Transrural initiatives n°451

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éditorial un état dans l’urgence

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i-novembre, des attentats, les attentats. Une vague de stupeur, de la compassion, le besoin de porter un message de solidarité. Mais, tapies en nous-mêmes, des arrières pensées. Celle que bien qu’il soit inconcevable et inexcusable que l’on meure dans les rues de Paris, d’autres innocents périssent chaque jour des mêmes mains, ailleurs dans le monde. Celle aussi peut-être que nous aurions une part de responsabilité ? Outre la politique étrangère de la France, il y a également ce qui se passe ou ne se passe pas ici. Sans verser dans les analyses sociologisantes qui expliqueraient tout et pointer un doigt accusateur sur une République dont la fraternité ne serait qu’un mot inscrit au frontispice de nos bâtiments publics, on ne peut que constater qu’on a raté une marche. Sentiment d’autant plus difficile à éprouver et à raisonner pour des personnes et des collectifs engagés personnellement et professionnellement dans un mouvement dit de l’éducation populaire, prônant ouverture à la différence et culture du « bien vivre ensemble ». Parfois, la réalité rattrape.

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la vie des réseaux

I à VIII

DoSSIeR CeNTRAL

pour un financement solidaire des projets agricoles et ruraux

AMANDINE BOLLARD

En partant des échanges d’une journée consacrée à la place de la finance participative et de la finance solidaire dans le développement agricole et rural, ce dossier propose un cadre de réflexion et analyse dans quelle mesure le crowdfunding serait à même de contribuer à une réorientation du modèle de développement de l’agriculture.

Dans la suite de cette mi-novembre, le gouvernement décrète l’état d’urgence. Un vocable guerrier est sur toutes les lèvres dirigeantes et tourne en boucle depuis sur les chaînes « d’information ». Comment gérer le combat intérieur entre la reconnaissance d’une situation sortant de l’ordinaire qui nécessite donc certainement des mesures « extraordinaires », et la crainte de dérives sécuritaires potentialisées par l’état d’urgence ? Si l’on se « familiarise » à Paris avec le bruit continu des sirènes et l’omniprésence dans l’espace public de militaires armés de fusils d’assaut, les constats du café du commerce « voilà où trop de liberté et de démocratie mènent… », on ne peut pas s’y habituer. Les dérives redoutées ont commencé à se matérialiser lors de la COP 21 où, si mesures contraignantes il y a eu, c’est bien dans les assignations à résidence de « militants écologistes », plus que dans l’accord final. Mais retenons peut-être, tout de même, le caractère extraordinaire lui aussi d’un texte sur lequel les représentants de 195 pays se sont accordés samedi 12 décembre. Néanmoins, cet écrit à valeur de traité international devra pour entrer en vigueur faire l’objet d’une ratification, acceptation, approbation ou adhésion, par au moins 55 pays représentant plus de 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. La COP 21 aura aussi offert une caisse de résonnance aux élections régionales qui se sont tenues simultanément. Le Front national (FN), que la presse étrangère « de gauche » n’hésite pas à qualifier de parti fasciste, sera bien présent dans les assemblées régionales lors de la prochaine mandature, suggérant qu’un nombre croissant de Français entrevoient dans ce parti un espoir, tout du moins des perspectives… Pour certains, suite à ces Régionales où le FN n’a finalement remporté la présidence d’aucun conseil, « les meubles sont sur cales mais le toit et les fondations prennent l’eau ». En 2016, arrêtons d’écoper et engageons les travaux de terrassement…

LA RÉDACTION

http://boutique.transrural-initiatives.org


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