Programme Maitre Puntila et son Valet Matti

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Côté public Séance spéciale Audiodescription Mardi 26 mars 2

Atelier critique Atelier ouvert à tous et animé par Barbara Engelhardt, journaliste Lundi 18 mars à 19h à la Librairie Quai des Brumes Théâtre en pensées : « Présences de Brecht » Rencontre animée par Armelle Talbot (UdS) avec Jean-Louis Hourdin et Guy Pierre Couleau Lundi 25 mars à 20h au TNS Bord de plateau à l’issue de la représentation Mardi 26 mars Du théâtre à l’écran La projection au Cinéma Star de VENTRE GLACÉS de Slatan Dudow sur un scénario de Bertolt Brecht prévue le 18 mars est ANNULÉE. c


MAÎTRE PUNTILA ET SON VALET MATTI

De Bertolt Brecht • Mise en scène Guy Pierre Couleau Traduction de l’allemand Michel Cadot Assistanat à la mise en scène Caroline Pecheny Scénographie Raymond Sarti Lumières Laurent Schneegans Musique Paul Dessau et Philippe Miller Costumes Sabine Siegwalt Direction de production Nadja Leriche Avec Pierre-Alain Chapuis Puntila Luc-Antoine Diquero Matti Sébastien Desjours L'attaché, Le malingre François Kergourlay L'avocat, Un gros homme Nolwenn Korbell Emma la contrebandière Pauline Ribat La téléphoniste, Fina la femme de chambre Rainer Sievert Le maître d'hôtel, Le vétérinaire, Surkkala le rouge, Le pasteur Fanny Sintes La pharmacienne, Laïna la cuisinière Serge Tranvouez Le juge Jessica Vedel L'ouvrier, La femme du pasteur Clémentine Verdier Eva Puntila Équipes techniques du Centre Dramatique de l’Est Régies générale et son François Chaussebourg Régie lumière François Maillot Régie plateau Joséphine Barrabes Habilleuse Camille Humbert du TNS Régie générale Stéphane Descombes Régie lumière Patrick Descac Électricien Didier Mancho Régie son Hubert Pichot Régie plateau Alain Meilhac Habilleuse Anne Richert Lingère Angèle Maillard Du mardi 19 au mercredi 27 mars 2013 Horaires du lundi au samedi à 20h Relâche dimanche 24 Salle Koltès Durée 3h15 (sans entracte) Production Comédie De l’Est-Centre Dramatique National d’Alsace En coproduction avec le Théâtre Firmin Gémier/La Piscine-Scènes Vosges/Épinal, La Coupole-Saint-Louis, Le théâtre des Quartiers d’Ivry. Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National > Première le 9 octobre 2012 à la Comédie De l’Est-CDN d’Alsace > Maître Puntila et son Valet Matti est publié par L’Arche, éditeur et agent théâtral du texte représenté, 1983.

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Nicolas de StaĂŤl Les Bouteilles 4


Notes pour la mise en scène de Maître Puntila et son valet Matti « Le nouveau théâtre est simplement le théâtre d’une humanité qui s’est mise à s’aider elle-même » Bertolt Brecht – Journal de travail, Finlande août 1940 À la lecture de Maître Puntila et son Valet Matti, la première chose qui me parle est la question de la domination d’un homme par un autre homme. Puntila domine son valet Matti ainsi que toutes sortes de personnes qu’il va croiser et rencontrer au cours de son trajet à travers les villages finlandais. À chaque occasion qui lui sera donnée, Puntila se comportera en maître, c’est-à-dire plus exactement en dominateur sur l’autre, face à lui. Non seulement il imposera une loi, un lien de domination vers son semblable, mais plus encore il cherchera sans vergogne à en tirer profit. Puntila asservit à sa puissance quiconque se met en travers de son chemin, et ceci par tous les moyens : séduction, intimidation, violence ou apitoiement. Puntila est un despote peu éclairé et même assombri par les vapeurs de l’alcool. Cet homme-là « ne trouve rien ni de trop chaud ni de trop froid pour lui », ainsi qu’aurait pu le dire Sganarelle en son temps vis-à-vis de Dom Juan. Il y a en effet une figure inversée du couple Dom JuanSganarelle dans ce tandem Puntila-Matti et ce n’est certes pas le hasard qui fera écrire à Brecht une version de la pièce de Molière en 1953 : ce thème du maître et de son valet souffre-douleur, en référence à Diderot et son Jacques le fataliste, aura inspiré Brecht tout au long de sa vie. Cette attitude, ce comportement devenu une seconde nature ne s’invente pas seul : le contact de l’argent et d’une certaine forme de pouvoir matériel fait de l’individu Puntila un être profondément dévoyé et qui dévoiera tous les rapports autour de lui. Rien de simple ne peut exister entre Puntila et les autres, rien de sain ne doit régir les rapports qu’il entretient ou qu’il crée avec ceux qui l’entourent, rien de clair non plus dans les intentions qui le conduiront à choisir de privilégier l’un ou de disgracier l‘autre. Puntila est complexe, mais il est sans doute la figure métaphorique d’une certaine face du monde selon Brecht. Et cette métaphore nous dit bien à quel point il est impossible de nous cacher à nous-mêmes ce que nous sommes, dans nos volontés de puissance comme dans nos efforts de raison. Puntila et son valet Matti, autre face de lui-même, sont bien en effet les deux visages d’un même être intemporel et universel : l’homme dans sa duplicité, alternativement porté vers la douceur du partage généreux et altruiste ou bien aliéné d’un égoïsme profond, qui le rend dépendant de sa propre méchanceté. Puntila asservissant Matti à sa sombre volonté de puissance ne réussit en rien à régner sur un autre. Bien au contraire, il s’aliène à sa propre cruauté et ne se rend que dépendant de lui-même. Guy Pierre Couleau

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On ne regrette jamais ce qu’on n’a jamais eu. Le chagrin ne vient qu’après le plaisir et toujours, à la connaissance du malheur, se joint le souvenir de quelque joie passée. La nature de l’homme est d’être libre et de vouloir l’être, mais il prend facilement un autre pli lorsque l’éducation le lui donne. Disons donc que, si toutes choses deviennent naturelles à l’homme lorsqu’il s’y habitue, seul reste dans sa nature celui qui ne désire que les choses simples et non altérées. Ainsi la première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude. Voilà ce qui arrive aux plus braves chevaux qui d’abord mordent leur frein, et après s’en jouent, qui regimbant naguère sous la selle, se présentent maintenant d’eux-mêmes sous le harnais et, tout fiers, se rengorgent sous l’armure. Ils disent qu’ils ont toujours été sujets, que leurs pères ont vécu ainsi. Ils pensent qu’ils sont tenus d’endurer le mal, s’en persuadent par des exemples et consolident eux-mêmes, par la durée, la possession de ceux qui les tyrannisent. Mais en vérité les années ne donnent jamais le droit de mal faire. Elles accroissent l’injure. Il s’en trouve toujours certains, mieux nés que les autres, qui sentent le poids du joug et ne peuvent se retenir de le secouer, qui ne s’apprivoisent jamais à la sujétion et qui, comme Ulysse cherchait par terre et par mer à revoir la fumée de sa maison, n’ont garde d’oublier leurs droits naturels, leurs origines, leur état premier, et s’empressent de les revendiquer en toute occasion. Ceux-là, ayant l’entendement net et l’esprit clairvoyant, ne se contentent pas, comme les ignorants, de voir ce qui est à leurs pieds sans regarder ni derrière ni devant. Ils se remémorent les choses passées pour juger le présent et prévoir l’avenir. Ce sont eux qui, ayant d’eux-mêmes la tête bien faite, l’ont encore affinée par l’étude et le savoir. Ceux-là, quand la liberté serait entièrement perdue et bannie de ce monde, l’imaginent et la sentent en leur esprit, et la savourent. Et la servitude les dégoûte, pour si bien qu’on l’accoutre.

Étienne de La Boétie

Discours de la servitude volontaire, trad. en français moderne Séverine Auffret, Éditions Mille et une nuits, 1995, pp.26-27


7 Egon Schiele Portrait d'un gros homme


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JACQUES. – Stipulons : 1° qu’attendu qu’il est écrit làhaut que je vous suis essentiel, et que je sens, que je sais que vous ne pouvez pas vous passer de moi, j’abuserai de ces avantages toutes et quantes fois que l’occasion s’en présentera. LE MAÎTRE. – Mais, Jacques, on n’a jamais rien stipulé de pareil. JACQUES. – Stipulé ou non stipulé, cela s’est fait de tous les temps, se fait aujourd’hui, et se fera tant que le monde durera. Croyez-vous que les autres n’aient pas cherché comme vous à se soustraire à ce décret, et que vous serez plus habile qu’eux ? Défaites-vous de cette idée, et soumettez-vous à la foi d’un besoin dont il n’est pas en votre pouvoir de vous affranchir. Stipulons : 2° qu’attendu qu’il est aussi impossible à Jacques de ne pas connaître son ascendant et sa force sur son maître, qu'à son maître de méconnaître sa faiblesse et de se dépouiller de son indulgence, il faut que Jacques soit insolent, et que, pour la paix, son maître ne s’en aperçoive pas. Tout cela s’est arrangé à notre insu, tout cela fut scellé là-haut au moment où la nature fit Jacques et son maître. Il fut arrêté que vous auriez le titre, et que j’aurais la chose. Si vous vouliez vous opposer à la volonté de nature, vous n’y feriez que de l’eau claire. LE MAÎTRE. – Mais, à ce compte, ton lot vaudrait mieux que le mien. JACQUES. – Qui vous le dispute ? LE MAÎTRE. – Mais, à ce compte, je n’ai qu’à prendre ta place et te mettre à la mienne. JACQUES. – Savez-vous ce qui en arriverait ? Vous y perdriez le titre, et vous n’auriez pas la chose. Restons comme nous sommes, nous sommes fort bien tous deux ; et que le reste de notre vie soit employé à faire un proverbe.

Denis Diderot

Jacques le fataliste et son Maître, Éd. Flammarion, 2012, pp. 198-199


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Mange l’aigle, dit Héraclès. Mais Prométhée ne pouvait comprendre le sens de ses paroles. De plus, il savait bien que l’aigle avait été son dernier lien avec les dieux et ses coups de bec quotidiens la mémoire qu’ils gardaient de lui. Plus agité que jamais dans ses chaînes, il injuria son libérateur, le traitant d’assassin, et essaya de lui cracher à la figure. Pendant ce temps, se tordant de dégoût, Héraclès cherchait les liens avec lesquels l’enragé était enchaîné à sa prison. Le temps, les intempéries et la fiente avaient rendu impossible de distinguer entre chair et métal, et entre la pierre et ceux-ci. Desserrés par les mouvements plus violents du prisonnier, ils se laissèrent discerner. Il apparut qu’ils étaient dévorés par la rouille. Uniquement à l’endroit du sexe, la chaîne s’était soudée à la chair parce qu’au moins pendant ses deux premiers mille ans sur la pierre, Prométhée s’était occasionnellement masturbé. Ensuite, il est probable qu’il avait oublié aussi son sexe. De la libération, il lui resta une cicatrice. Prométhée aurait facilement pu se délivrer tout seul, s’il n’avait pas eu peur de l’aigle, sans arme et épuisé par les millénaires comme il l’était. Qu’il ait eu plus peur de la liberté que de l’oiseau, sa façon de se comporter pendant sa délivrance le montre. Criant et écumant, il défendit ses chaînes avec dents et ongles, contre l’intervention du libérateur. Une fois délivré, marchant sur les mains et les genoux, hurlant du supplice d’avoir à se mouvoir avec des membres engourdis, il réclamait à grands cris la place tranquille qu’il avait sur la pierre, sous l’aile protectrice de l’aigle, sans devoir se déplacer autrement que quand les dieux l’ordonnaient par des tremblements de terre occasionnels. Même quand il put de nouveau marcher, il fit des pieds et des mains pour ne pas descendre, comme un acteur qui ne veut pas quitter la scène.

Heiner Müller

Libération de Prométhée, dans Ciment, trad. Jean-Pierre Morel, Les Éditions de Minuit, pp. 36-37

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Comment ceux qui n’ont pu résister aux forces de destruction du vieux monde pourraientils construire le nouveau ? « Comment laisser au prolétariat le droit à diriger et lui accorder l’irresponsabilité* ? » Ce dilemme politique oblige à infléchir la fonction de la représentation. Le théâtre épique voulait naguère se donner « un spectateur qui transforme le monde ». Il s’estimait incompréhensible pour qui ne concevait pas le public comme « une réunion de transformateurs du monde (Weltänderen) qui reçoit un rapport sur le monde ». Si le théâtre épique, à l’heure du retour en Allemagne préférera s’appeler théâtre dialectique, ce n’est pas seulement pour souligner la fameuse « fonction sociale » de la représentation. C’est que cette fonction sociale ne peut plus s’identifier à l’action des destructeurs du vieux monde ni se soutenir de l’espérance du « nouveau millénaire ». C’est que l’Allemagne reçoit la révolution socialiste de la même façon que Goethe et Hegel reçurent la Révolution française, les chars russes succédant à l’empereur à cheval comme avènement de la dialectique. « Une fois de plus cette nation escroque une révolution par simple assimilation. » De la « foutue époque » qui est venue à la place du millénaire, la dialectique est elle l’expression quintessenciée : La dialectique qui tout agite pour tout calmer, qui métamorphose en chose fixe le flux des choses lui-même, qui « érige » la matière en idée, fournit bien à proprement parler le sac à malices de cette foutue époque. En même temps, cette Allemagne ne peut être comprise sans la dialectique, car il lui faut acquérir son unité en aggravant ses déchirements, elle obtient la liberté sous forme de diktat, etc. Tel est le fond du sac à malices qui se présente au théâtre dialectique : son effet n’est plus tourné vers une révolution à faire, mais pas davantage porté par une révolution faite. La révolution n’est plus à faire et elle n’a pas été faite : Il n’a pas été donné à l’Allemagne de connaître le processus purificateur d’une révolution. Ici, la grande transformation qui suit d’ordinaire une révolution s’est produite sans cette révolution. * Toutes les citations sont tirées du Journal de travail de Bertolt Brecht.

Jacques Rancière

Le gai savoir de Bertolt Brecht, dans Politique de la littérature, Éd. Galilée, 2007, pp. 133-134

Piet Mondrian Arbre rouge ; Pommier en fleurs ; Arbre ; Arbre gris

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HAMM. – […] Pourquoi restes-tu avec moi ? CLOV. – Pourquoi me gardes-tu ? HAMM. – Il n’y a personne d’autre. CLOV. – Il n’y a pas d’autre place. Samuel Beckett

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Romane Holderried Kaesdorf 2 Bohèmes en 3 phases


Ce faisant je me bats contre la nature. Et contre moi-même. Peu importent la foi que je confesse, les sottises que je crois : En vol, je suis Effectivement athée. Pendant dix millénaires Dès que les flots s’assombrissaient, Entre lumière et crépuscule, apparaissait au firmament inexorablement Dieu. Et de même Au-dessus des montagnes couvertes de glace Incorrigibles, les hommes ignorants recherchaient Dieu ; et de même au désert Il était dans les tempêtes de sable Et dans les villes il naissait de l’ordre incohérent Constituant les hommes en classes, car l’humanité se divise en deux : Exploitation et Ignorance ; mais La révolution le supprimera. Tracez Des routes à travers la montagne, et il s’évanouira L’eau le chassera du désert. La lumière Révèlera le vide et Il disparaîtra aussitôt. Donc, prenez votre part Du combat contre l’anachronique Aidez, vous aussi, à supprimer l’au-delà Et à éliminer tout Dieu, quel qu’il soit, Où qu’il paraisse. Un microscope plus puissant Lui sera fatal. Le perfectionnement des appareils Le chassera des airs. L’assainissement des villes L’anéantissement de la misère Le feront disparaître et le renverront Au premier millénaire. […]

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Bertolt Brecht

Combattre l’anachronique, dans Manuel pour habitants des villes, trad. Édouard Pfrimmer, L’Arche Éditeur, 2006, pp. 70-71


BiogrAphie Guy Pierre Couleau

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Metteur en scène, il est nommé en juillet 2008 à la direction de la Comédie De l’Est, Centre Dramatique Régional d’Alsace, à Colmar qui devient en 2012 un Centre Dramatique National. Il débute au théâtre comme acteur en 1986, dans des mises en scène de Stéphanie Loïk, Agathe Alexis ou Daniel Mesguich. Il réalise sa première mise en scène à L’Atalante en 1994 (Le Fusil de chasse de Yasushi Inoué), puis continue de jouer et de mettre en scène alternativement jusqu’en 1998, date à laquelle il décide de se consacrer uniquement à la mise en scène : Vers les cieux de Ödön von Horvath, 1995 – Netty d’après Anna Seghers, 1998 – Déjeuner chez Wittgenstein de Thomas Bernhard, 1998. En 1999, il met en scène Le Baladin du monde occidental de John M. Synge, puis fonde, en 2000, sa compagnie « Des Lumières et Des Ombres », qui devient associée au Moulin du Roc, Scène Nationale de Niort puis aux scènes nationales de Gap et d’Angoulême. En 2001, Le Sel de la terre, diptyque de Sue Glover et Frank McGuinness, est programmé au Festival d’Avignon. Ses plus récents travaux sont Rêves de Wajdi Mouawad (Niort puis Antony, 2005) ; L’Épreuve de Marivaux (Gap, 2005), Marilyn en chantée de Sue Glover (Angoulême, 2008), Les Justes d’Albert Camus (Gap et Athénée Théâtre Louis Jouvet en 2007), Les Mains sales de Jean-Paul Sartre (Gap et Athénée Théâtre Louis Jouvet en 2009), La Fontaine aux saints et Les Noces du rétameur de John M. Synge (création au CDR d’Alsace à Colmar en janvier 2010). En 2011, il crée à la Comédie de l’Est Hiver de Zinnie Harris, Le Pont de pierres et la peau d’images de Daniel Danis et Bluff d’Enzo Cormann. En 2012, il crée Maître Puntila et son Valet Matti de Bertolt Brecht.


Akseli Gallen-Kallela Forêt brûlée

Directrice de la publication Julie Brochen Réalisation du programme Magali Mougel avec la collaboration de Éric de La Cruz, Fanny Mentré et Quentin Bonnell Crédits Photos du spectacle Agathe Poupeney Graphisme Tania Giemza Édité par le Théâtre National de Strasbourg Kehler Druck/Kehl – Mars 2013

Abonnements / Location 03 88 24 88 24 1, avenue de la Marseillaise BP 40184 F-67005 Strasbourg Cedex Téléphone : 03 88 24 88 00 Télécopie : 03 88 37 37 71 tns@tns.fr www.tns.fr

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SAison 12-13


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