Programme 20 Euroméditerranée

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Journal d’Euroméditerranée

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Antoine Le Menestrel, Service à tous les étages-Cie Lézards Bleus-d’après photo © Fred Massé

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JOURNAL SEMESTRIEL N°14 / juin 2015 / SUPPLéMENT JOURNAL SEMESTRIEL N°14 / juin 2015 / SUPPLéMENT

« Ne pas jeter sur la voie publique »

Portraits de ville © camille Moirenc

www.euromediterranee.fr


édito

SOMMAIRE

«

édito

Bernard Morel, président d’Euroméditerranée

> page 2

Dossier Euroméditerranée fête ses vingt ans

Pour son vingtième anniversaire, Euroméditerranée aborde un nouveau chapitre de son histoire. Un chapitre marqué par le lancement de l’EcoCité et la mise en place du Programme stratégique opérationnel.

> pages 3-11

Portraits de ville, Camille Moirenc > pages 8-9

Antoine Le Menestrel , le « folambule » qui danse sur les façades de la culture

En deux décennies, l’opération a assumé sa double ambition de relance économique et de revitalisation urbaine. Sur les 169 hectares de l’extension, les défis sont aussi nombreux que sur Euromed 1 : le projet de rénovation urbaine impliquera le remembrement d’un tissu économique où cohabitent petit artisanat, industries, bureaux, pôles logistiques et lieux emblématiques comme le marché aux puces.

> page 11

Zoom sur le J5 Archiculturel > page 12

Cinq Présidents pour 20 ans d’aménagement > page 13

Chronologie d’Euroméditerranée

Pensée comme une vitrine de l’innovation et de l’aménagement durable, l’EcoCité entend prolonger l’oeuvre engagée en s’inscrivant dans le projet de construction métropolitain.

> page 14-15

DOSSIER

«

Euroméditerranée fête ses vingt ans François Jalinot, directeur général d’Euroméditerranée

20 ans, je voudrais dédier cet anniversaire aux hommes et aux femmes qui ont participé au succès d’Euroméditerranée. Aux équipes tout d’abord qui ont travaillé sans relâche depuis 1995 pour transformer la ville. Des euroméditerranéens dans l’âme qui ont en commun la passion de l’aménagement et une capacité de résistance hors norme à la complexité de la conduite d’une opération d’une telle envergure. Aux administrateurs de l’Etat et des collectivités territoriales qui ont fabriqué un modèle de gouvernance partagée qui fera date dans l’histoire de Marseille. à nos cinq Présidents qui ont piloté le conseil d’administration de façon exemplaire et ont marqué de leur empreinte les grandes étapes de l’opération. à tous les acteurs enfin, publics, privés , associatifs et particuliers qui se sont lancés à nos côtés dans ce pari fou de façonner le nouveau Marseille.

Ce grand projet n’aboutira que s’il est partagé par tous : les habitants, les forces économiques, investisseurs, promoteurs, constructeurs..., les politiques, mais aussi les architectes, les urbanistes, les associations... C’est à ce seul prix que nous pourrons perpétuer la vocation originelle de l’opération  : bâtir ensemble un nouveau destin pour la métropole Aix-Marseille-Provence.»

L’aventure humaine et urbaine continue avec une feuille de route stratégique qui nous guide vers un modèle de ville méditerranéenne durable.»

Centre d’Information d’Euroméditerranée LES DOCKS, ATRIUM 10.3 10, place de la Joliette 13002 Marseille Tél : 04  91 14 45 00 Fax : 04 91 14 45 01 Métro : Joliette ligne 2 Bus : Lignes 82,35, 49, 55 ; Tram 2

Directeur de la publication François Jalinot Rédactrice en chef Marie-Claude Paoli coordination et rédaction Sidonie Laban assistée de Laura Deltour Conception graphique Claude Benzrihem/ cbdesign assistée de Soizic Legrand Copyrights Euroméditerranée. Tous droits réservés. Imprimé en juin 2015

Journal semestriel d’Euroméditerranée n°14

Exposition photo 1995-2015 retrospective 20 ans de rénovation urbaiNe PHOTOS CAMILLE MOIRENC

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Crédits photo Camille Moirenc Photographe ; Myr Muratet ; LABTOP pour le Groupement François Leclercq, architectes, urbanistes ; Ateliers Lion ; Stefano Boeri ; Yves Hayat ; Fred Masset.

2015- le J4-Les musées et la façade littorale © Camille Moirenc - MuCEM R. Ricciotti et R. Carta architectes/ mise en lumière : Yann Kersalé

1995 / 2015. Euroméditerranée souffle ses vingt bougies. 20 ans : en urbanisme, c’est l’âge de raison. Pour Marseille, aînée des villes françaises du haut de ses 26 siècles d’histoire, deux décennies, c’est un instant. Une brève parenthèse qui a pourtant profondément modifié son visage. Rarement au cours de sa longue existence, la deuxième ville du pays n’aura connu un tel bouleversement. 3

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Euroméditerranée fête ses 20 ans

Euroméditerranée fête ses 20 ans

En vingt ans, la cité phocéenne s’est métamorphosée. Décors de cette transformation spectaculaire : ses anciens quartiers portuaires, complètement recomposés par les grands maîtres de l’architecture et de l’urbanisme. Une mutation menée en deux phases : dans un premier temps sur 310 ha, du fort Saint-Jean à Arenc en passant par la Belle de Mai, puis, à partir de 2007, sur 169 ha supplémentaires vers le Nord. Enrayer la spirale du déclin

Flash back. À son lancement, en octobre 1995 via un décret du Premier ministre de l’époque Edouard Balladur, l’opération affiche une double ambition « d’intérêt national » : redonner un rayonnement métropolitain à la deuxième ville du pays et affirmer sa position géostratégique d’interface entre l’Europe et la Méditerranée. Deux objectifs que l’établissement public d’aménagement Euroméditerranée a pour mission de traduire dans l’espace... sur la durée. Ce rapport au temps est primordial. Car Marseille part de loin... Au début des années 90, la ville se dépeuple. Elle subit de plein fouet l’inexorable déclin de son appareil industrialo-portuaire, un poumon économique dont le souffle s’est progressivement coupé avec la décolonisation. Les cols bleus sont partis à Fos, les cols blancs à Aix... Premières victimes, les anciennes places fortes de l’âge d’or du port, La Joliette, Arenc, la Belle de Mai... sont en déshérence. Friches urbaines, taux de chômage record... Les enjeux de régénérescence urbaine rejoignent les préoccupations économiques et sociales. Autant de priorités qui s’inscrivent alors dans le droit fil des enjeux d’intégration économique du bassin méditerranéen instigués par le processus de Barcelone.

Renouveau

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1995-2015. Vingt ans après, le redémarrage est patent. Les chiffres en attestent. Euroméditerranée a généré la création de près de 18 000 emplois et attiré sur son périmètre environ 800 entreprises. Avec 32 000 emplois privés, la zone arrière portuaire est aujourd’hui redevenue le moteur économique de la métropole marseillaise. Une locomotive qui a pour épicentre le quartier d’affaires de la Joliette, le 3e de France en importance qui figure désormais sur le champ de radar des grands investisseurs internationaux : la banque américaine JP Morgan a investi 210 M¤ pour acheter les Docks, le groupe britannique Hammerson a injecté 460 M¤ dans les Terrasses du Port. Au total, les opérateurs privés ont investi près de 4 Mds¤ dans l’opération. Dans le sillage de la dynamique économique, l’offre immobilière s’est singulièrement étoffée : ont été construit, plus de 6 500 logements neufs, une offre mixte qui occupe toute la palette du marché : logements sociaux (dont la part est désormais de 21,6 % contre 12,4 % en 1995), locatifs, en accession à la propriété, résidences étudiantes... L’œuvre rénovatrice a évidemment concerné le parc existant : plus de 5 300 logements ont été restaurés dans le sillage des grands chantiers de requalification de l’espace public. Sur le front de mer, la mue est encore plus spectaculaire : libéré de l’hideuse passerelle autoroutière, le quartier respire à nouveau l’air du large. L’ouvrage de béton a cédé la place à un grand boulevard urbain le boulevard « Euroméditerranée » - nouvelle « Corniche » qui longe les quais du port et sert de fil d’Ariane aux grands équipements publics : le Mucem, la Villa Méditerranée, le musée Regards de Provence, les Terrasses du Port, le théâtre de la Joliette, le Silo... 4

La Major et la place Albert Londres © Camille Moirenc

L’EcoCité, l’avenir au présent...

2015 et demain... L’opération d’urbanisme n’est pas achevée. Elle se poursuit vers le nord, avec pour point d’ancrage la tour CMA-CGM (signée Zaha Hadid, première femme lauréate du prix Pritzker, Nobel des architectes) et demain la tour La Marseillaise de Jean Nouvel (autre lauréat du Pritzker). D’ici 2018, un quartier résidentiel d’environ 2 000 logements verra la lumière dans le secteur du nouvel hôpital Européen. Ce « Parc Habité » dessiné par l’urbaniste Yves Lion (grand prix d’urbanisme 2007) préfigurera les nouveaux modes d’habitat écologiques qui seront déployés sur l’EcoCité (169 ha). L’extension parachèvera la transformation urbaine. La feuille de route fixée aux opérateurs est ambitieuse : créer 20 000 emplois et 14 000 logements neufs, attirer 30 000 habitants supplémentaires...

Des objectifs qui auront pour mot d’ordre l’innovation. Conçue par l’urbaniste François Leclercq comme un « laboratoire de la ville méditerranéenne durable », l’EcoCité conjuguera l’avenir au présent : transports, habitat, équipements, espaces publics... seront pensés de manière à minimiser leur empreinte écologique. Sans surenchère technologique. Emblème de cette stratégie en phase avec la loi sur la transition énergétique ? L’eau de mer. Cette ressource quasi inépuisable alimentera en énergie deux centrales de thalassothermie. Dès 2017, ces unités opérées par EDF OS et Cofely (GDF Suez) feront souffler le chaud et le froid sur l’ensemble de l’opération. Voire sur toute la ville à plus long terme... Au delà de son caractère innovant, ce pari aura aussi une forte charge symbolique : il scellera la réconciliation entre la ville et son port. 5

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Euroméditerranée fête ses 20 ans

Euroméditerranée fête ses 20 ans

Trois questions à Camille Moirenc, photographe.

TROIS Questions à Thierry martin, Universitaire, auteur, économiste.

Le bleu, fil conducteur de l’exposition « Histoire d’une métamorphose ». Depuis le 8 juin et jusqu’au 31 août 2015, l’exposition « Histoire d’une métamorphose » s’affiche sur les grilles du Grand Port Maritime de Marseille entre le J1 et la gare maritime. Son auteur, le photographe Camille Moirenc, véritable amoureux de la cité phocéenne, nous en dévoile les coulisses. Quel est l’objectif de cette exposition et pourquoi s’affiche-t-elle sous cette forme ? Camille Moirenc : Pour célébrer ses vingt ans, Euroméditerranée a défini le principe d’une exposition de photos montrant la transformation de Marseille sur son premier périmètre (Euromed 1). Il s’agit de présenter l’avant et l’après Euroméditerranée, sur la base de photos noir et blanc d’archives associées à des photos couleur grand format du même endroit, témoignant de la métamorphose des sites. Disposant d’une grande liberté, j’ai choisi de photographier la ville à la tombée du jour, moment où une dominante bleue s’installe jusqu’à l’arrivée de la nuit. Je souhaitais proposer une cohérence entre mes photos. Ce bleu fait le lien, tout en sachant qu’à cette heure-là l’image bascule en dix minutes d’une atmosphère à une autre, notamment à cause des lumières de la ville qui montent peu à peu en puissance.

Camille Moirenc

Comment se présente l’exposition ? Camille Moirenc : Il s’agit de quinze panneaux (2,40 m L sur 1,50 m h) de photos et cinq panneaux explicatifs plastifiés, traités anti-UV, anti-tags et fixés aux grilles du Grand Port Maritime sur un parcours de 130 mètres. Elles témoignent de la réconciliation historique entre ce dernier et la ville.

Le Boulevard Euroméditerranée star de la Croisette

Ces panneaux invitent les passants à la déambulation, l’exposition étant délimitée à ses deux extrémités par la même photo, une vue générale avant et après de la façade mer. Il aura fallu plusieurs semaines de travail et de très nombreuses prises de vue pour arriver à ce résultat, d’autant que les autorisations pour photographier à neuf heures du soir du haut de certains bâtiments ou monuments sont parfois un peu compliquées à obtenir.

Thierry Martin © Yves Hayat

Aviez-vous déjà exposé en extérieur ? Si oui, en quoi cette exposition est-elle différente des précédentes ? Camille Moirenc : J’avais déjà exposé de grands formats en extérieur à Marseille en 2012 sur le thème de l’eau, puis en 2013 dans le Var sur le thème de l’eau en Provence, et en 2014 pour une expo itinérante (25 communes) sur le Rhône. Avec « Histoire d’une métamorphose », je montre comment un quartier où les Marseillais ne mettaient pratiquement pas les pieds est aujourd’hui un quartier magnifique où l’on se presse. Notamment sur le nouveau boulevard Euroméditerranée, véritable colonne vertébrale de la ville. J’ai aimé dénicher des points de vue étonnants afin d’interpeller le promeneur qui passe tous les jours devant tel ou tel lieu…

Les quartiers sud avaient leur « Corniche ». La façade  maritime nord rivalise désormais avec sa voisine grâce à son boulevard … « Euroméditerranée » qui sera inauguré en grande pompe le 20 juin. Le Boulevard Euroméditerranée, promenade de 2,5 km conçue par les urbanistes Yves Lion, François Kern et le paysagiste Guerric Péré (ILEX), n’a pas encore la notoriété de la Corniche.

regeneration project »). Cette distinction vient récompenser la qualité de l’aménagement de cet axe semi-piéton qui sert de fil d’Ariane aux grands équipements publics sortis de terre le long des quais du port : le Mucem, la Villa Méditerranée, le musée Regards de Provence, les Terrasses du Port, le Silo... L’aménagement de cette promenade a été précédé d’un énorme chantier de génie civil. Il a fallu détruire l’hideuse passerelle routière qui barrait l’horizon de la rade et percer le nouveau tunnel de 1,2 km qui serpente sous le pavé de la Joliette. Ce chantier

Entre la nouvelle esplanade du J4 et le boulevard des Dames, la transformation apparaît spectaculaire. Le boulevard fait la part belle aux piétons puisque la chaussée se résume à une voie dans chaque sens et à une voie de transport collectif en site propre dans le sens Sud-Nord. Face aux Terrasses du Port, un vaste parvis piétonnier a été aménagé, par lequel transitent les milliers de chalands qui se rendent chaque jour dans le centre commercial. Le long de l’immeuble des Docks, un large trottoir a vu le jour, destiné à accueillir les terrasses des échoppes et autres

Un déficit qu’il devrait rapidement combler. Mi-mar s, sur la Croiset te lor s du Marché International des Professionnels de l’Immobilier (Mipim), il a en effet effectué son entrée dans le gotha des grandes avenues littorales en recevant le prix du « meilleur projet de régénération urbaine » (Mipim award dans la catégorie de « Best urban

herculéen piloté par la communauté urbaine a nécessité un investissement de 135 M¤. En lieu et place de l’ancien axe nord-sud vestige de l’âge d’or du « voiturbanisme », les urbanistes ont dessiné un boulevard urbain bordé de larges trottoirs arborés (14 m de large pour 2000 arbres plantés).

restaurants qui auront pignon sur rue dès cet été. Au-delà de la nouvelle place Henri Verneuil, le tracé de la voirie se concentre côté ville via un autre grand parvis devant le Silo pour s’achever au pied de la Tour CMA-CGM.

*Le livre des 20 ans d’Euroméditerranée écrit par Thierry Martin paraîtra à la rentrée littéraire en septembre 2015. Chaque chapitre est préfacé par un écrivain - Didier Van Cauwelaert (Prix Goncourt), Karine Tuil, Franz-Olivier Giesbert, Metin Arditi, Jean Contrucci, Philippe Grimbert ont participé à l’ouvrage.

Thierry Martin a mis son talent protéiforme au service d’Euroméditerranée de 1994 à 2003, d’abord au sein de la mission de préfiguration puis pour l’établissement public, comme directeur délégué au projet. À l’occasion des 20 ans de l’opération, il a rédigé un ouvrage où se croisent en outre les regards de six écrivains. L’occasion de retracer l’histoire de cette aventure hors du commun.* Vous êtes arrivé à Marseille avant même le lancement de l’opération Euroméditerranée. Quel était l’état des lieux à l’époque ? THIERRY MARTIN : Je suis arrivé en juin 1994 au moment de la mission de préfiguration de l’opération. À l’époque, il existait un consensus sur le diagnostic. Alors qu’elle aurait dû être le moteur de la métropole, Marseille avait perdu beaucoup de sa puissance. Le ralentissement de son appareil industrialo-portuaire, à l’origine d’une large part du tissu urbain, expliquait notamment cet affaiblissement. Deux indicateurs traduisaient cette perte d’attractivité. En quinze ans, Marseille avait perdu 113 000 habitants ainsi que 30 000 emplois. Il fallait donc enrayer ce déclin et initier une relance à la fois économique et urbanistique à même de lui redonner son rôle de locomotive métropolitaine, et par ricochet de restaurer son rayonnement international. Cet enjeu coïncidait avec le contexte géopolitique marqué par le lancement du processus de Barcelone, nouveau partenariat euroméditerranéen dont la France voulait devenir un acteur essentiel. Le positionnement géostratégique de Marseille au confluent du Nord et du Sud a incité l’État à décréter l’opération d’intérêt national. Quelles étaient les pistes de développement envisagées ? THIERRY MARTIN : Il s’agissait tout d’abord de doter la ville d’un quartier d’affaires d’ampleur européenne regroupant les grandes institutions publiques et les centres de décision privés, avec l’obsession de créer de l’emploi. L’opération devait permettre tout autant la requalification urbaine des anciens quartiers portuaires : c’était l’idée de « refaire la ville sur la ville » en respectant son histoire. Mais à l’époque, déjà, la stratégie suscitait des débats. Fallait-il que la ville supplante l’activité portuaire comme à Barcelone ou à Baltimore ? Ou devait-on privilégier un modèle de

coopération urbano-portuaire, au risque de perpétuer des frictions entre deux univers aux logiques parfois antagonistes ? L’option retenue a permis d’organiser une capillarité. Ainsi, l’essor du quartier d’affaires a également permis celui des fonctions tertiaires liées aux activités portuaires, tout comme la coopération en Méditerranée, le commerce, la culture. On pense au Mucem, au Silo, à la Villa Méditerranée… La puissance publique a pris toute sa part de l’effort en investissant massivement. Elle a par exemple financé la destruction de l’horrible passerelle autoroutière qui barrait l’horizon de la Joliette. Cette métamorphose couplée à une politique économique très offensive a attiré les investisseurs qui ne regardaient plus Marseille depuis longtemps. La mobilisation des opérateurs privés a permis d’étoffer l’offre tertiaire avec plus de 500 000 m² de bureaux réalisés. La dynamique a également concerné l’habitat. En deux décennies, le parc de logements a doublé, passant de 11 400 à 22 500 unités, tout comme la part des logements sociaux, passée de 12,4 à 21,6% sur le périmètre. En point de mire des 20 prochaines années   se situe l’extension labellisée « Éco-cité ».  Quel regard portez-vous sur ce projet ? Il permettra de compléter le tissu tertiaire autour du numérique, des technologies vertes, mais aussi du tourisme, de la formation, de la santé. Le nouveau périmètre est toutefois plus industriel et plus marchand que le premier. Il peut permettre de renforcer le grand hub euro-méditerranéen des échanges imaginé par les pères fondateurs mais qui trouvait difficilement sa place dans le secteur très urbain d’Euromed 1. Enfin, par sa position au cœur des réseaux de transport, cette seconde phase contribuera à la dynamique de la future Métropole AixMarseille-Provence. 7

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Gare saint-Charles

PLACE SADi-carnot

quartier arenc

Euroméditerranée 2015

terrasses du port

j4 / Mucem, cathédrale de la major, fort saint-jean

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Le silo

boulevard euroméditerranée

Portraits de ville, Camille Moirenc

l’îlot M5-logements

fort saint-jean

la friche la belle de mai

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Euroméditerranée fête ses 20 ans

20 ans, ça se fête ! À l’occasion de son vingtième anniversaire, Euroméditerranée revêt ses habits de lumière à travers une série d’événements qui célébreront les grandes avancées de l’opération.

20 juin

Euroméditerranée fête ses 20 ans

Antoine Le Menestrel, le « folambule » qui e é n !   es iterra g danse sur les façades a t d é é s le urom de la culture s u o E t à evard s le boul c a t Specion du t a r u g u a n i

2015

11:00 Inauguration Place Albert Londres 16:15-18:30 Antoine Le Menestrel Cie Lézards Bleus, danseur de façade. Déambulation d’altitude sur les bâtiments du J5 / Archiculturel. Rendez-vous 16:15 devant le Frac, boulevard de Dunkerque.

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Le Frac, Boulevard de Dunkerque

© DR

L 18:30 Groovology Concert jazz Accès libre En collaboration avec Marseille Jazz des Cinq Continents Rendez-vous sur la place Henri Verneuil

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e premier temps fort se déroulera du 8  juin au 31 août 2015 avec une exposition photographique inédite. Quinze grands formats signés Camille Moirenc seront accrochés sur les grilles du Grand Port Maritime. Les passants pourront découvrir l’évolution du territoire au travers des clichés pris à deux décennies d’intervalle. Le 20 juin, le boulevard Euroméditerranée sera à l’honneur. Pour marquer l’inauguration officielle de cet axe primé lors du MIPIM (Marché International des Professionnels de l’Immobilier), la journée verra se dérouler une série d’animations. Antoine Le Menestrel, grimpeur chorégraphe, escaladera les façades des édifices du « J5 » : Frac, Archives départementales, Dock des Suds, Silo,Théâtre Joliette-Minoterie au cours de « déambulations artistiques ».

En soirée, les festivités se concluront en fanfare avec un concert de jazz gratuit du groupe Groovology en partenariat avec le Marseille Jazz Festival des cinq Continents. Le 25 juin, place à l’expertise. À 18h30, dans l’amphithéâtre de l’EMD, se tiendra une tableronde réunissant les acteurs économiques. Cette réunion organisée en partenariat avec Les Echos coïncidera avec la sortie d’un numéro spécial « Euroméditerranée » édité par le quotidien économique. En septembre, Euroméditerranée apportera sa contribution à la rentrée littéraire avec la publication d’un livre retraçant les 20 ans de l’opération (Regards sur une métamorphose). Cet ouvrage rédigé par Thierry Martin, ancien directeur délégué au projet de l’EPAEM (établisemment Public d’Aménagement Euroméditerranée) croise le regard de six écrivains qui ont en commun l’amour de Marseille : Didier Van Cauwelaert, Karine Tuil, Franz-Olivier Giesbert, Philippe Grimbert, Metin Arditi et Jean Contrucci.

Le groupe Accor partenaire des 20 ans d’Euroméditerranée. Accor qui fut pionnier en ouvrant les deux premiers hôtels d’Euroméditerranée boulevard de Dunkerque, est partenaire des festivités . Le Suite Novotel et l’IBIS sont aux premières loges du spectacle d’Antoine Le Menestrel et du concert de jazz programmés le 20 juin . L’occasion pour le groupe Accor de confirmer qu’il est un acteur engagé dans la vie de l’opération d’aménagement.

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© Camille Moirenc

Antoine Le Menestrel, Service à tous les étages-Cie Lézards Bleus-d’après photo © Fred Massé

rimpeur de haut niveau et chorégraphe connu internationalement, Antoine Le Menestrel déambule le 20 juin 2015 à partir de 16h15 sur les façades des bâtiments du « J5 » : FRAC, Dock des Sud, Archives-Bibliothèque Départementales, Silo et théâtre Joliette-Minoterie. Avant un concert de jazz* à 18h30 sur la place Henri Verneuil. Le tout est gratuit ! Issu d’une famille de grimpeurs, il est « tombé dans l’escalade » tout petit. Dans les années 80, Antoine Le Menestrel participe à la naissance de l’escalade libre en gr impant en solo intégral « Révélation », la voie la plus dure d’Angleterre, puis en ouvrant la voie d’escalade « la Rose et le Vampire » sur les falaises de Buoux (Vaucluse). « Au départ, je suis ouvreur international de voies d’escalade pour les compétitions. Pour cela, il faut écrire une gestuelle qui mélange suspense et spectacle… Un peu à la manière du chorégraphe pour la danse. Entre 1985 et 1992, j’ai ouvert pas mal de voies avant de co-créer la compagnie Lézards Bleus à Apt. Là, je me suis consacré à la poésie verticale et au spectacle », explique celui qui se définit comme un « folambule ».

Aussi passionné que créatif, il collabore avec de nombreuses compagnies des « arts de la rue », et crée en 2000 « Service à tous les étages », performance qu’il donnera sur les façades de nombreux monuments historiques et autres édifices en France, Italie, Espagne, Belgique, au Maroc, Brésil, Danemark… « Je suis un danseur de façade, un allumeur de rêves, j’adapte mon parcours en fonction des lieux. Cet aprèsmidi, ce sera ma 103e version de « Service à tous les étages » sur les façades des cinq bâtiments culturels », précise-t-il. Rendez-vous donc dès 16 h 15 devant le FRAC, boulevard de Dunkerque, pour démarrer cette déambulation poétique d’environ 1h15 (un quart d’heure pour chaque lieu). Puis, les spectateurs se dirigeront vers le Dock des Suds, rejoindront les Archives et Bibliothèque Départementales, avant de traverser vers le Silo pour finir au théâtre Joliette-Minoterie. Il y a de la surprise dans l’air… Mais n’en disons pas plus. Que le spectacle commence ! *Groupe Groovology, évènement en partenariat avec le Festival Marseille Jazz des cinq continents

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Journal semestriel d’Euroméditerranée n°14


événements

repères chronologiques

Cinq Présidents pour 20 ans d’aménagement

Le J5/archiculturel

Alors que le quartier d’Euroméditerranée est appelé à devenir l’équivalent marseillais de la « City » londonienne, cinq structures artistiques, voisines les unes des autres, le FRAC, le théâtre Joliette-Minoterie, le Silo, le Dock des Suds et les Archives-Bibliothèque Départementales, se sont réunies pour créer le J5 Archiculturel.

S

i 800 entreprises et 12 000 salariés travaillent chaque jour dans le quartier d’affaires Euroméditerranée, si l’habitat, le commerce et le tourisme s’y développent fortement, la culture n’est pas en reste… car le périmètre rassemble une pléiade de joyaux en la matière. L’initiative remonte aux dernières Journées du Patrimoine, lorsque le Fonds Régional d’Art Contemporain (FRAC), le théâtre Joliette-Minoterie, le Silo, le Dock des Suds et les Archives-Bibliothèque Départementales mettent en place, ensemble, un parcours culturel dans leurs murs respectifs. « Ce projet commun en direction des salariés et habitants souhaite notamment stimuler la vie nocturne du quartier de la Joliette en proposant une offre régulière de soirées à la programmation croisée », explique Béatrice Grand-Dufay, coordinatrice du regroupement. Après deux séries d’expositions, concerts, spectacles, présentées chez chacun des cinq partenaires en décembre et avril dernier, « nous avons initié la venue du chorégraphe-arpenteur Antoine Le Ménestrel pour célébrer les vingt ans d’Euroméditerranée et inaugurer le J5 Archiculturel, ainsi que la démarche de l’artiste Suzanne Strassmann qui peint actuellement le quotidien des salariés dans vingt entreprises du quartier» poursuit-elle. Le public pourra admirer ses œuvres rassemblées dans un parcours inédit du J5 Archiculturel lors des prochaines Journées du Patrimoine (19/20 septembre 2015).

Mucem plage

L

Plage ou musée, cet été pourquoi choisir ?  À l’embouchure du Vieux-Port de Marseille, vue sur les îles du Frioul et le grand large, le Mucem renoue avec la tradition des Pierres plates et installe, avec la complicité du collectif d’artistes, urbanistes et architectes « Yes we camp », une véritable plage de sable au bout de l’esplanade du J4, du 25 juillet au 21 août 2015.

es nattes colorées qui émaillent le site invitent à l’évasion et au farniente, alors que la dunette et le phare à hamacs offrent de nouveaux points de vue sur le Pharo, le Mucem, la Major et bien sûr la mer. Les installations éphémères ménagent bien des surprises : brumisateur géant, galerie de peinture participative, siestes musicales, jeux pour enfants… Tous les jours, de 8h à 22h, Mucem plage est en accès libre pour tous et offre l’occasion de se retrouver autour de pratiques conviviales : pétanque, volley, grillades, ou un simple verre dans ce cadre exceptionnel. Mucem plage, c’est aussi un rendez-vous avec la culture décontractée  : chaque jour au menu, des séances de yoga sur la plage, des cafés-débats, des ateliers brico à partager en famille, des billets du Mucem à gagner à la loterie, et bien sûr de nombreuses visites pour découvrir le musée autrement : visite du zénith pour célébrer le soleil ou visite de la dernière heure pour découvrir une exposition surprise en compagnie de médiateurs bien particuliers. Et parce que les nuits d’été au bord de la Méditerranée sont une invitation à poursuivre l’expérience, les soirées seront animées au pied de la résille : apéro mix le jeudi soir, Mucem étoiles le vendredi soir avec musique acoustique et observation des étoiles, sardinade le samedi soir et bal le dimanche. Au Mucem, la culture est d’abord une fête !

Et plus particulièrement pour les familles : Un guignol revisité tous les dimanches, des jeux de plage, une mystérieuse bouteille à la mer avec des énigmes à résoudre dans l’exposition Migrations divines, et même un cahier de vacances qui ne se prend pas au sérieux !

Mucem plage, une proposition du Mucem et de Yes we camp Du 25 juillet au 21 août, tous les jours de 8h à 22h, entrée libre,  spectacles payants Journal semestriel d’Euroméditerranée n°14

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Renaud Muselier

Jean-Claude Gaudin la ville plein cœur

Guy Teissier

voit plus grand

Michel Vauzelle

Bernard Morel

le catalyseur

1995-2002 & 2005-2008

2002-2005

2008-2013

2013-2014

2014-2015

Renaud Muselier a passé une décennie à la présidence de l’EPA Euroméditerranée. Un mandat scindé en deux intervalles : fin 1995, le tout jeune député et premier adjoint au maire de Marseille est chargé de mettre l’opération en orbite à la création de l’établissement public. Un défi porté par une vision : « faire de la façade littorale l’épicentre de la relance économique de Marseille ». Il portera cette ambition durant un septennat, jusqu’en 2002. Après une parenthèse de trois ans passée au Quai d’Orsay en tant que Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères, il revient aux manettes de l’EPAEM en 2005 pour un triennat. Un retour marqué par la préparation du lancement de l’extension sur 169 hectares au nord du périmètre initial (310 hectares), portée sur les fonts baptismaux par le gouvernement en 2007 et aussitôt parée du label « ÉcoCité ». « Cette nouvelle page doit permettre de bâtir un modèle de ville autosuffisante, fondé sur un écosystème spécifiquement méditerranéen », explique-t-il.

Euroméditerranée a beau constituer une enclave d’intérêt national en plein cœur de Marseille, la ville n’en a jamais été éloignée. Après son Premier adjoint Renaud Muselier, Jean-Claude Gaudin a assumé la présidence de l’EPAEM durant trois ans, de 2002 à 2005. Un mandat marqué par le démarrage de nombreux grands chantiers : le tramway, l’extension de la gare SaintCharles, la réhabilitation de la rue de la République... et la livraison des grandes infrastructures : tunnel de la Major, tunnel de Saint-Charles, archives départementales... Sans oublier les premiers immeubles de logements (îlot M5) et de bureaux (Cap Joliette, espace Gaymard, Grand Large, pôle Média de la Belle de Mai...). Dix ans plus tard, le sénateurmaire mesure le chemin parcouru : « Quand vous voyez les terrasses bondées des restaurants de la place de la Joliette, cela signifie que les gens sont là, travaillent, résident... Tout ce mouvement, c’est la vie ! ».

Au printemps 2008, au lendemain des élections municipales, le député-maire des quartiers sud Guy Teissier perpétue la présence de la ville de Marseille à la barre d’Euroméditerranée. Durant un quinquennat, l’élu phocéen poursuivra l’œuvre de ses prédécesseurs en contribuant à faire de l’opération « la locomotive qui tire Marseille vers le haut ». Un rôle moteur incarné par le lancement des grands chantiers de l’année culturelle Marseille Provence 2013 : le Mucem, la Villa Méditerranée, le musée Regards de Provence, le FRAC... Le mandat de Guy Teissier aura également comme point d’orgue l’annonce du choix de l’équipe de l’urbaniste François Leclercq pour piloter l’aménagement des 169 hectares de l’ÉcoCité. Une nouvelle page rédigée sous le signe de l’innovation et du développement durable, qu’il investit d’une ambition : « continuer à tirer la ville vers le haut ».

Fin 2013, l’arrivée de Michel Vauzelle à la présidence de l’EPAEM ouvre un nouveau chapitre de l’aventure. Alors que l’opération arrive à une période charnière de son histoire, avec l’amorce de la fin des chantiers de la première phase (Parc Habité d’Arenc) et la préparation de ceux de l’ÉcoCité, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur réaffirme l’ancrage euroméditerranéen du projet. Fort des atouts de la deuxième ville de France et de « sa formidable position géostratégique, au confluent de l’Europe et de la Méditerranée », il inscrit son mandat dans le sillage du partenariat entre les pays des deux rives instigué 18 ans plus tôt à Barcelone. Une coopération Nord-Sud revivifiée par les Printemps arabes, dont l’esprit partenarial souffle sur la Villa Méditerranée, écrin à l’architecture contemporaine réalisé par la Région qui se veut « le symbole de la mise en fraternité des peuples méditerranéens ».

En octobre 2014, Bernard Morel succède à Michel Vauzelle à la barre de l’EPAEM. Une nouvelle casquette pour cet universitaire également vice-président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur délégué à l’emploi, au développement économique et à l’enseignement supérieur, à la recherche et à l’innovation. Pour cet économiste, l’arrivée à la présidence de l’établissement public représente une forme d’évidence. Durant son parcours professionnel, il a en effet travaillé sur les enjeux d’aménagement du territoire. Au début des années 90, il fut notamment animateur interrégional de la Prospective pour la Datar (Délégation Interministérielle à l’Aménagement du Territoire et à l’Attractivité Régionale). Bernard Morel est par ailleurs un grand spécialiste de la Méditerranée puisqu’il a dirigé pendant six ans la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme d’Aixen-Provence (de 2004 à 2010). Alors qu’Euroméditerranée est au milieu du gué, il mesure le chemin parcouru par « cette opération qui a redonné un sens à l’économie de Marseille » et « permis aux Marseillais de s’approprier leur port ».

l’euroméditerranéen

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l’économiste

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repères chronologiques

repères chronologiques

20 ans, quelques repères dans l’histoire d’une métamorphose

1995-2000 • Mise en place de l’EPAEM • 1995>2002 - Renaud Muselier, Député, 1er Adjoint au Maire est élu Président d’Euroméditerranée • Création d’un observatoire de l’emploi avec les services de l’État • Premières actions économiques : 800 emplois par an sont obtenus • Les études de fond en urbanisme : Joliette, Saint-Charles • Audit décidé par l’État sur le repositionnement stratégique du projet, notamment pour dynamiser l’économie. Trois cibles sont retenues : -les fonctions tertiaires et les services -les industries de la communication et de l’information -les activités liées à la culture, au tourisme et à l’enseignement supérieur Le schéma de référence est lui-même revisité (il sera publié en 2000) autour de quatre objectifs principaux :

© Bruno Fortier

• Euroméditerranée rachète le J4 au futur Grand Port Maritime pour réaliser un aménagement provisoire, dans l’attente de la construction du Mucem dont l’État entérine la réalisation la même année, à la demande de l’Etablissement public (1998) • L’EPAEM propose la création de la Cité de la Méditerranée le lauréat du concours d’étude de définition sera Yves Lion associé à Ilex paysagiste urbaniste, Kern Architecture Urbanisme, Ménighetti programmation, Alphabeth scénographie, en 2002) • Le concours pour l’ilot M5 (330 logements) est gagné par M. Appolonia, promoteur, Y. Lion, E. Castaldi et Castro, architectes

2001-2005

-développement économique et « métropolisation » de Marseille -dynamisation des quartiers existants et reconquête de l’habitat -redéfinition des rapports ville-port -intervention forte sur les infrastructures, notamment sur le littoral

• Lancement de l’OPAH République et OPAH de site Euroméditerranée (OPAH : Opération programmée d’amélioration de l’habitat)

• Le PAM adopte le plan « Marseille port global » ainsi qu’une charte portuaire • La partie urbano-portuaire fait l’objet de deux conventions entre l’EPAEM et le PAM. La première fixe les modalités de déclassement du môle J4 au profit de l’EPAEM. La deuxième concerne les termes d’une coproduction entre les deux organismes : activités portuaires, trafics ferries et croisières, équipements urbains

• Suppression de la gare de la Joliette • Le concours « Esplanade de la Major » est gagné par MM. Fortier et Savignat • Livraison de l’aménagement provisoire du J4 (A. Levy, N. Magnan, architectes) • Le concours pour le pôle Patrimoine de la Belle-de-Mai est gagné par N. Magnan et A. Levy

Journal semestriel d’Euroméditerranée n°14

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• Consultation pour le déclassement du barreau autoroutier de l’A7,près de la porte d’Aix-Général Leclerc : lauréats MM. Grumbach, Diaz et Seura, architectes

• Livraison du bâtiment des archives départementales (C. Vezzoni, architecte)

• Lancement du tunnel Saint-Charles, mis en service en 2003 • Lancement des travaux de la gare Saint-Charles • Inauguration de la Maison d’Euroméditerranée sur le boulevard des Dames • Ouverture du pôle média à la Belle-de-Mai • Lancements des travaux de réhabilitation de la rue de la République • Commande d’une tour de bureaux par la CMA-CGM à Zaha Hadid • Mise en service du tunnel de la Major • Lancement des travaux du tramway • Livraison de la gare maritime polyvalente (Lanoire et Courrian, architectes) • Livraison des immeubles de bureaux Cap-Joliette (Khélif, architecte), Grand large (Valode et Pistre, architectes) et de l’Espace Gaymard (Amedeo et Padlewski, architectes) • Livraison des premiers logements neufs dans l’îlot M5 • Le projet de Foruminvest est retenu pour Les Terrasses du Port • Consultation pour Euromed Center • Rudy Ricciotti est lauréat du concours pour le Mucem • 2002>2005 - Jean-Claude Gaudin, Sénateur Maire de Marseille est élu Président d’Euroméditerranée • MM. Boeri et Di Pol sont lauréats du marché de définition pour la conception de « La Villa Méditerranée »

• 2005>2008 - Renaud Muselier, Député, 1er Adjoint au Maire est élu Président d’Euroméditerranée • Exposition sur les projets réalisés depuis dix ans par Euroméditerranée • « Marseille-République » inaugure son espace de vente rue de la République • Création d’une Scic destinée à gérer les transformations du pôle spectacle vivant de la friche de la Belle de Mai par l’architecte Matthieu Poitevin (arm architecture) • Îlot Dubois : le site est fouillé sur prescription de l’État. Découverte sur 2 ha d’objets datant du néolithique • Pose de la première pierre de la tour de Zaha Hadid, l’immeuble le plus haut de Marseille • Le Mucem ouvre un bâtiment au fort Saint-Jean pour une exposition de « préfiguration » • Mise en service du nouveau tramway de Marseille • Ilot Dubois : inauguration du premier bâtiment,une résidence étudiante • Inauguration de la nouvelle gare multimodale de Saint-Charles après dix ans de travaux et 220 M¤ d’investissement

© Camille Moirenc

© DR

• Ciadt du 18 décembre : engagement de l’État dans Euroméditerranée pour la période 2007-2012 et confirmation de la création du Mucem

2010-2014

2006-2009 © Groupement François Leclercq, architectes, urbanistes

• Décision d’extension du périmètre initial de l’opération (de 310 hectares) vers le Nord, sur 169 nouveaux hectares délimités par Cap Pinède et les Arnavaux au Nord, le village du Canet à l’Est, et la tour CMA-CGM, au Sud. Avec 490 hectares, Euroméditerranée est aujourd’hui l’une des plus grandes opérations de rénovation urbaine en centre-ville d’Europe • 3e protocole d’Euroméditerranée entre l’État et les collectivités locales. Le budget Euroméditerranée pour la période 2007-1012 est fixé à 183,6 M¤ • Marseille est élue capitale européenne de la culture 2013 • Début des travaux de démolition de la passerelle autoroutière littorale (A55) • Délivrance du permis de construire du programme «les Quais d’Arenc» dans la Zac de la cité de la Méditerranée • Installation des premières entreprises dans les bureaux du Silo d’Arenc. • Démarrage des travaux du nouvel hôpital Européen dans la Zac de la cité de la Méditerranée • Attribution du label Écocité au projet d’extension d’Euroméditerranée • Lancement des travaux de recul de l’A7 pour dégager la porte d’Aix • Pose de la première pierre du Mucem. • Les architectes Leclercq/TER, associés à Marciano/Sbriglio et Setec gagnent le concours de maîtrise d’œuvre pour un plan-guide d’aménagement de l’extension

• Enfouissement de la passerelle A55 • Démolition du dernier barreau de l’A7 et des logements insalubres de l’ilot Bernard Dubois • Démarrage du programme Euromed Center • Réalisation de la nouvelle place Henri Verneuil • Réfection de la place de la Joliette. • Livraison du boulevard Euroméditerranée • Livraison du Mucem • Livraison des Terrasses du Port • Livraison de la Villa Méditerranée • Livraison du musée Regards de Provence puis des voûtes de la Major, ancien chais à vin • Marseille 2013 : capitale européenne de la culture • 2013 - Michel Vauzelle, Député, Président de la Région Paca est élu Président d’Euroméditerranée • 2014>2015 - Bernard Morel, Vice-Président de la Région Paca est élu Président d’Euroméditerranée

2015 • Euroméditerranée fête ses 20 ans • Inauguration du boulevard Euroméditerranée • Le boulevard Euroméditerranée remporte le Mipim Award 2015 dans la catégorie « Best Urban regeneration project » -meilleur projet de rénovation urbaine (Atelier Lion et François Kern,architectes urbanistes - Guerric Péré/ILEX, paysagiste)

• Foruminvest France cède le projet de centre commercial des Terrasses du Port à Hammerson France • 2008>2013 - Guy Teissier, Député, est élu Président d’Euroméditerranée

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