Magazine automobile et organe officiel de l’ACS

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No 248 | Novembre 2014 | CHF 5.50

Magazine automobile et organe officiel de l’ACS

VIA SICURA


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EDITORIAL

Via Sicura, de quoi en perdre son latin !

«C

haque mort sur la route est une mort de trop !» Personne n’osera contester cette petite phrase qui, pour les familles concernées, est particulièrement lourde de sens. Mais la vie est ainsi faite. Faut-il interdire les randonnées en montagne sous prétexte que les accidents y sont toujours plus nombreux ? Le meilleur moyen d’éviter tout décès sur la chaussée ? L’interdiction de Pierre Thaulaz circuler pure et simple ! Heureusement, la démocratie – «le moins mauvais des systèmes» disait Churchill – empêche ce genre de dérive. Mais il en est d’autres, plus pernicieuses et moins démocratiques. Avec le programme de sécurité routière Via Sicura, notre pays s’est doté d’un arsenal très sophistiqué et dangereux à l’usage, comme vous pourrez le constater dans les pages qui suivent. De quoi en perdre son latin ! Le procureur Fabien Gasser et le pénaliste Yvan Jeanneret, notamment, ne sont pas tendres à l’égard du volet judiciaire de Via Sicura. Des mesures liberticides qui, au départ, n’étaient censées cibler que quelques têtes brûlées. Ce qui n’est de loin pas toujours le cas, la preuve avec le témoignage en pages 12/13 de ce motard de 72 ans. Pour le reste, la LCR – qui traduit en articles les mesures de Via Sicura – mérite qu’on la traite avec délicatesse, quand bien même elle ne nous fait pas de cadeau. Notre dossier consacré à la sécurité routière n’a rien d’un réquisitoire. Comment éviter un accident ? Doit-on raser les arbres au bord des routes ? Comment s’y prendre pour réviser la loi ? Des questions simples, et des réponses circonstanciées livrées par Anthony Sinopoli, moniteur d’auto-école et ancien pilote, André-Gilles Dumont, professeur de l’EPFL en charge du Laboratoire des voies de circulation, et Stefan Holenstein, directeur général de l’ACS. Autant de propositions qui, ajoutées à vos réactions, contribueront on l’espère à faire bouger les lignes.

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REPORTAGES - VIA SICURA

En liberté surveillée !....................................4-5 Témoignage de Teddy Stauffer, motard......12-13 Micro-trottoir............................................18-19

INTERVIEWS - VIA SICURA

Fabien Gasser..............................................6-7 Yvan Jeanneret............................................8-9 André-Gilles Dumont.................................14-15 Anthony Sinopoli......................................16-17 Stefan Holenstein....................................20-21

SPORT AUTO

Titre mondial en vue pour Buemi................... 23 Brillants sur tous les terrains....................24-25 Edoardo, Jimmy, Louis et les autres.............. 25 Pilote du mois - Frédéric Yerly....................... 30

VOTRE CLUB

La vie des sections ACS...........................26-28

8-9

20-21

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RÉAGISSEZ Via Sicura nous concerne tous, alors n’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires, réactions, expériences... à l’adresse e-mail suivante : sportmag@vtx.ch. Nous reviendrons sur le sujet dans notre prochain numéro du mois de décembre. Merci !

Auto & Sport no 248 | Novembre 2014 | Couverture : Photo par Effigie studio Tirage contrôlé REMP 14’408 exemplaires

Éditeur

ACS | sportmag@vtx.ch

Tarif abonnement

8 numéros CHF 38.paraît 8 fois l’an

Prix de vente en kiosque CHF 5.50

Rédaction

Auto & Sport Case postale 68 CH-1213 Onex T 022 342 80 00 F 022 342 65 68 sportmag@vtx.ch

Directeur de la publication

Réalisation et création

Responsable de la rédaction et du sport automobile

Photographies

Dominique Poupaert

Gérard Vallat

Rédacteur en chef ACS Roland Christen

AA Actual Pub SA Benoît Stolz, Dominique Poupaert Journalistes - Effigie studio

Imprimé en Suisse IRL PLUS SA

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AA Actual Pub SA Case postale 68 CH-1213 Onex T +41 22 343 03 43 F +41 22 432 65 68 sportmag@vtx.ch Benoît Stolz, Dominique Poupaert

Le contenu des articles n’engage pas le magazine. Toute reproduction interdite sans autorisation. Magazine vendu en kiosque, distribué aux membres de l’Automobile Club de Suisse, aux abonnés, lors de manifestations automobiles, dans les garages et restaurants de Romandie


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VIA SICURA

En liberté survei La route, un territoire désormais bien plus régenté et aux punitions bien plus sévères depuis l’entrée en vigueur de Via Sicura. Voici la liste des mesures déjà prises ou en passe de l’être.

Par Pierre Thaulaz

E

trange pays que la Suisse… Via Sicura, le programme d’action de la Confédération visant à renforcer la sécurité routière, a été adopté par le Parlement le 15 juin 2012 et le délai référendaire a expiré le 4 octobre de la même année. Exit toute votation, alors que les citoyens sont appelés à se prononcer à longueur d’année sur des objets souvent bien plus anecdotiques.

Via Sicura Acte I

Les premières mesures prévues par Via Sicura sont entrées en vigueur le 1er janvier 2013. Elles introduisent principalement le «délit de chauffard», déterminé par les dépassements de vitesse : 40 km/h dans une zone 30, 50 km/h en localité (50 km/h), 60 km/h hors localité (80 km/h) et 80 km/h sur autoroute (120 km/h). «En cas de délit de chauffard, le permis de conduire est retiré pour au moins 2 ans. Il est retiré définitivement pour les récidivistes. Une

restitution exceptionnelle après 10 ans n’est possible que si une expertise psychologique favorable a été délivrée. Par ailleurs, les peines appliquées en cas de délit de chauffard deviennent plus sévères. Désormais, la peine privative de liberté est d’un an au minimum et de 4 ans au maximum.» Une disposition que l’on retrouve dans la loi sur la circulation routière (LCR), article 90, alinéa 3 : «Celui qui, par une violation intentionnelle des règles fondamentales de la circulation, accepte de courir un grand risque d’accident pouvant entraîner de graves blessures ou la mort, que ce soit en commettant des excès de vitesse particulièrement importants, en effectuant des dépassements téméraires ou en participant à des courses de vitesse illicites avec des véhicules automobiles est puni d’une peine privative de liberté d’un à quatre ans.» Et Via Sicura de préciser : «En cas d’infraction grave aux règles de la circulation routière, par


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illée ! exemple un excès de vitesse important, le véhicule peut être confisqué et réalisé, pour autant que cette mesure permette d’empêcher un contrevenant de commettre d’autres délits.»

Via Sicura Acte II

Le deuxième volet de Via Sicura a été introduit le 1er janvier 2014. Outre l’obligation de rouler avec les feux allumés de jour, la principale mesure concerne les mesures contre l’alcool au volant : «La conduite sous l’influence de l’alcool (≥ 0,10 pour mille) est interdite aux chauffeurs professionnels, aux nouveaux conducteurs titulaires d’un permis à l’essai, aux élèves conducteurs, aux moniteurs de conduite et aux accompagnants lors des courses d’apprentissage.» Une autre mesure est venue s’ajouter le 1er juillet dernier : «Une enquête sur l’aptitude à la conduite est ordonnée en cas de conduite en état d’ébriété avec un taux d’alcool dans le sang de 1,6 pour mille ou plus.»

Via Sicura Acte III

Voilà pour les principales mesures prises en 2013 et 2014. D’autres feront leur apparition dès le 1er janvier 2015, à commencer par le droit de recours des assureurs RC : «En cas de dommages commis par un conducteur en état d’ébriété ou dans l’incapacité de conduire, ou résultant d’un délit de chauffard, les assureurs RC des véhicules automobiles

seront tenus de recourir contre la personne responsable de l’accident. L’ampleur du recours tient compte du degré de culpabilité et de la situation économique de celle-ci.» La suite du menu 2015 est particulièrement gratiné : «Le Conseil fédéral arrête des mesures d’assurance de la qualité uniformes à l’échelle suisse concernant la détermination de l’aptitude à la conduite, et les exigences médicales minimales sont mises à jour en fonction de l’état actuel des connaissances scientifiques et techniques (y compris restriction de validité personnalisée du permis de conduire pour les séniors).» Les «délinquants de la route» ne sont pas oubliés : «Les personnes dont le permis a été retiré pour au moins 12 mois ou pour une période indéterminée en raison d’une violation des limitations de vitesse le récupèrent à la condition qu’ils conduisent exclusivement des véhicules automobiles munis d’un enregistreur de données (boîte noire) durant les 5 années suivantes.» Un p’tit dernier pour la route ? «Les personnes dont le permis de conduire a été retiré pour une période indéterminée en raison de conduite en état d’ébriété le récupèrent, après avoir suivi une thérapie et bénéficié d’un pronostic favorable, à la condition qu’ils conduisent exclusivement des véhicules automobiles munis d’un éthylomètre anti-démarrage durant les 5 années suivantes.»

Epilogue

Le doute n’est pas permis, Via Sicura est en train de transformer la route en véritable chasse aux sorcières, ou aux «chauffards», pour reprendre le vocabulaire des fonctionnaires de Berne…

DE VESIPO À VIA SICURA D

ans une lettre datée du 12 mai 2000, l’ex-conseiller fédéral Moritz Leuenberger charge le directeur de l’Office fédéral des routes, Olivier Michaud, d’élaborer des mesures de sécurité pouvant servir de base à une nouvelle politique de la sécurité routière. Un mandat élaboré sous la forme d’un projet baptisé Vesipo, l’ancêtre du programme Via Sicura. Le rapport final de Vesipo – 158 pages ! – est publié en mai 2002. Parmi les 77 mesures préconisées, certaines sont rapidement abandonnées, comme la limitation de la vitesse à 110 km/h sur autoroute et à 70 km/h hors localités, ou la limitation de la vitesse technique à 80 km/h pour les motocycles. D’autres mesures, comme la confiscation, voire la réalisation du véhicule, sont inscrites aujourd’hui dans la LCR (article 90b alinéa 2).

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VIA SICURA

«La peine plancher a eu un effet pervers» Pour Fabien Gasser, procureur général du canton de Fribourg, l’introduction de la peine plancher limite la marge de manœuvre du juge et entraîne un durcissement de toutes les sanctions routières. Par Pierre Thaulaz

A

uto & Sport : Via Sicura introduit le délit de chauffard. Les usagers de la route sont-ils suffisamment informés ? Fabien Gasser : Il faut l’espérer. La presse en a largement fait état, dès lors si les gens ne sont pas suffisamment informés, c’est que quelque part ils vivent un peu en vase clos. Pour le moment, c’est plutôt le sursis qui est accordé. Les juges estiment donc que la loi est trop sévère ? Ça n’a rien à voir. Les règles sur le sursis sont assez claires et elles n’ont pas été touchées par Via Sicura. Jusqu’à deux ans de privation de liberté, on peut accorder un sursis complet. C’est le cas si la personne n’a pas d’antécédents graves et si on estime qu’une peine avec sursis suffit à faire en sorte qu’elle ne récidive pas. C’est la règle dans toutes les infractions, des vols aux infractions sexuelles. Lorsque vous êtes en dessous de deux ans, que c’est votre première condamnation, que vous admettez la faute, que vous faites comprendre qu’il y a eu une prise de conscience, le sursis est accordé. Mettre en prison un conducteur trop pressé à côté d’un criminel, un cas de conscience pour un procureur ? Pour l’instant, on n’a pas prononcé de peine ferme dans le canton, à l’exception d’une peine partiellement ferme, soit six mois ferme et douze mois avec sursis. On a peu eu affaire à des récidivistes ou à des personnes au lourd casier, donc le cas de conscience ne s’est pas encore posé. Il pourrait se poser dans certaines circonstances, et c’est là que la loi nous empêche de faire certaines choses. Selon moi, la situation n’est pas la même pour une personne qui roule à 80 km/h en zone 30 sur le coup de midi et une personne qui roule à 200 en pleine journée sur un beau bout droit d’autoroute lorsqu’il n’y a pas de circulation. Je pense aussi à certains dépassements sur de longs bouts droits offrant une belle visibilité. Pour dépasser assez rapidement, la personne fait une pointe et se fait attraper au radar. Il y a quand même des cas où, oui, j’aurais des scrupules. La peine plancher d’une année, le principal grief adressé à Via Sicura ? C’est une mesure fausse. Elle a eu comme effet pervers de relever toutes les peines de circulation routière. En effet, passablement de barèmes s’appliquent dans le cadre de la

circulation routière, et si on avait dû appliquer cette peine plancher sans retoucher les barèmes, on se serait retrouvé face à certaines incohérences. Exemple, en roulant à 199 km/h sur l’autoroute, vous auriez été puni de quatre ou cinq mois, et à 200 km/h, à une année minimum. La personne qui roule à 199 ou 200 n’a certainement pas suffisamment de finesse pour savoir exactement quelle est sa vitesse. Les autorités ont donc voulu éviter ce bond pour quelque chose qu’on ne maîtrise pas. Dès lors, toutes les peines ont été relevées, ce qui fait qu’actuellement, la plupart des excès de vitesse sont punis plus sévèrement. La suppression de cette peine plancher nous donnerait un peu d’air et nous permettrait de revoir peut-être à la baisse certains de nos barèmes. On pourrait traiter des situations plus au cas par cas, plutôt que de dire simplement : automatiquement on est à 12, 14, 18, 24 mois, etc. Comment changer le comportement des gens ? Uniquement par des lois très sévères ? Le droit pénal existe depuis des milliers d’année et il y a toujours des infractions. Faire en sorte qu’il n’y ait aucune infraction, aucune société n’y parviendra, sauf à passer par un système répressif atroce digne des plus grandes dictatures. Et là, à part les dirigeants, personne ne commet d’infractions. Mais comme personne n’aspire à ce type de société, la seule chose qu’on puisse faire en priorité, c’est évidemment de la prévention et de la sensibilisation. Pour en revenir à la route, je pense à certains cours de sensibilisation, avec des images assez chocs pour des accidents dus à l’alcool. Donc durcir les lois n’est pas forcément la panacée ? Disons que vous allez créer des dommages collatéraux énormes. Et ceux qui seront particulièrement sanctionnés, ce n’est pas forcément le public-cible, comme on le constate avec Via Sicura. Pour cibler les chauffards, en gros on cible tout le monde. On durcit les lois, mais effectue-t-on assez de contrôles ? A mon avis on en fait déjà trop. Je le dis parce qu’à peu près la moitié de l’activité d’un procureur, c’est de la circulation routière. Qu’on fasse régulièrement des contrôles oui, mais en en faisant trop, on peut nous reprocher de vouloir remplir les poches de l’Etat. Parce que les automobilistes ont de l’argent, ils paient les amendes, les frais de justice,


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à l’inverse de certains cambrioleurs venus de l’étranger. Si vous vous multipliez les contrôles, vous ne ferez jamais chou blanc. Si ce n’est pas l’alcool ou la vitesse, ce sera les pneus lisses, le triangle de panne qui manque. Quelles sont les infractions routières les plus courantes que vous avez pu constater ? Les pertes de maîtrise, les vitesses inadaptées, l’alcool et les stupéfiants au volant. Via Sicura ne met pas forcément l’accent sur les stupéfiants, mais nous oui. Parce qu’on estime que les gens qui consomment de la marijuana ou d’autres drogues plus dures, lorsqu’ils prennent le volant, sont tout aussi si ce n’est plus dangereux que les gens qui ont bu. Les contrôles d’alcool seront simplifiés ? Avec les nouvelles mesures de Via Sicura qui entreront en vigueur en 2015, l’éthylomètre suffira dans chaque cas. Il n’y aura plus besoin d’aller à l’hôpital faire la prise de sang comme c’est parfois le cas actuellement. Le séquestre du véhicule ? Même s’il est parfois contesté, le séquestre du véhicule n’est a priori pas une mauvaise mesure. Il permet la prise de conscience, ce qu’on appelle en droit pénal l’effet de choc, au même titre qu’une mesure de détention de quelques jours. Pour certains, ça fait vraiment un effet de choc. Ils ne voudront pas recommencer, car c’est une expérience qu’ils ne veulent pas revivre. Le séquestre de véhicule, pour certains, c’est comme si on leur enlève leur bébé. Pour ces personnes, ça peut vraiment avoir un impact. Les récidivistes notamment ? A Fribourg, la ligne directrice suivie par la police est la suivante : si on a un cas Via Sicura, on séquestre, récidivistes ou pas récidivistes, voiture ou moto. Après, le procureur se penche évidemment sur le fond de la question. Les tribunaux ont prévu certaines règles en matière de séquestre. Celui-ci est décidé surtout pour des motifs de sécurité, donc si on a affaire à quelqu’un qui a commis pour la première fois une infraction, en règle générale on va lui restituer le véhicule assez rapidement. Mais l’effet de choc est là, puisque le véhicule sera séquestré entre 10 jours et 30 jours. Faut-il aller jusqu’à la destruction du véhicule ? C’est plus délicat. La destruction du véhicule, ce serait vraiment punitif, et dans certains cas ce serait presque

frapper en dessous de la ceinture. La loi prévoit de vendre le véhicule, pour payer les frais de justice ou les amendes, voire même dans certains cas de garder la différence et de l’affecter à un fond de prévention routière ou à une œuvre d’utilité publique. On ne l’a encore pas fait à Fribourg. Le permis retiré pour deux ans ? Les autorités administratives sont assez acquises à la chose, du moins pour celui qui a vraiment fait mauvais usage de son permis. Après, il y a ce débat autour de la police, des pompiers, des ambulanciers. Eux n’ont pas tellement peur du pénal. S’ils sont en course d’urgence, à moins que ce soit clairement disproportionné, on ne va pas les condamner, et même si c’est clairement disproportionné on ne peut pas les condamner à la peine traditionnelle. On va leur dire par exemple : «Dans ce cas, une vitesse de 180 aurait été légitime et vous avez fait du 230. On vous condamne donc pour un excès de 50 km/h et pas l’excès total.» Par contre, au niveau administratif, ils risquent un retrait de permis. Un élément qui sera corrigé ? Je pense qu’il faut le corriger. Actuellement, c’est un risque concrètement encouru par les gens en course d’urgence. Avez-vous quelque chose à ajouter ? Ce qui m’a surpris dans Via Sicura, c’est que quelques années avant son entrée en vigueur, la justice avait durci le ton contre les chauffards. Mais les vrais, ceux qui commettent des accidents en roulant trop vite ! On avait commencé à les condamner non plus uniquement pour la LCR mais pour l’homicide intentionnel ou pour la mise en danger de la vie d’autrui. Et on a prononcé des peines de quatre ans et demi-cinq ans pour des accidents mortels. Je n’ai pas compris qu’avec cette volonté affichée de la justice d’appliquer plus largement le code pénal, le Parlement fédéral et le Conseil fédéral se soient sentis obligés d’instaurer une loi comme celle-ci. C’est tombé un peu en porte-à-faux.

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VIA SICURA

«Un dérapage com Professeur extraordinaire à l’Université de Neuchâtel, le pénaliste Yvan Jeanneret se montre particulièrement critique à l’égard de certains aspects de Via Sicura.

Par Pierre Thaulaz

A

uto & Sport : A l’Université de Neuchâtel, enseignezvous le droit lié à la circulation routière ? Yvan Jeanneret : Non. La circulation routière, j’en parle un peu mais on ne propose pas d’enseignement spécifique. Par contre, on a créé un centre interdisciplinaire de droit et d’étude de la circulation routière dans le cadre de l’université. On organise un colloque tous les deux ans, le dernier était consacré à une série de thèmes relatifs à Via Sicura. Est-ce que Via Sicura va trop loin ? Il faut savoir ce que l’on entend par Via Sicura. C’est un immense projet assorti de toute une batterie de mesures, à commencer par l’obligation de rouler avec les phares allumés, une mesure qui ne va pas servir à grand-chose, si ce n’est à faire augmenter la consommation des véhicules et faire la fortune des vendeurs d’ampoules. Mais pourquoi pas ? Là où j’ai des critiques à émettre, c’est sur le volet répressif de Via Sicura, notamment le délit de chauffard. C’est quelque chose qui n’a pas été réfléchi et qui ne faisait pas partie de Via Sicura, mais qui a été raccroché dans le débat parlementaire sous la pression de l’initiative déposée à l’époque par Road Cross pour incriminer les chauffards. Si on regarde les textes, on constate que le Parlement a plus ou moins repris le texte en question. On avait tout plein de bonnes intentions à ce moment-là, mais quand on se retrouve avec la loi en vigueur, on se dit : «Oh zut, on n’a peut-être pas pensé à ça !» On a l’impression que les gens n’ont rien vu venir ? Le malentendu était partout, y compris dans l’esprit de ceux qui ont fait cette loi. Tout le monde nous disait qu’il y aurait trois cas par année, éventuellement quatre. Les parlementaires ont créé une norme pour les fous du volant et ils ne se sont pas rendu compte que la tarification fixe des excès de vitesse élargissait considérablement le cercle des personnes concernées.

Ce délit de chauffard n’existait pas avant Via Sicura ? Non. Un élément qui marque un tournant ? Il marque d’abord la criminalisation au sens technique du terme. Le système suisse de droit pénal repose sur une répartition tripartite en termes de gravité des faits d’infractions, qui va de la contravention pour les moins graves, le délit pour les infractions de moyenne gravité qui correspondent à une peine allant jusqu’à trois ans de peine privative de liberté. Ensuite, toutes les infractions passibles de plus de trois ans sont des crimes. Avant l’entrée en vigueur du délit de chauffard, la LCR ne contenait que des contraventions et des délits. L’infraction routière la plus grave était passible au maximum de trois ans de prison. Dès lors, l’introduction du délit de chauffard marque un cran de plus, avec une peine envisageable de quatre ans, soit une infraction qui devient un crime. Mais à la limite, augmenter vers le haut l’éventail des peines à disposition du juge, pourquoi pas ? On pourrait se dire qu’une situation particulièrement grave justifie qu’on mette plus que trois ans. Mais où je ne comprends plus, c’est lorsqu’on prévoit une peine plancher d’un an. Ce genre de mesure va tout à fait dans la tendance actuelle de méfiance à l’égard du juge. Elle dit : «Toi, le juge, tu n’es pas capable de fixer une peine qui sera adéquate, donc on va te coincer. Ce sera minimum un an, maximum quatre ans.» Bien sûr, il y a trois ans d’écart, mais ce minimum un an est un minimum énorme. Vous tuez quelqu’un en roulant trop vite, peut-être en ayant eu un petit coup dans le nez, c’est «homicide par négligence », avec une fourchette de peines allant d’un jouramende à trois ans de prison. Vous roulez à 200 km/h sur autoroute, je ne dis pas que c’est bien, mais c’est minimum un an. Alors que si vous tuez quelqu’un, c’est minimum un jour. C’est absurde ! Difficile de juger avec des lois pareilles ? Les juges sont hyper mal à l’aise avec cette disposition. Et la situation est pareille sur le plan administratif avec le retrait de permis. Le minimum est de 24 mois pour un délit de chauffard.


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omplet…» On ne juge pas l’automobiliste comme l’homme de la rue ? C’est clair. Pour un vol simple, sans armes, mais qui peut porter sur des montants considérables, le minimum est de un jour-amende. La mise en danger de la vie d’autrui est une infraction de droit commun prévue par le code pénal, mais qui peut s’appliquer dans le cas d’infractions routières, par exemple lorsqu’une voiture fonce dans une foule, blesse ou tue quelqu’un. A deux ou trois reprises, le Tribunal fédéral a dit que lorsqu’on fonce sur un barrage de police ou dans la foule, l’article 129 s’applique, soit mise en danger de la vie d’autrui intentionnelle. C’est quand même grave comme infraction, eh bien c’est minimum un jour-amende ! Ce n’est pas forcément la peine qui sera prononcée dans le cas d’espèce, mais pourquoi le message du législateur au juge est-il cette fois ? «Je te fais confiance. Et si tu estimes que le cas d’espèce justifie une peine d’un jour-amende, tu as la liberté, la possibilité de la fixer.»

c’est une solution qui, en termes de proportionnalité, est intéressante. Finalement on peut dire à quelqu’un qui a déjà fait quelques âneries par le passé : «On va te laisser la possibilité de continuer à conduire mais par contre on te surveille.» Ces mesures ne vont pas dans le sens d’une punition pure et simple. Elles ont un rôle de contrôle et d’éducation, sans sortir complètement la personne du circuit.

Un jour, on viendra lui passer les menottes ? On va pouvoir, effectivement. Le délit de chauffard est relativement indolore pour l’instant, puisque les affaires dont j’ai eu connaissance sont des affaires de délinquant primaire. Et tant que la peine reste inférieure à deux ans, ils bénéficient du sursis complet. Mais gare à la récidive, pas forcément sur la route d’ailleurs. En principe, seule une récidive d’une certaine importance est susceptible d’entraîner la révocation du sursis. Il n’empêche, on a aujourd’hui une espèce de bombe à retardement, car ces personnes condamnées à 12-18 mois avec sursis, si elles commettent à nouveau une infraction, vont aller en prison pendant un an ou un an et demi.

Il faudra bien que cette loi soit révisée un jour ou l’autre ? J’espère fermement qu’elle le sera, parce que c’est un dérapage complet.

Une loi plus punitive que les pays qui nous entourent ? Le projet de loi Taubira actuellement en discussion en France tend globalement à l’abrogation des peines plancher qu’avait introduites Nicolas Sarkozy. Elles n’étaient pas orientées infractions routières mais ils reviennent en arrière. Le résultat n’est pas forcément au rendez-vous ? Lorsque les peines deviennent trop sévères, elles ne sont plus acceptées et comprises et elles perdent de leur efficacité. Les gens qui se font retirer le permis à tire-larigot pour des durées pas possibles vont rouler sans permis. Et après ils vont se faire reprendre ! On met trop l’accent sur la sanction et pas assez sur d’autres mesures de type préventif, comme l’élimination des points noirs. Il y a effectivement dans Via Sicura un certain nombre de mesures intelligentes qui vont dans ce sens. Je pense à certaines mesures visant les récidivistes qui roulaient à des vitesses excessives ou sous l’emprise de l’alcool. Dans ce cas, l’autorité peut leur imposer de rouler durant une certaine période avec un véhicule équipé d’un mouchard. Il y aussi l’éthylomètre antidémarrage pour les personnes qui ont un problème d’alcool. C’est quand même moins sévère qu’un retrait de permis,

Est-ce qu’il était judicieux de répartir ces mesures dans le temps ? Ça a causé toute une série de problèmes de droit transitoire. Mais si j’ai bien compris, l’entrée en vigueur saucissonnée était d’abord liée à une problématique de moyens. Typiquement, la mesure d’installation d’un mouchard sur la voiture viendra en dernier parce que techniquement c’est plus compliqué. Le délit de chauffard, ce n’est pas compliqué, on appuie sur un bouton !

Comment revenir en arrière ? En lançant une initiative ? Le biais de l’initiative constitutionnelle peut tout à fait être utilisé. La preuve, c’est la menace de l’initiative de Road cross qui a fait pression sur le Parlement pour introduire cette norme dans la loi. Masi je ne sais pas dans quelle mesure elle serait soutenue. Selon moi, la solution la plus simple serait de garder le délit de chauffard, mais de supprimer la peine plancher pour revenir au minimum légal d’un jour-amende. Ce qui permettait au juge qui connaît le dossier, les particularités du cas d’espèce, les antécédents, la situation de l’individu, en résumé qui fait du cas par cas, d’avoir un éventail plus large grâce auquel il peut fixer la juste peine. Ça pourrait même l’amener à fixer une peine plus sévère que par le passé. S’il estime que c’est grave, que c’est un multirécidiviste, pourquoi pas ? Il y a des fumiers sur la route, comme partout. Et comment procéder ? Si ça passe par une modification de la loi, on peut imaginer un projet déposé par un parlementaire et qui est soumis aux Chambres. C’est un compromis dont les politiciens pourraient s’accommoder. Dans le domaine de la route, il y a beaucoup d’idéologie, non ? Il faut voir ce qu’on met dans le terme idéologie. La tendance n’est pas propre au domaine de la circulation routière. Il y a toute une série d’initiatives, sur l’internement à vie, l’imprescriptibilité, où effectivement j’ai l’impression qu’on légifère parfois à l’émotionnel. Pour un politicien, le droit pénal est un outil très facile et bon marché pour dire : «On a fait quelque chose.»

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Des conduites d’eau qui éclatent pas une fatalité Le prochain coup de froid viendra sûrement. Equipez votre maison suffisamment tôt pour passer l’hiver en toute tranquillité. Sans cela vous risquez de devoir faire face à des dégâts d’eau entraînant des travaux compliqués et surtout coûteux. Roger Besse, Responsable marché Suisse romande, Zurich Suisse

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orsque le mercure descend en dessous de zéro, les canalisations, conduites de chauffage mais aussi les compteurs d’eau situés dans des pièces non chauffées risquent d’éclater. En cas de gel, le volume de l’eau augmente d’environ 9%. Mais ce n’est pas tout. Au moment du dégel, l’eau peut causer des dommages consécutifs lorsqu’elle s’écoule des conduites ayant éclaté. Les dommages touchant les tuyaux situés dans les murs extérieurs et les conduites d’eau des installations de jardin sont particulièrement coûteux.

Essayez de chauffer les pièces de la cave ou les pièces de rangement que vous utilisez peu. Ce faisant, veillez aux choses suivantes : Le symbole du cristal de neige visible sur le clapet thermostatique (position hors gel) indique seulement que le chauffage est programmé de manière à ce que le radiateur ne gèle pas. Le risque que les conduites d’eau gèlent reste bien présent. Assurez-vous par conséquent que le thermostat est sur une température un peu supérieure.

Les appartements de vacances : une source de danger

Le plus grand danger pour les dommages occasionnés par le gel touche les appartements secondaires utilisés de manière temporaire. Dans les maisons de vacances non chauffées, les conduites d’eau doivent impérativement être vidées. Même lorsque la maison de vacances est chauffée, il se peut que le chauffage tombe en panne de manière inopinée au moment d’une période de gel et que les conduites d’eau et de chauffage gèlent et éclatent. Les propriétaires des maisons de vacances devraient donc s’assurer que quelqu’un contrôle régulièrement la maison. Il est ici judicieux que cette personne soit informée de manière aussi détaillée que possible sur les conduites des installations existantes. Il est également conseillé aux propriétaires s’absentant de manière prolongée de demander à un voisin ou une connaissance de faire un tour dans la maison tous les deux à trois jours.

Faire appel à un spécialiste

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conduites ont éclaté qu’une fois les dommages constatés. Dans ce cas, fermez le robinet d’arrivée d’eau principal et appelez un spécialiste. Si vous effectuez vous-même la réparation, vous prenez le risque d’aggraver encore davantage les dommages. En cas de dommages causés par le gel sur un compteur d’eau ou une conduite de raccordement sur votre terrain, vous devez en informer les services des eaux compétents. Par ailleurs, vous devez informer votre assurance. N’oubliez pas que les dégâts dus au gel ne sont pas couverts par l’assurance bâtiment mais par l’assurance dégâts d’eau des bâtiments. Car il ne s’agit pas ici d’un dommage naturel. L’assurance dégâts d’eau des bâtiments couvre les dommages causés aux bâtiments résultant d’une fuite d’eau en provenance de conduites. Même en cas d’infiltration dans la maison de pluie, de neige ou de fonte de glace par le toit, la gouttière ou les tuyaux d’évacuation extérieurs, les dommages correspondants sont couverts/pris en charge par l’assurance dégâts d’eau.

Ne pas oublier de procéder aux travaux d’entretien d’usage

Pour que l’assurance couvre l’intégralité des dommages, le propriétaire du bien immobilier doit cependant également assumer sa responsabilité. Si aucune mesure de prévention n’est mise en œuvre dans la maison, le propriétaire prend le risque d’une réduction de prestation pour non-respect de son obligation de diligence. L’obligation de diligence est décrite dans les conditions générales d’assurance de votre assureur. L’assurance dégâts d’eau des bâtiments ne couvre aucun dommage résultant d’un mauvais entretien. Les tuiles par exemple deviennent poreuses avec le temps. Si après les délais de garantie, des fissures dues au gel se forment, ce n’est pas un cas d’assurance. Le remplacement des anciennes tuiles fait partie des travaux d’entretien usuels.

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VIA SICURA

«Je me sens trahi par mon Pris en flagrant délit de dépassement de vitesse, au guidon de sa moto sur une route nationale, un retraité a endossé le costume de chauffard et enduré tout le processus du programme d’action Via Sicura.

Par Gérard Vallat

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lle était pourtant belle cette journée du 25 juin 2014, jusqu’à ce qu’elle tourne au cauchemar pour Teddy Stauffer sur la route principale de Cuarnens à L’isle, lorsqu’il a eu la faiblesse de se laisser aller à une «petite pointe» au guidon de sa moto.

Portrait

Afin d’être complet, nous avons demandé à notre témoin de se présenter : «Je me nomme Teddy Stauffer, né en 1942, maintenant retraité. Dans la vie professionnelle, j’étais commandant de bord chez Swissair, dans le cokpit de Boeing Jumbo Jet, avec lesquels j’ai fait plusieurs fois le tour du monde. Ces avions emportaient environ 400 personnes dont nous étions évidemment responsables. A côté de mon métier, j’ai rempli mes obligations militaires dans l’armée de l’air en tant qu’officier pilote. Parallèlement, mon épouse et moi avons été famille d’accueil dans le cadre de la protection de la jeunesse du canton de Vaud. Durant cette période, nous avons accueilli successivement quatre jeunes en difficulté, qui sont rentrés dans le rang

et devenus d’honnêtes citoyens. Nous avons trois fils, dont deux sont inspecteur de police dans le canton de Neuchâtel. Actuellement, je suis toujours détenteur d’une licence de vol et je suis pilote instructeur à Yverdon et Sion. Pour l’anecdote, j’ai environ 1000 atterrissages en haute montagne l’hiver dernier. Pour ce qui est de la circulation, j’ai obtenu le permis de conduire en 1960, depuis j’ai conduit 54 ans sans accident ni rapport de police, avant ce 25 juin 2014. Je me considère comme un citoyen responsable et respectueux des règles de son pays». Que s’est-il passé ce 25 juin ? «Je rentrais d’Yverdon, où j’avais donné des cours de vol. Ce jour-là, il faisait très beau et j’ai fait le trajet à moto jusque chez moi à Buchillon, sans prendre l’autoroute. J’ai une bonne moto, mais je respecte toujours scrupuleusement les limitations de vitesse en localité. J’ai sans doute accéléré un peu trop entre Cuarnens et L’Isle et, sans qu’il soit visible, un agent de police qui se trouvait dans un champ de maïs m’a flashé avec un pistolet laser. Je l’ai appris très rapidement peu de temps après que je sois arrivé chez moi». Comment avez-vous été informé de ce dépassement de vitesse ? «Eh bien, je me trouvais à mon domicile, sur ma terrasse, avec mon épouse et mes petits-enfants lorsque la police a sonné à ma porte. Les agents m’ont posé la question de savoir si j’avais une moto avec laquelle je me trouvais sur le lieu du contrôle et si je roulais vite. J’ai répondu par l’affirmative, suite à quoi les gendarmes m’ont dit que j’avais été contrôlé à 145 km/h, ce qui me mettait immédiatement en état d’arrestation. J’ai alors appris que la procédure exige que cette arrestation se fasse avec menottes et que le transfert ait lieu en fourgon cellulaire, comme pour un criminel. Etant d’un naturel calme et ne souhaitant pas aggraver mon cas, j’ai répété que je reconnaissais la faute et demandé à quitter ma famille dignement. Une requête qu’il a fallu faire remonter plus haut dans la hiérarchie de la gendarmerie, qui a finalement accepté de prendre le risque que les agents m’emmènent à Bursins avec leur voiture sans me passer les menottes». Vous vous êtes donc retrouvé en cellule ? «Exactement, je suis passé d’un agréable moment en famille à une cellule à Bursins. J’ai été traité comme un délinquant, en tout cas on me regardait comme tel, puisqu’on m’a retiré mes chaussures, ma ceinture, mon téléphone et mon mouchoir. Durant ces cinq heures passées en cellule, je me suis retrouvé sous un spot, face à un sergent qui, sans me maltraiter, m’a qualifié d’homme dangereux et irresponsable. J’ai alors répondu calmement et répété que j’admettais cet excès de vitesse et que j’acceptais un alcotest. Ils l’ont fait et constaté que j’avais 0.0».


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système»

Quelles ont été les conséquences immédiates ? «Toujours pour respecter la procédure, j’ai eu droit à un avocat qui m’a d’emblée informé qu’il n’existait aucun moyen de me défendre. Après m’avoir auditionné, l’avocat m’a dit que le retrait de mon permis immédiat serait de deux ans minimum, voire plus jusqu’à quatre ans, et que j’écopais d’une année de prison avec sursis. Son rôle se limitait à constater que le rapport de police soit conforme à mes paroles. Néanmoins, il a fallu beaucoup insister pour que le gendarme chargé de ce rapport écrive mes déclarations, notamment que je respecte les règles de circulation en localité, que je ne bois jamais avant de conduire et que je suis finalement un usager de la route sans histoire. Toutes ces déclarations n’intéressaient absolument pas l’agent que se focalisait uniquement sur cet épisode de vitesse, unique dans mon parcours d’automobiliste». Le retrait de permis ressort de la procédure administrative, mais il y a également une action pénale ? «Effectivement, ces deux ans de retrait de permis impliquent que je ne conduise aucun véhicule, hormis un vélo. Si je veux rouler avec un vélo électrique, il ne doit pas dépasser les 25 km/h. A côté de cette contrainte, il y a également la procédure pénale, avec cette peine de prison et également l’obligation d’un examen psychiatrique pour déterminer si je dispose de toutes mes facultés psychiques. Tous les frais

relatifs, y compris avocat et judiciaires s’ajoutent évidemment, sans aucune possibilité de raccourcir la procédure, malgré que je reconnaisse tout ce qui m’est reproché. Alors, je n’ai pas encore le détail du coût, mais je m’attends à une bonne dizaine de milliers de francs. Un montant auquel s’ajoutera encore le montant de l’amende qui sera calculé en relation de mes revenus et fortune. J’imagine que le total ne sera pas loin de la bagatelle de CHF 20’000.-» Comment vivez-vous cela ? «Je vis très mal cet épisode de mon existence, avec le sentiment d’être trahi par mon système auquel je croyais tout de même un peu. Je dois maintenant remodeler ma vie, étant donné que je ne suis plus à même de faire quantité de choses pourtant banales. Je suis un homme très actif, je fais beaucoup de déplacements que je suis maintenant incapable d’accomplir seul. J’ai constamment recours à de l’aide. Je suis devenu très dépendant et je passe beaucoup de temps dans les gares, étant donné que je continue d’exercer mon activité de pilote instructeur. J’ai beaucoup de rage intérieure que je contrôle, mais je fais des cauchemars, raison pour laquelle j’ai mandaté mon avocat pour suivre ce dossier. J’ai besoin de retrouver le moral, raison pour laquelle je suis parti avec mon épouse à vélo de Genève vers le sud de la France pour me laver l’esprit».

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VIA SICURA

«Un travail sur l’espéran Directeur du Laboratoire des voies de circulation à l’EPFL, le professeur André-Gilles Dumont met un point d’honneur à éliminer tous les… points noirs. Par Pierre Thaulaz

A

uto & Sport : Parmi les mesures de Via Sicura figure l’élimination des points noirs… André-Gilles Dumont : La problématique des obstacles au bord des routes, c’est 24% des accidents mortels en Suisse, et c’est de la responsabilité des administrations d’adapter les infrastructures. On doit toujours s’attendre à ce que le véhicule puisse quitter la route, et pas forcément en raison d’une incapacité notoire du conducteur. Ça peut être la chaussée glissante, un animal, etc. Il ne faudrait pas que ces incidents se développent en accidents. Avez-vous été consulté dans le cadre de l’élaboration de Via Sicura ? Je faisais partie du comité technique sur les infrastructures. Mais j’avais senti quand même des réticences, parce que dès que l’on s’attaque aux infrastructures on part sur des centaines de millions. Il faut trouver le juste équilibre entre l’investissement et le retour sur investissement.

D’où la difficulté de mettre en œuvre ce volet de Via Sicura ? Oui, mais quand on sait qu’un mort c’est 2 millions, le prix à la société, ça vaut la peine d’investir. J’ai réalisé un certain nombre d’expertises de sécurité un peu partout dans le monde. Malheureusement, ces expertises n’interviennent que lorsqu’il y a déjà eu 5 à 15 morts sur le tronçon en question. L’élimination des points noirs est inscrite dans la LCR, mais sans plus de précisions… Les cantons ont commencé à dresser des inventaires des points noirs. Certains tronçons de route datent quasiment du Moyen Age et n’ont jamais été adaptés aux conditions actuelles. Du point de vue de la sécurité, il faut se concentrer sur le réseau des routes principales hors autoroute, car les autoroutes représentent aujourd’hui moins de 30 morts, soit moins de 10% environ du total de morts pour à peu près un tiers de kilomètres parcourus. On peut dire que les autoroutes sont sûres et que l’on aura beaucoup de peine à aller plus loin dans la sécurité Chaque canton a désigné un délégué à la sécurité routière. Mais encore ? Depuis quelques années, la VSS (réd. : association «Recherche et normalisation en matière de route et de transports») forme des ingénieurs afin qu’ils puissent lire des plans et évaluer un projet. Ils vont regarder la géométrie, la solidité de la signalisation, détecter les pertes de visibilité, les obstacles latéraux. Ils vont aussi analyser l’accidentologie pour voir s’il existe une corrélation avec des points noirs. Donc on joue sur deux plans, terrain et statistiques ? Voilà. Il existe une soixantaine de ces expériences en Suisse. Les administrations cantonales ne sont pas obligées de réaliser ces études, mais ça leur est fortement conseillé. Ce n’est pas une analyse très coûteuse mais elle met le doigt sur des choses auxquelles l’ingénieur n’avait pas pensé au départ. Quels enseignements tirer des statistiques d’accidents ? Ces statistiques sont par certains côtés très lacunaires. Les constats dressés par un agent se retrouvent dans une grande base de données. Ces données ne sont pas corrigées par un process, donc on doit les traiter avec précaution. Selon moi, on devrait accepter que les voitures soient équipées d’une boîte noire pour la dernière minute. Une mesure qui mettrait fin aux décisions à l’infini pour savoir qui est responsable et qui permettrait de dégager rapidement les routes, même après un accident très grave, sans avoir à faire des relevés photographiques et des enquêtes auprès des conducteurs qui n’amènent rien. Une mesure qui entrera en vigueur pour les récidivistes… Oui, mais pourquoi pas une mesure basée sur une volonté naturelle, comme c’est le cas chez Axa ? Les voitures ont déjà toute l’intelligence, il suffirait d’une prise, une mise


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ance de vie des gens» en mémoire tournante des derniers événements. La police pourrait reconstituer immédiatement les trajectoires et déterminer les responsabilités. Les imperfections du conducteur, doit-on les prendre en considération dans la sécurité routière ? Oui. Quelqu’un qui quitte la route et se tue contre un arbre, bien sûr qu’il était fatigué, bien sûr qu’il avait bu, bien sûr qu’il roulait trop vite, bien sûr que son véhicule n’était pas bien équipé, bien sûr qu’il pleuvait, mais doit-on pour autant accepter ce décès ? Les extrémités de glissières, par exemple, sont très dangereuses, et sur cette question un énorme effort a été réalisé. Je crois qu’il n’y en a pratiquement plus dans le canton de Neuchâtel. Ce ne sont pas des travaux gigantesques mais ça va sauver des vies. Autre exemple, la signalisation. Est-elle correcte ? Est-elle au bon endroit, lisible, facile à interpréter ? Les inscriptions sur la route ont été abandonnées… Certains ont estimé que ça ne servait à rien. Eh bien moi, je pense que le guidage optique de nuit en cas de mauvais temps est absolument déterminant. Il ne s’agit pas de rouler plus vite, il s’agit d’avoir constamment la visibilité et de pouvoir lire la route. Quels sont les lieux accidentogènes ? Il existe tout un débat autour de la modération de trafic. Certains pensent que l’on peut faire de la sécurité routière par insécurité. J’ai même entendu des gens qui disaient : «Si l’adhérence était très mauvaise, les gens rouleraient beaucoup plus doucement !» Il faut au contraire tout faire pour que la route soit plus sûre et qu’en cas de problème on puisse s’arrêter facilement et éviter l’accident. Je ne demande pas des circuits, mais des tracés dégagés dotés d’une bonne signalisation. Faudrait-il abattre certains arbres ? J’y suis très favorable. Gardons-les dans toutes les zones urbaines, où l’on roule au-dessous de 50 km/h et là où le risque est faible. Le leitmotiv, abolir les obstacles ? Prenons le tunnel de Sierre. La probabilité qu’un accident comme celui-ci se reproduise est extrêmement faible, mais elle n’est pas nulle. J’étais en Autriche et j’ai remarqué qu’à l’intérieur du tunnel vers Innsbruck, toutes les niches ont été équipées de protections. J’en ai parlé lors d’un congrès et à l’Office fédéral des routes. A l’époque, on n’avait pas pensé que c’était possible. C’est difficile de penser qu’un car perde sa trajectoire justement à cet endroit. Le suicide est encore possible. Ça arrive parfois, comme à la sortie Lausanne-EPFL où la protection du pilier du métro est un bloc en béton. Il y a eu deux morts à cet endroit, j’ai envoyé trois lettres. On m’a répondu : «On ne peut rien y faire, c’est un suicide !» Depuis, ils ont placé un amortisseur de choc, celui qui veut se suicider ne se suicide pas là ! Les giratoires peuvent aussi constituer des obstacles ? Que la visibilité soit coupée est une bonne chose, car elle permet d’éviter les excès de vitesse. Mais évitons les obstacles en béton armé ou en granit. On m’a parlé d’une commune qui voulait placer une machine en fonte gigantesque. Le véhicule

absorbe de plus en plus, il faudrait que l’obstacle absorbe lui aussi. Selon une nouvelle loi aux Etats-Unis, les panneaux de signalisation doivent être sectionnables sous le choc. Ils sont placés sur deux plaques et les boulons peuvent se cisailler. La peur du radar ? Je ne suis pas personnellement un fanatique des radars, mais la politique suisse qui consiste à dire «Vous pouvez partout et en tout temps être pris au radar» fait que les gens respectent les limitations. Mais sur les radars et la sécurité, j’aimerais faire passer ce message : pour dédramatiser le débat, on devrait attribuer tout l’argent récolté par les radars à l’assurance-invalidité. Finalement, ça donnerait une image de prévention du radar plutôt que cette image de récolte de fonds. Et là, il y aurait une prise de conscience des décideurs qui placeraient les radars à des endroits où il faut absolument que la vitesse soit abaissée. Les constructeurs automobiles ont fait beaucoup pour la sécurité… Volvo a dit : «A partir de 2050 il n’y aura plus de mort dans nos voitures !» Les pompiers et les policiers nous disent : «Il y a des gars qui se mettent dans un mur, on ne peut pas reconnaître la marque de la voiture et le conducteur sort en secouant la tête.» Un conducteur a effectué 150 mètres de tonneaux après avoir loupé un virage. La voiture était pulvérisée, il n’a eu que des égratignures. Des voitures en même temps trop sophistiquées qui déresponsabilisent l’automobiliste ? On ne doit jamais renoncer à un élément susceptible d’améliorer la sécurité. La boîte automatique, les essuie-glace automatiques ou les phares automatiques soulagent le travail et la concentration du conducteur. D’autres éléments de sécurité devraient suivre, comme les capteurs thermographes, caméras infrarouges, capteurs d’humidité de l’air et d’évolution des températures, température du sol et de l’air, etc., avec des algorithmes de risques de verglas plus sophistiqués que le petit bip au-dessous de 2 degrés. On parle aussi d’interconnexion ? Si un conducteur passe sur une plaque de verglas et que son système ESP-ABS se déclenche, cette information ne va pas plus loin. Avec le «car to car communication», un véhicule pourrait renvoyer l’information. La solution, la voiture qui conduit toute seule ? Je n’y crois pas. Il y a à peu près 40 ans qu’un avion pourrait décoller tout seul, effectuer son trajet et se poser, mais le pilote reste maître à bord, analyse, reprend la main ou corrige des situations qui ne sont pas claires. Par contre, on peut très bien imaginer que les véhicules se déplacent en convoi sur l’autoroute. Les véhicules dialoguent entre eux, ils savent où se dirige le premier, se placent l’un derrière l’autre. Finalement, optimiste par rapport à la sécurité routière ? On va dans le bon sens mais pas assez vite. On devrait imaginer que ce n’est pas un travail sur l’infrastructure mais un travail sur l’espérance de vie des gens. L’homme mérite d’être protégé, au même titre que l’on fait de la prévention sur la santé.

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«Anticiper les fautes des autres» Ancien champion suisse de formule 3, le moniteur d’auto-école Anthony Sinopoli prône la prudence sur les routes. Un discours qui ne s’adresse pas uniquement aux jeunes. Par Pierre Thaulaz

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uto & Sport : Votre expérience du sport automobile, un plus dans l’enseignement de la conduite ? Authony Sinopoli : Peut-être, mais il ne faut surtout pas comparer la compétition à la route. Lorsque vous avez l’habitude de rouler vite sur circuit ou de participer à des courses sur neige et glace, je dirais que c’est très dur après d’avoir un accident sur une route normale, en roulant beaucoup moins vite. Parce que vous êtes paré à toute éventualité. Un torrent déborde, il y a beaucoup d’eau sur la route, les gens arrivent un peu vite, la voiture glisse, ils paniquent et ils sortent. Sur un circuit détrempé, la voiture glisse mais on sait comment la rattraper. Parfois un élève m’appelle pour annuler le cours. «C’est pour maladie ?» «Non, il y a de la neige.» Je lui réponds qu’on fait le cours normalement. On roule tout doucement sur les petits chemins de campagne et je lui explique tout bêtement le freinage : «Tu roules à 50, tu freines à la hauteur de l’arbre, tu t’arrêtes, on descend et tu regardes où se trouve l’arbre.» On n’est pas forcément conscient des distances de freinage lorsqu’on est jeune conducteur. Est-ce qu’on est plus attentif aux autres lorsqu’on a fait de la compétition ? Je dirais qu’on anticipe beaucoup plus. Lorsqu’on est une trentaine de voitures au départ et qu’il y a un virage au bout de la ligne droite, mieux vaut commencer à réfléchir avant : «Celui-là va passer là, tel autre va passer là…» C’est un peu la même chose sur la route. A une certaine époque, je roulais beaucoup à moto. Quand je voyais une voiture arriver à un stop ou à un feu, je ralentissais, même si j’avais la priorité. J’étais toujours prêt à anticiper la faute des autres. Où avez-vous le plus peur, sur circuit ou sur route ouverte ? Le circuit est quand même moins dangereux, même si on va plus vite. Il y a des dégagements, on va tous dans le même sens, il n’y a pas de piétons, pas de chiens. Il n’y a rien ! Et sur la route ? Il faut voir comment les gens roulent. Ils sont à trois mètres l’un de l’autre sur l’autoroute. Que faudrait-il corriger sur la route ? Certains endroits dangereux, notamment en raison de l’absence de visibilité. Je pense à cette route située pas loin d’ici et parsemée de S, sans ligne au milieu. Eh bien il y a

tout le temps des accidents ! Les gens roulent au milieu de la route et lorsque vous arrivez en face, vous terminez dans le champ. Ça m’est arrivé deux ou trois fois. Il y a aussi le téléphone. Vous roulez à 120 sur l’autoroute, un conducteur vous dépasse à 140-150, vous le retrouvez après, il est à 80-90. Il est au téléphone, il a perdu 60-70 km/h car il est complètement ailleurs. Il ne fait plus du tout attention à la route. Via Sicura prévoit des peines de prison pour certains dépassements de vitesse. Rendez-vous attentifs vos élèves des risques encourus ? Oui. Je leur explique qu’ils peuvent perdre beaucoup avec le permis. Je leur explique avant tout «qu’il ne faut pas». Après, je ne devrais peut-être pas le dire, mais la personne qui roule à 150 km/h sur une autoroute hyper dégagée au volant d’une bonne voiture va être moins dangereuse que celle qui roule à 50 dans une zone 30. Vous dépassez à 100 km/h sur une longue ligne droite limitée à 80, c’est énorme par rapport à la loi, mais ce n’est pas grand-chose s’il y a de la visibilité. Rouler à 90 km/h sur une route aux virages serrés est plus dangereux. Il faut adapter la vitesse à la route. Votre passé sportif vous apporte plus de crédit auprès des jeunes ? Pas plus que ça. Certains me disent : «Ah, mais ça doit aller vite ? Moi aussi j’aimerais aller vite.» Je réponds : «Oui, mais pas sur la route.» Plus facile de freiner une tête brûlée que d’enseigner la conduite à quelqu’un de vraiment maladroit ? Ceux qui sont maladroits, ils sont maladroits longtemps ! Pour certaines personnes, les deux ans de permis provisoire ne suffisent pas. J’ai deux voitures, manuelle et automatique, parfois j’essaie de passer à l’automatique pour essayer d’arranger les choses, mais même avec l’automatique… Etes-vous strict avec vos élèves ? Je ne vois pas à quoi ça sert de crier. Souvent je récupère des élèves d’autres moniteurs qui me regardent et me disent : «Mais tu ne cries jamais ?» Je leur dis : «Bon, ça ne sert à rien mais si tu veux que je crie, je crie !» Déjà, ils ont


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peur et sont stressés, alors si en plus on leur crie dessus. Je reçois aussi des dames qui ont passé le permis à l’époque et qui n’ont plus jamais conduit. Un divorce après 20 ans de mariage, c’est le mari qui conduisait, et il se trouve qu’elle n’ose plus prendre le volant. Une dame ne conduisait plus, on a roulé une heure et demie, elle m’a remercié un million de fois. Je lui avais enlevé la peur. Le zéro alcool pour les jeunes ? C’est quand même un bon truc. Le jeune participe à une soirée et boit un verre, un deuxième, ainsi de suite, c’est parfois difficile de s’arrêter. Mais n’oublions pas la drogue. Beaucoup roulent après avoir fumé et il n’y a pas vraiment de contrôles. Certains cantons, notamment en Suisse alémanique, le font régulièrement, mais pas en Suisse romande Le permis à 16 ans ? Donner le permis à 16 ans, comme aux Etats-Unis, c’est trop tôt, au niveau de la maturité. A 16 ans, on est un peu foufou, surtout quand on est un garçon. Pour certains, la voiture est un jeu vidéo ? Oui. A l’époque, l’ABS n’existait pas. Quand il pleuvait et que vous freiniez un peu fort, votre cœur palpitait. Quand j’explique à un jeune qu’il faut freiner droit avant le virage, il me dit : «Pourquoi ? Mon père freine des fois à fond dans le virage !» Peut-on essayer de leur faire peur ? Non. Il faudrait de la vitesse, pouvoir aller sur un circuit et donner un coup de volant dans le virage et que la voiture glisse. Là ils se rendraient compte. Est-ce qu’il faudrait un circuit en Suisse ? Oui. Pas seulement pour la compétition mais aussi pour la sécurité.

Le sport automobile, c’est sur circuit et pas sur une route ouverte ? Il faut séparer les choses. Le rodéo mortel de la rue de Lyon, à Genève, c’est inadmissible ! On a durci les lois, mais comment lutter dans ce cas d’espèce ? Je crois qu’on ne peut rien faire. Ce sont vraiment des délinquants ? Ah oui ! Vous avez été inspecteur de police. Vous rouliez vite ? C’était parfois nécessaire. Avec Via Sicura, ce n’est plus possible ? Je crois qu’ils vont changer cette disposition. Pour avoir travaillé dans certaines brigades, je peux vous dire qu’on n’a pas trop le choix si on veut suivre les vilains… vilains. On doit parfois passer au feu rouge, en faisant bien sûr attention. Et lorsque je voyais des enfants ou des gens, je ralentissais. En 10 ans de service, je n’ai jamais eu d’accident.

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On ne nous dit Finalement, avons-nous réellement compris l’objectif de Via Sicura, sommes-nous conscients de toutes les implications de ce programme et avons-nous été consultés ? Nous avons posé la question dans la rue.

Par Gérard Vallat

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dopté par le Parlement le 15 juin 2012, le programme d’action Via Sicura était soumis à un délai référendaire qui a expiré le 4 octobre 2012 sans avoir été utilisé. Désormais appliqué par étapes depuis le 1er janvier 2013, le sujet suscite passablement de questions et polémiques. Micro-trottoir.

Connaissez-vous l’existence de Via Sicura, qu’en savez-vous et qu’en pensez-vous ? Fabrice Rasti | Courtier en immobilier «Je n’en ai pas entendu parler, mais c’est un sujet que j’ai découvert aujourd’hui même, en parlant avec des collègues de travail. Je sais maintenant qu’un excès de vitesse de plus de 30 km/h en ville nous amène à une condamnation de 12 mois d’emprisonnement avec sursis, et que si durant cette période il y a récidive, c’est la prison ferme. Je viens d’apprendre cela, c’est inquiétant mais je n’en sais pas davantage».

Dominique Vigna | Mécanicien indépendant «Je connais cette loi par ce que j’en ai lu dans les journaux. Je sais que Via Sicura est très sévère et qu’elle concerne les infractions routières telles qu’alcool au volant et excès de vitesse. On est maintenant très vite hors de ces limites et surtout on déresponsabilise toujours plus les gens en abaissant toujours plus ces limites, que ce soit la vitesse ou le degré d’alcoolémie. Professionnel de l’automobile, je ne sais pas si la règle du 0o d’alcool s’applique quand je fais un essai de véhicule, que ce soit un bateau ou une voiture. En ce sens, l’information circule mal, on ne sait pas tout ce que comporte cette loi».

Pierre Petey | Responsable de ventes «Je ne sais pas grand-chose de Via Sicura, si ce n’est que cela concerne en partie ce que l’on appelle maintenant les grands excès de vitesse. En zone urbaine d’accord, mais sur autoroute selon les heures me laisse sceptique. Un nouveau piège et un surplus d’atteintes à la liberté qui tournent clairement à la répression. On ne peut pas cautionner l’assimilation d’un conducteur qui a dépassé la limite de vitesse imposée à un criminel. C’est inadmissible».

Sabrina Simi | Activité dans la finance «J’en ai entendu parler par les journaux et la presse en général, mais j’avoue ne pas être très éclairée sur le sujet. Les échos et les polémiques que j’entends semblent autant positifs que négatifs, mais j’ai l’impression que cela concerne prioritairement les corps de métiers qui travaillent avec un véhicule. En tant que conductrice au quotidien, je ne me sens pas spécialement concernée par Via Sicura».

David Kuntzler | Architecte indépendant «Que dire ? C’est de la sciencefiction, Via Sicura est très excessif et renforce l’impression d’être une vache à lait. Je suis motard, mais également automobiliste et je constate que ces normes sont si contraignantes qu’elles provoquent un stress supplémentaire au volant, tant il faut être concentré sur le trafic, les radars et les panneaux de limitation de vitesse».


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pas tout… Valerio Negrei | Chauffeur/livreur «J’ai entendu parler de Via Sicura, mais je suis incapable d’en parler parce que je ne suis pas informé. Etant continuellement sur la route de par ma profession, je constate tous les jours à quel point il y a énormément de gens qui ne respectent pas les règles, que ce soit les limitations de vitesse, comme le téléphone au volant. Il y a beaucoup trop d’incivilité chez les conducteurs».

Jean-Marc Bocquet | Employé commercial «Je sais que Via Sicura existe, mais je n’en sais pratiquement rien, si ce n’est que quelques lois ou dispositions routières sont devenues plus sévères, notamment dans les excès de vitesse. Si j’en crois ce que j’entends, c’est qu’il y a une grande disproportion entre les peines appliquées aux fautes commises sur la route et celles relevant du droit pénal concernant la délinquance, la vraie. On est allé trop loin, et surtout tout cela est arrivé sans que l’on ait été correctement informés».

Frédéric Dutoit | Chauffeur de taxi «Je connais pas mal de nouvelles règles de Via Sicura, mais pas toutes et pas dans le détail. Ces normes sont sans doute un peu trop sévères, mais peutêtre nécessaires. L’information ne circule pas suffisamment, c’est certain, mais il y a moyen de se renseigner».

Tony Pernat | Commerçant «On entend surtout parler des effets négatifs de Via Sicura. Je sais que le retrait de permis minimum est de deux ans audelà des vitesses prescrites par cette loi, soit 40 km/h de dépassement. Il serait plus juste de faire la différence entre les lieux où se produit l’excès de vitesse. Devant une école où sur une route à double voie dégagée et par beau temps, la punition est la même. Je ne pense pas que cela soit proportionnellement acceptable. Perdre son permis pour deux ans dans ces conditions peut mettre quelqu’un dans la précarité».

Motus et bouche cousue

Dans le cadre de l’information que nous voulons communiquer par ce numéro dédié à Via Sicura, nous aurions souhaité recueillir l’avis de professionnels concernés, tels que policiers ou ambulanciers. Hélas, nos sollicitations ont abouti à une fin de non-recevoir de ces corps de métiers qui ne souhaitent pas s’exprimer sur le sujet.

La chasse aux criminels

«Les polices traquent les chauffards dans le Chablais», titre 24 Heures sur son site Internet, le 17 septembre dernier. Une opération d’envergure mobilisant 116 hommes et femmes, quatre chiens, 50 véhicules et un hélicoptère. «Les polices vaudoise et valaisanne ont organisé un immense contrôle dans le Chablais, en étroite collaboration avec les garde-frontière, les polices régionales ainsi que la gendarmerie française. Cette action fait partie des mesures de lutte contre la délinquance transfrontalière et intercantonale. Des opérations coup de poing qui permettent de rassurer la population», relate le quotidien vaudois. Résultat des courses? «La police a réussi à démasquer trois conducteurs sans permis ainsi que deux automobilistes ivres au volant.» Voilà donc la population rassurée: les trafiquants de drogue, violeurs, assassins ou terroristes sont inconnus au bataillon… de la gendarmerie. P. Th.

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VIA SICURA

«Corriger certains poi Directeur général de l’ACS, Stefan Holenstein entend «laisser rouler» Via Sicura jusqu’en 2016, avant de procéder à une analyse en profondeur. Par Pierre Thaulaz

A

uto & Sport : Quelle est la position de l’ACS par rapport à Via Sicura ? Stefan Holenstein : En principe, le paquet Via Sicura est un bon mix entre la prévention, qui s’adresse à la majorité de la population, et la répression, laquelle concerne surtout les cas graves. C’est sans doute ce qui a séduit les différentes associations et c’est la raison pour laquelle il n’y a pas eu, à l’époque, de référendum.

Le délit de chauffard, n’est-ce pas une manière de criminaliser l’automobiliste ? Il faut rappeler que ça ne concerne que 1 ou 2% de la population. C’est clair qu’il s’agit de mesures assez dures, mais derrière ces mesures se cache un message de prévention d’ordre général qui a valeur d’exemple. Et le principe de la proportionnalité est malgré tout respecté. Malgré tout, quelqu’un qui n’a jamais fait d’accident pendant 40 ans et roule trop vite sur l’autoroute peut se retrouver en prison… Vous avez raison, et sans doute que pour un automobiliste dont c’est la première infraction, la pénalisation est excessive. Je pense qu’on doit faire une différence entre une personne qui circule à 100 km/h dans une zone 30 et une autre qui roule à 180 sur l’autoroute. Mais la loi prévoit des peines automatiques ? C’est vrai, c’est presque tolérance zéro. Comme automobiliste, on doit être conscient que les limites sont très restreintes. L’ACS soutient l’initiative du 140 km/h sur autoroute. Est-ce compatible avec Via Sicura ? Nous pensons que oui, car on ne peut rouler à 140 km/h que lorsque certaines conditions de sécurité sont réunies, une bonne météo par exemple, et sur certains tronçons, comme l’indique d’ailleurs le texte de l’initiative. C’est justement en raison de toutes ces conditions que l’on a décidé de la soutenir. Vous êtes l’une des rares associations à soutenir les 140 km/h ? Oui, les autres associations se sont montrées un peu discrètes. Nous estimons aussi que c’est l’occasion de corriger une situation remontant aux années 80 et qui est directement liée à la «mort des forêts». La question de la limitation à 120 km/h n’a jamais été réglée officiellement. Mais depuis, on a réalisé d’importantes avancées, notamment sur le plan de la sécurité. Qui a réalisé le plus d’efforts en matière de sécurité routière ? Les constructeurs automobiles en priorité, mais l’infrastructure routière du pays s’est elle aussi sensiblement améliorée, surtout si l’on compare avec d’autres pays. Même si vous avez écrit qu’il faudrait peut-être prévoir un programme de fitness pour les routes suisses ? C’est nécessaire car le réseau n’est pas entièrement achevé. Et il reste ces goulets d’étranglement de Morges, du Glattal ou de Gubrist que l’on doit vraiment corriger.


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ints si nécessaire» On en fait assez selon vous ? Pas assez. En principe, la Confédération a les moyens financiers, mais cet argent n’est pas utilisé de manière conséquente pour les routes et les autoroutes. Sur le plan des subventions croisées de la route vers le rail, il y a encore pas mal de choses à changer. Le train, c’est un peu l’enfant gâté, alors que l’automobiliste a toujours été considéré comme le méchant. On dit que si 10% des automobilistes prenaient le train, ce serait la catastrophe ? On est effectivement aux limites en ce qui concerne les transports publics. Le réseau ferroviaire est pratiquement entièrement construit, on n’a pas la possibilité de réaliser de nouveaux projets. Quels sont les points positifs de Via Sicura ? Certainement les mesures d’infrastructure, comme l’élimination des points noirs dans les zones dangereuses ou l’examen des projets de constructions routières sous l’angle de la sécurité. Nous soutenons également des mesures comme le 0,1 pour mille pour les jeunes conducteurs, l’enquête sur l’aptitude à la conduite en cas de 1,6 pour mille ou les phares de jour. La sécurité routière, c’est aussi la formation… Oui. Une association comme la nôtre n’est pas là uniquement pour défendre les intérêts des automobilistes. On s’engage aussi, à l’enseigne du «Merle blanc de l’ACS», sur le terrain de l’éducation routière des enfants et de la sécurité routière de tous les usagers de la route. On propose aussi des cours hivernaux pour les automobilistes. Le permis deux phases, une bonne chose ? Oui, jusqu’à maintenant on a de bons échos. L’automobiliste a-t-il besoin d’être défendu ? Oui. On continue de vouloir lui taper sur la tête. Dans le même temps, on constate que les routes et les voitures sont devenues beaucoup plus sûres, les accidents moins graves. On recense moins de 280 morts en 2013, et si l’on compare à il y a vingt ans en arrière, c’est presque la moitié en moins. Alors qu’il y a de plus en plus de monde sur la route… L’augmentation du nombre de voitures est énorme au cours des dernières années. Pourrait-on imaginer 20 à 30 morts par année ? La réponse est difficile. On n’a pas encore atteint les objectifs et on a sûrement encore un peu de marge, mais de là à donner un chiffre. Et il n’y a pas que les automobilistes. Les accidents ont pris une nouvelle dimension avec les vélos électriques. Peut-être devrait-on avoir une vision d’ensemble ? Là, on a encore la possibilité de diminuer le nombre de morts.

Dans Via Sicura, on ne parle jamais des cyclistes chauffards… Voilà pourquoi on doit aussi se concentrer sur les autres partenaires dans le trafic. Ce sera certainement un élément à relever à l’heure de l’analyse, dans un peu plus d’une année. On a eu un Via Sicura pour les automobilistes, mais qu’en est-il des cyclistes, des e-bikers ? Il y encore un gros travail à effectuer, notamment en ville. J’ai participé à un débat à la radio avec le président de Pro Velo, Jean-François Steiert. Je lui ai rappelé que certains cyclistes se comportaient comme des kamikazes. Le fait que certains ne respectent pas la signalisation peut s’avérer dangereux. Ils sont aussi une menace pour les piétons lorsqu’ils roulent sur les trottoirs. Il y aussi le problème des passages-piétons ? C’est l’un des bons côtés de Via Sicura, puisque ce point entre dans le cadre des mesures d’infrastructures. Une fois que l’ensemble des mesures seront appliquées, ne devrait-on pas dresser un premier bilan ? Oui, et c’est d’ailleurs notre intention. Nous pensons que cette analyse en profondeur doit être réalisée en 2016, soit trois ans après l’entrée en vigueur des premières mesures de Via Sicura, le 1er janvier 2013. A ce moment-là, on pourra corriger certains points si nécessaire et proposer certaines améliorations. Pourquoi ne pas lancer une initiative, peutêtre avec d’autres associations ? Mais on en est encore au temps de l’application. Il est important de «laisser rouler».

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SÉCURITÉ ROUTIÈRE

Accident de la route : que faire? Sur les routes suisses, plus de 4000 personnes continuent chaque année à être blessées gravement dans un accident de la route.

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ne intervention rapide et courageuse des personnes sur le lieu de l’accident peut non seulement permettre d’empêcher des conséquences encore plus graves, mais aussi de sauver des vies. Chaque année, le jury de l’action «Chevalier de la route» distingue plusieurs chevaliers qui ont adopté un comportement particulièrement courageux, serviable et permettant d’atténuer les conséquences d’un accident et qui ont sauvé de la sorte des vies. Mais savez-vous quelles mesures adopter en cas d’accident de la route et comment vous protéger vous-mêmes et autrui ? En cas d’accident, chaque seconde compte ! Nombreux sont ceux qui continuent à rester en retrait lorsqu’il s’agit d’intervenir dans un accident de la route. Ils ont trop peur de commettre des erreurs ou d’être «entraînés dans une sale histoire». Avec une manifestation d’information de l’action «Chevalier de la route», nous avons voulu convaincre ces personnes du contraire et les encourager à fournir en cas d’accident une aide rapide et correcte. De concert avec les services d’urgence du canton du Valais, l’ACS a organisé au nom de l’action «Chevalier de la route» le 8 octobre 2014 à Martigny une démonstration de prévention consacrée à ce thème. On a montré une situation d’accident simulée telle qu’elle peut se produire au quotidien. Les visiteurs ont eu ainsi l’occasion d’assister les blessés de cet accident simulé et d’initier les premières mesures de secours. Chacun peut apporter un premier secours et sauver de la sorte des vies. Il faut en premier lieu sécuriser le lieu de l’accident et garder une vue d’ensemble. Demandez s’il y a des blessés et des personnes concernées. Il importe de déceler les risques potentiels et de chercher à prévenir les accidents consécutifs en sécurisant le lieu de l’accident. Il convient ensuite de se

La témoin a sécurisé le lieu de l’accident et appelle la centrale des urgences. Elle continue à prendre soin des blessés jusqu’à l’arrivée des secours.

protéger soi-même et autrui en apportant votre aide d’urgence et en alarmant les secours professionnels via le numéro de téléphone 112. En apportant votre aide en cas d’accident, il faut dans la mesure du possible toujours porter le gilet réfléchissant (disponible sur notre Shop sur www.acs.ch). Vous contribuez de la sorte à votre propre sécurité. En cas d’accident à l’intérieur d’une localité, il faut placer le triangle de panne au moins 50 m derrière le lieu de l’accident et sur les autoroutes à une distance d’au moins 200m du lieu de l’accident. Souhaitez-vous rafraîchir vos connaissances en premier secours ? Alors, commandez aujourd’hui encore le tract «Accident de la route : que faire ?» au numéro de téléphone 031 328 31 11 ou sur l’ACS Shop sous formation et sécurité sur le site www.acs.ch.

Cet accident simulé confirme aux visiteurs «qui ose – sauve». Lors d’un accident – chaque seconde compte

L’Automobile Club de Suisse est membre fondateur de l’action «Chevalier de la route» qui est cofinancée par le Fonds de sécurité routière. Cette action a été créée il y a 45 ans et est soutenue par les organisations ACS, ACVS, ASTAG, bpa, FSR, SRG SSR et TCS en tant que membres du jury.


SPORT AUTOMOBILE

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Titre mondial en vue pour Buemi Grand animateur du championnat du monde d’endurance le Vaudois Sébastien Buemi, associé au Britannique Anthony Davidson, a signé deux victoires consécutives lors des 1000 kilomètres de Fuji et Shanghai. Par Gérard Vallat

l’occasion de remporter une des deux courses restantes au trio Jani/ Lieb/Dumas, mais la voiture sœur de Weber/ Hartley/Bernhard n’est jamais loin. Une affiche très prometteuse pour confirmer, on l’espère, le sacre de Sébastien Buemi.

Rebellion à portée de fusil

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ctuellement Imbattable au volant de la Toyota TS040 Hybrid, le tandem Helvético/britannique qui s’était déjà imposé à Silverstone et Spa comptabilise quatre victoires cette saison qui compte encore deux rendez-vous à Bahreïn et Sao Paulo. Disposant d’une avance de 42 points sur le trio Fässler/Lotterer/ Treluyer actuellement à la peine avec leur Audi R18 e-tron, Sébastien Buemi vole vers un titre qui lui semble promis. Concernant Marcel Fässler, vainqueur des 24 heures du Mans et actuel deuxième du classement intermédiaire, on se souviendra qu’il avait coiffé la couronne mondiale de ce championnat WEC en 2012. On l’a dit, le Schwytzois connait quelques difficultés sur les pistes de cette fin de championnat, l’Audi qu’il partage avec André Lotterer et Benoit Treluyer étant taillée pour les grandes courbes rapides. Bilan actuel, une 5e et une 4e place à Fuji et Shanghai. Plus proche actuellement de la Toyota, TS040, la Porsche 919 Hybrid de Neel Jani a permis au Biennois de décrocher la pole position à Shanghai et une 3e place finale. En pleine progression, la machine de Stuttgart donnera peut-être

Evoluant dans la catégorie LMP1-L, réservée aux prototypes d’équipes privées ne disposant pas de systèmes hybrides, les Rebellion R-One – Toyota de l’équipe suisse éponyme réalisent une saison parfaite, en signant victoire sur victoire

dans leur classe. Fer de lance de la formation helvétique, la No12 confiée à Mathias Beche, Nicolas Prost, Nick Heidfeld domine la discipline en guettant toujours l’opportunité de grignoter une place en cas d’ennui d’une des six voitures LMP1-H officielles. Un scénario qui ne s’est pas matérialisé lors des dernières courses, mais qui n’empêche par Beche/Prost/Heidfeld de pointer au championnat devant les Porschistes Weber/Hartley/Bernhardt. A relever également dans ce championnat du monde d’endurance la belle prestation à Fuji du Genevois Alexandre Imperatori qui a pris la 2e place du classement LMP2 au volant de l’Oreca-Nissan qu’il partage avec les Britanniques Howson et Bradley. Moins de chance pour notre compatriote qui a été contraint à l’abandon à Shanghai, sa ville d’adoption.

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SPORT AUTOMOBILE

Poleman et sur le podium à Shanghai, Neel Jani est un des pilotes les plus véloces de la formation Porsche

Mathias Beche et Nico Prost, les deux suisses de la Rebellion N°12 associés à Nick Heidfeld accumulent les victoires en LMP1-L

Peu à l’aise sur les tracés de cette fin de saison, l’Audi R18 e-tron de Marcel Fässler

Excellent 2e de la catégorie LMP2 à Fuji, Alexandre Imperatori n’a pas terminé les 6 heures de Shanghai

Brillants sur tous les terrains

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ue ce soit sur les routes des montagnes valaisannes, ou sur le tracé des circuits européens, les pilotes suisses ont brillé de mille feux ces dernières semaines. Epreuve phare du calendrier helvétique, le rallye du Valais attire davantage de «pointures» année après année. Un très beau challenge à relever pour les suisses qui évoluent dans cette discipline. Au

départ, ils étaient nombreux à briguer un bon résultat, dont Lappi Esapekka pilote finlandais officiel Skoda leader du championnat d’Europe des rallyes qui a remporté ce rallye du Valais, devant Craig Breen, Irlandais pilote officiel, issu de la filière Peugeot et Sepp Wiegand Allemand, pilote Skoda proche de VW. Derrière ce trio «d’intouchables» la crème du rallye suisse s’est déchirée pour flirter avec le podium. A ce jeu,

Magnifique performance de Jonathan Hirschi et son co-pilote Vincent Landais qui ont pris la 4e place du rallye du Valais

c’est Jonathan Hirschi qui a décroché le pompon en accrochant une magnifique 4e place à l’occasion de sa 10e sortie dans la discipline. Collé à l’échappement de la Peugeot du Neuchâtelois, ne concédant qu’à peine 8 secondes, le vétéran Olivier Burri (Ford Fiesta R5) a pris la 5e place, tandis que les pilotes Skoda Nicolas Althaus - Pascal Perroud terminaient dans un mouchoir de poche aux 7e et 8e rangs.

Les années qui passent n’ont aucune prise sur Olivier Burri qui reste parmi les meilleurs rallymens d’Helvétie


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Edoardo, Jimmy, Louis et les autres

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our Edoardo Mortara, Nico Muller, Fabien Thuner, Louis Delétraz, Fred Yerly et passablement d’autres, la saison s’est terminée sur des notes contrastées. En lice pour la 2e place du DTM

Louis Delétraz n’a pas tremblé pour sa première journée de test au volant d’une FR 3.5

avant l’ultime manche d’Hockenheim, Edoardo Mortara (Audi RS5 DTM) a vécu un calvaire mécanique qui l’a repoussé au 5e rang final. Pas plus heureux, Nico Muller (Audi RS5 DTM) a également subi les affres de la technique, ce qui lui a valu un classement hors du top 10. Plus souriants, Fred Yerly, Jimmy Antunes et Louis Delétraz passeront un meilleur hiver. Premier nommé, le Fribourgeois Fred Yerly (Mercedes SLS) a remporté le championnat allemand DTV-TCC au terme d’une saison riche de 4 victoires. Bonne saison également pour Jimmy Antunes qui a terminé au 5e rang de

la Porsche Carrera Cup France et surtout meilleur rookie. Deuxième quant à lui de la FR 2.0 NEC, Louis Delétraz a été invité à participer à une journée d’essais en FR 3.5, de laquelle il s’est fort bien sorti.

Jimmy Antunes, meilleur rookie et 5e de la Porsche Carrera Cup France Coup d’essai pour un coup de maitre réalisé par Fred Yerly qui a décroché le titre allemand DTV-TCC au volant d’une Mercedes SLS GT3 (voir notre pilote du mois)

Saison mitigée pour Edoardo Mortara qui a perdu la 2e place du DTM en raison d’un problème technique sur son Audi RS5 A chacune de ses sorties, Pascal Perroud titille les meilleurs avec sa Skoda Fabia S2000

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SECTIONS ACS

Le Slalom du Bas-Monsieur – 60e édition Le comité d’organisation de la Scuderia Tayfin et ses collaborateurs ont bien tenu leurs promesses, c’était une magnifique édition spéciale «nuit». Une idée originale dans une ambiance quelque peu MAGIQUE : Félicitations à M. Anthony Picard de Sonvilier au volant de sa Mitsubishi Lancer Evo X, BRAVO à tous les concurrents et Merci aux organisateurs, aux Partenaires, aux Sponsors, Participants et Bénévoles pour avoir concrétisé l’idée d’une édition spécifique pour le bonheur de nos pilotes passionnés.

On en parle… Via Sicura

the club

Le programme d’action de la Confédération en matière de sécurité routière prévoit depuis début 2014 les délits de chauffard. Toute personne qui roule à 50km/h de plus que la vitesse autorisée dans une localité, à 60km/h de plus sur une route cantonale et à 80km/h de plus sur une autoroute est considéré comme tel.

pour lui le délit de chauffard?». Un autre ambulancier déplore : «on nous dit que la vitesse doit être adaptée à l’état d’urgence, mais cette situation d’urgence n’est pas toujours connue avec certitude et c’est bien là le problème». Un sondage est mis en place, qu’en pensez-vous réellement ?

Il n’y a aucune exception prévue dans la loi pour les services d’urgence. Ces professionnels encourent donc les mêmes risques que n’importe quel conducteur, même avec sirènes et feux enclenchés. Un ambulancier cite l’exemple d’un blessé qui a reçu de l’acide dans les yeux : «il ne risque pas sa vie, mais il risque sa vue. Faut-il risquer

http://fr.ze-questionnaire.com/repondre. php?s=15354&d=SPArfI9llJzg Pour toute information complémentaire, veuillez contacter l’ACS section neuchâteloise. Par téléphone : 032 725 81 22 ou par e-mail, à acs.neuchatel@acs.ch


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En panne, que dois-je faire ? 1. Assurer votre sécurité avant tout En cas de panne, il faut tout d’abord assurer votre sécurité. Allumez vos feux de détresse et garez votre véhicule sur le bas-côté de la route ou sur la bande d’arrêt d’urgence si vous circulez sur une autoroute pour ne pas gêner la circulation. Enfilez votre gilet fluorescent et allez placer votre triangle de sécurité à plusieurs dizaines de mètres derrière votre véhicule. En plus d’être obligatoires, le gilet et le triangle augmenteront considérablement votre visibilité, et donc votre sécurité. Si vous transportez des passagers, ils doivent également quitter le véhicule pour se réfugier à bonne distance de la route, ou derrière la glissière de sécurité sur l’autoroute. 2. Notre assistance à votre rescousse La démarche sera différente que vous tombiez en panne sur une autoroute ou sur une route. Dans le premier cas, vous pouvez utiliser les bornes de secours à votre disposition le long de l’autoroute. Ces bornes vous mettent directement en relation avec les services d’assistance de l’autoroute, qui vous localiseront automatiquement et vous enverront une dépanneuse. Selon votre contrat

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d’assurance, les frais liés au remorquage seront ou non pris en charge. Dans le cas où la panne survient sur un autre type de route, contactez-notre service d’urgence 044 628 88 99 et indiquez-lui votre position. Nous nous chargerons de vous envoyer un dépanneur. Ce service est disponible 24/24h, 7 jours sur 7. À l’étranger, les démarches sont quasiment identiques. Utilisez les bornes des autoroutes, ou contactez votre service d’urgence ACS disponible au 0041 44 628 88 99. D’ailleurs, avant de partir, pensez à télécharger notre application ACS et enregistrer le numéro de téléphone dans votre répertoire téléphonique.

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Fr Ge

SECTIONS ACS

Foire de Fribourg Retour sur nos 10 jours Lors de la traditionnelle Foire de Fribourg du 3 au 12 octobre 2014 – l’ACS section Fribourg tenait un stand avec son partenaire la Zurich Assurance. Durant les 10 jours, les membres du comité se sont relayés sur le stand afin de promouvoir le Club. Les Agents de la Z étaient également présents, un simulateur de Formule 1 animait les lieux et nous avons pu acquérir de nombreux contacts durant ces 10 jours.

Initiative populaire cantonale

Le comité de l’ACS, Section de Genève recommande à ses membres de signer l’initiative sur la grande Traversée du Lac. En inscrivant la grande Traversée du Lac dans leur Constitution, les Genevois montrent leur détermination et s’engagent avec le Conseil d’Etat pour qu’elle figure dans l’arrêté fédéral sur le réseau des routes nationales. Sa réalisation sera alors possible et son financement assuré. Donnons sans plus attendre

the club

un signal fort et sans équivoque aux autorités fédérales ! Nous joignons à ce magazine un formulaire de signatures que vous pouvez réimprimer et/ou télécharger sur le site www.oui-grandetraverseedulac. ch et nous le retourner, même muni d’une seule signature.

Un grand Merci !


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SÉCURITÉ ROUTIÈRE

«Arrêtez-vous toujours» Campagne destinée à faire plus attention aux enfants sur la route.

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a troisième et dernière partie de la campagne réussie de prévention des accidents «Cherchez le regard» est axée sur le bon comportement à adopter vis-à-vis des enfants. Les enfants apprennent qu’il faut traverser la chaussée seulement lorsque les roues du véhicule ne roulent plus. Le message adressé aux conducteurs est donc le suivant: «Arrêtez-vous toujours pour les enfants». La campagne est lancée par l’Automobile Club de Suisse (ACS), RoadCross Suisse et le Conseil suisse de la sécurité routière (CSR). En tant que piétons, les enfants sont exposés à de nombreux dangers. Ce sont les plus petits qui sont les plus grandes victimes et ils se retrouvent souvent blessés gravement ou mortellement. Leur développement cognitif n’est pas encore suffisant pour leur permettre de reconnaître les dangers et d’évaluer la vitesse. Et même s’ils pouvaient reconnaître ces dangers, ils ne sont pas en mesure d’en déduire le bon comportement à adopter. Les enfants requièrent donc une attention toute particulière. «Arrêtez-vous toujours pour les enfants», tel est le message, tout simple, au cœur de la troisième partie de cette campagne «cherchez le regard», lancée à la fin de l’automne 2012. En cherchant le regard de l’autre, l’on prend plus facilement conscience des autres usagers de la route et l’on est donc plus en mesure de réagir en fonction de la situation. (ab)

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PILOTE DU MOIS

Les bonheurs de Yerly Cette année 2014 qui entre dans sa dernière ligne droite restera marquée d’une pierre blanche dans la mémoire de Frédéric Yerly, qui a connu la joie de devenir père avant de remporter un titre inattendu en GT3. Par Gérard Vallat

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rand animateur régulier des pelotons de Renault Clio Cup, une série qu’il fréquente depuis une bonne dizaine d’années, durant lesquelles il a été consacré à deux reprises, en 2005 et 2010, Fred Yerly a découvert le GT3 cette saison. Fribourgeois d’origine Fred Yerly a quitté son canton de cœur, pour s’installer en Suisse alémanique avec son épouse Sabine Amweg. Désormais à Zofingen depuis 6 ans, où il exerce toujours son métier de carrossier, il a intégré le GT3 en Allemagne, une nouvelle discipline dont il rêvait sans vraiment oser y croire. Et pourtant, après quatre victoires et un dernier meeting de folie, il est le nouveau champion du DTV-TCC.

Dans quelles circonstances as-tu intégré ce championnat TCC ? «Je cherchais un budget pour rouler avec ma Clio, parce que mes moyens ne m’autorisent guère de viser une autre catégorie et Sabine étant enceinte, il fallait rester raisonnable. Donc, pour moi le GT3 était du domaine du rêve. Alors quand Edwin Stücki, que je connais depuis que Sabine et moi roulons régulièrement sur la Nordschleife, m’a proposé de rouler avec cette Mercedes GT3, je n’y croyais pas». Comment s’est passé la transition de la Clio Cup à la Mercedes SLS GT3 ? «Le jour du premier test j’avoue que j’étais un peu inquiet, parce que cela faisait un grand changement entre les deux voitures. Je m’attendais à avoir quelques difficultés à me faire au pilotage de la Mercedes, mais tout s’est fait avec calme et petit à petit j’ai eu un bon feeling. La saison a débuté et au fil des courses je me suis senti de mieux en mieux, pour être maintenant aussi à l’aise dans ce baquet que je le suis avec la Renault». La saison semble s’être déroulée comme dans un rêve ? «C’est vrai qu’en regardant le résultat final on peut s’imaginer

cela, mais en réalité tout n’a pas été aussi facile qu’il n’y parait. Le titre était jouable, mais la bagarre a eu lieu jusqu’à la dernière course à Hockenheim. Ce circuit n’est pas le meilleur pour la Mercedes, il m’a fallu un peu de chance. D’abord avec la pluie lors de la première course, où je me suis classé 2e et ensuite mon concurrent pour le titre a connu un problème technique. La saison a vraiment été disputée et je suis vraiment heureux et fier d’avoir décroché ce titre pour les gens qui m’ont fait confiance». Une question maintenant sur Via Sicura qui est le sujet principal de ce numéro. Ressens-tu différemment en Suisse alémanique l’application et les effets sur les gens de Via Sicura ? «Je vis en Argovie, mais je me rends toujours en Romandie, et je peux dire que Via Sicura fait autant parler dans les deux régions. Le sujet est chaud et il n’y a selon moi pas de frontière». Ta façon de conduire a-t-elle changé depuis l’application de Via Sicura ? «Absolument rien n’a changé dans mon attitude sur la route. Les grosses bêtises, je les ai faites il y a bien longtemps, c’est de l’histoire ancienne, j’ai utilisé mes jokers et je me défoule sur les circuits depuis bien avant Via Sicura». Revenons au sport pour te demander si tu remets le couvert en GT3 l’année prochaine ? «Rien n’est décidé pour l’instant, c’est aussi lié à une histoire de budget, mais j’espère pouvoir continuer avec le team au volant de cette Mercedes. Je devrais partager le volant avec Edwin Stücki qui souhaite faire quelques courses en endurance. Diverses pistes sont ouvertes, telles le VdeV et les 24 Heures Série. Personnellement, mais pas avec la Mercedes, pour plusieurs raisons, dont le budget, j’aimerais refaire les 24 heures du Nürburgring, j’adore cette piste de la Nordschleife».


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