UDmag#2 - "Road, Sex & Sun"

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Le 1er Longboard-mag en Fran莽ais

# 2

Juillet-Ao没t 2011



#2

Edito « Casse toi mec, tu me gâches la vue ! »

Ah enfin ! Rien de tel qu’un bon coup de soleil pour bien commencer la saison. Quel bonheur d’apprécier à sa juste valeur les petits plaisirs de la vie. La contemplation de cette vue magnifique est idéale derrière ces étonnantes lunettes noires. Après 9 longs mois de monotonie et de grisaille, les courbes généreuses et les couleurs vives se dévoilent aux riders telles le Saint Graal. À la mer comme à la montagne, nous l’attendions, le voilà. L’été est là. C’est dans l’euphorie mêlée d’hystérie touristique, de panoplies de fêtards bon marché et de cocktails hors de prix que les rencontres s’enchainent. Toutefois, pensez-vous qu’en un été et au même endroit, vous puissiez rencontrer un rider au pied de carbone qui paye son show, des canadiens qui jouent les RP et un suisse qui fait autre chose que du chocolat et des montres ? Oui ! Pour ce nouveau numéro, UDmag relève le défi et vient prêcher la bonne parole de ces joyeux lurons. Finies les vacances avec mamie et la peur au ventre en haut des spots. L’heure est à la fête pour les riders francophones. Routes fermées, matos fraîchement sorti du shop, batteries chargées, épaules aussi huilées que vos Abec et votre petit grain de folie coincé entre vos deux oreilles. Préparez vous à booster votre ride, à parfaire votre push et à upgrader vos drifts. Rendez-vous sur l’asphalte. Déballez le matos et enfilez votre plus beau slip de plage, plongez dans un cocktail de bushings, larguez les amarres du longboard-boat et ditesvous bien que la capote-wheels sera votre meilleur compagnon de vacances. Célébrons notre saison favorite. J’ai pris un peu d’avance, rejoignez-moi ! Marvin

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P.15

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Interview

Longboard & Francophonie

Bretagne La Rochelle Bordeaux P.19 Interview

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P.33 NEURONES

Public Domaine P.11

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Profil Marque

VOYAGE, VOYAGE... Le calendrier

#2 Juillet - Août 2011

Maître nageur, sauveteur : Marvin Thine - www.urbandrift.canalblog.com Pelle et seau 2.0 : Alexandre Pereira - www.dylon-production.com Chouchous, Beignets et Confiseries colorées : Thomas Dircks - www.thomasdircks.com 1ere de couverture et illustrations : Sk8 Flavour par Thomas Dircks

Les nommés de cet encart remerciements sont : Thor Celtic, Loïc Zaccaro, Xavier Ethuin, P-Y Guyot, Christophe Chatignon, Nicolas Brunet, Sven Von Schlachta, Spoky Woky, Komakino, et tous ceux que l’on n’oublie pas

e-mail : contact@udmag.net © Copyright UD mag - Tous droits réservés - 2011

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www.udmag.net


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CND DOCTEUR MABOULE & SES SEPTS SOLEILS

Le fondateur de la grande marque de longboard carbone Made in France est de retour! Un come back qui se veut frais, plein de nouveautés et de bonnes vibrations. Son nom, Gael Cannone. Pour son retour, le savant fou tire à boulets rouges et jongle entre écologie et performance pour offrir aux riders sa vision de la longue planche à roulettes . Un nouveau projet à découvrir sur www.sevensuns.fr

Photo : Gregory Taffe Coatelen

« TALKING ‘BOUT MY GENERATION » Gabin Piton

18 ans, 5 ans de ride, et déjà un palmarès hallucinant : 3° au classement mondial junior 14/17 ans descente www.igsaworldcup.com, 3°au classement français actuel www.descente.fr 1° slide jam chuyer gold trophy 2009 Sponsors : Longboardshop, Icaro, Politic Longboard Activist Hobbies : Vidéo/photo Trick favori : stand-up slide

QUELQUE PART EN EUROPE …

Les parrains du longboard travaillent dur pour les férus de la descente et de la compétition. Une institution française du longboard existe et encadre notre sport déjà trop prisé par les grands groupes sportifss. Défendons là sur www.descente.fr

Licences, classements, règlements, organisation d’évènements et autres sports de gravité… tout y est expliqué et mis à jour régulièrement.

MATT & CO.

Vous vivez le longboard à l’ancienne ? M-LONGBOARD-INDUSTRY et Matt sont là pour vous ! Les planches 100 % écologiques sont entièrement réalisées à la main et sur demande. A la fois robustes et flexibles, elles sont composées uniquement de bambous issus de forêts eco-gérées. Retrouvez le «surf spirit» de Matt & co et découvrez leur line up sur www.m-longboard-industry.com

Facebook, Twitter et j’en passe….tout les chemins mènent à la blonde (mais non, pas la bière). Une escapade germanique depuis l’appart m’a agréablement étonné. Messieurs, tenez-vous prets car la révolution du longboard féminin est en marche. Huegelherzblut est une marque exclusivement destinée aux rideuses. Un menu complet avec une ligne longboardwear et bien évidemment une gamme de boards adaptées. Femmes du monde entier, découvrez l’univers du longboardisme allemand – deutsche qualitat ! www.huegelherzblut.de

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TAKIN DH/FR

Un condensé de matériaux pour 9mm d’épaisseur ? Takin est la petite marque bordelaise qui monte . Pour la saison, elle vous invite à prendre la route sur Zourite. Un board concept aux accents freeride développé par Takin en partenariat avec B2 Longboards. Découvrez l’univers de Takin sur www.takinskate.com

COTÉ CUIR

Les dernières étapes du championnat de France de descente ont fait escale non loin de l’Atlantique. De la Bretagne à la Gironde, près de 60 riders aux allures de Bioman se sont affrontés dans des univers bucoliques. Longboard, buttboard ou streetluge, à chacun son rayon laser ! Au total, 4 journées sous le signe de l’uréthane en fête, respectivement organisées par les associations R.I.D.E (Saint Patik) et BLC (Rigalet). Niveau classement (http://descente.fr), rien n’est joué. Il reste encore quelques courses pour prétendre au sacre. Bookez vos vacances à l’aide du calendrier qui vous fera voyager et encourager les riders.

MERCATO

Photo : Blütcher

Après des semaines de «on dit» et de rumeurs, la vérité éclate au grand jour ! Loaded & Orangatang ont fait des petits en France ! Lotfi Lamaali est officiellement le french ambassador de la marque californienne. Dans la foulée, Laurent Perigault, Loic Marechet et Marie Bougourd intègrent l’équipe Orangatang. Hang-ten aka Clément Gayraud quitte Longboard Larry pour la Belgique de Blütcher !

La dernière race de board freeride de BK est née ! Staff , ou le nouveau modèle marquée de la croix noire a bel et bien les crocs ! Une taille de guêpe compacte (93cm) et concave pour un montage dropé, léger et renforcé en composites. Les adeptes de la customisation pourront offrir à leur monture la version teintée noire grip perso Laurent Perigault. www.blackkross.com

PUTAIN, 10 ANS…

Qui aurait pu s’imaginer qu’après de périlleuses glissades et de nuits blanches, l’asso des Ridersenbray allait fêter ces 10 années d’existence ? Durant tout ce temps un petit groupe d’irréductibles Normands a tenté de développer, la descente dans une région peu propice au downhill! Entre rencontres, amitié, darace et descente, les ReB’s ont su gentiment se faire un nom tout en étant pleinement reconnus comme des bons vivants avec une seule idée en tête, la passion. 10 ans de freerides, de compétitions, de titres et bonne humeur… Bravo les ReB’s !www.ridersenbray.com/

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Photo : Laurent Perigault

BLACKKROSS – STAFF BOARD


Rider : Lo誰c Zaccaro Photographe : Paul Farcot

PHOTO PLEINE PAGE

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Profil MARQUE

Dans le sillage mondial des marques de longboard, français et canadiens se taillent désormais une (toute) petite part de gâteau. Finie l’époque où les longskaters n’avaient pas le choix des marques ! Et oui les amis, c’est ça aussi la mondialisation ! Les riders peuvent s’intéresser à un matériel d’un genre…local. C’est dans ce contexte que de nouvelles marques ont vu le jour. Nationales, régionales ou carrément homemade, elles séduisent par leur originalité, leur style et leur prix. Rotule Longboards est une de ces marques locales qui a su s’imposer malgré la ferocité du marché. Support your francophone shaper! Salut à toi Yan ! En tant que gérant de Rotule longboards, il semblerait que tu sois la personne la mieux placée pour nous parler de cette marque… Oui c’est vrai, mais je suis entre autres modélisateur 3D et développeur technologique des planches Rotule. Mais il ne faut pas oublier Pierre-Michel, mon associé, qui joue aussi un rôle important au sein de la marque. Lui est responsable du site Internet qu’il à entièrement programmé en plus de participer activement au développement des planches.

Les planches Rotule sont entièrement laminées à l’époxy ; elles ne délaminent donc pas. Par ailleurs, nous avons les formes les plus complexes du marché et une technologie particulière qui nous permet de donner des rayons de courbes très serrés. Il faut voir le «tuck pocket» du Desert Eagle pour comprendre. Le bois plie littéralement dans les deux sens, la forme rappelle celle d’une cuillère. Nos planches sont aussi enduites d’une légère - mais très résistante - couche d’époxy. Aucun vernis ne peux surpasser la qualité de l’époxy. Nous avons fait d’énormes efforts de développement. nous maîtrisons autant les sandwiches ultra-rigides que les constructions flexibles munies d’un retour de force incroyable à l’image de notre modèle «5 pieds» bien reconnu. Il intègre carbone, kevlar et fibre de verre.

Quel évènement t’a poussé à créer ta propre marque de longboard ? Je dirais que notre voyage à Vancouver fût un élément déclencheur. Au-delà de cet événement, c’est surtout le goût pour les affaires, ma passion pour le sport et tout ce qui touche au développement technologique et aux matériaux.

Les boards «haute performance» sont destinées à des riders qui cherchent l’excellence. Cela voudrait dire que tu te positionnes sur du haut de gamme ? En effet mais les planches haut de gamme sont aussi pour tout le monde. Si tu commences sur une Desert Eagle, tu risques simplement de t’améliorer plus vite. Combien de fois j’ai entendu, en faisant référence à une Desert Eagle ou un Speed Karrot : «Depuis que j’ai cette planche, j’arrive à faire des 180 dans les deux sens bien plus facilement».

Qu’est ce qui fait la spécificité de Rotule ? Rotule offre des produits haut de gamme. Vous y retrouvez une finition supérieure, plus durable et attrayante. Nos planches sont des sandwiches de carbone et sont offertes malgré cela à un prix plus que compétitif.

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Profil MARQUE

Nous voulons nous positionner comme la référence en matière de planche haut de gamme composites. Nous avons à ce titre d’importantes percées technologiques à vous présenter au cours de l’année qui vient. Le longboard européen montre les crocs. Que penses-tu de cet engouement sur le vieux continent ? L’Europe semble posséder un terrain hautement propice au longboard. Nul doute que cet engouement est là pour durer et tant mieux ! En ce qui concerne la France, nous partageons la même langue. Nous tenons à nous démarquer dans la francophonie. C’est d’ailleurs pourquoi notre site est proposé dans les deux langues, mais principalement en français. Peut-on trouver tes boards en France en Belgique ou ailleurs en Europe? Nous proposons nos produits par le biais de Nicolas Brunet, de l’équipe Rotule-France. Pour le moment, malgré la popularité grandissante de Rotule, la disponibilité de nos produits est restreinte et notre capacité de production limitée (nous travaillons fort sur ce point). Le site dispose d’une section spéciale à l’Europe permettant aux riders de se procurer nos boards. 12


ROTULE Longboard 2011, année du longboard… aux States. Qu’en est-il du Canada ? Penses-tu que le longboard a de beaux jours devant lui ? Canada et États-Unis sont au même niveau. D’est en ouest, la popularité explose. Le Québec est l’une des scènes du monde avec le plus grand rapport de manufacturier de planches (skate et long) pour sa population. Rotule/Kebbek/Fullbag/Motion/Restless en sont les acteurs, sans oublier les deux grosses pointures dans le skate street : Control et Woodchuck qui fabriquent pour des marques populaires. Je rappelle que le longboard tel qu’on le connaît aujourd’hui a pris forme aux alentours de 1996-1997 en Colombie Britannique et que plusieurs des meilleurs riders sont Canadiens. Je pense entre autres à Kevin Reimer ou Patrick Switzer. Comment envisages-tu l’avenir de Rotule Longboards dans les 3 prochaines années ? Nous continuerons sur notre lancée. Tenaces et acharnés, nous continuerons de vouer nos efforts à la création des meilleurs produits disponibles sur le marché. Ce n’est qu’un début. Que ce soit pour les vidéos, pour l’équipe de riders, la participation et le support à la communauté, le développement et l’innovation, nous n’avons qu’une devise «sky is the limit». Le mot de la fin ? Aucun rider n’est simplement satisfait, ils sont tous STOKED… Et nous aussi !!

http://www.rotulelongboards.com 13


RIFTER

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DRIFTER

Jean-Gonzague aka Gonz est un type au naturel sympathique. Une simplicité et une joie de vivre, la réalité n’a rien d’une frustration ! La glisse est devenue une passion pour ce rider. Son appui pour surmonter un handicap qui ne laisse personne indifférent. Sa présence sur les spots force l’humilité et le respect. Le regarder rider c’est se rendre compte qu’en fait, tout est possible. L’écouter parler, c’est comprendre que la vie est faite pour être vécue et qu’il ne faut jamais abandonner. Rencontre avec un rider d’exception qui a bien les pieds sur terre.

Salut Gonz. Je suis persuadé que ton sourire en dit long sur ta personne et je pense que t’as plein de trucs à nous raconter. J’ai 28 ans et je suis originaire de Lille. J’use la grande planche à roulettes depuis maintenant 6 ans et je ne m’en lasse pas ! Amoureux des sports de glisse à la base, le longskate restait le grand mystère. C’est lors de mon arrivée à Paris pour mes études que j’ai rencontré Ismael Guillorit en 2005. Il m’a fait découvrir les joies du longskate et là ce fût le coup de foudre ! 2 jours après j’achetais ma première board et depuis je ne m’en sépare plus.

Propos receuillis par Marv. Photographies: Pierre Yves Guyot

longue rééducation. Marche, course sur pied etc… En ce qui concerne les conséquences, j’ai mis un bon moment à rattraper le temps passé assis. Aujourd’hui, je suis debout sur un longboard grâce à une prothèse articulée. Résultat, le longboard est rapidement devenu un moyen de déplacement, puis un sport de glisse avec des tricks, ses chutes et ses bonnes barres de rire ! Penses tu que cela fais de toi un extraterrestre de la glisse et plus particulièrement du longboard ? (Rire) Quand les gens me regardent, c’est moi qui suis étonné. Cela va de soit, les gens sont impressionnés et c’est sure que ça ne laisse personne indifférent. Certains sourient, d’autres tirent la gueule… Je pense qu’au pays des grincheux, il y a pas mal de boulot pour que les handis qui ont su s’adapter ne soient pas considérés ou vus comme des extraterrestres. Moi je me fais plaisir, je me gave et si ça peut aider à changer l’image du handicap, sur le longskate et les sports de glisse, alors banco ! Sans vouloir faire de la pub, c’est un peu le but de l’association VAGDESPOIR – changer le regard sur le handicap et montrer que tout le monde

Ou as-tu commencé à rider ? J’ai fait mes débuts à Bordeaux avec des potes de l’association VAGDESPOIR. Ensuite, j’ai rencontré Patrick Allan sur Paris qui m’a parlé de l’association RIDERZ et c’est à ce moment que j’ai intégré une scène parisienne qui fait des petits. Les gens qui te voient sur un longboard doivent trouver ça incroyable. Quelles-sont les origines et les conséquences de ton handicap ? Pour ce qui est des origines, tout à commencé très jeune, trop jeune…un cancer des os à 10 ans c’est très dur quand on est un gamin. A 16 ans, quand tous les ados apprennent ou on déjà commencé à skater, j’apprends qu’on doit m’amputer de la jambe gauche. Pas de skate mais une

«Maintenant je pratique le surf, le skate, le wake, le kite…et je suis chiropracteur.» 15


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DRIFTER

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peut se faire plaisir et qu’on peut partager les mêmes choses quelques soit les apparences physiques. La glisse, c’est ta vie et VAGDESPOIR, ton deuxième boulot. Que fait cette association ? J’ai toujours été un passionné des sports de glisse et avec mon handicap, il a fallu que je sois patient pour me la donner grave. Maintenant je pratique le surf, le skate, le wake, le kite…et je suis chiropracteur. L’association a vu le jour en 2005 au moment où j’ai rencontré Ismael et les sports de glisse. Aujourd’hui, elle est une véritable vitrine du combat pour la vie livrée par les handis toujours en compagnie des valides. Des combats qui passent par de la sensibilisation au handicap physique, des formations sur les pathologies, le matériel adapté, l’entretien, le dialogue et aussi l’évènementiel. Le tout est géré par des bénévoles. Elle s’est développée pour devenir une grosse association avec plus de 1000 adhérents, 8 antennes en France et des manifestations partout dans l’hexagone et essentiellement sur le littoral. Notre antenne la plus lointaine est à la Réunion. Des projets pour VAGDESPOIR ? Plein la tête ! une future antenne va voir le jour dans le nord avec pour objectif de collaboration à l’étranger. À l’avenir nous aimerions installer une antenne Martinique/Guadeloupe Crois-tu que le ministère des sports fait bien son boulot vis-à-vis de l’handisport ? C’est important de préciser que de grandes choses ont déjà étaient faites. Mais cela étant dit, partant de si loin, il y a encore un grand parcours à réaliser et beaucoup de travail à fournir. Il serait intéressant de donner plus de moyens et de crédibilité aux sports de loisirs. Il n’y a pas que la compétition chez les handis tout comme chez les valides. Comment te vois tu évoluer dans le monde de l’handisport ? J’ai eu la chance de participer cette année à la 1ère Coupe du Monde en Europe de Para-Snowboard en boardercross. Cette discipline évolue très bien depuis 2009, et sera peut être aux JO de Sotchi en 2014. Alors pourquoi pas les Jeux Paralympiques. Quel est ton meilleur souvenir en longboard ? Mon voyage au Japon l’année dernière. Quel plaisir de pouvoir voyager et découvrir un pays comme le Japon la planche aux pieds pendant 3 mois.

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VAGDESPOIR Depuis Mars 2004

Fondateur:

Ismael GUILLIORIT

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de 926 adhérents 624 valides & 302 handis.

+

d’une centaine de projets en 2010

8 antennes relais

http://vagdespoir.free.fr


DRIFTER

COUP DE PROJECTEUR SUR

YVON

Depuis quelques années, le nombre de vidéos de longboard sur la toile a explosé. Trick tips, entretien des roulements ou simples runs, les grosses mécaniques américaines ont véritablement changé la donne ainsi que le comportement des riders. Sur tous les spots du monde, l’heure est au «m’as-tu vu», voire au, «fais comme les champions». Dans cette cour de récréation, des mecs discrets au palmarès déroutant affûtent leur savoir faire. 3,2,1…ça tourne ! Le monde du longboard te salue mais pour beaucoup de riders en herbe, tu es encore un illustre inconnu. À toi de jouer ! Comment tout cela a-t-il commencé ? J’ai commencé par faire de la descente en roller in-line en 1996 grâce à un copain qui pratiquait aussi ce sport. 5 ans plus tard sur l’une des compétitions de descente en roller à Lausanne, il y a eu une démonstration de descente en longboard. Un des riders a fait un énorme slide avec la main par terre, j’ai trouvé ça trop stylé. J’ai donc décidé de commencer le longboard. Cela m’a bien réussi ayant été champion du monde (2002) une année après avoir commencé. D’où t’est venue cette passion pour l’image ? Ma passion s’est révélée sans que je m’en aperçoive, lorsque j’ai commencé le longboard en 2001. Nicholas Gachoud qui faisait du roller et moi-même, avons décidé 19


YVON de faire une petite vidéo avec une longboard à 3 trucks que j’avais fabriqué de mes propres mains. Puis tout s’est enchaîné très vite à filmer sur les compétitions et toutes mes sessions. Au début, je cherchais juste un moyen de montrer à mes proches ce que je faisais. Puis je me suis pris au jeu de vouloir faire des vidéos plus évoluées pour qu’elles puissent être vues par tout le monde, y compris les néophytes. J’ai commencé à faire des DVD après la première année de vidéo pour ceux qui n’avaient pas Internet et en essayant par la même occasion de ramasser un peu d’argent pour me payer ma saison et du matériel…

« ...ce que je trouve intéressant en fait, c’est d’avoir des beaux runs serrés et fair-play.» se retrouver et vivre sa passion à fond. Au-delà de l’intérêt, c’est vrai que le matériel est un investissement, mais ce n’est pas grave. J’aime bien avoir ma propre collection de DVD. Ce que j’apprécie avant tout dans ce boulot, c’est de créer des souvenirs. C’est aussi pour me rappeler tout ces bons moments que j’ai vécu, et si j’arrive à en faire rêver d’autres, je n’en suis que plus heureux…

Que cherches-tu à communiquer à ceux qui visionnent tes vidéos et quel est ton intérêt dans le partage de tes créations ? Chaque événement est unique. On rencontre de nouvelles personnes, on échange tout en vivant des moments intenses avec des amis, des riders… A travers mes vidéos, j’essaie tout simplement de partager les instants ressentis… Selon moi, tous ces moments passés sont comme un rêve qui devient réalité. Si je veux les partager, c’est pour montrer que nous ne sommes pas qu’une bande de fou furieux qui descendent les routes de montagnes, nous sommes plus que ça…Une grande famille qui aime

Du smartphone à la caméra professionnelle, la vidéo est devenue incontournable. Que penses-tu de la place qu’elle occupe dans les sports à sensations ? Cela permet de démocratiser le sport, surtout le nôtre qui reste un peu marginal et peu connu du grand public. Le prix descendant du matériel permet de faire naître de jeunes réalisateurs qui ont du talent et un potentiel certain. Cela m’encourage à faire de meilleures vidéos, car rester assis sur ses lauriers n’est jamais bon… Heureusement qu’il y a de la concurrence, ça pousse à se remettre en question tout le temps. Comment cela va-t-il évoluer selon toi ? Quel est l’avenir de la vidéo dans le longboard et les sports de gravité ? Si on s’inspire des vidéos de ski, snowboard et mountain bike, je pense que cela va évoluer dans un sens plus artistique et spectaculaire… Il y a encore beaucoup à faire de ce coté là, car regarder juste des gars qui descendent et se dépassent, ça lasse au bout d’un moment. Pour innover, il faut intégrer de nouveaux éléments comme des tricks en slide, en jump et pourquoi pas raconter des histoires. Les vidéos ont déjà beaucoup évolué cette année dans ce sens… Je me réjouis de voir la suite…

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DRIFTER

3D & longboard ? Par 3D, tu entends 3D stéréoscopique, ou 3D intégrée dans les images ? Quoique qu’il en soit, je suis prêt à filmer en 3D, j’ai acheter une deuxième caméra et j’ai déjà fait quelques essais, mais je suis trop occupé à finir mon DVD de l’année passée pour faire un vrai petit film en 3D. Je verrai ce que je peux faire cet été… Mais il y a beaucoup de règles à respecter lorsqu’on filme en 3D, c’est beaucoup plus contraignant, il y a beaucoup de choses à penser. On peut vite faire des erreurs qui foutent en l’air l’effet 3D, du coup c’est bête de filmer des images que je ne pourrai pas utiliser. L’intégration de cette technique dans l’image et les titrages sont compliqués. Cela nécessite beaucoup d’entrainement et de concentration. Apparemment, sans ton casque et ta combi, la caméra n’est rien. Peux-tu nous parler de ton palmarès ? En tant que pratiquant de longboard, streetluge et buttboard, j’ai en effet gagné de nombreuses compétitions. Côté longboard j’ai été champion du monde en 2002 et fini 4ème au championnat du monde 2006. En streetluge, j’ai oscillé entre champion d’Europe 2005, 2009, 2010 et vice champion de la coupe du monde 2010 (plusieurs étapes), champion de la coupe du monde 2009 (plusieurs étapes), 3ème de la coupe du monde 2008 (plusieurs étapes), vice champion des championnats du monde 2006, 2009. En buttboard, j’ai moins de titres mais toujours autant de sensations ! Vice champion de la coupe du monde 2010 (plusieurs étapes) et 3ème de la coupe du monde 2009 (plusieurs étapes). Voilà pour les résultats les plus récents et impressionnants. J’accorde peu d’importance à ces résultats, ce que je trouve intéressant en fait, c’est d’avoir des beaux runs serrés et fair-play. L’important c’est de s’amuser, même si l’esprit de compétition est présent, je préfère finir derrière et avoir des beaux runs, que de finir premier en faisant des coups de putes… 21


YVON Longboard, streetluge et buttboard, ça fait pas mal de disciplines. Pourquoi une telle polyvalence ? Quelle est ta pratique favorite ? En freeride, j’utilise ma luge pour filmer ou lorsque que le spot n’a pas beaucoup de virages mais je préfère de loin rider en longboard. Si j’ai commencé la luge, c’est juste parce qu’en compétition, je déteste attendre ! Je me suis dis qu’en ridant dans toutes les disciplines, je riderais plus. Ce qui est le cas, car même si je n’arrive pas en finale, je filme les runs de finales grâce à ma notoriété dans le milieu. Mais la luge est quand même un sport agréable, où l’on atteint de grandes vitesses assez facilement (135 km/h GPS pour ma part). Très agréable lorsque que je fatigue en longboard et qu’il me reste l’envie d’apprécier une bonne descente du col de la Bonette par exemple (25km de descente).

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DRIFTER La saison est lancée ! Quels sont tes projets pour cet été? Mes projets sont réglés comme une horloge. Echauffement au Valdrôme puis direction les USA pour 10 jours à Mary Hill (première étape IGSA de la coupe du monde de descente). J’y ai même dégoté un contrat pour filmer la course par la même occasion. Comme quoi, quand on croit à ce que l’on fait, ça finit par se réaliser ! Après, je reviens en Suisse et j’enchaine direct par un road trip de 2 semaines avec 9 autres riders dans un minivan (Ramon Königshausen, Patrick Switzer, Samy Cantieni, etc.) pour le projet Greener Pastures"tournée par une équipe de caméramen tchèques (Vit Hasek et son équipe les 3 Head). Cerise sur le gâteau, les 3 étapes de la coupe du monde IGSA en Europe (Kozakov en République Tchèque, Insul en Allemagne et Teolo en Italie), les championnats d’Europe à Verdicchio en Italie et un gros freeride / compétition en Slovénie pour boucler l’été. Dernier jour de ride avant de rentrer le 22 aout si tout se passe bien. Le mot de la fin ? Au début de la saison passée, je me suis dis que ce serait ma dernière saison, mais au vu des souvenirs ressentis, je n’ai eu qu’une envie, c’était de recommencer cette année. Il y a encore tant de spots à découvrir et tant de riders à rencontrer...

YVON LABARTHE

37 ans

Longboard

Buttboard &

Streetluge addict Sponsors :

ABEC 11, Fibretec, GOG Trucks, Auto-Ecole Wagner WWW.YVONVITE.CH

Photos : Sven Von Schlachta 23


LONGBOARD FRANCOPHONIE

&

Bretagne La Rochelle Bordeaux

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Longboard & Francophonie

Bretagne Après une bonne dégustation de goutte avec les ReB’s, nous partons le cœur gros vers de nouvelles contrées francophones sur roulettes. Jamais à court d’énergie, nous mettons le cap plus à l’ouest, destination Breizh.

Photo : Thor Celtic

Notre hôte n’a pas failli à sa réputation. Amateurs de joie de vivre et de pâté Hénaff, Chaf & le Poney crew nous reçoivent dignement à la conférence du longboard Breton. Entre deux chouchens, le ton monte, les esprits s’échauffent, et le son d’une seule voix résonne dans cette case de pécheurs. Écoutez le patron.

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i on vous dit Bretagne, ça vous évoque quoi ? Vous me répondrez grandes marées, beurre salé, pâté Hénaff et chouchen. Et oui, la région est déjà bien connue pour ses produits locaux, ses skippers, ses Vieilles Charrues, j’en passe et pas des moindres ! Si on vous parle de longskate, vous n’imaginez pas forcément qu’une poignée d’irréductibles le pratiquent et tentent de démocratiser cette forme de rouli-roulant dans l’un des plus beaux Pen-ar-Bed de France (bout du monde en breton). Petite rétrospective. En 2004, Rennes Longskate organise des road-trips sur la région. l’event offre les meilleures cartes postales du pays bigouden, de la baie des Trépassés jusqu’aux Monts d’Arrée. Rien de tel que le grand air breton pour un bon ride. Nous n’avons pas le relief alpin ou pyrénéen, mais la côte est superbe d’un bout à l’autre et nous offre des paysages magnifiques. Commencent alors les années freeride & slalom, avec l’organisation d’événements à St-Germain sur Ile et une étape du CDF de Plérin, des journées 100% glisse qui marquent l’engouement des jeunes pour le longboard. En 2006, R.I.D.E voit le jour avec pour objectif de regrouper tous les descendeurs de la scène bretonne. Elle est la fusion de Rennes Longskate et de l‘Association de DownHill Nantais. Perdue dans un bled plutôt coquet (l’Vézin), c’est à base de blagues douteuses et de discussions gazeuses que Neuh, Benny et Karamba s’activent au bureau pour faire vivre le longboard qui braise. De leurs cortex naissent des choses absolument fantastiques comme la Vigneron Winter Cup, l’édition du festival vidéo «Ça tourne dans la

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Bretagne

RIder :Lotfi Lamaali ; Laurent Perigault Photographe : Marvin Thine 26


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Bretagne pente» qui rassemble depuis 2 ans maintenant les riders à l’inter-saison. Réparties aux quatre coins de la région, de nouvelles formations accompagnent l’association R.I.D.E. dans son action – le Krevard Krew à Rennes, le Poney Club à Nantes et plus récemment sur Quimper, Miguel et moi-même qui formons le Hénaff Crew, clin d’œil au célèbre pâté breton. Ensemble, nous explorons de nouveaux spots et représentons la région en nous rendant sur les divers événements français. Motivés et dynamiques, nous participons à la vie associative cette année en s’impliquant dans l’organisation du Saint Patik. C’est toujours avec plaisir que notre bande de joyeux drilles se retrouvent pour rider, échanger et permettre un meilleur essor du longboard.

Enfin, sachez que toutes les disciplines sont représentées. Du slalom au downhill, chacun trouve son plaisir dans la pratique qui lui convient. L’Island Slalom Tour, très bon concept, vous fera faire découvrir les îles de la région via un championnat régional de slalom, organisé par Charles. Le Hénaff Crew, plus axé sur le DH et la glisse, écume le Finistère. Et dans les terres, le Poney Club et Krevard Krew évoluent dans toutes les catégories. Il y en a pour tous les goûts. Tout ça pour vous dire que, si vous aviez des vacances prévues dans le coin, n’hésitez plus à prendre une board. Il y aura bien quelqu’un pour venir rouler avec vous, vous indiquer un p’tit spot pas trop loin ou un apéro tout près !" Chaf

http://assoride.free.fr/ Photo : Thor Celtic

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Longboard & Francophonie

La Rochelle Un verre de blanc à la main pour immortaliser cet instant, le port laisse entrevoir la dure journée de labeur du soleil s’allongeant sur l’océan. Un cadre, des couleurs, une chance, un régal. Ici, pas grand-chose à faire. Une ville, une magnifique escale et quelques dizaines de kilomètres plus loin, les souvenirs d’une grande vague dévastant tout sur son passage. La Rochelle, ville calme avec des habitants aux yeux intrigués par un moyen de locomotion non polluant et plus ou moins étranger. Et pourtant, entre légers pas de dance et grosse glissades, la longskate culture ne parait pas tellement étrangère ici. me voila en bonne compagnie.

L

a Rochelle n’est pas vraiment une ville destinée à la pratique du longskate. Pourtant les locaux vous diront tout le contraire. Un gros shop généraliste, des sorties de parking par ci par là, un centre ville pavé, il ne reste plus que la grande place entre le shop et le célèbre aquarium. Lors du premier rendez-vous avec la scène locale, ils n’étaient que peu à disposer de longboards. Depuis cette visite, les choses ont bien changé. Les riders sont nombreux et certains sont devenus les ambassadeurs de cette culture roulante. Théo, l’un des plus actifs organise des events avec sa troupe. Mat, l’un des plus vieux, à créé un groupe sur Facebook – Longskate La Rochelle. Le groupe s’agrandit et fait venir de nouveaux adeptes. A l’opposé des montagnes, ces riders ont bien marqué leur territoire – des sorties certains vendredis aux sessions sauvages et de la DH en périphérie, la résistance longboard ne refroidit pas même les pieds dans l’eau. Vous ne savez pas quoi faire cet été ? J’avoue que LR n’est pas la meilleure des destinations mais il y a tout de même de quoi se marrer. Pensez-y, ça peut valoir le coup !

: Longskate La Rochelle

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Photo : BLC

Bordeaux Plus au sud de La Rochelle, la capitale du vin a les pieds trempés. Bienvenue à Bordeaux. Vagues, soleil et loisirs sont au programme pour les touristes en quête de farniente. Ambiance sportive dans un contexte boisé, la région Aquitaine dispose de nombreux avantages pour les board-addicts. Son placement géographique est idéal – snowboard en hiver dans les plus proches stations Pyrénéennes, surf sur la côte toute l’année et longskate en plein cagnard pendant les jours d’été.

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elon Néné & Daweed du Bordeaux Longskate Club, le longskate est incontestablement en plein boom dans la ville de Bordeaux. Le matos y est de plus en plus varié et les disciplines urbaines sont en vogue. Coté business, le longskate est encore loin derrière son grand frère de petite taille. Coté rue, c’est une affaire qui roule. Des jeunes aux plus âgés, les profils des riders varient. Pas forcément issus du skateboard traditionnel, ces nouveaux riders recherchent autre chose que des gestes techniques perçus comme incroyables voire impossibles. Accessibilité, simplicité, élégance & sensations douces, lier l’utile à l’agréable, voila la recette du succès. L’engouement est plus marqué grâce à la pratique du surf. Sport de glisse régional par excellence, il a boosté la cote de son homologue sur roulettes. Entre époxy, autres composites et bois, les riders s’adaptent et n’ont que l’embarras du choix en fonction des spots et de la météo. Au fil des vents et des marées, les badauds assistent au bal des riders quelles que soient leur board. Désormais, le longskate fait définitivement parti du paysage sportif et viticole bordelais. Son vigneron ? le Bordeaux Longskate Club. Quoi de mieux qu’un bon Chateau Margaux pour partir à la rencontre des riders. Béret vissé sur la tête et écharpe autour du cou, Komakino est président du BLC et membre actif du Comité Nationale Descente. Son discours plein d’espoir et de sympathie m’a offert une réflexion sur les acteurs du développement de la scène française du longskate. Vieille de 8 ans, son association est l’une des plus actives dans le sillage francophone du longboard. Structurée par des personnalités de poids (Dieter Fleischer), la petite institution a su s’imposer et diversifier ses activités : cours, sessions d’initiations et organisations d’évènements sont les chantiers de Néné, Daweed & Co. Bien que la descente soit la pratique préférée du noyau dur du BLC, c'est en cherchant d'autres techniques ne nécessitant pas de déplacement dans les Pyrénées qu’ils se sont mis à repenser l'espace urbain pour développer la descente urbaine. C’est donc grâce au downhill que le club s'est forgé son expérience. Une fois les spots de «mini DH» opérationnels, l’asso a décidé d’organiser 4 freerides et une étape du championnat de France

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Longboard & Francophonie

2011 à Gauriac, entre Blaye et Bourg sur Gironde. Le BLC sous perfusion de sang neuf est pleine d’énergie et de dynamisme. En bonne voie, elle continue à faire parler d’elle, de ses projets, de ses actions et de ses riders. Aussi souriants que délirants, nos trois acolytes me rappellent ce que deux américains m’ont dit une fois : «Spread the stoke». Comme eux, ces types répandent la bonne parole du longboard et vous invitent volontiers à participer à leur freeride. Allez-y, vous ne serez pas déçus. Mon verre vide, je repars vers le bar avec dans les yeux des étoiles d’ivresse et de bonheur. Santé ! Koma, Néné, Daweed

Longskate.wordpress.com 31


NEURONES

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NEURONES

PUBLIC DOMAINE Aux yeux de la communauté skate, le longboard passe pour le skate à papa. Loin de ce cliché, c’est dans une dimension urbaine très décontractée que se sont réunis les papas du skateboard. Non ! le skateboard n’est pas mort et les organisateurs de l’exposition Public Domaine de la Gaité Lyrique vous invitent à découvrir la culture de la planche à roulettes sous tous ses shapes.

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NEURONES C’est en ces hauts lieux de la culture parisienne que le skateboard se met sur son 31. Décrypteur des aspects de notre société et créateur d’une certaine esthétique, il se fait moyen d’expression en posant de manière subtile les problématiques des hommes et de leur civilisation moderne. Du graphisme à la photo en passant par la projection de films, le skateboard se fait philosophe. Représentant de la culture urbaine, il marque la fin du vingtième siècle par une originalité sportive sans limites. Son terrain de jeu ? la rue et ses mystères architecturaux.

C’est entre curbs et courbes que nous avons partagé notre expérience avec les streeteux. Quand la question de la différence entre shortboard et longboard se pose, la réponse est spontanée : Mathias Thomer : Pas de différence, tout le monde est sur une board et cherche à s’exprimer librement. C’est vrai que la street board est plus adapté au pool, park, etc. mais au final, les longboards peuvent en faire autant, voire amener des gens à la pratique du skateboard au sens large. On peut faire de la vitesse, rider en montagne, explorer des endroits pas forcément accessibles à la shortboard ou encore donner un coté artistique par la pratique à deux. Il s’agit en fait d’un univers complémentaire et parallèle qui n’est pas étranger au skateboard. 34


PUBLIC DOMAINE Au contraire, c’est du skateboard ! c’est une autre approche avec des formats de board et de glisse différents. Selon moi, ça ne change pas grand-chose, c’est une board, avec quatre roues et deux axes. Je connais des longboarders qui font du dancing, nous réalisons des projets ensemble et tout se passe super bien. Y a-t-il beaucoup d’évènement de skate à la hauteur de celui-ci en France ? M.T : Il en existe beaucoup d’autres, tous plus ou moins underground. Chacun essaye de faire vivre le coté artistique du skate. Mais là, on est Paris, une capitale mondiale avec des skaters du monde entier qui viennent. Des vieux, des jeunes, des mecs comme Neck Face et Nathas Kaupas (précurseur de la pratique street) qui représentent une certaine chronologie du skateboard. L’expo est tellement énorme qu’on peut se demander si c’est pas un hommage post mortem au skateboard. Est-ce que le skate est mort ? Peut-il y avoir quelque chose après sachant qu’ à l’époque il existait une esthétique (powell, santa cruz…). Est-ce qu’on arrive à créer quelque chose aujourd’hui ? M.T : Ce n’est que ça en fait. Le skate est mort, vive le skate. C’est comme dans le hip-hop, on croit que le hip hop est mort, mais on a connu des GrandmasterFlash, Run Dmc, Tribe Call Quest, Wu-Tang… Maintenant c’est hot future etc. Dans le skate c’est pareil, il y a des mecs qui font que ça et ça repart. Après, ça dépend de nous, des énergies qui s’échangent. La ville est un terrain de jeu, elle s’agrandit, elle change et le skate s’adapte.

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NEURONES On croit que le longboard est le skate à papa alors que finalement, ici il n’y a que les papas du skate. Qu’en penses tu ? M.T : A partir du moment ou il y a des gens qui sont créatifs, qui vont aimer ça et s’impliquer encore plus loin dans leur pratique, alors ce sera bon…

Sur les spots, les regards des riders se croisent. Entre shortboard et longboard, le skateboard assiste à son propre combat. Qui est quoi ? Nous nous sommes adressés à Mathias. Il nous a démontré que les querelles des skateboarders toutes decks confondues, n’étaient qu’en fait que des états d’âmes sans saveurs. Et Axel, il en dit quoi ? « Le longboard c’est vraiment détente mais un peu galère pour se ballader. La shortboard me permet de slalomer entre les plots qui trainent sur les trottoirs. C’est plus léger et moins encombrant». Malgré la question du portefeuille, il semblerait que notre skater ne rechigne pas à l’idée de kiffer l’acquisition d’un longskate. «J’ai déjà essayé le longboard et j’avais apprécié les sensations. Si je pouvais m’en offrir une, je l’aurais fais mais quand on voit le prix des boards en shop, c’est plus pareil… ». Entre confort et vitesse, Axel a trouvé le compromis idéal. Le cruiser sous son bras est un Cliché aux roues molles. C’est une alternative qui joint l’utile à l’agréable sans perdre le caractère essentiel de ce qui l’a poussé à venir ici. Mathias, Axel et plein d’autres, la Gaité Lyrique a réunit la grande famille du skateboard. Une invitation à la passion, à la découverte d’un objet de grenier qui n’est plus à conserver, mais à exposer.

Public Domaine – Skateboard culture Du 18 juin au 7 aout 2011 Gaité lyrique – 3 bis rue Papin, 75003 Paris Programme, infos :

www.gaite-lyrique.net 36


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Calendrier

Freerides Competitions

Longboard-Camp

Le Calendrier

de ton ÉTÉ !

JUILLET 2011 FAMILIA CHALLENGE 9 & 10 Juillet http://familiagrenoble.forumactif.com/ Organisateur : La Familia Type : Etape CDF – Rank ** (descente) Lieu : PRAPOUTEL, FRANCE

CONFORTABLE RACE 14 au 17 Juillet

http://frrr.over-blog.com/

Organisateurs : Fées des Rations de Ride à Roulette Type : Etape CDF – Rank *** (descente) Lieu: CONFORT, FRANCE

KOZAKOV

CHALLENGE 20 au 23 Juillet

http://www.kozakovchallenge.cz Type : IGSA World Cup Series ( Descente) Lieu: KOZAKOV, RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

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AOUT 2011 PADOVA GRAND PRIX 5 au 7 Août http://www.euroskate.it/

Type : IGSA World Cup Series (descente) Lieu: TEOLO (PADOVA), ITALIE

CLAVEL DOWNHILL 20 & 21 Août http://frrr.over-blog.com/

Organisateurs : Fées des Rations de Ride à Roulette Type : Freeride Lieu : SAXEL, FRANCE

CHUYER

GOLD TROPHY V 26 au 28 Août

http://politic.leforum.eu/index.php Organisateurs : Politic Longboard Activist Type : Etape CDF –Rank *** (descente) Lieu : CHUYER, FRANCE

INSUL

29 au 31 Août

http://www.insulcup2010.org/

Type : IGSA World Cup Series (descente)

LE FREERIDE DE LA RENTREE KOFFEE-SCHNAPS – 3/4 septembre 2011

KNK Longboard Camp 14 au 22 Août

http://www.alsacedownhill.fr/

http://knk.longboard.si

Organisateurs : Alsace Downhill Type : Freeride (descente) Lieu : URBEIS, FRANCE

Type: Course Free Ride Prize Money : 1000 €

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Rendez-vous en septembre pour

Ridez couverts !

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