L’agribusiness pour la prospérité de l’Afrique

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7. Promouvoir un financement efficace et innovant

particulier pour les clients les plus modestes et les sociétés de l’agribusiness faiblement ou non notées (CNUCED 2007b). Il reste à savoir si les exploitations agricoles bénéficieront de cette concurrence accrue au sein des systèmes financiers africains, car certaines banques commerciales peuvent envisager de se tourner vers les segments de marché relativement mal desservis. Pour l’heure actuelle, les lacunes demeurent visibles, et les banques agricoles et les IFD44 conservent leur rôle, étant donné qu’aucune institution du secteur privé n’a émergé pour fournir le même type de financement, à savoir des financements à termes destinés au développement industriel et à l’agriculture à des taux d’intérêts suffisamment bas. L’avantage des IFD et des banques agricoles restantes est qu’elles tendent à bénéficier d’une bien meilleure présence que les autres institutions financières sur le terrain dans les zones rurales. D’un autre côté, beaucoup estiment au contraire que les IFD sont par trop élitistes et ne peuvent être gérées sur une base financièrement durable (Honohan et Beck 2007), et recommandent des réformes souvent centrées autour de leur privatisation. Le maintien du caractère public des IFD peut néanmoins s’avérer cohérent avec la mise en œuvre de réformes, comme c’est le cas avec la BNDA Mali (Doran et al. 2009), et nombre d’éléments de réforme essentiels, tels que la fin des taux d’intérêts subventionnés, peuvent être mis en œuvre, que les IFD relèvent de l’État ou non. Cette situation tend à créer une demande excessive de prêts, et ceux-ci sont rationnés par un effet combiné de l’influence politique et de l’augmentation des coûts de transaction liés à la demande de prêt, ce qui tend à réduire plutôt qu’à améliorer l’accès des petites entreprises aux financements. Simplifier les procédures de prêt tout en maintenant des taux d’intérêts proches des taux du marché peut dès lors jouer plus efficacement en faveur de l’amélioration de l’accès des plus petites entreprises aux financements que les taux d’intérêts subventionnés. D’autres reformes mobilisent l’épargne, telles que les produits basés sur la demande et les primes incitatives au personnel du secteur privé.

Crédit-bail Pour l’investissement de capitaux, des options alternatives de crédits bancaires sont possibles, telles que le crédit-bail, qui offre aux entreprises l’opportunité d’utiliser, et potentiellement de posséder, des équipements en contrepartie d’un échéancier de paiements. Il s’agit d’une forme de financement à base d’actifs, en vertu duquel le vendeur d’un actif fixe (le cédant) fournit également à l’acquéreur (le cessionnaire) le financement requis. L’actif lui-même constitue la garantie du paiement de la transaction, puisqu’il demeure la propriété du cédant pour la durée du contrat; ainsi, en cas de problème de remboursement, le cédant peut légalement reprendre possession de l’actif. À la fin du contrat de crédit-bail, l’actif est le plus souvent cédé au cessionnaire à l’occasion d’un paiement final. Il s’agit d’une forme de financement utile pour l’agribusiness, car il donne accès aux équipements et aux machines sans mettre une trop forte pression sur les flux de trésorerie, et contribue à préserver les liquidités au profit du fonds de roulement. Les sociétés spécialisées dans le crédit44. Honohan et Beck (2007) comptent une soixantaine d’IFD détenues par l’État.

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