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TEXTES DES TENDANCES DE L’UNEF

Texte présenté par la tendance « Unité et Actions Syndicale »

« FACE À LA CASSE DE NOS SERVICES PUBLICS, RÉAFFIRMONS L'IDENTITÉ SYNDICALE DE L'UNEF POUR GARANTIR UN DROIT À LA FORMATION À L'ENSEMBLE DES TRAVAILLEURS » « La radicalité, c'est la masse. » Henry Krazucky II y a deux ans, le congrès de Toulouse se refermait sur le vote de la nouvelle loi sur l'Enseignement supérieur. Le congrès de Nantes s'ouvre sur son application. Quel bilan pouvons-nous tirer de cette dernière séquence syndicale ? Le choix du syndicat de faire du cas par cas et de segmenter son analyse des réformes était-il pertinent ? À l'heure où la plupart des statuts des COMUE ont été votés sans que nous n'ayons pu avoir un impact sur ceux-ci et que le Sénat étudie la possibilité de régionaliser l'offre de formation, nous pouvons affirmer que non : l’UNEF s’est contentée de poser des « lignes jaunes », voir même « rouges ». Cette démarche syndicale inefficace découle de l’absence d’une réelle mise en dynamique de notre milieu. Si l'UNEF parvient à conserver une constance de ses effectifs militants, nous n'arrivons pas à renforcer notre assise sur l'Enseignement supérieur, faute de diversifier suffisamment les biais d'implication militants. Nous sommes séduits par l'idée d'un congrès de construction, qui fait suite à des évolutions réelles dans les pratiques syndicales de l'UNEF, à l'image de la campagne de rentrée qui rompait avec les « campagnes de conscientisation » habituelles. Mais aucun réel changement structurel ne peut s'opérer sans renouvellement des grilles d'analyse que nous proposons aux étudiants. Nous sommes en incapacité de mettre en dynamique plus d’une infime fraction d’entre eux, faute de les associer à notre activité. L'UNEF doit être l'outil de tous les étudiants, et non une fin en soi à laquelle ils peuvent adhérer lors des élections. Celles-ci occupent d’ailleurs la majorité de notre activité syndicale et conditionnent l'intégralité de notre feuille de route. Proposer un syndicalisme de proximité, c'est redonner confiance dans la lutte collective. Quel que soit le niveau de construction de l'organisation, nous ne pourrons être efficaces que si notre analyse syndicale et les débouchés qui en découlent sont justes. L'enchaînement des réformes universitaires s'inscrit dans une logique d'adéquation entre les formations et le marché du travail. Les entreprises peuvent se désengager davantage de leur devoir d'adaptation des travailleurs à l’outil de production, tout en laissant au service public la charge d'instaurer une concurrence entre les étudiants, par le biais d'un système universitaire à deux vitesses entre les établissements qui peuvent courir après les financements sur projets et ceux laissés à l'abandon faute de visibilité internationale. L'UNEF ne peut plus se permettre de nier l'existence d'une mise au pas de l'Enseignement supérieur sur les exigences du patronat. Autonomie des Universités, portefeuille de compétences individuelles, démantèlement des organismes de recherche publics : autant d'attaques contre le service public. Le service public est le moyen pour chacun d'accéder aux droits fondamentaux. L’État-providence, tout comme la sécurité sociale, sont des compromis forts avec la classe dominante, obtenus par des générations de travailleurs qui se sont mobilisés pour que chacun puisse bénéficier d'une protection sociale. L'UNEF doit donc garantir la sauvegarde de l'ensemble des « conquis sociaux », pour reprendre l'expression d'Ambroise Croizat, fondateur de la sécurité sociale. Le gouvernement ne négocie plus de droits pour les travailleurs, il abdique devant le patronat. La loi Macron, qui vise à détricoter le Code du travail, en est un exemple. Dans ce contexte, le syndicat ne doit faire de chèque en blanc à aucun gouvernement, indifféremment du fait qu'il soit libéral, conservateur ou social-démocrate.

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À partir de ces éléments, nous ne voulons pas nous constituer comme une majorité alternative, mais au contraire œuvrer à l'unité dans le syndicat. Ce texte est issu d'un devoir de tendance. Ce devoir interdit de pouvoir contribuer au débat par un autre biais, alors même que nous aspirons à renforcer l'UNEF avec l'ensemble du syndicat, en redonnant le pouvoir aux AGE. Alors que la dégradation de nos conditions de vie et d'études devrait pousser les étudiants à se mobiliser, le syndicat ne peut pas jouer son rôle, non pas parce que l'UNEF ne veut pas se battre, mais parce que l'UNEF n’est pas assez forte pour pouvoir se battre. Ensemble, changeons l'UNEF pour provoquer un renouveau syndical et avancer vers un syndicat de masse !

Une construction efficace et adaptée pour un syndicat de masse L’Université se massifie, massifions l’UNEF ! L’Enseignement supérieur est passé de 310 000 étudiants en 1960, à 2,43 millions à la rentrée 2014. Parallèlement, le syndicat n’a pas suivi cette massification, et regroupe actuellement moins de 1 % des étudiants. La population étudiante s’est diversifiée et la précarité est désormais une préoccupation quotidienne pour une part grandissante des étudiants. L’UNEF doit s’adapter à ces évolutions en refondant ses pratiques et son fonctionnement. La nécessité de massifier notre organisation pose la question de l’architecture géographique du syndicat et les moyens par lesquels on y implique les étudiants. Cela pose aussi la question des cadres démocratiques grâce auxquels militants et adhérents peuvent se saisir de l’activité et de l’orientation du syndicat en se sentant réellement appartenir à une organisation qui est avant tout la leur.

Une nouvelle définition de l'Union Nationale Qu’est-ce qu’une union ? Contrairement à une fédération, une union se définit comme un rassemblement d’entités ayant une direction commune et une cohérence globale. L’efficacité dans la construction du syndicat exige un aller-retour constant entre la direction nationale, qui coordonne les AGE, et l’initiative autonome des sections locales. Le suivi apporte un regard extérieur et ses compétences particulières à l’AGE mais ne saurait décider de l’activité à la place des militants dans le cadre d’une AGE construite. Dans un autre contexte, le rôle de l’Union Nationale est d’organiser la continuité du syndicat sur tout le territoire dans l’optique de permettre l’émergence de sections autonomes. Toutefois, l’Union est aussi la mutualisation des expériences entre AGE, soutenue à l'échelle nationale par la mise en place, notamment, d'une plate-forme nationale sur la défense individuelle, et également à l’échelle régionale, par l’application des Coordinations Militantes Régionales (CMR). Celles-ci sont un


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impératif car aussi bien les Communautés d'Universités et d’Établissements (COMUE) que les CROUS nécessitent le travail en commun des AGE. C'est par des rencontres et des échanges réguliers en dehors de tout positionnement de tendance que nous saurons collectivement être efficaces.

ouvert à tous les étudiants, une rencontre des résidents et de leurs associations pour qu'ils puissent se doter, à partir de leurs conditions de vie, d'une analyse et d'une stratégie les plus partagées possible. En parallèle, une initiative identique pour les doctorants doit voir le jour.

Les AGE sont les poumons de l'UNEF et la base de son unité. Elles doivent donc contribuer à l'élaboration de la ligne nationale. C'est en changeant le périmètre et le rôle de la Commission Administrative (CA) de l'UNEF que les AGE pourront être actrices de l'Union Nationale. En effet, la commission administrative regroupe les adhérents ayant droit de vote lors des collectifs nationaux. Chaque membre de la CA doit aussi pouvoir participer aux travaux des commissions nationales de l'UNEF, afin qu’elle devienne réellement une instance exécutive, et cela dans une optique de dépassement des clivages de tendance. Dans le cadre d’un système sans tendance où les AGE auraient toute leur place, les membres de la CA seraient issus et choisis par chaque AGE et non selon des quotas de tendances. Cela leur permettrait de réellement se positionner selon le mandat semi-impératif donné par les collectifs d’AGE. Les CN pourraient ainsi devenir de réels moments de travail, et non d'exposition de lignes de tendances pré-établies.

De même, le syndicat doit créer, au niveau national, des coordinations sans pouvoir décisionnel pour les établissements spécifiques type IUT, prépa, BTS, écoles... Ceci permettrait de mutualiser les expériences militantes et développer des lignes plus précises.

Des sections syndicales construites et autonomes Parce qu’une Union n’est forte que si sa base l’est vraiment, il apparaît comme essentiel d’avoir des sections syndicales construites et autonomes sur chaque site de l’Enseignement supérieur. Partout où c’est possible, l’AGE doit tendre vers la construction de Comités d'Action Syndicale (CAS). Le CAS correspond à une unité géographique et permet d'organiser le syndicat au plus proche des étudiants. Pour cela, il doit se doter, dans la mesure du possible, de référents d'amphi, véritables émetteurs et récepteurs du syndicat qui permettent d’être audible au sein des promos. Ces référents doivent construire à leur échelle le syndicat pour aboutir à de véritables cellules syndicales, dotées d'une autonomie d'action, mais dans le cadre des orientations fixées par le CAS et l’AGE. L'objectif d'une telle structuration est alors que chaque étudiant connaisse personnellement un référent syndical, et réciproquement que chaque référent ait un réseau mobilisable pour chaque échéance syndicale. De plus, la création de responsabilités thématiques (défense individuelle, festival étudiant contre le racisme, etc.), transversales aux CAS, permet de diversifier les biais d’implication militante. Une réforme du fonctionnement des AGE permettrait donc de renforcer le lien aux adhérents, rendant plus automatique le renouvellement de l'adhésion, et permettrait à chacun de pouvoir s'impliquer à son échelle, dans son TD ou son amphi. Rendre l'UNEF à ses adhérents veut aussi dire sortir d'un congrès oppressant. Il faudrait d’abord des AG décisionnelles semestrielles, qui permettraient de dresser un bilan local et de définir une orientation pour six mois. Ces AG, couplées à des réunions ouvertes de mise en dynamique mensuelles, redonneraient aux Collectifs d'AGE leur rôle statutaire : réunir le bureau pour assurer la coordination des CAS et le suivi des projets initiés à l'échelle de l'AGE.

Par un rapport dialectique entre notre construction syndicale et ces fédérations, nous arriverons à massifier le syndicat en prouvant son utilité sur les campus.

Renversons le système en tendance pour placer les AGE au cœur du débat démocratique ! À cette étape de notre réflexion, il s’avère que toutes nos propositions pour massifier l'organisation se heurtent à un choix irrationnel de l'UNEF : le fait de fractionner l'organisation en tendances. Historiquement, ce choix découle de la décision de faire coexister des groupes politiques dans une même organisation. Partant du principe que nous ne pouvons pas faire de syndicalisme si nous sommes un simple cartel d'organisations politiques, et que c’est l’efficacité dans nos actions qui prime, il est temps d'effacer cette erreur. Au quotidien, le système en tendances impose des clivages aux militants, crée des situations de conflits réglées de manière autoritaire par la tendance majoritaire au congrès. On ne compte plus le nombre d’exemples d’AGE immobilisées par un système trop rigide qui privilégie le rapport de force interne à la constitution de compromis. Ce système déplace les débats militants internes à une AGE vers le conflit de tendances caricatural et hors sujet car les camarades sont forcés de donner non pas leur avis propre mais la rigide ligne de leur tendance. Ainsi, ces débats aboutissent trop souvent à des solutions militantes inadaptées aux réalités quotidiennes des étudiants. Le système en tendances n'est donc pas un droit, mais un devoir qui contraint chacun à rester figé. Nous pensons au contraire que rompre la discipline de tendance, c'est aussi, effectuer les tâches syndicales en dehors du vote de congrès. Parce que nous savons d’ores et déjà que le système en tendances est trop ancré dans la structure de l’UNEF pour qu’il soit renversé à ce congrès, nous proposons de sortir progressivement les AGE du conflit de tendances pour leur permettre d’être à l’initiative de l’orientation du syndicat. Étant donné que le congrès national ne permet pas d’impulser des changements concrets dans le fonctionnement de l’UNEF, nous proposons qu’à l’avenir les Assemblées Générales de congrès locaux ne soient convoquées qu'à l'issu de ce dernier, et que chaque AGE puisse proposer des amendements sur le texte arrivé majoritaire à l'échelle nationale. Ce dernier ne serait plus le texte d'orientation de la tendance majoritaire, mais la base commune de tout le syndicat, sur lequel toutes les AGE travailleraient indifféremment de leurs votes.

C'est par le biais de réunions de CAS régulières qui débouchent sur une activité militante maîtrisée par les adhérents que nous pouvons redonner un sens aux réunions de l'UNEF.

Une analyse partant du réel pour impulser et massifier les luttes collectives

Des fédérations pour une UNEF hégémonique dans le milieu étudiant !

Apporter des méthodes de structuration adaptées et apaiser les relations internes du syndicat sont un premier pas vers la massification de celui-ci. Cependant aucune massification ne peut être utile sans une analyse, tant du service public de l’Enseignement supérieur et de la Recherche que de notre action syndicale au quotidien.

Une UNEF forte, c’est une UNEF présente partout. Si nos statuts prévoient des fédérations, telles que la Fédération des Étudiants en Résidence Universitaire de France (FERUF) ou la Fédération Nationale des Étudiants Chercheurs (FENEC), aucune d’entre elles ne coordonne réellement une activité militante. Devant ce constat, UAS propose d’impulser des structures locales autonomes dans leur activité militante et statutairement rattachées aux grands principes de l'UNEF.

Si la défiance envers le syndicalisme touche toutes les tranches de la population, il est à noter que cela fait désormais trois congrès qu'aucun mouvement d'ampleur n'a vu le jour dans les Universités. Une génération d'étudiants en Master aura vu cinq cycles électoraux, et les éventuelles victoires qui en découlent, mais n’aura vécu aucune lutte collective d'ampleur.

En complément, l'UNEF doit organiser lors du Collectif National de rentrée,

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Partons du réel pour sortir de la routine électorale Notre congrès s'ouvre sur la victoire au CNOUS : une victoire à l'arrachée. La bipolarisation de la représentation étudiante, entre la FAGE et l’UNEF, nous pose la question de notre action dans le milieu. En effet, comment départager deux appareils électoraux aux méthodes militantes rodées, et aux moyens quasi équivalents ? Si nous réaffirmons l'importance des élections, nous devons cependant revoir la façon dont nous les abordons et ce que nous en faisons. Nous avons tendance à les « sacraliser » car nous sommes conditionnés par leurs fréquences et parce qu’elles permettent de nous affirmer comme première organisation. En conséquence de quoi nous en faisons le seul biais d’implication des militants. Pour Unité et Action Syndicale, les élections universitaires sont bien plus le témoin de notre activité syndicale et de son appréhension par les étudiants. Elles permettent le prolongement de luttes déjà existantes, et apparaissent comme des temps de la mobilisation, et non comme une mobilisation en soi. La victoire de la section syndicale de Clermont-Ferrand, lors du CROUS 2014, prouve qu'il n'existe pas de barrière infranchissable entre mobilisation budgétaire et question sociale, à condition de prendre comme dénominateur commun la défense du service public. Par ailleurs, en réaffirmant l'importance des élections intermédiaires (promos, départements, UFR, écoles doctorales, cités-U), nous réaffirmons aussi le rôle d'élu de terrain. Ce dernier doit être en capacité de récupérer les informations les plus précises, de les transmettre et de rendre compte de son mandat par le biais de publications des élus, mais aussi d'être un levier des revendications étudiantes.

L'UNEF présente partout, sur tous les sites, intégrant des schémas de construction adaptés L’approche actuelle qu’a l’UNEF des élections étudiantes est indéniablement un frein à la construction durable des AGE du fait des objectifs « court-termistes » imposés par la fréquence des cycles électoraux. Chaque campus a ses spécificités, et les méthodes pour structurer notre intervention ne peuvent être que plurielles. Dans la perspective d'une mobilisation budgétaire d'ampleur, l’approche même de notre activité syndicale doit évoluer. En effet, lutter contre les expressions « ravager les campus » ou encore « militant commando » relève plus que du simple débat sémantique. Le syndicat dans son ensemble revendique et théorise une méthode d'intervention volontairement à sens unique, ayant pour but d'élever les consciences sur les campus : une méthode qui exclut l'échange, et finit par rendre incompréhensible notre intervention. Notre action sur les sites délocalisés ou peu construits en est le parfait exemple. Ces sites sont traités comme des objets secondaires, et aucun véritable plan de développement n’y est établit. On y va, on fait voter, et on repart. Pour UAS, la compréhension du monde universitaire provient de la qualité de l’implantation de l’UNEF et de la mutualisation des problématiques locales pour en tirer une feuille de route syndicale et accompagner nos sections vers l’autonomie. Si nous voulons construire un CAS sur un site atypique, tel qu’une UFR de santé ou une école d’ingénieurs, nous ne devons pas nous munir d’une notice générique, mais faire confiance aux étudiants qui composent le site. L’UNEF doit faire le pari de sections syndicales dynamiques, avec leurs revendications et leur rythme propres.

Comprendre les logiques libérales pour mieux les combattre Paradoxalement, partir du réel nécessite de prendre du recul, d’avoir une vision plus globale. En effet même si, - comme nous l’avons dit - chaque formation, chaque campus, a ses spécificités, toutes les problématiques que

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nous rencontrons aujourd’hui dans l’Enseignement Supérieur sont issues d’une logique globale et libérale. Logique que nous avons peine à contrer, faute d’une réelle analyse. Sous couvert de refuser le discours technocrate, la direction du syndicat ferme les yeux sur le contexte historique de ces réformes et les déconnecte les unes des autres. Pour chacune d’entre elles, nous choisissons d’extraire certains détails tout en niant l'esprit et les conséquences des lois. Lors du vote de la loi Fioraso, la direction du syndicat a fait passer le cadrage national des intitulés de formation pour un cadrage national des diplômes. Le syndicat ne s’est donc pas mobilisé, alors que cette loi poursuivait le processus de polarisation de l’Enseignement supérieur dans une optique de compétition internationale. Dans le même sens, le processus d'asphyxie budgétaire des Universités, contre lequel le syndicat se mobilise, date de la mise en place des Responsabilités et Compétences Élargies (RCE), et n’est pas un épiphénomène. Nous ne pourrons mettre fin aux problèmes de budgets qu’en remettant en cause l’autonomie financière et structurelle des Universités. De plus, notre intérêt trop faible pour les questions de recherche nous a empêché d'intervenir sur le démantèlement des principaux organismes de recherche, alors que c'est précisément le biais d’entrée, réforme après réforme, de la libéralisation des Universités. Nous refusons les tabous qui existent aujourd'hui dans le syndicat autour de la mise en place de pôles de compétition au niveau européen. En oubliant que la réforme Licence Master Doctorat (LMD) de 2002 a cassé le cadrage national des diplômes, en oubliant que la loi Liberté et Responsabilité des Universités (LRU) de 2007 a donné le pouvoir nécessaire aux présidents d'universités de choisir leurs répartitions budgétaires, que les RCE (applications différenciées entre 2009 et 2012) ont permis à l'État de se désengager du financement des établissements, et que le plan campus a désinhibé la concurrence en amplifiant le financement sur projet, nous nous privons nous même de la capacité de riposter.

Massifions les luttes pour redonner confiance au milieu étudiant Il est nécessaire de prendre en compte un élément caractéristique de l'Université et de la société française : le syndicalisme est un fait minoritaire et l’UNEF est le seul syndicat étudiant représentatif. Il ne s'agit pas là d'un constat fataliste, mais d’une donnée incontournable du contexte universitaire actuel que nous n'avons pas le droit d'ignorer. En effet, la conscience collective s’est affaiblie de par l’absence de mobilisation nationale construite par l’UNEF mais également par l’incapacité de l’UNEF à s’investir dans une mobilisation dont elle n’est pas à l’initiative. Mener des luttes victorieuses exige un mouvement étudiant large, où le syndicat est moteur dans la mobilisation. L’UNEF doit également soutenir toutes les mobilisations étudiantes progressistes et savoir s’adapter aux contextes de mobilisation ainsi qu’aux étudiants qui se mobilisent. En créant des convergences avec les autres organisations du mouvement social et surtout en rendant les étudiants acteurs de la mobilisation, l’UNEF créera la dynamique en se nourrissant des expériences quotidiennes des étudiants pour créer les conditions adéquates d’une riposte d'ampleur. Ces expériences ne s'opposent pas à des mots d'ordres nationaux, au contraire, il s'agit de faire comprendre aux étudiants le rapport dialectique existant. Faute d'analyse et de réflexion, nous sommes souvent pris de court et souvent incapables d'offrir des perspectives qui, simultanément, s'opposent aux projets et avancent des solutions alternatives. Il s'agit donc de réaffirmer que notre action revendicative vise à casser le quotidien des étudiants en leur proposant de s'impliquer dans les luttes, à redonner une légitimé aux lieux de démocratie étudiante - à savoir les A.G., trop souvent dénigrées pour leurs issues incertaines. Pour associer les étudiants, il ne faut pas oublier que la mobilisation ne résulte pas uniquement de l'indignation, mais de la démonstration, pas à pas, que l'action collective construit le rapport de force. Ce dernier est la capitalisation, à un moment « T », de l’expression populaire dans le but d’obtenir soit des concessions, soit de renverser le rapport de domination par la reconnaissance de l’autre partie de notre capacité à appliquer une menace concrète.


TEXTE DE LA TENDANCE UNITÉ ET ACTIONS SYNDICALE

La révolution pédagogique, oui ! Mais au service de la démocratisation de l'UNEF La construction du rapport de force ne peut pas se faire par une infime minorité de militants. L’action collective exige au contraire un haut niveau de réappropriation des enjeux syndicaux et ce pour que le mouvement ne s'essouffle pas. Cette dynamique doit également se retrouver au sein de notre syndicat afin de permettre l’autonomie réelle des AGE. Le syndicat se repose trop souvent sur une minorité de cadres, seuls en capacité de retranscrire « la Ligne ». Prenons l’exemple des points d’actualité lors des collectifs d’AGE : ceux-ci ne permettent pas un débat ouvert et adapté à l’AGE mais au contraire la restitution des points d’actualités du bureau national. UAS propose que l’on repense ce temps collectif pour en faire un outil d’éducation populaire, pensé collectivement dans l’AGE, et partant de l’actualité universitaire et syndicale. L'UNEF est une organisation exigeante - aussi bien dans ses temps militants que dans ses temps collectifs - et très codifiée, ce qui suppose d’avoir un capital culturel élevé. En cassant les rythmes militants standardisés et les structures éloignées des étudiants, nous pouvons ouvrir l’organisation et multiplier les cadres d’échanges et de formation. L'UNEF doit être l'école du mouvement social, qui attire tous les individus, quelques soient leurs pré-requis sociaux, et créer des cadres de formation liant pratique et théorie. UAS pense qu’il ne s’agit pas simplement de démultiplier les formations dans les temps collectifs. Rénover la formation dans l’UNEF ne pourra en réalité passer que par des transformations profondes dans son architecture. Former c’est permettre au militant d’intégrer des cadres de décisions et de le rendre partie prenante de l’élaboration d’une orientation. Former c’est considérer le militant autrement qu’un simple exécutant, c’est faire confiance à son expérience et son expertise.

Repensons l’étudiant et l’université dans le processus de production Le rôle de l’université et de l’étudiant dans la lutte des classes L'Étudiant de France de Juillet 1968 titrait « Pour une nouvelle université, au service des travailleurs ». À l'heure de l'économie de la connaissance et de la structuration de pôles universitaires régionaux au service de la compétition nationale et internationale, le syndicat s’inscrit-il toujours dans cet objectif ? Les transformations de l'université des 40 dernières années sont tout sauf le produit du hasard : c’est le fruit d'un compromis entre un état centralisé et les besoins économiques du patronat. La massification de l'Université est le résultat de deux phénomènes. Le premier est la nécessité pour le patronat de disposer d'une main d'œuvre avec un niveau d'étude de plus en plus élevé, donc issue des filières universitaires les plus spécialisées. Le second est l'obligation pour les étudiants de poursuivre leurs études pour avoir de meilleures garanties sur le marché du travail, et ce même en échange d'un salaire inférieur à leur niveau de qualification. Alors qu’au début du siècle l’Université avait un double rôle de formation des élites et d’organisation de la recherche, ce premier rôle a été récupéré par les grandes écoles, largement subventionnées indifféremment qu’elles soient publiques ou privées. L’Université prend un nouveau rôle : former une main d’œuvre pour les besoins immédiats du patronat. La formation étant pensée dans le cadre de la production, l’étudiant est un travailleur en formation, indifféremment de son âge ou de son aspiration Le rôle de l'Université est défini par celui qui la finance. La massification de l’Université, organisée par l’État, sans pour autant donner les moyens bud-

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gétaire adéquats aux Universités conduit à une diversification des financements, ce qui permet au patronat de prendre une place toujours plus grande dans ceux-ci. Les collectivités territoriales sont l’outil de transmission des revendications des employeurs, au titre de la « lutte contre le chômage ».

Comment le système capitaliste influe sur la formation Cette régionalisation qui met en concurrence les étudiants empêche le diplôme d’être une véritable protection sur le marché du travail. L'une de nos actions, voire même la priorité de notre action syndicale doit être l'obtention d'un véritable cadrage national des financements et des contenus de nos diplômes, afin que chaque étudiant ait accès à la formation de son choix quelle que soit sa place sur le territoire. Le rôle de l'Université est de dispenser une formation générale et disciplinaire, indépendante des intérêts patronaux. Ces diplômes doivent être reconnus dans les conventions collectives et faire l'objet d'un financement étatique stricte. L'UNEF doit s'opposer à la casse de nos diplômes qui entraîne une déqualification sur le marché de l’emploi. C’est face à cette logique qu’UAS n'est pas dupe quant au cadrage national des intitulés mis en place par la loi ESR. Aucun cadrage national ne peut être efficace si ce n’est pas l’État qui détient toutes les compétences de l’Enseignement supérieur. Dans ce contexte, UAS se prononce pour la transdisciplinarité (fonctionnement en majeure/mineure avec cohérence disciplinaire) des formations avec un contenu disciplinaire fort et des outils méthodologiques qui permettent une élévation générale du niveau de connaissance et de savoir-faire, surtout à l’heure où la professionnalisation est utilisée comme un outil d’individualisation et de concurrence entre les diplômes. Le portefeuille de compétences en est un exemple. Imaginée par le patronat afin de répondre à des exigences techniques (certificats ou options en tout genre) la professionnalisation revient à individualiser le diplôme et à détricoter les conventions collectives, ce qui fait baisser les salaires dans un contexte de chômage de masse. De la même manière, le syndicat doit porter une attention particulière à l'orientation et à la réorientation du travailleur en formation en réaffirmant que, dans le cadre d'un marché du travail de plus en plus sinistré, des moyens étatiques supplémentaires doivent être mis dans le service public de l'orientation. La régionalisation de ce service, couplée à l'austérité, ne saurait en permettre la continuité territoriale. En conséquence, il ne s'agit pas pour les syndicalistes étudiants d’écrire un projet de loi à proposer au ministère, ni de s'enfermer dans une « bataille des amendements », ou encore de se contenter de « mesurettes ». Il s'agit au contraire de porter un ensemble de revendications vectrices d’unité, qui définissent les contours de l’Université que nous voulons.

La place des étudiants étrangers dans l'Université française : même statut, mêmes droits ! La nécessité du rôle de l’État comme régulateur de la qualité de nos diplômes ayant été exposée précédemment, penchons-nous maintenant sur un cas particulier : celui où l’État organise lui-même la mise en concurrence d’une partie de la population étudiante. Ce sujet est toujours difficile à saisir, et ce par l’ensemble du syndicat, principalement de par l'hétérogénéité des situations. En effet, notre intervention syndicale se plaçant dans l'urgence, cela demande un haut niveau de maîtrise juridique. Hétérogénéité car on ne peut pas appréhender de la même manière les étudiants venus dans le cadre d'échanges internationaux, comme ERASMUS, où le parcours est très encadré, et les étudiants venus hors conventions, souvent issus des pays anciennement colonisés. La politique d'immigration n'est pas neutre, et résulte d'une logique de compétition internationale, avec bien souvent un relent colonialiste. Comment expliquer sinon le statut différencié des étudiants algériens dont le traitement est encore plus dur que pour tous les étudiants étrangers? L'UNEF doit

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TEXTES DES TENDANCES DE L’UNEF

ainsi dénoncer Campus France, véritable outil de sélection active, aux coûts modulés en fonction de la nationalité du migrant. La situation des doctorants est encore plus révélatrice de ce néo-colonialisme larvé. En effet, 41% des doctorants sont étrangers dont beaucoup issus du Maghreb. Ces étudiants sont soumis à un titre de séjour encore plus restrictif que les autres, avec l'interdiction de travailler, créant une situation de précarité inacceptable ! À l'heure où une re-négociation du Code d’Entrée et de Séjour des Étrangers et des Demandeurs d’Asile (CESEDA) approche, l'UNEF doit être le fer de lance de la défense des intérêts des étudiants étrangers, en rejetant en bloc la réduction de délai pour faire appel d'une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) et la mise en concurrence des titres de séjours, tout en exigeant un vrai assouplissement du passage du « titre de séjour étude » en « titre de séjour travail ». L’UNEF doit revendiquer la création d’un titre de séjour unique étudiant, qui soit pluriannuel dès la Licence et qui assure un statut suffisamment protecteur pour ne pas créer de concurrence entre les étudiants. L'UNEF a aussi une responsabilité dans la relance des collectifs de défense des droits des étudiants étrangers et dans l’élargissement du périmètre des organisations qui peuvent y prendre part. Tous les soutiens seront nécessaires pour continuer à porter les revendications historiques de l'UNEF : « Mêmes études, mêmes droits ! ».

Pourquoi nous ne devons pas devenir une organisation de jeunesse La place de l’étudiant et de l’Université dans le système de production est un fait indéniable. C’est pourquoi, il est incohérent de concevoir l’UNEF comme organisation politique de jeunesse. Unité et Action Syndicale interpelle le 84e congrès sur ce que nous considérons comme une dérive grave de notre organisation. Nous nous opposons à l'idée de représenter une tranche d’âge devant avoir une reconnaissance particulière dans la société. L'étudiant, quel que soit son âge, est d'abord qualifié par son statut : celui de travailleur en formation, indifféremment qu'il ait déjà travaillé ou non. Nous ne nous reconnaissons pas non plus dans un syndicalisme de classe. L'étudiant, quel que soit sa formation, ne détient pas, ou pas encore, l'outil de production. Si la formation n'est pas neutre, puisqu’elle vise à reproduire les déterminismes sociaux, elle ne recrée cependant pas l’exact schéma de lutte des classes présent dans la société : on ne fait pas d’études pour devenir bourgeois, mais certaines formations tendent à nous apporter les compétences nécessaires à la gestion des moyens de production. Nous nous reconnaissons, au contraire, dans un syndicalisme sectoriel, c’est à dire qui se caractérise par rapport à son lieu d’intervention et son public : l’Enseignement supérieur et les étudiants. Nous ne sommes en aucun cas néo-corporatistes, car profondément reliés au processus de production. Prenons un exemple : lors de la lutte contre le CPE, si l'UNEF fût à l'initiative, alors que les étudiants n'étaient pas la population la plus touchée, ce n'est pas parce que nous serions le « porte-parole de la jeunesse » mais bien parce qu’en tant que travailleurs en formation, défendre les intérêts de l’ensemble des travailleurs est un devoir. Toute mesure divisant les travailleurs est une attaque contre les étudiants !

L’Allocation Sociale du Travailleur en Formation, volet financier du statut social étudiant Reconnaître le rôle prépondérant de la production et le rôle de la formation en son sein implique également la reconnaissance d’un statut du travailleur en formation. De tous temps, les travailleurs se sont battus pour s'émanciper de la tutelle du patronat. La première des victoires a été la création de pensions de retraite résultant d’un rapport de force amplifié par la transformation du monde du travail. Les luttes pour reconnaître les différents sta-

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tuts, besoins spécifiques et risques des travailleurs ont trouvé une convergence après la Seconde Guerre mondiale. La sécurité sociale, outil géré par les travailleurs, a ainsi permis une augmentation générale du niveau de vie et un accès possible aux études. Après la massification de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (ESR), nous sommes en droit de demander une nouvelle branche de la sécurité sociale : la branche formation. Cette revendication est d’autant plus légitime dans un contexte de chômage de masse et de paupérisation des étudiants qui contraint les travailleurs à devoir se former tout au long de la vie. Nous proposons que l’ASTF soit le volet financier du statut social étudiant. Reconnaissant le caractère profondément radical de cette réforme nous ne prétendons pas avoir réponse à toutes les questions, mais proposons un projet à la fois large et précis ayant vocation à rassembler au-delà des seuls rangs de l'UNEF. Contrairement au système d’aides sociales actuel, l’ASTF sera une aide unique, d’un montant suffisant pour couvrir l’ensemble des besoins. Le coût de ces derniers dépendant du développement du service public sur l'académie et du coût de la vie, ce montant sera modulable en fonction du territoire et de la pension alimentaire versée ou non par les parents.

Le statut fiscal de l'étudiant L’ASTF prendra en compte les ressources propres de l’étudiant. Celles-ci comportent essentiellement les pensions reçues des parents. Il sera nécessaire que l’étudiant ait une déclaration fiscale propre sur laquelle il déclarera la pension alimentaire reçue de ses parents. Ses parents déclareront la pension alimentaire versée, qui sera déduite de leur revenu imposable, dans la limite du plafond de l’ASTF. Celui-ci ne peut pas être fixé à l'avance, car il sera conditionné aux réalités du service public (coût du ticket RU, taux de logement CROUS, montant des loyers, prix du transport, etc.). La création d'un statut fiscal étudiant sera un pas supplémentaire vers la reconnaissance de son statut social.

Un montant modulable L’ASTF garantissant à l'étudiant un niveau de ressources lui permettant de mener à bien ses études, le montant de cette allocation sera modulable en fonction de la pension versée par les parents et du coût de la vie dans une académie donnée: restauration, logement, transport, culture, santé, frais de scolarité obligatoires. Pour illustrer notre propos nous prendrons une base 100 qui correspondrait au coût de la vie étudiante. • Si l'étudiant n’a pas de revenu ou de pension alimentaire, la branche formation de la sécurité sociale lui versera 100. • Si l'étudiant reçoit 50 de revenu ou de pension alimentaire, la branche formation complétera par un versement de 50. • Si l'étudiant reçoit 100 ou plus de revenu ou de pension alimentaire, la branche formation ne lui versera rien.

Une aide unique Tous les étudiants du service public de l'Enseignement supérieur bénéficieront de l'ASTF et ce, quelle que soit leur nationalité. Ceux dépendant des autres ministères ou d'une formation inexistante dans le service public y auront également accès. Celle-ci devra être gérée par une nouvelle branche de la sécurité sociale, administrée de manière paritaire par l’État et les étudiants. L'Allocation Sociale du Travailleur en Formation devra aussi permettre l'accès et le retour aux études des personnes dans l’emploi, tout comme des chômeurs, en situation de précarité ou en réinsertion, dont les fonds seront abondés par les cotisations sociales.

Attribution Un tel revenu attribué sans limitation aurait pour conséquence directe une sélection à l'entrée de l'Enseignement supérieur, celui-ci ne pouvant pas gérer l'afflux des nouveaux étudiants. Il n'est bien sûr pas question de poser une limite d'âge, mais une limitation dans le temps. Cette aide pourra être touchée sept fois par le travailleur en formation. La réorientation ne devra


TEXTE DE LA TENDANCE UNITÉ ET ACTIONS SYNDICALE

plus être considérée comme un échec. Des années dérogatoires peuvent être attribuées par une commission sociale de cette nouvelle branche de la sécurité sociale. Cette commission aurait également pour vocation de traiter d'éventuelles dérogations à la base 100 en cas de situations particulières ou de changement imprévu de situation (handicap, enfant à charge, etc.).

Des pistes de financement pour rendre réaliste l’ASTF. Le financement sera partiellement assuré par la reprise des sommes consacrées aux systèmes d'aides sociales actuels, à savoir les bourses sur critères sociaux et les Aides Personnalisées au Logement (APL) dans le volume alloué aux étudiants. Au-delà de ces sommes, le financement sera assuré par les cotisations sociales. En France, les exonérations de cotisations sociales patronales représentent environ 30 milliards d’euros par an, ce qui permettrait à la fois de combler le déficit de la sécurité sociale et d’assurer le financement intégral de l’ASTF sans créer d’augmentation des cotisations sociales salariales. Une déclaration fiscale indépendante automatique pour les travailleurs en formation conduira mécaniquement à la suppression de la demi-part fiscale, qui devra alimenter le financement des services publics et participera à la réduction du coût de la vie. De telles sommes devraient permettre de faire tendre à la gratuité la plupart des besoins de base des étudiants.

Un syndicalisme fort pour un service public protecteur et formateur ! Face aux successions de réformes libérales, visant à transformer l'Enseignement supérieur en un outil au service du patronat, l'UNEF doit redonner au service public son véritable rôle : être une protection pour chacun. Un tel objectif ne pourra être atteint qu'en partant des problèmes vécus par les étudiants. Chaque fois qu'une attaque est identifiée, le syndicat doit partir des conditions de vie et d'études, pour dresser des perspectives afin de renforcer le service public. Par exemple, une campagne de popularisation du FNAU peut déboucher sur la nécessité d'embaucher des assistants de service social supplémentaires, puis sur de nouveaux budgets pour abonder le FNAU. Pour que le service public soit efficace, assure une continuité territoriale dans son action et ne crée pas d'inégalité d'une académie à l'autre, son financement doit exclure tout partenariat public privé (PPP). En effet, ce n'est qu'à cause du sous-financement du service public que les CROUS et les Universités se tournent vers le secteur privé pour réaliser leurs investissements et se détournent de leurs missions en utilisant des biais contradictoires. Le privé n’investit jamais s’il n’en retire aucun bénéfice, et ce sont les étudiants qui trinquent à la fin.

Investir dans le CROUS pour investir dans les aides matérielles Il était primordial de définir vers quel modèle d’aides directes nous devons tendre : l’Allocation Sociale du Travailleur en Formation (ASTF). Cependant, le rôle du syndicat doit être avant tout, et dès maintenant, d’organiser la sortie de pans entiers de la vie des étudiants des règles du marché, en cherchant à faire tendre la restauration et le logement vers la gratuité dans la sphère publique. En complément de l'allocation sociale du travailleur en formation, c'est en obtenant des investissements dans le réseau des œuvres que nous pourrons limiter l'effet inflationniste que créerait nécessairement l'augmentation brutale du pouvoir d'achat des étudiants. Plus nous arriverons à développer les aides matérielles, moins le montant de l'ASTF devra être élevé. Nous éviterons ainsi qu’il ne corresponde qu'à un transfert massif d'argent public dans les poches du privé. En partant de revendications claires immédiates, telle que « cadrage national du prix du m² en cité U : 10€ du m² partout ! », ou encore « cadrage national des prix des cafétérias CROUS », nous pourrons donner une réalité à l’État centralisé décisionnaire.

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Pour mettre fin aux PPP au niveau du logement, il est indispensable que les CROUS dépendent exclusivement de l’État pour les constructions et les rénovations, et aient ainsi les compétences à la fois de maîtrise d’œuvre (direction du projet) et de maîtrise d'ouvrage (réalisation du projet). La création de réelles maisons de santé, gérées par les CROUS, permettraient également de sortir la santé du marché, tout en garantissant à chaque étudiant l'accès aux soins préventifs et palliatifs à des tarifs tendant à la gratuité. Les investissements de l’État dans le service public du CROUS doivent permettre également sur tous ces sujets d'améliorer la qualité des services afin de casser la concurrence organisée par le privé. Ces revendications en matière d'aides matérielles ne pourront être garanties dans le temps que par une représentation étudiante accrue : revendiquons la parité État-Étudiants dans les conseils d'administration des CROUS. Les conseils de résidences et les commissions restauration de site doivent également inclure des étudiants et leur donner les moyens d'être acteurs de la vie étudiante. Ces lieux de démocratie étudiante ne pourront être obtenus que par le rapport de force.

Mettre fin à l'asphyxie budgétaire des Universités comme partie de la solution à la concurrence entre les Universités Les Universités sont sous-dotées depuis plusieurs années. Si tout le monde s’accorde pour demander un réinvestissement de l’État, aucune rallonge budgétaire ne permettra jamais au service public d'Enseignement supérieur de garantir l'égalité d'accès à la formation, partout sur le territoire, d'après les modes de financement actuels. Une formation de qualité pour chacun ne pourra être dispensée qu'à condition de coupler un réinvestissement budgétaire massif et la mise en place d'un modèle de financement alternatif. Les Responsabilités et Compétences Élargies (RCE) des Universités leur permettent de gérer elles-mêmes leur masse salariale et de décider de ce qu'elles font de leurs crédits. Unité et Actions Syndicale veut mettre fin à l'autonomie des Universités en transformant le rôle des présidents d’universités qui ne doivent être qu'une forme déconcentrée de l’État et en définissant des critères objectifs de financement, selon les besoins réels des Universités (l'encadrement administratif, l'encadrement pédagogique, le tutorat, les surfaces d'enseignement, les supports pédagogiques, la recherche, etc.). Ces financements doivent être récurrents et fléchés, et être complétés par des crédits d'investissements qui doivent faire l’objet de critères normalisés (date de la dernière rénovation de chacun des bâtiments, besoin d’accueil supplémentaire de public, mise à jour du matériel scientifique, etc.) en se basant sur les analyses développées par les Universités, mais tranchées par le ministère. Cette nouvelle répartition budgétaire doit être couplée d’un investissement massif. Celui-ci sera généré par la suppression du Crédit Impôt Recherche (CIR), qui est un financement public de la recherche privée. Son montant est de 5,17 milliards d'euros en 2011 - dernier chiffre connu - et devrait se situer à 6,2 milliards d'euros en 2014. Ciblé comme inefficace par la Cour des comptes, son investissement dans l'Enseignement supérieur permettrait de mettre fin à l'asphyxie budgétaire. À titre de comparaison 2,8 milliards seront consacrés en 2015 à la formation initiale de niveau Licence.

La pédagogie, outil du service public pour la progression collective De par sa massification, le service public de l'Enseignement supérieur s'est transformé. On ne peut malheureusement pas dire qu'il en soit de même pour la pédagogie. D’une part à cause du manque de moyens, d’autre part à cause d’un manque certain de volonté. On observe trop souvent dans nos Universités une pédagogie de l'échec, notamment au début de la Licence où l'échange entre l'étudiant et le professeur est une notion inexistante, alors même que c'est la base de l'exercice. La déconnexion progressive entre la recherche et la formation ne fait qu'aggraver ce phénomène.

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TEXTES DES TENDANCES DE L’UNEF

Unité et Action Syndicale s'oppose à l'idée de « continuum Bac-3 / Bac+3 » : nous pensons que la formation universitaire ne doit pas se résumer à une continuité, tant en terme de contenu qu'en terme de mode d'enseignement, avec le lycée. Elle doit se baser sur l'autonomie de l'étudiant et sa capacité à réfléchir tout en pratiquant. Fortement disciplinaire, cette pédagogie doit s'accompagner d'une complémentarité entre CM, base théorique de l'enseignement, et TD, base pratique où l'échange doit être la norme. Le cours en amphithéâtre n'est pas pour nous un obstacle tant qu'il est intégré intelligemment dans la formation. Quant à l'évaluation, nous ne pensons pas qu'une succession de contrôles continus vaille mieux que le contrôle terminal, car, faute de moyens et d'un volume horaire suffisant, l'inflation de l'évaluation conduit à une surcharge de QCM. L’étudiant doit pouvoir choisir entre contrôle continu et examen terminal, aux vues des réalités sociales vécues. Nous revendiquons une charte nationale des examens : comprenant un cadrage du contrôle continu réfléchi par filière, sans examen surprise, privilégiant la diversification des méthodes d’évaluation sur un socle commun et ne sanctionnant pas les parcours atypiques.

Les COMUE, un outil supplémentaire au service de l’économie de la connaissance et de la rationalisation des formations Ne nous trompons pas de débat : celui des COMUE n’est pas celui de la représentativité étudiante sur un territoire donné ni celui de l'harmonisation de nos droits. Le débat des COMUE, parce qu’il est connecté aux logiques libérales des dernières réformes, est celui du rôle de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dans la compétitivité économique des territoires et, par conséquent, dans la marchandisation des connaissances. La valse des appels à projet IDEX (initiatives d'excellences) lancés par le gouvernement, et auxquels les Universités peuvent candidater, est un des outils phares de cette concurrence. La loi Fioraso a poussé encore plus loin la régionalisation de l’ESR : l’inter-régionnalité des regroupements permet d’être plus fort pour décrocher un IDEX. En contrepartie elle force à répondre à un plus grand nombre d’intérêts patronaux puisque le bassin économique local s’agrandit. De plus, il est nécessaire de rappeler que les régions se servent des Universités pour peser sur l'échelle internationale. En conséquence, on retrouve déjà dans certains statuts des COMUE l’élaboration d’axes stratégiques de recherche uniquement rentables pour les entreprises compétitives du territoire. Ces axes de recherche ciblent précisément la recherche appliquée, directement exploitable par les entreprises, au détriment de la recherche fondamentale chroniquement sous-financée. Des pans entiers de la recherche sont ainsi laissés pour compte. Par ailleurs, cette marchandisation de la connaissance influe aussi directement nos formations. Quand la loi parle de coordination des formations, il s’agit en réalité de les rationaliser selon les besoins économiques, salariaux, du territoire. C’est la raison pour laquelle certaines COMUE vont prendre en charge l'accréditation de masters : autrement dit, elles auront la possibilité de gérer le budget qui leur sera alloué, le contenu de la formation, etc. C’est le cas, par exemple, dans la COMUE Centre-Limousin-Poitou-Charente. À l’heure où nous approchons des premières élections directes de ces nouveaux regroupements, il est grand temps de se poser la question de la ligne que le syndicat doit avoir sur cette réforme. Les compétences qui vont leurs être attribuées ne sont pas encore totalement définies mais nous devons nous battre, COMUE par COMUE, pour éviter qu’elles aient la gestion de nos formations, de nos laboratoires de recherche, de la vie étudiante, etc. L’UNEF doit refuser tout transfert de compétence des Universités vers les COMUE. Ces batailles locales devront trouver une coordination nationale pour être à même de faire reculer le gouvernement. Pour ne donner qu’un exemple, la gestion par une COMUE de la masse salariale impliquerait sans nul doute le sous-financement des Universités de proximité face aux grands pôles universitaires. Notre rôle est de rappeler que l'Université est un service public qui doit être géré par l’État et non par des régions soumises et actrices des logiques libé-

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rales et, de ce fait, forçant la concurrence. Nous devons impérativement nous positionner contre ces logiques reproduites dans l’ESR et admettre qu’une telle loi ne peut en aucun cas ouvrir des brèches pour gagner des droits, mais qu’elle agit au contraire contre le service public que nous exigeons.

La place de l’UNEF dans le mouvement social Si le rôle de l’UNEF est d’abord et avant tout de proposer des réponses concrètes aux problématiques étudiantes, ce serait une erreur de se priver d’interventions syndicales dépassant le cadre universitaire. Pour la Tendance, comprendre l’impact spécifique sur notre milieu des rapports de domination qui structurent la société, défendre l'intérêt des travailleurs en formation où qu’ils soient, s’ouvrir sur des formes différentes de militantisme c’est permettre la convergence d’un secteur vers la défense des travailleurs de manière générale.

La lutte contre les oppressions spécifiques : une question aussi bien externe qu'interne Pour UAS, la question des oppressions spécifiques (sexisme, racisme, homophobie, etc.) ne peut être abordée sans lien avec l’ensemble des oppressions engendrées par le capitalisme. Il faut combattre ces oppressions à la racine, s'attaquer aux mécanismes même qui les mettent en place et refuser de croire que c'est en traitant les symptômes que l'on traite les causes. L'UNEF, en tant que syndicat sectoriel, doit traiter les questions des oppressions spécifiques sous le prisme étudiant en dénonçant l'intégralité des mécanismes qui renforcent directement ou indirectement ces oppressions au sein de l’Université. Notre syndicat doit être capable de mobiliser quand il s'agit de défendre les étudiants face à des remarques et des actes racistes ou sexistes, tout comme il doit s'attaquer à la question du corporatisme à l'Université qui s'accompagne souvent de conduites oppressives (culture du viol, affiches de soirées sexistes...). Dans le reste de la société, le syndicat doit aussi être à l'initiative de collectifs regroupant d’autres organisations afin de traiter des sujets dépassant le cadre étudiant et de renforcer notre impact sur la société. Cependant le syndicat n’est pas imperméable aux rapports de dominations existant dans la société, et les subit de la même manière. Ceux-ci créent une contradiction entre nos objectifs syndicaux et les moyens pour y parvenir. Cette contradiction pose un double problème : celui de l'image de l'UNEF qui est renvoyée auprès des étudiants que nous cherchons à recruter, former et mobiliser, mais aussi celui de notre mode de fonctionnement. Dans le cadre du système en tendances, les rapports entre les individus peuvent être violents et les rapports de domination sont instrumentalisés et exacerbés. Face à ce constat, le syndicat doit tout d’abord se doter des outils qui permettent aux militants d’échapper à l’autocensure induite par les oppressions spécifiques. La mise en place de cadres permettant l’expression des militants sur le vécu des oppressions dans le syndicat est un premier pas vers la libération de la parole dans l’organisation. Celle-ci doit se coupler d’une véritable réflexion de l’ensemble de l’UNEF sur les modalités de sanctions applicables à ceux qui reproduisent les oppressions en son sein. Ces outils doivent être élaborés au maximum en dehors du devoir de tendances. Donner sa place à chacun dans l’organisation dépasse les enjeux et les rapports de force entre tendances.

Solidaires des étudiants du monde en lutte pour leurs droits De la lutte pour l'indépendance de l'Algérie à celle contre la guerre du Vietnam, la solidarité internationale est une composante essentielle de l'identité de l'UNEF. Cette dimension gagne en importance : nous assistons à une


Les signataires globalisation des attaques contre l'Enseignement supérieur notamment dans le cadre de Maastricht. L'émergence d'une économie du savoir globalisée pousse également nos Universités à exercer un impérialisme intellectuel en attirant les chercheurs les plus en vue des pays pauvres et en exportant à prix d'or les nouvelles technologies de la connaissance comme les massive open online course (MOOC). Face à ces attaques, des exigences nouvelles font jour partout dans le monde. Au Québec, au Mexique, en Colombie, les mouvements étudiants se sont multipliés et l'UNEF doit avoir un rôle de solidarité internationale envers les étudiants en lutte. Ainsi, des rencontres internationales devront voir le jour afin que l'UNEF puisse se nourrir des expériences des étudiants du monde entier. Aujourd'hui nous devons reprendre à bras le corps la question de la solidarité internationale sur une base simple : œuvrer au rassemblement le plus large, aussi bien au plan international qu’au plan national, pour faire respecter les droits étudiants. À l’heure où l'European Studient Union (ESU) est une organisation bureaucratique regroupant un certain nombre d'organisations corporatistes sans débouché revendicatif, UAS propose que l'UNEF travaille à la reconstitution d'une union internationale des syndicats étudiants et donne au 84e Congrès le mandat d'élaboration d'une charte revendicative permettant ce rassemblement.

Un syndicat ouvert sur les nouvelles formes de militantisme La création d'un rapport de force brute, et son triptyque diff/interv/bouton de veste, n'est pas la seule manière de faire du syndicalisme. Unité et Action Syndicale défend un syndicalisme qui développe toutes les formes de militantisme et soit capable de travailler avec les associations étudiantes. Là où aucune vie associative n’existe, l’UNEF, par ses adhérents, doit impulser la création d’associations étudiantes. Capable d'organiser des événements culturels ou citoyens, le syndicat peut apporter son savoir-faire aux associations qui partagent notre analyse de la société. Si le milieu étudiant est déjà polarisé entre les organisations représentatives, c’est par le biais d’associations thématiques que nous pourrons enrichir la vie collective. En ce sens, Fac Initiative doit être une véritable boîte à outils mise à la disposition des AGE, souvent inexpérimentées en ce domaine. Aucune gestion externalisée du syndicat ne saurait être aussi efficace que l'investissement d'un militant sur ces questions. Une nouvelle forme de militantisme est le coopératisme, qui est une possibilité de porter, économiquement parlant, un modèle différent de l’économie de marché. Porter un modèle économique immédiat différent peut amener des étudiants au militantisme, à la réflexion et à l’action, et donc à l’engagement syndical. Pour cela, une gestion et une administration politique locale et militante est indispensable. De la bourse aux livres à la coopérative, de la table à café au bar associatif, les militants syndicaux locaux doivent être maîtres de leur outil. Dans les cités-U et dans les petites structures, la gestion directe des coopératives doit se faire de manière bénévole, c’est à dire en dehors du salariat, ce qui est le moyen à la fois de rapprocher les militants de leur structure, et de justifier l’investissement des étudiants dans le projet. Néanmoins, le fait que ces structures soient gérées par les usagers eux-mêmes, ne doit pas servir de prétexte à la mise en concurrence de celles-ci avec le service public. Dans les structures qui atteignent une taille critique rendant impossible leur gestion totale par des militants, un appui salarié devient indispensable pour assurer la pérennité du projet. Afin de permettre un développement efficace de cette facette militante, Solidarité Étudiante (SE) peut apporter une expertise, fournir des fonds d’amorçage ou des fonds de roulement, apporter un soutien technique et mettre en réseau les structures pour permettre une mutualisation des expériences. Solidarité Étudiante doit être un réseau, un label qui garantit à la fois des engagements solidaires forts et une gestion militante de la structure par les étudiants du site eux-mêmes. UAS cherchera à impliquer les militants dans un processus de réflexion autour de Solidarité Étudiante et de sa réappropriation par les AGE.

Voter pour la Tendance, c’est faire le choix de … • Refuser la transformation de l’UNEF en une organisation de jeunesse, en réaffirmant notre identité syndicale. De transformer la structure de l’UNEF, aujourd’hui trop centralisée, pour mettre les AGE au cœur de notre projet syndical. De multiplier les schémas de construction des sections locales pour les rendre actrices à la fois de leur propre orientation et de l’orientation de l’union nationale. De rompre avec le système en tendances pour imaginer une nouvelle vision de la démocratie au sein de notre organisation.

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MERBAH Lucile, Bureau National, Angers CORDIER Florian, Bureau National, Angers, élu CNOUS LAHURE Simon, Délégué au BN, Rouen SOUCHIÈRE Louis, Délégué au BN, IEP LEANDRI Marjorie, Bureau d'AGE, Aix-Marseille JUSTE Louis, Aix-Marseille, élu CFVU BAL Floriane, Aix-Marseille, élue en STAPS CELCE Tao, Aix-Marseille, Président de l'ALLIE DESBUREAUX Zoé, Amiens, élue CFVU DUCHÊNE Chloé, Présidente d'AGE, Angers, élue CA VIDAL Stephane, Vice-Président d'AGE, Angers, élu CFVU DUCHÊNE Thibault, Trésorier d'AGE, Angers, élu CFVU KALKOUL mehdi, Secrétaire Général d'AGE, Angers PERON Maurine, Angers, VPE DUCHÊNE Damien, Responsable de CAS de Cholet, Angers GODIVIER Phillipine, Angers, élue CROUS JOUIN Solën, Bureau d'AGE, Bordeaux, élue CFVU Bordeaux 3 BOUDET François, Bureau d'AGE, Bordeaux, élu CFVU Bordeaux 3, élu suppléant CROUS SAINT-ANDRÉ Maud, Co-Responsable de CAS de science, Bordeaux, élue suppléante CROUS FRETAUD Caroline, Bordeaux, élue CFVU Bordeaux 3 LAVAL Emanuelle, Bordeaux, élue CFVU Bordeaux 3 BERTHAULT Emma, Bordeaux, élue CA Bordeaux 3 JACQUELINE Maxime, Président d'AGE, ENS, élu CA PERESSON Pierre, Secrétaire Général d'AGE, ENS MARIN Sonia, Trésorier d'AGE, ENS DE RANCOURT Noé, Bureau d'AGE, ENS, élu CA WEBER Jude, Bureau d'AGE, ENS HEBERT Simon, Grenoble COSTAGLIOLA Jonas, Grenoble, élu CA POPRAVKA Lenka, Grenoble LIVIGNI Pablo, Bureau d'AGE, IEP, élu suppléant Conseil de Direction DELMAS Léa, IEP GAMBÉ Nicolas, Président d'AGE, Le Havre, élu CA, Président de la Féru'LH BRION CHAMPON Rémi, Secrétaire Général d'AGE, Le Havre LEHOUX Erwan, Trésorier d'AGE, Le Havre ROSE Thomas, Responsable de CAS de l'IFEN, Le Havre MONIER Kevin, Le Havre, élu CROUS HOLLESTELLE Pacôme, Bureau d'AGE, Lille, élu CFVU, président de la FERUL DANIELY Cyril, Lille, élu CROUS CORNET Antoine, Lille, élu CA Lille 3 FEVRE Corwin, Lille, élu CA IUT Lille 1 NAVE Paul-Maxime, Lille, IEP Lille, Lille 2 MOREAU Thibaud, Président d'AGE, Limoges, élu CROUS CHAMPALOUX Benjamin, Secrétaire Général d'AGE, Limoges VEMPAIRE Mathieu, Co-Secrétaire Général d'AGE, Limoges MOULÈNE Antoine, Trésorier d'AGE, Limoges FROMION Mathilde, Limoges, élue CROUS MAUDOT Damien, Limoges, Responsable de la FERU'Lim DAURIAC Floryane, Responsable du CAS de lettre, Limoges ANSART Victor, Lyon 3, Lyon CHIROSSEL Pablo, Lyon 2, Lyon BEUSCHER Mathilde, Lyon 3,Bureau d'AGE, Lyon ASPERTI Lucas, Lyon 2, Lyon VISSE Bruno, Montpellier 2, Montpellier CISSÉ Safiya, Montpellier RIO Kevin, Nice, élu UFR Lettres RUTKOWSKI Grichka, Paris 4 CHAURIN Céleste, Paris 4 CERVEAUX Thomas, Pau TYTÉCA Léa, Perpignan VALENTE FERNANDES Alexandre, Reims, élu CROUS, élu CFVU MORENO Guillaume, Reims, élu UFR Droit DEMARLY Claudia, Reims, élue UFR Psychologie GUYOT Joffrey, Reims MULLER Nadia, Reims BRUNIAUX Pierre, Reims, élu UFR Droit MONGREVILLE Axel-André, Vice-Président d'AGE, Rouen HANTZ Pierre, Secrétaire Général d'AGE, Rouen DUCEPT Valentin, Rouen, Président de la FERUR, Président de la boîte de conserve, élu suppléant CROUS CHERON Jocelyn, Rouen, VP CROUS FRÉRET Cécile, IDS, Rouen, élue suppléante CROUS DIDISSE Jonas, Rouen, Président du collectif des doctorants MENAL Manuel, Strasbourg

• Comprendre et analyser les logiques libérales qui transforment l’Université pour l’inféoder aux lois du marché et de l’économie de la connaissance. D’imposer un nouveau modèle de financement des Universités pour mettre fin à leur autonomie. De combattre la régionalisation des formations et son outil : les COMUE, afin d'imposer un service public de l’Enseignement supérieur massifié et permettant l’accès à un diplôme de qualité. • Redéfinir le projet social de l’UNEF en articulant l’Allocation Sociale du travailleur en formation (ASTF), cinquième branche de la sécurité sociale, et les aides matérielles afin de faire tendre à la gratuité tous les besoins de base des étudiants pour ainsi imposer un véritable statut du travailleur en formation.

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