U3A Contact novembre - decembre 2016

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Novembre -décembre 2016 Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles


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EDITORIAL Le mot du président Nous voilà entrés dans une nouvelle année scolaire : 2016-2017. Petite différence avec les autres années, celle-ci porte un nom : « Anniversaire 40 ». En effet, nous fêtons cette année le quarantième anniversaire de la création de l’université du Troisième Age. Pour marquer dignement cet événement, nous faisons appel à vos souvenirs, à vos idées et vos suggestions d’actions. Quand nous avons aménagé à Droixhe, en 1999, notre bâtiment était délabré. Aujourd’hui, il a complètement changé d’aspect, grâce à tous les travaux réalisés au fil du temps. Nous travaillons encore actuellement pour rendre notre université plus facile d’accès pour les P.M.R. : notre grand projet pour 2017 est l’installation d’un ascenseur, après le gros chantier de rénovation et d’agrandissement des toilettes. Ces travaux n’aurait pas abouti sans la direction de notre Architecte-Maison, M. Maurice Lejeune, ni sans la présence quotidienne de notre vice-président, M. Philippe Mathieu qui a passé ses vacances a surveiller les entrepreneurs. Qu’ils soient chaleureusement remerciés, ainsi que toutes les autres personnes qui ont contribués peu ou prou à cette réalisation. Car chacun d’entre vous peut aider à l’amélioration de notre Université. Je vous souhaite à toutes et à tous une fructueuse année scolaire. Sam Kaba Président

Université du 3ème âge de LIEGE ASBL 416.488.603

Avenue Joseph Prévers, 27 - 4020 Liège Tel : 04/370.18.01 - e-mail : u3aliege@skynet.be Site : www.u3a.be - Compte ING-BE19.3400.1501.3012 -oOoLes articles sont publiés sous la seule responsabilité de leurs auteurs Mise en page, traitement numérique et réception du courrier Marie-José Hulsmans Relecture : Richard Gillon Photo couverture :Majo

Edit. responsable Université du 3ème âge - Av. J. Prévers, 27 - 4020 Liège


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SOMMAIRE 2

Editorial

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Sommaire

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Janus et moi

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J’avance en âge en m’instruisant de beaucoup de choses

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Généalogie, paléographie, héraldique

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Musique à l’U3A

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Récital Frantz Liszt pas Luu Duc Anh

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Les avantages d’avoir 50 ans

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Les promenades architecturales de l’U3A, Louvain la Neuve

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Les promenades architecturales de l’U3A, Trieste et le Frioul

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Sommeil et luminosité

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Art floral

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Egypte, visites virtuelles

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Lès Tchèstês

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Marches Darras

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Histoire des femmes : Artistes en tous genres

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Noir plus noir que noir

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Quels sont les différents effets de la récitation du mot OM ?

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Les promenades architecturales de l’U3A, La Finlande

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La nouvelle gare de Liège

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Soigner les plaies en 3 étapes

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Espace universitaire de Liège, programme des cours


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JANUS ET MOI… L’art, et parfois le plus ancien, ne cesse aujourd’hui de nous interroger et de nous proposer de nombreuses réflexions… si nous le voulons bien ! Lors de nombreuses conférences, et très souvent pendant les cours, je rappelle que si l’art du passé nous séduit ou nous bouleverse toujours, c’est par le fait que l’artiste est un homme, comme nous, et que, quelle que soit l’époque et le lieu où il vécut, son humanité transite dans son œuvre, parfois à son insu. L’art est essentiel parce qu’il est mémoire, mémoire individuelle, mémoire collective, mémoire existentielle, spirituelle, mémoire émotionnelle, mémoire des sens,… Il est donc aussi précieux que l’eau qui nous fait vivre, il est la nourriture de notre esprit et de notre conscience.

Il est une double tête, un Janus, dit-on, même si celui-ci ne fait qu’utiliser le concept, sans doute pas le nom, qui m’a bouleversé dès que je l’ai vu dans un livre sur l’art gaulois il y a quelques temps. Je me suis longuement demandé pourquoi j’étais si troublé par ces deux visages à peu près identiques et surtout par leur expression très étonnante qui m’évoque le visage d’un mort… d’un de ceux que je ne peux pas oublier, qui est présent en moi et qui me revient à l’esprit bien souvent, celui de mon propre père. Je me suis souvent fait cette réflexion ; le visage sans vie est fort différent de celui qui vit. Et pour cause, on évoque bien le masque de la mort, celui qui donne au visage familier une attitude calme mais distante, relâchée et raidie à la fois, libérée ? Non, pas libérée, détachée comme figée pour toujours.


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Ces deux têtes accolées furent retrouvées dans le sanctuaire de Roquepertuse en Provence et sont conservées à Marseille. Elles datent, plus que probablement d’une période s’étalant entre le Ve et le IIe siècle avant notre ère. Il y avait là un lieu sacré qui formait un ensemble monumental en pierre où l’on accédait par un portique. Jean-Marc Onkelinx

Plus de 25 ans d’expérience


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« J’AVANCE EN ÂGE EN M’INSTRUISANT SANS CESSE DE BEAUCOUP DE CHOSES. » Cette phrase (en grec gêraskô d’aiei polla didaskomenos) est attribuée au législateur athénien Solon, que l’on classe au nombre des sept sages de la Grèce. De son côté, dans son Apologie pour une science inutile, l’assyriologue Jean Bottéro écrivait en 1982 que de sa longue fréquentation de Platon, d’Aristote, de Thomas d’Aquin il avait tiré de nombreux enseignements, dont les deux suivants : « Tout d’abord, que la plus grande noblesse de l’homme est dans la connaissance, le savoir, et qu’il a, de par sa propre nature, vocation à tout connaître : tout l’ordre et le déroulement de l’univers - même s’il n’y doit jamais parvenir, tant vaste et infini est cet objet, qui nous est proposé, tout au moins, comme un idéal exaltant et lumineux. Ensuite, que, dans tous les plans, y compris celui de l’intelligence, tout ce qui est utile est servile et de soi inférieur à ce à quoi il sert. Une de mes consolations en m’engageant dans l’étude sans fin (de l’assyriologie),... c'était la conviction que ce que j’allais entreprendre ne serait jamais ni utile ni utilisable à rien qu’à m’enrichir l’esprit, et tirerait précisément de là son mérite. » Et il concluait en ces termes : « Oui, l’Université des sciences, comme telle, est inutile - au profit ! Oui, la philosophie est inutile ; l’anthropologie est inutile ; l’archéologie, la philologie et l’histoire sont inutiles ; l’orientalisme et l’assyriologie sont inutiles, complètement inutiles ! Voilà pourquoi nous y tenons tant ! » Alors, à tous ces conquérants de l’inutile que sont les membres de l’U3A, on ne peut que souhaiter bonne année en ajoutant ces trois petits mots de cinq lettres salut bravo merci. Jean-Marie Custers, professeur de disciplines inutiles.


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GÉNÉALOGIE PALÉOGRAPHIE HÉRALDIQUE. L’avenir, l’avenir, … On l’a dit et redit : les prévisions sont difficiles … surtout quand elles concernent l’avenir. Lorsque l’on observe le passé à partir du présent, on peut prédire son avenir. Ainsi les quatre éléments antiques sont maintenant au nombre de … euh, plus de cent. La soule du Moyen Age est devenue la FIFA, l’électron est dans notre poche ou à notre poignet. Et les barbiers-chirurgiens, que sont-ils devenus ? Une femme cardiologue, vous rêvez ou quoi ? Jadis, la généalogie n’était qu’une élucubration hautement fantaisiste qui avait pour but de s’attribuer des ancêtres à haute valeur ajoutée afin de redorer son … blason. A partir du seizième siècle, et dans le monde chrétien, la tenue des registres des naissances, mariages et décès se généralise, mais une généalogie reste un squelette (si je puis dire), qui ne comporte que des noms et des dates. De nos jours, nous disposons d’archives, d’ordinateurs, d’internet et de loisirs, ce qui nous permet de réaliser des fichiers informatiques qui comportent des milliers de noms, des photos, des vidéos, des souvenirs, des commentaires, … Demain, ce sera ce que les plus doctes d’entre nous appellent déjà la quatrième révolution industrielle. Les progrès conjugués et généralisés de l’ordinateur, de l’internet, de la vidéo, de la génétique, de l’holographie, de la psychologie et des loisirs permettront peut-être à nos descendants d’inviter leurs ancêtres, nous y compris, à leur table, vêtus comme ils l’étaient, s’exprimant drôlement, s’essuyant les mains à la nappe et jetant les déchets par terre. Mais le travail de pionniers, la mise en forme d’une base précise et vraie, c’est à nous qu’elle incombe. C’est ce que nous faisons, à l’U3A. Richard Nizet, membre GPL/U3A.

UKULÉLÉ Le cours de UKULÉLÉ redémarre… dès le jeudi 6 octobre à partir de 13h15 pour les débutants jusqu’à 14h15. Pour les autres (plus avancés suivant accord du professeur) de 14h30 à 16h15. Le cours sera basé sur la pratique de l’instrument aidant l’accompagnement du chant. Aucune notion de solfège requise mais bien une certaine application dans l’étude des accords et des rythmes. De l’implication personnelle de la part de chacun(e) et beaucoup de camaraderie devront être le fil conducteur lors de chaque rencontre du jeudi. Albert ZEEVAERT


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Six grands concerts le mercredi à 18h d’octobre 2016 à mai 2017 en classe 11 Le 19 octobre 2016 : Concert d’ouverture, Grand récital Franz Liszt par Luu Duc Anh (piano) Le 16 novembre 2016 : Récital de Delphine Antoine (flûte) et Anaëlle Ziadi (harpe) Œuvres de Fauré, Saint-Saëns, Debussy, Jongen,… Le 14 décembre 2016 : Récital violon et piano avec Bertrand Lavrenov (violon) et Thomas Waelbroeck (piano) Œuvres de Bach, Beethoven et Brahms Le 15 février 2017 : Récital de piano par Darina Vasileva (piano) Œuvres de Beethoven, Chopin, Rachmaninov et Ravel Le 15 mars 2017 : Récital chant et piano par Andreea Minculescu Teclu (soprano) et Gabriel Teclu (piano) Le 10 mai 2017 : Récital de clarinette et piano avec Jean-Luc Votano (clarinette) et N.N. (piano) Tous ces concerts sont organisés au profit exclusif de l’U3A. Le prix d’entrée est fixé à 7 € pour les membres de l’U3A, à 8 € pour les non membres et à 2 € pour les - de 26 ans. Un abonnement peut être acheté jusqu’au premier concert au prix de 40 € pour les membres et de 45 € pour les non membres en vous adressant à : Jean-Marc Onkelinx, organisateur, Courriel : jean-marc.onkelinx@skynet.be Portable : 0477 95 60 75 Ou en versant la somme correspondant à l’abonnement sur le compte : Musique à l’U3A, IBAN BE36 0634 3766 8681 en mentionnant votre nom et « abonnement 2016-17 » en communication. Recevez une réduction de 5 € sur l’abonnement en présentant votre abonnement du Festival « Voyages d’été » 2016.

Des concerts et manifestations musicales hors abonnement seront également au programme lors de la saison 2016-17. Le prix d'entrée unique est fixé à 8 € pour les adultes et à 2 € pour les étudiants de moins de 26 ans. Plus d’informations prochainement.


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LES AVANTAGES D’AVOIR 50 ANS OU PLUS OU 60 ANS ALLANT VERS LES 70 !  

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Tu n’intéresses plus les ravisseurs. Lors d’une prise d’otages tu seras probablement relâché un des premiers. Personne ne s’attend à te voir courir nulle part. Les gens te téléphonent à 9h du soir et te demandent s’ils t’ont réveillé. On ne te considère plus comme un hypocondriaque. Il ne te reste rien à apprendre à la sueur de ton front. Les choses que tu achètes maintenant n’auront pas le temps de s’user. Tu peux souper dès 4h de l’après-midi. Tu peux vivre sans sexe mais pas sans tes lunettes. Tu ne considères plus les limites de vitesse sur la route comme des défis. Tu n’as plus à rentrer ton estomac pour qui que ce soit. Ta vue ne baissera pas beaucoup plus. L’argent que tu as investi pour ton assurance maladie commence enfin à rapporter. Tes articulations sont de meilleures prédictions pour la température à venir que ce qui se dit à la télévision. Tes secrets sont en sécurité avec tes amis parce qu’ils ne s’en souviennent probablement pas.

Tu remarqueras sans doute que ce message est écrit en grosses lettres pour te faciliter la lecture. Un conseil bien important : Ne jamais, au grand jamais, prendre une pilule pour dormir en même temps qu’un laxatif… Texte fourni par Bernadette Biquet


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SOMMEIL ET LUMINOSITÉ : CINQ ASTUCES POUR MIEUX RÉCUPÉRER Selon plusieurs études, la lumière artificielle perturbe le rythme sommeil-réveil. Une pièce sombre est donc primordiale pour un bon sommeil. Voici cinq choses à savoir sur le sommeil et la luminosité. 1. Eloignez téléphones, télévisions et ordinateurs Un téléphone sur la table de nuit, qui s'allume quand vous recevez un message, peut vous réveiller. Une télévision ou un ordinateur peut également diffuser de la lumière et vous empêcher de vous endormir. Mieux vaut les bannir de votre chambre ou les éteindre complètement. 2. Retournez le réveil Les chiffres d'un (radio-)réveil diffusent de la lumière. De plus, voir l'heure peut stresser, quand on voit combien d'heures il nous reste avant le réveil. Tournez le réveil pour éviter de voir l'écran. Pour l'horloge d'une TV ou d'un lecteur DVD, vous pouvez les occulter avec du ruban adhésif noir. 3. Placez une veilleuse dans la salle de bain Mieux vaut arrêter de boire deux heures avant d'aller dormir afin d'éviter une envie pressante au milieu de la nuit. Si c'est inévitable, une veilleuse dans la salle de bain ou les toilettes vous évitera de (trop) vous éveiller en allumant la lumière. 4. Sortez pendant la journée Si vous êtes exposé à la lumière du jour, vous sécrèterez plus de mélatonine le soir, l'hormone du sommeil. Dans la période de l'année où les jours sont plus courts et sombres, l'exposition à la lumière du jour est encore plus importante. 5. Laissez entrer la lumière le matin La lumière stimule la production de dopamine, ce qui vous donnera plus d'énergie pour démarrer la journée. La lumière artificielle ne fonctionne cependant pas, vous aurez besoin de la lumière du soleil. Ouvrez vos rideaux. Une promenade matinale fera aussi son petit effet. Olivia Lepropre journaliste Plus Magazine


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ART FLORAL A l'U3A et ce depuis des années un cours d'art floral est donné le lundi matin. Notre professeur Maridou est une fleuriste diplômée et donne des cours depuis plus de 20 ans. N'hésitez pas à visiter son site pour avoir des idées de décoration et pourquoi pas vous inscrire à l'un de ses cours qui se donnent notamment à l'U3A mais aussi dans d'autres endroits dans toute la province de Liège. Maridou vous propose aussi de visiter sa chaîne YOUTUBE où vous pourrez visionner des vidéos et tutos sur la nature et l'art floral. Pour y accéder c'est simple :faites une recherche sur Youtube en inscrivant TrèsNature puis visionner... un lien direct de son site internet www.tresnature.be vous amènera également sur youtube. Bonne lecture et bon visionnage.

IMPORTANT Nous ne sommes pas seuls au monde. Le parking situé à gauche de l’entrée de l’U3A appartient à INBEV !!! Certains de nos membres y garent encore leur voiture. Cela amène une situation conflictuelle avec nos voisins. MERCI de respecter leur parking.


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ÉGYPTE, VISITES VIRTUELLES. (ART ÉGYPTIEN) L' U3A offre deux cours sur l' Égypte ancienne, le lundi matin un cours d'apprentissage des hiéroglyphes et le vendredi après midi un cours encore intitulé art égyptien mais qui en fait propose des visites virtuelles des sites archéologiques de l'Égypte, ainsi que des principaux musées européens et ce sur base de photographies commentées. Les scènes seront décrites et replacées dans leur contexte historique, géographique et religieux. Voici un exemple: la massue du roi scorpion exposée à l' Ashmolean Museum à Oxford. Ce roi représenté debout coiffé de la couronne blanche du royaume de haute Égypte est le dernier roi de la dynastie 0, avant l'unification de l'Égypte par Narmer. Il a régné autour de 3200 AC. Son nom figure devant son visage : l’hiéroglyphe du scorpion. Derrière son pagne pend une queue de taureau censée lui donner la force de cet animal. Il tient une houe pour creuser la terre, un serviteur placé devant lui la recueille dans un panier. Le pharaon est responsable de l'irrigation des cultures, de l'entretien des canaux et donc de la prospérité du pays devant les divinités. Deux personnages le précèdent portant des enseignes, 2deux autres le suivent munis d'éventails pour le rafraîchir et le protéger du soleil. La taille des personnages ne reflète ni leur taille réelle ni leur éloignement respectif mais bien leur statut social. Le roi est présenté selon trois points de vue différents: de profil (visage, couronne, pieds), de trois quarts (le bassin) et de face ( l'œil, le torse). Le pharaon porte sa jambe gauche en avant mais garde le pied droit à plat, c'est la représentation dite de la marche apparente. Dès cette époque reculée, la civilisation égyptienne se met en place pour plus de trois millénaires, les caractéristiques ici relevées persisteront au delà de la conquête romaine en 30 AC. J.Hotte


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A VENDRE HUILE D’OLIVE EXTRA VIERGE PREMIERE PRESSION A FROID PRODUCTION PERSONNELLE NOUVELLE RECOLTE OCTOBRE/NOVEMBRE 2016. L’huile d’olive est produite exclusivement avec des olives de notre oliveraie de type Moraiolo qui est située au cœur de la zone DOP Ombrie dans les collines Assise/ Spoleto en Italie Centrale. Tout le travail est fait ou suivi par nous, sans pesticides, sans colorants et sans produits chimiques. Nous nous occupons personnellement de la cueillette et de tout le processus d’extraction de l’huile jusqu’à la mise en bidons. Les olives sont cueillies à la main. Elles sont pressées très rapidement à l’aide de techniques qui permettent un travail rigoureusement à froid. L’huile extra vierge ainsi obtenue uniquement à partir du fruit de l’olivier est de qualité supérieure avec une acidité limitée à 0,8 %. Elle peut être utilisée crue ou cuite. Elle résiste à une chaleur de 210 degrés. Cette huile est riche en arômes typiques. Etant donné qu’il s’agit d’une production personnelle, le stock est limité.

Bidon de 3 litres : 38 € Bidon de 5 litres : 55 € Egalement disponible

Bouteille de 0,75 litre : 14 € Les bouteilles d’huile d’olive Monte Serano de 0,75 l sont vendues via la société V&T. Les olives proviennent de la même région et l’huile est produite exclusivement à partir d’olives de type Moraiolo, Frantoio et Leccino. L’huile Monte Serano a, cette année encore, été sélectionnée parmi les meilleures huiles au monde par le guide de référence FLOS OLEI. SI VOUS ETES INTERESSES, CONTACTEZ-NOUS: Capocci Nazzareno, GSM 0495591918 ou ncapocci@lepiatte.com


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LÈS TCHÈSTÊS Nos ʼnn’ avans tot l’minme quéconques è nosse pitit payis. Nin come èl France la qu’in-a dès plèces wice qu’on ʼnnè troûve a totes lès cwènes di vôye. Fåt dîre ossi qui po d’tot chal i n’a dès rwès qui dispôye 1830 adon qui l’France ènn’a-st-avu dès hiyèyes qu’avît cåzî turtos dès crapôdes. Ènn’aveût minme dès cis quèlzîs fît bâti on tchèstê. Nos rwès da no-ôtes n’ont måy fêt çoula, ʼl’èstît bråmint trop come i fåt, tot l’monde èl sé bin. Chal nos ʼnn’avans di totes lès sôrs, nin dès crapôdes èdon, dès tchèstês, dès tot vîs qui a l’ataque chèrvît a disfinde li payî èt qui toumèt è ʼne blèsse (Franchimont, Lognes etc.) dès-ossi vîs qui t’nèt todi pèces èssonne (La Roche, Bouillon etc.), dès cis qu’ont stu arindjîs po î viker come asteûre ; dès-otes pus novês èt pus nozés la qu’on î prind’reû voltî djîse. I-n-a co todi quéques nôbes qui î d’manèt mins come sovint il ont l’pogne djus èt qu’ça costèye fwért tchîr dè tchåfer èt d’intrit’ni dès s’fêts batumints il ont sovint r’vindou leû bin a ʼne vèye, ine comeune ou ʼne province. Ènn’a minme wice qu’on î fet ôtél èt qu’on î pout magnî.

Coûr dè tchèstê-cinse di Hombrou Nin long èrî d’nosse mohone, tot près dè « Makro » à Aleûr i-n-a on tchèstê-cinse qui date dè trazinme siéke. « Wathy de Hombroux » qu’èsteût sénéchal dè pont d’Amécoûr å quatwazinme siéke î d’manéve. Après çoula c’èst l’Chapite dèl Catèdråle Sint Lambèrt qu’ènn’a stu mêsse disqu’a l’rèvolucion francèse. Asteûre on n’î troûve pus nole vatche ni nole èré, on î a fêt dès lodjis’, dès burôs èt minme on rèstôrant.

Tchèstê di Warou


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Todi a Aleûr, mins bråmint pus k’nohou i-n-a l’ tchèstê d’ Warou qu’è-st-a mitan vôye inte Aleûr èt Hinn’måle. Longtimps dji m’a d’mandé di wice qui li nom d’Warou poléve bin prom’ni èt po fini dj’a trové leû-warou (« loup-garou »), dji n’pou nin acèrtiner qui ça vinreût d’la mins… Cwand on djåse di Warou, tot fî dreût on tûse a l’fameûse guére dès Awans èt dès Warou. Il èstît vwèzins, lès tchèstês èstît a ʼne pihèye onk di l’ôte, ç’åreût stu si åhèye di s’ètinde, mins i-n-aveût on hopê d’çanses a wangnî èt il inmît tant di s’bate tos cès nôbes la. Li guére dura 38 ans di 1297 a 1335 èt fa 32000 mwérts, èt tot çoula a cåse d’on marièdje. I s’fåt bin sov’ni qu’i-n-aveût bråmint dès nôbes èl Hèsbaye. C’ è-st-ine fwért ritche tére èt on p’tit viyèdje di payisans poléve intrit’ni dès cis qui n’ovrît nin. Tos cès djins la wårdît leûs fwèces po s’bate, tchèssî èt fé dès-èfants a leû feume èt leûs mèskènes. Adon ine bone guére di 38 ans ni poléve nin leû displêre èt insi ont-i turtos pris l’ pårti d’onk ou d’l’ôte minme si n’avît rin a vèyî la d’vins. Po fini c’èst lès Awans qu’ont wangnî l’pårtèye. Asteûre leû tchèstê a dim’nou ine mohone po lès vîlès djins. Dji n’î a co rat’nou nole tchambe mins mutwèt qu’on djoû ou l’ôte… Warou c’èst tot-ôte tchwès. Asteûre qui l’comeune d’Ans l’a ratch’té, on î fêt dès marièdjes èt dès-èspôzicions.. On djåse minme dè fé on djîse èt on rèstôrant foû di l’vîle mohone dè går. Vola on batumint qui a l’ataque chèrvéve a disfinde li payis d’Lîdje èt qui chève asteûre po s’bin plêre èt po s’instrûre. I parètreût qu’on l’åreût bati å trazinme siéke. On a tchûzi onk dès pus hôts ponts dèl Hèsbaye, 182 m. D’al copète dè « donjon », lès gårs polît veûy fwért long èt rapèrî tot quî qu’arivéve èt qui poléve avu dès målèsîdèyes. Li batumint a stu fêt come cåzî tos lès-ôtes tchèstês d’plinne, « octogonal » avou dès fossés èt d’l’êwe tot-åtoû. I raviz’reût ås cis di Beersel èt di Horst, mins pus p’tit. Li prumî sègneûr di Warou fourit « Breton le Vieux » èt c’est si p’tit-fi Guiliôme qu’ataqua l’margaye avou les « Awans ». Il èsteût ossi mayeûr a Oufèt. On n’a nin dit wice qu’i d’manéve d’åbitude. Après çoula i-n-a-st-avu dès « Warfusée », dès « de Mérode », dès « Clercx de Waroux », dès « de Terwagne » èt dès « Evrard de Harzir » qui zèls l’ont vindou å docteur Janssis an 1986 èt lu s’ènn’a disfêt an 2005 èt c’èst nos-ôtes qui l’avans-statchté. Cwand dji di nos-ôtes c’èst pus vite li comeune mins avou nos p’titès çanses djo. Asteûre qui vos savez bin qui dji so prôpriétêre d’on bokèt d’chèstês dj’inm’reût tot l’minme bin qu’on fêye on pô pus’ d’antchou avou mi cwand c’èst qu’on m’rèsconteûre avå lès vôyes èdon ? Vos pôriz bodjî vosse tchapê èt m’dîre dès grands bondjoû come on l’deût fé avou dès djins dèl hôte volèye. Dj’î compte bin…

Georges Ghys


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MARCHES DARRAS U3A Auvergne : impressions de voyage « Est-il jamais trop tard pour exprimer son ressenti, ses émotions, ses souvenirs partagés au sein d’une grande famille telle la nôtre, notre groupe de marcheurs convaincus et assidus ? C’est toujours un plaisir de se remémorer de beaux et bons moments passés en convivialité partagée et ressentie… Proust écrivait ‘’les souvenirs ne fixent pas un moment ou un bonheur vécus, ils les créent !’’. Ainsi, je m’abandonne, souvent encore, à nos enrichissantes et valeureuses randonnées sur les dos de ces vieux volcans ‘assagis’ d’Auvergne !! Je viens d’écrire ‘’valeureuses randonnées’’ ! …Oui, en effet, l’Auvergne nous a rappelé qu’il faut quelquefois savoir souffrir et accepter les aléas et épreuves du temps, du climat, et les affronter, tout comme les leçons que la vie nous donne quand elle nous plonge dans nos peines ! Mais, le jour de peine de ce grand périple auvergnat n’éclipse pas tous les autres. Oh, que non !! Que d’exaltation et de plaisir dans toutes les découvertes naturelles, bucoliques, champêtres, culturelles et sportives aussi !! Quelle fierté et quel plaisir d’avoir vaincu le ‘’Puy de Dôme’’ en moins d’une heure ! Le copain ‘Jacquy’ m’en est témoin ! J’essaye aussi de mesurer à quel point nos organisateurs et découvreurs se donnent du mal dans les recherches et les explorations profondes d’une grande contrée ! Nous avons beaucoup de chance de connaître une pareille équipe ! Mais je veux insister d’une manière plus cordiale encore et rendre un hommage particulier et vibrant au cœur même de cette belle équipe ! Plus que jamais, nous avons ressenti la disponibilité, l’écoute, l’attention de notre grande dame, notre Odette chérie, toujours soucieuse du bien-être et la satisfaction de tou(te)s… Elle est la guide et l’inspiratrice de notre groupement ! Tu es, plus encore, chère Odette, l’âme et le cœur de notre grande famille !..Musset écrivait un jour ‘’ Être admiré n’est rien ; l’affaire est d’être aimé !’’, c’est le sentiment que nous te portons ! ‘’MERCI’’, chère Odette et toute l’équipe pour tout le dévouement qui vous anime ; il apporte beaucoup de richesse et de joie à notre vie !! Cordialement, François. « Un magnifique voyage au pays de la verdure et des nuages où l’avenir des eaux de Volvic est assuré » F.Dohet « En souvenir des bons moments passés à Parent avec une équipe de responsables qui sait mouiller son maillot » Y. et J. Ligot


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« Des paysages merveilleux, le plus marquant pour moi, fut le plateau de Gergovie et son paysage à 360 degrés. Des randonnées variées dont la descente du Puy de Dôme par les escaliers, une délicieuse nourriture du terroir servie avec gentillesse et dévouement par notamment le sympathique Paco, sans oublier la pluie qui nous a bien trempés mais elle aussi fera partie de nos souvenirs. Merci Odette et Joseph et toute la dévouée équipe de choc sensible à satisfaire les marcheurs de tous les niveaux » M.Vilette « Je retiendrai, bien sûr tous les bons moments conviviaux passés dans le groupe. Même la fameuse balade sous la pluie et dans le vent écourtée par notre guide Jean qui ne cessait de nous encourager restera parmi les bons souvenirs qui marquent. Une soirée, très agréable et animée aussi, m’a permis de découvrir les dingbats que je continue à pratiquer grâce à internet. Ce fut, dans un VVF très agréable, que j'ai vécu une très bonne semaine. Merci à toute l'équipe ». Marie-Thérèse « L’organisation était impeccable, les randonnées bien agréables, les visites intéressantes et la convivialité était de mise. Par ailleurs, le rapport qualité / prix était très favorable du fait de l’engagement bénévole des membres de l’équipe, que je remercie de nouveau et qui, j’en suis sûr, vont nous concocter pour 2017 un voyage de grande qualité, pour lequel je suis déjà prêt à m’inscrire » J. Girin Nos prochaines marches 18 octobre 2016 Les environs d’Amay O.Dardenne 0499 335531 17 janvier 2017 Wijers C.Degbomont 0486 444134

15 novembre 2016 Berneau M.Ghiro 0479 794800 21 février 2017 Gomzé-Andoumont O.Dardenne 0499 335531

20 décembre 2016 Aye – Humain S.Trine 0495 144460 21 mars 2017 8h et 8h30 Habay S.Trine 0495 144460

Tickets (15 €) en vente au secrétariat. Départ : de la Place de Bronckart à 8h30 et de l’U3 à 9h sauf exceptions Responsable : O. Dardenne 04/3714814 ou 0499 335531


HISTOIRE DES FEMMES : ARTISTES EN TOUS GENRES

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Les premiers cours d’histoire des femmes de cette année ont permis de (re)découvrir : -

Artemisia Gentileschi et les femmes peintres qui l’ont précédée ; Elisabeth Vigée Le Brun et Rose Bertin, portraitiste et « ministre des modes » de Marie-Antoinette ; la comtesse de Ségur, romancière pour enfants mais « pas que… »

Les prochains cours exploreront des domaines fort diversifiés : - 9 et 16 novembre : l’écrivaine et femme politique George Sand ; - 23 novembre : la comédienne Sarah Bernardt ; - 30 novembre : la peintre Berthe Morisot ; - 7 et 14 décembre : la sculptrice Camille Claudel ; - 21 décembre : la chanteuse et meneuse de revue Mistinguett. Pour chaque artiste, nous inscrivons sa biographie dans son contexte culturel et social. Nous cherchons à comprendre son regard sur le monde et à voir comment elle a composé avec la condition féminine de son temps pour vivre sa vie. Surtout, nous présentons ses œuvres et nous cherchons à rendre justice à la qualité de son travail, au besoin en questionnant les hiérarchies artistiques. En bousculant les rôles sociaux qui leur étaient assignés – ou en s’en servant –, les artistes que nous étudions se sont débrouillées pour tracer leur route au mieux de leurs aspirations et de leurs convictions, quitte à y laisser des plumes. Au passage, elles ont croisé, avec profits ou pertes, des hommes – éventuellement artistes – que nous évoquons aussi, mais sans leur donner la vedette (une fois n’est pas coutume !) Il est clair que des contraintes particulières ont pesé – et pèsent encore parfois – sur les femmes dans les arts : thèmes imposés ou interdits, bâtons dans les roues pour se former à telle ou telle discipline (voire pour s’instruire de manière générale), pression sur l’apparence physique, place à tenir dans la famille, droits à conquérir, accès limité au marché de l’art… Les femmes qui ont dépassé ces contraintes et qui ont fait leur chemin dans l’art sont des personnalités fortes et attachantes. Celles qui ont été connues de leur vivant puis qui ont été longtemps oubliées méritent de retrouver la lumière. Toutes sont, d’une manière ou d’une autre, des exemples qui peuvent nous inspirer : pour nous-mêmes, en nous rappelant qu’il n’est jamais trop tard pour être soi, mais aussi pour nous encourager à ouvrir les possibles à nos filles et à nos petites-filles. Marie-Rose Clinet Le cours d’histoire des femmes a lieu tous les mercredis de 9 à 12h au local 15


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En 1985, un collectif d’artistes américaines s’est constitué sous le nom de Guerrilla Girls pour dénoncer avec humour le sexisme et le racisme à l’œuvre dans les institutions en rapport avec l’art. En 1989, elles constataient que moins de 5% des artistes exposés dans les sections d’art moderne du Metropolitan Museum de New York étaient des femmes mais que 85% des nus exposés étaient féminins. D’où la question : « les femmes doivent-elles être nues pour entrer au MET ? » Même question en 2011 mais cette fois, c’était moins de 4% d’artistes femmes et seulement 76% de nus féminins. Comment interpréter ces évolutions en sens contraire…


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NOIR PLUS NOIR QUE LE NOIR On se souvient du scandale à multiples rebondissements suscités par l’exposition du célèbre artiste britannique Anish Kapoor, et plus particulièrement par l’œuvre baptisée Dirty corner (Coin sale), dans les jardins de Versailles pendant l’été 2015. Petit rappel des faits : scandale d’abord, pas trop grave celui-là, vis-à-vis des amoureux de Versailles qui n’apprécient pas, d’une manière générale, l’implantation d’art contemporain dans les grands lieux – publics – patrimoniaux historiques, artistiques et culturels. Ces amoureux de toujours et les nombreux touristes qui viennent voir ou revoir Versailles, son château et ses jardins, souvent ne comprennent pas, ou n’admettent pas, que ces interventions d’artistes contemporains, ressenties comme des intrusions, viennent bouleverser l’ordre et la beauté savamment orchestrée par le grand maître des lieux, le Roi-Soleil . Anish Kapoor avait littéralement éventré le grand « tapis vert », cette magnifique pelouse dessinée au cordeau et toujours rasée de près qui s’étend sur 335 m de long entre le bassin de Latone et celui d’Apollon. Une immense structure en acier corten d’un côté, s’enfonçait dans la pelouse et de l’autre, face au château dans l’axe de la grande perspective, s’épanouissait en une sorte d’immense pavillon béant. À ses côtés, s’éparpillaient dans un grand désordre de gros blocs de pierre attestant de ce remueménage au creux de la terre. Certes, l’ordonnance parfaite des jardins dessinés par Le Nôtre était mise à mal. C’était là d’ailleurs le but avoué de l’artiste : bafouer l’ordre établi, déranger les habitudes, bouleverser les idées reçues, façon d’inviter le visiteur à repenser autrement le monde d’aujourd’hui. Une autre lecture, sans doute moins évidente, propose de voir dans la béance du pavillon, dans cet orifice (un sexe ? oui et non), l’entrée d’une grotte menant au creux de la terre là où naquit la déesse Terre-Mère, la mère originelle qui donne la vie et la reprend. Symbole du mystère de la vie, de la naissance et de la mort, confirmé par d’autres pierres peintes en rouge-sang complétant l’installation. Lecture qui n’avait peutêtre pas échappé aux détracteurs de l’œuvre, aussitôt baptisée le « vagin de la reine », provoquant un deuxième scandale : la reine souillée, déshonorée, par cet artiste trivial et profanateur. Troisième scandale : l’œuvre se voit maculée de tags haineux en tous genres, notamment antisémites. Au printemps dernier, l’artiste s’offre un quatrième scandale ou tout au moins une tempête dans … un pot de couleur ? Pas anodin, tout de même : Anish Kapoor s’est offert le monopole d’une « nouvelle couleur », un ultra-noir, le Vantablack . Ce noir pur, qui n’est pas une couleur, est un revêtement composé d’une infinité de nanotubes de carbone effaçant le moindre relief d’une surface. Il absorbe 99,96 % de la lumière et rend donc tout ce qu’il couvre quasi totalement invisible. Mis au point par une firme britannique la Surrey Nano Systems Ltd, ce noir est utilisé dans l’industrie aérospatiale et par l’armée (camouflage d’avions de combat). Que l’artiste puisse l’utiliser, rien à redire, mais qu’il s’en octroie l’exclusivité – il en a acheté les droits partiels limités au domaine artistique–, la démarche est moins sympathique1.


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Mais pour quoi faire ? Anish Kapoor est fasciné par les entrailles de la terre, là où gît le noir absolu d’où jaillit la vie (c’était bien là le sens de Dirty Corner). Attirance chez lui aussi par l’aspect sensoriel, sensitif, sensuel de la matière, la matière lisse, soyeuse, glissante, qui se dérobe ou qui reflète, ondule et fluctue, celle, insaisissable, qui tend vers l’immatériel. Ces multiples aspects touchant à la vie et à la mort, au réel et à l’invisible, au toucher et à l’impalpable apparaissent dans ses œuvres les plus connues, sculptures-miroirs convexes, parfois teintée d’un rouge profond, ainsi que d’autres sculptures, sortes de constructions géantes habitables faites de toiles en polyester tendues sur des cadres métalliques. Là, les formes simples, souples aux lignes arrondies évoquant le ventre de la terre et de la mère, ou oblongues et tendues, phalliques cette fois, sont toujours enveloppantes, douces, veloutées. D’une monochromie intense, noir violacé (Leviathan, Monumenta, Grand Palais, Paris, 2011) ou rouge sang (Marsyas, Tate Moderne, Londres, 2002-2003), ces formes, envahissantes et à la fois comme prêtes à se dissoudre, semblent modelées et modulées par la seule lumière. Sonder l’inconnu et l’invisible des profondeurs de la terre ; explorer le réel visible bouleversé dans et par son reflet ; expérimenter les origines de la vie en pénétrant dans des formes biomorphiques mouvantes et indécises,… tout dans l’œuvre de Anish Kapoor tend vers la quête de l’immatériel. « Donner forme à l’immatériel », professe-t-il lui-même. On comprendra mieux dès lors qu’il se soit tourné vers cette technologie d’avant-garde, vers cet ultra-noir, capable de rendre les formes invisibles. Tentera-t-il de rivaliser avec les trous noirs de l’univers ? … en se garantissant le droit d’être le seul à pouvoir le faire ! Envie de sourire ? Tentons de mieux comprendre. Une des premières œuvres d’Anish Kapoor qui a contribué à le faire connaître sur la scène artistique internationale s’intitule Descent into Limbo (Descente dans les limbes), présentée à la Documenta IX de Kassel en 1992. Un petit édifice cubique en béton blanc aux murs aveugles peu attrayant, inquiétant même. Juste une trop petite porte. Il faut entrer… Deux ou trois personnes à la fois. Une pièce unique et blanche, plongée dans la pénombre, éclairée seulement par des fentes zénithales. Au centre, un tapis noir circulaire. Il faut s’avancer, s’approcher – un gardien vous y invite – tendre le bras, poser la main, toucher, pour sentir le velouté de la matière,


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mais la surface se dérobe, la main tombe … dans un trou. Pas de tapis noir donc ! C’est un volume sphérique peint en noir placé en sous-sol sous la dalle de béton percé d’un cercle qui provoque l’illusion. Expérience troublante, mise en doute de la perception sensorielle et, déjà … un « trou noir », image des profondeurs abyssales insondables. Si Anish Kapoor est devenu aujourd’hui une des quelques stars de la scène artistique internationale dont les œuvres s’arrachent à des prix exorbitants par des collectionneurs richissimes, on ne peut mettre en doute, dans l’œuvre présentée à Kassel, la sincérité de la démarche, riche de sens, de l’artiste encore peu connu à cette époque. Et si l’œuvre d’Anish Kapoor rimait aussi avec beauté et spiritualité ? La réponse se trouve, au moins partiellement, dans l’exposition présentée en 2015, conjointement à la manifestation dans les jardins de Versailles et à la biennale d’art contemporain de Lyon, au célèbre couvent de Notre-Dame de la Tourette, à Eveux, à une vingtaine de kilomètres de Lyon. Ce couvent fut construit entre 1956 et 1959 par Le Corbusier.2 Implanté à flanc de coteaux dans un magnifique environnement de prairies et de collines boisées, il est entièrement réalisé en béton brut dans le respect des cinq points de l’architecture moderne définie par l’architecte (les pilotis, le toit terrasse, le plan libre, la fenêtre bandeau, la façade libre). Le bâtiment forme un quadrilatère à ciel ouvert en son centre et fermé au nord par l’église. Sorte de gigantesque monolithe aux murs presque aveugles, l’église est baignée d’une lumière étrange due à des « canons à lumière», puits de jour, captant la lumière extérieure qui se reflète à l’intérieur sur des murs colorés. Au milieu de la nef, Anish Kapoor a suspendu une sculpture en inox poli, un cône largement évasé, sorte d’immense cloche dont les bords s’arrêtaient non loin du sol, tel un bouddha abstrait, invitant à la méditation. À l’intérieur même du couvent, placé sur un mur de crépi blanc, un miroir circulaire convexe en aluminium, image métaphorique du monde bouleversé, ne s’immisçait dans l’austérité de l’architecture que pour en refléter la pureté et l’éclat de la lumière. Par contre, sur un autre mur blanc, un bas-relief également de forme circulaire, s’imposait avec violence : un flot tourbillonnant de concrétions modelées dans la cire de couleur rouge sang, se voit brutalement interrompu pénétré par une lame de métal. Telle une blessure béante, chair triturée, déchiquetée, mise à mort par le glaive, celui peut-être, qui perça le cœur du Christ sur la croix.


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Avec ses formes, ses matières et ses couleurs, pourtant «abstraites », Anish Kapoor parvient à suggérer une foule d’images et de significations d’autant plus riches et multiples qu’elles ne sont jamais explicites. En un dialogue consensuel ou interpellant avec l’univers spirituel des habitants du lieu, les œuvres d’Anish Kapoor étaient inscrites avec force et justesse dans ce chef-d’œuvre d’architecture sacrée contemporaine. Alors… spirituel, intimiste ou mégalomane et provocateur ? Revenons au scandale de Versailles. Pour ceux qui ne connaissaient pas encore Anish Kapoor, nul besoin de se rendre dans les terres de Louis XIV ! L’artiste a fait la une des plus grands journaux. Faut-il ajouter que Sir Anish Kapoor, artiste britannique d’origine indienne, fut effectivement anobli par la reine d’Angleterre en 2012. Qu’à cela ne tienne, « l’affaire » finit par sortir de la sphère artistique pour tomber dans celle du droit. L’artiste, à la fois triste et confus devant l’incompréhension et les multiples manifestations de haine à l’égard de son installation a voulu plaider l’idée de ne pas effacer les tags faisant, selon lui, désormais partie de son œuvre. Façon peut-être de donner raison et de conférer une vérité littérale aux propos de Marcel Duchamp : « c’est le regardeur qui fait le tableau » ! Quelles que soient les intentions de l’artiste, louables ou non à sa prise de position, la décision ne lui revenait pas. La loi –faut-il le rappeler ? – interdit tous propos et manifestations de haine de nature raciste. Il fallait donc les effacer. Quant aux nombreux visiteurs de toutes sortes, beaucoup s’étonnent, s’amusent peut-être et, dubitatifs, passent leur chemin. Certains, plus rarement sans doute, admirent, s’enthousiasment, crient au génie. D’autres encore ignorent, parfois méprisent parce que tout simplement, ils ne sont pas venus pour cela. Enfin, il y a ceux qui se scandalisent, se révoltent et s’expriment de diverses façons, notamment sur les réseaux sociaux, et parfois comme c’est le cas qui nous occupe, brutalement en vandalisant l’œuvre. Pour les organisateurs et pour la plupart des médias, l’exposition fut une réussite, mais titrait Guy Gilsoul dans Le Vif (n° 33, 14 août 2015) : « Kapoor ne convainc que les convaincus » ! C’est dire que l’art, même érigé en événement dans le cadre d’un festival d’été (Versailles Festival, chaque année de juin à octobre), accessible à tous (l’entrée des jardins est gratuite), reste destiné à une élite, au monde de l’art, aux « convaincus ». C’est ici toucher du doigt un problème de fond de ce fameux « monde de l’art » devenu aujourd’hui pour une grande part, un « monde économique » qui n’a plus grand-chose à voir avec ce que l’on attend de l’art. Économie qui fonctionne par collusion entre les ministères de la culture, les grands musées, les galeries d’art (commerçantes), la critique d’art trop souvent aussi, et le grand marché de l’art dont les enjeux, chacun à leur niveau, ne sont autres que… l’argent, on l’a compris !


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Et, le noir dans tout cela ? L’appropriation par l’artiste du fameux noir de noir, le Vantablack, est-il une opération économique et médiatique de plus ? Opération devant servir les desseins mégalomanes d’une star en quête de sensations fortes ? Ou réellement un besoin qui servira l’art de cet artiste dont nous avons pu souligner l’évidente qualité esthétique de ses œuvres, le sens intime parfois troublant qui s’y manifeste, sa recherche d’infini et d’absolu… Est-il devenu une star malgré lui, propulsé dans les hautes sphères du marché de l’art où il n’est d’ailleurs pas le seul à profiter des retombées de son succès ? Devait-il absolument jouer dans la cour des grands ? A-t-il su préserver son âme ? À chacun d’apprécier … Anne Gersten Notes 1- d’autant plus qu’il n’en a pas la primeur ! En 2013, Frédérik De Wilde, artiste belge, a déjà recherché cet ultra noir, ce « noir plus noir que le noir » selon ses mots, en utilisant ces mêmes nanotubes de carbone, obtenu grâce à la collaboration de la NASA et de la Rice University à Houston. Il réalise cette même année un tableau carré noir recouvert de cette matière (Nano blck -Sqr #1) en hommage à Kazimir Malevitch, bien sûr, mais aussi par conviction qu’il faut abolir les frontières entre art, science et technologie et, qu’à ses yeux dit-il, « l’art est une recherche de l’inconnu ». On pense évidemment aussi au précédent d’Yves Klein qui, en 1960 avec l’aide d’un marchand de couleurs, crée un bleu outre-mer dont le liant modifiant la nature du pigment le rend plus intense. L’ artiste en dépose le brevet à l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle) sous l’appellation, non sans un brin d’ironie, IKB (International Klein Blue). Sans entrer dans le contexte de la création artistique d’Yves Klein qui explique – et justifie ?— sa démarche, précisons seulement qu’ il s’agit ici d’une couleur créée par l’artiste et non l’appropriation d’un produit existant. Il faut également exclure du débat le noir de Pierre Soulages qui invente le mot « outrenoir » et utilise, dans une démarche très différente, les noirs mis à disposition sur le marché. 2- signalons que le couvent de Sainte Marie de la Tourette fait partie des 17 œuvres de Le Corbusier qui viennent d’être classées au Patrimoine mondial de l’Unesco (Unesco, 40 e session, 17 juillet 2016). Ce texte a également été publié dans la revue Wégimont Culture, n°294, sept/oct, 2016 Légende des ilustrations : 1- Anish KAPOOR, Dirty corner, Jardins de Versailles, 2015 2- Anish KAPOOR, Léviathan, Paris, Grand Palais, 2011 3- LE CORBUSIER, Le couvent Sainte-Marie de La Tourette, 1959 4- Anish KAPOOR, Mirror, Couvent de La Tourette, 2015 5- Frédérik De Wilde, Nano blck sqr #1, 2013


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QUELS SONT LES DIFFÉRENTS EFFETS DE LA RÉCITATION DU MOT OM ? D’un point de vue respiratoire - le OM ralentit le débit de l’air expiré. Lorsque la respiration est lente, le corps et le mental se calment. Les différents organes fonctionnent mieux. - Lorsque le OM est prononcé correctement, les poumons sont vidés au maximum. L’air vicié est donc expulsé des poumons. Cette « vidange » influence aussitôt l’inspiration qui suit. Elle sera plus ample et plus profonde. - Lorsque les muscles de l’appareil respiratoire sont relâchés, le son est ample. Les contractions inconscientes de la partie supérieures du corps sont alors éliminées. D’un point de vue vibratoire Le O - fait vibrer toute l’ossature de la cage thoracique. Cette vibration se communique à l’air dans les poumons. Ceci stimule les cellules pulmonaires et permet ainsi un meilleur échange gazeux. - Cette vibration provoquerait un auto-massage vibratoire des organes. Ces vibrations atteignent les tissus les plus profonds et les cellules nerveuses. - La circulation sanguine est intensifiée et les glandes telles que l’hypophyse, pinéale, surrénales sont stimulées. - De par la respiration amplifiée, un apport d’oxygène important circule dans le corps. - Des ondes électro-magnétiques sont produites par ces vibrations qui se propagent tant dans le corps. Ces vibrations favorisent en même temps le calme et le dynamisme ainsi que la joie de vivre. - L’expérience a prouvé que le corps tout entier se relaxe sous l’effet de ce vibromassage qui, sur le plan psychique libère des inhibitions, complexes, dépressions. Le M fait vibrer particulièrement les nerfs crâniens. Paule Magis


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LES PROMENADES ARCHITECTURALES La Finlande, pays d’Alvar Aalto. Aalto porte partout la Finlande avec lui. La Finlande est pour lui une source de force intérieure à laquelle il ne cesse de puiser, comme l’Espagne l’est pour Picasso et l’Irlande pour Joyce. Sigfried Giedion Certains architectes sont inséparables du cadre dans lequel ils ont pratiqué. C’est un autre aspect du fameux effet Context : ici, création architecturale et environnement ne font plus qu’un. Alvar Aalto occupe une place à part dans la mythologie de la modernité architecturale. Le Corbusier vantait « l’authenticité profondément enracinée » de l’architecte finlandais. Ce propos surprend d’autant que toute allusion régionaliste était proscrite par les Modernistes. Mais chez Aalto, elle signifie qu’à la règle dogmatique s’opposent un individualisme assumé, un romantisme aux accents nordiques et un amour de la nature qui fait d’elle une composante architecturale. Libérée de l’étreinte russe en 1917, la Finlande, jeune pays alors en quête d’identité, va tenter de trouver dans les contes épiques d’anciens bardes finnois de Carélie (le Kalevala), une sorte de récit national à forte coloration romantique et naturaliste. Sibelius s’en servira dans la Suite Lemminkaïnen (1893) ou dans Finlandia (1899). Ce mouvement, à caractère nationaliste, va trouver son expression architecturale avec le couple d’architectes Gesellius-Saarinen. Apparentée à l’Arts & Crafts anglais, cette architecture mise sur les matériaux naturels, les plans libres dominés par de volumineux espaces-cheminées, … tous traits que l’on retrouvera quelques années plus tard chez Aalto, et notamment dans la Villa Mairea (1938-39), son œuvre la plus célèbre. Ainsi, l’architecture de Aalto trouve sa première inspiration dans le récit folklorico-national finlandais. Trop originale pour être réduite à un quelconque courant du « Style international », qui règne dans les années 50, l’architecture de Aalto prend en compte le lieu, le paysage, la lumière, les matériaux locaux. A cet égard, le Centre civique de Säynätsalo (Mairie, centre administratif, bibliothèque, logements, boutiques), achevé en 1952, fait autant appel aux courbes du terrain ou à l’orientation de la lumière, qu’à des subtilités formelles. A mi-chemin entre architecture urbaine et rurale, le Centre de Säynätsalo invente une forme de vie sociale liée à l’environnement naturel. Jusqu’à sa mort en 1973, Aalto va réaliser un nombre considérable de bâtiments, essentiellement en Finlande et dans les pays scandinaves. Il recherche les courbes aux accents anthropomorphiques ou les formes inspirées de phénomènes naturels, aussi bien dans le dessin du mobilier que dans la composition des


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volumes intérieurs. Chaque villa résulte d’une longue relation avec le client pour que la maison lui ressemble. Les églises, écoles, bibliothèques, théâtres, … révèlent chaque fois une prise de connaissance compréhensive et bienveillante des besoins à satisfaire. Avec le temps, les espaces se complexifient, les courbes inégales et irrégulières s’interpénètrent, les jeux de lumière irradient les volumes ; les détails — rampe ou poignée de porte — s’adaptent aux mouvements du corps humain. L’architecture, de moins en moins rationnelle, devient franchement organique. Jean-Pierre Rouge


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Programme du voyage 14/05/2017 Transfert en car U3A - Zaventem Vol Bruxelles – Helsinski : 11h40 – 15h15 (Finnair) Découverte de la ville Logement Helsinski, Hôtel Sokos Presidentii (Eteläinen Rautatiekatu 4) 15/05/2017 Matin : Car pour Otaniemi A-R : Université par A.Aalto Ap.midi : Maison et studio Aalto Stockman et Librairie académique ( ?) Logement Sokos Presidentii 16/05/2017 Train Helsinski-Pori (durée 3h30) Car Pori-Noormarkku (A-R). Visite de la villa Mairea (visite guidée) Logement Pori, Hôtel Cumulus (Yrjökatu 24) 17/05/2017 Train Pori – Jyväskylä (durée 3h30) Jyväskylä : musée Aalto (visite guidée) et maison expérimentale Muurratsalo (id.) Logement Jyväskylä, Hôtel Cumulus (Väinönkatu 3) 18/05/2017 Matin : Car pour Säynätsalo A-R : Hôtel de ville et centre civique Ap.midi : Visite du campus universitaire par Aalto Logement Jyväskylä 19/05/2017 Train pour Helsinski (3h30) Hall Finlandia (visite guidée) Maison de la culture Logement Sokos Presidentii 20/05/2017 Helsinski : Visite Villa Kokkonen à Järvenpää Logement Sokos Presidentii 21/05/2017 Vol Helsinski – Bruxelles : 16h40 – 18h15 (Finnair) Transfert car Zaventem – U3A Prix : 1435 € Ce prix comprend les trajets (vol Finnair, train, car), la chambre avec petit déjeuner, les entrées dans les musées et monuments, les pourboires. Assurance annulation : 40 € Assurance complète : 55 € Supplément chambre single : 375 €


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LA NOUVELLE GARE DE LIÈGE Google Trips Le magazine new-yorkais « Travel Leisure » a comptabilisé Liège dans son classement des cinquante endroits du monde à visiter en 2016. Cette distinction n’a pas échappé au géant américain Google, qui a repris Liège parmi les villes proposées dans son nouveau produit Google Trips. Celui-ci propose désormais ses bons plans et bonnes adresses sans connexion internet. De plus, il compile les incontournables à visiter absolument. Parmi les trois lieux renseignés comme « must sees » par cette application, on retrouve en première place la gare des Guillemins, louée pour son architecture, suivie par le musée Grand Curtius et l’Aquarium-Muséum. Gare des Guillemins Le nom de la gare ferroviaire de Liège peut paraître étrange : les Guillemins ! C’est quoi ça ? C’était le nom d’une communauté de chanoines, les Guilhelmites. Elle a vécu au pied de la colline de Cointe du XIIIe siècle à 1770. Elle y cultivait de grands jardins maraîchers et des houblonnières. Aujourd’hui, la tendance irait vers un nouveau toponyme : la gare Calatrava… En 1838, l’implantation de la première gare ne pouvait se situer au centre ville car l’inclinaison du versant de vallée, depuis l’extrémité du plateau de Hesbaye, était trop importante. Il y a 110 mètres de dénivellation entre les gares d’Ans et des Guillemins. Le choix du lieu a donc été déterminé par la présence de terrains non bâtis, afin de limiter expropriations, travaux et frais, de disposer de l’espace nécessaire aux infrastructures, mais aussi d’échapper aux caprices de la Meuse, toujours prête à sortir de son lit. Le choix de créer en Belgique un réseau de chemin de fer est l’œuvre de trois Francsmaçons : Léopold 1er, Charles Rogier et John Cockerill, les deux derniers étaient amis et membres de la loge liégeoise La Parfaite Intelligence et l’Etoile réunies. Le roi avait vécu en Angleterre et il avait tout de suite adhéré à la révolution du rail. Il était en relation avec George Stephenson. Il l’a invité en Belgique afin d’examiner les projets belges de chemin de fer. Le roi et ses ministres étaient convaincus de la nécessité de remplacer par une voie ferrée les communications qui pouvaient se faire auparavant entre l’Escaut et le Rhin par les eaux hollandaises. A la demande de John Cockerill et sous l’impulsion du ministre Charles Rogier, un système de chemins de fer incluant le transport de voyageurs a été créé. La production du matériel nécessaire devait contribuer à sauver la sidérurgie liégeoise, en particulier les usines Cockerill. Les ingénieurs belges sont allés étudier les réalisations des pionniers du rail en Angleterre. Ainsi, les trains belges continuent à circuler sur la voie de gauche. En 1839, le ministre des Travaux publics a déclaré à la Chambre des représentants : « Le chemin de fer, c’est la grande affaire nationale ; ce sera le monument du règne du premier de ses rois. »


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Depuis le XIXe siècle, les gares illustrent les métamorphoses des sociétés occidentales et constituent un facteur important du développement urbain. Au Moyen Age, les hôtels de ville et les cathédrales distinguaient les villes. Au XXI e siècle, Liège se singularise par sa cathédrale des temps modernes : la gare Calatrava ! Gare Calatrava Avec ce monument hors du commun de l’architecture contemporaine, nous sommes en présence d’un geste architectural d’une surprenante singularité, d’une audace et d’une fluidité exceptionnelles. L’architecte espagnol Santiago Calatrava a du goût pour l’innovation et la transgression. La puissance expressive de son œuvre résulte d’une utilisation imaginative à la fois des matériaux et des structures. Il nous dit : « Depuis 1000 ans, tous les chemins de l’Europe se croisent à Liège. Il fallait donc construire une gare à la hauteur de cette histoire. Liège est un nœud crucial de communication en Europe. Ce seul fait justifie cette grande gare. Etant entendu que le TGV entrait dans la gare des Guillemins à une allure qui évoquait plus le XIX e siècle que le XXIe siècle». La conception de sa création manie l’aspect fonctionnel à une qualité architecturale remarquable. Il tire de l’observation de la nature des métaphores architecturales. Il conçoit les éléments structurels comme des pièces à la fois industrielles et organiques qui se caractérisent par des structures d’une forte expressivité. Son style est qualifié de postmoderne organique. Il a épousé le milieu naturel situé derrière sa construction et il a ouvert la structure vers le fleuve. L’œuvre peut apparaître tels un œil ouvert sur la ville, une immense vague ou encore… la partie d’un corps féminin, couché sur le ventre, entre le bas des reins et les genoux.


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L’absence de façade identifiable avec accès libre correspond aux principes de communication et de perméabilité, donc à la vocation essentielle d’une gare, à son essence même : être un lieu d’échanges. Lors de l’inauguration, Calatrava a déclaré : « J’ai voulu donner l’impression d’une gare qui flottait dans l’air, où tout serait accessible, fluide et dont la caractéristique fondamentale est la transparence ». Le volume de la voûte d’arcs de métal et de verre fait de notre gare la plus spectaculaire d’Europe. Elle donne une impression de basilique du rail dont la blancheur des matériaux et la luminosité accentuent son empreinte dans le paysage urbain. Le regard du passant est attiré par la pureté des lignes car malgré l’immensité de la voûte on éprouve un sentiment de légèreté. Le grand architecte Mies Van der Rohe a eu ce bonheur d’expression : « L’architecture, c’est la volonté d’une époque traduite en espace. » Cette gare est à l’évidence une véritable prouesse technique, mais aussi un symbole d’esthétisme et de renouveau. Le geste architectural de Calatrava traduit une symbolique forte : la volonté de Liège de se remettre en mouvement, de chasser le passé. Henri Leboutte, Histoire des Liégeois

Photos : cours photos U3A


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SOIGNER UNE PLAIE EN 3 ÉTAPES 1. On nettoie Avant de soigner une plaie, on se lave soigneusement les mains pour éviter toute contamination bactérienne. Une éraflure superficielle ou une blessure qui saigne peu se lavent à l'eau tiède. Cela permet d'éliminer les saletés comme de la terre, des graviers, des poussières, etc., et donc de limiter le risque d'infection. On lave aussi les plaies qui ont l'air propres. On commence par le centre de la plaie et on repousse les impuretés vers les bords. On nettoie ensuite les bords de la plaie avec un savon doux et neutre. Si la plaie n'est toujours pas parfaitement nette, on la tamponne légèrement avec une compresse stérile. On ne rince pas les blessures plus profondes, comme une coupure dans le doigt avec un couteau de cuisine, car cela prolonge le saignement. On comprime plutôt la plaie avec une compresse stérile jusqu'à l'arrêt du saignement. On passe les brûlures du premier et du second degré (avec formation de cloques) sous l'eau tiède pendant environ dix minutes. L'eau froide est trop douloureuse. 2. On désinfecte Selon les spécialistes, il n'est pas indispensable de désinfecter les petites éraflures propres, sans signe d'infection. Un bon nettoyage suffit généralement à une bonne guérison. Dans le cas d'éraflures plus importantes ou plus profondes et de coupures, on utilise impérativement un désinfectant. Les solutions aqueuses à base de povidone iodée (de couleur marron foncé-rouge) ou de chlorhexidine (transparent et indolore) sont les plus appropriées. Elles sont disponibles dans des doses à usage unique, très pratiques. L'alcool, l'éosine ou l'éther ne sont pas recommandés. On applique l'antiseptique sur la plaie à l'aide d'une compresse stérile. On évite l'ouate dont les fibres collent dans la plaie. Après les avoir bien nettoyées, on désinfecte les brûlures du premier et du second degré à l'aide d'un hydrogel à base d'alginate qui maintient la plaie humide, absorbe les bactéries et les cellules mortes tout en étant rafraîchissant et analgésique.


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3. On protège Les éraflures et les coupures importantes guérissent et cicatrisent mieux si elles sont pansées et maintenues légèrement humides. Pour cela, on applique un patch de gel de silicone. Ces pansements sont autoadhésifs, faciles à poser et microporeux, afin d'aérer la blessure tout en la gardant propre. En cas de blessure légère, on peut également appliquer un pansement siliconé pendant quelques jours. Pour une plaie plus importante, on étend une couche d'hydrogel, pour hydrater la peau abimée, avant de poser un pansement siliconé ou une compresse stérile. On protège aussi les petites blessures moins importantes aux coudes, aux genoux ou à la plante des pieds, qui sont fort sollicités lors des mouvements. Si la blessure guérit bien après quelques jours, on ôte le pansement et on continue à hydrater avec un hydrogel. Pratiques et efficaces, les "strips" ou bandelettes adhésives rapprochent les bords de la plaie en cas de coupures plus profondes. On applique un pansement stérile ou une bande hydrophile sur les brûlures du premier et du second degré après avoir appliqué un hydrogel. Les premiers jours, on change le pansement une à deux fois par jour. On désinfecte à chaque fois la plaie avec de la chlorhexidine avant d'appliquer une légère couche d'hydrogel et de recouvrir d'un pansement Kari Van Hoorick Plus Magazine


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