L’agribusiness pour la prospérité de l’Afrique

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L’agribusiness au secours de la prospérité de l’Afrique

montre les résultats qu’il est possible d’atteindre en établissant un lien avec les entreprises et les agences publiques. En effet, ce lien a permis de créer des marques générales pour les cafés de qualité supérieure, tout en améliorant le secteur dans son ensemble. Il est donc possible de générer une valeur ajoutée pour de nombreux produits agricoles et agro-industriels en améliorant les liens avec les OPI. Il faut savoir que les 19 pays de la SADC-plus qui sont membres des organisations et conventions internationales pour la PI, et de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), ont élaboré une législation et des institutions dans ce domaine, mais elles datent souvent des années 1960 et 1970, et sont désormais caduques. Le Botswana, le Ghana, le Kenya, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe ont quant à eux révisé leur législation relative aux brevets dans les années 1990 et 2000 (ibid.). Seuls quelques pays (Le Kenya, Maurice et l’Afrique du Sud) disposent d’offices ou organisations de la propriété industrielle actifs, dotés d’un personnel et d’un matériel adéquats (ibid.). L’agence de la propriété intellectuelle éthiopienne montre l’importance des marques déposées, et plus particulièrement des marques générales regroupant les producteurs de café et autres parties prenantes. Néanmoins, comme indiqué précédemment, l’Éthiopie doit également mettre en place les autres facteurs essentiels pour la réussite de l’exportation. S’il est vrai que certains pays comme le Malawi et la Zambie font des progrès en ce qui concerne les marques déposées (CNUCED, 2006), ils doivent davantage renforcer ce pilier, notamment en adoptant la coopération sous-régionale dans le cadre de la protection de la propriété intellectuelle. Par ailleurs, le potentiel considérable en termes d’innovations de base et la valeur commerciale des connaissances autochtones restent également inexploités (Mugabe, 2009; ONUDI, 2006a; But, 2006). Au Nigéria, la production annuelle dans le secteur agricole informel, qui utilise les méthodes et techniques autochtones, est évaluée à 12 milliards de dollars et fait vivre 81 millions de personnes (But, 2006). Malheureusement, ces innovations sont peu partagées, et de nouvelles politiques seraient nécessaires pour diffuser les technologies en question dans tout le secteur. Les nouveaux programmes de STI sud-africains comprennent justement des mesures visant à financer, développer et diffuser les innovations de base, tout en les intégrant dans le SNI. De plus en plus souvent, les entreprises pharmaceutiques identifient et développent les marchés en s’appuyant sur les connaissances traditionnelles en matière de santé. Par conséquent, il serait possible de créer des entreprises de bioprospection qui seraient contrôlées par les producteurs locaux, pour leur propre bénéfice (Mugabe, 2009). Les systèmes de soutien technologique et les services d’assistance commerciale comprennent les services industriels de base, les services informatiques, la métrologie, les normes, les centres d’essai et de contrôle qualité, les centres de productivité, les agences de développement technologique et les laboratoires de recherche et développement (ONUDI, 2002). Il existe déjà divers systèmes de ce type en Afrique (ibid.), mais dans la plupart des pays, l’interaction avec les entreprises et les autres piliers des SNI reste très limitée. Or l’infrastructure technologique, à savoir les normes, les mesures de qualité et les organismes de métrologie, joue un rôle essentiel dans le développement de la compétitivité à l’échelle des entreprises, tout en 217


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