L’agribusiness pour la prospérité de l’Afrique

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6. Renforcement des efforts technologiques et des capacités d’innovation

Encadré 6.12: Système national d’innovation – les piliers 1. Le secteur des entreprises, constitué d’exploitations et sociétés de différentes tailles et appartenant à différents types de propriétaires, est le pilier central. 2. Les organismes de recherche et développement, d’éducation, de formation et de développement des compétences. 3. Les organismes de financement de l’innovation. 4. Les agences de protection de la propriété intellectuelle et les systèmes de soutien technologique et commercial. 5. Les agences de réglementation publique pour les registres des entreprises et les licences, les agences de protection de l’environnement, et les agences de protection de la propriété et de résolution des questions relatives à l’utilisation des terres. Les liens qui existent au sein de ces piliers et entre eux sont importants. En effet, le renforcement de ces liens peut être bénéfique aux entreprises pour ce qui est de la capacité d’innovation, puisque les possibilités de modernisation et d’augmentation de la productivité sont alors élargies et approfondies. Un nombre significatif de pays africains s’est doté de ces organismes, mais n’a pas encore établi ces liens, particulièrement avec les entreprises. Les petits pays d’Afrique pourraient tirer profit d’une coordination régionale des systèmes d’innovation, qui permettrait d’exploiter les économies d’échelle. Cependant, les institutions de base de ces pays ne souhaiteront pas céder leur pouvoir. Par conséquent, la spécialisation de ces organismes et leur coordination devront occuper une place de choix dans les futurs efforts d’intégration en Afrique. Pour que l’agro-industrie connaisse un large développement, les cinq piliers sont essentiels, tout comme les liens entre eux. Enfin, les SNI africains doivent également être prêts à répondre aux nouvelles avancées des autres pays, et à attirer la circulation des connaissances extérieures, particulièrement en provenance des entreprises et universités étrangères, et de la main-d’œuvre qualifiée mobile.

Il est possible de financer toutes ces mesures en fixant de nouvelles priorités dans l’utilisation des fonds nationaux (publics et privés) et des sommes fournies par les bailleurs de fonds. En Afrique, le cadre politique actuel n’est pas à la hauteur de ce défi; parmi les 19 pays de la SADC-plus, seule l’Afrique du Sud a créé des mesures incitatives afin de tisser des liens entre les cinq piliers. Par ailleurs, seuls le Kenya et l’Afrique du Sud ont su attirer la R et D des entreprises de biotechnologie agricole et pharmaceutique étrangères, et seule l’Afrique du Sud dispose d’un programme permettant de déduire les investissements privés en R et D des impôts à hauteur de 150 %, lorsqu’il s’agit d’une R et D scientifique et industrielle correspondant aux priorités nationales en termes de STI (Mugabe, 2009). Les mesures incitatives publiques sont également nécessaires pour veiller à ce que les organismes du deuxième pilier (instituts de R et D, organismes d’éducation et de développement des compétentes) s’adaptent davantage à la demande des entreprises. En Afrique, les mesures incitatives existantes sont à la fois inadaptées et largement inefficaces, même dans les pays en cours de réforme, comme la République-Unie de Tanzanie, où le système de R et D industrielle et agricole se situe bien en-deçà des besoins du secteur privé (Wangwe et al. 2009). En outre, les faiblesses institutionnelles sont exacerbées par le caractère insuffisant du financement public, la domination et la volatilité des financements issus des bailleurs de 214


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