits d’auteur à des revenus du travail alors que ceux-ci sont davantage assimilables à des revenus mobiliers provenant de la cession des droits que l’auteur détient sur son œuvre. C’est en tout cas la qualification que le fisc a retenu. Peut-on, dès lors, raisonnablement soutenir que les droits d’auteur soient différemment perçus selon qu’on ait affaire au fisc ou à l’O.N.S.S. ? De la même manière, faut-il en conclure que les revenus des auteurs salariés seront différemment traités que ceux des auteurs indépendants ? Cet arrêt apporte - hélas - plus de questions que de réponses. Bref, il faut espérer que la lumière soit faite sur ces zones d’ombre, et ce, en gardant bien à l’esprit l’intérêt de ce système (tel qu’en vigueur avant ledit arrêt) qui a le mérite d’insuffler une bouffée d’oxygène pour un secteur de plus en plus asphyxié économiquement. R.H.


#épinglé

La lecture de… Sabine Panet Sabine Panet est rédactrice en chef d’axelle, un mensuel féministe édité par Vie Féminine, un mouvement féministe qui défend une société solidaire et égalitaire. Seul magazine féministe en Communauté française, axelle propose chaque mois des regards originaux sur le monde avec « l’envie que l’égalité devienne enfin une réalité ».

Quel type de lectrice êtes-vous ? Une lectrice… compulsive, presque pathologique ! Les livres ont toujours été mon échappée, et ma bulle ; une ouverture au monde, et une cabane dans les arbres, tout à la fois. Aucun déplacement, même au coin de ma rue, ne s’effectue sans quelque chose à lire dans mon sac : au cas où. Que lisez-vous ? J’ai toujours plusieurs livres en cours en même temps, pour différentes humeurs et moments de la journée (ou de la nuit !): romans, essais, poèmes, bandes dessinées et romans graphiques, albums jeunesse à lire à deux avec ma fille… Souvent des nouveautés, en relation avec les écritures des femmes, les questions sociales et féministes – notamment pour les chroniques d'axelle magazine ! - mais aussi des classiques et des insolites, les coups de cœur contagieux d'ami-e-s bibliovores ou de libraires de confiance. En ce moment, je suis plongée dans Americanah, le dernier roman de l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie : c’est un ravissement. Et puis bien sûr les magazines, les revues, la presse quotidienne. Quel est votre périodique favori et pourquoi ? Question difficile ! Je pencherais pour la revue XXI : la naissance de ce trimestriel magique a coïncidé avec l’aboutissement d’un questionnement personnel : oui, on peut faire du journalisme « autrement » et il existe un lectorat prêt à vivre l’aventure. Avec XXI, les quatre saisons sont rythmées par des sujets longs, qui prennent le temps, magnifiquement écrits et illustrés- c’est très important !, par des focales décen-

Le saviez-vous ? ✔ Guido Magazine augmente son tirage de 80.000 à 100.000 exemplaires (45.000 FR et 55.000 NL). Le magazine estudiantin se pare aussi d’un nouveau format : de L 280 X l 203 à L 255 x l 185. Guido magazine cible les étudiants et les jeunes professionnels et est diffusé dans les grandes villes universitaires via une distribution de mains en mains et via des présentoirs de magazines. ✔ L’éditeur All4Com Publishing modifie les titres de ses titres de presse professionnelle. PME KMO Magazine devient PME KMO Community, Starters Magazine devient “Starters Community”, Eco Magazine devient “Eco Manager” et Forum Entreprises devient “Business For Lux”. ✔ “Si vous ne savez pas où vous allez, vous finirez probablement ailleurs.” (Dr. L.J. Peter)

Sabine Panet Rédactrice en chef d’axelle

trées, des regards curieux et empreints d’humanité, qui nous donnent à décrypter des thématiques actuelles en nous permettant nous-mêmes de nous faire notre propre opinion… et de vivre au diapason du siècle. Je conserve précieusement chaque exemplaire de la revue depuis sa création ; c’est un bel objet, et j’y replonge volontiers à la recherche d’une information développée ou d’une anecdote pleine de sens. Lisez-vous sur support numérique ? Quotidiennement sur les sites des principaux médias francophones ainsi que des médias féministes. Quant aux livres, j’aime trop le papier pour passer au numérique, quitte à m’esquinter le dos pour un passionnant pavé.

✔ Grinta! Publications, l’éditeur du magazine flamend de cyclisme Grinta!, lance un nouveau magazine. “Titanen” est un magazine sur les géants cyclistes de notre temps, sur ceux qui ont marqué l’histoire. Le premier numéro est consacré au coureur suisse Fabian Cancellara. Avec une interview fleuve, avec l’opinion de témoins privilégiés et avec des récits et reportages passionnants. Intéressant à savoir : Cancellara lui-même a été impliqué dans la création du magazine. ✔ Le Elle Beauty Team, qui inclut les magazines et les sites web Fr et Nl de Elle, a inauguré un nouvel espace qui permettra aux rédactrices de tester les produits de beauté. La “Elle Beauty Room” est équipée de miroirs, de tables à maquillage façon "loge d'artiste", d'étagères, etc. Le tout dans une déco 100% blanche. Désormais, les bancs d'essais, les crash tests et le tutorials seront réalisés sur place et viendront enrichir le contenu du magazine et de sa plateforme en ligne, où le native advertising s'y intégrera sous forme de vidéos. ✔ “La valeur d’un manageur se mesure à ce qui reste après son départ.” (Ton Soons)

le périodique I janvier-février-mars 2015

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#UPP info

© Photos : www.jacobz.be

Réception du Nouvel An de l’UPP

Peter Wouters (Openbaar Kunstbezit Vlaanderen) et Steven Van de Rijt (UPP)

Thierry Misson (L’Eventail) et Claudine Andrien (KMO-PME Community)

Johan Beke (Viza (asbl) et Yves Meulenijzer FIMOP (asbl)

Le musicien et chanteur brésilien Flavio a animé la réception de nouvel an UPP avec une large répertoire de bossanova.

Tom Heylen (Kerk & Leven) et Anne Vandenborre (Boerenbond)

Olivier Kempen (Tour & Taxis Magazine) et Luc De Potter (UPP)

Wim Wullaert (Grinta!) et Filip De Schaepmeester (Tenacs)

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