Programme SALLINGER

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Côté public Séances spéciales • Surtitrage français Vendredi 30 novembre • Surtitrage allemand Samedi 1er décembre • Audiodescription Mercredi 5 décembre Du théâtre à l’écran À LA RENCONTRE DE FORRESTER de Gus Van Sant, 2001, 136’ • Dimanche 25 novembre à 16h au Cinéma Star Tarif spécial 5,50 € sur présentation de la carte d’abonnement du TNS ou d’un billet pour Sallinger

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Conversation de la Librairie Kléber avec Catherine Marnas et lecture de lettres de Bernard-Marie Koltès par les acteurs du spectacle. • Samedi 1er décembre à 11h Théâtre en pensées Dans le cadre de « L’Université des Arts* », cycle de six conférences initié par la Haute école des arts du Rhin et l’Université de Strasbourg Rencontre animée par Vincent Rafis du Département Arts du spectacle de l’UdS, avec les metteurs en scène Catherine Marnas, Bruno Boëglin et le réalisateur François Koltès autour de la projection du documentaire BERNARD-MARIE KOLTÈS : COMME UNE ÉTOILE FILANTE de François Koltès, 1997, 46’ • Lundi 3 décembre à 20h au TNS, Salle Gignoux Entrée libre. Réservation obligatoire au 03 88 24 88 00 En partenariat avec France 3 et en collaboration avec l’INA *L'Université des Arts est soutenue par la Ville de Strasbourg.

Bord de plateau à l’issue de la représentation • Mercredi 5 décembre c


3  COPRODUCTION ET CRÉATION DU TNS

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De Bernard-Marie Koltès Mise en scène Catherine Marnas Assistant à la mise en scène Julien Duval Scénographie Carlos Calvo Lumières Michel Theuil Création sonore Madame Miniature, Lucas Lelièvre Costumes Dominique Fabrègue assistée de Édith Traverso Maquillages Sylvie Cailler Collaboration pour le mouvement Marc Proulx Avec Muriel Inès Amat* Anna (sœur du Rouquin et de Leslie) Marie Desgranges* Carole (veuve du Rouquin) Fred Cacheux* Leslie (frère du Rouquin et d'Anna) Antoine Hamel* Le Rouquin (mort de la veille) Franck Manzoni** Al (le père) Olivier Pauls** Henri (confident de Leslie) Cécile Péricone* June (confidente de Carole) Bénédicte Simon** Ma (la mère) * Comédiens de la troupe du TNS ** Comédiens de la Cie dramatique Parnas

Équipe technique Régie générale Martine Ferrandis Régie son Thibaud Thaunay Régie lumière Christophe Leflo de Kerleau, Olivier Merlin (en alternance) Régie plateau Denis Schlotter Machinistes Karim Rochdi, Lionel Roumegous Régie accessoires Cindy Groff Habilleuse Bénédicte Foki Lingère Charlotte Pinard-Bertelletto Stagiaire Bruno Perrier > Le décor et les costumes ont été réalisés par les ateliers du TNS. Du mardi 20 novembre au vendredi 7 décembre 2012 Horaires : mardi au samedi à 20h, dimanche 2 à 16h Relâche : les lundis et dimanche 25 novembre Salle Koltès Durée : 2h environ Production Théâtre National de Strasbourg et Cie dramatique Parnas Soutien en production Théâtres en Dracénie | Draguignan (83) La Cie dramatique Parnas est subventionnée par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC PACA), la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Conseil Général des Bouches du Rhône et la Ville de Marseille. > Sallinger est publié par les Éditions de Minuit, 1995. > Remerciements à Michel Corvin, Sacha Todorov, Gérard Logel, Loïc Canitrot (Cie Jolie Môme et l'OCRA), Anna Adrià Reventos

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Sallinger est sans doute la pièce la plus atypique dans l’écriture de Koltès ; elle est, en quelque sorte, un hybride entre La Fuite à cheval très loin dans la ville et La Nuit juste avant les forêts. On sent vraiment l’influence du roman, c’est frappant notamment dans les didascalies, qui vont bien au-delà des indications scéniques et s’apparentent à de vrais passages de narration. Au départ, pour Koltès, il y a l’invitation de Bruno Boëglin à assister au travail qu’il fait avec des comédiens sur l’auteur américain Jerome David Salinger – avec un seul l – et à écrire un texte à partir de cela. Koltès connaît déjà bien l’écriture de Salinger. Il y a des auteurs qui, même s’ils ne se rencontrent jamais dans la vie, sont liés par des thématiques ou des ambiances, et se répondent de toute évidence. C’est le cas ici, car il y a de vraies « obsessions » communes : tous deux s’intéressent à cette période bien précise qu’est le passage à l’âge adulte, avec toutes les interrogations, les renoncements, les liens fraternels qui s’affirment ou se brisent. C’est un âge effrayant, lumineux et sombre à la fois, où l’on doit « trouver sa place », ce qui renvoie de fait à une grande solitude, et à son propre rapport à la mort. Tout cela, on le retrouve ensuite dans toutes les pièces de Koltès ; Sallinger cristallise tout ce qui fera son œuvre par la suite. Il y a une énergie folle dans cette écriture, quelque chose qui trace son chemin de manière impitoyable, presque comme si les personnages étaient traversés par les mots qui leur arrivent par flots. On a l’impression par moments qu’ils pourraient ne plus s’arrêter. C’est ce que j’appelle « la langue du débordement » : ils sont débordés par leur inconscient. Au début des prises de parole, on pourrait penser que l’on va se retrouver dans un rapport classique au langage, mais très vite, quelque chose « bascule », il y a une dilatation du temps qui s’opère, comme si tout ce qui se dit pouvait être en réalité contenu dans le temps bref d’un échange de regards, qui là se trouve étiré à l’extrême… C’est une pièce très « nocturne », dans ses ambiances en général, mais aussi parce que ce qui est dit ne pourrait pas se dire de jour. C’est une plongée dans l’inconscient, voire l’inavouable. On passe sans arrêt de choses concrètes à une totale déformation de la réalité, dans la langue comme dans l’alternance des lieux. Il y a un glissement qui s’opère entre la cellule familiale, son salon « ordinaire » avec ses meubles, ses rideaux, vers un univers vaste et qui tient du « fantastique ». Et il n’existe pas de frontière entre ces deux mondes, le passage de l’un à l’autre se fait dans une forme de continuité, comme dans les rêves… Cette continuité déconnectée du réel, il faut bien sûr en rendre compte dans la mise en scène. Ne pas envisager la pièce comme une succession de scènes avec une alternance de lieux, trouver une forme de fluidité, comme un long parcours accidenté dans cet univers urbain nocturne… Ce qui est étonnant, c’est que le personnage du « Rouquin », qui est mort, semble plus ancré dans la réalité que tous les vivants autour. Il passe son temps à « engueuler » les vivants, comme s’il souhaitait les réveiller. Quasiment jusqu’à la fin, on pourrait se dire qu’il n’est qu’une « vision », une projection que chacun des personnages se crée pour tenter de répondre à sa propre interrogation sur ses raisons de vivre, et

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« comment »… Mais il y a la scène où on le découvre sur un champ de bataille. C’est un moment clé. C’est la seule scène où la guerre, qui est le sujet central, est abordée de manière frontale. Le reste du temps, il y a quelque chose de l’ordre de la fuite. Comment vivre dans un monde où la guerre est possible ? Là encore, on en revient à la propre histoire de Jerome David Salinger, qui est aussi célèbre pour ses écrits que par sa vie de reclus. Soldat durant la Seconde Guerre mondiale, Salinger a été un des premiers à entrer dans les camps de concentration libérés. Il est revenu totalement traumatisé par ce qu’il a vécu. Alors, bien sûr, le personnage du Rouquin, qui s’est suicidé après avoir été démobilisé, nous ramène au contexte qui est celui de la pièce où l’action se situe en 1964, à la veille de la guerre du Vietnam. Pour moi, la pièce met en évidence ce profond décalage entre la jeune génération actuelle et celle des années 70. C’est une période de l’histoire qu’on n’a pas beaucoup analysée : ce que j’appelle le moment du « non ». Toute une génération se mobilise dans un mouvement de révolte pacifiste. À mon sens, on n’a pas pris la mesure de cette désobéissance, dont il ne subsiste aujourd’hui plus que des symboles : les jeunes continuent à arborer sur leurs tee-shirts les icônes des années Flower power, mais, au delà de ça, qu’en reste-t-il au juste ?

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C’est cette puissance-là qui est fascinante dans la pièce : celle du « non ». D’une fantastique pulsion de vie, même si paradoxalement cette pulsion prend naissance dans la mort du Rouquin. C’est un personnage qui est décrit comme « ultra brillant », le fils prodige de la famille. Mais après la guerre, il est transformé et semble hanté par une question : suis-je normal ? Et sa femme comme sa mère lui renvoient aussi le fait qu’il est « inadapté ». Mais là encore, cette question contient évidemment son contraire : est-ce lui qui est inadapté au monde ou le monde qui est inadapté à ses aspirations, ses rêves ? Ce « non » est d’autant plus vital qu’il est loin d’être admis, y compris par la génération précédente, qui se réfugie derrière la notion de continuité pour justifier ce qui peut s’apparenter à un « Œdipe inversé » : on dit toujours que les fils veulent tuer les pères. Mais les pères rêvent aussi la mort des fils. C’est frappant dans la pièce, cette scène ou Al, le père, qui a lui même fait la guerre, semble trouver « normal » que son fils la fasse à son tour… Et puis il y a ce « coup de fil », à la fin de la pièce… on ne sait pas à qui parle le Rouquin, à la fois un « ange de la mort », mais on peut aussi penser qu’il s’agit d’un psychiatre. Il pose cette question : pensez-vous qu’aujourd’hui, là, maintenant, je suis un être normal ? Et ce qu’il entend semble être à l’origine de son suicide… Koltès se sert de la jeunesse de ses personnages pour, en quelque sorte, réhabiliter la colère. Quand il est question de deuil, le chagrin interdit la colère, peut-on penser, alors il inverse les choses : c’est le Rouquin qui est porteur de vie. D’ailleurs, c’est une chose dont nous avons beaucoup parlé avec Dominique Fabrègue, qui crée les costumes. Je lui disais que je souhaitais des « couleurs assombries ». Et ça lui a tout de suite évoqué les tambours, dont on « assombrit » parfois le son en déposant un tulle dessus… Du coup, ça a été le point de départ pour imaginer des corps dont les contours sont floutés


par des sortes de voiles, ce qui créé d’emblée un trouble de la vision. Seul le Rouquin est « net ». Et j’ai voulu aussi qu’il ait les cheveux longs, ce qui évoque à la fois les images christiques et le look des jeunes dans les années 70… Il s’agit pour nous de parler de deuil, et d’un rapport de fuite qui « s’enkyste »… Et je suis persuadée que la pièce peut permettre de crever les abcès. Elle semble être construite à base de parcours solitaires, mais qui en réalité se répondent, se font écho, se complètent. Il n’y a pas de scène « de groupe ». Mais c’est comme si des filins étaient tendus en parallèle sur une même structure, et que des équilibristes se lançaient dessus en même temps… Pour parvenir au bout du parcours solitaire que chacun doit effectuer, il faut déployer ses « antennes » et percevoir les « vibrations » des autres… Dans le processus de travail, c’est pareil : pour pouvoir faire entendre les solitudes, il faut être d’autant plus ensemble. Le fait de réunir deux troupes, celle du TNS et la mienne, me paraît, en ce sens, une évidence. Les troupes sont déjà composées de parcours solitaires qui doivent trouver un lien, un liant, et la réunion des deux troupes bouscule cela aussi. Il faut, à la base de plusieurs solitudes, travailler à (re)composer une famille. Solitude/Troupe/Famille… Tout un parcours qui rejoint presque, voire à l’envers, celui de la pièce. Nous travaillons donc à faire se déployer nos « antennes » et à créer une « famille »… les séances de travail physique tous ensemble nous aident beaucoup à cela : trouver un langage commun de gestes, de mots… La pièce parle beaucoup de deuil, mais aussi et avant tout d’élans de vie. Et il est capital de ne pas faire abstraction de cette ironie désespérée, cet humour que contient le texte. Aller au-delà des solitudes pour partager ce qui peut être libérateur, comme une « caresse de consolation »… Catherine Marnas Propos recueillis par Fanny Mentré le 19 octobre 2012. 7


[…] en général, plus la chose à dire est importante, essentielle, plus il est impossible de la dire : c’est-à-dire : plus on a besoin de parler d’autre chose pour se faire comprendre par d’autres moyens que les mots qui ne suffisent plus. Jamais tu n’entendras dire à quelqu’un qui souffre de la solitude : « je suis seul », ce qui est ridicule et humiliant ; mais il te parlera d’un certain nombre de choses dérisoires, et le rapport s’établit entre deux êtres dans la mesure où ils se comprennent à travers ce dérisoire-là.

Bernard-Marie Koltès

Extrait d’une lettre à sa mère dans Lettres, Les Éditions de Minuit, 2009, pp. 299-300


Nous n’avons pas eu nos permissions aussitôt après le rapport ce soir parce que quelqu’un a laissé tomber son fusil pendant que le général britannique en visite nous passait en revue. J’ai raté le train de 5h52 et je suis arrivé une heure en retard à mon rendez-vous avec Muriel. Dîner à Lun Far’s, dans la 58e Rue. M. irritable et au bord des larmes pendant tout le dîner, vraiment bouleversée et effrayée. Sa mère pense que j’ai une personnalité de schizoïde. J’ai cru comprendre qu’elle avait parlé de moi à son psychiatre et qu’il est de son avis à mon sujet. Mme Fedder a demandé à sa fille de rechercher avec discrétion s’il y a eu des fous dans ma famille. J’ai cru comprendre que Muriel a eu la naïveté de lui dire d’où je tiens ces cicatrices sur mes poignets. Pauvre Muriel. Mais, d’après elle, cela inquiète moins sa mère que deux autres faits. Trois, pour être exact. Le premier : je fuis les gens et ne parviens pas à nouer des relations avec eux. Deux : visiblement, je suis bizarre parce que je n’ai pas séduit Muriel. Trois : il est manifeste que Mme Fedder a longuement réfléchi à une remarque que j’ai faite un soir pendant le dîner : j’ai dit que j’aimerais bien être un chat mort. La semaine dernière, à table, elle m’a demandé ce que j’avais envie de faire après l’armée. Avais-je l’intention de me remettre à enseigner dans la même université ? Avais-je l’intention d’enseigner, avant tout ? Serais-je intéressé par un travail à la radio, peut-être comme « commentateur » ? J’ai répondu que j’avais l’impression que la guerre risquait de durer très longtemps, et j’ai ajouté que ma seule certitude, c’était que, si jamais la paix revenait, j’aimerais bien être un chat mort. Mme Fedder a cru que c’était une plaisanterie – obscure d’ailleurs. Une plaisanterie très élaborée. Selon Muriel, elle me prend pour un bel esprit. Elle a donc cru que cette déclaration, faite avec le plus grand sérieux, était de celles qu’on doit accueillir avec un petit rire très musical. Son rire dut sans doute me distraire de mes pensées, car j’en oubliai de m’expliquer. J’ai expliqué à Muriel ce soir qu’un maître du bouddhisme zen à qui on demandait quelle était la chose la plus précieuse au monde a répondu que c’était un chat mort, parce que personne ne pouvait lui mettre un prix sur le dos. Jerome David Salinger

Dressez haut la poutre maîtresse, charpentiers, trad. Bernard Willerval, Éd. Robert Laffont, coll. Pavillons poche, 2009, pp.92-93

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Cette foutue maison pue le fantôme. Ça m’est égal d’être hanté par un fantôme mort, mais je ne peux pas supporter de l’être par un fantôme seulement à moitié crevé. Jerome David Salinger, Franny et Zooey

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Dans les villes actuelles, le seul lieu – hélas encore vers la périphérie – où un théâtre pourrait être construit, c’est le cimetière. Le choix servira aussi bien le cimetière que le théâtre. L’architecte du théâtre ne pourra pas supporter les niaises constructions où les familles enferment leurs morts. Raser les chapelles. Peut-être conserver quelques ruines : un morceau de colonne, un fronton, une aile d’ange, une urne cassée, pour indiquer qu’une indignation vengeresse a voulu ce premier drame afin que la végétation, peut-être aussi une herbe forte, nées dans l’ensemble des corps pourrissants, égalisent le champ des morts. Si un emplacement est réservé pour le théâtre, le public devra passer par des chemins (pour y venir et s’en aller) qui longeront les tombes. Qu’on songe à ce que serait la sortie des spectateurs après le Don Juan de Mozart, s’en allant parmi les morts couchés dans la terre, avant de rentrer dans la vie profane. Les conversations ni le silence ne seraient les mêmes qu’à la sortie d’un théâtre parigot. La mort serait à la fois plus proche et plus légère, le théâtre plus grave. Il y a d’autres raisons. Elles sont plus subtiles. C’est à vous de les découvrir en vous sans les définir ni les nommer.

Si je parle d’un théâtre parmi les tombes c’est parce que le mot de mort est aujourd’hui ténébreux, et dans un monde qui semble aller si gaillardement vers la luminosité analyste, plus rien ne protégeant nos paupières translucides, comme Mallarmé, je crois qu’il faut ajouter un peu de ténèbres.

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Jean Genet

L’étrange mot d’… dans Jean Genet, Théâtre complet, La Pléiade, 2002, pp. 884 et 888


Je me suis mis dans la tête l’idée que l’université était un lieu de plus dans le monde où on accumulait des trésors. Un lieu stupide, insensé. Et je n’ai pas pu me débarrasser de cette idée-là. Je parle d’un trésor et je veux dire un trésor, bon sang ! Quelle différence ça fait si le trésor est de l’argent, des titres, de la culture ou même des simples connaissances ? Ça me paraissait exactement pareil une fois qu’on avait retiré l’emballage, et je n’ai pas changé d’avis. Quelquefois je pense que la connaissance, quand c’est de la connaissance accumulée pour le plaisir de connaître, est ce qu’il y a de pire. Enfin, c’est ce qu’il y a de moins excusable.

Jerome David Salinger

Franny et Zooey, trad. Bernard Willerval, Éd. Robert Laffont, coll. pavillons poche, 2010, p. 188

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Le jour où j’irai consulter un psychiatre, j’espère de tout cœur qu’il aura assez d’intuition pour faire venir aussi un dermatologue, un spécialiste des mains. J’ai des cicatrices sur les mains qui me viennent d’avoir touché certaines personnes. Un jour, dans le parc, alors que Franny était encore dans sa voiture d’enfant, j’ai posé la main sur le dessus duveteux de son crâne et je l’y ai laissée trop longtemps. Un autre jour, avec Zooey, au Loew de la 72e Rue, pendant un film idiot. Il avait six ou sept ans, et il s’était réfugié sous le fauteuil pour éviter de regarder une scène pénible. Je mis la main sur sa tête. Certaines têtes, certaines couleurs, certaines textures de cheveux humains me laissent des marques permanentes. D’autres choses aussi : Charlotte, un jour, s’enfuit loin de moi, sortit du studio en courant, et je l’attrapai par sa robe pour l’arrêter, pour la retenir à mes côtés. Elle avait une robe de coton jaune que j’aimais beaucoup parce qu’elle était trop longue pour elle. J’ai toujours une marque jaune citron sur ma paume droite. Oh ! mon Dieu ! si ce que j’ai porte quelque nom savant, c’est que je suis un paranoïaque à l’envers. Je soupçonne les autres de faire des complots pour me rendre heureux.

Jerome David Salinger

Dressez haut la poutre maîtresse, charpentiers, trad. Bernard Willerval, Éd. Robert Laffont, coll. Pavillons poche, 2009, pp. 98-99

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Tous les morts sont ivres de pluie vieille et sale Au cimetière étrange de Lofoten. L’horloge du dégel tictaque lointaine Au cœur des cercueils pauvres de Lofoten. Et grâce aux trous creusés par le noir printemps Les corbeaux sont gras de froide chair humaine ; Et grâce au maigre vent à la voix d’enfant Le sommeil est doux aux morts de Lofoten. Je ne verrai très probablement jamais Ni la mer ni les tombes de Lofoten Et pourtant c’est en moi comme si j’aimais Ce lointain coin de terre et toute sa peine. Vous disparus, vous suicidés, vous lointaines Au cimetière étranger de Lofoten – Le nom sonne à mon oreille étrange et doux, Vraiment, dites-moi, dormez-vous, dormez-vous ? – Tu pourrais me conter des choses plus drôles Beau claret dont ma coupe d’argent est pleine, Des histoires plus charmantes ou moins folles ; Laisse-moi tranquille avec ton Lofoten. Il fait bon. Dans le foyer doucement traîne La voix du plus mélancolique des mois. – Ah ! les morts, y compris ceux de Lofoten – Les morts, les morts sont au fond moins morts que moi...

Lubicz Milosz

Tous les morts sont ivres… dans O.V., Poésies 1, Éd. André Silvaire, 2003

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Never, that order of things is a matter for bourgeois ; and out of that order, cleverness is nothing but a piece of jewelry that the bourgeois whish to wear on their fingers in order thus to dazzle even more the populace... 20

Jamais, cet ordre de choses est une affaire de bourgeois ; et en dehors de cet ordre, l'intelligence n'est qu'un bijou que les bourgeois veulent porter à leur doigt pour éblouir encore plus le peuple...

Bernard-Marie Koltès

Phrase que dit Le Rouquin en anglais au téléphone dans la dernière scène de Sallinger.


BiogrAphie Catherine Marnas Détentrice d’une maîtrise de Lettres Modernes et d’un D.E.A. de Sémiologie Théâtrale, Catherine Marnas s’est formée à la mise en scène auprès de deux grands noms du théâtre contemporain, Antoine Vitez (1983 – 1984) et Georges Lavaudant (1987 – 1994). En parallèle, elle fonde la COMPAGNIE DRAMATIQUE PARNAS dédiée presque exclusivement au répertoire contemporain. Animée par un souci constant de travailler une matière toujours en prise avec le monde, elle s’attache à faire entendre l’écriture d’auteurs comme Dubillard, Copi, Frisch, Py, Pasolini, Rebotier, Valletti... Quelques « classiques du XXe siècle » jalonnent son parcours, tel que Brecht ou encore des auteurs de référence – sans cesse à interroger – que sont Molière, Shakespeare, Tchekhov. Bernard-Marie Koltès est son auteur fétiche. Elle met en scène plusieurs de ses textes en France et à l’étranger, ouvrant de nouvelles perspectives dans l’œuvre de Koltès. Catherine Marnas revendique un théâtre « populaire » et « généreux », où la représentation théâtrale se conçoit comme un acte de la pensée et source de plaisir. Artiste associée de 1994 à 2012 à La passerelle, scène nationale de Gap et des Alpes du Sud et de 2005 à 2012 aux Salins, scène nationale de Martigues, la direction artistique du futur pôle théâtre de la Friche Belle de Mai lui sera confiée en 2013. Installée à Marseille depuis 1997, la Compagnie PARNAS est impliquée très fortement et au quotidien dans ses activités en Région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Elle s’appuie sur une troupe de comédiens permanents rejoints par d’autres compagnons fidèles comme le scénographe, la costumière, le créateur son… Sa volonté de confronter son théâtre à l’altérité, son goût des croisements, la curiosité du frottement avec d’autres cultures emmènent régulièrement Catherine Marnas et sa Compagnie dans de nombreuses aventures à l’étranger en Amérique latine et en Asie. Depuis son entrée dans le théâtre, Catherine Marnas a toujours conjugué création, direction, transmission et formation de l'acteur. Elle anime des stages professionnels et intervient en milieu scolaire. Elle a été professeur d’interprétation au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris de 1998 à 2001 et enseigne à l’École Régionale d’Acteurs de Cannes. La saison dernière, elle a travaillé avec les élèves du groupe 41 de l’École du TNS sur Sallinger. Son adaptation du roman de Nancy Huston, Lignes de faille, a été présentée en avril 2011 en salle Koltès.

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Les comédiens *Comédiens de la troupe du TNS **Comédiens de la Cie dramatique Parnas Muriel Inès Amat* Anna (sœur du Rouquin et de Leslie) Après des études au Conservatoire national de Région de Bordeaux et au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris (promotion 1994), Muriel Inès Amat joue dans de nombreux spectacles, dont Le Sang de Jean Vauthier mis en scène par Gérard Laurent et La Nouvelle mandragore du même auteur dans la mise en scène de Jean-Louis Thamin en 1990. Elle commence un compagnonnage avec Laurent Laffargue en 1992 avec L’Épreuve et La Fausse Suivante de Marivaux (1997), et le poursuit avec Dépannage de Pauline Sales (1999), Le Songe d’une nuit d’été, Othello et Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare (2000/2002/2004) et Terminus de Daniel Keene (2002). Elle joue dans Les Trois Mousquetaires d’après Alexandre Dumas mis en scène par Jean-Marie Lecocq et Anatole d’Arthur Schnitzler mis en scène par Louis-Do de Lencquesaing (1995). Elle joue également dans L’Éloge du Cycle (Tour de France de Gilles Costaz) mis en scène par Anne-Marie Lazarini et René Loyon (1997) ; dans deux mises en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota : Tanto Amor Desperdiçado (Peines d’amour perdues) de Shakespeare (2007/2008) et Casimir et Caroline de Horvath (2008/2010). Au cinéma, elle tourne sous la direction de Pierre Grange (En mai fais ce qu’il te plaît), Nicole Garcia (L’Adversaire), Étienne Chatillez (La Confiance règne). Elle participe à plusieurs courts-métrages dont Politiquement correct de Pierre Grange, Lartigue expose de Bernard Blancan, Heures sup de Mark Eacersall et Cap Nord de Sandrine Rinaldi. Elle joue dans Un Paysage sur la tombe de Fanny Mentré mis en scène par l’auteur (1994-1996). Sous la direction de Julie Brochen, elle joue dans Penthésilée de Kleist (1998) puis Hanjo de Mishima (2005/2006). Depuis septembre 2009, Muriel Inès Amat est comédienne de la troupe du TNS. Elle incarne Varia dans La Cerisaie de Tchekhov créé en 2010, Elvire dans Dom Juan de Molière créé en 2011, mis en scène par Julie Brochen. Elle est La mère de Hoik dans Ce qui évolue, ce qui demeure de Howard Barker mis en scène par Fanny Mentré en 2011. Elle joue Ygerne, Arcade et Berthe dans Graal théâtre - Merlin l'enchanteur, mis en scène par Julie Brochen et Christian Schiaretti en mai 2012.

Fred Cacheux* Leslie (frère du Rouquin)

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Formé au Conservatoire national supérieur d'art dramatique (promotion 98), il débute sur scène en 1999 dans Les Colonnes de Buren, texte et mise en scène d'Alexandre Semjonovic, puis se produit la même année dans Le Decameron de Boccace mis en scène par Jean Boillot, La Tête dans les nuages de Delaruelle mis en scène par Jean Bouchaud et Alors, Entonces, atelier franco-mexicain dirigé par Catherine Marnas. En 2000, il joue dans Le jour se lève, Léopold de Valletti mis en scène par Jacques Nichet, Le Corps et la Fable du ciel de Supervielle mis en scène par Marc Le Glatin, Loué soit le progrès de Motton mis en scène par Lukas Hemleb et dans Guybal Velleytar de Witkiewicz mis en scène par David Maisse, puis en 2001 dans deux spectacles dirigés par Anne Alvaro : L'Île des esclaves et L'Épreuve de Marivaux. La même année, il chante, danse et joue dans le spectacle musical de Laurent Pelly C'est pas la vie ? Entre 2002 et 2007, il travaille sous la direction de Isabelle Janier (Roméo et Juliette de Shakespeare), Jorge Lavelli (Le Désarroi de M. Peters de Miller), Dominique Léandri (L'Ombre de la vallée de Synge), Vincent Primault (Pourquoi mes frères et moi on est parti de Hédi Tillette de Clermont Tonnerre), Alain Françon (Ivanov de Tchekhov, E. Roman dit de Danis). Sous la direction de Julie Brochen, il joue et chante dans L'Histoire vraie de la Périchole d'après Offenbach (Festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence), puis au Festival d'Avignon 2007 dans L'Échange de Paul Claudel. Depuis septembre 2009, il est comédien de la troupe du TNS. Il y interprète Iacha dans La Cerisaie de Tchekhov (repris à l'Odéon-Théâtre de l'Europe), Dom Carlos dans Dom Juan de Molière mis en scène par Julie Brochen. Et Slee dans Ce qui évolue, ce qui demeure de Howard Barker mis en scène par Fanny Mentré en 2011. Il joue Blaise de Northombrelande dans Graal théâtre - Merlin l'enchanteur, mis en scène par Julie Brochen et Christian Schiaretti en mai 2012. Également metteur en scène, il crée la comédie anglaise de Jez Butterworth, Mojo, puis Port du casque obligatoire de Klara Vidic. En 2008 il met en scène, produit et joue avec David Martins un spectacle pour jeune public Mammouth Toujours !, et récemment L'Histoire du tigre de Dario Fo.


Marie Desgranges* Carole (veuve du Rouquin) Après une formation au CNSAD (1992 /1995) sous la direction notamment de Madeleine Marion, Daniel Mesguich, Stuart Seide, elle rencontre Julie Brochen avec laquelle elle entamera un véritable compagnonnage : La Cagnotte de Labiche (1994), Penthésilé de Kleist, Le Décameron des femmes d’après Voznesinskaya (1998), L’Histoire vraie de la Perichole d'après Offenbach (2006), Hanjo de Mishima (2007) et le reprise de La Cagnotte au TNS en 2009. Elle travaille également sous la direction de Pierre Diot dans Hortense a dit « J’m’en fous ! » de Feydeau, avec Robert Cantarella dans Oncle Vania de Tchekov (1996) et Le Marchand de Venise de Shakespeare (2000) ; avec Bernard Sobel dans Zakat de Babel (1997) et à plusieurs reprises avec Gerard Watkins auteur et metteur en scène de Suivez-moi (1999), Dans la forêt lointaine (2001), Icône (2004) et sous la diction de Simon Abkarian Titus Andronicus de Shakespeare et de Véronique Bellegarde Cloud tectonics de Rivera (2003). Elle joue Guenièvre avec Jorge Lavelli dans Merlin de Tankred Dorst, puis Phèdre de Sénèque au Théâtre des Amandiers sous la direction de Julie Recoing et elle rejoint le groupe Incognito pour Le Cabaret des Utopies (2010). Au cinéma, elle tourne avec Bertrand Tavernier dans Laissez-passer (2000), Dante Desarthe dans Cours toujours, Pascal Lahmani dans Terre promise et Monsieur Bourel, Charlotte Erlih dans Eaux troubles (2008), Louis Becker dans Les papas du dimanche (2011). À la télévision, elle tourne avec Cathy Verney dans Hard, Thierry Petit, Fabrice Cazeneuve, Jacques Renard, Philippe Triboit, Christian Faure… Marie Desgranges est également chanteuse du groupe « Marie et Les Machines » ; elle compose des chansons pour les « Sea girls » et la musique pour le théâtre, notamment pour Dans la foret lointaine de Gérard Watkins. Elle est comédienne de la troupe du TNS depuis septembre 2011. Elle joue Viviane dans Graal théâtre – Merlin l'enchanteur, mis en scène par Julie Brochen et Christian Schiaretti en mai 2012 et Mathurine et La Suivante d'Elvire dans la reprise de Dom Juan, mise en scène par Julie Brochen en septembre 2012.

Antoine Hamel* Le Rouquin Formé au sein du Conservatoire national supérieur d'art dramatique, il reçoit parallèlement une formation musicale auprès d'Alain Zaepfel, Vincent Leterme et Françoise Rondeleux. Durant ses trois années de formation, il joue dans Prométhée enchaîné d'Eschyle et La Nuit des Rois de Shakespeare mis en scène par Andrzej Seweryn à la Comédie-Française, La Manie de la villégiature de Goldoni mis en scène par Muriel Mayette, Les Labdacides autour de Sophocle mis en scène par Joël Jouanneau, Je danse comme Jésus sur le vaste océan autour de Musset mis en scène par Catherine Hiégel, Le Chant du cygne de Mario Gonzales, Un Songe de Shakespeare mis en scène par Georges Lavaudant. À sa sortie, il joue dans Célébration et Le Monte-Plats d'Harold Pinter mis en scène par Alexandre Zeff, Variations-Martin Crimp dans le cadre de la 12e édition de « Paroles d'acteurs » organisé par l'ADAMI et mis en scène par Joël Jouanneau. Sous la direction de Julie Brochen, il joue dans Brecht, Eisler, Weill, Le Condamné à mort de Genet, L'Histoire vraie de la Périchole d'après La Périchole de Jacques Offenbach (Festival d'Aix-en-Provence de juillet 2006), L'Échange de Claudel, la reprise de La Cagnotte de Labiche au Festival international de Séoul et Dom Juan de Molière. Il est comédien de la troupe du TNS depuis septembre 2011. Il interprète Hergood et Il Signor dans Ce qui évolue, ce qui demeure de Howard Barker mis en scène par Fanny Mentré en 2011. Il joue Pellinor, Hervé de Rivel et Perceval dans Graal théâtre - Merlin l'enchanteur, mis en scène par Julie Brochen et Christian Schiaretti en mai 2012. Il se produit aussi dans des courts et des moyens métrages tels que Enculées de Laetitia Masson et Ma Belle Rebelle de Jean-Paul Civeyrac (Talents Cannes 2006-ADAMI), ainsi que dans des pièces radiophoniques diffusées sur France Culture (La Décennie rouge de Michel Deutsch, Les Nouvelles Confessions de William Boyd, Peter Pan de J.-M. Barrie). À la télévision, il travaille avec Alain Tasma et Christophe Douchand (Les Bleus-saisons 3 et 4), Stéphane Clavier (L'Épervier) et reçoit le prix d'interprétation masculine du Festival de Luchon 2010 pour Quatre garçons dans la nuit réalisé par Edwin Bailly et avec Rodolphe Tissot dans la série Ainsi soient-ils qui a reçu le prix de la meilleure série française en 2012.

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Franck Manzoni** Al (le père) Franck Manzoni s’est formé à l’École Jacques Lecoq, au Cours Saskia Cohen-Tanugi, à l’École du Théâtre national de Chaillot et au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris. Au théâtre, il a joué, entre autres, sous la direction de Jean-Marie Villégier, Hubert Colas, Yan Duffas, Jean Lacornerie, Gildas Milin, Ludovic Lagarde, Georges Lavaudant, Jacques Lassalle... Franck Manzoni travaille depuis 1997 avec Catherine Marnas. Comédien permanent de la Compagnie Parnas, il a joué dans L’Héritage de Bernard-Marie Koltès, Célibat de Tom Lanoye, Femmes, Guerre, Comédie de Thomas Brasch, Fragments Koltès d’après Bernard-Marie Koltès, Le Naufrage du Titanic de Hans Magnus Enzensberger, La Jeune Fille aux mains d’argent d’Olivier Py, Conte sur le pouvoir de Pier Paolo Pasolini, Eva Peron de Copi, Faust, ou la tragédie du savant (montage de textes), Les Chiens de conserve de Roland Dubillard, Sainte Jeanne des abattoirs de Bertolt Brecht, Vengeance tardive de Jacques Rebotier, Le Retour au désert de Bernard-Marie Koltès, Le Crabe et le Hanneton (montage de textes), Le Banquet fabulateur (montage de textes), Lignes de faille de Nancy Huston. Franck Manzoni est assistant à la mise en scène de Catherine Marnas pour un projet réalisé avec des comédiens Khmers au Cambodge L’Affaire de la rue Lourcine d’Eugène Labiche et aussi pour le spectacle des 3e année de l’ERAC L’Île de Dieu de Gregory Motton. En 2008, pour la première fois, il passe à la mise en scène avec un texte de Jules Laforgue, Hamlet ou les suites de la piété filiale. L’année suivante, toujours dans le cadre des relations tissées avec le Centre culturel français de Phnon Pemh (Cambodge), il met en scène des comédiens Khmers dans La Jeune Fille, le diable et le moulin d’Olivier Py. Il monte également L’Avare de Molière. Au cinéma, il a joué sous la direction de Cédric Klapisch (Chacun cherche son chat), Yves Angelo (Les Âmes grises), Dante Desarthe, Marie Vermillard. Pour la télévision, Frank Manzoni a joué sous la direction de Philippe Lefebvre, Olivier Panchot, Josée Dayan, Didier Lepêcheur et Christophe Douchand.

Olivier Pauls** Henri (confident de Leslie)

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Olivier Pauls a suivi sa formation de comédien à l’Entrée des Artistes à Paris (LEDA, Yves Pignot) et à l’École du TNS (Théâtre National de Strasbourg). Au théâtre, il a joué sous la direction de Jean-Marie Villégier, Jean-Louis Hourdin, Catherine Dasté, Marco Baliani, Catherine Marnas, Nordin Lahlou, avant d’intégrer la compagnie Parnas avec laquelle il travaille de façon permanente depuis 2004. Avec Catherine Marnas, il joue dans Les Chiens de Conserve de Rolland Dubillard, Lilith, Sainte Jeanne des Abattoirs de Bertolt Brecht, Vengeance Tardive de Jacques Rebotier, Le Temps suspendu, Le Crabe et le Hanneton, Le Retour au désert de BernardMarie Koltès, Happy end de Michèle Sigal, Le Banquet fabulateur, Il Convivio, Usted Esta Aqui de Barbara Colio, Lignes de faille de Nancy Huston. Au sein de la compagnie Parnas, il joue dans Hamlet de Jules Laforgue mis en scène par Franck Manzoni qu’il assiste également dans sa mise en scène de L’Avare à Phnom Penh (Cambodge). En parallèle, Olivier Pauls a suivi une formation musicale (piano et chant), notamment à la Bill Evans Academy à Paris. Entre 1984 et 2003, il met en scène plusieurs spectacles avec des enfants et des adolescents musiciens et chanteurs. En 1998, il met en scène les Yiddishs Papas et Mamas à Strasbourg. En 2008, il met en scène Oscar et Moi (danse) pour la compagnie Le Nomade Village aux Salins (Martigues), La Dernière Contrebasse à Las Vegas avec l’Ensemble Télémaque (Montévidéo, Marseille). En 2009, Desperate Singers, toujours avec Télémaque, au théâtre des Bouffes du Nord à Paris. En 2010, il participe à « Buk » avec un groupe de jazzmen emmené par Christophe Leloil sur des textes de Charles Bukowsky à l’Alcazar de Marseille. Depuis 2009, il organise à Marseille au sein d’un collectif d’artistes, un événement festif semestriel : « Le Bouillon Marseillais ».


Cécile Péricone* June (confidente de Carole) Formée au Cours Florent puis à L'École du Théâtre national de Chaillot, elle entre en 2002 au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris. À sa sortie, elle joue Quartett de Heiner Müller sous la direction de Félicité Chaton et Olivier Coulon au Théâtre de la Vignette à Montpellier. Elle joue sous la direction de Gloria Paris dans Filumena Marturano d'Eduardo de Fillippo (Théâtre de l'Athénée, 2006), puis plusieurs textes écrits et mis en scène par Jean-François Mariotti : Gabegie (studio de l'Ermitage et Théâtre du Rond-Point, 2007/2008), Une Histoire du monde (studio de l'Ermitage, 2008), Gabegie Grand Guignol (Montreuil et Ciné Théâtre 13, 2009). Elle travaille pour la première fois sous la direction de Julie Brochen en 2005 à partir d'extraits du Condamné à Mort de Jean Genet et de Baal de Bertolt Brecht présentés à l'Auditorium du Louvre. Elle la retrouve l'année suivante pour la création de L'Histoire vraie de la Périchole d'après Offenbach au festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence, puis en 2008 pour incarner Lechy dans L'Échange de Claudel. Depuis septembre 2009, Cécile Péricone est comédienne de la troupe du TNS. Elle incarne Charlotta Ivanovna dans La Cerisaie de Tchekhov créé en avril 2010 et Gusman et la Statue du Commandeur dans Dom Juan de Molière. Elle interprète Hoik dans Ce qui évolue, ce qui demeure de Howard Barker mis en scène par Fanny Mentré en 2011. Elle joue Morgane dans Graal théâtre - Merlin l'enchanteur, mis en scène par Julie Brochen et Christian Schiaretti en mai 2012.

Bénédicte Simon** Ma (la mère) Durant sa formation – Cours Florent, Conservatoire national de Bordeaux (section professionnelle), Cours de Annie Noël (Paris) – elle participe à plusieurs créations à Bordeaux (Compagnie Fartov et Belcher) et avec Annie Noël à Paris (Compagnie du Sapajou) . Très vite, elle décide de s’engager dans le travail de la Compagnie du Marché aux Grains, dirigée par Pierre Diependaële et implantée à Bouxwiller en Alsace. Pendant huit ans, elle joue dans toutes les créations de la compagnie, notamment dans Le Double Café d'après Carlo Goldoni et Rainer Werner Fassbinder, Maîtres et valets (montage de textes du XVIIIe siècle), We'll Shake d'après Troïlus et Cressida de William Shakespeare, Comédies françaises (pièces en un acte de Eugène Labiche et Georges Feydeau), La Vie est rêve de Pedro Calderon de la Barca. Elle joue aussi sous la direction de Pierre Voltz (Polyeucte de Pierre Corneille), Francisco Moura (Le Marin de Fernando Pessoa), Lakis Karalis (Oresteia d'après Eschyle), Nicole Yani (L'Éloge de la rage d'après Antigone de Henri Bauchau), Yan Duffas (Psyché de Molière), Franck Manzoni (Hamlet ou les suites de la piété filiale de Jules Laforgue), Michel Piquemale (Le Roi David de Arthur Honnegger), Thierry Machuel (Une femme de parole de Sophia de Mello Breyner). Elle travaille avec la Compagnie Parnas depuis 2005. Avec Catherine Marnas, elle joue dans Lilith (montage de textes), Sainte Jeanne des abattoirs de Bertolt Brecht, Vengeance tardive de Jacques Rebotier, Le Crabe et le Hanneton (montage de textes), Le Retour au désert de Bernard-Marie Koltès, Happy end de Michèle Sigal, Il Convivio (montage de textes), Lignes de faille de Nancy Huston. Elle est également assistante à la mise en scène à ses côtés pour le spectacle Si un chien rencontre un chat (textes de Bernard-Marie Koltès).

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Directrice de la publication Julie Brochen Réalisation du programme Fanny Mentré avec la collaboration de Éric de La Cruz Crédits Photos des répétitions et des comédiens : Pierre Grosbois • www.pierregrosbois.com Illustrations : p. 4 Marine à Da Nang, Vietnam (Records of the U.S. Marine Corps) • p. 8 Anne-Laure Maison Tableau d'intimités • p. 17 Thaneeya Mcardle • p. 18 Gregory Crewdson Beneath the roses • p. 20 Gregory Crewdson Beneath the roses • p. 26 Pierre Alechinsky La jeune fille et la mort Graphisme Tania Giemza 26

Édité par le Théâtre National de Strasbourg Kehler Druck/Kehl – Novembre 2012

Abonnements / Location 03 88 24 88 24 1, avenue de la Marseillaise BP 40184 F-67005 Strasbourg Cedex Téléphone : 03 88 24 88 00 Télécopie : 03 88 37 37 71 tns@tns.fr www.tns.fr


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SAison 12-13


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