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PROJET MÉTROPOLITAIN AIX-MARSEILLE-PROVENCE

CONSULTATION URBAINE ET TERRITORIALE

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Dossier De Presse

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SOMMAIRE LE PROJET MÉTROPOLITAIN AIX-MARSEILLE-PROVENCE AIX MARSEILLE PROVENCE, UN ENJEU NATIONAL................................................................................. P. 4 MP 2013, AMU, PRÉMICES D’UN MOUVEMENT MÉTROPOLITAIN.................................................... P. 7 UNE MISSION À DOUBLE DIMENSION : PROJET INSTITUTIONNEL ET PROJET TERRITORIAL............................................................................. P. 7 LA COPRODUCTION COMME MÉTHODE...................................................................................................... P. 8 LE BUT? PARTAGER ENTRE COLLECTIVITÉS, SOCIÉTÉ CIVILE ET ÉTAT DES HYPOTHÈSES DE DÉVELOPPEMENT MULTIPLES ...................................................... P. 9 LES IDÉES FORCE DE LA PRÉFIGURATION DU PROJET.......................................................................... P. 10 QUATRE INTENTIONS DE PROJET.................................................................................................................. P. 11

OBJECTIFS ET FINALITÉS................................................................................................................................. P. 17 UNE MÉTHODE ORIGINALE DE COPRODUCTION....................................................................................... P. 18 UNE DOUBLE STRUCTURE D’ENCADREMENT........................................................................................... P. 22 CALENDRIER .......................................................................................................................................................... P. 23 LES ÉQUIPES LAURÉATES................................................................................................................................ P. 24 DEVILLERS & ASSOCIÉS ................................................................................................................................ P. 25 LIN ............................................................................................................................................................................ P. 29 SEURA ..................................................................................................................................................................... P. 33

LA MISSION INTERMINISTÉRIELLE POUR LE PROJET MÉTROPOLITAIN AIX MARSEILLE PROVENCE ........................................................................................................................... P. 36

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LA CONSULTATION URBAINE ET TERRITORIALE AIX-MARSEILLE-PROVENCE

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1.

LE PROJET MÉTROPOLITAIN AIX-MARSEILLE-PROVENCE


AIX MARSEILLE PROVENCE, UN ENJEU NATIONAL « Nous avons en commun — élus, État, gouvernement mais aussi membres de la société civile, du monde de l’entreprise et du secteur associatif — une très grande ambition pour ce territoire. Nous avons aussi en commun la volonté de voir bouger les choses pour que ce territoire marseillais soit un grand territoire pour ses habitants, pour la France, pour l’Europe. » Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, 3e Conférence métropolitaine, décembre 2014

Dès 2012, la volonté gouvernementale d’organisation territoriale se traduit par un engagement particulier pour Aix-Marseille-Provence, la seconde aire métropolitaine de France. Considéré comme priorité nationale et internationale, ce territoire de liens entre l’Europe du Nord et la Méditerranée devait jouer un rôle majeur dans le positionnement géostratégique du pays. La création d’une mission interministérielle pour le projet métropolitain affirme une conception renouvelée de l’action de l’État, centrée sur le projet dans un temps suffisamment long pour consolider un travail collectif d’acteurs publics et privés. L’État affichait ainsi sa détermination d’être ambitieux ensemble pour la métropole Aix-Marseille-Provence. Ne pas attendre pour partager le diagnostic et créer les conditions d’un développement de ce territoire à forts potentiels. L’ensemble de la démarche visait à inverser la tendance ininterrompue depuis des décennies de ségrégation sociale, d’insécurité et de dégradation des conditions de déplacement qui compromettait les perspectives de développement de la deuxième aire métropolitaine de France. Cette situation préoccupante était établie sans appel dans le rapport de l’OCDE rédigé à l’initiative de la Mission interministérielle, qui affirmait : « Les défis les plus importants pour l’aire métropolitaine de Marseille ne viennent pas tant de l’extérieur et de la concurrence avec les autres grandes métropoles européennes et mondiales, que de l’intérieur.

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Aix-Marseille est, en effet, l’une des métropoles les plus inégalitaires de France, que ce soit en matière de revenus, d’accès à l’emploi ou d’éducation. Ces inégalités socio-économiques sont très déterminées territorialement et posent des défis considérables pour la croissance inclusive et soutenable du territoire ». Le même rapport soulignait parallèlement les atouts parfois insoupçonnés de la métropole, reconnue comme un territoire d’innovation et d’entreprise capable d’une résistance particulière à la crise.

éTAPES DE LA CRéATION DE LA MéTROPOLE AIX MARSEILLE PROVENCE • 6 septembre 2012 / Comité interministériel pour Marseille, suivi de la nomination le 18 octobre d’un préfet délégué en charge du projet métropolitain

• Visite du Premier ministre à Marseille le 8 novembre 2013 et annonce d’un plan d’actions pour l’agglomération d’Aix-Marseille-Provence • Loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPTAM) promulguée le 27 janvier 2014 • Loi sur la Nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) déposée le 18 juin 2014, adoption prévue en juillet 2015, articles concernant Aix-Marseille-Provence rendus définitifs par l’Assemblée Nationale le 10 mars 2015

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• Création de la mission interministérielle pour le projet métropolitain : 16 mai 2013 et placée sous la direction du préfet délégué, Laurent Théry (Grand prix de l’urbanisme 2010)

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SÉNAS MALLEMORT

CHARLEVAL

ALLEINS EYGUIÈRES

LA ROQUE D’ANTHÉRON

LAMANON

CA SALON-ÉTANG DE BERRE-DURANCE

PERTUIS

SAINT-ESTÈVEJANSON

VERNEGUES LAMBESC

ROGNES

AURONS

SALON-DE-PROVENCE

SAINT-PAULLES-DURANCE

LE PUYSAINTE-RÉPARADE

PÉLISSANNE

PEYROLLESEN-PROVENCE

JOUQUES

MEYRARGUES

LA BARBEN SAINT-CANNAT

GRANS

VENELLES CORNILLONCONFOUX

MIRAMAS

LANÇON-PROVENCE

ÉGUILLES

LA FARELES-OLIVIERS

ISTRES

BEAURECUEIL

BERRE-L’ÉTANG

MEYREUIL

BOUC BEL-AIR VITROLLES

CABRIÈS

PUYLOUBIER

ST-ANTONINSUR-BAYON

LE THOLONET

ROGNAC

SAINT-MITRELES-REMPARTS

PORT-SAINT-LOUISDU-RHÔNE

AIX-EN-PROVENCE

VELAUX

SAN OUEST PROVENCE

VAUVENARGUES

ST-MARCJAUMEGARDE

VENTABREN

SAINT-CHAMAS

FOS-SUR-MER

CA PAYS D’AIX-EN-PROVENCE

COUDOUX

CHÂTEAUNEUFLE-ROUGE

ROUSSET

FUVEAU GARDANNE

PEYNIER BELCODÈNE

PORTDEBOUC

CA PAYS DE MARTIGUES

ST-VICTORET MARIGNANE CHÂTEAUNEUFLES-MARTIGUES

LES PENNES MIRABEAU

GIGNAC-LA-NERTHE

MARTIGUES

LE ROVE SAUSSET- CARRYLES-PINS LE-ROUET

ENSUÈSLA-REDONNE

SEPTÈMESLES-VALLONS

SIMIANE COLLONGUE

MIMET

ST-SAVOURNIN CADOLIVE

LA BOUILLADISSE PEYPIN AURIOL LA DESTROUSSE

ROQUEVAIRE

CU MARSEILLE PROVENCE MÉTROPOLE

AUBAGNE

CU Communauté Urbaine CASSIS

10 km

GÉMENOS

LA PENNESUR-HUVEAUNE

CUGES-LES-PINS

CARNOUX-EN-P.

SAN Syndicat d’Agglomération Nouvelle

ROQUEFORTLA-BEDOULE CEYRESTE

LA CIOTAT

92 COMMUNES 3 148 KM2 1 841 460 HABITANTS 735 500 EMPLOIS (INSEE)

SAINTZACHARIE

CA PAYS D’AUBAGNE ET DE L’ÉTOILE

PLAN DE CUQUES ALLAUCH

MARSEILLE

CA Communauté d’Agglomération

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TRETS

GREASQUE


MP 2013, AMU, PRÉMICES D’UN MOUVEMENT MÉTROPOLITAIN

UNE MISSION À DOUBLE DIMENSION : PROJET INSTITUTIONNEL ET PROJET TERRITORIAL La vocation de la Mission interministérielle pour le projet métropolitain Aix-Marseille-Provence, « la préfiguration du projet métropolitain », se traduit tant dans le champ institutionnel avec la préparation des conditions de constitution de la métropole et de ses instances représentatives que dans le champ de l’aménagement et du développement du territoire. Ces deux dimensions ont donc été pensées concomitamment durant toute la durée d’existence de la Mission interministérielle et se sont nourries réciproquement. Sur le plan institutionnel, si la métropole Aix-Marseille-Provence partage avec nombre de ses homologues nées de la loi MAPTAM des caractéristiques communes, notamment en termes de compétences et de solidarité fiscale, elle prévoit également des dispositions spécifiques, en particulier un échelon de déconcentration métropoli-

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Les dispositions prises nationalement n’auraient sans doute pas eu la même portée si, dans le même temps, la société civile n’y avait largement et puissamment fait écho. De très nombreuses initiatives dans tous les domaines d’activité ont pu être recensées au cours des dernières années. Elles concrétisaient les convictions anciennes d’acteurs locaux du monde de l’entreprise, de la culture, ou de l’enseignement, relayées par les collectivités locales. Deux d’entre elles ont récemment permis sans doute de passer un cap au vu de leur large reconnaissance. D’abord, l’ouverture, le 1er janvier 2012, d’Aix-Marseille Université (AMU), première université métropolitaine de France — tant historiquement que par ses 72 000 étudiants et 8 000 personnels d’enseignement, techniques et administratifs — issue de la fusion des trois universités aixoises et marseillaises. Dans un univers où traditionnellement la revendication de l’identité des établissements est particulièrement forte, l’ensemble des protagonistes ont su dépasser les intérêts particuliers pour faire naître un ensemble à la performance et à la visibilité internationale incontestablement accrues. Ensuite, Marseille Provence 2013 Capitale européenne de la culture. L’investissement collectif de l’ensemble des forces vives métropolitaines a permis, sans doute pour la première fois d’éveiller, à travers 900 évènements culturels et créatifs qui ont réuni 10 millions de visites, un sentiment populaire d’identité métropolitaine. Cette prise de conscience de la société locale s’est opérée d’autant plus nettement que l’événement a suscité une reconnaissance internationale rarement exprimée à ce niveau à l’égard d’un territoire à l’image habituellement dégradée.

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taine intermédiaire entre la commune et le Conseil de métropole : le Conseil de territoire. En l’occurrence les six Conseils de territoire prévus adopteront les contours des six EPCI fusionnés pour donner naissance à la Métropole : communauté d’agglomération du Pays d’Aix, communauté d’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Étoile, communauté d’agglomération du Pays de Martigues, communauté d’agglomération Salon Étang de Berre Durance, communauté urbaine Marseille Provence Métropole, SAN Ouest-Provence. Cette double approche de préfiguration doit permettre de transformer la métropole de fait vécue quotidiennement par 1,8 million d’habitants en une métropole de gouvernance et de projet.

LA COPRODUCTION COMME MÉTHODE Prolongeant la dynamique locale engagée, la Mission interministérielle a choisi de conduire au cours des trente derniers mois un intense travail de coproduction du projet métropolitain associant État, collectivités et société civile avec l’appui d’organismes nationaux et internationaux comme notamment : le CGET, la CDC, le CREDOC, le CEREMA, l’INSEE, l’OCDE… Fidèle à l’objectif énoncé dès la création de la Mission interministérielle, la préfiguration du projet métropolitain ne consiste pas en la formulation d’un projet exhaustif et définitif. Délibérément, il a été fait le choix de ne pas traiter l’ensemble des composantes potentielles du projet territorial et de se concentrer sur quelques orientations majeures pouvant faire convergence et leur déclinaisons en projets structurants métropolitains. Une approche systématiquement transversale de différentes thématiques a permis d’éclairer leurs interrelations dont le rôle est éminent pour construire une dynamique et une vision globale de ce grand territoire. Organisé en sept chantiers de réflexion , le processus de coproduction a réuni environ 1 200 acteurs de la société civile et représentants des collectivités locales afin de partager un diagnostic commun, et, de manière itérative, dégager des orientations stratégiques et formuler des intentions de projet. Complémentairement, le Conseil des partenaires, instance représentative des forces vives métropolitaines, a permis de partager un certain nombre d’analyses et d’hypothèses stratégiques issues de cette dynamique. Cette méthode originale, initiée par la Mission interministérielle, a rencontré et suscite toujours une très forte adhésion. Elle a permis une progression aussi rapide que nourrie de la pensée métropolitaine constamment structurée autour des exigences de connaissance, d’approche stratégique et de définition de projets. Désormais, la coproduction en lien direct et étroit avec le territoire et ses acteurs se prolonge dans le cadre de la Consultation urbaine et territoriale (voir p15). Elle en constitue même, de manière originale, un des mécanismes fondamentaux de l’élaboration du projet global comme des projets singuliers.

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Huit mois à peine nous séparent aujourd’hui de la création officielle de la Métropole Aix-Marseille-Provence, le 1er janvier 2016. D’ici là, les élus siégeant au conseil de métropole et leur président auront été désignés. La Mission interministérielle veut mettre à profit ce laps de temps pour prolonger et finaliser un certain nombre de réflexions et d’études, mais surtout pour préparer la transmission dans les meilleures conditions de l’ensemble de ses apports au titre de la préfiguration du projet métropolitain dont elle a été chargée. Il s’agit pour elle de s’adresser en premier lieu aux élus de la Métropole qui, s’ils n’ont, longtemps, pas adhéré aux formes institutionnelles de celle-ci prévues par la loi, auront désormais la responsabilité de décider et d’engager sans tarder un projet d’aménagement et de développement du territoire Aix-Marseille-Provence. La Mission souhaite leur soumettre un certain nombre d’interpellations stratégiques portant sur les principaux leviers d’actions synonymes de plus value métropolitaine, notamment les questions de mobilité, d’économie (archipels économiques, système logistique et portuaire, internationalisation foncier…), de cohésion sociale et territoriale, de rapport entre développement urbain et ressources naturelles (transition énergétique). Il s’agit des conclusions de réflexions collectives menées avec la société civile, les représentants de certaines collectivités locales et des experts associés. Ces apports seront enrichis par les productions issues de la Consultation urbaine et territoriale (voir p). Associant trois équipes pluridisciplinaires de concepteurs, celle-ci permettra notamment de faire émerger différentes représentations spatiales, visions du territoire à échéance de dix à quinze ans (intégrant donc les projets locaux annoncés ou en cours) mais également de définir des projets particuliers, de divers contextes territoriaux et de diverses natures, partageant tous une valeur de démonstrateur de la plus value métropolitaine. Les services de l’État, très activement investis dans toutes les phases de la préfiguration du projet, seront très prochainement les interlocuteurs privilégiés de l’institution métropolitaine dans un accompagnement de ses objectifs, et dans un partenariat à construire sur les grandes politiques publiques portées par l’État. Parallèlement, la Mission souhaite poursuivre l’accompagnement des initiatives des acteurs de la société civile impliqués dès la première heure dans le processus. Leurs projets seront, en particulier, très largement intégrés dans les visions du territoire à quinze ans qu’élaboreront, toujours en dialogue avec eux, les équipes de concepteurs de la Consultation urbaine et territoriale.

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LE BUT ? PARTAGER ENTRE COLLECTIVITÉS, SOCIÉTÉ CIVILE ET ÉTAT DES HYPOTHÈSES DE DÉVELOPPEMENT MULTIPLES

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Collectivités locales, État et société civile auront donc dans les mois à venir à partager, à approfondir ou faire évoluer les hypothèses de projet collectivement formulées jusqu’ici et celles aussi toujours en cours d’élaboration. Enfin, le grand public métropolitain est en demande croissante d’information à propos de l’évolution institutionnelle et territoriale en cours. Il est évidemment directement concerné, à un titre ou un autre, par les multiples perspectives ouvertes par la construction de la métropole Aix-Marseille-Provence : amélioration de la mobilité, accès au logement, dynamisation de l’activité économique et du marché de l’emploi, préservation des ressources naturelles… Au cours des huit prochains mois, la Mission interministérielle veut amplifier ses actions de pédagogie, d’information et de dialogue avec les citoyens de la métropole par le biais de ses propres moyens d’information (www.mouvement-metropole.fr, newsletter électronique Mouvement métropole) ou à travers des initiatives médiatiques. La Mission interministérielle conduit, par ailleurs, depuis l’origine une politique d’open data permettant à chacun d’accéder aux principaux documents et publications qu’elle et d’autres organismes ont édité au sujet de la dynamique métropolitaine.

LES IDÉES FORCE DE LA PRÉFIGURATION DU PROJET Les avancées du processus de coproduction ont été synthétisées dans trois ouvrages de la série « Documents de convergence stratégique » qui ponctuent chacune des grandes étapes de la coproduction du projet métropolitain. Le premier d’entre eux, publié fin 2012, fixait le cadre et la méthode de travail ; le second, publié fin 2013, posait les principales orientations de travail issues des sept chantiers de réflexion. La dernière parution, à un an quasiment de la naissance officielle de la future Métropole Aix-Marseille-Provence, le 1er janvier 2016, énonce, afin de les partager avec le plus grand nombre, les bases possibles du projet métropolitain, mettant l’accent sur quatre orientations : • Intégrer la métropole portuaire dans un positionnement généraliste international élargi • Reconnaître la diversité des populations et des territoires pour accroître leurs potentiels respectifs • Valoriser l’abondance des ressources naturelles dans une perspective de métropole durable • Passer de la métropole de fait à une métropole organisée et reliée

Ces quatre orientations se déclinent en de multiples projets structurants qui ont fait convergence localement et trouvent aujourd’hui leur prolongement dans quatre intentions de projet transversales, construites en coproduction avec des partenaires impliqués.

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QUATRE INTENTIONS DE PROJET TRADUITES EN PRIORITÉS Il s’agit de tirer parti des flux internationaux — sur le plan économique mais pas seulement — qui traversent actuellement la métropole, pour en faire un hub reconnu internationalement. Les stratégies à mettre en œuvre sont déjà connues, pour une part, et mises en œuvre par certains « écosystèmes industriels innovants » comme le pôle aéronautique Henri Fabre, le pôle industrialo-portuaire PIICTO ou plus récemment les réseaux de start up French Tech. Elles consistent fondamentalement dans une mise en réseau poussée des différents protagonistes, donneurs d’ordre et sous-traitants, acteurs industriels et de la recherche et de la formation, opérateurs publics et privés, locaux et internationaux… Ces prototypes de systèmes d’acteurs et de services pourront dans le cadre de la métropole, et au service de sa visibilité internationale, être transférés et adaptés à d’autres secteurs d’activité. Dans cette optique, une étude-action, en partenariat avec l’Agence régionale de l’innovation et de l’internationalisation (ARII), la Caisse des Dépôts et la Chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence (CCIMP) a été lancée le 20 février dernier pour définir des écosystèmes performants autour de grands projets industriels et d’innovation. Parallèlement, la culture et l’urbain peuvent eux aussi contribuer à une nouvelle attractivité de la métropole. Pour la première, Marseille Provence 2013, capitale européenne de la culture a constitué un précédent décisif. Cette même philosophie d’action trouvera dans la perspective métropolitaine de nombreux prolongements et une pérennité très attendue. De même, la promotion de l’urbain dans un contexte socio-culturel caractéristique – créativité, culture du vivre ensemble, rapport à l’espace public, ouverture sur la Méditerranée – peut s’affirmer comme un ressort de l’attractivité internationale au bénéfice direct des populations et des entreprises locales.

2. POUR LES HOMMES COMME POUR LES TERRITOIRES, UN ACCÈS ÉQUITABLE AUX RESSOURCES DE LA MÉTROPOLE

La diversité sociale et culturelle de l’aire métropolitaine est l’une de ses premières caractéristiques. Une chance sans doute, mais aussi, jusqu’ici, une source d’inégalités flagrantes pointée par l’OCDE dans son récent rapport sur Aix-Marseille-Provence. Ces inégalités frappent certaines populations comme certains territoires de la métropole, bien loin de se limiter, comme on le croit parfois, aux seuls quartiers nord de Marseille. Ces situations de précarité ou de fragilité face à la crise touchent de nouveaux secteurs urbains et péri-urbains. Le projet métropolitain s’est donc donné comme objectif de favoriser l’accès de ces citoyens comme de ces territoires à la plus-value métropolitaine et de lever toute une série d’empêchements du quotidien qui pèsent

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1. ÉCONOMIE, VILLE ET CULTURE, LE TRIPTYQUE D’UNE ATTRACTIVITÉ INTERNATIONALE RENOUVELÉE

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sur la capacité d’évolution des uns et des autres : difficulté d’accès aux transports en commun, éloignement physique des zones d’emploi ou de l’offre culturelle, freins aux parcours résidentiels, éducatifs ou de formation… Pour dépasser la logique de compensation des inégalités, le projet prône une ambition de mise en capacité et en mouvement des habitants à travers l’établissement d’un nouveau rapport entre la proximité des services et équipements et les stratégies métropolitaines (transports, habitat, économie, création d’entreprises…). Ces dernières s’attacheront à désegmenter actions publique et privée, à étendre le champ d’action des initiatives privées, notamment associatives, à créer les conditions de mise en réseau des acteurs du territoire. Une importante étude-action prenant en compte les différentes temporalités et les différents territoires d’intervention a été lancée à ce sujet en partenariat avec l’ANRU et avec le concours des six EPCI constitutifs de la future métropole.

3. DOUBLER EN 15 ANS LA FRÉQUENTATION DES TRANSPORTS COLLECTIFS

Six mois perdus dans les bouchons, six autres en moins pour l’espérance de vie d’un automobiliste au bout de 35 ans… Les chiffres, édifiants, sont la conséquence directe de l’un des premiers handicaps du territoire métropolitain, et d’une entrave majeure à son développement : la difficulté à se déplacer. Qu’elle concerne l’activité quotidienne des métropolitains, leur santé, leur économie, ses impacts néfastes sont nombreux. Et les conditions du changement sont loin d’être réunies. Actuellement le territoire Aix-Marseille-Provence consacre beaucoup moins d’argent, en investissement comme en fonctionnement, aux transports collectifs que ses homologues métropolitaines françaises. Sur 15 ans, le différentiel avec le Grand Lyon avoisine ainsi 1.5 milliard d’euros. Les acteurs métropolitains de la mobilité ont souhaité apporter à l’initiative de la Mission interministérielle un éclairage nouveau sur cette question lancinante à l’échelon local. Dans le prolongement des travaux engagés dans le cadre du chantier « Mobilité et accessibilité », l’esquisse d’une nouvelle pensée des déplacements sur le territoire a pris la forme d’un ouvrage collectif : le Livre blanc des transports métropolitains. Cette démarche transversale et partenariale défend l’élaboration d’une offre interconnectée et multimodale, alternative à l’automobile et met en avant en deux scénarios cohérents d’approche globale de la mobilité à l’horizon 2030. « Ring » priorise une boucle de déplacement ferroviaire rapide tandis que « Inter-pôles » combine des axes majeurs et des lignes « de cabotage » pour irriguer finement le territoire. Les deux scénarios ont en commun, à l’échelle régionale, une Diagonale de Toulon à Nîmes et Avignon en passant par Miramas-Aubagne. Parallèlement, les modes actifs (marche, vélo) ou alternatifs (covoiturage, autopartage) sont encouragés. L’investissement global souhaitable est évidemment d’importance — 7 milliards d’euros sur 15 ans — mais la stratégie financière proposée par le Livre blanc passerait

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GRAND PARIS

AIX-MARSEILLE-PROVENCE

NICE MÉTROPOLE

GRAND LYON

par une refonte complète des conditions de financement du transport collectif incluant des recettes supplémentaires liées à son attractivité renouvelée. L’investissement devrait concerner principalement les infrastructures existantes, plutôt que de nouvelles, coûteuses et longues à mettre en place dans un contexte économique et géographique défavorable. Objectif ultime : doubler la fréquentation des transports collectifs en 15 ans !

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Navettes domicile-travail et périmètres institutionnels des métropoles

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4. LA VILLE DANS UN RAPPORT RENOUVELÉ AUX ESPACES ET AUX RESSOURCES NATURELS

Avant d’être urbaine, la métropole est aussi naturelle et agricole, on a tendance parfois à l’oublier. D’autant qu’Aix-Marseille-Provence couvre six fois la superficie du Grand Lyon, quatre fois celle du Grand Paris et recèle une diversité de ressources remarquables : vastes massifs constitutifs de paysages exceptionnels, plus grand linéaire côtier des métropoles françaises, eau en abondance, et potentiel d’énergies renouvelables considérable… Pour autant, la pression urbaine s’accroît sans cesse sous des formes de grande dispersion et de consommation incontrôlée des espaces non bâtis. 900 hectares par an de foncier agricole disparaissent ainsi dans la métropole (RGA entre 2000 et 2010). Le projet métropolitain ne peut ni accepter cette fatalité, ni risquer de refreiner un développement et une attractivité territoriale évidemment souhaitables. Dans une approche radicalement renouvelée du rapport à l’espace et aux ressources naturels, il s’agit donc de faire émerger de nouveaux modes de conciliation des différents milieux et usages, notamment dans cet espace caractéristique de la métropole, qu’on qualifierait « d’entre-deux », ni tissu urbain constitué, ni « monument de nature », et qui se trouve particulièrement exposé à des phénomènes d’expansion chroniques. Le regard porté sur la grande échelle territoriale, un des prismes métropolitains, favorise une lecture plus stratégique des équilibres entre ville et nature, qu’il s’agisse de l’espace ou des ressources. Les réponses concrètes sont multiples. Elles permettent notamment de revendiquer l’intégration d’une préoccupation paysagère fondamentale dans l’élaboration du projet urbain. Une d’elles consiste en une reconnaissance et une articulation du système monts-piémonts-vallons et vallées : préserver les monts, éviter le colmatage des vallées irriguées et gérer les compensations de pertes agricoles — habiter la pente, c’est-à-dire les coteaux secs autour de vallons organisés en réseaux d’espaces publics ombragés et gestionnaires des eaux. Parallèlement, les ressources naturelles de la métropole — mer, agriculture, eau, énergies douces — méritent d’être resituées au premier rang des potentialités de son développement tant au bénéfice de ses populations que d’une visibilité internationale renforcée. Ces questions sont au cœur de la Consultation urbaine et territoriale lancée par la Mission interministérielle.

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LA CONSULTATION

URBAINE ET TERRITORIALE

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2.

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LA CONSULTATION URBAINE ET TERRITORIALE, UNE DES FORMES DE PRÉFIGURATION DU PROJET MÉTROPOLITAIN AIX-MARSEILLE-PROVENCE Pour garantir la viabilité des différents projets identifiés dans le cadre du processus de coproduction et amplifier leur portée, l’interaction des multiples composantes du développement territorial s’avère essentielle. Il est, par exemple, déterminant d’établir le lien entre transports et implantations résidentielles, entre urbanisation et préservation des ressources naturelles, entre cohésion sociale et territoriale et accessibilité de l’emploi, entre accueil d’activités économiques et offre de services aux salariés… L’ensemble des initiatives d’aménagement et de développement, quelle que soit leur nature, devront s’inscrire dans l’espace métropolitain Aix-Marseille-Provence en révélant leurs rapports et leur cohérence d’ensemble. Un « assemblage territorial » est indispensable. Il révélera les choix techniques et surtout politiques fondateurs d’une vision future de la métropole qui servira de référence commune aux élus, acteurs et citoyens. C’est dans ce but que la Mission interministérielle pour le projet métropolitain a initié une Consultation urbaine et territoriale, prolongement de la démarche globale de préfiguration du projet. Elle a bénéficié d’un soutien exceptionnel du ministère du Logement, de l’Égalité des territoires et de la Ruralité et du CGET à hauteur de 1,5 M€, mais également du soutien du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie et de la Caisse des Dépôts et Consignations Les trois équipes de concepteurs retenues au terme d’un processus de sélection — Devillers & associés, LIN-Finn Geipel et SEURA-David Mangin — travaillent désormais à la structuration et à la spatialisation du projet métropolitain.

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OBJECTIFS ET FINALITÉS

Une base de réflexion et de décision pour les élus, l’État, la société civile et les citoyens métropolitains

La consultation nourrit également la réflexion des acteurs de la société civile, qui trouveront dans cette démarche un cadre de convergence entre leurs propres initiatives de développement et celles de la puissance publique, ainsi qu’une opportunité de valorisation réciproque. Les uns et les autres reconnaîtront également dans la consultation des expressions du positionnement international d’Aix-Marseille-Provence dans le jeu concurrentiel des métropoles mondiales. Elle permet enfin de s’adresser à la société métropolitaine en lui proposant, pour la première fois, des visions du devenir territorial porteuses de sens et d’identité, en réponse à ses aspirations mais également en la sensibilisant à des enjeux qui lui sont moins familiers. La représentation, les représentations du projet métropolitain préfiguré constitueront donc un élément fondateur d’une mise en débat publique. Une vision métropolitaine globale, des projets démonstrateurs Mutualiser, décaler, rebondir pourraient être les trois mots d’ordre de la Consultation. Mutualiser les productions diverses de connaissances, de stratégies et de projets pour prendre en compte la réalité de la dynamique métropolitaine. Décaler le regard grâce aux talents et aux expériences de haut niveau des trois équipes de concepteurs pour proposer des visions d’avenir. Rebondir sur un système d’actions apte à répondre efficacement aux enjeux de ce territoire. La consultation urbaine et territoriale s’organise pour cela à travers deux approches itératives. La première a pour but de délivrer, dès septembre prochain, des visions du territoire métropolitain Aix-Marseille-Provence à l’horizon de dix ou quinze ans. Cela signifie notamment concevoir des stratégies pour accompagner et amplifier les projets déjà engagés, ouvrir la voie à d’autres initiatives, tracer les perspectives de l’action territoriale. Chaque équipe lauréate proposera une vision à terme ainsi que les étapes

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En éclairant les conditions et en précisant les formes d’une dynamique d’aménagement et de développement capable de trouver des résonances aux échelles locale, nationale, internationale, la Consultation urbaine et territoriale est conçue comme un outil de travail et d’aide à la décision proposé aux futurs élus métropolitains qui pourront s’appuyer sur les visions des équipes et leurs projets démonstrateurs, pour bâtir des choix d’avenir pour Aix-Marseille-Provence. Pour sa part, l’État trouvera matière pour proposer les conditions d’un partenariat avec les élus, et éclairer les politiques qu’il conduit sur le territoire.

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permettant d’y aboutir. L’identification de ces différentes étapes de construction de l’espace métropolitain permet notamment d’expliciter les différents dispositifs d’action collective et jeux d’acteurs susceptibles d’orienter et d’accompagner le projet d’ensemble. Deux considérations sont essentielles à la construction de ces visions de moyen terme : la réalité du territoire, ses évolutions démographiques et leurs conséquences prévisibles, ainsi qu’un dialogue nourri avec les principaux acteurs locaux. La seconde approche, complémentaire, permet à chacune des trois équipes de proposer des projets représentatifs de l’évolution désirée du territoire afin de préparer les conditions d’une éventuelle mise en œuvre ultérieure. Le choix de ces projets approfondis sera validé par les instances d’encadrement de la consultation. Ces projets seront clairement inscrits dans des contextes locaux identifiés, mais peuvent être de nature extrêmement variée — projets urbains, de mobilité, culturels, agricoles…— matériels et spatialisés aussi bien qu’immatériels et liés aux usages et représentations collectives.

UNE MÉTHODE ORIGINALE DE COPRODUCTION La méthode de dialogue et de coproduction adoptée pour la Consultation urbaine et territoriale répond à trois objectifs de coproduction essentiels : • une immersion rapide des équipes dans le territoire et une rencontre des principaux acteurs sur le terrain ; • le partage des intentions et productions de projets élaborées dans le processus animé depuis deux ans par la Mission interministérielle, ou dans d’autres sphères, pour les intégrer à la réflexion des équipes. Il s’agit notamment de co-élaborer une carte des « futurs engagés » pour arrimer l’exercice d’élaboration de la vision territoriale au « déjà-là », les projets en émergence et systèmes d’actions existants ; • l’organisation d’espaces collectifs de réflexion et de débat associant élus, acteurs des services de l’État et de la société civile, aux équipes de concepteurs. Immersion rapide des équipes dans le territoire et rencontres • Les randonnées métropolitaines Dans une nouvelle interprétation de la tradition locale d’hospitalité, il est proposé aux équipes une découverte du territoire métropolitain et l’accueil par les populations et acteurs locaux. Quatre randonnées, conçues et animées par le Bureau des Guides GR2013 (qui s’est illustré lors de Marseille Provence 2013 capitale européenne de la culture) sont consacrées à cette expérience de terrain placée sous le signe des « interfaces » : épaisseur terre-mer, rapport ville-nature, industrie et tourisme, portes et liens métropolitains. Outre une approche concrète des aspects les plus significatifs

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de l’espace métropolitain, elles permettront aux équipes la rencontre in situ avec des « invités » marcheurs, acteurs ou érudits locaux, qui vivent le territoire, y développent des initiatives, ou y créent. Chaque randonnée fait l’objet d’un récit de voyage alimenté des enregistrements sonores, écrits et photographies de trois artistes-marcheurs documentant la démarche, et diffusé publiquement. Les 20 et 21 avril

Aix TGV > Pas-des-lanciers Plan-de-Campagne > Grand Littoral

Les 1er et 2 juin

Martigues > Port-de-Bouc La Bouilladisse > Aubagne

Partage des intentions et des productions de projet

• Les intentions de projet portées par la Mission interministérielle au terme du processus de coproduction Les « intentions de projet » ou convictions partagées issues du processus de coproduction seront présentées aux équipes. Celles-ci auront tout loisir de les mettre en débat, mais elles constituent néanmoins des éléments fondamentaux à prendre en considération. Il s’agit notamment de : • la poursuite de l’internationalisation de la métropole à travers un triptyque économie-urbain-culture. Ainsi, la métropole peut-elle jouer le rôle de hub entre le Nord et le Sud. Car la dimension méditerranéenne s’avère décisive pour le futur de la métropole à condition qu’elle soit connectée aux dynamiques européennes et mondiales. Le système logistico-industrialo-portuaire en est donc un vecteur prioritaire notamment comme levier d’une économie très diversifiée et à haute valeur ajoutée, celle de la transition énergétique, par exemple. En complément ce sont les questions d’attractivité culturelle et urbaine qui devront être investiguées ; • la recherche d’un accès équitable aux ressources métropolitaines pour les hommes et pour les territoires. L’échelle métropolitaine donne à lire des formes multiples de précarité : les territoires et les populations les plus pauvres — en majorité les

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La méthode de coproduction adoptée veut favoriser un croisement entre les travaux des équipes et les perspectives individuelles et collectives des décideurs et acteurs du territoire ainsi qu’une information régulière des citoyens de la métropole, voire leur association au processus. Là est la principale originalité de la consultation, les équipes ont à construire une vision territorialisée et transverse d’éléments de projet pour partie déjà conçus et portés collectivement.

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territoires de la politique de la ville — qui pour des raisons diverses n’ont plus accès à l’emploi, à la culture, aux services ; des territoires et des populations très exposés aux mutations économiques, conséquences de la mondialisation (étang de Berre avec la pétrochimie, vallée de l’Arc avec la micro-électronique) ; des territoires dépendants des emplois et des revenus d’autres territoires (les espaces résidentiels). La politique de cohésion sociale et territoriale métropolitaine doit donc être pensée dans toute cette diversité en jouant autant sur la requalification de territoires fragiles qui peuvent trouver de nouvelles vocations dans la redistribution territoriale à la grande échelle (les quartiers nord de Marseille deviennent un espace central et pivot de la métropole) que sur des politiques économiques, d’emploi, ou de mobilité, etc. Une étude-action en cours sur ces thèmes éclairera les équipes de la consultation ; • la structuration du territoire en système afin de conforter le polycentrisme par des logiques de réseaux entre pôles. La mobilité est donc prioritaire dans un contexte de sous-développement manifeste des transports en commun. Le Livre blanc des transports métropolitains, produit dans un cadre partenarial, propose deux scénarios de réseaux de transport multimodal associés à des modes de gestion et de services qui et servira de base à un plan de mobilisation des acteurs ; • le renouvellement du rapport entre ville et ressources naturelles et agricoles qui permet d’inverser le regard actuel et de considérer l’espace ouvert comme un espace de richesse (agricole, de biodiversité terrestre et maritime, culturelle et d’usages sociaux..) dans une métropole où le paysage se construit dans un entremêlement entre ville, « monuments de nature » et espaces interstitiels de vallée et de piémonts. De nombreux axes stratégiques sont proposés pour construire cette co-responsabilité entre développement et préservation. D’autres démarches, déjà engagées, impacteront également l’élaboration de la vision future de l’aménagement et du développement de la métropole. La nouvelle phase de développement d’Euroméditerrannée, le plan stratégique du GPMM, les opérations d’aménagement portées par les collectivités ainsi que d’autres initiatives de moindre visibilité devront être intégrés aux réflexions et feront l’objet d’échanges. • Les productions éditoriales de projet Le cahier des charges de la consultation s’est largement fait l’écho des analyses et préconisations exprimées lors des différents chantiers de réflexion conduits avec au total près de 1 200 élus locaux et représentants de la société civile. Elles sont publiées dans les collections thématiques « Carnets d’acteurs » et « Interpellations stratégiques » remises aux participants à la Consultation urbaine et territoriale au fur et à mesure de la parution des ouvrages. Les quatre premiers titres publiés sont, pour la première,

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« Commerce» et « Eau, biodiversité, agriculture et foncier » et pour la seconde « les archipels économiques » et « le Livre blanc de la mobilité ». D’autres le seront durant le temps de la consultation. Ils viendront enrichir et questionner la production des équipes. Organisation d’espaces collectifs de réflexion et de débat L’association étroite des élus et acteurs locaux au processus d’élaboration de la consultation se concrétisera sous plusieurs formes, proposées par les instances de pilotage et les équipes de concepteurs, elles-mêmes.

• Les rencontres méditerranéennes Les métropoles du pourtour méditerranéen comme Barcelone, Alger, Malaga, Beyrouth, Tunis… vivent des situations et des mutations urbaines similaires à celles d’Aix-Marseille-Provence. La Consultation urbaine et territoriale, en assumant sa dimension internationale, constitue une opportunité unique d’enrichir le dialogue entre homologues méditerranéennes d’Aix-Marseille-Provence tout en se projetant dans des logiques d’échanges et de coopération ultérieures. Des rencontres autour de la dimension méditerranéenne seront proposées en synergie avec les structures déjà engagées sur cette thématique de réflexion comme par exemple le Centre pour l’Intégration en Méditerranée ou encore l’association AVITEM.

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• Les rencontres « à la croisée des chantiers » La Mission interministérielle a d’ores et déjà prévu cinq rencontres « à la croisée des chantiers » pour instaurer un débat entre les hypothèses et axes de projet des concepteurs, les interpellations stratégiques de la Mission et les intentions de projets co-construites avec les acteurs du territoire. Elles auront lieu jusqu’en septembre et aborderont successivement les thèmes suivants : • la mobilité, • le « futur engagé », c’est-à-dire les principaux projets programmés et les visions stratégiques déjà exprimées par les collectivités, • l’eau, les ressources naturelles et les risques, • le système industriel, logistique et énergétique, • la cohésion sociale et territoriale

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UNE DOUBLE STRUCTURE D’ENCADREMENT L’État, par l’intermédiaire de la Mission interministérielle pour le projet métropolitain Aix-Marseille-Provence, est le maître d’ouvrage de la Consultation urbaine et territoriale. Dans un même esprit de coproduction avec les élus du territoire et les acteurs et décideurs économiques et sociaux, deux instances d’encadrement de la démarche sont créées : le Comité de pilotage et la Régie technique collective. • Le Comité de pilotage émet des avis et formule des propositions pour l’organisation de la consultation, dialogue autour des choix proposés par les équipes et valide la liste des projets à étudier en seconde phase. Il sera composé, sous réserve de l’accord des personnalités invitées, de l’État, à travers la Mission interministérielle, du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), de la Direction de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Paysages (DHUP), de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) ; des élus, dont le président du conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur ou son représentant ; le maire de Marseille ou son représentant, les présidents des six EPCI concernés ou leurs représentants, de l’interConseils de développement, de la Caisse des dépôts et Consignations co-financeur, de la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence (CCIMP), de la Chambre d’Agriculture, Provence Promotion, du Grand Port maritime de Marseille (GPMM), de l’Établissement public foncier PACA. Quelques experts y seraient associés dont JeanFrançois Chougnet, président du MUCEM, Philippe de Fontaine-Vive, vice-président honoraire de la banque européenne, François Jalinot, directeur de l’Établissement public d’aménagement Euroméditerranée. • La Régie technique collective est chargée du pilotage technique de la production des équipes ainsi que de la co-conception des documents de synthèse et de communication. Elle sera composée, en plus de la Mission interministérielle, des organismes d’ingénierie urbaine, des services techniques des collectivités et des directions des administrations de l’État, des chambres consulaires, des établissements publics d’aménagement et foncier, des établissements d’enseignement supérieur spécialisés, et, de façon variable, d’experts associés.

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CALENDRIER Le temps accordé aux équipes et aux acteurs locaux pour collaborer et produire visions et projets est limité par l’échéance de création de l’institution métropolitaine Aix-Marseille-Provence au 1er janvier 2016. Ils disposent de neuf mois pour mener à bien leurs travaux, ce qui suppose un engagement intensif de leur part. avril à septembre les visions et leur croisement avec l’ensemble des composantes du projet octobre à mi-novembre

les projets démonstrateurs

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novembre - décembre synthèse des travaux à l’occasion de la conférence métropolitaine et exposition des travaux des équipes

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LES ÉQUIPES LAURÉATES La consultation urbaine et territoriale a pris la forme d’un appel d’offres restreint organisé en deux temps : une pré-sélection, par une commission technique, de 10 équipes sur compétences et références, puis la désignation parmi elles, au terme de la réunion d’une Commission de sélection les 31 mars et 1er avril 2015, de trois équipes lauréates sur la base d’une proposition de méthode et de premières hypothèses de projet. Les trois équipes pluridisciplinaires lauréates se composent d’architectes, urbanistes, paysagistes, écologues, spécialistes de la mobilité, économistes, sociologues… qui par-delà leurs compétences reconnues, bénéficient d’une expérience avérée de la pensée de territoires métropolitains, en France ou à l’étranger. Toutes conscientes qu’il serait illusoire de prétendre embrasser la totalité du projet métropolitain pour les quinze prochaines années, les équipes lauréates ont adopté une attitude réaliste, en s’inscrivant dans le processus de projet métropolitain produit collectivement, en concevant les connexions nécessaires entre toutes ses parties et, enfin, en s’attachant concrètement à formuler de premières propositions de projets. Les trois équipes lauréates ont été désignées par la commission de sélection réunie le 31 mars et le 1er avril 2015.

« Toutes les équipes partagent une compréhension fine du contexte et de la commande à un moment charnière de la vie de ce territoire avec une conscience aiguë de l’exceptionnalité de cette métropole » Laurent Théry, préfet délégué en charge du projet métropolitain Aix-Marseille-Provence.

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DEVILLERS & ASSOCIÉS Entre Port et Provence

DEVILLERS & ASSOCIÉS, architecture, urbanisme et paysage MANDATAIRE CORINNE VEZZONI & ASSOCIÉS, architecture et urbanisme ; THEORIT+ (Theorit Consultancy + Red Ball Consultancy), développement économique et portuaire ; TRANSMOBILITES, mobilités ; EMBIX, numérique, énergie, mobilité ; JEAN BLAISE, culture ; JEAN VIARD, sociologie, économie ; ALAIN BOURDIN, urbanisme, sociologie ; DOMINIQUE GAUDRON, économie du tissu provençal ; JERÔME DUBOIS, sociologie ; MANUEL DE FORN, économie métropolitaine ; CEPRI risque inondation.

L’équipe est composée principalement d’experts capables d’élaborer des visions prospectives assemblant les démarches sectorielles et s’appuyant sur les études déjà réalisées. Chacun de ses membres a vécu des expériences diverses (praticien, expert, chercheur, élu), ce qui permettra de croiser des points de vue, et pas seulement d’additionner des démarches individuelles. Ces expériences ont pour cadre Marseille, Paris, Lyon, Rennes, Le Havre, Rotterdam, Barcelone…

L’équipe propose plusieurs lignes directrices pour son étude : • Penser ensemble le devenir économique du port et celui de la métropole, • Coordonner projets d’aménagement et de transport pour limiter les déplacements contraints, • Faire de l’agriculture un projet urbain, • Conserver la spécificité d’une nature omniprésente dans la métropole, • Considérer les populations issues de l’immigration comme une force pour le territoire.

« La Métropole existe déjà au plan économique et dans les déplacements des habitants. Notre objectif est d’aider les élus de la future Métropole en leur apportant des idées dont ils pourraient se saisir pour construire un projet métropolitain respectueux des multiples identités de ce territoire »

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La Métropole d’Aix-Marseille-Provence connaît, pour l’équipe Christian Devillers, un double processus de métropolisation et de mondialisation. C’est ce qui va lui permettre de dépasser ses contradictions, ses imaginaires déchirés sans perdre la richesse de ses cultures et la force de ses identités. Les plus grandes métropoles du XXIe siècle, affirmet-elle, sont et seront des ports, leur puissance reposera sur leur capacité d’ouverture, d’accueil, et d’échange entre des cultures différentes.

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L’équipe Christian Devillers/Corinne Vezzoni structure ses premières intentions autour de cinq grandes d’approches thématiques du projet 1. Penser ensemble le devenir économique du port et celui de la métropole 80% du volume des marchandises transportées dans le monde le sont par la mer. Ceci ne signifie pas que la totalité de l’économie des métropoles concernées se réduise à l’activité portuaire mais plutôt que l’ensemble des activités économiques entretiennent des liens, parfois indirects, avec une économie portuaire qui se complexifie au-delà de ses activités traditionnelles. A la différence des ports autonomes français gérés par l’État, note l’équipe Devillers, les ports de l’Europe du Nord ont toujours été intrinsèquement liés à des villes : Rotterdam, Anvers, Hambourg et à leurs évolutions économiques. Ils ont mis en place une gouvernance commune avec pour objectif le développement économique mais aussi un environnement où il soit agréable de vivre et de travailler. Ces ports ont d’ailleurs toujours veillé à rester visibles et attractifs pour les habitants de leur région urbaine. Les synergies villes-port sont très nombreuses. Ici, les imaginaires restent fortement marqués par la dichotomie entre Marseille et ses ports et un arrière-pays qui leur tourne le dos. Pourtant, une mutation est en cours. La métropole de demain c’est un arrière-pays renforcé et un « grand port » réinventé beaucoup plus imbriqués, à penser ensemble. 2. Coordonner projets d’aménagement et de transport pour limiter les déplacements contraints S’il est une revendication autour de laquelle tous les habitants de la métropole s’accordent c’est de pouvoir disposer d’un réseau de transport performant. L’analyse de ses nombreux dysfonctionnements a été faite. Les logiques d’implantation des emplois et des grandes zones commerciales ont toujours été fondées sur l’utilisation de la voiture et les grandes périphéries rurales sont très attractives pour l’habitat. Cette répartition géographique entraîne la saturation d’un réseau routier et autoroutier qui, à quelques exceptions près, est complet et assez bien dimensionné. Or, la question des mobilités ne doit pas être traitée dans la seule optique du transport. L’objectif n’est pas d’augmenter la mobilité (qui est en fait imposée aux habitants) mais, au contraire, d’en réduire le besoin (un tiers des émissions de GES en ville est dû aux déplacements). Mettre en œuvre une telle politique urbaine, soutient l’équipe Devillers, nécessite une coordination métropolitaine bien plus complexe que la mise en œuvre d’un réseau de transport consensuel. 3. Faire de l’agriculture un projet urbain La métropole dispose d’un environnement naturel sublime et sans-égal et son étendue a pour conséquence une très grande proximité entre les espaces urbanisés et la campagne, la montagne ou la mer. A contrario la médiocrité des urbanisations récentes (lotissements, zones d’activités ou commerciales) est, là aussi, pointe l’équipe

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Devillers, sans égal. Si les espaces agro-naturels restent majoritaires en surface et si les grands massifs sont en principe protégés, ils sont désormais coupés les uns des autres et masqués par l’urbanisation. Le système actuel oppose les gardiens de la nature et ceux qui développent la ville. Dialogue de sourds qui produit souvent de mauvais compromis. Pour en sortir, il faut entrer dans une démarche de projet qui permet d’arbitrer les nécessités de la protection et celles du développement et de les penser ensemble. L’espace naturel n’est plus un espace dévalorisé en attente d’urbanisation. Il doit être l’espace structurant de la métropole. C’est la reconnaissance collective de son importance vitale dans la biodiversité, dans la production agricole, dans l’attractivité, dans le bien-être qui peut durablement protéger la nature, la campagne et la mer.

5. Considérer les populations issues de l’immigration comme une force pour le territoire L’idée qu’il y ait des habitants d’origine et des immigrés doit être bousculée. Il y a des habitants de longue lignée et des diasporas — c’est à dire des groupes mobiles, avec des sédentaires, des nomades, des passeurs et des passants. La première diaspora de ce territoire est celle des nordistes. En réalité, la descente en cinquante ans de deux millions de nordistes en Provence est le phénomène le plus nouveau ici. Les diasporas anciennes (Italiens, Corses), celles des guerres du 20e siècle (Arméniens, Pieds-Noirs, Harkis) ont trouvé leur place, avec plus ou moins de bonheur et de facilité, dans la société métropolitaine. La situation est beaucoup plus complexe pour les Algériens, Marocains, Tunisiens arrivés plus récemment, ainsi que pour les Comoriens et les asiatiques. Dans les quartiers pauvres de Marseille (centre et Nord) 40 000 personnes parlent arabe et conservent leurs attaches avec leur pays d’origine. « Faisons-en une force pour la métropole qui verra son avenir de plus en plus lié au développement économique de l’Afrique » propose l’équipe Devillers.

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4. Conserver la spécificité d’une nature omniprésente dans la métropole Ce qui fait la singularité de la métropole, telle que le projet de loi la dessine, c’est l’étendue du territoire et l’alternance de zones urbaines et de zones rurales et/ou naturelles. Certes, la métropole Aix-Marseille-Provence est un ensemble urbain, mais c’est aussi un ensemble de «entre-deux-urbains ». Le refus des maires tient en partie au fait que les populations qu’ils représentent revendiquent cette forme de ruralité, même si elle a pour horizon les cheminées d’usines ou les zones industrielles. Comment organiser cet ensemble où alternent la ruralité, les espaces naturels prestigieux et l’urbanité ? L’équipe Devillers pense que là est un des défis métropolitains : organiser les «entre-deux » des «espaces intercalaires », en densifiant les zones denses, en protégeant les espaces ruraux, en installant des corridors de nature intra-urbains, en faisant pénétrer le rural dans l’urbain, en faisant des franges du territoire naturel de véritables zones de projet.

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LA MÉTHODE Intervenant dans la deuxième partie de la phase de préfiguration, l’équipe Devillers ne souhaite ni produire de diagnostic (il existe !), ni proposer un plan stratégique d’ensemble de construction de la métropole. Ce sera le rôle de l’institution métropolitaine. L’objectif de son étude est de «donner envie de cette métropole », en montrant ce que peut apporter une mise en cohérence de projets d’aménagement, de transport, d’évènements, de mise en synergies d’acteurs, de coordination de dispositifs réglementaires, de chantiers expérimentaux, etc. À travers une vision stratégique. C’est pourquoi tous les membres de l’équipe sont tournés vers l’élaboration de projets, qu’ils proposeront à une cellule d’élaboration et de représentation de la vision, du processus et des projets, chargée de mettre les projets en cohérence, les spatialiser et les représenter. Ces projets seront élaborés par quatre groupes de travail dans lesquels se répartissent les experts : • articuler polarités, centralités et mobilités, • penser la relation ville-nature-agriculture, • intensifier les relations économiques entre le monde portuaire et l’ensemble de l’économie métropolitaine, • révéler le territoire physique et les cultures. Afin de s’inscrire dans la démarche de co-production entamée par la mission de préfiguration, l’équipe Devillers confrontera ses analyses et idées aux acteurs du territoire, dès le démarrage et tout au long de l’étude. Ce dispositif a le double avantage, à ses yeux, de poser les bases d’une appropriation du projet métropolitain par ceux qui vont le mettre en œuvre, et de tester la faisabilité des idées proposées. Il devrait permettre l’identification des verrous et des leviers du changement. Le point fort des experts réunis au sein de l’équipe Devillers est d’apporter à la fois un savoir-faire, une expérience, venus d’autres métropoles dans le monde, et une très bonne connaissance du contexte local et des dynamiques en cours. Ils s’efforceront de : • penser autrement le rapport d’un port avec son territoire, • anticiper ce que les NTIC et les nouvelles formes de production de l’énergie peuvent apporter à la métropole, • proposer une autre façon d’aménager le territoire, en articulant centralités et mobilité à partir des lieux privilégiés de développement de la métropole, • penser ensemble la préservation de la nature et l’urbanisation.

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LIN

La métropole paysage LIN, architecture et urbanisme MANDATAIRE SMETS Consultants in Urbanism bvba, analyse urbaine et urbanisme ; ORG bvba, urbanisme et architecture ; ZUS Zones Urbaines Sensibles, paysage ; EGIS, mobilité, développement territorial, environnement et programmation urbaine ; CMN PARTNERS, économie des territoires ; REPÉRAGE URBAIN, sociologie ; YES WE CAMP, interventions artistiques et participatives ; MICHAEL KLEYER, écologie urbaine et paysagère ; JOSEPH HANIMANN, philosophie, société, culture ; SUSANNE OTTO, architecture et urbanisme, consultant relais local ; LIA, laboratoire de recherche en architecture et urbanisme de l’université de Berlin, Chaire de Finn Geipel.

Pour la Consultation, l’équipe LIN a choisi de se constituer autour de trois pôles de compétences : le paysage et l’environnement, le développement du territoire et la mobilité, l’économie et la culture.

« L’enjeu pour la métropole est de rendre lisible le « bien commun » La lecture multipolaire du territoire est devenue, pour l’équipe LIN, quasi-obsolète. Déplacements individuels, globalisation de l’économie, développement industriel… ont partout considérablement joué sur l’extension de l’aire urbaine, les monuments de nature restant seuls remparts à sa prolifération excessive. Les difficultés liées à ce processus ne peuvent être surmontées qu’au travers d’une prise de conscience générale du « bien commun » métropolitain, à savoir la diversité des paysages, la forte présence infrastructurelle, l’histoire d’une population d’horizons divers, l’attachement à l’identité provençale, le tissu de lieux culturels et projets d’expérimentation… Cette reconnaissance de la coexistence et de la complémentarité de l’urbain et du paysage si caractéristique de cette « métropole paysage » incluante qui assume l’ensemble de ces dynamiques territoriales, constituera un levier d’action puissant. Jusqu’à en faire son emblème. L’objectif : visualiser et localiser interstices et ruptures dans le « bien commun » Les opportunités révélées par les réalités géographiques et socioéconomiques du territoire peuvent faire naître des tendances contradictoires pour le dessein futur de la métropole : faiblesse démographique face au redémarrage économique, risque de creusement des inégalités face à la restauration de l’aura culturelle, à titre d’exemple. Dans l’une comme l’autre des directions, ces tendances devront nourrir le processus de

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et de l’ancrer au territoire et aux consciences. »

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réflexion, de façon à élaborer des visions « réalistes mais nécessaires ». Les tendances identifiées incitent l’équipe à concentrer son travail sur quatre thématiques : ville/ paysage, mobilité intégrée, risques et atouts, cultures et économie. Rapport Ville/paysage La présence caractéristique des grands paysages, et le rapport de proximité qu’ils entretiennent avec l’urbain en fait, pour LIN, une métropole unique, une métropole paysage. L’équipe entend construire la coexistence et la coproduction entre aire urbaine et éléments de nature en suivant quatre principes : • l’intégration des paysages productifs (agriculture, ports, paysages industriels) dans l’espace mental de la métropole, • le développement d’un réseau de parcs supports d’espaces publics d’envergure métropolitaine, • l’élaboration de stratégies de planification dans une double dynamique d’expansion et de réduction des paysages urbains, industriels, agricoles et boisés, • la considération du paysage existant et des ressources qu’il renferme comme des opportunités pour produire des énergies renouvelables. Mobilité intégrée De ses nombreuses expériences, l’équipe a souvent déduit que le concept de mobilité devient lui-même le support d’un projet urbain, lorsque les projets de transport répondent autant à la demande de mobilité des personnes que celles des biens, à la demande de déplacements rapides et à la demande de déplacements lents, à la demande de trajets longue distance et à la demande de trajets courte distance. L’équipe intitule cette prise en compte de l’ensemble des déplacements, la mobilité intégrée. Ainsi, les projets d’amélioration des transports doivent ici avoir une réponse adaptée aux spécificités du territoire : - en desservant autant ses quartiers très denses que ses secteurs très diffus, - en assumant le rôle de plateforme logistique de la métropole (Fret port et aéroport), - en améliorant autant la desserte de proximité (modes doux, parking relais…) que l’accessibilité longue distance (TGV, aéroport, ferry). Pour Aix-Marseille-Provence, l’équipe choisit de suivre cette ligne directrice en accompagnant le projet de développement de la métropole, tout en optimisant l’existant et en offrant des visions attractives des différents territoires. Un raisonnement qui permet non seulement d’éviter des investissements publics trop conséquents, mais aussi une approche plus pragmatique et moins sectorielle. Atouts et Risques Inondations, pollutions et risques industriels, incendies, les origines de risques sur le territoire Aix-Marseille-Provence sont multiples et doivent pour l’équipe faire l’objet

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d’un travail de réflexion approfondi et bénéficier d’un regard nouveau. Ils proposent pour cela d’aborder la question de la résilience face aux risques comme vecteur de plusvalue métropolitaine. Une plus-value écologique, financière et de confort en partageant l’investissement public engagé. Pourquoi ne pas profiter d’une digue construite contre la montée des eaux pour développer une nouvelle ligne de transports, des équipements, un espace public ? La présence de l’eau avant d’être un vecteur de risque est un atout majeur de la métropole. La mer, les fleuves, les rivières mais aussi les étangs, lacs, réservoirs sont des emblèmes et repères métropolitains.

LA MÉTHODE : SONDER LA VISION DANS LE TERRITOIRE En s’inscrivant pleinement dans les études et projets en cours, l’équipe vise à construire des perspectives fédératrices et flexibles pour la métropole, une condition à ses yeux essentielle à l’adhésion des élus au projet. Parce que l’équipe est convaincue que les grandes visions doivent trouver des applications diverses dans la vie politique quotidienne, elle propose de mutualiser les points de croisement entre vision et projets : des allers-retours constants entre échelle territoriale et échelle des projets, entre vision pragmatique et vision prospective. Ce « reality check » les incite à distinguer, très tôt dans le processus de consultation, des projets stratégiques témoins des visions métropolitaines.

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Cultures et économie L’ambition d’Aix-Marseille-Provence ne saurait se limiter pour LIN à un renforcement des liens entre les différents pôles de la métropole, elle bénéficie déjà d’une position affirmée à l’échelle internationale via son réseau d’infrastructures existant. La métropole doit voir au delà, en dialoguant avec Arles, Toulon, les paysages de Camargue, ceux des Alpes. Elle est par ailleurs pleinement tournée vers la Méditerranée, non plus seulement par ses liens traditionnels en côte à côte avec les villes côtières du nord de la Méditerranée (Valence, Barcelone, Gênes et jusqu’à Naples) mais aussi par un renforcement des vis-àvis avec les villes côtières du sud (Alger, Tunis ou Tripoli). Souligner et accompagner cette situation de plateforme de différentes influences culturelles peut faire de Aix-Marseille-Provence une place économique forte. Aussi bien par l’accent mis sur les identités plurielles de la métropole sa richesse culturelle que par la densification des liens physiques et économiques qui l’unissent à ses voisines.

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À la manière d’une IBA (Internationale Bauaustellung) une exposition internationale architecturale et urbaine développée en Allemagne notamment, une série de projets stratégiques pour la métropole seront proposés dont la sélection veillera au maintien des équilibres de représentation des différents pôles, thématiques, usages. Pris dans leur ensemble, ils amplifieront et concrétiseront la vision stratégique. L’équipe LIN s’appuiera également sur la démarche artistique et participative de Yes we Camp qui permettra, sans prétention d’exhaustivité, le foisonnement des projets et l’émergence d’une image forte et partagée. Car la communication large et collective du travail en cours est, pour l’équipe, primordiale pour le rendre appropriable par tous. Elle ne devra se cantonner au seul résultat de la consultation, mais bien au processus de projet qu’elle a suivi. Pour cela, l’équipe mettra à la disposition de l’ensemble des équipes, les outils de communication et de concertation, comme la «caravane interactive» de Yes we camp ou le «carticipe» de Repérage Urbain. En plus des rencontres prévues par la Mission interministérielle, les membres de l’équipe prévoient de réunir des workshops à géométrie variable entre Marseille et Berlin. Sur le territoire métropolitain, ils seront l’occasion d’entretiens spécifiques avec les différents acteurs et partenaires — notamment pendant la phase projet —, de rencontres entre les trois équipes, de visites de terrains.

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SEURA

La métropole spectaculaire SEURA ARCHITECTES, architecture et urbanisme MANDATAIRE JORNET LLOP PASTOR, architecture et urbanisme ; COLOCO, paysage ; TRANSITEC, mobilité ; ORGECO, socio-économie ; JEAN-MICHEL SAVIGNAT, architecture et urbanisme ; HENDRICK STURM, artiste marcheur ; BARCELONA REGIONAL, énergie, environnement.

Une géo-métropole « spectaculaire » SEURA pose d’emblée les termes d’une vision géographique de la métropole AixMarseille-Provence. Infrastructures, habitat et activité s’y sont adaptés pour se loger dans les plaines et les corridors que dessine l’archipel des massifs, et constituer une métropole à la fois polycentrique et linéaire. Cette géographie unique en fait une métropole spectaculaire par la multiplicité des pièces paysagères exceptionnelles auxquelles le regard est confronté, notamment depuis les grandes infrastructures routières. Le rapport à la nature, littorale ou d’arrière-pays, constitue pour la métropole un formidable atout économique, source d’attractivité pour les populations, entreprises ou touristes. Cette approche s’avère d’autant plus déterminante qu’Aix-MarseilleProvence est bien une métropole et non une mégapole comme le Grand Paris avec 1,8 million d’habitants contre 12 millions… mais pour une surface équivalente.

« On habite la nature de près ou de loin et on la traverse. Elle triangule les regards, elle surprend chaque matin. » Pour accompagner la création de la métropole, SEURA veut répondre à des «questions vives» capables de faire émerger des avantages métropolitains : l’insertion internationale, la mobilité via une analyse multicritères, les corridors économiques/ écologiques, les contradictions entre offre et demande de logements en répondant aux interrogations-clés : combien, où, quand, comment ? Deux premières propositions sont d’ores et déjà énoncées par SEURA.

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SEURA architectes, représentée par David Mangin, a constitué une équipe motivée par trois expériences et compétences acquises notamment au cours des dix dernières années. Celle des grands territoires et de la question métropolitaine, celle de la métropole marseillaise et celle de la question des processus à inventer pour articuler les échelles métropolitaines et locales à partir de réalisation et de projets.

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Vers un âge 3 des mobilités / Optimiser les systèmes viaires à toutes les échelles pour améliorer l’efficacité des réseaux de transports en commun Caractérisant Aix-Marseille-Provence comme une « métropole (auto)routière » SEURA vise à y réduire la part modale de l’automobile conformément au Livre blanc des transports métropolitains élaboré par la Mission interministérielle. Elle considère que les conditions de report sur les transports en commun nécessitent à la fois une fluidification des développements automobiles sans attendre, une amélioration des réseaux de transports en commun et une diminution, par des projets localisés, du nombre de déplacements. Pour cela, elle table largement, quel que soit le rythme de réalisation et d’acceptation des nouvelles lignes de transport, sur l’optimisation des réseaux existants. Il est alors prioritaire de travailler aux différentes échelles du système viaire, de la macro-maille aux itinéraires de rabattement sans occulter la pensée et la conception hiérarchisées de la structure viaire. Cette métropole linéaire s’inscrit dans une figure maillée, formée par le réseau de voies rapides et d’autoroutes qui parcourt le territoire d’est en ouest et du nord au sud. Cette maille est complétée et le plus souvent doublée par le réseau héritée des grandes routes nationales ou départementales. Elle appelle une réflexion sur les lieux, les relations et les liens entre : les autoroutes métropolitaines, dont certaines devront évoluer, qui sillonnent le territoire ; les « rues métropolitaines » qui organisent les accès aux polarités ; les « routes paysages » qui révèlent la géographie, les lignes actives telles que la D6 de Rousset à VitrollesMarignane en passant par Gardanne et Plan de Campagne ; les itinéraires confortables de rabattement avec la difficulté de la topographie locale très particulière : les chemins ruraux et les voies collinaires. Vers des Hauts Lieux / Conforter les portes internationales de la métropole Quatre types de projets seront développés spécifiquement par l’équipe SEURA : • des projets de proximité car, pour cette équipe, la métropole commence avec la qualité de la rue, du quartier et des espaces de proximité des habitants. Pour être crédible, l’adhésion à un projet métropolitain doit venir des améliorations directes dans le contexte de « villages urbains » c’est-à-dire là où les personnes et les communautés urbaines se reconnaissent. • des projets liés à l’écosystème, grâce à la contribution et à l’expérience de Barcelona Regional, sur la gestion des infrastructures éco-systémiques à grande échelle et sur la transition énergétique. • des projets exploratoires qui abordent des stratégies pour la connectivité internationale de la métropole, et son autonomisation afin de promouvoir l’efficacité territoriale. • des projets structurants. Parmi ces derniers, les « Hauts Lieux » seront porteurs de projets qui donneront toute sa visibilité à la Métropole tout en répondant aux objectifs de renforcer les portes métropolitaines, la construction de logements, l’amélioration de la mobilité, le relance économique… Enfin, si les « pièces de nature » protégées, comme l’Étang de Berre notamment, méritent attention, l’articulation entre les « corridors économiques » et les questions environnementales qui les concernent et influent sur la santé des habitants,

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doivent être posées ensemble. Les corridors économiques/écologiques seront pensés comme structurants.

Dans cette perspective, l’équipe SEURA envisage plusieurs modes d’intervention relevant tous, à des degrés divers, de la coproduction. Elle prend ainsi exemple sur la charte des mobilités de la métropole bordelaise qui a mobilisé durant six mois les agents économiques, les services, les experts, les associations concernées et dont elle propose de s’inspirer au sein d’ Aix-Marseille-Provence en programmant des rencontres en juin. Parallèlement il est proposé de tenir des réunions itératives avec les acteurs porteurs de projets pour approfondir, ajuster, affiner le projet métropolitain et permettre des appropriations communes. Plus globalement SEURA souhaite recourir tout au long des processus d’échanges développés à des formes pédagogiques et vivantes : itinéraires, maquettes d’étude, cahiers dessinés… L’équipe propose que les régies techniques collectives, les réunions thématiques et techniques puissent être ouvertes à un maximum d’intervenants extérieurs : personnalités politiques, de la société civile ou du monde économique. Les acteurs ayant peu ou pas l’habitude de se rencontrer pourront ainsi réagir sur des exposés thématiques ou des propositions… Des ateliers de présentation des projets pourront donner lieu à des restitutions in situ, sur les territoires considérés lorsque cela est possible. Les compétences des experts devraient d’ailleurs être mutualisées, les projets des trois équipes pouvant faire l’objet d’ateliers communs. La mise à l’épreuve par les acteurs locaux des hypothèses de travail et de projets spécifiques au fil de leur élaboration est d’ailleurs posée comme condition impérative de l’appropriation collective du projet métropolitain.

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LA MÉTHODE : SCÉNARISATION ET PARTAGE Rappelant que le cadre de la Consultation urbaine et territoriale invite à réfléchir à l’évolution de la métropole en termes de process, de projets voire de scénarios, SEURA souhaite pouvoir éclairer et illustrer ce dernier terme qui peut s’entendre notamment comme : • des scénarios de phasage avec ou sans variantes et options (scénarios de mobilités proposés par exemple), • des simulations, des « scénarios actifs » (Jean-Pierre Orfeuil) pour évaluer les effets respectifs de scénarios tendanciels au fil de l’eau (consommations foncières et ressources par exemple) ou plus ou moins volontaristes avec effets de leviers, • des scénarios rétroactifs qui permettent d’intégrer, par exemple, la dimension temporelle de développements locaux sans attendre les aléas de phasage et de financement des « grands projets ». Soit intégrer dans la mesure du possible les effets induits et spéculatifs dès l’annonce des projets structurants.

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LES MEMBRES DE LA MISSION MARIE-THÉRÈSE FÉRI

LAURENT THÉRY, préfet délégué en charge

Assistante du préfet délégué

du projet métropolitain Aix-Marseille-Provence

ÉQUIPE PROJET

COMMUNICATION & RELATIONS EXTÉRIEURES MARIE BADUEL

VINCENT FOUCHIER

Directrice de la consultation urbaine et territoriale Responsable Aménagement Développement

Directeur du projet métropolitiain

ÉQUIPE INSTITUTION

PASCALE FARRUGIA

ÉTIENNE BRUN-ROVET

PATRICIA HARINCK

FRÉDÉRIC SALVATORI

Directrice relations extérieures et communication

Directeur de cabinet en charge de la mutation institutionnelle

CHEFS DE PROJETS DES CHANTIERS NICOLAS FRACHON

VINCENT FOUCHIER

Cultures d’innovation

Mobilité et accessibilité

MARIE BADUEL, Ville / Nature

Chef de projet Veille/ Réseau/ Capitalisation

FRÉDÉRIC DAGNET

CYRIL MADAR

ODILE BLANC

Transition énergétique

Chef de projet

SANDRINE DUJARDIN

CÉLINE SENAUX

AUDE ZUBRYCKI

Système logitique et portuaire

Cohésion sociale et territoriale / Potentiels jeunesse

Assistante des chefs de projets et de la direction

L’ACCOMPAGNEMENT DE LA MISSION ACADIE DANIEL BEHAR

Directeur d’études

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Chef de cabinet et secrétaire général

MARTIN VANIER

Directeur d’études

MANON LOISEL

Chargée d’études

Responsable administrative, financière et logistique


Toute l’actualité de la consultation Urbaine et Territoriale sur www.mouvement-metropole.fr

CONTACT PRESSE :

Pascale Farrugia, directrice des relations extérieures et de la communication 04 84 35 47 84 • 06 82 80 16 92 • pascale.farrugia@bouches-du-rhone.gouv.fr

Ouvrage édité par la Mission interministérielle pour le projet métropolitain Aix-Marseille-Provence Conception et réalisation graphique : Flgraf • Impression : Édiphisme • Mai 2015


www.mouvement-metropole.fr


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